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2
(2 p
p!)
1
cos2p+1 (t)dt =
Analyse Réelle,
Calcul intégral
Équations différentielles
π
2
0
Z
cos (t)dt = p 2 et
(2p)! π
(2 p!) 2
Modeste ESSOH
Bérenger KPATA
2p
π
2
0
Z
Table des matières
I Calcul Intégral 3
Introduction 5
II Équations différentielles 49
Introduction et généralité 51
1
4 Équations différentielles linéaires d’ordre 2 67
I Équations différentielles linéaires d’ordre 2 à coefficients constants . . . . . . . . . . . 67
I.1 Solution générale de l’équation homogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
I.2 Solution particulière de l’équation différentielle (E) . . . . . . . . . . . . . . . 69
I.3 Ensemble des solutions d’une équation différentielle . . . . . . . . . . . . . . . 73
I.4 Unicité de la solution sous conditions initiales . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
I.5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
II Équations différentielles linéaires d’ordre 2 à coefficients quelconques . . . . . . . . . . 78
Calcul Intégral
3
Introduction
L’intégrale est un des plus beaux et des plus puissants objet mathématique. Il s’agit sans aucun
doute d’une des plus belles inventions de l’esprit humain. En effet, il s’agit tout d’abord d’un pure
création de l’esprit au sens où c’est un objet limite, obtenu en passant à la limite sur des subdivisions
etc., pas un objet qui existe dans la nature (ou du moins ¸ca se discute !). Ensuite c’est un objet qui
permet de calculer des choses très compliquées : pratiquement toutes les surfaces. Imaginez comment
on s’y prenait il y a plusieurs siècles pour calculer des surfaces compliquées : on ne dispose en général
que de peu d’outils ou de formules, on est obligé de passer par des approximations par des figures
simples (comme les grecs avec le disque qu’ils encadraient par des polygones réguliers). L’intégrale
fournit une réponse très puissante et extrêmement simple : il suffit de calculer une primitive et de
prendre la différence de sa valeur en deux points ! C’est vraiment surprenant de simplicité.
Il n’y a pas un seul pan des sciences, qu’elles soient physiques, chimiques, biologiques, économiques,
informatiques etc. qui ne fasse pas aujourd’hui un usage intensif de l’intégrale. C’est clairement un
objet-clef de l’analyse mathématique et des sciences en général.
Il existe des théories plus ou moins fines de l’intégration. Des théories qui permettent de calculer
l’intégrale de fonctions plus ou moins compliquées, ou de fonctions qui vivent sur des espaces plus
ou moins bizarres (mais nécessaires à un certain niveau). En Licence 1 de Mathématiques, nous
étudierons l’intégrale dite de Riemann, qui est déjà très puissante et générale. La forme la plus
générale de l’intégrale est celle de Lebesgue, que nous étudierons en Licence 3 de Mathématiques.
5
Calcul intégral -6-
1
C h a p it r e
Fonction Riemann intégrable
(1, 2, 3, 4) est une subdivision de [1, 4] mais (1, 2, 4, 5, 3) n’est pas une subdivision de [1, 5].
• Les xk sont appelés les points de la subdivision, les intervalles [xk−1 , xk ], k = 1, · · · , n, les
intervalles fermés de la subdivision, et les intervalles ]xk−1 , xk [ les intervalles ouverts ; le réel
7
Remarque 1
b−a
La subdivision de [a, b] est régulière d’ordre n si et seulement si xk = a + k pour tout k ∈
n
{0, 1, 2, · · · , n} ;
k
ce qui donne en particulier, lorsque a = 0 et b = 1 : xk = .
n
Remarque 2
Soient σ{x0 , · · · , xn } et σ ′ = {x′0 , · · · , x′p } deux subdivisions de [a, b]. On note σ ∪ σ ′ la subdivision
obtenue en prenant la réunion des ensembles {x0 , · · · , xn } et{x′0 , · · · , x′p } et en rangeant les éléments
par ordre croissant.
Définition 2
Soit P une propriété concernant des fonctions sur un intervalle ; on dira que la fonction f possède la
propriété P par morceaux (ou par intervalles) sur [a, b] s’il existe une subdivision σ = (x0 , · · · , xn )
de [a, b] telle que les n restrictions de f aux intervalles ouverts ]xk−1 , xk [ de la subdivision σ sont
prolongeables en des fonctions ayant la propriété P sur les intervalles fermés [xk−1 , xk ].
• Une subdivision ayant cette propriété sera dite adaptée à la fonction f sur [a, b] pour la propriété P.
Si l’on définit un point de discontinuité de première espèce d’une fonction comme étant un point de discon-
tinuité où la fonction possède cependant une limite finie à gauche et à droite, alors :
une fonction f est continue par morceaux sur [a, b] si et seulement si elle est continue en tout point de [a, b]
sauf en un nombre fini de points où la discontinuité de la fonction est de première espèce.
Proposition 1
Une fonction continue par morceaux sur un segment [a, b] est bornée sur ce segment.
L’ensemble des fonctions réelles d’ensemble de définition [a, b] continues par morceaux sur [a, b]
est noté CM ([a, b], R) .
Figure 1.3 – Exemple de représentation graphique d’une fonction continue par morceaux
Théorème 1
CM ([a, b], R) est un sous-espace vectoriel de R[a,b] : c’est-à-dire pour toutes fonctions f et g
continues par morceaux sur [a, b] et pour tous réels α et β, la fonction αf + βg est continue par
morceaux sur [a, b].
• L’ensemble des fonctions réelles d’ensemble de définition [a, b] affines par morceaux sur [a, b] est
noté AM ([a, b], R) .
Théorème 2
AM ([a, b], R) est un sous-espace vectoriel de CM ([a, b], R) : c’est-à-dire pour toutes fonctions f
et g affines par morceaux sur [a, b] et pour tous réels α et β, la fonction αf + βg est affine par
morceaux sur [a, b].
Théorème 3
C k M ([a, b], R) est un sous-espace vectoriel de CM ([a, b], R) : c’est-à-dire pour toutes fonctions
f et g de classe C k par morceaux sur [a, b] et pour tous réels α et β, la fonction αf + βg est de
classe C k par morceaux sur [a, b].
• Soient f une fonction en escalier et σ = {x0 , · · · , xn } une subdivision de [a, b]. On dit que σ
est adaptée à f , si f est constante sur chaque intervalle ouvert ]xi−1 , xi [ de la subdivision σ.
• L’ensemble des fonctions réelles d’ensemble de définition [a, b] en escalier sur [a, b] est noté
Esc ([a, b], R) .
Théorème 4
Esc ([a, b], R) est un sous-espace vectoriel de CM ([a, b], R) : c’est-à-dire toute fonction en escalier
sur [a, b] est continue par morceaux ; et pour toutes fonctions f et g en escalier sur [a, b] et pour
tous réels α et β, la fonction αf + βg est en escalier sur [a, b].
Preuve : Soient f, g ∈ Esc ([a, b], R) et α, β ∈ R et soit σ (resp. σ ′ ) une subdivision adaptée à f
(resp. g). Alors la subdivision σ ∪ σ ′ = {x0 , · · · , xn } est adaptée à la fois à f et à g, c’est-à-dire que
f et g sont constantes sur chaque intervalle ]xi−1 , xi [, de valeurs respectives ci et di , et donc αf + βg
y est aussi constante, de valeur αci + βdi. Ceci montre a que αf + βg est en escalier, donc que
Esc ([a, b], R) est un sous-espace vectoriel du R - espace vectoriel de toutes les fonctions [a, b] −→ R.
Remarque 3
Il est facile de prouver que si f et g sont des fonctions en escalier sur [a, b] alors les fonctions |f | et
f g sont en escalier sur [a, b].
Exercice 1
Soit a et b deux réels a et b tels que a < b. Montrer que la fonction partie entière E est en escalier
sur [a, b].
Propriété 1
Soit f une fonction en escalier sur [a, b] , σ = (x0 , ..., xn ) une subdivision adaptée à f, et λk la
valeur constante de f sur ]xk−1 , xk [ ; alors le réel
n
X
λk (xk − xk−1 )
k=1
p
X
Preuve : Pour toute subdivision τ = (t0 , t1 , ·, tp ) de [a, b] adaptée de f , posons Iτ (f ) = ck (ti −ti−1 )
i=1
où ck est la valeur de la fonction f sur l’intervalle ]ti−1 , ti [.
Considérons deux subdivisions σ = {x0 , · · · , xn } et σ ′ = {y0 , · · · , ym } adaptées à f avec λk et αl la
valeur constante de la fonction f respectivement sur ]xk−1 , xk [ et ]xl−1 , xl [ .
Posons σ1 = σ∪(a, y1 , b). Dans le cas y1 est un point de la subdivision σ alors σ1 = σ et Iσ (f ) = Iσ1 (f ).
Si y1 n’est pas un point de σ alors il existe un entier p tel xp−1 < y1 < xp . Alors σ1 = (x0 , · · · , x −
p − 1, y1 , xp , · · · , xn ). D’où
n
X
Iσ (f ) = λk (xk − xk−1 ) = λ1 (x1 − x0 ) + · · · λp−1(xp−1 − xp−2 )
k=1
+ λp (y1 − xp−1 ) + λp (xp − y1 ) + · · · λn (xn − xn−1 )
= Iσ1 (f )
En posant pour tout l ∈ {1, 2, · · · , m − 1}, σl = σl−1 ∪ (a, yl ) où on pris σ0 = σ et en raisonnant de
proche en proche, on obtient
Proposition 2
Soit f et g sont en escalier sur [a, b].
1. Pour tous réels α et β,
Z b Z b Z b
(αf (x) + βg(x)) dx = α f (x)dx + β g(x)dx
a a a
4. On a Z b Z b
f (x)dx 6 |f (x)| dx.
a a
Preuve :
2. Comme f est positive sur [a, b], toutes les valeurs λk de f sur ]xk−1 , xk [ sont positives pour une
subdivision σ = (x0 , · · · , xn ). Comme les xk−1 − xk sont tous positifs, on a bien
Z b n
X
f (x)dx = λk (xk − xk−1 ) ≥ 0.
a k=1
Z b
3. Si pour tout x ∈ [a, b], f (x) 6 g (x) alors x ∈ [a, b], g(x) − f (x) ≥ 0. D’après 2. (g(x) −
a
f (x))dx ≥ 0 et de 1, on obtient
Z b Z b
f (x)dx 6 g(x)dx.
a a
d’où Z b Z b
f (x)dx 6 |f (x)| dx.
a a
Interprétation géométrique : Z b
Si f est une fonction en escalier sur [a, b] alors l’intégrale f (x)dx est la somme des aires
a
algébriques des rectangles délimités par le graphe de f , les aires des rectangles situés au-dessus (resp.
en dessous) de l’axe des abscisses étant comptées positivement (resp. négativement).
