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Conférences ésotériques / Dr

Papus

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Papus (1865-1916). Auteur du texte. Conférences ésotériques /
Dr Papus. 1908.

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CONFÉRENCE DU D' PAPUS
(14 novembre 1907)

PROGRAMME
La Constitution de l’Hom- Théories diverses et rap
me. ports entre elles.
Constitution à trois Élé Physiologie, Inconscient et
ments. Psychologie.
Constitution à sept Élé Le Régime et le Renouvel
ments. lement des cellules

La Constitution de l’Homme

PREMIÈRE PARTIE
Mesdames, Messieurs,
Le sujet que nous traiterons aujourd’hui est d’une impor
tance capitale pour toutes les écoles d’occultisme : kabbalistes,
hermétistes, théosophes, spirites, magnétiseurs. On peut même
affirmer qu’il est presque indispensable de connaître la consti
tution de l’homme. C’est elle que nous étudierons tout d’abord,
puis nous dirons quelques mots de physiologie et nous termi
nerons par des considérations sur les régimes de l’être hu
main.
Constitution humaine d’après les Anciens.
A propos de la constitution humaine, je dois avant tout faire
de la tradition, puisque cette question a intéressé tous les
hommes des siècles passés. Voyons donc comment les Anciens
l’avaient résolue. Eh bien ! ils en avaient très simplement ex
primé la solution par un symbole que vous connaissez tous de
nom : le sphinx !
Le sphinx était la synthèse antique la plus nettè par laquelle
on peut représenter les diverses adaptations de l’être humain
dans tous les plans. En effet, l’homme nous présente des forces
physiques symbolisées par le bœuf ; des forces morales,
— le
courage, la vertu, virtus en latin —, symbolisées par le lion ;
des forces intellectuelles symbolisées par l’aigle ; enfin, une
force d’essence divine, — l’ange, la tête humaine
—, qui, con
centrant les trois forces animales précédentes, en fait une
unité.
J’ai fait reproduire, pour cette conférence, une gravure con-

oyo
I
Lo
çue jadis par Delfosse, sur mes indications. Cette figure vous
montre que l’homme est une synthèse, manifestée par la volonté
ou par la tête, englobant trois forces essentiellement animales :
l’une physique, le bœuf retenu par les pieds de l’ange ; l’autre,
astrale, le lion retenu par les mains de fange ; la dernière
intellectuelle, l’aigle retenu par la mâchoire de l’ange. Toute
fois, le dessin que vous avez sous les yeux n’est pas complet. Il
y manque une chaîne reliant la tête de l’homme ou de fange
à celle de l’aigle.
Les Anciens avaient ainsi conçu trois sortes d’hommes :
l’homme de travail, l’homme tout à fait physique, l'homme-
bœuf ; l'homme de courage, f homme qui se bat ou qui lutte,
l'homme-lion ; l’homme qui n’est jamais sur terre, qui rêve ou
se promène dans les nuages, celui qui fait le désespoir
des
notables commerçants s’occupant d’épicerie,— lorsqu’ils font
comme fils —, le poète, l’homme-intellectuel symbolisé par
l’aigle.
Mais ces trois natures — nature lymphatique du bœuf ;
nature sanguine du lion ; nature nerveuse de l’aigle — ne sont
absolument que des êtres animaux en nous et, si la volonté ne
venait pas les diriger et les maîtriser, l’homme n’existerait pas
réellement et ne serait pas vraiment une tri unité, c’est-à-dire
une unité dominant une trinité.
Ce que je tiens à vous faire remarquer, tout d’abord, dans
cet admirable fait de la synthèse antique qu’était le sphinx,
c’est qu’il y a trois inconscients dominés par un conscient.
Dans un autre cours, nous verrons combien nos savants sont
heureux d’avoir découvert un inconscient dans l’être humain.
Que serait-ce s’ils savaient qu’il en existe trois !... Eh bien ! les
vieux Egyptiens avaient représenté la synthèse humaine beau
coup mieux que ne font fait les philosophes ou les savants
contemporains et, cela, en nous montrant trois inconscients
constituant l’homme et régis par une conscience totale qui les
synthétise.
Si Œdipe avait répondu au sphinx qui le questionnait : « Tu
es l’homme ! » sans donner d'autres détails, il n’aurait pas
montré les adaptations merveilleuses de ce symbole.
Le sphinx représente non seulement l’homme dans ses qua
tre acceptions mais encore les quatre âges de l'homme : l’en
fance, la jeunesse, l’âge mûr et la vieillesse ; il représente les
quatre forces morales que l’homme peut avoir à sa disposition
et qui sont synthétisées dans ces quatre termes : savoir, oser,
vouloir et se taire ; il représente enfin les quatre points car-
dinaux qui régissent l’homme astral, qui ont déterminé la mar
che de l’étoile des Mages et qui sont devenus la clef de toutes
les traditions.
Lorsqu’on nous dit que le sphinx est un très vieux symbole
ne présentant aucun intérêt pour nous autres modernes, n’ou
blions pas que la tradition est sacrée et, de même qu’un peu
ple fier de son indépendance est heureux de se rattacher par
son origine à un peuple antérieur, de même, toute tradition
est fière de se rattacher par un moyen invisible à une autre
tradition antérieure. Rappelez-vous cette fable charmante repré-
sentant la Vierge Marie et son époux s’enfuyant dans le désert
avec l’Enfant Jésus et dormant entre les pattes du sphinx.
Eh bien ! cela vous montre nettement que l’antique tradi
tion égyptienne a fini dans la religion du Christ. Aussi a-t-on
représenté chacun des quatre évangélistes par un animal du
sphinx : Matthieu, par le bœuf ; Marc, par le lion ; Luc, par
l’homme et Jean, par l’aigle.
Chaque Evangile est ainsi adapté à chacun des quatre tempé
raments humains et manifeste une des puissances que l'homme
peut développer. Telle est cette synthèse merveilleuse qui pré
sidait à la constitution de l’idéologie antique. Mais, me direz-
vous, vous restez jusqu’à présent dans le domaine de l'imagi-
nation ou des idées et il ne faut pas oublier que nous sommes
dans un siècle positif. En un mot, vous voulez savoir comment
est bâti l’être humain et non pas comment les Anciens l’avaient
conçu. Soyons donc positifs et étudions les choses matérielle
ment.

Constitution à trois éléments.

Si la loi de l’Occultisme est vraie, — loi qui dit que « ce qui


est en haut est analogue à ce qui est en bas » —et si réellement
nous possédons ainsi une clef qui nous permet de connaître la
constitution humaine, cette clef est vraie pour l’âme comme
pour le corps ; bien plus, on peut affirmer que le corps est fait
à l’image de Dieu et que la vérité est en lui. Aussi lorsqu’on
viendra vous parler de principes constituant l’homme, recher-
chez-les dans le corps physique et, si vous ne les y trouvez pas,
vous pourrez rejeter comme fausse la théorie qu’on vous aura
présentée.
Eh bien 1 puisqu’il s’agit de chiffres, efforçons-nous de con
naître ceux qui se manifestent dans le corps matériel.
- - 4

Tout d’abord, il y a trois morceaux dans le corps physique :


indéniable
un ventre, une poitrine et une tête. Gela me parait
et j’espère que vous l’admettrez avec moi. Mais il n’y a pas que
le chiffre 3 dans l’organisme. Il y a 7 trous à votre figure :
deux yeux, deux narines, une bouche et deux oreilles ; nous
de
avons ro doigts, 5 à chaque main ; nous avons 12 paires
côtes et je vous dirai, en passant, que ce nombre a une carac
téristique astrale. Enfin, le corps se divise en deux parties géné
rales : une moitié droite et une moitié gauche. Inscrivons tons
ces chiffres : 2, 3, 5, 7, 10 et 12.
Ainsi, lorsqu’on vous dit que l’homme est composé de 3, de
5, de 7 ou de 10 principes, on émet une vérité.
Maintenant, demandons au corps ce qu’il y a de vrai là
dedans et quelles sont les clefs qui nous permettront d’appliquer
ces chiffres à la constitution totale de
l’être humain, Voici la
vérité à ce sujet. Les Anciens nous ont légué une clef géné
rale, qui est la suivante : « L’homme est une trinité centrali
sée en une unité ou un ternaire d’inconscients régi par un cons
cient. » Tous les autres chiffres que vous pourrez rencontrer
dans l’étude du corps humain ne sont que des annexes des pré
cédents et je vais essayer de vous le démontrer.
Afin de ne pas nous égarer et de rester sur un terrain aussi
positif que possible, prenons l’homme à son origine et voyons
comment la Nature le fabrique. Aujourd’hui, on le sait parfai
tement et, pour ainsi dire, heure par heure. Or, s’il est exact
de dire que tout est vrai dans le corps physique, nous trouve
rons facilement le reste, grâce à l’analogie.
Eh bien ! le corps humain se construit à 1 aide de trois enve
loppes ou feuillets, comme je vais vous l’indiquer.
Tout d’abord, apparaît le feuillet extérieur qui formera le
dérivés :
cerveau, la moelle épinière, les nerfs, l’épiderme et ses
ongles, glandes de la peau, poils et cheveux, les poumons, les
dents et peut-être même les voies génitales externes. Je l’appel
lerai la peau du dehors et scientifiquement, Y ectoderme.
Après cette première enveloppe, naît le feuillet interne qui
évoluera l’appareil digestif (intestins, foie, pancréas, estomac,
glandes salivaires) et, peut-être, les organes génitaux internes.
Nous le nommerons la peau du dedans ou Y endoderme.
Si j’emploie des mots triviaux pour exprimer des choses que
tous les médecins connaissent, c’est que ces termes nous con
duiront tout à l’heure à des classifications très nettes.
Quand la peau intérieure est née, le feuillet intermédiaire
paraît à son tour. Cette enveloppe moyenne, appelée méso-
derme, fournira la poitrine et tous les organes de l’appareil cir
culatoire. ainsi que le derme, les muscles de la vie animale, les
tissus cartilagineux et conjonctifs, l’épithélium péritonéal, le
squelette, le mésentère, l’épithélium cœlomalique qui revêt
toute la surface du tube intestinal.
Résumons dans le tableau ci-après, en employant des ter
mes très généraux, les données principales de cette longue énu
mération des organes évolués par les trois feuillets dont nous
venons de parler :

Tableau 1

Représentons tout cela par des chiffres. Nous chiffrerons


alors : 1 l’ectoderme ; 3 l’endoderme ; 2 le mésoderme puisque
ce dernier est le terme qui relie l’ectoderme à l’endoderme.
Revenons, maintenant, à la constitution du mésoderme.
Cette enveloppe, qui naît toujours après les deux autres, est
formée de deux feuillets. Cette remarque est d’une importance
capitale et voici pourquoi : Quand il nous faudra classer, plus
tard, les éléments psychiques de l’homme, beaucoup éprouve
ront une très grande difficulté à placer un certain « manas » parce
qu’il est double et qu’on ne s’en doute pas. Voilà donc com
ment naît le fœtus : une enveloppe externe, une enveloppe in
terne et une enveloppe intermédiaire.
Observons maintenant la naissance d’un bras dans le fœtus
humain. Qu’est-ce qui naîtra d’abord? Eh bien ! ce sera encore
le terme le plus extérieur ou l’ectoderme. Mais qu’est-ce donc
que l’ectoderme dans le bras ? C’est tout simplement la main.
Si bien que vous allez assister à une chose extrêmement curieuse
et amusante : une petite main sortant de l’épaule : Et si, par
hasard, la croissance du bras s’arrête là, l'enfant naîtra avec
des pattes de grenouille attachées à l’épaule et on le considérera
comme un monstre. Ensuite, qu’est-ce qui sortira ? Le bras,
formé d’un seul os : rhumérus. Nous avons donc déjà les ter
mes 1 et 3. Le terme intermédiaire 2 nous manque. Mais, de
même que tout à l’heure le milieu double est né entre l’externe
et l’interne, de même l'avant-brasd’un enfant va naître entre sa
main et son bras. Si la croissance du bras s’arrêtait à l’appari
tion du bras et de la main, nous aurions encore un petit mons
tre sans avant-bras. Mais si le développement est normal,
l’avant bras se présentera avec ses deux os : radius et cubitus,
entre le bras et la main. Nous avons donc, maintenant, les
trois éléments 1, 2 et 3.
Il y a une vérité sur laquelle je tiens à attirer tout particuliè
rement votre attention, c’est que le multiple est toujours
externe. Regardons le nombre d’os qu’il y a dans la main ;
c’est formidable. Entre les phalanges, les phalangines et les
phalangettes, il y en a au moins vingt. Eh bien ! tout cela cons
titue l’extérieur. Aussi ceux qui vous font des classifications de
20 principes ou plus, ne sont que des exotéristes. Quant à
ceux qui vous font des classifications binaires où le bien et le
mal se combattent, où la droite et la gauche luttent entre elles,
ils n’ont vu que le terme médian. Au contraire, ceux qui font
une classification monothéiste ou unitaire ont aperçu le terme
central.
Ce que je vous ai montré pour le fœtus humain et pour le
bras s’applique exactement à tous les organes de l’homme phy
sique. Citons encore un exemple. Soit l’endoderme d’où pro
-
vient, comme vous le savez, notre appareil digestif. Eh bien !
le tube digestif naît et se développe de la façon suivante : tout
d’abord, l’extérieur ou les intestins, numéro « 1 » ; puis l'œso-
phage ou tube qui servira à la descente des aliments dans l’es
tomac, numéro (( 3 » ; enfin, entre les deux, Vestomac, nu
méro (( 2 ». Comme vous le voyez, la loi est toujours la même.
On peut affirmer, sans crainte de démenti, que tous les orga
nes du corps humain, sans exception, suivent cette loi : 1 , 3,2.
Ainsi, lorsque je vous dis que la Nature proclame le ternaire,
vous voyez ce que je veux dire par là et j'espère que vous com
prenez, maintenant, ce qu’est une trinité.
Mais laissons de côté les détails et efforçons-nous de décou
vrir la constitution intégrale de l’homme. Comme je vous l’ai
dit, rêtre humain est formé de trois centres organiques : la
tête, la poitrine et le ventre. La tête paraît d’abord, le ventre
ensuite et la poitrine naît entre les deux. De plus, chacun de
ces trois centres à un fluide qui lui est spécialement attaché.
Ainsi le ventre a la lymphe ; la poitrine a le sang et la tête a la
force nerveuse. Mais ces trois forces physiologiques ne résident
pas uniquement dans leur lieu de naissance. En effet, chacune
d’elles setrouve représentée dans les deux autres centres. C’est
une clef sur laquelle j’insiste un peu car lorsqu’on traite de la
constitution humaine on ne s’appuie généralement pas sur des
expériences positives qui, pourtant, sont des plus faciles à faire.
Eh bien ! l’observation des phénomènes physiologiques nous
permet d’affirmer qu’il existe de la lymphe non seulement dans
le ventre mais aussi dans la poitrine et dans la tête; du sang,
non seulement dans la poitrine, mais aussi dans la tête et dans le
ventre ; de la force nerveuse, non seulement dans la tête, mais
aussi dans la poitrine et dans le ventre. Voilà donc une clef de
la construction de la machine humaine avec ses trois centres.
Toutefois, il me faut ajouter quelque chose si nous voulons
bâtir un Monsieur tout entier.
Jusqu’ici, je ne vous ai parlé que des organes centraux du
corps physique; mais il y a, en plus, trois paires de membres
attachées à ces trois parties principales de l’organisme corporel :
i° Une paire de membres abdominaux (cuisses,jambes, pieds)
permettant au Monsieur de se rendre d’un lieu dans un autre ;
2° Une paire de membres thoraciques (bras, avant-bras,
mains) au moyen desquels le Monsieur peut agir sur le monde
extérieur quand, par exemple, il désire faire le lion avec ses
poings ;
3° Une paire de membres céphaliques (maxillaire inférieur)
bien connus des gymnastes du cirque, étudiés et même admis
en science.
Avec les trois centres physiques cités précédemment, avec
les trois paires de membres et avec la colonne vertébrale qui
fait office de baguette de fusil, vous pouvez construire complè
tement votre Monsieur. Voilà le côté matériel ou le corps. Et je
vous ai dit que toute la constitution humaine s’y trouvait.
Mais le corps n’est pas qu’un cadavre. Il y a des gens très
savants qui cherchent à vous embarrasser en vous disant :
«
Monsieur, vous qui êtes spiritualiste, dites-moi donc si vous
avez rencontré l'âme sous le scalpel ? » Eh bien ! vous pouvez
leur répondre ceci : a Monsieur, si vous êtes horloger, dites-
moi donc si vous avez trouvé un ressort qui marche dans une
montre cassée. » C’est exactement analogue. Un cadavre ne fonc
tionne pas et ne vit simplement qu’en mode anarchique : c’est
la société de demain. Une montre cassée ne marche pas non
plus. Le mystère de la vie humaine est aussi difficile à com-
prendre que celui de la marche d’une montre, car l’élasticité,
cette faculté qui fait contracter un ressort d’acier, est scientifi-
quement aussi mystérieuse que la vie humaine et toutes deux
ont la même origine.
Examinons, maintenant, l’homme vivant ou éveillé. Cet
homme est formé d’abord de trois morceaux physiques consti
tuant le corps et que nous venons d’étudier, puis d’une force,
— pour l’appeler ainsi —, qui actionne l’homme pendant qu’il
dort.
Je vous ai dit souvent que lorsqu’on veut écrire la psycho
logie d’un homme, on se décrit toujours soi-même. Mais, si on
vous demande la psychologie du palefrenier, du cocher de fia-
cre ou de votre concierge, qui sont pourtant des êtres humains,
cela devient plus difficile car, n’analysant pas les choses comme
eux, vos jugements diffèrent forcément des leurs.
Cependant, il est un état où nous nous ressemblons tous, où
le Monsieur qui se gobe et celui qui ne se gobe pas sont
pareils, où la jeune et jolie femme ne se différencie pas de la
femme plus âgée ou moins belle. Cet état, fort intéressant à
étudier, s’appelle le sommeil.
Eh bien ! quand nous dormons, est-ce que le corps est
arrêté ? Evidemment non. Tous les organes marchent sous
l’influence d’une force que les médecins nomment Vinconscient
ou la vie organique. Ici, il n’y a pas besoin de classification
anatomique ou physiologique pour comprendre ce qu’il en est.
Représentez-vous simplement tout ce qui marche pendant que
vous dormez, c’est-à-dire les organes respiratoires, circulatoi
res et digestifs avec leurs annexes, et vous connaîtrez alors le
véritable domaine de l’inconscient ou de l’animal qui demeure
en chacun de nous.
Mais ce n’est pas là tout l’être humain. A son tour, un troi
sième élément agira tout à l’heure. Ce sera la belle madame
qui s’éveille ou le conscient. Voilà donc trois principes, —
corps physique, vie organique et conscient —, constituant
l’homme vivant et sur lesquels, je l’espère, on ne me chicanera
pas, car leur existence ne peut être réellement contestée. A pré
sent, recherchons l’origine de ces trois éléments.
Le corps est un vêtement que la Terre nous prête pour une
existence et qu’elle nous reprendra tôt ou tard. Si donc vous
soignez tout particulièrement votre corps, on peut dire que vous
ne vous occupez que des animaux qui habitent en vous. Ici-bas,
le corps est,
— ne l’oublions pas —, le centre d’évolution de
toute la nature animale.
Maintenant, qu’est-ce que V inconscient et d’où vient-il ?
Tout d’abord, il faut que je vous rappelle un fait que quel-
ques-uns d’entre vous ont peut-être oublié. Avant votre nais
sance, vous étiez rattachés à Madame votre mère par un certain
lien appelé cordon ombilical. Et, si vous étiez philosophes avant
de naître, il se peut que vous ayez dit : « Ma mère ?... Mais
elle n’existe pas !... » Eh bien ! ce qui reste du cordon ombi
lical est là pour vous rappeler l’existence antérieure et néces
saire de votre maman vis-à-vis de vous, pendant la gestation.
Mais, de même que nous étions rattachés à notre mère par un
lien alors invisible pour nous,
— le cordon ombilical —, de
même, nous sommes actuellement reliés à l'atmosphère terrestre
par un lien invisible, la respiration, et c’est de l’air atmosphé
rique que nous tirons notre vie. Cela est tellement vrai que si
les relations sont coupées entre nous et l’atmosphère terrestre,
nous perdrons bien vite connaissance et nous mourons à la
Terre.
Qu’est-ce donc que l'atmosphère terrestre ? C’est tout sim
plement le centre de respiration de la terre. La terre est un
être complet comme nous et, conséquemment, l’atmosphère
nous rattache à tous les autres êtres terrestres. Aussi l’incons
cient qui circule en nous est le même que celui qui circule
dans un chien, dans une grenouille, etc. De plus, cette vie
organique nous rattache même à toutes les planètes de notre
système solaire. On peut donc affirmer que tout mouvement
produit dans notre univers se répercute dans l’inconscient indi
viduel. Paracelse appelait cet insconscient le sens astral. Ce mot
a provoqué de nombreuses discussions parce qu’on ne le com
prenait pas. Pour l’instant, j’essaie de vous en montrer la signi
fication véritable et j’espère que, dorénavant, vous n’oublierez
pas que l’astral humain est ce qui nous relie à l’universel.
Lorsque nous mourons, le peu d’astral que nous possédons
nous permet de communier, en quelque sorte, avec le monde
entier. Cela nous donne la clef des phénomènes télépathiques.
Lorsque votre fils meurt à des centaines de kilomètres et
qu’il vous apparaît, c’est par l’astral et non par le mental qu’il
communique alors avec vous. Donc, l'inconscient provient de
l’astral. Or l’astral est essentiellement le monde des pressenti
ments, des inspirations, des passions, des batailles ou du lion
par excellence. Voilà l’origine de ce mot « astral » et sa loca
lisation dans l’être humain.
Quant au principe conscient, il est d’origine divine et nous
lui donnerons le nom d’esprit.
Avec le corps, l'astral et l’esprit, nous avons de quoi cons
truire notre Monsieur physiologique et psychologique.
10

Comme vous vous le rappelez, nous avons bâti notre Mon


sieur physique avec trois centres et trois fluides ou forces atta
chés à chacune de ces trois parties principales de l’organisme
humain. Eh bien ! si vous n’oubliez pas que chacun de ces trois
principes se promène chez les deux autres, vous découvrirez la
clef de la constitution humaine beaucoup mieux que dans pas
mal de livres philosophiques ou scientifiques.
Nous pouvons de suite tracer trois colonnes. Dans la pre
mière, nous mettrons le physique ; dans la seconde, l’astral ;
dans la troisième, le spirituel.

Vous connaissez la signification de ces termes et vous savez


qu’il est très facile de les remplacer par d’autres, s’ils ne vous
conviennent pas, puisque les mots ne sont, en réalité, que les
vêtements des idées.
Regardez maintenant la gravure II, qui vous représente les
trois principes de l’homme d’une façon enfantine. Vous y ver
rez le spirituel figuré par un ballon ; l'astral par un double
crochet et le physique par une nacelle. Mais tâchons de nous
rendre encore mieux compte de la constitution humaine.

Constitution à neuf éléments.

Il y a un nommé Pythagore qui a fait une


table extrême
ment commode et dans laquelle les modernes n’ont placé que
des chiffres. Les anciens y avaient mis, au contraire, des idées
et nous allons les imiter en construisant le tableau II avec l'aide
des trois colonnes précédemment tracées.
Il résulte de là que nous avons :
1° Trois aspects du physique : le physique en
lui-même; le
physique qui se rend dans le domaine de l’astral et le physique
qui monte dans le spirituel ;
20 Trois sortes d’astral : un astral physique, un
astral central
et un astral spirituel ;
30 Trois modalités de l’esprit ou du spirituel : l’esprit en lui-

même, son action dans l’astral et sa manifestation dans le phy


sique.
— 11 —

Tableau II

Mais ce n’est pas tout. Il existe une école ésotérique qui a


été ravie de découvrir plusieurs corps en l’homme. Ce n’étair,
pourtant pas bien difficile à trouver, car les anciens eux-mêmes
admettaient et enseignaient que l’homme ne possède pas seule
ment un organisme matériel et visible, mais aussi plusieurs
principes et véhicules invisibles. A chaque élément spirituel,
astral ou physique correspond, en effet, un corps spécial que
nous appellerons respectivement : corps glorieux, corps astral
et corps physique ! Notons en passant que saint Paul donnait
au corps glorieux le nom de corps spirituel.
Chacun des trois corps que nous venons de citer contribue à
la formation des deux autres. C’est ainsi qu’avant la naissance
physique, le corps glorieux forme le corps astral et celui-ci, le
corps matériel. Pendant la vie terrestre, le corps physique fabri
que le corps astral et le corps glorieux de l’existence posthume.

Tableau III
Les données précédentes relatives à l’action d’un principe
sur l’autre s’appliquent très exactement à l'organisme matériel
comme le montrent les tableaux III et IV où les termes « spiri
tuel », « astral » et « physique » sont remplacés par leurs
analogues : « tête », « poitrine » et « ventre » ou « force ner
veuse », « sang » et « lymphe ».
Ainsi l’abdomen ou centre inférieur du corps physique com
prendra : les intestins, l’estomac, le foie, la rate et leurs
annexes. Le ventre sera représenté : 10 dans la tête, par les
vaisseaux et les ganglions lymphatiques ; 2° dans la poitrine,
par les vaisseaux lymphatiques et le canal thoracique.
Pour tous ces détails, je vous prie de vous reporter au schéma
ou gravure IV, qui vous donnera une vue synthétique de l’or
ganisme.
La poitrine ou centre moyen du corps se composera des deux
poumons et du cœur. Sa manifestation, dans la tête, consti
tuera les artères cérébrales et les carotides et, dans le ventre,
les reins et l’aorte abdominale.
La tête ou centre supérieur comprendra le cerveau et ses
annexes. Sa représentation dans la poitrine s’appellera le plexus
cardiaque et, dans le ventre, le plexus solaire.

Tableau IV

Grâce à ces deux derniers tableaux, nous obtenons la clef de


la constitution d’un Monsieur en neuf principes. Et, si vous
vous reportez au phénomène de la mort ou si vous regardez ce
qui se passe lorsque les différentes pièces du ballon se déta
chent les unes des autres, — comme l’indique la gravure, —
vous retrouverez ces neuf principes de l’homme séparés les uns
13
— —
des autres. Durant l’incarnation terrestre, les neuf principes
humains sont intimement liés et s’accrochent deux à deux.
Ainsi, l’accrochage du physique et de l’astral produit une étin
celle qui s’appelle la vie et qui durera aussi longtemps que
l’homme restera sur terre. De même pour l’accrochage de l’as
tral et du spirituel. On a cru que cette étincelle était perma
nente et on n’a plus su qu’en faire après la mort ou avant la
naissance. Il était pourtant facile de comparer la vie physique
à la lumière produite par le courant électrique qui passe à tra

vers deux morceaux de charbon. L'électricité et les deux mor


ceaux de charbon existent bien, l’étincelle électrique se mani
feste aussi, mais seulement durant le passage du courant et non
avant ou après.
Maintenant, vous allez mieux comprendre si je vous rappelle
une vieille comparaison que j’ai faite jadis entre le cocher, le
cheval et la voiture. C’est exactement là l’image de la consti
tution humaine à laquelle mon ballon ne répondait pas tout à
fait.
Eh bien ! un fiacre en mouvement se divise en trois parties
principales : le cocher, le cheval et la voiture.
Le cocher a une tête, des bras et un corps.
Le cheval possède une tête, un corps et des pattes.
La voiture se compose d’un corps de voiture, de roues et de
brancards.
Cela nous fait neuf choses différentes.

Constitution à sept éléments.

Mais lorsque le cocher monte sur sa voiture, la partie lourde


du cocher s’unit au siège de la voiture. Voilà donc deux prin
cipes qui se confondent alors en un seul. Ainsi il ne nous
reste plus que huit principes.
Maintenant, le cocher prend les guides et tire sur le mors.
A partir de ce moment là, la tête du cheval et les bras du
cocher ne font plus qu’un et nous comptons sept principes, au
lieu de neuf que nous avions trouvés tout d’abord.
Mais le cocher qui dirige l’attelage est-il plus fort que le
cheval? Eh bien! non. Comme vous l’avez remarqué vous-
mêmes, le cheval a, physiquement, plus de force que le
cocher, mais il est aussi moins intelligent que lui. De même
l’inconscient est plus fort, mais il a moins d’intelligence que
l’esprit ou le conscient. L’histoire suivante qu’on m’a racontée
14
— —
vous en donnera un aperçu. Une petite Parisienne était allée
passer ses vacances à la campagne et y gardait les vaches. Elle
se figurait, sans doute, que ces êtres à quatre pattes ont peur
de l’homme et que, par conséquent, ils lui obéiraient très faci
lement. Oui, les vaches craignaient et écoutaient la bonne et
grosse paysanne qui les surveillait d’habitude. Mais quand la
jeune et inexpérimentée Parisienne voulut crier aussi : « Huel
la Jeannette », la Jeannette et ses compagnes se regardèrent du
coin de l’œil et, comme si elles s'étaient donné le mot, toutes
se ruèrent, avec un entrain admirable, sur la petite Parisienne,
qui ne trouva son salut que dans une fuite éperdue à travers
champs.
Cela vous indique nettement ce qu’on appelle, en occultisme,
une révolte de l’astral et, en psychologie, une passion. Quand,
par exemple, sous l’influence de l’ivresse, le bœuf est lâché,
le lion rugit, c’est l’astral qui s’efforce d’entraîner l’esprit et il
faut à tout prix le dompter sans qu’il se produise trop de
dégâts dans l’organisme. Remarquons, en passant, qu’il se
manifeste bien peu de ces rébellions chez la femme car elle
sait généralement mieux se dominer que l’homme. Eh bien !
l’essence de la conscience, ou sa raison d’être, c’est justement
de régner sur les animaux qui entrent dans notre composition
et de les maîtriser lorsqu’ils s’emballent.
Ainsi l’astral est la force qui anime et meut l’homme. Et
si l’être humain ne possédait pas la conscience, il n’arriverait
jamais à gouverner les divers éléments qui le constituent et il
ne formerait pas alors un ternaire synthétisé par une
unité.
DEUXIÈME PARTIE

Théories diverses et rapports entre elles

Mesdames. Messieurs,

Afin que vous puissiez vous y reconnaître lorsque vous étu


dierez les livres des autres écoles, je vais vous parler un peu des
rapports mutuels des principes qui nous constituent.
Pour les kabbalistes et tous les occultistes se rattachant à la
Tradition occidentale, ces éléments sont au nombre de trois :
le corps que nous chiffrerons 1 : Vastral dont le vrai chiffre
est h, parce que 4 reproduit i en l’additionnant théosophique-
ment :4=1-2—3—4= i
10; 10 == — o= i : enfin
l’esprit ou l’homme supérieur dont le chiffre est 7. Or le nom
bre 7

12+3+4—5-6—7= 28 ; mais 28 =
2 -1- 8 == 10 et 10 = 1 —o = 1. Ainsi le corps, l’astral et
l’esprit ne sont que Tunité-principe même à différents degrés ou
sous divers aspects.
A présent, si vous vous adressez aux écoles qui admettent
l’existence de plusieurs éléments chez l’homme, vous saurez
comment ces divers principes s’unissent de façon à former
l’être humain.
Le corps lui-même a un principe qui le rend individuel
ou
personnel. Ici, je vais être obligé de vous baragouiner du
sans
crit. L’élément corporel s’appelle, en sanscrit, Rupa. Ce mot
signifie : une apparence, une forme ou mieux, un vêtement.
Mais le terme qui doit surtout nous intéresser est celui dont
on
se sert pour désigner le second principe de l’homme ou la
vitalité, c’est-à-dire Jiva. Si j’emploie des mots sanscrits,
ce
n’est pas par pédanterie, mais tout simplement afin de
vous
montrer le profond symbolisme de cette langue qui, dans ses
formes écrites, manifeste les trois plans : physique, astral et
divin. Le monde matériel est représenté par les lettres mêmes
du sanscrit ; le monde astral, par les barres qu’on met au-des
sus de chaque lettre et le plan divin, qui intervient quelquefois,
par les accents. Le sanscrit se lit comme le français, c'est-à-
16
— —
dire de gauche à droite. Et ici, je vous donne la clef de la
constitution de toutes les langues. L’écriture d'un peuple indi
que toujours le sens de sa marche par rapport au soleil ou
l’origine même de la civilisation. Ainsi les Hébreux, qui tien
nent de l’Orient leur philosophie et leur science, écrivent hori
zontalement de droite à gauche. Les Hindous, mélange de Celtes
et de Noirs, écrivent comme nous horizontalement de gau
che adroite. Les descendants des Lémuriens ou les Chinois, qui
auront peut-être le bonheur de nous posséder un jour et je ne
les en félicite pas, écrivent du Ciel à la Terre et de l’est à
l’ouest. Les Atlantes ou Rouges écrivaient d'occident en orient
et enfin, les ancêtres de ces pauvres Nègres écrivaient de la
Terre au Ciel. Résumons tout cela dans la figure suivante :

(CIEL)
Langues lémuriennes
(Chinois)

Langues atlantes ) Hébreu


Y
(Occident) « —A — (Orient)

et Sanscrit

Langues des noirs


(TERRE)

Mais revenons au symbolisme du mot Jiva. Dans le plan


physique, nous avons la lettre « j » dont la forme rappelle celle
d’un serpent. Dans le monde astral, c’est une boucle ou un
collier quiva attaquer le serpent et, dans le plan divin, nous
trouvnos la voyelle « i ». Eh bien ! il est facile maintenant de
comprendre la signification de ce terme sanscrit. Le serpent
représente la vie universelle ; la boucle ou le collier prend et
concentre cette vie pour en faire un être personnel.
Ainsi Jiva veut dire individualisation de la vie universelle ou
vie personnelle. En un mot, c’est ce qui différencie,
par exem
ple, les cellules d’Arthur de celles de Paul.
Passons au mot Atma, traduction sanscrite du terme français
«
Esprit » ou « Ame ». Ici, nous avons anadouble, c’est-à-dire
un a bref et un a long. Ce dernier est formé de deux traits. Mais
la lettre la plus intéressante du mot Atma est certainement le t
figuré par une petite virgule qu’on peut considérer comme un
signe céleste fixé ou matérialisé là sans toutefois être rattaché à
quoi que ce soit. C’est en quelque sorte un peu de Dieu qui se
promène dans la matière.
Quant à Ma, c’est un carré dans lequel on va enfermer quel
que chose.
Il résultede. toutes ces données que Atma signifie ï Ame
divine ou Dieu incarné en nous.
Nous avons vu que l’homme était composé de neuf principes :
trois principes inférieurs ; trois principes moyens et trois prin
cipes supérieurs ; nous savons également que deux de
ces élé
ments, — le troisième et le cinquième —, se confondent en un
seul pendant l’existence terrestre. Eh bien ! ce cinquième prin
cipe s’appelle Manas, en sanscrit, et Thàn, en chinois. Les
Latins le désignaient par le mot Mens, C’est le Mental ou la
Raison. Or le plan mental est le domaine de la logique par
excellence et, par conséquent, de l’erreur. En l’homme, il n’y
de vrai et de vivant que le cœur. C’est donc par lui que
nous
vivons réellement et non par le cerveau.
D’ailleurs il en était ainsi avant la chute d’Adam. Mais
l’homme a voulu se montrer quelqu’un alors qu’il n’était rien
par lui-même et qu’au contraire, il tenait de Dieu tout ce qu’il
possédait. Alors le Mental a pris la prépondérance sur tout le
reste et le Règne hominal s’est ainsi démonialisé. Telle est donc
l’origine du plan mental qui, en réalité, n’est rien pour l'uni-
vers bien qu’il soit tout pour nous. Aussi ne craignons nous
pas d’affirmer que tout ce qui vient du mental est faux ou illu
soire. Et l’emploi exclusif de la logique ne peut, en consé
quence, nous conduire qu’à dire des bêtises, comme vous le
verrez en abordant la question des régimes alimentaires,

Le régime et le renouvellement des cellules.

Tout d’abord, quels sont les aliments dont nous pouvons


disposer pour l’entretien de notre vie? Eh bien! ils sont de
trois sortes et je vous ferai remarquer que nous en oublions
généralement deux. -
On ne se met à table que trois fois par jour dans le nord et
le centre de la France, cinq fois en Angleterre et une douzaine
de fois dans le midi ; mais cela n’est pas énorme comparé à ce
qu’on fait vingt-quatre fois par minute,
— la respiration, —
et à ce qu’on fait mille fois par minute,
— la perception des
sensations. Ainsi nous usons donc de trois espèces d’aliments ;
— 18 —
La première comprend les aliments solides ou liquides absor
bés par l’estomac
,
La seconde, l'air qu’on respire ;
La troisième, les sensations.
Chacune de ces trois choses-là nourrit une partie spéciale
de notre individualité. En conséquence, si vous oubliez l’air
atmosphérique et. les sensations dans la liste des aliments,
vous pourrez peut-être raisonner très logiquement à propos
des régimes, mais tout ce que vous émettrez en fait de théories
sera incomplet et même erroné.
Rappelez-vous aussi que l’alimentation doit différer selon
l’être auquel vous avez affaire et suivant le milieu où cet être
est appelé à vivre. Ainsi l’élevage d’un chien s’effectuera avec
des légumes et la
un peu d’air atmosphérique, quelques os,
sensation du fouet, lorsqu’il se soulage dans l’appartement.
Mais un pareil régime ne suffirait, pas à développer l’homme
caractérise son milieu.
car il faut lui donner l’éducation qui
Eh bien ! le milieu social de l'individu dérive de ses sensations ;
le milieu pulmonaire, de l’air qu’il respire et le milieu physi
que, des aliments qu’il prend.
Ces trois catégories d’aliments ont une importance capitale
pour notre évolution. Et, actuellement, je tiens à protester, en
qualité de médecin et aussi d’occultiste, contrôles prescriptions
de certains chefs d’écoles ésotériques, qui disent à leurs disci
ples : « Surtout ne mangez pas de viande car vous vous rem
pliriez de choses épouvantables et vous ne pourriez pas vous
livrer à la pratique des arts occultes. » Est-il déjà si agréable
de faire des expériences d’occultisme? Je me le demande !...
Et puis ce n’est pas tout. En suivant strictement le régime
végétarien absolu, on s’expose à de graves troubles physiologi
D’ailleurs, Saint-
ques, comme je l’ai maintes fois constaté.
Paul qui était un être très évolué ne dit-il pas dans une de ses
épitres : « Mangez de tout ce qui se vend à la boucherie, sans
vous en informer pour la conscience. »
N’affirme-t-il pas éga
lement que ceux qui veulent nous empêcher de manger ou de
boire ceci ou cela formulent tout simplement « des préceptes
pernicieux par leurs abus, car ils ne sont fondés que sur des
ordonnances et des doctrines humaines? » Aussi nous conseille*
t-il plutôt de nous « revêtir, comme les élus de Dieu, de miséri
corde, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience (i). »

l. Epître aux Colossiens (chap. 2 et 3),


— 19 —
Cependant si vous êtes initiés et que vous connaissiez le
maniement de votre corps, vous saurez qu’il y a certaines épo
ques de l’année où les cellules de l’organisme matériel se renou
vellent en plus grand nombre que d’habitude. Durant ces pério
des-là, vous avez donc tout intérêt à ne pas introduire trop de
viande dans votre corps. Ouvrez alors les livres religieux puis
qu’on n’étudie plus les religions que dans des bouquins, et vous
verrez que les Musulmans jeûnent quarante jours comme les
chrétiens le faisaient jadis rigoureusement, pendant le carême,
c’est-à-dire à l’époque où le soleil arrive à son apogée. Rap
pelez-vousaussi que Musulmans, Chrétiens et Bouddhistes font
abstinence une fois ou deux par semaine.
Il arrive parfois que chacune des trois catégories d’aliments
dont nous avons parlé suffit à peu près seule à l’entretien de la
vie individuelle. Ce que je viens de vous dire à l’instant cons
titue, en quelque sorte, un secret d’initiation. Vous pouvez d’ail
leurs vous en rendre compte vous-même. Consultez les anna
les mystiques et vous apprendrez que ceux qui parviennent à
l’état d’extase vraie se nourrissent surtout de la vision du plan
céleste. Toutefois, je ne vous engagerai pas à les imiter car il
faudrait vous livrer à une gymnastique très difficile. Maintenant
vous pourriez vous nourrir autrement que par la sensation de
.la vie divine. Ainsi, dans l'Inde, l’air seul suffit et, si vous aviez
le malheur d’absorber de la viande, vous mourriez car, en prin
cipe, lorsqu’un des aliments nourrit véritablement, il ne faut
pas en prendre d’autres. À Paris, il faudrait agir différemment
et tenir compte du tempérament individuel et des travaux à
effectuer. Si vous avez besoin d’un maximum de force corpo
relle très pure, soyez végétariens ; si vous avez besoin de vos
poumons, entraînez-les à respirer beaucoup d’air ; enfin, si vous
avez besoin de votre cerveau, apprenez-le à percevoir les sensa
tions et à les digérer et, alors, prenez de tout, à condition de ne
pas manger de viande plus de trois fois par semaine et de jeûner
pendant quarante jours, chaque année. Voilà la clef donnée par
le Christ et à tous les initiés relativement au régime alimentaire.
Lorsqu’on viendra vous affirmer que vous commettez un
crime en vous nourrissant de chair animale parce que notre
corps est une collection d’animaux ou d’êtres vivants, rappelez-
vous que les végétaux sont aussi des êtres vivants et, qu’en
outre, le végétarien le plus strict, absorbe environ 200.000 pau
vres micro bes, à chaque aspiration. En conséquence, pour être
logique avec lui-même, celui qui ne veut pas manger de viande
devrait également s’arrêter de respirer.
N’oubliez donc pas que si le régime a une importance capi
tale, il faut aussi savoir l'adapter à chacune des manifestations
de la vie universelle et, surtout, ne jamais faire de loi absolue.
A présent, quel est le rôle de la conscience vis -à-vis des ali
ments ? Eh bien ! c’est de choisir ceux qui lui conviennent.
Elle s’acquitte de cette mission par l'intermédiaire de fidèles
gardiens placés à chacune des portes d’entrée des aliments dans
l’organisme. Ainsi à la porte de la bouche se trouve le goût ;
à la porte du nez, l’odorat ; à la porte du cerveau, les ramifi
cations nerveuses du regard, de l’ouïe et du loucher qui, tous
trois, filtrent les sensations.
Revenons aux divisions antiques du sphinx et appliquons-les
aux régimes. .
Je connais un individu charmant qui me disait un jour :
«
Moi, je suis végétarien ; je ne mange que du bœuf parce que
celui-ci se nourrit de végétaux. » C’est une façon très spirituelle
de tourner les difficultés. Eh bien ! oui le bœuf ne mange pas
de viande, et, pourtant, il travaille beaucoup. Ce sera donc le
régime végétarien ou du bœuf qui vous conviendra le mieux,
pour l’exécution de travaux physiques exigeant surtout de la
patience et du calme.
Supposons, maintenant, que vous êtes amoureux. On dit
bien qu’on vit d’amour et d’eau fraîche. D’amour? peut-être !...
D’eau fraîche ? C’est une autre affaire. Je ne crois pas que
vous vous contenteriez simplement de cela. Alors, il vous fau
dra suivre le régime du lion.
Mais la nourriture sentimentale ne vous plaît guère et vous
préférez vivre dans les nuages. Dans ce cas, la lecture de vos
poésies ou de votre prose, ainsi que celle des œuvres de vos
maîtres vous satisferont largement.
Au contraire, si vous êtes réellement homme, c’est-à-dire si
vous êtes une conscience régissant trois animaux, vous serez
obligés d’user des trois régimes : régime du bœuf, régime du
lion et régime de l'aigle.
N’oubliez pas que vos dents sont faites aussi bien pour broyer
les légumes que la viande. On prétend bien que vos dents se
transformeront si vous vous abstenez de viande. En attendant
la réalisation de celle belle promesse, je vous conseille plutôt
d’adopter le régime mixte, qui fournira à vos cellules tous les
éléments propres à réparer leurs pertes vitales.
En terminant, synthétisons toutes ces données sur la cons
titution humaine.
21

Les trois cerveaux et l’humanisation des aliments.

Nous avons trois centres, en nous, chargés de l’humanisation


du monde extérieur. Nous sommes là pour vitaliser, jivaïser
ou individualiser dans la vie les choses qui sont autour de nous
et, pour cela, on nous a donné trois cerveaux : un cerveau
abdominal, un cerveau pulmonaire et un cerveau cérébral. A
propos de l’abdomen, les médecins n’ont pas remarqué que les
intestins avaient la même forme que le cerveau. Eh bien ! les
intestins humanisent la nature végétale et la nature animale ; les
poumons humanisent l’air et le cerveau humanise les sensations.
La loi d’humanisation est toujours la même. Elle consiste à
prendre beaucoup de choses qu’on appelle Vaddition. Quand
vous avez pris ainsi un tas d’affaires, vous gardez celles qui
sont bonnes et vous envoyez dehors celles qui sont mauvaises ;
cela s’appelle la soustraction.
L’ensemble des produits qui restent constitue pour l’orga
nisme un nouvel apport de forces vitales que nous appellerons
la multiplication. Puis chaque chose va se fixer à un certain en
droit du corps : ici, vous aurez de la lymphe ; là du sang, de
la force nerveuse ou des sensations. C’est la division. L’être
humain est essentiellement conservateur, il garde toute la
matière ou toute la force qu’il a en trop et j’en suis, comme
vous le voyez, un exemple frappant. L’excès de lymphe se fixe
dans les ganglions lymphatiques, et l’excès de force nerveuse
dans le grand sympathique. Quant aux sensations, elles se
localisent dans la mémoire, lorsque le cerveau n’est pas tout à
fait ramolli. Mais si j’osais vous dire que la mémoire et les
centres de réserve lymphatique sont exactement la même chose,
vous seriez épouvantés de mon matérialisme. Eh bien ! il ne
faut jamais craindre le matérialisme, car, cette doctrine est
vraie et d’une très grande utilité, toutes les fois qu’elle nous
permet de nous élever, d’une façon positive, jusqu’au spiritua
lisme, en montant pour ainsi dire, échelon après échelon, et en
ayant soin de conserver toujours un point d’appui sous les
pieds. Donc en disant qu’il y a en nous trois grands centres :
ventre, poitrine et tête; trois forces : lymphe, sang et fluide
nerveux ; trois réserves : réserve de matière, réserve de force et
réserve de sensations ou d’idées, vous exprimez quelque chose
de très net et qu’on peut scientifiquement vérifier. De même
quand vous affirmez que la conscience centralise ou individua-
22
lise ces trois parties de nous-mêmes et qu elle arrête les mou
vements organiques qui iraient trop à droite ou trop à gau
che. La conscience est, en somme, le grand fixateur central.
Dès lors, vous comprendrez la définition que nous donne
rons de l’homme, en finissant :
L’homme est une tri-individualité au service d’une spiritualité.
APPENDICE
CONFÈRENCE DU D PAPUS
(12 décembre 1907)

PROGRAMME
Le Plan astral chez l’Hom L’Inconscient, les Démons
me. et l’Hallucination.
Rêves, Visions, Prémoni Influence du Régime sur
tions. l’Astral.
Magnétisme, Médiumnité,
Spiritisme, Magie.

