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2019
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281, Bd Moulay Youssef.
Résidence Azur 3 – 3ème étage.
Casablanca, Maroc.
Tél.: +212 522 48 57 55
Mail: obelloulid@wwfna.org
|SOMMAIRE
1. INTRODUCTION...................................................................................................................................................................... 2
3. LES PRATIQUES DE GESTION DURABLE DES RESSOURCES (GESTION DURABLE DES TERRES) ................................................ 9
4. RECOMMANDATIONS .......................................................................................................................................................... 71
5. CONCLUSIONS ...................................................................................................................................................................... 73
La zone Sud du bassin de Sebou comporte presque tous les types d’occupation des terres. On
note une présence remarquable des parcours et des forêts (cèdre, chêne vert). Les terrains
agricoles existent partout, parfois sous forme de grandes étendues, par fois sous formes
d’enclaves à l’intérieur des zones forestières et pastorales. Les parties encore occupées par les
forêts sont les mieux protégées contre l’érosion. Les terres mises en culture, notamment en
céréales, sont mal protégées durant les pluies automnales orageuses et donc vulnérables à
l’érosion. Les terres intensément cultivées (maraichage, arboriculture) subissent une perte de
fertilité chimique et physique des sols.
L’usage agricole des terres dans la zone est considéré peu conservateur des ressources. Outre
la dépendance de l’agriculture vis-à-vis des apports pluviométriques et donc du climat, elle
reste traditionnelle dans ses techniques culturales (travail du sol), dans les modes et
techniques d’irrigation (par submersion et gravitaire) et dans le suivi et l’entretien des cultures
et des arbres fruitiers. On note une faible part des intrants dans la conduite des cultures
(fertilisation, traitements phytosanitaires). Les arbres fruitiers, en forte expansion, sont
globalement mal éduqués et ne subissent pratiquement pas de tailles, ni de formation ni de
fructification. Malgré les potentialités locales (terres fertiles, eau, climat), ce secteur reste en
deçà de ce qu’il devrait jouer dans la création d’emplois pour les jeunes et de richesses
localement. Au contraire, il joue un rôle important dans la décadence des ressources
naturelles, sols et eau. En effet, la mise en culture des terres fragiles en pentes engendre des
phénomènes de dégradation des sols, érosion et perte de fertilité.
Dans les zones forestières et pastorales on note l’apparition et le développement de pratiques
préjudiciables à la durabilité des peuplements. En effet, les défrichements dans les iliçaies pour
la mise en culture des terres sont de plus en plus fréquents en lisières des forêts. L’écimage et
l’ébranchage des chênes et des cèdres pour les besoins fourragers des troupeaux (en hiver)
ont pris une ampleur cruciale pour le maintien de certaines forêts du Moyen Atlas. Cette
pratique a été reliée au phénomène d’association des citadins avec les usagers de la zone pour
profiter des unités fourragères gratuites fournies par les parcours collectifs. La pauvreté,
l’accès à la terre et le chômage sont les véritables causes de la déforestation. En plus de cette
action anthropique néfaste (surpâturage, défrichement, prélèvement de bois de feu,
incendies), les peuplements du Moyen Atlas sont vulnérables au changement climatique. En
effet, on note un déséquilibre de la cédraie du Moyen Atlas, qui a atteint un stade très précaire,
traduit par les difficultés de régénération naturelles, le recul de la surface, les dépérissements
auxquels on peut rajouter le passage de la cédraie pure à la cédraie mélangée avec le chêne
vert.
Les principales menaces environnementales liées à la gestion des terres (usages) peuvent être
résumées comme suit :
- La surexploitation des ressources en eau souterraines autour des lacs pour les besoins
d’irrigation et d’alimentation en eau potable des villages croissants ;
- La pollution de la nappe par les nitrates provenant des terres agricoles ;
- La pullulation de micro-organismes pathogènes tels que les bactéries et les parasites
d’eau douce ;
- La surexploitation des forêts autour des lacs et le surpâturage dus essentiellement à la
pauvreté et l’augmentation de la taille du cheptel ;
- Le développement anarchique de l’habitat rural proche des lacs et des oueds.
A long terme, cette situation engendrera une diminution des réserves d’eau de bonne qualité
et aura un effet irréversible sur l’environnement et la biodiversité. Il est fortement
recommander de créer un environnement socioéconomique favorable à la gestion durable des
ressources naturelles dans la partie Sud du Sebou, mais pas uniquement. La sensibilisation des
acteurs et le renforcement des capacités des paysans sont des actions qui donnent des
résultats intéressants.
Seuils de prise d’eau dans les oueds (Amazigh : Ougoug ; )سد تحويل المياه.
Seuils de dérivation d’eau des sources et de l’oued vers une séguia puis vers un bassin
Description :
Un seuil en pisé est construit au travers du lit de l’oued pour canaliser les eaux des sources et
des écoulements de l’oued vers la séguia, puis éventuellement vers le bassin de stockage. Ces
seuils traditionnels sont de dimensions variables selon l’importance du lit de l’oued et des eaux
à dévier. Construits au travers des lits, ils créent des bassins sédimentaires en amont dont les
eaux sont envoyées dans des séguias. Les seuils sont construits en pierres cimentées entre
elles par des mélanges de terres et de sables. Leurs épaisseurs, hauteurs et largeurs dépendent
des lits des oueds.
Objectif :
L’objectif de l’Ougoug est de prendre une part des eaux des sources (résurgences aux pieds
des berges des oueds) et des écoulements et de la dériver vers des séguias qui l’acheminent
vers les bassins de stockage (Tamda). L’eau est utilisée essentiellement pour l’irrigation des
terrasses agricoles et, dans une moindre mesure, pour l’abreuvement du cheptel.
Moyens et coût :
Construits d’une manière traditionnelle, les Ougoug demandent essentiellement de la main
d’œuvre. Les pierres sont ramassées sur les versants et le sable dans le lit de l’oued. Un Ougoug
de 13 m de large, 3 m de hauteur et 80 cm d’épaisseur a nécessité 25 jours de travail pour deux
personnes : un contremaître payé à 120 dh/jour et un ouvrier payé à 60 dh/jour (4 500 dh). Un
seuil similaire construit en béton et à l’entreprise coûterait environ 250 000 dirhams (en 2018).
Ces seuils traditionnels sont souvent construits sous forme d’un travail communautaire des
douars appelé « Twiza ».
Collecte des eaux de ruissellement : stockage dans le sol () حصاد الماء
Collecte des eaux de ruissellement d’un versant Cuvettes autour des oliviers recueillant les eaux de
pâturé pour irriguer un verger de noyer. ruissellement du chemin-ravine.
Description :
Les eaux de ruissellement produites par des terrains tassés de parcours ou des chemins sont
collectées par un ravin (chenal) principal puis dirigées vers une surface cultivée et/ou dans des
cuvettes autour des arbres (noyers, oliviers). Les surfaces cultivées sont entourées de billons
permettant le stockage de l’eau. Les arbres sont soit entourés de cuvettes soit ils sont plantés
sur des terrasses en gradins. Les eaux de ruissellement apportent aussi des fertilisants
(sédiments fins, matière organique, débris végétaux). Parfois elles sont brutales et peuvent
endommager le dispositif de collecte (orages d’été et d’automne).
