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F E N A RIV E Novembre 2019

LES INDUSTRIELS ET L’EAU :


des actions concrètes pour préserver la ressource
et les milieux

FENARIVE
Fédération Nationale des Associations de
Riverains et Utilisateurs Industriels d’Eau
Avec le soutien financier de
Résumé
Indispensable à toute vie, l’eau est un bien commun qui doit être partagé.

En France, la quantité d’eau disponible est rarement un sujet, du moins pour le moment. A part lors de certaines
périodes dans l’année, et dans certaines régions, la ressource est encore suffisamment abondante pour satisfaire tous
les usages, même si le changement climatique est en train de changer la donne.
Sur le volet qualitatif, l’eau potable « du robinet », sans doute le produit alimentaire le plus surveillé en France, est
globalement de bonne, voire de très bonne, qualité, et conforme aux normes de qualité réglementaires.
Par contre, lorsqu’on considère la qualité des milieux aquatiques, l’état des masses d’eau françaises ne répond pas
encore aux objectifs fixés par l’Union Européenne, objectifs transposés par l’Etat français.

L’industrie entretient une relation étroite, voire vitale, avec l’eau.


Les activités industrielles exercent des pressions sur la ressource, tant en termes de prélèvement que de pollution.
Conscients que l’eau est un bien précieux qu’ils ont en partage, les industriels ont réalisés d’importants progrès ces
dernières années pour pratiquer une utilisation plus économe et plus durable de la ressource. L’eau est l’une des
thématiques qui s’inscrit le mieux dans les démarches de développement soutenable des entreprises.

La FENARIVE, qui fédère des industriels utilisateurs d’eau dans leur process, a décidé de réaliser une étude sur les
« relations » que les industriels entretiennent avec l’eau, un sujet globalement assez mal couvert par la littérature. En
produisant cette étude, la FENARIVE vise les objectifs suivants :
- démontrer que les industriels ont réalisés des progrès
- peser sur les politiques publiques
- inspirer et motiver les exploitants grâce aux retours d’expérience
Ces travaux, qui ont duré près de trois ans, ont été cofinancés par l’Agence Française pour la Biodiversité.

Les recherches se sont fondées dans un premier temps sur :


- les informations en open source,
- les bases transmises par les Agences de l’Eau,
- les données publiques des fichiers des ICPE1.
Le traitement de ces données a permis d’analyser les prélèvements et les émissions des sites industriels, et de détailler
les progrès réalisés depuis 2004. A titre d’exemple, les 1346 sites industriels ICPE ayant déclaré régulièrement2 leurs
prélèvements ont réduit leurs volumes de 15% entre 2004 et 2015. Quant aux émissions, ces mêmes sites ont baissé
leurs rejets de DCO3, par exemple, de 33% en 12 ans, et de 97% leurs émissions de chrome.

Par ailleurs, un large panel d’exploitants de sites industriels a été interrogé sur leurs préoccupations, leurs stratégies,
leurs actions et leurs suggestions en matière d’eau. Le recueil de leurs témoignages expose des exemples concrets de
ce qui a pu être réalisé sur le terrain.

En fin de rapport, des axes de réflexion sont proposés, qui ont pour ambition de contribuer à l’amélioration des
politiques publiques en matière de gestion de l’eau et des milieux aquatiques. Ce rapport suggère les axes de progrès
suivants :

1
Installations classées pour la protection de l’environnement
2
Au moins 10 fois sur 12 ans, entre 2004 et 20015
3
Demande chimique en oxygène
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- Les systèmes d’information sur l’eau doivent mettre à disposition de tous des données plus accessibles, plus
compréhensibles, et constituer un outil pertinent et fiable pour servir l’atteinte des objectifs de préservation
de la ressource.
- Les industriels agissent et font des progrès. Ils doivent communiquer sur leurs actions auprès de l’ensemble
de leurs parties prenantes, les valoriser, et partager leurs expériences. La FENARIVE souhaite avec ce rapport,
en exposant des bonnes pratiques éventuellement reproductibles, inciter les industriels à s’engager mieux et
plus en faveur de la préservation de la ressource.

- Les grands principes fondateurs de la Loi sur l’Eau doivent à tout prix être maintenus
 La gestion par bassins versants est le système le plus pertinent pour garantir l’atteinte des
objectifs environnementaux fixés tant par l’Union Européenne que par la France
 Les Agences de l’eau doivent rester le principal bras armé de la Politique de l’Eau
 Ce rôle ne peut être assuré que si les Agences continuent à fonctionner comme des mutuelles
 Les budgets des Agences doivent être gérés selon le principe de « l’eau paie l’eau » : les
redevances proviennent des usagers de l’eau, et ne doivent être redistribuées sous forme
d’aides que pour atteindre les objectifs de maintien ou de restauration du bon état des milieux
aquatiques.
 Les dépenses effectuées par les Agences doivent se concentrer sur les priorités fixées bassin
par bassin, et viser l’efficience du résultat
 Les actions doivent converger vers l’atténuation des effets du changement climatique
 La Politique de l’Eau en France doit garder un mode de gouvernance partagé, au sein duquel
les industriels ont leur place, et doivent la garder.

L’adaptation au changement climatique et la préservation de la biodiversité, les grands défis d’aujourd’hui et de


demain, sont au cœur de la gestion de l’eau. Dans ce schéma, les industriels sont des parties prenantes majeures, au
côté des autres usagers de l’eau. Les efforts et progrès qu’ils ont accompli doivent servir de fondations, solides, pour
« co-bâtir » les politiques environnementales de demain, et laisser aux générations futures une planète bleue durable.

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Sommaire
I) Scope de notre étude ................................................................................................... 7
1) Présentation de la FENARIVE ................................................................................................................................ 7
2) La genèse de l’étude.............................................................................................................................................. 7
3) Qu’est-ce l’industrie ? Ce que dit l’INSEE............................................................................................................... 7

II) Les sources utilisées ................................................................................................... 10


1) Les informations publiques ................................................................................................................................. 10
2) Les données issues des producteurs d’eau .......................................................................................................... 10
3) Les données issues des Agences de l’eau ............................................................................................................ 10
a) Comment les Agences rattachent un site à un secteur économique ............................................................. 11
b) Comment les Agences identifient les prélèvements ...................................................................................... 12
c) Comment les Agences bancarisent les données Redevances......................................................................... 13
d) Comment les Agences affichent les régimes de base pour le calcul de la redevance « Pollution non
domestique » .......................................................................................................................................................... 14
e) Comment les Agences qualifient les travaux aidés......................................................................................... 15
4) Les données du Registre IREP issues des déclarations GEREP des ICPE .............................................................. 16
5) Cohérence entre les données Agences et IREP .................................................................................................... 18
a) Identification du site ....................................................................................................................................... 18
b) Identification du rejet ..................................................................................................................................... 18
c) Identification de la masse d’eau de prélèvement et de rejet ......................................................................... 18
6) Le questionnaire de la FENARIVE destiné aux industriels ................................................................................... 19

III) Analyse des réponses au questionnaire ..................................................................... 20


1) Les préoccupations des exploitants..................................................................................................................... 20
2) Les données utiles pour définir une stratégie industrielle ................................................................................... 21
3) Verbatim d’industriels ......................................................................................................................................... 22
a) L’eau : une ressource souvent vitale pour l’activité ....................................................................................... 22
b) L’impact économique de la règlementation : la préoccupation majeure ...................................................... 22
c) Le prix du m3 : rarement un sujet................................................................................................................... 23
d) Le changement climatique : un risque identifié, mais pas à court terme ...................................................... 23
e) La biodiversité : un enjeu plutôt « Corporate » .............................................................................................. 23
f) Le bon état des masses d’eau : un enjeu non prioritaire................................................................................ 24
g) L’eau en France est bien gérée ....................................................................................................................... 24
h) Les industriels raccordés : une relation parfois difficile avec leur collectivité ............................................... 24
4) Constats et suggestions ...................................................................................................................................... 24

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a) Les relations Industriels / Agences de l’Eau, les aides .................................................................................... 24
b) Un guichet unique pour les « saisies eau » ? .................................................................................................. 26
c) Vers plus d’informations et d’accompagnement............................................................................................ 26
d) La gouvernance de l’eau et la place des industriels........................................................................................ 26
5) Les interviews des industriels .............................................................................................................................. 27

IV) Les prélèvements d’eau ............................................................................................. 28


1) Eau consommée, eau prélevée, eau restituée..................................................................................................... 28
2) Part des prélèvements de l’industrie ................................................................................................................... 28
3) Prélèvements industriels en baisse ..................................................................................................................... 30
a) Baisse des prélèvements due à la déprise industrielle ................................................................................... 31
b) Baisse des prélèvements due aux gains de productivité ................................................................................ 33
c) Baisse des prélèvements dans les usages ....................................................................................................... 34
d) Réutilisation des eaux usées traitées .............................................................................................................. 34
4) Focus sur les prélèvements des sites industriels ICPE déclarants ........................................................................ 35
a) Baisse globale des prélèvements des ICPE ..................................................................................................... 36
b) Prélèvements par secteur ............................................................................................................................... 43
c) Les prélèvements pour le secteur Chimie-Pharmacie .................................................................................... 43
d) Les prélèvements pour le secteur des Déchets .............................................................................................. 45
e) Les prélèvements pour le secteur Bois/Papier/Carton ................................................................................... 47
f) Les prélèvements pour le secteur Production et Transformation des métaux .............................................. 48
g) Les prélèvements pour le secteur Agroalimentaire-produits d’origine végétale ........................................... 50
h) Les prélèvements pour le secteur Agroalimentaire-produits d’origine animale ............................................ 51
i) Les prélèvements pour le secteur Agroalimentaire - autres produits ............................................................ 53
j) Les prélèvements pour le secteur du Pétrole et dérivés ................................................................................ 55
k) Les prélèvements pour le secteur Extraction et fabrication de produits minéraux ....................................... 56
l) Les prélèvements pour le secteur Travail mécanique des métaux................................................................. 58
m) Les prélèvements pour le secteur Textile ................................................................................................... 59
n) Les prélèvements pour le secteur Divers ........................................................................................................ 61
o) Cas particulier : les sites tertiaires .................................................................................................................. 62

V) Les rejets des sites industriels .................................................................................... 63


1) Choix des paramètres et substances étudiés ...................................................................................................... 65
2) Les macro-polluants ............................................................................................................................................ 67
3) Les micropolluants .............................................................................................................................................. 76

VI) Les investissements « environnementaux » de l’industrie ........................................ 101


1) L’utilité des aides des Agences de l’Eau ............................................................................................................ 102
2) Exemples d’industriels ayant investi dans l’amélioration de leur performance environnementale ................. 102
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VII) CONCLUSION - PRECONISATIONS ............................................................................. 138
1) RESUME ET BILAN DE L’ETUDE.......................................................................................................................... 138
a) Difficultés et freins rencontrés ..................................................................................................................... 138
b) Constat sur les données ................................................................................................................................ 140
c) Progrès réalisés par l’industrie...................................................................................................................... 142
2) PRECONISATIONS .............................................................................................................................................. 146
a) Rendre les données plus accessibles et plus compréhensibles .................................................................... 146
b) Communication des industriels .................................................................................................................... 149
c) Accompagnement sur les enjeux stratégiques et les politiques publiques ............. Erreur ! Signet non défini.
3) Et pour aller plus loin …. .................................................................................................................................... 155

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Indispensable à toute vie, l’eau est un bien commun : un élément vital pour l’alimentation, un milieu de vie pour
beaucoup d’espèces, et une ressource pour nombre d’activités économiques. Globalement surexploitée et polluée par
les activités humaines, l’eau est devenue au fil des décennies un bien fragile. Dans un contexte mondial de raréfaction,
la qualité et la disponibilité de la ressource en eau sont devenus des enjeux majeurs, tant en matière de santé publique
que d’environnement, voire de stabilité géopolitique dans certaines régions du globe.

En France, depuis la Loi sur l’Eau de 1992, l’eau fait partie du patrimoine de la nation. Sa protection, sa mise en valeur
et son utilisation sont d’intérêt général. Avec un volume annuel total des eaux renouvelables d’environ 200 Mds de
m3, la ressource est globalement abondante, et satisfait tous les usages. Pourtant, selon les conclusions du PNACC4
publiées mi-2017, la France devrait connaitre à l’horizon 2050 un déficit de 2 Mds de m3 par an pour satisfaire les
besoins de l’alimentation en eau potable, de l’agriculture et de l’industrie. Le corollaire sera une baisse de l’écoulement
des cours d’eau de 15 à 30 %. A titre d’exemple, la Compagnie Nationale du Rhône souligne que le fleuve a connu en
2017 un débit inférieur de 28% à son débit habituel moyen.

Côté qualité cette fois, 99,5% de la population française ont accès à une eau correspondant aux normes « qualité eau
potable ». Le Directive européenne « Eau potable », actuellement en cours de révision, devrait d’ailleurs renforcer les
contraintes. Le problème, comme le pointent notamment les objectifs de la Directive Cadre sur l’Eau de l’Union
Européenne, n’est donc pas vis-à-vis de la qualité de l’eau de consommation pour l’homme, mais de la qualité des
milieux aquatiques (biodiversité, qualité de l’eau, qualité du biotope, hydro-morphologie des cours d’eau, etc….). De
plus, une meilleure qualité de l’eau dans le milieu naturel réduit directement les traitements nécessaires à la
production d’eau potable, et leurs coûts.
Comme les autres usagers5, les industriels français sont de plus en plus conscients des risques qu’une mauvaise gestion
de l’eau peut faire peser sur leurs activités, leurs résultats et leur image. Nombre d’entre eux considèrent l’innovation
environnementale comme un réel avantage concurrentiel : réputation, économies, pérennité des partenaires
financiers… Toute la chaîne de valeur est concernée et impliquée.

En termes d’impacts sur les milieux aquatiques, les progrès réalisés par l’industrie ces 40 dernières années sont
considérables, tant en matière d’économie d’eau que de qualité de leurs rejets de polluants. Pour autant, l’image de
l’industrie française n’est pas encore au beau fixe. D’après un baromètre de 2013 réalisé par OpinionWay pour
l’UIMM6, quatre français sur cinq ont le sentiment que les industriels ne s’impliquent pas assez dans la préservation
de l’environnement.

Mais qu’en est-il vraiment ?


L’eau est-elle un enjeu pour l’industrie ?
Quels sont les impacts des activités industrielles sur le milieu aquatique ?
Quels sont les actions et investissements de l’industrie pour préserver cette ressource vitale ?
Sur toutes ces problématiques, ce rapport propose des éléments de réponses et des axes de réflexion.

4
Plan national d’adaptation au changement climatique
5
Agriculture, usagers domestiques, collectivités
6
Union des industries et métiers de la métallurgie
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I) Scope de notre étude
1) Présentation de la FENARIVE
Créée en 1952, la FENARIVE, Fédération Nationale des Associations de Riverains et Utilisateurs Industriels d’Eau, est
une association qui permet aux acteurs industriels pour lesquels l’eau est un enjeu stratégique de débattre, d’échanger
et d’être force de proposition sur la Politique de l’Eau en France. Son objet social est d’aider à la résolution des
questions posées par les utilisateurs industriels de l’eau.
La FENARIVE regroupe aujourd’hui 22 membres :
- des entreprises
- des fédérations professionnelles
- des associations régionales d’industriels, réparties sur les 6 bassins hydrographiques
La FENARIVE porte la voix de près de 4000 entreprises, tous secteurs d’activité confondus, allant de la TPE au groupe
international.

2) La genèse de l’étude
Cette étude est née de la volonté des adhérents de la FENARIVE de démontrer, à l’aide de données précises et
d’exemples concrets, que des efforts significatifs ont été accomplis par l’industrie française ces dernières années pour
préserver la ressource en eau. Face à l’absence d’analyse pertinente sur le sujet, la FENARIVE se propose de réaliser
une étude exploratoire sur la manière dont les entreprises ont adressé cette thématique.

Cette étude a été rendue possible grâce au financement, pour partie, de l’ONEMA7, aujourd’hui AFB8. Dans le cadre
de l’action stratégique de l’ONEMA « Soutenir la conception des politiques de l’eau », une convention a été signée en
avril 2016 entre la FENARIVE et l’ONEMA, définissant les grands objectifs du rapport :
- évaluer les efforts accomplis par les entreprises, et les bénéfices pour le milieu de ces actions
- mesurer l’intérêt des mécanismes déployés par les Agences de l’Eau
- et ainsi contribuer à la mise en œuvre des politiques publiques relatives à la gestion de la ressource en eau
Nous tenons à préciser que les propos et opinions exprimés lors de la réalisation de cette étude n’engagent que ses
rédacteurs, et en aucun cas les financeurs.

3) Qu’est-ce l’industrie ? Ce que dit l’INSEE


Pour bien comprendre le cadre dans lequel nous avons travaillé, nous reprendrons en préambule quelques définitions.

Qu’entend-on par « activité économique » ?


Une activité économique induit qu’une unité de production fabrique un produit ou met à disposition un service.

Qu’entend-on par « industrie » ?


Relèvent de l'industrie les activités économiques qui combinent des facteurs de production ou de transformation
(installations, approvisionnements, travail, savoir) pour produire des biens et/ou d’autres matières destinés au
marché. Les activités de services auxquelles elles font appel (intérim, services aux entreprises…) sont donc exclues, et
classées dans le secteur tertiaire.

La nomenclature INSEE de 2016 recense 239 749 sociétés dites «industrielles» en France.

7
Office national de l’eau et des milieux aquatiques
8
Agence française pour la biodiversité
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Le tableau ci-dessous présente le détail de la nomenclature INSEE de 2016
Section Nomenclature des activités Part du CA Part de l’emploi
« Industrie » « Industrie »
B industrie extractive 1% 1%
C industrie manufacturière 85% 89%
D production et distribution d’électricité, gaz, 11% 5%
vapeur et air conditionné
E production et distribution d’eau, 4% 4%
assainissement, gestion des déchets et
dépollution
GLOBAL Secteur industrie en France (2016) 999,3 Mds € HT 3 033 160 ETP

Qu’entend-on par « industrie manufacturière» ?


Notre étude porte principalement sur l’industrie manufacturière, c’est-à-dire sur les industries de
transformation des biens, regroupant les codes NAF9/APE10 définis dans la catégorie C de l’INSEE.

Le tableau ci-dessous présente le détail des secteurs d’activité de l’industrie manufacturière

Par rapport à l’industrie au


global, l’industrie
manufacturière représente :

*82% des établissements

*85% du chiffre d’affaires

*89 % des salariés

*2/3 des prélèvements d’eau


(hors énergie)

*Source : INSEE, ESANE 2015

Qu’entend-on par « secteur économique » ?


Un secteur regroupe des entreprises classées selon l’activité économique principale.

9
Nomenclature d'activité française
10
Activité Principale Exercée

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Qu’entend-on par « entreprise » ?
L’entreprise est la plus petite combinaison d'unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de
biens (et de services) jouissant d'une certaine autonomie de décision, notamment pour l'affectation de ses ressources
courantes.

Selon le nombre de salariés et leur chiffre d’affaires, les entreprises se divisent en 4 catégories
Catégories Nb de salariés CA
GE plus de 5000 plus de 1,5 Milliards €
Grandes entreprises
ETI entre 250 et 4999 moins 1,5 Milliards €
Entreprises de taille intermédiaire
PME moins de 250 moins de 50 Millions €
Petites et moyennes entreprises
Microentreprises ou TPE moins de 10 moins de 2 Millions €

Le tableau ci-dessous présente la répartition des entreprises de l’industrie manufacturière française en fonction de leur
taille

*Source : INSEE, ESANE 2014

Qu’entend-on par « société » ?


Une société est une entité dotée d’une personnalité juridique. Elle est créée dans un but marchand, ce qui peut être
une source de gains financiers pour ses propriétaires et/ou ses actionnaires.

Qu’entend-on par « établissement » ?


Pour notre étude, nous avons retenu le niveau « établissement ». L'établissement est une unité de production
géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante d’une entreprise. Nous pourrons également
employer le terme « site ».

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II) Les sources utilisées
1) Les informations publiques
Les informations disponibles sur internet sont très générales, ne donnant qu’une vue d’ensemble de la problématique
Eau en France. Les documents ou données que nous avons trouvés en open source comportent peu de détails sur l’eau
et les industriels, ni pris individuellement (site par site), ni concaténés par bassin, ni triés par secteurs d’activité.

De ce fait, nous les exploitons pour ce qu’elles sont, c’est-à-dire un canevas global.

2) Les données issues des producteurs d’eau


Nous avons rencontré SUEZ et VEOLIA, et les avons interrogé sur les données spécifiques qu’ils pourraient avoir sur
les acteurs économiques, en particulier les usagers dits « assimilés domestiques », c’est-à-dire ceux qui paient les
redevances sur leur facture d’eau : les ménages, mais aussi les artisans, les commerçants, et certains industriels.

Ces données nous auraient permis d’intégrer dans notre étude les industriels qui ont une faible consommation d’eau,
et qui, de ce fait, ne sont pas redevables directs aux Agences de l’Eau. Les consommations des assimilés domestiques
sont bien prises en compte dans les données issues des collectivités territoriales. Mais ces volumes sont mélangés
avec ceux des ménages. Les entreprises productrices d’eau ne possèdent pas pour le moment cette catégorisation de
leurs clients dans leurs fichiers.

Nous déplorons donc que cette catégorie « industriels assimilés domestiques » ne soit pas traitée à part entière dans
notre étude, faute d’identification statistique.

Aujourd’hui, il est d’usage de considérer que cette catégorie d’usagers représente 15 à 20% des prélèvements. Même
si notre opinion est empirique, nous estimons à la FENARIVE que cette part serait plutôt de l’ordre de 25 à 30%.

3) Les données issues des Agences de l’eau


Dès le début de nos travaux, nous avons rencontré les directeurs des six Agences afin de leur présenter notre
démarche, et de formaliser nos requêtes. Nous avons été accueillis avec bienveillance tant par les directeurs que par
leurs équipes. Nous tenons ici à les remercier pour leur soutien, sans lequel notre étude aurait été assurément moins
riche.

Nous avions établi un cadre précis pour formuler nos requêtes. Or, la collecte et le formatage des données n’ont pas
été simples pour les Agences. Avant de nous les transmettre, les Agences ont souvent dû effectuer un traitement sur
les données « brutes » dont elles disposaient dans leurs différentes bases. Pour les données sur les aides en particulier,
la livraison s’est faite souvent en plusieurs fois, attestant ainsi du travail de retraitement, parfois important, que les
agents ont dû faire avant de nous les communiquer. De ce fait, il y a eu un certain délai, parfois plusieurs mois, entre
le rendez-vous que nous avons eu avec chacune des Agences et l’envoi des données.
Nous n’avons pas reçus toutes les données que nous avions demandées. Les données existent au sein des Agences,
mais le travail de recherche et de formatage a pu être jugé trop long par les agents.
Le principal constat que nous avons fait en étudiant les fichiers est l’extrême hétérogénéité des données et des
formats.
Par exemple, les champs « nom de l’entreprise » et « secteur d’activité » ne sont pas saisis de la même manière par
les six Agences. Or ces deux entrées sont déterminantes pour pouvoir réaliser une étude statistique nationale.
L’hétérogénéité des données ne nous a pas permis de les concaténer, donc de produire une information nationale.

Dans les tableaux ci-dessous, nous avons comparé le traitement que chaque Agence fait de la donnée.
Abréviations des Agences : AG = Adour Garonne, AP = Artois Picardie, LB = Loire Bretagne, RM = Rhin Meuse, RMC =
Rhône Méditerranée Corse, SN = Seine Normandie

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a) Comment les Agences rattachent un site à un secteur économique
Dans le secteur de l’eau, être capable d’acquérir, d’analyser et de diffuser des données d’origines différentes est un
enjeu stratégique majeur. Dès sa création en 1992, le SANDRE, Service d’Administration Nationale des Données et
Référentiels sur l’Eau, a été conçu pour définir un langage commun, et le cadre des échanges de données sur l’eau,
comme élément fondamental de la connaissance. Depuis, les cadres réglementaires, tant français qu’européens,
obligent les administrations à rendre accessibles et réutilisables leurs données. Depuis 2009, les contributeurs français
alimentent le SIE, Système d'Information sur l'Eau, ces données venant enrichir la base du SANDRE. En 2018, le SANDRE
donnait accès à près de 18 000 métadonnées.
Le SNDE, Schéma National des Données sur l'Eau, complété par des documents techniques dont ceux du SANDRE, doit
être respecté par tous les contributeurs du SIE11, dont les industriels. Afin de faciliter les échanges, l’ONEMA a édité
en 2011 un « dictionnaire des données, suivi des flux industriels », qui fixe les règles concernant le suivi des flux
industriels, et le tri des données par secteurs d’activité. En effet, si deux producteurs de données codifient
différemment, il sera difficile, voire impossible, d'échanger et de comparer des résultats.

Au début de nos travaux, nous pensions nous servir des codes SANDRE pour identifier, trier et analyser les données
par secteur. En effet, 15 codes SANDRE classifient 15 secteurs d’activités économiques.
Cependant, nous avons vite constaté qu’il n’existe pas de table de correspondance entre les codes APE, SANDRE et E-
PRTR12, ni de définition précise du périmètre que ces codes regroupent. Ce qui rend plus complexe, voire impossible,
le tri des données, leur agrégation et leur comparaison. Chaque Agence a son propre système de classement et de
rattachement d’un site à un secteur, ce qui rend impossible toute concaténation par bassin, et a fortiori nationale.

Le tableau ci-dessous reprend les données d’identification de secteur que nous avons relevées dans les fichiers des Aides
fournis par les six Agences.

Agences Code Libellé SIRET Code Sous- PE Nom de Ville Région


NAF NAF SANDRE secteur ME l’ent Département
GE
AG X X X X (13) X X X X dép
après
2015 non/ville
AP X X X X
LB X X X dép X
RM (15) *
RMC X parfois X
SN Pas de tableau reprenant les aides détaillées par établissements
Tableau concaténé par secteurs d’activités, découpage en 15 codes SANDRE
50 dossiers transmis
*pour RM : 15 branches d'activité « notification européenne »

De plus, comme le montre le tableau ci-dessous, lorsque le secteur est précisé, la classification n’est pas forcément
la même :
- selon les Agences
- selon que l’information émane des fichiers Aides, ou des fichiers Redevances

11
conformément au décret no 2009-1543 du 11 décembre 2009
12
European Pollutant Release and Transfer Register
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Agences Identification du secteur / AIDES Identification du secteur / REDEVANCES
13 secteurs type SANDRE 13 secteurs
AG 22 sous-secteurs
70 NAF & libellés
13 secteurs type SANDRE 320 codes APE & libellés
AP
206 codes APE & libellés
LB 339 codes APE 35 secteurs
RM 15 branches d'activité notification européenne 11 secteurs
RMC 356 codes APE 77 secteurs « étiquettes de lignes »
Pas de noms d’entreprises Pas de secteur / prélèvement
SN Données concaténées pour 15 branches 15 secteurs / pollution
d'activité type SANDRE

b) Comment les Agences identifient les prélèvements


Le tableau ci-dessous reprend les données d’identification du site préleveur que nous avons relevées dans les fichiers
des Prélèvements fournis par les six Agences.

Infos
Donnée AG AP LB RM RMC SN
complémentaires
Année X X X X X
Code compteur X X
Code usage de l'eau X
Libellé usage de l'eau X
A partir de
A partir de 2008
refroidissement
2008 via le libellé
Usage connu en redevance compteur
autre usage
X X
économique
Code de la commune X X
Nom de la commune X X
Code de l'intervenant X
Nom de l'intervenant X X
Code Siret X
Code SIREN X
Code APE/NAF X X X
Libellé APE/NAF X X
Secteur d'activité X X
Nom du compteur X X
Date de début
X X
d'exploitation du compteur
Date de fin
X
d'exploitation du compteur
A partir de A partir de
Avant 2008
2003 1998
Volume prélevé en m3 en
A partir de 2008 X X X X global
annuel

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Mode d'obtention du
volume X X
F = forfait, M = mesure
captive alluviale
souterrain X X
phréatique profonde
canal
cours d'eau cours d'eau
Surface X X
Nature de la ressource retenue retenue
source
A
A partir de partir
Réseau
2008 de
2008
Code X et Y du point de
X X
prélèvement
Profondeur du point de
X X
prélèvement

c) Comment les Agences bancarisent les données Redevances


D’une manière générale, il est difficile de savoir qu’elle est la part les industriels, et plus généralement des acteurs
économiques, dans les recettes des Agences.

Dans le système des Agences, il existe trois catégories de redevables :


- Les redevables directs : ce sont les acteurs économiques dont les émissions de pollution ont un impact sur le
milieu aquatique13. Les redevances payées par ces acteurs sont clairement identifiées dans les suivis
budgétaires des Agences.
- Les redevables domestiques, qui paient leurs redevances sur leur facture d’eau
- Les redevables dits « assimilés domestiques », c’est-à-dire les acteurs « économiques » (industriels, artisans,
hôpitaux, campings, parc de loisirs…), qui paient également leurs redevances sur leur facture d’eau. Il peut
s’agir d’usagers :
o Soit qui sont en dessous des seuils définis pour les redevables directs,
o Soit qui sont qualifiés de « domestiques » par l’arrêté du 27 décembre 2007 (par exemple les grandes
surfaces).

Domestiques et Assimilés Domestiques payent leurs redevances sur leur facture d’eau en fonction des volumes qu’ils
prélèvent. Ces prélèvements et ces catégories ne sont pas distingués dans le suivi budgétaire des Agences.

Le tableau ci-dessous reprend la manière dont les six Agences traitent et stockent les données relatives aux Redevances
des industriels.

13
seuils définis dans la sous-section 3 de la section 3 du chapitre III du titre Ier du livre II du code de l’environnement
Page 13 sur 157
Agences Modernisation Pollution Prélèvement
Réseau de Collecte
AG En € En € En €
Redevables par secteur par secteur par secteur
identifiables par par année par année par année
le N° de Tri Raccordés/NR par volume
compteur Tri par régime par nature (nappe…)

AP Volumes prélevés : Poids de pollution pour 12 Assiettes en m3


Pas de données eau de nappe, paramètres concaténées par secteurs
sur les redevables de surface, concaténés par secteurs (codes APE)
Pas de montants réseau (codes APE)
en €

LB Pour chaque redevable (code Pour chaque redevable


APE) volume annuel en m3
Flux + pollution évitée pour 8 Pas de données en €
paramètres
Tri Raccordés/NR
RM Pas de données sur Idem MRC Idem MRC
Infos sur 3 autres les redevables
redevances Concaténé par
(obstacles, canal, secteur, par année,
stockage) en €
Tri Raccordés/NR
RMC Détail par Idem MRC
redevable : en €, par
secteur, par an, par
régime
Directs/Raccordés
SN Montant en € par an, Montant en € par an
concaténé par secteurs + nb concaténé par secteurs +
de sites nb de sites
Tri Directs/Raccordés Tri Directs/Raccordés
Données pour 10 paramètres
concaténées par secteur

Il est difficile de savoir qu’elle est la part les industriels, et plus généralement des acteurs économiques, dans les
recettes des Agences.

d) Comment les Agences affichent les régimes de base pour le calcul de la redevance « Pollution non
domestique »
Comme le montre le tableau ci-dessous, les régimes servant au calcul de la redevance Pollution ne sont pas saisis de la
même manière par les six Agences.

Agences SRR Forfait Mesure


AG X X X
AP X X X
LB
RM X X X
RMC X X X
SN X

Page 14 sur 157


e) Comment les Agences qualifient les aides
De même que pour les redevances, la part des aides que reçoivent les trois catégories d’usagers (redevables directs,
domestiques et assimilés domestiques) est difficilement traçable dans les suivis budgétaires des Agences.

De même, il ne nous a pas été possible de tirer un bilan national des différentes natures pour les travaux aidés par les
Agences à partir des données qu’elles nous ont fournies. En effet, les aides sont affectées non pas en fonction de la
catégorie du bénéficiaire (industriel, collectivité….), mais selon la nature du problème que le projet aidé contribue à
résoudre.

Pour illustrer cette difficulté de traçabilité, intéressons-nous aux lignes budgétaires. Par exemple, les intitulés de la
ligne 13, ligne budgétaire censée pointer les aides dédiées aux industriels, varient selon les Agences : « épuration
industrielle » pour AP par exemple, « lutte contre la pollution des activités domestiques hors agriculture » pour SN,
RM ou LB.
Dans les faits, cette ligne 13, qui cible les aides reçues par des acteurs économiques, ne pointe pas des catégories de
bénéficiaires, mais des types d’action. Par exemple, en analysant les aides accordées en 2015 en LB, les aides sur la
ligne 13 ont été attribuées à des industriels, mais aussi à : des sociétés immobilières, des campings, des restaurants,
des artisans (peintres, pressings, garages …), etc…
La ligne 13 est aussi utilisée pour les aides reçues par les collectivités, les CCI, les chambres de métiers, les centres de
recherches publics, autant d’organismes qui peuvent conseiller et accompagner les entreprises dans leurs démarches
de réduction de l’impact sur le milieu aquatique.
La ligne 13 est subdivisée en thématiques de 13-1 à 13-X (35 en LB, 13 en RM), ce qui permet d’aller plus dans le détail.

Par exemple, la figure ci-dessous présente la répartition des aides de la ligne 13 pour la période 2007-2016 sur RM.

Il est intéressant de noter que le thème « Animation » (13-12) représente généralement moins de 2% du montant total
des aides, mais peut aller jusqu’à 10% certaines années. Est-il pertinent de classer les aides Animation sur une ligne
13 « dépollution industrielle » ? Manifestement, même si ces fonds sont « fléchés » Industrie, ils ne sont pas destinés
exclusivement aux sites industriels. Or, le grand public, ou la Cour des Comptes, pourraient conclure que cet argent
public va dans la poche des industriels. Ce qui est partiellement faux.

De la même manière, la ligne 21, intitulée « gestion quantitative de la ressource », regroupe des aides attribuées aux
collectivités comme aux acteurs économiques. En RM par exemple, c’est près de 10% des aides de 2013 qui ont été
attribuées sur cette ligne 21 à des acteurs économiques (163 000 € sur 1,5 millions €).

Page 15 sur 157


Quant à la ligne 24, intitulée « restauration et gestion des milieux aquatiques », elle regroupe les projets de tous les
acteurs de l’eau. A titre d’exemple, sur RM en 2016, cette ligne 24 prévoyait 16,5 millions € d’aides, 2M€ étant
attribués à des acteurs économiques.

Les intitulés définissant les Aides dans les fichiers fournis par les Agences sont globalement génériques.
En voici quelques exemples

Agences Titre de la colonne Exemple d’information saisie


AG Intitulé Mise en place d’une station d’épuration (3ème et dernière phase)
Libellé sous-ligne Traitement externe de dépollution
AP Ligne 9130 épurations industrielles (non raccordés)
Objet du dossier Bilan toxique national
Définition Action RSDE : réalisation d'une enquête préliminaire, d'opérations de
prélèvement et d'analyses d'eaux susceptibles d'être polluées par des
substances dangereuses selon le cahier des charges établi au niveau national
en application de la circulaire MATE (NOR : ATEC0210066C) du 4 février 2002
LB Descriptif du dossier Mise en rejet zéro
Code travaux 1322 22
RM Libellé ligne de Lutte po. Act. Eco. hors agriculture
programme
Libellé nature de Etude avant investissement
l'opération
Type de pollution Toxique et classique
réduite
Volume d'eau Aucune ligne renseignée
économisée (m3/an)
RMC Code LPS 223
Libellé long LPS Travaux de réduction de la pollution
Code NITLPS A5
Libellé long NITLPS Travaux de réduction pollutions toxiques/classiques
SN Pas de données détaillées, données globalisées sur 15 branches SANDRE
Données concaténées pour 10 natures de travaux (dépollution, accompagnement, technologies
propres, gestion à la source des eaux pluviales, actions groupées, micropolluants, économie d’eau,
déchets dangereux, sites et sols pollués, zéro phyto)
+ 3 types d’action (travaux, études, Effluents Concentrés et Toxiques)

4) Les données du Registre IREP14 issues des déclarations GEREP15 des ICPE16
Selon les chiffres publiés fin 2018 par le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire (MTES), la France compte
environ 500 000 établissements classés ICPE, dont :
- 25 000 relevant du régime d'autorisation
- 16 000 soumis à enregistrement
- le reste, soit la grande majorité, étant soumis au régime de déclaration

Le MTES souligne que le nombre d'établissements relevant du régime d'enregistrement est en hausse constante au
détriment de celui d'autorisation, en raison du changement des seuils d'un grand nombre de rubriques de la
nomenclature ICPE.

14
Registre national des émissions polluantes et des déchets. Met à la disposition du public des données environnementales (rejets/transferts de polluants dans
l'air, l'eau et le sol + prélèvements). Données disponibles par année.
15
Gestion Électronique du Registre des Émissions Polluantes
16
Installations classées pour l’environnement
Page 16 sur 157
Les ICPE soumises à autorisation ou à enregistrement doivent déclarer chaque mois leurs prélèvements d’eau, leurs
émissions polluantes (dans l’eau et dans l’air) et leurs déchets, dans un outil appelé GIDAF17. Ces données d’auto-
surveillance ne sont accessibles qu’aux services de l’Inspection des installations classées, et, plus récemment, aux
Agences de l’eau.

Par ailleurs, depuis 2004, ces mêmes ICPE doivent déclarer une fois par an, pour l’année N-1, leurs émissions polluantes
dans l’eau, l’air et le sol, ainsi que leur production de déchets, dans un outil de collecte de données : GEREP. Pour les
rejets dans l’eau, les déclarations sont établies sur la base d’une liste18 de 150 polluants. Si les sites sont en deçà d’un
seuil défini, tant pour les prélèvements19 que pour les rejets, les industriels peuvent déclarer, mais n’y sont pas tenus.

Les données GEREP alimentent le Registre national des émissions polluantes, appelé IREP. IREP est accessible au public.

Puis, les données de la base IREP remontent pour rapportage à l’Union Européenne, via la base de données E-PRTR, le
Registre européen des rejets et des transferts de polluants.

GIDAF

GEREP

IREP

E-PRTR

Une partie des données que nous avons analysées pour notre étude proviennent de la base IREP.

Les données qui alimentent les différentes bases sont donc remplies par les industriels.
En examinant les données dans IREP, nous avons pu constater qu’elles comportent des erreurs ou des imprécisions.
En voici quelques exemples :
- les codes E-PRTR, pourtant requis par l’Union Européenne pour classifier les données environnementales des
sites industriels déclarant en fonction de 65 secteurs économiques, sont loin d’être systématiquement
renseignés. Souvent, seuls les codes APE (pourtant une classification purement française) sont saisis, ce code
désignant l’activité principale du site, et non la pollution générée. Par exemple, le code E-PRTR 1B (installation
de gazéification et de liquéfaction) regroupe les codes APE 4950Z (transport), 7112B (ingénierie), 8299Z
(autres activités de soutien aux entreprises), 3521Z (production de combustible gazeux) et 2120Z (fabrication
de préparations pharmaceutiques).
- L’Inspection des installations Classées n’exige pas le code APE de l’exploitant pour lui ouvrir un compte dans
GEREP. Seul le code SIRET est rempli systématiquement par l’Inspection, laissant à l’exploitant le soin de
remplir son code APE sur « la base de l’activité de l’établissement qui prélève et rejette ». Or, nous constatons
que certains sites saisissent le code APE de leur maison mère par exemple, et pas forcément celui
correspondant spécifiquement à l’activité de leur site. Autre exemple, le code APE 9411Z regroupe des STEU20,
des installations de traitement de déchets, des blanchisseries et des sites de l’armée.
- Le milieu de prélèvement saisi est parfois erroné. Par exemple, un site en Artois Picardie a déclaré des
prélèvements en eau souterraine chaque année entre 2004 à 2015, sauf en 2011, où il a déclaré des
prélèvements en eau de surface, alors qu’il n’en déclare pas les autres années.

17
Gestion Informatisée des Données d'Auto-surveillance Fréquente
18
Selon l’annexe II de l’arrêté du 31 janvier 2008 modifié
19
Seuil pour déclarer : 50 000 m3 par an s’il s’agit d’eau en provenance du réseau, 7 000 m3 par an pour l’eau prélevée dans le milieu naturel
20
Station de traitement des eaux urbaine
Page 17 sur 157
- Les données, prélèvements comme rejets, sont parfois manquantes, ou incohérentes. Par exemple, un site qui
ne saisit rien pendant deux ans, puis qui saisit à nouveau, alors que les volumes sont manifestement au-dessus
des seuils.

5) Cohérence entre les données Agences et IREP


a) Identification du site
Pour être concret, voici un exemple de l’incohérence des données Agences et IREP, et du défaut de lisibilité que cela
engendre.

Nous avons comparé dans le tableau ci-dessous les données Prélèvements de l’Agence AG et celles d’IREP pour un site
situé à Castets (40), une petite commune de 2000 habitants sur le bassin Adour Garonne21.

Prélèvement souterrain (m3)


Code Code
Source Site Code SIRET N° compteur 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
IREP APE
A 1610 A 50171941300046 I40075001 26 133 6 188 21584 2019 214 366 391
A I40075002 138 875 165 150 251905 199527 5193
A I400751071-1 2 918 2 337 2 257 2284 2619 1279
A I400751072-1 59 565 3 146 7400 1466 1727 1871
AE
A I400751073-1 2 835 2 676 2 702 2490,53 2566,23 1715 1972 1752
AG
B 201A 77559813900050 I400751071 3 575 3 399
B I400751072
B I400751073 1 764 3 255
Total 5 339 6 654 5 753 229 586 179 443 285 664 206 731 4 674 4 065 9 207

IREP A 052.01503 1610A 50200000000000 64 600

Que ressort-il de cet exemple ?


- Le site A a racheté le site B en 2007, d’où l'absence de données à partir de 2008 dans la base de l’Agence.
- Dans IREP, le site A n'a saisi ses prélèvements dans GEREP qu'en 2009 (mais peut-être a-t-il été en-deçà des
seuils les autres années ?)
- Les prélèvements déclarés sont radicalement différents entre les deux bases, alors qu’il s’agit manifestement
du même site.
Même si ce n’est qu’un exemple pris de manière aléatoire, il est probable que ce ne soit pas un cas isolé. Ce qui tend
à démontrer la non-homogénéité entre les données issues des deux bases.

b) Identification du rejet
Pour les rejets de macro-polluants, les données issues des Agences sont les plus complètes que celles d’IREP

Pour les rejets de micropolluants, les Agences suivent des paramètres globaux (METOX, MI, SD), qui n’ont qu’une visée
fiscale. Ces informations ne peuvent être utilisées pour évaluer l’impact d’un site industriel sur le milieu naturel.
IREP présente l’avantage de donner des émissions substance par substance, et année par année.

c) Identification de la masse d’eau où l’industriel prélève et rejette


L’intérêt de suivre les prélèvements et les rejets est aussi d’évaluer l’impact des activités de chaque site industriel sur
son milieu naturel. Dans GEREP, l’industriel doit saisir le code SANDRE de la masse d’eau dans laquelle il prélève, et
celle dans laquelle il rejette ses effluents (ou le code de la STEU à laquelle il est raccordé). Cette information ne
remonte pas dans IREP. Seule l’origine (surface, souterrain, mer, réseau) apparait dans les données publiques d’IREP.
C’est regrettable.

Dans les bases Agences, le site est identifié par les coordonnées X et Y du point de prélèvement.

21
Nous avons choisi ce bassin, car c’est l’Agence AG qui nous a communiqué les informations les plus détaillées
Page 18 sur 157
Dans IREP, le site est identifié par des coordonnées géographiques dites Lambert (longitude et latitude).
Il serait très utile de compléter, voire de remplacer dans certains cas, ces informations par le nom de la masse d’eau
impactée par l’activité du site.

6) Le questionnaire de la FENARIVE destiné aux industriels


Une enquête fondée sur un échantillon représentatif du tissu industriel français n’étant pas compatible avec les
moyens dont nous disposons, notre échantillon se base sur nos d’adhérents, adhérents d’adhérents, et quelques
fédérations ou entreprises « sympathisantes », non encore adhérentes.

Nous avons mis sept mois pour concevoir et mettre en place, via une plate-forme dédiée, un questionnaire destiné à
recueillir des informations précises et chiffrées auprès des industriels. Nous avons testé le modèle sur trois industriels
adhérents, afin de vérifier la pertinence des questions, et la maniabilité de l’outil de récolte. Le contenu, comme l’outil,
ont été validés en amont par notre Conseil d’Administration (rappelons que 50% de l’étude est autofinancée), puis par
nos trois bêta testeurs.

Pour autant, nous avons sans doute pêché par excès d’ambition, recherchant des données exhaustives. Résultat : face
aux 300 questions posées, les exploitants sur site ont pour la plupart estimé la tâche trop chronophage, et, soit n’ont
pas répondu, soit, n’ont répondu que très partiellement.

Forts de ce constat, et face au peu de réponses exploitables, nous avons réagi, et avons renvoyé un questionnaire
simplifié, focalisé sur les préoccupations en matière d’eau des répondants, et sur les travaux effectués ces dernières
années. Contrairement à la version 1, pour laquelle nous avions mis en place une plate-forme de recueil des réponses,
nous avons tablé pour cette V2 sur un format excel : plus facile à manipuler pour les répondants, mais moins
« automatique » dans le traitement que nous allions en faire.

Comme nous l’ont fait remarquer le comité de suivi (AFB + Agences) lors d’une présentation des résultats
intermédiaires en janvier 2018, ce questionnaire comporte des biais :

- Nous n’avons pas caractérisé les répondants, ni vérifié au préalable leur niveau de connaissance. Par exemple,
le répondant sait-il bien ce qu’est une masse d’eau ? Nous n’avons par conséquent pas pondéré les réponses
en fonction de ce niveau de connaissance.
- Les questions posées dans l’outil sont pour la plupart des questions fermées. L’objectif étant statistique, ce
biais était accepté par avance.

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III) Analyse des réponses au questionnaire
Ce chapitre se fonde sur les retours des questionnaires que nous avons reçus.

Les réponses représentent un échantillon de 538 sites industriels. Presque tous les secteurs économiques sont
représentés. Les sites répondants sont répartis sur les six bassins hydrographiques. Selon la taille et l’activité du site,
la personne ayant répondu peut être attaché au site (responsable environnement, responsable QHSE22, directeur
industriel ou technique, voire le comptable) ou « Corporate » pour certains groupes industriels.

En préambule, indiquons que, pour les entreprises qui ont pris le temps de répondre, et que nous remercions vivement
ici, l’eau est considérée comme un élément essentiel, voire stratégique, dans leurs procédés de fabrication, tant sur le
plan quantitatif (fiabilité de l’approvisionnement), que qualitatif (du moins pour certains produits, comme pour
l’agroalimentaire par exemple).

1) Les préoccupations des exploitants


Notre questionnaire interrogeait les exploitants sur leurs préoccupations face à la problématique « eau », et ce qui les
pousse à agir…. ou pas.

La question posée était :


Pour vous, sur votre site, quels sont les principaux enjeux en matière d'eau ?
Classez les 7 enjeux suivants en « pas ou peu important », « important », « très important »
- la maitrise des coûts
- la pression règlementaire
- la qualité de l'eau
- la quantité d'eau disponible
- le bon état des masses d'eau
- la biodiversité
- le changement climatique

Voici le classement des préoccupations des industriels ayant répondu

Sujet noté important ou très important


en % du total des réponses reçues
70%
59%
60%
52%
50% 47%
44%

40% 38%
33%
30% 26%

20%

10%

0%
la pression la qualité de l'eau la quantité d'eau le bon état des la maitrise des le changement la biodiversité
règlementaire disponible masses d'eau coûts climatique
naturelles (inondations,
sècheresses)

22
Qualité, hygiène, sécurité, environnement
Page 20 sur 157
2) Les données utiles pour définir une stratégie industrielle
Le même échantillon a répondu à la question suivante :
Pour définir votre stratégie industrielle, et vos actions, quelles sont les données qui vous semblent les plus utiles?
Classez les 12 items suivants en « pas ou peu important », « important », « très important ».
- la réglementation
- la qualité de l'eau potable que vous utilisez
- la qualité de l'eau brute que vous utilisez
- les données concernant la masse d'eau impactée par votre activité (quantité, débit d'étiage, fond
géochimique…..)
- la pluviométrie sur votre zone géographique
- le changement climatique dans votre zone géographique
- la biodiversité dans votre zone géographique
- la composition du prix de l'eau
- l'affichage annuel des taxes et redevances
- l'affichage des taxes et redevances par tranche de 6 ans (durée des Programmes des Agences de l'Eau)
- s'il est collectif, le rendement du système épuratoire de vos effluents
- les relations avec votre Agence de l'eau

Voici le classement des réponses des industriels par thème

Sujet noté important ou très important


en % du total des réponses reçues

70%
58%
60%

50% 45%
43%
40% 39%
40% 34%
32% 31%
28%
30% 24%
19% 18%
20%

10%

0%

Les retours ayant été parfois incomplets, nous ne sommes pas en mesure de détailler ces résultats par bassin.

