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Titre : Proposition de contenu du cours de langue française ; destiné au public des étudiants de la

Licence Nouvelle Génération, en Sciences Économiques et Gestion.

Auteur : Mustapha MESKI


Affiliation : Faculté d’Économie et de Gestion- Settat-

___________________________________________________________________________________

Résumé : cet article propose un contenu à dispenser en matière du module transversal des langues
étrangères (composante / Français) ; programmé dans le cadre de ces Licences – Nouvelle Génération-
lancées par le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de L’Innovation ;
à partir de la rentrée universitaire 2023/2024.

Il est centré sur les compétences visées par le Cadre Européen Commun de Références pour les
Langues et accorde une importance particulière à la composante terminologique puisqu’il est destiné au
public des étudiants de la filière des Sciences Économiques et Gestion. La tenue compte de la donne de
la massification, des implications de l’approche de la perspective actionnelle et le souci de préparer
cette cible des apprenants à la certification B2 en fin de parcours ; caractérisent le contenu en question.

Mots- clés : module transversal des langues étrangères- Licence (nouvelle génération)- terminologie-
perspective actionnelle- massification- compétence- Cadre Européen Commun de Référence-
pédagogie- didactique- digitalisation- certification

Abstract : This article proposes content to be provided in the transversal module of foreign languages
(component / French); programmed within the framework of these Licenses – New Generation –
launched by the Ministry of Higher Education, Scientific Research and Innovation; from the start of the
2023/2024 academic year.

It is centered on the skills targeted by the Common European Framework of Reference for Languages
and places particular importance on the terminological component since it is intended for students in
the Economics and Management sector. Taking into account the situation of massification, the
implications of the action perspective approach and the concern to prepare this target of learners for B2
certification at the end of the course; characterize the content in question.

Keywords : transversal module of foreign languages - License (new generation) - terminology - action
perspective - massification - competence - Common European Framework of Reference - pedagogy -
didactics - digitalization - certification
___________________________________________________________________________________

Introduction

L’enseignement du Module «Langue Française » en milieu universitaire marocain marque de plus en


plus de l’ampleur. En effet, la maîtrise des langues d’enseignement (en l’occurrence le Français)
représente pour les étudiants la condition fondamentale de l’accès aux savoirs académiques, de la
poursuite de leurs parcours avancés des études et de l’intégration dans le marché du travail.

Dans cet ordre d’idées, on précise que le système de l’enseignement supérieur national adopte à partir
de cette rentrée universitaire une nouvelle architecture pédagogique accordant une importance capitale
aux langues étrangères, aux Soft Skills et aux Digital Skills.

Si nous nous concentrons sur le module des langues étrangères (incluant le Français et le l’Anglais),
nous signalons que ce module a été programmé tout au long du cycle de la Licence1 et ce, pour
répondre à cet objectif stratégique (annoncé par les responsables institutionnels chargés de
l’enseignement supérieur) de la maîtrise de ces langues par le lauréat des universités marocaines.

A cet effet, et en notre qualité d’enseignant du module transversal des langues étrangères auprès de la
Faculté d’Économie et de Gestion – Settat-, nous nous désignons pour proposer un contenu visant
l’atteinte des objectifs escomptés et ce, à travers un modèle d’enseignement que nous avons qualifié
d’optimisé tenant compte des contraintes et entraves que nous rencontrons dans notre action
d’enseignement.

Le cours que nous proposons emprunte au Cadre Européen Commun de Références des Langues
(CECRL) et accorde une attention particulière à la terminologie puisque nous considérons que
l’étudiant doit développer des habilités de compréhension et de production (à l’écrit et à l’oral) et
s’approprier les sens des principaux sens de sa spécialité.

Pour ce faire, nous proposons une approche pédagogique et didactique axée sur l’interaction et sur la
considération de l’étudiant comme acteur de son apprentissage. Les implications de l’approche par
compétence nous orientent dans cette proposition.

C’est ainsi que les points suivants seront exposés dans ce texte :
➢ Le justificatif de la domination « optimisé en tant que qualificatif de notre essai ;
➢ Les principales innovations apportées par la nouvelle architecture pédagogique en matière des
langues étrangères ;

1
À l’encontre de l’ancien système où le cours de Langues (et Terminologie) a été programmé uniquement au titre des
Semestres 1 et 2 du Cycle de la Licence
➢ Le programme de cours que nous proposons pour notre cible des étudiants
➢ Les dispositifs pédagogique et didactique à entreprendre.

