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Parc national de Guadeloupe

Cœur de parc
Nomination pour l’inscription à la liste verte des aires protégées de
l’UICN
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Parc National de Guadeloupe Nomination liste verte


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Remerciements

Equipe du Parc national de Guadeloupe

Jean-Philippe Siblet (Président du groupe de référence liste verte)

Citation

Comité français de l’UICN (2014) Nomination pour l’inscription à la liste verte des aires protégées de
l’UICN, Parc national de Guadeloupe, Parcs nationaux de France, Paris.

Photo de couverture

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Sommaire

Résumé................................................................................................................................................. 6

Qu’est-ce que la liste verte?.................................................................................................................. 7

Introduction............................................................................................................................................ 9

Pilier 1. Planification robuste............................................................................................................... 11

Les valeurs fondamentales relatives à la conservation de la nature, aux services écosystémiques et


à la culture sont clairement prises en compte dans la conception de l’aire protégée......................11

Critère 1.1 Mise en avant des valeurs fondamentales de conservation...........................................11

Critère 1.2 Définie pour protéger les valeurs clés sur le long terme................................................13

Critère 1.3 Comprendre les menaces et les défis auxquels sont confrontées les valeurs clés........16

Critère 1.4 Comprendre les impacts socio-économiques de la protection.......................................16

Critère 1.5 Création équitable.......................................................................................................... 19

Pilier 2. Gouvernance équitable........................................................................................................... 22

La Liste Verte des Aires Protégées justifie une gouvernance équitable..........................................22

Critère 2.1 Gouvernance légale, équitable et efficace.....................................................................22

Critère 2.2 Participation à la planification.........................................................................................24

Critère 2.3 Transparence et prises de décisions partagées.............................................................25

Critère 2.4 Plaintes, conflits ou griefs.............................................................................................. 25

Pilier 3. Gestion efficace...................................................................................................................... 27

Critère 3.1 Existence d’un document de gestion (ou autre document équivalent)...........................27

Critère 3.2 Gestion des ressources naturelles.................................................................................27

Critère 3.3 Gestion des critères sociaux..........................................................................................28

Critère 3.4 Gestion des menaces.................................................................................................... 29

Critère 3.5 Gestion mise en œuvre pour le public et pour d’autres activités autorisées au sein de
l’aire protégée.................................................................................................................................. 30

Critère 3.6 Mesures objectives de réussite......................................................................................33

Critère 3.7 Surveillance et évaluation.............................................................................................. 34

Critère 3.8 Ressources.................................................................................................................... 34

Pilier 4. Conservation réussie.............................................................................................................. 36

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Critère 4.1 Les objectifs de conservation sont atteints.....................................................................36

Critère 4.2 Les impacts sociaux sont pris en compte.......................................................................36

Critère 4.3 Réponses a minima adaptées aux défis de la conservation..........................................37

Bibliographie........................................................................................................................................ 38

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Résumé

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Qu’est-ce que la liste verte?


La Liste Verte des Aires Protégées de l’UICN est un nouveau système de labellisation de la
qualité de la gestion et de la gouvernance des aires protégées, sur la base de critères définis à
l’échelle mondiale. Elle vise à reconnaître, encourager et célébrer les aires protégées qui réalisent
une conservation efficace de la nature, des écosystèmes associés et des valeurs culturelles.

La Liste verte, résolution de la Convention sur la Diversité Biologique du Congrès Mondial de la


Nature de 2012, vient compléter les outils de connaissance développés par l’UICN dont la Liste rouge
fait partie. La Liste rouge sensibilise la société civile et les décideurs aux espèces et écosystèmes
menacés, ce qui contribue à une prise de conscience et à la mise en œuvre d’actions pour leur
conservation. La Liste verte encouragera une approche positive de la gestion pour la conservation de
la nature. Elle reconnaîtra le succès et mesurera les progrès vers une gestion efficace et équitable
en récompensant l’innovation, l’excellence et l’effort. Cela permettra de promouvoir l’engagement des
acteurs concernés, des gouvernements et des investisseurs d’une manière positive.

Origine

L’idée de la Liste Verte des Aires Protégées a émergé au sein de l’UICN en 2008, après deux
décennies de travail sur l’évaluation de l’efficacité de gestion, en particulier du projet PAME mis en
œuvre par la Commission Mondiale des Aires Protégées pour que PAME devienne un élément clé du
Programme de la Convention sur la Diversité Biologique sur le travail des Aires Protégées.
Objectifs

Cette action qui répond à une requête de la CDB souhaite soutenir ses signataires dans la mise en
place de mesures de qualité dans les zones de conservation et en particulier pour les aires protégées
qui contribuent aux exigences de l’objectif 11 de la Convention d’Aichi sur la Diversité Biologique :

« D’ici à 2020, au moins 17% des zones terrestres et d’eaux intérieures et 10% des zones marines
et côtières, y compris les zones qui sont particulièrement importantes pour la diversité biologique et
les services fournis par les écosystèmes, sont conservées au moyen de réseaux écologiquement
représentatifs et bien reliés d’aires protégées gérées efficacement et équitablement et d’autres
mesures de conservation efficaces par zone, et intégrées dans l’ensemble du paysage terrestre et
marin. »

La liste verte des aires protégées sera officiellement présentée à l’issue du prochain Congrès mondial
des parcs (12-19 novembre 2014, Sydney).

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Bénéfices

La liste verte présente de nombreux avantages à la fois pour les gestionnaires, leurs réseaux
représentatifs, et les Etats Partie de la Convention sur la diversité biologique.

Pour les Etats :


- La liste verte est un outil de suivi pour l’atteinte de l’objectif n°11 d’Aichi
- Elle vise à contribuer au développement d’une culture de l’évaluation à l’échelle nationale
- Elle constitue une base pour définir une doctrine commune pour la mise en place d’un outil
d’évaluation pour la gestion et la gouvernance
- Permettre aux aires protégées de converger vers des objectifs de qualité de haut niveau

Pour les gestionnaires et leurs réseaux représentatifs :


- Valoriser leurs aires protégées à l’échelle nationale et internationale
- Etablir un état des lieux des problèmes rencontrés et proposer des pistes d’amélioration concernant
la gouvernance, la gestion…
- Comparer, mutualiser les expériences entre les aires protégées à l’échelle nationale et
internationale
- Le groupe de référence national et le Comité international de la liste verte apporteront un
accompagnement technique aux aires protégées tout au long du processus

Candidature du parc national de Guadeloupe :

Le parc national est représentatif de nombreux milieux naturels de la Caraïbe justifiant sa candidature
sur la liste verte. La richesse de ces milieux est à la fois terrestre (forêt tropicale humide et fourrés
d’altitude, forêts sèches, milieux karstiques des grands fonds, zones humides et rivières, formations
littorales) et marine (récifs coralliens, mangroves, herbiers de phanérogames marines). Le territoire
est également riche d'un héritage culturel amérindien ainsi que d'une histoire coloniale qui reste
encore.

Le parc national fait l’objet d’une renommée mondiale bénéficiant de trois labels internationaux :
réserve mondiale de biosphère (au sens du programme sur l'Homme et la Biosphère -MaB- de
l’UNESCO), zone de la convention relative aux zones humides d'importance internationale,
particulièrement comme habitats des oiseaux d'eau (zone Ramsar – voir carte 2) et aire spécialement
protégée au titre du protocole relatif aux zones et à la vie sauvage spécialement protégées de la zone
Caraïbe (protocole « SPAW ») de la convention de Cartagena de India.e aujourd'hui la base de la
culture créole guadeloupéenne.

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Introduction

Le parc national de la Guadeloupe forme un ensemble de territoires protégés de haute valeur


patrimoniale. Créé en 1989, il était au départ composé d'une zone centrale, zone protégée où les
agents du Parc (les gardes-moniteurs) assuraient une mission de police et d'éducation à
l'environnement et où plusieurs équipements et aménagement entretenus étaient à la disposition du
public (aires de pique-nique, Maisons du Parc, traces et sentiers...).

A côté de cette zone centrale, se trouvait une zone périphérique composée de trois communes
(Pointe-Noire, Bouillante, et Vieux-Habitants) où l'établissement public gestionnaire du Parc
s'attachait à promouvoir un développement durable, c'est à dire fondé sur le respect et la valorisation
du patrimoine naturel, culturel et paysager.

Le Parc national était également gestionnaire de la Réserve naturelle du Grand Cul-de-Sac marin.

Un Parc élargi

Depuis la loi d'avril 2006, le Parc national de la Guadeloupe, comme tous les Parcs nationaux
français, connaît un nouvel élan, une nouvelle ambition. Le Parc en effet a aujourd'hui vocation à
devenir un véritable territoire de projets, fondé sur une vision partagée, administré avec davantage de
démocratie dans ses priorités et ses missions.

Après une enquête publique, le Parc national a élargi sa zone d'influence.

La zone centrale qui ne concernait qu'une partie de la forêt de la Basse-Terre constitue aujourd'hui le
« cœur » du Parc qui comprend aussi les territoires de l'ancienne Réserve du Grand Cul-de-Sac
marin, les îlets Kahouanne et Tête-à l'Anglais, ainsi que la partie marine des îlets Pigeon.

Mais le Parc concerne aussi désormais 21 communes de la Guadeloupe : toutes les communes de la
Basse-Terre (16 communes) plus 5 communes de la Grande-Terre situées autour du Grand Cul-de-
Sac marin : Anse-Bertrand, PortLouis, Petit-canal, Morne-à-l'Eau, Les Abymes. Ces 21 communes
constituent ce qu'on appelle la « zone d'adhésion » du Parc national.

Des valeurs patrimoniales exceptionnelles

Le parc national de la Guadeloupe est l'un des espaces protégés français les plus diversifiés. Les dix
espaces géographiquement distincts classés comme cœurs sont représentatifs de la quasi-totalité
des écosystèmes de la Caraïbe. Le parc national de la Guadeloupe tire de ses espaces naturels
classés en cœur une part importante de son caractère. Celui-ci repose à la fois sur des éléments
matériels, notamment un riche patrimoine volcanique, biologique, paysager et culturel objectivement
décrit, spécifique mais fragile, ainsi que sur des éléments immatériels, incluant ce qui suscite le
respect, l'émotion, la spiritualité, un imaginaire particulier et une capacité de ressourcement.