Page 21 sur 157


3) Verbatim d’industriels
Avertissement
Cette partie est issue des retours du questionnaire, ainsi que d’entretiens que nous avons menés en présentiel ou par
téléphone. Il ne s’agit que d’extraits de réponses, les lignes qui suivent n’ont donc pas pour ambition de présenter des
statistiques, ni même des tendances, mais bien des retours « bruts », et uniquement sur la base des questions posées
et détaillées plus haut.

a) L’eau : une ressource souvent vitale pour l’activité


Pour la plupart des industriels interrogés, l’eau est vitale pour leur production en termes de quantité, parfois
également de qualité. Que l’eau lave, refroidisse, dessale23, ou constitue une partie du produit fini24, les industriels ne
peuvent souvent pas faire sans eau. Certains sites sont même soumis à des quotas (horaires, quotidiens et/ou
annuels), ce qui constitue un facteur limitant pour leur activité existante, et d’autant plus pour un éventuel
développement.

Face au réchauffement climatique et aux conflits d’usages existants ou à venir, l’implantation de nouveaux sites peut
être guidée par la disponibilité de l’eau.

En Bretagne par exemple, une nouvelle entreprise qui souhaite s’installer va privilégier le littoral, et non plus le milieu
rural. En effet, les réseaux, eau potable et assainissement, existent sur le littoral, notamment pour accueillir la
population touristique en été. Les réseaux sont dimensionnés pour cet afflux estival, et sont donc surdimensionnés
une bonne partie de l’année. De ce fait, les entreprises souhaitant s’implanter sont en général bien accueillies par les
collectivités, puisqu’elles utilisent des infrastructures sous-utilisées. Ce phénomène accroît la déprise industrielle en
milieu rural.

Un autre éclairage est fourni par Christophe SIMOES25 chez Michelin.


« Après avoir atteint un certain niveau de performance au début de la décennie en cours, Michelin a souhaité enrichir
sa maîtrise des enjeux de l’eau et accélérer les progrès. Nous avons mis en place en 2014 une équipe d’experts de
l’eau, pour construire une démarche mieux adaptée, qui permet d’anticiper et de couvrir les impacts (qualité, volume,
écosystèmes, santé), les risques et les opportunités (continuité d’activité, image, évolution réglementaire) et les coûts
opérationnels liés à ces enjeux. Depuis 2016, nous déployons cette démarche à leur demande au sein des sites du
Groupe. Elle s’appuie sur trois piliers : la mise en place d’une structure pérenne de gestion de l’eau, le développement
d’une véritable culture de l’eau non seulement dans l’entreprise mais aussi autour d’elle, et la réalisation concrète
d’actions de progrès sur le terrain. »

b) L’impact économique de la règlementation : LA préoccupation majeure


Les nouvelles règlementations, européennes, nationales ou locales, impliquent souvent de nouveaux coûts pour les
industriels. Les exploitants interrogés n’opposent pas protection de l’environnement et impact économique des
réglementations. Mais ils souhaitent que les règles européennes s’appliquent de manière identique dans tous les pays
membres. Certains pointent en effet une certaine distorsion de concurrence, entre la France et l’Allemagne par
exemple, sur les coûts environnementaux.

Par ailleurs, le manque de visibilité sur le moyen, voire le long terme, des futures règles représente un danger pour
l’équilibre de l’entreprise. Un exemple est donné par un exploitant : connaitre sur 6 ans (durée d’un Programme des
Agences de l’Eau) ce qu’il paiera précisément comme redevances aux Agences permettrait d’affiner les prévisions
budgétaires. En fait, l’exploitant a bien accès à ces informations, mais ne le sait pas toujours. Cet exemple questionne
sur la simplicité d’accès à l’information.

23
le brut des raffineurs par exemple
24
pour les conserveries de légumes par exemple
25
Corporate HSE, environnement, water program leader
Page 22 sur 157
c) Le prix du m3 : rarement un sujet
Avec un m3 à 3,98 € en moyenne26, un prix parmi les plus bas d'Europe, le prix de l’eau est rarement un enjeu pour les
industriels.
Il ne permet que rarement de justifier des investissements avec un retour sur investissement au-delà de 5 ans (voire
3 ans pour certains). Ce ROI, jugé trop court, ne facilite pas les décisions pour engager des actions. C’est d’autant plus
vrai pour les industriels qui s’approvisionnent hors du réseau public, sur leur propre forage par exemple (un adhérent
nous indique que le m3 prélevé en nappe lui revient à 0,03 €).
Nous avons cependant un contre-exemple, que nous détaillerons dans l’étude : celui d’un centre technique de la SNCF.
Lors de la construction du site, la SNCF a décidé d’étudier la possibilité de réutiliser l’eau qui sert pour laver les trains.
Le lavage des rames génère d’importants flux polluants (détergents, salissures des trains, métaux issus des caténaires
et des roues). Il a été décidé de réutiliser les eaux de lavage, après avoir effectué un traitement biologique. Ainsi, 2/3
des eaux utilisées sur le centre technique pour ces opérations de lavage sont aujourd’hui recyclées :
- 30% vont dans le réseau communal
- 70% repartent dans le circuit de lavage
L’économie d’eau « neuve » est de 30 000 m3 par an.
L’investissement, de plusieurs millions d’€, a été basé sur un ROI de 15 ans. Seule une entreprise comme la SNCF peut
décider d’investir dans l’environnement avec un ROI aussi long. Il s’agit d’une exception dans le tissu industriel français.
Cette décision a été prise pour un site neuf, et intégrée dès la conception. Faute d’un ROI favorable, ce procédé n’a
pas été mis en œuvre sur d’autres sites SNCF existants.

d) Le changement climatique : un risque identifié, mais pas à court terme


Globalement, les industriels agissent plus dans une optique d’adaptation au changement climatique que
d’atténuation. De plus, les actions des industriels concernent plus le « compartiment Air » que sur celui de l’Eau.
Pour certains industriels, la hauteur de la rivière, le niveau d'eau dans leurs forages et la pluviométrie constituent des
éléments déterminants, qui sont suivis de manière très précise.
Mais pour la plupart, les exploitants interrogés estiment que les impacts du changement climatique sur les milieux
aquatiques sont encore peu visibles. Du moins dans leur environnement de travail immédiat, même s’ils sont au fait
des grands enjeux planétaires.
A contrario, certains sites sont soumis à des débits réservés en période d’étiage, en Bretagne notamment. Certains
industriels subissent presque tous les ans des Arrêtés « sécheresse », mais il est très rare que cela aille jusqu’à une
obligation d’arrêter la production. Pour ces exploitants, la disponibilité de la ressource est vitale pour leur activité, et
donc source d’inquiétude si la ressource devient plus rare. Mais les exploitants n’identifient pas tous ce déficit
hydrique ponctuel comme une tendance lourde et structurelle.
La position est radicalement différente lorsqu’on se situe au niveau Corporate. Des politiques d’économies d’eau
existent, principalement au sein des grands groupes ayant une implantation internationale. Cette stratégie Corporate
doit (ou devrait) s’appliquer sur tous les sites du groupe dans le monde. La France n’est donc pas particulièrement
ciblée. Pour autant, sur le terrain, ces politiques « Monde » sont souvent considérées par les exploitants des sites
interrogés comme de l’affichage environnemental.

e) La biodiversité : un enjeu plutôt « Corporate »


Les industriels certifiés ISO 14001 ont identifié cet enjeu et mettent en place quelques indicateurs. Mais pour la plupart
des exploitants sur site, la biodiversité est identifiée comme de «l’affichage Corporate ».
Des initiatives locales existent pourtant, comme l’engazonnement de parking, ou l’implantation de ruches. Mais elles
restent anecdotiques.
Ce constat est radicalement différent pour certains secteurs, l’hydroélectricité et les carrières en particulier.
L’UNICEM27 par exemple considère la biodiversité comme un enjeu majeur, qui garantit souvent l’acceptabilité de ses

26
Rapport SISPEA du 12 juin 2017 pour l’année 2014
27
Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction
Page 23 sur 157
activités par les parties prenantes. EDF a intégré depuis plusieurs décennies la biodiversité comme un enjeu business,
donc au cœur de son métier.
Les industriels interrogés déplorent que la biodiversité reste un concept, et ne soit pas suffisamment clairement
définie, et suivie grâce à des indicateurs pertinents.

f) Le bon état des masses d’eau : un enjeu non prioritaire


La qualité de l’eau en France est considérée comme bonne par les industriels, voire meilleure que dans d’autres pays
de l’Union Européenne. En France, la majorité des industriels utilisent l’eau potable distribuée par les réseaux. La
qualité de l’eau fournie suffit souvent à l’exploitant pour produire. Sinon, il intègre dans son process un traitement
spécifique. L’eau utilisée en production est donc rarement identifiée comme défaillante.
A contrario, pour nombre d’entreprises de l’agro-alimentaire par exemple, l’eau est un ingrédient du produit fini, avec
des normes de potabilité très strictes. Le bon état des masses d’eau est donc regardé attentivement.
Pour autant, les industriels craignent que la bonne qualité actuelle de l’eau qu’ils reçoivent ne soit pas acquise à long
terme. Ils expriment des inquiétudes, en particulier sur la pollution diffuse d’origine agricole.

g) L’eau en France est bien gérée


Les industriels sont globalement très attachés à la gestion de l’eau par bassin.
De plus, ils considèrent, pour une grande majorité, que leurs relations avec leur Agence de rattachement sont bonnes.
A noter que sur certains bassins, Loire Bretagne et Adour Garonne en particulier, les relations peuvent apparaitre pour
certains comme plus tendues.

h) Les industriels raccordés : une relation parfois difficile avec leur collectivité
Quand les effluents sont envoyés dans une station d’épuration collective, l’industriel pense n’avoir aucun levier sur ce
« fournisseur » de services. La relation est contrainte, le pouvoir est vécu par l’industriel comme unilatéral.
A ce jour les doctrines locales de réduction de pollution sont souvent calquées par défaut sur le niveau national, sans
réel lien avec les enjeux environnementaux locaux.

4) Constats et suggestions
Avertissement
De même que pour les préoccupations, les lignes qui suivent ne sont que des extraits. Nous ne pouvons affirmer qu’il
s’agit de l’expression d’une majorité.

a) Les relations Industriels / Agences de l’Eau, les aides


Les répondants à notre questionnaire estiment que la relation est globalement bonne avec leur Agence. Cependant, il
ressort de nombreux retours que le mode de fonctionnement apparaît comme trop complexe, en particulier pour
solliciter des aides, ce qui les dissuadent parfois de monter un dossier. Le mot « complexe » pour qualifier les relations
Industriels/Agences revient souvent.
A titre d’exemple, nous livrons le témoignage du responsable Environnement Europe du groupe ROQUETTE28.
« Nous proposons que les règles d’attribution des subventions soient allégées. Le système est en effet suffisamment
mature pour que l’on puisse délivrer les aides de manière plus rapide. Cette simplification permettrait d’aligner le
système de gestion des aides des Agences au rythme de vie des entreprises.
Nous voulons réaffirmer ici que ces aides sont un atout indispensable pour emporter l’adhésion des industriels aux
politiques de protection des milieux aquatiques. Il est donc important de conserver non seulement le principe, mais
également le volume de ces aides. »

Outre la complexité pour instruire un dossier, les exploitants jugent que le temps à y consacrer n’est pas toujours
compatible avec leurs contraintes opérationnelles. Ce temps administratif vient s’ajouter aux délais internes de
l'entreprise. Il dissuade certains industriels de solliciter l’aide, a fortiori pour des « petits » montants.

28
ingrédients alimentaires de spécialité et excipients pharmaceutiques
Page 24 sur 157
Nombre de répondants estiment que leur Agence ne remplit plus, ou moins, le rôle de conseil et d’accompagnement
qu’elle tenait il y a encore une dizaine d’années. Les relations sont jugées moins techniques, essentiellement
financières. Ce que les industriels regrettent.
Pour autant, les répondants à notre questionnaire estiment que les Agences ont globalement une bonne réactivité,
même si c'est à moduler.
Enfin, la suppression des avances par la plupart des Agences ne semble pas être ressentie par les industriels comme
un frein.

Il est intéressant de compléter ces verbatim d’industriels par les informations issues des Agences.
Les Agences réalisent régulièrement des sondages auprès de leurs usagers, industriels notamment. Les Agences
publient aussi des baromètres, mais ils concernent l’opinion du grand public. Nous avons extrait quelques informations
des rapports annuels 2017, ou d’études spécifiques sur les relations Agences – Redevables Industriels.

L’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse a publié en 2017 un baromètre de satisfaction réalisé à partir d’un
questionnaire en ligne envoyés à 10 000 interlocuteurs redevables de l’Agence et/ou ayant perçu des aides. Les
questions portaient sur la perception des missions de l’Agence et son rôle au cours du 10ème programme (2013-2018).
Les résultats de 2017 ont été comparés à la précédente enquête, datée de 2014.
Cette enquête ne ciblait pas spécifiquement les industriels, mais il est intéressant de noter quelques enseignements
généraux :
 -11% (vs 2014) pour la bonne image de l’Agence
 -17% (vs 2014) pour la satisfaction vis-à-vis des services de l’Agence
 seulement 1/3 des répondants mettent en avant l’expertise technique de l’Agence
 seuls 17% des répondants identifient l’Agence comme un partenaire de proximité dans le montage de projets
 +19% (vs 2014) des répondants estiment ne pas être suffisamment informés sur les rôles et missions de
l’Agence. Le déficit d’information concerne plus particulièrement les dispositifs d’aides, et pointe une relative
méconnaissance des missions et dispositifs de l’Agence.

L’Agence Adour Garonne a publié fin 2017 une évaluation de sa politique d’aides destinées à l’industrie et à l’artisanat.
Il ne s’agit pas ici d’évaluer la qualité des relations entre redevables et Agence, mais bien la portée des aides.
Près de 200 personnes ont été interrogées, industriels, artisans, ainsi que d’autres parties prenantes.
Sans surprise, il ressort des interviews que les industriels investissent d’abord parce que la règlementation, en cours
ou à venir, les y oblige. Viennent ensuite des logiques industrielles, pour anticiper des augmentations de production,
réduire les coûts, ou encore optimiser des process. En dernier lieu viennent des logiques commerciales, afin d’adopter
ou de valoriser un positionnement « vert », ou de pouvoir répondre aux attentes des donneurs d’ordre.
On le voit, les aides, globalement, ne déclenchent pas forcément les investissements, qui seraient réalisés de toute
façon. Mais dès lors les aides ne sont pas attribuées pour atteindre les valeurs réglementaires, elles peuvent inciter
les maitres d’ouvrage à trouver les meilleures solutions techniques, et à les mettre en œuvre, pour aller plus loin que
le strict cadre de la loi.
Pour autant, certaines entreprises, pourtant éligibles, ne se renseignent pas sur les aides, ou même ne découvrent le
mécanisme qu’après avoir démarré le projet. Le rapport de l’Agence AG souligne qu’il n'est pas évident pour une
entreprise de s'approprier les principes qui régissent les aides, à la lecture des documents « foisonnants » mis à leur
disposition par l’Agence.
Autre enseignement intéressant ressortant du rapport : 86% des aides Industrie du 10ème programme sont alloués à
des industries situées sur des masses d’eau inférieures au bon état. La bonification des taux sur les opérations
prioritaires semble donc constituer une incitation efficace.
L’étude conclut que les partenariats établis entre l’Agence et les autres services de l’Etat (DREAL, DDCSPP, DDT…)
doivent aller plus loin, et permettre d’accélérer la mise en conformité des entreprises, en particulier celles dont la
diminution (voire la suppression) des rejets conditionne le retour au bon état des masses d’eau.

Page 25 sur 157


L’Agence Loire Bretagne a publié en 2017 une étude sur l’évaluation de son 10ème programme. 2045 mails ont été
envoyés, avec un taux de retour de 11%, 17% pour les industriels. Les industriels estiment que les aides :
- sont plus mobilisées sur l’acquisition de connaissances que sur les actions proprement dites
- ne sont pas concentrées sur les actions prioritaires inscrites dans le SDAGE
- ne sont pas assez incitatives, en particulier pour les entreprises soumises à l’IED (du fait de l’encadrement
européen des aides d’Etat)

b) Un guichet unique pour les « saisies eau » ?


Plusieurs industriels estiment qu’ils ont trop « d’interlocuteurs Eau » :
- L’inspection des installations classées
- les Agences de l’eau,
- VNF29, s’ils sont concernés par l’occupation du domaine public fluvial et la capacité de prélèvement d’eau
- les collectivités, pour les sites raccordés

Ils remplissent des déclarations en plusieurs exemplaires, destinés à plusieurs interlocuteurs de l’Administration, alors
que les informations sont globalement les mêmes.

A titre d’exemple, VALLOUREC indique que 2 de ses sites de production (situés dans le 59 et le 21) doivent consacrer
environ 1 jour ETP par mois à la saisie des données dans GIDAF. Ce à quoi il faut ajouter environ une semaine d’1 ETP
une fois par an pour saisir les données des 2 sites dans l’outil GEREP. Pour le site du Nord, 3 jours d’1 ETP sont
nécessaires pour déclarer les rejets à l’Agence de l’Eau.

Un autre exemple est donné par le site TOTAL à CARLING (dans le 57), qui consacre environ 1 jour ETP par mois aux
saisies dans GIDAF, ainsi qu’environ 2 semaines par an pour la préparation et la consolidation des données à saisir une
fois par an dans GEREP. Pour autant, TOTAL s’est doté d’un support de reporting interne qui collationne au préalable
les informations. Sans cet outil interne et spécifique à TOTAL, le temps consacré à la saisie serait bien plus important.

Le site Cristal Union de BAZANCOURT (dans le 51), qui travaille par campagnes saisonnières, nous indique qu’il
consacre à son « bilan eau » (déclarations GIDAF, GEREP et Agences de l’Eau) ¼ d’un ETP pendant 3 semaines.

Le dernier exemple, donné par ELIS (loueur de linge), corrobore les témoignages précédents. ELIS consacre environ
une demi-journée par site et par mois à la saisie des données dans GIDAF. Pour les saisies annuelles dans GEREP, ELIS
s’est doté d’un outil de reporting interne, qui permet chaque semaine de collecter et de compiler les données. Il est
donc difficile d’estimer le temps réel pour les saisies dans GEREP. Quant aux saisies pour les Agences de l’eau, les sites
ELIS sont, soit au forfait national, soit au forfait après campagne de mesure. La saisie mensuelle n’est pas donc pas
très longue : l’équivalent d’une demi-journée d’un ETP par an.

c) Vers plus d’informations et d’accompagnement


Pour les industriels raccordés, la gestion des réseaux publics, et en particulier des fuites, est une boite noire.
Les projets d’aménagement des réseaux, mais aussi des cours d’eau, sont mal connus par les exploitants. Ils estiment
ne pas être assez informés, ou trop tard, notamment au vu des conséquences pour leur site.
La réutilisation des eaux de pluies ou des eaux usées traitées est un sujet présent, ou émergent, chez certains
industriels. Mais ils estiment souvent être trop peu informés, guidés, conseillés, pour investir sur ces sujets.
Au sein de l’entreprise, le coût « global », ou « réel », de l’eau n’est pas toujours connu. Outre les redevances, taxes
et prix du m3, les coûts de l'énergie pour chauffer ou refroidir l'eau, par exemple, ou le coût des produits chimiques
pour traiter l’eau, ne sont généralement pas adossés au prix de l’eau.

d) La gouvernance de l’eau et la place des industriels


Le témoignage ci-dessous résume bien l’opinion des industriels sur ce sujet.
« Nous souhaitons que les industriels conservent un niveau de représentativité équitable au sein des instances de
bassin, et proportionné à leurs enjeux. Bon nombre d’entreprises ont en effet au sein de leur structure de bonnes

29
Voies navigables de France
Page 26 sur 157
expertises dans le domaine de gestion de l’environnement. Il serait utile de prendre davantage en compte ce niveau
d’expertise dans les instances représentatives des comités de bassins. »

A contrario, les personnes sollicitées pour participer à ces instances, soit indiquent qu’elles n’ont pas le temps, soit se
déclarent volontaires, mais n’ont qu’un taux de présence limité.

5) Les interviews des industriels


Les témoignages rapportés en fin de document sont constitués :
- d’interviews d’industriels, ce qui permet d’obtenir des informations plus qualitatives par rapport aux réponses
à notre questionnaire
- de retours d’expérience parus dans des publications professionnels, par exemple « l’ABC de l’eau» publié en
2018 par EPE30, ou encore les « trophées Responsible Care » de l’UIC31
- des données croisées entre les réponses des industriels à notre questionnaire et les données transmises par
les Agences
Précisons que les informations reprises ici ont été au préalable validées par l’entreprise citée.

30
Entreprises pour l’Environnement
31
Union des Industries de la Chimie
Page 27 sur 157
IV) Les prélèvements d’eau
En France l’utilisation de l’eau est principalement réglementée par la loi sur l’eau de 1992, révisée par la loi sur l’eau
et les milieux aquatiques (LEMA) de 2006, et par la loi de 1976 sur les ICPE.
Les données, en particulier les volumes prélevés, sont disponibles dans la BNPE32, outil national dédié
aux prélèvements sur la ressource en eau. Les données sont issues de la gestion des redevances pour prélèvement des
Agences de l’eau (et par les Offices de l’eau en outre-mer)33. Cette redevance est due par les usagers qui prélèvent un
volume annuel supérieur à 10 000 m3, volume ramené à 7000 m3 dans les ZRE, « Zones de Répartition des Eaux »,
zones pour lesquelles une insuffisance chronique d’eau a été identifiée par rapport aux besoins.

1) Eau consommée, eau prélevée, eau restituée


Qu’entend-on par consommation ?
On parle communément de consommation d’eau. Mais pour les usages domestiques et industriels, l’eau n’est pas
« consommée », c’est-à-dire perdue, mais rendue au milieu aquatique après usage, certes souvent dans un état
différent.
Pour un usage agricole par exemple, on estime que la moitié de l’eau est consommée, par absorption des plantes ou
évaporation au sol.
Mais dans l’industrie, l’eau « traverse » l’usine. L’eau issue des sites industriels est restituée à plus de 90% au milieu
naturel34, ce pourcentage étant cependant variable selon les activités.
L’eau utilisée pour le refroidissement des centrales thermiques ou nucléaires par exemple est restituée à presque
100% au milieu naturel, essentiellement dans les cours d’eau, et dans l’atmosphère pour une faible partie, sous forme
de vapeur.

Qu’entend-on par prélèvement ?


Les prélèvements désignent la quantité d’eau prélevée dans le milieu naturel. La majorité de cette eau est rejetée
après utilisation, donc à nouveau disponible.
Pour notre étude, nous avons choisi de retenir le terme de « Prélèvement », d’une part parce l’eau est restituée au
milieu, et d’autre part pour suivre la terminologie des bases des Agences et d’IREP, qui n’utilisent jamais le mot
« Consommation ».
Dans les études générales, les volumes prélevés sont estimés à l’aide des déclarations faites aux Agences au titre de
la redevance pour prélèvement de la ressource en eau35.

En préambule, il est intéressant de souligner que les prélèvements, tous usages confondus, sont supérieurs à l’eau
potable qui est distribuée. En effet :
- environ 10% sont perdus lors de l’adduction et du traitement
- environ 20% sont perdus à cause des fuites sur le réseau de distribution
Ces 30% de perte dans la distribution de l’eau potable sont à intégrer dans l’analyse globale, même si, on le verra plus
loin, seuls 7% de l’eau utilisée par les ICPE proviennent du réseau.

2) Part des prélèvements de l’industrie


Selon les chiffres du SOeS36 de 2012, parus en 2016, 30 milliards de m3 d’eau ont été prélevés en France, tous usages
confondus.

32
Banque Nationale des Prélèvements quantitatifs en Eau
33
au titre de l’article L. 213-10-9 du code de l'environnement
34
Selon le Centre d’information sur l’eau
35
Ces données sont obtenues soit par relevés de compteurs volumétriques, soit par estimation forfaitaire
36
Service de l’Observation et des Statistiques du CGDD (Commissariat général au développement durable)
Page 28 sur 157
Prélèvements en 2012 en Mds de m3
source SOeS édition 2016

eau potable
5481

industrie et autres
2773 usages économiques
irrigation
18841 2913
énergie hors hydro

Sur ces 30 milliards prélevés en 2012, 9% (2,8 milliards) ont été prélevés pour les usages dits « économiques », incluant
l’industrie. Mais nombre « d’usagers économiques », dont des industriels, sont comptabilisés dans la catégorie « eau
potable ».
Nous présenterons plus loin des chiffres (fournis par les Agences) supérieurs aux 2,8 milliards cités par le SOeS, car
une partie des 8,2 milliards de prélèvements affichés par les Agences (hors RMC) pour 2012 inclus l’énergie. Les
volumes d’eau utilisés par la production d’énergie en général, et les centrales nucléaires en particulier, ont été isolés
dans une catégorie à part (cf sur le schéma ci-dessus : énergie hors hydro).

Evolution des prélèvements d’eau entre 1994 et 2012 selon les grands usages

Source : agences de l’eau Traitement : SOeS, 2015

Plus de 80 % de ces 2,8 milliards de m3 prélevés pour des « usages économiques », soit 2,1 Mds, sont prélevés par des
entreprises industrielles. Le reste est prélevé par les commerces et les sociétés de services.

Dans l’industrie, l’utilisation d’eau est au cœur de nombreux process. Trois usages se distinguent :
- en amont du process de fabrication : pour le lavage ou le transport de la matière première
- au cœur de la production : comme solvant ou agent de fabrication, pour le lavage du produit ou des
équipements
Page 29 sur 157
- pour produire des « utilités » : chauffer des produits ou des équipements (vapeur, eaux chauffées) ou pour
refroidir des équipements (eau de refroidissement, eau glacée, etc.).

Comme l’indique cette carte


produite par l’ONEMA en 2016,
sur des données 2013, les
volumes des prélèvements
industriels (en eau douce) ne
sont pas uniformes sur le
territoire français.

3) Prélèvements industriels en baisse


Les volumes prélevés par l’industrie ont globalement diminué de près de 40 % depuis 1970.

Le graphique37 ci-dessous montre l’évolution des prélèvements (en eau douce, de surface et souterrainne) en France
métropolitaine, en dehors de la production d’eau potable et des usages agricoles.
Ces prélèvements concernent donc les entreprises, industrielles en particulier.

37 Extrait de la publication DATALAB du CGDD du Ministère de l’Environnement de janvier 2017 intitulé « Les prélèvements d’eau douce en France : les grands
usages en 2013 et leur évolution depuis 20 ans »
Page 30 sur 157
Par contre, sur le site Eau France, les données présentées dans la BNPE, issues de la gestion des redevances pour
prélèvement des Agences, donnent un profil bien différent. La baisse des prélèvements d’eau des sites industriels est
cependant significative sur ce schéma également.

Evolution des prélèvements de l'Industrie (hors Energie)


Source BNPE (redevances Agences)
6 000

5 000
en millions de m3

4 000

3 000

2 000

1 000

0
2 008 2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014 2 015 2 016

a) Baisse des prélèvements due à la déprise industrielle


Certains sites ont nettement diminué leurs activités ces dernières années, notamment pour les industries extractives,
la métallurgie, les matériaux de construction, les matières plastiques ou l’automobile. D’autres sites ont tout
simplement fermé. Externalisations, concurrence étrangère accrue, volumes des exportations en hausse, structure de
la demande modifiée au profit des activités de services, sont autant de phénomènes qui ont profondément, mais
durablement, modifié l’industrie française depuis le début des années 2000.
Le mouvement n’a fait que s’accentuer avec la crise internationale de 2008.
Il est donc logique que les prélèvements baissent.

Page 31 sur 157


Arrêtons-nous quelques lignes sur cette déprise de l’industrie française, et tâchons d’identifier la part de la baisse des
prélèvements due à ce phénomène. Comment le mesurer ?
Plusieurs indicateurs peuvent être regardés.
- La part de la richesse française créée par l’industrie est passée de 25% en 1995 à 14% aujourd’hui38.
- Selon les chiffres publiés en 2018 par l’INSEE, l’Indice de Production Industrielle (IPI) a reculé de 10 %
entre 2007 et 2017. L’IPI est aujourd'hui au même niveau qu'en 1993.

Le graphique ci-dessous présente la production en volume, et donne une vision de cette évolution.

- Selon l’INSEE, le nombre des emplois salariés « industriels » a baissé de 41% entre 1980 et 2007,
passant de 5,8 millions à 3,4.
- Le nombre de sites industriels a baissé.

Le tableau ci-dessous, élaboré à partir des données recueillies par le cabinet de conjonctures économiques TRENDEO,
affiche les fermetures, les ouvertures, et le solde, des sites industriels en France entre 2009 et 201639.

38
moins que l’Espagne, et tout juste un peu plus que la Grèce
39
Selon TRENDEO, ce bilan est cependant à moduler en prenant en compte les extensions de sites industriels existants. En effet, il y a eu 871 extensions de
sites, contre 494 créations.
Page 32 sur 157
Ouvertures et fermetures de sites industriels
entre 2009 et 2016
600

400

200

0
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 ≠ 2009-2016
-200

-400

-600

-800

ouvertures fermetures solde

Source : Observatoire de l’investissement de TRENDEO, traitement FENARIVE

b) Baisse des prélèvements due aux gains de productivité


La diminution progressive des volumes prélevés par l’industrie est également due à l’amélioration des procédés de
production, ainsi qu’à des installations mieux conçues et mieux exploitées. En résumé : à des gains de productivité.
Il est ainsi assez révélateur de comparer la quantité d’eau nécessaire pour produire une unité, aujourd’hui, et dans un
passé plus ou moins lointain.

Nous avons interrogé quelques fédérations professionnelles et entreprises qui suivent cet indicateur.
Voici quelques exemples.

Unité produite source avant en 2017


1 voiture PSA 15 m3 3,5 m3
En 1995
1 tonne de linge lavé GEIST 11,3 m3 10,2 m3
Fédération pro En 2013
1 tonne d’EC (équivalent carcasse CELENE 7 litres = 0,007 m3 4 litres
de viande bovine) Fédération pro En 1995 = 0,004 m3
1 tonne de papier non recyclé COPACEL 40 m3 23 m3
fabriquée sur un site intégré (pâte Fédération pro En 1990
+ papier)
1 tonne de pneus MICHELIN 15,3 m3 9,3 m3
En 2005
1 tonne de granulats lavés prêts CMCA Saint-Loup 5 m3 par tonne 0,134 m3 par
pour fabriquer du béton Groupe COLAS En 2015 tonne
1 tonne de matière première Distillerie GOYARD 15 m3 1,5 m3
traitée / produits distillés à base Groupe Cristal Union En 2007
de betterave à sucre

Ces économies d’eau par unité produite ont été possibles grâce :
- à l’amélioration, parfois lente, du process de production
- à des sauts technologiques
- à des actions de formation ou d’information des personnels, dans une moindre mesure

Page 33 sur 157


Ces quelques exemples attestent des efforts réalisés par les industriels ces dernières années. Les industriels mènent
des actions :
- du fait de l’évolution de la réglementation, existante ou à venir
- pour diminuer leurs coûts, et améliorer le résultat de l’entreprise
- sur une base plus volontariste, et ainsi s’inscrire dans une démarche RSE40

c) Baisse des prélèvements dans les usages


Certains industriels innovent, parfois depuis longtemps, pour que les produits finis qu’ils mettent sur le marché
consomment moins d’eau lors de leur utilisation.

Voici deux exemples.


- L’électroménager
Pour les lave-linge par exemple, la consommation d’eau pour un cycle de lavage a été divisée par deux en 10 ans.
Aujourd’hui, il faut en moyenne 50 litres d’eau pour un cycle sur un appareil de modèle récent, alors qu’il en faut 70 à
120 litres sur un modèle plus ancien.
La tendance est du même ordre pour les lave-vaisselle : 20 à 25 litres pour un cycle sur un modèle récent, versus 25 à
40 pour un modèle de 10 ans ou plus.
De plus, la plupart des fabricants conçoivent depuis les années 2000 des appareils électroménagers comportant une
fonction « éco ».

- La construction
Les fabricants de béton ont fait évoluer progressivement leurs formulations (propriétés hydrauliques et mécaniques)
et leurs procédés, afin de produire un béton drainant. Ce nouveau matériau permet de réaliser des surfaces
perméables pour fabriquer des routes, et capable d’absorber l’eau pluviale, de la stocker provisoirement, et de
l’acheminer jusqu’au sol naturel. Cette solution peut jouer un rôle non négligeable dans la prévention des inondations,
en permettant de réduire l’imperméabilisation.

Chantier utilisant du béton drainant. Photo issu du magazine « Info BPE et pompage » de mai 2018
d) Réutilisation des eaux usées traitées
On le verra plus bas avec les retours d’expérience, les industriels cherchent, parfois depuis longtemps, à garder l’eau
utilisée au sein de leur process de production. Il est donc fréquent que l’eau entrante reparte dans le circuit interne
du site après traitement.
Citons ici un exemple qui sera développé plus bas. L’eau contenue dans les betteraves sucrières est recyclée plusieurs
fois dans le process : sous forme de vapeur, d'eau condensée, d'eau de presse en diffusion et, in fine, pour le lavage
des betteraves, l’excédent éventuel d'eau retournant au milieu naturel, après traitement.

40
Responsabilité sociétale des entreprises
Page 34 sur 157
Citons cet autre exemple dans l’industrie laitière où, après filtration du lait, l’eau récupérée peut être réutilisée en eau
de nettoyage.

Les eaux industrielles usées traitées pourraient également être réutilisées en dehors du site industriel, pour arroser
des espaces verts, des golfs ou des cultures par exemple. Globalement, cette possibilité est encore peu mise en oeuvre
au sein de l’Union Européenne en général, et en France en particulier. Consciente des enjeux liés à cette
problématique, la Commission Européenne a publié à l’automne 2017 une proposition législative pour promouvoir la
réutilisation des eaux usées traitées, avec l’objectif de la rendre applicable avant 2020.

4) Focus sur les prélèvements des sites industriels ICPE déclarants


Pour notre étude, nous avons pris le parti de nous focaliser sur les sites industriels ICPE en France métropolitaine, car
les données saisies dans GEREP, remontées dans IREP, nous donnent une base relativement fiable et exhaustive. Les
données IREP présentent en effet l’avantage de fournir des informations site par site, chaque implantation industrielle
ayant un identifiant constant, même si l’usine change de nom ou de propriétaire. Cette base comporte également
l’adresse complète du site, son code APE, et parfois son code E-PRTR. Au prix d’un retraitement parfois lourd, ces
indications nous ont permis d’identifier les bassins hydrographiques sur lesquels les sites sont implantés, et de définir
leur secteur d’activité.

La période que nous avons considérée est de 12 ans, de 2004 à 2015. En effet, nous avons décidé d’écarter la première
année de saisie obligatoire, 2003, les données s’avérant souvent incomplètes, donc difficilement exploitables.

3509 sites ICPE ont déclarés leurs prélèvements d’eau dans la base GEREP au moins une fois sur cette période 2004-
2015. Sur ce nombre, nous avons retiré :
- les sites de l’armée,
- les hôpitaux,
- les sites produisant de l’énergie, de l’électricité et de la vapeur (les centrales nucléaires ont un classement à
part, et ne sont pas des sites ICPE)
- les stations de traitement des eaux (seules 5 stations sur 65 stations déclarant dans GEREP sont des stations
industrielles ou mixtes).

Nous avons pu regrouper les entreprises par secteurs d’activité en classant les codes APE.
Cependant, afin d’obtenir des secteurs cohérents, il nous a fallu faire des choix en attribuant tel site à tel secteur plutôt
qu’à tel autre. Ce tri a été fait en fonction du code APE, ou du danger que présente le site. Par exemple, le commerce
de produits chimiques a été intégré au secteur Chimie, et non au commerce. Ce choix, aboutissant au classement des
sites en 12 secteurs, constitue de fait un biais.

Page 35 sur 157


Le tableau ci-dessous détaille les 12 secteurs retenus, et les volumes prélevés pour l’année 2015
Nb de sites
Nb de m3 sur le % en nb
Secteurs déclarant
volume global de sites
GEREP
Chimie - Pharmacie 49% 575 18%
Déchets 10% 124 4%
Bois, papier, carton 8% 167 5%
Production et transformation de métaux 7% 217 7%
Agroalimentaire - produits d’origine végétale 5% 242 8%
Divers 4% 140 4%
Agroalimentaire - produits d’origine animale 4% 568 18%
Agroalimentaire - autres produits 4% 209 7%
Pétrole et dérivés 4% 30 1%
Extraction et fabrication de produits
3% 333 10%
minéraux
Travail mécanique des métaux 2% 407 13%
Textile + location de linge + tanneries 0,36% 190 6%
TOTAL 3202

La correspondance entre codes APE et secteurs est détaillée dans l’annexe 2.

Avant de détailler les prélèvements pour chacun des 12 secteurs que nous avons retenus, regardons de manière
globale les prélèvements de l’industrie française.

a) Baisse globale des prélèvements des ICPE


Les schémas ci-dessous sont issus des données de la base IREP. Ils présentent une vision globale des prélèvements
des sites ICPE ayant déclaré leurs prélèvements. Rappelons que les ICPE ne représentent pas l’intégralité des
industriels, même s’ils sont assurément les plus gros utilisateurs d’eau.

Données IREP
Prélévements totaux des sites ICPE
La courbe ci-contre reprend
10 000
les prélèvements globaux
9 000
des 3509 sites ICPE ayant
8 000
prélèvements en M de m3

déclaré au moins une fois


7 000 dans GEREP entre 2005 et
6 000 2015, tous secteurs
5 000 confondus.
4 000
3 000
2 000
1 000
0
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Page 36 sur 157


Données Agences La comparaison est délicate
Prélèvements des industriels redevables directs entre les données ICPE et les
9 000
données fondées sur les
8 000 déclarations des Agences :
en millions de m3

7 000 *la période n’est pas la même


6 000
*RMC n’est pas intégré
5 000
4 000 *les chiffres peuvent intégrer
3 000 l’énergie
2 000
1 000
0
Pour autant, on constate que
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 les tendances sont les mêmes.

La courbe ci-dessous reprend les prélèvements des 3202 sites que nous avons retenus, sur les 12 secteurs.

Evolution des prélèvements industriels ICPE


sur les 12 secteurs retenus
3 500
prélèvement en M de m3

3 000

2 500

2 000

1 500

1 000

500

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Répartition des prélèvement, en nb de sites


4 000
La moitié des 3202 sites ayant
Nb de sites ayant déclaré au moins 1 fois

3 500
déclaré au moins une fois en 12
3 000 ans dans GEREP utilise l’eau du
2 500 réseau.
2 000 49% pour le réseau
1 500 30% pour l’eau de nappe
1 000 17% pour l’eau de surface
500 4% pour les prélèvements en mer
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau Mer

Page 37 sur 157


Répartition des prélèvements en volume
3 500,0

prélèvements en M de m3
3 000,0
Mais la tendance s’inverse
2 500,0
lorsque l’on regarde les volumes :
2 000,0
52% pour l’eau de surface
27% issus des nappes 1 500,0

14% prélevés en mer 1 000,0


7% pour l’eau potable du réseau 500,0

0,0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau Mer

Evolution des prélèvements industriels


par bassin - fichier IREP
1200

1000 Prélèvements par


bassin des 3202 sites
Millions m3

800
ICPE
600

400

200

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

SN AG AP LB RM RMC

Afin d’avoir une meilleure vision, nous avions envisagé de comparer les données Prélèvements des Agences et celles
issues IREP. Comme nous l’avons vu plus haut, la présentation et la mise en forme des données des Agences ne
permettent pas de concaténer les informations des 6 bassins, et d’en tirer des statistiques à un niveau national.
Par ailleurs, il n’est pas forcément pertinent de comparer les données IREP et Agences :
- tous les industriels déclarants dans GEREP ne sont pas forcément redevables directs aux Agences, et vice versa
- les données que nous ont fournies les Agences ne commencent qu’en 2008, date d’application de la Loi sur
l’Eau de 2006

Pour autant, comme on peut le constater sur les graphiques ci-dessous, les tendances issues d’IREP et des fichiers
Agences sont globalement comparables.

Page 38 sur 157


Prélèvements Seine Normandie Prélèvements Loire Bretagne
900 1 800 195 2 500
800 1 600 190
700 1 400 2 000
185
600 1 200
millions m3

millions m3

millions m3

millions m3
180 1 500
500 1 000
400 800 175 1 000
300 600
170
200 400 500
100 200 165
0 0 160 0

IREP AE IREP AE

Données Agence SN : y compris refroidissement Données Agence LB : hors refroidissement

Prélèvements Rhin Meuse Prélèvements Adour Garonne


720 5 000 350 500
700 4 500 450
300
680 4 000 400
3 500 250 350

millionqs m3
660
Millions m3
millions m3

millions m3

3 000 200 300


640
2 500 250
620 150
2 000 200
600 1 500 150
100
580 1 000 100
560 50
500 50
540 0 0 0

IREP AE AE IREP

Les données transmises par l’Agence RM ne Données Agence LB : hors refroidissement


permettent pas de savoir si les prélèvements pour
refroidissement (plus exactement les prélèvements
visés par la redevance pour prélèvement pour
refroidissement avec restitution à plus de 99%) sont
inclus ou pas. Vu les volumes, c’est cependant
probable.

Page 39 sur 157


Prélèvements Artois Picardie
Pour Rhône Méditerranée Corse, ce
200 350
comparatif n’a pas été possible. Les
180
300 données fournies par l’Agence ne sont pas
160
140 250 exploitables. Nous ne disposons que des
millions m3

millions m3
120 données Redevances exprimées en €. La
200
100 redevance pour Prélèvements pour les
80 150 autres usages économiques étant calculée
60 100 à partir de 7 à 10 taux différents (selon les
40 années), il nous a été impossible de
50
20 remonter aux assiettes à partir du seul
0 0 montant des redevances perçues par
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
l’Agence pour une entreprise donnée.
AE IREP

Comme pour Rhin Meuse, les données reçues d’Artois Picardie


ne nous permettent pas de savoir si le refroidissement est
inclus ou pas.

Revenons aux données que nous avons trouvées dans les bases IREP.
Voici le graphique qui ressort des prélèvements saisis par les sites ICPE ayant déclaré dans GEREP au moins une fois
entre 2005 et 2015.

Comparatif des prélèvements des 12 secteurs


2005 - 2015
Chimie & Pharmacie
Bois Papier Carton
Production et transformation des métaux
Pétrole & dérivés
Déchets
Agroalimentaire : produits d'origine végétale 2005 2015
Divers
Agroalimentaire : autres produits
Agroalimentaire : produits d'origine animale
Travail mécanique des métaux
Extraction et fabrication de produits minéraux
Textile + location de linge + tanneries

0 200 400 600 800 1 000 1 200 1 400 1 600

en millions de m3

A part pour les secteurs « Divers » et « Extraction et fabrication de produits minéraux », on constate que les
prélèvements baissent sur la période pour les 10 autres secteurs.
Les « gros » préleveurs ont engagé des actions pour réduire leurs prélèvements. Par exemple, 8 sites en France
prélevaient chacun plus de 50 millions de m3 en 2004, totalisant 699 millions de m3 (prélevés en 2004). Ces 8 sites ne
prélevaient plus que 518 millions de m3 en 2015, soit une baisse de 26%.

Page 40 sur 157


Par ailleurs, certains sites ont arrêté leur activité. Par exemple, 2 des 8 sites qui déclaraient plus de 50 millions de m3
en 2004 ont disparu de la base IREP en 2015.
Il est donc très important de mettre en perspective les volumes prélevés et le nombre de sites déclarants.

Le tableau ci-dessous représente l’évolution du nombre de sites ayant déclaré au moins une fois dans GEREP entre 2004
et 2015.

Nb de sites déclarants
2 200

2 100

2 000
Nbre de sites

1 900

1 800

1 700

1 600
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Année

On constate que le nombre de sites déclarants subit une chute importante à partir de 2009. On peut y voir deux
raisons : soit les sites ont fermé, soit les sites sont passés en-dessous du seuil de déclaration. Les informations
contenues dans IREP ne nous permettent pas de valider l’une ou l’autre de ces hypothèses.

Concernant le pic de 2009, le nombre net41 de sites déclarants a augmenté de 180 établissements en 2009 par rapport
à 2008.
Le tableau ci-dessous présente le détail par secteur
Nb de sites déclarants en +
Secteurs
en 2009 vs 2008
Chimie et pharmacie 6
Bois, papier, carton 9
Agroalimentaire - produits d’origine végétale 22
Divers 9
Agroalimentaire - produits d’origine animale 65
Agroalimentaire - autres produits 28
Extraction et fabrication de produits minéraux 36
Textile + location de linge + tanneries 5
TOTAL 180
Comment expliquer ce pic de déclarations en 2009 ? Nous livrons ici une piste, qui est plausible, mais difficile à vérifier.
La 1ère circulaire relative à la campagne RSDE 242 date du 5 janvier 2009. Afin que cette campagne, photo à un instant
T des rejets des ICPE, soit parlante et exploitable, certains agents des DREAL avaient insisté à l’époque pour que les
sites déclarent massivement leurs rejets, même s’ils étaient en-dessous des seuils de déclaration. Par voie de

41
Tenant compte des sites en moins
42
relative à la mise en oeuvre de la deuxième phase de l'action nationale de recherche et de réduction des substances dangereuses pour le milieu aquatique
présentes dans les rejets des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) soumises à autorisation

Page 41 sur 157


conséquence, ils ont également déclaré leurs prélèvements. Après 2009, les sites n’ont peut-être pas jugé bon de
continuer à déclarer au-delà de leurs strictes obligations réglementaires.

Au-delà de ce phénomène de pic en 2009, on constate un décrochage entre les volumes de prélèvements et le nombre
de déclarants. Les deux baissent, mais les volumes d’eau prélevée baissent moins que le nombre de déclarants.

Les 2 graphiques ci-dessous (nous avons dû séparer les 12 secteurs en 2 graphiques pour des raisons d’échelle)
présentent la corrélation entre les volumes prélevés et le nombre de sites déclarants dans GEREP.

