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RAPPELS ET COMPLEMENTS
N.B. ≪ ∃! ≫ signifie que le (ou les) objet(s) dont l’existence est garantie est (ou sont) unique(s).
1
F. POLYNOMES A COEFF. DANS IR : RAPPELS ET COMPL. (ND/NG, 23 février 2023) - A.1 -
• • • Remarques :
1. Dans les expressions dans (a.1), il faut se rappeler que, ∀ k ∈ IN et ∀ x ∈ IR (ou CI) :
La puissance xk existe dans IR (ou dans CI). Elle est donnée par :
x0 = 1, x1 = x, et ∀ k ∈ IN / k > 2, xk = x × · · · × x ( k fois) .
4. Il ne faut donc pas raconter que ≪ comme xk = ek ln x , alors xk n’existe que pour les réels x > 0, et
donc une fonction polynôme n’est définie qu’en ces réels là . . . ≫ . C’est totalement faux.
5. L’expression P (x) = an xn + an−1 xn−1 + · · · + a1 x + a0
est l’écriture du polynôme P selon les puissances décroissantes de la variable x.
6. Dans certains contextes, il peut être plus efficace d’écrire : P (x) = a0 + a1 x + · · · + an−1 xn−1 + an xn .
C’est l’écriture du polynôme P selon les puissances croissantes de la variable x.
7. Lorsque n = 0, ou n > 1 et a1 = . . . = an = 0, il vient, dans la définition : ∀ x ∈ IR, P (x) = a0 ,
i.e. P est une fonction constante sur IR.
8. Réciproquement, toute fonction constante f (x) ≡ c de IR −→ IR est une fonction polynôme dans IR.
En effet, il suffit de considérer, dans la définition, le cas n = 0 et a0 = c.
9. En particulier, la fonction nulle de IR −→ IR est un polynôme dans IR : c’est le polynôme nul .
On écrit : P ≡ 0, et qui se lit ≪ P identiquement nul ≫ .
∗∗∗ Exemples 1 :
1. Les fonctions suivantes sont des polynômes de IR :
√ 1 x6
P1 (x) = x3 − 1, P2 (x) = 2, P3 (x) = 7.3 x6 − 2x4 + πx3 − 125x − , P4 (x) = −3 , P5 (x) = x10 .
2 2.78
- A.2 - A·I - Introduction et Généralités
2. Par contre, les fonctions suivantes ne sont pas des polynômes de IR : f1 (x) = −3 x1/5 − 2 x3 + π 2 x7 ,
√ 7
f2 (x) = 7.3 x6 − 2x−4 − 125x − x 2 , f3 (x) = 5 xπ + x2 + 2.12 x, f4 (x) = −55x1/π − x2 , à cause
√ 3
des termes x1/5 , x−4 , x 2 , xπ , x1/π , qui sont, certes, des fonctions puissances de la variable x, mais
ne sont pas des fonctions puissances entières naturelles de la variable x.
• • • Remarques :
1. Bien noter que le polynôme nul est le seul polynôme dont le degré n’est pas un entier naturel .
2. Pour k ∈ IN et c ∈ IR ∗ , la fonction Pk (x) = c xk est un polynôme de degré k. C’est le type de polynôme
de degré k le plus simple qu’on puisse envisager. On appelle un tel polynôme fonction monôme de
degré k, ou, plus simplement, monôme de degré k.
3. Pour P (x) = an xn + an−1 xn−1 + · · · + a1 x + a0 , ak xk est appelé monôme de degré k de P (x).
4. Si le monôme de degré k n’apparaı̂t pas explicitement dans l’écriture d’un polynôme, cela
signifie que le coefficient ak correspondant est égal à zéro.
5. ∀ k ∈ IN, le coefficient ak est aussi appelé coefficient de degré k du polynôme P .
