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Cours Cours de Modélisation en transport des

réalisé par
M. T
hydrocarbures

Chapitre I:

Modélisation
mathématique de
la dynamique des
fluides

1/ Introduction à la Modélisation mathématique et la Simulation numérique/ :


Par définition la modélisation est la conception d'un modèle. Selon son objectif et les
moyens utilisés. La modélisation mathématique est l’art ou la science de représenter (ou de
Transformer) une réalité physique en des modèles abstraits accessibles à l’analyse et au
calcul. La simulation numérique est le processus qui permet de calculer sur ordinateur les
solutions de ces modèles et donc de simuler la réalité physique. La modélisation est un outil
de plus en plus utilisé pour configurer ou analyser les systèmes. L’objectif d’un modèle est
l’évaluation quantitative et qualitative d’un système et de nous éclairé sur le comportement et
le bon fonctionnement d’un système.
La simulation est l’un des outils d’aide à la décision les plus efficaces à la disposition
des concepteurs et des gestionnaires des systèmes complexes. Elle consiste à construire un
modèle d’un système réel et à conduire des expériences sur ce modèle afin de comprendre le
comportement de ce système et d’en améliorer les performances.
La simulation numérique repose sur la représentation d’un phénomène par un modèle
composé d’équations. Elle permet d’en étudier le fonctionnement (actuel et futur) ainsi les
propriétés.
L’expérience alimente la simulation. Inversement, l’exploration des nombreuses solutions
rendue possible par la simulation permet d’observer ou de prévoir des comportements
inattendus, donc fait progresser la connaissance.
La modélisation consiste à définir les points suivants :
Le système : existant (ou pas) auquel se réfère le modèle.
Le modèle : représentation abstraite du système (simplifié)
L’objectif : le but (s) pour lequel le modèle a été élaboré.

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Il existe différents types de modèles.


Les modèles physiques sont ceux dans lesquels le système réel est représenté par une
réplique ou maquette, à une échelle différente et éventuellement à l’aide de matériaux
différents (exemple : maquette de véhicules pour les essais aérodynamiques en soufflerie).
Les modèles symboliques sont une abstraction mathématisée de la réalité. Ils sont en général
exécutés sur un calculateur, qu’il soit analogique ou digital. Une autre distinction concerne la
prise en compte des aléas dans le modèle. Dans certains cas, qualifiés de déterministes, leur
influence est considérée comme négligeable.
Le plus souvent, ils doivent être représentés car ils jouent un rôle significatif (exemple
typique : les pannes). On a alors affaire à des modèles stochastiques.
Une troisième dichotomie sépare les modèles statiques et les modèles dynamiques. Dans les
premiers, le temps n’intervient pas (exemple : modèle comptable permettant de calculer un
profit en fin d’exercice à l’aide d’un tableur). Dans les seconds, il est un facteur essentiel du
comportement et de l’état du système (exemple : réacteur chimique régi par des équations
différentielles).
Enfin, à l’intérieur des modèles dynamiques, on distingue les modèles discrets, dans lesquels
l’état du système ne change qu’à certaines dates (exemple : une file d’attente devant un
guichet), et les modèles continus ou ce changement est permanent (cas du réacteur déjà cité).
Un modèle qui contient à la fois des composantes discrètes et continues est dit mixte.

La modélisation peut s'exercer :

 du modèle vers le réel : ce sont les modèles prédictifs

Ces modèles mathématiques sont utilisés pour anticiper des événements ou des situations,
comme prévoir le temps avec la météo, estimer les prix potentiels des actifs financiers avec
les modèles d'évaluation en finance, ou prévenir les épidémies. On parle de modèles
prédictifs, dans lesquels des variables connues, dites « explicatives », vont être utilisées pour
déterminer des variables inconnues, dites « à expliquer ».

 du réel vers le modèle : ce sont les modèles descriptifs

Dans ce cas, les modèles servent à représenter des données historiques. On parle de modèles
descriptifs. L'objectif est de rendre compte, de manière interprétable, d'une masse

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d'informations. L'archétype de ces modèles est la comptabilité : elle décrit de manière


simplifiée les événements économiques réels en leur affectant un compte, c'est-à-dire une
« étiquette » censée les caractériser. Ces comptes sont ensuite agrégés pour présenter de
manière standard la situation économique des entreprises et des pays.

2/ Modélisation mathématique des phénomènes physiques :


– elle requiert une connaissance approfondie de celui-ci, qui
– suppose une analyse et une compréhension préalable de son fonctionnement.
Cette démarche implique en général plusieurs disciplines.

Modèle (maths, Analyse Analyse Algorithme


physique,…) mathématique numérique

Fig.1 : Schéma de la simulation

2.1/Modèle, analyse et simulation/ :


– Beaucoup de modèles qui nous intéressent sont constitués d’une EDP ou d’un système
d’EDP.
Il est fondamental de connaître les hypothèses sur lesquelles ce modèle repose et d’identifier
précisément le domaine dans lequel il s’applique.
– L’analyse mathématique vise à démontrer l’existence et l’unicité d’une solution au
problème posé, ainsi que sa stabilité par rapport aux conditions initiales, aux conditions aux
limites et aux paramètres du modèle.
Dans ce cas uniquement, le problème sera considéré comme bien posé (Hadamard) et on
pourra s’attacher à en caractériser, au sens de la régularité, et à en calculer la solution.
– La simulation numérique, cherche à calculer des approximations de cette solution.
L’analyse numérique vise à sélectionner une méthode d’approximation en fonctions de
critères mathématiques (convergence, consistance, stabilité, estimation d’erreur), sans
négliger des considérations informatiques où la notion de coût de calcul.

