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CONNAÎTRE
LE MATÉRIAU BOIS
Sommaire
I. La forêt .................................................................................................................... 2
II. Les essences de bois ........................................................................................ 3
III. L’arbre ...................................................................................................................... 4
IV. L’exploitation forestière .............................................................................. 9
V. Propriétés physiques du bois ............................................................... 16
VI. Le bois en scierie ............................................................................................ 19
VII. Classification du bois ................................................................................. 23
Documentation complémentaire
• Wikipédia ;
• Mémotech ;
• L’Encyclopédie de la charpente.
I. LA FORÊT
La forêt française
Sa surface s’est accrue d’un tiers depuis 1950 et elle a doublé depuis deux siècles.
Elle retrouve désormais la surface qui était la sienne à la fin du Moyen Âge, soit près
de 30 % du territoire métropolitain.
1. Le bois de pays
Pour l’année 2007, en France métropolitaine, le volume sur pied est de 2,4 milliards
de mètres cubes. Les feuillus en représentent 64 % et les conifères 36 %.
III. L’ARBRE
1. Morphologie
L’arbre est un être vivant qui naît et pousse toujours rapidement en hauteur avant
d’arriver à maturité, puis il ne croît plus qu’en diamètre. Enfin, arrive la vieillesse
de l’arbre : son cœur s’effrite et pourrit, ses branches tombent, etc.
Avant que l’arbre n’arrive au seuil de vieillesse, les forestiers, par expérience, jugent
l’âge auquel doivent être abattues les différentes espèces.
La partie aérienne
Elle est différente suivant les espèces. Elle est composée de deux éléments :
• le houppier ;
• le tronc ou fût.
La partie souterraine
Les racines ont deux fonctions :
• physiologique pour la nutrition de l’arbre ;
• mécanique pour la tenue dans le sol de l’arbre. Nous distinguons plusieurs
enracinements :
2. Activité biologique
Comme nous avons pu le voir auparavant, l’arbre est un être vivant comme l’être
humain, c’est-à-dire qu’il naît, se développe et meurt. Ainsi, il se reproduit, se
nourrit et respire, notamment grâce aux cycles carbone/eau/oxygène.
4. Textures du bois
Texture faible
• Résineux : le bois de printemps est plus important que celui d’été ;
• Feuillus : les cernes sont minces avec un bois de printemps important
(léger, tendre).
Texture faible
• Résineux : les arbres ont poussé lentement, le bois est dense ;
• Feuillus : les arbres ont poussé rapidement, le bois est lourd, coloré, résistant.
1. La sylviculture
Les futaies
Elles procurent du bois d’œuvre de par leurs fûts droits et élancés. La régénération
des futaies se fait par les graines tombées des arbres. Il en existe deux sortes :
• la futaie régulière : les arbres ont le même âge sur une même parcelle, par
conséquent ils sont de dimensions identiques ;
• la futaie jardinée (ou taillis sous futaie) : les arbres n’ont pas le même âge sur
une même parcelle, par conséquent c’est un mélange de toutes dimensions.
Le taillis simple
Il procure surtout du bois de chauffe. Il est
constitué de rejets de souches et de drageons
de racine. Ces derniers sont les repousses à
partir des souches et des racines après coupe
de l’arbre.
Seuls les feuillus rejettent, particulièrement
le charme, le robinier, le châtaignier et
l’aulne. Tous les 15 à 30 ans, ils sont coupés
et on les laisse repousser.
2. Le bûcheronnage
Le forestier est chargé d’entretenir les différentes parcelles d’une forêt, afin qu’elles
produisent du bois de bonne qualité. C’est lui qui décide s’il faut abattre un arbre
(en le marquant d’un signe pour que le bûcheron le reconnaisse) ou s’il faut repiquer
des plants.
Les arbres tirés de ces parcelles sont ensuite vendus par lots :
• en bloc et sur pied : les bois sont estimés sur pied avec un prix global du
peuplement à couper ;
• sur pied : les bois sont estimés sur pied mais avec des tarifs variant selon
les qualités et leur volume correspondant ;
• bord de route : les bois sont vendus abattus et façonnés, c’est-à-dire coupés
en billes et billons de longueur précise, et posés en bord de route ou sur place
de dépôt. L’estimation se fait généralement après abattage.
