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TABLE DES MATIERES Page

Chapitre I : GENERALITES SUR LE COURANT ELECTRIQUE 3


I- Production du courant électrique – Générateurs 4
II- Nature du courant électrique 4
III- Intensité du courant électrique - Densité de courant 5
IV- Nappe de courant 6
V- Conservation des charges 6
VI- Dipôle électrocinétique 8
Caractéristique d'un dipôle 8

Chapitre II : LOIS D’OHM ET DE JOULE 10


A - LOIS D'OHM ET DE JOULE POUR UN DIPÔLE PASSIF 11
A.1- Loi d'ohm 11
A.2 -Résistance d'un conducteur 11
A.3 - Résistance d'un conducteur filiforme de section constante. 12
A.4 – Résistivité 12
A.5 - Loi de joule 13
A.6 - Associations de résistances 13
B - LOIS D'OHM ET DE JOULE POUR UN DIPÔLE ACTIF 16
B.1 -Force électromotrice d'un générateur - différence de potentiel aux bornes
d'un générateur. 16
B.2 - Force contre-électromotrice d'un récepteur-différence de potentiel aux
bornes d'un récepteur. 17
B.3 - Schématisations d'un générateur linéaire. 18
B.4 - Associations de générateurs. 19
B.5 - Récepteur palarisé et récepteur non palarisé. 20
B.6 - Conventions de signe. 20

Chapitre III : ANALYSE DES CIRCUITS ELECTRIQUES


LINEAIRES EN REGIME PERMANENT 22
. Définitions et généralités 23
A - LOIS DE KIRCHHOFF 24
A.1- Loi de Kirchhoff relative aux nœuds 24
A.2- Loi de Kirchhoff relative aux mailles 24
A.3- Utilisation des lois de Kirchhoff 25
A.4- Exemple d’application 25
B - THEOREME DE SUPERPOSITION 26
B.1- Principe 26
B.2- Théorème 27
B.3- Exemple d’application 27

1
C - THEOREME DE KENNELY 28
D - THEOREME DE RECIPROCITE 31
E - THEOREMES DE THEVENIN ET DE NORTON 32
E.1- Théorème de Thévenin 32
E.2- Théorème de Norton 32
E.3- Exemple d’application 33
F - THEOREME DE MILLMANN 36
F.1- Principe 36
F.2- Théorème 36
F.3- Exemple d’application 37
G - METHODE DES COURANTS FICTIFS DE MAILLES 37
G.1- Principe 37
G.2- Représentation matricielle 38
G.3- Exemple d’application 39
G.4- Avantage de la méthode des courants fictifs de mailles 39

2
CHAPITRE I :

GENERALITES SUR LE COURANT ELECTRIQUE

I- Production du courant électrique – Générateurs


II- Nature du courant électrique
III- Intensité du courant électrique - Densité de courant
IV- Nappe de courant
V- Conservation des charges
VI- Dipôle électrocinétique
VII- Caractéristique d'un dipôle

3
I- Production du courant électrique - Générateurs
- Problème : comment établir un courant constant dans un circuit ?
· En reliant les armatures d'un condensateur préalablement chargé par un fil conducteur,
celui-ci se décharge et le fil est parcouru par un courant électrique. Mais ce courant ne
dure qu'un bref instant: c'est un régime transitoire.
· L'établissement d'un courant constant, c’est-à-dire dont l'intensité ne varie pas au
cours du temps, s'obtient par un générateur : c'est un appareil qui maintient entre ses
bornes une différence de potentiel (ddp) indépendante du temps; il transforme ainsi en
énergie électrique toute énergie de nature non électrique.
- On s'intéresse ici à un générateur de courant continu; il est couramment représenté par le
symbole suivant:

pôle positif (P)   pôle négatif (N)



- Pour un circuit fermé sur l'extérieur:
I
* le courant circule du pôle positif vers le pôle négatif ;
* dans le générateur, le courant va du pôle négatif au pôle positif.
Circuit
extérieur

II- Nature du courant électrique


· Un métal est constitué d'ions positifs quasi-fixes entourés d'électrons quasi-libres.
Lorsqu'un conducteur métallique est soumis à une ddp, les électrons sont mis en
mouvement de sorte que leurs positions moyennes se déplacent.
· Dans un électrolyte (exemple: une pile), on a des ions positifs (cations) et des ions
négatifs (anions). Lorsqu'on établit une ddp (par l'intermédiaire d'électrodes) entre
deux points de l'électrolyte, il y a déplacement simultané et en sens inverse des anions
et des cations.
· Etablissons entre deux points A et B d'un conducteur métallique ou électrolytique une
ddp V = VA - VB . On admet qu'en régime permanent (intensité du courant constante), il
existe en tout point du conducteur un champ électrique donné par la relation :
E =−⃗
⃗ grad V et qu'une charge électrique q placée dans ce champ est soumise à une
force : ⃗f =q . ⃗
E.

VA VB
* Entre les sections A et B, on suppose la ddp
E VA-VB > 0. Le champ électrique est alors
dirigé de A vers B.
A B
. En considérant un électron, de charge négative: -e = -1,6.10 -19 C, soumis à une force
⃗f =−e . ⃗
E , celui-ci se déplacera donc de B vers A.
// Le sens conventionnel du courant est de A vers B. Il est opposé au sens de déplacement
réel des électrons, et se confond avec celui du champ électrique //.

4
III- Intensité du courant électrique - Densité de courant
 Définitions :
- On appelle lignes de courant les trajectoires empruntées par les charges électriques mobiles
ou porteurs de charges dans un conducteur. Elles sont orientées dans le sens de déplacement
des porteurs.
- On appelle tube de courant l'ensemble des lignes de courant s'appuyant sur un contour
fermé.

S2

S1 Exemple de tube de courant limité par S1 et S2

 Hypothèse d'un seul type de porteurs: en régime permanent, tous ces


porteurs ont la même vitesse ⃗v par rapport à un référentiel lié au conducteur dans lequel ils se
déplacent.
- Soit M un point du conducteur et soit dS un élément de surface entourant M, pris aussi dans
le conducteur.

M’ n⃗ = vecteur unitaire de la normale à l'élément


⃗v . dt n⃗ de surface dS dans son sens > 0.
n⃗
M
dS ⃗v . dt=−e . ⃗n

- Pendant un intervalle de temps dt, l'aire dS se déplace de ⃗v . dt , M venant en M’.


Le volume du cylindre de base dS et de hauteur ‖⃗v‖. dt est : dV =dS . n⃗ . ⃗v . dt .
- Soit  la densité volumique de charges mobiles en M. La charge contenue dans le cylindre
de volume dV est: d 2 q=ρ . dV =ρ . dS . ⃗n . ⃗v . dt : c'est donc la charge qui a traversé la section
dS de conducteur pendant le temps dt.
2
d q
On écrit d 2 q=dI .dt , soit dI = =ρ . ⃗v . ⃗n . dS
dt

dI est l'intensité élémentaire traversant dS. Elle représente le flux à travers dS du vecteur
ρ . ⃗v  dI = ( ρ. ⃗v ) . ⃗n . dS , avec ⃗J = ρ. ⃗v (vecteur densité de courant) ;dI = ⃗J . ⃗n . dS .

 Expression de l'intensité : Soit une surface (S) traversée par un courant


d'intensité I. (S) peut être décomposée en éléments de surface dS traversés comme
précédemment par des courants d'intensité dI, flux à travers dS du vecteur densité de courant
⃗J .

5

On écrit alors : I =∬ ⃗J . ⃗n . dS ; si (S) est normale en chacun de ses points aux lignes
(S )

I=∬ ( S ) J . dS
de courant en ces points, on écrit

Unités : I s'exprime en Ampère (A), et


J s'exprime en Ampère par mètre carré (A.m-2)

IV- Nappe de courant


Si le courant circule uniquement sur une surface (S), celle-ci constitue une nappe de
courant.

En fait, le courant circule toujours sur une certaine épaisseur et, dans le cas d'une
nappe, on néglige celle-ci.

