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Fiche cours n°5 UE12

Mécanique ventilatoire et volumes pulmonaires


I) Rappels
➢ Le système cardio-respiratoire assure les échanges de gaz entre air ambiant et les tissus de l’organisme. Le
système respiratoire assure l’hématose (apport O2 aux tissus, élimination CO2).
➢ La convection (ou convection forcée) est provoquée par une circulation artificielle d’un fluide (ou gaz) qui
passe d’un compartiment sous pression a un compartiment à pression plus faible.
➢ La diffusion est provoquée par un gradient de concentration (d’une zone à haute concentration vers une zone à
faible concentration d’un gaz ou un liquide). Ex : diffusion alvéolo-capillaire.
➢ Le système tampon CO2 est un système tampon ouvert et contrôlé par le système respiratoire.
➢ La mécanique ventilatoire possède deux systèmes :
-Le système passif : Poumon, paroi, voies aériennes supérieures ou extra thoraciques et inférieures
-Le système actif : Muscles respiratoires

II) Le système passif


Le système passif se décompose en deux sous-systèmes : le système élastique et le système résistif.
➢ Equation mouvement respiratoire : ∆P mus = R x V + E x V
➢ Travail des muscles inspiratoires = dissipation résistive + stockage élastique

1-Le système élastique : Sac= Poumon-paroi


Le système élastique est caractérisé par sa compliance, c’est-à-dire sa capacité de distensibilité.
Il y a une différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur du poumon qui va faire gonfler les poumons d’un
certain volume en fonction de l’élastance et du débit.

A- Le Poumon :

Résultats Conclusion
Obtention d’une courbe : Les caractéristiques de la
-Origine du repère : Cela distensibilité du poumon sont :
correspond au Volume de -Son volume de relaxation
relaxation qui est NUL, -Sa compliance
c’est-à-dire le volume que -Sa pression de rétractation
prend spontanément le élastique
poumon quand il est sorti du
corps.
-Progression linéaire :
La pente de la relation
pression-volume représente
la compliance.
-Plateau : Atteinte de la
Expérience : pression de rétractation
Poumon (animal ou humain) branché sur une élastique maximale, qui est
seringue pour le gonfler. de l’ordre de 30cmH2O

Courbe Pression-Volume

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Résultats Conclusion
Partie A : Le travail fourni à
Les deux courbes pression-volume l’inspiration est supérieur
ne se superposent PAS : la au travail fourni à
différence est appelée hystérésis. l’expiration.

Partie B : Il y a donc deux


-Les deux courbes pression-volume déterminants de la
se superposent : PLUS compliance pulmonaire :
d’hystérésis. -L’interface gaz-tissu :
-La pente est PLUS importante qui influe sur la
donc la compliance aussi, il est compliance en la faisant
plus facile de gonfler un poumon diminuer
avec de l’eau qu’avec de l’air. -Le tissu pulmonaire
Expérience :
On gonfle un poumon avec de l’air (Partie A) L’instillation de liquide supprime
puis avec de l’eau (Partie B). l’interface gaz-tissu, remplacée
par une interface eau-tissu, qui
Courbe pression-volume sont deux composant équivalents.

Le tissu pulmonaire :
Il est constitué :
❖ D’éléments cellulaires.
❖ D’une MEC composé d’élastine et de collagène fibrillaire responsables de la distensibilité du tissu.

L’interface air-tissu :
La tension superficielle (force qui s’exerce entre les molécules d’un liquide et qui est supérieure à celle exercée entre
les molécules de gaz et de liquide) est délétère pour le système ventilatoire car elle provoque une certaine pression à
l’intérieur des alvéoles.
Pour minimiser la tension superficielle, il existe un surfactant :
➢ Synthétisé et excrété par les pneumocytes de types II (donnant les pneumocytes I en cas de lésion de la barrière
alvéolo-capillaire)
➢ Localisé à la surface épithéliale alvéolaire
➢ Rôles :
❖ Diminution de la tension de surface qui augmente de la compliance et donc diminue le travail pulmonaire
❖ Permet la stabilisation alvéolaire en adaptant la tension de surface à la taille alvéolaire (la taille des alvéoles
varie or la pression dépend de la taille, ainsi le surfactant va homogénéiser la pression dans toutes les alvéoles
malgré leurs tailles différentes)

