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Deuxième semestre
PCEM 1
Cous de
Physiologie
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PHYSIOLOGIE RESPIRATOIRE
1- Introduction
La fonction principale du poumon est de permettre des échanges gazeux, c'est-à-dire à l'oxygène
de l'air atmosphérique de pénétrer dans le sang veineux et au gaz carbonique d'en sortir. (fonction
hématosique).
Pour que ce processus (hématose) se réalise il faut 3 conditions :
- une circulation d’air : c’est la ventilation, elle permet le renouvellement de l’air alvéolaire
- un lieu d’échange : c’est l’alvéole pulmonaire, les échanges se passent par diffusion à
travers la membrane alvéolo-capillaire
- une circulation de sang : c’est la perfusion, elle est indispensable au transport des gaz (O2
et CO2)
Tout processus pathologique altérant une de ces 3 étapes conduit à une perturbation de l’hématose.
Respiration externe: Echange gazeux (O2, CO2) entre poumons/sang (poumons)
Respiration interne: Echange gazeux (O2, CO2) entre sang/cellules (capillaires)
Respiration cellulaire: Utilisation de l’O2 par les cellules pour fournir de l’énergie (cellule)
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2- Appareil respiratoire
2-1 Les voies aériennes supérieures (= conduits d'air)
2-1-1- Les fosses nasales:
Cavités creusées dans le massif facial ; au nombre de 2 ; constitué de surface osseuse et
cartilagineuse. Les fosses nasales sont composées : des narines (orifices antérieurs) ; des choanes
(postérieur) ; d'une muqueuse pituitaire = muqueuse olfactive + muqueuse respiratoire (tapisse
la surface osseuse et la surface cartilagineuse) ; des sinus de la face (sinus maxillaires, sinus
frontaux, sinus ethmoïdaux, sinus sphénoïdaux) = creusés dans la cavité orbitaire ; réchauffe l'air
inspiré. La muqueuse respiratoire se trouve dans tout l'arbre respiratoire ; cellules à mucus, à cils
vibratils ; but = débarrasser l'air des impuretés et réchauffer / humidifier l'air.
Le nez débouche dans le pharynx qui un passage commun entre l’appareil respiratoire et l’appareil
digestif.
2-1-2- le pharynx
Carrefour aérodigestif (fosses nasales et larynx / bouche et œsophage) ; rhinopharynx ou cavum
ou nasopharynx (partie supérieure) + oropharynx (partie intermédiaire ; ouverture de la cavité
buccale) + hypopharynx (partie inférieure ; débouche au niveau du larynx). Le pharynx joue aussi
un rôle dans la déglutition.
2-1-3-le larynx
Assemblage de structures osseuses, cartilagineuses et ligamentaires. Artère laryngée, nerf
pharyngé.
Larynx : cordes vocales = organe de la phonation (1ère fonction du larynx) ; entre les deux cordes
vocales constituent la GLOTTE. Muscle constricteur de la glotte, muscle dilatateur de la glotte,
muscle tenseur des cordes vocales (un muscle pour une corde vocale). Larynx : os hyoïde, cartilage
thyroïde, cartilage cricoïde, cartilages aryténoïdes.
Larynx : partie sphinctérienne (2ème fonction du larynx) ; le larynx se ferme au moment de la
déglutition.
Le larynx : fonction respiratoire (3ème fonction du larynx).
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2-3-1- Morphologie externe
Le poumon a une forme pyramidale avec une face interne (ou il y a le hile pulmonaire) du côté
médiastinal et face externe appliqué contre la paroi thoracique. La base du poumon repose sur le
muscle diaphragmatique et le sommet (ou apex) dépasse d'environ de 2 cm la clavicule ; les
scissures (sillons profond qui partagent les poumons en lobes) =
- poumon droit : 3 lobes, 10 segments, lobules pulmonaires (unité fonctionnelle du poumon)
- poumon gauche : 2 lobes, 10 segments, lobules pulmonaires (unité fonctionnelle du
poumon)
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2-3-2- Morphologie interne
La trachée qui prolonge le larynx se divise en deux bronches souches gauche et droite qui entre
chacune dans le poumon correspondant.
Dans les poumons les bronches continuent à se diviser en donnant les bronchioles puis les
Bronchioles terminaux. Dans les Acini on trouve les alvéoles pulmonaires.
Les alvéoles pulmonaires qui sont les plus petites cavités aériennes ou se fait l’échange de gaz
entre l’air et le sang sont disposés en grappes à l’extrémité des bronchioles.
La face externe de l’alvéole est tapissée de capillaires, et la face interne est en contact avec l’air
alvéolaire constitue le lieu d'échange d’O2 et de CO2. Cette face interne est tapissée par un film
liquidien c’est le surfactant pulmonaire.
Le surfactant pulmonaire empêche la rétraction trop importante des alvéoles lors de l'inspiration
; il intervient dans la compliance (faire travailler les poumons au moindre effort).
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1. La ventilation
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La mécanique ventilatoire est l’analyse des conditions d’équilibre statique et des mouvements de
la cage thoracique et des poumons sous l’effet des forces qui leurs sont appliquées par les muscles
respiratoires.
L'agrandissement de l'ensemble poumon/paroi thoraco-abdominale lors de l'inspiration est
provoqué par la contraction des muscles inspiratoires, principalement diaphragme et intercostaux
externes. Le diaphragme est un muscle digastrique en forme de coupole dont le sommet (centre
phrénique) est constitué par l'entrecroisement des tendons intermédiaires et dont la périphérie est
constituée par les insertions costales (face interne des 6 derniers arcs costaux) et sternales. Sa
contraction entraîne un abaissement du centre phrénique qui conduit à un agrandissement de l'axe
vertical du thorax et une surélévation des arcs costaux inférieurs qui conduit à un agrandissement
des diamètres antéro-postérieur et transverse du 1/3 inférieur du thorax. Le diaphragme, dont le
contrôle nerveux est assuré par les nerfs phréniques, assure les 2/3 du travail inspiratoire.
Les muscles intercostaux externes forment des faisceaux parallèles obliques en bas et en avant
entre les arcs costaux. Leur contraction entraîne une horizontalisation des côtes et ainsi un
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agrandissement des diamètres antéro-postérieur et transverse du thorax; ils participent aussi à la
rigidité de la paroi thoracique.
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L'expiration est passive en respiration calme, due à l'élasticité propre du thorax et de l'abdomen
(30%) et à la tension des liquides recouvrant bronches et alvéoles (70%). Elle peut devenir active
si la ventilation doit être accélérée, par exemple au cours de l'exercice musculaire. Elle est alors
due à l'action des muscles expiratoires qui diminuent le volume thoracique (muscles intercostaux
internes) et augmentent la pression abdominale (muscles de la paroi abdominale, principalement
muscle transverse).
3.2.1. La compliance
Les variations de volume pulmonaire induites par les variations de pression sont fonction de la
distensibilité de la structure. Pour analyser expérimentalement cette distensibilité, un poumon est
isolé et placé dans une enceinte fermée. Une pompe permet de faire varier la pression autour du
poumon (comme elle peut varier in vivo sous l'action des muscles inspiratoires). Si la pression
autour du poumon diminue, le volume pulmonaire augmente.
La compliance est une mesure de l'effort requis pour étirer les poumons et la paroi thoracique.
� Plus la compliance est élevée, plus les poumons s'étirent facilement.
� Plus la compliance est faible, plus la résistance à la distension est grande.
La variation de volume par unité de variation de pression (ΔV/ΔP), qui mesure la distensibilité
pulmonaire, est appelée compliance ; inversement, est appelé élastance. Dans la partie linéaire de
la relation pression/volume, la compliance est de l'ordre de 0,2 L/cm H2O.
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3.2.3. Composition du surfactant
Le surfactant est constitué par plusieurs lipoprotéines complexes contenant 5 à 10% de protéines
synthétisées par les pneumocytes II. La principale faction lipide est constituée par les lécithines
saturées capables d’abaisser la tension de surface des solutions aqueuses avec deux pôles, l’un
hydrophile l’autre hydrophobe ce qui lui permet de s’étaler à la surface alvéolaire, le pole
hydrophile vers la couche liquide et le pole hydrophobe vers l’air. Il en résulte la formation d’un
film superficiel qui va revêtir toute la surface alvéolaire.
Les protéines présentes en faible quantité sont très caractéristiques et jouent un rôle essentiel :
- Les protéines A et D sont de grandes tailles très hydrophiles et ont des fonctions multiples
notamment dans les mécanismes antimicrobiens.
- Les protéines B et C sont de petites tailles très hydrophobes et étroitement associées aux
phospholipides dont elles facilitent l’étalement.
1.2.4. Rôles du surfactant
Les avantages que procure le surfactant en diminuant la tension superficielle dans les alvéoles sont
triples :
- augmentation de la distensibilité (compliance) pulmonaire, ce qui diminue le travail des muscles
inspiratoires,
- stabilisation des alvéoles (la diminution plus importante de la tension superficielle dans les
alvéoles de petite taille limite leur tendance à se vider dans les plus grosses),
- maintien des alvéoles "au sec" (la diminution de la tension superficielle est associée à une
diminution de la pression qui tend à aspirer le liquide des capillaires dans les espaces
alvéolaires).
Lorsque le surfactant est absent, apparaissent donc une rigidité des poumons (diminution de la
compliance), des zones d'atélectasie (territoires alvéolaires collabés) et une inondation des alvéoles.
C'est le tableau qui est observé dans la maladie des membranes hyalines, une pathologie du nouveau-
né prématuré chez qui le développement pulmonaire est inachevé et la production de surfactant
insuffisante (en particulier par insuffisance d'exposition aux glucocorticoïdes).
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3.2.6. Propriétés élastiques de la paroi thoracique
Dans le poumon, les forces de rétraction élastiques décrites plus haut font que le poumon a
tendance à occuper le plus petit volume possible. Au contraire, la paroi thoracique a tendance à
s'agrandir toujours plus (force imposée par la forme des arcs costaux).
La cage thoracique présente également une élasticité comme le montre sa relation pression volume.
L'origine de cette élasticité thoracique provient des structures élastiques des muscles, tendons et
ligaments. Comme le poumon, il n'est jamais à un volume nul, du fait ici de sa structure osseuse.
Cependant, contrairement au poumon, il possède un volume correspondant à environ 75% de la
capacité vitale pour lequel il est à son point de relaxation, point pour lequel la pression interne est
égale à la pression externe.
.
Pour l'ensemble poumon et paroi thoracique, ces deux forces opposées s'équilibrent à un volume
pulmonaire appelé capacité résiduelle fonctionnelle (CRF). A ce point, les forces élastiques de
rétraction des poumons sont compensées par les forces élastiques d'expansion du thorax.
Des volumes pulmonaires plus grands et plus petits sont atteints par l'action respective des muscles
inspiratoires et expiratoires.
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L'expiration quant à elle, lorsqu'elle n'est pas forcée, se produit simplement par arrêt de la
contraction des muscles inspiratoires. L'ensemble thoraco-pulmonaire revient alors à son volume
de relaxation par restitution de l'énergie élastique. Le volume diminuant, une surpression intra-
alvéolaire se produit et on assiste donc à un flux d'air sortant.
Au-dessous de la capacité résiduelle fonctionnelle, des muscles expiratoires seront mis en jeu.
Enfin, au-delà d'environ 75% de la capacité vitale, thorax et poumon exerçant des actions dans le
même sens, toute augmentation de volume sera de plus en plus difficile à produire Ces volumes
seront obtenus pour des inspirations forcées de grandes amplitudes.
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Tous les volumes et les capacités sont plus petits d’environ 25% chez la femme que chez l’homme
et sont plus grands chez les individus de grande taille et sportifs que chez les sédentaires.
La CRF et le VR ne peuvent pas être mesurés par la spiromètre simple.
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3-2-9- détermination du volume résiduel
Le volume résiduel ne peut pas être déterminé par spirométrie. Il est déterminé par la technique
dilution de l’hélium (gaz inerte qui ne participe pas aux échanges gazeux). Par cette technique on
mesure la CRF dont on déduira la VRE pour obtenir le VR.
On fait respirer une certaine quantité d’hélium : gaz peu soluble qui ne participe pas au phénomène
de diffusion : ne traverse pas la membrane alvéolo-capillaire.
La quantité initiale d’hélium = V1 C1
A la fin d’une expiration normale, on fait respirer au sujet cet air contenant de l’hélium. A
l’équilibre, l’hélium est réparti de façon homogène.
