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DONNEES PERSONELLES : le droit à l'image

Selon la loi de 2004, le droit à l’image est fondé sur le principe du respect des données à caractère
personnel .

En effet, les données à caractère personnel peuvent prendre la forme d’une image, d’une séquence
vidéo, d’un enregistrement vocal, d’un numéro de carte d’identité nationale et tout ce qui permet
d’identifier directement ou indirectement une personne physique.

La divulgation des données à caractère personnel peut nuire aux droits de la personnalité
dont,notamment, le droit à l’image.

Chaque jour, des millions de photos personnelles et des séquences vidéo sont partagées sur la toile.
Dans plusieurs cas, ces données à caractère personnel ont été diffusées sans l’accord préalable de la
personne concernée, ou même à son insu.

La prolifération des appareils photos numériques, et notamment ceux qui sont intégrés dans les
téléphones portables, a facilité la prise d’images qui sont parfois outrageantes. Certaines images sont
même retouchées avec des logiciels facilement téléchargeables sur interne.

I-l’image et la photographie

1- Le principe

En droit tunisien, La loi organique du 27 juillet 2004 relative à la protection des données à
caractère personnel instaure un régime juridique rigoureux, visant à protéger le droit à l’image.

Cette loi, dans l’article 27 exige le consentement pour le traitement des données personnelles et les
images. Le consentement de la personne doit être exprès.

*Une autorisation est a priori nécessaire quel que soit le lieu, public ou privé, dans lequel l’intéressé
a été pris en photo ou filmé. Peu importe le nombre de personnes inclus dans un cliché, que le visage
soit ou ne soit pas visible.

*Le consentement de la personne doit être exprès. Il est donc nécessaire de recueillir par écrit son
autorisation. Lorsque cette personne est mineure ou majeure incapable, cette autorisation doit être
obtenue auprès des parents ou tuteurs.

*L’autorisation donnée doit en outre être suffisamment précise (pour tel évènement, pendant tel
laps de temps…) pour savoir si l’intéressé a bien été informé de l’utilisation (buts, finalités) qui allait
en être faite. Il est de ce fait interdit de faire de l’image un usage différent de la diffusion consentie.

2-Exceptions :

Ce sont les cas dans lesquels l’autorisation préalable expresse d’utilisation de l’image n’est plus
nécessaire.

A) L'image d’un groupe de personne captée dans un lieu public


Par dérogation au principe général d’interdiction de publication sans autorisation, on considère que
s’agissant d’un groupe de personnes dans un lieu public ou de scènes de rue, il n’est pas nécessaire
d’obtenir le consentement des personnes photographiées pour la publication de leur image.

Cette dérogation doit néanmoins répondre aux conditions cumulatives suivantes

a) il doit s'agir d'un lieu public : Ex : voie publique, rue, plage privée, université…(en revanche,
une prison est un lieu privé).

b) L’image de personnes publiques

Cela concerne les personnes ayant une vie publique pourvu que l’image qui en est prise y soit
étroitement liée c'est-à-dire les représente dans l’exercice de leur activité professionnelle. Il a été
jugé que la vie professionnelle pouvait relever de la vie publique. La possibilité de publier l’image
d’une personne publique (hommes politiques, magistrats, célébrités …) sans son autorisation
nécessite donc que cette personne soit dans l’exercice de ses fonctions ,et ce, à l’exclusion de toute
de finalité commerciale par exemple (l'utilisation à des fins publicitaires).

II- les images des camera de surveillance

Il s'agit de l''utilisation de caméras de surveillance dans les lieux publics pour assurer la sécurité des
citoyens. Toutefois, l'installation de ces caméras doit être justifiée et proportionnée, et leur
utilisation doit être limitée dans le temps. L’usage de caméras de surveillance est permis sous
certaines conditions.

La loi de 2004 dans les articles 67 et suivants prévoit que que les données collectées par les caméras
de surveillance soient traitées conformément aux règles de protection des données personnelles.

Les enregistrements doivent être stockés en toute sécurité et leur accès doit être limité aux
personnes autorisées.

De plus, les propriétaires de caméras de surveillance ne doivent pas collecter des données qui
pourraient porter atteinte à la vie privée des individus. Cela signifie qu'il est interdit de filmer les
zones privées, telles que les chambres dans le hôtels ,les salles de bains et les vestiaires.

Egalement, les particuliers ne peuvent filmer que l’intérieur de leur propriété (par exemple,
l’intérieur de la maison ou de l’appartement, le jardin, le chemin d’accès privé). Ils n’ont pas le droit
de filmer la voie publique, y compris pour assurer la sécurité de leur véhicule garé devant leur
domicile.

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