L’abattage en plaine
Il se fait de début novembre à fin février, lorsque la sève est descendue. Le bois
abattu à cette époque est moins sujet aux attaques d’insectes et de champignons.
L’abattage en montagne
Il se fait en été, après la fonte des neiges. On procède au sciage des billes dans
les plus brefs délais et on le traite avec des insecticides et des fongicides.
La méthode d’abattage
Elle peut se faire à la tronçonneuse. La chute de l’arbre est déterminée par
le bûcheron en fonction de l’emplacement des autres arbres. Depuis quelques
décennies, le secteur s’est mécanisé avec des engins et des têtes de bûcheronnage.
La méthode de coupe
Il en existe deux :
• la culée blanche : cette méthode est pratiquée dans les taillis, dans le but de
favoriser les rejets et les drageons ;
• la culée noire : le maximum de la souche est abattu avec le fût. Elle s’applique
dans les futaies ou pour les arbres fruitiers.
L’âge d’abattage
Pour être abattu, un arbre doit atteindre sa pleine maturité afin d’en tirer un profit
maximum de bois. L’âge d’abattage des arbres varie donc selon chaque essence.
Âge d’abattage Essences
20 à 25 ans Peuplier
40 ans Bouleau, Douglas
50 ans Érable, Mélèze, Noyer, Cerisier
70 à 80 ans Tilleul, Frêne
100 à 120 ans Orme, Châtaignier, Hêtre
120 à 150 ans Chêne
1 500 ans Séquoia
Les nœuds
Au séchage, le retrait des branches est plus important que celui du tronc. Par
conséquent, il apparaît des déformations et des gerces aux alentours des nœuds.
Présents en trop gros nombre ou de dimensions trop importantes, ils diminuent la
résistance mécanique et augmentent les difficultés d’usinage.
Nœuds circulaires
Ils proviennent d’un débit perpendiculaire à l’axe de
branche.
Nœuds recouverts
Inclus dans le tronc, ils ont pour origine des branches
disparues par un élagage naturel ou artificiel.
Nœuds plats
Provenant d’un débit parallèle à l’axe de branche, ils
diminuent sensiblement la résistance mécanique du bois
débité.
Nœuds morts
Provenant de l’élagage des branches, ils apparaissent
comme :
- Des chevilles enfoncées dans le tronc ;
- Des pastilles noires, se détachant au cours de
l’usinage.
Le fil tors
Il est dû au vent. Lors du débit, les fibres se retrouvent
tranchées.
Le contre-fil
Plus ou moins présent selon les essences, il est employé
en ébénisterie.
La loupe
Cette anomalie est due à l’élagage naturel ou artificiel qui
provoque des excroissances du tronc. Elle est très
recherchée en ébénisterie.
Le cœur excentré
Il est dû au vent ou à la forte pente du terrain.
L’entre-écorce
C’est la naissance de deux branches à la même hauteur,
renfermant une partie d’écorce. Le bois est impropre à
tout travail.
Les blessures
Elles sont causées par la présence de corps artificiels
(clou, mitraille, fil de fer), par des frottements
(d’engins, d’animaux), des brûlures (feu, soleil, foudre),
etc.
La gélivure
C’est une fente radiale due à un gel violent. Elle peut
entraîner la mort de l’arbre.
La roulure
C’est un décollement entre un cerne mince et un cerne
épais. Elle est due à un assèchement du sol.
Le gui
C’est une plante parasite qui provoque une multitude de trous de suçoirs sur l’arbre.
Il ne provoque aucun affaiblissement mécanique.
4. Terminologie
L’arbre : grande plante ligneuse vivace, dont la tige (tronc) est fixée au sol par des
racines. Elle est chargée de branches et de feuilles à partir d’une certaine hauteur.
La sylviculture : entretien des bois et des forêts généralement en vue de produire
du bois d’œuvre. Elle est gérée par l’Office National des Forêts.
Le bois d’œuvre : il est utilisé pour la fabrication des ouvrages de charpente,
menuiserie, ébénisterie.
Le bois d’industrie : bois utilisé dans les industries chimiques, fabrication de pâte
à papier ou des agglomérés.
Le bois de chauffage : branches ou troncs issus de rejets de taillis utilisés en bois
de feu.
Les feuillus : arbres à feuilles généralement plus grandes que chez les conifères.
Ils appartiennent au groupe des Angiospermes (les graines sont enfermées dans un
ovaire).
