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L’ORGUEIL
Introduction
Traiter
de
l’orgueil
est
un
exercice
difficile,
mais
il
est
tout
de
même
plus
facile
de
parler
de
l’orgueil,
que
de
l’humilité
!
Vous
voyez
pourquoi
!
L’orgueil
c’est
«
l’amour
de
soi-‐même
et
de
toutes
choses
pour
soi-‐même
».
Cet
amour
de
soi
peut
s’exprimer
sous
diverses
facettes
et
selon
des
degrés
de
gravité
différents:
l’amour-‐propre
(forme
rudimentaire),
la
vanité
et
“l’orgueil”
à
proprement-‐parler.
Pour
travailler
cet
exposé,
je
me
suis
inspirée
d’un
certain
nombre
de
lectures
:
Jean
Cassien
(Vème
siècle),
Laurent
Scupoli
(moine
du
XVI
ème
siècle),
Jean
la
placette
(pasteur
du
XVIIème
siècle),
Christian
Poirier
(diacre
aveugle,
bien
placé
pour
nous
entraîner
à
sa
suite
pour
avoir
un
regard
intérieur),
l’incontournable
pascal
Ide
et
le
père
Cantalamessa.
Ma
chère
Séverine
m’a
mise
dans
les
mains,
il
y
a
3
semaines
2
bouts
de
papier
en
disant
:
“tiens,
c’est
pour
rédiger
ton
topo
sur
l’orgueil”.
Surprise
!
il
y
avait
un
court
extrait
de
Laurent
Scupoli
et
un
commentaire
précisant
que
St
François
de
Salles
le
transportait
toujours
sur
lui
!
Cet
auteur
est
vraiment
très
précieux.
Il
apporte
une
aide
très
concrète
pour
les
remèdes
de
l’orgueil.
Pour
bien
entrer
dans
ce
sujet
complexe
il
faut
revenir
d’abord
au
texte
de
la
chute
en
genèse
3.
I.
ORIGINE
DE
L’ORGUEIL
1)
La
chute
L’Eglise
nous
enseigne
que
de
toute
éternité,
Dieu
voulait
diviniser
sa
créature.
Lorsque
Satan
s’est
avancé
vers
Eve
au
jardin
d’Eden,
c’était
pour
qu’elle
éprouve
de
la
défiance
envers
Dieu.
Il
leur
a
suggéré
que
Dieu
ne
voulait
pas
qu’elle
et
Adam
mangent
du
fruit
de
l’arbre
du
jardin
par
crainte
qu’ils
deviennent
comme
des
dieux
:
“vous
ne
mourrez
pas”
et
“le
jour
où
vous
en
mangerez
vous
serez
comme
des
Dieux”
Gen
3,
2.
Eve
l’a
cru.
Elle
lui
a
fait
confiance
et
elle
s’est
défiée
de
Dieu.
Puis,
elle
a
mis
sa
confiance
en
ce
qu’elle
pensait
et
en
ce
qu’elle
ressentait
en
elle-‐même.
“la
femme
vit
que
l’arbre
était
bon
à
manger
et
séduisant
à
voir
et
qu’il
était
désirable”
Ge
3,
6.
Elle
commence
à
cogiter
et
s’appuie
sur
ses
perceptions.
Puis,
elle
s’empare
du
fruit
et
se
l’approprie
“elle
prit
de
son
fruit
et
mangea”
Gen
3,6.
Eve
a
cru,
à
la
suite
des
paroles
de
Satan,
qu’elle
pouvait
par
elle-‐même
acquérir
la
gloire
de
la
divinité
et
elle
devance
l’heure
de
Dieu.
Elle
préfère
suivre
son
dessein
à
elle
que
suivre
le
plan
de
Dieu
(elle
suit
la
façon
de
faire
de
Satan).
Différence
entre
le
royaume
de
Satan
et
le
royaume
du
Christ
:
Ds
le
royaume
de
satan,
il
y
a
un
esprit
de
conquête
:
on
prend
les
choses,
on
se
sert
et
on
se
les
approprie.
Dans
le
royaume
du
Christ,
on
les
accueille
comme
un
don
gratuit.
Deux
façons
de
faire
qui
sont
opposées.
Dans
l’un
on
prend
dans
l’autre
on
reçoit.
L’être
humain
tel
qu’il
est,
ne
se
connaît
lui-‐même
qu’en
Dieu.
L’homme
a
été
créé
à
l’image
et
à
la
ressemblance
de
Dieu.
C’est
à
dire
qu’il
est
fait
pour
se
recevoir
de
Dieu
et
se
donner
à
Dieu.
Regardez
comment
cela
se
passe
au
sein
de
la
Sainte
Trinité
:
l’amour
circule.
Dieu
décolle
sans
cesse
de
lui
même
pour
se
donner.
Il
est
DON.
Il
donne
la
vie,
il
aime.
Jésus
reçoit
l'amour
du
Père
et
lui
renvoie
l'amour
reçu
;
“
La
respiration
=
image
de
cette
relation
;
j'inspire
le
don
du
père
et
j'expire
vers
lui
le
don
reçu.
De
toute
éternité,
le
Père
nous
a
réservé
une
place
avec
Jésus
dans
la
Sainte-‐Trinité
comme
ses
filles
et
ses
fils
“vous
saurez
que
je
suis
en
mon
Père
et
vous
en
moi,
et
moi
en
vous”Jn
15.