1. Le justificatif de la qualification « optimisé » attribuée à notre modèle d’enseignement du


Module Transversal :

A partir de notre expérience professionnelle d’enseignant auprès d’un établissement à accès ouvert,
nous pouvons préciser que des contraintes suivantes entravent notre action ; auquel cas, nous proposons
une optimisation d’une telle action :

1.1 Les contraintes devant notre action d’enseignant :

La réalité de l’exercice nous amène à classer les dites contraintes en trois catégories

1.1.1 Les contraintes affrontant l’étudiant en filière des Sciences Économiques et Gestion :

Il s’agit donc des contraintes :


= de la fracture linguistique dont souffre l’étudiant nouvellement inscrit à l’université, des difficultés
qu’il rencontre pour poursuivre ses études dans ce parcours dont le français est la langue
d’enseignement ;

= de l’incompatibilité de son niveau de langue avec le contenu dispensé en module transversal ;

= de la massification des groupes où il évolue ; ce qui ne lui permet pas d’être près de son enseignant
puisque les cours sont dispensés essentiellement en modalité magistrale ;

= de sa condition socio-économique qui ne lui permet pas d’assister régulièrement à ses cours et ;

= du système des semestres courts lui imposant de répartir son temps (insuffisant) entre les sept
modules programmés au titre de ces semestres et d’attribuer plus de plage horaire aux modules de
spécialité et /ou à ceux qu’il maîtrise.

1.1.2 Les contraintes affrontant l’enseignant

L’exercice professionnel auprès d’un établissement à accès ouvert fait affronter l’enseignant à plusieurs
contraintes dont : la prise en charge des groupes d’étudiants dont les niveaux en langue marquent des
disparités remarquables ce qui ne pourrait pas s’aligner sur les contenus normalisés qu’il dispense. Une
bonne partie de ses étudiants s’avère incapable de s’adapter avec la transposition didactique menée par
leur tuteur ce qui entraîne son abandon avec l’enchaînement des séances du cours.
Une autre contrainte est celle de la massification des groupes ne permettant pas de créer l’interaction et
de se faire part des besoins effectifs de ses apprenants. La nature magistrale des cours et l’incapacité
des étudiants à prendre la parole en public accentuent cette situation ; ce qui ne coïncide pas avec les
objectifs assignés à l’enseignement des langues. De même, cette massification ne facilite pas l’action
des évaluations formatives de mi- parcours en vue de guider l’enseignant vers les activités de soutien
grâce auxquelles il pourrait rattraper les difficultés affichées par sa cible.

Il en est de même pour cette contrainte de la motivation des étudiants à s’investir davantage dans
apprentissage des contenus de la spécialité et d’agir en diplomatie avec le module transversal des
langues (tentative de le valider même avec compensation) et de s’en retirer puisqu’il est seulement
dispensé en première année de licence. Certains de ces étudiants (grâce aux entretiens que nous
organisons avec eux à titre informel) manifestent une attitude radicale ; celle de ne plus voir l’utilité
dans l’investissement à apprendre un tel contenu et au moyen de l’argument précisant que le français
est censé être maîtrisé antérieurement.

Face à cette situation, l’enseignant contraint de dispenser tous les contenus programmés au titre d’un
semestre donnée (1 et/ ou 2) ; se voit obligé de s’investir dans l’accompagnement et dans la
sensibilisation en vue de corriger ces fausses représentations qu’ont ses étudiants au sujet du Français.

Ajoutons à ce qui a été énoncé, la contrainte des évaluations sommatives imposant à l’enseignant de
situer en dérive des objectifs préconisés à cet égard puisqu’il recourt au système des QCM corrigés par
voie digitale.

En plus de ces contraintes, nous évoquons celle qui affectent l’institution universitaire en termes du
taux d’encadrement (actuellement nous sommes trois enseignants de langue française pour plus de
10000 étudiants) et de la logistique puisque les cours de langue (nécessitant une logistique spéciale et
des groupes restreints) sont dispensés dans des amphis ; ce qui influe négativement sur les objectifs
assignés aux tels cours.

1.2 L’optimisation : une maximisation sous- contraintes

Une amélioration la plus possible de cette réalité consiste donc dans cette harmonisation des contenus
dispensés avec les besoins personnalisés (spécifiques) de l’apprenant universitaire, cette remédiation lui
permettant de s’aligner avec les exigences de l’enseignement universitaire, cette maîtrise de la
terminologie de sa spécialité et en conséquence dans ces habilités de l’étudiant de produire à l’écrit et à
l’oral dans des thématiques de sa spécialité (source de motivation) et ce, en réussissant les critères
requis à cet égard.

La maximisation dont -il s’agit est censée nous permettre de s’assurer une certaine synergie ; celle qui
nous permet de développer simultanément les habilités linguistiques de l’étudiant et celles de son
développement personnel surtout lorsqu’il s’agit des activités de production orale. Une coordination
des actions des enseignants de langue et celles des enseignants chargés des Soft Skills devrait être
entreprise. Le travail sur deux profils en même temps (emprunté du Management des organisations
s’efforçant à combiner leurs ressources et potentialités sous les contraintes de leur rareté et de la
concurrence à laquelle elles sont confrontées sur le marché) sera de nature économiser les coûts
impliqués par la nouvelle architecture pédagogique envisagée.