Le Plan Astral chez l’Homme

PREMIÈRE PARTIE
Mesdames, Messieurs,

Le cours de ce soir est particulièrement technique et je vous


demande, par conséquent, toute votre attention. Mais, tout en
parlant chinois, comme je le fais souvent, j’espèrenéanmoins
que vous n’éprouverez pas trop de difficulté à me comprendre.
Nous devons traiter aujourd’hui, la question fort obscure et très
controversée de l’Astral chez l’homme. Aussi, demande-1—elle
à être élucidée d’une façon méthodique. Je m’efforcerai de
l’expliquer le plus clairement possible, en réservant toutefois,
les parties trop ardues pour une autre conférence
Tout d’abord, laissez-moi vous résumer très rapidement le
sujet de notre dernière causerie.
Dans la première leçon, je vous ai montré que l'homme
était composé de trois éléments principaux : 10 le corps maté
riel provenant de la Terre ; 20 l’Astral, fourni par la Nature ;
3° l'esprit ou l'âme, issu du Plan divin ou spirituel. En se com
binant, ces trois principes produisent des étincelles auxquelles
certaines écoles ésotériques ont donné des noms spéciaux, si
bien que vous pouvez considérer ces trois principes comme for
mant 5, 7, 9 éléments ou plus,
Gomme vous l'avez vu, le corps physique animé par la vie
ou l’astral constitue, en nous, l'Etre animal ou l’Inconscient.
Quant à l'Esprit, il forme l’Etre spirituel ou le Conscient. Durant
le sommeil, l’homme conscient dort, au point de vue physi
que, et l’animal continue à fonctionner. C’est un fait positif
admis par tous les physiologistes. Mais laissons de côté l'âme
pour étudier, en détail, le principe intermédiaire humain.
L’Astral chez P Homme et les Biomètres

II n’y a pas deproblème, qui, en philosophie, ait provo


qué plus de querelles que celui dont nous nous occupons. Je
ne veux pas entrer ici, dans toutes ces discussions qui
n’ont,
d’ailleurs, aucun intérêt pour nous.
La question qu’on appelait le Médiateur Plastique dans la
philosophie du moyen âge, a été très spirituellement résolue
par les philosophes contemporains. Ils ont dit : « Pourquoi
s’efforcer de prouver qu’il existe un principe unissant le corps
à l’esprit, alors qu’il est déjà si difficile de démontrer l’exis
tence d’un élément indépendant du corps et immortel ? C’est
une jolie boutade qui ne doit pas nous arrêter dans nos recher
ches.
Qu’est-ce donc que l'Astral humain ? Eh bien ! c’est tout
simplement ce qui anime et meut l’homme, sans l'intermé-
diaire de la conscience spirituelle. Le centre d'action de ce prin
cipe se trouve dans la cavité thoracique et ses réserves circulent
dans le nerf grand sympathique. Voilà son siège anatomique.
Mais ce qui nous intéresse le plus, c’est de savoir qu’il est dou
ble. En effet, il a une section tournée vers l’esprit ; et une autre,
vers la matière. Tout à l’heure, vous verrez que ces images sont
fausses ; mais, je suis obligé de vous les donner pour vous
faciliter la compréhension de ce que je vous enseigne. Ainsi
le caractère de l’astral c’est d’être double. Est-ce un caractère
unique et qui ne se retrouve pas dans l’organisme ? Vous savez
bien que non ! Comme vous l’avez appris la dernière fois,
l'avant-bras par exemple, est formé de deux os, qui ont un
caractère très curieux et sur lequel n’insistent pas assez les
anatomistes. Ainsi, l’un de ces os — le radius — sert à ratta
cher les muscles du bras ; et, l’autre — le cubitus — rattache
les muscles de la main ; si bien que le premier sert aux mou
vements d’en haut et, le second, aux mouvements d’en bas. De
même, le principe intermédiaire ou corps astral sert d’une part,
à l’esprit et, d’autre part, au corps. Comment sert-il au corps?
En présidant à la vie organique ou animale. En quoi sert-il à
l'esprit ? Eh bien 1 il lui permet de communiquer avec le
monde extérieur ou physique.
Je vous ai montré que, dans le sommeil et l’évanouissement,
les relations de l’esprit avec le corps sont interrompues, soit
pendant quelques heures, soit durant quelques minutes. C’est
comme un télégraphiste qui, ayant son poste devant lui, ne
posséderait plus assez d’électricité. Or, l’astral a pour fonc-
tion de fournir l'électricité humaine ou la force nerveuse
nécessaire à l’action de l’esprit sur la matière. Au point de
vue
organique, c’est donc un outil universel utilisé par le corps
aussi bien que par l'esprit.
Maintenant, voyons comment se fabrique le fluide nerveux.
D’après le Dr Luys et quelques autres médecins, la fabrication
de la force nerveuse se fait dans le cervelet. Mais le lien de
pro
duction de ce fluide nous importe peu. Tout ce qu’il nous
faut savoir, c’est que le sang se transforme quelque part en
force nerveuse. Vous n’avez pas besoin d’autre explication
pour l’instant. Ce fluide circule dans les nerfs d’une façon parti
culière, comme nous le verrons quand nous étudierons la
figure no 5. Pendant la veille, la force nerveuse s’en va du cer
velet dans le cerveau, par le pédoncule cérébelleux supérieur.
Quant au surplus de fluide, il se dirige par le pédoncule cérébel
leux inférieur vers la moelle épinière et les ganglions sympathi
ques.
Pour le moment, ce qu’il nous faut retenir, c’est qu'il y a
dans l’homme un principe intelligent qui préside à la confec
tion et au renouvellement de tous ses organes à tel point que,
lorsque vous voyez un homme sept ans après, il ne reste plus
une seule des cellules qui existaient dans cet homme, sept ans
auparavant. Eh bien ! cette intelligence, qui construit et meut
l’organisme physique, n’est pas en l’homme, mais hors de lui.
Et c’est la même intelligence qui fait marcher le soleil aussi
bien que la terre ou tout autre astre. En un mot, le principe
organique de l’homme est tout simplement une cellule de l'Uni
vers et, par conséquent, il suit les lois de tous les êtres qui
habitent cet Univers. Ces lois sont régies par une intelligence
que nous appellerons Intelligence de la Nature, pour ne pas
faire de barbarisme.
Ainsi l’intelligence qui préside à l’évolution de tous les êtres
et de toutes les forces du Monde, dirige aussi l’homme quant à
ses fonctions organiques. Si j’avais à vous figurer cela, je vous
dessinerais un petit bonhomme avec une force dont une partie
serait incarnée en lui, et dont l’autre se trouverait hors de lui.
Eh bien ! cette force, qui entre et circule dans l’homme pour
en sortir ensuite, a été étudiée scientifiquement. Et, ici,
je fais appel tout particulièrement à votre attention. Géné
ralement; nous nous croyons isolés dans le Monde ou en
dehors de la Nature et, cependant, nous y sommes reliés
d’une manière très intime. Il n’y a pas un mouvement dans
le ciel sans que tout l’Univers frémisse. Lorsque vous jetez
une pierre dans l’eau, il se produit, à la surface, des ronds
qui ne cessent qu’à la rencontre d’un obstacle. De même,
les vibrations générées par le croisement ou par l’opposition
de deux astres, se répercutent jusque dans notre vie organi
que. Là, se trouve un grand mystère. Bien que nous ne nous
en apercevions pas, nous sommes donc rattachés d’une façon
positive aux divers mondes qui nous entourent, comme nous
le sommes, à la terre, parles pieds, et, à l’atmosphère, par les
poumons. Il est facile de constater cette circulation de la force
universelle en nous, à l’aide des biomètres. Ces appareils sont
constitués, en général, par une aiguille métallique aimantée ou
non aimantée et qui a la faculté de se mouvoir, sous l’influence
du fluide astral ou nerveux. Je vous dirai que le meilleur,
dont je possède l’unique exemplaire, a été construit par Louis
Lucas. Il se compose d’une aiguille aimantée à laquelle on fait
équilibre au moyen d’un courant électrique qui passe dessous.
A ce moment, l'aiguille devient neutre ; la balance est établie,
dirait Lucas. Alors, si vous mettez un être vivant en relation
avec l'appareil, l’aiguille se meut dans un sens ou dans l’autre.
Plus tard, l’abbé Fortin a composé un autre biomètre formé
d’un fil de cocon très fin, suspendu à un globe de verre, et
dont la partie inférieure s’enroule sur le milieu d’une aiguille
magnétique.
Le magnétomètre de l’abbé Fortin a été modifié par le
Dr Baraduc, qui a le grand mérite d’avoir établi les lois de
cette circulation de la force nerveuse dans l’homme, d’une façon
spéciale, avec des termes techniques qui ont peut-être rebuté
beaucoup de chercheurs. Eh bien ! ne vous découragez pas
comme ces derniers, et donnez-vous la peine d’étudier le sys
tème du Dr Baraduc, vous serez ainsi largement récompensés de
vos efforts. Il ressort des travaux de ce savant que, selon notre
état de santé, nous absorbons à droite, nous fixons momen
tanément, et nous émanons à gauche plus ou moins de fluide
astral, ce qui permet de se rendre compte du tempérament vital
de chacun par la formule biométrique.
Il faut que je vous cite aussi le biomètre du Dr Jouarre, qui a
moins de volume que celui du Dr Baraduc, mais qui est plus
massif.
Au point de vue scientifique, les biomètres sont encore du
domaine de l’hypothèse, parce que les savants positifs, qui
n’admettent pas que l’homme puisse être en relation avec une
nature plus ou moins universelle, disent que la cause de la
marche de ces appareils n’est autre que la chaleur animale.
Afin de montrer que la chaleur n’y est pour rien, on a multi
plié les expériences, en empêchant les radiations calorifiques
d’atteindre le biomètre. Malheureusement, tout cela n’est pas
encore assez positif pour être admis par l’Académie. Considé
rons donc ces découvertes comme quelque chose qui deviendra
positif, plus tard ; et, sachez pour l’instant, que les biomètres
nous permettent de noter une circulation fluidique chez
l’homme. Il y a beaucoup de moyens d’enregistrer cette force
qui circule en nous. L’un d’eux consiste à prendre un bou
chon, à mettre une aiguille à coudre dessus, et à placer une
aiguille en papier sur cette aiguille à coudre. Cet appareil très
simple est fort sensible et, en y appliquant votre main droite
ou votre main gauche, il vous permettra de constater l’exis
tence de courants de force, qui entrent en vous ou en sortent.
Mais si vous voulez entrer dans les détails de cette circula
tion fluidique, il faudra vous servir d’un instrument plus scien
tifique.
Évolution d’un animal.
— Réincarnation Humaine.
Influence des Planètes
Maintenant, nous allons voir comment cette circulation de
l’astral aboutit à la construction de l’organisme matériel. Le
corps physique tel que nous le voyons, est celui qui intéresse
le plus les savants, et pourtant, c’est celui qui a été le moins
étudié dans ses rapports avec la force d'information dont nous
nous occupons. Je vais essayer d’expliquer ce que je viens de
vous dire là. Tous les savants, surtout ceux de l’école de Dar
win, constatent que les êtres terrestres ont entre eux des ana
logies très grandes, si bien, qu’on peut affirmer que le corps phy
sique d’un singe, par exemple, dérive à peu de chose près
de celui d’un chien, et ainsi de suite. Au point de vue organi
que, il y a donc une chaîne ou un lien qui unit l’homme à
l'animal, l’animal au végétal et le végétal au minéral. Toute
fois, la science officielle ne sait pas encore comment s’effec
tuent ces diverses transformations progressives des corps
vivants. Alors, c’est ici que les occultistes émettent une théorie
spéciale, vraie selon moi, et qui, je l’espère, sera vérifiée un
jour par les savants. L'Occultisme prétend que le passage
d’une forme matérielle à une autre se fait en Astral.
Lorsqu’un chien meurt, son principe de vie organique ne
disparaît pas, puisque rien ne se perd dans le Monde.
Que devient-il alors ? Eh bien ! il se rend en Astral pour
former le principe du futur corps astral d’un singe, de sorte
que le savant positif, qui voit les deux corps physiques, —
celui de l’ancêtre chien et celui du successeur singe, — aper
çoit bien le rapport intime qui existe entre eux, mais il ne
perçoit jamais le plan où se réalisent ces métamorphoses suc
cessives. Mais, quittons les animaux, pour nous occuper de la
transformation du corps astral d’un homme en celui d’un
homme qui viendra après. C’est un point qu’il faut régler tout
de suite, afin de mettre un peu de clarté dans celte masse d’obs
curité. Vous n’ignorez pas que nous parlons de la réincarna
tion. Nous l’admettons à tel point que, si nous étions dog-
matistes, nous en ferions un principe de secte. D’après
l’Occultisme, nous ne vivons pas qu’une fois dans un corps
matériel. Comme il est utile à notre évolution de revenir plu
sieurs fois sur terre ou même de séjourner, pendant un temps
plus ou moins long, sur d’autres planètes du Plan élémen
taire, notre âme se revêt donc, tour à tour, de véhicules phy
siques différents.
C’est en cela que consiste la réincarnation qu’il ne faut pas
surtout confondre avec le métempsycose. Ce dernier mot sert
à désigner le passage d’une âme humaine dans le corps d’un
animal. Ainsi, la réincarnation nous enseigne que nous fabri-
quons successivement plusieurs corps physiques. Comment le
faisons-nous ? Tout simplement de la façon suivante. Nous
construisons toujours notre nouveau corps matériel au moyen
du corps astral résultant de la vie antérieure. Supposez donc
que nous ayons vécu une existence d’ivrogne. Nous nous som
mes ainsi nourris d'absinthe et d’acool,
puisqu’on dit que ces
choses-là nourrissent l’individu ; et, en conséquence, nous
avons introduit, non seulement dans nos cellules physiques,
mais aussi dans notre véhicule astral, de très mauvais éléments,
qui nous procureront une vie posthume fort douloureuse ; de
plus, quand nous reviendrons sur terre, notre corps physi
que sera mal façonné par nous et non par nôtre mère qui, en
réalité, n’est qu’un réceptacle de matière et de force. Ainsi,
nous récoltons toujours ce que nous avons semé. Voici un hom-
me qui ne pense qu’à satisfaire ses passions, sans s’inquiéter
de l’avenir de ses enfants. Il accumule bêtise sur bêtise et com
promet enfin sa fortune. Eh bien ! il peut arriver que la Na
ture lui joue, un petit tour, en ce sens, qu’il se réincarnera
quelque temps après sa mort, dans le corps de l’un de ses des
cendants de la deuxième ou de la troisième génération. Par
fois même, à la suite d’un transfert astral et spirituel, cet
homme viendra animer, immédiatement après son décès, le
corps du petit-fils qu’il chérissait le plus. Alors, il se trouvera
à la tête d’une situation fort pénible dont il ne sortira que très
difficilement. Voilà une application de ces paroles de l’Ecriture ;
« Visiter les péchés des pères sur les enfants
jusqu’à la troi-
sième et quatrième génération. » Notez bien qu’en agissant de
cette manière, la Nature ne commet aucune injustice.
Avant d’aller plus loin, je tiens à vous donner une image
qui vous permettra de comprendre ce qui me reste à dire sur la
réincarnation. La Bible affirme que nous sommes faits àl’image
de Dieu. Or, nous avons fort bien rendu au Créateur la mon
naie de sa pièce, en le concevant, à notre tour, comme un
Homme supérieur possédant, à la fois, des qualités et des
défauts. Eh bien ! cela vous cache un enseignement très inté
ressant. On a figuré Dieu et le Plan divin par un triangle, la
tête en haut. Le Plan astral, qui est la contre-partie du Plan
spirituel, sera donc représenté par un triangle, la tête en bas. Le
photographe vous dirait que c’est un négatif.
Expliquons-nous un peu à ce sujet. Je veux, par exemple,
reproduire un paysage à l’aidedela photographie. Tout d’abord,
il me faudra obtenir une image renversée de ce paysage sur un
morceau de verre sensibilisé. C’est ce qu’on nomme un cliché
négatif où les blancs et les noirs du paysage seront devenus le
contraire de ce qu’ils étaient dans la réalité. En développant
cette image négative, j’aurai une épreuve positive, qui repré
sentera exactement le paysage primitif.
Dans toute création humaine, on retrouve ainsi ces trois
parties : 10 l'objet à reproduire ou l'idée h réaliser; 2° un inter
médiaire ; 3° la réalisation même. Cette analogie vous donne la
clef des trois plans de la Nature qui sont, comme vous le
savez ; le Monde divin on des idées-types, le Monde astral ou
des clichés négatifs et le Monde élémentaire ou des formes
physiques. De là, il résulte que tout ce qui vient du Plan divin
ou du Plan matériel possède son rejlet astral.
Le caractère essentiel du Monde intermédiaire, c’est de per
mettre la reproduction, à des milliers d’exemplaires, de tout ce
qui passe par chez lui. On peut donc comparer ce plan au
moule qu’emploie le sculpteur pour fabriquer une quantité de
statuettes semblables. Cela nous amène à parler de l’incarna
tion normale d’une âme humaine. N’oublions pas, à ce propos,
qu’il ne faut jamais faire de loi générale. Cependant, on peut
affirmer que la descente d'un esprit, dans le Plan matériel,
s’effectue toujours volontairement. Je vais vous en donner un
exemple. Supposons qu’un homme habite un plan de félicité
que vous désignerez comme il vous plaira. Eh bien ! là, tous
les désirs de cet être se trouvent réalisés. Mais ce n’est pas
tout. Durant son séjour en ce lieu, il rassemble les germes d’où
sortira son futur corps terrestre. Puis, un jour vient où la vie
céleste de cet homme prend fin. Il est alors entraîné par un
courant fluidique vers la planète, le continent, le pays et la
famille qui répondent le mieux à son degré d’évolution.
Maintenant, figurez-vous l’esprit roulant de sphère en sphère
pour venir enfin tourner pendant neuf lunes, autour du centre
maternel dans lequel se construit, petit à petit, son futur vête
ment physique. Ce sujet a été admirablement traité par les
Anciens. Je vous citerai notamment l’ouvrage d’Albert le Grand,
qui fut le compagnon d’études de Saint Thomas d’Aquin. Ce
livre, —qui fait le malheur des sorciers de campagne parce qu’ils
n'y comprennent rien —, contient une étude merveilleuse sur
la manière dont les planètes président à l'incarnation humaine.
Les Anciens admettaient sept planètes qui, pour eux, n’étaient
que des plans ou modalités de la force universelle. Il y aurait
20.000 planètes dans notre système solaire, que çà ne chan
gerait pas du tout, à notre égard, le mode de manifestation de
la Lumière astrale. Eh bien ! ces sept différents aspects du
fluide astral ont reçu des noms de planètes, qui proviennent
d’une vieille écriture et d’une science très antique. Mais, n'in-
sistons pas là-dessus et voyons de suite comment ces sept pla
nètes influent sur le développement de l’œuf humain fécondé.
Eh bien ! durant les neuf lunes, l’incarnation de l’âme
humaine se fait ainsi qu’il suit :
Pendant le I er mois, Saturne prépare l’ossature et toute la
partie matérielle. Au 2 e mois, Jupiter fournit ce qui constituera
les liquides de l’organisme, Dans le 3 e mois, Mars donne le
sang. Quand les humeurs et les chairs sont formées, la première
intelligence individuelle s’incarne.
On la désigne par le Soleil qui agit lors du quatrième mois.
Ensuite les formes de l’être se précisent ; les organes génitaux
sont créés, et les yeux apparaissent chacun de leur côté alors
que, primitivement, il n’y avait qu’un trou au milieu du front.
Ce perfectionnement est dû à Vénus dont l’influence se fait
ainsi sentir pendant le cinquième mois. Enfin, tous les fluides
circulent, la lymphe se fait, la force nerveuse s’établit, grâce à
Mercure : c’est le sixième mois de la vie de l’embryon.
Durant le septième mois, la Lune vient achever l’œuvre de
formation. A ce moment là, l’enfant peut naître, mais il sera
débile. Pour qu’il soit tout à fait bien constitué, il faut que la
force primitive circule de nouveau. Alors, Saturne revient
dans le huitième mois, et Jupiter exerce son action bienfaisante
pendant le neuvième mois. L’enfant pourra dès lors échanger
le lien qui l’unit à sa mère contre celui qui le reliera désormais
à l’air atmosphérique. Telles sont les diverses phrases de l’évo
lution du fœtus humain au cours de l’incarnation de l'esprit.
Influence Divine et Influence Démoniaque.

Sortie Astrale. — Envoûtement

Bien qu’elle soit devenue un être individuel du Plan terres


tre, en prenant un corps physique. l’âme reste toujours en
relation avec le monde des astres, grâce à l’astral dont elle est
vêtue. Ce principe universel, qui est au service de l’esprit,
peut se dilater, sortir hors de nous et recevoir des influences
de deux sortes : d’une part, des influences venues d’en haut et
que je vous ai figurées sous le nom d’amour divin, c’est la par
tie lumineuse de notre astral qui tend toujours à s'élever ; d’au
tre part. des influences venant d’en bas et que je vous ai dési
gnées par les mots passion et haine, c’est la partie inférieure et
matérialisante de notre Astral. Ainsi, l’astral s’extériorise, se
condense et met l’homme en rapport avec toute la Nature.
Etudions maintenant, la manifestation de l’Astral dans les
trois plans avec lesquels il est en relation chez l'être humain. Eh
bien! l’Astral se manifeste, en physique, parla respiration ; c’est
ce que vous montre la figure n° 2. Cette image vous représente
les hommes attachés, comme par une ficelle, à quelque chose
qui est autour d’eux et qu’on nomme l'Atmosphère Terrestre.
Nous ne nous rendons pas compte que ce lien remplace le cor
don ombilical qui, avant la naissance, nous rattachait à notre
mère. Il suffit pourtant, qu’on nous mette sous une cloche et
qu’on coupe le lien qui nous rattache à l’air pour que nous
rentrions immédiatement dans le Plan astral. Nous sommes
donc reliés par la respiration au plan physique ; c’est l’Astral
dans le monde matériel. L’Astral, dans son Plan même, se
manifeste parce dégagement de force dont je vous ai parlé lors
que nous avons traité la question des biomètres. C’est cette
circulation de la force astrale qui met l’homme en rapport avec
l’Univers tout entier. L’Astral se manifeste dans le Plan spiri
tuel par ce qu’on appelle, en Occultisme, la circulation des
clichés astraux.
Je vous ai dit que tout ce qui se produit sur terre résulte
d’un négatif astral. Aucune passion ne nous est envoyée sans
qu’elle circule, tout d’abord, dans notre véhicule invisible.
Et le voyant aperçoit très bien l’image cinématographique de
ce qui doit nous arriver. Tout cliché astral nous concernant
se présente toujours derrière notre tête. Cette expression
n’est sans doute pas très exacte ; cependant, elle vous donnera
une idée du phénomène. A ce sujet, je vous dirai que l’œil
du corps astral se trouve justement au niveau de la nuque,c’est-
à-dire, au point de croisement du cervelet et du cerveau.
— 10 —
Cela est très important car, lorsque nous étudierons l’action
du Monde invisible, nous verrons que l’homme esprit n’est
pas seulement entraîné par des
impulsions sensuelles, animi-
ques et intellectuelles provenant de
l’individualité intérieure
ou animale, mais qu’il est aussi tenté par
des êtres astraux.
Supposez que nous soyons poussés à voler un mouchoir
dans un grand magasin, quelque chose de très difficile. Eh
bien 1 c’est une image astrale qui nous sollicite au mal. Mais,
le divin ou la conscience, — d’autres diraient les ancêtres, —
intervient aussitôt. Alors on ne vole pas le mouchoir et on s’en
va tout fier, en disant : « Pourquoi donc
ai-je eu cette mauvaise
idée? » Le cliché n’est pas détruit pour cela, mais simplement
affaibli. Il reviendra trois fois. Au contraire, si vous ne résis
tez pas à la tentation, le cliché se trouve fixé et il devient partie
intégrante de votre aura magnétique. C’est une chose très
mystérieuse que cette action de l'esprit sur les images astrales,
La connaissance de la circulation des clichés astraux est une
science difficile à acquérir, comme vous le verrez lorsque nous
traiterons de la prophétie. Ceci dit, rappelez-vous que nous som
mes porteurs d’un rayonnement astral tel que nous pouvons
aller très loin, sans nous occuper du temps et de l’espace. Par
fois, il nous arrivera de dire au coin d’une rue : « Tiens ! voilà
un tel I » et, quelques minutes après, vous le rencontrerez en
effet. C’est tout simplement son prolongement astral que vous
aurez aperçu. Ce fait, les occurustes le connaissent
fort bien.
Si vous êtes sur le point de mourir, vous projetez votre photo
graphie astrale vers les gens que vous connaissez le mieux et
ceux-ci peuvent la percevoir, soit à l’état de veille, soit pen
dant leur sommeil.
Il y a même une facilité de dédoublement telle que certai
de l’Occultisme
nes personnes se figurent que tout le secret
consiste à sortir consciemment en astral.
Il faut avouer ici que cela n’est qu'une gymnastique creuse
et même dangereuse. Ce serait pourtant bien joli de voir un
Monsieur comme moi traverser les murs de cette salle. Eh
bien ! c’est un exercice physique et astral qui n’aurait guère
d’utilité pour vous et moi. Cela m’amène à dire un mot de
V envoûtement.
Il y a des gens qui croient qu’il n’y a qu’à se dédoubler
pour aller, sans être vu, donner un coup de poing ou de cou
teau à leurs ennemis. Malheureusement ou plutôt heureuse
ment pour eux, qu’ils confondent ainsi les deux plans physique
en astral.
Toutefois, n’oubliez pas que, nous créons un démon chaque
— 11 —
fois que nous souhaitons du mal à quelqu’un. De plus, tout
individu, ici-bas comme ailleurs, est gardé ou protégé par des
êtres invisibles. Aussi risquons-nous la maladie, la folie ou la
mort, si le démon que nous avons généré se trouve dans l’im
possibilité d’exécuter nos ordres. D'ailleurs, ces histoires d’en
voûtement sont généralement enfantines. Si l’envoûtement était
si facile, il n'y aurait plus ni belles-mères ni huissiers sous la
calotte des cieux.
Voilà ce que je voulais vous exprimer touchant la circula
tion du Plan astral dans l’homme.

DEUXIÈME PARTIE

Le sommeil naturel et la veille

Mesdames, Messieurs,

Pour comprendre ce que nous aurons à étudier plus tard


concernant le Spiristime, le Magnétisme et la Magie, je suis
obligé, tout d’abord, de résoudre pour vous cette question de
savoir comment nous dormons. C’est un problème qui, en
physiologie, est résolu de diverses façons. Et, dans les exa
mens, malheur au candidat qui ose dire blanc à un juge noir !
Comme je n’ai pas devant moi un juré ou un jury dont il me
faudrait ménager les opinions, nous allons rechercher ensemble
la cause réelle du sommeil naturel. Jevous ai dit que le sang
nourrit tout l’organisme mais qu’il ne fait rien marcher. D'ail-
leurs c’est le grand sympathique qui meut tous les vaisseaux
sanguins. En effet, ceux-ci sont entourés de petits filets nerveux
qui se détachent du ganglion sympathique le plus voisin. Ces
nerfs se divisent en vaso-constricteurs et vaso-dilatateurs. Les
premiers contractent le vaisseau sanguin ; les seconds le dila
tent. Là-dessus, les expériences de Claude Bernard sont abso
lument probantes. En se détachant de la moelle épinière, le
grand sympathique forme trois grands plexus qui président
aux fonctions des grands centres de la vie végétative. Ce sont :
le plexus cervical ; le plexus cardiaque et le plexus solaire ou
abdominal. Comme vous le savez, les nerfs sont les conducteurs
du fluide nerveux. Mais, d’où provient cette force motrice ?
Vous avez appris que, durant leur voyage à travers l’orga
nisme, les globules rouges ne conservent rien pour eux mêmes
et qu’ils fournissent aux différentes cellules les éléments vitaux
qui leur sont nécessaires. Eh bien ! un organe spécial, le cerve
let, s’empare d’une partie de cette force vitale portée par le
12
humaine. A ce propos,
sang et la transforme en électricité
reportez-vous à la figure n° 5 où le cervelet est représenté par
le chiffre 1. Deux conduits partent du cervelet : 10le pédoncule
cérébelleux supérieur, désigné le chiffre 2, qui s’en va dans
par
le cerveau antérieur (no 5) et se termine au noyau rouge de Sti-
ling ; 2° le pédoncule cérébelleux inférieur, figuré par le nom -
bre 9, et qui se dirige vers les centres gris antérieurs de la
moelle auquels j'ai donné le n° 4. C’est là que prend naissance
le grand sympathique figuré par le chiffre 3. Quant aux deux
hémisphères du cervelet, il sont reliés par le pédoncule moyen.
Ajoutez à cela que, dans mon schéma, le cerveau postérieur est
indiqué par le nombre 6.
Il vous est possible, à présent, de savoir en quoi consistent la
veille et le sommeil. Nous avons comparé le corps matériel à
exemple, il entre
une usine. Dans une fabrique de sucre, par
des betteraves et il en sort du sucre. Eh bien ! dans le cerve
let,— toujours d’après le Dr Luys,— il arrive du sang et il se
produit de la force nerveuse. Or, pendant la veille, ce fluide
le pédoncule céré
nerveux afflue sans cesse vers le cerveau par
belleux supérieur. L’esprit peut alors penser et agir sur le non-
moi. Mais, comme toute idée nécessite la mort d’une cellule
et comme toute action entraîne une dépense d’éner
nerveuse
gie, il résulte qu’au bout de quelque temps les réserves du
grand sympathique se trouvent épuisées et, alors, nous sentons
notre tête devenir lourde et nons bâillons. Le bâillement indique
toujours un changement de rails. Notez que les natures qui
baillent souvent sont celles dont la force nerveuse se déplace très
rapidement. Donc, à la fin de la journée ou après un travail
excessif, nous sommes fatigués et nous éprouvons le besoin
de nous reposer. A ce moment, la force nerveuse ne se dirige
plus vers le cerveau, mais s’en va dans la moelle et les ganglions
sympathiques, par le pédoncule cérébelleux inférieur. Quant
adressé à l’esprit et cause
au surplus de fluide nerveux, il est
les rêves inférieurs ou organiques.
Quand le grand sympathique s’est suffisamment approvi
sionné de force nerveuse, le courant principal remonte vers le
de ces deux
cerveau et il y a réveil de l’esprit. Voilà l’explication
états physiologiques par lesquels nous passons tous les jours.
Mais, il existe encore bien d’autres manifestations de la rup
ture complète ou momentanée des rapports de l’esprit avec le
exemple, la rupture est
corps physique. Dans l’apoplexie, par
instantanée et l’esprit change de demeure : il passe dans le
Plan astral. Lors de certaines maladies graves comme la fièvre
yphoïde ou la neurasthénie, l’être humain est si abattu qu’il
13
— —
dort plus longtemps qu’à l’état normal. Enfin, durant l’éva
nouissement, le lien unissant le conscient à l’être impulsif est un
moment coupé par suite d’anémie nerveuse.

Hypnotisme. — Magnétisme. — Spiritisme.—Figurationde


l'Astral et Clef des faits occultes. — Hallucination. —
Régime astral.

On peut employer divers moyens pour rompre l'équilibre


c’est de lire les
entre l’âme et l’inconscient. Le plus simple,
quelconque. Vous êtes sûrs
œuvres fastidieuses d’un auteur
ainsi de vous endormir très rapidement. Passons maintenant
artificiellement.
aux sommeils provoqués
Pour endormir quelqu’un, vous avez trois procédés. Le pre
mier consiste à jeter d’un coup de poing sa force cérébrale
dans le cervelet. C’est ce que vous faites en fascinant son cer
placée devant ses yeux.
veau à l’aide d’une lumière très vive
Le sommeil de l’hypnose se produit alors instantanément. La
rupture entre l’esprit et l’être impulsif s’est faite brusquement
centralisée dans le.
et toute la force nerveuse se trouve ainsi
cervelet. C’est pour cela que vous pouvez ramener votre sujet
à un état de demi-conscience. Vous obtiendrez alors le somnam
bulisme. La figure no 3 vous montre schématiquement cette
rupture entre l'esprit, qui est indiqué par une espèce de petite
balle fixée à un crochet, et l'astral, qui est représenté par un
Pour avoir le
autre crochet non relié au crochet supérieur.
sommeil magnétique, il vous faudra congestionner le plexus
cardiaque au moyen de passes. Vous allez comprendre mainte
pourquoi j’ai parlé de la nature, tout à l’heure.
nant tant
sujet se
C’est qu’en effet, dans le sommeil magnétique, le
de l’Univers.
trouve en relation avec les forces et les êtres
Alors se produisent les visions dites somnambuliques. Dans ce
dernier cas, le magnétiseur envoie le corps astral du sujet à
distance plus moins grande et, cet intermédiaire, il
une ou par
acquiert bien des connaissances. La figure no 4 vous en donne
idée. Ce dessin vous montrela volonté du magnétiseur (D)
une
lançant son astral (F) et celui du sujet (E) sur l’objet éloi
dési
gné (C), à l’aide de lien fluidique (B). A présent, vous
aller plus loin dans études sur les divers sommeils.
rez vos
l’esto
Vous amenez alors toute la force nerveuse au niveau de
où rencontrent de nombreux ganglions issus du grand
mac se
sympathique. Le plexus solaire ou le soleil dans l’homme,
disaient les anciens, trouve ainsi congestionné. N’ou
comme se
Nature
bliez pas que ce centre sert de lien entre l’homme et la
14
— —
instinctive ou physique. Dès lors, vous assistez à la production
des différents phénomènes spirites. La force nerveuse commence
à sortir de l’être humain. Et si vous vous placez dans l’obs
curité, les objets deviendront lumineux. Vous constaterez alors
l’existence de rayons se rapportant à une lumière noire. Dans
cet état, le périsprit ou la vie du sujet sort au niveau de la rate
et peut apparaître à côté de lui. Nous avons tous un double
lumineux qui, dans certains cas, peut se présenter à nous. Vous
trouverez, dans les Annales des Sciences psychiques, le récit
détaillé de nombreux faits qui vous montrent l’individu comme
ahuri de se voir debout près de son corps physique qui repose
dans un lit. Ce dédoublement se produit toujours au moment où
notre plexus solaire est congestionné par un moyen quelconque.
Dans toute séance spirite, un médium endormi peut unir
son astral à celui d’un magnétiseur se trouvant parmi l'assis-
tance. Le sujet s’assimilera alors très facilement les idées des
personnes présentes, et vous verrez des gens dire : « Tiens ! le
médium vient de nous révéler une chose que moi seul connais
sais ! » Dans d’autres cas, le sujet se donne plus de peine et il
se mettra en relation avec des élémentaires.
Cette fois, les communications seront enfantines. Le médium
peut aussi communiquer avec des suicidés ou des élémentaires
de basse catégorie. Enfin, je ne serais pas digne d’être appelé
aliéné si je ne vous apprenais pas que le médium entre quelque
fois en rapport avec un être du Plan spirituel. L’image
n° 6 vous donne une idée de ce phénomène.
Comme vous le voyez, l’esprit du médium va accrocher
l’esprit de l’être qui se manifeste à lui.
Il me reste à vous montrer comment l’astral et le spirituel
sont placés en nous. Si vous avez lu Fabre d’Olivet, vous sau
rez que notre esprit a été enveloppé dans un peu de matière.
En conséquence, pour figurer l’astral humain, il vous faudra
d’abord représenter l’esprit par un point ou une lumière ; puis,
l’astral, par un serpent ; et, enfin, clore le tout par une sorte de
mur qui sera l’image du corps physique. Cela vous donne la
clef de bien dés symboles dont nous allons parler de suite.
De nombreuses considérations techniques découlent de là.
Vous les retrouverez dans les œuvres de L.-C. de Saint-Martin
et autres mystiques. Notez pour l’instant que voilà l’état d’un
esprit incarné sur terre. Supposez que cet homme veuille com
muniquer avec son semblable. Eh bien 1 il peut le faire de deux
façons : soit physiquement, en lui donnant la main, signe
d’union ; soit astralement, en projetant du fluide astral vers son
périsprit. Dans ce dernier cas, vous assisterez à la production
— 15 —
des divers phénomènes de sympathie, d’amitié transcendentale,
d’amour terrestre ainsi qu’à d’autres faits que les occultistes
étudient et où deux êtres astraux ne forment plus qu’un seul
individu. C’est ce que les êtres humains recherchent dans
l’amour, car l’amour est le retour à une ancienne félicité per
due. Les êtres ont été coupés en deux, dirait Platon. Aussi,
l’homme et la femme surtout, recherchent-ils cette union des
esprits qui, d’ailleurs, ne se réalise que très rarement ici-bas. Eh
bien ! la fusion des esprits s’effectue réellement lorsque les
deux astraux s’unissent ainsi que les deux lumières.
Si je vous ai représenté l’Astral sous la forme d’un serpent,
c’est parce que cette image vous donne la clef de tous les faits
occultes. Les Anciens figuraient également l’Astral de cette
manière. Ce symbole est d’autant plus vrai que les fluides cir
culent dans la Nature comme dans l’homme, et que la forme
serpentaire apparaît toujours dans ces cas-là. C’estia clefduser-
peut antique dans toutes ses manifestations et de la lettre
« vau »
des Hébreux. Cette sixième lettre de l’alphabet hébraï

que s’appelle « crochet », au point de vue symbolique. Cela


vous indique l’union de deux plans d’existence manifestés par
les deux lettres « hé » du mot sacré lévé. C’est la clef de la
prononciation d’un mot terrible de l’Inde, le mot Aum. Ce
terme sanscrit est si mystérieux qu’on doit éviter de le profé
rer. Aussi, je ne veux pas le prononcer devant vous de peur
d’être réduit en miettes. Ce mot s’écrit ainsi : AUM.Nousl’appe-
lons Ave Maria, en Occident. Mais, si nous osions dire qu’Ave
Maria et Aum sont la même chose, nous nous ferions écharper
par quelque bon catholique. Ce qui nous intéresse dans Aum,
c’est la seconde lettre. Prenez une coquille creuse trouvée au
bord de la mer et approchez-la de votre oreille. Vous entendrez
quelque chose. Sans doute vous allez me répondre : « Parbleu !
je le sais bien. » Et bien ! je vous dis cela pour vous donner une
idée de ce que vous entendrez à votre mort; et, c’est exactement
le son « ou » très prolongé de la lettre « u » du mot Aum que
vous percevrez à ce moment-là. Le serpent dont je vous parle,
vous le trouverez dans toutes vos promenades astrales ou exté
riorisations et dans le symbolisme sous toutes ses formes. Les
Chinois ont admirablement symbolisé cette union des astraux
et des esprits. On peut affirmer qu’ils l’ont fait d’une manière
absolument physique et mathématique.
Pour les imiter, vous prenez un cercle ; vous doublez son
diamètre et vous tracez la moitié d’un autre cercle sous le pro
longement du diamètre. Vous avez fait un serpent. C’est la
lettre « s » du watan ou langue primitive. Il y a deux foyers
16
— —
ou centres et deux demi-cercles. Si vous unissez ces deux
foyers en constituant l’ellipse, vous obtenez une figure que vous
trouverez en Chine, sur tous les drapeaux des sociétés secrètes.
Pour les profanes, ça se nomme les « poissons ». C’est un
signe qui sert à représenter deux esprits communiquant entre
eux par l’intermédiaire de leur astral. Cela vous apprend que
la tradition est vraie dans toutes les religions et que celles-ci
ne sont que des traductions d’une Tradition réelle et très
antique. Il me faut, avant de terminer, dire un mot des trou
bles nerveux, qui se produisent lorsqu’il y a une circulation
astrale défectueuse en l’homme. Vous avez des cas où l’as
tral n’est pas fixé ou fonctionne très mal. Les médecins ne
comprenant rien à ces phénomènes, il y a toujours un caba
non tout prêt à recevoir le patient. La folie du persécuté ou
du persécuteur est donc, selon nous, la manifestation de faits
astraux. Et vous pouvez toujours guérir, par des procédés
non physiques, ces malades qu'on appelle des fous et dont
on débarrasse la société en les enfermant. Mais, pour arriver à
ce résultat, il faut savoir soigner réellement.
Maintenantparlons de l’action du régime sur l’astral. Je vous
ai enseigné que le régime végétarien était vrai d’une façon tem
poraire mais pas absolue. Eh bien ! le régime astral n’est pas
physique mais entièrement psychique. C’est un régime de pen
sée. Pythagore n’avait trouvé qu’un moyen pour que l’astral
de ses élèves ne fût pas souillé : il les empêchait de parler pen
dant deux ou trois ans. Ces gens ne disaient plus de mal de
leur confrère, s’ils étaient médecins, de leur frère, s’ils étaient
initiés, et de leurs proches, s’ils étaient dans la vie courante.
Leur astral devenait alors lumineux et pur. Mais c’est un
procédé qu'il nous est guère possible d’employer aujourd’hui.
Les journaux et les livres nous obligent à parler. J’en suis
d’ailleurs une preuve frappante. Le meilleur régime astral
est donc d’ordre psychique. Les bonnes pensées et la pratique
des vertus chrétiennes vaudront mieux qu’un régime végétarien.
Mais je ne veux pas abuser plus longtemps de votre patience.
Et je vous rappellerai, en finissant, que les mauvaises pen
sées ou les démons sont le résultat de nos fautes personnelles, et

que l’hallucination est très souvent un cas réel de la relation


de notre esprit avec l’astral humain. N’oubliez pas aussi que
l’homme n’est nullement séparé des autres êtres de l’Univers.
La prochaine fois, vous comprendrez comment nous sommes
solidaires les uns les, autres, et pourquoi le mal que nous faisons
agit, non seulement sur nous, mais sur tous les êtres de la créa
tion
.
TROISIÈME FASCICULE
CONFÉRENCE DU D PAPUS
(g janvier 1908)

PROGRAMME

La Terre et la Nature. Réincarnation des ani


La Constitution du Ma- maux.
crocosme. Les plans de la Naissance d’un Monde et
Nature.
naissance d’un Etre.
Les Plans terrestres et
les Règnes. Les Secrets de la Terre.
Le Minéral, le Végétal, Véritable théorie des Vol
l’Astral, l’Animal, l'Homi- cans.
nal, le Génial, le Spirituel,
Evolution de l’âme. Physiologie terrestre.

La Terre et la Nature

PREMIÈRE PARTIE

Mesdames, Messieurs,

On a toujours une tendance égoïste à ne s’occuper que de


soi-même. C’est ce que nous avons fait jusqu’ici, en esquis
sant la constitution générale de l’homme ainsi qu’en résolvant
le problème de l'Astral humain et de ses multiples manifesta
tions. Aujourd’hui, nous allons aborder la troisième partie de
nos recherches. Je vous parlerai donc de la NATURE, comme
l’indique le programme que vous avez entre les mains.

La Terre dans la Nature. — Le Destin et


les œuvres humaines. — Grandes divisions du Macrocosme
Le Soleil noir et les Cônes d'ombre.

Tout d’abord, rendons-nous compte de notre position


exacte dans l’Univers. Eh bien ! la science officielle nous
enseigne que nous sommes placés sur une planète, nommée
Terre, présentant la forme d’une boule et qui tourne sur
elle-même dans l’espace. Une foule d’êtres vivants, plus ou
moins bien organisés, nous côtoient et forment ainsi les divers
montants de l’échelle qui nous sépare des minéraux. Mais ce
--- 22

n’est pas tout. Autour de notre demeure planétaire, roulent
des astres opaques qui sont, non pas éclairés, mais action
nés ou dynamisés par les émanations fluidiques d’un soleil.
Ces nombreuses planètes et leurs satellites constituent avec le
soleil précité, l’un des organes du monde physique qui, au dire
des savants, contient une infinité de systèmes solaires analo
gues à celui dont nous faisons partie.
Cet UNIVERS, qui vient de nous apparaître si peuplé, offre
encore d’autres caractères capables d’exciter la curiosité de tout
observateur positif. Le premier de ces caractères, c’est que la
force essentielle de la Nature cherche toujours à entraver la réa
lisation des œuvres humaines et qu’elle s’efforce même d’anéan
tir tout ce que nous avons péniblement formé. L’Homme
n’arrive donc à maintenir la stabilité de ses créations qu’en lut
tant sans cesse contre la Fatalité ou le Destin.
Voyez ce qui se passe sur terre. Si, après avoir lissé de
somptueuses étoffes, confectionné de beaux habits, construit des
habitations plus ou moins confortables, édifié des monuments
et bâti des villes superbes, l’homme cesse tant soit peu son
action, immédiatement une puissance qui semble invisible
reprend toutes ces choses, les détruit ou plutôt les trans
forme. Alors, les mites s’emparent de nos effets, les mangent et
s’en assimilent la substance ; la rouille ronge le fer ; les her
bes folles, les plantes bienfaisantes ou vénéneuses et les forêts
vierges succèdent aux champs bien cultivés, aux villages et
aux cités.
Dans ce cas, la Nature se présente à nous comme une ter
rible destructrice. Mais elle est aussi une puissance créatrice et
conservatrice qui adore les poètes et que ceux-ci vénèrent.
Ne connaissant ni le temps ni l’espace, la Nature méprise
profondément la vie humaine et tout ce que nous chérissons le
plus. La Puissance naturelle nous apparaît ainsi sous l’aspect du
farouche Destin qui, impitoyable, poursuit son chemin sans
s’occuper de nos récriminations, de nos regrets et de nos déses
poirs. L’étude de cette puissance, en apparence souveraine,
constitue toute une philosophie, — le panthéisme —, philosophie
dans laquelle on ne reconnaît et n’adore qu’elle seule. Nous
autres, occultistes chrétiens, tout en admirant la beauté et la
grandeur de la Nature, nous croyons et affirmons même
qu’elle n’est que l'émanation ou le reflet d’un Principe supérieur
et divin. Mais, délaissant ce soir l’étude de la Divinité, nous
nous contenterons de disséquer l’Univers et nous tâcherons de
nous le représenter aussi bien que possible.
En vue d’arriver à une connaissance exacte et approfondie de
la Nature, nous partirons de ce que nous apercevons pour abou
tir à ce que nous ne voyons pas physiquement. Sans faire de
science, demandons-nous seulement quels sont les êtres et les
3
— —
forces qui existent ou se manifestent immédiatement autour de
nous. Eh bien ! lorsque nous portons nos regards sur terre,
nous constatons l’existence de milliers d’êtres qui ont été dis
tribués par la science en trois plans : un Plan minéral, un Plan
végétal et un Plan animal. L’ensemble des êtres et des forces
terrestres constitue ce que les Anciens appelaient le MONDE
ELEMENTAIRE. Voilà la première division de l’ Univers.
Maintenant, tournons les yeux vers le ciel. Nous y verrons
des boules ou divers astres qui parcourent une route parfaite
ment déterminée. Ce sont aussi des êtres vivants. Beaucoup
considéreront comme bizarre et ridicule l’idée que je viens
d’émettre car, en général, on a de la peine à se figurer ces im
menses amas géologiques de roches et de végétaux comme doués
de vie. Il nous semble également extraordinaire de concevoir,
— exception faite des minéraux, — un être vivant qui soit
rond.
Eh bien ! je tiens à insister tout particulièrement ici sur cette
idée très antique et non moderne, que la Terre est un être
vivant quia la forme d’une sphère ou d’un globe. Mais il nous
faut éviter, en même temps, de tomber dans l’exagération on
l’erreur. Vu sa grosseur, nous pourrions être amenés à pen
ser que la Terre est bien supérieure à l’Homme. Aussi, devons-
nous élucider ce point tout d’abord. Cela nous permettra de ne
commettre aucun excès au sujet des opinions que nous pour
rons émettre sur l’essence ou la constitution même de notre
planète.
Nous rencontrons sur terre des êtres qui, physiquement, sont
bien plus forts que l’homme. Ainsi, l’éléphant et le rhinocéros
sont très gros comparativement à nous. Cependant, dirons-
nous qu’ils sont supérieurs à l’être humain ? Evidemment, non !
Il en est de même des astres qui, — d’après l’Hermétisme, —
se placent, dans f échelle des êtres, entre les minéraux et les
végétaux. En conséquence, ils sont inférieurs à nous.
A côté du mobilier terrestre, il y a donc les satellites gravitant
autour des planètes et les planètes obéissant à l’attraction du
soleil. Tout cela forme ce que les anciens avaient appelé le
MONDE DES ORBES ou des boules qui tournent.
Ces données ont une importance tout à fait spéciale. Je vous
ai déjà dit, dans la dernière leçon, que les Anciens avaient
divisé notre Monde en sept plans ou régions. Aussi, dois-je
vous prévenir, à ce propos, contre une erreur que les philo
sophes et les savants contemporains commettent journellement.
Et cette erreur, comme vous ne l’ignorez pas sans doute, pro
vient d’une méconnaissance absolue de l’antiquité. Quand les
Anciens disaient qu’il y avait quatre éléments, ils n’entendaient
pas par là Veau que nous buvons, l’air que nous respirons, le
jeu qui brûle dans nos cheminéss ou dans nos fourneaux et la
terre qui nous porte. Actuellement, nous appelons bien « eau
de rouille, eau régale, eau oxygénée, eau-de-vie » des choses
qui, tout en ressemblant à l’eau en tant que liquides, nesont
cependant pas de l’eau naturelle. Les alchimistes procédaient
d’une façon analogue. Ils nommaient terre bleue le phosphate
de fer pulvérulent, terre foliée mercurielle l’acétate de mercure,
terre absorbante la magnésie, etc. Il n’y a donc pas lieu de
s’étonner que les Anciens aient désigné par les mots terre, eau
air et feu les quatre états principaux de la MATIÈRE, c’est-à-
dire l’état solide, l’état liquide, l’état gazeux et l’état radiant ou
la quintessence.
De même, lorsqu’ils partagèrent en sept morceaux l’espace
qui sépare le SOLEIL du ZODIAQUE,ils n’ont pas voulu dire,
planètes. Les
comme on le prétend, qu’il n’y avait là que sept
connaissances astronomiques des Anciens étaient beaucoup plus
étendues que ne le croient nos profanes. Et toutes les décou
vertes de nouvelles planètes, comme celles d’Uranus et de Nep
tune, que peuvent encore faire les astronomes contemporains,
Astrologie dont les
ne nuiront aucunement à la véritable
enseignements n’ont jamais varié à travers les siècles.
Ainsi, LE MONDE DES ORBES comprend sept influences
placer autant
ou sept zones célestes dans lesquelles vous pouvez
d’astres qu’il vous plaira puisque, depuis un siècle, on a décou
vert environ 500 planètes entre Mars et Jupiter. Aujourd’hui, je
n’insiste pas là-dessus, et je vous dirai simplement que le
MONDE DES ORBES se compose 10 d’un soleil ; 20 de planè
tes accompagnées de satellites ; 3° de courants de forces
astrales
circulant entre ces différents astres.
Tous ces mondes ont une section sur laquelle j’appelle toute
votre attention : ce sont les cônes d'ombre et les planètes obscures.
Si vous fréquentez des cercles mystiques, vous entendrez parler
avec terreur d’une certaine chose
qu’on appelle l'astre noir.
Quand on a cité l’astre noir, on a dit quelque chose de très
secret. Et, si vous demandez ce que c’est, personne n’en sait rien,
mais c’est terrible !... Eh bien ! je vais essayer d’enlever cette
terreur de votre esprit en vous montrant de suite ce qu’on
entend par ces mots « astre noir ».
Si vous étudiez les lois de Képler, vous saurez que les astres
occupent une ellipse dont le soleil constitue l’un des foyers.
Or, dans l’ellipse, tout rayon qui part d’un centre passe par
l’autre. Traçons une ellipse sur le tableau et mettons le soleil à
l’un des foyers. Qu’y a-t-il à l’autre foyer? Et bien ! il y a un
astre à l'état astral ou radiant. Ceux qui ont fait des sciences
savent ce que je veux dire par là. L’état radiant est constitué par
delà matière non matérialisée, mais qui le deviendra plus tard.
Chaque fois qu’ils constatent la disparition d’un soleil, les
astronomes se demandent avec angoisse ce que peuvent être
devenus les mondes dont il était le centre. Pour les consoler,
je dirai quelque chose qu’ils ne croiront sans doute pas, parce
que c’est une donnée ésotérique. L’Occultisme affirme, en effet,
que lorsqu’un soleil s’éteint, l’autre s’allume aussitôt. De cette
façon, il ne se produit pas de changement dynamique dans
un système solaire, sans quoi les planètes et leurs satellites
s’écrouleraient, nous tomberaient sur la tête et ça nous ferait
du mal. Je vous rappellerai, à ce propos, l’amour exquis que
certaines personnes ont pour une montagne parisienne bien
connue. Il est dit dans un des romans de Jules Verne que les
Alpes vont être pulvérisées par un astre tombé du ciel. Et, le
zouave qui entend cela répond : « Les Alpes, c’est possible ;
mais pas Montmartre ! »... Ce brave soldat était de Montmartre.
Ainsi, quand on vient vous raconter que la Terre et les mon
des qui l’entourent mourront par refroidissement, on ne fait
qu’émettre une hypothèse astronomique qui, à mon avis est
absolument contraire aux lois encore inconnues de la nature.
Ceci dit pour le Monde des Orbes, je vous citerai seulement
pour mémoire le Monde des forces-principes ou psychiques, ce-
lui que les Anciens ont appelé le MONDE EMPYRÉE. Et, en
vous disant cela, j’aurai fini cette énumération très sèche des
divisions antiques du Macrocosme sur lesquelles je ne veux pas
insister davantage.
Je vous ai parlé du Soleil noir et de sa place dans notre uni
vers. A présent, il faut que je vous entretienne d’une chose
qui nous touche de plus près, car le Soleil c’est très loin et les
théories astronomiques aussi. La Terre est plus proche que tout
ça ; aussi, nous intéresse-t-elle beaucoup plus.
Eh bien la TERRE a également quelque chose de noir.
1

Comme vous le savez, le Soleil n’éclaire dans la journée qu’une


partie de la Terre. L’autre portion terrestre se trouve ainsi
plongée dans l’obscurité. Cela forme le cône d'ombre que la
Terre traîne toujours derrière elle dans l’espace. C’est une sorte
de chapeau pointu. Les Anciens lui avaient donné le nom d’Erèbe.
C’était le Monde noir qu’il ne faut pas chercher dans l’intérieur
de notre planète. En ce lieu, les âmes expient leurs fautes et
épurent leur astral en se débarrassant de tout ce qui est matériel.
Et, c’est de là que proviennent les êtres astraux qui se manifes
tent dans les séances spirites et qui demandent toujours, pour se
manifester, qu’on fasse l’obscurité aussi complète que possible.
Il y a un cas particulier, — en dehors des idées plus ou
moins tristes qui nous obsèdent parfois, — ou nous avons très
peur du noir, ou nous nous arrangeons pour que le cône d’om
bre ne nous attriste pas trop. C’est le cas où quelqu’un des
nôtres vient à disparaître.
Vous êtes-vous quelquefois posé cette question : « Pourquoi
met-on des chandelles ou des cierges, si on est catholique,
autour des morts, et pourquoi le matérialiste le plus endurci
place-t-il toujours à côté de l’être cher qui vient de mourir une
des bougies
ou plusieurs personnes pour le garder ainsi que
allumées ? » Eh bien, c’est une idée absolument juste car, en
agissant ainsi, on veut en quelque sorte accompagner, par un
reflet de soleil, l’être qui entre dans le cône d’ombre terrestre et
le protéger, en même temps, contre les dangers qu’il pourrait
courir durant la première nuit qui suit son décès.
Toute planète traîne donc après elle son cône d'ombre. Et, il
y a sur l’existence de ces cônes d’ombre tout un enseignement
très profond sur lequel je reviendrai plus tard.

Constitution d’un globule sanguin. — Notre Soleil et


l’Homme universel. — Rôle des Comètes.