6. Lorsque deg(P ) = n ∈ IN, an est aussi appelé coefficient de plus haut degré du polynôme P .
7. Le coefficient a0 est appelé terme constant du polynôme P (x) = an xn + an−1 xn−1 + · · · + a1 x + a0 .
• • • Remarques :
1. Ainsi, on a : IR[x] = { P/ P est une fonction polynôme de IR −→ IR}.
2. Pour n ∈ IN, on a : IRn [x] = { P ∈ IR[x]/ deg(P ) 6 n}.
3. Donc : P ∈ IRn [x] ⇐⇒ P ∈ IR[x]/ deg(P ) 6 n,
⇐⇒ ∃ a0 , · · · , an ∈ IR / ∀ x ∈ IR, P (x) = an xn + an−1 xn−1 + · · · + a1 x + a0 ,
⇐⇒ ∃ a0 , · · · , an ∈ IR / ∀ x ∈ IR, P (x) = a0 + a1 x + · · · + an−1 xn−1 + an xn .
4. Rappelons que, pour tout P ∈ IRn [x], les coefficients a0 , · · · , an ci-dessus sont uniques.
Il faut tout de suite noter le résultat :
∗∗∗ Proposition A·I .2 -1 (Relation d’inclusion entre espaces IRn [x])
1. ∀ n, q ∈ IN, si n 6 q, alors IRn [x] ⊂ IRq [x].
2. Ainsi, on a : ∀ n ∈ IN, IR0 [x] ⊂ IRn [x] et IRn [x] ⊂ IRn+1 [x].
F. POLYNOMES A COEFF. DANS IR : RAPPELS ET COMPL. (ND/NG, 23 février 2023) - A.3 -
• • • Remarques :
1. Par contre, si P est un polynôme dans IR, il n’en sera pas de même de | P |, sauf si P est constant.
2. Si P est un polynôme dans IR, ce ne sera pas le cas de 1/P , sauf si P est constant et non nul.
◃ EXO A.1
1◦ ) Pour n ∈ IN fixé, IRn [x] est un IR−espace vectoriel de dimension finie. Il admet une base évidente.
Laquelle ? N.B. Cette base est appelée ≪ base canonique ≫ de IRn [x] .
2◦ ) Montrer que IR[x], par contre, n’est pas de dimension finie. Conseil : Raisonner par l’absurde.
3. Par conséquent, si P est un polynôme de degré n ∈ IN∗ , alors le polynôme P ′ est de degré n − 1.
4. Le polynôme nul est le seul polynôme qui soit égal à sa propre dérivée.
◃ EXO A.2 A quoi est égale la dérivée nième d’un polynôme de degré 6 n ∈ IN ?
Est-ce la peine d’aller au delà de cet ordre de dérivation ?
◃ EXO A.3 Soit P ∈ IRn [x], avec, ∀ x ∈ IR, P (x) = an xn + an−1 xn−1 + · · · + a1 x + a0 .
On examine, ci-après, 2 démonstrations différentes de la formule de Taylor pour le po-
lynôme P .
I - Démontrer la formule de Taylor pour le polynôme P comme conséquence de la formule de Taylor-
Lagrange appliquée à P pour un ordre bien choisi.
II - 1◦ ) Pour tout entier r ∈ { 0, · · · , n}, calculer la dérivée rième de P .
∑
N.B. Donner le résultat sous forme de .
◦
2 ) S’appuyer sur ce résultat pour démontrer la formule de Taylor , en partant du changement de
variable u = x − x0 .
b) Polynôme normalisé.
∗∗∗ Définition A-6 (Polynôme normalisé)
Un polynôme normalisé dans IR est tout polynôme non nul de IR dont le coefficient de plus
haut degré est égal à 1. Ainsi, un polynôme normalisé de degré n ∈ IN∗ est un polynôme de la forme :
P (x) = xn + an−1 xn−1 + · · · + a1 x + a0 .
Le seul polynôme normalisé constant est le polynôme constamment égal à 1.