Remarque 4
• Supposons que ∀x ∈ [a, b] m 6 f (x) 6 M. Pour toutes fonctions g1 et g2 en escalier sur [a, b]
telles que pour tout x ∈ [a, b], g1 (x) ≤ f (x) et g2 (x) ≥ f (x), on a
Z b Z b
g1 (x)dx ≥ m(b − a) et g2 (x)dx ≤ M(b − a).
a a
Les ensembles Z b
g(x)dx | g ∈ Esc([a, b], R) ; ∀ ∈ [a, b] g(x) ≤ f (x)
a
et Z b
g(x)dx | g ∈ Esc([a, b], R) ; ∀ ∈ [a, b] g(x) ≥ f (x)
a
sont non vides car ils contiennent respectivement les fonctions constantes x → m et x → M ; de plus
ils sont respectivement majoré par m(b − a) et minoré par M(b − a), donc
Z b
g(x)dx | g ∈ Esc([a, b], R) ; ∀ ∈ [a, b] g(x) ≤ f (x)
a
Définition 6
f est dite intégrable (au sens de Riemann) sur [a, b] dès que son intégrale inférieure sur [a, b] est
égale à son intégrale supérieure :
La valeur commune des intégrales inférieure et supérieure de f sur [a, b] est appelée intégrale de f
Z b
sur [a, b] et notée f (x) dx (x étant ici une variable muette).
a
Remarque 5
Lorsque f est en escalier, cette définition coincide avec celle donnée dans la définition 3.
Si g est une fonction en escalier qui majore f sur [a, b], alors sur tout intervalle où g est constante il y a un
rationnel, donc doit être supérieure ou égale à 1 sur cet intervalle. Donc g ≥ 1 sur [a, b] par conséquent I + (f ) ≥ 1.
De même si g est une fonction en escalier qui minore f sur [a, b], alors sur tout intervalle où g est constante il
y a un irrationnel, donc doit être inférieure ou égale à 0 sur cet intervalle. Donc g ≤ 0 sur [a, b] par conséquent
I − (f ) ≤ 0.
On ne peut donc pas avoir I − (f ) = I + (f ).
n−1 n+1
6 I − (f ) 6 I + (f ) 6 .
2n 2n
1
n−1 n+1 1
Par passage à la limite, on a = 6 I − (f ) 6 I + (f ) 6
lim lim = , par suite I − (f ) =
2
2n n→+∞
Z 1 n→+∞ 2n 2
+ 1 1
I (f ) = . Donc f est intégrable sur [0, 1] et on a f (x)dx = .
2 0 2
Théorème 5
Une fonction f définie et bornée sur [a, b] est intégrable sur [a, b] si et seulement si pour tout
entier n ∈ N il existe des fonctions en escalier ϕn et ψn sur [a, b] telles ψn ≤ f ≤ ϕn et que
Z b
lim (ϕn (x) − ψn (x)) dx = 0.
n→+∞ a
Z b Z b
Dans ce cas lim ϕn (x)dx = lim ψn (x)dx et cette valeur commune est égale à l’intégrale
n→+∞ a n→+∞ a
de f sur [a, b].
Z b
− +
Preuve : Supposons que f est intégrable sur [a, b]. Alors I (f ) = I (f ) = f (x)dxdx. Soit
a
n ∈ N, comme I − (f ) est une borne supérieure il existe une fonction en escalier ψn telle ψn ≤ f et
Z b
lim ψn (x)dx = I − (f ). De même comme I + (f ) est une borne inférieure il existe une fonction
n→+∞ a
Z b
en escalier ϕn telle ϕn ≥ f et lim ϕn (x)dx = I + (f ). D’où
n→+∞ a
Z b
lim (ϕn (x) − ψn (x)) dx = 0.
n→+∞ a
Réciproquement, supposons que pour tout entier n ∈ N il existe des fonctions en escalier ϕn et
ψn sur [a, b] telles ψn ≤ f ≤ ϕn et que
Z b
lim (ϕn (x) − ψn (x)) dx = 0.
n→+∞ a
Z b Z b
− +
Comme ψn (x)dx 6 I (f ) 6 I (f ) 6 ϕn (x)dx, alors
a a
Z b
+ −
0 ≤ I (f ) − I (f ) ≤ (ϕn (x) − ψn (x)) dx,
a
Z b
mais lim (ϕn (x) − ψn (x)) dx = 0 donc par passage à la limite, on obtient I + (f ) = I − (f ) et
n→+∞ a
par conséquent f est intégrable sur [a, b].
Z b Z b
−
De plus, si tel est le cas, des relations 0 ≤ I (f ) − ψn (x)dx ≤ (ϕn (x) − ψn (x)) dx et
Z b Z b a a
Exercice 3
Soit f : [a, b] −→ R bornée telle que pour tout ε > 0, il existe des fonctions en escalier ψ et ϕ sur
[a, b] vérifiant :
Z b
ψ ≤ f ≤ ϕ sur [a, b] et (ϕ(x) − ψ(x))dx ≤ ε.
a
Montrer que f est intégrable au sens de Riemann.
Si σ1 et σ2 sont des subdivisions adaptées respectivement aux fonctions ψn et ϕn alors on obtient une
subdivision adaptée σ commune en ajoutant au besoin le point c à σ1 ∪ σ2 , soit σ = (x0 , x1 , · · · , xp =
c, xp+1 , · · · , xm ). Les restrictions ϕ′n et ψn′ de ϕn et ψn respectivement à [a, c] sont des fonctions en
escalier sur [a, c] vérifiant ψn′ ≤ f ≤ ϕ′n sur [a, c]. De plus
Z c Z b
′ ′
0≤ (ϕn (x) − ψn (x)) dx ≤ (ϕn (x) − ψn (x)) dx,
a a
Z b
donc lim (ϕ′n (x) − ψn′ (x)) dx = 0. Ainsi f est intégrable sur [a, c]. Le même raisonnement montre
n→+∞ a
que f est intégrable sur [c, b].
(ii) : Comme la fonction f est intégrable sur [a, c] et sur [c, b], il existe pour tout entier n, il existe
des fonctions en escalier ϕn , ψn , sur [a, c], θn et βn sur [c, b], vérifiant ψn ≤ f ≤ ϕn sur [a, c] et
θn ≤ f ≤ βn sur [c, b]. De plus
Z c Z b
lim (ϕn (x) − ψn (x)) dx = 0 et lim (βn (x) − θn (x)) dx = 0.
n→+∞ a n→+∞ c
( (
ϕn (x) si x ∈ [a, c[ ψn (x) si x ∈ [a, c[
En posant αn (x) = et ηn (x) = , on obtient des fonctions
βn (x) si x ∈ [c, b] θn (x) si x ∈ [c, b]
en escalier sur [a, b] vérifiant ηn ≤ f ≤ αn sur [a, b].
Exercice 4
Soient a, b, c et d des réels tels que a < b < c < d, et soit f −→ R une fonction Riemann-intégrable
sur [a, d]. Montrer que
Z b Z d Z c Z b Z d Z c
f (x)dx · f (x)dx + f (x)dx · f (x)dx + f (x)dx · f (x)dx = 0.
a c a d a b
Preuve : Comme les fonctions f et g sont intégrables, il existe pour tout entier n, il existe des
fonctions en escalier ϕn , ψn , θn et βn vérifiant ψn ≤ f ≤ ϕn , θn ≤ g ≤ βn et
Z b Z b
lim (ϕn (x) − ψn (x)) dx = 0 et lim (βn (x) − θn (x)) dx = 0.
n→+∞ a n→+∞ a
Z b Z b
• Si λ = 0 alors λf = 0 est intégrable sur [a, b] et λf (x)dx = 0 = 0 · f (x)dx.
a a
• Pour λ > 0, les fonctions λϕn et λψn sont en escalier sur [a, b], de plus λψn ≤ λf ≤ λϕn et
Z b Z b
lim (λϕn (x) − λψn (x)) dx = λ lim (ϕn (x) − ψn (x)) dx = 0.
n→+∞ a n→+∞ a
Preuve :
1. Si f intégrable sur [a, b] alors il existe pour tout entier n une fonction en escalier ϕn telle que
Z b Z b
ϕn ≥ f et lim ϕn (x)dx = f (x)dx. De plus f est positive sur [a, b], donc ϕn ≥ 0, d’où
n→+∞ a a
Z b
ϕn (x)dx ≥ 0. Par conséquent
a
Z b Z b
f (x)dx = lim ϕn (x)dx ≥ 0.
a n→+∞ a
Avant de passer à la preuve adoptons les notations suivantes : Pour toute fonction f à valeur réelle,
on pose
f+ = max{f, 0} et f− = max{−f, 0}.
Il est clair que les fonction f+ et f− ainsi définies sont positives et
f = f+ − f− et |f | = f+ + f−
Preuve de la propriété 5 : Comme la fonction f est intégrables, il existe pour tout entier n, des
fonctions en escalier ϕn et ψn vérifiant ψn ≤ f ≤ ϕn et
Z b Z b Z b Z b
lim (ϕn (x) − ψn (x)) dx = 0 et lim ϕn (x)dx = lim ψn (x)dx = . f (x)dx.
n→+∞ a n→+∞ a n→+∞ a a
D’autre part, comme ψn ≤ f ≤ ϕn , les fonctions en escalier (ψn )+ et (ϕn )+ vérifie (ψn )+ ≤ f+ ≤ (ϕn )+
et 0 ≤ (ϕn )+ − (ψn )+ ≤ ϕn − ψn . D’où
Z b Z b
0≤ ((ϕn )+ (x) − (ψn )+ (x))dx ≤ ((ϕn )(x) − (ψn )(x))dx,
a a
par suite Z b
lim ((ϕn )+ (x) − (ψn )+ (x))dx = 0
n→+∞ a
Z b
car lim (ϕn (x) − ψn (x)) dx = 0. Ce qui prouve que f+ est intégrable sur [a, b].
n→+∞ a
Aussi f− = max{−f, 0} = (−f )+ . Comme f est intégrable alors −f est intégrable et le raisonnement
précédent montre que f− = (−f )+ est intégrable sur [a, b].
Finalement comme |f | = f+ + f− et que f− et f+ sont intégrables sur [a, b], donc |f | est intégrable
Z b Z b Z b
sur [a, b]. Comme de plus −|f | ≤ f ≤ |f |, on a − |f |(x)dx ≤ f (x)dx ≤ |f |(x)dx, donc
a a a
Z b Z b
f (x)dx ≤ |f (x)|dx.
a a
Preuve : Comme inf f (x) ≤ f dx ≤ sup f (x), par intégration on obtient inf f (x)(b − a) ≤
x∈[a,b] x∈[a,b] x∈[a,b]
Z b
f (x)dx ≤ sup f (x)(b − a). D’où le résultat.
a x∈[a,b]
Nous allons maintenant montrer que le produit de deux fonctions intégrables est une fonction
intégrable.
Preuve : Il est clair que si f et g sont bornées alors f g est également bornée.
( )
Supposons dans un premier temps que f et g sont positives. Posons M = max sup f (x), sup g(x) .
x∈[a,b] x∈[a,b]
Comme f et g sont intégrables, il existe pour tout entier n des fonctions en escalier ϕn , ψn , θn et βn
vérifiant ψn ≤ f ≤ ϕn , θn ≤ g ≤ βn et
Z b Z b
lim (ϕn (x) − ψn (x)) dx = 0 et lim (βn (x) − θn (x)) dx = 0.
n→+∞ a n→+∞ a
Les fonctions ψn′ θn′ et ϕ′n βn′ étant des fonctions en escalier, il suffit de vérifier que
Z b
lim (ϕ′n (x)βn′ (x) − ψn′ (x)θn′ (x))dx = 0
n→+∞ a
Preuve : Soient f et g deux fonctions bornées et intégrables sur [a, b]. Soit t un réel quelconque.