Nous venons de voir qu’un monde ou univers forme un tout


complet constitué par un zodiaque, un soleil, des planètes et des
satellites. Il nous faut, maintenant, étudier cela un peu plus en
détail. Mais pour mener à bien nos recherches, nous devons
nous reporter à l’être humain et lui demander quelques rensei
gnements très nets qui nous aideront à comprendre un peu
mieux la vie cosmique. En conséquence, prenons un micros
cope et examinons, si vous le voulez bien, un globule sanguin.
Nous verrons alors que ce globule de sang humain est formé
d’un zodiaque ou enveloppe ronde. Chez les batraciens, cette
enveloppe est elliptique. Mais revenons à notre globule san
guin. Je disais donc qu’il était composé d’abord d’un zodia
que. Qu’y-a-t-il après ? Eh bien ! nous trouvons un noyau qui
sera le soleil et puis des petits corpuscules ou planètes qui tour
nent autour du noyau. Notez bien que c'est moi qui dis que
nous avons dans un globule sanguin un zodiaque, un soleil et
des planètes. Figurez-vous aussi que, dans ces petits corpuscu
les qui tournent autour du noyau, il y a des êtres très petits qui
s’agitent comme les humains le font sur terre et qu’on appelle
des microbes de première classe. Ceux-ci nient sans doute l’exis
tence du Monsieur qui les porte et dans lequel ils tournent tout
comme certains hommes nient l’existence de Dieu. Ces der
niers arrivent même à croire suite d’une aberration
-— par
de l’esprit
— que rien n’existe en dehors d’eux et qu’ils sont
en quelque sorte l’Absolu. Or, il faut bien nous rappeler que
nous sommes vis-à-vis de l’Infini ce que ces habitants micro
biens d’un petit globule sanguin sont à l’égard de l’âme
humaine. Par conséquent, mettre en doute l’existence de l’Ab
solu dans lequel nous vivons, c’est agir comme le ferait une
espèce de vibrion terrestre qui prétendrait que le soleil et le
zodiaque n’existent parce qu’il ne les voit pas. Cette image
est tellement juste aussi bien au point de vue humain, qu’au
point de vue divin que, si j’osais vous dire ce qu’est exacte
ment notre Monde, vous ne pourriez pas le croire.
Les astronomes ont découvert des soleils de diverses couleurs.
Et, si vous vous donnez la peine de vérifier les assertions de ces
messieurs, vous apercevrez des soleils bleus, rouges, verts, etc.
Quant à nous autres Terriens, nous avons le bonheur de pos
séder un soleil jaune de troisième classe. Cette couleur jaune
indique que notre soleil est essentiellement lymphatique. D’a
près les révélations de Michel de Figanières, nous avons affaire
à un globule de lymphe qui circule dans un trou de la tête du
fémur de l'Homme universel.
Cela vous montre combien nous sommes peu de chose
dans l’Univers. Cependant, nous sommes très fiers de notre
situation, et j’ajouterai que nous avons raison de l’être, car le
peu que nous sommes constitue une étincelle ou plutôt une
pensée de l’Absolu et, conséquemment, illumine toutes les cellules
matérielles qui entrent dans la composition de nos divers véhi
cules ainsi que nous le verrons plus tard. Eh bien ! pour ne
pas quitter le Monde, je vais vous donner, maintenant, une clef
qui vous sera, je crois, d’une très grande utilité.
Vous avez certainement étudié la physiologie. Je ne vous
étonnerai donc pas en vous disant que les cellules de notre
corps sont des êtres vivants. Or, parmi ces cellüles, il en est
qui, parfois, se croient abandonnées. Dans l’Univers, il n’y a
pas que des hommes qui désespèrent et qui crient : « Je vais
mourir et personne ne viendra à mon secours !... » Ainsi, les
plantes qui sont au fond de la mer voient tout en noir lorsque
la mer se retire et, comme l’homme, elles s’écrient: « Mon Dieu !
que vais-je devenir? On ne vient pas à mon aide !... Je
meurs !... » Et, quand la marée monte, ces milliards de petits
êtres trouvent prodigieux d’avoir été sauvés. De même, il y a
dans notre organisme physique des cellules qui parlent ainsi
de cette façon. Mais, chez nous, les plaintes, les cris et les pleurs
de ces êtres microscopiques ne durent que pendant quelques
secondes, car aussitôt le sang vient, avec son sérum, redonner
la vie aux cellules qui se lamentaient.
Eh bien ! ceci se reproduit dans l’Univers tout entier.En effet,
il arrive très souvent que des soleils se croient isolés dans le
Monde, à tel point qu’ils finissent par douter de l’influx divin.
C’est alors qu’entre les soleils circulent des êtres qu’on appelle
«
comètes », et qui sont les globules sanguins de l’être uni
versel que les anciens kabbalistes désignaient sous lenom d’Adam
Kadmon. Ces comètes établissent la relation d’un zodiaque ou
d’un monde à l’autre. Elles entraînent non seulement du feu,
mais aussi des âmes libérées qui passent d’un zodiaque dans
l’autre et qui vont évoluer sur des plans que notre imagination
est tout à fait incapable de concevoir. Tel est le rôle des comè
tes d’après l'Hermétisme.
Tout ce que je vous ai dit jusqu’à présent suffit à vous mon
trer notre petitesse vis-à-vis de l’Univers. Mais, ce Monde n’est
pas Dieu, comme l’affirment les
panthéistes. En effet, de même
que notre corps n’est qu’un vêtement prêté par la Terre pour une
existence en vue de supporter quelque chose d’essence totale
ment différente, — Vesprit —, de même VOmnivers, comme
l’appelle Michel de Figanières, n’est que le support de la Cons
cience divine qui englobe et dirige tout ce qui existe. Gardez-
vous donc de cette idée panthéiste qui ne
pourrait que nous
nuire dans la pratique de certains arts secrets.

Le minéral. — Le végétal. — L'astérisme.


L'animal. L'homme. Les génies.

Ceci bien établi, dégringolons un peu des hauteurs astrales ;


laissons tous ces mondes se battre entre eux, tous ces soleils
échanger leurs influx ; et, revenons aux êtres qui nous entou
rent immédiatement. Nous ferons ainsi comme le Monsieur
qui, ayant fait des mathématiques transcendantes pendant toute
famille et demande
une journée, est heureux de rentrer dans sa
à sa femme si le pot -au-feu est prêt.
En ces dernières années surtout la science nous a démontré
ici-bas,
que tout était vivant autour de nous. Rien n’est mort
pas même l’eau minérale, à moins qu’elle ne
soit fabriquée avec
l’eau de la ville.
Eh bien ! comment les êtres terrestres sont-ils classés? Il y
les chimistes modernes arrivent à
a d’abord les minéraux que
rendre vivants grâce à l’état colloïdal. Les minéraux sont des
êtres vivants qui ont une propriété très curieuse, c’est qu’ils
augmentent de volume sans changer de lieu. Le minéral est
un petit soleil terrestre qui reçoit des rayons et les renvoie tout
en s’accroissant lui-même.
Passons maintenant à la seconde catégorie d’êtres qu’on ren
contre sur terre, c’est-à-dire, aux végétaux. Comment se déve
loppent-ils? Eh bien! ils poussent vers la lumière sans bouger
de place et ils croissent dans un sens vertical. Ici, je vous rappel
lerai ce que je vous ai déjà dit maintes fois. Les végétaux sont des
êtres enfoncés dans la terre, la tête en bas. Si vous étiez caricatu
ristes, vous représenteriez donc la terre tout d’abord; puis, à l'in-
térieur de cette terre, vous mettriez la figure du végétal avec
une grande bouche formée par les racines; enfin,
au-dessus du
sol, vous traceriez le corps même de la plante avec des pattes
constituées par les branches et auxquelles s'accrochent les fleurs
et les graines. Vous devez noter aussi que la tête du végétal s’en-
fonce de plus en plus dans l’humus, à mesure que les jambes por
tent des fleurs ou organes de reproduction. Ceci est très impor
tant car il y a des êtres sur terre qui se croient beaucoup plus
forts que les autres. Ceux-là sont des orgueilleux ou des arbres
qui ne poussent qu’en haut et non dans la terre. Or, on ne peut
rien faire sur notre planète sans pousser des deux côtés à la fois,
N’oubliez donc pas qu’il vous faudra toujours agir en bas, cha
que fois que vous accomplirez un acte qui vous évoluera.
Quand un être s’est ainsi enfoncé dans la roche terrestre par
la souffrance, il n’a plus rien à craindre car les orages ne le
briseront et ne le jetteront que difficilement par terre. Ainsi,
pour évoluer réellement, il faut croître non seulement dans la
lumière, mais dans l’ombre.
Après les végétaux, nous devons parler des astres qui sont
des êtres très curieux et très dignes de fixer l’attention des cher
cheurs. En effet, la caractéristique de V astérisme est de ne pou
voir se déplacer tout seul. Supposez que je veuille sortir et que
je ne puisse le faire qu’avec ma famille ; que celle-ci, à son tour,
soit obligée d’inviter M. et Mme Dupont et que ces derniers n’ac
ceptent que si M. et Mme Durand sont de la partie. Vous aurez
là une image de ce qu’on appelle harmonie universelle. Un
astre ne peut changer de place sans que d’autres le suivent. L’as -
térisme n’est pas un animal puisqu’il ne possède pas d’indépen
dance, mais il est plus qu’un végétal, puisque celui-ci reste
toujours au même endroit.
A présent nous arrivons au règne animal auquel nous avons
l'honneur d’appartenir. Les animaux ont la faculté de se rendre
où ils le désirent sur la planète qu’ils habitent.
'L’homme possède en plus de cela, quelque chose de très
intéressant. Le voici. Il peut aller dans tel lieu qu’il lui plaît,
parler comme je le fais pendant une heure ou deux, et voir les
gens assez gentils pour l’écouter sans l’interrompre ni lui jeter
des noix de coco sur la figure. L’homme a en lui une lumière
qui ne vient pas du monde animal, mais de Dieu et, grâce à
laquelle, il agit sur ses semblables. De plus, l’homme peut se
transformer ou changer d’aspect comme il entend. Là-dessus,
les Mille et une Nuits vous fournissent des détails très utiles
à consulter. Voici un fait de sorcellerie bien connu qui con
firme toutes ces histoires plus ou moins merveilleuses. Il s’agit
d’un chasseur qui, rencontrant une louve dans la forêt, lui
coupe une patte. Rentré chez lui, il trouve sa femme au lit avec
un bras de moins. Celle-ci était sorcière et, dans le cours de sa
sortie astrale et de sa transformation, elle a été blessée par son
propre mari.
Maintenant, je vais vous dire quelques mots du plan des
génies. Un génie est un être collectif formé par la réunion de
plusieurs hommes qui s’entendent bien,
IO
C’est très difficile réaliser ici-bas. Cependant, on rencon
à

tre parfois des âmes qui s’aiment et se complètent à tel point,


qu’elles forment l’embryon d’un génie. L’Occultisme appelle
cela des âmes-sœurs. Le génie a ceci de particulier qu’il modi-
fie comme il lui plaît ce qui l'entoure et surtout qu’il change de
forme à volonté. Supposez que vous êtes poètes. Immédiate
ment, toutes les dames seront des anges et tous les messieurs
ne seront que des démons. Et vous revêtirez des aspects les plus
divers les personnages que vous mettrez en scène, Vous serez
ainsi dans le plan général. Lisez les « Mille et une Nuits » et
vous verrez l’application de ceci aux choses courantes de notre
monde. Grâce à votre imagination, vous pourrez ensuite péné
trer dansles domaines les plus variés de la Nature.

DEUXIÈME PARTIE
Naissance et Mort d’un Monde.— Continents et Races terrestres.
Réincarnations humaines. — Périodes hindoues. — Physiolo
gie terrestre et Volcans.

Mesdames, Messieurs.

Je vous ai déjà cité ce cas très curieux des mondes renfer


més dans une ellipse, cas dans lequel, toutes les particules maté
rielles évoluées dans un soleil, s’en vont attendre dans le soleil
noir.
A côté de chaque planète, il y a de même un astre noir où
se rassemblent les éléments d’un nouveau monde destiné à
remplacer l’ancien lorsqu’il viendra à disparaître.
Je ne vous parlerai pas aujourd’hui de ces différentes trans
formations astrales, car elles feront l’objet d’une autre causerie.
Notons simplement ce fait que toutes les parcelles de matière
qui partent d’un plan se dirigent vers une autre région mon
diale où se trouve un astre obscur. Et, une planète passe tou
jours du pôle astral au pôle matériel lorsque la planète physi
que dont elle constituait la doublure disparaît sous une in-
fluence quelconque.
Ce changement d’aspect planétaire s’effectue dans un nom
bre d’années bien déterminé que nous allons étudier tout à
l’heure.
La mort et la naissance des planètes nous laissent froids, car
c’est trop loin. Mais ce qui se produit sur terre nous intéresse
beaucoup plus. Vous avez entendu parler d’un certain conti
nent qui occupait tout l’espace couvert actuellement par l’Océan
— II —
Atlantique. Ce continent s’appelait Y Atlantide et il en reste des
morceaux. C’est là que prit naissance et se développa la Race
rouge dont on retrouve encore quelques échantillons plus ou
moins abâtardis dans l’Amérique et en Afrique. Mais, les mo
numents égyptiens vous renseigneront beaucoup mieux à cet
égard. Et je vous conseille de les regarder avec des yeux d’igno
rant et non de savant. Laissez donc vos yeux de savant au ves
tiaire et vous constaterez que, sur dix hommes représentés dans
les peintures égyptiennes, il y a un blanc, un jaune, un noir
et que les autres sont rouges. Ceci vous montre que VEgypte est
une ancienne colonie atlante. Les Allantes ont, en effet, créé
l’Egypte.
A cette époque reculée, le Nil n’existait pas. Il y avait tout
simplement une espèce de tas de sable inculte et puis, un
fleuve qui, du côté de Faschoda, s’inclinait un peu vers l’Ouest
et allait former une mer intérieure dans ce qui est devenu plus
tard le Sahara. Quand les Atlantes sont arrivés dans ce pays,
ils ont détourné ce fleuve et ils lui ont fourni son lit actuel.
Le Nil est allé féconder ainsi une terre nouvelle et une
immense plaine de sable remplaça la mer intérieure. Je ne vous
rappellerai pas des choses connues. Le canal de Suez existait
avec des écluses de bronze 1.600 ans avant Jésus-Christ. Les
Atlantes étaient donc arrivés à un degré de civilisation très avancé.
Les travaux exécutés par les ingénieurs atlantes le prouvent sura
bondamment. Or, dans une nuit, tout cela s’est effondré. C’est le
déluge universel dont parlent toutes les traditions. A ce moment-
là, un autre continent naquit dans l’hémisphère terrestre
opposé.
Mais, l’Atlantide ne fut pas la première région de notre globe
habitée par des humains. La Lémurie est bien antérieure. Et,
c’est à cet endroit qu’apparut la Race jaune. Ce continent dis
parut en quelques semaines par suite d’éruptions volcaniques.
L’Océan Pacifique le remplaça et, de l’autre côté, naquit l’At
lantide.
Ainsi, chaque fois qu’un continent s’effondre sur notre pla
nète, un autre naît immédiatement aux antipodes. Telle est la
loi qui régit la vie terrestre.
Gardons-nous, à ce propos, de commettre une erreur que ne
manquent jamais de faire certains occultistes pour qui l’Inde
est le centre de toute lumière intellectuelle et spirituelle. Ceux-
ci veulent appliquer à la Race blanche les lois auxquelles sont
soumis les Hindous. Or, c’est faire preuve d’ignorance que d’a
gir de celte façon. En effet, l’Inde est actuellement en période
d1obscuration Kali-Youga. Cela est si vrai, que les soldats du
Christ l’occupent et la gouvernent.
Ces lois d involution et d’évolution des continents terrestres
s’appliquent exactement à l’être humain et à la famille.
12 —
La famille est composée d’une enveloppe zodiacale que vous
appelez du nom de la famille : « Dupont ou Durand ».
Puis, cette famille comprend les grands-parents, le père et la
mère, les enfants. Or, il arrive un moment où un petit-fils ne
peut apparaître dans la famille que si le grand-père passe dans
l’astral. Cet enfant, qui est en train de naître dans le zodiaque
familial, constitue l'astre noir de la famille. Si vous allez trou
ver un théurge et que vous lui demandiez de faire vivre le
grand-père et que ce théurge sache ce qu’il doit faire, il vous
regardera avec des yeux, ronds parce qu’il ne vous comprend
pas et qu’il ne peut vous satisfaire qu'en faisant mourir le petit-
fils qui vient de naître. Il faut que le grand-père soit sacrifié,
car la terre ne dispose que d’un certain nombre de corps qu’elle
ne prête que pour un temps limité aux âmes qui viennent
s’incarner.
Voilà pourquoi l’évolution d’une famille est liée à l’évolution
de l’être terrestre. À propos de la réincarnation, on a dit
pas mal de choses erronées. Pour que vous compreniez les
rapports qui existent entre la réincarnation et la vie plané
taire, je suis obligé de vous parler un peu du temps. Eh bien !
le temps, ça n’existe pas en réalité. Quand nous avons travaillé
pendant un certain nombre d’heures et que nous nous sommes
reposés durant quelques autres heures, nous appelons cela
un jour et une nuit. Pendant cette journée de 24 heures, notre
cœur bat un certain nombre de fois dans un temps déterminé
que nous appelons une minute. En général, les pulsations car
diaques sont de 60 à 70 par minute. Nous avons déjà deux
divisions humaines du temps : le jour ou la durée comprise
entre le lever et le coucher du soleil et la minute. Il y a ensuite
le mois et l'année. Quand nous avons dit un an, c’est beaucoup
pour nous. Et, nous avons tellement bien réglé tous ces petits
espaces de temps que, la jolie femme avoue ordinairement trente
ans, puis redescend jusqu’à vingt-cinq pour remonter ensuite
à trente et ainsi de suite. Cet oubli du temps est très compré
hensible.
Voyons maintenant ce qu’est le temps par rapport à un
autre être que l’homme. Par exemple, prenons la Terre. Eh
bien ! elle respire une fois en 24 heures et fait « ah !.. ah !.. »
Ça s’appelle un jour et une nuit.
Le jour, c’est quand elle reçoit la lumière ou le fluide
solaire ; la nuit, c’est lorsqu’elle renvoie à la lune les forces
dont elle ne veut pas. Cette aspiration et cette expiration cons
tituent une heure de la vie de notre planète. Ce n’est pas tout.
La terre passe d’un signe du zodiaque à l’autre dans un temps
donné que l’homme appelle un mois et qui forme un jour ter
restre. La terre se réveille un matin et se couvre de fleurs à
midi. Ces fleurs se sèchent l'après-midi et le soir arrive. On
13
— —
nomme ces périodes de temps : le printemps, Vété, Vautomne,
l’hiver. C’est un mois terrestre, et ça correspond à un an pour
l’homme.
Maintenant, si nous nous adressons au Soleil, le temps va
changer d’une façon considérable. Une minute du Soleil cor
respond à un jour de l’homme. Un mois humain, c’est une
heure du Soleil. Enfin, une année humaine constitue un jour
du Soleil. Voilà la base sur laquelle les Hindous ont établi leurs
enseignements cosmogoniques. Mettez 36o jours solaires, c’est-
à-dire, 36o années de l’homme, et vous aurez ce qu’on nomme
une année divine.
Cette année divine forme le point de départ de la classifica
tion du temps pour les Hindous. Mettez 12.000 de ces années
divines ou 4-320.000 ans, et vous obtiendrez un jour de
Brahma. Un jour et une nuit de Brahma se composent donc
de 8.640.000 années. C’est ce qu’on appelle un Kalpa. Or, nous
avons le Brahma Kalpa et le Maha-Kalpa, Le Brahma-Kalpa
se divise en quatorze Manvaniaras ou
siècles de Manou. Un
Manvantara comprend à son tour quatre Yugas : le Kali-Yuga
ou 432.ooo ans ; le Dwapara Yuga ou 864.000 ans ; le Tetra-
Yuga ou 1.296.000 ans et le Krita-Yaga ou 1.728.000 ans.
Vous voyez ainsi jusqu’où les calculs des Hindous peuvent nous
conduire.
Le temps n’est donc qu’une chose relative et diffère selon
l’être envisagé. Cela me conduit à vous dire un mot de la réin
carnation. Certaines doctrines religieuses vous diront qu’une
existence terrestre suffit pour se sauver ou se damner. Eh bien !
il faut bien reconnaître qu’en 60 ou même 100 ans, il n’est
guère possible à l’homme d’accomplir son évolution intégrale.
Mais, essayons de mettre tout le monde d’accord. Le catho
licisme affirme qu’à la fin du monde nous reviendrons sur
terre pour être tous jugés. Eh bien 1 entre la mort d’un homme
et le jugement dernier, il s’écoulera des milliers d’années.
Tenons compte également de l’existence du Ciel, du Purgatoire
et de l’Enfer. Or, qui nous empêche de croire que le Purgatoire
existe sur terre et que les âmes humaines s’épurent et se déve
loppent par les épreuves terrestres auxquelles elles sont sou
mises.
C’est l’idée de Platon qui prétend que les femmes sont des
hommes qui se sont mal conduits dans une existence anté
rieure.
Eh bien ! cette doctrine que le Purgatoire peut être pour
l’âme une série d’incarnations terrestres, n’a jamais été condam
née par l’Eglise, comme l’a fort bien montré notre ami, le
Dr Rozier, dans une étude parue dans V Initiation.
Notez bien que les âmes ne reviennent pas sur terre par
- - 14

dégoût du Ciel, mais tout simplement pour évoluer et parvenir


enfin au bonheur céleste.
On vous affirme dans certains centres ésotériques qu’il
s’écoule environ mille deux cents ans entre chaque incarna
tion. C’est la même chose que si je vous disais que l’homme vit
80 ans sur terre. Vous me répondrez que vous avez connu des
gens qui ne vécurent que 3, 7 ou 20 ans.
En effet, il n'y a pas de loi générale concernant la réincarna
tion. Tout est individuel en cette matière.
Et, les âmes humaines ont des lois déterminées qui les rat
tachent à une famille, à un peuple et à une race. On peut donc
affirmer que toute réincarnation s’effectue d’après les antécé
dents et les tendances de chaque homme. J’ai vu des grands-
pères se réincarner immédiatement dans le corps d’un petit-fils,
et des hommes atteindre des centaines d’années avant de reve
nir sur terre ou de s’incarner sur d’autres planètes.
Revenons à notre planète que nous avons momentanément
abandonnée pour nous occuper de l’être humain.
Je vous ai dit que la Terre était un être vivant. Eh bien ! il
s’agit de justifier cette idée qui, de prime abord, peut paraître
bizarre. C’est pour cela que je vous ai fait remettre l’image que
vous avez entre les mains. Ça vous représente un morceau de
la terre avec le soleil dans le coin. Maintenant, je vais vous don
ner quelques explications sur la physiologie terrestre.
La Terre possède comme nous, un estomac constitué par l’hu
mus et qui digère immédiatement tout ce qui se trouve en con
tact avec lui. Un corps d’homme mis en terre se transforme en
éléments divers : herbes, plantes, fleurs, etc. Laissons de côté
la digestion terrestre pour nous occuper de quelque chose de
plus intéressant encore. Je veux parler de la circulation terres
tre. La Terre a du sang formé par l'eau de mer dont on re
trouve les principes constitutifs dans notre sang même. L’Océan
constitue donc le centre cardiaque de la Terre. Rappelez-
vous ce qu’on vous disait lorsque vous alliez à l’école. L’eau de
l’Océan s’évapore et forme les nuages qui circulent dans l’at
mosphère de notre planète et qui, le matin, tombent sur la
terre sous forme de rosée. Et, vous savez que les alchimistes
tenaient plus à cette rosée qu’à l’eau de pluie.
Cette dernière est condensée dans les glaciers qui composent
ainsi la réserve du sang terrestre. L’eau descend ensuite du
sommet des montagnes pour former des ruisseaux, des rivières,
des cascades et des fleuves. Et c’est là, le courant veineux delà
circulation sanguine de la terre. Les rivières et les fleuves vont
se jeter dans la mer et tout recommence. Si vous prenez de
l’eau de l'Océan, vous avez le sang de la Terre ; si vous recueil
lez de la rosée, vous avez du sang artériel ; et, si vous puisez
de l'eau dans une rivière ou dans un fleuve, vous avez du sang
— 15 —
veineux. Ajoutez à tout cela que les marées ne sont que les bat
tements du cœur de la terre et vous aurez la clef de la circula
tion du sang terrestre.
Cherchons à présent ce que respire la Terre. C’est bien
simple. Elle aspire des rayons solaires. Ici, laissez-moi enle
ver de votre cerveau une idée qui y est ancrée depuis longtemps.
On vous dit, en science officielle, que le Soleil nous envoie non
seulement de la lumière mais de la chaleur. Eh bien ! rappe
lez-vous qu’à mesure qu'on s’élève dans l’atmosphère, — en
ballon par exemple, — et que, par conséquent, vous vous rap
prochez du Soleil, vous gelez de plus en plus. Au contraire, à
mesure que vous descendez dans la terre, il fait de plus en plus
chaud. On a conclu de cette dernière observation qu’il y avait
un feu central. Nous verrons bientôt ce qu’il faut penser de
cette affirmation.
Ce qu’on peut direà propos du Soleil, c'est qu’il nous envoie
de la force à l’état plus ou moins radiant. Ceci est absolu
ment conforme aux enseignements de l’Hermétisme. Et, ce
n’est qu’au contact des planètes que le fluide solaire se trans
forme en chaleur, en électricité ou magnétisme et produit
même de la lumière, attendu que l’obscurité existe, par exem
ple, dans tout l’espace compris entre l’atmosphère terrestre et le
soleil. Rendez-vous compte par le calcul du volume que devrait
avoir le Soleil pour chauffer et éclairer la Terre et les autres pla
nètes de notre monde. Supposez qu’un fourneau soit placé sur
la place de la Concorde et qu’on veuille par ce moyen, chauf
fer la ville de Saint-Germain-en-Laye.Eh bien ! quelles dimen
sions considérables ne faudra-t-il pas donner à ce poêle nou
veau genre pour obtenir l’effet désiré ? Réfléchi ssez-bien là-
dessus et vous verrez si je n’ai pas raison de dire que la lumière
et toutes les forces physico-chimiques terrestres naissent de
la rencontre des ondes invisibles du Soleil avec notre planète.
Permettez à un fou de vous dire en passant que, d’après la
tradition ésotérique, il n’y a que 38° de chaleur dans le Soleil.
Et, ce dernier n’est à mon avis, qu’un centre d’émission d’on
des hertziennes qui, en touchant les diverses planètes de notre
système, deviennent chaleur, lumière, électricité. C’est telle
ment vrai que lorsque le fluide solaire rencontre la Terre,
il se produit de la force magnétique. Le magnétisme terrestre
est reconnu officiellement, et l’Occultisme affirme qu’il circule
dans l’intérieur des filons métalliques de la Terre et qu’il s’y
condense sous forme d’électricité et de chaleur à tel point, que
souvent des courts-circuits se produisent dans les roches métal-
ques des montagnes ; et, ils sont si puissants que le quartz, le
granit et autres matières plus ou moins résistantes, sont fondues
en un rien de temps.
C’est alors que les éruptions volcaniques se produisent. Et,
— i6 —
elles ne proviennent nullement d’un feu central comme le pré
tendent les savants. L’eau joue également un grand rôle dans
la production de ces courts-circuits magnétiques ou électriques.
Vous vous souvenez qu’en général les volcans se trouvent pres
que toujours situés près de la mer.
Quant au feu central, vous pourrez creuser la terre tant que
vous voudrez ; vous pourrez même vous servir de vos yeux
astraux, je vous assure que vous ne le trouverez pas. Et vous
ne découvrirez par la clairvoyance que les gnomes qui habitent
un anneau de l’intérieur de la Terre.
Le four électrique de M. Moissan vous donnera une faible
idée de la puissance du magnétisme terrestre qui est capable de
fondre les corps les plus durs et de les projeter au-dessus du
sol, sous forme de lave, de cendres et de fumée.
J’oubliais de vous dire que les métaux qui se trouvent dans
le sein de la terre constituent le système nerveux terrestre.
Voilà ce je voulais vous dire à propos de l'Univers et de la
Terre. En terminant je vous rappellerai le cadeau allégorique
et charmant que, dans les temples d’Egypte l’Initiateur faisait
au nouvel initié. On remettait à ce dernier une petite boîte en
pierre recouverte d’un scarabée et dont le couvercle, mû par
un ressort secret, laissait entrevoir un œuf d'or sur lequel
étaient sculptés les douze grands dieux. De même, la Nature
nous apparaît extérieurement comme une machine contenant
des forces secrètes et dont je ne vous ai fourni qu’une image
vulgaire. Mais, grâce à ce que je vous ai dit, vous découvri
rez, je l’espère, le ressort caché qui vous permettra d’observer
bien d’autres merveilles.
Vous serez alors remplis d’admiration pour cette Nature,
comme vous le fûtes jadis, lorsque vous avez assisté au lever ou
au coucher du soleil dans les montagnes.
QUATRIÈME FASCICULE

CONFÉRENCE DU D PAPUS
(13 février 1908)

PROGRAMME

Les Races et la Terre. Textes égyptiens sur les


Histoire Continents
des Races.
et des Races Humaines. Constitution de la Tra
Le Magnétisme Terrestre dition des Blancs.
et la Clef des Civilisa - Les Races et les Réincar
tions. nations.

Les Races et la Terre

PREMIÈRE PARTIE

Mesdames, Messieurs,

Vous avez sans doute remarqué que, jusqu'à présent, le


qua-
trième jeudi de chaque mois a été réservé aux choses folâtres,
tandis que nous avons consacré le deuxième jeudi aux études
sérieuses. Aujourd’hui encore, je ne ferai pas exception à cette
règle. Et, je dois m'excuser d’avance auprès de vous, si la
cau
serie que vous allez entendre ce soir est un peu plus technique
que les autres.
La dernière fois, nous avons étudié la constitution des planè
tes et nous avons vu comment les mondes se formaient d’après
les enseignements ésotériques. Aujourd’hui, nous devons spé
cialement nous occuper de la Terre dont nous avons fait la phy-
siologie dans la dernière leçon ; et, je vous parlerai,
en même
temps, des Races humaines qui sont à sa surface. En un mot
nous allons commencer l’histoire du Genre humain que nous
continuerons, morceau par morceau, dans les conférences qui
suivront.
---- 2 ---

Antiquité la Terre d'après l’Histoire officielle et l'Occultisme.


de

— Composition de la Terre. — Loi des huit pôles terrestres.


Tradition hindoue.
— Les Continents et les Races selon la

Tout d’abord, je tiens à faire avec vous un pas en arrière.


Demandons-nous donc où commence l’ histoire de VHumanité.
Les occultistes ont, à ce sujet, des conceptions tout à fait spé
ciales et que les profanes ne manqueront pas de traiter de bizar
res ou d’erronées. Mais, cette appréciation nous importe peu.
D'ailleurs, je ne suis pas ici pour vous faire un cours d’histoire
officielle mais, tout simplement, pour vous enseigner des choses
peu connues et que vous ne trouverez que dans certains livres
dont les auteurs sont généralement considérés comme des
fous. Aussi, ce que je vous dirai vous paraîtra-t-il plutôt
hypothétique que scientifique. Toutefois, j'espère que vous
n’oublierez pas que je suis chargé de vous transmettre des véri
tés purement traditionnelles et non historiques, au sens vul
gaire de ce mot. Je tâcherai donc de m’acquitter le mieux pos
sible de la mission qui m’a été confiée.
Quand nous étions encore au collège, on ne commençait
l’histoire qu’à la guerre de Troie. Il semblait que c’était là le
bout du monde au point de vue historique. Dans la classe
religieuse, on possédait, en plus de ces notions officielles, quel
ques vagues données sur le peuple de Dieu ainsi que sur un
certain Noé et ses principaux ascendants. On s’en tiendrait
encore à cet enseignement tout à fait primaire, si des décou
vertes géologiques et archéologiques n’étaient venues prouver
que la Terre existait depuis plus de quatre mille ans avant
Jésus-Christ. Grâce à des documents positifs, on put ainsi
remonterun peu plus haut qu’on ne l’avait fait jusque-là. Mais,
ce n’était rien encore. Durant ces dernières années, les savants
européens eurent la chance d’obtenir des Hindous et autres peu
ples d'Orient des renseignements très intéressants qui vinrent
confirmer les témoignages de Platon, & Hérodote, de Diodore,
de Manéthon et de Bérose auxquels on n’avait pas voulu tout
d’abord ajouter foi.
Or, il ne faut pas oublier que les Asiatiques possèdent deux
nobles qualités qui manquent à la plupart d’entre nous. Je
veux parler de la patience et de l’amour des vieilles choses.
Ces qualités leur ont permis de créer ou d’entretenir de mer
veilleuses bibliothèques et d’avoir ainsi des archives historiques
d’un prix inestimable. Grâce au système qu’ils emploient, les
Hindous ont donc conservé, écrite et à peu près complète,
l’histoire de Y Humanité depuis les temps les plus reculés.
Eh bien ! je me servirai des enseignements orientaux corro
borés par les visions astrales de Fabre d'Olivet et d’un simple
paysan français de la dernière moitié du xIxe siècle — Michel
de Figanières
— pour vous exposer une théorie de la for
mation de notre planète et de la succession des races humaines
qui, tout au moins, aura le mérite de l’originalité.
Le mois passé, je me suis efforcé de vous démontrer très
rapidement que notre demeure planétaire était un être vivant
et intelligent. Malgré le peu de temps dont nous disposions
alors, j'espère toutefois que vous avez pu vous rendre compte
de la justesse de cette idée admise par tous les Anciens, bien
qu’il nous soit déjà très difficile de nous représenter la Terre
comme une sorte de grosse pierre de taille sphéroïdale, gravi
tant dans l’espace, et sur laquelle il y a tout d’abord nous, et
puis, quelques vagues animaux comme le chien, lorsqu’il est
fidèle, et le chat, éternel confident des demoiselles un peu
âgées.
Je vous ai montré également que notre planète était com
posée de diverses parties solides ou continents et d’immenses
plaines liquides ou mers et océans. Ces dernières sont peintes
en bleu sur le globe terrestre que vous avez sous les yeux.
La genèse de ces continents est extrêmement simple.
D’après la tradition secrète, chaque pôle terrestre occupe
successivement huit positions différentes, si bien, qu’au bout
d’un certain nombre d’années, tel continent s’effondre et se
trouve immédiatement remplacé par un océan. Toutefois, ce
continent ne disparaît jamais entièrement. En effet, les gran
des montagnes subsistent et deviennent de petites îles qu’une
Angleterre présente ou future est spécialement chargée de
civiliser en y plantant son drapeau car, fait curieux à noter,
Y Angleterre ne mourra jamais puisqu’elle représente
sur terre
Yesprit de la nation aventureuse par excellence et que cet esprit
se manifestera toujours quelque part. Maintenant, chaque dis
parition d’un continent est immédiatement suivie de Yappari-
tion d’une nouvelle terre à Y hémisphère opposé.
Comme vous avez pu le remarquer sur une mappemonde,
le volume des continents est inférieur à celui des mers et océans.
Cela provient de ce que la Lune, destinée primitivement à faire
partie de la Terre, a refusé de se laisser incruster. Cette obsti
nation de la Lune a causé Y inclinaison de notre globe sur
Y écliptique etl’harmonie des climats et des saisons n’a pu con
séquemment exister chez nous autres Terriens.
A présent, parlons un peu des quelques morceaux de terre
qui constituent ce qu’on est convenu d’appeler la croûte ter
restre. Je vous rappellerai, à ce propos, vos jeunes années,
en vous énumérant les cinq parties du monde :
VEurope,
l'Asie, X Afrique, V Australie et V Amérique. Mais cela ne vous
dit certainement pas grand’chose. Revenons donc aux ensei
gnements de l’Esotérisme.
D’après les données des Hindous et les révélations de
Michel de Figanières, quatre continents se seraient succédé sur
notre planète. Ce sont : 10 la Lémurie, qui se trouvait à la
place de l’Océan Pacifique actuel ; 2° Y Atlantide, remplacée
actuellement par l’Océan Atlantique ; 3° YAfrique ; 4° VEurope.
Chacun d’eux a une histoire fort intéressante qu’on retrouve,
plus ou moins voilée, dans les annales sacrées de tous les peu
ples et qui est intégralement inscrite dans X atmosphère astrale
de la Terre.
N’oublions pas aussi que chaque continent possède sa pro
pre personnalité ou, comme diraient nos savants, offre un
caractère ethnique tellement particulier que chacune des orga
nisations vivantes qui l’habite reçoit sa marque distinctive.
Ainsi, l'Afrique a ses végétaux, ses animaux et sa race hu
maine dont la caractéristique est la couleur noire.
Il existe même une chose encore plus curieuse et à laquelle
on n’a peut-être pas fait suffisamment attention. C’est que tout
continent terrestre agit non seulement sur les êtres qu’il a géné
rés, mais aussi sur ceux qui sont importés ou venus d’ailleurs.
Ainsi, un Blanc qui s’établit en Afrique finit par être mangé
ou plutôt assimilé par ledit continent de telle sorte qu’il devient
brun. Et ce changement de couleur s’effectue parfois très rapi
dement. De même, les descendants des Européens importés dans
ce qui reste de la magnifique
Atlantide ont hérité de la volonté
de fer et de l’audace qui caractérisaient si bien l'antique Race
rouge. Leur physionomie s’est même modifiée à tel point que
vous trouverez, chez VAméricain
d’aujourd’hui, cette splendide
mâchoire d'orang-outang qu’on peut considérer comme l’indice
d’une faculté psy
non seulement de l’ opiniâtreté, mais aussi
chique très importante dans la lutte pour la vie et, grâce à la
quelle, l’individu garde toutes ses idées pour lui.
Ce que je vous ai dit jusqu’ici suffit à vous montrer combien
il est prudent et sage de ne pas trop nous enorgueillir de nos
connaissances scientifiques actuelles.
Au début de cette causerie, je vous ai laissé entrevoir que la
Terreétait beaucoup plus vieille qu’on ne le pense généralement.
D’ailleurs, si vous vous donnez la peine de faire la synthèse des
êtres humainsqui ont successivementvécu sur notre planète, vous
verrez que nous sommes presque les derniers venus ici-bas et
que, par conséquent, d’autres races nous ont précédés dans la
marche de la civilisation terrestre. En ne parlant donc que
des 4-000 ans qui ont précédé la descente du Verbe,
on com
met un enfantillage par rapport à un fait observable tous les
jours.
Vous n’ignorez pas sans doute que je fais allusion à la cons
truction du Zodiaque. Or, si le Bélier doit être regardé comme
la première des constellations zodiacales, il correspond exac
tement au solstice d’hiver que les Celtes nommaient Modra-Nect.
Cette nuit-mère où se célébrait la fête celtique de la New-Heyl
tombe aujourd’hui sur le Sagittaire. En tenant compte de
cet écart de près de 120 degrés, nous obtenons, de Ram jusqu’à
nous, une période d’au moins 8.600 ans. De plus, il ne faut pas
oublier qu’à cette époque, les Noirs étaient tout-puissants sur
terre et que, bien avant eux, les Atlantes et les Lémuriens
avaient créé de colossales métropoles et fondé de brillantes
colonies. Cela peut vous donner une idée de l’antiquité de notre
planète.
Comme vous l’avez appris précédemment, les Races humaines
sont au nombre de quatre : une blanche, une jaune, une
noire et une rouge. Toutes les variétés de l’espèce hominale
terrestre proviennent du mélange de ces quatre races dont
nous verrons l’histoire tout à l’heure, et que l’Antiquité égyp
tienne connaissait fort bien, puisque dans les peintures du tom
beau du roi Séti I er à Thèbes, la Race blanche était désignée
par
le mot Tamahou, la Race noire par celui de Halasiou, la Race
rouge par celui de Rot et la Race jaune par celui à’Amou.
N’oubliez pas aussi qu’il existe, en plus de
ce document déjà-
très intéressant, de nombreux textes prouvant
que les Anciens
ont connu les quatre races principales de l’Humanité.

Légende relative à la formation des Continents terrestres.



L’Œuvre du Cuisinier céleste.
— Rôle de l’Astral dans l’Evo
lution des Etres et des Mondes. La Planète inconnue et la

Genèse de la Terre. — Les Races humaines et le Motif de la
Dénomination de certaines Mers.

Demandons-nous, pour le moment, comment les


morceaux
de terre qui supportent ces différentes races se sont réunis de
façon à former la planète que nous habitons.
Il existe une très antique tradition grecque qui affirme que
certains peuples n’ont pas connu la Lune. Ces humains dont
l’existence serait, par conséquent, antérieure à celle de notre
satellite, s’appellent des avant-lunaires.
Gela m’amène à vous parler aussi d’une légende d’après
laquelle chaque continent terrestre ne serait qu’une très vieille
planète sauvée providentiellement de la décadence et de la dis
solution.
Je vous ai déjà mis au courant de la formation des mondes.
Aussi, ne vous dirai-je que très peu de chose à ce sujet.
Vous savez maintenant que, lorsqu'un astre a terminé son
évolution matérielle, il passe à Yétat radiant et rentre ainsi
dans Y Astral, d’où il était primitivement sorti. Il en est de
même pour tout globe qui a cessé de plaire.
Vous voyez que, pour les Etres qui dirigent la marche évo
lutive d’un univers, c’est une façon de maintenir l'équilibre des
forces dans un zodiaque. Mais il arrive toujours que, si quel
de désintégration
ques parcelles de telle ou telle planète en voie
sont encore utilisables, le Cuisinier céleste s’en empare et les
joint à des mondes, soit de même condition, soit inférieurs ou
supérieurs, de manière à créer un astre nouveau. Remarquez
aussi que, dans cette œuvre d'incrustation, il y a toujours un
continent plus avancé que les autres et d’où surgira la première
habitants des diverses par
race humaine chargée de civiliser les
ties de la planète ainsi constituée.
Toutes ces idées peu connues et qui paraissent plutôt origi
nales, sont, cependant, très faciles à comprendre surtout lors
qu’on se souvient que les évolutions ne se font qu’en Astral. En
effet, ce n’est pas sur le Plan physique que vous voyez un chien
devenir singe et un singe se transformer en corps humain.
Gela ne s’opère que dans le Plan intermédiaire entre les prin
cipes elles choses elles-mêmes.
De même, quand une planète doit être formée au moyen
d’astres plus anciens, les humanités de ces globes sont endormies
à Yétat astral ou se trouvent placées en léthargie par les
Grands Messagers divins, comme dirait Michel de Figanières.
Quand la nouvelle planète est définitivement constituée, on
réveille les humains qui doivent s’y incarner immédiatement et,
ceux-ci reprennent aussitôt leurs travaux, comme s’ils n’avaient
jamais quitté leur première demeure.
Vous retrouverez cette tradition un peu partout et, notam-
ment, dans la mythologie grecque. Je vous rappellerai à ce
sujet le fait suivant : Un déluge ayant détruit la Grèce et tout
le Genre humain, la Terre fut repeuplée d’une singulière façon
par Deucalion et sa femme Pyrrha qui avaient été sauvés des
eaux. Ceux-ci n’eurent, en effet, qu’à jeter sur le sol des pier
res qui, immédiatement,se changèrent en hommes et en femmes.
Cette fable cache évidemment une importante vérité cosmogo
nique.
Tout cela étant bien établi, nous pouvons exposer mainte
nant la théorie de Michel de Figanières sur la fabrication de la
Terre.
D’après cet auteur, une planète que nos astronomes n’ont
jamais connue, occupait— il y a des milliers d’années
— tout
l’espace où gravite actuellement la nôtre. Sous tous les rapports,
l’harmonie la plus parfaite régnait sur cet astre beaucoup plus
volumineux que la Terre. On n’y connaissait ni la sécheresse, ni
les orages, ni les pluies trop abondantes. Le sol y recevait, matin
et soir, une vivifiante rosée. L’atmosphère était très pure. Et
comme il n’y avait que deux saisons — le printemps et l’au
tomne — les feuilles, les fleurs et les fruits se succédaient sans
interruption. Enfin, douze satellites assuraient, la nuit, l’éclai
rage de cette heureuse planète.
Léhumanité de ce globe,
— étant arrivée à un très haut degré
de perfection—, remonta, en extase, vers Dieu
pour être em
ployée à de plus nobles et de plus importants travaux.
Quant aux satellites, ils se groupèrent autour du plus
puissant d’entre eux, la Lune, qui devint ainsi leur direc
trice. Mais, l’orgueil finit par perdre cette dernière. Elle
faillit alors à sa mission et s’efforça d’entraîner ses sœurs ou
plutôt ses filles adoptives, dans la voie du mal. La situation
des satellites étant devenue très mauvaise, les divins guides
résolurent de réunir cinq d’entre eux en un seul astre : la Lune,
l'Asie, l'Afrique, l'Amérique et l'Europe. La Lune rejeta net
cette proposition qui lui aurait pourtant procuré une condi
tion très avantageuse. Les autres, ayant au contraire accepté, le
travail d incrustation commença aussitôt pour eux. Le fluide
électro-magnétique allait y jouer un grand rôle. Alors, on mit
tout d’abord du beurre au fond de la casserole céleste. C’était
l’Asie dont les peuples avaient le corps jaune-rougeâtre. Un
morceau de gens impossibles à gouverner, mais sur qui la
Providence fondait de grandes espérances, fut ensuite ajouté à
l’Asie. C’étaient des Blancs.Enfin, on assaisonna ce mets nou-
dit, avec
veau avec des Noirs et des Rouges ou, autrement
l’Afrique et l’Amérique.
Ajoutons à cela que c’est la Judée qui constitue la suture
planètes. Aussi,
ou le point de conjonction de ces différentes
était-elle destinée à devenir la clej de salvation de la Terre tout
entière. C’est une des causes pour lesquelles le Christ devait
s’incarner à cet endroit-là, comme l’a fort bien compris et
enseigné Michel de Figanières.
Maintenant, lâchons de retrouver d’une manière à peu près
positive les diverses Races humaines qui ont couvert les quatre
continents dont nous venons de parler. Eh bien ! c’est une recher
che très simple à effectuer pour qui sait voir.
Je vous ai dit un jour que, si vous regardiez bien un papyrus
égyptien avec les yeux du corps, vous apercevriez des bonshom
mes différemment colorés et, qu’en les
examinant sans parti
pris, vous obtiendriez des révélations que les égyptologues n’ont
Si vous allez
pas encore aujourd’hui. De même pour la Terre.
globe, vous constate
vous promener sur les différentes mers du
rez qu’elles ont à peu près toutes la même
couleur. Et, pourtant,
quelques-unes d’entre elles ont reçu des noms très caractéristi
ques. C’est ainsi qu’il y a une certaine Mer
Noire et une cer
taine Mer Blanche en Europe; une cer laine Mer Rouge du côté
de l'Afrique et, enfin, une certaine Mer Jaune vers l’Asie. Or,
les eaux de ces mers ne diffèrent pas beaucoup, comme cou
leur, de celles de la Méditerranée par exemple. Quelle est donc
la raison d’être de ces diverses dénominations si peu en rapport
avec la réalité ?
La voici. Quand un peuple d’une race, qui se trouve à l’apo
gée de sa civilisation, s’est établi autour d’un point terrestre et
a fixé là son centre
d'expansion commerciale, la mer la plus
fréquentée par les vaisseaux de ce peuple prend le nom de la
couleur dudit peuple. Ainsi, il fut un temps où les Noirs — ces
bons Nègres —tenaient toute l'Inde et avaient étendu leur civi
lisation jusqu’au Caucase et sur tout le Sud de VEurope. Mais,
c’était sur le littoral de ce que nous appelons aujourd’hui la
Russie méridionale que leur activité se jaisait spécialement
sentir. Il en résulta que la mer située à cet endroit reçut le
finalement,
nom de « Mer des Pelasks » ou « des Noirs » et,
«
Mer Noire ».
Grâce à l’analogie, nous pouvons appliquer le principe de
l’explication que vous venez d’entendre aussi bien à la Mer
Rouge qu’à la Mer Jaune.
En effet, les Rouges dont la civilisation intellectuelle fut tout
à fait supérieure à celle des Noirs qui, il faut bien le dire
ne dominèrent surtout que par la force brutale, les Rouges,
dis-je, avaient fondé partout de splendides colonies dont quel
ques-unes subsistaient encore au moment de l’apparition de
la Race blanche et de la domination noire.
C’est ainsi qu’ils s’étaient établis en Chine, au Thibet, dans
l'Inde, et même sur quelques points du littoral de l’Atlantique
et de la Méditerranée. Mais la plus belle de leurs colonies fut
sans contredit l'EGYPTE, qui exerça par la suite une influence
considérable sur l'Ame de l'Humanité occidentale.
Complétons un peu ce que je vous ai déjà dit à ce sujet.
Je n’étonnerai personne en vous rappelant que, nous autres
Européens, bien que nous soyons les derniers venus ici-bas,
nous sommes très fiers des monuments conçus par nos architec
tes et édifiés par leurs ouvriers, des lignes télégraphiques ou
téléphoniques, des ponts et des aqueducs construits d’après les
pians de nos ingénieurs. Cela nous semble prodigieux et nous
nous figurons que tous ceux qui s’incarnèrent sur terre avant
nous ne furent que des êtres bien primitifs et, par consé
quent, doués d’une intelligence tout à fait rudimentaire.
Eh bien !
ces divers
travaux ne sont rien à côté de l’œuvre
gigantesque accomplie par les colons atlantes sous la direction
d’un sacerdoce savant et puissant. Oui, ces Rouges, dont on ne
connaît plus que les descendants regressés, exécutèrent un
travail qu’on ne peut qualifier que de merveilleux. D’une terre
aride et sableuse, ils résolurent de faire l'Egypte. Et, comme ils
étaient hommes, c’est-à-dire très égoïstes, ils n’hésitèrent pas
une minute à jouer quelque bon tour à ces pauvres Nègres qui
grouillaient dans une contrée très fertile et arrosée, alors, par
le Nil. Ce fut pour eux chose d’autant plus facile qu’ils n’avaient
affaire qu’à des gens ignorant totalement leur dessein ou, peut-
être même, les conséquences désastreuses de leur projet et
incapables de faire valoir leurs droits en les soutenant au besoin
par la force brutale. Comme vous le voyez, c’est une façon
charmante de civiliser les peuples par trop naïfs. Et les Euro
péens d’aujourd’hui ne se font pas scrupule d’imiter en cela les
Atlantes.
Ces derniers changèrent donc à leur profit le cours du
Nil, source de la richesse du pays noir, et l’envoyèrent vers
la Méditerranée actuelle. Dès lors, de nombreux vaisseaux
chargés de marchandises précieuses voguèrent sur la mer située
entre V Arabie et l'Egypte et à laquelle on donna le nom de
Mer Rouge.
IO —

Nous arrivons maintenant à la Mer Jaune. Vous n’ignorez


pas que les Lémuriens furent les maîtres de la Terre bien avant
les Atlantes. Aussi, furent-ils les premiers initiateurs des êtres
humains qui parurent ensuite sur les autres continents. On a dit
et répété sans cesse que toute lumière vient A Orient. Gela n’est
vrai qu’en partie car il ne faut pas oublier que la Providence
divine se manifeste partout et qu'Elle initie directement ou par
ses missionnés les différentes races qui se succèdent sur notre pla
nète.
Mais, revenons aux Jaunes. De nos jours, on en retrouve
encore des millions en Asie. Qu’y a-t-il d’étonnant alors que
certaine mer, située dans les parages de la Chine et du Japon.
ait pris le nom qui sert justement à désigner les habitants
de ces deux vastes empires ?

Apparition de la Race Blanche. — Origine des mots « Scythes »


et « Pélages ». — L'Art architectural chez les iNoirs et les
Bouges. — Comparaison de l'histoire de l'Humanité avec la
marche d’un steamer. — L’appartement terrestre.