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3/ Les applications de la modélisation et la simulation/ :


La modélisation mathématique et la simulation numérique ont pris une importance
considérable ces dernières décennies dans tous les domaines de la science et les applications
industrielles.
On peut citer les domaines d’applications suivantes :
- mécanique des structures,
- mécanique des fluides,
- science des matériaux, astrophysique, physique nucléaire, aéronautique, climatologie,
météorologie, physique théorique, mécanique quantique, chimie . . .,
- sciences humaines : démographie, sociologie. . .
- biologie, médecine, . . .
- économie : réactivité, anticipation et compétitivité (gains de productivité). Mais aussi des
enjeux de sûreté ou de sécurité par une meilleure compréhension des situations accidentelles
dans des domaines comme le nucléaire, l’automobile ou l’aéronautique.
- L’informatique : recherche de configurations, réseaux, architecture de bases de données, ...
- La production : gestion des ressources de fabrication, machines, stocks, moyens de
manutention, ...
- La gestion : marketing, tarification, prévisions, gestion du personnel, ...l’administration :
gestion du trafic, du système hospitalier, de la démographie, ...
- L’environnement : pollution et assainissement, météorologie, catastrophes naturelles,
En conclusion la simulation permet, alors de dimensionner, décider d’une stratégie de gestion.
Elle est le seul outil disponible aujourd’hui dans la mesure où les méthodes analytiques
traditionnelles imposent des simplifications abusives.

4/ Limitation de la simulation numérique/ :


On peut distinguer 3 types de limites à la simulation numérique :
1. Certains phénomènes sont encore mal compris : ils sont donc difficilement convertibles en
EDP.
2. Certaines méthodes requièrent des puissances de calcul indisponibles actuellement ;
parfois, il est possible de simuler étape par étape ou de fragmenter les calculs.
3. Il existe aussi une limite d’ordre théorique : le nombre d’opérations nécessaires à la
résolution d’un modèle croît exponentiellement en fonction du degré de précision demandé.

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Les équations dont on peut donner explicitement la solution exacte sont rares. L’étude
quantitative des EDP est souvent complexe et les outils simples d’analyse ne permettent pas
d’avoir une méthode unifiée (chaque EDP est un cas particulier ou presque). Avant toute
simulation numérique, il est d’usage de vérifier l’existence et l’unicité de la solution.

5/ Les outils de la simulation numérique/:


Les logiciels scientifiques (code de calcul ou boites noires commercialisés Open source,
fluent, Solidworks, Pipephase, HYSYS, ANSYS CFD, ..)
Les langages de programmation (Matlab, Fortran, Visual Basic, Excel, PASCAL, C, C++,
…..)
Les graphismes et la simulation (représentation des graphes par des logiciels Tec plot,
Surfer,…).

6/ Applications de la modélisation en transport des hydrocarbures/:


L’objectif de la modélisation permet de formuler mathématiquement le fonctionnement des
différents organes de transport et de traiter les problèmes liés aux exploitations des
hydrocarbures dans les réseaux de pipelines et les stations suivants.

- Modèles mathématiques des écoulements de pétrole et de gaz.


- Modélisation stationnaires des écoulements non isothermes
Ecoulement isotherme des produits pétroliers. Ecoulements des fluides compressibles par
conduite.
- Modélisation en régime stationnaire des produits pétroliers :
Distribution de pression et de températures le long d’un pipeline. Détermination du coefficient
de transfert de chaleur global. Variation des paramètres d’écoulement.
- Dynamique de transfert de masse lors du transport des multi-produits successivement :
Estimation du temps de chauffe ou de refroidissement d’un système pétrolier.
- Modélisation du refroidissement ou du réchauffement des systèmes :
Méthodes analytiques et numériques.
Le couplage mouvement, transfert de chaleur et transfert de masse, méthode de résolution.
- Modélisation des dépôts de solide :
Représentation du système thermodynamique.
Modélisation et traitement numérique d’un problème conjugué.
Etude prévisionnelle de formation des hydrates.
Etude du dépôt de condensat.

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- Modélisation non stationnaire des produits pétroliers :


Le modèle mathématique. Technique de résolution. Méthode de différences finies, méthode
de volume finis, méthode des caractéristiques.
- Modélisation du fonctionnement des organes rencontrés sur le réseau de transport :
Etude de cas :
Cas liquide : coup de bélier et moyen de protection.
Cas gaz : line pack et vidage de gazoducs
- Modélisation du transport des fluides complexes par pipelines :
Modélisation du transport des liquides non Newtonien.

7 / Mécanique des fluides numérique (MFN)/ :


7.1/ Définition/ :
La mécanique des fluides numérique (MFN), plus souvent désignée par le terme anglais
computational fluid dynamics (CFD), consiste à étudier les mouvements d'un fluide, ou
leurs effets, par la résolution numérique des équations régissant le fluide. En fonction des
approximations choisies, qui sont en général le résultat d'un compromis en termes de besoins
de représentation physique par rapport aux ressources de calcul ou de modélisation
disponibles, les équations résolues peuvent être les équations d'Euler, les équations de Navier-
Stokes, etc.
La MFN a grandi d'une curiosité mathématique pour devenir un outil essentiel dans
pratiquement toutes les branches de la dynamique des fluides, de la propulsion aérospatiale
aux prédictions météorologiques en passant par le dessin des coques de bateaux. Dans le
domaine de la recherche, cette approche est l'objet d'un effort important, car elle permet
l'accès à toutes les informations instantanées (vitesse, pression, concentration) pour chaque
point du domaine de calcul, pour un coût global généralement modique par rapport aux
expériences correspondantes.
“Computational Fluid Dynamics” (Dynamique des Fluides Numérique), est un ensemble de
méthodes numériques permettant d’obtenir une solution approximative d’un problème de
dynamique des fluides et/ou de transfert thermique. Les équations qui interviennent sont
celles de la mécanique des fluides, résolues par des méthodes numériques. La solution est
approximative et non pas exacte pour plusieurs raisons. D’abord, parce qu’on résout les
équations de Navier-Stokes numériquement en les discrétisant. Deuxièmement, et comme on
le verra un peu plus loin, pour des raisons de limitation de la puissance de calcul et de la
mémoire, certains termes des équations à résoudre sont remplacés par des modèles empiriques
qui ne sont pas exacts ; c’est en particulier le cas lorsque les écoulements à modéliser sont en

