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Institut Supérieur des Technologies de l’Environnement

de l’Urbanisme et du Bâtiment

Département : Bâtiment

Cours de

Procédés Généraux de Construction

Par
Mohamed Riadh Labiadh

Licence : Gestion et suivi des projets de construction

Année universitaire :
2008/2009

Charguia 2 Tunis Carthage 2035 Tel : 71 941 468 / Fax : 71 941 255
Cours de Procédés Généraux de Construction Réalisé par Labiadh M.R

Chapitre 1 : Terrassement - Généralités


1- Définitions 4
2- Difficultés d’exécution des terrassements 5
3- Terrassement à sec ou terrassement dans l’eau 5
4- Différentes phases d’exécution 5
5- Nature du terrain 6
6- Pente des talus 6
7- Foisonnement et tassement 8
8- Implantation et piquetage 9
9- Diverses sortes de tassement 11

Chapitre 2 : Exécution des terrassements dans les terrains meubles


1- Terrassement à la main 17
2- Exécution des terrassements par engins mécaniques 18
3- Le compactage 25
4- Les matériaux autocompactant 28

Chapitre 3 : Exécution des terrassements en terrains rocheux


1- La perforation 30
2- Explosifs et artifices 30
3- Explosifs et artifices 30
4- Calcul des charges d’explosifs 31

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Chapitre 4 : Les fondations


1- Définitions 33
2- Reconnaissance des terrains 33
3- Types de fondations 34
4- Les fondations superficielles 34
5- Les fondations profondes sur pieux 49
6- Les fondations spéciales 56
7- Les essais de contrôle 57

Chapitre 5 : Les coffrages


1- Définitions 60
2- Les constitutions d’un coffrage 60
3- Conception des coffrages 63
4- La préparation du coffrage 64
5- Décoffrage 65
6- Principaux systèmes de coffrage 66

Chapitre 6 : Fabrication et mise en œuvre du béton


1- Préambule 69
2- Stockage des matériaux 69
3- Le malaxage 70
4- Le transport du béton 71
5- Le pompage 71
6- La vibration 72
7- La cure du béton 73

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8- Bétonnage par temps froid 74


9- Bétonnage par temps chaud 74
10- Bétonnage sous l’eau 75
Chapitre 6 : Les ossatures des bâtiments
1- Les poteaux en béton armé 76
2- Les poutres en béton armé 76
3- Les planchers en béton armé 81

Références bibliographiques 87

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Chapitre 1 : Généralités sur les terrassements

1) Définitions
Le terrassement est l’ensemble des mouvements appliqués au sol pour modifier ses
reliefs, afin de le rendre apte à l’implémentation d’un projet. Les travaux de terrassement ont
pour objet de creuser le terrain (déblai), de transporter la terre ainsi extraite et la mettre en
dépôt (remblai) et de l’utiliser.

Le déblai : l’opération de creusement proprement dite qui consiste à pratiquer dans la


terre une fouille, une tranchée ou une excavation.
Exemples :
- Creuser une fouille pour réaliser une fondation ou un sous-sol (Fig.1.1).
- Un aménagement du relief du terrain (Fig.1.2).
Le terme déblai est aussi employé pour désigner la terre provenant de l’ext raction.

Fig.1.1 – Fouille pour fondation [1]. Fig.1.2 Aménagement du relief du terrain [1].

Le remblai est l’opération qui consiste à mettre en place certaine quantité de terre qui
doit combler des cavités ou à établir sur la surface du sol un massif de terre.
Exemple :
- Combler une tranchée au dessus d’une canalisation en place (Fig.1.3) ou contre un
mur de soul sol (Fig.1.4).

Fig.1.3 – Remblaiement d’une tranchée [1]. Fig.1.4 – Remblaiement contre un mur [1].

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Le remblai peut être d’emprunt ou du déblai mis en remblai.

2) Difficultés d’exécution des terrassements


En situation normale, l’exécution des terrassements n’est pas difficile. De surcroît, de
nombreux paramètres complexifient les conditions d’exécution de ces opérations ; leur prise
en compte, et ce dès le stade des études, réclament une technicité élevée. Ces travaux se
compliquent surtout dans les cas suivants :
- Terrassement exécuté sur argile peu consistante, un sol fluent ou un sable boulant.
- Terrassement exécuté en profondeur avec venue d’eau.
- Terrassement exécuté sous l’eau : dragage.

3) Terrassement à sec ou dans l’eau


La sensibilité à l’eau de la plupart des matériaux est l’une des contraintes
fondamentales que le terrassier doit gérer. En absence d’eau, on exécute à la main ou avec des
engins mécaniques terrestres. Si on rencontre de l’eau dans les fouilles ou les tranchées au
dessous du niveau de la plateforme de la circulation des engins, on peut souvent continuer le
travail avec les mêmes engins dont les outils travaillent dans l’eau.
Parfois, on facilite le travail en évacuant l’eau par des épuisements, ce cas qui diffère
du précédent est celui des terrassements dans l’eau. Dans notre cas, on doit exécuter sous
l’eau lorsque la nappe d’eau recouvre le terrain. C’est le cas des dragages en mer où en
rivière. Il faut recourir à l’emploi d’engins flottants installés sur chalands ou pontons.
Le mode d’évacuation des déblais est conditionné avec la présence de l’eau. A terre,
les déblais sont exécutés par des dumpers ou scrapers (décapeuses). Dans l’eau, on utilise des
dragues et des canalisations flottantes.

4) Différentes phases d’exécution des terrassements


Une opération complète de terrassement peut comporter six opérations élémentaires :
- Extraction des déblais (la fouille).
- Le chargement ou la reprise des déblais sur les engins de transport.
- Transport des déblais.
- Le déchargement ou mise des déblais en remblai.
- Le compactage éventuel des remblais.
- La consolidation éventuelle des déblais en remblai.

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5) Nature du terrain
Tout opération de terrassement est conditionné à la nature du terrain à extraire ou à
apporter, suivant leurs consistance et leurs duretés, les différents terrains se prêtent plus ou
moins bien à l’action des engins de terrassement.
La nature du terrain détermine la méthode du travail à adopter, le choix des engins à
mettre à la disposition du chantier, le rendement des engins choisis et par suit le prix de
revient des terrassements et la valeur des pentes à donner au talus de déblai ou de remblai.
Le guide des travaux routiers « GTR », quant à lui, il classifie les matériaux de
terrassement en trois catégories : les sols, les matériaux rocheux et les matériaux. La
classification du GTR est fondée sur trois types de paramètres à savoir : nature, état et
comportement mécanique. Il est à noter qu’elle ne prend pas en compte tous les aspects des
phases d’exécution du terrassement, en particulier les difficultés éventuelles d’extraction. Elle
comporte 4 classes de sol :
- A : sols fins.
- B : sols sableux et graveleux avec fines.
- C : sols comportant des fines et des gros éléments.
- D : sols insensibles à l’eau.

5.1) Le sondage du terrain


Pour effectuer la reconnaissance du sol, l’étude de la carte géologique est insuffisante,
pour cela il faut recourir à des sondages, càd pratiquer des trous de manière à déterminer
l’épaisseur et la nature de chacune des couches rencontrées.
Le sondage doit descendre au dessous de la cote inférieur à atteindre pendant les
travaux de terrassements.
Dans la plupart des cas, un sondage ne suffit pas car il peut se trouver dans une zone
de faible étendue ou la consistance diffère de celle de l’ensemble considéré.
On distingue deux types de sondages : les sondages visitables et les sondages non
visitables. Comme rien ne vaut la vue directe du terrain, il convient de recourir au sondage
visitable chaque fois que ceci n’entraîne pas de délais de sujétion et de dépenses
inadmissibles. Les sondages visitables peuvent être à ciel ouvert ou foré (diamètre au moins
de 1m), ou éventuellement en taupe.

5.2) Catégories de terrain


On distingue selon la dureté et la cohésion, deux grandes classes de terrain :

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5.2.1) Terrains meubles


Les terrains meubles sont ceux qui peuvent être exécutés sans difficultés. On
distingue :
- Les terrains légers : terre de terrain sèche, sable sec et graviers fin.
- Les terrains ordinaires : terre de végétation humide, sable humide, sable argileux, gros
graviers.
- Les terrains lourds : terre argileuse, gros graviers argileux compacts.
- Terrains très lourds : argile plastique qui rend la terre collante et son extraction
difficile.
Ces terrains sont d’autant plus difficiles à extraire qu’ils contiennent plus d’argile et
d’eau.

5.2.2) Terrains rocheux


Les terrains rocheux sont ceux qui préalablement à leur extraction doivent subir une
désagrégation destinée à les briser. Cette désagrégation se fait soit à l’aide d’explosif, soit à
l’aide des pilonneuses mécaniques. On distingue les :
- Roches tendres telles les calcaires.
- Roches demi dures telles que les grés et feldspath.
- Roches dures telles que les marbres, granites et basaltes.
- Roches très dures telles que le quartz.
Ce classement est assez important pour déterminer le mode de perforation à adopter pour
les trous de mine, le rendement de la perforation et la consommation d’explosifs pour obtenir
la désagrégation.

6) Pente des talus


Pour obtenir un équilibre stable nécessaire à la bonne tenue des terres, il convient de
donner aux talus une inclinaison convenable en remblai ou en déblai (Fig.1.5). On définit
cette inclinaison soit par la va leur de l’angle « i » avec l’horizontal, soit par tgi.

Fig.1.5 – Inclinaisons des talus en déblai et en remblai.

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Il faut que « i » soit inférieur à f, avec f : la pente naturelle des terres qu’on assimile à
l’angle de frottement interne, càd l’inclinaison que prend le talus soumis seulement à l’action
allongée des agents atmosphériques. Il dépend essentiellement de la nature, le degré de
consistance et de la teneur en eau du terrain (Tab.1.1).

Tab.1.1 – Valeurs usuelles d’inclinaison en degré des talus.


Inclinaison du talus
De déblais ou remblais De déblai ou remblai non
Catégories de terrain
fraîchement remué fraîchement remué
Sec Immergé Sec Immergé
Sable fins 30 20 30 20
Gravier 35 30 35 30
Argile 35 20 40 20
Terre grasse mêlée de
35 30 45 30
pierre
Cailloux 45 40 45 40
Roches tendres 45 45 55 55
Roches dures 45 45 80 80

La connaissance de « i » est indispensable :


- Lors de l’étude des projets de terrassement pour fixer les profils et déterminer ensuite
le cube de terrassement et la surface d’emprise qui sont plus grand que l’angle « i » est
plus petit.
- Lors de l’exécution, pour donner aux talus une inclinaison correcte et compatible avec
une bonne stabilité de l’ouvrage.

7) Foisonnement et tassement
Tout matériau extrait augmente de volume, on dit qu’il foisonne. Par contre, un
matériau bondonné diminue de volume sous l’action des agents atmosphériques, on dit qu’il
tasse. On définit un coefficient de foisonnement initial «F » (Eq.1.1) et un coefficient de
foisonnement persistant « F’ » (Eq.1.2), que l’on mesure après tassement des déblais.

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On peut aussi définir un coefficient de tassement « T » des déblais qui est la diminution
relative au volume apparent de déblais définitivement tassé par rapport au volume initial des
déblais récemment extraits (Eq.1.3).

VF − V0
F= (Eq.1.1)
VO

Vt − V0 (Eq.1.2)
F' =
V0

VF − Vt
T= (Eq.1.3)
Vt

Les valeurs usuelles de ces coefficients sont données par le tableau 1.2.

Tab.1.2 – Valeurs usuelles des coefficients de foisonnement et de tassement (en %).


Catégories de terrain F F’ T
Sable 10 à 15 1 à 1,5 8 à 12
Gravier 15 à 20 1,5 à 2 12 à 15
Terre végétale 20 à 25 2à4 15 à 17
Terre argileuse 25 à 30 4à6 17 à 19
Argile 30 à 35 6à7 19 à 22
Marne 35 à 40 7à8 22 à 25
Argile et marne compactes 40 à 65 8 à 15 25 à 30
Roche tendre 30 à 40 8 à 15 17 à 19
Roche dure 40 à 65 25 à 40 12 à 15

La connaissance de ces coefficients sert à résoudre certains problèmes qui se posent


pour un chantier de terrassement tels que :
- Le calcul des volumes de déblai nécessaires.
- Le transport à l’aide de véhicule d’une capacité connue.
- Le déblai extrait d’une fouille dont le cubage est déterminé.
- Le calcul des remblais nécessaires compte tenu de l’effet du compactage.

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8) Implantation et Piquetage
Avant de passer à l’exécution d’un ouvrage, il faut l’implanter sur le terrain càd
matérialiser par des piquets les points caractéristiques. Cette opération s’appelle piquetage.
Le piquetage d’ensemble est rattaché en plan et en altitude à des repères fixes qui sont
constitués par des bornes en massifs en béton.
On fait le nivellement précis de ces repères que l’on rattache au nivellement général de
la Tunisie (NGT). L’emplacement et la côte des repères, qui sont numérotés, sont reportés sur
les plans de l’ouvrage.
Les piquets sont placés pour faciliter le travail des engins suivant les travaux. Ils sont
alignés (cas des terrassements routiers) ou placés en quadrillages (cas des fouilles de
fondations). La tête des piquets est généralement teintée, indiquant aux terrassiers les niveaux
à atteindre.
Le repérage des murs et des fondations s’effectue au moyen de chaises. On emploi
deux chaises implantées perpendiculairement pour repérer deux murs d’angle ou une fouille
de fondation (Fig.1.6). On utilise aussi des jalons pour matérialiser des alignements.

Fig.1.6 – Implantation par des chaises et cordeaux des murs et semelles isolées [2].

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Pour éviter les risques d’erreur sur le terrain, il est bon de préparer au bureau un
canevas du tracé, comportant toutes les cotes nécessaires à l’implantation.

9) Diverses sortes de terrassement


On distingue les terrassements généraux et les fouilles pour ouvrages d’art et
bâtiments.

9.1) Les fouilles

9.1.1) Différents types de fouilles


a) Les fouilles en rigoles ou en tranchées
Une fouille est dite en «rigole » lorsque ses dimensions sont liées par les relations
suivantes : Largeur l = 2m et hauteur = 3m (Fig.1.7a).
Une fouille est dite en « tranchée » lorsque ses dimensions sont reliées par les relations
suivantes : Largeur l = 2m et hauteur > 3m (Fig.1.7b).
Les fonds de fouilles seront dressés horizontalement sauf dans le cas où un
assainissement s’avérerait nécessaire, lequel sera facilité par une pente de 2% à 5%. Les
parois de fouille devront être stables. Un léger fruit sera éventuellement être prévu et si
nécessaire un étaiement ou un blindage.