◃ EXO A.4 Montrer que si P est un polynôme non nul de IR, alors il existe un unique polynôme
normalisé P1 qui soit un multiple scalaire de P . En pratique, comment passe-t-on de P à P1 ?
2. On dit alors que B est un diviseur de A dans IR[x] et A est un multiple de B dans IR[x].
3. Q est appelé quotient de la division de A par B.
4. Si, de plus, B est un polynôme normalisé de IR[x], alors on dit que B est un diviseur nor-
malisé de A dans IR[x].
• • • Remarques :
1. On aura noté que la définition et le vocabulaire sont identiques à ceux de la divisibilité des
entiers. Les propriétés et notions qui s’en déduisent sont aussi très analogues à celles des entiers.
2. Noter qu’un multiple scalaire d’un polynôme A est un cas très particulier de multiple de A.
3. Les principales différences significatives entre la divisibilité des polynômes et celle des en-
tiers proviennent justement de ce que les multiples scalaires d’un polynôme ne recouvrent
pas tous les multiples de ce polynôme dans IR[x]. Il y en a d’autres.
De manière encore plus précise, ces différences résultent de la propriété évidente suivante.
∗∗∗ Théorème A·III .3 -10 (Division euclidienne d’un polynôme par un autre)
Soient A et B, 2 polynômes de IR[x], avec B non nul.
Il existe un unique couple de polynômes (Q, R) de IR[x] vérifiant :
A=B·Q + R et deg(R) < deg(B). (a.3)
• • • Remarques :
1. Etant donnés 2 polynômes A et B, le mécanisme d’obtention des 2 polynômes Q et R est appelé
division euclidienne de A par B.
2. Du fait de ce mécanisme, le polynôme Q est appelé quotient de la division euclidienne de A par B.
3. Le polynôme R , lui, est appelé reste de la division euclidienne de A par B.
4. Ayant les 2 polynômes A et B, il existe une méthode bien connue permettant d’obtenir Q et R.
C’est l’algorithme de la division euclidienne de A par B.
5. Il est admis ici que le lecteur (ou la lectrice) est familier (ou familière) avec le mécanisme
de cet algorithme. Sinon, il ou elle est invité(e) à se (re)mettre à jour sur ce sujet.
6. Du fait de la manière dont les calculs se disposent dans cet algorithme, la division euclidienne de 2
polynômes est aussi appelée division suivant les puissances décroissantes de ces 2 polynômes.
7. Il existe, en effet, un autre mécanisme de division des polynômes appelé division suivant les puis-
sances croissantes et qui a son importance dans un autre contexte.
• • • Remarque :
1. Noter que, dans la définition, on aurait pu remplacer (a.4) par la formulation équivalente :
P = P1 × P2 × · · · × Pr , (a.5)
où P1 , · · · , Pr sont r > 2 polynômes dans IR, tous de degré > 1.
2. Quand on factorise un polynôme P dans IR[x] , le résultat en est une factorisation de P dans
IR[x] (ou sur le corps IR).
- A.8 - A·IV - Racines des polynômes
• • • Remarques :
1. Noter que le polynôme nul de IR[x] admet tous les éléments du corps IR comme racines.
2. On verra que c’est le seul polynôme à admettre, ainsi, une infinité de racines dans le corps IR.
3. Clairement, une condition nécessaire pour qu’un polynôme non nul de IR[x] admette (au
moins) une racine dans IR est qu’il soit non constant.
Il y a au moins un cas où le problème de l’existence d’une racine d’un polynôme et celui de son calcul
sont trivialement résolus. C’est l’objet de la :
• • • Remarque :
Le problème devient tout de suite beaucoup moins trivial dès qu’on monte aux polynômes de
degré 2. En effet, on peut trouver des polynômes de degré 2 dans IR[x] n’ayant aucune racine
dans le corps IR. Exemple classique : P (x) = x2 + 1. Cette observation est à l’origine de la
découverte des nombres complexes.
