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Tumeurs du pénis : techniques


et indications
O. Bouchot, L. Marconnet, I. Souillac, J. Rigaud

Le carcinome épidermoïde du pénis est une tumeur relativement rare, mais qui doit être reconnue et traitée
précocement pour éviter une chirurgie mutilante et parfois morbide. La connaissance de l’épidémiologie
est impérative pour ne pas laisser évoluer une tumeur sous-jacente (absence ou mauvaise hygiène, phi-
mosis congénital ou acquis, lésions préépithéliomateuses comme la maladie de Bowen ou l’érythroplasie
de Queyrat). Pour la tumeur primitive, plusieurs auteurs ont montré au cours des dernières années que
le risque de récidive pouvait être faible avec des marges chirurgicales de 5 mm. Dès lors, les techniques
chirurgicales conservatrices du pénis se sont développées, permettant de traiter des tumeurs du gland
et/ou du prépuce d’un diamètre inférieur ou égal à 30 mm, à condition de réaliser une circoncision
systématique. Dans tous les autres cas, une amputation partielle, voire totale du pénis est nécessaire.
Le carcinome épidermoïde du pénis a une diffusion essentiellement lymphatique. Devant une tumeur
du pénis, en l’absence de ganglions inguinaux palpables, des groupes à risque de métastases infracli-
niques ont été définis, pour lesquels des techniques diagnostiques ont été proposées. En cas de métastases
inguinales palpables, la lymphadénectomie inguinale totale peut être curative à condition que l’extension
ganglionnaire soit limitée. L’évaluation de l’extension ganglionnaire est faite au mieux par la TEP-TDM
au 18-FDG. Dans les autres situations, des traitements multimodaux (chimiothérapie néoadjuvante plus
chirurgie) sont en cours de développement.
© 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Pénis ; Cancer ; Chirurgie conservatrice ; Technique chirurgicale

Plan  Introduction
■ Introduction 1 Le cancer primitif du pénis est une maladie rare, mais dont
Traitement de la tumeur primitive 2 l’incidence est variable selon les populations. Dans les pays
■ Techniques conventionnelles 2 industrialisés, l’incidence selon l’âge est comprise entre 0,3 et
Circoncision pour les tumeurs du prépuce 2 1,8/100 000 personnes [1] . L’incidence est plus élevée en Ouganda
Curiethérapie 2 (2,8/100 000) et dans certaines régions du Brésil (comprise entre
Amputation partielle du pénis 2 1,5 et 3,7/100 000).
Amputation totale du pénis 3 Le cancer du pénis est diagnostiqué chez des hommes d’âge
Techniques conservatrices : classification par stade et localisation 4 compris entre 50 et 70 ans, mais peut être observé pour 19 % des

cas chez des hommes de moins de 40 ans, et pour 7 % des cas chez
Évaluation des chaînes ganglionnaires inguinales 6
les moins de 30 ans [2, 3] .
■ Traitement des aires inguinales chez les patients La tumeur primitive la plus fréquemment rencontrée est le
sans adénopathie palpable cN0 6 carcinome épidermoïde, d’évolution longtemps locale puis loco-
Techniques chirurgicales 7 régionale. Cette évolution locale assez lente explique souvent le
Quelle technique doit-on privilégier ? 7 retard au diagnostic qui excède 12 mois. Néanmoins, elle per-
■ Traitement des aires inguinales chez les patients met d’envisager des thérapeutiques curatives même au stade de
avec adénopathies palpables cN+ 7 métastases ganglionnaires.
Technique de la cytologie ganglionnaire 8 Au cours de la dernière décennie, les évolutions dans la prise en
Bilan d’extension en présence d’adénopathies inguinales 8 charge thérapeutique ont concerné :
Stratégies thérapeutiques chez les patients cN+ 8 • la chirurgie conservatrice pour la tumeur primitive ;
Lymphadénectomie inguinale superficielle et profonde 8 • le dépistage des métastases ganglionnaires infracliniques pour
Lymphadénectomie ilio-inguinale 11 des tumeurs localement avancées ;
Place de la chimiothérapie 11 • la standardisation du bilan d’extension de la maladie ;
• l’élaboration de protocoles de chimiothérapie systémique
néo- ou adjuvant.

EMC - Techniques chirurgicales - Urologie 1


Volume 41-460 2012
Téléchargé pour Abdoulaye Ndiath (ndiath.ndiath23@gmail.com) à Hopital Nord Franche-Comte à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier sur novembre
doi:10.1016/S1283-0879(12)55997-4
18, 2021. Pour un usage personnel seulement. Aucune autre utilisation n´est autorisée. Copyright ©2021. Elsevier Inc. Tous droits réservés.
41-460  Tumeurs du pénis : techniques et indications

Traitement de la tumeur primitive


Le traitement chirurgical d’une tumeur maligne du pénis
dépend du grade et du stade de la maladie.
Si personne ne discute la place de l’amputation du pénis pour
des tumeurs T4, T3 haut grade ou T2 du corps pénien (classifi-
cation tumor, node, metastasis [TNM] de l’Union internationale
contre le cancer [UICC], 2009), des questions se posent sur la
nécessité de sa réalisation pour des tumeurs plus localisées et dans
les cas de pronostic histologique plus favorable. 4,5 cm 3 3,5 cm
En effet, des études relativement récentes ont montré qu’une cm
marge chirurgicale de 20 mm n’était pas nécessaire pour obtenir
un contrôle oncologique. Ainsi :
• pas de récidive, avec un recul de 33 mois, chez 14 patients ayant
une marge chirurgicale de moins de 10 mm pour Hoffman [4] ;
• deux récidives sur 49 cas avec un recul de 26 mois pour Min-
has [5] . Figure 1. Curiethérapie pour cancer du pénis à six branches.
Ces études ont encouragé la réalisation de techniques chirur-
gicales conservatrices, les récidives pouvant être contrôlées par
des techniques conventionnelles sans compromettre la survie à
distance. L’utilisation plus fréquente de ces techniques conserva-
• un temps radioactif de mise en place des fils d’iridium 192
trices a permis de diminuer significativement la réalisation des
dans ces vecteurs. La dose radioactive nécessaire est comprise
amputations péniennes. Néanmoins, le choix dans la technique
entre 60 et 65 Gy dans l’isodose de référence (85 %). La durée
conservatrice dépend en premier lieu du stade et de la localisation
de traitement varie de 4 à 8 jours.
de la tumeur primitive.