(a) (b)
Fig.1.7 – Fouilles en rigole et en tranchée [1].

b) Fouilles en excavation
Une fouille est dite en « excavation » lorsque ses dimensions sont liées par les relations
suivantes : Largeur l > 2m et hauteur < l/2m (Fig. 1.7c).
L’excavation : le terrain est pioché par couches de 0,3 à 0,4m au moyen de pioches, pics,
marteaux pneumatiques, bêches (pour argile) et si on a affaire à des nodules rocheux, on
utilise des explosifs. Dans les grands chantiers, on utilise les pelles hydrauliques travaillant en

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butte quand l’appareil peut accéder au fond de la fouille, ou en rétro quand l’appareil demeure
sur le bord de l’excavation.

Fig.1.7c – Fouille en excavation [1].


Si on peut ménager des rampes, on creuse suivant des plans inclinés successifs jusqu’à
atteindre la pente maximale susceptible d’être remontée par un camion chargé. La surface AB
(Fig.1.8) étant entretenue pour roulage pendant la durée de l’excavation. Sinon, on peut rejeter
les déblais manuellement (ouvriers et pelles) ou par treuil placé sur un échafaudage élevé au
fond de la fouille, prés d’une paroi, soit par des petites grues de chantier à flèches pivotantes.

Fig.1.8 – Rampe d’accès pour engins de terrassement.

c) Fouilles en puits
Une fouille est dite en «puits » lorsque ses dimensions sont liées par les relations
suivantes : largeur < 3m et pour toute hauteur.
Lorsque la fouille est exécutée dans l’eau ou lorsqu’il y a risque d’arrivée d’eau ou de
rencontre de terrains boulant, un tubage est utilisé et qui précède dans la mesure du
possible l’avancement du forage.
Le curage de ces fouilles est nécessaire avant toute mise en place des fondations. Le
creusement est effectué soit par une benne preneuse soit par un outil de forage rotatif.

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9.1.2) Rabattement de la nappe phréatique


Certains travaux de fondation ne peuvent pas être réalisés sans procéder à un
assèchement préalable de la fouille, il peut être nécessaire d’évacuer l’eau contenue dans le
terrain situé dans la zone à excaver. Parmi les méthodes utilisées, on distingue :
- L’épuisement des eaux à ciel ouvert
- L’épuisement de la nappe phréatique.

L’épuisement des eaux à ciel ouvert (Fig.1.9) nécessite un système de captage des eaux
relativement simple, constitué de tranchées de cheminement (rigoles) et de puits (puisards),
depuis lesquels on évacue l’eau par des pompes.

Fig.1.9 – Epuisement des eaux à ciel ouvert [5].

Quant au rabattement de la nappe phréatique, il est réalisé avant le début des travaux
d’excavation et permet de terrasser un sol sec. Le principe consiste à installer au tour de la
fouille une série de pointes filtrantes, appelées Wellpoints (Fig.1.10) qui captent l’eau par
aspiration (pompe située à l’extérieur), ou de puits filtrants avec une pompe enfermée au
fond du puits. On rabat la nappe phréatique par pompage jusqu’au niveau désiré.

Fig.1.10 – Rabattement de na ppe par Wellpoints [5].

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9.1.3) Etaiement et blindage des fouilles


a) Définitions
Le blindage, appelé aussi étayement, consiste à maintenir provisoirement les parois
d’un talus ou tranchée durant les travaux pour éviter les risques d’éboulement en assurant
ainsi la sécurité des ouvriers.
D’une façon générale, toute paroi d’une fouille doit être étayée lorsque la pente des
talus dépasse les valeurs usuelles. Dans le cas contraire les talus doivent être protégés des
intempéries : soit en les recouvrant d’une feuille de plastique, soit par gunitage (projection
d’un mortier de ciment)- de l’eau de ruissellement : en creusant une petite tranchée à leur
sommet.
b) Quelques types de blindage
- Blindage par planches verticales (Fig.1.11).
- Blindage par planches horizontales (Fig.1.12).
- Blindage mixte : planches horizontales et verticales.
- Blindage par rideau de palplanches.

Fig.1.11 – Blindage par planches verticales [6].

Fig.112 – Blindage avec planches horizontales (cas des terrains ébouleux) [6].

Les rideaux de palplanches constituent une importante catégorie d’ouvrage de


soutènement. Ils sont très utilisés et dans la plupart des cas ils sont ancrés en tête. Les

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palplanches sont des profilés en acier laminé. Elles sont à soit à section plate, soit à section
à module d’inertie. Ce qui signifie que leurs formes leur confère une meilleure résistance à
volume de matière égal.
Il existe plusieurs types de ces palplanches, mais le plus utilisé est le profil « Larsen »
(Fig.1.13) dont le joint est dans l’axe du rideau. Leur longueur maximale est d’une trentaine
de mètres. La mise en œuvre de ces rideaux peut être assurée par : battage dans le cas de
terrains durs, ou par vibrofonçage : cas des terrains argileux ou sableux.

Fig.1.13 – Profils de palplanches Larsen [7].

9.2) Les terrassements généraux


Ils sont en grande masse portant des volumes très importants exécutés généralement à
l’air libre sous sujétions particulières, à sec ou sous l’eau. Ils sont exécutés dans des chantiers
importants : Terrassement de chaussées, la pose de pipe- lines, barrage en terre, dragage en
mer ou rivière, le remblaiement des terres pleins.

9.2.1) Le décapage
Le décapage s’effectue par couches de 20 cm. Les terres végétales décapées et mises
en dépôt pour une utilisation ultérieure, devrons être exemptes de roches, gravois, souches,
etc.

9.2.2) Préparation de l’emprise


Le sol de l’emprise doit être débarrassé de tout ce qui pourrait nuire à la liaison du
terrain en place avec les remblais (racines, souches d’arbres…). Les grosses masses doivent
être brisées, les vides et les cavités remplis de pierres et de bonne terre. Ce sol assiette ne doit
subir aucun tassement et ne doit permettre aucun glissement des remblais.

9.2.3) Matériaux utilisés pour un remblai


Un tout venant peut constituer un remblai qui n’agit que par son propre poids, par
contre un remblai destiné à retenir l’eau (digue) ou à supporter un ouvrage (route, voie ferrée)

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doit être constitué par des matériaux exemptes de débris de végétaux, plâtres, gravois,
ferrailles, etc. Ce sont des matériaux sélectionnés.

9.2.4) Mise en place d’un remblai


Les travaux de remblai sont exécutés par couches horizontales et si nécessaires en
légère pente vers l’extérieur, d’une épaisseur de 20 cm avant compression. Le compactage des
remblais doit être conduit de manière à ne pas provoquer aucun dommage, ni aucune
dégradation aux ouvrages existants. Les engins mécaniques utilisés pour le compactage des
remblais sont présentés au chapitre 3.

9.2.5) Dressement, nivellement et talutage.


Il est considéré comme dressement ou nivellement tout mouvement de terre, pour mise
à la cote horizontale ou avec une pente légère d’une couche n’ayant pas une épaisseur
supérieure à 0,25cm. La plateforme doit présenter une surface uniforme avec s’il y a lieu une
pente régulière. Elle doit être exempte de roche, vestige de fondation ou de canalisation,
souches, etc.
Le talutage est exécuté de telle sorte que tout mouvement ultérieur soit évité. Sa pente
maximale est fonction de la nature des terrains rencontrés.

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Chapitre 2 : Exécution des terrassements


dans les terrains meubles

1) Terrassement à la main
Le terrassement s’exécute à la main :
- Dans les chantiers qui comportent des sujétions et se prêtent mal à l’emploi des engins
mécaniques (espace insuffisant).
- Lorsque l’exécution par ces moye ns est plus économique que les engins mécaniques.

1.1) Les outils utilisés


Les terrassements à la main s’exécutent soit avec les outils à la main soit avec des
outils mécaniques portatifs.

1.1.1) Les outils à la main


- La pioche : elle est en acier. Elle se termine à une extrémité par une pointe et à l’autre par
un tranchant. Le manche est en bois de longueur ˜ 1m.
- Le pic : c’est un instrument composé d’un fer pointu des deux extrémités, ajusté à un
manche servant pour désagréger les roches fissurées.
- La pince est levier en acier de 1,2m de long terminé d’un coté par une pointe et de l’autre
coté par un coin.
- La bêche composé d’une large lame de métal, plate et tranchante adaptée à un long
manche.
- La pelle : elle sert au chargement de déblais préalablement désagrégées.
- La Dame : composé d’un fer massif et un manche servant à compacter le sol.

1.1.2) Les outils mécaniques


Ce sont les outils portatifs qui fonctionnent à air comprimé :
- Le marteau bêche : remplace la pioche ou la bêche pour attaquer les terrains lourds tel que
l’argile compacte. Le rendement d’un homme avec un marteau ˜ 5 à 10 fois son
rendement à la pioche ou la bêche.
- Le marteau piqueur : remplace le pic et la pince pour attaquer les terrains à roche tendre et
pour démolir les massifs bétonnés.

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- Pilonneuse vibrante : remplace la dame pour le compactage en petite ampleur (contre les
murs de fondation).
Le terrassement à la main comporte trois opérations : l’excavation, la charge et la mise
en remblai. Le rendement de ce type de terrassement est très variable suivant la consistance
du terrain et les moyens utilisés.

2) Exécution des terrassements par engins mécaniques


On a recours aux engins mécaniques quand ils conduisent à une économie par rapport
au terrassement à la main. Les engins mécaniques de terrassement font à la fois la fouille et la
charge. Certains comme le scraper (décapeuse) font aussi le transport et la décharge. Ces
engins sont divisés en deux catégories :
- Les engins monogodets.
- Les engins multigodets.
Selon le type de chantier, les travaux de terrassement s’exécutent de la façon suivante :
- Terrassement en butte : au dessus du terre plein du chantier. Exemple : pelle en butte.
- Terrassement en fouille : au dessous du terre plein du chantier. Exemple : pelle en rétro.
- Terrassement en nivellement : sensiblement au même niveau que le terre plein du
chantier. Exemples : bulldozer, motorgrader.
- Terrassement en puits ou en tranchée : c’est des terrassements en profondeur sur des
largeur s limitées. Exemple : pelle à benne preneuse.

2.1) Le s engins monogodets


Les engins monogodets fonctionnent en discontinuité et caractérisés par l’action d’un
godet qui sert à excaver et à charger les déblais.

2.1.1) La pelle en butte


La pelle comporte un châssis porteur et un châssis tournant à axe vertical de rotation.
A l’avant ce châssis porte un mécanisme d’excavation constitué (Fig.2.1) :
- Par une flèche mobile dans un plan vertical autour d’une articulation horizontale.
- Par un bras portant un godet à son extrémité. Ce bras peut être animé d’un mouvement de
rotation autour d’un axe horizontal.
Le godet est muni de dents qui permettent la pénétration dans la matière à excaver. Le
fonctionnement de la pelle en butte est caractérisé par quatre mouvements :
- Le mouvement d’avance du godet qui le pousse dans la manière à excaver.

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- Le mouvement de levage pour lequel le godet est tiré à travers la matière.


- Le mouvement de recul du godet ou retrait qui permet de le désagréger du massif.
- Le mouvement de giration et déversement de la matière excavée.

Fig.2.1 – Pelle en butte [1].

2.1.2) La pelle en fouille ou retrocaveuse


La pelle est dite en rétro (fouille) lorsque son godet est disposé «ouverture vers le
bas ». Le godet se rempli quand il est tiré vers la machine et se vide par extension du bras
(Fig.2.2). Elle sert essentiellement à creuser au-dessous de la surface d’appui de la machine,
elle atteint des profondeurs plus grandes qu’à la pelle en butte. Elle creuse avec plus de
précision et plus rapidement. Elle est employée fréquemment pour le creusement des fouilles.

Fig.1.15 – Pelle rétrocaveuse ou fouilleuse [1].

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2.1.3) La pelle niveleuse


Elle est utilisée pour les travaux de nivellement. La flèche est maintenue horizontale et
le godet glisse sur la flèche tirée par un cadre. Une fois le godet est plein, on le vide en
relevant la flèche. Le retour du godet est opéré généralement par graviter (Fig.2.3).

Fig.2.3 – Pelle niveleuse [1].

2.1.4) Pelle en dragline


Une dragline est utilisée :
- Pour l’excavation des terres meubles à sec ou sous l’eau.
- Lors de la formation de stock, la reprise de stock et le chargement sur un engin de
transport.
Le cycle de fonctionnement comprend les opérations suivantes (Fig.2.4) :

Fig.2.4 – Pelle en dragline [1].


- On ramène par inclinaison de la flèche le godet vertical du point à excaver, et on le laisse
descendre jusqu’au contact avec le sol.

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- Par attraction du câble de tirage, le godet se met en position d’attaque, puis d’excavation
et de remplissage.
- On soulève le godet, une fois il est rempli.
- En cours de hissage, on soulève le câble de tirage. Le godet prend la position de transport,
l’avant plus haut que le fond.

2.1.5) La pelle à benne preneuse


Elle comprend une flèche et une benne preneuse formée de deux coquilles jointives
(Fig.2.5), ou d’un ensemble de 4 à 6 griffes articulées (grappins) (Fig.2.6). L’équipement
permet :
- Le creusement des puits et fouilles de fondations.
- Le creusement de tranchées profondes pour égouts et tuyauteries.
- La manutention des matériaux et pour l’excavation sous l’eau.

Fig.2.5 – Grue à benne preneuse [1].

Fig.2.6 – Benne preneuse à six griffes [6].


2.1.6) Pelle chargeuse
Elle est utilisée pour (Fig.2.7) :
- La manutention et le chargement de tous matériaux.

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- L’excavation des sols meubles ou désagrégés.


- L’épandage et le nivellement des matériaux routiers.

Fig.2.7 – Pelleteuse chargeuse [1].


2.2) Excavateurs multigodets
Ce sont des engins excavant des déblais d’une façon continue au moyen d’une chaîne
à godets. Certains excavateurs déchargent directement les déblais dans des moyens de
transports appropriés. D’autres sont associés à des convoyeurs (tapis roulants) qui mettent
directement les déblais en dépôts.
Ces excavateurs débitent un volume important de déblais et ne peuvent être utilisés
avec succès que dans des terrains homogènes et assez peu résistants.

2.2.1) Excavateur à godet multiple


Il est composé d’un plan inclinable et supportant une chaîne de godet sans fin. Les
godets sont de types racleurs sans fond (fig.2.8).
L’excavateur travaille en fouille ou en butte et pendant le basculement, il déverse par
l’arrière sur un convoyeur qui jette les déblais latéralement.

Fig.2.8 – Excavateur multigodets [6]

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2.2.2) Excavateur de tranchée


Il est utilisé pour le creusement de tranchée en terrain meuble. Ils sont avantageux par
le creusement de longue tranchée en terrain plat ou peu accidenté (pose de conduite d’eau, de
gaz, de pipe- line, le drainage, etc.).