Or, en faisant x = x0 dans (a.9), il vient : y0 = P (x0 ). D’où : P (x) = (x − x0 ) · Q(x) + P (x0 ). (a.10)
Réciproquement, si (a.10) est vérifié, avec Q ∈ IR[x], comme y0 = P (x0 ) est une constante ∈ IR, et donc
un polynôme constant, son degré est < 1 = deg(x − x0 ). Par conséquent, (a.10) est la division euclidienne
de P par le polynôme normalisé et de degré 1 : D0 (x) = x − x0 . Ainsi, le polynôme Q qui apparaı̂t
dans (a.10) est nécessairement le quotient de cette division euclidienne. D’où son unicité. On a ainsi établi
le :
∗∗∗ Lemme 1 (Division euclidienne d’un polynôme par x − x0 , avec x0 dans IR)
Soient P ∈ IR[x] et x0 ∈ IR. On a : ∃ ! Q ∈ IR[x] / ∀ x ∈ IR, P (x) = (x − x0 ) · Q(x) + P (x0 ).
Le polynôme Q est le quotient de la division euclidienne de P par le polynôme x − x0 .
On déduit, du Lemme qui précède, la caractéristaion pratique suivante du fait qu’un élément x0 du
corps IR soit racine d’un polynôme de IR[x].
Le Corollaire précédent entraı̂ne la relation fondamentale suivante entre le nombre de racines distinctes
d’un polynôme non nul et son degré :
∗∗∗ Corollaire A·IV .2 -16 (Nombre de racines distinctes et degré d’un poly. non nul )
Le nombre r de racine(s) d’un polynôme non nul dans IR vérifie : r 6 deg(P ).
- A.10 - A·IV - Racines des polynômes
∗∗∗ Théorème A·IV .3 -17 (Caractérisation d’une racine multiple d’un polynôme)
Soient P ∈ IR[x] et x0 ∈ IR. Les 3 assertions suivantes sont équivalentes :
1. x0 est une racine multiple de P .
2. Il existe Q ∈ IR[x] tel que P (x) = (x − x0 )2 · Q(x).
3. Le polynôme (x − x0 )2 divise P (x).
On peut reprendre la discussion avec Q3 , et ainsi de suite. On construira ainsi, par récurrence,
une suite de polynômes Q1 , Q2 , Q3 , . . . . Arrivé au polynôme Qi vérifiant
P (x) = (x − x0 )i · Qi (x), (a.17)
si x0 n’est pas une racine de Qi , on s’arrête. Par contre, si x0 est une racine de Qi , on pourra
factoriser Qi en :
Qi (x) = (x − x0 ) · Qi+1 (x), avec Qi+1 ∈ IR[x], (a.18)
et donc le polynôme P en :
P (x) = (x − x0 )i+1 · Qi+1 (x). (a.19)
Mais, d’après la Proposition A·I .4 -3, on a : (a.18) =⇒ deg(Qi+1 ) = deg(Qi )− 1. Il vient que,
si le processus ne s’est pas arrêté avant, nécessairement on tombera sur un polynôme Qi vérifiant :
deg(Qi ) 6 0, i.e. Qi est un polynôme constant. Et P étant, par hypothèse, non constant, donc
non nul, il en sera de même de ce polynôme constant Qi , par (a.17). D’où : Qi (x0 ) ̸= 0.
Au final, dans tous les cas, on arrive ainsi à :
• • • Remarques :
1. Lorsque r = 2, on dit aussi que x0 est racine double de P .
2. Lorsque r = 3, on dit aussi que x0 est racine triple de P .
3. Par abus de langage, on appelle racine d’ordre 0 de P , un élément de IR qui n’est pas racine de P .
Il résulte de la Formule de Taylor pour les polynômes (Proposition A·II .1 -6) que les coefficients b0 , · · · , bn
P (k) (x0 )
ci-dessus sont donnés par : ∀ k ∈ [ 0 (1) n ], bk = .
k!
