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AUTO SAUVETAGE

livret stagiaire

version mars 2013 B.B


Table des matières

1. But de la formation…………………………………………………………….. 3

2. Introduction………………………………………………………………………4

3. Techniques d’auto sauvetage………………………………………………… 8

4. Le message de détresse……………………………………………………….13

5. La gestion de l’air………………………………………………………………. 15

6. La procédure AAALEERTER…………………………………………………. 17

7. Références……………………………………………………………………….18

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1. But de la formation

A l’issu de la formation, les stagiaires seront capables de :

SAVOIR : analyser l’environnement et reconnaître une situation nécessitant un


auto-sauvetage,

SAVOIR FAIRE : mettre en pratique les techniques d’auto-sauvetage, passer un


message de détresse et attendre l’équipe de sauvetage,

SAVOIR ETRE : éviter de se mettre dans une situation dangereuse et garder leur
sang froid en cas de problème,

lors d’une intervention de lutte contre l’incendie.

Techniques visées par la formation :

- savoir utiliser les outils


- se défaire d’un emmêlement de fils ou de
câbles
- évacuer une pièce par une issue exiguë
- évacuer une pièce par une fenêtre
- lancer un message de détresse à la radio
- gérer sa consommation d’air

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2. Introduction

Chaque année, plusieurs accidents graves provoquent la mort de sapeurs-pompiers.


Parmi ces accidents, certains ont une origine environnementale et d’autres humaine.
Les exemples de causes suivants illustrent l’importance de la formation sur l’auto
sauvetage :

- désorientation ou séparation d’un membre de l’équipe


- contraintes des nouvelles constructions (structures légères)
- fumée ou environnement dangereux (matériaux utilisés)
- bris d’équipement (accrochage)
- arrêt cardio respiratoire (condition physique)
- erreur humaine (manque de connaissances ou d’entraînement)
- progressions rapides du feu (Maisons BBC)

Les situations problématiques La définition de l’Auto-sauvetage

- embrasement généralisé L’auto-sauvetage correspond à un ensemble de


- explosion notions, comportements et techniques destinées à
- effondrement éviter de se mettre en danger, s’extraire d’une situation
- désorientation de péril imminent ou survivre pendant l’attente des
- piégeage dans les fils et les secours.
câbles
- blessure/mal être
- bris d’équipement (fuite sur ARI)
- manque d’air

CHRONOLOGIE

EVENEMENT

RECONNAISSANCE TECHNIQUES MESSAGE SURVIE ENVOI D’UNE


DES LIEUX ET D’AUTO D’ALERTE EQUIPE DE
ENGAGEMENT SAUVETAGE SAUVETAGE

AUTO SAUVETAGE

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Dès le départ, le sapeur-pompier doit prendre conscience que l’auto sauvetage
représente bien plus que des techniques ; il s’agit de développer une véritable
compréhension des risques pour garantir sa propre sécurité. L’attitude préventive
est la clé du succès.

3 règles de base

- ne jamais se trouver dans une position où l’on dépendrait de quelqu’un


pour venir nous récupérer,
- toujours connaître son itinéraire de repli,
- toujours connaître où se trouve son itinéraire de secours. *

«Vous survivrez peut-être si vous violez une de ces règles, mais si vous violez
les trois, vos chances de survie vont s’effondrer», John Norman, FDNY.

*l’itinéraire de repli est le chemin d’accès initial, l’itinéraire de secours est un chemin supplémentaire
en cas d’inefficacité ou d’obstruction de l’itinéraire de repli.

Eléments requis pour réussir un auto sauvetage… d’abord une question


d’attitude !

- porter ses EPI


- toujours se munir d’un outil
- anticiper les situations problématiques
- évaluer les conditions du bâtiment avant d’y entrer (lecture du bâtiment)
- reconnaître les signes de détérioration de la situation (lecture du feu)
- réfléchir avant de poser une action qui pourrait avoir des conséquences
- savoir comment réagir (techniques d’Auto-sauvetage)
- être vigilant

La condition physique

- entrainement régulier
- -exercices cardio-
respiratoires
- renforcement musculaire
- bonne nuit de sommeil
avant de prendre la garde
- pas d’abus d’alcool

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Les conditions physiologiques

- L’alimentation (petit déjeuner avant


de prendre sa garde, alimentation
équilibrée aux différents repas…)
- L’hydratation (hydratation régulière
pendant toute la garde, surveillance
de la couleur de l’urine, hydratation
avant de partir au feu…)

La lecture du bâtiment

Construction
Utilisation
Emplacement des ouvrants
Moyens de secours

La lecture du feu par le FFCOS

Fumée
Flammes
Chaleur
Ouvertures
Sons

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LES SIGNES D’ALARME ANNONCIATEURS DE PHENOMENES THERMIQUES

FLASHOVER
- le volume présente des ouvertures permettant l’apport d’air
- le foyer est localisé et produit des flammes claires
- la couche de fumées se densifie et s’épaissit rapidement
- chaleur intense et écrasante
- rouleaux de flammes à l’interface fumées/air