2.3) Bulldozers et bouteurs


Cet engin est un tracteur automoteur généralement à chenilles et parfois à roues, qui
est utilisé principalement pour exercer une poussée par l’intermédiaire d’une lame qui a
plusieurs formes (Fig.2.9), selon la matériau ou le travail, à l’occasion de :
- Défrichage, déblayage.
- Refoulement des terres et des roches désagrégées.
Les bouteurs sur chenille sont plus efficaces sur les sols meubles, par contre les bouteurs à
pneu sont plus rapides, mais plus rare, utilisés sur des distances plus longues.
Contrairement au bulldozer, l’angledozer et le tiltdozer sont capables de déplacer leurs lames
respectivement en horizontal et en vertical.

Fig.2.9 – Bulldodez avec ripper [5].

2.4) Niveleuses ou graders


Les niveleuses ne sont pas désignées à des grands travaux, mais plutôt à des travaux de
précisions (Fig.2.10), tels que:
- Le talutage.
- Le creusement de fossé en v, le nettoyage des accotements.
- Le curage des fosses (nettoyage).
- Le malaxage des matériaux et leur épandage.

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Fig.2.10 – Niveleuse [5].

2.5) Les scrapers


Ils sont utilisés pour des grands volumes de terrassements notamment routiers. Cet
engin automoteur à roues, possède une benne ouverte avec un bord coupant placé entre les
essieux. Il arase, charge, transporte et répand les matériaux par le mouvement de l’engin vers
l’avant (Fig.2.11).

Fig.2.11 – Scraper [6].

2.6) Les engins de transport


Un matériel de transport doit répondre à trois critères :
- Grande robustesse.
- Grande adhérence au terrain
- Rapidité des opérations.

2.6.1) Les camions


Ils sont équipés d’une benne basculante, mue par un vérin hydraulique. Ils sont
destinés :
- A transporter des matériaux.
- Les déverser par l’arrière ou latéralement.
- Les répandre.
On distingue dans cette famille les camions proprement dits et les poids lourds dont leurs
bennes sont plus volumineuse (supérieur à 10m3 ).

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2.6.2) Les dumpers et tombereaux


Ils sont équipés d’une benne ouverte pour transporter, déverser latéralement, par le
fond ou l’arrière ou encore répandre des matériaux, mais restant à l’intérieur du chantier.
L’emploi de ces engins est réservé aux grands ouvrages de terrassement (Fig.2.12). On
distingue aussi les petits dumpers, à faible contenance, dont la benne est placée en avant. Ils
sont utilisés pour transporter les matériaux et le petit matériel sur des distances courtes à
l’intérieur du chantier, et pour les quelles la brouette n’est pas économique (distance
supérieure à 90m).

Fig.2.12 – Tomberau [5].

3) Le compactage
Le compactage d’un remblai ou d’un enrobé consiste à réduire le volume des pores et
des interstices en chassant l’eau. Pour un remblai, le compactage a pour but de réduire le
tassement différé des ouvrages (flèche des barrages) et augmenter sa capacité portante. Une
fois l’engin de compactage est désigné, pour obtenir la capacité désirée sur chantier, on peut
agir :
- Sur l’énergie de compactage (épaisseur des couches, le nombre de passe).
- Sur le lestage de l’engin.
- Sur la nature en eau : Optimum Proctor.

3.1) Les engins de compactage

3.1.1) Rouleaux à bandages lisses


Les roues qui constituent l’élément compacteur sont des cylindres en acier de diamètre
compris entre 0,4 et 2m. La surface cylindrique s’appelle le bandage lisse (Fig.2.13). Le poids
total varie de 8 à 16 tonnes dont le leste est de 2 à 4 tonnes. La variation du poids de l’engin
est réalisée par des lestes : des secteurs de fonte placés dans les roues ou lestage direct avec

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du sable et de l’eau. La largeur compactée varie de 1,4 à 2,4m. Les rouleaux lisses ont une
action superficielle élevées mais réduite en profondeur.

Fig.2.13 – Rouleau à bandes lisses [5].

3.1.2) Rouleaux à pneus


Ils sont formés par un train de roulement permettant aux roues de portées bien sur le
sol à compacter et d’exercer une action de pétrissage. Les pneus sont soit lisses soit sculptés.
Les largeurs de compactage sont de l’ordre de 2m (Fig.2.14). Les compacteurs comprennent :
- Un système de gonflage des pneus.
- Un dispositif de lestage pour faire varier la charge par roue.
- Une roue latérale qui permet de faire le compactage des accotements.

Fig. 2.14 – Rouleau à pneus [5].

3.1.3) Rouleaux vibrants


La vibration facilite le compactage en diminuant le frottement entre les grains. Le
cylindre contient un mécanisme vibrant appelé balourd (Fig.2.15).
On distingue :
- Le monocylindre.
- Le rouleau à tandem vibrant.
- Le rouleau mixte vibrant à pneus (vibration + pétrissage).

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Fig.2.15 – Rouleau vibrant [5].

3.1.4) Rouleaux à pieds dameurs


Ils ont comme éléments agissant des cylindres métalliques hérissés de protubérances
de forme variable : pied de mouton, pied d’éléphant (Fig.2.16).

Fig.2.16 – Rouleau à pieds dameurs [5].

3.1.5) Compacteurs à semelle vibrante


L’élément actif est une plaque métallique animée d’un mouvement sinusoïdal. Elles
ont une surface d’appui inférieure à 1m3. Elles sont guidées soit manuellement soit à l’aide
d’un véhicule porteuse.

3.2) Contrôle du compactage


3.2.1) Mesure de la densité sèche

a) Les Densitomètres : la première méthode consiste à creuser dans le terrain à compacter, à


sécher le sol extrait du trou et à mesurer le volume du trou. Pour la mesure du volume du trou,
il existe deux méthodes :

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- Le densitomètre à sable : on emploi un sable brin sec et dont la densité et bien fixe, que
l’on coule dans le trou. Par pesé avant et après la bouteille du sable, on obtient le poids de
sable coulé dans le trou (volume du sable = volume du trou).
- Le densitomètre à membrane : on remplit d’eau un ballon en caoutchouc mince, on fait
épouser à la membrane la forme du trou, le volume de l’eau mesuré donne le volume du
trou.
b) Troxler : La deuxième méthode utilise des gammadensiméte, qui repose sur le principe
suivant :
On introduit dans le sol une source qui émet un rayonnement d dans toutes les directions.
Les ondes d traversent le matériau dont on cherche la densité et le rayonnement recueilli par
un capteur. La densité humide du parcours est plus élevée que l’indication du capteur et plus
faible.
L’indice du compactage doit être généralement supérieur à 95%.

3.2.2) Mesure du tassement


On mesure la diminution de volume d’une couche de terrain qu’on compacte et on
détermine le tassement de la couche. Les résultats sont obtenus par mesure de nivellement
pratiquée par un niveau de géomètre sur des piquets ou repères appelés tassométres.

3.2.3) Planches expérimentales


On a recours à ce moyen pour déterminer ou pour vérifier l’efficacité d’un engin
employé dans des conditions données et sur des matériaux donnés :
- Pour comparer les différents compacteurs sur un matériau.
- Pour déterminer des paramètres optimaux (vitesse d’avancement, charge par roue,
fréquence de vibration, pression de gonflage, etc.).
- Pour déterminer aussi le nombre de passes d’un compacteur donné sur un matériau donné.

4) Les matériaux autocompactants


Les matériaux autocompactants sont des matériaux spécialement élaborés pour ne pas
nécessiter de compactage lors de leur mise en oeuvre. Ce sont des mélanges de granulats
(sables, gravillons, fillers, etc.), de ciment, d’eau et d’adjuvants. Il s’agit de matériaux qui se
mettent en place naturellement, par simple déversement, sans compactage ni vibration. Ils
assurent en quelques heures une stabilité suffisante permettant une remise en circulation

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rapide. Ils présentent à long terme des résistances mécaniques adaptées à l’usage. On
distingue deux familles de produits : les produits essorables et les produits non essorables.
Les produits essorables utilisent le principe des remblais hydrauliques. La fluidité
nécessaire à leur mise en oeuvre est assurée par une teneur initiale en eau élevée. Leur
stabilité et leur capacité portante sont obtenues essentiellement par l’évacuation d’une forte
partie de cette eau (40 à 50 %) dans les matériaux encaissants, par l’empilement optimal des
granulats et par la prise et le durcissement du ciment. Sauf dispositions spéciales, leur
utilisation est limitée aux matériaux encaissants suffisamment perméables.
Les produits non essorables : leur fluidité est obtenue par l’utilisation d’adjuvants
spécifiques et dont la capacité portante est engendrée par la prise et le durcissement du
ciment.
L’un des domaines d’application privilégié des matériaux autocompactants est les
tranchées étroites et encombrées (croisement, superposition de réseaux), car il est difficile –
voire impossible – d’y réaliser un compactage correct, mais aussi, bien sûr, tous les autres
types de tranchées (larges, profondes, etc.), ainsi que toutes les interventions ponctuelles.
Plus généralement, cette technique est particulièrement adaptée au remblayage des
tranchées ayant, en outre, à satisfaire les deux exigences suivantes :
- Une remise en circulation rapide.
- Absence de tassement différentiel ultérieur.

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Chapitre 3 : Exécution des terrassements en terrains rocheux

1) Généralités
Les terrains rocheux ne peuvent être extrait sans désagrégation préalable. Cette
désagrégation peut être réalisée par des marteaux piqueurs ou par des rippers (Fig.3.1) ou des
explosifs.

2) La perforation

2.1) Perforation par percussion

2.1.1) Foration à la main


On creuse des trous verticaux au moyen de la barre à mine. C’est une barre en acier de
1,5 à 3m de long et de 30 à 40mm de diamètre, terminée par un taillant à chacune de ses
extrémités. On frappe sur la barre par une masse, en la tournant à chaque coup, pour éviter la
coincé et réalisé un trou circulaire de 50mm de diamètre à une vitesse allant jusqu’à 70cm/h.

2.1.2) Foration mécanique


Des marteaux perforateurs sont utilisés : un piston animé d’un mouvement alternatif
frappe l’extrémité d’un fleuret. Lors d’une course de piston, le fleuret subit une rotation grâce
à un système de rainure.
On peut forer des trous de 100mm de diamètre, à des profondeurs qui peuvent
atteindre 100m.

2.2) Perforation rotative


La désagrégation de la roche est provoquée par un détachement par éclat, l’outil étant
maintenu appliqué par un effort contre la roche.

3) Explosifs et artifices

3.1) Explosifs
On appelle explosif tout corps capable de se transformer rapidement en gaz à haute
température. On distingue deux grandes classes :

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- Les explosifs déflagrants : qui explosent par voies de combustion. Les ondes de chocs se
propagent à une vitesse modérée (quelques centaines de mètres par seconde) Exemple : les
poudres de mines dont la vitesse de propaga tion est de 400m/s à 800m/s.
- Les explosifs détonnants : La propagation se fait avec des ondes de chocs ayant une
vitesse de quelque km/s. Exemple : la dynamite et en général les explosifs nitratés.

3.2) Les artifices


Pour mettre le feu dans l’explosif, on utilise des artifices qui servent à faire l’amorçage
des charges.
Les explosifs autres que la poudre ne se détonnent pas sous l’influence d’une flamme.
Il faut faire exploser à leur contact immédiat une petite charge d’un explosif très puissant
dont le plus utilisé est le fulminate de mercure. On utilise un détonateur qui est un petit tube
de cuivre contenant de 1 à 2grs de fulminate de mercure. La mise à feu est réalisée
généralement par une mèche.

3.3) Mise en œuvre des explosifs


Après l’achèvement de la perforation des trous, on procède aux opérations suivantes :
- Le chargement de mine : les cartouches sont poussés doucement à l’aide du bourroir en
bois ou descendues avec précaution dans le trou de mine.
- L’amorçage : la charge est amorcée par un détonateur et la préparation se fait juste avant
l’emploi des explosifs.
- Le bourrage : l’obturation des trous de mine faite avec de l’argile plastique ou avec des
matières pulvérulentes quand l’inclinaison du trou lui permet. Un bon bourrage augmente
l’efficacité de l’explosion.
- Le tirage des mines : le tire des mines est annoncé par un signal sonore au moins 5
minutes à l’avance pour mettre en abri, de tous risques, les ouvriers du chantier.

4) Calcul des charges d’explosifs


La charge est sensiblement proportionnelle au cube de la ligne de moindre résistance
(Eq.3.1)
C = g .R 3 (3.1)
Avec, g : Paramètre donné en fonction du terrain ; 0,5 < g < 0,8 ;
R : la ligne de moindre résistance en m ;
C : la charge en kg.

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L’équation (3.1) s’écrit également selon Chalon sous la forme (Eq.3.2)

C = E .R .h 2 (3.2)

E : Le coefficient caractéristique de l’explosif.


E= 0,7 pour la dynamite gomme A.
E= 2 pour la poudre noire.
R : coefficient caractéristique du terrain
R= 0,1 pour roche tendre.
R= 0,6 pour roche dure.
C : C’est la charge en kg.
Dans les trous normaux à la surface dégagée, la ligne de moindre résistance « l » est
égale à la profondeur du trou (l=h) (Fig.3.1). Dans les trous inclinés, la ligne de moindre
résistance est inférieure à la profondeur du trou (Fig.3.2).

Fig.3.1- Ligne de moindre résistance : trou normal.

Fig.3.2 - Ligne de moindre résistance : trou incliné.

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Chapitre 4 : Les Fondations

1) Définitions
On appelle fondation, la structure de transition qui permet de transmettre au sol
l’ensemble des actions s’appliquant sur une construction. Elle joue donc un rôle particulier
puisqu’elle constitue « l’interface » entre cette construction et le terrain sur lequel celle-ci se
situe. Ces actions sont transmises à la fondation par des éléments porteurs verticaux (voiles,
poteaux, murs en maçonnerie…) dont la forme influera sur celle de la fond ation ; en
contrepartie, elle subit la réaction du sol.
Les actions résultent des charges d’exploitation, des charges permanentes et
éventuellement des charges climatiques.
Le rôle du constructeur est de :
- Limiter les déformations du sol : tassement élastique ; tassement permanent ;
poinçonnement.
- Assurer la sécurité des habitants et la stabilité de l’ensemble infrastructure-
superstructure, qui dépend des actions mécaniques, de la nature du sol et des
caractéristiques physiques (capillarité, perméabilité).
- Adopter une solution économique.
Il importe de connaître le poids total de l’ouvrage et les caractéristiques des terrains
formant le sous-sol et notamment la contrainte admissible. Si le poids de l’ouvrage est
relativement plus facile à déterminer, la contrainte admissible exige dans la plupart des cas
une prospection poussée des terrains sous-jacents.