Elle doit renvoyer à ce que la conscience des acteurs est à considérer. Elle renvoie à cet engagement
que vont se faire les étudiants pour mobiliser leurs efforts autour des projets visant leur développement
linguistique, à l’implication des enseignants en vue d’entreprendre la rénovation pédagogique
convenable et à la mobilisation de l’institution universitaire pour disposer les ressources nécessaires à
la réussite des chantiers ouverts.

Nous considérons à cet égard que l’optimisation envisagée devrait s’inscrire dans le cadre de cette
dynamique de la réforme entreprise du système des études universitaires. Le point suivant expose les
principales innovations affectant l’enseignement du module transversal des langues :

2. Les principales innovations apportées par la nouvelle architecture pédagogique en matière des
langues étrangères :

Les textes attestant de ces innovations sont le Plan National de l’Accélération de la Transformation de
l’écosystème de l’enseignement supérieur et le Cahier National des Prescriptions pédagogiques
régissant le cycle des Nouvelles Licences. Les deux documents étant élaborés par le Ministère de
l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de L’innovation.

Plusieurs nouveautés ont été apportées par les deux textes. Nous en énumérons celles qui concernent le
module des langues étrangères ; couvrant les six semestres du parcours considéré.

Les syllabus publiés dans ce cadre insistent sur la nécessité de remédier au niveau linguistique des
étudiants accédant à l’université et sur l’obligation de développer leurs habilités à l’oral et à l’écrit et
ce, dans la perspective de réussir la certification en fin de parcours.

Les étudiants accédant pour la première fois à l’université sont censés passer un test de positionnement
en Français et en Anglais et ce, à travers la plateforme numérique « Rosetta Stone » que l’Université
met à leur disposition.

L’étudiant aura à suivre des cours interactifs (assistés par le logiciel) en fonction du niveau qu’ils ont
obtenu à l’issue du test en question. Un étudiant ayant par exemple obtenu le niveau B1 bénéficiera des
cours qui vont l’amener vers le niveau B2.
La plate-forme considérée propose des activités visant le développement de l’oral de l’étudiant
( ( répétitions, corrections phonétiques, exercices appariement à la suite d’une écoute active des
passages sonores….). il en est de même pour son écrit à travers les activités de compréhension écrite,
de fonctionnement de la langue et de la rédaction des mini essais. L’étendue lexicale et le vocabulaire
sont-ils aussi visés par les activités proposées.

Pour les cours dispensés par l’enseignant, nous signalons qu’ils s’animent en présentiel (avec la
proportion du 1/3 du volume horaire consacré) et à distance (en mode synchrone et asynchrone pour les
2/3 restants).

L’enseignant organisera son action autour des activités de lecture, de la pratique de l’oral, du
vocabulaire, de la grammaire et des productions orales et écrites. La progression des apprentissages est
préconisée à cet égard et ce, pour permettre à la majorité des étudiants (dont le niveau est relativement
faible) de réussir leur apprentissage et de se préparer aux épreuves de certification (B2 dans sa langue
d’enseignement et B1 dans une autre langue étrangère).

Le système des crédits (attribuant à chaque module validé un solde de points) amènera l’étudiant à faire
preuve de dévouement et de sérieux inconditionnels en vue de s’attribuer le solde exigé par semestre
d’étude. Une telle disposition implique que la compensation entre les modules ne servira pas les
intérêts de l’apprenant en question.

Les principes de l’autonomie et de la responsabilisation caractériseront l’action d’enseignement /


d’apprentissage ; en ce sens que l’étudiant (doté d’une certaine « liberté d’entreprendre ») se verra
conscient de cette obligation de la reddition des comptes à laquelle, il sera soumis lors des évaluations
sommatives.

A présent et après avoir, énoncé les principales innovations en question, nous exposerons dans le point
suivant le programme de cours que nous nous proposons dispenser tout au long de ce cycle de la
nouvelle licence.

3. Notre programme du cours de langue française, destiné aux étudiants de la filière des Sciences
Économiques et Gestion.

Dorénavant les étudiants en Sciences Économiques et Gestion seront amenés se conformer à cette
obligation d’obtenir la certification B2 en vue d’obtenir leurs diplômes de Licence. Dans ce cadre,
l’enseignant est censé les préparer à réussir cette épreuve.