Quantité finale = quantité initiale
V1 C1 = (V1 + CRF) C2
V1 C1 = V1 C2 + CRF C2
CRF C2 = V1 C1 – V1 C2
CRF C2 = V1 (C1 – C2)
CRF= V1(C1-C2)/C2
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La Capacité résiduelle fonctionnelle CRF peut être également déterminée par pléthysmographie.
C’est une enceinte close. Lorsque le sujet fait un effort expiratoire, les voies aériennes étant
fermées, on note une diminution du volume pulmonaire et une augmentation de la pression des
voies aériennes et une diminution de la pression dans le pléthysmographe. On obtient le volume
pulmonaire à partir de la loi de Boyle. (Produit volume pression est constant).
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- laminaire pour de faibles débits. Dans ce cas, les lignes de direction du flux sont parallèles aux
parois et le débit (V°) est directement proportionnel à la différence de pression (ΔP) entre les deux
extrémités du conduit:
ΔP = R . V°
où R représente la résistance à l'écoulement; sa valeur exprimée en cm H2O/L/sec dépendant des
caractéritiques du gaz et du conduit:
- turbulent pour des débits élevés. Dans ce cas, les lignes de direction du flux sont désorganisées
et la différence de pression entre les 2 extrémités du conduit n'est pas proportionnelle au débit mais
approximativement à son carré.
La distance verticale entre les lignes A-B-C et A-B'-C reflète les variations de pression alvéolaire
et donc de débit d'air à chaque instant.
L'expiration est marquée par des modifications semblables, mais en sens opposé.
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En résumé, on peut dire que les variations de pression intra-pleurale au cours du cycle respiratoire
ont deux composantes, l'une statique, l'autre dynamique :
PB - PPl = [PA - PPl] + [PB - PA]
où [PA - PPl] représente le gradient de pression transpulmonaire: ΔP = V / C
et [PB - PA] représente le gradient de pression transbronchique: ΔP = R . V°
Chez le petit enfant, voies aériennes centrales et périphériques offrent la même résistance. Une
augmentation pathologique des résistances périphériques (bronchiolite) est alors beaucoup plus
grave.
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libération de médiateurs bronchoconstricteurs (principalement histamine, thromboxane, leucotriènes
et PAF) à partir de cellules présentes dans les voies aériennes comme les mastocytes.
L'intérêt de la courbe débit-volume est qu'elle donne des informations non seulement sur la valeur des
résistances bronchiques mais aussi sur leur localisation :
-la mesure des débits expiratoires au début de l'expiration donne des informations sur la résistance dans
les voies aériennes centrales. En effet, dans ces conditions la pression de rétraction élastique du
poumon est élevée, et le point d'égale pression très éloigné des alvéoles, de sorte que la mesure
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concerne les résistances de l'ensemble de l'arbre bronchique. Comme on le sait ces résistances
siègent essentiellement dans les voies aériennes centrales.
-la mesure des débits expiratoires en fin d'expiration donne des informations sur la résistance dans
les voies aériennes périphériques. En effet, dans ces conditions la pression de rétraction élastique
du poumon est faible, et le point d'égale pression très proche des alvéoles, de sorte que la mesure
concerne les résistances des seules voies aériennes périphériques.
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Le sujet prend une inspiration d’oxygène pure puis commence à expirer régulièrement. Le
pourcentage d’azote dans le gaz expiré est tout d’abord nul du fait de l’inhalation de l’O2 pur, puis
commence à s’élever jusqu'à atteindre un plateau lorsque le sujet commence à expirer de l’air
alvéolaire.
Le patient est relié à un circuit ouvert où le gaz inspiré n’est plus l’air ambiant mais de l’oxygène
pur. Au cours du rinçage, qui fait passer la concentration d’azote F(N2) de 79% à de 1.5%, le gaz
expiré est analysé et le volume d’azote expiré est donné par l’équation suivante :
F(N2) + F(O2) + F(CO2) = 100%
CRF x 0.79 = F (N2)
En d’autres termes, le volume d’azote rincé est égal à 79% de la CRF, D où :
CRF = [100% - (F(O2) + F(CO2) ) ] / 0.79
Pour l'évaluer, on part de l'évidence que le CO2 expiré vient uniquement du volume d'air alvéolaire
(VA) et non pas de l'espace mort. On peut donc écrire :
VT . FE CO2 = VA . FA CO2
où FE CO2 représente la fraction de CO2 dans l'air expiré, VA le volume alvéolaire, et FA CO2 la
fraction de CO2 dans l'air alvéolaire.
L’équation devient :
VT . FE CO2 = (VT - VD) . FA CO2
ET
VD/ VT = (FA CO2 - FE CO2)/ FACO2
Comme la pression partielle d'un gaz est proportionnelle à sa concentration ou fraction, on peut
écrire (équation de Bohr):
VD/ VT = (PA CO2 - PE CO2)/ PACO2
Enfin, comme la pression partielle de CO2 est identique dans l'air alvéolaire (PA CO2) et dans le
sang artériel (Pa CO2), on peut écrire :
La valeur de ce rapport entre l'espace mort et le volume courant est normalement comprise entre
0,20 et 0,35, ce qui signifie que l'espace mort représente environ 30% du volume courant.
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V°A = (VT-VD) . f
Pour un même niveau de ventilation, la ventilation alvéolaire varie donc selon que c'est la
fréquence respiratoire ou le volume courant qui est privilégié. C'est ce que décrivent les 3
situations suivantes:
V° (L/min) 10 10 10
VT (mL) 1000 500 250
f (/min) 10 20 40
VD (mL) 200 200 200
V°A (L/min) 8 6 2
On voit que pour un même niveau de ventilation, la ventilation alvéolaire est d'autant plus grande
que le volume courant est grand et donc la fréquence respiratoire petite.
4.3.1 Le CO2
Nous avons vu que le CO2 expiré vient uniquement de l'air alvéolaire (VA) et non pas de l'espace
mort, de sorte que:
VT . FE CO2 = VA . FA CO2
ou
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On voit que si le métabolisme tissulaire augmente (au cours de l'exercice musculaire par exemple),
la ventilation alvéolaire doit augmenter dans les mêmes proportions pour que la PaCO2 ne varie
pas.
4.3.2 L'O2
La différence entre le volume d'oxygène qui entre dans le poumon chaque minute (FIO2 . V°A) et
le volume qui en sort (FAO2 . V°A) correspond au volume d'oxygène qui a été consommé dans
les tissus (V°O2). On peut donc écrire:
V°O2 = (FIO2 . V°A) - (FAO2 . V°A)
Et donc
FAO2 = FIO2 - V°O2/V°A
Soit
On voit que si le métabolisme tissulaire augmente (au cours de l'exercice musculaire par exemple),
la ventilation alvéolaire doit augmenter dans les mêmes proportions pour que la PAO2 ne varie pas.
Si la ventilation alvéolaire est limitée, seule l'augmentation de PIO2 permet de maintenir PAO2.
QR = V°CO2/V°O2
De sorte que
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PAO2 = PIO2 - (V°CO2 . K)/QR . V°A
Où F est un petit facteur de correction. On verra dans le chapitre suivant l'intérêt clinique de cette
équation.
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Au cours d'un exercice musculaire intense, la diffusion est normale, même si le débit sanguin
augmente et si le temps de passage des globules rouges dans les capillaires pulmonaires diminue
donc, passant par exemple de 0,75 à 0,25 sec. La diffusion ne devient alors anormale que si la
barrière alvéolo-capillaire est épaissie et ralentit le passage de l'O2.
Les paramètres S, E et D sont difficiles à mesurer individuellement. Pour être évalués, ils doivent
donc être regroupés sous la forme d'un seul paramètre, DL ou coefficient de diffusion du poumon.
L'équation devient alors
V°gaz = DL . (P1 - P2)
et donc
DL = V°gaz/ P1 - P2( mL / min / mmHg)
1 / DL = 1 /DM + 1 /θ.Vc
La pression partielle de CO2 dans l'alvéole (PACO2) est de 40 mm Hg, alors que la pression
partielle de CO2 dans le sang qui entre dans le capillaire pulmonaire (PvCO2) est de 45 mm Hg.
Ce gradient de pression permet la diffusion du CO2 du sang capillaire vers l'alvéole.
Dans des conditions physiologiques, les pressions partielles de CO2 dans le sang et dans l'alvéole
s'équilibrent alors que le globule rouge n'a parcouru qu'un tiers de la longueur du capillaire. Il
existe donc de bonnes réserves de diffusion pour le CO2 aussi.
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4.4.6 Rapports ventilation / perfusion
Les échanges gazeux entre alvéole et capillaire nécessitent une adéquation entre ventilation et
perfusion. Dans une unité pulmonaire (alvéole + capillaire) qui a un rapport ventilation-perfusion
normal (= 1), la PAO2 est de 100 mm Hg et la PACO2 de 40 mm Hg. Dans une unité pulmonaire
qui a un rapport ventilation-perfusion diminué parce que la ventilation est altérée alors que la
perfusion est maintenue, la pression partielle des gaz dans l'alvéole s'équilibre avec la pression
partielle dans le sang à l'entrée du capillaire : la PAO2 peut atteindre 40 mm Hg et la PACO2 45 mm
Hg. Dans une unité pulmonaire qui a un rapport ventilation-perfusion augmenté parce que la
perfusion est altérée alors que la ventilation est maintenue, la pression partielle des gaz dans
l'alvéole se rapproche de celle des gaz inspirés : la PAO2 peut atteindre 150 mm Hg et la PACO2 0
mm Hg.
Pour des conditions intermédiaires, les valeurs de PAO2 et de PACO2 se répartissent sur la courbe
représentée dans le diagramme ci-dessous :
Il existe des différences régionales dans les rapports ventilation-perfusion. On a vu que, chez un
sujet assis ou debout, la ventilation alvéolaire est plus importante à la base du poumon qu'à son
sommet. Cette différence est encore plus marquée pour la perfusion de sorte que le rapport
ventilation-perfusion est beaucoup plus élevé au sommet qu'à la base. Au sommet du poumon, la
PAO2 est donc particulièrement élevée alors que la PACO2 est basse.
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4.4.7. Le gradient Alvéolo-artériel pour l'oxygène
Le résultat de ces inégalités dans les rapports ventilation-perfusion est que la pression partielle
d'O2 dans le sang artérialisé (PaO2) est un peu inférieure à celle qui est mesurée dans l'air alvéolaire
(environ 5 mm Hg de différence). Comme
PAO2 = PIO2 - PACO2/ QR + F
A partir de cette équation, il est possible, au lit du malade, à partir du résultat de la mesure des gaz
du sang, de connaître l'origine d'une baisse de la PaO2 (hypoxémie). Si l'équation est vérifiée, c'est
que l'hypoxémie n'est pas due à une élévation du gradient Alvéolo-artériel pour l'oxygène, mais
plutôt à une hypoventilation alvéolaire. Si elle n'est pas vérifiée, c'est que l'hypoxémie est due à
une élévation du gradient Alvéolo-artériel pour l'oxygène dont la valeur est donnée par la
différence entre la PaO2 attendue et la PaO2 mesurée.
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5.1.2 Oxygène lié à l'hémoglobine
L'O2 se lie réversiblement à l'hémoglobine contenue dans les globules rouges pour former
l'oxyhémoglobine.
La liaison à l'hémoglobine dépend de la pression partielle d'O2 Elle peut être caractérisée à l'aide
des paramètres suivants :
Pouvoir oxyphorique: c'est le volume d'O2 que peut lier au plus chaque g d'hémoglobine. Puisque
1 mole d'hémoglobine (64 500g) lie à saturation 4 moles d'O2 (22 400 mL), 1 g d'hémoglobine lie
(1/64 500) . (22 400 . 4) mL d'O2, soit 1,39 mL. Ce pouvoir oxyphorique est diminué chez les
fumeurs parce que la liaison du CO à l'hémoglobine limite sa capacité de transporter l'O2.
Capacité en O2: c'est le volume d'O2 que peut lier au plus un volume de 100 mL de sang. Les 15
g d'hémoglobine contenus dans 100 ml de sang lient 15 x 1,39 mL, soit 20,8 ml d'O2. En cas
d'anémie, la concentration d'hémoglobine diminue, et la capacité en O2 diminue parallèlement.
Contenu en O2: c'est le volume d'O2 effectivement contenu dans 100 mL de sang. En cas d'anémie,
la concentration d'hémoglobine diminue, et le contenu en O2 diminue bien que la PaO2 soit normale.