Indications
 Techniques conventionnelles Cela concerne les tumeurs limitées au gland inférieures ou
égales à T2, sans envahissement de l’albuginée des corps caver-
Circoncision pour les tumeurs du prépuce neux, sans infiltration du méat urétral, et dont le plus grand
Pour les tumeurs distales du prépuce, à distance diamètre est inférieur à 40 mm [7] .
du col du pénis
Une circoncision est, le plus souvent, suffisante pour avoir des Complications
marges chirurgicales négatives. Les complications sont essentiellement fonction de la dose. Au-
dessus de 60 Gy, le risque de complications précoces et tardives est
réel :
Pour les tumeurs proximales du prépuce • les télangiectasies et les modifications de la pigmentation sont
La circoncision s’impose afin d’évaluer l’extension tumorale au fréquentes, sans influence sur la qualité de vie ;
niveau de la couronne du gland. • la sténose de l’urètre distal (30 %) est traitée par dilatation ;
Si elle permet d’avoir des marges chirurgicales négatives, une • la radionécrose nécessite une excision ou une amputation par-
surveillance dermatologique est nécessaire pour dépister une tielle ;
éventuelle récidive. • plus rare est la sclérose du gland responsable de la perte de
En l’absence de marges négatives, une chirurgie conserva- sensibilité du gland (gland mort).
trice du gland et du fourreau pénien doit compléter la circonci-
sion.
Amputation partielle du pénis
Indications
Curiethérapie
L’amputation partielle du pénis doit être proposée pour toutes
Une des limites de la curiethérapie reste l’infection qui dimi- les tumeurs du gland infiltrant l’albuginée des corps caverneux (≥
nue l’efficacité de la radiothérapie et augmente le risque de T2), mais peut être nécessaire pour des tumeurs du gland dont le
complications. Elle nécessite obligatoirement une circoncision plus grand diamètre est supérieur à 40 mm.
préalable.
La technique de traitement la plus utilisée a été décrite par
Pierquin en 1962. Actuellement, la miniaturisation des sources
Technique (Fig. 2)
radioactives permet l’utilisation de fils souples de 0,3 à 5 mm Sous anesthésie générale ou locorégionale, un garrot est placé à
de diamètre. Les techniques de chargement différé (after loa- la base du pénis pour obtenir un champ opératoire exsangue.
ding) ont contribué à l’élaboration de schémas d’implantation L’incision cutanée en regard des corps caverneux doit respecter
plus précis et plus rigoureux, dans des conditions de sécurité deux impératifs :
maximales. • une marge saine de 5 mm ;
Dans cette technique, il existe (Fig. 1) : • un lambeau cutané dorsal permettant de recouvrir le moignon
• un temps chirurgical non radioactif pour la mise en place des des corps caverneux et de créer le néoméat urétral.
aiguilles vectrices. Sous anesthésie générale (AG) ou rachianes- Une fois l’incision cutanée réalisée avec conservation dorsale
thésie, après mise en place d’une sonde vésicale, l’extension d’un lambeau cutané vascularisé, une hémostase élective du pédi-
tumorale est appréciée afin de pouvoir déterminer le volume cule dorsal du pénis doit être réalisée par des points en X de fils
cible (c’est-à-dire le volume tumoral plus la couche de tissu 5/0 à résorption lente. La section des corps caverneux est transver-
sain de sécurité), puis les aiguilles vectrices sont implan- sale et franche jusqu’au corps spongieux qui doit, à ce niveau, être
tées perpendiculairement à l’axe du pénis. Le parallélisme et respecté. Il est nécessaire de conserver 10 mm de corps spongieux
l’équidistance (15 à 18 mm) entre les aiguilles sont contrôlés par et d’urètre en aval de la section des corps caverneux. La pièce est
des plaques externes multiperforées qui forment la cage radio- alors adressée pour examen anatomopathologique, avec éventuel-
active. Le nombre d’aiguilles varie selon le volume cible, avec lement un examen extemporané en cas de doute sur la marge de
une médiane à 6 [6, 7] ; section.

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Tumeurs du pénis : techniques et indications  41-460

“ Points importants
• Les érections sont conservées et, si la longueur totale
des corps caverneux est supérieure à 12 cm, les rapports
sexuels sont possibles. En 2005, Romero et al. ont rap-
porté une étude comparant la fonction sexuelle et la
satisfaction (IIEF) avant et après amputation partielle du
pénis chez 18 hommes, d’âge moyen de 52 ans. La lon-
gueur moyenne restante du pénis était de 4 cm dans sa
portion flaccide, et 55,6 % des patients avaient conservé
une fonction sexuelle permettant un rapport sexuel, mais
seulement 33,3 % avaient maintenu une activité sexuelle
identique à la période préopératoire avec une satisfaction
identique. Les causes d’échec étaient, dans 50 % des cas,
la petite taille du pénis et/ou l’absence de gland et, dans
un tiers des cas, des complications postopératoires.
• L’enfouissement du moignon pénien dans le scrotum
peut poser des problèmes urinaires et d’hygiène chez cer-
tains patients obèses. Si cette situation se présente, il faut
envisager, avec l’accord du patient, la réalisation d’une
urétrostomie périnéale de confort.

Amputation totale du pénis


Indications
L’amputation du pénis doit être proposée :
• pour les tumeurs évoluées T3-T4 du gland où la longueur des
corps caverneux restants sera faible, posant des problèmes mic-
tionnels ;
• pour les tumeurs du corps du pénis ;
• pour les récidives après radiothérapie ou une amputation par-
tielle.