Partie B :
EVALUATION ALGORITHMIQUE D’UN POLYNÔME EN UN POINT
• • • Motivation.
La Partie A qui précède a présenté des rappels sur les fonctions polynômes à coefficients réels, les notions
importantes qui leurs sont attachées et utiles pour leur manipulation (notamment celles de degré, de racine
et de factorisation) et les principales propriétés qui en découlent. L’expérience du passé a prouvé qu’une
telle revue préalable était nécessaire en vue de bien refixer les idées sur les polynômes au début du Cours
d’Analyse numérique. Ceci notamment du fait que les polynômes sont, probablement, l’outil mathématique
le plus utilisé dans la construction des approximations numériques (par exemple dans l’approximation des
fonctions de IR −→ IR, calcul de valeurs aprochées d’intégrales, etc). Cependant, en Analyse numérique (et
notamment pour le calcul de ces approximations numériques), le fait de connaı̂tre les propriétés d’un objet
mathématique et de savoir les démontrer est utile, mais n’est jamais suffisant. Dans une situation concrète
donnée, pour résoudre un problème du monde réel auquel on sera confroné, et avec des données effectivement
disponibles pour ce calcul, le travail doit toujours s’achever par un calcul effectif de l’approximation
numérique que cet objet mathématique est censé fournir .
• • • Problématique.
Ainsi, dans le cas d’un polynôme P donné, on pourra avoir besoin de connaı̂tre la valeur y qu’il prend
en une valeur particulière donnée x de la variable. Ceci demandera donc de calculer, concrètement, la valeur
numérique du nombre réel y = P (x), et ce à partir de la connaissnace de la valeur numérique de x. D’où la
nécessité de concevoir, puis écrire des algorithmes pouvant faire efficacement ce type de calcul ,
et ce quelque soit le degré de P . C’est la problématique à laquelle nous nous intéressons dans cette Partie B .
Seulement, la conception de ce genre d’algorithmes dépend de la forme sous laquelle le polynôme P est
donné, i.e. la base de IRn [x] dans laquelle P est écrit (où n est un entier connu et tel que deg(P ) 6 n).
Raison pour laquelle nous présentons d’abord, dans la Section B·I , comment on traite ce problème lorsque P
est donné sous la forme canonique classique (i.e. selon les puissances de la variable), à travers la conception de
2 algorithmes de référence. Ensuite, dans la Section B·II , on analysera comment généraliser l’approche au cas
du calcul de certaines grandeurs numériques ayant un type très particulier d’expression mathématique,
ce qu’on pourra, ensuite, appliquer pour adapter la manière de construire les 2 algorithmes de la Section B·I
afin de concevoir des algorithmes analogues dans le cas où P est donné plutôt dans certains autres types de
base du IR-e.v. IRn [x].
on peut s’inspirer pour d’autres situations de conception d’algorithmes numériques. Ceci permet de concevoir
des algorithmes numériques de calcul efficace de toute expression mathématique A de la forme :
A = a0 u0 + a1 u1 + a2 u2 + · · · + an un , (b.1)
où :
1. l’entier n est donné dans IN ;
2. a0 , · · · , an sont des coefficients réels (ou complexes) donnés (mais, plus généralement, on inclut aussi
le cas de figure où ces derniers peuvent être calculés par des formules mathématiques simples) ;
3. u0 , · · · , un sont des termes successifs d’une suite de nombres réels (ou complexes) pour laquelle :
3.1. le terme initial u0 est connu (ou facilement calculable à partir des données disponibles) ;
3.2. il existe une relation de récurrence donnant uk en fonction de son prédécesseur uk−1 , ∀ k = 1 (1) n.
soit : ∀ k = 0 (1) n, Sk = a0 u0 + a1 u1 + · · · + ak uk .