Saturation en O2: c'est le rapport entre le contenu en O2 et la capacité en O2. Pour une PaO2 de
100 mm Hg, la saturation est d'environ 97,5%; pour une PvO2 de 40 mm Hg, la saturation est
d'environ 75%. En cas d'anémie, la saturation n'est pas modifiée puisque capacité et contenu en O2
diminuent de la même façon.
Pression de demi-saturation en O2: c'est la PO2 qui correspond à une saturation de 50% (P50).
Elle est dans des conditions standard d'environ 27 mmHg. Sa valeur augmente lorsque l'affinité de
l'hémoglobine pour l'O2 diminue (déplacement à droite de la courbe de dissociation de
l'oxyhémoglobine): c'est le cas si la température augmente, le pH diminue et/ou la pCO2 augmente
ou augmentation de 2 3 DPG (effet Bohr). Ces conditions, observées par exemple dans le muscle
au cours de l'exercice, permettent donc de délivrer d'avantage d'O2 aux tissus.
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Sa valeur diminue lorsque l'affinité de l'hémoglobine pour l'O2 augmente (déplacement à gauche
de la courbe de dissociation de l'oxyhémoglobine): c'est le cas de l'hémoglobine foetale (HbF) qui
permet donc une saturation élevée malgré une PO2 basse.
Cyanose: c'est la coloration violacée que prennent les tissus lorsque la concentration
d'hémoglobine désoxygénée est élevée (par exemple si elle dépasse 5g/100 mL). Elle peut être
d'origine centrale (défaut d'oxygénation du sang) ou périphérique (baisse de débit du sang).
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-
Le CO2 est transporté dans le sang sous 3 formes: CO2 dissous, bicarbonates (HCO3 ) et combiné
aux protéines pour former des composés carbaminés.
H2CO3 se forme à partir de CO2 et H2O, lentement dans le plasma et rapidement dans les globules
- -
rouges grâce à la présence d'anhydrase carbonique (AC). HCO3 se dissocie ensuite en HCO3 et
+ - - +
H : HCO3 sort du globule rouge en échange de Cl alors que H reste dans le globule rouge où il
se lie à l'hémoglobine d'autant plus facilement qu'elle est désoxygénée (effet Haldane). Cette forme
de transport représente 60% du CO2 éliminé par les poumons.
On voit que le contenu en CO2 pour une même pression partielle de CO2 est d'autant plus élevé
que l'hémoglobine est moins saturée en O2 (effet Haldane). Cette caractéristique favorise la
capture du CO2 par l'hémoglobine dans les tissus périphériques au moment où l'O2 est libéré, et au
contraire la libération du CO2 dans les poumons au moment où l'O2 est capté. La ligne en trait gras
29
indique l'évolution des valeurs de PCO2 et de contenu en CO2 lors de la transformation du sang
artériel (saturation O2 = 97,5%) en sang veineux (saturation O2 = 70%) et réciproquement.
5.3-L'équilibre acido-basique
Le poumon élimine le CO2 et participe ainsi à l'équilibre acido-basique. On sait que
+ -
H2CO3 ⇆ H + HCO3
Et donc selon la loi d'action de masse, la constante de dissociation de l'acide carbonique est
[H2CO3]
Puisque la concentration de H2CO3 est ∼ à celle de CO2, l'équation d'Henderson Hasselbach devient
KA = [H+] . [HCO3-]
[CO2]
Or le coefficient de solubilité du CO2 est de 0,07 mL / 100 mL de sang / mm Hg, soit 0,7 mL de CO2 /
L de sang / mm Hg. Puisque chaque mmole de gaz occupe 22,4 mL, la concentration du CO 2 dans le
sang est de 0,7 ÷ 22,4 = 0,03 mmol / L / mm Hg, et donc
6- La Bronchomotricité:
La bronchomotricité est l’ensemble des modifications du calibre bronchique, résultant de la
variation des fibres musculaires lisses. Ces fibres musculaires s’étendent tout au long de l’arbre
aérien depuis la trachée jusqu’aux canaux alvéolaires. Le calibre bronchique est modulé par deux
types de commandes nerveuse et humorale.
Les intérêts de l’étude de la bronchomotricité:
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- Permet la compréhension des troubles de la ventilation dus à une bronchoconstriction, qui
même d’une petite voie aérienne peut aboutir à un collapsus d’une partie du poumon.
- Fréquence des maladies broncho-pulmonaires obstructives : asthme…, et leur
retentissement socio économique ; ainsi l’étude de la bronchomotricité permettrait la bonne
prise en charge thérapeutique.
- Explorable par l’EFR qui permet d’évaluer la sévérité de la maladie broncho obstructives.
6-1-Régulation nerveuse :
6-1-1-Les voies afférentes sensitives : bronchosensibilité
L’innervation sensitive est sous la dépendance du nerf X
Au niveau de l’épithélium bronchique se fait le départ des fibres sensitives qui possèdent 2
récepteurs mécaniques et polymodaux.
Ces récepteurs sont sensibles à plusieurs stimuli :
- Stimulus mécanique : si contact avec épithélium bronchique ex : Intubation pour
ventilation artificielle ; fibroscopie bronchique.
- Stimulus chimique : vapeurs toxiques ; substances inhalées (fumée de tabac, aérosols).
- Stimulus physique : l’air froid, sec.
Ces récepteurs vont envoyer un influx vers les centres du bulbe rachidien, sa voie de
conduction est le nerf X qui véhicule aussi les voies efférentes.
La réponse à l’influx :
- Bronchodilatation : par inhibition de la voie parasympathique = mécanorécepteurs.
- Bronchoconstriction : par stimulation du sympathique = récepteur polymodaux.
1. Le système adrénergique :
L’innervation sympathique est issue des 6 premiers segments de la moelle dorsale.
Le neuromédiateur = la noradrénaline (NA) qui n’agit sur les bronches que si sa libération est
très importante pour échapper aux terminaisons nerveuses et passer à la circulation.
Le muscle lisse bronchique possède une grande concentration de récepteurs bronchiques du
système adrénergique :
- Les récepteurs β² : prédominant et dont la stimulation => Bronchodilatation.
- Les récepteurs : dont la stimulation => une bronchoconstriction.
Les β² adrénergiques sont des médicaments largement utilisés dans le traitement de l’asthme.
2. Le système NANC :
Comporte une double composante :
Bronchodilatatrice : les principaux neuromédiateurs : VIP (Vaso-actif Intestinal Peptide) ;
ATP ; Peptidine ; Histidine ; Méthionine ; Isoleucine.
31
Sont rapidement métabolisés expliquant leur action bronchodilatatrice brève.
L’ATP est rapidement métabolisée en ADP qui exerce une activité broncho constrictrice inhibée
par la théophylline.
Bronchoconstriction : les neuromédiateurs = la substance P, les neurokines A et B et la CGRP
(Calcitonine Gène Related Peptide).
32
abdominaux: ils interviendraient uniquement lorsque la ventilation doit augmenter, notamment au
cours de l'exercice.
Sa destruction bilatérale entraîne chez l’animal une ventilation puis un arrêt ventilatoire. Il semble
donc particulièrement important au maintien de la commande automatique de la ventilation.
33
7.2 Contrôle par les mécanorécepteurs
Il implique des fibres afférentes du nerf vague. Il modifie non seulement la ventilation, mais aussi
la résistance des voies aériennes et différents paramètres du système cardiovasculaire.
34
7.2.2 Récepteurs bronchiques intrapulmonaires
Des récepteurs sensibles à l'irritation induisent une constriction laryngée ou bronchique et une
hyperpnée, mais pas de toux. Des récepteurs sensibles à l'étirement bronchique sont à l'origine du
réflexe de Hering-Breuer (chez le nouveau-né principalement, quand les poumons sont
surdistendus, l'activité des muscles inspiratoires est inhibée et celle des muscles expiratoires
stimulée).
35
7.3.2 Chémorécepteurs périphériques
Des structures spécifiques (chémorécepteurs périphériques) détectent une diminution de la PaO2 et
stimulent les centres respiratoires pour augmenter la ventilation. Ces structures en contact avec le
sang sont situées au niveau de la division des artères carotides communes (glomus carotidien) et
de la crosse aortique (glomus aortique).
36
Ces structures sont composées de cellules de type I (elles possèdent des granules cytosoliques
contenant de nombreux neuromédiateurs comme la dopamine, la noradrénaline et l'acétylcholine)
enveloppées par les extensions des cellules de type II (cellules de soutien de type glial); elles sont
ème
en contact synaptique avec l'extrémité de fibres afférentes du nerf glossopharyngien (IX paire
crânienne), qui véhiculent les informations vers les centres bulbaires de contrôle de la ventilation.
Le mécanisme exact de la sensibilité de ces structures à une diminution de la pression partielle
d'O2 dans le sang artériel est en partie identifié. Directement et/ou indirectement, la diminution de
+
la pression partielle de l’O2 inhibe une conductance K membranaire dans les cellules de type I,
2+
provoquant leur dépolarisation. A son tour celle-ci favorise l'ouverture de canaux Ca , l'entrée de
2+
Ca et ainsi la libération des neurotransmetteurs, la dopamine jouant vraisemblablement le rôle le
plus important.
38
PaO2 et PaCO2 doivent rester constantes
• Le système respiratoire réagit de telle manière
Que si PaO2 diminue ou PaCO2 augmente → Hyperventilation
– si PaO2 augmente ou PaCO2 diminue → Hypoventilation
– si pH diminue → Hyperventilation
– si pH aumente → Hypoventilation
Ventilation = fréquence respiratoire x volume courant
8- Conclusion
La respiration repose sur le bon déroulement des différentes étapes qui constituent ce processus
complexe, visant à fournir les tissus en quantités suffisantes d’oxygène nécessaires à leur
fonctionnement.
La prise en compte de processus de régulation ventilatoire physiologique est nécessaire à
l’interprétation du niveau ventilatoire de tout patient.
39
ADAPTATIONS RESPIRATOIRES
A- Modifications de la VO2
1. Exercice de puissance modérée et constante
Au début de l’exercice la consommation en O2 (VO2) augmente progressivement
La VO2 est inférieure aux besoins de l’organisme: période de déficit en O2
Les sources d’énergie:
Hydrolyse des composés phosphorés
La glycolyse anaérobie
L’augmentation de l’extraction de l’O2 artériel
La diminution des stocks d’O2 de la myoglobine
La VO2 atteint un plateau: période d’état stable
A l’arrêt de l’exercice la VO2 est supérieure à la valeur de repos: période de
récupération
B- Adaptions ventilatoires
Augmentation du Q ventilatoire au dépend de la fréquence respiratoire (Fr) et du volume courant
(VT).
Augmentation du VT se fait au dépend du volume de réserve inspiratoire (VRI)
A partir de 500 ml, le VT augmente régulièrement avec la puissance pour atteindre 50 à 60% de
la capacité vitale (CV). Le volume résiduel (VR), la capacité pulmonaire totale (CPT) et la CV
ne changent pas
L’augmentation de la Fr se fait surtout en fin d’exercice
Si l’effort est progressif: Fr augmente avec l’intensité de l’exercice et la VO2
Si l’exercice d’intensité faible: sujet non sportif augmente surtout sa Fr. sujet entraîné augmente
VT plus que la Fr
L’entrainement augmente la CV au dépend du VR
Le quotient respiratoire varie au cours de l’exercice
Au début de l’exercice: augmente et atteint 1,5 à 2
Après l’exercice: diminue jusqu’à 0,5
Au cours de l’exercice la ventilation évolue en 5 phases:
Période initiale d’accrochage ventilatoire
Période d’adaptation lente de la ventilation: phase d’installation
Période d’état stable: phase de stabilisation
Période de décrochage à l’arrêt de l’exercice
Période ou phase de récupération
40
Différentes phases de la ventilation au cours de l’exercice
41
PHYSIOLOGIE CARDIO-CIRCULATOIRE
Le système cardio-circulatoire assure la fonction de "circulation du sang". En circulant, le sang
relie les cellules de l'organisme aux surfaces d'échange à travers lesquelles se font les transferts de
matière, d'énergie et d’information nécessaires à la vie cellulaire ; cette circulation assure le
renouvellement et l'homéostasie du milieu intérieur. La circulation est une fonction vitale.