Technique
L’opération s’effectue sous anesthésie générale ou locoré-
gionale, après tonte pubienne et périnéale, asepsie rigoureuse
débordant largement le champ opératoire. Elle nécessite deux
voies d’abord.
Figure 2. Amputation partielle du pénis (A à D).
Abord périnéal
En position de la taille, il est pratiqué une incision périnéale,
en arrière du scrotum, verticale ou en U inversé (Fig. 3A).
Les corps caverneux sont refermés, les points prenant appui sur Après incision sur la ligne médiane des muscles bulbocaver-
l’albuginée de part et d’autre et sur le septum du pénis. neux, une dissection circonférentielle du corps spongieux et de
Le garrot peut alors être enlevé, permettant de parfaire l’urètre est réalisée, en les séparant de la gouttière des corps caver-
l’hémostase si nécessaire. neux. Puis on effectue la section transversale de l’urètre le plus
L’urètre est spatulé par un trait de refend dorsal sur une longueur en avant possible pour permettre la confection ultérieure d’une
de 5 mm, pour éviter une sténose du néoméat. L’urètre est suturé urétrostomie périnéale de bonne qualité (Fig. 3B).
aux berges cutanées d’une fenêtre créée dans le lambeau cutané Les corps caverneux sont désinsérés progressivement de
dorsal préalablement conservé. La suture urétrocutanée est réa- manière à avoir une marge de sécurité suffisante. Il n’est pas néces-
lisée par des points inversants de fils 5/0 à résorption lente, en saire de libérer complètement la racine des corps caverneux qui
débutant par le point médian dorsal et en ramenant progressive- sont intimement attachés aux branches ischiopubiennes. Ils sont
ment le fourreau au pourtour de la tranche urétrale. Cette suture sectionnés entre deux pinces hémostatiques en laissant le moi-
doit être très soigneuse pour affronter l’épiderme et la muqueuse gnon proximal en place. La partie proximale des corps caverneux
urétrale. est refermée par des points séparés ou un surjet de fils à résorption
Une sonde urétrale est mise en place 4 à 5 jours. lente.
Abord de la racine du pénis
Résultats L’incision cutanée est circonférentielle au niveau de la racine
Sur le plan carcinologique, le taux de récidives locales après du pénis avec des traits de refend sur la ligne médiane au niveau
amputation partielle a été de 5,3 % pour Leijte et al., [8] . Ce taux de du pubis et du scrotum (Fig. 3C). La veine dorsale superficielle du
récidives est en fait très faible en cas de marges chirurgicales néga- pénis est ligaturée.
tives ; l’existence de marges positives devrait imposer une reprise Le ligament suspenseur du pénis est sectionné au ras de la face
chirurgicale, le taux de récidives augmentant alors à 10 %. inférieure de la symphyse pubienne (Fig. 3D). Cette dissection
Sur le plan fonctionnel, les résultats dépendent de la longueur aboutit à la face dorsale des corps caverneux qui se rejoignent.
restante des corps caverneux et de l’existence ou non d’une Dans l’espace, délimité par le bord inférieur de la symphyse
obésité. pubienne et l’insertion ischiopubienne des corps caverneux, se

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Figure 3. Amputation totale du pénis.


A. Incision périnéale.
B. Dissection du corps spongieux et de l’urètre bulbaire, puis section proximale
des corps caverneux.
C. Incision circonférentielle de la racine du pénis avec trait de refend médian.
D. Incision du ligament suspenseur du pénis, libération des corps caverneux de la
face inférieure du pubis, puis ligature-section de la veine dorsale profonde et des
artères dorsales du pénis.
E. Confection de l’urétrostomie périnéale et fermeture du drainage.

trouvent au centre la veine dorsale profonde du pénis avec de Techniques conservatrices : classification
part et d’autre les artères dorsales du pénis. La ligature élective
de ces vaisseaux est impérative pour éviter tout déchirement acci- par stade et localisation
dentel, source d’une hémorragie abondante. La section des corps Lorsqu’une technique conservatrice est envisagée, il est indis-
caverneux est alors parfaitement libérée. pensable de réaliser une circoncision. Celle-ci doit être faite soit
À la face ventrale de la racine du pénis, la dissection de l’urètre de manière synchrone à un geste chirurgical, soit avant tout trai-
en amont permet de retrouver l’extrémité sectionnée par la voie tement par application locale.
périnéale.
L’urétrostomie périnéale est alors réalisée, en spatulant l’urètre
sur 20 mm pour diminuer le risque de sténose. La suture urétro- Carcinome in situ et carcinome verruqueux
cutanée est débutée par l’invagination cutanée au niveau de la
superficiel (Tis et Ta)
spatule, par des points inversants. Une sonde souple urétrale est
laissée en place 4 à 5 jours. La chimiothérapie locale à base de crème de 5-fluorouracile (5-
Un drainage aspiratif, sorti par une contre-incision latérale, ou FU) (crème à 5 %, une application un jour sur deux pendant 6
un drainage par lame est nécessaire (Fig. 3E). semaines) est la première ligne thérapeutique, car il s’agit d’un
Si une émasculation est indiquée en cas d’envahissement mas- traitement sûr, peu morbide avec une absorption systémique
sif, les cordons sont ligaturés par l’abord autour de la racine du minimale [9] .
pénis. Les incisions cutanées, à ce niveau, sont prolongées de part L’association laser Nd-Yag et CO2 peut également être propo-
et d’autre du scrotum, afin d’avoir des lambeaux cutanés recou- sée pour ces tumeurs de faible stade avec un taux raisonnable de
vrant la plaie scrotale. réponses et de bons résultats esthétiques.

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Figure 4. Glandulectomie totale (A à D).


A. Sous-garrot à la racine du pénis, incision péricordonale cutanée et du fascia de Buck jusqu’à l’albuginée des corps caverneux.
B. Ligature du pédicule dorsal du pénis et dissection dans le plan avasculaire entre l’extrémité distale des corps caverneux et le corps spongieux du gland.
C. Dissection de l’urètre 1 cm en aval.
D. Réalisation d’un néomat urétral le plus apical possible.

Van Bezooijen et al. ont rapporté une persistance de 26 % chez surveillance régulière [12] . Le traitement de rattrapage, le plus sou-
19 patients avec un recul moyen de 32 mois [10] . Un retraite- vent par amputation partielle du pénis, permet d’obtenir un fort
ment est toujours possible en cas de persistance sur le même taux de succès sans diminution de la survie spécifique [13] .
stade ; il est néanmoins nécessaire d’avoir une nouvelle évalua-
tion histologique, car une progression de la maladie devient une
contre-indication du fait des taux de récidives et de progression Tumeur T2 limitée au gland
ganglionnaire importants [11] . Le traitement de référence pour les tumeurs T2 du gland avec
envahissement du corps spongieux est l’amputation partielle du
pénis.
Tumeur T1 du gland L’option est la « glandulectomie totale » qui consiste en
L’excision locale avec fermeture primaire du gland est possible l’ablation complète du gland en respectant l’albuginée des corps
pour les tumeurs primitives de moins de 15 mm, et à condition caverneux, et la création d’un néoméat urétral [14] .
qu’elles soient à distance du méat urétral. La déformation est fonc- Cette technique nécessite une incision circonférentielle du four-
tion de l’étendue de l’excision, tout en sachant que celle-ci va reau pénien puis du fascia de Buck juste en arrière du gland
s’estomper avec le temps. (Fig. 4A). À ce niveau, il existe un plan de dissection facilement
Pour les tumeurs plus larges, la fermeture du gland de pre- individualisable entre le corps spongieux du gland et l’albuginée
mière intention peut entraîner des déformations très importantes, des corps caverneux (Fig. 4B). L’urètre doit être sectionné 10 mm
voire des troubles urinaires. Dans ces situations et pour couvrir en aval, et mobilisé pour permettre la création d’un néoméat api-
l’excision, un lambeau cutané de rotation pédiculée ou une greffe cal (Fig. 4C, 4D).
de peau pleine peuvent être nécessaires. Il existe un risque de réci- Pietzrak et al. ont rapporté un taux de récidives de 4 % avec un
dive tumorale au cours des deux premières années, imposant une recul de 27 mois dans une série de 72 patients [15] .

