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manuel pratique
Maladies
des chevaux
ASSOCIATION VÉTÉRINAIRE
ÉQUINE FRANÇAISE
8 cité Paradis
75493 Paris Cedex 10
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Coordination :
Anne Couroucé-Malblanc et Francis Desbrosse
Photo de couverture :
Claudius Thiriet
ISBN : 978-2-85557-168-3
e
© Éditions France Agricole, 2 édition, Février 2010
Tous droits réservés pour tous pays.
Aux termes de l’article 40 de la loi du 11 mars 1957 « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle
faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite ». L’article 41 de la même
loi n’autorise que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées
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le nom de l’auteur et la source ».
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Préface
Juin 1994 : les Éditions France Agricole annonçaient le coup d’envoi de l’ouvrage intitulé «Maladies
des chevaux » dont le succès a été immédiat et ne s’est pas démenti. 2010 : une profonde réactua-
lisation apparaissait nécessaire, témoin de l’évolution considérable des sciences vétérinaires et de
l’essor des nouvelles technologies dont bénéficie aujourd’hui la médecine équine.
En quinze ans, la pratique médicale a totalement changé, fondée sur des évolutions profondes
de modes opératoires et de pensée.
Les intervenants ont muté. La spécialité équine au sein de la profession vétérinaire s’est renfor-
cée au point que nombre de vétérinaires mixtes, qui soignaient tous les animaux, ont consacré davan-
tage de moyens dans leur formation permanente. De plus en plus de vétérinaires se consacrent
quasiment uniquement au cheval au sein de cliniques tant rurales qu’urbaines (dans les moyennes
villes, il n’est plus insensé de voir des cliniques canines se diversifier en consacrant une part d’acti-
vité équine). Les vétérinaires équins s’associent davantage à une adhésion collective dans la recherche,
la formation et favorisent ainsi les échanges internationaux de l’information et de la pratique vété-
rinaire.
Les outils mis à la disposition de ces praticiens n’ont plus rien à voir avec ceux des années 1980-
1990. L’imagerie médicale équine a fait des progrès considérables, permettant d’explorer tous les tis-
sus de l’organisme, et d’offrir la possibilité de diagnostics pointus, là où il y a quelques années encore,
on soignait une zone plus large sans pouvoir cibler le mal.
La biologie moléculaire permet d’obtenir des informations précieuses, tant sur les maladies infec-
tieuses, que d’autres applications comme la lutte anti-dopage. Les détections d’infection sont plus
rapides, les moyens mis en place plus performants et plus précoces dans le cadre d’une épidémie.
Cela a créé certaines opportunités fondamentales pour la filière équine. La plus importante et effi-
cace a été la mise en place d’un réseau d’épidémio-surveillance, le RESPE, organisme cogéré par les
acteurs professionnels du cheval. Un moment important dans la politique de lutte contre les infec-
tions au moment où l’État confie aux associations gérant les stud-books, les politiques sanitaires par
race. Des vétérinaires répartis sur tout le territoire, assurent un maillage sanitaire et remontent immé-
diatement toute information sur des cas de grippe, de rhinopneumonie locales, etc. Les professionnels,
du cheval et de santé peuvent ainsi prendre les mesures les plus adéquates pour le bien-être des équi-
dés, individuellement et collectivement, mais aussi minimiser l’impact économique de telles mala-
dies sur les entreprises de la filière.
La connaissance des maladies du cheval n’est plus la même. Rares étaient, au début des années
1990, les initiatives de sensibilisation à la pathologie équine. La France Agricole a été précurseur dans
ce domaine. Quelques colloques ou séminaires isolés ont amorcé ce phénomène. Aujourd’hui, à
chaque grand événement hippique son initiative dans ce sens. Ainsi, ce niveau de connaissance des
détenteurs et des utilisateurs d’équidés renforce leurs liens avec leur vétérinaire. C’est l’une des
grandes mutations de la médecine vétérinaire de ces dernières années : le praticien n’est plus uni-
quement appelé pour intervenir dans l’urgence. Il devient un technicien de choix dans le suivi de car-
rière des chevaux, dans la gestion quotidienne des collectivités d’équidés : nutrition, programmes de
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Dr Jean-Yves Gauchot,
Président de l’Association des Vétérinaires Équins Français (AVEF)
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Sommaire
Généralités
CHAPITRE 1 : GÉNÉRALITÉS
• Cheptel d’équidés en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
• Principales races . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
• Les filières de productions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
• Identification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
• Alimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
• Logement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
• Abord et contention du cheval . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
• Normes et clignotants de bonne santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
• Administration des médicaments chez le cheval . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
• Contrôle de médication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
Les maladies
SOMMAIRE
SOMMAIRE
SOMMAIRE
SOMMAIRE
CHAPITRE 18 : LA GÉNÉTIQUE
• Les maladies génétiques équines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 312
Réglementations et recommandations
INDEX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 333
GÉNÉRALITÉS
CHEPTEL D’ÉQUIDÉS
CHEPTEL D’ÉQUIDÉS
1
Photo 1. De la production…
GÉNÉRALITÉS
PRINCIPALES RACES
PRINCIPALES RACES
1 2
Photo 1. Percheron
Photo 2. Cheval arabe
Photo 3. Étalon pur-sang
Photo 4. Étalon selle Français
4 (Photos Haras Nationaux).
PRINCIPALES RACES
PRINCIPALES RACES
30
7
GÉNÉRALITÉS
1 2
GÉNÉRALITÉS
IDENTIFICATION
L’identification des équidés est réglementée, le minis- Trait ou Ânes en fonction de leurs origines. À partir des
tère de l’agriculture en ayant confié la gestion aux naissances 2010, les registres vont disparaître au pro-
Haras nationaux dans le cadre du « système d’infor- fit de l’appellation Origines Constatées.
mation relatif aux équidés » (SIRE). Cette réglementa- Pour les chevaux de races étrangères non gérées en
tion a subi d’importants changements ces dernières France, les procédures d’identification diffèrent et
années. En effet, depuis 2003, tous les équidés ont sont à étudier selon la race, selon si le cheval est né
l’obligation d’être identifiés, c’est-à-dire d’être enre- en France et dont la race est ou non sous conven-
gistrés dans la base nationale SIRE et de disposer d’un tion avec les Haras nationaux, ou bien s’il s’agit d’un
document d’accompagnement délivré par les Haras cheval importé.
nationaux. Parallèlement, la pose obligatoire d’un
transpondeur s’est progressivement étendue à toute Pour plus d’informations sur les procédures, consul-
la population (photos 2 et 3): dès 2003, pour tous les tez la rubrique « démarches » sur le site des Haras
équidés destinés à l’abattage, en 2004, pour toutes les nationaux: http://www.haras-nationaux.fr (photo 1).
naissances ou chevaux nouvellement identifiés, en
2005 pour les reproducteurs, en 2006 pour les chevaux L’IDENTIFICATION EN CHIFFRES
de compétition puis en 2008 à tous les équidés. Cette Chaque année environ 95000 saillies sont déclarées,
obligation de puçage de tous les équidés a entraîné en 55 000 naissances sont enregistrées et 25 000 nais-
2008 un pic d’identification de chevaux d’Origines sances seront enregistrées a posteriori comme ONC.
Non Constatées (ONC). Ces obligations d’identifica-
tion et de puçage concernent tous les équidés résidant
en France, y compris les chevaux importés.
Pour qu’un poulain soit inscrit dans un stud-book, il
doit être issu d’une saillie déclarée d’un père approuvé
et les premiers documents émanant du carnet de
saillie doivent être établis au moment de la saillie de
la mère. La procédure est simple mais doit être rigou-
reusement respectée si l’éleveur veut disposer du
document d’accompagnement mentionnant la race de
son produit. Le détail des démarches (déclaration de
saillie, de naissance, relevé de signalement, pose de
puce, contrôle de filiation) est mentionné par groupe
de race dans des « notes aux éleveurs » annuellement
mises à jour (envoyées par courrier et consultables sur
Internet).
Un reproducteur mâle n’est autorisé à reproduire dans
une race que lorsqu’il a été approuvé par les repré-
sentants de la race. Cependant, depuis 2006, tout
entier est autorisé à produire dans le cadre de la
« monte libre » sans approbation ni carnet de saillie, ses
produits portant l’appellation Origines Constatées
(OC). Dans ce cas, la démarche repose sur une décla-
ration de naissance, un contrôle de filiation et un
relevé de signalement sous la mère, obligatoires pour
certifier les origines. Jusqu’aux naissances 2009, les
chevaux ayant respecté la procédure d’identification
mais n’étant pas inscriptibles dans un stud-book,
étaient inscrits dans les registres de type Selle, Poneys, 1
IDENTIFICATION
Photo 1. Déclaration de naissance sur internet. Photo 2. Pose de puce. Photo 3. Lecture de puce. (Photos Haras Natio-
naux).
GÉNÉRALITÉS
ALIMENTATION
ALIMENTATION
1 2
Photo 1. Exemple de foin de bonne qualité. Photo 2. Photo d’aliment élaboré (mélange de granulés et céréales trai-
tées thermiquement (floconnés). Photo 3. Photo de compléments alimentaires (granulés, poudres, et seringues orales)
(Photos Philippe Benoît).
GÉNÉRALITÉS
LOGEMENT
PRÉCAUTIONS ET SÉCURITÉ
Des précautions liées à la sécurité des chevaux et des
personnes peuvent éviter des accidents graves. Il
convient que le sol soit non glissant, que les angles
saillants soient arrondis, que les cloisons séparatrices
des boxes soient assez hautes (plus de 2,40 m) afin
d’empêcher que le cheval passe ses membres par-
dessus. Concernant les portes de boxes elles doivent
s’ouvrir vers l’extérieur, avec deux verrous, dont l’un à
une dizaine de centimètres du sol, le barreaudage doit
être serré (8 cm d’entraxe maximum) et ne doit pas per-
mettre de coincer un membre. Les robinets ou autres
parties saillantes sont à protéger et les câbles élec-
triques placés hors de portée. Les aires de stockage des
fourrages et des fumiers sont situées en dehors des
écuries. Prévoir un dispositif de lutte contre l’incendie.
1 Exclure les clôtures de barbelés ou en grillage.
LOGEMENT
Photo1. Litière de paille faite « en bateau » pour un meilleur confort du cheval. Photo 2. Litière en copeaux de bois, le
foin est distribué au sol, les murs sont équipés de plaques de caoutchouc dans le cas des chevaux réputés taper au
box. On remarque la maçonnerie supportant l’auge qui descend jusqu’au sol et l’anneau sur lequel est attachée la pierre
à sel, son homologue se trouve en vis-à-vis, ce qui permet d’attacher le cheval à deux longes pour les soins d’écurie.
(Photos Francis Debrosse).
GÉNÉRALITÉS
2a
2b
1 2c
Photo1. LA FAÇON DE TENIR UN CHEVAL. La personne est positionnée en zone de sécurité, la protégeant des risques
de morsure, de coups de tête, d’antérieurs et de postérieurs. - Photo2. Tenue d’un antérieur levé pour immobiliser les
trois autres membres, et empêcher la ruade. Photo2a. Positionnement et prise du doigt du cheval. Photo2b. Tenue du
pied pour que le cheval ne s’appuie pas. Photo 2c. Tenue du pied pour que le cheval ne se pointe pas (Photos Francis
Debrosse).
PROCÉDURES POUR LA CONTENTION utilisable sur le cheval à la station, tenu en main, mais
L’anamnèse (connaître les antécédents du cheval) et non attaché au mur.
l’inspection sont les étapes qui précèdent l’abord du La tenue d’un antérieur levé (photos 2a, 2b et 2c) est
cheval. L’anamnèse, l’inspection, puis la palpation- la contention la plus courante pour empêcher la
pression, et le choix de la technique la mieux adap- ruade lors d’un palper transrectal, et pour immobili-
tée, sont les étapes préalables à la contention. En ser les trois autres membres au sol. Bien que consi-
effet, s’il y a des règles générales pour l’abord et la dérée comme assez sûre, la technique n’est pas
contention, il faut savoir les adapter à chaque situa- absolue. Les chevaux légers et agiles arrivent à ruer en
tion, et pour cela il y a des moyens que nous allons ne prenant appui que sur un antérieur, l’équilibre sur
envisager maintenant. deux membres latéraux ou en diagonale est possible,
ce qui fait qu’un des deux postérieurs peut garder la
MOYENS POUR LA CONTENTION mobilité, et enfin le cheval peut se mettre à genoux
CHEZ LE CHEVAL sur l’antérieur opposé. Pour prévenir ces écueils, il
convient de faire tenir le pied de la façon suivante.
L’information que l’on peut obtenir sur les antécé-
Pour lever le pied, on déséquilibre légèrement le che-
dents du cheval nous aide au choix du type de
val, en le poussant légèrement, avec notre épaule, du
contention. Par exemple, on évite d’attacher un che-
côté opposé au membre à lever. Notre main est alors
val réputé « tirer au renard » ou d’utiliser le tord-nez
descendue le long de la face interne du membre à
chez un cheval qui se pointe.
lever, et le saisit au niveau du paturon ou du fanon, en
Le simple licol est aussi bien un moyen de contention appliquant un mouvement de traction vers le haut et
qu’un système d’attache. On se positionne en avant de flexion de l’extrémité du membre. Une fois le pied
de l’épaule. Sur les chevaux délicats, on le positionne levé, la personne qui tient le pied du cheval se posi-
d’abord à l’encolure puis au niveau du chanfrein. Il est tionne au niveau de l’épaule du côté de l’antérieur
bien toléré, sauf lorsqu’il est utilisé comme système levé, elle est tournée en regardant en direction de la
d’attache sur des chevaux réputés « tirer au renard ». croupe du cheval, elle a les jambes légèrement écar-
Pour cette raison, on utilise des nœuds qui se défont tées, et le pied est tenu à deux mains. La main inté-
par simple traction sur l’extrémité de la corde, et rieure au membre à lever, passe entre la cage
l’homme de cheval est toujours muni d’un couteau thoracique du cheval et le membre en question. Elle
dans sa poche, notamment lors des transports, cela est placée au niveau du paturon, sans enserrer ce
peut éviter qu’un cheval s’étrangle, pendu au bout de dernier avec le pouce, le boulet est alors fléchi à 80
son licol. Lorsque les box sont munis de deux anneaux degrés environ. La main extérieure au membre tient la
latéraux, le système d’attache à deux longes est de pince du sabot comme un levier. C’est cette main
loin préférable. Il permet les soins de façon sécuritaire. externe qui assure la sécurité de la façon suivante:
Il permet aussi de laisser le cheval attaché sans sur- lorsque le cheval s’appuie trop sur le membre levé, ce
veillance, avec une relative sécurité. qui augmente le risque de ruade, on rétablit l’équilibre
Le licol à chaînette permet un degré de contention par une traction vers le haut sur la pince, fléchissant
légèrement plus fort. Dans ce cas la longe est termi- ainsi les articulations du boulet et du paturon; lorsque
née par une chaînette que l’on fixe à l’anneau du le cheval ne s’appuie pas assez et risque de se poin-
licol, ce qui permet de passer la chaînette sur le chan- ter, on exerce le mouvement inverse vers le bas. En
pratique, cela fonctionne comme un levier de com-
frein pour avoir un effet de caveçon, ou bien sur la
mandes, actionné vers le haut : le cheval monte ;
gencive au niveau de la lèvre supérieure ou inférieure,
actionné vers le bas: le cheval descend. Ainsi celui qui
ce système est principalement utilisé chez les étalons.
tient le pied reste aux commandes et ses interven-
Le caveçon est utilisé pour tourner les chevaux à la tions seront efficaces si on lui a expliqué ce qu’il faut
longe. Il est déconseillé pour la contention à la station faire et s’il reste attentif au comportement du cheval.
car celui qui tient le cheval est trop exposé à un trau-
La tenue de la queue peut s’effectuer de deux façons
matisme dû à la structure métallique du caveçon.
différentes (photos 3a, 3b et 3c). Tenue vers le haut,
Le chifney est un anneau métallique que l’on place rigoureusement droite, elle sert à immobiliser le che-
dans la bouche du cheval avec deux montants et une val, ceci est utilisé essentiellement chez les poulains,
têtière. Le bas de l’anneau est fixé à la longe. Ce sys- car chez l’adulte la force de nos poignets ne permet
tème, aussi appelé mors anti-cabreur, est couram- que rarement de maintenir cette position. Chez le
ment utilisé chez les étalons pour l’exercice au pas en poulain, la personne qui assure la contention se place
main. Il est prudent de le surajouter au licol en pas- latéralement avec une main à la base de la queue et
sant la boucle de la longe dans les deux anneaux. Il est l’autre à la base de l’encolure. La deuxième façon de
3a 3b 3c
Photo3.TENUE DE LA QUEUE POUR LE CONTRÔLE DES MOUVEMENTS, DU CHEVAL. Photo3a. Toucher de la croupe
d’une main et tenue de la queue de l’autre • Photo 3b. Palper du jarret d’une main et tenue de la queue de l’autre. •
Photo 3c. Passage derrière le cheval en lui tenant la queue.
4a 4b 4c
Photo4. MISE EN PLACE ET UTILISA-
TION DU TORD-NEZ. Photo 4a.
Abord par la joue. Photo 4b. Puis par
le nez. Photo 4c. Préhension du nez.
Photo4d. Sondage naso-œsophagien
dans un box. On remarque que le
tord-nez est tenu à deux mains, et que
les deux intervenants sont du même
4d 4e côté. Photo4e. La même intervention
que pour la figure 4 d, mais dans une
barre d’examen: les deux intervenants
peuvent se mettre chacun d’un côté
du cheval. Photo 4f. Les premiers
signes d’intolérance au tord-nez.
Photo 4g. Ne pas aborder le cheval
de face pour la mise en place d’un
tord-nez (Photos Francis Debrosse).
4f 4g
tenir la queue doit être utilisée chez le cheval adulte alors comme son assurance-vie. Il se place à hauteur
dès que l’on pratique une inspection-palpation sur de la croupe, saisit la queue d’une main, exerce une
l’arrière-main. L’objectif n’est pas tant l’immobilisation légère traction dessus, puis en fonction des réactions
mais le contrôle des mouvements du cheval. C’est le du cheval, maintient la tension ou relâche légère-
praticien lui-même qui tient la queue qu’il considère ment. De l’autre main, il effectue les gestes de pal-
pation, de pression, au niveau de la croupe, la jambe et celle qui tient le tord-nez juste en avant. S’il s’agit
et l’extrémité du membre postérieur avec une pro- d’un adulte, assez tolérant, il est possible de se placer
gression vers le bas. Lorsque les deux mains sont de chaque côté, en avant des épaules, mais jamais
nécessaires, et lorsque la situation est contrôlée, la devant le cheval. Dans ce cas, celui qui est à la longe
queue peut être relâchée. Elle peut être reprise si le est placé à gauche; celui qui est au tord-nez, à droite.
comportement du cheval l’indique. En pratiquant de Que l’on soit, du même côté ou de chaque côté, la
la sorte, on reste aux commandes du cheval, on enre- procédure de mise en place est la même. Celui qui
gistre ses réactions, et l’on a le temps de faire avor- tient le tord-nez passe la main à travers la boucle de
ter le départ du coup de pied en exerçant une traction la cordelette, le tord-nez se trouve alors suspendu à
ferme latéralement, ce qui le déséquilibre et limite le son poignet, il saisit le licol, puis le chanfrein avec la
décollement du pied. Avec l’habitude, cette façon de main libre, puis la main chargée du tord-nez pro-
faire devient systématique et lorsqu’on passe d’un gresse de caudalement à rostralement (de l’arrière
côté de la croupe à l’autre, on peut rester au contact vers l’avant), le long de la joue pour atteindre la com-
du cheval, tout en changeant de main, et sans relâcher missure des lèvres, puis le nez; le geste est lent; en cas
la queue. de défense, une pause est faite dans la progression
La palpation et la pression digitée ponctiforme sont tout en restant au contact, et en introduisant éven-
des gestes de base pour la contention. La palpation tuellement un doigt dans la commissure des lèvres, ce
correspond au toucher comme il a été décrit précé- qui est bien toléré pour les chevaux qui sont habitués
demment. La pression appliquée au doigt sur une à avoir une embouchure. La main qui porte le tord-nez
zone d’intérêt du corps du cheval permet d’évaluer la est alors positionnée sur le nez qui est saisi de façon
douleur. Ceci nous permet de faire un choix sur le dosée, en fonction du comportement du cheval, suf-
niveau de contention à mettre en place avant de réa- fisamment serré pour ne pas lâcher; pas trop, pour ne
liser un acte sur le site concerné. La pression digitée pas induire de défense, là aussi la notion de fixité de
appliquée d’une façon spécifique, correspondant à un la main est déterminante. Si le comportement du
mécanisme neuro-physiologique, appelé «contrôle de cheval le permet, la main libre qui fixait le chanfrein
porte » et que les vétérinaires connaissent bien, per- vient alors saisir le manche du tord-nez, le positionne,
met aussi de bloquer la douleur. Ceci permet de réa- et «l’emprisonne» entre son bras et son corps vers les
liser, sans contention, des actes simples et rapides aisselles, puis le fait tourner pour obtenir une tension
comme les injections. de la cordelette, suffisante pour fixer le nez du che-
val. Lorsque le comportement du cheval ne le permet
La saisie d’un pli de peau en avant de l’épaule, de pas, le manche du tord-nez est confié à celui qui
façon ferme, à la force du poignet, immobilise le che- tient la longe et qui le tourne jusqu’à fixation du nez
val et induit une posture en latéro-flexion axiale du du cheval par la cordelette. Une fois le tord-nez posé,
même côté. Cette prise ne peut pas être maintenue le cheval est observé quelques secondes, la pression
très longtemps, mais elle permet la mise en place d’un exercée sur le nez peut être modifiée en serrant plus
autre moyen de contention physique telle que la ou en desserrant, le tord-nez est alors tenu à deux
prise d’un pied, la prise de la queue, ou la mise en mains par la même personne qui enserre en même
place du tord-nez. temps la longe contre le tord-nez. À ce stade, celui qui
L’utilisation du tord-nez correspond à un niveau de tient le tord-nez et celui qui intervient sur le cheval
contention supérieur aux techniques décrites précé- se placent du même côté. S’il y a un changement de
demment (photos 4a, 4b, 4c, 4d, 4e, 4f et 4g). côté pour l’intervention, les deux changent. Durant la
L’immobilisation obtenue est meilleure, mais les mise en place du tord-nez, on évite toute stimulation
risques sont plus grands. Le tord-nez a des effets irri- extérieure, les tapotements sur celui-ci ne sont pas
tants, antalgiques par la sécrétion d’endorphines, et souhaitables. Le retrait du tord-nez qu’il soit anticipé
immobilisant. L’équilibre entre ces différents effets est ou en fin d’intervention est à faire rapidement, c’est-
variable d’un patient à l’autre et instable au cours du à-dire que la vitesse de rotation pour le desserrer doit
temps chez le même patient; il convient donc de être rapide, car le cheval au moment de la libération
savoir détecter les signes d’intolérance à ce type de de son nez, peut avoir des mouvements d’encolure
contention. La mise en place du tord-nez peut être violents qui transforment le tord-nez en boomerang,
faite par une seule personne, celle qui tient la longe, c’est aussi pour cette raison qu’il doit être tenu à
mais cela demande de l’habitude. Plus fréquemment, deux mains car un tord-nez libéré est une arme redou-
le tord-nez est mis en place par deux personnes. S’il table. Traditionnellement il est en bois, un manche de
s’agit d’un poulain ou d’un cheval agité, les deux per- pioche convient très bien, certains sont en tube PVC,
sonnes se placent du même côté de l’animal. Dans ce ce qui facilite la désinfection, mais ils sont plus fra-
cas la personne qui tient la longe se trouve à l’épaule giles. La longueur du tord-nez est de un mètre, la
5a 5b
5c 5d
PHOTO 5 : BARRES DE CONTENTION. Photo 5a. Les barres de contention sont des équipements des cliniques
vétérinaires, ici à gauche, une barre d’examen et à droite, une barre de soins. Photo 5b. Les barres sont couramment
utilisées pour l’imagerie médicale. Photo 5c. Les chevaux rentrent plus facilement dans les barres par le côté. Photo 5d.
Barre équipée pour un palper transrectal (on remarque la marche placée au sol derrière le cheval), et pour des soins
de dos (on remarque le tabouret placé de côté) (Photos Francis Debrosse).
cordelette est une boucle de 35 centimètres, et d’un Les barres d’examen, autrefois appelées « travails »,
diamètre de 7 mm. Le tord-nez est un élément de sont des équipements des cliniques vétérinaires.
contamination d’un cheval à l’autre et d’une écurie à Elles conviennent aux chevaux qui tolèrent bien les
l’autre, il convient de le désinfecter et de l’utiliser avec transports en van. Les barres sont de différents types
des mains propres et sèches. en fonction des actes auxquelles elles sont adaptées.:
Durant la contention il est nécessaire de connaître les barre de médecine, barre de gynécologie, barre
signes d’intolérance, et aussi d’en informer celui qui de chirurgie, barre d’imagerie médicale (photos 5a, 5b,
tient le cheval, avec une instruction précise de ce qu’il 5c, 5d).
a à faire. La mise en place du tord-nez en est l’exemple Les entraves ne sont plus utilisées, si ce n’est parfois,
parfait. On précise qu’il ne peut pas lâcher le tord-nez dans les Haras, sur les juments.
tant qu’on ne dit rien, et que par contre, il faut l’en-
lever très vite lorsqu’on en donne l’ordre. Lorsqu’un CONTENTION CHIMIQUE
tord-nez n’est pas toléré, s’il est enlevé assez tôt, il y ET CONTENTION COMBINEE
a un « moment de grâce » de quelques secondes, qui
permet au praticien de sang-froid de terminer son Les alpha 2 adrénergiques sont utilisés pour leurs
acte sans la contention. Les signes à ne pas manquer effets sédatif et analgésique. On peut dire qu’ils sont
sont : la polypnée (le cheval souffle), les tremble- la camisole chimique du vétérinaire équin. Ils s’asso-
ments musculaires, le faciès crispé, la transpiration, cient bien avec la mise en place du tord-nez (conten-
l’émission de bruits, la posture ramassée. Ces signes tion combinée), En association avec un morphinique,
d’intolérance précèdent le coup de pied, le saut de ils permettent la mise en place d’une antalgie
mouton, la ruade, la levade, la fuite, tout ceci en majeure. Ils ont des effets secondaires qui font que
fonction du tempérament du cheval. leur usage est réservé aux vétérinaires.
GÉNÉRALITÉS
Le cheval présente un certain nombre de normes de • Durée de l’œstrus: 6 jours en moyenne (2 à 15 jours).
bonne santé qui évoluent avec l’âge, la race. Il est im- • Réapparition de l’œstrus après le poulinage: 5 à 12
portant de les connaître afin de savoir si le cheval se jours.
trouve dans la norme ou hors de la norme (au-dessous • Durée de la gestation : 11 mois, soit 340 jours en
ou au-dessus). moyenne (320 à 365 jours).
LA TEMPÉRATURE RECTALE • Lait: quantité: 8 à 25 litres par jour, selon les races
pendant les 2-3 premiers mois (ou 2,5 à 3 kg par 100kg
DU CHEVAL de poids vif de la jument).
• Chez le poulain: 38,5°C • Nombre de tétées par jour: 2 à 4 par heure la pre-
• Chez l’adulte: 37 à 38°C mière semaine puis 1 toutes les 2 heures à 6 mois.
Toutefois, pour être représentative, la température • Sevrage: vers le 6e mois.
d’un cheval doit être prise le matin au repos, au box.
MÂLE
FRÉQUENCE CARDIAQUE Dès l’âge de 2 ans : apte à la saillie.
(nb de battements/minute) • Descente testiculaire: peut survenir jusqu’à deux ans.
• Chez le poulain : 50 à 80 battements par minute. • Volume de l’éjaculat: 70ml en moyenne (10 à 120ml).
• Chez l’adulte: 30 à 45 battements par minute. • Nombre de spermatozoïdes par ml: 100 à 400mil-
lions (seuil minimum tolérable: 60).
Le rythme doit être régulier et on peut entendre ma-
joritairement deux bruits cardiaques (Boum et Ta). Le • Pourcentage de spermatozoïdes vivants: 60 à 80 %
cœur s’ausculte en arrière du coude à droite et à gauche. en sperme frais et 30 à 40 % en sperme congelé.
Pour mesurer la fréquence cardiaque, il est également SANG ET URINE
possible de prendre le pouls au niveau de l’artère fa-
ciale ou de l’artère faciale transverse par exemple. Le sang est fréquemment prélevé pour analyse dans le
cadre d’une pathologie, d’un bilan pré-anesthésique ou
FRÉQUENCE RESPIRATOIRE du suivi d’un cheval sain et sportif par exemple. Des
paramètres hématologiques (globules rouges, globules
(nb de cycles respiratoires/minute) blancs, plaquettes), biochimiques, endocrinologiques
• À la naissance: 70-80 mouvements/min ou sérologiques peuvent être mesurés. Leurs valeurs
• 1 à 24heures: 40-50 mouvements/min doivent être interprétées en fonction de divers fac-
• 24heures à 6 mois: 25-35 mouvements/min teurs de variation que sont la race, l’âge, la discipline
• >6 mois: 6-20 mouvements/min ou spécialité du cheval, l’état de nervosité au moment
de la prise de sang, la date du dernier exercice ou
On peut compter le nombre de cycles respiratoires en l’heure du dernier repas. Il est donc important, dans la
regardant le creux du flanc du cheval. Comme chez l’hom- mesure du possible, de standardiser le moment du pré-
me, l’inspiration est active et l’expiration est passive. lèvement (le matin au box, avant le repas, 48 ou
72heures après un exercice intense ou un stress, trans-
MUQUEUSES port notamment), d’effectuer ce prélèvement avec
Les muqueuses du cheval sont rosées. Elles sont une contention minimale et d’interpréter les résultats
visibles en soulevant la lèvre supérieure (Photo 1) ou en fonction de normes adaptées au cheval (race, âge,
au niveau de l’œil. discipline). Il existe d’autres facteurs de variation liés
aux conditions de transport des prélèvements et au
ACTIVITÉ DE REPRODUCTION laboratoire d’analyse.
FEMELLE - De l’âge de 18 mois à 25 ans: L’urine peut être également prélevée dans le cadre
• Cycle: de février à août (hémisphère nord). d’une pathologie mais également dans le cadre de
• Durée du cycle: 3 semaines en moyenne (14 à plus contrôles anti-dopage. Les normes de ces paramètres
de 30 jours). sont données dans les tableaux page ci-contre.
Paramètres Adulte Race Pur-sang Pur sang Anon Adultes Poneys Poneys
toutes races lourde 1 an 3 ans (1-4 mois) (plus de < 15 ans > 20 ans
à l’entraînement 40 mois)
Globules rouges 8,2-12,4 6,8-12,9 7,5-11,5 8,6-10,5 7,72 ± 0,76 5,41 ± 0,87 7,2 ± 0,7 7,4 ± 1,1
(M/mm3)
Hémoglobine 12,5-17,3 8,0-14,0 10,0-14,3 13,0-16,1 11,8 ± 1,2 11,1 ± 1,6 10,2 ± 0,5 11,5 ± 1,4
(g/dl)
Hématocrite (%) 40-50 24-44 30-40 35,0-43,0 33,6 ± 3,2 32.1 ± 4.5 31,7 ± 1,7 36,5 ± 4,7
Globules blancs 6200-10500 5500-9500 6000-15000 6900-9800 14461 ± 3183 10902 ± 3167 9900 ± 1900 9300 ± 1700
ou leucocytes
(/mm3)
Neutrophiles 53-67 % 35-75 % 3700 – 5400 3900-5200 6473 ± 1836 4911 ± 1623 4800 ± 1700 5300 ± 1400
(/mm3 et%) (40-53%) (48-64%)
Eosinophiles 0-4% 0-3% 100-1000 0-200 779 ± 384 1385 ± 697 130 ± 90 380 ± 390
(/mm3 et%) (1-5%) (1-2%)
Monocytes 1-6% 2-12% 200-500 200-560 599 ± 264 380 ± 164 510 ± 270 300 ± 160
(/mm3 et%) (2-5%) (2-6%)
Lymphocytes 38-47% 2-10 % 3500-4900 2300-3400 6268 ± 1837 4067 ± 1398 4410 ± 1470 3350 ± 870
(/mm3 et%) (35-49%) (28-42%)
Plaquettes 150-300 - 118-243 127-206 336 ± 120 248 ± 75 - -
(103/mm3)
Tableau 1. Normes hématologiques chez le cheval en fonction de la race et de l’âge
GÉNÉRALITÉS
3 4
Photo 1. Réalisation d’une injection intra-musculaire dans l’encolure. (Photo Claire Scicluna). Photos 2 et 3. Injection
intramusculaire dans le muscle de la fesse et dans la cuisse (Photos Anne Couroucé-Malblanc). Photo 4. Aiguille en place
dans la veine jugulaire pour injection intra-veineuse (Photo Claire Scicluna).
GÉNÉRALITÉS
CONTRÔLE DE MÉDICATION
Le contrôle anti-dopage
DÉFINITION LES COURSES
Le contrôle anti-dopage consiste à détecter des sub- Ce code des courses précise qu’un cheval de course
stances ou des manipulations permettant l’améliora- ne doit pas receler dans ses tissus, fluides corporels,
tion des performances des chevaux de course ou de ou excréments de substances prohibées au jour de la
compétition équestre. déclaration de partant, au trot comme au galop.
Au trot, le cheval ne peut subir aucun traitement à par-
RÉGLEMENTATION tir du jour de son engagement.