La fonction (f + tg)2 est intégrable et positive, donc son intégrale est positive. C’est-à-dire
Z b Z b Z b Z b
2 2 2
(f (x) + tg(x)) dx ≥ 0 ⇔ (f (x)) dx + 2t f (x)g(x)dx + t (g(x))2 dx ≥ 0.
a a a a
Z b Z b Z b
2 2
Le polynône P (t) = t (g(x)) dx + 2t f (x)g(x)dx + (f (x))2 dx est positif pour tout t ∈ R,
a a a
donc son discriminant est négatif ou nul. D’où
Z b 2 Z b Z b
2
4 f (x)g(x)dx − 4 f (x) dx g(x)2 dx ≤ 0.
a a a
Proposition 4
Soit f est une fonction bornée et intégrable sur [a, b]. Si g est une fonction définie sur [a, b] est
égale à f sauf sur un nombre finis de points, alors g est intégrable sur [a, b] et
Z b Z b
f (x)dx = g(x)dx.
a a
Preuve : Comme f est égale à g sauf un nombre finis de points, il existe alors une subdivision
σ = (xk )k=0,··· ,n de [a, b] telle que f = g sur chacun des intervalles ]xk , xk+1 [. Par conséquent la
fonction f − g est donc nulle sur chacun des intervalles ]xk , xk+1 [, c’est donc une fonction en escalier
Z b
et (f (x) − g(x))dx = 0. Puisque g = f − (f − g), g est donc intégrable et
a
Z b Z b Z b Z b
g(x)dx = f (x)dx − (f (x) − g(x))dx = f (x)dx.
a a a a
Preuve : On peut supposer par exemple que f est croissante (sinon, on remplace f par −f ).
Soit ε > 0. Considérons la subdivision régulière d’ordre n ∈ N∗ , σ = (xk )0≤i≤n :
b−a
xk = a + k, k ∈ {0, . . . , n}.
n
On construit les fonctions en escalier : pour tout x ∈ [xk−1 , xk [ avec (k ∈ {1, . . . , n}),
On a donc ψ ≤ f ≤ ϕ et
b n
b−aX
Z
(ϕn (x) − ψn (x))dx = (f (xk ) − f (xk−1 ))
a n k=1
b−a
= (f (b) − f (a)).
n
Z b
Par suite lim (ϕn (x) − ψn (x))dx = 0, et donc f est intégrable.
n→+∞ a
Corollaire 1
Toute fonction monotone par morceaux sur [a, b] est intégrable.
Preuve : Soit f une fonction continue sur [a, b]. D’après le théorème de Heine f est uniformément
continue sur [a, b]. Soit n ∈ N∗ . Il existe δn > 0 tel que pour tous x, y ∈ [a, b], on ait
1
|x − y| ≤ δn ⇒ |f (x) − f (y)| ≤ .
n
Soit σ = (xk )0≤k≤n une subdivision de [a, b] de pas inférieur à δn .
Considérons les fonctions en escalier ψ et ϕ définies pour tout x ∈ [xk , xk+1 ], (k ∈ {0, . . . , n − 1}),
par
1 1
ψn (x) = f (xk ) − et ϕn (x) = f (xk ) + .
n n
1
Pour tout x ∈ [xk , xk+1 ], on a |x − xk | ≤ δn , donc |f (x) − f (xk )| ≤ . Par conséquent ψ ≤ f ≤ ϕ.
n
D’autre part
b n
1 1
Z X
(ϕn (x) − ψn (x))dx = (xk − xk−1 ) f (xk ) + − (f (xk ) − )
a k=1
n n
n
2X
= (xk − xk−1 )
n
k=1
2
= (b − a).
n
Z b
On obtient donc lim (ϕn (x) − ψn (x))dx = 0. Par conséquent f est intégrable.
n→+∞ a
Corollaire 2
Toute fonction continue par morceaux sur [a, b] est intégrable.
Pour la preuve, on applique le résultat précédent et la proposition 4. De plus si f est une fonction
continue par morceaux sur [a, b] et σ = (x0 , x1 , · · · , xn ) une subdivision de [a, b] adaptée à f . Pour
tout k ∈ {0, · · · , n − 1} on note fk le prolongement par continuité sur [xk , xk+1 ] de la restriction de
f à ]xk , xk+1 [ alors
Z b n−1 Z xk+1
X
f (x)dx = fk (x)
a k=0 xk
Si g(x)dx 6= 0 alors
a Z b
f (x)g(x)dx
a
m≤ Z b ≤ M.
g(x)dx
a
Comme f est continue sur [a, b], le théorème des valeurs intermédiaires assure qu’il existe c ∈ [a, b]
Z b
f (x)g(x)dx
tel que f (c) = aZ b . Ce qui achève la preuve.
g(x)dx
a
Remarque 6
Soit f : [a, b] −→ R est continue sur [a, b]. En appliquant le résultat précédent à la fonction g contante
égale à 1 sur [a, b], on montre c ∈ [a, b] tel f (c) soit égale à la valeur moyenne de f sur [a, b] c’est-à-dire
Z b
1
f (c) = f (x)dx.
b−a a
Définition 8
Soit σ = (xi )0≤i≤n une subdivision de [a, b] et ξi i = 1, . . . , n des nombres réels tels que, pour tout
i ∈ {1, . . . , n}, ξi ∈ [xi−1 − xi ].
On appelle somme de Riemann de f relativement à la subdivision σ et à la famille (ξi ) le réel
n
X
Rσ (f, ξ) = (xi − xi−1 )f (ξi )
i=1
Z b
Rσ (f, ξ) = f (x)dx.
a
Théorème 7
Soit f : [a, b] −→ R une fonction continue. Soient σ = (xk )0≤k≤n est une subdivision de [a, b] et
(ξk )1≤k≤n une famille de points de [a, b] tels que pour tout k ∈ {1, 2, · · · , n}, ξk ∈ [xk−1 , xk ]. Alors
n
X Z b
lim (xk − xk−1 )f (ξk ) = f (x)dx,
h→0 a
k=1
Preuve : Soit f une fonction continue sur [a, b]. D’après le théorème de Heine f est uniformément
continue sur [a, b]. Soit n ∈ N∗ . Il existe δn > 0 tel que pour tous x, y ∈ [a, b], on ait
1
|x − y| ≤ δn ⇒ |f (x) − f (y)| ≤ .
n
Soit σ = (xk )0≤k≤n une subdivision de [a, b] de pas h ≤ δn . On a pour tout k ∈ {1, 2, · · · , n},
xk − xk−1 ≤ δn . D’où pour tout x ∈ [xk−1 , xk ], |x − ξk | ≤ δn et par conséquent,
1
|f (x) − f (ξk )| ≤ .
n
Calcul intégral -26-
Calcul Intégral 2022-2023
On a par ailleurs,
Z b n
X n Z
X xk n
X
f (x)dx − (xk − xk−1 )f (ξk ) = f (x)dx − (xk − xk−1 )f (ξk )
a k=1 k=1 xk−1 k=1
Xn Z xk Xn Z xk
= f (x)dx − f (ξk )dx
k=1 xk−1 k=1 xk−1
Xn Z xk
= (f (x) − f (ξk ))dx
k=1 xk−1
n Z xk
X
≤ |f (x) − f (ξk )| dx
k=1 xk−1
n Z xk
X 1
≤ dx
k=1 xk−1 n
n
X 1
≤ (xk − xk−1 )
k=1
n
n
X h
≤
n
k=1
Z b n
X
f (x)dx − (xk − xk−1 )f (ξk ) ≤ h.
a k=1
D’où n
X Z b
lim (xk − xk−1 )f (ξk ) = f (x)dx,
h→0 a
k=1
b−a
Pour le cas particulier, on considère la subdivision régulière d’ordre n, xk = a + k et ξk = xk
n
b−a
pour k ∈ {0, · · · , n}. Le pas h = tend ves o si et seulement n tend vers +∞. D’où le résultat.
n
Exemple 7 Z 1 Z 1
Calculer les intégrales x2 dx et x3 dx à l’aide des sommes de Riemann.
0 0
Définition 9
Soient I un intervalle de R et f : I −→ R une fonction. On dit que f est localement intégrable sur
I si elle intégrable sur tout segment [a, b] ⊂ I.
Définition 10
Soit f une fonction localement intégrable sur un intervalle I de Ret a, b ∈ I
Z b
- si a = b, on pose f (x)dx = 0.
a Z b Z a
- si a > b , on pose par convention : f (x)dx = − f (x)dx.
a b
Avec cette convention, on obtient une version plus générale de la relation de Chasles.
C h a p it r e
Intégrale de fonctions continues
I Théorème fondamental
Soit I un intervalle de R.
Considérons une fonction f définie sur l’intervalle I et localement intégrable sur I ; étant donné
un point a de I, on définit la fonction F sur I par
Z x
F (x) = f (t)dt, ∀x ∈ I. (Formule 1)
a
La relation donnée par (Formule 1) a un sens puisque f est intégrable sur l’intervalle fermé borné
d’extrémités a et x. Z x
Remarquons que F ne dépend de a qu’à une constante près ; en effet, si b ∈ I et G (x) = f (t)dt,
Z a b
Théorème 8
1. La fonction F ainsi définie est continue sur I.
2. La fonction F est dérivable à droite, respectivement à gauche en tout point x0 de I où f
est admet une limite à droite, respectivement une limite gauche et dans ce cas
3. Si la fonction f est continue en un point x0 qui n’est pas une borne de I alors la fonction
F est de classe C 1 en x0 et
F ′ (x0 ) = f (x0 ) .
4. Si la fonction f est continue sur I, alors la fonction F est de classe C 1 sur I et vérifie
F ′ = f ; plus généralement, si la fonction f est de classe C p sur I, la fonction F est de
classe C p+1 sur I.
29
Preuve :
1. Supposons dans un premier temps que I = [a, b] où b ∈ R et b > a. Pour tous x et y dans [a, b],
on a Z y
|F (x) − F (y)| = f (t)dt ≤ M|x − y|
x
où M = sup |f (x)| dont l’existence est prouvée par l’intégrabilité de f sur [a, b]. Ce qui
x∈[a,b]
prouve que f est uniformément continue donc continue sur I = [a, b]. Dans le cas général, soit
x ∈ I. D’après ce qui précède f est continue sur le segment [a, x + 1] si a < x ou sur [x − 1, a]
si a > x, donc f est continue en x et par conséquent f est continue sur I.
2. Supposons x0 est un point de I en lequel la limite à droite de f , lim f (x) = l existe. Alors
>
x→x0
pour tout ε > 0, il existe h > o tel que pour tout t ∈ I,
Z x0 +h
|f (t) − l| dt
x0
≤
h
Z x0 +h
εdt
x0
≤
h
F (x0 + h) − F (x0 )
− l ≤ ε.
h
F (x0 + h) − F (x0 )
Ce qui prouve que lim = l et par conséquent f est dérivable à droite en x0
h→0 h
h>0
avec Fd′ (x0 ) = lim f (x).