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régimes turbulents. Cependant, grâce au développement des méthodes numériques et à des


calculateurs de plus en plus puissants avec une grande capacité de mémoire, la CFD permet
d’avoir des solutions très satisfaisantes. Ceci est encore plus vrai dans la plupart des domaines
de l’industrie où très souvent une prédiction de l’ordre de grandeurs de valeurs moyennes est
amplement suffisante.
Les simulations numériques sont devenues un outil privilégié d’investigation dans les sciences
et les technologies. Elles ont pour but de reproduire par le calcul le comportement d’un
système décrit par modèle très souvent constitué d’équations aux dérivées partielles. Ces
équations correspondent à la traduction mathématique de lois scientifiques.
L’essor des simulations numériques renforce donc la nécessité de l’étude mathématique
(analyse) de ces équations et de leur résolution numérique.”

Analyse Mécanique
des fluides
Numérique

CFD

Science
informatique

Fig.2 : Disciplines de la CFD

Les équations qui gouvernent la dynamique des fluides sont souvent très complexes au point
que les solutions analytiques ne sont pas disponibles et il est indispensable d’avoir recours
aux solutions numériques ou bien approchées. La CFD consiste en remplacement des
équations aux dérivées partielles par le système d’équations algébriques dont la résolution par
les méthodes numériques est possible. Le fluide peur être considéré comme un milieu continu
décrit en termes de vitesse et les propriétés thermodynamiques comme des fonctions
continues dans le temps et l’espace.
L’application de principe de conservation de masse, de mouvement et de l’énergie produit des
systèmes d’équations aux dérivées partielles par rapport au temps et l’espace.

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La procédure permettant à déterminer les informations pratiques d’un fluide en mouvement


peut-être schématisée de la manière suivante :

Pour chaque un élément de fluide


- de masse (Equation de continuité)
- Quantité de mouvement (Euler, Navier-stockes)
- Conservation d’énergie (Equation de chaleur)
- Equation d’état
- Equation de diffusion.

Résoudre les équations + les


conditions aux limites

- Distribution des vitesse : u,v,w (x,y,z,t)


- Pression : P(x,y,z,t)
- Densité : ρ(x,y,z,t)
- température : T(x,y,z,t)
- Concentration : C(x,y,z,t)

- Déduire le comportement d’écoulement : (nature


d’écoulement, transfert de chaleur, les forces, l’efficacité des
systèmes…)

Fig.3 : Vue globale de la CFD

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Pour convertir les équations aux dérivées partielles continues en système d’équations
algébriques discontinu, il existe deux méthodes principales :

La méthode dite locale telles que : différences finies, éléments finis, et volumes finis

La méthode globale telle que la méthode spectrale…

7.2/ Définition/ les équations aux dérivées partielles (EDP)/:


Les équations régissant la dynamique des fluides sont les équations aux dérivées partielles
(EDP) contenant la première et la seconde dérivée par rapport à l’espace et la première
dérivée par rapport au temps. En général, ces équations sont non linéaires.

7.3/ Classification mathématique des équations aux dérivées partielles de second ordre
(EDP)/:
La plupart des équations régissantes la dynamique des fluides sont des équations aux dérivées
partielles du second degré. La classification de ce type d’équation est proposée par
[SNEDDON, 1957], ainsi (GARABEDIAN, 1964, page57).

 2u  2u  2u u u
A  B  C  D  E  Fu  G  0 1
x 2
xy y 2
x y

Où les coefficients A, B, C, D, E, et F sont des constantes ou peuvent être des fonctions des
variables indépendantes et/ou dépendantes. Pour assurer la continuité de la première dérivée
ux  u x , u y  u y . On peut écrire :

u x u  2u  2u
du x  dx  x dy  2 dx  dy  2
x y x xy
u u  2u  2u
du y  y dx  y dy  dx  2 dy  3
x y xy y
u forme une surface de solution au-dessus ou au-dessous de plan (x - y) et la pente (dy/dx)
représente la surface de solution définie comme courbe caractéristique.
Équations (1), (2) et (3) peuvent être combinées pour former un système d’équations
matriciel.

 A B C  u xx   H 
 dx dy 0  u    du 
   xy   x   4
0 dx dy  u yy   du y 
 

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Où :
 u u 
H   D  E  Fu  G   5
 x y 
Puisqu'il est possible d'avoir des discontinuités dans les dérivées du second degré de la
variable dépendante le long des caractéristiques, ces dérivées seront alors indéterminées.
Ceci se produit quand le déterminant de la matrice est égal à zéro.
A B C
dx dy 0  0  6
0 dx dy

Ce qui donne :

 y   y 
2

A   B    C  0 7
 x   x 

La solution de cette équation quadratique rapporte l'équation des caractéristiques dans l'espace
physique.

dy B  B 2  4 AC
 8
dx 2A
Selon la valeur de discriminant (B2 -4AC), les courbes caractéristiques peuvent être réelles ou
complexes. Pour les problèmes dans lesquels les caractéristiques réelles existent, la
perturbation se propage uniquement au-dessus d'une région finie (Fig.4).
La région affectée par cette perturbation au point A s'appelle la zone de l'influence. Un signal
au point A sera transmet seulement s'il provient d’une région finie appelée la zone de la
dépendance du point A.

Fig.4 : Propagation de perturbation et des caractéristiques.

