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All content following this page was uploaded by Taleb Hosni Abderrahmane on 05 January 2023.
Centre Universitaire
Abdelhafid Boussouf
Mila
Laboratoire FIMAS
Université Tahri
Mohamed Bechar
LES LOIS DE
COMPORTEMENT
Mr : Taleb Hosni
Abderrahmane
CHAPITRE 3
2.1. Introduction
De manière très générale, une loi de comportement traduit le comportement d’un matériau
soumis à l’action de forces extérieures. Les modèles de comportement dits unifies permettent de
traiter le comportement des sables et des argiles dans le même cadre, pour des états lâches et
denses des sols. Ces modèles apparaissent donc particulièrement bien adaptés aux problèmes de
remblais sur sol compressible, systèmes associant argiles ou limons et sol granulaire. L'intérêt
réside dans le fait qu'un unique modèle de comportement peut être utilise pour modéliser ces
différents types de matériau. Pour décrire ces modèles, il est nécessaire de travailler, en
particulier, dans le cadre des milieux poreux satures et de présenter la théorie de l'élasto-
plasticité. Un sol naturel sature est un milieu poreux constitue de deux phases : la phase solide et la
phase liquide [64]. Le principe des contraintes effectives de Terzaghi permet une description
satisfaisante de l'interaction entre les phases. Cette description s'appuie sur la loi de Darcy pour
l'écoulement du fluide, sur les équations de conservation des masses fluides, de l'équilibre
mécanique du milieu poreux et sur le modèle de comportement de la partie solide reliant le
tenseur des contraintes effectives à ses déformations. Le modèle de comportement d'un matériau
est la relation fonctionnelle qui relie les efforts intérieurs aux grandeurs cinématiques décrivant
les déformations de ce milieu. La forme générale de la relation fonctionnelle est donnée par
l'équation suivante :
Où εij désigne les composantes du tenseur des déformations, σij celles de tenseur des contraintes
et F la fonctionnelle. Il existe en géomécanique un grand nombre de modèles de comportement
plus ou moins complexes. Les modèles simplifies se limitent à représenter globalement le
comportement des structures géotechniques, tandis que les modèles plus évolues permettent de
mener des analyses locales plus avancées du comportement des sols [64].
44
CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
σ τ
E= ,G = (2.2)
ε γ
Cependant, cette loi de comportement n’est pas représentative en général du comportement des
sols qui, très rapidement, même pour de faibles déformations, ont un comportement plastique. Des
lois plastiques ont été proposées pour écrire un comportement plus proche de celui des sols [65].
La relation contrainte-déformation n'est pas linéaire, mais les déformations sont réversibles
figure 2.2. Les matériaux hyperélastiques (caoutchouc) sont des exemples de cette famille de
comportement. Un exemple de lois de comportement est la relation :
45
CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
T = α0 I + α1 B + α3 B2 (2.3)
Plusieurs critères de plasticité parfaite ont été initialement développés pour les
métaux et puis ont été utilisés pour les sols, notamment en tant que critères de rupture. Le
comportement plastique correspond à l'apparition de déformations irréversibles et s'appuie sur
les deux concepts fondamentaux suivants :
a. Surface de Charge
La surface de charge divise l'espace des contraintes en deux parties : l'intérieur de la surface
de charge correspond à des états de déformations réversibles (élastiques) et à l'extérieur de la
surface de charge, les déformations se composent d'une partie réversibles (élastique) et d'une
partie irréversible (plastique). On écrit alors :
46
CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
Dans l'espace des contraintes, le domaine d'élasticité initial ou actuel est en général défini par une
fonction scalaire f de la contrainte σij , appelée surface de charge du matériau telle que :
Lorsque le point représentatif de l'état des contraintes atteint la surface de charge f(σij ) = 0, deux
cas de comportemnt élastoplastique sont possibles : la surface f n'évolue pas(modèle
élastoplastique parfait)et la surface f évolue au cours du chargement (modèle élastoplastique
avec écrouissage).