>
x→x0
On démontre de la même manière que F est dérivable à gauche en x0 lorsque la limite à gauche
de f en x0 existe.
3. Si f est continue en x0 alors f admet des limites égales à droite et à gauche en x0 . D’après ce
qui précède F est dérivable à droite et à gauche en x0 . De plus
Définition 12
Une fonction F est appelée une primitive d’une f sur un intervalle I si F est dérivable sur I et si
∀x ∈ I F ′ (x) = f (x) .
où a ∈ I, est une primitive de f sur I, c’est même l’unique primitive de f s’annulant en a sur I.
Remarque 8
Si f est continue par morceaux sur un intervalle I sans y être continue, elle ne possède pas de
primitive sur I ; la fonction F définie par (Formule 1) n’est pas dérivable sur I tout entier.
expression de l’intégrale d’une fonction continue sur un segment à l’aide de l’une de ses
primitives
Z x
Preuve : Soit G une primitive de f sur [a, b]. La fonction h : x 7−→ f (x) dx − G(x) est de classe
a
C 1 sur [a, b] et sa dérivée vaut x 7−→ f (x) − G′ (x) = 0. Elle est donc constante d’après le théorème
des accroissements finis. En prenant ses valeurs en a et en b, on obtient :
Z b
h(a) = h(b) =⇒ −G(a) = f (x) dx − G(b).
a
D’où Z b
f (x) dx = G(b) − G(a).
a
Z b
Il faut bien prendre garde au fait que, dans la notation f (x)dx la variable x est muette, alors
Z a
qu’elle ne l’est pas dans l’écriture f (x)dx (que l’on appelle ≪ intégrale indéfinie ≫).
Z
Par exemple on écrit sin xdx = − cos x + c où c est une constante réelle pour dire que la fonction
x → − cos +c est une primitive de la fonction x → sin x.
Nouvelles primitives
De plus si f est dérivable en a ∈ I tel que f ′ (a) 6= 0, alors f −1 est dérivable en b = f (a) et
′ 1
(f −1 ) (b) = .
f ′ (f −1 (b))
1
arcsin′ (x) = ′
sin (arcsin(x))
1
=
cos(arcsin(x))
1 π π
q
=p ( car arcsin(x) ∈] − , [ et cos(arcsin(x)) = 1 − sin2 (arcsin(x)))
2
1 − sin (arcsin(x)) 2 2
1
arcsin′ (x) = √ .
1 − x2
1
La fonction arcsin est donc une primitive de la fonction x → √ sur ] − 1, 1[.
1 − x2
1
arccos′ (x) =
cos′ (arcsin(x))
1
=−
sin(arccos(x))
1 p
= −p ( car arccos(x) ∈]0, π[ et sin(arccos(x)) = 1 − cos2 (arcsin(x)))
2
1 − cos (arccos(x))
1
arccos′ (x) = √ .
1 − x2
1
La fonction arccos est donc une primitive de la fonction x → − √ sur ] − 1, 1[.
1 − x2
1
arctan′ (x) = ′
tan (arctan(x))
1
= 2
1 + tan (arctan(x))
1
arctan′ (x) = .
1 + x2
1
La fonction arctan est donc une primitive de la fonction x → sur R.
1 + x2
Il ne faut pas perdre de vue que les primitives sont données à une constance c près.
ex ex R
cos x sin x R
sin x − cos x R
1 π
1 + tan2 (x) = tan x ]− 2
+ kπ; π2 + kπ[ avec k ∈ Z
cos2 (x)
1
ln | tan(x/2)| ]kπ; (k + 1)π[ avec k ∈ Z
sin x
1 π
ln | tan(x/2 + π/4)| ]− 2
+ kπ; π2 + kπ[ avec k ∈ Z
cos x
ex − e−x
chx shx = R
2
ex + e−x
shx chx = R
2
1 sh x
1 − th2 (x) = thx = R
ch2 (x) chx
1
−√ arccos x ] − 1, 1[
1 − x2
1
√ arcsin x ] − 1, 1[
1 − x2
1
arctan x R
1 + x2
1 1 1+x
ln ] − ∞, −1[ ou ] − 1, 1[ ou ]1, +∞[
1 − x2 2 1−x
1 √
√ ln x + x2 − 1 ] − ∞, −1[ ou ]1, +∞[
x2 − 1
1 √
√ ln x + x2 + 1 R
x2 + 1
Preuve :
Considérons les fonctions ψ1 et ψ2 définies sur [a, b] par :
Z ϕ(t) Z t
ψ1 (t) = f (x)dx et ψ2 (t) = f (ϕ(y))ϕ′(y)dy ; ∀t ∈ [a, b].
ϕ(a) a
Comme la fonction (f ◦ ϕ)ϕ′ est continue sur [a, b], on déduit du théorème fondamental de l’analyse
que la fonction ψ2 est dérivable sur [a, b] et on a :
Comme ∀t ∈ [a, b], ψ1′ (t) = ψ2′ (t), donc il existe une constante c telle que ∀t ∈ [a, b], ψ1 (t)−ψ2 (t) = c.
En particulier pour t = a, on a c = ψ1 (a) − ψ2 (a) = 0 et par suite ψ1 = ψ2 .
Par suite l’égalité ψ1 (b) = ψ2 (b) donne la formule voulue.
Calculer la valeur de l’intégrale suivante :
4 √
1− x
Z
√ · dx
1 x
donc x = u2 et dx = 2udu et x = 1 ⇒ u = 1, x = 4 ⇒ u = 2.
Z 2
= 2 − 2 · u · du
1
2
2
= 2·u−u
1
= −1
Preuve : les fonctions u et v sont dérivables sur [a, b] et on a (uv)′ = u′ v + uv ′. Donc uv est une
primitive de u′ v + uv ′ .
Les fonctions u et v étant continûment dérivables sur [a, b], la fonction u′ v + uv ′ est continue sur [a, b]
et le théorème fondamental de l’analyse donne alors
Z b
′ ′
u(t)v (t) + u (t)v(t) dt = u(b)v(b) − u(a)v(a).
a
Exemple 8 Z 1
Calculons l’intégrale xex dx.
0
Solution : On intègre par parties en posant :
u(x) = x u′ (x) = 1
v ′ (x) = ex v(x) = ex
v = x − x ln x − 1 =⇒ v ′ = − ln x
En appliquant la formule de l’intégration par parties u′ .v = u.v − u.v ′ on obtient rapidement la primitive
R R
recherchée :
x − x ln x − 1 x − x ln x − 1
Z Z
dx = − − dx
x(ln x)2 ln x
x − x ln x − 1
=− −x
ln x
1−x
=
ln x
1) Intégration d’une fonction polynôme. On ne s’attarde pas. Tout le monde sait intégrer une
fonction polynôme !
Z
A A ln |x − α| si n = 1
dx = −A
(x − α)n si n > 1
(n − 1)(x − α)n−1
3) Intégration des éléments simples de deuxième espèce Les éléments simples de deuxième
Ax + B
espèce sont de la forme : 2 avec △ = α2 − 4β < 0 où A et B sont des constantes réelles
(x + αx + β)n
et n un entier naturel non nul.
A A
En remarquant que Ax + B = (2x + α) + B − α, on obtient
2 2
Z
Ax + B A 2x + α A 1
Z Z
dx = dx + B − α dx.
(x2 + αx + β)n 2 (x2 + αx + β)n 2 (x2 + αx + β)n
Z ′
2x + α u (x)
Z
La quantité dx est de la forme dx que l’on sait intégrer.
(xZ2 + αx + β)n un (x)
1
Pour la quantité dx, on met x2 + αx + β sous forme canonique et on obtient :
(x + αx + β)n
2
2 2
4β − α2 4β − α2
2 α 2x + α
x + αx + β = x + + = p +1
2 4 4 4β − α2
2x + α 1
Z
En effectuant le changement de variable t = p dans dx, on est raméné au
4β − α2 (x + αx + β)n
2
calcul de
1
Z
In = dt.
(1 + t2 )n
On reconnait I1 = arctan(t) ! Par une intégration par parties de In , on obtient
t 2n − 1
In+1 = 2 n
+ In .
2n(1 + t ) 2n
−2nt
En effet, posons u(t) = (t2 + 1)−n et v ′ (t) = 1, donc u′ (t) = et v(t) = 1. Ainsi
(t2 + 1)n+1
t t2
Z
In = 2 + 2n dt
(t + 1)n (t2 + 1)n+1
Or,
t2 t2 + 1 1
Z Z Z
2 n+1
dt = 2 n+1
d− dt
(t + 1) (t + 1) (t + 1)n+1
2
= In − In+1 .
Par suite
t
In = + 2nIn − 2nIn+1 .
(t2 + 1)n
t 2n − 1
D’où In+1 = 2 n
+ In .
2n(1 + t ) 2n
1 1 x
Z
dx = arctan +k
x2 + a2 a a
où k est une constante réelle.
Exemple 10
Déterminer une primitive des fractions rationnelles suivantes :
Solution :
b c d
f (x) = a + + +
3x − 1 2x + 1 (2x + 1)2
1 2 3
2x + 1
Z
2 2
On a dx = ln(x + x+ 1). En remarquant que pour tout x ∈ R, x + x+ 1 = x + + ,
x2 + x + 1 2 4
1
par le changement de variable u = x + , on obtient :
2
dx du 2 2u 2 2x + 1
Z Z
= √ 2 = √ arctan √ = √ arctan √ .
x2 + x + 1 2 3 3 3 3 3
u + 2
Z
1) Cas où R est un polynôme Par linéarité de l’intégrale, on est ramené au calcul de cosp x sinq xdx
où p et q sont des entiers naturels..
• si p (respectivement q) est impair, on peut poser t = sin x (respectivement t = cos x) pour se
ramener à la primitive d’un polynôme ;
• si p et q sont pairs, on linéarise par l’intermédiaire des exponentielles complexes (formule de
Moivre) ou de formules de trigonométrie.
Exemple 11
Donner une primitive des fonctions suivantes :
Solution :
1. Pour tout x ∈ R on a : 2
sin5 x = sin4 x sin x = 1 − cos2 x sin x
En faisant le changement de variable t = cos x, on obtient
Z Z
5
2
sin xdx = 1 − cos2 x sin xdx
Z
= (1 − t2 )2 (−dt)
Z
= (−t4 + 2t2 − 1)dt
1 2
Z
sin5 xdx = − t5 + t3 − t
5 3
1 2
Z
sin5 xdx = − cos5 x + cos3 x − cos x.
5 3
1
Une primitive de x 7→ sin5 x sur R est x 7→ 5 cos5 x + 23 cos3 x − cos x + k où k est une constante réelle.
