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4.

1- ETUDE ENVIRONNEMENTALE

La prise en compte des aspects liés à la préservation et à la protection de


l’environnement constitue un élément incontournable de toute politique
d’aménagement ou d’exploitation d’un périmètre hydroagricole.
Pour permettre aux différents centres de décision d’apprécier le contenu de
la pertinence de l’aménagement des bassins piscicole d e l a c o m m u n e d e
D A N G B O d a n s l a vallée de l’Ouémé, une analyse critique a été engagée
sur la base d’une description simple mais exhaustive des écosystèmes de cette
zone, susceptibles d’être influencés par tout changement opéré sur les facteurs
du milieu.
4.2- ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL
L’aménagement des périmètres irrigués L’élevage des poissons et la culture
des produits maraîcher entraîne généralement une surexploitation des terres et
une pollution des sols avec l’utilisation excessive des produits phytosanitaires.
Les aspects liés à la protection de l’environnement, à la conservation des sols
et des ressources sont dans la plupart des cas laissés en rade.
Ainsi, on constate différents impacts au niveau des sols, de la végétation, de
la faune, de l’air du climat et surtout de l’eau.
-Sol

Les déblais réalisés sur le terrain pour construire les digues de protection et les
colatures sont sources de dégradation des sols. A cela s’ajoute l’exploitation
irrationnelle des sols par une pratique agricole à outrance ce qui diminue la
fertilité du sol. Ceci est renchéri par la pratique de la monoculture qui entraîne
une exportation des éléments minéraux sans un renouvellement proportionnel.
Par la même occasion il est constaté que les colatures sont sujettes aussi à
l’érosion car celles-ci sont non revêtues.
Pour pallier à ces problèmes, il est recommandé de former les paysans à la
gestion des périmètres irrigués notamment aux techniques culturales et à la
maintenance des ouvrages hydrauliques
- Végétation
Au total l’aménagement de la zone d’étude devrait nécessiter le déboisement
systématique de la zone à aménager. Les arbres ayant un certain volume
seront préservés ainsi que les arbres fruitiers ayant un intérêt économique. Des
haies vives seront implantées pour lutter contre les phénomènes d’érosion. Il
sera prévu de faire p l a n t e r les arbres dont la coupe est indispensable dans
un autre milieu.
- Faune
La destruction des biotopes entraîne forcément une perturbation du cadre de
vie des animaux qui y habitent. Certaines espèces animales vont se déplacer
et d’autres vont mourir. Par ailleurs l’aménagement hydro-agricole peut être
source d’attraction d’autres animaux comme les oiseaux granivores, les
escargots et les insectes.
Pour atténuer les effets néfastes telle que l’arrivée massive des oiseaux
granivores les exploitants peuvent monter des stratagèmes pour chasser ces
oiseaux et créer une réserve pouvant accueillir les animaux qui seront délogés.
- Air
L’égrenage Des cultures ou certains travaux du sol sec soulèvent la poussière et
polluent localement l’air et par conséquent peut affecter la santé des
populations. Comme mesures d’atténuation il est conseillé l’usage de masque
contre la poussière.
- Eau
Le problème principal des aménagements hydro - agricoles et la réalisation des
activités piscicole est la pollution et les maladies hydriques. Une utilisation
excessive d’engrais et de produits phytosanitaires dans les rizières est drainée en
profondeur ou ruisselée vers les exutoires entraînant ainsi la pollution des
nappes et des eaux de surface. L’apparition de certaines maladies hydriques
comme la dracunculose, la bilharziose, l’onchocercose, le paludisme est
observé dans les zones aménagées.
Pour lutter contre ces maladies hydriques une sensibilisation des populations sur
leur mode de transmissions sera faite. Les paysans doivent aussi être formés pour
maîtriser les nouvelles techniques culturales.

4.3- Socio-économie
L’aménagement de la zone du projet en étang piscicole permettrait de
réduire les migrations des jeunes vers les pays limitrophes comme le Nigéria.
Cependant, l’aménagement peut aussi attirer des populations voisines a
s’approvisionner en poisson pour la vente.
En outre, la pratique de l’élevage dans les zones aménagées pour l’agriculture
pourrait générer des malentendus entre éleveurs et agriculteurs.
Pour pallier à ces difficultés sociales il est recommandé d’amender la tenure
foncière pour l’accommoder aux critères de répartitions des terrains.