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Carte d’identité 

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Pilier 1. Planification robuste


Les valeurs fondamentales relatives à la conservation de la nature, aux services écosystémiques et à
la culture sont clairement prises en compte dans la conception de l’aire protégée

Critère 1.1 Mise en avant des valeurs fondamentales de conservation


Les valeurs fondamentales relatives à la conservation de la nature, aux services écosystémiques et à
la culture sont clairement prises en compte dans la conception de l’aire protégée.

 Le parc national de Guadeloupe a été créé par le décret n°89-144 en date du 20 février 1989 et
modifié par le décret n°2009-614 du 3 juin 2009.
Les décrets de création des parcs nationaux sont signés par le premier Ministre et l'ensemble des
ministres concernés après avis du Conseil d'Etat, en application de la loi n° 2006-436 du 14 avril
2006 relative aux parcs nationaux, aux parcs naturels marins et aux parcs naturels régionaux
(articles législatifs L.331-1 à L.331-29 et réglementaires R.331-1 à R.331- 85 du code de
l'environnement).
Ces décrets précisent les limites, l’organisation administrative et la réglementation applicable
dans les domaines des activités agricoles et forestières, de la pêche et de la chasse, de la
protection de la faune et de la flore, des activités sportives et touristiques, des travaux publics et
privés, des activités industrielles et artisanales, de la fréquentation touristique.
Chaque parc national se compose de deux secteurs à la réglementation distincte: une aire
centrale appelée cœur (catégorie II de l'UICN), où l’Etat assure une protection maximale du
patrimoine naturel et encadre strictement les activités humaines; et une zone périphérique dite
aire potentielle d’adhésion où les communes sont invitées à s’engager dans une politique de
développement durable, en appui à la protection du cœur du parc national : les communes
volontaires ayant manifesté cet engagement par adhésion à la charte, constituent l'aire
d'adhésion (catégorie V de l'UICN). Les parcs marins peuvent aussi comprendre une aire
maritime adjacente sur laquelle les nouvelles infrastructures et activités sont soumises à l'avis de
l'établissement du parc.
Le Parc national de la Guadeloupe est le 7ème parc national créé en France. Le cœur du parc
s’étend sur une superficie de 21 850 hectares. Il est constitué́ :
- d’espaces terrestres appartenant au territoire de 15 communes du département de la
Guadeloupe (il s'agit principalement de terrains de statut départementalo-domanial donc
relevant de la propriété publique couvrant les forêts tropicales du massif volcanique de la
Soufrière), ainsi que de dépendances du domaine public maritime, désignés au relevé
cadastral annexé au présent décret et délimités sur des cartes au 1/25 000 et des plans
cadastraux annexés au décret de création ;
- d’espaces maritimes délimités par les coordonnées géographiques figurant dans l’annexe 1
au décret de création et représentés sur une carte au 1/50 000 elle aussi annexée au décret.

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Les objectifs de gestion des parcs nationaux français sont compatibles avec ceux décrits par la
définition de l’UICN d’une aire protégée. Ils sont décrits dans le code de l’environnement (art
L.331-1) et le décret du 23 février 2007 arrêtant les principes fondamentaux applicables à
l’ensemble des parcs nationaux (article 1er) :
- le code de l’environnement précise qu’un « parc national peut être créé à partir d'espaces
terrestres ou maritimes, lorsque le milieu naturel, particulièrement la faune, la flore, le sol, le
sous-sol, l'atmosphère et les eaux, les paysages et, le cas échéant, le patrimoine culturel qu'ils
comportent présentent un intérêt spécial et qu'il importe d'en assurer la protection en les
préservant des dégradations et des atteintes susceptibles d'en altérer la diversité, la composition,
l'aspect et l'évolution. » (art L.331-1 du code de l'environnement)
- le décret du 23 février 2007 indique que "la création d'un parc national vise à protéger un
patrimoine naturel, culturel et paysager exceptionnel, dont la composition est déterminée en
partie par certaines activités humaines respectueuses des espaces naturels qui concourent au
caractère du parc, tout en prenant en compte la solidarité écologique entre les espaces protégés
du cœur et les espaces environnants concernés par une politique de protection, de mise en
valeur et de développement durable. L'État promeut une protection intégrée exemplaire ainsi
qu'une gestion partenariale à partir d'un projet de territoire afin de garantir une évolution naturelle,
économique et sociale compatible avec le caractère du parc." (article 1er du décret du 23 février
2007 arrêtant les principes fondamentaux applicables à l’ensemble des parcs nationaux).

 L'article L.331-1 du code de l'environnement définit de manière générale les valeurs naturelles et
culturelles protégées par un parc national : « un parc national peut être créé à partir d'espaces
terrestres ou maritimes, lorsque le milieu naturel, particulièrement la faune, la flore, le sol, le
sous-sol, l'atmosphère et les eaux, les paysages et, le cas échéant, le patrimoine culturel qu'ils
comportent présentent un intérêt spécial et qu'il importe d'en assurer la protection en les
préservant des dégradations et des atteintes susceptibles d'en altérer la diversité, la composition,
l'aspect et l'évolution. »
Les 10 cœurs du parc national de la Guadeloupe sont les espaces les plus riches en termes de
patrimoine naturel, culturel et paysager. Le parc national est représentatif de nombreux milieux
naturels de la Caraïbe, qu’ils soient terrestres (forêt tropicale humide et fourrés d’altitude, forêts
sèches, milieux karstiques des grands fonds, zones humides et rivières, formations littorales) ou
marin (récifs coralliens, mangroves, herbiers de phanérogames). Le territoire est également riche
d'un héritage culturel amérindien ainsi que d'une histoire coloniale qui reste encore aujourd'hui la
base de la culture créole guadeloupéenne. Les créoles antillais se retrouvent dans un ensemble
de pratiques qui les soudent avec un patrimoine historique dont les racines remontent à l’époque
amérindienne. Les paysages du parc national se caractérisent par leur diversité sur un territoire
restreint, par leur imbrication qui rend parfois complexe la lisibilité des différents milieux : massif
montagneux, îles, littoral, mangroves et espaces maritimes associés.

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 La zone cœur du parc national de Guadeloupe est listée dans l‘inventaire national du patrimoine
naturel (INPN) et figure dans la base de données mondiale des aires protégées (Protected
Planet) avec l'identifiant WDPA 147297.
La catégorie II a été officiellement attribuée dans ces deux bases de données à la zone cœur du
parc national de Guadeloupe. Les objectifs de gestion principaux définis dans la charte pour les
zones cœurs (faire des cœurs un espace de référence pour la connaissance et la recherche ;
garantir la conservation des patrimoines naturel, culturel et paysager ; assurer une découverte
éco-exemplaire des cœurs du parc national ; développer des activités économiques
respectueuses des patrimoines naturel, culturel et paysager) sont compatibles avec les
caractéristiques de la catégorie II. Cette conclusion est concordante avec les orientations des
textes législatifs et réglementaires encadrant les parcs nationaux (articles législatifs L.331-1 à
L.331-29 et réglementaires R.331-1 à R.331- 85 du code de l'environnement) et des textes
fondamentaux du parc national (décret de création, décret approuvant la charte, charte).
L’organisation de la gouvernance est clairement décrite dans la loi n°2006-436 du 14 avril 2006
relative aux parcs nationaux, le décret n°2009-614 du 3 juin 2009 et la charte (Livre n°2, Chapitre
3). Le mode de gouvernance des parcs nationaux français a été comparé à ceux des autres
parcs nationaux du monde dans le cadre d’une étude conduite par la Comité français de l'UICN :
« Analyse comparative des modes de gouvernance des aires protégées, Application au cas des
parcs nationaux, Mai 2013. » Selon cette étude, « depuis la loi de 2006, les modalités de création
de la charte qui démontrent une volonté d'associer toutes les parties prenantes, la composition du
conseil d’administration, majoritairement constitué d’acteurs locaux, et l’existence d’un conseil
scientifique ainsi que d’un conseil économique, social et culturel, sont autant d’éléments
permettant d’affirmer que l’on tend majoritairement vers une gouvernance partagée de type B2, la
diversité des acteurs siégeant en conseil d’administration prenant part aux décisions. Il convient
cependant de nuancer cette affirmation dans la mesure où certains critères propres au système
français tendent également vers un type de gouvernance A1 (le gestionnaire du parc est un
établissement public de l’Etat) ou vers un type de gouvernance B3 (l’ensemble des collectivités
et des acteurs locaux sont fortement associés à la prise de décision). »

Critère 1.2 Définie pour protéger les valeurs clés sur le long terme
Le périmètre défini est pertinent, suffisamment grand et/ou bien connecté à d’autres aires protégées
afin de protéger les valeurs clés à long terme.

 Les valeurs naturelles et paysagères, ainsi que les statuts de protection existants, sont décrits
précisément dans plusieurs synthèses cartographiques : carte des unités écologiques de
l’ensemble du territoire, carte des vocations traduisant la répartition sur le territoire des
dispositions de la charte, carte des zones du parc national, carte des espaces naturels protégés
ou à forte valeur patrimoniale, et représentation des solidarités écologiques. Ces cartes sont
annexées ou incluses dans la charte.