En France, il existe d’une part une loi commune à tous Une liste de substances prohibées est établie et les
les sportifs, dont les chevaux de sport et ceci par le institutions rendent l’entraîneur responsable de tout
biais de la fédération française équestre et d’autre part traitement administré à son cheval. Les sanctions sont
des règlements inclus dans le code des courses qui d’ordre financier et suspensif.
gèrent le contrôle anti-dopage dans les courses de trot Des contrôles peuvent être réalisés à l’entraînement;
et de galop. l’entraîneur doit pouvoir produire une ordonnance de
traitement correspondant à la substance détectée.
LE SPORT
Code du sport: La loi Lamour de 2006. LES SUBSTANCES INTERDITES
La loi 2006-405 du 5avril 2006, (loi «Lamour»), qui crée SPORTS ÉQUESTRES
l’Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD), L’arrêté du 21 novembre 1996 s’applique encore pour
organise le système de contrôle. l’animal. Schématiquement, seuls les antibiotiques
La FFE a dû modifier son règlement de discipline de (excepté les formes retard à base de procaïne), les vac-
lutte contre le dopage en 2008. Les sanctions prévues cins et les antiparasitaires sont autorisés.
lors de dopage animal sont l’annulation des résultats
individuels et le retrait des médailles, des points et des COURSES
prix, ainsi que des interdictions s’exerçant sur: Dans les codes des courses, les listes de substances
– la participation de l’animal à des compétitions; prohibées sont sensiblement identiques.
– la participation du propriétaire, de l’entraîneur ou L’EHSLC (European Horseracing Scientific Liaison Com-
du sportif, aux compétitions et manifestations spor- mittee) édite une liste de temps de détection pour des
tives; substances courantes, à l’intention des vétérinaires
traitants.
– la participation directe ou indirecte à l’organisation
et au déroulement des compétitions, des manifes- Le vétérinaire est donc la seule personne habilitée à
tations et des entraînements; donner une estimation du temps de détection et doit
– l’enseignement contre rémunération de la pratique vous informer de la possibilité de réaliser une analyse
de l’équitation ou l’entraînement des pratiquants. de dépistage avant la reprise de la compétition ou des
courses.
Ces sanctions disciplinaires peuvent également
s’étendre au retrait provisoire de la licence, voire à la En France, le Laboratoire des Courses Hippiques gère
radiation. l’ensemble des analyses de contrôle anti-dopage issues
des courses et du sport équestre.
Les sanctions, prononcées par la commission fédérale
de 1re instance de lutte contre le dopage animal, sont
entérinées par l’AFLD, qui peut les alléger ou les alour-
dir. La personne responsable peut faire appel de la
décision de la commission de 1re instance.
CONTRÔLE DE MÉDICATION
1 2
TECHNIQUES D’IMAGERIE
1 3
5 7
6
Scanner • Photo 5. Mise en place du doigt d’un cheval entre l’anneau du tomodensitomêtre pour la réalisation
d’un scanner sur le cheval debout tranquillisé. Photo 6-7. Fracture complexe de la première phalange, visualisée
au scanner en trois dimensions et sur une coupe (Photos Roland Perrin).
Maladies des chevaux 37
P036_041_MDC_CH2_TECHNIQ_IMAG:012_014_I_INTRO 25/01/10 9:15 Page 38
TECHNIQUES D’IMAGERIE
1 2
3 4
Photo 1. Introduction d’un endoscope dans le naseau droit d’un cheval. Photo 2. Système d’endoscopie embarqué per-
mettant de réaliser des endoscopies des voies respiratoires supérieures à l’exercice sur la piste. Photo 3. Vue à l’endo-
scopie du pharynx et larynx d’un cheval: l’entrée de l’oesophage se trouve au dessus du larynx (flèche). Photo 4.Vue de
l’estomac d’un cheval montrant la partie non glandulaire (blanche) et glandulaire (rouge). On note la présence de quelques
gastérophiles. Photo 5. Vue à l’endoscopie de la vessie chez une jument de 5 ans. On visualise la paroi de la vessie ainsi
que l’urine (jaune) et l’endoscope indiquant la place de l’urètre (Photos Anne Couroucé-Malblanc, ENVN).
TECHNIQUES D’IMAGERIE
LA LAPAROSCOPIE OU COELIOSCOPIE
CHEZ LE CHEVAL
L’ARTHROSCOPIE
L’arthroscopie est la chirurgie mini invasive la plus ciel, les infiltrations des kystes osseux, l’utilisation de
pratiquée en chirurgie équine. Il est difficile de conce- la « coblation » qui est une technique permettant de
voir un bloc chirurgical équin sans arthroscopie découper des tissus mous, sans saignement et avec
actuellement. Le succès de cette intervention vient beaucoup de précision. Les articulations les plus trai-
de son aspect mini invasif et de la petitesse des tées par arthroscopie, sont les boulets, les jarrets et
ouvertures cutanées, de la faible agression de la cap- les articulations fémoro-patellaire et interphalan-
sule articulaire, du peu de complications et de la gienne distale. L’articulation fémoro-tibiale est un
bonne récupération fonctionnelle. Dans les progrès vrai challenge pour le chirurgien et le traitement d’un
récents, on peut citer: l’évolution des techniques per- ménisque ou d’un ligament n’est plus actuellement
mettant de restaurer un cartilage articulaire cicatri- du domaine de l’utopie.
2 3
5 6
LA GRIPPE ÉQUINE
LA GRIPPE ÉQUINE
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L’ANÉMIE INFECTIEUSE
L’ANÉMIE INFECTIEUSE
L’ARTÉRITE VIRALE
L’ARTÉRITE VIRALE
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LA PESTE ÉQUINE
LA PESTE ÉQUINE
MÉNINGO-ENCÉPHALITES VIRALES
DU CHEVAL
INFECTIONS À ROTAVIRUS
IMPORTANCE CONTAMINATION
Les rotavirus sont retrouvés dans le tractus digestif et Le cheval se contamine par voie orale, à partir de
provoquent une diarrhée importante (photos 1 et 2). matières fécales d’un autre animal atteint. La conta-
Ils sont très répandus dans le monde et on considère giosité est élevée et le virus est très résistant dans le
qu’ils sont à l’origine de l’affection la plus répandue, milieu extérieur. Des poulains exprimant peu de symp-
toutes espèces confondues, entraînant la mort de mil- tômes ou un adulte apparemment sain peuvent être
liers d’enfants chaque année. une source de contamination. Une fois dans le trac-
tus digestif, le virus détruit les villosités intestinales,
EXPRESSION CLINIQUE ce qui limite les capacités d’absorption et de diges-
Chez le cheval, les rotavirus engendrent des symp- tion de l’intestin grêle, provocant une diarrhée.
tômes principalement chez les jeunes (de 1 à 6 mois
d’âge). L’affection peut être discrète et n’avoir que peu TRAITEMENT
de répercussions comme elle peut entraîner la mort Le traitement est symptomatique. Il faut hydrater
par déshydratation et/ou infection bactérienne l’animal et lui administrer des pansements intesti-
secondaire chez des individus fragilisés. naux.
INFECTIONS À ROTAVIRUS
Photo 1. Rotavirus: groupe de particules virales mis en évidence dans les fèces diarrhéiques d’un poulain par microsco-
pie électronique. Photo 2. Muqueuse intestinale d’un cheval atteint de rotavirose. (photos Claire Laugier, Afssa, LERPE).
LA VACCINATION
LA VACCINATION
mesures sanitaires comme l’isolement des animaux merce (rhodococcose par exemple), des «auto-vaccins»
malades, le respect de la quarantaine lors de l’intro- sont parfois utilisés dans les élevages où la maladie est
duction de nouveaux animaux dans un effectif… présente. Ces vaccins sont préparés à partir des souches
bactériennes isolées sur les animaux malades, en col-
CAS PARTICULIERS laboration avec le laboratoire de bactériologie, et leur
Dans certains cas particuliers de maladies infectieuses administration est gérée par le vétérinaire responsable
pour lesquelles il n’existe pas de vaccin dans le com- de l’élevage.
La gourme
ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE Les complications sont dues à la dissémination bac-
térienne par voie hématogène ou lymphatique. Elles
Chez le cheval, les bactéries du genre Streptococcus peuvent être à la source des abcès métastatiques
sont les germes pathogènes les plus fréquemment (broncho-pneumonie, endocardite…), un empyème
rencontrés. des poches gutturales et une hémiplégie laryngée.
Streptococcus equi zooepidemicus est responsable
de bronchopneumonies rencontrées à tout âge et DIAGNOSTIC
de septicémies, d’abcès ombilicaux et d’arthrites Le diagnostic se basera d’une part sur les signes cli-
chez le poulain nouveau-né. niques souvent très évocateurs. Les analyses bacté-
Streptococcus equi equi est une bactérie pyogène riologiques sur les différents prélèvements réalisés
qui est responsable de la gourme. C’est une maladie (pus, lavage trachéal, lavage des poches gutturales…)
des voies respiratoires supérieures, très contagieuse ou sérologique (pic d’anticorps après 5 semaines)
qui affecte surtout les jeunes chevaux de moins de seront toutefois essentielles pour confirmer
5 ans. Cette bactérie est assez résistante dans le l‘affection.
milieu extérieur, dans l’eau et peut survivre plusieurs
mois dans les nœuds lymphatiques. La gourme se PRÉVENTION
retrouve essentiellement lorsqu’il y a concentration Elle se base sur l’isolement des chevaux atteints le
et circulation importante des chevaux. La transmis- plus rapidement possible. Une désinfection com-
sion se fait soit par contact direct entre les chevaux plète de tout le matériel utilisé sera mise en œuvre.
ou via un support (eau, matériel, aliment) ou du per-
sonnel contaminé. Lors d’introduction de nouveaux chevaux dans une
écurie, une mise en quarantaine d’une dizaine de
SIGNES CLINIQUES jours est souhaitable.
Dans la forme classique, l’incubation se fait en 2 à 10 TRAITEMENT
jours. Le début est souvent brusque avec de la fièvre,
de l’inappétence, un jetage nasal séreux puis purulent, Avant tout, la gestion se base sur le repos pour une
une toux humide, une pharyngite et une laryngite. période de 4 à 6 semaines. Lors d’une gourme clas-
Après 2 à 3 jours, on note une abcédation des nœuds sique avec abcédation des ganglions, il n’est pas tou-
lymphatiques mandibulaires et rétro-pharyngiens jours nécessaire de traiter avec des antibiotiques en
(photos 1 et 2). La gorge devient très douloureuse à première intention car on risque la une gourme
la palpation et le cheval présente des difficultés « avortée » avec infection focale chronique. Par
pour respirer (photo 3). Il faudra attendre 10 à 14 contre, il est très important d’assurer la maturation
jours pour avoir une amélioration des signes cli- et le drainage des abcès. Lors d’une gourme non clas-
niques. Le tableau clinique se termine en 3 à 6 sique dont les ganglions n’ont pas tendance à s’ab-
semaines si aucune complication n’est présente. céder, on pourra administrer de la pénicilline jusqu'à
5 jours après la disparition des symptômes. Pour les
Dans la forme non classique, les ganglions rétropha- chevaux exposés sans signe clinique, ils seront mis
ryngiens peuvent s’abcéder dans la ou les poches(s) en prévention sous pénicilline.
gutturales et évoluer ensuite en chondroïde (pus
ayant formé une masse dure). Il peut y avoir égale-
ment atteinte du ganglion sous-parotidien.
1 2
Photos 1 et 2. Abcès des ganglions sous-mandibulaires chez un cheval atteint de gourme ponctionné par le vétéri-
naire (photos J.-M. Betsch). Photo 3. Hypertrophie des ganglions rétropharyngiens et sous-mandibulaires chez un pou-
lain présentant une forte détresse respiratoire et ayant eu une trachéotomie (photo Gunther van Loon, université de Gand,
Belgique).
INFECTIONS À CORYNEBACTÉRIES
La rhodococcose
ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE DIAGNOSTIC
Corynebacterium equi ou Rhodococcus equi est un L’examen sanguin révèle une augmentation des para-
bacille Gram positif intra-cellulaire facultatif patho- mètres inflammatoires: augmentation du taux de fibri-
gène pour le cheval. C’est une cause fréquente de nogène plasmatique, de du sérum amyloïde A (SAA) et
broncho-pneumonie suppurée chez le poulain. Cette du nombre de globules blancs sanguins. Les examens
bactérie est présente dans le tube digestif des her- radiographiques et/ou échographique permettent un
bivores et se multiplie dans les crottins. Dans les diagnostic précoce car les symptômes sont discrets en
élevages, la contamination du sol augmente avec la début d’évolution.
densité d’animaux et la durée d’utilisation des Il est également possible d’effectuer une culture du
pâtures. Le poulain se contamine par inhalation à la germe (bactériologie) ou une PCR. Un diagnostic séro-
faveur d’un environnement poussiéreux. logique est également possible.
SIGNES CLINIQUES Le diagnostic différentiel inclut les autres causes de
Corynebacterium equi ou Rhodococcus equi atteint broncho-pneumonie et de diarrhée chronique chez le
les poulains de 2 à 6 mois. L’évolution est souvent poulain.
insidieuse et les lésions pulmonaires sont déjà avan- PRÉVENTION, TRAITEMENT
cées lorsque les symptômes apparaissent: fièvre (39- On limitera l’accès des poulains aux pâtures surpa-
40°C), difficultés respiratoires (photo 1), toux et jetage turées, surtout par temps chaud et sec. Pour le trai-
inconstants, auscultation pulmonaire anormale. De tement, peu d’antibiotiques sont efficaces car la
plus, il y a présence de foyers de densification pul- bactérie est en position intra-cellulaire dans les
monaire à la radiographie et à l’échographie (abcès macrophages. L’association Erytromycine-Rifampi-
pulmonaires - photos 2 et 3). La mortalité est élevée cine est le traitement de choix.
(80%). De la diarrhée et des arthrites peuvent égale-
ment être observées, isolées ou en association avec L’évolution des lésions au cours du traitement peut
la forme pulmonaire. être appréciée par suivi radiographique et/ou écho-
graphique pulmonaire et dosage des paramètres
inflammatoires comme le fibrinogène et la SAA. Un
traitement adjuvant peut être instauré selon les
symptômes.
Autres infections
ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE est présente dans différentes régions du monde, on
rencontre surtout la deuxième forme dans les régions
Corynebacterium pseudotuberculosis est un bacille Gram
de l’ouest américain.
positif intra-cellulaire facultatif infectant principale-
ment le cheval, le mouton, la chèvre et les bovins. L’infection s’accompagne d’une fièvre, d’une perte de
L’homme peut être contaminé, mais cela reste rare. poids. Le développement d’une infection généralisée,
la formation d’abcès internes, ou plus rarement des
SIGNES CLINIQUES avortements sont également décrits.
On reconnaît chez le cheval, deux formes cliniques: la La contamination se fait par pénétration de la bacté-
lymphangite ulcéreuse, et la formation d’abcès sous- rie à travers des abrasions cutanées, et de récentes
cutanés en région ventrale et pectorale, également études ont montré le rôle d’insectes comme vecteurs
appelée «pigeon fever». Tandis que la première forme mécaniques.
INFECTIONS À CORYNEBACTERIES
1 2
3 4
DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT
Le diagnostic est établi par culture bactérienne sur un
échantillon de pus, voire sur du sang ou tout autre
liquide prélevé (péritonéal, pleural, lait…) dans le cas
de bactériémie ou d’abcès internes.
Le traitement des abcès sous cutanés est chirurgical,
celui de la lymphangite et des abcès internes est
médical, à l’aide d’une antibiothérapie qui peut entraî-
ner un taux de survie supérieur à 70 % si elle est pré-
coce et prolongée.
INFECTIONS À CLOSTRIDIES
Le tétanos
ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE bril) peut être mise en relation avec le développement
de la maladie, mais le plus souvent aucune plaie n’est
Le tétanos est une maladie fréquente chez les mam-
objectivée. Il n’existe pas de test de laboratoire per-
mifères et les équidés sont très sensibles (mort chez
80 à 90% des chevaux atteints). mettant de confirmer l’hypothèse clinique de tétanos
chez le cheval vivant. La suspicion clinique est donc
Le tétanos est une toxi-infection. La bactérie respon- établie après exclusion des autres affections suscep-
sable, Clostridium tetani, vit dans le sol et les fèces. tibles de provoquer une clinique similaire (méningites,
Elle pénètre dans l’organisme par une plaie (plaies chi- hypocalcémie, fourbure aigue, myoglobinurie).
rurgicales ou traumatiques, ombilic du poulain…) et se
développe dans les tissus à l’abri de l’oxygène. Une TRAITEMENT
neurotoxine est alors produite par les spores et migre
La gestion est lourde et couteuse avec un pronostic
vers le système nerveux central.
réservé quand la maladie est déclarée. Les soins inten-
SIGNES CLINIQUES sifs visent à rétablir l’hydratation et à minimiser les
Le délai d’incubation (entre la production de la toxine spasmes musculaires (sédatifs et myorelaxants, envi-
tétanique par la bactérie et le développement de la ronnement calme) et le développement de la bacté-
maladie) est de 1 à 3 semaines (entre 8 et 10 jours en rie (antibiotique et antitoxine).
moyenne). Les premiers signes cliniques peuvent être
discrets: posture modifiée, anxiété, excitation, rigidité
PRÉVENTION
et/ou incoordination des mouvements (photo 1). Une Le contrôle de l’infection doit s’effectuer soit par
certaine spasticité musculaire est notée, surtout au immunisation active (vaccination) soit par immunisa-
niveau de la face et des membres. Quand le tétanos tion passive (administration préventive de sérum). Le
évolue, l’encolure reste en extension, la queue est protocole vaccinal prévoit deux injections de primo-
rigide et relevée. La spasticité musculaire s’étend : vaccination à 4 à 6 semaines d’intervalle dès le 3e mois
muscles de la mastication et de la préhension, troi- d’âge. La vaccination annuelle est recommandée
sième paupière (photo 2) et face. Le cheval atteint (même si les rappels peuvent être faits tous les 1 à
réagit au moindre stimulus. En phase terminale, le che- 5ans). Les femelles devraient recevoir un rappel avant
val reste en décubitus latéral, avec l’encolure et les la mise bas afin de renforcer la protection passive du
membres en extension rigide (opisthotonos - photo3) poulain par le colostrum. Un sérum peut être admi-
et la mort peut survenir suite à une dyspnée sévère nistré préventivement au poulain dès la naissance et
voire une bronchopneumonie par fausse déglutition. chez tout équidé blessé (indépendamment de son
statut vaccinal). De plus, des mesures sanitaires et
DIAGNOSTIC hygiéniques visant à minimiser les risques d’infection
Le diagnostic de suspicion est fondé sur les manifes- sont à respecter. Enfin, la vaccination des personnes
tations cliniques. L’existence d’une plaie (traumatique, ayant à manipuler des chevaux est une précaution élé-
chirurgicale) ou d’une omphalite (infection du nom- mentaire.
Le botulisme
ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE se retrouvent dans le sol et l’alimentation (plus sou-
Le botulisme est une maladie neuromusculaire sou- vent dans l’ensilage) et habituellement plusieurs
vent mortelle, causée par l’ingestion de la toxine chevaux d’une même écurie sont affectés par l’in-
produite par la bactérie Clostridium botulinum (type toxication. Beaucoup plus rarement, la bactérie peut
B et C le plus souvent chez les chevaux). Les toxines coloniser les tissus à la faveur d’une plaie cutanée, et
y produire les toxines. Chez le poulain, la maladie est gnésiémie, et chez le poulain, avec les myopathies
due à la production de toxine dans l’intestin colonisé dégénératives et l’hypocalcémie.
par la bactérie.
TRAITEMENT, PRÉVENTION
SIGNES CLINIQUES Il n’existe pas de traitement spécifique mais des trai-
Les symptômes apparaissent en 24 heures après l’ex- tements de supports sont indispensables: lavage gas-
position aux toxines et sont provoqués par une para- trique, tranquillisation pour diminuer l’activité
lysie musculaire: faiblesse généralisée, difficultés à la musculaire et administration d’absorbants intestinaux
mastication et à la déglutition et paralysie de la langue (huile minérale ou charbon inactivé) afin de limiter
(photo 1), paralysie flasque (hypotonie musculaire), l’absorption de la toxine.
troubles de la vision (dont mydriase), inconfort abdo-
minal, décubitus pouvant évoluer jusqu’à la mort Pour prévenir le botulisme, la nourriture doit être à
subite (par paralysie respiratoire ou cardiaque). l’abri de la contamination par les carcasses de ron-
geurs. De plus, il faut éliminer l’herbe ou l’ensilage
DIAGNOSTIC altéré de l’alimentation des chevaux. Lorsqu’un cas est
Des tests de laboratoire permettent l’isolement des détecté, il est très important de changer immédiate-
spores et de la toxine à partir de fèces. Le diagnostic ment la source d’alimentation des chevaux afin de
différentiel doit être fait avec la rage, les intoxications diminuer les risques de cas d’intoxication supplé-
aux organophosphorés, l’hypocalcémie, l’hypoma- mentaire.
1 2 3
4 5
Photo 1. Rigidité et incoordination des membres chez un âne atteint de tétanos. Photo 2. Procidence de la troisième
paupière chez un cheval atteint de tétanos. Photo 3. Rigidité et incoordination des membres chez un âne atteint de
tétanos. Photo 4. Paralysie de la langue chez un cheval atteint de botulisme. Photo 5. Cheval atteint de botulisme
présentant une paralysie flasque ainsi qu’une paralysie de la langue (photos Gunther van Loon, université de Gand, Belgique).
3 4
Photo 1. Le cadavre des chevaux morts de clostridiose présente une tuméfaction rapide et généralisée ainsi que des
écoulements hémorragiques par les orifices naturels et une coloration violacée de la muqueuse buccale. Photo 2.
Les chevaux atteints de clostridiose intestinale présentent souvent une diarrhée profuse aqueuse qui souille abon-
damment la queue, les fesses voire les membres postérieurs. Photos 3 et 4. L’intestin et son contenu sont hémorra-
giques lors d’infection à Clostridium perfringens (photos Claire Laugier, Afssa LERPE).
LA TUBERCULOSE
LA BRUCELLOSE
ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE bourses synoviales (« mal de garrot ») et les articula-
tions. La localisation génitale est exceptionnelle chez
La brucellose est une maladie non spécifique des équi- cette espèce et les avortements sont donc très rares.
dés, transmise à partir d’autres espèces animales infec- Quelle que soit la forme clinique (y compris un mal
tées (bovins, petits ruminants). La transmission de garrot), le diagnostic différentiel est toujours déli-
d’équidé à équidé est exceptionnelle mais possible. cat et impose de recourir aux tests sérologiques
La brucellose équine est très rare, aucun cas n’a été (photo 5).
décrit depuis plus de 30 ans.
Le cheval peut être infecté par Brucella melitensis, TRAITEMENT, PRÉVENTION
abortus ou suis, par contamination orale directe ou Un traitement antibiotique à base de streptomycine
indirecte (pâturages). ou d’oxytétracycline, même de longue durée (mini-
mum 3 semaines) donne des résultats aléatoires et
SIGNES CLINIQUES, DIAGNOSTIC décevants.
L’infection brucellique demeure le plus souvent inap- La prophylaxie est essentiellement défensive en évi-
parente. En cas de maladie, les symptômes généraux tant tout contact direct ou indirect des équidés avec
se manifestent par une atteinte fébrile avec faiblesse d’autres animaux brucelliques. Lorsqu’un équidé est
et fatigue anormales et des symptômes locaux peu- atteint, il y a, en outre, un risque de contamination
vent apparaître avec dissémination du germe dans les humaine.
LA TUBERCULOSE - LA BRUCELLOSE
1 2
3 4
Photo 1 et 2. Tuberculose nodulaire caséo-calcaire (foie et péritoine). Photo 3. Tuberculose miliaire du poumon.
Photo 4. Lésion tuberculeuse de la rate. (Photos Pierre Tassin). Photo 5. Diagnostic sérologique de la brucellose par
agglutination en tubes (photo Claire Laugier, Afssa LERPE).
LA SALMONELLOSE
LA SALMONELLOSE
LA LEPTOSPIROSE
LA LEPTOSPIROSE
LA MORVE (GLANDERS)
1 2 3
Photo 1. Morve respiratoire (forme chronique) : des ulcères étendus affectent la muqueuse du septum nasal. Photo 2.
Morve respiratoire (forme chronique): les lésions ulcéreuses ont entraîné une perforation de la cloison nasale. Photo 3.
Lésions de la muqueuse du larynx lors de morve (photos ENVA).
LE CHARBON (ANTHRAX)
LE CHARBON (ANTHRAX)
L’ACTINOBACILLOSE
L’ACTINOBACILLOSE
LA PIROPLASMOSE OU BABÉSIOSE
LES TRYPANOSOMOSES
ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE tente, de l’anémie, amaigrissement malgré un bon
Maladies réputées contagieuses « exotiques » qui appétit, parfois des avortements. Ces maladies ont le
n’existent actuellement plus en France. Ces maladies plus souvent une évolution fatale pour les chevaux.
sont dues à des parasites protozoaires, les trypano- Le diagnostic repose sur les signes cliniques dans les
somes. La spécificité d’espèce et le mode de trans- régions endémiques, ou sur la mise en évidence du
mission sont variables en fonction des maladies. Les parasite par frottis sanguin sur du sang périphérique
trypanosomiases englobent plusieurs maladies en (photo 4). Des tests sérologiques sont aussi dispo-
fonction du trypanosome identifié : la dourine
nibles.
(T. equiperdum), le surra (T. evansi) et la trypanoso-
miase africaine ou nagana ou maladie de la mouche
tsetse (T.brucei brucei, congolense ou vivax). TRAITEMENT
Il est non recommandé car le cheval risque de deve-
SIGNES CLINIQUES, DIAGNOSTIC nir porteur asymptomatique. De plus le traitement
Les signes cliniques sont variables en fonction de la médical avec les trypanosomicides comme le suramin,
maladie mais le plus souvent on retrouve la présence la quinapyramine sulfate ou l’isometamide, ont poten-
de lésions cutanées, d’œdèmes, de la fièvre intermit- tiellement de graves effets secondaires.
LA PIROPLASMOSE OU BABÉSIOSE
ORIGINE LA CANDIDOSE
Les agents pathogènes des mycoses sont des cham- Candida albicans est omniprésent dans l’environne-
pignons présents dans l’environnement. Certains sont ment. Il profite d’un défaut d’immunité (nouveau-né,
saprophytes (présents à la surface du corps sans cau- adulte affaibli). Il envahit la peau, les voies respira-
ser de lésions), mais peuvent devenir pathogènes toires, digestives et uro-génitales. Le malade présente
opportunistes à la faveur d’un déséquilibre. D’autres des plaques blanches dans la bouche, les naseaux et
sont pathogènes obligatoires, comme l’agent de la à l’entrée des voies uro-génitales. Cela peut se com-
teigne par exemple. Les voies respiratoires sont le pliquer de pneumonie, arthrite, ulcères gastriques,
plus souvent envahies. infection de l’ombilic, de l’œil, de l’utérus…
Bon pronostic sans complications et si la cause sous-
LES MYCOSES LES PLUS jacente est traitée.
FRÉQUENTES EN FRANCE Certaines de ces maladies sont répertoriées dans le
tableau 1.
L’ASPERGILLOSE
Les plus fréquents dans l’environnement, les Asper- DIAGNOSTIC
gillus sont saprophytes et opportunistes. La voie
d’entrée est principalement respiratoire. Ils forment Il est basé sur la clinique et les analyses de labora-
des granulomes dans les poumons (pneumonie), peu- toire: prélèvement pour culture (croûtes, poils, sécré-
vent envahir les naseaux, les poches gutturales, la tions), analyse cytologique (calque cutané, liquide
cornée de l’œil (rare en France), l’utérus, le placenta, trachéal, abdominal, céphalorachidien…), biopsie,
le cerveau… Leurs toxines peuvent persister dans l’ali- sérologie, génie génétique (PCR aspergillose), autop-
ment contaminé et mal conservé (chaleur et humi- sie.
dité), provoquant amaigrissement chronique et L’endoscopie, radiographie, échographie et scanner
atteinte multi-organique, pouvant être fatale. peuvent être intéressants dans certains cas (granu-
Pronostic très sombre pour les pneumonies, les lomes par exemple).
métrites et placentites, bon pour les rhinites et les
poches gutturales (après chirurgie et/ou traitement TRAITEMENTS
médical). L’énilconazole, le kétoconazole, l’itraconazole et le
fluconazole sont les antifongiques les plus utilisés.
LA TEIGNE OU DERMATOPHYTOSE La griséofulvine, l’amphotéricine B et la povidone
De nombreux champignons peuvent être incriminés iodée ont également une action antifongique.
(Trichophyton equinum est le plus fréquent). La Une exérèse chirurgicale est parfois possible, en cas
teigne est une maladie très contagieuse, à potentiel de granulomes accessibles chirurgicalement par
zoonosique (transmission à l’homme), peut persister exemple. Un traitement symptomatique peut égale-
un an dans l’environnement. Elle est plus fréquente ment aider à soulager le cheval.
au printemps (chaud et humide) et chez les jeunes à
l’entraînement lors de regroupements (concours…)
ou chez les sujets affaiblis, ayant une peau en mau-
vais état.
Zones dépilées circulaires parsemées dans le pelage,
parfois sous forme de nodules purulents. Le poil est
cassé et envahi par les filaments et spores du der-
matophyte (photo 1).
Bon pronostic à condition de traiter aussi l’environ-
nement.
MALADIES ÉMERGENTES
L’anaplasmose
ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE Les défenses immunitaires du cheval sont diminuées
car le parasite infeste les globules blancs. L’animal est
L’anaplasmose ou ehrlichiose granulocytaire est une donc sujet à des infections opportunistes.
maladie infectieuse du sang, due à Anaplasma pha-
gocytophila. Elle est transmise à la fin de l’automne, TRAITEMENT, PRÉVENTION
en hiver et au printemps par des tiques du genre Ixodes
(photo 1), présentes notamment en Europe du Nord. Les antibiotiques de la famille des tétracyclines sont
Les petits rongeurs sauvages sont des réservoirs de la couramment utilisés et permettent une amélioration
maladie. L’anaplasmose n’est généralement pas trans- de l’animal en 12 heures. En l’absence de traitement,
missible d’un équidé à un autre. la maladie régresse physiologiquement en 2 à 3
semaines, si aucune surinfection ne se développe.
SIGNES CLINIQUES, DIAGNOSTIC Le pronostic est excellent sur les cas non compliqués.
Les chevaux adultes présentent progressivement une Aucun vaccin n’est disponible à l’heure actuelle, la
hyperthermie marquée, un abattement, une dysorexie, seule prévention est un traitement acaricide à base
un oedème des membres, des pétéchies, un ictère et de permethrine.
des troubles de la démarche. Ces signes sont plus dis-
crets chez les jeunes chevaux de moins de 4 ans.
Le diagnostic de laboratoire est le plus souvent uti-
lisé : les parasites peuvent être directement visuali-
sés dans les granulocytes sur un frottis sanguin, ou
moins fréquemment, un examen sérologique peut
être réalisé.
Maladie de lyme
ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE Un examen sérologique réalisé en cinétique est
recommandé pour confirmer le diagnostic.
Maladie également appelée borréliose, la bactérie res-
ponsable Borrelia burgdorferi est transmise par des TRAITEMENT, PRÉVENTION
tiques du genre Ixodes (photo 1). La maladie de Lyme
touche également l’homme. Le traitement est classiquement de longue durée (au
moins un mois) et utilise des antibiotiques de la
SIGNES CLINIQUES, DIAGNOSTIC famille des tétracyclines.
La maladie se traduit généralement par une hyper- La prévention consiste en l’utilisation d’agents acari-
thermie légère, une raideur et une boiterie touchant cides (permethrine) ou l’administration d’antibiotiques
plus d’un membre, une sensibilité musculaire, une à titre préventif en cas de morsure par une tique.
hyperesthésie, une léthargie et une modification com- Il n’existe actuellement pas de vaccin en France.
portementale. Une réaction inflammatoire au site de
morsure de la tique peut parfois être constatée.
MALADIES ÉMERGENTES
1
Photo 1. Tique du genre Ixode responsable de la transmission de l’anaplasmose et de la maladie de Lyme. (photo
P.Bourdeau, ENVN). Photo 2. Morphologie de B. Burgdorferi vue au microscope électronique (photo J. Nelson ASM Micro-
bel Library).
Le système respiratoire du cheval débute au niveau Une sinusite se traduit par du jetage nasal unilatéral
des naseaux et se poursuit par les cavités nasales. Il y mucopurulent. La réalisation d’une percussion
a 3 méats dans les cavités nasales: le méat ventral, le médiate des sinus (en tapant avec les doigts sur la
méat moyen et le méat dorsal. Ces méats communi- tête du cheval à l’emplacement des sinus) permet de
quent avec les sinus mais également avec le pharynx. mettre en évidence une différence de son entre le
Avant le pharynx, se trouve la région de l’ethmoïde côté droit et le côté gauche (son plus mate lorsque
qui est constitué de volutes (photo 1). le sinus est «rempli» soit par du pus, soit par un kyste,
Concernant les sinus, ils sont constitués de la façon soit par une masse).
suivante: Le diagnostic de certitude s’appuie sur la radiographie
• un sinus frontal; (radio de profil de la tête) mais également sur la
sinusocentèse, qui consiste à faire un trou dans le
• un sinus maxillaire rostral qui est situé dorsalement sinus (trépanation) pour prélever le liquide accu-
à la prémolaire 4 (PM4) et à la première molaire (M1); mulé dans le sinus (pus par exemple) mais égale-
• un sinus maxillaire caudal positionné dorsalement ment pour pouvoir traiter directement l’affection
aux molaires 2 et 3 (M2 et M3). en drainant le sinus avec du sérum physiologique
(photo 4). Cette voie d’accès permet également d’in-
Le sinus frontal communique avec le sinus maxillaire jecter localement des antibiotiques. Lorsque cela ne
caudal qui communique avec les cavités nasales. suffit pas, il faut intervenir chirurgicalement en enle-
Le sinus maxillaire rostral ne communique par avec vant un volet osseux pour permettre d’atteindre la
les autres sinus mais communique également avec les lésion et de traiter.
cavités nasales (photo 2).