Quant à la Mer Blanche, elle doit nous être d’autant plus pré
cieuse que c’est autour d’elle que nos ancêtres virent le
jour.
Les Noirs étaient alors tout-puissants. L’Europe méridionale
leur appartenait et ils s’étaient établis dans la plupart des
colonies fondées autrefois par les Rouges. Aussi, les explora
teurs noirs ne tardèrent-ils pas à découvrir les premiers échan
tillons de la Race blanche. Quel ne fut pas leur étonnement en
constatant qu’il existait dans ces immenses forêts du centre et
du nord de VEurope des êtres complètement différents d’eux-
mêmes !...
Les Noirs dont les plus beaux rejetons se rencontrent aujour
d’hui en Nubie et en Abyssinie, les Noirs, dis-je, étaient des
êtres bien taillés et qui considéraient la couleur d’ébène comme
ce qu’il y a de mieux au monde.
Aussi, se demandèrent-ils ce que pouvait bien être un Blanc.
Et, ils cherchèrent à le comparer à quelque chose de connu.
Avant d’aller plus loin, il faut que je vous demande pardon
de faire de l’histoire. J’espère toutefois que cela ne vous
ennuie pas trop et que vous voudrez bien m'excuser d’agir
ainsi, car vous reconnaîtrez vous-mêmes, j’en suis sûr, qu’il
est bien difficile de s’y prendre autrement lorsqu’on parle de la
constitution d’une tradition.
— 11 —
Les Noirs désignèrent donc les Blancs par le mot « Scythes »
qui veut dire « crachats » Et, j’ose croire que vous ne discon
viendrez pas que c’est pour nous une dénomination charmante.
Mais, il faut bien se rappeler qu’on ne prend généralement pas
ses expressions dans les salons quand on est peuple. D’ailleurs,
nos aïeux leur ont bien rendu la pareille en les appelant des
Pelasks ou Pélages c’est-à-dire, « peaux des bois », ou « peaux
tannées ».
Ceci dit, voyons comment les Hyperboréens de la mytholo
gie grecque ou les Ghiborim de Moïse se répandirent dans ce
que les Noirs nommaient Varaha-Kourou on « Terre émergée
des eaux ».
Eh bien ! nos pauvres Blancs descendirent du nord de la
Ross-Land ou « Terre des chevaux ». C’est la Russie actuelle.
Ils traversèrent ensuite la « Terre supérieure ou élevée », —
Poll-Land ou Pologne —, et passèrent de là dans la DEUTSCH-
Land ou « Terre divine ». Enfin, ils arrivèrent ainsi, étape par
étape, au DAHN-MARK ou « Limite des âmes » et aux « Terres
basses ou inférieures »,— Holl-Land et Goll-Land —.C’était
la Gaule dans le sud de laquelle ils trouvèrent les Gian-ben-
Gian ou Nègres installés un peu partout avec des villes et des
monuments splendides.
À ce propos, je dois vous dire que les Noirs adoraient Yart
cyclopéen ou les immenses pierres appliquées, sans ciment,
les unes au-dessus des autres. Au contraire, les Rouges avaient
préféré Yart triangulaire. Chez eux, l’amour du triangle fut
poussé si loin que, si vous vous donnez la peine de vous rendre
au Musée du Louvre, vous y verrez nombre de bonshommes
égyptiens dessinés avec des triangles.
Nous voici parvenus au conflit de deux races complètement
différentes tant au physique qu’au moral. Et, nous allons voir
chacune d’elles lutter énergiquement pour le maintien de sa
propre autonomie et l’affirmation de sa prépondérance dans le
monde.
Ouvrons ici une parenthèse. Je vous ai déjà laissé entrevoir
que chaque peuple avait un rôle plus ou moins important à
remplir ici-bas.
Il ne faut pas oublier non plus que la Providence s’efforce
toujours d'aider ledit peuple dans l’accomplissement de la mis
sion qui lui est confiée.
Nous devons aussi reconnaître, sans pour cela tomber dans
le fatalisme, que Y Humanité n est que relativement libre. Elle
est poussée, pour ainsi dire, vers des destinées dont les grandes
12 —

lignes seulement sont tracées d’avance. Et je pourrais vous com


parer Yhistoire de Y Humanité à celle de ce paquebot lancé sur
l’Océan et voguant vers Y Amérique. Sur ce navire, vous retrou
verez les différentes variétés de Y espèce humaine qui, toutes, se
rapprochent petit à petit du lieu où elles se proposent de
débarquer. Chacune de ces individualités est libre de faire tout
ce qui lui plaît dans sa cabine. Mais, si l'un des passagers veut
embêter ses compagnons de navigation, on le met immédiate
ment à \a raison. Quant au capitaine, —de même que Dieu pour
Y Univers
—, il gouverne tout et se préoccupe sans cesse de la
marche en avant du steamer.
Nous venons de voir qu’il existe sur un vaisseau diverses
individualités. Chacune d’elles occupe une classe bien définie et
possède un pécule et des qualités intellectuelles et morales qui
permettent de la différencier de ses compagnes. En plus de cela,
il y a des officiers et des matelots chargés d’assurer Yordre et la
manœuvre du paquebot sous la direction immédiate ou indirecte
du capitaine.
De même, nous pouvons assimiler la Terre à un appartement
composé d’une cuisine, d’une salle à manger, d’un salon et d’une
chambre à coucher.
Dans la cuisine, sont relégués les peuples vaincus ou faibles ;
dans la salle à manger, se trouvent les races actives et puissan
tes ; dans le salon, on rencontre les dominations intellectuelles
ou orgueilleuses et, dans la chambre à coucher, les sociétés de
paresseux ou d'ordre tout à fait secondaire.

Découverte du Capitaine Bruck. — Tracé du Cercle des Batail


les modernes et Situation des Mines d’Or.
— L’Année pluto-
nienne et le Déluge universel. — Grandes Périodes de la
Civilisation de l’Humanité.
Donnez-vous la peine, à présent, d’étudier l’œuvre du capi
taine Bruck et vous constaterez que chaque nation parcourt,
en 1.040 ans, un cycle de vie bien déterminé. Mais, qu’était-ce
que Bruck? Tout simplement un Belge de génie qui, malheu
reusement pour lui, ne fut pas homme politique ; aussi, ne
le connaît-on pas officiellement. Pourtant, ses travaux sont des
plus intéressants à consulter, et ils se rattachent plutôt au do
maine de la science positive qu’à celui de la mystique. En
effet, Bruck a montré, en s’appuyant sur des faits historiques,
quelles étaient les lois de la circulation de cette force qui attire
la boussole vers le nord et qu’on appelle magnétisme terrestre.
À ce propos, il faut noter qu’il existe, d’après Bruck, une
étroite relation entre Yenfance, Yapogée ou la décadence d’un
13
— —
peuple et le déplacement du fluide magnétique sur son terri
toire. Vous pouvez d’ailleurs reprendre l’histoire des luttes
ainsi que des traités entre les divers peuples blancs, et vous
les trouverez toujours amenés mathématiquement. On ne se
bat pas quand on veut mais bien à des époques fixes.
Dans ces conditions, il est facile de tracer, sur un plani
sphère, le cercle des batailles modernes. Vous y arriverez de la
façon suivante. Comme point de départ, prenez un centre de
civilisation européen tel que l’espace qui sépare Paris de Ber
lin ; puis, appliquez-y l'une des pointes d’un compas et posez
ensuite l’autre branche sur l’Afrique du Sud.
Les mystiques de notre époque vous diront, à ce sujet, qu’on
est en train de moissonner autour du champ.
Considérez, à présent, le cercle que vous avez tracé. Eh bien !
vous verrez qu’il passe par la Havane et les Antilles : c’est la
guerre hispano-américaine. Des Antilles, il s’en va, tout d’a
bord, dans l’Afrique du Sud : c’est la guerre des Boers ; puis,
en Macédoine. De là, il se dirige vers l’Alaska. Nous avons
ainsi trois batailles indiquées ; la quatrième est proche. Lais-
sons-la de côté.
Notre cercle a une qualité encore plus précieuse. En effet, il
détermine fort bien les lieux où l’or existe.
Les terrains aurifères de Y Afrique du Sud sont connus et
vous savez qu’ils ont joué un grand rôle dans la lutte des Boers
contre les Anglais. Or, si l’enseignement du cercle est exact, on
trouvera certainement des mines d'or vers le Vénézuéla et vers
Panama. Voilà un moyen très égoïste de se servir des données
de l’Esotérisme.
Revenons aux Races humaines. Chacune d’elles domine sur
terre durant 12.500ans. C’esttceque la Tradition occulte appelle
une annéeplutonienne. Puis, arrive un cataclysme dont parlent
tous les Livres saints.
Ce cataclysme, c’est le déluge universel. Ici, prennent place
deux théories. La première affirme que le déluge est dû à la
séparation de la Lune d’avec notre planète. De là, serait résultée
l’inclinaison de la Terre sur l’écliptique ainsi que l’inégalité des
saisons. Ne confondez pas surtout cette tradition avec celle
que nous a transmise Michel de Figanières. La seconde dit que
les océans succèdent aux continents, et que les continents rem
placent les océans à une époque facilement déterminable à
l’avance. Voilà un dissentiment traditionnel qu’il vous sera, je
crois, facile de dissiper.
Quant à la succession des Races humaines et des cycles de
civilisation, tous les ésotérisles sont d’accord. Et ici, je pourrais
vous parler des races et sous-races, si le temps me le permet
tait.
Mais, résumons-nous. IX Histoire ésotérique fait mention de
quatre grandes périodes de civilisation humaine : la période
lémurienne ; la période atlante ; la période éthiopienne et la
période blanche. Laissant de côté la première, nous ne dirons
que quelques mots des trois autres.
Donc, au moment où les Rouges sont à l’apogée de leur
puissance, les Noirs commencent à s’agiter et cherchent à
étendre leur influence sur d’autres territoires que ceux du con
tinent où ils virent le jour.
Les Blancs naissent par petits groupes absolument inconnus.
Quant aux Jaunes, ils sont encore dans les limbes.
Puis, les Atlantes disparaissent à leur tour et les Éthiopiens
exercent la domination sur le globe. Quant aux Blancs, ils sont
devenus très nombreux, et ils rencontrent bientôt les Noirs dans
les forêts de l’Europe méridionale.
Beaucoup de Blancs sont emmenés en captivité par les Noirs
et occupés, avec les esclaves jaunes, au travail des mines, à la
fonte des métaux et à la construction des forteresses cyclo-
péennes. Certains prisonniers blancs finissent par s’échapper et
retournent auprès de leurs frères qu’ils initient à quelques
secrets de l’industrie noire.
L'ère des grandes batailles entre Blancs et Noirs va commen
cer. Vous les trouverez décrites, en grande partie, dans le
Ramayana. D’après ce poème hindou, les Blancs conduits par
Ram et ses lieutenants, envahissent l’Asie, s’emparent de l’Inde
et repoussent les troupes éthiopiennes jusqu’à Lanka qu’on
nomme actuellement Ceylan.
C’est alors que cette île fut momentanément reliée au conti
nent au moyen d’un pont de bateaux construit sous la direction
des chefs de l’armée blanche. Enfin, pressés de tous côtés, les
Noirs furent vaincus et le Rawhan Daçaratha y perdit son
sceptre et la vie.
Les Blancs allaient désormais régner sur terre pendant de
nombreux siècles.

Origine des Aryas. — Marche de la Civilisation et Cours du


Soleil. — Évolution du Commerce parisien depuis le
XVIII e siècle.

C’est à partir de cette époque que commence, pour beaucoup


15
— —
d’historiens, l’histoire soi-disant véritable de notre race. Or, il
faut bien vous rappeler ici que nos ancêtres ne sont nullement
originaires de l'Asie. Au contraire, ils y sont allés pour en chas
ser les Nègres et s’établir dans VInde, comme le prouvent une
foule de choses dont je ne puis vous parler faute de temps. Ce
n'est que beaucoup plus tard que des milliers de Blancs quit
tèrent le pays conquis par leurs pères et vinrent enfin se fixer
en divers endroits de l'Asie Mineure et de V Europe. Voilà
l’origine réelle des Aryas selon l’Histoire ésotérique.
Dans la dernière partie de notre cycle, les Jaunes doivent
encore jouer un rôle important. Ils sortent déjà de leur long
sommeil et se font initier surtout à la stratégie contemporaine.
Cela leur permettra de nous flanquer, un jour, la bonne raclée
que nous aimons tant donner aux autres, sous prétexte de les
civiliser. La guerre russo-japonaise n a d’ailleurs été que le
prélude de cette tulle finale de deux races qui, réciproquement,
se haïssent et se traitent de barbares Mais, ne nous inquiétons
pas outre mesure du péril jaune, car les débris humains de l'an-
tique Lémurie disparaîtront tôt ou tard de la surface du globe,
après qu’ils auront été définitivement écrasés par les armées
blanches liguées contre l’ennemi commun. Alors, la fin de notre
continent sera proche, et la Terre se préparera à changer de
mobilier et, par conséquent, d’aspect.
Il me reste à vous parler des lois qui règlent la marche de
{'évolution des peuples. Ces lois s’appliquent à tout et, dans
quelques minutes, je vais vous en donner un exemple qui, sans
doute, vous intéressera car il s’agit de Paris.
Vous n'avez pas été sans remarquer que la civilisation suit
toujours le cours du soleil. C’est ainsi que, lorsqu’un continent
naît, l’évolution de sa race humaine débute toujours à Vest
pour finir à l'ouest.
Pour nous autres Blancs, la civilisation est également partie
d’Orient. Elle se fixa ensuite en Egypte, en Grèce, à Rome, en
France. Actuellement, elle passe aux Etats-Unis et après quel
que catastrophe, c’est New-York ou Chicago qui deviendra l’œil
du monde. Mais, cela ne se produira pas avant trois ou quatre
cents ans. Nous avons donc jusque-là le loisir de nous réin
carner une ou deux fois encore. Ce n’est qu’après ce change
ment de pôle magnétique de la civilisation blanche que s’effec
tuera, enfin, la fusion de la science occidentale et de la vieille
tradition asiatique. Un autre cycle commencera dès lors pour
l’Humanité terrestre.
Je vais m’adresser, maintenant, aux Parisiens qui m’écoutent.
— i6 —
Et. je leur demanderai de se reporter aux vieilles gravures de
la fin du XVIIIe siècle et du commencement du xIxe. Ils verront
ainsi quelle magnifique animation il y avait alors au Palais-
Royal. C’était bien là, en effet, le centre intellectuel de Paris
car on y jouait beaucoup.
Vous vous rappelez, sans doute, que le vin est tout ce qu’il
y a de meilleur au monde pour les peuples enjants ou instinc
tifs, comme la Russie où on se grise beaucoup, et que les
citoyens des nations un peu plus évoluées ou passionnées ado
rent les femmes. Quant aux peuples intelligents ou rassis, ils
n’aiment que le jeu. Voilà trois vices qui vous serviront à éta
blir une classification très nette des individus et des peuples qui
couvrent la Terre.
Donc, jusqu’à la Révolution comprise, le Palais-Royal fut le
centre des affaires, des fêtes et du jeu.
Ce n’est qu’à partir de Napoléon Ier, que le point central du
commerce parisien a été transféré sur les grands boulevards puis
C’est là que se trou
vers la rue de la Paix et la place Vendôme.
vent actuellement tous les grands couturiers.
Mais, chose curieuse, à mesure que les affaires se concen
trent entre l’Opéra, la Madeleine et les Tuileries, vous assistez
à la construction Vhôtels très chics, avenue des Champs-Ely
sées aussi bien qu'autour de la place de VEtoile.
Et, inconsciemment, de nombreux étrangers —• Américains
lois magnéti
ou Anglais — sont attirés vers ces lieux par les
ques d’une ville qu’ils connaissent à peine. Aussi, un commer
çant qui aurait du flair serait-il sûr de faire fortune au bout de
quelques années, en installant une ou plusieurs boutiques de ce
côté de Paris. Les sociétés sportives elles-mêmes se sont sou
mises, sans s’en douter, à ces principes heureusement mécon
nus de la science officielle. Et, certains
jours de la semaine,
d’autres braves gens
vous voyez ainsi des garçons de café ou
aller jeter, entre les pattes d’un cheval qui n’arrive jamais, le
bon argent qu’ils ont eu tant de mal à amasser.

En raison de l’importance de cette conférence


la suite en sera donnée au 5 e fascicule
QUATRIÈME CONFÉRENCE DU D“ PAPUS

13 février 1908
(Suite)

Les Races et la Terre

DEUXIÈME PARTIE

Mesdames, Messieurs,

Après avoir jeté un rapide coup d’œil sur la vie du cerceau


terrestre, permettez-moi de vous retracer brièvement l’his
toire de notre race. Je vous donnerai à tous le moyen de pro
phétiser d’une façon géniale et pour ainsi dire mathématique.
Mais avant, laissez-moi faire une petite digression.

Le Chasseur d’Ours ou le « Monsieur » de l’Age Quaternaire.


— Rôle des Prophétesses dans l’Evolution de la Race blanche.
— Origine de la Cueillette du Gui. —Propriétés et Symbo
lisme de cette Plante.

Je tiens, tout d’abord, à vous prévenir que, s’il y a des


géologues dans cette salle, ils vont assurément me traiter de
fou et nous dire qu’on a retrouvé des ossements humains dans
certaines grottes de Ï’époqae quaternaire. Ils nous parleront
même du monsieur qui, afin de nourrir sa pauvre famille,
chassait l’ours avec des armes en os ou en silex grossièrement
taillés. Eh bien ! cette histoire de l’homme primitif est, à mon
avis, une fausseté.
Oui, on a découvert dans des cavernes
— comme celle de
Laugerie en basse Dordogne — des crânes humains et même
des dessins sur bois, sur pierre ou sur ivoire, représentant des
rennes, des mammouths et autres animaux. Mais, ces crânes
sont ceux des premiers Blancs descendus des forêts septentrio-
18
— —
haies de l’Europe, forêts où il faisait sifroid que les Noirs
n’avaient pas osé les explorer. Quant aux dessins, ils provien
nent d’artistes naïfs qui avaient fui la civilisation existant alors
sur tout le littoral de la Méditerranée. Tout cela correspond un
peu à ce que des savants des temps futurs trouveraient dans
un campement de Bohémiens enfoui depuis cinq ou six cents
ans sous l’humus d’un bois touffu. On serait tout étonné alors
de ces nomades qui n’aimaient habiter que des roulottes. Et les
archéologues de cette époque ne manqueraient pas de faire
des suppositions très amusantes.
Ainsi, de même que tout homme préfère mener un genre
de vie bien distinct, chaque race évolue toujours d’une certaine
manière. Et il y a des différences très sensibles entre l’évolu
tion intégrale d’un continent et celle d’un autre.
Chez les Blancs, dont les yeux d’azur reflétaient la nostalgie
du ciel, la Jemme fut spécialement l’écho de l’Invisible. A
l’ombre des grands chênes, les jeunes blanches à la chevelure
d’or prophétisaient et entraînaient vieillards, guerriers, femmes
et enfants vers de lointains pays.
Aussi, la femme fut-elle considérée de bonne heure par
les druides comme l'égale ou plutôt la complémentaire de
l'homme.
Mais, revenons à la rencontre des Blancs et des Noirs. Les
druides
— chefs de peuples — suivis de leurs ouailles, étaient
enfin parvenusaux forêts du Centre et du Midi del’Europe. Là,
ils trouvèrent des Nègres qui, immédiatement, cherchèrent à
les embrigader pour l'exécution de magnifiques travaux. Les
Blancs résistèrent. Cette lutte fut d’autant plus longue que
l’entente ne régnait pas toujours entre les diverses tribus
blanches. C’est encore l’ Ame de la Race qui, selon d’Olivet,
assura le succès des Blancs par l’intermédiaire d’une prophétesse,
la Voluspa. De cette époque, dateraient les collèges de druidesses
qui, plus tard, devaient tant déchoir de leur primitive splen
deur.
Un jour vint où les Blancs furent décimés par une maladie
plus terrible que la guerre : la phtisie. En vain, les druidesses
sacrifièrent des milliers d’hommes. C’est alors que l’Esprit
gardien de l’ Humanité blanche, « Aesc-heyl-hopa », apparut
à un jeune druide, Ram, et lui dit, dans un songe, qu’une
certaine plante — appelée depuis gwyd en kymrique ou
gallois, et gui en français — mélangée avec le jus de la vigne,
était seule capable de combattre le fléau. L’application de ce
remède donna de merveilleux résultats. La réputation de Ram
— ig ¬
né fît dès lors que s’accroître. Cette révélation inattendue conso
lida même l’autorité des collèges sacrés. Pour commémorer ce
fait important, les druides instituèrent la fête de la New-Heyl.
Le 25 décembre de chaque année, on recueillait solennellement le
gui de chêne avec une faucille d'or et dans des voiles blancs,
après le sacrifice de deux taureaux. La cérémonie se terminait
par un banquet.
L’infusion de cet excellent parasite végétal fut considérée
par les druides comme une panacée universelle ou comme un
cordial régénérateur agissant immédiatement sur le plexus
solaire. Cette tradition s’est même conservée jusqu’à nous. Ne
voit-on pas, en effet, des herboristes gagner beaucoup d’argent
en arrêtant Y hémoptysie avec du gui do, chêne.
Voilà l’origine de la cueillette du gui, origine que vous cher
cherez longtemps dans les œuvres des historiens profanes.

La polyandrie nègre et le « papa »qui accouche. — La poly


gamie du Blanc révolté.
— Le Message aux Ancêtres. —
Premier exode de Blancs. — Etat inférieur de la femme chez
les Sémites.

C’est à la suite de ce fait qu’un grand nombre de Blancs,


sous la conduite de Ram, voulurent échapper à la tyrannie des
druidesses. Celles-ci avaient trouvé, chez les Noirs, la polyandrie
qui est tout le contraire de la polygamie c’est-à-dire que, dans
une dominationféminine, les femmes peuvent s’attribuer autant
d’hommes qu’il leur plaît.
Aujourd’hui, on retrouve encore en Afrique un vague sou
venir de l’antique cérémonie religieuse par laquelle tout Noir
devait prouver qu’un enfant était bien son œuvre. Voici cette
coutume nègre actuelle qui, certainement, ne manque pas d’ori
ginalité.
Quand un père veut reconnaître son nouveau-né, il se couche,
geint d’une façon étonnante et pousse des cris épouvantables.
C’est alors que parents, amis et voisins accourent de tous côtés
et s’empressent à qui mieux mieux de féliciter cet homme de
son heureux accouchement. Quant à la pauvre mère, elle doit
tout simplement se taire et vaquer aux soins du ménage. Si
par malheur elle pleure ou crie tant soit peu, on la console
aussitôt en tapant dessus.
Donc, la Race noire était polyandre. Le Blanc est, au con
traire, essentiellement polygame; mais, en général, il modère
son inclination et ce n’est qu’à l'élat de révolté qu’il prend plu-
— 20 —
sieurs femmes à la fois, comme je vais vous le montrer tout de
suite.
Abusant de leur autorité, les druidesses avaient établi un
régime terrible dans lequel tout homme dépassant l’intelligence
commune était chargé de porter un message aux Ancêtres.
Comme les idées spiritualistes étaient alors très vivaces et qu’il
existait même des communications constantes entre les vivants
et les désincarnés, les Celtes se faisaient gloire de braver la
mort. Il n’y a donc rien d étonnant à ce que la plupart d’entre
eux aient considéré comme un très grand honneur d’être
envoyés ainsi en mission de l’autre côté. Les druidesses procé -
daient d’ailleurs d’une façon charmante. On plaçait sur une
belle pierre celui dont l’influence était redoutée et on lui coupait
gentiment la gorge. Le guerrier qui était l’objet d’une pareille
faveur évitait ainsi les multiples désagréments d’une petite sor
tie en astral. On était sûr enfin qu’il ne reviendrait gêner
personne.
Mais, l’homme est au fond très égoïste et il tient par-dessus
tout à sa peau. On finit donc par se lasser de ces sacrifices
inutiles. Plusieurs révoltes éclatèrent. La première eut lieu vers
dix mille ans avant Jésus. Un fort parti de Blancs quitta la
Holl-Land, traversa VAutriche, passa par cette plaine de Macé
doine qu'on se dispute tant aujourd’hui et qui est le grand
chemin des invasions, contourna la Mer Noire et se rendit en
Asie Mineure par le Caucase. Les Celtes qui demandèrent ainsi
asile aux Noirs devinrent des errants ou bodhones. Les Arabes
en descendent : ce sont des Blancs teints en brun par le
climat du pays où ils s’établirent et par les unions matrimo
niales qu’ils contractèrent avec des Noirs.
Une fois loin des fameuses druidesses, ils ont pris leur
revanche en faisant des lois très sévères qui pèsent encore sur
les femmes sémites. Tout peuple de race blanche chez qui la
femme ne joue qu’un rôle inférieur descend de ces Celles qui
préférèrent l’exil au despotisme des druidesses. Quand une
fille naît dans la maison de l’un de ces hommes à tête dure, on
se lamente et on pleure. La religion n’est pas plus tendre pour
ces pauvres femmes qui, lorsqu’elles veulent prier dans un
temple, sont aussitôt reléguées, là-haut, dans les galeries. Enfin,
si un mari trouve que la perdrix aux choux ne lui suffit pas,
il a le droit de prendre une esclave qui lui préparera un déli
cieux petit pot-au-feu. Et, s’il en a assez, il peut vendre son
épouse avec les chameaux qu’elle lui avait apportés en dot.
— 21
Vous voyez que, dans une civilisation de ce genre, la femme
n’a guère voix au chapitre.
Telle est l’origine de ces lois plus ou moins draconiennes que
les dames cherchent à supprimer partout et auxquelles elles
échapperont chaque jour davantage à mesure que l’Humanité
blanche se perfectionnera,

Conquête de l’Inde par Ram. — Civilisation féminine des


Arabes et de l’Antique Terre divine.
— Le Schisme d’Irshou.
—Les Bedeaux des Temples hindous. —La Période magnéti
que de 520 ans.

La seconde rébellion se produisit environ six mille sept cents


ans avant le Christ. Elle eut Ram pour chef. Celui-ci préféra
s’exiler plutôt que d’aller montrer aux mânes si on pensait
mieux ici-bas que chez eux. Deux cent mille Blancs le suivi
rent avec femmes et enfants. Ils parcoururent ainsi tout le cen
tre et le sud-est de l'Europe et vinrent s’arrêter au fond de la
Russie méridionale. Ils étaient dès lors aux portes de TAsie.
C’est dans la région de l'Oural que cette immense horde de
Blancs s’unit aux Touraniens. Il existe encore aujourd’hui de
nombreux vestiges du passage de Ram dans les Balkans, en
Caucasie et dans les montagnes de la Géorgie.
Ram demeura quelques années dans la contrée comprise
entre la mer d’Aral et la Caspienne.
Il s’empara ensuite d’ Isdhan-Kaïr, rallia les Bodhones de
l'Hebyreh, chassa les Noirs de toutes leurs cités réputées
imprenables comme Balk et Merw, construisit la splendide
ville de Var, anéantit la puissance des blanches amazones de
Salem, conquit la Plaksha et envahit enfin le Bharat-Versh
ou l'Inde où régnaient alors deux dynasties : la dynastie solaire
établie à Ayodhya et la dynastie lunaire siégeant à Pratishtana.
Je ne puis à mon grand regret vous parler, ce soir, de la
magnifique organisation que Ram donna à l’Inde et à toutes
les dépendances de l’ancien empire des Gian-ben-Gian. Je
vous renvoie donc pour cette partie à l’œuvre magnifique de
notre maître Saint-Yves d’Alveydre. Maintenant, je vais vous
dire quelques mots de la scission qui s’est produite chez les
sujets de la Loi du Bélier ou de l’Agneau.
On s’est battu à un moment donné pour une question qui,
aujourd'hui, nous surprendrait beaucoup. Il s'agissait de savoir
si la gamme majeure est réellement supérieure à la gamme
— 222 —
mineure. La solution de ce problème pouvait avoir alors
des
conséquences désastreuses pour l’Ordre social puisqu’à cette
époque tout reposait sur la musique.
Si la gamme supérieure passait, comme valeur, dans le
plan inférieur, tout devenait lunaire. C’est ainsi que les Arabes
qui se croient très mâles offrent le type d’une civilisation
ionienne. Vous retrouverez sur tous leurs étendards le croissant
et, dans leur calendrier, le mois lunaire de vingt-huit jours.
En Allemagne aussi ou dans l’Ancienne Terre des dieux,
il reste de nombreuses traces d'une domination féminine éta
blie jadis par les druidesses. N’y dit-on pas « la soleil » et
« le lune » ?

Nous en étions donc au schisme d’Irshou qui sema la déso


lation et la ruine dans bien des parties du Royaume de l’A
gneau.
Second fils de l'empereur Ougra, Trshou n’était qu'imparfai-
tement initié aux mystères de la Science sacerdotale. Mais,
très ambitieux, il voulait cependant régner comme son frère
Tarak’hya. C’est alors qu’il s’allia à des savants et philosophes
mécontents, ainsi qu’aux membres des basses classes, afin de
défendre, disait-il, les droits méconnus du principe féminin.
Le haut sacerdoce hindou s’efforça de ramener à l’unité le
sectaire Irshou. Celui-ci ne voulut rien entendre et maintint
énergiquement que la « mère » ou le « féminin » était bien supé
rieur au « père » ou « masculin ».
Il fallait en finir. Tark’hya fut chargé d’expulser de l’Inde
Irshou et tous ses partisans. C’est ce qu’on a appelé la guerre
des Yonijas.
lé Asie-Mineure se souleva également contre l’Orthodoxie du
Bélier et la Loi du Taureau fut substituée presque partout à
celle de l’Agneau. Les révoltés prirent comme signes distinctifs
la couleur pourpre et la colombe tandis que les orthodoxes con
servèrent la couleur blanche.
Ce sont les Irshouïstes qui fondèrent les grands empires de
l'Assyrie et de la Phénicie. Ils menacèrent aussi la basse et la
moyenne Egypte vers deux mille six cents ans avant Jésus-
Christ; ils finirent même par envahir ces contrées quatre cents
établissement de la
ans plus tard. C’est de cette époque que date l‘
dynastie des Rois pasteurs. L’histoire leur a donné le nom
d’Hyksos.
Il faut que je vous parle, maintenant, de l’exode d’un autre
peuple que vous connaissez bien. Il s’agit des Rohémiens qu’en
certains pays on appelle Egyptiens, Gypsies ou Gitanos
23
— —
et qui ne sont que les descendants des bedeaux des temples hin
dous. Je vous indique ici leur fonction exacte dans l’Anti-
quité. Donc, ils balayaient le temple, réparaient les casseroles
et les vases sacrés, lisaient dans les mains et accomplissaient
les petites cérémonies religieuses. Chassés de l’Inde, ils
devinrent les Errants d'Egypte et ils restèrent dans cette
contrée du XIII® siècle avant Jésus-Christ au xiv e siècle de
notre ère, c’est-à-dire vingt-sept siècles. N’habitant jamais les
villes et gardant un caractère bien personnel, ils arrivèrent
enfin en Europe où ils continuent à vivre en nomades. Les
savants ont été très surpris de trouver un peuple venu d’Egypte
qui parle le sanscrit. Les Bohémiens récitent même leurs
prières en cette langue. Eh bien ! voilà un exemple de peuple
blanc qui a fait un cycle complet. N’a-t-il pas, en effet, pour
ancêtres quelques-uns des Celtes qui, poussés par la Provi
dence, quittèrent leur patrie pour aller fonder dans l’Inde la
Théocratie de l'Agneau 2
A présent, laissez-moi vous montrer comment cette loi de
520 ans s’applique à l’histoire des nations de race blanche. Je
vous ai dit que chaque peuple n’atteignait qu’en 520 ans son
maximum de civilisation et qu’il mettait 520 ans à redescen
dre progressivement. Cela ne s’applique évidemment qu’aux
nations qui accomplissent leur destinée. Mais, comme nous
n’avons pas le temps de considérer en histoire une durée de
520 ans, on est obligé de la diviser en 32 périodes de seize ans,
plus 2 périodes de quatre ans, l’une au commencement et l’au
tre à la fin du cycle. Voilà comment on peut découper en mor
ceaux bien nets l’histoire de chaque peuple. Si vous faites
cela pour la France, vous arriverez à reconstituer les tableaux
établis par Bruck et vous verrez alors que les dates magnéti
ques indiquent à un an près les importantes modifications
européennes résultant des divers traités de paix.

La Momification des corps enEgypte. — Marche de la Civilisa


tion blanche depuis Sésostris.
— Prédiction de la Guerre
franco-allemande de 1870.
— L'Avenir politique de l'Europe.
— L’Evolution des peuples et les Béincarnations. — L'Histoire
du Chien écrasé par une Auto.

Nous venons de voir que l’évolution des peuples s’effectue en


520 ans. Cependant on trouve, dans le passé, une exception
à cette règle. C’est l’Egypte dont les prêtres surent si bien pro-
— 24 —
longer la vitalité. Les initiés égyptiens connaissaient, comme
Bruck, le secret de cette force qui se promène sur Terre en
suivant la marche du Soleil. En conséquence, ils momifiaient
les corps de leurs frères défauts afin de conserver le plus d‘ astral
possible dans leur patrie. Grâce à cela, le courant magnétique
resta ainsi fixé en Egypte pendant cinq mille ans.
Voilà la raison d'être de la momification égyptienne et l’utilité
de celte masse d’astraux au point de vue des phénomènes cos
miques et sociaux. Dans leur cycle succinct, les Péruviens ont
essayé, sans succès d’ailleurs, d’appliquer ces données de la
Science antique.
A part l’Egypte, personne n’a réellement connu le truc qui
facilite la prolongation de la durée d’une civilisation. L’histoire
est donc très simple et vous pouvez facilement en suivre la
marche sur une carte. Je pars de Thèbes, en Egypte, avec
Sésostris. Nous arrivons ensuite aux Juifs avec Salomon, à la
Grèce avec Périclès, à Rome avec Vespasien et Trajan, aux
Franks avec Clotaire II, à la Papauté avec Pascal II et Hono-
rius II.
De la Catholicité, nous passons à Yapogée de la France sous
Louis XIII et Louis XIV. C’est en 1848 qu’a pris fin le pre
mier terme de notre vie nationale et que la Prusse a commencé
son évolution. La guerre de 1870 a été pour elle un pas en
avant. Cette puissance européenne n’a pas encore achevé son
rôle dans le monde. C’est ici que j’insisterai tout particulière
ment sur une prédiction positive méconnue de tous nos hom
mes de science. En 1858, Bruck publia son livre « Le Magné
tisme du Globe » où il annonçait la rencontre de la France et de
la Prusse pour 1870. Il vous est facile de vérifier ce fait.
Je vous rappellerai qu’en 18^8 nous sommes entrés en
période de domination anglaise. Celle-ci se terminera au moment
où le coup de canon voulu aura été donné, comme on dit dans
les cercles ésotériques de ['Occident, c'est-à-dire quand la
Papauté aura été détruite par ['Angleterre et que celle-ci, à son
tour, sera vaincue par ['Allemagne unie à la Russie et peut-être
même à la France. [Nous aurons alors la domination prussienne.
Puis, VAngleterre se trouvera finalement écrasée et la Russie
régnera sur le monde. Durant cette dernière période, la France
recommencera un autre cycle très brillant comme initiatrice
des autres peuples,grâce à son alliance avec les pays de langue
latine.
Après cela, la vague de civilisation traversera les Etats-Unis
et elle abordera en dernier lieu le Japon,
Il ne vous sera pas difficile maintenant de deviner comment
['évolution des peuples est dirigée par des forces invisibles dont
je ne puis que vous donner une bien faible idée dans la fin de
celte conférence. Notez pour l’instant que les réincarnations y
jouent un grand rôle. Je vais d’ailleurs vous l’expliquer en peu
de mots.
En principe, lorsqu’un être humain en veut à un autre, on
les réincarne tous deux dans la même famille. Il en est de
même pour les peuples ennemis. Depuis 1870, une foule d'es-
prits allemands s’est incarnée en France et une nuée d’ âmes
françaises a « pris chair » en Allemagne.'ïout voyant peut égale
ment constater que, de nos jours, des désincarnés orientaux
passent dans le corps physique de VAme occidentale et que des
esprits occidentaux s'en vont revêtir un nouveau véhicule terres
tre en certaines contrées de la vieille Asie.
Comme vous avez pu vous en apercevoir, je viens de vous
donner sur les cycles humains des enseignements que vous ne
trouverez certainement pas dans les livres d’histoire officielle,
car tous ces ouvrages sont écrits d’après le mode analytique et
les opinions personnelles de chaque auteur. Pour vous montrer
combien est fausse cette manière de voir, je vais vous citer le fait
du malheureux « cabot » écrasé par une automobile. Chaque
journal vous en fera un récit différent. L’un vous dira, s’il est
conservateur : c’est de la faute du Gouvernement ; l’autre, s’il
est radical ou socialiste : c’est de la faute de ces coquins de clé
ricaux. Eh bien ! tout cela n’est pas de ['histoire synthétique
telle que la comprennent les Occultistes.
A partir du mois prochain, nous étudierons les Grandes
Traditions de l’Humanité, la Mission de Jésus et le Rôle social
des Fraternités secrètes. Nous pourrons ainsi observer de plus
près le flux de la Révélation primordiale vers l’ intellect et le
cœur des divers peuples terrestres.
CINQUIÈME CONFÉRENCE DU D' PAPUS
(12 mars 1908)

PROGRAMME
Les Grandes Traditions L’Egypte. La Civilisation
et les Envoyés. d’Israël. Moïse. Esdras.
Tradition Indoue. Epo La Grèce et Rome.
ques exactes. Divisions et Le Christianisme.
Caractères.
Tradition de Zoroastre.

Les Grandes Traditions

PREMIÈRE PARTIE

Mesdames, Messieurs,

Vous connaissez maintenant la constitution de l’homme,


l’anatomie et la physiologie de la Terre. Vous vous souvenez
aussi que, dans la dernière leçon, je vous ai parlé de la forma
tion de notre planète et de l’histoire très générale des races
humaines.
Nous avons vu ensemble les débuts de la Race blanche et
je vous ai dit quelques mots de sa lutte avec les races qui ont
possédé la Terre antérieurement. Je vous ai montré la poussée
des Blancs vers l’est et l’établissement de colonies blanches
dans l’Afrique septentrionale et en Asie-Mineure, colonies qui
furent, plus tard, d’une très grande utilité pour Ram et ses
lieutenants.
Enfin, nous en étions restés au refoulement des Noirs parla
grande armée d’invasion blanche jusque dans l’île de Geylan
qui, elle aussi, ne tarda pas à tomber au pouvoir des Blancs.
Il s’agit là d’une époque qu’on peut qualifier de fabuleuse
puisqu’il nous est possible de lui attribuer une antériorité de
6.700 ans avant Jésus-Christ, d’après des preuves astronomi
ques que je vous ai citées à propos de la fixation de la date de
l’invention du Zodiaque.
Le Pouvoir temporel et l'Autorité spirituelle dans l'Empire du
Bélier. — L'œuvre du Philosophe et celle de l'Illuminé reli
gieux. — Ecritures saintes et Plan divin. — Principales
copies des Originaux spirituels des Livres sacrés. — Clef de
la Constitution des premiers Alphabets terrestres.

Ce qu’il importe de déterminer, c’est que Ram. après sa


conquête de l’Iran et de l’Inde, établit un Empire universel
dont deux classiques de l’Occultisme, Fabre d'Olivet et Saint-
Yves d'Alveydre ont beaucoup parlé. Je profiterai de cette
occasion pour vous faire remarquer que la relation historique
de notre maître Saint-Yves est certainement plus intéressante
que celle de d’Olivet.
Dans sa Mission des Juifs, Saint-Yves a, en effet, émis des
conceptions tout à fait originales. Il nous montre Bam chan
geant son nom en celui de Lam, sacrant à Ayodhya le pre
mier Kousha de l'Inde dont l’autorité temporelle s’étendait sur
tous les rois de l'Asie-Mineure, du Siam, de la Chine, du
Japon, du Caucase, du Touran, de l’Egypte, de la Lybie, de
l’Ethiopie, des îles et des régions côtières de la Méditerranée.
Devenu Souverain Pontife ou Boi spirituel, Bam se retira
dans une contrée neutralisée à laquelle on a donné le nom de
Thibet. De ce lieu, les ordres de {'Université invisible rayon-
naient sur toute la Terre.
C’est ainsi que fut organisée une hiérarchie que Saint-Yves
a qualifiée A arbitrale par opposition aux divers gouvernements
arbitraires et tyranniques qui s’établirent à la suite du schisme
d’Irshou.
Ce Règne de VAgneau n’est pas un mythe, comme on serait
tenté de le croire, mais une réalité, ainsi que l’attestent de nom
breux documents orientaux.
Est-ce à ce moment qu’il faut placer la création des livres
sacrés? C’est ce que nous verrons tout à l’heure.
Lorsqu'on étudie les Livres sacrés des Beligions antiques, on
est tout étonné de leur ressemblancefondamentale. Les écrivains
profanes en concluent qu’ils sont copiés les uns sur les autres.
Avant d’aller plus loin, je tiens à indiquer nettement la
différence qu’il y a entre un livre de révélation et un ouvrage
de science ou de philosophie.
Si vous êtes philosophes ou plutôt historiens, vous serez
tentés de croire que les réformateurs religieux ont agi comme
vous le feriez vous-mêmes, c’est-à-dire que vous penserez qu’il
suffit pour fonder une religion de se poser en prophète, d‘ élabo
rer dans la retraite une nouvelle doctrine, de propager sa pro
pre foi dans un milieu choisi et que le reste suivra tout natu
rellement.
Cette théorie positiviste n’est qu’une erreur grossière. L’his
toire nous montre fort bien que ce n’est pas ainsi qu’une reli
gion véritable s’établit et se répand dans le monde. L’œuvre du
f
philosophe n’est nullement comparable à celle de illuminé.
La première n’a d’action que sur quelques cerveaux et elle
dure peu de temps ; la seconde, au contraire, agit sur des mil
lions d’individus et survit à beaucoup de cataclysmes sociaux.
Je vous citerai, comme exemple de système philosophique et
religieux humain, le Saint-Simonisme qui fit tant de bruit au
siècle dernier.
Le philosophe prend tout dans le plan mental et il colore d’une
façon plus ou moins personnelle ses diverses créations ; mais,
celles-ci n’ont pas de racines et elles sont comme ces plantes
annuelles qui ne s’enfoncent pas beaucoup dans la terre et dont
les fleurs disparaissent très vite. Le moindre vent, un temps trop
sec ou un orage les empêchent de se développer et les couchent
à jamais sur le sol. C’est là V essence de la philosophie. Par
contre, toute révélation divine s’appuie sur une assise vraiment
solide et plus durable.
Le Brahmanisme, le Bouddhisme, le Christianisme ne datent-
ils pas de plusieurs siècles?
Tout livre sacré existe en caractères hiéroglyphiques dans le
Monde de la Vision spirituelle, qui a reçu différents noms sui
vant la façon dont on le considère : plan divin par rapport à
Dieu ; plan céleste par rapport aux forces de la Nature, et plan
spirituel par rapport au principe supérieur de l’homme.
Les originaux spirituels des diverses Ecritures saintes mon
diales ne peuvent s’altérer et tout prophète les retrouvera en
état d'extase. Jésus ne nous affirme-t-il pas qu’il y a plusieurs
demeures dans la maison de son Père ?
La première copie des paroles de feu du plan divin se trouve
dans les étoiles. Chacun des astres qui brille au firmament est
une lettre vivante pour l’initié et non un cadavre roulant dans l’es
pace. C’est ainsi que les Chaldéens et tous les prêtres antiques
lisaient dans le ciel des choses très intéressantes que les astro
nomes modernes ignorent totalement.
Mettez une lettre sur chaque étoile et amusez-vous à construire
des phrases ; vous aurez ainsi une idée de l’admirable variété
d’aspect que la voûte azurée offrait aux Mages des siècles passés,
- -4

L’Archéomètre de Saint-Yves vous sera d’une très grande


utilité si vous voulez déchiffrer et comprendre cette traduc
tion astrale des œuvres fondamentales de telle ou telle reli
gion.
La deuxième copie des originaux sacrés est écrite en hiéro
glyphes dans les premiers livres terrestres de révélation divine.
Cela nous amène à dire quelques mots de la constitution des
principaux alphabets.
Nous devons d’abord poser en principe que tout alphabet
véritable reproduit toujours le nombre de lettres constituant le
nom divin. Or, ce mot est essentiellement composé d’une lettre
qui a pour chiffre 10 : c’est le iod hébraïque. Il en résulte que
tout alphabet sacré reproduira ce chiffre même par addition
théosophique de ses éléments constitutifs.
Le premier alphabet se composait de quatre lettres ; or,
4=1+2+3+4=ro.
Le second était formé de sept lettres ; or, 7 = 1 — 2 — 3
+ 4 + 5 + 6 + 7= 28 = 10.
Le troisième avait 16 lettres ; or, 16 = 7 = 28 = 10.
Le quatrième possédait dix-neujlettres dont sept zodiacales et
douze planétaires ; or. 19 == 10.
À présent, nous arrivons aux alphabets sacrés de vingt-deux
lettres. Ce sont les seuls qui soient parvenus presque intégra
lement jusqu’à nous. Mais 22 — 4 et 4 = 10. Ces 22 lettres
se répartissent ainsi : 7 planétaires, 12 zodiacales et 3 lettres
constituant un mot sacré qu’on prononce AUM dans l’Inde
et, en Occident, ASOTH. Les profanes ont traduit cela par
Emesh ou Shemah.
Les alphabets qui vinrent ensuite sont beaucoup moins sa
crés. Le nôtre se compose de 25 lettres. L’alphabet lunaire ou
ionien des Arabes comprend 28 lettres.
Vous voyez ainsi qu’il y a déjà une clef intéressante dans la
constitution même des alphabets terrestres.

Composition des Livres saints. —La Bible et les Védas. —


Possibilité de retrouver le Texte primitif des Œuvres de ré
vélation divine.
— Opinion des Jésuites sur les Livres fonda
mentaux du Paganisme. — L’Age d'Or ou le Règne de l’A
gneau. — Loi régissant l’Evolution religieuse.

Les Livres saints ont été écrits avec des caractères dits sacrés
dont il ne reste que très peu de chose aujourd’hui. Nous n’en
5
— —
possédons que de pâles copies sauvées difficilement des diverses
catastrophes sociales. C’est ainsi que tout ce qui nous reste de
Moïse nous vient de Daniel et d'Esdras Nous n’avons pas non
.
plus les caractères primitifs avec lesquels les Védas ont été
écrits. Ces caractères ont été remplacés par des, caractères brah
maniques opi on AppeWc dévanagaris. Mais cela nous importe
peu. Alors même que tous les exemplaires d’un livre sacré
seraient détruits, il vous sera toujours possible d’en retrouver
une copie dans les étoiles. Je puis même affirmer que, si on
vous enfermait dans une prison et que vous fussiez dans l’im
possibilité absolue de contempler les astres, vous pourriez encore
grâce à l'extase, découvrir dans le plan spirituel le manus
crit de la révélation que vous désirez reconstituer. Quelques-
uns d’entre nous ont connu un homme — pour lui donner un
nom— qui, lorsqu’on lui rappelait certains passages de l’E
vangile vouscitait les mêmes versets avec des termes différant
un peu de ceux que nous connaissons et il avait toujours soin
d’ajouter : « C’est ainsi que cela est écrit de l’autre côté ».
Malgré cette divergence d’expression, les idées restaient les mê
mes. Cet exemple vous montre combien nous devons être tolé
rants en matière religieuse.
Si vous écoutez les révérends-pères jésuites, ils vous diront
qu’il n’y a que la Bible qui puisse être considérée comme livre
saint et que toutes les Écritures dites sacrées des peuples non
chrétiens ne sont que l'œavre du diable ; ils vous conseilleront
aussi de vous méfier de certains passages de l'Ancien et du Nou
veau Testament. En jour, j’eus une discussion avec un père
jésuite à propos de la constitution humaine, et comme je lui
affirmais que saint Paul admettait les trois principes, il me
dit ce mot charmant : « Saint Paul ?... mais c’est presque un
hérétique !... »
Notez bien que tout livre sacré est écrit dans trois plans et
que les hommes se disputent toujours sur le troisième.
A quelle époque ont été faites les copies terrestres des révé
lations divines ? Nous n’avons pas à nous en occuper pour
l'instant et cela n’a d’ailleurs que très peu d’importance.
Revenons maintenant sur terre et parlons, si vous le voulez
bien, de l’histoire de notre tradition.
A un moment donné, tous les Blancs étaient soumis à un
même pasteur spirituel et les divers temples communiquaient
sans cesse entre eux. Ce fut l’Age d’Or ou le Règne del’ Agneau.
Mais un jour tout s’est cassé. Pourquoi? Cela ne nous regarde
pas. C’est ici que prend naissance un fait très important pour
6
— —
l’Humanité. Des gens se sont révoltés et n’ont plus voulu subir
le joug du dogmatisme. Une seconde période est née dans la
quelle, instinctivement, le raisonnement a remplacé partout le
dogmatisme. Là, se découvre une seconde loi de l'évolution des
livres saints qu’il est possible d’appliquer à tous les pays et à
toutes les révélations comme je tiens à vous le montrer rapide
ment. C’est la suivante. Toutes les Ecritures sacrées suivent
dans leur formation la règle qui régit la construction anatomique
de l’être humain. Lors des premières causeries, je vous ai dit
que, dans l'homme corporel, la tête naît d’abord, le ventre en
suite et le cœur enfin. Les organes médians prennent toujours
naissance quand les deux extrêmes sont nés. Eh bien cette loi
1

s’applique aux religions et, pour vous le démontrer, je vais vous


raconter brièvement l’histoire des livres sacrés de l’Inde. Il
vous sera très facile ensuite d’appliquer aux autres
peuples les
données que je vous aurai fournies. Depuis quelques années,
les savants occidentaux parlent beaucoup du peuple hindou.
Les théologiens s’en occupent aussi. Mais on dit tant d’énormi
tés à ce sujet et on fait une telle salade des œuvres hidoues qu'il
importe de donner immédiatement quelques indications qui
permettront à l’étudiant occultiste de s’y reconnaître.

Les Grandes périodes de l'Histoire hindoue. — Signification


du mot Véda. —• Division des Védas. — Simplicité du
Culte védique. — Composition du Soma. — Parallélisme de
la liqueur sacrée et du sacrifice.

Il y trois grandes périodes historiques pour l’Inde :


a
1° Une période védique ou de création des Védas. C’est l’épo
Aryas
que de Ram qui s’étend de la conquête de l’Inde par les
ou les Nobles par excellence jusque vers 3.200 ou
3.000 ans
avant Jésus-Christ ;
2 0 Une période
brahmanique que j’ai mise, dans mon
tableau, 6.700 ans avant Jésus. C’est une erreur. Elle ne com
mence que vers 2.400 ou 3.000 avant l’ère chrétienne.
Certains hommes ont refusé de se soumettre au dogmatisme
de la Théocratie du Bélier ; ils sont alors partis de l’Inde et ils
ont envahi les contrées environnantes, créant des religions où la
force brutale dominait tout. Nous allons bientôt suivre, à travers
l’histoire, les efforts des initiés de l’Agneau en vue d’arrêter les
progrès des révolutionnaires religieux ;
— 7 —
3° Une période bouddhique.
Avec cette triplicité dans la tête, vous ne vous tromperez
jamais.
Les Védas sont des livres très importants au point de vue
historique,puisque tout ce que contient notre Bible s’y retrouve.
Ce mot Véda veut dire science.
Il existe quatre Védas : le Rig, le Sama, le Yadjur et l'A-
tharva. C’est la première révélation type qui ait servi de cliché
à toutes les autres, si vous admettez les théories de nos naïfs
historiens sur l’évolution des idées religieuses.
La période védique fut une période de dogmatisme. Mais,
quelques cerveaux humains commencèrent à travailler et à se
demander pourquoi est-ce comme cela et non comme ceci? Le
brahmanisme ou seconde période naquit de cet éveil de la raison
humaine.
La période védique est caractérisée par la simplicité des céré
monies sacrées. Les Aryas ou Blancs avaient un culte très sage.
Ne possédant pas de temples, ils ne se servaient que d’autels de
gazon situés sur les montagnes. Sur ces autels, ils faisaient du
feu en frottant l’un contre l’autre deux morceaux de bois et ils
l’entretenaient avec du beurre clarifié. Puis, ils offraient aux
dieux des gâteaux et une liqueur déterminant, chez tout homme
qui l’absorbait, le développement de certaines facultés qu’on
rencontre fort peu à l’état normal. Cette liqueur si vantée dans
l’Inde est faite avec Vasclepias acida. On filtre le suc de cette
plante au moyen d’un tamis en laine de brebis et on le laisse
fermenter dans un vase en bois. Ensuite, on le clarifie et on le
sert pur ou mêlé à de l’eau ou du lait : c’est le sôma.
La nécessité de la liqueur sacrée est parallèle au sacrifice.
Les hommes se sont toujours efforcés de trouver un produit
astralisant qui a varié selon les climats. En Grèce, on se ser
vait de Vhydromel. Quand il n’y avait pas d’hydromel, on
employait le vin et, lorsqu’on ne possédait pas de vin, c’est
avec des alcools provenant de la bière que le sacrifice a été
fait.
(à suivre.)
CINQUIÈME CONFÉRENCE DU D PAPUS

12 mars 1908
(Suite)

LES GRANDES TRADITIONS

Origine des Castes brahmaniques.


— Œuvres philosophiques,
scientifiques et littéraires du Brahmanisme.
— Le Code de
Manou. — La Sankhya de Kapila.
— Doctrine de Patanjali.
— La Yoga.

