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Chapitre 1

Limites et continuité

M. AIT HAMMOU et A. BARBARA

Filières: PC/S1

Année universitaire: 2023/2024

1/62
Sommaire

1 I- Limites
1- Notion de voisinage
2- Définitions
3- Propriétés et opérations sur les limites

2 II- Continuité
1- Définitions
2- Propriétés
3- Prolongement par continuité
4- Théorèmes classiques sur la continuité

3 III- Fonctions réciproques


1- Rappels : injection, surjection, bijection
2- Fonctions monotones et bijections

2/62
I- Limites

3/62
I- Limites
1- Notion de voisinage

Définition 1

• On appelle voisinage d’un point x0 ∈ R, toute partie V de R


qui contient un intervalle ouvert ]a, b[ contenant x0
( x0 ∈]a, b[⊂ V .)

4/62
I- Limites
1- Notion de voisinage

Définition 1

• On appelle voisinage d’un point x0 ∈ R, toute partie V de R


qui contient un intervalle ouvert ]a, b[ contenant x0
( x0 ∈]a, b[⊂ V .)
• On appelle voisinage de +∞ tout partie de R contenant un
intervalle de la forme [A, +∞[ avec A ∈ R.

4/62
I- Limites
1- Notion de voisinage

Définition 1

• On appelle voisinage d’un point x0 ∈ R, toute partie V de R


qui contient un intervalle ouvert ]a, b[ contenant x0
( x0 ∈]a, b[⊂ V .)
• On appelle voisinage de +∞ tout partie de R contenant un
intervalle de la forme [A, +∞[ avec A ∈ R.
• On appelle voisinage de −∞ tout partie de R contenant un
intervalle de la forme ] − ∞, B] avec B ∈ R.

4/62
I- Limites
1- Notion de voisinage

Définition 1

• On appelle voisinage d’un point x0 ∈ R, toute partie V de R


qui contient un intervalle ouvert ]a, b[ contenant x0
( x0 ∈]a, b[⊂ V .)
• On appelle voisinage de +∞ tout partie de R contenant un
intervalle de la forme [A, +∞[ avec A ∈ R.
• On appelle voisinage de −∞ tout partie de R contenant un
intervalle de la forme ] − ∞, B] avec B ∈ R.

Notation 1
Soit a ∈ R̄ := R ∪ {−∞, +∞}. On note V(a) l’ensemble des
voisinages de a.

4/62
2- Définitions
a- Limite en un point

Définition 2
Soient x0 ∈ R et f une fonction définie sur un voisinage V de x0
sauf, peut-être, en x0 et ` ∈ R. On dit que f a pour limite ` en x0
si:

∀ > 0 ∃δ > 0 ∀x ∈ V |x − x0 | < δ =⇒ |f (x ) − `| < 

On dit aussi que f (x ) tend vers ` lorsque x tend vers x0 . On note


alors lim f (x ) = ` ou bien lim f = `.
x →x0 x0

5/62
y


`


x0
x
δ

6/62
Remarque 1

• L’inégalité |x − x0 | < δ équivaut à x ∈]x0 − δ, x0 + δ[.


L’inégalité |f (x ) − `| <  équivaut à f (x ) ∈]` − , ` + [.

7/62
Remarque 1

• L’inégalité |x − x0 | < δ équivaut à x ∈]x0 − δ, x0 + δ[.


L’inégalité |f (x ) − `| <  équivaut à f (x ) ∈]` − , ` + [.
• On peut remplacer certaines inégalités strictes « < » par des
inégalités larges « ≤ » dans la définition :
∀ > 0 ∃δ > 0 ∀x ∈ V |x − x0 | ≤ δ =⇒ |f (x ) − `| ≤ 

7/62
Remarque 1

• L’inégalité |x − x0 | < δ équivaut à x ∈]x0 − δ, x0 + δ[.