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41-460  Tumeurs du pénis : techniques et indications

“ Point important
Pour les tumeurs primitives, lorsqu’elle est techniquement
possible (marges chirurgicales négatives), la chirurgie
conservatrice doit être réalisée, à condition de l’associer
systématiquement à une circoncision, car les taux de réci-
dives sont acceptables.

 Évaluation des chaînes


ganglionnaires inguinales
L’extension d’une tumeur du pénis se fait essentiellement par
voie lymphatique, plus rarement par voie vasculaire. Figure 6. Échographie inguinale par une sonde de 10 MHz. Adénomé-
Il est nécessaire de rechercher systématiquement la présence galie inguinale supéro-interne palpable cN1.
d’adénopathies dans les régions inguinales droite et gauche. Les
relais ganglionnaires inguinaux ont été schématiquement repartis
en plusieurs zones (Fig. 5), et les ganglions de la zone supéro-
interne sont le plus souvent les premiers relais de drainage. Cette évaluer le risque de dépassement capsulaire au niveau des adé-
recherche doit se faire par : nopathies palpables ;
• l’examen clinique : la palpation doit rechercher d’éventuelles • plus récemment, la réalisation d’une tomographie par émission
adénopathies au-dessus du pli inguinal et dans sa partie interne. de positons (TEP-TDM) au 18-flurodéosoxyglucose (18-FDG)
La sensibilité de cet examen reste faible, surtout chez les a été proposée, mais n’est pas encore incluse dans toutes
patients obèses ; les recommandations, en cas d’adénopathie inguinale pal-
• l’échographie inguinale qui est devenue un examen indis- pable [17] . Le carcinome épidermoïde a un tropisme important
pensable, d’une part, parce que le dépistage d’adénomégalies pour le glucose, et cet examen permet de dépister facilement
non palpables peut être le siège de métastases infracliniques, les sites métaboliquement actifs tant au niveau systémique
d’autre part, pour la réalisation d’une cytoponction en cas qu’au niveau pelvien [18–20] . De plus, la TEP-TDM permet de
d’adénopathies palpables afin de confirmer l’existence de cel- dénombrer les adénopathies métastatiques au niveau ingui-
lules tumorales. Elle est réalisée à l’aide d’une sonde de haute nal [21] . L’évaluation par le TEP-TDM permet de mieux définir le
fréquence (10 MHz) (Fig. 6) ; stade de la maladie (cN1 versus cN2-3, M0 ou M1). En revanche,
• en l’absence d’adénomégalie(s) inguinale(s) clinique(s) et/ou elle est insuffisante chez les patients cN0 dans la recherche
échographique(s), un bilan tomodensitométrique (TDM) ou de métastases infracliniques (limite de détection supérieure à
IRM pelvien n’est pas nécessaire, car il n’existe pas de métastases 0,5 cm).
ganglionnaires iliaques en l’absence d’envahissement ingui-
nal [16] ;
• en présence d’une ou de plusieurs adénopathies inguinales, une
TDM thoraco-abdomino-pelvienne (TAP) est nécessaire pour
la recherche de métastases systémiques, métastases rétropéri-
tonéales et pelviennes. Des clichés inguinaux sont utiles pour
 Traitement des aires inguinales
chez les patients sans
adénopathie palpable cN0
L’objectif chez les patients cN0 a été de définir un sous-groupe
de tumeurs à risque de métastases infracliniques. Initialement, les
recommandations des sociétés savantes (European Association of
Urology [EAU], Association française d’urologie [AFU]) [22, 23] ont
classifié les tumeurs en trois groupes :
• groupe à faible risque (pTis, pTa G1-2, pT1 G1) où le risque de
N+ est inférieur à 5 % ;
• groupe de risque intermédiaire (pT1 G2) où le risque de N+ est
compris entre 5 % et 14 % ;
• groupe à haut risque (G3 ou ≥ pT2) où le risque de N+ est
compris entre 20 % et 59 %.
En fonction de cette classification, une surveillance clinique est
proposée dans le groupe à faible risque, et une évaluation chirur-
gicale ganglionnaire bilatérale est nécessaire dans le groupe à haut
risque. Dans le groupe à risque intermédiaire, la décision doit être
prise en fonction des données pathologiques de la tumeur primi-
tive : présence ou non d’embols vasculaires et/ou lymphatiques,
profondeur de l’infiltration (≤ 3 mm ou > 3 mm).
Récemment, et suivant les modifications de la classification
Figure 5. Division des ganglions inguinaux selon Dasseler. 1. Groupe TNM 2009, une nouvelle stratification des groupes à risque a été
supéro-interne ; 2. groupe supéroexterne ; 3. groupe central en regard de proposée [17] :
la crosse de la grande veine saphène ; 4. groupe inféro-interne ; 5. groupe • groupe à faible risque (Tis, Ta, T1a G1-2) : surveillance clinique
inféroexterne. des aires ganglionnaires inguinales ;

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Tumeurs du pénis : techniques et indications  41-460

Technique
La fermeture est faite :
• soit en deux plans, fascia superficialis puis cutané, plus ou
moins associée à un drainage aspiratif ;
• soit, après vaporisation de colle de fibrine pour éviter la mise
en place d’un drain aspiratif, par un surjet intradermique.
La phase postopératoire est simple et rapide avec un lever auto-
risé dès le lendemain, sans restriction de flexion de la cuisse.

