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L’EVENEMENT

de Annie Ernaux

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Annie Ernaux

BIOGRAPHIE
Annie Ernaux est née en le 1er septembre 1940 à Lillebonne, en Seine-Maritime.
Elle a grandi en Normandie à Yvetot, où ses parents tenaient un café-épicerie. Elle
est issue d’un milieu modeste, mais elle réussit à faire des études supérieures
professeure certifiée, puis agrégée de lettres modernes.
Son premier roman, Les armoires vides (1974) annonce déjà le caractère
autobiographique de son œuvre.
Ses livres parlent de sa propre vie et et la manière dont elle l'a vécue à travers les
événements et le contexte historique de son époque. Ses ouvrages abordent par
exemple l’ascension sociale de ses parents (La Place, La Honte), son mariage (La
Femme gelée), sa sexualité et ses relations amoureuses (Passion simple, Se
perdre), son environnement (Journal du dehors, La Vie extérieure), son
avortement (L’Événement), la maladie d’Alzheimer de sa mère (Je ne suis pas
sortie de ma nuit), la mort de sa mère (Une femme) ou encore son cancer du sein
(L’Usage de la photo, en collaboration avec Marc Marie), construisant ainsi une
œuvre littéraire auto-socio-biographique.
Historique des prix reçus :
 1984 - Prix Renaudot, La Place
 2008 - Prix Marguerite-Duras, Les Années
 2008 - Prix François Mauriac de la Région Aquitaine, Les Années
 2008 - Prix de la langue française, l’ensemble de son œuvre
 2014 – Docteur honoris causa de l’université de Cergy-Pontoise

PRESENTATION DE L’ŒUVRE
Ce livre L'Evénement est un récit court publié par Annie Ernaux alors qu’elle a 60
ans. Cet évènement retrace trois mois de sa vie en 1963, elle a 23 ans à cette
époque. Elle parle ouvertement d'un moment qui a vraiment secoué sa vie.
Le livre offre un aperçu de l'histoire et de la société, en se concentrant sur la
situation des femmes. Il met en lumière les détails compliqués de cet événement
particulier et comment il a affecté sa vie et la société en général.
En effet, l’avortement est illégal en France à cette époque. Donc aucun médecin
ne peut légalement mettre fin à cette grossesse.
Le roman L'Événement d'Annie Ernaux a fait l'objet aussi d'une adaptation
cinématographique en 2021.

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Description des
personnages
ok

Il y a de nombreux personnages dans ce roman autobiographique. Ils sont tous


désignés par des initiales. Nous pouvons imaginer que c’est pour garder
l’anonymat de ces personnages car comme l’avortement à l’époque est illégal, ces
personnages auraient pu avoir des problèmes pour avoir aidé Annie à se faire
avorter.

Annie Duchesne :
C’est le pseudonyme d'Annie Ernaux : Elle est la narratrice du roman et l'auteure
elle-même. A l'époque des événements racontés, elle est une étudiante de 23 ans
qui tombe enceinte et souhaite avorter.

Docteur N. :
C’est le gynécologue d’Annie Duchesne. Il est compréhensif envers Annie, mais il
veut respecter la loi.

P. :
C’est son petit ami. Il se montre indifférent à cet événement.

Mme P.-R. :
Vieille femme. Aide-soignante. Faiseuse d’ange, peu bavarde. Elle est capable de
pratiquer l’avortement dont Annie a besoin contre de l’argent.

O. :
C’est sa voisine de chambre à la Cité universitaire. C’est une confidente d’Annie.
Elles sont solidaires toutes les deux lorsqu’Annie avorte. Elles se soutiennent
toutes les deux.

L.B :
C’est une femme qui s’est fait avortée il y a 3 ans. Elle est pigiste. Elle aide Annie à
organiser l’avortement.

Jean T :
Etudiant marié et salarié ayant des idées révolutionnaires. Il fait partie d’une
association semi-clandestine luttant pour la liberté de la contraception, le
planning familial. Il donne un contact à Annie pour qu’elle puisse se faire avorter.

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Résumé par chapitres
1/ Dès le début du livre, nous savons que nous nous trouvons à la station Barbès,
à Paris. Nous suivons une femme qui se dirige vers l’hôpital, elle attend dans une
salle d’attente. Elle corrige des copies. Elle doit être enseignante. Un médecin la
reçoit et lui annonce rapidement que le test est négatif.
On comprend que c’est un service à l’hôpital où ils font des tests de dépistage
pour le sida. Elle ressort de l’hôpital de Lariboisière soulagée que le test soit
négatif. Elle se sent sauvée. Elle se souvient alors d’une scène de sa vie où elle
avait vécu une expérience similaire en 1963.
Procédés : Dans ce chapitre, l'auteure utilise des descriptions pour décrire les
scènes, les personnages et les émotions de la narratrice. Par exemple, elle décrit
une rue de Paris, les gens qu'elle voit, la salle d'attente du médecin.
Le texte commence par « je ». La narration est donc à la première personne. Le
récit est raconté du point de vue de la narratrice, et donne un accès direct à ses
pensées et à ses sentiments. Nous savons que l’action se situe à Paris avec les
mots « Barbès » et les « sacs roses de chez Tati » (magasin connu de Paris).
Nous connaissons le métier de cette jeune femme car elle dit « j’ai commencé à
corriger les copies que j’avais emportées ». Mais, nous ne connaissons pas son
prénom. On peut situer l’époque, cela se situe dans les années 1990. Il est indiqué
« un jeune noir avec un walkman ». Cet appareil existait dans les années 1990. On
dit également que les gens qui attendent dans cet hôpital sont présents pour se
faire dépister du VIH (virus du sida), nous pouvons imaginer aussi que nous
sommes dans ces années car le sida était très présent à cette époque.