BACKDRAFT
- volume clos
- couleur des fumées
- fumées sortant par les interstices
- fumées sortant par le bas des portes
- vitres noircies
- chaleur perceptible
- sons assourdis
- aucune flamme visible

FIRE GAS IGNITION


- présence de gaz de pyrolyse
- fumées claires présentes dans les volumes adjacents au volume en feu
- foyers dissimulés
- local mal ventilé en phase de déblai

Les règles de sécurité avant l’engagement :

- vérifier ses EPI (tenue de feu, ARI, outils personnels, radio)


- se munir d’outils (ferraille)
- contrôler le moyen hydraulique (pression, absence de coudes, réserve
suffisante, tuyau dégagé pour progresser)
- identifier ses itinéraires de repli et de secours
- communiquer avec l’équipier (vue, voix, toucher)
- communiquer avec l’extérieur (canal tactique)

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3. Techniques d’auto sauvetage

Technique de dégagement : emmêlement dans les fils et les câbles

Points à retenir :
- sur le flanc gauche (sens
d’ouverture du robinet)
- desserrer la bretelle
supérieure
- accessibilité au robinet
- maintien des EPI en
place
- utilisation des outils

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Technique d’évacuation : sortie par une brèche dans un mur ou par un
passage étroit

Sans retirer le harnais : Points à retenir :


technique de la nage - se placer dos à l’ouverture
sur le dos - accessibilité au robinet

En desserrant une Points à retenir :


bretelle du harnais : - desserrer une bretelle
technique du profil - placer la bouteille derrière son épaule
réduit - rassembler les outils au centre de la ceinture ventrale
- accessibilité au robinet

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En retirant totalement le harnais

Points à retenir :
- Retirer le harnais en
conservant le micro
régulateur
- accessibilité au robinet
- 2 techniques pour
remettre le harnais
(comme une veste ou
« over head »)

« veste »

« over head »

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Technique d’évacuation : sortie par une fenêtre sur une échelle à coulisse

Points à retenir :
- S’engager suffisamment sur
l’échelle pour que les jambes
puissent basculer (dépasser
les parachutes)
- 1 bras en supination (sous
l’échelon) + 1 bras en
pronation (2 échelons plus
bas, du même côté)
- glissade sur les échelons

Positionnement de l’échelle à coulisse :

- donner du pied à l’échelle (4 à 5


pas depuis la façade)
- les montants ne dépassent pas le
bord de la fenêtre
- échelle amarrée

ATTENTION : ne réaliser cette


manœuvre qu’en la présence
d’un formateur du CFIS

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Technique d’évacuation : position d’attente sur le bord de la fenêtre

Points à retenir :
- Une main et une jambe
en crochet à l’intérieur
permettent de maintenir
la position sans effort

ATTENTION : ne réaliser cette


manœuvre qu’en la présence
d’un formateur du CFIS

Utilisation des outils (la ferraille)

- Création d’une brèche


dans un mur avec la
hache.
- Evacuation depuis un
sous sol avec la hache
ou le Halligan.
- Bris d’une vitre avec le
Halligan.
- Prolongation du bras
(reconnaissance)
- Test de résistance du
plancher

Points à retenir :
- Penser à emporter avec soi les
outils
- Les outils (ferraille) peuvent
s’utiliser seul ou les deux
associés (forcement)
- Vérification de la zone de refuge

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4. le message de détresse

Quels évènements peuvent être à l’origine d’un appel de détresse ?

- Perte des communications


- Interruption de l’alimentation d’une lance en manœuvre à l’intérieur
- Désorientation
- Perte de coéquipier
- Malaise, inconfort
- Bris ou perte d’EPI
- Chute, blessure
- Manque d’air
- Piégeage (fils câbles ou autre)
- Dégradation des conditions de l’intervention (embrasement,
effondrement…)

Comment savoir si je dois lancer un message de détresse ?

Réponse : « je me trouve dans une situation dangereuse dans


laquelle je ne peux m’extraire en 30 secondes »

Le sapeur pompier qui lance un message de détresse doit :

- rester calme, ne pas paniquer


- demeurer avec son équipier (l’union fait la force)
- vérifier son autonomie en air
- transmettre le message de détresse
- attendre la confirmation de la réception du message par le COS
- se signaler (balise sonore de localisation, faire du bruit, allumer son
projecteur)
- chercher une zone refuge ou une sortie
- prendre position de façon perpendiculaire le long d’un mur
- appliquer une méthode de gestion de l’air

MESSAGE DE DETRESSE

« URGENT-URGENT-URGENT »

• Nom
• Engin
• Localisation
• Air
• Renforts nécessaires

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Quelles questions se poser après avoir lancé un message de détresse ?

AIR:

- Que puis je faire avec l’air restant dans ma bouteille ?


- Quelle est la qualité de l’air ambiant ; respirable ou pas ?
- Quelles actions puis-je prendre afin de minimiser ma consommation
d’air?
- Dois-je tenter une évacuation ou attendre les secours?

OUTILS:

- Quels outils puis-je utiliser?