KYSTES SINUSAUX
AFFECTIONS DE LA RÉGION Les kystes sinusaux sont des masses remplies de
liquide qui se développent dans les sinus, le plus sou-
DE L’ETHMOÏDE vent dans les sinus maxillaires. Leur origine n’est pas
L’ethmoïde est une région très vascularisée qui saigne claire et il n’existe pas de prédisposition de sexe ou de
facilement. Il existe une affection appelée hématome race. Ces kystes sont souvent associés avec du jetage
progressif de l’ethmoïde qui n’est, au final, ni un nasal ainsi qu’une déformation de la tête. Le liquide
hématome, ni une tumeur. Cette masse grossit et contenu dans ces kystes est souvent visqueux et jaune.
saigne ce qui peut engendrer une épistaxis ainsi qu’une Il est possible de le prélever avec une aiguille ou via
obstruction partielle ou totale de la cavité nasale une sinusotomie (ouverture du sinus).
(Photo 3). Le traitement est médical et se fait avec des
injections intra-lésionnelles de formol dilué à 10 %. AUTRES AFFECTIONS
Les tumeurs sinusales sont rares.
SINUS Des affections sinusales peuvent également être liées
SINUSITES à l’existence de traumatismes par des coups de pied
Les chevaux peuvent présenter des sinusites qui sont notamment. Dans ce cas, des fractures, plus ou moins
soit primaires (infection bactérienne ou mycosique) faciles à mettre en évidence, sont associées aux affec-
soit secondaires à des affections dentaires notam- tions sinusales.
ment. Ainsi, il convient de toujours examiner les
dents d’un cheval atteint de sinusite pour vérifier
qu’elles ne sont pas à l’origine du problème.
Sinus frontal
KYSTE SOUS-ÉPIGLOTTIQUE
ET PHARYNGÉ
Cf. Anomalies fonctionnelles des voies respiratoires
supérieures.
pp
ad ag
cvd cvg
e
v
1 2
3 4
Photo 1. Voies respiratoires supérieures vues à l’endoscopie : ag) cartilage aryténoïde gauche ; ad) cartilage aryté-
noïde droit ; e) épiglotte ; v) voile du palais ; cv) corde vocale et ventricule gauches ; cvd) corde vocale et ventricule
droit et pp) plafond du pharynx. Photo 2. Vue endoscopique d’une folliculite pharyngée de grade 3/4. Photo 3.
Vue endoscopique d’une folliculite pharyngée de grade 4/4 chez un cheval de 2 ans présentant une toux chro-
nique. Les follicules sont nombreux, rouges et oedématiés et confluents. Photo 4. Vue endoscopique d’une fente
palatine chez un poulain de 10 mois : Le palais mou est absent et la muqueuse de la cavité buccale est visible du
nasopharynx (photos Anne Couroucé-Malblanc).
Grade Description
Normal Pas de follicules.
Grade 2 Follicules plus nombreux et plus largement répartis : parois dorsales et latérales du pharynx.
Grade 4 Très nombreux follicules larges et oedématiés présents sur tout le pharynx :
parois dorsale et latérales, palais mou et éventuellement l’épiglotte.
Les poches gutturales sont des diverticules présents épistaxis (saignement de nez) non liée à l’exercice, un
au niveau du pharynx (photo 1). Chaque poche guttu- jetage muco-purulent (uni- ou bilatéral) ou alimen-
rale est divisée en deux compartiments (médial et laté- taire et/ou un désordre neurologique (dysphagie, syn-
ral) par l’os stylohyoïde. On trouve la carotide interne drome de Horner, hémiparésie laryngée, atrophie de
et les nerfs crâniens IX, X, XI, XII dans le compartiment la langue…)
médial et la carotide externe dans le compartiment L’épistaxis signifie la présence de sang au niveau d’un
latéral (photo 2). ou des deux naseaux. Cette hémorragie est due à l’at-
Il peut y avoir différentes affections dans la ou les teinte de l’une des deux branches de la carotide et
poche(s) gutturale(s). peut varier de quelques gouttes à un débit continu de
plusieurs litres pouvant être fatal pour la vie du che-
EMPYÈME DES POCHES val (photo 3).
GUTTURALES La dysphagie se traduit par la présence de jetage ali-
L’empyème des poches gutturales signifie la présence mentaire bilatéral au niveau des naseaux (photo 4) et
de pus dans les poches gutturales. Cela est dû à la pré- également au niveau du plancher du pharynx. Le syn-
sence de bactéries dans les poches gutturales et c’est drome de Horner est dû à l’atteinte du nerf facial (nerf
d’ailleurs souvent la conséquence d’une gourme VII) et se traduit par une hémiplégie de la face avec
(infection due à streptococcus equi var equi). Les gan- paralysie d’une oreille, ptose d’une paupière et dévia-
glions rétropharyngiens qui se trouvent en arrière de tion du bout du nez.
l’auge et qui ne sont pas palpables chez un cheval sain Le traitement peut-être médical et/ou chirurgical. Le
peuvent former un abcès et percer dans la (ou les) traitement chirurgical idéal passe par l’occlusion des
poche(s) gutturale(s). vaisseaux impliqués. Cela se fait sous anesthésie géné-
Les signes cliniques sont un jetage muco-purulent rale soit par une technique de placements de cathé-
souvent bilatéral et une anomalie de la déglutition ters à ballonnet soit par une technique d’embolisa-
(dysphagie) pouvant être la conséquence d’une irrita- tion des vaisseaux impliqués. Ces techniques
tion et d’un dysfonctionnement des nerfs crâniens chirurgicales nécessitent un centre de référence chi-
présents dans la poche gutturale. rurgical et sont coûteuses. Le traitement chirurgical
réalisable sur le terrain et dans l’urgence, consiste à
Le diagnostic se fait par endoscopie en introduisant
ligaturer la carotide commune. Cela permet de dimi-
un endoscope dans les poches gutturales. Dans cer-
nuer le débit de l’hémorragie. Toutefois, un saigne-
tains cas, on trouve des chondroides qui sont des
ment rétrograde est toujours possible et une hémor-
structures provenant de la solidification du pus.
ragie fatale pourra quand même avoir lieu dans les
Le traitement est médical et nécessite de laver quo- semaines ou les mois qui suivront. Un traitement médi-
tidiennement les poches gutturales avec des solutions cal peut être effectué seul ou en combinaison avec
type NaCl ou Ringer Lactate jusqu’à ce que la solution un traitement chirurgical. Cela consiste en l’injection
de lavage soit claire. Des antibiotiques peuvent être dans la poche gutturale sous endoscopie ou par la
donnés par voie générale mais ce n’est pas toujours mise en place d’un cathéter à ballonnet de substances
indiqué ni efficace. antifongiques.
Dans le cas de ganglions rétropharyngiens suppurant
dans la poche gutturale, il est possible d’utiliser des TYMPANISME DES POCHES
pommades hyperhémiantes ou des vésicatoires en GUTTURALES
arrière de l’auge pour aider à la maturation des abcès. Le tympanisme des poches gutturales signifie une dis-
tension des poches gutturales due à l’accumulation
MYCOSE DES POCHES d’air. Cette affection se rencontre principalement chez
GUTTURALES les poulains et s’accompagne de signes cliniques
La mycose des poches gutturales signifie la présence comme la toux, un bruit à l’inspiration et éventuelle-
de champignons dans la ou les poches gutturales. Les ment une dysphagie avec régurgitation de lait au
motifs les plus fréquents de consultation sont une niveau des naseaux.
Cl
CE
sty
1 2
1 2
Epiglotte
3 4 Kyste
5 6
LES AFFECTIONS
DES VOIES RESPIRATOIRES PROFONDES
Les voies respiratoires profondes sont constituées de muco-purulentes dans la trachée (photos 3 et 4). Par
la trachée, des bronches et bronchioles et des pou- ailleurs, la sévérité de l’inflammation pulmonaire
mons. Différentes affections peuvent exister au niveau peut être évaluée par une analyse cytologique du
des voies respiratoires profondes. lavage broncho-alvéolaire (LBA). Chez les chevaux
« poussifs » il y a une augmentation du taux de neu-
LA MALADIE OBSTRUCTIVE DES trophiles.
VOIES RESPIRATOIRES PROFONDES La mesure des gaz sanguins artériels peut être inté-
(MOVRP) OU « POUSSE » ressante afin d’évaluer les échanges gazeux. La
mesure des gaz sanguins artériels peut être intéres-
DÉFINITION sante afin d’évaluer les échanges gazeux. La pres-
Cette maladie est une maladie chronique, d’évolution sion artérielle en oxygène (PaO2) est en général
longue touchant les voies respiratoires profondes et diminuée (inférieure à 90 mmHg) et la pression arté-
caractérisée par une obstruction des petites rielle en dioxyde de carbone (PaCO2) est normale ou
bronches et bronchioles due à une inflammation légèrement augmentée. La réalisation d’un test de
(rétrécissement de la lumière des bronches), bron- fonction pulmonaire est possible et permettra d’éva-
cho-constriction (bronchospasme) et des perturba- luer le degré d’atteinte fonctionnelle du poumon
tions secrétoires (hypersecrétion de mucus et (photo 5). Ces tests fonctionnels indiquent une aug-
difficulté d’élimination de ce mucus du fait d’un dys- mentation de la résistance au flux d'air, liée princi-
fonctionnement de l’escalator muco-ciliaire). Cette palement au bronchospasme et une diminution de la
maladie était anciennement appelée broncho-pneu- compliance pulmonaire. Ils permettent également de
monie obstructive chronique (BPOC) ou emphysème. mesurer la réponse au traitement.
Cette maladie chronique évolue de façon aiguë sous
forme de « crises de pousse ». TRAITEMENT
ÉTIOLOGIE TRAITEMENT MÉDICAL
L’étiologie est allergique et due notamment à des moi- Anti-inflammatoires
sissures contenues dans le foin. Les corticoïdes sont utilisés. Ils peuvent être admi-
SIGNES CLINIQUES nistrés par voie orale, parentérale ou par inhalation.
Un cheval en «crise de pousse» présente des signes de Ils améliorent rapidement (3 à 7 jours) la symptoma-
détresse respiratoire avec polypnée (augmentation de tologie des poussifs en crise.
la fréquence respiratoire) et dyspnée expiratoire (expi- Bronchodilatateurs
ration active avec présence d’une «ligne de pousse» qui Ils décontractent les fibres musculaires des petites
traduit l’effort fourni par le cheval pour expulser l’air voies aériennes et, en conséquence, permettent de
des poumons - photo 1). La dyspnée se traduit égale- lever le bronchospasme des chevaux en crise.
ment par la dilatation des naseaux (photo2) et un Mucolytiques
mouvement de «pompage» au niveau de l’anus. Certaines substances dites mucolytiques comme
Du jetage muco-purulent peut être présent au niveau l’acetylcystéine sont utilisées comme traitement d’ap-
des deux naseaux. Une toux peut également être pré- point mais il n’y a pas d’évidence scientifique de leur
sente spontanément ou lors de palpation de la trachée. réelle efficience.
À l’auscultation pulmonaire, on entend la plupart du TRAITEMENT HYGIÉNIQUE : GESTION
temps des bruits respiratoires augmentés et souvent DE L’ENVIRONNEMENT DU CHEVAL
des bruits anormaux tels que des crépitements ou des
La réduction de la charge en poussières respirables
sifflements.
reste la meilleure option pour traiter et prévenir cer-
DIAGNOSTIC taines affections respiratoires, dont la pousse princi-
Le diagnostic s’appuie sur les signes cliniques du che- palement. Il est très important de comprendre que
val ainsi que des examens complémentaires. ces mesures hygiéniques sont aussi, si ce n’est plus,
L’endoscopie permet de visualiser les secrétions importantes que le traitement médical.
2
1
5 6
Photo 5. Test de fonction pulmonaire (photo Emmanuelle van Erck, Liège, Belgique). Photo 6. Traitement par inhalation d’une
ânesse de 4 ans présentant une MIVRP (photo Anne Couroucé-Malblanc, ENVN). Photo 7. Endoscopie de la trachée d’un
Trotteur de 5 ans réalisée une heure après l’exercice et révélant la présence de sang (photo V.Deniau, Clinique Vétérinaire
de Grosbois). Photo 8. Photo d’une lame de cytologie de lavage broncho-alvéolaire d’un cheval présentant une HPIE.
La grosse cellule en haut à gauche est un hémosidérophage : macrophage ayant phagocyté des hématies (globules
rouges) (photo laboratoire Frank Duncombe, Caen).
7 8
MOVRP MIVRP
Chevaux plus âgés (> 8 ans) Chevaux jeunes.
Toux chronique, jetage mucopurulent, auscultation pulmonaire Toux chronique, jetage mucopurulent, intolérance à
anormale, expiration forcée (ligne de pousse), intolérance l’exercice légère.
à l’exercice très importante.
Obstruction des voies respiratoires modérée à sévère. Obstruction des voies respiratoires légère.
Bronchite/Bronchiolite. Bronchite/Bronchiolite.
PNEUMONIE - PLEURÉSIES -
PLEUROPNEUMONIES
DÉFINITION mais plus inconstants. L’auscultation thoracique permet
Les pneumonies ou pleurésies ou pleuro-pneumonies généralement d’identifier des bruits respiratoires
sont des affections moins fréquentes que celles vues anormaux, et dans la majorité des cas d’objectiver une
précédemment mais sont néanmoins très importantes intolérance à la ventilation forcée.
car elles impliquent souvent le pronostic vital de façon
plus directe et aiguë.
DIAGNOSTIC
Le diagnostic clinique est délicat.
Au sens strict du terme la pneumonie désigne une
inflammation aiguë ou chronique du tissu pulmonaire, Ce sont surtout les examens d’imagerie qui peuvent
dont les principales conséquences sont une perte confirmer une suspicion de pneumonie:
d’élasticité parenchymateuse et une destruction des • Les radiographies pulmonaires sont réalisables sur
surfaces d’échanges gazeux. la plupart des individus sous réserve de disposer d’une
Il peut y avoir une inflammation suppurative des source de haute fréquence, fixe ou portable (photo 1).
bronchioles et des alvéoles responsables de bron- • L’échographie (photos 2 et 3) permet une apprécia-
cho-pneumonies. Si l’infection intéresse en partie la tion plus fine des lésions superficielles, dès lors
surface pulmonaire et entraîne une réaction inflam- qu’elles sont en contact avec la surface pulmonaire.
matoire pleurale, on parle de pleuropneumonies. Elle a aussi l’avantage d’être plus aisément réalisable
Il peut y avoir également une inflammation cellulaire sur le terrain.
au sein des tissus conjonctifs et des parois alvéolaires, La recherche du ou des germes en cause et la réalisa-
pouvant évoluer vers une fibrose et une perte d’élas- tion d’un antibiogramme peuvent être effectuées sur
ticité définitive des régions concernées. On parle alors un lavage trachéal (photo 4) ou sur le liquide pleural
de pneumonies interstitielles. lors de pleurésie exsudative (photo 5).
LES BRONCHO-PNEUMONIES TRAITEMENT
ET PLEURO-PNEUMONIES En attentant des résultats bactériologiques, une
INFECTIEUSES antibiothérapie large spectre est généralement mise
en place. Le drainage d’un épanchement thoracique
ÉTIOLOGIE est indiqué si celui-ci est volumineux, et en cas de
Ces affections sont le plus souvent d’origine bacté- fièvre persistante ou de dyspnée, afin d’améliorer la
rienne. Les facteurs d’apparition les plus fréquents mécanique ventilatoire, de réduire la douleur et de
sont les infections respiratoires virales, les situations limiter les risques de séquelles. Un traitement anti-
de stress (compétitions, anesthésie générale, surpo- inflammatoire est indiqué pour limiter la douleur
pulation, variations de température…), le transport (par locale ainsi que l’hyperthermie.
le stress occasionné, le maintien de la tête en hauteur
et l’exposition à des agents irritants de l’appareil res- LES PNEUMONIES
piratoire) et les dysphagies (troubles de la déglutition) INTERSTITIELLES
ainsi que les situations de dépression immunitaire (syn-
drome de Cushing, âge, mauvais état d’entretien, Cette dénomination regroupe un ensemble assez
autres affections, traitements prolongés avec des cor- hétérogène d’affections, dont les mécanismes d’ap-
ticoïdes). parition ne sont pas encore bien cernés, mais qui ont
en commun un aspect lésionnel assez caractérisé, et
SIGNES CLINIQUES généralement une absence de réponse aux traite-
Les signes cliniques associés aux broncho-pneumonies ments anti-infectieux.
et pleuropneumonies ne sont pas nécessairement Si elles ont été initialement surtout décrites chez les
spécifiques : une hyperthermie permanente ou nouveau-nés et les foals, sur lesquels elles peuvent
récurrente est le plus souvent observée, la toux, avoir une expression clinique aiguë et une évolution
le jetage et les difficultés respiratoires sont fréquents rapidement fatale, les pneumonies interstitielles sont
2 3
de plus en plus étudiées sur les adultes, à la fois en rai- Les radiographies thoraciques sont généralement
son de leur sévérité et des interrogations qui demeu- l’examen complémentaire le plus révélateur (photo6).
rent quand à leurs facteurs d’apparition et à leur statut L’analyse de biopsies pulmonaires est également inté-
de «maladies émergentes» ou sous-diagnostiquées par ressante (photo 7).
le passé. Une forme un peu particulière de pneumo-
nie interstitielle, dominée par une infiltration à gra- TRAITEMENTS ET PRONOSTIC
nulomes éosinophillique, est également décrite chez Un traitement à base de corticoïdes est recommandé.
les équidés. L’administration d’antibiotiques large spectre est éga-
lement à envisager en traitement ou en prophylaxie
ÉTIOLOGIES de surinfections bactériennes.
Toxiques et irritants Malgré tout la plupart des études font état d’un taux
L’ingestion de certaines plantes comme Perilla fruc- de mortalité élevé dans les affections à dominante
tescens ou le Sénéçon de Jacob peuvent être respon- granulomateuse surtout lorsqu’elles ont atteint le
sables de pneumonie interstitielle chez les équidés par stade de la fibrose et/ou lorsqu’aucun facteur étio-
l’effet toxique de certains des métabolites de ces logique n’a pu être identifié et supprimé.
plantes sur les endothéliums capillaires.
L’inhalation de fumée peut également occasionner des PNEUMONIES FONGIQUES
lésions interstitielles chroniques consécutives à la Les pneumonies fongiques sont rares chez le cheval,
destruction des membranes alvéolaires et aux réac- et généralement le fait d’agents opportunistes dans
tions inflammatoires à corps étranger déclenchées un contexte de maladie intercurrente: des champi-
par les particules carbonées. gnons saprophytes, principalement des familles Asper-
Infections virales gillus, Mucor et Candida, peuvent être retrouvés.
Une infection à Morbillivirus a été identifiée en 1995 Le diagnostic d’une pneumonie fongique est très dif-
comme agent étiologique de pneumonie interstitielle ficile et souvent assez tardif.
aiguë et fatale chez l’homme et le cheval. Les signes cliniques et les anomalies radiographiques
Des pneumonies interstitielles sont décrites chez les sont variables et non spécifiques.
nouveau-nés et les foals lors d’infections à Herpesvirus Le pronostic des pneumonies fongiques est très
Equin de type 1, au virus de l’Artérite Virale équine et réservé dans l’ensemble, mais dépend en partie de
plus récemment d’infections grippales. Leur rôle dans l’agent impliqué, de la présence et de la gravité
l’apparition des lésions granulomateuses et fibosantes d’autres affections systémiques ou d’une altération
chroniques des adultes reste incertain. Récemment, du statut immunitaire.
une relation entre les lésions de pneumonie intersti-
tielle multinodulaire des chevaux adultes et une infec- AUTRES
tion à Herpesvirus de type 5 a été établie. Les tumeurs pulmonaires existent mais sont très rares
Hypersensibilité chez le cheval.
La pneumonie interstitielle peut être une des formes
d’expression pathologique rare de phénomènes d’hy-
persensibilité de type III.
Autres
Certains agents fongiques et parasitaires (dictyocaulus
arnfieldi) sont sporadiquement associés au dévelop-
pement de pneumonies granulomateuses.
DIAGNOSTIC
Les signes cliniques associés aux pneumonies inter-
stitielles en phase aiguë sont relativement similaires
à ceux des infections respiratoires bactériennes, et
dominés par des accès de toux, dyspnée, hyperther-
mie, parfois jetage muco-purulent. C’est généralement
l’absence de réponse aux traitements antibiotiques et
anti-inflammatoires de première intention qui amène
à pratiquer des examens complémentaires.
5 6
Photo 5. Prélèvement de liquide pleural chez un cheval présentant une pneumonie exsudative (photo Valérie Deniau,
Clinique Vétérinaire de Grosbois). Photo 6. Radiographie pulmonaire chez un âne de 3 ans présentant une pneumonie inter-
stitielle. Il y a une densification bronchique et une densification interstitielle diffuse (aspect grisé). Photo 7. Biopsie
pulmonaire réalisée avec une aiguille à biopsie semi-automatique après repérage radiographique et échographique
sur une ânesse de 3 ans atteinte de pneumonie interstitielle. (photos Anne Couroucé-Malblanc, ENVN).
30
7
LES STRONGYLOSES
Épidémiologie
GÉNÉRALITÉS SUR LES STRONGLES selon les espèces. Un cheval moyennement infesté
peut donc rejeter sur la pâture jusqu’à 15 millions
Ce sont les parasites les plus communs et pathogènes d’œufs par jour.
pour le cheval ; ils affectent des équidés de tout âge.
Les strongles constituent un ensemble de vers ronds L’éclosion de l’œuf puis le développement larvaire
qui vivent à l’état adulte dans le gros intestin du (photo 2) sont dépendants de conditions environ-
cheval. Ils sont arbitrairement divisés en 2 groupes, nementales favorables (oxygénation, humidité et
les grands strongles qui comportent 3 espèces prin- température). Dans des conditions optimales, la larve
cipales dont la taille varie de 3 à 5,5 cm : Strongylus infestante (L3) est formée en une semaine au mini-
vulgaris, Strongylus edentatus et Strongylus equinus, mum pour les grands strongles et en 3,5 jours pour les
et les petits strongles ou cyathostomes qui comptent cyathostomes (photo 3). Elle est mobile sur le sol des
une cinquantaine d’espèces de taille inférieure (moins prairies.
de 2 cm). L’excrétion d’œufs augmente chez les chevaux infes-
tés au printemps et en été. Les larves infestantes
PRÉVALENCE D’INFESTATION qui ont survécu à l’hiver sur les herbages meurent en
La prévalence d’infestation par les grands strongles général quand la température s’élève au printemps et
varie de 15 à 41 % selon les effectifs de chevaux étu- cette diminution de densité de larves infestantes
diés et décroît régulièrement depuis une vingtaine s’accentue avec la pousse de l’herbe, de sorte que les
d’années ; l’espèce dominante est S. vulgaris. chevaux sont moins exposés durant la première moi-
Contrairement aux grands strongles, la prévalence tié de l’année. En revanche, l’élimination accrue
d’infestation par les cyathostomes est élevée, envi- d’œufs au printemps et en été entraîne une conta-
ron 80 % des chevaux et 100 % des troupeaux, pro- mination massive des pâtures durant le reste de l’an-
bablement à cause du développement de résistance née. Le développement des oeufs en larves
contre certains anthelminthiques. infestantes et la migration des larves infestantes à
partir des fèces étant favorisés par la chaleur (opti-
Chez les chevaux infestés par des strongles, les œufs mum 25 °C) et l’humidité, les étés pluvieux consti-
de cyathostomes représentent la grande majorité tuent des périodes particulières de risque. Le gel
des œufs excrétés dans les crottins (85 à 99 %). prolongé, l’alternance de gel et de dégel, inhibe
l’éclosion des oeufs. Le gel détruit les larves préin-
MODE DE CONTAMINATION festantes alors que les L3 infestantes manifestent
ET CYCLE EXTERNE une certaine résistance. Les températures élevées
Les femelles adultes fécondées, présentes dans le et la sécheresse tuent à la fois les oeufs et les larves.
gros intestin, pondent des oeufs qui sont rejetés Les chevaux s’infestent par voie buccale en ingérant
dans l’environnement avec les crottins (photo 1). La des L3 présentes sur la nourriture ou dans l’eau de
production journalière d’une femelle grand strongle boisson. Les L3 perdent leur gaine dans l’intestin
est d’environ 5 000 œufs ; celle d’une femelle cya- grêle puis leur devenir est variable selon le groupe ou
thostome varie de 100 oeufs à plusieurs centaines l’espèce.
1 2
3 4
Photo 1. Larves de strongylus vulgaris dans l’artère mésentérique crâniale. Photo 2. Nécrose d’une portion du colon
due à strongylus vulgaris. Photo 3. Pancréatite chronique due à strongylus equinus. Photos 4 et 5. Larves de cyatho-
stomes enkystées (photo Afssa LERPE, Claire Laugier). Photo 6. Émergence de cyathostomose larvaire. (Photos Claire Laugier,
Afssa LERPE).
GASTÉROPHILOSES ET FASCIOLOSE
Gastérophilose
La fasciolose
CYCLE ET POUVOIR PATHOGÈNE La prévalence observée à l’autopsie en Normandie
est très faible (0,5 pour mille). La prévalence sérolo-
Fasciola hepatica, ou «grande douve», est un parasite gique serait d’environ 5% en France. La fasciolose est
hépatique des ruminants qui peut parfois infester les souvent asymptomatique. Des formes cliniques ont
chevaux. Le cheval ingère la forme infestante (méta- été décrites incluant une méforme, un amaigrisse-
cercaire) au pré, plus rarement dans du foin fraîche- ment, un poil hérissé, des muqueuses pâles ou subic-
ment coupé. Ces métacercaires libèrent dans le tube tériques, des coliques modérées et une alternance de
digestif des formes immatures qui traversent la paroi constipation et de diarrhée.
intestinale, migrent dans le tissu hépatique avant
de se localiser dans les canaux biliaires (photo 4). En PRÉVENTION
8 - 10 semaines, elles formeront des douves adultes
qui vont pondre des oeufs. Le cycle est rarement com- Le drainage des prés contaminés permet d’éliminer
plet chez le cheval. Le cycle de la grande douve l’hôte intermédiaire et d’interrompre ainsi le cycle
requiert un hôte intermédiaire : la limnée tronquée parasitaire.
(Galba truncatula) qui est un mollusque gastéropode
amphibie. Ainsi, la fasciolose sévit dans les zones
humides fréquentées par l’hôte intermédiaire.
GASTÉROPHILOSES ET FASCIOLOSE
1 2
OXYUROSE ET STRONGYLOÏDOSE
L’Oxyurose
CYCLE ET POUVOIR PATHOGÈNE peuvent y déposer des œufs, ce qui favorise égale-
ment la poursuite du cycle. Le cheval se contamine
Oxyuris equi est un parasite banal des équidés qui vit par ingestion d’oeufs embryonnés qui libèrent des
fixé sur la muqueuse du gros intestin (photo 1). Il larves de stade 4 et évoluent ensuite pour donner des
existe un dimorphisme sexuel marqué chez les vers vers adultes. Un délai de 5 mois environ sépare le
adultes. La femelle adulte est un ver rond blanchâtre moment de la contamination du début de la ponte
avec une queue effilée, d’une longueur de 5 à 10 cm. par les vers femelles.
L’oxyurose affecterait principalement les jeunes che- L’oxyurose se rencontre surtout chez des chevaux
vaux avec une fréquence d’infestation d’environ 40% entretenus à l’écurie car les oeufs résistent mal dans
contre seulement 10 % chez les chevaux adultes. le milieu extérieur. Le pouvoir pathogène se traduit
Après fécondation, le ver femelle migre aux marges par des dépilations voire des plaies résultant du
de l’anus et y dépose des oeufs en grande quantité, grattage et localisées à la base de la queue ou à la
enveloppés dans une substance adhésive. Ces dépôts pointe des fesses.
renfermant les oeufs se dessèchent et libèrent
ensuite les oeufs dans l’environnement des chevaux. PRÉVENTION
Parallèlement, ils causent un prurit anal marqué Une bonne hygiène des locaux et notamment des
(photo 2). Les animaux infestés se grattent l’anus et mangeoires et abreuvoirs, limite le risque d’infesta-
le périnée sur les mangeoires ou les abreuvoirs et tion.
La Strongyloïdose
CYCLE ET POUVOIR PATHOGÈNE grêle du poulain dès le 10e jour après la contamina-
tion. Les œufs, éliminés avec les crottins, évoluent
Strongyloïdes westeri est le premier parasite du pou- sur le sol soit en larves puis en adultes libres, soit
lain nouveau-né (photo 3). Il s’agit d’un ver rond de en larves infestantes. Ces dernières contaminent les
moins d’1 cm de long, fin comme un cheveu ; seules poulinières par ingestion mais surtout par voie trans-
les femelles parthénogénétiques sont des parasites cutanée ; elles peuvent persister des années dans les
stricts de l’intestin grêle. L’infestation des poulains tissus maternels et migrer vers la mamelle dès le
nouveau-nés par Strongyloïdes westeri est fré- début de la lactation. L’infestation du poulain est le
quente ; en Normandie, la prévalence atteint 11,4 % plus souvent subclinique. S. westeri pourrait être
chez les poulains de moins de 6 mois. cause de diarrhées non fébriles durant les 15 pre-
Chez les chevaux plus âgés, la prévalence du para- miers jours de vie.
site est très faible en raison de l’acquisition d’une
immunité spécifique. L’infestation se fait par inges- PRÉVENTION
tion de larves contenues dans le lait maternel ou, à Le ramassage hebdomadaire des crottins permet de
l’herbage, par passage transcutané de larves libres. réduire la densité des larves sur les pâtures et donc
Le parasite adulte pond des œufs dans l’intestin de limiter les risques de contamination.
OXYUROSE ET STRONGYLOÏDOSE
Photo 1. La femelle oxyure est un ver rond blanc, de 5 à 10 cm de long, avec une queue effilée. Photo 2. Le dépôt
des oeufs en région péri-anale entraîne du prurit et des lésions de grattage secondaires (dépilations voire plaies à la
base de la queue). Photo 3. Les poulains nouveau-nés peuvent être infestés par Strongyloides westeri dès les premiers
jours de vie. (photos Claire Laugier, Afssa LERPE).
L’ASCARIDOSE
L’ASCARIDOSE
3 4
CONTROLE DU PARASITISME:
GESTION DE L’ENVIRONNEMENT
PRINCIPES & OBJECTIFS manuel (facile pour des petits paddocks -photo 1) jus-
Les principes du contrôle du parasitisme des chevaux qu’aux engins type «crottinettes» pour les prairies. Et
reposent sur 5 points essentiels: il vaut mieux ramasser 60 % des crottins que ne rien
faire du tout.
1. Tous les chevaux sont parasités.
2.Les vers ont d’immenses capacités de prolifération • Rotation et mise au repos des pâtures durant 4
et de survie (ex: les larves de petits strongles peu- semaines après hersage et broyage: efficace unique-
vent survivre plus de 2 ans dans la terre, les œufs ment par temps sec et très chaud (plus de 30°), sinon
d’Ascaris 3 ans dans les crottins). le hersage va aggraver la contamination en répandant
des matières fécales sur l’ensemble des pâtures.
3. Nous disposons de peu de vermifuges différents et
aucun n’est efficace à 100%. • Épandage de chaux vive en poudre à la dose d’une
4.Plus de 90% des «vers» sont dans le milieu extérieur. tonne par hectare dans les jours qui suivent le départ
des chevaux : efficace sur les larves infestantes de
5.Pour qu’un cheval soit parasité, il faut obligatoire- petits strongles (ou cyathostomes) - photo 2.
ment qu’il se soit infesté.
L’objectif n’est pas d’éliminer tous les vers, mais de GESTION DES CHEVAUX
gérer une population de parasites compatible avec la La surpopulation entraîne une contamination accrue
bonne santé des chevaux, donc en limitant le nombre entre individus par l’intermédiaire des crottins. Il faut
de parasites. bien sûr éviter de mettre auprès des chevaux non ver-
Pour cela, il faut interrompre les cycles de reproduc- mifugés auparavant, éviter également la mise auprès
tion et de prolifération des parasites, en agissant à de chevaux dans les 48heures qui suivent la vermifu-
deux niveaux, soit dans le corps du cheval (interrup- gation, éviter l’épandage de fumier sur les pâtures des-
tion des cycles internes) soit sur l’environnement tinées aux chevaux.
(interruption des cycles externes) - figure 1. Une fois intégrée la notion que tout passe par les crot-
tins, puisque ce sont eux qui contiennent et répan-
GESTION DES BOXES dent les œufs des parasites, l’ensemble de ces
ET DES LITIÈRES mesures, qui sont souvent de bon sens, permet une
L’élimination fréquente et régulière des crottins est utilisation raisonnée des vermifuges.
essentielle, au minimum une fois par semaine. Il faut
savoir que la larve infestante des petits strongles (ou
cyathostomes) peut, dans de bonnes conditions de
chaleur et d’humidité, se former en 3 jours. Ainsi, un
cheval au box peut se réinfester à partir de ses propres
crottins dans un délai court. Ceci est particulièrement
vrai dans le cas des litières comestibles (paille) et
lorsque le foin est distribué au sol et souillé par les
crottins. Les stabulations sont à risque de par la
concentration d’individus. L’hygiène et le nettoyage
des mangeoires et des abreuvoirs est également utile.
GESTION DES PADDOCKS
ET DES PÂTURES
• Ramassage des crottins: bien que cette mesure soit
assez lourde à mettre en place et exige une réelle
volonté en termes d’organisation, c’est celle qui a le
plus d’importance et d’efficacité. Un cheval peut reje-
ter dans ses crottins 15 millions d’œufs par jour. Dif-
férentes solutions existent : depuis le ramassage fig1
Figure1. Objectif double : Interruption des cycles internes et externes. Photo 1. Gestion des paddocks. Photo 2. Épan-
dage de chaux poudre (photos Aude Lhérété-Bonneau).
