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SOMMAIRE
Introduction............................................................................................................................................2
3 Le traitement utilisé.......................................................................................................................4
Conclusion............................................................................................................................................13
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Rapport d’analyse critique de l’étude de cas du projet de REUE
Introduction
« Nous exploitons la nature car elle est précieuse – nous la perdons car elle est gratuite ».
Pavan Sukhdev
Au niveau mondial, 69 % de l’eau prélevée est affectée à des usages agricoles,
essentiellement pour l’irrigation mais aussi pour l’élevage et pour l’aquaculture. Dans
certains pays en voie de développement, ce taux peut atteindre 95 % (FAO, 2011a).
Les tendances évolutives de l’utilisation des ressources en eau sont difficiles à prévoir dans la
mesure où les études consacrées à ce sujet ont produit des résultats variables. Par exemple :
- Le 2030 Water Resources Group (2009) a conclu que le monde pourrait être
confronté à un déficit en eau de 40 % d’ici à 2030, si rien n’est fait pour inverser la
tendance actuelle.
- L’OCDE (2012) prévoit une progression de la demande en eau de 55 % à l’échelle
planétaire entre 2000 et 2050
- Burek et al. (2016) ont estimé que l’utilisation mondiale des ressources en eau devrait
continuer d’augmenter à un rythme d’environ 1 % par an, soit 20 % à 30 % de plus
que le niveau actuel en 2050.
Le secteur agricole fait face à des défis pour répondre à la demande croissante de nourriture,
avec une augmentation attendue de la production alimentaire irriguée. Cependant, les
ressources en eau nécessaires pour soutenir cette croissance font défaut. D’après le Rapport
mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2021
Nous sommes confrontés dans cette étude de cas d’évaluer et de critiquer un projet de
réutilisation des eaux usées pour répondre aux besoins en eau d’irrigation d’une
communauté en zone littorale de 1000 habitants très fréquentée par les touristes en période
estivale, et dont leur ressource en eau domestique provient d’une nappe souterraine
vulnérable au phénomène du biseau salé.
Le projet de réutilisation des eaux usées sera critiqué dans ce qui suit et sur les points
suivants :
- Nature de la ressource en eau utilisée ;
- Type de traitement utilisé ;
- Qualité des eaux usées épurées ;
- Type de réutilisation, types de cultures irriguées et mode d'irrigation ;
- Impact sur le milieu récepteur et sur l'environnement.
Enfin, nous concluons par des propositions d’amélioration pour une réutilisation optimale,
sûre et sans risques.
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La région étudiée présente des besoins en eaux domestiques très variables, ce qui est dû à la
forte demande touristique en été :
La population permanente est de 1000 hab, donc les besoins en eaux de la région dans les
jours normaux est de : 60*1000/1000 = 60 m3/jour.
Mais en cas d’été, 10 000 visiteurs s’ajoutent ce qui entraîne une augmentation des besoins
à : 60 +10*60 = 660 m3/jour.
Avec un parallélisme, la même variation se prolonge aux eaux usées qui varient de 48
m3/jour à 528 m3/jour qui nécessitent un traitement avant leur rejet en mer qui est une zone
protégée.
L’apport hydrique étant unique, et il s’agit d’une nappe vulnérable au biseau salé en cas de
surexploitation.
Le maintien d’une activité agricole qui nécessite des besoins en eaux de plus, près de 80 000
m3/an
Pour que la nappe puisse répondre à la fois au surplus dû à l’activité touristique et aussi celle
agricole qui vient d’apparaitre, un autre apport doit avoir lieu pour soulager la pression sur
la nappe.
Soit un apport des eaux non conventionnelles : Réutilisation des eaux usées épurées
Près de 400 m3/jours ce qui représente la moitié des besoins agricoles de la région.
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Mais encore une autre demande s’ajoute pour répondre à l’activité agricole et à la même
période d’exploitation par le tourisme (du mois Mai à Septembre).
Surexploitation de la nappe
Tenant compte du retour des eaux d’irrigation (presque 20%), ainsi que le soulagement des
eaux usées épurées issues de la Station Boues Activées implantée pour ces raisons
Ils ne suffiront pas, vu l’état de la sécheresse devenu grave année après année et pour une
gestion durable des ressources en eaux, il faillait penser à une recharge artificielle de la
nappe pour la protéger en cas de sécheresse (les apports naturels sont limités et
soupçonnés), ainsi que de penser au dessalement vu la situation côtière qui est très bien
protégée contre la pollution voire la salinité moins élevée de la méditerranée par rapport à
l’atlantique.