2. On va linéariser l’expression cos4 x sin2 x en utilisant les formule de Moivre :
ix 4 ix 2
4 2 e + e−ix e − e−ix
cos x sin x = · i
2 2
1 i4x −i4x 2ix −2ix 1
ei2x + e−i2x − 2
= 4 e +e + 4e + 4e +6 · − 2
2 2
1
= − 6 ei6x + e−i6x + 2ei4x + 2e−i4x − ei2x − e−i2x − 4
2
1
= − 6 (2 cos(6x) + 4 cos(4x) − 2 cos(2x) − 4x) .
2
Une primitive de x 7→ cos4 x sin2 x sur R est
−1 1 1 x
x 7→ sin(6x) − sin(4x) + sin(2x) + +k
192 64 64 16
où k est une constante réelle.
Z π
2 cos (x)
2 dx
0 sin (x) − 5 sin (x) + 6
Pour convertir la fraction rationnelle en sin(x) et cos(x) en une fraction rationnelle en u il faut faire
un changement de variable. Comme la fonction à intégrer est invariante quand on remplace x par
π − x (règle de Bioche), on effectue alors le changement de variable u = sin(x) :
u = sin(x) =⇒ du = cos(x) dx
2 dx = du
0 sin (x) − 5 sin (x) + 6 0 u2 − 5u + 6
Il nous faut maintenant intégrer une fraction rationnelle en u. Pour cela on commence par la
décomposer en éléments simples. La forme de la décomposition en éléments simples est :
1 a b
f (u) = = + ,
u2 − 5u + 6 u−2 u−3
où a et b sont des réels à déterminer. On a :
1
a = lim (u − 2)f (u) = lim = −1
u→2 u→2 u − 3
et
1
b = lim (u − 3)f (u) = lim = 1.
u→3 u→2 u − 2
Donc
1 1 1
= − .
u2 − 5u + 6 u−3 u−2
Nous pouvons maintenant intégrer directement les deux fractions obtenues qui sont des éléments
simples de première espèce :
!
1 1
1 1 1
Z Z
2
du = − du
0 u − 5u + 6 0 u−3 u−2
1 1
1 1
Z Z
= du − du
0 u−3 0 u−2
" #1 " #1
= ln |u − 3| − ln |u − 2|
0 0
" #1
u−3
= ln
u−2
0
3
= ln 2 − ln
2
2 dx = ln
0 sin (x) − 5 sin (x) + 6 3
Exemple 13 π/4
sin3 (t)
Z
Calculer l’intégrale dt.
0 1 + cos2 t
Solution : par la règle de Bioche,√on fait le changement de variable u = cos t, de sorte que du = − sin tdt,
t = 0 =⇒ u = 1 et t = π/4 =⇒ u = 2/2. D’où
π/4 Z √2/2
sin3 (t) 1 − u2
Z
dt = − du
0 1 + cos2 t 1 1 + u2
Z 1
1 − u2
= √ 2
du
2/2 1 + u
Z 1 Z 1
2
= − √ du + √ 2+1
du
2/2 2/2 u
√
2 π √
= −1 + + − 2 arctan( 2/2).
2 2
2u
Z
= du
1 + u2
= 2 arctan(u)
1
Z
dx = arctan(ex ).
ch (x)
1
Une primitive de x 7→ sur R est x 7→ arctan(ex ) + k où k est une constante réelle.
ch (x)
• Règle de Bioche :
Elles s’appliquent, en remplaçant au préalable ch, sh respectivement par cos, sin, puis en appli-
quant les règles précédentes à la nouvelle intégrale obtenue. Si elles conduisent au changement de
variable u = cos x (respectivement u = sin x, respectivement u = tan x), c’est qu’on peut poser, dans
l’intégrale initiale, u = ch(x) (respectivement u = sh(x), respectivement u = th(x))
Exemple 15
1
Déterminer une primitive de x 7→ sur R+ .
(1 + sh(x)) ch (x)
Solution :
1
Z
Faisons le changement de variable u = sh(x) dans mathrmdx. Donc
(1 + sh(x)) ch (x)
1 du
Z Z
dx = 2
(1 + sh(x)) ch (x) (1 + u )(1 + u)
−u/2 + 1/2 1/2
Z Z
= 2
du + du
u +1 1+u
−1 2u 1 du 1
Z Z
= 2
du + 2
+ ln |1 + u|
4 u +1 2u +1 2
−1 1 1
= ln(u2 + 1) + arctan(u) + ln |1 + u|
4 2 2
−1 1 1
= ln( ch (x)) + arctan( sh (x)) + ln |1 + sh (x)|
2 2 2
1
Une primitive de x 7→ sur R+ est x 7→ −1 1 1
2 ln( ch (x))+ 2 arctan( sh (x))+ 2 ln |1+ sh (x)|+k
(1 + sh(x)) ch (x)
où k est une constante réelle.
r
n ax + b
1) Primitives de R x, , où n est un entier tel que (n ≥ 2 et a, b, c et d des réels
cx + d r
n ax + b
vérifiant ad − bc 6= 0). Le changement de variable t = conduit à intégrer une fonction
cx + d
rationnelle en t
1
Exemple : Déterminer une primitive de la fonction x 7−→ √
x+ x−1
1
La fonction x 7−→ √ est continue sur [1, +∞[, donc elle y admet des primitives. Effec-
x+ x−1
√ 1
Z
tuons le changement de variable t = x − 1 dans √ dx :
√ x+ x−1
t = x − 1 ⇐⇒ t2 = x − 1, d’où 2tdt = dx, par suite
1 2tdt
Z Z
√ dx = 2
x+ x−1 t +t+1
2t + 1 1
Z Z
= 2
dt − 2
dt
t +t+1 t +t+1
Z
1
= ln(t2 + t + 1) − 2 dt
1 3
t+ +
2 4
Z
4 1
= ln(t2 + t + 1) − 2 dt
3
2t+1
√
3
+1
2 1 2t + 1
Z
2
= ln(t + t + 1) − √ 2
du ( on a posé u = √ )
3 u +1 3
2
= ln(t2 + t + 1) − √ arctan(u) + c
3
2 2 2t + 1
= ln(t + t + 1) − √ arctan √ +c
3 3
√
√
2 2 x−1+1
= ln(x − 1 + x − 1 + 1) − √ arctan √ +c
3 3
√
√
1 2 2 x−1+1
Z
√ dx = ln(x + x − 1) − √ arctan √ + c; c ∈ R.
x+ x−1 3 3
√
2) Primitives de R x, ax2 + bx + c , où a, b et c tels que b2 − 4ac > 0. En utilisant la
forme canonique de ax2 + Z bx+ c√et par
un changement
Z √ de variable Zapproprié on estamené à l’une
√
des primitives suivantes R t, 1 + t2 dt, R t, 1 − t2 dt et R t, t2 − 1 dt
Z √
• Pour 2
R t, 1 + t dt, on fait le changement de variable t = sh(u) et on obtient ainsi une
primitive de fonction rationnelle
Donc
Z 5/2 p Z 5/2 p
−x2 + 2x + 8dx = 9 − (x − 1)2 dx
1 1
s
x−1 2
Z 5/2
=3 1− dx
1 3
s
x−1 2
Z 5/2
x−1
Par le changement de variable u = dans l’intégrale 1− dx, on a dx = 3du, x = 1 =⇒
3 1 3
5 1
u = 0, x = =⇒ u = et
2 2 Z 5/2 p Z 1/2 p
−x2 + 2x + 8dx = 1 − u2 du.
1 0
Exemple 17 Z 2 p
Calculer l’intégrale x x2 − 2x + 5dx.
1
Solution : On a
s 2
2 2
x−1
Z p Z
2
x x − 2x + 5dx = 2 x + 1dx.
1 1 2
x−1
En posant u = , on obtient
2
s 2
2 2 1/2
x−1
Z p Z Z p
2
x x − 2x + 5dx = 2 x + 1dx = 4 (2u + 1) u2 + 1du.
1 1 2 0
Finalement, √ √
2
1+ 5 13 5 8
Z p
x x2 − 2x + 5dx = 2 ln + − .
1 2 6 3
Équations différentielles
49
Introduction et généralités
C’est au début du dix-septième siècle, avec le calcul différentiel et intégral de Newton et Leibniz,
qu’apparut la notion d’équations différentielles.
Elles sont issues de problèmes de géométrie et de mécanique. Au début du dix-septième siècle
les méthodes classiques de résolution de certaines équations (linéaires et de Bernouilli notamment)
furent découvertes.
Avec le développement de la mécanique, la résolution des équations différentielles devient une
branche importante des mathématiques (grâce à Euler, Lagrange, Laplace . . . )
De nombreux phénomènes physiques continus défini par une loi d’évolution et une condition
initiale amènent a rechercher une fonction vérifiant une relation entre elle même et ses dérivées
successives. Une telle relation s’appelle une équation différentielle. L’ordre de cette équation étant
l’ordre maximum de la dérivée intervenant dans l’équation.
Par exemple en éléctricité, l’équation : L di(t)
dt
+ Ri(t) = e(t).
L’inconnue est la fonction i : t 7→ i(t) et une condition initiale permet de la définir de façon unique.
Dans la suite, la fonction inconnue sera notée f : t 7→ f (t). Elle sera définie et continue sur un
intervalle R et à valeurs dans R (ou dans C).
Notons qu’il existe en réalité très peu d’équations différentielles que l’on sait résoudre de façon
exactes. Elles sont en général issues de modèles simples, qui donnent une première idée du comporte-
ment de l’objet étudié. Ces équations sont donc triées en différentes classes. Chaque méthode étudier
ne s’appliquera qu’à certains type d’équations.
Les équations différentielles décrivent l’évolution de nombreux phénomènes dans des domaines
variés. Une équation différentielle est une équation impliquant une ou plusieurs dérivées d’une fonc-
tion inconnue. Si toutes les dérivées sont prises par rapport à une seule variable, on parle d’équation
différentielle ordinaire (EDO). Une équation mettant en jeu des dérivées partielles est appelée
équation aux dérivées partielles (EDP).
Une EDO est une équation exprimée sous la forme d’une relation
dont les inconnues sont une fonction y : I ⊂ R −→ R et son intervalle de définition I dans laquelle
cohabitent à la fois y et ses dérivées y ′, y ′′ , · · · , y (p) (p est appelé l’ordre de l’équation). Si la fonction
g, appelée second membre de l’équation, est nulle, on dit que l’équation en question est homogène.
Exemple 18
L’équation suivante est une équation différentielle du second ordre
dans laquelle le second membre est la fonction g définie par g(t) = 2t2 + 1.
Remarquons que par abus de langage ( je dirai par paresse) l’équation ci dessus s’écrit simplement
51
Résoudre une équation différentielle, c’est chercher toutes les fonctions, définies sur un intervalle
I ⊂ R, qui satisfont l’équation (on dit aussi intégrer l’équation différentielle).
Exemple 19
Résoudre l’équation différentielle y ′ = −y signifie chercher toutes les fonctions f : I −→ R telles que ∀x ∈ I
f ′ (x) = −f (x).
On peut vérifier que toutes les fonctions f définies sur R par f (x) = −ce−x où c est une constante réelle sont
solutions de cette équation.
Définition 13
Par le terme solution générale d’une équation différentielle on désigne l’ensemble des solutions.