L’inégalité |f (x ) − `| <  équivaut à f (x ) ∈]` − , ` + [.
• On peut remplacer certaines inégalités strictes « < » par des
inégalités larges « ≤ » dans la définition :
∀ > 0 ∃δ > 0 ∀x ∈ V |x − x0 | ≤ δ =⇒ |f (x ) − `| ≤ 
• Dans la définition de la limite

∀ > 0 ∃δ > 0 ∀x ∈ V |x − x0 | < δ =⇒ |f (x ) − `| < 

le quantificateur ∀x ∈ V n’est là que pour être sûr que l’on


puisse parler de f (x ). Il est souvent omis et l’existence de la
limite s’écrit alors juste :

∀ > 0 ∃δ > 0 |x − x0 | < δ =⇒ |f (x ) − `| < .

7/62
Exemples
√ √
lim x= x0 pour tout x0 ≥ 0
x →x0


x

x0

0 1 x0 x

8/62
la fonction partie entière E n’a pas de limite aux points x0 ∈ Z.
y

E (x )

0 1 x0 ∈ Z x

9/62
Définition 3
Soit f une fonction définie sur un ensemble de la forme
I =]a, x0 [∪]x0 , b[.
• On dit que f a pour limite +∞ en x0 si

∀A > 0 ∃δ > 0 ∀x ∈ I |x − x0 | < δ =⇒ f (x ) > A.

On note alors lim f (x ) = +∞.


x →x0

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Définition 3
Soit f une fonction définie sur un ensemble de la forme
I =]a, x0 [∪]x0 , b[.
• On dit que f a pour limite +∞ en x0 si

∀A > 0 ∃δ > 0 ∀x ∈ I |x − x0 | < δ =⇒ f (x ) > A.

On note alors lim f (x ) = +∞.


x →x0
• On dit que f a pour limite −∞ en x0 si

∀A > 0 ∃δ > 0 ∀x ∈ I |x − x0 | < δ =⇒ f (x ) < −A.

On note alors lim f (x ) = −∞.


x →x0

10/62
y

x0 x
x0 − δ
x0 + δ

lim f (x ) = +∞.
x →x0

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b- Limite à gauche et à droite en un point
Définition 4
Soit f une fonction définie sur I = [a, b] sauf, peut-être, aux points
a ou b.
• On dit que f admet pour limite ` ∈ R à droite en a si

∀ > 0 ∃δ > 0 ∀x ∈ I 0 < x − a < δ =⇒ |f (x ) − `| < .

On écrit xlim
→a
f (x ) = ` ou aussi lim+ f (x ) = `.
x →a
x >a

12/62
b- Limite à gauche et à droite en un point
Définition 4
Soit f une fonction définie sur I = [a, b] sauf, peut-être, aux points
a ou b.
• On dit que f admet pour limite ` ∈ R à droite en a si

∀ > 0 ∃δ > 0 ∀x ∈ I 0 < x − a < δ =⇒ |f (x ) − `| < .

On écrit xlim
→a
f (x ) = ` ou aussi lim+ f (x ) = `.
x →a
x >a
• On dit que f admet pour limite ` ∈ R à gauche en b si

∀ > 0 ∃δ > 0 ∀x ∈ I 0 < b − x < δ =⇒ |f (x ) − `| < .

On écrit xlim
→a
f (x ) = ` ou aussi lim f (x ) = `.
x →b −
x <b

12/62
b- Limite à gauche et à droite en un point
Définition 4
Soit f une fonction définie sur I = [a, b] sauf, peut-être, aux points
a ou b.
• On dit que f admet pour limite ` ∈ R à droite en a si

∀ > 0 ∃δ > 0 ∀x ∈ I 0 < x − a < δ =⇒ |f (x ) − `| < .

On écrit xlim
→a
f (x ) = ` ou aussi lim+ f (x ) = `.
x →a
x >a
• On dit que f admet pour limite ` ∈ R à gauche en b si

∀ > 0 ∃δ > 0 ∀x ∈ I 0 < b − x < δ =⇒ |f (x ) − `| < .

On écrit xlim
→a
f (x ) = ` ou aussi lim f (x ) = `.
x →b −
x <b
• On définit de la même manière les limites lim f (x ) = ±∞ et
x →a+
lim f (x ) = ±∞.
x →b −
12/62
Remarque 2
Pour qu’une fonction possède une limite en un point il faut et il
suffit qu’elle possède en ce point des limites à droite et à gauche
qui sont égales.