Biopsie dynamique du ganglion sentinelle


(« intra-operative lymph node mapping ») [24]
Cette technique doit être réalisée tumeur en place et nécessite
une excellente coordination entre le chirurgien et le service de
médecine nucléaire.
La veille de la chirurgie pour la tumeur primitive, une injection
intradermique, péritumorale de nanoparticules marquées au tech-
nétium 99 m est réalisée. Une lymphoscintigraphie dynamique est
faite 30 minutes puis 2 heures après l’injection afin de déterminer
le premier relais ganglionnaire inguinal de drainage tant à droite
qu’à gauche, relais immédiatement marqué sur la peau du patient.
Le jour de l’intervention, l’incision inguinale est réalisée en
regard du repère défini la veille, et le ganglion sentinelle est
Figure 7. Groupes ganglionnaires inguinaux prélevés par lymphadé- détecté à l’aide d’une sonde de détection à rayon gamma (repérage
nectomie inguinale modifiée (modified inguinal lymphadenectomy – MIL) de la radioactivité), disséqué et prélevé pour analyse anatomo-
(1) et par une lymphadénectomie inguinale totale (radical inguinal lym- pathologique. Initialement, cette technique était sensibilisée par
phadenectomy – RIL) (2). l’injection, 10 minutes avant le début de la chirurgie, de 1 ml de
bleu patent en péritumoral, permettant de visualiser les canaux
de drainage lymphatique.
• groupe à risque d’envahissement ganglionnaire (≥ T1b G3-4) :
recherche bilatérale systématique d’un envahissement gan-
glionnaire inguinal. Quelle technique doit-on privilégier ?
Cette nouvelle stratification nécessite une validation clinique,
car elle pose le problème des tumeurs Ta G3-4 et T1a G3-4 pour Les taux de récidives inguinales et/ou pelviennes ont été de
lesquelles le risque d’envahissement ganglionnaire n’est pas négli- 10,5 % (11/104) après MIL [25] , et de 2,8 % après biopsie dyna-
geable. mique du ganglion sentinelle [8] . Ces résultats sont largement en
faveur de la biopsie dynamique pour les patients cN0, par le fait
que si le ganglion sentinelle a été trouvé majoritairement dans
Techniques chirurgicales le quadrant supéro-interne des ganglions inguinaux (73 %), celui-
ci a été localisé dans 18 % dans la zone centrale et dans 8,7 %
Lymphadénectomie inguinale modifiée (MIL) dans le quadrant supéroexterne. Ces deux quadrants ne sont en
Objectif général pas traités par le MIL et ce, afin de diminuer significative-
L’objectif de cette intervention est l’exérèse des groupes supéro- ment la morbidité de cette chirurgie. En effet, si la morbidité du
interne et inféro-interne des ganglions inguinaux superficiels MIL a été de 3,6 %, sensiblement équivalente celle de la biopsie
(Fig. 7). dynamique, la morbidité d’une lymphadénectomie plus étendue
augmente rapidement pour atteindre des taux de 40 % [26] .
Phase préopératoire
Un traitement anticoagulant et une antibiothérapie à large
spectre sont débutés.
Après rasage et désinfection cutanée, des bas de contention
adaptés aux mensurations des membres inférieurs du patient sont
mis en place.
“ Point important
Installation du patient Ces résultats montrent la nécessité de s’orienter vers la réa-
Sous anesthésie générale, le patient est installé en décubitus dor- lisation systématique de la biopsie dynamique du ganglion
sal, avec légère abduction et rotation externe de la cuisse pour sentinelle pour tous les patients présentant une tumeur
exposer le triangle fémoral.
cN0 à haut risque ou à risque intermédiaire de métastases
Limites de la lymphadénectomie inguinales infracliniques. Cela ne pourra se faire, en France,
Les limites de la lymphadénectomie sont : que dans quelques centres spécialisés afin de limiter rapi-
• en avant : le fascia superficialis ; dement le taux de faux négatifs pour cette tumeur rare.
• en dehors : la grande veine saphène ;
• en haut : le ligament inguinal ;
• en dedans : le bord externe du muscle long adducteur ;
• en bas : le feuillet antérieur de l’aponévrose.
L’incision est transversale, limitée à la moitié interne du creux  Traitement des aires inguinales
inguinal. La dissection s’effectue sous le fascia superficialis, expo-
sant la grande veine saphène qui est disséquée sur son bord chez les patients avec
interne. La limite interne est délimitée par dissection du bord adénopathies palpables cN+
externe du muscle long adducteur. En haut, la dissection est débu-
tée au niveau du ligament inguinal, et les canaux lymphatiques La présence clinique et/ou échographique d’une ou plusieurs
sont ligaturés sous le ligament jusqu’au plan profond formé par adénopathie(s) inguinale(s) nécessite une confirmation patho-
le feuillet superficiel de l’aponévrose. Le paquet cellulograisseux logique. La réalisation d’une cytologie ganglionnaire est une
est enlevé après deux ou trois ligatures le séparant des groupes technique simple, facile à réaliser en consultation, mais n’a de
externes des ganglions inguinaux superficiels. valeur que positive.

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Figure 8. Arbre décisionnel. Stratégie thérapeutique chez les


Patients N+ palpables et cytologie patients N+, définie en fonction du bilan d’extension. RIL : radi-
positive cal inguinal lymphadenectomy ; TDM TAP : tomodensitométrie
thoraco-abdomino-pelvienne ; MIL : modified inguinal lympha-
denectomy ; TEP : tomographie par émission de positons ;
18-FDG : 18-flurodéosoxyglucose.
TDM TAP
Idéalement TEP-TDM 18-FDG

M1 ou
N+ pelvis ou 1 ou 2 métastases inguinales unilatérales
> 2 métastases inguinales ou bilatérales

RIL homolatérale si N1
Chimiothérapie de 1re ligne Ilio-RIL si N2
Évaluation controlatérale par MIL

Si réponse et patient en bon état général :


Si dépassement capsulaire ou si N ≥ 2
ilio-RIL bilatérale

Chimiothérapie adjuvante

Technique de la cytologie ganglionnaire Stratégies thérapeutiques chez les patients