Ce système intervient dans :
1. Les échanges des matières et des gaz avec l'environnement (O2, CO2 à travers les capillaires
pulmonaires, nutriments à travers les capillaires de la muqueuse intestinale, eau, électrolytes,
urée par les capillaires du rein),
2. Les transferts de chaleur dans l’organisme,
3. La diffusion d'informations (hormones),
4. La défense de l'organisme (cellules du sang).
La circulation doit s’adapter aux besoins variables de l’organisme, sa défaillance compromet la
vie cellulaire.
I – SYSTEME CARDIO-VASCULAIRE
A - Organisation
Le système cardio-vasculaire comprend 3 éléments.
- Le cœur : organe de pompage qui, en se contractant, fournit l'énergie nécessaire à la
mobilisation du sang. Il s'agit en fait de deux pompes disposées en série l'une droite l'autre
gauche, travaillant de manière périodique avec un temps actif d'éjection (systole) et un
temps passif de remplissage (diastole).
- Les vaisseaux : conduits de distribution du sang l'amenant aux capillaires à travers lesquels
se font les échanges. Selon le sens de l'écoulement du sang dans ces vaisseaux on distingue
les ARTERES qui acheminent le sang du cœur vers les capillaires et les VEINES qui
ramènent le sang des capillaires vers le cœur.
- Le sang : liquide vecteur contenant plusieurs substances dissoutes et plusieurs types de
cellules.
B – Schéma de fonctionnement
Le cœur représente deux pompes disposées en série (le cœur droit et le cœur gauche) en relation
avec deux circulations, systémique (ou grande circulation) et pulmonaire (ou petite circulation)
1 / Circulation systémique : le ventricule gauche (VG) reçoit le sang de l’oreillette gauche (OG) à
faible pression. Il l’envoie à l’aorte (Ao) à forte pression. Celle-ci distribue le sang aux différents
territoires de l’organisme (céphalique, cardiaque, splanchnique, cutané, membres,…). Le sang
traverse les capillaires systémiques siège des échanges. Il retourne à l’oreillette droite (OD) par
les veines systémiques.
2 / Circulation pulmonaire : le ventricule droit (VD) reçoit le sang de l’OD à faible pression. Il
l’envoie à l’AP sous une pression plus forte. Le sang est distribué aux territoires pulmonaires. Il
traverse les capillaires pulmonaires où il subit l’hématose. Il revient à l’OG par les veines
pulmonaires.
Le système circulatoire est divisé en :
- Secteur à haute pression (système résistif) : de l’Ao aux artérioles systémiques,
- Secteur à basse pression (système capacitif) : des capillaires systémiques à l’OG.
42
C – Grandeurs physiques du système cardio-circulatoire
1 / Volume sanguin : il est de 5 l en moyenne chez un adulte sain de 70 Kg (75 ml/Kg de poids
chez l’homme et 65 ml/Kg de poids chez la femme). Il remplit complètement le système
circulatoire. Il est inégalement réparti dans le système vasculaire :
5. 80 % au niveau du système à basse pression (veines, cœur droit et circulation pulmonaire),
6. 15 % au niveau du système à haute pression,
7. 5 % au niveau des capillaires
2 / Débit sanguin : c’est le volume sanguin passant par un point donné par unité de temps (Q = V/t
ml/mn).
3 / Pression sanguine : c’est la force par unité de surface que le sang exerce sur la paroi d’un
vaisseau. La pression est mesurée par référence à la pression barométrique considérée comme le
niveau 0. Elle est exprimée en mm Hg ou Cm H2O. Les différences de pressions sont plus
intéressantes à considérer car :
- la différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur d’un vaisseau (pression
transmurale) conditionne son diamètre,
- la différence de pression entre deux points éloignés du système circulatoire
conditionne l’écoulement sanguin.
4 / Résistance à l’écoulement : c’est la force qui s’oppose à l’écoulement du sang. Débit, pression
et résistances sont en relation : P = Q x R.
5 / Vitesse circulatoire : c’est la distance parcourue par le sang par unité de temps.
II - PHYSIOLOGIE CARDIAQUE
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Le principal constituant du cœur est un muscle particulier le MYOCARDE dont la fonction
essentielle est de se contracter périodiquement. L’efficacité de cette pompe est liée à la contraction
simultanée et coordonnée de l’ensemble des cellules myocardiques. Ceci est rendu possible par la
stimulation simultanée des cellules myocardiques (phénomènes électriques propagés). L’activité
mécanique du cœur produit un travail sous forme de débit et de pression. L’activité cardiaque est
adaptée en permanence aux besoins métaboliques de l’organisme.
A – Structure du cœur
1 / Rappel anatomique : le cœur est divisé longitudinalement en deux moitiés (l'hémicœur droit et
l'hémicœur gauche) qui ne communiquent pas entre-elles directement. Chaque moitié comprend
deux cavités, l'oreillette et le ventricule qui communiquent par un orifice auriculo-ventriculaire, le
MITRAL à gauche et le TRICUSPIDE à droite. Ces orifices sont munis de valves (2 valves
mitrales et 3 valves tricuspides). Le jeu de ces valves ne permet le passage du sang que dans un
seul sens, de l'oreillette vers le ventricule.
Au niveau des oreillettes on retrouve les orifices veineux (veine cave supérieure et inférieure avec
le sinus coronaire à droite, 4 veines pulmonaires à gauche). Au niveau des ventricules on a les
orifices aortique à gauche et pulmonaire à droite munis de valves SIGMOIDES, au nombre de 3
pour chaque orifice. Le fonctionnement de ces valves ne laisse passer le sang que des ventricules
vers les troncs artériels.
Le fonctionnement des valves (ouverture et fermeture) est régi par les différences de pression qui
règnent de part et d’autre de ces valves. Elles sont étanches quand elles se ferment. Elles orientent
l'écoulement du sang : veines oreillettes ventricules artères. Certaines pathologies
perturbent ce fonctionnement harmonieux. Les orifices peuvent être étroits, laissant passer
difficilement le sang : ce sont les RETRECISSEMENTS (aortique, pulmonaire, mitral...) : les
valves ne ferment pas de façon étanche les orifices ce qui fait que le sang reflue en sens opposé de
son écoulement normal : il s'agit d'INSUFFISANCE valvulaire.
Le cœur est irrigué par les artères coronaires, qui partent de l'aorte. Il est innervé par le SNV.
2 / Rappel histologique : le muscle cardiaque (myocarde) a une structure intermédiaire entre celle
du muscle lisse et celle du muscle strié squelettique. Le myocarde des ventricules est plus épais
que celui des oreillettes et la paroi du ventricule gauche est plus épaisse que celle du ventricule
droit.
On distingue deux variétés de cellules myocardiques, les cellules myocardiques banales et les
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cellules du tissu nodal qui forment :
- Le nœud sinusal : situé dans l'oreillette droite près de l'abouchement de la veine
cave supérieure,
- Le nœud auriculo-ventriculaire à la base de l'oreillette droite près de la paroi
séparant les deux ventricules. Ce nœud donne naissance au
- Faisceau de HIS cheminant dans la paroi interventriculaire et se divisant en deux
branches droite et gauche qui vont se ramifier en
- un réseau fin parcourant les parois ventriculaires : c'est le réseau de PURKINJE.
B – Phénomènes électriques du cœur
Les modifications électriques se déroulant au niveau du cœur sont à l’origine des phénomènes
mécaniques (contraction) et hémodynamiques (écoulement du sang).
1 / Propriétés électriques des cellules myocardiques : la cellule myocardique banale est une cellule
excitable, conductrice et contractile. Au repos elle est le siège d'un potentiel de repos de -80 mV.
Sous l'effet d'une excitation elle se dépolarise et un potentiel d'action peut apparaître et entraîner
sa contraction. Le PA des cellules myocardiques comporte 4 phases en rapport avec des
modifications de la perméabilité membranaire aux ions.
- Phase O (Phase de dépolarisation rapide) : l’excitation de la membrane cellulaire
entraîne une ouverture des canaux sodiques rapides voltage dépendants à
l’origine d’une entrée massive de Na+ dans la cellule. Le potentiel de membrane
s’inverse et atteint rapidement la valeur de +30 mV. Cette dépolarisation est brève
car les canaux sodiques s’inactivent rapidement.
- Phase 1 (Repolarisation initiale rapide) : elle est due à l’inactivation progressive
des canaux à Na+ et à l’activation de canaux potassiques à l’origine d’un courant
sortant transitoire de K+. Ces mouvements ioniques ramènent le potentiel de
membrane à zéro.
- Phase 2 (Plateau) : elle résulte d’une ouverture plus lente mais plus durable des
canaux calciques lents volage dépendants. L’entrée de Ca++ permet de maintenir
le potentiel de membrane en plateau en équilibrant le flux sortant de K+.
- Phase 3 (véritable repolarisation) : la phase descendante rapide du PA est due à
l’inactivation des canaux Ca++ et à l’activation différée d’un deuxième type de
canaux K+ voltage dépendants permettant le retour du potentiel de membrane à sa
valeur de repos.
- Phase 4 (maintien du potentiel de membrane) : Retour au potentiel de repos.
45
Quand un potentiel d'action apparaît il se propage le long de la fibre myocardique et passe à
d'autres cellules.
Les cellules du tissu nodal sont excitables, conductrices et douées d’automatisme. Elles sont par
contre peu contractiles. On distingue deux types de fibres nodales selon la vitesse de dépolarisation
(la phase 0).
- Fibres à vitesse lente : peu nombreuses localisées au niveau du nœud sinusal et auriculo-
ventriculaire. Elles se caractérisent par :
- une phase 0 beaucoup plus lente en raison de l'absence d'entrée rapide des ions Na+. Cette
phase n'est en effet sous la dépendance que d'un courant entrant lent calcique,
- une repolarisation sans phase 1 et pratiquement sans plateau (phase 2),
- une phase 4 instable liée à un déséquilibre entre les ions potassium et les ions sodium. Plus
la pente de cette phase 4 est élevée, plus la diastole sera courte et plus la fréquence de PA
sera élevée,
- un PA de faible amplitude à sommet arrondi.
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4 / Période réfractaire du cœur : comme toute cellule excitable la membrane de la cellule
myocardique passe, après le potentiel d'action, par une période durant laquelle elle devient
insensible à toute nouvelle stimulation. C'est la période réfractaire absolue qui dure 250 ms. Ceci
contribue à maintenir une rythmicité dans le fonctionnement cardiaque avec alternance de
contraction et de relaxation et évite la tétanisation.
5 / Contrôle de l'automatisme cardiaque : l'activité rythmique du cœur imposée par le nœud
sinusal est contrôlée par des facteurs nerveux, hormonaux, électrolytiques et autres. Ces facteurs
modifient la fréquence et la vitesse de propagation de la dépolarisation.
Contrôle nerveux : c’est le plus important. Le cœur a une double innervation sympathique et
parasympathique.
Le système Parasympathique : est cardio-inhibiteur par l'intermédiaire des deux nerfs vagues. Les
centres sont situés au niveau du bulbe (sous le plancher du IVème ventricule). Les fibres
préganglionnaires cheminent avec le X jusqu'aux plexus cardiaques. Les fibres post-
ganglionnaires se rendent au nœud sinusal (X droit) et au nœud auriculo-ventriculaire (X gauche).
Il n’y a pas d'innervation myocardique. Ces fibres agissent par l'Acétylcholine.
La section des 2 nerfs vagues entraîne une accélération de la fréquence cardiaque (120/mn =
Tachycardie). La stimulation du vague provoque un ralentissement du cœur. Si la stimulation est
puissante le cœur s'arrête (en diastole) mais l'arrêt n'est pas définitif. Le cœur repart avec un rythme
non sinusal. On dit qu'il y a échappement. Le parasympathique exerce donc un tonus frénateur
permanent sur le cœur, de 120 le rythme est ramené à 80-60/mn.
Le parasympathique par l'intermédiaire de l'Acétylcholine modifie le potentiel d'action du
myocarde. Il augmente la perméabilité membranaire au K+. Le X ou l’Acétylcholine :
- ralentit la FC : effet Chronotrope négatif
- ralentit la conduction auriculo-ventriculaire : effet Dromotrope négatif
- diminue l’excitabilité : effet Bathmotrope négatif
Le Système Sympathique : la stimulation du sympathique accélère le cœur (Tachycardie), la section
du sympathique (ou l'injection de ß-bloquants) le ralentit (Bradycardie). Le système sympathique
est cardio-accélérateur. Le sympathique agit par la noradrénaline qui se fixe sur des récepteurs ß1
et augmente la perméabilité membranaire au Na+. Le sympathique ou l’adrénaline :
- augmente la Fc : effet Chronotrope positif :
- accélère la conduction auriculo-ventriculaire : effet Dromotrope positif
- augmente l’excitabilité : effet Bathmotrope positif
- augmente la force de contraction du myocarde : effet Inotrope positif
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Un cœur dénervé bat à un rythme de 120/mn environ (rythme sinusal libéré de toute influence).