Notons  la densité surfacique de charges mobiles au point M et soit ⃗v la vitesse des


charges au voisinage de M. On définit le vecteur densité surfacique de courant k⃗ par :

k⃗ =ρ . ⃗v
A
Soit dl un élément de la courbe AB centré en M ; et soit n⃗ le
M vecteur unitaire de la normale à dl contenu dans le plan tangent
à (S) en M. Soit dq la quantité d'électricité traversant AB
pendant le temps dt.
B
B
dq
On peut écrire : I = =∫ ⃗k . n⃗ . dl
(S) dt A

V- Conservation des charges


* Soit une surface fermée (S) limitant un volume (V). L'intensité traversant (S) est,
comme on l'a déjà vu au paragraphe III :

I =∬ ⃗J . ⃗n . dS (n⃗ toujours orienté vers l'extérieur).
(S )

On écrit, d’après le théorème de Green-Ostrogradski :


❑ ❑
I =∬ ⃗J . ⃗n . dS=∭ ¿ ⃗J . dV (1)
(S ) (V )
dV
. Soit q(t) la charge portée par l'ensemble des porteurs
p contenus dans (V) à l'instant t. Entre les instants t et
(t + dt), la charge q varie et devient (q + dq): une charge
totale dq traverse donc la surface (S), à laquelle correspond
(V) 6
(S)
un courant dI.
Si I est positif, la charge totale de (V) diminue:
dq
I =−
donc dt .

* Soit p le point de (V), centre de l'élément de volume dV. A l'instant t, on a :

q(t) =
∭ ρ ( t , p ) dV
(V ) , donc dq = d ∂ρ

dt dt
∭ (V )
ρ ( t , p ) dV = ∭ ( V ) ∂t
dV


( (t,p) dépend, à priori, du temps et des coordonnées d'espace ).




[ ]
❑ ❑ ❑
∂ρ
(1) et (2) ∭ ¿ ⃗
J . dV =− ∭ ∂t . dV ⇒ ∭ ¿ J⃗ + ∂∂ ρt . dV =0
(V) (V ) (V )

∂ρ
Cette relation devant être satisfaite pour tout dV, on a : ¿ ⃗J + =0 (3) .
∂t

Cette relation traduit la conservation des charges au point p.


On distingue ainsi trois types de régimes en électrocinétique :
a) Le régime permanent :
∂ρ
=0
Dans ce cas,  est indépendant du temps : ∂t  

 ¿ ⃗J =0 (4)

En régime permanent, ⃗J est à flux conservatif.


Conséquence: les lignes de courant se referment sur elle-mêmes.

b) Le régime quasi-stationnaire :

Dans ce cas,  dépend du temps mais varie assez peu avec celui-ci, de sorte qu'en tout point
∂ρ
et à tout instant, ≪÷ ⃗J ; alors ¿ ⃗J ≈ 0
∂t

c) Le régime rapidement variable :


∂ρ
Dans ce cas,  varie avec le temps rapidement de sorte que ∂t n'est plus négligeable devant
¿ ⃗J .
 ⃗J n'est plus à flux conservatif.

7
VI- Dipôle électrocinétique
Un dipôle électrocinétique est un ensemble de conducteurs possédant deux bornes. On
en distingue deux grandes catégories :
* Les dipôles passifs : dans lesquels il y a simplement transformation de l'énergie électrique
en énergie calorifique : ce sont les résistances.
* Les dipôles actifs : dans lesquels, outre l'énergie calorifique, apparaissent d'autres formes
d'énergie. Dans cette catégorie, on range :
- les générateurs : dont le rôle principal est de transformer de l'énergie non électrique en
énergie électrique;
- les récepteurs : dont le rôle principal est de transformer de l'énergie électrique en énergie
non électrique.
. Récapitulatif :
Energie électrique ------- résistance ---> Energie calorifique
Energie non électrique --- générateur ---> Energie électrique + Energie calorifique
Energie électrique -------- récepteur ----> Energie non éléctrique + Energie calorifique

VII- Caractéristique d'un dipôle


. Soit un dipôle quelconque traversé par un courant d'intensité I, et soit U la
ddp aux bornes du dipôle. La caractéristique du dipôle est la courbe représentative de la
fonction I = f(U).
. Selon l’allure de la caractéristique, on distingue :
- les dipôles linéaires, pour lesquels la caractéristique est un segment de droite ;
Exemples :
I
I

U U

Résistance ohmique (résistor) Accumulateur

- les dipôles non linéaires, pour lesquels la caractéristique n'est pas un segment de droite.
Exemples :
I
I I

I1

U U U
U1
8
Diode semiconductrice Diode tunnel Moteur

. Un point de coordonnées (U1, I1) données de la caractéristique correspondant aux


conditions de fonctionnement du dipôle est appelé point de fonctionnement ou de repos.

U1
R s=
.La quantité I 1 est la résistance statique du dipôle au point de fonctionnement.

.La quantité
Rd = ( dUdI )
U1, I 1
est la résistance dynamique du dipôle au point de
fonctionnement.

 Quand la caractéristique est linéaire, on a Rs = Rd

Rs et Rd s'expriment en Ohms (  ) dans le Système International (S.I).

9
CHAPITRE II :

LOIS D’OHM ET DE JOULE

A - LOIS D'OHM ET DE JOULE POUR UN DIPÔLE PASSIF

A.1- Loi d'ohm


A.2 -Résistance d'un conducteur
A.3 - Résistance d'un conducteur filiforme de section constante.
A.4 - Résistivité
A.5 - Loi de joule
A.6 - Associations de résistances

B - LOIS D'OHM ET DE JOULE POUR UN DIPÔLE ACTIF

B.1 -Force électromotrice d'un générateur - différence de


potentiel aux bornes d'un générateur.
B.2 -Force contre-électromotrice d'un récepteur - différence de
potentiel aux bornes d'un récepteur.
B.3 - Schématisations d'un générateur linéaire.
B.4 - Associations de générateurs.
B.5 - Récepteur palarisé et récepteur non palarisé.
B.6 - Conventions de signe.

10
A - LOIS D'OHM ET DE JOULE POUR UN DIPÔLE PASSIF
A.1 - Loi d'Ohm
 Le passage du courant dans un conducteur métallique est produit par des
électrons mobiles. Ces électrons sont soumis :
- à une force électrique ⃗ f e =−e . ⃗ E, ⃗
E étant la champ électrique existant dans la portion de
conducteur considérée. (En régime permanent, ce champ, dû à une ddp (VA - VB) entre les
extrémités A et B du conducteur, est tout simplement un champ électrostatique).
- à une force de frottement ou de freinage ⃗ f =−λ . ⃗v , ⃗v étant la vitesse des électrons mobiles.
'

Cette force est due aux différents chocs des électrons sur les ions fixes du réseau cristallin du
' −m
métal (on écrit aussi ⃗ f= . ⃗v , τ étant la durée entre deux chocs)
τ
 En régime permanent, la vitesse d'un électron donné est constante. Donc,
d ⃗v ⃗
l’écriture de la loi fondamentale de la dynamique ( ∑ ⃗f =m.
dt
= 0 ) donne : ⃗f e+ ⃗
f ' =0⃗ , ce qui
−e ⃗
conduit à : ⃗v = . E =−μ . ⃗
E mobilité des électrons)
λ
La densité de courant est: ⃗J = ρ. ⃗v , avec = densité volumique de charges mobiles, ici
d'électrons mobiles. Si N désigne le nombre d'électrons mobiles par unité de volume, on a
e
2
2
⃗J =−N . e . ⃗v ⃗J =N . e . ⃗
E σ =N
= -N.e, d'où , soit λ . On pose λ qui désigne la
conductivité du matériau exprimée en Siemens par mètre (S. m-1). On peut donc écrire :
⃗J =σ . ⃗
E qui est la forme locale de la loi d'ohm.

[ Lorsque le conducteur est linéaire, homogène et isotope,  est constant. Alors, les lignes de
courant se confondent avec les lignes de champ électrique].

