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v1.4
CPGE - Lycée IBN TIMIYA -MARRAKECH
Yassine FARTOUH
Professeur agrégé en Sciences Industrielles de l'Ingénieur
Ingénierie Mécanique
-SII-IM-
fartouh.cpge@gmail.com
Année scolaire : 2023/2024
fartouh.cpge@gmail.com
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1 Dénitions et principes
1.1 Décomposition en série de Fourier
Le signal d'entrée d'un système est rarement un signal simple (de type échelon ou rampe). La
théorie développée par Fourier permet de considérer que tout signal (périodique ou non) résulte de la
sommation, souvent innie, d'un ensemble de composantes sinusoïdales de fréquences et d'amplitudes
diérentes.
2 2 2
1 1 1
0 t 0 t 0 t
0 1 2 3 4 0 1 2 3 4 0 1 2 3 4
-1 -1 -1
-2 -2 -2
La réponse d'un système à un signal quelconque doit donc pouvoir se déduire de l'ensemble de ses
réponses à des signaux sinusoïdaux répartis dans une plage de fréquence adaptée.
1.2 Réponse à une entrée sinusoïdale : exemple d'un système du 1er ordre
K
Soit un système du 1er ordre représenté par sa fonction de transfert H(p) = que l'on soumet
1 + τp
E ω
à une entrée de la forme e(t) = E0 sin (ωt)u(t), de transformée de Laplace 2 0 2 .
p +ω
2
K E0 ω A Bp + C KE0 τ ω ω − τ ωp
On a alors : S(p) = H(p)E(p) = = + = 2 2 + 2
1 + τ p p2 + ω 2 1 + τ p p2 + ω 2 τ ω + 1 1 + τp p + ω2
Par application de la transformée inverse de Laplace, il vient :
KE0 h −t/τ
i
s(t) = τ ωe + sin ωt − τ ω cos ωt
τ 2ω2 + 1
τω 1
On pose alors sin φ = − √ et cos φ = √ .
1 + τ 2ω2 1 + τ 2ω2
τω sin(ωt + φ)
On obtient donc s(t) = KE0 2 2 e−t/τ + √ .
τ ω +1 1 + τ 2ω2
La solution s'écrit sous la forme de la somme d'une exponentielle amortie (régime transitoire) et
d'un sinus (régime permanent). Le régime transitoire durera plus ou moins longtemps en fonction
de la valeur de la constante de temps du système τ et de la pulsation d'excitation ω .
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La réponse d'un SLCI stable est schématisée sur la Figure 2 et représentée sur la Figure 3.
E0
e(t)
S0 s(t)
Remarque
2π
Relation entre fréquence f [Hz], pulsation ω [rad/s] et période T [s] : ω = 2πf =
T
Les réponses pour diérentes valeurs de la pulsation ω sont dites réponses fréquentielles ou
réponses harmoniques.
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Remarque
La fonction de transfert dans le domaine de Laplace est :
S(p) b0 + b1 p + · · · + bm pm
H (p) = =
E(p) a0 + a1 p + · · · + an pn
On remarque que la fonction de transfert harmonique est la valeur prise par la fonction de transfert
dans le cas particulier où la variable symbolique de Laplace p est un imaginaire pur : p = jω .
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φ = arg(H (jω))
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L'exploitation complète de ces diagrammes nécessite une vision simultanée des deux courbes, elles
gurent donc sur un même graphique avec l'axe des abscisses en commun (Figure 6).
Remarque
• une octave correspond à une multiplication par 2 en pulsation ;
• une décade correspond à une multiplication par 10 en pulsation ;
• par dénition, le logarithme décimal du rapport des puissances de sortie Ps et d'entrée Pe de
P P
deux signaux s'exprime en bel, log10 s ou en décibel 10 log10 s . Toutefois, en automatique
Pe Pe
ou en électronique, il est plus facile d'obtenir l'amplitude d'un signal que sa puissance. Or,
U2 P U
par analogie électrique, P = soit 10 log10 s = 20 log10 s d'où le facteur 20 utilisé pour
R Pe Ue
déterminer le gain en dB.
10
Tracé asymptotique
0
−10
−20 rad/s
−30
Courbe de phase
−60
−90
Tracé asymptotique
−120
−150
−180 rad/s
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On utilise constamment ces propriétés car, dans la majorité des cas, la fonction de transfert étudiée
est un produit de fonctions de transfert du premier et deuxième ordre. Ces deux systèmes seront donc
étudiés en détails dans la suite de ce cours.
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20 dB 30 dB
20
10
10
0 0
−10
−10
−20
10−1 100 101 102 103 10−1 100 101 102 103
◦ 0 ◦
90
60 −30
30 −60
0 −90
−30 −120
−60 −150
10−1 100 101 102 103 10−1 100 101 102 103
20
(a) Diagrammes de Bode d'un gain pur K = 7. (b) Diagrammes de Bode d'un intégrateur
p
2.2 Intégrateur
2.2.1 Fonction de transfert harmonique
K
Dans le domaine de Laplace, la fonction de transfert d'un intégrateur est H(p) = . Il sut donc
p
K
de remplacer la variable complexe p par jω , ce qui donne H (jω) = .
jω
Propriété
L'évolution du gain dans le plan de Bode est une droite de pente −20 dB/décade qui passe par :
• 20 log K en ω = 1
• 0 dB en ω = K
En eet, on obtient bien une droite car la variable étant log ω dans le diagramme semi-logarithmique,
l'équation est du type y = ax + b. Pour déterminer la valeur de a (pente), on cherche l'aaiblissement
pour deux valeurs de pulsations.
