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C O M M I S S A R I A T À L ’ É N E R G I E A T O M I Q U E
D I R E C T I O N D E L’ É N E R G I E N U C L É A I R E
par
Enrico GIRARDI
CEA CADARACHE
DIRECTION DE L’ É N E R G I E NUCLÉAIRE
L A B O R AT O I R E D’ÉTUDES DE PHYSIQUE
RAPPORT
CEA Cadarache
Direction de L’Énergie Nucléaire
Département d’Études des Réacteurs
Service de Physique des Réacteurs et du Cycle
Laboratoire d’Études de Physique
par
Enrico GIRARDI
- Juillet 2007 -
RAPPORT CEA-R-6150 – Enrico GIRARDI
Résumé - Une nouvelle méthodologie pour la résolution de l’équation du transport, basée sur
une méthode de décomposition de domaine est développée. Celle-ci permet l’utilisation
simultanée de trois méthodes de résolution différentes au sein du même calcul : une méthode
variationnelle nodale, une méthode aux ordonnées discrètes et une méthode des caractéristiques.
Cette nouveauté se concrétise par la possibilité d’employer des développements spatiaux et
angulaires différents, des maillages indépendants (cartésiens ou non-structurés), voire non
conformes, pour chaque sous-domaine de calcul, introduisant une flexibilité de modélisation qui
n’est pas possible avec les codes de calcul disponibles actuellement. Les capacités de
modélisation de l’approche multidomaine-multiméthode sont démontrées à travers l’étude d’un
problème réaliste de la physique des réacteurs : le calcul fin d’hétérogénéités neutroniques
localisées.
Abstract - A new methodology for the solution of the neutron transport equation, based on
domain decomposition methods has been developed. This approach allows us to employ
different numerical methods together for a whole core calculation: a variational nodal method, a
discrete ordinate nodal method and a method of characteristics. These new developments
authorize the use of independent spatial and angular expansion, non conformal Cartesian and
unstructured meshes for each subdomain, introducing a flexibility of modelization which is not
allowed in today available codes. The effectiveness of our multidomain-multimethod approach
has been tested on several configurations. Among them, one particular application is the
modelization of strong local heterogeneities, a realistic problem in the field of reactor physics.
T HÈSE
présentée
pour obtenir le grade de
Discipline : ÉNERGÉTIQUE
par
Enrico GIRARDI
Sujet de la thèse
à Eve.
Remerciements
Les professeurs Elmer E. Lewis, Ernest Mund et Piero Ravetto ont accepté d’être rapporteurs de ma
thèse, je les remercie très sincèrement pour leur disponibilité et l’intérêt qu’ils ont porté à ce travail.
Ce travail n’aurait jamais pu être mené à bien, sans l’étroite collaboration avec le trio Richard-Igor-
Simone (SERMA/LENR).
En tant que Directeur de cette thèse, Richard Sanchez a su orienter mon travail, tout en me laissant une
grande liberté de recherche. Je lui suis, par ailleurs, reconnaissant de m’avoir permis l’utilisation du code
TDT, pour mes travaux de thèse.
Je tiens également à remercier Igor Zmijarevic, de m’avoir donné accès aux sources informatiques du
code IDT, dont il est l’auteur et Simone Santandrea pour son aide pendant l’intégration du solveur TDT dans
la maquette de décomposition de domaine. Sans sa collaboration et sa connaissance précise de la méthode
des caractéristiques, cette opération aurait sans doute été très difficile.
De mon séjour à Cadarache je garde un excellant souvenir. Pour cela, je voudrais remercier tous ceux qui
m’ont été proches pendant ces trois années. En particulier, je voudrais remercier : Cyril pour les échanges
fructueux et l’intérêt qu’il a montré pour mon travail, Laura pour avoir renforcé le groupe des "numériciens"
pendant la dernière année et, accessoirement, confirmé que les italiens sont souvent blonds aux yeux bleus,
Olivier B. pour les très bons souvenirs des sorties ski et go-kart, Tonino pour ses conseils et son humour,
Gilles et Laurence pour leur amitié et pour m’avoir fait découvrir la cuisine du Sud-Ouest.
Aujourd’hui, fraîchement embauché à EDF/R&D, j’ai pu compter sur l’excellent accueil du chef de
groupe Mme Françoise Waeckel, de Mme Monique Robin et Mr Jean-Louis Vaudescal, successivement
Chefs du Département Sinetics, ainsi que de tous mes nouveaux collègues. Parmi eux, je souhaite parti-
culièrement remercier Tanguy, David, Alexandre pour la bonne ambiance de travail et Simone pour ces
conseils, son amitié et surtout pour m’avoir appris à faire le nœud à la cravate.
Enfin, un grand merci à mon responsable de thèse, Jean-Michel Ruggieri, pour son aide quotidienne, sa
patience (que j’ai du mettre à l’épreuve quelques fois ...), les longues discussions, son indéfectible confiance
dans les moments difficiles (on sait, il peut y avoir des moments de désespoir dans une thèse), et pour avoir
toujours su orienter mon travail dans l’objectif d’un intérêt concret, contribuant ainsi à une mise en valeur
des résultats obtenus.
Je le remercie pour tout ce qu’il a pu m’apporter pendant ces trois ans, tant sur le plan scientifique, que
sur le plan personnel.
1
Département d’Etudes des Réacteurs - Service de Physique des Réacteurs et du Cycle - Laboratoire d’Etudes Physiques.
Table des matières
Introduction 7
1
TABLE DES MATIÈRES
Conclusion 141
Annexes 145
2
TABLE DES MATIÈRES
Publications 158
1) Article pour Supercomputing for Nuclear Applications, Paris, Septembre 2003 160
Bibliographie 190
3
Liste des tableaux
1.1 Rappel des caractéristiques principales des trois types de méthodes retenues et spécificités
des solveurs associés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
4.1 Sections efficaces totales, taille géométrique et épaisseur optique du maillage de référence 115
4.2 Quelques essais de convergence spatiale pour la méthode TDT . . . . . . . . . . . . . . . 118
4.3 Nombre de mailles de calcul pour chaque maillage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
4.4 Quelques maillages non-structurés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
4.5 Calculs Phébus couplés S8 −Sn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
4.6 Calcul Phebus couplé S8 −Pn . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
4.7 Comparaison entre type de formules produit pour la méthode TDT . . . . . . . . . . . . . 133
4.8 Couplage TDT cartésien / VNM (P3 ) sur Grille 1A . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
4.9 Couplage TDT non-structuré / VNM (P3 ) sur Grille 1A . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
4
Liste des figures
1.1 Notation employée pour la méthode des caractéristiques non structurées : grandeurs asso-
ciées à la trajectoire (ti , Ω̂d ) traversant une maille quelconque. . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.2 Notation employée pour l’intégration analytique du coefficient Pij . . . . . . . . . . . . . 36
5
LISTE DES FIGURES
A.1 Comparaisons entre une formule de quadrature optimisée S8 et une formule de quadrature
Level Symetric S8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
A.2 Couplage par quadratures optimisées S8 − S4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
6
Introduction
L’exploitation fiable des réacteurs nucléaires actuels, ainsi que l’étude et la proposition de systèmes
innovants, dépendent de la capacité à modéliser correctement le comportement neutronique d’un système
nucléaire.
Que ce soit en condition de fonctionnement normal ou accidentel, la physique des réacteurs a pour
objectif de connaître la distribution de la population neutronique dans le coeur d’un réacteur nucléaire.
Cela permet d’évaluer les principales quantités nécessaires au suivi du fonctionnement de l’installation : la
distribution de puissance, l’évolution isotopique de différents matériaux présents (combustible, produit de
fissions, ...) ou encore, la fluence à l’intérieur de la cuve.
L’équation du transport pour particules neutres, une version linéaire de l’équation de Boltzmann, donne
une très bonne description du comportement des neutrons [1, 2].
Toutefois, le calcul de la distribution de la population neutronique dans un réacteur demeure un pro-
blème complexe. D’une part, les propriétés neutroniques des matériaux lourds ont une dépendance énergé-
tique extrêmement irrégulière [5] (cela est due à la nature même de l’interaction nucléaire, qui présente des
"résonances" à des énergies particulières, des effets de seuil, ... ). Voir figure 1.
U238(n,tot)
104
103
Cross Section (barns)
102
101
100
10-5 10-4 10-3 10-2 10-1 100 101 102 103 104 105 106 107
Energy (eV)
D’autre part, une description réaliste de la géométrie d’un réacteur demande que l’on prenne en compte
un nombre extrêmement élevé de points de calcul, généralement plusieurs régions pour chaque cellule (voir
figure page 8).
Une telle discrétisation spatiale est notamment nécessaire pour répondre aux exigences de l’Autorité de
7
INTRODUCTION
Assemblage
Cuve
+
QQ
k Réflecteur
Q
+
Q
Q
Assemblages
Q
combustible
Gaine
+ Crayon combustible
9
Modérateur
Cellule Cœur complet
Sûreté, qui demande à connaître la position du “point chaud”, c’est à dire le crayon soumis à la température
la plus élevée.
Pourtant, une discrétisation fine de chaque variable de l’équation de Boltzmann dans un coeur complet
en trois dimensions, n’a jamais été possible et, aujourd’hui même, n’est toujours pas d’actualité.
Le calcul se fait donc en plusieurs étapes : une première étape consistant à effectuer un calcul en théorie
du transport très détaillé au niveau spatial et énergétique (plusieurs centaines de groupes), mais sur un do-
maine de taille réduite (généralement, un assemblage). L’objectif de cette première étape est de produire les
sections homogénéisées nécessaires au calcul de coeur, par pondération des sections efficaces hétérogènes
avec le flux neutronique fin.
Dans la deuxième étape, on effectue un calcul complet du réacteur en trois dimensions, mais avec un
modèle plus simple (diffusion ou transport simplifié), un maillage plus large (généralement quatre mailles
par assemblage) et peu de groupes d’énergie.
Cette procédure de calcul classique a donné des résultats satisfaisants pour des réacteurs à eau pres-
surisée chargé en uranium, en condition de fonctionnement normal, moyennant un effort considérable de
qualification des schémas de calcul.
Il y a cependant, un certain nombre de situations particulières, voire accidentelles, dans lesquelles l’ho-
mogénéisation d’une partie du problème peut introduire des erreurs importantes.
On pense tout particulièrement aux problèmes présentant des fortes hétérogénéités localisées (accident
de vidange, expulsion d’une grappe de contrôle, calcul du flux à l’intérieur d’une instrumentation, d’un
détecteur). Dans ces cas, on souhaiterait pouvoir traiter très finement l’hétérogénéité locale, sans devoir
utiliser ce même niveau de discrétisation pour la partie restante du réacteur, qui est suffisamment bien
décrite par une méthode plus simplifiée.
8
INTRODUCTION
L’utilisation des méthodes de décomposition de domaine trouve, alors, tout son intérêt grâce à la possi-
bilité de ne traiter qu’une partie du problème (typiquement une zone de la taille d’un assemblage) en théorie
du transport fin et de traiter la partie restante du coeur avec une méthode plus adaptée et moins coûteuse en
temps de calcul.
Dans cette perspective, l’objectif de cette thèse a été le développement d’une méthode de décomposition
de domaine permettant d’associer à chaque domaine spatial une forme de l’équation du transport différente,
afin de choisir la méthode la mieux adaptée pour traiter les caractéristiques géométriques ou physiques du
domaine en question.
Cela permet alors d’introduire une plus grande flexibilité dans les calculs : raffinements localisés, cou-
plage entre modèles numériques différents, raccordement de maillages cartésiens et non-structurés (éven-
tuellement non-coïncidents), ...
Les améliorations développées dans ce travail permettent :
– la prise en compte d’hétérogénéités par un raffinement localisé du maillage spatial et de pouvoir mo-
déliser sans approximations une zone d’intérêt, par l’intermédiaire de la méthode des caractéristiques
avec des maillages non-structurés (code TDT [17, 18]).
– de choisir, suivant la région de calcul, la modélisation la plus adaptée : soit le transport hétérogène
(code TDT), soit le transport homogène (IDT [14, 15], VNM [21, 22, 23, 24, 25, 26]) et d’employer
l’ordre de développement souhaité pour chaque sous-domaine.
Présentation du document
Le chapitre 1 est consacré à la présentation de l’équation du transport pour les neutrons et de quelques
unes des principales méthodes numériques disponibles pour sa résolution.
On s’intéressera principalement aux méthodes déterministes. La première étape dans le processus de
discrétisation concerne la variable énergie et conduit à l’approximation multigroupe.
Ensuite, nous présenterons l’équation monocinétique, à travers les principales formes sous lesquelles
elle se décline (intégro-différentielle, forme paire, intégrale, équations SPn ), ce qui nous conduira à expli-
citer le traitement angulaire et spatial pour chacune d’entre elles.
Au final, parmi les différentes méthodes numériques présentées, nous en avons retenues trois : une
méthode variationnelle nodale pour l’équation en flux pair, une méthode aux ordonnées discrètes et une
méthode des caractéristiques. Le choix de ces méthodes a été justifié par leur complémentarité et le fait
que chacune d’entre elles apporte une capacité de modélisation spécifique à une problématique particulière.
Elles constitueront la base de travail pour la mise en place d’un algorithme de décomposition de domaine,
permettant le couplage entre ces méthodes.
Par la suite, et par abus de langage, on pourra les appeler avec les noms du code dans lequel elles ont
été implémentées (VNM, IDT, TDT).
Au chapitre 2 nous traiterons des méthodes de décomposition de domaine et, plus particulièrement, de
celle que nous avons développée dans le cadre de ce travail.
Dans un premier temps, on rappellera les concepts de base des méthodes de décomposition de domaine,
en partant de la formulation proposée par H.A. Schwarz [33].
En s’inspirant de ces méthodes, nous développerons notre méthode de décomposition de domaine, en
soulignant les spécificités liées à l’équation du transport pour les neutrons et les modifications nécessaires
9
INTRODUCTION
pour la mise en place d’un formalisme employant simultanément différentes méthodes au sein du même
calcul.
Enfin, nous entamerons la description des opérateurs de couplage, qui sont nécessaires pour imposer la
continuité de la solution à l’interface entre sous-domaines, en commençant par la composante spatiale.
Une partie des résultats de cette thèse a fait l’objet de publications à deux congrès internationaux.
Le premier, pour «Supercomputing for Nuclear Application», présente la mise en place de l’itérateur
multigroupe et analyse les premiers résultats obtenus avec la méthode de décomposition de domaine.
Le deuxième, présenté à «Physor2004», porte sur une application de la méthode de couplage à un cas
réaliste de la physique des réacteurs : la modélisation du réacteur Phébus.
Nous en joignons une copie à la fin de ce document.
10
Chapitre 1
Ce premier chapitre est consacré à l’équation du transport pour les neutrons et à quelques unes des
principales méthodes numériques disponibles pour sa résolution.
On s’intéressera principalement aux méthodes déterministes, en distinguant parmi les formulations exis-
tantes : la forme intégro-différentielle, la formulation en flux pair, la formulation intégrale et les équations
du transport simplifié SPN , ce qui nous conduira à expliciter le traitement angulaire et spatial pour chacune
d’entre elles.
Cette étude systématique des méthodes numériques que nous avions à disposition1 , nous a permis de
mettre en évidence les aspects numériques et les capacités de modélisation propres à chaque méthode et, au
final, de choisir celles que l’on a été amené à coupler dans le cadre de nos travaux.
Pour terminer, nous rappellerons les spécificités des trois codes de calcul que nous avons décidés d’in-
tégrer dans notre méthode de décomposition de domaine.
Ce chapitre constitue l’essentiel d’une note technique [7], ayant pour objectif la présentation des mé-
thodes de résolution pour l’équation du transport, ainsi que quelques uns des principaux codes de calcul
dans lesquels on les retrouve.
Dans cette première section nous commencerons par dériver l’équation de Boltzmann ; des hypothèses
supplémentaires seront introduites afin de prendre en compte les spécificités du transport des neutrons. Nous
nous concentrerons ensuite sur les méthodes de résolution de l’équation du transport, en commençant par
le traitement de la variable énergétique. Ceci nous permettra de distinguer les méthodes déterministes des
méthodes stochastiques.
1
En particulier dans les codes de calcul disponibles au Commissariat à l’Energie Atomique
11
CHAPITRE 1. MÉTHODES NUMÉRIQUES POUR L’ÉQUATION DU TRANSPORT
Avec :
~r 0 = ~r + ~v δt + O(δt2 )
~v 0 = ~v + ~a δt + O(δt2 )
3 3 3 3 ∂f 3 3
f (~r 0 , ~v 0 , t 0 )d r0 d v 0 = f (~r, ~v , t) d r d v + + S(~r, ~v , t) d r d v δt (1.2)
∂t coll
∂f ∂f ∂f
f (~r 0 , ~v 0 , t 0 ) = f (~r, ~v , t) + + ~v · + ~a · (~r, ~v , t) δt + O(δt2 ) (1.3)
∂t ∂~r ∂~v
En passage à la limite δt → 0, les équations (1.2) et (1.3) nous donnent enfin l’équation de Boltzmann dans
sa forme la plus générale :
" #
F~ ∂
∂ ∂ ∂f
+ ~v · + · f= +S (1.4)
∂t ∂~r m ∂~v ∂t coll
12
1.1. L’ÉQUATION DU TRANSPORT
1. On négligera l’action de toute force, à l’exception de celles responsables des chocs. Par conséquent,
les neutrons voyagent en ligne droite entre deux collisions.
On posera l’hypothèse que la collision est un phénomène localisé, ponctuel en temps et en espace ;
malgré le fait que cela revient à dire que l’accélération du neutron dans le choc est infinie, l’impulsion
reste tout de même finie. Il s’agit, cependant d’une hypothèse raisonnable tant que le temps moyen
entre deux collisions demeure largement supérieur à la durée d’une collision.
2. On négligera tout effet relativiste, étant donnée que l’énergie maximale des neutrons que l’on retrouve
dans un réacteur nucléaire (Emax ≈ 10 MeV) ne justifie pas la prise en compte de la correction de
Lorentz (v c).
3. On négligera la disparition des neutrons par désintégration β + étant donnée la différence d’ordre de
grandeur entre le temps de demi-vie de la réaction et la vie moyenne ` d’un neutron entre sa naissance
β+
et son absorption (T1/2 `).
4. On négligera l’apport des collisions entre deux neutrons à l’intérieur de l’opérateur de collision, ainsi
que les collisions à plusieurs corps ; cela en vertu du fait qu’elles sont beaucoup moins probables que
celles avec les noyaux du milieu : σn,n σn,M . La validité de cette hypothèse est renforcée par la
faible concentration des neutrons par rapport à celle des noyaux du milieu interagissant : n(~r, t)
M (~r, t).
On remarquera que c’est seulement grâce à cette hypothèse que l’équation est linéaire.
5. Dans le but de rendre plus simple la forme de l’équation, on ne prendra pas en compte l’effet des
neutrons retardés (ceux qui sont produits par décroissance radioactive de produits de fission). Bien
que cette hypothèse ne nous permette pas de donner une description cinétique du réacteur, celle-ci
n’est pas trop restrictive, car l’effet des neutrons retardés n’est sensible qu’à des échelles temporelles
d’évolution très petites (∆t = ` ≈ 10−5 s pour les réacteurs thermiques). De plus, ils n’interviennent
pas dans le cas d’un calcul stationnaire, cas d’étude assez fréquent.
Pour terminer, on rappelle les notations employées pour les sections efficaces macroscopiques :
– section totale : σ(~r, ~v , t) = Probabilité par unité de parcours pour qu’une particule en (~r, ~v ) subisse
section totale : σ(~r, ~v , t) = une collision.
3
– section de transfert : σ tr (~r, ~v → ~v 0 , t) d v =
section totale : σ(~r, ~v , t) = Probabilité par unité de parcours pour qu’une particule en (~r, ~v ) subisse
3
section totale : σ(~r, ~v , t) = une collision et soit réémise en ~v 0 à d v 0 près.
Grâce au formalisme des sections efficaces, le terme de collision s’écrit :
Z
∂f 3
= −v σ(~r, ~v , t) f (~r, ~v , t) + d v 0 v 0 σ tr (~r, ~v 0 → ~v , t) f (~r, ~v 0 , t)
∂t coll
Avec les hypothèses et définitions précédentes, l’équation du transport pour les neutrons (1.4) devient :
1 ∂ ~
+ Ω̂· ∇ + σ ψ = Hψ + S
v ∂t
13
CHAPITRE 1. MÉTHODES NUMÉRIQUES POUR L’ÉQUATION DU TRANSPORT
Les neutrons produits par fission, ne sont pas comptés dans l’opérateur de collision, mais inclus dans le
terme de source, qui s’écrit comme suit :
S = Sext + F ψ (1.6)
Z
3
[F ψ](~r, ~v , t) = d v 0 σ fiss (~r, ~v 0 → ~v , t) ψ(~r, ~v 0 , t) (1.7)
Le fait de séparer les neutrons produits par les collisions de ceux qui sont produits par les fissions est
dû à l’habitude d’utiliser l’inverse du coefficient de multiplication effective keff comme valeur propre pour
l’opérateur de fission. Avec (1.5−1.7) on obtient :
1 ∂ ~
+ Ω̂· ∇ + σ ψ = Hψ + F ψ + Sext
v ∂t
Une dernière remarque sur la dépendance des variables. On a dérivé l’équation de Boltzmann en utilisant
l’ensemble des variables (~r, ~v , t) ; en neutronique on a l’habitude d’exprimer la vitesse, non pas par ses trois
composantes cartésiennes (~v ) = (vx , vy , vz ) mais plutôt avec ses composantes angulaires et énergétique
(Ω̂, E).
Cette manière de procéder, a pour but de mettre en évidence deux aspects très différents entre eux : la di-
rection de propagation du neutron Ω̂ et son énergie E. Ces deux représentations sont, bien sûr, équivalentes,
mais la deuxième se révèle beaucoup plus intéressante pour la description des caractéristiques neutroniques
des matériaux dans l’équation de Boltzmann.
Malgré son appellation, il n’y a pas d’analogie avec le flux au sens hydrodynamique du terme, contrai-
rement au moment d’ordre un, le vecteur courant :
Z
~
J(~r, E, t) = dΩ Ω̂ ψ(~r, Ω̂, E, t) (1.9)
4π
Par la suite, on sera souvent amené à employer les courants partiels ou courant de Marshak ; ils sont
définis comme étant le courant de neutrons qui traverse une surface unitaire en direction sortante (rentrante)
par rapport au vecteur normal n̂ :
Z
~ ±
J (~r, E, t) = dΩ |Ω̂ · n̂| ψ(~r, Ω̂, E, t) (1.10)
2π ±
14
1.1. L’ÉQUATION DU TRANSPORT
isotropes vis-à-vis des neutrons. En effet, tout milieu liquide ou gazeux l’est ; de plus, les matériaux solides
sont constitués de cristaux imbriqués dont l’orientation est aléatoire. En excluant les neutrons “ultra-froids”,
qui font l’objet d’applications spécifiques, le libre parcours moyen est largement supérieur à la taille des
cristaux et on peut considérer sans difficultés que chaque neutron interagit avec des milieux, en moyenne,
isotropes.
Sous cette hypothèse, les sections efficaces sont invariantes par rotation. Pour la section de transfert,
en particulier, cela signifie qu’elle ne dépend pas simultanément des directions d’entrée et de sortie, mais
seulement de la déviation µdev = Ω̂ · Ω̂0 que la particule a subi pendant la collision :
De plus, si on considère la séparabilité des variables, il est possible de développer la dépendance angu-
laire de la section de transfert sur une base de fonctions telles que les polynômes de Legendre.
∞
1 X
σ tr (~r, E 0 → E, Ω̂ · Ω̂0 ) = (2k + 1) σ s,k (~r, E 0 → E) Pk (Ω̂ · Ω̂0 ) (1.11)
4π
k=0
Pour poursuivre les développements de l’opérateur de collision, on fera appel au théorème d’addition
pour les polynômes de Legendre, faisant intervenir les harmoniques sphériques.
+k
1 X
Pk (Ω̂ · Ω̂0 ) = Yk` (Ω̂) [Yk` (Ω̂0 )]∗ (1.12)
2k + 1
`=−k
Les harmoniques sphériques, définies en champs complexe, sont les fonctions propres de la partie an-
gulaire du laplacien en coordonnées sphériques. Pour une description de ces fonctions, ainsi que pour une
présentation des principales propriétés mathématiques voir les références en bibliographie [1, 2]. En substi-
tuant (1.12) dans (1.11), puis dans (1.5) on obtient l’expression finale de l’opérateur de collision :
∞ +k Z ∞
1 X X
Hψ(~r, E, Ω̂, t) = Yk` (Ω̂) dE 0 σ s,k (~r, E 0 → E) φk` (~r, E 0 , t) (1.13)
4π 0
k=0 `=−k
Pour le terme de fission, introduit auparavant dans l’équation (1.7), le traitement est plus simple. En
effet, étant données les énergies qui caractérisent les neutrons d’un réacteur nucléaire, les neutrons de fission
15
CHAPITRE 1. MÉTHODES NUMÉRIQUES POUR L’ÉQUATION DU TRANSPORT
sont émis isotropiquement et on peut considérer que le spectre de fission χ(E) est quasi indépendant de
l’énergie de la particule incidente. L’opérateur de fission apparaîtra comme :
X χx (~r, E) Z ∞
micro
F ψ(~r, E, Ω̂, t) = dE 0 νσf,x (E 0 ) Nx (~r) φ(~r, E 0 , t) (1.16)
x
4π 0
où la somme sur x est étendue à chaque isotope fissile, présent à la concentration atomique Nx (~r), σf,xmicro
est la section microscopique de fission, ν nombre moyen de neutrons émis par fission et χx (~r, E) le spectre
de fission pour l’isotope x. Bien sûr, une normalisation du spectre de fission subsiste :
Z ∞
dE χx (~r, E) = 1
0
Avec les définitions (1.13) et (1.16), la forme finale, de l’équation de Boltzmann pour le transport des
neutrons est :
1 ∂ ~
+ Ω̂· ∇ + σ ψ(~r, E, Ω̂, t) = Hψ(~r, E, Ω̂, t) + F ψ(~r, E, Ω̂, t) + Sext (~r, E, Ω̂, t) (1.17)
v ∂t
On y rajoute les conditions limites et initiales nécessaires pour la fermature du problème :
où β représente un opérateur générique, appelé albedo, permettant de décrire le flux angulaire rentrant
à la surface du domaine en fonction du flux sortant.
Par contre, il est toujours possible de transformer un problème stationnaire homogène en un problème
aux valeurs propres ; cela se fait en introduisant une valeur propre pour l’opérateur de fission, son inverse
étant ce que l’on appelle d’habitude le coefficient de multiplication effective :
En physique des réacteurs, les deux types de problèmes stationnaires que nous sommes amenés à traiter
sont :
2
En effet, la solution de ce problème n’existe et n’est unique que dans des conditions très particulières. Il faut que le milieu
soit sous-critique ; physiquement, cela signifie que le milieu ne multiplie pas les neutrons de manière "trop importante". Mathé-
matiquement, cela revient à dire que le problème homogène associé n’ait qu’une seule solution, la solution nulle. Par contre, dans
les autres cas, aucune solution du problème (1.17) stationnaire n’est permise. Si on se penche alors sur la solution du problème
homogène on observera que si une solution non triviale existe, alors elle n’est pas unique.
16
1.2. TRAITEMENT DE L’ÉNERGIE DANS L’ÉQUATION DU TRANSPORT
– le problème à source (Equation 1.17) : On recherche le flux, réponse à une source imposée par l’exté-
rieur. Les applications les plus courantes sont le calcul des réacteurs sous-critiques ou des protections
autour d’une source de neutrons et les calcul de perturbations.
– le problème à valeur propre (Equation 1.18) : On recherche le coefficient de multiplication effectif.
Les applications les plus courantes sont les réacteurs critiques, le calcul des coefficients inhérents à
la sûreté et au fonctionnement du réacteur.
Maintenant que nous avons donné une rapide vue d’ensemble sur l’équation du transport, nous allons
décrire les méthodes numériques employées pour sa résolution, notamment à travers de la discrétisation de
la variable énergie.
Dans cette section on se propose de donner une première description des techniques et des approxima-
tions numériques nécessaires pour que l’équation du transport puisse être résolue de façon efficace par un
ordinateur. Tout d’abord, une distinction s’impose entre deux approches très différentes.
L’approche stochastique, telle celle des méthodes de Monte Carlo, où la recherche de la solution est
obtenue en moyennant une grande quantité de parcours stochastiques. Ceux-ci sont obtenus par simulation
directe de la vie d’une particule. Cette procédure ne demande, en principe, aucune approximation sur les
données des matériaux, les lois de choc, ou la géométrie. Bien évidemment, étant soumis aux lois de la
statistique, les résultats obtenus comportent une erreur statistique.
La deuxième approche, déterministe, cherche plutôt à transformer l’équation du transport continue dans
les variables énergie, espace et angle en un ensemble d’équations, définies par discrétisation du problème
initial. Il s’agit, dans une certaine mesure, de projeter l’équation du transport sur un sous-espace de dimen-
sion finie.
Notre travail se concentrera sur les méthodes déterministes, qui constituent la famille de méthodes que
l’on désire étudier.
C’est une technique classique qui est employée dans la quasi totalité des codes de calculs déterministes
que l’on retrouve en neutronique [1, 2, 4, 8].
.
Il s’agit de découper le domaine énergétique D = [EG ; E0 ] dans une partition D = G
S
g=1 [Eg ; Eg−1 ] et
d’intégrer ensuite l’équation de Boltzmann sur chacune des régions d’énergie ou “groupes”. Ceux-ci sont
numérotés en ordre décroissant d’énergie (EG = Emin et E0 = Emax ) et l’on appellera groupes rapides (resp.
thermiques) ceux à haute (resp. basse) énergie.
Cette séparation est loin d’être purement formelle : alors que le comportement des neutrons à haute
énergie est exclusivement dicté par des phénomènes de ralentissement, dans le domaine thermique, les
collisions peuvent, selon la dynamique du choc, provoquer des remontées en énergie ou des ralentissements.
Pour simplifier le traitement, on supposera que, à l’intérieur de chaque groupe, le flux angulaire puisse
17
CHAPITRE 1. MÉTHODES NUMÉRIQUES POUR L’ÉQUATION DU TRANSPORT
se factoriser de la sorte3 :
Z
g
ψ(~r, E, Ω̂) = f (E) ψ (~r, Ω̂) dE f (E) = 1
g
Ayant défini :
∞ +k
g0 → g 1 X X g0 → g g0
[Hψ] (~r, Ω̂) = σ s,k (~r) φk` (~r) Yk` (Ω̂)
4π
k=0 `=−k
G
X χgx (~r) X g0 0
g
[F ψ] (~r) = Nx (~r) νσf,x (~r) φ g (~r)
4π
x g 0=1
Z
g
Sext (~r, Ω̂) = dE Sext (~r, E, Ω̂)
g
Z
φgkl (~r) = dΩ [Yk` (Ω̂)]∗ ψ g (~r, Ω̂)
4π
18
1.3. L’ÉQUATION MONOCINÉTIQUE : TRAITEMENT ANGULAIRE ET SPATIAL
1g
L1 −H 11 1G
ψ 1 (~r, Ω̂) [F ψ]1 (~r) + Sext
1 (~
−Hup ··· −Hup r, Ω̂)
.. .. .. .. ..
. . . g . .
−H g1 gG ψ (~r, Ω̂) = [F ψ]g (~r) + S g (~r, Ω̂)
down Lg −H gg −Hup ext
.. .. .. .. ..
. . . . .
Gg
G1
−Hdown ··· −Hdown LG −H GG ψ G (~r, Ω̂) [F ψ]G (~r) + Sext
G (~r, Ω̂)
(1.20)
On observera que le phénomène de remontée en énergie pour les neutrons, est négligeable pour la
g0 → g
plupart des groupes rapides : σ s,k ≈ 0 pour g 0 > g. Ceci donne une structure triangulaire inférieure à la
matrice multigroupe ; ce qui suggère une résolution de type Gauss-Seidel.
0 0 0 0
gg g
X X
[Lg − H gg ] ψ g (e + 1) = Hdown ψg (e + 1)
+ gg
Hup ψg (e)
+ [F ψ]g (e) + Sext ≡ Sg (1.21)
0 0
g <g g >g
A ce niveau les itérations sur les groupes d’énergie prennent le nom d’itérations externes (numérotés
par l’indice e). Le balayage des groupes commence par le groupe le plus rapide (g = 1) et emploie les flux
gg 0
déjà calculés pour construire l’opérateur de ralentissement Hdown . La source de fission est calculée une fois
pour toute au début de chaque itération avec les flux scalaires de l’itération précédente et le coefficient de
multiplication effectif (en cas de calcul à valeur propre) est recalculé à la fin du balayage par une formule
de projection sur une fonction poids w :
h[F ψ](e + 1) , wi
k (e + 1) = k (e)
h[F ψ](e) , wi
Parfois, à cause de la difficulté de convergence à l’intérieur des groupes thermiques (là où les phéno-
mènes de remontée en énergie sont les plus importants) on impose des itérations supplémentaires (appelées
itérations d’upscattering ou thermiques) sur ces groupes spécifiques à l’intérieur de chaque itération externe.
D’après le schéma itératif (1.21), tout calcul multigroupe en transport se réduit à la résolution systé-
matique de plusieurs équations monocinétiques avec source connue. Celle-ci contiendra bien sûr les termes
de transfert à partir des autres groupes d’énergie, ainsi que la source de fission et la source externe. Doré-
navant, sauf si cela peut porter à ambiguïté, on supprimera les indices de groupe, pour se concentrer sur la
résolution de l’équation monocinetique suivante :
K +k
~ + σ(~r)] ψ(~r, Ω̂) = 1 X X
[Ω̂· ∇ σ s,k (~r) φk` (~r) Yk` (Ω̂) + S(~r, Ω̂) (1.22)
4π
k=0 `=−k
Cette dernière nécessite évidemment la discrétisation des variables angulaire et spatiale. Nous aborde-
rons ces aspects dans les chapitres suivants. Cela nous permettra de décrire les méthodes implémentées dans
un certain nombre de codes de neutronique et de sélectionner ceux qui seront retenus pour la suite de notre
travail de couplage.
19
CHAPITRE 1. MÉTHODES NUMÉRIQUES POUR L’ÉQUATION DU TRANSPORT
1. Equation intégro-différentielle. Il s’agit tout simplement de l’équation (1.22), caractérisée par le fait
d’être différentielle en espace au premier ordre, et d’avoir développée l’intégrale de collision à un
ordre d’anisotropie K. L’inconnue est le flux angulaire ψ(~r, Ω̂).
2. Equation du second ordre en flux pair. A partir de la même équation (1.22), on décompose les parties
paire et impaire en angle du flux angulaire, pour obtenir une équation différentielle du second ordre
en espace, analogue à une équation de diffusion. Sous cette forme il est possible d’appliquer un prin-
cipe variationnel, qui conduit à des systèmes algébriques bien conditionnés, possédant une stabilité
prouvée. L’inconnue est ici la composante paire du flux angulaire ψ + (~r, Ω̂).
3. Equation intégrale. En partant de l’équation (1.22) on procède en intégrant formellement sur toutes
les directions angulaires. On obtiendra alors une équation intégrale pour le flux scalaire, ce qui nous
évite, a priori, toute approximation due à la discrétisation de la variable angulaire. Cependant, une li-
mitation importante de cette technique est la complication formelle nécessaire pour prendre en compte
l’anisotropie de la source d’émission. Cela implique des hypothèses supplémentaires : choc et sources
externes isotropes. L’inconnue est, cette fois-ci, le flux scalaire φ(~r).
4. Equations du transport simplifié. Le point de départ est toujours l’équation intégro-différentielle, qui
est modifiée par une procédure “heuristique” afin d’obtenir des équations simplifiées, ressemblant à
celle de la diffusion.
Chaque forme de l’équation amène à des méthodes de discrétisation des variables angulaire et spatiale.
Nous allons, dans ce chapitre, les développer une à une en mentionnant les codes qui s’y rapportent.
Pour la variable angulaire, deux méthodes sont communément utilisées pour sa discrétisation sur la
sphère S2 : la méthode aux ordonnées discrètes (ou méthode Sn ) qui est une méthode de collocation et la
méthode aux harmoniques sphériques, (ou méthode Pn ) qui est une méthode de projection.