CONTROLE DU PARASITISME:
UTILISATION DE VERMIFUGES
2a 2b
Fig.1. estimation du poids par mesure: (A x B x B) divisé par 11900 =Poids en kg. Photo 2a. Seringues de 6ml et de 22ml.
Photo 2b. Dosepour100 kg dans une seringue de 6ml. Photo3. Administration de vermifuges (se mettre à droite si on
est droitier) 1. Vider la bouche du cheval. 2. Insérer la seringue à la commissure vers la base de la langue. 3. Injecter le
produit en levant la tête. 4. Tenir la tête haute jusqu’à ce que le cheval ait tout avalé.
LES DENTS
La nourriture de l’ancêtre du cheval était constituée de cochon) (photo 1). Un retard dans l’éruption des pré-
plantes grasses et l’usure dentaire de fait très limitée. molaires, une anomalie de rétention des coiffes (lac-
La dentition était de type brachyodonte, c’est-à-dire téales prémolaires résiduelles), des éruptions asyn-
une couronne de taille réduite et une croissance limi- chrones des dents du maxillaire supérieur ou inférieur
té dans le temps comme chez l’homme. Les change- auront pour conséquences des défauts d’usures et des
ments climatiques ont imposé à l’espèce une nourriture anomalies de placement.
plus grossière, de consistance plus dure que l’émail, une Ainsi entre 2 et 5 ans d’âge le cheval va «faire sa bouche»
mastication de plus de 18h/jr a sollicité les tables den- avec l’éruption d’une dentition adulte celle ci prend la
taires, favorisant une évolution de la dentition vers un place des lactéales. Cette période de la vie du cheval
type hypsodonte c’est-à-dire une longue couronne et qui coïncide avec le dressage est particulièrement sen-
une racine courte. sible d’un point de vue dentaire.
Chez les espèces hypsodontes, l’éruption est lente, envi- La détermination de l’âge des équidés par la lecture de
ron 2-3mm par an, cette éruption continue permet de la table dentaire a été et est pratiquée depuis les Grecs
compenser l’usure naturelle induite par la mastication et les romains, néanmoins tous les auteurs modernes
des fourrages. Parallèlement l’efficacité de la mastica- s’accordent désormais pour dire que l’appréciation de
tion est améliorée par une complexification des pré- l’âge à l’aide de l’observation des signes fournis par les
molaires en molaires donnant au-delà des barres une dents incisives inférieures en particulier donne une bon-
rangée de six dents jugales. La table dentaire est ne approximation jusqu’à l’âge de 8 ou 9 ans, ensuite
constituée de trois tissus dentaires de natures différentes: malgré de l’expérience et un grand sens de l’observa-
l’email très dur et cassant, la dentine de dureté inter- tion c’est beaucoup plus aléatoire, tant les signes peu-
médiaire et le cément friable, ces trois tissus dentaires vent être variables.
permettront de compenser l’usure. Cela diffère des dents Les principales affections rencontrées sont des ano-
de l’homme dont la surface occlusale est uniquement malies d’éruptions à l’age de 1 an à 5 ans qui se tradui-
constituée d’émail. sent par des kystes dentaires abcédés (photo 2), puis
La particularité anatomique du crâne du cheval avec une des anomalies d’usures et d’excroissances dues à des
mandibule de taille inférieure au maxillaire supérieur défauts dans l’usure de la longue couronne dentaire
(dénommé anisognathisme), fait qu’en phase de repos constituées de trois tissus (dentine, émail et cément).
les couronnes des dents jugales du maxillaire et de la Beaucoup d’équidés ont un léger avancement du
mandibule ne s’affrontent pas accentuant ainsi, lors d’une maxillaire supérieur (bec de perroquet - photo 3). Cet-
mastication insuffisante, l’apparition de pans d’émail à te anomalie se traduit par un défaut d’usure et une for-
l’origine de douleurs dans la cavité buccale rendant le te pointe sur la première dent jugale du maxillaire supé-
cheval rétif à une décontraction de la mâchoire, préa- rieur (photo 4).
lable à une bonne acceptation du mors. Le patron d’oc- Les soins de prophylaxie dentaires que le vétérinaire
clusion des dents jugales présente ainsi un angle de 10 réalise sur le cheval après un examen minutieux (Pho-
à 15 °. La face masticatoire n’est pas perpendiculaire. to 5) sont essentiellement le nivellement des aspérités
Le cheval possède une dentition dyphyodonte. Durant d’émail appelés communément «surdents», la régula-
sa vie deux dentitions vont se succéder: une dentition risation du patron d’usure, l’extraction et l’évulsion des
lactéale et une dentition adulte. Toutes les dents ne pos- lactéales et des dents de loups (Photo 1), lorsque celles-
sèdent pas un stade lactéal: seulement les 12 incisives ci persistent et gênent le cheval. Parfois certaines affec-
et les 12 prémolaires, soit 24 dents lactéales et 36 à 44 tions du périodonte (ensemble des tissus environnant
dents adultes selon la présence ou non des canines et de la dent qui participe à son maintien dans le maxil-
premières prémolaires (dent-de-loup et dent de laire) conduisent à des situations plus graves qui
LES DENTS
1 2
5 6
nécessitent alors une intervention chirurgicale lourde: du cheval au mors. En outre, la longévité du cheval
c’est l’extraction dentaire. Les dents branlantes et les s’en trouve augmentée. En effet, les traitements endo-
chicots sont le lot des vieux chevaux ou il est souvent dontiques (soins de la pulpe dentaire) et prothétiques
nécessaire d’extraire ces dents douloureuses (photo 6). (couronnes par exemple, bridge…) chez le cheval sont
Une prophylaxie dentaire régulière tout au long de la illusoires, du fait de la croissance dentaire continue
vie de l’animal par une régularisation des défauts d’une part et de l’accès restreint dans la cavité buc-
d’usures de la table dentaire permet de conserver une cale d’autre part. Un accès par l’apex (c’est-à-dire par
occlusion dentaire optimale tout au cours de la vie du la racine) peut être tenté mais reste anecdotique et
cheval. Ainsi, une cavité buccale sans excès d’aspéri- d’intérêt restreint. Seule une prévention des défauts
tés et de pointes d’émail donne une décontraction de d’occlusions est réaliste pour prévenir les chutes et les
la mâchoire lors des séances de travail ou d’utilisation caries trop précoces.
AFFECTIONS DE L’ŒSOPHAGE
Engouement de l’œsophage
AFFECTIONS DE L’ŒSOPHAGE
3 2
Photos 1 et 2. Jetage alimentaire sortant par les naseaux chez deux chevaux présentant un engouement œsophagien
(photos Pascal Fanuel et Claire Scicluna). Photo 3. Bouchon de paille dans l’œsophage chez un cheval SF de 3 ans – Vue par
endoscopie (photo Anne Couroucé-Malblanc, ENVN).
PRÉVALENCE
ET FACTEURS DE RISQUE
L’ulcère gastrique est une affection courante qui
affecte tout type de chevaux (du poney au cheval de
course) et à tout âge (du foal au cheval de plus de 20
ans), avec une prévalence 50% des chevaux non per-
formants, 70% des chevaux de sport (CSO, dressage,
endurance), presque 100 % des chevaux de course,
50% des foals et sans doute jusqu’à 35% des chevaux
de loisir.
1a 1b
1c 1d
LES COLIQUES
LES COLIQUES
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Photo 1. Cheval en colique présentant des signes de douleur (le cheval gratte le sol). Photo 2. Palpation trans-rec-
tale dans le cadre de l’examen d’un cheval en coliques. Photo 3. Sondage naso-œsophagien d’un cheval en coliques
(photos Roland Perrin).
contenu intestinal au niveau d’une obstruction et sion chirurgicale est à prendre rapidement lors d’oc-
un rôle de témoin du transit, ainsi lorsque la paraffine clusion, afin d’améliorer les chances de résultats.
ressort dans les crottins cela signifie que le transit Dans la période post-chirurgicale, la récupération
intestinal est fonctionnel. Une perfusion lente per- fonctionnelle s’effectue dans les trois premiers jours,
met d’amener des électrolytes, comme le potassium l’inflammation intra-abdominale régresse dans les
ou le calcium qui interviennent dans la contraction six jours et la plaie de laparotomie évolue favora-
des muscles de la paroi intestinale. Une perfusion blement dans les neufs jours. L’alimentation est
rapide n’est pas recommandée dans un premier reprise très progressivement si le transit est confirmé
temps car elle risque de stimuler le péristaltisme et à l’auscultation et à l’échographie abdominale. On
d’aggraver un déplacement intestinal, par contre si on considère qu’il est rétabli si le cheval a fait au moins
a des signes de déshydratation, elle est ajustée pour trois crottins dans la journée.
maintenir le statut hydro-électrolytique.
CONCLUSION
Le traitement chirurgical permet de supprimer direc- Toutes les coliques étant potentiellement graves, il
tement, soit une obstruction, soit une occlusion et de est important de prendre des décisions thérapeu-
vidanger les compartiments digestifs. Si une portion tiques rapides qu’elles soient médicales ou chirurgi-
de l’intestin n’a pas été correctement irriguée et cales. Leur prévention repose essentiellement sur la
semble évoluer vers la nécrose, elle est retirée, on vermifugation et sur la qualité et la régularité de
appelle cette intervention une entérectomie. La déci- l’alimentation.
GRASS SICKNESS
GRASS SICKNESS
1 2
Les atteintes hépatiques sont fréquentes chez le liquide dans l’abdomen), du prurit, de la poly-
cheval, mais en général ces atteintes sont limitées urie/polydispie, des oedèmes périphériques, etc.
en étendue et en gravité. Il faut les différentier
d’une insuffisance hépatique, qui se définit comme DIAGNOSTIC
une incapacité du foie à assurer ses fonctions. L’analyse de sang peut mettre en évidence une élé-
L’insuffisance hépatique ne se manifeste clinique- vation des enzymes hépatiques, de la bilirubine ou
ment que lorsque 60 à 80 % du foie est atteint, et des sels biliaires. Cependant, ces élévations ne se
elle est, quant à elle, rarement rencontrée dans manifestent en général que lorsque l’atteinte hépa-
l’espèce équine. tique est étendue. Des valeurs normales de ces
Les causes d’atteinte hépatiques sont variables. Parmi enzymes ne permettent donc pas d’exclure une
elles, les plus fréquentes sont l’intoxication par des atteinte du foie.
plantes contenant des alcaloïdes toxiques chez L’échographie hépatique constitue un moyen non
l’adulte et les causes virales et bactériennes chez le invasif de diagnostic d’une atteinte hépatique. Cette
poulain. Chez les poneys et les ânes, l’hyperlipémie technique est réalisée par voie transpariétale et peut
(cf. chapitre « maladie du métabolisme lipidique ») permettre de mettre en évidence une modification
constitue une cause fréquente d’insuffisance hépa- de l’échogénicité hépatique, la présence de masses
tique. anormales au niveau du foie, ou encore la présence
de calculs biliaires (cholélithiase).
SIGNES CLINIQUES
Le diagnostic définitif d’une atteinte hépatique
L’insuffisance hépatique se manifeste le plus sou-
nécessite cependant souvent la réalisation d’une
vent par des troubles du psychisme : l’animal pré-
sente de la dépression plus au moins prononcée, biopsie hépatique, technique qui peut être réalisée
pouvant aller jusqu’à de la léthargie. Dans les cas sous simple anesthésie locale et idéalement sous
sévères, ces phases de dépression peuvent être entre- guidage échographique (photo 4).
coupées de phases d’hyperexcitabilité et de troubles TRAITEMENT
de comportement (pousser au mur, démarche sans
but, bâillements répétés) (photo 1), d’incoordination Dans les cas d’atteinte aiguë du foie, le traitement
motrice, et de dysfonctionnement des nerfs crâniens consistera essentiellement en un support sympto-
(paralysie du larynx ou de la langue, cécité, etc.). Une matique de la fonction hépatique sous la forme
diminution de l’appétit et de l’amaigrissement sont notamment de perfusions de glucose. L’appétit sera
souvent aussi présents. stimulé par la présentation d’une alimentation pauvre
en protéines (surtout pauvre en acides aminés aro-
La présence d’ictère (coloration jaunâtre des tissus qui
se visualise le mieux au niveau des muqueuses et de matiques) et riche en énergie. Un mélange constitué
la sclère) (photo 2) est un signe qui se rencontre chez de pulpes de betteraves (après réhydratation abon-
environ 50 % des cas de chevaux souffrant d’insuffi- dante et prolongée si utilisation de pellets !), de
sance hépatique. Cependant, la présence d’ictère mélasse et/ou maïs est souvent préconisé. Un apport
n’est pas forcément indicative d’un trouble hépa- complémentaire d’un complexe de vitamines B peut
tique. En effet, en cas de production massive d’hé- être utile. Si le cheval présente des troubles du com-
moglobine (ex: hémolyse), de l’ictère peut également portement, des sédatifs doivent parfois être utilisés,
être présent alors que le foie fonctionne normale- et si une atteinte bactérienne est suspectée, une
ment. antibiothérapie peut être nécessaire.
Toute une série d’autres signes cliniques peuvent Dans les cas d’hyperlipémie, un traitement spéci-
être suggestifs d’une insuffisance hépatique, à savoir fique doit être mis en place (cf. chapitre «maladie du
de la photosensibilisation (dermatite des zones non métabolisme lipidique »).
pigmentées) (photo 3), de la diarrhée, des coliques, Dans les cas d’atteinte hépatique chronique, le pro-
une diathèse hémorragique (propension à saigner), de nostic est très réservé et aucun traitement n’est effi-
la fièvre intermittente, de l’ascite (accumulation de cace.
INTOXICATIONS
INTOXICATIONS
INTOXICATIONS
Ainsi, des intoxications aiguës au fer ont été observées utilisés notamment pour le contrôle de la coccidiose
chez des chevaux, suite à des administrations orale ou chez la volaille, et pouvant accidentellement conta-
parentérale de trop grandes quantités de supplé- miner les aliments industriels pour chevaux. Les signes
ments en fer. Les animaux présentent alors un tableau cliniques majeurs sont de l’anorexie, une insuffisance
clinique dominé par de la diarrhée et des hémorragies cardiaque, une détresse respiratoire, des coliques,
gastro-intestinales, une défaillance cardiaque, un état une faiblesse musculaire généralisée et la mort.
de choc et la mort.
Le sélénium peut également s’avérer toxique. Souvent PRÉVENTION ET TRAITEMENT
administré avec de la vitamine E ou présent en La prévention de ces différentes intoxications passe
grandes quantités dans des plantes poussant sur des surtout par une bonne vigilance: éviter la consom-
sols naturellement riches en sélénium, il est suscep- mation accidentelle des végétaux toxiques lors des
tible d’induire des intoxications aiguë ou chronique. tailles de haies, lors de la contamination du foin ou en
L’atteinte aiguë est dominée par une détresse respi- période de disette au pré, obligeant l’animal à se
ratoire, alors que l’atteinte chronique se caractérise tourner vers des végétaux habituellement refusés. La
surtout par une chute des crins et des anomalies du distribution d’aliments destinés à d’autres espèces
sabot. est à proscrire, de même que l’utilisation abusive des
suppléments nutritionnels. Le traitement de ces
LES CONTAMINANTS intoxications est quant à lui le plus souvent sympto-
ALIMENTAIRES matique (lavage gastrique, purgatifs, soutien cardio-
respiratoire…).
Des substances utilisées comme additifs alimentaires
pour certaines espèces peuvent s’avérer très toxiques
si elles sont ingérées par le cheval. C’est le cas des
antibiotiques ionophores (monensin, salinomycine…),
INTOXICATIONS
Chêne
If Laurier cerise
Photos. Exemples de végétaux toxiques chez le cheval (photos Christine Cuvelier - Faculté vétérinaire de LIège).
MALADIES CARDIOVASCULAIRES
ET DU SANG
En comparaison à d’autres espèces telles que l’homme relaxation ou diastole ventriculaire (second bruit
ou les animaux de compagnie, les affections cardiaques cardiaque ou «Ta»). Chez les chevaux athlétiques, un
sont relativement rares dans l’espèce équine. troisième voire un quatrième bruit cardiaque, tous
Cependant, chez les chevaux de sport dont on attend deux physiologiques et correspondant respective-
la réalisation de performances de haut niveau, de ment à un remplissage ventriculaire rapide et à la sys-
faibles dysfonctionnements de la fonction cardiaque tole auriculaire, peuvent également être audibles.
peuvent résulter en une diminution significative des La présence d’un souffle à l’auscultation traduit la pré-
capacités sportives de l’animal. L’évaluation de la fonc- sence d’un flux sanguin turbulent anormal.
tion cardiaque occupe donc une place importante de
l’examen clinique dans cette espèce, notamment en EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
cas d’intolérance à l’effort ou lors d’une visite d’achat.
Lors de l’évaluation cardiaque d’un cheval, des souffles
ÉLECTROCARDIOGRAPHIE
et des troubles du rythme (arythmies) sont fréquem- L’électrocardiographie constitue l’examen complé-
ment détectés et peuvent, dans certains cas, être phy- mentaire de choix en cas d’arythmie cardiaque. Il
siologiques. La classification de ces anomalies en consiste en la mesure, au moyen d’électrodes et d’un
manifestation d’un phénomène physiologique ou électrocardiographe, de la différence de potentiel
pathologique n’est pas toujours aisée, et devra se électrique régnant entre deux points cutanés dispo-
baser sur un examen clinique et la mise en place de sés à proximité du cœur. Le tracé obtenu s’appelle un
techniques d’investigations complémentaires, princi- électrocardiogramme (ECG) et permet de visualiser
palement l’échocardiographie doppler ou l’électro- le fonctionnement du système de dépolarisation
cardiographie. cardiaque. Il permet de déterminer la nature des
arythmies cardiaques. Certaines arythmies présentent
EXAMEN CLINIQUE un caractère physiologique, d’autres par contre sont
L’examen clinique consiste en un examen général pathologiques. En cas de doute sur l’interprétation de
approfondi incluant un examen du pouls artériel, certaines arythmies, l’ECG est réalisé sur de longues
des veines et de la circulation périphérique, puis en périodes et/ou en cours d’effort, ce qui n’est réali-
un examen spécifique du cœur. Ce dernier consiste sable que par des systèmes miniaturisés (Holter) ou
essentiellement en une auscultation cardiaque qui par télémétrie (photo 2).
permet de mettre en évidence des troubles du
rythme ou la présence d’un souffle cardiaque. Elle est ÉCHOCARDIOGRAPHIE DOPPLER
d’abord réalisée sous les muscles de l’épaule gauche, L’échocardiographie est la méthode d’investigation
un peu au-dessus du coude (photo 1). Cette région cardiaque de choix en cas de souffle cardiaque. Elle
correspond à l’auscultation de la région de la valvule est non-invasive, très performante et très précise
mitrale. Ensuite, l’auscultation cardiaque doit être (photo 3). Elle permet de visualiser les structures du
complétée par un examen des autres valves car- cœur, les mesurer à différents moments du cycle car-
diaques nécessitant de changer la position du sté- diaque et d’en évaluer les mouvements. Le mode
thoscope au niveau du thorax gauche et droit. Doppler, complémentaire à l’échocardiographie, per-
Chez un cheval sain, deux bruits cardiaques sont met de visualiser le flux sanguin. Il permet d’évaluer
entendus, correspondant respectivement à la fer- le sens, la vitesse et les turbulences à l’écoulement
meture des valves auriculo-ventriculaires au moment du sang et permet ainsi de poser un diagnostic et un
de la contraction ou systole ventriculaire (premier pronostic précis des troubles de fermeture ou d’ou-
bruit cardiaque ou « Boum »), et à la fermeture des verture des valvules cardiaques et de la plupart des
valves aortiques et pulmonaires au début de la affections cardiaques congénitales (photo 4).
1 2
Photo 1. Auscultation cardiaque. Photo 2. Réalisation d’un examen électrocardiographique chez un cheval. Photo 3.
Réalisation d’une échocardiographie chez un poney. Photo 4. Exemple d’image échocardiographique Doppler montrant
un flux mitral de remplissage ventriculaire gauche normal (zone rouge) en doppler couleur sur une vue échocardio-
graphique bidimensionelle parasternale gauche de l’oreillette et du ventricule gauche. (photos Hélène Amory, Faculté vétéri-
naire de Liège).
AFFECTIONS DU CŒUR
Outre les arythmies qui ont été évoquées dans le et le pronostic des insuffisances valvulaires sont faits
chapitre précédent, le cœur peut être affecté par par échocardiographie doppler. Il n’existe pas de
des affections congénitales ou acquises. traitement des insuffisances valvulaires dans l’es-
pèce équine, tout au plus un traitement symptoma-
SOUFFLES CARDIAQUES tique peut être mis en place quand des signes
Les souffles cardiaques sont des bruits anormaux, d’insuffisance cardiaque apparaissent (photo 2). Ces
surajoutés. Il existe, chez le cheval, des souffles phy- traitements s’avèrent souvent efficaces pour réduire
siologiques et des souffles pathologiques. les signes cliniques à court terme.
Parmi les insuffisances valvulaires rencontrées chez
AFFECTIONS CONGÉNITALES le cheval, l’insuffisance mitrale est celle qui présente
Les anomalies cardiaques congénitales sont rares le plus de risque d’évolution en insuffisance car-
dans l’espèce équine. Il n’existe aucune preuve scien- diaque congestive. L’insuffisance aortique est fré-
tifique de leur caractère héréditaire chez le cheval, quente chez les chevaux âgés et est le plus souvent
mais il est conseillé d’éviter d’utiliser un cheval asymptomatique.
affecté par une telle pathologie pour la reproduction.
Les affections cardiaques congénitales les plus fré- ENDOCARDITE
quemment rencontrées sont, par ordre de fréquence Les endocardites consistent en une infection, le plus
décroissante: le défaut de septum interventriculaire, souvent de nature bactérienne, de l’endocarde. Elles
l’atrésie tricuspide, la tétralogie de Fallot, la persis- sont très rares dans l’espèce équine. Les signes cli-
tance du canal artériel, et les pathologies congéni- niques associés sont souvent ceux d’une insuffisance
tales complexes. Les poulains affectés pourront cardiaque accompagnés de signes d’un foyer inflam-
montrer un retard de croissance et de l’intolérance matoire souvent sévère et affectant divers organes
à l’effort, ou bien montrer des signes d’insuffisance (fièvre, boiterie intermittente, signes neurologiques,
cardiaque. S’il est peu important et isolé, un défaut etc.). Le diagnostic est fait par échocardiographie
de septum interventriculaire est cependant souvent (visualisation du ou des nodules d’endocardite -
asymptomatique et peut même être compatible avec photo 3) et à l’analyse de sang (foyer inflammatoire
des performances sportives normales. Le diagnostic non spécifique).
se fait par échocardiographie dans la plupart des
cas (photo 1). PÉRICARDITE
La péricardite est rarement rencontrée dans l’espèce
AFFECTIONS ACQUISES : équine chez qui elle est le plus souvent de résultat
INSUFFISANCES VALVULAIRES d’une extension d’une pleurésie ou d’une pleuro-
Les insuffisances valvulaires constituent la cause la pneumonie au niveau du péricarde.
plus fréquente de souffle pathologique chez le
cheval et sont le plus souvent associées à une dégé- MYOCARDITE
nérescence de la valve cardiaque affectée (endocar- La myocardite est une inflammation localisée du
diose). Dans la plupart des cas, ces insuffisances myocarde. Elle est rare dans l’espèce équine mais
valvulaires sont longtemps asymptomatiques hor- peut constituer une complication de maladies infec-
mis la présence d’un souffle. Ce n’est qu’au stade tieuses virales ou bactériennes telles que la gourme ou
ultime de la maladie, souvent après plusieurs années la grippe. Le signe clinique le plus souvent associé est
d’évolution, que l’insuffisance valvulaire provoque une intolérance à l’effort associée à des arythmies. Le
progressivement une insuffisance cardiaque avec diagnostic peut se faire par électrocardiographie et
dilatation des chambres cardiaques et l’apparition dosage sanguin de marqueurs de lésions myocar-
progressive d’une intolérance à l’effort. Ce n’est en diques (enzymes, troponines cardiaques).
général qu’à ce stade que des signes cliniques d’in-
suffisance cardiaque (œdèmes déclives, ascite, pouls
veineux, faiblesse, etc.) se manifestent. Le diagnostic
AFFECTIONS DU CŒUR
Thrombophlébite
DÉFINITION ET ORIGINE SYMPTÔMES, DIAGNOSTIC
La thrombophlébite est définie comme une throm- La veine atteinte est dure, chaude et douloureuse sur
bose (formation d’un caillot adhérent à la paroi du une zone localisée ou sur toute sa longueur. Un
vaisseau) associée à une phlébite (inflammation de la œdème de la tête, souvent asymétrique, peut se
veine). Chez le cheval, ce problème est fréquent et développer (photo 1). Le cheval peut présenter de la
touche le plus souvent les veines jugulaires. fièvre, de la dépression et une diminution de l’appé-
La coagulation intravasculaire disséminée, qui peut tit. L’échographie de la veine atteinte permet d’éva-
être définie comme un syndrome d’hypercoagulabilité luer l’importance de l’obturation veineuse par le
provoqué par une prolifération ou une destruction thrombus et de mettre en évidence une éventuelle
massive de certaines bactéries, est un syndrome fré- collecte de pus.
quemment rencontré dans l’espèce équine (en cas
par exemple de coliques avec étranglement intestinal, TRAITEMENT
d’entérite, de colite, de rétention placentaire et Le traitement est essentiellement local (hydrothé-
métrite, de pleuropneumonie, etc.) et qui constitue un rapie, application locale de pommades anti-inflam-
facteur prédisposant majeur des thrombophlébites. matoires et antiphlogistiques, drainage de l’abcès le
Les lésions des veines provoquées par la mise en cas échéant). Parfois, un traitement systémique doit
place d’un cathéter ou par l’injection péri veineuse de être mis en place.
certains médicaments irritants constituent également
des facteurs de risque fréquemment incriminés.
Lymphangite
DÉFINITION, ORIGINE ment chaud, douloureux volumineux d’un ou plu-
La lymphangite est définie comme une inflammation sieurs membres (plus souvent les postérieurs que les
des vaisseaux lymphatiques et des ganglions lympha- antérieurs), remontant jusqu’au jarret ou genou et
tiques adjacents résultant en une stase et une parfois jusqu’au grasset ou coude (photo 2). La forme
obstruction de ces vaisseaux. La forme sporadique ulcérative se manifeste par des symptômes compa-
n’est en général pas associée à un agent infectieux, rables associés à l’apparition d’abcès multiples le long
alors que la forme ulcérative est souvent associée à des vaisseaux lymphatiques avec suintement des
une infection bactérienne (Corynebacterium sérums ou pus.
Pseudotuberculosis ou autre) ou fungique. Il est cepen-
dant souvent difficile d’isoler l’agent responsable. TRAITEMENT
Le traitement est peu efficace et consiste en des trai-
SYMPTÔMES, DIAGNOSTIC tements locaux (hydrothérapie, massages, bandages
Cliniquement, la forme sporadique se manifeste par compressifs) et systémiques (anti-inflammatoires et
l’apparition soudaine d’une boiterie et d’un gonfle- antibiotiques si agent infectieux identifié).
Vasculite
DÉFINITION, ORIGINE SYMPTÔMES
La vasculite est définie comme une inflammation Cliniquement, la vasculite se manifeste par des zones
d’un vaisseau sanguin, quelle que soit la taille ou la localisées d’œdème sous-cutané, évoluant souvent
localisation de ce dernier et quelle que soit la cause en nécrose, exsudation et desquamation locales. Les
de l’inflammation. Le plus souvent, la vasculite est le zones d’œdème sont le plus souvent situées au
résultat d’une réaction d’hypersensibilité avec dépôt niveau des membres, de l’abdomen ventral, du bout
d’immuns complexes puis réaction inflammatoire du nez et de la face (photo 3a et 3b). Elles s’installent
au niveau des artérioles, capillaires et veinules, prin- de façon soudaine, sont souvent chaudes et doulou-
cipalement situés sous la peau. Cette réaction d’hy- reuses à la palpation et sont souvent asymétriques.
persensibilité (appelée purpura hémorragique) peut Souvent, il y a en parallèle apparition de pétéchies au
être secondaire à une infection (le plus souvent la niveau des muqueuses, et des signes systémiques
gourme), une tumeur, ou encore à l’administration de (fièvre, abattement, etc.).
certains médicaments. Plus rarement, la vasculite
peut être due à des dommages directs des parois TRAITEMENT
vasculaires, induits par exemple par des virus tels Le traitement est essentiellement symptomatique
que l’anémie infectieuse équine ou l’artérite virale après avoir, si possible, contrôlé la cause. En cas de
équine. purpura hémorragique, le traitement consiste sur-
tout à administrer des corticoïdes.
1 2
MALADIES DU SANG
MALADIES DU SANG
1 2
Photo 1. Ponction de moelle osseuse au niveau du sternum sur un cheval debout tranquillisé et sous anesthésie locale.
Cet examen est le seul qui permet de différentier de façon fiable les anémies de type régénératif ou non régénéra-
tif chez le cheval. Il permet aussi le diagnostic d’affections tumorales affectant la moelle. Photo 2. Muqueuses pâles
chez un cheval présentant une anémie suite à des complications de castration. Photo 3. Pétéchies au niveau de la
muqueuse buccale sur un cheval présentant des désordres de coagulation suite à une thrombocytopénie. (photos
Hélène Amory, Faculté vétérinaire de Liège).
PATHOLOGIE DE LA
REPRODUCTION ET MALADIES
DU POULAIN NOUVEAU-NÉ
1. PHYSIOLOGIE SEXUELLE DE LA JUMENT
ET MISE À LA REPRODUCTION
ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE
SEXUELLE DE LA JUMENT
La jument est une espèce à reproduction saison- il préférable de prendre en compte la date de la fin
nière avec une période d’anœstrus saisonnier où il y de l’oestrus précédent et d’ajouter 14 jours pour
a arrêt de la cyclicité ovarienne et des ovulations. La déterminer la date probable du début de l’œstrus
durée de l’anœstrus saisonnier est un peu fonction suivant.
des conditions climatiques (température, intensité de
L’ovaire de la pouliche à la naissance renferme plu-
l’ensoleillement) mais est largement dépendante des
juments elles-mêmes (âge notamment, ayant pouliné sieurs centaines de milliers de follicules à l’état quies-
ou non au printemps précédent) et des conditions cent (= follicules primordiaux). Après la puberté,
d’entretien des juments (mode de logement, et sur- chaque jour, quelques follicules primordiaux quittent
tout niveau d’alimentation). Ainsi, les juments maigres cet état quiescent. Leur croissance et maturation
ont des durées d’anœstrus beaucoup plus longues prendront plusieurs mois pour atteindre 5 à 10mm de
que les juments en état, avec un début plus tôt dans diamètre, mais une majorité d’entre eux dégénère
l’année (dès la fin de l’été) et une fin plus tardive (mi- avant.
printemps). Environ 20 % des juments sont au En période de reproduction, les sécrétions hormo-
contraire cyclées toute l’année. En France, dans les nales hypophysaires, stimulent, à intervalle de temps
conditions naturelles (juments au pré), la période réguliers, la croissance des follicules de cette taille de
physiologique de cyclicité ovarienne s’étend d’avril 10 mm de diamètre. Commence pour eux une phase
(voire plus tôt) à septembre (voir plus tard) (en jan- accélérée de croissance et de maturation. Tous ces
vier - février le taux de juments cyclées est le plus follicules (moins d’une dizaine) stimulés de manière
faible). synchrone constituent une vague de croissance fol-
En saison de reproduction, le cycle de la jument se liculaire. Puis, après quelques jours, un deuxième sti-
décompose en 2 phases distinctes qui correspondent mulus hormonal provoque la sélection au sein de
à des comportements différents : l’œstrus (= accep- cette cohorte de follicules recrutés d’un follicule dit
tation des saillies) et l’interœstrus. dominant qui poursuit sa croissance et sa maturation
• L’œstrus (= «chaleurs ») est de durée très variable : alors que les autres dégénèrent. C’est ce follicule
en moyenne 6-8 jours, mais parfois plus court et dominant qui ovulera.
souvent beaucoup plus long (près de 2 semaines). Les Dans la majorité des cycles, il ne se produit qu’une
œstrus sont plus longs en fin d’hiver - début de prin- vague de croissance folliculaire. Les follicules sont
temps, et en fin d’été - début d’automne et plus recrutés, quelques jours, avant le début de l’œstrus,
courts en fin de printemps - début d’été. À cette moment de sélection du follicule dominant, qui
variabilité saisonnière se superpose une variabilité poursuit sa croissance et ovule en général au cours
individuelle. des 48 dernières heures de l’œstrus (85% des cas). Par-
• L’interœstrus est moins variable, 13-15 jours, quelle fois, l’ovulation survient un plus tôt au cours des cha-
que soit la période de l’année. Aussi, en pratique est- leurs ou un ou deux jours après la fin de l’œstrus.