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La charte du parc national de la Guadeloupe distingue trois zones dont les limites sont clairement
cartographiées, et correspondent chacune à un niveau de protection adapté aux valeurs
identifiées dans le diagnostic :
- la zone cœur, où est mise en œuvre une protection maximale du patrimoine naturel, avec un
encadrement strict des activités humaines,
- la zone périphérique (aire potentielle d’adhésion et aire marine adjacente) où des communes
volontaires s’engagent dans une politique de développement durable, en appui à la protection du
cœur du parc national,
- en complément, la charte (cahier n°2, pages 7-8) identifie trois zones géographiques réunissant
les conditions pour la création d’une réserve intégrale, destinée à protéger strictement la faune et
la flore dans un but scientifique. Ces sites correspondent à des milieux à forte naturalité, peu ou
pas accessibles et ne nécessitant pas d'intervention de génie écologique. Il s’agit de l'îlet Tête à
l'Anglais, d’une zone forestière en Côte-au-Vent et d’une zone forestière en Côte-sous-le-Vent.

La zone cœur comprend au total 17 300 hectares dans le massif forestier de la basse-Terre,
3200 hectares dans le Grand Cul-de-Sac marin (ancienne Réserve Naturelle), des îlets
Kahouanne et Tête-à-l’Anglais, et des parties terrestres et marines des Ilets Pigeon (commune de
Bouillante). Elle forme un ensemble de dix sites protégés, dans lesquels s’applique une
réglementation spéciale dont le but est la conservation de la biodiversité, des paysages et d’une
manière générale du patrimoine naturel et culturel, du caractère du cœur. Les activités humaines
y sont encadrées afin de prévenir toute dégradation des milieux ou des espèces. Dans les
espaces classés en cœur, la charte définit les vocations prioritaires des différentes zones, avec
lesquelles les documents de planification et d'aménagement du territoire doivent être
compatibles, en application des articles L.331-3 et R.331-14 du code de l'environnement. La
vocation première des cœurs, de façon transversale sur l'ensemble des zones, est la préservation
du patrimoine naturel, culturel et paysager exceptionnel qu'ils renferment, en cohérence avec le
Schéma d'Aménagement Régional (SAR : document de planification défini à l'échelle de la région
administrative) qui classe toutes ces zones en « espaces à forte protection » :
- espaces à vocation de réserve intégrale
- espaces de découverte éco-exemplaire des milieux
- espaces de forte naturalité
- espaces de ressourcement et d'accueil du public
- espaces d'agrotourisme

La réglementation applicable à chaque zone d’un parc national est précisée dans le décret de
création, la charte et les actes dérivés de l’établissement public (arrêtés du directeur ou
délibération du conseil d'administration). Dans le cœur du parc, la publicité et les activités
industrielles et minières sont interdites. L’établissement public du parc national a également
vocation à encadrer les activités agricoles, pastorales et forestières. Il peut interdire ou soumettre
à un régime particulier les travaux, les aménagements, les constructions et les installations, la

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chasse et la pêche, les activités commerciales, l’extraction des matériaux non concessibles,
l’utilisation des eaux, la circulation du public, le survol à une hauteur inférieure à 1000 mètres du
sol et plus globalement, toute action susceptible d’altérer le caractère du parc national et de nuire
au développement naturel de la faune et de la flore. De plus, certains travaux relevant d’une
étude d’impact et pouvant affecter de façon notable les cœurs terrestres ne peuvent être
autorisés qu’après avis conforme de l’établissement.

Depuis 20 ans, l'établissement public du parc national développe dans plusieurs zones cœurs
une gestion qui vise l'exemplarité avec trois axes d’intervention majeurs : connaître, préserver et
faire découvrir ce patrimoine exceptionnel. Pour les dix zones cœurs, la charte définit des
objectifs et deux types de mesures :
- des mesures opérationnelles ou contractuelles, qui se traduisent en actions sur le terrain
impliquant l'établissement public du parc national et ses partenaires : pour chacune de ces
mesures sont listés les principaux acteurs impliqués ;
- des mesures à caractère réglementaire, qui se traduisent par des « modalités d'application de la
réglementation » détaillées en annexe ; ces modalités viennent préciser comment sera appliquée
la réglementation prévue par le décret du 3 juin 2009.

Le développement des connaissances concernant les patrimoines naturels, culturels et


paysagers constitue un objectif de gestion à part entière. Le parc national de la Guadeloupe
réalise des inventaires continus d’espèces et contribue à l’Inventaire National du Patrimoine
Naturel français. Au total, 56415 données ont été recueillies, principalement concernant les
oiseaux, poissons et crustacés, ainsi que les éponges et angiospermes, dont 68308 été
transférée en 2013 à l 'Inventaire national du patrimoine naturel (géré par Museum national
d'histoire naturelle). Par ailleurs, toutes les ZNIEFF marines et terrestres ont été recensées,
cartographiées et décrites sur l’INPN. Enfin, un ATBI (All Taxa Biodiversity Inventory) testé sur le
benthos marin dans le programme Karukera benthos (conduit avec le Museum national d'histoire
naturelle) est programmé afin de recenser la biodiversité sur l’ensemble du territoire du parc.

En complément de ces données, le parc national de Guadeloupe a défini une stratégie


d’acquisition de connaissances et de participation à la recherche scientifique pour dix années,
comprenant un plan d’action pour la réalisation d’inventaires des patrimoines naturels et culturels,
et d’études sur le fonctionnement des écosystèmes et les services associés. Il existe par ailleurs
un grand nombre d'études scientifiques concernant la faune, la flore, les paysages et les habitats,
dont certaines sont accessibles sur le site internet du parc national.

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Critère 1.3 Comprendre les menaces et les défis auxquels sont confrontées les
valeurs clés
Les menaces/défis qui pourraient causer des dommages aux valeurs clés, ou qui sont incompatibles
avec la définition de la catégorie de gestion UICN sont identifiés et font l’objet d’une analyse à un
niveau de détail suffisant pour appuyer efficacement la planification et la gestion.

 Les principales menaces et enjeux sont clairement identifiés dans la charte. Les plus
préoccupants sont la pollution des eaux en aval et des sols par les rejets domestiques, industriels
et agricoles (chlordécone), ainsi que les déchets solides qui concernent plus particulièrement
l’aire d’adhésion. Dans la zone cœur, le développement des activités touristiques et la présence
d'espèces exotiques envahissantes (fourmi manioc, bambous, rainette x-signée) constituent
également des pressions importantes sur la biodiversité, au même titre que la pollution lumineuse
qui nuit à l'activité de la faune nocturne (tortues marines, chauves-souris, insectes). A ces
menaces d’origine anthropique s’ajoutent six risques naturels susceptibles d’impacter plus
globalement les écosystèmes : séismes, activité volcanique, tsunami, mouvements de terrains,
cyclones, inondations, réchauffement climatique.

 La charte prévoit d'évaluer et de suivre l'impact des pressions anthropiques, en déterminant les
seuils sur la base d'études. Cela concerne en premier lieu les équipements et les aménagements
(par exemple, le mouillage fixe sur corps mort permet de prévenir la dégradation des fonds mais
aussi d'imposer des seuils de fréquentation en mer, comme sur l'îlet Fajou) et les activités de
loisir et professionnelles (suivi de l'impact des usages autorisés).

 La charte identifie les principales mesures destinées à atténuer les impacts de certaines activités
humaines dans les zones cœurs. Le document précise notamment les actions à mettre en œuvre
pour limiter les risques d'introduction d'espèces exotiques envahissantes, les atteintes directes et
les prélèvements (limités aux travaux de recherche publique, mesures conservatoires pour le
prélèvement de minéraux), encadrer l'utilisation du feu (barbecue aménagés, réchauds portatifs),
bannir les éclairages artificiels, préserver la tranquillité des lieux en limitant l'utilisation d'objets
sonores et, en mer, l'accès de véhicules nautiques à moteur, limiter les aménagements ayant un
impact paysager, éradiquer les dépôts sauvages.

Critère 1.4 Comprendre les impacts socio-économiques de la protection


Les potentiels impacts socio-économiques (positifs et négatifs) sur la conception et la gestion de l’aire
protégée ont été identifiés et analysés, avec consultation des ayants droit (cf. glossaire) et autres
parties prenantes

 Les enjeux culturels et économiques sont largement pris en considération dans la charte du parc
national. Celle-ci reconnaît l‘importance du patrimoine culturel et fait du secteur du tourisme et
des loisirs le fer de lance du développement économique raisonné du territoire (le parc est

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signataire de la Charte européenne du tourisme durable CETD et la met en œuvre sur son
territoire). Il faut également souligner que le parc national est le coordinateur et l'animateur de la
réserve de biosphère de l'Archipel de Guadeloupe, qui vise un développement durable du
territoire. C'est dans le cadre de ces missions que Le Parc national propose aux acteurs du
territoire d'orienter leurs choix de développement en retenant des options de "durabilité"
susceptibles de garantir la pérennité des ressources naturelles pour les générations futures. A
l’exception de l’artisanat qui est encouragé au titre d’élément du patrimoine culturel
guadeloupéen, les activités commerciales et industrielles sont peu ciblées par la charte de
territoire.

Le territoire du parc national est riche d’un héritage amérindien ainsi que d’une histoire coloniale
qui reste encore aujourd’hui la base de la culture créole guadeloupéenne. Le parc a identifié ces
enjeux dans sa charte et engage plusieurs actions pour contribuer à faire vivre la culture créole et
caribéenne :
- favoriser la transmission et la redynamisation des savoirs faire traditionnels (médecine
traditionnelle, artisanat local)
- contribuer à la préservation des traditions orales et à l’usage de la langue vernaculaire
- accompagner la restauration du patrimoine bâti et la protection des vestiges archéologiques.

La charte introduit la notion de solidarité économique et sociale entre les cœurs, l’aire maritime
adjacente et l’aire d’adhésion, qui bénéficient à l‘économie et à la qualité environnementale du
territoire. Cette solidarité s’exprime à plusieurs niveaux, par exemple les cœurs marins
contribuent à la production halieutique par l'effet réserve, le cœur forestier de la Basse Terre, en
protégeant les têtes de bassin versants, contribue au maintien de la qualité des cours d'eau vis-à-
vis des polluants chimiques et domestiques (et donc aussi des espaces marins côtiers), les
cœurs sont le support d'activités touristiques pour des entreprises installées en aire d'adhésion.
Ces bénéfices sont identifiés dans le document de diagnostic (cahier n°1, paragraphe 3.4.2.).

