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Université UMBB Département Génie Mécanique

Schémas électriques et appareillages


Chapitre 4. Appareillage de protection

1. Introduction
Les appareils de protection permettent de protéger les personnes et les équipements électriques
contre toutes perturbations et assurent le bon fonctionnement du système quel que soit les
conditions du service. La protection est assurée par l’interruption automatique du passage du
courant lorsque le circuit ne fonctionne pas normalement [1,2].
Généralement il existe trois type d’appareils de protection qui sont :
2. Fusibles
Les fusibles sont des appareils de connexion dont la fonction est d’assurer une fonction de coupe-
circuit d'un élément calibré. C'est à dire, ils doivent assurer le rôle de conduction du courant
électrique jusqu’à une certaine intensité. Au-delà de leur valeur limite ils fondent (certains sont
d’ailleurs équipés d’un témoin de fusion), en interrompant le courant électrique, ils assurent ainsi
la protection des circuits en cas de surintensité et permettent d’éviter tout risque d’incendie et
autres problème en situation de fonctionnement normal. Le fusible ou élément fusible, qui se
présente sous la forme d’un ruban ou d’un fil métallique, fond puis se vaporise en raison de l’apport
d’énergie par le défaut électrique qu’il doit interrompre [1,2].

Figure. 1 différents types de fusibles industriels


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2.2 Caractéristiques
Les principales caractéristiques et les critères du choix d’un fusible sont [3] :
Calibre : c’est l’intensité nominale In, c’est le courant qui traverse le fusible sans provoquer un
échauffement excessif.
Pouvoir de coupure : C'est la plus grande intensité que peut couper la cartouche fusible. Plus le
pouvoir de coupure est important, plus le fusible est apte à protéger l'installation contre des court-
circuit d'intensité élevée. Pour une bonne protection, il est conseillé de bien respecter la relation
suivante : Ipdc ≥ Icc.

Tension nominale Un : est la tension maximale d'utilisation.


Courant conventionnel de non fusion Inf : c’est la valeur spécifiée de courant qui peut être
supportée par le fusible pendant un temps spécifié sans fondre.
Courant conventionnel de fusion If : c’est la valeur spécifique du courant qui provoque la fusion
du fusible pour le même temps.
2.3 Classification des fusibles
Il existe plusieurs classes de fusibles afin de répondre aux exigences techniques des installations
électriques à utiliser :
Les cartouches gG : de protection générale protègent les installations contre les courts- circuits,
les faibles et les fortes surcharges (usage général : éclairage, four, ligne d’alimentation…). Elles
sont marquées en noir.
Les cartouche accompagnement moteur aM : protègent les installations contre les courts circuits
et les fortes surcharges, Conçues pour résister aux surcharges telles que démarrage de moteur et
mise sous tension d'un transformateur. Elles sont marquées en vert. Ces cartouches doivent donc
être obligatoirement associées à un dispositif de protection thermique contre les faibles surcharges.
Les cartouches aD (abonnement distribution) sont marqués en couleur rouge
Les cartouches uR : Ces fusibles dits « ultra rapides » assurent la protection contre les courts
circuits des composants électroniques de puissance (diodes, thyristors, transistors) et d’une façon
générale utilisées pour les cartes électroniques.
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Cartouches gG Cartouches aM Cartouches aD Cartouches uR

Figure. 2 différents types de fusibles


Remarque

- En cas de fusion d'une cartouche fusible sur une installation triphasée, il est conseillé de
changer les 3 cartouches.
- Les cartouches fusibles sont peu coûteux, simple à utiliser et peu encombrant. Mais chaque
cartouche est à remplacer à chaque défaut.
Exemple de courbe de fusion des cartouches fusibles type aM et gG

Figure. 3 courbe de fusion du cartouche fusible


Pour le calibre en trouve deux types de cartouche fusibles [4]
- Les cartouches cylindriques, en huit tailles, pour des courants de 1 à 125 A
- Les cartouches à couteaux, en quinze tailles, utilisées pour des courants de 16 à 1250 A
(uniquement en gG et aM)
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Figure. 4 Cartouche fusible cylindriques et à couteaux


Et pour la tension des cartouches du fusible on trouve trois classe de tension, qui sont 220 V, 380
V, et 500 V.
2.4 Choix d’une cartouche fusible
Le choix d’une cartouche fusible dépend du plusieurs critères qui sont :
- La classe selon le type de la charge, gF, gG, aM.
- Le calibre In et la tension assignée Ue
- La forme (cartouche cylindrique ou à couteau) et la taille
- Le pouvoir de coupure
Tableau. 1 Avantages et inconvénients d’un fusible [2]

Avantages Inconvénients

Coût peu élevé Nécessite un remplacement après fonctionnement

Facilité d’installation Pas de réglage possible

Pas d’entretien Surtension lors de la coup

Très haut pouvoir de coupure Déséquilibre en cas de fusion d’un seul fusible sur
une installation triphasée

Très bonne fiabilité

Possibilité de coupure très rapide (UR)


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3. Relais Thermique
Un appareil qui protège le récepteur placé en aval contre les surcharges et les coupures de phase. Pour cela,
il surveille en permanence le courant dans le récepteur. En cas de surcharge, le relais thermique n’agit pas
directement sur le circuit de puissance. Un contact du relais thermique ouvre le circuit de commande d’un
contacteur est le contacteur qui coupe le courant dans le récepteur [5].

