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INERTIE

Court-métrage - Drame - 5 minutes

Écrit par Alan BREXEL


alan.brexel@hotmail.fr
06.71.82.72.79
Pitch

Les derniers instants d’un jeune homme pris dans le mécanisme de la peine capitale.
SEQ. 1 - UNE PIÈCE NON IDENTIFIÉE - INT. NUIT

Une douce nuit de printemps. Tout est calme, apaisant.

Une légère brise souffle depuis une petite fenêtre imperceptible sur le visage d’UN JEUNE HOMME endormi. Seule sa
respiration et le tic-tac d’une petite horloge se font entendre.

La son d’une petite trappe rompt le silence environnant. Le faisceau d’une lampe vient se braquer sur le visage du jeune homme.
Ses yeux s’ouvrent péniblement. On découvre un simple lit usé et une petite couverture poussiéreuse. Les yeux du jeune homme
se lèvent en direction de l’horloge :

4h50.

Son visage se glace.

Une clef s’introduit dans la serrure dans un lourd fracas. Le jeune homme se lève en sursaut et crie. L’horloge s’arrête.

CUT TO

SEQ. 2A - UNE CELLULE - INT. NUIT

Silence total, quelques secondes. L’aiguille de l’horloge reste figée.

Les yeux du jeune homme scrutent la pièce dans les moindre recoins. Nous sommes dans une cellule. Son regard ne fait que se
balader le long des murs, des toiles d’araignées, des barreaux. Seuls surgissent les noms de ceux qui l’ont précédés, gravés sur le
béton.

Une foule s’agite au loin. Le jeune homme panique. Il se met à genoux, tire les traits de son visage avec ses mains. Il convulse.
Ses mouvements sont saccadés, violents, il est pris de spasmes.
Il tombe sur le sol en se tenant la tête. Sa gorge est crispée, sa glotte est contractée. Les sons environnants devenant de plus en
plus assourdissants, le jeune homme se bouche les oreilles avec ses paumes. Il veut crier mais aucun son ne sort de sa bouche
béante, sinon un râle inintelligible. Il transpire. Son coeur bat à une vitesse folle.

Le son de nombreuses machines à écrire couvrent sa complainte, le brouhaha de la ville se fait de plus en plus criard.

Alors qu’une sonnette d’alarme et les bruits d’une foule qui court retentissent, les mains de l’homme agrippent la peau de son
dos, fortement. Un coup de feu.

CUT TO

SEQ. 2B - UNE CELLULE - INT. NUIT

Le jeune homme est de nouveau debout. Il a peur, il regarde autour de lui. Rien.

Des sirènes de gendarmerie s’approchent. Encore un coup de feu. Le jeune homme se recouvre le visage avec ses mains.
Lorsqu’il les retire, il découvre que sa main gauche est ensanglantée. Alors que son regard se tourne vers sa main droite, il
découvre un revolver dans celle-ci. On entend une sommation. Son regard se fige, hébété.

Une goutte de sang s’écrase sur le sol.

Un second coup de feu. L’environnement se défile, des trainées de lumières accompagnent la chute en avant du jeune homme.
Un corps qui tombe résonne.
À nouveau une sirène de gendarmerie.
Le fracas d’un marteau d’assise puis rien. Quelques secondes de silence. Le jeune homme est accroché à ses barreaux de cellule,
il soutient son corps fatigué.

CUT TO
SEQ. 3 - UNE CELLULE - INT. NUIT

L’horloge avance lourdement, dans un fracas mécanique, de 4h50 à 5h00. Elle sonne. Des oiseaux chantent, une ville s’éveille
au loin.

Les barreaux ont disparu. Une lumière circulaire venant de son dos se focalise sur lui.
Le jeune homme se retourne. Son visage est légèrement maquillé, ses cheveux plaqués contre sa tête. Il découvre une petite
estrade entourée de deux lourds rideaux. Sur cette scène ne subsiste qu’une corde, un noeud coulant, suspendu dans le vide,
entourée de mannequins blancs. Ses mains sont désormais attachées, sur sa main gauche, une cicatrice.

