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Ce livre, intitulé D’autres vies que la mienne, est un véritable chef-d’œuvre

d’Emmanuel Carrère, écrivain contemporain fraiçais. Dans le récit, il raconte des


histoires dont il est témoin. Le livre est une fiction biographique dans laquelle l’auteur
reconstitue l’histoire d’une personne avec l’intervention de la fiction, l’imagination
narrative et des procédés du récit fictionel.
Dans la couverture, il écrit que «  il est question dans ce livre de vie et de mort, de
maladie, d’extrême pauvreté, de justice et surtout d’amour. Tout y est vrai ». Donc
l’auteur traite les misères dont on souffre. Donc dans ce livre, nous chercherons ces
thèmes qu’il propose. Comme il présente, «tout y est vrai », mais nous savons que
c’est une fiction biographique. Le narrateur raconte des histoires sont il était témoin
ou auxquelles il a participé. nous étudierons les liens entre la fiction et la réalité.
Premièrement, nous trouverons les thèmes que l’auteur propose dans la préface.
- vie et mort
Durant leur séjour au Ski-Lanka, la fille des amis du narrateur et sa
compagne Hélène, Jérôme et Delphine, qui s’appelle Juliette est mort. La mort
d’une petite fille attriste les lecteurs et le narrateur use le conditionel pour
renforcer cette sensation de tristesse en décrivant la situation dans laquelle c’est
la fille du narrateur est morte. « Je pense : nous aurions pu être parmi eux. Jean-
Baptiste et Rodrigue auraient pu descendre sur la plage en contrebas de l’hôtel.
Nous aurions pu, c’était prévu, sortir en mer avec le club de plongée sous-
marine. Et Delphine et Jérôme doivent penser de leur côté : nous aurions pu
emmener Juliette avec nous au marché. Si nous l’avions fait, elle viendrait ce
matin encore nous rejoindre dans notre lit. » L’utilisation du conditionel qui
implique l’irrelle passé renforce la tristesse et fait penser les lecteurs le fait
qu’une petite fille est morte.
La deuxième histoire comprend la mort de la sœur d’Hélène qui s’appelle
aussi Juliette. Elle a souffert la maladie, celle du cancer qui lui a déjà ôté l’usage
d’une jambe. « À un moment de cette nuit interminable où nous attendions le
coup de fil nous annonçant la mort de Juliette, j’ai pour distraire Hélène parlé de
cette commande et de mes hésitations sur le choix de l’hôtel. » ; « Juliette était
morte à quatre heures du matin. ».
- maladie
La sœur d’Hélène a souffert du cancer depuis lontemps et la chimiothérapi est
misérable : « L’année de chimiothérapie, en revanche, n’était pas négociable.
Elle a été atroce. » De plus, elle n’est pas toujours efficace : « si j’avais suivi la
chimio jusqu’au bout, est-ce que je serais retombé malade ? Est-ce que j’aurais
perdu ma jambe ? Il n’a pas de réponse, et il s’est rapidement désintéressé de la
question. » Le médecin dévient indifférent à ce que dit Juliette. La maladie est
une chose qu’il voit tous les jours.
- pauvreté
Juliette, sœur d’Hélène, est une juge et elle fait vivre la famille avec son
salaire de magistrat. Après sa mort, son mari et ses trois enfants sont sans
véritables ressources parce que « c’était Juliette qui faisait vivre la famille avec
son salaire de magistrat et déjà, même si les petites ne manquaient de rien, on
sentait les fins de mois difficiles. »
Le narrateur réflechit souvent à la question de la pauvreté et la mort, « on
sait qu’il y a des pauvres qui s’en sortent mais la plupart, non, ne s’en sortent
pas, et dire à un mélancolique que le bonheur est une décision, c’est comme dire
à un affamé qu’il n’a qu’à manger de la brioche. »
- justice
Juliette est handicapée à cause de la maladie et « quand ses parents ont
pensé faire un procès au centre de radiothérapie, Juliette, qui était déjà étudiante
en droit, s’y est opposée. Ce n’était pas plus injuste d’être handicapée à cause du
traitement qu’à cause de la maladie. Ce n’était même pas spécialement injuste :
c’était dommage, oui, malheureux, mais la justice n’avait rien à voir là-dedans. »
- amour
L’amour est présenté partout dans le livre : l’amour entre les couples,
l’amour des parents pour leurs enfants, l’amour entre des amis par exemple entre
Juliette et Etienne. Quand nous lisons les phrases sur l’amour, nous sentons une
douceur et une force : « Étienne, fidèle à sa manie de contredire ses
interlocuteurs, récuse le mot d’amitié, mais je dis qu’être amis, c’est cela, et
qu’avoir dans la vie un véritable ami, c’est aussi rare et précieux qu’un véritable
amour. »
Les thèmes sont omiprésents dans le livre et le narrateur relate ces histoires autour
de ces thèmes. Ce sont des thèmes philosopiques ayant de la force pour inviter les
lecteurs à réfléchir sur la condition actuelle dans laquelle nous sommes l’acteur.
