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FENARIVE
Fédération Nationale des Associations de
Riverains et Utilisateurs Industriels d’Eau
Avec le soutien financier de
Résumé
Indispensable à toute vie, l’eau est un bien commun qui doit être partagé.
En France, la quantité d’eau disponible est rarement un sujet, du moins pour le moment. A part lors de certaines
périodes dans l’année, et dans certaines régions, la ressource est encore suffisamment abondante pour satisfaire tous
les usages, même si le changement climatique est en train de changer la donne.
Sur le volet qualitatif, l’eau potable « du robinet », sans doute le produit alimentaire le plus surveillé en France, est
globalement de bonne, voire de très bonne, qualité, et conforme aux normes de qualité réglementaires.
Par contre, lorsqu’on considère la qualité des milieux aquatiques, l’état des masses d’eau françaises ne répond pas
encore aux objectifs fixés par l’Union Européenne, objectifs transposés par l’Etat français.
La FENARIVE, qui fédère des industriels utilisateurs d’eau dans leur process, a décidé de réaliser une étude sur les
« relations » que les industriels entretiennent avec l’eau, un sujet globalement assez mal couvert par la littérature. En
produisant cette étude, la FENARIVE vise les objectifs suivants :
- démontrer que les industriels ont réalisés des progrès
- peser sur les politiques publiques
- inspirer et motiver les exploitants grâce aux retours d’expérience
Ces travaux, qui ont duré près de trois ans, ont été cofinancés par l’Agence Française pour la Biodiversité.
Par ailleurs, un large panel d’exploitants de sites industriels a été interrogé sur leurs préoccupations, leurs stratégies,
leurs actions et leurs suggestions en matière d’eau. Le recueil de leurs témoignages expose des exemples concrets de
ce qui a pu être réalisé sur le terrain.
En fin de rapport, des axes de réflexion sont proposés, qui ont pour ambition de contribuer à l’amélioration des
politiques publiques en matière de gestion de l’eau et des milieux aquatiques. Ce rapport suggère les axes de progrès
suivants :
1
Installations classées pour la protection de l’environnement
2
Au moins 10 fois sur 12 ans, entre 2004 et 20015
3
Demande chimique en oxygène
Page 1 sur 157
- Les systèmes d’information sur l’eau doivent mettre à disposition de tous des données plus accessibles, plus
compréhensibles, et constituer un outil pertinent et fiable pour servir l’atteinte des objectifs de préservation
de la ressource.
- Les industriels agissent et font des progrès. Ils doivent communiquer sur leurs actions auprès de l’ensemble
de leurs parties prenantes, les valoriser, et partager leurs expériences. La FENARIVE souhaite avec ce rapport,
en exposant des bonnes pratiques éventuellement reproductibles, inciter les industriels à s’engager mieux et
plus en faveur de la préservation de la ressource.
- Les grands principes fondateurs de la Loi sur l’Eau doivent à tout prix être maintenus
La gestion par bassins versants est le système le plus pertinent pour garantir l’atteinte des
objectifs environnementaux fixés tant par l’Union Européenne que par la France
Les Agences de l’eau doivent rester le principal bras armé de la Politique de l’Eau
Ce rôle ne peut être assuré que si les Agences continuent à fonctionner comme des mutuelles
Les budgets des Agences doivent être gérés selon le principe de « l’eau paie l’eau » : les
redevances proviennent des usagers de l’eau, et ne doivent être redistribuées sous forme
d’aides que pour atteindre les objectifs de maintien ou de restauration du bon état des milieux
aquatiques.
Les dépenses effectuées par les Agences doivent se concentrer sur les priorités fixées bassin
par bassin, et viser l’efficience du résultat
Les actions doivent converger vers l’atténuation des effets du changement climatique
La Politique de l’Eau en France doit garder un mode de gouvernance partagé, au sein duquel
les industriels ont leur place, et doivent la garder.
En France, depuis la Loi sur l’Eau de 1992, l’eau fait partie du patrimoine de la nation. Sa protection, sa mise en valeur
et son utilisation sont d’intérêt général. Avec un volume annuel total des eaux renouvelables d’environ 200 Mds de
m3, la ressource est globalement abondante, et satisfait tous les usages. Pourtant, selon les conclusions du PNACC4
publiées mi-2017, la France devrait connaitre à l’horizon 2050 un déficit de 2 Mds de m3 par an pour satisfaire les
besoins de l’alimentation en eau potable, de l’agriculture et de l’industrie. Le corollaire sera une baisse de l’écoulement
des cours d’eau de 15 à 30 %. A titre d’exemple, la Compagnie Nationale du Rhône souligne que le fleuve a connu en
2017 un débit inférieur de 28% à son débit habituel moyen.
Côté qualité cette fois, 99,5% de la population française ont accès à une eau correspondant aux normes « qualité eau
potable ». Le Directive européenne « Eau potable », actuellement en cours de révision, devrait d’ailleurs renforcer les
contraintes. Le problème, comme le pointent notamment les objectifs de la Directive Cadre sur l’Eau de l’Union
Européenne, n’est donc pas vis-à-vis de la qualité de l’eau de consommation pour l’homme, mais de la qualité des
milieux aquatiques (biodiversité, qualité de l’eau, qualité du biotope, hydro-morphologie des cours d’eau, etc….). De
plus, une meilleure qualité de l’eau dans le milieu naturel réduit directement les traitements nécessaires à la
production d’eau potable, et leurs coûts.
Comme les autres usagers5, les industriels français sont de plus en plus conscients des risques qu’une mauvaise gestion
de l’eau peut faire peser sur leurs activités, leurs résultats et leur image. Nombre d’entre eux considèrent l’innovation
environnementale comme un réel avantage concurrentiel : réputation, économies, pérennité des partenaires
financiers… Toute la chaîne de valeur est concernée et impliquée.
En termes d’impacts sur les milieux aquatiques, les progrès réalisés par l’industrie ces 40 dernières années sont
considérables, tant en matière d’économie d’eau que de qualité de leurs rejets de polluants. Pour autant, l’image de
l’industrie française n’est pas encore au beau fixe. D’après un baromètre de 2013 réalisé par OpinionWay pour
l’UIMM6, quatre français sur cinq ont le sentiment que les industriels ne s’impliquent pas assez dans la préservation
de l’environnement.
4
Plan national d’adaptation au changement climatique
5
Agriculture, usagers domestiques, collectivités
6
Union des industries et métiers de la métallurgie
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I) Scope de notre étude
1) Présentation de la FENARIVE
Créée en 1952, la FENARIVE, Fédération Nationale des Associations de Riverains et Utilisateurs Industriels d’Eau, est
une association qui permet aux acteurs industriels pour lesquels l’eau est un enjeu stratégique de débattre, d’échanger
et d’être force de proposition sur la Politique de l’Eau en France. Son objet social est d’aider à la résolution des
questions posées par les utilisateurs industriels de l’eau.
La FENARIVE regroupe aujourd’hui 22 membres :
- des entreprises
- des fédérations professionnelles
- des associations régionales d’industriels, réparties sur les 6 bassins hydrographiques
La FENARIVE porte la voix de près de 4000 entreprises, tous secteurs d’activité confondus, allant de la TPE au groupe
international.
2) La genèse de l’étude
Cette étude est née de la volonté des adhérents de la FENARIVE de démontrer, à l’aide de données précises et
d’exemples concrets, que des efforts significatifs ont été accomplis par l’industrie française ces dernières années pour
préserver la ressource en eau. Face à l’absence d’analyse pertinente sur le sujet, la FENARIVE se propose de réaliser
une étude exploratoire sur la manière dont les entreprises ont adressé cette thématique.
Cette étude a été rendue possible grâce au financement, pour partie, de l’ONEMA7, aujourd’hui AFB8. Dans le cadre
de l’action stratégique de l’ONEMA « Soutenir la conception des politiques de l’eau », une convention a été signée en
avril 2016 entre la FENARIVE et l’ONEMA, définissant les grands objectifs du rapport :
- évaluer les efforts accomplis par les entreprises, et les bénéfices pour le milieu de ces actions
- mesurer l’intérêt des mécanismes déployés par les Agences de l’Eau
- et ainsi contribuer à la mise en œuvre des politiques publiques relatives à la gestion de la ressource en eau
Nous tenons à préciser que les propos et opinions exprimés lors de la réalisation de cette étude n’engagent que ses
rédacteurs, et en aucun cas les financeurs.
La nomenclature INSEE de 2016 recense 239 749 sociétés dites «industrielles» en France.
7
Office national de l’eau et des milieux aquatiques
8
Agence française pour la biodiversité
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Le tableau ci-dessous présente le détail de la nomenclature INSEE de 2016
Section Nomenclature des activités Part du CA Part de l’emploi
« Industrie » « Industrie »
B industrie extractive 1% 1%
C industrie manufacturière 85% 89%
D production et distribution d’électricité, gaz, 11% 5%
vapeur et air conditionné
E production et distribution d’eau, 4% 4%
assainissement, gestion des déchets et
dépollution
GLOBAL Secteur industrie en France (2016) 999,3 Mds € HT 3 033 160 ETP
9
Nomenclature d'activité française
10
Activité Principale Exercée
Selon le nombre de salariés et leur chiffre d’affaires, les entreprises se divisent en 4 catégories
Catégories Nb de salariés CA
GE plus de 5000 plus de 1,5 Milliards €
Grandes entreprises
ETI entre 250 et 4999 moins 1,5 Milliards €
Entreprises de taille intermédiaire
PME moins de 250 moins de 50 Millions €
Petites et moyennes entreprises
Microentreprises ou TPE moins de 10 moins de 2 Millions €
Le tableau ci-dessous présente la répartition des entreprises de l’industrie manufacturière française en fonction de leur
taille
De ce fait, nous les exploitons pour ce qu’elles sont, c’est-à-dire un canevas global.
Ces données nous auraient permis d’intégrer dans notre étude les industriels qui ont une faible consommation d’eau,
et qui, de ce fait, ne sont pas redevables directs aux Agences de l’Eau. Les consommations des assimilés domestiques
sont bien prises en compte dans les données issues des collectivités territoriales. Mais ces volumes sont mélangés
avec ceux des ménages. Les entreprises productrices d’eau ne possèdent pas pour le moment cette catégorisation de
leurs clients dans leurs fichiers.
Nous déplorons donc que cette catégorie « industriels assimilés domestiques » ne soit pas traitée à part entière dans
notre étude, faute d’identification statistique.
Aujourd’hui, il est d’usage de considérer que cette catégorie d’usagers représente 15 à 20% des prélèvements. Même
si notre opinion est empirique, nous estimons à la FENARIVE que cette part serait plutôt de l’ordre de 25 à 30%.
Nous avions établi un cadre précis pour formuler nos requêtes. Or, la collecte et le formatage des données n’ont pas
été simples pour les Agences. Avant de nous les transmettre, les Agences ont souvent dû effectuer un traitement sur
les données « brutes » dont elles disposaient dans leurs différentes bases. Pour les données sur les aides en particulier,
la livraison s’est faite souvent en plusieurs fois, attestant ainsi du travail de retraitement, parfois important, que les
agents ont dû faire avant de nous les communiquer. De ce fait, il y a eu un certain délai, parfois plusieurs mois, entre
le rendez-vous que nous avons eu avec chacune des Agences et l’envoi des données.
Nous n’avons pas reçus toutes les données que nous avions demandées. Les données existent au sein des Agences,
mais le travail de recherche et de formatage a pu être jugé trop long par les agents.
Le principal constat que nous avons fait en étudiant les fichiers est l’extrême hétérogénéité des données et des
formats.
Par exemple, les champs « nom de l’entreprise » et « secteur d’activité » ne sont pas saisis de la même manière par
les six Agences. Or ces deux entrées sont déterminantes pour pouvoir réaliser une étude statistique nationale.
L’hétérogénéité des données ne nous a pas permis de les concaténer, donc de produire une information nationale.
Dans les tableaux ci-dessous, nous avons comparé le traitement que chaque Agence fait de la donnée.
Abréviations des Agences : AG = Adour Garonne, AP = Artois Picardie, LB = Loire Bretagne, RM = Rhin Meuse, RMC =
Rhône Méditerranée Corse, SN = Seine Normandie
Au début de nos travaux, nous pensions nous servir des codes SANDRE pour identifier, trier et analyser les données
par secteur. En effet, 15 codes SANDRE classifient 15 secteurs d’activités économiques.
Cependant, nous avons vite constaté qu’il n’existe pas de table de correspondance entre les codes APE, SANDRE et E-
PRTR12, ni de définition précise du périmètre que ces codes regroupent. Ce qui rend plus complexe, voire impossible,
le tri des données, leur agrégation et leur comparaison. Chaque Agence a son propre système de classement et de
rattachement d’un site à un secteur, ce qui rend impossible toute concaténation par bassin, et a fortiori nationale.
Le tableau ci-dessous reprend les données d’identification de secteur que nous avons relevées dans les fichiers des Aides
fournis par les six Agences.
De plus, comme le montre le tableau ci-dessous, lorsque le secteur est précisé, la classification n’est pas forcément
la même :
- selon les Agences
- selon que l’information émane des fichiers Aides, ou des fichiers Redevances
11
conformément au décret no 2009-1543 du 11 décembre 2009
12
European Pollutant Release and Transfer Register
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Agences Identification du secteur / AIDES Identification du secteur / REDEVANCES
13 secteurs type SANDRE 13 secteurs
AG 22 sous-secteurs
70 NAF & libellés
13 secteurs type SANDRE 320 codes APE & libellés
AP
206 codes APE & libellés
LB 339 codes APE 35 secteurs
RM 15 branches d'activité notification européenne 11 secteurs
RMC 356 codes APE 77 secteurs « étiquettes de lignes »
Pas de noms d’entreprises Pas de secteur / prélèvement
SN Données concaténées pour 15 branches 15 secteurs / pollution
d'activité type SANDRE
Infos
Donnée AG AP LB RM RMC SN
complémentaires
Année X X X X X
Code compteur X X
Code usage de l'eau X
Libellé usage de l'eau X
A partir de
A partir de 2008
refroidissement
2008 via le libellé
Usage connu en redevance compteur
autre usage
X X
économique
Code de la commune X X
Nom de la commune X X
Code de l'intervenant X
Nom de l'intervenant X X
Code Siret X
Code SIREN X
Code APE/NAF X X X
Libellé APE/NAF X X
Secteur d'activité X X
Nom du compteur X X
Date de début
X X
d'exploitation du compteur
Date de fin
X
d'exploitation du compteur
A partir de A partir de
Avant 2008
2003 1998
Volume prélevé en m3 en
A partir de 2008 X X X X global
annuel
Domestiques et Assimilés Domestiques payent leurs redevances sur leur facture d’eau en fonction des volumes qu’ils
prélèvent. Ces prélèvements et ces catégories ne sont pas distingués dans le suivi budgétaire des Agences.
Le tableau ci-dessous reprend la manière dont les six Agences traitent et stockent les données relatives aux Redevances
des industriels.
13
seuils définis dans la sous-section 3 de la section 3 du chapitre III du titre Ier du livre II du code de l’environnement
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Agences Modernisation Pollution Prélèvement
Réseau de Collecte
AG En € En € En €
Redevables par secteur par secteur par secteur
identifiables par par année par année par année
le N° de Tri Raccordés/NR par volume
compteur Tri par régime par nature (nappe…)
Il est difficile de savoir qu’elle est la part les industriels, et plus généralement des acteurs économiques, dans les
recettes des Agences.
d) Comment les Agences affichent les régimes de base pour le calcul de la redevance « Pollution non
domestique »
Comme le montre le tableau ci-dessous, les régimes servant au calcul de la redevance Pollution ne sont pas saisis de la
même manière par les six Agences.
De même, il ne nous a pas été possible de tirer un bilan national des différentes natures pour les travaux aidés par les
Agences à partir des données qu’elles nous ont fournies. En effet, les aides sont affectées non pas en fonction de la
catégorie du bénéficiaire (industriel, collectivité….), mais selon la nature du problème que le projet aidé contribue à
résoudre.
Pour illustrer cette difficulté de traçabilité, intéressons-nous aux lignes budgétaires. Par exemple, les intitulés de la
ligne 13, ligne budgétaire censée pointer les aides dédiées aux industriels, varient selon les Agences : « épuration
industrielle » pour AP par exemple, « lutte contre la pollution des activités domestiques hors agriculture » pour SN,
RM ou LB.
Dans les faits, cette ligne 13, qui cible les aides reçues par des acteurs économiques, ne pointe pas des catégories de
bénéficiaires, mais des types d’action. Par exemple, en analysant les aides accordées en 2015 en LB, les aides sur la
ligne 13 ont été attribuées à des industriels, mais aussi à : des sociétés immobilières, des campings, des restaurants,
des artisans (peintres, pressings, garages …), etc…
La ligne 13 est aussi utilisée pour les aides reçues par les collectivités, les CCI, les chambres de métiers, les centres de
recherches publics, autant d’organismes qui peuvent conseiller et accompagner les entreprises dans leurs démarches
de réduction de l’impact sur le milieu aquatique.
La ligne 13 est subdivisée en thématiques de 13-1 à 13-X (35 en LB, 13 en RM), ce qui permet d’aller plus dans le détail.
Par exemple, la figure ci-dessous présente la répartition des aides de la ligne 13 pour la période 2007-2016 sur RM.
Il est intéressant de noter que le thème « Animation » (13-12) représente généralement moins de 2% du montant total
des aides, mais peut aller jusqu’à 10% certaines années. Est-il pertinent de classer les aides Animation sur une ligne
13 « dépollution industrielle » ? Manifestement, même si ces fonds sont « fléchés » Industrie, ils ne sont pas destinés
exclusivement aux sites industriels. Or, le grand public, ou la Cour des Comptes, pourraient conclure que cet argent
public va dans la poche des industriels. Ce qui est partiellement faux.
De la même manière, la ligne 21, intitulée « gestion quantitative de la ressource », regroupe des aides attribuées aux
collectivités comme aux acteurs économiques. En RM par exemple, c’est près de 10% des aides de 2013 qui ont été
attribuées sur cette ligne 21 à des acteurs économiques (163 000 € sur 1,5 millions €).
Les intitulés définissant les Aides dans les fichiers fournis par les Agences sont globalement génériques.
En voici quelques exemples
4) Les données du Registre IREP14 issues des déclarations GEREP15 des ICPE16
Selon les chiffres publiés fin 2018 par le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire (MTES), la France compte
environ 500 000 établissements classés ICPE, dont :
- 25 000 relevant du régime d'autorisation
- 16 000 soumis à enregistrement
- le reste, soit la grande majorité, étant soumis au régime de déclaration
Le MTES souligne que le nombre d'établissements relevant du régime d'enregistrement est en hausse constante au
détriment de celui d'autorisation, en raison du changement des seuils d'un grand nombre de rubriques de la
nomenclature ICPE.
14
Registre national des émissions polluantes et des déchets. Met à la disposition du public des données environnementales (rejets/transferts de polluants dans
l'air, l'eau et le sol + prélèvements). Données disponibles par année.
15
Gestion Électronique du Registre des Émissions Polluantes
16
Installations classées pour l’environnement
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Les ICPE soumises à autorisation ou à enregistrement doivent déclarer chaque mois leurs prélèvements d’eau, leurs
émissions polluantes (dans l’eau et dans l’air) et leurs déchets, dans un outil appelé GIDAF17. Ces données d’auto-
surveillance ne sont accessibles qu’aux services de l’Inspection des installations classées, et, plus récemment, aux
Agences de l’eau.
Par ailleurs, depuis 2004, ces mêmes ICPE doivent déclarer une fois par an, pour l’année N-1, leurs émissions polluantes
dans l’eau, l’air et le sol, ainsi que leur production de déchets, dans un outil de collecte de données : GEREP. Pour les
rejets dans l’eau, les déclarations sont établies sur la base d’une liste18 de 150 polluants. Si les sites sont en deçà d’un
seuil défini, tant pour les prélèvements19 que pour les rejets, les industriels peuvent déclarer, mais n’y sont pas tenus.
Les données GEREP alimentent le Registre national des émissions polluantes, appelé IREP. IREP est accessible au public.
Puis, les données de la base IREP remontent pour rapportage à l’Union Européenne, via la base de données E-PRTR, le
Registre européen des rejets et des transferts de polluants.
GIDAF
GEREP
IREP
E-PRTR
Une partie des données que nous avons analysées pour notre étude proviennent de la base IREP.
Les données qui alimentent les différentes bases sont donc remplies par les industriels.
En examinant les données dans IREP, nous avons pu constater qu’elles comportent des erreurs ou des imprécisions.
En voici quelques exemples :
- les codes E-PRTR, pourtant requis par l’Union Européenne pour classifier les données environnementales des
sites industriels déclarant en fonction de 65 secteurs économiques, sont loin d’être systématiquement
renseignés. Souvent, seuls les codes APE (pourtant une classification purement française) sont saisis, ce code
désignant l’activité principale du site, et non la pollution générée. Par exemple, le code E-PRTR 1B (installation
de gazéification et de liquéfaction) regroupe les codes APE 4950Z (transport), 7112B (ingénierie), 8299Z
(autres activités de soutien aux entreprises), 3521Z (production de combustible gazeux) et 2120Z (fabrication
de préparations pharmaceutiques).
- L’Inspection des installations Classées n’exige pas le code APE de l’exploitant pour lui ouvrir un compte dans
GEREP. Seul le code SIRET est rempli systématiquement par l’Inspection, laissant à l’exploitant le soin de
remplir son code APE sur « la base de l’activité de l’établissement qui prélève et rejette ». Or, nous constatons
que certains sites saisissent le code APE de leur maison mère par exemple, et pas forcément celui
correspondant spécifiquement à l’activité de leur site. Autre exemple, le code APE 9411Z regroupe des STEU20,
des installations de traitement de déchets, des blanchisseries et des sites de l’armée.
- Le milieu de prélèvement saisi est parfois erroné. Par exemple, un site en Artois Picardie a déclaré des
prélèvements en eau souterraine chaque année entre 2004 à 2015, sauf en 2011, où il a déclaré des
prélèvements en eau de surface, alors qu’il n’en déclare pas les autres années.
17
Gestion Informatisée des Données d'Auto-surveillance Fréquente
18
Selon l’annexe II de l’arrêté du 31 janvier 2008 modifié
19
Seuil pour déclarer : 50 000 m3 par an s’il s’agit d’eau en provenance du réseau, 7 000 m3 par an pour l’eau prélevée dans le milieu naturel
20
Station de traitement des eaux urbaine
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- Les données, prélèvements comme rejets, sont parfois manquantes, ou incohérentes. Par exemple, un site qui
ne saisit rien pendant deux ans, puis qui saisit à nouveau, alors que les volumes sont manifestement au-dessus
des seuils.
Nous avons comparé dans le tableau ci-dessous les données Prélèvements de l’Agence AG et celles d’IREP pour un site
situé à Castets (40), une petite commune de 2000 habitants sur le bassin Adour Garonne21.
b) Identification du rejet
Pour les rejets de macro-polluants, les données issues des Agences sont les plus complètes que celles d’IREP
Pour les rejets de micropolluants, les Agences suivent des paramètres globaux (METOX, MI, SD), qui n’ont qu’une visée
fiscale. Ces informations ne peuvent être utilisées pour évaluer l’impact d’un site industriel sur le milieu naturel.
IREP présente l’avantage de donner des émissions substance par substance, et année par année.
Dans les bases Agences, le site est identifié par les coordonnées X et Y du point de prélèvement.
21
Nous avons choisi ce bassin, car c’est l’Agence AG qui nous a communiqué les informations les plus détaillées
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Dans IREP, le site est identifié par des coordonnées géographiques dites Lambert (longitude et latitude).
Il serait très utile de compléter, voire de remplacer dans certains cas, ces informations par le nom de la masse d’eau
impactée par l’activité du site.
Nous avons mis sept mois pour concevoir et mettre en place, via une plate-forme dédiée, un questionnaire destiné à
recueillir des informations précises et chiffrées auprès des industriels. Nous avons testé le modèle sur trois industriels
adhérents, afin de vérifier la pertinence des questions, et la maniabilité de l’outil de récolte. Le contenu, comme l’outil,
ont été validés en amont par notre Conseil d’Administration (rappelons que 50% de l’étude est autofinancée), puis par
nos trois bêta testeurs.
Pour autant, nous avons sans doute pêché par excès d’ambition, recherchant des données exhaustives. Résultat : face
aux 300 questions posées, les exploitants sur site ont pour la plupart estimé la tâche trop chronophage, et, soit n’ont
pas répondu, soit, n’ont répondu que très partiellement.
Forts de ce constat, et face au peu de réponses exploitables, nous avons réagi, et avons renvoyé un questionnaire
simplifié, focalisé sur les préoccupations en matière d’eau des répondants, et sur les travaux effectués ces dernières
années. Contrairement à la version 1, pour laquelle nous avions mis en place une plate-forme de recueil des réponses,
nous avons tablé pour cette V2 sur un format excel : plus facile à manipuler pour les répondants, mais moins
« automatique » dans le traitement que nous allions en faire.
Comme nous l’ont fait remarquer le comité de suivi (AFB + Agences) lors d’une présentation des résultats
intermédiaires en janvier 2018, ce questionnaire comporte des biais :
- Nous n’avons pas caractérisé les répondants, ni vérifié au préalable leur niveau de connaissance. Par exemple,
le répondant sait-il bien ce qu’est une masse d’eau ? Nous n’avons par conséquent pas pondéré les réponses
en fonction de ce niveau de connaissance.
- Les questions posées dans l’outil sont pour la plupart des questions fermées. L’objectif étant statistique, ce
biais était accepté par avance.
Les réponses représentent un échantillon de 538 sites industriels. Presque tous les secteurs économiques sont
représentés. Les sites répondants sont répartis sur les six bassins hydrographiques. Selon la taille et l’activité du site,
la personne ayant répondu peut être attaché au site (responsable environnement, responsable QHSE22, directeur
industriel ou technique, voire le comptable) ou « Corporate » pour certains groupes industriels.
En préambule, indiquons que, pour les entreprises qui ont pris le temps de répondre, et que nous remercions vivement
ici, l’eau est considérée comme un élément essentiel, voire stratégique, dans leurs procédés de fabrication, tant sur le
plan quantitatif (fiabilité de l’approvisionnement), que qualitatif (du moins pour certains produits, comme pour
l’agroalimentaire par exemple).
40% 38%
33%
30% 26%
20%
10%
0%
la pression la qualité de l'eau la quantité d'eau le bon état des la maitrise des le changement la biodiversité
règlementaire disponible masses d'eau coûts climatique
naturelles (inondations,
sècheresses)
22
Qualité, hygiène, sécurité, environnement
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2) Les données utiles pour définir une stratégie industrielle
Le même échantillon a répondu à la question suivante :
Pour définir votre stratégie industrielle, et vos actions, quelles sont les données qui vous semblent les plus utiles?
Classez les 12 items suivants en « pas ou peu important », « important », « très important ».
- la réglementation
- la qualité de l'eau potable que vous utilisez
- la qualité de l'eau brute que vous utilisez
- les données concernant la masse d'eau impactée par votre activité (quantité, débit d'étiage, fond
géochimique…..)
- la pluviométrie sur votre zone géographique
- le changement climatique dans votre zone géographique
- la biodiversité dans votre zone géographique
- la composition du prix de l'eau
- l'affichage annuel des taxes et redevances
- l'affichage des taxes et redevances par tranche de 6 ans (durée des Programmes des Agences de l'Eau)
- s'il est collectif, le rendement du système épuratoire de vos effluents
- les relations avec votre Agence de l'eau
70%
58%
60%
50% 45%
43%
40% 39%
40% 34%
32% 31%
28%
30% 24%
19% 18%
20%
10%
0%
Les retours ayant été parfois incomplets, nous ne sommes pas en mesure de détailler ces résultats par bassin.
Face au réchauffement climatique et aux conflits d’usages existants ou à venir, l’implantation de nouveaux sites peut
être guidée par la disponibilité de l’eau.
En Bretagne par exemple, une nouvelle entreprise qui souhaite s’installer va privilégier le littoral, et non plus le milieu
rural. En effet, les réseaux, eau potable et assainissement, existent sur le littoral, notamment pour accueillir la
population touristique en été. Les réseaux sont dimensionnés pour cet afflux estival, et sont donc surdimensionnés
une bonne partie de l’année. De ce fait, les entreprises souhaitant s’implanter sont en général bien accueillies par les
collectivités, puisqu’elles utilisent des infrastructures sous-utilisées. Ce phénomène accroît la déprise industrielle en
milieu rural.
Par ailleurs, le manque de visibilité sur le moyen, voire le long terme, des futures règles représente un danger pour
l’équilibre de l’entreprise. Un exemple est donné par un exploitant : connaitre sur 6 ans (durée d’un Programme des
Agences de l’Eau) ce qu’il paiera précisément comme redevances aux Agences permettrait d’affiner les prévisions
budgétaires. En fait, l’exploitant a bien accès à ces informations, mais ne le sait pas toujours. Cet exemple questionne
sur la simplicité d’accès à l’information.