Soit σij un état de contraintes correspondant à une étape de charegement donné. Si cet état
est tel que f(σij ) < 0 , σij est à l'intérieur du domaine d'élasticité acteul, donc la variation de
déformation est purement élastique : dεij = dεeij
Si cet état est tel que f(σij ) = 0, σij se trouve sur la frontiére du domaine. Pour décrire dans ce cas
le comportement, il convient de distinguer selon que le point matériél est en changement ou en
déchargement. Si le sol est en déchargement, la variation de déformation est purement élastique :
dεij = dεeij , et si le chargement, la variation de déformation comprend en plus la composante
p
plastique : dε = dεeij + dεij .
p
La règle d'écoulement plastique a pour objet d'exprimer dεij en fonction de σij et σij . Le principe du
travail plastique maximal (Hill, 1950) permet de qualifier la règle d'écoulement. Ainsi, en un point
régulier de la frontière d'élasticité, la déformation plastique est de la forme :
∂f (2.5)
ε̇ p = λ̇
∂σ
Où λ̇ est un scalaire appelé multiplacateur plastique (λ̇ ≥ 0).On ferme le modèle sur le plan
mathématique en écrivant la condition de cohérence :
47
CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
∂f (2.6)
ḟ = ∶ σ=0
∂σ
Si λ ̇ > 0
Toutes les vitesses de déformation possibles sont alors coaxiales à la normale extérieure à la
frontière et ne dépendent que du scalaire λ̇ , non nul si et seulement si le point matériel est en état
de chargement. L’expérience montre que, dans le cas des sols, les vitesses de déformation ne sont
pas bien décrites par le principe du travail maximal. On est alors amené à introduire et à écrire la
règle d'écoulement sous la forme :
∂𝗀 (2.7)
ε̇ p = λ̇
∂σ
Où 𝗀 est une fonction du tenseur des contraintes appelée potentiel plastique. La règle
d'écoulement est alors dite non associée.
Dans le cas du matériau élastique – parfaitement plastique, le domaine d'élasticité est fixe : le point
de charge σij ne peut pas sortir du domaine ; les déformations plastiques n'apparaissent que si σij
est sur la frontière d'élasticité et y demeure. En pratique, le critère, comme le potentiel plastique,
doivent être déterminés sur une base expérimentale [65].
Où
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CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
Dans l'espace des contraintes σ1 , σ2 , σ3 la surface définie par la fonction de charge est une
pyramide de base hexagonale et d'axe σ1 = σ2 = σ3 figure 2.4 (a et b)
Figure 2.4. a - Critère de Coulomb dans l'espace. Figure 2.4.b - Projection du critère de Coulomb dans
le plan π
Tresca (1864) après des essais sur du plomb a conclu que la plastification arrive quand la
contrainte tangentielle maximale atteint une certaine limite [66]. On peut écrire donc :
f = σ1 − σ3 − 2 k (2.9)
49
CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
Remarquons que la contrainte principale intermédiaire ne joue aucun rôle comme dans le critère
de Coulomb
Dans l'espace des contraintes σ1 , σ2 , σ3 la surface définie par la fonction de charge est un prisme
parallèle à l'axe (1,1,1) à base hexagonale dans le plan perpendiculaire au plan π
π ∶ σ1 + σ2 + σ3 = 0 figure (5 a et 5 b)
Figure 5.a - Représentation du critère de Tresca Figure 5.b - Section du prisme sur le plan π
dans l'espace σ1 σ2 σ3
Le critère de Tresca est parfois exprimé en termes des invariants du tenseur des contraintes sous
la forme:
4 J′ 32 − 27 J′ 23 − 36 K 2 J′ 22 + 96 K 4 J′ 2 − 64 K 6 = 0 (2.10)
Où
J2′ et J3′ sont les deuxième et troisième invariants du tenseur des contraintes déviatoriques.