Chez l'homme à l'état normal, la fréquence cardiaque est de 70 à 80/mn. Donc il y a une freination
permanente et c'est le tonus parasympathique frénateur qui prédomine à l'état de repos.
Hormones : l’Adrénaline, la Noradrénaline et les hormones thyroïdiennes augmentent la FC.
Electrolytes : l’hypokaliémie et l’hypocalcémie augmentent la Fc et inversement.
Autres facteurs : la fréquence augmente quand la température augmente (fièvre). Certains
médicaments comme les digitaliques et les Bêtabloquants ralentissent la Fc.
6 / Electrocardiogramme (ECG) : l’électrocardiographie est l’enregistrement et l’analyse de
l’activité électrique cardiaque globale recueillie par des électrodes disposées à la surface de la
peau. Cette activité est la somme algébrique des potentiels d’action de l’ensemble des cellules
myocardiques. Le cœur peut être représenté comme une pile dont les deux bornes sont la base et
la pointe. Ceci réalise un dipôle électrique. L’axe électrique du cœur est dirigé de l’épaule droite
vers la hanche gauche.
Les électrodes sont disposées au niveau des membres et du thorax. Ceci permet d’enregistrer
différentes dérivations.
- Dérivations bipolaires :
DI : MSDt – MSGche
DII : MSDt – MIGche
DIII : MSGche – MIGche
- Unipolaires :
aVR : MSDt
aVL : MSGche
aVF : MIGche
Ces dérivations enregistrent l’activité ECG dans un plan frontal.
49
8. Dérivations Précordiales : enregistrent l’activité dans un plan horizontal.
V1 : 4ème espace intercostal, à droite du sternum
V2 : 4ème espace intercostal, à gauche du sternum
V3 : à mi-chemin entre V2 et V4
V4 : 5ème espace intercostal, sur la ligne médio – claviculaire
V5 : 5ème espace intercostal, sur la ligne axillaire antérieure
V6 : 5ème espace intercostal, sur la ligne axillaire moyenne
L'enregistrement de l'activité électrique donne un tracé où on distingue :
- une onde P : dépolarisation auriculaire. Ampl = 0,1 – 0,25 mV, Durée < 0,10 s
- un espace PR : durée de conduction entre le Nœud Sinusal et le Nœud A-V. Durée
0,12 – 0,20 s
- un complexe QRS : dépolarisation ventriculaire. Durée = 0,08 s
- un segment ST
- une onde T : repolarisation ventriculaire.
- un segment QT : durée du PA.
L’interprétation d’un ECG requiert une étude systématique des différents paramètres : Rythme
50
cardiaque, fréquence cardiaque, PR, QT, onde P, complexe QRS, segment ST et onde T, calcul
de l’axe électrique dans le plan frontal.
L'E.C.G. est donc un moyen d'appréhender les phénomènes électriques du le cœur. Il permet
d’analyser si le rythme est sinusal (onde P toujours suivi d’un QRS), de calculer la Fc et de
déterminer l’axe électrique du cœur. Il a un grand intérêt dans le diagnostic des maladies
cardiaques. L’onde P est modifiée en cas d’hypertrophie des oreillettes. L’espace PR est allongé
en cas de bloc auriculo-ventriculaire. L’élargissement du QRS s’observe en cas de Bloc de
Branche et l’onde T est inversée en cas d’ischémie myocardique.
C – Phénomènes Mécaniques et Hémodynamiques : Cycle Cardiaque (Révolution
Cardiaque)
Un cycle cardiaque est l’ensemble des modifications se produisant durant une période (ou une
révolution), comprise entre le début d'une contraction et le début de la suivante. Au cours du cycle
les oreillettes et les ventricules passent par un temps actif de contraction (SYSTOLE) au cours
duquel le sang est éjecté hors de la cavité et par un temps passif de relâchement (DIASTOLE), au
cours duquel la cavité se remplit de sang. La durée d'un cycle cardiaque chez un adulte au repos
est inférieure à 1 seconde (0,85 à 0,75 s pour une Fc comprise entre 70 et 80/mn). La Systole
auriculaire dure 1/5 du cycle (0,15 s), la systole ventriculaire 2/5 et la diastole générale les 2/5
(0,30 s).
1 / Moyens d'étude de la révolution cardiaque : l'activité cardiaque peut être perçue du fait de
certaines manifestations externes comme le choc de pointe, les pouls artériels (huméral, radial,
fémoral) et jugulaire et les bruits du cœur perçus à l’écoute.
Le cathétérisme cardiaque est une technique qui permet l'étude des pressions des cavités
cardiaques et de mesurer des débits. Son principe consiste à introduire une sonde munie d’un
capteur de pression à son extrémité par un vaisseau périphérique, de la remonter jusqu'aux cavités
cardiaques.
Le cathétérisme droit se pratique à partir d'une veine du pli du coude. La sonde remonte jusqu'à la
sous-clavière puis la veine cave supérieure, l'OD., le VD, l'AP jusqu'à être bloquée dans un
capillaire. Elle permet de mesurer les pressions de l'OD, VD, AP et du CP bloquée qui est
considérée comme celle de l'OG.
Le cathétérisme gauche : la sonde est introduite à partir d'une artère (l’humérale ou la fémorale).
Elle remonte jusqu'à l'Ao puis le VG. Il permet la mesure de la PAo et de celle du VG.
2 / Séquences du cycle cardiaque : les mêmes séquences se produisent simultanément (avec un
léger décalage) au niveau du cœur gauche et du cœur droit. On décrit le cycle du cœur gauche. Le
point de départ du cycle étant la dépolarisation spontanée du "pacemaker", il est logique de
commencer la description par la contraction de l'oreillette.
51
Systole auriculaire : survient à la fin de la diastole générale. Les valves mitrales sont ouvertes, le
sang provenant des veines pulmonaires passe à l’OG puis au VG. Les sigmoïdes aortiques sont
fermées (pas de reflux). La pression aortique (PAo) est en baisse. La pression de l’oreillette gauche
(POG) et celle du ventricule gauche (PVG) sont égales au voisinage de 0 mm Hg.
L’activation du nœud sinusal (Onde P à l’ECG) est suivie de la contraction de l’OG. Ceci complète
le remplissage du VG (20 % du volume) et augmente la POG et la PVG à 7 mm Hg (accident «a»).
Le remplissage du ventricule gauche est maximal (Volume Télé Diastolique) et la pression
ventriculaire correspond à la Pression Télé Diastolique.
Systole ventriculaire : comprend la phase de contraction isovolumétrique et la phase d’éjection.
Contraction isovolumétrique : la dépolarisation ventriculaire (QRS de l'ECG) est suivie de la
contraction du VG à l’origine d’une augmentation de la pression intraventriculaire qui dépasse
celle de l'OG. Les valves mitrales se ferment dès le début de la contraction. La fermeture de ces
valves et la butée du sang contre elles sont à l’origine du 1er bruit B1. La POG augmente (onde «c»).
La cavité ventriculaire est close entre les 2 valves fermées et la contraction se poursuit à volume
constant non compressible d'où le nom de contraction isovolumétrique. Ceci entraîne une montée
de la PVG jusqu’à atteindre celle de l’AO. La phase de contraction isovolumique s'achève. Cette
1ère phase dure environ 0,05 s.
Phase d’éjection : la pression aortique était en train de baisser car le sang s'écoulait de l'Ao vers
la circulation symétrique), elle est à son minimum 70 mn Hg (pression diastolique) ; dès que la
PVG atteint celle de l'Ao, les sigmoïdes aortiques s'ouvrent. La pression dans le VG et l'Ao
augmente et atteint son maximum (120 à 140 mm Hg). C'est la pression systolique. L'éjection de
sang commence. L'écoulement du sang du VG vers l'Ao est d'abord rapide (phase d'éjection rapide)
puis se ralentit (phase d'éjection lente). Cette 2ème phase est contemporaine de l'onde T (de la
repolarisation). La contraction est donc terminée. La pression du VG et de l’Ao commence à
52
baisser. L'éjection s'arrête quand les valves aortiques se ferment sous l'effet de l'onde de sang qui
reflue vers le VG. La fermeture des sigmoïdes aortiques produit le 2ème Bruit B2. La systole
ventriculaire s’achève avec la fermeture de ces valves.
Au fur et à mesure que le sang est éjecté, le volume du VG baisse, rapidement puis lentement. A
la fin de l'éjection il persiste dans le VG une quantité de sang résiduelle (volume télésystolique)
qui est de 30% environ du volume Télédiastolique. Le ventricule ne se vide donc pas complètement
du sang. Si chez un adulte sain au repos le volume Télédiastolique du VG est de 135 ml, le volume
Télésystolique de 65 ml, le volume éjecté est donc de 70 ml et s'appelle VOLUME d'EJECTION
SYSTOLIQUE.
Pendant cette phase la contraction auriculaire est terminée, les parois de l'OG sont relâchées et le
sang s'écoule des veines pulmonaires vers l'OG. La pression de l'oreillette qui baissait remonte
légèrement. Pendant la phase d'éjection, le remplissage de l'OG est rapide et la pression y augmente
jusqu'à un sommet (v).
Diastole ventriculaire : comprend la phase de relâchement isovolumétrique et la phase de
remplissage.
Phase de Relâchement isovolumétrique : après la fermeture des valves aortiques le VG continue à
se relâcher à volume constant (orifices fermés) et la pression baisse rapidement jusqu’à un
minimum. Pendant cette phase l'aorte restitue l'énergie emmagasinée lors de sa distension pendant
la phase d'éjection.
Phase de Remplissage ventriculaire : quand la pression du VG atteint celle de l'OG les valves
mitrales s'ouvrent et le sang s'écoule de l'OG vers le VG. L'écoulement est d’abord rapide en début
de diastole puis il s'arrête. Le remplissage reprend en fin de diastole au moment de la contraction
de l'OG qui est responsable de 20 % du remplissage et qui élève la pression auriculaire.
Quand l'oreillette se relâche la pression diminue parallèlement à celle du VG qui atteint un
minimum appelé Pression Télédiastolique du VG qui correspond au volume ventriculaire maximal
(volume télédiastolique). A ce volume la contraction ventriculaire se produit, les valves mitrales
se ferment et un nouveau cycle recommence.
3 / Le cœur droit : les mêmes phases se succèdent au niveau du cœur droit au cours du cycle, avec
certaines particularités.
Les différentes phases ne sont pas tout à fait synchrones à celle du cœur gauche. La fermeture des
tricuspides est légèrement retardée par rapport à celle des mitrales et son ouverture est légèrement
en avance ; l'ouverture des valves pulmonaires est légèrement en avance sur celle des valves
aortiques, leur fermeture est légèrement retardée.
Les pressions dans les cavités droites et dans l'AP sont plus faibles que dans les cavités gauches et
l'aorte.
PRESSIONS (mm OD OG VD VG AP Ao
Hg)
SYSTOLIQUE 4 8 20 - 25 120 - 140 20 - 25 120 - 140
DIASTOLIQUE 0 2 0-4 2-8 8 - 12 70 - 80
MOYENNE 13 – 18 90 - 100
53
ventriculaire et entraîne une diminution du temps de remplissage ventriculaire. D'autre part
l'irrigation coronaire est diminuée. L'éjection ventriculaire est raccourcie aussi. Tout ceci peut
limiter le débit cardiaque quand la fréquence augmente beaucoup (exercice musculaire intense).
5 / Métabolisme et travail cardiaque : le cœur est un organe qui travaille en aérobie. Il consomme
des acides gras non estérifiés facilement métabolisables (65 %), du glucose (18 %) et de l'acide
lactique (16 %). Le travail au cours d'un cycle cardiaque est d'environ 1,6 Joule et le rendement
est de 10 à 20%. Le travail du cœur sert à éjecter le sang sous forte pression dans les artères
(énergie potentielle de pression) et à donner une éjection rapide (énergie cinétique du débit
sanguin).
D – Etude clinique du cycle cardiaque
Temps important de l’examen clinique du cœur, l’auscultation apprécie les bruits du cœur et
recherche des bruits anormaux ou des souffles orientant le diagnostic. Elle se pratique au niveau
des foyers d’auscultation Aortique, Pulmonaire, Mitral, Tricuspide.