Structurellement,
ce
qui
nous
construit
et
nous
fait
grandir,
c’est
l’amour
de
Dieu
qui
nous
est
donné.
2
2)
la
chute
a
produit
un
certain
nombre
d’effets
pour
l’homme
Cette
défiance
que
l’homme
a
éprouvé
vis
à
vis
de
Dieu
se
charge
d’une
vulnérabilité
vis
à
vis
des
suggestions
de
l’ennemi
de
notre
salut
et
en
une
confiance
en
soi-‐même.
a)
Le
premier
effet
:
C’est
comme
si
l’amour
reçu
de
Dieu,
destiné
à
être
retourné
à
Dieu,
était
tourné
vers
soi-‐même.
Un
peu
comme
l’évier
bouché
se
remplit
jusqu’à
débordement,
l’amour
reçu
non
retourné
à
Dieu
provoque
une
enflure
du
moi.
“il
est
plein
de
lui-‐même”
dit-‐on.
C’est
aussi
un
peu
comme
si
ce
don
de
Dieu,
l’homme
le
gardait
pour
lui-‐même
et
en
devenait
le
propriétaire
cad
qu’il
s’en
croit
l’origine.
Il
en
use
donc
selon
ses
désirs
égoïstes.
Ce
“petit-‐moi”
devient
une
référence.
Il
cherche
à
s'attribuer
une
densité
en
soi-‐même
et
par
soi-‐même
y
trouvant
sa
sécurité,
son
appui
comme
l’est
un
rocher.
Le
sens
du
Don
de
Dieu,
dont
la
nature
est
d'être
reçue
et
donnée,
est
dénaturé,
dévié.
C’est
le
péché.
A
l’amour-‐don-‐reçu-‐donné
qui
est
cet
élan
vers
Dieu
qui
construit
l’homme,
s’oppose
donc
l’amour-‐
orgueil
orienté
vers
soi-‐même
ou
amour-‐égocentrique
ou
amour-‐propre.
b)
Le
deuxième
effet
:
Alors
qu’auparavant,
nous
voyions
tout
à
travers
le
regard
de
Dieu,
qui
seul
est
objectif
et
voit
la
réalité
telle
qu’elle
est.
Désormais,
nous
percevons,
entendons,
voyons
...tout
au
travers
de
notre
petit-‐moi
qui
déforme
et
colore
la
réalité.
Ce
petit-‐moi
est
comme
un
écran
de
fumée.
Nous
avons
été
transférés
du
monde
réel,
vrai
au
monde
de
l’illusion
:
“tes
pensées
ne
sont
pas
mes
pensées
disent
les
écritures”.
L’orgueil
par
“nature”
si
l’on
peut
dire
nous
empêche
de
nous
voir
tels
que
nous
sommes
car
cette
illusion
sert
d’appui
de
sécurité,
de
référence
à
l’
«
homme
charnel
»
que
nous
sommes
devenus.
En
gros,
ce
qu’on
voit
est
une
“illusion”,
mais
on
est
persuadé
-‐
dur
comme
fer
-‐
que
c’est
la
réalité
sur
laquelle
on
s’appuie.
D’où
une
façon
de
fonctionner
depuis
la
chute
selon
des
mécanismes
où
on
est
centré,
vissé
sur
soi-‐
même,
on
regarde
tout
:
soi-‐même,
les
autres,
les
évènements
et
Dieu
à
travers
sa
petite
subjectivité,
on
fait
de
soi-‐même
la
dernière
fin
de
ses
actes
(c’est
l’égoïsme
=
privilégie
son
intérêt
propre),
on
ramène
tout
à
soi
(c’est
l’égocentrisme
=
on
ne
pense
qu’à
soi).
Entrons
dans
la
description
“peu
ragoûtante”
de
«
la
vie
selon
la
chair
»
qu’il
faut
néanmoins
bien
connaître
pour
distinguer
les
pièges
du
démon.
II.
L'AMOUR-‐PROPRE
C’est
la
racine
de
l’orgueil.
C’est
se
complaire
en
soi-‐même
dans
une
autosatisfaction
pour
se
valoriser.
On
aime
penser
aux
qualités
que
l’on
a
ou
que
l’on
croit
avoir,
on
s’en
réjouit,
non
pas
comme
d’un
don
de
Dieu,
mais
comme
de
quelque
chose
dont
on
est
propriétaire,
dont
on
s’attribue
la
gloire,
que
l’on
est
fier
de
posséder
;
Lorsqu’on
nous
complimente,
cela
chatouille
en
nous
l’amour-‐propre.
On
cherche
dans
le
regard
des
autres
une
confirmation
de
cette
bonne
opinion
de
soi.
On
se
sert
en
quelque
sorte
de
ses
qualités
comme
faire-‐valoir.
L’amour-‐propre
fait
que
l’on
se
compare
au
prochain
afin
de
se
préférer
à
tous
ceux
à
qui
nous
nous
comparons
:
on
pense
par
ex.
volontiers
que
l’on
a
raison
et
que
les
autres
se
trompent,
/
on
est
sévère
avec
les
autres
en
exagérant
leurs
fautes
et
on
minimise
ses
propres
fautes
/
on
va
s’attribuer
des
qualités
qu’on
n’a
pas
ou
attribuer
aux
autres
des
défauts
qu’ils
n’ont
pas
;
que
l’on
projette
sur
eux;
Tout
ceci,
Jésus
le
stigmatise
avec
son
humour
très
cocasse
«
Qu'as
tu
à
remarquer
la
paille
dans
l'oeil
de
ton
voisin,
alors
que
tu
ne
vois
pas
la
poutre
dans
ton
oeil?