Ensuite, nous traiterons le lien entre la fiction et la réalité. Comme nous avons déjà
présenté, c’est une fiction biographique. Une biographie implique que toutes les
histoires racontées dans le récit sont effectivement produits. Une fiction, c’est une
imagination. Donc le terme est paradoxal. Dans les fictions biographiques, les
frontières entre genre factuel et genre fictionel se débrouillent.
Le narrateur dans le livre est aussi un personnage du récit, donc c’est le récit à la
première personne. Le titre, D’autres vies que la mienne, marque une rupture avec
deux genres de récit : l’autobiographie et l’autofiction parce que l’auteur ici ne
s’intéresse pas à ce qu’il lui est arrivé, mais ce qui’il est arrivé aux autres.
L’autobiographie et l’autofiction sont des récits égocentrés parce qu’ils font attention
à l’histoire de l’auteur. Mais dans le livre de Carrère, il relate la souffrance, la misère
et la douleur d’autrui.
Le titre du récit d’Emmanuel Carrère se caractérise par une rupture à la fois dans la
dimension artistique et la dimension morale. Cela signifie que ce sont d’autres vies
que la sienne qu’il va raconter. Ce récit n’est pas un roman parce que les personnages
de ce récit sont réellement vécus. Par exemple, la femme d’Emmanuel Carrère
s’appelle en réalité Hélène et elle a une sœur qui s’appelle Juliette qui est morte du
cancer. Les événements historiques sont aussi intervenus tels que le tsunami de 2004
au Ski-Lanka. En outre, un œuvre d’Emmanuel Carrère est cité dans ce livre de
plusieurs reprise : « Elle avait lu mon livre L’Adversaire » ; « Il faudrait,
techniquement, l’écrire comme L’Adversaire, à la première personne, sans fiction,
sans effets, en même temps c’était l’exact contraire de L’Adversaire, son positif en
quelque sorte ». Mais l’auteur les raconte avec une barre de l’imagination en
fusionnant la réalité et la fiction.
Il est difficile de définir le genre de ce récit. Comme nous avons déjà dit, il n’est pas
un récit égocentré, donc il n’est pas l’autobiographie ni l’autofiction. C’est un récit
qui est relaté autour d’autrui et vers d’autrui. Il est orienté par une empathie avec les
autres. La souffrance provoque l’empathie avec les autres. Quand nous lisons le
passage qui raconte la souffrance des autres, c’est comme si nous souffrons aussi avec
eux. Donc les thèmes qui sont évoqués dans ce livre ont pour le but de susciter
l’empathie chez les lecteurs et de faire partarger la souffrance et la douleur. Nous
avons remarqué un des ses moyens de provoquer l’empathie chez les lecteur, c’est
l’emploie du conditionnel. Le conditionel est un mode qui présente la circonstance
grammaticale de l’hypotèse. L’auteur a recours au conditionnel pour imaginer ce qui
pourrait arriver s’il ne se passe pas comme le réel. Nombreuse sont les passages au
conditionel, nous en présenterons quelques-uns.
- « Jean-Baptiste et Rodrigue auraient pu descendre sur la plage en contrebas de
l’hôtel. Nous aurions pu, c’était prévu, sortir en mer avec le club de plongée
sous-marine. Et Delphine et Jérôme doivent penser, de leur côté : nous aurions
pu emmener Juliette avec nous au marché. Si nous l’avions fait, elle viendrait ce
matin encore nousrejoindre dans notre lit. Le monde serait endeuillé autour de
nous mais nous serrerions notre petite fille dans nos bras et nous dirions : Dieu
merci, elle est là, c’est tout ce qui compte. » : c’est un passage qui décrit le
contraire de ce qui s’est réellement passé. L’auteur imagine que c’était leurs
enfants qui sont morts et il entre dans l’esprit de Delphine et Jérôme pour dire ce
qu’ils penser à l’intérieur. Cette manière d’écriture a pour objectif de susciter
l’empathie chez les lectuers parce qu’ils pourraient penser la mort de leur propre
enfant s’ils sont les parents ou celle de leur parent s’ils sont les enfants et cette
sensation de douleur asscocie les lecteurs avec l’auteur et avec les personnages
comme si les lecteurs sont présent en scène.
- « Plus tard, il se remarierait. Un garçon aussi beau, aussi gentil, trouverait
forcément une femme gentille aussi. Il saurait l’aimer comme il avait aimé
Juliette : il ne se complairait pas dans le deuil, il n’y avait chez lui aucun
penchant morbide. Cela viendrait, inutile d’anticiper. Pour le moment il était là,
il tenait dans ses bras sa femme en train de mourir et, quel que soit le temps
qu’elle y mettrait, on pouvait être sur qu’il la tiendrait jusqu’au bout, que Juliette
dans ses bras mourrait en sécurité. » Dans cet extrait, l’auteur d’abord imaginer
ce qui arrivera à Patrice quand sa femme, Juillette est morte. Et nous voyons
qu’il l’aime tant et son amour pour Juliette est sincère. Même si l’auteur décrit
la situation avec une touche plate, nous nous projetons dans cette scène et
partage l’amour et surtout l’amour de Patrice. Ensuite, l’auteur imagine la scène
où Juilette est morte dans les bras de son mari. L’amour est renforcé ici par cette
anticipation et l’auteur invite les lecteurs à imaginer avec lui pour provoquer
l’empathie chez eux.