A partir de cette relation de récurrence et de la donnée (ou d’un calcul préalable ou parallèle) des
coefficients a0 , · · · , an , on peut calculer les sommes partielles successives S0 , · · · , Sn , à condition de calculer,
en parallèle, les termes successifs u0 , · · · , un (par leur relation de récurrence). On peut schématiser le principe
d’organisation des calculs et donc de l’algorithme à concevoir pour calculer A de la manière suivante :
u0 −→ u1 −→ u2 −→ ··· −→ un
| | | ···
|
↓ ↓ ↓ ↓
S0 = a0 u0 −→ S1 = S0 + a1 u1 −→ S 2 = S 1 + a 2 u2 −→ ··· −→ Sn = Sn−1 + an un
Pour l’algorithme, on tiendra compte de ce que, en général, on n’aura pas besoin, après son exécution,
des termes des 2 suites finies u0 , · · · , un et S0 , · · · , Sn . Raison pour laquelle, au sein de l’algorithme, on
créera :
1. une variable qui contiendra les valeurs successives de u0 , · · · , un ;
2. et une autre qui contiendra les valeurs successives de S0 , · · · , Sn . Cependant, étant donné que la
dernière valeur de la suite finie S0 , · · · , Sn est Sn qui est égale à la valeur finale désirée A, autant
mieux directement appeler cette variable A.
Pour écrire effectivement cet algorithme dans une situation donnée, les 2 seules choses qui changeront d’une
situation à l’autre, et qu’il faudra donc bien identifier à chaque fois, ce sera :
1. les valeurs des coefficients a0 , · · · , an (ou la manière de les calculer pour certaines situations) ;
2. u0 , · · · , un et la relation de récurrence permettant de passer de uk−1 à uk , ∀ k > 1.
• • • Remarque/Commentaire n◦ 1 :
Dans beaucoup de cas concrets, on a : u0 = 1 dans (b.1). Dans ce cas, on prendra directement
S0 = a0 ci-dessus, et non S0 = a0 u0 , évitant ainsi à l’ordinateur, une multiplication superflue.
F. POLYNOMES A COEFF. DANS IR : RAPPELS ET COMPL. (ND/NG, 23 février 2023) - B.3 -
• • • Illustration :
Pour le calcul en un réel x d’un polynôme P donné dans la base canonique de IRn [x] à travers l’expression :
P (x) = a0 + a1 x + · · · + an−1 xn−1 + an xn , (b.3)
où les valeurs numériques des coefficients a0 , · · · , an sont données, il s’agit de calculer le réel A = P (x) où
celui-ci peut se mettre sous la forme générique (b.1) en prenant :
Ceci est l’adaptation du schéma de Hörner pour A lorsque (b.5) est vrai. A partir de là, on peut concevoir
un algorithme d’évaluation numérique efficace de A, en s’inspirant de l’élaboration de l’algorithme de Hörner
pour évaluer y = P (x) lorsque le polynôme P est donné dans la base canonique.
Pour écrire effectivement cet algorithme dans une situation donnée, les 2 seules choses qui changeront
d’une situation à l’autre, et qu’il faudra donc bien identifier à chaque fois, ce sera :
1. les valeurs des coefficients a0 , · · · , an (ou la manière de les calculer pour certaines situations) ;
2. u0 , · · · , un et les nombres δk satisfaisant (b.5) (et comment ils s’obtiennent, ou se calculent, à partir
des données.
• • • Remarque/Commentaire n◦ 2 :
Dans beaucoup de cas concrets, on a : u0 = 1 dans (b.1). Dans ce genre de situations,
évidemment, la factorisation de u0 ci-dessus est inutile.
• • • Remarque/Commentaire n◦ 3 :
Ci-dessus, il est évidemment possible que, dans certaines situations, les nombres δk soient égaux
entre eux, i.e. ∃ c ∈ IR (ou CI) tel que ∀ k = 1 (1) n, δk = c.