O. Mohr (1900), inspiré par les critères de Coulomb et de Tresca [66], a proposé une
généralisation sous la forme :
f = σ1 − σ3 − g (σ1 + σ3 ) = 0 (2.11)
50
CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
L’équation [1.10] décrit dans le plan (σ,τ) deux courbes dites courbes intrinsèques du matériau,
symétriques par rapport à l'axe des σ figure 2.6 et qui sont tangentes aux cercles de Mohr.
Le fait que les critères précédents ne prennent pas en compte la contrainte principale
intermédiaire est une faiblesse et pour la surmonter, Von Mises (1913) a proposé que la
plastification ne commence que quand le deuxième invariant du tenseur déviatorique (J2′) atteint
une valeur limite [66], c'est-à-dire :
2 1
(1): f = 2 J′2 − 2 k = 0 Où (2): J′2 = sij sij Où (3): sij = σij − (σkk ) δij (2.12)
3
Ou
2 2 (2.14)
f = (σx − σy ) + (σy − σz ) + (σz − σx)2 + 6 (τ2xy + τ2yz + τ2zx)− 6 k2 = 0
Où k est une constante. On peut remarquer facilement que pour un matériau sous une contrainte
de cisaillement seule (σ1 = −σ2 , σ3 = 0) , on a :
J2′ = σ1 2 − k2 (2.15)
51
CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
Figure 2.7 a - Représentation du critère de Figure 2.7 b – Projection cylindre sur le plan π
Mises l'espace σ1 σ2 σ3
Drucker et Prager (1952) ont présenté un critère qui prend en compte le premier invariant
du tenseur des contraintes (J1 ) et le deuxième invariant du déviateur du tenseur des contraintes
(J2′ ). Sa fonction de charge est donnée par l'expression :
1⁄ (2.16)
f(σ) = J′ 2 2 − k − α J1 = 0
Ou
α, k Sont des constantes,
La surface représentative du critère dans l'espace σ1 σ2 σ3 est un cône dont le sommet se trouve
sur l'axe σ1 = σ2 = σ3 (figure 2.8)
52
CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
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CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
Type d’essai 𝛂 K
( 𝛉 =30°)
(𝛉=-30°)
Figure 2.10 Comparaison des critères de Mohr-Coulomb et de Drücker-Prager, dans le plan déviatoire
Nelson et Baron (1968) ont proposé une modification du critère de Drücker-Prager pour le
rendre indépendant de J1 aux grandes sollicitations, ce qui est parfois le cas pour les sols [67].
Cette version modifiée du modèle s'exprime par les équations (figure 2.11) :
1⁄ J1 (2.17)
f(σ) = J′ 2 2 − k − α J1 (1 − )=0 quand −J1 + c ≥ 0
2C
1⁄ αC (2.18)
f( σ ) = J ′ 2 2 − k − =0 quand −J1 + c > 0
2
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CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
σ3 (2.19)
f(σ) = σ1 − σ3 − σc (m + s)a
σc
55
CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
Figure 2.12 Critère de Hoek et Brown dans le plan des contraintes principales
Sur la figure 2.12, σt correspond à la résistance en traction. Dans le cas où a = 0.5, elle est
déterminée analytiquement par :
Une variation des paramètres a, m et s, dans(1.19), conduit à une allure globalement différente du
critère. Par exemple, dans la loi proposée par Laigle (2004), trois seuils de résistance ont été
introduits, définis à partir du critère de Hoek et Brown [67], pour des valeurs particulières de, a, m
et s (Tableau 2). Les trois seuils sont représentés sur la figure 2.13.
56
CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
𝐚 𝐦 𝐬
Au même titre qu’il existe une correspondance entre les paramètres des critères de Drücker-
Prager et de Mohr-Coulomb (2.2.3.5 a), il est possible d’exprimer les paramètres σc ,a m et s du
critère de Hoek et Brown en fonction de 𝑐 et φ, paramètres du critère de Mohr-Coulomb.