Un air de piano se fait entendre. UNE FEMME apparaît, se mêlant à la corde, fantomatique. Elle regarde le jeune condamné
sans un mot, elle lui sourit. Il pleure.

Elle lui tend les bras.

Alors qu’il s’approche, elle lui délie les mains et l’invite à poser sa tête contre son buste. Le jeune homme s’exécute et,
s’approchant, passe sa nuque à travers la corde. Ils s’enlacent.

La lumière inonde la pièce et fait lentement disparaître les visages des mannequins et la corde, blanche.

FADE TO WHITE.
« Dans ces circonstances, seuls les suppliciés avaient le visage digne d’êtres humains. Nous autres avions tous des gueules d’assassins, la tête humiliée de
ceux qui savent qu’un acte abominable est mis en mouvement. »

- Thierry Lévy à propos de l’exécution de Claude Buffet, le 28 novembre 1972.

Alors, il est seul. Seule âme qui vive dans ce décor si rustre. Seule conscience éveillée, pour quelques minutes; à l’heure de la
mise en scène de son trépas. Il accueille avec douleur les souvenirs de son crime. Lui seul est digne du pardon car la valeur de son geste,
jamais, ne lui sera étrangère. Quand le bourreau exécutera son ordre, il tuera un innocent; et tout le monde sera coupable.

Coupables, vaniteux, ne connaissant pas le doute; ils se pensent à l’abri de la faiblesse des Hommes. La robe leur sied, leur sceau
est aiguisé. Ceux là ont préparé leur crime depuis de longues semaines.

INERTIE.

D’un meurtre sans haine; des stigmates aux alarmes retentissantes du rouage qui s’éveille
Jusqu’au mécanisme infernal de la peine capitale.

De notre condamné qui revoit son crime comme un enchevêtrement subi de paramètres; à sa mise mort : tout n’est question que
de mécanisme et de réactions en chaînes. Tout ça est lourd et s’entraîne dans l’irréversible. La peine capitale se nourrit de cette inertie
présente dans la multiplicité de ses facteurs, de l’opinion public au respect de la procédure. Ces gens là ne font que leur travail. Au diable
l’absurde !

Mais pas d’inquiétude. Les murs de la prison sont épais et les hommes y sont sourds. Ce condamné est déjà mort, l’arrêté le
confirme; il ne reste qu’à lui ôter la vie. Quelques minutes, puis l’éternité.

Finalement, la mort n’est pas de si mauvaise compagnie. Elle a l’élégance de venir délivrer une âme que les limbes entourent
depuis bien trop longtemps.

Ils ne savent pas ce qu’ils font mais tout de même :

« On peut se demander pourquoi les Cours condamnent


Un assassin si beau qu’il fait pâlir le jour. »