Corrélation Prélèvements / nombre de sites


1600
2005
Prélèvements en M de m3
1400 2015

2005 Nb de sites
1200 2015

1000

800

600
Production et
Agroalimentaire :
400 transformation
produits d'origine
des métaux
végétale
200

0
Déchets Pétrole Bois Papier Chimie &
Carton Pharmacie

Page 42 sur 157


Corrélation Prélèvements / nombre de sites
400

350

300

250 Extraction et
fabrication de
produits minéraux
200 Textile + Agroalimentaire
location de : autres produits
150 linge +
tanneries
100

50

0
Agroalimentaire : produits Travail mécanique Divers
d'origine animale des métaux

b) Prélèvements par secteur


Pour chacun des 12 secteurs d’activités retenus, nous avons analysé les données issues d’IREP. Pour chaque secteur,
les tableaux de restitution ci-dessous détaillent, pour la période de 2004 à 2015 :
- les volumes prélevés par le secteur selon le milieu de prélèvement (surface, réseau, souterrain, mer)
- les volumes prélevés par le secteur dans chacun des 6 bassins métropolitains
- le nombre de sites ayant déclaré leurs prélèvements, selon le milieu prélevé
Pour chacun des 6 bassins, nous avons ajouté en annexe 3 :
- les volumes prélevés par milieu de prélèvement
- le nombre de sites déclarants par milieu de prélèvement

c) Les prélèvements pour le secteur Chimie-Pharmacie


Les prélèvements du secteur, ce qu’il faut retenir :
- 559 sites ayant déclaré dans GEREP au moins 1 fois entre 2004 et 2015
- 1091 millions de m3 prélevés en 2004
- Pic en 2007 avec 1525 millions de m3 prélevés
- Depuis 2007, baisse constante, pour atteindre 1361 millions de m3 prélevés en 2015, soit moins 11% par
rapport à 2007
- En 2015, 47% des prélèvements sont issus de l’eau de surface, loin devant les prélèvements souterrains (24%)
et ceux issus du réseau (24%)

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Chimie-Pharmacie
prélèvements par origine
1 800
1 600
1 400
Millions de m3

1 200
1 000
800
600
400
200
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Année

Souterrain Surface Réseaux Mer

Chimie-Pharmacie
prélèvements par bassin
800
700
600
millions m3

500
400
300
200
100
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Année

SN AG AP LB RM RMC

Il est intéressant de noter que les prélèvements les plus importants de ce secteur sont sur les bassins Rhône
Méditerranée Corse et Rhin Meuse. Les prélèvements s’effectuent en eau de surface :
- majoritairement en Seine Normandie et en Rhin Meuse
- exclusivement en Adour Garonne. Notons qu’une entreprise du secteur sur ce bassin a déclaré 1.18 millions
de m3 (prélevés en eau de surface) en 2007, date de sa 1ère déclaration dans GEREP, mais seulement 21 à 55
millions (selon les années) entre 2008 et 2012. A partir de 2013, les prélèvements saisis chutent à 100 000
m3/an. On peut légitimement s’interroger sur la fiabilité de ces saisies.
- à part égale (31%) avec l’eau souterraine (38%), et le réseau (31%) en Artois Picardie
- majoritairement (50%) en Loire Bretagne, 25% pour le réseau et 25% pour les eaux souterraines. Sur ce
secteur, nous remarquons que les sites de chimie fine, ou de caoutchouc, utilisent presque exclusivement de
l’eau issue du réseau.
- de façon minoritaire en Rhône Méditerranée, où l’eau est essentiellement prélevée en mer. Ceci s’explique
par la présence de grandes industries du secteur à proximité de Marseille.

Page 44 sur 157


Chimie-Pharmacie
nb de sites déclarants, par origine
400
350
300
Nbre de sites

250
200
150
100
50
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Année

Souterrain Surface Réseau Mer

Sur les 559 sites que nous avons pris en compte pour ce secteur, 291 sites ont déclarés des prélèvements pendant au
moins 10 années, sur les 12 années étudiées. On compte parmi eux les plus gros utilisateurs, soit 291 sites totalisant
90% du total des prélèvements du secteur sur la période.
Nous concluons à une certaine stabilité du secteur : les réductions des prélèvements sont plus à attribuer aux progrès
réalisés qu’aux fermetures de sites.

d) Les prélèvements pour le secteur des Déchets


Les prélèvements du secteur, ce qu’il faut retenir :
- 120 sites ayant déclaré dans GEREP au moins 1 fois entre 2004 et 2015
- 134 millions de m3 prélevés en 2004
- 278 millions de m3 prélevés en 2015, avec un pic à 337 millions de m3 en 2009. Baisse de 18% entre 2009 et
2015, avec des fluctuations selon les années
- En 2015, 93% des prélèvements sont issus des eaux de surface, bien loin devant les prélèvements en nappe
(5%) ou ceux issus du réseau (2%).

Déchets
prélèvements par origine
400
350
300
millions m3

250
200
150
100
50
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau Mer

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Déchets
prélèvements par bassins
350
300
250
Millions m3

200
150
100
50
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

SN AG AP LB RM RMC

Le secteur des Déchets n’est pas implanté de manière uniforme sur les 6 bassins. En conséquence, les prélèvements
sur certains bassins sont trop faibles pour pouvoir apparaitre sur le graphique ci-dessus. Voici cependant les valeurs.

Bassin Prélèvements en 2004 Prélèvements en 2015 Evolution


en millions de m3 en millions de m3 2015 vs 2004
Adour Garonne 2,2 0,98 -55 %
Artois Picardie 0,65 0,73 +12 %
Loire Bretagne 2,25 0,89 -60 %
Rhin Meuse 1,13 0,97 -14 %
Seine Normandie 111 233 +110 %
Rhône Méditerranée Corse 16,6 41,5 +150%

Le secteur des Déchets prélève majoritairement en eau de surface en Rhône Méditerranée (58%), en Seine Normandie
(99%) et en Adour Garonne (50%).
Les prélèvements se font plutôt en eau souterraine en Rhin Meuse (93%) et en Artois Picardie (57%).
En Loire Bretagne, l’eau provient du réseau à 55%.
A noter qu’il n’y a pas de prélèvements en mer pour ce secteur, sauf en Artois Picardie, mais seulement pour 10%.

Déchets
nb de sites déclarants, par origine
80
70
60
Nbre de sites

50
40
30
20
10
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau Mer

Page 46 sur 157


Sur la période étudiée de 12 ans, 55 sites ont déclaré au moins 10 fois leurs prélèvements dans GEREP, sur un total de
120 sites du secteur, soit 44%. Ces 55 sites prélèvent 76% du total des prélèvements du secteur sur la période.
Les prélèvements de ces 55 sites ont augmenté de 57% entre 2004 et 2015. Alors que la totalité du secteur, c’est-à-
dire les 120 sites, ont augmenté leurs prélèvements de 107%.
82 sites ont déclaré dans GEREP en 2004, mais ils n’étaient plus que 70 en 2015. Au vu de ces 2 données (diminution
du nombre de sites + forte augmentation des prélèvements), on peut conclure que l’activité du traitement des déchets
augmente en France, et que le secteur se concentre.

e) Les prélèvements pour le secteur Bois/Papier/Carton


Les prélèvements du secteur, ce qu’il faut retenir :
- 165 sites ayant déclaré dans GEREP au moins 1 fois entre 2004 et 2015
- 332 millions de m3 prélevés en 2004
- 231 millions de m3 prélevés en 2015, soit une baisse de 30% en 12 ans
- En 2015, 72% des prélèvements sont issus de l’eau de surface, loin devant les prélèvements souterrains (27%)
et ceux issus du réseau (1%).

Bois Papier Carton


prélèvements par origine
350
300
250
Millions m3

200
150
100
50
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau

Bois Papier Carton


prélèvements par bassin
90
80
70
60
millions m3

50
40
30
20
10
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

SN AG AP LB RM RMC

En Seine Normandie et en Rhin Meuse, ce secteur prélève presque à égalité en eaux souterraines et de surface.
Les prélèvements sont majoritairement en eau de surface en Artois Picardie (69%), en Adour Garonne (91%) et en
Loire Bretagne (99%).
Page 47 sur 157
En Rhône Méditerranée, les prélèvements se font pour 2/3 en eau de surface et pour 1/3 en eaux souterraines.
Globalement, l’eau du réseau représente moins de 1,5% des prélèvements.

Bois Papier Carton


nb de sites déclarants, par origine
120

100

80
Nbre de sites

60

40

20

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau

Sur la période étudiée de 12 ans, 101 sites sur les 165 identifiés ont déclaré au moins 10 fois dans GEREP, ce qui
représente 94 % du total des prélèvements du secteur sur la période.
Les prélèvements de ces 101 sites ont baissé de 20 % en 12 ans.
Nous concluons à une certaine stabilité du secteur : les réductions des prélèvements sont plus à attribuer aux progrès
réalisés qu’aux fermetures de sites.

f) Les prélèvements pour le secteur Production et Transformation des métaux


Les prélèvements du secteur, ce qu’il faut retenir
- 213 sites ayant déclaré dans GEREP au moins 1 fois entre 2004 et 2015
- 216 millions de m3 prélevés en 2004
- 200 millions de m3 prélevés en 2015, avec un pic à 295 millions de m3 en 2008. Baisse de 32% entre 2008 et
2015, avec des fluctuations selon les années
- En 2015, 42% des prélèvements sont issus des eaux de surface, devant les prélèvements en mer (28%), en
nappe (18%) ou ceux issus du réseau (12%).

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Production et transformation des métaux
prélèvements par origine

350
300
250
Millions m3

200
150
100
50
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau Mer

Production et transformation des métaux


prélèvements par bassins

120
100
Millions m3

80
60
40
20
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

SN AG AP LB RM RMC

Ce secteur prélève majoritairement en eau de surface en Seine Normandie (63%), Adour Garonne (85%), Loire
Bretagne (67%) et Rhin Meuse (52%).
En Rhône Méditerranée, les prélèvements se font à peu près à part égale : 31% en surface, 31% au réseau, 22% en
mer, 15% en souterrain.
Par contre, le secteur affiche une spécificité en Artois Picardie, avec 73% des prélèvements effectués en mer (et 25%
en surface).

Page 49 sur 157


Production et transformation des métaux
nb de sites déclarants, par origine

160
140
120
Nbre de sites

100
80
60
40
20
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau Mer

Sur la période étudiée de 12 ans, 112 sites, sur un total de 213, ont déclaré au moins 10 fois dans GEREP, ce qui
représente 96 % du total des prélèvements du secteur sur la période.
Les prélèvements de ces 112 sites ont augmenté de 2 % en 12 ans. Alors que, si on considère tous les sites déclarants
dans GEREP, les prélèvements ont baissé de 7%. Ceci s’explique sans doute par le fait que le secteur se concentre : il y
a 100 sites déclarants de moins en 2015 par rapport à 2005.

g) Les prélèvements pour le secteur Agroalimentaire-produits d’origine végétale


Les prélèvements du secteur, ce qu’il faut retenir
- 240 sites ayant déclaré dans GEREP au moins 1 fois entre 2004 et 2015
- 155 millions de m3 prélevés en 2004
- 139 millions de m3 prélevés en 2015, soit une baisse de 11% en 12 ans
Alors que le nombre de sites a augmenté, passant de 166 établissements déclarants en 2004 à 171 en 2015, soit +3%
- En 2015, 47% des prélèvements sont effectués en eau de surface, devant les prélèvements en nappe (41%) et
ceux issus du réseau (11%).

Agroalimentaire-produits d’origine végétale


prélèvements par origine
180
160
140
120
Millions m3

100
80
60
40
20
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau

Page 50 sur 157


Agroalimentaire-produits d’origine végétale
prélèvements par bassins
80
70
60
50
40
30
20
10
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

SN AG AP LB RM RMC

Les sources d’approvisionnement en eau varient selon le bassin où est implanté le site.
Les prélèvements se font majoritairement en eau de surface en Seine Normandie (49%) et en Artois Picardie (59%).
Par contre, en Adour Garonne et en Loire Bretagne, l’eau souterraine est la plus utilisée (respectivement 46% et 55%).
En Rhin Meuse, le secteur prélève en quantité quasi identique en eau de surface (45%) et en eau souterraine (49%).
Alors qu’en Rhône Méditerranée, le prélèvement en eau souterraine est majoritaire (72%), par rapport à l’eau de
surface (seulement 2 %).
L’eau issue du réseau représente près de 30% des volumes prélevés en Loire Bretagne et en Adour Garonne.

Agroalimentaire-produits d’origine végétale


nb de sites déclarants, par origine
180
160
140
120
Nbre de sites

100
80
60
40
20
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau

Sur la période étudiée de 12 ans, 57% des sites ont déclaré au moins 10 fois dans GEREP, soit 141 sites sur les 240 sites
déclarants que compte le secteur, ce qui représente 93 % du total des prélèvements sur secteur sur la période.
Les prélèvements de ces 141 sites n’ont baissé que de 7 % entre 2004 et 2015, alors que la baisse globale du secteur
est de 11%.
Nous constatons ainsi une variabilité et/ou un manque de fiabilité importants des déclarations, soit due à la non
pérennité des établissements sur une période aussi longue, soit due à des erreurs de déclarations.

h) Les prélèvements pour le secteur Agroalimentaire-produits d’origine animale

Page 51 sur 157


Les prélèvements du secteur, ce qu’il faut retenir
- 568 sites ayant déclaré dans GEREP au moins 1 fois entre 2004 et 2015
- 94 millions de m3 prélevés en 2004
- 110 millions de m3 prélevés en 2015, avec un pic en 2009 avec 121 millions de m3 prélevés, soit une baisse
constante entre 2009 et 2015, de 9% sur 6 ans
- En 2015, 48% des prélèvements sont issus du réseau, devant les prélèvements en nappe (37%) et ceux issus
de l’eau de surface (15%).

Agroalimentaire-produits d’origine animale


prélèvements par origine

140
120
100
Millions de m3

80
60
40
20
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterraine Surface Réseaux

Agroalimentaire-produits d’origine animale


prélèvements par bassins
60

50

40
millions m3

30

20

10

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

SN AG AP LB RM RMC

Ce secteur se révèle assez atypique par rapport aux autres, dès lors que la majorité des prélèvements s’effectue en
eau souterraine : 1ère source en Seine Normandie (41%), en Rhin Meuse (59%) et en Rhône Méditerranée (70%).
L’eau vient majoritairement du réseau en Adour Garonne (48%), en Artois Picardie (40%, mais aussi 37% en eau
souterraine) et en Loire Bretagne (59%).
Comme pour le secteur agroalimentaire d’origine végétale, le secteur agroalimentaire d’origine animale ne prélève
pas en mer, à l’exception d’un seul site en Loire Bretagne.

Page 52 sur 157


Agroalimentaire-produits d’origine animale
nb de sites déclarants, par origine
500
400
Nbre de sites

300
200
100
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseaux

Sur un total de 568 sites déclarant dans GEREP, 44%, soit 250 sites, ont déclaré au moins 10 fois sur la période
concernée de 12 ans. Ces 250 sites représentent 76% du total des prélèvements du secteur sur la période.
Ces 250 sites ont augmenté leurs prélèvements de 5% entre 2004 et 2015. Par contre, le secteur dans son ensemble a
augmenté de 17%.
On peut en conclure que les plus gros consommateurs ont un levier plus important pour agir en faveur de la réduction.
Par ailleurs, il y a 65 déclarants de plus en 2015 par rapport à 2009.

i) Les prélèvements pour le secteur Agroalimentaire - autres produits


Nous avons classé dans ce secteur les produits issus de l’industrie agroalimentaire qui :
- ne sont d’origine ni animale ni végétale, comme le sel ou l’eau en bouteille
- sont d’origine animale et végétale, comme par exemple les boissons, les plats préparés, les biscuits, les
aliments pour animaux, le pain …..

Les prélèvements du secteur, ce qu’il faut retenir


- 204 sites ayant déclaré dans GEREP au moins 1 fois entre 2004 et 2015
- 106 millions de m3 prélevés en 2004
- 107 millions de m3 prélevés en 2015, avec un pic à 155 millions de m3 en 2009.
- baisse constante entre le pic de 2009 et 2015, soit une baisse de 31% entre 2009 et 2015
- En 2015, 44% des prélèvements sont effectués en nappe, devant les prélèvements en mer (34%), en eau de
surface (12%) et ceux issus du réseau (11%).

Page 53 sur 157


Agroalimentaire - autres produits
prélèvements par origine
180
160
140
120
millions m3

100
80
60
40
20
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau Mer

Agroalimentaire - autres produits


prélèvements par bassins
90
80
70
Millions m3

60
50
40
30
20
10
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

SN AG AP LB RM RMC

Ce secteur, que l’on pourrait qualifier d’atypique par rapport aux deux autres secteurs de l’agroalimentaire, prélève
majoritairement en eau souterraine en Seine Normandie (61%), en Rhin Meuse (83%) et en Loire Bretagne (49%).
En Artois Picardie, plus de la moitié des prélèvements se font en surface.
En Adour Garonne, les prélèvements se font à 46% en surface et à 46% au réseau.
En Rhône Méditerranée, 84% des prélèvements s’effectuent en mer, mais il ne s’agit que d’un seul site, qui produit du
sel (36 millions de m3 en 2015).

Page 54 sur 157


Agroalimentaire - autres produits
nb de sites déclarants, par origine

160
140
120
Nbre de sites

100
80
60
40
20
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau Mer

105 sites ont déclarés en 2004, 148 en 2015, soit 41% de plus.
Sur les 204 sites ayant déclaré dans GEREP au moins une fois en 12 ans, 42%, soit 87 sites, ont déclaré au moins 10
fois sur la période. Ces 87 sites représentent 53% du total des prélèvements du secteur sur la période.
Ces 87 sites ont baissé leurs prélèvements de 18% entre 2004 et 2015, passant de 67 à 55 millions de m3. La baisse a
été progressive sur la période.

j) Les prélèvements pour le secteur du Pétrole et dérivés


Nous avons pris le parti d’inclure ici les produits sous forme gazeuse dans le secteur de la chimie, et non dans celui du
pétrole.
Par ailleurs, le secteur Pétrole inclut la raffinerie et le stockage du pétrole et des produits dérivés.

Les prélèvements du secteur, ce qu’il faut retenir


- 28 sites ayant déclaré dans GEREP au moins 1 fois entre 2004 et 2015
- 179 millions de m3 prélevés en 2004
- 104 millions de m3 prélevés en 2015, avec un pic à 253 millions de m3 en 2005.
- Baisse constante entre 2005 et 2015, de 41% en 11 ans
- En 2015, 44% des prélèvements sont effectués en mer, devant les prélèvements en eaux de surface (21%),
ceux issus du réseau (19%) ou en nappe (16%)

Pétrole & dérivés


prélèvements par origine
300

250

200
millions m3

150

100

50

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau Mer

Page 55 sur 157


Pétrole & dérivés
prélèvements par bassins
140
120
100
Millions m3

80
60
40
20
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

SN AG AP LB RM RMC

Ce secteur prélève majoritairement en eau de surface en Seine Normandie (72%), en Adour Garonne (100%) et en
Rhône Méditerranée (47%, ainsi que 40% en eau souterraine).
En Rhin Meuse, la quasi-totalité de l’eau provient des nappes, alors qu’en Loire Bretagne, la totalité de l’eau vient du
réseau.
Comme pour d’autres secteurs, en Artois Picardie la quasi-totalité de l’eau provient de la mer.

Pétrole & dérivés


nb de sites déclarants, par origine
25

20
Nbre de sites

15

10

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau 2 015

Sur un total de 28 sites ayant déclaré dans GEREP au moins une fois en 12 ans, 43%, soit 12 sites, ont déclaré au moins
10 fois sur la période. Ces 12 sites représentent 60% des prélèvements totaux sur la période. A titre d’exemple, un site
de raffinage en Seine Normandie représente à lui seul 28% du total des prélèvements du secteur sur la période, et ce
alors qu’il a arrêté de déclarer en 2013.

k) Les prélèvements pour le secteur Extraction et fabrication de produits minéraux


Les prélèvements du secteur, ce qu’il faut retenir
- 327 sites ayant déclaré dans GEREP au moins 1 fois entre 2004 et 2015
- 59 millions de m3 prélevés en 2004
- 82 millions de m3 prélevés en 2015, soit une augmentation de 38% en 12 ans. Mais le nombre de sites
déclarants est passé de 78 en 2004, à 110 en 2015, avec un pic à 120 en 2009
Page 56 sur 157
- En 2015, 68% des prélèvements sont effectués en nappe, loin devant les prélèvements en eau de surface (28%)
et ceux issus du réseau (4%)

Extraction et fabrication de produits minéraux


prélèvements par origine
100

80
Millions de m3

60

40

20

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau Mer

Extraction et fabrication de produits minéraux


prélèvements par bassins
30

25
Millions de m3

20

15

10

0
2 004 2 005 2 006 2 007 2 008 2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014 2 015

SN AG AP LB RM RMC

Ce secteur prélève majoritairement en nappe en Seine Normandie (55%), en Artois Picardie (86%), en Loire Bretagne
(50%, ainsi que 42% en surface) et en Rhône Méditerranée (69%). En Adour Garonne et en Rhin Meuse, les industries
du secteur prélèvent en surface pour 60%. Le secteur s’approvisionne peu au réseau (de 1% à 15% selon les bassins),
et pas du tout en mer.

Page 57 sur 157


Extraction et fabrication de produits minéraux
nb de sites déclarants, par origine
140

120

100
Nbre de sites

80

60

40

20

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau Mer

Sur un total de 327 sites déclarant dans GEREP, 24%, soit 79 sites, ont déclaré au moins 10 fois sur la période concernée
de 12 ans, ce qui représente 52% du total des prélèvements du secteur sur la période.
Ce secteur présente une spécificité structurelle : les activités ne sont pas appelées à perdurer sur une longue période,
c’est-à-dire au-delà de 4 à 5 ans en moyenne.

l) Les prélèvements pour le secteur Travail mécanique des métaux


Les prélèvements du secteur, ce qu’il faut retenir
- 389 sites ayant déclaré dans GEREP au moins 1 fois entre 2004 et 2015
- 108 millions de m3 prélevés en 2004
- 60 millions de m3 prélevés en 2015, présentant une baisse constante sur les 12 ans de la période, soit -44%
entre 2004 et 2015. Cette baisse s’explique par la baisse significative du nombre de sites déclarants : 251 sites
en 2004 versus 151 en 2015, soit 40% de sites en moins. Par ailleurs, le prélèvement moyen déclaré par site
reste sensiblement constant, autour de 0,4 m3 par site.
- En 2015, 44% des prélèvements sont effectués en nappe, devant les prélèvements en eau de surface (34%) ou
ceux issus du réseau (19%).

Travail mécanique des métaux


prélèvements par origine
120

100
millions m3

80

60

40

20

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau

Page 58 sur 157


Travail mécanique des métaux
prélèvements par bassins
40
35
30
millions m3

25
20
15
10
5
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

SN AG AP LB RM RMC

Les prélèvements se font majoritairement en eau de surface en Artois Picardie (61%), en Loire Bretagne (61%) et en
Adour Garonne (52%). C’est par contre de l’eau souterraine qui est prélevée par ce secteur en Seine Normandie (61%),
en Rhin Meuse (82%) et en Rhône Méditerranée (49%)

Travail mécanique des métaux


nb de sites déclarants, par origine
250

200
Nbre de sites

150

100

50

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau Mer

Sur un total de 389 sites déclarant dans GEREP, 32%, soit 123 sites, ont déclaré au moins 10 fois sur la période
concernée de 12 ans. Ces 123 sites représentent 80% des prélèvements totaux du secteur sur la période.
Ces 123 sites ont baissé leurs prélèvements de 37% entre 2004 et 2015, passant de 82,5 millions de m3 à 51 millions.

m) Les prélèvements pour le secteur Textile


Les prélèvements du secteur, ce qu’il faut retenir :
- 183 sites ayant déclaré dans GEREP au moins 1 fois entre 2004 et 2015
- 30 millions de m3 prélevés en 2004
- 10 millions de m3 prélevés en 2015, présentant une baisse constante sur les 12 ans de la période, soit -66%
entre 2004 et 2015. La déprise industrielle sur ce secteur a été particulièrement importante. En effet, 124 sites
ont déclaré leurs émissions dans GEREP en 2004, contre seulement 66 en 2015, soit une baisse 53%. Le nombre
de sites chute progressivement, puis se stabilise à partir de 2013.
- En 2015, 58% des prélèvements sont issus des nappes, devant les prélèvements en eau de surface (30%), ou
ceux issus du réseau (12%).

Page 59 sur 157


Textile
prélèvements par origine
35
30
25
millions m3

20
15
10
5
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau Mer

Textile
prélèvements par bassin
8
7
6
millions m3

5
4
3
2
1
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

SN AG AP LB RM RMC

Les prélèvements se font majoritairement en eau de nappe en Seine Normandie (66%), en Artois Picardie (44%), en
Rhin Meuse (84%) et en Rhône Méditerranée (50%). C’est par contre principalement de l’eau de surface qui est
prélevée en Loire Bretagne (54%) et en Adour Garonne (76%).

Textile
nb de sites déclarants, par origine
100

80
Nbre de sites

60

40

20

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau

Page 60 sur 157


Sur un total de 183 sites déclarants dans GEREP, 27%, soit 50 sites, ont déclaré au moins 10 fois sur la période
concernée de 12 ans. Ces 50 sites représentent à eux seuls 61% du total des prélèvements du secteur sur la période.
Ces 50 sites ont baissé leurs prélèvements de 40%, passant de 15 à 9 millions de m3 entre 2004 et 2015.

n) Les prélèvements pour le secteur Divers


Nous avons inclus dans cette catégorie : la fabrication de matériel médico-chirurgical et dentaire, l’entreposage et le
stockage frigorifique, la fabrication de sièges d'ameublement d'intérieur, la fabrication de lunettes, etc…. Du fait de la
forte disparité des activités, nous n’avons pas souhaité afficher les répartitions par bassin, cela ne nous paraissant pas
pertinent.

Les prélèvements du secteur, ce qu’il faut retenir :


- 134 sites ayant déclaré dans GEREP au moins 1 fois entre 2004 et 2015
- 133 millions de m3 prélevés en 2004
- 119 millions de m3 prélevés en 2015, avec un pic en 2005 avec 133 millions de m3 prélevés, soit une baisse
constante entre 2005 et 2015, de 11%, si on excepte l’année atypique de 2013 avec 134 millions
- En 2015, 72% des prélèvements sont effectués en eau de surface, devant les prélèvements en nappe (21%),
ceux issus du réseau (6%) ou en mer (1%).

Divers
prélèvements par origine
160
140
120
millions m3

100
80
60
40
20
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau Mer

Divers
prélèvements par bassins
100

80
millions m3

60

40

20

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

SN AG AP LB RM RMC

Page 61 sur 157


Divers
nb de sites déclarants, par origine
70
60
Nbre de sites

50
40
30
20
10
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Souterrain Surface Réseau Mer

Sur un total de 134 sites déclarants dans GEREP, 33%, soit 45 sites, ont déclaré au moins 10 fois sur la période
concernée de 12 ans. Ces 45 sites représentent 89% du total des prélèvements de ce « secteur » sur la période.
Mais, nous l’avons vu, cette catégorie est trop hétérogène pour tirer des conclusions pertinentes.

o) Cas particulier : les sites tertiaires


Les sites tertiaires, les sièges sociaux en particulier, ne sont pas identifiés comme des sites industriels à proprement
parler, donc ne déclarent pas leurs prélèvements ou leurs rejets dans GEREP ni dans GIDAF. Pour autant, selon leur
taille et le nombre de salariés qui y travaillent, les volumes peuvent être non négligeables.

A titre indicatif, le SMEREG43 estime, dans une étude de 2007, qu’un siège social tertiaire consomme en moyenne 100
à 150 litres d’eau par jour et par employé. Une autre étude de 2012 publiée par l’ARSEG44 et le cabinet SINTEO
Aquitaine penche plutôt pour 40 litres par jour et par employé.
A titre d’exemple, TOTAL, qui possède plusieurs tours à La Défense, consomme de 8 à 15 m3 d’eau par an et par
occupant, selon que le site possède une cuisine pour son restaurant d’entreprise, une piscine, et/ou une salle de sport.

Nous l’avons constaté en analysant les données : les industriels français ont progressé ces dernières années en matière
de gestion et de préservation de la ressource en eau.
Tant sous la pression réglementaire que de manière volontaire, les industriels ont fait d’énormes efforts pour
économiser l’eau, soit en rendant plus sobre l’usage des produits vendus, soit en améliorant les process et procédés
de production.
Mais par ailleurs, il est à déplorer que l’industrie française consomme moins d’eau aussi parce que certains secteurs
se portent mal.

Les progrès sont plus marqués, et sans doute plus spectaculaires, lorsque l’on analyse les émissions dans l’eau des
différents secteurs industriels que nous avons retenus. C’est l’objet du chapitre qui suit.

43
Syndicat mixte d'étude et de gestion de la ressource en eau du département de la Gironde
44
Association des Directeurs de l’environnement de travail
Page 62 sur 157
V) Les rejets des sites industriels
En France, globalement, la qualité physico-chimique des cours d’eau français métropolitains s’est nettement
améliorée ces dernières décennies.
A leur niveau et à leur échelle, sous la contrainte réglementaire et/ou de manière plus volontariste, les industriels
participent à l’atteinte des objectifs français et européens de préservation et de restauration des milieux aquatiques.
On constate une très nette régression des émissions industrielles polluantes dans l’eau, en particulier depuis la
création des Agences de l’eau en 1964.

L’IFEN45 soulignait dans un rapport de 2002 la baisse spectaculaire de certains rejets industriels entre 1980 et 2000,
comme par exemple :
- baisse de 47 % pour les matières organiques
- baisse de 56 % pour les MES (matières en suspension)
- baisse de 70 % pour les MI (matières inhibitrices, toxiques et sels)

Ce constat a plusieurs explications :


- la pression réglementaire augmente
- les techniques de dépollution des effluents s’améliorent
- les industriels engagent de plus en plus des démarches volontaires de management environnemental et
d’écoconception de leurs produits
- il y a moins de prélèvements, donc moins de rejets
- on surveille plus et mieux les émissions polluantes dans l’eau : le nombre de sites ICPE soumis à auto-
surveillance pour l’eau a augmenté de 33% entre 1994 et 2003, passant de 3374 à 4477 sites.

Un autre indicateur atteste que, si les rejets ne baissent pas partout de manière uniforme,
du moins, ils n’augmentent pas.
En 2011, 1869 exploitants industriels ont déclaré des masses de polluants au-dessus des
seuils, moins qu’en 2007.

Pour cette partie de l’étude, nous avons considéré deux familles d’émissions : les macro-polluants et les
micropolluants.
Pour les macro-polluants, nous étudierons les émissions à partir :
- des données IREP
- des données des Agences. Elles sont en effet plus nombreuses que les données IREP (15 554 déclarants en
2008, 11 557 en 2015)
Par contre, les études par secteur n’ont pu être réalisées qu’à partir des bases IREP, les informations n’étant pas
toujours fournies dans les fichiers Agences.
Pour les macro-polluants, nous n’avons pas pu distinguer les émissions des industriels raccordés et non raccordés. En
premier lieu parce qu’une Agence (RMC) ne nous a pas fourni de données distinctives. Ensuite, parce que les chiffres
des raccordés et des non raccordés ne sont pas comparables, car ne sont pas récoltés de la même manière :
- pour les industriels non raccordés, donc en rejet direct, les résultats proviennent de mesures réelles effectuées
sur site au point de rejet au milieu naturel
- pour les industriels raccordés à une STEU, les valeurs de rejets soumises à redevances résultent d’un calcul,
effectué à partir :
 du rendement épuratoire de la STEU
 d’un coefficient forfaitaire, si la STEU n’a pas été évaluée
 des coefficients d’efficacité des réseaux

45
Institut Français de l’Environnement
Page 63 sur 157
Il est donc difficile de savoir à quoi attribuer les réductions d’émissions pour les industriels raccordés, à leurs efforts,
ou ceux de la STEU à laquelle ils se rejettent.

Pour les micropolluants, nous avons privilégié les données IREP, dès lors que les substances sont traitées une à une,
et non globalement, comme pour les paramètres des Agences. De plus, IREP présente un autre avantage : chaque site
déclarant garde le même numéro d’identifiant, même s’il change de propriétaire ou d’activité. Une traçabilité sur la
durée est donc possible. De plus, les données Agences portent sur une période plus courte que celles d’IREP, dès lors
que les règles servant au calcul des redevances ont changé avec la Loi sur l’Eau de 2006. Toutes les Agences ne nous
ont pas forcément fourni de données antérieures à 2008.

Pour autant, il est intéressant de souligner que, dans le cadre de l’évaluation de leur SDAGE46 2016-2021, certaines
Agences de l’eau ont mesuré l’évolution des flux de micropolluants47 émis par les industriels entre l’état des lieux de
2013 (sur la base des flux mesurés en 2010) et celui de 2019 (sur la base des flux mesurés en 2016)48.

Pour RMC par exemple, l'analyse met en évidence une réduction de 60% du flux total émis par les industriels sur le
bassin, passant de 91 625 kg émis en 2010 à 36 267 kg en 2016. La réduction des flux de métaux (zinc, chrome et cuivre
essentiellement) représente 95% de la réduction des flux totaux de micropolluants. Des substances émises en plus
faibles quantités font également apparaître des réductions significatives, par exemple, pour les chloroalcanes C10-C13
(-71%) ou les benzènes (-87%). Par ailleurs, aucune émission significative de HAP49 n’a été identifiée en 2016.

Le tableau ci-dessous reprend les flux annuels agrégés par famille de substances émis par les industriels sur RMC

Source : agence de l’eau RMC, sur la base des inventaires des émissions réalisés pour les états des lieux de 2013 et 2019

46
Schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux, documents de planification institués par la loi sur l'eau de 1992
47
substances de l'état chimique et de l'état écologique
48
sur la base des flux annuels mesurés (source BDREP, SRR et RSDE), les flux estimés par modélisation n’ont pas été pris en compte
49
Hydrocarbures aromatiques polycycliques
Page 64 sur 157
1) Choix des paramètres et substances étudiés
Afin de calculer les redevances pour émissions de pollution non domestique, les Agences de l’Eau demandent aux
industriels de déclarer leurs émissions (évaluer par les sites) pour 12 paramètres : la DBO, la DCO5, les MES, le
phosphore, l’azote réduit, l’azote oxydé (NOx), les MI, les AOX, les METOX, les sels dissous, les Substances Dangereuses
(SD) et la chaleur.
Parmi ces paramètres, nous n’avons pas pris en compte :
- le NOx et les sels dissous, qui ne sont pas pris en compte par toutes les Agences
- la chaleur, car ce paramètre concerne très peu de secteurs
- les METOX et les SD, dès lors qu’il s’agit de paramètres dits globaux, résultant de l’addition de plusieurs
substances, et soumis à des coefficients pondérateurs dans le calcul de l’émission
Par contre, nous avons étudié les MI et AOX, même s’il s’agit, comme les METOX et les SD, de paramètres globaux.

Les sites ICPE doivent quant à eux déclarer 113 substances dans GEREP. Nous avons considéré qu’il fallait des données
renseignées sur au moins 12 ans pour avoir un rendu exploitable.
Partant de ce critère, nous n’avons analysé que 54 substances.
Sur ces 54 substances, nous proposons un rendu détaillé sur 23 seulement. Le tableau ci-joint liste les 54 substances,
et explique nos choix.

Etudiée /
Classement 54 substances Non Choix pour l'étude
étudiée
SPD50 Anthracène NE 92% des émissions sur la seule année 2007
1 - 2-dichloroéthane (DCE -
SD51 chlorure d'éthylène) E
Aldéhyde formique seulement 30 sites déclarants
(formaldéhyde) NE 1 seul site déclarant plus de 10 fois
Aluminium et ses composés (Al) E
Ammoniac (NH3) NE plus de déclarations au-delà de 2011
Aniline NE plus de déclarations au-delà de 2011
Arsenic et ses composés (As) E
paramètre
Agences Azote total (N) E
seulement 49 sites déclarants
SD Benzène NE 1 seul site déclarant plus de 10 fois
Benzo[a]pyrène (benzo[d - e -
f]chrysène) données issues des campagnes RSDE
Benzo(b)fluoranthène NE donne une photographie à un instant T, et non une
Benzo(g - h - i)pérylène tendance de l'évolution
SPD Benzo(k)fluoranthène
SPD Cadmium et ses composés (Cd) E
mesures faites systématiquement en parallèle de la
Carbone organique total (COT) NE DCO
SD Chloroforme (trichlorométhane) E
Chlorure de vinyle
(chloroéthylène - monochlorure
SPD de vinyle - CVM)) E
Chlorures (Cl total) NE paramètre générique

50
Substance Prioritaire Dangereuse au titre de la DCE, ayant un objectif de suppression à terme
51
Substance Dangereuse au titre de la DCE, ayant un objectif de réduction à terme
Page 65 sur 157
Chrome et ses composés (Cr) E
Chrome hexavalent NE inclus dans Chrome et composés
Cobalt et ses composés (Co) NE seuls 4 sites déclarants 10 fois et +
paramètre Composés organohalogénés
Agences (AOX) E
Cuivre et ses composés (Cu) E
Cyanures (CN total) E
paramètre Demande biologique en oxygène
Agences (DBO5) E
paramètre Demande chimique en oxygène
Agences (DCO) E
SPD Di(2-éthylhexyle)phtalate (DEHP) E
Dichlorométhane (DCM -
SD chlorure de méthylène) E
Dioxines et furanes (PCDD +
PCDF) (exprimés en iTeq) NE données que sur 10 ans, de 2007 à 2016
seulement 14 sites déclarants
Etain et ses composés (Sn) NE seuls 2 sites déclarants plus de 10 fois
Fer et ses composés (Fe) E
seulement 43 sites déclarants
SD Fluoranthène NE seul 1 site déclarant plus de 10 fois
Fluorures (F total) NE paramètre générique
1 seul bassin concerné (RMC) pour 4 sites
SPD Hexachlorobenzène (HCB) NE déclarants
1 seul bassin concerné (RMC) pour 4 sites
SPD Hexachlorobutadiène (HCBD) NE déclarants
Hexachlorocyclohexane (HCH) NE seuls 7 sites déclarants, dont 5 sur RMC
environ -50% du nombre sites déclarants à partir de
2009
seulement 43 sites déclarants sur la période
Hydrocarbures (C total) NE 22 sites n'ont déclaré qu'une seule fois
Hydrocarbures aromatiques
polycycliques (HAP) NE seulement 63 données saisies en 12 ans
Manganèse et ses composés
(Mn) E
paramètre
Agences Matières en suspension (MES) E
SPD Mercure et ses composés (Hg) E
seulement 71 sites déclarants
Méthanol (alcool méthylique) NE seuls 2 sites ont déclaré 10 fois ou +
seulement 14 sites déclarants
8 n'ont déclaré qu'une fois
SD Naphtalène NE aucun n'a déclaré plus de 5 fois sur la période
SD Nickel et ses composés (Ni) E
seulement 94 sites déclarants
SPD Nonylphénols NE seuls 4 sites ont déclaré plus d'une fois
Oxyde d'éthylène (oxiranne) NE seulement 5 sites déclarants
SD Phénols (C total) NE paramètre générique
paramètre
Agences Phosphore total (P) E
SD Plomb et ses composés (Pb) E
Page 66 sur 157
Sulfates NE paramètre générique
Tétrachloroéthylène (PER - seuls 52 sites déclarants
SPD perchloroéthylène) NE seuls 4 déclarants 10 fois ou plus sur cette période
Tétrachlorure de carbone (TCM - seulement 7 sites déclarant
SPD tétrachlorométhane) NE dont 5 sur RMC
seuls 14 sites déclarants
Titane et ses composés (Ti) NE dont 2 sites déclarant une seule fois
62 sites déclarants
Toluène NE mais seulement 2 ayant déclaré 10 fois ou +
seulement 11 sites déclarants dont 8 sur RMC
SD Trichlorobenzènes (TCB) NE seuls 5 sites déclarant une seule fois
45 sites déclarants
seuls 2 sites déclarants 10 fois ou +
SPD Trichloroéthylène (TRI) NE ces 2 sites sur RMC = 50% des émissions
Zinc et ses composés (Zn) E

Quant à l’élimination de la pollution par la technique d’épandage, nous avons choisi de ne pas la traiter ici. En effet,
ce dispositif concerne un nombre de secteurs limité. Et les éléments que nous pourrions trouver dans IREP ou dans les
bases des Agences ne sont pas suffisants pour en tirer des analyses pertinentes.

2) Les macro-polluants
Demande chimique en oxygène (DCO)
939 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
3 324 320 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.
92% ont été émis par 6 secteurs (sur les 12 retenus).

Rejets de DCO par secteurs


884 790 883 958
fichier IREP
tones émises en 13 ans

661 637

311 709 305 388

150 874

Bois papier Agroalim animal Chimie Pharma Agroalim autres Agroalim végétal Textile
carton produits
SECTEURS

Page 67 sur 157


Répartition des émissions par bassins

Rejets de DCO - fichier IREP


90 000

80 000

70 000

60 000
tonnes

50 000

40 000

30 000

20 000

10 000

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

AESN AG AP LB RM RMC

Le graphique ci-dessous représente les émissions de DCO telles que déclarées aux Agences.

Rejets de DCO - déclarations Agences


80 000

70 000

60 000

50 000
tonnes

40 000

30 000

20 000

10 000

0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

AG AP LB RM RMC SN

Entre 2008 et 2015, les émissions de DCO des industriels déclarants aux Agences ont globalement baissé de 40%.

631 sites déclarants GEREP sont en rejet direct au milieu, soit 67% du total. 308 sont raccordés à une STEU.
Comme le montre le graphique ci-dessous, la décroissance des émissions de DCO entre 2009 et 2016 est sensible,
passant de 272 703 tonnes en 2009, à 206 502 tonnes en 2016, soit 24% de moins.
A partir de la base IREP, on constate que les émissions de DCO pour les sites raccordés à une STEU ne varient quasiment
pas entre 2004 et 2016, ce qui tend à prouver que les industriels raccordés ne font pas d’efforts particuliers pour
traiter en amont leurs émissions de DCO. En effet, ils paient la collectivité pour leur rendre ce service d’abattement
du polluant.
Par contre, les industriels en rejet direct ont réduit leurs émissions de DCO de 54% sur la période.

Page 68 sur 157


Rejets de DCO - fichier IREP
350 000

300 000

250 000
tonnes

200 000

150 000

100 000

50 000

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Rejet Direct Rejet vers une STEU

Le graphique ci-dessous compare, lorsque les données existent, les déclarations Agences (rappelons qu’il s’agit de
valeurs de rejet au milieu, donc de rejets nets pour les industriels raccordés) et celles dans IREP (il s’agit de valeurs en
sortie de site, et de rejets bruts pour les industriels raccordés).
L’intérêt de ce comparatif est de constater que les courbes indiquent globalement la même tendance.

Rejets de DCO
comparatif déclarations Agences & fichier IREP
350 000
300 000
250 000
tonnes

200 000
150 000
100 000
50 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Agences IREP

Demande biochimique en oxygène 5 (DBO5)


995 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
1 094 110 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.
92% ont été émis par 5 secteurs (sur les 12 retenus).

Page 69 sur 157


Rejets de DBO5 par secteurs
fichier IREP
442 635
tonnes émises en 13 ans

182 367 175 258


142 901 124 659

Agroalim animal Chimie Agroalim autres Agroalim végétal Bois papier carton
produits
SECTEURS

Répartition des émissions par bassins

Rejets de DBO5 par bassin - fichier IREP


40 000

35 000

30 000

25 000
tonnes

20 000

15 000

10 000

5 000

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

AESN AG AP LB RM RMC

Le graphique ci-dessous représente les émissions de DBO5 telles que déclarées aux Agences.

Rejets de DBO5 - déclarations Agences


20 000
18 000
16 000
14 000
12 000
tonnes

10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

AG AP LB RM RMC SN

Page 70 sur 157


Entre 2008 et 2015, les émissions de DBO5 des industriels déclarants aux Agences ont globalement baissé de 54%.

Comme le montre le graphique ci-dessous, la baisse des émissions de DBO5 entre 2004 et 2016 est sensible, passant
de 94 556 tonnes en 2004, à 73 096 tonnes en 2016, soit 23% d’émissions en moins.
253 déclarants GEREP sont en rejet direct au milieu, soit 25% du total. 742 sont raccordés à une STEU.
Les industriels en rejet direct ont agi pour réduire leurs émissions, passant de 30 161 tonnes émises en 2004, à 8 386
tonnes en 2016, soit 72% d’émissions en moins.
Par comparaison, les sites raccordés (soit 75% du nombre de sites déclarants) ont augmenté de 0,5% leurs émissions
de DBO5 entre 2004 et 2016.
La réduction des émissions de DBO5 est donc à attribuer majoritairement (82%) aux efforts des industriels en rejet
direct.

Rejets de DBO5 - fichier IREP


120 000

100 000

80 000
tonnes

60 000

40 000

20 000

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Rejet Direct Rejet vers une STEU

Le graphique ci-dessous compare les déclarations Agences et IREP. Les courbes indiquent la même tendance.

Rejets de DBO5
comparatif déclarations Agences & fichier IREP
120 000

100 000

80 000
tonnes

60 000

40 000

20 000

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Agence IREP

Page 71 sur 157


Matières en suspension (MES)
Faute de données suffisantes dans IREP, nous ne prendrons ici en compte que les données des Agences.

Le graphique ci-dessous indique qu’entre 2008 et 2015, les émissions de MES des industriels déclarants aux Agences
ont globalement baissé de 47%.
Les émissions de MES sur les 5 bassins (hors RMC) étant entre 14 000 et 3 000 tonnes par an (en 2015), les courbes
sont aplaties, dès lors que l’échelle s’est calée sur RMC. L’importance des émissions sur RMC s’explique au vu des
quantités particulièrement élevées d’un site du bassin, du secteur de la chimie.

Rejets de MES - déclarations Agences


250 000

200 000

150 000
tonnes

100 000

50 000

0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

AG AP LB RM RMC SN

Azote
Concernant l’azote, les Agences et les ICPE ne considèrent pas la même substance :
- les Agences demandent aux industriels de déclarer l’azote oxydé (NOx). Nous ne l’avons pas pris en compte
dans notre étude, car ce paramètre ne fait pas partie des assiettes de redevances pour 3 Agences (AG, AP et
LB)
- les Agences demandent aux industriels de déclarer aussi l’azote réduit (NR, soit NH2 + NH3 + NH4)
- les déclarations GEREP se font sur l’azote total (NH4 + NO3 + N uréique)

214 sites ont déclaré au moins une fois leurs émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
167 648 tonnes ont été émis sur cette période de 13 ans
87% ont été émis par 5 secteurs (sur les 12 retenus).

Page 72 sur 157


Rejets d'azote total par secteurs
fichier IREP
93 321
tonnes émises en 13 ans

17 032 14 973 13 010 11 208

chimie Agroalim animal Bois papier carton Prod/transfo métaux Agroalim autres
produits
SECTEURS

Répartition des émissions par bassins

Rejets d'azote total - fichier IREP


5 000
4 500
4 000
3 500
3 000
tonnes

2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

AESN AG AP LB RM RMC

Rejets d'azote réduit - déclarations Agences


4 000
3 500
3 000
2 500
tonnes

2 000
1 500
1 000
500
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

AG AP LB RM RMC SN

Entre 2008 et 2015, les émissions d’azote réduit des industriels déclarants aux Agences ont globalement baissé de
30%.
Page 73 sur 157
Dans IREP, 110 sites ICPE sont en rejet direct au milieu, soit 51%. 104 sont raccordés à une STEU.

Rejets d'azote total - fichier IREP


18 000
16 000
14 000
12 000
tonnes

10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Rejet Direct Rejet vers une STEU

La baisse des émissions d’azote entre 2004 et 2016 est sensible, passant de 16 434 tonnes en 2004 à 9199 tonnes en
2016, soit 44% d’émissions en moins.
La réduction est un peu plus importante (-47%) pour les sites en rejet direct, passant de 11 382 tonnes déclarées en
2004 à 6048 en 2016.

Phosphore total (P)


Seuls 118 sites ayant déclaré du phosphore au moins une fois en 13 ans dans GEREP, nous ne présentons ici que les
données Agences.

Le graphique ci-dessous indique qu’entre 2008 et 2015, les émissions de phosphore des industriels déclarants aux
Agences ont globalement baissé de 38%.

Rejets de phosphore - déclarations Agences


1 200
1 000
800
tonnes

600
400
200
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

AG AP LB RM RMC SN

Composés organo-halogénés adsorbables (AOX)


Nous n’avons pas produit d’analyse à partir de données IREP, car nous n’y avons trouvé que 493 données sur 13 ans
(2004-2016). Seuls 105 sites ont déclaré dans GEREP au moins 1 fois en 13 ans.

Le graphique ci-dessous indique qu’entre 2008 et 2015, les émissions d’AOX des industriels déclarants aux Agences
ont globalement baissé de 17%.

Page 74 sur 157


Rejets d'AOX - déclarations Agences
500
450
400
350
300
tonnes

250
200
150
100
50
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

AG AP LB RM RMC SN

Pour Loire Bretagne, les AOX n’entrent dans le calcul de la redevance qu’à partir de 2012.

Matières inhibitrices (MI)


Les MI n’étant pas saisies dans GEREP, nous ne prendrons en compte que les données Agences.