Figure. 5 Relais thermique


En face du relais thermique on trouve :
- Bouton de réglage Ir
- Bouton Test : l'action sur le bouton Test permet :
o Le contrôle du câblage du circuit de commande
o La simulation du déclenchement du relais (action sur les 2 contacts "O" et "F")
- Bouton Stop. Il agit sur le contact "O"
- Bouton de réarmement et sélecteur de choix entre réarmement manuel et auto
- Visualisation du déclenchement
- Verrouillage par plombage du capot
3.1 Rôle du relais thermique

Le relais thermique permet de protéger un récepteur placé en aval contre les surcharges faibles,
prolongées et les coupures de phase. Le relais thermique est un appareil qui protège le récepteur
contre les surcharges. Pour cela, il surveille en permanence le courant dans le récepteur. En cas de
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surcharge, le relais thermique n’agit pas directement sur le circuit de puissance. Un contact du
relais thermique ouvre le circuit de commande d’un contacteur est le contacteur qui coupe le
courant dans le récepteur [2].
Les relais thermiques sont utilisables en courant triphasé, et sont généralement tripolaires.
Cependant, on peut les adapter, et les utiliser en courant continu, courant monophasé et diphasé.
- Symbole

Figure. 6 Symbole d’un relais thermique


3.2 Principe de fonctionnement
Le relais thermique utilise un bilame formé de deux lames minces de métaux ayant des coefficients
de dilatation différents. Le bilame s’incurve lorsque sa température augmente. Pour ce bilame, on
utilise un alliage de Ferronickel (un alliage de Fer (64 %) et de Nickel (36 %) avec un peu de
Carbone et de Chrome). Chaque bilame est placé à l'intérieur d'un enroulement chauffant branché
en série avec une des phases du moteur et est relié à une came commandant les contacts de
commande. Si le moteur est en surcharge, l’intensité I qui traverse le relais thermique augmente,
ce qui a pour effet de déformer davantage les trois bilames. Un système mécanique, lié aux
bilames, assure l’ouverture du contact auxiliaire (NC 95-96). Cependant, les relais thermiques sont
munis d’un système de réarmement qui peut s’effectuer lorsque les bilames sont suffisamment
refroidis. Certains relais thermiques possèdent un réarment automatique qui permet la remise en
service du récepteur lorsque les bilames sont froids, système déconseillé par sécurité pour les
utilisateurs, redémarrage automatique et pour les récepteurs risque de dégradation [5].
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Figure. 7 Principe de fonctionnement d'un relais thermique


a. Compensation en température
Ils sont insensibles à la variation de la température ambiante, les bilames sont compensés. Les
bilames de compensation sont soumis à la température de l’air ambiant ils se déforment de façon
opposés aux bilames principaux.
b. Classe du relais thermique et durée de déclenchement
La norme définit la durée du déclenchement à 7,2 fois le courant de réglage du relais. On définit la classe
du relais en fonction de cette durée de déclenchement.

Figure. 8 Courbe de déclenchement pour différente classe de relais thermique


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Tableau. 2 Classes de déclenchement du Relais Thermique

Classe de déclenchement Plage du temps Tp de déclenchement du Relais


en fonction du courant de surcharge moteur

1,05 In 1,2 In 1,5 In 7,2 In

10 Tp > 2 h Tp < 2 h Tp < 4 min 4 s < Tp ≤ 10 s

20 Tp > 2 h Tp < 2 h Tp < 8 min 6 s < Tp ≤ 20 s

30 Tp > 2 h Tp < 2 h Tp < 8 min 9 s < Tp ≤ 30 s

Le tableau ci-dessus présente les trois classes des plages de temps Tp de déclenchement du relais
thermique en fonction du courant du surcharge moteur.
4. Disjoncteur
Un disjoncteur est un appareil électromécanique de connexion qui constitue un élément
essentiel dans les installations électriques est capable d'établir, de supporter et d'interrompre des
courants dans les conditions normales de fonctionnement, ainsi que d'établir, de supporter pendant
une durée spécifiée et d'interrompre des courants dans des conditions de fonctionnement anormales
spécifiées. Il est capable d'interrompre un courant de surcharge ou un courant de court-circuit dans
une installation. Suivant sa conception, il peut surveiller un ou plusieurs paramètres d'une ligne
électrique. Sa principale caractéristique par rapport au fusible est qu'il est réarmable
En matière de disjoncteurs, il existe une certaine variété de modèles du disjoncteur selon les
besoins précis en termes d'installation électrique. Disjoncteur différentiel, disjoncteur
divisionnaire, disjoncteurs magnétothermiques. Cet appareil de protection électrique, qui peut être
tout à la fois un disjoncteur sectionneur magnétothermique ou un disjoncteur différentiel
magnétothermique, réagit en cas de problème constaté sur le circuit.