A.2 - Résistance d'un conduc teur


De la relation de proportionnalité entre ⃗J et ⃗ E , il s'en déduit que l'intensité I du
courant, qui est égal au flux de ⃗J , est proportionnelle à la d.d.p (VA - VB) dont dérive le champ
V A −V B

E R=
. Cette proportionnalité est traduite par la relation : I . R est la résistance de la
portion de conducteur sous la d.d.p (VA - VB) traversée par l'intensité I. R dépend de la
conductivité et de la forme géométrique du conducteur.
Cette relation encore écrite : (VA - VB) = R.I est la loi d'ohm macroscopique. Elle
traduit notamment le fait que le passage d’un courant I dans une portion de circuit AB de
résistance R entraîne une chute de tension (diminution de tension) égale à R.I entre A et B. On
a les schémas équivalents suivants :
I I
 (VA - VB) = R.I
A B ou A B
VA R VB VA R VB
11
. L'unité de la résistance est l'Ohm () ; on définit également :
1 I
G= =
- la conductance
R V A −V B , exprimée en Siemens (S) ou mho () ;
1
ρ=
- la résistivité σ (NB: à ne pas confondre avec la densité volumique de charges
mobiles), exprimée en Ohm.mètre (m).
A.3 - Résistance d'un conducteur filiforme de section constante
. Un conducteur est dit filiforme lorsque ses dimensions transversales sont faibles devant sa
longueur. Les lignes de champ sont alors parallèles aux génératrices du fil.
. Exemple d'un conducteur cylindrique de faible section S et de longueur L , limité par deux
équipotentielles VA et VB : il s’agit d’un tube de courant :
⃗J
S
⃗J et ⃗
E sont uniformes le long
L du conducteur.
VA VB
V A −V B I V A−V B V −V B E . L
E= ; J=σ . E= =σ R= A =
On a : L S L d’où, I σ ES
L L
⇒ R= = ρ.
σ .S S

(conductivité) (résistivité)

Remarque : // Cette formule peut être généralisée à des conducteurs quelconques à condition
de considérer des sections normales en chacun de leurs points aux lignes de courant lorsque le
champ
⃗E , du fait des symétries du conducteur, est localement de module constant //.

A.4 - Résistivité.
1
C'est l'inverse de la conductivité: ρ= exprimée en Ohm.mètre (m). Elle dépend de
σ
plusieurs paramètres :

a) Influence de la nature du matériau


Suivant la résistivité des corps, on distingue (à titre indicatif) :
 les conducteurs:  est de l'ordre de 10-7 m (exemples: pour le cuivre, Cu  1,7.10-8
m ; pour le fer,  Fe :10-7 m) ;
 les isolants :  est supérieure à 105 m ;
 les semiconducteurs :  est comprise entre 104 et 106 m.

b) Influence de la température.
 Cas des métaux : la résistivité est très faible.
 Dans un large voisinage autour de la température ambiante,  varie linéairement avec la
température Celsius suivant une loi de la forme :  = o (1+a.t) , avec :
o = résistivité à 0°C ett = température en degré Celsius.
12
A une température basse,  varie avec la température thermodynamique suivant une loi de
la forme  = k.T 5 ; T exprimée en Kelvin (K).
 Cas des semiconducteurs : Lorsque la température augmente, la résistivité d'un
matériau semiconducteur diminue très rapidement suivant une loi de la forme :
b /T
ρ =a . e , a et b étant des constantes caractéristiques du matériau.
. Notons par ailleurs quela résistivité peut aussi subir l'influence d'un champ magnétique
extérieur ( magnéto-résistance pour le bismuth ) ou de la lumière ( photorésistance de
semiconducteur).
A.5 - Loi de Joule
a) Forme locale de la loi de Joule.
. Considéronsun conducteur métallique dans lequel les électrons mobiles sont soumis aux
forces électrique ⃗ f e et de freinage ⃗ f ' . On a vu qu'en régime permanent ces forces sont
opposées (⃗ f e+ ⃗ f ' =0⃗ ).
Calculons les travaux pendant un intervalle de temps dt où l'électron se déplace de d ⃗l de ces
deux forces :
d T e= ⃗ ⃗
f e .d l=−e .⃗
E .d l=e ⃗ .⃗
grad V . d l⃗ (ici, ⃗
E se comporte comme un champ électrostatique)

 d T = f .d l=−
' ' ⃗ ⃗
λ . ⃗v . d l=−λ ⃗
. v . dt , puisque d ⃗l=⃗v . dt
2

e .⃗grad V .d l=λ ⃗ .⃗ v 2 . dt  le travail dT' est perdu sous forme de chaleur dans le
conducteur: c'est l'effet Joule.
. Le travail perdu par effet Joule correspondant à N porteurs par unité de volume est (en
module):
dT’1dT’| = N.v2dtet la puissance volumique dissipée sous forme de chaleur s’écrit :
dT ' 1 N . e2 e
P= =N . λ . v 2
σ= v= E
dt ; or, λ et λ , d’où la forme locale de la loi de Joule :
1
P=σ . E 2= J 2= ρ. J 2
σ

(W/m3) (conductivité) (résistivité)

b) Forme finie de la loi de Joule


. Le passage du courant dans une résistance se traduit par une chute de tension ; dans le cas
d'une résistance ohmique, l'énergie perdue par les charges est intégralement transformée en
énergie calorifique (chaleur) . [Expérimentalement, on peut observer ce dégagement de
chaleur en immergeant dans un calorimètre contenant de l'eau, la résistance parcourue par un
courant]. Cet effet calorifique du courant est désigné du non d'effet joule.

. Soit VA -VB la d.d.p aux bornes d'une résistance R parcourue par un courant I, on a :
VA -VB = R.I . Si la durée du passage du courant dans R est t, la quantité d'électricité qui va
subir la chute de tension de VA à VB est q = I.t ; ce qui correspond à une énergie dissipée:
W = q.(VA -VB ), soit :

W=R.I2.t qui est l’énergie (en Joule) dissipée dans R pendant un temps t, transformée en
chaleur (1Joule = 0,24.W calories).
W
. Et la puissance dissipée est : P= = R . I2
t

13
Les formules donnant W et P traduisent la loi de Joule finie.

A.6 - Associations de résistances


Différentes résistances peuvent être groupées de plusieurs manières :
- groupement en série ;
- groupement en parallèle ;
- groupement en série-parallèle ou groupement mixte.
a) Groupement en série
 Considérons trois résistances R1 , R2 , R3 montées en série. Dans ces conditions,
les résistances sont traversées par le même courant d'intensité I.
R1 R2 R3
I
 A B
C D

On peut écrire la loi d'Ohm aux bornes de chaque résistance :

V A−V C=R1.I ¿} V C−V D=R2. I ¿}¿¿⇒V A−V B=(R1+R2+R3). I=Req. I ¿


I Req Req = R1 + R2 + R3 résistance
équivalenteA B
 avec au groupement
. De façon générale, pour n résistances R1 , R2 ,..., Ri , ..., Rn montées en série, on a :

n
Req =∑ R i
i =1

 Considérons n résistances montées en série et appliquons aux bornes de


l'ensemble une d.d.p VA - VB = U connue.
.Calculons VRi qui est la d.d.p aux bornes de la résistance
Ri A
I Rn du circuit :
n
Req =∑ R i
U Rn-1 On a: i =1

VRi U
Ri U =R eq . I ⇒ I =
R eq
U Ri
R1 V Ri =Ri . I =R i . ⇒V Ri =U .
B Req R eq
Formule du pont diviseur de tension (pdt)
b) Groupement en parallèle
 Considérons trois résistances R1 , R2 , R3 montées en parallèle. Dans ces
conditions, les résistances sont soumises à la même d.d.p, mais sont traversées par des

I1
14
R1

I
courants d'intensités différentes.