Chez les Aryas primitifs, c’était le père qui officiait à Vau-


rore, à midi et au coucher du soleil.
A mesure que la société hindoue se développa, les familles
se spécialisèrent. Les unes se chargèrent, de père en fils, d’of
frir le sacrifice divin et elles constituèrent ainsi, peu à peu, la
caste sacerdotale ou des brahmanes. Les autres combattirent
les Jaunes et les Noirs établis dans la région et elles formèrent,
de cette façon, la caste guerrière ou des kchatryas. Enfin, les
races vaincues composèrent les deux dernières castes indien
nes :celle des vaycias ou des commerçants et celle des sudras
ou des artisans. Le Brahmanisme était en germe. Dès lors, la
tête, servie par les instincts, s’est efforcée de dominer le monde.
Les castes allaient prendre, désormais, uneimportance de plus
en plus considérable.
A côté des révélations dogmatiques, la réaction instinctive
s’est ensuite manifestée : c’était le ventre de la société hindoue
qui, peu à peu, se développait. La transition entre le Védisme
et la période brahmanique est caractérisée par les Oupanischads
qui sont des commentaires métaphysiques des Védas.
Le Brahmanisme a été une époque merveilleuse de la vie des
Indiens. L’énumération des ouvrages littéraires, philosophiques
et scientifiques de cette période serait trop longue. Nous ne
citerons donc que les principaux.
Comme poèmes épiques,ce sont : le Mahabharata, le Ramayana
et les Puranas.
Dans le genre dramatique, je vous rappellerai les théâtres de
Kalidasa, de Bhavabhuti, le Chariot d’ Argile.
En poésie lyrique, il nous faut mentionner le Maghaduta, le
Gita-Gooinda et le Pantchatantra qui a donné naissance aux
fables d’Esope.
Dans le domaine de la science positive, nous tenons des
Hindous de nombreux essais d'astronomie. Enfin, ils nous ont
transmis par les Arabes Vs, chiffres décimaux, l’ arithmétique et
l’ algèbre.
J’insisterai sur le Code de Manou qui paraît avoir été rédigé
vers le xm e siècle avant notre ère. Toutes les questions politi
ques et religieuses s'y trouvent traitées en douze livres. Nous
ne pouvons malheureusement pas en faire une analyse même
succincte, car cela sortirait de notre sujet. C’est ce Code qu’on
nous a servi sous bien des noms : Code de Minos en Grèce, de
Numa à Rome, d’ Emm-Manu-El chez les Juifs. Beaucoup de
principes du Code de Justinien proviennent de ce Manava-
Dharma-Sastra. Notre Code civil se rattache aussi à l’œuvre
de Manou. Toutefois, l'organisation de notre société contempo
raine diffère de celle des Hindous en ce que les castes y sont
perméables. Il n'y a d’ailleurs que la classe des pognonistes ou
des gensh galette qui domine, chez nous, toutes les autres. Tout
ce Brahmanismedont je viens de vous parler dérive directement
des Védas et on l'appelle Vedanta ou Mimansa. II est nette
ment spiritualiste et il comprend deux écoles : T Utlara-Mimansa
et le Purva-Mimansa.
*
* *
Phases de la Vie religieuse d'un peuple. — Caractère essentiel
du Bouddhisme. —Les Livres bouddhiques. — Raison des
Analogies constatées entre la Vie de Krishna et celle du
Christ. — La Bhagavad-Gita. — Le Trigone de ta Terre
et le Triangle des Grandes-Eaux.

Il s’est ensuite trouvé des esprits ou des cerveaux qui ont dit
ce que vous entendez répéter aujourd’hui sur tous les tons dans
beaucoup de loges maçonniques : ( Les Livres saints n’ont
aucune valeur scientifique, car ils ne sont enfantés que par la
superstition ou par l’ignorance ; partons donc simplement de ce
rédi
que nos sens physiques perçoivent et nous pourrons alors
ger facilement des manuels, qui donneront à l’homme une
idée
claire et précise de sa situation dans l’Univers et de sa destinée
présente et future. »
Cette réaction rationaliste donna naissance au système maté-
— io —-

rialiste de Kapila: la Sankhya. Kapila nie l’existence de Dieu


et il ne reconnaît pas l’autorité des Védas ; il croit à l’immorta
lité de l’âme, à l’éternité et à la toute-puissance d’une cause
première imperceptible et immuable qu'il appelle Prakriti la
}
racine sans racines, ou la Matière, dont le contraire est Parusha,
le principe sensible et intelligent.
Ces affirmations ne suffirent pas à satisfaire la curiosité de
Patanjali, disciple de Kapila. Par une étude très approfondie
de l’œuvre de son maître, Patanjali en vint à admettre la réalité
de la Grande Ame ou de Dieu, principe éternel, neutre et indi
visible.
Cette seconde Sankhya produisit la Yoga ou doctrine qui
proclame Y union intime de toutes les créatures avec YEtre uni
versel. Vous trouverez la pure expression de cet enseignement
cardiaque dans la Bhagavad-Gita qui n’est qu’un épisode du
Mahabharata. Le Krishnaïsme en dérive.
Vous voyez ainsique l’évolution religieuse d’un peuple s’ef
fectue toujours d’après le quaternaire suivant :
1° Promulgation des livres dogmatiques ;
2° Commentaires humains de ces écrits ;
3° Négation de la Révélation par la tête ;
4° Retour à la Révélation par le cœur.
Les disciples de Krishna reçurent le nom de Yoguis. Enfin, le
Bouddhisme succéda au Krishnaïsme. C’est une sorte de pro
testantisme hindou fondé par Gautama, fils du roi Suddhodâna.
Né en 650 avant Jésus-Christ, à Kapilavastou, Siddharta
qu’on a surnommé, plus tard, Bhagavat, Bouddha, Cakya-Muni
ou Gautama, reçut une grande partie des enseignements brah
maniques ; puis, il compléta seul cette première initiation.
Prenant le cœur humain comme base essentielle de son
système, ce réformateur apprit aux hommes le mépris du plai
sir et de la souffrance, de la richesse et de la pauvreté ; en
même temps, il leur prêcha, parl’exemple, la nécessité de la puri-
fication personnelle et de Yexercice de la charité envers tous les
êtres.
Le Bouddhisme n’agit réellement que sur les sphères instinc
tive, animique et intellectuelle de Yhomme ; il n’atteint pas les
principes plus élevés de Y individualité humaine.
En allant mendier dans le palais même de son père, le Bouddha
voulut enseigner que tous les hommes sont égaux sous le rapport
de leur origine et de leur destinée et que, par conséquent, les
castes n’ont qu’une existence relative et non absolue. C’était atta-
quer {'autorité des brahmes. Aussi, ces derniers s’efforcèrent-ils
A’arracher, dans l’Inde, les germes bouddhiques et de les anéantir.
Il y a de telles analogies entre le Bouddhisme et le Christia
nisme que les pères jésuites en ont été épouvantés et qu’ils ont
affirmé que le diable avait ainsi cherché à jouer quelque bon
tour à Jésus. Ils oublient que le Christ s’est annoncé bien long
temps avant la lettre, comme je vous l’ai dit à propos de Vécri
ture des étoiles.
On a donné aux Livres bouddhiques le nom de Tripitaka ou
des Trois Corbeilles. Ce sont : le Sûtrâ-Pitaka qui contient
les sentences, les prédications et les enseignements du Boud
dha ; le Vinaya-Pitaka qui traite de la discipline et l’ Abhidhar-
ma-Pitaka où se trouve la métaphysique bouddhiste.
Avant de terminer la première partie de cette causerie, je
tiens à vous montrer comment Krishna a réalisé les clichés
astraux concernant le Messie promis à l’Humanité. Reportez-
vous au récit de la vie de Krishna et vous verrez, en effet,
que c’est l’histoire de Jésus peinte en mode hindou.
Vous retrouverez dans la Bhagavad-Gita ou Chant du Bien
heureux le fondement même de la doctrine de Krishna. Com
prenant dix-huit dialogues entre Krishna et Arjuna, elle indi
que à l’homme les moyens qui lui permettront de se purifier
et de parvenir à la possession de la Vérité par la science de la
méditation bien comprise ; elle affirme aussi que l’Humanité ne
sera sauvée que par l'incarnation et les souffrances d’un
dieu.
L’histoire de Krishna a frappé de stupéfaction de nombreu
ses générations de théologiens et de philosophes
qui ne possè
dent pas la clef de l’énigme.
Quant à,nous, nous savons que les noms de Jésus et de Ma
rie furent écrits dans le Ciel, dès la création de la Terre. Tout
observateur impartial peut les y découvrir. En effet, la lecture
des lettres qui composent le Triangle de la Terre des Vivants
donne le mot : Isou-Ra ou Jésus-Roi. Ace Trigone du Verbe
correspond le triangle des Eaux Vives ou de Marie. Les
Hindous en ont fait Maya ou l'Illusion. Aujourd'hui et depuis
Krishna, les brahmes lisent Brahma au lieu de Mariah et Shiva
à la place ATshwa-Râ.
Tout cela était connu des initiés antiques. Et, lorsque le
Christ descendit sur notre globe, ce furent des Mages ou des
Sages de Chaldée qui servirent de trait d'union entre {'Eglise
patriarcale et le Christianisme naissant.
Dans la seconde partie de cette étude, nous passerons rapi
dement en revue les autres peuples de l’Antiquité et vous
constaterez ainsi que l’histoire se répète sans cesse. Vous pour
rez en tirer vous-mêmes des déductions d’une importance
capitale.

DEUXIÈME PARTIE

Mesdames, Messieurs,

Je vous ai donné cet exemple de l’Inde et de ses livres sacrés


parce qu’il va nous permettre de dire quelques mots des autres
nations du Monde antique et de leurs principaux réformateurs
en matière religieuse et sociale.
Je m’en vais sortir, ici, de l’histoire profane afin de vous four
nir certaines clefs qu’il est utile de connaître, si vous désirez
vous rendre compte de la raison d’être des révélateurs. D’ail
leurs, il n’y a rien de plus fastidieux que l’histoire d’un peuple
telle qu’elle est racontée dans les manuels classiques.
Mais, lorsque cette histoire est écrite comme celle des Hindous,
elle ne peut que vous faire rêver ou pleurer et vous charmer
par sa sublime beauté.
*
* *
La Politique mondiale des Pasteurs. — L'Iran et ses limites. —
L’Exode des Iraniens. — Fondation de l'Empire d’Assyrie.
— Ninus et l'agrandissement de Ninive. — L’Œuvre de
Sémiramis et Babylone. — L’Artillerie des Hindous et l'In
vasion assyrienne. — La Résistance des Celtes d'Asie-
!
Mineure aux attaques de Arbitraire Ionien.

Désignation
du Césarisme satanique par Moïse.

Ce qu’il nous importe de bien retenir, pour l’instant, de tout


ce que nous avons traité dans la première partie de cette cau
serie, c’est qu’une grande révolte religieuse, scientifique et
sociale a éclaté dans l’Inde, vers l’an 3200 avant Jésus-Christ.
On n’a pas enfermé et, à plus forte raison, supprimé de ce
monde les ennemis de l’ordre établi. Les initiés des hauts gra
des se sont contentés de les faire exiler en leur disant : « Allez-
vous en fonder des cités et des royaumes; donnez-leur vos lois
et nous verrons si elles sont meilleures que les nôtres. »
Champions d’une cause qui fera plaisir aux dames, la prédo
minance musicale du mode mineur sur le ton majeur, ces révol
tés dont nous avons déjà parlé n’eurent d’autre ambition que
celle de la domination matérielle et ils n’hésitèrent pas à em-
13
— —
ployer des moyens criminels pour parvenir à leur but. Le sacer
doce hindou les appela Yonijas et Yawanas ; les initiés égyp
tiens les nommèrent lonioï et ioniens. La couleur rouge que
leurs rois adoptèrent, comme signe du pouvoir, leur fit donner
le nom de Pinkshas ou de Roux qu’on a traduit par le mot
Phéniciens.
D’autre part, comme le gros de cette armée de sectaires était
composé de paysans, on les désigna aussi par les termes sui
vants : Palli, Bergers ou Pasteurs.
La caractéristique de ce funeste courant de rébellion a été de
supprimer partout les deux premiers conseils des gouvernements
synarchiques afin de substituer la souverainetéabsolue et despoti
que à la royauté impersonnelle, placée sous le contrôle d’une
toute puissante autorité intellectuelle et spirituelle. Dès ce jour,
les initiés ne cessèrent d’être en butte aux attaques de l’igno
rance couronnée ou non. Les collèges de prophètes furent dissous
et on égorgea tout adepte dont Vinfluence était par trop redou
tée.
Le pays où ces diverses atrocités commencèrent à être com
mises est une espèce de carré qu’on appelle VIran. Pour ceux
qui savent par cœur la géographie, je dirai que les limites de
cette contrée sont : au nord et à Yest, la chaîne montagneuse
commençant le Caucase, les monts Caspiens, Y El-Bourz, Yln-
dou-Kousch ; au sud, l’ Océan Indien, le golfe Persique, l’ Eu
phrate et le Tigre', à Y ouest, V Indus.
Quelques-unes des tribus aryennes expulsées de Y Inde à la
suite du schisme d’Irshou et auxquelles on a donné le nom
d’Iraniens traversèrent YOxus, descendirent sur Merw, Hérat
et envahirent Viran. Afin de vous montrer comment cette
invasion progressive s’est effectuée, je vais vous citer, d’après
le Vendidad et l’ étude de M. G. de Lafont sur le « Mazdéisme
et YAvesta », les seize lieux occupés successivement par les
Iraniens :
« I. —
CAiryana-Vaêja, l’Ariane primitive ; 2. — Sughdha,
Sogd, c’est-à-dire la Sogdiane ; 3. — Moura, la Merw ou
Merw moderne ; Y — Bakhdhi, la Balkh actuelle ; 5. —
Aicaya, Nishapour, ou, suivant Burnouf et Kiepert la Nêsaia de
Ptolémée, sur le Murgab ; 6. — Harôya, la Hariva des ins
criptions cunéiformes, l’Aréia des Anciens et la Hérat moderne ;
7. —- Vaékereta, la moderne Kaboul ; 8. — Urva. Ce nom
n’a pas été encore indentifié sûrement ; d’après Lassen, ce serait
cependant le nom d’une ville du Khorassan méridional ; 9.
— Khneuta, au pays de Vehrkana. Vehrkâna est l’ancienne
Hyrcanie, la Varkana de l’Inscription de Behistan ; aussi
Khneuta est identifiée à la Gurgan moderne, la Djordjan
des Arabes; 10.
— Haraquiti, l'Arakôsia des Anciens et
l'Harenwatis des inscriptions cunéiformes, se trouve dans la
région du fleuve Arachotus (le Vaihend),au midi de Kandahar ;
ii. — Haétumat. Région du
Hilmend au Sedjestan, nommée
Erymander ou Etymender par les Anciens ; 12. — Ragha.
Pour cette ville, il existe deux opinions. Suivant Bitter et
Spiegel, d’accord avec les gloses pehlvies, ce serait la Raï
moderne en Médie ; suivant Kiepert, ce serait Ragaïa, ville
située à l’est de la Parthie ; 13. — Chakhra, probablement
l’actuelle Charuck, dans le Khorassan ; I4. — Varena. Selon
les gloses pehlvies, ce serait une ville au-dessus de la mer Cas
pienne, où se trouve Varek. Lassen la place dans le Kaboul,
Roth dans le sud-est des pays aryens ; 15. — Haptâ-Hendu.
L'Hepta-Potamie ou pays des sept fleuves. C’est le Sapta-Sin-
dhou des Védas, l’Inde occidentale ; 16. — Hagha ou Hanhà
Suivant Spiegel, ce serait leYaxartès ; l'Indus selon Windisch-
mann, et l'Oxus suivant Harlez. »
Jenepuis, faute de temps, vous raconter, plus en détail, l’his-
toire de cette époque reculée. Je n’insisterai donc que sur
deux points principaux : le premier, c’est que la horde des
rebelles a tout balayé sur son passage et que les initiés se sont
efforcés d’ agir contre elle même au péril de leur vie ; le second,
,
c’est qu’elle a fondé un empire assez célèbre dans l’Antiquité
sous le nom d’ Assyrie.
Cet empire avait deux métropoles superbes ; Ninive et Baby-
lone.
Ninive a été agrandie, embellie et fortifiée par Ninus. Si je
voulais dire du mal d’un absent, je qualifierais Ninus de jolie
fripouille au point de vue initiatique car, dès qu’il apercevait
un adepte, il s’empressait de Venvoye/ 1 au pays des ombres.
Ninus soumit à son despotisme l’Arménie, la Médie et l’Iran
qui reçut alors le nom de Perse. Il détruisit de tous côtés les
restes de la Synarchie établie jadis par Ram. Ses nombreux pri
sonniers de guerre furent employés à l’extension de sa capitale.
Ninive, dont on retrouve à peine les traces aujourd’hui, avait
pourtant 87 kilomètres de tour et 27 kilomètres de long sur
16 de large, alors que Paris a bien moins de largeur et qu’on
peut lui attribuer une longueur de 11 kilomètres, si on consi
dère la distance qui sépare Auteuil delà gare de Lyon. Je vous
rappellerai aussi que l’enceinte bastionnée de notre métropole
n’a que 36 kilomètres de tour. Les murs qui entouraient
— 15 —
Ninive avaient une telle épaisseur que trois chars de guerre
attelés pouvaient aisément y marcher de front ; ils étaient
munis de 1.500 tours crénelées et élevées de 200 pieds. Enfin,
il ne fallait pas moins de trois journées entières pour en visiter
rapidement les divers quartiers. Cette ville immense fut empor
tée d’assaut et complètement rasée, en 625 avant Jésus-Christ,

par les troupes du roi des Mèdes, Cyaxare, allié au gouver


neur de Babylone.
Sémiramis, dont le nom signifie la « Lumière intellectuelle
de Ram », fit mieux encore. Cette femme était, primitivement,
prêtresse d’un collège féminin d’initiation mithriaque dirigé
par Simma. Epouse de Ménonès, grand-chancelier de l’empire
d'Assyrie, puis de Ninus, elle adopta le Trinitarisme de Christ-
na sous le symbole de Bal-Iswara-Linga ; et, tout en conser
vant la colombe comme signe de ralliement des initiés aux
mystères ioniens, elle remplaça la couleur rouge de ses éten
dards par la couleur blanche. Enfin, Sémiramis créa Babylone
avec ses rues parfaitement alignées et bordées de maisons à
trois ou quatre étages, ses temples, ses palais, ses ponts d’un
kilomètre de long et sa double enceinte que je vous décrirai d’un
mot en vous disant que quatre villes comme Londres y auraient
tenu à l’aise.
On parle de nos armées modernes. Ce n’est rien à côté de
celle que Sémiramis a mobilisée pour aller châtier les Hindous
dont sortait son peuple. Exécutant cette loi ésotérique :
«
L’initié tuera l’initiateur », Sémiramis, devenue impératrice
d’Assyrie, réunit trois millions de fantassins, cinq cent mille
cavaliers, cent mille soldats montés sur des chameaux et cent
mille chars de guerre correspondant à notre artillerie. Vous
n’ignorez pas les difficultés multiples que nos généraux ont à
vaincre pour faire manœuvrer convenablement cent cinquante
à deux cent mille hommes. Eh bien ! Sémiramis s’en est tirée à
merveille. On ne sait pas exactement ce que les Hindous lui
ont opposé. Toujours est-il qu’elle reçut ce qu’on appelle la
« belle raclée » puisqu’elle perdit deux millions et demi d’hom
mes.
J’ose à peine dire que cela s’est fait avec de l’artillerie. Si
vous vous reportez aux auteurs grecs qui se sont occupés de
cette histoire, vous verrez qu’ils font mention des canons de
bronze des Indiens. Ceux-ci avaient fait appel pour cette cir
constance exceptionnelle à toutes les ressources de la Science
des Temples. Et c’est avec des armes à jeu, qu’ils repoussèrent

ces sauvages qui avaient envahi leur pays.


16
— —
Aussi a-t-on de la peine à se figurer Moïse venant nous
raconter, à cette époque, qu'un vieux berger est allé offrir sa
femme au roi d'Egypte.
Notez donc bien que les chefs de ces Pasteurs ou Hyksos
ont levé des armées telles qu’on n’en avait jamais vues jusque-
là. Vous connaissez déjà leurs principales conquêtes en Asie
Mineure. Je vous rappellerai simplement qu’ils n ont jamais
pu soumettre les anciennes colonies blanches établies depuis des
siècles dans cette vaste contrée. Les Celtes, ainsi harcelés par
les Aryas envahisseurs, préférèrent s'expatrier plutôt que de
subir la domination ionienne. Les uns se sont enfoncés dans
le désert et ils devinrent ainsi les Errants, les Bodhones, les
Bédouins', les autres passèrent en Egypte et en Ethiopie.
Supposez maintenant qu’une ruée de Jaunes
— 7 à 8 mil
lions de soldats — profite du chemin de fer de Mandchourie
lorsqu’il aura quatre rails et nous tombe sur le dos. Admettez
aussi que cette grande armée d’invasion saccage et pille tout
sur son passage, qu’elle brûle ou démolisse à coups de canon
nos palais, nos temples, nos musées et nos bibliothèques
publiques, comme les Européens l’ont fait en petit, à Pékin,
lors de l’Expédition de 1900.
Eh bien ! c’est à cet esprit de destruction qui anime trop
souvent les souverains ou les masses humaines que Moïse a
donné le nom de NIMEROD.
Ce terme signifie le RÈGNE de V ADVERSAIRE de IÊVÊ
ou VINCARNATION TERRESTRE de SATAN.

*
* *
Les Floraisons d’Initiés. — Création Wagner par Zoroas
de
tre. — Etymologie du mot Zaratoushtra. —Moyens employés
par les Adeptes pour la Conservation de la Tradition ésoté
rique. — L’Avesta et les Persécutions subies par les Iraniens.
— Division de la Bible mazdéenne en trois septénaires ana
logues à ceux du Tarot.

Quelle a été la conduite des Temples vis-à-vis de ce déluge


de sauvagerie? La voici. Ils ont essayé de sauver les arts et les
sciences en envoyant, dans chaque peuple, un homme qui, après
le passage de la vague destructrice, s’est efforcé de reconsti
tuer sur des bases solides la société contaminée par les idées
des politiciens sectaires. Ne pouvant alors refaire l’unité brisée,
ils ont ainsi établi, dans chaque contrée, un centre de révélation
divine.
— 17 —
Dans le pays qui nous intéresse actuellement, c’est-à-dire
dans l'Iran, on a donné au révélateur le nom de 1re Zoroastre.
Je reviendrai sur lui tout à l’heure. A Tyr, ce fut Sanchonia-
ton. En Egypte, on créa les Grands Mystères. Je laisse de côté
l'Inde dont nous avons déjà parlé, et je passe à la Chine où
parut Fo-Hi.
G'est environ 2.700 ans avant Jésus-Christ que se produisit
cette première floraison d’adeptes, chargés de ramener les schis
matiques à la Synarchie de Ram.
Mais, à mesure que les lois des réformateurs sont promul
guées, les tyrans tâchent de les abroger. Ils y arrivent en par
tie. Une seconde pousse de révélateurs surgit alors des Sanc
tuaires orthodoxes. Moïse constitue Israël ou l'Université
royale de Dieu. Orphée arrache l’ Hellade à l’anarchie. Le
2 e Zoroastre paraît en Perse. J’ai oublié de vous dire
qu’ Abraham apparut en même temps que Sanchoniaton.
Maintenant, parlons un peu de Zoroastre ou Zaratoushtra
qui a exercé sur nous une influence considérable. C’est lui qui
a, en quelque sorte, créé Wagner. Zoroastre a fait beaucoup de
disciples. L’un deux, Odin ou Frighe est allé jusqu’en Scandina
vie où il prépara la victoire définitive des Celtes sur les Romains.
N'oublions pas aussi qu’Odin composa la Mythologie des
peuples du Nord de l'Europe sur laquelle Wagner a basé tout
son théâtre. Voilà pourquoi je vous ai dit que Zoroastre avait
formé le génie musical de Wagner.
Quel a donc été le caractère de la mission de Zoroastre et
comment ses livres nous sont-ils parvenus ? Voilà deux points
à élucider.
Si vous écoutez les historiens profanes, vous serez étonnés de
l’obscurité qui s’attache au nom du fondateur du Mazdéisme. Je
vous citerai à ce sujet les opinions de quelques savants orien
talistes. Cela vous montrera combien il est difficile de faire de
la critique religieuse quand on ne possède pas certaines clefs
que l’Esotérisme peut seul fournir.
Selon le célèbre Anquetil-Duperron, « Zaratoushtra » peut
se traduire par astre d’or. Burnouf émet le présent avis : « Le
seul mot que j’y reconnaisse d’une manière certaine est ustra,
qui, en zend, comme uçhtra en sanscrit, signifie chameau. On
sait que les noms propres étaient fréquemment formés, dans
l’ancienne Perse et dans la Bactriane, du nom de divers ani
maux domestiques, entre autres de celui du cheval, du
chien, etc. Si cela est ainsi, Zarath doit signifier jaune, et le
nom de Zoroastre, dont le père s’appelait : « Celui qui possède
- - 18

beaucoup de chevaux », devra se traduire par « fulvos camelos


habens ». Au reste, ce n’est là qu’une simple conjecture. Selon
Harlez, Zarathustra signifie « qui obtient un chameau comme pré
sent honorifique ». Haug en déduit le sens suivant : « excellent
chanteur de louanges. » RawIinson prétend que la signification
de ce nom est « semence de la déesse Istar. Müller et Spiegel
»
le traduisent par « possédant des chameaux ardents ou de la cou-
leu/' du soleil. » Oppert affirme qu’il veut dire « splendeur d'or».
Enfin, Darmesteter en donne la traduction suivante : « rouge,
couleur d’or. »
Mais, en cherchant bien, Haug a fini par rejeter sa première
explication et il a reconnu que le mot Zoroastre servait à
désigner une fonction élevée, celle de chef des grands-prêtres.
C’est comme si nous disions, aujourd’hui, M. Archevêque.
Quant à nous, nous considérons ce surnom comme celui du
Rénovateur de l’ Initiation dorienne ou du Révélateur de la Parole
solaire, puisque les Centres initiatiques Orthodoxes avaient con
servé le soleil, comme symbole, alors que les révoltés avaient
pris la colombe et la lune.
N’oublions pas que celui qui passe pour être l’auteur du
Zend-Avesta s’appelait Çpitama. Comme il était souverain
pontife, on a ajouté à son nom de famille celui de « Zarathus-
tra » qui, finalement, a seul servi à le désigner.
Passons à l’œuvre de Zoroastre. Vous savez que les initiés
antiques ont fait tous leurs efforts pour sauver la Science tra
ditionnelle. Or, ils n’ont rien trouvé de mieux que de confier
la garde d’un ou de plusieurs Livres saints à un peuple choisi
par eux.C’est ainsi qu’agirent Moïse&t Zoroastre. Imitant leurs
illustres prédécesseurs, les prêtres égyptiens ont remis, plus
tard, le Tarot entre les mains de gens sans aveu, les Bohé
miens. Et, sans s’en douter, le vice nous a transmis intégralement
la Vérité beaucoup mieux que nel’aurait peut-être fait la vertu.
L’Avesta de Zoroastre ne nous est malheureusement pas par
venu en entier. Il comprenait vingt et un Naçka ou Nosks.
Nous n’en possédons plus qu’un, le Vendidad. Cette perte pro
vient de ce que le pays occupé par les Iraniens a subi de
nombreuses invasions, notamment celles des Assyriens, d'A-
lexandre-le-Grand et de l’Islam. Le Mazdéisme fut violemment
persécuté. Mais, c’est surtout après la conquête musulmane que
des milliers de Perses furent obligés de se relirer dans l'oasis
de Yezd. D’autres s’expatrièrent même et se réfugièrent dans
l'Inde où se trouvent encore de nombreuses colonies de Parsis
telles que celles de Baroda, Bombay et Surate.
— 19 —

Ainsi que l’a fort bien remarqué Burnouf, YAvesta offre de


nombreuses analogies avec le Rig-Véda. Certaines de ses par
ties datent du xvne siècle avant l’ère chrétienne. Les vingt et
un volumes in-folio, dont se composait YAvesta original, étaient
écrits en langue zende. Ils traitaient de tout ce qu’on a appelé
la Magie qui, comme vous le savez, était très pratiquée dans
l’ancienne Perse.
Celte division de la Bible mazdéenne en 21 livres est très
simple à comprendre. Elle nous rappelle exactement celle du
Tarot. Nous y retrouvons, en effet, 7 chapitres sur VHomme et
Y Univers, 7 chapitres sur les Facultés morales et 7 chapitres

sur la Nature physique. Je ne puis vous dire, faute de temps,


tout ce que l’Avesta contient d’enseignements au point de vue
hiéroglyphique. Je ne vous énumérerai pas non plus les titres
des 21 Nosks de YAvesta primitif, car vous les retrouverez
facilement dans l'ouvrage de M. G. de Lafont sur le Maz-
déisme.

** *
L'Orientaliste Hyde et les Manuscrits mazdéens. — L’Œuvre
d'Anquetil-Duperron. Analyse du Zend-Avesta. —Prin

cipaux Ouvrages théologiques mazdéens. — La Genèse de
Moïse. — Les Triades bibliques. — La Mission d’Abra
ham. — Daniel etEsdras. — Pythagore et l’Hellade. —
Rome et Nama. — L'Avènement du Christianisme.

L’histoiredes manuscrits zends est assez intéressante à con


naître. On parlait beaucoup de la religion des Perses au
XVIII® siècle. Quelques fragments de Y Avesta étaient alors par

venus à la bibliothèque A Oxford par l’intermédiaire de


M. G. Bourchier. L’orientaliste Hyde n’avait pu les traduire.
C’est alors qu’un tout je.une homme de vingt-quatre ans s’en
gagea, comme simple soldat, dans les troupes coloniales de la
Compagnie des Indes, afin de pouvoir se mettre en relation avec
les Parsis. C’était Anquetil-Duperron. Libéré de son engage
ment en 1705, il vint se fixer à Surate où il se lia d’amitié
avec un destour ou prêtre persan nommé Darab. Sachant lire
Yarabe, le persan, Yhébreu et le sanscrit, Anquetil se mil à
traduire le Vendidad, le Yaçna, le Vispered, les Yeshts et le
Bundehesh. Mais, ce n’est pas sans peine qu’il avait obtenu les
manuscrits de ces divers ouvrages. Il assista même à quelques
cérémonies parsies. Rappelez-vous, en passant, que ce n’était
pas chose facile. Dès son retour en France qui ne s’effectua qu’en
1761, ildonna ses manuscrits à la Bibliothèque Royale. Enfin,
il fit paraître, en 1771, le Zend-Avesta, ouvrage de Zoroastre,
contenant les idées théologiques, physiques et morales de ce légis
lateur.
C’est alors qu’il fut agoni de sottises par des savants tels que
William Jones, John Richardson et le docteur Meiners. Anque-
til avait répondu d’avance à toutes ces attaques plus ou moins
violentes, en disant dans sa préface : « Dans deux cents ans, quand
les langues zende et pehlvie seront devenues en Europe familières
aux savants, on pourra, en rectifiant les endroits où je me serai
trompé, donner une traduction plus exacte de VAvesta. »
Les travaux d’Eugène Burnouf ont mis en lumière l’œuvre
d’Anquetil bien avant la date fixée par cette prédiction. Dès lors,
on commença à mieux apprécier le mérite de cet homme qui avait
fait tant de sacrifices pour le progrès de la science orientaliste.
Le Zend-A vesta, tel que nous le possédons actuellement,
se compose : 1 0 de VAvesta ou des trois livres du Vendidad, du
Yaçna et du Vispered; 20 du Khorda-Avesta qui comprend
les Yeshts, les Nyayis, les Gàhs, les Ajrigâns,' le Sirôza et
les Patêts.
En plus de ce recueil fondamental des Livres saints du
Mazdéisme, nous avons de nombreux commentaires théologi
ques. Nous ne mentionnerons que les principaux. Ce sont:
1° Le Bundehesh rédigé sous le règne des Sassanides et
dans lequel se trouve exposé en langue huzvàresch toute la
cosmogonie eschatologique du Mazdéisme ;
2° Le Minokhired qui est le récit d’une révélation spirituelle ;
30 L’Ardâ-Virafnâmê qui relate une vision céleste;

4° Le Bahman-Yest.
Je ne voudrais pas trop abuser de votre patience par ces
sortes d’énumérations un peu sèches. Cependant, il me faut
encore vous analyser succinctement la composition des livres
du Grand et du Petit-Avesta. Nous en aurons alors fini avec
Zoroastre.
Le Vendidad, dont le nom signifie « Loi contre les démons »,
contient 22 chapitres ou Jargards. C’est une suite de dialogues
entre Ahura-Mazdâ et Zarathustra. On y trouve la cosmogonie
et la législation mazdéennes.
Le Yaçna ou la « Prière du Sacrifice » comprend 70 hâs
ou chapitres.
Le Vispered ou Liturgie du Mazdéisme se divise en 37 cha
pitres ou khardès.
Quant au Khorda-Avesta, il se compose d’une foule d’hym-
21

nés, de prières de dévotion privée, d’invocations aux génies


bienfaisants et même de formules de confession.
Je viens de vous montrer Zoroastre sauvant les Iraniens de
la ruine morale. Nous arrivons, maintenant, à un autre révéla
teur qui nous intéresse extraordinairement et sur lequel je vais
vous dire quelques mots. C’est Moïse. Je ne veux pas vous
faire, ce soir, l’histoire de ce savant législateur. Je vous citerai
simplement ce fait que Moïse nous a légué la Thorah ou la
Genèse et il nous l’a transmise avec des récits d’histoire initia
tique qui sont d’une importance capitale. Ainsi, je vous ai
rappelé qu Abraham était un Chaldéen parti de la ville de
« Our » avec sa femme, Sa-Raï. L’histoire profane nous
raconte qu’il a offert son épouse au Pharaon en lui faisant
croire que c’était sa sœur. Le Roi d’Egypte se serait vite
aperçu de ce subterfuge et il aurait reproché sa conduite à
Abraham en ces termes : « Qu'est-ce que tu m’as fait? Que ne
m’as-tu averti qu’elle était ta femme? Pourquoi as-tu dit, c’est
ma sœur ? Et je l’avais prise pour être ma femme ; mais,
maintenant, voici ta femme, prends la. et t’en va ». Ainsi, on
a fait dire un tas de bêtises à ce pauvre Moïse. Et si ce génie
revenait parmi nous, il serait bien surpris d’avoir écrit de
pareilles absurdités, lui qui, d’après le Code d’Initiation antique,
ne devait énoncer que des Principes.
Chacun des Principes mentionnés dans la Genèse se mani
feste sous forme de Triade.
C’est ainsi qu’ADAM-EYE ou le VERBE UNIVERSEL,
l’Ame intelligente et animatrice de la totalité des Systèmes solai
res visibles et invisibles est défini par trois termes : KAIN ou le
TEMPS, Cause de la Force centripète universelle ; ABEL ou
l’ESPACE ETHERE, Cause de la Force centrifuge universelle
et SETH ou l’ESPACE SIDÉRAL et PONDÉRAL, double et
sextuple.
S’agit-il de Noé ou NOAH, Principe Vital de notre Monde
Solaire, nous voyons apparaître aussitôt : SEM ou VEsprit
radiant de notre Tourbillon dans sa Zone Zodiacale CHAM,
,
l'A ttraction ou le Principe du Temps dans notre univers ;
JAPHET, V Espace occupé, avec sa gravitation sidérale et inter
sidérale, sa division équilibrée ou sa dualité sextuple.
Enfin, lorsque Moïse nous parle de THAREH ou de la Syn
thèse scientifique et sociale des Orthodoxes kaldéens, il fait
encore mention d’une trinité : AB-RAM, Rénovation de VOrga-
nismesocial du Bélier par VIntellectualité de Ram ; NACHOR,
Y Arrêt du Mouvement ou l’Anarchie et ARAN, V Occultation
du Feu générateur.
Eh bien ! Abraham que nous avons déjà cité peut se lire
Ba-Rama ou Brama. C’est un initié solaire qui va chercher à
refaire l’Unité sociale. Il présente au Pharaon sa « Loi » ou Sa-
Raï, le rapport du cercle au rayon, dont les théologiens ont fait
une femme de chair et d’os. Le Pharaon, qui craignait les
Assyriens,n’accepta pas cette encyclopédie religieuse etil congé
dia Abraham. Celui-ci quitta l’Egypte pour aller créer un peu
ple auquel Moïse donna, plustard, une constitution synarchique et
une Bible qui est la merveille des livres religieux.
Mais la Politique devait aussi s’attaquer à l’œuvre de Moïse.
Le Sacerdoce juij, allié au nemrodisme, avait perdu les clefs
des Livres molsiaques. Il n’y avait plus que certaines commu
nautés laïques d’initiés qui les possédaient encore. Le texte pri
mitif du Sepher avait même disparu. Sous le règne d’ Osias, le
pontife Helcias en retrouva un exemplaire. Ne pouvant le tra
duire, il eut recours à la prophétesse Olda qui lui en donna
une version exotérique. C’est là-dessus cpi’Esdras établira sa
réforme intellectuelle, comme nous allons le voir tout à l’heure.
Les dissensions intestines avaient nui à la puissance d’Israël.
Des milliers de Juifs furent emmenés en captivité à Babylone.
Là, comme chez nous, quelques-uns parvinrent aux plus hautes
fonctions. C’est ainsi que Daniel était devenu grand-chancelier
et souverain pontife des Assyriens. Nous voici arrivé à Esdras
Quelle fut sa mission? Nous la résumerons en peu de mots.
C’est à lui que nous devons la transcription du Sepher en
caractères chaldaïques avec la notation à l’assyrienne et de nom
breuses additions. Tout cela constitua ce qu’on appelle la pre
mière Masshore. La scolastique juive succède, dès lors, à la tra
dition ésotérique. Et à l’avènement de Jésus, on ne retrouvera
plus celle-ci que chez les Esséniens.
L’intellectualité grecque n’était pas meilleure que celle des
Hébreux. L’anarchie avait fait de terribles ravages dans l'Hel-
lade. Le souvenir d’Orphée s’était même effacé de bien des
mémoires. Pythagore parut. Il essaya d’enrayer le mal gran
dissant en fondant sa célèbre Fraternité initiatique. La lutte
entre politiciens et initiés allait devenir de plus en plus
vive.
Au Césarisme assyrien avait succédé une puissance encore
plus perverse. Je veux parler de la Louve romaine Aussitôt
.
surgie de la conjuration de quelques membres du Conseil éco
nomique des peuples italiens, elle déclara la guerre au Monde
— 23

entier. Républiques, royaumes et empires tombèrent, tour à
tour, sous ses griffes. Nama avait bien tâché de capter et de
moraliser cette force brutale. Mais, les prud’hommes sentirent
le danger qui les menaçait et, pour y échapper, ils usèrent de
ruse. Bientôt même, il ne resta plus que l'ombre des institu
tions établies parce législateur étrusque.
Il était alors grand temps que la Providence divine intervînt
directement. Le Christ allait paraître et lancer ses disciples à
l’assaut de la sombre forteresse nemrodique. C’est ce que nous
étudierons en détail, la prochaine fois, si vous voulez bien nous
honorer encore de votre présence.
SIXIÈME CONFÉRENCE DU D" PAPUS
9 avril 1908

PROGRAMME

Le Christ et sa Mission. | Le Christ dans son Œuvre

Esotérisme des Evangiles. invisible.


|

Chevaliers chrétiens, anciens et modernes.

Le Christ et sa Mission

PREMIÈRE PARTIE
Mesdames, Messieurs,

Les aperçus d’histoire générale que je vous ai présentés dans


les deux dernières leçons, nous ont appris que l’Humanité avait
jadis possédé une Synthèse qui s’est perdue à la suite d’un
schisme religieux.
Vous savez aussi que les Directeurs des Centres initiatiques
ont fait des efforts surhumains pour la reconstituer socialement,
d’une façon partielle, en envoyant partout des révélations char
gées d’adapter à tel ou tel peuple les enseignements de l’Antique
Esotérisme. Tous ces Messagers ont tâché de rétablir le chemin
qui reliait le Ciel à la Terre par les Sanctuaires d’initiation.

*
* *
Diffusion de la Tradition cérébrale. — Les Initiateurs cardia
ques. — Les Communautés d'Initiés laïques. — L'Astrono
mie moderne et l'Astrologie kaldéenne. — Le Serpent Astral
et les Ames humaines avant la Naissance de Jésus. — L'Ar
rivée du Christ dans notre système solaire et sur notre Terre.
— Consécration de Jésus par les Dois Mages.
La Tradition cérébrale a été diffusée par Krishna, Fo-Hi,
Zoroastre, Orphée et Moïse. Je vous ai montré chacun de ces
hommes répondant aux poussées de sauvagerie par le choix
d’un peuple auquel il donnait un Livre de Révélation à la fois
écrit dans l’Invisible et transcrit dans le Visible.
À la suite de ces envoyés sont venus les représentants de la
Tradition cardiaque et les fondateurs des cultes magiques. Si
vous vous reportez au tableau que vous aviez l’autre jour entre
**
les mains, vous verrez qu’il y a une véritable floraison d’initia
teurs vers l’an 500 avant Jésus. À Rome, c’est Numa ; en
Grèce, c’est Pythagore ; chez les Hébreux, c’est Esdras ; en
Egypte, c’est Hermès; en Perse, c’est le dernier Zoroastre ; dans
LInde, c’est Gautama ou le quatrième Bouddha ; en Chine, c’est
Lao-Tzée et Kong-Tzée ; au Japon, c’est Son-Mou.
Partout où passent ces missionnaires, les collèges initiatiques
s’élèvent et se multiplient d’une façon remarquable.Des Ordres
initiés laïques s’organisent dans le monde entier. Les Kabbalis-
tes, les Pythagoriciens, les Néo-Platoniciens et les Esséniens se
constituent. Des missions secrètes s’échangent entre eux. Le
caractère de l’époque qui précède le Christ est très intéressant
à étudier à ce sujet. Vous voyez, en effet, toutes les sociétés
d’initiation communiquer entre elles. Et le séjour d’ambassa
deurs bouddhistes à Alexandrie est assez connu pour que je n’in
siste pas davantage.
Tout à coup, une rumeur sacrée agite les restes des Temples
Magiques. Les astronomes chaldéens frémissent, se prosternent
et adorent. Que s’est-il passé ?
L’astronomie moderne ne connaît du Ciel que son vêtement
extérieur ou sa peau, si vous me pardonnez cette expression un
peu vulgaire.
Nos astronomes ne se doutent pas que derrière ce qu’ils
voient, il y a tout un monde beaucoup plus intéressant et que les
Anciens observaient avec soin. Les astrologues des Sanctuaires
de Chaldée étudiaient les deux côtés de la Nature : le visible et
l’invisible. C’est en étudiant ce dernier que les Mages se sont
aperçus que quelque chose d'imprévu et d’extraordinaire se pro
duisait dans notre Univers.
Le Ciel visible était conçu à cette époque de la manière sui
vante. Vous vous rappelez, sans doute, que je vous ai dit dans
une de mes leçons que la Terre occupe un certain point de
l’Espace céleste que je vais dessiner par une croix. Et très loin,
il y a des signes qui constituent une sorte de cercle métrique
tracé autour de la Terre et du Soleil et auquel on a donné le
nom de Zodiaque. Les Anciens admettaient que cette sphère
était complètement fermée et qu’un courant fluidique y circu
lait à l’intérieur. Selon eux, les âmes qui s’échappaient des
planètes intra-zodiacales ne pouvaient jamais sortir de ce cercle
jusqu’à une certaine époque qui est exactement celle de la
venue du Christ dont nous allons parler.
Ce courant astral s’appelait le Grand Serpent, en hébreux
Nahash ou YAltract originel de Moïse, le Karma des Théoso-
phes. Si vous retournez ce mot « Nahash » vous obtenez Sha-
nah ou Y Année. Ce Serpent du Symbolisme religieux de l’An
tiquité et des Alchimistes du moyen âge, qui se mord la queue,
figurait la limite que les âmes ne devaient pas dépasser. C’est
aussi la raison d’être du Temps, du Destin, de tout ce qui
détermine.
En examinant les astres qui brillent au firmament, les prêtres
chaldéens s’aperçoivent qu’une Lumière immense vient de tra
verser ces signes zodiacaux qui, d'après la Tradition herméti
que, sont gardés chacun par un génie. Ils voient les gardiens
des portes zodiacales s’enfuir épouvantés. Sous l’influence de
cette Lumière, un phénomène étrange se produit, phénomène
qui a été spécialement étudié par le D r Rozier. La tête du Ser
pent est écrasée et s’enfonce ainsi que la queue à l’intérieur du
cercle primitif et au-dessous de la Terre. Le chemin qui
reliait cette dernière au Plan divin se trouve ainsi ouvert et les
âmes humaines peuvent désormais y passer. C’est à cela que
Valentin fait allusion lorsqu’il relate ces paroles de Jésus :
a Et le Destin et la Sphère sur lesquels ils dominent (Adamas
et tous les tyrans), je les changeai et les plaçai regardant à gau
che pendant six mois, accomplissant leur influence astrale, et je
les plaçai six autres mois à tourner à droite, accomplissant
leur influence astrale ». Vous trouverez là une des clefs du
Credo qui affirme que le Christ est descendu aux Enfers pour
y délivrer les âmes des Justes.
Ainsi, une Lumière éblouissante vient d’inonder le Plan
Astral de notre Système solaire ; les Gardiens des Portes de la
Mort, les Serviteurs du Serpent s’enfuient aveuglés. Un vête
ment de lumière, qui enveloppe Y Envoyé des Plans célestes,
atteint nos signes zodiacaux.
Le Ciel a entendu les plaintes de Pistis Sophia, le Répara
teur vient s’incarner,
Si celui qui venait avait été un nouvel envoyé des Temples
terrestres, il aurait eu le salaire et la réception des révélateurs
et des annonciateurs, mais alors la Terre aurait vibré d’abord,
le Ciel ensuite. CELUI qui vient en brisant la Tête du Serpent
est autre, les Mages font leurs calculs et se mettent en marche.
V Etoile du Ciel invisible les guide vers le point de rencontre des
Trois Continents. Les Sybilles et les Centres de Communication
astro-terrestres cessent de fonctionner. Tout se tait...
Pourquoi les Mages viennent-ils ? Histoire ou légende,
qu’est-ce que cela veut dire?
Cela veut dire : Tu seras le Synthétiseur Divin.
Tu feras vivre les efforts de tous les autres. Tu vas reconsti
tuer cet ancien culte magique de nos ancêtres, tu vas permet
tre au Sphinx de sortir de son immobilité séculaire et
la Race blanche va reconstituer sa Synthèse à ta Lumière.
Aussi tu t’appelleras non pas le Cerveau qui éclaire dans la
Nuit lunaire : Boudd, non pas la Lumière astrale qui se révèle :
Zara-Thustra, non pas le Sauvé : Mousès, Moïse, mais bien le
SAUVEUR lui-même : ISOVA-RA, JÉSUS ROI SPIRITUEL,
Celui dont le nom est inscrit depuis plus de 20.000 ans sur les
Etoiles du Ciel : Tu seras Aesus et Krishna. Tu seras Jésus le
VERBE du CIEL et chacun de tes annonciateurs sera marqué
par une des formes du Sphinx d’Egypte.
Nous, les Rois Mages représentants de chacune des Tradi
tions antérieures, au nom des Rouges, des Jaunes et des Noirs,
nous nous prosternons et nous Te Consacrons le Sauveur de la
Race blanche tout entière et YIlluminateur des Humanités dans
tous les Plans.
Mais laissons retomber le voile des Mystères, laissons les
anges qui sont venus annoncer aux femmes intuitives les trou
bles astraux, laissons prier les Ames des Justes qui attendent
l’ouverture du Ciel, laissons s’épouvanter et fuir les Archons
du Serpent Karmique Nahash ou Shanah.
Dans une bourgade de Judée un enfant vient de naître. Mais,
n’est-ce pas une légende inventée pour les besoins de la
cause ?
*
« *
L'Existence de Jésus et la Critique historique. — Le Témoi
gnage des Livres hébreux. — Les Parents de Jésus. — Ca
ractère essentiel des envoyés de l‘ Appartement du Verbe. —
L'Enfance du Sauveur.— La Vierge Marie et le Frère lumi
neux de Jésus.
»

Ne vous récriez pas, ne criez pas au blasphème. La Vérité


ne craint jamais rien. Et la science qui pose cette question est
celle des cadavres des traditions et de leur dissection. On l’ap
pelle la Critique historique et religieuse !...
Comme toute science, elle est respectable et un peu préten
tieuse. Allons toutefois au-devant d’elle et demandons-nous
comme les sceptiques si Jésus a existé physiquement.
Tout d’abord, laissons de côté le témoignage sincère de ses
disciples: ils auraient bien été capables de l’inventer. Ne nous
occupons pas non plus des écrits de ses partisans, Gnostiques
et Pères de l’Eglise, car ils avaient tout intérêt à le soutenir.
Délaissons aussi certaines affirmations de Josèphe et des auteurs
latins : elles ont peut-être été interpolées. Ne rappelons pas non
plus les longues et savantes dissertations de quelques théolo
giens. Adressons-nous tout simplement à ses pires ennemis,
à ses juges, à Israël.
Les Juifs n’ont pas été tendres pour Jésus. Il est vrai que,
nous autres chrétiens, nous leur avons bien rendu la monnaie
de leur pièce. N’oublions pas, en effet, qu’Israël est resté sous
le joug pendant tout le moyen âge. Il a subi de nombreuses
et violentes persécutions. Mais, grâce à la douleur, son cerveau
s’est développé. Et, peu à peu, les savants de cette race mépri
sée et maudite sont arrivés à occuper les chaires des princi
pales Universités d’Europe. Alors, le problème de l’existence
du Sauveur s’est posé plus impérieusement que jamais. On a
soulevé toutes sortes d’objections. Vous y répondrez aisément
par l’argument que je vais vous fournir. Je l’emprunterai aux
Juifs eux-mêmes. Oui, les Israélites contemporains de Jésus
nous ont laissé des preuves irrécusables du séjour de notre
Divin Maître ici-bas. Et on ne peut pas dire que ces témoigna
ges ont été forgés, interpolés ou fabriqués exprès.
Pour que vous compreniez l’importance de ces preuves, je
vous dirai tout de suite que les Livres sacrés des Hébreux for
ment un ensemble tel, qu’ils constituent, d’après les Kabbalistes,
un Etre véritable qu’on peut diviser en trois grandes sections.
La première section traite de la manière d’écrire et de lire
les ouvrages sacrés. Notez bien qu’on n’a pas le droit de chan
ger une seule lettre du texte hébraïque. C’est la Mashore.
La seconde section se rapporte au corps même de la doctrine.
Elle se compose de deux parties : la Loi elle-même ou Mishma
et la Jurisprudence ou Gémarah. Eh bien ! voyez le nombre
de livres qu’il faudrait pour renfermer la jurisprudence de nos
tribunaux qui ont fonctionné jusqu’ici à peu près autant que
les tribunaux juifs. Toutes les décisions de la Justice Israélite
forment une série de 25 à 3o volumes in-folio et qu’on nomme
le Talmud.
Enfin, la troisième section est constituée par la Kabbale dont
je ne vous parlerai pas aujourd’hui.
Dans ce labyrinthe de documents hébreux, il y a une phrase
qui, pour les chrétiens, vaut son pesant d'or. La voici :
« TALMUD de BABYLONE
{Sanhédrin, p. 67), TALMUD
de JÉRUSALEM {Sanhédrin, VII, XVI, p. 25), traitent de ce
mode de témoignage dans les procès criminels et, en les pré-
sentant comme loi traditionnelle, ils citent seulement le pro
cès de JESUS dans lequel il a été mis en usage. »
(Graetz, Sinaï et Golgolha, p. 338, cité par Hippolyte Ro-
drigues. Le Roi des Juifs, p. 245.)
Voilà donc un texte juif qui nous dit que, lors du procès de
Jésus, certaines opérations ont été faites et que ces opérations
se trouvent consignées dans un Recueil de Jurisprudence judaï
que. Nous avons le droit d’en conclure que le Christ a existé.
On possède encore un autre document qui n’a pas été traduit
et qui est intitulé : « SEPHER TOLDOS JESCHOUAH » ou
le Livre de l’Imposteur. Il a été écrit par des rabbins ou
des pharisiens de l’époque de Jésus. Les matérialistes y ont
puisé une foule d’arguments et de calomnies contre le Christ.
Nous ne ferons pas attention à ces injures et nous nous con
tenterons de constater que cet ouvrage affirme lui aussi l’exis
tence de Jésus.
Sans nous appuyer sur les Evangiles pas plus que sur les
œuvres des gnostics, des chrétiens et même des païens, nous
pouvons donc dire que Jésus a existé. Et si sa mission a été
entourée par la foi d’une foule de légendes, c’est à l’histoire de
découvrir la vérité et de la montrer.
Voilà donc notre première question résolue par l’affirmative.
Reprenons maintenant le fil de notre récit.
Un petit enfant est né à Bethléem. Que va-t-il devenir? Ce
sera un petit enfant d’artisans élevé par sa famille. Son père
s’appelle Joseph, sa mère se nomme Marie. N’oubliez pas ce
petit détail qui est très important. Vous verrez plus tard un
tas de gens dire qu’ils sont Jésus réincarné, non pas sur Terre,
mais dans un Plan de l’Invisible. Rappelez-vous alors que cha
que fois qu’un envoyé de l’ Appartement du Verbe reviendra
ici-bas, il se soumettra aux trois lois suivantes qui sont abso
lues : i° Il sera aînée d’une famille; 20 son père s’appellera
toujours Joseph; 3° sa mère se nommera toujours Marie. Je
me souviens, à ce propos, de l’histoire d’un esprit qui venait
de ce Plan et devait s’incarner sur Terre. Il avait trouvé les
conditions requises dans un petit village situé sur la montagne.
Mais, ce n’est pas sans peine qu’il était enfin parvenu à faire
marier son père qui s’appelait Joseph avec sa mère qui se
nommait Marie.
Lorsqu’un être ne remplissant pas ces trois conditions vien
dra vous affirmer qu’il est le Christ, vous n’avez qu’une seule
chose à faire : le saluer avec respect et vous en aller, car il ne
vient certainement pas de l'Appartement en question.
Cet enfant s’élève comme tous les enfants. Mais à douze ans,
il se passe un phénomène que je tiens à vous décrire.
Joseph avait des propriétés où il cultivait pour les autres.
Il était parti à la vigne avec le petit. La mère était restée à la
maison. À un moment donné, elle est tout étonnée de voir
arriver le double lumineux, le fantôme astral de son fils qui lui
dit : « Où est Jésus mon frère, afin que je le rencontre ? » Marie
ne sait que répondre ; elle attache l'esprit au pied du lit et s’en
fuit. Elle arrive au champ où se trouvait son époux et elle
aperçoit alors Jésus qui lui demande: « Où est-il, que je le
voie ? » Jésus est ramené à la demeure paternelle.
Aussitôt, l'être de lumière se détache du lit et vient embras
ser le petit garçon. Puis, tous deux se fondent l’un dans l’autre.
Vous retrouverez cette légende dans un livre écrit par Valen
tin et dont le titre est Pistis-Sophia. C’est un ouvrage purement
gnostique. Il a été traduit en français par Amélineau, et il est
tellement bien composé au point de vue initiatique, qu’il faut
au moins quatre mois pour le lire tout en possédant la clef. Je
vous dirai que les Gnoshques sont très intéressants à étudier
pour {'histoire du Christianisme. D’abord, ils ont vécu avant
certains apôtres et surtout avant certains évangélistes; puis,
vous verrez chez eux beaucoup de choses qu’on rencontre dans
les Evangiles, mais écrits d’une autre façon ; enfin, ils vous
fourniront la clef des récits évangéliques que vous ne trouverez
nulle part ailleurs.
*
**
La Discussion de l'enfant Jésus avec les Docteurs. — Les trois
Sectes juives. —L'Education terrestre de Jésus et ses Voya
ges. — Les deux Jésus-Christ. —Le Chiffre de Jésus — Clef
des Evangiles. Auditeurs du Christ. — Préparation
— Les
de la Mission de Jésus par l'Invisible.
— Explication de
deux Textes Evangéliques et Constitution humaine d'après les
Gnostiques.