L'étude « Approche des éléments de valeur du Parc national de la Guadeloupe » conduite de


septembre 2011 à janvier 2013 a permis de comparer les bénéfices apportés au territoire par le
Parc national, aux coûts financiers consentis par la collectivité nationale pour créer et maintenir
ces espaces protégés. Les résultats sont frappants : le bilan économique est largement positif.
Les bénéfices économiques (monétaires et non monétaires) sont de 11 euros pour chaque euro
investi dans la protection du parc. Au-delà de leur mission première de protection d’un patrimoine
naturel commun, les résultats montrent que la présence des parcs nationaux se justifie aussi
dans les domaines économique et social.

L'établissement public du Parc national de la Guadeloupe est un acteur du territoire. Comme


initiateur du projet de charte, il a une responsabilité particulière dans la mise en œuvre des
actions. Il mobilise son ingénierie technique et apporte son soutien technique sur de nombreux

Parc National de Guadeloupe Nomination liste verte


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projets. Il apporte aux communes qui le souhaitent un appui dans la réalisation de leurs
documents de planification. Il partage avec ses partenaires la connaissance dont il dispose pour
préserver et mettre en valeur les patrimoines du territoire. Cet apport d'ingénierie technique et/ou
financière, est une mission que l'établissement public a conduite depuis sa création, et a renforcé
depuis la loi du 14 avril 2006.

 Un rapport d’évaluation environnementale (2012) liste de nombreux secteurs bénéficiant de la


mise en place de la charte, en particulier les activités de loisir dans les zones cœurs et
l’agriculture et la pêche dans les aires d’adhésion (diversification d’activités, structuration de
filières locales de produits et services de qualité et diversifiés, lutte contre certaines espèces
envahissantes, développement de l’agriculture biologique). En revanche, le rapport souligne que
le projet de création d’une réserve intégrale et la réintroduction du lamantin pourraient avoir des
impacts négatifs mais maîtrisables sur certaines filières (agriculture, pêche).

Une étude réalisée par le Credoc sur les aménités des espaces naturels (2008) souligne que les
parcs nationaux d’outre-mer constituent « des vitrines identitaires et commerciales pour les
territoires sur lesquels ils sont implantés ». Dans le cas de la Guadeloupe, le rapport met en
exergue le rôle fondamental du parc dans le développement touristique de l’archipel, en
soulignant toutefois le phénomène de « surexploitation touristique par les populations locales
environnantes. »

 La charte mentionnant les impacts socio-économiques potentiels de la présence du parc national


fait l'objet de concertations locales avec les acteurs du territoire au cours du processus de
définition de ce document stratégique.

 En ce qui concerne les sujets litigieux, la gouvernance du parc national leurs permet d'être
exprimés, discutés, argumentés et de trouver des solutions de compromis. En effet, cette
gouvernance des parcs nationaux s'exprime à quatre niveaux différents :
- le projet de création d'un parc national fait l'objet d'une large concertation avec les acteurs du
territoire (mission de création du parc national), de consultations locales (administrations,
collectivités territoriales, associations, habitants, professionnels...) et nationales (ministères,
conseil national de la protection de la nature, conseil interministériel des parcs nationaux) et d'une
enquête publique permettant à l'ensemble des acteurs du territoire d'être informés;
- l'établissement d'un parc national est administré par un conseil d'administration majoritairement
composé d'acteurs locaux, dont le président (dans la majorité des cas un élu local) coordonne
l'élaboration, la mise en œuvre, l'évaluation et la révision de la charte. L'établissement s'appuie

Parc National de Guadeloupe Nomination liste verte


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sur l'expertise de son conseil scientifique et sur les débats de son conseil économique, social et
culturel (qui comprend toutes les composantes de la société);
- le projet de charte fait l'objet d'un travail de rédaction associant les différentes parties prenantes
(notamment au sein du Conseil d'administration et du Conseil économique social et culturel) de
consultations locales (administrations, collectivités territoriales, associations, habitants,
professionnels...) et nationales (ministères, conseil national de la protection de la nature, conseil
interministériel des parcs nationaux). Une fois approuvée par décret, la charte est soumise à
l'adhésion des communes et concrétisée par des conventions signées avec ces communes et les
autres acteurs du territoire;
- enfin les directeurs et les présidents des conseils d'administration des parcs nationaux sont
membres de celui de Parcs nationaux de France ce qui leur permet de faire remonter au niveau
national des questions qu'ils jugent insuffisamment bien réglées au niveau local; ce conseil a
notamment vocation à donner son avis au ministre sur la politique des parcs nationaux.

Critère 1.5 Création équitable


L’aire protégée est légalement établie dans le respect des accords internationaux et de la législation
nationale et régionale. Le statut juridique et les limites de l'aire protégée sont clairement définis et ne
sont pas soumis aux principaux différends juridiques ou sociaux.

Lorsqu'il y a eu des impacts négatifs inévitables résultant de la création de l'aire protégée, des
mesures compensatoires ont été proposées

 La création des parcs nationaux est régie par la loi n°2006-436 du 14 avril 2006 relative aux parcs
nationaux, aux parcs naturels marins et aux parcs naturels régionaux et ses décrets d'application
(décret n°2006-943 du 28 juillet 2006, décret n°2006-944 du 28 juillet 2006, décret n°2007-673 du
2 mai 2007, décret n°2009-377 du 3 avril 2009) et l'arrêté du 23 février 2007 arrêtant les principes
fondamentaux applicables à l'ensemble des parcs nationaux.

 Pour rappel, le Parc national de la Guadeloupe a été créé par le décret 89-144 du 20 février
1989. Ce décret précisait les limites et les modalités de gestion du Parc, dans les domaines des
activités agricoles et forestières, de la pêche et de la chasse, de la protection de la faune et de la
flore, des activités sportives et touristiques, des travaux publics et privés, des activités
industrielles et artisanales, de la fréquentation touristique, et enfin de l’organisation et de
l’administration du Parc. A la suite de la réforme des parcs nationaux intervenue en 2006, le parc
national de Guadeloupe s’est défini une ambition nouvelle en modifiant significativement sa
configuration : après un travail de concertation intense et une enquête publique, le décret n°
2009-614 du 3 juin 2009 est aujourd’hui le texte de référence, définissant les limites, la
réglementation et l’organisation du parc national rénové.

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 Le parc national de la Guadeloupe est délimité et réglementé par le décret n° 89-144 du 20 février
1989, en application des dispositions du chapitre 1er du titre III du livre III du code de
l’environnement. Il n'y a pas de contentieux concernant la délimitation des zones cœurs du parc
national. Par ailleurs, il n'existe pas en Guadeloupe de conflits d'usages entre les activités
agricoles et la protection des milieux naturels.

En complément d’information, l’aire optimale d’adhésion qui compte 21 communes et l’aire


maritime adjacente ont été déterminées en fonction des continuités écologiques entre les
différents cœurs du parc national. Ces aires ne sont soumises à aucune réglementation
particulière par le parc. Les communes ont le choix d’adhérer ou non à la charte du parc national
et prendront leur décision à l'automne 2014. La réticence de certaines communes a été levée via
de nombreuses réunions de sensibilisation entre l'établissement public et les communes de
Guadeloupe à partir de 2009.

 Le régime des parcs nationaux est encadré par la législation nationale mais il n’est pas lié au
statut foncier. Sur le domaine terrestre, cela implique que la propriété, l’occupation et
l’exploitation des ressources naturelles peuvent rester le fait des particuliers, dans le respect de la
réglementation du parc national. En Guadeloupe, les zones terrestres classées en parc national
restent la propriété des communes ou du département (forêt départementalo-domanial), et la
partie marine relève de l'Etat (Domaine public maritime) : il n'y a donc pas eu d'expropriation ni
déplacement de population lors de la création du parc national de Guadeloupe.

Afin de compenser les obligations liées à cette réglementation l’Etat majore la subvention de
fonctionnement des communes. Cette majoration est proportionnelle aux superficies situées en
zone cœur : elle peut aller de 3 000 euros à 18 000 euros par an et par commune.

 En France, la reconnaissance de droits spécifiques aux communautés autochtones se heurte au


principe constitutionnel d’égalité des citoyens en droit (article premier de la constitution du 4
octobre 1958). Toutefois, la loi n°2000-1207 du 13 décembre 2000 d'orientation pour l’outre-mer
mentionne la notion de communautés autochtones et locales : on la trouve présente dans l'article
33, qui transpose les dispositions de l'article 8(j) de la CDB, et prévoit que « l'Etat et les
collectivités locales encouragent le respect, la protection et le maintien des connaissances,
innovations et pratiques des communautés autochtones et locales fondées sur leurs modes de
vie traditionnels et qui contribuent à la conservation du milieu naturel et l'usage durable de la
diversité biologique ».

Parc National de Guadeloupe Nomination liste verte


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En Guadeloupe, les habitants ont de multiples origines géographiques et ethniques et leurs


ancêtres sont arrivés récemment (à peine 5 siècles pour les plus anciens). Il n'existe plus de
communauté amérindienne Caraïbe depuis longtemps. Il est donc difficile d'assimiler les villages
ou les hameaux de Guadeloupe à des communautés d'un peuple indigène.

Cependant, la charte veille à prendre en compte et valoriser les spécificités culturelles locales et
constitue un projet de territoire auquel sont associés l'ensemble des acteurs et des élus locaux.
Pour mettre en œuvre les objectifs de protection et les orientations de mise en valeur et de
développement durable définis dans cette charte, des conventions d'application de la charte
seront signées entre l'établissement public du Parc national des Pyrénées et chaque collectivité
territoriale qui le souhaitent. L'établissement public pourra également proposer de signer des
conventions à d'autres personnes morales de droit public intéressées. Par ailleurs, des contrats
de partenariat s'inscrivant dans le cadre d'un projet concourant à la mise en œuvre de la charte
pourront être conclus entre l'établissement public et des personnes morales de droit privé
(organismes socio-professionnels ou associatifs…) concernées.