I
 A Req B

V A −V B
I=
 R eq (1)

Le courant I parcourant l'ensemble des résistances est égal à la somme des courants
parcourant chacune de ces résistances (courants dérivés) ; soit :
I =I 1 + I 2 + I 3
On a ainsi : I =I 1 + I 2 + I 3
[ ]
V A−V B V A −V B V A−V B 1 1 1
I= + + = ( V A −V B ) + +
R1 R2 R3 R1 R2 R 3
(2)
1 1 1 1
= + +
R
(1) = (2)  eq
R1 R 2 R 3 , soit G eq =G 1 +G 2 +G 3 conductance équivalente

. De façon générale, pour n résistances R1 , R2 , ...,Ri , ..., Rn montées en parallèle, on a :


n n n
1 1
I =∑ I i =∑ G eq =∑ G i
i =1 et
R eq i=1 Ri ou i =1

 Supposons maintenant que, dans le circuit ci-dessous, on connaisse le courant


principal I pour un ensemble de n résistances montées en parallèle entre A et B. Calculons le
courant parcourant la résistance Ri du circuit :

n
I A 1 1
=∑
I1 I2 Ii In On a :
R eq i=1 Ri
VA - VB n
R1 R2 Ri Rn G eq =∑ G i
ou i =1
I
B V A −V B=R eq . I=
Geq ;

V A −V B Req Gi
I i= = I =I =I i
et pour le courant Ii parcourant Ri on a : Ri Ri Geq

Formule du pont diviseur de courant (pdc)

c) Groupement mixte
 Exemple 1 : Utilisons la formule du pont diviseur de tension (p.d.t) pour exprimer
Vs en fonction de U dans le circuit suivant :
B 15
A
R1 RI3n
A B
R1

U V0 Req

C
circuit réduit
R2 ( R3 + R 4 )
Req =R2 // ( R3 + R 4 )=
avec : R2 + R 3 + R 4 ; d'où la formule du pont diviseur de tension
Req
V 0 =U .
pour déterminer V0  R1 + R eq (1) qui est la d.d.p aux bornes de R2 et
R4
V s=V 0 .
également de (R3+R4), d'où le pont diviseur de tension qui donne : R3 + R 4 (2) ;
et comme (1) donne V0 , on a ainsi: R eq R4
V s=U . .
( R1 +R eq ) ( R3 +R4 )

 Exemple 2 : Utilisons la formule du pont diviseur de courant (p.d.c) pour


exprimer Is en fonction de I dans le circuit suivant :
R1 B R3 C R1 B R3 C
A A
Is
I I0 I I0

U R2 R4 Rs U R2 Req

D D
circuit réduit
R4 Rs
Req = R 4 // R s=
avec : R 4 + R s . Pour déterminer I , on utilise la formule du p.d.c, d'où :
0
R2
I 0 =I .
R2 + R3 + R eq (1) qui est le courant traversant R et également R = R // R ,
3 eq 4 s
R4
I s= I 0 .
d’où le p.d.c donne : R4 + R s (2) ; et comme I est donné par (1), on a ainsi:
o

R2 R4 R2 . R 4
I s =I . . =I .
( R 2 + R3 + Req ) ( R4 + R s ) ( R2 + R3 )( R4 + R s )+ R 4 . Rs

 NB : Pour calculer la résistance équivalente d'un circuit mixte, on commence par


calculer les résistances équivalentes des différentes dérivations, puis on calcule la résistance
de l'ensemble.

B - LOIS D'OHM ET DE JOULE POUR UN DIPÔLE ACTIF

16
B.1 - Force électromotrice d'un générateur - Différence de potentiel aux
bornes d'un générateur
. Le générateur est un appareil dans lequel on dispose de l'énergie électrique susceptible d'être
transmise aux autres éléments d'un circuit fermé ; sa présence est indispensable pour produire un
courant permanent.
. Considérons un générateur et ses deux pôles P et N de potentiels respectifs VP et VN (VP
> VN). Lorsque le générateur est fermé sur un circuit extérieur, les électrons se déplacent du
pôle P au pôle N à l'intérieur du générateur. On admet qu'il existe à l'intérieur du générateur
un champ électrique appelé champ électromoteur ⃗ Em . On caractérise le générateur par sa
P

force électromotrice (f.é.m), notée e telle que : e=∫ ⃗


E m . d ⃗l exprimée en volts.
N

- En circuit ouvert, c’est-à-dire lorsque le générateur n'est pas relié à un circuit extérieur,
aucun courant ne circule entre P et N : la résultante des forces électriques (ou le champ
résultant) est donc nulle dans le générateur : le champ électromoteur ⃗ Em est ainsi égal et
opposé au champ électrostatique ⃗ Ee dérivant de la d.d.p (Vp - VN).

N P P
⇒ V P−V N =∫ ⃗
Ee . d ⃗l=∫ −( ⃗
E e ) . d ⃗l=∫ ⃗
Em . d ⃗l=e
P N N

V P−V N =e P ⃗
Em ⃗
Ee N
en circuit ouvert :
 Θ

- En circuit fermé, comme pour tout conducteur, on associe au générateur une résistance
interne r traduisant les pertes internes d'énergie (pour les charges en déplacement) :
L'expérience montre en effet que le passage du courant à travers le générateur
s'accompagne d'un dégagement de chaleur, c’est-à-dire d'une perte d'énergie.

 Représentations symboliques d'un générateur dit de tension :

e, r e
P + - N P + - r N
ou
I I
sens d'action de la f.e.m sens d'action de la f.e.m

On a : V P−V N =e−rI c’est la loi d'Ohm pour un générateur

et la puissance transformée par le générateur en puissance électrique est: P=e . I

B.2 -Force contre-électromotrice d'un récepteur - Différence de potentiel


aux bornes d'un récepteur

. Un récepteur est un appareil capable de transformer de l'énergie électrique en une


autre forme d'énergie non exclusivement calorifique. Si P' est la puissance transformée et I
17
P'
e '=
I
l'intensité du courant traversant le récepteur, on appelle force contre-électromotrice (f.c.e.m)
du récepteur le quotient :
exprimé en volts.

. Soit un récepteur branché entre deux points M et N d'un circuit, et traversé par un
courant d'intensité I. La puissance totale dissipée entre M et N est (VM - VN).I . Cette
puissance est en partie transformée en une puissance non électrique P'= e'.I par le récepteur,
et en partie transformée en puissance calorifique à l'intérieur de celui-ci. Ce récepteur est ainsi
caractérisé par sa résistance interne r' .

 Représentation symbolique d'un récepteur dans un circuit :


e’, r’ e’
M + - N M + - r’ N
ou
I
I
sens d'action de la f.c.e.m sens d'action de la f.c.e.m

La conservation de l'énergie, et donc de la puissance, s'écrit : (VM -VN).I = e'.I + r'.I2


d'où la loi d'Ohm pour un récepteur :
V M −V N =e'+r ' . I

B.3 - Schématisations d'un générateur linéaire


 Caractéristique d'un générateur linéaire : I
- la d.d.p pour laquelle I = 0 est la f.e.m : e ;
I0
- l'intensité pour laquelle U=0 est le courant de court-circuit : I0;
- la pente de la droite est l'opposé de la conductance interne : g = 1/r.

U e e U
I = I 0− I 0=
On a : U =e−r . I et r  r

Un générateur peut être schématisé de deux manières différentes :


 Générateur de tension :
- Un générateur de tension idéal est un générateur pouvant maintenir à ses bornes une d.d.p
U indépendante de l'intensité I débitée r = 0 et U = e , d’où les représentations suivantes :

e e
A B ou A B

- Un générateur de tension réel est constitué d'un générateur de tension idéal de f.é.m e en
série avec sa résistance interne r :
r I A
e e
A I r B ou A I r B ou
e U
U = E - R.I 18
B
 Générateur de courant :
- Un générateur de courant idéal est un générateur pouvant débiter un courant d'intensité I
indépendante de la d.d.p U à ses bornes r = g = 0 et I = I0 , d’où les représentations
suivantes :
I0 I0
A B ou A B

- Un générateur de courant réel est constitué d'un générateur de courant idéal de courant de
court-circuit I0 en parallèle sur sa conductance interne g ( g = 1/r ):
A A
I I0 I0 est usuellement
I
appelé courant
électromoteur
I0 g=1/r g=1/r
ou

B B

 Equivalence générateur de tension – générateur de courant


r I A A
I
°
I0 g=1/r
e U  avec I0 = e/r

B B

B. 4 - Associations de générateurs
a) Association en série
En série, tous les générateurs sont traversés par le même courant I et les d.d.p
s'ajoutent. Il convient donc d'utiliser la schématisation générateur de tension : pour n
générateurs (ei, ri ) en série on a :

I e1 r1 e2 r2 ei ri en rn
A B

U
U = ( e1 - r1 I ) + ( e2 - r2 I ) + ... + ( ei – ri I ) + ... + ( en - rn I )
U = [ e1 + e2 + ... + ei + ... + en ] – [r1 + r2 + ... + ri + ... + rn ] . I