23
le brut des raffineurs par exemple
24
pour les conserveries de légumes par exemple
25
Corporate HSE, environnement, water program leader
Page 22 sur 157
c) Le prix du m3 : rarement un sujet
Avec un m3 à 3,98 € en moyenne26, un prix parmi les plus bas d'Europe, le prix de l’eau est rarement un enjeu pour les
industriels.
Il ne permet que rarement de justifier des investissements avec un retour sur investissement au-delà de 5 ans (voire
3 ans pour certains). Ce ROI, jugé trop court, ne facilite pas les décisions pour engager des actions. C’est d’autant plus
vrai pour les industriels qui s’approvisionnent hors du réseau public, sur leur propre forage par exemple (un adhérent
nous indique que le m3 prélevé en nappe lui revient à 0,03 €).
Nous avons cependant un contre-exemple, que nous détaillerons dans l’étude : celui d’un centre technique de la SNCF.
Lors de la construction du site, la SNCF a décidé d’étudier la possibilité de réutiliser l’eau qui sert pour laver les trains.
Le lavage des rames génère d’importants flux polluants (détergents, salissures des trains, métaux issus des caténaires
et des roues). Il a été décidé de réutiliser les eaux de lavage, après avoir effectué un traitement biologique. Ainsi, 2/3
des eaux utilisées sur le centre technique pour ces opérations de lavage sont aujourd’hui recyclées :
- 30% vont dans le réseau communal
- 70% repartent dans le circuit de lavage
L’économie d’eau « neuve » est de 30 000 m3 par an.
L’investissement, de plusieurs millions d’€, a été basé sur un ROI de 15 ans. Seule une entreprise comme la SNCF peut
décider d’investir dans l’environnement avec un ROI aussi long. Il s’agit d’une exception dans le tissu industriel français.
Cette décision a été prise pour un site neuf, et intégrée dès la conception. Faute d’un ROI favorable, ce procédé n’a
pas été mis en œuvre sur d’autres sites SNCF existants.
26
Rapport SISPEA du 12 juin 2017 pour l’année 2014
27
Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction
Page 23 sur 157
activités par les parties prenantes. EDF a intégré depuis plusieurs décennies la biodiversité comme un enjeu business,
donc au cœur de son métier.
Les industriels interrogés déplorent que la biodiversité reste un concept, et ne soit pas suffisamment clairement
définie, et suivie grâce à des indicateurs pertinents.
h) Les industriels raccordés : une relation parfois difficile avec leur collectivité
Quand les effluents sont envoyés dans une station d’épuration collective, l’industriel pense n’avoir aucun levier sur ce
« fournisseur » de services. La relation est contrainte, le pouvoir est vécu par l’industriel comme unilatéral.
A ce jour les doctrines locales de réduction de pollution sont souvent calquées par défaut sur le niveau national, sans
réel lien avec les enjeux environnementaux locaux.
4) Constats et suggestions
Avertissement
De même que pour les préoccupations, les lignes qui suivent ne sont que des extraits. Nous ne pouvons affirmer qu’il
s’agit de l’expression d’une majorité.
Outre la complexité pour instruire un dossier, les exploitants jugent que le temps à y consacrer n’est pas toujours
compatible avec leurs contraintes opérationnelles. Ce temps administratif vient s’ajouter aux délais internes de
l'entreprise. Il dissuade certains industriels de solliciter l’aide, a fortiori pour des « petits » montants.
28
ingrédients alimentaires de spécialité et excipients pharmaceutiques
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Nombre de répondants estiment que leur Agence ne remplit plus, ou moins, le rôle de conseil et d’accompagnement
qu’elle tenait il y a encore une dizaine d’années. Les relations sont jugées moins techniques, essentiellement
financières. Ce que les industriels regrettent.
Pour autant, les répondants à notre questionnaire estiment que les Agences ont globalement une bonne réactivité,
même si c'est à moduler.
Enfin, la suppression des avances par la plupart des Agences ne semble pas être ressentie par les industriels comme
un frein.
Il est intéressant de compléter ces verbatim d’industriels par les informations issues des Agences.
Les Agences réalisent régulièrement des sondages auprès de leurs usagers, industriels notamment. Les Agences
publient aussi des baromètres, mais ils concernent l’opinion du grand public. Nous avons extrait quelques informations
des rapports annuels 2017, ou d’études spécifiques sur les relations Agences – Redevables Industriels.
L’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse a publié en 2017 un baromètre de satisfaction réalisé à partir d’un
questionnaire en ligne envoyés à 10 000 interlocuteurs redevables de l’Agence et/ou ayant perçu des aides. Les
questions portaient sur la perception des missions de l’Agence et son rôle au cours du 10ème programme (2013-2018).
Les résultats de 2017 ont été comparés à la précédente enquête, datée de 2014.
Cette enquête ne ciblait pas spécifiquement les industriels, mais il est intéressant de noter quelques enseignements
généraux :
-11% (vs 2014) pour la bonne image de l’Agence
-17% (vs 2014) pour la satisfaction vis-à-vis des services de l’Agence
seulement 1/3 des répondants mettent en avant l’expertise technique de l’Agence
seuls 17% des répondants identifient l’Agence comme un partenaire de proximité dans le montage de projets
+19% (vs 2014) des répondants estiment ne pas être suffisamment informés sur les rôles et missions de
l’Agence. Le déficit d’information concerne plus particulièrement les dispositifs d’aides, et pointe une relative
méconnaissance des missions et dispositifs de l’Agence.
L’Agence Adour Garonne a publié fin 2017 une évaluation de sa politique d’aides destinées à l’industrie et à l’artisanat.
Il ne s’agit pas ici d’évaluer la qualité des relations entre redevables et Agence, mais bien la portée des aides.
Près de 200 personnes ont été interrogées, industriels, artisans, ainsi que d’autres parties prenantes.
Sans surprise, il ressort des interviews que les industriels investissent d’abord parce que la règlementation, en cours
ou à venir, les y oblige. Viennent ensuite des logiques industrielles, pour anticiper des augmentations de production,
réduire les coûts, ou encore optimiser des process. En dernier lieu viennent des logiques commerciales, afin d’adopter
ou de valoriser un positionnement « vert », ou de pouvoir répondre aux attentes des donneurs d’ordre.
On le voit, les aides, globalement, ne déclenchent pas forcément les investissements, qui seraient réalisés de toute
façon. Mais dès lors les aides ne sont pas attribuées pour atteindre les valeurs réglementaires, elles peuvent inciter
les maitres d’ouvrage à trouver les meilleures solutions techniques, et à les mettre en œuvre, pour aller plus loin que
le strict cadre de la loi.
Pour autant, certaines entreprises, pourtant éligibles, ne se renseignent pas sur les aides, ou même ne découvrent le
mécanisme qu’après avoir démarré le projet. Le rapport de l’Agence AG souligne qu’il n'est pas évident pour une
entreprise de s'approprier les principes qui régissent les aides, à la lecture des documents « foisonnants » mis à leur
disposition par l’Agence.
Autre enseignement intéressant ressortant du rapport : 86% des aides Industrie du 10ème programme sont alloués à
des industries situées sur des masses d’eau inférieures au bon état. La bonification des taux sur les opérations
prioritaires semble donc constituer une incitation efficace.
L’étude conclut que les partenariats établis entre l’Agence et les autres services de l’Etat (DREAL, DDCSPP, DDT…)
doivent aller plus loin, et permettre d’accélérer la mise en conformité des entreprises, en particulier celles dont la
diminution (voire la suppression) des rejets conditionne le retour au bon état des masses d’eau.
Ils remplissent des déclarations en plusieurs exemplaires, destinés à plusieurs interlocuteurs de l’Administration, alors
que les informations sont globalement les mêmes.
A titre d’exemple, VALLOUREC indique que 2 de ses sites de production (situés dans le 59 et le 21) doivent consacrer
environ 1 jour ETP par mois à la saisie des données dans GIDAF. Ce à quoi il faut ajouter environ une semaine d’1 ETP
une fois par an pour saisir les données des 2 sites dans l’outil GEREP. Pour le site du Nord, 3 jours d’1 ETP sont
nécessaires pour déclarer les rejets à l’Agence de l’Eau.
Un autre exemple est donné par le site TOTAL à CARLING (dans le 57), qui consacre environ 1 jour ETP par mois aux
saisies dans GIDAF, ainsi qu’environ 2 semaines par an pour la préparation et la consolidation des données à saisir une
fois par an dans GEREP. Pour autant, TOTAL s’est doté d’un support de reporting interne qui collationne au préalable
les informations. Sans cet outil interne et spécifique à TOTAL, le temps consacré à la saisie serait bien plus important.
Le site Cristal Union de BAZANCOURT (dans le 51), qui travaille par campagnes saisonnières, nous indique qu’il
consacre à son « bilan eau » (déclarations GIDAF, GEREP et Agences de l’Eau) ¼ d’un ETP pendant 3 semaines.
Le dernier exemple, donné par ELIS (loueur de linge), corrobore les témoignages précédents. ELIS consacre environ
une demi-journée par site et par mois à la saisie des données dans GIDAF. Pour les saisies annuelles dans GEREP, ELIS
s’est doté d’un outil de reporting interne, qui permet chaque semaine de collecter et de compiler les données. Il est
donc difficile d’estimer le temps réel pour les saisies dans GEREP. Quant aux saisies pour les Agences de l’eau, les sites
ELIS sont, soit au forfait national, soit au forfait après campagne de mesure. La saisie mensuelle n’est pas donc pas
très longue : l’équivalent d’une demi-journée d’un ETP par an.
29
Voies navigables de France
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expertises dans le domaine de gestion de l’environnement. Il serait utile de prendre davantage en compte ce niveau
d’expertise dans les instances représentatives des comités de bassins. »
A contrario, les personnes sollicitées pour participer à ces instances, soit indiquent qu’elles n’ont pas le temps, soit se
déclarent volontaires, mais n’ont qu’un taux de présence limité.
30
Entreprises pour l’Environnement
31
Union des Industries de la Chimie
Page 27 sur 157
IV) Les prélèvements d’eau
En France l’utilisation de l’eau est principalement réglementée par la loi sur l’eau de 1992, révisée par la loi sur l’eau
et les milieux aquatiques (LEMA) de 2006, et par la loi de 1976 sur les ICPE.
Les données, en particulier les volumes prélevés, sont disponibles dans la BNPE32, outil national dédié
aux prélèvements sur la ressource en eau. Les données sont issues de la gestion des redevances pour prélèvement des
Agences de l’eau (et par les Offices de l’eau en outre-mer)33. Cette redevance est due par les usagers qui prélèvent un
volume annuel supérieur à 10 000 m3, volume ramené à 7000 m3 dans les ZRE, « Zones de Répartition des Eaux »,
zones pour lesquelles une insuffisance chronique d’eau a été identifiée par rapport aux besoins.
En préambule, il est intéressant de souligner que les prélèvements, tous usages confondus, sont supérieurs à l’eau
potable qui est distribuée. En effet :
- environ 10% sont perdus lors de l’adduction et du traitement
- environ 20% sont perdus à cause des fuites sur le réseau de distribution
Ces 30% de perte dans la distribution de l’eau potable sont à intégrer dans l’analyse globale, même si, on le verra plus
loin, seuls 7% de l’eau utilisée par les ICPE proviennent du réseau.
32
Banque Nationale des Prélèvements quantitatifs en Eau
33
au titre de l’article L. 213-10-9 du code de l'environnement
34
Selon le Centre d’information sur l’eau
35
Ces données sont obtenues soit par relevés de compteurs volumétriques, soit par estimation forfaitaire
36
Service de l’Observation et des Statistiques du CGDD (Commissariat général au développement durable)
Page 28 sur 157
Prélèvements en 2012 en Mds de m3
source SOeS édition 2016
eau potable
5481
industrie et autres
2773 usages économiques
irrigation
18841 2913
énergie hors hydro
Sur ces 30 milliards prélevés en 2012, 9% (2,8 milliards) ont été prélevés pour les usages dits « économiques », incluant
l’industrie. Mais nombre « d’usagers économiques », dont des industriels, sont comptabilisés dans la catégorie « eau
potable ».
Nous présenterons plus loin des chiffres (fournis par les Agences) supérieurs aux 2,8 milliards cités par le SOeS, car
une partie des 8,2 milliards de prélèvements affichés par les Agences (hors RMC) pour 2012 inclus l’énergie. Les
volumes d’eau utilisés par la production d’énergie en général, et les centrales nucléaires en particulier, ont été isolés
dans une catégorie à part (cf sur le schéma ci-dessus : énergie hors hydro).
Evolution des prélèvements d’eau entre 1994 et 2012 selon les grands usages
Plus de 80 % de ces 2,8 milliards de m3 prélevés pour des « usages économiques », soit 2,1 Mds, sont prélevés par des
entreprises industrielles. Le reste est prélevé par les commerces et les sociétés de services.
Dans l’industrie, l’utilisation d’eau est au cœur de nombreux process. Trois usages se distinguent :
- en amont du process de fabrication : pour le lavage ou le transport de la matière première
- au cœur de la production : comme solvant ou agent de fabrication, pour le lavage du produit ou des
équipements
Page 29 sur 157
- pour produire des « utilités » : chauffer des produits ou des équipements (vapeur, eaux chauffées) ou pour
refroidir des équipements (eau de refroidissement, eau glacée, etc.).
Le graphique37 ci-dessous montre l’évolution des prélèvements (en eau douce, de surface et souterrainne) en France
métropolitaine, en dehors de la production d’eau potable et des usages agricoles.
Ces prélèvements concernent donc les entreprises, industrielles en particulier.
37 Extrait de la publication DATALAB du CGDD du Ministère de l’Environnement de janvier 2017 intitulé « Les prélèvements d’eau douce en France : les grands
usages en 2013 et leur évolution depuis 20 ans »
Page 30 sur 157
Par contre, sur le site Eau France, les données présentées dans la BNPE, issues de la gestion des redevances pour
prélèvement des Agences, donnent un profil bien différent. La baisse des prélèvements d’eau des sites industriels est
cependant significative sur ce schéma également.
5 000
en millions de m3
4 000
3 000
2 000
1 000
0
2 008 2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014 2 015 2 016
Le graphique ci-dessous présente la production en volume, et donne une vision de cette évolution.
- Selon l’INSEE, le nombre des emplois salariés « industriels » a baissé de 41% entre 1980 et 2007,
passant de 5,8 millions à 3,4.
- Le nombre de sites industriels a baissé.
Le tableau ci-dessous, élaboré à partir des données recueillies par le cabinet de conjonctures économiques TRENDEO,
affiche les fermetures, les ouvertures, et le solde, des sites industriels en France entre 2009 et 201639.
38
moins que l’Espagne, et tout juste un peu plus que la Grèce
39
Selon TRENDEO, ce bilan est cependant à moduler en prenant en compte les extensions de sites industriels existants. En effet, il y a eu 871 extensions de
sites, contre 494 créations.
Page 32 sur 157
Ouvertures et fermetures de sites industriels
entre 2009 et 2016
600
400
200
0
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 ≠ 2009-2016
-200
-400
-600
-800
Nous avons interrogé quelques fédérations professionnelles et entreprises qui suivent cet indicateur.
Voici quelques exemples.
Ces économies d’eau par unité produite ont été possibles grâce :
- à l’amélioration, parfois lente, du process de production
- à des sauts technologiques
- à des actions de formation ou d’information des personnels, dans une moindre mesure
- La construction
Les fabricants de béton ont fait évoluer progressivement leurs formulations (propriétés hydrauliques et mécaniques)
et leurs procédés, afin de produire un béton drainant. Ce nouveau matériau permet de réaliser des surfaces
perméables pour fabriquer des routes, et capable d’absorber l’eau pluviale, de la stocker provisoirement, et de
l’acheminer jusqu’au sol naturel. Cette solution peut jouer un rôle non négligeable dans la prévention des inondations,
en permettant de réduire l’imperméabilisation.
Chantier utilisant du béton drainant. Photo issu du magazine « Info BPE et pompage » de mai 2018
d) Réutilisation des eaux usées traitées
On le verra plus bas avec les retours d’expérience, les industriels cherchent, parfois depuis longtemps, à garder l’eau
utilisée au sein de leur process de production. Il est donc fréquent que l’eau entrante reparte dans le circuit interne
du site après traitement.
Citons ici un exemple qui sera développé plus bas. L’eau contenue dans les betteraves sucrières est recyclée plusieurs
fois dans le process : sous forme de vapeur, d'eau condensée, d'eau de presse en diffusion et, in fine, pour le lavage
des betteraves, l’excédent éventuel d'eau retournant au milieu naturel, après traitement.
40
Responsabilité sociétale des entreprises
Page 34 sur 157
Citons cet autre exemple dans l’industrie laitière où, après filtration du lait, l’eau récupérée peut être réutilisée en eau
de nettoyage.
Les eaux industrielles usées traitées pourraient également être réutilisées en dehors du site industriel, pour arroser
des espaces verts, des golfs ou des cultures par exemple. Globalement, cette possibilité est encore peu mise en oeuvre
au sein de l’Union Européenne en général, et en France en particulier. Consciente des enjeux liés à cette
problématique, la Commission Européenne a publié à l’automne 2017 une proposition législative pour promouvoir la
réutilisation des eaux usées traitées, avec l’objectif de la rendre applicable avant 2020.
La période que nous avons considérée est de 12 ans, de 2004 à 2015. En effet, nous avons décidé d’écarter la première
année de saisie obligatoire, 2003, les données s’avérant souvent incomplètes, donc difficilement exploitables.
3509 sites ICPE ont déclarés leurs prélèvements d’eau dans la base GEREP au moins une fois sur cette période 2004-
2015. Sur ce nombre, nous avons retiré :
- les sites de l’armée,
- les hôpitaux,
- les sites produisant de l’énergie, de l’électricité et de la vapeur (les centrales nucléaires ont un classement à
part, et ne sont pas des sites ICPE)
- les stations de traitement des eaux (seules 5 stations sur 65 stations déclarant dans GEREP sont des stations
industrielles ou mixtes).
Nous avons pu regrouper les entreprises par secteurs d’activité en classant les codes APE.
Cependant, afin d’obtenir des secteurs cohérents, il nous a fallu faire des choix en attribuant tel site à tel secteur plutôt
qu’à tel autre. Ce tri a été fait en fonction du code APE, ou du danger que présente le site. Par exemple, le commerce
de produits chimiques a été intégré au secteur Chimie, et non au commerce. Ce choix, aboutissant au classement des
sites en 12 secteurs, constitue de fait un biais.
Avant de détailler les prélèvements pour chacun des 12 secteurs que nous avons retenus, regardons de manière
globale les prélèvements de l’industrie française.
Données IREP
Prélévements totaux des sites ICPE
La courbe ci-contre reprend
10 000
les prélèvements globaux
9 000
des 3509 sites ICPE ayant
8 000
prélèvements en M de m3
La courbe ci-dessous reprend les prélèvements des 3202 sites que nous avons retenus, sur les 12 secteurs.
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
3 500
déclaré au moins une fois en 12
3 000 ans dans GEREP utilise l’eau du
2 500 réseau.
2 000 49% pour le réseau
1 500 30% pour l’eau de nappe
1 000 17% pour l’eau de surface
500 4% pour les prélèvements en mer
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
prélèvements en M de m3
3 000,0
Mais la tendance s’inverse
2 500,0
lorsque l’on regarde les volumes :
2 000,0
52% pour l’eau de surface
27% issus des nappes 1 500,0
0,0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
800
ICPE
600
400
200
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
SN AG AP LB RM RMC
Afin d’avoir une meilleure vision, nous avions envisagé de comparer les données Prélèvements des Agences et celles
issues IREP. Comme nous l’avons vu plus haut, la présentation et la mise en forme des données des Agences ne
permettent pas de concaténer les informations des 6 bassins, et d’en tirer des statistiques à un niveau national.
Par ailleurs, il n’est pas forcément pertinent de comparer les données IREP et Agences :
- tous les industriels déclarants dans GEREP ne sont pas forcément redevables directs aux Agences, et vice versa
- les données que nous ont fournies les Agences ne commencent qu’en 2008, date d’application de la Loi sur
l’Eau de 2006
Pour autant, comme on peut le constater sur les graphiques ci-dessous, les tendances issues d’IREP et des fichiers
Agences sont globalement comparables.
millions m3
millions m3
millions m3
180 1 500
500 1 000
400 800 175 1 000
300 600
170
200 400 500
100 200 165
0 0 160 0
IREP AE IREP AE
millionqs m3
660
Millions m3
millions m3
millions m3
IREP AE AE IREP
millions m3
120 données Redevances exprimées en €. La
200
100 redevance pour Prélèvements pour les
80 150 autres usages économiques étant calculée
60 100 à partir de 7 à 10 taux différents (selon les
40 années), il nous a été impossible de
50
20 remonter aux assiettes à partir du seul
0 0 montant des redevances perçues par
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
l’Agence pour une entreprise donnée.
AE IREP
Revenons aux données que nous avons trouvées dans les bases IREP.
Voici le graphique qui ressort des prélèvements saisis par les sites ICPE ayant déclaré dans GEREP au moins une fois
entre 2005 et 2015.
en millions de m3
A part pour les secteurs « Divers » et « Extraction et fabrication de produits minéraux », on constate que les
prélèvements baissent sur la période pour les 10 autres secteurs.
Les « gros » préleveurs ont engagé des actions pour réduire leurs prélèvements. Par exemple, 8 sites en France
prélevaient chacun plus de 50 millions de m3 en 2004, totalisant 699 millions de m3 (prélevés en 2004). Ces 8 sites ne
prélevaient plus que 518 millions de m3 en 2015, soit une baisse de 26%.
Le tableau ci-dessous représente l’évolution du nombre de sites ayant déclaré au moins une fois dans GEREP entre 2004
et 2015.
Nb de sites déclarants
2 200
2 100
2 000
Nbre de sites
1 900
1 800
1 700
1 600
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Année
On constate que le nombre de sites déclarants subit une chute importante à partir de 2009. On peut y voir deux
raisons : soit les sites ont fermé, soit les sites sont passés en-dessous du seuil de déclaration. Les informations
contenues dans IREP ne nous permettent pas de valider l’une ou l’autre de ces hypothèses.
Concernant le pic de 2009, le nombre net41 de sites déclarants a augmenté de 180 établissements en 2009 par rapport
à 2008.
Le tableau ci-dessous présente le détail par secteur
Nb de sites déclarants en +
Secteurs
en 2009 vs 2008
Chimie et pharmacie 6
Bois, papier, carton 9
Agroalimentaire - produits d’origine végétale 22
Divers 9
Agroalimentaire - produits d’origine animale 65
Agroalimentaire - autres produits 28
Extraction et fabrication de produits minéraux 36
Textile + location de linge + tanneries 5
TOTAL 180
Comment expliquer ce pic de déclarations en 2009 ? Nous livrons ici une piste, qui est plausible, mais difficile à vérifier.
La 1ère circulaire relative à la campagne RSDE 242 date du 5 janvier 2009. Afin que cette campagne, photo à un instant
T des rejets des ICPE, soit parlante et exploitable, certains agents des DREAL avaient insisté à l’époque pour que les
sites déclarent massivement leurs rejets, même s’ils étaient en-dessous des seuils de déclaration. Par voie de
41
Tenant compte des sites en moins
42
relative à la mise en oeuvre de la deuxième phase de l'action nationale de recherche et de réduction des substances dangereuses pour le milieu aquatique
présentes dans les rejets des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) soumises à autorisation
Au-delà de ce phénomène de pic en 2009, on constate un décrochage entre les volumes de prélèvements et le nombre
de déclarants. Les deux baissent, mais les volumes d’eau prélevée baissent moins que le nombre de déclarants.
Les 2 graphiques ci-dessous (nous avons dû séparer les 12 secteurs en 2 graphiques pour des raisons d’échelle)
présentent la corrélation entre les volumes prélevés et le nombre de sites déclarants dans GEREP.
2005 Nb de sites
1200 2015
1000
800
600
Production et
Agroalimentaire :
400 transformation
produits d'origine
des métaux
végétale
200
0
Déchets Pétrole Bois Papier Chimie &
Carton Pharmacie
350
300
250 Extraction et
fabrication de
produits minéraux
200 Textile + Agroalimentaire
location de : autres produits
150 linge +
tanneries
100
50
0
Agroalimentaire : produits Travail mécanique Divers
d'origine animale des métaux
1 200
1 000
800
600
400
200
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Année
Chimie-Pharmacie
prélèvements par bassin
800
700
600
millions m3
500
400
300
200
100
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Année
SN AG AP LB RM RMC
Il est intéressant de noter que les prélèvements les plus importants de ce secteur sont sur les bassins Rhône
Méditerranée Corse et Rhin Meuse. Les prélèvements s’effectuent en eau de surface :
- majoritairement en Seine Normandie et en Rhin Meuse
- exclusivement en Adour Garonne. Notons qu’une entreprise du secteur sur ce bassin a déclaré 1.18 millions
de m3 (prélevés en eau de surface) en 2007, date de sa 1ère déclaration dans GEREP, mais seulement 21 à 55
millions (selon les années) entre 2008 et 2012. A partir de 2013, les prélèvements saisis chutent à 100 000
m3/an. On peut légitimement s’interroger sur la fiabilité de ces saisies.
- à part égale (31%) avec l’eau souterraine (38%), et le réseau (31%) en Artois Picardie
- majoritairement (50%) en Loire Bretagne, 25% pour le réseau et 25% pour les eaux souterraines. Sur ce
secteur, nous remarquons que les sites de chimie fine, ou de caoutchouc, utilisent presque exclusivement de
l’eau issue du réseau.
- de façon minoritaire en Rhône Méditerranée, où l’eau est essentiellement prélevée en mer. Ceci s’explique
par la présence de grandes industries du secteur à proximité de Marseille.
250
200
150
100
50
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Année
Sur les 559 sites que nous avons pris en compte pour ce secteur, 291 sites ont déclarés des prélèvements pendant au
moins 10 années, sur les 12 années étudiées. On compte parmi eux les plus gros utilisateurs, soit 291 sites totalisant
90% du total des prélèvements du secteur sur la période.
Nous concluons à une certaine stabilité du secteur : les réductions des prélèvements sont plus à attribuer aux progrès
réalisés qu’aux fermetures de sites.
Déchets
prélèvements par origine
400
350
300
millions m3
250
200
150
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0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
200
150
100
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0
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SN AG AP LB RM RMC
Le secteur des Déchets n’est pas implanté de manière uniforme sur les 6 bassins. En conséquence, les prélèvements
sur certains bassins sont trop faibles pour pouvoir apparaitre sur le graphique ci-dessus. Voici cependant les valeurs.
Le secteur des Déchets prélève majoritairement en eau de surface en Rhône Méditerranée (58%), en Seine Normandie
(99%) et en Adour Garonne (50%).
Les prélèvements se font plutôt en eau souterraine en Rhin Meuse (93%) et en Artois Picardie (57%).
En Loire Bretagne, l’eau provient du réseau à 55%.
A noter qu’il n’y a pas de prélèvements en mer pour ce secteur, sauf en Artois Picardie, mais seulement pour 10%.
Déchets
nb de sites déclarants, par origine
80
70
60
Nbre de sites
50
40
30
20
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2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
50
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30
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2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
SN AG AP LB RM RMC
En Seine Normandie et en Rhin Meuse, ce secteur prélève presque à égalité en eaux souterraines et de surface.
Les prélèvements sont majoritairement en eau de surface en Artois Picardie (69%), en Adour Garonne (91%) et en
Loire Bretagne (99%).
Page 47 sur 157
En Rhône Méditerranée, les prélèvements se font pour 2/3 en eau de surface et pour 1/3 en eaux souterraines.
Globalement, l’eau du réseau représente moins de 1,5% des prélèvements.
100
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Nbre de sites
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0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Sur la période étudiée de 12 ans, 101 sites sur les 165 identifiés ont déclaré au moins 10 fois dans GEREP, ce qui
représente 94 % du total des prélèvements du secteur sur la période.
Les prélèvements de ces 101 sites ont baissé de 20 % en 12 ans.
Nous concluons à une certaine stabilité du secteur : les réductions des prélèvements sont plus à attribuer aux progrès
réalisés qu’aux fermetures de sites.
350
300
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Millions m3
200
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2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
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Millions m3
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SN AG AP LB RM RMC
Ce secteur prélève majoritairement en eau de surface en Seine Normandie (63%), Adour Garonne (85%), Loire
Bretagne (67%) et Rhin Meuse (52%).
En Rhône Méditerranée, les prélèvements se font à peu près à part égale : 31% en surface, 31% au réseau, 22% en
mer, 15% en souterrain.
Par contre, le secteur affiche une spécificité en Artois Picardie, avec 73% des prélèvements effectués en mer (et 25%
en surface).
160
140
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Nbre de sites
100
80
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2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Sur la période étudiée de 12 ans, 112 sites, sur un total de 213, ont déclaré au moins 10 fois dans GEREP, ce qui
représente 96 % du total des prélèvements du secteur sur la période.