B- La paroi :
Caractérisée par plusieurs volumes :
➢ Volume de relaxation non nul
➢ Volume à l’expiration maximale, diminué par rapport au volume de
relaxation : tendance à vouloir y revenir
➢ Volume à l’inspiration maximale, augmenté par rapport au volume de
relaxation : tendance à vouloir y revenir

C- L’ensemble Poumon-Paroi :
La pente de la courbe pression volume du système poumon-paroi est diminuée par rapport aux deux courbes isolées.
On additionne les élastances mais on n’additionne pas les compliances : E(thoraco-pulmonaire) = E(paroi) + E(poumon)
La pente de la courbe P-V du poumon et celle de la paroi sont assez similaires (compliances similaires)
➢ Le poumon est certes assez distensible, compliant mais la paroi l’est également
Apparition d’une nouvelle position d’équilibre du système passif : la capacité résiduelle fonctionnelle (CRF) : Si
on souffle à partir de cette CRF on a une diminution du volume, si on inspire : on obtient un volume maximum
lorsque la pression de rétractation du poumon sera maximale.
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D- Volumes pulmonaires
Il y a trois vecteurs force principaux : les muscles, la paroi et la pression de rétractation

Volumes statiques ou positions d’équilibres non mobilisable (dilution, pléthysmographie) : le débit nul
Volume de gaz dans le poumon lorsque la pression est nulle,
obtenu à la fin d’une expiration calme
Capacité
➢ Ne nécessite pas d’effort, point d’équilibre du système
résiduelle
respiratoire
fonctionnelle
3L ➢ La pression de rétraction élastique pulmonaire
(PREP) et le vecteur force de la paroi (VFP) sont égaux
et opposés
Volume minimum de gaz dans les poumons
Volume ➢ Obtenu à l’expiration maximale, demande la mobilisation
résiduel des muscles expiratoires
1.5L ➢ La PREP et le VFP sont opposés mais inégaux : le
vecteur forces des muscles expiratoires compense
Volume maximal d’air dans les poumons
Capacité ➢ Obtenu à l’inspiration maximale, demande la mobilisation
pulmonaire des muscles inspiratoires
totale ➢ La PREP et le VFP sont dans le même sens mais
6L inégaux : le vecteur force des muscles inspiratoires
compense

Volumes mobilisables facilement mesurable (spiromètre)


Volume Volume mobilisé lors d’une respiration calme : 400 à 500 ml (0.5L)
courant
(VT)
Capacité Volume mobilisé entre l’expiration complète et l’inspiration complète :
vitale 4,5L
(CV)

E- La pression pleurale
Lorsque la CRF est atteinte (fin de l’expiration calme) : -5 cm d’H2O
A l’inspiration maximale (capacité pulmonaire totale) : -30 cm d’H2O
A l’expiration maximale (volume résiduel) : -2 cm d’H2O
Nulle (donc égale à la pression atmosphérique) lorsqu’on fait communiquer la plèvre avec l’air ambiant : coup de
couteau, trou (pneumothorax)

2- Le système résistif
Le système résistif = voies aériennes = « tuyaux » : une perte de charge qui dépend : ∆P = R x V = 1/G x V
- Du débit du gaz (V)
- De la résistance des tuyaux G = conductance

Voies Nez (adapte la température et l’humidité), pharynx (compliant grâce aux muscles) et larynx
aériennes sup (phonation).
L’arbre bronchique : 23 générations issues de divisions dichotomiques.
Voies - Zone de conduction : trachée, bronches et bronchioles, rigides
aériennes inf - Zone de transition : bronchioles respiratoires, distensibles
- Zone respiratoire : alvéoles, distensibles (échanges gazeux)