- Jean Genet, Le Condamné à Mort


Note de réalisation

« C’est l’heure où meurent la plupart des gens, où naissent la plupart des enfants. jusqu’au drame et qui applaudira son exécution, ce sont les machines
C’est l’heure où nos cauchemars sont les plus riches, Et si nous n’avons pas trouvé
le sommeil … nous avons peur. » à écrire qui ont construit une partie de son angoisse ou encore les
Johan Borg, L’Heure du Loup, Ingmar Bergman souvenirs du jour où sa vie a basculé. Mon envie, avec ce film, n’était
pas d’inscrire cette condamnation dans un quelconque contexte
Le point de départ est ici. Dans le réveil subit du condamné. sociétal ou culturel. Ce qui m’intéresse, c’est le condamné et
C’est à l’aube, dans le silence encore intact de la nuit qui s’achève uniquement le condamné. Je veux mettre en scène les angoisses que
qu’il sera arraché à son sommeil. Cette horloge qui défile d’abord, qui j’ai pu ressentir à travers les témoignages et les récits lus, vus,
semble s’arrêter un instant pour finalement déferler dans la cellule de entendus à travers les années. Chaque cas est toujours différent, à des
notre personnage, c’est elle qui est au centre de son angoisse. époques et dans des pays très peu semblables et pourtant les
sentiments évoqués sont toujours les mêmes.
L’horloge défilera toujours, inlassablement et la sensation de
temps suspendu n’est qu’une illusion. C’est pour cette raison que Ce qui m’intéresse également avec ce sujet, c’est la mise en
nous souhaitons inclure cet élément au centre de nos images. D’abord scène présente au sein même du processus de mise à mort. Le couloir,
en filmant son mécanisme par le biais de la macro afin d’alourdir son la cigarette, le dernier verre puis le rideau et la mise à mort. Ici, le
mécanisme, rendre son rouage plus imposant à l’image. Enfin, en rideau est déjà ouvert, le décor est planté, le condamné est maquillé et
filmant la cellule de notre condamné à travers la glace d’une horloge, les mannequins feront office d’escorte. Le décor est planté, il n’y a
laissant les aiguilles barrer son corps et ses mouvements. plus qu’à ! Il n’y a qu’une issue pour échapper aux angoisses de ces
barreaux et la mort attend ici avec un visage humain, le seul depuis
Johan Borg le dit bien, celui qui est éveillé durant cette heure longtemps.
si particulière devra faire face à ses démons, à ses fantômes. Ceux de
notre condamné sont condensés dans les séquelles de son crime. Une Bien sûr, je veux être au plus près de ce jeune homme. Nous
lourde blessure à la main - inspirée de celle que Jacques Fesch avons choisi le super 16 pour cela, pour la proximité que son format
s’infligea durant le braquage à main armée qui le mènera à la impose de par ses perspectives. Nous voulons briser la distance à tout
guillotine - les coups de feux, les cris, le fracas du marteau d’assise. prix, les focales sont courtes ou moyennes sauf à de rares exceptions
Le mécanisme a balayé la vie d’avant, le condamné est réduit à sa et naviguent entre 16mm et 50mm. Un gros plan ? Que la caméra soit
condition et son humanité lui est refusée. proche ! Et que le spectateur vibre à chaque respiration haletante.
Ingmar Bergman a montré le chemin, en particulier dans L’Heure du
Ce traumatisme, ces regrets, ils sont représentés Loup, à nous de prendre exemple et de tenter de nous inspirer de sa
principalement par l’usage du son. Des sons dont seul notre méthode pour saisir les émotions de ce visage angélique que l’on
personnage a conscience et qui rendent ses derniers instants distord dans l’attente.
particulièrement insupportables. C’est la foule qui l’a entourée
Alan Brexel
Alan Brexel
Scénariste, réalisateur

J’ai toujours écrit, j’ai ressenti très jeune le besoin de coucher


Je suis né le 21 octobre 1997. Lors de l’hiver 2001, j’ai le
mes ressentis, mes souvenirs, mes craintes. Lorsque j’ai pris
souvenir assez violent de prendre conscience de la mort. Il me serait
conscience, tardivement, de ce que pouvait m’offrir l’expression
impossible aujourd’hui de nommer l’origine de cet événement. Je me
cinématographique, ce fut une révélation. Depuis la fin de mes études
rappelle cependant très bien sortir de la baignoire de la petite maison
de cinéma, en 2020, je partage mon temps entre mon travail
où nous vivions et d’être pris d’une angoisse soudaine et d’un
d’assistant caméra en longs métrages, la photographie argentique et
profond sentiment d’injustice. Le tout devant ma mère qui me séchait.
divers projets d’écritures.
Je me révoltais et refusais d’accepter ce destin absurde et funeste.
Ma rencontre avec Théo, sa confiance et la qualité de ses
Depuis, cette angoisse ne m’a jamais vraiment quitté et le
images ont fini de me motiver à porter ces films à l’écran avec toute la
néant fait encore partie de mes cauchemars récurrents. J’entretiens
vigueur de mes sensations. Inertie est le premier de ces projets.
donc avec la mort un rapport particulier qui m’a paradoxalement
poussé vers les oeuvres où sa présence est omniprésente.