U= e - r .I
 L'association est donc équivalente à un générateur de tension unique :

n n
de f.é.m : e=∑ ei et de résistance interne : r =∑ r i
i =1 i=1

19
b) Association en parallèle
En parallèle, tous les générateurs présentent la même d.d.p à leurs bornes et les
intensités s'ajoutent. Il convient donc d'utiliser la schématisation générateur de courant :

pour n générateurs (Ii , gi ) en parallèle, on a :


A
I
I1 g1 I2 g2 Ii gi In gn U

I = (I1 - g1.U) + (I2 - g2.U) + ... + (Ii – gi.U) +... + (In - gn.U)
I = [ I1 + I2 + ... + Ii + ... + In ] – [ g1 + g2 + ... + gi + ... + gn ] . U

I= I0 - g .U

 L'association est donc équivalente à un générateur de courant unique :

n n
de courant de court-circuit : et de conductance interne :
I 0 =∑ I i g= ∑ g i
i=1 i=1

B.5 - Récepteur polarisé et récepteur non polarisé


On distingue deux types de récepteurs :
 Les récepteurs polarisés : Ce sont simplement des générateurs montés en
opposition, c’est-à-dire insérés dans un circuit de sorte que le courant les traverse de la borne
(+) vers la borne (-) :

A + - B

I
sens d’action de la f.c.é.m

Ainsi, la f.é.m agit dans le sens opposé au courant et devient f.c.é.m. (exemple:
accumulateurs).

 Les récepteurs non polarisés : Ce sont des dipôles qui, en fonctionnement, ont une
polarité toujours opposée au courant. Ils ne peuvent fonctionner q'en récepteurs. (exemple:
moteurs).

B.6 - Conventions de signe


20
De façon à pouvoir utiliser les lois d'Ohm dans tous les cas possibles, il convient d'algébriser
les intensités et les d.d.p :

- Algébrisation de l'intensité :
A IAB > 0 B A IAB < 0 B

RAB RAB
- Loi d'Ohm pour une résistance :
A IAB B A IAB B

VA – VB = RAB.IAB VA – VB = - RAB.IAB

A B
- Loi d'Ohm pour un générateur :
IAB eAB RAB

VA – VB = eAB – RAB.IAB

- Loi d'Ohm pour un récepteur polarisé et non polarisé :


A B A B
ou
IAB eAB RAB IAB ( eAB , RAB )

VA – VB = eAB + RAB.IAB

21
CHAPITRE III :

ANALYSE DES CIRCUITS ELECTRIQUES


LINEAIRES EN REGIME PERMANENT

. Définitions et généralités
A- LOIS DE KIRCHHOFF
A.1- Loi de Kirchhoff relative aux nœuds
A.2- Loi de Kirchhoff relative aux mailles
A.3- Utilisation des lois de Kirchhoff
A.4- Exemple d’application

B- THEOREME DE SUPERPOSITION OU DE HELMOLTZ


B.1- Principe
B.2- Théorème
B.3- Exemple d’application

C- THEOREME DE KENNELY
D- THEOREME DE RECIPROCITE
E- THEOREMES DE THEVENIN ET DE NORTON
E.1- Théorème de Thévenin
E.2- Théorème de Norton
E.3- Exemple d’application

F- THEOREME DE MILLMANN
F.1- Principe
F.2- Théorème
F.3- Exemple d’application

22
G- METHODE DES COURANTS FICTIFS DE MAILLES
G.1- Principe
G.2- Représentation matricielle
G.3- Exemple d’application
G.4- Avantage de la méthode des courants fictifs de mailles

. Définitions et généralités

 Définitions :
 Réseau électrique ou circuit électrique: c'est un ensemble de conducteurs actifs et passifs
ou dipôles électrocinétiques reliés entre eux par des fils conducteurs de résistances
négligeables.
. Le réseau est dit linéaire quand les tensions et les courants dans les conducteurs obéissent à
la loi d'Ohm, c’est-à-dire lorsque la caractéristique courant-tension, I(V), est une portion de
droite.
. Le réseau est dit passif lorsqu'il ne contient aucune source d'énergie (pas de générateur de
tension ni de courant).
. Le réseau est dit actif lorsqu'il contient au moins une source d'énergie.
. Considérons l'exemple du réseau linéaire actif ci-dessous:

R0 A R R3
B
+ -

E2 Récepteur
I0 I2 I4
+ non polarisé
R1 I1 R2 I3 E’,r
E1 - ’

C
On définit par :

 Nœud : le point du réseau où sont connectés plus de deux conducteurs. Sur l'exemple ci-
dessus, les points A, B, C sont des nœuds. On désignera par N le nombre de nœuds d'un
réseau; ici, N = 3.
Branche : la portion du circuit comprise entre deux nœuds consécutifs, et dont tous les
éléments sont en série. Pour l’exemple ci-dessus, AE1C, AR1C, ARB, BR2C et BE'C sont les
branches du réseau. On désignera par B le nombre total de branches ; ici, B = 5.
Maille ou Boucle : l'ensemble de branches formant un circuit fermé. Pour l’exemple ci-
dessus, AE1C R1A, AR1CR2BA, BR2CE'B sont quelques-unes des mailles du réseau.

 Principe d'étude :
Dans l’étude des réseaux, le problème posé est le suivant : les résistances, f.é.m et f.c.é.m
étant connues, comment déterminer les intensités du courant circulant dans chaque branche
ainsi que les d.d.p entre les nœuds (en grandeur et en sens).
Il y a évidemment autant d'inconnues que de branches et il faut donc chercher les
23
équations nécessaires au calcul de ces inconnues.
Il existe différentes méthodes que nous allons étudier ici.

A°) LOIS DE KIRCHHOFF


Il existe deux lois de Kirchhoff :
l'une relative aux nœuds ;
l'autre relative aux mailles.

A.1- Loi de Kirchhoff relative aux nœuds


Cette loi est relative aux courants passant par un nœud et est basée sur le principe de
conservation des charges. On écrit qu'à un nœud du réseau la somme des charges qui y entrent
(courants entrants) est égale à la somme des charges qui en sortent (courants sortants).
Considérons le nœud A du réseau précédent :

I0 A I2 0 = I1 + I2  I0 - I 1 - I 2 = 0 ;

I1 c’est l’équation pour le nœud A.

De façon générale, la loi des nœuds, pour chaque nœud, est traduite par l'équation:  I = 0.
Cette équation indique que la somme algébrique des courants passant par un nœud est nulle.
Pour cette somme algébrique, la convention adoptée est d'affecter les courants entrant dans le
nœud d'un signe (+) et ceux qui en sortent d'un signe (-).

A.2- Loi de Kirchhoff relative aux mailles


Cette loi est relative aux tensions d'une maille et est basée sur le principe de la
conversation d'énergie ou plus précisément sur la loi d'Ohm généralisée.
Considérons la maille AR1CR2BA du réseau précédent :
R
A + B Appliquons à chaque branche la loi d'Ohm
-
généralisée en parcourant la maille dans le
sens E2 I2
+ indiqué sur la figure :
R1 I1 R2 I3
VA - VC = R1.I1
VC - VB = -R2.I3
C
VB - VA = -E2 – R.I2

 ddp = ( VA - VC ) + ( VC - VB ) + ( VB - VA ) = 0 = R1.I1 - R2.I3 –E2 – R.I2


E2 = R1.I1 - R2.I3 – R.I2 : c’est l’équation de la maille AR1CR2BA.

24
La loi des mailles peut être traduite par l'équation générale de maille :  E =  R.I .
Cette équation indique que dans une maille la somme algébrique des f.é.m est égale à la
somme algébrique des chutes de tension dans les résistances.
Pour exploiter l'équation de maille, il convient au préalable de :
- adopter pour chaque maille un sens positif de parcours ;
- remplacer les récepteurs par des générateurs montés en opposition (générateurs fictifs),
c’est-à-dire produisant un courant en sens inverse du courant de leur branche :

Exemple :

B R3 R3 Ainsi dans la somme  E ,


B
les f.é.m sont celles des
+ générateurs réels ou fictifs.
+
I4 I4
 - E’
E’,r
’ r’
-
C C

- remplacer les générateurs de courant par des générateurs de tension équivalents ;


- adopter pour les sommes algébriques la règle des signes de la loi d'Ohm généralisée.