• • • Illustration :
Si le polynôme P est donné par son expression canonique (b.3), alors (b.4) entraı̂ne que (b.5) est réalisé,
avec :
u0 = 1, et ∀ k = 1 (1) n, δk = x. (b.8)
- B.4 - B·II - Algorithmes de calcul d’un polynôme en un point : Généralisation
D’où l’algorithme de Hörner construit en classe pour calculer la valeur du polynôme P en un réel x0 donné.
• • • Remarque/Commentaire n◦ 4 :
On peut aussi construire le schéma de Hörner en sortant les facteurs par la droite (dans le
cas d’un polynôme donné dans la base canonique, ceci revient à partir de son écriture selon les
puissances décroissantes, puis à sortir le facteur x à chaque fois par la droite) :
A = an un + an−1 un−1 + · · · + a2 u2 + a1 u1 + a0 u0
= an u0 δ1 δ2 · · · δn + an−1 u0 δ1 δ2 · · · δn−1 + · · · + a2 u0 δ1 δ2 + a1 u0 δ1 + a0 u0
( )
= an δ1 δ2 · · · δn + an−1 δ1 δ2 · · · δn−1 + · · · + a2 δ1 δ2 + a1 δ1 + a0 u0
(( ) )
= an δ2 · · · δn + an−1 δ2 · · · δn−1 + · · · + a2 δ2 + a1 δ1 + a0 u0
((( ) ) )
= an δ3 · · · δn + an−1 δ3 · · · δn−1 + a4 δ3 + · · · + a3 δ2 + a1 δ1 + a0 u0
· · · , d’où :
(( (((( ) ) ) ) ) )
A = ··· an δn + an−1 δn−1 + an−2 δn−2 + · · · + a3 δ3 + a2 δ2 + a1 δ1 + a0 u0 . (b.9)
• • • Remarque/Commentaire n◦ 5 :
Dans certaines situations, au lieu de (b.5), les nombres u0 , · · · , un vérifient plutôt une relation
de récurrence du type quotient :
uk−1
∀ k = 1 (1) n, uk = . (b.10)
δk
On peut adapter l’analyse précédente dans ce cas en remplaçant chaque multiplication par un
nombre δk par une division par δk . On aboutit ainsi à :
(( (((( ) ) ) ) ) )
A = ··· an /δn + an−1 /δn−1 + an−2 /δn−2 + · · · + a3 /δ3 + a2 /δ2 + a1 /δ1 + a0 u0 .
3◦ ) Application :
Evaluation numérique d’un polynôme dans une autre base remarquable de IRn [x].
a) Evaluation numérique en un point d’un polynôme donné dans une base de Taylor.
Soit à calculer la valeur, en un réel x donné, d’un polynôme P donné sous forme de Taylor centré
en un réel x0 donné :
∑
n
dk
∀ x ∈ IR, P (x) = (x − x0 )k . (b.11)
k!
k=0
où les réels d0 , · · · , dn sont donnés (en fait, on sait que : ∀ k = 0 (1) n : dk = P (k) (x0 ), mais cela ne joue
aucun rôle ici, car les valeurs de ces coefficients sont supposées connues).
En suivant la démarche de la Section 2◦ ), on peut concevoir 2 algorithmes différents pour calculer la
valeur de y = P (x) pour un réel x donné lorsque le polynôme est donné sous la forme (b.11) ci-dessus. La
construction de la démarche pour y arriver est l’objet de l’Exercice EXO B.6 donné plus loin.
b) Evaluation numérique en un point d’un polynôme donné dans une base de Newton.
Soit à calculer la valeur, en un réel x donné, d’un polynôme P donné sous forme de Newton
relativement à un n-uple (x1 , · · · , xn ) ∈ IRn donné :
∑
n
∀ x ∈ IR, P (x) = c0 + ck · (x − x1 ) · · · (x − xk ). (b.12)
k=1
où les coefficients c0 , · · · , cn sont des nombres réels donnés.
