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Introduction 7
4. Le droit sur l'image des biens en relation avec la dignité du propriétaire ............. 34
5. Précisions et restrictions .............................................................................. 34
Conclusion 37
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Introduction
Utiliser l'expression "droit à l'image" est en quelque sorte une tournure de langage.
Cela nous permet de rassembler sous des notions de droits et d'images les aspects
juridiques gravitant autour d'un support technique de la représentation matérielle
ou personnelle.
Le droit à l'image est devenu indispensable, et cela, en tout domaine de la vie sociale et
culturelle, que ce soit dans un but :
Sécuritaire
Politique
Commercial
Publicitaire
Médical
Artistique, etc.
Le langage de l'image ne cesse d'offrir de possibles litiges entre différents intérêts que le
droit se devait d'appréhender et surtout de résoudre.
En général, le droit à l'image contient en tout premier lieu les aspects du droit de la
personnalité, ayant comme but d'offrir une intégrité morale de la personne, des garanties
et cela contre toutes les atteintes qui pourraient y être portées par voie d'image.
C'est ce qui est exprimé lorsque l'on parle des intérêts patrimoniaux de la personne,
car en effet, l'image d'une personne (qu'elle soit physique ou morale) fait partie intégrante
de son patrimoine.
Ce droit à l'image contient par conséquent la description de la relation existante entre la
personnalité et cette valeur patrimoniale, mais également la relation entre la personne et le
droit qu'elle aurait sur l'image de ses biens.
Cette approche comporte des conséquences parfaitement intégrées au droit de la
personnalité.
L'image du bien est considérée sous l'angle de l'évocation qu'elle engendre de la personne
qui en est le propriétaire, ou des conséquences distinctes : elle entre dans la catégorie des
fruits du droit de la propriété de la personne.
L'image implique qu'elle soit de la personne elle-même ou de ses biens, impliquant la
personnalité et ses droits et la propriété et son droit.
L'essentiel de ces questions résident donc dans l'image.
La personne en tant que telle apparaît comme une occasion pour le droit d'appréhender
les litiges de l'apparence avec la réalité.
Autant dire que dans ce domaine, le droit rencontre de nombreuses difficultés.
Ce droit à l'image, par sa complexité et son domaine très étendu, sera examiné en 4 points
:
L'image des personnes
Le droit à l'image et internet
Le droit à l'image et la vidéosurveillance
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L'image des biens
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L'image des personnes
1. La nécessité de l'autorisation
Le principe de l'autorisation
Il faut obtenir obligatoirement l'autorisation d'une personne ou du
propriétaire d'un bien pour pouvoir diffuser ou même reproduire une image.
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La nécessité de l'autorisation
D'après la jurisprudence, toute personne a un droit exclusif sur son image et sur
l'utilisation qui en est faite, lui permettant ainsi de s'opposer à sa diffusion sans son
autorisation.
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L'image ou le corollaire de la vie privée
Exemple
Une actrice ne peut se plaindre de la publication d'images d'un film, figurant dans un
dossier de presse constitué pour en assurer la promotion, et la représentant en
compagnie d'un autre acteur, dès lors que les termes du contrat signé avec la société
productrice le prévoit.
Seules seraient soumises à son autorisation les photographies la faisant apparaître
seule.
Dans un 1er temps, la réalisation de l'image est sanctionnée parce que sa fixation
suppose une intrusion dans la vie privée
Dans un 2nd temps, ce sont les répercussions qu'il pourrait y avoir sur la
vie privée d'une personne qui seront prises en compte
Ce qui sera alors en cause dans ce cas, c'est la valeur de témoignage de l'image.
Il s'agirait en réalité de protéger la liberté individuelle, la tranquillité de l'individu, sa
"sûreté" et cela au sens de l'article 2 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du
Citoyen de 1789.
Complément
Sera sanctionné le fait de publier de quelque manière que ce soit, le montage réalisé
avec les paroles ou l'image d'une personne sans son consentement, s'il n'apparaît pas à
l'évidence qu'il s'agit d'un montage, ou s'il n'en est pas expressément fait mention.
Complément
L'article 227-3 du code pénal inscrit une incrimination visant " le fait, en vue de sa
diffusion, de fixer, d'enregistrer ou de transmettre l'image ou la représentation d'un
mineur, lorsque cette image ou cette représentation présente un caractère
pornographique".