A.3- Utilisation des lois de Kirchhoff

 Procédé d'application des lois de KIRCHHOFF :


- Adopter sur chaque branche un sens positif de mesure pour le courant, le plus vraisemblable,
et une valeur algébrique du courant. Ecrire alors les lois relatives aux nœuds.
- Ecrire ensuite la loi relative aux mailles pour le nombre convenable de mailles
indépendantes, en prenant pour chaque maille un sens de parcours arbitraire.
On obtient ainsi un nombre d'équations linéaires permettant de calculer toutes les
intensités inconnues. La résolution de ce système d'équations fournit les valeurs algébriques
des intensités :
- Les valeurs positives indiquent que le courant circule effectivement dans le sens choisi.
- Les valeurs négatives indiquent que le courant circule effectivement dans le sens opposé
à celui choisi.

A.4- Exemple d’application


Soit le réseau suivant :
Déterminons les valeurs des courants
I1 I2
 I1,
I2, et I en appliquant les lois de
A de KIRCHHOFF.
I
R1 R2 e1 = 6V ; R1 = 1 
2
1
R On donne : e2 = 12V ; R2 = 2 
e1 e2 R = 10 

25
Loi des nœuds en A : I1 + I2 - I = 0  I = I1 + I2 (1)
Loi des mailles :
. maille (1) : R.I - e1 + R1.I1 = 0  e1 = R.I + R1.I1 (2)

. maille (2) : R.I – e2 + R2.I2 = 0  e2 = R.I + R2.I2 (3)

On a ainsi le système d'équations suivant :

{I=I1+I2 (1) ¿ {e1=R.I+R1.I1 (2)¿ ¿¿¿ ⇒ ¿ {e1=(R+R1 ).I 1+R.I 2 ¿ ¿¿


 Résolution matricielle :

[][
e1
e2
=
R+ R 1
R
R
R+ R 2 ][ ]
I1
I2
- Calcul du déterminant de la matrice des résistances :
 = (R + R1).(R + R2) – R2 = R.(R1 + R2) + R1.R2

e R
| 1 |
e2 R+ R2 (e 1 −e 2 ). R+ e1 . R2
⇒ I 1= =
Δ R .(R 1 + R2 )+ R1 . R2 ;
R+ R 1 e 1
| |
R e2 (e 2−e1 ). R+ e2 . R1
I 2= =
Δ R. ( R 1 + R2 )+ R1 . R 2
e1 . R2 + e2 . R1
I =I 1 + I 2 =
et R. ( R 1 + R2 )+ R1 . R 2 .

AN : I1 = -1,5A ; I2 = + 2,25A ; I = I1+I2 = + 0,75A .

La seule intensité négative I1 circule dans le générateur (e1 , r1) qui est polarisé. Par
conséquent, l'intensité dans cette branche circule effectivement dans le sens inverse du sens
choisi et vaut 1,5A .

NB : Pour un réseau plus complexe, il n'est pas aisé d'utiliser les lois de KIRCHHOFF, car
cela va entraîner des équations dont la résolution est longue et encombrante. Dans ce cas, il
faut se tourner vers d'autres méthodes.

26
B°) THEOREME DE SUPERPOSITION OU DE HELMOLTZ
B.1 - Principe
Ce principe découle de la linéarité des relations entre les courants et les f.é.m dans un
réseau linéaire.
En tenant compte des équations relatives aux nœuds, dans les équations de la loi de
KIRCHHOFF relatives aux mailles, on obtient un système de n équations linéaires à n
inconnues (les n intensités indépendantes). Ce système peut être écrit sous forme matricielle:
(R)(I)=(E)
Avec, ( I ) = matrice des intensités algébriques inconnues ;
( E ) = matrice des f.ém. et f.c.em. ;
( R ) = matrice de toutes les résistances.

On peut aussi écrire : ( G ) ( E ) = ( I ) , avec (G) = matrice des conductances.

B.2 - Théorème
Enoncé : Dans tout réseau composé de générateurs et de résistances linéaires, le
courant dans une branche quelconque du réseau est égal à la somme algébrique des courants
qui circulerairent dans cette branche si l'on considérait chaque générateur séparément en
remplaçant les autres par leurs résistances internes.

B.3 – Exemple d’application


Considérons à nouveau le réseau simple étudié précédemment :

I1 I2
A
I
R1 R2
R
e1 e2

B
Ce réseau peut être décomposé en deux systèmes :
a) Premier système : on éteint e1, et la source e2 seule reste allumée :
I’1 I’2

{V A−V B=R.I'=−R1.I'1=e2−R2 .I'2 ¿ ¿¿¿


A
I’
R1 R2 On a :
R
e2 ⇒¿ {e2=−R 1 .I' 1+R2 .I' 2 ¿ ¿¿
B

soit sous forme matricielle :


[ ][
e2
0
=
−R 1
R+ R 1
R2
R ][ ]
I '1
I '2

27
Δ '=−( R1 . R+ R 2 . R+ R 1 . R 2 )=−[ R .(R 1 + R2 )+ R1 . R2 ]

{
e2 R 2 −R 1 e 2
| | | |
0 R −e 2 .R R+R 1 0 e 2 .(R+R1 ) ¿
⇒¿ I ' 1= = ; I' 2= = ¿¿
Δ' R.(R1 +R2 )+R1 .R 2 Δ' R.(R 1+R2 )+R1 . R2

b) Deuxième système : on éteint e2, et la source e1 seule reste allumée :

I’’1 I’’2
A

R1
I’’
R2 On a :
{V A−V B=R.I''=−R2 .I''2=e1−R1.I''1 ¿ ¿¿¿
R
e1 ⇒¿ {e1=R1 .I''1−R2 .I''2 ¿ ¿¿
[ ][ ][ ]
B e1 R −R2 I ''1
= 1
0 R R+ R2 I ''2
soit sous forme matricielle :
Δ ''=( R1 . R+R2 . R+R1 . R2 )= R .( R1 +R 2 )+R1 . R2

{
e1 −R2 R e
| | | 1 1|
0 R+R2 e1 .(R+R2 ) R 0 −e1 .R ¿
⇒¿ I ' 1= = ; I ' 2= = ¿¿
Δ'' R.(R 1+R2 )+R1 .R2 Δ'' R.(R1+R 2 )+R 1 .R 2
c) Système final : on superpose les deux systèmes précédents :

I1 I2 On retrouve bien les résultats précédents :


A
I R( e 1−e2 )+e 1 R2
R1 R2 I 1 =I ' 1 + I ''1 =
R( R 1 + R2 )+ R1 . R 2
R
e1 e2 R( e 2 −e 1 )+ e2 R1
I 2=I '2 + I ''2 =
R( R 1 + R2 )+ R1 R2
B e 2 R1 + e1 . R2
I =I ' + I '' =
R .( R1 + R2 )+ R 1 . R 2

On retrouve bien les résultats précédents

C°) THÉORÈME DE KENNELY


C'est le principe de la transformation : Triangle  Etoile
28
() ()
. Un réseau en étoile ou en (T)ou en (Y) se présente sous les formes suivantes :

1 2 1 2

Etoile ou ( Y ) 3 (T)
3

. Un réseau en triangle (  ) ou en (  ) se présente sous les formes suivantes :

1 2 1 2


3 Triangle ou (  ) 3 ()

‘’Le théorème de Kennely stipule que dans un réseau comportant un circuit triangle,
celui - ci peut être remplacé par un circuit étoile équivalent, et vice-versa’’.
. Pour que ces deux circuits soient équivalents, il faut que les mesures effectuées entre
les bornes constituant des paires équivalentes soient identiques.
R12 R1 R2
0
1 2 1 2

R23 R3
R13
3
3
Ainsi, si on laisse ‘’en l'air’’ l’une des trois bornes équivalentes dans les deux réseaux,
la résistance mesurée entre les deux bornes restantes est la même dans les deux
configurations.

