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Tumeurs Du Pénis
Tumeurs Du Pénis
Le carcinome épidermoïde du pénis est une tumeur relativement rare, mais qui doit être reconnue et traitée
précocement pour éviter une chirurgie mutilante et parfois morbide. La connaissance de l’épidémiologie
est impérative pour ne pas laisser évoluer une tumeur sous-jacente (absence ou mauvaise hygiène, phi-
mosis congénital ou acquis, lésions préépithéliomateuses comme la maladie de Bowen ou l’érythroplasie
de Queyrat). Pour la tumeur primitive, plusieurs auteurs ont montré au cours des dernières années que
le risque de récidive pouvait être faible avec des marges chirurgicales de 5 mm. Dès lors, les techniques
chirurgicales conservatrices du pénis se sont développées, permettant de traiter des tumeurs du gland
et/ou du prépuce d’un diamètre inférieur ou égal à 30 mm, à condition de réaliser une circoncision
systématique. Dans tous les autres cas, une amputation partielle, voire totale du pénis est nécessaire.
Le carcinome épidermoïde du pénis a une diffusion essentiellement lymphatique. Devant une tumeur
du pénis, en l’absence de ganglions inguinaux palpables, des groupes à risque de métastases infracli-
niques ont été définis, pour lesquels des techniques diagnostiques ont été proposées. En cas de métastases
inguinales palpables, la lymphadénectomie inguinale totale peut être curative à condition que l’extension
ganglionnaire soit limitée. L’évaluation de l’extension ganglionnaire est faite au mieux par la TEP-TDM
au 18-FDG. Dans les autres situations, des traitements multimodaux (chimiothérapie néoadjuvante plus
chirurgie) sont en cours de développement.
© 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Plan Introduction
■ Introduction 1 Le cancer primitif du pénis est une maladie rare, mais dont
Traitement de la tumeur primitive 2 l’incidence est variable selon les populations. Dans les pays
■ Techniques conventionnelles 2 industrialisés, l’incidence selon l’âge est comprise entre 0,3 et
Circoncision pour les tumeurs du prépuce 2 1,8/100 000 personnes [1] . L’incidence est plus élevée en Ouganda
Curiethérapie 2 (2,8/100 000) et dans certaines régions du Brésil (comprise entre
Amputation partielle du pénis 2 1,5 et 3,7/100 000).
Amputation totale du pénis 3 Le cancer du pénis est diagnostiqué chez des hommes d’âge
Techniques conservatrices : classification par stade et localisation 4 compris entre 50 et 70 ans, mais peut être observé pour 19 % des
■
cas chez des hommes de moins de 40 ans, et pour 7 % des cas chez
Évaluation des chaînes ganglionnaires inguinales 6
les moins de 30 ans [2, 3] .
■ Traitement des aires inguinales chez les patients La tumeur primitive la plus fréquemment rencontrée est le
sans adénopathie palpable cN0 6 carcinome épidermoïde, d’évolution longtemps locale puis loco-
Techniques chirurgicales 7 régionale. Cette évolution locale assez lente explique souvent le
Quelle technique doit-on privilégier ? 7 retard au diagnostic qui excède 12 mois. Néanmoins, elle per-
■ Traitement des aires inguinales chez les patients met d’envisager des thérapeutiques curatives même au stade de
avec adénopathies palpables cN+ 7 métastases ganglionnaires.
Technique de la cytologie ganglionnaire 8 Au cours de la dernière décennie, les évolutions dans la prise en
Bilan d’extension en présence d’adénopathies inguinales 8 charge thérapeutique ont concerné :
Stratégies thérapeutiques chez les patients cN+ 8 • la chirurgie conservatrice pour la tumeur primitive ;
Lymphadénectomie inguinale superficielle et profonde 8 • le dépistage des métastases ganglionnaires infracliniques pour
Lymphadénectomie ilio-inguinale 11 des tumeurs localement avancées ;
Place de la chimiothérapie 11 • la standardisation du bilan d’extension de la maladie ;
• l’élaboration de protocoles de chimiothérapie systémique
néo- ou adjuvant.