13/62
Exemples
Considérons la fonction partie entière au point x = 2 :
• comme pour tout x ∈]2, 3[ on a E (x ) = 2, on a lim E = 2 ,
2+

14/62
Exemples
Considérons la fonction partie entière au point x = 2 :
• comme pour tout x ∈]2, 3[ on a E (x ) = 2, on a lim E = 2 ,
2+
• comme pour tout x ∈ [1, 2[ on a E (x ) = 1, on a lim E = 1.
2−

14/62
Exemples
Considérons la fonction partie entière au point x = 2 :
• comme pour tout x ∈]2, 3[ on a E (x ) = 2, on a lim E = 2 ,
2+
• comme pour tout x ∈ [1, 2[ on a E (x ) = 1, on a lim E = 1.
2−
Ces deux limites étant différentes, on en déduit que E n’a pas de
limite en 2.

14/62
Exemples
Considérons la fonction partie entière au point x = 2 :
• comme pour tout x ∈]2, 3[ on a E (x ) = 2, on a lim E = 2 ,
2+
• comme pour tout x ∈ [1, 2[ on a E (x ) = 1, on a lim E = 1.
2−
Ces deux limites étant différentes, on en déduit que E n’a pas de
limite en 2.
y
E (x )

limite à droite lim


+
E
2

limite à gauche lim E


2−

0 2 x

14/62
b- Limite en l’infini

Définition 5
Soit f une fonction définie sur un voisinage V de +∞.
• Soit ` ∈ R. On dit que f a pour limite ` en +∞ si

∀ > 0 ∃B > 0 ∀x ∈ V x > B =⇒ |f (x ) − `| < .

On note alors lim f (x ) = ` ou lim f = `.


x →+∞ +∞

15/62
b- Limite en l’infini

Définition 5
Soit f une fonction définie sur un voisinage V de +∞.
• Soit ` ∈ R. On dit que f a pour limite ` en +∞ si

∀ > 0 ∃B > 0 ∀x ∈ V x > B =⇒ |f (x ) − `| < .

On note alors lim f (x ) = ` ou lim f = `.


x →+∞ +∞
• On dit que f (x ) tend vers +∞ quand x tend vers +∞ si

∀A > 0 ∃B > 0 ∀x ∈ V x > B =⇒ f (x ) > A.

On note alors lim f (x ) = +∞.


x →+∞

15/62
• On dit que f (x ) tend vers −∞ quand x tend vers +∞ si

∀A > 0 ∃B > 0 ∀x ∈ V x > B =⇒ f (x ) < −A.

On note alors lim f (x ) = −∞.


x →+∞

16/62
• On dit que f (x ) tend vers −∞ quand x tend vers +∞ si

∀A > 0 ∃B > 0 ∀x ∈ V x > B =⇒ f (x ) < −A.

On note alors lim f (x ) = −∞.


x →+∞
• On définit de la même manière la limite en −∞ pour une
fonction définie sur un voisinage de −∞.

16/62
y

lim f (x ) = `.
x →+∞

17/62
Exemples

On a les limites classiques suivantes pour tout n ≥ 1 :


(
n n +∞ si n est pair;
• lim x = +∞ et lim x =
x →+∞ x →−∞ −∞ si n est impair.

18/62
Exemples

On a les limites classiques suivantes pour tout n ≥ 1 :


(
n n +∞ si n est pair;
• lim x = +∞ et lim x =
x →+∞ x →−∞ −∞ si n est impair.
1 1
   
• lim =0 et lim = 0.
x →+∞ xn x →−∞ xn

18/62
Exemples

On a les limites classiques suivantes pour tout n ≥ 1 :


(
n n +∞ si n est pair;
• lim x = +∞ et lim x =
x →+∞ x →−∞ −∞ si n est impair.
1 1
   
• lim n
= 0 et lim = 0.
x →+∞ x x →−∞ x n

• Soient P(x ) = an x n + an−1 x n−1 + · · · + a1 x + a0 et


Q(x ) = bm x m + bm−1 x m−1 + · · · + b1 x + b0 . On a

P(x ) an x n
lim = lim .
x →±∞ Q(x ) x →±∞ bm x m

18/62
3- Propriétés et opérations sur les limites

Proposition 1

Si une fonction admet une limite (fini ou non) en x0 ∈ R̄, alors cette
limite est unique.