La première méthode (Sn ) est utilisée pour les deux premières formes de l’équation, tandis que la
deuxième (Pn ) n’est utilisée qu’avec l’équation du second ordre.
On choisira de présenter la méthode Pn pour l’équation en flux pair et la méthode Sn pour l’équation
intégro-différentielle. La méthode SPn fera l’objet d’une présentation spécifique.
K X
+k
~ + σ(~r)] ψ(~r, Ω̂) = 1
X
[Ω̂· ∇ σ s,k (~r) φk` (~r) Yk` (Ω̂) + S(~r, Ω̂)
4π
k=0 `=−k
La méthode aux ordonnées discrètes consiste à se donner un ensemble fini de directions {Ω̂d } d=1...Nd
sur la sphère unité S2 , permettant de discrétiser en angle l’équation précédente. On obtiendra alors un
système de Nd équations différentielles dans la variable d’espace, ayant pour inconnue le flux angulaire
dans la direction Ω̂d , couplées par l’intermédiaire des moments angulaires φk` (~r) qui apparaissent dans le
terme de collision.
K +k
~ d (~r) + σ(~r) ψ d (~r) = 1 X X
Ω̂d · ∇ψ σ s,k (~r) φk` (~r) Yk` (Ω̂d ) + S(~r, Ω̂d ) (1.23)
4π
k=0 `=−k
20
1.3. L’ÉQUATION MONOCINÉTIQUE : TRAITEMENT ANGULAIRE ET SPATIAL
Pour calculer les moments angulaires intervenant dans le terme de collision, on se donnera une formule
de quadrature, permettant l’évaluation d’intégrales sur la sphère S2 :
Z Nd
1 X
dΩ f (Ω̂) ≈ ωd f (Ω̂d )
4π 4π
d=1
Ce formalisme permet de fermer le système d’équations (1.23) et d’approcher les moments angulaires
du flux :
Nd
X
φk` (~r) = 4π ωd [Yk` (Ω̂d )]∗ ψ d (~r) (1.24)
d=1
La stratégie naturelle de résolution des équations aux ordonnées discrètes (1.23) est l’itération sur la
source de collision. A ce niveau les itérations prennent le nom d’itérations internes. En partant des moments
angulaires connus au pas (p − 1), on calcule la source directionnelle :
K +k
(p) 1 X X
Qd (~r) = σ s,k (~r) φk` (p − 1) (~r) Yk` (Ω̂d ) + Sd (~r) (1.25)
4π
k=0 `=−k
Celle-ci nous permet alors de résoudre l’équation suivante, et ainsi de connaître le nouveau flux à l’itéra-
tion p :
~ + σ) ψ (p) (~r) = Q(p) (~r)
(Ω̂d · ∇ d = 1 . . . Nd (1.26)
d d
A partir de cela, on calcule les nouveaux moments angulaires via (1.24). Un critère de convergence,
imposé sur chaque moment angulaire nous permettra d’arrêter le processus itératif, ou de le poursuivre.
Une technique simple, permettant de discrétiser l’équation (1.26), tout en conservant le bilan neutro-
nique, est d’effectuer une intégration sur chaque nœud du maillage. Il s’agit d’une méthode qui s’apparente
à celle des volumes finis, malgré l’appellation qui lui est traditionnellement donnée. Soient µd , ηd les com-
posantes cartésiennes du vecteur Ω̂d , l’équation de bilan est :
|µd | x,out |ηd | y,out
[ψ d − ψ x,in
d ]+ [ψ − ψ y,in
d ] + σψ d = Qd (1.27)
∆x ∆y d
où ψ d représente le flux moyen sur le nœud, tandis que ψ ξ,outd (ψ ξ,in
d ) représente le flux moyen sortant
(rentrant) par la surface perpendiculaire au vecteur êξ , ξ = x, y. Le terme source Qd sur la cellule est définie
en fonction des moments angulaires moyens φk` et de la source moyenne Sd :
K X
X +k
Qd = σ s,k φk` Yk` (Ω̂d ) + Sd (1.28)
k=0 `=−k
21
CHAPITRE 1. MÉTHODES NUMÉRIQUES POUR L’ÉQUATION DU TRANSPORT
En plus de l’équation de bilan, il faudra introduire des relations de propagation à l’intérieur de la cel-
lule. Dans leur forme la plus générale, elle portent le nom générique de “schéma diamant pondéré”, et se
présentent ainsi :
ψ d = α · ψ ξ,out
d + (1 − α) · ψ ξ,in
d (1.29)
Le choix du poids α donne naissance à différents schémas : le plus souvent on emploie le “schéma
diamant classique”, pour α = 21 . Celui-ci est basé sur l’hypothèse de continuité du flux à l’intérieur de la
cellule, mais n’assure pas la positivité de la solution pour des cellules optiquement épaisses. Un remède
consiste à faire appel au “schéma step” (α = 1) qui ne présente pas ce genre de problème. En revanche, il
donne une bien piètre approximation du phénomène de propagation.
Les relations (1.29), avec l’équation de bilan (1.27) permettent de calculer les flux sortants et le flux
moyen sur la cellule en fonction des flux rentrants. Ceci dit, la résolution du système (1.26) est faite en
effectuant un balayage sur les directions discrètes, à travers le maillage spatial. On commencera par le coté
où le flux rentrant est connu par une condition limite inhomogène (flux imposé sur la frontière, condition de
vide, ...). En présence de conditions limites homogènes (condition de réflexion, d’albédo, ...) on se donnera
un flux de tentative permettant d’initialiser le processus. On détermine alors le flux moyen dans la cellule
ainsi que les flux sortants. Ceux-ci sont alors employés comme flux rentrants dans les cellules qui suivent
selon la direction de propagation des neutrons Ω̂d , permettant de déterminer complètement la distribution
spatiale du flux angulaire ψ d pour chaque direction d.
Avant de passer à d’autres techniques de discrétisation, on remarquera que le schéma numérique décrit
dans cette section est constitué par une approximation plutôt pauvre. En effet, les relations de propagation
employées ne prennent en compte, ni les caractéristiques matérielles de la cellule, ni géométriques.
Il s’en suit qu’une amélioration importante du schéma aux différences finies peut être obtenue en em-
ployant une représentation polynomiale du flux d’ordre plus élevé, ainsi qu’une équation de propagation
capable de reproduire fidèlement le phénomène physique.
Ces améliorations sont introduites dans les méthodes nodales ou des caractéristiques ; elles sont détaillées
dans les prochaines sections.
L’algorithme que l’on vient de décrire est, malgré sa relative simplicité, très répandu. Plusieurs codes
neutroniques emploient ce schéma. En France : Apollo2 [9], Bistro [10], Idt, ou encore Twodant aux Etats-
Unis.
b) Méthodes nodales Sn
A l’origine, ces méthodes ont été employées avec succès dans la discrétisation spatiale de l’équation de
la diffusion en géométrie multidimensionnelle, grâce à la possibilité d’utilisation de mailles de grande taille
à parité de précision demandée, tout en gardant un effort de résolution par nœud raisonnable. C’est ainsi de
façon tout à fait naturelle que l’on a envisagé la possibilité de les appliquer dans la résolution de l’équation
du transport.
L’idée de base des méthodes nodales Sn est de construire des relations de propagation par projection
de l’équation du transport le long des directions de la géométrie [11]. On obtient ainsi des équations quasi-
monodimensionnelles qui peuvent être inversées analytiquement. La conséquence de la projection est la
présence des termes de fuites transverses qui donnent le couplage avec les directions perpendiculaires à celle
de propagation. Pour effectuer les manipulations algébriques nécessaires à traiter l’intégration des termes
transverses, on supposera un développement du flux en surface et à l’intérieur de la maille en fonction d’un
ensemble complet de fonction. Le choix le plus courant est celui des polynômes de Legendre, mais d’autres
choix sont clairement possibles.
22
1.3. L’ÉQUATION MONOCINÉTIQUE : TRAITEMENT ANGULAIRE ET SPATIAL
Par simplicité de notation dans les développements qui suivront, nous allons employer un repère de
coordonnées (x, y) normalisé dans l’intervalle [−1, +1]. Dans ce cas, l’équation du transport devient :
Tout d’abord, définissons les développements du flux à l’intérieur de la cellule et sur les surfaces laté-
rales par :
XX
ψ d (x, y) = (2m + 1) (2n + 1) ψ mn
d Pm (x) Pn (y) ψ mn m n
d = Px Py [ψ d (x, y)] (1.31)
m n
X
ψ d (x, y = ±1) = (2m + 1) ψ m
d (±1) Pm (x) ψm m
d (±1) = Px [ψ d (x, y = ±1)] (1.32)
m
X
ψ d (x = ±1, y) = (2n + 1) ψ nd (±1) Pn (y) ψ nd (±1) = Pyn [ψ d (x = ±1, y)] (1.33)
n
On commencera par se donner un ensemble d’équations de bilan, obtenues par projection de (1.30) sur
les polynômes de Legendre d’ordre (m, n). On obtient alors une équation reliant entre eux les moments
spatiaux du flux en surface avec les moments internes du flux et les moments internes de la source :
µd ηd X m,n0 m,n0 X m,n 0 0
[ψ nd (+1) − sm ψ nd (-1)] + [ψ m m
d (+1) − sn ψ d (-1)] − ad ψ d − bd ψ md
,n
+ σ ψ mn
d = Qd
mn
∆x ∆y
n0 m0
(1.34)
m,n0 m,n 0
Les coefficients sn , sm , ad , bd , que nous ne detaillerons pas ici, se retrouvent facilement grâce à
une intégration par parties et aux propriétés des polynômes de Legendre [12, 13].
Passons maintenant aux équations nodales de propagation. L’objectif est d’obtenir une équation reliant
entre eux les moments du flux sur deux faces opposées de la cellule, en fonction des seuls moments internes.
On présentera les étapes principales, permettant d’y aboutir. Pour fixer les idées, on s’occupera de la
direction de propagation x, sachant que pour les autres directions le discours est le même. Tout d’abord on
réécrit l’équation (1.30) en déplaçant le terme de fuite transversale à droite :
Ensuite, en appliquant l’opérateur Pyn à (1.35) on obtient une équation différentielle ordinaire de va-
riable x, dont l’inconnue est le moment d’ordre n du flux, ψ nd (x) = Pyn [ ψ d (x, y) ].
d σ∆x 2ηd ∂ψ d (x, y)
+ ψ nd (x) = Pyn [ Qd (x, y) − ] ≡ Fdn (x) (1.36)
dx 2µd ∆y ∂y
23
CHAPITRE 1. MÉTHODES NUMÉRIQUES POUR L’ÉQUATION DU TRANSPORT
Il est alors possible d’inverser analytiquement l’équation précédente entre les bornes de l’intervalle
[−1, +1], afin d’obtenir une relation entre le flux surfacique en entrée de la cellule et celui en sortie. Défi-
nissant l’épaisseur optique par τ = σµ∆x
d
:
Z +1
∆x 1−x0
ψ nd (+1) = ψ nd (-1) e−τ + dx0 Fdn (x0 ) e−τ 2
2µd −1
La dernière étape consiste à développer la “source” de convolution Fdn (x) en fonction des moments spatiaux
du flux à l’intérieur et sur les surfaces transverses de la cellule. Finalement, ces derniers seront éliminés
en employant (1.34) dans la relation précédente (ce qui permet d’éliminer le couplage avec les surfaces
transverses). Le résultat sera alors une relation de propagation de type :
1 + αdn n 1 − αdn n X 0 0
ψ d (+1) + ψ d (-1) = βdm ψ m
d
n
(1.37)
2 2 0 m
Cette dernière donne une relation ponctuelle pour le flux sortant au point ~r en fonction du flux rentrant
et de la source interne. Celle-ci est alors développée sur une base des polynômes de Legendre, faisant
apparaître les moments spatiaux du flux à l’intérieur de la cellule. On développera également les flux aux
surfaces. Les équations de propagation pour les moments surfaciques sont alors obtenues par projection
de (1.38) sur les bases retenues pour le développement surfacique. L’algorithme pour la résolution reste le
même que celui présenté dans la section précédente pour les méthodes nodales.
Le code IDT, cité précédemment, permet également l’emploi de la méthode des caractéristiques en
géométrie structurée, grâce à la forte analogie formelle avec les méthodes nodales.
24
1.3. L’ÉQUATION MONOCINÉTIQUE : TRAITEMENT ANGULAIRE ET SPATIAL
nombre de calculs très élevé pour obtenir les coefficients des relations de transmission. Il existent toutefois
des travaux de recherche qui ont exploré la possibilité d’employer une description linéaire de la source [17].
En plus, il faudra définir un ordre de balayage à l’intérieur du maillage spatial, qui varie selon la direc-
tion de propagation Ω̂d et pour chaque trajectoire parallèle à celle-ci.
Comme d’habitude, on se dotera d’une équation de bilan, obtenue par intégration de (1.26) à l’intérieur
de la cellule :
1 out
{J − Jdin } + σψ d = Qd (1.39)
V d
Où l’on a choisi une représentation du flux constante par morceaux sur la cellule de volume V . Les
courants sortants (resp. rentrants) sont définis par intégration sur la surface caractérisée par n̂ · Ω̂d > 0
(resp. < 0) :
Z Z
out
Jd = dS |n̂ · Ω̂d | ψ d (~r) = dS⊥ ψ d (~r) (1.40)
Sout (Ω̂d ) S⊥,out (Ω̂d )
Z Z
Jdin = dS |n̂ · Ω̂d | ψ d (~r) = dS⊥ ψ d (~r) (1.41)
Sin (Ω̂d ) S⊥,in (Ω̂d )
Les relations précédentes sont alors approchées par une formule de quadrature. On choisira un ensemble
de trajectoires ti parallèles à Ω̂d , intersectant la cellule et on associera à chacune d’entre elles un poids
s⊥ (ti , Ω̂d ) que l’on pourra interpréter comme la fraction de la surface normale qui est représentée par la
trajectoire. Voir, à ce propos, la figure 1.1, page 26.
X
Jdout ≈ s⊥ (ti , Ω̂d ) ψ out
d (ti , Ω̂d ) (1.42)
(ti ,Ω̂d )
X
Jdin ≈ s⊥ (ti , Ω̂d ) ψ in
d (ti , Ω̂d ) (1.43)
(ti ,Ω̂d )
Ces deux quantités peuvent alors être mises en relation en spécialisant le résultat (1.38) dans le cas d’une
source plate :
ψ out in
d (ti , Ω̂d ) = T (ti , Ω̂d ) ψ d (ti , Ω̂d ) + E(ti , Ω̂d ) Qd (1.44)
où l’on a défini un coefficient de transmission T et un coefficient de fuite E, fonctions de la trajectoire
par l’intermédiaire de la longueur de la corde R(ti , Ω̂d ) :
1 − T (ti , Ω̂d )
T (ti , Ω̂d ) = e−σ R(ti ,Ω̂d ) E(ti , Ω̂d ) = (1.45)
σ
Parmi les codes neutroniques basés sur la méthode des caractéristiques en maillage non structuré, on
trouve : TDT [18].
25
CHAPITRE 1. MÉTHODES NUMÉRIQUES POUR L’ÉQUATION DU TRANSPORT
Ω̂d
R(ti , Ω̂d )
ψ out
d (ti , Ω̂d )
s⊥ (ti , Ω̂d )
ψ in
d (ti , Ω̂d )
F IG . 1.1 – Notation employée pour la méthode des caractéristiques non structurées : grandeurs associées à
la trajectoire (ti , Ω̂d ) traversant une maille quelconque.
ψ + (~r, Ω̂) = 1
[ψ(~r, Ω̂) + ψ(~r, −Ω̂)]
ψ(~r, Ω̂) = ψ + (~r, Ω̂) + ψ − (~r, Ω̂) 2 (1.47)
ψ − (~r, Ω̂) = 1
2 [ψ(~r, Ω̂) − ψ(~r, −Ω̂)]
On attirera l’attention du lecteur sur les propriétés de parité des quantités définies ci-dessus, qui nous
permettent d’écrire le flux scalaire et le courant total comme :
Z Z
φ(~r) = +
dΩ ψ (~r, Ω̂) ~
J(~r) = dΩ Ω̂ ψ − (~r, Ω̂)
4π 4π
Pour dériver la forme paire de l’équation du transport, on combinera (1.46) avec son homologue éva-
luée dans la direction −Ω̂. En additionnant et en soustrayant, on obtiendra deux équations couplées par
26
1.3. L’ÉQUATION MONOCINÉTIQUE : TRAITEMENT ANGULAIRE ET SPATIAL
27
CHAPITRE 1. MÉTHODES NUMÉRIQUES POUR L’ÉQUATION DU TRANSPORT
cela, on pose ψ + (~r, Ω̂) = ψ + r, Ω̂) + δψ + (~r, Ω̂) dans l’expression (1.54), en obtenant une somme de trois
0 (~
contributions, selon l’ordre de dépendance de la variation :
F [ψ + ] = F [ψ + + 2 +
0 ] + δF [ψ ] + δ F [ψ ]
σs dΩ ψ +
R
+ + + 0 S
δF [ψ ] = 2 a(ψ 0 , δψ ) − , δψ + − , δψ +
4π W 4π W
Il s’agit de supposer que l’inconnue du problème de minimisation (1.54) peut être raisonnablement
approchée par un développement limité de fonctions paires en angle.
X
ψ + (~r, Ω̂) = ck uk (~r, Ω̂) = cT ui (~r, Ω̂) = uTi (~r, Ω̂) c
k
Avec :
R
T
σs dΩ ui T S
A = a(ui , ui ) − , ui s= , ui
4π W 4π W
Les coefficients ck sont choisis de façon à rendre stationnaire la fonctionnelle qui leurs est associée.
Avec la démarche usuelle, on posera c = c0 + δc dans la (1.55) pour obtenir :
En demandant que la fonctionnelle ne dépende pas des variations au premier ordre, à savoir, en annulant
le deuxième terme de la somme ci-dessus, on obtient un système algébrique, qui est l’équivalent discret des
équations d’Euler-Lagrange continues.
Par ailleurs, on peut voir cette procédure comme une méthode de Galerkine pour laquelle on a choisi
les fonctions poids comme étant les bases employées dans le développement du flux.
28
1.3. L’ÉQUATION MONOCINÉTIQUE : TRAITEMENT ANGULAIRE ET SPATIAL
conduit à employer une fonctionnelle modifiée, obtenue en demandant la continuité de la trace ( |Ω̂ · n̂| ψ + )
du flux pair aux interfaces, par une méthode de multiplicateur de Lagrange [23].
N Z M Z Z 1
2
X X
F [ψ + ] −→ L[ψ + , λ] = Fi [ψ + ] + dΓ |Ω̂ · n̂| ψ + + dΓ dΩ λm |Ω̂ · n̂m | 2 (ψ + +
i − ψj )
i=1 Γv m=1 γm 4π
R
où γm est l’interface qui sépare les sous-domaines Vi et Vj et l’intégrale sur le volume total V dV
présent dans la fonctionnelle F [ψ + ] a été décomposée en N
P R
i=1 Vi dV . Exclusion faite du terme de surface,
ce découpage entraîne une décomposition similaire pour la fonctionnelle (1.54).
Suite à la demande de stationnarité de la fonctionnelle L[ψ + , λ], on découvre que les multiplicateurs de
Lagrange s’identifient, à un facteur de multiplication près, à la composante impaire du flux angulaire6 :
1
λm = 2 sign(Ω̂ · n̂m ) |Ω̂ · n̂m | 2 ψ −
m ψ− −
m = ψ (~
r, Ω̂)|~r ∈ γm
−
Cela conduit à une fonctionnelle de type L[ψ +
i , ψ m ] que l’on traitera à l’aide d’une discrétisation de
Ritz en posant :
ψ+ T
i = ξ i ui (~
r, Ω̂) ui (~r, −Ω̂) = ui (~r, Ω̂) (1.56)
−
Pour résoudre le problème variationnel, on substitue (1.56) dans L[ψ + i , ψ m ] et on demande la station-
narité de la fonctionnelle ainsi obtenue par rapport à ξi , pour arriver au système algébrique suivant :
Z Z
A i ξ i = si − dΓ dΩ (Ω̂ · n̂) ψ − m ui (1.57)
∂Vi 4π
Avec :
Z Z Z Z
1 ~ ui ) (Ω̂· ∇
~ ui )T + σ ui uTi σs T
Ai = dV dΩ (Ω̂· ∇ − dΩ ui dΩ ui
Vi 4π σ 4π 4π 4π
o
Z Z
S
si = dV dΩ ui
Vi 4π 4π
Il est alors possible d’inverser le problème précédant et de substituer ξ i dans (1.56) pour obtenir une
−
expression pour le flux pair ψ +
i en fonction du flux impair ψ m sur la frontière m du nœud i :
Z Z
−1
ψ+
i
T
= ui Ai si − dΓ dΩ (Ω̂ · n̂) χm ui (1.58)
∂Vi 4π
On s’attache maintenant aux aspects liés à la discrétisation, ce qui est fait en explicitant les bases
ui (~r, Ω̂).
6
Par incidence, on remarquera que la fonctionnelle ainsi formulée préserve le bilan neutronique dans chaque sous domaine Vi ,
indépendamment de la représentation choisie pour la discrétiser.
29
CHAPITRE 1. MÉTHODES NUMÉRIQUES POUR L’ÉQUATION DU TRANSPORT
En ce qui concerne la variable angulaire, un choix possible est d’employer les harmoniques sphériques
(méthode Pn ), mais d’autres choix sont également envisageables (e.g. des éléments finis en angle et, en
principe, l’emploi de toute fonctions à carré intégrable sur la sphère S2 ).
Ici on retiendra la méthode Pn . La dépendance angulaire est donc prise en compte par un développement
tronqué sur les harmoniques sphériques, cohérent avec celui que l’on a déjà introduit lors du traitement de
l’anisotropie dans l’intégrale de collision (1.14). On rappelle le développement employé pour le flux pair,
que l’on retiendra aussi pour la décomposition de la source externe S(~r) isotrope :
+k
1 X X (e)
ψ + (~r, Ω̂) = ψ k` (~r) Yk` (Ω̂) (1.59)
4π
even k `=−k
Z
(e)
ψ k` (~r) = dΩ [Yk` (Ω̂)]∗ ψ + (~r, Ω̂) (1.60)
4π
La représentation spatiale sera généralement faite par une méthode des éléments finis classiques ou
spectraux. Ici, on retiendra la deuxième possibilité, en employant une base polynomiale à l’intérieur et sur
les côtés de chaque sous-domaine.
Afin de formuler le problème précédent en terme de matrices de réponse, on s’inspirera de la démarche
proposée par Dilbert et Lewis [21]. Tout d’abord on explicitera les bases employées dans la procédure de
Ritz en fonction de leurs composantes angulaire et spatiale :
où g(Ω̂) contient, comme on l’a dit, les premières harmoniques paires en angle et la matrice F i (~r) est
construite à partir du vecteur fi (~r) qui contient une base polynomiale en espace pour le nœud i :
fi (~r) 0 ··· 0
0 fi (~r) 0
F i (~r) = .
.. ..
.
0 0 fi (~r)
Cette factorisation nous aidera dans la prise en compte des conditions limites. Pour cela, on introduira
les moments angulaires des courants de Marshak aux interfaces :
Z
jν± (~r) = dΩ |Ω̂ · n̂| gν (Ω̂) ψ(~r, Ω̂) (1.62)
Ω̂·n̂>
<0
que nous allons relier immédiatement aux flux pair et impair par :
Z
+ −
jν (~r) + jν (~r) = dΩ |Ω̂ · n̂| gν (Ω̂) ψ + (~r, Ω̂) (1.63)
Z4π
jν+ (~r) − jν− (~r) = dΩ (Ω̂ · n̂) gν (Ω̂) ψ − (~r, Ω̂) (1.64)
4π
En employant la Rnotation j ± (~r) = [j0± , j1± , ... , jn± ]T , et en gardant à l’esprit la factorisation (1.61) on
applique l’opérateur dΩ |Ω̂ · n̂| g(Ω̂) à (1.58) :
Z Z
j + (~r) + j − (~r) = dΩ |Ω̂ · n̂| g g T F i (~r)T A−1
i s i − dΓ F i (~
r 0 ) [j + (~
r 0 ) − j − (~
r 0 )] (1.65)
∂Vi
30
1.3. L’ÉQUATION MONOCINÉTIQUE : TRAITEMENT ANGULAIRE ET SPATIAL
La dernière étape est le développement de la dépendance spatiale des vecteurs j ± (~r) sur une base
orthonormale h` (~r) :
X Z
j ± (~r) ≈ j± h
` ` (~
r ) j ±
` = dΓ j ± (~r) h` (~r)
` ∂Vi
R
et d’appliquer l’opérateur ∂Vi dΓ h` (~r) à (1.65).
On obtient alors un système algébrique de type B J + = S + C J − valable sur chaque maille et re-
liant entre elles les composantes spatiales des différents moments angulaires des courants de Marshak. La
résolution globale, ayant imposée la continuité des inconnues aux interfaces, se fera alors par une méthode
itérative, par exemple de type Rouge−Noir.
La méthode décrite dans cette section (forme primale avec harmoniques sphériques et éléments finis
spectraux) a fait l’objet de différents développements au sein du code TGV/Variant [24, 25, 26], qui fait
partie du système ERANOS [27].
A chaque problème variationnel on associe sa propre fonctionnelle pour le flux pair dans une direction
discrète. Afin d’obtenir un système algébrique apte à l’inversion, il faudra prévoir une discrétisation spatiale.
Celle-ci se fait généralement par une méthodes des éléments finis. On posera :
X
ψ+
d (~
r ) = ϕd,m hm (~r) = ϕdT h(~r) = hT(~r) ϕd (1.70)
m
31
CHAPITRE 1. MÉTHODES NUMÉRIQUES POUR L’ÉQUATION DU TRANSPORT
Nd
(p)
X
(p)
φ = ωd ϕd (1.72)
d=1
Par conséquent, les dérivées premières qui apparaissent devant les moments impairs (resp. pair) sont
remplacées par des opérateurs de divergence (resp. gradients). Cette procédure “heuristique”, permet, dans
une certaine mesure, de maintenir la description précise typique des équations Pn , tout en gardant une
grande simplicité dans la structure du système à résoudre :
e ~ e+1 ~
∇· ψ e−1 + (σ − σ s,e ) ψ e + ∇· ψ e+1 = Se e = 0, 2, ... , n − 1 (1.76)
2e + 1 2e + 1
o ~ + o+1 ~o
∇ψ o−1 + (σ − σ s,o ) ψ o ∇ψ o+1 = S o = 1, 3, ... , n (1.77)
2o + 1 2o + 1
En effet, on se rend rapidement compte que le système précédent est formellement similaire à celui qui
découle de la discrétisation d’une équation de diffusion multigroupe, à condition d’identifier les moments
~ avec les courants et les moments ψ avec les flux. Il est alors possible d’adapter des solveurs conçus à
ψ o e
l’origine pour la diffusion afin qu’ils puissent résoudre le système SP n .
32
1.3. L’ÉQUATION MONOCINÉTIQUE : TRAITEMENT ANGULAIRE ET SPATIAL
Une fois obtenus les moments inconnus, la reconstruction du flux angulaire est déduite en supposant
que une symétrie plane subsiste, au moins localement. Cela dit :
( )
1 X X
~ · k̂) P (Ω̂ · k̂)
ψ(Ω̂) ≈ (2e + 1) ψ e Pe (Ω̂ · k̂) + (2o + 1) (ψ o o (1.78)
4π e o
Le vecteur unitaire k̂ est choisi en fonction des symétries locales existantes (ex. normal au plan de
symétrie, à la surface externe, à l’interface, ou encore parallèle au vecteur courant).
Malheureusement cette méthode ne possède pas les mêmes propriétés de convergence que les méthodes
mentionnées précédemment (Sn , Pn , ...). En effet, pour n qui tend vers l’infini, le flux angulaire défini
par (1.78) ne converge pas nécessairement vers la solution exacte de l’équation du transport, sauf, bien sûr,
dans le cas où les hypothèses asymptotiques de symétrie sont exactement vérifiées (configuration qui se
rapproche de celle d’un problème à symétrie plane). Dans ce cas, il a été demontré que les équations SP n
se derivent asymptotiquement de l’équation du transport [30].
Malgré tout, l’expérience montre que, si on se limite à un ordre de développement pas trop élevé (n =
3, 5), la solution approchée que l’on obtient présente un bon accord avec celle obtenue par un développement
exact Pn du même ordre, tout en demandant un effort numérique bien plus réduit.
Les méthodes des éléments finis mixtes duaux ont vu le jour dans le domaine de la mécanique des
structures et de la thermique (diffusion de la chaleur) ; grâce aux analogies entre ces dernières et l’équation
de diffusion des neutrons, celles-ci ont été ensuite appliquées en neutronique. Plus récemment, elles ont pu
être étendues aux équations SPn [31] qui présentent un formalisme très proche de l’équation de diffusion
dans sa forme duale (équation flux−courant).
Formulation variationnelle
Z Z Z
o ~ o ~ ~ ·ϕ
ϕo · n̂) ψ
(~ o−1 − (∇· ϕ
~ o) ψ o−1 + (σ − σ s,o ) ψ o ~o +
2o + 1 Γ 2o + 1 E E
Z Z Z
o+1 ~ o+1 ~ ~o · ϕ
+ ϕo · n̂) ψ
(~ o+1 − (∇· ϕ
~ o) ψ o+1 = S ~o (1.80)
2o + 1 Γ 2o + 1 E E
La discrétisation spatiale est faite par une méthode d’éléments finis mixtes duaux. En géométrie car-
tésienne, des éléments finis possédant des propriétés très intéressantes sont ceux de type Raviart-Thomas-
Nedelec. En particulier, ils permettent de discrétiser le problème variationnel en le transformant en un
problème algébrique où la matrice est creuse et le couplage entre les directions orthogonales est limité. En
passant sur un certain nombre de manipulations mathématiques, on obtient :
33
CHAPITRE 1. MÉTHODES NUMÉRIQUES POUR L’ÉQUATION DU TRANSPORT
ψox So x
Ax 0 0 Bx
0 y y
Ay 0 By ψo z
= So z
0 (1.81)
0 Az Bz ψ o So
Bx By Bz t T
t t
ψe Se
où T est une matrice diagonale et Ai diagonale par blocks. La structure du système (1.81) suggère
une résolution itérative. On se souciera alors d’obtenir une matrice symétrique et définie positive. Pour cela
il suffit de substituer le flux pair ψ e dans les équations impaires ; ce que l’on peut faire aisément car la
matrice T est diagonale. Finalement, la résolution s’effectue sur un système réduit, ayant pour inconnue le
flux impair, selon une procédure itérative de type Gauss-Seidel par block.
Parmi les applications numériques de la méthode mixte duale existante, le solveur Minos [31], faisant
partie de l’environnement de calcul Cronos, permet de traiter à la fois l’équation de la diffusion et les
équations du transport simplifié (SPn ).
où ~r 0 = ~r − R0 Ω̂, tandis que ~rbd = ~r − Rbd Ω̂ représente le point d’intersection entre la trajectoire et la
surface qui délimite le domaine, avec, en plus, la définition d’épaisseur optique :
Z ρ
τ (~r, ~r − ρ Ω̂) = ds σ(~r − sΩ̂)
0
On veut maintenant obtenir une équation pour le flux scalaire. Cela se fait tout simplement en inté-
grant (1.82) en dΩ. On introduira à ce stade une approximation fondamentale en demandant que la source
1
d’émission soit isotrope : Q(~r, Ω̂) → 4π Q(~r). Cela va nous permettre d’effectuer l’intégration demandée
plus simplement. En employant le changement de variable dΩ Rbd 2 = dS |Ω̂ · n̂| dans la première intégrale
7
où le “noyau de première collision” k(~r, ~r0 ), donne la probabilité pour qu’une particule émise isotropi-
quement en ~r0 subisse sa première collision en ~r.
On introduira ensuite une approximation sur le flux angulaire à la surface. Le choix le plus immédiat
est celui d’un flux isotrope : ψ(~rbd , Ω̂) → π1 J ± (~rbd ), J ± étant le courant partiel rentrant (sortant) à la
frontière8 .
7
Le traitement de l’anisotropie à un ordre plus élevé nécessite des développements numériques bien plus lourds. Pour éviter
cela, dans le contexte du transport intégral, on emploie systématiquement une correction de transport pour la section de scattering
isotrope, de façon à prendre en compte l’anisotropie d’ordre un.
8
Il est possible de se passer de l’hypothèse précédente en traitant plus en détail la dépendance angulaire. Cela est obtenu en
ρ
employant des fonctions de représentation angulaires χP (Ω̂) de type constant par morceaux ou de type δ(Ω̂ · Ω̂p ) dans le dévelop-
pement du flux angulaire à la frontière : ψ(~rbd , Ω̂) = ρ ψ ρ (~rbd ) χρ (Ω̂). Cette hypothèse, qui permet de prendre en compte de
façon plus précise les conditions limites, conduit à une formulation différente, dite “probabilités de collision directionnelles” [18].
34
1.3. L’ÉQUATION MONOCINÉTIQUE : TRAITEMENT ANGULAIRE ET SPATIAL
L’étape suivante consiste à dériver une équation intégrale pour les courants partiels à la frontière en
out
fonction des sources d’émission à l’intérieure.
R Celle-ci se déduit de (1.82) évaluée en ~r = ~rbd par projec-
tion, à l’aide de l’opérateur intégrale S dS |Ω̂ · n̂out| :
Z Z
out out in in out
J + (~rbd ) = 4π dS |Ω̂ · n̂out| |Ω̂ · n̂in| k(~rbd , ~rbd ) ψ(~rbd , Ω̂) + dV |Ω̂ · n̂out| k(~rbd , ~r 0 ) Q(~r 0 ) (1.84)
S V
Afin d’obtenir un système algébrique pour la résolution, il est maintenant nécessaire d’introduire des
approximations spatiales pour le flux scalaire à l’intérieur du domaine et des courants partiels en surface.
On emploiera une représentation constante par morceaux en faisant appel aux fonctions caractéristiques
ϑi (~r) pour la cellule i et ϑα (~rbd ) pour le morceau de surface α.
X X
φ(~r) = Φi ϑi (~r) J ± (~rbd ) = Jα± ϑα (~rbd ) (1.85)
i α
Ici, Φi et Jα± représentent les valeurs moyennes sur la cellule i (resp. sur la surface α). On notera
que la première des équations ci-dessus induit une représentation similaire pour la source d’émission, où
Qi = σ si Φi +Si . A partir de ces hypothèses, on arrive à une formulation discrète des équations (1.83, 1.84) :
X X
σ i Φi Vi = Iiα Jα− Sα + Pij Qj ∀i (1.86)
α j
X X
Jα+ Sα = Tαβ Jβ− Sβ + Eαj Qj ∀α (1.87)
β j
L’évaluation numérique des divers coefficients demande le calcul d’intégrales multiples. Fixons-nous
sur un cas représentatif, par exemple, celui du coefficient Pij , en sachant qu’il est aisément possible étendre
le même raisonnement aux autres cas.
Dans l’équation (1.88), il nous faut calculer deux intégrales en trois dimensions sur le noyau de collision.
L’idée est d’en faire une bonne partie par voie analytique. Pour cela, on emploiera les changements de
variables suivants (voir la figure 1.2) :
Z Z Z Rout
0 0
dV ϑj (~r ) [. . .] −→ dΩ dR R2 [. . .]
V0 Ω̂∩Vj Rin
Z Z Z ρout
dV ϑi (~r) [. . .] −→ dS⊥ dρ [. . .]
V S⊥ (Vi ) ρin
35
CHAPITRE 1. MÉTHODES NUMÉRIQUES POUR L’ÉQUATION DU TRANSPORT
On résoudra de façon semi-analytique les intégrales en dR et dρ. Les intégrations restantes sont faites
de façon purement numérique, à l’aide de formules de quadrature. Le traitement de l’intégrale en dS⊥ sera
alors identique à ce que l’on a vu dans le cas de la méthode des caractéristiques, tandis que celui en dΩ
sera fait de façon similaire aux calculs des moments angulaires dans le cas de la méthode Sn . Le choix des
directions dans la formule de quadrature pourra être fait, entre autre, en prenant en compte les symétries
existantes, permettant de réduire le nombre de directions discrètes nécessaires.