- Hache, Halligan, pince coupante…
- Comment peuvent-ils m’être utiles?
- En posant un geste ou une action, quels en seront les bénéfices et quel
en sera le coût en consommation d’air respirable?

Réfléchir avant de passer à l’action :

Est-il justifiable de produire un effort


intense pour s’en sortir seul
rapidement ou dois-je passer en mode
économie d’air pour donner du temps à
d’autres sapeurs pompiers de me venir
en aide?

mise à jour de l’information selon l’évolution


Points à retenir :
- contenu complet du
message (NELAR)
- Confirmation de réception du
message
- mise à jour de l’information
selon l’évolution de la
situation

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5. La gestion de l’air

Les techniques de respiration

Afin de choisir la bonne technique de respiration pour gérer la consommation d’air, le


sapeur pompier doit évaluer s’il est en mode « effort intense » ou « économie
d’énergie ».

- Un sapeur pompier lors d’efforts intenses peut consommer jusqu’à 90-


100 litres/min

- La consommation moyenne d’un porteur ARI se situe entre 40 et 70


litres/min

- Un sapeur pompier en mode économie peut réduire sa consommation


jusqu’à atteindre 10-12 litres/min

On identifie 5 techniques de respiration :

- Sauter une respiration

- Intervalle respiratoire

- Méthode Reilly

- Méthode 2/4’’

- Ouverture/fermeture du robinet

Sauter une respiration

1. Inspirer profondément
2. Retenir sa respiration et attendre son seuil de limite
3. Expirer lentement
4. Recommencer le cycle

Intervalle respiratoire

1. Inspirer lentement sur une période de 5 sec.


2. Retenir son souffle sur une période de 5 sec.
3. Expirer lentement sur une période de 5 sec.
4. Retenir son souffle sur une période de 5 sec.
5. Recommencer le cycle.

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Méthode de Reilly

1. Inspirer normalement
2. Faire un bourdonnement tout en expirant lentement son souffle
3. Recommencer le cycle

Méthode 2/4’’

1. Inspirer sur une période de 2 sec.


2. Expirer sur une période de 4 sec.
3. Recommencer le cycle.

Méthode d’ouverture et fermeture du robinet

Lorsque survient un bris d’équipement (partie faciale, tuyau, détendeur…), il peut


être nécessaire de contrôler le débit d’air à partir du robinet de la bouteille.

1.Ouvrir le robinet de la bouteille et inspirer


2.Fermer le robinet de la bouteille et retenir sa respiration jusqu’au seuil de limite
3.Expirer lentement
4.Recommencer le cycle.

Quel impact sur l’organisme ?

L’apnée favorise les échanges


gazeux entre l’oxygène et le sang.
Le sang ainsi mieux oxygéné
alimente nos organes vitaux plus
efficacement ce qui a pour effet de
diminuer le stress, le rythme
respiratoire et donc la
consommation d’air.

Points à retenir :
- Consommation en adoptant une
technique de respiration : 10 à
12L/min
- Les apnées favorisent les échanges
gazeux
- 5 méthodes de respirations

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6. La procédure AAALEERTER

La procédure AAALEERTER est un moyen mnémotechnique qui permet de


rassembler l’ensemble des actions à faire lorsque l’on est en mode « survie ».

Le mode survie correspond à la période d’attente d’une équipe de sauvetage lorsque


l’on est piégé ou perdu dans le bâtiment et que l’on a lancé un message de détresse.

AAALEERTER
• Air
• Alerte
• ALarme
• Eclairer
• Economiser l’air
• Rester près du sol
• Taper
• Explorer environnement immédiat
• Remonter la cagoule

• Air : je regarde ma pression restante au manomètre,

• Alerte : je passe le message d’alerte, « URGENT-URGENT-URGENT », je précise mon


nom, mon engin, ma localisation, mon air restant et les renforts nécessaires (NELAR),

• Alarme : je déclenche ma balise sonore de localisation pour me faire entendre,

• Eclairage : j’allume mon projecteur pour me faire repérer,

• Economiser l’air : je contrôle ma respiration (méthode de gestion de l’air),

• Rester près du sol : je me mets en position basse (perpendiculaire le long d’un mur)
pour éviter le flux thermique, chercher l’air frais et de la visibilité,

• Taper : je fais du bruit pour me signaler (métal),

• Explorer son environnement immédiat : je balaye le sol pour retrouver le tuyau, je


balaye le mur pour retrouver un ouvrant,

• Remonter la cagoule : lorsque je n’ai plus d’air, je retire le micro-régulateur et je


remonte ma cagoule sur le masque pour filtrer la fumée.

Point à retenir :
- procédure AAALEERTER
- NELAR
- Confirmation de réception du message
- Gestion de l’air
- Signalement
- Position

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Références

- Ecole nationale des pompiers du Québec, AUTO SAUVETAGE, guide


de l’élève
- Phoenix Fire Department, Standard Operationnal Procedures volume II
- Firefighter Rescue and Survival, Fire Engineering, Richard Kolomay
Robert Hoff
- Procédure AAALEERTER, service formation CSR LA Rochelle-
Villeneuve, Sgt Ricco

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