 Le droit français pose le principe de non-indemnisation des servitudes publiques. De ce fait, le


partage des coûts et des bénéfices découlant de la création et de la gestion d’aires protégées
n’est pas inscrit explicitement dans la loi, au sens de la Convention sur la diversité biologique.
Toutefois, plusieurs dispositifs relevant d'un premier embryon de fiscalité écologique permettent
aux propriétaires fonciers et aux exploitants agricoles et forestiers de recevoir des compensations
pour atténuer les impacts liés à l’établissement d’aires protégées. Les principaux mécanismes
d’indemnisation applicables pour le parc national de la Guadeloupe sont:
- la réévaluation de la dotation publique de fonctionnement des communes ayant plus de 50% de
leur territoire compris dans le cœur (majoration proportionnelle aux superficies situées en zone
cœur, variant selon les cas de 3 000 euros à 18 000 euros par an et par commune)
- l’exonération de la taxe foncière non bâtie (TFNB) pour les parcelles situées dans une zone
cœur (avec un engagement de gestion de 5 ans conforme à la charte), déduction du revenu
imposable des travaux de restauration écologique.

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Pilier 2. Gouvernance équitable


La Liste Verte des Aires Protégées justifie une gouvernance équitable.

Critère 2.1 Gouvernance légale, équitable et efficace


Le système de gouvernance mis en place est clairement défini, légalement reconnu, fonctionnel et
reconnu localement. Les intérêts de toutes les parties prenantes et les acteurs clés sont
équitablement représentés.

 La gestion du parc national est confiée à un établissement public national à caractère


administratif disposant d’un pouvoir réglementaire propre, dont l’organisation est clairement
décrite dans plusieurs textes juridiques. Le Décret n° 89-144 du 20 février 1989, dans son
chapitre III, confie l’aménagement, la gestion et la réglementation du parc national à
l’établissement du parc national de la Guadeloupe, placé sous la tutelle du Ministère en charge
de l’environnement. Le Décret n°2009-614 du 3 juin 2009 pris pour l’adaptation de la délimitation
et de la réglementation du parc national de la Guadeloupe confirme cette organisation. La
composition du conseil d’administration est fixée par un arrêté en date du 22 juin 2009.

 L’organisation de la gouvernance du parc national de La Guadeloupe est conforme aux


dispositions de la loi n°2006-436 du 14 avril 2006, qui prévoit pour tous les parcs nationaux la
création d’un établissement public spécifique, géré par une équipe d’environ 80 personnes, et
administré par un conseil d’administration, qui a pour mandat de valider la politique de
l’établissement, contrôler et approuver le budget. Il est assisté de deux instances consultatives :
1. Le conseil économique social et culturel, compétent en matière de politique contractuelle, de
suivi et de mise en œuvre de la charte du territoire et d’animation de la vie locale.
2. Le conseil scientifique, établi pour une durée de six ans, est chargé de définir les grands axes
et orientations des programmes de recherche intéressant le parc national, valide les protocoles et
bases de données initiées par l'établissement, donne un avis sur les projets qui touchent les
équilibres biologiques et humains, accompagne les actions et programmes définis dans le cadre
de la charte de territoire et propose des actions susceptibles d'intéresser les habitants.

 La gouvernance de l’établissement public du parc national de la Guadeloupe fait une large place
aux acteurs locaux, et notamment aux élus des collectivités territoriales. Ils sont représentés dans
le conseil économique social et culturel, sont majoritaires au sein du conseil d’administration et
sont associés à l’élaboration et à la mise en œuvre de la charte.

Ce système de gouvernance repose sur un fonctionnement représentatif :


1. La composition du conseil d’administration, fixée par un arrêté en date du 22 juin 2009 (58
membres) s’appuie sur 10 représentants de l’Etat, 28 représentants des collectivités territoriales,
19 personnalités et un représentant du personnel.

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2. Le conseil économique social et culturel (41 membres) est composé de représentants


d'établissements, d'organismes socio-professionnels ou d'associations,
3. Le conseil scientifique est composé de 22 membres, répartis entre deux tiers de chercheurs en
sciences de la nature (écologie, géologie, zoologie) et un tiers de spécialistes des sciences
humaines (ethnobotanique, économie, archéologie, histoire, droit de l’environnement), issus
principalement des universités et des centres de recherches implantés dans l’archipel.

 Les structures de gouvernance mises en place garantissent la possibilité d’une représentation


des acteurs du territoire. La charte du parc national est un projet de territoire qui concerne
l'ensemble des acteurs et des élus, sa mise en œuvre et son animation nécessitent une
implication particulière :
- des collectivités locales, au premier rang desquelles les communes ;
- des conseils régionaux ;
- des organismes socioprofessionnels et associatifs ;
- de l'établissement public du Parc national de Guadeloupe ;
- de l'État et de ses services déconcentrés.
Pour faciliter la mise en œuvre des objectifs de protection de mise en valeur et de développement
durable définis dans le projet de territoire, des conventions d'application de la charte sont signées
entre l'établissement public du Parc national de Guadeloupe et chaque collectivité territoriale qui
le souhaitent. L'établissement public pourra également proposer de signer des conventions à
d'autres personnes morales de droit public intéressées. Par ailleurs, des contrats de partenariat
s'inscrivant dans le cadre d'un projet concourant à la mise en œuvre de la charte peuvent être
conclus entre l'établissement public et des personnes morales de droit privé (organismes socio-
professionnels ou associatifs…) concernées.

De plus, cette charte veille à prendre en compte et valoriser les spécificités culturelles locales,
notamment pour l'aire d'adhésion qui prévoit des mesures spécifiques intitulées "Favoriser la
transmission et la redynamisation des savoir-faire traditionnels (Orientation 2.3.1.)" et "Contribuer
à la préservation des traditions orales et à l'usage de la langue vernaculaire, véritables
témoignages de la culture et de la mémoire collective locales (Orientation 2.3.2.)".

 Les réunions des différentes instances du parc national font l’objet de comptes rendus, qui une
fois validés, sont mis à la disposition du public dans le recueil des actes administratifs du parc
national. Les rapports d’activités annuels et de mise en œuvre des contrats d’objectifs sont
également rendus publics et disponibles sur le site internet du parc national.

Parc National de Guadeloupe Nomination liste verte


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Critère 2.2 Participation à la planification


Les parties prenantes, incluant les représentants des communautés locales et les ayants droits, sont
activement impliquées dans l’évaluation, l’examen et la mise à jour des objectifs de la gestion, de la
planification et des pratiques à mettre en œuvre

 L'évaluation périodique de la mise en œuvre des objectifs de gestion s'organise sur plusieurs
échelles de temps :
- sur le moyen-long terme, la charte est établie pour une durée de 15 ans, au terme de laquelle
un nouveau processus de concertation est engagé, sur la base d'un diagnostic du territoire
- les contrats d'objectifs triennaux font l'objet de bilans
- un ensemble d'indicateurs de performance est défini dans l'annexe 4 de la charte ("modalités de
suivi-évaluation") pour évaluer chaque année la mise en œuvre des objectifs de gestion.

 L’élaboration de la charte s’est appuyée sur une concertation locale à deux niveaux :
- une approche thématique, avec la constitution de groupes de travail sur l'agriculture, la pêche
en mer, les activités de pleine nature, les activités nautiques, le tourisme, la forêt et le bois,
associant les acteurs concernés. Sur plusieurs thématiques, la signature d'une convention de
partenariat a permis de définir en amont le contenu de la charte.
- Une approche territoriale, via des rencontres avec les municipalités (chaque commune a été
contactée directement par l'établissement public du parc national), les associations, les
socioprofessionnels ou acteurs d'un territoire donné.

Au total, sur la période 2009-2011, près de 200 réunions de concertation ont été organisées,
auxquelles s’ajoutent une cinquantaine de réunions publiques, pour aboutir au projet de charte de
territoire adopté début 2012.

 La charte de territoire est issue d’un travail de concertation mené sur plus de 3 ans, avec les
acteurs du territoire (collectivités, associations, socioprofessionnels, populations), qui a nécessité
plus de 250 réunions pour aboutir au projet de charte de territoire. La charte du parc national de
Guadeloupe a été présentée aux acteurs du territoire, incluant le grand public au travers d’une
centaine de réunions menées fin 2011 et début 2012. La version finale du projet de charte a été
validée début 2012 par le conseil d’administration du parc, qui comprend, entre autres, des élus
des collectivités locales. Des conventions de préfiguration liées aux bonnes pratiques ont été
élaborées afin de concrétiser l’engagement de certains acteurs du territoire et anticiper la mise en
œuvre de la charte (en 2011 avec le comité régional des pêches et des élevages marins et en
2012 avec les prestataires de plongée des îlets Pigeon).

Le rapport d'évaluation environnementale précise que La gouvernance est la thématique la plus


concernée par les bénéfices de la charte. La majorité des objectifs, orientations et axes sont
concernés par une amélioration de la gouvernance. Le développement de la concertation du

Parc National de Guadeloupe Nomination liste verte


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grand public, via l’incitation à la réalisation d’agenda 21 (mesure 2.5.3.1) est très favorable à
l’émergence de nouveaux modes de gouvernance. Les actions de communication et de
sensibilisation contribue aussi à cette « bonne » gouvernance. Le renforcement des partenariats
et de la gouvernance partagée, qui se traduit au niveau du mode de fonctionnement du conseil
d’administration du parc mais aussi dans la mise en œuvre conjointes de mesures (axes 3.1.1 et
3.1.2).

Critère 2.3 Transparence et prises de décisions partagées


La gouvernance et les prises de décision sont soumises à examen par les parties prenantes. Les
informations sont présentées dans un format approprié et le raisonnement suite aux décisions prises
est clair.