Ω̂
Rout
R
Rin
ρout Vj
ρ
ρin
Vi
La résolution des équations (1.86, 1.87) nécessite des conditions limites appropriées, décrivant la rela-
tion entre le courant rentrant en fonction du courant sortant et, le cas échéant, d’une source externe :
X
Jα− = Aαβ Jβ+ + J0,α (1.91)
β
Selon le type d’application, la dimension du problème, deux types d’approches sont employés pour la
résolution du système.
1. La dimension du problème est raisonnable (quelques dizaines de cellules). On combine les équations
(1.91) et (1.87) afin d’obtenir une expression pour le courant rentrant, que l’on injectera dans (1.86),
pour obtenir un système algébrique de type : BΦ = Ŝ que l’on inversera directement, par exemple
par une méthode de type Gauss avec pivot.
2. Le problème est très côuteux à inverser directement. Il est alors nécessaire de découpler le calcul
global en plusieurs calculs locaux. Dans chaque sous-région, on emploie les équations (1.86, 1.87)
pour déterminer la “réponse” en terme de courant sortant, en fonction du courant rentrant dans la
cellule. Pour cela on inverse, localement, la première pour connaître le flux scalaire, et on l’em-
ploie dans la deuxième, pour obtenir un système avec pour inconnues les seuls courants partiels
(J+ = R J− + S0 ). Cette dernière, en liaison avec les relations d’interconnexion (J− = M J+ ) entre
les différentes sous-régions du domaine global, devient un système de type ( I − RM ) J+ = S0 qui
peut être résolu par inversion directe ou, plus souvent, par itération de type “Rouge − Noir”.
36
1.3. L’ÉQUATION MONOCINÉTIQUE : TRAITEMENT ANGULAIRE ET SPATIAL
Grâce à sa capacité intrinsèque à traiter des mailles de forme quelconque, sans devoir introduire d’er-
reurs dans la modélisation géométrique, la méthode des probabilités de collision continue à être très em-
ployée dans la plupart des codes de cellule. Les codes de neutronique Apollo 2 [9] et Ecco [32] en sont des
exemples.
Conclusion
Parmi les méthodes numériques présentées dans ce chapitre, nous avons décidé d’en retenir trois, qui
nous intéressent plus particulièrement pour notre travail de couplage. Au delà des capacités intrinsèques de
modélisation, le choix a été conditionné par la possibilité d’accès aux sources informatiques des codes.
Les méthodes retenues sont (voir tableau 1.1) :
– La méthode variationnelle nodale basée sur l’équation en flux pair (solveur VNM).
– Les méthodes de l’équation intégro-différentielle pour maillages cartésiens (solveur IDT).
– La méthode des caractéristiques pour les maillages non-structurés (solveur TDT)
Les codes retenus couvrent les principales méthodes de discrétisation angulaire (Sn , Pn , SPn ), ainsi
que les principales formes de l’équation du transport (intégro-différentielle, second ordre en flux pair).
De plus, elles permettent l’utilisation de maillages spatiaux très différents. A côté de ceux le plus cou-
ramment utilisés (maillages cartésiens réguliers), la méthode TDT permet des maillages non-structurés,
permettant une description plus fidèle de la géométrie du problème.
Dans la suite du manuscrit nous étudierons la mise en place du couplage entre les trois méthodes citées
ci-haut. Le produit finale du couplage de ces méthodes, ayant des caractéristiques et des possibilités de
modélisation si différentes les unes des autres, est une méthode de calcul souple permettant une flexibilité
dans la modélisation des réacteurs qui n’est pas possible à l’heure actuelle.
Solver
VNM IDT TDT
Solution method Variational Nodal Nodal/Characteristics Characteristics
Order Second-Order First-Order First-Order
Transport Equation
Form Even-Parity Integro-differential Integro-differential
Geometry Cartesian 2D/3D Cartesian 2D/3D Untructured 2D
Cell up to Order 6 up to Bilinear Flat
Spatial Expansion
Edges Quadratic Linear Flat
Spherical Harmonics Discrete Ordinates Discrete Ordinates
Angular Expansion
up to P5 up to S16 Product Formula
Anisotropy order Arbitrary Arbitrary Arbitrary
Coarse-mesh Fine-mesh Fine mesh
Application Range
Core Calculation Assembly & Small Core Assembly & Small Core
TAB . 1.1 – Rappel des caractéristiques principales des trois types de méthodes retenues et spécificités des
solveurs associés
37
38
Chapitre 2
Nous consacrons ce chapitre aux méthodes de décomposition de domaine et, en particulier, à la descrip-
tion de celle que nous avons développée dans le cadre de ce travail.
Dans un premier temps, dans le but de se familiariser avec les concepts de base des méthodes de dé-
composition de domaine, nous passerons en revue les principales approches existantes (avec ou sans recou-
vrement, algorithme additif ou multiplicatif, méthode de Schwarz ou méthode du complément de Schur).
Par la suite, nous présenterons quelques uns des travaux antérieurs à cette thèse et qui ont porté soit sur
le couplage entre méthodes, soit sur la résolution de l’équation du transport par décomposition de l’espace
de phases.
Cela nous permettra de nous forger une idée sur la façon de poursuivre notre travail et de déterminer
quel type de méthode de décomposition il conviendra d’employer.
Enfin, nous décrirons notre méthode de décomposition de domaine du point de vue algorithmique, en
soulignant les spécificités liées à l’équation du transport des neutrons et les modifications nécessaires pour
le développement d’un formalisme employant différentes méthodes au sein du même calcul.
Pour terminer, nous entamerons la description des opérateurs de couplage en commençant par la partie
spatiale. Les opérateurs de couplage angulaire feront l’objet du chapitre 3.
Lu = f dans Ω (2.1)
u=g sur ∂Ω
L’idée centrale est de décomposer le domaine global en deux sous-domaines recouvrants, plus simples
Ω = Ω1 ∪ Ω2 et de résoudre itérativement, sur chacun d’entre eux, un problème de Laplace similaire au
39
CHAPITRE 2. UNE MÉTHODE DE DÉCOMPOSITION DE DOMAINE EN NEUTRONIQUE
problème initial, en utilisant une condition limite de Dirichlet sur la frontière Γi = ∂Ωi ∩ Ωj pour prendre
en compte la présence de l’autre sous-domaine.
Le schéma est alors le suivant : en partant d’une estimation initiale de la solution dans le deuxième sous-
domaine u02 , on aura, pour n = 0, 1, 2, ...
Problème 1 :
Lun+1
1 =f dans Ω1
un+1
1 =g sur ∂Ω1 \Γ1 (2.2)
un+1
1 = un2 sur Γ1 = ∂Ω1 ∩ Ω2
Problème 2 :
Lun+1
2 =f dans Ω2
un+1
2 =g sur ∂Ω2 \Γ2 (2.3)
un+1
2 = uñ1 sur Γ2 = ∂Ω2 ∩ Ω1
A chaque pas, on résoud les deux "demi-problèmes" (2.2−2.3), ce qui nous permet de définir une suite
de solutions approchées (un1 , un2 ).
Ce processus itératif, dont H.A. Schwarz a montré la convergence vers la solution du problème initial
(2.1), constitue le coeur des méthodes de Schwarz alternées (Alternating Schwarz Methods).
Enfin, en fonction du type de mise à jour pour un+1
2 = uñ1 (dernière ou avant-dernière valeur connue),
la méthode se décline en deux sous-classes :
– Méthode de Schwarz Additive (pour ñ = n)
– Méthode de Schwarz Multiplicative (pour ñ = n + 1)
40
2.1. MÉTHODES DE DÉCOMPOSITION DE DOMAINE
Nous expliquerons plus loin le pourquoi de cette appellation, pour l’instant nous montrons que la pre-
mière classe s’apparente à des méthodes de Jacobi par bloc, tandis que la deuxième se réfère plutôt à des
méthodes de type Gauss-Seidel.
Pour nous en apercevoir, nous réécrivons l’algorithme précédent sous forme matricielle du problème
(2.1) discrétisé.
Au = f dans Ω (2.4)
u=g sur ∂Ω
Il est intéressant de donner une interprétation de l’algorithme (2.2−2.3) en terme d’opérateur de projec-
tion et de sous-espaces [36]. Considérons une décomposition en S sous-domaines recouvrants et définissons
la restriction Ri de l’espace Ω au sous-domaine Ωi , par :
xi = R i x ∀ x ∈ Ω , xi ∈ Ωi
Inversement, RTi est un opérateur de prolongation allant de Ωi à Ω. Cela nous permet de définir aisément
les restrictions sur un sous-domaine particulier d’un opérateur global. On pourra écrire :
Ai = Ri ARTi
41
CHAPITRE 2. UNE MÉTHODE DE DÉCOMPOSITION DE DOMAINE EN NEUTRONIQUE
On montre alors que les deux versions de l’algorithme alterné de Schwarz peuvent s’écrire sous les
formes suivantes :
Schwarz Additif
S
X
n+1 n
RTi A−1 n
u ←u + i Ri (f − Au ) (2.6)
i=1
S
" #
X
n+1 T −1
Ri Ai Ri A (un − u)
u −u = I − (2.7)
i=1
Schwarz Multiplicatif
1
" ! #
Y
un+1 ← un + I − RTi A−1 A−1 (f − Aun )
I− i Ri A (2.8)
i=S
1
" #
Y
n+1
RTi A−1 (un − u)
u −u = I− i Ri A (2.9)
i=S
Où les équations (2.6) et (2.8) explicitent le processus itératif un+1 ← un en fonction du résidu
r = f −Aun à l’n-ième itération. On vérifie aussi que ces deux méthodes s’identifient à la méthode de
Richardson pour le problème initiale (2.4), avec le préconditionnement :
S
X
B (SA) A = RTi A−1
i Ri A
i=1
1
Y
(SM )
I − RTi A−1
B A = I− i Ri A
i=S
d’où l’utilisation du terme "additif" et "multiplicatif" pour designer les deux algorithmes.
Parallèlement, les équations (2.7) et (2.9) montrent l’opérateur de convergence de l’erreur pour les
algorithmes additifs et multiplicatifs. On remarquera que celui-ci dépend directement des quantités :
P i = RTi Ai −1 Ri A
La convergence de la procédure itérative est assurée par la contractivité de l’opérateur RTi A−1
i Ri A.
Le lecteur pourra consulter la référence [38] pour une interprétation variationnelle de la méthode et une
analyse de la convergence.
42
2.1. MÉTHODES DE DÉCOMPOSITION DE DOMAINE
Bilan
Les méthodes de décomposition de domaine avec recouvrement sont extrêmement versatiles et com-
portent un certain nombre d’avantages.
Avantages
– Simplification de la géométrie initiale dans la perspective d’utiliser des méthodes de résolution plus
simples (approche de Schwarz, figure 2.1)
– Décomposition de la géométrie initiale dans l’objectif de réduire la dimension de chaque problème à
traiter. (Problèmes de taille mémoire)
– Utilisation de modèles ou approximations différents en fonction de la région observée ; la présence
d’une zone de superposition stabilise alors la transition d’un modèle à l’autre.
– Bonnes propriétés de convergence pour différents types d’équations.
– Grande facilité de parallèlisation de l’algorithme de Schwarz, du moins, dans sa version additive.
Désavantages
Parmi les désavantages, on constatera une mise en oeuvre informatique de la méthode relativement
complexe. Mis à part la gestion de la zone superposée (avec des inconnues qui appartiennent simultané-
ment à deux solveurs (duplication des structures ou partage ?), son application demande à pouvoir accéder
directement à la connaissance de la solution à l’intérieur du sous-domaine de calcul.
Or, cette approche élimine la notion très attractive de "boite noire" pour un solveur. La mise en place
d’une méthode de Schwartz avec recouvrement devient alors relativement complexe pour ces solveurs et
demande des traitements plus compliqués.
Plus particulièrement, parmi les méthodes pour l’équation du transport que nous avons examinées au
chapitre 1, la plupart d’entre elles ne travaillent pas directement avec le flux angulaire ou n’ont pas besoin
de le garder en mémoire.
Cela demande alors le stockage d’inconnues supplémentaires (méthodes Sn ) ou la reconstruction de la
partie manquante de la solution (méthodes Pn en flux paire).
Ces considérations nous amènent tout naturellement à considérer une deuxième classe de méthodes de
décomposition de domaine.
43
CHAPITRE 2. UNE MÉTHODE DE DÉCOMPOSITION DE DOMAINE EN NEUTRONIQUE
Z
Γij = ∂Ωi ∩ ∂Ωj → L’interface commune entre deux sous-domaines Ωi et Ωj
S
[
Γij = Γij → La partie de frontière du sous-domaine Ωi qui communique avec d’autres
j=1 sous-domaines.
→
S
[
Γij = Γi → L’interface de séparation entre sous-domaines
i=1
Si l’on choisi une numérotation adéquate des points de calcul pour le problème global discrétisé1 , la
matrice associée présente une structure par blocs.
En particulier, dans le cas d’une décomposition en S sous-domaines, on obtiendra le système linéaire
suivant :
A1 A1Γ u1 f1
A2 A2Γ u
2
f
2
.. .. .
· ..
.
= ..
. .
(2.10)
AS ASΓ uS fS
AΓ1 AΓ2 ... AΓS CΓ uΓ g
où ui représente le vecteur des inconnues dans chaque sous-domaine et uΓ les inconnues à l’interface Γ.
De la même façon, Ai et C Γ représentent les restrictions de l’opérateur L discrétisé (voir le problème 2.1)
aux sous-domaines Ωi et à l’interface de couplage Γ.
Enfin, AiΓ et AΓi peuvent être considérées comme étant les matrices des conditions limites, puis-
qu’elles mettent en relation les inconnues à l’interface avec celle à l’intérieur des sous-domaines.
Il en découle que, si la solution à l’interface uΓ est connue, la solution globale du problème peut
s’obtenir en inversant plusieurs problèmes locaux Ai ui = f̃i de taille réduite.
Il est avantageux d’écrire le système (2.10) dans une forme plus simple, en regroupant les matrices du
même type :
1
Par exemple en numérotant d’abord les inconnues appartenant un sous-domaine 1, ensuite celles du sous-domaine 2, ... et en
dernier les inconnues sur l’interface Γ.
44
2.2. ANALYSE DE L’EXISTANT
Grâce à leurs multiples avantages, les méthodes de décomposition de domaine sont devenues un ou-
til important pour la résolution des systèmes linéaires de grande taille issus de la discrétisation des EDP
(Equations aux Dérivées Partielles) multidimensionnelles.
45
CHAPITRE 2. UNE MÉTHODE DE DÉCOMPOSITION DE DOMAINE EN NEUTRONIQUE
Ici il s’agit du couplage entre les équations de Navier-Stokes et une méthode basée sur l’équation de
Boltzmann, cette dernière étant mieux adaptée à la modélisation de l’écoulement près de la paroi.3
Bien que dans un domaine complètement différent de celui de la neutronique, cet exemple a le mé-
rite d’illustrer l’intérêt d’un couplage entre méthodes dans le cadre d’une méthode de décomposition de
domaine.
46
2.3. LA MÉTHODE DE DÉCOMPOSITION DE DOMAINE MM MD
Dans le cadre de l’équation intégrale et plus particulièrement pour la méthodes des probabilité de col-
lision, Zmjiarevic et al. , ont adopté une décomposition en espace, en connectant les sous-problèmes (de la
taille d’un assemblage) par une méthode de courant d’interface [49]. Bien qu’elle n’ait pas été développée
dans un contexte de calcul parallèle, cette approche répond aux critères de réduction des ressources néces-
saires pour la résolution du problème global, notamment par la limitation de la place mémoire nécessaire
pour le stockage et une réduction sensible du temps de calcul.
47
CHAPITRE 2. UNE MÉTHODE DE DÉCOMPOSITION DE DOMAINE EN NEUTRONIQUE
Les trois méthodes déterministes que nous avons intégrées dans le formalisme multi-méthode, multi-
domaine se basent sur l’approche multigroupe. Ce sera donc notre point de départ pour la mise en place de
l’algorithme de décomposition de domaine.
Considérons le schéma représentant la résolution du problème à valeur propre par la méthode de la
puissance. A chaque itération externe, il faut évaluer la nouvelle valeur propre keff et la nouvelle source de
fission F (~r) en fonction des valeurs à l’itération précédente :
Pour cela, il faut résoudre à chaque itération le système multigroupe que l’on pourra décrire schémati-
quement par :
1
Aψ new = F old (2.14)
keff old
Finalement la nouvelle valeur propre peut être évaluée par la relation suivante :
< F new , F old >
keff new = keff old
< F old , F old >
Le processus itératif est arrêté sur la base des critères de convergence suivant :
keff old
1− < εk
keff new
F old (~r)
max 1 − new < εf
~r F (~r)
Afin d’introduire la décomposition de domaine dans le schéma présenté ci-haut, nous allons développer
dans les détails le système d’équations multigroupes (2.14). Par soucis de simplicité, nous omettrons les
indices "new" et "old".
A11 · · · A1G ψ1 F1
Aψ ≡ ...
.. .. .. = 1 .. (2.15)
. . . k .
eff
AG1 · · · AGG ψG FG
48
2.3. LA MÉTHODE DE DÉCOMPOSITION DE DOMAINE MM MD
Dans la pratique, le système (2.15) est résolu par une méthode itérative de type Gauss-Seidel (voir
§1.2.1 pour plus de détails). Cela revient alors à résoudre l’une après l’autre des équations monocinétiques
à source imposée :
1 X
Agg ψg = Fg + Hgg0 ψg0 ≡ Sg (2.16)
keff 0
g 6=g
C’est à cette équation que nous allons appliquer une technique de décomposition de domaine sans
recouvrement.
Considérons le cas le plus simple, celui d’une décomposition en deux sous-domaines. Soit Γ l’interface
de séparation et Ω = Ω1 ∪ Ω2 le domaine global partitionné en sous-domaines non recouvrant.
49
CHAPITRE 2. UNE MÉTHODE DE DÉCOMPOSITION DE DOMAINE EN NEUTRONIQUE
On remarquera que les deux dernières lignes du système matriciel représentent une condition de rac-
cord et que chaque élément matriciel cΓij contient, à lui seul, tous les opérateurs de couplage permettant
la transformation entre les différentes représentations angulaires et spatiales des conditions aux limites à
l’interface.
Si l’on introduit la (2.17) ou son équivalente (2.18) dans le système (2.15), on obtient la matrice d’ité-
ration globale pour le problème multigroupe avec décomposition spatiale.
Il est intéressant d’observer que, moyennant un certain nombre de permutations sur la matrice d’itération
globale, l’on obtient une nouvelle matrice globale qui rappelle la décomposition spatiale effectuée :
1
0 B1
1 1
A ψ S
0 A2 B 2 ψ 2 = S 2 (2.19)
D1 D2 C Γ ψΓ SΓ
Ai11 · · · Ai1G
où : Ai = ... .. .. pour i = 1, 2
. .
AiG1 · · · AiGG
ψ1α S1α
ψGα SGα
sont les restrictions des flux multigroupes ψ et des sources S aux sous-domaines Ωi ou à l’interface Γ,
B i , Di les matrices d’interface rassemblant leurs homologues big , dig et C Γ une matrice de couplage diago-
nale.4
Cette formulation du problème décomposé en termes de problèmes multigroupes permet une mise en
place plus rapide de la méthode de décomposition de domaine puisque le couplage entre solveurs se fait au
niveau des itérations externes et ne demande pas à connaître les détails de chaque solveur monocinétique.
Dans un premier temps, nous avons utilisé cette approche pour tester la validité de la maquette de
décomposition de domaine et des opérateurs de couplage. Par la suite, nous avons étendu l’algorithme
à l’utilisation des solveurs monocinétiques. Cette deuxième approche permet de résoudre un problème
multigroupe classique, tel que décrit en début de cette section §2.3.1, la partie concernant l’algorithme de
décomposition spatiale étant reléguée au niveau de la résolution de l’équation monocinétique.
Les deux approches sont donc possibles. Nous présenterons quelques tests numériques pour illustrer
leurs comportments dans les paragraphes suivants.
Toutefois, nous nous attendons à des moins bonnes performances en termes de convergence, mais cela
dépendra du type de problème, de la décomposition de domaine employée et, en particulier, de l’importance
4
Cela est une conséquence directe du fait que le maillage énergétique est strictement le même dans chaque sous-domaine. Dans
le cas contraire, cet opérateur serait représenté par une matrice plus ou moins pleine, selon le nombre d’intersections entre les deux
maillages multigroupe. On voit donc toute la puissance de ce formalisme matriciel, permettant facilement d’étendre la description
à différents types de couplage.
50
2.3. LA MÉTHODE DE DÉCOMPOSITION DE DOMAINE MM MD
du phénomène de remontée en énergie des neutrons dans les groupes thermiques (up-scattering) par rapport
au transfert de neutrons à l’interface entre sous-domaines.
La résolution du problème multigroupe à valeur propre se base sur la méthode de la puissance, que nous
avons décrit en début de cette section (page 48).
Nous ne soulignerons donc que les différences introduites par la méthode de décomposition de domaine
et le fait de faire coexister diverses approximations à la fois. Pour être plus générique, nous décrirons
l’algorithme de résolution pour une décomposition spatiale en S sous-domaines.
A chaque itération externe le système multigroupe (2.14) demande la résolution de plusieurs équations
monocinétiques (2.16) à la fois. Dans le cadre de la décomposition de domaine, celle-ci est décrite par le
système linéaire (2.18).
La stratégie de résolution est alors la suivante :
→ Fin itérations
Par ailleurs, la présence de plusieurs sous-domaines modifie le calcul de la nouvelle valeur propre :
S
X
i i
< F ψnew , F ψold >
keff new = keff old i=1
S
X
i i
< F ψold , F ψold >
i=1
Ces modifications dans la structure sont prises en charge par un programme superviseur. Celui-ci s’oc-
cupe de la gestion des itérations et des boucles supplémentaires, ainsi que d’enchaîner correctement les
tâches pour chaque solveur monocinétique. Un aperçu de la mise en place du schéma des tâches prises en
compte par le superviseur est donné en figure 2.3.
51
CHAPITRE 2. UNE MÉTHODE DE DÉCOMPOSITION DE DOMAINE EN NEUTRONIQUE
F IG . 2.3 – Schéma de l’algorithme de couplage. En bleu, les étapes supplémentaire par rapport à un calcul
classique
Nous terminons cette partie dédiée à la méthode MM MD avec une description sommaire de son fonc-
tionnement.
Le choix de la décomposition du problème est à la charge de l’utilisateur, mais, si l’on respecte les
contraintes de forme imposées par les solveurs internes (périmètre externe rectangulaire), l’algorithme de
décomposition de domaine accepte une décomposition du problème initial dans un nombre arbitraire de
sous-domaines (par exemple le découpage 2.2).
Pour cela, il faut donner une description du problème global (taille, type de conditions limites), ainsi
que pour chaque sous-domaine séparément (taille, type de conditions limites). Plus particulièrement, on
y spécifiera les conditions limites internes en décrivant les connections entre périmètres juxtaposés. En
reprenant la notation de la figure 2.2, pour chaque Γij il faudra donner le segment Γji correspondant.
Plusieurs tests sur les dimensions externes et la topologie des connections entre sous-domaines sont
effectués par le superviseur, afin de s’assurer de la cohérence du problème décrit par l’utilisateur.
L’assignation du type de méthode employée pour chaque sous-domaine, ainsi que le contrôle de para-
mètres qui touchent à la stratégie itérative est fait à ce niveau.
Cette première partie ne concerne donc que le superviseur. On remarquera, d’ailleurs, que les sous-
domaines sont décrits de façon abstraite sans spécifier leur contenu.
En fait, la lecture des informations internes à chaque sous-domaine est faite par l’intermédiaire d’un
fichier séparé, écrit dans le format spécifique à chaque solveur.
52
2.3. LA MÉTHODE DE DÉCOMPOSITION DE DOMAINE MM MD
Cette séparation physique entre les informations destinées au superviseur et celles destinées à chaque
solveur interne est très bénéfique, puisqu’elle permet, par exemple, de changer la modélisation d’un sous-
domaine en ne changeant que le fichier correspondant.
De plus elle permet l’utilisation du module de lecture correspondant, en profitant d’une partie de code
déjà écrite.
Dans la section précédente, nous avons esquissé deux stratégies itératives pour la résolution de la matrice
globale du problème multigroupe couplé en espace.
La première, représentée par le schéma en figure 2.3, consiste à garder la même structure algorithmique
d’un problème multigroupe classique, si ce n’était que la résolution du problème monocinétique est faite en
itérant avec un algorithme alterné de Schwarz. On parlera de stratégie d’itérations par groupe, ou, selon la
figure 2.4, d’itération horizontale.
La deuxième s’obtient en effectuant des permutations sur la matrice globale du problème et consiste
à résoudre itérativement un problème multigroupe sur chaque sous-domaine. Dans ce deuxième cas, on
emploiera le terme de stratégie d’itérations par domaine.
En fait, pour reprendre le schéma de la figure 2.3, ces deux approches se distinguent par la position
relative que la boucle sur les groupes d’énergie et celle sur les sous-domaines occupent l’une par rapport
à l’autre. Quand le niveau d’itération le plus externe est occupé par la boucle sur les groupes, on utili-
sera l’appellation itérations par groupe. Si l’on inverse la position des boucles, on aura des itérations par
domaine.
Quelle que soit l’approche employée pour la résolution du problème global, il peut être intéressant, du
point de vue du coût de la résolution, de limiter le nombre d’itérations de couplage.
Nous analysons, à l’aide de deux problèmes multigroupe, les performances de l’algorithme de résolution
en fonction du type de stratégie et du nombre d’itérations de couplage.
53
CHAPITRE 2. UNE MÉTHODE DE DÉCOMPOSITION DE DOMAINE EN NEUTRONIQUE
g =1
g =2
g =3
Les deux problèmes multigroupe que nous utiliserons pour cette analyse sont :
A) le benchmark de Takeda [53]
B) le problème modèle du réacteur Phebus, que nous décrirons de façon détaillée au chapitre 4
Nous ne donnerons donc pas de description de ces deux problèmes multigroupes, et nous invitons le
lecteur à consulter les références indiquées ci-dessus.
Afin de ne pas mélanger les effets du couplage entre méthodes, nous avons toujours utilisé la même
modélisation pour chaque sous-domaine.
Le critère d’arrêt pour les itérations externes est donné par :
54
2.3. LA MÉTHODE DE DÉCOMPOSITION DE DOMAINE MM MD
F IG . 2.5 – Benchmark Takeda. Nombre d’itérations externes en fonction du nombre d’itération de couplage
F IG . 2.6 – Problème Phebus. Nombre d’itérations externes en fonction du nombre d’itération de couplage
55
CHAPITRE 2. UNE MÉTHODE DE DÉCOMPOSITION DE DOMAINE EN NEUTRONIQUE
56
2.4. OPÉRATEURS DE COUPLAGE SPATIALE
Pour terminer, nous donnons un aperçu des temps de calcul en fonction du type de stratégie et du nombre
d’itération de couplage, en figure 2.7 et 2.8, page 56.
Globalement, on retiendra que les temps de calcul augmentent de façon monotone avec le nombre
d’itération de couplage, et que le minimum est souvent atteint pour un nombre d’itération de couplage très
proche de un.
A la lumière de ces résultats, et pour la suite de notre travail, nous utiliserons l’approche "itération par
groupes" et un nombre très limité d’itérations de couplage.
L
g(x) −→ f (x)
5
Cette séparation entre partie spatiale et angulaire, est particulièrement bien vérifiée dans le cas des méthodes Pn où la dépen-
dance angulaire est développée sur la base des harmoniques sphériques. Pour ce qui concerne les méthodes collocatives (Ordonnées
discrètes) il est possible de se ramener à la même situation en faisant appel à des bases particulières, constituées par des distributions
de Dirac.
57
CHAPITRE 2. UNE MÉTHODE DE DÉCOMPOSITION DE DOMAINE EN NEUTRONIQUE
• Réversibilité : L−1 L = I
x0
xNi
x1 xi−1 xi xNi −1
1 ... i ... Ni
-
1 ... j j+1 ... Nj x
x̂1 x̂j−1 x̂j x̂j+1 x̂Nj −1
x̂0 x̂Nj
Ni
(i)
X X
f (x) = ϑi (x) · ak pk (ξi (x)) (2.20)
i=1 k
Nj
X X
g(x) = ϑj (x) · b(j)
m qm (ξj (x)) (2.21)
j=1 m
où ϑl (x) est la fonction caractéristique du segment Γl , pk (ξ) et qm (ξ) les composantes de la base
polynomiale définies sur un repère local et ξl (x) une fonction mettant en relation la coordonnée réelle x
avec son homologue définie sur l’intervalle normalisé [+ 21 ∆ξ, − 12 ∆ξ] (i.e. ξl (x) = x−c
hl ∆ξ, où cl et hl sont
l
Minimiser la somme globale ci-haut, dans laquelle chaque élément est positif, revient à demander de
(i)
minimiser séparément chaque terme Fi . Nous obtenons alors les coefficients inconnus ak pour le dévelop-
(i)
pement (2.20) en imposant ∂Fi /∂ak = 0 ∀i, k. Sans s’attarder sur les développements algébriques, nous
arrivons à la relation suivante :
(i)
X X j∩i
ak = Lm,k b(j)
m (2.23)
j m
Sous l’hypothèse d’orthogonalité entre fonctions de bases, ( e.g. h pk0 (ξ), pk (ξ) i = 0 si k 6= k 0 ), les coeffi-
cients de couplage se definissent par :
Z
dx pk (ξi (x)) qm (ξj (x))
j∩i Γi ∩Γj
Lm,k = Z (2.24)
dx [pk (ξi (x))]2
Γi
58
2.4. OPÉRATEURS DE COUPLAGE SPATIALE
On voit donc que les coefficients du couplage spatial dépendent exclusivement du maillage à l’interface,
ainsi que de l’ordre d’approximation et des fonctions de bases employées pour la représentation spatiale de
la condition limite.
De plus, en raison de la nature locale du couplage (le segment Γi reçoit la contribution seulement par
des segments Γj ayant une intersection non nulle), l’opérateur de couplage L est une matrice creuse par
blocs.
a) Maillage générique non-coïncident
X
i 1 2 3 4 5 6
j 1 2 3 4 5 6 7 8 9
X
b) Matrice de couplage (m ≤ 2 et k ≤ 2)
j∩i
Lm,k
1 2 3 4 5 6 7 8 9
1 0 0 0 0 0 0
2 0 0 0 0 0 0 0
3 0 0 0 0 0 0
4 0 0 0 0 0 0 0
5 0 0 0 0 0 0 0
6 0 0 0 0 0 0 0
F IG . 2.10 – Matrice de couplage spatial dans le cas d’un maillage générique non-coïncident
Dans ce cas, il est souhaitable de ne stocker que les éléments non-nuls et de prévoir une procédure
adéquate pour l’exécution du produit matriciel (2.23).
Ci-après le lecteur trouvera un exemple de facteurs de couplage dans le cas très particulier de maillages
coïncidents à l’interface. Dans ce cas l’opérateur L est une matrice diagonale par bloc, chaque bloc pouvant
être constitué par un bloc du tableau 2.2, en fonction du type de méthodes couplées.
Les bases de développement pour chaque solveur sont :
√ 1 (k=0) 1
VNM : hk (ξ)= √ 2√ 3 ξ (k=1) |ξ| ≤
2
− 5/2 + 6 5 ξ 2 (k=2)
1 (k=0)
IDT : sk (ξ)= |ξ| ≤ 1 (2.25)
3 ξ (k=1)
TDT : tk (ξ)= 1 (k=0) |ξ| ≤ 1
59
CHAPITRE 2. UNE MÉTHODE DE DÉCOMPOSITION DE DOMAINE EN NEUTRONIQUE
qm (ξ)
j∩i
Lm,k
VNM IDT TDT
h0 h1 h2 s0 s1 t0
VNM h0 1 0 0 1 √0 1
h1 0 1 0 0 3 0
h2 0 0 1 0 0 0
pk (ξ)
IDT s0 1 √ 0 0 1 0 1
s1 0 3/3 0 0 1 0
TDT t0 1 0 0 1 0 1
Fi = h f, f ii − 2 h g, f ii + h g, g ii
Sa minimisation, sous les hypothèses du théorème de dérivation sous signe d’intégration, conduit à :
∂Fi ∂f ∂f
(i)
= 2 h f, i
(i) i
− 2 h g, i
(i) i
=0
∂ak ∂ak ∂ak
∂f
ce qui, par la relation (i)
= ϑi (x) pk (x) , donne le résultat suivant :
∂ak
h f, pk ii = h g, pk ii (2.26)
qg
Ei = span{pk , x ∈ Γi }
q f = Lg
De plus, avec l’hypothèse supplémentaire d’orthogonalité entre fonctions de bases h pk0 , pk ii = kpk k2i δkk0 ,
on vérifie aisément que l’on parvient au même opérateur de couplage défini auparavant (equs. 2.23 - 2.24).
60
2.4. OPÉRATEURS DE COUPLAGE SPATIALE
L’opérateur de couplage spatial défini dans cette section respecte rigoureusement la conservation du
moment zéro, qu’elle que soit la méthode et l’ordre d’approximation employé.
Z Z
dx f (x) = dx g(x) (2.27)
Γi Γi
C’est une conséquence directe de (2.26) et du fait que, pour les trois méthodes mentionnées p0 = 1. Plus
généralement, pour que
P le schéma soit conservatif, il est suffisant de montrer qu’il existe une combinaison
linéaire αk telle que k αk pk (x) = 1.
Il n’est pas évident de prouver la positivité du schéma de couplage dans le cas le plus générique
(maillages non coïncidents, ordre de développement arbitraire). En revanche, il est possible de donner
quelques résultats si l’on accepte des hypothèses simplificatrices.
• Considérons le cas où l’espace d’arrivée de l’opérateur de couplage L est bâti sur des fonctions
constantes par morceaux f (x) = a0 . Dans ce cas la positivité est un corollaire de la conservation :
Z
g(x) ≥ 0 =⇒ g(x) ≥ 0
⇓ Equ. (2.27)
Z
f (x) ≥ 0 =⇒ f (x) = a0 ≥ 0
61
CHAPITRE 2. UNE MÉTHODE DE DÉCOMPOSITION DE DOMAINE EN NEUTRONIQUE
Ces conditions sont représentatives d’une situation où le flux présente des variations importantes, en
direction tangentielle par rapport à l’interface. Nous verrons au chapitre 3 que cette situation reflète
un choix inadapté pour le positionnement de l’interface entre sous-domaines.
En conclusion, bien qu’il ne soit pas possible d’affirmer avec certitude que l’opérateur de couplage
respecte la positivité dans tous les cas de figure possibles, il existe un bon nombre de situations où
cela est vérifié et démontré.
De plus, la positivité des valeurs moyennes est globalement assurée (au sens intégral du terme) et
cela suffit, seul, à écarter la possibilité d’avoir des flux négatifs dans le bilan local à l’intérieur des
régions de calcul.
L M
g(x) −→ f (x) −→ g̃(x) (2.28)
avec f ∈ Ek = span{pk }, g, g̃ ∈ Em = span{qm }, L et M étant les opérateurs de couplage définis sur
les espaces appropriés.
La 2.28 représente la transformation de la fonction g(x) sur la base {pk }, ainsi que sa "retraduction" sur
les fonctions initiales {qm }. Il semble alors légitime de se demander si g̃ ≈ g et, en définitive, dans quelle
mesure l’endomorphisme M L s’apparente à l’opérateur identité.
Une fois de plus, il n’est pas possible de démontrer exactement la réversibilité dans le cas le plus
générique du schéma de couplage. Cependant, comme on a vu dans la section précédente, il peut être
intéressant de donner quelques résultats pour le cas de maillages coïncidents. Cette simplification permet
de réduire l’opérateur de couplage à une ensemble d’opérateurs ”locaux” agissant sur un segment à la fois
et de s’affranchir de l’interdépendance à grande échelle.