».
3
Si
nous
ne
rencontrons
pas
beaucoup
d'assassins
dans
notre
vie,
en
revanche,
nous
sommes
tous
concernés
par
l’amour-‐propre.
Une
autre
forme
plus
cachée
de
l’orgueil
est
celle
qui
porte
à
la
tristesse,
au
dépit,
au
découragement.
Si
la
personne
nourrit
en
elle-‐même
un
amour
désordonné
de
sa
propre
excellence
(amour-‐propre),
et
que
par
tempérament
ou
par
fatigue
elle
est
portée
aux
idées
noires,
aux
sentiments
de
culpabilité,
elle
sera
frappée
de
ses
défauts,
comme
d’autres
sont
épris
de
leurs
qualités
;
elle
y
pensera
sans
cesse,
elle
en
concevra
une
tristesse
amère,
et
elle
sera
très
vite
en
proie
au
découragement.
Cette
forme
de
l’orgueil
est
dangereuse,
parce
qu’elle
simule
l’humilité
et
parce
qu’elle
paralyse
les
âmes.
Il
brise
l’union
à
Dieu:
“Je
hais
l’orgueil
et
l’arrogance”
Pr
8,
12
car
l’orgueil
s’attaque
à
Dieu
même
:
Dieu
résiste
aux
orgueilleux.
Il
ne
résiste
pas
à
ceux
qui
sont
sujets
aux
autres
vices.
Dieu
combat
les
superbes.
“Dieu
résiste
aux
superbes”
Jc,
4,
6.
“Celui
qui
se
glorifie
dans
son
coeur
est
abominable
devant
Dieu”
Pr
16,5.
L’orgueil
est
l’un
des
plus
grands
obstacles
aux
grâces
divines.
Il
attaque
toute
forme
de
fécondité
et
d’une
manière
ultime
la
fécondité
spirituelle
et
nous
prive
de
la
grâce.
Il
nous
coupe
de
nous-‐mêmes
:
L’orgueil
nous
fait
vivre
dans
le
mensonge,
car
bien
que
l’homme
ne
soit
que
néant
et
péché,
il
prétend
que
ses
biens,
ses
qualités
ce
qu’il
est,
lui
appartiennent.
Il
s’approprie
une
gloire
qui
n’appartient
qu’à
Dieu.
L’homme
rempli
d’orgueil
est
malade
:
"
Tu
dis
:
je
suis
riche,
j’ai
acquis
de
grands
biens,
je
n’ai
besoin
de
rien,
et
tu
ne
sais
pas
que
tu
es
un
malheureux,
un
misérable,
pauvre,
aveugle
et
nu.
"
(Apoc,
3,
17).
Dans
cet
aveuglement,
il
engloutit
le
fond
de
son
être
qui
appartient
à
Dieu,
sous
des
immensités
noires
qui
parasitent
sa
vie
et
étouffent
l’expression
de
ce
fond.
C’est
en
2
mots
l’enfer.
Il
nous
coupe
des
autres,
et
détruit
la
charité.
Ce
malade,
c’est
aussi
cet
aveugle,
ce
sourd,
ce
paralysé,
ce
lépreux
qui
est
décrit
dans
les
évangiles.
L’orgueil
fait
que
l’on
s’élève
à
ses
propres
yeux,
que
l’on
se
place
au
dessus
de
soi-‐même.
Ce
qui
fait
qu’on
ne
voit
plus
notre
prochain
:
on
ne
l’entend
plus,
on
est
sourd
à
ce
qu’il
dit,
on
ne
le
comprend
pas,
on
se
ferme
sur
soi-‐même
et
on
s’endurcit.
Comme
le
paralysé.
On
devient
même
incapable
de
voir
son
erreur
et
les
conséquences
de
son
erreur.
Cet
aveuglement,
cette
surdité,
cette
paralysie
du
coeur
rendent
l’orgueilleux
peu
aimable.
a)
L'orgueil
contriste
souvent
les
autres
et
nous
pousse
à
ne
pas
demander
pardon.
Il
ne
peut
gagner
les
cœurs.
Il
méprise
les
excuses
des
autres
et
refuse
le
vrai
dialogue.
Il
méprise
les
autres
et
ne
fait
aucun
cas
d'eux.
Lorsque
quelqu’un,
un
de
nos
proches
par
exemple,
que
nous
aimons
se
débat
dans
des
réactions
d’orgueil,
il
peut
nous
repousser
et
se
montrer
peu
aimable.
Il
peut
par
ex.
nous
agresser,
nous
critiquer,
nous
juger...
On
ne
sait
quoi
dire
dans
ces
cas
là,
on
ne
sait
pas
comment
faire
pour
aider
cette
personne.
L’orgueil,
c’est
l’image
du
lépreux.
Au
Moyen-‐Age,
ils
agitaient
une
petite
clochette
pour
repousser
les
passants.
Ceux
qui
s’aiment
le
plus,
et
qui
aspirent
le
plus
à
être
aimés,
estimés,
vénérés,
sont
souvent
les
moins
aimables,
les
moins
aimés.