19/62
Proposition 2
Soient deux fonctions f et g et x0 ∈ R̄. Si lim f = ` ∈ R et
x0
lim g = `0 ∈ R, alors :
x0
• lim(λ · f ) = λ · ` pour tout λ ∈ R
x0
• lim(f + g) = ` + `0
x0
• lim(f × g) = ` × `0
x0
1 1
• si ` 6= 0, alors lim =
x0 f `
1
De plus, si lim f = +∞ (ou −∞) alors lim = 0.
x0 x0 f

20/62
Proposition 3
Si lim f = ` et lim g = `0 , alors lim g ◦ f = `0 .
x0 ` x0

21/62
Exemple
Soit x 7→ u(x ) une fonction
s et x0 ∈ R tel que u(x ) → 2 lorsque
1
x → x0 . Posons f (x ) = 1 + + ln u(x ). Si elle existe, quelle
u(x )2
est la limite de f en x0 ?

22/62
Exemple
Soit x 7→ u(x ) une fonction
s et x0 ∈ R tel que u(x ) → 2 lorsque
1
x → x0 . Posons f (x ) = 1 + + ln u(x ). Si elle existe, quelle
u(x )2
est la limite de f en x0 ?
• Tout d’abord comme u(x ) → 2 alors u(x )2 → 4 donc
1 1
→ (lorsque x → x0 ).
u(x )2 4
• De même comme u(x ) → 2 alors, dans un voisinage de x0 ,
u(x ) > 0 donc ln u(x ) est bien définie dans ce voisinage et de
plus ln u(x ) → ln 2 (lorsque x → x0 ).
1 1
• Cela entraîne que 1 + 2
+ ln u(x ) → 1 + + ln 2 lorsque
u(x ) 4
1
x → x0 . En particulier 1 + + ln u(x ) ≥ 0 dans un
u(x )2
voisinage de x0 , donc f (x ) est bien définie dans un voisinage
de x0 .
22/62
• Finalement f (x ) a bien une limite en x0 et
s
1
lim f (x ) = 1+ + ln 2.
x →x0 4

23/62
Remarque 3

• Les résultats relatifs aux opérations sur les limites en x0


s’appliquent en particulier lorsqu’il s’agit de limites à droite ou
à gauche en x0 .

24/62
Remarque 3

• Les résultats relatifs aux opérations sur les limites en x0


s’appliquent en particulier lorsqu’il s’agit de limites à droite ou
à gauche en x0 .
• Il y a des situations où l’on ne peut rien dire sur les limites.
Par exemple si lim f = +∞ et lim g = −∞ alors on ne peut à
x0 x0
priori rien dire sur la limite de f + g (cela dépend vraiment de
f et de g). On raccourcit cela en: +∞ − ∞ est une forme
indéterminée.

24/62
Voici une liste de formes indéterminées :
∞ 0 ∞
+∞ − ∞; 0 × ∞; ; ; 1 ; ∞0 .
∞ 0

25/62
Exemples

1 1
Calculons lim (1 + x ) x et lim (1 + e x ) x :
x →0 x →+∞

26/62
Exemples

1 1
Calculons lim (1 + x ) x et lim (1 + e x ) x :
x →0 x →+∞
Il s’agit d’enlever les formes indéterminées 1∞ et ∞0
réspectivement.
1 1
• lim (1 + x ) x = lim e x ln(1+x ) = e.
x →0 x →0
1 1 x) 1 x (1+ 1
• lim (1 + e ) = lim e x ln(1+e
x x = lim e x ln(e ex
))
=
x →+∞ x →+∞ x →+∞
1+ x1 ln(1+ e1x )
lim e = e.
x →+∞

26/62
Proposition 4

• Si f ≤ g et si lim f = ` ∈ R et lim g = `0 ∈ R, alors ` ≤ `0 .


x0 x0
• Si f ≤ g et si lim f = +∞, alors lim g = +∞.
x0 x0
• Théorème des gendarmes

Si f ≤ g ≤ h et si lim f = lim h = ` ∈ R, alors g a une limite


x0 x0
en x0 et lim g = `.
x0

27/62
h

lim f = lim g = lim h g


x0 x0 x0

x0

28/62
II- Continuité

29/62
II- Continuité
1- Définitions

Définition 6
Soit f une fonction définie sur un intervalle ouvert I de R et
x0 ∈ I.
• On dit que f est continue en x0 si

lim f (x ) = f (x0 ).
x →x0

c’est-à-dire

∀ > 0 ∃δ > 0 ∀x ∈ I |x −x0 | < δ =⇒ |f (x )−f (x0 )| < .