Indications
Techniques conventionnelles Cela concerne les tumeurs limitées au gland inférieures ou
égales à T2, sans envahissement de l’albuginée des corps caver-
Circoncision pour les tumeurs du prépuce neux, sans infiltration du méat urétral, et dont le plus grand
Pour les tumeurs distales du prépuce, à distance diamètre est inférieur à 40 mm [7] .
du col du pénis
Une circoncision est, le plus souvent, suffisante pour avoir des Complications
marges chirurgicales négatives. Les complications sont essentiellement fonction de la dose. Au-
dessus de 60 Gy, le risque de complications précoces et tardives est
réel :
Pour les tumeurs proximales du prépuce • les télangiectasies et les modifications de la pigmentation sont
La circoncision s’impose afin d’évaluer l’extension tumorale au fréquentes, sans influence sur la qualité de vie ;
niveau de la couronne du gland. • la sténose de l’urètre distal (30 %) est traitée par dilatation ;
Si elle permet d’avoir des marges chirurgicales négatives, une • la radionécrose nécessite une excision ou une amputation par-
surveillance dermatologique est nécessaire pour dépister une tielle ;
éventuelle récidive. • plus rare est la sclérose du gland responsable de la perte de
En l’absence de marges négatives, une chirurgie conserva- sensibilité du gland (gland mort).
trice du gland et du fourreau pénien doit compléter la circonci-
sion.
Amputation partielle du pénis
Indications
Curiethérapie
L’amputation partielle du pénis doit être proposée pour toutes
Une des limites de la curiethérapie reste l’infection qui dimi- les tumeurs du gland infiltrant l’albuginée des corps caverneux (≥
nue l’efficacité de la radiothérapie et augmente le risque de T2), mais peut être nécessaire pour des tumeurs du gland dont le
complications. Elle nécessite obligatoirement une circoncision plus grand diamètre est supérieur à 40 mm.
préalable.
La technique de traitement la plus utilisée a été décrite par
Pierquin en 1962. Actuellement, la miniaturisation des sources
Technique (Fig. 2)
radioactives permet l’utilisation de fils souples de 0,3 à 5 mm Sous anesthésie générale ou locorégionale, un garrot est placé à
de diamètre. Les techniques de chargement différé (after loa- la base du pénis pour obtenir un champ opératoire exsangue.
ding) ont contribué à l’élaboration de schémas d’implantation L’incision cutanée en regard des corps caverneux doit respecter
plus précis et plus rigoureux, dans des conditions de sécurité deux impératifs :
maximales. • une marge saine de 5 mm ;
Dans cette technique, il existe (Fig. 1) : • un lambeau cutané dorsal permettant de recouvrir le moignon
• un temps chirurgical non radioactif pour la mise en place des des corps caverneux et de créer le néoméat urétral.
aiguilles vectrices. Sous anesthésie générale (AG) ou rachianes- Une fois l’incision cutanée réalisée avec conservation dorsale
thésie, après mise en place d’une sonde vésicale, l’extension d’un lambeau cutané vascularisé, une hémostase élective du pédi-
tumorale est appréciée afin de pouvoir déterminer le volume cule dorsal du pénis doit être réalisée par des points en X de fils
cible (c’est-à-dire le volume tumoral plus la couche de tissu 5/0 à résorption lente. La section des corps caverneux est transver-
sain de sécurité), puis les aiguilles vectrices sont implan- sale et franche jusqu’au corps spongieux qui doit, à ce niveau, être
tées perpendiculairement à l’axe du pénis. Le parallélisme et respecté. Il est nécessaire de conserver 10 mm de corps spongieux
l’équidistance (15 à 18 mm) entre les aiguilles sont contrôlés par et d’urètre en aval de la section des corps caverneux. La pièce est
des plaques externes multiperforées qui forment la cage radio- alors adressée pour examen anatomopathologique, avec éventuel-
active. Le nombre d’aiguilles varie selon le volume cible, avec lement un examen extemporané en cas de doute sur la marge de
une médiane à 6 [6, 7] ; section.
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Tumeurs du pénis : techniques et indications 41-460
“ Points importants
• Les érections sont conservées et, si la longueur totale
des corps caverneux est supérieure à 12 cm, les rapports
sexuels sont possibles. En 2005, Romero et al. ont rap-
porté une étude comparant la fonction sexuelle et la
satisfaction (IIEF) avant et après amputation partielle du
pénis chez 18 hommes, d’âge moyen de 52 ans. La lon-
gueur moyenne restante du pénis était de 4 cm dans sa
portion flaccide, et 55,6 % des patients avaient conservé
une fonction sexuelle permettant un rapport sexuel, mais
seulement 33,3 % avaient maintenu une activité sexuelle
identique à la période préopératoire avec une satisfaction
identique. Les causes d’échec étaient, dans 50 % des cas,
la petite taille du pénis et/ou l’absence de gland et, dans
un tiers des cas, des complications postopératoires.