Une loi en date du 17 Juin 1998 a renforcé le régime de cette infraction en
incriminant l'importation et l'exportation de telles images, en faisant de leur diffusion et
de leur représentation sur les réseaux de communication, une circonstance
aggravante.
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L'image ou le corollaire de la vie privée
Texte légal
La reconnaissance du droit à l'image est confirmée par la Déclaration Universelle des
Droits de l'Homme.
En effet, celle-ci stipule que nul ne fera l'objet d'immixtion arbitraire dans sa vie privée,
sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes à son honneur et à sa
réputation.
Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles
atteintes.
L'article 8 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme et l'article 9 du
code civil conduisent à la même conclusion :
La réalisation et la publication de l'image peuvent être fautives alors que le
visage n'apparaît pas, du moment que l'on peut identifier la personne
Une identification partielle de la personne suffit à constituer l'atteinte, cela même
si la personne se trouve être de profil ou grimée, dès lors qu'il existe un risque
de confusion
Exemple
Dans le cas d'un document audiovisuel captant à leur insu l'image de personnes sur
leur lieu de travail, il a été jugé que le document pouvait être considéré comme
attentatoire à leur droit à l'image, car ils étaient facilement identifiables en raison des
prises de vues précises de leurs boutiques et de leurs enseignes, alors même que leurs
visages avaient été cachés.
Complément
Dans la majorité des affaires jugées, on peut noter que la publication de l'image à
proprement parler n'est pas elle-même une violation de la vie privée, mais ce seront
surtout les propos illustrant l'image qui seront en cause.
Dans ces cas là, on aura alors 2 atteintes à la vie privée :
Par le texte
Par l'image dévoilant un moment de son intimité
Il est à noter que juridiquement, dans ce cas, l'atteinte au droit à l'image apparaît
comme une circonstance aggravante à l'atteinte à la vie privée.
On pourra alors avoir 2 protagonistes mis en cause dans cette atteinte :
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L'image ou la dignité
Le photographe lui-même
Le journaliste ayant rédigé l'article (Cf. le droit de la presse)
3. L'image ou la dignité
Quand la vie privée n'est pas en cause, l'atteinte au droit formel à l'image ne sera
constituée uniquement que si la protection de la dignité se trouve affectée par la
publication même du cliché.
Exemple
Tel était le cas de la caricature faite d'une journaliste célèbre, représentée dévêtue, et
cela de façon dévalorisante.
Ou encore de l'illustration d'un article de presse concernant la prostitution, par une
photographie d'une actrice issue d'un film dans lequel la dite actrice jouait le rôle d'une
prostituée.
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Le fondement du droit à l'image : l'intimité de la personne
Remarque
Notons que dans les cas énoncés ci-dessus, la loi de 2015 relative au renseignement va
certainement limiter ces libertés à l'image et faire l'objet d'une future jurisprudence.
Exemple
On peut citer le cas d'une photographie prise d'une personne sur son lit de mort, ou
encore de celle d'un enfant victime d'un meurtre.
Cela constituera une effraction dans la vie privée des parents subissant un choc
émotionnel à la découverte de l'image, d'autant plus que ce genre d'image parfois
choquante n'apportera rien de plus à l'actualité.
En outre, l'acceptation d'un sujet de poser nu pour illustrer une publication bien
déterminée ne signifie pas que cette image puisse être reprise afin d'illustrer toutes les
publications et cela même si ce sont des publications du même genre que celle pour
laquelle l'autorisation aurait été précédemment donnée.
S'il n'y a pas d'autorisation expresse, on pourra alors considérer qu'un détournement
des photographies de leur affectation initiale est constituée.
L'intimité de la vie privée s'en trouve alors bafouée.
Fondamental
En outre, le seul fait de photographier une personne sans son accord express et
préalable, n'est pas en soi considéré comme une faute.
L'acte de photographier, a fortiori dans un lieu public, n'est pas prohibé. Ce qui sera
considéré comme étant une faute, c'est :
La reproduction
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Le droit à l'image dans les lieux privés et publics
L'exposition
La publication de l'image sans avoir obtenu le consentement de
l'intéressé
Complément
Le droit à l'image sera atteint quand une personne visée est touchée dans son intimité
la plus profonde, en sa sensible pudeur, aux extrémités de ses secrets personnels, au
cœur de sa réputation, en l'idée qu'elle se fait d'elle-même et qu'elle veut donner aux
autres.