Figure. 9 différents types du disjoncteur


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4.1 Caractéristiques électrique d'un disjoncteur


Les principales caractéristiques électrique d'un disjoncteur sont :
- La tension assignée d'emploi Ue qui représente la tension maximale de fonctionnement du
disjoncteur
- Le courant assigné In, encore appelé « calibre », qui correspond à la valeur maximum du
courant que le disjoncteur peut supporter de manière permanente
- La courbe de déclenchement du déclencheur
- Le nombre de pôles coupés et le nombre de pôles protégées
- Le pouvoir de coupure qui correspond à l'intensité maximale d'un courant de court-circuit
théorique que le disjoncteur est capable d'interrompre sans risque de destruction
- Le pouvoir de limitation qui caractérise l'aptitude à ne laisser passer qu'une partie du
courant lors d'un court-circuit.
4.2 Principe de fonctionnement d’un disjoncteur
Dans l’industrie on trouve différents types de disjoncteurs, qui sont généralement, les disjoncteurs avec
protection thermique, les disjoncteurs avec protection magnétique (MO) et les disjoncteurs avec protection
magnétothermique.

a- Disjoncteur à protection thermique


Dans les disjoncteurs munis d’un système de déclenchement thermique la temporisation de
déclenchement dépend de la hauteur de la surcharge. Plus le courant de surcharge est élevé, plus
rapidement le bilame atteint sa température de déclenchement. En cas de faible surcharge le temps
de déclenchement est relativement élevé. Dans ce cas la séparation galvanique du circuit protégé
est retardée. Les disjoncteurs thermiques sont utilisés lorsqu’il s’agit uniquement de protéger
l’utilisateur contre les surcharges. Disjoncteurs à protection thermique, est une protection idéale
pour les moteurs, les transformateurs, les vannes magnétiques, les circuits de bord dans les
véhicules, les avions ou les bateaux ainsi que les lignes basse-tension.
b- Disjoncteur à protection magnétique
Les disjoncteurs munis d’un système de déclenchement purement magnétique sont extrêmement
rapides. En cas de court-circuit le circuit protégé est interrompu quasi instantanément. Le système
de déclenchement est uniquement composé d’un électro-aimant commandant le disjoncteur. Le
seuil de déclenchement de ces disjoncteurs peut varier sur une large plage de courants. Le
déclenchement d’un disjoncteur magnétique dépend de la variation temporelle de la force
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magnétique et du champ magnétique, de ce fait le seuil de déclenchement d’un disjoncteur


magnétique dépend de la forme (courant continu ou alternatif) du courant y circulant, par contre il
est pratiquement indépendant des variations de température ambiante. En cas de courants de
démarrage importants, il est possible d’utiliser des courbes de déclenchement spéciales.
Disjoncteurs à protection magnétique est une protection idéale pour les circuits imprimés et les
semi-conducteurs.
c- Disjoncteur magnétothermique
Dans les disjoncteurs munis d’un système de déclenchement magnétothermique le déclenchement
est commandé soit par une force électromagnétique, soit par la déviation du bilame due à une
surchauffe de celui-ci. La partie thermique du disjoncteur protège l’utilisateur en cas de surcharge
avec déclenchement retardé. La partie magnétique du disjoncteur provoque le déclenchement quasi
immédiat de celui-ci en cas de forte surcharge ou de court-circuit, la séparation galvanique du
circuit protégé se fait en l’espace de quelques millisecondes. Disjoncteurs à protection
magnétothermique est une protection idéale pour les appareils et les installations électriques dans
l’industrie de la télécommunication et de la transmission de données, pour les commandes à
microprocesseurs ainsi que tous les autres cas d’utilisation demandant une réaction rapide en cas
de forte surcharge ou de court-circuit.

Figure. 10 Courbe de déclenchement du disjoncteur magnétothermique


La figure ci-dessus montre la courbe de déclenchement du disjoncteur magnétothermique, le
déclenchement est représenté du temps en fonction de la valeur de l’intensité du courant. Cette
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courbe regroupe trois zones, la première est une zone de fonctionnement normale pas de défaut le
courant nominale passe en permanence. La deuxième est la zone du déclenchement thermique
c’est que le temps est en second et le courant supérieur du courant nominal, phase de surcharge.
La troisième c’est la zone magnétique ou le temps en millisecondes alors que l’intensité du courant
tend vers l’infini, phase de court-circuit.
5. Conclusion
Dans ce chapitre nous avons parlés sur les principaux appareils de protection des installations
électriques et ses caractéristiques, avantages et inconvénients. Ces appareils sont généralement les
fusibles, les relais thermiques et les disjoncteurs. Le choix de l’utilisation se fait en fonction de
l’installation et de la charge à protéger.

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