• L’enfouissement du moignon pénien dans le scrotum
peut poser des problèmes urinaires et d’hygiène chez cer-
tains patients obèses. Si cette situation se présente, il faut
envisager, avec l’accord du patient, la réalisation d’une
urétrostomie périnéale de confort.
Technique
L’opération s’effectue sous anesthésie générale ou locoré-
gionale, après tonte pubienne et périnéale, asepsie rigoureuse
débordant largement le champ opératoire. Elle nécessite deux
voies d’abord.
Figure 2. Amputation partielle du pénis (A à D).
Abord périnéal
En position de la taille, il est pratiqué une incision périnéale,
en arrière du scrotum, verticale ou en U inversé (Fig. 3A).
Les corps caverneux sont refermés, les points prenant appui sur Après incision sur la ligne médiane des muscles bulbocaver-
l’albuginée de part et d’autre et sur le septum du pénis. neux, une dissection circonférentielle du corps spongieux et de
Le garrot peut alors être enlevé, permettant de parfaire l’urètre est réalisée, en les séparant de la gouttière des corps caver-
l’hémostase si nécessaire. neux. Puis on effectue la section transversale de l’urètre le plus
L’urètre est spatulé par un trait de refend dorsal sur une longueur en avant possible pour permettre la confection ultérieure d’une
de 5 mm, pour éviter une sténose du néoméat. L’urètre est suturé urétrostomie périnéale de bonne qualité (Fig. 3B).
aux berges cutanées d’une fenêtre créée dans le lambeau cutané Les corps caverneux sont désinsérés progressivement de
dorsal préalablement conservé. La suture urétrocutanée est réa- manière à avoir une marge de sécurité suffisante. Il n’est pas néces-
lisée par des points inversants de fils 5/0 à résorption lente, en saire de libérer complètement la racine des corps caverneux qui
débutant par le point médian dorsal et en ramenant progressive- sont intimement attachés aux branches ischiopubiennes. Ils sont
ment le fourreau au pourtour de la tranche urétrale. Cette suture sectionnés entre deux pinces hémostatiques en laissant le moi-
doit être très soigneuse pour affronter l’épiderme et la muqueuse gnon proximal en place. La partie proximale des corps caverneux
urétrale. est refermée par des points séparés ou un surjet de fils à résorption
Une sonde urétrale est mise en place 4 à 5 jours. lente.
Abord de la racine du pénis
Résultats L’incision cutanée est circonférentielle au niveau de la racine
Sur le plan carcinologique, le taux de récidives locales après du pénis avec des traits de refend sur la ligne médiane au niveau
amputation partielle a été de 5,3 % pour Leijte et al., [8] . Ce taux de du pubis et du scrotum (Fig. 3C). La veine dorsale superficielle du
récidives est en fait très faible en cas de marges chirurgicales néga- pénis est ligaturée.
tives ; l’existence de marges positives devrait imposer une reprise Le ligament suspenseur du pénis est sectionné au ras de la face
chirurgicale, le taux de récidives augmentant alors à 10 %. inférieure de la symphyse pubienne (Fig. 3D). Cette dissection
Sur le plan fonctionnel, les résultats dépendent de la longueur aboutit à la face dorsale des corps caverneux qui se rejoignent.
restante des corps caverneux et de l’existence ou non d’une Dans l’espace, délimité par le bord inférieur de la symphyse
obésité. pubienne et l’insertion ischiopubienne des corps caverneux, se
trouvent au centre la veine dorsale profonde du pénis avec de Techniques conservatrices : classification
part et d’autre les artères dorsales du pénis. La ligature élective
de ces vaisseaux est impérative pour éviter tout déchirement acci- par stade et localisation
dentel, source d’une hémorragie abondante. La section des corps Lorsqu’une technique conservatrice est envisagée, il est indis-
caverneux est alors parfaitement libérée. pensable de réaliser une circoncision. Celle-ci doit être faite soit
À la face ventrale de la racine du pénis, la dissection de l’urètre de manière synchrone à un geste chirurgical, soit avant tout trai-
en amont permet de retrouver l’extrémité sectionnée par la voie tement par application locale.
périnéale.