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Le droit patrimonial de la personne sur son image
La jurisprudence, sur ce point, considère pouvoir publier des photographies prises dans
des lieux publics, sans pour autant être subordonnées à l'accord de toutes les
personnes qui s'y trouvent, dans la mesure où la photo ne porte en aucun cas atteinte
à leur vie privée.
La situation devient différente, dans le cas où la photographie permet d'individualiser
une personne, et surtout lorsque la personne photographiée apparaît dans une position
inconvenante ou caricaturale.
Fondamental
La protection de la personne contre la réalisation et l'utilisation intempestives de son
image, est assurée par le code pénal et dans la loi de 1881 sur la liberté de la presse.
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Exercice : Exercez-vous !
La dignité étant le fondement réel du droit à l'image, peu importe que l'image l'affecte
directement ou indirectement, la définition même du droit à l'image ayant été
examinée différemment en fonction des auteurs.
En effet, certains ont considéré que la protection de l'image était caractérisée :
Par la tranquillité de la personne
Dans le cadre de sa vie privée
Dans le respect de sa dignité et de sa notoriété
Cette analyse n'implique pas la reconnaissance d'un droit patrimonial sur son
image, mais le caractère accessoire de l'image réduite à des atteintes portées à
d'autres intérêts.
Cependant, le droit à l'image a été affirmé.
Les traits de la personne ainsi que sa notoriété sont exclus d'une quelconque
patrimonialité.
Cela parait logique car les traits d'une personne correspondent à l'expression propre de
l'individu, à sa caractérisation intrinsèque.
Le trait humain n'est pas une chose.
L'article 16-1 du code civil rappelle que le "corps humain, ses éléments et ses produits
ne peuvent faire l'objet d'un droit patrimonial".
L'article 16-5 du code civil dispose que les conventions ayant pour effet de conférer une
valeur patrimoniale au corps humain, à ses éléments ou à ses produits sont nulles. La
personne étant au-dessus de tout.
Complément
Le droit à l'image revêt une valeur patrimoniale dans le cas particulier d'un mannequin.
La protection de ce droit a pour but d'éviter une utilisation à titre gratuit ou
éventuellement une dégradation de la valeur marchande de son image.
Exercice : Exercez-vous !
7.1. Exercice
Le droit fait une distinction entre l'image prise dans un lieu public et celle prise dans un lieu
privé.
Vrai
Faux
7.2. Exercice
Une photographie prise et publiée sans l'autorisation expresse du modèle constitue une
atteinte au droit à l'image.
Vrai
17
Exercice
Faux
7.3. Exercice
L'autorisation à diffuser une image peut se faire dans une durée illimitée.
Vrai
Faux
7.4. Exercice
La jurisprudence affirme un droit exclusif sur son image.
Vrai
Faux
7.5. Exercice
Le compte rendu et la publication d'images concernant une affaire judiciaire est légale.
Vrai
Faux
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Le droit à l'image et internet
Texte légal
Une décision importante de la cour d'appel de Versailles avait infirmé un jugement
rendu par le tribunal de grande instance de Nanterre.
Dans ses conclusions, elle avait retenu la responsabilité de plusieurs prestataires
internet, dont la société M. concernant la diffusion de clichés photographiques
représentant l'ex mannequin Linda L., partiellement et totalement dénudée.
Les photographies concernées avaient à l'origine été réalisées dans le seul but d'être
publiées dans la presse traditionnelle.
Cependant, aucun des sites sur lesquels ces photographies ont été diffusées n'avaient
obtenu l'autorisation de l'intéressée.
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La propriété intellectuelle en pratique du droit à l'image
Fondamental
L'obligation de vigilance se traduit au cours de l'exécution du contrat par des
diligences appropriées, lesquelles doivent nécessairement aboutir à repérer
tout site dont le contenu est illégal, illicite ou dommageable, afin de
provoquer une régularisation du contenu en rapport à la loi et au droit des
personnes d'interrompre la prestation.
L'hébergeur devra mettre en œuvre ces diligences lorsqu'elles seront requises par
l'autorité publique ou sur décision judiciaire.
Il n'appartient pas au fournisseur d'hébergement d'exercer une surveillance
minutieuse et approfondie du site, malgré son obligation de vigilance.