Les prélèvements de ces 112 sites ont augmenté de 2 % en 12 ans. Alors que, si on considère tous les sites déclarants
dans GEREP, les prélèvements ont baissé de 7%. Ceci s’explique sans doute par le fait que le secteur se concentre : il y
a 100 sites déclarants de moins en 2015 par rapport à 2005.
100
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SN AG AP LB RM RMC
Les sources d’approvisionnement en eau varient selon le bassin où est implanté le site.
Les prélèvements se font majoritairement en eau de surface en Seine Normandie (49%) et en Artois Picardie (59%).
Par contre, en Adour Garonne et en Loire Bretagne, l’eau souterraine est la plus utilisée (respectivement 46% et 55%).
En Rhin Meuse, le secteur prélève en quantité quasi identique en eau de surface (45%) et en eau souterraine (49%).
Alors qu’en Rhône Méditerranée, le prélèvement en eau souterraine est majoritaire (72%), par rapport à l’eau de
surface (seulement 2 %).
L’eau issue du réseau représente près de 30% des volumes prélevés en Loire Bretagne et en Adour Garonne.
100
80
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2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Sur la période étudiée de 12 ans, 57% des sites ont déclaré au moins 10 fois dans GEREP, soit 141 sites sur les 240 sites
déclarants que compte le secteur, ce qui représente 93 % du total des prélèvements sur secteur sur la période.
Les prélèvements de ces 141 sites n’ont baissé que de 7 % entre 2004 et 2015, alors que la baisse globale du secteur
est de 11%.
Nous constatons ainsi une variabilité et/ou un manque de fiabilité importants des déclarations, soit due à la non
pérennité des établissements sur une période aussi longue, soit due à des erreurs de déclarations.
140
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100
Millions de m3
80
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40
20
0
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50
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millions m3
30
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2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
SN AG AP LB RM RMC
Ce secteur se révèle assez atypique par rapport aux autres, dès lors que la majorité des prélèvements s’effectue en
eau souterraine : 1ère source en Seine Normandie (41%), en Rhin Meuse (59%) et en Rhône Méditerranée (70%).
L’eau vient majoritairement du réseau en Adour Garonne (48%), en Artois Picardie (40%, mais aussi 37% en eau
souterraine) et en Loire Bretagne (59%).
Comme pour le secteur agroalimentaire d’origine végétale, le secteur agroalimentaire d’origine animale ne prélève
pas en mer, à l’exception d’un seul site en Loire Bretagne.
300
200
100
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Sur un total de 568 sites déclarant dans GEREP, 44%, soit 250 sites, ont déclaré au moins 10 fois sur la période
concernée de 12 ans. Ces 250 sites représentent 76% du total des prélèvements du secteur sur la période.
Ces 250 sites ont augmenté leurs prélèvements de 5% entre 2004 et 2015. Par contre, le secteur dans son ensemble a
augmenté de 17%.
On peut en conclure que les plus gros consommateurs ont un levier plus important pour agir en faveur de la réduction.
Par ailleurs, il y a 65 déclarants de plus en 2015 par rapport à 2009.
100
80
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2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
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SN AG AP LB RM RMC
Ce secteur, que l’on pourrait qualifier d’atypique par rapport aux deux autres secteurs de l’agroalimentaire, prélève
majoritairement en eau souterraine en Seine Normandie (61%), en Rhin Meuse (83%) et en Loire Bretagne (49%).
En Artois Picardie, plus de la moitié des prélèvements se font en surface.
En Adour Garonne, les prélèvements se font à 46% en surface et à 46% au réseau.
En Rhône Méditerranée, 84% des prélèvements s’effectuent en mer, mais il ne s’agit que d’un seul site, qui produit du
sel (36 millions de m3 en 2015).
160
140
120
Nbre de sites
100
80
60
40
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0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
105 sites ont déclarés en 2004, 148 en 2015, soit 41% de plus.
Sur les 204 sites ayant déclaré dans GEREP au moins une fois en 12 ans, 42%, soit 87 sites, ont déclaré au moins 10
fois sur la période. Ces 87 sites représentent 53% du total des prélèvements du secteur sur la période.
Ces 87 sites ont baissé leurs prélèvements de 18% entre 2004 et 2015, passant de 67 à 55 millions de m3. La baisse a
été progressive sur la période.
250
200
millions m3
150
100
50
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
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2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
SN AG AP LB RM RMC
Ce secteur prélève majoritairement en eau de surface en Seine Normandie (72%), en Adour Garonne (100%) et en
Rhône Méditerranée (47%, ainsi que 40% en eau souterraine).
En Rhin Meuse, la quasi-totalité de l’eau provient des nappes, alors qu’en Loire Bretagne, la totalité de l’eau vient du
réseau.
Comme pour d’autres secteurs, en Artois Picardie la quasi-totalité de l’eau provient de la mer.
20
Nbre de sites
15
10
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Sur un total de 28 sites ayant déclaré dans GEREP au moins une fois en 12 ans, 43%, soit 12 sites, ont déclaré au moins
10 fois sur la période. Ces 12 sites représentent 60% des prélèvements totaux sur la période. A titre d’exemple, un site
de raffinage en Seine Normandie représente à lui seul 28% du total des prélèvements du secteur sur la période, et ce
alors qu’il a arrêté de déclarer en 2013.
80
Millions de m3
60
40
20
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
25
Millions de m3
20
15
10
0
2 004 2 005 2 006 2 007 2 008 2 009 2 010 2 011 2 012 2 013 2 014 2 015
SN AG AP LB RM RMC
Ce secteur prélève majoritairement en nappe en Seine Normandie (55%), en Artois Picardie (86%), en Loire Bretagne
(50%, ainsi que 42% en surface) et en Rhône Méditerranée (69%). En Adour Garonne et en Rhin Meuse, les industries
du secteur prélèvent en surface pour 60%. Le secteur s’approvisionne peu au réseau (de 1% à 15% selon les bassins),
et pas du tout en mer.
120
100
Nbre de sites
80
60
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0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Sur un total de 327 sites déclarant dans GEREP, 24%, soit 79 sites, ont déclaré au moins 10 fois sur la période concernée
de 12 ans, ce qui représente 52% du total des prélèvements du secteur sur la période.
Ce secteur présente une spécificité structurelle : les activités ne sont pas appelées à perdurer sur une longue période,
c’est-à-dire au-delà de 4 à 5 ans en moyenne.
100
millions m3
80
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2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
25
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2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
SN AG AP LB RM RMC
Les prélèvements se font majoritairement en eau de surface en Artois Picardie (61%), en Loire Bretagne (61%) et en
Adour Garonne (52%). C’est par contre de l’eau souterraine qui est prélevée par ce secteur en Seine Normandie (61%),
en Rhin Meuse (82%) et en Rhône Méditerranée (49%)
200
Nbre de sites
150
100
50
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Sur un total de 389 sites déclarant dans GEREP, 32%, soit 123 sites, ont déclaré au moins 10 fois sur la période
concernée de 12 ans. Ces 123 sites représentent 80% des prélèvements totaux du secteur sur la période.
Ces 123 sites ont baissé leurs prélèvements de 37% entre 2004 et 2015, passant de 82,5 millions de m3 à 51 millions.
20
15
10
5
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2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Textile
prélèvements par bassin
8
7
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millions m3
5
4
3
2
1
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2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
SN AG AP LB RM RMC
Les prélèvements se font majoritairement en eau de nappe en Seine Normandie (66%), en Artois Picardie (44%), en
Rhin Meuse (84%) et en Rhône Méditerranée (50%). C’est par contre principalement de l’eau de surface qui est
prélevée en Loire Bretagne (54%) et en Adour Garonne (76%).
Textile
nb de sites déclarants, par origine
100
80
Nbre de sites
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40
20
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Divers
prélèvements par origine
160
140
120
millions m3
100
80
60
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20
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2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Divers
prélèvements par bassins
100
80
millions m3
60
40
20
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
SN AG AP LB RM RMC
50
40
30
20
10
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Sur un total de 134 sites déclarants dans GEREP, 33%, soit 45 sites, ont déclaré au moins 10 fois sur la période
concernée de 12 ans. Ces 45 sites représentent 89% du total des prélèvements de ce « secteur » sur la période.
Mais, nous l’avons vu, cette catégorie est trop hétérogène pour tirer des conclusions pertinentes.
A titre indicatif, le SMEREG43 estime, dans une étude de 2007, qu’un siège social tertiaire consomme en moyenne 100
à 150 litres d’eau par jour et par employé. Une autre étude de 2012 publiée par l’ARSEG44 et le cabinet SINTEO
Aquitaine penche plutôt pour 40 litres par jour et par employé.
A titre d’exemple, TOTAL, qui possède plusieurs tours à La Défense, consomme de 8 à 15 m3 d’eau par an et par
occupant, selon que le site possède une cuisine pour son restaurant d’entreprise, une piscine, et/ou une salle de sport.
Nous l’avons constaté en analysant les données : les industriels français ont progressé ces dernières années en matière
de gestion et de préservation de la ressource en eau.
Tant sous la pression réglementaire que de manière volontaire, les industriels ont fait d’énormes efforts pour
économiser l’eau, soit en rendant plus sobre l’usage des produits vendus, soit en améliorant les process et procédés
de production.
Mais par ailleurs, il est à déplorer que l’industrie française consomme moins d’eau aussi parce que certains secteurs
se portent mal.
Les progrès sont plus marqués, et sans doute plus spectaculaires, lorsque l’on analyse les émissions dans l’eau des
différents secteurs industriels que nous avons retenus. C’est l’objet du chapitre qui suit.
43
Syndicat mixte d'étude et de gestion de la ressource en eau du département de la Gironde
44
Association des Directeurs de l’environnement de travail
Page 62 sur 157
V) Les rejets des sites industriels
En France, globalement, la qualité physico-chimique des cours d’eau français métropolitains s’est nettement
améliorée ces dernières décennies.
A leur niveau et à leur échelle, sous la contrainte réglementaire et/ou de manière plus volontariste, les industriels
participent à l’atteinte des objectifs français et européens de préservation et de restauration des milieux aquatiques.
On constate une très nette régression des émissions industrielles polluantes dans l’eau, en particulier depuis la
création des Agences de l’eau en 1964.
L’IFEN45 soulignait dans un rapport de 2002 la baisse spectaculaire de certains rejets industriels entre 1980 et 2000,
comme par exemple :
- baisse de 47 % pour les matières organiques
- baisse de 56 % pour les MES (matières en suspension)
- baisse de 70 % pour les MI (matières inhibitrices, toxiques et sels)
Un autre indicateur atteste que, si les rejets ne baissent pas partout de manière uniforme,
du moins, ils n’augmentent pas.
En 2011, 1869 exploitants industriels ont déclaré des masses de polluants au-dessus des
seuils, moins qu’en 2007.
Pour cette partie de l’étude, nous avons considéré deux familles d’émissions : les macro-polluants et les
micropolluants.
Pour les macro-polluants, nous étudierons les émissions à partir :
- des données IREP
- des données des Agences. Elles sont en effet plus nombreuses que les données IREP (15 554 déclarants en
2008, 11 557 en 2015)
Par contre, les études par secteur n’ont pu être réalisées qu’à partir des bases IREP, les informations n’étant pas
toujours fournies dans les fichiers Agences.
Pour les macro-polluants, nous n’avons pas pu distinguer les émissions des industriels raccordés et non raccordés. En
premier lieu parce qu’une Agence (RMC) ne nous a pas fourni de données distinctives. Ensuite, parce que les chiffres
des raccordés et des non raccordés ne sont pas comparables, car ne sont pas récoltés de la même manière :
- pour les industriels non raccordés, donc en rejet direct, les résultats proviennent de mesures réelles effectuées
sur site au point de rejet au milieu naturel
- pour les industriels raccordés à une STEU, les valeurs de rejets soumises à redevances résultent d’un calcul,
effectué à partir :
du rendement épuratoire de la STEU
d’un coefficient forfaitaire, si la STEU n’a pas été évaluée
des coefficients d’efficacité des réseaux
45
Institut Français de l’Environnement
Page 63 sur 157
Il est donc difficile de savoir à quoi attribuer les réductions d’émissions pour les industriels raccordés, à leurs efforts,
ou ceux de la STEU à laquelle ils se rejettent.
Pour les micropolluants, nous avons privilégié les données IREP, dès lors que les substances sont traitées une à une,
et non globalement, comme pour les paramètres des Agences. De plus, IREP présente un autre avantage : chaque site
déclarant garde le même numéro d’identifiant, même s’il change de propriétaire ou d’activité. Une traçabilité sur la
durée est donc possible. De plus, les données Agences portent sur une période plus courte que celles d’IREP, dès lors
que les règles servant au calcul des redevances ont changé avec la Loi sur l’Eau de 2006. Toutes les Agences ne nous
ont pas forcément fourni de données antérieures à 2008.
Pour autant, il est intéressant de souligner que, dans le cadre de l’évaluation de leur SDAGE46 2016-2021, certaines
Agences de l’eau ont mesuré l’évolution des flux de micropolluants47 émis par les industriels entre l’état des lieux de
2013 (sur la base des flux mesurés en 2010) et celui de 2019 (sur la base des flux mesurés en 2016)48.
Pour RMC par exemple, l'analyse met en évidence une réduction de 60% du flux total émis par les industriels sur le
bassin, passant de 91 625 kg émis en 2010 à 36 267 kg en 2016. La réduction des flux de métaux (zinc, chrome et cuivre
essentiellement) représente 95% de la réduction des flux totaux de micropolluants. Des substances émises en plus
faibles quantités font également apparaître des réductions significatives, par exemple, pour les chloroalcanes C10-C13
(-71%) ou les benzènes (-87%). Par ailleurs, aucune émission significative de HAP49 n’a été identifiée en 2016.
Le tableau ci-dessous reprend les flux annuels agrégés par famille de substances émis par les industriels sur RMC
Source : agence de l’eau RMC, sur la base des inventaires des émissions réalisés pour les états des lieux de 2013 et 2019
46
Schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux, documents de planification institués par la loi sur l'eau de 1992
47
substances de l'état chimique et de l'état écologique
48
sur la base des flux annuels mesurés (source BDREP, SRR et RSDE), les flux estimés par modélisation n’ont pas été pris en compte
49
Hydrocarbures aromatiques polycycliques
Page 64 sur 157
1) Choix des paramètres et substances étudiés
Afin de calculer les redevances pour émissions de pollution non domestique, les Agences de l’Eau demandent aux
industriels de déclarer leurs émissions (évaluer par les sites) pour 12 paramètres : la DBO, la DCO5, les MES, le
phosphore, l’azote réduit, l’azote oxydé (NOx), les MI, les AOX, les METOX, les sels dissous, les Substances Dangereuses
(SD) et la chaleur.
Parmi ces paramètres, nous n’avons pas pris en compte :
- le NOx et les sels dissous, qui ne sont pas pris en compte par toutes les Agences
- la chaleur, car ce paramètre concerne très peu de secteurs
- les METOX et les SD, dès lors qu’il s’agit de paramètres dits globaux, résultant de l’addition de plusieurs
substances, et soumis à des coefficients pondérateurs dans le calcul de l’émission
Par contre, nous avons étudié les MI et AOX, même s’il s’agit, comme les METOX et les SD, de paramètres globaux.
Les sites ICPE doivent quant à eux déclarer 113 substances dans GEREP. Nous avons considéré qu’il fallait des données
renseignées sur au moins 12 ans pour avoir un rendu exploitable.
Partant de ce critère, nous n’avons analysé que 54 substances.
Sur ces 54 substances, nous proposons un rendu détaillé sur 23 seulement. Le tableau ci-joint liste les 54 substances,
et explique nos choix.
Etudiée /
Classement 54 substances Non Choix pour l'étude
étudiée
SPD50 Anthracène NE 92% des émissions sur la seule année 2007
1 - 2-dichloroéthane (DCE -
SD51 chlorure d'éthylène) E
Aldéhyde formique seulement 30 sites déclarants
(formaldéhyde) NE 1 seul site déclarant plus de 10 fois
Aluminium et ses composés (Al) E
Ammoniac (NH3) NE plus de déclarations au-delà de 2011
Aniline NE plus de déclarations au-delà de 2011
Arsenic et ses composés (As) E
paramètre
Agences Azote total (N) E
seulement 49 sites déclarants
SD Benzène NE 1 seul site déclarant plus de 10 fois
Benzo[a]pyrène (benzo[d - e -
f]chrysène) données issues des campagnes RSDE
Benzo(b)fluoranthène NE donne une photographie à un instant T, et non une
Benzo(g - h - i)pérylène tendance de l'évolution
SPD Benzo(k)fluoranthène
SPD Cadmium et ses composés (Cd) E
mesures faites systématiquement en parallèle de la
Carbone organique total (COT) NE DCO
SD Chloroforme (trichlorométhane) E
Chlorure de vinyle
(chloroéthylène - monochlorure
SPD de vinyle - CVM)) E
Chlorures (Cl total) NE paramètre générique
50
Substance Prioritaire Dangereuse au titre de la DCE, ayant un objectif de suppression à terme
51
Substance Dangereuse au titre de la DCE, ayant un objectif de réduction à terme
Page 65 sur 157
Chrome et ses composés (Cr) E
Chrome hexavalent NE inclus dans Chrome et composés
Cobalt et ses composés (Co) NE seuls 4 sites déclarants 10 fois et +
paramètre Composés organohalogénés
Agences (AOX) E
Cuivre et ses composés (Cu) E
Cyanures (CN total) E
paramètre Demande biologique en oxygène
Agences (DBO5) E
paramètre Demande chimique en oxygène
Agences (DCO) E
SPD Di(2-éthylhexyle)phtalate (DEHP) E
Dichlorométhane (DCM -
SD chlorure de méthylène) E
Dioxines et furanes (PCDD +
PCDF) (exprimés en iTeq) NE données que sur 10 ans, de 2007 à 2016
seulement 14 sites déclarants
Etain et ses composés (Sn) NE seuls 2 sites déclarants plus de 10 fois
Fer et ses composés (Fe) E
seulement 43 sites déclarants
SD Fluoranthène NE seul 1 site déclarant plus de 10 fois
Fluorures (F total) NE paramètre générique
1 seul bassin concerné (RMC) pour 4 sites
SPD Hexachlorobenzène (HCB) NE déclarants
1 seul bassin concerné (RMC) pour 4 sites
SPD Hexachlorobutadiène (HCBD) NE déclarants
Hexachlorocyclohexane (HCH) NE seuls 7 sites déclarants, dont 5 sur RMC
environ -50% du nombre sites déclarants à partir de
2009
seulement 43 sites déclarants sur la période
Hydrocarbures (C total) NE 22 sites n'ont déclaré qu'une seule fois
Hydrocarbures aromatiques
polycycliques (HAP) NE seulement 63 données saisies en 12 ans
Manganèse et ses composés
(Mn) E
paramètre
Agences Matières en suspension (MES) E
SPD Mercure et ses composés (Hg) E
seulement 71 sites déclarants
Méthanol (alcool méthylique) NE seuls 2 sites ont déclaré 10 fois ou +
seulement 14 sites déclarants
8 n'ont déclaré qu'une fois
SD Naphtalène NE aucun n'a déclaré plus de 5 fois sur la période
SD Nickel et ses composés (Ni) E
seulement 94 sites déclarants
SPD Nonylphénols NE seuls 4 sites ont déclaré plus d'une fois
Oxyde d'éthylène (oxiranne) NE seulement 5 sites déclarants
SD Phénols (C total) NE paramètre générique
paramètre
Agences Phosphore total (P) E
SD Plomb et ses composés (Pb) E
Page 66 sur 157
Sulfates NE paramètre générique
Tétrachloroéthylène (PER - seuls 52 sites déclarants
SPD perchloroéthylène) NE seuls 4 déclarants 10 fois ou plus sur cette période
Tétrachlorure de carbone (TCM - seulement 7 sites déclarant
SPD tétrachlorométhane) NE dont 5 sur RMC
seuls 14 sites déclarants
Titane et ses composés (Ti) NE dont 2 sites déclarant une seule fois
62 sites déclarants
Toluène NE mais seulement 2 ayant déclaré 10 fois ou +
seulement 11 sites déclarants dont 8 sur RMC
SD Trichlorobenzènes (TCB) NE seuls 5 sites déclarant une seule fois
45 sites déclarants
seuls 2 sites déclarants 10 fois ou +
SPD Trichloroéthylène (TRI) NE ces 2 sites sur RMC = 50% des émissions
Zinc et ses composés (Zn) E
Quant à l’élimination de la pollution par la technique d’épandage, nous avons choisi de ne pas la traiter ici. En effet,
ce dispositif concerne un nombre de secteurs limité. Et les éléments que nous pourrions trouver dans IREP ou dans les
bases des Agences ne sont pas suffisants pour en tirer des analyses pertinentes.
2) Les macro-polluants
Demande chimique en oxygène (DCO)
939 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
3 324 320 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.
92% ont été émis par 6 secteurs (sur les 12 retenus).
661 637
150 874
Bois papier Agroalim animal Chimie Pharma Agroalim autres Agroalim végétal Textile
carton produits
SECTEURS
80 000
70 000
60 000
tonnes
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
AESN AG AP LB RM RMC
Le graphique ci-dessous représente les émissions de DCO telles que déclarées aux Agences.
70 000
60 000
50 000
tonnes
40 000
30 000
20 000
10 000
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
AG AP LB RM RMC SN
Entre 2008 et 2015, les émissions de DCO des industriels déclarants aux Agences ont globalement baissé de 40%.
631 sites déclarants GEREP sont en rejet direct au milieu, soit 67% du total. 308 sont raccordés à une STEU.
Comme le montre le graphique ci-dessous, la décroissance des émissions de DCO entre 2009 et 2016 est sensible,
passant de 272 703 tonnes en 2009, à 206 502 tonnes en 2016, soit 24% de moins.
A partir de la base IREP, on constate que les émissions de DCO pour les sites raccordés à une STEU ne varient quasiment
pas entre 2004 et 2016, ce qui tend à prouver que les industriels raccordés ne font pas d’efforts particuliers pour
traiter en amont leurs émissions de DCO. En effet, ils paient la collectivité pour leur rendre ce service d’abattement
du polluant.
Par contre, les industriels en rejet direct ont réduit leurs émissions de DCO de 54% sur la période.
300 000
250 000
tonnes
200 000
150 000
100 000
50 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Le graphique ci-dessous compare, lorsque les données existent, les déclarations Agences (rappelons qu’il s’agit de
valeurs de rejet au milieu, donc de rejets nets pour les industriels raccordés) et celles dans IREP (il s’agit de valeurs en
sortie de site, et de rejets bruts pour les industriels raccordés).
L’intérêt de ce comparatif est de constater que les courbes indiquent globalement la même tendance.
Rejets de DCO
comparatif déclarations Agences & fichier IREP
350 000
300 000
250 000
tonnes
200 000
150 000
100 000
50 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Agences IREP
Agroalim animal Chimie Agroalim autres Agroalim végétal Bois papier carton
produits
SECTEURS
35 000
30 000
25 000
tonnes
20 000
15 000
10 000
5 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
AESN AG AP LB RM RMC
Le graphique ci-dessous représente les émissions de DBO5 telles que déclarées aux Agences.
10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
AG AP LB RM RMC SN
Comme le montre le graphique ci-dessous, la baisse des émissions de DBO5 entre 2004 et 2016 est sensible, passant
de 94 556 tonnes en 2004, à 73 096 tonnes en 2016, soit 23% d’émissions en moins.
253 déclarants GEREP sont en rejet direct au milieu, soit 25% du total. 742 sont raccordés à une STEU.
Les industriels en rejet direct ont agi pour réduire leurs émissions, passant de 30 161 tonnes émises en 2004, à 8 386
tonnes en 2016, soit 72% d’émissions en moins.
Par comparaison, les sites raccordés (soit 75% du nombre de sites déclarants) ont augmenté de 0,5% leurs émissions
de DBO5 entre 2004 et 2016.
La réduction des émissions de DBO5 est donc à attribuer majoritairement (82%) aux efforts des industriels en rejet
direct.
100 000
80 000
tonnes
60 000
40 000
20 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Le graphique ci-dessous compare les déclarations Agences et IREP. Les courbes indiquent la même tendance.
Rejets de DBO5
comparatif déclarations Agences & fichier IREP
120 000
100 000
80 000
tonnes
60 000
40 000
20 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Agence IREP
Le graphique ci-dessous indique qu’entre 2008 et 2015, les émissions de MES des industriels déclarants aux Agences
ont globalement baissé de 47%.
Les émissions de MES sur les 5 bassins (hors RMC) étant entre 14 000 et 3 000 tonnes par an (en 2015), les courbes
sont aplaties, dès lors que l’échelle s’est calée sur RMC. L’importance des émissions sur RMC s’explique au vu des
quantités particulièrement élevées d’un site du bassin, du secteur de la chimie.
200 000
150 000
tonnes
100 000
50 000
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
AG AP LB RM RMC SN
Azote
Concernant l’azote, les Agences et les ICPE ne considèrent pas la même substance :
- les Agences demandent aux industriels de déclarer l’azote oxydé (NOx). Nous ne l’avons pas pris en compte
dans notre étude, car ce paramètre ne fait pas partie des assiettes de redevances pour 3 Agences (AG, AP et
LB)
- les Agences demandent aux industriels de déclarer aussi l’azote réduit (NR, soit NH2 + NH3 + NH4)
- les déclarations GEREP se font sur l’azote total (NH4 + NO3 + N uréique)
214 sites ont déclaré au moins une fois leurs émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
167 648 tonnes ont été émis sur cette période de 13 ans
87% ont été émis par 5 secteurs (sur les 12 retenus).
chimie Agroalim animal Bois papier carton Prod/transfo métaux Agroalim autres
produits
SECTEURS
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
AESN AG AP LB RM RMC
2 000
1 500
1 000
500
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
AG AP LB RM RMC SN
Entre 2008 et 2015, les émissions d’azote réduit des industriels déclarants aux Agences ont globalement baissé de
30%.
Page 73 sur 157
Dans IREP, 110 sites ICPE sont en rejet direct au milieu, soit 51%. 104 sont raccordés à une STEU.
10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
La baisse des émissions d’azote entre 2004 et 2016 est sensible, passant de 16 434 tonnes en 2004 à 9199 tonnes en
2016, soit 44% d’émissions en moins.
La réduction est un peu plus importante (-47%) pour les sites en rejet direct, passant de 11 382 tonnes déclarées en
2004 à 6048 en 2016.
Le graphique ci-dessous indique qu’entre 2008 et 2015, les émissions de phosphore des industriels déclarants aux
Agences ont globalement baissé de 38%.
600
400
200
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
AG AP LB RM RMC SN
Le graphique ci-dessous indique qu’entre 2008 et 2015, les émissions d’AOX des industriels déclarants aux Agences
ont globalement baissé de 17%.
250
200
150
100
50
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
AG AP LB RM RMC SN
Pour Loire Bretagne, les AOX n’entrent dans le calcul de la redevance qu’à partir de 2012.
Le graphique ci-dessous indique qu’entre 2008 et 2015, les émissions de MI des industriels déclarants aux Agences ont
globalement baissé de 25% :
- 58% pour les industriels en rejet direct,
- 14% pour les sites raccordés.
Nous pensons que les progrès pour les industriels raccordés sont en-deçà de la réalité. En effet, l’abattement réel
qu’effectuent les STEU n’est pas, ou mal, pris en compte. Pour les MI, l’abattement réalisé par les STEU est calculé de
manière forfaitaire, et non à partir de mesures sur site.
1 200
1 000
tonnes
800
600
400
200
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
AG AP LB RM RMC SN
183 925 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans. Mais, un site sur RMC réalise à lui seul 97% des émissions
déclarées sur la période. C’est pourquoi nous ne produirons pas ici de graphique par secteurs ou par bassins.
15 000
10 000
5 000
-
Arsenic (As)
171 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
42 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.
Rejets d'arsenic
6 000
5 000
kilogrammes
4 000
3 000
2 000
1 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Année
8 672
kg émis en 13 ans
6 662
4 207
3 767
3 165
1 820
Chimie Pharma Agroalim autres Prod/Trans Bois papier Pétrole Déchets Minéraux
produits métaux carton
SECTEURS
Rejets d'arsenic
3 000
2 500
2 000
Kg/an
1 500
1 000
500
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
AESN AG AP LB RM RMC
En Adour Garonne, le pic de 2011 s’explique par le fait qu’un site (secteur des Déchets) a déclaré 74% du total des
rejets du bassin cette année-là. Or, ce site n’a plus rien déclaré après.
En Rhin Meuse, le saut de 2007 s’explique par le fait qu’un site (secteur Autres produits alimentaires) émettait 92%
des rejets du bassin en 2004, en 2005 et en 2006. Or, en 2007, ce site disparait des déclarations, probablement suite
à une cessation d’activité.