Les conifères ou résineux : ils ont en général des feuilles en forme d’aiguilles.
Ils appartiennent à la famille des Gymnospermes (à graines nues). Les graines
sont enfermées dans un cône.
Un bois indigène : c’est un arbre qui pousse dans un pays dont il est originaire.
Un drageon : pousse issue de la racine d’un arbre (fruitiers, peuplier).
Un rejet : pousse issue de la souche d’un arbre après avoir coupé le tronc de celui-ci.
C’est le rapport entre la masse d’un certain volume de bois et un même volume
d’eau. Un mètre cube d’eau pesant une tonne, la densité est donc de 1 t/m3.
La masse volumique de l’épicéa est de 0,45 t/m3 : un mètre cube d’épicéa a une
masse de 450 kg.
2. Dureté
Dureté
Classes de dureté Essences
(échelle Chalais-Meudon)
3. Humidité du bois
Vert 20 à 60 % À l’abattage
4. Rétractabilité du bois
D’une manière générale, ces différences de retrait selon le sens du bois ont pour effet
que le bois « tire à cœur » :
• la section va bomber sur les faces les plus proches des cœurs, creuser et fendre
sur les faces qui en sont les plus éloignées ;
• la longueur va prendre du raide (du bombé) du côté du cœur.
On veillera donc à orienter le cœur « à l’extérieur » (moise, bardage) ou « au soleil »
(sablière, solive).
1. Les débits
Le débit en plot
C’est le plus courant des débits et le plus simple. Les planches ont un maximum
de largeur, mais elles ne sont pas toutes de même qualité. Voir ci-dessous.
Autres débits
• Le débit sur quartier ou moreau
Il s’exécute en refendant la bille en quatre. Ensuite, une planche sur une face
puis sur l’autre est débitée. Ce débit offre du bois sur quartier et faux quartier ;
• Le débit hollandais ou sur maille
Il donne des planches maillées avec un pourcentage de pertes ;
• Le débit cantibay
Ce débit est surtout utilisé pour les bois exotiques afin d’en éliminer le cœur.
L’érable est débité ainsi ;
• Les débits par déroulage et par tranchage
Ils permettent d’obtenir du placage pour la fabrication de panneaux ou de
meubles en ébénisterie.
2. Le cubage
L=A+B+C+E+F+G
Si L est l’addition de la largeur des planches d’une grume, alors le volume est égal à :
Longueur x L x épaisseur
3. Séchage et stockage
Les conditions d’un bon séchage sont primordiales, qu’il soit artificiel ou naturel.
Ses buts sont :
• d’éliminer la sève et l’eau ;
• d’éliminer les déformations, les altérations et les attaques d’insectes ;
• de faciliter l’usinage et le taillage.
Le séchage naturel
Le séchage artificiel
Il a l’avantage de faire sécher le bois beaucoup plus rapidement que naturellement.
Il existe plusieurs principes de séchage artificiel.
Débit en plot
Nom Épaisseur courante en mm Utilisation
Les feuillets 7 ; 10 ; 13 ; 15 ; 18 ; 20 ; 22 Panneaux, lamellé-collé
Les planches 27 ; 34 ; 41 ; 45 Menuiserie intérieure générale
Les plateaux 54 ; 65 ; 75 ; 80 ; 100 ; 120 Menuiserie extérieure, escalier
1. Classification structurelle
Le classement visuel
C’est un classement empirique fondé sur les aspects du bois qui est destiné à définir
ses caractéristiques mécaniques.
Il s’attache aux dimensions maximales de chaque nœud relativement à la section des
pièces, à leur position dans cette section et aux déviations de la direction des fibres.
Les critères sont liés et dépendent :
• de la structure du bois (cernes d’accroissement, nœuds, fentes, etc.) ;
• des altérations biologiques (bleuissement, échauffure, etc.) ;
• du débit (taille des flaches) ;
• des déformations géométriques (flèches, gauchissement).
Le classement d’aspect repose sur des critères visuels relatifs à l’aspect des faces et
des rives. Ce classement se fait selon les singularités du bois :
• liées à sa structure (nœuds, fils tors) : le nœud étant la singularité principale, il
est apprécié à la fois en diamètre et en nombre ;
• liées au débit (flaches) ;
• liées au retrait dû au séchage (gerces, fentes) ;
• liées à des imperfections ou des altérations (poches de résines, bleuissement,
échauffure, pourriture, etc.)