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Les PDE de second ordre sont classifiées selon le signe de l'expression de discriminant (B2 -
4AC).
- Si B 2 – 4AC < 0, l’EDP est elliptique
Dans ce cas, les caractéristiques n'existent pas.
- Si B 2 – 4AC = 0, l’EDP est parabolique
Dans ce cas, un ensemble de caractéristiques existe.
- Si B 2 – 4AC > 0, alors l’EDP est hyperbolique.
Dans ce cas, deux ensembles de caractéristiques existent.

Remarque/ :------------------------------------------------------------------------------------------------

Noter que l’équation EDP (1) ressemble à l'expression générale d'une équation conique,

AX 2  BXY  CY 2  DX  EY  F  0  8
On peut identifier les propriétés géométriques suivantes :

B 2 – 4AC < 0, L’EDP représente une courbe elliptique

B 2 – 4AC = 0, L’EDP représente une courbe parabolique

B 2 – 4AC > 0, L’EDP représente une courbe hyperbolique

C'est le principe de l’analogie aux équations algébriques utilisées pour la classification des
équations partielles de deuxième ordre.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Exemples / :
a/ Équation elliptique/ :

b/ Équation parabolique / :

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c/ Équation hyperbolique / :

Équation d'onde de premier ordre en 1-D :

Équation d'onde de deuxième ordre en 1-D :

En dérivant l’équation précédente par rapport à x et à t, on trouve.

La combinaison des deux équations donne.

Où,

d/ Équation de Tricomi/ :

Si y > 0, l’EDP est elliptique

y = 0, l’EDP est parabolique

y < 0, l’EDP est hyperbolique

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e/ Équation de l’écoulement potentiel de gaz/ :

Si M > 1, l’EDP est hyperbolique


M = 1, l’EDP est parabolique
M < 1, l’EDP est elliptique
Explication:/ (Exemple d’un avion en vol)/ :
Les équations régissantes la dynamique des fluides en particulier, sont classifiées dans trois
catégories : (1) elliptique, (2) parabolique, et (3) hyperbolique.
Les situations physiques que ces types d'équations représentent peuvent être illustrées par la
l’équation d'écoulement potentiel compressible qui concerne un avion (corps) déplaçant dans
l’air à une vitesse (u) et la vitesse du son dans l’air (a) comme représenté sur les figures ci-
dessous.

Considérons la vitesse d'écoulement (u) est la vitesse d'un corps se déplaçant dans un fluide
stable. Le mouvement de ce corps fait déplacer les particules de fluide frontales (en avant) du
corps, avec une vitesse de propagation égale à la vitesse du son (a). Le rapport de ces deux
vitesses est défini comme nombre de Mach : M=u/a.

Pour M < 1, la vitesse est subsonique à mesure que le temps (t) accroît, le corps parcourt une
distance égale à (u×t) qui est inférieure à la distance de l’onde du son (fig.5a).
L’onde du son atteint l'observateur avant l'arrivée du corps. De ce fait l'observateur sera averti
avant que objet soit passé. Les zones extérieures et intérieures des cercles sont connues sous
les noms de la zone du silence et la zone d'action, respectivement.

Fig.5 a : Ecoulement subsonique u<a, M<1

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D'autre part, si le corps se déplace à la même vitesse que celle du son M = 1, alors
l'observateur n'entend pas le corps s’approcher avant l'arrivée du corps, comme ces deux
actions sont simultanées (Fig.5b).Tous les cercles représentant la distance parcourue par
l’onde du son sont tangents à la ligne verticale à la position de l'observateur.

Fig.5 b : Ecoulement sonique u=a, M=1

La vitesse supersonique M > 1, la vitesse du corps est plus importante que la vitesse du son
(figure c).La ligne tangente aux cercles de la vitesse du son, connue sous le nom de l’onde de
Mach, forme la frontière entre la zone du silence (à l’extérieur) et la zone d’action (à
l'intérieur). Après un moment du passage du corps que l’observateur se rende compte de lui.

Fig.5 c : Ecoulement supersonique u > a, M>1

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7.4/ Classification des équations aux dérivées partielles par la méthode des
caractéristiques/:
Les EDP qui sont fonctions de deux variables indépendantes peuvent-être classifiées en
analysant les directions caractéristiques le long desquelles les EDP admettent des
différentielles totales.

7.4.1/ Classification d’EDP de premier ordre par la méthode des caractéristiques/:


Une EDP de premier ordre en deux variables indépendantes.

u u
A B C 9
t x

- Une seule caractéristique réelle existe et la direction caractéristique est définie par :

x B
 10 
t A

- le long de la direction caractéristique de l’équation (9) réduit à :

 u C
 t  A
 11
 u  C
 x B

- L’EDP est une équation est hyperbolique car le discriminant est positif.

7.4.2/ Classification d’EDP de deuxième ordre par la méthode des caractéristiques/:


Soit une EDP de deuxième ordre en deux variables indépendantes.

 2u  2u  2u
A 2 B C 2  H  0 12 
x xy y

u u
Où : H  D  E  Fu  G , A, B, C et H sont des coefficients en fonction de x et y.
x y

Il possible d’obtenir pour chaque point dans le domaine de calcul deux directions
caractéristiques le long desquelles l’intégration de l’EDP admet une différentielle totale.
L’existence de ces caractéristiques est directement liée à la catégorie de l’EDP.

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Pour simplification, introduisons les notations suivantes :

u u  2u  2u  2u
P ,Q , R 2, S  ,T  2
x y x xy y

Une courbe (k) est introduite à l’intérieur du domaine de calcul dont lequel P, Q, R, S, T et u
satisfont l’équation EDP (12) le long de la tangente de la courbe (k), la différentiation de P et
Q satisfont les relations suivantes :

dP  R  dx  S  dy
 13
dQ  S  dx  T  dy

L’EDP (12) peut-être réécrite comme :

A  R  B  S  C T  H  0 14

Dans l’équation (13), la dérivée (dy/dx) définit la pente de la tangente de la courbe (k).
Utilisons cette dernière équation, R et T peuvent être éliminé de l’équation (14).

  y 2  y     P    y  Q 
S  A    B    C    A    H     C 0 15
  x   x      x    x  x 

Si la dérivée (dy/dx) est choisie telle que :

 y   y 
2

A   B    C  0 16 
 x   x 

L’équation (15) devient une simple relation entre P et Q.