 Donc, si la borne 2 est ‘’en l'air’’ dans les deux réseaux, on doit avoir entre les bornes 1
et 3 :
R .(R 12+ R 23 )
R1 + R 3 =R 13 // ( R12+ R 23 )= 13
R 13+ R 12+ R23
 En procédant de la même manière avec les bornes 1, puis 3 ‘’en l’air’, il vient :
R 23 .( R12 + R13 )
R2 + R 3 =R23 // ( R12+ R13 )=
R 13+ R 12+ R 23
R12 .(R 23 + R13 )
R1 + R 2=R 12 // (R 23+ R 13 )=
R13 + R12 + R23
On a ainsi un système de trois équations :

29
{ R1+R2=
R12 .(R23+R13)
R13+R12+R23 {
(1) ¿ R2+R3=
R23.( R12+R13 )
R13+R12+R23
(2) ¿ ¿¿¿ ¿

¿
 Si les éléments du réseau :  (R12, R13, R23) sont connus, on peut exprimer ceux du
réseau Y (R1, R2, R3) équivalent en fonction de R12, R13, R23 :
 on a la transformation Y

 Si on fait : (1) - (2) + (3) = R1 + R2 - R2 - R3 + R1 + R3 = 2R1


R12 ( R13 + R23 )−R23 ( R13 + R12 )+ R13 ( R12 + R23 ) R12 . R13
2 R1 = R1 =
 R 12 + R13 + R23  R 12+ R 13+ R 23

Avec une démarche analogue, on trouve :

R12 . R23 R13 . R 23


R =
 Inversement, R =
2
R 12si+ R
les éléments
13 + R 23
du réseau3 Y (R
R121, +RR
2, R+
3) sont connus, on peut
13 R 23
exprimer ceux du réseau R12, R13, R23) équivalent en fonction de R1, R2, R3 :
on a la transformation Y  

Du système d'équations précédent, on déduit :

R1 R 2 + R1 R3 + R2 R3
R12=
R3

R 1 R 2 + R1 R 3 + R2 R 3 R1 R2 + R1 R3 + R 2 R3
R23= R13=
R1 R2

* Remarque : Méthode systématique pour les transformations   Y

1)   Y R12
1 2
Produit des 2R. adjacentes R1 R2
Ri =
 Résistances R13 R23
R3

30
2) Y 
R12

1 2
R1 R2

R13 R23
R3

 Produits 2 à 2
Rij =
Résistance opposée (non connectée à l’une de ses bornes)

D°) THÉORÈME DE RÉCIPROCITÉ


 Enoncé : // Si l'on place en un point A d'un réseau passif une source d'énergie E
qui produit en un second point B un courant I , la même source E placée en B
produira le même courant I au premier point A //.

 Exemple : Soit le réseau passif suivant :


R1 R3

R2
A B C

a) Insérons au point A un générateur E :

I1 R1 R3 E ( R 2 + R3 )
I 1= =
R2 R3 R 1 R 2 + R1 R 3 + R2 R 3
R1 +
R2 R2 + R 3 .E
I2 I3 R3 R3
E I 2=I 1 = .E
 R 2 + R3 R 1 R 2 + R1 R 3 + R2 R 3
B C
R2 R2
I 3=I 1 . = .E
R 2 + R3 R1 R 2 + R1 R3 + R2 R3

b) Insérons maintenant E au point B :

I’1 R1 R3 E ( R1 + R3 )
I '2= = .E
R1 R3 R 1 R2 + R 1 R 3 + R2 R 3
R2 R2 +
R1 + R3
I’2 I’3
31
A E C
R3 R3
I '1=I '2 = .E
 R 1 + R3 R 1 R 2 + R1 R 3 + R2 R3
−R1 −R 1
I '3=I '2 = .E
R1 + R 3 R 1 R2 + R 1 R 3 + R2 R 3
On remarque que : I΄1 = I2

c) Insérons ensuite E au point C :

I ''1 R1 R2
I ''3 E ( R1 + R 2 )
I ''3= = .E
R2 R1 R 2 R1 R2 + R 1 R 3 + R 2 R 3
R3 +
I ''2 R 1 + R2
E
A R2 R2
B I ''1=I ''3 . = .E
 R 1 + R2 R1 R2 + R1 R3 + R 2 R3
R1 −R 1
I ''2=−I ''3 = .E
R1 + R 2 R 1 R2 + R1 R 3 + R2 R 3
On remarque ici que : I˝2 = I΄3 et I˝1 = I3

E°) THÉORÈMES DE THÉVENIN ET DE NORTON


Ce sont des théorèmes qui permettent de simplifier considérablement un réseau
dans lequel on s'intéresse aux grandeurs (courant ou tension) relatives à un élément (une
portion de branche).

E. 1 - Théorème de Thévenin
Soit un réseau linéaire aux bornes duquel est branchée une résistance R. Ce réseau
peut être modélisé comme suit :

I A I
A RTh
R  ETh
V V R
B
B

Réseau linéaire modèle équivalent : ( ETh ; RTh ) ?

Enoncé : // Le courant dans toute résistance R branchée entre deux bornes A et B d'un réseau
linéaire est le même que si R était branchée à un générateur de tension dont :

- la f.é.m. ETh est la d.d.p à vide mesurée ou calculée aux bornes A et B du réseau
(R étant déconnectée);

- la résistance interne RTh est la résistance équivalente vue (mesurée ou calculée)


des bornes A et B lorsque les sources d'énergie sont éteintes (on enlève toutes les
f.é.m. et on garde les résistances internes des générateurs) //.
32
Ce générateur équivalent est dit: générateur de Thévenin.

Il devient ainsi aisé dans le réseau réduit d'obtenir les grandeurs relatives à R, soit :

ETh R . ETh
I= et V=
R Th + R RTh + R

E.2 - Théorème de Norton


Il résulte du principe de dualité avec le théorème de Thévenin. Considérons
un réseau linéaire aux bornes (A,B) duquel est branchée une résistance (appelée
charge) R. On peut modéliser ce réseau également comme suit:
A I
I
A 1
R  IN GN V
V R (ou G = R )
B B
Réseau linéaire modèle équivalent : (IN ; GN) ?
Enoncé : // Le courant dans toute résistance R (ou conductance G =1/R) reliée entre les
bornes A et B d'un réseau linéaire est le même que si R (ou G) était branchée à un générateur
de courant dont :
- Le courant principal de la source IN est le courant de court-circuit de réseau ;

- La conductance interne GN est la conductance équivalente vue (mesurée ou calculée)


des bornes A et B lorsque les sources d'énergie son éteintes.//

Ce générateur équivalent est dit : générateur de Norton

1
G R 1
I =I N =I N avec RN =
G+ G N 1 1 GN
+
On obtient alors : R RN

RN RN
I =I N . et V =RI =R . I
R+ R N R + RN N

. RN étant déterminée de la même façon que RTh, on a RN = Rth

Il vient alors : E Th IN 1
IN= ou E Th= et R Th=
R Th GN GN
33
.On définit ainsi la dualité :
1
RTh =
GN A A
IN E Th 1
G N=
ETh =  IN= RTh
GN R Th
B
B
générateur de Thévenin  générateur de Norton

E. 3 - Exemple d'application

On considère le réseau suivant :


R1 R3 A I

E R2 Déterminons I et V :
V R

a) Appliquons le théorème de Thévenin entre A et B


* Calcul de ETh = d.d.p. à vide entre A et B  on déconnecte R

R1 R3 R1 R3
A A

R2  R2
E ETh E ETh
B B
R2
E =ETh
Aucun courant ne parcourt R3  VA – VB =VR2 = R 1 + R2

* Calcul de RTh = RAB lorsque E = 0


R1 R3 A R1 R 2
 RAB = R3 + (R1//R2)  RAB = RTh = R3+ R 1 + R2
R2 RAB
RTh
B R 1 R2 + R1 R 3 + R2 R 3
RTh =
 R1 + R 2

* D'où le circuit de Thévenin équivalent :

A I
RTh 34
ETh V R

B
ETh ER
I= = 2
RTh + R R 1 R 2 + R1 R3 + R2 R3 + R( R1 + R 2 )
E . R R2
V =RI =
R1 R 2 + R1 R3 + R2 R3 + R( R1 + R 2 )
b) Appliquons le théorème de Norton entre A et B