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La protection des images sur internet
Un droit moral :
Perpétuel
Inaliénable
Incessible
Un droit patrimonial : impliquant qu'aucune représentation de l'œuvre ne
puisse être faite sans accord préalable de l'auteur ou de ses ayants droits,
l'auteur ayant droit à une rémunération en proportion des recettes tirées de son
œuvre
L'auteur de l'image reste libre de diffuser ses propres œuvres sur internet, sous réserve
de ne pas avoir préalablement accordé une exclusivité de diffusion à un tiers.
En vertu de la loi sur la propriété intellectuelle, le fait de diffuser les œuvres d'un tiers
constitue un acte d'exploitation qui ne sera possible qu'en ayant l'autorisation de
l'auteur.
Il existe toutefois une solution technique pour renforcer la protection de vos droits,
c'est d'être affilié à un réseau permettant d'attribuer un identifiant numérique à
chacune des images diffusées par internet.
Ce système, bien que complexe et coûteux, constitue un moyen sûr afin de garantir la
sécurité des œuvres numériques.
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Exercice : Exercez-vous !
Exercice : Exercez-vous !
4.1. Exercice
L'utilisateur d'internet peut publier sur le net ses propres œuvres même de nature à
troubler la vie privée.
Vrai
Faux
4.2. Exercice
Il appartient au fournisseur d'internet d'exercer une surveillance minutieuse en vertu de
son obligation de vigilance.
Vrai
Faux
4.3. Exercice
Le droit à l'image est protégé par l'article 9 du code civil.
Vrai
Faux
4.4. Exercice
L'auteur d'une image peut la diffuser librement même s'il a accordé l'exclusivité de cette
image à un tiers.
Vrai
Faux
22
Le droit à l'image et la vidéosurveillance
Le droit à l'image et la
vidéosurveillance
De nos jours, les techniques de surveillance par voie de vidéo sont devenues
quasiment systématiques dans :
Les lieux ouverts au public
Les magasins
Les entreprises
Ces techniques sont de nature à remettre en cause le principe même de respect de la
vie privée, le droit à la personne et par là même le droit à l'image.
Texte légal
En 1978, le législateur a pris des dispositions protégeant cette sphère privée, en
votant la loi relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés. "L'informatique
ne doit porter atteinte ni à l'identité humaine, ni aux droits de l'homme, ni à la vie
privée, ni aux libertés individuelles" : c'est ce que dispose l'article 1er de cette loi.
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La vidéosurveillance dans les lieux publics ou ouverts au public
Elle rappelle que la loi précise en 1 er lieu que tous les enregistrements de
vidéosurveillance ne sont pas de la compétence nationale de l'informatique et
des libertés instituée par la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978, relative à l'informatique,
aux fichiers ainsi qu'aux libertés, et de manière plus générale, ne sont pas des
informations nominatives au sens strict de cette loi.
A contrario, s'il advenait qu'un système de vidéosurveillance soit utilisé dans le but de
constituer un fichier nominatif, ce fichier relèverait alors de la CNIL dans son intégralité.
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La vidéosurveillance dans les lieux publics ou ouverts au public
Exemple
C'est le cas des systèmes installés à l'intérieur de certaines boutiques, permettant au
responsable de surveiller les mouvements dans son établissement, tout en servant ses
clients.
Néanmoins, le public doit être informé sur l'existence de ces caméras.
Dans ce cadre, et sur ces conditions, les commerces de détails ne seront pas
obligatoirement astreints à constituer un dossier de demande d'autorisation dans le
cadre de la loi, s'ils utilisent la vidéosurveillance.
La loi s'applique à certaines conditions de lieux.
Cette indication détermine la qualité de la personne susceptible de mettre en œuvre ce
type d'installation.
25
La vidéosurveillance dans les lieux publics ou ouverts au public
La jurisprudence s'est prononcée à maintes reprises sur la prise d'images dans des
lieux publics, et condamne l'usage de ces images quand celles-ci portent atteinte à la
vie privée et que les autres situations peuvent donner lieu à des appréciations plus
complexes.
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L'utilisation de la vidéosurveillance dans l'entreprise
Autrement dit, tant par l'appréciation de l'article 9 du code civil, que dans l'appréciation
de l'article 226-1 du code pénal, ayant pour principal effet de protéger la vie privée,
dans les lieux publics tout comme dans les lieux privés, sans nécessairement interdire
les prises d'images respectant la vie privée.