Sur Rhône Méditerranée, les pics (2005, 2010 et 2014) sont principalement imputables à des sites chimiques. Les
émissions de ces sites sont variables d’une année sur l’autre. Ces sites sont pour la plupart des unités qui fabriquent
plusieurs produits, et qui travaillent par campagnes. Il est probable que les émissions diffèrent de manière importante
selon les produits finis, donc d’une année à l’autre.
137 sites sont en rejet direct au milieu, soit 80% du total. 34 sont raccordés à une STEU.
5 000
kilogrammes
4 000
3 000
2 000
1 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Ce graphique indique une décroissance globale des émissions d’arsenic entre 2004 et 2016, mais sporadique selon les
années. La variabilité des résultats selon les années s’explique par une grande variabilité du nombre d’établissements
déclarants : 37% des 171 sites déclarants n’ayant déclaré qu’une seule fois en 13 ans, et seulement 2% ayant déclaré
chaque année sur la période.
Pour autant, si on compare 2005 et 2016, on passe de 5,7 tonnes à 2,5 tonnes émises, soit 56% d’émissions en moins.
Le pic constaté en 2011 résulte de la déclaration d’un seul site raccordé (secteur Déchets), qui a déclaré 1,5 tonne
uniquement sur cette année-là, probablement dans le cadre de la campagne RSDE2. Si on supprime cette valeur de
2011, le pic disparait. Il est probable que son arrêté d’auto-surveillance pour les années suivantes ne l’obligeait pas ou
plus à déclarer.
Les émissions étant en grande partie issues des sites en rejet direct, les efforts de cette catégorie d’industriels sont
donc ici significatifs pour réduire les flux.
Le graphique ci-dessous indique les fluctuations des émissions des 10 sites ayant les rejets d’arsenic les plus
importants, et/ou déclarants les plus réguliers (ayant déclaré au moins 10 fois en 13 ans). Ces variations sont sans
doute dues au fait que certains sites sont multi-produits.
800
600
400
200
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Année
Cadmium (Cd)
526 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
12,2 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.
3 132
1 090 992
791 733 557
SECTEURS
Rejets de cadmium
500
450
400
350
kilogrammes
300
250
200
150
100
50
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
AESN AG AP LB RM RMC
La courbe de RMC comporte plusieurs pics. Nous avançons ici quelques hypothèses :
- En 2007 et en 2010, un site (secteur Chimie/Pharma) a déclaré des rejets pouvant varier de 1 à 40 fois selon
les années.
- En 2010, un site (secteur Chimie/Pharma) a déclaré un rejet 3 fois supérieur aux années précédentes, puis n’a
plus déclaré aucun rejet de cadmium les années suivantes. Le site n’ayant pas fermé, nous ne pouvons
expliquer ce pic.
- En 2012, un site (secteur Chimie/Pharma) a représenté à lui seul 92% des rejets de l’année du bassin RMC. Il
est possible qu’il s’agisse d’une erreur de saisie, non corrigée. Nous avons pris le parti d’éliminer la donnée.
336 sont en rejet direct au milieu, soit 64% du total. 190 sont raccordés à une STEU.
1 000
800
kilogrammes
600
400
200
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Comme le montre ce graphique, la décroissance des émissions de cadmium est sensible entre 2011 et 2016, passant
de 954 kg en 2011, à 646 en 2016, soit 32% de moins.
La réduction est plus forte pour les sites en rejet direct.
Les pics que l’on constate sur les années 2010, 2011 et 2012 sont sans doute les répercussions de la campagne RSDE2,
323 sites n'ayant déclaré qu'une seule fois en 13 ans, sur une de ces 3 années. D’ailleurs, ces pics concernent
principalement les sites en rejet direct, pour la plupart ICPE, donc soumis aux obligations de cette campagne nationale
de recherche.
Sur les 526 sites ayant déclaré leurs émissions de cadmium dans GEREP au moins une fois en 13 ans, seuls 15 sites,
soit 3%, ont déclaré 10 fois ou plus sur la période. Ces 15 sites représentent 16% des émissions totales du secteur sur
la période. Ces 15 sites ont collectivement baissé de 56% leurs émissions sur la période, passant de 245 kg en 2004 à
109 en 2016.
1 000
800
600
400
200
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
AESN AG AP LB RM RMC
1 600
1 400
1 200
kilogrammes
1 000
800
600
400
200
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Les 11 sites ont réduit de 62% leurs émissions de chlorure de vinyle entre 2004 et 2016 .
Le pic apparaissant ici en 2012 est dû à deux sites qui ont déclaré cette année-là des rejets deux fois supérieurs à 2011
ou à 2013.
Sur les 11 sites ayant déclaré leurs émissions de chlorure de vinyle dans GEREP au moins une fois en 13 ans, 5 sites ont
déclaré 10 fois ou plus. Ces 5 sites représentent 73% des émissions totales du secteur sur la période.
Ces 5 sites ont collectivement baissé de 71% leurs émissions sur la période.
Chloroforme (trichlorométhane)
118 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
66 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans. Mais un site (secteur Chimie/Pharma) sur RMC réalise à lui seul
près d’un tiers des émissions déclarées sur la période.
92% ont été émis par 5 secteurs (sur les 12 retenus), mais le secteur de la Chimie/Pharma réalise à lui seul 88% des
déclarations.
57636
kgs émis en 13 ans
Chimie Pharma Bois papier carton Prod/Trans métaux Agroalim autres Agroalim animal
produits
SECTEURS
Rejets de chloroforme
9 000
8 000
7 000
6 000
Kilogrammes
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
AESN AG AP LB RM RMC
63 sites déclarants sont en rejet direct au milieu, soit 53% du total. 55 sont raccordés à une STEU.
14 000
12 000
Kilogrammes
10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Ce graphique indique une décroissance spectaculaire des émissions de chloroforme entre 2004 et 2016, passant de
13,8 tonnes à 1,8, soit une baisse de 87%.
On constate que les efforts ont été plus importants de la part des industriels en rejet direct que pour les sites raccordés.
Le pic de 2004 est dû à un site (en rejet direct) sur AP (secteur Chimie/Pharma) qui a déclaré 890 kg en 2004, mais
seulement 248 kg en 2005.
Le pic de 2008 fait exception au constat global de baisse. En effet, un site raccordé sur RMC (secteur Chimie/Pharma)
a déclaré 4,6 tonnes cette année-là, soit 2 fois plus que sa moyenne les autres années.
Sur les 118 sites ayant déclaré leurs émissions de chloroforme dans GEREP au moins une fois en 13 ans, 9 sites, soit
8%, ont déclaré 10 fois ou plus. Ces 9 sites représentent 58% des émissions totales sur la période.
Ces 9 sites ont collectivement baissé de 88% leurs émissions entre 2004 et 2016.
Chrome (Cr)
129 sites ont déclaré des émissions au moins 1 fois dans GEREP entre 2004 et 2016.
5467 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.
Un site (secteur Chimie/Pharma) sur RMC réalise à lui seul 83% des émissions totales déclarées sur la période.
Soulignons que les réductions de ce site sont spectaculaires, passant de 400/500 tonnes (variable selon les années)
émis entre 2004 et 2011, à 127 tonnes en 2015, et à seulement 94 tonnes en 2016, soit une baisse de 99% entre 2004
et 2016.
96% ont été émis par 4 secteurs (sur les 12 retenus), hors 1er émetteur.
53 822
Travail méca des métaux Textile Chimie Pharma hors ALTEO Prod/Trans métaux
SECTEURS
Rejets de chrome
120,00
100,00
80,00
T/an
60,00
40,00
20,00
0,00
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
AESN AG AP LB RM RMC
85 sites déclarants sont en rejet direct au milieu, soit 66% du total. 44 sont raccordés à une STEU.
Ce graphique ne prend pas en compte les déclarations du 1er site émetteur (sur RMC). Il ne porte donc que sur 946
tonnes déclarés en 13 ans par les 117 autres établissements.
Le pic de 2005 en Loire Bretagne est sans doute dû à l’erreur d’échantillonnage d’un site (secteur Textile), qui n’aurait
pas été corrigée par la suite dans GEREP.
Le pic de 2012 en Loire Bretagne, imputable au même établissement, peut être dû à un pic de production cette année-
là, à des matières premières nécessitant ponctuellement d’injecter plus de chrome dans le process, ou encore à des
rejets accidentels.
60
40
20
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Exception faite du pic de 2005, les émissions de chrome déclarées par les ICPE n’ont cessé de baisser en 10 ans,
passant de 103 tonnes en 2006 à 16 en 2016, soit -84%.
Les pics de 2005 et de 2012 s’expliquent de la même manière que pour le graphique par bassins.
23 316 19 339
4 013 1 466 1 086 686 52
Chimie Prod/Trans Bois papier divers Travail méca Pétrole Déchets Agroalim
Pharma métaux carton des métaux autres
produits
SECTEURS
37 sites sont en rejet direct au milieu, soit 82% du total. 8 sont raccordés à une STEU.
25 000
20 000
Kg/an
15 000
10 000
5 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Comme l’indique ce graphique, les émissions déclarées n’ont cessé de baisser sur la période, passant de 24 tonnes en
2004 à 13 en 2016, soit -46%.
Sur les 45 sites déclarants, 9 ont déclaré 10 fois ou plus sur cette période de 13 ans. Entre 2014 et 2016, par exemple,
ces 9 sites représentent à eux seuls 83% des émissions déclarées dans GEREP. Leurs émissions de cyanure ont baissé
de 35% entre 2004 et 2016.
Cuivre (Cu)
218 sites ont déclaré des émissions au moins 1 fois dans GEREP entre 2004 et 2016. Mais seuls 25 sites ont déclaré
leurs émissions au moins 10 fois sur la période.
358 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.
34297
11902 9674 8425 7465 4603 1609 534 317 186
SECTEURS
Nous ne produirons pas de graphique par bassins. En effet, nous ne disposons de données, et en faible quantité, que
sur les bassins RMC et RM. Ces 2 bassins représentent à eux seuls 82% des rejets (respectivement 60% et 22%).
154 sites sont en rejet direct au milieu, soit 71% du total. 64 sont raccordés à une STEU.
40 000
30 000
20 000
10 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
La décroissance globale des émissions de cuivre entre 2004 et 2016 est importante, passant de 43,3 tonnes en 2004,
à 10,4 en 2016, soit une baisse de 76%. La réduction est plus forte pour les sites en rejet direct.
Nous avons identifié des « gros » émetteurs, c’est-à-dire des sites ayant déclarés au moins 7 fois sur cette période de
13 ans. Cet échantillon de 32 sites représente en moyenne (selon les années) la moitié des émissions déclarées. Or,
ces 32 sites ont collectivement réduit leurs émissions de cuivre de 75% entre 2004 et 2016, suivant ainsi la tendance
générale du total des 218 sites.
20 000
15 000
10 000
5 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
5 000
4 000
kilogrammes
3 000
2 000
1 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
AESN AG AP LB RM RMC
32 sites sont en rejet direct au milieu, soit 68% du total. 15 sont raccordés à une STEU.
4 000
3 000
2 000
1 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
La baisse des émissions de dichlorure d'éthylène entre 2004 et 2016 est significative, passant de 3,82 tonnes à 0,25,
soit moins 93%. Nous constatons cependant un pic en 2009. Nous pensons que ce pic est dû à un site en rejet direct
sur RMC qui a déclaré 10 fois plus en 2009 que la moyenne des années précédentes. Est-ce une erreur de saisie non
corrigée?
Sur les 47 sites ayant déclaré leurs émissions de dichlorure d’éthylène dans GEREP au moins une fois en 13 ans, 8 sites,
soit 17%, ont déclaré 10 fois ou plus. Ces 8 sites représentent 73% des émissions totales du secteur sur la période. Ces
8 sites ont collectivement baissé de 93% leurs émissions entre 2004 et 2015.
1000
800
600
400
200
0
SECTEURS
Rejets de DEHP
1 500
Kilogrammes
1 000
500
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
38 sites sont en rejet direct, soit 72%. Mais les émissions directes représentent 80% du total des rejets déclarés.
La réduction des émissions est de 92% sur la période étudiée, passant de 615 kg émis en 2004 à 46 en 2016.
Le DEHP a été essentiellement dosé dans les effluents industriels pendant les campagnes RSDE. Les quantités, parfois
élevées, mesurées une fois durant la campagne RSDE1, n'ont pas toujours été retrouvées lors d'un deuxième contrôle.
Un seul site fait un suivi régulier de ses émissions de DEHP depuis 2005.
Cependant, les « gros » émetteurs que nous avons interrogés ne considèrent pas le DEHP comme un problème, dès
lors que les rejets sont globalement faibles.
Sur les 53 sites ayant déclaré leurs émissions de DEHP dans GEREP au moins une fois en 13 ans, 1 site seulement a
déclaré 10 fois ou plus. Ce site représente 10% des émissions totales du secteur sur la période.
Rejets de dichlorométhane
35 000
30 000
25 000
Kilogrammes
20 000
15 000
10 000
5 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
AESN AG AP LB RM RMC
Nous pensons que le pic de 2007 sur RM est dû à un site (secteur Autres Produits Alimentaires) qui a déclaré 18 tonnes
en 2007, alors qu’il a déclaré 800 kg en moyenne les autres années. Nous pensons qu’il s’agit sans doute d’une erreur
de saisie non corrigée.
Le rebond sur RMC entre 2010 et 2012 est dû à un site (secteur Chimie/Pharma) qui a déclaré d’importants rejets ces
3 années, puis plus aucun après 2012.
48 sont en rejet direct au milieu, soit 55% du total. 39 sont raccordés à une STEU.
Rejets de dichlorométhane
60 000
50 000
Kilogrammes
40 000
30 000
20 000
10 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
50
40
30
20
10
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Fer (Fe)
72 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
792 144 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.
Sur les 72 sites déclarant, seuls 16 ont affiché des données au moins 10 années sur 13. Les rejets de ces 16 sites
représentent 98% des rejets.
Mais un seul site (secteur Chimie/Pharma) sur RMC a rejeté à lui seul 764 500 tonnes sur 13 ans, soit 96% du total des
émissions, tous bassins confondus. Ce site a réduit ses émissions de 66% entre 2004 et 2015, passant de 98 000 tonnes
déclarées en 2004 à 32 800 en 2015. Aucune déclaration n’a été saisie en 2016.
Pour les 71 autres sites, la baisse a été de 85% entre 2004 et 2016.
Manganèse (Mn)
65 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
Mais seulement 15 ont déclaré 10 fois, ou plus, sur la période. Ces 15 sites représentent à eux seuls 71% des émissions
totales déclarées dans GEREP.
2641 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.
926
361
155 125
22 7 1
Chimie Travail méca Bois papier Minéraux Agroalim Pétrole Déchets Prod/Trans
Pharma des métaux carton autres métaux
produits
SECTEURS
Rejets de manganèse
300
250
200
T/an
150
100
50
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
AESN AG AP LB RM RMC
Nous expliquons le pic de 2006 sur RM ci-après, à la suite du graphique Raccordés/Rejets directs.
58 sont en rejet direct au milieu, soit 89% du total. 7 sont raccordés à une STEU.
Les 15 sites plus gros émetteurs représentent 84% des émissions des sites en rejet direct.
Un seul site raccordé déclare de façon régulière ses flux de manganèse.
Rejets de manganèse
600
500
400
T/an
300
200
100
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Les émissions de manganèse ont globalement baissé de 80% en 2004 et 2016, passant de 304 tonnes à 61.
Il est clair sur ce graphique que cette baisse significative des émissions est dû essentiellement aux efforts des
émetteurs en rejet direct, dès lors que les émissions des industriels raccordés n’est pas majoritaire : 16% de la totalité
des émissions, mais seulement 1,2% des « gros » émetteurs.
En 2006, plusieurs sites, notamment raccordés ont déclaré des volumes plus élevés que les autres années. Ce qui n’est
pas le cas sur les autres années. Nous expliquons ainsi le pic de 2006.
La baisse est un peu moins sensible (77%) pour les 15 plus gros émetteurs.
250
200
T/an
150
100
50
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Année
Mercure (Hg)
161 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
- 77 sites n’ont déclaré qu’une seule fois.
- 10 sites ont déclaré 10 fois ou plus sur la période.
3,6 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.
80% ont été émis par 4 secteurs (sur les 12 retenus).
675
316 315
158 135 95 85 66 63 45 3
SECTEURS
Rejets de mercure
250
200
Kilogrammes
150
100
50
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
AESN AG AP LB RM RMC
Le pic de 2011 sur SN est imputable à un site (secteur Agroalimentaire d’origine végétale), qui a déclaré 85 kg en 2011,
mais qui n’a déclaré cette substance que cette année-là. Il s’agit probablement d’une erreur de saisie.
112 sont en rejet direct au milieu, soit 71% du total. 49 sont raccordés à une STEU.
Rejets de mercure
600
500
400
Kg/an
300
200
100
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
La baisse des émissions de mercure entre 2004 et 2016 est significative, passant de 433 kg à 162, soit moins 63%.
Le pic de 2011 est imputable à un site (secteur Production/Transformation des Métaux) en AP, qui a déclaré près de
30 kg en 2011, alors qu’il n’a déclaré que 4 kg en 2016. Ce pic de 2011 est aussi imputable au site sur SN que nous
avons évoqué plus haut.
Selon les années, 30 à 60% des émissions ont été déclarées par seulement 10 sites. 41% si on considère la totalité des
émissions sur les 13 années. Comme l’indique le graphique ci-dessous, ces 10 sites ont baissé significativement (-58%)
leurs émissions, dans une proportion comparable à l'ensemble des sites.
80
60
40
20
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Année
Nickel (Ni)
340 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
286 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.
80
70
60
50
40
30
20
10
0
SECTEURS
Rejets de nickel
35 000
30 000
25 000
Kilogrammes
20 000
15 000
10 000
5 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
AESN AG AP LB RM RMC
A noter que les émissions sont restées stables sur les bassins SN et AG, et qu'elles ont diminué sur les autres bassins.
La baisse la plus importante est enregistrée sur le bassin AP.
Le pic de 2005 sur LB est dû à un site (secteur Travail Mécanique des Métaux) qui n’a déclaré qu’en 2005, y compris
pour les autres substances d’ailleurs.
Le pic de 2005 sur RMC est dû à un site qui n’a déclaré qu’en 2005, y compris pour les autres substances.
La baisse en 2011 sur RMC est due à un site (secteur Travail Mécanique des Métaux) qui a déclaré 2,5 tonnes jusqu’en
2010, mais qui n’a plus rien déclaré au-delà. Le site semble pourtant toujours être en activité.
273 sites déclarants sont en rejet direct au milieu, soit 80% du total. 67 sont raccordés à une STEU.
Rejets de nickel
70 000
60 000
Kilogrammes
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
La baisse globale des émissions de nickel est significative, passant de 30 tonnes émises en 2004 à 9 tonnes en 2016,
soit moins 70%. Nous avons évoqué plus haut le pic de 2005.
74 sites ont déclaré 8 fois ou plus sur la période, et représentent 52% des émissions totales sur 13 ans.
10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Plomb (Pb)
165 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016. 22 sites ont saisi au moins 8 années
sur la période. Ces 22 «gros » émetteurs représentent 82% des émissions totales déclarées.
2 secteurs d’activité totalisent 88% des émissions déclarées : la Production/transformation des métaux (46%) et les
Déchets (42%).
125 sites déclarants sont en rejet direct au milieu, soit 76% du total. 40 sont raccordés à une STEU.
Rejets de plomb
12 000
10 000
8 000
Kg/an
6 000
4 000
2 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Ce graphique indique une décroissance significative des émissions de plomb entre 2004 et 2016, passant de 32 à 4
tonnes, soit -88%.
Page 97 sur 157
Le pic de 2009 s’explique par le fait qu’un site n’a déclaré qu’une seule fois, en 2009 (154 kg).
kg/an
15000
Ce site est passé de 21 tonnes déclarées en 10000
2004 à 4 en 2015, soit -81%. 5000
Il n’y a pas eu de déclaration pour ce site 0
en 2016.
Année
Si on retire le 1er émetteur, les 21 autres « gros » émetteurs ont déclaré 2,7 tonnes en 2004, versus 3,2 en 2016. Cette
augmentation des rejets est imputable à un site (secteur Production/Transformation des Métaux) sur AP.
1 500
1 000
500
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Année
Zinc (Zn)
393 sites ont déclaré au moins 1 fois des émissions dans GEREP entre 2004 et 2016.
2908 tonnes ont été émises sur cette période de 13 ans.
842
464
81 46 42 25 19 12 11 9
SECTEURS
Rejets de zinc
80 000
70 000
60 000
Kilogrammes
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
AESN AG AP LB RM RMC
295 sont en rejet direct au milieu, soit 71% du total. 120 sont raccordés à une STEU.
200 000
Kilogrammes
150 000
100 000
50 000
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Les déclarations globales de zinc dans GEREP ont baissé de 73% entre 2004 et 2016. La baisse est de 83% entre 2006
et 2016, passant de 263 tonnes en 2006 à seulement 46 en 2016.
Nous constatons que les réductions sont principalement imputables à un petit nombre de sites ayant des émissions
importantes. Par exemple, un site (secteur Production/Transformation des Métaux) de RM a réduit ses émissions de
11 tonnes en 2011 à 0,79 en 2014.
Un autre site (secteur Chimie/Pharmacie), émetteur important sur RMC, a réduit ses émissions de 67% entre 2004 et
2015, passant de 26 tonnes à 8,4.
Sur les 393 sites ayant déclaré leurs émissions de zinc dans GEREP au moins une fois en 13 ans, 48 sites, soit 12%, ont
déclaré 10 fois ou plus. Ces 46 sites représentent 62% des émissions totales du secteur sur la période. Ces 46 sites ont
collectivement baissé de 75% leurs émissions entre 2004 et 2016.
L’enjeu, économiser l’eau ET préserver la qualité de la ressource, est de pouvoir maintenir le développement
économique de l’industrie, tout en limitant son impact sur l’environnement. L’usage de l’eau devient alors un
indicateur de performance. Un responsable dans un groupe papetier nous disait que lors d’une opération de rachat
d’un site de production, la quantité d’eau consommée était un indicateur fondamental pour juger de la viabilité et de
la performance de l’usine.
Globalement, les industriels sont engagés dans une démarche active de Développement Durable, et sont convaincus
que celui-ci constitue un levier de compétitivité supplémentaire. Ils sont déterminés à travailler avec l’ensemble de
leurs parties prenantes : Etat, collectivités, syndicats de salariés, fédérations professionnelles, riverains, ONG…
Les investissements de l’industrie résultent essentiellement de la mise en application des différentes règlementations
européennes et françaises (IED, ICPE, SAGE…..). Ces réglementations ont conduit les industriels à investir,
progressivement, pour évaluer l’impact de leurs activités, et ainsi pouvoir investir dans des équipements plus
performants.
Mais si l’eau dont il a besoin dans son process de fabrication requiert un certain niveau de qualité, l’industriel peut
aussi décider d’investir afin de diminuer le coût de traitement de cette « matière première » : une eau de meilleure
qualité peut induire une baisse, voire la disparition, du traitement préalable de l’eau avant utilisation en production.
Donc une baisse des coûts associés.
52
Selon une enquête de l'INSEE auprès de 11 000 entreprises de plus de 20 salariés
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1) L’utilité des aides des Agences de l’Eau
Les Agences de l’Eau perçoivent des redevances de la part des usagers de l’eau (industriels, agriculteurs, ménages
essentiellement). En 2013 par exemple, elles ont collecté 2,2 Md€ de redevances, et distribué 1,9 Md€ sous forme
d’aides.53
Pour les autres usagers dits « économiques », le ratio est cohérent : 13% de
redevances pour 12% des prélèvements :
- 6% pour l’agriculture
- 7 % pour l’industrie
Grâce aux redevances qu’elles perçoivent, les Agences peuvent redistribuer des aides, notamment aux industriels, afin
qu’ils puissent investir pour réduire leurs prélèvements, leurs rejets, et fiabiliser leur dépollution. Au sein des Agences,
les motifs pour attribuer des aides sont libellés comme suit :
- réaliser des économies d’eau
- réduire la pollution à la source et mettre en place des technologies propres
- créer ou améliorer les capacités épuratoires
- fiabiliser le niveau de dépollution
- collecter et éliminer les effluents concentrés
- prévenir les pollutions accidentelles et/ou diffuses
- réaliser des études, préalables ou générales
- Animer les dispositifs
Nous l’avons vu dans les verbatim des industriels, les aides versées par les Agences sont rarement un déclencheur
pour investir. Pour autant, au-delà de « l’effet d’aubaine », l’argent versé au titre de ces aides peut faciliter ou
accélérer la prise de décision.
53
Selon le rapport de la Cour des Comptes de février 2015 intitulé « Les agences de l’eau et la politique de l’eau : une cohérence à retrouver »
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Afin d’améliorer la lecture, chaque exemple comporte des pictogrammes afin de repérer :
Déchets Matériaux de
construction
Pétrole Textile
Mécanique Hydro-électricité
Papier - carton
Solutions et résultats
Depuis 10 ans, Papeterie de Bègles investit fortement afin de réduire sa consommation d’eau. L’eau qu’utilise le site
est aujourd’hui intégralement pompée dans la Garonne. Mais, jusqu’en 2013, une partie de l’eau de process était issue
du réseau. Dans une démarche volontariste de préservation de l’environnement, mais aussi afin de réduire ses coûts
de production, Papeterie de Bègles a décidé d’investir dans de nouvelles machines, et de modifier son process de
fabrication afin :
- d’augmenter son volume d’eau réutilisée, après traitement, sur ses chaines de production
- de mieux réutiliser l’eau
- de ne plus consommer d’eau potable dans son process
- de pomper en Garonne
Ces actions ont permis au site :
- de réduire de 25% sa consommation d’eau de process en 4 ans
- de réduire de 10% le coût de l’eau utilisée pour la production
- de réduire, par voie de conséquence, d’environ 1/3 ses MES
- de réduire ses émissions de DCO et de DBO5
Sur ces 10 dernières années, Papeterie de Bègles a investi près de 1,5 M€ sur la thématique Eau, en achetant de
nouvelles machines, ou en investissant dans un système d’ultra-filtration, par exemple. D’autres projets sont prévus
pour 2019. Ces investissements ont été partiellement aidés par l’Agence de l’Eau Adour-Garonne, sans les limites
induites par l’encadrement européen des aides d’état (le site n’étant pas soumis aux MTD des BREF).
Le site SMURFIT KAPPA Cellulose du Pin de BIGANOS (33) produit plus de 500 000
tonnes de papier kraft, destiné à la fabrication d’emballages en carton ondulé (pour
l’agro-alimentaire, l’électroménager ou la PLV).
Le site de Biganos a depuis plus de 30 ans une politique volontariste de gestion de
l’eau. L’ensemble du processus de production a été revu ces dernières décennies
(amélioration du recyclage, installation de tours aéro-réfrigérantes), aboutissant à
une consommation d’eau réduite de 66% en 30 ans. Alors que la production de
l’usine a été multipliée par 3 sur la même période.
Solutions et résultats
La production de pâte vierge génère des effluents liquides, chargés en produits chimiques, plus ou moins abattus avant
rejet au milieu par la station de l’usine.
Le parc des machines de lavage de pâte vierge était plus ou moins en fin de vie. Afin de maintenir l’outil de production,
le Groupe a décidé d’investir environ 25 M€ dans de nouvelles machines de lavage de pâte. La décision ne repose pas
Solutions et résultats
Afin de réduire l’impact de ses effluents sur la Moselle, d’anticiper le durcissement de son arrêté préfectoral en 2010,
et de se préparer à l’augmentation des flux polluants en entrée de STEP due au démarrage de la seconde ligne de
production, NSG a mis en place dès 2005 un système de filtres à sable.
L’objectif est d’épurer l’eau après la station d’épuration du site, afin de pouvoir réutiliser l’eau traitée dans les
procédés de fabrication, sur des postes peu sensibles à la qualité de l’eau.
Lors de la 1ère phase du projet, 6 filtres à sable ont été mis en place, sur une seule ligne dans un 1er temps. Il était
prévu de doubler le nombre de filtres, mais cette 2ème phase n’a pour le moment pas été lancée, pour des raisons
économiques.
Dès 2005, l’eau de service filtrée a pu être réutilisée dans l’usine. Puis, en 2007, les filtres à sable ont atteint leur
capacité maximale, soit 30% du rejet d’eau, ce qui a permis de mélanger l’eau filtrée excédentaire avec les flux
prélevés dans la Moselle.
54
Retour sur investissement
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Fonctionnement de filtres à sable (de type Hydrasand)
Malgré une augmentation de la production en 5 ans, le débit rejeté a été maintenu, voire a légèrement baissé. Par
ailleurs, les MES ont baissé d’un tiers.
Le groupe PAPREC exploite 210 sites en France, et recycle notamment 350 000
tonnes de plastique par an.
L’usine France Plastique Recyclage, FPR, à LIMAY (78) traite 40 000 tonnes par an
de PET (polymère de type polyester saturé), et prélève 70 000 m3 d’eau par an.
L’eau (brute et adoucie) est utilisée dans les process pour le lavage, le broyage, puis
l’extrusion (pour fabriquer du PET régénéré).