2/ Elle raconte ce qui lui est arrivé en 1963. Elle raconte qu’elle attendait l’arrivée
de ses règles qui ne sont jamais venues. Elle y pensait sans cesse même au point
de ne pas prendre de plaisir pour ses sorties et ses activités. C’était une obsession.
Mais comme ses règles ne venaient toujours pas, elle a décidé d’aller voir son
gynécologue. Le gynécologue lui a dit qu’elle devait être enceinte car ce qu’elle
prenait pour des douleurs à l’estomac étaient en fait des nausées. Le gynécologue
confirme bien à la jeune femme qu’elle est enceinte. Le gynécologue lui transmet
un certificat de grossesse. Elle écrit au jeune homme qui l’a mise enceinte pour le
lui annoncer.

Procédés : Dans ce chapitre, la narratrice se souvient de ses émotions, de son


inquiétude et de son choix de ne pas garder l'enfant.
Elle partage ses pensées et ses émotions tout au long du chapitre. Cela permet
ainsi au lecteur de comprendre ses réactions et ses souvenirs. Il y a aussi un
mélange de moments présents et de souvenirs du passé de la narratrice.
On connaît son âge à cette époque en 1963, elle avait donc 23 ans, on comprend
qu’elle est étudiante à cette époque. Ses parents habitent Rouen car elle y
retourne pour déposer son linge.

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On voit la réaction de la jeune fille quand elle apprend qu’elle est enceinte car sa
réaction est la suivante « J’ai vu l’été, le soleil. J’ai déchiré le certificat ». On
comprend à ce moment-là que le nom qui nous est donné dans ce chapitre
« Annie Duchesne » et en réalité le nom de l’auteur qui écrit. Il s’agit donc d’un
récit autobiographique. Elle déchire le certificat, nous sommes en 1964. On
comprend qu’elle est trop jeune pour avoir un enfant et elle a peur de la réaction
de sa mère. Elle cherche encore à profiter de sa jeunesse. Les règles, la grossesse
sont des éléments qui semblent représenter des thèmes importants dans le livre.
Elle a vécu cet évènement, cet avortement comme de la clandestinité. Elle qualifie
cependant cet évènement de « inoubliable ».

3/ Une grossesse non désirée

Elle décrit une grossesse non désirée. Elle raconte son état d’esprit à ce moment-
là. Elle ne peut pas nommer d’ailleurs cet enfant car pour elle, il n’existe pas et
n’existera jamais car elle ne souhaite pas le garder. Elle raconte ses doutes et ses
émotions.

Procédés : Le chapitre commence par un texte de lois tiré du nouveau Larousse


Universel qui rappelle que pour toute personne qui aiderait ou pratiquerait
l’avortement sera condamné. Ainsi, à cette époque, l’avortement est illégal. On
comprend ainsi mieux la réaction de l’auteure en apprenant qu’elle était enceinte.

Ce chapitre est présenté un peu comme un monologue intérieur qu’elle se fait à


elle-même. L'auteure montre sa vie quotidienne à cette époque (aller aux cours,
manger au restaurant universitaire, etc.) et la gravité de sa situation personnelle.
Elle fait une comparaison entre les filles de son âge qui ont « le ventre vide » qui
profite de leur jeunesse et elle (qui est déjà enceinte). Elle n’arrive pas à nommer
l’enfant qui grandit en elle car elle utilise les mots « ça », « cette chose-là » pour
nommer cet enfant. Ce sont des mots assez crus, sans émotion. Cela montre le
ton direct de l’auteure.

Elle parle de sa condition sociale et montre la relation qu’il peut exister entre
cette classe sociale (elle est issue d’une famille d’ouvriers et de petits
commerçants) et sa situation actuelle, sa grossesse. Elle semble vouloir dire que
son origine sociale modeste a pu contribuer à sa situation, comme si le fait
d'appartenir à une classe sociale moins favorisée aurait pu jouer un rôle dans sa
grossesse non désirée. Il s’agit bien d’une autobiographie qui correspond à sa vie.

4/ Recherche d’une solution pour se faire avorter

Elle cherche la meilleure solution pour se faire avorter contre une certaine somme
d’argent. Elle nous raconte qu’elle a rencontré Jean T. le jour où elle a déchiré son
certificat de grossesse. Elle lui révèle sa grossesse et elle espère qu’il pourra
l’aider. Il lui promet qu’il lui trouvera un médecin qui pourra l’avorter.

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Procédés : La narratrice s’est renseignée sur les façons de faire disparaître cet
enfant. Plusieurs mots sont cités comme « l’aiguille à tricoter », « la queue de
persil ». Elle est donc déterminée à faire disparaitre cet enfant. Aussi, le mot
« cramponner » dans le texte est utilisé deux fois pour décrire la douleur d’une
femme qui a subi l’avortement et qui décrit sa propre expérience. Mais la
narratrice est prête à affronter cette épreuve. Elle dit d’ailleurs que pour réaliser
cette épreuve « il suffirait de suivre la voie dans laquelle une longue cohorte de
femme m’avait précédée ».