Fig.1
2a 2b
MAÎTRISE DU CYCLE
AVANCER LA DATE DE LA PREMIERE Quel que soit le traitement mis en place, le délai
avant la survenue de l’œstrus et de l’ovulation est
OVULATION DE L’ANNEE extrêmement variable et dépend du stade de crois-
L’augmentation de la durée du jour initie la sortie sance folliculaire le jour de l’injection de l’agent
d’anœstrus saisonnier au printemps. En soumettant lutéolytique. Parfois l’ovulation survient dès le len-
la poulinière artificiellement à des durées d’éclaire- demain ou le surlendemain de l’injection ; parfois il
ment quotidien de 14 h 30 à 16 heures à partir du faut attendre près de 2 semaines. En moyenne elle
21 décembre et pendant au moins 35 jours de suite, survient en 9 à 10 jours.
la première ovulation pourra survenir dès le Si un examen ovarien est pratiqué le jour de l’injec-
15 février. Placer une ampoule d’au moins 50 Watts tion, le suivi de la jument pourra être adapté en
dans le box (pour au minimum une intensité lumi- fonction du stade de la croissance folliculaire.
neuse dans tous les points du box de 10 lux) des
juments vides ou devant pouliner avant début avril. INDUCTION DE L’OVULATION
L’éclairage se fait de la tombée de la nuit (vers 16h30) Chez une jument en œstrus présentant un follicule
à 23 heures tous les soirs. Un flash lumineux d’une ovarien en croissance de plus de 30mm de diamètre,
heure programmé 9 heures après la tombée de la il est possible de déclencher l’ovulation afin de mieux
nuit a le même effet. programmer la mise à la reproduction. Trois proto-
coles sont possibles :
MAITRISE (SYNCHRONISATION • Une injection d’hCG (Hormone chorionique
DES ŒSTRUS) humaine), à utiliser au maximum 2 à 3 fois par sai-
Chez les juments cyclées, il est possible de provoquer son pour une même jument sinon risque d’induire
un état réfractaire à cette molécule (= sorte de vac-
un œstrus plus ou moins programmé. Deux
cination).
approches sont possibles selon que le stade du cycle
de la jument est connu ou non. • Des injections répétées d’un analogue de la GnRH
(buséréline 3 à 4 injections à 6, 12 heures d’inter-
• Si la jument a ovulé depuis plus de 5 jours, une valle). Pas de limite du nombre d’utilisations.
injection de l’agent lutéolytique naturel (PGF2α) ou
d’un analogue de synthèse, provoque l’arrêt de • La pose d’un implant sous cutanée d’un autre ana-
synthèse de progestérone par le corps jaune, rac- logue de la GnRH (desolérine). Pas de limite du
nombre d’utilisations (photos 2a et 2b).
courcit de ce fait l’interœstrus et permet la surve-
nue d’un nouvel œstrus dans les jours qui suivent. Quel que soit le traitement, l’ovulation induite se
produit entre 32 et 48heures après le début du trai-
• Si le stade du cycle n’est pas connu, en réalisant un tement dans près de 75 % des cas. Des ovulations
traitement à base de progestérone (sous forme de spontanées, physiologiquement déjà programmées,
spirale vaginale) ou de progestatif de synthèse peuvent se produire avant la 32e heure. Quelques
(altrenogest 0,044mg/kg/jour par voie orale) pen- échecs, non prévisibles, se produisent également.
dant 7 à 10 jours avec une injection d’un agent Logiquement, après un traitement d’induction de
lutéolytique le dernier jour du traitement, un l’ovulation, il est conseillé d’inséminer la jument le
œstrus survient dans les jours qui suivent (photos lendemain, donc environ 12 heures avant l’ovula-
1a et 1b). tion.
MAÎTRISE DU CYCLE
1a 1b
2a
2b 3
Photos 1a et 1b. 1a : mise en place d’une spirale vaginale imprégnée de progestérone pour maîtriser le moment de
l’œstrus. 1b : retrait de la spirale 10 jours plus tard, une injection intramusculaire de PGF2a (ou d’analogue) est réalisée
le même jour, l’œstrus débutera dans les jours qui suivent et l’ovulation se produira en moyenne 9 à 10 jours plus tard
(délai cependant très variable). Photo 2a et 2b. 2a : dispositif de mise en place et implant (petit comprimé blanc - flèche)
d’analogue de GnRH. 2b : mise en place sous cutanée à l’encolure de l’implant pour induire l’ovulation dans les 30-
44 heures qui suivent chez une jument en phase pré-ovulatoire. Photo 3 . Les traitements de maîtrise du cycle ne dis-
pensent pas d’effectuer des suivis gynécologiques des juments, en particulier le statut ovarien observé par échographie
au moment des traitements permet d’adapter la conduite à tenir à chaque cas (photos Service audiovisuel de l’ENV Nantes).
Anus
Anneau
vestibulaire
Commissure
supérieure Vagin
Air
Vestibule
Pubis Clitoris
1 2
3 4 5
6 7
Photo 1. Conformation normale de la vulve d’une jument. Photo 2. Gros plan de l’anneau vestibulaire. Photo 3. Pneumo-
vagin vu par échographie. Photo 4. Col utérin normal entre les chaleurs. Photo 5. Col utérin présentant une déchirure.
Photo 6. Vulve de conformation très anormale: trop haute, basculée, et lâche. Photo 7. Vulve juste après suture super-
ficielle limitant le passage de l’air. (photos J.M. Betsch).
placée juste sous l’anus. C’est à ce niveau que se Ces lésions sont réparées chirurgicalement sur la
trouve l’hymen qui, très occasionnellement, peut ne jument debout, sous anesthésie épidurale, en géné-
pas être totalement perforé chez certaines jeunes ral après 3 ou 4 semaines de cicatrisation naturelle
juments et nécessiter sa ponction. Chez la pouli- suite au poulinage afin d’opérer des tissus sains.
nière, un anneau vestibulaire trop lâche favorise la
remontée des microbes vers le col et l’utérus stérile. LE COL UTÉRIN ET SES LÉSIONS
Les lésions du col (photo 5) sont une cause d’inferti-
LE VAGIN lité chez la jument. Les adhérences cervicales font
Le pneumo-vagin est la principale conséquence des suite à des traumatismes du col à des infections chro-
anomalies de conformation liée à une vulve défec- niques de l’utérus. Ces adhérences doivent être rom-
tueuse (photo 3). Chez certaines juments aux dos pues pour éviter une gène mécanique mais elles
creux (lordose) et au tractus génital postérieur trop peuvent se reformer.
lâche, une partie de l’urine part vers l’avant et se Des déchirures du col utérin peuvent survenir lors de
retrouve dans le vagin lors de la miction. Un urova- poulinage normal ou dystocique et se présentent
gin progressif se développe et celui-ci prédispose comme des fissures de l’arrière du col vers l’avant.
aux irritations et aux infections chroniques de l’uté- Les déchirures importantes qui empêchent la bonne
rus car l’urine s’y retrouve après être passée par le fermeture du col après l’ovulation peuvent être res-
col utérin ouvert pendant la période de l’œstrus. Des ponsables de pertes embryonnaires. Une chirurgie
chirurgies correctrices en regard du méat urinaire réparatrice du col est possible mais la déchirure peut
sont alors nécessaires., se reproduire au poulinage suivant.
LES DÉCHIRURES
LORS DU POULINAGE
Les efforts expulsifs du poulinage sont particulière-
ment violents chez la jument et peuvent créer des
lésions sévères du vestibule et vagin lors de mauvaise
position du fœtus ou au cours de son expulsion. Lors
de fistule recto-vaginale, l’anus est intact, mais une
communication entre le rectum et le vestibule ou le
vagin juste en dessous est présente et les matières
fécales contaminent le vagin. Le cloaque est une
déchirure plus longue qui atteint l’anus et toute la
paroi qui sépare le vagin du rectum (photo 9).
10
Tableau 1. Les lésions microscopiques de l’utérus rencontrées sont les suivantes (par ordre de fréquence) :
LÉSION CAUSES INCIDENCE
ENDOMÉTRITE - inoculation d’un vrai pathogène ; ou
- excès d’une bactérie peu pathogène ; ou Mort rapide de l’embryon, résorption tardive plus rare.
- défaut des défenses utérines.
FIBROSE - Inconnue, irréversible ;
PERIGLANDULAIRE - Souvent liée à une endométrite ; Résorption embryonnaire avant 3- 4 mois.
- parfois sans aucune endométrite.
DILATATION - liée à la fibrose ;
KYSTIQUE - ou seule ; Résorption embryonnaire précoce.
GLANDULAIRE - rarement macroscopique (<10mm).
LACUNES - dilatation des lacunes lymphatiques ;
LYMPHATIQUES - macroscopique =kystes de l’endomètre ; Lacunes: prédisposent aux résorptions embryonnaires.
- kystes (=lacune devenant visible): incidence variable.
ATROPHIE - souvent conséquence d’une hypoplasie ovarienne
GLANDULAIRE (ovaires non fonctionnels) ; Replis utérins non palpables.
- parfois chez une jument cyclée. Absence de gestation constatée ou résorption embryon-
naire.
DYSYNCHRONISME - cause inconnue ;
UTÉRO-OVARIEN - cyclicité ovarienne normale mais col ne s’ouvrant pas Absence de nidation de l’embryon.
ou utérus en anœstrus.
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Ovaire
1 2
3 4
Photo 1. Cytologie normale de l’utérus (x400). Nombreuses cellules épithéliales cilliées et non cilliées. Photo 2.
Cytologie d’une endométrite (x400) : globules blancs (flèches) au milieu de cellules normales. Photo 3. Écoulement
vulvaire anormal 48 heures après une insémination signant une endométrite infectieuse. Photo 4. Échographie
d’utérus montrant une accumulation de liquide anormale dans l’utérus (flèche rouge) (photos J.M. Betsch).
DYSFONCTIONNEMENTS OVARIENS
DYSFONCTIONNEMENTS OVARIENS
3a 3c
3b
Photo 1. Une jument en hyperœstrus manifeste des chaleurs prolongées pendant plusieurs semaines, et peut se lais-
ser saillir pendant plus d’un mois (ce défaut de déclenchement d’ovulation lors du 1er œstrus de la saison, se réglera
spontanément avec l’avancement de la saison). Photo 2. Ablation d’un ovaire de jument atteint d’une tumeur des cel-
lules de la granulosa, un gros kyste renfermant plus de 5 litres de liquide s’était formé, la jument ne présentait plus d’œs-
trus. Photos 3a, 3b, 3c. Cas de tumeur de l’ovaire (tumeur de la granulosa). 3a : ovaire, après ovariectomie, il est de
volume anormalement important, sa mise en évidence par palpation chez une jument en anœstrus entraîne une sus-
picion. 3b : les images échographiques de l’ovaire volumineux caractéristiques confirme la suspicion. 3c : la coupe de
l’ovaire après ovariectomie montre l’aspect polykystique (photos service de pathologie de la reproduction ENV Nantes).
1 2a
•
*
3a
2b
3b 4
Photo 1. Jument refusant l’étalon (photo Jean-Marc Betsch). Photos 2a et 2b. Les anœstrus physiologiques sont les plus
fréquents. 2a : anœstrus saisonnier. 2b : anœstrus lié à la gestation (ici image échographique d’une gestation d’envi-
ron 50 jours : image en coupe du fœtus (flèche), cordon ombilical (étoile) liquides fœtaux en formation (cercle) (pho-
tos Service de pathologie de la reproduction ENV Nantes). Photos 3a et 3b. Cas exceptionnels d’anœstrus par présence dans
l’utérus. 3a : d’un fœtus momifié (ici récupéré après lavage utérin). 3b : d’un « corps étranger » (ici un lambeau de tis-
sus fibreux récupéré par lavage utérin chez une jument présentant une infection utérine) (photos Service de pathologie
de la reproduction ENV Nantes). Photo 4 . les cupules endométriales (flèches) formées dans l’utérus vers le 40e jour de
gestation peuvent persister et poursuivre leur sécrétion après un avortement survenu entre 45 et 120 jours et induire
alors un anœstrus de plusieurs mois à quelques années (photo : JF Bruyas).
MORTALITÉ EMBRYONNAIRE
MORTALITÉ EMBRYONNAIRE
1a 1b
LES AVORTEMENTS
LES AVORTEMENTS
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3 4
Liquide fœtal
allantoïdien
Épaisseur du placenta
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Photo 1. Avorton de 5 mois retrouvé dans la paille. Photo 2. Avortons de jumeaux de 10 mois dont un momifié.
Photo 3. Gonflement mammaire anormal, trois mois avant terme. Photo 4. Torsion du cordon ombilical. Photo 5.
Placenta anormal, décoloré sur la partie terminale (flèche) signant une placentite ascendante. Photo 6. Échographie
transrectale du placenta permettant d’évaluer son épaisseur lors de suspicion d’infection (photos J.M. Betsch).
2 5
6
Photo 1. Examen au speculum du col utérin
lors d’un écoulement suspect de placentite.
Photo 2. Écoulement vulvaire anormal chez
une jument en fin de gestation. Photo 3. Écho-
graphie d’un hématome du ligament large en
cicatrisation chez une jument ayant pouliné
normalement. Photo 4. Jument de 9 mois en
colique et présentant une hydropisie du pla-
centa. Photo 5. Jument opérée debout d‘une
torsion utérine à 10 mois. Photo 6. Examen par
échographie transrectale du placenta et fœtus
d’une jument présentant de la fièvre. Photo 7.
Jument en fin de gestation avec rupture par-
tielle de la paroi abdominale (et surveillance
par électrocardiogramme et échographie du
7
fœtus) (photos J.M. Betsch).
DÉROULEMENT DU POULINAGE
DÉROULEMENT DU POULINAGE
1 2
4a 4b
Photo 1. Les contractions utérines ont débuté depuis une heure environ. La jument est agitée, elle vient d’expulser le
liquide allantoïdien : la 1re enveloppe fœtale s’est rompue, le col utérin s’est effacé. Noter la taille de la vulve qui ne pré-
sente plus de plis horizontaux. Photo 2. Après rupture de la 1re poche des eaux, les efforts expulsifs débutent, la jument
se couche et rapidement le 1er sabot apparaît couvert par l’enveloppe amniotique. Photo 3 . L’expulsion du poulain se
poursuit rapidement moins de 15 minutes. À la fin de l’expulsion il faut que l’enveloppe amniotique soit rompue (spon-
tanément ou manuellement). Photo 4a. Dans l’heure qui suit l’expulsion du poulain, la mère puis le poulain se lèvent et
le cordon ombilical se rompt aux premiers mouvements. Le poulain debout cherche la mamelle et va rapidement téter.
Les annexes fœtales sont également rapidement expulsées (moins de 3 heures). Photo 4b. Il faut les étaler pour vérifier
qu’elles sont complètes (photos Clinique équine ENV Nantes).
1 2 3
4 5
6 7
Photo 1. Prolapsus rectal sévère juste avant le poulinage. Photo 2. Dystocie : le bout du nez n’est pas juste derrière
les boulets. Photo 3. Césarienne chez une jument à terme. Photo 4. Retournement de l’utérus juste après le pouli-
nage. Photo 5. Dystocie discrète (poulain sur le dos) mais liquide amniotique marron anormalement teinté de fèces.
Photo 6. Dystocie : recherche de la tête avant toute traction. Photo 7. Décollement du placenta avant la rupture de
la poche des eaux : vraie urgence (photos J.M. Betsch).
Tableau 1. Valeurs seuils des paramètres du spermogramme pour admettre un étalon comme reproducteur dans les
Haras Nationaux (Source : Haras Nationaux - jumenterie du pin)
Races de sang Races lourdes
Concentration Au moins 73 millions/ml au moins 28 millions/ml
Nombre total de spermatozoïdes dans l’éjaculât Au moins 2,5 milliards Au moins 1,9 milliard
Mobilité immédiate après dilution (% de spz mobiles) Au moins 55 % Au moins 31 %
Mobilité après 24 h à 4 °C (% de spz mobiles) Au moins 15 % Au moins 3 %
Mobilité après 48 h à 4 ° C (% de spz mobiles) Au moins 5 %
% de spz anormaux Moins de 36 % Moins de 50 %
1 2a
Le choix du mode de reproduction se fait d’une part Elle est alors attachée, la zone vulvaire lavée, les crins
en fonction des contraintes que les propriétaires des de la queue rassemblés dans un protège queue, et
étalons voire des juments veulent s’imposer et des déviés sur le côté. Elle peut également être entravée
risques qu’ils acceptent également de prendre et au niveau des postérieurs et avoir l’encolure recou-
d’autre part en fonction des possibilités offertes par verte d’une couverture pour la protéger des éven-
les règlements des stud-books. Par exemple, la race tuelles morsures lors de la saillie. L’étalon tenu en
Pur Sang n’accepte que les produits issus de monte main est alors approché de la jument. Le plus souvent,
naturelle. ce mode de reproduction est associé à un suivi gyné-
Pour produire dans un stud-book donné les étalons cologique étroit des juments et est associé à une
doivent être agréés en fonction de critères zootech- prévention des accidents de saillie, mais tous ne sont
niques et sanitaires imposés par le règlement de pas évités.
chaque stud-book.
INSÉMINATION ARTIFICIELLE (IA)
Les juments peuvent également être soumises à des L’IA repose sur le prélèvement de sperme chez l’éta-
mesures sanitaires (recherche d’infections et/ou vac- lon à l’aide d’un vagin artificiel, l’étalon étant stimulé
cinations) imposées par le stud-book ou par le haras soit par une jument boute-en-train, soit simplement
de l’étalon. par un mannequin de monte imitant l’attitude d’une
croupe immobile.
LA MONTE NATURELLE
La monte naturelle peut se faire simplement avec Les IA sont associées à un suivi gynécologique étroit
l’étalon et la jument en liberté dans le même pré, sou- des juments et limitent les risques d’accidents. Elles
vent il y a même plusieurs juments lâchées dans la limitent également les sollicitations des étalons, puis-
même pâture avec l’étalon sans aucun suivi des qu’en fractionnant le même éjaculat il est possible
juments en laissant «faire la nature». Il est également d’inséminer plusieurs juments.
possible de mettre en place un suivi des juments Une fois le sperme récolté, il peut être utilisé immé-
pour une mise en contact des reproducteurs unique- diatement: c’est de l’IAF (F =fraîche). Le sperme pur se
ment pendant la période d’œstrus. La monte en conserve moins de 30 minutes à la température
liberté est très simple de mise en œuvre, mais en l’ab- ambiante.
sence de suivi des juments elle conduit souvent à un Des «dilueurs» à base de lactose permettent de pro-
non dépistage précoce des affections qui empêchent longer le temps de survie in vitro des spermatozoïdes
la fécondation, elle peut également être source d’ac- et leur conservation à 4 °C pendant 24 à 48 heures
cidents de saillie aussi bien chez l’étalon que chez la voire parfois 72 heures autorisant ainsi l’éventuel
jument. transport du sperme. Des IAR (R =réfrigéré) sont alors
Nota : l’âne mâle étant une espèce territoriale, les effectuées.
saillies sont plus facilement obtenues lorsque les Des milieux plus complexes contenant des sub-
ânesses sont conduites dans le pré ou le paddock du stances à activité cryoprotectrice permettent de
baudet. congeler le sperme de certains étalons autorisant
Autre possibilité: la monte en main, la jument soit ainsi une conservation à -196 °C dans l’azote liquide
uniquement dépistée en œstrus, soit suivi en plus quasi infinie.
par examen gynécologique n’est mise en présence de
l’étalon qu’en période favorable.
1 2a
2b 3a
3b 3c
Photo 1. Monte naturelle : saillie en main, la jument est attachée et entravée (afin de réduire les risques d’accidents
de saillie), Photo 2a et 2b. Prélèvement de sperme sur une jument boute-en-train. 2a : l’étalon chevauche la jument
boute-en-train et est en cours d’éjaculation dans le vagin artificiel. 2b : le pénis de l’étalon a été dévié dans le vagin
artificiel (photos Service de pathologie de la reproduction ENV Nantes). Photo 3a, 3b et 3c. Prélèvement de sperme sur un man-
nequin. 3a : les étalons sont conditionnés, présentent une érection en arrivant sur le lieu de prélèvement, le pénis est
alors lavé à l’eau et séché. 3b : l’étalon chevauche le mannequin et le pénis est introduit dans un vagin artificiel. 3c :
un flacon à 37 °C est fixé au bout du vagin artificiel pour recueillir l’éjaculat dont le volume moyen est 70 ml (photos
Clinique Équine ENV Nantes).
INSÉMINATION ARTIFICIELLE
L’insémination artificielle en semence fraîche ou ment décongelées pendant environ 1 minute dans un
diluée (IAF) peut être réalisée simplement avec tout bain-marie à 37°C, puis selon le modèle de cathéter
étalon dès l’instant que le stud-book l’autorise. d’insémination, le contenu des paillettes est soit
Techniquement, outre le prélèvement de sperme et injecté directement de la paillette dans l’utérus,
sa manipulation, la jument dépistée en œstrus et à un soit d’abord vidé dans un tube à essais puis aspiré
moment proche de l’ovulation est placée dans un tra-
vail de contention. La région vulvaire est lavée avec dans une seringue.
du savon antiseptique, rincée et séchée. Le dépôt de En IAR et IAF, le taux de fécondation est maximal si
la semence dans l’utérus de la jument se fait à l’aide le dépôt de la semence a lieu dans les 24heures qui
de cathéters souples guidés manuellement par les précèdent l’ovulation, le suivi des juments est de ce
voies génitales postérieures. La dose d’IA est conte- fait plus étroit.
nue dans une seringue raccordée au cathéter. Une dose d’IAF ou d’IAR renferme au minimum
En IAF, le dépôt de la semence peut être fait 200 millions de spermatozoïdes sous un volume de
48 heures avant l’ovulation, sans réduction de la 10 ml (un éjaculat permet de préparer environ 25 à
fertilité.
30 doses), une dose d’IAC en contient le double
Les doses de sperme réfrigérées (IAR) ou congelées
sous un volume réduit 4 ml.
(IAC) doivent être produites par un centre de pro-
duction de semence équine officiellement agréé. Les Il est conseillé de vérifier la qualité de la conserva-
étalons doivent alors satisfaire quel que soit le stud- tion du sperme au moment de l’IA en en plaçant une
book à des critères sanitaires communs plus dras- goutte sur une lame de microscope immédiatement
tiques que ceux des stub-books. Si la semence doit examinée. Les locaux où est réalisée l’IA doivent de
être exportée, les exigences sanitaires concernant ce fait comprendre une pièce laboratoire.
les étalons sont encore plus grandes. Outre les limites d’utilisation de l’une ou de toutes
Les doses de spermes réfrigérées ou congelées sont ces techniques d’insémination par les règlements
acheminées dans des containers spéciaux assurant le des stud-books, une autre limite est physiologique.
maintien à température.
Tous les étalons n’ont pas un sperme apte à être
L’insémination proprement dite est peu différente
de celle en IAF. Pour l’IAR, la seringue contenant la conservé par réfrigération et encore moins par
dose est sortie du container de transport et de congélation.
conservation et directement raccordée au cathéter. Le taux de fertilité par cycle est en moyenne de
Pour l’IAC, les doses sont renfermées dans des l’ordre de 50 à 60% lors d’IAF, il est de 30 à 40% lors
paillettes de 0,5 ml. Elles doivent être préalable- d’IAR ou d’IAC.
INSÉMINATION ARTIFICIELLE
Tableau 1. Valeurs seuils des paramètres du spermogramme pour utiliser un étalon en insémination en sperme réfri-
géré ou congelé dans les Haras Nationaux (Source Haras Nationaux - jumenterie du pin)
Races de sang Races lourdes
Concentration Au moins 120 millions/ml au moins 120 millions/ml
Nombre total de spermatozoïdes dans l’éjaculât Au moins 2,5 milliards Au moins 1,9 milliard
Mobilité immédiate après dilution (% de spz mobiles) Au moins 70 % Au moins 60 %
Mobilité après 24 h à 4 °C (% de spz mobiles) Au moins 40 % Au moins 30 %
Mobilité après 48 h à 4 °C (% de spz mobiles) Au moins 30 % Moins de 20 %
% de spz anormaux Moins de 36 % Moins de 50 %
Gant stérile
Photo 1. Sonde d’insémination artificielle équine une seringue content le sperme est raccordée à son extrémité,
Photo 2. Extrémité de la sonde d’insémination placée dans le creux de la main, telle qu’elle introduite dans les voies
génitales postérieures (elle est protégée par une chemise sanitaire qui sera retirée avant que la sonde ne soit glissée
dans le canal du col utérin). Photo 3. Insémination artificielle (la sonde est glissée avec la main dans les voies géni-
tales postérieures puis est introduite dans le canal du col de l’utérus jusque dans la cavité utérine la dose de sperme
contenue dans la seringue est alors injectée) (photos JF Bruyas). Photo 4. Dispositif de transport des doses de sperme
réfrigéré pendant le transport. La descente en température de 37 à 4 °C des doses est assurée selon une courbe de
refroidissement idéale, puis la température est maintenue à 4 °C pendant 48 à 72 h (photo M. Moussa).
TRANSPLANTATION EMBRYONNAIRE
ET FÉCONDATION In Vitro
La transplantation embryonnaire consiste à prélever trois receveuses potentielles sont à prévoir pour
les embryons dans l’utérus d’une jument dite « don- espérer en avoir une au bon stade de son cycle. Il est
neuse » et à les transplanter dans les utérus de toutefois possible de conserver les embryons pen-
juments dites «receveuses» dont il est indispensable dant 24 heures maximum à 4 °C et ainsi de les trans-
que le cycle sexuel soit synchrone de celui de la porter vers des centres spécialisés disposant d’un
donneuse. grand nombre de receveuses potentielles.
En pratique, les embryons sont récoltés le septième En moyenne le taux de succès des récoltes varie de
ou huitième jour post-ovulation par lavage de l’uté- 30 à 50 % et celui des transferts de 50 à 80 %.
rus de la donneuse avec des milieux adaptés introduits Outre la technicité et le matériel particuliers cette
à l’aide de sondes spécifiques guidées manuellement technique nécessite un suivi gynécologique quotidien
dans les voies génitales postérieures. Le milieu voire biquotidien des juments donneuses et rece-
siphonné (4 à 6 litres) est filtré dans du matériel spé- veuses. Le coût global réserve la technique aux
cifique et l’embryon recherché sous loupe binoculaire, juments d’exception.
il mesure entre 0,5 et 1,5 mm de diamètre.
La fécondation in vitro nécessite le prélèvement des
Les embryons sont alors immédiatement injectés ovocytes des juments par ponctions échoguidées
dans l’utérus des receveuses soit par les voies natu- des follicules ovariens, puis leur maturation in vitro
relles avec des cathéters adaptés soit plus rarement dans des conditions de température, d’atmosphère et
chirurgicalement après laparotomie. L’opération ne de milieux très spécifiques. Dans l’espèce équine, la
peut réussir que si la jument receveuse à ovuler entre maturation in vitro du sperme pour le rendre fécon-
1 jour avant et 2 jours après la donneuse. dant (= capacitation) n’est pas maîtrisée, aussi la
Les résultats à attendre dépendent de l’habilité des seule méthode de fécondation possible consiste à
manipulateurs et surtout de la fertilité de la don- injecter directement un spermatozoïde dans l’ovo-
neuse, de l’étalon utilisé pour la féconder et de celle cyte à l’aide de micro-instruments manipulés sous un
de la receveuse. Ces résultats sont limités par des microscope. Il faut ensuite obtenir les premières
contraintes physiologiques : quasi-impossibilité d’in- étapes du développement embryonnaire in vitro jus-
duire des polyovulations chez la jument donneuse, qu’à un stade permettant le transfert dans un utérus
difficulté à synchroniser les cycles sexuels entre don- d’une jument receveuse dont la phase du cycle est
neuse et receveuses et quasi-impossibilité de conge- synchrone du stade de développement de l’embryon.
ler les embryons (pour dissocier dans le temps et D’un rendement global extrêmement limité, la tech-
l’espace récolte et transfert). Ainsi, lors d’une récolte nique est proposée par moins de cinq laboratoires
soit 0, soit 1 embryon est récupéré (exceptionnelle- dans le monde pour des juments d’exception infer-
ment deux après ovulations doubles spontanées), tiles par les autres modes de reproduction.
1a 1b 2
Capsule
Trophoblaste
Blastocœle
3a
Bouton
embryonnaire
3b
Photo 1a et 1b. Récolte d’embryon par lavage de l’utérus à 7-8 jours post-ovulation. 1a : après avoir placé une sonde souple
par voie vaginale dans l’utérus de la jument, 1 à 2 litres de milieu adapté est introduit par gravité dans l’utérus. 1b : le milieu
est ensuite récupéré également par gravité. L’opération est répétée avec 3 à 5 fois avec à chaque fois 1 à 2 litres de milieu
adapté. Photo 2. L’ensemble des manipulations des embryons se fait sous une hotte à flux laminaire (la façade vitrée
a été ouverte pour les besoins de la photo). Les 4 à 6 litres de milieux de récolte sont filtrés dans une boîte stérile spé-
ciale (1) muni d’un filtre arrêtant toutes les particules de plus de 75 mm (donc les embryons), le fond de la boîte qua-
drillé facilite ensuite l’examen sous la loupe binoculaire du milieu restant après filtration. Une fois l’embryon localisé,
il est aspiré dans une paillette (2) grâce à un micro-aspirateur (3). Avant son transfert, l’embryon est conformément aux
exigences sanitaires réglementaires, passé dans dix bains successifs de milieux de transfert stérile (4), il sera ensuite aspiré
avec un peu de milieu stérile dans une paillette stérile pour être mis en place dans l’utérus à l’aide d’un cathéter adapté.
Toutes les manipulations de l’embryon se font sous contrôle visuel à la loupe binoculaire. Photo 3a et 3b. Embryons
récoltés chez une jument donneuse le 7e (3b) ou 8e (3a) jour post-ovulation. 3a : vu au fort grossissement d’une loupe
binoculaire (diamètre réel : environ 1 mm). 3b : coupe histologique vue au microscope : l’embryon est alors constitué d’une
large cavité liquidienne (le blastocœle) qui est entourée d’une couche de cellules (le trophoblaste = ébauche des futures
annexes fœtales), le liséré violet autour de ce trophoblaste est une couche glycoprotéique spécifique de l’embryon de
cheval (la capsule) principal obstacle à la congélation de l’embryon équin, le bouton embryonnaire à un pôle de l’em-
bryon formé de cellules encore non différenciées donnera le poulain lui-même (photos J-F Bruyas).
CLONAGE
Figure 1. Schéma des étapes du clonage somatique et leur taux de succès respectif (en rouge) (Inspiré d’après E. Palmer-
photo J-F Bruyas).
CLONAGE
Fig.1
1 2
3 4
5 6
Photo 1. La masturbation (ballottement du pénis sous le ventre) est fréquente et normale chez l’étalon. Photo 2.
Phimosis (impossibilité d’extériorisation du pénis) due à une inflammation importante du fourreau. Photo 3. Para-
phimosis (impossibilité de rétraction du pénis) en partie corrigée par la remise en place du pénis dans le prépuce qui
sera ensuite remis dans le fourreau. Photo 4. Ulcère sur le pénis nécessitant des examens complémentaires pour en
déterminer la cause. Photo 5. L’endoscopie de l’urètre permet d’évaluer l’urètre et l’abouchement des glandes internes
(ampoules, vésicules en particulier). Photo 6. Tumeur avancée du pénis (épithélioma) non traitée pendant plusieurs
mois et ayant nécessité une amputation partielle du pénis (photos J.M. Betsch).
ANOMALIES DE LA SEMENCE
DEGÉNERESCENCE TESTICULAIRE l’urètre lié à une activité intense, d’une plaie ou lacé-
ration, d’une fissure dans l’urètre, ou d’une infection.
Dans certaines situations la spermatogénèse de l’éta-
En plus d’un traitement spécifique de la cause, un repos
lon est perturbée et la qualité du sperme baisse en
sexuel de plusieurs semaines est important à respec-
quantité et en qualité (nombre éjaculé, motricité,
ter. Lors de récidive, une chirurgie d’urétrotosmie tem-
morphologie, ou longévité). Une dégénérescence tes-
poraire (déviation de l’urine sous l’anus).
ticulaire est une des cause de modification de la qua-
lité du sperme et cette anomalie peut toucher un seul UROSPERMIE
testicule, les deux, une seule partie du testicule ou la
totalité. Quand la cause est connue (fièvre, maladie La présence d’urine dans le sperme est une anomalie
concomitante, traumatisme, infection) la dégénéres- qui se produit lorsque le sphincter vésical s’ouvre au
cence peut être réversible en un ou plusieurs cycles lieu de rester parfaitement hermétique au moment de
de spermatogénèse (2 mois par cycle). Quand l’étalon l’éjaculation. Chez les étalons présentant le problème,
est âgé, ou si la cause est inconnue, la dégénérescence l’anomalie est particulièrement inconstante (en
est souvent plus lente mais elle tend à être irréver- moyenne un éjaculat sur trois). La quantité d’urine
sible. Il est difficile de prédire à partir de quel âge un dans l’éjaculat est variable et la présence des cristaux
étalon connaîtra une dégénérescence testiculaire urinaires est toxique sur la mobilité et la survie des
physiologique. Le traitement de la cause primaire est spermatozoïdes qui se retrouvent souvent agglomé-
essentiel (surtout lors de fièvre élevée qu’il faudra ten- rés en paquets. Le diagnostic peut être visuel, voire
ter de limiter) et la gestion des juments permet de olfactif, cytologique (cristaux visibles au microscope
limiter la baisse de qualité de la semence. Certaines (photo 3), ou mise en évidence par une simple analyse
molécules ou toxiques de l’environnement peuvent biochimique du sperme. Une récolte à vagin ouvert
altérer la spermatogénèse tandis que d’autres ne sont peut permettre d’observer à quel moment l’urine est
pas contre-indiqués (certains anti-inflammatoires ou émise au cours de l’éjaculation (ou sang lors d’hémo-
antibiotiques sont utiles et non nocifs). spermie). Le traitement dépend de la cause du pro-
blème et si celle-ci n’est pas déterminée il sera
BLOCAGE DES AMPOULES important de faire uriner l’étalon avant chaque saillie
ou récolte puis de diluer la semence pour limiter les
Chez certains étalons d’âge moyen ou élevé les
effets toxiques des cristaux urinaires. Certains taite-
canaux déférents se bouchent par des accumulations
ments médicaux sont utilisables en dernier recours.
de spermatozoïdes au niveau des ampoules. On
observe alors de nombreux spermatozoïdes anor-
maux (tètes détachées, photo 1) et une morphologie
INFECTION DU SPERME
inconstante du sperme. La palpation transrectale per- La présence de pus ou un aspect épais anormal du
met parfois le diagnostic. Le traitement consiste à sperme justifie un examen microscopique (photo 8).
récolter très fréquemment l’étalon pour « débou- On observe de nombreux globules blancs dans le
cher » les ampoules puis éviter le repos sexuel pour prélèvement ce qui confirme l’infection. Celle-ci peut
que le problème ne réapparaisse pas. provenir du testicule (orchite), plus rarement de l’épi-
didyme (épidiotymite), ou des vésicules séminales
HÉMOSPERMIE (vésiculite). Après l’examen clinique, un examen par
Un sperme teinté de sang est une situation anorma- endoscopie du pénis et de la vessie est réalisé puis en
le et les globules rouges sont toxiques pour les sper- fonction du lieu de l’infection des prélèvements bac-
matozoïdes (photo 4). La présence de sang n’est pas tériologiques sont réalisés. Lors d’orchite, les symp-
toujours constante et on retrouve parfois du sang dans tomes généraux sont présents (fièvre, douleur et
la litière ou sur le pénis (photo 5). Il faut alors faire un chaleur du testicule) tandis que lors d’infections des
examen complet du tractus génital de l’étalon pour glandes (vésiculite) l’étalon est normal.
déterminer le lieu du saignement et sa cause. Une endo- Le traitement antibiotique est adapté aux germes mis
scopie de l’urètre, du colliculis seminalis, et de la ves- en évidence et se fait soit par voie générale (orchite)
sie est réalisée. Il peut s’agir d’une inflammation de soit par voie locale (vésiculite).