 Tous les documents clefs sont disponibles sur le site internet du parc national
(http://www.guadeloupe-parcnational.fr/) et auprès de l’établissement public, en particulier les
textes fondamentaux et les actes administratifs suivants:
- Charte du parc national
- Décrets de création
- Délibérations du conseil d’administration
- Rapports d’activités et de mise en œuvre des objectifs depuis 2001 (activités de surveillance,
de recherche scientifique, d’accueil du public, d’activités pédagogiques, de coopération)
- Listes des membres du conseil d’administration, du conseil scientifique et du conseil
économique, social et culturel
- Budget

 Les différentes instances consultatives du parc national se réunissent régulièrement et leurs


comptes rendus sont accessibles sur le site internet. Chaque année, deux assemblées générales
sont organisées.

Critère 2.4 Plaintes, conflits ou griefs


Il existe un processus approprié et clair afin d’identifier, prendre connaissance et résoudre les
plaintes, les conflits ou griefs relatifs à la gouvernance ou à la gestion de l’aire protégée.

 En cas de conflit, toute personne morale ou physique peut saisir le tribunal administratif. Le
conseil économique, social et culturel, qui regroupe des représentants socioéconomiques,
assume également un rôle de médiation territoriale dans la mesure où il peut discuter de tous les
sujets qu'il souhaite se saisir et en faire mention au conseil d'administration.

 Que cela soit en agriculture ou sur la pêche, la charte a un effet positif sur la diversification des
activités en associant pêcheurs aux activités scientifiques mais aussi à la lutte contre les espèces
envahissantes comme le poisson lion. Pêcheurs et agriculteurs sont aussi incités à développer
des activités touristiques.

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 Tous les représentants socioprofessionnels sont représentés dans le conseil d'administration de


l'établissement public du parc national. Dans la pratique, les individus ayant fait l'objet de
contraventions liées à certaines activités interdites par le décret de création adressent le plus
souvent leurs griefs aux maires de leur commune.

 Il n’existe pas de contentieux à ce jour relatif à la création et à la gestion du parc national de la


Guadeloupe (les actes administratifs depuis 2009 ne font état d’aucune procédure judiciaire en
cours). Par ailleurs, en Guadeloupe, il y a peu de conflits d’usages entre agriculture et milieux
naturels, les enjeux se situent sur la qualité environnementale des pratiques et la structuration de
filières de qualité.

Parc National de Guadeloupe Nomination liste verte


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Pilier 3. Gestion efficace


Les Aires Protégées de la Liste Verte démontrent une gestion efficace

Critère 3.1 Existence d’un document de gestion (ou autre document


équivalent)
L’aire protégée fait l’objet d’un document de gestion (ou autre document équivalent) en cours qui
détaille les objectifs de gestion, les mesures de gestion (conservation des valeurs clés, réalisation des
objectifs sociaux) et les activités associées qui permettront d’atteindre ces objectifs.

 Le 21 janvier 2014, le Premier Ministre, sur le rapport du ministre de l’écologie, du


développement durable et de l’énergie a approuvé par décret en Conseil d’État la charte du Parc
national de la Guadeloupe. La charte est un document stratégique établi pour 15 ans, et qui est
mis en œuvre progressivement, selon un programme opérationnel arrêté par le conseil
d'administration, assisté par un conseil scientifique et un conseil économique social et culturel
(CESC), et financé au travers des différentes programmations financières.

Critère 3.2 Gestion des ressources naturelles


La gestion démontre clairement que les ressources naturelles sont gérées de manière à ce que les
objectifs de conservation de l’aire protégée et sociaux soient atteints

 Le programme d’aménagement du Parc national indique les objectifs que poursuit l’Établissement
pour des périodes de 5 à 10 ans, ainsi que les moyens nécessaires à leur réalisation. La loi du 22
juillet 1960 relative aux Parcs nationaux et son décret d'application du 31 octobre 1961 en font
d'abord un document à caractère réglementaire. Les activités de gestion des ressources
naturelles font l'objet des deux premiers objectifs stratégiques (Protéger la forêt tropicale humide
et conserver le patrimoine naturel de la Basse Terre ; Contribuer au retour du lamantin dans le
Grand-Cul-de-Sac-marin).

 Les parcs nationaux français se trouvent dans une situation provisoire : les programmes
d'aménagement n'étant plus en phase avec la jurisprudence du Conseil Constitutionnel sur les
enquêtes publiques, ont été remplacés par les chartes. Un programme d'actions décline les
orientations de gestion et les actions à mettre en œuvre. Ce document est en cours de définition
pour le parc national de La Guadeloupe. Des contrats d’objectifs (2007-2009, 2009-2011) entre
l’Etat, le Ministère de l’écologie et du développement durable, et le parc national de la
Guadeloupe fixent les grands objectifs et les moyens du parc pour une durée de trois ans. Des
études sur les dynamiques de populations des espèces patrimoniales (oiseaux marins, chauves-
souris, hylodes, insectes) et de certaines espèces exotiques envahissantes (poisson-lion) sont
réalisées afin de définir des indicateurs de l'état de santé de la biodiversité.

Parc National de Guadeloupe Nomination liste verte


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 Le contrat d'objectifs 2009-2011 définissait pour chaque objectif et activité de gestion des
indicateurs quantitatifs et des cibles. En complément, des conventions ont été signées avec les
communes ainsi que des contrats de partenariat avec les randonneurs et les chasseurs. Des
bilans annuels sont produits par l'établissement public afin de rendre compte de manière détaillée
de la mise en œuvre du contrat. Dès sa création, le parc national visait à protéger ces éléments
du patrimoine naturel guadeloupéen. Au fur et à mesure des inventaires et de la connaissance,
l'établissement public s'est investi dans le suivi de certaines espèces autant terrestres que d'eau
douce et marines : pic de la Guadeloupe, orchidées, macrofaune d'eau douce, lambis et oursins,
tortues marines, herbiers.

Critère 3.3 Gestion des critères sociaux


La gestion démontre clairement que :

 Les parties prenantes et les ayants droits locaux, ou leurs représentants, sont efficacement
impliqués et leurs intérêts sont identifiés et pris en compte

 Les éléments culturels/les pratiques culturels de l’aire protégée sont reconnus et sont maintenus
ou si un tel maintien est incompatible avec la conservation des valeurs naturelles de l’aire
protégée, des restrictions sont mises en œuvre après consultation et concertation avec les ayants
droits locaux concernés.

 Les contrats d'objectifs mentionnent plusieurs objectifs stratégiques relatifs à la gestion du


patrimoine culturel et aux relations avec les populations locales (3.2/3.5.. connaissance et suivi
continu/gestion du patrimoine naturel, culturel et paysager ; 3.4. soutien au développement local).

 La charte du parc national de Guadeloupe a été soumise à une consultation institutionnelle et à


une enquête publique au cours de son élaboration, conformément aux dispositions du code de
l'environnement. Elle est déclinée dans un programme d'actions quinquennal et mise en œuvre
dans l'aire d'adhésion au travers de conventions d'applications avec les communes et de contrats
de partenariats avec les autres acteurs du territoire : la charte ne peut donc être mise en œuvre
sans leur consentement (signature de la convention ou du contrat) ni leur participation active. Le
programme d'aménagement prend en considération dans ses objectifs stratégiques l'implication
des habitants de la Guadeloupe à la gestion du patrimoine naturel. Véritable "thermomètre" des
préoccupations locales, le Conseil Économique Social et Culturel (CESC) exprime ou relaye les
positions, les attentes ou les propositions des habitants et des usagers du territoire.

 Les orientations de gestion visant à limiter certaines activités et aménagements (objectif 1.2.1.,
1.2.2, 1.2.3.) ont été discutées et validées dans le cadre de groupes de travail thématiques
(chasse, pêche, agriculture, activités nautiques, etc) et à travers des rencontres avec les
municipalités et les acteurs socio-professionnels. Quatre « Journées de Solidarité Territoriales »
ont notamment été organisées pour permettre l'expression directe de la population.

Parc National de Guadeloupe Nomination liste verte


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 Les relations avec les acteurs locaux font l'objet d'indicateurs de suivi dans le plan d'objectif, en
particulier pour les activités d'accueil, d'animation et de pédagogie, de connaissance du
patrimoine culturel, de soutien au développement local, qui favorisent une approche du
développement durable innovante.

Critère 3.4 Gestion des menaces


La gestion démontre clairement que :

 Les menaces sont gérées de manière à ce que les objectifs de conservation de l’aire
protégée et sociaux soient atteints

 Toutes restrictions concernant l’accès ou l’usage sont appliquées

 Le changement climatique et d’autres questions qui impactent la conservation à long terme


des valeurs principales de l’aire protégée ont été identifiés et sont gérés activement.

 Le Décret n° 2009-614 du 3 juin 2009 pris pour l’adaptation de la délimitation et de la


réglementation du parc national de la Guadeloupe aux dispositions du code de
l’environnement issues de la loi n° 2006-436 du 14 avril 2006 précise les principales mesures
destinées à protéger le patrimoine contre des catégories de menaces clairement identifiées
(introduction d'animaux non/domestiques, atteintes aux patrimoines, bruit, inscriptions, feu,
déchets, éclairage artificiel, espèces exotiques envahissantes, travaux, etc). Ces dispositions
réglementaires sont traduites dans l'objectif 1.2.1. des Orientations de la charte (Encadrer les
pratiques ayant un impact direct sur le patrimoine) et mises en œuvre à travers le programme
d'aménagement et les contrats d'objectifs.

 La charte identifie un jeu d'indicateurs permettant d'évaluer qualitativement et


quantitativement le niveau de contrôle des principales menaces susceptibles d'impacter les
valeurs patrimoniales du parc et des tableaux de bord sont actuellement en cours de
déploiement.

 En ce qui concerne les changements climatiques, les menaces sont mentionnées dans le
diagnostic de la Charte (Cahier 1, paragraphe 3.1.3.3. "des aléas naturels caractéristiques de
la Caraïbe"). L'établissement public du parc national, en collaboration avec des
établissements de recherche (Muséum national d'histoire naturelle, Universités) réalise des
études et des suivis de populations d'espèces patrimoniales et envahissantes, qui visent
notamment à définir des indicateurs de l'état de santé de la biodiversité, incluant l'évaluation
des impacts des changements climatiques.