Le critère de Mohr-Coulomb peut être vu comme la linéarisation du critère de Hoek et Brown : la
linéarisation en un point (figure 2.14) ou la linéarisation sur une plage de Contraintes qui conduit
alors à des valeurs constantes de C et φ [67].
RC − RT RC . RT (2.21)
f = J2′ + J1 − =0
3 3
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CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
Figure 2.15. a - Critère parabolique dans l'espace Figure 2.15. b - Critère parabolique dans le plan
σ1 σ2 σ3 . (τ, ϭ) Comparaison avec le critère de Coulomb
Un matériau est isotrope s'il n'y a pas une orientation définie de ses cristaux mais s'ils sont
orientés au hasard. Son critère de plasticité dépend seulement des invariants des contraintes, des
déformations et de son histoire de déformation, et on peut dire que les caractéristiques de
plasticité du matériau sont isotropes [69]. C'est le cas des critères précédemment définis.
Pour les matériaux qu'on ne peut pas considérer comme isotropes, Hill (1950) a proposé un
critère qui, l'hypothèse simplificatrice de l'orthotropie étant faite (3 plans de symétrie
orthogonaux entre eux), [70] admet l'expression suivante comme fonction de charge :
1 2 2 (2.22)
F(σ) = [F(σy − σz ) + G (σz − σx)2 + H (σx − σy ) ] + L τ2yz + M τ2zx + N τ2xy − 1 = 0
2
2.2.4. Elastoplasticité
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CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
élastoplasticité est présentée au (2.2.3 comportement de plasticité) par ces deux règles, Surface de
charge et règle d'écoulements plastique et l'écrouissage au-dessous.
Les modèles élasto-plastique permettent de décrire un comportement non linéaire avec une
déformation irréversible des matériaux. Le schéma des modèles élastoplastiques intègre
l'existence d'un palier d'écoulement sur la courbe contrainte déformation et de déformations
irréversibles. Cette application permet de décrire de façon relativement satisfaisante les
principaux aspects du comportement mécanique des sols satures, en conservant néanmoins un
domaine de réversibilité. Par ailleurs, ce schéma est bien adapte a une implantation dans les
logiciels de calcul par éléments finis.
Le temps physique n'est pas supposé intervenir (pas d'effet de vitesse). Cette section vise à
présenter les notions fondamentales de la théorie de l'élastoplasticité, qui sont, pour un modèle
élasto-plastique à un seul mécanisme :
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CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
2.2.4.1. Écrouissage
Les changements de forme et de taille des surfaces de charge sont contrôles par les lois
d'évolution des variables d'écrouissage. Les différents types d'écrouissage peuvent être
généralement sépares suivant un écrouissage isotrope ou un écrouissage cinématique.
L'écrouissage isotrope contrôle la taille de la surface de charge par l'intermédiaire d'une variable
scalaire. Généralement, pour les modèles relatifs au comportement des géomatériaux, cet
écrouissage porte sur l'angle de frottement de Coulomb mobilise ou sur la pression critique de
confinement [66].
