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De la discussion.
Éducation sexuelle.
Car c’est bien le point capital : il faut agir par progrès insensibles,
comme croissent les êtres, comme se lève l’aurore. On procèdera
lentement et on procèdera aussi naturellement. C’est-à-dire qu’on
lancera peu à peu des idées ou des mots que les convenances
réprouvent, mais qu’approuve la raison, en paraissant trouver cela
naturel, en les sortant le jour où pour la première fois l’occasion
opportune s’en présente dans l’entretien.
C’est le mystère jeté sur toutes les choses de la génération qui
leur a donné un goût de perversité. Dit-on à un enfant qui n’achève
pas sa phrase : « Voyons, accouche » ? Le mot lui paraît scabreux,
honteux même. Le mot lui eût semblé naturel comme la chose elle-
même, s’il n’avait pas été défendu, si ses parents l’avaient placé
dans la conversation, paisiblement, sainement, comme les mots
naître ou mourir.
C’est pour cet enseignement surtout qu’il ne faut pas monter en
chaire. Il n’est pas de pire méthode, pour un père ou pour une mère,
que d’initier leur enfant un jour avec solennité. Tout au contraire,
c’est l’œuvre lente par excellence.
Le Lycée.
Le Foyer.
J’ai dit ce que je pense du lycée. L’idéal serait l’instruction par les
parents, au moins jusqu’à la quinzième année. J’entends déjà leurs
cris : « Ils n’ont pas le temps ». Ce n’est pas mon avis. Que chacun
fasse son examen de conscience. Une demi-heure par jour suffirait
largement. Qui ne perd pas une demi-heure ? Les femmes, en
courses, en visites, en thés. Les hommes, au café, au jeu, ou chez
leurs maîtresses. On peut toujours trouver une demi-heure.
Une autre objection se dresse, assez comique. Un jour, je disais
à un de mes confrères, un écrivain très réputé, que j’avais entrepris
l’instruction de mon fils. Il m’interrompit, ingénument :
— Mais alors, vous avez dû tout rapprendre ?
Le mot est à double fond. Creusez-le. Vous y trouverez tout le
procès de l’instruction actuelle. Car enfin, si nous devons tout
rapprendre pour instruire nos enfants, c’est donc que nous avons
tout oublié. C’est donc que nos années de lycée ne nous ont servi à
rien ?
Pour les parents qui ne voudraient pas tirer leur science de leur
propre fonds, les cours par correspondance seront un guide
excellent. Certains manuels d’instruction au logis sont déjà conçus
dans un esprit lucide et pratique.
Et, je le répète, je crois beaucoup à l’enseignement par le livre,
pour celui qui s’intéresse à ce qu’il apprend. On peut approfondir,
creuser un sujet, revenir en arrière, méditer, mûrir. On n’est pas
talonné. Tandis qu’un professeur qui parle à trente élèves ne peut
pas s’occuper de chacun d’eux. Il va, il va. Il sème. Tant pis si sa
parole ne germe pas.
La Valise.
Comment apprendre.