F. POLYNOMES A COEFF. DANS IR : RAPPELS ET COMPL. (ND/NG, 23 février 2023) - B.5 -
◃ EXO B.5
1◦ ) Soit (P1 , · · · , Pn ), une famille de polynômes non nuls (avec n ∈ IN∗ ), de degrés respectifs k1 , · · · , kn .
On suppose que les degrés k1 , · · · , kn sont strictement croissants, i.e. vérifient : k1 < · · · < kn .
Montrer qu’alors les polynômes P1 , · · · , Pn sont linéairement indépendants.
◦
2 ) Soit n ∈ IN, arbitraire. Utiliser le résultat qui précède pour démontrer, respectivement, que :
( )
a) Pour x0 ∈ IR, fixé quelconque, la famille de polynômes 1, x − x0 , (x − x0 )2 , · · · , (x − x0 )n
est une base du IR-espace vectoriel IRn [x].
( (x − x0 )2 (x − x0 )n )
b) De même pour : 1, x − x0 , , ··· , .
2! n!
c) Pour tout n-uple (x1 , · · · , xn ) de réels fixés quelconques, la famille de polynômes
( )
1, x − x1 , (x − x1 )(x − x2 ), · · · , (x − x1 ) · · · (x − xn ) .
est une base du IR-espace vectoriel IRn [x].
◃ EXO B.6 Soit à calculer la valeur, en un réel x donné, d’un polynôme P donné sous la forme (b.11).
1◦ ) Préciser l’ensemble des données nécessaires pour le calcul à effectuer ici, ainsi que le résultat attendu.
2◦ ) a) Avant de démarrer quelque calcul que ce soit ici, il y a une expression mathématique qu’on est
obligé de calculer d’entrée et de stocker son résultat dans une variable. Il s’agit de quelle expression
mathématique ? Dans la suite, on stockera le résultat de son calcul dans la variable t.
b) Si le calcul de t n’est pas effectué une fois pour toutes dès le début, quel risque courrons nous dans la
suite de l’algorithme au cours de son exécution future en machine ?
◦
3 ) a) Mettre y = P (x) dans (b.11) sous la forme (b.1), en précisant bien u0 , · · · , un .
b) Préciser u0 , ainsi que la relation de récurrence exprimant uk en fonction de uk−1 .
4◦ ) a) Effectuer alors l’analyse mathématique permettant de calculer y = P (x), en adaptant, pour ce
cas, celle ayant abouti à l’algorithme selon les puissances croissantes.
b) En déduire alors l’algorithme correspondant pour calculer y à partir des données disponibles.
c) Coût numérique de cet algorithme ?
5◦ ) a) Effectuer l’analyse mathématique permettant de calculer y = P (x), en adaptant, pour ce cas,
celle ayant abouti à l’algorithme de Hörner .
b) En déduire alors l’algorithme correspondant pour calculer y à partir des données disponibles.
c) Coût numérique de cet algorithme ? Comparer avec celui de l’algorithme obtenu en 4◦ ) b) ci-dessus.
◃ EXO B.7 Dans chacune des parties I à III ci-après, reprendre les questions de l’ EXO B.6 , sauf,
possiblement, les questions 2◦ ) a) et 2◦ ) b). Pour ces 2 dernières, apprécier selon le contexte.
I - Comme l’ EXO B.6 , mais avec P donné sous la forme (b.12).
∑
n
II - Comme l’ EXO B.6 , mais pour un polynôme pair donné par : ∀ x ∈ IR, P (x) = bk x2k .
k=0
∑
n
III - Comme l’ EXO B.6 , mais pour un polynôme impair donné par : ∀ x ∈ IR, P (x) = bk x2k+1 .
k=0
∑
N √
cos( n )
◃ EXO B.8 Concevoir et écrire 2 algorithmes pour calculer efficacement : SN = ,
n!
n=0
pour N donné dans IN. N.B. On admettra que l’ordinateur sait calculer les fonctions cosinus et
racine carrée en tout nombre réel donné.