ANOMALIES DE LA SEMENCE
1 2 3
4 6
7 5 8
* *
10 11
Photo 1. Anomalie de morphologie (pièce intermédiaire) de spermatozoïde (x1000) fréquente lors de dégénérescence
testiculaire. Photo 2. Biopsie testiculaire d’un étalon en dégénérescence testiculaire montrant une partie des tubes sémi-
nifères anormaux en taille et contenu (3 flèches). Photo 3. Cytologie de sperme caractéristique d’une urospermie : nom-
breux cristaux de calcium. Photo 4. Sperme teinté de sang : hémospermie. Photo 5. Pénis recouvert de plaques de sang
séché pouvant être un signe d’appel d’hémospermie. Photo 6. Urètre d’étalon à hémospermie chronique intermittente
montrant un caillot dans une fissure du corps spongieux (flèche). Photo 7. Récolte d’un étalon à vagin ouvert afin d’éva-
luer la séquence de l’émission de sang ou d’urine au cours de l’éjaculation. Photo 8. Sperme d’aspect anormal: pus signant
une infection profonde. Photo 9. Vidéo-endoscopie de l’intérieur d’une vésicule séminale infectée. Photo 10. Échogra-
phie montrant en deux plans de coupe un vésicule séminale infectée (vésiculite, étoiles). Photo 11. Cytologie du sperme
montrant de nombreux globules blancs (anormal) chez un étalon présentant une orchite (photos J.M. Betsch).
1a 1b 2
3 4 5
C q
T
E 2
1 3
ts
*
ts
4 5 6
*
7 8 9
Photo 1. Pièce anatomique : testicule (T), épididyme (E), queue de l’épididyme (q) et cordon (C) normaux. Photo 2.
Vue échographique en coupe longitudinale d’un testicule normal. Photo 3. Testicule à l’envers (queue de l’épididyme
vers l’avant) due à une rotation de 180° fixe et sans incidence. Photo 4. Torsion testiculaire avec testicule ischémié
nécessitant son exérèse. Photo 5. Vue microscopique d’une biopsie d’un testicule présentant une orchite (x100, tubes
séminifères, ts, avec vaste foyer inflammatoire infecté, * à gauche). Photo 6. Scrotum anormalement large dû à une her-
nie inguinale récente non étranglée. Photo 7. Vue échographique d’un hématome sévère d’un testicule suite à un trau-
matisme lors de la récolte (flèche dans la fissure du testicule, * dans l’hématome péritesticulaire). Photo 8. Vue
échographique d’un séminome (flèches) du testicule chez un étalon âgé. Photo 9. Dermite purulente du scrotum en fin
de cicatrisation ayant entraîné une orchite et dégénérescence testiculaire réversible en 6 mois (photos J.M. Betsch).
La gestion de l’élevage (conditions d’hygiène, sur- luée au repos, avant de rentrer dans le box et doit être
veillance du poulinage, soins médicaux) est le point inférieure à 30 cycles par minute; la présence de lait
clé de la survie du nouveau-né. ou de jetage nasal est parfaitement anormale.
Le poulain nouveau-né (ou foal) est fragile et doit être Le rythme cardiaque : entre 75 et 80 bpm au repos.
observé à la naissance puis très régulièrement pour Les défécations : un ténesme discret est fréquent
détecter précocement tout problème. La photo 1 lors du passage du méconium (premières selles noires
montre l’exemple d’un poulain présentant une dévia- et collantes) au cours des premières heures, toute
tion importante du bout du nez. diarrhée est potentiellement signe de septicémie et
L’éleveur évaluera les points suivants : nécessite une surveillance attentive.
L’état corporel : un poulain très maigre évoque une Le cordon se rompt naturellement par traction à 3-
insuffisance placentaire; un front bombé avec des 5 cm de l’abdomen du poulain. L’ombilic doit être
os très fins, un poil de souris, des oreilles repliées sug- court (moins de 3 cm) de plus en plus sec au fil des
gèrent une prématurité. heures et sans aucune ligature, le poulain mâle ne
Le comportement et l’appétit (photo 2) : dans un défourraute pas systématiquement lors des mictions
délai maximal de 2-3 heures, le poulain doit avoir sans que ce ne soit un problème. L’examen quotidien
tété. Il faut vérifier la force et la réactivité du foal. Il du nombril permet de détecter précocement une
est fondamental de rechercher toute baisse de forme pathologie ombilicale.
du poulain. Même minime, elle est un signe d’appel Les premiers soins :
des grandes affections. Le poulain normal est vif et a) Désinfecter l’ombilic : 3 à 4 fois par jour les pre-
hyperesthésique. Il passe son temps à dormir et se miers jours (chlorhexidine, solutions iodées à 2 %
lève toutes les 10 minutes pour téter. Un poulain qui ou de la povidone iodée à 1 %).
ne se lève que toutes les 30 minutes est déjà malade.
b) Sérum antitétanique injecté par voie sous-
La température rectale : le poulain naît à la tempé- cutanée.
rature de sa mère, soit environ 37,5 °C, dès lors, il doit
assurer lui-même sa thermorégulation (température c) La pratique systématique d’un biberon de colos-
entre 37,5 et 38,7°). Attention : un poulain septicé- trum ne doit être réalisée que si on a vérifié au préa-
mique peut ne pas présenter d’hyperthermie. lable le bon fonctionnement digestif. Les lavements
rectaux aux poulains mâles peuvent être effectués
Les muqueuses au niveau des yeux et de la bouche pour éviter la rétention de méconium. Par contre,
sont évaluées à la recherche d’ictère (jaunisse) ou de le «défourreautage» est déconseillé, les tissus étant
congestion (rougeur). Ces signes sont souvent associés extrêmement fragiles à ce niveau, ainsi que l’anti-
à des affections graves (photo 3). bioprévention systématique.
La respiration : le thorax du nouveau-né est relative-
ment étroit. La fréquence respiratoire doit être éva-
2 3
Photo 1. Poulain présentant une importante déviation du bout du nez. Photo 2. Il faut bien surveiller les poulains
nouveaux-nés et s'assurer qu'ils têtent très régulièrement. Photo 3. Muqueuses présentant des pétéchies, signe de
pathologie néonatale (photos Sophie Paul).
LE COLOSTRUM ET LE TRANSFERT
DE L’IMMUNITÉ PASSIVE
Le placenta de la jument ne laisse pas passer les Les principales causes d’une immunité insuffisante
immunoglobulines (anticorps) maternelles lors de la sont :
gestation. Ainsi, le poulain naît sans protection immu- • La perte du colostrum avant le poulinage (la jument
nologique. Le nouveau-né a donc besoin de boire le «pisse le lait» dans la paille).
colostrum riche en anticorps afin de se protéger
contre les infections, le temps nécessaire à la synthèse • L’absence d’ingestion du colostrum par un poulain
de ses propres anticorps (photos 1 et 2). La glande malade ou faible.
mammaire synthétise le colostrum durant le dernier • Une mauvaise absorption intestinale des anticorps
tiers de gestation et surtout les 15 derniers jours. (poulain prématuré).
Celui-ci n’est produit qu’une seule fois et l’absorption • La production d’un colostrum de mauvaise qualité
des anticorps se fait par des cellules spécialisées du (malnutrition, vieilles juments).
petit intestin du nouveau-né, qui sont rapidement Il existe une très grande variation de la qualité des
détruites après la naissance. L’absorption est donc colostrums. Le colotest (Photo 3) permet d’en évaluer
maximale après la naissance jusqu’à environ 12heures la qualité et est utile au moment du poulinage pour le
puis diminue et devient nulle après 24 heures de vie. diagnostic des colostrums insuffisants (< 30g IgG/L) et
Toute la prévention et le traitement du déficit d'im- pour permettre de constituer une réserve de colos-
munité passive repose sur la notion d'un seuil mini- trum lors de colostrum de qualité (> 60g IgG/L).
mal de protection à 8 g d’IgG/L (immunoglobulines Dans les douze premières heures de vie, si le poulain
G), la plupart des poulains sains ayant un taux sanguin n’a pas pu téter le colostrum, on lui administre au
de 12 à 14 g/l. moins un litre de colostrum équin de bonne qualité par
Le développement d'une pathologie infectieuse néo- sondages naso œsophagiens répétés ou au biberon.
natale résulte d'une inadéquation entre les attaques Chez le poulain sain, le pic sérique IgG est atteint vers
par les micro-organismes et les facultés de défense du 12 heures. Le dosage des anticorps à ce stade chez
poulain. L'environnement est un facteur déclenchant tous les poulains, permet de profiter des quelques
essentiel car il peut être riche en micro-organismes heures restantes pour une supplémentation orale en
hautement pathogènes. La jument doit arriver sur le colostrum.
lieu du poulinage 3 semaines avant la date prévue
pour synthétiser un colostrum adapté et spécifique. Si le diagnostic d’échec de transfert de l’immunité
passive est réalisé après 24 heures de vie, la plasma-
phérèse (perfusion de plasma par voie intraveineuse)
reste la seule solution, associée à une antibiothérapie
(photo 4).
En dessous de 2 à 4 g/L, la perfusion est recomman-
dée, entre 4 et 8 g/L, les facteurs de risque (préma-
turité, placentite, dystocie...) et l'environnement sont
essentiels à prendre en compte.
2 3
L’ANOXIE FŒTALE
OU SYNDROME D’INADAPTATION NÉONATALE
OU MALADIE HYPOXIQUE-ISCHÉMIQUE
DU NOUVEAU-NÉ
DÉFINITION TRAITEMENT - PRÉVENTION
Ce syndrome est la conséquence d’une réduction de Le traitement varie avec la sévérité et l’étendue des
l’oxygénation tissulaire lors de la période péri-partum, organes atteints. La gestion de ce type de poulain
suite à une diminution de la teneur en oxygène du sang nécessite des soins intensifs. Le traitement lutte contre
(hypoxémie) ou de la diminution de l’apport sanguin les désordres neurologiques (anti-inflammatoires
(ischémie). Des facteurs maternels (maladies graves, contre l’œdème cérébral, anticonvulsivants), les
gestation prolongée…), placentaires (expulsion perturbations métaboliques par perfusions, l’insuffi-
prématurée du placenta), fœtaux (gémellité – photo1, sance rénale, les coliques et la distension abdominale
malformations…) et des évènements intrapartum et les problèmes respiratoires (oxygénothérapie).
(dystocies, induction du poulinage) sont associés à L’alimentation est assurée via une sonde stomacale ou
cette maladie. par voie intraveineuse.
Le taux de survie est de 50 % en l’absence de com-
SYMPTÔMES plications infectieuses. Le pronostic est sombre si
Le fœtus possède des mécanismes de protection aucune amélioration n’est survenue en quelques jours.
contre la diminution d’oxygénation tissulaire (redis-
tribution du flux sanguin aux organes vitaux comme La prévention est difficile, il faut assurer une sur-
le cœur et le cerveau), comparables au réflexe de veillance des poulinages et administrer de l’oxygène
plongée des mammifères marins. Par contre, si l’hy- précocement lors de poulinages difficiles.
poxie tissulaire est trop sévère, des dommages cellu-
laires irréversibles peuvent atteindre le cerveau, les
reins, l’intestin, le cœur et les poumons. Les lésions du
système nerveux central entraînent des troubles neu-
rologiques et comportementaux les plus caractéris-
tiques de ce syndrome (photo 2). Les signes cliniques
varient avec le nombre d’organes atteints et l’étendue
des lésions.
Les symptômes apparaissent généralement dans les
24heures après la naissance. Le plus souvent la perte
du réflexe de succion est totale et soudaine. Le pou-
lain semble alors désorienté, ne reconnaît plus sa
mère et erre dans le box comme s’il était devenu
aveugle (photo 3). Les mouvements des jambes et du
cou deviennent saccadés, ce qui peut précéder une
période convulsive. Le poulain est alors couché, peut
pédaler, être en opisthotonos (contracture générali-
sée des muscles extenseurs) et émettre des hennis-
sements ressemblant aux aboiements d’un chien.
L’anoxie fœtale fait partie du diagnostic différentiel
d’un poulain faible (photo 4).
1 2
3 4
Photo 1. Petite taille d’un jumeau survivant. Photo 2. Poulain présentant des troubles neurologiques et comporte-
mentaux caractéristiques du syndrome d’anoxie fœtale. Photo 3. Poulain atteint d’anoxie fœtale. Il semble déso-
rienté et erre dans le box comme s’il était devenu aveugle. Photo 4. Les poulains anoxiques font partie du diagnostic
différentiel du poulain faible (photos Sophie Paul).
PREMATURITÉ- IMMATURITÉ
PRÉMATURITÉ- IMMATURITÉ
1 2
3 4
Photo 1 . Persistance du canal de l’ouraque avec écoulement d’urine par l’ombilic chez le poulain. Photo 2. Dévia-
tion du bout du nez chez une pouliche pur sang arabe. Photo 3. Microphtalmie chez un poulain. Photo 4. Augmen-
tation du volume du scrotum chez un poulain atteint de hernie inguisale (photos Sophie Paul).
L’ICTÈRE HÉMOLYTIQUE
OU LA JAUNISSE DU POULAIN
DÉFINITION TRAITEMENT
C’est un désordre immunologique qui survient à la Si le poulain a moins de 36 heures, il faut l’empêcher
suite de l’absorption de colostrum contenant des de téter sa mère, en lui donnant un colostrum et du
anticorps dirigés contre les globules rouges du pou- lait de substitution. Si l’anémie est sévère (le nombre
lain nouveau-né, entraînant une anémie hémolytique d’hématies chute sous 3 millions/mm3 et l’hémato-
par destruction de ses globules rouges. Ces anticorps crite est inférieur à 15 %) ou si des signes cliniques
sont produits par la jument, lorsque les groupes san- graves sont présents, il faudra réaliser une transfusion.
guins du fœtus et de la mère sont différents et que la Le traitement sera complété par des perfusions, une
jument s’est immunisée au préalable, à l’occasion de antibiothérapie à large spectre pour éviter les surin-
transfusions ou de lésions placentaires au cours des fections bactériennes et des corticoïdes pour lutter
gestations précédentes. Ces anticorps n’affectent pas contre l’hémolyse. En cas d’anémie modérée, il suffit
le fœtus car ils ne passent pas la barrière placentaire. de confiner le poulain au box pendant quelques jours.
Le poulain est normal à la naissance. Toutefois, chez
ce poulain, l’absorption de colostrum est dans ce cas PRONOSTIC
très particulier, défavorable, puisque les anticorps Le pronostic est fonction de la quantité d’anticorps
qu’il contient vont détruire ses globules rouges. Cette absorbés ainsi que de leur puissance antigénique, du
affection est plus fréquente chez le poulain mule degré de l’anémie, de la rapidité d’apparition des
(photo 1). signes cliniques, de la rapidité d’évolution et de l’ap-
parition de complications (convulsions, hépatite,
SYMPTÔMES insuffisance rénale…)
Le poulain est en général normal à la naissance. Il
devient progressivement malade après l’absorption du PRÉVENTION
colostrum entre 12 heures et deux à trois jours. La Lorsque la jument a déjà provoqué l’apparition de
sévérité de l’affection dépend du niveau et de la cette pathologie chez ses foals, il faut empêcher son
vitesse de destruction des hématies. Le poulain poulain de téter pendant les deux premiers jours de
devient faible et ne tolère pas l’exercice derrière sa vie et le priver de son colostrum. Il doit alors abso-
mère. Ses muqueuses sont pâles à ictériques (jaunes) lument recevoir du colostrum d’une autre jument ou
et il peut rester couché en grande faiblesse, refusant à défaut subir une plasmaphérèse et être nourri arti-
de téter (photo 2). Il présente une accélération de ses ficiellement pendant cette période. Entre les repas, le
rythmes cardiaque et respiratoire. Les urines peuvent poulain, qui doit rester avec sa mère, reste muselé.
devenir foncées du fait de l’élimination de l’hémo-
globine, pigment issu de la destruction des globules
rouges.
DIAGNOSTIC
Le diagnostic repose également sur les données de
laboratoire. Le poulain présente une anémie sévère,
une hyperbilirubinémie et un test spécifique, met-
tant en évidence la présence d’anticorps maternels
se liant aux globules rouges du poulain, se révèle
positif.
Photo 1. L’ictère hémolytique est plus fréquent chez le poulain mule. Photo 2. Le poulain présentant un ictère hémo-
lytique peut rester couché, refusant de têter (photos Sophie Paul).
LA RÉTENTION DE MÉCONIUM
SYMPTÔMES TRAITEMENT
Les signes apparaissent au plus tôt 48 heures à Le traitement est chirurgical mais les déséquilibres
72heures de vie : difficultés à la miction, abattement électrolytiques (hyperkaliémie, hyponatrémie, hypo-
(dos concave, membres postérieurs en arrière). La chlorémie) doivent d’abord être corrigés.
Photo 1. Poulain présentant une rétention de méconium. Il reste debout en contractant ses muscles abdominaux tout
en maintenant son dos arqué et sa queue levée. Photo 2. Coliques chez un poulain présentant une rétention de
méconium (photos Sophie Paul).
DÉFINITION TRAITEMENT
La septicémie est la maladie la plus fréquemment Le traitement consiste à:
rencontrée chez le poulain nouveau né. Elle est res- • Lutter énergiquement contre l’infection en utilisant
ponsable de 33 % de la mortalité néonatale. Cette des antibiotiques bactéricides et à large spectre
maladie se caractérise par la présence et la persis- (pénicilline G associée à un aminoside comme la
tance, dans le sang, d’agents infectieux (majoritaire- gentamicine, céphalosporines), sur une période pro-
ment les bactéries gram négatif: E. Coli, Actinobacillus longée (2 à 4 semaines) en vérifiant la fonction
spp, Klebsiella pneumonia…) et de leurs toxines. Les rénale.
portes d’entrée des infections sont le tractus gastro
intestinal, l’appareil respiratoire, le placenta ou l’om- • Supporter la fonction cardio vasculaire: le but est
bilic. Certains facteurs de risques pour le développe- d’améliorer la perfusion et d’augmenter l’apport
ment d’une septicémie ont été identifiés : lourde d’oxygène aux tissus par des perfusions adéquates
pression infectieuse environnementale, pathologies (solutions électrolytiques, solutions glucosées, le
pendant la gestation ou le poulinage, problèmes chez plasma est un fluide particulièrement utile pour
le poulain lui-même : prématurité/dysmaturité ou renforcer la fonction immunitaire et augmenter la
échec du transfert de l’immunité passive… pression oncotique).
• Support respiratoire par insufflation intra nasale
SYMPTÔMES d’oxygène.
Au départ les signes cliniques sont souvent subtils et • Support nutritionnel : tétées de la mère si possible,
insidieux. Le poulain tête moins souvent et est plus biberons ou sondage gastro gastrique. Si la fonction
souvent couché. Les fréquences cardiaques et respi- intestinale est compromise, une nutrition parenté-
ratoires sont augmentées et il y a parfois de la fièvre, rale (par perfusion - photo 2) doit être envisagée.
des hémorragies et de la congestion qui apparais- • Bien veiller à la propreté des locaux et du matériel.
sent sur les muqueuses (photo 1). L’altération de son • Soins à l’ombilic et de nursing.
état mental lié à l’hypoperfusion se développe, des
signes gastro-intestinaux (coliques, diarrhée), convul-
sions, uvéite, arthrite septique sont parfois associés.
DIAGNOSTIC
Une hémoculture, ainsi qu’une numération for-
mule/fibrinogène et un profil biochimique sont
souvent évocateurs (leucopénie, neutropénie, hyper-
fibrinogénémie, hypoglycémie, hypogammaglobuli-
némie).
DIAGNOSTIC
Le diagnostic se base sur les symptômes: tout jeune
poulain boiteux est suspect d’arthrite septique jusqu’à
preuve du contraire. Les examens complémentaires
sont : la radiographie (lyse osseuse), l’échographie,
l’analyse cytobactériologique du liquide de ponction
articulaire (augmentation des protéines totales et
des neutrophiles, culture bactérienne positive dans
64% des cas) et le bilan hémato-biochimique sanguin
(hyperfibrinogénémie, leucocytose).
Photo 1. Poulain en diarrhée présentant les fesses souillées. Cela provoque une dermatite secondaire. Photo 2.
Traitement par perfusion d’un poulain présentant une diarrhée. (Photos Sophie Paul).
Photo 1. Les coliques sont fréquentes chez le poulain. Photo 2. Lors de maladies associées chez le poulain, il est
conseillé d’accompagner le traitement spécifique des coliques d’une médication anti-ulcéreuse. (Photos Sophie Paul).
Elles se manifestent par une déformation du boulet AFFECTIONS DES TISSUS MOUS
et/ou une boiterie d’appui. Ces lésions font partie du concept « d’entorse du
boulet ». Elles sont identifiables par échographie. Les
SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC deux dominantes pathologiques sont les lésions de
Les défauts d’aplombs (cheval droit ou bas jointé, l’appareil suspenseur du boulet (desmopathies dis-
varus, valgus) prédisposent aux affections du boulet. tales des branches du suspenseur et des ligaments
Celles-ci se manifestent souvent par des déforma- sésamoïdiens obliques) et les lésions des ligaments
tions dont la localisation est spécifique de la lésion collatéraux.
causale. Les affections chroniques se manifestent sou-
vent par un défaut de flexion du boulet à la mobili- AFFECTIONS DÉGÉNÉRATIVES
sation et pendant la phase de soutien. Elles font souvent suite aux affections précédentes,
La flexion passive peut être douloureuse s’il existe un mais peuvent aussi évoluer individuellement.
processus inflammatoire évolutif synovial ou concer- L’arthrose peut être asymptomatique chez un cheval
nant les formations anatomiques connexes (capsule à travail régulier et modéré, ou totalement invali-
articulaire, ligaments collatéraux, branches du sus- dante chez un cheval de sport ou de course.
penseur). La flexion est souvent très douloureuse en
cas de fracture ou de fêlure. TRAITEMENT
À l’examen dynamique, les affections du boulet entraî- Le traitement par un parage et une ferrure kinési-
nent typiquement une boiterie d’appui avec une thérapiques est primordial. Il faut respecter l’équilibre
réduction de la phase antérieure de la foulée. longitudinal et transversal du doigt du cheval.
Les anesthésies diagnostiques, en insensibilisant la Préconiser toujours une ferrure amortissante, surtout
région, permettent d’objectiver le site douloureux. pour les lésions ostéo-articulaires, et légère, surtout
Elles sont contre-indiquées en cas de suspicion de pour les lésions ligamentaires et capsulaires.
fracture ou de fêlure. Le traitement local des lésions ligamentaires ou cap-
sulaires récentes consiste en l’application d’onguents
LÉSIONS anti-inflammatoires ou de DMSO (diméthyl sulfoxide)
FRACTURES au stade aigu et de feux liquides au stade subaigu. Lors
Elles sont plus fréquentes sur la phalange proximale et de fibrose capsulaire ou ligamentaire, on peut recou-
sur le condyle métacarpien, mais elles peuvent porter rir à l’application de blisters avant le travail.
sur les os sésamoïdes proximaux. Leur pronostic L’activité du cheval doit être adaptée à chaque cas: s’il
dépend du type de fracture (avec ou sans déplace- s’agit d’une lésion récente du boulet une activité
ment), des possibilités de réduction chirurgicale, des contrôlée (pas de mise en liberté) est conseillée. Lors
lésions associées (luxation…), de la discipline du che- de lésions anciennes ou chroniques, l’activité doit
val, de l’ancienneté de l’affection avant traitement. être régulière, sans jour de repos et sans excès. Lors de
lésion siégeant dans le boulet, le cheval ne sera pas à
OSTÉOCHONDROSE l’aise en descente, sur des voltes, en travail en des-
Ces lésions se manifestent sous les deux formes habi- cente d’encolure, en déplacements latéraux. Le sol
tuelles: kystes osseux sous chondraux et ostéochon- doit être régulier, souple et peu profond.
drite dissécante. Leur pronostic dépend du site et de
la taille de la lésion, des possibilités de traitement chi-
rurgical, de l’évolution dégénérative associée et de la
discipline du cheval.
1 2 3
Photo 5. 4
Coupe sagittale du boulet
1- Os métacarpal 3 (os canon)
2- Phalange proximale
3- Capsule articulaire dorsale
4- Ligament palmaire (intersésamoïdien)
5- Ligament sésamoïdien droit
6- Tendon fléchisseur profond du doigt
5
7- Tendon fléchisseur superficiel du doigt
Les lésions tendineuses sont fréquentes chez le che- phase aiguë et subaiguë et absente ou discrète en
val de sport et leur nature est très dépendante de phase chronique.
l’activité du sujet et de sa spécialité sportive. Elles
sont la plus grande cause de réforme des chevaux de SIGNES FONCTIONNELS
courses, et sont souvent la conséquence d’une asy- Ils ne sont pas toujours présents. Généralement, lors-
métrie locomotrice du cheval induite par des affec- qu’elle existe, la boiterie d’origine tendineuse persiste
tions ostéo-articulaires primaires ou imposée par la à chaud et s’aggrave ou n’est pas (ou peu) améliorée
piste. La plupart sont liées à une fatigue (au sens sur sol souple. Elle est parfois aggravée en terrain
mécanique) de ces formations anatomiques causées profond.
par la répétition de sollicitations sportives élevées. La boiterie peut être présente sur le membre
D’autres sont plutôt liées au vieillissement de ces for- déformé si la douleur tendineuse est marquée. Elle
mations; ces dernières sont bien sûr aggravées par les peut porter sur un autre membre (généralement le
contraintes biomécaniques. Des lésions accidentelles membre opposé) si la lésion tendineuse est moins
surviennent lorsque le tendon subit un allongement douloureuse que celle présente sur celui-ci, dont la
supérieur à son seuil de rupture, ou lors d’un trau- tendinopathie est une complication.
matisme externe. En complément, des anesthésies diagnostiques peu-
vent être utiles à indispensables pour établir l’inci-
SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC dence clinique de certaines lésions peu apparentes
Deux types principaux de manifestations sont ren- ou présentant des caractères anciens. L’échographie
contrés: est la méthode de choix pour objectiver et caracté-
• Déformation de la région du tendon, avec ou sans riser la topographie, l’étendue et la nature des lésions
boiterie; il est impératif de vérifier si le cheval boite tendineuses.
de ce membre ou du membre opposé!
PRONOSTIC
• Boiterie antérieure sans signes locaux, l’examen cli- Il dépend des éléments précisés par le diagnostic, de
nique conduisant à identifier une lésion tendineuse. l’activité et de la spécialité du cheval, de l’existence
SIGNES LOCAUX de lésions sportives antérieures, de la conduite de
l’activité du cheval pendant sa période de convales-
La déformation de la région est souvent caractéris- cence, de rééducation et d’entraînement, et enfin du
tique de l’élément anatomique lésé: une déformation traitement.
palmaire (visible de profil =«banane») indique plutôt
une tendinite du perforé ; un épaississement trans- TRAITEMENT
versal des fléchisseurs peut être produit par une ten-
Souvent décevant par rapport à l’attitude conserva-
dinite du perforé (tendon fléchisseur superficiel du
trice seule (repos au box puis au pré):
doigt) ou du perforant (tendon fléchisseur profond
du doigt); si la distension est latérale (et/ou médiale) FERRURES KINÉSITHÉRAPIQUES
au tiers proximal du tendon, sans déformation du
Le traitement par la maréchalerie est important et
profil palmaire, il faut suspecter une desmite de la
facile à mettre en œuvre; il doit être adapté à chaque
bride carpienne ; si l’épaississement est juste en
discipline et à chaque type de lésion. Il ne faut pas
arrière du métacarpe, en particulier en région haute,
élever les talons si le perforé ou le ligament suspen-
une lésion du ligament suspenseur du boulet doit
seur du boulet sont lésés, mais il faut laisser le pied
être suspectée. Il est important d’apprécier la sta- à plat avec une ferrure légère, amortissante, à pince
tique articulaire du boulet, du paturon et du carpe couverte et éponges biseautées; pour le perforant et
pour vérifier l’intégrité fonctionnelle des tendons. la bride carpienne, un fer à l’envers, à oignons, ou à
À la palpation, la sensibilité est présente à très vive planche (pour éviter l’enfoncement des talons en
en phase aiguë et absente ou présente en phase sol souple) avec un fort roulement antérieur est indi-
chronique. La chaleur est marquée à modérée en qué. De plus, il est recommandé de tronquer la pince.
3 4
Photo 3. Anatomie del’appareil tendineux sous contraintes (une tonne de charge sur le membre). Marqueurs verts :
tendon fléchisseur superficiel du doigt (perforé) ; marqueurs rouges : tendon fléchisseur profond du doigt (perforant) ;
marqueurs noirs : ligament suspenseur du boulet. Photo 4. Déformation et engorgement des tendons fléchisseurs
chez un pur-sang le lendemain d’une course (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).
9 7
Photo 5. Coupe échographique transversale du tendon fléchisseur superficiel du doigt démontrant une lésion récente
(partie centrale sombre). Photo 6. Coupe anatomo-pathologique transversale du tendon fléchisseur superficiel du
doigt démontrant une lésion récente avec hémorragie et rupture de fibres. Photo 7. Coupe anatomo-pathologique
transversale d’une lésion chronique du tendon fléchisseur superficiel du doigt ; le tendon est très épaissi et des sites
de fibrose et de tissu de granulation non évolutif sont visibles. Photo 8. Coupes échographiques transversales sous
le jarret montrant une lésion profonde à l’origine du ligament suspenseur du boulet. Photo 9. Injection écho-guidée
dans le tendon fléchisseur superficiel du doigt. L’aiguille (trait blanc dans la lésion sombre) est parfaitement visuali-
sée ce qui garantit la qualité du traitement (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).
Les véritables boiteries de l’épaule ne sont pas excep- Au pas et au trot, une boiterie de l’épaule se mani-
tionnelles et leur identification peut se faire soit à feste souvent par un défaut de protraction du
l’aide de tests précis et spécifiques, soit après avoir membre lésé (diminution de l’embrassée du terrain).
éliminé, par des techniques d’investigations bien codi- Établir avec certitude une boiterie de l’épaule néces-
fiées (notamment par des anesthésies diagnostiques site de recourir à des examens complémentaires
nerveuses), toutes les autres causes de boiterie dans assez spécialisés comme l’anesthésie diagnostique
les régions basse et moyenne du membre antérieur. intra-articulaire, l’examen radiographique et l’écho-
graphie.
CAUSES PRINCIPALES
Les causes les plus fréquentes de boiterie d’épaule CONDUITE À TENIR
sont de deux ordres: • Ostéochondrose
Ostéochondrose (forme kystique ou dysplasique)
Il s’agit de malformations (ostéochondrodysplasie) ou Un kyste osseux sous-chondral au niveau de la sca-
de lésions des épiphyses (ex. kystes osseux sous-chon- pula ou de la tête humérale est parfois compatible
draux) sur les jeunes chevaux. avec une utilisation de loisir ou sportive modérée.
La boiterie peut être sévère ou discrète, et parfois Faire un traitement conservateur avec contrôle
intermittente sur des poulains (avant deux ans). Cepen- radiographique tous les 3 à 6 mois au début. Infil-
dant, les symptômes de boiterie peuvent n’apparaître trer l’articulation avec de l’acide hyaluronique
que plus tard, au débourrage ou au travail. et/ou des corticoïdes courte action.
Affections traumatiques et fractures Le traitement chirurgical est difficile et ses résul-
Elles sont assez fréquentes chez les jeunes chevaux. tats sont aléatoires. En cas de dysplasie sévère avec
• Exemple : fracture du tubercule supraglénoïdal, boiterie marquée, l’euthanasie peut être envisagée.
entraînant une boiterie aiguë puis intermittente après • Lésions traumatiques
réparation. C’est une fracture d’arrachement sur la sca- Pour la fracture du tubercule supra-glénoïdal, un
pula (omoplate) par le muscle biceps brachial. traitement conservateur avec repos au box pendant
• Dans la luxation de l’articulation scapulo-humérale, 4 mois ou un traitement chirurgical (ablation des
également d’origine traumatique (chute par exemple), fragments ou réduction par ostéosynthèse) avec un
la tête de l’humérus se situe entre la scapula et la paroi repos de 4 mois constituent les options thérapeu-
thoracique. tiques.