Objectifs :
L’objectif est d’apporter des irrigations d’appoint aux cultures et aux arbres dans les régions
semi-arides où l’eau fait défaut. Elles permettent de réduire les stress hydriques. Elles
réduisent les pertes en ruissellement et en sédiments. La croissance des cultures et des arbres
sera améliorée.
Moyens et coût :
Leur installation ne requière que du travail. Les paysans le font eux même sur leurs parcelles.
Suivi et entretien :
L’entretien de ces structures est indispensable après les fortes pluies. Les paysans font
attention aux pluies dévastatrices de l’été et l’automne. Souvent, des mécanismes
d’évacuation sont construits pour envoyer les ruissellements dangereux vers le ravin principal
et donc vers l’oued.
Avantages Inconvénients
Production fruitière relativement stable dans les zones semi- Exige de la main-d'œuvre,
arides et dans des zones rocheuses où le sol est limité à des Instabilité de la structure
poches ; vis-à-vis des pluies intenses.
Appoints en eau et nutriments aux plantations ;
Récupération des eaux et des sédiments produits par
l'impluvium ;
Amélioration de la productivité des terres ;
Réduction des risques de ruissellement, d'inondation et
d'érosion à l'aval.
Cuvette avec plant d’olivier et paillage. Cuvette avec plant de pin d’Alep.
Description :
La cuvette est une technique de conservation de l’eau et du sol qui consiste à relever la terre
sur les bords du trou de plantation au moment du rebouchage de manière à confectionner un
petit bassin autour du tronc des arbres.
Les cuvettes circulaires sont confectionnées autour de l’arbre ou du jeune plant. Elles ont
généralement un diamètre qui varie entre 0,8 m à 1,5 m et un bourrelet dont la hauteur varie
entre 0,3 et 0,4 m. Quand la pente est élevée et ne permet pas la confection de cuvettes
circulaires, on peut déformer la partie du cercle au-dessous de l’arbre pour l’étirer dans le long
de la courbe de niveau. Les cuvettes sont favorables sur des terrains plats à pente inférieur à
5 %, des sols à profondeur supérieure à 30 cm et à perméabilité moyenne. Elles sont aussi
recommandées dans les zones à précipitation annuelle inférieure à 500 mm.
Objectif :
La cuvette ainsi confectionnée permet de collecter les eaux de pluie et de ruissellement et
réduit les risques d’érosion autour de l’arbre. Elle est construite pour améliorer la rétention
d’eau aux alentours des plants et réduire les problèmes d’érosion au champ.
Coût et entretien :
Le coût d’installation d’une cuvette varie entre 15 et 20 dirhams, soit 1500 à 2000 dirhams
pour une densité de 100 arbres/ha. L’entretien annuel incluant la réfection des bourrelets et
le binage du fond autour de l’arbre varie entre 3 et 5 dirhams par cuvette, soit 300 à 500
dh/ha/an.
Avantages Inconvénients
Facile à confectionner par les Nécessite des entretiens réguliers pour le maintien du
agriculteurs, bourrelet et le binage du centre,
Technique très peu coûteuse En pente forte, elle est facilement détruite si elle n’est pas
qui ne nécessite aucun soutenue par des amas de pierres à l’aval de l’arbre,
outillage particulier, Faible taux de couverture du sol quand la densité de
Joue un rôle dans la plantation est faible,
conservation de l’eau, du sol et Risque accrue d’asphyxie sur les terrains plats, surtout avec
de sa fertilité. les eaux de drainage des reliefs les surplombant.
Elément de banquette.
Description :
Les éléments de banquettes sont confectionnés suivant les lignes de courbes de niveau comme
dispositifs de collecte des eaux de pluie destinées à améliorer la disponibilité de l’eau pour les
arbres installés dans la cuvette. Dans les zones à pente moyenne (10 à 30 %) et à pluies
modérées (400 à 800 mm/an), en vue de faciliter l'infiltration des eaux de pluie et de
ruissellement, on creuse des fossés en quinconce de 2 à 3 m de long, 50 à 100 cm de large et
de 1 m de profondeur. Leur espacement varie de 1 à 3 m sur la ligne et de 2 à 5 m entre les
lignes en courbe de niveau en fonction de la taille des arbres et de l'aridité de la zone. En
principe, les fossés doivent pouvoir stocker le ruissellement des plus grosses averses. La bonne
terre humifère de la fosse et des environs est remise dans la fosse (avec un peu d'engrais),
tandis que les pierres et terres minérales sont disposées en croissant autour de la fosse pour
délimiter une cuvette de rétention du ruissellement. Un arbre est planté à chaque extrémité
de la fosse. Si le sol est suffisamment profond et perméable et qu'il ne risque pas de glisser sur
la roche altérée (hors marnes, schistes, gneiss ou cendres volcaniques sur granite), on creuse
sur les pentes des plateformes ou terrasses horizontales avec talus en amont et bourrelet en
aval construites pour absorber toutes les eaux de surface (inter-banquettes et talus). Les fossés
et banquettes d'absorption totale peuvent s'étaler en continu sur tout un versant, mais le
risque est grand de voir les eaux stockées sur la banquette déborder du bourrelet lors d'une
averse exceptionnelle en creusant une ravine qui va ruiner l'aménagement en aval. On
Avantages Inconvénients
Récupération de toutes les eaux du Demande peu d'entretien, sauf après chaque
ruissellement, averse principale, et un arrosage les deux
Réduit l'érosion du versant, les débits de premières années,
pointe et l'envasement des barrages, Nécessite une mise en défens tant que les
Stocke la MO et les nutriments dans le sol, arbres sont trop jeunes pour résister au
Améliore la productivité des terres, broutage.
Permet d'enrichir la biodiversité de terrains
dégradés ou non,
Utilisation des matériaux locaux.
Description :
L’impluvium est une appellation de toute structure conçue pour collecter les eaux pluviales. Il
prend des formes et des dimensions différentes selon les conditions édaphoclimatiques et
l’usage. L’impluvium proposé ici est de forme en demi-lune placé au-dessus des arbres et qui
sert à collecter les eaux de pluie pour les infiltrer dans le sol.
Les écartements entre les lignes d’impluviums varient de 7 à 14 m le long de la même ligne.
L’implantation sur le terrain est souvent réalisée en quinconce. Comme tous les impluviums, il
s’agit d’un dispositif de collecte des eaux de pluie destinées à améliorer les réserves d’eau pour
l’arbre planté à l’aval du bourrelet. Les dimensions de cette structure sont : Base supérieure :
2,50 m, Rayon : 1,25 m, Talus : 0,30 m et Bourrelet (en option) : 0,30 m.
Les impluviums sont confectionnés suivant les lignes de courbes de niveau. La terre déblayée
est utilisée pour confectionner le bourrelet dont la hauteur de 30 cm autour de la demi-section
avale de l’impluvium. L’arbre est planté à l’aval de l’impluvium pour qu’il puisse profiter des
eaux collectées et infiltrées dans l’impluvium.
Objectif :
L’objectif est recueillir le maximum d'eau de pluie et de ruissellement autour des jeunes plants,
un stockage dans la cuvette immédiatement autour du plant et dans l’impluvium en amont.
L’eau recueillie dans l’impluvium est infiltrée dans le sol et améliore la réserve hydrique qui
sera disponible pour le plan dans les jours qui viennent.