Le graphique ci-dessous indique qu’entre 2008 et 2015, les émissions de MI des industriels déclarants aux Agences ont
globalement baissé de 25% :
- 58% pour les industriels en rejet direct,
- 14% pour les sites raccordés.
Nous pensons que les progrès pour les industriels raccordés sont en-deçà de la réalité. En effet, l’abattement réel
qu’effectuent les STEU n’est pas, ou mal, pris en compte. Pour les MI, l’abattement réalisé par les STEU est calculé de
manière forfaitaire, et non à partir de mesures sur site.

Rejets de MI - déclarations Agences


1 400

1 200

1 000
tonnes

800

600

400

200

0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

AG AP LB RM RMC SN

Page 75 sur 157


3) Les micropolluants
Aluminium (Al)
20 sites ont déclaré des émissions au moins 1 fois dans GEREP entre 2004 et 2016.
Seuls 2 sites déclarants des rejets d’aluminium sont raccordés à une STEU, les 18 autres étant en rejet direct au milieu.

183 925 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans. Mais, un site sur RMC réalise à lui seul 97% des émissions
déclarées sur la période. C’est pourquoi nous ne produirons pas ici de graphique par secteurs ou par bassins.

Rejets de ce site sur RMC


30 000 Déclarations du site sur RMC qui
25 000
réalise 97% des émissions totales
20 000
d’aluminium.
TONNES

15 000
10 000
5 000
-

Nous ne savons pas à quoi attribuer les creux de 2011 et de 2016.

Arsenic (As)
171 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
42 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.

Rejets d'arsenic
6 000
5 000
kilogrammes

4 000
3 000
2 000
1 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Année

Page 76 sur 157


94% ont été émis par 7 secteurs (sur les 12 retenus).

Rejets d'arsenic par 7 secteurs


10 982

8 672
kg émis en 13 ans

6 662

4 207
3 767
3 165
1 820

Chimie Pharma Agroalim autres Prod/Trans Bois papier Pétrole Déchets Minéraux
produits métaux carton
SECTEURS

Répartition des émissions par bassins

Rejets d'arsenic
3 000

2 500

2 000
Kg/an

1 500

1 000

500

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

AESN AG AP LB RM RMC

En Adour Garonne, le pic de 2011 s’explique par le fait qu’un site (secteur des Déchets) a déclaré 74% du total des
rejets du bassin cette année-là. Or, ce site n’a plus rien déclaré après.
En Rhin Meuse, le saut de 2007 s’explique par le fait qu’un site (secteur Autres produits alimentaires) émettait 92%
des rejets du bassin en 2004, en 2005 et en 2006. Or, en 2007, ce site disparait des déclarations, probablement suite
à une cessation d’activité.
Sur Rhône Méditerranée, les pics (2005, 2010 et 2014) sont principalement imputables à des sites chimiques. Les
émissions de ces sites sont variables d’une année sur l’autre. Ces sites sont pour la plupart des unités qui fabriquent
plusieurs produits, et qui travaillent par campagnes. Il est probable que les émissions diffèrent de manière importante
selon les produits finis, donc d’une année à l’autre.

137 sites sont en rejet direct au milieu, soit 80% du total. 34 sont raccordés à une STEU.

Page 77 sur 157


Rejets d'arsenic
6 000

5 000
kilogrammes

4 000

3 000

2 000

1 000

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Rejet Direct Rejet vers une STEU

Ce graphique indique une décroissance globale des émissions d’arsenic entre 2004 et 2016, mais sporadique selon les
années. La variabilité des résultats selon les années s’explique par une grande variabilité du nombre d’établissements
déclarants : 37% des 171 sites déclarants n’ayant déclaré qu’une seule fois en 13 ans, et seulement 2% ayant déclaré
chaque année sur la période.
Pour autant, si on compare 2005 et 2016, on passe de 5,7 tonnes à 2,5 tonnes émises, soit 56% d’émissions en moins.
Le pic constaté en 2011 résulte de la déclaration d’un seul site raccordé (secteur Déchets), qui a déclaré 1,5 tonne
uniquement sur cette année-là, probablement dans le cadre de la campagne RSDE2. Si on supprime cette valeur de
2011, le pic disparait. Il est probable que son arrêté d’auto-surveillance pour les années suivantes ne l’obligeait pas ou
plus à déclarer.
Les émissions étant en grande partie issues des sites en rejet direct, les efforts de cette catégorie d’industriels sont
donc ici significatifs pour réduire les flux.

Le graphique ci-dessous indique les fluctuations des émissions des 10 sites ayant les rejets d’arsenic les plus
importants, et/ou déclarants les plus réguliers (ayant déclaré au moins 10 fois en 13 ans). Ces variations sont sans
doute dues au fait que certains sites sont multi-produits.

Emissions des 10 sites ayant déclaré au moins 10 fois


1600
1400
1200
1000
Kg/an

800
600
400
200
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Année

Cadmium (Cd)
526 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
12,2 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.

Page 78 sur 157


95% ont été émis par 7 secteurs (sur les 12 retenus).

Rejets de cadmium par secteurs


4 327
kg émis en 13 ans

3 132

1 090 992
791 733 557

SECTEURS

Répartition des émissions par bassins

Rejets de cadmium
500
450
400
350
kilogrammes

300
250
200
150
100
50
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

AESN AG AP LB RM RMC

La courbe de RMC comporte plusieurs pics. Nous avançons ici quelques hypothèses :
- En 2007 et en 2010, un site (secteur Chimie/Pharma) a déclaré des rejets pouvant varier de 1 à 40 fois selon
les années.
- En 2010, un site (secteur Chimie/Pharma) a déclaré un rejet 3 fois supérieur aux années précédentes, puis n’a
plus déclaré aucun rejet de cadmium les années suivantes. Le site n’ayant pas fermé, nous ne pouvons
expliquer ce pic.
- En 2012, un site (secteur Chimie/Pharma) a représenté à lui seul 92% des rejets de l’année du bassin RMC. Il
est possible qu’il s’agisse d’une erreur de saisie, non corrigée. Nous avons pris le parti d’éliminer la donnée.

336 sont en rejet direct au milieu, soit 64% du total. 190 sont raccordés à une STEU.

Page 79 sur 157


Rejets de cadmium
1 200

1 000

800
kilogrammes

600

400

200

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Rejet Direct Rejet vers une STEU

Comme le montre ce graphique, la décroissance des émissions de cadmium est sensible entre 2011 et 2016, passant
de 954 kg en 2011, à 646 en 2016, soit 32% de moins.
La réduction est plus forte pour les sites en rejet direct.
Les pics que l’on constate sur les années 2010, 2011 et 2012 sont sans doute les répercussions de la campagne RSDE2,
323 sites n'ayant déclaré qu'une seule fois en 13 ans, sur une de ces 3 années. D’ailleurs, ces pics concernent
principalement les sites en rejet direct, pour la plupart ICPE, donc soumis aux obligations de cette campagne nationale
de recherche.
Sur les 526 sites ayant déclaré leurs émissions de cadmium dans GEREP au moins une fois en 13 ans, seuls 15 sites,
soit 3%, ont déclaré 10 fois ou plus sur la période. Ces 15 sites représentent 16% des émissions totales du secteur sur
la période. Ces 15 sites ont collectivement baissé de 56% leurs émissions sur la période, passant de 245 kg en 2004 à
109 en 2016.

Chlorure de vinyle (chloroéthylène - monochlorure de vinyle - CVM)


11 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
12 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.
99,6 % des émissions ont été déclarées par le secteur Chimie /Pharmacie.

Répartition des émissions par bassins

Rejets de chlorure de vinyle


1 800
1 600
1 400
1 200
kilogrammes

1 000
800
600
400
200
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

AESN AG AP LB RM RMC

Page 80 sur 157


Pour cette substance, IREP présente trop peu de données pour faire une analyse par bassin. Mais notons que sur les
11 sites déclarants, 9 sont sur le bassin RMC. 1 sur AP et 1 sur AG, mais pour des quantités faibles de rejets.

9 sites sont en rejet direct au milieu, 2 sont raccordés à une STEU.

Rejets de chlorure de vinyle


1 800

1 600

1 400

1 200
kilogrammes

1 000

800

600

400

200

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Rejet Direct Rejet vers une STEU

Les 11 sites ont réduit de 62% leurs émissions de chlorure de vinyle entre 2004 et 2016 .
Le pic apparaissant ici en 2012 est dû à deux sites qui ont déclaré cette année-là des rejets deux fois supérieurs à 2011
ou à 2013.
Sur les 11 sites ayant déclaré leurs émissions de chlorure de vinyle dans GEREP au moins une fois en 13 ans, 5 sites ont
déclaré 10 fois ou plus. Ces 5 sites représentent 73% des émissions totales du secteur sur la période.
Ces 5 sites ont collectivement baissé de 71% leurs émissions sur la période.

Chloroforme (trichlorométhane)
118 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
66 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans. Mais un site (secteur Chimie/Pharma) sur RMC réalise à lui seul
près d’un tiers des émissions déclarées sur la période.

92% ont été émis par 5 secteurs (sur les 12 retenus), mais le secteur de la Chimie/Pharma réalise à lui seul 88% des
déclarations.

Page 81 sur 157


Rejets de chloroforme par secteurs

57636
kgs émis en 13 ans

1167 717 485 372

Chimie Pharma Bois papier carton Prod/Trans métaux Agroalim autres Agroalim animal
produits
SECTEURS

Répartition des émissions par bassins

Rejets de chloroforme
9 000
8 000
7 000
6 000
Kilogrammes

5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

AESN AG AP LB RM RMC

63 sites déclarants sont en rejet direct au milieu, soit 53% du total. 55 sont raccordés à une STEU.

Page 82 sur 157


Rejets de chloroforme
16 000

14 000

12 000
Kilogrammes

10 000

8 000

6 000

4 000

2 000

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Rejet Direct Rejet vers une STEU

Ce graphique indique une décroissance spectaculaire des émissions de chloroforme entre 2004 et 2016, passant de
13,8 tonnes à 1,8, soit une baisse de 87%.
On constate que les efforts ont été plus importants de la part des industriels en rejet direct que pour les sites raccordés.
Le pic de 2004 est dû à un site (en rejet direct) sur AP (secteur Chimie/Pharma) qui a déclaré 890 kg en 2004, mais
seulement 248 kg en 2005.
Le pic de 2008 fait exception au constat global de baisse. En effet, un site raccordé sur RMC (secteur Chimie/Pharma)
a déclaré 4,6 tonnes cette année-là, soit 2 fois plus que sa moyenne les autres années.
Sur les 118 sites ayant déclaré leurs émissions de chloroforme dans GEREP au moins une fois en 13 ans, 9 sites, soit
8%, ont déclaré 10 fois ou plus. Ces 9 sites représentent 58% des émissions totales sur la période.
Ces 9 sites ont collectivement baissé de 88% leurs émissions entre 2004 et 2016.

Chrome (Cr)
129 sites ont déclaré des émissions au moins 1 fois dans GEREP entre 2004 et 2016.
5467 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.
Un site (secteur Chimie/Pharma) sur RMC réalise à lui seul 83% des émissions totales déclarées sur la période.
Soulignons que les réductions de ce site sont spectaculaires, passant de 400/500 tonnes (variable selon les années)
émis entre 2004 et 2011, à 127 tonnes en 2015, et à seulement 94 tonnes en 2016, soit une baisse de 99% entre 2004
et 2016.

96% ont été émis par 4 secteurs (sur les 12 retenus), hors 1er émetteur.

Page 83 sur 157


Rejets de chrome par secteurs
(hors 1er émetteur)
313 649
275 096 269 169
Kgs émis en 13 ans

53 822

Travail méca des métaux Textile Chimie Pharma hors ALTEO Prod/Trans métaux
SECTEURS

Répartition des émissions par bassins, hors 1er émetteur

Rejets de chrome
120,00

100,00

80,00
T/an

60,00

40,00

20,00

0,00
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

AESN AG AP LB RM RMC

85 sites déclarants sont en rejet direct au milieu, soit 66% du total. 44 sont raccordés à une STEU.
Ce graphique ne prend pas en compte les déclarations du 1er site émetteur (sur RMC). Il ne porte donc que sur 946
tonnes déclarés en 13 ans par les 117 autres établissements.
Le pic de 2005 en Loire Bretagne est sans doute dû à l’erreur d’échantillonnage d’un site (secteur Textile), qui n’aurait
pas été corrigée par la suite dans GEREP.
Le pic de 2012 en Loire Bretagne, imputable au même établissement, peut être dû à un pic de production cette année-
là, à des matières premières nécessitant ponctuellement d’injecter plus de chrome dans le process, ou encore à des
rejets accidentels.

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Rejets de chrome
(hors émetteur N°1 de RMC)
140
120
100
80
T/an

60
40
20
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Rejet Direct Rejet vers une STEU

Exception faite du pic de 2005, les émissions de chrome déclarées par les ICPE n’ont cessé de baisser en 10 ans,
passant de 103 tonnes en 2006 à 16 en 2016, soit -84%.
Les pics de 2005 et de 2012 s’expliquent de la même manière que pour le graphique par bassins.

Cyanure (CN total)


45 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
192 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.
96% ont été émis par 3 secteurs (sur les 12 retenus).

Rejets de cyanure par secteurs


141 879
kilos émis en 13 ans

23 316 19 339
4 013 1 466 1 086 686 52

Chimie Prod/Trans Bois papier divers Travail méca Pétrole Déchets Agroalim
Pharma métaux carton des métaux autres
produits
SECTEURS

Répartition des émissions par bassins


Nous avons choisi de ne pas mettre de graphique par bassins pour le cyanure, car le nombre de sites déclarants n’est
pas significatif (10 sur SN, 5 sur AP, 10 sur RM, 11 sur RMC, 4 sur LB et 5 sur AG).
De plus, la plupart de ces sites ont déclaré de faibles quantités, et/ou de manière épisodique.

37 sites sont en rejet direct au milieu, soit 82% du total. 8 sont raccordés à une STEU.

Page 85 sur 157


Rejets de cyanure
30 000

25 000

20 000
Kg/an

15 000

10 000

5 000

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Rejet Direct Rejet vers une STEU

Comme l’indique ce graphique, les émissions déclarées n’ont cessé de baisser sur la période, passant de 24 tonnes en
2004 à 13 en 2016, soit -46%.
Sur les 45 sites déclarants, 9 ont déclaré 10 fois ou plus sur cette période de 13 ans. Entre 2014 et 2016, par exemple,
ces 9 sites représentent à eux seuls 83% des émissions déclarées dans GEREP. Leurs émissions de cyanure ont baissé
de 35% entre 2004 et 2016.

Cuivre (Cu)
218 sites ont déclaré des émissions au moins 1 fois dans GEREP entre 2004 et 2016. Mais seuls 25 sites ont déclaré
leurs émissions au moins 10 fois sur la période.
358 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.

68% ont été émis par 3 secteurs (sur les 12 retenus).

Rejets de cuivre par secteurs


111661
96360
kg émis en 13 ans

34297
11902 9674 8425 7465 4603 1609 534 317 186

SECTEURS

Nous ne produirons pas de graphique par bassins. En effet, nous ne disposons de données, et en faible quantité, que
sur les bassins RMC et RM. Ces 2 bassins représentent à eux seuls 82% des rejets (respectivement 60% et 22%).

154 sites sont en rejet direct au milieu, soit 71% du total. 64 sont raccordés à une STEU.

Page 86 sur 157


Rejets de cuivre des 218 sites
70 000
60 000
50 000
Kilogrammes

40 000
30 000
20 000
10 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Rejet Direct Rejet vers une STEU

La décroissance globale des émissions de cuivre entre 2004 et 2016 est importante, passant de 43,3 tonnes en 2004,
à 10,4 en 2016, soit une baisse de 76%. La réduction est plus forte pour les sites en rejet direct.

Nous avons identifié des « gros » émetteurs, c’est-à-dire des sites ayant déclarés au moins 7 fois sur cette période de
13 ans. Cet échantillon de 32 sites représente en moyenne (selon les années) la moitié des émissions déclarées. Or,
ces 32 sites ont collectivement réduit leurs émissions de cuivre de 75% entre 2004 et 2016, suivant ainsi la tendance
générale du total des 218 sites.

Rejet de cuivre des 32 plus gros émetteurs


40 000
35 000
30 000
25 000
Kg/an

20 000
15 000
10 000
5 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Rejet Direct Rejet vers une STEU

Dichlorure d'éthylène (1,2-dichloroéthane, ou 1,2-DCE)


47 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016. 8 sites seulement ont déclarés au
moins 10 fois sur la période, représentant 88% des émissions.
40,5 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.
98% ont été émis par le seul secteur de la Chimie/Pharma.

Répartition des émissions par bassins


Les émissions déclarées sur 5 bassins (hors RMC) sont trop faibles pour apparaitre sur ce graphique, en prenant
comme échelle de référence RMC. C’est pourquoi leurs courbes sont plates.

Page 87 sur 157


Rejets de dichlorure d'éthylène
6 000

5 000

4 000
kilogrammes

3 000

2 000

1 000

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

AESN AG AP LB RM RMC

32 sites sont en rejet direct au milieu, soit 68% du total. 15 sont raccordés à une STEU.

Rejets de dichlorure d'éthylène


6 000
5 000
Kilogrammes

4 000
3 000
2 000
1 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Rejet Direct Rejet vers une STEU

La baisse des émissions de dichlorure d'éthylène entre 2004 et 2016 est significative, passant de 3,82 tonnes à 0,25,
soit moins 93%. Nous constatons cependant un pic en 2009. Nous pensons que ce pic est dû à un site en rejet direct
sur RMC qui a déclaré 10 fois plus en 2009 que la moyenne des années précédentes. Est-ce une erreur de saisie non
corrigée?
Sur les 47 sites ayant déclaré leurs émissions de dichlorure d’éthylène dans GEREP au moins une fois en 13 ans, 8 sites,
soit 17%, ont déclaré 10 fois ou plus. Ces 8 sites représentent 73% des émissions totales du secteur sur la période. Ces
8 sites ont collectivement baissé de 93% leurs émissions entre 2004 et 2015.

DEHP (phtalate de di-2-éthylhexyle)


53 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
3,7 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans. 70% de ces émissions n’ont été émis que par 7 sites sur toute
la France.
90% ont été émis par 5 secteurs (sur les 10 ayant déclaré du DEHP).

Page 88 sur 157


Rejets de DEHP par secteurs
1200
Kgs émis en 13 ans

1000
800
600
400
200
0

SECTEURS

Répartition des émissions par bassins

Rejets de DEHP
1 500
Kilogrammes

1 000

500

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Rejet Direct Rejet vers une STEU

38 sites sont en rejet direct, soit 72%. Mais les émissions directes représentent 80% du total des rejets déclarés.
La réduction des émissions est de 92% sur la période étudiée, passant de 615 kg émis en 2004 à 46 en 2016.
Le DEHP a été essentiellement dosé dans les effluents industriels pendant les campagnes RSDE. Les quantités, parfois
élevées, mesurées une fois durant la campagne RSDE1, n'ont pas toujours été retrouvées lors d'un deuxième contrôle.
Un seul site fait un suivi régulier de ses émissions de DEHP depuis 2005.
Cependant, les « gros » émetteurs que nous avons interrogés ne considèrent pas le DEHP comme un problème, dès
lors que les rejets sont globalement faibles.
Sur les 53 sites ayant déclaré leurs émissions de DEHP dans GEREP au moins une fois en 13 ans, 1 site seulement a
déclaré 10 fois ou plus. Ce site représente 10% des émissions totales du secteur sur la période.

Dichlorométhane (chlorure de méthylène)


87 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
20 sites, sur les 87, n'ont déclaré qu'en 2007 (campagne RSDE1). Mais ces 20 sites ne représentent que 0,01 % du total
des émissions sur la période.
265,5 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.
84% ont été émis par le seul secteur Chimie/Pharma.

Page 89 sur 157


Répartition des émissions par bassins

Rejets de dichlorométhane
35 000

30 000

25 000
Kilogrammes

20 000

15 000

10 000

5 000

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

AESN AG AP LB RM RMC

Nous pensons que le pic de 2007 sur RM est dû à un site (secteur Autres Produits Alimentaires) qui a déclaré 18 tonnes
en 2007, alors qu’il a déclaré 800 kg en moyenne les autres années. Nous pensons qu’il s’agit sans doute d’une erreur
de saisie non corrigée.
Le rebond sur RMC entre 2010 et 2012 est dû à un site (secteur Chimie/Pharma) qui a déclaré d’importants rejets ces
3 années, puis plus aucun après 2012.

48 sont en rejet direct au milieu, soit 55% du total. 39 sont raccordés à une STEU.

Rejets de dichlorométhane
60 000

50 000
Kilogrammes

40 000

30 000

20 000

10 000

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Rejet Direct Rejet vers une STEU

La réduction des émissions est de 97% sur la période étudiée.


Cette baisse est corrélée à la diminution du nombre de déclarants (cf schéma ci-dessous), aux progrès réalisés par les
sites industriels, mais aussi au changement de certaines activités, sans pour autant que le site ferme. C’est le cas par
exemple du principal émetteur de Seine Normandie.

Page 90 sur 157


Nombre de déclarants GEREP
70
60
Nombre de sites

50
40
30
20
10
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Fer (Fe)
72 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
792 144 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.

Sur les 72 sites déclarant, seuls 16 ont affiché des données au moins 10 années sur 13. Les rejets de ces 16 sites
représentent 98% des rejets.
Mais un seul site (secteur Chimie/Pharma) sur RMC a rejeté à lui seul 764 500 tonnes sur 13 ans, soit 96% du total des
émissions, tous bassins confondus. Ce site a réduit ses émissions de 66% entre 2004 et 2015, passant de 98 000 tonnes
déclarées en 2004 à 32 800 en 2015. Aucune déclaration n’a été saisie en 2016.

Pour les 71 autres sites, la baisse a été de 85% entre 2004 et 2016.

Manganèse (Mn)
65 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
Mais seulement 15 ont déclaré 10 fois, ou plus, sur la période. Ces 15 sites représentent à eux seuls 71% des émissions
totales déclarées dans GEREP.
2641 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.

88% ont été émis par 3 secteurs (sur les 12 retenus).

Rejets de manganèse par secteurs


1035
tonnes émises en 13 ans

926

361

155 125
22 7 1

Chimie Travail méca Bois papier Minéraux Agroalim Pétrole Déchets Prod/Trans
Pharma des métaux carton autres métaux
produits
SECTEURS

Page 91 sur 157


Répartition des émissions par bassins

Rejets de manganèse
300

250

200
T/an

150

100

50

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

AESN AG AP LB RM RMC

Nous expliquons le pic de 2006 sur RM ci-après, à la suite du graphique Raccordés/Rejets directs.

58 sont en rejet direct au milieu, soit 89% du total. 7 sont raccordés à une STEU.
Les 15 sites plus gros émetteurs représentent 84% des émissions des sites en rejet direct.
Un seul site raccordé déclare de façon régulière ses flux de manganèse.

Rejets de manganèse
600

500

400
T/an

300

200

100

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Rejet Direct Rejet vers une STEU

Les émissions de manganèse ont globalement baissé de 80% en 2004 et 2016, passant de 304 tonnes à 61.
Il est clair sur ce graphique que cette baisse significative des émissions est dû essentiellement aux efforts des
émetteurs en rejet direct, dès lors que les émissions des industriels raccordés n’est pas majoritaire : 16% de la totalité
des émissions, mais seulement 1,2% des « gros » émetteurs.
En 2006, plusieurs sites, notamment raccordés ont déclaré des volumes plus élevés que les autres années. Ce qui n’est
pas le cas sur les autres années. Nous expliquons ainsi le pic de 2006.

La baisse est un peu moins sensible (77%) pour les 15 plus gros émetteurs.

Page 92 sur 157


Rejets de manganèse des 15 sites plus gros émetteurs
300

250

200
T/an

150

100

50

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Année

Direct Rejet vers une STEU

Mercure (Hg)
161 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
- 77 sites n’ont déclaré qu’une seule fois.
- 10 sites ont déclaré 10 fois ou plus sur la période.
3,6 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.
80% ont été émis par 4 secteurs (sur les 12 retenus).

Rejets de mercure par secteurs


1576
kgs émis en 13 ans

675
316 315
158 135 95 85 66 63 45 3

SECTEURS

Page 93 sur 157


Répartition des émissions par bassins

Rejets de mercure
250

200
Kilogrammes

150

100

50

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

AESN AG AP LB RM RMC

Le pic de 2011 sur SN est imputable à un site (secteur Agroalimentaire d’origine végétale), qui a déclaré 85 kg en 2011,
mais qui n’a déclaré cette substance que cette année-là. Il s’agit probablement d’une erreur de saisie.

112 sont en rejet direct au milieu, soit 71% du total. 49 sont raccordés à une STEU.

Rejets de mercure
600

500

400
Kg/an

300

200

100

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Rejet Direct Rejet vers une STEU

La baisse des émissions de mercure entre 2004 et 2016 est significative, passant de 433 kg à 162, soit moins 63%.
Le pic de 2011 est imputable à un site (secteur Production/Transformation des Métaux) en AP, qui a déclaré près de
30 kg en 2011, alors qu’il n’a déclaré que 4 kg en 2016. Ce pic de 2011 est aussi imputable au site sur SN que nous
avons évoqué plus haut.

Selon les années, 30 à 60% des émissions ont été déclarées par seulement 10 sites. 41% si on considère la totalité des
émissions sur les 13 années. Comme l’indique le graphique ci-dessous, ces 10 sites ont baissé significativement (-58%)
leurs émissions, dans une proportion comparable à l'ensemble des sites.

Page 94 sur 157


Rejets de mercure par les 10 sites plus gros émetteurs
160
140
120
100
Kg/an

80
60
40
20
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Année

Nickel (Ni)
340 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
286 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.

83% ont été émis par 3 secteurs (sur les 12 retenus).

Rejets de nickel par secteurs


100
90
tonnes émises en 13 ans

80
70
60
50
40
30
20
10
0

SECTEURS

Page 95 sur 157


Répartition des émissions par bassins

Rejets de nickel
35 000

30 000

25 000
Kilogrammes

20 000

15 000

10 000

5 000

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

AESN AG AP LB RM RMC

A noter que les émissions sont restées stables sur les bassins SN et AG, et qu'elles ont diminué sur les autres bassins.
La baisse la plus importante est enregistrée sur le bassin AP.
Le pic de 2005 sur LB est dû à un site (secteur Travail Mécanique des Métaux) qui n’a déclaré qu’en 2005, y compris
pour les autres substances d’ailleurs.
Le pic de 2005 sur RMC est dû à un site qui n’a déclaré qu’en 2005, y compris pour les autres substances.
La baisse en 2011 sur RMC est due à un site (secteur Travail Mécanique des Métaux) qui a déclaré 2,5 tonnes jusqu’en
2010, mais qui n’a plus rien déclaré au-delà. Le site semble pourtant toujours être en activité.

273 sites déclarants sont en rejet direct au milieu, soit 80% du total. 67 sont raccordés à une STEU.

Rejets de nickel
70 000
60 000
Kilogrammes

50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Rejet Direct Rejet vers une STEU

La baisse globale des émissions de nickel est significative, passant de 30 tonnes émises en 2004 à 9 tonnes en 2016,
soit moins 70%. Nous avons évoqué plus haut le pic de 2005.

74 sites ont déclaré 8 fois ou plus sur la période, et représentent 52% des émissions totales sur 13 ans.

Page 96 sur 157


Rejets de nickel des 74 sites plus gros émetteurs
18 000
16 000
14 000
12 000
Kg/an

10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Rejet Direct Rejet vers une STEU

Plomb (Pb)
165 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016. 22 sites ont saisi au moins 8 années
sur la période. Ces 22 «gros » émetteurs représentent 82% des émissions totales déclarées.

381 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.


Un site sur RMC (secteur Chimie/Pharma) représente à lui seul 42% de l’ensemble des émissions déclarées.
Pour autant, l'analyse des données IREP ne permet pas de conclure à une hausse ou à une baisse globale sur la période.
A part pour le site de RMC précité, l'évolution des émissions montre des fluctuations importantes selon les années,
mais pas de tendance globale.

2 secteurs d’activité totalisent 88% des émissions déclarées : la Production/transformation des métaux (46%) et les
Déchets (42%).

Répartition des émissions par bassins


Les rejets de plomb sont très aléatoires d’une année sur l’autre. Les courbes par bassins sont donc irrégulières. C’est
pourquoi nous ne produirons pas de graphique par bassins pour cette substance.
Nous constatons cependant que la tendance globale, tous bassins confondus, est à la baisse.

125 sites déclarants sont en rejet direct au milieu, soit 76% du total. 40 sont raccordés à une STEU.

Rejets de plomb
12 000
10 000
8 000
Kg/an

6 000
4 000
2 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Rejet Direct Rejet vers une STEU

Ce graphique indique une décroissance significative des émissions de plomb entre 2004 et 2016, passant de 32 à 4
tonnes, soit -88%.
Page 97 sur 157
Le pic de 2009 s’explique par le fait qu’un site n’a déclaré qu’une seule fois, en 2009 (154 kg).

Un site (secteur Chimie/Pharma) sur RMC Rejets de plomb du 1er émetteur


a déclaré à lui seul 42% du total des 25000
émissions dans GEREP. 20000

kg/an
15000
Ce site est passé de 21 tonnes déclarées en 10000
2004 à 4 en 2015, soit -81%. 5000
Il n’y a pas eu de déclaration pour ce site 0

en 2016.
Année

Si on retire le 1er émetteur, les 21 autres « gros » émetteurs ont déclaré 2,7 tonnes en 2004, versus 3,2 en 2016. Cette
augmentation des rejets est imputable à un site (secteur Production/Transformation des Métaux) sur AP.

Rejets de plomb des 21 sites plus gros émetteurs


hors 1er émetteur
3 500
3 000
2 500
2 000
Kg/an

1 500
1 000
500
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Année

Zinc (Zn)
393 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
2908 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.

92% ont été émis par 3 secteurs (sur les 12 retenus).

Page 98 sur 157


Rejets de zinc par secteurs
1 288
Tonnes émsies en 13 ans

842

464

81 46 42 25 19 12 11 9

SECTEURS

Répartition des émissions par bassins

Rejets de zinc
80 000
70 000
60 000
Kilogrammes

50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

AESN AG AP LB RM RMC

Le pic 2005-2008 sur RM est dû à plusieurs sites :


- 1 site (secteur Chimie/Pharmacie) qui n’a déclaré qu’en 2006, 1 tonne
- 1 site (secteur Pétrole) qui a déclaré 50 tonnes en 2006, puis autour de 300 kg les années suivantes
- 1 site (secteur Autres Produits Alimentaires) qui émettait entre 3 et 5 tonnes par an selon les années, et qui a
cessé toutes déclarations à partir 2006 (site fermé)

295 sont en rejet direct au milieu, soit 71% du total. 120 sont raccordés à une STEU.

Page 99 sur 157


Rejets de zinc
250 000

200 000
Kilogrammes

150 000

100 000

50 000

0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Rejet Direct Rejet vers une STEU

Les déclarations globales de zinc dans GEREP ont baissé de 73% entre 2004 et 2016. La baisse est de 83% entre 2006
et 2016, passant de 263 tonnes en 2006 à seulement 46 en 2016.
Nous constatons que les réductions sont principalement imputables à un petit nombre de sites ayant des émissions
importantes. Par exemple, un site (secteur Production/Transformation des Métaux) de RM a réduit ses émissions de
11 tonnes en 2011 à 0,79 en 2014.
Un autre site (secteur Chimie/Pharmacie), émetteur important sur RMC, a réduit ses émissions de 67% entre 2004 et
2015, passant de 26 tonnes à 8,4.
Sur les 393 sites ayant déclaré leurs émissions de zinc dans GEREP au moins une fois en 13 ans, 48 sites, soit 12%, ont
déclaré 10 fois ou plus. Ces 46 sites représentent 62% des émissions totales du secteur sur la période. Ces 46 sites ont
collectivement baissé de 75% leurs émissions entre 2004 et 2016.

Page 100 sur 157


VI) Les investissements « environnementaux » de
l’industrie
Pour l’industrie française, la dimension environnementale de la gestion de l’eau est désormais corollaire de la
performance économique. Aujourd’hui, le développement des entreprises se juge aussi à l’aune de leur capacité à
appliquer les principes du Développement Durable et de la RSE.
Nombre d’industriels, en particulier des grands groupes, ont adapté et mis en place leur propre politique de l’eau,
décidée et suivi au plus haut niveau dans l’entreprise. Le Groupe St GOBAIN, par exemple, affirme que « chaque
Activité doit intégrer le facteur Eau dans son effort d’innovation pour la mise au point et l’amélioration de ses
procédés, de ses produits et de ses solutions, tout en veillant à ne pas dégrader leur performance environnementale
globale. Les Activités mènent également une réflexion sur les technologies de rupture qui pourraient à terme
significativement réduire l’empreinte Eau des procédés, des produits et des solutions.»

L’enjeu, économiser l’eau ET préserver la qualité de la ressource, est de pouvoir maintenir le développement
économique de l’industrie, tout en limitant son impact sur l’environnement. L’usage de l’eau devient alors un
indicateur de performance. Un responsable dans un groupe papetier nous disait que lors d’une opération de rachat
d’un site de production, la quantité d’eau consommée était un indicateur fondamental pour juger de la viabilité et de
la performance de l’usine.

Globalement, les industriels sont engagés dans une démarche active de Développement Durable, et sont convaincus
que celui-ci constitue un levier de compétitivité supplémentaire. Ils sont déterminés à travailler avec l’ensemble de
leurs parties prenantes : Etat, collectivités, syndicats de salariés, fédérations professionnelles, riverains, ONG…

Pour autant, les industriels sont de plus en plus contraints économiquement.


Les investissements en faveur de l’environnement peuvent ne pas être une priorité, en particulier en période de crise.
A titre indicatif, en 2016, les établissements industriels de plus de 20 salariés ont consacré 1,4 Mds € à des
investissements en faveur de l'environnement, soit 13 % de moins qu'en 201552. Il est intéressant de noter que ces
dépenses sont plus importantes pour les grandes entreprises : 86 % des établissements de plus de 500 salariés ont
engagé des dépenses « antipollution » (air et eau), contre 25 % pour les établissements de 20 à 49 salariés.
Selon cette même enquête de l’INSEEE, les dépenses de l’industrie pour traiter les eaux usées ont été de 197 M€ en
2016, soit 14% du total des dépenses dites « environnementales ».
Outre les difficultés économiques, et les nécessaires arbitrages budgétaires, il faut également garder à l’esprit que les
sites émettant des flux polluants significatifs (papeterie, chimie, agroalimentaire par exemple) ont investi dans le
traitement de leurs rejets il y a bien longtemps. Leurs dispositifs d’épuration avant rejet au milieu datent souvent de
20, voire 30 ans. L’investissement a donc déjà été réalisé, même si la vétusté des ouvrages fait craindre de nouveaux
risques à terme.

Les investissements de l’industrie résultent essentiellement de la mise en application des différentes règlementations
européennes et françaises (IED, ICPE, SAGE…..). Ces réglementations ont conduit les industriels à investir,
progressivement, pour évaluer l’impact de leurs activités, et ainsi pouvoir investir dans des équipements plus
performants.
Mais si l’eau dont il a besoin dans son process de fabrication requiert un certain niveau de qualité, l’industriel peut
aussi décider d’investir afin de diminuer le coût de traitement de cette « matière première » : une eau de meilleure
qualité peut induire une baisse, voire la disparition, du traitement préalable de l’eau avant utilisation en production.
Donc une baisse des coûts associés.

52
Selon une enquête de l'INSEE auprès de 11 000 entreprises de plus de 20 salariés
Page 101 sur 157
1) L’utilité des aides des Agences de l’Eau
Les Agences de l’Eau perçoivent des redevances de la part des usagers de l’eau (industriels, agriculteurs, ménages
essentiellement). En 2013 par exemple, elles ont collecté 2,2 Md€ de redevances, et distribué 1,9 Md€ sous forme
d’aides.53

Les usagers domestiques et « assimilés domestiques » paient, sur leurs factures


d’eau, 78% du total des redevances, alors qu’ils ne représentent que 15% des
volumes prélevés.

Les activités de refroidissement paient 3% du total des redevances, mais


représentent 55% des volumes prélevés. Cependant, cette eau est rendue au milieu
à 99% : l’usage est important, mais la pression est faible.

Pour les autres usagers dits « économiques », le ratio est cohérent : 13% de
redevances pour 12% des prélèvements :
- 6% pour l’agriculture
- 7 % pour l’industrie

Grâce aux redevances qu’elles perçoivent, les Agences peuvent redistribuer des aides, notamment aux industriels, afin
qu’ils puissent investir pour réduire leurs prélèvements, leurs rejets, et fiabiliser leur dépollution. Au sein des Agences,
les motifs pour attribuer des aides sont libellés comme suit :
- réaliser des économies d’eau
- réduire la pollution à la source et mettre en place des technologies propres
- créer ou améliorer les capacités épuratoires
- fiabiliser le niveau de dépollution
- collecter et éliminer les effluents concentrés
- prévenir les pollutions accidentelles et/ou diffuses
- réaliser des études, préalables ou générales
- Animer les dispositifs

Nous l’avons vu dans les verbatim des industriels, les aides versées par les Agences sont rarement un déclencheur
pour investir. Pour autant, au-delà de « l’effet d’aubaine », l’argent versé au titre de ces aides peut faciliter ou
accélérer la prise de décision.

2) Exemples d’industriels ayant investi dans l’amélioration de leur


performance environnementale
Les retours d’expérience que nous présentons dans les lignes qui suivent sont tous issus de témoignages recueillis
auprès des entreprises.

53
Selon le rapport de la Cour des Comptes de février 2015 intitulé « Les agences de l’eau et la politique de l’eau : une cohérence à retrouver »
Page 102 sur 157
Afin d’améliorer la lecture, chaque exemple comporte des pictogrammes afin de repérer :

- le secteur d’activité (les exemples sont classés par secteur)

Agro-alimentaire Traitement de surface

Déchets Matériaux de
construction

Chimie / Pharma Fonderie

Pétrole Textile

Mécanique Hydro-électricité

Papier - carton

- le bassin sur lequel le site est implanté

Adour Garonne Rhin Meuse Rhône Méditerranée

Seine Normandie Artois Picardie Loire Bretagne

- le type d’action citée

Economie Amélioration Milieu


d’eau des rejets

Page 103 sur 157


Entreprise – secteur – contexte

Papeterie de Bègles (33) est une filiale du groupe EBP.

Le site fabrique du papier pour plaques de plâtre, 100% à partir de


papiers et cartons recyclés.
Comme tous les fabricants de papier, le site est un gros
consommateur d’eau.

Solutions et résultats
Depuis 10 ans, Papeterie de Bègles investit fortement afin de réduire sa consommation d’eau. L’eau qu’utilise le site
est aujourd’hui intégralement pompée dans la Garonne. Mais, jusqu’en 2013, une partie de l’eau de process était issue
du réseau. Dans une démarche volontariste de préservation de l’environnement, mais aussi afin de réduire ses coûts
de production, Papeterie de Bègles a décidé d’investir dans de nouvelles machines, et de modifier son process de
fabrication afin :
- d’augmenter son volume d’eau réutilisée, après traitement, sur ses chaines de production
- de mieux réutiliser l’eau
- de ne plus consommer d’eau potable dans son process
- de pomper en Garonne
Ces actions ont permis au site :
- de réduire de 25% sa consommation d’eau de process en 4 ans
- de réduire de 10% le coût de l’eau utilisée pour la production
- de réduire, par voie de conséquence, d’environ 1/3 ses MES
- de réduire ses émissions de DCO et de DBO5
Sur ces 10 dernières années, Papeterie de Bègles a investi près de 1,5 M€ sur la thématique Eau, en achetant de
nouvelles machines, ou en investissant dans un système d’ultra-filtration, par exemple. D’autres projets sont prévus
pour 2019. Ces investissements ont été partiellement aidés par l’Agence de l’Eau Adour-Garonne, sans les limites
induites par l’encadrement européen des aides d’état (le site n’étant pas soumis aux MTD des BREF).

Entreprise – secteur – contexte

SMURFIT KAPPA est un groupe papetier.

Le site SMURFIT KAPPA Cellulose du Pin de BIGANOS (33) produit plus de 500 000
tonnes de papier kraft, destiné à la fabrication d’emballages en carton ondulé (pour
l’agro-alimentaire, l’électroménager ou la PLV).
Le site de Biganos a depuis plus de 30 ans une politique volontariste de gestion de
l’eau. L’ensemble du processus de production a été revu ces dernières décennies
(amélioration du recyclage, installation de tours aéro-réfrigérantes), aboutissant à
une consommation d’eau réduite de 66% en 30 ans. Alors que la production de
l’usine a été multipliée par 3 sur la même période.

Solutions et résultats
La production de pâte vierge génère des effluents liquides, chargés en produits chimiques, plus ou moins abattus avant
rejet au milieu par la station de l’usine.
Le parc des machines de lavage de pâte vierge était plus ou moins en fin de vie. Afin de maintenir l’outil de production,
le Groupe a décidé d’investir environ 25 M€ dans de nouvelles machines de lavage de pâte. La décision ne repose pas

Page 104 sur 157


sur un ROI54 favorable, ni sur une obligation règlementaire (arrêté préfectoral ou BREF papetier). L’objectif est de
récupérer des produits chimiques (sodium, terpènes, phénols) afin qu’ils ne soient plus du tout rejetés au milieu, donc
d’aller au-delà de l’abattement réalisé par la station du site.
Sur les anciennes machines, la DCO de la pâte est de 50 kg par tonne de pâte produite.
Avec les nouvelles machines, elle ne devrait plus être que de 25 kg. Les nouvelles machines ayant été installées au 1er
trimestre 2018, il est encore trop tôt pour afficher des résultats.
Une 2ème étape est prévue d’ici 2020, qui visera à investir dans un système de récupération de la vapeur des distillats.
L’objectif est de baisser les rejets de DCO de la pâte à 15 kg par tonne de pâte produite. Cette 2ème tranche de travaux
devrait coûter 11,5 M€ supplémentaires à SMURFIT.
L’Agence de l’Eau Adour-Garonne a financé la phase 1 à hauteur de 6 M€, et la 2ème pour 4 M€. L’objectif global affiché
sur ce projet est d’abattre de 80% les micropolluants émis par le site d’ici 2020.

Entreprise – secteur – contexte

NORSKE SKOG est un groupe papetier norvégien.


Le site NSG de GOLBEY (88) prélève 7 millions de m3 par an dans une gravière,
alimentée par une nappe phréatique et par la Moselle. NSG est considéré comme un
gros consommateur d’eau. Ainsi, les associations environnementales, l’Agence de l’Eau
Rhin-Meuse, et la DREAL portent une attention particulière aux prélèvements et aux
rejets du site, en particulier en période estivale. Notons que la Moselle est ici classée
en bon état.

Lors de l’implantation du site en 1991, et au démarrage de la 2ème machine en 2006, les


associations environnementales locales ont été très actives, demandant notamment
des VLE inférieures aux moyennes nationales. Par exemple, les VLE sur les MES ont été
divisées par 2 en 2010, et baissées de 22% pour la DCO.

Solutions et résultats
Afin de réduire l’impact de ses effluents sur la Moselle, d’anticiper le durcissement de son arrêté préfectoral en 2010,
et de se préparer à l’augmentation des flux polluants en entrée de STEP due au démarrage de la seconde ligne de
production, NSG a mis en place dès 2005 un système de filtres à sable.

L’objectif est d’épurer l’eau après la station d’épuration du site, afin de pouvoir réutiliser l’eau traitée dans les
procédés de fabrication, sur des postes peu sensibles à la qualité de l’eau.
Lors de la 1ère phase du projet, 6 filtres à sable ont été mis en place, sur une seule ligne dans un 1er temps. Il était
prévu de doubler le nombre de filtres, mais cette 2ème phase n’a pour le moment pas été lancée, pour des raisons
économiques.
Dès 2005, l’eau de service filtrée a pu être réutilisée dans l’usine. Puis, en 2007, les filtres à sable ont atteint leur
capacité maximale, soit 30% du rejet d’eau, ce qui a permis de mélanger l’eau filtrée excédentaire avec les flux
prélevés dans la Moselle.

54
Retour sur investissement
Page 105 sur 157
Fonctionnement de filtres à sable (de type Hydrasand)

Grâce à cet investissement, NSG a pu obtenir les résultats suivants :


2003 2008 Evolution
MES en sortie de station 71 214 kg 48 106 kg - 32%
DCO en sortie de station 927 770 kg 1 140 961 kg + 23%
Débit en sortie de station 5 779 526 m3 5 625 110 m3 -3%
Production de papier 568 588 tonnes 609 582 tonnes + 7%

Malgré une augmentation de la production en 5 ans, le débit rejeté a été maintenu, voire a légèrement baissé. Par
ailleurs, les MES ont baissé d’un tiers.

Le projet a coûté 1,76 M€ à NSG.


Le syndicat de la profession a aidé à hauteur de 352 K€.
L’Agence de l’Eau Rhin-Meuse a accordé un prêt sans intérêt de 1,056 M€, et une subvention de 352 K€.

Entreprise – secteur – contexte

Le groupe PAPREC exploite 210 sites en France, et recycle notamment 350 000
tonnes de plastique par an.

L’usine France Plastique Recyclage, FPR, à LIMAY (78) traite 40 000 tonnes par an
de PET (polymère de type polyester saturé), et prélève 70 000 m3 d’eau par an.
L’eau (brute et adoucie) est utilisée dans les process pour le lavage, le broyage, puis
l’extrusion (pour fabriquer du PET régénéré).
L’eau représente 4% de la matière entrante.
Dès sa construction en 2009, le site installe sa propre station de traitement. Mais
les coûts de gestion, et les dépassements réguliers de certains paramètres inscrits
sur son arrêté préfectoral incitent FPR à complètement revoir son outil épuratoire.

Page 106 sur 157


Solutions et résultats
En 2009, le site est conçu pour qu’un tiers des eaux de process soit réintégré dans la production (dans le process de
nettoyage) après traitement, évitant ainsi un rejet dans la Seine.
Pour autant, malgré un coût de gestion de la station élevé (2 M€ par an), la qualité épuratoire n’était pas au rendez-
vous.
En 2012, FPR récupére la gestion de sa STE, jusqu’alors sous-traitée, et investit régulièrement chaque année dans
l’amélioration, voire la refonte, de sa station.
- En 2013, FPR investit 750 K€ dans un nouveau traitement physico-chimique, afin d’augmenter le débit, et de
baisser ses émissions de MES
- En 2011, FPR installe des d’hydro-filtres (350 K€), ce qui permet de baisser certaines émissions à partir de
2014 :
- MES : 32 g/l en 2011 vs 10 à 15 g/l en 2014
- DCO : 35 g/l vs 15 g/l
- DBO5 : 24 g/l vs 10 g/l
- Création d’un bassin d’homogénéisation (150 k€), afin de corriger le PH de l’eau rejetée

Avant 2018, date du dépôt de son 1er dossier de demande d’aide, FPR n’avait jamais fait appel à l’Agence de l’Eau
Seine-Normandie pour l’aider dans ses investissements, pourtant de plusieurs millions d’€ chaque année depuis la
création du site. Sans doute par méconnaissance des dispositifs de l’Agence.
FPR entend aujourd’hui aller plus loin dans sa démarche volontaire en faveur de la préservation de la ressource. En
2018, un projet est à l’étude afin de potabiliser, puis de réutiliser dans le process, 80% de l’eau entrante dans le process
de lavage. Ce nouvel investissement, d’environ 500 K€, ne présente pas un ROI favorable. L’impulsion n’est donc pas
ici économique, mais bien sociétale.
Cette fois, l’Agence de l’Eau Seine-Normandie a été impliquée en amont.

Entreprise – secteur – contexte

Lionel F AERBER Métaux Recyclage, LFM, à Meaux (77) est une TPE qui
trie des déchets, essentiellement métalliques.

Le site possède un sol partiellement étanche : il n’existe aucun ouvrage


de collecte ou de traitement des eaux de ruissellement. Les rejets
s’infiltrent dans le sol, ou rejoignent le réseau communal.