Les ganglions inguinaux superficiels du quadrant supéro- cN+
interne sont situés au-dessus du pli inguinal, en dehors du cordon
La stratégie thérapeutique chez les patients cN+, avec
spermatique. Ceux de la zone centrale sont en regard du pli
une cytologie positive, est définie en fonction du bilan
inguinal. Ces ganglions sont entre 10 et 20 mm de la peau,
d’extension et en particulier de l’examen TEP-TDM au 18-FDG
selon la corpulence du patient. Le ganglion suspect, repéré cli-
(Fig. 8, 9).
niquement ou par échographie, est ponctionné directement par
une aiguille intramusculaire, sans anesthésie. La simple aspi-
ration permet le plus souvent de recueillir du matériel. Ce
matériel doit être étalé sur une lame, séché, puis adressé en
anatomopathologie. “ Point important
Le bilan d’extension chez les patients N+ doit compor-
ter une cytologie ganglionnaire de l’adénopathie inguinale
Bilan d’extension en présence palpable et une TEP-TDM au 18-FDG.
d’adénopathies inguinales
Il est nécessaire, en présence d’une adénopathie ingui-
nale palpable, d’avoir un bilan d’extension complet tant sur
le plan systémique que régional, avec au minimum une
TDM-scanner thoraco-abdomino-pelvien (TAP), idéalement une Lymphadénectomie inguinale superficielle
TEP-TDM au 18-FDG. La présence de métastases systémiques,
ganglionnaires pelviennes et le nombre de métastases ganglion-
et profonde
naires inguinales sont des facteurs pronostiques pour la survie Objectif
spécifique.
En 2002, Lynch et Pettaway concluaient que la lymphadénec- L’objectif de cette intervention est l’exérèse de tous les gan-
tomie inguinale totale permettait une survie à 5 ans de 80 % si et glions lymphatiques inguinaux [28] .
seulement s’il existait :
• un envahissement métastatique inguinal inférieur ou égal à Phase préopératoire
deux ganglions ; Un traitement anticoagulant et une antibiothérapie à large
• un envahissement unilatéral ; spectre sont débutés.
• une absence de dépassement capsulaire ; Après rasage et désinfection cutanée, des bas de contention
• et une absence de métastase pelvienne [3] . adaptés aux mensurations des membres inférieurs du patient sont
Ces données ont été confirmées par Lont en 2007, montrant mis en place.
que le grade tumoral et le nombre de métastases inguinales (2 ver-
sus ≥ 2) étaient des facteurs pronostiques indépendants pour le
risque de métastases ganglionnaires pelviennes, et que le dépasse-
Installation
ment capsulaire, l’envahissement inguinal bilatéral et la présence Sous anesthésie générale, le patient est installé en décubitus dor-
de métastases pelviennes étaient des facteurs pronostiques indé- sal, avec légère abduction et rotation externe de la cuisse pour
pendants pour la survie spécifique [27] . exposer le triangle fémoral (Fig. 10).

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Tumeurs du pénis : techniques et indications  41-460

A B
Figure 9. Tomographie par émission de positons (TEP)-scan au 18-flurodéosoxyglucose (18F-FDG).
A. Fixation au niveau de la tumeur primitive et sur un ganglion inguinal G métastatique (stade cN1).
B. Fixation bilatérale inguinale D et G (stade cN2).

e
c d
b
c d

d’
b
d’

c’ a
e

Figure 11. Voies d’abord proposées pour une lymphadénectomie


inguinale totale (radical inguinal lymphadenectomy – RIL) ou ilio-inguinale.
a-a : S-shaped (ilio-inguinale) ; b-b : incision horizontale de Gibson (ingui-
nale) ; c-c-c’ : T-shaped (ilio-inguinale) ; d-d et d’-d’ : technique du
skin-bridge (ilio-inguinale) ; e-e : incision verticale (ilio-inguinale).

(Fig. 11). Ce type d’incision augmente la durée opératoire, mais


permet de diminuer le nombre de nécroses cutanées.
Figure 10. Lymphadénectomie inguinale totale (radical inguinal lym- Les berges et lambeaux cutanés ne doivent pas être traumatisés
phadenectomy – RIL). Installation du patient. par des écarteurs afin de protéger leur vascularisation. L’exposition
se fait à l’aide de fils tracteurs passés au niveau du fascia superfi-
cialis. Le décollement sous le fascia superficialis expose la grande
Il faut mettre en place une sonde vésicale Foley 18 ch qui sera veine saphène (Fig. 12). Celle-ci est disséquée jusqu’à sa terminai-
isolée du champ opératoire. son dans la veine fémorale. Le curage est délimité par, en dehors,
l’incision longitudinale de l’aponévrose du muscle sartorius sur
son bord antéro-interne et, en dedans, celle du muscle long adduc-
Voie d’abord teur sur son bord antéroexterne.
Les limites de la lymphadénectomie inguinale superficielle et La lymphadénectomie est commencée en haut et au-dessus
profonde sont : du ligament inguinal pour enlever tous les relais superficiels des
• en avant : le fascia superficialis ; groupes supéro-internes et supéroexternes. Le ligament inguinal
• en haut : le ligament inguinal ; exposé, il est nécessaire de disséquer le tissu cellulograisseux sous
• en dehors : le bord antéro-interne du muscle sartorius ; ce ligament jusqu’au plan postérieur formé par la veine fémo-
• en dedans : le bord antéroexterne du muscle long adducteur ; rale. Les canaux lymphatiques sont ligaturés et non coagulés,
• en bas : l’apex du triangle fémoral ; l’efficacité de l’électrocoagulation sur les vaisseaux lymphatiques
• en arrière : le plan antérieur du pédicule fémoral. n’excédant pas 10 jours.
La lymphadénectomie inguinale est réalisée par une incision En dehors de la veine, le plan postérieur est formé de l’artère
cutanée transversale (voie de Gibson), parallèle au pli inguinal, fémorale. Les branches de l’artère sont immédiatement ren-
3 cm en dessous, ou par la technique du skin-bridge de Fraley contrées. Il est préférable de conserver les artères supérieures,
et Hutchens [29] en cas de lymphadénectomie iliaque associée épigastrique superficielle et circonflexe iliaque superficielle, d’où

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• éliminer les espaces morts créés par la lymphadénectomie ;