Parc National de Guadeloupe Nomination liste verte


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Critère 3.5 Gestion mise en œuvre pour le public et pour d’autres activités
autorisées au sein de l’aire protégée
La gestion démontre clairement que, quand le public et/ou des activités sont autorisées au sein de
l’aire protégée :

 Cette gestion est compatible avec, et prend en compte les objectifs de conservation et sociaux

 La gestion répond aux besoins du public et des autres usagers, prévoyant y compris un accès
adapté, sauf si des restrictions sont nécessaires pour appuyer la réalisation de la conservation de
l’aire protégée et l’atteinte des objectifs sociaux

 Quand l’accès du public est autorisé et que c'est possible, un accès pour les personnes à mobilité
réduite est prévu

 Le parc national de La Guadeloupe reçoit chaque année en moyenne 600,000 visiteurs (500,000
sur la partie terrestre et 100,000 dans le domaine maritime). Compte-tenu de cette fréquentation
importante des différents sites du parc national, l'aménagement et l'accueil des touristes, qui
constituent des activités historiques importantes de l'établissement public du parc national : la
charte fixe pour objectif global de permettre l'accès au plus grand nombre aux principaux sites du
cœur tout en maîtrisant les impacts de la fréquentation touristique sur le patrimoine naturel. Cette
politique d'éco-responsabilité repose notamment sur la création et la maintenance
d'infrastructures d'accueil. Par ailleurs, le décret de création n° 2009-614 du 3 juin 2009
réglemente dans son article 15 l'ensemble des activités touristiques dans le cœur du parc
national : la pratique du canyonisme et le survol à une hauteur inférieure à 1000 mètres du sol
sont interdits, tandis que le campement et les compétitions sportives sont règlementés par le
directeur du parc national.
Le nombre de visiteurs fait l'objet d'un suivi : un dispositif «d'écocompteurs» permet une
évaluation fiable de la fréquentation des sites terrestres et sentiers du parc national. En 2009, la
fréquentation sur les sentiers du Parc est estimée à 422 961 visiteurs.

 Le changement du mode de gouvernance du parc national de la Guadeloupe, acté par le décret


du 3 juin 2009 sur la réforme des parcs nationaux, donne l’opportunité aux collectivités d’être
rassemblées autour d’un objectif commun de développement durable du territoire, via leur
participation au conseil d’administration du parc (tous les maires des communes concernées par
le parc national en sont membres). Ce conseil d’administration du parc est assisté de deux
instances consultatives, le conseil scientifique (composé de chercheurs en science de la nature et
en sciences humaines) et le conseil économique social et culturel (composé d’acteurs et usagers
du territoire). Cette organisation permet aux acteurs du territoire d'être représentés et de faire
valoir leurs intérêts.
Une large consultation des « forces vives » du territoire a été menée afin d’élaborer la charte. À
l’échelle des communes, les acteurs suivants ont été consultés :
- Les élus et services des communes

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- Les associations agissant localement


- Les socioprofessionnels
- Les populations
Cette consultation a permis un recensement des actions concrètes déjà mise en œuvre ou en
projets en matière de développement durable, à l’échelle locale. Cette approche ancre la charte
dans les enjeux de son territoire. La charte s’inscrit donc dans une dynamique déjà existante
avec des partenaires motivés et ayant pris part au processus de définition.

La réglementation appliquée en zone cœur pour restreindre certaines activités humaines et plus
globalement les orientations de gestion prévues dans la charte (cahier n°2) reposent sur un
diagnostic des enjeux patrimoniaux du territoire et des menaces susceptibles d'impacter les
objectifs de conservation, qui sont décrits dans le cahier n°1. Une évaluation des impacts de
certaines restrictions d'usages montre un effet limité pour les populations locales. Seule la
mesure 1.1.2.2 a un impact négatif mais maîtrisable sur l’activité car le classement en réserve
intégrale d’une zone sur la grande rivière de Capesterre pourrait impacter quelques agriculteurs
installés dans la zone. La réintroduction du lamantin (3.1.3.1) pourrait aussi impacter de manière
négative (mais de façon maitrisable) les pratiques des pêcheurs. La mesure 1.4.2.2 sur la
limitation de l’exploitation sylvicole pourrait avoir un impact négatif sur la sylviculture mais, la
filière bois étant inexistante en Guadeloupe, l’évaluation est jugée neutre.

Pour faciliter l’accès à la nature aux personnes en situation de handicap, aux familles, aux
enfants et aux seniors, les parcs nationaux ont mis en place un partenariat depuis 2008 avec la
GMF sur le thème "la nature en partage". La convention prévoit la mise en place d’un site
d’interprétation au Morne à Louis, à proximité des deux Mamelles sur la route de la Traversée.
Cet équipement, composé d’un belvédère et de modules pédagogiques, offrira aux personnes à
mobilité réduite la possibilité de profiter au même titre que les autres d’une découverte nouvelle et
différente des paysages de la Guadeloupe. Trois sites sont entièrement accessibles aux
personnes en situation de handicap: le sentier de la cascade aux écrevisses, l'aire d'accueil des
chutes du Carbet et la maison de la forêt.

 Le décret de création du parc national précise le cadre réglementaire qui s'applique à l'ensemble
des activités touristiques afin de limiter les impacts sur les valeurs naturelles et culturelles. En
plus de ces éléments réglementaires, le parc développe des outils de sensibilisation à l'égard des
usagers (ex. pour les plongeurs).

Compte-tenu de la fréquentation importante des différents sites du parc national, qu'ils soient
terrestres ou maritimes, l'aménagement et l'accueil du public sont deux activités historiques
importantes de l'établissement public du parc national. Il s'agit en effet de permettre l'accès aux
principaux sites du cœur du parc national au plus grand nombre, tout en maitrisant les impacts de
la fréquentation sur les milieux naturels. L'ambition affichée est de faire de l'aménagement et de

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l'accueil dans les cœurs du parc national un modèle d'écoreponsabilité. Les aménagements des
milieux en cœur de parc (objectifs 1.2.3, 1.3.1, 1.3.2, 1.3.3) et sur le reste du territoire (orientation
2.2.1) ont un effet positif en permettant la découverte du patrimoine naturel et culture. Cela
contribue à renforcer l’image « nature » du tourisme sur le territoire du parc. La réhabilitation des
sites dégradés, la suppression des dépôts sauvages contribuent aussi de manière positive à
l’attractivité touristique (objectif 1.2.4, mesures 1.2.2.3 et 2.1.6.6). Le développement de l’activité
de randonnée est mis en valeur avec une mesure consacrée à l’entretien du réseau de traces
(mesure 1.3.2.1), la création de nouveaux sentiers de découverte (mesure 2.4.2.3) et d’un sentier
de Grande Randonnée (mesure 2.2.1.1). Les autres activités ciblées (objectif 1.3.4) sont la
plongée, le canyoning (interdit en cœur de parc), les activités sportives de pleine mer.

En 2009, une convention a été signée entre le Parc national, l'Office national des forêts et le
Conseil général, qui définit notamment l'organisation des tâches dans les domaines de l'accueil
du public et de l'entretien des sentiers dans le cœur du Parc. Tout sentier susceptible de
présenter des risques pour le public est fermé : c'est le cas notamment des pistes endommagées
à la suite de cyclones.

Les sites les plus fréquentés (les grands sites du parc national) font l'objet de programmes
globaux d'aménagement particuliers (ex. aménagement de l'aire d'accès aux Chutes du Carbet,
aménagement des sites de la route de La Traversée). Un réseau de sentiers appelés « traces »
en Guadeloupe, et quelques équipements particuliers permettent la découverte de la zone
forestière, du littoral et de la baie du Grand cul-de-sac. Les interventions de l'établissement public
du parc national relèvent généralement de l'entretien et du nettoyage. Les programmes
d'équipements et les gros chantiers de rénovation font l'objet d'opérations spécifiques.

L’établissement public du parc national de la Guadeloupe met l'accent et la priorité en matière de


pédagogie sur les scolaires. Dans le cadre d'une convention avec le Rectorat, il soutient une
dizaine de «Projet d'Action Educative» (PAE) chaque année.
Une enquête de fréquentation touristique des sites du parc national réalisée en 2012 permet de
fournir des éléments d'évaluation très détaillés sur les usages touristiques, le nombre de visiteurs
et le niveau de satisfaction des visiteurs à l'égard des infrastructures d'accueil : les visiteurs
interrogés expriment largement leur satisfaction à l'égard des points d'accueil du parc (>90%).

La charte de territoire fait du secteur du tourisme et des loisirs le fer de lance du développement
économique raisonné sur le territoire du parc national (Objectif 1.4.1. : Promouvoir un
développement touristique exemplaire dans les cœurs du parc national). Plusieurs mesures ont
ainsi un effet positif direct sur les pratiques des professionnels : pratiques plus respectueuses de
l’environnement (mesure 2.4.2.2), notamment en cœurs de parc avec la limitation de la
fréquentation du cœur marin des îlets Pigeon par les clubs de plongée à son seuil actuel (objectif
1.4.1).

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Le rapport d'évaluation environnementale indique que "le secteur des loisirs et du tourisme est le
secteur avec le plus d’évaluation positive. La charte contribue ainsi au développement d’un
tourisme de qualité environnementale, vitrine de l’image « naturelle » de la Guadeloupe."