L’eau représente 4% de la matière entrante.
Dès sa construction en 2009, le site installe sa propre station de traitement. Mais
les coûts de gestion, et les dépassements réguliers de certains paramètres inscrits
sur son arrêté préfectoral incitent FPR à complètement revoir son outil épuratoire.
Avant 2018, date du dépôt de son 1er dossier de demande d’aide, FPR n’avait jamais fait appel à l’Agence de l’Eau
Seine-Normandie pour l’aider dans ses investissements, pourtant de plusieurs millions d’€ chaque année depuis la
création du site. Sans doute par méconnaissance des dispositifs de l’Agence.
FPR entend aujourd’hui aller plus loin dans sa démarche volontaire en faveur de la préservation de la ressource. En
2018, un projet est à l’étude afin de potabiliser, puis de réutiliser dans le process, 80% de l’eau entrante dans le process
de lavage. Ce nouvel investissement, d’environ 500 K€, ne présente pas un ROI favorable. L’impulsion n’est donc pas
ici économique, mais bien sociétale.
Cette fois, l’Agence de l’Eau Seine-Normandie a été impliquée en amont.
Lionel F AERBER Métaux Recyclage, LFM, à Meaux (77) est une TPE qui
trie des déchets, essentiellement métalliques.
Solutions et résultats
Afin de collecter et traiter ses rejets d’eaux de ruissellement, LFM décide en 2018 de réaliser les travaux suivants :
- pose de canalisations et d’un caniveau,
- pose d’une cuve tampon de 120 m3,
- réalisation d’une station de levage,
- installation d’un pré-traitement (avant raccordement au réseau) comportant : un séparateur d’hydrocarbures,
un décanteur lamellaire, un filtre micron, un caisson filtre pouzzolane avec régulation vortex débit en sortie.
Ces travaux sont estimés à 455 k€, l’Agence de l’Eau Seine-Normandie aidant à hauteur de 44%.
Solutions et résultats
Depuis de nombreuses années, le Groupe LafargeHolcim agit globalement pour réduire la consommation d’eau de ses
centrales à béton, en récupérant, puis en recyclant après décantation, les eaux de lavage. Les eaux traitées sont ensuite
réutilisées dans le process de fabrication du béton.
Pour aller plus loin, nous recommandons de consulter l’étude de branche sur l’impact des centrales de béton prêt à
l’emploi sur le bassin Seine Normandie, étude orientée rejets réalisée par l’Agence de l’eau Seine Normandie en
200655.
Afin de lutter contre les inondations, et en accord avec les acteurs locaux,
LafargeHolcim Granulats (LHG) à Choisy-au-Bac (60) a décidé de créer un bassin
d'écrêtement des crues dans le cadre de l’exploitation d’une nouvelle carrière de 26
ha.
Solutions et résultats
Cette carrière de granulats alluvionnaires a été exploitée de 2009 à 2012. Les matériaux extraits ont été évacués en
totalité par voie fluviale. Parallèlement à l’exploitation, des travaux d’aménagement ont permis de réaliser un bassin
d’expansion des crues d'une capacité de 600 000 m3, s'intégrant dans un dispositif plus vaste de gestion des crues de
l'Oise et de l'Aisne. A la fin de cette réalisation, LHG a cédé les terrains à la collectivité, qui a pu finaliser les ouvrages
hydrauliques dont elle assure aujourd’hui la gestion.
Aujourd’hui, outre le bénéfice environnemental en matière de prévention des inondations, le site est ouvert au public,
et est particulièrement apprécié des promeneurs et des sportifs.
Les coûts pour LHG ont été intégrés au coût d'exploitation en amont. LHG n’a pas bénéficié d’aide de l’Agence de
l’eau Seine Normandie sur ce projet.
55
L’eau et l’industrie – livret 3 de 2006, à retrouver sur le site de l’Agence
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Entreprise – secteur – contexte
Solutions et résultats
Lors de l’installation de son site de Nîmes en 2002, GSM Granulats a construit un système de dérivation des eaux de
crue du ruisseau qui longe la carrière. Un chenal a été creusé afin de déverser l’eau excédentaire dans l’espace libéré
par l’exploitation. En cas de crue, la carrière permet de contenir 4 millions de m3 d’eau, soit le double du volume total
des précipitations qui ont provoqué les tragiques inondations de Nîmes en octobre 1988.
Le recours au bassin d’écrêtage de crue a été utilisé pratiquement chaque année, évitant ainsi d’importants
dommages.
Au vu des bons résultats obtenus, la capacité de ce bassin va être augmentée à 7 millions de m3, afin de renforcer la
prévention des risques climatiques répétitifs.
À la fin de l’exploitation, la commune deviendra propriétaire du site.
Solutions et résultats
A Oytier Saint Oblas (38), le torrent de Pétrier longe d’un côté la D75, route départementale très fréquentée et, sur
l’autre rive, une carrière d’alluvionnaire à sec du groupe CEMEX. Quasi à sec d’ordinaire, ce petit torrent connait, tous
les trois ans en moyenne, une crue soudaine très violente, suite à des orages en hiver et au printemps.
En 2008, la crue du torrent, plus importante qu’à l’accoutumée, a deux conséquences :
- la D75 est inondée, ce qui bloque la circulation des véhicules
- la piste d’accès à la carrière est impraticable, ce qui empêche la circulation des poids-lourds
Ainsi, la carrière de CEMEX fait-elle « tampon » aux éventuels afflux importants d’eau, le déversoir jouant le rôle
d’écluse. Quant à l’excès d’eau, il est progressivement absorbé par la nappe phréatique située sous la carrière.
Les coûts de construction étaient d’environ 70 000 €. L’Agence de l’eau Rhône Méditerranée n’a pas été sollicitée,
CEMEX n’ayant pas identifié que ces travaux pouvaient être aidables.
La filiale CMCA à Saint-Loup (03) exploite une carrière qui transforme 100 000
tonnes de roche meuble par an en produits destinés à la construction (matériaux
pour béton essentiellement).
Solutions et résultats
En ouvrant une nouvelle carrière à Saint-Loup en 2014, CMCA n’extrait plus ses alluvions de l’Allier, mais des matériaux
de très hautes terrasses, répondant ainsi aux objectifs du SDAGE Loire-Bretagne.
Les matériaux extraits doivent être lavés avant de pouvoir être utilisés dans l’industrie du béton. Or, ce lavage
nécessite une grande quantité d’eau, qui ne peut plus provenir de la rivière. Pour faire face à cette nouvelle contrainte,
CMCA décide de concevoir son site en circuit fermé.
Les objectifs sont :
- préserver la nappe souterraine de tout risque de pollution
- limiter au maximum les prélèvements en eau
- s’assurer que les terrains puissent être réaménagés en parcelles agricoles de qualité à l’issue de l’exploitation
de la carrière
Le procédé de fabrication des matériaux fonctionne aujourd’hui à 98,4% avec de l’eau recyclée (eau de process +
pluie).
Ce taux élevé est obtenu par un traitement à l’aide de deux filtres presses, qui améliorent la concentration solide des
eaux de process en sortie de lavage, permettant ainsi une déshydratation mécanique des boues. Ce recyclage requiert
des traitements plus élaborés qu’un système classique (débourbage, cyclonage, criblage,…).
CMCA estime que ce choix de recyclage représente un surcoût d’environ 30% par rapport à une installation classique.
L’Agence de l’eau Seine Normandie n’a pas été sollicitée, dès lors qu’il s’agissait un projet neuf, a priori non éligible
aux aides.
Installation de production
SNCF et ses filiales consomment 0,74 M de m3 d’eau par an (données 2015, rapport
RSE 2016).
Solutions et résultats
SNCF entretient 30 000 kms de voies et d’abords. La végétation spontanée peut nuire à la sécurité
de la circulation des trains. Il est donc nécessaire de la maîtriser.
Depuis 2005, SNCF met en oeuvre une politique de gestion raisonnée de la végétation sur les voies, le long des voies,
et aux abords des gares :
- en réduisant peu à peu le recours aux herbicides. Entre 2014 et 2016, SNCF a réduit de 20% ses achats de
produits phytosanitaires, passant de 104 à 83 tonnes achetées par an
- en installant sur ses trains et camions désherbeurs des GPS connectés au système d’information géographique
SIGMA pour la maîtrise de la végétation, ce qui permet de couper automatiquement l’arrosage des voies
lorsque le train ou le camion approche d’une zone sensible (cours d’eau, périmètre de captage d’eau potable)
- en posant des nattes anti-végétation, afin d’éviter l’enracinement des plantes
- en développant l’éco-pâturage
Pour autant, SNCF continue à utiliser des produits phytosanitaires. Les techniques alternatives, comme le fauchage,
l’abattage ou l’arrachage, coûtent 32 fois plus cher en moyenne qu’un entretien chimique. SNCF dépense 110 M€ par
an56 pour la maîtrise de la végétation, dont un quart en produits chimiques.
Solutions et résultats
56
Données 2015
Page 113 sur 157
Aujourd’hui, 80% des eaux de lavage, après un
traitement biologique permettant la biodégradation
des détergents résiduels, peuvent être réinjectés dans
le circuit de lavage.
Les 20% non recyclés sont rejetés au réseau, après
traitement.
Le coût du dispositif, conception, réalisation, et exploitation sur 15 ans, est de 2 M€, dont 750 K€ pour l’investissement
initial.
L’Agence de l’eau Seine Normandie n’a pas été sollicitée, sans doute par méconnaissance des dispositifs existants et
des contraintes de planning.
Afin de réduire les fuites et les gaspillages, et limiter ses rejets polluants, SNCF
investit dans la rénovation et la mise en conformité de ses réseaux d’assainissement et d’adduction d’eau.
Le programme CEPIA (Conformité Eau Potable, Incendie et Assainissement) lancé mi-2014 prévoit d’engager 250 M€
sur 14 ans (2014-2028) sur 60 sites.
Pour un des sites, l’emblématique EIV57 de Bretenoux (46), seul établissement SEVESO du Groupe, SNCF profite de
travaux de mise en conformité des réseaux en 2006 pour dépolluer les sols, résorbant ainsi une partie du passif
industriel du site.
Le projet a coûté 3,2 M€.
L’Agence de l’eau Adour-Garonne n’a pas été sollicitée.
57
Etablissement Industriel Voies
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Entreprise – secteur – contexte
BIC Ecriture à MONTEVRAIN (77) fabrique 3 millions de stylos à bille par jour, et 20
millions de composants d’articles d'écriture.
Pour usiner les pointes de ses stylos, BIC utilise de l’huile de lubrification.
Les pointes doivent ensuite être lavées avec un solvant, le trichloroéthylène. Ce
micropolluant est une SD (substance dangereuse) de la DCE, et est soumis à un
objectif de réduction prioritaire dans le SDAGE Seine Normandie.
Solutions et résultats
En 2018, BIC décide de changer son procédé de fabrication, en supprimant l’installation de dégraissage au
trichloroéthylène, et en la remplaçant par :
- une machine dégraissage au CO2
- une chambre de nettoyage équipée d’ultrasons (150 bars, température entre 35 et 50°C)
- une pompe haute pression d’un débit de 1400 k/h
- 2 séparateurs pour extraire l’huile
Grâce à l’installation de cette nouvelle technologie propre, BIC supprime l’utilisation de 1900 kg de trichloroéthylène
par an.
BIC a budgété 404 K€ pour réaliser ces travaux, et a bénéficié d’une aide de 20% de l’Agence de l’eau Seine Normandie.
Solutions et résultats
Depuis son origine, le site VALLOUREC d’Aulnoye-Aymeries (59) récupère ses eaux industrielles, ses eaux vannes
(sorties de fosses septiques) et ses eaux de pluie, dans des circuits en boucle. Cette eau recyclée sert à refroidir les
machines, ainsi que les tubes produits. La collecte des eaux de pluie génère environ 300 000 m3/an, ce qui représente
85% des entrées, le reste étant de l’eau de ville. La moitié, soit environ 150 000m3/an, est restituée, après épuration,
à la rivière Sambre.
La collecte se fait sur toute la surface du site (bâtiments, routes et parkings). Les eaux sont canalisées dans un
collecteur unique qui traverse les ateliers, et récupère les eaux de refroidissement des machines. Une station de
décantation et d’épuration permet d’en retirer les boues, qui sont valorisées (énergie) en centre de traitement.
Un bassin de 8000 m3 vient compléter le dispositif, permettant de stocker l’eau en surplus du circuit, et de fournir les
appoints suite à l’évaporation des circuits de refroidissement. Ce bassin remplit également d’autres fonctions :
- réserve technique,
- réserve incendie,
- rétention en cas d’orage.
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Après des pluies importantes, il est nécessaire de rétablir ce creux de rétention en purgeant le trop plein du circuit
vers la rivière. Cette purge se fait grâce à la station d’épuration, améliorée en 2017 afin d’abattre le phosphore dans
les rejets. En effet, depuis quelques années, la DREAL demande au site de réduire à 5 mg/l le phosphore résiduel des
eaux rejetées au milieu. Cette demande récurrente ne faisait pas encore l’objet d’une obligation, mais Vallourec a
décidé de l’anticiper en réalisant une installation complémentaire de dé-phosphatation.
Après un an de fonctionnement (2017-2018), les analyses confirment la bonne qualité des rejets.
Outre le phosphore, la nouvelle station de dé-phosphatation réduit d’autres polluants : MES, hydrocarbures totaux,
DBO, DCO. Cette installation étant encore en phase de réglage, nous ne pouvons publier de résultats pour le moment.
Ce projet a été réalisé avec la technologie « turbo-mix » (décantation lamellaire, coagulation, floculation, cyclone pour
recirculation du sable, filtre-presse) d’une capacité continue de 150 m3/h, pouvant monter à 300 m3/h après un orage.
Les travaux, réalisés entre 2009 et 2016, ont coûté 2,2 M€, aidés par l’Agence de l’eau Artois-Picardie, à hauteur de
592 K€, ce à quoi s’est ajouté 800 K€ en prêt aidé.
VALLOUREC Montbard (21) exploite un site qui fabrique des tubes de haute
technologie destinés au nucléaire.
Le site pompe dans le canal de Bourgogne l'eau nécessaire à son process. Or,
cette masse d'eau est régulièrement en stress hydrique.
Solutions et résultats
La production de tubes spéciaux nécessite une eau de très grande pureté, produite par une station avec 3 niveaux de
traitement : ultra-filtrée, adoucie, osmosée. Cette station peut produire jusqu’à 10 000 m3 par an.
En 2012, Vallourec souhaite doubler sa capacité de production. Mais, la DREAL impose une limitation à 30 000 m3/an
le pompage dans le canal de Bourgogne, ce qui correspond aux seuls besoins de l’atelier déjà existant.
La solution envisagée est de collecter l’eau pluviale sur le site, de la stocker, et de la préparer pour alimenter
l’ultrafiltration. Mais cela n’est facile à mettre en œuvre, car, contre toute attente, l’eau pluviale, qui lessive les toits,
les routes et les parkings, emporte avec elle plus de pollution très fine (pollens, mousses, lichens, poussières de
pneumatiques, résidus d’échappement des véhicules…) que l’eau issue du canal. Cette eau de pluie encrasse très
rapidement les membranes de l’ultrafiltration. Des compléments sont alors apportés à l’installation afin de séparer,
de décanter, de pomper et de filtrer l’eau. Les boues produites sont concentrées, et peuvent ainsi être valorisées.
Vallourec a investi 180 K€ pour réaliser cet ouvrage. L’Agence de l’eau Seine Normandie a apporté 60 K€ d’aide.
Depuis mars 2017, le système est en parfait fonctionnement, et permet de « produire » de l’eau pendant 6 mois de
l’année à partir d’eau de pluie. Cela permet de couvrir 25% des besoins en eau de l’usine, et de respecter la limite
imposée sur les prélèvements dans le canal de Bourgogne.
Solutions et résultats
TMC profite de la reconstruction de son site après un grave sinistre pour :
- améliorer son process de rinçage sur ses 3 chaînes de production (brunissage, oxydation anodique,
passivation)
- améliorer son dispositif d’épuration
- mieux prévenir les pollutions accidentelles
Pour réaliser cette nouvelle installation, dont les travaux sont planifiés sur 2018, TMC va :
- ajouter des cuves de rinçage en cascade,
- supprimer les rinçages morts,
- ajouter un filtre-presse pour la déshydratation des boues issues du traitement physico-chimique,
- multiplier par 4 la capacité de son évaporateur
- améliorer la qualité du distillat, afin d’assurer le recyclage en continu des rinçages,
- augmenter ses capacités de rétention, sur les chaînes, mais aussi pour les eaux Incendie.
TMC a budgété 1,3 M€ pour l’ensemble de ces travaux de reconstruction, aidé à hauteur de 18% par l’Agence de l’eau
Seine Normandie.
RDC Productions à Saint André de l’Eure (27) est une PME spécialisée dans la
maintenance des échangeurs de chaleur à plaques, utilisées dans
l’agroalimentaire, la pharmaceutique ou la pétrochimie.
Le site possède une chaîne de traitement de surface.
Le site est raccordé.
Les VLE de son arrêté préfectoral et de sa convention de déversement, en
particulier sur le phosphore, sont régulièrement dépassées.
De plus, la masse d’eau dans laquelle rejette la STEP urbaine à laquelle RDC est
raccordé est en mauvais état chimique.
Solutions et résultats
En 2017, RDC décide de mettre en place un outil de prétraitement avant son raccordement au réseau, permettant de
respecter les VLE, et de diminuer les flux de pollution rejetés (3000 m3 par an).
RDC choisit la filière de traitement suivante :
- relevage des effluents
- 4 cuves de stockage de 5 m3
- réacteur de neutralisation de 1500 l avec agitateur inox et régulation du pH
Les travaux démarrent mi 2018. Le budget prévu est de 175 300 € dont 60% d’aide de l’Agence de l’eau Seine
Normandie.
Solutions et résultats
En 2015, dès sa conception, le projet du nouvel atelier de production dédié à l’aéronautique intègre un
fonctionnement en zéro rejet liquide. L’objectif est atteint en 2017.
Pour ce faire, la station d'épuration a été remise complètement à neuf.
- Un système de filtration sur charbon actif a été mis en place pour traiter l'eau de forage avant utilisation
- La taille des réacteurs de la station a été doublée, afin d’augmenter les temps de dé-complexation, et ainsi
améliorer les rendements
- Une filière spécifique pour le traitement du zinc-nickel a été ajoutée
- Une résine de finition après filtre à sable a été ajoutée
- 2 bassins de confinement contenant 24h de rejets avant l’exutoire ont été mis en place
- Les réseaux de collecte ont été séparés
- Une nouvelle supervision de la station a été installée
Jean et Chaumont a investi 2,12 M€ dans ces travaux, l’Agence de l’Eau Seine Normandie ayant versé une aide de 50%.
Solutions et résultats
Pour nettoyer les tuyauteries de ses lignes de production, Yoplait utilise des solutions de soude et d’acide diluées à 1%
dans de l’eau. Avant 2017, les solutions acides diluées à 1% issues des pasteurisateurs étaient rejetées dans la
station d’épuration du site.
En 2017, Yoplait investit dans un système de cuves et de pompage, qui permet de récupérer les solutions acides de
nettoyage des pasteurisateurs. Depuis début 2018, l’installation de récupération a permis d’économiser 14% d’acide,
soit 50 tonnes par an. Les avantages économiques et environnementaux sont :
- économie d’acide, soit un gain en €, et gain de rotations des camions de livraison
- économie d’énergie, pour chauffer les solutions d’acide
- diminution des rejets d’azote (N et N03-) de 5% par rapport à 2010
- économie d’eau, environ 1000 m3 par an
Le site a investi 424 K€ dans ce projet, aidé à hauteur de 40% par l’Agence de l’Eau Seine Normandie. Yoplait insiste
sur le fait que ce projet n’aurait pas vu le jour s’il n’y avait pas eu l’aide de l’Agence.
Solutions et résultats
CRISTAL Union a identifié très tôt que la possibilité de stocker l’eau évaporée des jus de betteraves pouvait être un
facteur d’économie, mais aussi un moyen de mieux s’inscrire dans les logiques environnementales tant du Groupe que
de ses parties prenantes (agriculteurs coopérateurs, voisins, clients, …). Ainsi, ces dernières décennies, des efforts
constants ont permis à certaines des usines du Groupe d’être en quasi autosuffisance.
Une des usines du Groupe, à BAZANCOURT (51), est un site particulier, car il est intégré au site de bio-raffinerie de
Pomacle-Bazancourt. Cela a permis de mettre en place une véritable économie circulaire pour les eaux issues du
En 1999, il fallait 124 litres d’eau (issue de forages) pour une tonne de betteraves travaillées. Il n’en fallait plus que
0,11 litre en 2014.
Sur ce graphe, on constate un 1er « saut technologique » en 2004, date à laquelle CRISTAL Union Bazancourt a
construit son 1er bassin pour récupérer ses eaux condensées. Un 2ème palier a été franchi en 2008, avec la construction
d’un autre bassin, permettant la récupération des vinasses de la distillerie, qui contiennent beaucoup d’eau. Ces 2
aménagements ont permis au site, en période de campagne sucrière, d’arriver à une consommation 0, voire à dégager
un excédent d’eau.
Les choix de CRISTAL Union s’inscrivent dans une démarche volontaire, conforme à la vision stratégique du Groupe
visant à réduire au maximum le prélèvement dans le milieu naturel. Un volontarisme tant environnemental
qu’économique, du moins à moyen terme.
Ces investissements (bassins, ultrafiltration, osmose inverse, …) de plusieurs dizaines de millions d’euros ont été
réalisés régulièrement au fil du temps, aidés pour environ 20 % par l’Agence de l’Eau Seine Normandie.
Par ailleurs, la gestion des effluents (stockage, épandage, circuits de réutilisation) est assurée par une trentaine d’ETP,
financée majoritairement par CRISTAL Union.
Solutions et résultats
En 11 ans, de 2005 à 2016, l’usine a divisé ses prélèvements d’eau par 10, passant de 1,2 M de m3 prélevés à 122 000
m3. Aujourd’hui, il ne faut plus que 1,5 m3 d’eau par tonne de matière première traitée, là où il en fallait 15 m3 il y a
10 ans.
Les travaux ont été faits en plusieurs tranches, en 2012 et en 2017, pour un montant total de 445 K€, financés à hauteur
de 20% par l’Agence de l’Eau Seine Normandie.
Bio Springer produit des levures et des extraits de levure. Le site est au cœur de
la ville de Maisons Alfort (94).
L’impact environnemental de Bio Springer est important : les rejets journaliers des
eaux usées liés à l’activité industrielle correspondent à l’équivalent des rejets
d’une ville de 75 000 équivalents habitants.
Si certains capteurs qui surveillent les différentes étapes du process
dysfonctionnent, les appareils de production peuvent se boucher, ce qui peut
entrainer des pertes de produits finis ou semi-finis, et donc des pollutions
accidentelles.
Solutions et résultats
Au fil des années, Bio Springer a étendu son dispositif d’auto-surveillance réglementaire sur les rejets unitaires de ses
différents ateliers de production, notamment en installant des analyseurs de la pollution en ligne. Ces appareils (COT-
mètre) analysent en ligne la DCO. Ils permettent également de suivre en direct la qualité des rejets des ateliers, de
mieux connaitre les impacts du process, et d’identifier des pollutions accidentelles.
Les informations sont reportées sur un écran de supervision dans la salle de contrôle, et une alarme permet d’alerter
les opérateurs, qui peuvent ainsi arrêter rapidement le flux concerné.
Ces équipements sont utilisés comme des outils de surveillance afin de prévenir des rejets accidentels. Ils ont permis
d’améliorer la productivité du site, et de sensibiliser le personnel à l’impact environnemental de l’activité industrielle.
Une quantification précise des résultats n’est pas facile à faire. Mais Bio Springer estime qu’un COT-mètre (utilisé en
alerte pour les opérateurs) permet de réduire d’environ 2/3 les pertes liées à des rejets accidentels.
Depuis leur installation, Bio Springer estime avoir évité la perte d’environ 30 tonnes de DCO et 20 tonnes de MES par
an.
Bio Springer a investi environ 80 K€ dans 2 COT-mètres. L’Agence de l’Eau Seine Normandie a aidé à hauteur de 40%.
Solutions et résultats
Le site du FAOUET (56) élimine ses rejets, chargés en DCO et en MES, pour moitié via la station collective, pour moitié
via l’épandage. L’épandage peut être considéré comme un moyen vertueux d’épurer les effluents, tout en amendant
les sols, et en les irriguant en période de déficit hydrique. Cependant, les avis divergent entre l’Agence de l’Eau Loire
Bretagne et les industries quant à cette pratique. Pour D’AUCY Le FAOUET, les risques de ne plus éliminer ses effluents
par épandage sont de plusieurs natures :
- passer d’une redevance Pollution due à l’Agence de 60 k€ par an à 1 M€
- manquer d’eau lors des périodes de production fortes (lors de la récolte des légumes)
- avoir une qualité d’eau qui ne soit pas satisfaisante pour la consommation humaine
Le site a choisi en 2016 de créer sa propre station d’épuration (biologique), en la couplant à un système innovant de
méthanisation des déchets végétaux. L’objectif est double :
- traiter les effluents jusqu’ici épandus
- réutiliser après traitement 30% d’eau de process, et ainsi économiser 80 000 m3 d’eau « neuve » par an
Pour cet investissement, D’AUCY n’a pas été motivé par un ROI favorable. En effet, le coût de traitement des eaux avec
ce nouveau système épuratoire est bien supérieur au coût initial (élimination par épandage + prix du m3 prélevé en
rivière comme en nappe). Mais D’AUCY estime qu’il en va de la pérennité de son usine. En effet, si l’eau n’est pas en
quantité suffisante, et d’une qualité acceptable, la production ne peut tout simplement pas se faire.
Les travaux ont commencé en 2017, et ont été budgétés à 10 M€. L’Agence de l’Eau Loire Bretagne a versé une aide
de 3,1M€.
La société Teintures et Apprêts DANJOUX (TAD) au Coteau (42) est une PME de
60 personnes qui réalise des teintures et des applications de fonctionnalité sur les
textiles techniques.
Elle rejette 700 000 litres d’eau par jour, qui sont traités par la station d’épuration
collective à laquelle le site est raccordé.
L’investissement est de 900 K€, montant non négligeable pour une PME. Le retour sur investissement a été calculé sur
10 ans, prenant en compte l’aide de 57% de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne, ainsi que la baisse de sa redevance
Pollution.
Le PDG de TAD fait valoir cette avancée environnementale comme un point de différenciation concurrentielle.
D’ailleurs, TAD a été lauréat des trophées de l'eau Loire-Bretagne en 2017.
France Teinture à TROYES (10) est une PME qui ennoblie tous supports de
textiles, tricotés ou tissés, avec des teintures et des apprêts. Fin 2017,
France Teinture emporte un nouveau marché, et augmente sa production
de 16%.
Solutions et résultats
En 2013, l’entreprise investit 442 k€, dont 58% aidés par l’Agence de l’Eau Seine Normandie, dans la récupération de
ses condensats et eaux de refroidissement.
Les eaux de refroidissement sont collectées à partir des machines à teindre et sont :
o soit réutilisées directement dans les process
o soit envoyées dans les cuves des eaux traitées pour être ensuite réutilisées dans les process
Les condensats de chaudière retournent en chaudière pour produire à nouveau de la vapeur.
En 2017, France Teinture renouvelle 15% de son parc de machines à teindre, et change 4 machines sur 27. Ces
machines de nouvelle génération ont un rapport de bain plus court (environ -35%), ce qui permet d’augmenter la
production. De ce fait, le site utilise moins de produits pour les bains de teinture, ce qui permet mécaniquement de
diminuer la pollution rejetée dans les effluents.
Ces 4 nouvelles machines, mises en service mi 2018, devraient permettre :
- de diminuer la consommation d’eau globale du site de 3 à 5%,
- de passer d’un rapport de 10 litres d’eau pour 1 kg de textile teint à 6, sur les nouvelles machines
- de baisser de 20 à 25% la charge émise, notamment pour la DCO, la DBO et les MES
France Teinture a investi 475 k€ pour ces 4 machines, aidé à hauteur de 25% par l’Agence de l’Eau Seine Normandie
pour 2 des 4 machines achetées.
3 nouvelles machines ont été commandées, pour une installation en 2019. Le coût de ce nouvel investissement est de
560 K€, aidé par l’Agence de l’Eau Seine Normandie à hauteur de 25%.
Outre la diminution de la consommation d’eau et de la charge polluante, ces nouvelles machines permettent de
réduire la consommation d’électricité.
Bronze Alu MASUE (BAM) à JOIGNY (89) est une PME de fonderie de métaux
légers. Le site utilise l’eau pour le refroidissement.
Les eaux souillées sont mélangées dans une fosse enterrée non étanche, puis
rejetées dans la station communale.