Mais, un jour, l’enfant Jésus s’échappe de chez ses parents et


s’en va discuter avec les Docteurs. Joseph et Marie vont le
chercher. A partir de ce moment, il reçoit l’instruction des
choses de la Terre chez les Esséniens.
Qu’était-ce donc que ces Esséniens ? Un chercheur con
temporain, M. Teder, a fait des études très sérieuses sur la
Maçonnerie dont il fait remonter l’origine aux Esséniens.
Pour que vous compreniez bien le caractère de cette secte
juive, je vous rappellerai qu’il y avait en Israël trois sectes prin-
— 8 —
cipales. A quoi les comparerai-je aujourd’hui ? Je les compare
rai tout simplement aux catholiques orthodoxes, aux réformis
tes ou modernistes et aux catholiques initiés s’il y en avait. On
donnait à ces trois sectes les noms de Pharisiens, de Saddu-
céens et d'Esséniens.
Les Pharisiens étaient de bons bourgeois qui allaient au Tem
ple le samedi et qui y faisaient tout ce qu’ils voulaient. Ils
s’installaient même dans la Maison du Seigneur pour vendre si
c’était nécessaire. Et quand ils voyaient un prophète, ils le lapi
daient ou le lardaient de coups de couteau, selon les époques.
Toute l’histoire d’Israël roule précisément sur les luttes de ceux
qui désiraient avoir des prophètes avec ceux qui ne voulaient
pas les tolérer.
Les Saddacéens étaient des philosophes, des sceptiques ou
des matérialistes. En général, ils ne croyaient à rien ou, tout
au moins, à pas grand’chose.
Quant aux Esséniens, c’étaient des mystiques, des moines si
ce mot pouvait aller avec celui de « Juifs ». Ils constituaient
une Fraternité laïque qui ressemblait assez à celle des Pythago
riciens. Les Esséniens possédaient seuls la connaissance exacte
de la langue hébraïque. Et je vais bien vous étonner en vous
disant que, vers 500 ans avant Jésus-Christ, on ne savait
plus traduire Moïse. Esdras avait bien essayé de le faire, mais il
n’était parvenu qu’à donner une traduction absolument pri
maire. Comme membres d’une société secrète, les Esséniens
avaient des serments, des signes de reconnaissance, des habits
spéciaux et un régime à suivre. Ils communiaient secrètement
avec les membres d’autres Ordres ésotériques. C’est ainsi
qu’ils avaient des relations avec les Pythagoriciens, les Néo-
Platoniciens et les Alexandrins.
Voilà donc Jésus chez les Esséniens. Que fait-il de douze à
trente ans? Personne n’en sait rien. Cependant il y a des gens
qui osent raconter que le Christ est allé se faire initier chez les
Hindous. Il faut détruire tout de suite cette fameuse légende qui
ne contient pas une parcelle de vérité, car,
n’oubliez jamais que
le soleil n’éclaire pas en même temps l’Inde et l’Europe. Ce
ne sont donc pas les mêmes lois physiques et
morales qui régis
sent ces deux pays. Si nous considérons Jésus en tant qu’homme
ou cpa Essénien, il n’avait rien à apprendre dans Y
Inde. A plus
forte raison, en tant que Messie divin, il ne devait pas recourir
à la Lumière des Temples de la vieille Asie. De plus, ce n’est

pas la Racé jaune qu’il va sauver, mais la Race blanche.


Donc, pour savoir ce qu’est devenu Jésus de douze à trente
ans, s’adresser à des gens qui avaient suivi dans l’In
il fallait
visible le voyage de cet être d’une importance si grande. Vous
savez tous que nous projetons sans cesse
des rayons de nous-
mêmes dans le Plan Astral. C’est ainsi que toutes mes pensées,
toutes mes paroles, toutes mes actions bonnes ou mauvaises,
sont enregistrées dans l’Atmosphère secrète de la Nature. Et
tout voyant peut percevoir ces divers reflets astraux des créatu
res ou des choses terrestres.
Afin de connaître la vie exacte du Christ sur Terre, il était
ainsi très utile d’avoir des personnes qui avaient réellement vu
en Astral. Jusqu’à présent vous pouvez
considérer ce que je
vous dis comme des rêveries de mon imagination. Quant à moi,
je suis certain que c est vrai.
Eh bien ! le Christ est venu en Europe. On suit son passage
à Rome où régnait César, en Gaule où il a laissé des traces très

nettes de son séjour dans la ville de Vienne, en Sicile et dans


bien d’autres pays que je ne puis citer.
A Rome, il s’est passé un fait extrêmement intéressant. C’est
la rencontre des deux J.-C,, son nom d’homme et son futur
nom messianique; c’est Vaillance de Jésus et de Christna. Ces
deux lettres sont les initiales mêmes des noms de Jules César et
du Crucifié.
Ces deux J.-C. se sont ainsi trouvés face à face. L'un, en
tant que César romain, possédait tout ; il avait à sa disposition
de nombreux soldats et d’immenses trésors ; il était en outre
Chef de sa Religion ou Dieu incarné. L’autre n’était qu’un sim
ple étudiant, si vous voulez bien me passer ce mot, qui se
souvenait qu’il avait laissé un vêtement de lumière quelque part
dans le Zodiaque ; et pourtant cet être, qui n’avait que son idée
pour toute fortune, aurait pu lui aussi, comme l’a très bien dit
Fabre d’Olivet, transporter d’enthousiasme un peuple entier et
conquérir VEurope, VAsie et YAjrique ; il ne le voulut pas, car
il préférait la pauvreté et la faiblesse apparentes de Vidée qui
évolue lentement mais sûrement les cerveaux et dont la durée
est éternelle, à la force des armes qui abrutit les masses et ne
dure qu’un temps. Vous retrouverez partout cette lutte du prin
cipe chrétien qui n’a besoin de rien et de l’élément césarien
qui a besoin de tout.
Après avoir ainsi voyagé, Jésus revient en Palestine. Il a
trente ans. Ici encore une petite remarque sur le chiffre de
Jésus dans l’Invisible. Chacun de nous a un chiffre. Souvent
on ne le connaît pas. Celui de Jésus est 3. C’est à trente ans
(3 fois 10) qu’il commence sa mission ; c’est à trente-trois ans
— îo —
(33=6 = I +2+3 -- 4 — 5 — 6 = 21 = 3)qu’elle finit ;
c’est à 3 heures qu’il meurt sur la croix. Si vous vous en don
nez la peine, vous rencontrerez dans la vie du Christ une foule
de faits où se montre ce chiffre 3. Je vous en citerai encore
deux. C’est à douze ans (12*4 X3 ou 3 X 4 ou 12= 3)
qu’a lieu son entrevue avec les docteurs. Enfin, trois clous au lieu
de quatre ont été utilisés pour la crucifixion.
A propos de la durée de l’existence terrestre de Jésus, nous
ferons en passant une toute petite réflexion pour être un
peu
méchant. Vous savez qu’il y a des gens qui sont francs-maçons.
Et il y a surtout un grade dont ils sont très fiers. C’est le
33e degré du Rite Ecossais. Eh bien ! ils seraient épouvantés
si on leur dévoilait le secret que ce nombre renferme. Trente-
trois indique le terme de la vie de Jésus. Cela veut dire ésoté
riquement : « Celui qui a Jranchi, comme le Christ, les por
tes de la Mort »
.
Nous arrivons maintenant à l'enseignement de Jésus. C’est
ici que je suis obligé de vous parler des Évangiles.
Je vous ai déjà dit qu'il y avait deux sortes de livres. Il y en
a trois en réalité. Néanmoins, mettons-en deux seulement pour
être plus clair. Tout d'abord, ce sont les ouvrages que nous
écrivons à diverses époques pour les humains. Ils sont impri
més sur du papier très mauvais comme celui-ci. Dans cin
quante ou soixante ans, ils auront été mangés par les mites. Il
ne restera plus alors de toutes nos œuvres scientifiques et litté
raires que quelques exemplaires de poésies tirés sur japon.
Supposez, à présent, qu’un cataclysme se produise sur Terre
et que toute celte collection de Bibles dont l’Angleterre gratifie
le Monde entier soit engloutie pour toujours. Il ne faudrait
pas être désolé de cela car on pourrait intégralement reconsti
tuer les Evangiles, les Psaumes, en un mot Y Ancien et le Nou
veau Testament, peut-être pas parles Epîtres de saint Paul. Tout
ce qu’il nous importe de savoir c’est que les Evangiles seraient
recomposées entièrement. Et pourquoi ? Parce que c’est écrit
de l’autre côté. Ceci est tellement curieux que
vous verrez des
voyants comme Valentin citer des paroles de l’Evangile d’une
façon tout à fait différente de celle que nous connaissons, mais
toujours avec le même sens que nous devons leur attribuer
d’après les Evangélistes eux-mêmes. Quelle est la raison d’être
de cela ? La voici. L’ annonciation de la venue du Verbe était
écrite dans le Ciel bien avant l’incarnation de Jésus et vous
pourrez observer, non sans quelque étonnement, que Krishma
a préfiguré la vie du Christ fait chair.
— iî —
Voilà pourquoi on peut considérer les Évangiles comme quel
que chose de tout à fait différent d'un livre courant. Voilà pour
quoi les philosophes n’ont émis que des inepties ou dit des
naïvetés lorsqu’ils ont voulu en écrire autant, parce qu’ils ne
transcrivaient que des paroles sans racines.
Une parole du Christ est toujours le souvenir d’un psaume de
David, d’après une clef chiffrée. Je vous donne tout cela pour
vous montrer que des paroles venant d’un plan d’initiation ont
une autre portée que celles d’un philosophe ou d’un savant.
Ceci dit, comment Jésus a-t-il annoncé VEvangile et quel est
le sens de ses prédications?
Jésus avait à parler à trois sortes d’intelligences : 10 de bra
ves gens qui l’écoutaient attentivement et l’admiraient, le frui
tier du coin, le charbonnier d’en face, ia marchande de poisson
d’à côté ; 2° des bourgeois, des philosophes, des savants, des
rabbins qui étaient venus là pour se payer sa tête, c’est-à-dire,
des Pharisiens et des Sadducéens ; 3° enfin, des convaincus
mais en très petit nombre.
C’était une mission exceptionnelle et le Ciel l’avait préparée
longtemps à l’avance.
Une trentaine d'âmes venues des Mondes célestes s’étaient, en
effet, incarnées en même temps que le Christ. C’est ainsi que
l’âme de Jean-Baptiste fut Elie réincarné. En commençant sa
vie publique, Jésus retrouva ces âmes l’une après l’autre. Il en
fit ses disciples préférés. Une seule le trahit. Plaignons ce pau
vre esprit qui a été bien puni d’avoir réalisé en actes humains
ces paroles qu’il avait prononcées de l’autre côté : « Moi, je sais
que Jésus va descendre et je mets le Ciel au défi de laisser le
Christ s’incarner. » Espérons que le Père l’a pardonné puisqu’il
lui fut permis de revêtir un corps terrestre pour accomplir la
trahison qu’il avait projetée.
Jésus se met à prêcher. Chacune de ses paraboles a une por
tée considérableparce qu’elle vient des siècles passés pour aller,
en traversant le présent, vers les siècles à venir. Il raconte de
charmantes petites histoires. Mais n’oubliez pas qu’il faut une
clef pour en pénétrer la signification véritable. À titre d’exem
ple, je vais vous donner l’explication de deux textes évangéliques.
Le premier est celui-ci : « Je suis venu apporter la division »
ou « Je suis venu jeter un feu sur la terre et qu est-ce que je
veux sinon qu’il soit allumé ? » Vous allez être sans doute dans
l’embarras pour faire accorder cette phrase avec la modeste
attitude du Christ. On se représente d’ordinaire Jésus comme
un doux rêveur qui n’était pas homme pour deux sous et qui
— 12 —
souriait toujours. On se le figure comme quelqu’un qui n’a rien
de l’homme tel qu’on le conçoit avec ses colères et ses empor
tements. Enfin, on verrait aisément en lui ce mouton qui bêle
pendant qu’on l’égorge. C’est une erreur. Rappelez-vous à ce
propos ses attaques contre les Pharisiens et l’histoire de la
femme adultère.
Lorsque Jésus dit qu’il est venu semer la division, il pro
nonce une parole extrêmement profonde dont on n’a pas saisi
le sens parce qu’on n’a pas compris comment les initiés anti
ques concevaient l’homme.
Les anciens considéraient Vétre humain, non pas d’après les
éléments constitutifs que nous connaissons, mais comme formé
de plusieurs puissances révoltées contre la loi divine. L’homme
est une société d’êtres vivants. Les Théosophes vous disent que
c’est un dieu. Il y a du vrai là-dedans, à condition que l’homme
ne s’adore pas lui-même. Oui, nous sommes des dieux tom
bés, tellement tombés, qu’on ne retrouve même plus tous les
morceaux qui nous constituaient primitivement.
L’homme est d’abord composé d’un corps physique que je
représente par un carré avec la lettrec à l’intérieur.
Au-dessus, je vais dessiner un être tout noir. Je lui mets des
cornes sur le front et des ailerons dans le dos. C’est Limage
de Satan ou du Diable. Vous avez là toutes les passions qui
portent l’homme vers le bas ou l’inférieur. Quand un homme a
un gros ventre comme le mien, c’est qu’il a trop poussé les ali
ments du côté du corps physique au lieu de les spiritualiser.
C’est cette espèce de tentateur que les gnostiques appelaient
l’esprit d’imitation spirituelle. On peut le nommer aussi corps
astral en ne le considérant que dans ses influences psychiques.
Les trois animaux du Sphinx, c’est-à-dire le bœuf ou l’ins
tinct, le lion ou la passion, et l’aigle ou l’imagination déréglée,
le symbolisaient également.
Les anciens le nommaient « esprit d’imitation spirituelle »
parce que c’est le singe de l’homme. Je le désigne par la lettre i
et je le figure par un triangle la pointe en bas. En outre de ces
deux premiers êtres, il existe en nous une lumière ou une âme
formant la personnalité humaine. Je représente cette puissance
par la lettre un cercle avec la lettre A.
Ce n’est pas tout. Les mystiques de l’époque de Jésus avaient
des conceptionsandrogoniques beaucoup plus élevées que nous
ne le pensons. C’est ainsi qu’ils admettaient au-dessus de l’âme
humaine une influence angélique non incarnée qui apportait les
grâces divines et attirait l’homme vers le supérieur. Ils lui don-
13
— —
naient le nom de Vertu céleste. Nous allons la représenter par
un triangle la tête en haut avec la lettre V.
Enfin, selon eux, il y avait encore une force extérieure à
l’être humain et qui avait pour charge d’arrêter à la date fixée,
le cours de l’existence humaine. C était la Destinée que nous
figurerons par un petit carré et la lettre D que nous placerons
àgauche des autres dessins.
Nous obtenons ainsi le schéma suivant :
Voilà donc toutes les forces qui se battaient dans l’homme
au moment de la descente de Jésus. Maintenant, il nous sera
facile de comprendre ce que le Christ va dire. Je cite textuel
lement Valentin :
Vous pensez que je suis venu jeter la paix sur la terre, non,
je suis venu jeter une division...
C’est-à-dire qu’à partir de l'arrivée de Jésus sur Terre, la
bataille commence entre les différents êtres qui constituent
l’homme incarné. Tout ce qui est spirituel va remonter vers le
Ciel et tout ce qui est matériel va se rendre vers la Terre.
Car, à partir de maintenant, cinq seront dans une seule
...
maison, trois seront divisés contre deux et deux contre trois.
C’est-à-dire l’âme est attirée par l’ange vers le Ciel ; puis, le
karma ou le destin, le tentateur et le corps s’en vont dans un
autre plan.
Tel est le commentaire que nous offrons de ce premier ver
set « Je suis venu apporter la division ».
Passons au second récit des Evangélistes où se trouvent rap
portées ces paroles : Rendez donc à César ce qui appartient à
César et à Dieu ce qui appartient à Dieu.
Mais auparavant n’oubliez pas une chose. On a demandé au
Christ : « Pourquoi parles-tu par paraboles. » Il aurait pu
répondre à ses interlocuteurs que si on dévoilait à des enfants de
cinq ans les mystères de la génération humaine, on les rendrait
sûrement malades. Il a préféré fournir la réponse suivante :
Que ceux qui ont des yeux pour voir regardent et que ceux qui
ont des oreilles pour entendre écoutent. Il désigne par ces mots
les initiés choisis spécialement par lui.
On vient donc tenter Jésus en lui disant : « Maître, nous
savons que tu parles et que tu enseignes avec droiture, et que,
sans acception de personnes, tu enseignes la voie de Dieu selon
la vérité ; nous est- il permis de payer le tribut à César,
ou
non ? » Le Christ surprend leur artifice et il leur répond :
« Montrez-moi un denier. » On lui en présente un. Alors, il

pose cette question aux envoyés des scribes : « De qui a-t-il


— I4 —
l’image et l’inscription ? » Ils répondirent : « De César. » Eh
bien ! leur dit le Christ : Donnez au roi ce qui appartient au roi
et donnez à Dieu ce qui est à Dieu (i).
Qu’est-ce que cela veut dire ? D’après les Gnostiques, Jésus
aurait dit en apercevant la pièce de monnaie : elle a brillé.
Le premier sens est que le denier brille parce qu’il se com
pose d’un alliage d'argent et d'airain. Il faut séparer l’argentde
l’airain afin d’envoyer le premier du côté des métaux précieux
et le second du côté des métaux inférieurs. Or, l'argent choisi
symbolise l'âme en qui réside la vertu céleste et l'airain repré
sente l’esprit d’imitation spirituelle uni au corps hylique.
Nous allons voir ensemble une autre signification de ces
paroles : Rendez à César ce qui appartient à César et rendez à
Dieu ce qui est à Dieu.
Au moment où une âme arrive dans l’Invisible, elle se trouve,
d’après les Gnostiques, en présence d’êtres qui gardent toutes
les portes et auxquels elle doit transmettre un mot de passe,
qui n’est autre que le bilan de toutes ses actions terrestres.
Rendez à César ce qui appartient à César signifie donc :
« Passez aux Agents
du Destin le mot d’ordre du Monde ou vos
mauvaises actions. »
Remettez à Dieu ce qui lui revient veut dire : « Donnez à Dieu
le mot qui vous permettra de pénétrer dans le Paradis ou vos
bonnes actions. »
C’est ainsi que chaque parole évangélique est une mine iné
puisable d’enseignements et ne peut être bien interprétée que
grâce à une clef que la Kabbale, les Gnostiques surtout et
l’Occultisme chrétien vous fourniront, si vous daignez toutefois
recourir à leurs lumières.

DEUXIÈME PARTIE
Mesdames, Messieurs,
Nous abordons maintenant un sujet qui a passionné un peu
tout le monde, c’est celui des miracles de Jésus.
*
* *
— La ques
Les Miracles de Jésus et son Caractère essentiel.
tion d'Argent dans l'Œuvre du Messie. — MotiJ de la con
damnation de Jésus par le Sanhédrin. •— L’Eglise de Mel-
chisédec.
— Le Sacrifice du Pain et du Vin dans l'Antiquité.
— Le Culte Védique.
En même temps qu’il annonçait la bonne nouvelle, Jésus fai—

I. Voy. Math., XXII, 21 ; Marc, XII, 17 ; Luc, XX, 25,


15
— —
sait des œuvres. Il domptait la maladie ; il commandait à la
Nature et à la Mort. Cette puissance sur la maladie et la mort,
ce pouvoir sur l'Invisible ont de quoi frapper l’imagination et
le cœur de tout homme. En somme, qu’est-ce qui intéresse
le plus l’homme? C’est lui-même parce qu’il est très égoïste.
Après lui, c’est sa femme ou ses enfants s’il en a. Mais sa santé
est un bien précieux auquel il tient par-dessus tout, à tel point
que, dans la Race blanche particulièrement, on commencepar
se demander les uns aux autres : « Comment ça va ? Nous ne
pensons pas combien notre santé nous est chère. Et les indus
triels qui vendent des drogues le savent bien, puisque c’est en
exploitant la douleur de la maladie qu’ils transforment rapide
ment pour eux l’eau pure en bon or monnayé, par ces annon
ces merveilleuses que vous lisez tous les jours dans les journaux.
Eh bien ! le caractère essentiel de Jésus est qu’il est le pre
mier dans tous les ordres de révélation.
Vous le constaterez facilement. Prenez un magnétiseur ; il
vous dira que Jésus est le plus grand des magnétiseurs. Pre
nez un spirite; il vous dira que Jésus est le plus fort des mé
diums. Prenez un médecin ; s’il est sincère, il vous dira que
Jésus est le plus puissant des hypnotiseurs.
Prenez un aliéniste, il vous dira que Jésus a été le plus dan
gereux des hallucinés ou des fous.
En un mot, chacun de nous l’apprécie à sa façon en le met
tant au-dessus de tout ce qu’il connaît et en voulant le prendre
pour chef quand il l’admire et le vénère. Je ne serai pas étonné
de soulever des protestations de votre, part en vous disant que
les anarchistes le considèrent comme le premier anarchiste
venu dans l’humanité. Il n’y a donc pas un être humain qui
ne trouve dans Jésus la satisfaction de toutes les aspirations,
parce que c’est l’arrivée sur Terre d’un illuminisme dans tous
les plans.
Mais ce qui stupéfie le plus les incrédules, c’est la puis
sance de Jésus sur la Mort. Il a ressuscité la fille de Jdire. Les
médecins vous diront qu’elle n’était pas morte. C’est déjà une
mauvaise idée de leur part pour un confrère de l’époque, car
cette jeune fille était bien considérée comme morte. Il ressuscite
aussi Lazare qui n’était pas du tout en catalepsie. Rappelez-
vous, en effet, qu’on avait déposé Lazare depuis quatre jours
dans un tombeau et qu’il sentait déjà mauvais.
Enfin, il est mort lui-même et il est revenu ensuite, trois
jours après, dans le même corps physique. Bouddha et les
autres révélateurs n’ont jamais pu en faire autant et ils se sont
— 16 —
contentés simplement de se réincarner. Ce phénomène extraor
dinaire déroule tellement l’imagination que les critiques en sont
venus à se demander si Jésus était bien décédé sur la croix.
-C’est un problème qu’on discute beaucoup de nos jours.
Ainsi, Jésus a dompté la maladie et la mort. Cela a beaucoup
ému les œuvres de ses contemporains. Il y a même un fait
qui n’est écrit nulle part et que jevais vous citer en passant.
C’est celui de savoir qui a payé la mission de Jésus. On a
beau préférer la pauvreté à la richesse et couchera la belle étoile,
on a beau porter des habits rapiécés et ne se contenter que de
très peu de nourriture pour vivre, il faut pourtant bien posséder
quelque argent pour subvenir à ses besoins, surtout quand on ne
travaille pas et qu’on veut exercer un apostolat quelcon
que.
Je suis même très surpris du profond silence d’Israël à ce
sujet. Eh bien ! on a pu le savoir de l’autre côté. C’est la
famille de Lazare qui s’est chargée de fournir à Jésus tout ce
qui lui était nécessaire et vous verrez plus tard que c’est encore
un parent de Lazare qui donne la concession du tombeau qu’il
possédait.
Maintenant, Jésus fait-il des miracles pour étonner la foule?
Vous savez bien que non. Tout miracle est un symbole vivant.
Et chacun des miracles du Christ renferme un enseignement
de haute science ; d’ailleurs, c’est dans ce but qu’il est accom
pli. Le peu de temps dont nous disposons ne nous permet
pas de développer comme il conviendrait ce côté de la ques
tion que nous traitons ce soir.
Voilà donc Jésus guérissant des aveugles, des sourds muets,
des boiteux, des paralytiques, des lépreux, des démoniaques,
et ressuscitant des morts.
On dit qu’il a été jugé comme Roi des Juifs. Je ne le
crois pas. C’est le voile ou l’aspect extérieur de l’affaire qu’on
nous révèle en disant cela. C’est l’exemple du monsieur qu’on
arrête parce qu’il a formé un complot contre la sûreté de l’État
avec des gens qu’il ne connaît pas du tout.
il y a eu un motif très sérieux de l’arrestation du Christ,
c’est le même que celui de la condamnation de Socrate. Il a
été arrêté pour avoir dévoilé la Vérité devant les profanes.
On n’a pas compris alors qu’il ne devait plus y avoir de
mystères à partir du moment où Jésus paraîtrait. Les rabbins
ont cru à la révolte d’un initié et ils n’ont pas vu la descente
de la Justice dans les Lois injustes, de l’Amour dans l'Iniquité.
Voilà l’origine de la haine implacable des grands-prêtres juijs
contre Jésus et ils n’ont pas hésité un instant à le faire crucifier
pour avoir divulgué la Science des Temples.
Il est une très antique tradition qui affirme qu’il existe dans
l’Univers une Eglise secrète qui relie l’homme à Dieu sans sa
cerdoce, sans aucun intermédiaire. Tout être illuminé directe
ment ou par initiation, du moment qu’il sait certains mystères,
fait partie de ce Culte qu’on a désigné par le nom d‘ Eglise de
Melchisédec. Ce Culte a toujours existé. Et c’était celui de la
Très Haute Initiation. Il consistait à remplacer, dans les sacri
fices sacrés, le sang et la chair des animaux par des espèces
végétales d’origine astrale.
C’était la communion réservée aux plus grands des pontifes
dans tous les Mystères anciens. Lorsqu'un adepte allait rendre
visite au Dalaï-Lama, celui-ci coupait un pain en deux, en
donnait un peu au visiteur et en mangeait aussi ; il prenait
ensuite une coupe remplie de vin, la présentait à l’initié après
l’avoir bénie et tous deux buvaient la liqueur sacrée. Telle fut
dans toute l’Antiquité religieuse la communion réservée à
ceux qui étaient initiés à l’action directe du Visible sur l’Invisi
ble et de l’Invisible sur le Visible. C’était aussi l’union intime
de ceux qui sont avec ceux qui ne sont plus.
Pourquoi employait-on le pain ? Parce que c’était du blé
fermenté ou astralisé ; en un mot, le corps astral du blé.
Quant au vin, c’était le corps astral de la vigne dont le rai
sin est le corps physique.
Ainsi, les initiés des hauts grades communiaient en astral
avec des forces astrales. Et ils faisaient revivre ce vieux culte
des Védas, de tous les premiers Blancs, ce culte qui consis
tait à faire du jeu avec deux morceaux de bois qu’on frottait
l’un contre l’autre et à voir le sôma, cette liqueur fermentée
qui servait à la communion aryenne.
Eh bien ! Jésus prend cet enseignement initiatique et le jette
à la foule. En agissant ainsi, il faisait crouler la puissance de
tous les sacerdoces organisés, la puissance de tous les prêtres qui
parlaient au nom du Ciel. Quel péché, quel crime aux yeux
de tous ces pontifes ! Jésus allait donc permettre à chacun de
communier avec le Ciel et de se mettre en rapport avec l’Invi-
sible sans prêtre et sans payer des prières. C’est pour cela qu’il
a été jugé et condamné par une assemblée de pharisiens qui a
dit : « Il faut le tuer celui-là ; il faut lui faire traverser les
lois terrestres les plus dures ; il faut le crucifier. »
L‘Évolution de l’Inférieur par le Supérieur. — Le Supplice de
Jésus.
— Les jugements de l’Invisible. — Origine du corps
de Jésus.
— La légende astrale des trois clous. —Histoire du
Jugement des trois Règnes.
— Le Problème de la Mort du
Christ. — La Résurrection et l’Incrédulitéde Thomas.

Et ici un autre mystère se révèle encore à nous. C’est que


rien ne peut s’élever sans que du supérieur il descende. Pour
employer une expression vulgaire, je vous dirai qu’il n’y a pas
d’aliment que nous mangions qui ne puisse devenir de la force
humaine sans que quelque chose d’en haut vienne le chercher, et
le fasse monter. Et les Darwinistes sont des naïfs, car l’infé
rieur n’évolue qu’à la condition que le supérieur descende
deux fois vers lui. Il n’y a pas de salut possible sans deux
sacrifices, et il n’existe pas de montée ou d’évolution sans
douleur.
Il y a des lois injustes et il y en aura toujours. Chaque fois
que vous voudrez détruire une loi injuste, il vous faudra d’a
bord vous résigner à la subir. C’est parfois très pénible. Mais
n’oublions pas qu’en nous soumettant humblement à cette con
dition, nous ne ferons qu’imiter le Christ qui nous a montré
la voie que nous devons suivre ici-bas. Il y avait, en effet, dans
le Monde romain une loi terrible d’après laquelle tout grand
criminel qui n’était pas citoyen omain devait être pendu ou
crucifié. Celui qui avait le litre de citoyen romain était con
damné à avoir la tête tranchée comme saint Paul. Chez les
Juifs, on crucifiait tous les criminels. Et c’est ce supplice-là
qu’on réservait à Jésus, parce qu’il devait passer à travers les
lois les plus cruelles pour les évoluer. S’il n’y était pas passé,
les injustices de cette époque se continueraient encore aujour
d’hui.
Vous connaissez l’histoire de son jugement. Je ne vous la
referai donc pas. Ce peuple qui a préféré Barrabas à Jésus est
resté toujours le même. Envoyez-lui trois journalistes ; il lais
sera Jésus tranquille s’il n’a pas d’argent à gagner.
On flagelle le Christ ; on le revêt d’un manteau d’écarlate,
on le coiffe d’une couronne d’épines, on lui met un roseau à la
main. Alors, les soldats de Pilate se moquent de lui et s’age
nouillent devant lui en disant :« Je te salue, roi des Juifs ».
Ils lui crachent au visage et le frappent avec le roseau qu’ils
lui ont retiré des mains. Puis on lui fait porter sa croix et
finalement on le crucifie.
Ici, laissez-moi vous raconter une légende très curieuse. Je
— i9 —
vous ai dit maintes fois que tous mes actes sont enregistrés et
jugés. Et puisque nous parlons de légendes, de choses vagues et
mystiques, permettez-moi de vous dire que le couteau qui a
servi à commettre un assassinat est lui aussi jugé dans l’Invisi
ble. Il n’est pas coupable me direz-vous. C'est très juste. L’être
humain qui a tiré est seul responsable. J’en conviens. Mais il
n’en est pas moins vrai que le couteau est complice du forfait.
Et lorsqu’il repassera par l’usine, il entrera dans la composition
d’un morceau de rail ou d’une roue de wagon ; il sera dès lors
soumis à des chocs multiples et violents et il grincera d’une
façon lamentable.
Eh bien ! après la mort de Jésus, il s’est produit un fait très
intéressant. Vous savez que le corps physique du Christ ne venait
pas de la Terre. Il avait été fabriqué avec des éléments matériels
du Soleil. Et, outre les aliments que Jésus mangeait, les prin
cipes nutritifs qui ont servi au dévoloppement de ce corps
venaient aussi du Soleil par la respiration. Après avoir été ense
veli dans le sépulcre de Joseph d’Arimathée, le corps de Jésus
a subitement quitté la Terre par un procédé quelconque.
Notez
bien qu’il n’était plus sur Terre quand le jugement dont je vais
vous parler a eu lieu. Revenons un peu à son crucifiement.
Lorsqu’on a placé Jésus sur la croix, on a cloué d’abord chaque
main et chaque pied séparément. On avait donc ainsi employé
quatre clous pour la crucifixion. Mais, on remarqua bien vite
qu’un des clous traversait les parties molles de l’un des pieds
sans être suffisamment soutenu ; on a enlevé ce clou et les pieds
ont été placés ensuite l'un par-dessus l’autre. Il n’y a plus alors
que trois clous utilisés. C’est d’ailleurs le chiffre du Christ. Je
vous récite tout cela d’après une vision astrale qu’on nous a
montrée.
Après la disparition du corps du Messie, l’Espritdu Règne
Minéral a dit aux clous qui avaient servi à la crucifixion :
( Qu’avez-vous fait du corps de Jésus ? » Mais, ils ne purent
indiquer l’endroit où ce corps reposait. L’Esprit du Règne Végé
tal posa la même question au bois qui avait supporté le corps
du Christ et il n’obtint pas non plus de réponse certaine. l’Es
prit du Règne Animal fit aussi cette demande aux êtres qui
avaient nourri ce corps ; ils cherchèrent partout et ne le trou
vèrent pas. C’est alors que les trois Chefs des Règnes de la
Nature terrestre ont demandé compte à l’Esprit de la Race diIs
raël de ce corps qu’on ne trouvait plus et on entendit une voix
qui disait : « Tant que ce corps ne sera pas retrouvé, tu ne pour
ras pas réunir ton corps social ; tu seras dispersé sur toute la
a— 20 —-

Terre et tu ne pourras revenir en Judée que lorsqu’il sera


retrouvé. » Cette légende révèle des mystères qui vous seront
plus tard d’une très grande utilité.
Le Christ est mort. Vous connaissez l’histoire. On le des
cend de la croix. Mais au fait, était-il bien mort quand on le
détacha de la croix? Voilà une question qui a donné naissance
à plus de quarante livres. On s’est demandé si le coup de lance
du soldat avait bien perforé le cœur. Je vous dirais d’après les
clichés astraux que le coup de lance a perforé la rate, le dia
phragme et le péricarde. Quant au flot de sang et d’eau qui en
résulta, il provient du péricarde, des vaisseaux du diaphragme
et de la rate. Cette blessure explique médicalement la mort de
Jésus.
Mais le Christ est ressuscité. Il apparaît à Marie-Madeleine
et à ses disciples. C’est alors qu’on fait intervenir toutes les
sciences occultes. Croyez-vous donc qu’à l’époque de Jésus on
ne connaissait pas l’Occultisme mieux que maintenant? Rap
pelez-vous qu’on le maniait alors constamment, à tel point que
Thomas se dit en voyant Jésus : « Toi, tu es un esprit ressuscité
et revêtu d'un corps physique. »
Jésus lui répond simplement : Mets ici ton doigt, et regarde
mes mains ; avance aussi ta main, et la mets dans mon côté, et ne
sois plus incrédule, mais crois.
Voilà Thomas convaincu de la résurrection matérielle de
Jésus. C’est vous dire que les Anciens connaissaient aussi bien
que nous tous les mystères du Magnétisme et de la Mystique.
N’oubliez pas que Jésus passe son temps à convertir les Juifs
par des preuves absolument physiques. Et la réalité des mira
cles de Jésus estattestée par les rabbins eux-mêmes.
La suite de l’histoire traditionnelle va nous montrer toutes
les communautés d’initiés laïques, dont nous avons parlé pré
cédemment, communier au nom du Christ. Et vous allez voir
se former, grâce aux prédications des Apôtres, ces Centres d7Z-
luminisme chrétien qui prendront par la suite une si grande
extension. Vous verrez l’apôtre Paul organiser son Eglise sur
la racine des sociétés secrètes qui existaient alors. Ceux qui
ont essayé depuis de constituer des Eglises aussi puissantes
que celle fondée par Paul n’ont pas réussi à faire œuvre dura
ble, car ils ne s’étaient pas appuyés sur de solides assises
invisibles. Vous apprendrezcomment et pourquoi se sont cons
tituées ces divers chevaleries chrétiennes d’Occident qui ont
tant agi sur les cerveaux de nos aïeux et qui agissent encore
très puissamment sur les nôtres.
SEPTIEME CONFÉRENCE DU DE PAPUS

(14 mai 1908.)

PROGRAMME

Sociétés Secrètes et Histoire Les Coups de canon Maçon


Moderne. niques.
Des Francs Juges à Caglios- La Réforme, la Révolution
tro. Française, Napoléon.
La Rose-Croix et la Franc- L’avenir des Sociétés d’Eu
Maçonnerie. rope.

Les Sociétés Secrètes

PREMIÈRE PARTIE
Mesdames, Messieurs,
Nous avons jusqu’à présent passé
en revue, trop rapidement
peut-être, une partie de l’histoire antique. Et la dernière fois,
nous avons parlé de l’œuvre du Christ que je n’ai pas traitée
autant que je l’aurais voulu.

*
* *
Evolution des Trois Genres de Facultés humaines. Apparition

de la Notion T Altruisme dans l'Esprit de la Race Blanche.

Méconnaissance de la Propriété individuelle par les Bohé
miens. — Les Conditions de l'Evolution humaine.

Par cette étude, vous avez vu que la figure de Jésus domine


l’histoire de telle façon, que le Christ vient clore
une époque et
en ouvrir une autre. L’Humanité procède par de très lentes éta
pes au point de vue humain ; mais elle procède par étapes nor
males au point de vue de la Force directrice de la Terre. Je
voudrais vous expliquer cela le plus clairement possible.
Vous savez que nous pensons qu’une vie humaine
ne suffit
pas à l’accomplissement de notre évolution. Et pourtant, c’est
quelque chose pour nous ; mais pour la Terre, c’est presque
rien, c’est comme la vie d’un épi de blé pour l’homme. Nous
croyons également que toute la Nature forme bloc et que nous
ne sommes pas séparés de l’évolution du reste de l’Univers.
Autrement dit, nous sommes tous sur Terre, les uns ou les
autres, pour évoluer certaines facultés soit individuelles, soit
sociales. Et chose qui vous étonnera peut-être un peu, tout ce
qui vit participe à cette évolution.
L’homme possède trois sortes de facultés : io des facultés phy
siques ; 2° des facultés morales; 3° des facultés spirituelles.
Les facultés physiques sont : l’instinct, par exemple, le cou
rage brutal, l’esprit de conservateur, la ruse. Tout cela est
évalué, non pas dans la Race, humaine, mais dans le Règne ani
mal.
Par suite de transformations diverses que la physiologie et la
chimie nous ont expliquées dans la première leçon, les cellules
animales deviennent parties intégrantes de l’astral de l’homme
et celui-ci retrouve, tout acquises par son corps matériel, ces
nombreuses facultés physiques dont nous venons de dire un
mot.
Nous autres, êtres humains, nous devons spécialement évo
luer ce qu’on appelle les facultés morales.
Quant aux facultés spirituelles, elles seront évoluées dans un
autre stade d’humanité qu’on nommera Vétat génial, et auquel
nous atteindrons dans un autre plan.
Pour l’instant, nous avons mission de développer les facul
tés morales et surtout l’altruisme, ou ce sentiment qui nous
porte à aimer les autres autant que nous-mêmes. Le Christ est
descendu justement sur Terre pour nous montrer l’exemple que
nous devons suivre. Nous allons voir tout à l’heure comment la
mission de Jésus a été, à mon avis, incomprise et transformée
par Rome en œuvre politique.
On a l’habitude de croire que le malheur d’autrui n’est rien
comparé au nôtre. Et l’idée qu’il peut y avoir des êtres plus à
plaindre que nous, ne pénètre que très difficilement dans notre
cerveau. A ce point de vue, les races d’Orient sont, en général,
plus avancées que nous. Nous commençons toutefois à savoir
que le reste de l’Humanité existe et qu’il a droit à notre
assis
tance. Nous comprenons un peu qu’il est nécessaire de venir en
aide aux autres, non pas comme certaine administration publi
d'abord un
que que je ne nommerai pas et qui prélève tout
tant pour cent sur ce qu’on lui remet pour les pauvres, mais
sentimentalement parlant, si vous me passez cette expression
d’enfant, c’est-à-dire avec tout notre cœur. Eh bien ! il fallu
a
seize à dix-sept siècles pour faire croître en nous cette petite
notion d’altruisme. Je ne parle pas des trois premiers siècles
durant lesquels on n’a pensé qu'à se battre et à se tuer.
La faculté qui va commencer à se développer à présent est
celle du mépris de l’argent ou du matériel. Jusqu’ici, il n’y
a
que les Bohémiens qui possèdent vraiment cette notion que
rien n’appartient en propre à personne. Ne confondez pas sur
tout cet état d’esprit avec celui des anarchistes qui est tout dif
férent, car ceux-ci emploient des moyens qui répugnent à toute
âme chrétienne. Le Bohémien a des conceptions éminemment
aryennes. Voyez-le parcourir les campagnes. Il ne se tour
mente jamais, car il est sûr de trouver sa nourriture n’importe
où il ira et il sait qu’il découvrira toujours
un endroit pour se
coucher. C’est ainsi que quelques légumes pris dans les champs
suffisent à calmer la faim de ce nomade qui ne voudrait
pas
changer de position pour tout l’or du monde. Il
nous faudra
quelques siècles encore pour évoluer cette idée
que l’argent
n’est qu’un outil, qui n’a pas d’utilité quand
on le conserve
pour soi dans un but égoïste. Vous me direz peut-être qu’il
m’est bien facile de parler ainsi, car je suis loin d’être million
naire. Je vous répondrai simplement que le Christ est
venu
semer dans nos cerveaux ce mépris absolu de l’argent et que
nous devons nous efforcer de faire germer en nous cette graine
morale si nous voulons plus tard participer à la vie divine.
Il est une chose aussi que nous ne pouvons pas nous mettre
en tête, c’est que notre existence ici-bas est très mesurée.
Nous ne vivons qu’un petit nombre d’années et lorsque
nous
atteignons cinquante ans en moyenne, c’est déjà bien beau.
Cependant nous avons la prétention de croire
que les facultés
morales croissent très vite. Nous voulons même
que nos désirs
se réalisent immédiatement. Ce n’est pas ainsi que pensent les
gens qui ont de l’expérience. Un homme d’Etat sait très bien
qu’un changement social ne s’effectue pas du jour
au lende
main. Eh bien ! c’est exactement là ce qui se passe
au point de
vue moral. Pour évoluer des facultés dans l’Humanité, il faut
des années et des années, des siècles même. Beaucoup de
ceux
qui viennent à nous se figurent qu’ils vont acquérir en quel
ques mois de merveilleux pouvoirs sur les puissances invisi
bles et, lorsque ces pouvoirs ne viennent
pas, ils se retirent
déçus et mécontents. C’est une erreur qu’il convient de dissi
per tout de suite. Rappelez-vous qu’on ne peut commander
sans danger aux esprits de la Nature
qu’à la condition d’avoir
évolué toutes ses facultés. N’oubliez jamais qu’un organe ne
peut évoluer trop en avant de son organisme. Si le cerveau veut
le foie ou l’estomac,
se développer, par exemple, plus vite que
il rendra presque sûrement malade l’un de ces deux organes et
il finira lui-même par être atteint parla douleur. De même, un
homme ne peut avancer plus rapidement que son époque, car
il court le risque de ressentir des troubles quelconques dans
son corps matériel, ou dans l’un de ses véhicules
invisibles. Les
races humaines n’échappent pas non plus à cette
loi. Et tout
peuple qui veut marcher trop en avant des autres devient un
scandale pour ceux-ci. Alors, les saintes ligues s'organisent
pour le punir de son audace.
Comme vous le voyez, la Nature se charge toujours de réta
blir l’équilibre détruit par les efforts insensés ou imprudents
des hommes et des sociétés humaines.

*
* *
La Destruction des Sanctuaires initiatiques par César.— Appa
rition du Christianisme. — L’Œuvre religieuse et sociale de
saint Paul. — Lutte éternelle de l’Esprit de saint Pierre avec
l'Esprit de saint Paul. — Idées romaines sur les Chré
tiens. — Pacte politique de
César avec le Pape. — Révolte
des Initiés laïques.

Au point de vue historique, nous en étions restés, la der


nière fois, à la venue du Christ.
Vous vous rappelez, sans doute, qu’à cette époque la Rome de
César avait détruit tous les Sanctuaires initiatiques et, en fai
sant cela, elle avait très justement agi. Je vous étonnerai peut-
être en vous disant que, si j’avais été astrologue de VEmpire
Romain j’aurais voulu, en vivant dans un tel milieu, respecter
,
tout au moins les lois sociales établies et j’aurais même conseillé
à l’empereur de détruire tous les centres ésotériques qui se
formaient.
Aux yeux de la puissance impériale, ces diverses universités
occultes ne pouvaient et ne devaient être que des foyers de rébel
lion qu’il importait de faire disparaître.
N’était-ce pas, par exemple, dans les Temples d'Egypte qu’on
faisait de l’or? Avec cet or, on pouvait fomenter des troubles
et nuire sérieusement à l’autorité césarienne. Il n’y avait donc
rien de plus dangereux que cela pour les empereurs et rois qui
initiateurs.
ne voulaient pas marcher selon les vues des
Au moment de l’arrivée de Jésus, la force brutale césarienne
primait donc tout. Il semblait même que le pouvoir de César
ne serait jamais anéanti, car ce qui restait l Orthodoxie initiati
1

que n’était comparable qu’à ces feux follets qu’on voit, la nuit,
dans les cimetières et qui rappellent au spiritualiste l'image des
ombres qui courent sur les tombes.
Il n’y avait plus, sur Terre, que certaines Sociétés secrètes
d’initiés laïques et d’origine pythagoricienne ; des Esséniens et
quelques initiés orientaux, notamment des Bouddhistes.
Eh bien ! c’est avec ces éléments qu’un Romain de génie,
saint Paul, va essayer de faire son groupement. Je vous ai déjà
dit que les gens qui n’étudient que le côté extérieur de l’his
toire, ne voient dans saint Paul qu’un aventurier qui a eu
beaucoup de chance. Ils considèrent volontiers cet apôtre
comme un Monsieur qui se serait dit : « Tiens ! si je faisais aussi
une religion », et qui aurait pris pour des réalités ses rêves et
ses hallucinations. Ces gens-là ne voient jamais rien de la vérité
historique. Cependant, ils font des cours très suivis et ils
deviennent académiciens. Alors, du haut de leurs chaires, ils
méprisent profondément tous ceux qui ne pensent pas comme
eux.
Si vous étudiez l’histoire de l’autre côté, vous saurez qu’on
ne crée jamais de mouvement religieux sérieux sans racines
invisibles. Et s’il n’en avait pas été ainsi pour le Christianisme,
saint Paul n’aurait pas réussi. C’était, il est vrai, un véritable
organisateur; il a fallu, en effet, tout son génie pour lutter
contre le milieu païen et surtout contre certains chrétiens qui
avaient d’autres idées que lui, notamment contre saint Pierre.
La lutte de l’esprit de saint Pierre, de cet esprit administratif,
et de celui de saint Paul ou de l’esprit mystique, a dominé les
débuts du Christianisme et dominera toujours son histoire.
L’Eglise visible sera toujours partagée entre cet esprit d’aban
don à la Providence et cet esprit qui, tout en reconnaissant
que c’est très beau de compter sur Dieu, affirme qu’il vaut
mieux tenir que courir et que 50.000 francs de rentes sont
encore plus jolis.
Au début, l’esprit mystique prime tout dans le Christianisme.
Les chrétiens ne tiennent même pas à la vie et ils se font
manger par les bêtes féroces devant les curieux du cirque. Et,
à mesure qu’ils sont dévorés, d’autres se présentent devant
César, le provoquent et arrivent à exciter tellement la colère
de l’empereur que celui-ci veut détruire ce nid de vipères.
Mais les persécutions n’y font rien et les chrétiens se multi
plient déplus en plus.
Les Romains avaient des idées très spéciales sur le Chris
tianisme. Ils se figuraient que les chrétiens adoraient un pois
son parce que Ichsos était le mot de passe des catacombes.
On dessinait ce poisson pour indiquer que c’était la clef de
l’initiation du Nil et du Monde Astral. Après cela, quelques
mystères chrétiens sont parvenus aux oreilles des païens. On
a appris que les chrétiens se réunissaient pour manger quel
qu’un et on les a accusés aussitôt d’égorger des enfants et
de se livrer à toutes sortes d’orgies.
Celle nouvelle a épouvanté et beaucoup surexcité les Romains.
Ils ont arrêté et condamné à mort tous les chrétiens qu’ils ont
pu trouver. Mais, un jour, c’est devenu dangereux. Alors,
César a tourné la chose autrement. On est allé voir les chré
tiens et on s’est demandé comment il fallait s’arranger avec
eux. Le marché fut vite conclu.
Dans les premiers temps du Christianisme, on ne baptisait
que des personnes sérieuses et d’âge mûr. Après le contrat poli
tique, les évêques baptisaient n’importe qui. Ils auraient peut-
être même baptisé des chiens si on l’avait exigé. Vous trouve
rez, dans la Mission des Souverains de Saint-Yves d’Alveydre,
toute l’histoire du pacte conclu entre César et le clergé
chrétien. Dans ce marché, on vendait Jésus à César. L’ensei
gnement tout mystique du Christ qui apprenait aux hommes
à se confier entièrement à la direction de l’Invisible, à tel point
qu’on ne voulait plus rien garder pour soi, a été complète
ment délaissé, et le sentiment de fraternité universelle qui en
résultait s’est écroulé avec lui pour faire place à un égoïsme
politique terrible qui a été le Catholicisme romain dans toutes
ses manifestations. Ne vous étonnez pas que je vous parle ainsi
de l’établissement de l’Eglise catholique, car rappelez-vous
qu’il est presque impossible de comprendre quoi que ce soit de
l’histoire si elle n’exagère pas un peu la note. N’est-ce pas
d’ailleurs ce que nous faisons tous les jours ? Voyez les luttes
politiques. Il y a des gens qu’on appelle réactionnaires et
d’autres qui veulent tout bouleverser. Entre ces deux extrêmes
il existe une multitude de nuances. Eh bien ! tous ces hom
mes-là nous apparaissent comme des monstres d’un genre
spécial lorsque nous ne sommes pas de leur avis. N’oubliez
pas, à ce sujet, qu'on est toujours le réactionnaire de quelqu’un.
Cet antagonisme, qui se manifeste de nos jours entre la droite
et la gauche et qui nous passionne tant, nous apparaît comme
quelque chose de formidable. El pourtant, ce n’est rien à côté
de celui que vous avez constaté entre VEglise Romaine et les
sociétés qui se sont efforcées de ramener le christianisme à son
essence primitive. Une lutte parlementaire va dominer dix ou
quinze ans une petite époque de l’histoire d’un pays tel que le
nôtre. Mais la latte entre l’ Eggrégore catholique et les Fraterni
tés initiatiques date de l’établissement du Catholicisme romain
ainsi que du jour où l’évêque de Rome s’est déclaré supérieur à
tous les autres évêques, et elle dure encore de nos jours. C’est
pour cela que je tiens à vous préciser tout de suite la bataille.
D’un côté, nous avons donc VEglise catholique romaine dans
laquelle la politique va effacer la révélation de Jésus et de l’au
tre, nous avons la révolte de toutes les sociétés d’initiés laïques
de toutes ces communautés juives, de tous ces centres d’ésoté
risme qui étaient restés vivants à Constantinople et qui, au mo
ment de la prise de cette ville par les Turcs, vont se répandre
dans toute l’Europe et semer, dans les cerveaux embrunis par
le sectarisme et l’ignorance, des idées de fraternité universelle et
d’indépendance d’esprit en matière religieuse, philosophique ou
scientifique.