L’auteure fait référence à ces femmes qui se sont battus pour faire reconnaître
leur droit. Elle pourrait d’ailleurs très bien faire référence à l’une de ces femmes
comme Olympe de Gouges.

Lorsque la narratrice raconte à Jean T. qu’elle est enceinte, il lui est venu « un air
de curiosité et de jouissance, comme s'il me voyait les jambes écartées, le sexe
offert ». Elle utilise ici une métaphore pour décrire comment il perçoit sa
révélation de la grossesse.

Lorsqu’elle se rend chez Jean T et sa femme qui s’occupent de préparer le repas et


de faire manger les enfants, la narratrice s’imagine ressembler à cette femme si
elle n’avorte pas. Nous sommes à une époque où la femme est au foyer et doit
s’occuper des enfants, de la cuisine… Cela peut aussi être une raison pour
l’auteure de se faire avorter car elle ne souhaite pas avoir cette vie. Elle se
retrouve même à accomplir des tâches ménagères : « j’ai commencé de laver la
vaisselle avec Jean T. », ce qui ne correspond pas du tout à ses attentes.

5/ Une solution proposée par Jean T.

Jean T. lui donne le nom d’une femme qui s’est fait avorter il y a 3 ans. Annie
cherche alors à retrouver cette femme qui se nomme L.B. Elle se rend compte
alors que cela ne sera pas si facile.

Procédés : Jean T. semble curieux de la situation de la narratrice enceinte, sa


curiosité semble même être décalée par rapport à l’importance de la situation de
la narratrice. Lorsque Jean T. lui donne le nom d’une femme qui a également
avorté, cela montre qu'elle n'est pas seule dans cette épreuve. Jean T. décrit cette
femme (petite, brune et de grosses lunettes, d’aspect sévère). Cette description
permet au lecteur de se faire une idée de l’apparence physique de cette femme.

La narratrice dit « j’avais mal au cœur », cela montre sa détresse face à sa


situation. Jean T. ne montre pas d’émotion envers elle. Elle comprend ainsi que
Jean T. n’a pas envie de s’impliquer dans cette « affaire ». En effet, il dit « c’est
bon de manger » comme s’il ne comprenait pas la situation d’Annie dans laquelle
elle se trouve. Jean T. semble d’ailleurs plus intéressé par le fait de rester informé
de la suite de l'histoire de la narratrice que par son bien-être. Jean T. est partagé
entre ses obligations morales de l’association et sa compréhension du problème
d’Annie. Cela montre les vrais problèmes de l’avortement à cette époque.

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Mais, la narratrice dit que « les problèmes s’amoncellent ». Cela signifie qu’Annie
rencontre des difficultés par rapport à sa situation personnelle. Sa vie devient
compliquée en raison de sa grossesse non désirée et de ses recherches pour
trouver une solution.

Lorsque la narratrice cherche L.B, elle l’attend deux soirs de suite, cela signifie
qu’il y a urgence, elle la cherche absolument. Elle l’attend même sous la pluie. Elle
a aussi un sentiment de peur. Elle a peur que sa « démarche soit suspecte ». Cela
montre les difficultés qu’elle rencontre en cherchant cette personne qui pourrait
l’aider. Elle écrit qu'il faut que "cette chose-là parte". Cela fait référence à la
grossesse non désirée et cela montre l'urgence de sa décision et son désir de se
débarrasser de cette grossesse.

Elle tente de se documenter à la bibliothèque sur la façon de se faire avorter mais


elle ne trouve rien, pas d’informations de la manière de procéder. Cela prouve
bien que l’avortement est un sujet tabou, secret à cette époque. Les revues de
l’époque d’ailleurs ne parlent que « d’avortement criminel », c’est donc un crime.

6/ Toujours à la recherche d’une solution

Elle continue ses recherches même dans des quartiers plus pauvres de Rouen
espérant trouver un médecin qui voudrait bien l’avorter. Elle raconte l'importance
de la musique et de l'art pour trouver du réconfort dans Ces moments difficiles.
Puis, elle continue ses recherches et elle rencontre un médecin généraliste. Il lui
dit qu'elle est probablement enceinte après un examen. La narratrice n'ose pas lui
demander directement de l’avorter. Il lui prescrit seulement des médicaments
pour ses règles.

Procédés : Nous voyons qu’elle est angoissée car elle doit absolument trouver ce
médecin. Elle se donne du courage et du réconfort dans sa recherche et ces
moments difficiles en pensant à une chanson joyeuse et dansante "Dominique"
chantée par Sœur Sourire, une religieuse dominicaine.

La narratrice avait appris le suicide de Sœur Sourire des années plus tard. Elle
comprend ces personnes comme Sœur Sourire qui ont vécu en marge de la
société. Elle s’identifie et comprend ces femmes qui ont eu des expériences
similaires comme elle. Ces femmes forment une « chaîne invisible » dans son
esprit.

