Vous êtes sur la page 1sur 6

5- PHYSIOLOGIE DE LA VENTILATION PULMONAIRE

I- INTRODUCTION

I.1- Définition: mécanique ventilatoire


 Ensemble des mécanismes qui permettent l’écoulement de l’air dans l’appareil
respiratoire ou s’y opposent

I.2- Intérêt
 Phénomène cyclique faisant alterner inspiration et expiration
 Elle s’adapte suivant les besoins métaboliques; rôle tampon pour le volume sanguin
 Exploration: explorations fonctionnelles respiratoires
 Pathologies: troubles ventilatoires

II- RAPPELS ANATOMIQUES: APPAREIL VENTILATOIRE

II.1- Paroi thoracique


 Les diamètres antéro-postérieurs et transversaux sont augmentés par le développement
des côtes et du sternum

II.2- Voies aériennes


 Voies aériennes supérieures: nez, pharynx, larynx, trachée (dans sa partie non
thoracique)
 L’arbre bronchique: peut être divisé d’un point de vue fonctionnel en 3 zones
 La zone de convection-conduction:
o s’étend de la trachée ou génération 0 (G0) à la 14ème génération (G14) et
comprend: les grosses bronches, les petites bronches, les bronchioles
o ces différents éléments ont un rôle de conduction des gaz
 La zone de transition de G15 à G18: ces voies aériennes sont partiellement
alvéolisées: les bronchioles respiratoires
 La zone respiratoire: constituée de 3 générations de canaux alvéolaires qui
donnent naissance aux sacs alvéolaires: cette zone a un rôle d’échange gazeux

II.3- Les poumons


 Ce sont deux sacs membraneux dont les parois contiennent des fibres élastiques avec
des lobules comme unité anatomique et des alvéoles comme unité fonctionnelle
 Les poumons secrètent du surfactant qui est un élément tensio-actif empêchant
l’accolement des parois alvéolaire

BIOLOGIE INTERNAT IBRAHIMA DIALLO


II.4- La plèvre
 Transmet les mouvements du thorax au poumon.
 Ces deux feuillets délimitent entre eux une cavité pleurale virtuelle à pression négative
responsable de la solidarité thoraco-pulmonaire

II.5- Les muscles respiratoires


II.5.1- Muscles inspiratoires

 Diaphragme:
 Muscle inspiratoire principal, son innervation est assurée par le nerf phrénique
 Sa contraction entraine un refoulement du contenu intestinal en avant et une
augmentation des diamètres horizontaux de la cage thoracique
 Muscles scalènes: élèvent les 2 premières côtes → augmentation du diamètre
 Muscles intercostaux externes dont la contraction entraine une augmentation du
diamètre transversale
 Autres muscles inspiratoires accessoires: sterno-cléido-mastoïdien, grand dentelé, petit
pectoral, grand pectoral, grand dentelé: mis en jeu surtout dans la respiration forcée

II.5.2- Muscles expiratoires

 Ce sont les muscles constituant la paroi abdominale (principaux muscles expiratoires) et


les muscles intercostaux internes: n’interviennent qu’en cas d’expiration forcée

III- PARAMETRES MESURABLES EN M.V

III.1- Volumes pulmonaires

III.1.1- Méthodes d’étude

 Appareils: spiromètre+++ (type Benedict), pneumotachographe, pléthysmomètre


 Conditions de réalisation (spirométrie): sujet non à jeun, coopérant avec un bon état
buccodentaire et en position assise, pas de prise de médicaments bronchodilatateurs
 Résultats: sont exprimés en pourcentage de leur valeur normale théorique, déterminés en
fonction de l’âge, de la race, de la taille et du sexe

III.1.2- Volumes pulmonaires mobilisables (mesurés par la spirométrie)

 Volume courant = VT = volume d’air inspiré ou expiré spontanément au cours d’un


cycle ventilatoire normal: sa valeur de repos est de 0,6 à 0,8 L; ↑4 fois au cours exercice
 Volume de réserve inspiratoire = VRI = volume d’air mobilisable au cours d’une
inspiration maximale après un volume courant inspiratoire normal
 Volume de réserve expiratoire = VRE = volume d’air maximal mobilisable au cours
d’une expiration forcée après un volume courant expiratoire normal
→ Capacité vitale = CV = volume maximal que l’on puisse inhaler = VRI + VT + VRE