Ce qui signifie qu'une installation de vidéosurveillance qui a une finalité pourtant
accessoire en rapport aux objectifs de l'article 10 de la loi du 21 janvier 1995, ne serait
pas prohibée par la loi.
Les demandes dans le but d'installer des systèmes de vidéosurveillance devront donc
être instruites, au regard des seules finalités inscrites dans la loi du 21 janvier 1995,
sans pour autant écarter une large appréciation des risques suivants, qui sont :
L'atteinte à la vie privée
L'insuffisance de l'information donnée au public
En définitive, les arrêtés devront donc être pris dans le seul cadre de la loi du 21
janvier 1995, suite à un examen dans une juste proportion entre les nécessités de
l'ordre public et les risques d'atteinte au droit à l'image.
En dehors de la voie publique, ainsi que des lieux et établissements ouverts au public,
la loi du 21 janvier 1995 n'a pas à être appliquée.
27
Exercice : Exercez-vous !
Exercice : Exercez-vous !
4.1. Exercice
La première législation sur la vidéosurveillance date de 1978.
Vrai
Faux
4.2. Exercice
La loi de 1995 ne trouve son application que dans les lieux publics ou ouverts aux publics.
Vrai
Faux
4.3. Exercice
L'enregistrement des données de vidéosurveillance relève de la CNIL et de la loi
informatique et libertés.
Vrai
Faux
4.4. Exercice
L'installation sur la voie publique d'un système de vidéosurveillance peut se faire sans
l'accord d'une autorité compétente dépositaire de l'autorité publique.
Vrai
Faux
28
Exercice
4.5. Exercice
L'utilisation de la vidéosurveillance au travail pendant les heures de travail est totalement
libre et à la discrétion de l'employeur.
Vrai
Faux
29
Exercice
30
La protection de l'image des biens
Lorsque le bien est sous couvert de la propriété artistique, ce sera au titre du droit
de reproduction que l'auteur d'une œuvre pourra interdire la réalisation et la
publication de l'image de ce bien.
C'est notamment le cas pour les œuvres d'architecture, car l'architecte au titre de la
propriété intellectuelle peut s'opposer à la reproduction par cartes postales ou autre
sans son autorisation.
L'image du bien peut également être constitutive d'une atteinte à la vie privée du
propriétaire, même s'il faudra toutefois apporter la preuve de cette atteinte, la seule
photographie du bien n'étant pas à elle seule constitutive de l'atteinte.
1. L'image et la propriété
L'article 544 du code civil
Il définit le droit de propriété comme le droit de jouir et de disposer des choses, cela de
la manière la plus absolue qu'il soit, en restant toutefois dans les limites imposées par
les lois et règlements.
Ce droit emporte le pouvoir pour le propriétaire de disposer et d'user ainsi que
de tirer les fruits, c'est-à-dire les profits du bien (usus, fructus, abusus) : ce sont
les compositions du droit de propriété.
31
Le droit sur l'image pour la protection du propriétaire
La propriété intellectuelle
La loi accorde également (en application de l'article L 11-1 du code de la propriété
intellectuelle) un droit de propriété que l'on qualifie d'incorporel ou d'immatériel, il
s'agit de la propriété intellectuelle.
L'article dispose que l'auteur d'une œuvre de l'esprit jouit sur cette œuvre d'un droit de
propriété incorporel exclusif et opposable à tous.
Ce droit de propriété considéré comme incorporel donne ainsi à l'auteur de l'œuvre un
droit exclusif sur la reproduction de l'image du bien qu'il a créé, il reste propriétaire de
l'image même de cette œuvre.
Ce principe est énoncé par l'article L 122-3 du code de la propriété intellectuelle.
Ce droit n'étant pas perpétuel, contrairement au droit de propriété sur les choses
matérielles, il est en effet limité à 70 ans suivant la mort de l'auteur de l'œuvre.
Complément
Selon la jurisprudence actuelle, le propriétaire d'un bien est titulaire d'un droit lui
permettant d'exploiter l'image de son bien mais également d'en restreindre
l'usage.
Le droit à l'image du propriétaire étant tantôt orienté vers la protection de la personne
du propriétaire en fondement de l'article 9 du code civil, tantôt orienté vers la
protection de droit de propriété en lui-même, sur le fondement de l'article 544 du code
civil.