Pour ce faire, nous suggérons le programme de cours suivant :

Semestres Contenus
1- Révision grammaticale
= Structure de la phrase simple
= Accord du participe
= Valeurs des temps en contexte économique
= Transformation passive
1 = Pronoms relatifs simples

2- Compréhension écrite (B1):


(étude des textes à thématiques économiques)

3- Vocabulaire de spécialité :
(expliquer et illustrer les termes de spécialité dégagés des textes étudiés en
compréhension écrite)

4- Pratique de l’oral :
(initiation à la prise de parole en public)

________________________________________________________________
1- Révision grammaticale 2 :
= Structure de la phrase composée : subordonnées circonstancielles de la cause, de la
condition, du but et de l’opposition/concession
2 = Discours rapporté
= Pronoms relatifs composés
= Pronominalisation (simple et double)
= Homonymes et dérivation (procédés lexicaux)

2- Compréhension écrite / compréhension orale (B1)


(étude des textes / exploitation des documents sonores ; à thématiques de gestion)

3- Vocabulaire de spécialité :
(même démarche que celle suivie en Semestre 1)

4- Pratique de l’oral
(reformulation à la suite d’une écoute active)

________________________________________________________________
1- Terminologie économique et de gestion : fondements et applications

3 2- Compréhension écrite / orale (B2)


la taille des textes (et des supports audiovisuels) sera plus grande et les questions
associées à ces supports seront plutôt de nature ouverte et de réflexion

__________________________________________________________________
1-Production écrite (B1)
(Rédaction des paragraphes thématiques et argumentatifs. Une rédaction basée sur les
thématiques déjà étudiées en compréhension)
4
2- Production orale (B1) :
(Prise de parole devant le public en vue de présenter des min exposés et pour faire part
de ces avis et points de vue sur ses choix économiques et sur les phénomènes
d’actualité marquant la scène économique)

______________________________________________________________________
1- Élaboration du lexique des termes de sa spécialité 2 (Économétrie / Économie
Internationale/ Fiance- Comptabilité- Fiscalité / Marketing et Action
Commerciale)

5 2- Production écrite1 (B2)


Composition des textes argumentatifs traitant des thématiques de sa spécialité

3- Production orale 1 (B2)


monologue suivi (exposé et débat discussion) sur des thématiques d’actualité ou sur
celles concertées avec les étudiants

___________________________________________________________________
1- Production écrite 2 (B2)
(Composition des écrits commerciaux / financiers (lettre de demande de crédit, bon de
commande, compte rendu des visites d’entreprises / des réunions, bon de commande,
lettre de réclamation commerciale…..)

6 2- Production orale 2 (B2)


(Exercice en interaction : simulations de débats, entretien commercial, négociation avec
un partenaire commercial, monologue suivi)

Le but ultime de ce programme est donc, de développer les habilités des étudiants en matière de
compréhension et production ; auquel cas, il convient de les en préparer en développant leurs habilités
en matière de lecture, de grammaire, du lexique général et en méthodologie.

Pour dispenser ces cours, l’enseignant devrait prévoir un dispositif pédagogique et didactique adaptés
aux spécificités de tels cours

4. Les dispositifs pédagogique et didactique

2
il s’agit des filières accréditées par la FEG de Settat
Comme le rôle de l’enseignant s’articule autour du pédagogique et du didactique, nous voyons utile de
procéder comme le veut cette norme.

4.1 Le dispositif pédagogique

Conscients de l’importance de développer les habilités (écrites et orales) de nos étudiants, nous nous
efforçons de considérer l’étudiant comme acteur de son apprentissage et ce ;

= en veillant à créer un climat de confiance et de respect mutuel ;

= en cadrant notre action par la philosophie du CECRL insistant sur les notions de perspective
actionnelle et de considération des langues comme l’opportunité de développer un profil d’apprenant
en qualité d’acteur social (compétences pragmatique et sociolinguistique) agissant dans diverses
situations sociales,

= en s’attribuant la posture de parent normatif3puisqu’il nous convient de montrer de la


détermination en cas de manquement à l’une des clauses du contrat pédagogique fondant une telle
relation et ;

= en instituant un système de la récompense des initiatives et ce, vu notre profonde conscience que la
modalité d’évaluation par les QCM ne convient pour les modules des langues4.

Il nous convient également de travailler davantage sur l’interaction vu que la massification des groupes
et que l’indisponibilité des étudiants font traverser nos séances du cours par de la communication
linéaire où nous nous accaparons la parole pendant plus de 80 % de plage horaire réservée aux séances
des cours. Notre optimisme est justifié par l’achèvement des travaux de l’édification du Centre
Universitaire des Langues ; cette construction qui nous permettra d’accueillir les étudiants dans des
groupes restreints et qui nous disposera toute la logistique nécessaire à développer leur habilités orales
de compréhension et de production.