Solutions et résultats
Afin de collecter et traiter ses rejets d’eaux de ruissellement, LFM décide en 2018 de réaliser les travaux suivants :
- pose de canalisations et d’un caniveau,
- pose d’une cuve tampon de 120 m3,
- réalisation d’une station de levage,
- installation d’un pré-traitement (avant raccordement au réseau) comportant : un séparateur d’hydrocarbures,
un décanteur lamellaire, un filtre micron, un caisson filtre pouzzolane avec régulation vortex débit en sortie.

Ces travaux sont estimés à 455 k€, l’Agence de l’Eau Seine-Normandie aidant à hauteur de 44%.

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Effluents aqueux chargés en métaux
avant et après traitement
membranaire (ultrafiltration,
nanofiltration et osmose inverse)

Entreprise – secteur – contexte

LafargeHolcim exploite 244 centrales à bétons en France.

L’eau est essentielle dans la fabrication du béton :


- pour déclencher la réaction cimentaire (eau + ciment + granulats + adjuvants =
béton)
- pour nettoyer les outils, les machines, les camions-malaxeurs et les aires de
circulation
L’eau rejetée est principalement chargée en MES et en DCO, mais présente aussi des
traces de métaux (Al, Fe, Zn, Cu, Ni, Pb) ou de chrome hexavalent (très toxique).
En 2004, la profession indique qu’il faut en moyenne 360 litres d’eau pour produire 1
m3 de béton.
En 2011, la réglementation fixe de nouveaux seuils :
- 350 l/m3 pour les unités avec malaxeur d’une capacité inférieure à 3 m3
- 400 l/m3 pour les autres

Zone de lavage des camions-toupies

Solutions et résultats
Depuis de nombreuses années, le Groupe LafargeHolcim agit globalement pour réduire la consommation d’eau de ses
centrales à béton, en récupérant, puis en recyclant après décantation, les eaux de lavage. Les eaux traitées sont ensuite
réutilisées dans le process de fabrication du béton.

Le Groupe LafargeHolcim a mis en place :


- une disposition plus pratique de ses bassins de décantation,
- des zones de lavage des camions-toupies
Page 108 sur 157
- des aires de stockage des déchets de béton,
- un suivi des volumes d’eaux recyclées et stockées,
- l’optimisation de la topographie des sites pour une meilleure récupération des eaux,
- la gestion des automatismes de mélange des eaux dans les programmes de fabrication.
Le bilan 2017 confirme l’ampleur des progrès réalisés, avec une consommation moyenne qui passe globalement, tous
sites confondus, sous les 280 litres par m3 de béton produit, allant ainsi bien au-delà des seules exigences
réglementaires.
Afin d’aller au-delà des bons résultats déjà engrangés, le plan 2030 du Groupe s’est fixé comme objectif de réduire
encore de 30% son utilisation d’eau potable par tonne de ciment fabriquée.

Pour aller plus loin, nous recommandons de consulter l’étude de branche sur l’impact des centrales de béton prêt à
l’emploi sur le bassin Seine Normandie, étude orientée rejets réalisée par l’Agence de l’eau Seine Normandie en
200655.

Entreprise – secteur – contexte

La Picardie est un des territoires français régulièrement soumis aux inondations,


notamment du fait des crues de l’Oise et de son affluent, l’Aisne. En 1993 et en 1995,
des crues exceptionnelles ont eu des conséquences dramatiques sur les biens et les
personnes.
Les carrières alluviales qui s’y trouvent peuvent constituer des réservoirs où, si le sol
est suffisamment imperméable, les crues y peuvent être stockées.

Afin de lutter contre les inondations, et en accord avec les acteurs locaux,
LafargeHolcim Granulats (LHG) à Choisy-au-Bac (60) a décidé de créer un bassin
d'écrêtement des crues dans le cadre de l’exploitation d’une nouvelle carrière de 26
ha.

Solutions et résultats
Cette carrière de granulats alluvionnaires a été exploitée de 2009 à 2012. Les matériaux extraits ont été évacués en
totalité par voie fluviale. Parallèlement à l’exploitation, des travaux d’aménagement ont permis de réaliser un bassin
d’expansion des crues d'une capacité de 600 000 m3, s'intégrant dans un dispositif plus vaste de gestion des crues de
l'Oise et de l'Aisne. A la fin de cette réalisation, LHG a cédé les terrains à la collectivité, qui a pu finaliser les ouvrages
hydrauliques dont elle assure aujourd’hui la gestion.
Aujourd’hui, outre le bénéfice environnemental en matière de prévention des inondations, le site est ouvert au public,
et est particulièrement apprécié des promeneurs et des sportifs.

Les coûts pour LHG ont été intégrés au coût d'exploitation en amont. LHG n’a pas bénéficié d’aide de l’Agence de
l’eau Seine Normandie sur ce projet.

55
L’eau et l’industrie – livret 3 de 2006, à retrouver sur le site de l’Agence
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Entreprise – secteur – contexte

La région de Nîmes (30) connait une forte pluviométrie


saisonnière.

GSM Granulats, filiale du Groupe HeidelbergCement, exploite


près d’une centaine des carrières en France, et en extrait des
sables, des granulats, et des graviers.

Solutions et résultats
Lors de l’installation de son site de Nîmes en 2002, GSM Granulats a construit un système de dérivation des eaux de
crue du ruisseau qui longe la carrière. Un chenal a été creusé afin de déverser l’eau excédentaire dans l’espace libéré
par l’exploitation. En cas de crue, la carrière permet de contenir 4 millions de m3 d’eau, soit le double du volume total
des précipitations qui ont provoqué les tragiques inondations de Nîmes en octobre 1988.
Le recours au bassin d’écrêtage de crue a été utilisé pratiquement chaque année, évitant ainsi d’importants
dommages.
Au vu des bons résultats obtenus, la capacité de ce bassin va être augmentée à 7 millions de m3, afin de renforcer la
prévention des risques climatiques répétitifs.
À la fin de l’exploitation, la commune deviendra propriétaire du site.

Entreprise – secteur – contexte

CEMEX est un groupe international dans l’industrie des


matériaux de construction, granulats (90 implantations en
France) et béton (242 unités de production de bétons prêts à
l’emploi en France).

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Solutions et résultats
Dans le cadre du projet de réhabilitation environnementale de 39 hectares d’un Espace Naturel Sensible réalisé dans
la Loire, CEMEX a pris part au réaménagement de l’un de ses anciens sites industriels. Cette réhabilitation s’inscrit
dans le cadre d’un partenariat public/privé inédit, qui vise à rendre l’espace naturel de MEYLIEU à son état d’origine :
un habitat naturel propice au développement de la biodiversité, et ouvert au public.
Propriétaire depuis 1980 d’un terrain de 2,8 hectares, CEMEX a été sollicité en 2013 par le conseil départemental pour
réaménager l’ancienne carrière de MEYLIEU. CEMEX a creusé des emplacements destinés à la création de mares, et a
fourni les matériaux terreux et les galets, issus d’une carrière proche (CHAMBEON), afin d’aménager des plages.
Dans le cadre du projet Espaces Naturels Sensibles, CEMEX met désormais à disposition du département de la Loire
cette portion de terrain à titre gracieux.

Espace re-naturé tel


qu’il est aujourd’hui

Solutions et résultats
A Oytier Saint Oblas (38), le torrent de Pétrier longe d’un côté la D75, route départementale très fréquentée et, sur
l’autre rive, une carrière d’alluvionnaire à sec du groupe CEMEX. Quasi à sec d’ordinaire, ce petit torrent connait, tous
les trois ans en moyenne, une crue soudaine très violente, suite à des orages en hiver et au printemps.
En 2008, la crue du torrent, plus importante qu’à l’accoutumée, a deux conséquences :
- la D75 est inondée, ce qui bloque la circulation des véhicules
- la piste d’accès à la carrière est impraticable, ce qui empêche la circulation des poids-lourds

Pour éviter tout nouveau débordement, CEMEX décide


d’investir dans l’implantation d’un déversoir, connecté au
Pétrier : un ouvrage technique d’environ 15 m de haut et 5 m de
large, élaboré avec des galets issus de la carrière.

L’ouvrage doit permettre l’évacuation des eaux de crue dans un


réseau de mares, qui couvre la partie réaménagée du site.

Ainsi, la carrière de CEMEX fait-elle « tampon » aux éventuels afflux importants d’eau, le déversoir jouant le rôle
d’écluse. Quant à l’excès d’eau, il est progressivement absorbé par la nappe phréatique située sous la carrière.
Les coûts de construction étaient d’environ 70 000 €. L’Agence de l’eau Rhône Méditerranée n’a pas été sollicitée,
CEMEX n’ayant pas identifié que ces travaux pouvaient être aidables.

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Entreprise – secteur – contexte

COLAS est un groupe de construction et d'entretien de routes et d’infrastructures


de transport.
Historiquement, les matériaux de construction étaient extraits dans le lit des
rivières : une ressource facilement accessible et d’une excellente qualité
géotechnique. Mais cette pratique a rapidement montré ses limites, car elle
impactait la vie aquatique et entrainait une modification de la morphologie du cours
d’eau. Les extractions ont donc évolué vers des gisements situés en dehors du lit
majeur.

La filiale CMCA à Saint-Loup (03) exploite une carrière qui transforme 100 000
tonnes de roche meuble par an en produits destinés à la construction (matériaux
pour béton essentiellement).

Solutions et résultats
En ouvrant une nouvelle carrière à Saint-Loup en 2014, CMCA n’extrait plus ses alluvions de l’Allier, mais des matériaux
de très hautes terrasses, répondant ainsi aux objectifs du SDAGE Loire-Bretagne.
Les matériaux extraits doivent être lavés avant de pouvoir être utilisés dans l’industrie du béton. Or, ce lavage
nécessite une grande quantité d’eau, qui ne peut plus provenir de la rivière. Pour faire face à cette nouvelle contrainte,
CMCA décide de concevoir son site en circuit fermé.
Les objectifs sont :
- préserver la nappe souterraine de tout risque de pollution
- limiter au maximum les prélèvements en eau
- s’assurer que les terrains puissent être réaménagés en parcelles agricoles de qualité à l’issue de l’exploitation
de la carrière
Le procédé de fabrication des matériaux fonctionne aujourd’hui à 98,4% avec de l’eau recyclée (eau de process +
pluie).
Ce taux élevé est obtenu par un traitement à l’aide de deux filtres presses, qui améliorent la concentration solide des
eaux de process en sortie de lavage, permettant ainsi une déshydratation mécanique des boues. Ce recyclage requiert
des traitements plus élaborés qu’un système classique (débourbage, cyclonage, criblage,…).
CMCA estime que ce choix de recyclage représente un surcoût d’environ 30% par rapport à une installation classique.
L’Agence de l’eau Seine Normandie n’a pas été sollicitée, dès lors qu’il s’agissait un projet neuf, a priori non éligible
aux aides.

Site de CMCA à Saint Loup

Installation de production

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Entreprise – secteur – contexte

SNCF et ses filiales consomment 0,74 M de m3 d’eau par an (données 2015, rapport
RSE 2016).

En 2016, SNCF lance sa Stratégie de gestion et de préservation de la ressource en


eau. Elle vise à réduire l’impact des activités du groupe sur la ressource en eau et
les milieux aquatiques, tout au long de la durée de vie des installations. Cette
politique s’est traduite dès 2017 par des plans de déploiement dans chacune des
activités du groupe.

Solutions et résultats

SNCF entretient 30 000 kms de voies et d’abords. La végétation spontanée peut nuire à la sécurité
de la circulation des trains. Il est donc nécessaire de la maîtriser.
Depuis 2005, SNCF met en oeuvre une politique de gestion raisonnée de la végétation sur les voies, le long des voies,
et aux abords des gares :
- en réduisant peu à peu le recours aux herbicides. Entre 2014 et 2016, SNCF a réduit de 20% ses achats de
produits phytosanitaires, passant de 104 à 83 tonnes achetées par an
- en installant sur ses trains et camions désherbeurs des GPS connectés au système d’information géographique
SIGMA pour la maîtrise de la végétation, ce qui permet de couper automatiquement l’arrosage des voies
lorsque le train ou le camion approche d’une zone sensible (cours d’eau, périmètre de captage d’eau potable)
- en posant des nattes anti-végétation, afin d’éviter l’enracinement des plantes
- en développant l’éco-pâturage

Pour autant, SNCF continue à utiliser des produits phytosanitaires. Les techniques alternatives, comme le fauchage,
l’abattage ou l’arrachage, coûtent 32 fois plus cher en moyenne qu’un entretien chimique. SNCF dépense 110 M€ par
an56 pour la maîtrise de la végétation, dont un quart en produits chimiques.

Solutions et résultats

En 2005, SNCF construit un nouveau technicentre à Pantin, destiné à entretenir les


rames du TGV-Est. Dès sa conception, SNCF cherche à réduire sa consommation d’eau, ainsi que ses rejets de flux
polluants.
Laver l’extérieur des trains consomme beaucoup d’eau, 130 m3/jour. De plus, les machines à laver «au défilé»
requièrent une eau faiblement chargée en MES, afin d’éviter l’obturation des buses de pulvérisation, et non
fermentescible (DBO5 < 30mg/l), afin d’éviter les odeurs et la mousse résiduelle.
SNCF conçoit donc son atelier afin qu’une partie des eaux usées puissent être réutilisées.

56
Données 2015
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Aujourd’hui, 80% des eaux de lavage, après un
traitement biologique permettant la biodégradation
des détergents résiduels, peuvent être réinjectés dans
le circuit de lavage.
Les 20% non recyclés sont rejetés au réseau, après
traitement.

C’est environ 37 000 m3 d’eau potable qui sont


économisés chaque année.

Le coût du dispositif, conception, réalisation, et exploitation sur 15 ans, est de 2 M€, dont 750 K€ pour l’investissement
initial.
L’Agence de l’eau Seine Normandie n’a pas été sollicitée, sans doute par méconnaissance des dispositifs existants et
des contraintes de planning.

Afin de réduire les fuites et les gaspillages, et limiter ses rejets polluants, SNCF
investit dans la rénovation et la mise en conformité de ses réseaux d’assainissement et d’adduction d’eau.
Le programme CEPIA (Conformité Eau Potable, Incendie et Assainissement) lancé mi-2014 prévoit d’engager 250 M€
sur 14 ans (2014-2028) sur 60 sites.
Pour un des sites, l’emblématique EIV57 de Bretenoux (46), seul établissement SEVESO du Groupe, SNCF profite de
travaux de mise en conformité des réseaux en 2006 pour dépolluer les sols, résorbant ainsi une partie du passif
industriel du site.
Le projet a coûté 3,2 M€.
L’Agence de l’eau Adour-Garonne n’a pas été sollicitée.

57
Etablissement Industriel Voies
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Entreprise – secteur – contexte

Le groupe international BIC exploite 7 usines en France.

BIC Ecriture à MONTEVRAIN (77) fabrique 3 millions de stylos à bille par jour, et 20
millions de composants d’articles d'écriture.
Pour usiner les pointes de ses stylos, BIC utilise de l’huile de lubrification.
Les pointes doivent ensuite être lavées avec un solvant, le trichloroéthylène. Ce
micropolluant est une SD (substance dangereuse) de la DCE, et est soumis à un
objectif de réduction prioritaire dans le SDAGE Seine Normandie.

Le site est raccordé à une station collective.

Solutions et résultats
En 2018, BIC décide de changer son procédé de fabrication, en supprimant l’installation de dégraissage au
trichloroéthylène, et en la remplaçant par :
- une machine dégraissage au CO2
- une chambre de nettoyage équipée d’ultrasons (150 bars, température entre 35 et 50°C)
- une pompe haute pression d’un débit de 1400 k/h
- 2 séparateurs pour extraire l’huile
Grâce à l’installation de cette nouvelle technologie propre, BIC supprime l’utilisation de 1900 kg de trichloroéthylène
par an.
BIC a budgété 404 K€ pour réaliser ces travaux, et a bénéficié d’une aide de 20% de l’Agence de l’eau Seine Normandie.

Entreprise – secteur – contexte

VALLOUREC fabrique des tubes en acier sur 8 sites en France.

L’eau représente quantitativement la principale ressource nécessaire à la production.


Elle sert au refroidissement des outils et des produits, ainsi qu’à l’évacuation de
certains déchets de production.
A ce titre, l’eau fait l’objet d’une démarche de réduction volontariste de la part du
Groupe.

Solutions et résultats
Depuis son origine, le site VALLOUREC d’Aulnoye-Aymeries (59) récupère ses eaux industrielles, ses eaux vannes
(sorties de fosses septiques) et ses eaux de pluie, dans des circuits en boucle. Cette eau recyclée sert à refroidir les
machines, ainsi que les tubes produits. La collecte des eaux de pluie génère environ 300 000 m3/an, ce qui représente
85% des entrées, le reste étant de l’eau de ville. La moitié, soit environ 150 000m3/an, est restituée, après épuration,
à la rivière Sambre.
La collecte se fait sur toute la surface du site (bâtiments, routes et parkings). Les eaux sont canalisées dans un
collecteur unique qui traverse les ateliers, et récupère les eaux de refroidissement des machines. Une station de
décantation et d’épuration permet d’en retirer les boues, qui sont valorisées (énergie) en centre de traitement.
Un bassin de 8000 m3 vient compléter le dispositif, permettant de stocker l’eau en surplus du circuit, et de fournir les
appoints suite à l’évaporation des circuits de refroidissement. Ce bassin remplit également d’autres fonctions :
- réserve technique,
- réserve incendie,
- rétention en cas d’orage.
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Après des pluies importantes, il est nécessaire de rétablir ce creux de rétention en purgeant le trop plein du circuit
vers la rivière. Cette purge se fait grâce à la station d’épuration, améliorée en 2017 afin d’abattre le phosphore dans
les rejets. En effet, depuis quelques années, la DREAL demande au site de réduire à 5 mg/l le phosphore résiduel des
eaux rejetées au milieu. Cette demande récurrente ne faisait pas encore l’objet d’une obligation, mais Vallourec a
décidé de l’anticiper en réalisant une installation complémentaire de dé-phosphatation.
Après un an de fonctionnement (2017-2018), les analyses confirment la bonne qualité des rejets.
Outre le phosphore, la nouvelle station de dé-phosphatation réduit d’autres polluants : MES, hydrocarbures totaux,
DBO, DCO. Cette installation étant encore en phase de réglage, nous ne pouvons publier de résultats pour le moment.
Ce projet a été réalisé avec la technologie « turbo-mix » (décantation lamellaire, coagulation, floculation, cyclone pour
recirculation du sable, filtre-presse) d’une capacité continue de 150 m3/h, pouvant monter à 300 m3/h après un orage.

Les travaux, réalisés entre 2009 et 2016, ont coûté 2,2 M€, aidés par l’Agence de l’eau Artois-Picardie, à hauteur de
592 K€, ce à quoi s’est ajouté 800 K€ en prêt aidé.

VALLOUREC Montbard (21) exploite un site qui fabrique des tubes de haute
technologie destinés au nucléaire.

Le site pompe dans le canal de Bourgogne l'eau nécessaire à son process. Or,
cette masse d'eau est régulièrement en stress hydrique.

Solutions et résultats
La production de tubes spéciaux nécessite une eau de très grande pureté, produite par une station avec 3 niveaux de
traitement : ultra-filtrée, adoucie, osmosée. Cette station peut produire jusqu’à 10 000 m3 par an.

En 2012, Vallourec souhaite doubler sa capacité de production. Mais, la DREAL impose une limitation à 30 000 m3/an
le pompage dans le canal de Bourgogne, ce qui correspond aux seuls besoins de l’atelier déjà existant.

La solution envisagée est de collecter l’eau pluviale sur le site, de la stocker, et de la préparer pour alimenter
l’ultrafiltration. Mais cela n’est facile à mettre en œuvre, car, contre toute attente, l’eau pluviale, qui lessive les toits,
les routes et les parkings, emporte avec elle plus de pollution très fine (pollens, mousses, lichens, poussières de
pneumatiques, résidus d’échappement des véhicules…) que l’eau issue du canal. Cette eau de pluie encrasse très
rapidement les membranes de l’ultrafiltration. Des compléments sont alors apportés à l’installation afin de séparer,
de décanter, de pomper et de filtrer l’eau. Les boues produites sont concentrées, et peuvent ainsi être valorisées.

Vallourec a investi 180 K€ pour réaliser cet ouvrage. L’Agence de l’eau Seine Normandie a apporté 60 K€ d’aide.

Depuis mars 2017, le système est en parfait fonctionnement, et permet de « produire » de l’eau pendant 6 mois de
l’année à partir d’eau de pluie. Cela permet de couvrir 25% des besoins en eau de l’usine, et de respecter la limite
imposée sur les prélèvements dans le canal de Bourgogne.

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Entreprise – secteur – contexte

TMC, Traitement des Métaux du Calvados à VERSON (14), est une


TPE de 10 personnes, qui fait du traitement surface
sur aluminium, acier et inox pour l’industrie
alimentaire, automobile, aéronautique et ferroviaire.

TMC doit reconstruire l’usine, qui a brûlé accidentellement fin 2016.

Solutions et résultats
TMC profite de la reconstruction de son site après un grave sinistre pour :
- améliorer son process de rinçage sur ses 3 chaînes de production (brunissage, oxydation anodique,
passivation)
- améliorer son dispositif d’épuration
- mieux prévenir les pollutions accidentelles
Pour réaliser cette nouvelle installation, dont les travaux sont planifiés sur 2018, TMC va :
- ajouter des cuves de rinçage en cascade,
- supprimer les rinçages morts,
- ajouter un filtre-presse pour la déshydratation des boues issues du traitement physico-chimique,
- multiplier par 4 la capacité de son évaporateur
- améliorer la qualité du distillat, afin d’assurer le recyclage en continu des rinçages,
- augmenter ses capacités de rétention, sur les chaînes, mais aussi pour les eaux Incendie.

TMC a budgété 1,3 M€ pour l’ensemble de ces travaux de reconstruction, aidé à hauteur de 18% par l’Agence de l’eau
Seine Normandie.

Entreprise – secteur – contexte

RDC Productions à Saint André de l’Eure (27) est une PME spécialisée dans la
maintenance des échangeurs de chaleur à plaques, utilisées dans
l’agroalimentaire, la pharmaceutique ou la pétrochimie.
Le site possède une chaîne de traitement de surface.
Le site est raccordé.
Les VLE de son arrêté préfectoral et de sa convention de déversement, en
particulier sur le phosphore, sont régulièrement dépassées.

De plus, la masse d’eau dans laquelle rejette la STEP urbaine à laquelle RDC est
raccordé est en mauvais état chimique.

Solutions et résultats
En 2017, RDC décide de mettre en place un outil de prétraitement avant son raccordement au réseau, permettant de
respecter les VLE, et de diminuer les flux de pollution rejetés (3000 m3 par an).
RDC choisit la filière de traitement suivante :
- relevage des effluents
- 4 cuves de stockage de 5 m3
- réacteur de neutralisation de 1500 l avec agitateur inox et régulation du pH

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- réacteur de floculation de 200 litres, avec agitateur inox
- décanteur lamellaire de 3 m2
- filtration des boues avec filtre de déroulement de média filtrant
- filtres à cartouche de finition
- système d’auto-surveillance : canal de comptage déversoir triangulaire + pH-mètre
Les objectifs de réduction après travaux sont :
- phosphore total : passer de 37kg/l à 0,75
- azote oxydé : de 1 kg/l à 0,50
- MES : de 0,60 kg/l à 0,07
- DBO5 : de 0,40 kg/l à 0,10
- DCO : de 1,30 kg/l à 0,30

Les travaux démarrent mi 2018. Le budget prévu est de 175 300 € dont 60% d’aide de l’Agence de l’eau Seine
Normandie.

Entreprise – secteur – contexte

Le Groupe GALVANOPLAST fabrique des produits pour le traitement des


pièces métalliques. Il possède 3 sites de production : produits de
traitement anticorrosion (zingage électrolytique, de la phosphatation,
peintures par cataphorèse, et revêtements lamellaires.

Le site JEAN et CHAUMONT & Associés à Tinqueux (51) installe en 2015


une nouvelle chaîne pour traiter le zinc et le nickel.
Globalement, le site rejette environ 120 m3 d'eau par jour.

Solutions et résultats
En 2015, dès sa conception, le projet du nouvel atelier de production dédié à l’aéronautique intègre un
fonctionnement en zéro rejet liquide. L’objectif est atteint en 2017.
Pour ce faire, la station d'épuration a été remise complètement à neuf.
- Un système de filtration sur charbon actif a été mis en place pour traiter l'eau de forage avant utilisation
- La taille des réacteurs de la station a été doublée, afin d’augmenter les temps de dé-complexation, et ainsi
améliorer les rendements
- Une filière spécifique pour le traitement du zinc-nickel a été ajoutée
- Une résine de finition après filtre à sable a été ajoutée
- 2 bassins de confinement contenant 24h de rejets avant l’exutoire ont été mis en place
- Les réseaux de collecte ont été séparés
- Une nouvelle supervision de la station a été installée

Les travaux entrepris ont permis d’éviter le rejet de :


- 10861 kg de zinc par an (rejets de seulement 75kg en 2018)
- 7920 kg de nickel par an (rejets de seulement 44kg en 2018, soit un rendement du site de 99%)
- 115 kg de trichloroéthylène par an (rendement d’abattement proche de 100%)

Jean et Chaumont a investi 2,12 M€ dans ces travaux, l’Agence de l’Eau Seine Normandie ayant versé une aide de 50%.

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Nouvelle chaîne de traitement zinc et nickel pour
l’aéronautique, en zéro rejet

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Entreprise – secteur – contexte

Yoplait, filiale du groupe américain General Mills, fabrique des produits


laitiers.
Le groupe General Mills affiche un objectif de réduction de ses
consommations d’eau dans le monde de 15% d’ici 2025 par rapport à 2010 (et
de 30% sur ses consommations d’énergies).

Le site de MONETEAU (89) utilise l’eau essentiellement pour nettoyer ses


lignes de production. La station biologique de traitement propre à l’usine
affiche un taux d’abattement (MES, DCO, P, N) de 99%, avant rejet dans
l’Yonne.

Solutions et résultats
Pour nettoyer les tuyauteries de ses lignes de production, Yoplait utilise des solutions de soude et d’acide diluées à 1%
dans de l’eau. Avant 2017, les solutions acides diluées à 1% issues des pasteurisateurs étaient rejetées dans la
station d’épuration du site.

En 2017, Yoplait investit dans un système de cuves et de pompage, qui permet de récupérer les solutions acides de
nettoyage des pasteurisateurs. Depuis début 2018, l’installation de récupération a permis d’économiser 14% d’acide,
soit 50 tonnes par an. Les avantages économiques et environnementaux sont :
- économie d’acide, soit un gain en €, et gain de rotations des camions de livraison
- économie d’énergie, pour chauffer les solutions d’acide
- diminution des rejets d’azote (N et N03-) de 5% par rapport à 2010
- économie d’eau, environ 1000 m3 par an

Le site a investi 424 K€ dans ce projet, aidé à hauteur de 40% par l’Agence de l’Eau Seine Normandie. Yoplait insiste
sur le fait que ce projet n’aurait pas vu le jour s’il n’y avait pas eu l’aide de l’Agence.

Entreprise – secteur – contexte

Le groupe coopératif agro-industriel CRISTAL Union possède 18 sites en France,


qui produisent du sucre, de l’alcool et des biocarburants. .

Le process sucrier consiste à extraire des betteraves le sucre et les autres


éléments, notamment l’eau. Or, la betterave sucrière est composée à 75% d’eau.
Par ailleurs, l’industrie sucrière est fortement consommatrice d’eau, jusqu’à 500
litres d’eau pour une tonne de betteraves traitées.

Solutions et résultats
CRISTAL Union a identifié très tôt que la possibilité de stocker l’eau évaporée des jus de betteraves pouvait être un
facteur d’économie, mais aussi un moyen de mieux s’inscrire dans les logiques environnementales tant du Groupe que
de ses parties prenantes (agriculteurs coopérateurs, voisins, clients, …). Ainsi, ces dernières décennies, des efforts
constants ont permis à certaines des usines du Groupe d’être en quasi autosuffisance.

Une des usines du Groupe, à BAZANCOURT (51), est un site particulier, car il est intégré au site de bio-raffinerie de
Pomacle-Bazancourt. Cela a permis de mettre en place une véritable économie circulaire pour les eaux issues du

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process, notamment via l’épandage (les eaux épandues étant terreuses, l’épandage permet de fertiliser les sols tout
en les irriguant). Par ailleurs, l’eau usée traitée est réinjectée dans le process de production.

En 1999, il fallait 124 litres d’eau (issue de forages) pour une tonne de betteraves travaillées. Il n’en fallait plus que
0,11 litre en 2014.

Sur ce graphe, on constate un 1er « saut technologique » en 2004, date à laquelle CRISTAL Union Bazancourt a
construit son 1er bassin pour récupérer ses eaux condensées. Un 2ème palier a été franchi en 2008, avec la construction
d’un autre bassin, permettant la récupération des vinasses de la distillerie, qui contiennent beaucoup d’eau. Ces 2
aménagements ont permis au site, en période de campagne sucrière, d’arriver à une consommation 0, voire à dégager
un excédent d’eau.
Les choix de CRISTAL Union s’inscrivent dans une démarche volontaire, conforme à la vision stratégique du Groupe
visant à réduire au maximum le prélèvement dans le milieu naturel. Un volontarisme tant environnemental
qu’économique, du moins à moyen terme.

Ces investissements (bassins, ultrafiltration, osmose inverse, …) de plusieurs dizaines de millions d’euros ont été
réalisés régulièrement au fil du temps, aidés pour environ 20 % par l’Agence de l’Eau Seine Normandie.
Par ailleurs, la gestion des effluents (stockage, épandage, circuits de réutilisation) est assurée par une trentaine d’ETP,
financée majoritairement par CRISTAL Union.

Entreprise – secteur – contexte

La distillerie Jean GOYARD à Aÿ Champagne (51), PME d’une


quarantaine de personnes, filiale du Groupe CRISTAL Union, distille et
recycle des sous-produits issus du vignoble.

L’usine a besoin d’eau pour produire de la vapeur et nettoyer ses


installations. L’eau provient d’un forage dans une masse d’eau classée
en déséquilibre quantitatif potentiel.

Solutions et résultats
En 11 ans, de 2005 à 2016, l’usine a divisé ses prélèvements d’eau par 10, passant de 1,2 M de m3 prélevés à 122 000
m3. Aujourd’hui, il ne faut plus que 1,5 m3 d’eau par tonne de matière première traitée, là où il en fallait 15 m3 il y a
10 ans.

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Plusieurs phases ont permis d’arriver à ce résultat :
- mise en place d’une tour aéro-réfrigérante
- réorganisation de la distillerie
- modification de la recirculation des eaux condensées, pour les traiter sur une unité d’osmose inverse (rendant
possible la fabrication de vapeur)
- pose d’un bouilleur en amont d’une des colonnes de distillation (visant à récupérer des condensats de vapeur)

Les travaux ont été faits en plusieurs tranches, en 2012 et en 2017, pour un montant total de 445 K€, financés à hauteur
de 20% par l’Agence de l’Eau Seine Normandie.

Entreprise – secteur – contexte

Bio Springer produit des levures et des extraits de levure. Le site est au cœur de
la ville de Maisons Alfort (94).

L’impact environnemental de Bio Springer est important : les rejets journaliers des
eaux usées liés à l’activité industrielle correspondent à l’équivalent des rejets
d’une ville de 75 000 équivalents habitants.
Si certains capteurs qui surveillent les différentes étapes du process
dysfonctionnent, les appareils de production peuvent se boucher, ce qui peut
entrainer des pertes de produits finis ou semi-finis, et donc des pollutions
accidentelles.

Solutions et résultats
Au fil des années, Bio Springer a étendu son dispositif d’auto-surveillance réglementaire sur les rejets unitaires de ses
différents ateliers de production, notamment en installant des analyseurs de la pollution en ligne. Ces appareils (COT-
mètre) analysent en ligne la DCO. Ils permettent également de suivre en direct la qualité des rejets des ateliers, de
mieux connaitre les impacts du process, et d’identifier des pollutions accidentelles.
Les informations sont reportées sur un écran de supervision dans la salle de contrôle, et une alarme permet d’alerter
les opérateurs, qui peuvent ainsi arrêter rapidement le flux concerné.
Ces équipements sont utilisés comme des outils de surveillance afin de prévenir des rejets accidentels. Ils ont permis
d’améliorer la productivité du site, et de sensibiliser le personnel à l’impact environnemental de l’activité industrielle.
Une quantification précise des résultats n’est pas facile à faire. Mais Bio Springer estime qu’un COT-mètre (utilisé en
alerte pour les opérateurs) permet de réduire d’environ 2/3 les pertes liées à des rejets accidentels.
Depuis leur installation, Bio Springer estime avoir évité la perte d’environ 30 tonnes de DCO et 20 tonnes de MES par
an.

Bio Springer a investi environ 80 K€ dans 2 COT-mètres. L’Agence de l’Eau Seine Normandie a aidé à hauteur de 40%.

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Entreprise – secteur – contexte

D’AUCY est un groupe coopératif dans le secteur agroalimentaire. Il produit des


denrées d’origine végétale et animale : légumes en conserve ou surgelés, plats
cuisinés, ovo-produits …..
Les sites de production se situent en Bretagne, région régulièrement soumise au
stress hydrique, et ayant certaines masses d’eau en mauvais état.
La production de D’AUCY nécessite une eau abondante et de bonne qualité. En
effet, l’eau est un ingrédient pour fabriquer les produits pour la consommation
humaine. L’eau provient :
- de la rivière (les sites sont soumis à des débits réservés en période d’étiage)
- de forages
- du réseau d’adduction

Solutions et résultats
Le site du FAOUET (56) élimine ses rejets, chargés en DCO et en MES, pour moitié via la station collective, pour moitié
via l’épandage. L’épandage peut être considéré comme un moyen vertueux d’épurer les effluents, tout en amendant
les sols, et en les irriguant en période de déficit hydrique. Cependant, les avis divergent entre l’Agence de l’Eau Loire
Bretagne et les industries quant à cette pratique. Pour D’AUCY Le FAOUET, les risques de ne plus éliminer ses effluents
par épandage sont de plusieurs natures :
- passer d’une redevance Pollution due à l’Agence de 60 k€ par an à 1 M€
- manquer d’eau lors des périodes de production fortes (lors de la récolte des légumes)
- avoir une qualité d’eau qui ne soit pas satisfaisante pour la consommation humaine

Le site a choisi en 2016 de créer sa propre station d’épuration (biologique), en la couplant à un système innovant de
méthanisation des déchets végétaux. L’objectif est double :
- traiter les effluents jusqu’ici épandus
- réutiliser après traitement 30% d’eau de process, et ainsi économiser 80 000 m3 d’eau « neuve » par an

Pour cet investissement, D’AUCY n’a pas été motivé par un ROI favorable. En effet, le coût de traitement des eaux avec
ce nouveau système épuratoire est bien supérieur au coût initial (élimination par épandage + prix du m3 prélevé en
rivière comme en nappe). Mais D’AUCY estime qu’il en va de la pérennité de son usine. En effet, si l’eau n’est pas en
quantité suffisante, et d’une qualité acceptable, la production ne peut tout simplement pas se faire.

Les travaux ont commencé en 2017, et ont été budgétés à 10 M€. L’Agence de l’Eau Loire Bretagne a versé une aide
de 3,1M€.

Entreprise – secteur – contexte

La société Teintures et Apprêts DANJOUX (TAD) au Coteau (42) est une PME de
60 personnes qui réalise des teintures et des applications de fonctionnalité sur les
textiles techniques.
Elle rejette 700 000 litres d’eau par jour, qui sont traités par la station d’épuration
collective à laquelle le site est raccordé.

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Solutions et résultats
Les rejets de TAD connaissaient d’importants dépassements des seuils réglementaires, en particulier sur les
concentrations en hydrocarbure. Au-delà des contraintes réglementaires, TAD est certifié ISO14001, ce qui lui impose
notamment d’améliorer ses rejets. En 2015, en collaboration avec l’agglomération de Roanne et l’Agence de l’Eau
Loire Bretagne, le site réalise des travaux afin d’abaisser sa charge polluante, en ajoutant un étage biologique
secondaire.
Parallèlement, TAD réduit à la source sa pollution, en revoyant la sélection de ses produits de teinture.
Par contre, la charge polluante issue des tissus à traiter, qui en génère la majeure partie, ne peut être abattue à ce
stade.

L’investissement est de 900 K€, montant non négligeable pour une PME. Le retour sur investissement a été calculé sur
10 ans, prenant en compte l’aide de 57% de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne, ainsi que la baisse de sa redevance
Pollution.
Le PDG de TAD fait valoir cette avancée environnementale comme un point de différenciation concurrentielle.
D’ailleurs, TAD a été lauréat des trophées de l'eau Loire-Bretagne en 2017.

Entreprise – secteur – contexte

France Teinture à TROYES (10) est une PME qui ennoblie tous supports de
textiles, tricotés ou tissés, avec des teintures et des apprêts. Fin 2017,
France Teinture emporte un nouveau marché, et augmente sa production
de 16%.

La quantité de produits de teinture dépend directement de la quantité


d’eau utilisée.

Solutions et résultats
En 2013, l’entreprise investit 442 k€, dont 58% aidés par l’Agence de l’Eau Seine Normandie, dans la récupération de
ses condensats et eaux de refroidissement.
Les eaux de refroidissement sont collectées à partir des machines à teindre et sont :
o soit réutilisées directement dans les process
o soit envoyées dans les cuves des eaux traitées pour être ensuite réutilisées dans les process
Les condensats de chaudière retournent en chaudière pour produire à nouveau de la vapeur.

En 2017, France Teinture renouvelle 15% de son parc de machines à teindre, et change 4 machines sur 27. Ces
machines de nouvelle génération ont un rapport de bain plus court (environ -35%), ce qui permet d’augmenter la
production. De ce fait, le site utilise moins de produits pour les bains de teinture, ce qui permet mécaniquement de
diminuer la pollution rejetée dans les effluents.
Ces 4 nouvelles machines, mises en service mi 2018, devraient permettre :
- de diminuer la consommation d’eau globale du site de 3 à 5%,
- de passer d’un rapport de 10 litres d’eau pour 1 kg de textile teint à 6, sur les nouvelles machines
- de baisser de 20 à 25% la charge émise, notamment pour la DCO, la DBO et les MES

France Teinture a investi 475 k€ pour ces 4 machines, aidé à hauteur de 25% par l’Agence de l’Eau Seine Normandie
pour 2 des 4 machines achetées.
3 nouvelles machines ont été commandées, pour une installation en 2019. Le coût de ce nouvel investissement est de
560 K€, aidé par l’Agence de l’Eau Seine Normandie à hauteur de 25%.
Outre la diminution de la consommation d’eau et de la charge polluante, ces nouvelles machines permettent de
réduire la consommation d’électricité.

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Entreprise – secteur – contexte

Bronze Alu MASUE (BAM) à JOIGNY (89) est une PME de fonderie de métaux
légers. Le site utilise l’eau pour le refroidissement.

Les eaux souillées sont mélangées dans une fosse enterrée non étanche, puis
rejetées dans la station communale.

Solutions et résultats
Conscient de son empreinte écologique, et de l’impact vis-à-vis de ses clients et des collectivités alentour, BAM décide
en 2016 d’investir pour économiser l’eau dans son process de production. BAM passe ainsi la moitié de son atelier en
circuit fermé :
- en passant d’une solution de vibro-abrasion en circuit ouvert et rejet sur le réseau communal, à une
solution de vibro-abrasion en circuit fermé
- en installant des datteries de refroidissement air/eau, c’est-à-dire 2 aérothermes et un circuit en PVC

Le site économise ainsi près de la moitié de sa consommation, soit 2000 m3 par an.
Les 2 tranches des travaux (2017 et 2018) auront coûté 295k€, et ont bénéficié d’une aide de l’Agence de l’Eau Seine
Normandie de 23%.
La responsable QHSE du site déclare que sans l’aide de l’Agence, un tel projet n’aurait pu voir le jour, ce facteur ayant
été décisif pour prendre la décision de passer sur cette nouvelle technologie.

Entreprise – secteur – contexte

La Cristallerie de St PAUL à Condat sur Vienne (87), TPE de 15 salariés, produit


des émaux pour application sur cuivre, or et argent, destinés essentiellement à
la bijouterie.

L’usine est construite sur le site d’un ancien moulin, sur la berge d’une rivière.
L’alimentation en eau de l’ancien moulin s’effectuait grâce à un barrage situé
juste en amont de l’usine, et à un canal de dérivation. Un risque d’inondation
de l’usine existait, entrainant des problèmes de sécurité, de pollution de la
rivière et de pertes financières pour cette TPE.

Solutions et résultats
En 2015, le projet consiste à effacer le barrage, afin de redonner son lit naturel à la rivière La Briance. Le projet met
en avant les techniques de protection végétale, permettant à la rivière de retrouver un espace de liberté. La démolition
prend en compte les aspects réglementaires de la gestion des cours d’eau dans le domaine public. Le projet, soumis à
déclaration, est compatible avec les orientations du SDAGE Seine Normandie.
Le projet a été soutenu par l’Agence et la région Limousin, avec l’intervention du syndicat d’aménagement de la vallée
de la Vienne lors de la phase de montage.
Un bâtiment de stockage et de broyage est construit sur l’emprise comblée du canal de dérivation, ce qui permet
d’accroître la capacité de production, et de répondre au développement de l’entreprise.
L’image citoyenne de l’entreprise est renforcée, le voisinage est ravi de cette réhabilitation.
Le budget total de l’opération est de 200 K€.

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Entreprise – secteur – contexte

WEYLCHEM LAMOTTE SAS à TROSLY BREUIL (60) fabrique des spécialités


chimiques organiques. Outre ses propres activités, WeylChem gère le parc
industriel de Lamotte et fournit des services à d'autres entreprises. A ce titre,
WeylChem gère la STEP du site, d’une capacité de 300 000 équivalents habitants.

L’effluent aqueux rejeté par WEYLCHEM est une solution de sulfates de sodium
contenant de l’aluminium et des matières oxydables. Cet effluent était jusqu’alors
traité par la STEP du site, par un traitement primaire et biologique. Mais, le flux de
sulfates, de 6440 tonnes par an, traversait la station.

Solutions et résultats
Plusieurs études technico-économiques concluent à des investissements jusqu’alors non supportables.
En 2011, à la faveur d’un projet d’augmentation de la capacité de l’unité, WEYLCHEM investit 4,5 M€ dans le
prétraitement et la valorisation du flux de ses sulfates.
La solution retenue est un procédé par cristallisation par refroidissement à 10° sous vide poussé. Les cristaux de sulfate
de sodium sont ensuite séparés par centrifugation, dissous à 80°, puis séparés à nouveau par une 2ème cristallisation
par vapeur. Les sulfates obtenus, d’une très haute pureté, sont ensuite séchés sur lit fluidisé, et entreposés dans des
silos, avant d’être valorisés.
Par ailleurs, toujours dans le cadre de ces travaux, le besoin de vapeur dans la phase d’élaboration du sulfate de sodium
est pratiquement supprimé. Un système basé sur la compression mécanique des buées de l’évaporateur anhydre
remplace le dispositif existant. Les condensats sont aujourd’hui recyclés, ou échangés thermiquement, afin d’éviter la
consommation de vapeur.
Ces investissements ont permis de réduire :
- de 40% les rejets de sulfates
- de 30% le flux de DCO
- de 60% le flux de MES
Une demande d’aide a été faite à l’Agence de l’Eau Seine Normandie, mais a été refusée, au motif que l’action portait
sur l’élimination des sels, paramètre non éligible.

Entreprise – secteur – contexte

DOW Water & Process Solutions à Chauny (02) fabrique des résines pour purifier,
séparer, ou enrichir les éléments du liquide traité. Ces résines sont utilisées pour
le traitement de l’eau, dans l’industrie alimentaire et pharmaceutique, pour les
procédés chimiques et le biodiésel.

Chauny, qui fait partie à la division Produit de Spécialités du Groupe


DowDupontTM, est le plus grand site de fabrication de résines échangeuses d’ions
et de résines adsorbantes au monde.
La STEP industrielle du site traite 18 tonnes de DCO par jour.
La production de résines engendre des eaux résiduaires contenant des molécules
chlorées, peu biodégradables, de type AOX.

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Solutions et résultats
Entre 2013 et 2017, Dow a investi 4,5 M€ dans la construction d’une nouvelle unité de traitement dédiée à
l’élimination des AOX, avec un procédé sur charbon actif.
Son fonctionnement nominal permet de répondre aux exigences environnementales : 1 mg/litre pour les AOX,
250 mg/l pour la DCO.
Les investissements réalisés ont permis de réduire de 90% les émissions d’AOX, et de 60% celles de DCO.

L’Agence de l’Eau Seine Normandie a subventionné le projet à hauteur de 1,4 M€.

Entreprise – secteur – contexte

DOW à LAUTERBOURG (67) produit des spécialités chimiques : des additifs pour
peintures, revêtements et plastiques. Ces produits sont utilisés notamment pour
l’emballage, l’automobile, le bâtiment, le papier ou encore les textiles.

Le risque de pollution auquel était exposée l’usine est lié à la présence de nombreuses
purges de prélèvements et de rinçages. Les installations ont été construites selon les
standards en vigueur à l’époque de sa création, en 1968.

Solutions et résultats
A partir de 2012, plusieurs mesures d’organisation et de management ont été prises afin de réduire les fuites
identifiées.
- La mise en place de bouchons avec un code couleur en fonction du risque s’est imposée comme la solution la
plus efficace pour gérer l’utilisation quotidienne des purges.
- Des investissements sur les vannes, les pompes et l’instrumentation ont été réalisés.
- La mise en évidence d’un top 10 des « mauvais acteurs » (équipements impliqués de façon récurrente) a
permis d’adapter la maintenance préventive de ces équipements, et donc d’en améliorer la fiabilité.
- Un système de suivi des redémarrages d’équipements a été instauré, lors des remises en route après les arrêts
techniques de longue durée.

Résultat : le nombre de fuites de plus de 50 kg de produits liquides est passé de 9 en 2009 à seulement 1 en 2013.
Par la suite, les bonnes pratiques mises en œuvre sur le site de LAUTERBOURG ont été déployées dans l’ensemble du
Groupe DOW en Europe, faisant passer les fuites de produits liquides de 86 kg en 2010 à seulement 21 kg en 2013.

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Entreprise – secteur – contexte

PMC ISOCHEM à Pithiviers (45) est spécialisé dans la fabrication de principes actifs
pharmaceutiques.
Les eaux de lavage du site sont rejetées, après prétraitement, vers la station
d’épuration municipale (traitement biologique classique), qui elle-même rejette
dans l’Essonne. 7 autres industriels y sont également raccordés.

Selon la convention de déversement, ces eaux doivent être peu chargées en


solvants, en minéraux et en résidus organiques. La DCO avant traitement ne doit
pas excéder 100 mg/l.

Solutions et résultats
En 2010, la municipalité constate qu’à certaines périodes de l’année, la charge de DCO est supérieure à la limite qu’elle
a fixée. Les 8 industriels raccordés lancent alors des campagnes de mesure de leur DCO dure. L’apport s’avère
occasionnel, mais pour des quantités non significatives.
En 2011, ISOCHEM réalise une étude sur son site, et identifie que les difficultés se situent essentiellement après des
périodes de vacances, donc à la suite d’arrêts techniques, ou de baisses de régime. Cela semble être le cas aussi pour
les 7 autres industriels raccordés à la STEP.
La charge organique envoyée par les industriels en période d’activité permet d’entretenir, dans les bassins d’épuration,
une charge bactérienne suffisante pour dégrader les effluents, et ainsi garantir un rejet final de qualité conforme. Mais
le flux se « meurt » pendant les périodes d’inactivité ou de faible activité industrielle. A la reprise de l’activité, la charge
bactérienne de la station est alors insuffisante et ne permet pas la dégradation totale des effluents.
En 2012, à la demande de la collectivité, ISOCHEM envoie 14 tonnes d’eau de lavage à la STEP, ce qui doit servir de
régulateur de DCO. Mais fin 2013, la DREAL, lors d’une inspection, indique à ISOCHEM que ces eaux de lavage doivent
être considérées comme des déchets dangereux. Or la STEP n’a pas d’autorisation préfectorale pour cette matière
dangereuse, donc ne peut en transporter.
De ce fait, ISOCHEM a dû suspendre ses envois exceptionnels à la STEP, afin de rester en conformité avec les injonctions
de la DREAL.