C’est
peut-‐être
pour
cela
que
le
très
humble
St
François
d’Assise
a
recherché
particulièrement
à
aimer
les
lépreux
:
pour
fondre
en
quelque
sorte
son
propre
orgueil
et
celui
du
lépreux.
b)
L’orgueil
se
cache
sous
le
masque
d’un
défaut
pernicieux:
le
jugement.
Le
démon
emploie
toutes
ses
ruses
pour
nous
rendre
continuellement
attentifs
à
examiner
les
défauts
de
nos
frères
et
soeurs,
voyant
6
́
ces
défauts
plus
grands
qu'ils
ne
sont.
Hors,
non
seulement
nous
n'avons
pas
l'autorité
pour
juger
(que
seul
Dieu
a)
mais
de
plus,
nous
sommes
aveuglés
par
nos
passions
prenant
plaisir
à
censurer
les
actions
et
la
vie
d'autrui.
L’orgueilleux
lui-‐même
ne
peut
supporter
les
réactions
d’orgueil
chez
les
autres
et
voit
chez
les
autres,
le
vice
qu’il
ne
voit
pas
en
lui.
Personne
n’est
à
l’abri
de
l’orgueil
parce
que
nous
en
avons
tous
la
racine
:
l’amour
propre
qui
est
à
la
base
de
bon
nombre
de
nos
actions.
«
Il
y
a
encore
une
différence
entre
ce
péché
et
tous
les
autres.
Les
tentations
qui
nous
portent
vers
les
autres
péchés
ne
sont
qu'occasionnelles.
Par
contre,
des
moments
où
l’on
peut
pécher
contre
l’humilité,
il
s'en
trouve
partout
:
Les
autres
vices
sont
détruits
par
l’exercice
des
vertus
qui
leur
sont
contraires.
Mais,
un
acte
d’humilité
peut
donner
naissance
à
de
l’orgueil
et
ce
péché
se
rétablit
alors
sur
ses
propres
ruines
!»
S’attaque
à
toutes
les
vertus
contrairement
aux
autres
vices
qui
s’attaquent
aux
vertus
qui
leur
sont
contraires.
Se
cache
plus
subtilement
que
la
plupart
des
autres
tout
simplement
par
l’aveuglement
qu’il
procure.
Il
nous
empêche
de
voir,
de
prendre
conscience
que
certaines
de
nos
actions
ou
de
nos
réactions
sont
liées
à
notre
orgueil.
On
peut
y
tomber
sans
s’en
apercevoir.
Celui
qui
tue,
vole,
médit
peut
difficilement
le
faire
sans
en
avoir
conscience.
L’orgueil
est
de
tous
les
défauts
celui
dont
on
s’aperçoit
le
moins.
Les
véritables
humbles
sont
peut-‐être
les
seuls
qui
soient
convaincus
de
leur
orgueil.
Cantalamessa
dit
que
la
vertu
d’humilité
a
un
statut
spécial.
Celui
qui
croit
ne
pas
l’avoir
la
possède
et
celui
qui
croit
l’avoir
ne
l’a
pas.
Seul
Jésus
peut
se
dire
humble
de
coeur
et
l’être
vraiment.
La
valeur
inégalable
de
l’humilité
vraie
:
c’est
que
son
parfum
n’est
senti
que
par
Dieu
et
pas
par
celui
qui
le
répand.
Marie
ne
se
savait
pas
humble.
Seul
Dieu
le
savait.
(p.
Cantalamessa).
Un
jour,
Pacifio
un
compagnon
de
St
François
eut
la
vision
du
paradis
avec
plusieurs
sièges
dont
l'un
se
distinguait
par
une
grande
beauté
:
il
était
constellé
de
pierres
précieuses
mais
il
était
vide
;
Une
voix
lui
dit
alors
:
«
ce
siège
était
celui
de
Lucifer
;
à
sa
place
siègera
l'humble
François
».
Sorti
de
son
extase
Pacifio
demanda
à
François
ce
qu'il
pensait
de
lui-‐même
:
celui-‐ci
répondit
«
il
me
semble
que
je
suis
un
plus
grand
pécheur
que
quiconque
en
ce
monde
».
Déforme
l’intelligence
et
la
volonté:
L’orgueil
place
le
sujet
au
centre
de
son
monde
et
referme
la
volonté
sur
le
moi.
La
volonté
n'est
donc
plus
ordonnée
au
bien
mais
à
la
satisfaction
du
moi
et
de
son
autonomie.
Notre
capacité
de
juger
le
réel
et
le
vrai
est
également
faussée.
L’orgueil,
qui
est
une
erreur
et
un
mensonge,
conduit
fatalement
à
d’autres
erreurs
;
outre
qu’il
prive
des
grandes
lumières
que
Dieu
accorde
aux
humbles,
il
influence
fallacieusement
nos
jugements,
nous
amenant
à
croire
ce
qui
flatte
davantage
notre
amour-‐propre,
et
à
adopter
les
opinions
qui
nous
plaisent,
à
nier
nos
erreurs,
à
excuser
nos
torts,
à
exalter
et
à
grossir
le
peu
de
bien
que
nous
faisons.