L’urétrostomie périnéale est alors réalisée, en spatulant l’urètre
sur 20 mm pour diminuer le risque de sténose. La suture urétro- Carcinome in situ et carcinome verruqueux
cutanée est débutée par l’invagination cutanée au niveau de la
superficiel (Tis et Ta)
spatule, par des points inversants. Une sonde souple urétrale est
laissée en place 4 à 5 jours. La chimiothérapie locale à base de crème de 5-fluorouracile (5-
Un drainage aspiratif, sorti par une contre-incision latérale, ou FU) (crème à 5 %, une application un jour sur deux pendant 6
un drainage par lame est nécessaire (Fig. 3E). semaines) est la première ligne thérapeutique, car il s’agit d’un
Si une émasculation est indiquée en cas d’envahissement mas- traitement sûr, peu morbide avec une absorption systémique
sif, les cordons sont ligaturés par l’abord autour de la racine du minimale [9] .
pénis. Les incisions cutanées, à ce niveau, sont prolongées de part L’association laser Nd-Yag et CO2 peut également être propo-
et d’autre du scrotum, afin d’avoir des lambeaux cutanés recou- sée pour ces tumeurs de faible stade avec un taux raisonnable de
vrant la plaie scrotale. réponses et de bons résultats esthétiques.
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Tumeurs du pénis : techniques et indications 41-460
Van Bezooijen et al. ont rapporté une persistance de 26 % chez surveillance régulière [12] . Le traitement de rattrapage, le plus sou-
19 patients avec un recul moyen de 32 mois [10] . Un retraite- vent par amputation partielle du pénis, permet d’obtenir un fort
ment est toujours possible en cas de persistance sur le même taux de succès sans diminution de la survie spécifique [13] .
stade ; il est néanmoins nécessaire d’avoir une nouvelle évalua-
tion histologique, car une progression de la maladie devient une
contre-indication du fait des taux de récidives et de progression Tumeur T2 limitée au gland
ganglionnaire importants [11] . Le traitement de référence pour les tumeurs T2 du gland avec
envahissement du corps spongieux est l’amputation partielle du
pénis.
Tumeur T1 du gland L’option est la « glandulectomie totale » qui consiste en
L’excision locale avec fermeture primaire du gland est possible l’ablation complète du gland en respectant l’albuginée des corps
pour les tumeurs primitives de moins de 15 mm, et à condition caverneux, et la création d’un néoméat urétral [14] .
qu’elles soient à distance du méat urétral. La déformation est fonc- Cette technique nécessite une incision circonférentielle du four-
tion de l’étendue de l’excision, tout en sachant que celle-ci va reau pénien puis du fascia de Buck juste en arrière du gland
s’estomper avec le temps. (Fig. 4A). À ce niveau, il existe un plan de dissection facilement
Pour les tumeurs plus larges, la fermeture du gland de pre- individualisable entre le corps spongieux du gland et l’albuginée
mière intention peut entraîner des déformations très importantes, des corps caverneux (Fig. 4B). L’urètre doit être sectionné 10 mm
voire des troubles urinaires. Dans ces situations et pour couvrir en aval, et mobilisé pour permettre la création d’un néoméat api-
l’excision, un lambeau cutané de rotation pédiculée ou une greffe cal (Fig. 4C, 4D).
de peau pleine peuvent être nécessaires. Il existe un risque de réci- Pietzrak et al. ont rapporté un taux de récidives de 4 % avec un
dive tumorale au cours des deux premières années, imposant une recul de 27 mois dans une série de 72 patients [15] .
“ Point important
Pour les tumeurs primitives, lorsqu’elle est techniquement
possible (marges chirurgicales négatives), la chirurgie
conservatrice doit être réalisée, à condition de l’associer
systématiquement à une circoncision, car les taux de réci-
dives sont acceptables.
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Tumeurs du pénis : techniques et indications 41-460
Technique
La fermeture est faite :
• soit en deux plans, fascia superficialis puis cutané, plus ou
moins associée à un drainage aspiratif ;
• soit, après vaporisation de colle de fibrine pour éviter la mise
en place d’un drain aspiratif, par un surjet intradermique.
La phase postopératoire est simple et rapide avec un lever auto-
risé dès le lendemain, sans restriction de flexion de la cuisse.