• On dit que f est continue sur I si f est continue en tout point


de I.

30/62
y


f (x0 )


x0
x
δ

Intuitivement, une fonction est continue sur un intervalle, si on


peut tracer son graphe « sans lever le crayon », c’est-à-dire si sa
courbe représentative n’admet pas de saut.

31/62
Voici des fonctions qui ne sont pas continues en x0 :
y y

x0 x x0 x
y

x0 x

32/62
Exemples

Les fonctions suivantes sont continues :


• les fonctions polynômes sur R et les fonctions rationnelles sur
leurs domaines de définitions,

• la fonction racine carrée x 7→ x sur [0, +∞[,
• les fonctions sin et cos sur R,
• la fonction valeur absolue x 7→ |x | sur R,
• la fonction exp sur R,
• la fonction ln sur ]0, +∞[.

33/62
Exemples

Les fonctions suivantes sont continues :


• les fonctions polynômes sur R et les fonctions rationnelles sur
leurs domaines de définitions,

• la fonction racine carrée x 7→ x sur [0, +∞[,
• les fonctions sin et cos sur R,
• la fonction valeur absolue x 7→ |x | sur R,
• la fonction exp sur R,
• la fonction ln sur ]0, +∞[.
Par contre, la fonction partie entière E n’est pas continue aux
points x0 ∈ Z, puisqu’elle n’admet pas de limite en ces points.
Pour x0 ∈ R \ Z, elle est continue en x0 .

33/62
Définition 7
Soit f une fonction définie sur [a, b], (a < b).
• On dit que f est continue à droite en a si : lim f (x ) = f (a).
x →a+
• On dit que f est continue à gauche en b si :
lim f (x ) = f (b).
x →b −

34/62
Exemple

Soit f la fonction définie sur R par

 sin x

si x < 0;
f (x ) = x
 2
x +2 si x ≥ 0.

35/62
Exemple

Soit f la fonction définie sur R par

 sin x

si x < 0;
f (x ) = x
 2
x +2 si x ≥ 0.

f est continue à droite en 0 mais n’est pas continue à gauche en 0.

35/62
Remarque 4

• Une fonction f est continue en un point si et seulement si elle


soit continue à droite et à gauche en ce point.
• Une fonction non continue en un point est dite discontinue en
ce point.

36/62
2- Propriétés

La continuité se comporte bien avec les opérations élémentaires.


Les propositions suivantes sont des conséquences immédiates des
propositions analogues sur les limites.
Proposition 5
Soient f , g : I → R deux fonctions continues en un point x0 ∈ I.
Alors
• λ · f est continue en x0 (pour tout λ ∈ R),
• f + g est continue en x0 ,
• f × g est continue en x0 ,
1
• si f (x0 ) 6= 0, alors est continue en x0 .
f

37/62
Proposition 6
Soient f : I → R et g : J → R deux fonctions telles que f (I) ⊂ J.
Si f est continue en un point x0 ∈ I et si g est continue en f (x0 ),
alors g ◦ f est continue en x0 .

38/62
3- Prolongement par continuité

Définition 8
Soit I un intervalle, x0 un point de I et f : I \ {x0 } → R une
fonction.
• On dit que f est prolongeable par continuité en x0 si f admet
une limite finie ` en x0 .
• On définit alors la fonction f˜ : I → R en posant pour tout
x ∈I (
f (x ) si x 6= x0 ;
f˜(x ) =
` si x = x0 .

Alors f˜ est continue en x0 et on l’appelle le prolongement par


continuité de f en x0 .

39/62
y

x0 x

Dans la pratique, on continuera souvent à noter f à la place de f˜.