Pour cela on pourra se baser sur l’analogie établie dans § 2.4.1 :
f = Lg h f, pk ii = h g, pk ii (2.29)
g̃ = M f h g̃, qm ii = h f, qm ii (2.30)
Ensuite, remarquons une propriété intéressante des bases polynomiales, valable pour les trois méthodes
employées (voir équations 2.25). Qu’il s’agisse des polynômes de Legendre (IDT), des polynômes ortho-
normalisés par une procédure de Grahm-Smith (VNM) ou plus simplement la fonction constante (TDT), il
est possible d’écrire chacun de ces polynômes, en fonction de ceux appartenant à un autre base, pourvu que
l’ordre du polynôme ne soit pas supérieur à la dimension de la base. Cela nous donne, une sorte d’équiva-
lence ou de complétude des représentations spatiales entre méthodes. Nous pouvons alors écrire6 :
K
X
qm = αkm pk ∀ 0≤m≤K (2.31)
k=0
6
En réalité, vu le développement d’ordre relativement limité, on observe une relation de proportionnalité entre bases de même
k
ordre, voir d’identité pour dans le cas du polynôme d’ordre 0 et on pourrait écrire αm = αk δkm avec δkm symbole de Kronecker.
Cependant, la simplification évoquée ci-dessus n’apporte rien de plus à notre analyse tandis que le choix initiale 2.31 nous permet
une plus grande généralité.
62
2.4. OPÉRATEURS DE COUPLAGE SPATIALE
K
X
En appliquant αkm · à l’équation (2.29) et en injectant le résultat obtenu dans la (2.30) nous obtenons :
k=0
Cela signifie que l’opérateur H = M L conserve les premiers moments de la fonction g, ce qui nous
parait être raisonnable.
Enfin, si dim{Em } ≤ dim{Ek } alors l’opérateur H devient l’opérateur identité I m de l’espace Em .
Inversement, si dim{Em } > dim{Ek } la projection de Em vers Ek cause la perte des moments d’ordre
supérieur, ce qui ne permet plus de retrouver la même relation.
La réversibilité de H est donc soumise à cette contrainte, liée aux dimensions des espaces Ek et Em .
La généralité des hypothèses nous permet, dans le cas d’une nouvelle base (i.e. EF respectant la 2.31
mais non la simplification évoquée dans la note en bas de page 62) d’étendre directement le résultat 2.32.
Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons présenté une méthode de décomposition de domaine appliquée à l’équation
du transport pour les neutrons.
En s’inspirant des méthodes de décomposition de domaine classiques, nous avons créé un formalisme
permettant l’utilisation simultanée de méthodes de résolution différentes dans chaque sous-domaine (algo-
rithme multi-méthode multi-domaine, MM MD ).
Cette approche, permettant une modélisation spécifique dans chaque zone du problème initial, nécessite
la définition d’opérateurs de couplage, afin d’effectuer le raccord de la solution à l’interface entre sous-
domaines.
Concrètement, cela signifie de pouvoir effectuer une "traduction" des conditions aux limites de chaque
méthode vers toutes les autres.
Dans cette perspective, nous avons alors abordé la problématique du couplage spatiale et présenté une
analyse des opérateurs de couplage.
Le prochain chapitre sera consacré à l’étude du couplage angulaire entre les trois méthodes que nous
avons considérées dans cette étude.
63
64
Chapitre 3
Dans ce chapitre nous abordons le couplage entre les diverses représentations angulaires propres aux
trois méthodes de calcul utilisées dans la méthode MM MD .
Nous débuterons par la présentation et l’analyse du couplage entre VNM et IDT, représentative res-
pectivement d’une méthode aux harmoniques sphériques (Pn ) et d’une méthode aux ordonnées discrètes
(Sn ). Par la suite, nous étendrons le couplage Sn − Pn au cas VNM / TDT, en s’appuyant sur les résultats
précédemment établis pour VNM / IDT.
Finalement, dans l’objectif de vérifier la validité du couplage angulaire, un certain nombre de tests nu-
mériques ont été effectués permettant de dégager les tendances de la méthode et de confirmer les prédictions
faites sur son comportement.
La résolution de la méthode variationnelle nodale (cf.§1.3.2), telle qu’implémentée dans le code VNM
[24] est basée sur un algorithme de type matrices de réponse j += R j −+ Bs dans lequel les inconnues aux
interfaces internes, ainsi que les conditions limites, s’écrivent :
1 1
j± = Ψ ± χ (3.1)
4 2
où j ± représentent les pseudo-courants1 sortant (+), rentrant (−) et sont définis en fonction des quan-
tités suivantes :
1
Cette dénomination se justifie par le fait que, au premier ordre, les j ± s’identifient avec les courants de Marshak (1.10).
65
CHAPITRE 3. OPÉRATEURS DE COUPLAGE ANGULAIRE
Z
Ψ (~r) = dΩ (Ω̂· n̂) ψ + (~r, Ω̂) k− (Ω̂) (3.2)
Z4π
χ(~r) = dΩ ψ − (~r, Ω̂) k− (Ω̂) (3.3)
4π
avec k− (Ω̂) = {Yk` } avec k = 1, 3, 5, ... et ` = 0, ..., n − 1, le vecteur constitué par les harmoniques
sphériques d’ordre impaire.
Z
Jdout = dS |n̂ · Ω̂d | ψ d (~r) (3.4)
Sout (Ω̂d )
Z
Jdin = dS |n̂ · Ω̂d | ψ d (~r) (3.5)
Sin (Ω̂d )
Par analogie avec la méthode IDT, s’agissant d’une méthode basée sur l’équation intégro-différentielle
du premier ordre (hyperbolique), les conditions aux limites qu’il faut imposer sont reliées aux flux angu-
laires rentrants et, plus particulièrement, représentent le courant rentrant selon la direction d.
Dans ce sens, deux représentations angulaires des conditions limites sont possibles, selon les fonctions
de bases employées : constant par morceau ou de type Dirac.
De plus, pour la formule de quadrature, plusieurs choix sont possibles : mis à part des choix clas-
siques tels que les quadratures symétriques par niveau (Level Symetric), la méthode des caractéristiques
prévoit l’utilisation de formules de quadrature de type produit. Il s’agit d’une formule de Nd = Nϕ × Nµ
directions reparties sur Nµ niveaux azimutaux, chacun contenant Nϕ directions par octant. Dans chaque
niveau azimutal les directions sont positionnées de façon equiespacée : ϕi = (i − 21 )π/Nϕ . Les niveaux µj
sont déterminés par les zéros du polynôme de Legendre d’ordre Nµ (fig. 3.1b) ou par minimisation d’une
fonctionnelle reliée aux fonctions de Bickley-Naylor (fig. 3.1c).
L’intérêt de ce type de formule de quadrature est d’avoir des directions qui produisent des "bonnes
trajectoires" (non-ergodiques).
Cette particularité est essentielle, pour la méthode des caractéristiques et, plus généralement, pour toute
autre méthode numérique basée sur le traçage, pour traiter correctement les conditions limites générées par
des mouvements géométriques (tels que translations, symétries axiales, rotations). Voir à ce propos [54].
66
3.2. COUPLAGE ANGULAIRE VNM ↔ VNM
Nd = 21 Nµ = 4 , Nϕ = 10 Nµ = 4 , Nϕ = 10
Pour cette raison, dans la suite de notre travail nous utiliserons exclusivement les formules de quadrature
produit avec le code TDT.
Nous abordons maintenant la problématique du couplage angulaire entre les diverses représentations
utilisées par les différentes méthodes.
Dans la suite du chapitre, dans le souci d’une meilleure lisibilité, nous omettrons la dépendance spatiale
des conditions limites, afin de ne se concentrer que sur le couplage angulaire.
−
j+
i0 = j i
Le couplage angulaire à l’interface entre deux sous domaines de type VNM, sera assuré par une relation
du même type, avec une attention particulière lorsque les ordres des développements angulaires de chaque
coté de l’interface sont différents.
Pour cela, on imposera l’égalité des moments angulaires des vecteurs courants communs aux deux
représentations. Cette approche à déjà fait l’objet d’études, dans le cas du couplage transport-diffusion
(Pn − P1 ) ; voir, à ce propos, [23, 52] pour plus de précisions. Cependant, nous attirons l’attention du
lecteur sur le fait que, à notre connaissance, aucune tentative de couplage transport-transport (Pn −Pm ) ou
transport-transport simplifié (Pn −SPm ) n’ait été effectué de nos jours.
67
CHAPITRE 3. OPÉRATEURS DE COUPLAGE ANGULAIRE
Ce type de couplage est justifié par la stationnarité du problème variationnel, qui impose la continuité
de la trace du flux pair Ψ = (Ω̂· n̂) ψ + à l’interface entre deux mailles, ainsi que la continuité du flux
impair ψ − .
−
Dans le cas où le vecteur sortant j +
i0 ne contient pas certains moments nécessaires au vecteur j i , ces
mêmes moments sont fixés à zéro (voir la figure 3.2 pour un exemple).
Y10 Y10
−
Y32 Y30 = jSP
j+P = 5
3
Y31 Y50
î Y30
0
F IG . 3.2 – Exemple de couplage angulaire entre représentations d’ordre différents : de P3 à SP5
A partir de cette discrétisation, nous disposons d’un ensemble de directions angulaires Ω̂d , ainsi que des
poids ωd représentatifs de la zone d’influence associée à chaque direction.
Dans l’objectif de définir les opérateurs de couplage, diverses approches sont possibles. Nous citerons :
– Des techniques projectives basées sur les polynômes d’interpolation de Lagrange.
– Des techniques d’interpolation sur les harmoniques sphériques.
– Des techniques de projection par maillages (notre approche).
68
3.3. COUPLAGE ANGULAIRE IDT ↔ IDT
avec θ ∈ [−1, +1] un changement de variable (θ = π2 ϑ) tel que µ = Ω̂· n̂ = cos(ϑ), n̂ la normale sortante
et f (θ) ∈ PN1 une représentation polynomiale du flux angulaire. On vérifiera que (1 − θ) · f (θ) est, à un
facteur près régulier et strictement positif, le courant angulaire : sin( π2 − ϑ) · f (ϑ).
Afin d’exprimer le flux angulaire par un développement polynomial, on choisira l’utilisation des poly-
nômes d’interpolation de Lagrange pour la quadrature de Gauss-Legendre. Cette technique de couplage se
résume alors aux étapes suivantes :
1. Interpolation du flux discret par des polynômes d’interpolation de Lagrange d’ordre équivalent au
nombre de directions en θ ou r.
2. Projection du flux continu f (θ) sur une nouvelle base polynomiale apparentée au degré de la formule
de quadrature de l’espace d’arrivée (3.7)
3. Injection dans les points de la quadrature angulaire à partir du flux polynomial obtenu par projection.
Dans le principe, cette approche s’apparente à la famille des méthodes d’interpolation. Nous en présen-
tons une deuxième, basée sur les harmoniques sphériques dans le prochain paragraphe.
n−1
X 2k + 1
ψ(µd ) ∀d = 1, ... , n ⇐⇒ ψ(µ) = φk Pk (µ)
2
k=0
Z +1 X
où : φk = dµ ψ(µ) Pk (µ) ≈ ωd ψ(µd ) Pk (µd )
−1 d
Cette dernière est généralisable en dimension 2, par l’intermédiaire des harmoniques sphériques :
n−1 k
n XX
ψ(Ω̂d ) ∀d = 1, ... , n( + 1) ⇐⇒ ψ(Ω̂) = φk` Yk` (Ω̂)
2
k=0 `=0
Z X
où : φk` = dΩ ψ(Ω̂) Yk` (Ω̂) ≈ ωd ψ(Ω̂d ) Yk` (Ω̂d )
4π d
Soit QN1 = (Ω̂D , ωD ) la formule de quadrature d’ordre SN1 associée aux flux {ψ D } et QN2 = (Ω̂d , ωd )
une deuxième formule de quadrature d’ordre SN2 associée aux flux {ψ d }.
Nous pouvons alors écrire les flux angulaires pour la formule de quadrature (QN1 ) en fonction de ceux
appartenant à la formule de quadrature (QN2 ).
X
ψ(Ω̂D ) = Cd→D ψ(Ω̂d )
d
n−1
XX k
Cd→D = ωd Yk` (Ω̂d ) Yk` (Ω̂D )
k=0 `=0
1
et avec n = 2 min(N1 , N2 ).
69
CHAPITRE 3. OPÉRATEURS DE COUPLAGE ANGULAIRE
Bien qu’élégante et simple d’application, cette formulation n’assure pas la positivité du flux angulaire,
ce qui, dans le cadre d’une méthode aux ordonnées discrètes, peut provoquer une mauvaise convergence et
même la divergence des itérations internes.
De plus, il est difficile de montrer que ce schéma est conservatif, au sens du courant.
Nous avons donc préféré une approche différente.
La question qui se pose maintenant est donc de déterminer un découpage de la demi-sphère, qui soit
compatible avec la méthode Sn . Bien entendu, cette question est loin d’être sans conséquence, le couplage
angulaire dépendra du découpage choisi.
Le choix quiRa été fait, est de définir un découpage représentatif de la formule de quadrature employée,
de façon à avoir Sd dΩ ∝ ωd .
Sans perte de généralité, nous nous limitons au premier octant défini par (µ, ϕ) ∈ [0, 1] × [0, π2 ].
La première étape consiste à condenser la formule de quadrature sur l’axe µ. Pour cela, nous regroupons
les directions ayant le même cosinus azimutal (même valeur de µd = µi ), de façon à avoir Nµ groupes de
directions.2
Ensuite, nous allons additionner les poids ωd appartenant au même groupe de directions et, par ce biais,
retrouver une formule de quadrature monodimensionnelle (µi , Wi ) :
X
Wi = ωd Ω̂d = (µi , ϕd ) i = 1, ..., Nµ
d
L’étape suivante consiste à découper l’intervalle µ ∈ [0, 1] en segments de taille ∆µi = Wi , ce qui
produit par la même un découpage partiel de la surface de l’octant en "bandes horizontales" définies, avec
abus de langage, par :
π
(µ, ϕ) ∈ [∆µi ] × [0, ]
2
Enfin, chaque bande est découpée de façon à attribuer à chaque maille Sd une surface proportionnelle
au poids ωd de la direction qu’elle représente.
2
Certaines formules de quadrature Sn peuvent avoir des directions dont les µd diffèrent très légèrement les uns par rapport aux
autres. Du point de vue de la logique de regroupement, ces mêmes directions sont à considérer comme faisant partie du même
niveau azimutal. Toutefois, on notera que ce problème ne se présente jamais dans le cas des formules de quadrature Sn -Level
Symetric (Nµ = n2 ) et les formules de type produit, où les directions sont, par construction de la formule de quadrature, alignées
par niveau.
70
3.3. COUPLAGE ANGULAIRE IDT ↔ IDT
Au final, on obtient un découpage de la demi-sphère unité qui, à chaque direction (µd , ϕd ) associe de
manière unique une maille Sd de surface ωd ; voir, à ce propos, la figure 3.3.
Nous nous intéressons, maintenant, au couplage entre deux formules de quadrature différentes, et par
conséquent, deux découpages angulaires non conformes (figure 3.4).
En reprenant la notation de la §3.3.2, on indiquera avec l’indice D les quantités relatives à la formule
de quadrature QN1 = (Ω̂D , ωD ) et avec l’indice d les quantités relatives à QN2 = (Ω̂d , ωd ).
Pour être plus précis, la conservation du courant (3.8) entre deux grilles angulaires s’explicite par :
Z XZ
dΩ |Ω̂· n̂| ψ(Ω̂) = dΩ |Ω̂· n̂| ψ(Ω̂) (3.9)
SD d∩D Sd ∩SD
où la somme qui apparaît porte sur toutes les mailles Sd ayant une intersection non nulle avec la maille
SD . Cette équation n’est pourtant que formelle, puisqu’il nous reste encore à donner une représentation
explicite du flux angulaire ψ(Ω̂).
71
CHAPITRE 3. OPÉRATEURS DE COUPLAGE ANGULAIRE
S8 S4
µ=1 s µ=1
10 s
0.879012 3
s s
8 9
0.697531 0.666666
s s s
5 6 7
0.423457
s s
1 2
s s s s
1 2 3 4
µ=0 µ=0
ϕ=0 π ϕ=0 π
ϕ= ϕ=
2 2
Dans cette perspective, nous allons introduire et analyser quelques approches qui nous ont semblées
intéressantes. En partant de la (3.9) nous avons dérivé trois sous-méthodes, en fonction de la représentation
choisie pour le flux angulaire.
~ 1
ψ(Ω̂) = ψ(Ω̂d ) +∇ψ| · (Ω̂ − Ω̂d ) + ∇∇ψ| ⊗ (Ω̂ − Ω̂d )2 + ...
| {z } Ω̂d 2 Ω̂d
ψd
On s’attend donc que l’approximation "flux plat" soit particulièrement satisfaisante pour des formules
de quadrature d’ordre élevé.
En développant la (3.9), à l’aide de l’approximation FFA, on obtient :
Z X Z
ψD |Ω̂· n̂| dΩ = ψd |Ω̂· n̂| dΩ
SD d∩D Sd ∩SD
72
3.3. COUPLAGE ANGULAIRE IDT ↔ IDT
et finalement, X
ψD = Ad→D ψ d (3.11)
d
R
Sd ∩SD dΩ |Ω̂· n̂|
avec Ad→D = R (3.12)
SD dΩ |Ω̂· n̂|
Ici nous faisons l’hypothèse que le flux est une convolution de distributions de Dirac centrées dans les
directions Ω̂d :
X
ψ(Ω̂) ≈ ωd ψ d δ2 (Ω̂ · Ω̂d ) (3.13)
d
où δ2 (Ω̂ · Ω̂d ) est la fonction delta de Placzek [56], dont nous donnons ici la propriété principale :
Z
dΩ f (Ω̂) δ2 (Ω̂ · Ω̂d ) = f (Ω̂d ) (3.14)
S2
On remarquera au passage que, grâce à cette dernière, la (3.13) est cohérente avec (3.6).
Cependant, cette relation ne nous permet pas de conclure pour des intégrations faisant intervenir la
fonction de Placzek sur des sous-régions de la sphère S2 . Dans l’objectif de pouvoir effectuer ce type
d’opération, nous définissons une nouvelle relation, basée sur la (3.14).
R
Z
A∩Sd dΩ
dΩ f (Ω̂) δ2 (Ω̂ · Ω̂d ) −→ R ·f (Ω̂d ) (3.15)
A SddΩ
| {z }
PA,Sd
Avec A ⊂ S2 un sous-domaine quelconque de la sphère unité. Cette relation assure les propriétés sui-
vantes :
– Si A = S2 , on retrouve la (3.14)
– Si A = Sd , alors PSd ,Sd = 1 et la relation (3.15) donne le même résultat que la (3.14). Cela est bien
cohérent avec le fait que δ2 (Ω̂ · Ω̂d ) = 0 pour Ω̂ ∈ S2 \Sd .
Dans les autres cas, cette relation agit en pondérant la contribution de la direction d selon PA,Sd , qui repré-
sente la fraction de surface de A ayant une intersection non nulle avec la maille Sd .
Finalement, si l’on écrit (3.9) dans le cadre de l’approximation DDA et à l’aide de (3.15), on obtient :
R
S ∩S dΩ
X
ωD ψ D |Ω̂D · n̂| = ωd ψ d |Ω̂d · n̂| Rd D
d∩D Sd dΩ
73
CHAPITRE 3. OPÉRATEURS DE COUPLAGE ANGULAIRE
En développant, on retrouve une fois de plus la relation 3.11, où les coefficients sont :
R
ωd |Ω̂d · n̂| S ∩SD |Ω̂· n̂| dΩ
Ad→D = · Rd (3.17)
ωD |Ω̂D · n̂| Sd |Ω̂· n̂| dΩ
Nous analysons plus dans le détail les propriétés des trois types de couplage présentés, avant de tester
les trois approches sur un problème modèle.
Positivité
La positivité de la transformation Sn →Sm est une propriété essentielle. En effet, dans le cas où celle-ci
génèrerait des flux négatifs, cela ferait apparaître des oscillations dans la méthode aux ordonnées discrètes et
sa résolution en serait compromise. Il faut donc veiller à ce que le schéma de couplage génère des opérateurs
positifs. Nous nous intéressons donc à la propriété suivante :
Soit AN N2 : QN2 → QN1 l’opérateur de couplage représenté par (3.11). On dira que A est positif si :
1
∀ψ d ≥ 0 =⇒ Aψ d = ψ D ≥ 0
Il est aisé de vérifier que, indépendamment de l’approche choisie pour leur génération (i.e. 3.12, 3.16
ou 3.17), les coefficients Ad→D sont toujours non-négatifs, ce qui assure la positivité de chaque opérateur
de couplage.
74
3.3. COUPLAGE ANGULAIRE IDT ↔ IDT
Cette approche ne respecte pas l’isotropie du flux angulaire et transforme des flux isotropes en flux
anisotropes.
Approximation Mixte
A priori, cette équation ne respecte pas l’isotropie du flux angulaire, sauf si les relations ci-aprés sont
valables.
Z
ωD |Ω̂D · n̂| = |Ω̂· n̂| dΩ ∀D ∈ QN1 (3.19)
ZSD
ωd |Ω̂d · n̂| = |Ω̂· n̂| dΩ ∀d ∈ QN2 (3.20)
Sd
Dans ce cas, la transformation agissant sur des flux isotropes garde la même structure angulaire avec
ψ D = ψ d = ctte.
On pourrait alors envisager de générer une quadrature optimale (au sens du couplage Sn −Sn ) pour que
les conditions énoncées ci-haut soient respectées.
Sans s’attarder ultérieurement sur la question, nous renverrons le lecteur à l’annexe A. Nous y analysons
la possibilité de générer ce type de quadrature et nous en donnons un exemple. Toutefois, l’étude de ce type
de quadrature étant à un état préliminaire, nous ne les utilisons pas dans le cadre de ce travail.
Conservation du courant Sn
Toute méthode pour la résolution de l’équation du transport doit respecter le bilan neutronique à l’in-
térieur de chaque cellule du maillage de calcul. Pour les méthodes Sn , l’équation de bilan fait intervenir le
courant discrétisé par la formule de quadrature :
75
CHAPITRE 3. OPÉRATEURS DE COUPLAGE ANGULAIRE
X
j Sn = ωd |Ω̂d · n̂| ψ d (3.21)
d
Il est donc légitime de se demander dans quelle mesure les opérateurs de couplage conservent la quantité
(3.21) et c’est ce que nous allons vérifier.
Approximation Mixte
Investigation numérique
Afin d’en tester la validité, les trois approches présentées ci-dessus ont été implémentées dans le code
MM MD . Nous avons, ensuite, vérifié le comportement des trois types de couplage à l’aide d’un problème
"milieu homogène infini", pour lequel une solution analytique est connue3 .
Nous présentons dans la figure 3.5 les résultats concernant le couplage S8 −S4 d’un problème périodique
infini calculé sur le domaine (x, y) ∈ [0, 1]2 où l’interface de couplage à été positionné en x = 0,4 .
En observant la figure 3.5, nous remarquons des comportements très différents les uns des autres. Plus
précisément, la seule approche satisfaisante semble être celle appelé Approximation Flux Plat (FFA), les
autres approches présentant des erreurs importantes, en particuliers l’approximation Flux Delta (DDA).
Ce résultat nous fait redimensionner l’importance de la propriété de conservation du courant Sn , que
l’on pensait avoir un rôle essentiel, vue la nature des méthodes couplées.
En effet, en vue des résultats obtenus, il nous semble plus pertinent de privilégier un couplage qui donne
une solution continue.
Conclusion
L’approche retenue pour le couplage entre méthode de type Sn a été celle basée sur l’approximation
"flux plat". Celle-ci respecte la positivité et la conservation du courant, tel que exprimé par la relation (3.9).
3
La solution de l’équation du transport dans un milieu homogène et infini est évidemment invariante par rotation et translation.
νσ f
De cela : ψ(~r, Ω̂) = constante =⇒ keff = et φ(~r) = constante.
σ − σs
76
FFA DDA MXA
1.0001 1.12 1.025
1.02
1.1
1.015
1.08
1.01
1.06
1.0000 1.005
1.04
1
1.02
0.995
77
1
0.99
x x x
F IG . 3.5 – Comparaisons numériques des trois approches pour le couplage S8 − S4 . Problème "milieu infini" (en bleu la solution analytique)
3.3. COUPLAGE ANGULAIRE IDT ↔ IDT
Flat Flux Approximation
T
1.000000000000 0.000000000000 0.000000000000 0.230548829124 0.000000000000 0.000000000000
1.000000000000 0.000000000000 0.000000000000 0.172911486967 0.000000000000 0.000000000000
0.000000000000 1.000000000000 0.000000000000 0.000000000000 0.172911486967 0.000000000000
0.000000000000 1.000000000000 0.000000000000 0.000000000000 0.230548829124 0.000000000000
0.862954879535 0.000000000000 0.137045120465 0.395005945113 0.000000000000 0.025092221444
ASS48 = ASS84 =
0.431477439767 0.431477439768 0.137045120465
0.201533738794 0.201533738794 0.025604319452
0.000000000000 0.862954879535 0.137045120465
0.000000000000 0.395005945113 0.025092221443
0.000000000000 0.000000000000 1.000000000000
0.000000000000 0.000000000000 0.257501965386
0.000000000000 0.000000000000 1.000000000000 0.000000000000 0.000000000000 0.257501965386
0.000000000000 0.000000000000 1.000000000000 0.000000000000 0.000000000000 0.409207306888
Delta Approximation
T
1.603998673892 0.000000000000 0.000000000000 0.226286426333 0.000000000000 0.000000000000
1.603998673892 0.000000000000 0.000000000000 0.169714687367 0.000000000000 0.000000000000
0.000000000000 1.603998673892 0.000000000000 0.000000000000 0.169714687367 0.000000000000
78
0.000000000000 1.603998673892 0.000000000000 0.000000000000 0.226286426333 0.000000000000
0.537982598230 0.000000000000 0.169477765148 0.398457196431 0.000000000000 0.020369719081
ASS48 = ASS84 =
0.268991299115 0.268991299115 0.169477765148
0.203294582119 0.203294582119 0.020785437259
CHAPITRE 3. OPÉRATEURS DE COUPLAGE ANGULAIRE
0.000000000000 0.537982598230 0.169477765148
0.000000000000 0.398457196431 0.020369719081
0.000000000000 0.000000000000 1.104340261013
0.000000000000 0.000000000000 0.246502045690
0.000000000000 0.000000000000 1.104340261013 0.000000000000 0.000000000000 0.246502045690
0.000000000000 0.000000000000 0.913477346088 0.000000000000 0.000000000000 0.397342232200
Z
Ψ (~r) = dΩ (Ω̂· n̂) ψ + (~r, Ω̂) k− (Ω̂) (3.24)
Z4π
χ(~r) = dΩ ψ − (~r, Ω̂) k− (Ω̂) (3.25)
4π
Ici, k− (Ω̂) est le vecteur des harmoniques sphérique impaires, tandis que ψ + et ψ − sont respectivement
le flux pair et impair, définis par la décomposition suivante (cfr. 1.47).
ψ + (~r, Ω̂) = 1
[ψ(~r, Ω̂) + ψ(~r, −Ω̂)]
ψ(~r, Ω̂) = ψ + (~r, Ω̂) + ψ − (~r, Ω̂) 2
ψ − (~r, Ω̂) = 1
2 [ψ(~r, Ω̂) − ψ(~r, −Ω̂)]
Sur la base de cette définition, on vérifie que :
Z Z
−
+
dΩ ψ (~r, Ω̂) k (Ω̂) = dΩ (Ω̂· n̂) ψ − (~r, Ω̂) k− (Ω̂) = 0
4π 4π
On peut alors effectuer les substitutions ψ + →ψ et ψ − →ψ dans les intégrales (3.24−3.25) pour obtenir :
Z
Ψ (~r) = dΩ (Ω̂· n̂) ψ(~r, Ω̂) k− (Ω̂) (3.26)
Z4π
χ(~r) = dΩ ψ(~r, Ω̂) k− (Ω̂) (3.27)
4π
Nous attirons l’attention du lecteur sur le fait que, pour l’instant, nous n’avons fait aucune approximation
ou hypothèse.
Maintenant, il nous reste à évaluer les intégrales ci-dessus, et c’est là que nous allons devoir faire des
approximations.
Puisque la méthode aux ordonnées discrètes nous donne accès au flux en un certain nombre de points,
ainsi qu’à une formule de quadrature pour approcher les intégrales sur la sphère S2 , il nous a semblé judi-
cieux d’évaluer les intégrales (3.26−3.27) par la même formule de quadrature que la méthode Sn . Par ce
biais, nous obtenons :
79
CHAPITRE 3. OPÉRATEURS DE COUPLAGE ANGULAIRE
X
Ψ (~r) = ωd (Ω̂d · n̂) ψ d (~r) k− (Ω̂d )
d
X
χ(~r) = ωd ψ d (~r) k− (Ω̂d ) (3.28)
d
Ces équations nous permettent de calculer les vecteurs liés au flux pair Ψ et impair χ, et successive-
ment, la condition limite rentrante par l’intermédiaire de l’équation 3.23.
On remarquera au passage que, contrairement au couplage Sn − Sm , ici, l’opérateur de couplage fait
intervenir le flux angulaire sur toute la sphère S2 pour pouvoir créer la condition limite entrante pour la
méthode variationnelle nodale.4
Cela est une conséquence du fait que la méthode variationnelle nodale se base sur une équation dif-
férentielle d’ordre deux, alors que d’autres méthodes pour l’équation du transport se basent sur la forme
intégro-différentielle, qui, elle, est une équation hyperbolique d’ordre un.
Sn →Pm∗ →Pm
avec m∗ < m tel que le couplage Sn →Pm∗ soit correctement posé. Nous expliciterons mieux le sens
de cette affirmation lors de l’analyse du couplage Sn − Pn (voir §3.4.5).
80
3.4. COUPLAGE ANGULAIRE VNM ↔ IDT
Dans cette perspective, nous inversons l’équation 3.1, afin d’obtenir les quantités Ψ et χ.
Z
−
+
2(j + j ) = Ψ (~r) Ψ (~r) = dΩ (Ω̂· n̂) ψ + (~r, Ω̂) k− (Ω̂) (3.30)
Z4π
j + − j − = χ(~r) χ(~r) = dΩ ψ − (~r, Ω̂) k− (Ω̂) (3.31)
4π
Ensuite, nous nous penchons sur le sens des intégrales liées aux parties paires et impaires du flux
angulaire.
Pour cela, nous énonçons la propriété suivante, qui se base sur le théorème de Riesz-Ficher [57].
Propriété :
Soit H(Ω̂) = span{Ak }k∈K l’espace deZHilbert généré par l’ensemble de fonctions réelles orthonor-
males Ak , doté du produit scalaire h a, b i = dΩ a(Ω̂) b(Ω̂).
S2
K
X
On a équivalence entre : f ∈ H(Ω̂) et f (Ω̂) = fk Ak (Ω̂)
k
Une fois obtenu le flux continu en angle, la dernière étape consiste à fixer les valeurs du flux Sn dans
ses directions discrètes.
On pourrait pour cela imposer une condition de conservation du courant à travers les mailles d’une
partition de la demi-sphère rentrante, de façon similaire à ce qui a été fait pour le couplage Sn − Sm . Dans
ce cas, on obtiendrait :
81
CHAPITRE 3. OPÉRATEURS DE COUPLAGE ANGULAIRE
Z Z
−
dΩ |Ω̂· n̂| k (Ω̂) dΩ k− (Ω̂)
Sd S
αd = Z et βd = Z d
dΩ |Ω̂· n̂| dΩ |Ω̂· n̂|
Sd Sd
Une autre alternative possible, est d’évaluer le flux continu dans chaque direction Ω̂d :
ψ d = ψ(Ω̂)|
Ω̂=Ω̂d
Nous avons choisi cette dernière approche parce qu’elle permet d’avoir des opérateurs de couplage qui
soient réversibles (voir §3.4.5).
F IG . 3.6 – Orientation des repères sur les côtés des mailles pour TDT, IDT et VNM
82
3.4. COUPLAGE ANGULAIRE VNM ↔ IDT
En fin de compte, le flux angulaire que l’on recherche pour le couplage angulaire est :
X d
Jα±
ψ d (~r) = ψ(~r, Ω̂d ) = ϑα (~r)
α
Sα · cd
puisque Êd (Ω̂d ) = 1. Dans la réalité, à l’intérieur du code TDT, on dispose des valeurs Sα et cd
calculées numériquement par une procédure d’intégration basée sur le traçage. De ce fait deux alternatives
5
Dans le cadre de l’approximation RAC, cette relation nous est interdite d’écriture, par le fait que les fonctions de base soient
des distributions. Cependant il est possible de modifier cette relation en introduisant une fonction duale Êd (Ω̂) = ϑd (Ω̂) définie
sur le même support que δ2 (Ω̂). Le lecteur trouvera dans [54] plus de précisions à ce sujet. Dans le cas de l’approximation PCA
on prendra : Êd0 (Ω̂) = Ed0 (Ω̂)
83
CHAPITRE 3. OPÉRATEURS DE COUPLAGE ANGULAIRE
s’offrent à nous : soit calculer analytiquement les facteurs de normalisation cd sur la base de leur définition
(3.37), soit utiliser les valeurs numériques présentes dans le code.
Après avoir testé les deux approches, nous avons retenu la deuxième, vérification faite que l’utilisation
des coefficients numériques assure une meilleure cohérence avec l’équation de bilan (1.39) qui, elle, est
basée sur les courants "numériques" définis par intégration sur le même type de traçage.
Réversibilité Pm →Sn
Soient APm →Sn , ASn →Pm les opérateurs de couplage (3.28) et (3.34). Nous nous attendons à que
l’opérateur KPSnm = ASn →Pm APm →Sn représenté par l’enchaînement :
Pm →Sn →Pm
X
Ψ̃ = ωd k− (Ω̂d ) k− (Ω̂d )T Ψ = KΨ
d
X
χ̃ = ωd k− (Ω̂d ) k− (Ω̂d )T χ = Kχ
d
avec : X
K ij = ωd k − −
i (Ω̂d ) kj (Ω̂d ) (3.38)
d
On remarquera que cette dernière peut être interprétée comme étant l’application de la formule de
quadrature Sn dans le calcul de l’intégrale suivant :
Z
dΩ k− −
i (Ω̂) kj (Ω̂) = δij (3.39)
4π
On a donc bon espoir de trouver K = I, grâce au fait que les formules de quadrature sont généralement
construites pour intégrer exactement les polynômes de Legendre d’un certain ordre.
6
On soulignera le fait que, pour que l’on puisse arriver à ce résultat, nous avons implicitement fait l’hypothèse que la formule
de quadrature est symétrique par rapport à l’origine. Il faut pour cela que : (Ω̂d , ωd ) ∈ QSn ⇐⇒ (−Ω̂d , ωd ) ∈ QSn . Ceci est une
requête très raisonnable, que l’on observe dans quasiment toutes les formules de quadrature. On trouvera cependant en littérature
des quadratures adaptées à des problèmes spéciaux (traitement de faisceaux de particules) [58].
84
3.4. COUPLAGE ANGULAIRE VNM ↔ IDT
Afin de quantifier les erreurs commises par cette double projection avec retour à l’espace de départ,
nous avons évalué la matrice d’erreur :
X Z
εij = K ij − I = ωd k − −
i (Ω̂d ) kj (Ω̂d ) − dΩ k− −
i (Ω̂) kj (Ω̂)
d 4π
pour trois formules de quadrature différentes (Level Symetric, formule produit de type Gauss-Legendre
et formule produit de type Bickley-Naylor).
Cela nous permet de donner un critère d’équivalence (au sens du couplage) entre une représentation de
type Sn et une représentation de type Pn , et, au final, de mieux préciser le sens de la limitation introduite
sur le nombre de moments angulaires dans la section "Couplage angulaire Sn →Pm ".
Nous donnons une représentation visuelle de |εij |, en fonction du nombre de directions ou, pour être
plus précis, du nombre de niveaux azimutaux dans le cas des quadratures produit. Voir les figures 3.7−3.9,
à ce propos.
Tout d’abord, puisque la matrice d’erreur est symétrique, nous n’en visualisons que la moitié. De plus,
pour une lecture simplifiée, nous notons les lignes et colonnes de la matrice par les harmoniques sphériques
correspondantes. Exemple : (i, j) → (k− −
i , kj ). Les carrés en vert clair représentent une erreur nulle, des
couleurs plus foncées, des erreurs élevées.