Il
engendre
beaucoup
d’autres
fautes:
la
vantardise,
l’hypocrisie,
l’entêtement,
l’esprit
de
discorde,
la
désobéissance,
le
respect
humain
:
"
Même
parmi
les
membres
du
sanhédrin,
beaucoup
crurent
en
Jésus,
mais
à
cause
des
pharisiens,
ils
ne
Le
confessèrent
pas,
car
ils
aimèrent
la
gloire
qui
vient
des
hommes
plus
que
la
gloire
qui
vient
de
Dieu.
"
(Jn
11,
42-‐43)
Enfin,
l’orgueil
conduit
souvent
à
des
chutes
terribles
;
Dieu
le
permet
dans
sa
sagesse
et
sa
miséricorde,
afin
que
la
confusion
de
son
péché
amène
l’orgueilleux
à
s’humilier
et
à
se
convertir.
Ecclésiastique
10,
12
«
L’orgueil
de
l’homme
commence
quand
il
s’écarte
du
Seigneur,
quand
son
cœur
s’éloigne
de
celui
qui
l’a
créé,
car
l’orgueil
commence
avec
le
péché,
et
qui
s’y
attache
provoque
un
déluge
d’abominations.
Voilà
pourquoi
le
Seigneur
inflige
aux
orgueilleux
d’éclatantes
punitions,
avant
de
les
détruire
complètement.
»
Emmanuelle
Brunato
était
l'un
des
fils
spirituel
de
Padre
Pio
et
il
avait
mené
des
enquêtes
pour
le
compte
du
Vatican
sur
des
attaques
dirigées
par
des
prêtres
contre
padre
pio.
EB
apporta
la
preuve
que
ces
prêtres
vivaient
dans
le
mensonge
et
cachaient
des
états
de
vie
dissolue.
Dans
son
livre
témoignage,
EB
raconte
comment
il
s'est
laissé
vaincre
par
le
démon
de
l'orgueil
sous
la
forme
de
sentiments
de
mépris,
de
condescendance
par
rapport
à
ces
prêtres
suite
à
quoi,
il
est
retombé
lui-‐
7
même
dans
la
vie
dissolue
qu’il
menait
avant
sa
conversion.
Il
produit
deux
terribles
tentations
:
1)
atteindre
le
salut,
la
perfection,
par
nos
propres
forces
et
2)
l’orgueil
spirituel
:
1)
L'orgueil
fait
alors
que
l'on
s’approprie
ses
vertus,
ses
bonnes
oeuvres.
«
Le
démon
cherche
à
nous
blesser
en
louant
notre
conduite,
nos
bonnes
actions,
nos
veilles,
nos
jeûnes,
nos
prières,
notre
recueillement,
notre
obéissance,
notre
humilité,
notre
persévérance,
nos
études,
notre
science
etc...Celui
qui
peut-‐être
n'a
pas
été
troublé
par
les
honneurs,
se
complaît
alors
dans
son
humilité.
Celui
qui
ne
s’est
pas
enorgueilli
de
sa
science
et
de
son
éloquence
devient
fier
de
son
silence
prolongé....
».
C'est
une
façon
de
s'attribuer
le
mérite
de
ses
victoires.
L’orgueil
et
la
vanité
font
perdre
même
le
mérite
des
bonnes
œuvres
:
"
Gardez-‐vous
de
faire
vos
bonnes
œuvres
devant
les
hommes
pour
être
vus
d’eux
:
autrement
vous
n’aurez
pas
de
récompense
auprès
de
votre
Père
qui
est
dans
les
cieux.
"
(Mat
4,
1)
2)
Une
autre
tentation
de
l'orgueil
c'est
d'instrumentaliser
le
spirituel
pour
être
reconnu
ou
bien
de
rêver
à
de
grandes
choses
comme
de
faire
des
miracles
ou
d’avoir
de
grands
charismes.
Il
cherche
à
faire
l'oeuvre
pour
Dieu
au
lieu
de
faire
l'oeuvre
de
Dieu.
Nous
fait
négliger
la
reconnaissance
de
nos
pauvretés,
de
nos
péchés
à
l’égard
des
autres
et
de
nos
offenses
à
l’égard
de
Dieu.
Il
est
dans
l’aveuglement
et
ce
sont
toujours
les
autres
qui
ont
un
problème,
lui
n'a
rien
à
se
reprocher.
L'orgueil
nous
rend
aveugle
à
l’égard
de
nos
propres
fautes
comme
nous
l’avons
dit.
Par
voie
de
conséquence,
il
ne
peut
pas
confesser
ses
fautes
ni
demander
pardon
aux
autres
puisque
ce
sont
les
autres
qui
sont
coupables.
Il
empêche
la
miséricorde
de
s’exercer.
Il
est
le
péché
contre
l’esprit
qui
refuse
la
miséricorde
de
Dieu.
Il
est
le
refus
de
l’Esprit
Saint
par
qui
nous
recevons
la
purification
de
nos
péchés
par
la
grâce
et
la
confession.
C'est
encore
à
cause
de
lui
que
l'on
n’accepte
pas
la
critique
et
que
l'on
n’admet
ni
les
reproches
ni
les
réprimandes.
L’orgueil
est
comme
un
oignon
:
Les
pères
de
l’église
comparent
ce
vice
à
un
oignon
:
dès
que
l'on
enlève
une
pelure,
il
en
apparaît
une
autre
dessous....ceci
s’entend
évidemment
à
l’infini,
comme
les
monstres
invincibles
de
science
fiction
nous
en
donnent
une
idée
:
lorsqu'on
le
croit
terrassé
il
se
relève
avec
encore
plus
de
force
!