Les écrouissages non isotropes peuvent modifier la surface de charge en lui appliquant une
rotation, une translation cinématique ou une distorsion. L'écrouissage cinématique par rotation,
introduit par une variable tensorielle d'ordre 2, contrôle la rotation de la surface de charge autour
d'un point fixe de cette surface. L'écrouissage cinématique par translation, introduit par une
variable tensorielle du second ordre, permet la translation de la surface de charge, très utilisée
pour modéliser le comportement cyclique des sols. L'écrouissage par distorsion contrôle la forme
de la surface de charge en introduisant une variable tensorielle d'ordre 4. La figure 2.16 présentes
l'ensemble des écrouissages cinématiques couramment utilisés dans la littérature. L'axe des
σij δij
abscisses représente la pression isotrope de confinement p (p = ) et l'axe des ordonnées le
3
Figure 2.16 - Différentes formes de lois d'écrouissage : a) isotrope ; b) rotation ; c) translation ; d) distorsion
(Jeremić et al. 2009)
60
CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
La Mécanique des Sols fait de plus en plus appel à des calculs qui suivent toute la
déformation. Ceci est rendu possible grâce à l'évolution des méthodes numériques et aux
ordinateurs. On assiste alors à la mise au point de modèles de plus en plus compliqués qui tentent
de modéliser de plus en plus fidèlement le comportement des sols. Ainsi, Drucker Gibson et Henkel
(1957) ont proposé un modèle [66], dont le domaine élastique était fermé. Cette modification a
influencé presque tous les modèles élastoplastiques mis au point depuis, comme les modèles de
Cambridge, de Di Maggio-Sandler, de Vermeer, etc... [66].
Le fait que toute forme analytique ne peut être qu'approximative pour décrire un matériau aussi
compliqué que le sol a poussé divers chercheurs à déterminer le critère de plasticité
expérimentalement cas par cas.
Les modèles Cam-Clay ont été créés par l'équipe de Mécanique des Sols de l'Université de
Cambridge. Ainsi, Roscoe, Schofie ld, Poorooshasb, Wroth et Thurairajah (1958-1968) partis des
idées de Rendulic (1936) ; Hvorslev (1936), ont mis au point la première version du modèle.
Burland (1965) et Roscoe et Burland (1968) modifient cette version. One nouvelle révision a été
proposée par Burland en 196S. Ces travaux repris par Prévost et Höeg aboutissent à une autre
version du modèle (1975 a et b). Les modèles de Cambridge sont des modèles élastoplastiques
destinés essentiellement à décrire le comportement des argiles ; pourtant, ils ont été adaptés aussi
quelquefois pour les matériaux pulvérulents [66].
q = Mp (2.24)
Γ = e λ ln(p/p I ) (2.25)
61
CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
Qui dans l'espace (p, q, e) définissent une courbe dite courbe d'état critique (C.E.C.) figure. (2.17) et
figure. (2.18).
en outre,
p I représente une contrainte moyenne de référence
e est l'indice des vides
M, Γ, λ sont des constantes du matériau
On appelle, dans le plan (e, p), courbe (λ) ou courbe de consolidation vierge (figure 2.18) la
courbe qu'on obtient pendant un essai de première compression isotrope, et dans le même plan,
courbes k ou courbes déchargement-rechargement (figure 2.18) les courbes qui schématisent un
cycle de déchargement-rechargement. Les équations de ces courbes sont :
62
CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
Où eλ et ek correspondent aux points des courbes obtenues pour une valeur de référence p I et k
est une constante du sol.
Dans les coordonnées (e, lnp) figure. 2.17, ces courbes sont des droites.
p
Ẇ P = M p ε̇ c
p 2 p 2
Ẇ P = p√(ε̇ v ) + M2 (ε̇ c ) (Burland, 1965, [72]) (2.30)
Où
Ẇ P est l'incrément d'énergie dissipée
p p
et ε̇ v , ε̇ c représentent les incréments de déformations plastiques volumiques et de cisaillement'
respectivement
p
ε̇ v = ε̇ 1 + 2 ε̇ 3 (2.31)
p (ε̇ 1 − ε̇ 3 ) (2.32)
ε̇ c = 2
3
63
CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
Figure 2.18 - Surface d'état limite et courbe d'état critique du modèle Cam-Clay
Pour les modèles Cam-Clay le critère de plasticité est défini pour un certain indice de vides e K
correspondant à une contrainte de préconsolidation p0 sur la courbe λ de consolidation vierge
[66], par une courbe dite d'état limite C.E.L. qui limite le domaine dans lequel les déformations
sont élastiques figure 2.19 (a et b). Son équation est :
(q⁄p)2 + M2 (2.34)
p0 = p{ }
M2
Ces équations sont obtenues par intégration de la condition de normalité en utilisant les
expressions de l'énergie dissipée. L'équation (2.33) représente des courbes en forme d'amande et
l'équation (2.34) des courbes en forme d'ellipse (figure 2.19 a et b).