32
Le droit sur l'image concernant l'intimité de la vie du propriétaire
La reproduction
La reproduction par l'image d'un bien dont une personne est propriétaire peut
naturellement avoir des conséquences sur la personne du propriétaire, dès lors que
cette reproduction est à l'origine d'une communication publique du lien existant entre la
personne du propriétaire et le bien mis en image.
Cette reproduction du bien par l'image étant de nature à porter atteinte à la personne,
il s'agira bien dans ce cas d'un droit sur l'image des biens, dont le contenu relève
plus du droit de la personnalité que du droit de propriété en lui-même.
La jurisprudence s'attache aux conséquences néfastes que la reproduction ainsi que la
publication des images peuvent avoir sur le propriétaire.
Le régime du droit conduit la jurisprudence à organiser une protection de la personne
dans le but d'éviter qu'en cas de diffusion d'une image de son bien, cette diffusion
n'occasionne un préjudice à la personne.
Ce préjudice peut en effet être lié à la tranquillité de la personne, ou à la dignité de
celle-ci, c'est-à-dire en l'espèce son honneur ainsi que sa considération.
Exemple
Il a été jugé par le tribunal de grande instance de Paris que "l'utilisation non autorisée
de l'image de la propriété immobilière d'autrui sous forme de cliché photographique
permettant une identification aisée des lieux en rapport avec son occupant, constitue
une atteinte à l'intimité de la vie privée, qui ne peut être justifiée par la connaissance
qu'en aurait la population voisine".
Le fait même d'avoir pu obtenir ces photographies illustrant des lieux privés, à l'insu du
propriétaire, et grâce à des moyens déloyaux, constitue de même et à bien plus forte
raison, une atteinte à l'intimité de la vie privée de la personne.
Ce sera par exemple le cas de photographies réalisée avec la complicité d'un employé
de maison.
33
Le droit sur l'image des biens en relation avec la dignité du propriétaire
Exemple
On peut retenir un jugement rendu par le tribunal de grande instance de la Seine
précisant dans ses conclusions, "que une partie de la propriété d'une personne ayant
servi au tournage d'un roman photo, dont l'esprit même du roman était incompatible
avec l'esprit du propriétaire, alors maire de son village et éducatrice de jeunes enfants,
une faute devait être retenue à la charge de la société productrice de ce roman photo ".
Également, la cour de cassation a elle-même retenu que le seul rapprochement entre
les images pouvant permettre l'identification d'une personne et le commentaire relatant
l'inculpation, ainsi que l'incarcération de plusieurs personnes impliquées dans un trafic
prohibé suffira à caractériser une atteinte à l'honneur et à la considération du plaignant.
5. Précisions et restrictions
La jurisprudence s'étant succédé parfois sur des positions différentes, on peut toutefois
déterminer une position constante de celle-ci.
En effet, le propriétaire bénéficiant d'un droit sur l'image de son bien ne pourra
purement et simplement pas faire obstacle à la reproduction de celui-ci , comme
pourrait le faire l'auteur propriétaire intellectuel du bien qu'il aurait créé.
34
Exercice : Exercez-vous
Le tribunal et la cour énonce donc que " le droit de propriété d'un bien meuble ou
immeuble exposé à la vue de tous, n'emporte pas en lui-même pour son titulaire le
droit de s'opposer à l'exploitation commerciale de l'image de ce bien obtenue sans
fraude, si l'exploitation qui en est faite ne porte pas un trouble certain au droit d'usage
et de jouissance du propriétaire".
Dans cette affaire dite "du volcan d'Auvergne", le tribunal a en l'espèce estimé que le
trouble invoqué par les propriétaires à leur droit d'usage et de jouissance tiré de leurs
droits à la propriété, et qui avait comme fondement, les craintes d'une fréquentation
excessive du site, "ne saurait résulter du seul affichage incriminé dont l'objet était
d'attirer la clientèle dans les magasins Casino, et qui n'a pu avoir pour effet, cela
compte tenu de la durée de la campagne et de ses objectifs identifiés de manière
claires, entraîner la surfréquentation d'un site maintes fois reproduit dans des guides
touristiques".
En vertu de la position de la jurisprudence illustrée dans cette décision, il convient donc
bien de démontrer le trouble de jouissance dont le propriétaire aurait à souffrir dans
son droit de propriété du seul fait de la reproduction de son bien en image.