3 Le traitement utilisé
La station d’épuration des eaux usées implantée est de type boues activées avec un
traitement tertiaire par lagune de finition, le traitement de type boues activées choisi est
excellent traitement en termes d’efficacité élevée, stabilité du processus cad que Les
systèmes de boues activées sont généralement stables et robustes. Ils peuvent traiter des
variations de charge et de composition des eaux usées sans interruption majeure du
processus. Ainsi que la possibilité qu’offre cette filière de traitement à la réutilisation et sans
oublier aussi son traitement des odeurs.
Le problème dans ce projet réside dans la phase terminale du traitement dans laquelle des
lagunes de finition.
- La filière des boues activées est un traitement intensif qui ne nécessite pas beaucoup
de terrain, alors dans ce projet la phase du traitement secondaire seule a demandé
plus de 1 hectare ce qui présente bien une perte du foncier d’une part et une
augmentation de la vulnérabilité environnementale de la zone voire des eaux
souterraines d’une autre part.
- Le temps du séjour est très élevé ce qui rend obligatoirement le processus très long :
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La surface des bassins de finition nécessaire pour répondre aux besoins d’assainissement de
la région étudiée.
C’est la raison pour laquelle il faut implanter des technologies du traitement tertiaire
intensives telles que :
Filtration sur sable : Avec des couches de sable d’une porosité de quelques millimètres, ce
sable constituera un excellent filtrant des parasites, et les diverses matières en suspension.
La désinfection des eaux usées par rayonnement ultraviolet : qui consiste à faire passer les
eaux usées dans un réacteur dans lequel sont placées des lampes à vapeur de mercure qui
émettent des rayons UV.
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L'intensité reçue par l'effluent diminue avec l'éloignement par rapport à la lampe,
notamment par dissipation de l'énergie dans un volume plus grand.
- Les matières en suspension : Les rayons UV sont peu pénétrants de ce fait, les MES
peuvent fournir une protection aux micro-organismes pour plusieurs raisons : le
rayon n'atteint pas la bactérie libre parce qu'une particule lui sert de protection, la
pénétration sera également incomplète ou nulle si la bactérie est adsorbée à une
particule. Une teneur en M.E.S supérieure à 25 mg/l limite les performances de la
désinfection par UV basse pression. Par contre, la filtration de l'effluent les améliore.
- La turbidité : Elle intègre les MES et les matières dissoutes. On peut conclure que plus
le traitement d'épuration en amont de la désinfection UV est efficace, plus les
performances de la désinfection sera grande.
C’est pour cette raison qu’il faut installer des filtres sur sable juste avant les UV afin de
réduire les MES ainsi que la turbidité pour une bonne performance de désinfection.
Elimination du phosphore (La déphosphatation) : est une étape clé dans les traitements
tertiaires. En effet, l'utilisation massive et grandissante de phosphates en agriculture pose de
réels problèmes dans le milieu aquatique (prolifération de limenacé). Une déphosphatation
biologique peut être mise en place. La biomasse accumule alors le phosphore. Cette
déphosphatation est souvent couplée avec le traitement biologique secondaire. Un
traitement physico-chimique peut aussi être effectué. Dans ce cas, un ajout de chlorure
ferrique permet aux ions phosphates de former un précipité de phosphate de fer, qui est
ensuite éliminé par une étape de séparation. Par exemple, le procédé Actiflo de Veolia
permet une précipitation quasi-totale du phosphore (95%) grâce à un procédé tertiaire de
clarification à grande vitesse. Depuis peu, afin de proposer des solutions à des stations
d’épuration plus ancrées dans un esprit de « développement durable », la précipitation du
phosphore sous forme de struvite fait l’objet de nombreuses recherches. Ce composé issu
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La qualité du traitement biologique par boues activées des eaux usées rejetées est évaluée
comme satisfaisante, car il enregistre une diminution des concentrations de la Demande
Biochimique en Oxygène (DBO) et de la Demande Chimique en Oxygène (DCO), complétée
par un abattement d'environ 80 % au niveau du lagunage pour l'élimination de l'azote, du
phosphore et des détergents anioniques.