Par ailleurs, notre rôle de parent normatif nous amène à montrer de la détermination au cas où
l’étudiant manifesterait un manquement à une règle du contrat pédagogique institué aux débuts des
cours et /ou lorsque l’opportunisme et la rationalité limitée5 marquent le comportement du concerné.

Les normes de l’intelligence émotionnelle (contrôle de sa colère et tolérance de quelques attitudes


manifestées par les étudiants nouvellement inscrits à l’Université), de la compétence sociolinguistique

3
Conception d’Eric Berne en matière de l’analyse transactionnelle
4
Nous expliciterons d’avantage cet élément quand nous dresserons le bilan de notre action d’enseignant.
5
Certains de nos étudiants négligent les cours de langue et se concentrent sur les matières de spécialité (source de
motivation) vu qu’ils n’y voient pas une grande utilité.
(adaptation de son discours au profil de ses étudiants6) et de la compétence pragmatique (démontrer aux
étudiants les bénéfices qu’ils vont tirer en développant leur profil linguistique) sont à prendre en
considération à cet égard.

4.2 Le dispositif didactique

Développer la compétence linguistique, communicationnelle, sociolinguistique, pragmatique et


terminologique des étudiants implique :

4.2.1 Le recours à un certain nombre de méthodes d’enseignement.

Il s’agit des méthodes qui permettent à l’étudiant de participer activement au cours. Cette dynamique
permet le passage du mode de transmission centré sur les savoirs au mode interactif centré sur cet
apprenant ; appelé non pas à restituer ce qu’il a appris mais à développer des compétences transférables
et un savoir mobilisable dans de nouvelles situations.

Dans ce cadre, l’enseignant peut opérer par des cours magistraux interactifs, des travaux en groupes,
des situations- problèmes, des simulations, de la communication orale et de l’emploi des dispositifs
numériques 7

L’invitation de l’étudiant à la participation active au cours, à la mobilisation de ses énergies pour


réaliser des projets individuels et / ou collectifs, à la prise de parole en public et à l’emploi de la
technologie est de nature à réaliser les objectifs d’un cours visant les compétences. Toutefois, il
convient à ce que ces méthodes soient adaptées au contexte universitaire et au degré d’implication et de
responsabilisation de leurs cibles.

A cet égard, nous précisons que vu la complexité de la tâche d’enseignement (à cause de a pluralité de
ses acteurs qui sont, dans l’enseignement scolaire, les élèves, les enseignants, les concepteurs de
matériels, les didacticiens les formateurs, les responsables institutionnels et les parents d’élèves) et
l ‘hétérogénéité des publics des apprenants, l’enseignant de langue en général et de langue étrangère en
particulier se trouve face à la contrainte de l’efficacité de son action. C’est ainsi que ses choix
méthodologiques en matière de l’accomplissement de sa mission peuvent l’amener à combiner
plusieurs approches en même temps. Il peut se voir, par exemple insister sur la nécessité de dispenser
des cours de grammaire puisque ses étudiants prouvent des difficultés en la matière. Toutefois, cet
enseignement (qui s’inscrit dans les préoccupations de la méthodologie traditionnelle) devrait se faire
dans une intention communicationnelle dans le but est doter l’apprenant des mécanismes lui permettant
de communiquer correctement dans des situations variées. Les cours de grammaire seront donc intégrés

6
Nous avons déjà mené une étude sur le profil des étudiants inscrits en filière des Sciences Économiques et Gestion. Un
questionnaire distribué à cette cible nous a permis de nous faire des besoins des concernés et de la conception qu’ils se
font des cours de langue.
7
Nous reviendrons en détail sur ces méthodes dans la deuxième partie de ce travail et ce, en ce chapitre qui sera consacré
aux fondements du modèle d’enseignement que nous proposons en matière d’enseignement des langues.
dans une activité de production de l’écrit dont la finalité est de composer des textes en réponse à une
problématique donnée.

Par ailleurs, l’enseignant veillera à la commodité des supports didactiques qu’il choisira pour dispenser
les cours en question. Ces derniers sont de préférence audio visuels et disponibles sur une plate de
forme électronique d’apprentissage des langues. L’enseignant emprunte dans ce cas à la méthodologie
audiovisuelle (remodelée à chaque fois en fonction des avancées technologiques offertes en la matière)
et ce, pour plus d’attractivité des cours considérés. La motivation de l’apprenant augmente et
l’enseignant prendra en considération la maîtrise grammaticale comme un critère d’évaluation parmi
d’autres au moment de l’appréciation des réalisations de ses étudiants.

En outre et comme emprunt à la méthodologie de la perspective actionnelle, l’enseignement peut être


envisagé dans le cadre de la perspective actionnelle et ce, pour augmenter l’implication de l’apprenant
puisque le statut d’acteur social qu’il s’acquitte en apprenant lui permettra de s’impliquer davantage
dans l’offre pédagogique qui lui est destinée. L’apprenant réalisera des tâches dont il représente
puisqu’elles s’inscrivent dans le cadre de ses pratiques sociales de référence.