Le passage chez le médecin généraliste montre une certaine ironie et le manque


de soutien du médecin par rapport à la situation de la narratrice. Il a compris la
situation que la narratrice vit mais il ne lui propose pas d’avorter. Il a lui aussi des
principes envers cette loi qui interdit l’avortement à cette époque. Il a peur d’aller
en prison s’il ne respecte la loi. Ces médecins ne pouvaient donc pas aider ces
femmes sans prendre le risque de mettre fin à leur carrière de médecin. Les
médicaments que le médecin lui a donnés étaient en réalité des médicaments
pour éviter de faire une fausse couche. Cela prouve donc que le médecin ne lui a
pas apporté le soutien qu’elle souhaité à ce moment-là.

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En ressortant de chez le médecin, la narratrice utilise une métaphore « j’ai dû
faire un effort pour sortir du soleil d’hier de la place Saint-Marc ». C’est une
transition entre son état de rêverie et un état de conscience plus sérieux.

C’est pour cela qu’Annie dit ensuite « qu’il était impossible de déterminer si
l’avortement était interdit parce que c’était mal, ou si c’était mal parce que c’était
interdit. On jugeait par rapport à la loi, on ne jugeait pas la loi ». Cela signifie que
personne ne veut transgresser la loi car les médecins ont peur. A cette époque, on
craint la loi et on n’essaie pas de savoir si cette loi est juste et ce qu’elle implique.
Les gens pourraient parler plus librement autour de cette loi et échanger sur ce
qu’elle implique. Cela montre le conflit moral qu’il peut y avoir autour de
l’avortement. Cela montre la façon dont la loi influençait les jugements et les
décisions en matière d'avortement à l'époque.

Elle dit qu’elle est en train de devenir une « pauvre fille », c’est un sentiment de
honte qu’elle éprouve face à cette situation. Elle sent aussi que le temps passe.
Elle essaie de ralentir la progression du temps, des jours et des semaines. Elle est
angoissée par rapport à cette grossesse non désirée face au temps qu’on ne peut
pas arrêter. Elle a l’impression également que son vécu est à la fois réel et un rêve
avec « un temps qui s’épaissit sans avancer comme celui des rêves ».

7/ Impact sur son travail d’étudiante

L’étudiante du début était enthousiaste et impliquée dans ses études. Elle est
même devenue indifférente. Elle n’arrive plus à se concentrer sur son travail
universitaire. Sa grossesse a bouleversé ses études, sa vie.

Procédés : Dans ce passage, la narratrice nous fait part de ses réflexions


intérieures. Le lecteur peut mieux comprendre ses émotions, son désespoir et
même une perte d’identité intellectuelle, sa « déchéance invisible ». Elle utilise la
métaphore « le ciel des idées », cela correspond à l’univers intellectuel de la
narratrice. Elle le trouve « inaccessible », cela montre son sentiment de désespoir.

La narratrice montre ses inquiétudes aussi à ses capacités intellectuelles. Elle


parle de ses origines sociales et de sa propre histoire qui influencent son
potentiel.

8/ Impact sur son état physique et moral

La narratrice nous explique que sa grossesse a un impact sur son état physique
(nausées, malaises) et émotionnel.

Procédés : Elle espère ne plus avoir ses nausées, elle espère qu’un jour elles vont
disparaître. Elle ne peut donc pas oublier son état de grossesse. Ses nausées le lui
rappellent sans cesse. Elle a des « malaises constants ». Sa vie n’est plus la même.
Cela a des conséquences sur sa vie quotidienne. Elle note même sur un agenda
son état de santé. Elle a aussi des envies de certains aliments. Tout ceci sont des
conséquences de sa grossesse.

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Elle regrette le temps d’avant où elle plaisait et où elle aimait plaire. Elle séduisait.
Elle rêvait des garçons qui lui plaisaient. Cela montre un contraste entre son passé
insouciant et sa situation actuelle de grossesse. D’ailleurs, elle fait référence à une
« photo du mois de septembre » où c’est la dernière image de sa jeunesse. Nous
avons l’impression qu’elle a perdu sa jeunesse avec cette grossesse.

Ce passage montre sa nostalgie du temps d’avant, de son passé d’étudiante. Elle


utilise des termes comme « puérils et futiles » lorsqu’une fille du midi vient lui
raconter sa vie quotidienne. Il y a désormais un décalage entre la vie de ces filles
étudiantes et sa vie à elle. Elle se sent même exclu « du monde normal ». Elle a
l’impression d’être isolée. Elle se sent même comme « une délinquante », une fille
en marge de la société.

9/ Sa vie avec sa famille

La narratrice nous parle de sa relation avec ses parents, surtout avec sa mère. Elle
cache sa situation personnelle lorsqu’elle va leur rendre visite. La dernière fois
qu’elle a été rendre visite à ses parents, elle a pris une paire d’aiguilles à tricoter.

Procédés : La narratrice ne dit pas à sa mère qu’elle est enceinte. Sa mère est
d’une ancienne génération. Elle est attachée à des croyances traditionnelles,
conservatrices en matière de morale et de sexualité. C’est un conflit de
génération. En prenant cette paire d’aiguilles à tricoter chez ses parents, la
narratrice prend la décision d'agir seule. Cela marque un tournant dans le récit.

10/ La tentative d’avortement

La narratrice va voir avec des amies de son université un film « Mein Kampf ». Elle
décide de tenter d’avorter à l’aide des aiguilles à tricoter récupérées chez ses
parents. Comme elle ne réussit pas, elle décide d’aller voir le Docteur N, son
gynécologue.