Entreprise – secteur – contexte

CHRYSO, groupe international, fabrique des adjuvants et des additifs pour


matériaux de construction.

CHRYSO à SERMAISES (45) fabrique des additifs chimiques pour liants


hydrauliques, servant pour les matériaux de construction, notamment le
béton désactivé, dit « décoratif ».
L’utilisation, par les collectivités notamment, de ce béton nécessite un
nettoyage du chantier à l’eau sous pression, entraînant des rejets dans les
réseaux d’une eau chargée en résidus alcalins.
En France, 6 millions de m3 de béton désactivé sont coulés chaque année.

Solutions et résultats
En 2014, CHRYSO développe un produit désactivant qui s’élimine par brossage à sec et par aspiration. Il n’y a donc plus
d’eau utilisée sur le chantier. Les résidus produits sont aspirés en sac, puis traités comme des déchets classiques, voire
réemployés directement sur le chantier. L’application de ce béton désactivé ne nécessite pas plus de temps ni de main
d’oeuvre qu’un désactivant à laver.
Ce produit, qui répond à une demande croissante des collectivités, permet de poser du béton dans des zones
protégées, comme les ponts, ou près de points d’eau naturels, par exemple.
2m3 d’eau sont ainsi économisés tous les 100 m3 de béton désactivé posés, soit une économie cumulée de 120 000
m3 en France chaque année.
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Ce nouveau produit a été utilisé par exemple sur le parvis de l’hôtel de ville de Caen, ou aux abords des nouveaux
chais de Château Cheval Blanc, à Saint-Émilion. Cependant, cette innovation cherche encore son marché, les
collectivités ne basculant pas encore massivement sur cette solution sans eau.
L’Agence de l’Eau Loire Bretagne n’a pas été sollicitée par CHRYSO.

Entreprise – secteur – contexte

Le site SOLVAY de MELLE (79) fabrique des produits de spécialités pour


l’automobile, le bâtiment, la cosmétique et la parfumerie.

La plateforme industrielle sur laquelle est implantée SOLVAY, ainsi que d’autres
usines, traite les effluents liquides des industriels qui y sont raccordés dans une
station de traitement biologique intégrée, qui rejette les eaux épurées dans la
Légère, un cours d’eau à faible débit.
Malgré des adaptations régulières de la STEP depuis sa création, les rejets
dégradent la qualité des eaux de la rivière. La STEP est également génératrice de
nuisances olfactives pour les populations riveraines.
La STEP produit des boues biologiques qui sont valorisées par épandage agricole.
Mais cette pratique est de plus en plus contraignante d’un point de vue
réglementaire.

Solutions et résultats
SOLVAY, en collaboration avec la société DUPONT, autre site présent sur la plateforme, a lancé un projet de
modernisation de la station visant à :
- restaurer la qualité des eaux de la rivière en réduisant significativement les quantités émises
- réduire les nuisances olfactives
- mettre en place une filière pérenne de valorisation des boues biologiques
Pour atteindre ces objectifs, la mise en œuvre des meilleures techniques disponibles s’est imposée, en particulier celle
du bioréacteur à membranes immergées, complétée par un traitement sur charbon actif.
Les travaux ont duré un an, sans interrompre pour autant le fonctionnement de la station existante. L’exploitation de
la nouvelle station a débuté en avril 2017. Les premiers résultats observés sont en phase avec les objectifs de rejets
fixés. Un mois après sa mise en service, la station a affiché un rendement épuratoire supérieur à 99.5%.
Une forte baisse des nuisances olfactives a été également constatée.
La restauration de l’état de la masse d’eau sera évaluée en mesurant l’évolution des indices hydro-biologiques.

L’investissement budgété est de 5,5 M€, soutenu par l’Agence de l’Eau Adour Garonne à hauteur de 2 M€.

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Entreprise – secteur – contexte

SERVIER est un groupe pharmaceutique international.

Sa filiale ORIL Industrie à BOLBEC (76) fabrique des principes actifs


pharmaceutiques. Le site a également une activité de R&D de molécules
innovantes à visée thérapeutique.
Ce site SEVESO rejette en milieu hydrogéologique sensible, le site étant bâti
sur les sources d’une rivière.

Solutions et résultats
Afin de réduire son impact sur le milieu récepteur, ORIL choisit en 2013 de mener des actions de réduction à la source,
en modifiant le choix des solvants que le site utilise.
Le processus de développement d’un principe actif pharmaceutique est très long, de 10 à 12 ans. Parallèlement, le
changement d’un solvant dans un procédé de fabrication nécessite une révision de l’agrément par les organismes de
santé, tant au niveau français qu’international. Il s’agit donc d’un processus long et coûteux.
Le nouveau guide de choix de solvants mis en place en 2013 n’est pour le moment suivi que dans les laboratoires de
R&D. L’impact des changements préconisés est donc encore faible sur les rejets, et n’est pas encore mesurable.

Par ailleurs, d’autres actions ont été menées.


- En 2005-2006, la STEP a été remodelée, grâce à la mise en place d’une filière BRM (bioréacteurs à membranes).
Ces travaux ont permis une baisse de 75% de la charge de MES, ainsi que des rejets de substances azotées.
L’investissement a été de 4,3 M€. L’Agence de l’Eau Seine Normandie a accordé un prêt à taux 0 pour la moitié
du montant. Aucune subvention n’a été accordée.
- En 2011, ORIL lance une campagne de "chasse au gaspi" auprès de son personnel. Grâce à des gestes simples,
à l’implication de tous et pour un coût infime, la consommation d’eau de ville a pu être réduite de 11,3%.
- En 2013, des filtres UV ont été installés en sortie de STEP, afin de dégrader la N-nitrosomorpholine, une
substance dangereuse. L’abattement obtenu est de plus de 90%. ORIL a investi 400 K€, subventionné par
l’Agence de l’Eau Seine Normandie à hauteur de 50%
- En 2016, ORIL ajoute une nouvelle unité de traitement par oxydation en amont de sa STEP, afin de dégrader
la morpholine, un micropolluant dangereux. Le rendement d’abattement moyen obtenu est de 99,97%. ORIL
a investi 1,4 M€, l’Agence de l’Eau Seine Normandie ayant aidé à hauteur de 40%.
- En 2016, sur un des ateliers, dédié à la fabrication du principe actif le plus important en volume, la
consommation d’eau a été réduite de 17%, grâce au recyclage des eaux de lavage.
Pour mener à bien ces actions, ORIL n’a pas travaillé de manière isolée, mais en pleine concertation avec l’ensemble
de ses parties prenantes.

Entreprise – secteur – contexte

STEPAN est un groupe international qui fabrique des produits chimiques pour
l'industrie des polyuréthanes, les secteurs alimentaire et pharmaceutique.

STEPAN à Voreppe (38) fabrique des produits chimiques tensioactifs qui serviront
par exemple dans les produits de nettoyage ou les insecticides.
Les rejets du site contiennent des hydrocarbures. Un prétraitement est effectué
avant l’envoi des eaux à la station d’épuration collective. Les hydrocarbures ne se
mélangent pas à l’eau, ils forment une phase surnageante. La toxicité et
l’inflammabilité sont variables en fonction de la nature de l’hydrocarbure.

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Solutions et résultats
En 2013, STEPAN souhaite augmenter sa capacité de production.
Débute alors un projet d’amélioration du site afin de ne pas augmenter, voire de réduire, les émissions
d’hydrocarbures dans les eaux de rejet. Le système de traitement en place permettait d’abattre 80% de la pollution.
Des études ont été menées afin d’établir le lien entre l’activité, les produits chimiques employés, et les rejets
d’hydrocarbures.
En 2014, les conclusions des études préconisent :
- l’ajout d’un déshuileur à bandes oléophiles, pour récupérer les hydrocarbures surnageants, et les traiter à part
- une modification du bassin de collecte des eaux de rejets, afin d’optimiser l’utilisation du déshuileur
- la mise en place d’une solution de réduction du sous-produit générateur d’hydrocarbures lors de la fabrication
Ces investissements visant à modifier le système de traitement des rejets dans le process de fabrication sont en cours.

Entreprise – secteur – contexte

Le groupe MICHELIN fabrique des pneumatiques.

SIMOREP & Cie à BASSENS (33) fabrique du caoutchouc synthétique. Pour


produire la vapeur nécessaire à la fabrication des élastomères, le site est
alimenté par :
- l’eau issue des forages, de qualité exceptionnelle, mais non
renouvelable
- l’eau de qualité dite « industrielle », issue de la Garonne, et
distribuée par Bordeaux Métropole. Cette eau est renouvelable,
mais la qualité n’est pas compatible avec celle requise en
production.

Solutions et résultats
Dès 2014, le site cherche à adapter son traitement d’eau afin de rendre la qualité de l’eau industrielle fournie par
Bordeaux Métropole compatible avec son process de fabrication. Le projet prévoit d’adapter le traitement existant
afin que 70% de l’eau consommée sur le site provienne de l’eau industrielle, contre 16% avant les travaux.
Mi 2014, SIMOREP conduit un pilote qui identifie la variabilité saisonnière de la qualité de l’eau fournie par Bordeaux
Métropole, ainsi que la présence trop élevée de matières en suspension et de matières organiques. Ces
caractéristiques sont incompatibles avec l’installation de l’usine. Dans le cadre du pilote, plusieurs technologies sont
testées. Au final, une solution de clarification de l’eau par flottation rapide (procédé SUEZ) est retenue, prévoyant une
adaptation des chaînes de déminéralisation existantes.
Après plus d’un an de travaux et de tests, l’installation est intégrée au process au printemps 2017. Fin 2017, 72% des
besoins du site sont couverts par l’eau industrielle fournie par Bordeaux Métropole.

L’investissement est de 2,7 M€, subventionné à hauteur de 40% par l’Agence de l’Eau Adour Garonne.
Les motivations de SIMOREP n’ont pas été financières ici, le coût investi étant supérieur à l’économie générée. Les
objectifs du Groupe MICHELIN sur ce site ont été :
- de préserver l’eau de la nappe de l’éocène en privilégiant l’eau renouvelable
- de se conformer aux objectifs de Développement Durable du Groupe
- de participer activement à l’atteinte des objectifs du SAGE Nappes Profondes

Plus globalement, le prélèvement d’eau annuel du Groupe MICHELIN dans le monde (77 usines) est passé de 48 à 30
millions de m3 entre 2005 et 2017.

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Entreprise – secteur – contexte

DRT (Dérivés Résiniques et Terpéniques) est spécialisé dans la valorisation de la


colophane et de l’essence de térébenthine, extraites de la résine du pin. DRT
approvisionne des secteurs industriels comme la parfumerie, les adhésifs, les
caoutchoucs, les compléments alimentaires…

L’usine de DAX (40) possède sa propre STEP.


Les contraintes de DRT Dax sont de diverses natures :
- un seuil de DCO régulièrement dépassé (à 300 mg/l par jour)
- des bactéries filamenteuses qui perturbent régulièrement le fonctionnement
de la STEP
- une volonté d’augmenter sa production
- un site soumis à la directive européenne IED et au BREF afférent
- un site situé dans une zone sous tension quantitative

Solutions et résultats
En 2009, DRT teste le procédé MBBR58, un procédé de biodégradation aérobie à fortes charges, complémentaire aux
étages physico-chimiques et biologiques déjà existants. Le système est dimensionné pour traiter une pollution de 20
tonnes de DCO/jour sur l'étage biologique.
Le bassin tampon en aval du traitement physico-chimique, et en amont du bassin de boues activées, a été transformé
en « bassin MBBR », ce qui permet d’abattre près de 60% de la DCO entrante par biodégradation (MBBR - biomasse
fixée + biomasse libre), et ce sans construire d’ouvrage supplémentaire.
Grâce au système MBBR, DRT a investi dans une MTD59 permettant la conformité des eaux épurées rejetées, et a
réussi :
- à améliorer la qualité et la régularité des eaux épurées avant rejet au milieu (océan)
- à diminuer le volume de boues produites
- à réduire la qualité organo-calcique des boues, permettant une valorisation agricole
- à réduire le développement de bactéries filamenteuses, et ainsi à stabiliser l’écosystème des procédés
biologiques
- à réduire les apports énergétiques nécessaires au fonctionnement de la STEP
- à baisser le coût global du traitement des effluents (STEP + boues)

Cette solution MBBR a coûté 1.5 M€ à DRT, dont 80% en autofinancement.


L’Agence de l’Eau Adour Garonne a validé et soutenu financièrement ce projet, pour une grande partie en avances
remboursables, et pour 12 % en subvention.

58
Moving Bed Bio Reactor = procédé de traitement biologique sur supports immergés
59
Meilleure technique disponible
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Entreprise – secteur – contexte

SAINT-GOBAIN est un groupe international qui produit, transforme et distribue des


matériaux de construction pour les marchés industriels et de grande consommation.

SAINT-GOBAIN PAM à Pont à Mousson (54) produit des canalisations en fonte ductile
(élastique et résistante). Le site utilise l’eau pour refroidir ses hauts-fourneaux et ses
machines à centrifuger. Ce site représente à lui seul 18 % des prélèvements d’eau du
Groupe dans le monde, et 30 % de ses rejets aqueux.
Le réseau du site (eau de pluie et eau industrielle) est extrêmement complexe,
l’espace disponible est limité. De ce fait, le taux de recyclage de l’eau n’est pas
optimum.

Solutions et résultats
En 2016, SAINT-GOBAIN investit dans une solution globale de traitement et de recirculation des eaux, et construit une
nouvelle installation, sans pour autant arrêter ni ralentir sa production.
SAINT-GOBAIN a construit des bassins de traitement des eaux, de décantation des boues, et des tours aéro-
réfrigérantes, facilitant ainsi le recyclage des eaux issues des bassins de décantation.
Entre 2015 et 2016, le taux de recyclage est passé de 25 à 75 %. Cela représente une économie annuelle de 8 millions
de m3 sur les prélèvements du site, soit l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville de 150 000 équivalents
habitants.
Autre avantage : le traitement des eaux a divisé par 3 le flux des polluants.
Par ailleurs, les boues sont plus sèches, ce qui permet une valorisation, plutôt qu’une mise en décharge.
Enfin, l’eau de pluie est désormais entièrement recyclée.

Cet investissement a permis une réduction de 12 % des prélèvements du Groupe dans le monde, et de 20 % du flux
des eaux rejetées.
Saint-Gobain a investi 5,8 M€ dans ce projet. L’aide de l’Agence de l’Eau Rhin Meuse a été de 1,5 M€.

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Entreprise – secteur – contexte

EDF à KEMBS(68) exploite depuis 1932 une centrale hydroélectrique sur le


Rhin.
Au cours du 19ème siècle en Alsace, le Rhin a été fortement affecté par de
grands travaux d’endiguement, puis de rectification, destinés à la protection
contre les crues, et à favoriser la navigation. Avant sa « domestication », le
Rhin formait une zone à tresses dans la plaine d’Alsace, et ses flots apportaient
des alluvions propices à une riche biodiversité.

Solutions et résultats
Le cahier des charges de la nouvelle concession accordée en 2010 oblige EDF à réaliser la renaturation d’un ancien
bras du Rhin. Mi 2014, EDF remet en eau cet ancien bras du fleuve, long de 7 kilomètres. Ce bras traverse une parcelle
de 100 hectares, utilisée depuis des décennies pour l’agriculture intensive, principalement de maïs. Cette parcelle est
cependant située au sein de la Réserve Naturelle de la Petite Camargue Alsacienne.

Pour aller plus loin que la stricte obligation réglementaire, EDF décide de renaturer également la parcelle traversée
afin :
- d’avoir une démarche environnementale cohérente
- d’agir dans le cadre du partenariat avec la réserve naturelle
- de présenter une démarche environnementale forte, tout en préservant une souplesse dans la conception et
la réalisation
Durant près de 2 ans de travaux, plus de 380 000 m3 de déblais sont retirés, ou déplacés. 150 000 haies sont plantées
le long des berges, ce qui permet une protection contre l’érosion des sols et favorise la biodiversité. La recréation de
cet écosystème permet de constituer un nouveau réservoir de biodiversité, tout en étant compatible avec une
infrastructure industrielle.
Cette opération constitue une des plus grandes renaturations réalisée en Europe.

L’ensemble des coûts liés à cette opération a été chiffré à 9,4 M€ HT (maîtrise d’œuvre comprise). Ces coûts
concernent à la fois les travaux sur les milieux aquatiques et secs. Environ 4 M€ ciblent directement les milieux
humides, et vont au-delà des obligations du cahier des charges de la nouvelle concession.
Le projet a été subventionné à 50% par l’Agence de l’Eau Rhin Meuse.

Entreprise – secteur – contexte

CNR (69), Compagnie Nationale du Rhône, est producteur d’énergie renouvelable,


et le concessionnaire du Rhône pour la production d’hydroélectricité, pour le
transport fluvial et les usages agricoles.

Le vieux-Rhône de Donzère à Mondragon (26) constitue l’un des secteurs


prioritaires de la restauration hydraulique et écologique du Rhône, inscrit dans le
SDAGE Rhône Méditerranée.
Les digues et épis « Girardon », qui sont d’anciens ouvrages du 19ème siècle,
représentent aujourd’hui un frein à l’équilibre hydraulique du Rhône et à sa
biodiversité, alors que la nécessité des ouvrages n’est plus avérée.

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Solutions et résultats
Le projet de réhabilitation des lônes60 du vieux-Rhône et de ses marges alluviales a été initié en 2011. Le projet est
labellisé « Plan Rhône ». CNR en est le maître d’ouvrage, en collaboration avec de nombreux partenaires et acteurs du
territoire.
Après un déboisage ciblé, et l’enlèvement des plantes exotiques envahissantes, les travaux de réhabilitation portent
essentiellement sur des opérations de démantèlement des ouvrages. Ces travaux sont complétés par des opérations
de curage du fond des lônes, afin de permettre une reconnexion permanente avec le Rhône, et ainsi d’améliorer les
conditions d’écoulement et de mise en mouvement des matériaux grâce à l’énergie du fleuve. Ces opérations sont
accompagnées de travaux de végétalisation (pour fermer et remettre en état le site), de contrôles du développement
des espèces exotiques envahissantes présentes sur le secteur, ainsi que d’un suivi environnemental.
Les travaux visent les objectifs suivants :
- la pérennisation et la mise en valeur des milieux aquatiques,
- le rétablissement des connexions hydrauliques et piscicoles, notamment avec les annexes du fleuve (lônes et
bras morts),
- l’amélioration des écoulements du fleuve,
- la diversification des espèces et des habitats.

Les travaux, réalisés sur plusieurs années, concernent une longueur traitée de 6,4 kilomètres de linéaire. Il s’agit d’un
investissement de 3.4 M€, financés par CNR, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur
et par l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée. L’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée a accordé une aide de 50% du
coût total.

Enfin, pour clore cette liste de retours d’expérience, nous voulions citer une action collective. La preuve, s’il en fallait,
que des entreprises industrielles sont capables de s’unir pour gérer en commun une problématique environnementale,
même si l’impulsion initiale vient de l’administration.

Opération collective

Défi Bienne
Opération menée par le PNR
(Parc Naturel Régional) du Haut Jura (39)

Depuis le 19ème siècle, des activités de clouterie, d’horlogerie et de lunetterie se sont développées dans la vallée de la
Bienne. Ces activités industrielles ont induit d’importants déversements de métaux lourds dans la rivière Bienne, ainsi
que dans les boues des stations d’épuration de la collectivité à laquelle les usines sont raccordées. De ce fait, les
collectivités étaient obligées de faire incinérer leurs boues, plutôt que de les épandre, ce qui constituait un coût
supplémentaire.
Afin de retrouver une bonne qualité de l’eau, et de produire des boues conformes pour un épandage agricole, diverses
actions ont été menées, coordonnées par le PNR du Haut-Jura.
En 1995, des études quantifient les concentrations en métaux, et identifient une forte contamination de cuivre et de
nickel, tant de la Bienne que des boues d’épuration.
En 1998, afin de mieux abattre ces rejets de métaux lourds, les onze entreprises les plus importantes du sous bassin
signent un protocole, qui les engage à réduire leurs pollutions métalliques, en installant des stations de traitement en
amont de la STEP collective. Cette action a permis de réduire sensiblement les rejets de cuivre et de nickel dans la
Bienne, et dans les boues de la station d’épuration de la ville de Morez.

En 2006, pour aller plus loin, le PNR du Haut-Jura lance l’opération « Défi Bienne », avec le soutien de l’Agence de l’Eau
Rhône Méditerranée Corse, du Conseil Régional de Franche-Comté et des communes du territoire. L’objectif est de

60
bras d’un fleuve qui reste en retrait du lit principal
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maîtriser les rejets de métaux lourds émanant des entreprises implantées sur une quinzaine de communes situées sur
le bassin de la Bienne. Les objectifs initiaux du Défi étaient de diminuer de 75 % les pollutions métalliques émises par
les établissements industriels du haut bassin de la Bienne. Après 5 ans, c’est chaque jour plus de 4,6 kg de métaux
lourds, et 110 kg de MES, qui ne sont plus rejetés dans la Bienne, ou dans les réseaux publics d'assainissement des
collectivités participantes.
Ces résultats sont très supérieurs aux prévisions. Par rapport à 1994, les teneurs en cuivre et en nickel ont été divisées
par quatre.
Aujourd’hui, plus aucune pollution métallique n’est identifiée dans la Bienne au-delà des normes autorisées.
Depuis 2008, la dynamique a été étendue à l’ensemble des substances toxiques pour l’eau (métaux lourds, mais
également hydrocarbures, produits de traitement du bois, produits de peinture …) et sur un territoire élargi au
territoire jurassien du PNR.

Outre les indéniables bénéfices pour le milieu, les entreprises participantes tirent des avantages concurrentiels de
cette opération : économies d'énergie, meilleures réponses aux attentes de leurs donneurs d'ordre, certification ISO
14001 …..

Rapport coût / bénéfice défavorable pour l’entreprise


Certains investissements ne sont pas réalisés par les industriels, car les coûts qu’entrainerait l’action sont estimés
disproportionnés. En voici un exemple.

MCA (Maubeuge Construction Automobile) à Maubeuge (59) est une


usine de montage de carrosseries automobiles (Kangoo) du Groupe
RENAULT.
Le site utilise l’eau potable issue du réseau

Tant pour des motivations économiques qu’environnementales, dans une démarche volontariste et non contrainte
par la règlementation, le site décide d’étudier la mise en place d’une collecte de ses eaux pluviales issues de ses zones
imperméabilisées (toitures, voiries…). Après décantation, cette eau passerait par une station de production d’eau
composée d’un traitement physico-chimique, d’un filtre à sable, d’un filtre à charbon actif et d’une désinfection
chlorée.
Cette eau usée traitée (volume estimé à 150 000 m3 par an, en fonction de la pluviométrie) serait ensuite réutilisée
dans le process de fabrication, ce qui permettrait de couvrir plus de 50 % des besoins totaux de l’usine.
Cependant, à la faveur d’une renégociation du prix du m3 d’eau potable sur la zone industrielle où est installé MCA,
ce système de réutilisation des eaux usées traitées n’a pas été mis en oeuvre, du fait d’une rentabilité jugée
insuffisante.

Rapport coût / bénéfice défavorable pour le milieu

Il est difficile d’évaluer le bénéfice environnemental attendu sur un projet (amélioration de la biodiversité, de l’état
des masses d’eau, du patrimoine écologique ….), a fortiori lorsqu’il s’agit d’une action émanant d’un site industriel. Il
faudrait pour ce faire lui attribuer une valeur d’usage, voire une valeur patrimoniale, valeur souvent accordée par une
partie prenante (par des pêcheurs par exemple), mais pas ou moins par une autre.

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Citons un exemple intéressant sur le bassin Adour Garonne.

RHODIA est un groupe français de l'industrie chimique, spécialisé dans


la chimie fine, les fibres synthétiques et les polymères.

Une usine du Groupe rejette 100 m3/h dans une petite rivière (10 km de linéaire) qui se jette dans un cours d’eau plus
important. La rivière où se rejettent les effluents de l’usine n’est pas au bon état.
Une première étude, menée par l’industriel, et soutenue par l’Agence de l’Eau Adour Garonne, préconise un
investissement de 53 M€ pour que cette petite rivière retrouve le bon état.
Ce coût a été jugé disproportionné par rapport au gain escompté pour le milieu, tant par l’industriel que par l’Agence
de l’Eau Adour Garonne. Le projet en l’état a donc été abandonné.

Au final, une nouvelle étude a abouti à une nouvelle solution, chiffrée à 5,5 M€. La dépense a été engagée, les travaux
sont actuellement en cours. Mais 5,5 M€ pour 10 km de rivière : est-ce un bon rapport coût/bénéfice ?

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VII) CONCLUSION - PRECONISATIONS
1) RESUME ET BILAN DE L’ETUDE
Rappelons que cette étude a été rendue possible grâce au financement, pour partie, de l’ONEMA61, aujourd’hui l’AFB62.
La convention signée en 2016 entre la FENARIVE et l’ONEMA définissait les grands objectifs du rapport :
- évaluer les efforts accomplis par les entreprises industrielles
- estimer les bénéfices pour le milieu aquatique de ces actions
- mesurer l’intérêt des mécanismes déployés par les Agences de l’Eau
- contribuer à l’amélioration des politiques publiques relatives à la gestion de l’eau de France métropolitaine
Concernant les moyens nécessaires pour réaliser cette étude, précisons que nous avons pris le parti dès le début de
ne travailler qu’avec nos seules ressources internes, tant pour des raisons opérationnelles que financières. Nous
n’avons donc fait appel à aucun stagiaire, ni aucun bureau d’études. Le montage proposé à l’ONEMA se basait sur
3/5ème d’un ETP63. Selon les besoins au fur et à mesure de l’avancement de nos travaux, cette proportion a pu être
supérieure à certains moments, notamment lors de l’analyse des fichiers IREP.

Nous insisterons dans ce résumé sur trois points, qui nous paraissent particulièrement ressortir de notre analyse de la
grande masse d’informations et de données sur lesquelles nous avons travaillé :
- les difficultés rencontrées
- les constats sur les bases de données
- les progrès réalisés par l’industrie
a) Difficultés et freins rencontrés
Lors de nos travaux, nous avons principalement fait face à trois écueils :
- l’acquisition des données « publiques »
- leur manipulation et leur traitement
- la difficulté à joindre les industriels et à recueillir leurs témoignages

L’acquisition des données, mais surtout leur traitement, ont été des étapes longues et difficiles, afin d’analyser les
informations et d’en tirer des conclusions pertinentes.
En démarrant l’étude, nous pensions trouver beaucoup plus de données publiques compréhensibles et exploitables.
Par exemple, lorsque l’on cherche « Industrie » sur le site du SIE64, on accède à des documents de synthèse, certes
bien faits, parfois anciens, mais surtout très « génériques ».
Lorsque les données sont publiques, comme le sont par exemple les déclarations des ICPE de la base IREP, elles ne
sont pas exploitables en l’état, loin s’en faut ! Il nous a fallu un lourd travail de retraitement pour pouvoir en tirer des
enseignements. Par exemple, pour pouvoir identifier les prélèvements et les rejets par bassin, il nous a fallu reprendre
un à un chacun des 3202 sites que nous avions choisis de retenir (ayant déclaré dans GEREP au moins une fois entre
2004 et 2016), et, grâce à l’adresse saisie dans la base, en déduire le bassin.
Les Agences de l’Eau quant à elles nous ont aidé, et ont très volontiers collaboré. Nous les en remercions vivement.
Nous avons rencontré les directeurs de chaque Agence, et leurs équipes, afin de leur présenter notre démarche. Nous
avons établi un cadre (au format Excel) pour recueillir leurs informations. Toutes les données existent au sein des
Agences. Mais faire des requêtes ciblées sur les informations que nous souhaitions, ce fut plus compliqué ! Les données
et les formats se sont avérés hétérogènes d’une Agence à l’autre. Certaines informations ne sont tout simplement pas

61
Office national de l’eau et des milieux aquatiques
62
Agence française pour la biodiversité
63
Equivalent temps plein
64
Système d’information sur l’eau, dispositif créé par l’Etat pour le partage et la mise à disposition des données sur l’eau du
secteur public
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bancarisées dans leurs bases. Difficile pour nous dans cette configuration d’en tirer facilement des analyses nationales
et/ou sectorielles.

Nous avions par ailleurs prévu d’acquérir une partie des informations auprès de nos adhérents, la FENARIVE fédérant
plus de 4000 entreprises.
Pour ce faire, nous avons élaboré un questionnaire (au format Excel), qui nous permettrait de recueillir les
informations directement auprès des sites de production. Une fois qu’il nous a semblé abouti, nous avons testé notre
questionnaire en présentiel auprès de trois de nos adhérents. La première remarque fut : c’est beaucoup trop long !
Mais en le détaillant, nos trois bêtatesteurs ont finalement …. rajouté des questions (sur le traitement des eaux de
rétention par exemple, domaine nous n’avions pas couvert initialement).
Une fois notre questionnaire finalisé (avec près de 300 questions), nous avons chargé une SSII de concevoir une plate-
forme pour gérer l’envoi des questionnaires, les réponses et les statistiques. Parallèlement, nous avons demandé un
agrément à la CNIL, puisque nous devions recevoir des informations potentiellement confidentielles.
Début novembre 2016, nous avons envoyé les liens de connexion à tous nos adhérents, ou plutôt à nos correspondants
« têtes de réseau ». Les fédérations et associations adhérentes sont organisées de manière plus ou moins pyramidale,
avec plus ou moins d’échelons intermédiaires. Le relais de l’information a donc été plus ou moins efficace selon la
taille et l’organisation chez nos adhérents.
Par ailleurs, nous avons étendu cet envoi à des secteurs non encore adhérents à la FENARIVE, la mécanique ou les
métaux par exemple.
Neuf mois plus tard, et après de nombreuses relances, nous n’avions que 225 retours de questionnaires remplis, et
encore, pour la plupart, de manière trop incomplète pour en tirer des enseignements.
La mort dans l’âme, vu le temps et l’énergie que nous y avions consacrés, nous avons élaboré un questionnaire V2, ne
comportant plus qu’une centaine de questions, focalisées sur les actions et les travaux menés pour préserver la
ressource. Cette version allégée a été transmise à nos adhérents et « sympathisants ». Pour autant, nous n’avons
récolté au total que 108 réponses complètes.
A leur décharge, les exploitants au sein des usines sont débordés, happés par leurs contraintes opérationnelles,
programmées ou imprévues. Nous l’avons constaté encore plus lorsqu’il a fallu recueillir des témoignages. Nous avons
fait face à un premier écueil : comment repérer les sites qui ont agi dans le domaine de l’eau ces 10 dernières années ?
Nous avons écumé les newsletters et les sites internet des fédérations, des Agences de l’Eau, voire certains dossiers
d’aides confiés par les Agences.
Quand nous repérions une action intéressante et valorisable, il nous était souvent difficile d’identifier, mais surtout de
joindre, le « sachant », c’est-à-dire le contact opérationnel connaissant le dossier. Nous avons souvent constaté que
plus personne sur le site n’avait l’information complète, notamment du fait d’un turn over important. Une fois
l’interlocuteur repéré et contacté, nous lui envoyions une première ébauche de texte synthétisant son témoignage,
texte que nous lui demandions de compléter et de valider. Quasiment aucun interlocuteur n’a répondu sans relance(s).
Une fois le témoignage finalisé, presque tous les interlocuteurs ont voulu le faire valider avant publication, soit par
leur direction, soit par leur service Communication. Nouveau délai, nouvel écueil. Outre le temps de retour parfois
long, il nous est arrivé de ne pas pouvoir publier le témoignage, faute de validation formelle. Même si l’action valorisait
l’entreprise, la direction choisissait de ne pas communiquer, par crainte d’éventuelles suspicions de la part de certaines
parties prenantes.
Au final, sur environ 80 sites contactés (à l’issue de 2 à 5 contacts préalables avant d’arriver au « sachant »), nous
n’avons pu publier que 42 témoignages.

Page 139 sur 157


- Au sein des fédérations et des syndicats professionnels, l’information a du mal à redescendre
sur le terrain


- Les opérationnels sur les sites de production sont débordés
- Les industriels ne prennent pas de temps pour valoriser leurs actions, même quand elles sont
vertueuses. Ils n’en voient pas l’intérêt dans leur quotidien.
- Les directions, mais surtout les services Communication Corporate, sont très frileuses à
communiquer

b) Constat sur les données


Les différents acteurs concernés par la gestion de l’eau, DREAL et Agences de l’Eau en particulier (mais aussi DDT), ont
déployé, chacun pour leurs besoins propres, des dispositifs de collecte et de gestion des données disparates et
cloisonnés. Notre constat porte sur l’accessibilité aux données IREP et aux données issues des Agences, sur leur
cohérence et leur pertinence.

Les Agences de l’Eau ont dû faire un certain travail de retraitement avant de pouvoir nous confier leurs données.
Du propre aveu de certains agents, les systèmes d’information des Agences de l’Eau sont perfectibles, au niveau :
- de la procédure de saisie de la donnée
- de la qualité de la donnée saisie
- de ce qui est bancarisé ou pas
- de l’ergonomie des bases
- des fonctionnalités de requête

Pourtant, depuis 2015, un outil national fédérateur existe, du moins pour les données sur les prélèvements : la BNPE,
Banque Nationale des Prélèvements quantitatifs en Eau. Ce dispositif alimente le SIE (Système d’Information sur l’Eau),
et devrait servir de référence partagée par tous les acteurs en charge des données relatives aux prélèvements. Pour
faciliter les échanges, les données stockées dans la BNPE respectent des normes, et doivent être produites suivant des
protocoles standardisés, conformes aux dictionnaires de données, aux listes et aux nomenclatures du SANDRE.

Par ailleurs, la nature des données requises par les Agences de l’Eau ont changé en 2007, avec la LEMA65. Par exemple,
jusqu’en 2007, les Agences de l’Eau suivaient le paramètre « Matières Oxydables ». Ce paramètre a été remplacé par
les paramètres DCO et DBO5 à partir de 2007. Il n’est donc pas possible de suivre l’évolution de certains rejets avant
2007.

Les données sont gérées différemment d’une Agence de l’Eau à l’autre


La gestion de l’eau par bassin « à la française » est enviée, voire copiée, un peu partout dans le monde. Ce modèle
efficace implique une gestion par définition différenciée dans chaque bassin hydrographique. Mais cette
différenciation est exacerbée lorsqu’il s’agit des données, Redevances comme Aides. C’est sans doute le « poids de
l’histoire », mais chaque Agence de l’Eau traite et bancarise différemment ses données, du moins celles se rapportant
aux industriels que nous avons eues entre les mains.
De ce fait, il est impossible de faire des requêtes nationales. Impossible par exemple de connaitre le montant des aides
reçues en France par le secteur de la Chimie. Ou encore combien le secteur du Textile a prélevé de m3 pour une année
donnée.

L’établissement (le site industriel) n’est pas facile à identifier


Dans les bases des Agences de l’Eau, il est particulièrement difficile d’identifier le secteur d’activité de l’établissement.
Pourtant, la nomenclature nationale SANDRE existe, et regroupe autour de 15 codes 15 secteurs d’activités.
- Mais certaines Agences de l’Eau ne reprennent pas, ou pas toujours, les codes SANDRE « activité » dans leurs
bases

65
Loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006
Page 140 sur 157
-Il n’y a pas de table de correspondance entre les codes APE (qui définissent de manière fine les secteurs
d’activité) et les codes SANDRE. Chaque Agence de l’Eau a donc sa propre définition de ce qu’il faut intégrer
dans chacun des 15 codes SANDRE
Il est par conséquent impossible de sortir des statistiques nationales pour un secteur d’activité donné, que ce soit pour
les prélèvements ou pour les émissions.

Dans GEREP, l’Inspection attribue à chaque site déclarant (soumis à enregistrement ou à autorisation) un numéro : le
Code Etablissement ICPE66. L’exploitant doit s’identifier grâce à ce numéro lorsqu’il se connecte. Cet identifiant restera
immuable, même si l’établissement change de propriétaire ou d’activité. Cette identification par un numéro qui ne
change pas présente un avantage non négligeable pour mesurer l’évolution des prélèvements et des émissions.
Par contre, il est difficile de rattacher, en tout cas de manière automatique, un établissement à un secteur d’activité.
Dans GEREP, chaque établissement renseigne :
- son code APE : nous en avons recensé près de 700
- son code EPRTR67, code européen qui indique le risque pour l’environnement que représente l’activité du site

Un lourd traitement nous a été nécessaire pour rattacher chaque établissement ICPE déclarant à un secteur d’activité.
Par exemple, un établissement en Midi Pyrénées déclare sous le code APE 1310Z (préparation de fibres textiles et
filature) et sous le code EPRTR 5.(e) « installations destinées à l’élimination ou à la valorisation de carcasses de déchets
d’animaux ». Dans quel secteur doit-on classer cet établissement ? Nous avons pris le parti de le classer selon son code
APE, donc de le rattacher au secteur Textile.

Les sites dits « Assimilés domestiques » sont classés dans la catégorie d’usagers « Ménages »
Le rapport de la Cour des Comptes de 201568, qui avait fait grand bruit à l’époque, dénonçait, au nom du principe
« pollueur-payeur », le fait que les industriels ne payaient pas assez de redevances par rapport à leurs impacts sur le
milieu. Selon ce rapport, le montant des redevances de l’industrie avait globalement diminué de 15 % entre 2007 et
2013, baisse attribuée à un changement du mode de calcul. La LEMA a en effet instauré une redevance Pollution
calculée sur la base des rejets après traitement par la STEU, alors qu’ils étaient, avant 2007, évalués à la sortie du site.
Le rapport de la Cour des Comptes concluait sur le fait que les pollueurs n’étaient pas assez taxés.
Outre la crise de 2008, qui a vu fermer nombre d’usines, on peut trouver des éléments d’explication à ce constat en
s’intéressant à une catégorie intermédiaire, entre les usagers domestiques (les ménages) et les acteurs économiques69
: les assimilés domestiques. Il s’agit d’acteurs économiques (PME industrielles, commerçants, artisans, centres
commerciaux, sièges sociaux) qui paient leur redevance Pollution sur leur facture d’eau, et non directement aux
Agences de l’Eau.
Les Agences de l’Eau estiment que 15 à 20% des redevances payées sous la dénomination « usagers domestiques »
seraient en réalité payés par ces « assimilés domestiques ».
Nous pensons quant à nous qu’il s’agirait plutôt de 25 à 30%, mais aucune étude sérieuse n’a pour le moment été faite
sur le sujet. D’autant que les producteurs d’eau70 ne disposent pas de cette identification du client, et facturent le
particulier comme le garage ou la petite usine.
A contrario, selon une étude réalisée en 2017 par la Régie Eau d’Azur71 sur 80% du territoire qu’elle sert72, les « gros »
consommateurs (plus de 6000 m3 par an) représentaient en 2016 1,87 millions de m3 facturés, sur un total de 28
millions de m3, soit 6,7%. Sur ce même périmètre, les clients redevables directs à l’Agence de l’Eau Rhône
Méditerranée (usines incinération, hôpitaux, etc…) représentaient 1,6% du total des prélèvements. Les 91% restant

66
Précédemment appelé numéro GIDIC
67
Si le site est soumis à cette obligation européenne
68
Rapport de février 2015 intitulé « Les agences de l’eau et la politique de l’eau : une cohérence à retrouver »
69
hors agriculteurs
70
Nous avons interrogé SUEZ et VEOLIA
71
Régie de la métropole Nice Côte d’Azur
72
Nice, Villefranche sur Mer, Beaulieu, Eze, Cap d’Ail

Page 141 sur 157


sont donc des volumes issus d’usagers domestiques et agricoles. Mais, même si ces chiffres constituent des contre-
exemples, gageons que le territoire étudié n’est pas représentatif du tissu industriel français.

Il est difficile d’identifier la nature des travaux qui ont été aidés par les Agences de l’Eau, et les attributaires.
Les intitulés des tableaux fournis par les Agences sont globalement génériques. Il est difficile d’avoir une vision fine de
la nature des actions et travaux réalisés.

Il est impossible, tant au niveau du bassin que national, de savoir pour un secteur donné quelles actions ont été
engagées, quels travaux ont été réalisés, et avec quels objectifs pour le milieu.

Les aides perçues par les industriels sont difficiles à identifier et à séparer. Les classifications budgétaires des aides
attribuées aux acteurs économiques hors agriculture, fléchées sur les lignes 13, 21 et 24, ne permettent pas de séparer
les aides attribuées à l’industrie, aux autres acteurs économiques, voire même aux acteurs non économiques
(syndicats professionnels, chambres de commerce, chambres des métiers, collectivités). Il est ainsi très difficile de
déterminer de manière globale et exhaustive le montant des aides perçues par les industriels, et la part sur le budget
global des aides distribuées par les Agences.

Les saisies dans GEREP peuvent être erronées.


Les données dans IREP contiennent des erreurs avérées de saisie :
- erreurs sur le milieu de prélèvement
Par exemple, un site déclare pendant dix ans ses prélèvements en nappe, mais la 5ème année, il déclare prélever en
eau de surface. Ou encore cette entreprise du Doubs qui déclare prélever….. en mer !
- absence de continuité des saisies
Par exemple, un site saisit ses prélèvements plusieurs années de suite, ne saisit plus pendant deux ans, puis déclare à
nouveau, alors que ses volumes sont manifestement au-dessus des seuils, donc soumis à l’obligation de déclaration.
- écarts de volumes entre deux années consécutives suffisamment importants pour supposer une erreur de
saisie
- pour les rejets, erreurs sur les unités, par exemple grammes au lieu de kilos, tonnes au lieu de kilos …..

Les exploitants estiment qu’ils consacrent trop de temps aux saisies.


Globalement, les industriels interrogés s’accordent à dire qu’ils consacrent trop de temps à cette tâche administrative
qu’est la saisie des informations environnementales. Ils doivent saisir, peu ou prou, les mêmes données
environnementales, à destination :
- des Agences de l’eau
- de l’Inspection des installations classées
- des collectivités, pour ceux payant une redevance assainissement
- de leur siège (pour les groupes), afin de produire les rapports de reporting extra-financiers, souvent
obligatoires
Toutes ces saisies requièrent du temps, temps jugé comme excessif et non productif par beaucoup.

c) Progrès réalisés par l’industrie


Nous l’avons constaté en analysant les données : les industriels français ont progressé ces dernières années en matière
de gestion et de préservation de la ressource en eau.

Concernant les prélèvements tout d’abord, nous avons vu en détail dans ce rapport qu’ils ont baissé ces 20 dernières
années, avec un net décroché en 2008. Pour 2008, la crise économique est passée par là. Il est difficile de faire la part
entre les économies d’eau dues aux actions des industriels, et celles dues, hélas, à la diminution de l’activité, voire à
la fermeture pure et simple du site. Mais soulignons qu’en France :
- avant même la crise internationale de 2008, l’emploi industriel avait perdu 40% de ses salariés entre 1980 et
2007
- 600 sites industriels ont fermés entre 2008 et 2017

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Pour les « gros consommateurs » que sont les ICPE déclarant dans GEREP, la baisse des


prélèvements a été de 11% entre 2008 et 2015, passant de 3148 millions de m3 prélevés
en 2008 à 2802 millions 7 ans plus tard.

Sur la même période, le nombre de déclarants a baissé de 7%.


La baisse n’est donc pas seulement imputable à la baisse d’activité.

Il est intéressant de regarder également les gains de productivité en matière d’eau, qui peuvent expliquer la baisse
globale des prélèvements de l’industrie.
Le graphique ci-dessous présente la quantité d’eau nécessaire pour produire certaines unités données, l’année de
référence étant 2017. Nous n’avons repris que ces quelques exemples, car ils sont assez représentatifs.

Nb de m3 pour 1 unité produite


45
en 2017 en 1990
40
35
30
25
en 2005
20
en 1995
15
en 2013
10 en 1995 *
5
0
1 voiture PSA 1 T de linge lavé 1 T de carcasse de viande 1 T de papier 1 T de pneus

* pour la tonne de carcasse de viande, l’échelle est différente (litre, vs m3 pour les autres unités)

Par ailleurs, les consommateurs « grand public » sont sensibilisés depuis des années à la nécessité d’économiser l’eau.
Pour répondre à cette tendance de fond, voire anticiper les besoins, les industriels ont investi dans leur R&D afin que
les appareils vendus consomment moins d’eau. C’est particulièrement vrai pour l’électroménager, mais aussi dans
d’autres secteurs, la construction par exemple.

Les progrès les plus significatifs, et les mieux mesurables, concernent les émissions.
Prélèvements et rejets sont liés : si on prélève moins d’eau, on en rejette moins. Mais les effluents risquent alors d’être
plus concentrés. Par conséquent, moins on prélève, plus il faut faire des efforts pour réduire les émissions.

La baisse des émissions de macro-polluants, du moins pour les sites déclarants aux Agences de l’Eau, est significative.
Le tableau ci-dessous73 présente l’évolution des rejets pour les 7 macro-polluants suivis par les Agences, et pour
lesquels nous avions des données complètes.

73
Les échelles sont trop disparates pour pouvoir produire un graphique
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Rejets nets en tonnes
(sur base des déclarations aux Agences de l'Eau)
Macro-polluants
2008 2015 Evolution entre 2008 et 2015

DBO5 73 895 34 094 -54%


MES 295 053 155 119 -47%
DCO 273 278 162 884 -40%
Phosphore 3 462 2 147 -38%
Azote 15 384 10 744 -30%
MI 2 442 1 821 -25%
AOX 987 816 -17%

Le graphique ci-dessous démontre que les industriels en rejet direct contribuent plus aux baisses d’émissions de
macro-polluants que les industriels raccordés à une STEU. C’est assez logique, il s’agit des plus gros émetteurs.

Contribution des sites en rejet direct à la baisse globale


des émissions de macro-polluants
80%
60%
55% 51%
60% 49% 49%
40% 27%
21%
20%

0%
DCO DBO5 MES Azote MI AOX Phosphore
-20%
-17%
-40% -30% -25%
-40% -38%
-60% -47%
-54%
% du nb de déclarants en rejet direct baisse des rejets entre 2008 et 2015
en 2015

Concernant les micropolluants, la baisse des émissions, du moins pour les sites ICPE déclarants, est importante.
Sur les 16 substances pour lesquelles nous avions suffisamment de données pour faire une analyse, toutes ont baissé,
certaines ont même quasiment disparu.

Les graphiques ci-dessous présentent l’évolution entre 2004 et 2016 des émissions des ICPE déclarants, pour les trois
catégories de substances :
- les SPD74
- les SD75
- les autres substances

74
Substances prioritaires dangereuses de la DCE, ayant un objectif de suppression à horizon 20 ans
75
Substances dangereuses de la DCE, ayant un objectif de réduction ou de suppression
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Evolution des rejets de SPD Evolution des rejets de SD
1,8 2004
1,6 2015
2004 50
1,4

tonnes émises
40
tonnes émises

1,2 2016
1,0 30
0,8 20
0,6 10
0,4 0
0,2
0,0
Cadmium Chlorure de DEHP Mercure
vinyle

Evolution des rejets des autres Rejets de fer


substances 120 000

101 258
2004 2016 100 000
Arsenic 4,5
2,5

Cyanure 24 80 000
13
Tonnes émises

43,3
Substances

Cuivre
10,4
60 000

Zinc 170
46
40 000
Manganèse 304
61

Chrome 636 20 000


16

0 200 400 600 800 211


-
Tonnes émises 2004 2016

Les plus gros émetteurs, on l’a vu, sont pour la plupart en rejet direct. C’est ce qu’illustre le graphique ci-dessous.
Il est donc logique que ce soit cette catégorie qui contribue le plus aux baisses. D’autant que les mesures de rejets ne
s’effectuent pas, on le rappelle, au même niveau selon que le site soit
- en rejet direct (mesure au point de rejet au milieu naturel)
- ou qu’il soit raccordé à une STEU (mesure en sortie de site avant traitement par la STEU).