Une autre moyen que nous avons remarquée, c’est l’emploi du présent.
Nombreux sont des verbes au présent même si le narrateur raconte une histoire qui
s’est passé au passé. Alors qu’il s’agit d’un événement passé, il emploie le présent
comme s’il racontait l’événement au moment où il se produit. L’emploi du présent
produit un effet de narration simultanée. L’écart entre le moment où l’événement se
produit et le moment où il le raconte se réduit avec l’emploi du présent. L’écart entre
le moment de narration et ce qui est raconté est comme réduit à zéro. C’est un
procédé qu’on utilise souvent dans un récit empathique , dans un récit qui marque
une proximité vers les autres qui souffrent. Nous présenterons un extrait :
- « Hélène est au bar avec eux et un homme plus âgé que ses cheveux gris bouclés
etson visage d’oiseau font ressembler à l’acteur Pierre Richard. Nous n’avons,
l’autrejour, pas échangé nos noms, Hélène fait les présentations. Jérôme.
Delphine. Philippe.Philippe est le père de Delphine, celui qui loue la maison sur
la plage. Et la petite illequi est morte s’appelait Juliette. Hélène dit ça d’une voix
neutre, Jérôme hoche la têtepour conirmer. Son visage et celui de Delphine
restent sans expression. » Dans cet extrait, le narrateur raconte le moment où il
rencontre Jérôme et Delphine. C’est une histoire qui s’est passé au moment où il
la raconte. Mais le narratuer a recours au présent. C’est avant la mort de leurs fille
et le narrateur mentionne la mort de cette fille pour rappeler les lecteurs qu’elle
est morte.
La dernière moyen que nous avons remarquée pour susciter l’empahie, c’est que
le narrateur nous dit ce que les personnages pensent à l’intérieur, dans son esprit le
plus intime. C’est un récit à la première personne, donc en principe le narrateur ne
peut pas donner des informations sur ce que les autres pensent dans leur cœur. Il
existe aussi des extraits qui en sont preuves :
- « Delphine les a suivis des yeux. Que pensait-elle ? Que sa petite fille, qu’elle
câlinait et bordait encore quatre soirs plus tôt, elle ne la câlinerait et ne la
borderait plus jamais ? Qu’elle ne s’assiérait plus jamais sur son lit pour lui lire
une histoire avant qu’elle s’endorme ? Qu’elle n’arrangerait plus jamais les
peluches autour d’elle ? Jusqu’à la fin de sa vie, les peluches, les mobiles, les
ritournelles des boîtes à musique lui arracheraient le cœur. Comment est-il
possible que cette femme serre contre elle son enfant vivant alors que ma petite
fille à moi est toute froide et ne parlera plus jamais et ne bougera plus jamais ?
Comment ne pas les haïr, elle et son enfant ? Comment ne pas prier : mon Dieu,
fais un miracle, rends-moi le mien, prends le sien, fais que ce soit elle qui ait mal
comme j’ai mal et moi qui sois comme elle toute triste de cette tristesse
confortable et nantie qui aide juste à mieux jouir de sa chance ? » Dans cet
extrait, le narrateur affiche les pensées les plus intimes de Delphine quand elle
voit qu’Hélène est avec son fils. Le récit empathique, c’est un récit où le
narrateur franchit les frontières entre lui et les autres. Le narrateur quitte sa place
et rejoint autrui pour entrer dans leurs esprits. De plus, c’est une moyen
indispensable d’inviter les lecteurs de quitter leur place et à participer aux
activités mentales des personnages. Si les lecteurs pensent ce que pensent les
personnages, l’empathie est facilement provoquée.
Par opposition aux récits égocentrés dans lesquels c’est la vie de l’auteur que
l’auteur prend en considération,le livre intitulé D’autres vies que la mienne, en tant
que récit empathique, dans lequel l’auteur partage la vie d’autrui, ouvre une autre
possibilité de la narration. Il se caractérise par l’attention aux autres et cherche à faire
partager les lectuers ces vies des autres. Il invite les lecteurs à quitter leur place et à se
projeter dans le destion d’autrui qui est frappé par la misère et la souffrance. Comme
nous avons déjà présenté, c’est une biographie fictive, à savoir une hybride de la
biographie et de la fiction. Emmanuel Carrère écrit ce livre dans cette société où
l’individualisme se développe rapidement. Ce qui compte, ce n’est pas les autres,
c’est moi. Donc nous avons la difficulté de partager la souffrance ou la joie des autres.
L’indifférence gagne et l’empathie disparaît. Nous sommes solitudes et les sociétés
sont juxtaposées. Les individus sont refermés sur eux-même. Le rôle de l’auteur d’un
récit empathique, c’est aussi de refonder le sentiment d’appartenance à une même
communauté et de recontituer les liens entre les gens avec les vies minuscules, avec
ceux qui ont souffert.

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