Procédés : Ce film est assez symbolique car cela signifie « mon combat ». Nous
pensons à la narratrice qui se bat pour faire disparaître ce bébé. C’est aussi un
parallèle entre son propre combat (l'avortement) et la lutte et la souffrance vécue
pendant la période nazie. Elle utilise aussi une comparaison entre la souffrance
qu'elle va subir et celle qui existait dans les camps de concentration pendant la
seconde guerre mondiale. Elle se donne donc du courage. D’autres femmes avant
elles ont été aussi dans la souffrance.

Elle n’a pas réussi pas à avorter seule. Les mots « impossible » et « je pleure et j'en
ai plus que marre » montre sa douleur, sa détresse, ce qu’elle ressent à ce
moment-là de sa vie. Elle montre les émotions intenses face à cette situation, à
cet échec.

Lorsqu’elle va voir le Docteur N, le médecin refuse toujours de l’avorter. Elle


pleure de désespoir. Mais le médecin comprend la situation grave d’Annie, mais il
est impuissant face à cette situation. Le mot « avortement » n’est jamais
prononcé ni par le médecin ni par Annie. Le mot n’existe pas dans le vocabulaire
de l’époque. Enfin, le médecin lui prescrit de la pénicilline. Nous pouvons alors
imaginer qu’il s’agit de prévenir des éventuelles infections après l'avortement. En

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ressortant de chez le médecin, Annie se sent coupable de ne pas avoir pleuré plus
devant lui. Elle a un sentiment de culpabilité et elle a raté sa dernière chance.

11/ Sa relation avec les autres

La narratrice essaie de partager ses problèmes avec d’autres personnes (ses


amies, un étudiant de son université). Elle a gardé contact aussi avec le jeune
homme qui l’a mise enceinte.

Procédés : Mais ses amies ne sont plus présentes à l’université et elles ne peuvent
donc pas la soutenir. Et cet étudiant semble même avoir peur de sa situation. Elle
se sent seule. Elle réussit à se confier à une camarade qui se nomme O. La
narratrice a besoin de partager avec d’autres personnes, d’échanger sur ses
émotions, d’obtenir des conseils. Elle veut qu’on l’écoute et elle ne souhaite pas
qu’on la juge ou que ces personnes se demandent comment va se terminer son
histoire.

P., celui qu’il l’a mise enceinte semble désintéressé de sa situation. Il veut revenir
à sa vie d’étudiant intéressé par ses examens et son avenir. Malgré cela, elle
n’arrive pas à mettre fin à leur relation. Elle préfère « troubler sa tranquillité ».
Elle dit même qu’elle souhaite conserver leurs projets communs pour Noël. Cela
créé un fossé entre ses sentiments et ses actions futures.

La narratrice analyse la situation et les réactions des personnages. Cela montre


ses propres pensées de la situation.

12/ La rencontre avec L.B.

Depuis deux mois, la narratrice essaie de trouver un moyen pour se faire avorter
et enfin un jour L.B. vient frapper à sa porte. Elle lui donne l’adresse d’une aide-
soignante (une faiseuse d’anges) à Paris qui peut réaliser enfin ce qu’Annie
souhaite. Cette femme s’appelle Madame P.-R. Cet acte coûte 400 francs. L.B. lui
propose même de lui donner cet argent. Comme cela était prévu, elle effectue le
voyage avec P. (celui qui l’a mise enceinte).

Procédés : L’intrigue commence à se mettre en place. Cela marque un tournant


dans l’histoire. L.B. fournit des informations à la narratrice sur la façon de
procéder à cet avortement et sur les précautions à prendre pour éviter une
infection. Le récit devient réaliste car la narratrice obtient une adresse d’une
faiseuse d’anges, du coût, et qu’il faudra probablement prendre des antibiotiques
pour éviter toute infection après l’avortement. La narratrice a déjà cette
ordonnance. Le suspense est présent. La narratrice semble voir enfin une lueur
d’espoir.

Ce voyage qu’elle réalise avec P. lui permet d'échapper un peu à sa situation et de


vivre un moment de légèretés. En effet, elle profite de l’occasion pour danser et
écouter de la musique. Mais P. n’a probablement jamais cherché de solution pour
elle. Il n’a jamais fait aucun effort. Il ne soutient pas du tout la narratrice. Et il n’a
pas partagé non plus la gravité de la situation de la narratrice avec leurs amis. Elle
ressent de la solitude, elle dit d’ailleurs « je suis une fille qui suit ». Il y a un
décalage entre la légèreté du groupe et sa situation.

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Pendant ce séjour, la narratrice essaie même de provoquer une fausse couche en
faisant des activités risquées. Elle espère que cela mettra fin à sa grossesse. Mais
elle n’a pas réussi. Cela montre là encore son désespoir, son désir désespéré. Mais
la situation est bien réelle.

Elle revient de son séjour en voiture avec une famille qui parle que leur fille a fait
une fausse couche. Elle pense tout de suite à son avortement. Tout tourne autour
de cette situation.

13/ L’organisation de l’avortement

Elle commence à organiser l’évènement, la date, l’argent donné à la faiseuse


d’anges. Elle se rend en stop au rendez-vous.

Procédés : Ce passage est important. C’est le début où elle va se faire avorter.


Cela montre les doutes de la narratrice. Cela comporte des risques car cet
avortement est illégal et elle ne se fera pas avorter par un médecin. Cet acte fait
partie de l’intimité de la narratrice mais pourtant Mme P.-R reste froide. Mais elle
ne juge pas, ne pose pas de questions. Cela évite en fait les émotions. Cela ne
semble pas très humain en fait.