(Père
de
l’Eglise
aussi).
A
tel
point
que
St
Thérèse
d’Avila
disait
non
sans
humour
:
«
L'amour-‐propre
est
ce
qui
disparaît
20
minutes
après
notre
mort
».
Conclusion
:
Si
on
en
restait
là,
on
pourrait
plonger
dans
l’amertume
et
le
désespoir
parce
qu’on
est
tous
atteints
!
C’est
grave,
et
en
plus,
plus
on
est
atteint
moins
on
a
de
chance
de
s’en
sortir.
Heureusement,
il
y
a
des
remèdes!
VI.
LES
REMEDES
2
questions
à
se
poser
:
1)
Quel
fondement
voulons-‐nous
donner
à
notre
existence
?
notre
“moi”
ou
le
Christ
?
Il
s’agit
de
savoir
si
nous
voulons
vivre
“pour
nous-‐même”
ou
“pour
le
Seigneur”
selon
les
mots
de
St
Paul
(Co,
5,
15
ou
Rm
14,
7-‐8).
Si
nous
voulons
“mourir
pour
vivre”
comme
il
est
dit:
“si
par
l’esprit
vous
tuez
les
désordres
de
l’homme
pécheur,
vous
vivrez”
Rm
8,13”.
2)
S’agit-‐il
de
tout
savoir
sur
le
renoncement
chrétien,
ou
bien
d’apprendre
à
passer
à
l’acte,
et
le
mettre
en
pratique
?
(sans
vouloir
atteindre
la
perfection
!)
L’état
d’esprit
fondamental
que
nous
devons
avoir
:
“La
perfection
vient
de
Dieu
qui
fait
miséricorde”Ro
9,
15.
Cette
vérité
doit
être
gravée
profondément
dans
notre
esprit
»
:
«
Toute
grâce,
8
toute
vertu
viennent
de
lui
comme
de
la
source
de
tout
bien
».
Pour
les
Pères,
on
ne
peut
être
purifié
de
ses
vices
si
on
n’est
pas
convaincu
que
tous
nos
efforts
pour
atteindre
la
perfection
sont
inutiles
sans
le
secours
et
la
miséricorde
de
Dieu.
Mais
que
l’homme
ne
peut
acquérir
la
perfection
sans
effort.
Dieu
est
prêt
à
tout
nous
accorder
dès
qu’il
voit
le
concours
de
notre
bonne
volonté.
Les
Pères
nous
assurent
que
c'est
plutôt
par
la
foi
que
par
leurs
efforts,
qu'ils
ont
pu
réussir.
1)
Remède
n°1
:
Reconnaître
le
“néant”
de
son
état
de
“créature”,
nos
limites,
nos
faiblesses,
nos
défauts,
notre
misère.
C’est
faire
acte
de
vérité
:
voir
objectivement
notre
condition
telle
qu’elle
est
réellement
et
sortir
de
notre
subjectivité
qui
conçoit
“une
haute-‐estime
de
nous-‐mêmes”
qui
croit
“que
nous
sommes
quelque
chose”
et
qui
présume
“follement
de
nos
forces”
vivant
dans
l’illusion
:
“Car
si
quelqu’un
estime
être
quelque
chose,
alors
qu’il
n’est
rien,
il
se
fait
illusion”
(Gal.,
6,
3).
Ste
Angèle
de
Foligno,
déclara
juste
avant
de
mourir
:“O
néant
inconnu,
O
néant
inconnu”.
«
L’âme
ne
peut
avoir
de
meilleure
vision
d’elle-‐même
qu’en
contemplant
son
propre
néant
et
habiter
en
lui
comme
dans
la
cellule
d’une
prison
»
(p.
Cantalamessa,
le
secret
de
François
d’Assise).
C’est
l’antidote
indispensable
à
cette
“confiance
en
soi-‐même”
qui
vient
de
l’orgueil.
Laurent
Scupoli
synthétise
cela
en
“se
défier
de
soi”
qui
consiste
à
se
savoir
être
créé
(donc
néant)
et
enclin
au
péché.
4
moyens
:
1)
Reconnaître
que
par
nos
forces
naturelles,
nous
ne
pouvons
rien
faire
de
bien.
2)
demander
à
Dieu
cette
vertu
:
elle
ne
peut
venir
que
de
lui.
Confesser
que
nous
ne
l'avons
pas
et
que
nous
sommes
impuissants
à
l'acquérir.
La
demander
sans
cesse
avec
une
ferme
espérance
d'être
exaucés
aussi
longtemps
qu'il
plaira
à
sa
Providence.
3)
S’accoutumer
peu
à
peu
à
se
défier
de
soi-‐même,
à
craindre
les
illusions
de
son
jugement
(lié
à
notre
état
de
pécheur),
son
inclination
au
péché,
et
tous
ses
ennemis
qui
tendent
des
pièges.
4)
considérer
attentivement
jusqu'où
va
sa
faiblesse
à
chaque
faute.
Dieu
ne
permet
nos
chutes,
que
pour
que
nous
nous
connaissions
mieux
et
que
nous
apprenions
la
défiance
de
nous-‐mêmes.