Moyens et coût :
-Creusement des trous et aménagement des cuvettes et des impluviums à la main :
12 000 dh/ha ;
-Plantation des plants fruitiers ou forestiers : 12 000 dh.
Suivi et entretien :
-Entretien des cuvettes des impluviums après les pluies et des compagnes agricoles
(labour) : 10 JT/ha/an soit 600 dh/ha/an ;
-Fumure des arbres fruitiers : 600 dh/ha/an ;
-Irrigation des jeunes plants les deux premières années: 5 JT/ha/an soit 300 dh/ha/an.
Banquette plantée avec jeune oliviers. Banquettes avec jeunes plants forestiers.
Description :
Les banquettes sont des cuvettes longues confectionnées parallèlement aux courbes de
niveau. Elles sont constituées de trois éléments qui sont le talus, le fond et le bourrelet. Selon
l’importance de chacun de ces trois éléments on distingue trois profils :
-Un profil (déversé) regardant vers l’amont, dit aussi profil en V, favorise plutôt
l’évacuation des eaux de ruissellement au dépend de l’infiltration. Ce profil est
recommandé pour des pentes supérieures à 40 %,
-Un profil normal à fond plat permettant une meilleure mise en valeur du replat avec
un bourrelet saillant et profilé. Il est préconisé sur des pentes de 30 à 40 %. Ce profil
favorise l’infiltration et améliore les réserves d’eau dans le sol. Une faible contre-pente
du replat vers le talus améliore le régime hydrique dans la banquette,
-Un profil amorti dont le bourrelet est peu prononcé. Ce type de profil qui rappelle la
terrasse, est recommandé sur les pentes faibles (moins de 10 %). Les banquettes à profil
de ce type sont entièrement cultivables et imposent le travail le long des courbes de
niveau.
Les banquettes sont des structures qui permettent d’améliorer l’infiltration de l’eau. De ce fait,
elles ne doivent en aucun cas être réalisées sur des sols de faible perméabilité, gonflants ou
sensible au mouvement de masse (solifluxion). Il est aussi souhaitable d’avoir un sol
relativement profond (> 50 cm) pour obtenir des banquettes avec un dimensionnement
optimal. Les banquettes peuvent être confectionnées sur des pentes variables atteignant 30 %
et même plus. Mais, les meilleurs résultats sont obtenus sur des pentes faibles (moins de 15
%) car elles permettent d’avoir des planches plus larges. Les banquettes sont envisageables
dans des zones à pluviométrie annuelle ne dépassant pas 450 mm.
La longueur des banquettes peut concerner tout le versant si la capacité d'infiltration dépasse
la quantité d'eau de pluie. La largeur de la banquette est de 2.5 m au maximum quand la pente
est de 20 %. La hauteur du bourrelet est fonction de l'intensité des pluies et du degré de la
pente. Pour une pente de 5 % et une intensité de 60 mm/h, la hauteur utile du bourrelet est
d'environ 50 cm qu'il faut majorer de 20 % pour tenir compte du tassement du bourrelet avec
Avantages Inconvénients
-Valorisent les terrains en pente par -Consomment de la surface pour les
l’augmentation des rendements des arbres agriculteurs qui souhaitent pratiquer des
fruitiers et des cultures intercalaires, cultures intercalaires (10 à 15%),
-Favorisent l’efficience d’utilisation de l’eau -Exigent un entretien régulier, surtout si les
en améliorant le fonctionnement espaces inter-banquettes sont cultivés,
hydrologique du versant aménagé, -Ne permettent pas la mécanisation des
-Permettent de lutter contre l'érosion cultures sur les fortes pentes,
hydrique par diminution du ruissellement et -Présentent des risques quand les ouvrages
réduction des risques d'inondation en aval, sont mal entretenus ou inadaptés,
-Amélioration de la durabilité des -Coût d’installation élevé (30 à 50 dh/ml de
infrastructures (barrages, routes, etc.). banquettes) soit 12 000 dh/ha en moyenne.
Jessours avec amandier dans le Moyen Atlas. Piegeage de sédiments et eau dans la vallée du
Rerhaya, Haut Atals.
Description
En montagnes semiarides, des petites digues en terre sont construites en série dans les vallées
secondaires pour capter le ruissellement et sa charge solide. Ces digues permettent la
formation progressive de terrasses plantées en arbres fruitiers (figuiers et oliviers dont les tiges
supportent d'être enfouies sous les sédiments) et semées en céréales et légumineuses. La
digue (tabia) en terre compactée se construit soit manuellement, soit au bulldozer. La hauteur
est de 1 à 3 m, la longueur de 10 à 50 m et l'épaisseur de 2 à 3 m à la base et de 50 à 100 cm
au sommet. La digue est parfois protégée d'une murette en pierres et équipée d'un exutoire
latéral qui s'appuie sur le bord du versant. Si le déversoir latéral s'attaque à une zone tendre
du versant, il est renforcé par des lignes de pierres.
Objectifs
L'objectif consiste à récupérer l'eau et les sédiments fins en transit dans le fond d'un vallon
derrière une série de digues, pour construire progressivement des terrasses qui seront
cultivées intensivement en arbres fruitiers, légumes, céréales et fourrages.
Moyens et coûts
-Construction d'une diguette en terre parfois renforcée par un revêtement de cailloux
qui sont prélevés sur place 10 JT/ 20 m3 à 100 JT/100 m x 60 dhJT : 600 à 6 000 dirhams,
-Aménagement soigneux du déversoir par une maçonnerie de pierres taillées : pour
une surface de 1 m x 1 m : 250 Dm,
-Achat et plantation d'arbres fruitiers (oliviers, figuiers) : 20 à 40 dh/plant,
-Fumure (fumier et NPK) : 600 dh/ha,
-Total: 5 000 à 15 000 dh/ha.
Suivi et entretien
-Entretien de la digue: 5 JT/ha/an soit 300 dh/ha/an,
-Fumure des arbres fruitiers : 600 dh/ha/an.
Iferd collectif alimenté par la piste et un Iferd privé alimenté par le ruissellement de
terrain de parcours à Takoucht. parcelle cultivée.
Description :
L’Iferd est une mare constituée d'un bassin ouvert vers l'amont pour recueillir les eaux issues
d'un canal captant le ruissellement produit par un impluvium de taille variable sur les replats
des versants situés en amont. Ses dimensions sont variables: de quelques dizaines de m3 (5 m
de diamètre et 2 à 3 m de profondeur) à des centaines de m3 (10 à 30 m de diamètre et 5 à 10
m de profondeur). La terre excavée sert à délimiter le bassin et à fortifier ses rebords souvent
protégés par une haie d'épineux. Le fond de la mare est étanchéifié par un lit de terre battue:
il est parfois pavé pour réduire la boue soulevée par les troupeaux qui s'abreuvent dans la
mare. L'impluvium qui l'alimente (une piste, une surface rocheuse ou damée) est maintenu
dénudé et tassé par la circulation du bétail. Un petit canal, plus ou moins stabilisé par des
pierres, guide les eaux captées vers le bassin.