Mme P.-R agit ainsi peut-être pour l’argent ou pour aider les femmes qui
souhaitent avorter et qui ne le peuvent pas. Elle peut avoir des intérêts financiers
comme avoir des sentiments envers ces femmes qui sont besoin d’aide. Cet
avortement est aussi un risque pour cette femme.

14/ Le rendez-vous

La narratrice essaie de masquer le rendez-vous et dit même à des filles qu’on va


lui enlever un grain de beauté. Elle se présente alors à la faiseuse d’anges qui va
réaliser cet acte qu’est l’avortement. Puis l’avortement a lieu chez la faiseuse
d’anges. La faiseuse d’anges après l’évènement raccompagne la narratrice.

Procédés : Ce passage qui parle d’un grain de beauté « un gros grain de beauté
dans le dos » est une métaphore qu’elle utilise pour l’avortement. Elle essaie donc
de cacher toujours la vérité autour d’elle. Elle imagine « une salle d'opération
nickel avec un chirurgien en gants de caoutchouc ». Cela montre les attentes de la
narratrice mais il s’agit d’un avortement clandestin.

Elle arrive le jour J en avance au rendez-vous, elle a peur. Elle passe même devant
une église où elle prie et espère ne pas souffrir. Ce symbole religieux est un
réconfort pour elle. Le lecteur est dans l’attente, il ne sait pas si son avortement
va réussir.

L’atmosphère est tendue dans cette chambre où Mme P.-R réalise cet
avortement. Mme P.-R semble cependant maîtriser cette technique d’avortement
où plusieurs femmes avant la narratrice sont passées. Mme P.-R essaie malgré
tout de rassurer la narratrice. La narratrice a du mal à imaginer qu’elle est dans
cette situation. L’évènement est bien réel, d’ailleurs elle continuera de se rappeler
« pendant des années cette chambre ».

Ce passage décrit l’avortement dans les détails. Le lecteur rentre dans les pensées
de la narratrice. Nous savons qu’elle ressent une certaine douleur physique, de la

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peur envers la faiseuse d’anges. Le lecteur est en réalité témoin de la scène.
D’autres femmes comme elle ont avorté aussi clandestinement. Après cet
évènement marquant, la faiseuse d’ange raccompagne la narratrice.

Nous voyons la narratrice qui est perturbé par cet avortement et la faiseuse
d’ange qui l’accompagne, qui la soutient. Finalement, cette faiseuse d’ange
semble la protéger.

15/ Après le rendez-vous

Elle appelle de nouveau Mme P.-R car elle ne ressent aucune contraction, elle
pense que l’avortement a échoué. Elle est accueillie par Madame P.-R dans une
ambiance assez étrange, un homme est présent et une nouvelle sonde est prête à
être posée. Mais, en réalité, la narratrice est prête à accoucher. Mme P.-R lui a
posé une sonde, elle se rend chez le Docteur N.

Procédés : La nouvelle sonde est décrite comme un « serpent ». Cela pourrait


symboliser la peur. La narratrice parle d’un homme probablement italien qui
pourrait être impliqué dans ces évènements clandestins. Cette seconde sonde lui
fait beaucoup moins peur. Mais la faiseuse d’anges se rend compte que la
narratrice est « en plein travail », cela signifie qu’elle est en train d’accoucher.
Une femme dans le compartiment de train est en train de se limer les ongles, cela
semble apparaitre comme une anecdote créant une atmosphère étrange et
irréelle.

La narratrice a retiré le nom de Mme P.-R de ses contacts. Mais, elle ne l’a jamais
oublié. Aussi, la narratrice fait un parallèle entre les réfugiés kosovars à Calais, qui
sont poursuivis par des passeurs, et les femmes qui avaient recours à des
avorteuses clandestines. La société réagit de façon différente à ces deux
situations.

Le docteur N ne veut plus revoir Annie, il préfère lui prescrire un médicament, du


Masogynestril. Elle se rend à la pharmacie qui refuse de lui donner car il faut une
ordonnance et la narratrice se sent encore plus coupable. La narratrice continue
d’être confrontée à des difficultés. En fait ce médicament n’existe pas, cela
montre juste que la narratrice a du mal à trouver de l’aide médicale. Cela marque
la clandestinité, le tabou.

16/ L’attente

La narratrice décrit l’attente de l’expulsion de l’embryon après la pose de la sonde


par Mme P.-R. Elle ressent en fait une certaine tranquillité il n’y a plus qu’à
attendre.

Procédés : Elle est dans l’attente, la sonde ne la gêne plus même, mais la vie
continue autour d’elle comme le son de La « Marseillaise et des rires à l'étage au-
dessus ». La narratrice indique que cette chambre où a eu lieu cet avortement a
joué un rôle dans sa vie d'écrivain. Ses souvenirs dans cette chambre lui ont
permis d’écrire son premier livre autobiographique, « les armoires vides ». Le fait
d’écrire ce roman autobiographique a été un moyen pour elle de réfléchir et de
partager ses moments avec d'autres.