  P    y  Q
 A  x   H   x   C x  0 17 
    

Les deux solutions de l’équation (16) définissent les directions caractéristiques pour lesquelles
l’équation (17) soit satisfaite.

En résumé, l’équation EDP (12) peut-être :

- EDP hyperboliques si deux caractéristiques réelles existent.

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- EDP parabolique si une caractéristique réelle existe.


- EDP elliptiques si les caractéristiques sont complexes.
Ainsi la valeur de discriminant détermine à la fois le type de l’EDP et la nature des
caractéristiques.

Remarque/ :-------------------------------------------------------------------------------------------------
Le type de la classification des EDP ne change pas avec le changement de système de
coordonnées. Ainsi les variables indépendantes (ξ,η) sont introduites en considérant la
transformation de coordonnées suivante : ξ=ξ (x,y) et η= η(x,y).

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Les dérivées sont transformées par (les dérivées successives) ou règle de chaine :

u u u
 x   x    x 

  2u 2  u
2
 2u 2  u
2
u u
 2    2      xx   xx 18
 x
x
 2 x x
  x
 2
 
  2u  2u  2u  2u u u
   x y 2   x y   y x    x y 2   xy   xy
 xy     

Où :  x   x

Après arrangement de l’équation (12) devient :

 2u  2u  2u
A  B  C   H  0 19 
 2   2

Où :

 A  A x2  B x y  C y2

 B  2 A x x  B  x y   y x   2 A y y  20 

C   A x  B x y  C y
2 2

Le discriminant   B2  4 AC peut-être écrit de la manière suivante :

  B2  4 AC   J 2  B 2  4 AC 
 J2 

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Où J est le Jacobien de la transformation défini par :

J   x y   yx  21

D’où la transformation de coordonnées ne change absolument pas la nature des EDP.

7.4.3/ Classification d’EDP de deuxième ordre pour trois variables indépendantes/:


Soit l’EDP de second ordre avec trois variables indépendantes suivantes :

 2u  2u  2u  2u  2u  2u
A  B  C  D  E  F H 0  22 
x 2 xy y 2 xz z 2 yz

Pour analyser le type de l’EDP, il est nécessaire d’obtenir une transformation appropriée
  x, y, z  ,   x, y, z  ,   x, y, z  pour que les dérivées croisées en  , ,   soient nulles. Au-
delà des trois variables cette approche n’est pas applicable.

7.4.4/ Classification d’EDP de deuxième ordre pour (n>3) variables indépendantes /:


L’EDP précédente peut-être réécrite pour (n > 3) variables indépendantes :

n n
 2u

j 1 k 1
a jk
x j yk
H 0  23

Pour éliminer les dérivées croisées dans ce cas équivalent de trouver les valeurs propres (λ) de
la matrice [A] d’éléments ajk.la classification de cette EDP est proposée par CHESTER
(1971).

- Si au moins une valeur propre λ est nulle implique l’EDP est parabolique.

- Si toute les valeurs propres λ sont non nulles et de même signe alors l’EDP est elliptique.

- Si toute les valeurs propres λ sont non nulles et de signe différent alors l’EDP est
hyperbolique.

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7.4.5/ Classification d’un système d’EDP de premier ordre à deux variables


indépendantes /:
7.4.5.1/ Méthode de combinaison linéaire/ :
Les EDP intervenantes dans la dynamique des fluides (CFD) forment un système d’équations
aux dérivées partielles. Dans ce cas, il est utile de savoir le type de l’EDP formant ce système.
Considérons un système d’EDP de premier ordre de deux variables dépendantes et à deux
variables indépendantes suivant :

 u u  
a1 x  b1 y  c1 x  d1 y  E1  24 


a u  b u  c   d   E  25
 x y x y
2 2 2 2 2

Où u et v sont des fonctions de x et y. la différentielle totale donne :

  u   u 
du    dx    dy
  x   y 
  26 
d     dx     dy
    
  x   y 

Pour un problème donné, deux directions caractéristiques (dy/dx) au point « P » sont à


rechercher le long desquelles du et dv sont des différentielles totales. Pour le système
d’équations d’EDP (24), cela revient à rechercher les coefficients multiplicateurs L1 et L2 tels
que les équations (24) et (25) soient une combinaison linéaire:

L1  éq  24  L2  éq  25  m1du  m2d  27 

Les paramètres m1 et m2 sont introduits pour l’identification les coefficients L1 et L2. Après
arrangement et le regroupement terme à terme on aura :

 L1a1  L2 a2  m1dx, L1b1  L2b2  m1dy


  28
 L1c1  L2c2  m2 dx, L1d1  L2 d 2  m2 dy

Par élimination des paramètres m1 et m2 le système réduit à :

 a1dy  b1dx a2 dy  b2 dx   L1 
c dy  d dx  0 R2  29 
1 1 c2 dy  d 2 dx   L2 

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Ce système est homogène en Li ce qui implique que:

det  Ady  Bdx  0  30

Ce qui donne l’équation algébrique de second ordre suivante:

 a1c2  a2c1      a1d2  a2d1  b1c2  b2c1     b1d 2  b2d1   0


dy dy
 31
 dx   dx 

L’équation (31) admet deux solutions et leurs natures sont déterminées par le signe de
discriminant Δ :

   a1d2  a2 d1  b1c2  b2c1   4  a1c2  a2c1 b1d2  b2 d1  32


2

Trois cas à distinguer :

Δ>0 : Le discriminant positif implique deux racines réelles ainsi le système est hyperbolique

Δ=0 : Le discriminant est nul implique une racine réelle ainsi le système est parabolique

Δ<0 : Le discriminant est négatif implique deux racines complexes ainsi le système est
elliptique.