Objectif :
L’Iferd mare est un bassin de faible étendue et profondeur, confectionnée pour emmagasiner
temporairement les eaux de ruissellement d'un petit impluvium. Il s'agit d'une technique très
ancienne utilisée dans les aires collectives de pâturage où il n'y a ni puits, ni nappe phréatique
à faible profondeur. On le trouve soit à côté des maisons, soit au voisinage des pistes ou des
terrains encroûtés. Ils servent principalement à abreuver le troupeau mais aussi pour des
utilisations domestiques.
Moyens et coût :
L'aménagement d'un Iferd ne requiert ni compétence particulière, ni investissement
important. Une mare de 5 m de diamètre et de 1,5 m de profondeur nécessite 5 à 10 jours de
travail manuel, soit l'équivalent d'un total compris entre 1 000 et 2 000 dh. Les travaux d’Iferd
collectifs se font généralement dans le cadre d'entraide communautaire Twiza.
Avantages Inconvénients
-Disponibilité de l'eau dès les premières -Faible capacité de stockage d'eau trouble,
pluies, -Forte évaporation (à sec au bout de 1 mois),
-Piégeage des sédiments, -Pertes par infiltration, envasement rapide,
-Diminution des risques de ravinement ou -Contamination par les animaux.
inondation en aval.
Description :
Dans les zones à forte pente et à pluies temporairement excédentaires (800 à > 1 500 mm/an),
on ne peut infiltrer toutes les eaux de pluies sans risquer d'augmenter le ravinement et surtout
les glissements de terrain: on est alors amené à creuser des dérayures, fossés ou banquettes
de diversion qui guident les eaux de ruissellement vers un chemin d'eau protégé et renforcé.
Les dérayures: après avoir labouré le champ en suivant les courbes de niveau, le cultivateur
trace avec sa charrue un sillon suivi en aval d'un billon, en oblique (angle de < 25 %) au travers
de la parcelle jusqu'à la limite latérale de la parcelle, généralement couverte d'herbes. Puis
l'ensemble de la parcelle est semé (et fertilisé). Le sillon collecte le ruissellement dès sa
naissance entre les mottes de surface. Les eaux de drainage rejoignent la vallée par un chemin
d'eau, fossé enherbé. Les dérayures sont provisoires et disparaissent à chaque labour.
Les fossés obliques (0,5 à 1 m de profondeur) sont des structures stables de drainage espacées
de 20 à 50 m sur le versant qui collectent les eaux de ruissellement ou hypodermique et
conduisent ces excédents d'eau de surface jusqu'à un chemin d'eau aménagé ou un ravin
naturel renforcé. Le danger est de raccourcir l'épaisseur de sol entre la zone d'infiltration et la
roche pourrie et donc d'augmenter le risque de mouvements de masse.
Les banquettes de diversion sont des fossés à fond de 1 à 5 m de large, à talus taillés dans la
couverture pédologique et à bourrelet de sol rapporté en équilibre peu stable à l'aval.
Les plateformes des fossés et des banquettes sont en pente latérale douce (0,2 au début à 0,5
% vers la fin de la banquette dont la longueur maximale ne dépasse pas 400 m). Avec les
bourrelets en bordure, ils guident le ruissellement vers un exutoire aménagé (ravin naturel
stable, chemin d'eau enherbé ou empierré qui conduit les eaux excédentaires des versants
directement au fond de la vallée).
Avantages Inconvénients
-Les dérayures ne comportent que très peu -Les fossés et les banquettes selon la pente
de frais complémentaire au labour, du terrain et la densité des ouvrages
-Ces aménagements évacuant les entraînent des travaux de terrassement
ruissellements excédentaires réduisent les pouvant atteindre 12 000 dh/ha, des pertes
risques de ravinement, de surface cultivables de 10 à 15 % et des
-Contribuent à la réduction des envasements difficultés pour mécaniser les travaux
des retenus de barrage. culturaux,
-Lors d'averses abondantes, les eaux
peuvent déborder des drains et banquettes
et former des ravines sur le versant ou aux
points bas: l'ensemble du réseau de drain est
alors mis hors d'usage.
Description :
Des plantations serrées d'arbustes ou de cactus (tous les 50 cm de dénivelée sur une bande de
1 mètre de large) sont réalisées en courbe de niveau, en vue de limiter un champ ou une partie
d'une parcelle. Cette structure perméable au ruissellement provoque à moyen terme la
formation d'une terrasse progressive par filtration de l'eau, dépôt des sédiments grossiers et
des matières organiques, et surtout par érosion aratoire. Les haies vives sont constituées
d'épineux (cactus raquette, ou opuntia, et autres, jujubier, aubépine, acacias divers, etc.),
d'oléastres, amandiers, Pistacia lentiscus, frênes, genêts et autres fourragers ou herbacées
(canne de Provence, palmier doum, Pennisetum, Vetiver). Ces haies vives peuvent être
plantées ou simplement protégées lors du défrichement et des travaux culturaux (diss,
palmiers doum, cistes, pistachiers). Les haies sont généralement constituées de plusieurs
espèces végétales complémentaires: on peut imaginer une succession d'arbres fruitiers (par
ex. oliviers, amandiers) tous les 5 m au centre d'une cuvette et, entre ceux-ci, une bande d'arrêt
enherbée plantée de légumineuses fourragères pérennes (trèfle, luzerne, Sylla) ou d'arbustes
fourragers (Medicago arborea). Pour limiter une parcelle, on peut implanter une ligne de
piquets verts, c'est-à-dire des macro-boutures d'arbres qui reprennent facilement racine en
saison fraîche et humide (peupliers, légumineuse) ou installer de jeunes plants à protéger du
bétail par des branches épineuses jusqu'à ce qu'elles soient assez fortes pour supporter un fil
de fer barbelé et la pression des animaux.
Dans les régions plus arrosées, les haies vives peuvent aussi fournir du fourrage.
Dans ce cas, on plante en quinconce 2 à 3 rangs de jeunes plants (ou graines) d'arbustes
légumineuses (Leucaena, Acacia sp., Ziziphus sp., Balanites sp., Atriplex sp., etc.). Pour
renforcer le pouvoir filtrant de ces jeunes plantations, on y dépose des racines, jeunes
branches, adventices sarclées et autres cailloux ou déchets de labour qui ralentissent le
ruissellement en même temps qu'ils vont améliorer l'humus du sol, sa capacité d'infiltration et
sa fertilité. Dans ce milieu riche en MO, les vers de terre et autres animaux fouisseurs vont se
développer et créer une zone d'infiltration préférentielle.
Terrasses progressives.
Description :
À la limite inférieure des parcelles cultivées, le cultivateur laisse généralement une bande
d'herbes sauvages pour ralentir les eaux qui ruissellent. Avec les années et le labour régulier,
la terre de la parcelle s'accumule en amont de cette bande enherbée, tandis que la charrue
gratte la base du talus précédent. En 4 à 10 ans, le talus s'épaissit de 1 mètre tandis qu'en
amont le sol s'amincit progressivement, repoussé par la charrue et par l'érosion vers le bas du
versant. C'est ainsi que se forment progressivement des terrasses. Il est possible d'accélérer ce
processus d'érosion aratoire, en installant en bordure de parcelle ou à 10-25 m les unes des
autres des doubles lignes d'herbes, d'arbustes ou d'arbres en courbe de niveau, entre
lesquelles on dispose des déchets de culture, des cailloux ou du paillage en guise de filtre. Les
herbes sont efficaces dès la première année. Les arbres et arbustes ont besoin d'une année
pour s'installer, mais l'addition de déchets organiques et minéraux accélère l'efficacité des
bandes d'arrêt pour former des terrasses progressives.