C’est d’abord à travers la littérature que j’ai découvert les


récits de condamnés à mort et ces témoignages ont toujours provoqué
chez moi de violents vertiges. Au collège, au moment d’apprendre la
Révolution, je me demandais ce qui pouvait bien traverser la tête de
l’homme qui allait perdre la sienne. Ça me renversait.

Puis, il y avait les émissions criminelles que regardait ma


mère et la découverte de l’histoire de Christian Ranucci, les
témoignages de Robert Badinter sur les minutes qui précèdent une
exécution …

Enfin, l’histoire de Jacques Fesch, de la guillotine à la


béatification. Ces condamnés étaient finalement des hommes, de
chair, certes, mais d’esprit; et leurs angoisses étaient celles de mon
enfance : l’enfermement, la fatalité, la sensation d’être pris dans une
spirale infernale.
Théo Fauger
Chef Opérateur

Né en 1998 à Bordeaux, Théo Fauger collectionne dès son RÉAL / IMAGE


plus jeune âge boitiers et optiques en tout genre. L’image ne le quitte 2022 WATER WHEELS | court-métrage / clip, musique Julien Brocal
pas. Durant ses années lycée, il a l’opportunité d’être formé à la JUSQU’AU MATIN | court-métrage / clip, musique Oaso
projection des derniers films distribués en 35 mm pour les élèves de OMBRES ET LUMIÈRE | clip, musique Icône
son internat. Il fait ensuite 3 années d’études de cinéma tout en étant 2021 À NOS LIBERTÉS | clip, musique Icône
bénévole dans un cinéma d’Arts et d’Essais où il développe une RUNE | clip, musique Alexandra Soumm et Krystof Maratka
cinéphilie accrue. 2020 CATCH ME BABY | clip, musique Muddy

À 20 ans, il débarque à Paris et commence à travailler en tant 2019 SEASIDE | clip, musique Muddy
qu’assistant caméra sur de multiples tournages. Rapidement il se
spécialise et devient chef opérateur, dernièrement, son travail a trouvé IMAGE
écho en Belgique auprès du Jardin Musical.
CLIPS
2021 I COULD BE Ro x Konoba | Réal.Rémy Leroy
Il accorde une place très importante au portrait BLUES Damys | Réal.Flavio Fernandes
photographique argentique. Il réalise notamment des clichés pour des SKITTLE GIRL El Tat | Réal.Adrien Audo
comédiens, mais aussi pour des musiciens comme la violoniste 2020 JUSTE ENCORE UN NOËL DE MERDE Pas souvent | Réal.Adrien Audo
Alexandra Soumm, le pianiste Julien Brocal, divers artistes de pop, et UN SUCRE X DEUX GLAÇONS Pas souvent | Réal.Adrien Audo
même pour l’artiste peintre, Isabelle de Borchgrave. COURTS METRAGES
2022 LA PISCINE | Réal. Lucie Langlois
Il travaille actuellement sur la post-production de son dernier ACCALMIE | Réal. Asia Raffenel
projet, Water Wheels, un court-métrage / clip sur la musique du 2020 ZOMBEAT | Réal. Adrien Audo
pianiste Julien Brocal. Ce film est produit par Vue Du Phare et est
soutenu par le CNC. Pour les besoins du projet, Théo Fauger a 2019 TERRE FERME | Réal. Ivän James Hayward
développé un nouveau procédé optique. Un brevet est en cours
d’achèvement.
Note d'image