M1 ou
N+ pelvis ou 1 ou 2 métastases inguinales unilatérales
> 2 métastases inguinales ou bilatérales
RIL homolatérale si N1
Chimiothérapie de 1re ligne Ilio-RIL si N2
Évaluation controlatérale par MIL
Chimiothérapie adjuvante
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A B
Figure 9. Tomographie par émission de positons (TEP)-scan au 18-flurodéosoxyglucose (18F-FDG).
A. Fixation au niveau de la tumeur primitive et sur un ganglion inguinal G métastatique (stade cN1).
B. Fixation bilatérale inguinale D et G (stade cN2).
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Tumeurs du pénis : techniques et indications 41-460
“ Point important Recurrence patterns of squamous cell carcinoma of the penis: recom-
mendations for follow-up based on a two-centre analysis of 700
patients. Eur Urol 2008;54:161–8.
[9] Goette DK, Elgart M, DeVillez RL. Erythroplasia of Queyrat. Treat-
La lymphadénectomie inguinale ou ilio-inguinale peut être ment with topically applied fluorouracil. JAMA 1975;232:934–7.
curative en cas d’envahissement métastatique inguinal [10] Van Bezooijen BP, Horenblas S, Meinhardt W, Newling DW. Laser
avec plus de deux ganglions, unilatéral, sans dépassement therapy for carcinoma in situ of the penis. J Urol 2001;166:
capsulaire, et en l’absence de métastase pelvienne. 1670–1.
[11] Meijer RP, Boon TA, Van Venrooij GE, Wijburg CJ. Long-term follow-
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[12] Horenblas S, Van Tinteren H. Squamous cell carcinoma of the penis. IV.
Prognostic factors of survival: analysis of tumor, nodes and metastasis
classification system. J Urol 1994;151:1239–43.
[13] Lont AP, Gallee MP, Meinhardt W, Van Tinteren H, Horenblas S.
Place de la chimiothérapie Penis conserving treatment for T1 and T2 penile carcinoma: clinical
implications of a local recurrence. J Urol 2006;176:575–80.
La survie à 5 ans des patients ayant plus de deux métastases [14] Austoni E, Fenice O, Kartalas Goumas Y, Colombo F, Mantovani F,
inguinales uni- ou bilatérales ou en présence de métastases Pisani E. New trends in the surgical treatment of penile carcinoma.
pelviennes, et traités par lymphadénectomie inguinale ou ilio- Arch Ital Urol Androl 1996;68:163–8.
inguinale seule, est très mauvaise [3, 27] . Dans ces situations [15] Pietrzak P, Corbishley C, Watkin N. Organ-sparing surgery for invasive
cliniques, une approche multimodale est indispensable, si l’état penile cancer: early follow-up data. BJU Int 2004;94:1253–7.
général du patient la permet. Elle associe une chimiothérapie [16] Leijte JA, Kroon BK, Valdes Olmos RA, Nieweg OE, Horenblas S.
systémique et, en cas de réponse, une chirurgie inguinale ou ilio- Reliability and safety of current dynamic sentinel node biopsy for
inguinale. penile carcinoma. Eur Urol 2007;52:170–7.
Dans la littérature, plusieurs chimiothérapies ont été proposées : [17] Rigaud J, Avances C, Camparo P. Tumeurs malignes du pénis. Recom-
• 5-FU/cisplatine : huit patients cN3, avec une possibilité de mandations 2010 du CCAFU. Prog Urol 2010;20(suppl4):S279–89.
[18] Scher B, Seitz M, Reiser M. 18F-FDG PET/CT for staging of penile
chirurgie secondaire en cas de réponse ont été traités par
cancer. J Nucl Med 2005;46:1460–5.
100 mg/m2 de cisplatine et 1 000 mg/m2 de 5-FU [31] . Deux [19] Graafland NM, Leijte JA, Valdes Olmos RA, Hoefnagel CA, Teertstra
patients (25 %), ayant eu une réponse partielle, ont été trai- HJ, Horenblas S. Scanning with 18F-FDG-PET/CT for detection of
tés par une association chirurgie ilio-inguinale et radiothérapie. pelvic nodal involvement in inguinal node-positive penile carcinoma.
Ces deux patients étaient vivants sans récidive à 32 et 57 mois. Eur Urol 2009;56:339–45.