Objectif :
La pente de la terrasse progressive, contrairement aux gradins, ne sera jamais horizontale, mais
elle sera réduite de 30 à 50 % de la pente initiale et formera une concavité qui favorise la
sédimentation des eaux de ruissellement. Le mouvement de l'horizon superficiel du sol
entraîne l'accumulation de bonne terre humifère vers l'aval de la parcelle et l'appauvrissement
de la partie haute. Il faut donc tenir compte de cette différence de fertilité du sol en choisissant
des cultures exigeantes près du talus (des arbres fruitiers par exemple) et des cultures
rustiques là où le sol est décapé progressivement: on peut aussi compenser par la fumure
organique ou un paillage cette perte de stock d'eau et de nutriments de la partie amont. Le
travail du sol se fait en courbe de niveau, en commençant à l'aval de la terrasse. Il est prévu en
bout de terrasse une zone où l'attelage ou le tracteur peuvent manœuvrer et grimper sur la
terrasse supérieure.
Moyens et Coût :
-Ramassage des pierres et disposition le long des courbes de niveau : 5 dh/ml,
-Plantation des arbustes le long de la terrasse : 15 dh/ml,
Avantages Inconvénients
-Casse la vitesse du ruissellement et préserve -Perte de 5 à 10 % de la surface cultivable,
la fertilité du sol, -Peut servir de refuge pour les insectes
-Technique ne nécessitant que peu de nuisibles,
terrassement, -Un ruissellement trop abondant peut
-Peu de transport de matière à part les déborder et emporter la terrasse
boutures, progressive suivante.
-Peu de travail à l'installation (10 à 30 JT/ha),
-Augmente la biodiversité (cache pour
oiseaux),
-Introduit une nouvelle production (bois,
fourrage)
-Permet la formation de terrasses
progressives.
Séguia entrante dans un bassin Séguia dans un champ de céréale donnant sur les
planches d’irrigation
Description et objectif :
La séguia est un chenal de transport d’eau par gravité. La séguia principale transporte l’eau de
la source ou de l’Ougoug vers les parcelles cultivées ou un bassin (Tamda). C’est la séguia
entrante. Sur ces séguia sont installées des prises tout ou rien (TOR). Elles alimentent des
séguia secondaires irrigant les terres d’un groupe de paysans (lignage). En suite, ces séguia
secondaires sont partagées en séguia tertiaires amenant l’eau au niveau des parcelles. A
l’intérieur des parcelles, les séguia quaternaires donnent sur les planches d’irrigation. Les
séguia principales sont construites en béton. Un mètre linéaire coûte 250 dh. Les autres
séguias sont en terre et perdent beaucoup d’eau par infiltration. Cette infiltration permet de
faire pousser de l’herbe maintenue sur les bords pour produire du fourrage. Ces herbes
permettent de consolider les bords des séguia. Ces derniers peuvent jouer le rôle de limite de
parcelles et de propriétés.
Avantages Inconvénients
Réduit les pertes d’eau entre la source et Pertes d’eau par les fissures et par
la parcelle, évaporation.
Permet de servir des parcelles lointaines,
Permet un partage clair d’eau entre les
usagers.
Description :
L’eau acheminée de l’Ougoug par la séguia est stockée dans un bassin appelé en Amazigh
Tamda ou Tafraout. Les anciens bassins sont creusés dans la terre ou la roche. Les parois
construites en pierres et cimentées par de la terre. Les fonds sont couverts par un dallage en
pierres taillées et rendues lisses puis couvertes d’un enduis en terre argileuse. Les récents sont
construits en béton armé. Les volumes sont variables selon les apports en eau de la séguia. Ils
sont conçus pour recueillir les eaux de toute une nuit (du coucher du soleil à la prière du Fajr -
lever du jour). Les anciens bassins ont été construits dans le cadre de la Twiza et les récents
par des entreprises spécialisées.
Objectifs :
L’objectif de ces bassins est de stocker l’eau pour une meilleure gestion. Etant donné que les
eaux provenant des sources/Ougougs sont de faibles débits, les paysans préfèrent les stocker
durant la nuit (du coucher au lever soleil) et les utiliser durant la journée. Le volume d’eau
apporté par la séguia durant la nuit est ajouté à celui du jour et le débit d’irrigation est
augmenté. Ainsi, l’eau peut aller loin de la source dans des séguias en terre. Ces bassins
Avantages Inconvénients
-Stockage de l’eau de la nuit pour être utilisée -Coût relativement élevé en béton,
le jour, -Nécessite un entretien régulier après les
-Réduit le temps de travail des paysans, pluies.
-Augmente le débit dans les séguias et permet
d’irriguer plus rapidement les parcelles,
-Permet à l’eau de la séguia d’aller plus loin
dans le territoire agricole,
-Permet de mieux gérer le volume d’eau
disponible entre les usagers.
Une planche de bersim submergée d’eau. Des planches de diverses cultures. L’irrigation sert
aussi aux oliviers.
Description et objectifs :
L’irrigation est indispensable pour assurer une production végétale minimale et utile pour le
ménage (alimentations humaine et animale). Elle est souvent gravitaire en montagne. L’eau
est ramenée au niveau des parcelles/terrasses par un réseau de séguias. La terrasse est
subdivisée en planches d’irrigation par des billons (Abdou) faits à la sape. Ces planches sont de
dimensions faibles et variables selon le type de cultures et la quantité d’eau disponible : 1 m²
pour les cultures maraîchères à 10 m² pour les céréales. Les petites surfaces se remplissent
rapidement et on passe à une autre planche. Souvent les paysans apportent entre 50 et 100
mm de hauteur d’eau par irrigation. L’orge est irrigué 3 fois durant son cycle (6 mois) et
recevrait entre 150 et 300 mm/an. Le mais est irrigué 6 à 7 fois durant 4 mois et recevrait entre
300 et 700 mm. Les cultures maraîchères sont irriguées jusqu’à 12 fois durant 4 mois ; elles
recevraient entre 600 et 1 200 mm/an.
Les apports en eau sont à l’instant excessifs. Les pertes par infiltration sont importantes. Les
sols sont de textures sabloneuses et retiennent très mal l’eau. C’est à ce propos que les paysans
préfèrent apporter du fumier grossier qui permet d’améliorer la structure du sol et donc sa
Avantages Inconvénients
-Augmente la productivité des terres, -Perte d’eau par infiltration,
-Permet de diversifier la production au -Excès d’eau momentané pouvant entrainer
niveau des exploitations agricoles, un lessivage des éléments minéraux du sol,
-Permet un usage intense des terres et donc -N’est pas adapté aux endroits à ressources
valoriser les SAU limitées en montagne. hydriques limitées.
Description :
Les versants en pente sont transformés en une série de gradins formés d'un talus, protégé par
des herbes ou une murette en pierres, et d'un replat (sole) qui permet à la fois de stocker un
volume d'eau et de sol suffisant pour la croissance d'arbres fruitiers et le développement de
cultures intensives. La hauteur du talus est généralement comprise entre 1 et 3 m et la largeur
de la terrasse entre 1 et 10 m selon la pente et la couverture pédologique meuble. Le fruit du
talus (pente du talus par rapport à la verticale) est de l'ordre de 40 % s'il est nu, 20 % s'il est
protégé par de l'herbe et arbustes, et 10 % dans les cas des murettes en pierres sèches.