* Calcul de IN = Icc

I0 R1 R3 A

IN E E ( R2 + R 3 )
I o= =
R2 R R R1 ( R 2 + R3 )+ R2 R 3
E R 1+ 2 3
 R 2 + R3
B

R2 ER 2
Par la formule du pont diviseur de courant on a : I N =I o =
R 2 + R3 R 1 ( R2 + R 3 )+ R 2 R3

1
G N =G AB =
* Calcul de R AB lorsque E = 0 :

R1 R3 A

R 1 R2 + R 1 R 3 + R2 R 3
R2 RAB R AB =RTh =
R1 + R 2

B
1 R1 + R2
G N= =
R AB R1 R2 + R1 R3 + R 2 R3

* D'où le circuit de Norton équivalent :

A I RN
G
I =I N = I
G+ G N R+ R N N
GN V R
IN
1 1
R= et R N =
B avec G GN

E . R2
I=
R1 ( R 2 + R3 )+ R2 R 3 + R( R1 + R2 )
E R . R2
V =RI =
 R1 ( R2 + R 3 )+ R 2 R 3 +( R1 + R2 )

35
c) Remarques :

ETh E R2 R1 + R 2 E R2
= × = =I N
On vérifie bien : RTh R1 + R 2 R 1 ( R2 + R 3 )+ R 2 R3 R1 ( R 2 + R3 )+ R 2 R 3

* Dans le cas où il existe dans le réseau à étudier des générateurs de courant, en plus
des générareurs de tension, il faudra les transformer en générateurs de tension
équivalents avant d'appliquer aisément le théorème de Thévenin.

* Si dans le réseau il y a davantage de générateurs de courant que de générateurs de


tension, il est mieux approprié d'appliquer le théorème de Norton.

F°) THÉORÈME DE MILLMANN

F. 1 - Principe
On considère la portion de circuit ci-dessous :
B
Au nœud M on peut écrire :
R2
I2 R I1 + I2 + I3 + I4 = 0 (1)
I1 R1 3 I3
A C
M . VA - VM = R1I1 ; VB - VM =R2I2 ;
R4
I4 VC - VM =R3I3 ; VD - VM - = R4I4
D
V A−V M V B−V M V C −V M V D−V M
+ + + =0
(1)  R 1 R 2 R 3 R 4

V A VB VC V D
+ + +
R1 R2 R3 R4
Soit : V M=
1 1 1 1
+ + +
R1 R2 R3 R4

Il résulte de l'application du théorème de Thévenin à un réseau comportant


deux nœuds entre lesquels sont branchés plusieurs générateurs ( Vi , Ri ).

36
F. 2 - Théorème

Soit un circuit comportant deux nœuds A et B, et les n branches montées entre ces
deux points comportent chacune un générateur de f.é.m. Ei et de résistance interne Ri:
R1 I1
E1
D'après le théorème de Millmann, on peut écrire :
R2 I2
E2 n Ei
A B
∑ Ri
i =1
V A −V B = n
1
Ei
Ri Ii ∑ Ri n
i =1
∑ E i . Gi
V A −V B = i =1n
Rn In 1
En Gi = ∑ Gi
Ou avec Ri  i =1

VA - VB

F. 3 - Exemple d'application

Soit le circuit suivant :


A
I
R1 R2 On suppose VB = 0
R ( B pris pour origine des potentiels )
e1 e2
On peut écrire le théorème de Millmann au nœud A :
B
e e1 e2 0 e1 e2
∑ Ri R1 R 2
+ +
R R1 R2
+
i
V A −V B = V A = = V A=
∑ R1 1 1 1
+ +
R1 R 2 R
1 1 1
+ +
R1 R 2 R
i 

* On en déduit l'intensité I traversant R :

e1 e2
+
VA R1 R2 e 1 . R2 + e 2 . R1
I= = =

( ) R 1 R 2 + R ( R 1 + R2 )
R 1 1
R + +1
R1 R2

G°) METHODE DES COURANTS FICTIFS DE MAILLES

37
G.1 - Principe
 C'est une méthode permettant de traduire les lois de Kirchhoff d'une manière
différente de celle déjà vue. Elle a l'avantage de réduire le nombre d'inconnues. Le
réseau est décomposé en mailles indépendantes ou fondamentales; et on imagine que
chacune des mailles est parcourue par un courant qui est précisément le courant fictif
de maille.
Une fois connus les courants fictifs de mailles, on peut déterminer les courants
réels circulant dans les branches.

 Pour utiliser cette méthode, après le choix des mailles indépendantes, il faut:
a) transformer les générateurs de courant du réseau (s'il y en a ) en générateurs de
tension ;
b) orienter chaque maille indépendante en choisissant un sens pour les courants fictifs
de maille (le même sens dans toutes les mailles) ;
c) écrire, puis résoudre le système d'équations de mailles avec comme inconnues les
courants de maille.
 Dans l'écriture des équations de maille, lorsqu'une branche fait partie de
deux ou plusieurs mailles, le courant qui la parcourt est la somme algébrique
des courants des mailles dont elle fait partie.

G.2 - Représentation matricielle


 Pour illustrer cette représentation matricielle, utilisons un réseau simple permettant de
bien mettre en évidence les courants des mailles.

r1 I2 R I4 R3
E2
I0 I3
I1 E’
E1 R1 R2
(1) (2) (3)
Im1 Im2 Im3 r’

 On a ici 3 mailles indépendantes. On note Im1, Im2 et Im3 les courants fictifs de maille.
 Ecrivons la loi de Kirchhoff pour chaque maille :
maille (1) : r1.Im1 + R1.(Im1 - Im2) = E1
maille (2) : R1.(Im2 - Im1) + R.Im2 + R2.(Im2 - Im3) = -E2
maille (3) : R2.(Im3 - Im2) + R3.Im3 + r'.Im3 = -E'

En ordonnant cela, on a le système d'équations suivant :

(r1+R1)Im1 - R1 Im2 = E1
-R1 Im1 + (R1+R+R2)Im2 - R2Im3 = -E2
- R2Im2 + (R2+R3+r')Im3 = -E'

38
il s’agit d’un système de 3 équations à 3 inconnues, qu'on peut écrire sous forme matricielle :

( )(
r1 +R1 −R1 0 ¿ −R1 R1+R+R2 −R2 ¿ ¿ ¿¿
¿ )
¿
¿
 R . Im = Em
Remarque :
* Dans la matrice, les éléments diagonaux représentent la somme des résistances de la maille ; les éléments non diagonaux représentent
l'opposé de la résistance commune à deux mailles.

* Dans la matrice colonne du membre de droite, les f.é.m. sont algébrisées de la


manière habituelle (+ Em dans le sens + de la maille, et – Em dans le sens – de la maille ).

G.3 - Exemple
Soit le circuit suivant :
I1 I2
A
I
r1 r2 Déterminons les courants I1, I2 et I à partir de
(1) (2)
R la méthode des courants fictifs de maille :
e1 Im1 Im2 e2

B
 Im1 et Im2 sont les courants des mailles (1) et (2) respectivement.
 Ecrivons directement la représentation matricielle du réseau :

(r +R 1 −R ¿ ( ¿ ) ¿ ¿ ¿)
¿ ,

39
¿¿¿
. d'où on extrait : ¿
 On déduit les courants réels de branches comme suit :

I1 = -Im1 R (e1 −e 2 )+ e1 r 2 R( e2 −e 1 )+ e2 r 1
I 1= ; I2=
R (r 1 +r 2 )+r 1 r 2 R( r 1 +r 2 )+r 1 r 2
I2 = Im2 soit,
I = Im2 - Im1 e 2 r 1 + e1 r 2
I=
R(r 1 +r 2 )+r 1 r 2

G. 4 - Avantage de la méthode des courants fictifs de mailles.

 Cette méthode est très intéressante à employer lorsque l'on a à étudier un réseau
complexe. L'écriture de la matrice est immédiate.
En déduisant la matrice des courants fictifs de mailles, on peut par la suite
déterminer les seuls courants fictifs intéressants pour le calcul des courants de
branches recherchés.

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