A ce propos, on remarquera que, pour qu’un moment angulaire soit exactement conservé, il faudra que
l’erreur soit nulle sur toute la ligne horizontale le concernant.
Regardons de plus près les trois tableaux de figures. Le premier (figure 3.7) se réfère à la formule de
quadrature que nous utilisons dans IDT (Level Symetric).
La figure en haut/gauche concerne la formule de quadrature S2 . On remarque immédiatement que seule
la première ligne relative au moment d’ordre plus bas (Y10 ) répond au critère d’erreur nulle. On peut affirmer
que le couplage P1 → S2 → P1 est correctement traité.
La deuxième figure en haut représente le couplage Pm → S4 → Pm . Dans ce cas, on note une certaine
amélioration du couplage, par rapport au cas précédent. Bien qu’il ne soit pas encore parfait, le couplage
P3 −S4 devient acceptable et de surcroît, celui SP3 −S4 . De plus, avec une quadrature de type S6 (troisième
figure) on a une intégration exacte des moments jusqu’à l’ordre P3 .
Enfin, dans les trois figures du bas, basées sur S8 , S10 et S12 , les formules de quadratures sont suffisam-
ment riches pour prendre en compte les moments angulaires d’ordre plus élevé (P5 ).
Les figures suivantes, (figure 3.8−3.9) présentent la matrice d’erreur pour deux quadratures produit
(utilisées par la méthode TDT).
Par rapport à une formule de type Level Symetric, ces dernières semblent moins efficaces du point de
vue du couplage. On remarquera, par exemple, que les quadratures à un seul niveau (Nµ = 1) n’arrivent
pas à intégrer le moment d’ordre le plus bas (P1 ). Ce résultat est en accord avec l’analyse des formules de
quadrature que l’on peut trouver dans [54]. Par ailleurs, le couplage avec une formule de quadrature type
Gauss-Legendre (GL) est meilleur que le couplage obtenu sur des quadratures type Bickley (BK).
Cela est mis en évidence surtout à ordre élevé (Nµ = 4, 5, 6) où l’on voit que la quadrature BK présente
toujours une erreur non nulle, tandis que la quadrature GL intègre exactement (3.39). C’est la raison prin-
cipale pour laquelle nous avons décidé d’utiliser essentiellement des formules produit GL, pour lesquelles
le choix des noeuds est basé sur les polynômes de Legendre.
Le comportement des trois formules de quadrature face au couplage avec la méthode variationnelle
nodale est résumé dans le tableau 2.32.
85
CHAPITRE 3. OPÉRATEURS DE COUPLAGE ANGULAIRE
Réversibilité Sn →Pm
Nous nous intéressons maintenant à la réversibilité au sens
Sn →Pm →Sn
et à la forme de l’opérateur APm →Sn ASn →Pm . Si l’on introduit la (3.28) dans (3.34) on obtient :
1 X X
ψd = k− (Ω̂d )T ωd0 (Ω̂d0 · n̂) ψ d0 k− (Ω̂d0 ) + k− (Ω̂d )T ωd ψ d0 k− (Ω̂d0 )
Ω̂d · n̂ d0 d0
Contrairement à ce que l’on peut montrer pour le cas précédent, il n’est pas possible de pousser l’ana-
lyse à un niveau comparable ou d’exprimer des conditions d’équivalence entre les deux représentation
angulaires.
On observe d’ailleurs que chaque flux angulaire ψ d reçoit une contribution de toutes les autres direc-
tions, du fait que la représentations intermédiaire Pn est calculée de façon intégrale sur toute les directions
de la sphère S2 .
86
S2 − Level Symetric quadrature formula S4 − Level Symetric quadrature formula S6 − Level Symetric quadrature formula
0.25 0.25 0.25
Y Y Y
31 31 31
Y Y Y
52 52 52
0.05 0.05 0.05
Y51 Y51 Y51
Y10 Y32 Y31 Y30 Y54 Y53 Y52 Y51 Y50 Y10 Y32 Y31 Y30 Y54 Y53 Y52 Y51 Y50 Y10 Y32 Y31 Y30 Y54 Y53 Y52 Y51 Y50
87
S8 − Level Symetric quadrature formula S10 − Level Symetric quadrature formula S12 − Level Symetric quadrature formula
0.25 0.25 0.25
Y10 Y32 Y31 Y30 Y54 Y53 Y52 Y51 Y50 Y10 Y32 Y31 Y30 Y54 Y53 Y52 Y51 Y50 Y10 Y32 Y31 Y30 Y54 Y53 Y52 Y51 Y50
Y10 Number of polar angles : 1 Y10 Number of polar angles : 2 Y10 Number of polar angles : 3
Y Y Y
31 31 31
Y Y Y
52 52 52
0.05 0.05 0.05
Y51 Y51 Y51
Y10 Y32 Y31 Y30 Y54 Y53 Y52 Y51 Y50 Y10 Y32 Y31 Y30 Y54 Y53 Y52 Y51 Y50 Y10 Y32 Y31 Y30 Y54 Y53 Y52 Y51 Y50
88
Product formula: 10 phi angles, Gauss−Legendre Product formula: 10 phi angles, Gauss−Legendre Product formula: 10 phi angles, Gauss−Legendre
0.25 0.25 0.25
Y10 Number of polar angles : 4 Y10 Number of polar angles : 5 Y10 Number of polar angles : 6
Y10 Y32 Y31 Y30 Y54 Y53 Y52 Y51 Y50 Y10 Y32 Y31 Y30 Y54 Y53 Y52 Y51 Y50 Y10 Y32 Y31 Y30 Y54 Y53 Y52 Y51 Y50
Y10 Number of polar angles : 1 Y10 Number of polar angles : 2 Y10 Number of polar angles : 3
Y Y Y
31 31 31
Y Y Y
52 52 52
0.05 0.05 0.05
Y51 Y51 Y51
Y10 Y32 Y31 Y30 Y54 Y53 Y52 Y51 Y50 Y10 Y32 Y31 Y30 Y54 Y53 Y52 Y51 Y50 Y10 Y32 Y31 Y30 Y54 Y53 Y52 Y51 Y50
89
Product formula: 10 phi angles, Bickley Product formula: 10 phi angles, Bickley Product formula: 10 phi angles, Bickley
0.25 0.25 0.25
Y10 Number of polar angles : 4 Y10 Number of polar angles : 5 Y10 Number of polar angles : 6
Y10 Y32 Y31 Y30 Y54 Y53 Y52 Y51 Y50 Y10 Y32 Y31 Y30 Y54 Y53 Y52 Y51 Y50 Y10 Y32 Y31 Y30 Y54 Y53 Y52 Y51 Y50
Thermal Flux
4
.
Coeur Réflecteur 3
1
0
0
0 12 24 0 5 10
x
15 20 25
Puisqu’il s’agit d’un problème à géométrie monodimensionnel, l’équation du transport en est grande-
ment simplifiée. Dans ce cas, la représentation du flux angulaire devient :
90
3.5. VALIDATION NUMÉRIQUE
cône d’ouverture θ = arccos(µ), orienté selon l’axe x. Par ailleurs, l’invariance par translation dans le plan
yz nous assure que la solution ne dépendra plus spatialement que de la coordonnée x.
Dans ce cas, il a été démontré que la discrétisation angulaire de l’équation du transport (continue en
espace) par le développement en polynômes de Legendre d’ordre 2n − 1 est équivalente à celle obtenue
par une méthode aux ordonnées discrètes d’ordre S2n [55].
Ces prévisions théoriques sont d’ailleurs bien respectées par les résultats obtenus numériquement à
l’aide des deux méthodes angulaires dont nous disposions. Nous pouvons voir au tableau 3.3 le bon accord
obtenu entre la méthode aux ordonnées discrètes (IDT) et la méthode variationnelle nodale (VNM).
Bien entendu, dans l’objectif d’effectuer une comparaison au niveau des discrétisations angulaires seule-
ment, nous avons veillé à ce que les maillages spatiaux soient suffisamment raffinés pour nous assurer une
bonne convergence spatiale7 .
Dans le tableau 3.3 le terme de référence pour la détermination de l’erreur est assuré par le calcul d’ordre
plus élevé, parmi ceux disponibles. Dans ce cas, il s’agit du keff obtenu par la modélisation S8 .
Enfin, nous pouvons remarquer qu’il y a un écart extrêmement élevé entre les modélisations d’ordre
le plus bas (S2 , P1 ) et la référence, d’environ 1400 pcm, alors que à l’ordre supérieur (S4 , P3 ) l’écart est
beaucoup plus réduit (moins de 40 pcm).
91
CHAPITRE 3. OPÉRATEURS DE COUPLAGE ANGULAIRE
loin de l’interface physique entre combustible et modérateur. L’analyse de ces trois situations nous permettra
d’estimer l’effet du changement de modélisation en fonction de la position de l’interface de couplage dans
le domaine de calcul.
24 24 24
0 0 0
0 8 24 0 12 24 0 16 24
Bien entendu, dans tous les calculs effectués, nous avons employé le même maillage de calcul, constitué
par des mailles régulières carrées de taille h = 1 cm.
92
3.5. VALIDATION NUMÉRIQUE
1) la plage de variation : min min errg (x) −→ max max errg (x)
g
x Z 24 g
x
1
2) la moyenne intégrale : max |errg (x)|dx
g 24 0
Enfin, nous donnons ces mêmes erreurs dans différents graphiques que l’on trouvera aux figures 3.12 ,
3.13 , 3.14 (pages 96 − 98) et qui permettent de se faire une idée sur l’allure spatiale de l’erreur pour les
différentes discrétisations et en fonction de la position de l’interface de calcul.
Pour l’erreur relative nous avons la notation suivante : une étoile bleue pour le flux rapide ( ), un circle
vert pour le flux thermique ( ).
93
CHAPITRE 3. OPÉRATEURS DE COUPLAGE ANGULAIRE
Interface en x = 8 cm
keff S2 S4 S8 ∆keff S2 S4 S8
P1 1.27320 1.27706 1.27835 P1 + 4 + 390 + 519
P3 1.29458 1.28724 1.28686 P3 + 760 + 26 -- 12
P5 1.29207 1.28718 1.28729 P5 + 485 -- 4 + 7
Interface en x = 12 cm
keff S2 S4 S8 ∆keff S2 S4 S8
P1 1.27319 1.28491 1.28426 P1 + 3 + 1175 + 1110
P3 1.30363 1.28655 1.28793 P3 + 1665 -- 43 + 95
P5 1.29806 1.28764 1.28740 P5 + 1084 + 42 + 18
Interface en x = 16 cm
keff S2 S4 S8 ∆keff S2 S4 S8
P1 1.27313 1.27898 1.27895 P1 -- 3 + 582 + 579
P3 1.27378 1.28790 1.28696 P3 -- 1320 -- 8 -- 2
P5 1.27712 1.28716 1.28718 P5 -- 1010 -- 6 -- 4
TAB . 3.4 – Probleme Test1 : keff et ∆keff (pcm) par des calculs couplés VNM/IDT
Cela n’est pas surprenant puisque, dans le premier cas, nous nous trouvons dans une situation proche
de l’équivalence P2n−1 −S2n , que nous avons évoquée au début de cette section. Pour le deuxième cas, il
est plus difficile de justifier un tel comportement. On peux cependant donner une explication, en évoquant
la complexité (conceptuelle) de comparaison d’un calcul couplé constitué par deux modélisations très dif-
férentes entre elles. En effet, nous sommes en train de comparer un couplage transport-diffusion9 avec une
solution de type diffusive, alors que l’effet de transport à été évalué à 1400 pcm (voir TAB . 3.3).
Enfin, pour ce qui concerne la position de l’interface, il est difficile de déceler une tendance claire.
Toutefois, nous pouvons noter une détérioration des résultats dans le deuxième cas (interface à x = 12), où
celle-ci coïncide avec l’interface de séparation combustible-modérateur.
Ces tendances sont confirmées par les données concernant l’erreur sur le flux, que nous avons synthéti-
sées dans les tableaux 3.5. Nous pouvons observer comme les écarts sur le flux présentent un comportement
très similaire par rapport aux écarts sur la valeur propre.
Une fois de plus, nous avons donc de très bons résultats pour les couplages de type P2n−1 −S2n , avec
un erreur moyenne limitée à environ 0.1% sur la diagonale du tableau, qui remonte à environ 0.8%, si l’on
considère deux cas hors-diagonale supplémentaires P5 −S4 et P3 −S8 . Par contre, sur les couplages restant
l’erreur est très élevée.
Il est d’ailleurs intéressant de visualiser la dépendance spatiale de l’erreur (figures 3.12−3.14) puisque
cela va nous permettre d’identifier clairement l’effet de l’opérateur de couplage, qui induit des erreurs
exclusivement près de l’interface de couplage, de l’effet du changement de modélisation qui agit sur tout le
sous-domaine de calcul.
Plus particulièrement, on peut observer l’effet du changement de modélisation sur les calculs couplés
P1 −Sn avec n = 4, 8 ou Pm −S2 avec m = 3, 5
Nous pouvons aussi remarquer que le maximum de l’erreur se situe très souvent à l’intérieur du ré-
flecteur, près de l’interface avec le combustible. Cela est particulièrement visible dans les calculs couplés
9
On peut monter, pour ce problème, que les modélisations P1 ou S2 conduisent a une équation de diffusion classique.
94
3.5. VALIDATION NUMÉRIQUE
Interface en x = 8 cm
errφ S2 S4 S8 errφ S2 S4 S8
P1 --0.25 → 0.08 --7.27 → 2.89 --8.24 → 4.34 P1 0.04 2.59 3.03
P3 --1.73 → 10.1 --0.33 → 0.32 --1.81 → 1.18 P3 3.40 0.09 0.52
P5 --2.97 → 10.7 --1.06 → 1.91 --0.48 → 0.20 P5 3.58 0.56 0.06
Interface en x = 12 cm
errφ S2 S4 S8 errφ S2 S4 S8
P1 --0.22 → 0.03 --5.13 → 5.26 --6.16 → 5.38 P1 0.03 2.03 2.23
P3 --1.78 → 18.1 --0.42 → 0.22 --1.26 → 1.09 P3 7.88 0.14 0.54
P5 --1.41 → 15.8 --0.92 → 3.31 --0.37 → 0.23 P5 6.24 0.77 0.07
Interface en x = 16 cm
errφ S2 S4 S8 errφ S2 S4 S8
P1 --0.06 → 0.00 --3.34 → 3.73 --4.24 → 3.79 P1 0.02 1.19 1.30
P3 --12.3 → 0.72 --0.27 → 0.01 --0.21 → 0.20 P3 3.75 0.08 0.05
P5 --7.50 → 1.03 --0.70 → 0.01 --0.08 → 0.01 P5 1.97 0.22 0.03
TAB . 3.5 – Problème Test1 : Erreur relatif sur le flux -- Plage de variation et valeur moyen (en %)
P1 −Sn avec n = 4, 8 ou Pm −S2 avec m = 3, 5, ce qui explique les écarts importants du point de vue de la
réactivité.
Il est aussi intéressant de noter que la forme de l’erreur dans les calculs couplés P1−Sn avec n = 4, 8 est,
à peu près, inversée par rapport à celle des calculs Pm −S2 avec m = 3, 5. Si dans le premier cas, c’est une
sous-estimation du pic thermique que l’on remarque, dans le deuxième cas on constate une surestimation.
Cette dualité de comportement, confirme le fait que c’est bien un effet du changement de modélisation que
l’on observe.
Enfin, pour ce qui concerne la position de l’interface, les valeurs concernant le flux permettent de tran-
cher un peu plus clairement sur l’influence de ce paramètre. Globalement, les résultats les moins bons sont
liés au cas où l’interface coïncide avec la séparation combustible-modérateur (x = 12), suivis par le cas où
le couplage est fait à l’intérieur du combustible (x = 8). Enfin, avec le troisième cas (x = 16) on constate
une nette amélioration de la solution.
En définitive, l’analyse présentée dans cette section confirme la viabilité du couplage Pn − Sn et son
intérêt dans des configurations raisonnables. Plus précisément, il conviendra d’employer des modélisations
angulaires pas trop éloignées, le problème modèle choisi étant particulièrement sensible aux effets de trans-
port.
Cependant, un certain nombre de points restent ouverts, et il se doit de considérer avec attention le
positionnement de l’interface de couplage.
95
−3 Relative Error (P1 ⊕ S2) Relative Error (P1 ⊕ S4) Relative Error (P1 ⊕ S8)
x 10
1 0.04 0.06
0.5 0.04
0.02
0 0.02
0
−0.5 0
−1 −0.02 −0.02
−1.5 −0.04
−0.04
−2 −0.06
−0.06
−2.5 −0.08
−3 −0.08 −0.1
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
x x x
Relative Error (P3 ⊕ S2) −3 Relative Error (P3 ⊕ S4) Relative Error (P3 ⊕ S8)
x 10
0.12 4 0.015
3
0.1 0.01
2
0.08 0.005
1
0.06 0
96
0.04 −0.005
−1
0.02 −0.01
−2
CHAPITRE 3. OPÉRATEURS DE COUPLAGE ANGULAIRE
0 −0.015
−3
−0.02 −4 −0.02
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
x x x
Relative Error (P5 ⊕ S2) Relative Error (P5 ⊕ S4) −3 Relative Error (P5 ⊕ S8)
x 10
0.12 0.02 2
0.1
0.015 1
0.08
0.01 0
0.06
0.005 −1
0.04
0 −2
−0.005 −3
0
−0.01 −4
−0.02
−0.04 −0.015 −5
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
x x x
−3 Relative Error (P1 ⊕ S2) Relative Error (P1 ⊕ S4) Relative Error (P1 ⊕ S8)
x 10
0.5 0.06 0.06
0.04
0 0.04
0.02
−0.5 0.02
−1 0
−0.02
−1.5 −0.02
−0.04
−2 −0.04
−0.06
Relative Error (P3 ⊕ S2) −3 Relative Error (P3 ⊕ S4) Relative Error (P3 ⊕ S8)
x 10
0.2 3 0.015
2
0.01
0.15
1
0.005
0
0.1
−1 0
97
0.05
−2
−0.005
−3
0
−0.01
−4
−0.05 −5 −0.015
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
x x x
Relative Error (P5 ⊕ S2) Relative Error (P5 ⊕ S4) −3 Relative Error (P5 ⊕ S8)
x 10
0.16 0.035 3
0.14 0.03
2
0.12 0.025
1
0.1 0.02
0
0.08 0.015
0.06 0.01
−1
0.02 0
−3
0 −0.005
3.5. VALIDATION NUMÉRIQUE
−0.02 −0.01 −4
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
x x x
−4 Relative Error (P1 ⊕ S2) Relative Error (P1 ⊕ S4) Relative Error (P1 ⊕ S8)
x 10
1 0.04 0.04
group 1 group 1 group 1
group 2 group 2 group 2
0.03 0.03
0
0.02
0.02
−1
0.01
0.01
−2
0
0
−0.01
−3
−0.01
−0.02
−4
−0.02
−0.03
−5
−0.03 −0.04
−6 −0.04 −0.05
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
x x x
Relative Error (P3 ⊕ S2) −3 Relative Error (P3 ⊕ S4) −3 Relative Error (P3 ⊕ S8)
x 10 x 10
0.02 0.5 2
group 1 group 1 group 1
group 2 group 2 group 2
0 1.5
0
1
−0.02
−0.5
0.5
−0.04
−1
0
−0.06
98
−0.5
−1.5
−0.08
−1
−2
−0.1
−1.5
CHAPITRE 3. OPÉRATEURS DE COUPLAGE ANGULAIRE
−2.5
−0.12 −2
−0.14 −3 −2.5
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
x x x
Relative Error (P5 ⊕ S2) −3 Relative Error (P5 ⊕ S4) −4 Relative Error (P5 ⊕ S8)
x 10 x 10
0.02 1 2
group 1 group 1 group 1
group 2 group 2 group 2
0.01 0 1
0 0
−1
−0.01 −1
−2
−0.02 −2
−3
−0.03 −3
−4
−0.04 −4
−6
−0.06 −6
−0.07 −7 −7
−0.08 −8 −8
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
x x x
3.5. VALIDATION NUMÉRIQUE
R V
99
CHAPITRE 3. OPÉRATEURS DE COUPLAGE ANGULAIRE
Interface en x = 8 cm Interface en x = 12 cm
A l’aide de ces deux configurations, nous nous proposons d’étudier les quatre types de couplage pos-
sibles entre la méthode aux ordonnées discrètes et la méthode variationnelle nodale :
Bien entendu, puisque notre objectif est la validation du couplage angulaire, nous avons employé, à
l’interface entre sous-domaines, des maillages spatiaux coïncidents avec le même ordre de développement
(linéaire par morceaux) pour les deux méthodes de calcul (IDT et VNM). Dans tous les calculs effectués,
le maillage de calcul était constitué par des mailles régulières carrées de taille h = 1 cm (voir figure 3.15).
En effet, vu le découpage en sous-domaines que nous avons choisi (figure 3.16) et la nature du problème
que nous traitons il paraît raisonnable de privilégier la modélisation employée dans le sous-domaine D1 ,
puisque c’est la région qui contient le combustible et qui contribue majoritairement au bilan global.
100
3.5. VALIDATION NUMÉRIQUE
Pour chaque type de couplage et pour chacune des deux configurations en figure 3.16 nous présentons
deux tableaux : un premier contenant les valeurs du keff ainsi que les écarts calculés par rapport à la référence
et un deuxième tableau rassemblant l’erreur maximum défini par :
De ce fait, pour ce qui concerne les tableaux de résultats, nous ferons appelle à la notation suivante :
– les chiffres en rouge dénotent des valeurs en dehors du niveau d’acceptation que l’on vient de définir
– les chiffres en jaune dénotent des valeurs acceptables (erreur maximum ≤ 5%)
– les chiffres en noire dénotent des très bons résultats (erreur maximum ≤ 2.5%)
– les chiffres en bleu indiquent l’erreur la plus élevée parmi les valeurs acceptables
Nous analysons le comportement de la méthode de couplage dans le cas d’une discrétisation mixte
Pn −Pm . Les résultats se trouvent page 102.
Premièrement, nous remarquerons que les éléments se trouvant sur la diagonale du tableau présentent
une erreur nulle. Cela est du au fait que l’on a choisi comme référence pour les calcul couplés Pn −Pm la
solution obtenue par un calcul Pn . Accessoirement, cela nous indique que le processus de convergence est
101
CHAPITRE 3. OPÉRATEURS DE COUPLAGE ANGULAIRE
Right Side
errmax (·10−2 )
P1 SP3 P3 SP5 P5
P1 0 0.46 2.01 0.46 2.36
Left Side
Right Side
errmax (·10−2 )
P1 SP3 P3 SP5 P5
P1 0 0.51 0.74 0.50 0.80
Left Side
102
3.5. VALIDATION NUMÉRIQUE
correct et un calcul couplé entre deux méthodes identiques est équivalent à un calcul unique avec une seule
méthode.
Considérons maintenant le cas où l’interface de couplage se trouve en x = 8 (TAB . 3.6).
Si l’on parcours le tableau du haut, qui contient les valeurs du keff , on remarquera que les écarts sont
extrêmement faibles (inférieur à 45 pcm).
Cela ne fait que confirmer que, pour ce type de problème le bilan neutronique dépend essentiellement
par la modélisation numérique que l’on fait dans le sous-domaine qui contient le combustible (D1 ). De plus
cela nous conforte dans le choix que nous avons fait pour le terme de référence.
Analysons maintenant le deuxième tableau, qui nous donne la borne supérieur de l’erreur commise sur
le flux : pour tous les couplages présentés celui-ci est inférieur à 2.5%. Les erreurs plus élevées sont liées
à l’utilisation de développements angulaires plutôt éloignés, par exemple P1 avec Pm (m = 3, 5). De plus,
nous pouvons observer que les couplages faisant intervenir les développements simplifiés ou d’ordre bas
(P1 , SPm avec m = 3, 5) produisent les erreurs le plus faibles.
Parmi les configurations présentées, particulièrement efficace semble être le couplage de type P3−SPm
ou P5 −SPm , puisque à la lumière des considération précédentes, il nous permet de retrouver une bonne
valeur du keff (méthode de calcul Pn d’ordre relativement élevé dans le combustible) tout en limitant le
niveau de complexité pour le traitement du modérateur.
Enfin, pour les couplages en x = 12 cm (TAB . 3.7), on retrouve les mêmes tendances mais avec des
écarts encore plus faibles comparés au cas précédent, où le couplage est fait à l’interface combustible-
modérateur (x = 8 cm). Dans ce cas nous obtenons une prédiction du keff à 1 pcm près, c’est qui est plutôt
remarquable, et des erreurs sur le flux très réduites (≤ 1%).
Nous analysons maintenant le comportement de la méthode de couplage dans le cas d’une discrétisation
mixte Sn −Sm . Les résultats se trouvent page 104.
Puisque nous considérons un couplage avec la même méthode de résolution (IDT) des deux cotés, les
éléments se trouvant sur la diagonale du tableau seront toujours caractérisés par une erreur nulle.
Pour commencer, fixons notre attention sur le cas où l’interface de couplage se trouve en x = 8 (TAB . 3.8).
A la différence du couplage précédent, où l’on avait un comportement plus homogène, ici nous dis-
tinguons deux situations au comportement très différentes. Si l’on exclut le cas S2 − S2 pour des raisons
évidentes, tous les couplages faisant intervenir la modélisation S2 présentent des erreurs assez importantes
en terme de réactivité (150 ÷ 200 pcm). Par ailleurs, les autres couplages sont plutôt satisfaisants, l’erreur
maximum étant de 64 pcm dans le cas du calcul S12 −S4 .
Il est toutefois possible de donner une explication globale, puisque ces comportements sont recon-
ductibles à l’ordre des quadratures angulaires intervenant dans le couplage. Pour être plus précis, l’erreur
commise dépend du "degré d’éloignement" entre les deux représentations angulaires.
En effet, la modélisation S2 est très éloignée des autres (il suffit de voir les écarts sur le keff ), tandis que
les quadratures d’ordre plus élevé ont un comportement plus proches entre elles.
103
CHAPITRE 3. OPÉRATEURS DE COUPLAGE ANGULAIRE
Right Side
errmax (·10−2 )
S2 S4 S6 S8 S12
S2 0 8.22 9.43 9.96 10.37
Left Side
Right Side
errmax (·10−2 )
S2 S4 S6 S8 S12
S2 0 6.22 7.23 7.67 8.01
Left Side
104
3.5. VALIDATION NUMÉRIQUE
Un comportement intéressant à remarquer est que la valeur propre du problème couplé ne se situe
pas entre les deux valeurs que l’on obtiendrait en utilisant séparément les deux méthodes sur le problème
globale. Cet effet doit forcement venir de l’opérateur de couplage et de la redistribution angulaire des
neutrons que celui-ci effectue lors de la transformation à l’interface.
On retrouve d’ailleurs les mêmes tendances dans le deuxième tableau, pour l’erreur maximale commise
sur le flux. Les erreurs sont élevées pour les couplages faisant intervenir la discrétisation S2 , mais cela est
en accord avec les considérations que nous avons énoncées précédemment.
Enfin, pour les couplages en x = 12 cm (voir TAB . 3.9), on retrouve les mêmes comportements, mis à
part le fait que les écarts sont nettement plus faibles. Dans ce cas la prédiction du keff est faite à une cin-
quantaine de pcm près, ce qui devient globalement acceptable, alors que les erreurs sur le flux se réduisent
d’environ une fois et demie. Toutefois, cette amélioration ne nous permet pas de reconsidérer l’utilisation
de la modélisation S2 .
Finalement, si l’on exclu l’emploi de la formule de quadrature S2 (mais cela est loin d’être une contrainte
majeure, puisque celle-ci n’est quasiment jamais utilisée en physique des réacteurs), nous pouvons affirmer
que les différents couplages que nous avons présentés dans cette section ont fait preuve d’un bon compor-
tement, nous confortant ainsi dans nos choix des opérateurs de couplage.
Le troisième type de couplage que nous analysons concerne les discrétisations mixtes Pn − Sm . Les
résultats se trouvent page 106.
Comme d’habitude, nous analysons en premier le cas où l’interface de couplage se trouve en x = 8
(TAB . 3.6), le cas avec l’interface en x = 12, étant qualitativement similaire.
Si l’on regarde le tableau en haut, qui rassemble les valeurs du keff , on remarquera que les écarts sont
globalement acceptables (inférieur à 55 pcm), à l’exclusion des couplages faisant intervenir la quadrature
d’ordre plus bas : SP3 −S2 , P3 −S2 , SP5 −S2 et P5 −S2 . Pour ces quatre cas, l’erreur sur la réactivité
s’élève à 200÷250 pcm.
Cela est sans doute une conséquence de la pauvreté de la formule de quadrature S2 qui ne nous per-
met pas d’évaluer les moments Pn d’ordre plus élevé. De plus, l’interface de calcul étant positionnée à la
frontière entre deux matériaux, il y a des fortes chances que les échanges neutroniques soient mal pris en
compte.
Pour avoir plus d’éléments de comparaison, regardons maintenant le tableau des erreurs sur le flux.
Nous constatons que, pour les couplages mentionnés ci-haut, l’erreur maximum est toujours très im-
portante. Par ailleurs, on observe une amélioration des résultats pour les couplages avec des formules de
quadrature d’ordre élevé. Ce comportement est normal, puisque le couplage angulaire Pn −Sm s’améliore
pour m croissant, en accord avec les propriétés de réversibilité (voir TAB . 3.1).
Enfin, pour ce qui concerne le tableau 3.11, qui rassemble les résultats des calculs couplés en x = 12
cm, nous remarquons une très bonne prédiction de la réactivité (erreur inférieure à 15 pcm). De plus, pour
la plupart des calculs, les erreurs sur le flux sont très réduites (≤ 1%) sauf pour les cas faisant intervenir
la modélisation S2 (∼ 6%). On peut cependant penser que ces erreurs si élevées, ne doivent pas avoir une
grande influence sur le bilan global (vu les précisions atteintes sur le keff ), et doivent probablement être
limitées à la zone du réflecteur.
Nous pouvons vérifier l’allure de la nappe d’erreur pour le cas P5 − S2 , les autres couplages Pn − S2
étant similaires (voir figure 3.17, page 107).
Dans le premier cas, nous observons une surestimation du flux neutronique autour de l’interface de
combustible-réflecteur, ce qui explique l’importante surestimation du keff , que l’on observe au tableau 3.6.
105
CHAPITRE 3. OPÉRATEURS DE COUPLAGE ANGULAIRE
Right Side
errmax (·10−2 )
S2 S4 S6 S8 S12
P1 3.88 2.46 2.40 2.37 2.35
Left Side
Right Side
errmax (·10−2 )
S2 S4 S6 S8 S12
P1 4.27 0.72 0.70 0.68 0.67
Left Side
106
3.5. VALIDATION NUMÉRIQUE
interface x = 8 interface x = 12
Au contraire, dans la deuxième figure, l’allure de la nappe d’erreur est beaucoup plus régulière et l’erreur
dans la zone combustible très réduite (≤2%). En fait, les erreurs élevées sont dues à la condition limite de
vide en x = 24 cm qui n’est pas traitée avec la même précision par la méthode Pn ou la méthode S2 .
Finalement, si l’on exclu l’utilisation de la formule de quadrature S2 (dans le cas du couplage en x = 8
cm, seulement), nous pouvons affirmer que les différents couplages ont fait preuve d’un bon comportement,
nous confortant ainsi dans les choix fait dans la définition des opérateurs de couplage.
Le dernier type de couplage que nous analysons concerne les discrétisations mixtes Sn −Pm . Les résul-
tats se trouvent page 108.
Tout d’abord, on remarquera une forte ressemblance entre le comportement du coupage Sn − Pm et
celui du couplage Pm −Sn , présenté dans la section précédente. Cependant, certaines différences existent,
essentiellement dans le cas où l’interface de couplage se trouve en x = 8 (TAB . 3.6).
En effet, si l’on regarde le tableau contenant les valeurs du keff , on remarquera que les écarts sont
globalement acceptables (au maximum 53 pcm), et cela pour tous les discrétisations employées. C’est une
première différence par rapport au couplage Pm − Sn où l’on avait constaté des écarts importants avec la
discrétisation S2 .
Regardons maintenant le tableau des erreurs sur le flux. Globalement, les erreurs sont plus bas que dans
le cas du couplage Pm −Sn , sauf pour les couplages faisant intervenir la modélisation P1 , où l’on constate
des valeurs une fois et demie plus élevées.
Toutefois, le comportement globale confirme les similitudes entre coupage Sn−Pm et couplage Pm−Sn ,
les résultats les moins satisfaisants étant, dans les deux cas, ceux faisant intervenir la discrétisation S2 .
Enfin, pour ce qui concerne le tableau 3.13, concernant les calculs couplés en x = 12 cm, nous remar-
quons une très bonne prédiction de la réactivité (erreur ≤ 13 pcm, et globalement de l’ordre du pcm). De
plus, pour la plupart des calculs, les erreurs sur les flux sont sensiblement réduites (∼ 0.5%) sauf pour les
cas faisant intervenir la modélisation P1 (∼ 1.3%) ou S2 (entre 2.5 et 4%). Toutefois, les considérations
exprimées dans le cadre du couplage Pm −Sn restent valables et il est raisonnable de penser que, même si
ces erreurs ne sont pas négligeables, ils ne doivent pas avoir une grande influence sur le bilan global.
107
CHAPITRE 3. OPÉRATEURS DE COUPLAGE ANGULAIRE
Right Side
errmax (·10−2 )
P1 SP3 P3 SP5 P5
S2 4.85 5.56 6.05 5.19 5.99
Left Side
Right Side
errmax (·10−2 )
P1 SP3 P3 SP5 P5
S2 4.33 2.57 2.60 2.53 2.59
Left Side
108
3.5. VALIDATION NUMÉRIQUE
Afin de montrer que ces erreurs sont en réalité plus faibles dans le combustible et se limitent à la zone
du réflecteur, nous allons vérifier l’allure de la nappe d’erreur pour le cas S2 −P5 , les autres couplage du
même type ayant un comportement similaire (voir figure 3.18, page 109).
interface x = 8 interface x = 12
Dans le premier cas, nous observons une modeste sous-estimation du flux neutronique autour de l’inter-
face de combustible-réflecteur, ce qui explique la sous-estimation du keff . Dans la deuxième figure, l’allure
de la nappe d’erreur est beaucoup plus régulière et l’erreur dans la zone combustible très réduite (≤1.5%).
Pour finir, il est intéressant de noter que les nappes d’erreur sont très ressemblantes10 à celles présentées
en figure 3.17. Cela est du au fait que si l’on compare deux solutions proches φ1 et φ2 , l’erreur relatif est,
au sigle près, le même :
φ1 − φ2 φ − φ1
err(φ1 , φ2 ) ≡ ≈ −err(φ2 , φ1 ) ≡ 2
φ2 φ1
Globalement, les conclusions sur les calculs couplés Sn −Pm sont assez similaires à celles présentées
dans la section précédente. Mise à part les couplages faisant intervenir la discrétisation S2 (essentiellement
pour le couplage en x = 8 cm), on peut affirmer que les couplages mixtes présentés ici ont donné de très
bons résultats.
10
Attention à bien remarquer le fait que l’axe z a été inversé !
109
CHAPITRE 3. OPÉRATEURS DE COUPLAGE ANGULAIRE
Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons présenté et analysé un aspect essentiel de notre méthode de décomposi-
tion de domaine, celui du couplage angulaire entre les différentes représentations à l’interface entre sous-
domaine.
Les applications numériques nous ont permis de confirmer le bien-fondé du couplage entre méthodes.
D’autre part cela nous a emmené à soulever un certain nombre de problématiques : quel terme de
comparaison pour un calcul couplé faut-t-il employer pour évaluer efficacement l’action du couplage dans
une méthode de résolution par décomposition de domaine. Ou encore, est-il possible d’affirmer, a priori ,
laquelle, entre deux solutions M1 /M2 et M3 /M4 obtenues par la méthode de couplage est la plus précise ?
Au final, l’analyse paramétrique sur un certain nombre de problèmes modèles, a permis de démontrer
l’intérêt de la résolution par couplage de deux méthodes différentes (au moins du point de vue des capacités
de modélisation : prédiction du keff , évaluation du flux scalaire).