Le juge entend bien reconnaître au propriétaire le droit d'agir, sur la base de son droit
de propriété, mais uniquement à l'encontre d'une exploitation abusive ou préjudiciable
de l'image de son bien, dont le propriétaire doit en apporter la preuve.
Complément
Si la propriété du bien est une condition nécessaire à la revendication du droit sur
l'image du bien, elle n'est pas une condition suffisante.
Il apparaît effectivement que le juge entend bien ne pas conférer un droit dénué de
tout motif au propriétaire du bien.
Pour interdire la reproduction du bien en image et afin d'obtenir réparation de cette
exploitation, il faut être en mesure de justifier d'effets concrets portant atteinte au droit
de propriété.
Exercice : Exercez-vous
35
Exercice
6.1. Exercice
Il existe une protection relative à l'image des biens du propriétaire.
Vrai
Faux
6.2. Exercice
Cette protection est une protection mise en place par le législateur.
Vrai
Faux
6.3. Exercice
Le juge entend au propriétaire un droit à agir du seul fait de son droit de propriété.
Vrai
Faux
6.4. Exercice
La jurisprudence concernant le droit à l'image sur la propriété s'est faite sur l'interprétation
du droit civil et du droit pénal.
Vrai
Faux
6.5. Exercice
La jurisprudence reconnaît une relation de l'image sur les biens en fonction de la dignité du
propriétaire.
Vrai
Faux
36
Conclusion
Il existerait donc une grande diversité d'interprétation au sein du contentieux du droit à
l'image. Ce droit est par conséquent imposé par la jurisprudence plus que par le législateur.
Il trouve ses sources tantôt dans le droit civil, tantôt dans le droit pénal, et de nombreux
principes juridiques et moraux qui sont en contact permanents avec la personne humaine
et ses droits.
Auteurs :
Nelson Antonio, formateur en droit de la communication et de la consommation
Service pédagogique STUDI
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38
Solutions des exercices
Exercice
Le droit fait une distinction entre l'image prise dans un lieu public et celle prise dans un lieu
privé.
Vrai
Faux
Exercice
Une photographie prise et publiée sans l'autorisation expresse du modèle constitue une
atteinte au droit à l'image.
Vrai
Faux
Exercice
L'autorisation à diffuser une image peut se faire dans une durée illimitée.
Vrai
Faux
Exercice
La jurisprudence affirme un droit exclusif sur son image.
Vrai
Faux
Exercice
Le compte rendu et la publication d'images concernant une affaire judiciaire est légale.
Vrai
Faux
Exercice
L'utilisateur d'internet peut publier sur le net ses propres œuvres même de nature à
troubler la vie privée.
Vrai
Faux
39
Solutions des exercices
Exercice
Il appartient au fournisseur d'internet d'exercer une surveillance minutieuse en vertu de
son obligation de vigilance.
Vrai
Faux
Exercice
Le droit à l'image est protégé par l'article 9 du code civil.
Vrai
Faux
Exercice
L'auteur d'une image peut la diffuser librement même s'il a accordé l'exclusivité de cette
image à un tiers.
Vrai
Faux
Exercice
La première législation sur la vidéosurveillance date de 1978.
Vrai
Faux
Exercice
La loi de 1995 ne trouve son application que dans les lieux publics ou ouverts aux publics.
Vrai
Faux
Exercice
L'enregistrement des données de vidéosurveillance relève de la CNIL et de la loi
informatique et libertés.
Vrai
Faux
Exercice
L'installation sur la voie publique d'un système de vidéosurveillance peut se faire sans
l'accord d'une autorité compétente dépositaire de l'autorité publique.
Vrai
40
Solutions des exercices
Faux
Exercice
L'utilisation de la vidéosurveillance au travail pendant les heures de travail est totalement
libre et à la discrétion de l'employeur.
Vrai
Faux
Exercice
Il existe une protection relative à l'image des biens du propriétaire.
Vrai
Faux
Exercice
Cette protection est une protection mise en place par le législateur.
Vrai
Faux
Exercice
Le juge entend au propriétaire un droit à agir du seul fait de son droit de propriété.
Vrai
Faux
Exercice
La jurisprudence concernant le droit à l'image sur la propriété s'est faite sur l'interprétation
du droit civil et du droit pénal.
Vrai
Faux
Exercice
La jurisprudence reconnaît une relation de l'image sur les biens en fonction de la dignité du
propriétaire.
Vrai
Faux
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