Solutions et résultats
Conscient de son empreinte écologique, et de l’impact vis-à-vis de ses clients et des collectivités alentour, BAM décide
en 2016 d’investir pour économiser l’eau dans son process de production. BAM passe ainsi la moitié de son atelier en
circuit fermé :
- en passant d’une solution de vibro-abrasion en circuit ouvert et rejet sur le réseau communal, à une
solution de vibro-abrasion en circuit fermé
- en installant des datteries de refroidissement air/eau, c’est-à-dire 2 aérothermes et un circuit en PVC
Le site économise ainsi près de la moitié de sa consommation, soit 2000 m3 par an.
Les 2 tranches des travaux (2017 et 2018) auront coûté 295k€, et ont bénéficié d’une aide de l’Agence de l’Eau Seine
Normandie de 23%.
La responsable QHSE du site déclare que sans l’aide de l’Agence, un tel projet n’aurait pu voir le jour, ce facteur ayant
été décisif pour prendre la décision de passer sur cette nouvelle technologie.
L’usine est construite sur le site d’un ancien moulin, sur la berge d’une rivière.
L’alimentation en eau de l’ancien moulin s’effectuait grâce à un barrage situé
juste en amont de l’usine, et à un canal de dérivation. Un risque d’inondation
de l’usine existait, entrainant des problèmes de sécurité, de pollution de la
rivière et de pertes financières pour cette TPE.
Solutions et résultats
En 2015, le projet consiste à effacer le barrage, afin de redonner son lit naturel à la rivière La Briance. Le projet met
en avant les techniques de protection végétale, permettant à la rivière de retrouver un espace de liberté. La démolition
prend en compte les aspects réglementaires de la gestion des cours d’eau dans le domaine public. Le projet, soumis à
déclaration, est compatible avec les orientations du SDAGE Seine Normandie.
Le projet a été soutenu par l’Agence et la région Limousin, avec l’intervention du syndicat d’aménagement de la vallée
de la Vienne lors de la phase de montage.
Un bâtiment de stockage et de broyage est construit sur l’emprise comblée du canal de dérivation, ce qui permet
d’accroître la capacité de production, et de répondre au développement de l’entreprise.
L’image citoyenne de l’entreprise est renforcée, le voisinage est ravi de cette réhabilitation.
Le budget total de l’opération est de 200 K€.
L’effluent aqueux rejeté par WEYLCHEM est une solution de sulfates de sodium
contenant de l’aluminium et des matières oxydables. Cet effluent était jusqu’alors
traité par la STEP du site, par un traitement primaire et biologique. Mais, le flux de
sulfates, de 6440 tonnes par an, traversait la station.
Solutions et résultats
Plusieurs études technico-économiques concluent à des investissements jusqu’alors non supportables.
En 2011, à la faveur d’un projet d’augmentation de la capacité de l’unité, WEYLCHEM investit 4,5 M€ dans le
prétraitement et la valorisation du flux de ses sulfates.
La solution retenue est un procédé par cristallisation par refroidissement à 10° sous vide poussé. Les cristaux de sulfate
de sodium sont ensuite séparés par centrifugation, dissous à 80°, puis séparés à nouveau par une 2ème cristallisation
par vapeur. Les sulfates obtenus, d’une très haute pureté, sont ensuite séchés sur lit fluidisé, et entreposés dans des
silos, avant d’être valorisés.
Par ailleurs, toujours dans le cadre de ces travaux, le besoin de vapeur dans la phase d’élaboration du sulfate de sodium
est pratiquement supprimé. Un système basé sur la compression mécanique des buées de l’évaporateur anhydre
remplace le dispositif existant. Les condensats sont aujourd’hui recyclés, ou échangés thermiquement, afin d’éviter la
consommation de vapeur.
Ces investissements ont permis de réduire :
- de 40% les rejets de sulfates
- de 30% le flux de DCO
- de 60% le flux de MES
Une demande d’aide a été faite à l’Agence de l’Eau Seine Normandie, mais a été refusée, au motif que l’action portait
sur l’élimination des sels, paramètre non éligible.
DOW Water & Process Solutions à Chauny (02) fabrique des résines pour purifier,
séparer, ou enrichir les éléments du liquide traité. Ces résines sont utilisées pour
le traitement de l’eau, dans l’industrie alimentaire et pharmaceutique, pour les
procédés chimiques et le biodiésel.
DOW à LAUTERBOURG (67) produit des spécialités chimiques : des additifs pour
peintures, revêtements et plastiques. Ces produits sont utilisés notamment pour
l’emballage, l’automobile, le bâtiment, le papier ou encore les textiles.
Le risque de pollution auquel était exposée l’usine est lié à la présence de nombreuses
purges de prélèvements et de rinçages. Les installations ont été construites selon les
standards en vigueur à l’époque de sa création, en 1968.
Solutions et résultats
A partir de 2012, plusieurs mesures d’organisation et de management ont été prises afin de réduire les fuites
identifiées.
- La mise en place de bouchons avec un code couleur en fonction du risque s’est imposée comme la solution la
plus efficace pour gérer l’utilisation quotidienne des purges.
- Des investissements sur les vannes, les pompes et l’instrumentation ont été réalisés.
- La mise en évidence d’un top 10 des « mauvais acteurs » (équipements impliqués de façon récurrente) a
permis d’adapter la maintenance préventive de ces équipements, et donc d’en améliorer la fiabilité.
- Un système de suivi des redémarrages d’équipements a été instauré, lors des remises en route après les arrêts
techniques de longue durée.
Résultat : le nombre de fuites de plus de 50 kg de produits liquides est passé de 9 en 2009 à seulement 1 en 2013.
Par la suite, les bonnes pratiques mises en œuvre sur le site de LAUTERBOURG ont été déployées dans l’ensemble du
Groupe DOW en Europe, faisant passer les fuites de produits liquides de 86 kg en 2010 à seulement 21 kg en 2013.
PMC ISOCHEM à Pithiviers (45) est spécialisé dans la fabrication de principes actifs
pharmaceutiques.
Les eaux de lavage du site sont rejetées, après prétraitement, vers la station
d’épuration municipale (traitement biologique classique), qui elle-même rejette
dans l’Essonne. 7 autres industriels y sont également raccordés.
Solutions et résultats
En 2010, la municipalité constate qu’à certaines périodes de l’année, la charge de DCO est supérieure à la limite qu’elle
a fixée. Les 8 industriels raccordés lancent alors des campagnes de mesure de leur DCO dure. L’apport s’avère
occasionnel, mais pour des quantités non significatives.
En 2011, ISOCHEM réalise une étude sur son site, et identifie que les difficultés se situent essentiellement après des
périodes de vacances, donc à la suite d’arrêts techniques, ou de baisses de régime. Cela semble être le cas aussi pour
les 7 autres industriels raccordés à la STEP.
La charge organique envoyée par les industriels en période d’activité permet d’entretenir, dans les bassins d’épuration,
une charge bactérienne suffisante pour dégrader les effluents, et ainsi garantir un rejet final de qualité conforme. Mais
le flux se « meurt » pendant les périodes d’inactivité ou de faible activité industrielle. A la reprise de l’activité, la charge
bactérienne de la station est alors insuffisante et ne permet pas la dégradation totale des effluents.
En 2012, à la demande de la collectivité, ISOCHEM envoie 14 tonnes d’eau de lavage à la STEP, ce qui doit servir de
régulateur de DCO. Mais fin 2013, la DREAL, lors d’une inspection, indique à ISOCHEM que ces eaux de lavage doivent
être considérées comme des déchets dangereux. Or la STEP n’a pas d’autorisation préfectorale pour cette matière
dangereuse, donc ne peut en transporter.
De ce fait, ISOCHEM a dû suspendre ses envois exceptionnels à la STEP, afin de rester en conformité avec les injonctions
de la DREAL.
Solutions et résultats
En 2014, CHRYSO développe un produit désactivant qui s’élimine par brossage à sec et par aspiration. Il n’y a donc plus
d’eau utilisée sur le chantier. Les résidus produits sont aspirés en sac, puis traités comme des déchets classiques, voire
réemployés directement sur le chantier. L’application de ce béton désactivé ne nécessite pas plus de temps ni de main
d’oeuvre qu’un désactivant à laver.
Ce produit, qui répond à une demande croissante des collectivités, permet de poser du béton dans des zones
protégées, comme les ponts, ou près de points d’eau naturels, par exemple.
2m3 d’eau sont ainsi économisés tous les 100 m3 de béton désactivé posés, soit une économie cumulée de 120 000
m3 en France chaque année.
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Ce nouveau produit a été utilisé par exemple sur le parvis de l’hôtel de ville de Caen, ou aux abords des nouveaux
chais de Château Cheval Blanc, à Saint-Émilion. Cependant, cette innovation cherche encore son marché, les
collectivités ne basculant pas encore massivement sur cette solution sans eau.
L’Agence de l’Eau Loire Bretagne n’a pas été sollicitée par CHRYSO.
La plateforme industrielle sur laquelle est implantée SOLVAY, ainsi que d’autres
usines, traite les effluents liquides des industriels qui y sont raccordés dans une
station de traitement biologique intégrée, qui rejette les eaux épurées dans la
Légère, un cours d’eau à faible débit.
Malgré des adaptations régulières de la STEP depuis sa création, les rejets
dégradent la qualité des eaux de la rivière. La STEP est également génératrice de
nuisances olfactives pour les populations riveraines.
La STEP produit des boues biologiques qui sont valorisées par épandage agricole.
Mais cette pratique est de plus en plus contraignante d’un point de vue
réglementaire.
Solutions et résultats
SOLVAY, en collaboration avec la société DUPONT, autre site présent sur la plateforme, a lancé un projet de
modernisation de la station visant à :
- restaurer la qualité des eaux de la rivière en réduisant significativement les quantités émises
- réduire les nuisances olfactives
- mettre en place une filière pérenne de valorisation des boues biologiques
Pour atteindre ces objectifs, la mise en œuvre des meilleures techniques disponibles s’est imposée, en particulier celle
du bioréacteur à membranes immergées, complétée par un traitement sur charbon actif.
Les travaux ont duré un an, sans interrompre pour autant le fonctionnement de la station existante. L’exploitation de
la nouvelle station a débuté en avril 2017. Les premiers résultats observés sont en phase avec les objectifs de rejets
fixés. Un mois après sa mise en service, la station a affiché un rendement épuratoire supérieur à 99.5%.
Une forte baisse des nuisances olfactives a été également constatée.
La restauration de l’état de la masse d’eau sera évaluée en mesurant l’évolution des indices hydro-biologiques.
L’investissement budgété est de 5,5 M€, soutenu par l’Agence de l’Eau Adour Garonne à hauteur de 2 M€.
Solutions et résultats
Afin de réduire son impact sur le milieu récepteur, ORIL choisit en 2013 de mener des actions de réduction à la source,
en modifiant le choix des solvants que le site utilise.
Le processus de développement d’un principe actif pharmaceutique est très long, de 10 à 12 ans. Parallèlement, le
changement d’un solvant dans un procédé de fabrication nécessite une révision de l’agrément par les organismes de
santé, tant au niveau français qu’international. Il s’agit donc d’un processus long et coûteux.
Le nouveau guide de choix de solvants mis en place en 2013 n’est pour le moment suivi que dans les laboratoires de
R&D. L’impact des changements préconisés est donc encore faible sur les rejets, et n’est pas encore mesurable.
STEPAN est un groupe international qui fabrique des produits chimiques pour
l'industrie des polyuréthanes, les secteurs alimentaire et pharmaceutique.
STEPAN à Voreppe (38) fabrique des produits chimiques tensioactifs qui serviront
par exemple dans les produits de nettoyage ou les insecticides.
Les rejets du site contiennent des hydrocarbures. Un prétraitement est effectué
avant l’envoi des eaux à la station d’épuration collective. Les hydrocarbures ne se
mélangent pas à l’eau, ils forment une phase surnageante. La toxicité et
l’inflammabilité sont variables en fonction de la nature de l’hydrocarbure.
Solutions et résultats
Dès 2014, le site cherche à adapter son traitement d’eau afin de rendre la qualité de l’eau industrielle fournie par
Bordeaux Métropole compatible avec son process de fabrication. Le projet prévoit d’adapter le traitement existant
afin que 70% de l’eau consommée sur le site provienne de l’eau industrielle, contre 16% avant les travaux.
Mi 2014, SIMOREP conduit un pilote qui identifie la variabilité saisonnière de la qualité de l’eau fournie par Bordeaux
Métropole, ainsi que la présence trop élevée de matières en suspension et de matières organiques. Ces
caractéristiques sont incompatibles avec l’installation de l’usine. Dans le cadre du pilote, plusieurs technologies sont
testées. Au final, une solution de clarification de l’eau par flottation rapide (procédé SUEZ) est retenue, prévoyant une
adaptation des chaînes de déminéralisation existantes.
Après plus d’un an de travaux et de tests, l’installation est intégrée au process au printemps 2017. Fin 2017, 72% des
besoins du site sont couverts par l’eau industrielle fournie par Bordeaux Métropole.
L’investissement est de 2,7 M€, subventionné à hauteur de 40% par l’Agence de l’Eau Adour Garonne.
Les motivations de SIMOREP n’ont pas été financières ici, le coût investi étant supérieur à l’économie générée. Les
objectifs du Groupe MICHELIN sur ce site ont été :
- de préserver l’eau de la nappe de l’éocène en privilégiant l’eau renouvelable
- de se conformer aux objectifs de Développement Durable du Groupe
- de participer activement à l’atteinte des objectifs du SAGE Nappes Profondes
Plus globalement, le prélèvement d’eau annuel du Groupe MICHELIN dans le monde (77 usines) est passé de 48 à 30
millions de m3 entre 2005 et 2017.
Solutions et résultats
En 2009, DRT teste le procédé MBBR58, un procédé de biodégradation aérobie à fortes charges, complémentaire aux
étages physico-chimiques et biologiques déjà existants. Le système est dimensionné pour traiter une pollution de 20
tonnes de DCO/jour sur l'étage biologique.
Le bassin tampon en aval du traitement physico-chimique, et en amont du bassin de boues activées, a été transformé
en « bassin MBBR », ce qui permet d’abattre près de 60% de la DCO entrante par biodégradation (MBBR - biomasse
fixée + biomasse libre), et ce sans construire d’ouvrage supplémentaire.
Grâce au système MBBR, DRT a investi dans une MTD59 permettant la conformité des eaux épurées rejetées, et a
réussi :
- à améliorer la qualité et la régularité des eaux épurées avant rejet au milieu (océan)
- à diminuer le volume de boues produites
- à réduire la qualité organo-calcique des boues, permettant une valorisation agricole
- à réduire le développement de bactéries filamenteuses, et ainsi à stabiliser l’écosystème des procédés
biologiques
- à réduire les apports énergétiques nécessaires au fonctionnement de la STEP
- à baisser le coût global du traitement des effluents (STEP + boues)
58
Moving Bed Bio Reactor = procédé de traitement biologique sur supports immergés
59
Meilleure technique disponible
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Entreprise – secteur – contexte
SAINT-GOBAIN PAM à Pont à Mousson (54) produit des canalisations en fonte ductile
(élastique et résistante). Le site utilise l’eau pour refroidir ses hauts-fourneaux et ses
machines à centrifuger. Ce site représente à lui seul 18 % des prélèvements d’eau du
Groupe dans le monde, et 30 % de ses rejets aqueux.
Le réseau du site (eau de pluie et eau industrielle) est extrêmement complexe,
l’espace disponible est limité. De ce fait, le taux de recyclage de l’eau n’est pas
optimum.
Solutions et résultats
En 2016, SAINT-GOBAIN investit dans une solution globale de traitement et de recirculation des eaux, et construit une
nouvelle installation, sans pour autant arrêter ni ralentir sa production.
SAINT-GOBAIN a construit des bassins de traitement des eaux, de décantation des boues, et des tours aéro-
réfrigérantes, facilitant ainsi le recyclage des eaux issues des bassins de décantation.
Entre 2015 et 2016, le taux de recyclage est passé de 25 à 75 %. Cela représente une économie annuelle de 8 millions
de m3 sur les prélèvements du site, soit l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville de 150 000 équivalents
habitants.
Autre avantage : le traitement des eaux a divisé par 3 le flux des polluants.
Par ailleurs, les boues sont plus sèches, ce qui permet une valorisation, plutôt qu’une mise en décharge.
Enfin, l’eau de pluie est désormais entièrement recyclée.
Cet investissement a permis une réduction de 12 % des prélèvements du Groupe dans le monde, et de 20 % du flux
des eaux rejetées.
Saint-Gobain a investi 5,8 M€ dans ce projet. L’aide de l’Agence de l’Eau Rhin Meuse a été de 1,5 M€.
Solutions et résultats
Le cahier des charges de la nouvelle concession accordée en 2010 oblige EDF à réaliser la renaturation d’un ancien
bras du Rhin. Mi 2014, EDF remet en eau cet ancien bras du fleuve, long de 7 kilomètres. Ce bras traverse une parcelle
de 100 hectares, utilisée depuis des décennies pour l’agriculture intensive, principalement de maïs. Cette parcelle est
cependant située au sein de la Réserve Naturelle de la Petite Camargue Alsacienne.
Pour aller plus loin que la stricte obligation réglementaire, EDF décide de renaturer également la parcelle traversée
afin :
- d’avoir une démarche environnementale cohérente
- d’agir dans le cadre du partenariat avec la réserve naturelle
- de présenter une démarche environnementale forte, tout en préservant une souplesse dans la conception et
la réalisation
Durant près de 2 ans de travaux, plus de 380 000 m3 de déblais sont retirés, ou déplacés. 150 000 haies sont plantées
le long des berges, ce qui permet une protection contre l’érosion des sols et favorise la biodiversité. La recréation de
cet écosystème permet de constituer un nouveau réservoir de biodiversité, tout en étant compatible avec une
infrastructure industrielle.
Cette opération constitue une des plus grandes renaturations réalisée en Europe.
L’ensemble des coûts liés à cette opération a été chiffré à 9,4 M€ HT (maîtrise d’œuvre comprise). Ces coûts
concernent à la fois les travaux sur les milieux aquatiques et secs. Environ 4 M€ ciblent directement les milieux
humides, et vont au-delà des obligations du cahier des charges de la nouvelle concession.
Le projet a été subventionné à 50% par l’Agence de l’Eau Rhin Meuse.
Les travaux, réalisés sur plusieurs années, concernent une longueur traitée de 6,4 kilomètres de linéaire. Il s’agit d’un
investissement de 3.4 M€, financés par CNR, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur
et par l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée. L’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée a accordé une aide de 50% du
coût total.
Enfin, pour clore cette liste de retours d’expérience, nous voulions citer une action collective. La preuve, s’il en fallait,
que des entreprises industrielles sont capables de s’unir pour gérer en commun une problématique environnementale,
même si l’impulsion initiale vient de l’administration.
Opération collective
Défi Bienne
Opération menée par le PNR
(Parc Naturel Régional) du Haut Jura (39)
Depuis le 19ème siècle, des activités de clouterie, d’horlogerie et de lunetterie se sont développées dans la vallée de la
Bienne. Ces activités industrielles ont induit d’importants déversements de métaux lourds dans la rivière Bienne, ainsi
que dans les boues des stations d’épuration de la collectivité à laquelle les usines sont raccordées. De ce fait, les
collectivités étaient obligées de faire incinérer leurs boues, plutôt que de les épandre, ce qui constituait un coût
supplémentaire.
Afin de retrouver une bonne qualité de l’eau, et de produire des boues conformes pour un épandage agricole, diverses
actions ont été menées, coordonnées par le PNR du Haut-Jura.
En 1995, des études quantifient les concentrations en métaux, et identifient une forte contamination de cuivre et de
nickel, tant de la Bienne que des boues d’épuration.
En 1998, afin de mieux abattre ces rejets de métaux lourds, les onze entreprises les plus importantes du sous bassin
signent un protocole, qui les engage à réduire leurs pollutions métalliques, en installant des stations de traitement en
amont de la STEP collective. Cette action a permis de réduire sensiblement les rejets de cuivre et de nickel dans la
Bienne, et dans les boues de la station d’épuration de la ville de Morez.
En 2006, pour aller plus loin, le PNR du Haut-Jura lance l’opération « Défi Bienne », avec le soutien de l’Agence de l’Eau
Rhône Méditerranée Corse, du Conseil Régional de Franche-Comté et des communes du territoire. L’objectif est de
60
bras d’un fleuve qui reste en retrait du lit principal
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maîtriser les rejets de métaux lourds émanant des entreprises implantées sur une quinzaine de communes situées sur
le bassin de la Bienne. Les objectifs initiaux du Défi étaient de diminuer de 75 % les pollutions métalliques émises par
les établissements industriels du haut bassin de la Bienne. Après 5 ans, c’est chaque jour plus de 4,6 kg de métaux
lourds, et 110 kg de MES, qui ne sont plus rejetés dans la Bienne, ou dans les réseaux publics d'assainissement des
collectivités participantes.
Ces résultats sont très supérieurs aux prévisions. Par rapport à 1994, les teneurs en cuivre et en nickel ont été divisées
par quatre.
Aujourd’hui, plus aucune pollution métallique n’est identifiée dans la Bienne au-delà des normes autorisées.
Depuis 2008, la dynamique a été étendue à l’ensemble des substances toxiques pour l’eau (métaux lourds, mais
également hydrocarbures, produits de traitement du bois, produits de peinture …) et sur un territoire élargi au
territoire jurassien du PNR.
Outre les indéniables bénéfices pour le milieu, les entreprises participantes tirent des avantages concurrentiels de
cette opération : économies d'énergie, meilleures réponses aux attentes de leurs donneurs d'ordre, certification ISO
14001 …..
Tant pour des motivations économiques qu’environnementales, dans une démarche volontariste et non contrainte
par la règlementation, le site décide d’étudier la mise en place d’une collecte de ses eaux pluviales issues de ses zones
imperméabilisées (toitures, voiries…). Après décantation, cette eau passerait par une station de production d’eau
composée d’un traitement physico-chimique, d’un filtre à sable, d’un filtre à charbon actif et d’une désinfection
chlorée.
Cette eau usée traitée (volume estimé à 150 000 m3 par an, en fonction de la pluviométrie) serait ensuite réutilisée
dans le process de fabrication, ce qui permettrait de couvrir plus de 50 % des besoins totaux de l’usine.
Cependant, à la faveur d’une renégociation du prix du m3 d’eau potable sur la zone industrielle où est installé MCA,
ce système de réutilisation des eaux usées traitées n’a pas été mis en oeuvre, du fait d’une rentabilité jugée
insuffisante.
Il est difficile d’évaluer le bénéfice environnemental attendu sur un projet (amélioration de la biodiversité, de l’état
des masses d’eau, du patrimoine écologique ….), a fortiori lorsqu’il s’agit d’une action émanant d’un site industriel. Il
faudrait pour ce faire lui attribuer une valeur d’usage, voire une valeur patrimoniale, valeur souvent accordée par une
partie prenante (par des pêcheurs par exemple), mais pas ou moins par une autre.
Une usine du Groupe rejette 100 m3/h dans une petite rivière (10 km de linéaire) qui se jette dans un cours d’eau plus
important. La rivière où se rejettent les effluents de l’usine n’est pas au bon état.
Une première étude, menée par l’industriel, et soutenue par l’Agence de l’Eau Adour Garonne, préconise un
investissement de 53 M€ pour que cette petite rivière retrouve le bon état.
Ce coût a été jugé disproportionné par rapport au gain escompté pour le milieu, tant par l’industriel que par l’Agence
de l’Eau Adour Garonne. Le projet en l’état a donc été abandonné.
Au final, une nouvelle étude a abouti à une nouvelle solution, chiffrée à 5,5 M€. La dépense a été engagée, les travaux
sont actuellement en cours. Mais 5,5 M€ pour 10 km de rivière : est-ce un bon rapport coût/bénéfice ?
Nous insisterons dans ce résumé sur trois points, qui nous paraissent particulièrement ressortir de notre analyse de la
grande masse d’informations et de données sur lesquelles nous avons travaillé :
- les difficultés rencontrées
- les constats sur les bases de données
- les progrès réalisés par l’industrie
a) Difficultés et freins rencontrés
Lors de nos travaux, nous avons principalement fait face à trois écueils :
- l’acquisition des données « publiques »
- leur manipulation et leur traitement
- la difficulté à joindre les industriels et à recueillir leurs témoignages
L’acquisition des données, mais surtout leur traitement, ont été des étapes longues et difficiles, afin d’analyser les
informations et d’en tirer des conclusions pertinentes.
En démarrant l’étude, nous pensions trouver beaucoup plus de données publiques compréhensibles et exploitables.
Par exemple, lorsque l’on cherche « Industrie » sur le site du SIE64, on accède à des documents de synthèse, certes
bien faits, parfois anciens, mais surtout très « génériques ».
Lorsque les données sont publiques, comme le sont par exemple les déclarations des ICPE de la base IREP, elles ne
sont pas exploitables en l’état, loin s’en faut ! Il nous a fallu un lourd travail de retraitement pour pouvoir en tirer des
enseignements. Par exemple, pour pouvoir identifier les prélèvements et les rejets par bassin, il nous a fallu reprendre
un à un chacun des 3202 sites que nous avions choisis de retenir (ayant déclaré dans GEREP au moins une fois entre
2004 et 2016), et, grâce à l’adresse saisie dans la base, en déduire le bassin.
Les Agences de l’Eau quant à elles nous ont aidé, et ont très volontiers collaboré. Nous les en remercions vivement.
Nous avons rencontré les directeurs de chaque Agence, et leurs équipes, afin de leur présenter notre démarche. Nous
avons établi un cadre (au format Excel) pour recueillir leurs informations. Toutes les données existent au sein des
Agences. Mais faire des requêtes ciblées sur les informations que nous souhaitions, ce fut plus compliqué ! Les données
et les formats se sont avérés hétérogènes d’une Agence à l’autre. Certaines informations ne sont tout simplement pas
61
Office national de l’eau et des milieux aquatiques
62
Agence française pour la biodiversité
63
Equivalent temps plein
64
Système d’information sur l’eau, dispositif créé par l’Etat pour le partage et la mise à disposition des données sur l’eau du
secteur public
Page 138 sur 157
bancarisées dans leurs bases. Difficile pour nous dans cette configuration d’en tirer facilement des analyses nationales
et/ou sectorielles.
Nous avions par ailleurs prévu d’acquérir une partie des informations auprès de nos adhérents, la FENARIVE fédérant
plus de 4000 entreprises.
Pour ce faire, nous avons élaboré un questionnaire (au format Excel), qui nous permettrait de recueillir les
informations directement auprès des sites de production. Une fois qu’il nous a semblé abouti, nous avons testé notre
questionnaire en présentiel auprès de trois de nos adhérents. La première remarque fut : c’est beaucoup trop long !
Mais en le détaillant, nos trois bêtatesteurs ont finalement …. rajouté des questions (sur le traitement des eaux de
rétention par exemple, domaine nous n’avions pas couvert initialement).
Une fois notre questionnaire finalisé (avec près de 300 questions), nous avons chargé une SSII de concevoir une plate-
forme pour gérer l’envoi des questionnaires, les réponses et les statistiques. Parallèlement, nous avons demandé un
agrément à la CNIL, puisque nous devions recevoir des informations potentiellement confidentielles.
Début novembre 2016, nous avons envoyé les liens de connexion à tous nos adhérents, ou plutôt à nos correspondants
« têtes de réseau ». Les fédérations et associations adhérentes sont organisées de manière plus ou moins pyramidale,
avec plus ou moins d’échelons intermédiaires. Le relais de l’information a donc été plus ou moins efficace selon la
taille et l’organisation chez nos adhérents.
Par ailleurs, nous avons étendu cet envoi à des secteurs non encore adhérents à la FENARIVE, la mécanique ou les
métaux par exemple.
Neuf mois plus tard, et après de nombreuses relances, nous n’avions que 225 retours de questionnaires remplis, et
encore, pour la plupart, de manière trop incomplète pour en tirer des enseignements.
La mort dans l’âme, vu le temps et l’énergie que nous y avions consacrés, nous avons élaboré un questionnaire V2, ne
comportant plus qu’une centaine de questions, focalisées sur les actions et les travaux menés pour préserver la
ressource. Cette version allégée a été transmise à nos adhérents et « sympathisants ». Pour autant, nous n’avons
récolté au total que 108 réponses complètes.
A leur décharge, les exploitants au sein des usines sont débordés, happés par leurs contraintes opérationnelles,
programmées ou imprévues. Nous l’avons constaté encore plus lorsqu’il a fallu recueillir des témoignages. Nous avons
fait face à un premier écueil : comment repérer les sites qui ont agi dans le domaine de l’eau ces 10 dernières années ?
Nous avons écumé les newsletters et les sites internet des fédérations, des Agences de l’Eau, voire certains dossiers
d’aides confiés par les Agences.