Cela nous a permis d’envisager l’approche "multi-domaine, multi-méthode", comme étant une possibi-
lité concrète pour la résolution de calculs neutroniques. Nous verrons au chapitre 4 une application typique
de la physique des réacteurs, pour laquelle on emploiera des maillages non coïncidents ainsi que non struc-
turés. De plus, on s’intéressera aux temps de calcul, pour vérifier la "compétitivité" de l’approche "multi-
domaine, multi-méthode", face aux méthodes de calculs classiques qui sont actuellement disponibles.
110
Chapitre 4
Dans ce chapitre, le potentiel de la méthode qui a été développée dans cette thèse est démontré à travers
différentes approches de modélisation d’une même application. Une partie des résultats présentés dans ce
chapitre a fait l’objet d’un article à la conférence PHYSOR en avril 2004 [60]. Le problème choisi est
celui de la caractérisation neutronique du coeur du réacteur expérimental Phébus. Ce réacteur se situe sur le
centre d’études de Cadarache.
Le choix de cette application a été motivé, d’une part, par la complexité de sa résolution avec les
méthodes traditionnelles, et d’autre part, car elle se prête naturellement à une modélisation par décomposi-
tion de domaine avec raffinement localisé du maillage. En effet, un calcul très fin de l’assemblage central,
comprenant le dispositif expérimental, est nécessaire, tout en gardant une prédiction satisfaisante du com-
portement globale du coeur. L’utilisation des méthodes de couplage trouve, alors, tout son intérêt grâce à
la possibilité de ne traiter qu’une partie du problème (typiquement une zone de la taille d’un assemblage)
en théorie du transport fin et de traiter la partie restante du coeur avec une méthode plus adaptée et moins
coûteuse en temps de calcul.
La première partie est dédiée à la description du problème neutronique que l’on considère. On décrit
brièvement le réacteur Phébus et son application pour ensuite définir des problèmes modèles qui sont repré-
sentatifs de Phébus et permettent leurs modélisations par les différentes méthodes numériques introduites
dans la méthode MM MD . On y décrit aussi le calcul de référence qui a été défini comme étalon numérique
ainsi que la méthodologie de comparaison des différentes modélisations envisagées.
Ensuite, les principes de modélisation de ces problèmes modèles sont exposés afin de mieux appréhen-
der les choix qui ont été faits pour tirer partie de la méthode MM MD .
La troisième partie permettra de mettre en évidence les capacités des modélisations basées sur des
maillages cartésiens ainsi que leurs performances. Tout d’abord, on abordera la modélisation par décompo-
sition de domaine avec raffinement localisé en espace et en angle avec la méthode de couplage IDT/IDT.
Dans un deuxième temps, on présentera le coeur de la méthode MM MD , avec le couplage IDT/VNM, en
réalisant une décomposition de domaine avec une méthode numérique par domaine augmentée d’un raffi-
nement localisé en espace et en angle.
Enfin, la dernière partie du chapitre sera dédiée au couplage entre une méthode n’utilisant qu’un maillage
structuré (VNM) avec une méthode permettant des discrétisations avec des maillages non-structurés (TDT).
La démonstration de validité du couplage TDT/VNM sera faite sur le modèle cartésien pour, ensuite, en pré-
senter les capacités sur le modèle mixte non-structuré de Phébus.
111
CHAPITRE 4. POTENTIEL DE MODÉLISATION DE LA MÉTHODE MM MD
| {z } | {z } | {z }
Dispositif Coeur Enveloppe et
expérimental nourricier réflecteur
Phébus est une installation expérimentale dédiée à l’étude des accidents graves dans les réacteurs de
type REP (Réacteurs à Eau Pressurisée) [61]. Le but du programme expérimental Phebus-FP est l’évaluation
du terme source radiologique libéré dans l’enceinte de confinement du réacteur au cours de la simulation
d’un accident de refroidissement. Afin d’évaluer, le plus précisément possible, la quantité, la forme (gaz,
aérosols) et la cinétique du relâchement des produits de fission, il est nécessaire de connaître, tout au long
du suivi de la simulation expérimentale, la puissance dégagée par la grappe de combustible qui est amenée
à fondre.
Le but est, donc, de déterminer avec précision le niveau de réactivité du réacteur, la distribution de
puissance fine à l’intérieur du dispositif expérimental, ainsi que le coefficient de couplage. Ce dernier est
défini comme étant le rapport entre la puissance globale produite par le coeur nourricier et celle produite
par les crayons de combustible à l’intérieur du dispositif expérimental (voir figure 4.1).
Pour ce dernier paramètre, la précision des mesures expérimentales se situe entre 5% et 10%. En consé-
quence, dans les comparaisons entre les modélisations proposées avec la méthode MM MD et l’étalon nu-
mérique, le critère de précision que l’on retiendra pour ce coefficient de couplage, doit être inférieur à 5%.
La précision sur les autres grandeurs neutroniques d’intérêts sera précisée lors de la description de l’étalon
numérique que l’on s’est donné.
Après avoir très brièvement introduit le contexte de notre étude, nous allons décrire deux problèmes
112
4.1. PHÉBUS : DESCRIPTION, PROBLÈMES MODÈLES ET ÉTALON NUMÉRIQUE
modèles du réacteur Phébus, que nous allons employer par la suite pour démontrer les capacités de modéli-
sation de notre méthode de couplage.
Le premier modèle sera basé sur une modélisation complètement cartésienne, adaptée aux solveurs IDT
et VNM. Le deuxième problème modèle contiendra des éléments de géométrie non-structurée, pouvant être
traités par le solveur TDT.
Pour analyser les capacités de modélisation de notre méthode de couplage, nous avons défini un premier
problème modèle, en deux dimensions, du réacteur Phébus. Pour permettre sa modélisation par un solveur
cartésien, la forme cylindrique de l’assemblage central a été modélisée par une succession de segments
verticaux et horizontaux.
Nous pouvons voir en figure 4.2 la géométrie initiale du réacteur, ainsi que le problème modèle cartésien
que nous allons étudier.
Celui-ci est constitué de 13 matériaux homogènes. Ceci constitue une simplification de modélisation
par rapport au schéma de référence actuel du réacteur Phébus [62]. En partant de l’extérieur nous rencon-
trons le modérateur, le réflecteur et le caisson. Le coeur nourricier est constitué par deux types de matériaux
représentatifs respectivement des assemblages combustibles avec et sans grappe de contrôle. Le huit maté-
riaux restants représentent le dispositif expérimental constitué de l’enveloppe (trois matériaux), d’une lame
d’eau, de trois types de crayons combustible et d’un crayon absorbant en AIC (un alliage Ag-In-Cd).
Les sections efficaces utilisées pour caractériser ces 13 matériaux ont été produites à partir des calculs
d’assemblage du schéma de référence actuel [63] basé sur le code de réseau APOLLO 2 [8]. Ces sections
efficaces ont été condensées et homogénéisées à partir du flux fin représentatif du calcul d’assemblage afin
d’obtenir des sections efficaces à 4 groupes d’énergie et une anisotropie de scattering d’ordre un.
L’ensemble de données employées (géométrie du problème, sections efficaces, énergie moyenne par
unité de flux) est reporté en annexe B.
113
CHAPITRE 4. POTENTIEL DE MODÉLISATION DE LA MÉTHODE MM MD
Pour la définition du modèle non structuré, nous nous sommes largement appuyés sur le modèle précé-
dent en géométrie cartésienne.
En effet, les améliorations de représentativité du problème initial qui ont été apportées, concernent
l’assemblage central et plus particulièrement la grappe d’essai. Ici, nous avons essayé de conserver une des-
cription géométrique plus réaliste. Pour cela, une description explicite des crayons a été faite sans introduire
aucune homogénéisation avec le modérateur qui les entoure. De plus, les trois couches de l’enveloppe ont
gardé leur géométrie cylindrique. Leurs rayons ont été déterminés de façon à conserver le même volume
que dans la description cartésienne du Modèle 1. En ce qui concerne les crayons de combustible, nous nous
sommes inspirés des données disponibles [63].
On retrouve en figure 4.3 un rappel de la géométrie initiale du réacteur, ainsi que la géométrie descriptive
du modèle 2 dans sa version non-structurée.
Entre autre, tous les éléments permettant une comparaison détaillée entre la modélisation cartésienne
(F IG . B.1) et celle non-structurée (F IG . B.2) sont reportés en annexe B.
Par facilité de mise en oeuvre et pour ne pas multiplier les données du problème, nous avons conservé
le même nombre et les mêmes types de milieux homogènes préparés pour le problème modèle cartésien.
Les sections efficaces n’ont donc pas été recalculées sur le nouveau motif.
Il faut préciser que cette démarche n’est pas physiquement correcte pour les sections employées pour la
grappe car elles proviennent d’une procédure d’homogénéisation et d’équivalence faite pour le cas du pro-
blème modèle en géométrie cartésienne. Par contre, les sections efficaces pour le réflecteur, le modérateur,
le caisson et le coeur combustible conservent leur validité par rapport au problème modèle cartésien.
Cette imperfection physique n’a toutefois aucun impact pour notre étude. En effet, celle-ci a pour but
principal de tester la méthode de couplage MM MD sur une configuration type de physique des réacteurs et
non pas de produire un calcul de référence pour ce problème physique.
114
4.1. PHÉBUS : DESCRIPTION, PROBLÈMES MODÈLES ET ÉTALON NUMÉRIQUE
comparer. Il s’agit aussi de se donner des critères et une méthodologie de comparaison des résultats obtenus.
C’est l’objet de ce paragraphe.
Ces critères nous ont conduit à choisir, pour établir l’étalon numérique, la méthode des ordonnées
discrètes du solveur IDT. En effet, cette méthode possède les critères de convergence en espace et en angle
suffisant pour pouvoir établir une solution de référence de notre problème modèle 1. Pour l’obtention de
cette référence, nous avons recherché les discrétisations spatiale et angulaire convergées.
Concernant la discrétisation angulaire, la formule de quadrature qui nous a permis d’obtenir une repré-
sentation angulaire suffisamment convergée est celle de type S8 . Pour la discrétisation spatiale, nous avons
choisi un maillage très proche de celui qui est préconisé pour le schéma de calcul actuel classique, mis à part
un raffinement de la grille de discrétisation dans le milieu modérateur, pour que la taille optique des mailles
ne soit pas trop élevée en terme de libre parcours moyen. Voir le tableau 4.1 pour plus d’informations, ainsi
que la figure 4.4 pour un aperçu du maillage de calcul pour l’obtention de la solution de référence.
TAB . 4.1 – Sections efficaces totales, taille géométrique et épaisseur optique du maillage de référence
115
CHAPITRE 4. POTENTIEL DE MODÉLISATION DE LA MÉTHODE MM MD
Q
k
Q '$
Q
&%
Des raffinements supplémentaires (en angle comme en espace) par rapport à la discrétisation de réfé-
rence n’ont pas donné d’améliorations sensibles de la solution. Ce choix permet une très bonne prédiction
de la réactivité et du flux, avec un temps de calcul raisonnable. De plus, il est représentatif du schéma de
calcul Phébus classique, pour lequel aucune méthode de raffinement locale n’est disponible.
La méthode choisie et la discrétisation associée répond donc aux différents critères que nous nous
sommes fixés et permet d’obtenir une solution de référence du modèle 1 très adaptée à notre étude d’analyse
de performances de la méthode de couplage MM MD .
Pour la solution du problème multigroupe, la précision demandée sur les itérations externes a été de :
– 10−5 pour la valeur propre (keff )
– 10−4 sur la source de fission
116
4.1. PHÉBUS : DESCRIPTION, PROBLÈMES MODÈLES ET ÉTALON NUMÉRIQUE
Groupe 1 Groupe 2
Groupe 3 Groupe 4
117
CHAPITRE 4. POTENTIEL DE MODÉLISATION DE LA MÉTHODE MM MD
Pour la Méthode de Monte Carlo, outre le fait que les temps de calcul sont beaucoup plus longs que
les méthodes déterministes, le traitement des sections efficaces est fait de façon continue en énergie. D’une
part, cela nous aurait donné une référence entachée d’un biais du aux données d’entrée du code. D’autre
part, la lecture des sections macroscopiques n’est pas possible dans la version du code que nous avions à
disposition (TRIPOLI 4, [64]).
En conséquence, nous avons, dans un premier temps, utilisé le modèle 1 en géométrie cartésienne, pour
pouvoir comparer notre modélisation couplée TDT/VNM. Ensuite, nous nous sommes servis du modèle 2
pour démontrer la faisabilité de notre approche et donner une évaluation qualitative des résultats obtenus.
118
4.2. PRINCIPE DE MODÉLISATION AVEC LA MÉTHODE MM MD
non nulle. Il faut donc se focaliser sur la contribution de l’erreur due à la différence de forme et non pas sur
celle qui vient de la différence de niveau.
Traditionnellement, la normalisation est faite en se basant sur le niveau de puissance du réacteur. Dans
le cas de notre problème, une bonne décision serait celle de normaliser toutes les solutions afin d’avoir le
même taux de fission (ou la même puissance) à l’intérieur de la grappe d’essai.
Dans la pratique, le choix de la normalisation reste ouvert, et nous avons décidé de normaliser toutes
les solutions en fonction de la valeur du flux totale au centre du crayon central de la grappe d’essai, là où
la solution est la moins perturbée par la présence de l’interface qui sépare les sous-domaines. On vérifie,
a posteriori, que cette normalisation est pratiquement équivalente à celle basée sur le niveau de puissance
dans la grappe.
L’efficacité des modélisations qui seront proposées, sera évaluée sur la capacité à prédire correctement
les quantités suivantes :
– la réactivité à moins de 100 pcm ;
– le coefficient de couplage C à moins de 2% ;
– la nappe de flux à l’intérieur de la grappe d’essai à moins de 1.5%.
Plus particulièrement, pour la mesure de l’erreur sur la nappe de flux, nous avons adopté deux estima-
tions d’erreur différentes. Si errg (~r) est l’erreur relative pour le g-ième groupe d’énergie, par rapport à la
solution de référence :
g
φg (~r) − φgref (~r)
err (~r) =
φgref (~r)
l’erreur maximum err∞ et l’erreur moyenne err2 seront définies par :
" #
err∞ = max sup |errg (~r)|
g
~r∈V
Z 1
1 g 2
2
err2 = max |err (~r)| dV (4.1)
g V V
Dans les paragraphes suivants, nous allons analyser les différentes possibilités de couplage permises
par notre méthode. Les premières modélisations, basées sur le couplage des méthodes IDT et VNM, sont
réalisées sur le problème modèle 1 en géométrie cartésienne. Les résultats des différents couplages sont
présentés dans la section 4.3.
Ensuite, le couplage, basé sur la méthode mixte TDT−VNM, est testé sur les deux modèles 1 et 2. En
effet, il permet d’employer des maillages plus évolués. Nous profitons des capacités intrinsèques du solveur
TDT pour modéliser l’assemblage central avec un maillage structuré ou non-structuré. Les résultats sont
présentés dans la section 4.4.
119
CHAPITRE 4. POTENTIEL DE MODÉLISATION DE LA MÉTHODE MM MD
Quels sont les choix possibles de modélisation ? Toutes les combinaisons "Zone d’intérêt/Méthode"
sont, a priori, possibles.
Toutefois, pour atteindre les objectifs de modélisation physique pour le modèle cartésien, le domaine
contenant la grappe d’essai sera systématiquement associé à la méthode et la discrétisation de référence, à
savoir, IDT avec le maillage très fin et la discrétisation angulaire S8 . Par contre, différentes combinaisons de
modélisation seront faites pour le coeur nourricier. On étudiera les méthodes IDT ou VNM pour différents
maillages spatiaux et différentes discrétisations angulaires. Cela nous permet, aussi, de comparer aisément
la solution obtenue par la méthode de couplage, dans le sous-domaine 1, avec le résultat du calcul de
référence.
L’utilisation de la méthode TDT permettra de modéliser le problème 2 en géométrie non-structurée. On
associera TDT à la zone 1 et VNM à la zone 2. Cette combinaison sera aussi testée sur le problème modèle
cartésien afin de valider cette approche en comparaison avec la combinaison IDT/VNM sur le même cas.
Ces combinaisons permettent de répondre à la nécessité d’une description fine de l’assemblage expéri-
mental et d’une bonne description globale de la partie restante du réacteur, tout en réduisant la complexité
globale du problème.
120
4.2. PRINCIPE DE MODÉLISATION AVEC LA MÉTHODE MM MD
Pour les itérations de couplage sur les flux d’interface entre sous-domaines, nous avons adopté la stra-
tégie IterateByGroups limitée à une seule itération. Les critères de convergence sur le keff et la source
de fission sont identiques à ceux du calcul étalon, respectivement 10−5 et 10−4 .
TAB . 4.3 – Nombre de mailles de calcul dans chaque sous-domaine, dans chaque milieu
Le maillage 1 (Fig.4.7) est très proche du maillage de référence (Fig.4.4). La seule différence, permise
par la nature même de la méthode de couplage, est l’utilisation d’un maillage non conforme au niveau de
l’interface entre le sous-domaine 1 et les autres. Le maillage très raffiné du dispositif ne se propage pas
dans le reste du domaine comme c’est le cas dans le maillage utilisé pour le calcul étalon. Par rapport au
maillage de référence, cela permet de réduire le nombre de maille près des axes x = 0 et y = 0, d’environ
10%.
3
2
Q
k
Q '$
Q
1
&%
121
CHAPITRE 4. POTENTIEL DE MODÉLISATION DE LA MÉTHODE MM MD
Cependant, nous ne nous attendons pas nécessairement à une réduction du temps de calcul, puisque la
diminution de complexité du maillage 1 ne compensera probablement pas les itérations supplémentaires
dues à la méthode de décomposition de domaine. Ce maillage a donc pour principal but la mise en évidence
du bon comportement de la méthode de couplage par décomposition de domaine et de la pertinence du
découpage des domaines.
Les maillages 2, 3 et 4 (Fig.4.8) sont caractérisés par une discrétisation du coeur de plus en plus gros-
sière. On utilise très significativement la possibilité d’avoir des maillages non-conformes. Plus concrète-
ment, cela se traduit par une discrétisation avec 4×4 mailles par assemblage (grille 2), 2×2 mailles (grille
3) et, finalement, une seule maille par assemblage (grille 4).
Les grilles 2 et 3 permettront d’analyser les critères de convergence des deux méthodes IDT et VNM,
quant à la grille 4, elle ne sera utilisée que pour la méthode VNM car elle n’est pas adaptée à la méthode
IDT.
Par rapport au problème modèle cartésien, ce problème ne diffère que par la géométrie de la zone 1
(assemblage expérimental). Celle-ci va donc être discrétisée de façon non-structurée, tandis que la zone 2
(coeur combustible, caisson et réflecteur) sera modélisée par des maillages cartésiens et structurés.
Cela répond à la logique d’utiliser la méthode TDT exclusivement sur l’assemblage central et de traiter
le restant du coeur par une méthode cartésienne, plus rapide.
On pourra alors définir le maillage de façon indépendante dans chaque zone ayant comme seule contrainte
la cohérence avec la méthode utilisée.
Concernant la zone 1 et l’assemblage expérimental, la définition du maillage non-structuré sera faite en
gardant à l’esprit un certain nombre de faits :
1. la méthode TDT se base sur l’approximation constant par morceaux. Cela signifie que la prise en
compte des variations spatiales du flux nécessite plus de régions de calcul, par rapport à IDT (qui
utilise l’approximation linéaire par morceaux).
2. le flux est relativement plat dans les cellules près de l’interface de couplage, par ailleurs, il présente
des variations très importantes aux alentours de la grappe de crayons combustibles. On peut donc
envisager de discrétiser plus finement cette partie, par rapport à la périphérie de l’assemblage.
122
4.2. PRINCIPE DE MODÉLISATION AVEC LA MÉTHODE MM MD
3. Plus que jamais, il n’est pas souhaitable d’introduire un nombre inconsidéré de régions de calcul, à
cause du coût numérique de la méthode non-structurée.
Q
k
Q '$
Q
&%
Sur la base de ces considérations, nous avons défini un maillage suffisamment fin autour de la grappe
d’essai, tout en gardant un nombre raisonnable de régions (voir l’agrandissement en figure 4.9).
Concernant la zone 2 (coeur combustible, caisson et réflecteur), la définition du maillage cartésien peut
être faite en s’inspirant des maillages définis pour le problème modèle cartésien (F IG . 4.7−4.8). On gardera
la même notation que dans le cas cartésien (Grille 1, Grille 2, ...).
# mailles # subdivisions
Maillage Figure
Totale Grappe Coeur Combustible Caisson Réflecteur Modérateur
Grille 1 1955 170 1785 8 2 2 15 −
Grille 1A 1262 170 1092 8 2 2 6 4.9
Grille 2 554 170 384 4 1 1 6 −
Grille 3 362 170 192 2 1 1 6 −
Grille 4 233 170 63 1 1 1 3 −
Nous avons effectué des tests préliminaires sur ces différents maillages, cependant les résultats que nous
présenterons par la suite, seront tous basés sur un seul type de maillage. Puisque dans le cas d’un couplage
avec la méthode TDT le coût CPU du calcul du sous-domaine cartésien est négligeable, il est tout à fait
possible d’utiliser un maillage relativement fin dans la zone cartésienne, sans que cela devienne pénalisant
pour la méthode de couplage.
Pour la suite de notre étude, nous choisirons donc de nous doter d’un maillage assez fin, en choisissant
une discrétisation intermédiaire entre la Grille 1 et la Grille 2, que l’on notera par Grille 1A et dont les
différences par rapport aux autres grilles sont mises en évidence au tableau 4.4.
123
CHAPITRE 4. POTENTIEL DE MODÉLISATION DE LA MÉTHODE MM MD
Discrétisations angulaires
Après avoir définis les maillages spatiaux pour la modélisation du benchmark Phébus, les discrétisations
angulaires associées sont :
– Pour le couplage IDT/IDT :
→ S8 dans le sous-domaine 1
→ Sn , avec n = 2, 4, 6, 8 pour les sous-domaines 2 et 3.
– Pour le couplage IDT/VNM :
→ S8 dans le sous-domaine 1
→ Pn , avec n = 1, 3, 5 et SPn , avec n = 3, 5 pour les sous-domaines 2 et 3.
– Pour le couplage TDT/VNM :
→ Quadrature produit Q(Nµ , Nϕ ), avec Nµ = 2, 3, 5 et Nϕ = 10, 20, 40 dans le sous-domaine 1
→ P3 pour les sous-domaines 2 et 3.
124
4.3. MODÉLISATION DU PROBLÈME MODÈLE EN GÉOMÉTRIE CARTÉSIENNE
Les résultats obtenus par le calcul de référence sont rappelés dans la première ligne du tableau et la
solution de référence est donnée en figure 4.5, page 117. La présence de fortes hétérogénéités dans l’as-
semblage central est confirmée par la forme de la solution autour du point (x, y) = (0, 0) et donne une
justification à l’utilisation d’une méthode de raffinement localisé. Enfin, nous donnons une image de la
nappe de puissance, calculée a partir du flux multigroupe de référence (figure 4.6).
125
CHAPITRE 4. POTENTIEL DE MODÉLISATION DE LA MÉTHODE MM MD
La dernière remarque concernant ces résultats porte sur le mauvais comportement global de la modéli-
sation S8 − S2 . Cette modélisation est, en effet, trop simplifiée pour rendre une bonne représentativité du
problème posé. Le problème Phébus requière un modélisation en transport d’ordre relativement élévé du
fait de la petite taille du coeur et de la présence de barres de contrôle, du caisson et du réflecteur en eau.
La deuxième série de résultats sur la grille 2 présente les mêmes caractéristiques que ceux de la grille
1. Les mêmes conclusions en terme de convergence angulaire peuvent être faites, ainsi que sur l’incapacité
de la discrétisation S2 à reproduire la solution de référence.
L’aspect remarquable de cette modélisation spatiale se trouve dans la capacité confirmée sur ce maillage
(Grille 2) de la méthode à traiter des interfaces de mailles non conformes. L’erreur, sur chaque grandeur, est
quasi identique que pour le maillage en grille 1.
L’intérêt de cette modélisation porte essentiellement sur le fait que l’on utilise pour le coeur un maillage
spatial plus grossier permettant l’obtention d’une solution convergée du problème calculé. Ceci permet de
réduire sensiblement les temps de simulation pour une discrétisation angulaire identique. Le gain est, en
moyenne, d’un facteur 4 entre les simulations avec la grille 1 et la grille 2.
D’ailleurs du point de vue des temps de calcul, la méthode de couplage se révèle très intéressante dans
le cas des discrétisations avec la Grille 2 indépendamment de la présence (tBPA ) ou non (tfree ) d’accélération
pour le solveur IDT. On remarque que dans le cas sans accélération, que notre méthode de décomposition
de domaine est systématiquement plus rapide (à l’exception du cas S8 −S8 en maillage 1).
Enfin sur la grille 3, aucune solution ne respecte les critères d’acceptabilité de la modélisation. Le com-
portement, observé pour ce maillage, est expliqué, puisque la méthode IDT est basée sur une représentation
du flux linéaire en espace qui n’est pas adaptée aux grilles trop grossières. Cette modélisation permet de
vérifier que la contrainte sur la taille des mailles ne doit pas être omise dans les phases de modélisation des
problèmes physiques.
126
4.3. MODÉLISATION DU PROBLÈME MODÈLE EN GÉOMÉTRIE CARTÉSIENNE
Maillage 1
S8 −S8 S8 −S4 S8 −S2
Maillage 2
S8 −S8 S8 −S4 S8 −S2
Maillage 3
S8 −S8 S8 −S4 S8 −S2
127
CHAPITRE 4. POTENTIEL DE MODÉLISATION DE LA MÉTHODE MM MD
Les résultats sont présentés de la même manière que pour les simulations de la section précédente dans
le tableau 4.6 pour les grandeurs d’intérêts et en figure 4.12 pour l’erreur sur le flux total dans le sous-
domaine 1.
128
4.3. MODÉLISATION DU PROBLÈME MODÈLE EN GÉOMÉTRIE CARTÉSIENNE
Dans le premier cas, S8 −P1 , on observe une différence très importante par rapport à la solution de
référence, que ce soit au niveau de la réactivité (450÷500 pcm), des erreurs du flux (err∞ > 3% et err2 ≈
2%) ou sur le coefficient de couplage (∼ 1.7%). Ces mauvais résultats se recoupent avec ceux obtenus avec
la modélisation S8 −S2 . En effet, l’approximation P1 de l’équation du transport est très proche de l’équation
de la diffusion et, dans certains cas, de l’approximation S2 des méthodes aux ordonnées discrètes.
Pour la deuxième catégorie de modélisation, les calculs couplés de type S8 −SPn modélisent le coeur
nourricier en transport simplifié. Pour ces simulations, l’erreur sur la réactivité devient nettement plus ac-
ceptable (100 ÷ 125 pcm), ainsi que l’imprécision sur les flux (err∞ ≈ 2% et err2 ≈ 0.66%) ou sur le
coefficient de couplage (0.5%÷0.6%). On remarquera, au passage, qu’il n’y a pas de différence sensible
entre la modélisation SP3 et SP5 . Bien que meilleurs, les résultats avec ces approximations ne respectent
pas les critères d’acceptabilité de la simulation par rapport au calcul étalon. Ceci confirme que le problème
Phébus requière une modélisation en transport complet.
Finalement, la troisième catégorie (couplage S8 −Pn ), offre les meilleurs résultats parmi les modélisa-
tions traitées. La précision obtenue sur les principales grandeurs neutroniques est très bonne. En particulier,
l’erreur sur la réactivité est ≤ 55 pcm, celui sur le flux dans l’assemblage expérimental, err∞ ≤ 1.1% et
err2 ≈ 0.25%, et pour le facteur de couplage, l’erreur est ≤ 0.1%. Dans ce cas aussi, l’erreur du flux dans
le dispositif expérimental est plus faible au centre qu’en périphérie (figure 4.11).
De la même façon que pour le couplage IDT-IDT, le couplage S8 −Pn , n = 3, 5, avec les maillages non
conformes, permet une prédiction très bonne des grandeurs neutroniques recherchées. Les mêmes conclu-
sions sur la validité de la méthode de couplage s’imposent :
1. La validité des projections spatiales aux interfaces inter-domaines est démontrée sur un cas réel.
2. La validité des projections angulaires du Sn au Pn est aussi démontrée.
3. Le choix de la décomposition de domaine reste cohérent en changeant de méthode.
129
CHAPITRE 4. POTENTIEL DE MODÉLISATION DE LA MÉTHODE MM MD
Maillage 2
S8 −P3 S8 −SP3 S8 −P1
Maillage 3
S8 −P3 S8 −SP3 S8 −P1
Maillage 4
S8 −P3 S8 −SP3 S8 −P1
130
4.3. MODÉLISATION DU PROBLÈME MODÈLE EN GÉOMÉTRIE CARTÉSIENNE
Examinons maintenant, l’aspect performance des calculs. Du point de vue des temps de calcul, les
modélisations mixtes présentées dans cette section ont été plutôt concluantes. En effet, mis à part le couplage
S8 −P5 , les modélisations proposées se sont toutes révelées plus rapides que le calcul de référence, que se
soit dans le cas où le solveur IDT est accéléré par BPA, ou dans celui sans accélération.
En résumé, pour cette série de modélisation, le meilleur compromis, parmi les couplages testés avec
la méthode IDT/VNM, est la modélisation S8 −P3 avec le maillage 4. On obtient un gain en temps de
simulation d’un facteur 3 pour le cas accéléré et jusqu’à 12 pour le cas sans accélération, pour une solution
comparable à la solution de référence.
Ce paragraphe nous permet d’en faire une analyse croisée afin de définir l’apport de l’une par rapport à
l’autre.
La première remarque est liée au comportement de la méthode de couplage en fonction du maillage spa-
tial et de la modélisation choisie. La figure 4.12 permet une comparaison sur la réactivité entre le couplage
S8 −Sn et le couplage S8 −Pn .
Sur la figure de gauche, on observe, pour IDT/IDT, une convergence régulière en espace (Grille3 →
Grille1), là où, sur la figure de droite, la réactivité est quasiment constante en passant du maillage le plus
fin (Grille 2) au plus grossier (Grille 4) pour IDT/VNM. Ceci met en évidence l’importance des choix
numériques associés à chaque type de solveur : Pour IDT, le choix de l’approximation linéaire impose de
respecter certains critères de taille des mailles, alors que, pour VNM, les choix d’ordres élevés pour les
polynômes permet quasiment de s’affranchir de la contrainte sur le maillage.
La même figure 4.12 montre à l’inverse le bon comportement en convergence angulaire de IDT/IDT
(S8 −S2 → S8 −S8 ) alors que pour IDT/VNM il est difficile, sur ce cas test, de faire un choix sans
connaître la solution de référence. Comme on l’a discuté plus avant, il y a trois comportements distincts :
le P1 , les SPn et les Pn pour n = 3, 5. Les discrétisations angulaires plus élevées pour la méthode VNM
n’existant pas dans la version du code intégré dans MM MD , une recherche de tendance plus avancée n’a pas
été possible.
Sur le plan des précisions atteintes sur le coefficient de couplage et sur le flux neutronique dans l’as-
semblage central, les deux méthodes répondent aux exigences que nous nous étions fixées. Cela démontre
la robustesse et la validité des méthodes de projections qui ont été développées pour les variables spatiales
et angulaires aux interfaces entre sous-domaines. On prouve aussi que les algorithmes itératifs mis en place
pour la décomposition de domaine convergent vers la solution du problème non décomposé.
Le dernier point de comparaison est celui des temps de calcul. Sur cet aspect, les deux méthodes ap-
portent une amélioration significative par rapport au calcul étalon. Toutefois, on peut remarquer que les
gains les plus grands sont à mettre au crédit de la méthode de couplage IDT/VNM. Ce dernier point com-
biné aux remarques préalables démontre l’intérêt de la méthode MM MD , dans sa configuration mixte. L’ob-
jectif de pouvoir utiliser la bonne méthode au bon endroit est atteint et permet en plus d’obtenir un meilleur
rapport coût/performances.
131
CHAPITRE 4. POTENTIEL DE MODÉLISATION DE LA MÉTHODE MM MD
S8 − Sn S 8 − Pn
6800 6800
Réference Réference
S8−S8 S8−P5
S8−S6 S8−P3
S8−S4 S8−SP5
6700 6700
S −S S −SP
8 2 8 3
S8−P1
6600 6600
Réactivité (pcm)
Réactivité (pcm)
6500 6500
6400 6400
6300 6300
6200 6200
Grille 1 Grille 2 Grille 3 Grille 2 Grille 3 Grille 4
Maintenant afin de mettre en évidence un autre aspect de la méthode de décomposition de domaine que
nous avons développée, nous allons présenter des résultats des simulations couplées TDT/VNM. Ces mo-
délisations offrent la capacité de modéliser plus précisément les hétérogénéités locales du réacteur Phébus.
On pourra, notamment, résoudre le problème modèle 2 en géométrie non-structurée.
132
4.4. MODÉLISATION DU PROBLÈME EN GÉOMÉTRIE NON-STRUCTURÉE
TAB . 4.7 – Comparaison entre type de formules produit pour la méthode TDT
Dans ce tableau, on retrouvera deux valeurs intégrales (la réactivité et le coefficient de couplage) ainsi
que leurs écarts par rapport à la référence du problème modèle cartésien, que nous avons rappelée dans la
première ligne. C’est sur la base de ces paramètres que nous allons donner une appréciation des résultats du
couplage.
Tout d’abord, analysons la dépendance de la réactivité. Globalement, on observe une meilleure prédic-
tion de ce paramètre dans les cas où l’on utilise les quadratures de type (GL) par rapport aux formules (BK).
133
CHAPITRE 4. POTENTIEL DE MODÉLISATION DE LA MÉTHODE MM MD
6900
Gauss−Legendre (Nφ=20)
6800
6700
Réactivité (pcm)
6600
6500
6400
Bickley−Naylor
6300 (Nφ=20)
6200
6100
2 3 4 5
Nµ
Dans cette figure on retrouve un bon comportement de la formule de quadrature produit (GL), pour
laquelle on peut raisonnablement affirmer que la convergence angulaire est vérifiée (Nµ ≥ 3), du moins en
ce qui concerne la partie azimutale.
Par contre, les réactivités calculées par la formule de type (BK) se caractérisent par des écarts très
importants et une convergence assez lente en fonction de l’ordre de quadrature.
En particulier, le cas Nµ = 3 met en lumière l’insuffisance du couplage avec les moments d’ordre P3 .
Le niveau de discrétisation n’est pas assez élevé et des imprécisions sont introduites par les opérateurs de
couplage. Par ailleurs, on remarquera que si le même effet ne se produit pas dans le cas Nµ = 2, cela est du
au fait que le couplage se limite exclusivement aux moments d’ordre P1 , qui sont correctement évalués par
la transformation angulaire.
Concernant le coefficient de couplage, ses variations en fonction de la discrétisation azimutale recoupent
celles mises en évidence pour la réactivité. Par contre le coefficient de couplage semble se stabiliser à une
valeur légèrement plus élevé que la référence (∼ +2.5%).
Ces résultats confirment les prévisions sur le couplage entre méthodes aux ordonnées discrètes et mé-
thodes aux harmoniques sphériques énoncées au chapitre 3.
Pour la suite de notre investigation sur le couplage TDT/VNM et à la lumière des argumentation que
l’on vient de présenter, nous ferons exclusivement utilisation des formules de quadrature produit de type
Gauss-Legendre.
134
4.4. MODÉLISATION DU PROBLÈME EN GÉOMÉTRIE NON-STRUCTURÉE
En haut du tableau nous avons reporté la référence pour le problème modèle 1. Il s’agit de la solution
obtenue par IDT sur le maillage de référence (F IG . 4.4) avec l’approximation linéaire par morceaux en
espace et la discrétisation angulaire de référence (S8 ). Nous l’utiliserons comme terme de comparaison
pour l’évaluation des résultats couplés.
Enfin, dans la partie restante du tableau on retrouvera des résultats issus de calculs couplés avec la
méthode VNM (P3 ) et basés sur le maillage Grille 1A. En fonction du type de méthode employée pour la
modélisation du sous-domaine 1, nous avons deux modélisations distinctes.
