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Abstract : Lors de ces dernières années, l’enseignement du français connaît des perturbations
dans l’école marocaine. Tous les enseignants se trouvent dans l’obligation d’utiliser le manuel
scolaire imposé par l’institution, car il est conforme aux instructions et aux recommandations
pédagogiques officielles. En se lassant de cet outil, qui dans la plupart des temps n’est qu’une
copie des manuels précédents, de nombreux enseignants ont commencé à réclamer d’autres
moyens et stratégies d’apprentissage qui s’adaptent mieux à la nouvelle classe de français.
La réforme actuelle s’est distinguée par un apport très important pour les classes du lycée, à
savoir celui de la généralisation du programme qui a, préalablement, été conçu en faveur des
classes OLF (Option Langue Française).
Abstract: In recent years, the teaching of French has experienced disruptions in Moroccan
schools. All teachers are required to use the school textbook imposed by the institution,
because it complies with official teaching instructions and recommendations. As they grew
weary of this tool, which in most times is just a copy of previous textbooks, many teachers
have started to call for other learning ways and strategies that better suit the new french
classroom.
The current reform has been distinguished by a very important contribution for high school
classes, namely that of the generalization of the program which had previously been designed
in favor of FLO classes (French language).
Texte intégral
- Qui évalue ?
- Qu’est- ce qu’on évalue ?
- Quand, pourquoi et comment on évalue ?
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1. L’évaluation est-elle explicitement définie et / ou déterminée à travers ses différents
aspects opérationnels, sachant que certains pédagogues prennent l’évaluation pour un
jugement ou une sanction ?
2. Si c’est affirmatif, dispose-t-on d’une échelle de critères fondés sur l’objectivité et la
justesse, les deux facteurs fondamentaux permettant d’aboutir à des résultats fiables ?
3. L’évaluateur est-il vraiment un acteur pédagogique apte à mener une tâche aussi
difficile et coûteuse, dans un contexte exposé à de perpétuels changements ?
4. Si c’est affirmatif, cet évaluateur dispose-t-il d’une plage horaire suffisante à
l’accomplissement de cette tâche selon un canevas scientifique ?
5. L’objet de l’évaluation en question est-il suffisamment préparé à cette opération ?
6. L’évaluation devrait- elle opérer pendant ou après l’exécution du processus soumis à
cette opération ?
Tous ces problèmes qui ponctuent les propos pédagogiques nous conduisent à
considérer l’évaluation comme un guide mis au service de la formation et de l’apprentissage,
une régulation ayant pour fonction majeure d’écarter toutes les anomalies pouvant conduire à
l’échec scolaire. Autrement dit, l’évaluation est une composante de l’apprentissage ; et si elle
n’est pas menée, de manière pointue, le système éducatif reste défaillant.
Ceci dit, quand l’objet de l’évaluation est un outil pédagogique tel le manuel scolaire,
le paradoxe s’accentue.
1. Le manuel scolaire
Au 19ème siècle, L’Europe a connu, pour la première fois, une grande diffusion
d’ouvrages destinés aux enfants. Ces ouvrages avaient deux visées parallèles : la distraction et
l’éducation.
En France, la seconde moitié dudit siècle a été marquée par l’apparition des manuels
scolaires pour une autre fin à savoir celle de la diffusion du français national, sachant qu’à la
campagne, la population n’était pas francophone à cette époque-là. Ainsi, la France a utilisé le
manuel scolaire pour installer une nouvelle culture aux valeurs et aux normes. Cette culture
conformiste voulait faire du monde adulte un modèle que l’enfant devait adopter et suivre.
Cet ouvrage, serviteur de la culture aux valeurs et aux normes, a pris la forme d’un
ouvrage d’initiation qui, d’une part, aidait l’enfant à apprendre son métier d’élève ; et d’autre
part, diffusait des connaissances usuelles et savantes. Donc, au départ, le manuel scolaire a
fonctionné comme un instrument de diffusion culturelle plutôt qu’un outil pédagogique dans
une entreprise scolaire.
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1.2. Les fonctions du manuel scolaire
Le manuel scolaire constitue l’objet d’un débat permanent entre les différents acteurs
pédagogiques : enseignants, inspecteurs, concepteurs et autres.
La plupart des commissions pédagogiques assurent que le manuel scolaire est un outil
indispensable à toute opération d’apprentissage.