BIOLOGIE INTERNAT IBRAHIMA DIALLO


III.1.3- Volumes pulmonaires non mobilisables

 Volume résiduel (VR) = volume gaz contenu dans poumon après une expiration forcée
→ Capacité pulmonaire total = CPT = VR + CV
→ Capacité résiduel fonctionnel = CRF = VR + VRE = volume présent dans poumons à
la fin d’une expiration normale, qui correspond au niveau ventilatoire de repos

III.2- Débits pulmonaires


 Débit ventilatoire (DV) = FR × VT; FR = 5 à 22 cycle/min
 Débit expiratoire maximal (DEM): on fixe un volume et on mesure le temps mis pour
l’expirer; explore les bronches de moyens et petits calibres
 Volume Expiratoire Maximum Seconde (VEMS) = volume expiré pendant la première
seconde d’une expiration forcée; explore globalement l’arbre bronchique
 Indice de TIFFENEAU (VEMS/ CV): fournit un index de la fonction pulmonaire
indépendamment de la taille et du poids

III.3- Pressions
 On distingue 3 pressions fondamentales en mécanique ventilatoire:
 Pression atmosphérique = P.atm
 Pression alvéolaire ou Pression pulmonaire = P.pulm
 Pression intra-thoracique ou Pression intra-pleurale = P.pl

IV- ETUDE DE LA MECANIQUE VENTILATOIRE

IV.1- En condition statique


 Pression pulmonaire = Pression atmosphérique avec glotte ouverte
 Notion de volumes de relaxation:
 Le volume de relaxation est le niveau ventilatoire de repos où les forces élastiques
du poumon et du thorax s’annulent, sont égales et de sens opposé
 La pression de distension est nulle (càd pression alvéolaire = pression
atmosphérique); cette position est le point d’équilibre du système respiratoire et se
fait à la fin d’une expiration calme càd CRF (Capacité Résiduelle Fonctionnelle)
 Pour le poumon: le volume de relaxation se situe vers le VR
 Pour le thorax: il se situé vers 70 % de la CV

IV.2- En condition dynamique


 En condition normale il existe une différence de pression qui permet l’écoulement de
l’air

IV.2.1- A l’inspiration

 Les muscles inspiratoires distendent le thorax, la pression intra-thoracique diminue

BIOLOGIE INTERNAT IBRAHIMA DIALLO


 Cette dépression entraîne une augmentation du volume des alvéoles et donc une
diminution de la pression alvéolaire qui devient inférieure à la pression atmosphérique
 Cette différence de pression ainsi créé provoque l’entrée de l’air de la zone à haute
pression vers la zone à basse pression

IV.2.2- A l’expiration

 C’est l’inverse qui se produit, la pression intra-thoracique augmente et devient


supérieures à la pression atmosphérique et l’air sort du poumon vers l’extérieur
 Mais pour pouvoir assurer cette mécanique ventilatoire, les muscles respiratoires
doivent lutter contre les forces opposées aux déplacements du thorax et du poumon, ces
forces sont dues:

IV.2.2.1- Aux propriétés élastiques du thorax et du poumon

 Elasticité
 de la cage thoracique: due aux muscles respiratoires
 pulmonaire: due
o aux fibres élastiques et de collagène dans le poumon
o au surfactant: empêchant les alvéoles de se collaber

 Ainsi on définit:
 La compliance (C):
 C’est la facilité avec laquelle les éléments élastiques du poumon et du thorax
se laissent distendre
 C’est le rapport de la variation du volume par unité de pression exprimée en
L/cm H2O (C = ΔV/ΔP)
 L’élastance: c’est l’inverse de la compliance (E = 1/C) c’est-à-dire la variation de
pression intra-pulmonaire déterminée par une variation du volume du thorax