Les non-répondeurs sont décédés précocement entre 2 et 24 [20] Leijte JA, Graafland NM, Valdes Olmos RA, Van Boven HH,
mois après chimiothérapie ; Hoefnagel CA, Horenblas S. Prospective evaluation of hybrid
• association « vincristine–bléomycine–méthotrexate » : dans 18F-fluorodeoxyglucose positron emission tomography/computed
une étude pilote de 12 patients, trois réponses partielles (25 %) tomography in staging clinically node-negative patients with penile
ont été observées [28] ; carcinoma. BJU Int 2009;104:640–4.
• association « ifosfamide–paclitaxel–cisplatine » (TIP) : 30 [21] Bouchot O, Marconnet L, Luyckx F, Rigaud J. Examen TEP au 18-
patients de stade N2-3 M0 ont reçu quatre cycles de chi- FDG pour l’évaluation des chaines ganglionnaires inguinales dans les
miothérapie néoadjuvante associant 175 mg/m2 de paclitaxel, cancers infiltrants du pénis. Prog Urol 2009;19:725.
1 200 mg/m2 d’ifosfamide et 25 mg/m2 de cisplatine [32] . Quinze [22] Pizzocaro G, Algaba F, Horenblas S, Solsona E, Tana S, Van Der
patients ont eu une réponse objective (50,0 %) et 22 (73,3 %) Poel H. EAU Penile Cancer Guidelines 2009. Eur Urol 2010;57:
ont eu une chirurgie ganglionnaire ilio-inguinale secondaire. 1002–12.
[23] Mottet N, Avances C, Bastide C. Tumeurs du pénis. Recommandations
Trois patients ont été pN0. Neuf patients (30,0 %) ont été
du comité de cancérologie de l’AFU. Prog Urol 2007;17:1049–62.
vivants sans récidive avec un recul médian de 34 mois, et deux
[24] Tanis PJ, Lont AP, Meinhardt W, Olmos RA, Nieweg OE, Horenblas S.
sont décédés d’une autre cause sans récidive. L’augmentation Dynamic sentinel node biopsy for penile cancer: reliability of a staging
du temps sans progression et de la survie globale a été associée technique. J Urol 2002;168:76–80.
à la réponse à la chimiothérapie, à l’absence bilatérale de [25] Marconnet L, Rigaud J, Bouchot O. Long-term followup of penile
tumeur résiduelle, à l’absence de dépassement extracapsulaire carcinoma with high risk for lymph node invasion treated with inguinal
ou d’envahissement cutané. lymphadenectomy. J Urol 2010;183:2227–32.
La tendance générale en cas de chimiothérapie néoadjuvante [26] Bouchot O, Rigaud J, Maillet F, Hetet JF, Karam G. Morbidity of
ou adjuvante est de favoriser l’association TIP qui semble donner inguinal lymphadenectomy for invasive penile carcinoma. Eur Urol
les meilleurs résultats. 2004;45:761–5.
[27] Lont AP, Kroon BK, Gallee MP, Van Tinteren H, Moonen LM, Horen- [30] Heyns CF, Fleshner N, Sangar V, Schlenker B, Yuvaraja TB, Van Pop-
blas S. Pelvic lymph node dissection for penile carcinoma: extent of pel H. Management of the lymph nodes in penile cancer. Urology
inguinal lymph node involvement as an indicator for pelvic lymph node 2010;76:S43–57.
involvement and survival. J Urol 2007;177:947–52. [31] Shammas FV, Ous S, Fossa SD. Cisplatin and 5-fluorouracil
[28] Pizzocaro G, Piva L. Adjuvant and neoadjuvant vincristine, bleomy- in advanced cancer of the penis. J Urol 1992;147:
cin, and methotrexate for inguinal metastases from squamous cell 630–2.
carcinoma of the penis. Acta Oncol 1988;27:823–4. [32] Pagliaro LC, Williams DL, Daliani D. Neoadjuvant paclitaxel, ifosfa-
[29] Fraley EE, Hutchens HC. Radical ilio-inguinal node dissection: the mide, and cisplatin chemotherapy for metastatic penile cancer: a phase
skin bridge technique. A new procedure. J Urol 1972;108:279–81. II study. J Clin Oncol 2010;28:3851–7.
O. Bouchot.
L. Marconnet.
I. Souillac.
J. Rigaud.
Clinique urologique, CHU Nantes, place Alexis-Ricordeau, BP 1005, 44093 Nantes cedex, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Bouchot O, Marconnet L, Souillac I, Rigaud J. Tumeurs du pénis : techniques et indications. EMC Techniques
chirurgicales - Urologie 2012;5(1):1-12 [Article 41-460].
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