C’est pourquoi son élaboration se réalise par une équipe de spécialistes compétents
dans le domaine de l’éducation : enseignants et inspecteurs, bien entendu. Ainsi, on reconnaît
au manuel scolaire beaucoup de points positifs ; c’est un :
- Moyen de transmission d’un savoir d’abord savant
- Instrument à travers lequel on exerce un certain pouvoir sur les usagers
- Véhicule aussi bien culturel qu’idéologique
- Facteur d’égalité sociale
- Mode de structuration mentale et de méthode de travail efficace
- Outil aidant l’apprenant à accéder à l’autonomie
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2.2. Opposants du manuel scolaire
3. Le manuel scolaire
3.1. Généralités
La réforme actuelle s’est distinguée par un apport très important pour les classes du
lycée, à savoir celui de la généralisation du programme qui a, préalablement, été conçu en
faveur des classes OLF (Option Langue Française).
Bien entendu, ceci a connu un rejet total de la part de la majorité des praticiens. Mais,
comme à l’accoutumée, après la résistance, tout le corps enseignant a cédé à ce « caprice »
institutionnel.
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Pour pallier à ce problème, l’institution a préparé des fascicules pouvant accompagner
l’enseignant dans la préparation de son projet pédagogique. Et désormais, nous avons le
dernier-né qu’est le manuel français adressé aux classes du Tronc Commun.
D’autres encore font semblant d’utiliser le manuel en demandant aux élèves d’élaborer
des exercices et des activités hors-classe. Ces enseignants justifient cet acte par l’argument de
l’autonomisation de l’élève.
Donc, nous - les pédagogues - sommes convaincus que le manuel est le seul outil
autour duquel gravitent tous les problèmes pédagogiques et nous oublions que son utilisation
reste elle aussi un handicap majeur qu’on devrait traiter d’urgence.
4. De quelques propositions
Comme toute opération qui œuvre pour la mise en place d’une démarche qualité, la
conception du manuel scolaire doit être soumise à des conditions nécessaires :
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(i) D’abord, nous insistons sur la prise en considération du terrain avant toute décision.
Autrement dit, on devrait commencer par l’analyse des besoins pour éviter plusieurs
anomalies.
(ii) Les porteurs de projets de conception des outils pédagogiques sont amenés à avoir le
réflexe pédagogique en étant en rapport direct et en permanence avec la classe. Les acteurs
pédagogiques qui n’ont jamais enseigné dans l’esprit de la nouvelle réforme et qui ignorent
tout sur la nouvelle psychologie juvénile, ne pourraient, certainement, apporter aucune aide à
cette action.
(iii) L’équipe des concepteurs des manuels devrait être constituée d’enseignants-
chercheurs, d’enseignants-praticiens, d’inspecteurs en exercice quotidien, de psychologues de
formation, et pourquoi pas de parents bien avertis.
(iv) Le projet de l’élaboration d’un manuel scolaire qui vise une pédagogie de la réussite
devrait mettre en place une stratégie de conciliation de plusieurs types de pédagogies déjà
attestées :
- La pédagogie des Compétences et des Valeurs
- La pédagogie par Objectifs
- La pédagogie du Projet
- La pédagogie fondée sur la notion de Thème
(v) On exige du manuel scolaire actuel plusieurs atouts :
- Partir de situation problématique pour inciter l’usager à la réflexion
permanente sur son action et son devenir ;
- Exploiter diverses ressources qui permettraient à l’apprenant, non seulement
de chercher du sens dans tout apprentissage, mais surtout de construire son
propre savoir ;
- Être conçu dans un nouvel esprit qui faciliterait l’interaction avec les
nouvelles technologies ;
- Être, en permanence, un canal adéquat aux dialogues indispensables entre
l’institution, l’univers familial et l’usager ;
- Être un ouvrage maniable qui s’adapte facilement à toutes les évolutions :
sociales, économiques, techniques, psychologiques et surtout pédagogiques ;
- Être un guide pour le développement de toutes les compétences du « Savoir »,
du « Savoir-être » et du « Savoir-faire » ;
- Être un grand ouvrage de référence élaboré dans un souci de progression
rigoureuse, de clarté et de souplesse d’emploi
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- Une équipe de spécialistes dotés d’une grande compétence
- Un temps suffisant
- Une démarche rigoureuse
- Un contenu varié
- Une utilisation souple.
Bibliographie
Choppin A., Costa-Lascoux, J. -dir. (2011), Le monde arabo-musulman dans les manuels
scolaires français, Commission nationale française auprès de l’UNESCO. Paris, ENS, 2011.
Denimal A., Diabaté A., Verdelhan-Bourgade, M. (2011), Manuels et altérités dans l’espace
méditerranéen. Enjeux institutionnels et linguistiques. Paris, L’Harmattan, col. ‘Manuels
scolaires et sociétés’.
Pampanini, G., Adly, F., Napier, D. - ed. (2010), Interculturalism, Society and Education,
Rotterdam, Sense Publishers, 2010.
Url : https://www.sensepublishers.com/media/521-interculturalism-society-and-education.pdf
[consulté le 25/2/2016].
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