2) Reconnaissance des terrains


Cette reconnaissance doit être poussée jusqu’à une profondeur telle que le poids de la
construction ne puisse entraîner des désordres.
Pour les constructions de hauteur et de poids assez faible, il suffira de creuser un puits
jusqu’à 2 à 3m au-dessous du niveau présumé des fondations (à cause du bulbe de pression).
On observe la nature des différents terrains traversés de manière à fixer le niveau des
fondations, on fera alors à ce niveau des essais à la table ou au compressiométre pour
déterminer la pression qu’il peut supporter.
Pour des constructions lourdes ou de grandes hauteurs, la reconnaissance du sol doit
être poussée beaucoup plus loin de manière à s’assurer que l’on ne fonde pas sur un terrain

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résistant de faible épaisseur et reposant lui- même, sur un terrain très compressible ou fluent
(cas de la tour de Pise) ; Dans ces cas, on fait appel généralement à des essais in situ tels que :
- Le pénétromètre dynamique ou statique ;
- Les pressiométres ;
- Le scissomètre.

3/ types de fondations
On distingue :
- Les fondations superficielles composées de :
• Les semelles continues sur mur ;
• Les semelles continues sous des poteaux ;
• Les semelles isolées ;
• Les semelles excentrées ;
• Les radiers.
- Les fondations profondes : pieux.
- Les fondations spéciales telles que les parois moulées, les fondations par caissons, etc.

4/ Les fondations superficielles

4.1/ Définitions
On appelle semelle superficielle une semelle dont la hauteur d’encastrement (H) est
inférieure à 5 fois la largeur a’ (Eq.4.1):

H (Eq.4.1)
〈5
a'

La hauteur d’encastrement est définie comme l’épaisseur minimale des terres au-dessus du
niveau d’assise de la fondation.
Une semelle superficielle est dite :
- Continue ou filante si sa largeur (b’) est 5 fois supérieure à sa largeur (a’) :

b '
〉5
a '

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- Isolée si sa longueur est inférieure à 5 fois sa largeur :

b '
〈5
a '
4.2) Généralités
Les charges à prendre en compte sont :
- Les charges permanentes ;
- Les charges d’exploitation ;
- Les charges climatiques (neige, vent);
- Séisme.
Ces charges ne sont pas majorées pour la descente de charge ; en contrepartie un
coefficient de sécurité sera considéré pour établir la contrainte admissible du sol
(généralement égal à 3). Le dimensionnement de la semelle s’effectue sans tenir compte de
l’effet du vent.
Si la nature du terrain est connue et l’homogénéité des couches bien assurée sous
l’emprise des ouvrages, la contrainte admissible du sol peut être alors fixée à l’avance.
Une étude des fondations des réalisations existantes confirme cette connaissance :

Tab 4.1 Contraintes admissibles


sad du sol
Nature Exemples
(Mpa)
Roches peu fissurées, saines, non désagrégées Calcaire grossier, Marne et
0,5 à 3,0
et de stratification favorable caillasse, craie, sable.
Sables et graviers, alluvions
Terrains non cohérents, à bonne compacité 0,25 à 0,5
anciens.
Terrains cohérents ou non, à compacité Limons et marne
0,02 à 0,25
moyenne à faible Argiles
Remarque : ces valeurs varient selon les risques d’infiltration d’eau.

4.2.1) Protection des semelles


Le niveau de fondation doit être descendu à une profondeur suffisante pour mettre le
sol d’assise à l’abri du gel : H > 0.5m en pays tempérés.
Les semelles doivent également être protégées contre les risques d’affouillement, en
cas de présence d’une nappe d’eau, d’où la mise en place de drain longeant la fondation à sa
partie basse et protéger par une chemise de drainage (Fig. 4.1).

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Fig.4.1 – Chemise de drainage [8].

4.2.2) Joints
a) Joint de rupture : un joint de rupture doit être ménagé entre deux éléments d’ouvrages
voisins lorsqu’ils subissent des différences importantes de charge et de tassement (Fig.4.2). Il
en est de même lorsque le sol présente un changement brusque de compressibilité sous un
même ouvrage.

Fig.4.2 – Joint de rupture [10].

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b) Joints de dilatation : sur un sol homogène et bien consolidé, les joints de rupture doivent
être évités, les joints de dilatation sont alors arrêtés au-dessus des semelles de fondations
(Fig.4.3).

Fig.4.3 – Joint de dilatation [10].

4.2.3) Problèmes particuliers


Il faut tenir compte, s’il y a lieu, de :
- Les effets de remblais ;
- Les charges des constructions voisines ;
- La poussée hydrostatique correspondant au niveau maximal de la nappe phréatique.
Il faut éviter que le s fondations supérieures ne transmettent des poussées sur les
fondations inférieures (Fig.4.4).

Fig.4.4 – Pente maximale entre deux semelles successives [12].

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4.3) Semelles continues s ous mur, par rigoles

4.3.1) Définition et rôle


Ce sont des fondations destinées à reprendre des faibles charges d’ouvrages
d'importance "minime" et constituées de gros béton non ou faiblement armé (Fig.4.5). Le sol
est relativement homogène avec une résistance assez élevée.

4.3.2) Dimensionnement et règles constructives:


Le dimensionnement de la largeur de la semelle est établi par l’inéquation (4.2) :

Qs (4.2)
a'≥
σ ad * L

Qs = G + P.
G : Charge permanente.
P : Charge d’exploitation.
sad : Contrainte admissible du substratum.
Si la charge Qs est définie au mètre linéaire, on prend L égale à 1m.
h/a’-a ; cette condition permet de considérer une répartition uniforme des contraintes.

Fig.4.5 – Semelle continue sous mur [10].

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4.3.3) Réalisation pratique


Le terrassement est effectué généralement à la pelle hydraulique. Le coulage du béton
peut être réalisé à même la fouille.
Le béton de propreté est dosé à 150 kg/m3 de ciment. Le béton de ciment de
fondations est dosé à 200, 250 kg/m3 avec des granulats obtenus à partir de gros cailloux
(béton cyclopéen).
Si le milieu est agressif, le dosage en ciment doit être augmenté. Le type de ciment
doit être approprié.

4.4) Semelles continues sous voile ou mur, en béton armé


Lorsque le dimensionnement de la semelle conduit à une largeur a’ importante et
quand des sollicitations de flexion existent, on est conduit à réaliser ces semelles en béton
armé. Le calcul de ce type de semelles s’effectue de deux façons :
- Par la méthode des bielles (cas des charges centrées ou faiblement excentrées et pour des
semelles homothétiques avec les poteaux). C’est la méthode la plus utilisée.
- Par la méthode des consoles.

Dans le cas d’une semelle rigide (Eqs.4.3 et 4.4):

a '− a
d≥ (4.3)
4

Qs
a' ≥ (4.4)
σ ad

Il y a présence de multiples bielles élémentaires de compression qui agissent et étirent


le béton en partie bas (Fig.4.6); pour cela on prévoit des aciers positionnés
perpendiculairement au mur et qu’on désigne par « armatures principales » ; Ces aciers seront
généralement munis de crochets. On prévoit également des armatures de répartition placées
parallèlement au voile ou mur et réparties régulièrement sur la largeur de la semelle ; elles
sont de l’ordre de 1/3 de celle des aciers porteurs.

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Fig.4.6 – Les bielles de compression [10].

Des risques de tassements pouvant se produire, il est conseillé alors de prévoir un


chaînage filant sous forme d’une poutre rigide noyée dans la semelle si l’élément vertical est
un mur de maçonnerie (Fig.4.7).

Fig.4.7 – Poutre noyée dans la semelle filante [10].


Si l’élément vertical est un voile en béton banché, il suffira de placer des attentes dans
la semelle (Fig.4.8).

Fig.4.8 – Aciers d’attentes dans la semelle [10].

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4.5) Semelles continues sous poteaux

Fig.4.9 – Semelles continues sous poteaux [10].


Dans le cas où des semelles isolées sont très rapprochées l’une de l’autre ou si elles se
recoupent entre elles, une solution semelle continue doit être envisagée (Fig.4.9).
Le calcul de ce type de semelles pose de nombreux problèmes et plus particulièrement
la détermination des contraintes du sol qui sont plus ou moins variables en fonction du type de
terrain (homogène ou non, pulvérulent ou cohérent), de la rigidité de la semelle, et de
l’espacement variable ou non des poteaux (Fig.4.10).
Si on suppose la raideur suffisante, si les porteurs ne sont pas trop éloignés (l < 10 b ;
b coté du poteau // l) et si le sol est pulvérulent homogène, on peut alors assimiler la semelle à
une poutre inversée sur poteaux soumise à chargement uniformément réparti. Des cadres et
des étriers peuvent être placés pour reprendre les efforts tranchants.
Si les hypothèses précédentes ne sont pas vérifiées, il faut alors analyser le
comportement du terrain et modéliser la réaction du sol.

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Fig.4.10 – répartitions des contraintes sur le sol [10].

4.6) Semelle isolée sous poteau, en béton armé


La base des semelles est soit carrée soit rectangulaire et leurs deux principales formes
sont soit parallélépipède soit en tronc de pyramide. Les critères du choix des formes
(Fig.4.11) sont d’ordres technique et économique, et relatifs :
- A la charge et à l’emplacement de la semelle ;
- Au terrassement et à la nature du terrain ;
- A la réalisation ou non d’un coffrage ;
- Au façonnage des aciers ;
- A la quantité et à la facilité de mise en place du béton.

Fig.4.11 – Types de semelles isolées [8].

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Comme pour les semelles continues, Il existe des bielles de compression dans les
semelles rigides. Les semelles isolées sont généralement armées par deux nappes d’aciers
orthogonaux protégés de l’oxydation par une épaisseur d’enrobage (de 3cm à 5cm selon que
le milieu est agressif ou non). Un béton de propreté en fond de fouille facilite l’implantation et
l’enrobage régulier.
Les dimensions de la semelle respectent l’inéquation suivante (4.5) :
Qs
≤ a' b' (4.5)
σad

Q = G + P.
La hauteur de la semelle est régie par la condition des bielles (Eq.4.6)
b'− b
≤ d ≤ b'−b (4.6)
4
b’ est la plus grande dimension de la semelle.
d est la hauteur de la semelle moins l’enrobage.
Il faut s’assurer de la liaison du poteau avec la semelle par ancrage des
armatures, réalisé à l’aide de retours horizontaux qui assurent la transmission du moment à la
semelle.

4.7) Semelles excentrées


Dans certains types de construction, les semelles reprenant des charges verticales
doivent être excentrées ; exemples : mur mitoyen ; joint de rupture de deux zones d’un
bâtiment différemment chargées. (Fig.4.12).

Fig.4.12 – Poutre de redressement pour semelle excentrée [10].

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Pour ces poteaux de rive, il faut éviter l’instabilité et les trop fortes pressions sur le sol
et ce par :
- Une poutre rigide de redressement ou bouton, qui relie la semelle à construire à la semelle
la plus proche.
- Greffe du poteau sur la partie en console d’une longrine.

4.8) Fondations sur radier

4.8.1) Définition
Le radier est une fondation superficielle offrant une surface continue, généralement
plane, sous la totalité de l’ouvrage.

4.8.2) Domaine d’utilisation.


On est amené à retenir la solution du radier quand :
- Les semelles continues ou isolées sont trop importantes en raison de la faible capacité
portante sur sol ou des charges élevées du bâtiment ;
- Les porteurs sont trop rapprochés ;
- Le niveau d’assise d’une éventuelle fondation profonde est trop important ;
- La réalisation des pieux présente des difficultés ;
- Le niveau des eaux (nappe phréatique, niveau d’étiage) est plus haut, de façon permanente
ou non, que le niveau bas du dernier sous-sol et que des précautions sont exigées : Radier
d’étanchéité ) ;
On évite de prévoir une fondation par radier si :
- Le sol d’appui est hétérogène (envisager un traitement de terrain).
- Les charges apportées par la structure sont inégales : (envisager des joints de rupture ou
différencier les profondeurs de fouille).
Il faut prendre beaucoup de précautions dans l’hypothèse de la conception d’un radier et
notamment :
- Effectuer une reconnaissance de sol à grande profondeur (1.5 fois la largeur du radier).
- Analyser la configuration et le comportement de la structure.

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4.8.3) Forme des radiers


Les radiers fonctionnant sensiblement comme des « planchers inversés », on en
retrouve donc les formes usuelles :
a) Radier nervuré (dalle poutre et poutrelles) :
- Nervures en partie supérieure, coté sous-sol : Cette solution à l’avantage de diminuer la
quantité de béton à mettre en place par rapport à une solution dalle pleine ainsi qu’un
ferraillage simple du radier. Les inconvénients sont une profondeur de fouille plus
importante que dans la solution du type nervure en partie inférieure ainsi que la nécessité
de rapporter un plancher indépendant pour l’utilisation du sous-sol après avoir rempli les
espaces entre nervures.

- Nervures en partie inférieure, coté terre : Ce type de radier est moins utilisé que le
précédent bien que représentant une surface supérieure de dallage pouvant être
directement utilisée. Les inconvénients majeurs sont liés à un ferraillage comp lexe du
radier et à la nécessité d’accrocher la dalle aux poutres.

b) Radier dalle :
Les différents types de radiers dalles sont :
- Le plancher champignon sous poteaux : Cette solution implique un ferraillage dense ainsi
qu’une épaisseur importante du radier. Par contre elle présente une simplicité de coffrage
du radier.
- Le plancher dalle sous poteau
On distingue :
- Le plancher à épaisseur constante.
- Le plancher à épaisseur variable : cette solution est retenue quand la contrainte moyenne
du sol est sensiblement inférieure à la contrainte admissible. On réalise alors une semelle
fictive isolée (h<H).

Les différents types de radier sont présentés par la figure Fig.4.13

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Fig.4.13 – Différents types de radier [10].

- Dalle épaisse sous murs ou voiles :


• Epaisseur constante : plancher dalle avec un ferraillage plus simple.
• Epaisseur variable : semelle fictive continue (h<H).

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c) Radier voûte avec tirants du radier :


La ligne moyenne est funiculaire d’un chargement uniformément reparti ceci permet
de le solliciter sous un effort de compression uniquement. Il est nécessaire d’avoir des tirants
pour reprendre la poussée en pied de voûte. Cette solution est peu employée car le coffrage est
difficile à réaliser (voûte et tirant). En plus il y a nécessité d’effectuer un remplissage entre les
tirants espacés de plusieurs mètres (Fig.4.14).

Fig.4.14 – Radier voûté [10].

4.8.4) Classification mécanique et comportement des radiers


Le comportement du radier et l’analyse des réactions du sol dépendent de trois paramètres
importants :
- La rigidité de la structure.
- La rigidité du radier.
- La nature du sol.
Les difficultés de calcul résident en la détermination du diagramme des pressions sur le
sol. Il est pratiquement impossible de connaître le diagramme réel. Pour cela, on adopte des
diagrammes théoriques.