4.2.2 Le recours à la digitalisation : un outil à la mode.

Le monde de la technologie connaît une évolution permanente et continue. Les solutions proposées à
cet égard permettent des bénéfices incontestables (gain de temps, diversification de la production,
augmentation du degré de la précision, abolition des disparités géographiques…..).

Dans cette perspective, le domaine de l’éducation et de la formation peut bénéficier des atouts de ce
produit technologique de la digitalisation dont l’importance a été remarquablement constatée avec la
crise sanitaire du Covid 19. C’est une importance qui a poussé le Gouvernement Marocain à adopter le
projet de décret N° 2.20.474 relatif à l’enseignement à distance8.

Le PACTE de la transformation de l’écosystème de l’enseignement supérieur, de la recherche


scientifique et de l’innovation en adoptant cette disposition, institue pour une nouvelle ère où le
système des études supérieures combineront le présentiel et le distanciel.

8
Un communiqué publié à l'issue du Conseil du Gouvernement tenu le 15 Juillet 2021 explique que ce texte juridique
définit avec précision l'enseignement à distance et ses types et détermine les catégories concernées par cette offre dans les
secteurs public et privé, ses conditions et ses modalités ainsi que les espaces et sièges dédiés à cet effet.

Il énonce aussi les modalités de préparer les ressources numériques audiovisuelles spécifiques à l’enseignement à distance
et fixe les droits et devoirs liés à cet enseignement pour les apprenants et les cadres pédagogiques, de formation,
administratifs et techniques qui bénéficieront d'une formation spécialisée en la matière.

Le projet de décret prévoit aussi la création d'un comité national et de comités régionaux de suivi, de développement et
d'évaluation de l’enseignement à distance, en déterminant leur composition et le mode de tenue de leurs réunions
En tant qu’intéressé par cette dynamique, nous considérons que la digitalisation nous sera très utile en
matière de :
= la passation des tests de positionnement des étudiants en langue française en vue de leur adapter les
contenus de cours qui leur sont destinés ;
= la scénarisation et le postage des cours sur la plateforme électronique de notre Université
« Moodle » : des supports pdf, des vidéos et des enregistrements des séances de cours animées en
ligne ;
= la programmation et l’animation des cours à distance (selon la nouvelle architecture pédagogique, 2/3
du volume horaire des cours de langues doivent être assurés à distance) ;
= l’organisation des forums de discussions avec les étudiants en vue de la centralisation de leurs
besoins, de leurs remarques sur les cours dispensés et de la présentation de leurs travaux puisque les
séances du présentiel ne permettent pas de le faire ;
= la réponse aux courriers des étudiants ; lesquels portent essentiellement sur les mêmes utilisations des
forums de discussion. Cette disposition permet aux étudiants n’ayant pas assisté à l’animation ou à
celui qui trouve des difficultés de l’expression orale de faire part de son besoins à travers les textes
envoyés à son tuteur ;
= l’organisation des contrôles de connaissances en modalités des QCM, des exercices d’appariement et
des textes à trous à l’occasion des évaluations formatives permettant le suivi des apprentissages de ses
étudiants ;

Ce sont donc, des utilisations qui concernent la plateforme des cours dits classiques ; en sens qu’à côté
de cette espace, un autre sollicitera l’intervention de l’enseignant en qualité d’administrateur de la
plateforme des cours de langue en ligne « Rosetta Stone » dont des licences ont été acquises en faveur
de tous les étudiants de l’Université en vue de compléter les premiers cours.

La tâche d’administration permettra à l’enseignant de suivre les apprentissages de ses étudiants et de


leur engagement et ce, sur la base d’un certain nombre d’indicateurs statistiques de contrôle d’absence,
du timing réservé par l’étudiant pour assister à ses cours, des difficultés d’apprentissages rencontrées
(phonétique, écoute, rédaction, emploi approprié du vocabulaire……..) en vue de sensibiliser les
étudiants à ces difficultés et de prévoir éventuellement des séances de soutien pédagogique…. Notons
que ces deuxièmes cours permettent de préparer le concerné à l’examen de certification en langues
française et anglaise qu’il aura à passer, notamment en Semestre 6 du Cycle de la Licence.