L'inertie de la mise à mort. Sujet passionnant et puissant dans La lumière froide de la lune va venir marteler les barreaux de
le travail de la mise en image. Quand Alan Brexel m’a parlé pour la la petite fenêtre pour se heurter ensuite à notre victime. Seul le
première fois de son projet, il n’a pas fallu beaucoup de mots pour personnage de la femme aura la primeur d’une lumière plus douce
que je comprenne dans quelle atmosphère nous allions travailler. dans la dernière séquence. Ce qui m'intéresse également c’est de
« Noir et blanc, sensoriel et que la caméra soit proche ! » l'éclairer fortement pour donner ainsi l’illusion que cette lumière
émane de son corps et ainsi la mettre en opposition avec la terreur de
Le film est mental. Nous allons vivre, en huit clos, l’instant.
l'expérience psychologique des dernières minutes d’un condamné à
mort. Pour nous plonger dans ses angoisses nous faisons le choix Pour aller encore plus loin dans une direction d’image brute et
d’une mise en scène très peu découpée. Un plan par action. organique, nous optons avec Alan pour un tournage en super 16 noir
L’enchaînement doit être fluide et en crescendo, jusqu'à la mise à et blanc. Ce procédé nous permet d’explorer profondément
mort. Nous travaillerons les plans dans la longueur. La caméra doit l’esthétique du clair-obscur. Le noir et blanc offre également la
rôder au plus proche des émotions du condamné. Les mouvements sensation de temps suspendu et accentue la perte de repères spatio-
seront lourds, lents et pesants. temporels. En plus de son rendu unique, autant dans son format que
dans sa texture, la pellicule 16mm nous offre plus de douceur dans les
Un tournage en studio nous permettra d’être plus précis sur le très hautes lumières, ce qui est primordial dans une image au
travail du cloisonnement du personnage. La caméra sera libre d’être contraste si présent.
où l’on veut pour refermer la cellule sur notre condamné. De plus le
changement soudain des feuilles de décor provoquera une perte de Enfin, ce film semblait rassembler tous les éléments pour nous
repères sur la dernière séquence. Ce travail traditionnel du studio permettre d’expérimenter ce procédé qui nous passionne tant :
renvoie également à une esthétique cinématographique plus ancienne séquences peu découpées et un jeu d’acteur très intense où Alan n’a
dont nous souhaitons nous inspirer. pas la volonté de refaire plus de trois prises.

La lumière du film doit être aussi radicale que la Théo Fauger


condamnation. Je fais pour cela le choix de tout éclairer en lumière
directe avec des projecteurs traditionnels. La mise à mort est une
décision fatale, il n’y a pas d’entre deux, et c’est ce que je vais
chercher dans l'éclairage caractéristique des vieilles lentilles Fresnel.
Lumière ou ombre, il n’y a, ici, pas de place pour la douceur ! Je
souhaite que l’on ressente la dureté de l’environnement.
Gabriel Caballero
Le condamné

CINEMA
LONGS METRAGES
2022 LE RÈGNE ANIMAL | Réal. Thomas Cailley

2020 PLAY | Réal. Anthony Marciano

COURTS METRAGES
2022 LES SUSPENDUS | Réal. Emma Allyun

2022 TRANSPARENT | Réal. Merlin Tutertre

2020 FILLES | Réal. El-Hadji Kalidou

TELEVISION
2020 ASKIP Saison 1&2 | Réal. Benoit Masocco, Okoo & France 4

2019 BALTHAZAR Saison 1&2 | Réal. Frédéric Berthe, TF1


MYTHO | Réal. Fabrice Gobert, ARTE & NETFLIX
VINGT-CINQ | Réal. Bryan Marciano, OCS

2018 PIÉGÉS | Réal. Ludovic Colbeau-Justin, TF1

2017 SAM Saison 2 | Réal. Gabriel Aghion, TF1

2016 MUNCH | Réal. Gabriel Julien-Laferriere, TF1

CLIPS
2022 WATER WHEELS Julien Brocal | Réal. Théo Fauger

2021 I COULD BE Ro x Konoba | Réal. Rémy Leroy


TEENEAGER SUMMERTIME Entropie | Réal. El-Hadji Kalidou

2020 L’EXODE Jumo | Réal. Romain Winckler

FORMATION
2015-20 Conservatoire du 13ème arrondissement (Maurice Ravel)

2015 Ateliers théâtre - Compagnie de l’Imprévu Photographie de Théo Fauger


MOODBOARD DÉCO

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