Quand nous repérions une action intéressante et valorisable, il nous était souvent difficile d’identifier, mais surtout de
joindre, le « sachant », c’est-à-dire le contact opérationnel connaissant le dossier. Nous avons souvent constaté que
plus personne sur le site n’avait l’information complète, notamment du fait d’un turn over important. Une fois
l’interlocuteur repéré et contacté, nous lui envoyions une première ébauche de texte synthétisant son témoignage,
texte que nous lui demandions de compléter et de valider. Quasiment aucun interlocuteur n’a répondu sans relance(s).
Une fois le témoignage finalisé, presque tous les interlocuteurs ont voulu le faire valider avant publication, soit par
leur direction, soit par leur service Communication. Nouveau délai, nouvel écueil. Outre le temps de retour parfois
long, il nous est arrivé de ne pas pouvoir publier le témoignage, faute de validation formelle. Même si l’action valorisait
l’entreprise, la direction choisissait de ne pas communiquer, par crainte d’éventuelles suspicions de la part de certaines
parties prenantes.
Au final, sur environ 80 sites contactés (à l’issue de 2 à 5 contacts préalables avant d’arriver au « sachant »), nous
n’avons pu publier que 42 témoignages.
- Les opérationnels sur les sites de production sont débordés
- Les industriels ne prennent pas de temps pour valoriser leurs actions, même quand elles sont
vertueuses. Ils n’en voient pas l’intérêt dans leur quotidien.
- Les directions, mais surtout les services Communication Corporate, sont très frileuses à
communiquer
Les Agences de l’Eau ont dû faire un certain travail de retraitement avant de pouvoir nous confier leurs données.
Du propre aveu de certains agents, les systèmes d’information des Agences de l’Eau sont perfectibles, au niveau :
- de la procédure de saisie de la donnée
- de la qualité de la donnée saisie
- de ce qui est bancarisé ou pas
- de l’ergonomie des bases
- des fonctionnalités de requête
Pourtant, depuis 2015, un outil national fédérateur existe, du moins pour les données sur les prélèvements : la BNPE,
Banque Nationale des Prélèvements quantitatifs en Eau. Ce dispositif alimente le SIE (Système d’Information sur l’Eau),
et devrait servir de référence partagée par tous les acteurs en charge des données relatives aux prélèvements. Pour
faciliter les échanges, les données stockées dans la BNPE respectent des normes, et doivent être produites suivant des
protocoles standardisés, conformes aux dictionnaires de données, aux listes et aux nomenclatures du SANDRE.
Par ailleurs, la nature des données requises par les Agences de l’Eau ont changé en 2007, avec la LEMA65. Par exemple,
jusqu’en 2007, les Agences de l’Eau suivaient le paramètre « Matières Oxydables ». Ce paramètre a été remplacé par
les paramètres DCO et DBO5 à partir de 2007. Il n’est donc pas possible de suivre l’évolution de certains rejets avant
2007.
65
Loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006
Page 140 sur 157
-Il n’y a pas de table de correspondance entre les codes APE (qui définissent de manière fine les secteurs
d’activité) et les codes SANDRE. Chaque Agence de l’Eau a donc sa propre définition de ce qu’il faut intégrer
dans chacun des 15 codes SANDRE
Il est par conséquent impossible de sortir des statistiques nationales pour un secteur d’activité donné, que ce soit pour
les prélèvements ou pour les émissions.
Dans GEREP, l’Inspection attribue à chaque site déclarant (soumis à enregistrement ou à autorisation) un numéro : le
Code Etablissement ICPE66. L’exploitant doit s’identifier grâce à ce numéro lorsqu’il se connecte. Cet identifiant restera
immuable, même si l’établissement change de propriétaire ou d’activité. Cette identification par un numéro qui ne
change pas présente un avantage non négligeable pour mesurer l’évolution des prélèvements et des émissions.
Par contre, il est difficile de rattacher, en tout cas de manière automatique, un établissement à un secteur d’activité.
Dans GEREP, chaque établissement renseigne :
- son code APE : nous en avons recensé près de 700
- son code EPRTR67, code européen qui indique le risque pour l’environnement que représente l’activité du site
Un lourd traitement nous a été nécessaire pour rattacher chaque établissement ICPE déclarant à un secteur d’activité.
Par exemple, un établissement en Midi Pyrénées déclare sous le code APE 1310Z (préparation de fibres textiles et
filature) et sous le code EPRTR 5.(e) « installations destinées à l’élimination ou à la valorisation de carcasses de déchets
d’animaux ». Dans quel secteur doit-on classer cet établissement ? Nous avons pris le parti de le classer selon son code
APE, donc de le rattacher au secteur Textile.
Les sites dits « Assimilés domestiques » sont classés dans la catégorie d’usagers « Ménages »
Le rapport de la Cour des Comptes de 201568, qui avait fait grand bruit à l’époque, dénonçait, au nom du principe
« pollueur-payeur », le fait que les industriels ne payaient pas assez de redevances par rapport à leurs impacts sur le
milieu. Selon ce rapport, le montant des redevances de l’industrie avait globalement diminué de 15 % entre 2007 et
2013, baisse attribuée à un changement du mode de calcul. La LEMA a en effet instauré une redevance Pollution
calculée sur la base des rejets après traitement par la STEU, alors qu’ils étaient, avant 2007, évalués à la sortie du site.
Le rapport de la Cour des Comptes concluait sur le fait que les pollueurs n’étaient pas assez taxés.
Outre la crise de 2008, qui a vu fermer nombre d’usines, on peut trouver des éléments d’explication à ce constat en
s’intéressant à une catégorie intermédiaire, entre les usagers domestiques (les ménages) et les acteurs économiques69
: les assimilés domestiques. Il s’agit d’acteurs économiques (PME industrielles, commerçants, artisans, centres
commerciaux, sièges sociaux) qui paient leur redevance Pollution sur leur facture d’eau, et non directement aux
Agences de l’Eau.
Les Agences de l’Eau estiment que 15 à 20% des redevances payées sous la dénomination « usagers domestiques »
seraient en réalité payés par ces « assimilés domestiques ».
Nous pensons quant à nous qu’il s’agirait plutôt de 25 à 30%, mais aucune étude sérieuse n’a pour le moment été faite
sur le sujet. D’autant que les producteurs d’eau70 ne disposent pas de cette identification du client, et facturent le
particulier comme le garage ou la petite usine.
A contrario, selon une étude réalisée en 2017 par la Régie Eau d’Azur71 sur 80% du territoire qu’elle sert72, les « gros »
consommateurs (plus de 6000 m3 par an) représentaient en 2016 1,87 millions de m3 facturés, sur un total de 28
millions de m3, soit 6,7%. Sur ce même périmètre, les clients redevables directs à l’Agence de l’Eau Rhône
Méditerranée (usines incinération, hôpitaux, etc…) représentaient 1,6% du total des prélèvements. Les 91% restant
66
Précédemment appelé numéro GIDIC
67
Si le site est soumis à cette obligation européenne
68
Rapport de février 2015 intitulé « Les agences de l’eau et la politique de l’eau : une cohérence à retrouver »
69
hors agriculteurs
70
Nous avons interrogé SUEZ et VEOLIA
71
Régie de la métropole Nice Côte d’Azur
72
Nice, Villefranche sur Mer, Beaulieu, Eze, Cap d’Ail
Il est difficile d’identifier la nature des travaux qui ont été aidés par les Agences de l’Eau, et les attributaires.
Les intitulés des tableaux fournis par les Agences sont globalement génériques. Il est difficile d’avoir une vision fine de
la nature des actions et travaux réalisés.
Il est impossible, tant au niveau du bassin que national, de savoir pour un secteur donné quelles actions ont été
engagées, quels travaux ont été réalisés, et avec quels objectifs pour le milieu.
Les aides perçues par les industriels sont difficiles à identifier et à séparer. Les classifications budgétaires des aides
attribuées aux acteurs économiques hors agriculture, fléchées sur les lignes 13, 21 et 24, ne permettent pas de séparer
les aides attribuées à l’industrie, aux autres acteurs économiques, voire même aux acteurs non économiques
(syndicats professionnels, chambres de commerce, chambres des métiers, collectivités). Il est ainsi très difficile de
déterminer de manière globale et exhaustive le montant des aides perçues par les industriels, et la part sur le budget
global des aides distribuées par les Agences.
Concernant les prélèvements tout d’abord, nous avons vu en détail dans ce rapport qu’ils ont baissé ces 20 dernières
années, avec un net décroché en 2008. Pour 2008, la crise économique est passée par là. Il est difficile de faire la part
entre les économies d’eau dues aux actions des industriels, et celles dues, hélas, à la diminution de l’activité, voire à
la fermeture pure et simple du site. Mais soulignons qu’en France :
- avant même la crise internationale de 2008, l’emploi industriel avait perdu 40% de ses salariés entre 1980 et
2007
- 600 sites industriels ont fermés entre 2008 et 2017
prélèvements a été de 11% entre 2008 et 2015, passant de 3148 millions de m3 prélevés
en 2008 à 2802 millions 7 ans plus tard.
Il est intéressant de regarder également les gains de productivité en matière d’eau, qui peuvent expliquer la baisse
globale des prélèvements de l’industrie.
Le graphique ci-dessous présente la quantité d’eau nécessaire pour produire certaines unités données, l’année de
référence étant 2017. Nous n’avons repris que ces quelques exemples, car ils sont assez représentatifs.
* pour la tonne de carcasse de viande, l’échelle est différente (litre, vs m3 pour les autres unités)
Par ailleurs, les consommateurs « grand public » sont sensibilisés depuis des années à la nécessité d’économiser l’eau.
Pour répondre à cette tendance de fond, voire anticiper les besoins, les industriels ont investi dans leur R&D afin que
les appareils vendus consomment moins d’eau. C’est particulièrement vrai pour l’électroménager, mais aussi dans
d’autres secteurs, la construction par exemple.
Les progrès les plus significatifs, et les mieux mesurables, concernent les émissions.
Prélèvements et rejets sont liés : si on prélève moins d’eau, on en rejette moins. Mais les effluents risquent alors d’être
plus concentrés. Par conséquent, moins on prélève, plus il faut faire des efforts pour réduire les émissions.
La baisse des émissions de macro-polluants, du moins pour les sites déclarants aux Agences de l’Eau, est significative.
Le tableau ci-dessous73 présente l’évolution des rejets pour les 7 macro-polluants suivis par les Agences, et pour
lesquels nous avions des données complètes.
73
Les échelles sont trop disparates pour pouvoir produire un graphique
Page 143 sur 157
Rejets nets en tonnes
(sur base des déclarations aux Agences de l'Eau)
Macro-polluants
2008 2015 Evolution entre 2008 et 2015
Le graphique ci-dessous démontre que les industriels en rejet direct contribuent plus aux baisses d’émissions de
macro-polluants que les industriels raccordés à une STEU. C’est assez logique, il s’agit des plus gros émetteurs.
0%
DCO DBO5 MES Azote MI AOX Phosphore
-20%
-17%
-40% -30% -25%
-40% -38%
-60% -47%
-54%
% du nb de déclarants en rejet direct baisse des rejets entre 2008 et 2015
en 2015
Concernant les micropolluants, la baisse des émissions, du moins pour les sites ICPE déclarants, est importante.
Sur les 16 substances pour lesquelles nous avions suffisamment de données pour faire une analyse, toutes ont baissé,
certaines ont même quasiment disparu.
Les graphiques ci-dessous présentent l’évolution entre 2004 et 2016 des émissions des ICPE déclarants, pour les trois
catégories de substances :
- les SPD74
- les SD75
- les autres substances
74
Substances prioritaires dangereuses de la DCE, ayant un objectif de suppression à horizon 20 ans
75
Substances dangereuses de la DCE, ayant un objectif de réduction ou de suppression
Page 144 sur 157
Evolution des rejets de SPD Evolution des rejets de SD
1,8 2004
1,6 2015
2004 50
1,4
tonnes émises
40
tonnes émises
1,2 2016
1,0 30
0,8 20
0,6 10
0,4 0
0,2
0,0
Cadmium Chlorure de DEHP Mercure
vinyle
101 258
2004 2016 100 000
Arsenic 4,5
2,5
Cyanure 24 80 000
13
Tonnes émises
43,3
Substances
Cuivre
10,4
60 000
Zinc 170
46
40 000
Manganèse 304
61
Les plus gros émetteurs, on l’a vu, sont pour la plupart en rejet direct. C’est ce qu’illustre le graphique ci-dessous.
Il est donc logique que ce soit cette catégorie qui contribue le plus aux baisses. D’autant que les mesures de rejets ne
s’effectuent pas, on le rappelle, au même niveau selon que le site soit
- en rejet direct (mesure au point de rejet au milieu naturel)
- ou qu’il soit raccordé à une STEU (mesure en sortie de site avant traitement par la STEU).
En rouge = les SPD, en jaune = les SD, en bleu = les substances autres
2) PRECONISATIONS
Les constats que nous avons réalisés, suite à l’analyse des données dont nous disposons, sont utiles pour proposer
quelques axes de réflexion. Nous les classerons en 3 thèmes :
Nous souhaitons souligner que les bases des Agences d’Adour Garonne et de Loire Bretagne nous ont paru les plus
complètes, et les plus facilement exploitables.
Pour illustrer les incohérences, nous avons comparé les volumes de prélèvements (en millions de m3) réalisés par
l’industrie de 2008 à 2016 selon les données dans la BNPE, et selon les données que nous ont fournies les Agences de
l’Eau.
Volumes de la BNPE
Prélèvements transmis par les Agences (hors RMC)
Année (site eaufrance)
yc l’énergie sur certaines Agences
hors secteur de l’énergie
2 008 5 545 8 124
2 009 4 536 8 153
2 010 540 8 402
2 011 532 6 963
2 012 1 838 8 394
2 013 3 082 7 428
2 014 2 401 6 934
2 015 2 702 6 574
2 016 2 542 NC
Dès lors que les données relatives aux volumes prélevés servent les
mêmes finalités dans tous les bassins (calcul des redevances et
gestion de la ressource), il nous semble nécessaire que les Agences de
l’Eau adoptent le même format pour les stocker et les exploiter.
Par ailleurs, on a souvent entendu des critiques sur le fait que les industriels recevaient plus d’aides qu’ils ne versaient
de redevances, critiques émanant tant de certaines ONG que de la Cour des Comptes. Cela a sans doute été vrai
jusqu’au milieu des années 1980, vu l’ampleur des actions à accomplir pour restaurer un milieu aquatique abimé et
pollué par des décennies de développement industriel post-guerre. Mais la situation s’est inversée depuis le milieu
des années 2000.
Cependant, notre estimation est empirique. En effet, même après une analyse approfondie des données fournies par
les Agences de l’Eau, il ne nous a pas été possible de calculer le montant des aides et prêts accordés aux « acteurs
économiques », et encore moins par la seule industrie. Il est pourtant certain que les Agences possèdent ces
informations.
Une revue, voire une refonte, de la traçabilité des attributaires des aides et des prêts
permettrait plus de justesse et de transparence sur le bilan redevances / aides des
industriels. Cela renseignerait sur la pression fiscale qui en est induite.
La bancarisation des données devraient être harmonisée entre les six Agences de l’Eau, en particulier pour rendre plus
lisibles les aides : qui les reçoit, pour quelles actions, et quels sont les objectifs visés. Par exemple :
- les aides aux « technologies propres » sont fléchées sur la ligne budgétaire 13-2 en Rhin Meuse, et 13-01 en
Loire Bretagne.
- les aides consacrées à la « prévention des pollutions accidentelles » sont classées en 13-7 en Rhin Meu, et en
13-02 en Loire Bretagne.
Comment consolider les données au niveau national, et rendre lisible à tous, en toute transparence, la distribution de
cet argent public ?
Pour limiter les erreurs de saisie dans GEREP, les moyens de contrôle de
l’Inspection étant ce qu’ils sont, il serait judicieux d’augmenter le nombre de
vérifications automatiques suite aux saisies de l’exploitant.
On l’a vu largement dans ce rapport, les secteurs ne sont pas toujours clairement identifiés dans les bases des Agences
de l’Eau, ce qui empêche tout traitement national de l’information.
Le risque pour l’environnement que représente l’activité peut être identifié par le code EPRTR saisi dans GEREP. Mais
ce code, attribué par l’Inspection en fonction des données saisies par l’exploitant, n’est pas systématiquement
renseigné. En effet, il n’est attribué qu’aux établissements qui dépassent certains seuils (par exemple : prélèvement
de plus de 50 000 m3 par an issus du réseau d’adduction, ou de plus de 7000 m3 par an prélevés dans le milieu naturel).
L’exploitant ICPE doit déclarer dans GEREP la masse d’eau dans laquelle il prélève, et celle dans laquelle il rejette. Mais
ce niveau de détail ne remonte pas dans la base IREP : seul le type de milieu (mer, surface, souterrain, réseau) est une
donnée accessible. Certes, la base IREP est une base européenne, alors que la notion de gestion par bassin est une
spécificité française. Pour autant, cette dimension territoriale serait assurément utile pour l’Inspection, les Agences
de l’Eau, et tous les autres utilisateurs de données sur l’eau.
Dans les bases Agences de l’Eau ou celles des ICPE, des nomenclatures
existent : SANDRE et EPRTR. Si besoin, elles pourraient être complétées par
les codes APE.
Ces outils, déjà existants, pourraient être harmonisés, afin que chaque site
industriel puisse être mieux identifié, et ainsi mieux suivi.
Quelle que soit la base de données, et sa finalité, tous les paramètres suivis devraient
permettre d’identifier clairement les émissions de polluants. Donc permettre de définir
les plans d’actions adaptés. C’était l’état d’esprit des campagnes RSDE.
Les paramètres globaux ne présentent qu’un intérêt financier, et donc très relatif pour
le milieu.
Les bases de données, Agences de l’Eau comme IREP, devraient
permettre de pouvoir établir un lien entre la masse d’eau, son état, et
les rejets des industriels concernés par cette masse d’eau.
76
https://www.modernisation.gouv.fr/sites/default/files/fichiers-attaches/sgmap_plaquette_dlnuf.pdf
77
Directions départementales de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations
78
Directions départementales du territoire
Page 149 sur 157
- une fois par an pour les déclarations Prélèvement et Pollution, pour les Agences de l’eau
Les données environnementales saisies dans les différentes bases par les exploitants sont
peu ou prou les mêmes. Mais l’utilisation qui en est faite est différente : fiscale ou
réglementaire.
Une homogénéisation des bases, voire une fusion à terme, serait sans doute bénéfique à
toutes les parties prenantes : industriels, Inspection, Agences de l’Eau ….
Nous pensons que la réglementation ICPE ne favorise pas la prise en compte de l’abattement par les STEU. Certes, les
valeurs limites d’émission des macro-polluants (DCO, DBO…) sont différentes selon que le site soit raccordé ou en rejet
direct. Mais, pour les micropolluants, les valeurs sont identiques. C’est minimiser les efforts des collectivités, qui
recherchent constamment l’efficacité de leurs systèmes épuratoires, quel que soit l’origine et la composition du rejet.
La réduction à la source est toujours à privilégier, lorsque c’est techniquement possible, et à un coût acceptable. C’est
ce que recherchent la plupart des collectivités, et elles ont raison sur le principe. Mais rappelons que l’industriel
raccordé paie un service pour que la STEU à laquelle il est raccordé abatte tout ou partie de ses polluants.
De plus, que faire lorsque la substance émise n’entre pas dans le process de fabrication du site industriels? Voici des
exemples parlants :
- les micropolluants issus des retardateurs de flamme bromés des vêtements ignifugés (des pompiers par
exemple), que l’on retrouve dans l’eau de lavage des blanchisseries industrielles
- le DEHP, pour lesquels les industriels ont des valeurs réglementaires de rejets dans l’eau, alors que cette
molécule est larguée par la plupart des tuyaux de toutes sortes qui courent au sein des sites
- les émissions de métaux lourds, le zinc par exemple, qui provient pour partie du ruissellement venant des
toitures
Force est de constater, du dire même des industriels que nous avons interrogés, que les rapports avec leurs
collectivités ne sont pas toujours partenariaux.
79
Projet AMPERES : analyse de micropolluants prioritaires et émergents dans les rejets et les eaux superficielles - 2006-2009
80
2014, ONEMA
Page 150 sur 157
Les coûts liés à l’amélioration des rejets en STEU doivent être partagés entre les
différents usagers, et être évalués au prorata de la pollution que chaque usager
(ou catégorie d’usagers) apporte.
Les valeurs limites d’émission dans l’eau sont fixées par arrêté ministériel. Localement, elles peuvent être rendues plus
sévères, en fonction de l’état du milieu, et de sa capacité à accepter une pression. Pourtant, à l’inverse, ces valeurs ne
peuvent jamais être révisées à la hausse, si l’état du milieu est suffisamment bon.
Pour un site donné, la masse d’eau de référence, et son état, devrait être des
informations facilement accessibles pour l’exploitant. Cela lui permettrait de
mieux mesurer l’impact réel de ses activités sur « son » milieu, et ainsi de
cibler plus efficacement ses actions et investissements.
En Normandie par exemple, suite à une initiale locale de l’Agence de l’Eau Seine Normandie, un courrier a été envoyé
à tous les exploitants industriels, détaillant l’état des masses d’eau sur leur zone. C’est une démarche qu’il serait utile
de reproduire sur les autres bassins.
des industriels. Nous espérons que ces exemples donneront envie à d’autres
exploitants d’agir pour mieux gérer et préserver la ressource en eau et les
milieux aquatiques.
81
Dénigrement systématique
Page 151 sur 157
Force est de constater que les industriels, en particulier les grands groupes dans l’obligation de publier des rapports
extra-financiers, ne valorisent pas, peu, ou mal, leurs actions en faveur de la préservation de l’eau. Les rapports extra-
financiers devraient systématiquement comporter des indicateurs relatifs sur la « productivité hydrique » de
l’organisation, consommation et impacts. Les actions et progrès pourraient y être affichés, valorisés, et devenir autant
de leviers de compétitivité pour les acteurs français « vertueux ».
Nous l’avons vu, les données sur l’eau prélevée et rejetée par l’industrie en France sont pour le moins hétérogènes,
ce qui ne facilite pas l’analyse. Pour autant, même si leur contribution est moins importante que celle des usagers
domestiques ou agricoles, les industriels doivent s’engager plus, et mieux, pour atteindre les objectifs
environnementaux actuels : amélioration des milieux aquatiques, atténuation du changement climatique,
préservation de la biodiversité.
La définition des politiques publiques relatives à la gestion de l’eau pour l’industrie s’avère parfois difficile : comment
motiver les industriels pour qu’ils contribuent, à leur échelle, à l’atteinte des objectifs nationaux et européens, et les
déclinent sur leurs sites, dans le strict cadre réglementaire, mais aussi au-delà ?
L’eau paie l’eau, et seulement l’eau.
Agences de l’Eau = mutuelle pour les usagers
Prioriser les actions en fonction de leur efficience pour le milieu
82
Plans territoriaux d’actions prioritaires 2013-2018
Page 152 sur 157
Nb de dossiers d'aides
4000
3500
Sur la période 2007-2016, les six
3000
Agences de l’Eau ont accordé près de
2500 24 000 aides (sur les lignes
Nombre
AG AP LB RM RMC SN
Les montants versés sont très variables. Par exemple, entre 2007 et 2016, l’Agence Rhône Méditerranée Corse a
attribué des aides unitaires allant de 87 € à 7,3 millions €. En moyenne, les aides attribuées par les Agences de l’Eau
représentent entre 25 et 35% du montant du projet considéré. Quoiqu’il en soit, que l’aide représente 50% du montant
du projet, ou moins, cette manne a indéniablement un effet incitatif. Même si, nous l’avons vu dans les verbatim des
industriels, ces aides ne suffisent pas toujours à emporter à elles seules la décision lors du montage du projet.
Outre les subventions, les Agences de l’Eau peuvent également accorder des prêts remboursables à taux 0. Ce
dispositif n’existe plus dans certaines Agences. Attributaires et Agences se sont interrogés sur l’efficience de ce
dispositif. En effet, quel est l’avantage pour une entreprise d’obtenir un prêt à taux 0 par rapport à une autre solution
de financement (un prêt bancaire par exemple)?
Les Agences estiment qu’un prêt à taux 0 équivaut à 20% du montant du projet (en « équivalent subvention »), vision
qui a été confirmée par l’Union Européenne, qui considère ces prêts comme des aides d’Etat (donc soumis à
l’encadrement du même nom). Ces prêts constituent donc bien un gain pour l’attributaire. Même si les Agences nous
ont indiqué que les industriels n’y faisaient que peu appel, il serait peut-être intéressant de garder, ou de rétablir, ce
dispositif, et de le promouvoir auprès des impétrants.
Ceci nous éloigne de l’objectif par le seul changement du paramètre de mesurage, et masque les efforts accomplis.
Ce qui va à l’inverse de l’effet escompté.
83 l’inter-étalonnage entre les pays membres des méthodes de mesure n’existant pas, chaque pays de l’UE établit ses propres règles pour mesurer l’état de ses
masses d’eau, afin de mesurer les progrès en vue d’atteindre l’objectif communautaire
84
Indice biologique global normalisé
85
L’indice I2M2 : indice invertébré multimérique
Page 153 sur 157
Changement climatique : atténuation et adaptation
L’un des principaux défis à relever, si ce n’est le plus grand, sera de faire converger une « offre de ressource » qui va
diminuer avec une demande qui, déjà par endroits, n’est pas toujours satisfaite.
Par ailleurs, le dernier rapport du GIEC estime qu’il n’y aura pas forcément d’évolutions du cumul annuel des
précipitations, mais que les phénomènes extrêmes (sécheresses, inondations, crues) seront plus fréquents et plus
sévères.
En France, des experts du climat estiment que le pays connaitra d’ici 2070 :
- une baisse de 30% du niveau des nappes phréatiques,
- des débits de rivières plus faibles et globalement plus variables,
- pouvant induire un déficit de 50% du débit des cours d’eau.
Or, faut-il le rappeler : sans eau, il ne peut y avoir de développement, économique, agricole, ou démographique.
Comme les autres usagers, les industriels sont impactés, parfois fortement, par les conséquences du changement
climatique. Il est probable que les pressions sur l’eau et les milieux aquatiques s’amplifient dans les années à venir,
sous l’effet des variations climatiques, conjugués par endroits à l’accroissement démographique. Nombre d’industriels
craignent que les restrictions n’augmentent, et que l’arbitrage se fasse au détriment des activités productrices,
l’approvisionnement en eau potable des populations étant évidemment toujours prioritaire.
En Bretagne, les industries de transformation de légumes subissent déjà des restrictions d’accès à l’eau en
été, moment de leur pic annuel d’activité. Elles sont d’autant plus impactées que leurs sources
d’approvisionnement agricoles souffrent des mêmes contraintes, et ne peuvent, en général, mettre en
place des systèmes de stockage d’eau pour sécuriser la production.
De ce fait, les industries de l’agroalimentaire fuient de plus en plus les zones rurales bretonnes, déjà en
déprise, pour s’installer sur les zones côtières.
Le littoral breton connait une croissance démographique de +0,6% par an, sans compter l’afflux estival.
Les infrastructures d’adduction d’eau et d’assainissement des collectivités situées sur les côtes sont
dimensionnées pour pouvoir accueillir ces flux de population. Ce qui sécurise les industriels pour qui l’eau,
tant en qualité qu’en quantité, est enjeu majeur.
Comme le montre cet exemple, les exploitants développent des stratégies et des plans d’action pour s’adapter aux
conséquences du changement climatique, moins pour en atténuer les causes.
Suite au rapport du CGEDD86 de mai 2018, dit "rapport BISCH", une initiative est actuellement en train de se mettre
en place pour faire émerger sur les territoires en déficit quantitatif structurel des « Projets de territoire pour la gestion
de l’eau ». La démarche repose sur une approche globale de la ressource disponible par bassin versant. Elle vise à
engager collectivement tous les « acteurs de l'eau » à l'échelle d'un territoire pour limiter les volumes prélevés. Le
principe est de concilier les besoins des acteurs avec les enjeux de quantité et de qualité de l’eau et des milieux
aquatiques, dans le contexte de changement climatique.
Pour le moment, ce dispositif est essentiellement envisagé sous l’angle des retenues de substitution. Les usages
agricoles et domestiques sont particulièrement visés. Les usages industriels ne font que rarement partie de ces
nouveaux dispositifs territoriaux. Alors que, comme nous l’avons vu tout au long de ce rapport, l’industrie est un acteur
majeur.
86
Conseil général de l'Environnement et du développement durable
Page 154 sur 157
3) Et pour aller plus loin ….
Au-delà du strict cadre de l’étude, nous souhaitions partager avec le lecteur quelques-unes de nos réflexions sur la
gestion de l’eau et des milieux aquatiques en France.
87
Schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux
88
Plans de mesures
89
Cour de Justice de l’Union Européenne
90
au sens de l’annexe V de la DCE
Page 155 sur 157
Des exemples réussis existent, notamment sur le sujet des micropolluants : dans le cadre d’études sur le traitement
des eaux pluviales urbaines, les SHS ont collaboré à l’analyse des visions des parties prenantes, aidant ainsi à concevoir
des dispositifs adaptés aux émetteurs comme aux « traiteurs » des pollutions.