La digitalisation est-elle aussi utile pour passer les examens de fin de semestre et ce, à travers la
plateforme « Evaexam » disposée par l’Université et permettant de planifier les sujets des évaluations,
de scanner les réponses des étudiants, d’exporter les fichiers des notes et d’afficher ainsi les résultats
obtenus par les étudiants9

En outre, la disposition d’un espace de travail (e-scloar » où l’enseignant envoie directement les notes
(qu’il a générées de la plateforme « Evaexam » dans les comptes institutionnels de ses étudiants et

9
Nous reviendrons sur cette plateforme en chapitre 2 (Section II relative à l’évaluation de notre action à travers la mise
en œuvre de notre modèle d’enseignement ainsi élaboré) de cette deuxième partie.
répond à leurs réclamations en cas d’insatisfaction par rapport aux notes qu’ils ont obtenues s’avère
utile pour une relation transparente et directe entre les deux parties.

4.2.3 La sensibilisation des étudiants à l’adoption des stratégies d’apprentissage

Afin que l’apprenant puisse acquérir des connaissances et de les utiliser pour réaliser des tâches en
situation scolaire, il lui convient d’opérer par un certain nombre d’actions cognitives (permettant de
traiter les informations) et métacognitives (renvoyant à la conscience que possède la personne de son
propre fonctionnement) et ce, comme le souligne la psychologie cognitive.

La mémoire et un regard sur son propre fonctionnement cognitif sont donc nécessaires pour apprendre.
C’est ainsi que Matlin 10 aborde la notion des processus mentaux. Il les considère comme des activités
qui se déclenchent automatiques ou par une mise en action en vue de traiter les informations. Ils sont à
la base des modèles qui décrivent le fonctionnement de la mémoire, parce qu’ils sont considérés
comme responsables des modifications et du traitement de l’information, des récepteurs sensoriels
jusqu’à la transformation des représentations des connaissances en mémoire, en passant par la
résolution de problème, la compréhension et la production du langage.

4.2.4 La didactisation du lexique de spécialité ; en tant qu’application terminologique :

Accordant de l’importance à la composante terminologique de nos cours, nous proposons une


didactisation du lexique de spécialité à travers la démarche suivante :

a. Demander aux étudiants d’effectuer des recherches documentaires autour du terme choisi :

Pour ce faire, nous avons précisé aux étudiants qu’il convient de consulter les thèses et mémoires, les
mémentos, les monographies, les revues spécialisées, les articles scientifiques et la documentation
institutionnelle disponibles auprès des chambres de commerce et des associations professionnelles des
commerçants ;

b. Sélectionner les documents jugés répondant à la préoccupation de l’action.


Les critères de choix portent sur :
= la crédibilité de la source (nécessité de revenir sur l’auteur et sur sa position dans le monde
académique),

10
Matlin, M. W. (2001). La cognition : une introduction à la psychologie cognitive. Bruxelles, Belgique : De Boeck
Université.
= l’exactitude (les informations contenues dans le texte sont-elles le fruit d’une recherche scientifique
et/ ou d’une expérience professionnelle attestée ou juste des opinions et des représentations par l’auteur
de la question étudiée),
= l’actualité (vérifier si l’information à sélectionner justifie de sa compatibilité avec les mutations
marquées au moment de sa recherche) et ;
= la validité du point de vue géographique surtout pour les informations impliquant des questions
socioculturelles des espaces ciblés par l’étude.

c. Procéder par la lecture :


L’étudiant effectue des lectures des documents (et/ou parties) sélectionnés en vue d’en avoir une idée,
de repérer (par des soulignements) les termes à sens commercial et pour être en mesure de rédiger par
la suite une fiche terminologique (sur laquelle nous reviendrons plus tard dans cet exposé) du sous-
domaine ; objet de son travail.

En plus du repérage des termes commerciaux, une fiche de lecture s’avère donc indispensable à ce
niveau. Elle doit contenir l’idée générale du document et les idées essentielles de chacun des
paragraphes le composant. L’exploitation des acquis des étudiants en matière de la compréhension
écrite (supposée être acquise) est nécessaire pour cette occasion.

d. Établir l’arbre des termes ainsi extraits :


La lecture du plus grand nombre possible de documents permet à l’étudiant de s’établir un plan
consolidé de son sous-domaine. La preuve est tirée de ce constat que les documents ne présentent pas
l’information de la même manière en termes de détail, d’exhaustivité et d’actualité. Chaque nouvelle
lecture pourrait permettre de découvrir du niveau qu’il convient d’ajouter à ce qui a été acquis jusqu’à
un certain niveau de l’exploration. Un travail d’agrégation et d’intersection permet de se retrouver avec
sa propre table des matières.