Bruits Normaux :
- B1 : s’entend au début de la contraction ventriculaire et correspond à la fermeture des
valves auriculo-ventriculaires (composante valvulaire) et à la contraction brutale du muscle
cardiaque (composante musculaire).
- B2 : marque la fin de la systole ventriculaire. Il est synchrone de la fin de l’onde T. Il est
dû à la fermeture des sigmoïdes aortiques et pulmonaires.
Bruits anormaux :
- B3 : contemporain de la phase de remplissage ventriculaire rapide, initiale, il est dû à la
distension brutale du muscle ventriculaire sous l'effet de l'afflux du sang auriculaire. Il est
fréquent chez le sujet jeune.
- B4 : est la traduction de la contraction des oreillettes. Il est dû à la distension brutale du
muscle ventriculaire sous l'effet de l'afflux du sang auriculaire.
Souffles : se distinguent par leur temps (systolique ou diastolique) et leur foyer. Ils traduisent le
passage du sang à travers un orifice rétrécis ou le reflux à travers des valves qui ne se ferment pas
complètement (défaut d’étanchéités : insuffisance).
54
E - Débit Cardiaque
Le débit cardiaque est le volume de sang expulsé par CHAQUE VENTRICULE pendant l'unité
de temps (en minute). On le note Qc (ou Qs) et il s'exprime en l/mn.
1 / Méthodes de mesure du débit cardiaque : deux méthodes sont les plus utilisées.
Méthode de Fick : le sang en traversant les capillaires pulmonaires s'enrichit en oxygène. Donc si
on connaît la concentration d'oxygène dans le sang de l'artère pulmonaire, celle dans le sang des
veines pulmonaires et la quantité d'oxygène rajoutée par unité de temps on peut calculer le débit
de sang qui transite par les poumons. Etant donné l'égalité du débit cardiaque et du débit
pulmonaire ceci nous donne le débit cardiaque par la formule :
Qc = VO2 / (CaO2 - CvO2)
- VO2 = consommation d'oxygène, c'est la quantité d'O2 prise par le sang chaque minute,
elle correspond à la quantité utilisée par les tissus à chaque minute.
- CaO2 = concentration en oxygène dans le sang artériel systémique.
- CvO2 = concentration d'O2 du sang veineux mêlé. La concentration en O2 n'étant pas la
même dans la veine cave inférieure et la veine cave supérieure et dans les
vaisseaux coronaires et le mélange de ces 3 sangs se fait au niveau de l'artère
pulmonaire.
- (CaO - CvO ) = la différence artérioveineuse d'O .
2 2 2
Du point de vue technique CvO2 est mesurée sur un prélèvement de sang de l'artère pulmonaire
pratiqué par un cathétérisme. CaO2 est mesurée sur un prélèvement de sang d'une artère
périphérique (humérale, radiale...). VO2 est déterminée par spirométrie ou analyse des gaz inspirés
et expirés pendant une unité de temps.
En considérant les valeurs moyennes de VO2 = 250 ml/mn ; CaO2 = 20 ml/100 ml ; CvO2 = 15
ml/100 ml Qc = 5000 ml/mn
Méthode de dilution de Stewart-Hamilton : consiste à injecter dans une veine un traceur et de
suivre l'évolution de sa concentration en fonction du temps dans une artère. On trace la courbe. Le
55
débit cardiaque représente le quotient de la quantité injectée sur la surface de la courbe.
2 / Valeurs du Qc : chez l'adulte jeune au repos Qc est de 5 l/mn en moyenne. Cependant pour
mieux comparer les valeurs chez plusieurs sujets on rapporte le débit à la surface corporelle ce qui
donne d'Index cardiaque qui est de 3,2 l/mn/m2.
Ces valeurs varient avec
- l'âge : l'index cardiaque diminue avec l'âge (0,25 l/mn/m2 tous les 10 ans),
- la grossesse : le débit cardiaque augmente de 40% de la 12ème à la 30ème semaine. Au
cours du dernier mois il revient à sa valeur normale,
- la position : il est plus élevé en position couchée sur le dos qu'en position assis ou
debout,
- la fièvre : il augmente avec la température centrale,
- l'altitude : il diminue légèrement,
- l'anxiété : il augmente avec les émotions,
- l'exercice physique : Cf. adaptations.
3 / Régulation du Qc : les besoins de l’organisme sont variables ; toute augmentation des dépenses
énergétiques nécessite une adaptation du débit cardiaque. Les paramètres réglés de la fonction
cardio-circulatoire sont le débit cardiaque, la pression artérielle moyenne systémique et la volémie.
Le débit cardiaque est le produit du volume d'éjection systolique par la fréquence cardiaque Qc
(l/mn) = VES (l/batt) x Fc (batt/mn). Le VES est la différence entre le Volume TéléDiastolique
(VTD) et le Volume TéléSystolique (VTS) : VES = VTD – VTS.
Les mécanismes de régulation portent sur les deux composantes, VES et Fc et ceci s'applique aussi
bien au cœur droit qu'au cœur gauche.
Volume d'éjection systolique : dépend des trois paramètres, la précharge, la post-charge et la
contractilité myocardique (inotropisme).
La Précharge est le volume de remplissage du ventricule en fin de diastole. Elle est représentée
par la force qui distend les fibres myocardiques avant leur contraction. Elle est appréciée par le
volume télédiastolique ventriculaire (VTD) qui détermine la pression télédiastolique (PTD). Elle
dépend de la compliance ventriculaire (distension - élasticité des ventricules) et du retour veineux.
La compliance d’un organe désigne sa capacité à adapter son volume à une pression. Elle
s’exprime par la relation : C = ∆V/∆P (rapport de la variation de volume engendrée par une
variation de pression). La compliance ventriculaire estime les possibilités de distension du
ventricule. Elle est évaluée en fin de diastole et détermine le VTD. L’augmentation de la précharge
augmente le VES.
56
La postcharge est la résistance que doit vaincre le ventricule pour éjecter le sang (masse sanguine,
viscosité, paroi des vaisseaux, vasomotricité…). La pression dans l’Ao est celle que la PVG doit
dépasser pour que l’éjection systolique ait lieu. Quand la postcharge augmente le VES diminue.
L’inotropisme est la force de contraction myocardique. Quand il augmente le VES augmente.
Deux types de facteurs agissent sur le volume d'éjection systolique, les uns dépendent des
propriétés du muscle cardiaque lui-même et on les appelle FACTEURS INTRINSEQUES et les
autres sont des influences nerveuses et hormonales (FACTEURS EXTRINSEQUES).
- Régulation Intrinsèque (loi de Franck-Starling) : la force de contraction du myocarde
augmente lorsqu'il est étiré (plus il est étiré, plus fort il se contracte et plus le volume éjecté
est important). L'allongement des fibres myocardiques dépend du volume télédiastolique :
plus le ventricule est rempli, plus il est étiré et mieux il se contracte. Or le volume
télédiastolique dépend du Retour Veineux. L'augmentation du retour veineux aboutit à une
augmentation du volume télédiastolique et du volume d'éjection systolique. Le retour
veineux dépend de la volémie et sa distribution, de la pression qui le pousse (Vis à Tergo),
des contractions musculaires, de la pompe de pression négative intra-thoracique. Ces
mécanismes sont regroupés sous le terme de PRECHARGE. L’augmentation de la
précharge augmente le VES.
- Régulation Extrinsèque : le facteur essentiel est l'action des nerfs sympathiques qui se
distribuent non seulement au nœud sinusal et aux tissus conducteurs mais à toutes les
cellules myocardiques. La noradrénaline a pour effet d'augmenter la force de contraction
développée par la fibre musculaire à partir d'une longueur initiale donnée (Inotropisme).
La contraction auriculaire et ventriculaire est plus forte et dure moins longtemps (ce qui
compense légèrement l'effet de l'augmentation de fréquence). L'adrénaline circulante
produit les mêmes effets que le sympathique. L’augmentation de l’inotropisme augmente
le VES.
La post-charge est un des facteurs extrinsèques, quand elle augmente le VES diminue.
En somme le volume d'éjection est contrôlé à la fois par un mécanisme intrinsèque cardiaque qui
dépend des variations du volume télédiastolique et par un mécanisme extrinsèque agissant par les
nerfs sympathiques cardiaques et l'adrénaline. A un volume télédiastolique donné la stimulation
du sympathique entraîne une augmentation de la force contractile d'où une éjection plus complète
du volume télédiastolique. La contribution de chacun des deux mécanismes varie en fonction des
situations.
VES = VTD – VTS : l’augmentation du VES peut être due à l’augmentation du VTD, la diminution
du VTS ou les deux. On définit la Fraction d’Ejection comme FE = [(VTD – VTS) / VTD] x 100.
Elle se situe normalement entre 55 et 75 %. La diminution de la FE est un signe de mauvais
fonctionnement ventriculaire.
Fréquence cardiaque : l'accélération de la fréquence cardiaque pour un volume d'éjection
systolique fixe augmente le débit cardiaque. La fréquence cardiaque est déterminée par le nœud
sinusal et régulée par le système végétatif. Le rythme de base dépend de la résultante des effets
permanents, cardio-modérateur parasympathique et cardio-accélérateur sympathique le 1er étant
prédominant et les deux agissent au niveau du nœud sinusal. L'augmentation de la fréquence est
due au renforcement du tonus sympathique et surtout à une inhibition du tonus parasympathique.
III - PHYSIOLOGIE de la CIRCULATION
La pompe cardiaque est branchée sur un système fermé de vaisseaux qui distribuent le sang à
toutes les cellules de l’organisme. La fonction circulatoire a pour objectif d’assurer les échanges
au niveau des capillaires.
57
A – Caractéristiques générales :
Les vaisseaux sont des tuyaux qui ont une paroi présentant trois couches :
- Intima (interne) formée par un endothélium,
- Média (moyenne) formée de fibres musculaires lisses et de fibres élastiques. La média varie
d’un type de vaisseau à un autre (prépondérance de fibres élastiques ou musculaires).
- Adventice (externe) formée par le tissu conjonctivo-élastique où on trouve les terminaisons du
système nerveux végétatif.
La paroi des vaisseaux est élastique et contractile, ce qui permet au système vasculaire de s’adapter
pour assurer à tout moment une pression capable de faire écouler le sang dans les capillaires
(condition nécessaire aux échanges).
Le sang circule dans les vaisseaux sous l’effet de différences de pressions. La pression du sang
dans les capillaires dépend de la pression artérielle qui pousse le sang vers les capillaires (PA) et
de la pression veineuse qui s’oppose à la sortie du sang du réseau capillaire (Pv). Pour qu’il y ait
circulation sanguine dans les capillaires il faut que la Pcap soit < PA et > Pv. PA > Pc > Pv.
B – Circulation Artérielle Systémique
Elle correspond au système à haute pression. Elle est caractérisée par deux grandeurs
hémodynamiques, la Pression (P) et les Résistances (R). La pression élevée permet d’assurer la
perfusion des différents territoires. Les résistances (vasomotricité) permettent de maintenir la
pression. P et R déterminent la distribution du Qc. On identifie les grandes artères élastiques, qui
maintiennent la pression (réservoir de pression) et les artérioles qui sont le principal siège des
résistances (vasomotricité).
1 / Pression systémique : le sang s’écoule dans les vaisseaux des zones de haute pression vers les
zones de basse pression. La pression sanguine systémique est la conséquence de la contraction du
VG. Elle atteint son maximum au niveau de l’aorte (Pression systolique) et son minimum dans
l’OG. La baisse la plus importante se produit au niveau des artérioles, siège des résistances les
plus élevées.
2 / Pression artérielle : la pression sanguine dans les artères systémiques est appelée Pression
Artérielle (PA) ou Tension Artérielle. Au niveau des artères élastiques (proches du cœur) cette
pression est liée à l’élasticité de ces artères et au volume sanguin propulsé. Elle oscille et
l’écoulement sanguin à ce niveau est pulsatile. A la sortie des artérioles l’écoulement sanguin
devient continu (non pulsatile). La contraction du VG durant la systole éjecte le sang dans l’aorte
avec une énergie cinétique. Les parois aortiques se distendent et la pression atteint son maximum
(PAS). Pendant la diastole ventriculaire les sigmoïdes aortiques se ferment empêchant le sang de
refluer dans le VG. Les parois de l’Ao reprennent leur position initiale en exerçant une pression
suffisante permettant l’écoulement sanguin. L’écoulement du sang hors de l’Ao s’accompagne
d’une chute de la PA qui atteint son minimum (PAD). La pression différentielle (Pdif) est la
différence entre Pression systolique et Pression diastolique (PAS – PAD).