4.9) Fondations sur dallage en béton

4.9.1) Définition et constitution

Un dallage est une fondation superficielle offrant une surface plane, généralement
indépendante de la structure porteuse, occupant le niveau le plus bas de l’ouvrage considéré et
destiné uniquement à la reprise des charges sollicitant ce niveau.

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Il se compose d’un corps de dallage constitué par une dalle en béton armé d’un treillis
soudé, séparé éventuellement du terrain sous-jacent par une forme servant d’assise stable et
répartitrice des charges localisées ( sable, tout venant).
Ce dallage peut être complété :
- Par un revêtement de finition.
- Par un film étanche sous le corps de dallage s’opposant aux remontées capillaires (film
polyane) ou sur le dallage (Cuvelage).
On peut couler directement le corps de dallage sur le sol, si ce dernier constitue une plate
forme suffisamment stable.

4.9.2) Classement
On peut classer les dallages comme suit (Tab.4.2) :

Tab.4.2 – Charges d’exploitatio n selon le type d’ouvrage.


Charge d’exploitation
Type d’ouvrage
Reparties (KN/m2 ) Concentrées (KN)
Habitation q < 2.5 q < 15
Locaux industriels :
dallages légers q<8 q < 25
dallages courants q < 20 q < 120
dallages lourds q < 120 q < 120

4.9.3) Dallages à usage d’habitation


Le corps de dallage est soit indépendant, soit liaisonné aux fondations de rive afin de
servir d’assise aux murs. Il a une épaisseur de 8 à 12cm ; « non armé » car le comportement
mécanique est assuré par la résistance à la traction du béton et seule une armature de
limitation de fissures peut être éventuellement placée ; ces armatures sont sous forme de
panneaux de treillis soudés ; en quadrillage en H.A 8 ou en ? 6.
Ces armatures sont posées sur des plots en béton de calage. Au moment du bétonnage,
le treillis (le quadrillage) est relevé entre les plots afin d’assurer l’enrobage requis. Les
armatures ne sont pas coupées au joint pour éviter les problèmes de tassements différentiels
au niveau des raccords.

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Un fractionnement est réalisé pour toute surface supérieure à 240m2. L’épaisseur de


la forme est de 10 à 15cm (Fig. 4.15):

Fig.4.15 – Dallages à usage d’habitation [11].

5) Fondations profondes sur pieux

5.1) Définition

H > 0.5m et H > 5b.

Les fondations profondes sont destinées aux transferts des charges de l’ossature à une
grande profondeur dans le sol quand la reprise de ces charges ne peut se faire par le sol en
surface ou à faible profondeur.

On a donc recours aux fondations profondes quand :


- La portance du sol est faible.
- Les charges à reprendre sont trop importantes.
- Il existe des risques importants de tassements différentiels ou d’ensemble.
- Le sol est très hétérogène en surface (alternance de points durs et de couches meubles),
etc.

5.2) Mode de fonctionnement d’une fondation profonde


Les sollicitations agissantes sont reprises par :
- L’effort s’exerçant sous la base de la fondation : La résistance de pointe.

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- L’effort se développant le long du fût du pieu dans les couches résistantes, ou plus
généralement dans les couches ou le déplacement du pieu est supérieur à celui du sol
environnant : Le frottement latéral.
Le transfert des charges de l’ossature aux pieux se fait à partir de deux catégories
d’éléments :
- Les longrines : si les éléments porteurs de l’ossature sont des voiles ou murs continus
(points d’appuis continus).
- Les semelles : si les éléments porteurs sont des poteaux ou voiles discontinus (b<5a)
(points d’appuis isolés). On distingue des semelles sur pieu unique ou sur plusieurs pieux.
Remarque : On peut être amené à utiliser des fondations semi profondes ne faisant intervenir
que l’effet de pointe. Ces fondations sont dénommées « puits ».

5.3) Règles et conditions de mise en place des pieux


L’écartement des pieux doit être d’au moins 2.5 ? p afin que chaque pieu puisse
mobiliser totalement sa résistance due au frottement latéral (5 ? p pour les pieux flottants
(Immeuble à usage de bureaux sur l’avenue Khierreddine Bacha – pas de résistance en
pointe).
Les pieux sont verticaux, rarement inclinés et de sections identiques pour une semelle
sur plusieurs pieux. La verticalité des pieux est assurée soit par un tube de guidage ou par un
inclinomètre installé dans la foreuse.
Les semelles doivent être suffisamment rigides pour distribuer uniformément les
charges sur les pieux et réduire ainsi les risques de déversement et du tassement différentiel.
L’axe du poteau passe par le centre de gravité du polygone, supposé régulier, formé
par les centres des pieux.
La semelle est calculée :
- Soit comme une poutre continue.
- Soit comme un tirant de voûte de décharge.

5.4) Bétonnage des pieux


Le béton utilisé doit être fluide, affaissement au cône supérieur généralement à 18cm.
Son dosage est supérieur à 400 kg/m3 adujuvanté par un fluidifiant-retadataire de prise.
Les pieux coulés sur place doivent être receper par destruction du béton à la surface,
au marteau pneumatique et ce sur une hauteur bien définie.

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5.5) Disposition des armatures

5.5.1) Barres droites


Les barres droites sont munies de crochets et sont toutes ancrées à partir de l’axe des
pieux. Une solution en un seul lit d’armatures est préférable à celle en plusieurs lits en raison
des problèmes de calcul de hauteur utile à respecter et aussi pour des problèmes de
concentration des crochets d’ancrage. Les crochets sont soit à 180° soit à 135°.

5.5.2) Les armatures complémentaires


Des armatures supérieures ou formant un réseau vertical seront prévues pour reprendre
les sollicitations éventuelles de torsion dues aux écarts d’implantation (armatures
constructives).
Pour ne pas avoir un ferraillage trop complexe, il faut éviter l’emploi excessif d’étrier
ou cadres intérieurs (risques importants de ségrégations lors du bétonnage).

5.6) Types de fondations profondes


On distingue :
- Les pieux.
- Les puits
- Les micropieux.
- Les colonnes ballastées.
- Les picots.

5.7) Classification des pieux


Ils sont de deux sortes :
- Pieux battus.
- Pieux forés.

5.7.1) Pieux battus


Les pieux peuvent être moulés d’avance et enfoncés, ou réalisés directement dans le
sol. On peut citer :
- Les pieux en bois : constitués de grumes utilisées dans les travaux maritimes (estacades) ;
ils doivent être enduits de goudron ; ils ne peuvent être utilisés que s’ils sont noyés sur

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toute la hauteur (éviter l’alternance humidité –sécheresse). ex : estacades sur le chenal


Rades-Goulette ; Les anciens immeubles du centre de Tunis.
- Les pieux métalliques : Ne sont plus utilisés.
- Les pieux en béton armé préfabriqués : peuvent atteindre 30m de longueur ; ils peuvent
être battus ou confectionnés dans le sol. ex : 1er variante des pieux pour la construction de
l’hôtel Africa ; Immeuble à Rades.

5.7.2) Les pieux forés


Ces pieux peuvent être réalisés dans le sol selon différents systèmes d’exécution du
forage, dont les plus communs sont :
- Foré simple ;
- Foré tubé ;
- Foré boue.

a) Foré simple

Fig.4.16 – Pieux foré simple [8].

Ce procédé est utilisé dans des terrains cohérents sans eau ; les outils de forage sont le
Hammergrab, trépans, tarières rotatives (Fig.4.16). Le pieu peut être armé ou non selon la

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nature des sollicitations. Un pilonnage serré du béton est nécessaire. il permet d’avoir des
bases élargies d’où une grande force portante.

b) Foré tubé :
Utilisé pour des terrains cohérents ou pulvérulents avec eau. Un forage est exécuté
dans le sol par les moyens mécaniques susdits, sous protection d’un tubage dont la base est
toujours située au-dessous du fond du forage (Fig.4.17). Le tubage peut être enfoncé jusqu’à
la profondeur finale par vibration ou foncé par louvoiement au fur et à mesure de
l’avancement du forage. Le forage est rempli partiellement ou totalement d’un béton de
grande ouvrabilité, puis le tubage est extrait sans que le pied du tubage puisse trouver à moins
de 1m sous le niveau du béton, sauf au niveau de la cote arase. Il permet une souplesse
d’utilisation avec possibilité de retrait du tube.

Fig.4.17 – Pieux foré tubé [8].

c) Foré boue :
Un forage est exécuté dans le sol par des moyens mécaniques sous protection d’une
boue de forage (Fig.4.18). La boue de forage doit être adaptée aux caractéristiques des terrains
traversés afin de permettre la stabilité des parois du forage pendant et jusqu’à la fin de
l’exécution.
La boue de forage est préparée sur le chantier dans une station qui comprend :
- Une unité de fabrication assurant la dispersion de la bentonite ;
- Des silos de stockage ;

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- Une unité de régénération.

Fig.4.18 – Pieu foré boue [8].

La boue est déversée dans le forage en proportion de l’avancement de l’outil. La boue


est ensuite récupérée par pompage en cours de bétonnage au fur et à mesure de la remontée du
béton (densité à l’origine 1.01 à 1.05).
La mise en œuvre du béton se fait au moyen d’une colonne de bétonnage constituée de
tubes métalliques surmontés d’une goulotte. La remontée de ce tube se fait lentement avec
une garde de 3m. Une courbe de bétonnage est établie par le chef foreur, toupie par toupie et
ce, pour s’assurer des consommations.
Ce type de pieu est le plus utilisé en Tunisie, notamment à Tunis.

5.8) Les puits


Les puits sont des fondations creusées à la main. Les moyens de forage employés
exigent la présence d’hommes au fond du forage (puits marocain).
Les puits peuvent être de section circulaire avec des diamètres supérieurs à 1.20m ou
de section quelconque ave c une largeur minimale de 0.80m et une section supérieure à 1.1m².
Les parois du forage sont blindées et le bétonnage se fait à sec.

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5.9) Les micropieux


Ce sont des pieux forés tubés ou non, avec ou sans armatures, de diamètre inférieur à
250mm. Le forage est rempli d’un mortier ou d’un coulis de scellement selon le type de
micropieux.
D’après document technique unifié (D.T.U. 13-2 / Additif, 1991), les micropieux y sont
classés en 4 types, selon leur mode de mise en place :
- Micropieu de type I : le micropieu est un pieu foré tubé, de diamètre inférieur à 250 mm.
Le forage est équipé ou non d’armatures et rempli de mortier de ciment au moyen d’un
tube plongeur. Le tubage est récupéré en le mettant sous pression au-dessus du mortier ;
- Micropieu de type II : ce micropieu est un pieu foré, de diamètre inférieur à 250 mm. Le
forage est équipé d’une armature et rempli d’un coulis ou de mortier de scellement par
gravité ou sous une très faible pression au moyen d’un tube plongeur. Lorsque la nature
du sol le permet, le forage peut être remplacé par le battage ou le fonçage ;
- Micropieu de type III : c’est un pieu foré, de diamètre inférieur à 250 mm. Le forage est
équipé d’armatures et d’un système d’injection qui est un tube à manchettes mis en place
dans un coulis de gaine. Si l'armature est un tube métallique, ce tube peut être équipé de
manchettes et tenir lieu de système d'injection. L’injection est faite en tête à une pression
supérieure ou égale à 1 Mpa. L'injection est globale et unitaire (IGU). Lorsque la nature
du sol le permet, le forage peut être remplacé par le battage ou le fonçage ;
- Micropieu de type IV : c’est un pieu foré, de diamètre inférieur à 250 mm. Le forage est
équipé d’armatures et d’un système d’injection qui est un tube à manchettes mis en place
dans un coulis de gaine. Si l'armature est un tube métallique, ce tube peut être équipé de
manchettes et tenir lieu de système d'injection. On procède à l'injection à l'obturateur
simple ou double d'un coulis ou mortier de scellement à une pression d'injection
supérieure ou égale à 1 Mpa. L’injection est répétitive et sélective (IRS). Lorsque la
nature du sol le permet, le forage peut être remplacé par le battage ou le fonçage.

5.10) Les colonnes ballastées


Les colonnes ballastées sont constituées par des fûts de matériaux d’apport mis en
place et compacté dans le sol à l’aide d’un vibreur radial placé à la pointe d’un tube qui lui
sert de support. Elles permettent d’obtenir une amélioration en place des caractéristiques
globales du sol d’assise ; Elles reportent les charges à travers une couche du sol de qualité
médiocre, sur une couche sous-jacente plus résistante. Elles fonctionnent également comme

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des drains, par accélération du processus naturel de consolidation. ex : les citernes de


carburant et d’huiles au port de Zarzis .
Leur Diamètre est compris entre 0,6 et 1,2m.

5.11) Les picots


Ce sont des petits pieux en diamètre et en longueur ; ils sont surtout utilisés pour
améliorer les caractéristiques d’un certain volume de sol sous des fondations superficielles ou
similaires. Dans certains cas, ils sont utilisés comme des petits pieux en béton comportant
seulement des armatures d’attente piquées dans le béton frais.
Ils sont réalisés en place par battage ou vibration à l’aide d’un tube métallique
tronconique appelé mandrin. ils ont un diamètre moyen de 15 à 40cm et une longueur de
l’ordre de 2 à 6m.
Le matériel d’apport est mis en place dans l’empreinte immédiatement après
l’enlèvement du mandrin qui est fermé à la base.

6) Les fondations spéciales

6.1) Les parois moulées

Fig.4.19 – Exécution d’une paroi moulée [8].


C’est un mur réalisé dans une tranchée forée à la boue, dont la fonction est de
maintenir les parois de l’excavation. Le forage est exécuté à l’aide d’une benne preneuse.
L’ouvrage est coulé en place après descente d’une cage d’armature dans la tranchée, ou

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préfabriqué. Quand la paroi excède une certaine longueur, on divise la paroi à réaliser en
panneaux de 2.5 à 6m, que l’on réalise soit alternativement, soit à la suite l’ un de l’autre
(Fig.4.19). Le bétonnage d’un panneau doit se faire en une seule fois avec des tubes
plongeurs. La partie supérieure de béton en contact avec la boue doit être recépée.

6.2) Fondations par caissons


Ce système consiste à préfabriquer les fondations d’un ouvrage, et à les introduire
ensuite dans le sol. Les fondations servent ainsi à la stabilité de l’ouvrage et au blindage de la
fouille durant l’excavation. On emploi ce système pour les travaux en rivières ou dans de très
mauvais terrains. Le caisson constituant les fondations peut être une simple enceinte ou une
sorte de caisse sans fond sous air comprimé, compensant les pressions extérieures.

7) Les essais de contrôle


Les essais de contrôle peuvent être des essais de contrôle de fût et des essais de
contrôle de portance.
Le nombre de pieux essayés est fixé par le maître de l’ouvrage. Si les résultats d’un
des pieux essayés mettent en évidence une anomalie, il y a lieu d’en déterminer la cause et de
procéder éventuellement à des nouveaux essais.