Les affections traumatiques et les fractures condui-
sent souvent à une évolution arthrosique de l’articu-
lation à l’origine d’une boiterie chronique.
EXAMEN ET DIAGNOSTIC
La facilité du diagnostic des lésions de l’épaule dépend
de la gravité et de la nature de l’affection, car la boi-
terie est parfois discrète.
Il faut accorder une grande importance à l’examen
visuel et à la mobilisation des articulations hautes.
L’inspection de face peut permettre de révéler une
amyotrophie (diminution de volume des muscles) de
l’épaule, du bras et des pectoraux (recherche d’asy-
métrie de la musculature). La mobilisation des articu-
lations met en lumière, soit des déficits fonctionnels,
soit des attitudes génératrices de douleur.
1 2
3 4
Photo 1. Épaississement de la pointe de l’épaule, amyotrophie du triceps et membre en rétraction (en arrière) sont les
signes cliniques de cette fracture du tubercule supra-glénoïdal. Photo 2. Sur un cheval normal la traction progressive
du membre vers l’arrière induit une réaction de retrait vers l’avant (protraction). Cette jument répond par un affaisse-
ment et montre un défaut de force musculaire pour ramener le membre vers l’avant. Elle présentait une dysplasie de
la tête humérale. Photo 3. Cliché radiographique montrant une déformation marquée de la tête humérale et de la cavité
glénoïdale de la scapula (omoplate) sur un poulain de 18 mois. Photo 4. Cliché radiographique présentant une fracture
du tubercule supraglénoïdal de la scapula (omoplate) sur un poulain de 2 ans. Cette lésion traumatique apparaît sou-
vent au pré à la suite d’une chute ou de glissade (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).
Le jarret est une articulation complexe sur le plan ana- tions du jarret aux phénomènes dégénératifs qui ris-
tomique et extrêmement spécialisée au plan fonc- quent d’aggraver la situation et entraînent souvent une
tionnel. Ce massif articulaire constitue le siège le plus déformation globale du jarret, en particulier l’appa-
fréquent des boiteries postérieures. Il est très sollici- rition d’une proéminence à la face postérieure de la
té dans les allures et les exercices sportifs spécialisés, région (improprement nommée « jarde »).
ce qui l’expose à des lésions dégénératives (ostéoar-
throse), mais c’est aussi un site privilégié d’anomalies TRAITEMENT
du développement ostéo-articulaire. Lorsque l’origine de la boiterie a été établie, l’attitu-
de thérapeutique peut conduire à envisager, selon les
PATHOLOGIE DU JEUNE lésions, soit un traitement médical, soit un traitement
La lésion la plus précoce, pouvant apparaître dès les chirurgical.
premières semaines, est représentée par la nécrose Le traitement médical local consiste en l’injection
avasculaire des os des rangées distales (inférieures). dans l’articulation d’anti-inflammatoires pour dimi-
Elle se traduit extérieurement par des jarrets «jardés», nuer la douleur et favoriser l’ankylose spontanée des
présentant une coudure à la jonction tarso-méta- os. Indépendamment de ces traitements le cheval
tarsienne. Ces lésions entraîneront chez l’adulte des peut être soulagé par l’administration par la bouche
déformations prédisposant à l’arthrose de la base du ou par voie intra-veineuse d’AINS (attention au
jarret. contrôle antidopage). En contrôlant le métabolisme
Au cours des premiers mois ou des premières années, osseux, un biphosphonate (Tildren ND) administré par
peuvent apparaître les signes locaux de lésions d’os- voie veineuse, a démontré son efficacité pour rédui-
téochondrose sous la forme de vessigons articulaires. re la douleur osseuse.
Les plus connues sont caractérisées par l’existence de Le traitement chirurgical, réservé à des cas extrêmes,
noyaux d’ossification séparés de l’os dont ils dépen- a pour objectif de créer une fusion (arthrodèse) des
dent (ostéochondrite disséquante). Leur identification os de l’étage distal du jarret; la perte de mobilité (anky-
se fait à l’aide de la radiologie et le traitement consis- lose) s’accompagnant souvent d’une diminution ou
te à les enlever par arthroscopie. d’une disparition de la boiterie.
PATHOLOGIE DE L’ADULTE Dans tous les cas, l’activité du cheval devra être adap-
Les lésions retrouvées chez l’adulte peuvent être soit tée à son degré de boiterie.
des séquelles des lésions précédemment décrites, soit
des lésions acquises. Ces dernières résultent de l’in-
adéquation entre les contraintes mécaniques impo-
sées à l’articulation d’une part et la résistance (com-
me le métabolisme osseux et cartilagineux) d’autre part.
Les lésions dégénératives (ostéo-arthrose) de l’étage
inférieur du jarret produisent, en cas d’ostéoprolifé-
ration, une déformation en face interne nommée
«éparvin» en terme d’extérieur du cheval. Elles sont
souvent associées à une destruction osseuse ou
ostéolyse. Ces phénomènes dégénératifs entraînent
une douleur articulaire responsable de la boiterie. Le
diagnostic définitif est apporté par la radiographie.
La déformation des os de l’étage distal du jarret peut
faire suite à des anomalies de développement carac-
térisées par un collapsus osseux et un bombement,
voir une fragmentation, de ceux-ci en face interne et
antérieure. Ces anomalies prédisposent les articula- 1
2a 2b
Photo 1. Le jarret subit des contraintes mécaniques très élevées lors de la propulsion. Photo 2a. Vessigons articulaires
du jarret avec forte distension de la fontaine du jarret. Photo 2b. Cliché radiographique présentant un fragment ostéo-
chondral péri-articulaire sur la partie basse du tibia (ostéo-chondrite disséquante du relief intermédiaire de la cochlée
tibiale). Photo 3a. Épaississement de la face interne de la base du jarret, dure à la palpation, indicatrice d’ostéo-arthrose
proliférative de l’étage distal du jarret (éparvin). Photo 3b. Cliché radiographique montrant de sévères remaniements
osseux de l’articulation intertarsienne distale (au milieu des trois espaces horizontaux). Cette lésion d’ostéo-arthrose
est responsable de la déformation externe appelée «éparvin» (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).
3a 3b
La consultation pour dorsalgie est souvent motivée Les lésions des processus articulaires sont aussi fré-
par la constatation de modifications d’allures, de com- quentes que les lésions des processus épineux, et ces
portement et de diminution de performances. Le mal arthropathies synoviales intervertébrales ont toujours
de dos chez le cheval est un trouble fréquemment une expression clinique plus marquée. Elles siègent
rapporté par le cavalier. Souvent seul motif d’une généralement entre la 15e vertèbre thoracique et la
consultation, il peut également être mis en évidence 3e vertèbre lombaire.
à l’occasion d’examens pour d’autres motifs. Les lésions des corps vertébraux sont plus rarement
identifiées; en région thoracique elles se produisent
SYMPTÔMES sous une forme ankylosante (spondylose vertébrale).
Les troubles les plus fréquemment invoqués sont les Celles des disques intervertébraux sont concentrées
défauts d’action: défaut d’engagement, défaut de pro- dans la base de l’encolure et à la jonction lombo-
pulsion : le cheval « ne pousse pas », il a des allures sacrale chez le cheval.
« raides », il ne s’incurve pas sur le cercle, avec, chez
les chevaux de compétition, une diminution du niveau Les douleurs musculaires (ou myalgies) dorsales sont
de performances. Les modifications de comporte- faciles à révéler par la palpation et la pression du dos;
ment sont, elles aussi, diverses: réactions d’hypersen- elles sont souvent associées aux troubles vertébraux
sibilité au pansage et réaction d’intolérance à la mise ostéo-articulaires sous-jacents à des boiteries, même
en place de la selle, au sanglage ainsi qu’au montoir. subcliniques et discrètes, des membres.
Dans les troubles installés de longue date, le cheval
devient rétif, ce qui doit alerter le cavalier. La rétivité RÉEDUCATION
chez le cheval est exceptionnellement gratuite; elle ET TRAITEMENT MÉDICAL
est souvent la manifestation d’une douleur induite par Une dorsalgie a souvent une composante fonction-
des circonstances données, auxquelles le cheval essaie nelle qui entretient ou aggrave les troubles locomo-
de se soustraire en refusant de se soumettre à l’exer- teurs. Une rééducation de la musculature vertébrale,
cice demandé. forte chez le cheval, doit être entreprise par le travail
à pied ou en longe si le cheval supporte mal d’être
LÉSIONS CAUSALES monté, avec comme principe directeur, la mise en
Le mal de dos peut être l’expression douloureuse de élongation, en étirement de la musculature dorsale et
différents types de lésions ostéo-articulaires ou même la diminution des pressions inter-épineuses ou entre
musculaires. les processus articulaires. Ces deux objectifs sont
L’affection la plus connue, peut être parce qu’elle est atteints lorsque la colonne vertébrale thoracique est
la plus facile à diagnostiquer par examen radiogra- en flexion (travail avec abaissement de l’encolure).
phique, est « le conflit de processus épineux »: exis- L’ostéopathie et la kinésithérapie (massages, ultra-
tence d’un contact osseux direct ou affrontement sons…) sont indiquées. Enfin, une aide médicale (infil-
entre deux ou plusieurs processus (ou apophyses) suc- trations, mésothérapie…) peut être nécessaire pour
cessifs. Ce contact entraîne d’une part une douleur permettre au cheval de travailler dans une attitude
due aux pressions anormales qui s’exercent sur les ver- physique et mentale correcte, afin de rompre le cercle
tèbres, d’autre part une diminution de la souplesse de vicieux : douleur - attitude et posture altérées -
la colonne vertébrale par blocage mécanique. contractures - douleur.
1 2
3 4
Photo 1. Forte extension du dos à la réception induisant des contraintes articulaires élevées en région thoraco-
lombaire. Photo 2. Coupe transversale de la région lombaire du cheval montrant la grande épaisseur des masses
musculaires (extenseurs en haut, fléchisseurs en bas) relativement à la taille réduite des vertèbres et de leurs
articulations. Photo 3. Cliché radiographique montrant des lésions évoluées des processus (apophyses) épineux en
région thoracique. Photo 4. Cliché radiographique présentant des lésions d’ostéo-arthrose des processus articulaires
en région lombaire (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).
1 2 3
être préservé et que la majorité des déviations angu- Le pied bot (ou pied pinçard) est un défaut d’exten-
laires congénitales (discrètes et modérées) s’amélio- sion interphalangienne lié à une longueur insuffisante
rent spontanément en quelques semaines. du muscle et tendon fléchisseurs profonds du doigt
Les lésions d’épiphysite correspondent à un collap- (perforant) et des ligaments sésamoïdiens collaté-
sus (écrasement) épiphysaire et métaphysaire asso- raux. Il est souvent acquis et apparaît au cours de l’été
cié à des lésions du cartilage épiphysaire (de conju- ou de l’automne de l’année de naissance, quand les
gaison). Elles se manifestent par un épaississement et sols deviennent durs.
un engorgement pouvant être douloureux à la pres- Le traitement de ces affections vise d’abord à recher-
sion, avec ou sans boiterie. Les sites les plus fréquents cher une éventuelle lésion causale dont le défaut
de cette affection sont l’épiphyse distale du radius d’extension serait la conséquence. Le pied bot répond
(au-dessus du genou) et l’épiphyse distale de l’os plus facilement que les autres à une ferrure kinési-
canon (métacarpe ou métatarse), au-dessus du bou- thérapique « à la florentine » en prenant soin de
let. Lorsqu’elle est sévère ou associée à une dévia- remettre les talons à l’appui s’ils ne le sont plus. Pour
tion angulaire de l’articulation correspondante, un la bouleture acquise, on réduira drastiquement la
examen radiographique est indiqué. Le traitement et vitesse de croissance, et on appliquera une ferrure
la prévention consistent à contrôler le poids corpo- élevant les talons, relâchant le tendon perforant, pour
rel et la vitesse de croissance, réviser le régime ali- faciliter l’extension du boulet. L’arqûre congénitale
mentaire, contrôler l’activité et adopter un parage et sera traitée à l’aide de chélateurs du calcium et éven-
éventuellement une ferrure kinésithérapique. tuellement d’attelles. Les formes les plus sévères peu-
Les lésions précédentes étant douloureuses, elles vent nécessiter le recours à des interventions chirur-
induisent l’adoption d’attitudes antalgiques (pour gicales (desmotomies, tendinotomies) spécifiques du
limiter la douleur) par les poulains affectés. Celles-ci type de défaut d’extension.
peuvent induire des angulations articulaires anor- La localisation des lésions ostéo-chondrales (frag-
males, spécialement au niveau du pied et du boulet. mentation, dysplasie, collapsus…) dans les vertèbres
Ces défauts d’extension articulaire sont parfois de l’encolure peut induire une compression de la
improprement désignés sous le terme de contracture moelle épinière cervicale se manifestant par une
tendineuse. ataxie locomotrice (incoordination des mouvements)
Le défaut d’extension articulaire du carpe (genou) est appelée en France le «mal de chien». Cette affection
souvent congénital. Désigné couramment sous le fréquente peut présenter divers degrés de gravité cli-
terme d’arqûre ou d’aplomb brassicourt, il corres- niques dont les plus sévères exposent le poulain
pond à une longueur insuffisante des muscles flé- atteint à des chutes ou même à une incapacité à se
chisseurs du carpe et des ligaments palmaires de lever. Les manifestations locomotrices ressemblent
celui-ci. à celles de l’ébriété (dont la cause est différente) dans
l’espèce humaine. Lorsque cette affection est sus-
Le défaut d’extension articulaire du boulet (boule- pectée, un examen vétérinaire est nécessaire et des
ture) se traduit par une verticalisation du paturon. Il clichés radiographiques sont indispensables pour éta-
peut être congénital ou acquis. Sa forme la plus blir la localisation et la gravité des lésions.
sérieuse (acquise) affecte les poulains présentant un
excès de croissance osseuse au printemps de l’année
suivant la naissance lors de la pousse de l’herbe, les
muscles et tendons fléchisseurs (notamment super-
ficiels) devenant trop courts par rapport aux rayons
osseux.
7 8
L’OSTÉOCHONDROSE
L’ostéochondrose (OC) est une affection juvénile des • le condyle distal du radius, dans le carpe (genou);
surfaces articulaires et des épiphyses, caractérisée par • les surfaces articulaires scapulo-humérales, dans
un défaut d’ossification de l’os sous-chondral et/ou l’épaule;
une fragmentation des surfaces, des marges articulaires • les surfaces articulaires interphalangiennes, dans le
et ou des sites péri-articulaires d’insertion ligamentaire paturon.
et capsulaire. Les manifestations les plus fréquentes sont
l’ostéochondrite disséquante et les kystes osseux ORIGINE
sous-chondraux. Les causes de l’ostéochondrose sont multiples et non
1. Le terme d'ostéochondrite disséquante (OCD) complètement identifiées. Parmi les facteurs incrimi-
désigne des lésions représentées par un fragment ostéo- nés figurent l’hérédité, les lésions ayant une distribu-
cartilagineux isolé (seule la partie osseuse est visible tion différente selon les races. Une alimentation trop
sur les clichés radiographiques), non réuni au reste de riche en énergie et un rapport phospho-calcique
l'os dont il est issu, et qui a tendance à se détacher en inadapté sont prédisposants. Une croissance trop
raison des mouvements de l'articulation (photo s rapide est défavorable à l’intégrité du squelette. Les
6aet 6b). Il peut alors devenir libre dans la cavité arti- conditions d’élevage sont également importantes à
culaire synoviale et, perturbant le fonctionnement arti- considérer: des parcelles trop grandes avec un grand
culaire, se dégradant et générant une inflammation syno- nombre de juments et de poulains ou des sorties irré-
viale, il entraîne des lésions secondaires (traumatiques gulières sont autant de facteurs de risque d’apparition
et dégénératives) des surfaces cartilagineuses. Les sites de lésions.
d'apparition les plus fréquents sont (tableau1):
• le relief intermédiaire de la cochlée tibiale, dorsa- SYMPTÔMES
lement, dans le jarret (photos 6aet 6b); La présence d’une lésion d’ostéochondrose peut se
• les tubercules proximo-palmaires (ou plantaires) manifester par une dilatation des culs-de-sac articu-
de la phalange proximale, dans les boulets ; laires. Les molettes articulaires du boulet et les ves-
• la lèvre latérale de la trochlée fémorale, dans le gras- sigons articulaires tibio-tarsiens (du jarret) sont faciles
set (photo4); à voir. Les vessigons articulaires du grasset sont plus
• la lèvre latérale de la trochlée du talus, dans le jar- difficiles à identifier. Une boiterie n’est pas toujours
ret (photos 6aet 6b). présente. Elle est plus fréquemment associée à des
2. Les kystes osseux sous-chondraux ont été initiale- kystes osseux sous-chondraux qu’à des lésions d’os-
ment interprétés comme des défauts d'ossification de téochondrite disséquante. La mise à l’exercice peut
l'os sous-chondral, situé sous la surface cartilagineu- faire apparaître une boiterie induite par une lésion
se. Secondairement, une étiologie acquise, par ostéo- jusqu’alors asymptomatique. La libération d’un frag-
nécrose avasculaire (ou septique) à la suite de trau- ment ostéochondral peut provoquer une boiterie
matismes ou microtraumatismes de la surface articulaire aiguë, fugace, indépendamment ou non de l’exercice.
(ou une infection) de l’os sous-chondral a été envisa- Ensuite, une ostéoarthrose peut s’installer avec une
gée (dégénérescence de cet os). boiterie chronique ou intermittente, ce qui est
L’os sous-chondral est très important dans le fonc- encore plus fréquent avec les kystes osseux sous-
tionnement de l'articulation car c'est lui qui stabilise chondraux. Parfois, les lésions d’OCD semblent bien
la surface articulaire. Un kyste osseux sous-chondral supportées mais induisent des myosites, des tendi-
entraîne donc des troubles mécaniques qui, associés nites ou des dorsalgies.
à des phénomènes douloureux, sont responsables de Le diagnostic du type de lésion (nodules ostéo-
boiterie. Les principaux sites d'apparition de kystes chondraux péri-articulaires, d’avulsion ligamentaire,
osseux sous-chondraux chez le cheval sont: kystes osseux sous-chondraux) se fait par examen
• les condyles fémoraux ou tibiaux, dans le grasset; radiographique et échographique, ce qui permet
• le condyle métacarpien ou métatarsien, dans les bou- également de déterminer la localisation et la sévérité
lets; (taille) de la lésion.
L’OSTÉOCHONDROSE
1 2 3 6a
4 5 6b
Photo 1. Distension synoviale des culs-de-sac articulaires du jarret (vessigons articulaires) chez un pur sang de 18 mois.
Photo 2. Sévère lésion d’ostéochondrite disséquante de la trochlée fémorale sur un poulain de 7 mois. Photo 3. Cliché
radiographique de l’épaule : ostéochondrodysplasie (déformation) de la tête humérale sur une jument étrangère de
7 ans. Photo 4. Cliché radiographique du grasset: kyste osseux sous-chondral dans un condyle fémoral. Photo 5. Cliché
radiographique du boulet postérieur présentant 2 nodules ostéo-chondraux péri-articulaires sur un cheval interna-
tional de CSO. Photos 6a et 6b. Clichés radiographiques du jarret, avant et après chirurgie arthroscopique d’exérèse
du nodule ostéochondral périarticulaire du tibia (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).
L’OSTÉO-ARTHROSE
(ARTHROPATHIE DÉGÉNÉRATIVE)
Cette affection dégénérative se caractérise par une liorée sur sol mou et en ligne droite. Pour les articula-
détérioration du cartilage et des modifications de l’os tions hautes, la boiterie est plus homogène dans les
et des tissus mous articulaires. L’inflammation de la différentes situations. La flexion préalable de l’articu-
synoviale et de la capsule articulaire est toujours pré- lation atteinte (test de flexion dynamique) est posi-
sente dans « l’affection dégénérative articulaire du tive, en particulier si le cheval est en activité. Les anes-
cheval» (ostéo-arthrose ou arthrose). thésies diagnostiques peuvent être utiles pour
confirmer l’origine de la douleur: une anesthésie ner-
MANIFESTATIONS ET SYMPTÔMES veuse au-dessus de l’articulation lésée supprime la boi-
Il existe plusieurs types d’affections dégénératives arti- terie, mais une anesthésie intra-articulaire n’est pas
culaires en fonction de l’anatomie et des contraintes systématiquement positive, en particulier si l’activité
biomécaniques. du cheval est réduite.
Dans les articulations à grande mobilité (boulet, par-
tie haute du jarret), les premiers stades sont caracté- DIAGNOSTIC PAR IMAGERIE
risés par une synovite produisant une quantité exces- Le diagnostic définitif et la documentation des lésions
sive de liquide synovial responsable de dilatation des nécessitent le recours à des examens par imagerie.
culs-de-sac (récessus) articulaires (molettes ou vessi- La radiographie est la technique de première intention
gons selon l’articulation). Ensuite, apparaissent des pour le diagnostic des arthropathies; elle donne une
ostéophytes péri-articulaires qui peuvent déformer information précise sur l’os sous-chondral et les marges
l’articulation. Enfin, les lésions cartilagineuses peuvent articulaires. Elle est moins sensible pour détecter des
devenir visibles radiographiquement et échographi- lésions cartilagineuses précoces et ne permet pas
quement; leur aggravation peut conduire à une dis- d’identifier les lésions capsulaires et ligamentaires.
parition complète du cartilage articulaire et l’affron- L’arthrographie, procédé consistant à injecter un pro-
tement direct des os sous-chondraux. Une forme duit de contraste dans l’articulation pour mieux voir le
particulière d’ostéo-arthrose de ces articulations cartilage et les ménisques a laissé place à des procédés
mobiles est l’ostéolyse sous-chondrale de surcharge moins invasifs et plus informatifs comme l’échographie.
pouvant évoluer selon un mode progressif lent ou En raison de sa capacité à diagnostiquer les lésions des
rapide après un traumatisme articulaire. tissus mous, de son caractère totalement non invasif
Dans les articulations à faible mobilité, (telles que et de sa très bonne tolérance par le cheval, l’échographie
celles de l’étage inférieur du jarret et celles de la est devenue la technique de choix, en complément de
colonne vertébrale) l’ostéolyse de l’os sous-chondral la radiographie, pour le diagnostic des lésions articu-
est la première des manifestations, en particulier sous laires. Elle permet de mesurer l’épaisseur du cartilage
l’angle radiographique. Vient ensuite l’amincissement articulaire, de démontrer des lésions capsulaires, liga-
de l’espace cartilagineux; les lésions des tissus mous mentaires et méniscales, de voir le liquide synovial
articulaires (membrane synoviale et capsule) accom- (aspect, quantité) et la membrane synoviale (épaisseur,
pagnent le processus dégénératif. prolifération, fibrose). Elle a permis d’énormes progrès
Cliniquement l’ostéo-arthrose est caractérisée par la dans le diagnostic des arthropathies de toutes les arti-
chronicité et des signes dont l’intensité varie selon la culations des membres et de la colonne vertébrale.
nature des lésions et l’activité du cheval. Les manifes- Les techniques modernes comme l’IRM et la scinti-
tations sont toujours plus sévères en cas d’atteinte de graphie peuvent apporter des compléments d’infor-
l’os sous-chondral et sont exacerbées par des séances mation précieux pour le diagnostic des arthropathies.
de travail intense ou dans des conditions inadaptées Grâce à l’utilisation d’un produit radioactif injecté par
(ex. sols durs). voie intraveineuse, la scintigraphie est particulièrement
Les signes inflammatoires locaux sont la distension indiquée chez les chevaux sportifs hautement sollici-
synoviale, la chaleur, et la douleur à la mobilisation tés. Elle permet de déceler des lésions osseuses non
(flexion) articulaire. La douleur articulaire des régions visibles à l’examen radiographique comme une contu-
basses (en dessous du carpe et du jarret inclus) pro- sion osseuse ou une fracture de fatigue de l’os sous-
voque une boiterie exacerbée sur le cercle dur et amé- chondral.
1 2
4a 4b 4c
Photo1. Dégénérescence cartilagineuse étendue sur la face dorsale (antérieure) du condyle métacarpien (articulation du
boulet). Photo2. Dégénérescence cartilagineuse étendue et ulcération de l’os sous-condral sur la face palmaire (posté-
rieure) du condyle métacarpien (articulation du boulet) Photo3. Une molette articulaire du boulet est le reflet d’une
synovite, souvent chronique de l’articulation. En cas de boiterie et de chaleur, elle doit orienter des investigations sur
cette région. Photo4a. Vessigon articulaire médial (interne) de l’articulation fémoro-tibiale. En cas de boiterie posté-
rieure, ce signe doit conduire à un examen radiographique et échographique du grasset. Photo4b. Cliché radiographique
du grasset de face (incidence caudo-crâniale) montrant un gros ostéophyte médial (interne, >) sur le condyle fémoral.
Photo4c. Image échographique de la même région montrant un l’ostéophyte médial (interne), mais aussi une lésion
méniscale (>>) et un épanchement de synovie chargé de débris tissulaires) (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).
Dans les régions basses des membres, l’IRM est la tech- La gestion des arthropathies dégénératives chez le
nique la plus sensible pour la détection de l’œdème et cheval fait appel à des moyens d’entretien, de ferrure,
de la sclérose osseux sous-chondraux. Elle permet d’éva- de travail mais aussi à des moyens médicaux et éven-
luer le cartilage dans des régions inaccessibles à tuellement chirurgicaux.
l’échographie. Entretien du cheval et gestion de l’activité
La mise au repos n’est pas conseillée pour la gestion
GESTION ET TRAITEMENT des arthropathies dégénératives. Au contraire, il faut
L’existence d’une ostéo-arthrose chez un cheval ne maintenir un degré d’exercice compatible avec les
signifie pas la fin de sa carrière sportive ou de son uti- lésions et le niveau de douleur articulaire afin de pro-
lisation. Beaucoup de chevaux peuvent rester perfor- mouvoir l’adaptation aux contraintes mécaniques de
mants avec des arthropathies, mais ils le restent d’au- la locomotion et éviter la déminéralisation osseuse.
tant plus avec des aménagements de leur mode L’objectif est de trouver le niveau et le type d’exercices
d’utilisation. qui permettent au cheval de travailler dans le confort.
À ce titre trois facteurs doivent être pris en considé- culation stable et peu mobile comme l’étage distal du
ration : tarse lors d’éparvin. L’acide hyaluronique a une action
1. Le poids corporel du cheval ne doit pas être exces- lubrifiante de la membrane synoviale. Il est utilisé seul
sif: il est important de limiter la surcharge articu- ou en association avec un corticoïde. Son action
laire. directe est le traitement de la synovite, voire de la cap-
2. Les sols d’exercice doivent être choisis en fonction sulite. Il n’a pas d’action directe sur le cartilage, mais
des manifestations du cheval; en général les sols un rôle indirect, protecteur, en neutralisant les enzymes
souples sont plus adaptés aux chevaux atteints d’ar- destructrices. Les trois ou cinq jours suivant l’injection,
thropathies. Le travail sur les cercles doit être réduit le cheval est promené au pas. Il ne doit pas courir avant
pour limiter les rotations génératrices de douleur. dix à quinze jours.
3. La ferrure doit être légère, peu épaisse et privilé- Plus récemment se sont développées de nouvelles tech-
gier l’appui sur les parties saines de l’articulation par niques telles que les injections d’IRAP (sérum enrichi en
une branche couverte de ce côté et une branche antagoniste d’interleukine), à vocation anti-inflamma-
biseautée du côté le plus lésé. toire en inhibant les médiateurs de l’inflammation.
6b
6a
7 8a 8b
Photo 5. Cliché radiographique de face (incidence dorso-palmaire) d’un jarret atteint d’éparvin. L’espace articulaire
intertarsien distal montre une ostéolyse sous-chondrale (déminéralisation) étendue (>). Photo 6a. Cliché radiogra-
phique du boulet de face (incidence dorso-palmaire). Le condyle médial présente une ostéolyse sous-chondrale (v).
Photo6b. Image échographique du condyle métacarpien réalisée sur le boulet en flexion démontrant l’absence de
cartilage (V) et l’ostéolyse sous-chondrale (X). Photo 7. Coupe transversale du boulet en Imagerie par Résonance
Magnétique démontrant des plages de sclérose osseuse (<) du condyle métacarpien. Photo 8a. Injection intra-arti-
culaire du boulet pour le traitement d’une synovite métacarpo-phalangienne. Photo 8b. Injection intra-articulaire du
jarret pour le traitement d’un éparvin (ostéo-arthrose de l’étage distal du tarse) (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).
Dans la phase subaiguë, on recherche une action hyper- convalescence après un vésicatoire est d’au moins six
hémiante (augmentation de la vascularisation) et anal- semaines. Les feux sont des cautérisations à chaud, en
gésique. Pour cela, on applique des embrocations ou raies ou en pointe, qui laissent des cicatrices indélé-
«blisters» (produits irritants appliqués sur la peau pour biles. La cryothérapie est une cautérisation à froid qui
traiter une lésion sous jacente) qui sont modérément laisse des poils blancs. Les études histologiques mon-
inflammatoires, tous les jours pour une période de huit trent que ces techniques induisent la formation de
jours puis deux fois par semaine pour une période de tissus cicatriciels plutôt néfastes et le mode d’action
un à plusieurs mois. Durant ces traitements le cheval n’est toujours pas connu. La douleur est importante
est maintenu à l’exercice de réduit à normal en fonc- sur une durée de huit jours, le membre opposé doit
tion de l’état de son articulation. être traité aussi et la convalescence est de trois mois
• Vésicatoires et cautérisation au moins. L’immobilisation articulaire n’est certai-
Dans la phase chronique et après récidive, on applique nement pas la seule action de ces cautérisations.
parfois les vésicatoires ou feux. Il s’agit de thérapeu- Vraisemblablement, la sensibilité locale doit être
tiques inflammatoires toujours utilisées, très contro- diminuée de façon plus progressive, plus durable
versées. Les vésicatoires en général à base de poudre qu’avec les analgésiques classiques, ce qui permet
de cantharides (insectes) doivent être utilisés sur une d’améliorer la locomotion et donc de supprimer les
peau rasée et selon un protocole très strict; s’ils sont traumas répétés.
de bonne qualité et bien appliqués, ils ne laissent pas Toutes ces thérapeutiques ont une action directe sur
de cicatrice. Ils induisent un apport cellulaire profond les tissus mous articulaires mais aucune action directe
qui restructure les tissus mous péri-articulaires. La sur le cartilage.
LÉSIONS OSTÉO-ARTICULAIRES
ET TENDINEUSES DU PIED
La maladie naviculaire (syndrome podotrochléaire) et brutale. Cette boiterie est plus marquée à froid, sur
l'arthropathie de l'articulation interphalangienne dis- sol dur et quand le cheval fait une volte à main cor-
tale (AIPD) sont les causes les plus connues de boite- respondante. Elle est caractérisée par une diminu-
rie chronique de pied. Les contraintes biomécaniques tion de propulsion (réduction de la phase postérieure
(travail sur un sol dur ou irrégulier, travail sur des de la foulée) surtout visible au pas. Au repos, le che-
cercles serrés), un déséquilibre latéro-médial chro- val adopte une attitude antalgique en pointant le
nique du sabot ou encore une pince longue peuvent membre le plus atteint vers l’avant et sur le côté (en
être responsables de ces affections. abduction). Du côté le plus affecté, le pied s’atro-
Les progrès réalisés en échographie et en imagerie par phie : il est plus étroit, plus vertical, les talons sont
résonance magnétique (IRM) ont démontré que les plus hauts que sur le pied opposé, et la sole plus
lésions du tendon fléchisseur profond du doigt (TFPD) concave. Le test de la planche (test d’extension inter-
et des ligaments du pied doivent être considérées en phalangienne) est positif, comme le test de flexion
première ligne dans le diagnostic différentiel des boi- digitale en période d’activité du cheval. L’anesthésie
teries basses sans lésions radiographiquement visibles. nerveuse digitale distale est positive (elle supprime
la boiterie), de même que l’anesthésie de la bourse
Les lésions des ligaments collatéraux (LC) et celles podotrochléaire, et parfois celle de l’articulation
d’autres ligaments du pied peuvent aussi induire une interphalangienne distale.
boiterie qui peut être confondue avec une arthropa-
thie de l'AIPD ou un syndrome podotrochléaire. Selon les formations anatomiques atteintes, plusieurs
types peuvent être reconnus. Les types les plus cou-
L'APPAREIL PODOTROCHLÉAIRE rants sont: tendineux, ligamentaire (desmopathies des
ET SES LÉSIONS ligaments sésamoïdiens) et articulaire.