*
* *
Les Francs-Juges. — Contrepoids providentiel au Césarisme
romain ou l’Islamisme. — Universités Arabes. — Raymond
Lulle et sa Machine à penser. — But des Conciles catholi
ques. — La Raison secrète de la Défaite des Croisés.

Afin que vous compreniez bien cette histoire, il faut encore


que je vous signale un vieux courant resté en Europe. C’est
celui des têtes dures, des Germains, des hommes de guerre qui
avaient tant de fois envahi Rome. Lorsque le pouvoir adminis
tratif du Catholicisme est arrivé jusqu’à eux, appuyé par les
seigneurs qui n’avaient d’autre souci que de vivre et de gou
verner selon leur bon plaisir, il s’est constitué en Allemagne une
association extrêmement intéressante de gens de toutes classes,
qui prétendait exister depuis l’époque de Charlemagne et qui
s’appelait les Francs-Jages, les Hommes libres, les Affranchis.
Ceci est d’autant plus intéressant à retenir qu’on possède des
documents du xe ou xi® siècle qui prouvent l’existence de cette
société occulte et dans lesquels le mot libéré apparaît toujours.
Et cette libération des esprits a une telle force que tout seigneur
condamné par les Francs-Jages est exécuté immédiatement
quels que soient sa puissance et son titre.
Cette organisation redoutée et composée de seigneurs, de
bourgeois ainsi que d hommes du peuple, est extrêmement inté-
ressante à étudier, car nous la retrouverons, au moment de la
Réforme. Je vous la signale pour vous montrer l’origine du
mot franc qui sera repris par les Maçons, comme nous le ver
rons bientôt.
Depuis son alliance avec le Césarisme, YEglise romaine était
devenue toute-puissante. Elle possédait de nombreux biens
meubles et immeubles. Mais cela ne contribuait nullement à
augmenter la moralité et l'intellectualité de la majorité de ses
membres. Les curés étaient encore élus par les fidèles et les
évêques étaient nommés par le clergé. En général, c’étaient de
braves gens très peu instruits et sachant bien souvent à peine
lire et écrire. Mais il fallait préciser et développer les enseigne
ments de l’Evangile. C’est en vue de cela que les évêques tinrent
des conciles qui étaient présidés par le roi ou l’empereur. Parfois,
celui-ci ne se gênait pas pour menacer d’emprisonnement ou
de mort les membres d’un concile lorqu’ils tardaient trop à se
mettre d’accord. C’est dans ces assemblées que les vérités dogma
tiques ont été établies. Et si la femme a une âme, c’est à deux
voix qu’elle la doit. Jusque-là, l’homme seul en avait une. Eh
bien 1 un dogme établi comme cela devait forcément révolter
les gens qui pensaient librement.
C’est alors que parut l’ Islamisme dont on a dit beaucoup de
mal. Et il nous est très difficile déjuger sans partialité cette
religion, car nous avons été tous éduqués par des générations
dont Rome forma le cerveau. Or, YEglise catholique n’a jamais
aimé Y Islam qu’elle doit nécessairement considérer comme le
concurrent d’en face. L'Islam généra un courant d’instruction
populaire partout où il passa. Et si vers le xn e le xni e ou
,
le xiv e siècle, vous cherchez un endroit où on puisse s’instruire
sans s’enfermer dans le dédale de la scolastique, vous trouverez
toutes les Universités arabes; vous trouverez à Cordoue et dans
plusieurs autres villes d’Espagne des savants, des théologiens
et des philosophes très instruits ; vous verrez celle œuvre mer
veilleuse de Raymond Lulle, que nous ne connaissons plus que
de nom aujourd’hui, et qui provenait de l'enseignemenet tradi
tionnel des facultés musulmanes. Raymond Lulle avait inventé
une machine amusante, une machine h penser, dont il ne nous
est resté qu’une seule chose : le syllogisme. Au lieu de vous fati
guer le cerveau, vous n’aviez qu’à vous servir de petites roues
en papier où se trouvaient inscrites les réponses aux questions
qui intéressent le plus l’Humanité. Vouliez-vous savoir, par
exemple, pourquoi Dieu est grand ? Vous faisiez manœuvrer
votre machine et elle vous répondait : « Parce qu’il est infini-
ment puissant. » Vous n’aviez pas ainsi la peine de recourir
aux lumières d’un docteur ou d’un dictionnaire.
Les Arabes ont donc apporté un courant énorme de libéra
tion de Vesprit humain, courant tel que Rome s’en est émue et
qu’elle a provoqué contre lui toutes les croisades possibles et
imaginables. Mais, fort heureusement pour l'intellectualité
future de notre race, les Arabes ont été très soutenus par l'In-
visible. S’il en avait été autrement, les Chrétiens auraient con
quis toute la Terre et ils ne se seraient pas occupés de dévelop
per leurs facultés intellectuelles. Comme les hommes ne
travaillent et ne s’instruisent que dans le malheur, on a ren
voyé chez eux tous ces braves cœurs qui voulaient reprendre
aux infidèles le tombeau du Sauveur.

*
* *
Organisation et But social de l'Ordre du Temple.
— La Condam
nation et la Suppression de l'Ordre du Temple. — Séjour
de Jacques Molay à Chinon.
— L'Ordre de Malte et la Suc
cession politique des Templiers.
— L’Ordre du Christ du
Portugal. — L’Association des Moines constructeurs. — Les
Rose-Croix.— Helvétius et la Pierre philosophale.

Voici donc nos chrétiens battus misérablement et rentrés


dans leur patrie. Mais, durant leur séjour en Palestine, il s’était
passé un fait dont les conséquences devaient être des plus
importantes pour l’avenir de l’ Humanité occidentale.
Parmi les croisés envoyés en Orient, il y en avait quelques-
uns de très intelligents et qui s’étaient dit qu’il valait mieux
lâcher de s’entendre et de s’instruire plutôt que de se battre
bêtement. C’est de là, que sont.sortis l’Ordre de Jérusalem ou
du Christ elles Templiers.
Les Templiers avaient une organisation splendide et ils pour
suivaient un double but: 1° la constitution de ce que nous
appellerions les Etats-Unis A Europe et dans laquelle ils auraient
été tout; 2° V instruction publique obligatoire et gratuite, mais
templière et non laïque. Ils avaient formé leur Ordre sur deux
plans : un plan extérieur et visible et un plan intérieur ou éso
térique. La section profane était composée d’hommes d’action,
de militaires. Etici permettez-moi d’ouvrir une petite parenthèse.
Je suis patriote et, non antimilitariste; mais, je suis obligé
devons dire, au point de vue social, que lorsqu’on fait des
sociétés de soldats il ne faut pas s’attendre à y trouver beaucoup
d'intellectualité et de moralité. C’est justement ce qui devait se
— 10 —
produire pour le corps même de l’Ordre du Temple. N'oublions
pas que ce corps était formé de brutes humaines fort bien
disciplinées qui possédaient les mœurs de l’époque et qui
avaient en outre rapporté d’Orient de déplorables habitudes.
Mais, il n’en était pas de même pour la section enseignante et
directrice des Templiers, qui, elle, savait beaucoup de choses
et avait des idées sociales tellement élevées, qu’elles ont choqué
la Papauté qui avait une police fort bien organisée. D’ailleurs,
cela n’a pas changé et Rome est toujours très bien renseignée.
Lorsque les Templiers tenaient presque toute l’Europe par
leurs commanderies, la Papauté a certainement couru un très
grand danger. On prêtait, en effet, au Chef de l’Ordre du Temple,
l’intention de s’emparer de la puissance temporelle. C’est alors
qu’on fait appel au bras séculier. A ce propos, pourquoi donc le
bras séculier doit-il être français ? Parce que lorsqu’il faut accom
plir un acte, c’est toujours le gendarme français de quelque épo
que que ce soit qui vient mettre la main au collet de l’individu
qui a été condamné par Rome.
Voilà donc les Templiers arrêtés et emmenés de prison en
prison. Le Chef de l’Ordre du Temple, Jacobus-Burgundas
Molay, est amené, étape par étape, jusqu’à Paris. Une de ces
étapes est intéressante à connaître. On l’a laissé, en effet, trois à
quatre mois au château de C/iinon;e{ lachambre dans laquelleil a
été enfermé existe encore. Chose curieuse, il y a sur les murs de
cette chambre les dessins creusés dans la pierre, que le Chef de
l’Ordre y a gravés avec ses compagnons de captivité ; ils ont
même écrit en hiéroghyphes certaines petites choses fort curieu
ses à déchiffrer telles que la condamnation à mort, à travers les
siècles, du Pape et du Boi de France gravée en rouge de la main
de Jacobus Burgundus Molay et de ses compagnons.
Donc, on supprime VOrdre du Temple. Mais on ne sup
prime pas un Ordre comme cela. Vous savez notamment ce qui
est arrivé pour les Jésuites Et bien ! la dissolution de l’Ordre
du Temple prononcée par le Pape et exécutée si brutalement
par le Roi de France, a fait de ce qui restait de cet Ordre de
paix et de progrès, un Ordre de révoltés. Et ces gens dont on
avait tué les chefs — ces chefs qui avaient sommé le Pape
Clément V dans quarante jours et Philippe le Bel dans un an
à comparaître devant Dieu—, ces gens, dis-je, n'ont pas laissé
tomber les institutions de leur Ordre. Au point de vue politi
que, c’est VOrdre de Malte qui a hérité en secret de l'initia-
lion templière, de toutes les affiliations orientales des Templiers
et de leur vengeance. Le Chef de VOrdre de Malte avait des
— II —
ambassadeurs comme le Pape et il traitait
d’égal à égal avec
ce dernier. En outre, dans le Portugal, les Templiers n’ont pas
été détruits ; on leur a simplement demandé de changer de
nom et c’est ainsi qu’au lieu d’Ordre du Temple ils se sont
appelés Ordre du Christ et ils ont même consenti à se parer
d’une croix blanche pour montrer qu’ils étaient rachetés de
leurs erreurs. Cet Ordre du Christ est donc la transmission
régulière de l’Ordre du Temple sans aucune coupure. Voilà
donc un courant de révoltés jeté dans l’Humanité. Et ce cou
rant ne rêve qu’Une chose quand il voit un successeur du pape
ou du roi qui les a condamnés ou fait tuer, c’est de le faire dis
paraître à son tour de la surface de la terre.
Voilà donc le Pape d’un côté et le Roi de France de l’autre
en lutte avec ces Templiers et qui vont se trouver en présence
de tout
ce que les Troubadours ou les Trouvères ont rapporté
de Palestine et de cet Ordre mystérieux de la Rose-Croix dont
je vais vous dire un mot.
Cet Ordre de la Hose-Croix est venu à la suite d’une autre
société qui était celle des Moines constructeurs dont il faut que
je vous parle un peu. Les moines qui se sont amusés à sculpter
des têtes d’évêques habillés en démons qui grimacent à l'entrée
des cathédrales, qui ont fait faire au Christ le signe maçonni
que à la porte de la principale de nos cathédrales et qui, au
portail Notre-Dame de Paris, ont placé le Christ tenu par la
Vierge Marie et qui tient lui-même une rose croix, eh bien ! ces
moines ont été des initiés réels et à tel point, que lorsqu’ils ont dis
paru, Rome n’a pu en refaire autant. Notons bien que cette asso
ciation de maçons religieux n’avait aucun rapport avec la
Papauté au point de vue politique. Ils possédaient une charte
du Pape et c’était tout.
Toutes ces sociétés mystiques formaient un vaste noyau qui
grouillait de plus en plus dans l'Humanité, à mesure que la
puissance du Roi semblait devenir plus absolue. C’est à ce
moment-là qu’apparaissent des êtres mystérieux qui guérissent,
qui ne demandent d’argent à personne et qui offrent de l’or au
monde. Ce sont les Rose-Croix dont l’histoire est très secrète
et qui ont tellement étonné l’Humanité que beaucoup d’hommes
ont voulu depuis se faire passer pour mages oubliant en cela une
seule chose importante, c’est que les vrais Rose-Croix ne disent
jamais qu’ils le sont. Eh bien ! ces gens-là montraient leur qua
lité de Rose-Croix par leur talent et ils ne parlaient jamais de
leur titre. C’est ainsi qu’un savant professeur, adversaireacharné
de l’alchimie, Jean-Frédéric Schweitzer, fut convaincu par un
12

jour qu’il
être bizarre de la réalité de la pierre philosophale. Un
disait à ses auditeurs que les alchimistes n'étaient que des fri
pons, il vit un homme d’allure mystérieuse se lever et lui
dire : « Monsieur, je voudrais vous prier de faire une petite
expérience. » L’inconnu sort alors de sa poche une petite boîte
d’ivoire ; il l’ouvre, et la présente à Helvétius en lui demandant
de prendre un peu de poudre qu’elle contenait, de l’envelop
per dans de la cire et de la projeter sur du plomb ou tout autre
métal en fusion. Helvétius fait ce que lui dit l’inconnu et il
obtient en quelques instants l’or le plus fin qu’on puisse trouver.
Les orfèvres de l’endroit estimèrent très haut cet or et l’essayeur
général des monnaies de la Hollande, Povelius, ne put même pas
le faire diminuer tant soit peu de poids en le traitant sept fois
par l’antimoine. Voilà un fait historique qui vous montre ce que
les Rose-Croix étaient capables de faire. Ils apparaissent assez
tôt en histoire ; ils ne s’en vont jamais ; et si je vous en parle,
c’est parce que la légende dit qu’ils ont participé à la créa
tion de la Franc-Maçonnerie. Nous allons étudier cela dans
la seconde partie de notre causerie et nous verrons comment la
Maçonnerie va grouper toutes ces masses errantes d’alchimistes,de
kabbalistes, de mystiques et de gens qui crient vengeance pour
en faire quelque chose.
DEUXIÈME PARTIE

Mesdames, Messieurs,

Je viens d’évoquer devant vous ce grouillement de forces qui


va essayer de combattre le Catholicisme romain.
Et ici laissez-
moi faire une petite parenthèse.
Ainsi que vous le verrez par la suite de cette étude, je tâche
de vous raconter des faits historiques groupés d’une certaine
façon. Mais, ne croyez pas surtout que je défends un camp
plus que l’autre, au moins jusqu’à présent. Je m’efforce de
vous montrer le mieux possible la lutte des Sociétés d’ initiés con
tre la Papauté. Cela ne veut pas dire que je suis anticlérical.
Je me contente d’exposer tout simplement des faits passés. Reve
nons maintenant à notre sujet.
*
* *
Les Sociétés initiatiques et la Préparation de la Réforme en
Allemagne, — L'Apparition du Protestantisme. — Origine
de la Franc-Maçonnerie. — La Prise de la Bastille. —
L'OEuvre de Cagliostro. — La Révolution Française. —
Emprisonnement et Condamnation à Mort de Louis XVI.
— La Bataille de Valmy et les Diamants de la Couronne.

Dans l’ancien centre des France-Juges, dans cette vieille


Allemagne, les initiés essayèrent plusieurs fois de libérer l’es
prit des foules en faisant une réforme religieuse. Les premiers
résultats furent piteux. Tous les réformateurs qui paraissaient
étaient gentiment cueillis par la police romaine et brûlés sur
des bûchers plus ou moins bien allumés. C’est ce qui arriva à
Jean Huss et plusieurs prédécesseurs de Luther.
C’est alors que nous voyons s’organiser en Allemagne tout
un mouvement sur lequel on n’a pas assez insisté. C’est le
groupement secret de tous les princes allemands et des petits
seigneurs féodaux dominant des routes ou des fleuves du haut
de leurs repaires. Tout cela est uni par des agents mystérieux,
par ces chantres qui promènent de château en château, par ces
14
— —
philosophes et ces maçons même dont nous avons parle et qui
s’en vont de village en village ou de ville en ville. Il sort de
cette action occulte un groupement si bien fait que lorsque la
Papauté envoie ses soldats pour s’emparer du moine Luther
qui vient d’exposer son plan de revenir aux principes de l’E
vangile, elle trouve autour de Luther les soldats du prince de
Saxe qui ne laissent pas passer les soldats de la police romaine.
Grand émoi alors au Vatican ! Mais ce qui est plus étonnant
encore, c’est que quelques mois après, la moitié de Allemagne
était protestante. Eh bien ! cela ne s’est certainement pas fait
tout seul. Ceux qui ont participé à des réformes sociales le
reconnaîtront très bien. Je ne parle pas deParis car, quel que soit
le Gouvernement, Paris est toujours de l’opposition ; cela tient
d’ailleurs à notre esprit frondeur. Ce n’était pas qu’une petite
affaire de modifier aussi profondémentles opinions religieuses
de tout un pays comme l’Allemagne. Il fallait donc que cela
eût été préparé depuis longtemps.
Mais voici une chose encore plus curieuse. Ouvrez un livre
qu’on consulte très rarement à l’époque actuelle et dans lequel
on parle des familles de souverains. Vous verrez alors un
Saxe-Cobourg-Gotha sur chaque trône d’Europe. La famille de
ce prince est protégée en secret par toutes les sociétés initiati
ques parce qu’elle leur a permis de tirer le premier coup de
canon maçonnique. De plus, comme c’est une famille royale, elle
a l’appui de tous les clergés.
Ainsi, Luther est protégé par les soldats de l’électeur de
Saxe. Lé Allemagne se lait protestante et il se trouve là un foyer
très ardent pour résister au Catholicisme romain. Voilà un pre
mier point d’appui. Autre chose maintenant. Si vous lisez cer
tains ouvrages très bien faits d’écrivains catholiques sur la
Réforme, vous serez peut-être surpris d’apprendre qu’on a
retrouvé, dans plusieurs milieux protestants, des dessins repré
sentant des bonnets phrygiens et des mains entrelacées datant
de bien avant la Réforme et qui ont servi de mots de passe à
presque tous les princes qui ont contribué à la création du
Protestantisme. Vous avez là une base sérieuse pour l’histoire
de cette époque troublée.
C’est de là que va partir la lutte entre le Catholicisme romain
et les sociétés contemporaines qui tentent de s’affranchir de plus
en plus du joug de Rome. Je ne vous referai pas l’histoire du
Protestantisme en France. Vous savez tous que quand on n’est
pas de la majorité et qu’on veut à toute force propager ses
opinions ou même faire respecter ses droits, on s’attire toujours
15
— —
des histoires et on s’expose souvent à des dragonnades. Et je
citerai passant le mot charmant d’un des fondateurs
vous en
de notre République. Cela vous donnera une clef de l’histoire.
Comme on lui reprochait d’avoir favorisé des protestants par
tout, il répondit: « Mais, où diable voulez-vous que je prenne
des républicains si je ne les prends pas chez les protestants. » Je
comprends très bien ces paroles d’un homme d’Etat français.
Au début de la République, elles ne pouvaient qu’être d’une
application excellente. Mais, dès que la République fut bien
assise, il n’y a plus eu besoin d’aller chercher, parmi les pro
testants, des représentants de ce régime. Si je vous rappelle
cela, c’est pour vous montrer que nous assistons de nos jours
à des périodes de la bataille entre les deux grands partis
dont
je vous ai parlé, bataille qui continuera probablement encore
plusieurs années. Et vous verrez toujours les succès du Protes
tantisme marcher de pair avec ceux de la Franc-Maçonnerie
dont nous allons nous occuper maintenant.
Ainsi, la Réforme fait perdre à la Papauté tout le Nord de
YEurope. C’est alors que commence une œuvre très curieuse.
La Franc Maçonnerie se constitue et toutes les sociétés secrè
confondez jamais la
tes grouillent en Europe. Surtout, ne
Maçonnerie historique avec ce qu’on appelle la Maçonnerie en
France. Chez nous, la Maçonnerie n’existe pas en fait. Ce que
n’est qu'une assemblée politique
nous connaissons sous ce nom
de gens désireux de participer au pouvoir et ce n’est pas du
tout la Franc-Maçonnerie au sens historique du mot. Si vous
donnez la peine de voir des études fort intéressantes et très
vous
documentées de notre ami Teder, vous serez tout étonnés d’ap
prendre que la Maçonnerie primitive était catholique. Les
ancêtres des Maçons sont, en effet, ces Moines constructeurs du
âge dont nous avons dit quelques mots dans la première
moyen
partie de notre conférence.
Le mouvement qui a suivi celui de la Réforme est désigné
par le nom de Révolution française. y a
Il des naïfs qui ouvrent
des livres d’histoire où se trouve une belle image représentant
monsieur qui gesticule beaucoup et qui s’écrie : « A la Bas
un
tille! » Ceux-là se figurent tout simplement que la prise de la
Bastille s’est effectuée grâce à la fureur populaire que déchaîna
le geste superbe du tribun. Eh bien ! j’ai le regret de leur dire
qu’ils se trompent grandement, car il a fallu quarante-deux ans
Desmoulins. Pour se rendre à
pour préparer le cri de Camille
la Bastille, il a fallu faire entrer dans l’Ordre Maçonnique tous
les officiers qui devaient être de garde à Versailles ce jour-là, il
— 16 —
a fallu s’assurer la complicité tacite ou voulue des plus hauts
serviteurs du roi ; il a fallu provoquer la défection des gardes
françaises ; il a fallu pouvoir armer le peuple de Paris et, pour
cela, les canons qui ont servi à la prise de la Bastille ont été
transportés aux Invalides quinze jours auparavant par des hom
mes dévoués à la cause ; enfin, il fallait fomenter une révolte
et lancer les Parisiens à l’assaut de la forteresse d’État. Si vous
étudiez l’histoire de Cagliostro, vous apprendrez des choses très
intéressantes et vous saurez que Cagliostro était \'agent des illu
minés. Venu de Malte avec des instructions secrètes, il passe
par Rome, l’Espagne, l’Angleterre, Paris, l’Allemagne et la
Russie. En France, il compromet l’autorité royale par l’affaire
du « Collier ». Il devient vite populaire et on le surnomme le
divin Cagliostro. Il prédit la chute de la royauté et annonce à
M. de Launay qu’on lui coupera le cou, qu’on promènera sa
tête dans les rues au bout d’une pique, que la Bastille sera
détruite et deviendra un jardin public. M. de Laamay a rap
porté cela en riant. La prédiction de Cagliostro se réalisa entiè
rement.
Les événements se précipitent et puis on arrête le roi qui
était trop brave homme. S’il avait fait son petit tzar au
moment où le peuple assiégeait le Louvre, s’il avait fait tirer
quelques volées de canon sur son bon petit peuple, la Révolu
tion ratait. Mais il était trop sentimental. C’est bien aussi le
défaut du Tzar. Néanmoins, il a fait fusiller son peuple. Son
cœur saigna bien un peu ; mais enfin il était sauvé. Louis XVI
ne fut pas aussi courageux. Il hésita longuement. Sur ces
entrefaites, on l’arrête. Et ceux qui procédèrent à son arresta
tion étaient couverts du bonnet phrygien dont nous avons dit
un mot à propos de la Réforme. Il est enfermé au Temple avec
sa famille et il n’en sort que pour être conduit à l’échafaud.
Les initiés comprendront. C’était, en effet, le vieux Jacobus
Molay qui prenait sa revanche.
On cherche alors à faire les Etats-Unis, d'Europe. Que fal
lait-il pour cela ? Une armée et un général.
La France est envahie. Tous les rois se lèvent à l’appel de
leur conscience qui leur dicte l’ordre de venger l’affront fait à
eux-mêmes dans la personne de Louis XVI. Des troupes sont
jetées sur la France et celle-ci se défend. Vous connaissez tous
l’histoire de cette admirable époque. L’enthousiasme patrio
tique a fait alors des merveilles. Il n’en faut pas moins recon
naître que la bataille de Valmy a été achetée 18 millions.
Et les grenadiers allemands n’ont jamais compris pourquoi on
— 17

les avait fait tourner tout le temps autour de la bataille


sans
les faire marcher. Vous serez, sans doute, très surpris d’appren
dre que le duc de Brunswick a reçu 1.8 millions
sur les dia
mants de la couronne vendus à celte occasion. Relisez l’his
toire des guerres de la Révolution et vous verrez qu’il
se passe
quelque chose de très curieux, c’est qu’il y avait des généraux
prussiens qui voulaient toujours défendre jusqu’à la mort la
ville occupée par leurs soldats et qui, lorsque les Français se
présentaient, s’empressaient cependant d’aller leur remettre
les clefs de la ville. Tout cela ne diminue en rien le
courage
et l'héroïsme des troupes de la Révolution. Mais, ce sont des
Jaits historiques qui valent la peine d’être cités.

*
* *
Le Secret de l'Elévation de Bonaparte et de sa Chute.
— L'Œu
vre politique de la Maçonnerie Jrançaise. — Napoléon III
et
— La Mission sociale de Guillaume I e ’’. —
les Carbonari.
La Rivalité commerciale de l’Angleterre et de l'Allemagne.
— La Société Juture.
Le but semblait atteint quand les armées françaises victo
rieuses ont pu être groupées pour être jetées ensuite sur l’Eu
rope et pour en faire une vaste Fédération d'Etats. Qu’est-ce
qui a fait cela? Un homme dont on ne connaît pas l’histoire inté
rieure. Cette vie cachée d’un être qui a été tant admiré par les
uns et tant méprisé ou haï par les autres, je vais vous la
dépeindre rapidement. Et j’espère qu’à la sortie, vous ne me
donnerez pas la belle volée pour avoir détruit bien des illu
sions.
Je suis obligé de vous déclarer tout d'abord que Napoléon 1 QÏ
a été un traître au point de vue initiatique et c’est pour cela
qu’il a été déporté à Sainte-Hélène. Ceci dit, je commence
mon récit.
Un général français de la République était en Egypte. Il
s’illustrait par son courage et ses capacités. C’était un homme
de génie, à tel point que les initiés ont jeté les yeux sur lui et
qu’un jour il a été prié de s’éloigner momentanément de ses
troupes. Il cède à cette demande et s’en va recevoir l’initiation
dans des souterrains qui se trouvaient près des Pyramides. Et
là, on lui promet de lui donner la protection de toute la police
des sociétés secrètes européennes s’il veut travailler à l’organi
sation des Etats-Unis d’Europe. Ronaparte accepte. Et après
avoir prêté serment devantplusieurs témoins, il revient en France.
18
— —
Il n'avait alors que vingt-sept ans. La campagne d'Italie com
mence. Bonaparte la dirige. Il est informé de tout.
Des agents
sont partout à sa disposition, et il remporte ces fameuses victoires
je ne citerai pas car vous les connaissez. Voilà l’Europe
que
pieds. Il est devenu Empereur des Français et Roi d’ Ita
sous ses
lie. Que fait-il ? Il met ses frères et ses sœurs sur les trônes
d’Europe. La Papauté lui résiste : il l’écrase. Puis un brusque
revirement se fait en lui. Il trahit son serment et veut tout faire
servir au profit exclusif de son ambition personnelle. Il croit
Ordres des Supérieurs Incon
que c’est arrivé et il méprise les
appui et le voici livré à
nus. Les sociétés secrètes lui retirent leur
ses propres forces. Mal
renseigné, il perd de nombreuses batailles
et il vient échouer lamentablement à Waterloo. Les troupes
qui
devaient le secourir arrivent trop tard et il perd sa couronne.
Finalement, Y Angleterre s’empare du traître et l’enferme à
Sainte-Hélène où il peut méditer à loisir sur sa trahison.
Cette histoire inconnue de la vie de Napolon F 1 n’enlève rien
à sa gloire. Et cela n’empêche pas que si nous sommes un peu
glorieux dans Y Humanité, c’est à lui que nous le devons. Nous
pouvons donc admirer encore ce génie
qui a vaincu tous les
généraux d’Europe et qui a fait des choses qu’on ne pourrait
France démembrée. Les
pas refaire aujourd’hui. Voici la
Maçons commencent à faire en France leur petite histoire de
libération des intelligences par Y athéisme. En agissant ainsi, ils
vont tout à fait à l’encontredes vues de la Maçonnerie universelle.
Celle-ci les jette de côté et c’est alors qu’apparaît cette Franc-
Maçonnerie française que vous ne devez pas confondre avec la
Maçonnerie universelle.
Puis, un homme apparaît en Italie. Il se nomme Louis-
Napoléon-Bonaparte. Initié au Carbonarisme, il a juré de jeter
le Pape par terre. Notez bien qu'il était libre de faire un tel ser
ment ou de n’en pas faire. Donc, il jure qu’il s’efforcera N anéan
tir la Papauté si on lui donne le pouvoir. Il monte sur le
trône, à la suite d’un coup d'Etat que beaucoup ont qualifié
d’irrégulier, mais qui est devenu régulier par le fait même qu’il
réussi. Une fois qu’il est au pouvoir, Napoléon III oublie
a
tout ce qu’il a promis. Il ne pense plus qu’il y a un Pape et
des billets doux, des petits
une Italie. Alors, on lui envoie
poignards qu’il trouve piqués dans des lettres. Et comme il
n’y fait pas attention, on lui envoie un nommé Orsini qui lui
adresse un message particulier. Cette fois il comprend. Des
troupes françaises sont mobilisées et expédiées en Italie. Le
Pape est privé de sa puissance temporelle. Napoléon III oublie
— 19 —
à nouveau sa promesse. C’est alors que se passe le fait suivant
que je vais vous donner comme légende.
La mission de grouper les Etats d’Europe a été confiée à un
nouveau souverain. C’était Guillaume Ier roi de Prusse. Il s’est
engagé, par serment, à constituer la Fédération des Etats alle
mands puis, plus tard, celle des États d’Europe. Dans la pre
mière partie de sa tâche, il a été admirablement aidé par un
chancelier un peu vif, un peu brutal même dans sa façon
diplomatique d’arranger les choses, et ayant même le coup de
poing facile. Nous avons nommé Bismarck. Ainsi servi par lui,
Guillaume Ier est arrivé à tenir sa promesse. Et je crois que
c’est le seul roi qui l’ait tenu ce fameux serment. Il aurait pu
mettre les membres de sa famille sur tous les trônes d'Allema
gne ; il ne l’a pas voulu. On a bien houspillé un peu quelques
personnages importants ; mais enfin, il ne s’est pas conduit, à
l’égard des familles régnantes d’Allemagne, comme d’autres se
se seraient empressés de le faire. Vous assistez, aujourd'hui, à
cette arrivée formidable de l’Allemagne, comme puissance
industrielle et commerciale nouvelle ; vous assistez à cette
chose exquise pour nous, si nous restons dans la coulisse,
c’est-à-dire à la rivalité de X Angleterre et de Y Allemagne. Que
sera cette lutte entre ['Angleterre, qui possède tous les Maçonne
rie possibles, et l’ Allemagne, qui est en train d’en faire et qui
s’appuie, d’une part, sur [’lslam et, d’autre part, sur les révé
rends-pères Jésuites auxquels elle a promis de faciliter leur
rentrée en France ? C’est ce que nous ne pouvons dire. L’An-
gleterre compte beaucoup sur son organisation navale et c’est
tout. Peut-être, s’efforcera-1—elle de nous entraîner à sa suite.
En tout cas, c’est de ce duel que sortira la société future qui
sera, soit une société libérée, ou constituée par tous les Etats
d’ Europe et permettant ainsi à l’ Humanité blanche de refouler
['Invasion jaune lorsque celle-ci se fera, soit une société dislo
quée par la politique intérieure et déchirée par toutes ces cho
ses qui empêchent de voir l’histoire sous un point de vue syn
thétique.
HUITIEME CONFERENCE DU D PAPUS

(11 juin 1908)

PROGRAMME

Facultés occultes de l'Hom tion avec l’Homme.


me. Puissance de la Prière, de
La Race Future. l’Amou divin, et des Epreu
Théurgie, Thaumaturgie, ves.
Magie, Karma. Les Guérisons mystiques.
Forces invisibles en rela Les Miracles divins.

Les Facultés occultes de l’Homme

PREMIÈRE PARTIE

Mesdames, Messieurs,

Nous avons terminé la revue de l’histoire. Et si je vous ai


montré la façon dont YInitiation antique a été brisée et s’est
reconstituée, c’est pour arriver à nous poser cette question :
« En
admettant la constitution de l’homme normal, telle que
existait-il des Centres initiati
nous la connaissons, pourquoi
ques ? » Eh bien ! dans
l’Antiquité, ces centres avaient pour
but de retrouver la communication qui avait été perdue entre le
Monde visible et le Monde invisible.
Je vous ai raconté qu’au début de l’histoire de l’Humanité,
les relations entre les deux plans visible et invisible existait par
faitement ; puis, à la suite de la révolte de la volonté humaine,
ces relations ont cessé et l’homme s’est vu livré à ses seules
forces.
Ceux qui avaient pris l’habitude de ces rapports entre les
deux mondes ont toujours cherché à les renouer. De là, l’exis-
tence des Centres initiatiques où on développait les facultés
latentes dans Y homme normal.
Nous sommes tous un peu comme ces plantes sauvages, ces
églantiers, —je parle pour les dames, car les messieurs seraient
plutôt des chardons —, nous sommes, dis-je, comme ces églan
tiers qui arrivent à produire un jour des roses superbes. Mais,
pour qu’un églantier se transforme en rosier, il faut qu’il soit
développé et greffé. Il en est de même de l’homme. Nous avons
tous en nous des facultés merveilleuses ou des moyens de com
munication entre le Visible et l’Invisible qui demandent à être
évolués. Ces pouvoirs peuvent se développer chez tous les êtres
humains sans exception. C’est ce qu’on s’efforce de réaliser
dans l’Inde où on développe certaines de ces facultés chez des
êtres humains qui, généralement, sont extrêmement abrutis et
qu’on appelle des yoguis.
Le Yogui est un être humain dans lequel on a brisé certai
nes puissances pour faciliter le développement de la volonté. Le
yogui a, en effet, beaucoup de volonté, mais n’oubliez pas qu’on
a sacrifié en lui une foule de facultés telles que l’intelligence et
l’intuition.
Les Temples iniatiques de Y Antiquité développaient donc les
diverses puissances de l’homme tout comme les Centres ésoté
riques de l’époque actuelle cultivent certaines de ces facultés
occultes. Et si vous avez assisté au Congrès spiritualiste, vous
vous souviendrez de ce qu’a dit notre ami Bosc à propos des
auras humaines. Bosc a affirmé que certains êtres, dont il a
donné un exemple, pouvaient voir les auras, c’est-à-dire, les
émanations lumineuses qui se dégagent autour des êtres
humains. lia même eu la suprême élégance de dire qu’il voyait
dans la salle une personne qui possédait une superbe aura de
couleur mauve et toutes les dames sont venues lui demander
après la séance : « Est-ce moi ? » 11 n’a jamais dit laquelle, si
bien que chacune peut encore croire que c’est elle.
Cette faculté de voir l’astral des gens est doublée d’un autre
pouvoir, celui de sentir intuitivement l’astral humain. Ces
deux facultés de vision et d’intuition sont très faciles à dévelop
per. Eh bien ! c’est ce qu’on cultivait dans les Centres initiati
ques de l’Antiquité ; et c’est ce qui sera développé chez nous
tôt ou tard, puisque Ylnitiation a pour but de faire des hom
mes qui défendent leur époque et qui commandent aux autres.
Si vous prenez la vie de Pythagore, de Numa, de Moïse, vous
verrez que ce furent des gens très évolués vis-à-vis de nous.
Et plus tard, les êtres humains qui vont nous succéder et qui
ne seront sans doute que nous autres réincarnés, ces êtres, dis-
je, auront des facultés nouvelles. Je dirai notamment aux méde
cins quelque chose qui les étonnera peut-être beaucoup, c’est
qu’il y a dans notre cerveau tout un autre cerveau en graine.
Lorsque vous prenez dans la main un gland de chêne, c’est tout
petit. Eh bien ! avec un peu de soleil, d’eau et de terre, ça
devient un chêne magnifique en y ajoutant aussi un peu de
temps. Nous avons tous dans notre cerveau une petite graine
qu’on appelle la glande pinéale. Les médecins physiologistes
ont voulu y voir un œil de reptile transformé ou involué.C’est
une erreur colossale. Cela n’a pas plus l’air d’un œil que notre
doigt n’en a l’air. Quant à nous autres occultistes,nous considé
rons la glande pinéale comme le point de départ d’une nouvelle
évolution du cerveau. Les hommes futurs auront la tête beau
coup plus développée que nous ; ils seront plus nerveux ; et, à
mesure qu’ils deviendront plus nerveux, ils auront de nouvelles
facultés. Ici, il y a une loi peu connue que je dois vous citer
en passant. La voici : Un organe physique nouveau accompagne
toujours la naissance de facultés psychiques nouvelles.
Dans VAntiquité, il y avait très peu de gens obèses. L’har
monie des formes corporelles existait alors bien plus qu’aujour-
d’hui. Et si dans notre société moderne, l’abus du ventre a
pris une importance spéciale, c’est parce que certaines facultés
psychiques se sont développées dans le même sens.
Eh bien ! je vous dirai qu’il existe actuellement sur Terre
des hommes ailés. Cette race d’hommes est très peu connue et
se trouve encore à l’état sauvage. Elle vit dans les environs du
Pôle Nord. Et puisque nous parlons de légendes, je me
demande si ce n’est pas ces hommes ailés qui ont mis en pièces
le ballon d’ André et si tous les gens qui vont par là ne risquent
pas gros de tomber sur ces êtres presque animaux et qui sont
carastérisés par la faculté de se déplacer dans l’air. Ces hom
mes ailés ont été notés par des Centres initiatiques, par des
Centres hindous.
Autre chose maintenant de plus curieux encore. Il existe
des hommes à branchies, respirant par des branchies, et qui
vivent à Y intérieur du sable. Les initiés thibétains ont fait une
expédition très coûteuse pour en prendre deux exemplaires,
parce qu’ils savaient que ces êtres vivent dans le désert de Gobi,
un désert dans lequel on s’enfonce beaucoup quand on mar
che dessus. Ils avaient emmené des éléphants et des poutres
en bois qu’ils mettaient sur le sable avant le passage des élé
phants. En se cachant la nuit, ils ont pu s’emparer de deux
échantillons d’êtres humains à branchies : un homme et une
femme. La femme est morte pendant le trajet. Ils ont gardé
son squelette et l'ont fait
empailler. Ces êtres-là auraient envi
ron 70 centimètres de hauteur. L’un de ceux qu’on a pris est
Thibet.
encore vivant dans les Temples du
Nous n’avons pas idée des nombreuses transformations que
peut subir le corps humain.
A côté de ces deux races d’hommes dont je viens de
catégorie d’êtres qui vivent dans
vous parler, il y a toute une
l’intérieur de la Terre. Tout cela, c’est de la science de demain.
Nos successeurs diront un jour de nous : « Tiens, il y avait
des hommes qui savaient cela ! » Pour sûr on se moquera de
nous comme on s’est moqué d’Hérodote lorsqu’il affirme
qu’il
existait en Afrique certaine race d’hommes très petits que
Livingstone a retrouvée au cours de ses explorations.
Il y aura donc plus tard beaucoup d’êtres ailés. Mais pour
cela, il faut qu’on ait conquis Pair, car il existe une loi très
curieuse, c’est qu’on ne nous donne jamais un pouvoir sans
travail antérieur plus ou
que nous l’ayons mérité par un
moins pénible. C’est ainsi qu’autrefois on faisait l’ascension d’une
montagne en gravissant un sentier très rocailleux et on mettait
alors beaucoup de temps. Mais à un moment donné, la somme
de travail accumulée par tous ces gens, qui montaient ainsi
que nous venons de le dire, a servi à
l’invention d’une machine
qui permettait d’épargner du temps et des forces humaines.
De même, ces bonnes diligenses qui sillonnaient les routes ont
égayé les populations rurales et urbaines jusqu’au jour où tout
le travail accumulé a permis les chemins de fer. Et ainsi de
suite.
Actuellement, nous sommes en train de conquérir. Quand
l’homme aura conquis l’air par des machines, il pourra dès
lors connaître la faculté de se déplacer dans l’atmosphère ter
restre. Voilà donc comment la Race future nous apparaîtra au
point de vue physique.
Au point de vue moral, la Race future nous apparaîtra comme
abandonnée aux guides supérieurs et invisibles. C’est très diffi
cile à atteindre pour le moment. N’a-t-il pas fallu des siècles
pour que nous abandonnions cette sotte idée que nous étions
tout seuls sur Terre ? Il faudra encore bien des siècles pour
que nous arrivions à cette idée que ce qui est sur
Terre appar
tient à tous, à condition de bien le partager hiérarchiquement.
Je ne connais qu’une race qui possède cette idée mais en sens
inversif. Je veux parler des Bohém.iens. Ils n’admettent pas que
quelqu’un possède quelque chose et, pour eux, tout est bon à
prendre. S’ils aperçoivent sur leur chemin une poule qui appar
tient à un paysan, ils ne peuvent pas comprendreque cette poule
soit à lui plutôt qu’à eux ; ils prennent la poule et la jettent
dans une marmite remplie d’eau bouillante et, une minute
après, toutes les plumes remontent à la surface. C’est un pro
cédé très simple qu’ils ont découvert et qui leur permet d’échap
per aux poursuites du garde champêtre ou des gendarmes. En
effet, lorsque ceux-ci viennent pour arrêter le voleur, ils trou
vent une poule toute plumée et ils n’emmènent pas l’inculpé car
ils se disent qu’il n’a pas eu le temps de si bien la plumer. C’est
donc cette idée de la communauté des biens qui va se déve
lopper dans l’Humanité future. Et quand on ne connaît pas les
choses, on ne voit que des droits et pas de devoirs. Or, l’Hu
manité future sera très intéressante au sujet du développement
des devoirs. Cela veut-il dire qu’il n’y aura plus de guerres ?
Je ne le crois pas. Tant que deux hommes existeront sur Terre,
il y aura probabloment des disputes et des luttes plus ou moins
vives. Mais, c’est une opinion absolument personnelle que je
ne vous donne pas à partager.
Voyons maintenant quel est le moyen qui permet de déve
lopper ces fameuses facultés que tout homme désire tant possé
der. Le moyen que l’homme emploie tout d’abord, c’est la
Magie ! L’être humain cherche toujours à se distinguer de ses
semblables. Il met de belles cravates, des faux-cols d’une blan
cheur étonnante quand il le peut. Il tâche de faire parler de
lui par des actions d’éclat ou de toute autre manière. Enfin, il
s’efforce d’arriver à posséder des pouvoirs magiques que les
autres n’ont pas. Eh bien 1 cette idée d’agir sur l’Invisible fas
cine bon nombre d’individus contemporains. Chose extrême
ment amusante, vous voyez tous les jours des hommes, qui
n’ont pas pour un liard de volonté, émettre la prétention de
commander à tout l’Invisible. Ils se disent « mages », —je
ne parle pas de moi ; ce sont les journalistes qui m’ont donné
ce titre et je n’ai jamais pu l’enlever —, ils se disent mages
ces braves gens qui, en se promenant avec vous dans la rue,
vous disent tout à coup : « Il est sept heures moins un quart.
Je vous quitte. Ma femme m’attend et je ne veux pas me faire
attraper. » Cela vous donne tout de suite une idée de la fai
blesse de cette volonté qu’on veut développer par des pratiques
magiques.
On n’arrive par la Magie qu'à développer en soi un orgueil per
sonnel et extraordinaire ; on arrive à croire qu’on peut beaucoup.
— 6 —
et la vérité est qu’on ne peut pas grand’chose.Puis, quand on a fait
beaucoup de magie et qu’on a reçu pas mal de coups de bâton, on
s’aperçoit, un peu tard, que ce n’est pas là la vraie voie. Alors,
on devient un peu plus humble ; on se montre moins violent et
moins emporté ; on ne cherche plus à imposer sa volonté aux
autres; on développe en soi l’intuition et on commence à sentir
ce qui se dégage de l’astral des êtres terrestres ; en un mot, on
commenceà agir en mode passif. On n’est plus mage, mais thau
maturge et on cultive en soi la faculté d’agir, de commander,
de se mettre en rapport avec l’ Invisible par un procédé tout
passif, celui de la demande. On est alors devenu un personnage
assez puissant. Mais, un jour, on s’aperçoit enfin qu’on ne mar
che pas sur le véritable chemin et on lâche tout. On devient
absolument semblable au petit enfant qui se confie à sa mère
et on se dit que 1’ Invisible est plus puissant que l’homme et
qu'il saura nous donner ce qui nous convient le mieux. Dès cet
instant d’illumination, on entre dans la voie mystique pure. Les
naïfs diront que cela ne conduit pas à grand’chose. Laissons-
les acquérir par eux-mêmes quelque expérience en ces matières
peu connues et vous pouvez être certains qu’ils reviendront,
un jour ou l’autre, de leur erreur. Lorsqu’on suit cette voie
mystique, on s’aperçoit bien vite que, plus on s’abandonne à
la Providence, plus on reçoit. On commence à percevoir le
Plan divin et on constate que l’homme n’est rien sur terre et
qu’il ne peut réellement quelque chose que si on le guide.
Enfin, on prend conscience des forces et des êtres de la Nature
invisible, et cela sans courir aucun danger. Il y a des gens qui
veulent faire de l’or. Eh bien ! il y a d’abord, en alchimie,
la voie magique. On se figure que les métaux vont vous obéir et
on travaille ainsi pendant six ou sept ans. On trouve des choses
fort intéressantes ; puis, brusquement on envoie tout promener.
Alors, on est guidé sans s’en douter et on fait de nouvelles
découvertes. Mais, on s’aperçoit bientôt d’une chose très
curieuse, c’est que les expériences ne réussissent qu’au moment
où ily a quelqu’un autour de nous. Je pourraisciter, à ce sujet,
de nombreux faits dont on ne parle que rarement de peur de
passer pour un doux halluciné. Mais, ici, il n’y a pas besoin
de nous gêner, car nous sommes entre confrères. Je connaissais
un alchimiste qui n’était devenu très patient qu’à la suite de
nombreuses aventures. psychiques. Chaque fois qu’il faisait une
expérience, il y avait toujours un être invisible qui s’amusait à
lui jouer de vilains tours. C’est ainsi qu’au moment où il
croyait être au bout de ses peines, ses objets se trouvaient subi-
tement renversés et jetés par terre. Il n’en fallait pas moins pour
le mettre dans une fureur extraordinaire. Puis, on lui disait :
« Tu n’arriveras à
rien sans patience. » Il finit par suivre ce
dernier conseil et, après une année d’un tel régime, il parvint
à de merveilleux résultats. Vous voyez ainsi qu’au lieu de lui
donner de l’or qui, au point de vue matériel, ne lui aurait peut-
être pas été très utile, on lui apprit tout d’abord la nécessité
d'être patient. On développait en lui, de cette façon, l’une des
qualités morales que nous avons beaucoup de mal à acquérir
ici-bas.
Pour arriver au but qu’on se propose, il faut donc avoir un
aide invisible à côté de soi, et il ne faut pas surtout prétendre lui
commander. N’oubliez pas que la vraie voie, c’est la voie d’a
bandon total à la direction de Y Invisible, à condition toutefois
que cette direction vienne réellement du Plan divin.
Et je dois, à présent, vous indiquer les jorces invisibles
avec lesquelles vous pouvez entrer en relation. Cela vous
montrera qu’il est nécessaire d’être très prudent en matière
de communications avec Y Invisible. Parlons un peu des séan
ces de spiritisme. Dans les centres populaires spirites, on
trouve de très honnêtes gens, généralement de condition nor
male, des concierges, des facteurs, des valets de chambre,
des cuisinières, etc. Eh bien ! n’allez pas croire que toutes ces
personnes sont ce qu’elles paraissent. En effet, l’une a été empe
reur ; une seconde, général ; une troisième, ministre d’un roi
très puissant et elle a dirigé, pendant de longues années, toute
l’administration d’un pays.Et vous verrez tous ces braves gens
prendre plaisir à se rappeler leur glorieux passé.
Cette manie de croire que nous avons été, autrefois, un per
sonnage important ou que nous n’avons affaire, dans les séan
ces spirites, qu’à des désincarnés qui, sur terre, ont été très
intelligents et très puissants, cette manie est tellement ancrée
dans notre esprit que, lorsque Mme Cornély a fait une confé
rence sur le Spiritualisme, j’ai vu bien des fronts se rembrunir
et bien des sourcils se froncer. Et pourtant, notre charmante
conférencière n’attaquait pas les faits, mais simplement le cer
veau de tous ceux qui les étudient mal.
Eh bien ! les êtres qui se manifestent dans les réunions psy
chiques tournent autour de nous en sens inverse de leur poids.
En allant de la périphérie au centre, ce sont : les suicidés, les
attachés à la Terre, les anima^^dstrà'lisés, les sommeillants,les
apathiques, les révoltés, les gaid^} Y^è^dkiés, les ardents.
Ainsi, les plus lourds sont ctout près de nous, pour parler
télégraphiquement ; les plus légers sont très loin de nous.
Mais, n’oubliez pas que cela n’est qu’une image. Les êtres de
la périphérie sont très noirs, au point de vue couleur; et ils
sont très pesants, au point de vue sensation intuitive. Ce sont
des suicidés, des élémentaires rattachés encore à la Terre par
une passion quelconque. C’est ainsi que j’ai vu des avares
désincarnés garder jalousement leurs trésors. Or, c’est avec tous
ces êtres de basse catégorie que vous entrerez bien souvent en
relation par la Magie ou le Spiritisme. Aussi, méfiez-vous tou
jours lorsque vous recevrez une communication de l’Invisible
et tâchez de savoir d’où elle provient. Donc, si un esprit se
présente à vous et que vous soyez sûrs que ce n’est pas celui
du médium, demandez-lui au nom de qui il parle. S’il con
fesse le nom du Christ, s’il est soldat du Verbe fait chair, vous
pouvez sans crainte correspondre avec lui. Mais, s’il ne recon
naît pas l’autorité et la divinité du Christ, il cherchera des
subterfuges. Alors, ne vous liez pas avec lui. Je vous citerai, à
ce propos, un cas de possession que j’ai observé avec un révé
rend père jésuite. Nous étions arrivés à faire parler l’incarna
tion d’un esprit dans une femme du monde. Et cet être incarné
parlait latin. On pouvait croire que c’était le père jésuite qui
intervenait inconsciemment, à travers le cerveau de la possédée.
On demanda alors à l'esprit s’il connaissait la Vierge. Et il
répondit par ce mot charmant : « Laquelle ! Isis ou l’au
tre ? »