Ces investissements en terrasses sont entrepris sur ces versants pentus (pentes > 60 %) qui
peuvent être valorisés par l’irrigation. L’eau provient des sources et/ou des bassins (Tamda).
Les eaux sont dirigées vers ces terrasses en gradins par des canaux en terre battue (séguias).
La terrasse est structurée en planches. Les risques de glissement de terrain sont réduits par la
Description :
Les murettes sont construites le long des courbes de niveau avec les pierres ramassées dans
les champs. C’est un processus continu. Au départ, le paysan nettoie quelques pierres et les
arrange en cordons perpendiculaires à la pente. Au fur et à mesure que la terre est cultivée,
les pierres sont ramassées et remises sur les anciens tas. Après quelques années, ces cordons
deviennent des murettes de pierres d’environ 80 cm de hauteur et 50 cm de largeur. Elles ont
une base plus large que le sommet de quelques centimètres. Les pierres sont arrangées de
telles manières à éviter que les faces larges soient orientées vers le ruissellement. Parfois, la
base de la murette est aplatie pour lui conférer plus de stabilité. Elles ont un léger fruit vers
l’amont pour renforcer leur stabilité. Les espacements entre les murettes sont plus étroits sur
pentes fortes : 5 m sur des versants de plus de 60%, 10 – 15 m sur des versants de 15 – 30 %
de pente.
Objectifs :
La construction des murettes sur une parcelle cultivée aux yeux du paysans permet d’abord
d’aménager une terre et la rendre facilement cultivable et plus productive. Elles permettent
surtout de casser la vitesse du ruissellement, améliorer l’infiltration de l’eau dans le sol et
stopper les sédiments. L’érosion hydrique se trouve réduite. Ces terrasses sont très utiles pour
la durabilité de la parcelle ; elles obligent le paysan à travailler le long des courbes de niveau.
Elles sont aussi des limites de parcelle et de propriété.
Moyens et coût :
Leur confection nécessite principalement de la main d’œuvre. Les pierres sont déterrées du
sol, transportées puis assemblées pour construire un muret. Un ouvrier payé à 60 dh/J et nourri
(40 dh/J) peut faire 10 m linéaires par jour. Le coût total: 10 000 à 15 000 dh/ha.
Suivi et entretien :
Les murettes sont contrôlées à chaque mise en culture des parcelles (labour), notamment en
automne. Les effondrements des pierres dus aux ruissellements ou aux passages des animaux
sont reconstruits. Les tunnels ouverts à leurs bases par les rongeurs sont comblés. Les pierres
déterrées par le labour sont rangées sur la murette.
Description :
Les cordons ont le même rôle que les murettes et sont disposés de la même manière sauf qu'ils
ne sont pas disposés en petits murs bien construits. Ce sont de simples rangées de pierres
empilées le long des courbes de niveau avec une base plus large. Ils sont construits sur les
terres pierreuses et à sols peu perméables tels que les flyschs quartzitiques et les marno-
calcaires et pour les sols peu profonds. Les cordons sont confectionnés sur des pentes faibles
(< 15%). Ils sont envisageables dans les zones à pluviométrie annuelle atteignant 500 mm/an.
De forme plus ou moins trapézoïdale, les cordons sont construits par empilement de pierres
sèches en ligne suivant les courbes de niveau. Les pierres doivent être disposées sur une assise
faite par un sous-solage pour plus de stabilité. La frondaison du cordon doit être inclinée d'au
moins 15 % vers l'amont.
Deux types de cordons sont envisageables :
-Le grand cordon est déployé sur des pentes comprises entre 6 et 15 %, avec une base
de 100 cm, une largeur au sommet de 50 cm et une hauteur d'environ 100 cm ;
-Le petit cordon est utilisé sur des pentes de moins de 6 % avec une base de 80 cm, une
largeur de 40 cm et une hauteur de 60 cm.
Pour permettre aux agriculteurs de circuler facilement et d'effectuer aisément les travaux dans
leurs champs, les éléments de cordons sont les plus recommandés. Disposées en quinconce,
les éléments de cordons peuvent avoir une longueur de 20 à 30 m.
Objectif :
Les cordons et éléments de cordons en pierres sèches sont construits pour contrôler l’érosion
en réduisant la longueur de la pente, et pour augmenter l'infiltration des eaux de pluie en
cassant la vitesse du ruissellement. La collecte des pierres dans la parcelle permet d’améliorer
sa productivité et donc sa valeur.
Avantages Inconvénients
-Les cordons permettent une valorisation -Les cordons nécessitent un entretien
des ressources en eau et la conservation des immédiat et régulier surtout sur des pentes
sols, fortes avoisinant 15 %,
-Ils sont pérennes si l'entretien est régulier, -Ils restreignent l’accès aux parcelles pour les
-Ils améliorent la production agricole surtout opérations de labour.
arboricole,
-Ils permettent d'utiliser les pierres dégagées
du champ quand il s'agit de terrain à forte
pierrosité.
Description :
Le labour est une opération culturale qui consiste à travailler le sol à l'aide d'une charrue à
socs, à disques ou à dents avec une traction animale ou mécanique. Le choix des instruments
et les façons de labour doivent être raisonnés et adaptés aux conditions du milieu et aux
spéculations envisagées. La pente du terrain est le facteur du milieu le plus déterminant. Le
degré d'inclinaison (%) et la longueur (L) du terrain commandent la vitesse du ruissellement,
donc l’efficacité des eaux pluviales, et conditionnent les processus d'érosion du sol. Le
façonnement des sillons et des billions suivant les courbes de niveau augmente la rugosité de
la surface de la terre, réduit le ruissellement (augmente l’infiltration) et réduit sa vitesse
(réduire le décapage et le transport des sédiments). Cette technique est très efficace sur les
pentes entre 4 et 8% et pour les pluies d’intensité inférieure à 30mm/h.
Objectif :
Le labour vise un ameublissement du sol et la création d'un état structurale favorable au semis,
à la germination et au développement racinaire. Le labour a pour but aussi le contrôle des
mauvaises herbes et l'amélioration des caractéristiques hydrodynamiques du sol. Le labour
perpendiculairement à la pente, en créant des sillons augmente la rugosité de surface et crée
des aspérités permettant un stockage des eaux du ruissellement. Le sol infiltre plus d’eau et le
bilan hydrique est amélioré. Le ruissellement est réduit. La technique du travail du sol selon les
courbes de niveau à pour but de réduire la vitesse de l'eau de ruissellement dans le champ,
atténuer le détachement et le transport des particules de la terre arable et des engrais et
améliorer l'esthétique du paysage des collines et des versants en pentes. La finalité de cette
technique est de contribuer à limiter l’érosion de surface du sol.
Moyen et Coût :
Le coût habituel du labour à la charrue à disque est de 300 à 500 dh/ha. Il n’y a pas
pratiquement pas de coût supplémentaire entre le labour le long des courbes de niveau et
celui le long de la pente réalisé par le tracteur pour des pentes inférieures à 8%.