58
L’onde de Pression se propage le long des vaisseaux et elle est à l’origine des pouls artériels. La
PA a donc comme origine la contraction du VG : éjection (Psyst) et l’élasticité de l’Ao et des
artères proches du cœur qui joue le rôle de réservoir de pression, la restituant pendant la diastole.
On définit :
- PA Systolique : 120 mm Hg
- PA Diastolique : 80 mm Hg
- La PA Différentielle : PD = Psyst – Pdiast = (40 mm Hg)
- La Pression Artérielle Moyenne : plus intéressante car c’est elle qui propulse le sang vers les
tissus. PAM = Pdiast + (PDiff/3) = 93 mm Hg.
La PDiff et la PAM diminuent à mesure qu’on s’éloigne du cœur.
La PA est mesurée par la méthode oscultatoire en utilisant un brassard manométrique. Le sujet
doit être couché, au repos durant 15 mn. Le brassard entoure la région inférieure du bras. Le
stéthoscope est posé sur le trajet de l'artère humérale ; on gonfle le brassard jusqu’à une P > la
valeur habituelle (200 – 240 mm Hg). Puis on dégonfle lentement en écoutant les bruits. Le 1er
bruit correspond à la PAS. On continue à dégonfler et le bruit devient de (-) en (-) audible, puis il
disparaît. La P relevée est donc la PAD. On aura 2 valeurs : PS = 13 cm Hg, PD = 7 cm Hg
Les valeurs normales sont :
PS PD PM
Enfant < 10 ans < 10 cm Hg Variable Variable
En cas de baisse de la PA l’activité des barorécepteurs diminue ainsi que les influx véhiculés par
les afférences d’où stimulation des centres cardio-moteur et vaso-moteur et inhibition du centre
cardio-freinateur. Au niveau des efférences on aura une augmentation de l’activité du sympathique
60
et une diminution de celle du parasympathique. Ceci entraîne au niveau des effecteurs une
augmentation de Fc, du VES (inotropisme) donc du Qc et au niveau des vaisseaux une
vasoconstriction (R périphériques) augmentation de la PA.
La stimulation du sympathique stimule la sécrétion d’Ad et Nad par la médullosurrénale. Celles-
ci agissent comme des hormones. Elles ont un effet cardiaque (augmentation de la Fc et de
l’inotropisme) et vasoconstricteur périphérique (augmentation des R) augmentation de la PA.
En cas d’augmentation de la PA il se produit les phénomènes inverses. Cette boucle réflexe agit
en quelques secondes.
Régulation à moyen terme : fait intervenir le système rénine angiotensine (SRA), le facteur atrial
natriurétique et les prostaglandines. Ces facteurs interviennent aussi dans la régulation de la
volémie.
a) Système rénine angiotensine : met en jeu l’appareil juxtaglomérulaire et la corticosurrénale.
L’appareil juxtaglomérulaire synthétise la rénine qui est une enzyme qui transforme
l’angiotensinogène synthétisé par le foie en angiotensine I. Celui-ci est transformé en angiotensine
II (AgII) par l’enzyme de conversion.
L’AgII est une hormone vasoconstrictrice (agissant sur les artérioles) et elle stimule la libération
d’aldostérone (hormone sécrétée par la glande corticosurrénale) qui retient le Na+ au niveau du
rein et stimule l’excrétion du K+ (hormone d’épargne du Na+) ainsi que la sécrétion d’hormone
anti diurétique (ADH, arginine-vasopressine) par la posthypophyse. Elle stimule la soif.
La sécrétion de rénine est favorisée par :
- la diminution du flux sanguin au niveau de l’artère afférente rénale en cas d’hypotension,
d’orthostatisme, d’hypovolémie ou de sténose en amont de l’artère rénale,
- la stimulation du système sympathique,
- la baisse de la concentration sodée des urines (TCP, macula densa),
- la baisse d’angiotensine II.
b) Facteur atrial natriurétique (FAN) : est sécrété par les oreillettes en cas de leur distension et de
tachycardie. Il est mis en jeu en cas d’hypervolémie (distension des oreillettes) ou d’augmentation
de la PA. Il est à l’origine :
- d’une vasodilatatation des coronaires et des gros vaisseaux,
- d’une augmentation de la natriurèse et de la diurèse par augmentation de la filtration
glomérulaire,
- d’une baisse de la rénine et de l’aldostérone.
c) Prostaglandines : les prostaglandines PGE2 et PGD2 sont vasodilatatrices et la PGF2 est
vasoconstrictrice. Dans les cellules endothéliales des vaisseaux la PGE2 est transformée en
prostacycline (PGI2) qui abaisse les résistances vasculaires rénales et systémiques. Elle s’oppose
aux effets vasoconstricteurs de l’angiotensine II, de l’ADH et des catécholamines.
Régulation à long terme : le rein joue un rôle primordial en contrôlant et régulant la volémie et le
métabolisme du sodium. Il module la réabsorption ou l'élimination de l'eau et du sodium sous
l’effet d’une commande hormonale. En cas de baisse de la PA la filtration glomérulaire diminue,
l’aldostérone, sécrétée par les corticosurrénales, favorise la réabsorption sodée au niveau du tube
contourné distal, l’ADH sécrétée par l’hypothalamus, entraîne la réabsorption d’eau au niveau du
canal collecteur.
Ces mécanismes expliquent l’adaptation de la PA aux conditions variables de l’organisme :
- Passage de la position couchée à la position assise puis à la position débout qui entraîne une
61
diminution du retour veineux diminution du VES tachycardie + vasoconstriction
légère augmentation de la PA.
- L’exercice physique (Cf. adaptations).
La figure suivante résume les facteurs qui augmentent la pression artérielle moyenne (PAM)
systémique.
Le maintien d’une TA constante est une nécessité. En effet l’hypotension artérielle compromet
l’irrigation tissulaire alors que l’hypertension artérielle entraîne une augmentation de la post-
charge qui augmente le travail cardiaque et si cet état persiste il peut aboutir à une défaillance de
la pompe cardiaque (cœur gauche).
C - Circulation capillaire
Au niveau des capillaires l’écoulement sanguin est continu. Un réseau capillaire est formé de
différents types de vaisseaux : anastomoses artério-veineuses directes (entre artériole et veinule),
métartérioles (capillaires avec un diamètre plus élevé = préférentiels) et capillaires vrais. Des
sphincters pré-capillaires empêchent le sang de passer dans les capillaires quand ils sont fermés.
64
Le système sympathique : vasoconstriction en cas de stimulation. Mais il n’y a pas de
tonus vasomoteur permanent. En fait, il n’est pas très important pour l’adaptation.
2) Circulation coronaire (C.C.) : c’est la circulation nourricière du cœur. Elle est prioritaire. Elle
est caractérisée par :
- Un gradient de P. élevé, puisqu’elle est branchée entre 2 points extrêmes : l’origine de l’aorte
et l’OG. Ce gradient facilite la C.C.
- Un temps essentiellement diastolique (circulation intermittente) : pendant la systole
ventriculaire, la contraction du cœur comprime les vaisseaux coronaires et empêche
l’écoulement du sang. La C.C., de ce fait, est sous la dépendance de la P. diastolique aortique.
- Un Q coronaire élevé : 5 % du Qc total, pour un organe qui ne représente que 0,5 % du poids
du corps.
- Une autorégulation directe par la teneur en O2 du sang coronaire. L’hypoxémie est à l’origine
à d’une vasodilatation des vaisseaux coronaire pour améliorer l’irrigation du myocarde.
3) Circulation cérébrale : c’est la circulation nourricière du cerveau, l’organe le plus sensible et
le plus vulnérable de l’organisme. Les cellules cérébrales sont très sensibles à l’hypoxie et à
l’hypoglycémie. Un arrêt circulatoire de 3 min ou plus peut entraîner des lésions cérébrales qui
entraînent des séquelles irréversibles. De ce fait, dans les conditions physiologiques, la circulation
cérébrale subit très peu les effets des variations la PA systémique. Cette circulation est autorégulée.
Elle est caractérisée par :
- Un gradient de P élevé : départ d’une zone à haute pression : crosse de l’aorte (artère carotide)
et sous-clavière (artères vertébrales) et terminaison au niveau de zones de basse pression (veine
cave supérieure et oreillette droite).
- Une disposition dans une boîte rigide : les pulsions des artères facilitent la vidange veineuse
(retour veineux).
- Une rigidité des veines : parois à composante fibreuses. Ceci leurs permet d’être toujours
béantes (ouvertes). Ceci explique que la circulation cérébrale se fait facilement et rapidement.
- Un débit sanguin élevé : 13 % du Qc total, alors que le poids du cerveau ne représente que 2
% du poids corporel
- Une autorégulation : par la teneur en CO2 et en H+. L’augmentation de la PCO2 ou des ions
H+, entraîne une vasodilatation artérielle qui améliore l’irrigation (territoire métaboliquement
actif).
4) Circulation cutanée : elle a une double fonction : régulatrice de la température centrale du corps
(thermorégulation) et nourricière de la peau.
- Thermorégulation : la circulation cutanée intervient dans les échanges de chaleur entre
l’organisme et l’environnement. En cas de lutte contre le chaud on observe une vasodilatation
cutanée permettant d’augmenter les pertes de chaleur. En cas de lutte contre le froid on a une
vasoconstriction cutanée limitant les pertes de chaleur. Au cours de l’exercice musculaire on
a une augmentation de la production de chaleur, on observe alors une vasodilatation cutanée
- Nutrition : le Q sanguin nutritif représente 1/50ème du Qs cutané total. Il est réglé comme les
autres débits : en cas d’augmentation du métabolisme, on a une vasodilatation. La peau résiste
mieux que les autres tissus au manque d’irrigation. Mais on peut observer des lésions cutanées
si l’interruption prolongée de l’irrigation (escarres de décubitus chez les patients alités sans
changement de position)
III – ADAPTATIONS CARDIO-CIRCULATOIRES à l’EFFORT
Les adaptations cardio-circulatoires à l’effort sont de deux types : immédiates, observées au cours
de l’exercice et, à plus long terme, reflet d’un entraînement physique régulier, intense et prolongé.
A – Adaptations immédiates
Elles s’observent au début de l’effort puis pendant toute sa durée. L’augmentation de la dépense
énergétique au cours de l’exercice s’accompagne d’une augmentation de la consommation
65
d’oxygène. Le système cardio-circulatoire participe à cette augmentation par une adaptation
centrale (cardiaque) et des adaptations périphériques (redistribution du débit sanguin).
67
Physiologie digestive
Pr. Ag. Ridha BEN CHEIKH
1. INTRODUCTION
Le tube digestif est responsable d'un apport d'eau, d'électrolytes et de nutriments indispensable à
l'organisme. Cette fonction nécessite le déplacement du bol alimentaire tout le long du tube
digestif, la sécrétion des sucs digestifs impliqués dans la digestion des aliments et l'absorption des
produits de la digestion.
2. LA MOTRICITE DIGESTIVE
2.1. Structure de la paroi musculaire
Elle est constituée de fibres musculaires striées dans la bouche, le pharynx, le 1/3 supérieur de
l'œsophage et le sphincter anal externe et de fibres musculaires lisses dans les autres segments du
tube digestif. Elle est organisée en 2 couches: longitudinale externe et circulaire interne.
Bien que le système nerveux entérique puisse assurer la motilité du tube digestif à lui seul, le
système digestif est également sous l’influence des systèmes nerveux sympathique et
parasympathique:
- Sympathique La plupart des fibres sympathiques post- ganglionnaires proviennent des
ganglions coeliaques ou mésentériques. Ces fibres efférentes inhibent le système nerveux
entérique, ce qui entraîne une diminution des contractions et du tonus du tube digestif à
l’exception des sphincters. En effet, le sympathique a une action contraire au niveau des
sphincters: il entraîne leur contraction. Le sympathique assure également l’innervation
sensitive (douleur) du système digestif.
- Parasympathique L’innervation parasympathique est assurée par les nerfs vagues et
pelviens. Lorsque le parasympathique est stimulé, cela entraîne une augmentation de
l’activité tant motrice que sécrétoire.