L’une des solutions de l’équation différentielle sera appelée solution particulière. On appelle courbes
intégrales d’une équation différentielle les courbes représentatives des solutions de l’équation.
Les équations différentielles décrivent l’évolution de nombreux phénomènes dans des domaines variés,
comme le montre les deux exemples suivants.
➔ Exemple (Thermodynamique) :
Considérons un corps ponctuel de masse m et de température interne T situé dans un environ-
nement de température constante Te . Le transfert de chaleur entre le corps et l’extérieur peut
être décrit par la loi de Stefan-Boltzmann
Figure 2.1 –
On suppose que l’inductance L s’exprime comme une fonction explicite de l’intensité du courant
i, c’est-à-dire L = L(i). La loi d’Ohm donne
′
e − i1 (t)L(i1 (t)) = i1 (t)R1 + v(t)
où R1 est une résistance. En supposant que le courant est dirigé comme indiqué sur la Figure
1, on trouve, en dérivant par rapport à t la loi de Kirchhoff i1 = i2 + i3 et en remarquant que
v(t)
i3 = Cv ′ (t) et i2 = , l’équation supplémentaire
R2
1 ′
i′1 (t) = Cv ′′ (t) + v (t).
R2
On a donc trouvé un système de deux équations différentielles dont la résolution permet de
décrire le comportement en temps des deux inconnues i1 et v. La seconde équation est d’ordre
deux.
C h a p it r e
Équations différentielles d’ordre 1
Définition 14
Une équation différentielle à variables séparables d’ordre 1 est équation différentielle de la forme
Pour résoudre l’équation différentielle à variables séparables f (y(x))y ′(x) = g(x), en pratique, on
dy
pose y ′ (x) = et on écrit l’équation f (y(x))y ′(x) = g(x) sous la forme
dx
f (y)dy = g(x)dx,
pour obtenir F (y) = G(x) + C et exprimer y en fonction de x, F et G étant des primitives espectives
de f et g.
Remarque 10
On trouve en réalité une infinité de solutions. Une solution unique est déterminée à partir de condi-
tions initiales connues qui consiste à poser y(xo ) = α.
55
Exemple 20
Résoudre y ′ = ex+y
Cette équation différentielle est à variables séparables.
y ′ = ex+y
y′
= ex
ey
1
y
dy = ex dx
e
1
Z Z
dy = ex dx
ey
−e−y = ex + c
−y = ln(−ex − c)
1
y = ln
−ex − c
Les solutions y sont valables sur des intervalle Ic telles que pour tout x ∈ Ic x < ln(−c) où c est une constante
réelle strictement positive.
Exemple 21
Résoudre sur ]1, +∞[ l’équation différentielle
xy ′ ln x = (3 ln x + 1)y
avec y(e) = 1.
On a :
xy ′ ln x = (3 ln x + 1)y
y′ 3 ln x + 1
=
y x ln x
1 3 1
dy = + dx
y x x ln x
1 3 1
Z Z
dydy = + dx
y x x ln x
ln |y| = 3 ln |x| + ln | ln x| + c
ln |y| = ln(ec x3 | ln x|)
y = ec x3 | ln x|
y = kx3 ln x.
Comme y(e) = 1, on a ke3 = 1 d’où k = e−3 . Par suite la solution de l’équation différentielle vérifiant y(e) = 1
est la fonction y(x) = e−3 x3 ln x.
Équations différentielles du type y ′ = f (ax + by) où f est une fonction continue sur un
intervalle I.
Pour résoudre ce type d’équation différentielle le changement de variable u = ax+by, nous ramène
à une équation différentielle à variable séparable u′ = a + bf (u).
Exemple 23
Résoudre l’équation différentielle y ′ = (x + 4y)2 .
En posant comme indiqué ci-dessus u = x + 4y, on obtient donc u′ = 1 + 4u2 .
Définition 15
Soient a, b et c trois fonctions définies et continues sur un intervalle I de R.
On suppose de plus que la fonction a ne s’annule pas sur l’intervalle I.
On appelle équation différentielle linéaire du premier ordre toute équation du type :
l’équation différentielle
est appelée équation différentielle homogène associée à (E) ou équation sans second membre associée
à (E) .
Exemple 24
Considérons l’équation différentielle linéaire d’ordre 1
Dans cet exemple, les fonctions a, b et c sont définies sur un intervalle I (qui est soit ] − ∞, −1[, soit ] − 1, 0[,
soit ]0, +∞[) par :
➔ a(x) = 2x(1 + x), b(x) = −1 + x2 et c(x) = xex .
Théorème 14
a et b étant des fonctions continues sur I avec a ne s’annulant pas sur I, l’ensemble des solutions
de l’équation différentielle homogène
Remarque 11
a(x) a
Z
Dans le théorème 14, la notation dx désignera une primitive de la fonction dont la variable
b(x) b
sera toujours de la manière que celle de y.
Exemple 25
Résoudre l’équation différentielle y ′ − y sin x = 0.
On va résoudre cette équation sur R : ici a(x) = 1 et b(x) = − sin x.
On a :
b(x) b(x)
Z Z
= − sin x donc dx = − sin xdx = cos x. La solution de l’équation différentielle est
c(x) a(x)
Définition 16
On appelle solution particulière de l’équation différentielle a(x)y ′ (x)+b(x)y(x) = c(x) toute fonction
y vérifiant cette équation.
On notera yp une solution particulière.
où a, b, c : I → R sont deux fonctions données, a ne s’annulant pas sur I, on utilise la méthode dite
de variation de la constante :
La solution générale de l’équation homogène associée (Eh ) que nous noterons yh est donnée par
b(x)
Z
− dx
yh = ke a(x) , k ∈ .R
b(x) b(x)
Z Z
− dx − dx
′
yp′ (x) = k (x)e a(x) − b(x) k(x)e a(x) . En remplaçant ,on obtient
a(x)
Théorème 15
a, b et c étant des fonctions continues sur I avec a ne s’annulant pas sur I, une solution particulière
de l’équation différentielle
b(x) b(x)
Z Z
− dx c(x) dx
yp = k(x)e a(x) où k est une fonction vérifiant k ′ (x) = e a(x) ∀x ∈ I.
a(x)
Exemple 26
Déterminer une solution particulière de l’équation différentielle y ′ − y sin x = sin x.
➔ d’après l’exemple 25, la solution de l’équation homogène associée est
yh = ke− cos x
On a k′ (x) = sin xecos x , donc k(x) = −ecos x d’où la solution particulière yp = −e− cos x ecos x = −1.
Remarque 12
Les formules données dans les théorèmes 14 et 15 ne sont pas à connaitre par coeur, il faut à chaque
fois les retrouver pour éviter des surprises désagréables.
Cependant pour la recherche d’une solution particulière, si la solution de l’équation homogène est
yh = ky0 (où y0 est une solution de l’équation homogène), on pose comme solution particulière
c(x)
yp = k(x)y0 avec k ′ (x) =
a(x)y0 (x)
2 c(x)
yp = k(x)ex = k(x)e− cos x avec k′ (x) = .
a(x)ex2
−(2x−1)ex 2 2
On a k′ (x) = = −(2x − 1)ex−x , donc k(x) = ex−x d’où une solution particulière yp = ex .
ex2
Théorème 16
La solution d’une équation différentielle linéaire
est y = yh + yp où yh est la solution de l’équation sans second membre (Eh ) et yp une solution
particulière de l’équation complète (E).
Exemple 28
➔ Dans notre exemple 25, on a yh (x) = ke− cos x , k ∈ R et yp (x) = −1.
Donc, la solution de l’équation (E) est : y(x) = ke− cos x − 1, k ∈ R.
2
➔ Dans notre exemple 27, on a yh (x) = kex , k ∈ RR et yp (x) = ex .
2
Donc, la solution de l’équation (E) est : y(x) = kex + ex , k ∈ R.
Exemple 29
Dans l’exemple 25, on recherche la solution f de (E) vérifiant f (0) = 0.
Exercices
EXO – ) Résoudre les équations différentielles suivantes en précisant à chaque fois le ou les
intervalles de résolution choisis :
1. xy ′ ln x − y = 3x2 ln2 x.
2. x2 y ′ − y = (x2 − 1)ex .
2x + 1
3. xy ′ − y = 2 .
x +1
Solution :
➔ 1) Résolution de l’équation différentielle xy ′ ln x − y = 3x2 ln2 x.
Ici a(x) = x ln x, b(x) = −1 et c(x) = 3x2 ln2 x sont continues sur ]0, +∞[ et
a(x) = 0 ⇐⇒ x ln x = 0 ⇐⇒ x = 1.
Les intervalles sur lesquels on peut résoudre cette équation différentielle sont ]0, 1[ et ]1, +∞[.
• Solution de l’équation homogène sur I =]0, 1[ ou I =]1, +∞[ :
On a
xy ′ ln x − y = 0
y′ 1
=
y x ln x
dy 1
Z Z
= dx
y x ln x
ln |y| = ln(| ln x|) + c
y = k ln x
yh = k ln x avec k ∈ R
3
que k ′ (x) = 3x, donc k(x) = x2 , par suite
2
3
yp = x2 ln x.
2
yh = kx avec k ∈ R
Pour la recherche de solution d’une telle équation autre que la fonction identiquement nulle y
= 0, on divise par y α puis on fait la changement d’inconnue z = y 1−α pour obtenir une équation
différentielle linéaire d’ordre 1 d’inconnue z.
Exemple 30
Résoudre l’équation différentielle 2xy 2 − y + xy ′ = 0
Résolvons l’équation xz ′ + z − 2x = 0 sur I où I est l’un des intervalles ] − ∞, 0[ ou ]0, +∞[ :
xz ′ + z = 0
z′ 1
=−
Z z xZ
dz 1
=− dx
z x
ln |z| = − ln(|x|) + c
k
z=
x
La solution de l’équation homogène sur I est
k
zh = avec k ∈ R
x
• Solution particulière de l’équation :
k(x) k ′ (x) k ′ (x)
La solution particulière de l’équation sur I est zp = . On a zp′ = − et en
x x x2
reportant dans l’expression xzp′ + zp − 2x = 0 on obtient de k ′ (x) = 2x, donc k(x) = x2 , par
suite
zp = x.
• Solution générale de l’équation différentielle
k
z= +x avec k ∈ R.
x
L’équation de Bernoulli 2xy 2 − y + xy ′ = 0 a pour solution
1 x
y= = .
z k + x2
Cette solution est valable sur un sous intervalle Ik (avec k ∈ R) de I vérifiant ∀x ∈ Ik , k + x2 6= 0.
Équations de Ricatti
Pour la recherche de solution d’une équation de Ricatti, il faut connaitre une solution particulière
yp . Puis on fait la changement d’inconnue u = y − yp pour obtenir une équation de Bernoulli avec
1
α = 2 et finalement le changement d’inconnue z = donne une équation différentielle linéaire d’ordre
u
1 d’inconnue z.