Ainsi, les êtres avec lesquels on entre en rapport par les


facultés humaines développées sont toujours en relation avec
tel ou tel plan de la Nature. Ce plan sera extérieur ou inférieur,
s’ils sont lourds ; il sera intérieur ou supérieur, s’ils sont
légers.
Résumons-nous. Si vous êtes magicien, vous commanderez
à tous ces suicidés, à tous ces ivrognes de l’astral, à tous ces
êtres dominés par quelque basse passion, qui ne demandent pas
mieux que de converser avec les humains. Si vous êtes thau
maturge, vous commanderez à des forces astrales, eggrégoriques
et vous verrez des êtres lumineux et des auras qui, j’espère,
sont, chez vous tous, très belles. Enfin, si vous êtes théurge,
vous ne commanderez à rien du tout ; vous accepterez par la
prière l’intervention des centres divins.
Voilà la clef des trois sortes de forces et des moyens de les
développer en chacun de nous. Voilà les trois voies ou les trois
lois d’ascèse qui s’offrent à nous et nous sollicitent sans cesse.
DEUXIÈME PARTIE

Mesdames, Messieurs,

Je vous ai montré les trois genres de forces qui nous mettent


en relation avec des êtres de trois espèces différentes.
Ces êtres agissent sur V Humanité en générant les forces ; et
ce que les humains croient découvrir n’est souvent que le
résultat des forces envoyées de l’autre côté. Je vous donnerai un
exemple de cela, en vous parlant de ce que j’appellerai Y amour
dans le Plan astral et dont j’ai déjà dit deux mots. Mais aupa
ravant laissez-moi faire une supposition.
Imaginez-vous donc que vous venez de mourir. Ce n’est
pas très gai, allez-vous dire. Eh bien 1 ne croyez pas que ce
soit bien terrible pour celui qui s’en va. Ce n’est ennuyeux que
pour ceux que vous laissez dans l’embarras. Vous êtes alors
comme un tout petit enfant qui commence à se servir de ses
membres. Vous avez, par exemple, envie de vous déplacer. A
peine y pensez-vous que vous vous transportez à tel ou tel
endroit que vous désirez, par le simple effort de votre volonté.
A ce propos, je vous rappellerai que l’espace et le temps ne
comptent pas de l’autre côté ou que, tout au moins, ils n’ont
pas la même valeur. Ensuite, tout ce qui existe sur le Plan phy
sique vous apparaît sur fond d’ombre avec de la lumière
autour. Figurez-vous un paysage physique vu du Plan astral.
Vous avez de petites lumières très douces et de couleurs diffé
rentes. Il y en a des bleues, des rouges; ce sont les petits végé
taux. Notez en passant que la couleur vous indiquera le genre
de maladie que vous pouvez guérir en utilisant telle ou telle
plante. Ici-bas, ce serait la même chose, si vous n’aviez pas
des savants qui ne voient pas et qui ne s’occupent pas de
rechercher la couleur véritable des différents êtres du Règne
végétal. Vous voyez ensuite passer des éclairs brillants : ce
sont des insectes, des reptiles, des animaux divers. A un
moment donné, un soleil apparaît : c’est un être humain qui
se déplace. Il y en a des gris, des verts, des noirs, des
bleus qui
illuminent.
Mais, de quoi vivons-nous en Astral ? Eh bien ! nous nous
-- 10 —

nourrissons par la respiration. Nous n’avons plus de ventre : il


moi sont
est fluidifié, ce qui fait que les gens gros comme
enchantés de l'autre côté.
très
Dans l’autre plan, nous avons de plus une faculté
immédiatement.
curieuse, c’est celle de voir nos idées se réaliser
Vous savez qu’il n’en est pas de même sur le Plan physique et
éprouvez beaucoup de difficulté à représenter ou
que vous
exprimer ce que vous avez imaginé. Toutes les idées que vous
émettez dans la journée ne durent pas ; elles rentrent dans le
Plan astral. Ainsi, toutes ces petites lumières d’idées qui rayon
quotidiennement autour de vous, disparaissent à moins
nent
soyez aimés en astral. Et il suffit de l’union com
que vous ne
plémentaire de deux lumières pour qu’une idée ne meure pas.
Ces idées devenues vivantes flottent alors en astral.
Ce sont
idée est
des êtres kamanasiques ou astraux. Comme une
reproduite, en astral, à un grand nombre d’exemplaires, il
s’ensuit qu’elle s’en va visiter de nombreux cerveaux de Ter
s’effectuer
riens. Vous voyez alors des découvertes importantes
dans plusieurs endroits en même temps. On dit
alors que ces
intégral a été
idées étaient dans l’air. C’est ainsi que le calcul
trouvé, à la fois, par Newton et Leibnitz. Il en est de même,
le constater, pour une multitude d’inven
comme vous pourrez
donnent
tions humaines. Et dire qu’il y a des gens qui se
beaucoup de mal pour qu’on ne leur chipe pas leurs
idées !
les
Quand on arrive à une certaine philosophie, on sont
inventions passer et puis on les lance comme légendes par la
l’imagination
voie des livres, comme a fait Jules Verne dont
découvrit les sous-marins et bien d’autres choses qui, de son
étaient considérées comme des rêveries ou des chimè
temps,
res.
Ainsi, les idées astrales générées par Y amour des êtres astraux
deviennent virantes et flottent dans les cerveaux terrestres.
Il y a des humains désincarnés qui sont furieux de ne plus se
émanations de
griser et qui cherchent à se griser avec des
dedatura. Ces êtres-là inventent des projets de révolu
pavot,
tions, celles que vous verrez et celles que vous ne verrez pas.
Vous avez en astral un tas de ratés qui sont furieux
de ne pas
quantité
avoir été ministre et qui suggèrent aux humains
à
d’idées de vengeance. La Nature le permet parce que ça sert
jamais que par
évoluer Y Humanité. Celle-ci, en effet, n’évolue
les épreuves ; et, ici, se pose une
question vraiment impor
Doit-on, lorsqu’on a des épreuves, -demander à ce
tante : «
épreuves
qu’elles s’en aillent ?» Je vous dirai que toutes ces
— II —
nous les avons acceptées avant de nous incarner. Certes, on
ne doit pas rechercher les épreuves; on peut même demander
d’en sortir, mais on doit lutter pour le faire. N’oublions pas,
d’ailleurs, que l’épreuve doit être considérée comme le dressage
des ressorts humains. Regardez donc ce que font les ingénieurs
quand ils bâtissent un pont. Avant d’y laisser passer des pié
tons et des voitures, ils lui font supporter la plus lourde charge
qu’il puisse porter au moyen de tombereaux attelés et chargés
de pierres. Ce n'est qu’après cela qu’ils livrent le pont à la cir
culation publique. Il en est de même des épreuves qu’on peut
comparer à ces lourds tombereaux dont se servent les ingé
nieurs. L’épreuve est donc, en physique comme en moral, la
tension des centres humains, et si nos ressorts ne sont pas tendus,
ils finissent par se rouiller. Je sais bien que, moi aussi bien
que vous, nous fuyons tous les épreuves. On cherche toujours
à passer cela à son voisin. Comme il nous faut du courage

pour supporter l’épreuve, la Nature nous en donne. Et vous


pouvez être certains que le Ciel n’abandonne jamais l’homme.
J’ai vu personnellement beaucoup d’êtres qui ont failli ne pas
manger, mais je n’en ai jamais vu un qui n’ait pas mangé
quand il devait manger. J’ai vu des faits très curieux à ce
sujet ; et je vais vous en citer un qui vous donnera une idée de
ce qui peut se passer.
Je connaissais une femme du très grand monde qui, très
fière, ne voulait demander son pain à personne et qui allait
manger avec les ouvriers, dans un petit restaurant. Un jour
qu’elle n’avait plus un sou et qu’elle était très affamée, elle
arrive à son restaurant avec l’intention de manger à crédit.
Elle dépensait d’habitude 22 à 20 sous par repas. Elle était
donc arrivée de très bonne heure pour ne pas avoir d’humilia
tion. Il n’y avait alors aucun client. En l’apercevant, le patron
lui dit : « Je viens de gagner dans une loterie et j’ai fait vœu
de donner à dîner à la première personne qui se présentera ;
et c’est vous, madame, qui vous présentez. Voilà un fait
extraordinaire : un restaurant qui nourrit quelqu’un à l’œil.
C’est vous dire que lorsqu’on tend vos ressorts moraux, on les
tend jusqu’au maximum d’épreuve qu’ils peuvent subir. Cepen
dant, nous protestons toujours quand nous souffrons. Et le
Christ connaissait très bien notre faiblesse quand il a dit :
« Mon Père, pourquoi m’avez-vous abandonné ? » Lui, qui
nous a montré la voie, voulait ainsi excuser les hommes qui
doutent de l’intervention céleste. Il nous indiquait, en même
temps, la nécessité de la prière en pareille circonstance.
12

Quand on a accepté à peu près ces épreuves plus ou moins


pénibles, notre astral se trouve nettoyé ; et alors, nous avons
beaucoup de force autour de nous. Supposez maintenant que
faites bonne action comme Louis-Claude de Saint-
vous une
Martin. Celui-ci était très égoïste et il se disait, chaque fois
qu’il voulait aller au Français : « Ne vaudrait-il pas mieux
remettre le prix de ma place à une pauvresse ? » Et il
donnait
ainsi ses trois francs, estimant qu’il s’était procuré un plaisir
plus durable et il ajoute, en rapportant ce fait : « Voyez quel
égoïste je suis ! Au lieu de me procurer un plaisir d’une heure
deux, je viens d’accomplir un acte qui va me donner du
ou
bonheur pendant trois ans. » Eh bien ! 1 être qui fait de bon
actions arrive, peu à peu, à posséder une force magnéti
nes
extraordinaire qui lui servira à opérer de nombreuses et
que
merveilleuses guérisons. Il ne faut pas oublier que, sur Terre,
tous des démons. Aussi, quand un homme fait
nous sommes
Ciel lui en est très reconnais
un peu de bien autour de lui, le
Demandez sincère
sant et il se met à leur entière disposition.
l’obtiendrez.
ment la guérison des êtres malheureux et vous
C’est ce que font les Marlinistes. Il y a des loges martinistes
dites mystiques où on se réunit pour demander le soulagement
et la guérison des malades.
De tout temps, certains hommes se sont réunis pour deman
der l’assistance du Plan divin pour des cas désespérés. Et ils
facilement des
ont été piesque toujours exaucés. Vous trouverez
faits de ce genre dans toutes les religions. C’est ainsi qu’à
Lourdes, il s’effectue souvent des cures admirables. J’ai vu,
moi-même, une tuberculeuse, condamnée par les médecins et
qui ne pouvait plus marcher, guérie à Lourdes en dix minutes
eggrégore très puissant.
par une influence céleste agissant sur un
J’ai observé d’autres guérisons très intéressantes. Je vous en
citerai quelques-unes. Elles ont été opérées par un homme que
je considère comme un Maître véritable. Il s’agit de Philippe
de Lyon. J’étais là, avec deux autres médecins, quand une
de vingt à vingt-deux ans, est arrivée, portant dans ses
maman
bras un petit enfant de cinq ans, la tête ballante et les yeux
vitreux. Elle dit à Philippe : « Mon enfant doit mourir dans deux
heures ; et, comme vous m’avez sauvée, il y a dix ans, je viens
Nous sommes trois
vous demander de guérir mon enfant. »
médecins qui l’examinons et nous découvrons un cas de ménin
gite tuberculeuse très prononcée L’enfant devait mourir. Il
faut que je vous dise, maintenant, comment Philippe opérait.
Il y avait toujours là près de deux cents personnes. Philippe
— 13

n’était pas poseur du tout. D’un caractère bon enfant, il fai
sait toujours rire ses malades. Alors, devant tout le monde, il
dit en voyant l’enfant que nous avions examiné: « On peut
guérir cet enfant. Voulez-vous vous engager tous à ne pas dire
de mal des absents pendant trois mois? » Tout le monde bon
dit et répond que ce n’est pas possible. En marchandant, on est
arrivé à deux heures. Moi, je n’ai jamais pu rester deux heures
sans dire de mal des absents 1 Eh bien ! Philippe a dit : « C’est
entendu I Vous allez essayer de ne pas dire de mal des autres
durant deux heures. » L’enfant était dans une pièce à côté. Au
bout des deux heures, je suis allé le chercher. Je l’ai pris par la
main et il a fait avec moi le tour de salle; il était guéri.
J’ai vu d’autres cas, notamment un malade qui souffrait
beaucoup de l'estomac. Personne ne pouvait savoir ce qu’il
avait. Or, ce Philippe dont je vous parle, était très modeste, très
gentil, et il s’effaçait toujours. Ce n’est pas lui qui prétendait
savoir quelque chose ! Alors, il nous dit: « Docteurs, exami
nez donc ce malade. » Moi, je ne vois pas du tout ce qu’il a.
Mes confrères, non plus. On examine son estomac; il n’est
pas
dilaté. Enfin, nous ne trouvons rien. Alors, Philippe nous dit
gentiment : « Est-ce que vous avez bien observé s’il avait son
appendice xyphoïde ? » C’est un tout petit os placé au bas du
sternum. On ramène alors le malade et on constate que le ster
num s’arrêtait net à l’appendice xyphoïde. Philippe nous dit
« Je crois qu’il a l’appendice xyphoïde tourné en dedans. »
Ce déplacement produit une pression sur l’estomac et provoque
de la gastralgie. Nous avions alors la main sur la partie
malade et, pendant que nous pressions très peu, voilà l'appen-
dice xyphoïde qui reprend sa ploce normale, sans que Philippe
ait touché le malade. C'est une action à distance.
Je vous citerai encore un autre fait. Il ne fallait pas du tout
parler de ses guérisons. Il a passé ses examens en médecine.
Mais il n’a pas été reçu docteur en France, parce qu’il avait eu
l’audace de ressusciter un mort alors qu’il n’était qu’étudiant
de première année. On ne lui a plus permis de prendre ses ins
criptions. Or, il était pauvre fils de paysan. Ce qu’il savait, il
le possédait de naissance. Néanmoins, il lui fallait passer par
les Facultés et apprendre les choses terrestres. Etant très pauvre
et ne voulant rien demander à personne, cet homme portait la
viande et s’était mis au service d’un boucher et il portait de la
viande à domicile. Il recevait quelques pourboires et le boucher
lui donnait 3o francs par mois et le nourrissait. C’est avec cet
argent qu’il faisait ses études l’après-midi, car son patron ne
— 14

l’employait que le matin. Cela l’a suivi toute la vie. Quand il
passait dans la rue, on se disait en le montrant du doigt :
« Tiens! voilà Philippe, le boucher », comme on disait : « Voilà
Jésus, le charpentier. » Il faisait du magnétisme et il a fini par
passer son doctorat en Russie. Dans ses derniers examens, il
avait cinq malades à observer. Je vous dirai une chose curieuse,
c’est que les médecins de là-bas ont remarqué que tout malade
visité par Philippe était aussitôt guéri. Donc, il était en clini
que externe ; on lui montre un malade et on le prie de dire ce
qu’il a. Philippé répond qu’il a un abcès du rocher ou de
l’oreille. Les médecins disent non et croient à un rhumatisme.
Or, pendant qu’on discutait ce diagnostic, Vabcès s’ouvre et
tout le pus s’écoule à l’extérieur de l’ oreille. Le malade était
guéri et les médecins n’en revenaient pas.
Eh bien ! cet homme très modeste est mort ; mais il n’a pas
cessé de s’occuper de la Terre. Et il s’est passé un fait très
curieux dont je pourrais vous dire un mot, en laissant de côté
toute communication spirite.
Il y a des gens qui ont dit beaucoup de mal de Philippe. Tant
qu’il était sur Terre, on courbait la tête, car il n’avait qu’à
regarder quelqu’un pour connaître et réciter aussitôt toute sa
vie passée. Un jour, il vint à Paris pour le baptême du petit
Durville. Il s’est donc dérangé de Lyon et en arrivant il dit à
Durville père : « Vous ne croyez à rien aujourd’hui ; mais vous
croirez plus tard. » Et vous voyez que Durville a découvert les
fantômes et qu’il commence à admettre l’existence du corps
astral.
Ainsi, Philippe était à Paris. Et à la porte de l’église Saint-
Merri où se faisait le baptême dn petit Durville, il y avait un
vieux mendiant, délicieux comme type, couvert de guenilles, avec
une barbe à moitié rasée. Alors, Philippe va se placer à côté de
lui et, comme s’il se parlait à lui-même, il dit à l’oreille du vieux
mendigot : « J’ai 8.500 francs en or et puis 6.500 francs en
billets de banque. » L’autre le regardait avec épouvante. Et Phi
lippe continua de parler et lui indiqua l’endroit où il avait caché
son argent. Le pauvre mendiant ne savait plus où se mettre.
Je vais vous raconter une autre histoire. Un monsieur vient
assister à l’une des séances de Philippe et demande à parler au
Maître. On lui pose cette question: « Est-ce pour vous? »
« Pour moi? répond-il. Vous me croyez donc aussi bête que
tous ces gens qui sont là. Non, je ne viens pas pour moi. Je
suis tout simplement chargé de faire une commission et quant
à moi, je n’ai rien à demander. Philippe le regarde et lui dit
» :
15
— —
Monsieur voulez-vous venir dans la petite chambre d’à côté ? »
«
Il faut vous dire que c’était un très grand honneur que d’aller
parler seul à Philippe. Le monsieur passe donc dans la petite
pièce et Philippe lui dit : « Savez-vous ce que vous faisiez le
28 juillet, 1884, à 3 heures du soir ?... Vous étrangliez une
femme. Ne craignez rien, moi seul vous ai vu. et la police ne
découvrir. Mais ne craignez rien. Si vous
va pas tarder à vous
voulez demander pardon au Ciel tout de suite, on ne vous
trouvera pas. » Eh bien ! cet homme, qui voulait
faire l'es-
prit fort, est tombé à genoux et a imploré le pardon du
Ciel.
Je vous citerai autre chose encore. Depuis sa mort, on a
dit tant de mal de lui que ceux qui l’ont connu et aimé sont
devenus enragés pour le défendre. Laissons de côté ces adver
saires acharnés de Philippe et pardonnons-leur comme il leur
pardonné. Après mort, il nous a ordonné de les aider et de
a sa
Je con
les éclairer. Ne soyons donc plus papistes que le Pape.
nais un être que Phillippe a empêché de se tuer. C’était un
qui avait des ennuis de ménage ; et, au lieu de
pauvre garçon
prendre une détermination quelconque, il préféra en finir avec
la vie. Il s’était rendu sur une haute falaise et allait se jeter en
bas, lorsqu’il en fut empêché par une force invisible. Cet homme
était venu voir Philippe par curiosité et celui-ci, très gentil,
lui dit: « Cher Monsieur, vous rappelez-vous telle journée où
alliez jeter du haut d’une falaise? J’étais là et je vous
vous vous
ai vu. » Il n’a plus rien demandé.
Eh bien ! des êtres aussi puissants que cela sont très rares
ici-bas. Je n’en ai connu qu’un qui nous a appris à essayer
nécessité
d’être bon ; il nous apprit la tolérance envers tous, la
absolue dans le
de ne dire de mal de personne, la confiance
Père, la tolérance pour les défauts d’autrui, la nécessité de
dire de mal de personne, la pitié pour la douleur des
ne
enfin, il montrés qu’on ne pouvait évoluer
autres ; nous a
s’enfer
qu’en partageant les souffrances des autres non en
perdre sa pureté et
mant dans une tour d’ivoire de crainte de
sa sagesse.
Voilà pourquoi nous essayons de remuer un peu l’Huma
nité, de répandre autour de nous quelques idées qui ne pro
viennent pas de notre cerveau et de propager les deux gran
la Tolé
des vertus qui nous viennent du Ciel: la Bonté et
rance.
NEUVIÈME CONFÈRENCE DU D" PAPUS

(9 juillet 1908)

PROGRAMME

La Naissance et la Mort. Les mystères du Zodia


La Résurrection et ses Mys que.
tères. Le Pater Nosteret l’Ave
Clefs Astrales et Clefs phy Maria.
siques.

La Naissance et la Mort

PREMIÈRE PARTIE

Mesdames, Messieurs,

Il fautque je vous remercie, tout d'abord, de l’assiduité avec


laquelle vous avez suivi ces causeries. C’est lorsqu’on termine
une œuvre qu’on compte ceux qui sont allés jusqu’au bout,
sans faiblir un instant. Vous avez, ce soir : double mérite
d’être venus malgré la forte chaleur que nous subissons, dans
une petite salle où on ne respire pas d'habitude, entendre la
clôture de nos conférences ésotériques.
Le sujet de celle-ci est assez difficile à traiter et nous allons
essayer de l’éclaircir de notre mieux. Il s’agit, en somme, de
l’élude du cycle humain.
Nous avons parlé de la constitution de l’homme, de l’histoire
de l’Humanité, et, aujourd’hui, je voudrais vous parler du
cycle accompli par Yêtre humain d’après les révélations se
rattachant à {Esotérisme, c’est-à-dire du cycle que parcourt
l’individualité humaine depuis le moment où elle s’incarne,
même dès avant la naissance, jusqu’à la mort et après la mort.
Nous allons voir rapidement tout cet enseignement qui consti-
— 2
tue la clef de la civilisation orientale et nous allons étudier les
divers passages de l’esprit humain à travers les différents plans
de l’Univers. Ce sera la conclusion de nos leçons.
Sur Terre, l’histoire d’un être humain commence à la nais
sance. Nous voyons un tout petit enfant qui vient au monde,
boule de chair plutôt informe. La maman y reconnaît tout de
suite le portrait du papa et le papa croit y reconnaître le por
trait de la maman. En fait, on n’y voit rien du tout et tout le
monde y voit ce qu’il veut. Eh bien ! ce morceau de chair
palpitante est un problème colossal. C’est que là les enseigne
ments traditionnels ont vu la reprise d’un habit de chair, qui
servira plus ou moins longtemps à l’âme humaine. C’est ce
qu’on appelle une réincarnation.
Pour que vous comprenez bien ce cycle, je vais d’abord vous
rappeler les phases par lesquelles passe l’être humain.L’homme
s’incarne ; il vit une existence terrestre ; il meurt ; puis, il
réalise une vie astrale ou spirituelle suivant le cas : enfin, il
se réincarne ou il évolue. Voilà le
cycle humain.
Si vous prenez le cas de l’être qui se réincarne, vous avez
donc comme cycle : la naissance, la vie, la mort, l’état astral
la réincarnation et cela continue ainsi durant des siècles.
Or, cette naissance physique ou celte réincarnation est pré
cédée d’un acte prodigieux que je voudrais traiter devant vous,
c’est la descente consciente.
Nous sommes tous ici parce que nous l’avons ardemment
désiré. Je ne dis pas que nous ne l’avons pas regretté. Je dirai,
même que nos regrets étaient prévus et qu’on nous les avait
annoncés avant notre incarnation.
Rappelez-vous cette scène prodigieuse de la vie du Christ
dans laquelle on lui montre la vision de tout ce qu’il va subir ;
on lui fait voir les clichés qui vont se réaliser pour lui ; et
l’Esprit, Maître de tous les esprits,s’incline et dit :« Que la Vo
lonté de Dieu soit faite. »
Eh bien ! cette phase-la,nous l’avons tous traversée avant de
venir sur Terre. L’Ange est venu dans le plan où nous étions et,
pour vous enlever toute idée d’orgueil, je dois vous dire que
les planètes sont d’autant plus matérielles qu’elles se rappro
chent plus du soleil. J’aurais, peut-être, les astronomes et les
astrologues contre moi. Mais, c’est une loi qu’il faut accepter
démons de
car elle est vraie. Et sur la Terre, nous sommes des
troisième classe.Pour être poli, exceptons toutes les personnes
présentes. Mais, en général, la Terre est réservée à des êtres
démoniaques. Il y a quelques êtres célestes, parce qu’il existe
— 3 —
une loi qu'il faut savoir et qui veut qu’il n’y ait pas d’enfer
sans qu’il s’y trouve des anges dedans, sans quoi l’enfer ne
pourrait pas vivre.
Donc, admettez que la Terre soit un enfer, un purgatoire
et rarement un paradis. C’est pour cela qu’on fait tant de poli
tique, ici-bas, qu’on se bat tant et qu’on n’arrive pas à faire la
synthèse de l’Humanité.
Ceci bien établi, sachez que rien ne nous arrive sans que
nous l’ayons voulu, Je vous ai dit que le Christ avait vu d’a
vance tous les clichés concernant sa vie et qu’il les avaitaccep-
tés. Il en a été de même pour nous avant notre descente sur
ce globe. Nous ne sommes descendus que lorque nous l’avons
accepté.
Représentez-vous, maintenant, l’envoyé céleste qui vient
nous prévenir que le moment est venu. Je vous dirai, en pas
sant, que cet instant diffère pour chacun de nous. Nous pou
vons rester dans le Plan astral deux ans,ou 150 ans ou 800 ans
et même un peu plus. De même que sur Terre, la vie de cha
cun est déterminée ou différente; de même, dans l’autre plan,
on ne peut donner de loi générale et on y reste huit jours ou
cent ans. Si vous avez compris cela, nous allons reprendre le
fil de notre récit.
Quand le temps est arrivé pour nous de nous réincarner,
Yange vient nous trouver et nous dit : « As tu le courage de
redescendre ? » Je ne dis pas qu’il n’y ait point d’hésitation
dans notre esprit, car on nous montre ce que nous devons
subir et, lorsqu’on nous a montré tout cela, c’est à nous d’ac
cepter ou de ne pas accepter. Si nous acceptons, le Ciel nous
prévient que nous ne serons jamais abandonné et que, toujours,
nous serons assisté par des êtres placés autour de nous.
Alors, la descente commence. Figurez-vous, maintenant, la
réunion des ancêtres autour de nous et qui chantent notre
courage pour l’évolution qui va venir. Puis l’ange nous envoie
boire l’eau du Léthé ou de l’oubli. Pourquoi? Là, se pose une
question qu’on adresse souvent aux réincarnationnistes. S’il est
vrai que nous revenons sur Terre, pourquoi ne nous souvenons-
nous pas de nos vies antérieures? Soyons heureux de cette perte
de mémoire, car si nous nous rappelions de tous les faits aux
quels nous avons pris part et si nous savions ce qui doit nous
arriver dans la vie présente, l’existence ne serait pour nous
qu’un enfer dont nous voudrions sortir à tout prix, Il y a des
gens qui ont beaucoup de peine à amasser quelques pièces d’ar
gent pour payer leur loyer et qui se tourmentent fort quand le
terme approche et qu’ils n’ont pas de quoi faire face à leur en
gagement. Cela les bouleverse tellement qu’ils en tombent mala
des. Eh bien ! ce fait terrestre n’est rien à côté des engagements
que nous avons pris devant l’éternité et de tout ce que nous
devons supporter ou donner avant de nous libérer. Si nous
savions ce qui nous attend, nous serions abattus par cette pers
pective de dettes à acquitter, nous n’aurions plus aucune éner
gie et nous voudrions nous en aller tout de suite. Un second
exemple, emprunté à la vie vulgaire, vous permettra de mieux
comprendre la raison d’être de cette absence totale de souvenir.
Voici des jeunes gens qui se destinent au métier militaire.
Croyez-vous qu’on va leur dire ce qu’il en est exactement ? Non.
On commencera par leur mettre sur la tête des cocardes et de
beaux rubans et on se garde bien de leur rappeler les corvées
multiples qu’ils devront faire plus tard, et dont, autrefois, ils ont
entendu parler. S’ils le savaient, ils en seraient épouvantés et ils
préféreraient plutôt ne pas s’enrôler.
C’est un peu ce qui se passe lorsque nous venons prendre du
service ici-bas. L’ange nous fait boire l’eau de l’oubli.
La descente s'effectue à travers les planètes. Puis, l’esprit
qui vient tourne autour de la Terre. Il demande l’entrée de sa
future demeure, car n’oubliez pas que la Terre est défendue par
un courant formidable dont nous n’avons pas idée et qu'on a
représenté par un serpent. Il n'y a pas d’ouragan plus terrible,
il n’y a pas de cataracte plus dangereuse, il n’y a pas d’océan
déchaîné plus furieux que se courant astral qui enveloppe la
Terre. Nous ne percevons ce courant qu’à l’état astral. Il est
indiqué par le Zodiaque. Il y a douze portes. Et suivant la caté
gorie d’âmes qui s’incarnent, c’est telle porte qui s’ouvre et non
une autre. Chaque esprit pénètre donc sur la Terre par un
signe zodiacal différent. De plus, il faut toute la lumière de
l'ange qui amène l’esprit pour que cet esprit traverse ce puis
sant courant astral et arrive dans la zone d’attraction terrestre.
L’ange et l’esprit sont passés. Les voilà sur la Terre. Suppo
sez que l’esprit entend le bourdonnement des clochers terrestres,
qu il ressent toutes les attractions que la Terre subit de tous
côtés et que, dans une petite ville, il devient satellite humain.
Durant neuf révolutions lunaires, il tourne alors autour de sa
mère qui est pour lui un soleil. Enveloppant sa mère d’effluves
divins, et astraux, l’esprit prend peu à peu conscience du corps
qui se forme. Puis, la naissance a lieu. Un être nouveau est
arrivé dans notre inonde. Ne croyez pas que tous les liens soient
coupés ou rompus. Loin de là! Pendant longtemps encore,
l’enfant sera en rapport avec l’au-delà et les êtres de la Terre,
qui ne savent pas cela, essaient de briser ces relations. Tous les
jours, vous entendrez les mamans raconter que leur enfant à
des cauchemars et parle de choses qu’elles ne comprennent pas.
Et elles font tous leurs efforts pour empêcher ces faits de se
reproduire. C’est ainsi que de tout petits enfants adorent la
lune, la suivent du regard et ont peur quand ils la voient dans
son plein. C’est un vague souvenir de ce qu’ils ont vu avant de
s’incarner. C’est terrible ce qui se passe dans la Lune et ils en
ont gardé l’impression. N’en est-il pas de même pour nous lors
que nous nous réveillons, le matin, après un affreux cauche
mar? Ne tremblons-nous pas encore de ce que nous avons vu?
Cet état, par lequel passe l’enfant qui vient de naître, dure
quatre ans. Puis le souvenir des choses de l’autre monde
s’épaissit de plus en plus. Les yeux et les oreilles terrestres
s’ouvrent ; les yeux et les oreilles de l’au-delà se ferment. Dès
lors, le petit enfant prend de plus en plus conscience des cho
ses terrestres. Son éducation doit alors être confiée, jusqu’à
sept ans, à sa mère qui formera peu à peu son cœur. C’est
la clef de tous les enseignements initiatiques.
Les femmes sont les seuls êtres qui puissent développercon
venablement le cœur d’un enfant. N’oubliez pas que les hom
mes formeront des cerveaux, mais ils ne feront jamais évoluer
un cœur. Voyez la différence qui se manifeste entre l’action
féminine et l’action masculine, partout où vous passez. Avez-
vous idée de la propreté masculine? Il y a des hommes très
propres pour les locaux qu’ils habitent. Par exemple, donnez-
vous la peine d’entrer dans une caserne. Exception faite de la
cantinière, il n’y habite pas de femmes. Et ce sont des hom
mes qui se chargent de veiller à la propreté de la caserne. Ils
s’en acquittent d’ailleurs à merveille. Mais, laissez entrer une
femme dans cette caserne qui vous semble si propre. Eh bien !
cette femme sera profondément étonnée de voir que c’est si
sale tout en ayant l’air si propre. Quand quelque chose ne va
pas, on passe une couche de blanc ou de noir dessus, selon
le cas; et la propreté réapparaît de cette façon. Une femme
ne ferait certainement pas cela et elle tâcherait de donner une
apparence plus gaie à ces casernes qui nous paraissent si som
bres et si tristes.
La femme a un rôle prépondérant à remplir ; et je ne vou
drais pas qu’un homme touche au cœur d'un enfant avant l’âge
de sept ans. C’est à la femme qu’incombe cette importante
mission.
A sept ans, l’âme humaine prend possession de son corps.
C’est alors que les lois sociales interviennent. Que faut-il faire
de cet enfant ?
La vie de l’intelligence humaine commence donc à sept ans.
Et ici, il y a tout un élément social avec lequel il faudra comp
ter. Ne croyez pas, en effet, que les hommes soient maîtres de
faire ce qu’ils veulent. Nous voyons actuellement une société
matérialiste. N’allez pas croire que ce sont les hommes qui ont
désiré que cela soit ainsi. C’est parce que l’Invisible l’a voulu.
Et je vais vous en dire un mot tout de suite.
Vous n’avez pas été sans remarquer que les jeunes gens
d’aujourd’hui ont un caractère apathique, au point de vue sen
timental surtout. C’est ainsi qu ils tiennent peu leur parole. Ils
promettront le mariage à une jeune fille et ils ne réaliseront
jamais leur belle promesse. Ils se moqueront de tout ce que
dira le monde et ils affectent de ne s’intéresser à rien. Ils se
montrent très sceptiques et déclarent hautement tout connaître.
Ils ne s’occupent, enfin, que de sport. Quelle est donc la rai
son de cette apathie physique et morale, de cette indifférence
profonde qu’on observe dans le caractère de ces hommes de
demain ? La voici. Elle est absolument nécessaire, car ces
jeunes gens de vingt ans vont assister à de telles horreurs socia
les que, s’ils n’étaient pas fabriqués comme cela, ils se tue
raient. Ils vont voir se réaliser certains clichés que des hommes
mûrs ont vu passer dans le Plan invisible et qu’ils espèrent ne
voir se matérialiser que le plus tard possible. Si ces jeunes
gens n’avaient pas des nerfs d’acier, ils ne pourraient pas assis
ter aux scènes terribles et épouvantables qui se verront alors :
des maisons brûlées, des vieillards massacrés sans aucune pitié,
des femmes et des enfants éventrés, des ruisseaux pleins de sang.
La Commune, que quelques-uns d’entre nous ont vue, n’est
rien à côté de ce qui se prépare. Et il faudra être trempé
comme je vous l’ai dit, pour ne pas devenir fou en voyant
d’aussi douloureux événements. La plupart des jeunes gens
qui vivent aujourd’hui auront donc un rôle social à jouer ici-
bas. Laissons-les et occupons-nous de savoir ce que nous venons
faire sur Terre.
Nous venons tout simplement y fabriquer notre corps de
l’au delà, ce que saint Paul appelle le corps glorieux, ce que
Pythagore appelait le char dwin de l’âme. Cette fabrication
dure plus ou moins longtemps. Si nous avons peu à faire ici,
nous mourons très tôt ; si nous avons, au contraire, beaucoup
à faire, nous mourons à quatre-vingts ans, par exemple. Et
dès qu’un monsieur se retire des affaires pour vivre de ses ren
tes, jardiner et élever des lapins, la Nature ne tarde pas sou
vent à le faire évoluer en Astral.
Nous sommes donc sur la Terre pour y remplir un rôle
social tout d’abord et, ensuite, pour y constituer notre corps
spirituel. Quand notre tâche est finie, la mort arrive, Elle nous
fait peur. Ne la craignons pas car, en passant de l’autre côté,
nous ne perdons rien au change. Croyez-vous donc encore
que la vie terrestre soit si gaie pour que nous la regrettions tant ?
Maintenant, ne croyez pas qu’il faille se retirer dans une
tour d’ivoire pour faire son évolution comme il convient. C’est
là une très grande erreur que ne manquent jamais de commet
tre les débutants en Occultisme. Il ne faut pas oublier que
nous sommes entièrement solidaires les uns des autres et que
nous n’avancerons pas plus vite qu’eux. Restons donc auprès
de nos semblables ; ouvrons notre cœur à la pitié et faisons-
leur le plus de bien possible.
Voilà pourquoi dans l’étude des lois humaines, les idées
générales que nous donnons sont applicables à toute personna
lité. J’ai une terreur de la morale parce que, chaque fois
qu’un être humain veut se montrer assez orgueilleux pour don
ner des lois aux autres, on lui tend des pièges et il fait toutes
les sottises qu’on puisse imaginer. Prenez la vie de tous les
grands moralistes, depuis Platon jusqu’aux modernes, vous ne
trouverez pas un être qui ait fait plus de bêtises qu’eux. Disons-
nous qu’il y a des lois très générales d’évolution, que ces lois
ne sont pas terribles et que chacun doit s’efforcer de les sui
vre le mieux possible. Mais, il ne faut jamais chercher à se
croire plus fort qu’un autre, car l’Invisible est là qui vous
guette et il vous fait faire un joli plongeon. Toute notre morale
se résumera donc en quelques mots : « Aidons-nous les uns les
autres. Ne condamnons jamais ceux qui tombent; plaignons-
les, au contraire, et tâchons de les amener vers l’entrée du sen
tier qui conduit à la paix de l’âme et au bonheur parfait. »
Nous ne ferons ainsi qu’imiter la femme dans son œuvre de
bonté et d’amour à travers tous les plans. Ce rôle du Principe
féminin dans l’Humanité a été admirablement mis à jour par
une prière merveilleuse que nous appelons l'Ave Maria.
Mais je ne voudrais pas prendre tout de suite votre temps
pour étudier cette prière comme elle le mérite de l’être. Je vous
demanderaidonc la permission de faire quelques minutes d'en-
tr’acte, après lesquelles nous reprenons l’étude de la vie et de
la mort.
DEUXIEME PARTIE

MESDAMES, Messieurs,

Nous venons de voir l’être humain vivant sur Terre et fabri


cant son corps invisible. Je vous ai déjà dit que, pour accom
pagner cet acte ici-bas, l'Invisible lui avait donné deux viatiques.
Dans notre monde occidental, ce sont deux prières : le Pater
et l’Ave Maria.
Le Pater Noster est la prière de la vie terrestre. Son équiva
lent, Aum, existe dans l'Inde et en Chine. Je vais vous en
donner un commentaire très succinct. Et si vous l’étudiez un
peu, vous y trouverez beaucoup d’autres choses que ce que je
vous dirai.
Au point de vue de l’Esotérisme, le Pater est la prière de la
lutte pour la vie.
Le Pater commence par l’énonciation du mot divin : Adonaï,
pour les Israélites ; Père Céleste, pour les Chrétiens. Ce Père
est la source unique de toute vie et de tout bien.
Il dit ensuite : « Que ton nom soit sanctifié. » Le nom
divin ne doit jamais être prononcé hors d’un sanctuaire ou
toute chose semblable Que ce sanctuaire soit un cœur, une
bouche ou un temple, le nom de Dieu doit toujours être sanc
tifié ; et il ne faut pas le profaner en le matérialisant ou en
profiler pour battre monnaie. C’est la clef de la prononciation
du nom divin dans tontes les religions.
Puis, le Pater nous fait demander quelque chose. Mais, il
est tellement ésotérique que nous ne nous doutons pas que nous
demandons ainsi autre chose que notre pain quotidien. Il y a,
en effet, trois pains que nous demandons en récitant celte admi
rable prière. Ce sont : le pain du corps, le pain de l âme et le
pain de l'esprit. Le premier ne nous est jamais refusé. Je vous
en ai montré un exemple dans la dernière causerie. La Provi-
vidence ne nous abandonne jamais et elle nous donne aussi bien
le pain matériel que tout ce qu’il nous fant pour cire heureux
moralement. Mais notre esprit reçoit aussi quelqus chose, ce
sont les épreuves qui viennent l’assaillir pour le faire évoluer.
Sans le savoir, nous les demandons aussi par le Pater et nous
sommes tout étonnés le lendemain qu’il nous tombe une bonne
tuile sur la tête.
Le Pater nous apprend ensuite qu’il faut acquitter les dettes
que nous avons derrière nous. La vieille formule latine :
Remels-nous notre dû comme nous remettons à ceux qui nous
doivent leur dû à notre égard a été transformée en celle-ci :
Pardonne-nous nos offenses, comme nous les pardonnons à ceux
qui nous ont offensés. Nous devons nous aimer les uns les
autres, comme nous l’a recommandé le Christ. Notre devoir est
donc de pardonner à tout être qui nous a causé un dommage
quelconque, Ne faisons jamais de procès, car un procès est
comme une loterie. Quand en commence un procès, on ne sait
pas comment il se terminera. Mais, alors même qu’on serait
absolument sûr de gagner, il vaut mieux ne pas plaider. C’est
toujours très mauvais pour notre évolution comme pour celle
de notre adversaire. Nous contractons une nouvelle dette qui
retarde encore un peu la réintégration finale. Il faut donc
plutôt tâcher de se réconcilier avec son ennemi. Et j’ai vu,
maintes fois, le Maître dire à un monsieur : « Je t’ai donné la
vie ; je t’ai sauvé de la mort. Eh bien ! si tu fais ce procès et
que le tribunal le donne raison, je t’enlèverai la santé et tu
mourras. » Ces paroles d’un « homme qui savait » vous
fourniront une explication des malheurs épouvantables qui
frappent parfois toute une famille et la font sombrer. Et si on
se donnait la peine de remonter dans le passé de cette famille,
on trouverait, peut-être, l’origine de toutes ces souffrances, en
apparence injustifiées, dans la réussite d’un procès qui a pro
curé une fortune scandaleuse.
Le Pater ajoute : « Préserve-nous de la Tentation)). Nous
demandons par là d’être préservés des clichés du futur qui
vont nous atteindre. Quand on veut nous faire tomber, on nous
envoie un cliché d'involution. Ce cliché se présente trois fois.
Cela est extrêmement important et je vous conseille de le noter.
Personnellement, je n'ai jamais vu de cliché se présenter trois
fois, car j’ai toujours succombé dès la première fois. Mais, j'ai
connu des gens très forts auxquels ces clichés se présentaient
trois fois.
Enfin, le Pater demande qu’on nous délivre du mal que
nous avons généré. C’est une chose très curieuse Alors que
certaines traditions viennent nous dire que le karma ne peut se
détacher de l’homme que par la souffrance personnelle et qu'au
cun dieu ne saurait nous soustraire au châtiment que nous
IO

encouru, le Pater vient nous dire que Dieu a le pouvoir d’en


lever une partie du fardeau qui pèse sur nos faibles épaules.
Tel est l’enseignement éternel qui résulte de cette magnifi
que prière. Disons, en terminant, qu’elle permet à l'être
humain de se conduire tout seul dans la vie.
Mais, le côté merveilleux du Christianisme, c’est son A ve
Maria qui peut être facilement compris par tout le monde.
Peu importe que vous soyez protestant ou catholique. L'Ave
Maria est pour tous. Il se divise en trois parties.
Les premières paroles sont celles adressées par l'ange Gabriel
à la Vierge Marie. Ces paroles peuvent être conçues dans toute
religion et elles annoncent à la femme son rôle admirable dans
toutes les sphères visibles et invisibles. C’est la représentation
du Principe féminin dans tous les plans possibles, ce que les
Hindous appellent Maya, parce que les Hindous prononcent
très mal les r, et dont on a fait la Grande Illusion. C’est elle
qui développera toutes les formes et qu’on doit considérer
comme la Gardienne de V Humanité. Aussi, l’ange dit : « Je te
salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec toi... » Cela,
c’est pour les femmes dans n’importe quel plan, puisqu’elles
représentent le Principe féminin, comme le Christ symbolise
le Principe masculin universel.
Puis, deuxième cycle, Marie est rencontrée par la mère de
Jean-Baptiste, qui commente les paroles de l’ange en lui disant:
Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de tes entrailles
est béni.. Il y a là toute la clef des cycles astraux et de l’in
.
carnation du Christ, parce que l’être qui est dans les flancs de
Marie a passé par le signe de la Vierge qui ne traverse que
des êtres particuliers.
La prière s’arrêtait là primitivement.
C’est en 1341, au Concile d’Ephèse, que la dernière partie
de l’Ave Maria a été ajoutée. Celle-là est humaine et on peut
la considérer comme la révélation du rôle de la femme après
la mort. Elle a une importance considérable que je vais vous
dire tout de suite. Ceux d’entre vous qui voudront bien suivre
les cours du docteur Rozier auront la clef de toutes choses
dont je tiens à vous parler brièvement.
Nous sommes jugés après la mort ; mais, il y a encore une
cour d’appel. Ce n’est pas le tribunal du juge de paix qui,
pour une vétille, vous condamne à payer 200 ou 300 francs.
Donc, quand vous êtes jugés après la mort, il y a appel au
cœur féminin. N’oubliez pas, à ce sujet, que le Plan de Marie
est celui de la pitié féminine, et toute âme a le droit d’y faire
— II —
appel. Ce plan se compose d’une infinité d’êtres qui ne deman
dent pas mieux que d’adoucir votre peine ou de vous sauver.
Mais, ici, se présente tout de suite une objection. Qu’arrive-t-il
pour les protestants qui, eux, ne croient pas du tout à la Vierge?
Je vous répondrai que cela n’a aucune importance, d’autant
plus que le Ciel ne s’occupe jamais de ces vétilles terrestres.
Que vous soyez d’une Eglise ou d’une autre, il en est au fond
toujours de même sous une forme différente. Le Christ a dit :
a 11 y a
plusieurs demeures dans la Maison de mon Père. »
Eh bien ! le protestant a une conception très féminine du
Christ. Il conçoit le Christ comme pardonnant tout au pêcheur
et venant toujours à notre secours. En somme, le protestant
met dans le Plan du Christ ce qui constitue l’essence du Plan
de Marie. Et quand il fera appel de l’autre côté, il verra un
être du Plan du Christ lui accorder la pitié que donnerait au
catholique un être du Plan de Marie. Le Ciel ne brûle pas un
monsieur parce qu’il croit telle ou telle chose. C’est bon pour des
prêtres terrestres qui disent aux hommes : « Si vous ne croyez
pas à nous, vous serez brûlés
éternellement. » Tout être humain
est sauvé, du moment qu’il a fait son devoir. Ajoutons même
que le matérialiste ou l’athée qui fait le bien est encore
plus
récompensé que le croyant. N’a-t-il pas, en effet, plus de
mérite réel que ce dernier à pratiquer la vertu, puisqu’il ne
croit à rien et n’attend aucune récompense future ?
N’oublions pas que la couleur, qui nous caractérise astrale-
ment, c’est nous qui la donnons. Lorsque nous arrivons un
aider à nous
peu noir de l’autre côté, le Plan céleste peut nous
racheter. C’est ce qu’à voulu dire le Concile d’Ephèse, et cet
enseignement est très important à retenir.
Ainsi, l’être humain, sur Terre, a des lumières pour se gui
der. Que ces lumières viennent de lui ou d’ailleurs, cela nous
importe peu.
Il faut que je vous indique comment, ici-bas, on bâcle son
existence postérieure.
Nous naissons tous avec des germes d’idées, comme l’a fort
bien dit Louis-Claude de Saint-Martin. Et ce sont les sensa
tions que nous éprouverons dans tel ou tel milieu qui permet
tront à certains de ces germes de se développer et de grandir.
Mettez un enfant à la Petite-Roquette, vous en ferez presque
sûrement un apache, parce que les sensations qui se manifes
teront à lui ne développeront que les mauvaises graines, qui se
trouvent dans son cerveau. Placez le même être chez des gens
honnêtes et qui l’aimeront, les graines qui germeront alors
12

seront totalement différentes des premières. On peut donc affir


mer qu’un homme est toujours le produit de son milieu, mais
par les sensations, absolument comme le chêne provient du
gland, qui a été mis dans un terrain convenable et qui a subi
l’action de l’eau et de la chaleur.
Je dois vous dire aussi que chacun de nous est soumis à des
lois cycliques, qui se manifestent normalement tous les sept
ans. Si nous avions un étalon, nous pourrions dire que l’homme
doit vivre soixante-dix ans. Eh bien ! on ne vit pas sept fois
dix ans, et le danger de départ pour l’Astral se présente à cha
que nouvelle période de sept ans, c’est-à-dire à sept, quatorze,
vingt et un, vingt-huit, trente-cinq, quarante deux, quarante-
neuf soixante-dix ans. À chacune de ces époques que je
viens de citer, vous avez à redouter la venue de la Mort, de
cette grande libératrice qui nous fait si peur. C’est cette crainte
de la Mort qui nous distingue surtout des Orientaux. La perte
du corps physique n’effraie pas l'Oriental, car il croit à la
réincarnation. C’est cette croyance qui donne la clef du cou
rage japonais. Le Japonais qui se battait lors de la guerre sino-
japonaise avait la ferme espérance que, s’il mourait en se bat
tant bravement, il reviendrait général au lieu de simple troupier
qu’il était. Mais ce courage japonais que nous admirons ne
vaut certainement pas celui de l’Européen, qui laisse une femme
avec deux ou trois enfants pour aller se faire tuer bêtement en
soutenant les intérêts commerciaux de M. X..., sans aucun
espoir de récompense future. De plus, le Japonais n’a pas peur
de la Mort, car il est en communication constante avec les
humains désincarnés. Et lorsqu’un enfant ou un homme se con
duit bien, en Chine ou au Japon, ce n’est pas lui qu’on décore,
mais les ancêtres.
Maintenant, nous arrivons à la circulation des forces divi
nes dans l’Humanité, et c’est par là que nous terminerons notre
causerie.
Quand on nous parle de Dieu, on a un petit air respectueux
et, si c’est un pasteur ou un prêtre qui en parle, on se dit :
« En voilà encore un qui va nous raser avec cette idée. » Dieu
nous paraît être un très vieil inconnu qui habite très loin de
nous, au-dessus des nuages et des astres, tout là-haut dans le
Ciel. Tous les révélateurs nous affirment que Dieu est en nous
et qu’il y circule de trois façons. Vous allez vous dire que je
suis un affreux panthéiste. J’ai le regret de vous répondre que
ce n’est pas vrai. Un exemple vulgaire vous permettra de com
prendre la conception que j’ai de la Divinité. Lorsque votre
13
— —
doigt souffre d’une blessure, vous ne confondrez pourtant pas
chair, qui
votre doigt avec votre moi intime. Ce morceau de
entre dans votre constitution physique, n’est pas vous-même.
La preuve, c’est qu’il se guérira sans l’intervention de votre cons
cience.
Eh bien ! Dieu circule comme cela dans l’Humanité. Il est
créatures de
et reste lui-même, tout en se donnant aux diverses
l’Univers pour les faire vivre.
Tout ce qui vit ne vit que par un Principe divin que saint
Jean a appelé le PÈRE et que nous nommons Dieu. C’est la
Vie divine qui permet à tout être d’exister.
Tout ce qui parle, — et parler veut dire avoir une couleur,
verbifie, si vous me passez
une saveur, un son, — tout ce qui
cette expression, vient du VERBE ou du FILS.
Enfin, tout ce qui émet la lumière, tout ce qui illumine les
et les cerveaux, tout ce qui apporte la paix du cœur et
cœurs
la foi totale, tout ce qui apporte la pitié et la douceur se nomme
l'ESPRIT.
Ces trois forces — le PÈRE, le FILS et l’ESPRIT ou la
VIE, le VERBE et la LUMIÈRE — sont les diverses manifes
tations d’un Principe suprême que nous appellerons la TOUTE-
PUISSANCE, si vous lui donnez son sens absolu.
Telle est l’idée que nous pouvons nous faire de Dieu et du
Plan divin.
Comment Dieu se manifeste-t-il en nous ? Il se manifeste en
la paix du cœur. L’être qui a la foi, qui sait que le
nous par
Plan invisible existe, que nos morts vivent encore et résident
dans ce plan où nous pourrons entrer un jour si nous ne nous
suicidons pas, qui croit que le Plan divin est toujours prêt à
secourir et qu’il ne nous laissera jamais manquer de rien,
nous
l’être qui sait tout cela est calme dans la vie car rien ne l’émeut
plus. Il méprise les richesses et les honneurs de ce monde mais
il ne se retire pas dans une tour d’ivoire, car il s’intéresse au
soulagement de toutes les infortunes humaines. C’est la plus
grande récompense que le Ciel puisse nous accorder ici-bas.
Je vous la souhaite de tout cœur et j’espère que l’année prochaine
reviendrez plus moraux et plus saints. Quant à moi,
vous nous
l’être, car on
votre professeur de morale, je ne voudrais pas trop
serait bien capable de me faire commettre quelques petites
immoralités.
Ex-Libris du Dr PAPUS, par le Comte DE TROME N

Pour l’explication de l’Ex-Libris, voir l’Initiation du mois d’Octobre 1908


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5, rue de Savoie
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