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% de sites en rejet direct
sur le nb total de déclarants
99%
89%
82% 80% 76% 80% 82%
72% 71% 68% 66% 71% 71%
64%
53% 55%

En rouge = les SPD, en jaune = les SD, en bleu = les substances autres

2) PRECONISATIONS
Les constats que nous avons réalisés, suite à l’analyse des données dont nous disposons, sont utiles pour proposer
quelques axes de réflexion. Nous les classerons en 3 thèmes :

- la collecte des données, leur présentation et leur accessibilité


- la communication des industriels
- l’impact des politiques publiques sur les actions des industriels

a) Rendre les données plus accessibles et plus compréhensibles


Nous l’avons largement évoqué, les données relatives à l’eau et aux milieux aquatiques en France sont difficiles à
trouver, complexes à comprendre, parfois erronées, souvent incomplètes.

Concernant les données des Agences de l’Eau

Nous souhaitons souligner que les bases des Agences d’Adour Garonne et de Loire Bretagne nous ont paru les plus
complètes, et les plus facilement exploitables.

Pour illustrer les incohérences, nous avons comparé les volumes de prélèvements (en millions de m3) réalisés par
l’industrie de 2008 à 2016 selon les données dans la BNPE, et selon les données que nous ont fournies les Agences de
l’Eau.

Volumes de la BNPE
Prélèvements transmis par les Agences (hors RMC)
Année (site eaufrance)
yc l’énergie sur certaines Agences
hors secteur de l’énergie
2 008 5 545 8 124
2 009 4 536 8 153
2 010 540 8 402
2 011 532 6 963
2 012 1 838 8 394
2 013 3 082 7 428
2 014 2 401 6 934
2 015 2 702 6 574
2 016 2 542 NC

Page 146 sur 157


Même si les périmètres ne sont pas strictement comparables (énergie pris en compte ou pas, 1 agence manquante…),
ce tableau pointe des différences importantes sur les volumes prélevés par l’industrie (pour rappel, ces informations
sont accessibles à tous).
Nous souhaitons ici souligner la nécessité de mettre à disposition des parties prenantes des informations cohérentes
et fiables sur les sites publics.

 Dès lors que les données relatives aux volumes prélevés servent les
mêmes finalités dans tous les bassins (calcul des redevances et
gestion de la ressource), il nous semble nécessaire que les Agences de
l’Eau adoptent le même format pour les stocker et les exploiter.

Par ailleurs, on a souvent entendu des critiques sur le fait que les industriels recevaient plus d’aides qu’ils ne versaient
de redevances, critiques émanant tant de certaines ONG que de la Cour des Comptes. Cela a sans doute été vrai
jusqu’au milieu des années 1980, vu l’ampleur des actions à accomplir pour restaurer un milieu aquatique abimé et
pollué par des décennies de développement industriel post-guerre. Mais la situation s’est inversée depuis le milieu
des années 2000.
Cependant, notre estimation est empirique. En effet, même après une analyse approfondie des données fournies par
les Agences de l’Eau, il ne nous a pas été possible de calculer le montant des aides et prêts accordés aux « acteurs
économiques », et encore moins par la seule industrie. Il est pourtant certain que les Agences possèdent ces
informations.


Une revue, voire une refonte, de la traçabilité des attributaires des aides et des prêts
permettrait plus de justesse et de transparence sur le bilan redevances / aides des
industriels. Cela renseignerait sur la pression fiscale qui en est induite.

La bancarisation des données devraient être harmonisée entre les six Agences de l’Eau, en particulier pour rendre plus
lisibles les aides : qui les reçoit, pour quelles actions, et quels sont les objectifs visés. Par exemple :
- les aides aux « technologies propres » sont fléchées sur la ligne budgétaire 13-2 en Rhin Meuse, et 13-01 en
Loire Bretagne.
- les aides consacrées à la « prévention des pollutions accidentelles » sont classées en 13-7 en Rhin Meu, et en
13-02 en Loire Bretagne.
Comment consolider les données au niveau national, et rendre lisible à tous, en toute transparence, la distribution de
cet argent public ?

Concernant les données IREP


Si l’exploitant saisit un volume prélevé largement différent de l’année N-1 (nous avons vu des différences de +200%
ou de -10%), une alerte automatique apparaît lors de sa saisie. Pour autant, malgré les vérifications et validations a
posteriori faites par l’administration, nous avons constaté que la base IREP comportait des erreurs de saisie
manifestes.


Pour limiter les erreurs de saisie dans GEREP, les moyens de contrôle de
l’Inspection étant ce qu’ils sont, il serait judicieux d’augmenter le nombre de
vérifications automatiques suite aux saisies de l’exploitant.

Page 147 sur 157


Concernant les paramètres dits globaux, nous pensons que certaines saisies sont inutiles, car redondantes.
Par exemple, les sites qui émettent du chlore doivent déclarer séparément les 7 substances chlorées qu’ils rejettent
ET leurs émissions de chlore total. Il en va de même pour d’autres paramètres « globaux », comme par exemple le
sulfate, le fluorure ou les phénols. Il ne s’agit pas ici de polluants spécifiques, l’industriel ne peut donc pas cibler ses
actions et définir précisément ses axes de progrès.

 Pour pouvoir agir en amont de manière ciblée, et ainsi réduire la pollution


réellement émise, il serait plus utile d’identifier individuellement les
molécules que de cibler des paramètres « globaux ».

Vers une convergence des bases Agences de l’Eau et des ICPE


Pour mieux identifier le déclarant
Les informations seraient plus pertinentes, et sans doute plus compréhensibles, donc transparentes, si l’exploitant
était identifiable de la même manière quelle que soit la base. L’identifiant devrait permettre :
- de savoir de quel site il s’agit, même si, dans le temps, il change de nom, de propriétaire ou d’activité
- de connaitre le secteur d’activité
- d’identifier le risque que l’activité représente pour l’environnement
- de connaitre la masse d’eau dans laquelle le site prélève et rejette, et, par extension, sur quel bassin il se situe
Le code attaché au site devrait être immuable, ce qui permettrait de suivre l’évolution des prélèvements et des rejets,
qu’il ait changé d’activité ou de nom, ou pas.
GEREP requiert et utilise ce code unique et immuable, du moins pour les sites soumis à enregistrement ou à
autorisation : c’est le « code Etablissement ICPE ». Mais, beaucoup de sites ICPE ne sont soumis qu’à déclaration, donc
n’ont pas reçu ce type de code de l’Inspection. Or, certains de ces sites ICPE soumis à déclaration sont redevables
directs aux Agences de l’Eau. Afin de faire converger les bases Agences et IREP, ne faudrait-il pas que l’Inspection
donne aussi un code d’identification aux ICPE soumis à déclaration ?

On l’a vu largement dans ce rapport, les secteurs ne sont pas toujours clairement identifiés dans les bases des Agences
de l’Eau, ce qui empêche tout traitement national de l’information.

Le risque pour l’environnement que représente l’activité peut être identifié par le code EPRTR saisi dans GEREP. Mais
ce code, attribué par l’Inspection en fonction des données saisies par l’exploitant, n’est pas systématiquement
renseigné. En effet, il n’est attribué qu’aux établissements qui dépassent certains seuils (par exemple : prélèvement
de plus de 50 000 m3 par an issus du réseau d’adduction, ou de plus de 7000 m3 par an prélevés dans le milieu naturel).

L’exploitant ICPE doit déclarer dans GEREP la masse d’eau dans laquelle il prélève, et celle dans laquelle il rejette. Mais
ce niveau de détail ne remonte pas dans la base IREP : seul le type de milieu (mer, surface, souterrain, réseau) est une
donnée accessible. Certes, la base IREP est une base européenne, alors que la notion de gestion par bassin est une
spécificité française. Pour autant, cette dimension territoriale serait assurément utile pour l’Inspection, les Agences
de l’Eau, et tous les autres utilisateurs de données sur l’eau.


Dans les bases Agences de l’Eau ou celles des ICPE, des nomenclatures
existent : SANDRE et EPRTR. Si besoin, elles pourraient être complétées par
les codes APE.
Ces outils, déjà existants, pourraient être harmonisés, afin que chaque site
industriel puisse être mieux identifié, et ainsi mieux suivi.

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Pour mieux identifier l’impact sur le milieu naturel
Le suivi systématique de certains paramètres dans l’eau est un facteur de progrès.
Toutefois, il conviendrait que ces paramètres soient directement liés à l’impact réel sur le milieu, variable en fonction
de son état.
GEREP suit les flux d’émissions, substance par substance, contrairement aux Agences de l’Eau, qui, elles, suivent les
flux de polluants au travers de paramètres dits « globaux », c’est-à-dire qui additionnent des flux de substances
pondérés par des coefficients. Le suivi GEREP par substances est plus précis, et permet de cibler de manière bien plus
efficace les actions et leur impact.


Quelle que soit la base de données, et sa finalité, tous les paramètres suivis devraient
permettre d’identifier clairement les émissions de polluants. Donc permettre de définir
les plans d’actions adaptés. C’était l’état d’esprit des campagnes RSDE.
Les paramètres globaux ne présentent qu’un intérêt financier, et donc très relatif pour
le milieu.

Depuis 2000, le milieu aquatique français est « découpé » en masses d’eau.


Dans GEREP, l’exploitant doit saisir les codes des masses d’eau dans lesquelles il prélève et rejette. Cette identification
des points de prélèvements et d’émissions ne remontent pas dans la base IREP. Le lien entre les rejets et la qualité de
la masse d’eau ne peut donc être établi, ni par l’industriel, ni par ses parties prenantes.
Dans les bases Agences de l’Eau, le site est identifié par les coordonnées X et Y du point de prélèvement. Aucun lien
avec le milieu récepteur n’est possible.


Les bases de données, Agences de l’Eau comme IREP, devraient
permettre de pouvoir établir un lien entre la masse d’eau, son état, et
les rejets des industriels concernés par cette masse d’eau.

b) Communication des industriels


Les industriels et leurs saisies
En 2013, le Ministère des Finances lançait un programme intitulé « Dites-nous-le une fois »76, destiné à simplifier la
vie des entreprises, et à stopper la redondance des informations demandées par les différentes administrations. Les
entreprises devaient mieux pouvoir mutualiser leurs saisies, réduire leur charge administrative, et ainsi améliorer leur
compétitivité. Ce programme ne portait pas particulièrement sur les données environnementales, mais aurait pu les
inclure.
En 2018, le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire a mis en ligne un nouveau portail : MonICPE. Il s’agit d’un
portail d'identification unique qui regroupera, à terme, l’ensemble des applications qu’utilisent les installations
classées (GIDAF, GEREP, S3IC, BASOL-BASIAS, SEVESO 3 ...), les Agences de l’Eau, les DDCSPP77 et les DDT78.
Aujourd’hui, seule l’application GIDAF est accessible via MonICPE. L'application GEREP doit suivre, probablement en
2020 (pour les déclarations de 2019).

Comme toute mesure de simplification, ces initiatives constituent des avancées.


Mais le problème de fond reste entier : les exploitants doivent saisir plusieurs fois la même donnée :
- chaque mois dans GIDAF (pour les Inspections des installations classées)
- une fois par an dans GEREP (pour les Inspections des installations classées)

76
https://www.modernisation.gouv.fr/sites/default/files/fichiers-attaches/sgmap_plaquette_dlnuf.pdf
77
Directions départementales de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations
78
Directions départementales du territoire
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- une fois par an pour les déclarations Prélèvement et Pollution, pour les Agences de l’eau

Les données environnementales saisies dans les différentes bases par les exploitants sont

 peu ou prou les mêmes. Mais l’utilisation qui en est faite est différente : fiscale ou
réglementaire.
Une homogénéisation des bases, voire une fusion à terme, serait sans doute bénéfique à
toutes les parties prenantes : industriels, Inspection, Agences de l’Eau ….

GIDAF, en chantier depuis des années, pourrait répondre à ce besoin de simplification et de


transparence. Si toutefois ces objectifs étaient intégrés au cahier des charges ….

Les relations entre les industriels raccordés et leurs collectivités


Les industriels ont une responsabilité évidente dans la maitrise de leurs émissions dans l’eau.
Mais, lorsqu’ils sont raccordés à une station urbaine, la collectivité doit être un partenaire avec lequel l’industriel doit
pouvoir co-construire ses actions.
Ce n’est pas toujours facile pour l’industriel, ni même faisable, ou économiquement viable.
Aujourd’hui pour les micropolluants, demain pour les perturbateurs endocriniens ou les nanomatériaux, les STEU,
parfois anciennes, ne sont pas toujours conçues ni dimensionnées pour traiter ces polluants d’un type nouveau.
Pour autant, certaines études étayées, AMPERES79 (évaluation des concentrations et des flux en entrée et sortie de
station d’épuration, élimination des micropolluants par 12 filières d’épuration des collectivités) ou ARMISTIQ80
(évaluation du devenir des micropolluants dans les boues), pour ne citer que ces deux-là, démontrent que certaines
substances peuvent être abattues efficacement par les stations collectives.

Nous pensons que la réglementation ICPE ne favorise pas la prise en compte de l’abattement par les STEU. Certes, les
valeurs limites d’émission des macro-polluants (DCO, DBO…) sont différentes selon que le site soit raccordé ou en rejet
direct. Mais, pour les micropolluants, les valeurs sont identiques. C’est minimiser les efforts des collectivités, qui
recherchent constamment l’efficacité de leurs systèmes épuratoires, quel que soit l’origine et la composition du rejet.

La réduction à la source est toujours à privilégier, lorsque c’est techniquement possible, et à un coût acceptable. C’est
ce que recherchent la plupart des collectivités, et elles ont raison sur le principe. Mais rappelons que l’industriel
raccordé paie un service pour que la STEU à laquelle il est raccordé abatte tout ou partie de ses polluants.
De plus, que faire lorsque la substance émise n’entre pas dans le process de fabrication du site industriels? Voici des
exemples parlants :
- les micropolluants issus des retardateurs de flamme bromés des vêtements ignifugés (des pompiers par
exemple), que l’on retrouve dans l’eau de lavage des blanchisseries industrielles
- le DEHP, pour lesquels les industriels ont des valeurs réglementaires de rejets dans l’eau, alors que cette
molécule est larguée par la plupart des tuyaux de toutes sortes qui courent au sein des sites
- les émissions de métaux lourds, le zinc par exemple, qui provient pour partie du ruissellement venant des
toitures

Force est de constater, du dire même des industriels que nous avons interrogés, que les rapports avec leurs
collectivités ne sont pas toujours partenariaux.

79
Projet AMPERES : analyse de micropolluants prioritaires et émergents dans les rejets et les eaux superficielles - 2006-2009
80
2014, ONEMA
Page 150 sur 157

Les coûts liés à l’amélioration des rejets en STEU doivent être partagés entre les
différents usagers, et être évalués au prorata de la pollution que chaque usager
(ou catégorie d’usagers) apporte.

Les motivations des industriels


Nous pensons que la meilleure façon d’inciter les industriels à aller au-delà du strict cadre réglementaire pour protéger
l’environnement est qu’ils connaissent précisément l’impact réel de leurs activités sur leur milieu naturel. Or, nous
avons constaté, en interrogeant les industriels, qu’ils ne connaissent que rarement l’état de leur masse d’eau « de
référence ». Ils ont pourtant accès à l’information, mais ne le savent pas forcément.

Les valeurs limites d’émission dans l’eau sont fixées par arrêté ministériel. Localement, elles peuvent être rendues plus
sévères, en fonction de l’état du milieu, et de sa capacité à accepter une pression. Pourtant, à l’inverse, ces valeurs ne
peuvent jamais être révisées à la hausse, si l’état du milieu est suffisamment bon.


Pour un site donné, la masse d’eau de référence, et son état, devrait être des
informations facilement accessibles pour l’exploitant. Cela lui permettrait de
mieux mesurer l’impact réel de ses activités sur « son » milieu, et ainsi de
cibler plus efficacement ses actions et investissements.

En Normandie par exemple, suite à une initiale locale de l’Agence de l’Eau Seine Normandie, un courrier a été envoyé
à tous les exploitants industriels, détaillant l’état des masses d’eau sur leur zone. C’est une démarche qu’il serait utile
de reproduire sur les autres bassins.

La communication des industriels


Comme nous espérons l’avoir démontré, l’analyse des données montre clairement que les industriels ont grandement
progressé, tant sur la connaissance de leur impact sur le milieu que sur sa réduction.
Pourtant, nous déplorons que, lorsqu’il s’agit de communiquer sur leurs efforts, tant organisationnels que techniques
ou financiers, et sur les progrès accomplis, les industriels aient parfois du mal à partager et à valoriser leurs actions. Et
ce, qu’il s’agisse d’un grand groupe ou d’une PME.
Rappelons que près de la moitié des retours d’expérience que nous avons recueillis pour ce rapport n’ont pu être
publiés ici, faute d’informations complètes, ou de validation de la part des industriels.
Sous couvert de suspicion potentielle sur la véracité de leurs propos, de l’« industry bashing »81 jugé ambiant par
certains, ou tout simplement par manque de temps, les industriels se sont parfois avérés réticents à communiquer sur
leurs actions, y compris lorsqu’elles étaient remarquables. Nous le déplorons. Et nous encourageons les industriels à
être fiers de leurs actions en faveur de la préservation de la ressource en eau et des milieux aquatiques. Et à le faire
savoir.…

Les retours d’expérience que nous avons produits montrent l’engagement

 des industriels. Nous espérons que ces exemples donneront envie à d’autres
exploitants d’agir pour mieux gérer et préserver la ressource en eau et les
milieux aquatiques.

81
Dénigrement systématique
Page 151 sur 157
Force est de constater que les industriels, en particulier les grands groupes dans l’obligation de publier des rapports
extra-financiers, ne valorisent pas, peu, ou mal, leurs actions en faveur de la préservation de l’eau. Les rapports extra-
financiers devraient systématiquement comporter des indicateurs relatifs sur la « productivité hydrique » de
l’organisation, consommation et impacts. Les actions et progrès pourraient y être affichés, valorisés, et devenir autant
de leviers de compétitivité pour les acteurs français « vertueux ».

c) Impact des politiques publiques sur les actions des industriels

Nous l’avons vu, les données sur l’eau prélevée et rejetée par l’industrie en France sont pour le moins hétérogènes,
ce qui ne facilite pas l’analyse. Pour autant, même si leur contribution est moins importante que celle des usagers
domestiques ou agricoles, les industriels doivent s’engager plus, et mieux, pour atteindre les objectifs
environnementaux actuels : amélioration des milieux aquatiques, atténuation du changement climatique,
préservation de la biodiversité.

La définition des politiques publiques relatives à la gestion de l’eau pour l’industrie s’avère parfois difficile : comment
motiver les industriels pour qu’ils contribuent, à leur échelle, à l’atteinte des objectifs nationaux et européens, et les
déclinent sur leurs sites, dans le strict cadre réglementaire, mais aussi au-delà ?

Garder la gestion par bassin et le principe de « l’eau paie l’eau »


Nous pensons, comme les industriels que nous avons interrogés, que la gestion de l’eau par bassin versant est le
maillage le plus efficace.
Chaque bassin a ses spécificités et ses problématiques locales. Le système des redevances et des aides, différent pour
chaque bassin, est une bonne façon de définir les stratégies, les actions prioritaires, et les moyens associés nécessaires
à l’atteinte du bon état des masses d’eau, ou à son maintien.
Les Agences de l’Eau devraient redevenir des mutuelles, selon le principe fondateur initial de « l’eau paie l’eau ». Les
industriels interrogés déplorent tous l’évasion d’une partie du budget des Agences vers des actions qui ne concernent
pas l’eau, ou du moins de trop loin.
Les moyens des Agences, humains et budgétaires, étant de plus en plus contraints, les actions devraient prioriser
l’efficience pour le milieu. Ce n’est pas toujours le cas. Sur le bassin Seine Normandie par exemple, seuls 37% du
montant des travaux retenus en 2018 pour attribuer des aides aux industriels concernent des actions inscrites aux
PTAP82. C’est sans doute déséquilibré.


L’eau paie l’eau, et seulement l’eau.
Agences de l’Eau = mutuelle pour les usagers
Prioriser les actions en fonction de leur efficience pour le milieu

Les aides des Agences comme levier d’action


L’intérêt du système des Agences de l’Eau réside dans son principe mutualiste.
En tant qu’usagers de l’eau, le industriels paient et reçoivent. Aujourd’hui, les industriels paient plus qu’ils ne
reçoivent, mais ça n’a pas toujours été le cas.

82
Plans territoriaux d’actions prioritaires 2013-2018
Page 152 sur 157
Nb de dossiers d'aides
4000
3500
Sur la période 2007-2016, les six
3000
Agences de l’Eau ont accordé près de
2500 24 000 aides (sur les lignes
Nombre

2000 budgétaires 13, 21 et 24) aux acteurs


1500 économiques (hors agriculture),
1000 directement, ou indirectement
500 (collectivités, CCI, syndicats ……).
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

AG AP LB RM RMC SN

Les montants versés sont très variables. Par exemple, entre 2007 et 2016, l’Agence Rhône Méditerranée Corse a
attribué des aides unitaires allant de 87 € à 7,3 millions €. En moyenne, les aides attribuées par les Agences de l’Eau
représentent entre 25 et 35% du montant du projet considéré. Quoiqu’il en soit, que l’aide représente 50% du montant
du projet, ou moins, cette manne a indéniablement un effet incitatif. Même si, nous l’avons vu dans les verbatim des
industriels, ces aides ne suffisent pas toujours à emporter à elles seules la décision lors du montage du projet.

Outre les subventions, les Agences de l’Eau peuvent également accorder des prêts remboursables à taux 0. Ce
dispositif n’existe plus dans certaines Agences. Attributaires et Agences se sont interrogés sur l’efficience de ce
dispositif. En effet, quel est l’avantage pour une entreprise d’obtenir un prêt à taux 0 par rapport à une autre solution
de financement (un prêt bancaire par exemple)?
Les Agences estiment qu’un prêt à taux 0 équivaut à 20% du montant du projet (en « équivalent subvention »), vision
qui a été confirmée par l’Union Européenne, qui considère ces prêts comme des aides d’Etat (donc soumis à
l’encadrement du même nom). Ces prêts constituent donc bien un gain pour l’attributaire. Même si les Agences nous
ont indiqué que les industriels n’y faisaient que peu appel, il serait peut-être intéressant de garder, ou de rétablir, ce
dispositif, et de le promouvoir auprès des impétrants.

Mesurer et valoriser les actions


Les industriels agissent en faveur de la préservation de la ressource en eau. Mais comment mettre en lumière, et
valoriser ces actions et investissements si le baromètre qui mesure l’état des masses d’eau change ?
En 2004, l’Etat français a choisi la méthode83 dite IBGN84 pour mesurer l’état des masses d’eau, et faire son rapportage
au niveau européen. Cet indice a été utilisé pour mesurer l’état initial de nos cours d’eau, puis leur état après le premier
cycle de gestion. Or, un arrêté de 2018 instaure une nouvelle méthode, utilisant un autre indice85, l’I2M2. Donc, il n’y
a plus de continuité dans la mesure, dès lors que le baromètre a changé.
Avec ce nouvel indice, le bon état des masses d’eau régresse, alors qu’il marque une progression si l’on prend la
méthode IBGN. Sur le bassin Seine Normandie par exemple :
- avec l’indice IBGN : + 8% des masses d’eau en bon ou très bon état en 2019 vs 2013
- avec l’indice I2M2 : -16% des masses d’eau en bon ou très bon état en 2019 vs 2013

Ceci nous éloigne de l’objectif par le seul changement du paramètre de mesurage, et masque les efforts accomplis.
Ce qui va à l’inverse de l’effet escompté.

83 l’inter-étalonnage entre les pays membres des méthodes de mesure n’existant pas, chaque pays de l’UE établit ses propres règles pour mesurer l’état de ses
masses d’eau, afin de mesurer les progrès en vue d’atteindre l’objectif communautaire
84
Indice biologique global normalisé
85
L’indice I2M2 : indice invertébré multimérique
Page 153 sur 157
Changement climatique : atténuation et adaptation
L’un des principaux défis à relever, si ce n’est le plus grand, sera de faire converger une « offre de ressource » qui va
diminuer avec une demande qui, déjà par endroits, n’est pas toujours satisfaite.
Par ailleurs, le dernier rapport du GIEC estime qu’il n’y aura pas forcément d’évolutions du cumul annuel des
précipitations, mais que les phénomènes extrêmes (sécheresses, inondations, crues) seront plus fréquents et plus
sévères.
En France, des experts du climat estiment que le pays connaitra d’ici 2070 :
- une baisse de 30% du niveau des nappes phréatiques,
- des débits de rivières plus faibles et globalement plus variables,
- pouvant induire un déficit de 50% du débit des cours d’eau.
Or, faut-il le rappeler : sans eau, il ne peut y avoir de développement, économique, agricole, ou démographique.

Comme les autres usagers, les industriels sont impactés, parfois fortement, par les conséquences du changement
climatique. Il est probable que les pressions sur l’eau et les milieux aquatiques s’amplifient dans les années à venir,
sous l’effet des variations climatiques, conjugués par endroits à l’accroissement démographique. Nombre d’industriels
craignent que les restrictions n’augmentent, et que l’arbitrage se fasse au détriment des activités productrices,
l’approvisionnement en eau potable des populations étant évidemment toujours prioritaire.

En Bretagne, les industries de transformation de légumes subissent déjà des restrictions d’accès à l’eau en
été, moment de leur pic annuel d’activité. Elles sont d’autant plus impactées que leurs sources
d’approvisionnement agricoles souffrent des mêmes contraintes, et ne peuvent, en général, mettre en
place des systèmes de stockage d’eau pour sécuriser la production.
De ce fait, les industries de l’agroalimentaire fuient de plus en plus les zones rurales bretonnes, déjà en
déprise, pour s’installer sur les zones côtières.
Le littoral breton connait une croissance démographique de +0,6% par an, sans compter l’afflux estival.
Les infrastructures d’adduction d’eau et d’assainissement des collectivités situées sur les côtes sont
dimensionnées pour pouvoir accueillir ces flux de population. Ce qui sécurise les industriels pour qui l’eau,
tant en qualité qu’en quantité, est enjeu majeur.

Comme le montre cet exemple, les exploitants développent des stratégies et des plans d’action pour s’adapter aux
conséquences du changement climatique, moins pour en atténuer les causes.

Suite au rapport du CGEDD86 de mai 2018, dit "rapport BISCH", une initiative est actuellement en train de se mettre
en place pour faire émerger sur les territoires en déficit quantitatif structurel des « Projets de territoire pour la gestion
de l’eau ». La démarche repose sur une approche globale de la ressource disponible par bassin versant. Elle vise à
engager collectivement tous les « acteurs de l'eau » à l'échelle d'un territoire pour limiter les volumes prélevés. Le
principe est de concilier les besoins des acteurs avec les enjeux de quantité et de qualité de l’eau et des milieux
aquatiques, dans le contexte de changement climatique.
Pour le moment, ce dispositif est essentiellement envisagé sous l’angle des retenues de substitution. Les usages
agricoles et domestiques sont particulièrement visés. Les usages industriels ne font que rarement partie de ces
nouveaux dispositifs territoriaux. Alors que, comme nous l’avons vu tout au long de ce rapport, l’industrie est un acteur
majeur.

86
Conseil général de l'Environnement et du développement durable
Page 154 sur 157
3) Et pour aller plus loin ….
Au-delà du strict cadre de l’étude, nous souhaitions partager avec le lecteur quelques-unes de nos réflexions sur la
gestion de l’eau et des milieux aquatiques en France.

Garder le même cap


Au sein de chaque bassin, les états des lieux des masses d’eau sont en cours, afin de pouvoir construire les futurs
SDAGE87 pour la période 2022-2027, et les PDM88 associés. L’intérêt de mesurer à un instant T l’état des masses d’eau
est de pouvoir comparer avec un état antérieur. C’est l’évolution, dans le bon ou le mauvais sens, qui doit dicter les
actions, et les prioriser.
Mais comment valoriser les progrès, et définir les cibles prioritaires, si le baromètre change, donc si la comparaison
n’est plus possible ?
La Directive Cadre sur l’Eau précise que l’état des masses d’eau au sein de l’Union Européenne doit être évalué à partir
de plusieurs paramètres : biologique, physico-chimique et hydro-morphologique. Un seul paramètre dont la mesure
est en-deçà de l’objectif suffit à déclasser toute la masse d’eau, la faisant passer d’un état « très bon » à « bon » par
exemple. C’est ce qu’on appelle communément le principe du « one out, all out »,
Or, en 2015, la CJUE89 a déclaré que la détérioration de l’état d’une masse d’eau (de surface) est établie dès que l’état
d’au moins un des éléments de qualité90 se dégrade d’une classe.
Ainsi, cette nouvelle règle européenne repousse un peu plus loin encore l’atteinte de l’objectif de bon état, au lieu de
se focaliser sur les progrès accomplis, et de s’en servir comme levier pour motiver les émetteurs d’impacts.
Sur le bassin Seine Normandie par exemple, l’état des masses d’eau est globalement moins bon en 2019 qu’il ne l’était
en 2013. Ainsi, malgré les progrès réalisés, par les industriels notamment, l’évaluation s’est quand même dégradée,
du fait du changement des méthodes de mesures.
A long terme, il faut prendre en compte le temps de latence entre l’action et le résultat : le milieu n’est pas
immédiatement résilient après l’action. C’est une source d’espoir.
Mais cette manière de mesurer reflète-t-elle l’impact réel du rejet en fonction de l’acceptabilité du milieu récepteur ?
On peut en douter.

Attention à la tentation de sur-transposer


L’Union Européenne fixe des normes pour le bon état des masses d’eau. Pour atteindre les objectifs, l’UE instaure des
obligations en matière de rejets, et permet la mise à disposition d’aides et de fonds divers et variés.
Ces aides, distribuées par les Etats membres, ne peuvent être versées que si l’action aidée permet de dépasser les
valeurs réglementaires européennes, et non simplement de les atteindre.
Les aides distribuées en France par les Agences de l’Eau doivent suivre cette règle. Or, les valeurs limites d’émissions
fixées par l’Etat français peuvent être plus basses que celles fixées par l’Europe. De ce fait, les Agences de l’Eau sont
limitées dans l’attribution des aides qu’elles sont autorisées à distribuer. C’est un facteur limitant pour certains
industriels demandeurs d’aides, qui dénoncent ici la sur-transposition de certains textes européens par l’Etat français.
Ils considèrent que cela peut entrainer une distorsion de concurrence pour leur activité, par rapport à leurs voisins
allemands par exemple.
L’Agence de l’Eau Seine Normandie, par exemple, a distribué à l’industrie 18% d’aides en moins en 2018 qu’en 2017 :
peut-être faut-il y voir une des conséquences de cet encadrement européen des aides d’état.

Associer les SHS (Sciences Humaines et Sociales) aux réflexions stratégiques


Il y a une dimension humaine et sociale dans chaque enjeu environnemental, l’eau en premier lieu. Etudier
systématiquement, et en profondeur, comment les acteurs et les usagers perçoivent les problématiques liées à l’eau
faciliterait une approche systémique et plus efficace.

87
Schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux
88
Plans de mesures
89
Cour de Justice de l’Union Européenne
90
au sens de l’annexe V de la DCE
Page 155 sur 157
Des exemples réussis existent, notamment sur le sujet des micropolluants : dans le cadre d’études sur le traitement
des eaux pluviales urbaines, les SHS ont collaboré à l’analyse des visions des parties prenantes, aidant ainsi à concevoir
des dispositifs adaptés aux émetteurs comme aux « traiteurs » des pollutions.

Un bon exemple peut être pris sur le « reuse ».


La réutilisation des eaux usées traitées, la « reut », est un domaine bien connu dans les usines (circuit fermé,
récupération des eaux de process …..). Quand c’est possible techniquement, et à un coût raisonnable, l’eau est
récupérée et recyclée sur le site de production.
Mais les champs de la « reuse », l’utilisation des eaux usées traitées en dehors du site, restent encore largement à
approfondir.
Citons l’exemple d’un industriel que nous avons interrogé. Le site fabrique du carton, notamment à usage alimentaire.
L’industriel maitrise parfaitement la réutilisation de ses eaux usées après traitement, et leur réinjection dans son
process de fabrication de la pâte à papier. Pour autant, un de ses clients de l’agroalimentaire a refusé d’avoir du carton
(pour emballage, donc au contact direct de la nourriture) fabriqué grâce à de l’eau recyclée.
Quant à l’arrosage des champs avec des eaux usées traitées, c’est pratique courante dans certains pays, Israël en tête.
Mais le sujet peine à progresser, voire est tabou, en France, et plus généralement en Europe.
Nous formons le vœu que la législation pousse ce nouveau gisement d’eau, et que, parallèlement, les mentalités
évoluent en faveur de ce changement d’usage.
Il faudrait associer les SHS à cette réflexion, pour l’instant abordée sous l’angle essentiellement technique. Les parties
prenantes pourraient s’inspirer d’exemples à l’étranger, certes sur des zones à plus forte tension hydrique que la
France.

Vers une nouvelle gouvernance ?


Les Agences de l’Eau, tant par leurs missions que par leur mode de gouvernance, doivent rester le bras armé principal
pour atteindre les objectifs des politiques environnementales.
Nous nous inscrivons en faux ici contre les conclusions du rapport de la Cour des Comptes de 2015, qui estimait que
l’Etat seul doit assumer la responsabilité de la politique de l’eau et, à ce titre, est sous-représenté dans les différentes
instances. Si l’Etat n’est pas dans une démarche de partenariat et de co-construction avec l’ensemble des parties
prenantes, Industrie comprise, les objectifs ne pourront probablement pas être atteints.
On le sait, l’incitation est bien plus efficace que la coercition.

C’est tout l’enjeu des Assises de l’Eau de 2019, et en particulier de la phase 2 : économiser, protéger, et partager la
ressource, en innovant sur les principes de gouvernance et les mécanismes de financement.

Et au-delà du périmètre strictement hexagonal, rappelons que l’eau fait partie des 17 grandes priorités retenues pour
les Objectifs du Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030, et en particulier l’ODD 6 consacré à l’eau et à
l’assainissement.
En contribuant à améliorer l’état qualitatif et quantitatif de l’eau et des milieux aquatiques, en maitrisant leur
consommation et leurs rejets, en recyclant leurs eaux de process, bref, en ayant un usage économe et responsable de
la ressource, les industriels sont « au cœur du réacteur », et partie prenante majeure d’un monde plus durable.

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ANNEXE 1 : questionnaire FENARIVE destinés aux industriels

ANNEXE 2 : tableau de correspondance codes APE / secteurs (traitement FENARIVE)

ANNEXE 3 : prélèvements par secteur : graphiques complémentaires

Page 157 sur 157


ANNEXE 1

QUESTIONNAIRE
FENARIVE
DESTINE AUX
INDUSTRIELS
Pourquoi avoir choisi ces dates et échéances ?
2015 = dernier exercice complet connu (à défaut, indiquer le dernier exercice connu)
2007 = 1ère année d'application de la LEMA
2001 = 1ère année d'application de la DCE

Cet onglet vous concerne si :


vous êtes un industriel raccordé à un réseau collectif d'assainissement
vous êtes considérés comme "Assimilé Domestique"
vous payez vos redevances Eau via votre facture d'eau
THEMES NOS QUESTIONS VOS REPONSES
unités Valeur en 2015 Valeur en 2007 Valeur en 2001
Quel est le volume d'eau que votre site utilise par an ? m3
Quelle est son origine ?
réseau public en %
AD1 pompage en nappe en %
les prélèvements de votre site eau de surface en %
recyclage (re-use) avant traitement en %
recyclage (re-use) après traitement en %
Combien l'eau que vous utilisez vous coûte-t-elle par an? K€

unités Valeur en 2015 Valeur en 2007 Valeur en 2001


Avez-vous identifié l'impact de vos activités sur la masse d'eau dont vous dépendez?
Si oui, précisez
Par an, quelle quantité d'eau votre site rejette-t-il ? m3
Quels sont les volumes de vos différents rejets ?
eaux de process en %
eaux sanitaires en %
eaux pluviales en %
Avez-vous un traitement spécifique de vos eaux pluviales? Si oui, lequel? O/N et lequel
Par an, quelle quantité de pollution votre site rejette-il?
Indiquez le détail pour chacun des paramètres/substances listés ci-dessous : unités qté rejetée en 2015 qté rejetée en 2007 qté rejetée en 2001
DCO Kg
DBO Kg
MES Kg
Azote Kg
Phosphore Kg
Cadmium (METOX) Kg
Arsenic (METOX) Kg
Chrome (METOX) Kg
Chrome VI (METOX) Kg
Cuivre (METOX) Kg
Mercure (METOX) Kg
AD2 Nickel (METOX) Kg
Plomb (METOX) Kg
les rejets de votre site Zinc (METOX) Kg
MI Eqitox
AOX Kg
Anthracène (SD) Kg
Benzène (SD) Kg
DI(2-éthylhexyl)phtalate (DEHP) (SD) Kg
Fluoranthène (SD) Kg
Isoproturon (SD) Kg
Naphtalène (SD) Kg
Nonylphénol (4-nonylphénol) (SD) Kg
Octylphénol (4-(1,1',3,3'-tétraméthylbutyl)-phénol (SD) Kg
Benzo(a)pyrene (SD) Kg
Benzo(b)fluoranthène (SD) Kg
Benzo(k)fluoranthène (SD) Kg
Benzo(g,h,i)perylène (SD) Kg
Oindeno(1,2,3-cd)pyrène (SD) Kg
Composé du tributylétain (tibutylétain cation) (SD) Kg
Toluène (SD) Kg
Xylènes (SD) Kg
Ethylbenzène (SD) Kg
Sels solubles m3 x S/cm
Chaleur MTh
Mesurez-vous d'autres paramètres, exigés par l'inspection? si oui combien de paramètres

Connaissez-vous le rendement épuratoire du réseau collectif auquel vous êtes raccordé ? O/N
Si oui, quel est le rendement épuratoire du réseau collectif auquel vous êtes raccordé ? unité Valeur en 2015 Valeur en 2007 Valeur en 2001
DCO %
DBO %
MES %
Azote %
Phosphore %
Cadmium (METOX) %
Arsenic (METOX) %
Chrome (METOX) %
Chrome VI (METOX) %
Cuivre (METOX) %
Mercure (METOX) %
Nickel (METOX) %
Plomb (METOX) %
Zinc (METOX) %
MI %
AOX %
Anthracène (SD) %
Benzène (SD) %
DI(2-éthylhexyl)phtalate (DEHP) (SD) %
Fluoranthène (SD) %
AD3 Isoproturon (SD) %
le traitement des rejets Naphtalène (SD) %
Nonylphénol (4-nonylphénol) (SD) %
sur votre site Octylphénol (4-(1,1',3,3'-tétraméthylbutyl)-phénol (SD) %
Benzo(a)pyrene (SD) %
Benzo(b)fluoranthène (SD) %
Benzo(k)fluoranthène (SD) %
Benzo(g,h,i)perylène (SD) %
Oindeno(1,2,3-cd)pyrène (SD) %
Composé du tributylétain (tibutylétain cation) (SD) %
Toluène (SD) %
Xylènes (SD) %
Ethylbenzène (SD) %
Sels solubles %
Chaleur %
Faites-vous un pré-traitement de vos effluents?
traitement biologique EH
traitement physico-chimique (traitement physique, décantation…..) EH
Autres (précisez) EH
Que faites-vous des résidus issus du pré-traitement?
épandage tonnes
incinération tonnes
mise en décharge tonnes
Autres (précisez) tonnes
Avez-vous une autorisation de déversement délivrée par la collectivité dont votre site dépend
(fixant les normes de rejets autorisés)? O/N et si oui depuis quand ?
Avez-vous une convention de déversement/raccordement avec le gestionnaire du réseau
où vous rejetez (contrat privé)? O/N et si oui depuis quand ?
Si oui, cette convention comporte-t-elle un coefficient de dégressivité? O/N et combien?
AD4
Si oui, votre convention vous interdit-elle certains rejets?
votre site et la collectivité
(par exemple certaines substances prioritaires) O/N et si oui, lesquels?
territoriale
Votre collectivité exige-t-elle que vous soyez sous autosurveillance? O/N
Les analyses sont-elles réalisées en interne, ou par un laboratoire externe ?
Qui effectue le contrôle de vos installations, vous ou la collectivité ?
A qui payez-vous votre redevance Assainissement ? directement à la collectivité K€
via la facture d'eau K€

en 2015 en 2007 en 2001


Etes-vous soumis à autosurveillance par l'inspection des installations classées ? O/N
AD5 Avez-vous participé à la campagne RSDE 1 ? O/N
les mesures que vous effectuez Avez-vous participé à la campagne RSDE 2 ? O/N
sur votre site
L'inspection et/ou l'Agence dont vous dépendez vous demandent des analyses. O/N
La fréquence et la nature de ces analyses sont-elle les mêmes pour ces 2 demandeurs? précisez
AD6
les redevances que votre site paie non concerné
à l'Agence de l'Eau (ou autres)

LES ETUDES, ACTIONS ET TRAVAUX SUR VOTRE SITE


unités depuis 2007 entre 2001 et 2007 avant 2001
Date (s) de réalisation des études/actions/travaux
Nature des études/actions/travaux
Quelle était la finalité recherchée?
Résultats, volumes d'eau économisés et/ou réutilisés m3
Montant des travaux - investissement initial K€
Coûts annuels de fonctionnement
maintenance K€/an
analyses K€/an
autres (précisez) K€/an
Raison pour laquelle vous avez choisi de réaliser l'investissement
obligation règlementaire O/N
aides reçues O/N
gains financiers O/N
amélioration de l'image de l'entreprise (démarche RSE/DD….) O/N
autres (précisez) O/N
S'agissait-il d'un pilote?
Si oui, l'action a-t-elle été déployée sur d'autres sites ?
Si non, pourquoi?
AD7
Pour ces actions, avez-vous demandé une aide à votre Agence de l'Eau? O/N
études/actions/travaux
L'avez-vous obtenue ? O/N
pour réduire vos prélèvements
si oui : sous forme de prêt aidé ? % du montant des travaux
d'eau
si oui : sous forme de subvention? % du montant des travaux
si non : pourquoi? précisez le motif du rejet de votre demande
L'aide de l'Agence a-t-il été l'élément déclencheur sans lequel vous n'auriez pas réalisé les travaux? O/N
L’Agence vous a-t-elle apporté des conseils (financiers, techniques) ? O/N
Si oui, s'agit-il de conseils que vous n’avez pas trouvés ailleurs ? O/N
Ces conseils et/ou ces aides vous ont-ils permis d’aller au-delà de ce que vous aviez prévu initialement ? O/N
Avez-vous identifié un bénéfice pour votre entreprise?
en terme financier années d'amortissement
autres (précisez)
Avez-vous identifié un bénéfice pour le milieu ? Si oui, lequel?
Quels indicateurs de suivi (quali & quanti) avez-vous mis en place pour mesurer l'efficacité de vos travaux?
pour votre entreprise?
pour le milieu?
Pour ces actions : durée de la phase de conception des travaux
délais administratifs (précisez les difficultés rencontrées le cas échéant)
délai d'obtention de l'aide de l'Agence de l'eau (si concerné)
durée de la phase de réalisation des travaux
durée des tests de mise en fonctionnement

unités depuis 2007 entre 2001 et 2007 avant 2001


Date (s) de réalisation des études/actions/travaux
Nature des études/actions/travaux
Quelle était la finalité recherchée?
Résultats obtenus ? (diminution de tel rejet…..)
Montant des travaux - investissement initial K€
Coûts annuels de fonctionnement
maintenance K€/an
analyses K€/an
autres (précisez) K€/an
Raison pour laquelle vous avez choisi de réaliser l'investissement
obligation règlementaire O/N
aides reçues O/N
gains financiers O/N
amélioration de l'image de l'entreprise (démarche RSE/DD….) O/N
autres (précisez) O/N
S'agissait-il d'un pilote?
Si oui, l'action a-t-elle été déployée sur d'autres sites ?
Si non, pourquoi?
AD8 Pour ces actions, avez-vous demandé une aide à votre Agence de l'Eau? O/N
études/actions/travaux L'avez-vous obtenue ? O/N
pour réduire l'impact de vos rejets si oui : sous forme de prêt aidé ? % du montant des travaux
dans le milieu si oui : sous forme de subvention? % du montant des travaux
si non : pourquoi? précisez le motif du rejet de votre demande
L'aide de l'Agence a-t-il été l'élément déclencheur sans lequel vous n'auriez pas réalisé les travaux? O/N
L’Agence vous a-t-elle apporté des conseils (financiers, techniques) ? O/N
Si oui, s'agit-il de conseils que vous n’avez pas trouvés ailleurs ? O/N
Ces conseils et/ou ces aides vous ont-ils permis d’aller au-delà de ce que vous aviez prévu initialement ? O/N
Avez-vous identifié un bénéfice pour votre entreprise?
en terme financier années d'amortissement
autres (précisez)
Avez-vous identifié un bénéfice pour le milieu ? Si oui, lequel?
Quels indicateurs de suivi (quali & quanti) avez-vous mis en place pour mesurer l'efficacité de vos travaux?
pour votre entreprise?
pour le milieu?
Pour ces actions : durée de la phase de conception des travaux
délais administratifs (précisez les difficultés rencontrées le cas échéant)
délai d'obtention de l'aide de l'Agence de l'eau (si concerné)
durée de la phase de réalisation des travaux
durée des tests de mise en fonctionnement

unités depuis 2007 entre 2001 et 2007 avant 2001


Date (s) de réalisation des études/actions/travaux
Nature des études/actions/travaux
Quelle était la finalité recherchée? (inondation, pollution accidentelle, eau incendie,….)
Résultats obtenus?
Montant des travaux - investissement initial K€
Coûts annuels de fonctionnement
maintenance K€/an
analyses K€/an
autres (précisez) K€/an
Raison pour laquelle vous avez choisi de réaliser l'investissement
obligation règlementaire O/N
aides reçues O/N
gains financiers O/N
amélioration de l'image de l'entreprise (démarche RSE/DD….) O/N
autres (précisez) O/N
S'agissait-il d'un pilote?
AD9
Si oui, l'action a-t-elle été déployée sur d'autres sites ?
études/actions/travaux
Si non, pourquoi?
pour réduire les risques
Pour ces actions, avez-vous demandé une aide à votre Agence de l'Eau? O/N
(inondation, incendie, pollution des
L'avez-vous obtenue ? O/N
sols …..)
si oui : sous forme de prêt aidé ? % du montant des travaux
si oui : sous forme de subvention? % du montant des travaux
si non : pourquoi? précisez le motif du rejet de votre demande
L'aide de l'Agence a-t-il été l'élément déclencheur sans lequel vous n'auriez pas réalisé les travaux? O/N
L’Agence vous a-t-elle apporté des conseils (financiers, techniques) ? O/N
Si oui, s'agit-il de conseils que vous n’avez pas trouvés ailleurs ? O/N
Ces conseils et/ou ces aides vous ont-ils permis d’aller au-delà de ce que vous aviez prévu initialement ? O/N

Quels indicateurs de suivi (quali & quanti) avez-vous mis en place pour mesurer l'efficacité de vos travaux?
pour votre entreprise?
pour le milieu?
Pour ces actions : durée de la phase de conception des travaux
délais administratifs (précisez les difficultés rencontrées le cas échéant)
délai d'obtention de l'aide de l'Agence de l'eau (si concerné)
durée de la phase de réalisation des travaux
durée des tests de mise en fonctionnement

Faites-vous de la recherche et/ou innovation dans le domaine de l'eau? Si oui, quels coûts cela représente-t-il par
an?
AD10
Avez-vous déposé des brevets, une certification, un label ?
R&D
Avez-vous bénéficié de CIR (crédits impôts recherche) liés à votre gestion de l'eau? Si oui, combien et quand?
Avez-vous des partenariats avec des organismes de recherche (ex : IRSTEA, INRA, universités….)
Pourquoi avoir choisi ces dates et échéances ?
2015 = dernier exercice complet connu (à défaut, indiquer le dernier exercice connu)
2007 = 1ère année d'application de la LEMA
2001 = 1ère année d'application de la DCE

Cet onglet concerne les industriels raccordés à un réseau collectif d'assainissement


ET redevables directs aux Agences de l'eau

THEMES NOS QUESTIONS VOS REPONSES


unités en 2015 en 2007 en 2001
Quel est le volume d'eau que votre site utilise par an ? m3
Quelle est son origine ?
réseau public en %
RRD1 pompage en nappe en %
les prélèvements de votre site eau de surface en %
recyclage (re-use) avant traitement en %
recyclage (re-use) après traitement en %
Combien l'eau que vous utilisez vous coûte-t-elle par an? K€

unités en 2015 en 2007 en 2001


Avez-vous identifié l'impact de vos activités sur la masse d'eau dont vous dépendez?
Si oui, précisez
Par an, quelle quantité d'eau votre site rejette-t-il ? m3
Quels sont les volumes de vos différents rejets ?
eaux de process en % du global
eaux sanitaires en % du global
eaux pluviales en % du global
Où rejetez-vous vos eaux usées / pluviales / de refroidissement ?
en eau de surface en % du global
en nappe souterraine en % du global
aux réseaux collectifs en % du global
Avez-vous un traitement spécifique de vos eaux pluviales? Si oui, lequel? O/N et lequel
Par an, quelle quantité de pollution votre site rejette-il?
Indiquez le détail pour chacun des paramètres/substances listés ci-dessous : unités en 2015 en 2007 en 2001
DCO Kg
DBO Kg
MES Kg
Azote Kg
Phosphore Kg
Cadmium (METOX) Kg
Arsenic (METOX) Kg
Chrome (METOX) Kg
Chrome VI (METOX) Kg
Cuivre (METOX) Kg
Mercure (METOX) Kg
RRD2
Nickel (METOX) Kg
les rejets de votre site Plomb (METOX) Kg
Zinc (METOX) Kg
MI Eqitox
AOX Kg
Anthracène (SD) Kg
Benzène (SD) Kg
DI(2-éthylhexyl)phtalate (DEHP) (SD) Kg
Fluoranthène (SD) Kg
Isoproturon (SD) Kg
Naphtalène (SD) Kg
Nonylphénol (4-nonylphénol) (SD) Kg
Octylphénol (4-(1,1',3,3'-tétraméthylbutyl)-phénol (SD) Kg
Benzo(a)pyrene (SD) Kg
Benzo(b)fluoranthène (SD) Kg
Benzo(k)fluoranthène (SD) Kg
Benzo(g,h,i)perylène (SD) Kg
Oindeno(1,2,3-cd)pyrène (SD) Kg
Composé du tributylétain (tibutylétain cation) (SD) Kg
Toluène (SD) Kg
Xylènes (SD) Kg
Ethylbenzène (SD) Kg
Sels solubles m3 x S/cm
Chaleur MTh
Si vous avez participé aux campagnes RSDE, quelles sont les substances que vous suivez en phase pérènne ? précisez
L'inspection ICPE exige-t-elle que vous mesuriez d'autres paramètres? si oui lesquels?
Votre collectivité exige-t-elle que vous mesuriez d'autres paramètres? si oui lesquels?