Tout d’abord, dans la partie inférieure du tableau nous présentons le couplage entre la méthode TDT
et la méthode VNM, il s’agit donc des résultats qui nous intéressent majoritairement pour la validation du
couplage TDT/VNM.
Dans la deuxième ligne du tableau, afin de nous aider à mieux comprendre les résultats du couplage
TDT/VNM, nous avons rajouté un calcul couplé IDT/VNM, dans lequel la modélisation employée par la
méthode IDT est le plus possible proche de celle faite par le méthode TDT.
Plus précisément, nous avons utilisé une représentation constante par morceaux pour le flux à l’intérieur
et aux sommets des mailles et effectué le calcul par la méthode des caractéristiques également disponible
dans IDT.
Nous constatons cependant un certain nombre de différences :
– La discrétisation angulaire est assurée par une quadrature S8 Level-Symetric pour IDT, alors que la
méthode TDT utilise des formules de quadrature produit. Toutefois, si cette différence n’intervient
pas au niveau du couplage (à la lumière des considérations énoncées dans le paragraphe précédent),
elle touche à la discrétisation du flux angulaire et du noyau qui modélise la propagation des neutrons
dans la matière. Cet impact est loin d’être négligeable.
– Bien que basés sur le même type de maillage et sur la même approximation spatiale du flux à l’in-
térieur de chaque région, les coefficients de transmission ne sont pas calculés de la même façon
dans les deux méthodes. Alors que IDT emploie des relations quasi-analytiques (facilement calcu-
lables et accessibles, du fait que toutes les cellules du maillage sont rectangulaires), la méthode des
135
CHAPITRE 4. POTENTIEL DE MODÉLISATION DE LA MÉTHODE MM MD
caractéristiques présente dans TDT calcule ces mêmes coefficients de façon numérique, sans tenir
compte du fait que les régions ont une géométrie simplifiée. Elles dépendront alors de la précision
des quadratures spatiales, du type de quadrature angulaire, et autres. Cet impact est, en principe, plus
maîtrisable, puisque il suffit de choisir une quadrature spatiale suffisamment fine pour s’affranchir
des différences avec IDT.
Malgré les différences énoncées ci-haut et avec toutes les précautions d’usage, cette modélisation par la
méthode des caractéristiques du solveur IDT nous permettra de mieux évaluer les écarts des calculs couplés
TDT/VNM avec la référence.
136
4.4. MODÉLISATION DU PROBLÈME EN GÉOMÉTRIE NON-STRUCTURÉE
Groupe 1 Groupe 2
Groupe 3 Groupe 4
137
CHAPITRE 4. POTENTIEL DE MODÉLISATION DE LA MÉTHODE MM MD
Puisqu’une bonne modélisation pour le problème couplé (Nµ ≥ 3) demande entre 500 et 1100 s, le gain
sur le temps de calcul peut être facilement estimé entre 30 et 60 fois.
De plus, aucun problème de dépassement de mémoire n’a été déploré, grâce à la taille réduite de la zone
de calcul assignée au solveur TDT.
En conclusion, les calculs couplés entre la méthode des caractéristiques TDT et la méthode variation-
nelle nodale VNM ont donné des résultats globalement satisfaisants.
Sur la base des résultats ici exposés, on pourra retenir pour la suite de notre étude les modélisations
angulaires basées sur les formules de quadrature produit (GL) d’ordre suffisamment élevé (Nµ ≥ 3).
Malgré quelques incertitudes, dues au fait que l’on ne disposait pas de solution de référence TDT com-
plet, la validation du couplage TDT/VNM peut donc être considérer comme acquise.
Nous pouvons alors nous consacrer à la résolution du problème modèle 2 en géométrie non-structurée.
Du fait de l’absence d’une solution de référence, le tableau est simplifié. Nous retrouvons les deux
principaux paramètres intégraux : la réactivité et le facteur de couplage. Enfin, nous donnons les temps de
calcul.
Globalement, la variation de ces paramètres en fonction de la modélisation angulaire effectuée dans le
sous-domaine 1 se recoupe avec les résultats du cas cartésien traité par le même type de couplage.
Sur la base des considérations du calcul couplé TDT/VNM, nous pouvons estimer la réactivité à environ
6470±70 pcm et le coefficient de couplage à ∼67.8±0.3%. Bien entendu, la diminution de la réactivité et
l’augmentation du coefficient de couplage par rapport au problème modèle 1 sont liées à une plus faible
quantité de combustible dans la grappe expérimentale.
138
4.4. MODÉLISATION DU PROBLÈME EN GÉOMÉTRIE NON-STRUCTURÉE
Groupe 1
Q
k
Q '$
Q
&%
Groupe 4
Q
k
Q '$
Q
&%
F IG . 4.17 – Problème modèle Phébus. Solution par couplage TDT non-structuré / VNM
Q
k
Q '$
Q
&%
139
CHAPITRE 4. POTENTIEL DE MODÉLISATION DE LA MÉTHODE MM MD
En ce qui concerne les temps de calculs, ils sont légèrement plus élevés par rapport au couplage
TDT/VNM sur le problème modèle 1, toutefois les conclusions de la section précédente restent valables
et cette méthodologie reste très attractive du point de vue de la réduction des temps de calcul.
Pour finir, nous donnons une aperçue de la solution obtenue par le couplage TDT (non-structuré) /VNM
(voir figure 4.17), permettant d’apprécier les niveaux du flux, ainsi que la nappe de puissance, calculée à
partir de la même solution.
On peut remarquer d’ailleurs que le pic de puissance est plus élevé que par rapport à la modélisation
cartésienne (≈20%). Cela est sans doute due à la présence du modérateur autour des crayons de la grappe
et, en définitive, à une meilleure thermalisation de flux dans le groupe 4. Par contre le pic de puissance est
situé au même endroit dans le réacteur.
Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons montré le potentiel de la méthode de décomposition de domaine qui a été
développée dans le cadre de cette thèse, à travers une applications typique de la Physique des Réacteurs.
Le choix de cette application, le réacteurs Phébus, a été motivé pour la complexité de sa résolution avec
les méthodes de calcul actuelles et du fait qu’elle se prête naturellement à une modélisation par décomposi-
tion de domaine.
Grâce à sa capacité de modélisation optimisée permettant d’associer à chaque sous-domaine la méthode
de résolution la plus adaptée, en fonction du type de maillage (cartésien, non-structuré), de la taille des
mailles (maillages fins ou grossiers) et du type d’approximation de transport voulue (Sn , Pn , diffusion-P1 ),
notre méthode de décomposition de domaine nous a permis de montrer qu’il est possible de produire une
solution très précise (par rapport à une référence donnée), mais avec une réduction sensible du temps de
calcul.
Enfin, dans le cadre de la modélisation par couplage TDT/VNM, notre méthode de décomposition
de domaine permet l’utilisation de maillages non-structurés, sur une zone limitée du problème global. Or
dans les problèmes de grande taille, cette approche permet une utilisation plus souple de la méthode des
caractéristiques (TDT) pour les calculs de coeur.
Dans ce cas, le gain en temps de calcul et place mémoire est évident, le problème complet ne pouvant
pas être traité dans des délais raisonnables ou, tout simplement, par manque de place mémoire.
140
Conclusion
Un des principaux objectifs de cette thèse était celui d’étudier et développer une méthode de décompo-
sition de domaine pour la résolution de l’équation du transport en physique des réacteurs.
Pour cela, une nouvelle méthodologie, permettant de prendre en compte simultanément différentes mé-
thodes de résolution au sein du même calcul, a été proposée et développée. Celle-ci permet l’utilisation de
modèles différents pour chaque sous-domaine, introduisant une flexibilité qui n’est pas possible avec les
codes de calcul disponibles à l’heure actuelle.
Cette nouveauté se manifeste par la possibilité d’employer des développements spatiaux et angulaires
différents, des maillages indépendants, éventuellement non coïncidents (cartésiens ou non-structurés) pour
chaque sous-domaine de calcul.
Actuellement, l’algorithme de décomposition de domaine dispose de trois méthodes de résolution : une
méthode variationnelle nodale (éléments finis), très adaptée pour la résolution en transport homogène avec
des maillages grossiers, une méthode aux ordonnées discrètes avec discrétisation spatiale de type nodale,
idéale pour du transport homogène sur maillages fins, ainsi qu’une méthode des caractéristiques pouvant
traiter des géométries réalistes non-structurées.
Ces trois méthodes présentent des caractéristiques complémentaires, rendant leur utilisation conjointe
très attractive.
Une bibliographie complète sur les méthodes déterministes nous a permis d’appréhender le potentiel de
chaque méthode de résolution et de déterminer le choix des solveurs numériques à utiliser dans l’algorithme
multidomaine-multiméthode.
141
CONCLUSION
en fonction du type de maillage (cartésien, non-structuré), de la taille des mailles (maillages fins ou gros-
siers) et du type d’approximation de transport voulue (Sn , Pn , diffusion), notre méthode de décomposition
de domaine permet d’obtenir une solution très précise, avec une réduction sensible des temps de calcul.
Enfin, dans le cadre de la modélisation conjointe entre la méthode des caractéristiques (code TDT) et
la méthode variationnelle nodale, l’approche que nous avons développée a permis l’utilisation de maillages
non-structurés sur une zone spécifique, tout en continuant à traiter la partie restante du problème avec une
méthode peu coûteuse.
Ce dernier, est de loin le cas le plus intéressant parmi les utilisations possibles de notre méthode de
décomposition de domaine. En effet, le calcul d’un réacteur complet avec la méthode des caractéristiques
demande des temps de calcul prohibitifs, alors que le traitement spécifique par la méthode des caracté-
ristiques d’un zone très limitée du problème initial (dans notre cas, l’assemblage expérimental), permet
d’obtenir une solution aussi précise, avec un gain considérable sur le temps de calcul (estimé à environ 50
fois pour le problème que nous avons analysé) et sur la place mémoire.
Perspectives
Dans une logique de continuation de ce travail, plusieurs voies sont envisagées :
– La généricité de l’algorithme de décomposition de domaine permet sans difficultés d’ajouter d’autres
méthodes de résolution aux trois qui ont déjà été intégrées.
Dans une telle perspective, il pourrait être intéressant d’introduire un solveur rapide en diffusion
ou en transport simplifié de type [31] (voir §1.3.3). Celui-ci permettrait de compléter la palette des
méthodes en apportant le choix d’une modélisation plus pauvre que les méthodes en transport actuel-
lement disponibles (TDT,IDT,VNM), mais très efficace du point de vue de la rapidité de résolution.
Si l’on se pose à l’opposé dans l’échelle des modélisations de l’équation du transport, on pourrait en-
visager un couplage plus exotique faisant intervenir une méthode de Monte Carlo. Toutefois, une telle
extension de la méthode de couplage serait loin d’être banale et nécessiterait une véritable réflexion
sur la façon de faire coexister simultanément des méthodes déterministes et stochastiques.
– Bien que cela n’ait pas fait l’objet d’une attention spécifique, une des perspectives les plus pro-
metteuses, dans le cas d’une utilisation industrielle de la méthode développée est la parallèlisation.
Nous avons brièvement discuté de cet aspect au chapitre 2. Du fait de sa structure, deux niveaux
de parallèlisation peuvent être envisagés : un sur le système multigroupe, l’autre sur la partition en
sous-domaines.
Bien que techniquement faisable l’efficacité d’une approche parallèle reste à démontrer. Dans tous les
cas, elle dépendra du choix de la décomposition (notamment spatiale) et nécessitera un compromis
entre l’exigence d’efficacité du calcul parallèle et celle du choix de la modélisation la mieux adaptée
pour chaque zone de calcul.
– Dans cette thèse nous avons fait intervenir la décomposition de domaine exclusivement sur les va-
riables angulaires et spatiales. Il serait envisageable de poursuivre dans cette logique en appliquant
une décomposition au niveau énergétique. On peut alors imaginer un raffinement en énergie, par
l’adoption d’une discrétisation énergétique propre à chaque sous-domaine.
Cette extension est particulièrement adaptée à la structure de l’algorithme de couplage que nous avons
développé dans un souci de généricité et d’évolutivité.
Une autre possibilité est celle de prévoir une discrétisation spatiale (et, pourquoi pas, angulaire)
en fonction du groupe d’énergie. Cette approche nécessite des opérateurs d’interpolation spatiale
et demanderait une implémentation plus complexe. Elle ne semble pas particulièrement adaptée à
l’algorithme de décomposition proposé dans cette thèse.
142
CONCLUSION
– Enfin, dans notre démarche de validation de notre méthode de décomposition de domaine, nous nous
sommes toujours situé au niveau du calcul de coeur. Il existe une deuxième possibilité d’application
de la méthodologie multidomaine-multiméthode ici développée.
A l’heure actuelle, les calculs des assemblages reposent sur deux modèles approximatifs : un modèle
d’autoprotection de résonances et un modèle de fuites neutroniques. Le premier modèle permet de
prendre en compte la variation très rapide des sections efficaces des corps lourds à l’intérieur des
groupes. L’objet du deuxième modèle est de prendre en compte les effets de l’environnement de l’as-
semblage dans le coeur. Celui-ci se base sur l’hypothèse que le flux suit le mode fondamentale, ce
qui n’est pas forcement le cas.
Dans cette perspective, nous pouvons imaginer l’utilisation de la méthode multidomaine-multiméthode
pour le calcul d’un assemblage en théorie du transport hétérogène et de son environnement réel (réac-
teur) en transport homogène ou diffusion. Cette approche permettra de se passer de l’approximation
du modèle de fuites, tout en assurant la prise en compte des effets des hétérogénéités locales à l’inté-
rieur de chaque assemblage.
143
144
Annexes
146
Annexe A
Dans cette section nous reprenons la discussion entamée au chapitre 3. Nous analysons plus attentive-
ment la possibilité de générer des formules de quadrature "optimisées" pour le couplage Sn −Sn et nous en
donnerons quelques exemples.
Pour finir, nous effectuerons un test de couplage préliminaire afin de vérifier les capacités de ces qua-
dratures.
Nous avons vu à la section 3.3.3 que les conditions (3.19−3.19) permettent à l’approximation mixte
(MXA) de respecter la condition de flux isotrope, ainsi que à l’approximation flux plat (FFA) d’être conser-
vative au sens Sn (voir 3.22).
Il nous semble donc intéressant d’étudier la possibilité de définire des formules de quadrature optimisées
pour le couplage basées sur les conditions (3.19), car ce n’est pas une condition naturelle pour les formules
de quadrature généralement disponibles en littérature.
Dans l’optique de définir une nouvelle formule de quadrature, la condition (3.19) est donc à considé-
rer comme une requête supplémentaire, par rapport aux contraintes qui sont demandées aux formules de
quadrature classiques :
X
ωd = 1 ωd > 0 ∀d
d
Nous examinons maintenant comment construire des formules de quadrature respectant la (3.19). En
première approche, on commencera par étudier une formule de quadrature S2 , avant de passer à un ordre
plus élevé.
Une formule de quadrature S2 est constituée par une seule direction par octant. Elle est donc univoque-
ment déterminée par le couple (Ω̂1 , ω1 ), les autres directions se retrouvant par rotation autour de l’origine.
De ce fait, le poids vaut ω1 = 41 , en accord avec la normalisation d ωd = 1.1
P
1
En géométrie 2D on ne définit la quadrature que sur quatre octants (à cause de la symétrie par rapport au plan z = 0)
147
ANNEXE A. PROPOSITION DE FORMULES DE QUADRATURE SN OPTIMISÉES
De plus aucune partition n’est générée et la maille Sd coïncidera avec le premier octant (I). En imposant
la condition (3.19) on obtient :
π
Z Z Z 1
2 dϕ 1
ω1 |Ω̂1 · n̂| = |Ω̂· n̂| dΩ = dµ |Ω̂· n̂| =
I 0 2π 0 8
Cette relation nous permet de déterminer le vecteur Ω̂1 . Cependant, puisque ce dernier est un vecteur de
norme unitaire, deux conditions linéairement indépendantes suffisent pour le déterminer de façon univoque.
Dans l’optique de préserver le couplage dans les directions x et y nous choisissons n̂ = êx , êy , ce qui
nous donne :
1
Ω̂1 ·êx = Ω̂1 ·êy =
2
Finalement, la troisième composante se trouve en imposant kΩ̂1 k = 1 :
√
2
Ω̂1 ·êz =
2
Nous pouvons étendre le résultat précédent, établi pour une quadrature S2 , à une quadrature d’ordre
générique.
1
Par simplicité d’écriture, nous considérons une hypothèse supplémentaire, en prenant ωd = ctte = 4N
n(n+2)
où N est le nombre de directions par octant (i.e. N = 8 , pour une formule Sn ). De ce fait, on aura le
découpage suivant :
i(i + 1) n n
0 ; ... ; 1− ; ... ; 1 avec : i = , −1, ... , 0
2N 2 2
En imposant la condition (3.19) avec n̂ = êx on obtiendra :
1≤i≤ n
i 0
1 X 2k − 1 π 2
Ω̂d ·êx = 1− avec : Ω̂d ∈ ∆µi × [0, ] et
N 2 2 i0 = n − i + 1
k 2
p Pour ce qui concerne la composante y, le calcul est légèrement plus compliqué du fait que Ω̂1 ·êy =
1 − µ2 cos ϕ. Il est cependant possible d’effectuer les intégrations nécessaires et d’obtenir une expression
analytique. Nous omettons les passages algébriques en donnant directement le résultat.
Nh p i µb
Ω̂d ·êy = µ 1 − µ2 − arccos(µ) sin ϕ|ϕ
ϕa
b
π µa
148
F IG . A.1 – Comparaisons entre une formule de quadrature optimisée S8 et une formule de quadrature Level
Symetric S8
Nous donnons un aperçu d’une formule de quadrature optimisée d’ordre S8 , en figure A.1.
Pour terminer, nous avons effectué un test sur le benchmark "milieu infini homogène" à l’aide des
formules de quadrature nouvellement développées. On retrouve un bon comportement, similaire à celui de
l’approximation flux plat.
Quadratures Optimisées
1.0001
1.0000
0.9999
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
x
F IG . A.2 – Couplage par quadratures optimisées S8 − S4 . Solution numérique du problème "milieu infini"
(en bleu la solution analytique)
149
150
Annexe B
4 1
6
2
7
3
8
12 5
10
p
Q
k
11 9 Q '$
Q
A13 4
&%
1
4
6
7 2
3
8
12 9 5
10 Q
k
p p Q
Q '$
A 13 A 11 4
&%
151
ANNEXE B. DONNÉES EMPLOYÉES POUR LE CALCUL PHÉBUS
(#) Milieu g =1 g =2 g =3 g =4
(1) Modérateur 1.4411E−03 2.4980E−05 2.4108E−03 4.2340E−02
(2) Réflecteur 5.7557E−04 2.3869E−04 1.2899E−03 4.8247E−03
(3) Caisson 2.2444E−03 1.6303E−03 5.2711E−03 7.9542E−02
(4) Combustible 5.8842E−01 7.2153E−02 9.9808E−01 1.1691E+01
(5) Comb. Barré 3.1399E−01 5.4158E−02 9.1946E−01 7.9597E+00
(6) Perche1 2.1690E−03 2.2122E−03 7.2064E−03 5.9117E−02
(7) Perche2 1.3722E−02 8.1115E−03 8.4901E−02 5.6519E−01
(8) Perche3 7.4185E−03 4.6490E−03 3.4872E−02 1.8900E−01
(9) Eau 1.7568E−03 1.0125E−03 6.3390E−03 2.9775E−02
(10) Crayon1 6.8663E−01 1.2528E−01 1.7469E+00 1.9173E+01
(11) Crayon2 6.9398E−01 1.2673E−01 1.7668E+00 1.9594E+01
(12) Crayon3 7.0109E−01 1.2810E−01 1.7967E+00 1.9851E+01
(13) AIC 1.2945E−02 7.6310E−02 1.0963E+00 6.1354E+00
TAB . B.1 – Energie produite par unité de parcours (en MeV · cm−1 )
(1) Modérateur g =1 g =2 g =3 g =4
σtg 2.631900E−01 9.069200E−01 1.505600E+00 3.273500E+00
g 0=1 1.512100E−01 − − −
g→g 0
σs,0 g 0=2 1.107700E−01 7.412600E−01 − −
g 0=3 5.586800E−04 1.656300E−01 1.341400E+00 7.824100E−05
g 0=4 3.787100E−08 2.030000E−05 1.631300E−01 3.254400E+00
g 0=1 8.909333E−02 − − −
g→g 0
σs,1 g 0=2 4.714334E−02 4.518667E−01 − −
g 0=3 2.984933E−05 7.380334E−02 8.460667E−01 5.410667E−05
g 0=4 2.864033E−08 2.567233E−06 4.947000E−02 6.145334E−01
(2) Réflecteur g =1 g =2 g =3 g =4
σtg 1.847900E−01 3.970500E−01 4.853600E−01 5.375800E−01
g 0=1 1.541800E−01 − − −
g→g 0
σs,0 g 0=2 3.043400E−02 3.781900E−01 − −
g 0=3 4.859100E−05 1.882300E−02 4.705600E−01 1.152200E−04
g 0=4 3.446600E−09 1.435100E−06 1.459600E−02 5.362100E−01
g 0=1 3.050800E−02 − − −
g→g 0
σs,1 g 0=2 -7.743333E−04 6.132000E−02 − −
g 0=3 2.608967E−06 3.122533E−03 8.239666E−02 1.067367E−05
g 0=4 2.579433E−09 1.844133E−07 1.048900E−03 2.454100E−02
(3) Caisson g =1 g =2 g =3 g =4
σtg 1.750400E−01 2.825200E−01 1.132900E−01 1.361700E−01
g 0=1 1.588400E−01 − − −
g→g 0
σs,0 g 0=2 1.589500E−02 2.793900E−01 − −
g 0=3 1.030600E−05 2.921300E−03 1.103500E−01 7.164500E−05
g 0=4 6.558000E−10 2.388600E−07 2.287400E−03 1.258900E−01
g 0=1 6.329667E−02 − − −
g→g 0
σs,1 g 0=2 1.974900E−04 3.320767E−02 − −
g 0=3 3.340000E−07 5.681334E−04 1.375267E−02 8.247001E−06
g 0=4 4.928667E−10 3.148533E−08 2.957533E−04 1.024167E−02
(4) Combustible g =1 g =2 g =3 g =4
σtg 2.577800E−01 6.530800E−01 1.045700E+00 1.867200E+00
νσfg 8.384900E−03 7.832500E−04 1.117400E−02 1.455300E−01
χg 7.319200E−01 2.679300E−01 1.555000E−04 2.292000E−09
g 0=1 1.721000E−01 − − −
g→g 0
σs,0 g 0=2 8.156100E−02 5.736100E−01 − −
g 0=3 3.140500E−04 7.732100E−02 9.504800E−01 8.745700E−04
g 0=4 2.121400E−08 9.369100E−06 7.134200E−02 1.775100E+00
g 0=1 8.487333E−02 − − −
g→g 0
σs,1 g 0=2 2.374700E−02 2.616133E−01 − −
g 0=3 1.660300E−05 3.320167E−02 4.864000E−01 2.467333E−04
g 0=4 1.599400E−08 1.222233E−06 2.078567E−02 3.921333E−01
153
ANNEXE B. DONNÉES EMPLOYÉES POUR LE CALCUL PHÉBUS
(6) Perche1 g =1 g =2 g =3 g =4
σtg 1.966500E−01 3.963700E−01 3.695800E−01 5.931600E−01
g 0=1 1.630300E−01 − − −
g→g 0
σs,0 g 0=2 3.321100E−02 3.722000E−01 − −
g 0=3 9.863100E−05 2.389300E−02 3.472500E−01 3.035600E−04
g 0=4 6.844200E−09 2.843700E−06 2.133600E−02 5.836400E−01
g 0=1 6.919333E−02 − − −
g→g 0
σs,1 g 0=2 7.819667E−03 1.001467E−01 − −
g 0=3 5.123333E−06 9.968666E−03 1.452433E−01 8.280334E−05
g 0=4 5.133333E−09 3.698667E−07 6.005667E−03 1.164700E−01
(7) Perche2 g =1 g =2 g =3 g =4
σtg 2.206800E−01 5.070600E−01 7.364200E−01 9.854200E−01
g 0=1 1.788800E−01 − − −
g→g 0
σs,0 g 0=2 4.012600E−02 4.803200E−01 − −
g 0=3 1.067900E−04 2.577000E−02 7.030900E−01 9.599900E−04
g 0=4 7.062100E−09 2.861900E−06 2.339200E−02 9.168700E−01
g 0=1 6.895667E−02 − − −
g→g 0
σs,1 g 0=2 7.859000E−03 1.025900E−01 − −
g 0=3 5.183000E−06 9.470333E−03 1.515633E−01 7.010667E−05
g 0=4 5.292333E−09 3.716333E−07 5.967000E−03 1.267567E−01
(8) Perche3 g =1 g =2 g =3 g =4
σtg 2.448200E−01 4.399800E−01 4.379800E−01 4.462800E−01
g 0=1 2.111000E−01 − − −
g→g 0
σs,0 g 0=2 3.261700E−02 4.363100E−01 − −
g 0=3 3.753500E−06 3.108100E−03 4.309200E−01 7.149800E−04
g 0=4 3.929900E−17 1.567300E−14 2.965000E−03 4.234700E−01
g 0=1 6.965333E−02 − − −
g→g 0
σs,1 g 0=2 -9.035333E−03 4.310333E−02 − −
g 0=3 -8.319333E−08 -9.566334E−04 1.048633E−02 -3.376333E−07
g 0=4 2.945667E−17 2.044067E−15 -7.925667E−04 1.011967E−02
154
B.1. GÉOMÉTRIE DU PROBLÈME ET MILIEUX HOMOGÈNES ASSOCIÉS
(9) Eau g =1 g =2 g =3 g =4
σtg 2.679500E−01 7.627700E−01 1.219100E+00 2.181900E+00
g 0=1 1.682500E−01 − − −
g→g 0
σs,0 g 0=2 9.871700E−02 6.544400E−01 − −
g 0=3 4.531600E−04 1.081900E−01 1.119600E+00 8.701500E−04
g 0=4 3.144900E−08 1.316500E−05 9.818200E−02 2.169500E+00
g 0=1 8.505666E−02 − − −
g→g 0
σs,1 g 0=2 3.596667E−02 3.394000E−01 − −
g 0=3 2.429900E−05 4.690333E−02 6.441333E−01 5.006000E−04
g 0=4 2.366967E−08 1.709200E−06 2.883767E−02 5.251333E−01
(10) Crayon1 g =1 g =2 g =3 g =4
σtg 2.619300E−01 6.477500E−01 1.041300E+00 1.856600E+00
νσfg 9.752500E−03 1.443500E−03 2.045880E−02 2.396728E−01
χg 7.318300E−01 2.680100E−01 1.557300E−04 2.325300E−09
g 0=1 1.735500E−01 − − −
g→g 0
σs,0 g 0=2 8.374400E−02 5.689800E−01 − −
g 0=3 3.153900E−04 7.613600E−02 9.405500E−01 1.272000E−03
g 0=4 2.152700E−08 9.219800E−06 7.100600E−02 1.721200E+00
g 0=1 8.515667E−02 − − −
g→g 0
σs,1 g 0=2 2.344100E−02 2.581467E−01 − −
g 0=3 1.669800E−05 3.265700E−02 4.799334E−01 3.748000E−04
g 0=4 1.620900E−08 1.202833E−06 2.062800E−02 4.071667E−01
(11) Crayon2 g =1 g =2 g =3 g =4
σtg 2.622800E−01 6.470600E−01 1.036100E+00 1.858800E+00
νσfg 9.850600E−03 1.460100E−03 2.072720E−02 2.449387E−01
χg 7.318000E−01 2.680500E−01 1.558200E−04 2.338700E−09
g 0=1 1.739100E−01 − − −
g→g 0
σs,0 g 0=2 8.370100E−02 5.680200E−01 − −
g 0=3 3.135400E−04 7.637000E−02 9.338400E−01 1.215100E−03
g 0=4 2.143200E−08 9.246700E−06 7.258200E−02 1.720700E+00
g 0=1 8.510667E−02 − − −
g→g 0
σs,1 g 0=2 2.323567E−02 2.569467E−01 − −
g 0=3 1.659933E−05 3.278067E−02 4.758667E−01 3.546000E−04
g 0=4 1.613667E−08 1.204133E−06 2.111734E−02 4.035667E−01
155
ANNEXE B. DONNÉES EMPLOYÉES POUR LE CALCUL PHÉBUS
(12) Crayon3 g =1 g =2 g =3 g =4
σtg 2.623400E−01 6.454100E−01 1.033600E+00 1.850000E+00
νσfg 9.950400E−03 1.475500E−03 2.103020E−02 2.481503E−01
χg 7.317900E−01 2.680500E−01 1.558300E−04 2.340100E−09
g 0=1 1.741800E−01 − − −
g→g 0
σs,0 g 0=2 8.344900E−02 5.669000E−01 − −
g 0=3 3.111000E−04 7.581200E−02 9.307100E−01 1.212500E−03
g 0=4 2.126900E−08 9.177100E−06 7.211800E−02 1.710300E+00
g 0=1 8.507667E−02 − − −
g→g 0
σs,1 g 0=2 2.299167E−02 2.552567E−01 − −
g 0=3 1.646733E−05 3.253133E−02 4.720000E−01 3.494000E−04
g 0=4 1.601333E−08 1.194900E−06 2.097333E−02 4.001333E−01
(13) AIC g =1 g =2 g =3 g =4
σtg 2.737500E−01 6.222300E−01 1.109100E+00 2.665000E+00
g 0=1 1.951800E−01 − − −
g→g 0
σs,0 g 0=2 7.639000E−02 5.494300E−01 − −
g 0=3 2.679400E−04 6.194400E−02 8.959600E−01 1.161300E−03
g 0=4 1.821700E−08 7.504700E−06 5.423000E−02 1.923900E+00
g 0=1 8.815000E−02 − − −
g→g 0
σs,1 g 0=2 2.213033E−02 2.254933E−01 − −
g 0=3 1.408300E−05 2.656633E−02 4.136333E−01 4.882000E−04
g 0=4 1.370867E−08 9.797333E−07 1.572733E−02 4.617667E−01
156
157
Publications
159
Article pour Supercomputing for Nuclear
Applications, Paris, Septembre 2003
160
161
MIXED FIRST- AND SECOND-ORDER TRANSPORT METHOD USING DOMAIN
DECOMPOSITION TECHNIQUES FOR REACTOR CORE CALCULATIONS
Abstract
The aim of this paper is to present the last developpements made on a domain decomposition method
applied to reactor core calcultions. In this method, two kind of balance equation with two different nu-
merical methods dealing with two different unknowns are coupled . In the first part the two balance
transport equations (first order and second order one) are presented with the corresponding following nu-
merical methods : Variational Nodal Method and Discrete Ordinate Nodal Method. In the second part, the
Multi-Method/Multi-Domain algorithm is introduced by applying the Schwarz domain decomposition to the
multigroup eigenvalue problem of the transport equation. The resulting algorithm is then provided. The
projection operators used to coupled the two methods are detailled in the last part of the paper. Finally
some preliminary numerical applications on benchmarks are given showing encouraging results.
1 Introduction
Current 3D core calculation techniques consist of separating the neutronic behaviour in several successive
processing steps; at first, detailed (in energy and space) transport calculations are performed for a small region
(usually one or a few assemblies); the results are condensed in energy and space to yield coarse mesh few group
cross sections. These collapsed cross-sections are then used in coarse mesh full core diffusion or simplified
transport calculations to produce fluxes and reaction rates. Finally, local fluxes and reaction rates are
reconstructed using interpolation scheme of the coarse mesh results. Every step in these procedures involves
approximations with limited validity domain. Of particular concern is the treatment of strong localised
heterogeneities such as control rods which in the classical approach are smeared with the surrounding fuel
and moderator regions; this treatment usually introduces non negligible errors in the neutronic calculations
which might not be compatible with the need to reduce design margins in future reactor concepts. Ideally,
strong heterogeneities would be explicitly represented in a complete 3D pin by pin transport calculation of
the core; nevertheless this approach would not be realistic on the current generation of computers.
The purpose of this paper is to describe and test an approach which should provide the capability, for full
core calculation, to change locally the model of the balance equation and numerical resolution technique. To
take advantage of a new generation of computers, many studies have been done on domain decomposition
techniques although focusing on only one resolution method. This work deals with two very different methods
within the same domain decomposition algorithm. This is a novel way to take more advantage of parallel
computers with distributed memory capacities.
In this work, two kinds of transport method are used. The first one, based on the second order transport
equation, is the well known Variational Nodal Method (VNM) developed by E.E. Lewis [1] and the second
one, based on the first order equation, is a discrete ordinates (Sn) Nodal Method (SNM) [2, 3]. Theses two
methods are presented, in the first part of this paper, to delineate the differences between them.
The second part of the paper is devoted to the description of the domain decomposition algorithm used
to couple the two methods. The main results of this algorithm is that we can use, for within group equation
resolutions the existing codes can be used in developping a generic supervisor to deal with one method in
each sub-domain.
An important part of this study is the developpement of the coupling operators for the two forward
methods. The coupling is achieved by the manipulation of the Boundary Conditions (BC), that are trans-
formed into an ”understandable” BC for each method. The coupling method is applied independently on the
angular and the spatial components of the BC.The spatial coupling is realized by a minimisation procedure
applied to the discretized BC on the interfaces which are discretized on the bases functions of each transport
code. For the angular coupling, two techniques have been used depending on the method that supplies the
BC and the one that uses it.
Finaly, two validation cases of the method are proposed and discussed. The first use case is a two groups
infinite media problem and the second one is a two groups benchmark taken from the well known Takeda
benchmarks cases [18].
1
2 First- and Second-Order Neutron Transport Balance Equations
2.1 First Order Balance Equation: Integro-Differential Form
The within group integro-differential boltzmann neutron transport equation [4, 5] that is the base of the
discrete ordinates (Sn ) nodal method follows in its general form :
K +k
~ + σ(~r)] ψ(~r, Ω̂) = 1 X X
[Ω̂· ∇ (2k + 1) σ s,k (~r) φk` (~r) Yk` (Ω̂) + S(~r, Ω̂) (1)
4π
k=0 `=−k
where the unknown is the neutron angular flux ψ(~r, Ω̂) and φk` (~r) are the moments of this flux on the
spherical harmonics basis Yk` (Ω̂) and S(~r, Ω̂) is the independent neutron source.
Again, σ(~r) is the macroscopic total cross section and σ s,k (~r) are the moments of the within group
scattering cross section on the Legender Polynomial basis. The appropriate boundaries conditions are :
ψ(~r, Ω̂) = 0 Ω̂ · n̂ < 0 ~r ∈ Γv (2)
ψ(~r, Ω̂) = ψ(~r, Ω̂r ) Ω̂ · n̂ = −Ω̂r · n̂ (Ω̂ × Ω̂r )· n̂ = 0 ~r ∈ Γr (3)
where Γv and Γr are the boundary of the domain whereas vacuum and reflective, conditions are applied.
To derive the even-parity form of the transport equation, the equation (4) is evaluated for Ω̂ and −Ω̂.
By adding and substracting the two resulting equations, two coupled equations with even- and odd- parity
fluxes are obtained :
~ − (~r, Ω̂) + σ(~r) ψ + (~r, Ω̂) = 1 [σ s (~r) φ(~r) + S(~r)]
Ω̂· ∇ψ (5)
4π
~ + (~r, Ω̂) + σ(~r) ψ − (~r, Ω̂) = 0
Ω̂· ∇ψ (6)
With (6) the odd-parity flux is expressed in term of the even one and introduced in (5) to obtain the
following even-parity form of the transport equation:
~ − 1 Ω̂· ∇ψ
Ω̂· ∇ ~ + (~r, Ω̂) + σ(~r) ψ + (~r, Ω̂) = 1 [σ s (~r) φ(~r) + S(~r)] (7)
σ(~r) 4π
The appropriate boundary conditions are the following one :
1 ~ + (~r, Ω̂) = 0
ψ + (~r, Ω̂) ∓ Ω̂· ∇ψ Ω̂ · n̂ >
< 0 ~r ∈ Γv (8)
σ(~r)
ψ + (~r, Ω̂) = ψ + (~r, Ω̂r ) Ω̂ · n̂ = −Ω̂r · n̂ (Ω̂ × Ω̂r )· n̂ = 0 ~r ∈ Γr (9)
It is important to note that the unknown of this balance equation is the even-parity flux ψ + and not the
angular flux ψ anymore.