• pour ω = K , GdB = 0 (on coupe l'axe des abscisses) ;
• pour ω = 10K , GdB = −20 dB, on a bien un aaiblissement de −20 dB pour une décade.
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Remarque
Une pente de −20 dB/décade est souvent notée (-1) sur le lieu de Bode.
K K
Comme H(jω) = = − j , le nombre est imaginaire pur négatif. Ainsi la phase vaut toujours
jω ω
−90° quelle que soit la fréquence.
Les diagrammes de Bode sont donnés sur la Figure 7b.
Dénition
La fonction de transfert harmonique d'un système du premier ordre est
K K
H (jω) = = ω
1 + τ jω 1+j
ω0
avec K le gain statique, τ la constante de temps et ω0 = 1/τ la pulsation de coupure ou de
brisure exprimée en [rad.s−1 ].
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1 dB 3 dB
0 dB
1 dB
−10
−20
−30 rad/s
−30
−60 5° maxi
−90 rad/s
Figure 8 Tracés réel et asymptotique des diagrammes de Bode d'un système du 1er ordre
Remarque
Le tracé réel correspond au tracé des fonctions du gain GdB (ω) = 20 log |H (jω)| et de la phase
φ (ω) = arg(H (jω))
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30 dB
20
10
−10
−20 rad/s
0 ◦
−30
−60
−90 rad/s
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Dénition
La fonction de transfert harmonique d'un système du second ordre est
K
H (jω) =
ω ω2
1 + 2ξj − 2
ω0 ω0
Remarque
Les diagrammes asymptotiques peuvent plus ou moins être précis en fonction de la valeur du coe-
cient d'amortissement ξ .
Cas ξ > 1 :
Dans ce cas, le dénominateur de la fonction de transfert possède deux racines (ou pôles) réelles. La
fonction de transfert harmonique peut donc s'écrire :
K K
H (jω) = = = K G1 (jω) G2 (jω)
(1 + T1 jω) (1 + T2 jω) ω ω
1+j 1+j
ω1 ω2
En utilisant les propriétés des diagrammes de Bode (paragraphe 1.6.3), le tracé asymptotique, mais
aussi le tracé réel, s'obtient en ajoutant les tracés des deux systèmes du premier ordre :
1 1
G1 (jω) = ω et G2 (jω) = ω .
1+j 1+j
ω1 ω2
Cas ξ < 1 :
Les pôles (racines du dénominateur) étant complexes, on ne peut pas se ramener à deux systèmes
du premier ordre. On utilise alors la méthode générale de recherche des asymptotes pour des valeurs
extrêmes de ω .
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20 dB 1
20 log 5 G2 (jω) =
10 1 + 0.1jω
0
−10
−20
−30
1
−40 G1 (jω) = H (jω)
1 + jω
−50
−60 rad/s
0 ◦ 1
G2 (jω) =
1 + 0.1jω
−30
−60
1
−90
G1 (jω) =
1 + jω
−120
−150 H (jω)
−180 rad/s
5
Figure 10 Diagrammes de Bode pour la fonction de transfert H (jω) =
(1 + jω) (1 + 0, 1jω)
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Courbes de gain d'un système du 2e ordre Courbes de phase d'un système du 2e ordre
Remarque
√
2 K
Pour ξ ≥ , il n'y a pas de résonance, et en ω = ω0 , GdB = 20 log .
2 2ξ
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20 dB
10
−10
−20
−30 rad/s
0 ◦
−45
−90
−135
−180 rad/s
D'après les propriétés du diagramme de Bode, il sut de tracer les diagrammes de chaque fonc-
tion de transfert élémentaire, puis d'additionner ces diagrammes pour obtenir le diagramme de Bode
complet.
2.6 Méthodologie
1. on écrit la fonction de transfert en cherchant les pôles et les zéros sous forme canonique ;
2. on fait donc apparaître toutes les fonctions de transfert élémentaires (intégrateurs, premiers
ordres, seconds ordres au numérateur ou au dénominateur avec ξ < 1) ;
3. pour chaque fonction de transfert élémentaire, on cherche sa pulsation de coupure et on trace son
diagramme de Bode. On peut mettre tous les résultats dans un tableau de variation dans lequel
on note les pentes de courbes et les points caractéristiques ;
4. si l'échelle n'est pas donnée alors il faut en chercher une adéquate :
• pour les abscisses, on se placera une décade avant la plus petite pulsation de coupure et une
décade après la plus grande,
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GdB φ
H(p) = p +20 dB/dec + π2
1
0 ω 0 ω
1 GdB φ
H(p) =
p
1
0 ω 0 ω
− π2
−20 dB/dec
GdB φ
H(p) = p +20 dB/dec + π2
1
0 ω 0 ω
1 GdB φ
H(p) =
1 + τp
1/τ 1/τ
0 ω 0 ω
− π2
−20 dB/dec
GdB φ
H(p) = 1 + τ p +20 dB/dec + π2
0 ω 0 ω
1/τ 1/τ
1 φ
H(p) = p2
avec ξ ≤ 1 GdB
1+ 2 ωξ0 p + ω02 ω0 ω0
0 ω 0 ω
−π
−40 dB/dec
H(p) = 1 + 2 ωξ0 p + p2
avec ξ ≤ 1 GdB φ
ω02 +40 dB/dec +π
0 ω 0 ω0
ω
ω0