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Exercices de Mathématiques

Espaces vectoriels normés (I)


Énoncés

Énoncés des exercices

Exercice 1 [ Indication ] [ Correction ]


Montrer que N : R2 → R, définie pour u = (x, y) par N (u) = sup |x + ty| est une norme.
0≤t≤1
Représenter la boule unité fermée de centre 0.

Exercice 2 [ Indication ] [ Correction ]


Soient E un espace vectoriel normé, et x, y, z, t quatre vecteurs de E.
Montrer que kx − tk + ky − zk ≤ kx − yk + ky − tk + kt − zk + kz − xk.

Exercice 3 [ Indication ] [ Correction ]


Soit E un espace vectoriel normé.
Pour toutes parties A et B de E, on note A + B = {a + b, a ∈ A, b ∈ B}.
1. Montrer que si A et B sont compactes, alors A + B est compacte.
2. Montrer que si A est compacte et B fermée, alors A + B est fermée.

Exercice 4 [ Indication ] [ Correction ]


Soit E un espace préhilbertien sur K.
1. Pour tout a de E, montrer que fa définie par x 7→ fa (x) =< a, x > est continue.
2. Pour toute partie A de E, on rappelle que A⊥ = {x ∈ E, ∀a ∈ A, < a, x >= 0}.
Montrer que A⊥ est un ensemble fermé (donner deux démonstrations.)

Exercice 5 [ Indication ] [ Correction ]


On munit E = Mn (R) de l’une des trois normes usuelles :
qP
a2ij , kAk∞ = sup |aij |
P
Pour toute matrice A = (aij ) : kAk1 = |aij |, kAk2 =
Dans chaque cas, calculer la norme de l’application linéaire “trace”.

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Exercices de Mathématiques
Espaces vectoriels normés (I)
Indications, résultats

Indications ou résultats

Indication pour l’exercice 1 [ Retour à l’énoncé ]


On montre facilement que N est une norme. 
2 −1 ≤ x ≤ 1
Pour tout u = (x, y) ∈ R , montrer que N (u) ≤ 1 ⇐⇒
−x − 1 ≤ y ≤ −x + 1

Indication pour l’exercice 2 [ Retour à l’énoncé ]


Appliquer quatre fois l’inégalité triangulaire : kx − tk ≤ kx − yk + ky − tk , · · ·

Indication pour l’exercice 3 [ Retour à l’énoncé ]

1. Se donner une suite (un = an + bn ) de A + B.


Procéder à deux extractions de suites consécutives.
2. Se donner une suite (un = an + bn ) de A + B, convergente vers `.
Extraire une suite convergente de la suite (an ).

Indication pour l’exercice 4 [ Retour à l’énoncé ]

1. Vérifier que fa est lipschitzienne de rapport kak.


2. a) Soit (xn ) une suite de A⊥ , convergente vers `. Montrer que ` ∈ A⊥ .
b) A⊥ est l’intersection des {a}⊥ , pour a ∈ A, et les {a}⊥ sont fermés car...

Indication pour l’exercice 5 [ Retour à l’énoncé ]

– Avec la norme A → kAk1 :


Vérifier l’inégalité (non améliorable) |tr (A)| ≤ kAk1 . Donc ktr k = 1.
– Avec la norme A → kAk2 :

Appliquer Cauchy-Schwarz. En déduire ktr k = n.
– Avec la norme A → kAk∞ : on trouve ktr k = n.

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Espaces vectoriels normés (I)
Corrigés

Corrigés des exercices

Corrigé de l’exercice 1 [ Retour à l’énoncé ]


Dans cette question u = (x, y) et v = (x0 , y 0 ) sont deux éléments quelconques de R2 .
– La borne supérieure N (u) existe car elle représente le maximum (atteint au moins pour une
valeur t0 ) de l’application t → |x + ty|, définie et continue sur [0, 1].
– On a évidemment l’inégalité N (x, y) ≥ 0.
D’autre part N (x, y) = 0 ⇒ ∀t ∈ [0, 1], x + ty = 0 ⇒ x = y = 0 (choisir t = 0 et t = 1.)
– Pour tout réel λ :

N (λu) = sup |(λx) + t(λy)| = sup |λ| |x + ty| = |λ| sup |x + ty| = |λ| N (u)
0≤t≤1 0≤t≤1 0≤t≤1

– Pour tout réel t de [0, 1], |(x + x0 ) + t(y + y 0 )| ≤ |x + ty| + |x0 + ty 0 | ≤ N (u) + N (v).
On peut alors passer à la borne supérieure dans |(x + x0 ) + t(y + y 0 )| et écrire :

N (u + v) ≤ N (u) + N (v)

L’application u → N (u) est donc une norme sur R2 .