3 Numerical Methods
In this section, the two numerical methods intended to be coupled in our study are introduced. The first
one is the Variational Nodal Method based on the second order transport equation and the second one, the
Discrete Ordinates Nodal Method based one the first order transport equation.
2
3.1 Variational Nodal Method
The second order neutron transport balance equation allow us to apply a variational formulation. So, the
even-parity transport equation may be formulated as variational principle in terms of minimizaton of a global
functional F [ψ + ], including natural (reflexion) and essential boundary condition (vacuum) :
Z Z Z Z
1 ~ ψ + )2 + σ (ψ + )2 − 1 (σs φ2 + 2φS) + dΓ dΩ |Ω̂ · n̂| (ψ + )2
F [ψ + ] = dV dΩ (Ω̂· ∇
V 4π σ 4π Γv 4π
Decomposition of the spatial domain V into homogeneous nodes Vi , i = 1, .. , N , yields to use a new
functional L. This functional is obtained by using Lagrange multipliers method to inforce the continuity of
the trace of the function ( |Ω̂ · n̂| ψ + ) on each interface between the nodes [6].
N Z XZ Z 1
X 2
F [ψ + ] −→ L[ψ + , λ] = Fi [ψ + ] + dΓ |Ω̂ · n̂| ψ + + dΓ dΩ λm |Ω̂ · n̂m | 2 (ψ + +
i − ψj )
i=1 Γv m γm 4π
PN R
where the volumic integral V dV in the fonctional F [ψ + ] has been decomposed on each node by i=1 Vi dV
R
and λm are the Lagrange multipliers on the interfaces γm between the two nodes Vi and Vj .
It may be shown that requiring the stationarity of L[ψ + , λ] with respect to ψ + and λ results in euler-
Lagrange equations that are the even-parity transport equation and the identification of the Lagrange mul-
tipliers as the odd-parity flux on the interface.
1
. −
λm = 2 sign(Ω̂ · n̂m ) |Ω̂ · n̂m | 2 ψ −
m ψ− r, Ω̂) |
m = ψ (~ ~
r ∈ γm
−
The resulting functional L[ψ +
i , ψ m ] can be treated with a Ritz procedure, using:
Here, g + (Ω̂) vector [k− (Ω̂) vector] contains the first even [odd] spherical harmonics and F i (~r) matrix
[H m (~r) matrix] contain the polynomial basis for the internal node i [edge side m]
−
Substituting (10) and (11) into L[ψ + i , ψ m ], produce a discretised functional L[ξ i , χm ]. Requiring the
stationarity with respect to ξ i , the following system appears :
X
A i ξ i = si − M i,m χm (12)
m
where :
Z Z Z Z
1 ~ ui ) (Ω̂· ∇
~ ui )T + σ ui uTi σs T
Ai = dV dΩ (Ω̂· ∇ − dΩ ui dΩ ui
Vi 4π σ 4π 4π 4π
Z Z
M i,m = dΓ dΩ (Ω̂· n̂) v Tm ui
4π γm ∈∂Vi
Z Z
S
si = dV dΩ ui
4π Vi 4π
At the same time, stationarity with respect to χm , leads to the continuity of the even flux trace (Ω̂· n̂)ψ +
across the interface : X
Ψ i,m = 0 where : Ψ i,m = M Ti,m ξ i (13)
m
Ψ i = M Ti ξ i (14)
and, in order to develop the reponse-matrix formalism, the following change of variable is introduced :
1 1
j±
i = Ψ i ± χi (15)
4 2
3
At the lowest order (P1 ) these quantities represent the Marshack partial currents.
− −
Inverting equation (15) Ψ i = 2 (j + +
i + j i ) and χi = j i − j i are obtained and finally, after some algebraic
manipulations, the reponse-matrix equation (the node indice i is eliminated) becomes :
j+ = R j− + B s (16)
The global solution on the full domain is made by a red-black iteration method on the nodes.
To calculate the angular moments of the flux φk` , present in the right hand side of equation (17) a
quadrature formula is employed, allowing the evaluation of an integral function as:
Z Nd
X
dΩ f (Ω̂) ≈ 4π ωd f (Ω̂d ) (19)
4π d=1
This formalism allow to close the system (17÷18) and calculate the angular flux moments :
Nd
X
φk` (~r) = 4π ωd [Yk` (Ω̂d )]∗ ψ d (~r) (20)
d=1
The solution of the angular-discretized equation is made by an iterative procedure, called ”source iter-
ation”. First the source term (18) is build in order to be able to solve equation (17). Then the new flux
moments (20), needed in the new source term, are build and so on.
where ζ ± indicate the outgoing (+) or entering (−) surface defined by ζ = ±1 (with ζ = x, y) and Pxm , Pyn
the transversal projection operators :
1 +1
Z
Pxm [...] = dx Pm (x)[...] m = 0, 1, ...
2 −1
1 +1
Z
Pyn [...] = dy Pn (y)[...] n = 0, 1, ...
2 −1
4
By projection of the equation (21) on the Legendre polynomes of order (m, n), one obtain a set of balance
equations :
Lxmn + Lymn + σ ψ mn = Qmn (25)
where the transverse leakage term Lζmn on the cartesian direction ζ depends on the surface flux moments ψ ζn±
and the interior flux moments ψ m0n (if ζ = x) or ψ mn0 (if ζ = y). With : ν 0 = ν − 1, ν − 3, ... ≥ 0 (ν = m, n).
Each balance equation (25) couples the interior flux moments to the internal source and surface flux
moments. So it can’t be solved without a set of propagation equations.
The basic idea of the Sn nodal method is to write a propagation equation for each cartesian direction, by
transverse projection of the equation (21). This produce a set of quasi one-dimensional equations, coupled
via the transverse leakage terms, for which a formal solution can be written and evaluated between incoming
and outgoing surface. Expanding the internal source and the transverse leakage term , in the case of x-axis,
a propagation equation for the y-moment flux is obtained :
Z +1
∆x 1−x0 σ∆x
x
where : Em = (2m + 1) dx0 Pm (x0 ) e−τx 2 and τx = .
2µ −1 µ
Finally, each node governed by an algebric system build on balance equations (25) is coupled with the
propagation relationship (26). The solution algorithm is a classical mesh sweep method on the nodes of the
domain.
The Sn nodal method (SNM) we used, is extracted from the IDT code [9].
4 Multi-method/multi-domain Algorithm
4.1 Drawback
At that point, the two methods intended to couple in our domain decompsition method are determinedand
cumulate the following properties :
• The Variational Nodal Method deals with :
– the Second-order neutron transport balance equation
– the main unknow is the even-parity flux on each node, and the odd-parity flux on the interfaces
– the spatial discretization is perform by expansion with Legendre polynomial basis
– the angular one is based on spherical harmonics basis
• Whereas the Discrete Ordinates Nodal Method deals with :
– the Integro-differential neutron transport balance equation
– the main unknow is the angular flux
– the spatial discretization is perform by expansion with Legendre polynomial basis
– the angular one is based discrete ordinates method
The only common solution algorithm is the solution of the multigroup formulation of the neutron transport
equation by power method.
The main difficulties in this work has been the definition of the coupling quantities between the two
methods. One natural way to define this quantities was to complete a Schwarz decomposition domain
without overlapping and to consider, for each sub-domain, the interface with an other sub-domain as an
imposed boundary condition.
5
4.2 Solution Algorithm Using Schwarz Domain Decomposition
4.2.1 Schwarz Decomposition Method
The eigenvalue problem for neutron transport with multigroup approximation imposes to solve for each
iteration of the power method the following system :
H11 · · · H1G Ψ1 S1
.. . .. .
.. ... .
H ≡ . = .. (27)
0 1
Hgg0 = δgg0 Hgg + Hgg 0 (29)
This system is solved by applying the domain decomposition without overlapping method for two sub-
domains V v and V s in V where Γ is the interface between these sub-domains. In sub-domain V v , the
Variational Nodal Method is used and in sub-domain V s , SN Nodal Method is performed. Formally, for the
within group equation, the Schwarz algorithm [14, 15] generates the following matrix formulation :
v v v
Hgg 0 bcv Ψg Sg
0 Hggs
bcs Ψsg = Sgs (30)
bv bs dΓ ΨΓg SgΓ
Where :
• Ψα
g is the restricton of the neutron flux in group g on V
α
for α = v, s
System (30) is introduced in system (27), and after some permutations, the following system is obtained
: v
0 BC v
v v
H Ψ S
0 H s BC s Ψs = S s (31)
B v B s DΓ ΨΓ SΓ
α α
H11 · · · H1G
where : H α = ... .. .. α = v or s
. .
α α
HG1 · · · HGG
are the multigroup transport equations for each sub-domain and
α α
Ψ1 S1
α .. α ..
Ψ = . , S = . α = v, s or Γ (32)
Ψα
g Sgα
are the restriction of multigroup flux Ψ and source S on each sub-domain and on the interface between them
and BC α , B α and DΓ are diagonal matrices containing group independant operators.
This formulation can be easily extend to N sub-domains.
6
4.2.2 Multigroup Solution Algorithm
The eigenvalue problem that we have to solve can be writen as :
1
Find the greatest keff so that the couple (keff , Ψ) verify HΨ = FΨ (33)
keff
The solution algorithm is performed with the classical power method. But in this case, several methods
co-exist * in different sub-domains. The following strategy is defined :
Let h be the current iteration number of the power method :
0
• Let initialize Ψ0 and keff ;
i=1
5 Projection Operators
The projection operators are now detailled. Because of factorization on angular and spatial basis, u(~r, Ω̂) =
f (~r) · g(Ω̂), angular and spatial coupling are independents from each other. Moreover, they depends only on
spatial mesh and approximation order of the method-dependent flux basis, so that they can be calculated
and stored at the beginning of the code as datas.
N
(i)
X X
f (x) = ϑi (x) · ak pk (ξi (x)) (34)
i=1 k
M
X X
g(x) = ϑj (x) · b(j)
m qm (ξj (x)) (35)
j=1 m
7
Coupling coefficient calculation supervisor
Initialisation of solvers (Fission sources, keff ) supervisor , IDT / VNM code
Figure 1: Scheme of the domain decomposition algorithm applied to multigroup transport equation resolution
where pk (ξ) and qm (ξ) are the spatial basis defined on a normalised coordinate set and ξl (x) is the proper
scaling function relating the x coordinate to its normalized one (e.g. x = cl + ξl hl /∆ξ, where: cl and hl are
the center and the lenght of l-th mesh, and ∆ξ its normalised size).
x0
xN
x1 xi−1 xi xN −1
1 ... i ... N
-
1 ... j j+1 ... M
x
x̃ 1 x̃ j−1 x̃ j x̃ j+1 x̃ M −1
x̃ 0 x̃ M
A classical approch for that kind of problems is to proceed by a minimization of the following functional:
Z
2
F = dx [f (x) − g(x)] (36)
Γ
(i) (i)
To obtain the coefficients ak present in the development (34) we ask ∂F/∂ak = 0 ∀i, k. By this way,
we obtains:
(i)
XX
ak = Lj∩i (j)
m,k bm (37)
j m
8
qm (ξ)
VNM SNM
h0 h1 h2 t0 t1
VNM h0 1 0 0 1 √0
h1 0 1 0 0 3
pk (ξ) = h2 0 0 1 0 0
SNM t0 1 √0 0 1 0
t1 0 3/3 0 0 1
As seen, spatial coupling does not present major problem for this application. All coupling coefficients
can be calculated and stored.
Where the spatial basis for each code are :
√ 1 (k=0)
1
VNM : hk (ξ) = √ 3ξ
2 (k=1) |ξ| ≤ (39)
√ 2
− 5/2 + 6 5 ξ 2 (k=2)
1 (k=0)
SNM : tk (ξ) = |ξ| ≤ 1 (40)
3ξ (k=1)
9
5.2.2 Angular coupling for SNM< − >SNM interface
In this case, the continuity of the angular flux can not be enforced because of differences of Sn order in
each subdomains. The simplest and natural principle for the coupling procedure will be to conserve partial
current across interfaces. In order to keep a maximum of information on the angular flux, partial current on
each mesh Sd of a partition of the half unit sphere 12 S2 = ∪d Sd are conserved.
Obviously, the coupling will depend on the way one make the partition of the unit sphere in solid angle
surrounding each direction.
R The idea is to define each mesh Sd , so that it will be representative of each
direction and will have Sd dΩ ∼ ωd . For simplicity, let us focus on the first octant.
First of all, the 2D quadrature formula are collapsed into a monodimensional one, by adding all weight
whose direction have the same µd , so that we obtain n2 weight Wi (assuming a level symetric quadrature is
used).
Then,the µ ∈ [0, 1] axis is subdevided so that each segment size ∆µi is proportional to the collapsed
wheigt defined before. This will produce a partial decomposition of the octant surface in n2 streeps defined
by (µ, φ) ∈ ∆µi × [0, π2 ]. Finally, each streep is partitioned so that each mesh size Sd is proportional to its
wheigt ωd .
Once the boundaries for the angular grid Sd are defined, the conservation of the following quantities is
imposed :
Z
jd = dΩ |Ω̂· n̂| ψ(Ω̂) ∀ d = 1, .. , Nd (42)
Sd
Z
Ψ (~r) = dΩ (Ω̂· n̂) ψ + (~r, Ω̂) k− (Ω̂) (46)
4π
Z
χ(~r) = dΩ ψ − (~r, Ω̂) k− (Ω̂) (47)
4π
The main idea to couple the outgoing Sn flux to the incoming partial current-like j − of the Pn method
is to evaluate the integrals(46÷47) by the Sn quadrature formula :
X
Ψ (~r) = ωd (Ω̂d · n̂) ψ d (~r) k− (Ω̂d ) (48)
d
X
χ(~r) = ωd ψ d (~r) k− (Ω̂d ) (49)
d
10
5.2.4 Angular coupling for VNM− >SNM interface
To set the right boundary condition for an Sn method, the incoming angular flux is supplied
Z
.
2(j + + j + ) = Ψ (~r) Ψ (~r) = dΩ (Ω̂· n̂) ψ + (~r, Ω̂) k− (Ω̂) (51)
4π
Z
.
j + − j + = χ(~r) χ(~r) = dΩ ψ − (~r, Ω̂) k− (Ω̂) (52)
4π
First one remarks that χ contains the angular moments for the odd flux. Again, Ψ represents the
angular moments for the odd quantity (Ω̂· n̂) ψ + (Ω̂). A limited developement of the odd quantities ψ − (Ω̂)
and (Ω̂· n̂) ψ + (Ω̂) can be written in term of their moments (52÷51) :
Thus the angular flux is build by adding its odd and even components and the evaluation on each angular
direction of discrete ordinate set is then :
h iT
ψ d (~r) = (Ω̂d · n̂)−1 Ψ (~r) + χ(~r) k− (Ω̂d ) (55)
All the operators are defined for the domain decomposition algorithm. The first applications performed
with this method are detailled in the following section.
Test1 Takeda
24 25
1 - Core
2 - Control Rod
3 - Reflector
3
15
1 3
5
1
0 0
2
0 12 24 0 15 25
Figure 4: Two eingenvalue problems: 1/ heterogeneous infinite medium, 2/the well-known Takeda benchmark
6 Numerical Applications
To improve the generic algorithm that has been developped, multiple preliminary tests for each step of
the method have been performed. First, testing the domain decomposition technique for each method
independently, then Takeda Benchmark [18] is used to check :
• PN-PM, SPN-SPM, SPN-PM (N and M =1, 3, 5) with VNM domain decomposition method ;
• SN-SM (N and M=2, 4, 6, 8) with SNM domain decomposition method ;
11
• Different mesh refinements in each sub-domain : same one, refined and coarse, ...
A preliminary validation of the supervisor described here was performed by comparing with previous Ph.D
Thesis works [6, 17].
Now focusing on the real VNM/SNM coupling method, the first two applications that improve this
techniques are presented here. The geometry of the cases calculated are given in figure 4. The first one is an
infinite medium with two regions : core and reflector. The second one is the Takeda benchmark geometry
with three regions: core, reflector and control rod. The cross-sections used in these applications are given
in table 2. The reference flux shape solutions of the two problems are given in figure 5. These references
correspond to the transport calculations performed with VNM-P5 or IDT-S8 code. For the two geometry
Table 3: Eigenvalue results of the test1 case for the VNM, SNM and mixed methods
the calculations with VNM and SNM include the following approximations :
• VNM : P1 , P3 , P5 ;
• SNM : S2 , S4 , S8 .
Table 4: Eigenvalue results of the Takeda problem for VNM, SNM and mixed methods
In the infinite medium case, the domain is decomposed into two regions with a vertical interface at X=2,
5, 8, 12, 15, 18 cm. VNM [SNM] on the left hand side and SNM [VNM] on the right hand side of the interface
have been tested. All the results were similar and only the case with the interface at 8 cm with VNM on
the left hand side and SNM on the other is presented.
In the Takeda case, the same investigations have been made and the results were similar in terms of flux
shapes. Similarily only one case with a vertical interface at 10 cm with VNM on the left hand and SNM on
the right hand of the interface is presented.
For all these configurations, P1 − S2 , P1 − S4 , P1 − S8 , P3 − S2 , P3 − S4 , P3 − S8 , P5 − S2 , P5 − S4 , P5 − S8
coupling calculations have been performed and all the resulting keff are given in the body of tables 3 and
4. In tables 5 and 6, the maximum relative errors between the mixed flux calculations and the reference
transport SNM-S8 flux are given. And finally, figure 6 presents the relative flux error distribution for infinite
12
medium case in all coupling cases, figure 7 [resp. 8] show the P 3 − S4 [resp. P 3 − S2] mixed flux shape and
the relative error distribution.
φ−φref
k φref ksup S2 S4 S8
P1 0.08 0.03 0.02
P3 0.23 0.02 0.002
P5 0.45 0.02 0.003
The results obtained on the infinite medium case provide us several informations on the VNM-SNM
coupling method. First of all, as seen in the table 3 the most consistent cases are the P1 − S2 , P3 − S4
and P5 − S8 and that is easily explain by the fact that the angular expansions in each method is consistent.
The less accurate results are obtain when the level of angular expansion in SNM is lower that in VNM. In
the other hand, the cases where the expansion of VNM is lower than the one in SNM (P1 − S4 , P1 − S8
and P3 − S8 ) provide g ood accuracy which is a confirmation of previous results using VNM-VNM coupling
method [16]. The same effects are found on the relative flux errors and are given in the table 5 and figure
6. Furthermore, in the figure 6 the trace of the interface at 8 cm that pertubs the flux is strong and on each
side of it, there is a smoothing area before recovering a good error shape.
φ−φref
φref · 100 P1 /S2 P1 /S4 P3 /S2 P3 /S4
Thermal group −1.4 → +4.3 −0.8 → +4.8 −3.8 → +6.8 −2.6 → +1.0
Fast group −3.0 → +3.0 −2.9 → +2.0 −4.1 → +13.0 −1.3 → +1.1
These findings on the accuracy of the method are confirmed by the Takeda test case (see tables 4 and
6). But in addition, several interesting effects can be seen on figure 7 for the case P3 − S4 . For example,
even if the keff is different, the shape of the flux is preserved in each group and the error is flat and certainly
over-estimated. On the other hand, in the P3 − S2 case, the accuracy is poor, the interface effect strong and
remarkable on the flux shape. In this case, the error flux shape is poor in the SNM sub-domain.
All these preliminary results on the mixed VNM-SNM coupling method are encouraging and new inves-
tigations are in progress to solve the non consistent cases we found.
7 Conclusion
A mixed first- and second-order transport method using domain decomposition techniques for reactor core
calculations has been developped. These algorithms have been structured to extend easily to other methods.
The first results obtained provide good accuracy in the coupling of similar angular order for the two methods
VNM-SVN. Further work is necessary when the coupling is not conservative and inconsistent. A change of
projection operator for VNM− >SNM is thus needed to become more efficient in all cases. A lot has now to
13
Figure 6: Mixed flux relative error for Infinite Media test
Figure 7: Mixed P3 − S4 flux shape and relative error for Takeda benchmark
Figure 8: Mixed flux P3 − S2 shape and relative error for Takeda benchmark
14
be done on the convergence of the domain decomposition algorithm and acceleration of the scheme. These
findings are also important to make this method usefull for core calculation. the use of parallel computing is
one area that are going to be investigated. And in the near future, probability collision method, unstructured
characteristics method or even a Monte Carlo Method will be used.
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15
177
Article pour Physor2004, Chicago,
Avril 2004
178
179
PHYSOR 2004 - The Physics of Fuel Cycles and Advanced Nuclear Systems : Global Developments
Chicago, Illinois, April 25-29, 2004, on CD-ROM, American Nuclear Society, Lagrange Park, IL (2004)
1. Introduction
Classical techniques for solving the neutron transport equation consist of separating the neutronic cal-
culation in several successive steps. First, very detailed (in energy and space) transport calculations are
performed for a small region (usually one or a few assemblies); then, the results are condensed in energy
and space to yield few groups homogenized cross sections. These collapsed cross-sections are then used
in coarse mesh full core diffusion or simplified transport calculations to yield fluxes and reaction rates.
Finally, detailed pin-by-pin fluxes and reaction rates are reconstructed from the coarse mesh results, us-
ing an interpolation scheme. Every step in this procedure involves approximations with a limited validity
domain. Of particular concern is the treatment of strong localized heterogeneities such as experimental
bundles in a reactor, which, in the classical approach, are smeared with the surrounding fuel and mod-
erator regions. This homogenization treatment usually introduces non negligible errors in the neutronic
calculations, which might not be compatible with expected experimental accuracy goals.
In this work, we apply a new calculation scheme to a benchmark model of the PHEBUS experimental
reactor, to quantify the improvements in terms of accuracy on the neutronic quantities of interest and
computing time. This new recently-developed approach [1] uses domain decomposition techniques and
two kinds of transport methods. The first one, based on the first order transport equation, is a discrete
ordinates (Sn ) nodal and characteristics method (SNM) [2, 3] whereas the second one, based on the second
order transport equation, is the Variational Nodal Method (VNM) developed by E.E. Lewis [4]. These
coupled methods give us the capability to employ a very fine mesh in describing a particular fuel bundle
with an appropriate numerical method (SNM), while using a much large mesh size in the rest of the core,
in conjunction with a coarse-mesh method (VNM).
In the next section, our new calculation method and its properties are briefly presented. In Section 3,
the benchmark problem is described. Finally, in the last two sections (Secs. 4, 5), the discretization is
presented and the results are discussed.
*
Corresponding author, Tel. (33) 4 4225 7052, FAX (33) 4 4225 7009, E-mail: jmruggieri@cea.fr
2. Multi-Method/Multi-Domain Method
Our domain decomposition method, named Multi-Method/Multi-Domain (MM/MD), is intended for
full core calculations, with provisions for local changes in the solution technique. Many past studies
on domain decomposition and mesh refinement techniques have focused on only one resolution method
[5, 6, 7]. The present technique is base on two very different methods within the same domain decompo-
sition algorithm. This is an original way to take advantage of different method properties within the same
calculation.
The two methods coupled in the MM/MD method have the following characteristics :
– the main unknowns are the even-parity flux, ψ + , within each node, and the odd-parity flux,
ψ − , on the interfaces ;
– spatial discretization is performed by expansion with Legendre polynomial basis ;
– angular discretization is based on spherical harmonics expansion.
The first method, SNM, is very useful to obtain a very good local accuracy [2, 3, 8] because the spatial
convergence criterion is the size of the mesh, it is a h-type convergence method: the smaller the mesh is,
the more accurate the result is. This method is commonly used for assembly transport calculations. The
second method, VNM, is a very powerful method for coarse mesh transport calculation [9, 10, 11]. The
convergence criterion is the order of the polynomial basis we used for the expansion of the flux, it is a
p-order convergence method: the higher the polynomial expansion is, the more accurate the result is. This
method is usually employed in full core transport calculations.
The global MM/MD algorithm requires the solution of an eigenvalue problem with multigroup approx-
imation. This algorithm imposes to solve, for each iteration of the power method, a one-speed equation for
each group. The presence of several sub-domains doesn’t affect the multigroup iterator; only the fission
rate contribution for each sub-domain have to be collapsed to build the total fission rate and calculate the
global eigenvalue. In order to solve the one-speed problem over the whole domain, iterations are done
over the sub-domains [12]. The boundary conditions that represent the connection between sub-domains
are computed by specific coupling operators [1].
3. PHEBUS’ Benchmark Description
PHEBUS is a small, water cooled, experimental power reactor dedicated to the study of accidental
transients [13]. An experimental fuel bundle is located in a dedicated separate loop in the middle of the
core. In the PHEBUS-FP experiments, this central bundle is first irradiated for 9 days in a high water
cooling flow; then it is heated up for 5 hrs in a monitored low rate steam flow environment (the water
cooling circuit is turned off) until fuel meltdown. During this latter phase, the experimental fuel releases
FP’s in the form of gases and aerosols. The evaluation of this radiological source term is the goal of the
PHEBUS-FP program. As a consequence, the power produced by the experimental bundle is an important
normalization factor both for thermal degradation and chiefly for fission products release.
The neutronic characterization of PHEBUS is a major challenge that require a specific computation
scheme as well as a dedicated validation case. The main features to be evaluated are reactivity parame-
ters and power monitoring indicators. Integral and local power indicators are required with a very good
accuracy in order to define the conduct of test strategy and also to allow an interpretation of the experiment.
Apart the central fuel element, the PHEBUS core does not present any major difficulty for modern
neutronic tools. On the contrary, the neutronic characterization of the experimental bundle is very compli-
cated. Indeed there are numerous heterogeneities among which vapor/fuel interfaces, absorbing material
in the control rod, but also the experimental fuel burn up and eventually the experimental bundle geomet-
rical evolution during the heat up phase. This is why a mixed calculation scheme seems appropriate, with
a refined computation scheme for the bundle and a coarser model for the rest of the core.
To be able to analyse the benefit of the MM/MD method for the treatment of the local heterogeneities
in the PHEBUS experiments, a benchmark of one configuration has been defined. In this benchmark, a
horizontal 2D section has been considered, in which the bundle and the core are approximated in Cartesian
geometry. The original geometry is presented with the benchmark model in figure 1. The benchmark
model is defined by 13 homogeneous materials. Three regions correspond to the moderator, the reflector
and the vessel. The pin cells in the core have been homogenized so that there are only two core regions.
Finally, the bundle is described with eight different homogeneous regions.
Figure 1: Original geometry and corresponding benchmark model for the PHEBUS core
The core-to-bundle power coupling coefficient is defined as the ratio of the energies released in both
the core and the bundle. This coupling coefficient is obtained from a calculation which requires a good
prediction of the core overall power and an even better prediction of the bundle integral power. The
expected overall accuracy in this parameter is between 5% and 10%.
To obtain the neutronic characteristics of this model, a classical calculation scheme has been used:
a 172 energy groups and detailed collision probability transport calculation has been performed for each
sub-assembly. The results are, then, condensed in 4 energy groups and homogenized, to yield the 13
materials cross sections. These sections have been calculated with the APOLLO 2 cell code [14].
The neutronic quantities to be evaluated are : the reactivity, the flux shape in each energy group in the
bundle and the core-to-bundle power coupling coefficient.
4. Problem Discretization
In order to compare all calculations performed in this study, we first produce a reference solution for
the benchmark problem. This reference scheme is obtained with a fine mesh, high order Sn calculation
(S8 ), in order to take into account spatial and angular flux dependency. A particular attention is needed
for thermal group which present the characteristic peak at the interface core-moderator (see Fig.5). The
reference mesh (see Fig.2) is 1 mesh per cell for the core, 2 cm square mesh for the moderator, 2 meshes
in the reflector thickness and 2 in the aluminum vessel.
Q
k
Q '$
Q
&%
Figure 2: One-domain, conformal computational mesh : reference grid
This choice gives a good reactivity and flux prediction, with a reasonable computational time in 2D
calculations. This reference discretization represents a standard PHEBUS calculation mesh in the case that
no local refinement method is available.
Let us consider the discretization strategy that has been adopted to combine the two types of methods
in the same calculation. For that, let us define a 2-subdomain partition for the MM/MD method: the first
one is located in the SW corner, containing the bundle and the second one contains the surrounding core.
This allows us to independently define the computational mesh for each subdomain. Indeed, this partition
has been done to keep in the bundle zone the very fine description of the reference mesh and a relatively
coarse mesh discretization in the other sub-domain. So, a good local accuracy can be expected for the
experimental bundle with SNM, while accurate global core predictions should be obtained with VNM.
To reach our goal, four computational grids have been chosen (see Figs. 3 and 4). The four grids have
the same fine reference mesh to discretize the bundle in sub-domain 1. So, the only difference, between
them, is the mesh discretization of the core in sub-domain 2.
Q
k
Q '$
Q
&%
Figure 3: Two-domains, non-conformal computational mesh : Grid 1
The first grid (Fig.3) looks closely like the reference mesh (Fig.2), with one fundamental difference,
permitted by the MM/MD method: a non conformal mesh is used at the interface between the two sub-
domains. The mesh in the core corresponds to 1 mesh per cell in the core, 15 meshes in the moderator
region, 2 in the reflector and 2 in the aluminum box.
The second grid, Grid 2, and third grid, Grid 3, have coarser meshes in the core: 4 by 4 meshes for
(Grid 2) and 2 by 2 for (Grid 3), but they both have 6 meshes in the moderator region, one in the reflector
and the aluminum box. Finally, the last computational mesh, Grid 4, has 1 coarse mesh per assembly in
the core and 3 meshes in the moderator.
In all calculations, to enforce accuracy, the reference S8 angular discretization of SNM is kept in the
sub-domain containing the bundle. With these four grids, the analysis of MM/MD calculations, in terms
of accuracy and computing time, is presented below for different approximations of the VNM or SNM
methods in the second subdomain.
As the SNM method could have trouble with meshes having a too important optical thickness, the
calculations are performed only with Grid 1, 2 and 3. Results are reported in Tab.1.
In this table, the interesting parameters of the benchmark are given. On the one hand, reactivity ρ,
core-to-bundle power coupling coefficient C and the flux error in the bundle subdomain, give a global
indication of calculation accuracy compared to the reference calculation. On the other hand, the com-
putational time is presented with S2 -Boundary Projection Acceleration [15] of inner iterations (tBPA ) or
without acceleration (tnoAcc ).
Mesh Grid Bundle Core ρ errρ flux err C errC tBPA (s) tnoAcc (s)
Reference S8 6763 - - 50.95 - 18.06 196.3
Grid 1 S8 S8 6764 1 0.02 % 50.98 0.05 % 41.69 189.2
S8 S6 6746 17 0.04 % 50.57 0.75 % 35.72 121.2
S8 S4 6709 55 0.24 % 49.55 2.76 % 30.65 67.3
Grid 2 S8 S8 6762 1 0.06 % 50.99 0.07 % 11.76 48.4
S8 S6 6749 14 0.05 % 50.60 0.69 % 10.21 34.0
S8 S4 6711 51 0.25 % 49.58 2.69 % 9.19 22.0
Grid 3 S8 S8 6622 140 0.57 % 50.71 0.47 % 6.97 30.0
S8 S6 6603 159 0.57 % 50.32 1.24 % 6.55 25.4
S8 S4 6563 200 0.81 % 49.30 3.24 % 5.44 16.1
Reference calculation results are contained in the first line of the table and reference flux shapes for
the four groups are given in figure 5. These flux shapes show the difficulty to calculate the neutronic
parameters of this benchmark while keeping CPU time reasonable.
First, neutronic parameters are analysed. The error made in the flux in the bundle subdomain never
exceed 1%, so the solution in subdomain 1 is very accurate. Therefore, in this case, it is not a discriminant
parameter for the method.
Reactivity and power coupling coefficient are more discriminant. From the reactivity point of view, a
discrepancy of less than 100 pcm is assumed to be in good agreement with the reference calculation. None
of the solution obtained on grid 3 meet this criterion. This is not surprising as we expected that this grid
would not be appropriate for the SNM method (O(h) type of convergence).
For the coefficient C, the expected target of 5% accuracy, translate into a maximum error of about 1%
vs the reference calculation. So, the solutions based on S8 − S4 angular discretization are not accurate
enough.
The conclusion of this first part is that, for this benchmark, the most interesting calculation performed
by the MM/MD with SNM S8 − Sn coupled calculation, with local refinement method, is the S8 − S6
discretization on Grid 2. Indeed, compared to the reference calculation, the numerical results for all
parameters are very good and the computing time is reduced by a factor of about 2.
6. Conclusion
In this work, a new approach to take into account strong localized heterogeneities in transport core
calculations is presented. This technique allows to distinguish, within a full core calculation, the capability
to define several sub-domains where appropriate transport balance equation and resolution techniques can
be used. Moreover, in each sub-domain the mesh size is independently refined to take advantage of the
selected solution method.
To treat correctly local heterogeneities, this MultiMethod/MultiDomain decomposition method relies
on two kinds of transport methods. The first one, a discrete ordinates nodal and characteristics method
(SNM), is employed with highly refined meshes for the treatment of strong local heterogeneities. The sec-
ond one, the Variational Nodal Method (VNM), is a powerful method for the treatment of the surrounding
core, with a very coarse mesh discretization.
To show the efficiency of these techniques, a benchmark model of the PHEBUS reactor, in which a
central experimental fuel element require a finer mesh description than the surrounding core, has been
defined.
The numerical results, show very good accuracy of the coupling method for the most important neu-
tronic indicators. The analysis of these results show that the best way to use the method is to define 2
sub-domains with the following characteristics:
Sub-domain 1 : Containing the bundle, discretized with reference fine mesh and SNM method with
S8 angular approximation;
Sub-domain 2 : The whole domain without the bundle, discretized with a very coarse mesh and VNM
method with P3 angular approximation.
The numerical accuracy is ≤ 50 pcm for reactivity, ≤ 1% for the flux relative error and 0.02 % for
the power coupling coefficient with a cpu time three times smaller with respect to a reference full S8
calculation.
These results are very encouraging and show that the MM/MD algorithm could be an effective way to
reduce computational time in Phebus-like problems. We expect even better performance in the case of a
3D calculations.
In the future, we intend to investigate an unstructured characteristics solver in the MM/MD method.
This will allow us to eliminate the modeling errors due to the Cartesian description of the bundle.
First Energy Group Second Energy Group
Figure 5: Flux shapes for the four energy group of PHEBUS benchmark
Acknowledgments
The authors wish to thank Igor Zmijarevic at CEA Saclay for providing the IDT code [8], which has
been used as SNM solver in the MM/MD method.
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Résumé
Une nouvelle méthodologie pour la résolution de l’équation du transport, basée sur une mé-
thode de décomposition de domaine est développée.
Celle-ci permet l’utilisation simultanée de trois méthodes de résolution différentes au sein du
même calcul : une méthode variationnelle nodale, une méthode aux ordonnées discrètes et une
méthode des caractéristiques.
Cette nouveauté se concrétise par la possibilité d’employer des développements spatiaux et an-
gulaires différents, des maillages indépendants (cartésiens ou non-structurés), voire non confor-
mes, pour chaque sous-domaine de calcul, introduisant une flexibilité de modélisation qui n’est
pas possible avec les codes de calcul disponibles actuellement.
Les capacités de modélisation de l’approche multidomaine-multiméthode sont démontrées à
travers l’étude d’un problème réaliste de la physique des réacteurs : le calcul fin d’hétérogénéi-
tés neutroniques localisées.
Mots clés
Décomposition de domaine - Couplage de méthodes - Raffinements localisés
Equation du transport des neutrons
Méthode Variationnelle Nodale - Méthodes aux ordonnées discrètes - Méthode des caractéristiques
Abstract
A new methodology for the solution of the neutron transport equation, based on domain de-
composition methods has been developed.
This approach allows us to employ different numerical methods together for a whole core
calculation : a variational nodal method, a discrete ordinate nodal method and a method of
characteristics.
These new developments authorize the use of independent spatial and angular expansion, non
conformal Cartesian and unstructured meshes for each subdomain, introducing a flexibility of
modelization which is not allowed in today available codes.
The effectiveness of our multidomain-multimethod approach has been tested on several confi-
gurations. Among them, one particular application is the modelization of strong local hetero-
geneities, a realistic problem in the field of reactor physics.