C’est tout l’enjeu des Assises de l’Eau de 2019, et en particulier de la phase 2 : économiser, protéger, et partager la
ressource, en innovant sur les principes de gouvernance et les mécanismes de financement.
Et au-delà du périmètre strictement hexagonal, rappelons que l’eau fait partie des 17 grandes priorités retenues pour
les Objectifs du Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030, et en particulier l’ODD 6 consacré à l’eau et à
l’assainissement.
En contribuant à améliorer l’état qualitatif et quantitatif de l’eau et des milieux aquatiques, en maitrisant leur
consommation et leurs rejets, en recyclant leurs eaux de process, bref, en ayant un usage économe et responsable de
la ressource, les industriels sont « au cœur du réacteur », et partie prenante majeure d’un monde plus durable.
QUESTIONNAIRE
FENARIVE
DESTINE AUX
INDUSTRIELS
Pourquoi avoir choisi ces dates et échéances ?
2015 = dernier exercice complet connu (à défaut, indiquer le dernier exercice connu)
2007 = 1ère année d'application de la LEMA
2001 = 1ère année d'application de la DCE
Connaissez-vous le rendement épuratoire du réseau collectif auquel vous êtes raccordé ? O/N
Si oui, quel est le rendement épuratoire du réseau collectif auquel vous êtes raccordé ? unité Valeur en 2015 Valeur en 2007 Valeur en 2001
DCO %
DBO %
MES %
Azote %
Phosphore %
Cadmium (METOX) %
Arsenic (METOX) %
Chrome (METOX) %
Chrome VI (METOX) %
Cuivre (METOX) %
Mercure (METOX) %
Nickel (METOX) %
Plomb (METOX) %
Zinc (METOX) %
MI %
AOX %
Anthracène (SD) %
Benzène (SD) %
DI(2-éthylhexyl)phtalate (DEHP) (SD) %
Fluoranthène (SD) %
AD3 Isoproturon (SD) %
le traitement des rejets Naphtalène (SD) %
Nonylphénol (4-nonylphénol) (SD) %
sur votre site Octylphénol (4-(1,1',3,3'-tétraméthylbutyl)-phénol (SD) %
Benzo(a)pyrene (SD) %
Benzo(b)fluoranthène (SD) %
Benzo(k)fluoranthène (SD) %
Benzo(g,h,i)perylène (SD) %
Oindeno(1,2,3-cd)pyrène (SD) %
Composé du tributylétain (tibutylétain cation) (SD) %
Toluène (SD) %
Xylènes (SD) %
Ethylbenzène (SD) %
Sels solubles %
Chaleur %
Faites-vous un pré-traitement de vos effluents?
traitement biologique EH
traitement physico-chimique (traitement physique, décantation…..) EH
Autres (précisez) EH
Que faites-vous des résidus issus du pré-traitement?
épandage tonnes
incinération tonnes
mise en décharge tonnes
Autres (précisez) tonnes
Avez-vous une autorisation de déversement délivrée par la collectivité dont votre site dépend
(fixant les normes de rejets autorisés)? O/N et si oui depuis quand ?
Avez-vous une convention de déversement/raccordement avec le gestionnaire du réseau
où vous rejetez (contrat privé)? O/N et si oui depuis quand ?
Si oui, cette convention comporte-t-elle un coefficient de dégressivité? O/N et combien?
AD4
Si oui, votre convention vous interdit-elle certains rejets?
votre site et la collectivité
(par exemple certaines substances prioritaires) O/N et si oui, lesquels?
territoriale
Votre collectivité exige-t-elle que vous soyez sous autosurveillance? O/N
Les analyses sont-elles réalisées en interne, ou par un laboratoire externe ?
Qui effectue le contrôle de vos installations, vous ou la collectivité ?
A qui payez-vous votre redevance Assainissement ? directement à la collectivité K€
via la facture d'eau K€
Quels indicateurs de suivi (quali & quanti) avez-vous mis en place pour mesurer l'efficacité de vos travaux?
pour votre entreprise?
pour le milieu?
Pour ces actions : durée de la phase de conception des travaux
délais administratifs (précisez les difficultés rencontrées le cas échéant)
délai d'obtention de l'aide de l'Agence de l'eau (si concerné)
durée de la phase de réalisation des travaux
durée des tests de mise en fonctionnement
Faites-vous de la recherche et/ou innovation dans le domaine de l'eau? Si oui, quels coûts cela représente-t-il par
an?
AD10
Avez-vous déposé des brevets, une certification, un label ?
R&D
Avez-vous bénéficié de CIR (crédits impôts recherche) liés à votre gestion de l'eau? Si oui, combien et quand?
Avez-vous des partenariats avec des organismes de recherche (ex : IRSTEA, INRA, universités….)
Pourquoi avoir choisi ces dates et échéances ?
2015 = dernier exercice complet connu (à défaut, indiquer le dernier exercice connu)
2007 = 1ère année d'application de la LEMA
2001 = 1ère année d'application de la DCE
Connaissez-vous le rendement épuratoire de station collective à laquelle vous êtes raccordé ? O/N
Si oui, quel est le rendement épuratoire du réseau collectif auquel vous êtes raccordé ? unité en 2015 en 2007 en 2001
DCO %
DBO %
MES %
Azote %
Phosphore %
Cadmium (METOX) %
Arsenic (METOX) %
Chrome (METOX) %
Chrome VI (METOX) %
Cuivre (METOX) %
Mercure (METOX) %
Nickel (METOX) %
Plomb (METOX) %
Zinc (METOX) %
MI %
AOX %
Anthracène (SD) %
Benzène (SD) %
DI(2-éthylhexyl)phtalate (DEHP) (SD) %
Fluoranthène (SD) %
RRD3 Isoproturon (SD) %
le traitement des rejets Naphtalène (SD) %
sur votre site Nonylphénol (4-nonylphénol) (SD) %
Octylphénol (4-(1,1',3,3'-tétraméthylbutyl)-phénol (SD) %
Benzo(a)pyrene (SD) %
Benzo(b)fluoranthène (SD) %
Benzo(k)fluoranthène (SD) %
Benzo(g,h,i)perylène (SD) %
Oindeno(1,2,3-cd)pyrène (SD) %
Composé du tributylétain (tibutylétain cation) (SD) %
Toluène (SD) %
Xylènes (SD) %
Ethylbenzène (SD) %
Sels solubles %
Chaleur %
Comment pré-traitez-vous vos effluents industriels ?
traitement biologique EH
traitement physico-chimique (traitement physique, décantation…..) EH
Autres (précisez) EH
Que faites-vous des résidus issus du pré-traitement?
épandage tonnes
incinération tonnes
mise en décharge tonnes
Autres (précisez) tonnes
Avez-vous une autorisation de déversement délivrée par la collectivité dont votre site dépend
(fixant les normes de rejets autorisés)? O/N et si oui depuis quand ?
Avez-vous une convention de déversement/raccordement avec le gestionnaire du réseau
où vous rejetez (contrat privé)? O/N et si oui depuis quand ?
RRD4 Si oui, cette convention comporte-t-elle un coefficient de dégressivité? O/N et combien?
votre site et la collectivité Si oui, votre convention vous interdit-elle certains rejets?
territoriale (par exemple certaines substances prioritaires) O/N et si oui, lesquels?
Quel est le montant annuel de votre redevance Assainissement ? K€
Votre collectivité exige-t-elle que vous soyez sous autosurveillance? O/N
Les analyses sont-elles réalisées en interne, ou par un laboratoire externe ?
Qui effectue le contrôle de vos installations, vous ou la collectivité ?
RRD7
études/actions/travaux
autres (précisez) O/N
S'agissait-il d'un pilote?
Si oui, l'action a-t-elle été déployée sur d'autres sites ?
Si non, pourquoi?
RRD7
Pour ces actions, avez-vous demandé une aide à votre Agence de l'Eau? O/N
études/actions/travaux
pour réduire vos prélèvements L'avez-vous obtenue ? O/N
d'eau si oui : sous forme de prêt aidé ? % du montant des travaux
si oui : sous forme de subvention? % du montant des travaux
si non : pourquoi? précisez le motif du rejet de votre demande
L'aide de l'Agence a-t-il été l'élément déclencheur sans lequel vous n'auriez pas réalisé les travaux? O/N
L’Agence vous a-t-elle apporté des conseils (financiers, techniques) ? O/N
Si oui, s'agit-il de conseils que vous n’avez pas trouvés ailleurs ? O/N
Ces conseils et/ou ces aides vous ont-ils permis d’aller au-delà de ce que vous aviez prévu initialement ? O/N
Avez-vous identifié un bénéfice pour votre entreprise?
en terme financier années d'amortissement
autres (précisez)
Avez-vous identifié un bénéfice pour le milieu ? Si oui, lequel?
Quels indicateurs de suivi (quali & quanti) avez-vous mis en place pour mesurer l'efficacité de vos actions ?
pour votre entreprise?
pour le milieu?
Pour ces actions : durée de la phase de conception des travaux
délais administratifs (précisez les difficultés rencontrées le cas échéant)
délai d'obtention de l'aide de l'Agence de l'eau (si concerné)
durée de la phase de réalisation des travaux
durée des tests de mise en fonctionnement
Cet onglet concerne les industriels non raccordés à un réseau collectif d'assainissement,
et donc redevables directs aux Agences de l'eau
Quel est votre rendement épuratoire ? unité Valeur en 2015 Valeur en 2007 Valeur en 2001
DCO %
DBO %
MES %
Azote %
Phosphore %
Cadmium (METOX) %
Arsenic (METOX) %
Chrome (METOX) %
Chrome VI (METOX) %
Cuivre (METOX) %
Mercure (METOX) %
Nickel (METOX) %
Plomb (METOX) %
Zinc (METOX) %
MI %
AOX %
Anthracène (SD) %
Benzène (SD) %
DI(2-éthylhexyl)phtalate (DEHP) (SD) %
Fluoranthène (SD) %
Isoproturon (SD) %
NR3 Naphtalène (SD) %
le traitement des rejets Nonylphénol (4-nonylphénol) (SD) %
sur votre site Octylphénol (4-(1,1',3,3'-tétraméthylbutyl)-phénol (SD) %
Benzo(a)pyrene (SD) %
Benzo(b)fluoranthène (SD) %
Benzo(k)fluoranthène (SD) %
Benzo(g,h,i)perylène (SD) %
Oindeno(1,2,3-cd)pyrène (SD) %
Composé du tributylétain (tibutylétain cation) (SD) %
Toluène (SD) %
Xylènes (SD) %
Ethylbenzène (SD) %
Sels solubles %
Chaleur %
Comment traitez-vous vos effluents?
traitement biologique EH
traitement physico-chimique (traitement physique, décantation…..) EH
Autres (précisez) EH
Que faites-vous des résidus issus du traitement?
épandage tonnes
incinération tonnes
mise en décharge tonnes
Autres (précisez) tonnes
NR4
votre site et la collectivité non concerné
territoriale
en 2015 en 2007 en 2001
A quel régime de redevance Agence de l'Eau êtes-vous soumis?
Forfait O/N
Campagne de mesures O/N
NR5 SRR O/N
les mesures que vous effectuez Etes-vous soumis à autosurveillance par l'inspection des installations classées ? O/N
sur votre site Avez-vous participé à la campagne RSDE 1 ? O/N
Avez-vous participé à la campagne RSDE 2 ? O/N
L'inspection et/ou l'Agence dont vous dépendez vous demandent des analyses. O/N
La fréquence et la nature de ces analyses sont-elle les mêmes pour ces 2 demandeurs? précisez
Quels indicateurs de suivi (quali & quanti) avez-vous mis en place pour mesurer l'efficacité de vos actions ?
Faites-vous de la recherche et/ou innovation dans le domaine de l'eau? Si oui, quels coûts cela représente-t-il par an?
NR10 Avez-vous déposé des brevets, une certification, un label ?
R&D
Avez-vous bénéficié de CIR (crédits impôts recherche) liés à votre gestion de l'eau? Si oui, combien et quand?
Avez-vous des partenariats avec des organismes de recherche (ex : IRSTEA, INRA, universités….)
ANNEXE 2
Correspondance
codes APE
et secteurs
d’activité
12 secteurs étudiés - 672 codes APE regroupés sous 12 secteurs Secteurs non étudiés
Extraction
Chimie Bois Production Agroalimentaire Travail EAU
Agroalimentaire Agroalimentaire Fabrication ELECTRICITE
Pharma Pétrole Déchets Textile Papier Transformation d'origine mécanique Divers ASSAINISS
d'origine animale autres produits de produits VAPEUR
(+ gaz) Carton des métaux végétale des métaux EMENT
minéraux
0891Z 0510Z 371Z 1310Z 1610A 0729Z 0321Z 011C 0893Z 2432Z 0721Z 014A 3600Z 3511Z
143Z 0610Z 372Z 1320Z 1610B 132Z 1011Z 0161Z 0893Z 2433Z 0811Z 1200Z 3700Z 3513Z
2011Z 0620Z 3811Z 1330Z 1621Z 2410Z 1012Z 1031Z 1071A 2441Z 0812Z 1811Z 410Z 3514Z
2012Z 0910Z 3812Z 1391Z 1622Z 2420Z 1013A 1032Z 1071C 2511Z 0892Z 1812Z 4221Z 3521Z
2013A 101Z 3821Z 1392Z 1623Z 2432Z 1013B 1039A 1071D 2512Z 0899Z 1813Z 8411Z 3522Z
2013B 111Z 3822Z 1393Z 1624Z 2434Z 1020Z 1039B 1072Z 2521Z 0990Z 1814Z 8412Z 3530Z
2014Z 1910Z 3831Z 1395Z 1629Z 2442Z 1041A 1042Z 1073Z 2529Z 103Z 1820Z 401A
2015Z 1920Z 3832Z 1396Z 1711Z 2443Z 1041B 1061A 1082Z 2530Z 120Z 221G 401E
2016Z 232Z 3900Z 1399Z 1712Z 2444Z 1051A 1061B 1083Z 2550B 141C 222C 403Z
2017Z 4612B 4612B 1411Z 1721A 2445Z 1051B 1062Z 1084Z 2561Z 142A 222E 5110Z
2020Z 4671Z 4671Z 1414Z 1721B 2446Z 1051C 1081Z 1085Z 2562A 2311Z 222J 6820A
2030Z 4671Z 4677Z 1419Z 1721C 2451Z 1051D 1091Z 1086Z 2562B 2312Z 233Z 6820B
2041Z 4730Z 4941A 1420Z 1722Z 2452Z 1052Z 1101Z 1089Z 2571Z 2313Z 2399Z 6820B
2042Z 4778B 4941B 1431Z 1723Z 2453Z 1081Z 1102A 1091Z 2572Z 2314Z 3109A 7112B
2051Z 4950Z 5222Z 1511Z 1724Z 2454Z 151A 1102B 1092Z 2573A 2319Z 3230Z 742C
2052Z 505Z 7112B 1512Z 1729Z 271Y 151C 1103Z 1107A 2573B 2320Z 3250A 8299Z
2053Z 603Z 751A 1520Z 201A 272C 151E 1104Z 144Z 2591Z 2331Z 3250B 8412Z
2059Z 632C 8121Z 171E 201B 273E 152Z 1105Z 157C 2592Z 2332Z 3299Z 8559B
2060Z 8130Z 171F 202Z 274A 152Z 1106Z 158A 2593Z 2341Z 3514Z
2110Z 8299Z 172A 203Z 274C 154A 1107B 158F 2594Z 2342Z 361C
2120Z 8411Z 172C 205A 274D 155A 153A 158M 2599A 2343Z 4110A
2211Z 8412Z 172G 205C 274F 155B 153C 158V 2599B 2344Z 4120B
2219Z 8413Z 172J 211C 274K 155C 153E 158V 259B 2351Z 452P
2221Z 900A 173Z 212A 275A 155D 153F 4638B 2611Z 2352Z 4621B
2222Z 900B 174A 212C 275E 4332A 156A 4639A 2612Z 2361Z 4621Z
2223Z 900E 174B 212E 275G 4632A 156B 4639A 2620Z 2362Z 4638A
2229A 175A 212G 2790Z 4632B 157A 4711E 2630Z 2363Z 4638B
2229B 175G 212J 3212Z 4633Z 158H 4711F 2640Z 2364Z 4669B
2391Z 176Z 212L 4633Z 158K 513J 2651A 2365Z 4672Z
241A 182G 292H 513C 158M 513W 2651B 261A 4676Z
241C 191Z 3002Z 513D 158P 8299Z 2652Z 261E 4711B
241E 193Z 3009B 513G 158V 2680Z 261G 4711D
241G 3103Z 361A 513S 159A 2711Z 261J 4711F
241J 4641Z 361E 8411Z 159B 2712Z 261K 4759B
241L 714A 361G 159D 2720Z 262L 4941A
241N 7729Z 361J 159F 2731Z 263Z 4941B
242Z 8411Z 361K 159G 2732Z 264A 5110Z
243Z 930A 4332A 159J 2733Z 264B 5210A
244A 9601A 4334Z 159N 273C 265A 5210B
244C 9601B 4399B 159Q 273G 265C 521F
244D 4673A 159S 2740Z 266E 5221Z
245A 160Z 2751Z 266G 5223Z
246A 4617B 2752Z 266J 5224A
246C 4631Z 2811Z 268C 5510Z
246E 4634Z 2812Z 295J 5629A
246G 512A 2813Z 3213Z 5813Z
246L 513A 2814Z 4211Z 5819Z
247Z 513S 2815Z 4292Z 5912Z
251A 513V 281A 4311Z 602L
251E 5630Z 281C 4312A 602M
252A 8292Z 2821Z 4312A 602P
252C 2822Z 4312B 6202A
252E 2823Z 451A 631D
252G 2823Z 451B 631E
252H 2825Z 4621B 632E
2540Z 2829B 634A
2550A 282C 634C
3521Z 282D 6420Z
3522Z 2830Z 6430Z
3523Z 283B 652E
4399A 283C 6832A
4618Z 2841Z 7010Z
4621B 2849Z 702C
4644Z 284A 703C
4646Z 284B 7112B
4654Z 285A 7211Z
4671Z 285C 7219Z
4675Z 285D 731Z
4950Z 286C 7410Z
514J 286D 741J
514N 286F 7420Z
515A 287A 743B
515L 287C 747Z
518M 287E 748B
7112B 287G 748K
7211Z 287H 751G
742C 287L 803Z
748D 287N 8122Z
8292Z 287Q 8129B
8299Z 2891Z 8292Z
851L 2892Z 8299Z
2893Z 8411Z
2894Z 853H
2895Z 9103Z
2896Z
2899A
2899B
2910Z
291A
291D
291E
291F
291J
2920Z
292A
292D
2931Z
2932Z
293D
294D
294D
295L
295Q
296A
296B
297A
300A
3011Z
3012Z
3020Z
3030Z
3040Z
3091Z
3092Z
3099Z
311A
313Z
314Z
315A
315C
316A
3211Z
321A
321A
321C
321D
3220A
3220B
3220D
3220Z
322B
323Z
3311Z
3312Z
3313Z
3314Z
3315Z
3316Z
3317Z
332A
332B
341Z
342A
343Z
352Z
353B
354C
362C
364Z
365Z
366A
366E
4212Z
4222Z
4321A
4322B
4332B
4511Z
4519Z
4520A
4520B
4532Z
4540Z
454D
4661Z
4663Z
4910Z
4931Z
4939C
501Z
502Z
503B
601Z
602L
602M
602P
634A
7112B
7120B
7712Z
8121Z
9522Z
81 18 26 40 41 28 34 51 31 183 55 84
Prélèvements :
graphiques
complémentaires
Annexe 3
Détail des prélèvements par secteur
Graphiques complémentaires
Pour chacun des 12 secteurs, nous présentons dans cette annexe les graphiques complémentaires concernant les
prélèvements détaillés par bassin.
70 200
Nbre de sites
60
50 150
40
100
30
20 50
10
0 0
Année Année
millions m3
40 15
30
10
20
10 5
0 0
Année Année
Page 1 sur 25
Chimie Pharma AG Chimie Pharma AG
40 200
35
30 150
Nbre de sites
millions m3
25
20 100
15
10 50
5
0 0
Année Année
80 600
60
400
40
200
20
0 0
Année Année
millions m3
25
300
20
15 200
10
100
5
0 0
Année Année
Page 2 sur 25
Chimie Pharma AP Chimie Pharma AP
45 70
40 60
35
Nbre de sites
50
Millions m3
30
25 40
20 30
15
20
10
5 10
0 0
Année Année
Déchets SN Déchets SN
25 350
300
20
Nbre de sites
millions m3
250
15 200
10 150
100
5 50
0 0
Année Année
Déchets AG Déchets AG
12 3
10 2
Nbre de sites
millions m3
8
2
6
1
4
2 1
0 0
Page 3 sur 25
Déchets LB Déchets LB
20 3
2
Nbre de sites
15
millions m3
2
10
1
5 1
0 0
Année Année
20 40
Nbre de sites
millions m3
15 30
10 20
5 10
0 0
Année Année
Déchets RM Déchets RM
6 5
4
5
4
Nbre de sites
millions m3
4 3
3
3
2
2 2
1
1
1
0 0
Année Année
Page 4 sur 25
Déchets AP Déchets AP
6 1
5 1
Nbre de sites
millions m3
4 1
3 1
2 0
1 0
0 0
Année Année
15
millions m3
50
40
10
30
5 20
10
0 0
Année Année
20 50
Nbre de sites
millions m3
40
15
30
10
20
5 10
0 0
Année Annee
Page 5 sur 25
Bois Papier Carton AG Bois Papier Carton AG
25 100
20 80
Nbre de sites
millions m3
15 60
10 40
5 20
0 0
Année Année
50
millions m3
15 40
10 30
20
5
10
0 0
Année Année
millions m3
12 40
10
30
8
6 20
4
10
2
0 0
Année Année
Page 6 sur 25
Bois Papier Carton AP Bois Papier Carton AP
9 30
8
25
7
millions m3
millions m3
6 20
5
15
4
3 10
2
5
1
0 0
Année Année
Millions m3
25 25
20 20
15 15
10 10
5 5
0 0
Année Année
Page 7 sur 25
Production transformation des Production transformation des
métaux LB métaux LB
30 25
25 20
Nbre de sites
Millions m3
20
15
15
10
10
5 5
0 0
Année Année
Millions m3
8 8
6 6
4 4
2 2
0 0
Année Année
25
Million m3
50
20
40
15
30
10 20
5 10
0 0
Année Année
Page 8 sur 25
Production transformation des Production transformation des
métaux RM métaux RM
35 80
30 70
Nbre de sites
25 60
Million m3
50
20
40
15 30
10 20
5 10
0 0
Année Année
Million m3
80
15
60
10
40
5 20
0 0
Année Année
Page 9 sur 25
Les prélèvements pour le secteur Agroalimentaire-produits d’origine végétale
Nombre de sites déclarant dans IREP Prélèvements par milieu
25
Million m3
20 15
15 10
10
5
5
0 0
Année Année
40
Millions m3
15
30
10
20
10 5
0 0
Année Année
15
Millions m3
3
10
2
5 1
0 0
Année Année
Page 10 sur 25
Agroalimentaire produits Agroalimentaire produits
d’origine végétale - RMC d’origine végétale - RMC
40 14
35 12
Nbre de sites
30
Millions m3
10
25
8
20
6
15
10 4
5 2
0 0
Année Année
40
15
Millions m3
Nbre sites
30
10
20
5 10
0 0
Année Année
60
Millions m3
20 50
15 40
10 30
20
5 10
0 0
Année Année
Page 11 sur 25
Les prélèvements pour le secteur Agroalimentaire-produits d’origine animale
Nombre de sites déclarant dans IREP Prélèvements par milieu
15
Millions m3
40
30 10
20
5
10
0 0
Année Année
Millions m3
40
150
30
100
20
50 10
0 0
Année Année
40
Nbre de sites
8
30
6
20
4
10 2
0 0
Année Année
Page 12 sur 25
Agroalimentaire produits Agroalimentaire produits
d’origine animale - RMC d’origine animale - RMC
40 20
35
Nbre de sites
30 15
Millions m3
25
20 10
15
10 5
5
0 0
Année Année
Millions m3
20 10
8
15
6
10 4
5 2
0 0
Année Année
Millions m3
10 6
8
6 4
4
2
2
0 0
Année Année
Page 13 sur 25
Les prélèvements pour le secteur Agroalimentaire - autres produits
Nombre de sites déclarant dans IREP Prélèvements par milieu
mMillions M3
Nbre de sites
20 8
15 6
10 4
5 2
0 0
Année Année
Millions M3
40 8
30 6
20 4
10 2
0 0
Année Année
millions m3
10 3
2
5
1
0 0
Année Année
Page 14 sur 25
Agroalimentaire - autres produits Agroalimentaire - autres produits
RMC RMC
25 100
20 80
Nbre de sites
Millions M3
15 60
10 40
5 20
0 0
Année Année
60
Millions M3
10
50
8
40
6
30
4 20
2 10
0 0
Année Année
12
Millions m3
15 10
8
10 6
5 4
2
0 0
Année Année
Page 15 sur 25
Les prélèvements pour le secteur du Pétrole et dérivés
Nombre de sites déclarant dans IREP Prélèvements par milieu
Pétrole SN Pétrole SN
9 140
8 120
7
Nbre de sites
100
millions m3
6
5 80
4 60
3
40
2
1 20
0 0
Année Année
4
20
3
15
2
10
1 5
0 0
Année Année
Pétrole RM Pétrole RM
5 50
4
4 40
Nbre de sites
millions m3
3
30
3
2
20
2
1 10
1
0 0
Année Année
Page 16 sur 25
LB 1 seul site, qui déclare entre 3 et 4 millions de m3 par an, en eau de réseau
AG pas de site déclarant sur ce secteur
AP seuls 2 sites ont déclaré
Minéraux SN Minéraux SN
7 12
6 10
Nbre de sites
Millions m3
5 8
4
6
3
2 4
1 2
0 0
Année Année
Minéraux LB Minéraux LB
16 8
14 7
Nbre de sites
12 6
Millions m3
10 5
8 4
6 3
4 2
2 1
0 0
Année Année
Page 17 sur 25
Minéraux AG Minéraux AG
30 12
25
nbre de sites
10
Millions m3
20 8
15 6
10 4
5 2
0 0
Année Année
30 Millions m3 20
25
15
20
15 10
10
5
5
0 0
Année Année
Minéraux RM Minéraux RM
18 25
16
14 20
Nbre de sites
Millions m3
12
10 15
8 10
6
4 5
2
0 0
Année Année
Page 18 sur 25
Minéraux AP Minéraux AP
20 30
Nbre de sites
25
Millions m3
15
20
10 15
10
5
5
0 0
Année Année
AP Les prélèvements augmentent à partir de 2009, car 6 exploitations de carrières ont commencé à
déclarer cette année-là.
SN En 2011, une entreprise a déclaré un prélèvement réseau de plus de 2 millions de m3. Cette
entreprise n'a déclaré aucun autre prélèvement les autres années.
millions m3
40 20
30 15
20 10
10 5
0 0
Année Année
Page 19 sur 25
Travail mécanique des métaux LB Trvail mécanique des métaux LB
45 18
40 16
35 14
Nbre de sites
millions m3
30 12
25 10
20 8
15 6
10 4
5 2
0 0
Année Année
6
millions m3
15 5
4
10 3
2
5
1
0 0
Année Année
60 25
50 20
40 15
30
20 10
10 5
0 0
Année Année
Page 20 sur 25
Travail mécanique des métaux RM Travail mécanique des métaux RM
40 25
35
20
30
Nbre de sites
millions m3
25 15
20
15 10
10
5
5
0 0
25
millions m3
20 6
15 4
10
2
5
0 0
Année Année
Page 21 sur 25
Les prélèvements pour le secteur Textile
Nombre de sites déclarant dans IREP Prélèvements par milieu
Page 22 sur 25
Page 23 sur 25
Les prélèvements pour le secteur Divers
Nombre de sites déclarant dans IREP Prélèvements par milieu
Divers SN Divers SN
25 14
20 12
Nbre de sites
10
millions m3
15
8
10 6
4
5
2
0 0
Année Année
Divers LB Divers LB
12 12
10 10
millions m3
Nbre de sites
8 8
6
6
4
4
2
2
0
0
2004200520062007200820092010201120122013
Année Année
Divers AG Divers AG
7 1,50
6
Millions de m3
Nbre de sites
5 1,00
4
3
2 0,50
1
0 0,00
Année Année
Page 24 sur 25
Divers RMC Divers RMC
25 35
30
20
Nbre de sites
25
millions m3
15 20
10 15
10
5
5
0 0
Année Année
Divers RM Divers RM
12 100
10 80
Nbre de sites
millions m3
8
60
6
40
4
2 20
0 0
Année Année
Divers AP Divers AP
8 6
7 5
6
Nbre de sites
millions m3
5 4
4 3
3 2
2
1 1
0 0
Année Année
Page 25 sur 25