Soit u = (x, y) un élément quelconque de R2 , et soit ϕ définie sur [0, 1] par ϕ(t) = |x + ty|.
L’application positive ϕ2 est convexe sur [0, 1] (sa dérivée seconde est positive ou nulle).
L’application ϕ2 atteint donc son maximum en t = 0 ou en t = 1. Il en est de même de ϕ.
On a donc :
  
ϕ(0) ≤ 1 |x| ≤ 1 −1 ≤ x ≤ 1
N (u) ≤ 1 ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒
ϕ(1) ≤ 1 |x + y| ≤ 1 −x − 1 ≤ y ≤ −x + 1

On en déduit la forme de la boule unité fermée :

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Corrigés

Corrigé de l’exercice 2 [ Retour à l’énoncé ]


kx − tk ≤ kx − yk + ky − tk




 ky − zk ≤ ky − tk + kt − zk

On applique quatre fois l’inégalité triangulaire :


 kx − tk ≤ kx − zk + kz − tk


ky − zk ≤ ky − xk + kx − zk
On ajoute ces égalités et on obtient le résultat en simplifiant par 2 :

kx − tk + ky − zk ≤ kx − yk + ky − tk + kt − zk + kz − xk

Corrigé de l’exercice 3 [ Retour à l’énoncé ]

1. Soit (un ) une suite de A + B.


Pour tout n de N, il existe an dans A et bn dans B tels que un = an + bn .
Puisque A est compact, il existe une application ϕ : N → N, strictement croissante, telle
que la suite de terme général a0n = aϕ(n) (extraite de la suite (an )) soit convergente vers
un élément a de A.
Considérons la suite de terme général b0n = bϕ(n) , extraite de la suite (bn ).
De la suite (b0n ) du compact B on extrait une suite (b00n = b0ψ(n) ) convergente vers un
élément b de B.
De la suite convergente (a0n ), on extrait (a00n = a0ψ(n) ), toujours convergente vers a ∈ A.
Dans ces conditions, la suite de terme général u00n = a00n + b00n est extraite de la suite initiale
(un ) de A + B, et elle converge vers l’élément a + b de A + B.
On en déduit que A + B est une partie compacte de E.
2. Soit (un ) une suite de A + B.
Pour tout n de N, il existe an dans A et bn dans B tels que un = an + bn .
On suppose que la suite (un ) est convergente vers un élément ` de E.
Il s’agit de montrer que ` ∈ A + B.
De la suite (an ) du compact A on extrait une suite (a0n = aϕ(n) ) convergente vers un
élément a de A.
Pour tout entier n, on note alors b0n = bϕ(n) et u0n = uϕ(n) .
La suite (u0n ), extraite de la suite convergente (un ), est elle-même convergente vers `.
On en déduit que la suite de terme général b0n = u0n − a0n est convergente car elle est la
différence de deux suites convergentes.
Posons b = lim b0n . Puisque B est fermé, le vecteur b est un élément de B.
n→∞

On a alors ` = lim (a0n + b0n ) = lim a0n + lim b0n = a + b ∈ A + B.


n→∞ n→∞ n→∞
Conclusion : A + B est fermé.

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Corrigés

Corrigé de l’exercice 4 [ Retour à l’énoncé ]


1. Pour tous vecteurs x et y de E, |f (x) − f (y)| = |< a, x − y >| ≤ kak kx − yk.
L’application fa est donc lipschitzienne de rapport kak : elle est continue sur E.
NB : L’énoncé ne précise pas que E est de dimension finie (dans ce cas la linéarité de fa
suffirait en effet à assurer sa continuité.)
2. – Première démonstration :
Soit (xn ) une suite convergente de E, formée d’éléments de de A⊥ . Soit ` sa limite.
Pour tout a de A, et parce que fa est continuite, on a < a, ` > = lim < a, xn > = 0.
n→∞

La limite ` est donc un élément de A .
Il s’ensuit que cet ensemble est un fermé de E.
– Deuxième démonstration :
On peut aussi dire que pour tout a de A, l’ensemble a⊥ est un fermé de E, car c’est
l’image réciproque d’un fermé de R (le singleton {0}) par l’application continue fa .
Or A⊥ est l’intersection des {a}⊥ , pour tous les a de A.
On en déduit que A⊥ est un fermé de E (intersection quelconque de fermés.)

Corrigé de l’exercice 5 [ Retour à l’énoncé ]


Il trouver le réel minimum positif λ tel que, pour toute matrice A, on a ait : |tr (A)| ≤ λ kAk.
– Avec la norme A → kAk1 :
n n n
P P P
|tr (A)| = aii ≤ |aii | ≤ |aij | = kAk1 . On en déduit l’inégalité |tr (A)| ≤ kAk1 .

i=1 i=1 i,j
Ce résultat n’est pas améliorable car il y a égalité par exemple si A = In . Donc ktr k = 1.
– Avec la norme A → kAk2 :
n n n n
P 2 P 2 P
2
12 a2ii
P
On applique Cauchy-Schwarz : tr (A) = aii = (1 · aii ) ≤

i=1 i=1 i=1 i=1
n n √
On en déduit tr (A)2 ≤ n a2ii ≤ n a2ij . Autrement dit |tr (A)| ≤
P P
n kAk2 .
i=1 i,j=1
Cette inégalité ne peut pas être améliorée car c’est une égalité par exemple si A = In .

On en déduit ktr k = n.
– Avec la norme A → kAk∞ :
n P n
P
|tr (A)| = aii ≤ |aii | ≤ n sup{|aii | , i = 1 · · · n} ≤ n sup{|aij | , i, j = 1 · · · n}
i=1 i=1

On en déduit l’inégalité |tr (A)| ≤ n kAk∞ .


Cette inégalité ne peut pas être améliorée car c’est une égalité par exemple si A = In .
On en déduit ktr k = n.

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