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17/ L’avortement

La narratrice rend visite à ses parents. En allant au cinéma avec sa camarade O.,
elle est prise de douleurs au ventre. Les douleurs sont de plus en plus importantes
et elle doit quitter la salle de cinéma, revient à la cité universitaire, et se couche.
O. reste à ses côtés pour lui donner des conseils. La narratrice décrit
l’accouchement, l’avortement.

Procédés : O. lui donne des conseils sur la respiration qui ressemblent à des
conseils pour diminuer les contractions lors d’un accouchement. Nous pouvons
imaginer qu’elle est en train d’accoucher. En effet, Annie est en train d’accoucher.
L’auteure utilise la métaphore « Cela a jailli comme une grenade » pour indiquer
qu’elle accouche. Le ton est direct, crû. La narratrice compare l'objet qu'elle
expulse à un "petit baigneur". Cela créé une forte émotion sur le lecteur. Cette
scène est violente, intime. Elle est soutenue par son amie O. dans ce moment
difficile. Elles sont solidaires entre elles et cela marque leur amitié. Elles
examinent le fœtus, puis elles pleurent silencieusement toutes les deux. Ce
moment est difficile, elles sont toutes les deux face à leurs émotions.

18/ Après l’avortement, appel d’un médecin

La narratrice raconte la suite de l’histoire. Elle ne souhaite pas appeler de


médecin car jusqu’ici elle a réussi à se débrouiller seule car l’avortement doit
rester un secret. Mais la situation s’aggrave. Elle a perdu beaucoup de sang, elle a
besoin maintenant de l’aide d’un médecin. La situation devient dramatique. La
narratrice a peur.

Procédés : Le médecin lui demande « pourquoi as-tu fait ça ? », « comment as-tu


fait, réponds ! », cela montre la colère du médecin envers la narratrice. Les « yeux
étincelants » du médecin montrent également qu’il est furieux contre elle. La
narratrice a peur pour sa vie et que le médecin la laisse mourir. Mais, il décide
quand même de l’emmener à l’hôpital, à l’Hôtel Dieu. Ce médecin donne la
morale à la narratrice.

La narratrice indique que cet évènement (l’avortement) est resté dans sa


mémoire. Les images qu’elle a conservées resteront toujours dans sa mémoire,
cela prouve que cet évènement était bien réel. Elle doit se faire opérer et elle ne
comprend pas pourquoi puisqu’il n’y a plus rien à retirer. Elle essaie de demander
au chirurgien pourquoi on doit l’opérer. Il répond « « Je ne suis pas le plombier ! ».
Le chirurgien répond très directement sans bienveillance. Cela doit montrer
également la réaction du chirurgien envers la narratrice qui vient de se faire
avorter. En fait, le médecin a maltraité la narratrice car il ignorait son statut social.
Il réagit différemment et avec de la gêne quand il apprend qu’elle est étudiante à
l’université. La classe sociale a beaucoup d’importance dans ce livre.

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La narratrice utilise le ton de l’ironie quand L.B., J.B et Jean T viennent la voir. Elle
a l’impression d’être proche des femmes qui viennent dans cet hôpital accoucher
car elle utilise la métaphore de l'accouchement pour décrire son avortement.

18/ Son retour

La narratrice rentre chez ses parents. Le médecin de famille qui est au courant de
son avortement vient la consulter discrètement et lui prescrit de la pénicilline. Il
est étonné qu’elle a été à Paris car une faiseuse d’ange faisait « ça » très bien dans
son quartier.

Procédés : Le médecin dit « elle fait ça très bien », il le dit sur un ton ironique. Le
médecin n’aurait pas pu lui donner cette adresse non plus puisque ces
avortements sont punis par la loi. La réaction du médecin est même assez
hypocrite. Elle fait part de son état d’esprit à son retour. Elle dit qu’elle se sent
« ivre d'une intelligence sans mots ». Elle a du mal à reprendre son mémoire
universitaire. Elle a du mal à trouver ses mots.

En écoutant de la musique de Back, elle réfléchit à son expérience. Elle la compare


à « celle des navigateurs solitaires, des drogués et des voleurs ».

En fait, la narratrice n’éprouve plus de plaisir dans les fêtes, ni lorsqu’elle invite un
garçon chez elle. Elle semble avoir perdu le goût du plaisir à la vie. Elle se sent
exclue, jugée lorsqu’elle se rend dans une église. Elle n’ose pas se confesser au
prêtre à propos de cet avortement. D’ailleurs, elle dit que « le temps de la religion
était fini pour moi ».

19/ Une nouvelle vie

La narratrice décrit sa réintégration dans sa nouvelle vie. Elle indique qu’elle garde
désormais des enfants, elle travaille pour rembourser le prêt qui a servi à
l’avortement. Elle reprend une activité de loisirs comme aller au cinéma.

Procédés : Elle va chez le coiffeur, et se fait couper ses cheveux longs, elle
remplace ses lunettes par des lentilles. Elle essaie de reprendre une nouvelle vie
après l’évènement qui l’a traumatisée. Elle a réussi à tourner la page, elle
remercie Mme P.-R car cet avortement n’aurait jamais pu se faire sans elle. La
narratrice a tiré des leçons de cette expérience traumatisante. Elle a réussi à ne
plus se sentir coupable. C’est grâce à l’écriture qu’elle a réussi. Cela lui a permis
aussi de partager son histoire avec les autres.