Remarque / :------------------------------------------------------------------------------------------------

Le long des caractéristiques les dérivées ne sont pas toutes définies en effet, à travers les
discontinuités caractéristiques dans les dérivées normales peuvent être indéfinies tandis que
les dérivées tangentielles sont définies.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

7.4.5.2/ Méthode de des caractéristiques/ :


Soit un système d’EDP de premier ordre suivant :

 u u  
a1 x  b1 y  c1 x  d1 y  E1  33


a u  b u  c   d   E  34 
 2 x 2 y 2 x 2
y
2

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Où u et v sont des variables dépendantes. Les coefficients sont des fonctions de x, y, u et v.

Considérons un point dans le plan P (x, y) et cherchons les directions traversant ce point le
long desquelles les dérivées de u et v sont indéterminées et à travers lesquelles sont
discontinues. Ces directions appelées lignes caractéristiques. Pour les trouver, il suffit de
supposer u et v sont continues.

  u   u 
u  x, y  : du    dx    dy  35
  x   y 

 x, y : d     dx     dy
    
 x 
 
 y 
 36 

Ces dernières équations constituent un système de quatre équations de quatre inconnues, sous
forme matricielle:

 a1 b1 c1 d1  u x   E1 
a b2 c2 d 2  u y   E2 
 2   37 
 dx dy 0 0   x   du 
    
0 0 dx dy   y   d 

Pour que le système d’équations admette une solution unique, il faut que le déterminant soit
différent de zéro. Appliquons A  0 .

a1 b1 c1 d1
a2 b2 c2 d2
0  38
dx dy 0 0
0 0 dx dy

D’où, on retrouve l’équation de second ordre :

 a1c2  a2c1      a1d2  a2d1  b1c2  b2c1     b1d 2  b2d1   0


dy dy
 39
 dx   dx 

Pour tout point dans le plan (x, y) l’équation précédente donne les pentes de lignes le long
desquelles les dérivées de u et v seront indéterminées. Ces lignes appelées des lignes
caractéristiques pour le système d’équations précité (l’éq. 37).

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La résolution de l’équation (39) donne lieu aux trois situations suivantes :

Calcul de discriminant Δ :

   a1d2  a2 d1  b1c2  b2c1   4  a1c2  a2c1 b1d2  b2 d1   40


2

De la même manière que précédemment :

Δ>0 : Le discriminant positif implique deux racines réelles ainsi le système est hyperbolique

Δ=0 : Le discriminant est nul implique une racine réelle ainsi le système est parabolique

Δ<0 : Le discriminant est négatif implique deux racines complexes ainsi le système est
elliptique.

Remarque/ :-------------------------------------------------------------------------------------------------

Pour le cas de deux racines réelles distinctes, le système d’EDP est hyperbolique. A l’aide de
la règle de CRAMER les solutions du système d’EDP peuvent être calculées. Ainsi le calcul
de :

u N
  41
y A

Le déterminant du numérateur est :

a1 E1 c1 d1
a2 E2 c2 d2
N  0  42 
dx du 0 0
0 d dx dy

Pour que u y la solution soit indéterminée N doit être égal à zéro. Le développement de

l’expression de N donne des équations différentielles ordinaires (appelées équations de

compatibilités) valables uniquement le long des lignes caractéristiques (c’est le principe de la


méthode des caractéristiques).
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

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Exemple/ :
Soit les EDP qui gouvernent l’écoulement compressible en 2D suivant :
 u 2  u  u  u  u     2  
  1   2    2     1 0
 a  x  a  y  a  x  a  x
  43
 u    0
 y x

 u2  2 
Le calcul de discriminant donne :   4  M 2  1 où M 2   2 
 a 
Si M>1 le système est hyperbolique. Malgré les équations sont différentes, elles reflètent le
même processus physique.

7.4.6/ Classification d’un système d’EDP contenant ‘n’équations de premier ordre à


deux variables indépendantes /:
(WHITHAM, 1974, p 116) a proposé d’arranger le système d’équations de la façon suivante :
  dy  k   k 
 A    B  L  0, k  1,..., n  44 
  dx  
D’après (HELLWIG, 1964, p70) la nature du système d’EDP dépend de signe de discriminant
résultant de déterminant suivant.
  dy  k  
det  A    B   0,  45
  dx  
- Si n racines réelles le système set hyperbolique
- Si m racines réelles tel que 1≤m≤n-1 et aucune racine complexe n’est obtenu, alors le
système est parabolique.
- Si aucune racine réelle n’est obtenue, le système est elliptique.

7.4.7/ Classification d’un système d’EDP contenant ‘n’équations de premier ordre à


trois variables indépendantes /:
Ce type de système peut-être écrit de la façon suivante :
dq dq dq
A  B C D  46 
dx dy dx
Où ‘q’ est un vecteur de ‘n’ variables dépendantes. L’équation (45) conduit au polynôme
caractéristique d’ordre ‘n’ (selon CHESTER, 1971, p. 272).

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det  Ax  By  Cz   0  47 


Où  x , y , z  définissent la direction normale à une surface caractéristique au point (x, y, z).