IV.2.2.2- Aux résistances: deux types

 Résistances élastiques: dues à l’élasticité thoraco-pulmonaire


 Résistances dynamiques: pendant la respiration, les forces musculaires doivent lutter
contre les résistances:
 Des voies aériennes (RVA):
o Par frottement des molécules gazeuses contre ces conduits
o Ces résistances dépendent du calibre et du type d’écoulement du gaz dans
ces voies (laminaire ou turbulent)
 Tissulaire: dues aux frottements des différents tissus thoraco-pulmonaires

V- VENTILATION ALVEOLAIRE

 Le but de la ventilation pulmonaire est de renouveler l’air dans les alvéoles = ventilation
alvéolaire (VA)

BIOLOGIE INTERNAT IBRAHIMA DIALLO


 Cependant, seule une fraction de la ventilation globale parvient aux alvéoles et participe
aux échanges gazeux avec le sang: c’est la VA efficace
 Le reste de l’air est situé dans un espace où ne se font pas d’échanges qu’on appelle =
Espace mort (VD)

V.1- Espace mort


 Espace mort anatomique: C’est le volume d’air compris dans l’arbre trachéo
bronchique; entre les fosses nasales et les bronchioles terminales : 1/3 VT =150ml
 Espace mort alvéolaire:
 Dû à la ventilation d’alvéoles non perfusées
 Il est peu important chez le sujet normal et élevé dans les cas pathologiques
 Espace mort physiologique: VD anatomique + VD alvéolaire

V.2- Ventilation alvéolaire efficace


 C’est la fraction de la ventilation globale qui participe aux échanges gazeux au niveau
des alvéoles
 Elle est égale à la ventilation globale diminuée de celle de l’espace mort physiologique;
donc: VA= FR x (VT - VD) = 2,5 +/- 0,5 l/min/m² S.C (FR = fréquence respiratoire;
VT= volume total): Elle est d’autant + importante que la FR est basse et le VT est grand

V.3- Mixique pulmonaire


 Dans les poumons, la ventilation n’est pas uniforme; en fait on peut l’étudier par
scintigraphie de perfusion et de ventilation
 Ainsi les bases sont mieux ventilées et mieux perfusées que les sommets
 Néanmoins au sommet les alvéoles sont + ventilées que perfusées: le rapport ventilation/
perfusion = VA/Q peut atteindre 3 ; alors qu’au niveau des bases les alvéoles sont +
perfusées que ventilées: VA/Q = 0,6
 Le VA/Q moyen est de 0,85

VI- REGULATION DE LA VENTILATION PULMONAIRE

 La ventilation est un phénomène inconscient et automatique


 La ventilation volontaire siège dans le cortex cérébral, commandant la respiration forcée
 La ventilation automatique siège dans le bulbe qui est doué d’une activité rythmique
commandant la respiration normale

VI.1- Régulation nerveuse


 Les mécanorécepteurs sensibles à l’étirement et qui sont situés dans le tissu pulmonaire
 Le pneumogastrique transmet le message au centre bulbaire qui entraine une inhibition
de la commande inspiratoire et un renforcement de la commande expiratoire

BIOLOGIE INTERNAT IBRAHIMA DIALLO


VI.2- Régulation humorale
 On a des chémorécepteurs qui sont sensibles à la composition du sang et ils sont situés
au niveau de la carotide, de l’aorte et des centres bulbaires
 Ils sont sensibles à l’augmentation de la PaCO2 et à la diminution de la PaO2

VII- CONCLUSION
 La ventilation pulmonaire a un rôle vital, elle est couramment étudiée par l’EFR qui
fournit des renseignements précieux pour l’orientation diagnostique
 La VA efficace est le meilleur indice de l’efficacité de la ventilation
 Elle peut être perturbée dans de nombreuses pathologies; dans le sens d’une hypo ou
hyperventilation

Bibliographie

 Cours PCEM Physiologie: Pr Abdoulaye SAMB: physiologie respiratoire 2008


 Cours biologie chufes: www.chufes.ma/amirf/Cours/biologie/5.pdf: la mecanique
ventilatoire
 Cours biologie chufes: www.chufes.ma/amirf/Cours/biologie/6.pdf: la ventilation
alveolaire
 Cours conférence internat Pikine 2012

BIOLOGIE INTERNAT IBRAHIMA DIALLO

Vous aimerez peut-être aussi