7.1) Essais de contrôle de fût


Ils ont pour objet de vérifier la continuité du fût du pieu et la résistance mécanique du
béton.

7.1.1) Le carottage sonique


Il consiste à mesurer le temps de propagation et la variation d’amplitude d’ondes
acoustiq ues se déplaçant à travers le béton du pieu entre une sonde émettrice et une sonde
réceptrice. Ces sondes sont placées dans des tubes de réservation de diamètre 5cm (Fig.4.20).
La présence d’anomalies se manifeste par une augmentation du temps de propagation de
l’onde. La vitesse moyenne de l’onde dans le béton armé (dosage 400 kg/m3 ) est de 4000m/s.
La répartition des tubes dépend de la forme et des dimensions de l’élément de fondation :
Pieux ? < 60 cm : 2 tubes diamétralement opposés.
Pieux 60 cm < ? < 120 cm : 3 tubes disposés à 120°.
Pieux ? >120 cm : 4 tubes disposés à 90°.

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Fig.4.20 - Auscultation sonique [18].

7.1.2) Les essais d’impédance mécanique


Une force verticale sinusoïdale entretenue F est appliquée en tête du pieu au moyen
d’un excitateur de vibration. On mesure à l’aide d’un capteur la vitesse sinusoïdale
correspondante v de la tête du pieu pour une fréquence d’excitation f. Le rapport F/V est
appelé impédance mécanique.
Cet essai permet d’obtenir les renseignements suivants :
- Longueur et section du pieu,
- Présence de défauts ;
- Raideur de la couche d’ancrage du pieu ;
- Qualité moyenne du béton.

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7.1.3) Les carottages mécaniques


Les carottes de béton prélevées font généralement l’objet d’essais en laboratoire. C’est
un moyen onéreux, utilisé souvent après l’exécution d’essais soniques ou d’impédance
mécanique.

7.2) Les essais de contrô le de portance


Les essais de contrôle de portance sont des essais de chargement statique qui
intéressent les pieux finis de l’ouvrage. Généralement se sont les pieux les plus chargés qui
sont essayer.
La charge d’épreuve est généralement la charge Q majorée de 40% ; avec Q est la
somme des charges permanentes et des charges d’exploitation.

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Chapitre 5 : Les coffrages

1) Définitions
Les coffrages sont des éléments, le plus souvent provisoires, qui déterminent la forme
et l’aspect de l’ouvrage en assurant la stabilité du béton frais jusqu’à durcissement.
Par la multiplicité des qualités qu’ils doivent présenter pour satisfaire la forme et
l’aspect prescrit, le temps de main d’œuvre nécessaire à l’opération de mise en place et de
dépose, les coffrages sont des éléments fondamentaux de la réalisation d’un ouvrage. Pour
cette raison, ces éléments doivent être examinés avec soin aux différents stades : conception,
calcul, condition de mise en place et de décoffrage, conditions de réemplois, pour satisfaire
aux moindres coûts les spécifications des contrats (Cahier des clauses techniq ues, plans, etc.).

2) Les constitutions d’un coffrage


Un coffrage est généralement constitué par ne peau, une ossature et un support.

2.1) La peau
C’est la surface, généralement provisoire, qui est en contact avec le béton et qui va
déterminer son aspect définitif en lui laissant son empreinte (exemple : le veinage).
Le choix de la peau coffrante sera fonction de l’état de surface à obtenir, du nombre
souhaité de réemplois et des conditions d’appui de la peau sur l’ossature qui détermine son
épaisseur. On distingue essentiellement les peaux en bois, les peaux métalliques et les peaux
matériaux de synthèse (notamment plastiques).

2.1.1) La peau en bois


C’est le matériau le plus fréquemment employé sous forme de plaques de
contreplaqué, permettant des formes complexes, ou des planches dont la préparation sera
fonction de la qualité du parement à obtenir.

2.1.2) La peau métallique


C’est généralement l’acier qui est utilisé sous forme de tôles minces (3 à 5mm) ou
épaisses (7 à 12mm), selon la poussée du béton. Ce matériau est à l’origine des «coffrages
outils », càd, d’éléments coffrants standardisés élémentaires, plan ou courbes, susceptibles
d’être assemblés pour répondre à des conditions d’emploi les plus diverses possibles.

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2.1.3) La peau en matériaux de synthèse


Ils apportent une bonne qualité de parement et se démoulent facilement. Ce type de
peau est intéressant pour l’obtention de reliefs variés, grâce à des matrices thermoformées en
PVC ou en polyéthylène, ou à des matrices sculptées en polystyrène expansé. Le plastique est
également utilisé pour la réalisation de coffrages modulaires de petites dimensions (0,5 à
1m2 ), manipulables à la main (cas de la coupole d’El Menzah). D’un assemblage facile, les
éléments sont bien adaptés aux petits chantiers, où leur souplesse d’emploi est appréciée par
l’artisan qui peut réaliser les différents ouvrages sans engin de manutention.

2.2) L’ossature
Elle assure le maintien de la peau au moyen de ses raidisseurs primaires, qui sont les
plus nombreux, et secondaires, qui sont plus espacés mais de section plus importante. Ces
derniers sont fixés orthogonalement à ceux primaires et reprennent les efforts pour les
transmettre au support.

2.3) Le support
Il a pour fonction d’assurer la stabilité et la position de l’ensemble pendant la phase de
bétonnage (poussée du béton frais, poids du béton).
Sa conception dépend de la position de la surface coffrée. Pour une surface verticale, il assure
une fonction de soutènement, mais pour une surface horizontale, il assure une fonc tion
d’étaiement (Fig.5.1).

Fig.5.1 – Parements vertical et horizontal de coffrages [19].

En phase d’utilisation, il permet le réglage de la position et la transmission des efforts


sur une partie résistante et stable réalisée préalablement. Les principes les plus fréquents

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consistent à utiliser des triangulations placées dans les plans perpendiculaires à la face
coffrante et munies de dispositifs à vis dont l’action permettra le réglage du coffrage.

2.4) Les éléments de sécurité


Ils sont utilisés pour assurer la sécurité des ouvriers (Fig.5.2) Leur mise en place
entraîne les meilleures conditions techniques de réalisation et les meilleurs temps unitaires de
production.

Fig.5.2 – Banche de coffrage équipée d’éléments de sécurité [19].

2.5) Les accessoires


Ils sont formés par des équipements complémentaires nécessaires à l’utilisation des
coffrages

2.5.1) Les entretoises


Elles permettent d’assurer une position relative de deux faces coffrantes conformes à
l’épaisseur de l’ouvrage à réaliser. Elles sont généralement constituées des tubes de matière
plastique traversés par des tiges filetées à pas rapides dont les écrans de fixation s’appuient
sur les raidisseurs. La position des entretoises doit être soigneusement définie car elles
laissent un trou ou une empreinte (si elles sont obturées par la suite).

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2.5.2) Les jouées


Ces éléments sont formés de parties de coffrage situées à l’extrémité des murs. Deux
solutions sont employées :
- Le coffrage d’extrémité est plus large que l’épaisseur du mur et s’appuie sur le nu du
coffrage général préalablement réglé en position.
- Le coffrage d’extrémité est de même largeur que l’épaisseur du mur. Son enfoncement
entre les deux faces coffrantes, s’il est réglable, déterminera la position de l’extrémité du
mur. Ce type de jouée peut constituer une entretoise.

2.5.3) Les vérins de pied de branche


Ces vérins à vis permettent d’assurer le réglage altimétrique (altitude) du coffrage
(Fig.5.3).

Fig.5.3 - Vérin de pied de banche.

2.5.4) Les réservations


Elles sont constituées de matériaux de forme et de position déterminées, mises en
place sur les peaux coffrantes et destinées à maintenir un volume sans béton. Leurs
dimensions sont très variables. Elles s’étendent du boîtier d’interrupteur à la baie de grandes
dimensions.

3) La conception des coffrages


Si le choix des coffrages dépend de l’ouvrage à réaliser et du nombre de ses réemplois,
on peut néanmoins dégager un certain nombre d’exigences communes qu’ils doivent
satisfaire.

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3.1) Indéformabilité et stabilité


Un coffrage doit être indéformable sous l’effet de la poussée du béton et lors de la
vibration. Le respect des tolérances dimensionnelles de l’ouvrage dépend directement de ce
critère. La conception du coffrage doit donc s’attacher à respecter cette indéformabilité et
cette stabilité en considérant la pression statique exercée par le béton (dans les cas courants 2
à 6 t/m2 selon la hauteur du bétonnage) et les contraintes dynamiques qui découlent de la
vibration (qui varient selon le mode de vibration et le type de vibrateurs et de leur répartition).
La conception est fonction du nombre de réemplois. En particulier en cas de réutilisation
fréquente, l’altération de certains types de coffrages (en bois notamment) est de nature à
modifier leurs caractéristiques mécaniques et dimensionnelles ainsi que l’aspect final du
béton.

3.2) Étanchéité
Un coffrage est constitué par la juxtaposition de panneaux ou éléments ; l’absence
d’étanchéité aux joints a pour effet de laisser passer l’eau ou la laitance du béton, ce qui
provoque sur le parement des défauts d’aspect : hétérogénéité de texture et de teinte, nids de
cailloux. Pour les bétons destinés à rester apparents, l’étanchéité des coffrages doit être
particulièrement soignée.

3.3) État de surface


Un coffrage est le négatif de l’ouvrage à réaliser. Tout défaut de surface de coffrage se
retrouvera donc sur le parement de l’ouvrage. Si un effet décoratif peut être recherché
volontairement en utilisant par exemple le veinage des planches ou leur assemblage, il n’en va
pas de même lorsqu’il s’agit de défauts tels que trous, déformations de surface dues à des
chocs, têtes de boulons, désaffleurements

En résumé, un coffrage, pour être économique, doit être démontable, léger, simple,
modulaire, stable et facile à entretenir.

4) La préparation des coffrages

4.1) La vérification du positionnement et de la stabilité


Sur la plupart des coffrages, des cales, des taquets ou des vérins permettent une mise à
niveau et un assemblage qui doivent être vérifiés avec soin. Les étais, assurant la stabilité au

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vent, doivent être correctement fixés et réglés. Sur la plupart des banches métalliques, il existe
des systèmes intégrés, dont la mise en place est rapide et sûre.

4.2) L’étanchéité
Elle est directement liée au bon positionnement des éléments constitutifs du coffrage
et à leur assemblage. L’emploi de joints souples et de couvre-joints peut constituer une
solution efficace.

4.3) Le nettoyage
Il faut veiller à éliminer tout ce qui peut constituer une source de salissures ou
d’altération du béton : boulons, ligatures, déchets végétaux, rouille ; l’eau stagnante doit être
évacuée. Après nettoyage et enlèvement de toute trace de béton adhérent, le produit de
démoulage doit être appliqué de façon régulière sur toute la surface, sans excès.

5) Le décoffrage

5.1) Généralités
Le décoffrage d’un ouvrage ne doit intervenir qu’en fonction de la satisfaction de deux
exigences principales. La résistance mécanique du béton : sauf cas particuliers (Coffrages
glissants, traitements thermiques du béton, etc.), on ne décoffre pas, en règle générale, un
béton présentant une résistance à la compression inférieure à environ 8 Mpa. Cette exigence
est évidemment sensiblement augmentée pour des pièces soumises à des sollicitations
(contraintes de flexion, chocs…). La recherche de l’homogénéité de la teinte peut entraîner
des variations des temps de coffrage, en fonction des variations climatiques.
Le décoffrage doit se faire de façon régulière et progressive pour ne pas entraîner des
sollicitations brutales à l’ intérieur de l’ouvrage.
Par temps froid, il est important d’augmenter les délais avant décoffrage, sauf
précaution particulière (BHP, adjuvants, etc.).
Pour faciliter l’opération de décoffrage, on utilise souvent des démoulants.

5.2) Les produits de démoulage


Ils ont pour rôles de protéger la surface coffrante en vue de son réemploi, de faciliter
l’entretien du coffrage, de limiter l’oxydation et la corrosion des coffrages métalliques,
d’imperméabiliser les coffrages à base de bois, de ne pas adhérer au béton après sa prise, ni le

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tacher ou l’altérer et enfin permettre l’application ultérieure de revêtements (carrelage,


peinture) sans nuire à leur adhérence.
Le choix du produit de démoulage et sa bonne application ont une grande influence sur
la qualité du parement, en particulier sur la teinte et le bullage.
Les produits de démoulage, qui étaient à l’origine essentiellement des huiles
minérales, se sont beaucoup développés et diversifiés. On trouve aujourd’hui des émulsions,
des résines, des cires et des agents chimiques qui s’opposent aux réactions de liaison à
l’interface béton/coffrage.

6) Principaux systèmes de coffrage

6.1) Coffrages traditionnels


Par les temps de main d’œuvre importants qu’ils nécessitent pour leur réalisation, ils
ne sont employés le plus souvent que pour réaliser des coffrages de petites dimensions ou
pour constituer des coffrages complexes de réemplois limités en nombre.

6.1.1) Coffrages traditionnels pour murs et voiles


Ils sont constitués d’une structure entièrement réalisée en bois, découpés à la demande
et assemblés par clouage (Fig.5.4). On emploi généralement :
- Une peau en contreplaqué CTBX (Bakélisé et résistant à l’humidité) ou des planches
d’épaisseur comprises entre 27 et 40mm.
- Une ossature en bastaings ou madriers.
- Un support en madriers ou parfois formé d’étais métalliques.

6.1.2) Coffrages traditionnels pour dalles et planchers


Ils se composent d’un étaiement , constituant le support, surmonté d’un platelage
regroupant la peau et l’ossature. Ces éléments sont mis en place du bas vers le haut, puis
démontés en sens inverse lors du décoffrage. La peau et l’ossature sont de même nature que
pour les coffrages traditionnels de murs ou de voiles.
Actuellement, ils utilisent de façon courante des étais métalliques tubulaires
indépendants et contreventés (pour les hauteurs faibles) ou conçus pour être assemblés par
trois ou quatre afin de constituer des tours (Fig.5.6), qui présentent une meilleure résistance au
flambement et aux efforts horizontaux. Le réglage s’effectue au moyen de vérins à vis
(Fig.5.5).

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Fig.5.4 – Coffrage traditionnel d’un voile [6].

Fig.5.5 – Coffrage et étaiement d’une dalle [19].

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Fig.5.6 – Tours d’étaiement [19].