L’équation (47) est le cas général où les directions caractéristiques sont déterminées pour
chaque direction particulière séparément (il est possible d’analyser la nature de système
d’EDP pour les directions particulières en figeant une direction. Exemple : x  y  1 et

résoudre pour z ).
- Si ‘n’ racines sont réelles alors, le système est hyperbolique.
Exemple/ :
Soit un système d’EDP d’écoulement en régime stationnaire suivant :

u x   y 0  48


uu x  u y  px 
1
Re
uxx  u yy   0  49 


u x   y  p y  Re  xx   yy   0
1
 50 
Où ux  u x , u,  , p sont des variables dépendantes. Introduisons les variables auxiliaires

suivantes R  x , S   y , et T  u y , le système devient de premier ordre.

u y T

u x   y 0
  Ry  S x 0

 S y  Tx 0
  51
 S x Ty
   px  uS  T
 Re Re
 R S
  x  y  py  uR   S
 Re Re
Ce choix particulier est fait pour éviter l’équivalence entre les matrices A et B par conséquent
le système devient singulier. La nature du système d’EDP peut-être déterminé en remplaçant
 x par x et  y par y et posons le déterminant égal à zéro, ainsi le résultat soit :

1 Re  y2  x2  y2 


2
0

En posant y  1 implique x est imaginaire, d’autre part, si on pose x  1 implique  y est

imaginaire, alors le système est elliptique.

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7.5/ Classification des équations aux dérivées partielles par la méthode de l’analyse de
Fourier/:
L’approche de l’analyse de Fourier est utile pour les systèmes d’EDP d’ordre supérieur à ‘un’.
Elle permet d’éviter les constructions intermédiaires ainsi de prévoir la forme de la solution
oscillatoire, exponentiel,…).

Supposons que la solution de l’EDP homogène de second ordre suivante :

 2u  2u  2u
A  B  C 0  52 
x 2 xy y 2

Est de la forme :

 
exp i  x  j x  exp i  y  y 
1
u  x, y  
4 2
  uˆ
j  k 
jk    k   53

1 
Où : uˆ jk   eikxu  x, y  dx  54 
2 

Les amplitudes des différents modes sont déterminées par les conditions aux limites.
Cependant la nature de la solution dépend des coefficients  x  j ,  y   k
qui peuvent être

complexes. Si A, B et C ne sont pas fonctions de (u), la relation entre  x  ,  y est la même  


pour tous. Remplaçons l’équation (53) dans l’équation (52), cela donne :
2
   
A x
   B  x   C  0  55
 y  y 
L’équation (55) est un polynôme caractéristique et la nature de l’EDP dépend de signe des
racines de l’équation d’où l’approche de l’analyse de Fourier produit le même polynôme
caractéristique. Si  y est supposé réel, la forme de la solution sera sinusoïdale dans la

direction des y et la solution du polynôme caractéristique indique la forme de la solution dans


la direction des x.

L’équation (54) est semblable à la transformée de Fourier.

uˆ  x ,  y   u  x, y  exp  i x x  exp  i y y  dxdy


1  
  56 
2  

Où û  Fu transformée de Fourier.

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Pour analyser la nature de l’EDP, on utilise les propriétés de la transformée de Fourier

  u 
 F  x   i x uˆ
  
  57 
 F  u   i uˆ
  y  y

Ainsi après l’application de la transformée de Fourier l’équation (52) devient :

 A  i 2  B  i  i   C  i 2  uˆ  0  58
 x x y y


En conclusion, la transformée de Fourier est utilisée pour obtenir le polynôme caractéristique


est applicable dans le cas où les coefficients de EDP sont des fonctions des variables
indépendantes uniquement. Dans le cas contraire, il est nécessaire de les considérer comme
des constantes avant d’introduire la transformée de Fourier.

Exemple /:

Soit un système d’EDP de second ordre précédent à étudier :


u x   y 0


uu x  u y  px 
1
Re
uxx  u yy   0  59 


u x   y  p y  Re  xx   yy   0
1

L’application de la transformée de Fourier aux variables u, v et p produit le système


d’équations algébriques homogène suivant :

 
i x i y 0 
  uˆ 
i  u     1  2   2  0 i x  ˆ   0  60 
 x y
Re
x y

   pˆ 
0

i  u x   y  
1
Re
 x2   y2  i y 


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Le déterminant de la matrice det  A  0 donne le polynôme caractéristique suivant :

  1  2 2 
 2
x   y2  i  u x   y      x   y   0
 Re 
 61
 

L’équation (61) contient le terme complexe qui doit être nul i  u x   y   0

 1  2
  x   y   0 d’où le système d’équations EDP est elliptique.
2 2
Ce qui implique 
 Re 

En conclusion, ils évident que l’approche de l’analyse de Fourier est plus facile que celle des
caractéristiques tout en évitant de construire un système équivalent d’EDP de premier ordre et
le risque d’avoir un système singulier. Les racines issues de polynôme caractéristique par
l’analyse de Fourier sont traitées de la même façon que la méthode des caractéristiques.

8/Conditions aux limites/ :

Dans les applications de CFD, les schémas de calcul et la spécification des conditions aux
frontières dépendent des types de PDE. Dans le cas général, les équations régissantes la
dynamique des fluides et le transfert thermique sont de types mixtes. Pour cette raison, le
choix de schéma de calcul et les conditions aux limites est une tâche ardue en CFD.

Un problème est dit mathématiquement bien posé pour un système constituant d’équations
aux dérivées partielles qui gouvernent un phénomène physique et l’ensemble des conditions
aux limites et initiales, si le système satisfait les conditions suivantes :
- l’existence de la solution,
- l’unicité de la solution,
- la solution dépend des conditions aux limites et initiales.
Les conditions aux limites sont les points départ qui donnent accès à l’obtention de la solution
des points intérieurs. Considérons un domaine de calcul R et Г la frontière de domaine (Fig.6).