2.4. Péristaltisme
La présence d’aliments dans la lumière du tube digestif cause un étirement de la paroi qui est perçu
par des neurones sensibles à l’étirement. Ceux - ci stimulent ensuite le système nerveux
parasympathique agissant au niveau du plexus myentérique, ce qui entraîne une contraction en
amont (via l’acétylcholine) et une relaxation en aval (via le VIP/NO). Le péristaltisme est donc un
réflexe du système digestif en réponse à l’étirement de sa paroi. Le péristaltisme permet de faire
progresser le chyme alimentaire dans le tube digestif à une vitesse de 25 cm/minute. Cette réponse
peut également être déclenchée par une irritation chimique ou physique de la paroi.
71
Figure 6 : régulation du péristaltisme
2.5.1. La gastrine:
C’est une hormone sécrétée par les cellules G de l’estomac suite à l’arrivée des oligopeptides et à
une distension gastrique. Elle agit par voie endocrine et paracrine sur les cellules pariétales pour
augmenter les ions H+ (augmenter l’acidité gastrique).
2.5.3. La sécrétine
Est produite par des cellules de la muqueuse duodénale en réponse à la présence de graisses et
d'HCl dans la lumière. Sa sécrétion est contrôlée par des mécanismes identiques à la CCK.
2.5.8. L’histamine
Sécrétée par les cellules à histamine de l’estomac suite à une stimulation par la gastrine et
l’acétylcholine. Il agit par voie paracrine en augmentant la sécrétion des ions H+.
- Temps pharyngien: Il est déclenché par le contact des aliments avec la paroi pharyngienne
postérieure. Il est caractérisé par l'abaissement de l'épiglotte, l'élévation du larynx et la propagation
de l'onde contractile pharyngienne.
- Temps œsophagien: Il est caractérisé par l'ouverture du sphincter œsophagien supérieur pendant
1 à 1,5 seconde suivie de sa fermeture.
73
2.8. Motricité gastrique
2.8.1. Caractéristiques de la motricité gastrique
Elles sont différentes dans le fundus, le corps/antre et le pylore:
- Dans le fundus, le potentiel de repos des cellules musculaires lisses est peu négatif et stable. La
relaxation réceptrice de la paroi est induite lors de la déglutition par l'activation des
mécanorécepteurs pharyngo-œsophagiens via les fibres vagales NANC.
-Dans le corps et l'antre, le potentiel de repos est plus négatif et des dépolarisations apparaissent à
un rythme de 3 / minute à partir d'une zone pacemaker. Celles-ci se propagent en direction du
pylore avec une vitesse et une force qui augmentent progressivement.
- Le pylore, qui est ouvert lorsque l'onde propulsive démarre, se ferme à l'arrivée de celle-ci, de
sorte que seuls les liquides et particules fines franchissent le sphincter, le reste étant refoulé pour
être broyé rétro pulsion).
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2.9. Motricité intestinale et colique
2.9.1. La motricité intestinale en dehors de la digestion
À jeun, l'intestin grêle est le siège d'une activité mécanique qui prend son origine au niveau du
pacemaker gastrique et se propage en 90-120 minutes jusqu'à l'iléon terminal: c'est le complexe
moteur migrant. Il comporte 3 phases:
- phase I: quiescence
- phase II: activité intermittente avec apparition de potentiels d'action associés à des contractions
- phase III: activité régulière avec une contraction associée à chaque onde lente. Les phases II et
III permettent de débarrasser l'intestin des particules alimentaires non digérées, des sécrétions et
des bactéries.
- des mouvements péristaltiques réflexes déclenchés par le bol alimentaire, caractérisés par la
contraction de la musculature longitudinale puis de la musculature circulaire, et responsables de
la progression du contenu intestinal dans le sens oral-aboral.
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- la contraction volontaire du sphincter externe si le sphincter interne est forcé, la sensibilité du
rectum et du canal anal.
La composition de la salive met en évidence son rôle : les substances mucilagineuses (mucines)
lubrifient les aliments et les rendent ainsi déglutissables ; elles facilitent également les
mouvements de la mastication et de la parole. La salive a aussi un rôle important dans l'hygiène
buccale (irrigation de la bouche et des dents). Les substances alimentaires sont en partie dissoutes
dans la salive. La digestion des glucides (amidon) grâce à l’α-amylase salivaire.
L'immunoglobuline A, la lysozyme et la peroxydase servent à la défense contre les agents
pathogènes, et la forte concentration de HCO3- alcalinise et tamponne la salive jusqu'à un pH de
7 à 8.
76
Figure 12 : les glandes salivaires et leurs innervations
3.1.1. Formation de la salive primitive
les acini élaborent une sécrétion primaire qui contient de l’ amylase et / ou mucine avec une
concentration des ions idem à celle du plasma
Par conséquent, aux faibles débits, la salive qui arrive dans la bouche est hypotonique, alcaline et
riche en K+ mais elle contient peu de Na + et de Cl. Quand le débit est rapide, il y'a moins de temps
pour que la composition soit modifiée dans les canaux, la salive est alors presque isotonique et les
concentrations en Na+ et en Cl- y sont plus élevées.
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Figure 14: mécanisme de formation de l’acide chlorhydrique
3.2.2.2. Contrôle de la sécrétion
La sécrétion d'acide chlorhydrique par les cellules pariétales est contrôlée par:
- le nerf vague qui stimule es cellules pariétales directement (le médiateur est l'acétylcholine, le
récepteur est muscarinique de type M3) ou indirectement en induisant la sécrétion de gastrine (le
médiateur est le gastrin-releasing peptide ou GRP)
- la gastrine, un peptide de 17 acides aminés, qui est produite principalement par les cellules G
de l'antre. Sa libération est favorisée par le contact des protéines avec les cellules G, par la
stimulation du nerf vague et de GRP; elle est au contraire inhibée par le pH acide gastrique, la
somatostatine et de prostaglandines. L'hyperplasie des cellules G (gastrinome ou syndrome de
Zollinger Ellison) est responsable d'une hypersécrétion acide.
- l'histamine qui est produite par les cellules entérochromaffines, à proximité des cellules
pariétales. Sa libération est favorisée par l'acétylcholine et de la gastrine.
- la somatostatine, un peptide de 14 acides aminés, qui est produite par les cellules D du fundus
et de l'antre. La somatostatine inhibe les cellules pariétales directement et indirectement en limitant
la sécrétion de gastrine.
- les prostaglandines (PGE) qui limitent la formation d'AMP cyclique histamine-dépendante.
Elles freinent donc la sécrétion acide gastrique.
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Figure 15: variation de la composition du suc gastrique en fonction du débit
La stimulation de la sécrétion gastrique est caractérisée par 3 phases successives :
- phase céphalique déclenchée par des récepteurs chimiques et mécaniques de la cavité
buccale et du pharynx stimulés par le goût, l'odeur, la mastication et la déglutition des
aliments. Les mécanismes impliquent l'activation du nerf vague.
80
- phase gastrique (50% de la sécrétion) déclenchée par l'élévation du pH gastrique
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-Expression d'un système immunitaire dans la muqueuse permettant une réponse inflammatoire
appropriée.
-Capacité de réparation par l'action de facteurs de croissance cellulaire et de facteurs
angiogéniques.
82
Figure 19 : évolution de la composition du suc pancréatique en fonction de son débit
3.3.3. Les enzymes lipolytiques du suc pancréatique
-la triglycéride lipase, qui rompt les liaisons ester en position 1 et 3 des triglycérides,
libère des 2-monoglycérides et des acides gras.
- la cholestérol estérase
- la phospholipase
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Figure 20: contrôle de la sécrétion pancréatique
84
Figure 21 : différents processus de sécrétion et d’absorption intestinale
3.5. La sécrétion de la bile :
La bile est sécrétée par les hépatocytes. Elle est sécrétée dans la voie biliaire drainée dans le duodénum.
- Entre les repas : le sphincter d’Oddi est fermé et la bile est stockée dans la vésicule biliaire.
- Lorsque la nourriture est placée dans la bouche, le sphincter se relâche, et quand le contenu gastrique
pénètre dans le duodénum, la CCK déclenche la contraction de la vésicule biliaire.
- La bile est reformée par les hépatocytes, secrétée dans les canalicules (bile hépatocytaire) puis
Modifiée dans les canaux biliaires.
- La bile hépatocytaire est un flux osmotique d’eau en réponse à un transport actif de solutés, ce flux
dépend essentiellement de la sécrétion des acides biliaires : transport actif + substance organique.
3.5.1. La composition de la bile :
- Electrolytes :
_ Na+, k+, Ca2+, Mg2++ : a des concentrations ≈ plasmatiques.
_ Cl-, HCO3- : concentrations variables.
- Substances organiques : dans la bile on trouve les protéines plasmatiques et non plasmatiques
(bilirubine), les lipides (sels biliaires, cholestérols et les produits du catabolisme)
- La bilirubine :
- Pigment biliaire provenant de la destruction physiologique des globules rouges vieillis
(l’hémoglobine est dégradée par les hépatocytes).
La cellule hépatique capte la bilirubine non conjuguée (BNC). La BNC est liée à des protéines et va
être transformée en bilirubine conjugué (BC) par fixation d’un ou deux molécules d’acides
glucomiques sur la molécule de BNC : glucurono-conjugaison catalysée par : glucuronyl-transférase.
- L’accumulation de la bilirubine est responsable d’ictère :
* À BC
* À BNC
* Mixte : à BC et BNC.
4. L'ABSORPTION DIGESTIVE
4.1. Bases anatomiques
La surface disponible pour l'absorption et la sécrétion de l'eau et des électrolytes est augmentée
par la présence de structures telles que les valvules conniventes, les villosités/cryptes et les
microvillosités.
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4.2. Absorption des électrolytes
- Dans le jéjunum
Il apparaît à ce niveau une absorption nette de Na+, Cl- et HCO3-. Le Na+ pénètre au pôle apical
des cellules épithéliales grâce au cotransport Na+- glucose ou Na+ - acide aminé et grâce à
l'antiport Na+ - H+, le long d'un gradient de concentration maintenu par l'activité de la
Na+K+ATPase au pôle basolatéral. Cette absorption entraîne une légère électronégativité luminale
et une absorption d'eau qui concentre les ions dans la lumière intestinale. Les 2 mécanismes
favorisent l'absorption d'anions Cl- et HCO3-.
- Dans l'iléon
Il apparaît à ce niveau aussi une absorption nette de Na+ et Cl- bien que l'importance des
cotransports Na+ - glucose et Na+ - acide aminé y soit moins grande. Surtout apparaît une
sécrétion de HCO3- en échange de l'absorption de Cl-. A ce niveau comme dans le jéjunum,
l'absorption de NaCl entraîne une absorption d'eau qui concentre les ions K+ dans la lumière. Cette
concentration favorise l'absorption de K+ par voie paracellulaire. Lorsque l'absorption d'eau est
altérée, une perte de K+ peut donc survenir (diarrhées).
- Dans le côlon
Il apparaît à ce niveau une absorption nette de Na+ et Cl- et une sécrétion nette de HCO3-. Le
Na+ pénètre au pôle apical des cellules épithéliales grâce à l'antiport Na+ - H+ et grâce au
canal Na+ dont l'expression est sous le contrôle de l'aldostérone. Cette absorption entraîne une
forte électronégativité luminale qui favorise la sécrétion de K+ par voie paracellulaire.
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la sécrétion de Cl- dans les cellules des cryptes. L'inhibition de la libération d'acétylcholine
et/ou VIP par les peptides opiacés entraîne un effet inverse.
4.6. Bilans
Chaque jour, environ 2 litres de liquide sont ingérés et 7 litres sont sécrétés (1 litre de
salive, 2 litres de suc gastrique, 2 litres de suc pancréatique, 1 litre de bile et 1 litre de
sécrétions intestinales). La plus grande partie de ces 9 litres est absorbée dans l'intestin
grêle (7,5 litres) et le côlon (1,5 litre), le reste étant excrété dans les selles.
En cas de malabsorption au niveau de l'intestin grêle, le liquide délivré en excès au niveau du
côlon est absorbé entièrement, sauf s'il est d'un volume supérieur à 4,5 litres. Des diarrhées
surviennent donc lorsque la capacité d'absorption de l'intestin grêle est si diminuée que le
volume délivré au côlon est supérieur à 4,5 litres, et lorsque la capacité d'absorption du côlon est
diminuée. Ces diarrhées, définies par un poids de selles supérieur à 200g / jour, sont
d'origine osmotique, sécrétoire, structurale ou motrice.
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Figure 24 : mécanismes d’absorption des protides
L'absorption jéjunale des acides aminés se fait préférentiellement par le 2éme mécanisme.
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