• assurer une suture cutanée sans tension.
Cependant, une récente revue de la littérature de Heyns et al.
n’a pas permis de définir une fermeture standardisée permettant
de réduire de manière significative la morbidité [30] .
La transposition du muscle sartorius peut être réalisée afin
d’assurer la protection du pédicule fémoral vis-à-vis de l’infection,
mais également pour éliminer les espaces morts engendrés par
l’évidemment celluloganglionnaire, mais elle ne semble pas
réduire la morbidité.
L’origine du muscle sartorius vers l’épine iliaque, disséquée lors
de la lymphadénectomie, est sectionnée. La vascularisation de ce
muscle est préservée, assurée par des branches de l’artère quadri-
cipitale. Le muscle doit être suffisamment disséqué pour que la
transposition puisse se faire sans tension. Il est suturé au ligament
inguinal par des points séparés de fil non résorbable (Fig. 13B).
Cette transposition permet de transformer un entonnoir en une
surface à peu près plane.
La fermeture cutanée peut se faire soit :
• en deux plans, sous-cutané et cutané, sous couvert d’un drain
aspiratif ;
• par la vaporisation de colle de fibrine sur l’ensemble du plan
profond représenté par le muscle sartorius transposé. Puis les
lambeaux cutanés sont appliqués, maintenus par une pression
Figure 12. Grande veine saphène (1). manuelle douce de telle façon que les berges soient au contact
l’une de l’autre. Aucun drainage n’est utilisé, et un surjet intra-
dermique est réalisé.
partent les vaisseaux à destination cutanée afin d’éviter une
nécrose. En dehors de l’artère, le nerf fémoral doit être protégé. La Phase postopératoire
dissection se poursuit alors en dehors vers l’épine iliaque permet- La qualité des soins postopératoires et la coopération du patient
tant de découvrir l’origine de muscle sartorius et de compléter la sont indispensables pour prévenir les complications précoces. La
limite externe du curage. La dissection en dehors doit être pous- prise en charge postopératoire comprend :
sée vers l’épine iliaque, sous le fascia superficialis, afin de ne pas • le maintien du décubitus dorsal strict et l’absence de flexion de
oublier des ganglions du quadrant supéroexterne, source de réci- la cuisse pendant 5 jours ;
dives néoplasiques. • la recherche de collections hématiques et/ou lymphatiques qui
La totalité du tissu cellulograisseux est alors mise en traction, sont ponctionnées à l’aiguille par voie percutanée ;
la dissection vers l’apex se faisant en suivant le plan postérieur • la reprise progressive de l’orthostatisme à partir du sixième
formé par le pédicule fémoral (Fig. 13A). L’exérèse s’effectue sur jour postopératoire, en proscrivant la station assise pendant
l’adventice des vaisseaux, mais il n’est pas nécessaire de disséquer 15 jours ;
complètement ceux-ci, aucun élément ganglionnaire ne se trou- • la poursuite du traitement anticoagulant pendant 10 jours ;
vant à leurs faces latérale et postérieure. La crosse de la grande • le maintien impératif des bas de contention pendant les 3 pre-
veine saphène est alors exposée. Il est préférable de conserver la miers mois.
grande veine saphène dans sa totalité afin d’améliorer le retour
veineux. Le tissu cellulograisseux doit être disséqué jusqu’à l’apex Complications
du triangle fémoral. Les canaux lymphatiques présents au niveau
de l’apex doivent être ligaturés de part et d’autre de la grande La lymphadénectomie inguinale superficielle et profonde reste
veine saphène. L’ensemble du tissu cellulograisseux est alors une chirurgie difficile car :
enlevé, permettant de vérifier soigneusement l’hémostase et la • les patients sont souvent gras, voire obèses ;
lymphostase. • de pratique peu courante, elle doit être minutieuse dès sa
voie d’abord nécessitant un temps opératoire important et ce,
Fermeture d’autant que le geste envisagé est bilatéral ;
• la morbidité de cette chirurgie est lourde, limitant les indica-
La fermeture doit répondre à deux objectifs : tions opératoires. L’apparition d’une complication précoce en

Figure 13. Lymphadénectomie inguinale totale


(radical inguinal lymphadenectomy–RIL).
A. Exposition du pédicule fémoral. 1. Ligament
inguinal ; 2. veine fémorale ; 3. artère fémorale ; 4.
muscle moyen adducteur ; 5. muscle sartorius.
B. Fermeture après transposition du muscle sarto-
rius.

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postopératoire (nécrose cutanée, infection, lymphorrhée, lym-  Références


phocèle) augmente la durée d’hospitalisation et d’invalidité
et ce, d’autant que ces complications ont tendance à se [1] Curado M.P., Edwards B., Shin H.R. Cancer incidence in five conti-
cumuler. Il importe également de ne pas négliger le lymphœ- nents. Lyon. IARC Sci Publ 2007; N160.
dème du membre inférieur, complication tardive, car il est [2] Favorito LA, Nardi AC, Ronalsa M, Zequi SC, Sampaio FJ, Glina
très invalidant et qu’il compromet la réintégration sociale du S. Epidemiologic study on penile cancer in Brazil. Int Braz J Urol
patient. 2008;34:587–91.
[3] Lynch D., Pettaway C.A. Tumors of the penis 2945-2982.
[4] Hoffman MA, Renshaw AA, Loughlin KR. Squamous cell
Lymphadénectomie ilio-inguinale carcinoma of the penis and microscopic pathologic margins:
how much margin is needed for local cure? Cancer 1999;85:
L’indication d’une lymphadénectomie iliaque associée à la lym- 1565–8.
phadénectomie inguinale ne se justifie qu’en présence : [5] Minhas S, Kayes O, Hegarty P, Kumar P, Freeman A, Ralph D.
• d’au moins deux métastases inguinales unilatérales opérables ; What surgical resection margins are required to achieve oncologi-
• d’une seule métastase inguinale avec dépassement capsulaire. cal control in men with primary penile cancer? BJU Int 2005;96:
La lymphadénectomie iliaque doit intéresser les trois chaînes 1040–3.
ganglionnaires iliaques externes (chaînes externe, moyenne et [6] Crook JM, Jezioranski J, Grimard L, Esche B, Pond G. Penile bra-
chytherapy: results for 49 patients. Int J Radiat Oncol Biol Phys
interne), la région obturatrice et iliaque interne. De manière géné-
2005;62:460–7.
rale, il n’est pas nécessaire de remonter au niveau de l’iliaque
[7] de Crevoisier R, Slimane K, Sanfilippo N, Bossi A, Albano M, Dumas
primitive. I. Long-term results of brachytherapy for carcinoma of the penis confi-
ned to the glans (N- or NX). Int J Radiat Oncol Biol Phys 2009;74:
1150–6.
[8] Leijte JA, Kirrander P, Antonini N, Windahl T, Horenblas S.