Fig.6 : Domaine de calcul

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Il existe trois types de conditions aux frontières:

8.1/Conditions de Dirichlet / : la valeur de la variable dépendante est spécifiée sur la


frontière.
u  f  62 

8.2/Conditions de Neumann / : la dérivée de la variable dépendante est spécifiée sur la


frontière.
u n  g , ou u n   n   u  ui ni   u x  n1   u x  n2   u x  n3  g  63

8.3/Conditions de Robin ou Cauchy (mixte) / : sont la combinaison des conditions de


Dirichlet et de Neumann où la valeur et la dérivée de la variable dépendante sont spécifiées
sur toute la frontière de domaine de calcul.
u
   u  h,  64 
n

8.4/Conditions initiales / : la variable dépendante est définie à l’instant initial sur tout le
domaine de calcul.

u t  0  k ,  65

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9/Le comportement général des EDP/ :

9/Les EDP hyperboliques/ :

Les EDP de ce type requièrent souvent les conditions aux frontières de classe Cauchy sur une
surface ouverte. Par contre les conditions de Dirichlet et Neumann ne garantissent pas
l’existence d’une solution de l’EDP et sont insuffisantes à l’unicité d’une solution. Pour un
problème physique en deux dimensions : considérons deux lignes caractéristiques intersectées
au Point P(x,y). L’information au point P influence uniquement la région située entre les deux
caractéristiques.

Si les conditions aux limites sur l’axe (Ox) sont imposées (connues) alors la solution de l’EDP
peut-être obtenue pour les variables dépendantes (u) et (v) en allant le long de l’axe (Oy) .
mais la solution de (u) et (v) dépend uniquement des conditions aux limites du segment [ab].
L’information au point (c) situant en dehors de l’intervalle [ab] est propagée le long des lignes
caractéristiques à travers le point (c ) et influence uniquement la région (II) voir fig(1).

Le point (P) situe en dehors de la région (II), donc, il ne reçoit pas l’information du point (c ).
y Région (I) influencée
par le point (P)

Région (I) influencée


P par le point (C)

Région de
dépendance
a b C x
Conditions
x aux
x y
frontières
y y
Fig.(1): domaine et frontières de la solution d'une EDP hyperbolique en
2D régime stationnaire

Les EDP de type hyperbolique sont : EDP des écoulements supersonique en régime
stationnaire en régime en 2D et 3D.

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z

Région influencée par


le point (P)

x
Conditions aux frontières (x,y)
au-dessus duquel P dépend
Fig.(2): domaine et frontières de la solution d'une EDP hyperbolique en
3D régime stationnaire

Les EDP des écoulements compressibles parfaits en régime instationnaire en 1D et 2D dans


ce cas, le point (P) est considéré dans le plan (x,t), et le temps représente la direction
d’évolution remplaçant l’ordonnée (y) dans le cas 2D et (z) dans le cas 3D voir Fig(2) et
Fig(3).
t Région (I) influencée
par le point (P)

Région de
dépendance
a b x
Conditions
x aux
x y
frontières
y y
Fig.(3): domaine et frontières de la solution d'une EDP hyperbolique en
1D régime instationnaire

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Région influencée par


le point (P)

x
Conditions aux frontières (x,y)
au-dessus duquel P dépend

Fig.(4): domaine et frontières de la solution d'une EDP hyperbolique en


2D régime instationnaire

10/Les EDP Paraboliques/ :

Elles requièrent les conditions de Dirichlet ou de Neumann sur une surface ouverte. Les autres
conditions sont très limitées. Les EDP paraboliques sont associées aux problèmes de
problèmes de propagation contenant des mécanismes dissipatifs ( l’effet visqueux, conduction
de chaleur,…)

Les problèmes paraboliques sont caractérisés par des solutions évoluant dans le temps et qui
diffusent dans l’espace. Ainsi une perturbation au point (P) peut influencer n’import quel
point dans le domaine de calcul pour t supérieur à t0. Cependant, la magnitude de la
perturbation s’attenue en s’éloignant du point (P).

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Le caractère dissipatif des EDP paraboliques impliquent que si la condition initiale inclut une
discontinuité, la solution à l’intérieur de domaine sera toujours continue. Enfin, les EDP
paraboliques d’une dimension dans le temps deviennent elliptiques en régimes stationnaire (si
la solution existe).voir Fig.(5).

Domaine d'influence
t=ti
P(xi, ti)

g(t) u'(t)=h(t)

x
x=0 u0(x) x=x0

Fig.(5): domaine de calcul et les frontières d'une EDP parabolique en


1D régime instationnaire

11/Les EDP elliptiques/ :

Elles requièrent les conditions de Dirichlet et de Neumann sur une surface fermée entourant le
domaine de calcul. Les autres conditions aux limites sont insuffisantes pour déterminer une
solution unique et elles mènent à l’instabilité de la solution.

Pour les EDP elliptiques, l’information au point (P) dans le plan (x,y) influence tout le
domaine de calcul . La Fig(6) montre un domaine complètement clos entouré par les
frontières (ABCD).

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Cours Cours de Modélisation en transport des
réalisé par
M. T
hydrocarbures
A l’opposé des EDP hyperboliques et paraboliques le domaine est ouvert, les EDP elliptiques
concernent un domaine fermé. Le point (P) influence tout les points de domaine et la solution
au point (P) est influencée par l’ensemble des frontières entourant le domaine fermé (ABCD).
Par conséquence, la solution au point (P) doit-être recherchée simultanément avec la solution
de tous les autres points dans le domaine.

y=y0

P(xi, yi) u et du/dn sont


spécifiées

x
x=0 x=x0
u et du/dn sont
spécifiées

Fig.(5): domaine de calcul et les frontières d'une EDP parabolique en


2D régime stationnaire

Les EDP elliptiques sont souvent appelés problème d’équilibre car la solution à l’intérieur de
domaine dépend de toutes les frontières autour de domaine.

dans les problèmes elliptiques, les conditions aux frontières peuvent-être de types de
Dirichlet, Neumann ou mixte. dans ce cas , les conditions aux frontières sont nécessaire sur
toutes les frontières pour toute les variables dépendantes.

Groupe : MATHXX Page 33

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