19/ La fin

La narratrice retrace son parcours de l’avortement. Elle retourne au café où elle


avait attendu l’heure du rendez-vous pour aller voir Mme P.R, puis à l’église où
elle était restée un moment et enfin va au passage Cardinet où se trouvait Mme
P.-R.

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Extrait et analyse
J’ai choisi d’analyser ce passage :

« J'ai ressenti une violente envie de chier. J'ai couru aux toilettes, de l'autre
côté du couloir, et je me suis accroupie devant la cuvette, face à la porte. Je
voyais le carrelage entre mes cuisses. Je poussais de toutes mes forces. Cela a
jailli comme une grenade, dans un éclaboussement d'eau qui s'est répandue
jusqu'à la porte. J'ai vu un petit baigneur pendre de mon sexe au bout d'un
cordon rougeâtre. Je n'avais pas imaginé avoir cela en moi. Il fallait que je
marche avec jusqu'à ma chambre. Je l'ai pris dans une main – c'était d'une
étrange lourdeur – et je me suis avancée dans le couloir en le serrant entre
mes cuisses. J'étais une bête. La porte de O. était entrebâillée, avec de la
lumière, je l'ai appelée doucement, « ça y est ».

Problématique : Comment l’expérience intime et traumatisante de la narratrice


lors de son avortement clandestin montre la réalité physique et émotionnelle
des femmes face à de telles situations à cette époque ?

Dans ce passage tiré du livre « L'Évènement » d'Annie Ernaux, l’auteure utilise la


première personne du singulier « je ». Cela permet au lecteur de comprendre les
émotions de la narratrice. Elle parle d’un événement intime et traumatisant qui
est l’avortement. A cette époque, l’avortement était illégal en France. Cela
montre donc la gravité de la situation et les risques que les femmes pouvaient
rencontrer.

La narratrice ressent le besoin d'aller aux toilettes. Le texte donne une description
crue et directe de l'expérience de la narratrice. Cela montre la violence de l’acte
avec la métaphore d’une « grenade ». Cela montre la violence de ce moment, de
la situation. Annie Ernaux utilise des images fortes pour créer une atmosphère
traumatisante. En effet, le symbole du fœtus suspendu par un cordon ombilical
montre la situation difficile de la narratrice et des femmes de cette époque.

Ensuite, la narratrice découvre le fœtus suspendu par un cordon ombilical, cela


provoque sa surprise et sa peur. Cette révélation est un tournant émotionnel et
physique. Cela renforce l'intensité de la situation. Le lecteur ressent vraiment
l'expérience presque physiquement.

De plus, le passage montre les émotions de la narratrice. Cela montre la réalité de


la situation vécue par l’ensemble des femmes face à des avortements clandestins
à cette époque. La narratrice décrit la lourdeur du fœtus, ce qui ajoute un poids à
la situation. La narratrice se sent « comme une bête », cela montre une
déshumanisation dans cette situation.

Ce passage montre le style d'écriture simple et surtout direct d'Annie Ernaux. Son
style est rempli d’émotions. La narratrice prend à ce moment-là conscience de
l'histoire des femmes en général et des difficultés où elles sont confrontées à une
époque où l'avortement était illégal.

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Impressions de lecture et
avis critiques

J’ai trouvé qu’Annie Ernaux utilise un style d'écriture simple et direct.


Cela montre ce que vivaient vraiment les femmes qui tombaient enceinte à cette
époque et qui voulaient se faire avorter. Cela montre surtout les difficultés
qu’elles rencontraient.
Le livre montre aussi une société où l’attitude est différente selon que l’on
appartient à telle ou telle classe sociale, entre les ouvriers et les plus hauts placés
dans la société. On voit par exemple dans le livre, que lorsqu’Annie indique au
chirurgien qu’elle est étudiante, il réagit alors différemment.
A certains passages du livre, on se sent mal à l’aise avec les descriptions que la
narratrice peut nous faire. Cela nous dérange un peu. Mais j’ai beaucoup aimé la
solidarité qu’il existe entre la narratrice et certaines femmes du roman. Par
exemple, la solidarité ou l’amitié qu’il existe avec LB qui lui donne l’adresse de la
faiseuse d’anges, avec Mme P.-R, la faiseuse d’ange elle-même et avec O. qui la
soutient au moment de l’avortement.
Aujourd’hui, l’avortement est maintenant autorisé, les femmes ont le choix de
mettre ou non un enfant au monde, même si l’avortement est toujours un choix
difficile.

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Résumé de 10 lignes

Ce roman « L’Evènement » raconte l’histoire autobiographique d’Annie Ernaux.

Dans les années 1990, Annie Ernaux attend les résultats d’un test VIH et elle se
rappelle un évènement qui lui est arrivé dans les années 1960. Elle était à cette
époque étudiante et elle découvre qu’elle est enceinte. Elle cache même sa
grossesse à ses parents, à ses amies de l’université.

Elle souhaite alors mettre fin à cette grossesse non désirée, elle souhaite avorter
pour continuer ses études.

Mais l’avortement dans ces années est illégal. Elle cherche donc une solution pour
avorter en urgence. Ces pratiques illégales étaient souvent effectuées par des
faiseuses d’ange.

La narratrice décrit cet évènement traumatisant qu’elle a pu vivre à cette époque.


Elle partage ainsi ses souvenirs, ses émotions et les détails de cet événement, en
analysant comment il a marqué sa vie et également en décrivant la société de
l’époque.

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