6.2) Coffrages outils


Leur conception est étudiée afin de permettre de nombreux réemplois. On distingue les
banches (coffrages par panneaux) conçues pour le coffrage des murs (voiles). Elles sont
réalisées très souvent en structure métallique soudée, équipée d’une peau métallique ou en
contreplaqué. La fixation de la peau est assurée par vissage ou clouage sur les raidisseurs. Ces
panneaux de coffrage outils sont rarement utilisés seules, mais assemblées au moyen de
dispositifs de couplage qui doivent assurer :
- La solidarisation des banches.
- Une continuité de la surface.
- Une bonne étanchéité du joint.
- Une manipulation aisée et sans erreur possible au montage et au démontage.
Les banches sont fixées, soit sur une surface horizontale (sol sur plancher), soit sur une
surface verticale (mur). Elles sont équipées de passerelles, munies de garde-corps, permettant
au personnel d’opérer dans de bonnes conditions.
On cite parmi ces coffrages :
- Les coffrages outils pour poteau à demi coquille ou à « ailes de moulin ».
- Les coffrages modulaires.
- Les coffrages repliables pour le transport, type banches containers et tables coffrantes.
- Les coffrages glissants, grimpants, à géométrie variable (Silos de cimenterie et voussoirs
pour ponts).
- Les coffrages tunnels pour les programmes d’une certaine ampleur (plus de 50 logements)
utilisant une trame déterminée.
- Les banches support de prédalles.

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Chapitre 6 : Fabrication et mise en œuvre du béton

1) Préambule
Le présent chapitre ne traite pas les méthodes de dosage et le choix des différents
constituants du béton. Ils sont du ressort du cours de matériaux. Toutefois, il est à rappeler
que le choix des constituants qui vont être utilisés pour réaliser un béton déterminé repose sur
deux exigences principales: l’une, d’ordre technique, dépend des caractéristiques visées
(résistance, granulométrie, coloration, etc.) ; l’autre, d’ordre économique, tient compte en
particulier de la proximité des fournisseurs par rapport au chantier, des coûts compétitifs. Les
principales méthodes pratiques pour la composition du béton telles que les méthodes de
Dreux-Gorisse, Faury ou Bolomey, tiennent en considération la nature de l’ouvrage, la
consistance désirée, les dimensions maximales des granulats ainsi que les qualités et les
distributions granulométriques de ces derniers.

2) Stockage des matériaux

2.1) Stockage des granulats


Sur la plupart des chantiers, les granulats sont stockés à l’air libre. Sans que cela présente
des inconvénients majeurs, il convient cependant d’éviter toute souillure au contact du terrain
naturel. Par ailleurs, l’exposition aux intempéries peut faire varier les teneurs en eau des
granulats, ce qui influera sur le dosage de ce dernier dans le mélange formant le béton. L’aire
de réception des granulats doit permettre un écoulement correct des eaux

2.2) Stockage du ciment


Sur la plupart des chantiers courants, le stockage du ciment s »effectue en sac dans une
baraque à ciment. le ciment conditionné en sacs doit être stocké sur des palettes disposées sur
un sol plat et sec. Les sacs seront protégés de la pluie, mais également des remontées
d’humidité du sol, des projections de boue et de tout choc mécanique susceptible de les
déchirer. Si plusieurs types de ciment sont nécessaires au chantier, leur stockage sera séparé
pour éviter erreurs et mélange.
Sur les chantiers importants et dans les centrales à béton, le ciment est approvisionné en
silo.

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2.3) Le stockage des adjuvants


Les adjuvants sont stockés en bidons ou en containers fermés, bien identifiés. Les
précautions concernant le stockage par temps froid, ainsi que les dates limites d’emploi
doivent être scrupule usement respectées.

3) Le malaxage
Le malaxage est une phase importante de la fabrication du béton, car il va conditionner
la qualité de son homogénéité. Pour assurer la réussite de cette opération, il faut choisir un
matériel adapté et déterminer un temps de malaxage suffisant.

3.1) Les bétonnières


Elles sont à axe horizontal ou incliné, avec une préférence pour le premier type. Elles
sont à cuve tournante. Sur les parois intérieures sont fixées des palettes hélicoïdales assurant
le brassage du mélange et permettant la vidange par inversion du sen de rotation ou par
basculement.

3.2) Les paramètres du malaxage


Une fois déterminée l’appareil adapté au béton à réaliser, le malaxage, pour être
efficace, doit prendre en compte certains paramètres :
- L’ordre d’introduction des composants ;
- La vitesse de rotation de la cuve ;
- Le temps de malaxage.

3.3) Approvisionnement de la bétonnière


On préconise souvent d’introduire les matériaux dans le skip de la bétonnière suivant
un certain ordre : introduire le ciment et l’eau qui assure son mouillage, puis le sable – pour
constituer le mortier – et enfin les gravillons. Les adjuvants ont été préalablement dilués dans
une partie de l’eau de gâchage.
Certaines recherches préconisent de pré-enrober les gros granulats (en malaxant du
gros granulats avec une partie du ciment et de l’eau), le sable avec le reste du ciment et de
l’eau étant introduit ensuite. Cette démarche semble accroître les résistances du béton
notamment en traction.

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3.4) Vitesse et durée du malaxage


La vitesse de rotation des appareils est de l’ordre de 20 à 30 tours/mn, et diminue avec
le diamètre de la cuve. Elle ne dépasse pas 20 tours/mn pour les bétonnières. Le temps de
malaxage est de l’ordre de 45 secondes. En revanche, les bétons très fermes ou riches
en éléments fins peuvent nécessiter des durées de malaxage plus longues : 1 à 2 minutes.
On admet en général comme vitesse optimale pour les bétonnières (Eq.6.1) :

20
n= (6.1)
D
n : nombre de tours par minute.
D : diamètre du skip du malaxeur en mètre.
On préconise comme temps minimale t (en secondes).

t = 90 D (axe horizontal). (6.2)


t = 120 D (axe incliné). (6.3)

t = 60 D (axe vertical). (6.4)

4) Le transport du béton
Il peut se faire par : brouettes, jets de pelles, bennes, goulottes, pompes, tapis roulants.
Dans le cas du béton prêt à l’emploi, le transport se fait par camions en bennes rotatives
(toupies).Ces derniers ont des contenances comprises principalement entre 4 et 10m3 .
Toutefois, il existe des bétonnières automotrices qui ont des contenances inférieures à 1m3 et
qui sont utilisées à l’intérieur des chantiers relativement étendus.
La durée de transport du béton doit être limitée en fonction des conditions ambiantes de
température, d’hygrométrie ou de vent. Elle ne peut dépasser 1h30. Le béton fabriqué sur le
chantier doit être mis en oeuvre moins de 30 minutes après sa fabrication.

5) Le pompage
Le pompage et la mise en place du matériel nécessaire sont souvent associés avec la
fourniture du béton prêt à l’emploi car il permet d’améliorer la rotation des camions par la
diminution des temps d’attente sur chantier. Le débit courant des pompes varie entre 20 et 150
m3 par heure. Parmi les types de pompe, on distingue :
- Les pompes automotrices à flèche : elle peut être installée à l’intérieur ou à l’extérieur du
chantier ; par définition dépendante des conditions du chantier, elles doivent être en

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permanence en bon état de fonctionnement et disposer de tous les équipements de


sécurités.
- Les pompes stationnaires plus tuyauterie et mât de bétonnage : elles restent à demeure sur
le chantier.
L’évolution rapide des bétons pompés permet ainsi d’atteindre des longueurs de
transport de 300 à 400 m, jusqu’à 100 m et plus en hauteur avec des bétons particulièrement
adaptés.
La formule suivante donne la limite d’utilisation des pompes (Eq.6.5):

D + 3H + 10C1 + 5C2 = 350m (6.5)

6) La vibration
Le serrage a pour objet de faciliter l’arrangement optimal des grains, permettant ainsi
l’écoulement du béton, un bon remplissage des cavités et l’enrobage correct des armatures. Le
serrage permet aussi d’évacuer une grande partie de l’air contenu dans le béton et d’améliorer
ainsi sa compacité.
On distingue :
- La vibration de coffrage qui exige des coffrages solides où puisse être fixés les vibreurs.
Elle est utilisée surtout dans le cas des éléments préfabriqués ou dans le cas d’un
ferraillage très dense.
- La vibration de surface par des règles ou tables vibrantes. On l’applique pour des
bétonnages sur des faibles épaisseurs et de grandes étendues.
- La pervibration qui s’exécute à l’aide d’aiguilles vibrantes de diamètres compris entre 25
à 150 mm. C’est le moyen de serrage le plus utilisé. Les règles suivantes doivent être
respectées pour la vibration interne :
• Immerger l’aiguille verticalement ou sous un angle faible.
• La remonter lentement (10 à 15 secondes) sur une hauteur n’excédant pas
60cm.
• Choisir des points de vibration successifs compris entre 30 et 60 cm selon le
diamètre de l’aiguille (distance entre points successifs 8 à 10 fois le diamètre
de l’aiguille).

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• Il ne faut pas vibrer trop près du coffrage et ne pas toucher les armatures avec
l’aiguille.
Le temps de vibration est évalué approximativement pour les volumes de béton
supérieurs à 25 litres (Eq.6.6).

25 100 V
T= ( + G )( + 2,5 )F (6.6)
φ A+5 10

T : temps total de vibration effective en secondes.


? : diamètre de l’aiguille en mm.
A : affaissement au cône en centimètres.
V : volume en litres de l’éprouvette ou de la pièce.

Tab.6.1 - Coefficient granulaire G.


Gravier Sable G
Roulé Roulé 1
Concassé Roulé 3
Concassé Concassé 5

Tab.6.2 – Coefficient de ferraillage F.


Ferraillage F
Très dense 1,50
Dense 1,35
Normal 1,20
Faible 1,10
Béton non ferraillé 1

7) La cure du béton
Dés le début de prise sur les surfaces nues et aussitôt après décoffrage sur les autres, le
béton devra être protégé de la dessiccation surtout par temps chaud, ensoleillé et sec. On
utilise également des produits de cure ou une bâche en plastique dit film polyane (cas des
dallages industriels). L’absence de cure est souvent une cause de fissuration. La durée de la

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cure dépend essentiellement des conditions ambiantes et de l’évolution du durcissement du


béton.

8) Bétonnage par temps froid


Si T > 5°C, il n’est pas nécessaire de prendre de précautions particulières.
Si 0°C = T = 5°C, les précautions élémentaires à adopter sont les suivantes :
- S’assurer que les granulats ne sont pas gelés.
- Eviter l’emploi de ciment trop faiblement exothermique et les faibles dosages.
- Prévoir un accélérateur de prise tel que le chlorure de calcium.
- Eviter l’excès d’eau de gâchage.
Si T < 0°C, il convient de prendre les précautions suivantes :
- Stocker les granulats sous abri légèrement chauffé.
- Employer un ciment exothermique à durcissement rapide et assez richement dosé.
- Employer un accélérateur de prise.
- Doser l’eau au minimum en incorporant des fluidifiants.
- Préchauffer l’eau de gâchage.
- Eviter les longs transports, les attentes avant mise en œuvre et les longues goulottes.
- Calorifuger le coffrage et si nécessaire le chauffer, en utilisant un bois assez épais.
- Protéger les surfaces nues du béton sitôt après la fin du bétonnage, pendant une période
minimale de 72h.

9) Bétonnage par temps chaud


Par temps chaud, il conviendra de respecter quelques règles simples:
- Utiliser des ciments faiblement exothermiques.
- L’eau utilisée pourra être refroidie.
- Associer un ou plusieurs adjuvants, un retardateur de prise qui prolongera le temps
d’utilisation, un plastifiant réducteur d’eau.
- Réduire les temps de transport et d’attente et limiter le stationnement en plein soleil des
camions malaxeurs.
- Refroidir les coffrages et il convient toujours de bétonner en dehors des heures les plus
chaudes de la journée. En aucun cas, il ne faudra rajouter d’eau à un béton dont
l’ouvrabilité s’avère médiocre.
- Après coulage, le béton doit être protégé de la dessiccation, notamment les surfaces
exposées au soleil et au vent, par un produit de cure ou par une bâche.

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Des modifications de la formulation du béton peuvent dans les cas extrêmes s’avérer
nécessaires.

10) Bétonnage sous l’eau


Le durcissement du béton ne pose pas de problèmes particuliers. Toutefois lorsque le
béton frais se trouve dans une zone où l’eau est en mouvement (courants ou vagues), il peut se
produire un délavage et un entraînement du mortier ou de laitance. Si la préfabrication ou la
réalisation d’un batardeau n’est pas possible, on peut adopter un des procédés brevetés pour le
bétonnage sous l’eau, tel que le béton Colcréte. Leur principe consiste à conduire le béton
dans le fond de la partie à bétonner par l’intermédiaire d’une goulotte spécialement équipée
évitant au béton, dans son cheminement tout contact avec l’eau. L’espace à bétonner est
généralement délimité par un coffrage sous l’eau, rempli de granulats qui occupent une
grande partie au dépend de l’eau. La goulotte est introduite jusqu’au fond du coffrage. On
procède au coulage d’un mortier sous haute pression. Le mortier se mélange aux granulats
pour former du béton et chasser l’eau, mois dense vers la surface. Au fur à mesure que la
masse du béton augmente et s’élève dans le coffrage la goulotte est relevée progressivement
(et non pas brusquement pour éviter que l’eau pénètre dans la goulotte). Seule la partie
supérieure est altéré. Il convient de la recéper par marteau piqueur.
Le ciment utilisé est « un prise mer », qui évite la formation des sels de Candlot (faible
présence d’aluminate tricalcique). Les bétons doivent être richement dosé. Les ouvrages
doivent être volumineux, sans arêtes vives et angles équarris, càd avec des bords arrondis.

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Chapitre 7 : Les ossatures des bâtiments

1) Généralités
L’ossature d’un bâtiment est la structure permettant la transmission des charges aux
fondations (Fig.7.1). Elle est formée de poteaux, poutres, planchers et murs porteurs. On
s’intéresse par la suite aux ossatures en béton qui sont les plus rencontrées.

Fig.7.1 – Principe de transmission des charges dans une ossature en béton [21].

2) Les poteaux en béton armé


Ce sont les éléments porteurs verticaux en béton avec des armatures incorporées. Ils
constituent des points d’appui pour transmettre des charges aux fondations. Ils servent à
supporter les linteaux, poutres, planchers, etc.

2.1) Ferraillage des poteaux

2.1.1) Rôles des aciers dans le poteau


Les aciers d’un poteau sont déterminés à partir des charges appliquées, la nature des
liaisons des deux extrémités du poteau et son élancement. Les charges peuvent être centrée
sur un poteau isolé, engendrant des efforts de compression. Ou excentrée, surtout dans le cas
des poteaux d’angle et de rive (au voisinage des joints de rupture) produisant une flexion
composée. Si la charge est excentrée dans les deux directions, on aura une flexion déviée.
Les poteaux qui sont liés avec la poutre par un encastrement à leurs têtes, s’appellent
piédroits de portique.
Dans le cas d’une compression simple, les aciers ont pour rôles :

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- Si le poteau est court, la hauteur « h » étant inférieure à 15 à 20 fois le plus petit coté de la
section « a » du poteau, les aciers placés dans le sens de la hauteur seront comprimés avec
le béton. Les aciers transversaux (cadres et étriers) empêchent le béton d’éclater
latéralement.
- Si le poteau est long (h supérieure 15 à 2à fois «a »), les aciers verticaux et les aciers
transversaux qui les ceinturent s’opposent au « flambage » du poteau.
Dans le cas d’une flexion composée, les aciers ont pour rôles :
- Les aciers verticaux aident le béton en compression et s’opposent au moment de flexion
dans les zones tendues.
- Les aciers transversaux participent à la résistance du poteau et augme ntent sa force
portante.