40/62
Exemple

1
 

Considérons la fonction f définie sur R par f (x ) = x sin .
x
Voyons si f admet un prolongement par continuité en 0 ?

41/62
Exemple

1
 

Considérons la fonction f définie sur R par f (x ) = x sin .
x
Voyons si f admet un prolongement par continuité en 0 ?
Comme pour tout x ∈ R∗ on a |f (x )| ≤ |x |, on en déduit que f
tend vers 0 en 0. Elle est donc prolongeable par continuité en 0 et
son prolongement est la fonction f˜ définie sur R tout entier par :

x sin 1
 
si x 6= 0;

f˜(x ) = x
0

si x = 0.

41/62
4- Théorèmes classiques sur la continuité
Théorème 1 (de Cauchy)
Soit f une fonction continue sur un segment [a, b].

Si f (a) · f (b) < 0, alors il existe c ∈]a, b[ tel que f (c) = 0.

f (b) > 0

a c
b x
f (a) < 0
42/62
Remarque 5
Si, de plus, f est trictement monotone, alors c est unique.

43/62
Théorème 2 (Théorème des valeurs intermédiaires (T.V.I))
Soit f une fonction continue sur un segment [a, b].

Pour tout réel λ compris entre f (a) et f (b), il existe c ∈ [a, b] tel
que f (c) = λ.

44/62
Une illustration du T.V.I, le réel c n’est pas nécessairement unique.
y

f (b)

f (a)
a c1 c2 c3 b x

45/62
De plus si la fonction n’est pas continue, le théorème n’est plus
vrai.
y

f (b)

f (a)
a b x

46/62
Preuve. Posons g(x ) = f (x ) − λ.
La fonction g est continue sur [a, b].
De plus g(a)g(b) < 0 puisque λ est compris entre f (a) et f (b).
Donc, d’après le Théorème 1, il existe c ∈ [a, b] tel que g(c) = 0
et donc f (c) = λ. 

47/62
Voici une formulation théorique du T.V.I:
Corollaire 1

Soit f une fonction continue sur un intervalle I. Alors f (I) est un


intervalle.

48/62
Attention ! Il serait faux de croire que l’image par une fonction f
de l’intervalle [a, b] soit l’intervalle [f (a), f (b)] (voir la figure
ci-dessous).
y

f (b)

f ([a, b])
f (a)

a b x

49/62
Preuve. Soient y1 , y2 ∈ f (I), y1 ≤ y2 . Montrons que si
y ∈ [y1 , y2 ], alors y ∈ f (I).
Par hypothèse, il existe x1 , x2 ∈ I tels que y1 = f (x1 ), y2 = f (x2 )
et donc y est compris entre f (x1 ) et f (x2 ).
D’après le T.V.I, comme f est continue, il existe donc x ∈ I tel que
y = f (x ), et ainsi y ∈ f (I). 

50/62
Théorème 3 (Théorème des valeurs intermédiaires généralisé)
Soit f une fonction continue sur ]a, b[ avec a et b dans R̄.
Supposons que ( lim+ f (x ))( lim f (x )) < 0 alors, il existe
x →a x →b −
c ∈]a, b[ tel que f (c) = 0.

51/62
Preuve. Supposons par exemple que lim+ f (x ) < 0 et
x →a
lim f (x ) > 0.
x →b −
Donc, il existe a1 ∈]a, b[ tel que f (a1 ) < 0 et il existe b1 ∈]a, b[ tel
que f (b1 ) > 0.
Or, f est continue et vérifie f (a1 )f (b1 ) < 0.
D’après le Théorème 1, il existe c ∈]a1 , b1 [⊂]a, b[ tel que
f (c) = 0. D’où le résultat. 

52/62
Exemple

Tout polynôme de degré impair possède au moins une racine réelle.

53/62
Exemple

Tout polynôme de degré impair possède au moins une racine réelle.


En effet, un tel polynôme s’écrit P(x ) = an x n + · · · + a1 x + a0
avec n un entier impair.
On peut supposer que le coefficient an est strictement positif.
Alors on a lim P = −∞ et lim P = +∞.
−∞ +∞
On conclut grâce au théorème précédent.