La qualité du traitement tertiaire désinfectant est évaluée en se basant sur une série de
prélèvements instantanés effectués à l'entrée et à la sortie du lagunage tertiaire. La
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L'estimation des germes indicateurs de contamination fécale dans le lagunage montre qu'à
l'entrée de la lagune, une concentration significative de Coliformes Fécaux (CF) et de
Streptocoques Fécaux (SF) est présente, avec une dominance de (CF) ; Cela est justifié par les
rejets domestiques contenant des matières fécales humaines. D'autre part, une
concentration en (CF) supérieure à 10 3/100 ml indique la présence de pathogènes non
identifiés.
Cette analyse de la qualité de l'eau est critiquée en raison de l'insuffisance des analyses
effectuées, notamment en ce qui concerne la caractérisation et le dénombrement des
pathogènes, ce qui rend incertaine l'appréciation du traitement adopté.
Dans notre cas, l'eau est réutilisée pour l'irrigation, et les avantages ne se limitent pas à la
préservation de l'environnement et de la ressource. En effet, les eaux usées contiennent des
éléments fertilisants tels que l'azote, le phosphore, le potassium, ainsi que des oligo-
éléments comme le fer, le cuivre, le manganèse, le zinc, etc., qui sont bénéfiques pour les
cultures. Ils peuvent significativement augmenter les rendements. De plus, les matières en
suspension (MES) contribuent à la fertilisation des sols en apportant de la matière
organique. L'utilisation d'eaux usées en remplacement d'engrais chimiques coûteux est
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économiquement avantageuse pour les agriculteurs. De plus, l'irrigation avec des eaux
usées constitue une forme de fertigation, c'est-à-dire l'apport combiné d'eau et de
fertilisants par le système d'irrigation. La fertigation permet une application fractionnée et à
faible dose des engrais, ce qui est bénéfique pour l'environnement en évitant la pollution
des sols et la dépendance aux engrais associée à une fertilisation classique. Cela justifie
l'absence de besoin en fumures de fond (amendements ajoutés au sol lors de sa préparation,
avant la mise en culture des plantes).
La commune concernée utilise directement les eaux usées épurées après le lagunage pour
irriguer 16 hectares de vergers, comprenant la culture d'arbres fruitiers tels que pommiers,
poiriers, abricotiers et cerisiers, qui ont un cycle de vie long, ainsi que des cultures
maraîchères, incluant des légumes, des plantes aromatiques et des petits fruits comme les
fraises, les framboises et les tomates, qui ont un cycle de vie court.
La consommation d'eau sur une période d'irrigation de cinq mois (de mai à septembre) est
estimée à 40 000 m3/an.
Le mode d'irrigation a un impact direct sur le risque. La commune est passée d'un mode
d'irrigation gravitaire en raie à un mode d'irrigation localisée avec environ 221 rampes,
chacune délivrant en moyenne 1,2 m 3/j pour un approvisionnement en eau épurée de 266
m3/j sur les 16 hectares. Dans le cas d'une demande maximale en eau, la consommation
atteint 400m3/j. Cette transition a permis à la commune de réaliser des économies
considérables d'eau. L'irrigation localisée consiste à arroser les plantes individuellement, à la
base de leur tige, par le biais de systèmes goutte-à-goutte ou de micro-jets, réduisant ainsi
les risques de contamination microbiologique. Il s'agit d'une gestion intégrée des risques
sanitaires, minimisant les dangers pour les agriculteurs et les consommateurs. Les seuls
risques potentiels surviennent lors de la maintenance, notamment le débouchage des
goutteurs.
La commune utilise également les boues récupérées après le curage des lagunes pour les
épandre sur les champs. Cependant, il est à critiquer que ces boues n'ont pas fait l'objet
d'analyses pour s'assurer de leur qualité et de leur contribution positive aux sols et aux
cultures.