Critère 3.6 Mesures objectives de réussite


La gestion a défini, documenté et mis à disposition du public un ensemble de seuils de performances
qui sont vérifiables et justifiés techniquement. Ils ont été validés par les autorités, structures
impliquées dans la gouvernance et permettent d’obtenir une base objective pour déterminer :

a) Que chacune des valeurs identifiées est bien protégée

Et

b) Que les impacts sur les communautés locales sont positifs, ou au moins neutre et stable ou en
progression

 Le contrat d'objectifs, qui opérationnalise les orientations de la charte, établit des indicateurs
mesurables pour chaque objectif de gestion. En ce qui concerne la conservation des ressources
naturelles, la mesure des performances repose sur des indicateurs qui permettent de mesurer la
mise en œuvre des activités de connaissances et de suivi continu du patrimoine naturel, culturel
et paysager (3.2.), de recherche scientifique (3.3.), la réintroduction du lamantin, et les
interventions de gestion sur les milieux naturels pour améliorer l'état de conservation des espèces
et lutter contre les espèces exotiques envahissantes (3.5.). Sur ce dernier point, l'indicateur
retenu est "le nombre d'espèces, d'habitats et de sites patrimoniaux faisant l'objet d'une action
préventive ou de restauration, favorable à leur conservation.

 Pour chaque objectif, un seuil quantitatif a été défini. Les bilans des contrats d'objectifs sont
réalisés pour mesurer leur atteinte.

 La mesure des impacts de la gestion du parc national sur les populations locales est assurée par
plusieurs indicateurs de suivi annuel explicités dans l'annexe 4 de la charte, parmi lesquels :
Nombre de projets de développement durable soutenus par l’établissement public et en
cohérence avec la charte, Connaissance et avis de la population sur le sanctuaire marin, Nombre
de projets en partenariat avec des acteurs locaux, Nombre de communes disposant d'un agenda
21 validé sur le territoire du parc, Avis des habitants et visiteurs sur le PNG.

 Un jeu complet d'indicateurs est consacré à la mesure des impacts du parc sur les activités
socioéconomiques (Favoriser un développement endogène respectueux de l'environnement et
des hommes: agriculture durable, artisanat, pêche durable, etc).

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 Ces indicateurs de performance sont décrits dans les annexes de la charte, disponibles sur le site
Internet de l'établissement public du parc national. La majorité de ces indicateurs sont
quantitativement mesurables à partir d'enquêtes et de données statistiques disponibles auprès
des services compétents de l'Etat (DREAL, DRAFF, etc).

Critère 3.7 Surveillance et évaluation


Il existe un programme afin de suivre et évaluer l’atteinte des objectifs de conservation et sociaux de
l’aire protégée. Les éléments clés qui peuvent influer sur l’atteinte de ces objectifs sont également
suivis et évalués.

 Ainsi que prévu par l’article L.331-3 du code de l’environnement, une évaluation régulière,
couplée à un suivi annuel par l'intermédiaire de tableaux de bord, de la mise en œuvre des 4
enjeux de territoire précisés par la charte sera mise en place. L’objectif de ce dispositif est de
suivre de manière complémentaire l’efficacité de la mise en œuvre de la charte (bilan des
réalisations, des résultats obtenus), les impacts de la charte (effets globaux produits sur le
territoire et ses habitants), la pertinence de la charte (répond-elle bien aux enjeux identifiés dans
le diagnostic de territoire) et l’état initial de l’environnement présenté dans le rapport
environnemental. Les contrats d'objectifs définissent des objectifs chiffrés qui sont évalués dans
les rapports d'activités. Le dispositif de suivi-évaluation des chartes est en cours de définition à
l'échelle des parcs et en inter-parcs. Le parc national de La Guadeloupe est partie prenante -
avec deux autres parcs nationaux - du tableau de bord des aires marines protégées. Une
réflexion est en cours pour comptabiliser les indicateurs d'évaluation de la charte et le tableau de
bord des aires marines protégées.

 Un bilan du précédent contrat d'objectifs (2007-2009) a été réalisé en 2009 afin de présenter les
résultats obtenus ainsi que les moyens mis en œuvre par l'établissement. Ce suivi des moyens
s'appuie notamment sur l'outil de suivi du temps « GECO » déployé au parc depuis 2007.

Critère 3.8 Ressources


L’efficacité de la gestion, la surveillance et l’évaluation ne sont pas affectées par le manque de
ressources financières ou humaines, d’accès à un équipement adéquat ou un manque
d’infrastructures.

 La précarité de l'occupation de certains locaux, leur fonctionnalité peu satisfaisante et l'insalubrité


de plusieurs d’entre-eux conduisent à préparer la construction d'un nouveau siège pour
l’établissement public. Le fonctionnement de l'établissement exige des moyens matériels
(véhicules, bureautiques, etc.) classiques, mais adaptés aux conditions climatiques tropicales.
Les interventions en milieu marin exigent des moyens particuliers coûteux tant à l'acquisition qu'à
l'entretien : matériels de plongée, embarcations, remorques et véhicules tracteurs, appontements,
balises marines, mouillages, etc. L'acquisition, l'exploitation et la gestion de ces moyens matériels
fait l'objet de démarches d'éco-responsabilité.

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 Suite à la loi de 2006, les effectifs ont été renforcés et les équilibres ont été renforcés afin de faire
face aux nouvelles missions de l'établissement. En termes d'effectifs, le plafond d'emploi était en
2012 de 72 ETPT consommés, couvrant l'ensemble des domaines d'activités prévus par la charte
: surveillance du territoire et police de l'environnement (9,4 ETPT), connaissance et suivi du
patrimoine (5,7 ETPT), participation à la recherche scientifique (4,1 ETPT), soutien au
développement local durable (12,6 ETPT), intervention sur le patrimoine (1,9 ETPT), création et
maintenance d'infrastructures d'accueil (8,3 ETPT), interventions d'accueil, animation et
pédagogie (7,3 ETPT), communication (2,2 ETPT), management et soutien (18,6 ETPT),
missions connexes (1,9 ETPT).

 Dans le cadre de la réforme, les agents de l'établissement doivent être préparés aux
changements qui s’opèrent (élargissement des compétences et du champ d’intervention de
l’établissement public, etc.) et à la réalisation de la charte. De même, ils doivent bénéficier d'un
encadrement de haut niveau, tant en ce qui concerne les conditions d'hygiène et de sécurité,
qu'en ce qui concerne le référencement «environnemental».

 Le budget total de l'établissement du parc national s'élevait en 2012 à 11  434 000 euros. La
mutualisation de certaines charges au travers de «Parcs nationaux de France» permet à
l’établissement public du parc national de la Guadeloupe d'améliorer ses performances en
matière de gestion des conventions et de comptabilité analytique.

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Pilier 4. Conservation réussie


Les aires protégées inscrites sur la Liste Verte des Aires Protégées démontrent la conservation
réussie de la nature et sa contribution à un monde juste. .

Critère 4.1 Les objectifs de conservation sont atteints


Les résultats de conservation obtenus répondent aux objectifs à atteindre. Les valeurs de l’aire
protégée sont bien protégées et/ou bien gérées permettant de faire face aux défis de la conservation
(cf. critère 4.3).

Le rapport d'évaluation environnementale indique que "la charte contribue significativement à la


protection et la gestion du patrimoine naturel, culturel, géologique et paysager puisque les items ont,
à près de 80%, une influence positive (directe ou indirecte). Seulement huit mesures ont été évaluées
comme ayant une influence négative indirecte sur certaines dimensions environnementales. Ces
mesures ont toutefois une influence positive sur d’autres thématiques. Aucune mesure n’a ainsi
d’influence négative générale."

Les effets positifs directs sur la biodiversité sont nombreux :


- Préservation des corridors écologiques
- Lutte contre les espèces invasives
- Préservation d’espèces patrimoniales
- Limitation des impacts liés à la fréquentation des milieux, aux activités anthropiques
La charte de territoire valorise la biodiversité marine (mesures sur les inventaires, sur le suivi du
blanchissement des coraux, sur la protection des espèces remarquables dont les tortues marines, sur
le sanctuaire marin des cétacés) et choisit le développement d’un projet lié à la réintroduction d’une
espèce emblématique, le lamantin, comme « vitrine » de l’action de l’établissement public. Le
deuxième projet emblématique, la lutte contre l’invasion par le poisson lion, est aussi un projet tourné
vers la protection du milieu marin. Les milieux terrestres sont toutefois largement pris en charge, avec
une action particulière sur les milieux d’eau douce et les forêts sèches.

Critère 4.2 Les impacts sociaux sont pris en compte


Les impacts sur les communautés locales sont positifs, ou au moins neutre et stable ou en
progression. La gestion permet de faire face aux défis de la conservation (cf. critère 4.3).

Le processus de concertation mis en place pour l'élaboration de la charte a permis de développer


l'adhésion des populations au parc national de Guadeloupe : Lors de la précédente programmation la
zone périphérique ne comprenait que 3 communes de la Guadeloupe. L’aire optimale d’adhésion en
compte désormais 21.

Les effets positifs directs sont nombreux sur le patrimoine culturel: la charte attache une grande
importance à la communication autours du patrimoine culturel, en se focalisant sur la préservation de
la langue créole. Le maintien des traditions locales permet aussi, de manière indirecte, de sensibiliser

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à la protection des milieux naturels. Par exemple le projet de réintroduction du lamantin se réfère à un
animal mythique, présent dans les contes et légendes créoles.

Critère 4.3 Réponses a minima adaptées aux défis de la conservation


 Lorsque le contexte de l’aire protégée est reconnue comme particulièrement difficile par le
Comité international UICN de la Liste Verte :

 La gestion doit protéger les éléments essentiels de l’aire protégée. Même si les objectifs ne
sont pas atteints, la gestion réussit néanmoins à maintenir un seuil minimum de conservation
qui pourra permettre par la suite d’atteindre les objectifs lorsque le contexte extérieur sera
plus satisfaisant.

 La gestion mise en œuvre est de qualité ou innovante pour que les objectifs soient atteints
malgré le contexte difficile.

Aucune remarque particulière pour ce critère.

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Bibliographie

https://drive.google.com/open?id=0B_03JE5Le7LxLTl6Q01Cd1lkc1U&authuser=0

https://drive.google.com/open?id=0B_03JE5Le7LxMVV5R3VUMnVwZFE&authuser=0

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