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CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
Figure 2.19 a - Courbe d'état limite pour la Figure 2.19 b - Courbe d'état limite
Version originale pour la version modifiée
Ces courbes sont valables pour un p0 donné ou pour un e. donné. En faisant varier p0 , on
obtient une surface dite surface d'état limite (figure 2.18). Elle représente un critère de plasticité
avec écrouissage, le paramètre d'écrouissage pouvant être n'importe quelle grandeur fonction des
déformations plastiques.
Si on choisit eK , comme Zienkiewicz et Naylor (1972) [73], il suffit d'écrire p0 en fonction de eK
pour obtenir la fonction de charge cherchée f(p, q, ek ) = 0.
eλ − ek (2.35)
de (2.28) et (2.29) p0 = p1 exp ( )
λ− k
Et
η p (2.36)
(λ − k) ( ln ) + ek − eλ = 0
M p1
q
Où η=
p
p η2 (2.37)
(λ − k) ln [ (1 + 2 )] + ek − eλ = 0
p1 M
p (2.38)
e + K ln
p1
Soit :
65
CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
p η p (2.39)
f = (λ − k) [ln ( ) + ] + e + k ln − eλ = 0
p1 M p1
p η2 p (2.40)
f = (λ − k) ln (1 + 2 ) + e + k ln − eλ = 0
p1 M p1
p
déformations plastiques volumiques εv , concernant le paramètre p des
contraintes (où σ′2 = σ′3 )
p 1 λ− k λ (2.41)
ε̇ v = [ (q̇ − η ṗ) + ṗ ]
1 + e Mp p
p
déformations plastiques de cisaillement ε̇ c , concernant le paramètre q des
contraintes
p λ− k λ (2.42)
ε̇ c = (q̇ − η ṗ ) + ṗ
Mp p
p λ k 2η 1 (2.43)
ε̇ v = [(1 − ) ( 2 2
) {q̇ − η ṗ } + ṗ]
1+e λ M +η p
p
La déformation correspondante de cisaillement est la somme des deux composantes, ε̇ c1 donné
p
par l'équation [2.43] et ε̇ c2 qui dépend seulement du rapport q/p et qui est indépendant de la
variation volumique plastique. On l'obtient avec une bonne approximation par une relation entre
p
q/p et ε̇ c2 donnée par un essai triaxial non drainé.
p 2η p k ṗ (2.44)
ε̇ c 1 = (ε̇ v – ∙ ) Burland (1969) [74]
M2 − η2 1+ε p
66
CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
Burland (1967,1969), en plus de la modification qu'il avait apportée (1965) au modèle Cam-
Clay en proposant une autre équation pour l'énergie dissipée, a constaté que la surface d'état
limite qu'il avait proposée était correcte pour calculer les déformations volumiques, mais elle ne
permettait pas de calculer toutes les déformations de cisaillement. Prévost et Höeg (1975 a), [75]
ont repris cette constatation pour proposer un modèle baptisé "Effective Stress-strain Strength
model for Soils". Leur modèle prévoit comme les autres Cam-Clay une C.E.C. définie par l'équation
q = Mc s p et deux surfaces d'état limite, une pour les déformations volumiques et de cisaillement
et une autre pour les déformations de cisaillement uniquement (figure 2.20). Ce modèle suppose
que le matériau qu'ils vont décrire est isotrope et non dilatant.