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La commune a observé ces dernières années une prolifération de Lemnacées, désignant une
augmentation excessive de la population de plantes aquatiques appartenant à la famille des
Lemnacées. Cette famille comprend notamment les lentilles d'eau, de petites plantes
aquatiques flottantes souvent dotées de feuilles rondes. Cette situation peut s'expliquer par
la surabondance de nutriments dans les sols, provenant en partie des eaux usées épurées
qui apportent les quantités nécessaires en NPK. À cela s'ajoutent les boues épandues sur le
sol.
En ce qui concerne l'impact de cette réutilisation, les analyses des sols ont révélé de bonnes
caractéristiques physiques et biologiques en comparaison avec l'irrigation par les eaux
souterraines de la nappe. Cependant, aucune information sur la qualité des cultures n'a été
mentionnée, notamment en ce qui concerne leur forme, leur couleur et leur goût.
Aucune incidence sur la santé du personnel chargé de l'irrigation n'a été signalée. Cela
reflète en partie la qualité de l'eau acceptable à la sortie de la station d'épuration, ainsi que
le respect des normes d'hygiène et de sécurité de la part des agriculteurs lors de l'épandage
des boues et leur contact direct avec l'eau d'irrigation.
Aucun suivi de la consommation n'a été effectué pour évaluer les risques sur les
consommateurs, ce qui est essentiel pour évaluer l'utilité et l'efficacité de ce projet de
réutilisation des eaux épurées (REUE).
Enfin, en ce qui concerne la survie des micro-organismes lors de l'infiltration et les risques de
contamination du sol, les bactéries, les protozoaires et les helminthes sont éliminés très
rapidement, en raison de phénomènes tels que l'adsorption et la compétition trophique,
similaires aux traitements par percolation/infiltration. Les virus semblent poser problème,
mais les études scientifiques convergent toutes vers le fait qu'au-delà de quelques mètres
(généralement plus de 3 mètres), la quasi-totalité des virus est éliminée.
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Le projet de Réutilisation des Eaux Usées Épurées (REUE) a été adopté par cette commune
afin de répondre aux besoins en eau d'irrigation tout en préservant la nappe d'eau comme
une ressource destinée à l'alimentation en eau potable. Ce projet présente une triple
dividende :
Cependant, il existe des possibilités d'amélioration pour une meilleure gestion des
ressources en eau de la commune :
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6. Envisager la recharge de la nappe avec une partie de l'eau usée épurée pour
maintenir un équilibre entre les prélèvements d'eau et la recharge naturelle de la
nappe.
Afin de garantir une réutilisation optimale et sans risque pour la santé ni pour
l'environnement il est dû se focaliser sur certains points à savoir :
Le respect obligatoire des normes de qualité de l'eau pour les eaux usées épurées destinées
à l'irrigation des cultures maraîchères, y compris la mise en place d'un suivi régulier de la
qualité de l'eau à la sortie de la STEP et avant leur réutilisation immédiate avec l'élaboration
continue des rapports de qualité.
La diversification des cultures, comme c'est le cas pour ce projet, permettant de minimiser
les risques liés à la contamination spécifique.
S'ajoute aussi la bonne maintenance régulière des systèmes d'irrigation pour enlever
rapidement tout fonctionnement anormalement qui pourrait favoriser l'apparition des
microorganismes et leur développement.
Des études d'impact sur l'environnement doivent être effectuées, à court et à long terme.
Pour évaluer l'empreinte environnementale du projet afin décider son futur.
L'approche participative doit être respectée comme à tout projet, on doit faire impliquer les
la communauté locale concertée dans le projet grâce à leur connaissance délicate de la
région ainsi l'expertise des agriculteurs et sans oublier le rôle que joue cette approche dans
la durabilité du projet.
La réutilisation des eaux usées épurées est une approche viable pour répondre aux besoins
en eau d'une communauté, mais elle nécessite une planification, une gestion et un suivi
appropriés pour minimiser les risques potentiels pour la santé et l'environnement. Des
normes strictes, une surveillance régulière et la participation de la communauté sont
essentielles pour garantir le succès et la durabilité de ce projet.
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Conclusion
Le projet de réutilisation des eaux usées épurées décrit dans le scénario présente des
aspects positifs, tels que la réduction de la pression sur la nappe phréatique,
l'approvisionnement en eau pour l'agriculture, et la protection de l'environnement côtier.
Cependant, il comporte également certaines lacunes et des aspects à améliorer.
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