Description :
Les billons sont des petits cordons en terre réalisés selon les courbes de niveau. Les eaux entre
les billons peuvent circuler librement ou être stockées quand les billons sont cloisonnés. Ils ont
une hauteur comprise entre 20 et 40 cm. Leur largeur à la base est variable, et peut parfois
atteindre 90 cm. Ils sont utilisés sur des pentes faibles (<12%).
Il y a divers types de billons : simples et cloisonnés. Les billons cloisonnés sont des petites
cuvettes de 2 à 10 m2 entourées par des billons de terre. Les billons peuvent également être
consolidés par des pierres quand la parcelle est située dans le lit de l’oued.
Les billons sont recommandés sur des sols profonds et perméables. Ils sont réalisables sur des
pentes faibles (< 12 %). Ils sont envisageables dans les zones ayant moins 300 mm/an. Les
billons sont très instables et nécessitent un entretien régulier.
La réalisation des billons se fait traditionnellement à la charrue tirée par deux bêtes. Elle se fait
suivant les courbes de niveau afin d’économiser le travail des animaux. Sur les parcelles
maraîchères, le travail se fait à la main. Les billons sont construits avec l’objectif de conduire
l’eau de cuvette en cuvette. Entre les billons, des cuvettes peuvent être confectionnées de
façon à optimiser l'utilisation de l'eau par les plantes, ce qui réduit également les risques de
ruissellement. Pour une pente de 15 à 20 %, la dimension moyenne est de 80 à 100 cm de haut
avec une emprise de 3 à 4 m et la distance entre billons est de 50 cm.
Objectif :
L’utilisation des billons a pour objectif d’augmenter l’infiltration de l’eau et diminuer la vitesse
du ruissellement grâce à la rugosité apportée par ces éléments (et donc une diminution de la
quantité de sol érodé). Cet aménagement permet d’augmenter l’infiltration au maximum et
améliorer le bilan hydrique du sol. Ceci permet de cultiver de nombreuses cultures nécessitant
un apport d’eau important (maïs, luzerne).
Moyens et coût :
La confection des billons peut être manuelle ou avec des charrues tractées (animale,
machines). C’est une opération qui suit le labour (ameublissement) du sol.
Avantages Inconvénients
-Concentration de l'eau dans les cuvettes, ce -Augmentation des risques d'érosion en cas
qui améliore l’infiltration et le stockage de de mauvaise application ou de fortes pluies,
l'eau dans le sol, -Forte sensibilité aux excès d’eau due aux
-Augmentation et stabilisation des orages intenses,
rendements par unité de surface cultivée, -Difficulté de réalisation sur des pentes
-Ralentissement du ruissellement par une supérieures à 12 %.
augmentation de la rugosité du sol,
-Double culture possible dans le fond des
cuvettes et sur les billons suivant l’exigence
des plantes en eau.
Description :
Le semis direct est un système conservatoire de gestion des sols et des cultures, dans lequel la
semence est placée directement dans le sol qui n'est pas travaillé. Les opérations se limitent à
l’ensemencement de la culture. Le remaniement mécanique du sol est confiné à la seule
implantation de la semence. L'élimination des mauvaises herbes, avant et après le semis et
pendant la culture, est faite avec des herbicides, les moins polluants possibles pour le sol qui
doit toujours rester couvert.
Les techniques de semis direct sont compatibles avec tous les types de mécanisation, du simple
outil à main aux machines utilisant l'agriculture de précision. Un semoir semis direct est
généralement composé de trois types d’organes: organes ouvreurs ou coutres, organes
semeurs et roues tasseuses. Les coutres tranchent les résidus et travaillent le sol en avant des
ouvre-sillons et des injecteurs d'engrais. De tels coutres tranchent les résidus et peuvent aussi
travailler une étroite bande de sol à l'avant des ouvre-sillons. La profondeur de travail de ces
coutres ne devrait pas excéder la profondeur nécessaire au semis. Ces disques préparent le lit
de semences.
Les organes semeurs (dispositif de mise en terre) positionnent la graine en fond du sillon. Ils
sont soient des disques, des socs, des rasettes ou des cross-lots. Les roues tasseuses dites aussi
dispositif de rappui et de fermeture du sillon ont pour rôles de couvrir (fermer) le sillon, limiter
la profondeur de semis et améliorer le contact sol-graine. Ce sont les éléments de finition du
lit de semis.
Objectif :
Le système de semis direct se construit autour de la mise en œuvre de 3 grands principes de
gestion des agrosystèmes :
-Perturbation minimale du sol : Le sol et la litière sont perturbés au minimum ; ils ne
sont donc pas travaillés. Le semis est réalisé directement à travers la couverture
végétale en perturbant et en découvrant le sol au minimum (3 à 10 % en fonction de la
maîtrise et de la nature des outils de semis direct) par ouverture de poquets (semis
Tas de fumier sur la route Fumier déposé sur parcelle en préparation du labour
printanier
Epandage de fumier sur parcelle avant labour. Fumier déposé sur parcelle en préparation de labour
printanier.
Description et objectifs:
Le troupeau est maintenu dans l’exploitation agricole parce qu’il sert de caisse d'épargne (lait,
viande) et il produit du fumier. Cependant, on constate que les agro-éleveurs accordent peu
de soin à la production d'un fumier de qualité: la litière et les déchets de l'exploitation sont
généralement entassés au bord d’une piste ou d'un ravin ensoleillé. Les fèces ne fermentent
pas suffisamment. Le fumier perd son humidité (70%) et devient plus légers à transporter vers
les champs, mais il aura aussi perdu une bonne partie de l'azote, du carbone et de la potasse.
De plus, il véhicule des maladies, des graines d'adventices et des germes contaminant le sol.
Comme le système d'élevage est extensif, avec une complémentation, le fumier produit est
mélangé avec des déchets organiques frais, nécessitant alors toute une technique de
compostage que les paysans ne maîtrisent pas encore, ce qui réduit la qualité du fumier
produit. Presque tous les paysans ajoutent les résidus de la maison (balayures, épluchures,
vêtements) sur le tas de fumier. Ils n’utilisent pas de vraies fosses compostières remplies des
résidus de récolte, des cendres et d'autres déchets organiques. Avec les pluies abondantes en
Bandes enherbées.
Description :
Les bandes enherbées sont des bandes de terre, établies le long des lignes de plantations
d’oliviers. Elles ont une largeur de 1,5 à 2 m. Elles sont utilisées essentiellement pour briser le
ruissellement et par conséquent diminuer l’érosion des sols et améliorer ses conditions
d’humidité. La stabilité des bandes enherbées est assurée par la colonisation d’une végétation
herbacée. Les racines de ces herbacées fixent le sol et le consolide. Elle peut aussi être assurée
par l’implantation de cultures très rentables, telles que les plantes aromatiques et médicinales.
Les bandes enherbées sont installées perpendiculairement au sens du ruissellement, le long
des plantations d’oliviers disposées sur les courbes de niveau. Afin de se doter d’une stabilité
appréciable et jouer pleinement leur rôle de conservation des eaux et des sols, elles doivent
être uniquement déployées sur des terrains dont la pente est faible (moins de 12 %) et où
l’érosion en rigoles est absente. Les bandes enherbées peuvent être mises en place dans la
plupart des sols à condition d’être suffisamment profonds. Les sols peu profonds et à texture
très légères sont à éviter. Le choix des plantes se fait en fonction des utilisations souhaitées
par les paysans. Elles peuvent être plantées soit par semis soit par repiquage.