53/62
Théorème 4
Soit f : [a, b] → R une fonction continue sur un segment. Alors il
existe deux réels m et M tels que f ([a, b]) = [m, M]. Autrement
dit, l’image d’un segment par une fonction continue est un
segment.

y
M

m
a b x

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Comme on sait déjà par le T.V.I que f ([a, b]) est un intervalle, le
théorème précédent signifie exactement que:

Si f est continue sur [a, b], alors f est bornée sur [a, b], et elle atteint
ses bornes.

m est donc le minimum de la fonction sur l’intervalle [a, b] alors


que M est le maximum.

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III- Fonctions réciproques

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III- Fonctions réciproques
1- Rappels: injection, surjection, bijection

Définition 9
Soit f : E → F une fonction, où E et F sont des parties de R.
• f est injective si ∀x , x 0 ∈ E f (x ) = f (x 0 ) =⇒ x = x 0 ;

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III- Fonctions réciproques
1- Rappels: injection, surjection, bijection

Définition 9
Soit f : E → F une fonction, où E et F sont des parties de R.
• f est injective si ∀x , x 0 ∈ E f (x ) = f (x 0 ) =⇒ x = x 0 ;
• f est surjective si ∀y ∈ F ∃x ∈ E y = f (x ) ;

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III- Fonctions réciproques
1- Rappels: injection, surjection, bijection

Définition 9
Soit f : E → F une fonction, où E et F sont des parties de R.
• f est injective si ∀x , x 0 ∈ E f (x ) = f (x 0 ) =⇒ x = x 0 ;
• f est surjective si ∀y ∈ F ∃x ∈ E y = f (x ) ;
• f est bijective si f est à la fois injective et surjective,
c’est-à-dire si ∀y ∈ F ∃!x ∈ E y = f (x ).

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Proposition 7
Si f : E → F est une fonction bijective alors il existe une unique
application g : F → E telle que g ◦ f = IdE et f ◦ g = IdF . La
fonction g est la bijection réciproque de f et se note f −1 .

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Remarque 6

• On rappelle que l’identité, IdE : E → E est simplement définie


par x 7→ x .

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Remarque 6

• On rappelle que l’identité, IdE : E → E est simplement définie


par x 7→ x .

• g ◦ f = IdE se reformule ainsi : ∀x ∈ E g f (x ) = x , alors

que f ◦ g = IdF s’écrit : ∀y ∈ F f g(y ) = y .

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Remarque 6

• On rappelle que l’identité, IdE : E → E est simplement définie


par x 7→ x .

• g ◦ f = IdE se reformule ainsi : ∀x ∈ E g f (x ) = x , alors

que f ◦ g = IdF s’écrit : ∀y ∈ F f g(y ) = y .
• Dans un repère orthonormé les graphes des fonctions f et f −1
sont symétriques par rapport à la première bissectrice.

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Voici le graphe d’une fonction injective (à gauche), d’une fonction
surjective (à droite) et enfin le graphe d’une fonction bijective ainsi
que le graphe de sa bijection réciproque.
y y

y
x x y
x1 x2 x3 x

y
yf
y =x
f −1

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2- Fonctions monotones et bijections

Voici un théorème très utilisé dans la pratique pour montrer qu’une


fonction est bijective.
Théorème 5 (Théorème de la bijection)
Soit f : I → R une fonction définie sur un intervalle I de R. Si f
est continue et strictement monotone sur I, alors
1 f établit une bijection de l’intervalle I dans l’intervalle image
J = f (I),
2 la fonction réciproque f −1 : J → I est continue et strictement
monotone sur J et elle a le même sens de variation que f .

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Exemple

Soit n ≥ 1. Soit f : [0, +∞[→ [0, +∞[ définie par f (x ) = x n .

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Exemple

Soit n ≥ 1. Soit f : [0, +∞[→ [0, +∞[ définie par f (x ) = x n .


f est continue et strictement croissante sur [0, +∞[ avec f (0) = 0
et lim f (x ) = +∞, donc f est une bijection.
+∞
1 √
Sa bijection réciproque f −1 est notée: x 7→ x n (ou aussi x 7→ n x ):
c’est la fonction racine n-ième. Elle est continue et strictement
croissante sur [0, +∞[.

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