Figure 2.20 - Surfaces d'état limite volumique et de cisaillement. (Prevost et Höeg, 1975a)
A la fois pour raisons de simplicité mathématique et d'après des résultats expérimentaux, les
auteurs proposent que cette S.E.L. soit représentée dans un plan (p, q) par une ligne droite :
p p
f1 = q + M1 p = N (εv , εc ) (2.45)
p p
f2 = q = H (εv , εc ) (2.46)
67
CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
On peut maintenant, en dérivant les équations des surfaces d'état limite (loi de la normalité)
aboutir aux relations contraintes déformations plastiques :
Où d λ et d γ sont deux fonctions qui dépendent des contraintes, des déformations et de l'histoire
des déformations.
Les auteurs (Prévost, Höeg, 1975b), [76] ont étendu leur modèle du côté instable (écrouissage
négatif au-dessus de la C.E.C. dans le diagramme (p, q). Ils y ont en effet rajouté une "branche" de
critère définie par figure 2.21.
q − Mp = N (2.48)
Après Wroth et Bassett (1965) [77], qui ont proposé des équations constitutives pour un
modèle de sables, Simpson (1973) [78], se basant sur le travail expérimental de Stroud (1971)
[79], a proposé deux modèles pour décrire le comportement des sables de Leighton Buzzard, les-
LBS 1 et LBS 2.
Adachi-Qkano (1974) [80], ont formulé des équations générales qui décrivent le comportement de
l'argile normalement consolidée comme un matériau écrouissable, sensible à la vitesse
d'application des charges et doué de dilatance. Les auteurs considèrent que l'argile saturée se
comporte comme un milieu élasto-viscoplastique dont la viscosité est une fonction de la quantité
d'eau qui se trouve dans le sol. Pender (1973,1977) [81-82], a proposé un modèle pour les argiles
68
CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
Figure 2.22 Courbes d'état limite expérimentales des argiles de Saint-Alban (Tavenas et Leroueil, 1977)
Il y a aussi d'autres modèles, en va citer les principaux modèles existants qu'on peut classer
comme suit :
Modèle de Di Maggio-Sandler 1971
Modèle de Lade-Duncan 1975
Modèle de Frydman et al 1973, Monnet et Gielly 1977-1979
Modèle de double écrouissage de Vermeer 1978
Modèle de P. Wilde 1977-1979
Modèle de Nova et Wood 1979
Ces modèles avec le modèle de Cambridge (Cam-Clay) 1958-1969 Sont basés sur les concepts
classiques de l'élastoplasticité et ils admettent tous un écrouissage isotrope.
69
CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
Les modèles de type Cam-Clay représentent bien un grand nombre de phénomènes qui
caractérisent le comportement des argiles normalement consolidées sous chargement monotone.
En revanche, ces modèles ne permettent pas de décrire les phénomènes typiques qui apparaissent
dans les sables ou les argiles surconsolidees. Les modèles de type Cam-Clay ne tiennent pas
compte de l'anisotropie des argiles naturelles, due au mode de déposition des matériaux. Ces
modèles ont été développés en considérant les sols comme isotropes. Des évolutions ont donc été
apportées pour corriger ces points. Il existe notamment le modèle Mélanie développé par Kattan
(1990) [88], Lepidas et Magnan (1990) [89], et Mouratidis et Magnan (1983) [90], cites par Mestat
(2002) [91]. Ce modèle élasto-plastique est finalement construit avec une surface de charge à
écrouissage isotrope et une relation élastique linéaire anisotrope.
2.3. Conclusion
Ce chapitre a permis de présenter les principaux types de lois de comportement appliqué pour
modéliser les sols. La complexité des modelés liés direct sur le nombre de paramètres des modelés
utilisés et liée à celle des phénomènes représentes, les paramètres matériaux sont ensuite souvent
difficiles à définir, en raison du manque de données expérimentales ou des problèmes de recalage.
70
CHAPITRE 02 : LES LOIS DES COMPORTEMENTS
71
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[65] Phuong Thao Nguyen Pham. Thèse de Doctorat. Etude en place et au laboratoire du
comportement en petites déformations des sols argileux naturels. Ecole des Ponts
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