Les bandes enherbées se forment progressivement dans le temps. On démarre souvent avec
un espace équivalent à la largeur des cuvettes des arbres plantés. Par la suite avec
l’accumulation des sédiments, il y a plus de terre et elles deviennent plus hautes. Ainsi avec le
temps, elles constituent un talus enherbés stabilisés par les arbres. La forme rectiligne du
versant se transforme en escalier. Il est ainsi stabilisé durablement.
Objectif :
Les bandes enherbées constituent une mesure antiérosive pas trop chère. Elles jouent un rôle
de conservation des eaux et des sols en freinant le ruissellement des eaux lors des fortes pluies.
Elles permettent l’accumulation des eaux pluviales à l’amont et favorisent leur infiltration et la
sédimentation et de ce fait diminuent l’érosion des sols.
Avantages Inconvénients
Mise en œuvre facile, Nécessitent des entretiens fréquents,
Augmentent les réserves en eaux du sol, particulièrement le désherbage autour des
Diminuent l’érosion hydrique du sol, arbres,
Permettent le développement d’herbes Peuvent concentrer les eaux de
nécessaires à l’alimentation des animaux, ruissellement et déclencher l’érosion en
Procurent une source de revenu rigoles.
supplémentaire quand elles sont plantées
par les plantes aromatiques et médicinales
(PAM).
Description :
Les plantes de couverture sont des plantes (ou un mélange de plantes) semées après ou
pendant la croissance de la culture principale et dont l’objectif est de couvrir le sol et le
protéger. Elles ne sont pas récoltées mais retournées au sol comme engrais vert afin
d’augmenter le taux de matière organique et améliorer le rapport C/N. Les plantes de
couvertures peuvent être des plantes semées ou spontanées introduites dans les rotations des
cultures ou maintenues en permanence à la surface du sol. L’un des principes des cultures de
couverture, c’est de maintenir une couverture végétale totale au sol, si possible, et de manière
continue. Les systèmes sous un couvert permanent minéralisent lentement une grande
quantité de biomasse et produisent beaucoup plus d’humus.
Les plantes de couvertures peuvent être regroupées en deux catégories : (1) les plantes
annuelles qui sont cultivées en dehors de la saison culturale et qui sont éliminées avant la
plantation de la culture principale ; et (2) le paillis vivant qui pousse au même moment que la
culture principale pendant tout ou une partie de la compagne agricole. Les plantes de
couverture qui sont éliminées avant la mise en place de la culture principale influencent le
contrôle des adventices et leur installation.
Objectif :
Les cultures de couverture incluant les herbacées, les légumineuses et les graminées
permettent d’assurer une couverture saisonnière du sol et jouent un rôle dans la conservation
des eaux et des sols. En semis direct, l’implantation d’une culture de couverture a pour but
d’entretenir, le plus longtemps possible, un système racinaire vivant dans le sol.
L'importance des cultures de couverture dans la lutte contre l'érosion hydrique est largement
admise. À court terme, la végétation influence l'érosion en interceptant les gouttes des pluies
et en protégeant la surface de sol de leurs impacts (splash) et en bloquant le ruissellement. À
long terme, la végétation influence les flux d'eau et des sédiments en augmentant la stabilité
des agrégats du sol et leur cohésion aussi bien qu'en améliorant l'infiltration de l'eau. Elles
améliorent les caractéristiques physiques et chimiques du sol.
Avantages Inconvénients
-Réduisent l'érosion hydrique, -Constituent un réservoir de graines de
-Protègent le sol physiquement contre les mauvaises herbes.
gouttes des pluies et contre le soleil,
-Augmentent le taux de matière organique
dans le sol,
-Favorisent une bonne structuration du sol,
-Capturent et recyclent les nutriments dans
le profil de sol,
-Favorisent la fixation biologique d'azote,
-Favorisent la diversité biologique,
-Fournissent des fourrages supplémentaires,
-Améliorent le bilan hydrique du Sol,
-Améliorent la productivité des terres.
Avantages Inconvénients
-Moyen très efficace pour lutter contre -Réduction de la surface et la durée du
l'érosion et le ruissellement, et bon marché parcours,
si toute la population assure le gardiennage, -Peut augmenter les risques de feu de
-Moyen indispensable pour protéger la brousse,
régénération des arbres en zone d'élevage, -Peut gêner la circulation du bétail et des
-Technique très efficace pour réhabiliter la hommes,
végétation et la fertilité du sol, protéger le -Peut entraîner des tensions sociales,
paysage et la biodiversité, l'apiculture et la -Peut obliger les femmes à collecter le bois
chasse, modifier le bilan hydrique en de chauffe plus loin,
réduisant le ruissellement, les crues et en -Gardiennage coûteux mais souvent
régulant les étiages. indispensable si on veut obtenir la
coopération des populations rurales
usufruitières.
Description :
La technique consiste à planter des arbustes fourragers sur des terres peu productives ou
dégradées dans un but de reconstituer l’écosystème et améliorer la productivité en unité
fourragère. Les espèces plantées varient selon l’écologie du site, notamment les apports
pluviométriques. On utilise souvent le Medicagoa arborea qui est une légumineuse (luzerne
arborée), l’Atriplex Halimus ou A. nummularia et les cactus (opuntia). Les densités de
plantation sont très fortes. Les plants sont mis dans des cuvettes en quinconce pour empêcher
le ruissellement et stocker l’eau et les sédiments aux pieds des arbustes. On ouvre des trous
(50x50x50 cm) espacés de 3 m qu’on rebouche au moment des plantations (après les
premières pluies). Après une période de mise en défens et d’installation des plants, pouvant
aller jusqu’à 3 ans pour l’Atriplex et 4 ans pour le cactus, les animaux ont accès au parcours
amélioré.
Objectif :
-Permettre la fixation du sol en cas de terrain nu où la végétation est très dégradée,
-Lutter contre l'érosion sur les pentes fortes (érosion hydrique),
-Augmenter la productivité du site,
-Constituer des réserves fourragères sur pieds utilisables pendant les périodes de
déficit fourrager en absence d'annuelles,
-Favoriser la régénération du milieu.
Moyens et coût :
L’amélioration sylvopastorale est une opération laborieuse, coûteuse et exige une main
d'œuvre qualifiée et prend beaucoup de temps et d'espace. Le coût pour l’installation de
l’Atriplex est de 5 000 à 7 000 dh/ha, pour le cactus environ 5 000 dh/ha.
Suivi et entretien :
Comme toutes les plantations, le gardiennage est indispensable, au moins durant la période
d’installation (3 à 4 ans). Ensuite, le regarnis est nécessaire la première et la deuxième année,
après les premières saisons sèches estivale. Les arbustes doivent être rajeunis vers 8 à 10 ans
d’exploitation. Une organisation des éleveurs est requise pour la réussite des plantations. Le
Avantages Inconvénients
-Valorisation des sols lourds salés gypseux -Mise en défens assez longues au début,
(cas des Atriplex), -Nécessite une organisation des éleveurs
-Fixation des bourrelets antiérosifs sur souvent difficile à réaliser,
versants marneux, -Nécessite un gardiennage.
-Permettant une réserve fourragère
importante lors des disettes,
-Protection des sols contre l’érosion
hydrique.