Connaissez-vous le rendement épuratoire de station collective à laquelle vous êtes raccordé ? O/N
Si oui, quel est le rendement épuratoire du réseau collectif auquel vous êtes raccordé ? unité en 2015 en 2007 en 2001
DCO %
DBO %
MES %
Azote %
Phosphore %
Cadmium (METOX) %
Arsenic (METOX) %
Chrome (METOX) %
Chrome VI (METOX) %
Cuivre (METOX) %
Mercure (METOX) %
Nickel (METOX) %
Plomb (METOX) %
Zinc (METOX) %
MI %
AOX %
Anthracène (SD) %
Benzène (SD) %
DI(2-éthylhexyl)phtalate (DEHP) (SD) %
Fluoranthène (SD) %
RRD3 Isoproturon (SD) %
le traitement des rejets Naphtalène (SD) %
sur votre site Nonylphénol (4-nonylphénol) (SD) %
Octylphénol (4-(1,1',3,3'-tétraméthylbutyl)-phénol (SD) %
Benzo(a)pyrene (SD) %
Benzo(b)fluoranthène (SD) %
Benzo(k)fluoranthène (SD) %
Benzo(g,h,i)perylène (SD) %
Oindeno(1,2,3-cd)pyrène (SD) %
Composé du tributylétain (tibutylétain cation) (SD) %
Toluène (SD) %
Xylènes (SD) %
Ethylbenzène (SD) %
Sels solubles %
Chaleur %
Comment pré-traitez-vous vos effluents industriels ?
traitement biologique EH
traitement physico-chimique (traitement physique, décantation…..) EH
Autres (précisez) EH
Que faites-vous des résidus issus du pré-traitement?
épandage tonnes
incinération tonnes
mise en décharge tonnes
Autres (précisez) tonnes
Avez-vous une autorisation de déversement délivrée par la collectivité dont votre site dépend
(fixant les normes de rejets autorisés)? O/N et si oui depuis quand ?
Avez-vous une convention de déversement/raccordement avec le gestionnaire du réseau
où vous rejetez (contrat privé)? O/N et si oui depuis quand ?
RRD4 Si oui, cette convention comporte-t-elle un coefficient de dégressivité? O/N et combien?
votre site et la collectivité Si oui, votre convention vous interdit-elle certains rejets?
territoriale (par exemple certaines substances prioritaires) O/N et si oui, lesquels?
Quel est le montant annuel de votre redevance Assainissement ? K€
Votre collectivité exige-t-elle que vous soyez sous autosurveillance? O/N
Les analyses sont-elles réalisées en interne, ou par un laboratoire externe ?
Qui effectue le contrôle de vos installations, vous ou la collectivité ?

en 2015 en 2007 en 2001


A quel régime de redevance Agence de l'Eau êtes-vous soumis?
Forfait O/N
Campagne de mesures O/N
RRD5 SRR O/N
les mesures que vous effectuez Etes-vous soumis à autosurveillance par l'inspection des installations classées ? O/N
sur votre site Avez-vous participé à la campagne RSDE 1 ? O/N
Avez-vous participé à la campagne RSDE 2 ? O/N
L'inspection et/ou l'Agence dont vous dépendez vous demandent-elles des analyses? O/N
Si oui, la fréquence et la nature de ces analyses sont-elles les mêmes pour ces 2 demandeurs? précisez

unité en 2015 en 2007 en 2001


Si votre eau provient du milieu naturel (et non du réseau de ville), quel est le montant annuel de votre redevance
Prélèvement ? K€
Quel est le montant annuel de votre redevance Pollution non domestique ? K€
RRD6 Autres redevances
les redevances que votre site paie ex : VNF (voies navigables de France), MRC (modernisation des réseaux de collectes), occupation du domaine public,
à l'Agence de l'Eau (ou autres) pour refroidissement, ….. K€
occupation du domaine public fluvial K€
occupation du domaine routier public K€
soutien d'étiage K€
autres (précisez) K€

LES ETUDES, ACTIONS ET TRAVAUX SUR VOTRE SITE


unités depuis 2007 entre 2001 et 2007 avant 2001
Date (s) de réalisation des études/actions/travaux
Nature des études/actions/travaux
Quelle était la finalité recherchée?
Résultats, volumes d'eau économisés et/ou réutilisés m3
Montant de l'action en investissement initial K€
Coûts annuels de fonctionnement
maintenance K€/an
analyses K€/an
autres (précisez) K€/an
Raison pour laquelle vous avez choisi de réaliser cet investissement
obligation règlementaire O/N
aides reçues O/N
gains financiers O/N
amélioration de l'image de l'entreprise (démarche RSE/DD….) O/N

RRD7
études/actions/travaux
autres (précisez) O/N
S'agissait-il d'un pilote?
Si oui, l'action a-t-elle été déployée sur d'autres sites ?
Si non, pourquoi?
RRD7
Pour ces actions, avez-vous demandé une aide à votre Agence de l'Eau? O/N
études/actions/travaux
pour réduire vos prélèvements L'avez-vous obtenue ? O/N
d'eau si oui : sous forme de prêt aidé ? % du montant des travaux
si oui : sous forme de subvention? % du montant des travaux
si non : pourquoi? précisez le motif du rejet de votre demande
L'aide de l'Agence a-t-il été l'élément déclencheur sans lequel vous n'auriez pas réalisé les travaux? O/N
L’Agence vous a-t-elle apporté des conseils (financiers, techniques) ? O/N
Si oui, s'agit-il de conseils que vous n’avez pas trouvés ailleurs ? O/N
Ces conseils et/ou ces aides vous ont-ils permis d’aller au-delà de ce que vous aviez prévu initialement ? O/N
Avez-vous identifié un bénéfice pour votre entreprise?
en terme financier années d'amortissement
autres (précisez)
Avez-vous identifié un bénéfice pour le milieu ? Si oui, lequel?
Quels indicateurs de suivi (quali & quanti) avez-vous mis en place pour mesurer l'efficacité de vos actions ?
pour votre entreprise?
pour le milieu?
Pour ces actions : durée de la phase de conception des travaux
délais administratifs (précisez les difficultés rencontrées le cas échéant)
délai d'obtention de l'aide de l'Agence de l'eau (si concerné)
durée de la phase de réalisation des travaux
durée des tests de mise en fonctionnement

unités depuis 2007 entre 2001 et 2007 avant 2001


Date (s) de réalisation des études/actions/travaux
Nature des études/actions/travaux
Quelle était la finalité recherchée?
Résultats obtenus ? (diminution de tel rejet…..)
Montant de l'action en investissement initial K€
Coûts annuels de fonctionnement
maintenance K€/an
analyses K€/an
autres (précisez) K€/an
Raison pour laquelle vous avez choisi de réaliser cet investissement
obligation règlementaire O/N
aides reçues O/N
gains financiers O/N
amélioration de l'image de l'entreprise O/N
autres (précisez) O/N
S'agissait-il d'un pilote?
Si oui, l'action a-t-elle été déployée sur d'autres sites ?
Si non, pourquoi?
RRD8
Pour ces actions, avez-vous demandé une aide à votre Agence de l'Eau? O/N
études/actions/travaux
L'avez-vous obtenue ? O/N
pour réduire l'impact de vos rejets
si oui : sous forme de prêt aidé ? % du montant des travaux
dans le milieu
si oui : sous forme de subvention? % du montant des travaux
si non : pourquoi? précisez le motif du rejet de votre demande
L'aide de l'Agence a-t-il été l'élément déclencheur sans lequel vous n'auriez pas réalisé les travaux? O/N
L’Agence vous a-t-elle apporté des conseils (financiers, techniques) ? O/N
Si oui, s'agit-il de conseils que vous n’avez pas trouvés ailleurs ? O/N
Ces conseils et/ou ces aides vous ont-ils permis d’aller au-delà de ce que vous aviez prévu initialement ? O/N
Avez-vous identifié un bénéfice pour votre entreprise?
en terme financier années d'amortissement
autres (précisez)
Avez-vous identifié un bénéfice pour le milieu ? Si oui, lequel?
Quels indicateurs de suivi (quali & quanti) avez-vous mis en place pour mesurer l'efficacité de vos actions ?
pour votre entreprise?
pour le milieu?
Pour ces actions : durée de la phase de conception des travaux
délais administratifs (précisez les difficultés rencontrées le cas échéant)
délai d'obtention de l'aide de l'Agence de l'eau (si concerné)
durée de la phase de réalisation des travaux
durée des tests de mise en fonctionnement

unités depuis 2007 entre 2001 et 2007 avant 2001


Date (s) de réalisation des études/actions/travaux
Nature des études/actions/travaux
Quelle était la finalité recherchée? (inondation, pollution accidentelle, eau incendie,….)
Résultats obtenus ?
Montant de l'action en investissement initial K€
Coûts annuels de fonctionnement
maintenance K€/an
analyses K€/an
autres (précisez) K€/an
Raison pour laquelle vous avez choisi de réaliser cet investissement
obligation règlementaire O/N
aides reçues O/N
gains financiers O/N
amélioration de l'image de l'entreprise O/N
autres (précisez) O/N
RRD9
S'agissait-il d'un pilote?
études/actions/travaux
Si oui, l'action a-t-elle été déployée sur d'autres sites ?
pour réduire les risques
Si non, pourquoi?
(inondation, incendie, pollution des
Pour ces actions, avez-vous demandé une aide à votre Agence de l'Eau? O/N
sols …..)
L'avez-vous obtenue ? O/N
si oui : sous forme de prêt aidé ? % du montant des travaux
si oui : sous forme de subvention? % du montant des travaux
si non : pourquoi? précisez le motif du rejet de votre demande
L'aide de l'Agence a-t-il été l'élément déclencheur sans lequel vous n'auriez pas réalisé les travaux? O/N
L’Agence vous a-t-elle apporté des conseils (financiers, techniques) ? O/N
Si oui, s'agit-il de conseils que vous n’avez pas trouvés ailleurs ? O/N
Ces conseils et/ou ces aides vous ont-ils permis d’aller au-delà de ce que vous aviez prévu initialement ? O/N
Quels indicateurs de suivi (quali & quanti) avez-vous mis en place pour mesurer l'efficacité de vos actions ?
pour votre entreprise?
pour le milieu?
Pour ces actions : durée de la phase de conception des travaux
délais administratifs (précisez les difficultés rencontrées le cas échéant)
délai d'obtention de l'aide de l'Agence de l'eau (si concerné)
durée de la phase de réalisation des travaux
durée des tests de mise en fonctionnement

Faites-vous de la recherche et/ou innovation dans le domaine de l'eau?


Si oui, quels coûts cela représente-t-il par an?
RRD10
Avez-vous déposé des brevets, une certification, un label ?
R&D
Avez-vous bénéficié de CIR (crédits impôts recherche) liés à votre gestion de l'eau? Si oui, combien et quand?
Avez-vous des partenariats avec des organismes de recherche (ex : IRSTEA, INRA, universités….)
Pourquoi avoir choisi ces dates et échéances ?
2015 = dernier exercice complet connu (à défaut, indiquer le dernier exercice connu)
2007 = 1ère année d'application de la LEMA
2001 = 1ère année d'application de la DCE

Cet onglet concerne les industriels non raccordés à un réseau collectif d'assainissement,
et donc redevables directs aux Agences de l'eau

THEMES NOS QUESTIONS VOS REPONSES


unités Valeur en 2015 Valeur en 2007 Valeur en 2001
Quel est le volume d'eau que votre site utilise par an ? m3
Quelle est son origine ?
réseau public en %
NR 1 pompage en nappe en %
les prélèvements de votre site eau de surface en %
recyclage (re-use) avant traitement en %
recyclage (re-use) après traitement en %
Combien l'eau que vous utilisez vous coûte-t-elle par an? K€

unités en 2015 en 2007 en 2001


Avez-vous identifié l'impact de vos activités sur la masse d'eau dont vous dépendez?
Si oui, précisez
Par an, quelle quantité d'eau votre site rejette-t-il ? m3
Quels sont les volumes de vos différents rejets ?
eaux de process en % du global
eaux sanitaires en % du global
eaux pluviales en % du global
Où rejetez-vous vos eaux usées ?
en eau de surface en % du global
en nappe souterraine en % du global
aux réseaux collectifs en % du global
Avez-vous un traitement spécifique de vos eaux pluviales? Si oui, lequel?
Par an, quelle quantité de pollution votre site rejette-il? O/N et lequel
Indiquez le détail pour chacun des paramètres/substances listés ci-dessous : unités en 2015 en 2007 en 2001
DCO Kg
DBO Kg
MES Kg
Azote Kg
Phosphore Kg
Cadmium (METOX) Kg
Arsenic (METOX) Kg
Chrome (METOX) Kg
Chrome VI (METOX) Kg
Cuivre (METOX) Kg
NR2 Mercure (METOX) Kg
Nickel (METOX) Kg
les rejets de votre site Kg
Plomb (METOX)
Zinc (METOX) Kg
MI Eqitox
AOX Kg
Anthracène (SD) Kg
Benzène (SD) Kg
DI(2-éthylhexyl)phtalate (DEHP) (SD) Kg
Fluoranthène (SD) Kg
Isoproturon (SD) Kg
Naphtalène (SD) Kg
Nonylphénol (4-nonylphénol) (SD) Kg
Octylphénol (4-(1,1',3,3'-tétraméthylbutyl)-phénol (SD) Kg
Benzo(a)pyrene (SD) Kg
Benzo(b)fluoranthène (SD) Kg
Benzo(k)fluoranthène (SD) Kg
Benzo(g,h,i)perylène (SD) Kg
Oindeno(1,2,3-cd)pyrène (SD) Kg
Composé du tributylétain (tibutylétain cation) (SD) Kg
Toluène (SD) Kg
Xylènes (SD) Kg
Ethylbenzène (SD) Kg
Sels solubles m3 x S/cm
Chaleur MTh
Si vous avez participé aux campagnes RSDE, quelles sont les substances que vous suivez en phase pérènne ? précisez
L'inspection ICPE exige-t-elle que vous mesuriez d'autres paramètres? si oui lesquels?
Votre collectivité exige-t-elle que vous mesuriez d'autres paramètres? si oui lesquels?

Quel est votre rendement épuratoire ? unité Valeur en 2015 Valeur en 2007 Valeur en 2001
DCO %
DBO %
MES %
Azote %
Phosphore %
Cadmium (METOX) %
Arsenic (METOX) %
Chrome (METOX) %
Chrome VI (METOX) %
Cuivre (METOX) %
Mercure (METOX) %
Nickel (METOX) %
Plomb (METOX) %
Zinc (METOX) %
MI %
AOX %
Anthracène (SD) %
Benzène (SD) %
DI(2-éthylhexyl)phtalate (DEHP) (SD) %
Fluoranthène (SD) %
Isoproturon (SD) %
NR3 Naphtalène (SD) %
le traitement des rejets Nonylphénol (4-nonylphénol) (SD) %
sur votre site Octylphénol (4-(1,1',3,3'-tétraméthylbutyl)-phénol (SD) %
Benzo(a)pyrene (SD) %
Benzo(b)fluoranthène (SD) %
Benzo(k)fluoranthène (SD) %
Benzo(g,h,i)perylène (SD) %
Oindeno(1,2,3-cd)pyrène (SD) %
Composé du tributylétain (tibutylétain cation) (SD) %
Toluène (SD) %
Xylènes (SD) %
Ethylbenzène (SD) %
Sels solubles %
Chaleur %
Comment traitez-vous vos effluents?
traitement biologique EH
traitement physico-chimique (traitement physique, décantation…..) EH
Autres (précisez) EH
Que faites-vous des résidus issus du traitement?
épandage tonnes
incinération tonnes
mise en décharge tonnes
Autres (précisez) tonnes
NR4
votre site et la collectivité non concerné
territoriale
en 2015 en 2007 en 2001
A quel régime de redevance Agence de l'Eau êtes-vous soumis?
Forfait O/N
Campagne de mesures O/N
NR5 SRR O/N
les mesures que vous effectuez Etes-vous soumis à autosurveillance par l'inspection des installations classées ? O/N
sur votre site Avez-vous participé à la campagne RSDE 1 ? O/N
Avez-vous participé à la campagne RSDE 2 ? O/N
L'inspection et/ou l'Agence dont vous dépendez vous demandent des analyses. O/N
La fréquence et la nature de ces analyses sont-elle les mêmes pour ces 2 demandeurs? précisez

unité en 2015 en 2007 en 2001


Si votre eau provient du milieu naturel (et non du réseau de ville), quel est le montant annuel de votre redevance
Prélèvement ? K€
Quel est le montant annuel de votre redevance Pollution non domestique ? K€
NR6 Autres redevances
les redevances que votre site paie ex : VNF (voies navigables de France), MRC (modernisation des réseaux de collectes), occupation du domaine public,
à l'Agence de l'Eau (ou autres) pour refroidissement, ….. K€
occupation du domaine public fluvial K€
occupation du domaine routier public K€
soutien d'étiage K€
autres (précisez) K€

LES ETUDES, ACTIONS ET TRAVAUX SUR VOTRE SITE


unités depuis 2007 entre 2001 et 2007 avant 2001
Date (s) de réalisation des études/actions/travaux
Nature des études/actions/travaux
Quelle était la finalité recherchée?
Résultats, volumes d'eau économisés et/ou réutilisés m3
Montant de l'action en investissement initial K€
Coûts annuels de fonctionnement
maintenance K€/an
analyses K€/an
autres (précisez) K€/an
Raison pour laquelle vous avez choisi de réaliser cet investissement
obligation règlementaire O/N
aides reçues O/N
gains financiers O/N
amélioration de l'image de l'entreprise (démarche RSE/DD….) O/N
autres (précisez) O/N
S'agissait-il d'un pilote?
Si oui, l'action a-t-elle été déployée sur d'autres sites ?
NR7 Si non, pourquoi?
études/actions/travaux Pour ces actions, avez-vous demandé une aide à votre Agence de l'Eau? O/N
pour réduire vos prélèvements L'avez-vous obtenue ? O/N
d'eau si oui : sous forme de prêt aidé ? % du montant des travaux
si oui : sous forme de subvention? % du montant des travaux
si non : pourquoi? précisez le motif du rejet de votre demande
L'aide de l'Agence a-t-il été l'élément déclencheur sans lequel vous n'auriez pas réalisé les travaux? O/N
pour réduire vos prélèvements
d'eau

L’Agence vous a-t-elle apporté des conseils (financiers, techniques) ? O/N


Si oui, s'agit-il de conseils que vous n’avez pas trouvés ailleurs ? O/N
Ces conseils et/ou ces aides vous ont-ils permis d’aller au-delà de ce que vous aviez prévu initialement ? O/N
Avez-vous identifié un bénéfice pour votre entreprise?
en terme financier années d'amortissement
autres (précisez)
Avez-vous identifié un bénéfice pour le milieu ? Si oui, lequel?

Quels indicateurs de suivi (quali & quanti) avez-vous mis en place pour mesurer l'efficacité de vos actions ?

pour votre entreprise?


pour le milieu?
Pour ces actions : durée de la phase de conception des travaux
délais administratifs (précisez les difficultés rencontrées le cas échéant)
délai d'obtention de l'aide de l'Agence de l'eau (si concerné)
durée de la phase de réalisation des travaux
durée des tests de mise en fonctionnement

unités depuis 2007 entre 2001 et 2007 avant 2001


Date (s) de réalisation des études/actions/travaux
Nature des études/actions/travaux
Quelle était la finalité recherchée?
Résultats obtenus ? (diminution de tel rejet…..)
Montant de l'action en investissement initial K€
Coûts annuels de fonctionnement
maintenance K€/an
analyses K€/an
autres (précisez) K€/an
Raison pour laquelle vous avez choisi de réaliser cet investissement
obligation règlementaire O/N
aides reçues O/N
gains financiers O/N
amélioration de l'image de l'entreprise (démarche RSE/DD….) O/N
autres (précisez) O/N
S'agissait-il d'un pilote?
Si oui, l'action a-t-elle été déployée sur d'autres sites ?
Si non, pourquoi?
NR8
Pour ces actions, avez-vous demandé une aide à votre Agence de l'Eau? O/N
études/actions/travaux
L'avez-vous obtenue ? O/N
pour réduire l'impact de vos rejets
si oui : sous forme de prêt aidé ? % du montant des travaux
dans le milieu
si oui : sous forme de subvention? % du montant des travaux
si non : pourquoi? précisez le motif du rejet de votre demande
L'aide de l'Agence a-t-il été l'élément déclencheur sans lequel vous n'auriez pas réalisé les travaux? O/N
L’Agence vous a-t-elle apporté des conseils (financiers, techniques) ? O/N
Si oui, s'agit-il de conseils que vous n’avez pas trouvés ailleurs ? O/N
Ces conseils et/ou ces aides vous ont-ils permis d’aller au-delà de ce que vous aviez prévu initialement ? O/N
Avez-vous identifié un bénéfice pour votre entreprise?
en terme financier années d'amortissement
autres (précisez)
Avez-vous identifié un bénéfice pour le milieu ? Si oui, lequel?
Quels indicateurs de suivi (quali & quanti) avez-vous mis en place pour mesurer l'efficacité de vos actions ?
pour votre entreprise?
pour le milieu?
Pour ces actions : durée de la phase de conception des travaux
délais administratifs (précisez les difficultés rencontrées le cas échéant)
délai d'obtention de l'aide de l'Agence de l'eau (si concerné)
durée de la phase de réalisation des travaux
durée des tests de mise en fonctionnement

unités depuis 2007 entre 2001 et 2007 avant 2001


Date (s) de réalisation des études/actions/travaux
Nature des études/actions/travaux
Quelle était la finalité recherchée? (inondation, pollution accidentelle, eau incendie,….)
Résultats obtenus ?
Montant de l'action en investissement initial K€
Coûts annuels de fonctionnement
maintenance K€/an
analyses K€/an
autres (précisez) K€/an
Raison pour laquelle vous avez choisi de réaliser cet investissement
obligation règlementaire O/N
aides reçues O/N
gains financiers O/N
amélioration de l'image de l'entreprise (démarche RSE/DD….) O/N
autres (précisez) O/N
NR9 S'agissait-il d'un pilote?
études/actions/travaux Si oui, l'action a-t-elle été déployée sur d'autres sites ?
pour réduire les risques Si non, pourquoi?
(inondation, incendie, pollution des Pour ces actions, avez-vous demandé une aide à votre Agence de l'Eau? O/N
sols …..) L'avez-vous obtenue ? O/N
si oui : sous forme de prêt aidé ? % du montant des travaux
si oui : sous forme de subvention? % du montant des travaux
si non : pourquoi? précisez le motif du rejet de votre demande
L'aide de l'Agence a-t-il été l'élément déclencheur sans lequel vous n'auriez pas réalisé les travaux? O/N
L’Agence vous a-t-elle apporté des conseils (financiers, techniques) ? O/N
Si oui, s'agit-il de conseils que vous n’avez pas trouvés ailleurs ? O/N
Ces conseils et/ou ces aides vous ont-ils permis d’aller au-delà de ce que vous aviez prévu initialement ? O/N
Quels indicateurs de suivi (quali & quanti) avez-vous mis en place pour mesurer l'efficacité de vos actions ?
pour votre entreprise?
pour le milieu?
Pour ces actions : durée de la phase de conception des travaux
délais administratifs (précisez les difficultés rencontrées le cas échéant)
délai d'obtention de l'aide de l'Agence de l'eau (si concerné)
durée de la phase de réalisation des travaux
durée des tests de mise en fonctionnement

Faites-vous de la recherche et/ou innovation dans le domaine de l'eau? Si oui, quels coûts cela représente-t-il par an?
NR10 Avez-vous déposé des brevets, une certification, un label ?
R&D
Avez-vous bénéficié de CIR (crédits impôts recherche) liés à votre gestion de l'eau? Si oui, combien et quand?
Avez-vous des partenariats avec des organismes de recherche (ex : IRSTEA, INRA, universités….)
ANNEXE 2

Correspondance
codes APE
et secteurs
d’activité
12 secteurs étudiés - 672 codes APE regroupés sous 12 secteurs Secteurs non étudiés
Extraction
Chimie Bois Production Agroalimentaire Travail EAU
Agroalimentaire Agroalimentaire Fabrication ELECTRICITE
Pharma Pétrole Déchets Textile Papier Transformation d'origine mécanique Divers ASSAINISS
d'origine animale autres produits de produits VAPEUR
(+ gaz) Carton des métaux végétale des métaux EMENT
minéraux
0891Z 0510Z 371Z 1310Z 1610A 0729Z 0321Z 011C 0893Z 2432Z 0721Z 014A 3600Z 3511Z
143Z 0610Z 372Z 1320Z 1610B 132Z 1011Z 0161Z 0893Z 2433Z 0811Z 1200Z 3700Z 3513Z
2011Z 0620Z 3811Z 1330Z 1621Z 2410Z 1012Z 1031Z 1071A 2441Z 0812Z 1811Z 410Z 3514Z
2012Z 0910Z 3812Z 1391Z 1622Z 2420Z 1013A 1032Z 1071C 2511Z 0892Z 1812Z 4221Z 3521Z
2013A 101Z 3821Z 1392Z 1623Z 2432Z 1013B 1039A 1071D 2512Z 0899Z 1813Z 8411Z 3522Z
2013B 111Z 3822Z 1393Z 1624Z 2434Z 1020Z 1039B 1072Z 2521Z 0990Z 1814Z 8412Z 3530Z
2014Z 1910Z 3831Z 1395Z 1629Z 2442Z 1041A 1042Z 1073Z 2529Z 103Z 1820Z 401A
2015Z 1920Z 3832Z 1396Z 1711Z 2443Z 1041B 1061A 1082Z 2530Z 120Z 221G 401E
2016Z 232Z 3900Z 1399Z 1712Z 2444Z 1051A 1061B 1083Z 2550B 141C 222C 403Z
2017Z 4612B 4612B 1411Z 1721A 2445Z 1051B 1062Z 1084Z 2561Z 142A 222E 5110Z
2020Z 4671Z 4671Z 1414Z 1721B 2446Z 1051C 1081Z 1085Z 2562A 2311Z 222J 6820A
2030Z 4671Z 4677Z 1419Z 1721C 2451Z 1051D 1091Z 1086Z 2562B 2312Z 233Z 6820B
2041Z 4730Z 4941A 1420Z 1722Z 2452Z 1052Z 1101Z 1089Z 2571Z 2313Z 2399Z 6820B
2042Z 4778B 4941B 1431Z 1723Z 2453Z 1081Z 1102A 1091Z 2572Z 2314Z 3109A 7112B
2051Z 4950Z 5222Z 1511Z 1724Z 2454Z 151A 1102B 1092Z 2573A 2319Z 3230Z 742C
2052Z 505Z 7112B 1512Z 1729Z 271Y 151C 1103Z 1107A 2573B 2320Z 3250A 8299Z
2053Z 603Z 751A 1520Z 201A 272C 151E 1104Z 144Z 2591Z 2331Z 3250B 8412Z
2059Z 632C 8121Z 171E 201B 273E 152Z 1105Z 157C 2592Z 2332Z 3299Z 8559B
2060Z 8130Z 171F 202Z 274A 152Z 1106Z 158A 2593Z 2341Z 3514Z
2110Z 8299Z 172A 203Z 274C 154A 1107B 158F 2594Z 2342Z 361C
2120Z 8411Z 172C 205A 274D 155A 153A 158M 2599A 2343Z 4110A
2211Z 8412Z 172G 205C 274F 155B 153C 158V 2599B 2344Z 4120B
2219Z 8413Z 172J 211C 274K 155C 153E 158V 259B 2351Z 452P
2221Z 900A 173Z 212A 275A 155D 153F 4638B 2611Z 2352Z 4621B
2222Z 900B 174A 212C 275E 4332A 156A 4639A 2612Z 2361Z 4621Z
2223Z 900E 174B 212E 275G 4632A 156B 4639A 2620Z 2362Z 4638A
2229A 175A 212G 2790Z 4632B 157A 4711E 2630Z 2363Z 4638B
2229B 175G 212J 3212Z 4633Z 158H 4711F 2640Z 2364Z 4669B
2391Z 176Z 212L 4633Z 158K 513J 2651A 2365Z 4672Z
241A 182G 292H 513C 158M 513W 2651B 261A 4676Z
241C 191Z 3002Z 513D 158P 8299Z 2652Z 261E 4711B
241E 193Z 3009B 513G 158V 2680Z 261G 4711D
241G 3103Z 361A 513S 159A 2711Z 261J 4711F
241J 4641Z 361E 8411Z 159B 2712Z 261K 4759B
241L 714A 361G 159D 2720Z 262L 4941A
241N 7729Z 361J 159F 2731Z 263Z 4941B
242Z 8411Z 361K 159G 2732Z 264A 5110Z
243Z 930A 4332A 159J 2733Z 264B 5210A
244A 9601A 4334Z 159N 273C 265A 5210B
244C 9601B 4399B 159Q 273G 265C 521F
244D 4673A 159S 2740Z 266E 5221Z
245A 160Z 2751Z 266G 5223Z
246A 4617B 2752Z 266J 5224A
246C 4631Z 2811Z 268C 5510Z
246E 4634Z 2812Z 295J 5629A
246G 512A 2813Z 3213Z 5813Z
246L 513A 2814Z 4211Z 5819Z
247Z 513S 2815Z 4292Z 5912Z
251A 513V 281A 4311Z 602L
251E 5630Z 281C 4312A 602M
252A 8292Z 2821Z 4312A 602P
252C 2822Z 4312B 6202A
252E 2823Z 451A 631D
252G 2823Z 451B 631E
252H 2825Z 4621B 632E
2540Z 2829B 634A
2550A 282C 634C
3521Z 282D 6420Z
3522Z 2830Z 6430Z
3523Z 283B 652E
4399A 283C 6832A
4618Z 2841Z 7010Z
4621B 2849Z 702C
4644Z 284A 703C
4646Z 284B 7112B
4654Z 285A 7211Z
4671Z 285C 7219Z
4675Z 285D 731Z
4950Z 286C 7410Z
514J 286D 741J
514N 286F 7420Z
515A 287A 743B
515L 287C 747Z
518M 287E 748B
7112B 287G 748K
7211Z 287H 751G
742C 287L 803Z
748D 287N 8122Z
8292Z 287Q 8129B
8299Z 2891Z 8292Z
851L 2892Z 8299Z
2893Z 8411Z
2894Z 853H
2895Z 9103Z
2896Z
2899A
2899B
2910Z
291A
291D
291E
291F
291J
2920Z
292A
292D
2931Z
2932Z
293D
294D
294D
295L
295Q
296A
296B
297A
300A
3011Z
3012Z
3020Z
3030Z
3040Z
3091Z
3092Z
3099Z
311A
313Z
314Z
315A
315C
316A
3211Z
321A
321A
321C
321D
3220A
3220B
3220D
3220Z
322B
323Z
3311Z
3312Z
3313Z
3314Z
3315Z
3316Z
3317Z
332A
332B
341Z
342A
343Z
352Z
353B
354C
362C
364Z
365Z
366A
366E
4212Z
4222Z
4321A
4322B
4332B
4511Z
4519Z
4520A
4520B
4532Z
4540Z
454D
4661Z
4663Z
4910Z
4931Z
4939C
501Z
502Z
503B
601Z
602L
602M
602P
634A
7112B
7120B
7712Z
8121Z
9522Z
81 18 26 40 41 28 34 51 31 183 55 84

Nombre de codes APE 672


ANNEXE 3

Prélèvements :
graphiques
complémentaires
Annexe 3
Détail des prélèvements par secteur
Graphiques complémentaires

Pour chacun des 12 secteurs, nous présentons dans cette annexe les graphiques complémentaires concernant les
prélèvements détaillés par bassin.

 Les prélèvements pour le secteur de la Chimie-Pharmacie


Nombre de sites déclarant dans IREP Prélèvements par milieu

Chimie Pharma SN Chimie Pharma SN


100 300
90
250
80
Millions de m3

70 200
Nbre de sites

60
50 150
40
100
30
20 50
10
0 0

Année Année

Souterraine Surface Réseau Mer Souterrain Surface

Chimie Pharma LB Chimie Pharma LB


60 25
50 20
Nbre de sites

millions m3

40 15
30
10
20
10 5
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Mer Souterrain Surface Réseau Mer

Page 1 sur 25
Chimie Pharma AG Chimie Pharma AG
40 200
35
30 150
Nbre de sites

millions m3
25
20 100
15
10 50
5
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseaux

Chimie Pharma RMC Chimie Pharma RMC


100 800
Millions de m3
Nbre de sites

80 600
60
400
40
200
20
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Mer Souterrain Surface Réseaux Mer

Chimie Pharma RM Chimie Pharma RM


500
35
30 400
Nbre de sites

millions m3

25
300
20
15 200
10
100
5
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseaux

Page 2 sur 25
Chimie Pharma AP Chimie Pharma AP
45 70
40 60
35
Nbre de sites

50

Millions m3
30
25 40
20 30
15
20
10
5 10
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseaux

 Les prélèvements pour le secteur des Déchets


Nombre de sites déclarant dans IREP Prélèvements par milieu

Déchets SN Déchets SN
25 350
300
20
Nbre de sites

millions m3

250
15 200
10 150
100
5 50
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Déchets AG Déchets AG
12 3
10 2
Nbre de sites

millions m3

8
2
6
1
4
2 1
0 0

année Titre de l'axe

Souterrain Surface Réseau Mer Souterrain Surface Réseau

Page 3 sur 25
Déchets LB Déchets LB
20 3
2
Nbre de sites

15

millions m3
2
10
1
5 1
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Déchets RMC Déchets RMC


25 50

20 40
Nbre de sites

millions m3

15 30

10 20

5 10

0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Déchets RM Déchets RM
6 5
4
5
4
Nbre de sites

millions m3

4 3
3
3
2
2 2
1
1
1
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Page 4 sur 25
Déchets AP Déchets AP
6 1
5 1
Nbre de sites

millions m3
4 1
3 1
2 0
1 0
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau Mer

 Les prélèvements pour le secteur Bois/Papier/Carton


Nombre de sites déclarant dans IREP Prélèvements par milieu

Bois Papier Carton SN Bois Papier Carton SN


20 70
60
Nbre de sites

15
millions m3

50
40
10
30
5 20
10
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Bois Papier Carton LB Bois Papier Carton LB


25 60

20 50
Nbre de sites

millions m3

40
15
30
10
20
5 10
0 0

Année Annee

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Page 5 sur 25
Bois Papier Carton AG Bois Papier Carton AG
25 100
20 80
Nbre de sites

millions m3
15 60
10 40
5 20
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Mer Souterrain Surface Réseau

Bois Papier Carton RMC Bois Papier Carton RMC


25 70
60
20
Nbre de sites

50
millions m3

15 40
10 30
20
5
10
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Bois Papier Carton RM Bois Papier Carton RM


18 60
16
50
14
Nbre de sites

millions m3

12 40
10
30
8
6 20
4
10
2
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Page 6 sur 25
Bois Papier Carton AP Bois Papier Carton AP
9 30
8
25
7
millions m3

millions m3
6 20
5
15
4
3 10
2
5
1
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

 Les prélèvements pour le secteur Production et Transformation des métaux


Nombre de sites déclarant dans IREP Prélèvements par milieu

Production transformation des Production transformation des


métaux SN métaux SN
35 35
30 30
Nbre de sites

Millions m3

25 25
20 20
15 15
10 10
5 5
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Mer Souterrain Surface Réseau Mer

Page 7 sur 25
Production transformation des Production transformation des
métaux LB métaux LB
30 25
25 20
Nbre de sites

Millions m3
20
15
15
10
10
5 5
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Production transformation des Production transformation des


métaux AG métaux AG
12 12
10 10
Nbre de site

Millions m3

8 8
6 6
4 4
2 2
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Mer Souterrain Surface Réseau Mer

Production transformation des Production transformation des


métaux RMC métaux RMC
35 80
30 70
60
Nbre de site

25
Million m3

50
20
40
15
30
10 20
5 10
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Mer Souterrain Surface Réseau Mer

Page 8 sur 25
Production transformation des Production transformation des
métaux RM métaux RM
35 80
30 70
Nbre de sites

25 60

Million m3
50
20
40
15 30
10 20
5 10
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Production transformation des Production transformation des


métaux AP métaux AP
120
25
100
20
Nbre de site

Million m3

80
15
60
10
40
5 20
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Mer Souterrain Surface Réseau Mer

Page 9 sur 25
 Les prélèvements pour le secteur Agroalimentaire-produits d’origine végétale
Nombre de sites déclarant dans IREP Prélèvements par milieu

Agroalimentaire produits Agroalimentaire produits


d’origine végétale - SN d’origine végétale - SN
35 25
30
20
Nbre de sites

25

Million m3
20 15
15 10
10
5
5
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Agroalimentaire produits Agroalimentaire produits


d’origine végétale - LB d’origine végétale - LB
50 20
Nbre de sites

40
Millions m3

15
30
10
20
10 5

0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Agroalimentaire produits Agroalimentaire produits


d’origine végétale - AG d’origine végétale - AG
20 5
4
Nbre de sites

15
Millions m3

3
10
2
5 1
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Page 10 sur 25
Agroalimentaire produits Agroalimentaire produits
d’origine végétale - RMC d’origine végétale - RMC
40 14
35 12
Nbre de sites

30

Millions m3
10
25
8
20
6
15
10 4
5 2
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Agroalimentaire produits Agroalimentaire produits


d’origine végétale - RM d’origine végétale - RM
20 50

40
15
Millions m3
Nbre sites

30
10
20
5 10

0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Agroalimentaire produits Agroalimentaire produits


d’origine végétale -AP d’origine végétale - AP
30 80
25 70
Nbre de sites

60
Millions m3

20 50
15 40
10 30
20
5 10
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Page 11 sur 25
 Les prélèvements pour le secteur Agroalimentaire-produits d’origine animale
Nombre de sites déclarant dans IREP Prélèvements par milieu

Agroalimentaire produits Agroalimentaire produits


d’origine animale - SN d’origine animale - SN
60 20
50
Nbre de sites

15

Millions m3
40
30 10
20
5
10
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterraine Surface Réseau

Agroalimentaire produits Agroalimentaire produits


d’origine animale - LB d’origine animale - LB
250 60
200 50
Nbre de sites

Millions m3

40
150
30
100
20
50 10
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterraine Surface Réseau

Agroalimentaire produits Agroalimentaire produits


d’origine animale - AG d’origine animale - AG
50 12
10
Millions de m3

40
Nbre de sites

8
30
6
20
4
10 2
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseaux Souterraine Surface Réseaux

Page 12 sur 25
Agroalimentaire produits Agroalimentaire produits
d’origine animale - RMC d’origine animale - RMC
40 20
35
Nbre de sites

30 15

Millions m3
25
20 10
15
10 5
5
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Agroalimentaire produits Agroalimentaire produits


d’origine animale - RM d’origine animale - RM
30 14
25 12
Nbre de sites

Millions m3

20 10
8
15
6
10 4
5 2
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterraine Surface Réseau

Agroalimentaire produits Agroalimentaire produits


d’origine animale - AP d’origine animale - AP
16 10
14
8
12
Nbre de sites

Millions m3

10 6
8
6 4
4
2
2
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterraine Surface Réseau

Page 13 sur 25
 Les prélèvements pour le secteur Agroalimentaire - autres produits
Nombre de sites déclarant dans IREP Prélèvements par milieu

Agroalimentaire - autres produits Agroalimentaire - autres produits


SN SN
30 12
25 10

mMillions M3
Nbre de sites

20 8
15 6
10 4
5 2
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Mer Souterrain Surface Réseau Mer

Agroalimentaire - autres produits Agroalimentaire - autres produits


LB LB
60 12
50 10
Nbre de sites

Millions M3

40 8
30 6
20 4
10 2
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Mer Souterrain Surface Réseau Mer

Agroalimentaire - autres produits Agroalimentaire - autres produits


AG AG
15 4
Nbre de sites

millions m3

10 3
2
5
1
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau Mer

Page 14 sur 25
Agroalimentaire - autres produits Agroalimentaire - autres produits
RMC RMC
25 100
20 80
Nbre de sites

Millions M3
15 60
10 40
5 20
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Mer Souterrain Surface Réseau Mer

Agroalimentaire - autres produits Agroalimentaire - autres produits


RM RM
14 80
12 70
Nbre de sites

60
Millions M3

10
50
8
40
6
30
4 20
2 10
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Agroalimentaire - autres produits Agroalimentaire - autres produits


AP AP
25 16
14
20
Nbre de sites

12
Millions m3

15 10
8
10 6
5 4
2
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Mer Souterrain Surface Réseau Mer

Page 15 sur 25
 Les prélèvements pour le secteur du Pétrole et dérivés
Nombre de sites déclarant dans IREP Prélèvements par milieu

Pétrole SN Pétrole SN
9 140
8 120
7
Nbre de sites

100

millions m3
6
5 80
4 60
3
40
2
1 20
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Mer Souterrain Surface Réseau Mer

Pétrole RMC Pétrole RMC


6 35
5 30
25
millions m3
Nb de sites

4
20
3
15
2
10
1 5
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Mer Souterrain Surface Réseau Mer

Pétrole RM Pétrole RM
5 50
4
4 40
Nbre de sites

millions m3

3
30
3
2
20
2
1 10
1
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Page 16 sur 25
LB 1 seul site, qui déclare entre 3 et 4 millions de m3 par an, en eau de réseau
AG pas de site déclarant sur ce secteur
AP seuls 2 sites ont déclaré

 Les prélèvements pour le secteur Extraction et fabrication de produits


minéraux
Nombre de sites déclarant dans IREP Prélèvements par milieu

Minéraux SN Minéraux SN
7 12
6 10
Nbre de sites

Millions m3
5 8
4
6
3
2 4
1 2
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Minéraux LB Minéraux LB
16 8
14 7
Nbre de sites

12 6
Millions m3

10 5
8 4
6 3
4 2
2 1
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Page 17 sur 25
Minéraux AG Minéraux AG
30 12
25
nbre de sites

10

Millions m3
20 8
15 6
10 4
5 2
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Minéraux RMC Minéraux RMC


45 30
40
25
35
Nbre de sites

30 Millions m3 20
25
15
20
15 10
10
5
5
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Minéraux RM Minéraux RM
18 25
16
14 20
Nbre de sites

Millions m3

12
10 15
8 10
6
4 5
2
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Page 18 sur 25
Minéraux AP Minéraux AP
20 30
Nbre de sites

25

Millions m3
15
20
10 15
10
5
5
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

AP Les prélèvements augmentent à partir de 2009, car 6 exploitations de carrières ont commencé à
déclarer cette année-là.
SN En 2011, une entreprise a déclaré un prélèvement réseau de plus de 2 millions de m3. Cette
entreprise n'a déclaré aucun autre prélèvement les autres années.

 Les prélèvements pour le secteur Travail mécanique des métaux


Nombre de sites déclarant dans IREP Prélèvements par milieu

Travail mécanique des métaux SN Travail mécanique des métaux SN


60 30
50 25
Nbre de sites

millions m3

40 20
30 15
20 10
10 5
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Page 19 sur 25
Travail mécanique des métaux LB Trvail mécanique des métaux LB
45 18
40 16
35 14
Nbre de sites

millions m3
30 12
25 10
20 8
15 6
10 4
5 2
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau Mer

Travail mécanique des métaux AG Travail mécanique des métaux AG


25 8
7
20
Nbre de sites

6
millions m3

15 5
4
10 3
2
5
1
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau Mer

Travail mécanique des métaux Travail mécanique des métaux RMC


RMC 40
80 35
70 30
millions m3
Nbre de sites

60 25
50 20
40 15
30
20 10
10 5
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Page 20 sur 25
Travail mécanique des métaux RM Travail mécanique des métaux RM
40 25
35
20
30
Nbre de sites

millions m3
25 15
20
15 10
10
5
5
0 0

Année Titre de l'axe

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Travail mécanique des métaux AP Travail mécanique des métaux AP


35 10
30
8
Nbre de sites

25
millions m3

20 6
15 4
10
2
5
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Mer Souterrain Surface Réseau

Page 21 sur 25
 Les prélèvements pour le secteur Textile
Nombre de sites déclarant dans IREP Prélèvements par milieu

Page 22 sur 25
Page 23 sur 25
 Les prélèvements pour le secteur Divers
Nombre de sites déclarant dans IREP Prélèvements par milieu

Divers SN Divers SN
25 14
20 12
Nbre de sites

10

millions m3
15
8
10 6
4
5
2
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Mer Souterrain Surface Réseau

Divers LB Divers LB
12 12
10 10
millions m3
Nbre de sites

8 8
6
6
4
4
2
2
0
0
2004200520062007200820092010201120122013
Année Année

Souterrain Surface Réseau Mer Souterrain Surface Réseau Mer

Divers AG Divers AG
7 1,50
6
Millions de m3
Nbre de sites

5 1,00
4
3
2 0,50
1
0 0,00

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau

Page 24 sur 25
Divers RMC Divers RMC
25 35
30
20
Nbre de sites

25

millions m3
15 20
10 15
10
5
5
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Mer Souterrain Surface Réseau

Divers RM Divers RM
12 100
10 80
Nbre de sites

millions m3

8
60
6
40
4
2 20

0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Mer Souterrain Surface Réseau

Divers AP Divers AP
8 6
7 5
6
Nbre de sites

millions m3

5 4
4 3
3 2
2
1 1
0 0

Année Année

Souterrain Surface Réseau Souterrain Surface Réseau Mer

Page 25 sur 25

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