Chaque partie du plan énumère donc un certain nombre de concepts et la juxtaposition de ces parties
permettra d’obtenir l’arbre ainsi recherché.

e. Formuler une fiche terminologique du sous domaine :


Grâce à la lecture (et la fiche qui en est faite), l’étudiant formule une certaine définition synthétique de
son sous-domaine. Le caractère synthétique de cette identification tient au fait qu’elle doit donner un
résumé du contenu lu et ce, à l’image de l’introduction d’un texte. En plus de la consistance, cette fiche
doit décliner l’objectif assigné et donner un bref aperçu des caractéristiques, des composantes et des
implications de l’objet étudié.

f. Recourir à un spécialiste du domaine :


L’avis d’un enseignant spécialiste en Management et/ou Marketing s’avère indispensable en vue de
juger de la validité du classement effectué. Si des ajustements, modifications, ajouts ou suppressions
s’avèrent importants, l’enseignant les communique à l’étudiant en vue de rectifier les classements qu’il
s’est fait. Il en est de même de la fiche terminologique associée à l’arbre en question

g. Traduire en anglais :
Le choix de la langue anglaise est justifié par le fait de son universalité et de sa nature de langue de la
Science. Une autre justification est que l’Anglais sera dorénavant accompagné au Français en ce
module des Langues Étrangères programmé au titre de la nouvelle architecture pédagogique du Cycle
Supérieur. Les considérations pragmatiques et de réponse aux besoins urgents de nos étudiants ; nous
sont très utiles à cet égard.

h. Publier le produit pédagogique des étudiants :


L’effort des étudiants sera publié dans notre espace institutionnel des cours et ce, en version numérique.
Les utilisateurs peuvent le consulter pour se constituer une étendue lexicale de leur champ disciplinaire
et de profiter de l’opportunité de l’apprendre en deux langues étrangères fortement présentes en
domaines académique et professionnel.

4.2.5 L’amélioration du procédé de l’évaluation par voie des QCM

Certes, la massification des groupes nous amène à évaluer les acquis des étudiants par voie des QCM
corrigés par voie digitale et ce, lors des évaluations sommatives.

Toutefois, il nous convient de préciser que cette modalité ne peut pas attester des habilités des
concernés en matière des productions écrites et orales (les socles de l’enseignement/ apprentissage des
langues). C’est ainsi que nous proposons :

= L’application des coefficients de pondération en vue de l’attribution de la nature finale (en demi-
module du Français). Notre proposition dans de sens est : 30 % pour les travaux et devoirs, 20 % pour
l’action de l’étudiant sur les plateformes ( Moodle et Rosetta Stone ; celle dédiée à l’apprentissage en
lignes des langues) et 50 % pour l’examen de fin de module (QCM). La formule suivante atteste de
cette suggestion :

Note finale = Note attribuée aux travaux et devoirs *30 % + Note attribuée à l’action en ligne de
l’étudiant * 20 % + Note de l’examen final * 50 %

= = La non adoption des QCM aux titres des semestres 5 et 6 connaissant une baisse des effectifs des
inscrits et pour concentrer les sujets des évaluations sommatives sur des consignes de composition
écrite et de discours oral. Cette modalité permettra aux étudiants une préparation à réussir la
certification de fin de parcours.
Conclusion

En guise de conclusion, nous confirmons l’importance de la maîtrise des langues étrangères dans la
réussite académique des étudiants et dans l’augmentation de leur employabilité.

La nouvelle dynamique des Licences (Nouvelle Génération) s’assigne les objectifs en question. Elle
implique l’enseignant, l’étudiant et l’institution universitaire.

L’engagement de chacun de ces trois piliers attribuera à ces langues la place qu’elles méritent. Des
débats, des journées d’étude, des colloques et des campagnes de sensibilisation doivent être organisés à
cet égard.

La perception d’une cible commune (le bien être de notre étudiant) et la mobilisation des énergies en
faveur de cette cible permettra de dresser des bilans satisfaisants et d’inscrire
l’enseignement/apprentissage dans la dynamique de la synergie (avec les cours de Soft Skills ; visant
essentiellement le développement des habilités méthodologiques, interculturelles, civiques et
personnelles des étudiants) et de la continuité (puisque les parcours postérieurs du Master et du
Doctorat) accordent la même importance à ces modules transversaux.

Références :

Bourdereau F, politique linguistique, politique scolaire : la situation au Maroc, Service de Coopération


et d’Action Culturelle, Ambassade de France, Rabat, 2006.

Cadre Européen Commun de Référence pour les langues, apprendre, enseigner, évaluer, édition Dunod,
Strasbourg, 2001

T Célestin et al, Méthodologie de la recherche terminologique ponctuelle, essai de définition, Office de


la langue française, Québec, 1990.

C Goudray, C Boutelle, M Berthier, Réussir ses études supérieures, Groupe Eyrolles, Paris, 2008

Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, Plan de


l’accélération de la transformation de l’écosystème de l’enseignement supérieur, Rabat, 2023

Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, Cahier


National des Prescriptions Pédagogiques de la Licence Nouvelle Génération, Rabat, 2023.

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