2.1.2) recommandations pratiques de mise en œuvre des aciers


a) Les aciers verticaux : ils sont placés au voisinage des parois, leur section minimale est
fonction du périmètre de la section (4cm2 /m).
b) Les aciers transversaux : ce sont des cadres, étriers et épingles. Leur espacement maximal
est de 15 ? l, avec ? l est la section minimale de l’armature longitudinale.
c) Les longueurs de recouvrement : des aciers en attente sont au moins égaux à 24 ? pour les
aciers H.A et 30 ? pour les ronds lisses.

2.1.3) Coffrage et bétonnage des poteaux


On distingue les coffrages traditionnels et les coffrages outils (présentés au chapitre 5).
Le béton est généralement dosé à 350kg/m3 , fabriqué sur place ou livré en camion toupie.
L’opération du bétonnage doit respecter les consignes suivantes (Fig.7.2) :
- L’utilisation d’une goulotte ou d’une fenêtre de mise en place découpée dans la face
coffrante, si la hauteur totale à couler est importante.
- Couler par passe d’environ 1m.
- Chaque passe doit être serrer par aiguille ou vibreur de coffrage pour éviter les risques de
ségrégation du béton.

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Fig.7.2 – Bétonnage d’un poteau [19].

3) Les poutres en béton armé


Ce sont des éléments porteurs horizontaux, appuyées généralement sur les poteaux,
pour transmettre à ces derniers les charges de la construction.

3.1) Ferraillage
Le ferraillage d’une poutre en B.A est déterminé à partir des charges appliquées et
fonction aussi des appuis. Des aciers longitudinaux sont placés dans les zones tendues des
sections des poutres. La longueur d’ancrage ls et pour les arrêts d’armatures tendues ou
comprimées dans les éléments fléchis, à défaut de calculs plus précis, on adopte les valeurs
suivantes :
- ls = 40 ? pour les barres HA 400.
- ls = 50 ? pour les barres HA 500.
Des armatures dites de peau doivent être prévues pour les poutres de grande hauteur. Leur
section dépende de la nature de fissuration (peu nuisible, préjudiciable ou très préjudiciable).
Une poutre est considérée comme étant de grande hauteur lorsque la hauteur ha de son âme
vaut (Eq.7.1):
f e ( Mpa )
h a (cm ) ≥ 2(80 − (7.1)
10

Les aciers transversaux sont indispensables et montés perpendiculairement aux aciers


longitudinaux, dont le but de s’opposer aux efforts de cisaillement et parfo is de torsion. Dans
la mesure du possible, il est conseillé d’éviter pour les armatures transversales, d’utiliser des
aciers de diamètre supérieur à 12mm.

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La répartition des armatures transversales se fait par différentes méthodes telles que la
méthode pratique de Caquot et la méthode de Perchat (applicables pour des poutres de
sections constantes). Dans tout les cas, il est recommandé de prendre un espacement initial au
moins égal à 7cm.

3.2) Les appuis de poutres

3.2.1) Appuis sur poteaux


La poutre peut avoir la même largeur que le poteau. Elle peut être saillante par rapport
au petit coté du poteau. Un poteau peut recevoir quatre poutres. Le poteau peut également être
saillant par rapport aux poutres.

3.2.2) Appuis sur murs porteurs (sommier)


La poutre repose sur un chaînage ou sommier qui surplomb le mur. Ce dernier est armé au
minimum de 2HA10 reliée par une épingle (Fig.7.3).

Fig.7.3 – Appui d’une poutre sur un mur [6].

3.2.3) Cas des joints de dilatation et de retrait


La poutre est interrompue au voisinage des joints de dilatation (Fig.7.4). La distance
entre joints dépend des hygrothermiques. Elle est de l’ordre de 25m.

Fig.7.4 – Joint de dilatation entre deux poutres.

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3.2.4) Cas de la reprise de bétonnage


La poutre peut être coulée en deux fois. Les deux parties sont liées par un béton de
clavetage au niveau de l’appui. La reprise du bétonnage de la poutre peut également se faire
en hauteur : poutres en allége, longrines de chapes accrochées ou cas d’une liaison poutre
préfabriquée - mur par la table de compression.

3.3) Coffrages des poutres


Suivant leur emplacement et leur rôle, on distingue dans une construction les poutres
de rive principales, secondaires et les poutres avec Joint de dilatation.
On donne ci-dessous quelques exemples de coffrage des poutres :
- Coffrage traditionnel des poutres (Fig.7.5).

Fig.7.5 – Coffrage traditionnel d’une poutre [1].


1- étais métalliques ou tours d’étaiement, 2- raidisseur horizontal longitudinal, 3- raidisseur horizontal
transversal, 4- fond de moule, 5- joue, 6- montant, 7- butée de base, 8- contrefiche, 9- butée haute, 10 et
14- serres joint, 11- support de butons, 12- Ecarteur, 13- butons en planches.

- Coffrage métallique : cas des coffrages télescopiques (Fig.7.6). Leurs largeur, hauteur
et longueur sont variables grâce à des éclisses réglables. On récupère les joues le
lendemain du coulage. Seul le fond de moule reste étayé.
Les coffrages du fond de poutre pour moyenne et grande portée auront une
surélévation ou contre flèche qui sera fonction du tassement prévu des appuis ou étais et
de la flexion élastique de la poutre sous l’effet du chargement. La valeur estimée de ce
contre flèche est de 1/500 de la portée de la poutre.

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Fig.7.6 – Coffrage télescopique de poutre [19].

3.4) Bétonnage des poutres


Le béton sera mis en œuvre par couches successives, répandu sur la longueur de la poutre.
Il est dosé de 300 à 350 kg/m3 , soigneusement vibré pour obtenir :
- un excellent enrobage.
- Une compacité maximale.
- Un parement soigné.
- Des résistances optimales.

3.5) Le décoffrage
Les joues peuvent être décoffrées dés le début du durcissement, le fond du moule doit
rester étagé jusqu’à obtention d’une résistance minimale du béton. Un étaiement partiel
permet de libérer les coffrages jusqu’à complet durcissement.

4) Les planchers en béton armé


Les planchers en béton armé sont des éléments porteurs horizontaux. Ils prennent
appui sur les murs porteurs, poutres et poteaux. Ils transmettent les charges et les surcharges
(cloisons, mobilier, personnes, etc.) verticales aux murs, poutres, poteaux, etc.
Ils constituent un support rigide et stable pour les revêtements appliqués en face
supérieure (carrelages et moquettes) et en face inférieure (enduits et faux plafonds). Ils
améliorent les isolations thermique, acoustique, hygrométrique et au feu. Ils permettent le
passage des trémies ou ouvertures dans les planchers : escaliers, ascenseurs, gaines
techniques, conduits de ventilation, etc.

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4.1) Différents types de planchers

4.1.1) Planchers en béton armé à corps creux


Ils sont constitués de remplissage en hourdis de céramiques dont les parois supérieures
et latérales servent de coffrage perdu aux nervures et à la dalle en béton coulé sur toute la
surface de plancher, la face inférieure étant destinée à servir de support d’enduit ou faux
plafond.
Le coffrage de ce type de plancher est réalisé par un platelage de planchers non jointifs
(tous les 33m) et séparé par des intervalles recouverts par les hourdis (Fig.7.7). Le tous étant
supporté, soit par des planches tous les 70 à 90cm pour une portée inférieure ou égale à
1,50m. Soit par des chevrons tous les 80 à 100cm pour une portée de 1,40 à 1,70m. Les
longerons seront réalisés au moyen de deux pièces clouées à joints croisés sur les appuis.
Les cadres constitués en bois équarris seront supportés par des étais distants de 1,00 à
1,40m.

Fig.7.7 – Plancher à corps creux (19+6) [8].

4.1.2) Les planchers avec poutrelles préfabriquées.


Il est constitué par :
- Des poutrelles préfabriquées en béton précontraint en forme de T renversé de longueur
allant de 8 à 9m et contenant, en fonction des dimensions transversales, de 2 à 8 fils de
précontraintes, dont l’ intérêt que le béton reste toujours comprimé dans chaque section de
la poutrelle chargée ou non. La fabrication des poutrelles en usine s’effectue sur des bancs
horizontaux de 100m de long et 2,50m à 4,00m de large.

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- Une dalle de compression en béton généralement armé d’un treillis soudé (épaisseur =
4cm). Le béton coulé sur place assure la liaison de la poutrelle avec la table de
compression.
- Des entrevous : en béton de gravillon (ceux les plus utilisés), ou en terre cuite, ou en
polystyrène expansé : pour une bonne isolation acoustique et thermique.
Les recommandations techniques de mise en œuvre et de stockage pour ce type de
plancher sont représentées par les figures suivantes assemblées sous forme de fiches (Fig.7.8).

Fig.7.8 – Recommandations techniques de mise en œuvre de planchers


à poutrelles préfabriquées [4].

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4.1.3) Les dalles en béton armé : dalle simple


a) Constitution et dimensionnement : elles sont constituées par des plaques continues, sans
nervures, d’épaisseurs généralement constantes en béton armé avec des armatures
incorporées. Leurs épaisseurs usuelles varient entre 8 et 30cm. La solution dalle « pleine » est
envisageable pour des planchers relativement chargés et pour des grandes portées. Elle permet
l’implantation de poteaux, dits naissants, à partir d’un niveau intermédiair e.
L’épaisseur « e » de la dalle est fonction de la portée « l » et du nombre d’appuis sur
lesquels elle repose :
- l/35=e=l/25, si la dalle repose sur deux appuis.
- l/50=e=l/35, si la dalle repose sur 3 ou 4appuis.
L’épaisseur minimale d’une dalle (ou hourdis) coulé sur place est de :
- 4 cm si elle est associée à des entrevous résistants ou à une protection auxiliaire
équivalente.
- 5 cm dans les autres cas.
L’épaisseur d’un hourdis préfabriqué en atelier ne doit pas être inférieure aux trois quarts
de celle qui est fixée ci-dessus.
b) Appuis d’une dalle pleine : une dalle peut se reposer sur des murs porteurs, des murs et des
poutres ou des poutres uniquement.
c) Ferraillage d’une dalle :
- Cas 1 : dalle appuyée sur deux cotés (Fig.7.9).

Fig.7.9 – Dalle appuyée sur deux cotés [19].


Les aciers porteurs ou principaux sont placés à la partie inférieure de la dalle,
parallèlement au petit coté. Les aciers de répartition, parallèle au grand coté s’appuient sur
les aciers porteurs.

- Cas 2 : dalle continue (Fig.7.10) : Selon le rapport des portées de la dalle, on peut se
prononcer sur la nature de l’appui d’un panneau rectangulaire d’une dalle.

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Les aciers principaux sont placés dans les zones tendues, càd en partie inférieure de la
dalle sur toute la longueur des travées pour le 1er lit de barres, et au dessus des appuis de
rive et des appuis intermédiaires « en chapeaux ».

Fig.7.10 - Dalle continue [19]].

Les sections des aciers armant deux directions perpendiculaires doivent être en chaque
point au moins dans le rapport de 1 à 3 si les charges appliquées comprennent des charges
concentrées, et dans le rapport de 1 à 4 dans le cas contraire.
Dans le cas de dalle inférieure ou égale à 7 cm, et en absence de charges localisées
importantes, il est possible de ne prévoir qu’une nappe d’armatures.
d) Coffrages des dalles :
- Coffrage traditionnel : constitué par des madriers ou des poutrelles extensibles comme
support horizontaux, ainsi que du contreplaqué pour obtenir un parement acceptable
au décoffrage (Fig.7.11).

Fig.7.11 – Coffrage traditionnel d’un dalle simple [19].

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- Coffrage avec tables coffrantes : elles ont pour but de réaliser à la fois l’étaiement
vertical et horizontal ainsi que le fond de moule. Elles sont constituées par une
ossature métallique, tables extensibles–réductibles dans les trois dimensions. D’un
piétement métallique muni d’un système à crémaillère perme ttant un décoffrage facile.
Ainsi qu’un platelage comme peau coffrante (Fig.7.12).

Fig.7.13 – Coffrage avec table coffrante [19].

- Coffrage par prédalles : Le déve loppement des prédalles apporte une solution rapide
en constituant à la fois le coffrage et l’armature. La prédalle sert à la fois de coffrage
apparent et définitif. Elle a une épaisseur d’environ 5 cm .Sa face supérieure très
rugueuse ou comportant des armatures de couture doit favorise la reprise de bétonnage
et l’adhérence avec le béton coulé en place. Elle est stockée tout prés de chantier et
leur manutention est réalisée par des grues.

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Références bibliographiques

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l’ingénieur (2007).
[3] Terrassement : Construire un ouvrage en terre ; G. Raoul– Techniques de l’ingénieur
(2007).
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– Edition Foucher (1989).
[5] Précis de chantier : Matériel et matériaux – Mise en œuvre – Normalisation ; D.Didier, N.
Girard, M. Lebrazidec, P. Nataf, R. Pralat, et J. Thiesset – Edition Nathan (1996).
[6] Le Bâtiment ; G.Baud – Editions SPES Lausanne et DUNOD Paris (1972).
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(1953).
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[10] Cours pratique de béton armé Tome 3 : calcul des fondations en béton armé – Centre de
Formation des personnels communaux (1992).
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(2005).
[12] Règles pour le calcul des Fondations Superficielles – Le Centre Scientifique et
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[13] Documents techniques Unifiés 13-2 : Fondatio ns profondes pour le bâtiment – Edition :
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[14] D.T.U. 13-2 / Additif ; Travaux de fondations profondes pour le bâtiment. Additif.
Modification n°2 au cahier de charges du DTU 13-2 de juin 1978 (1991).
[15] Fascicule 62-Titre V. Règles techniques de conception et de calcul des fondations des
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[16] Contributions aux méthodes de calcul des groupes et des réseaux de Micropieux ; Roger
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[17] Routes N°85, Documentation spéciale : Les coulis et les bétons pour les fondations
spéciales -Centre D’information sur le ciment et ses applications – P : 7-14 Septembre (2003).
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[19] Cours de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées : Procédés Généraux de
construction 1 (Coffrage et bétonnage) ; J. Mathivat et C.Boiteau – Eyrolles (1992).
[20] Norme européenne EN 1992-1-1. – Eurocode 2 : Calcul des structures en béton –Partie 1
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