2) Remède n°2 : A la “défiance de soi” il faut ajouter la “confiance en Dieu”.
Ces
2
remèdes,
c’est
pour
Saint
Augustin
le
sommet
de
toute
sagesse
qui
consistait
à
demander
à
Dieu
:
“Que
je
me
connaisse
et
que
je
te
connaisse”.
Que
je
me
connaisse
pour
m’humilier,
et
que
je
vous
connaisse
pour
vous
admirer
et
pour
vous
aimer.
Quand
on
considère
sa
Toute-‐puissance,
sa
grandeur,
l’universalité
de
son
action,
sa
Sagesse
et
sa
Bonté
infinies
:
on
prend
la
mesure
de
l’abîme
qui
sépare
le
fini
de
l’infini.
“Ces
2
remèdes
n’humilient
pas
au
contraire,
ils
donnent
une
joie
immense.
Etre
humble
ne
veut
pas
dire
être
mécontent
de
soi,
ni
même
reconnaître
sa
misère
et
petitesse.
C’est
regarder
Dieu
avant
de
se
regarder
soi-‐même
et
prendre
la
mesure
de
l’abîme
qui
sépare
le
fini
de
l’infini.
Il
y
a
un
secret
dans
ce
conseil
:
essayer.
On
découvre
alors
qu’il
existe
à
l’intérieur
de
soi
une
cellule
où
l’on
peut
entrer
chaque
fois
qu’on
le
veut.
Elle
consiste
en
un
calme
et
tranquille
sentiment
d’être
“un
rien
devant
Dieu
mais
un
rien
aimé
par
lui”!
S’enfermer
dans
cette
prison,
c’est
tout
autre
chose
que
s’enfermer
en
soi-‐même.
C’est
au
contraire
s’ouvrir
aux
autres,
à
l’être,
à
l’objectivité
des
choses.
On
comprend
qu’il
devient
alors
possible
de
réaliser
ce
que
dit
l’apôtre
et
qui
paraît
excessif
“estimer
les
autres
supérieurs
à
soi-‐même”
(Ph,
2,
3).
Dans
cette
cellule
l’ennemi
n’entre
pas”;
(p.
Cantalamessa).
Note
:
Au
fond,
on
ne
fait
pas
confiance
au
Seigneur.
Au
lieu
de
se
dire
“je
suis
pécheur
dès
les
sein
de
ma
mère”,
je
suis
peut
être
aveugle
et
sourd
mais
il
faut
que
je
l’assume.
Je
suis
aimé
de
Dieu
ainsi.
Et
c’est
dans
la
mesure
où
je
ferai
confiance
au
Seigneur
que
lui
pourra
rendre
ma
vie
véritablement
féconde
et
être
“les
yeux,
les
oreilles,
les
mains
et
les
pieds”
de
l’âme
aveugle,
sourde
et
paralysée
que
je
suis.
Aujourd’hui,
je
suis
loin
d’accueillir
toute
cette
puissance
d’amour
de
Dieu
dans
ma
vie
mais
je
suis
en
chemin.
La
confiance
en
Dieu
nous
libère
aussi
d’une
obligation
de
succès
que
nous
impose
le
monde.
Avec
Dieu,
nous
n’avons
qu’une
obligation
de
moyen.
On
doit
s’ouvrir
à
son
action
fécondante.
Cela
ne
veut
pas
dire
être
passif.
Alors
que
le
monde
nous
met
dans
une
obligation
de
résultat
et
ne
reconnaît
que
le
succès.
L’handicapé,
le
pauvre
ne
sont
pas
reconnus
par
le
monde;
Pour
Dieu
même
aveugle
et
muet
tu
es
“apte
à
réussir”
dans
le
royaume
du
ciel.
4)
Remède
n°3
:
A
ces
2
remèdes,
il
faut
absolument
ajouter
un
autre
sans
lequel
nous
risquons
les
pires
maux
:
«
Prier,
c’est
le
remède
essentiel
».
Contempler
Jésus
dans
son
humanité.
Nous
sommes
transformés
par
la
contemplation
du
visage
de
Jésus
«
doux
et
humble
de
coeur
».
«
Peu
à
peu,
ses
sentiments
et
ses
pensées
se
laissent
visiter
par
les
pensées
et
les
sentiments
de
Jésus
par
l’amour
de
son
Père
du
Ciel,
par
la
visite
brûlante
de
l’Esprit
».
Dieu
refuse
d’utiliser
la
coercition
ou
la
défensive
:
il
se
défend
en
aimant
!
L’amour
donne
la
clef.
Pas
une
once
d’orgueil
chez
Dieu.
Dieu
est
puissance
illimitée
d’effacement
de
soi.
Il
se
révèle
ainsi
dans
l’incarnation.
L’humilité
du
Christ
se
manifeste
dans
le
lavement
des
pieds
de
ses
disciples
(on
peut
imaginer
qu’ils
étaient
sales)
et
plus
encore
sur
la
croix
où
il
est
réduit
à
la
plus
radicale
impuissance,
continuant
à
aimer
sans
jamais
condamner.
“Il
s’abaisse
au
point
de
quitter
son
palais
royal
pour
s’incarner
dans
le
sein
de
Marie.
Chaque
jour,
il
descend
du
sein
du
père
sur
l’autel
entre
les
mains
du
prêtre.