1
On peut combiner les deux changements d’inconnues préceedentes en posant directement z = .
y − yp
Exemple 31
y 1 1
Résoudre l’équation différentielle y ′ = y 2 − − x2 sachant que y = est solution.
x x
1 1 1
Il s’agit d’une équation du type Ricatti. Posons donc z = , soit y = + . On a
1 z x
y−
x
y 1 z′ 1 1 2 1 1 1 1 1
y′ = y2 − − 2 ⇐⇒ − 2 − 2 = 2 + + 2− 2− − 2 ⇐⇒ z ′ + z = −1.
x x z x x xz z x xz x x
Résolvons l’équation différentielle z ′ + x1 z = −1 sur un intervalle I ne contenant pas 0.
• Solution de l’équation homogène associée :
1
z′ + z = 0
x
z′ 1
=−
Z z xZ
dz 1
=− dx
z x
ln |z| = − ln |x| + c
k
z=
x
La solution de l’équation homogène est
k
zh = ; k∈R
x
• Solution particulière de l’équation :
k(x) xk ′ (x) − k(x)
La solution particulière est de la forme zp = . On a zp′ = 2
et en reportant
x x
xk ′ (x) − k(x) 1 k(x)
dans zp′ + x1 zp = −1 on obtient de 2
+ . = −1 que k ′ (x) = −x. D’où
x x x
x2 x
k(x) = − . Par suite zp = −
2 2
• Solution générale de l’équation en z :
k x
z = − avec k ∈ R.
x 2
La solution de l’équation de Ricatti est
1 1
y= +
k x x
−
x 2
k x
Cette solution est valable sur un sous intervalle Ik (avec k ∈ R) de I vérifiant ∀x ∈ Ik − 6= 0.
x 2
C h a p it r e
Équations différentielles linéaires d’ordre 2
Définition 19
Soient a 6= 0, b et c trois constantes réelles, d une fonction dérivable sur I et y la fonction inconnue,
définie et deux fois dérivable sur I.
On appelle équation différentielle linéaire du second ordre à coefficients constants toute équation
du type
(E) : ay ′′ (x) + by ′(x) + cy(x) = d(x).
Remarquons tout d’abord que si y et yp sont deux solutions de l’équation (E), alors la diférrence
y − yp est solution de l’équation homogène associée :
Ce qui montre la solution générale de l’équation (E) peut être obtenue en faisant la somme de la
solution de l’ équation homogène (Eh ), et d’une solution particulière yp de (E).
Théorème 18
La solution d’une équation différentielle linéaire
est y = yh + yp où yh est la solution de l’équation sans second membre (Eh ) et yp une solution
particulière de l’équation complète (E).
67
En général, l’équation différentielle (E) admet une infinité de solution. Mais si on couple l’équation
(E) avec des conditions initiales de sorte que le problème à résoudre soit :
y ′′ (x) + by ′ (x) + cy (x) = d(x)
, (4.1)
y (x0 ) = α et y ′ (x0 ) = β
avec α, β données et x0 ∈ R.
Dans ce cas, on commence par résoudre l’équation différentielle (E) : se reporter au paragraphe
suivant. Résoudre le problème (4.1) revient alors à chercher parmi les solutions de (E) celles qui
vérifient de plus la condition
y (x0 ) = α
.
′
y (x0 ) = β
Dans tous les cas, le problème admet une unique solution obtenue en résolvant le système linéaire
ci-dessus.
L’ensemble des solutions de l’équation différentielle (Eh ) est un espace vectoriel : il suffit de vérifier
que si f et g sont deux fonctions solutions de (Eh ) , alors pour tout (µ, ν) ∈ R2 , µf +νg est également
solution de cette équation différentielle. On admettra que cet espace vectoriel est de dimension 2. Pour
le déterminer, il suffit donc de trouver deux fonctions solutions de l’équation différentielles (Eh ) qui
sont linéairement indépendantes.
On commence par chercher les fonctions de la forme u (x) = erx qui vérifient l’équation (Eh ) .
On obtient alors une équation du second degré en r, appelée équation caractéristique associée à
l’équation différentielle (Eh ) :
ar 2 + br + c = 0. (Ec )
On a la propriété : r est une solution de l’équation (Ec ) si et seulement si la fonction x 7→ erx est
solution de l’équation différentielle (Eh ) .
Selon la valeur du discriminant ∆ = b2 − 4ac, on obtient les résultats suivants :
Théorème 19
On considère l’équation différentielle sans second membre (Eh ) : ay ′′ + by ′ + cy = 0 d’équation
caractéristique associée ar 2 + br + c = 0.
Le tableau ci-dessous donne les solutions de (Eh ) en fonction du discriminant ∆ = b2 − 4ac :
(dans tous les cas, a, b et c sont des réels avec a 6= 0).
Exemple 32
Résolution de l’équation différentielle (Eh ) : y ′′ − 5y ′ + 6y = 0 :
➔ L’équation caractéristique de (Eh ) est r 2 − 5r + 6 = 0 de discriminant ∆ = 1 > 0.
Les solutions de cette équation sont r1 = 2 et r2 = 3.
➔ Les solutions de (Eh ) sont du type y(x) = Ae2x + Be3x où A et B sont des constantes réelles.
Exemple 33
Résolution de l’équation différentielle (Eh ) : y ′′ − 2y ′ + y = 0.
➔ L’équation caractéristique de (Eh ) est r 2 − 2r + 1 = 0 de discriminant ∆ = 0.
L’équation admet donc une solution double r = 1.
➔ Les solutions de (Eh ) sont donc du type y(x) = (Ax + B)ex où A est une constante réelle.
Exemple 34
Résolution de l’équation différentielle (Eh ) : y ′′ − 2y ′ + 2y = 0 :
➔ L’équation caractéristique de (Eh ) est r 2 − 2r + 2 = 0 de discriminant ∆ = −4 < 0.
Les solutions de cette équation sont les nombres complexes z1 = 1 + i et z2 = 1 − i.
x
➔ Les solutions de (Eh ) sont donc du type y(x) = e A cos(x) + B sin(x) où A et B sont des constantes
réelles.
alors λ1 yp1 + λ2 yp2 est une solution particulière sur I de l’équation différentielle
pour tout λ1 , λ2 ∈ R.
Dans cette section, nous déterminons les solutions particulières lorsque la fonction x 7−→ d(x) a
une forme spécifique.
Exemple 35
Trouvons une solution particulière de l’équation différentielle y ′′ + 2y ′ = x2 + 1 :
➔ L’équation caractéristique r 2 + 2r = 0 admet pour racines 0 et −2. 0 étant une racine simple et
comme ici d(x) = x2 + 1 est un polynôme de degré 2, on cherche une solution particulière sous la forme
yp = x(ax2 + bx + c) = ax3 + bx2 + cx où a, b et c sont des réels à déterminer.
➔ On a :
yp′ = 3ax2 + 2bx + c et yp′′ = 6ax + 2b.
➔ Remplacement dans l’équation :
yp′′ (x) + 2yp′ = x2 + 1 ⇔ 6ax + 2b + 2(3ax2 + 2bx + c) = x2 + 1 ⇔ 6ax2 + (6a + 4b)x + 2b + 2c = x2 + 1.
Par identification
6a = 1
1 1 3
6a + 4b = 0 . Donc a = , b = − et c = .
6 4 4
2b + 2c = 1
1 1 3
➔ Finalement, on a obtenu pour solution particulière yp = x3 − x2 + x
6 4 4
et
0
si α n’est pas racine de l’équation caractéristique
m= 1 si α est une racine simple de l’équation caractéristique
2 si α est une racine double de l’équation caractéristique
yp = λ(x)y1 + µ(x)(x)y2
ce qui donne
yp′ = λ′ (x)y1 + µ′ (x)y2 + λ(x)y1′ + µ(x)y2′ .
Pour faciliter la recherche d’une solution particuli‘ere, on impose la condition supplémentaire suivante
d(x)
λ′ (x)y1′ + µ′ (x)y2′ = . (condition 2)
a
λ′ (x)y1 + µ′ (x)y2 = 0
La résolution du système détermine λ(x) et µ(x) et par conséquent yp .
′ ′ ′
λ (x)y + µ (x)y =
′ d(x)
1 2
a
Avant de passer à un exemple pratique, précisons bien ce qu’on appelle deux solutions libres d’une
équations différentielles linéaires d’ordre 2.
y1 y2
W = = y1 y2′ − y1′ y2
y1′ y2′
Définition 22
On dit que deux fonctions y1 et y2 de classe C 1 sur un intervalle I sont libres lorsque leur wronskien
W est non nul.
Proposition 9
Soient y1 et y2 deux solutions sur un intervalle I de l’équation différentielle linéaire d’ordre 2 :
Exemple 36
1
On considère sur R l’équation différentielle (E) : y ′′ + y = .
sin3 x
Déterminer une solution particulière de (E).
Solution :
Les solutions de l’équation homogène sont de la forme A cos x + B sin x avec A, B ∈ R.
Cherchons une solution particulière sous la forme
1 cos x cos x 1
puis A′ (x) = − 2 et B ′ (x) = 3 . D’où A(x) = et B(x) = − .
sin x sin x sin x 2 sin2 x
cos2 x 1
Ainsi lune solution particulière est yp = − .
sin x 2 sin x
Théorème 20
Les solutions d’une équation différentielle
sont de la forme y(x) = yh (x) + yp (x) où yh est la solution de l’équation sans second membre et
yp une solution particulière de l’équation complète.
Exemple 37
Résolvons l’équation différentielle
y ′′ − 3y ′ + 2y = 4x2 . (E)
L’équation caractéristique r 2 − 3r + 2 = 0 admet deux racines réelles distinctes : 1 et 2. Donc la solution de
l’équation homogène est
yh = C1 ex + C2 e2x , avec C1 , C2 ∈ R .
Le second membre x → 4x2 est un polynôme de degré 2 et en plus 0 n’est pas racine de l’équation caractéristique,
on cherche alors une solution particulière sous la forme :
yp = ax2 + bx + c.
Par identification,
2a
=4
2b − 6a =0.
2c − 3b + 2a =0
Exemple 38
Déterminer la solution f de (E) de l’exemple précédent vérifiant f (0) = 4 et f ′ (0) = −1.
➔ Comme f est une solution de l’équation (E), il existe des réels a et b tels que pour tout x ∈ R,
f (x) = aex + be2x + 2x2 + 6x + 7
➔ f (0) = 4 ⇔ a + b + 7 = 4 ⇔ a + b = −3.
➔ Pour tout x ∈ R, f ′ (x) = aex + 2be2x + 4x + 6. Donc f ′ (0) = −1 ⇔ a + 2b + 6 = −1 ⇔ a + 2b = −7.
➔ On a ( (
a+b = −3 a =1
⇔ .
a + 2b = −7 b = −4
Ainsi pour tout x ∈ R, f (x) = ex − 4e2x + 2x2 + 6x + 7.
I.5 Exercices
Solution :
1) On commence par résoudre l’équation homogène
y ′′ − 4y ′ + 3y = 0
Son équation caractéristique est r 2 − 4r + 3 = 0, dont les racines sont 1 et 3. Donc La solution de
l’équation homogène est
yh = Aex + Be3x , avec A, B ∈ R.
Ici d(x) est de la forme Pn (x)eαx où P est un polynôme, on cherche une solution particulière sous la
forme yp = xm (ax + b)e−x .