“ Point important Recurrence patterns of squamous cell carcinoma of the penis: recom-
mendations for follow-up based on a two-centre analysis of 700
patients. Eur Urol 2008;54:161–8.
[9] Goette DK, Elgart M, DeVillez RL. Erythroplasia of Queyrat. Treat-
La lymphadénectomie inguinale ou ilio-inguinale peut être ment with topically applied fluorouracil. JAMA 1975;232:934–7.
curative en cas d’envahissement métastatique inguinal [10] Van Bezooijen BP, Horenblas S, Meinhardt W, Newling DW. Laser
avec plus de deux ganglions, unilatéral, sans dépassement therapy for carcinoma in situ of the penis. J Urol 2001;166:
capsulaire, et en l’absence de métastase pelvienne. 1670–1.
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Place de la chimiothérapie Penis conserving treatment for T1 and T2 penile carcinoma: clinical
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La survie à 5 ans des patients ayant plus de deux métastases [14] Austoni E, Fenice O, Kartalas Goumas Y, Colombo F, Mantovani F,
inguinales uni- ou bilatérales ou en présence de métastases Pisani E. New trends in the surgical treatment of penile carcinoma.
pelviennes, et traités par lymphadénectomie inguinale ou ilio- Arch Ital Urol Androl 1996;68:163–8.
inguinale seule, est très mauvaise [3, 27] . Dans ces situations [15] Pietrzak P, Corbishley C, Watkin N. Organ-sparing surgery for invasive
cliniques, une approche multimodale est indispensable, si l’état penile cancer: early follow-up data. BJU Int 2004;94:1253–7.
général du patient la permet. Elle associe une chimiothérapie [16] Leijte JA, Kroon BK, Valdes Olmos RA, Nieweg OE, Horenblas S.
systémique et, en cas de réponse, une chirurgie inguinale ou ilio- Reliability and safety of current dynamic sentinel node biopsy for
inguinale. penile carcinoma. Eur Urol 2007;52:170–7.
Dans la littérature, plusieurs chimiothérapies ont été proposées : [17] Rigaud J, Avances C, Camparo P. Tumeurs malignes du pénis. Recom-
• 5-FU/cisplatine : huit patients cN3, avec une possibilité de mandations 2010 du CCAFU. Prog Urol 2010;20(suppl4):S279–89.
[18] Scher B, Seitz M, Reiser M. 18F-FDG PET/CT for staging of penile
chirurgie secondaire en cas de réponse ont été traités par
cancer. J Nucl Med 2005;46:1460–5.
100 mg/m2 de cisplatine et 1 000 mg/m2 de 5-FU [31] . Deux [19] Graafland NM, Leijte JA, Valdes Olmos RA, Hoefnagel CA, Teertstra
patients (25 %), ayant eu une réponse partielle, ont été trai- HJ, Horenblas S. Scanning with 18F-FDG-PET/CT for detection of
tés par une association chirurgie ilio-inguinale et radiothérapie. pelvic nodal involvement in inguinal node-positive penile carcinoma.
Ces deux patients étaient vivants sans récidive à 32 et 57 mois. Eur Urol 2009;56:339–45.
Les non-répondeurs sont décédés précocement entre 2 et 24 [20] Leijte JA, Graafland NM, Valdes Olmos RA, Van Boven HH,
mois après chimiothérapie ; Hoefnagel CA, Horenblas S. Prospective evaluation of hybrid
• association « vincristine–bléomycine–méthotrexate » : dans 18F-fluorodeoxyglucose positron emission tomography/computed
une étude pilote de 12 patients, trois réponses partielles (25 %) tomography in staging clinically node-negative patients with penile
ont été observées [28] ; carcinoma. BJU Int 2009;104:640–4.
• association « ifosfamide–paclitaxel–cisplatine » (TIP) : 30 [21] Bouchot O, Marconnet L, Luyckx F, Rigaud J. Examen TEP au 18-
patients de stade N2-3 M0 ont reçu quatre cycles de chi- FDG pour l’évaluation des chaines ganglionnaires inguinales dans les
miothérapie néoadjuvante associant 175 mg/m2 de paclitaxel, cancers infiltrants du pénis. Prog Urol 2009;19:725.
1 200 mg/m2 d’ifosfamide et 25 mg/m2 de cisplatine [32] . Quinze [22] Pizzocaro G, Algaba F, Horenblas S, Solsona E, Tana S, Van Der
patients ont eu une réponse objective (50,0 %) et 22 (73,3 %) Poel H. EAU Penile Cancer Guidelines 2009. Eur Urol 2010;57:
ont eu une chirurgie ganglionnaire ilio-inguinale secondaire. 1002–12.
[23] Mottet N, Avances C, Bastide C. Tumeurs du pénis. Recommandations
Trois patients ont été pN0. Neuf patients (30,0 %) ont été
du comité de cancérologie de l’AFU. Prog Urol 2007;17:1049–62.
vivants sans récidive avec un recul médian de 34 mois, et deux
[24] Tanis PJ, Lont AP, Meinhardt W, Olmos RA, Nieweg OE, Horenblas S.
sont décédés d’une autre cause sans récidive. L’augmentation Dynamic sentinel node biopsy for penile cancer: reliability of a staging
du temps sans progression et de la survie globale a été associée technique. J Urol 2002;168:76–80.
à la réponse à la chimiothérapie, à l’absence bilatérale de [25] Marconnet L, Rigaud J, Bouchot O. Long-term followup of penile
tumeur résiduelle, à l’absence de dépassement extracapsulaire carcinoma with high risk for lymph node invasion treated with inguinal
ou d’envahissement cutané. lymphadenectomy. J Urol 2010;183:2227–32.
La tendance générale en cas de chimiothérapie néoadjuvante [26] Bouchot O, Rigaud J, Maillet F, Hetet JF, Karam G. Morbidity of
ou adjuvante est de favoriser l’association TIP qui semble donner inguinal lymphadenectomy for invasive penile carcinoma. Eur Urol
les meilleurs résultats. 2004;45:761–5.

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[27] Lont AP, Kroon BK, Gallee MP, Van Tinteren H, Moonen LM, Horen- [30] Heyns CF, Fleshner N, Sangar V, Schlenker B, Yuvaraja TB, Van Pop-
blas S. Pelvic lymph node dissection for penile carcinoma: extent of pel H. Management of the lymph nodes in penile cancer. Urology
inguinal lymph node involvement as an indicator for pelvic lymph node 2010;76:S43–57.
involvement and survival. J Urol 2007;177:947–52. [31] Shammas FV, Ous S, Fossa SD. Cisplatin and 5-fluorouracil
[28] Pizzocaro G, Piva L. Adjuvant and neoadjuvant vincristine, bleomy- in advanced cancer of the penis. J Urol 1992;147:
cin, and methotrexate for inguinal metastases from squamous cell 630–2.
carcinoma of the penis. Acta Oncol 1988;27:823–4. [32] Pagliaro LC, Williams DL, Daliani D. Neoadjuvant paclitaxel, ifosfa-
[29] Fraley EE, Hutchens HC. Radical ilio-inguinal node dissection: the mide, and cisplatin chemotherapy for metastatic penile cancer: a phase
skin bridge technique. A new procedure. J Urol 1972;108:279–81. II study. J Clin Oncol 2010;28:3851–7.

O. Bouchot.
L. Marconnet.
I. Souillac.
J. Rigaud.
Clinique urologique, CHU Nantes, place Alexis-Ricordeau, BP 1005, 44093 Nantes cedex, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Bouchot O, Marconnet L, Souillac I, Rigaud J. Tumeurs du pénis : techniques et indications. EMC Techniques
chirurgicales - Urologie 2012;5(1):1-12 [Article 41-460].

Disponibles sur www.em-consulte.com


Arbres Iconographies Vidéos/ Documents Information Informations Auto- Cas
décisionnels supplémentaires Animations légaux au patient supplémentaires évaluations clinique

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