4.4- Atouts et contraintes de l’aménagement du site en projet

L’étude réalisée dans la basse vallée de l’Ouémé nous a permis d’identifier un


certain nombre de potentialités et de contraintes pour son aménagement.
4.4.1- Atouts

Parmi les atouts favorisant l’aménagement de la basse vallée de l’Ouémé on


peut citer :
- la disponibilité en terres agricoles
;
- la disponibilité d’une main d’œuvre orientée vers
l’agriculture ;
- une source régulière d’amélioration des qualités du sol (fertilité en éléments
minéraux et matière organique) ;
- la possibilité de diversification des cultures ;
- la possibilité de la relance de la filière riz par l’existence d’un environnement
favorable moyennant la mise en place de conditions pour la reprise ;
- adhésion totale de l’ensemble des agriculteurs à l’idée d’aménager à
nouveau la vallée,
- renforcement des liens entre les structures de recherche et d’appui, et
le paysan ;
- possibilités à brève échéance, de transférer en milieu paysan, un paquet
technologique affirmé et adapté à la zone (matériel végétal performant,
techniques culturales appropriées, etc.) ;
- existence de réflexes d’utilisation en groupe de petits équipements d’intérêt
commun par les paysans, leur conférant ainsi une autonomie pour le battage,
l’usinage ;
- la zone d’étude possède des ressources naturelles très importantes (terre,
eau, conditions climatiques) ;
- les ressources en eau de surface sont de bonne qualité et peuvent être
utilisées pour l’irrigation ;
- la crue apporte des éléments minéraux et organiques très importants et limite
le coût de production dans la zone d’étude, sans oublier l’activité de la pêche
qu’elle crée.

4.4.2- Les contraintes

Les insuffisances majeures observées concernent :


-la maîtrise de l’eau est la principale contrainte à un meilleur essor de la
Vallée de l’Ouémé ;
-le système de culture pratiqué est du type extensif traditionnel, ne permettant
pas une amélioration substantielle et croissante de la production ;
-le manque de liquidité décourage les paysans pour tout investissement dans
l’amélioration de son appareil de production ;
-le niveau d’encadrement mérite d’être renforcé ;
-les pertes causées par les oiseaux, les parasites et les difficultés de lutte sont
autant de facteurs contraignants ;
-les ressources en eau souterraines ou de surface dépassent largement les
besoins de l’agriculture mais créent des dégâts très importants (inondations
durant trois mois de l’année, hydromorphie permanente dans les bas-fonds) ;
-la nappe phréatique est à une profondeur faible de la surface du sol et peut
engendrer des remontées de sels pas ascension capillaire ;
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Au terme de cette étude réalisée dans en projet et basée sur les enquêtes et
observations directes sur le terrain, nous pouvons affirmer que cette zone dispose
d’importantes ressources et potentialités dont on pourrait se servir pour une
meilleure valorisation de cette vallée.
La contribution d e l’aménagement hydro-agricole dans la sécurité alimentaire
et la réduction de la pauvreté étant indiscutable, la résolution ou la prise en
compte de toutes ces contraintes représentent un facteur indispensable pour le
développement de la vallée de l’Ouémé et l’amélioration des conditions de vie
des populations. Mais cette étude loin de prouver la pertinence de
l’aménagement de la basse vallée de l’Ouémé doit être confortée par des
études plus spécifiques pour une meilleure mise en œuvre de toutes les
potentialités de la vallée de l’Ouémé.
C’est pourquoi les recommandations suivantes sont les bienvenues :
-Le système de culture serait aussi intensifié progressivement avec
élargissement de l’assolement à une échelle plus grande (en zones homogènes)
que celle qui est à l’échelle d’exploitation individuelle. Ces zones seraient
surtout définies selon le type de sol et le mode d’irrigation.
-Un amendement minéral serait nécessaire afin d’assurer au moins
l’entretien et couvrir les exportations.
-En ce qui concerne la pêche, il y a lieu d’améliorer les conditions par l’octroi
d’un équipement spécifique et une meilleure organisation de cette activité.
Sa structuration pourrait constituer un apport considérable pour la zone.
-Le développement de l’élevage lagunaire par l’introduction des actions
de vulgarisation qui permettront non seulement l’amélioration de sa
santé mais aussi sa productivité et d’en profiter pour l’enrichissement
nécessaire des sols en éléments organiques.

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