Le
maître
de
l’univers
s’humilie
pour
notre
salut
sous
une
petite
hostie
de
pain”.
Jésus
s’est
fait
petit
jusqu’à
s’anéantir.
En
le
contemplant,
on
se
laisse
saisir
par
son
invitation
à
nous
faire
petit
par
amour,
à
laver
comme
lui
les
pieds
de
nos
frères,
à
découvrir
et
comprendre
que
l’humilité
ne
consiste
pas
à
être
petit
ou
à
se
sentir
petit
ou
à
se
proclamer
petit
mais
à
se
faire
petit sans
aucune
nécessité
ou
utilité
personnelle
mais
par
amour
pour
élever
les
autres.
A
essuyer
comme
Jésus
les
pieds
de
nos
frères
et
le
faire
jusqu’au
bout.
5)
Remède
n°4
:
A
ces
3
remèdes,
il
faut
absolument
ajouter
un
autre
sans
lequel
nous
risquons
les
pires
maux.
Se
confesser
fréquemment.
La
confession
est
un
sacrement
de
guérison
et
permet
à
l’âme
de
s’ouvrir
à
la
lumière.
6)
Remède
n°5
:
A
ces
4
remèdes,
il
faut
absolument
ajouter
un
autre
sans
lequel
nous
risquons
les
pires
maux.
Nous
devons
faire
bon
usage
de
notre
intelligence
et
de
notre
volonté.
1)
faire
bon
usage
de
notre
intelligence
:
Examiner
tout,
soi-‐même
(et
par
rapport
à
l’orgueil
aussi),
les
situations,
les
autres
avec
les
yeux
de
l’intelligence,
à
la
lumière
des
enseignements
de
l’Esprit
Saint
et
10
non
d’après
le
témoignage
de
nos
sens
ou
de
l’esprit
du
monde
mais
en
vérité.
Chercher
la
volonté
divine.
Faire
cet
examen
dans
la
prière
et
soumettre
son
opinion
à
celle
d'autrui
et
à
celle
d’un
accompagnateur.
St
François
alors
qu’il
avait
beaucoup
de
gens
qui
le
suivaient
et
des
frères
qui
partageaient
sa
vie
de
façon
inconditionnelle,
ne
faisait
rien
sans
consulter
plusieurs
personnes,
quelques-‐uns
de
ses
frères,
son
évêque,
le
pape
et
Dieu.
Laurent
Scupoli
:
Faute
d’observer
cette
règle
qui
est
d’une
importance
extrême,
l’intelligence
et
la
volonté,
ces
facultés
si
nobles
de
notre
âme
ne
font
pour
ainsi
dire
que
tourner
dans
un
cercle
et
tomber
d’erreurs
en
erreurs.
Ces
précautions
vous
devez
les
prendre
pour
des
occasions
bonnes
et
saintes
plus
encore
que
pour
d’autres
moins
louables
parce
qu’on
y
est
plus
sujet
à
l’erreur.
Le
mauvais
choix
du
temps
et
du
lieu,
un
défaut
de
mesure,
un
manque
d’obéissance
pourraient
vous
les
rendre
très
pernicieuses
ainsi
qu’on
peut
s’en
convaincre
par
l’exemple
de
bon
nombre
de
personnes
qui
se
sont
perdues
dans
les
ministères
les
plus
saints
et
les
plus
augustes.
Conclusion
:
Le
curé
d’Ars
disait
que
lorsque
l’on
est
orgueilleux,
on
maîtrise
son
existence,
c’est
la
suffisance!
Pascal
Ide
dit
que
“le
salut
de
l’orgueilleux
c’est
l’humour”
(-‐Hu-‐
de
humilité
et
–Mour-‐
de
amour).
Fabrice
Hadjadg
“pour
être
lumineux,
il
faut
renoncer
à
être
brillant”.
Ce
qui
rapproche
amour-‐propre,
vanité
et
orgueil,
c'est
ce
centrage
sur
soi-‐même.
Amour
propre,
vanité
et
orgueil
sont
coupés
de
la
réalité
et
façonnent
la
réalité
à
leur
sauce.
Pas
tels
que
le
créateur
les
a
faits
mais
selon
son-‐petit-‐moi-‐point-‐de-‐vue-‐à-‐soi
(sans
la
lumière
de
l'esprit)
:
«
Vie
de
la
chair
contre
vie
de
l’esprit
».
Conséquence:
tu
plonges
dans
les
ténèbres
et
en
définitive
cela
finit
mal.
La
seule
réalité
c'est
Dieu.
Tout
ce
qui
se
construit
en
dehors
de
cette
réalité
est
voué
à
l'échec.
Nous
aurons
besoin
des
remèdes
contre
l’orgueil
durant
toute
notre
vie
car
ce
combat
dure
toute
notre
vie
(cf.
enseignement
du
père
Domergue).
Il
est
nécessaire
de
déclarer
la
guerre
continuellement
à
l’orgueil.
Dieu
nous
demande
de
ne
pas
déposer
les
armes,
ni
de
prendre
la
fuite.
Commençons
dès
maintenant
à
combattre
au
nom
du
Seigneur,
avec
pour
épée
et
bouclier
la
défiance
de
nous-‐même,
la
confiance
en
Dieu,
l'oraison,
la
confession
et
l'exercice
saint
de
nos
puissances
spirituelles
(intelligence
et
volonté).