Comme −1 n’est pas racine de l’équation caractéristique, m = 0, donc yp = (ax + b)e−x .
En dérivant, on trouve
yp = − ax + (−b + a) e , yp = ax + (b − 2a) e−x
′ −x ′′
1 5 x 5
Donc a = et b = yp = + e−x .
4 16 4 16
La solution générale de l’équation est
x 5
y= + e−x + Aex + Be3x , A, B ∈ R.
4 16
Ici d(x) est de la forme Pn (x)eαx cos(βx) + Qn (x)eαx sin(βx) avec α = 2, β = 1 et Pn et Qn sont des
polynomes de degré maximun égal à 1.
On cherche une solution particulière sous la forme yp = x (ax+b) cos x+(cx+d) sin x e−x . comme
m
2+i n’est pas racine de l’équation caractéristique, m = 0, donc yp = (ax+b) cos x+(cx+d) sin x e2x .
En dérivant deux fois yp et en remplaçant dans yp′′ − 4yp′ + 3yp = xe2x cos x on trouve
x 1
yp = − cos x + sin x e2x .
2 2
4y ′′ + 4y ′ + 5y = sin xe−x/2 .
Solution :
4y ′′ + 4y ′ + 5y = sin xe−x/2 . L’équation caractéristique a deux racines complexes r1 = −1/2 + i et
r2 = r1 et les solutions de l’équation homogène sont :
On a sin xe−x/2 = Im(e(−1/2+i)x ), on commence donc par chercher une solution zp de l’équation avec
le nouveau second membre e(−1/2+i)x .Comme −1/2 + i est racine de l’équation caractéristique, on
cherchera zp (x) = P (x)e(−1/2+i)x avec P de degré 1. Par conséquent la condition (∗) sur P :
s’écrit ici : 8iP ′ = 1 ( P ′′ = 0, f (−1/2 + i) = 0 et f ′ (−1/2 + i) = 8i), on peut donc prendre P (x) =
−i/8x et zp (x) = −i/8xe(−1/2+i)x , par conséquent sa partie imaginaire yp (x) = Im(−i/8xe(−1/2+i)x ) =
1/8x sin xe−x/2 est une solution de notre équation. Les solutions sont donc toutes les fonctions de la
forme :
y(x) = e−x/2 (c1 cos x + (c2 + 1/8x) sin x) avec c1 , c2 ∈ R.
y ′′ + 2y ′ + 4y = xex (E)
Solution :
2
1. Le polynôme caractéristique associé à E est : p(x) =
√x +2x+4 √
; son discriminant est ∆ = −12
et il a pour racines les 2 nombres complexes −1 + i 3 et −1 − i 3. Les solutions de l’équation
homogène sont donc toutes fonctions :
√ √
y(x) = e−x (a cos 3x + b sin 3x)
obtenues lorsque a, b décrivent R.
2. Le second membre est de la forme eλx Q(x) avec λ = 1 et Q(x) = x. On cherchera une solution
de l’équation sous la forme : yp (x) = R(x)ex avec R polynôme de degré égal à celui de Q
puisque p(1) 6= 0. On pose donc R(x) = ax + b. On a
yp′′ (x) + 2yp′ (x) + 4yp (x) = (7ax + 7b + 4a)ex .
Donc yp est solution si et seulement si 7ax + 7a + 4b = x. On trouve après identification des
coefficients :
1 −4
a= et b= .
7 49
La fonction yp (x) = 71 (x − 47 )ex est donc solution de E et la forme générale des solutions de E
est :
√ √ 1 4
y(x) = e−x (a cos 3x + b sin 3x) + (x − )ex ; a, b ∈ R .
7 7
3. Soit h une solution de E. Les conditions h(0) = 1, h(1) = 0 sont réalisées ssi
√
53 53 cos 3 + 3e2
a= et b=− √ .
49 49 sin 3
4.(a) On a : g ′ (x) = ex f ′ (ex ) et g ′′ (x) = ex f ′ (ex ) + e2x f ′′ (ex ) d’où pour tout x ∈ R :
g ′′ (x) + 2g ′ (x) + 4g(x) = e2x f ′′ (ex ) + 2ex f ′ (ex ) + 4f (ex ) = ex log ex = xex
donc g est solution de E.
(b) Réciproquement pour f (t) = g(log t) où g est une solution de E on montre que f est 2
fois dérivable et vérifie l’équation donnée en 4. Donc les fonctions f recherchées sont de la
forme :
1 √ √ t 4
(a cos ( 3 log t) + b sin ( 3 log t)) + (log t − ) ; a, b ∈ R .
t 7 7
Équations différentielles -76-
Équations différentielles 2020-2021
Solution :
1
Il s’agit d’une équation de Bernoulli. On fait le changement d’inconnue z = 3 . On a
y
y
y ′ = − x2 y 4
x
y′ 1
4
= 3 − x2
y xy
1 ′ 1
− z = z − x2 .
3 x
1 1
On obtient une équation différentielle d’ordre − z ′ = z − x2 qu’on résoud comme d’habitude.
3 x
Solution de l’équation homogène :
1 1
− z′ = z
3 x
z′ 1
= −3
z x
ln |z| = −3 ln x + c
k
z = 3.
x
k
La solution homogène est zh = avec k ∈ R.
x3
1 1
Solution particulière de l’équation − z ′ = z − x2 :
3 x
k(x) k ′ (x)x − 3k(x)
Posons zp = 3 une solution particulière. On a zp′ = et en remplaçant dans
x ′ x4
1 1 1 k (x)x − 3k(x) 1 k(x)
− zp′ = zp − x2 , on a obtient de − 4
= − x2 que k ′ (x) = 3x4 . D’où
3 x 3 x x x3
3 3
k(x) = x5 , par suite zp = x2 .
5 5
1 1
Solution généralee de l’équation − z ′ = z − x2 :
3 x
k 3
La solution générale de l’équation en z est z = 3 + x2 avec k ∈ R.
x 5
Solution généralee de l’équation y ′ = xy − x2 y 4 :
1
Comme on a posé z = 3 , on obtient la solution générale de l’équation y ′ = xy − x2 y 4 est
y
1
y= , k∈R
k 3 2
+ x
x3 5
1 2
D’autre part y(1) = 1 ⇔ = 1 ⇔ k = . Par conséquent
3 5
k+
5
5
y= .
2 2
+ 3x
x3
Équations différentielles -77-
II Équations différentielles linéaires d’ordre 2 à coefficients
quelconques
Nous allons maintenant entamer l’étude une classe importante d’équations différentielles linéaires
d’ordre 2. Il s’agit d’une équation différentielle linéaire d’ordre 2 dont les coefficients sont en général
des fonctions. Nous l’écrirons
où a, b, c et d sont des fonctions continues sur un même intervalle I avec a ne s’annulant sur I..
L’équation sans second membre
Proposition 10
La solution sur l’intervalle I de l’équation différentielle
est y = yh + yp où
• yh est la solution de l’équation homogène
On dispose d’un algorithme de résolution d’une équation différentielle linéaire d’ordre 2 à coef-
ficients quelconques même si en général, on ne sait pas comment franchir chacune des différentes
étapes de cet algorithme.
ALGORITHME DE RÉSOLUTION :
Soit à résoudre l’équation différentielle a(x)y ′′ + b(x)y ′ + c(x)y = d(x).
a) Trouver deux solutions y1 et y2 libres de l’équation homogène a(x)y ′′ +b(x)y ′ +c(x)y = 0.
b) La solution générale de l’équation homogène sera yh = ay1 + by2 où a et b sont des
constantes réelles.
c) Trouver une solution particulière yp de l’équation a(x)y ′′ + b(x)y ′ + c(x)y = d(x).
d) La solution générale de l’équation a(x)y ′′ +b(x)y ′ +c(x)y = d(x) s’écrit alors y = yh +yp .
On l’a dit plus haut, on ne peut pas exécuter aisement l’algotithme de résolution, cependant
si on connait une solution y1 de l’équation homogène le théorème suivant permet d’en trouver une
deuxième :
Théorème 22
Étant donné trois fonctions a, b et c continues sur un intervalle I (a ne s’annule pas sur I) et y1
une solution non nulle de l’équation homogène
il existe une fonction u : x → u(x) pour laquelle la fonction y2 : x 7−→ y2 (x) = u(x)y1 (x) est une
autre solution de l’équation homogène (Eh ).
Preuve : Pour que y2 = uy1 soit une solution de (Eh ), il faut et il suffit que
ou encore u[a(x)y1′′ + b(x)y1′ + c(x)y1 ] + a(x)[u′′ y1 + 2u′y1′ ] + b(x)u′ y1 = 0 ce qui est équivalent à
a(x)y1 u′′ + (2y1′ + b(x)y1 )u′ = 0 car a(x)y1′′ + b(x)y1′ + c(x)y1 = 0. en posant w = u′, on a w qui est
solution de l’équation différentielle à variable séparable d’ordre 1
Théorème 23
Étant donné des fonctions a, b , c et d continues sur un intervalle I (a ne s’annule pas sur I) et
y1 et y2 deux solutions libres de l’équation homogène
il existe deux fonctions λ et µ telles que yp = λy1 + µy2 est une solution particulière de l’équation
(E).
Preuve : On procède exactement comme dans la section I.2 (Cas où d(x) est quelconque).
Avec la condition (de simplification de calcul)
yp = λy1 + µy2 une solution particulière de l’équation générale a(x)y ′′ + b(x)y ′ + c(x)y = d(x) si et
seulement si
d(x)
λ′ (x)y1′ + µ′ (x)y2′ = . (condition 2)
a(x)
x2 y ′′ − 2y = x.
Il est clair que la fonction y1 : x 7−→ y1 (x) = x2 est solution de l’équation homogène associée : x2 y ′′ − 2y = 0
. Déterminons en une autre y2 en posant y2 = uy1 . On a y2 (x) = ux2 , y2′ (x) = u′ x2 + 2ux et y2′′ (x) =
u′′ x2 + 2u′ x + 2u′ x + 2u.
1 1
En résolvant la dernière équation différentielle, on a u(x) = 3 et donc y2 (x) = .
x x
Vérifions que y1 et y2 sont libres. On a
1
y1 (x) y2 (x) x2
W (x) = = x = −1 − 2 = −3 6= 0.
1
y1′ (x) y2′ (x) 2x − 2
x
b
La solution de l’équation homogène est yh = ax2 + où a et b sont constantes réelles.
x
µ µ′
Cherchons une solution particulière sous la forme yp = λx2 + sous la condition λ′ x2 + = 0. Comme
x ′
x
µ 1
x2 yp′′ − 2yp = x en remplaçant yp et yp′′ par leurs expressions, on obtient 2xλ′ − 2 = .
x x
′
λ′ x2 + µ = 0
1 1
x′ ⇔ λ′ = 2 et µ′ = − x.
2xλ′ − µ = 1
3x 3
x2 x
1 1 1 1 1
D’où λ = − et µ = − x2 . Par conséquent yp (x) = − x− x = − x. En conclusion la solution de l’équation
3x 6 3 6 2
2 ′′ 2 b 1
différentielle x y − 2y = x est y = ax + − x où a et b sont constantes réelles.
x 2