R=(P1-P2) / débit, unités : cmH20/l/s ou kPa pour les pressions

Calcul des La perte de charge dépend de la géométrie du tuyau et des conditions d’écoulement du gaz.
Résistance Plus on est en périphérie et moins on est résistif (la somme des calibres augmente et le flux devient
laminaire). Pour les voies aériennes centrales le profil est turbulent.
Les parts de la résistance totale : Nez (50%), voies aériennes centrales (40%), VA periph (10%)
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Pour le mesurer le calibre doit être limitant : à l’expiration et à l’effort musculaire. Le débit
inspiratoire n’est pas limité par le calibre.
Mesure de débits
On observe un plateau : la pression alvéolaire augmente mais le débit stagne car la résistance
V = ∆P / R
augmente due à une compression qui induit une perte de charge plus importante.
On parle de limitation du débit expiratoire.

Les différents paramètres cliniques :


Le sujet gonfle ses poumons à fond et expire le plus fort et longtemps possible : le
Capacité vitales (CV)
volume expiré correspond à la CV.
C’est le volume expiré maximal en 1 seconde : Il doit être égal aux ¾ de la CV. Si la
VEMS
VEMS diminue (<75%), on a une obstruction des bronches.
Débit expiratoire de Débit maximal obtenu après avoir gonflé totalement ses poumons puis vidé. Très
pointe simple à mesurer (petit appareil)

Explorations fonctionnelles respiratoires des pathologies


Pathologies réduisant le calibre des voies aériennes : Obstruction des voies aériennes : Asthme (transitoire), BPCO
(permanant). EFR : débits et résistances
Autres pathologies atteignant le parenchyme pulmonaire : La MEC par fibrose (dépôt de collagène) ou emphysème
(destruction de l’élastine). EFR : compliances et volumes statiques

II- Le système actif : les muscles ventilatoires

On explore ces muscles respiratoires par mesure des pressions maximales statiques en obstruction de la bouche
(obstacle placé devant la bouche). Elle peut se faire en expiration et en inspiration.
Lorsqu’on fait des efforts respiratoires maximaux on est capable de générer des pressions allant de 100cmH2O
(inspiration) à 200cmH2O (expiration).

Inspiration

Muscle inspiratoire principal. Il est soumis à un double contrôle : Volontaire et Automatique.


-2 muscles striés : costale et crurale : 40% de fibres lentes oxydatives.
Le diaphragme
Les nerfs phréniques commandant le diaphragme proviennent des motoneurones issus des racines
C3-C4-C5 : si traumatisé médullaire en C3 : PLUS de respiration, en C6 : respiration.
Autres muscles -Inspiratoires normaux : rigidifient la cage thoracique (M. para sternaux, intercostaux, squalènes)
inspiratoires -Accessoires : en cas de détresse respiratoire ( inter costaux externe, SCOM)

Expiration

➢ Passive lors de la respiration calme


➢ Active lors de l’exercice musculaire, est liée à l’action des muscles de la paroi abdominale qui refoulent le
diaphragme vers le haut. Quand on opère l’abdomen d’un insuffisant respiratoire chronique, on altère ses muscles
expiratoires. Ainsi l’expiration active n’est plus possible ce qui peut mettre le patient en défaillance respiratoire.

- Respiration normale : volume courant = 400 ml


Les pressions de la - Pression pleurale négative à la CRF : - 5 cmH2O, passe à -8cmH2O a l’inspiration.
respiration courante - Débit au repos < 500 ml/s
- Très faibles variations de la pression alvéolaire (environ 1) lors de la respiration calme

A l’inspiration : le diaphragme descend et l’abdomen avance.


La pression pleurale diminue (dans les négatifs), la pression alvéolaire diminue (passe dans les négatifs : - 1cm d’H20)

A l’expiration ; le diaphragme se relâche,


La pression pleurale remonte à sa valeur de repos (-5cm d’H20), la pression alvéolaire repasse dans les positifs.

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