L’appareil podotrochléaire (poulie du pied) est cen- SYNDRÔME PODOTROCHLÉAIRE
tré autour de l’os sésamoïde distal (os naviculaire) qui
forme une véritable poulie pour le tendon fléchisseur DE TYPE ARTICULAIRE
profond du doigt (TFPD) afin de soutenir la phalange Le type articulaire se manifeste radiographiquement
moyenne. Il assure ainsi la stabilité interphalangienne par une distension des fossettes synoviales distales
distale et l’acte ultime de propulsion par la flexion (images en ballonnets) de l'os sésamoïde. Il est asso-
interphalangienne qui produit la bascule du pied. Il est cié à une arthropathie interphalangienne distale.
formé de cet os, du tendon fléchisseur TFPD (ou per-
forant), des ligaments sésamoïdiens (collatéraux, SYNDRÔME PODOTROCHLÉAIRE
proximal et distal), de la bourse podotrochléaire et DE TYPE TENDINEUX
du ligament annulaire digital distal. Quelle que soit Lorsqu’elle est récente, une tendinopathie suprasé-
la formation anatomique lésée (souvent plusieurs samoïdienne du TFPD (en haut de l’os sésamoïde dis-
lésions co-existent), les signes de la boiterie sont les tal) induit des images hypoéchogènes (sombres) et un
mêmes et le cheval présente au pas une diminution épaississement diffus ou localisé à l’échographie. Lors
de la propulsion du membre affecté il est plus boi- de lésions chroniques, on observe souvent des spots
teux sur le cercle dur et amélioré sur sol mou. Ce sont hyperéchogènes (blancs) dans le tendon, faciles à iden-
ces manifestations qui, lorsqu’elles sont reliées à une tifier. La mise en évidence d’une asymétrie de taille
lésion d’une ou plusieurs formations de l’appareil entre les deux lobes et de changements d'échogéni-
podotrochléaire, constituent le syndrome podotro- cité documentés en coupes longitudinale et trans-
chléaire, anciennement «maladie naviculaire», appel- versale et la comparaison des deux pieds permettent
lation évoquant une lésion osseuse alors que l’on sait d’établir un diagnostic de certitude.
maintenant que la plupart des lésions affectent les Les tendinopathies infrasésamoïdiennes du TFPD (en
formations tendineuses et ligamentaires. bas de l’os sésamoïde distal) induisent un épaississe-
Les manifestations cliniques se traduisent par une ment et des changements de l'échogénicité de la par-
boiterie, uni ou bilatérale, d’apparition généralement tie distale du tendon. Dans les enthésopathies distales
progressive, entre 6 et 10 ans, mais parfois de façon du TFPD, la surface d'insertion sur P3 (facies flexoria)
1 2
4a 4b
est irrégulière et l'os sous-jacent devient échogène. ou articulaire évoluée ou à une fracture non stabili-
Les tendinopathies sésamoïdiennes associent des sée) et traumatique; les fractures de l’os sésamoïde
lésions ostéoprolifératives ou ostéolytiques sur la face distal (faisant suite à un mouvement exagéré de rota-
palmaire de l'os sésamoïde distal (facies flexoria), une tion interphalangienne) ne sont pas rares, elles sont
bursite podotrochléaire et des lésions ulcératives ou observées sur les membres antérieur et postérieur. Les
érosives du tendon fléchisseur profond du doigt. types composites associant différents types élémen-
taires précédemment énoncés sont fréquents.
SYNDRÔME PODOTROCHLÉAIRE
DE TYPE LIGAMENTAIRE GESTION ET TRAITEMENT DU
Chaque ligament de l’appareil podotrochléaire peut SYNDRÔME PODOTROCHLÉAIRE
être lésé. Les desmopathies sésamoïdiennes La gestion d’un cheval atteint de syndrome podotro-
(« entorses du pied ») induisent un épaississement et chléaire passe avant tout par une ferrure kinésithéra-
une réduction d’échogénicité à l’échographie. Sou- pique, un sol de travail approprié et la réduction des
vent les lésions portent sur la zone d’insertion exercices sur le cercle ou la volte.
(enthèse) du ligament sur l’os sésamoïde distal. Dans En raison de la biomécanique spécifique de l’appareil
ces enthésopathies sésamoïdiennes, la surface de l'os podotrochléaire, le même type de ferrure thérapeu-
d’insertion devient irrégulière et l'os sous-jacent est tique sera utilisé quelle que soit la nature des lésions.
échogène en raison de la déminéralisation osseuse Comme le TFPD et les ligaments de l’appareil podo-
visible également en radiographie. trochléaire subissent le maximum de tension et appli-
quent le maximum de contraintes sur l’os sésamoïde
SYNDRÔME PODOTROCHLÉAIRE distal à la fin de la propulsion, juste avant le décolle-
DE TYPE OSSEUX ment des talons, la ferrure kinésithérapique à effet
Les types osseux sont généralement plus évolués; ils dynamique sur sol réactif doit faciliter le roulement
sont: sclérosant (condensation de la substance spon- antérieur et soutenir l’arrière du pied. Le roulement
gieuse de l’os et épaississement du cortex palmaire), en mamelles est important pour les chevaux de sport
kystique (faisant souvent suite à une forme tendineuse travaillant souvent sur le cercle. Plusieurs degrés d’ef-
5 7
Photo5. Fers kinésithérapiques à effet dynamique sur sol réactif pour la gestion des lésions du TFPD et des ligaments
sésamoïdiens et plus généralement pour toute expression clinique de syndrome podotrochléaire Photo6. Enthésopathie
proximale du ligament collatéral latéral en regard de sa fosse d’insertion à l’extrémité distale de la phalange moyenne
(P2), caractérisée essentiellement par trois foyers d’ostéolyse au fond de la fosse d’insertion ligamentaire (côté droit des
images). Image de gauche: coupe IRM transversale en séquence écho de gradient T1. Image de droite: coupe anatomique
transversale post mortem montrant la même lésion. Photo7. Fer kinésithérapique à effet dynamique sur sol réactif pour
la gestion des desmopathies collatérales digitales du cheval. La branche couverte est placée du côté lésé; la branche et
l’éponge biseautées sont placées du côté opposé (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).
PATHOLOGIE DU SABOT
ET NOTIONS DE MARÉCHALERIE
3 4 5
6 7
Photo 1. Seime quarte interne (médiale) sur un antérieur avec saignement. Photo 2. Suppression
d’appui du talon interne, protection de la seime et support du reste du pied à l’aide d’une
ferrure kinésithérapique élaborée (ferrure réalisée par Jean-Louis Brochet). Photo3. Bleime sur
l’angle médial (interne) de la sole: la corne est très mince et tachée d’hémorragies chroniques.
Photo 4. Abcès solaire de pré sur un pur sang. Après ouverture de la cavité, le pus s’écoule
en pince. Photo 5. Fourmilière en mamelle et quartier externes: une perte de substance éten-
due de la paroi fait apparaître une corne de comblement striée. Photo 6. Cliché radiographique
du pied montrant un trajet d’air remontant de la ligne blanche à la couronne. Ce cheval pré-
sentait un kératome (kéraphylocoele) en mamelle. Photo 7. Attitude typique d’une jument
atteinte de fourbure (ici chronique). La jument se campe et l’appui est reporté sur l’arrière des
pieds. Photo8. Coupe d’un pied atteint de fourbure chronique montrant le désengrènement
complet entre la phalange et la paroi et le comblement de l’espace par une corne blanche
8 de mauvaise qualité (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).
naviculaire, mauvais parage…), les talons se resserrent, faveur d’une fissure sur une corne sèche, une infection
la sole et les lacunes se creusent et la fourchette du tissu velouté se déclare et provoque une boiterie
s’atrophie. La gestion consiste à traiter la cause primaire d’appui variable selon la localisation. Le pied est sen-
puis à redonner de l’appui aux talons par l’application sible au test de pression à la pince exploratrice.
d’un fer à planche ou à l’envers. Un fer en «T» donnant Il convient de déferrer le cheval et de rechercher à la
un appui central à la fourchette n’est pas indiqué en cas reinette sur la face solaire le point d’entrée du corps
de syndrome podotrochléaire. La conjonction d’un étranger ou les fissures conduisant à l’abcès. Si celui-
travail régulier sur un sol adapté, d’une ferrure kinési- ci n’est pas atteint, afin de le faire mûrir, le pied sera
thérapique et de l’assouplissement de la corne par placé tous les jours dans une soupe de graine de lin
l’application quotidienne de graisse à pied contribue à tiède pour ramollir la corne. Le traitement comprend
une restauration fonctionnelle de cette région. l’ouverture et le drainage de l’abcès à la reinette, le net-
toyage quotidien avec une solution antiseptique iodée
TRAUMATISMES DE LA SOLE et l’application d’un pansement protecteur le temps de
ET DE LA PAROI la cicatrisation. Comme dans tous les cas de plaie, un
• Contusion de la sole ou « bleime » sérum antitétanique devra être injecté si le cheval
Cette affection de la sole se traduit par des zones n’est pas correctement vacciné contre le tétanos.
hémorragiques localisées le plus souvent du côté • Maladie de la ligne blanche et fourmilière
médial des pieds antérieurs. Les chevaux de grand À la face solaire du sabot, la ligne blanche est la jonc-
format ayant des soles plates sont plus exposés à tion claire et périphérique entre la paroi et la sole. De
cette affection. Une forme particulière de contusion faible épaisseur et plus tendre que la paroi, elle est le
chronique de l’angle de la sole est le talon fuyant et siège de cisaillements mécaniques qui quelquefois la
enroulé. Le traitement consiste à cesser le travail sur traumatisent. Les fissures de cette structure sont
sol dur et à poser une ferrure à oignons de protection d’éventuelles voies d’entrée à l’infection qui peut se
avec une plaque rigide ouverte en fourchette. compliquer en une « fourmilière ». La gestion com-
L’adjonction d’un matériau de remplissage des lacunes prend une protection par un fer couvert présentant
de la fourchette par une résine ferme mais élastique une forte ajusture (dépression de la face supérieure du
soulage l’arrière du pied et les angles de la sole. fer pour éviter de comprimer la sole).
• Abcès de pied La fourmilière touche l’engrènement entre le kéra-
À la suite de la pénétration d’un corps étranger (clou, phylle (face interne de la paroi) et le podophylle
pointe, pinçon, souillure, etc.) d’une brûlure (fer rouge (derme ou chorion de la paroi) qui lui-même est
appliqué trop longtemps) à travers la sole ou à la inséré sur la face pariétale de la phalange distale.
9 10
Photo 9. Cliché radiographique d’un pied atteint de fourbure chronique : les tissus cornés en avant de la phalange
sont épaissis, la sole est très mince et la phalange présente une ostéolyse (déminéralisation) marquée avec
déformation. Photo 10. Ferrure thérapeutique pour le traitement d’une fourbure subaiguë : l’appui est privilégié sur
l’arrière du pied à l’aide d’une silicone ferme coulée dans les lacunes de la fourchette et d’un fer en M ouvert vers
l’avant ce qui ménage l’accès à la sole pour drainer un abcès solaire (ferrure réalisée par Jean-Louis Brochet)
(photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).
En pénétrant par la ligne blanche, un germe provoque lager la douleur. Il rechigne à se déplacer. La fourbure
une infection qui se répand dans cette union chorio- aiguë se manifeste par une hypertension généralisée
épidermique et décolle la paroi de la phalange. La avec un fort pouls digité, des sabots anormalement
percussion de la paroi émet un son creux, différent du chauds et sensibles. L’évolution la moins favorable
son mat des zones normales du pied. Les signes de boi- conduit au déchaussement du sabot ; mais le plus
terie sont variables selon l’étendue et la localisation. souvent, l’évolution se limite à la rotation de la pha-
Le traitement consiste à faire une ablation de la paroi lange distale qui peut perforer la sole devant la pointe
afin de nettoyer la cavité avec un antiseptique puis- de la fourchette. La contamination de la plaie pro-
sant. Un pansement ou une résine protégera les tissus voque une complication infectieuse du chorion et
mis à nu jusqu’à ce que la corne repousse et une fer- de la phalange distale.
rure avec suppression d’appui de la région touchée Le traitement de la phase aiguë consiste à traiter la
sera posée. cause (énoncées ci-dessus) et à refroidir les pieds
• Kératome avec des vessies de glace de façon urgente et pro-
Cette affection résulte de la production anormale longée. À ce stade, il est impératif de constituer un
par le podophylle (normalement uniquement kérato- support avec un contact distribué sous tout l’arrière
phore) d’une masse de corne qui est confinée entre la du pied (cale en résine, morceau de caoutchouc…)
phalange distale et la paroi. En raison de l’absence fixé sur le sabot par une bande adhésive résistante. Cet
d’espace, cette masse crée une ischémie et une ostéo- appui temporaire sur l’arrière du pied et le corps de la
lyse de compression de la phalange distale. L’ischémie fourchette soutient la phalange distale dont la fixation
favorise l’infection, ce pourquoi le kératome se mani- à la paroi du sabot est altérée. Ensuite, des radiogra-
feste souvent par des abcès à répétition dont certains, phies des pieds de profil sont nécessaires pour préci-
perçant régulièrement en couronne, déforment celle- ser le déplacement phalangien et choisir le mode de
ci. Le traitement est chirurgical; il consiste à trépaner traitement orthopédique approprié. La ferrure doit
la paroi pour cureter le kératome après la mise en être adaptée par un maréchal expérimenté qui forgera
place d’une ferrure à double pinçon pour consolider un fer en cœur ou à l’envers afin de soutenir la pha-
le pied dont la paroi est provisoirement fragilisée. lange distale en donnant un appui au corps de la four-
chette; il préservera les talons afin de diminuer la
FOURBURE tension du fléchisseur profond sur la phalange distale.
FOURBURE AIGUË FOURBURE CHRONIQUE
Elle est due à des perturbations vasculaires des Après le basculement ou la descente de la phalange
lamelles dermales provoquant leur dégénérescence distale, la fourbure évolue en une à deux semaines
et une désorganisation de l’engrènement dermo- vers un stade chronique. En raison de la douleur chro-
épidermal ; celui-ci n’assure donc plus la cohésion nique sur l’avant du pied, le cheval adopte une atti-
entre la phalange distale et la paroi. Ces troubles tude campée et s’appuie d’avantage sur ses talons. La
vasculaires peuvent être provoqués par des erreurs compression dorsale du bourrelet (dû à la descente de
alimentaires (suralimentation, excès de sucres fer- la phalange distale) réduit la pousse de corne en
mentescibles : voir chapitre «les troubles digestifs»), pince et le pied se déforme. Des radiographies de pro-
une infection endotoxémique (libération de sub- fil du pied permettent de montrer les nouveaux rap-
stances vaso-actives liée à un processus infectieux ports entre l’axe osseux et le sabot (épaississement
viral ou bactérien : rétention placentaire, diarrhées), dorsal entre la paroi et la phalange distale, amincis-
un traumatisme de la paroi (fourmilière, corps étran- sement de la sole, allongement des talons). Tant que
ger) ou un état d’épuisement d’un cheval ayant sou- le cheval est inconfortable, le maréchal veillera à
tenu un effort d’endurance prolongé (déshydratation préserver l’arrière du pied pour favoriser l’appui en
et épuisement en course d’endurance). En préven- talons que le cheval recherche et il réduira la pression
tion, dans ce type de situation, de la glace doit être en sole et en regard du bourrelet pour favoriser la vas-
appliquée sur les pieds pour éviter l’arrivée massive cularisation du pied. En cas d’évolution favorable, il
des toxines dans la circulation podale et réduire restaurera progressivement l’orientation de la pha-
l’action des enzymes de dégradation de la jonction lange dans la boîte cornée. Le suivi d’une fourbure
dermo-épidermale. chronique nécessite souvent une grande disponibilité
Cette affection touche généralement les deux anté- et un fort investissement du propriétaire, du maréchal
rieurs simultanément. Le cheval adopte une attitude et du vétérinaire; il n’est pas toujours couronné de
caractéristique « campée du devant et sous lui de succès et en cas de douleur chronique persistante,
derrière » pour reporter son poids sur l’arrière de ses pour des raisons éthiques, l’euthanasie du cheval doit
pieds antérieurs et sur ses membres postérieurs et sou- être considérée.
LES FRACTURES
DÉFINITION TRAITEMENT
Les fractures sont des accidents gravissimes, et, mal- Le traitement d’un cheval qui présente une fracture se
heureusement, assez fréquents. Le traitement en est fait par étapes.
complexe, long, coûteux, et pas toujours couronné de Il faut tout d’abord sortir le cheval de la situation dif-
succès. Un cheval adulte pèse en moyenne entre 450 ficile dans laquelle il se trouve avec sa fracture, ce sont
et 500kg, alors que les techniques et les matériels dont des soins type «pompier» qui sont à mettre en œuvre
nous disposons sont plus adaptés à des poids de 250kg. en aidant à le faire se relever, à se déplacer sur trois
Le cheval ne vit pas couché, et dès que la fracture est jambes, etc.
stabilisée, il met tout son poids sur le membre mala- Il convient dans un deuxième temps de traiter son état
de. La fourbure sur le membre posé reste la compli- de choc et de mettre en place une antalgie, ce sont des
cation la plus redoutée. L’os du cheval est dur et cas- soins type «urgentiste».
sant et l’extrémité des membres est longue, dépourvue
de muscles et de tissus mous qui aident à la réparation. À ce stade, il convient d’anticiper sur l’avenir en fonc-
De plus, les fractures sont souvent complexes. Les tion du pronostic en prenant en compte ce qui a été
chances de succès du traitement dépendent du type dit dans l’introduction. Il faut alors trouver une adé-
de fracture, du poids du cheval, de son comportement quation entre l’aspect technique, affectif, éthique, et
et des premiers soins qu’il a reçus au moment de l’ac- financier. L’immobilisation du membre fracturé est
nécessaire et codifié (Tableau 2). La préparation du
cident. Tout ceci est bien codifié dans un document
membre fait appel à la tonte et à la désinfection chi-
produit par la Commission « Chirurgie » de l’Associa-
rurgicale, et parfois à l’antibiothérapie. En fonction du
tion des Vétérinaires Équins Français (AVEF). Ce docu-
type et du niveau des fractures, la contention peut être
ment est mis à la disposition de ses membres.
un pansement protecteur, trois couches; un pansement
Quelques exemples figurent dans le tableau 1. multicouches, renforcé avec des attelles, encore appe-
lé pansement de « Robert Jones »; la combinaison de
CAUSES ET TYPES DE FRACTURES plâtre de Paris pour le moulage, et de plâtre en résine
Le coup de pied est la cause la plus fréquente chez les avec attelle dorsale en bois ou en PVC, pour aligner les
chevaux de loisir. La contusion est telle que même en rayons osseux.
l’absence de plaie, cette fracture est à traiter comme
une fracture à foyer ouvert et contaminé. Chez les che- Le cheval peut être alors transporté dans un petit van
deux places, la croupe vers le chauffeur lorsqu’un anté-
vaux de sport, et en particulier chez les chevaux de
rieur est atteint, et la tête vers le chauffeur, lorsque c’est
courses, les fractures sont d’origine biomécanique,
un postérieur. Ce qui lui permet de le transférer vers
elles arrivent lorsque l’énergie développée par le mou-
une structure spécialisée.
vement dépasse la résistance de l’os.
Les modes d’immobilisation des fractures procèdent
Parfois, la fracture est incomplète et peut rester soit du plâtre mixte qui est une combinaison de
occulte plusieurs semaines, voir plusieurs mois, se tra- plâtre de Paris pour le moulage, et de plâtre résine pour
duisant par une boiterie intermittente et pouvant évo- l’armature, soit de vis de compression, soit de plaques
luer spontanément en une fracture complète. de fixation, soit de broches transfixantes, soit combi-
Enfin, il y a les fractures dues à la réaction de l’os et nées, à l’aide de techniques chirurgicales des plus simples
aux contraintes répétées cycliques de la locomotion. à celles assistées par ordinateur.
Elles sont fréquentes et communément appelées Les résultats s’échelonnent de la parfaite réparation avec
«stress-fracture». Leur évolution peut aussi bien aller récupération sportive, à la récupération partielle avec
vers la réparation spontanée, que vers une fracture séquelles, à la survie plus ou moins confortable, jusqu’à
complète, ou que vers une ostéo-arthrose lorsqu’elles l’euthanasie pour raisons humanitaires. L’évaluation du
se situent au niveau d’une articulation. Elles sont dif- niveau où se situe le patient demande des connaissances
ficiles à localiser. que la Commission Chirurgie de l’Association des
Les fractures liées à l’ostéoporose ne se rencontrent Vétérinaires Équins Français a, et dont elle peut faire
pas habituellement chez le cheval. profiter ceux qui la consultent (www.avef.fr).
LES FRACTURES
Tableau 2. Premiers soins - Gestion des fractures des membres chez le cheval
Niveaux Possibilités de contention
1 (A ou B) a) Pansement protecteur 3 couches.
b) Pansement Robert-Jones du sol au sommet
du canon.
c) Combinaison plâtre de Paris (moulage) et
plâtre en résine +attelle dorsale en bois ou PVC
maintenant les corticales dorsales alignées.
d) Plâtre en résine posé en position
physiologique.
2A e) Pansement Robert-Jones sol-coude
avec attelles en bois, palmaire et latérale.
2B f) Pansement Robert-Jones sol-grasset avec attelle
plantaire sol-pointe du jarret et attelle latérale-
sol-grasset.
g) Pansement Robert-Jones sol-grasset avec attelle
plantaire en résine cellacast (ou équivalent)
préformée sur l’autre membre du sol au grasset --> Préparation du membre
et attelle latérale sol-grasset. I- Tonte et désinfection chirurgicale
3A h) Pansement Robert-jones sol-coude avec attelle
II- Tonte, désinfection chirurgicale + antibioprophyllaxie
palmaire sol-coude et attelle latérale large
remontant jusqu’au garrot.
3B i) Pansement Robert-Jones attelle latérale large en --> Contention externe
bois remontant jusqu’à la hanche Niveaux de fractures (d’après Bramlage)
(type attelle de Thomas).
4A j) Pansement Robert-Jones sol-coude --> Transport
avec attelles en bois, palmaire. X- Tête vers le chauffeur
4B Pas de contention. Y- Croupe vers le chauffeur
LA SURVEILLANCE DE L’APPAREIL
LOCOMOTEUR DU CHEVAL
L’usage régulier du cheval, dans le confort pour lui- pas sur un sol dur et également un bon test pour révé-
même et pour son cavalier, n’est possible qu’en l’ab- ler celles-ci; mais attention à ne pas le faire tous les
sence de boiterie. Quelques situations courantes et jours, seulement en cas de suspicion; si cette derniè-
gestes simples permettent de s’assurer que tout va bien re se renouvelle, un examen vétérinaire prendra le relais.
ou de détecter précocement une affection avant qu’el- La pose de la selle et le montoir sont également deux
le ne s’aggrave. situations dans lesquelles la surveillance du compor-
tement du cheval fournit des indications précieuses.
EXAMEN AU BOX Une gêne ou une douleur dorsale déclenche des mani-
Le box est la situation idéale pour observer les attitudes festations d’intolérance (le cheval relève la tête,
de soulagement spontanées du cheval. Un cheval qui fouaille de la queue, se dérobe, trépigne…). Ce com-
se met à pointer (porter en avant) un antérieur ou qui portement à la pose de la selle doit conduire à
fait des petits tas de paille sous ses talons soulage sou- prendre des précautions au sanglage et au montoir, car
vent son pied et son appareil podotrochléaire; s’il se un cheval dorsalgique peut avoir des réactions incon-
met en bouleture, il soulage son boulet ou son appa- trôlées dangereuses (se cabre jusqu’à tomber à la ren-
reil tendineux; lorsqu’il s’assoit dans sa mangeoire ou verse, sauts de mouton…). Lorsqu’elles se répètent, ces
s’appuie la croupe au mur, il soulage sa région lombaire… manifestations justifient un examen vétérinaire du dos
Ainsi, chaque attitude anormale, surtout si elle se répè- avec la réalisation de radiographies.
te, doit être identifiée car elle peut être indicatrice d’une
souffrance. Au travail, le cheval ne doit évidemment pas boiter, et
les exercices doivent se faire dans la décontraction.
EXAMEN PHYSIQUE Lorsque des défenses apparaissent dans les mêmes
L’utilisateur d’un cheval est le mieux à même d’iden- situations avec des cavaliers différents un processus
tifier une anomalie qui apparaît. L’examen visuel (ins- douloureux peut être suspecté. La diminution des résul-
pection) est important; il permet d’identifier toutes les tats sportifs d’un cheval peut également être indica-
tares dures (suros, éparvin…) et molles (molettes et ves- trice d’une douleur locomotrice.
sigons) et toute autre déformation (ex. gonflement d’un
tendon). Ces tares ont une signification si elles sont
PRÉVENTION DES BOITERIES
chaudes (palpation) et si la mobilisation articulaire est La première précaution est de maintenir le cheval en
sensible. Dans ce cas un examen vétérinaire étayé d’ima- bon état général. Contrairement au siècle passé quand
gerie diagnostique permettra de déterminer la natu- les chevaux travaillaient beaucoup, à l’époque actuel-
re du problème, sa gravité et son traitement éventuel. le, notamment dans les environnements citadins, de
L’examen régulier des pieds et de la ferrure doit être nombreux chevaux ne sortent pas assez et, étant enfer-
fait pour vérifier l’absence de lésions de paroi (seimes més au box, consomment trop. Le poids corporel est
par exemple), de sole ou de fourchette. La palpation alors excessif, ce qui augmente les contraintes articu-
du dos doit être faite avec beaucoup de doigté. Tou- laires et tendineuses. Dans la mesure du possible, il faut
te manipulation ou stimulation agressive pour infléchir augmenter les dépenses énergétiques par la durée et
la colonne vertébrale du cheval doit être proscrite, car l’intensité de l’activité physique et réduire le niveau éner-
en raison de leur sensibilité cutanée, presque tous les gétique de la ration. Le bon état ce n’est pas le poids
chevaux réagissent à des stimulus appuyés. maximum, c’est le poids optimum. Sur un cheval en bon
état, les côtes sont facilement palpables, le bord pos-
EXAMEN DE LA LOCOMOTION térieur du muscle cutané du tronc (entre le garrot et
L’attention que l’on doit porter au cheval en mouve- le grasset) et la veine de l’éperon sont visibles, les
ment commence à la sortie du box. Le cheval normal muscles de l’épaule et de la cuisse sont dessinés. La «raie
sort d’un pas ample et décontracté. Le raccourcisse- de misère » est en dépression entre les muscles pos-
ment de la foulée, les épaules chevillées, se voient sur- térieurs de la cuisse.
tout à froid; ces signes de raideur sont généralement La prévention des boiteries passe également par une
indicateurs de douleurs articulaires ou podales. Regar- attention particulière au parage et à la ferrure qui doit
der comment le cheval tourne à droite et à gauche au être renouvelée en moyenne toutes les 6 semaines sauf
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Photo 1. Soulagement antérieur gauche en protraction. Cette attitude du membre réduit la douleur provenant de
l’appareil podotrochléaire (région naviculaire). Photo2. Molette articulaire du boulet. Photo3. Engorgement en région
tendineuse médiale (interne) induite par une tendinite localisée du suspenseur. Photo4. Palpation des tendons fléchis-
seurs pour détecter un épaississement. Photo5. Bon état général sur un cheval de CSO de niveau international. Les reliefs
musculaires sont bien apparents. Photo 6. Mauvais état général sur une jument de CSO de niveau international au repos
en raison d’une tendinite du perforé. Les reliefs musculaires sont couverts par une épaisse couche de graisse. Photo7.
Échauffement progressif dans la décontraction avant une épreuve de CSO. Le cavalier est en suspension et en équilibre.
La tension sur les reines est minimale (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).
indication particulière. Les sols de travail doivent être détente lent et en suspension est recommandé plu-
également choisis; les sols durs et irréguliers sont à pros- tôt que le trot assis. La séance de travail peut ensui-
crire. En routine le cheval doit travailler sur un sol souple te progresser en intensité en commençant toujours par
et réactif (on doit voir toute l’empreinte du pied) mais les exercices les mieux tolérés, en conservant les moins
il peut être utile pour la proprioception de faire des bien supportés pour la fin, quand le cheval sera le mieux
séquences de travail sur sol plus ferme ou plus profond. échauffé.
Le recours à des protections de membres (guêtres et Idéalement, le cheval doit sortir tous les jours, et tra-
cloches) dépend des allures du cheval et de la quali- vailler suffisamment intensément trois fois par semai-
té de sa locomotion. En pratique, le recours aux pro- ne. Lorsqu’il ne peut être travaillé, la mise au paddock
tections est plus indiqué si la vitesse de travail augmente, est favorable à son physique et son mental.
si les exercices sont nouveaux, si le sol est irrégulier ou Si des anomalies se manifestent au travail, il est recom-
pour des exercices à risque comme le saut. mandé de les filmer pour mieux les faire interpréter
Lors d’une séance de travail, l’échauffement devra se lorsqu’un examen vétérinaire sera effectué. Filmer le
faire progressivement, surtout chez les chevaux âgés. cheval quand il est bien au travail sert également à
En raison de sa lenteur et de la mécanique vertébra- démontrer la réalité d’une gêne. En cas d’anomalie per-
le, le pas est une excellente allure pour échauffer les sistante, un examen vétérinaire, incluant un examen
articulations basses et le dos. L’exercice aux allures plus clinique et faisant appel à des techniques d’imagerie
rapides doit se faire d’abord en absence totale de complémentaires (radiographie et échographie au
contraintes. Si le cheval est dorsalgique, le galop de moins), doit être envisagé.
ATAXIE
ATAXIE
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ATAXIE
Le diagnostic différentiel se fait par rapport aux autres CAS DES CHEVAUX PRESENTANT
affections de la moelle épinière (accidents, infections,
carences, malformations congénitales). UNE ATAXIE DU PREMIER
OU DU DEUXIÈME DEGRÉ
IMAGERIE MÉDICALE Une situation relativement fréquente est celle des
L’examen radiographique sans préparation présente chevaux à l’entraînement présentant des troubles de
un grand intérêt et peut se faire avec un appareil por- la locomotion et des pathologies de l’appareil loco-
table ou fixe, selon les vertèbres. Les anomalies à moteur que l’on peut attribuer soit à une pathologie
rechercher et les mesures à effectuer sur le cliché orthopédique bilatérale, soit à une ataxie spinale de
radiographique sont définies dans la figure 4 et illus- faible degré. Si une ataxie spinale est révélée, il y a des
trées par les photos 5 et 6. mesures à prendre. En ce qui concerne l’ataxie pro-
L’examen échographique (photo 7) est particulière- prement dite, il convient de rechercher d’éventuelles
ment adapté pour visualiser les anomalies situées sur lésions des processus articulaires (examen clinique,
les processus articulaires et transverses. L’examen radiographique et échographique associés), de les
radiographique avec injection de produit de contraste localiser, et de les injecter à l’aide d’un guidage écho-
dans le canal vertébral fournit une image que l’on graphique (photo 7) avec un corticostéroïde. Cette
appelle myélographie (photo 8). Cet examen se pra- intervention peut, grâce à son action anti-inflamma-
tique sous anesthésie générale, il a pour but d’évaluer toire diminuer les compressions latérales, et grâce à
l’espace dural et de confirmer si les anomalies détec- son action antalgique, restaurer de la proprioception.
tées sur les clichés sans préparation, engendrent bien Le comportement du cheval est observé, et les situa-
une compression de la moelle. Cet examen présente tions favorisant les mouvements incontrôlés d’enco-
des risques, la surveillance au réveil du cheval doit être lure sont évités, notamment chez l’étalon. L’examen
particulièrement vigilante, le diagnostic est incomplet de l’appareil locomoteur est approfondi avec pour
dans 30 % des cas (compression latérale). Cependant objectif de prévenir, détecter, et contrôler les patho-
la myélographie reste l’examen de choix pour une logies associées ou secondaires à l’ataxie. Dans ce
décision chirurgicale. contexte, il convient d’équilibrer les allures à l’aide de
ferrures adaptées. Les chevaux ataxiques sont sen-
L’examen à l’aide du scanner à rayons X serait la tech-
sibles à la fatigue, ils peuvent se dégrader brutalement
nique de choix, mais la dimension des machines
sur un effort mal supporté, les connaissances en méde-
actuellement disponibles est incompatible avec la
cine sportive permettent d’éviter cela (voir cha-
taille de la région basse de l’encolure du cheval.
pitre XIV). Enfin, dans les disciplines sportives, l’ap-
TRAITEMENT CHIRURGICAL prentissage du geste et la performance doivent être
Le traitement chirurgical a pour but de décomprimer séparés, ainsi chez un trotteur, par exemple, la vitesse
la moelle soit par décompression dorsale (technique est « déclanchée » sur une piste en ligne droite, alors
compliquée avec peu de résultats et abandonnée que l’apprentissage des virages se fait sur une piste
maintenant), soit par la technique de stabilisation des conventionnelle à vitesse modérée. Il existe des che-
vertèbres cervicales, en pratiquant une soudure chi- vaux exceptionnels qui bénéficient de leur ataxie des
rurgicale de l’articulation vertébrale (arthrodèse) degrés 1 ou 2, pour augmenter leurs performances. On
photo 9). Cette dernière est la seule technique utili- peut supposer que chez ces chevaux l’absence de
sée maintenant. L’arthrodèse met quatre mois à se contrôle des mouvements permet de dépasser les
consolider, durant lesquels le cheval est maintenu au limites physiologiques des chevaux normaux.
box, puis il est progressivement lâché au paddock deux
mois; la récupération sportive est possible dans 60%
des cas.
TRAITEMENT MÉDICAL
Le confinement au box pour une période longue d’un
an, en y associant un régime alimentaire hypocalo-
rique, permet de stabiliser le processus voire d’obte-
nir une guérison sur les animaux jeunes. Le problème
est le retard à la croissance, certains poulains restant
définitivement chétifs.
ATAXIE
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Photo6. Image radiographique de l’articulation vertébrale de la cinquième vertèbre et de la sixième vertèbre cervicales
présentant une compression mixte: statique et dynamique. On peut observer plusieurs anomalies. Une ostéochondrose
(flèche large), avec arthropathie, induisant une compression statique, ainsi qu’un canal étroit (tête de flèche), associée
à une instabilité vertébrale en rotation, objectivée par les têtes de flèche placées sur les processus transverses,
responsables d’une compression dynamique. Photo 7. Technique d’injection écho-guidée de facettes articulaires cer-
vicales. Photo8. Image radiographique après injection de produit de contraste dans le canal médullaire (myélographie).
On remarque ici, au niveau de l’articulation des troisième et quatrième vertèbres cervicales la disparition du produit
de contraste ventralement et une diminution de l’épaisseur du produit de contraste supérieure à 50 %, dorsalement.
Cet examen objective la compression médullaire dynamique due à la malformation vertébrale de la troisième vertèbre
cervicale. Photo 9. Chirurgie d’arthrodèse cervicale du cheval correspondant à la photo 8. Il s’agit d’un cliché de contrôle
cinq ans après la chirurgie et une carrière de steeple (Photos Francis Debrosse).
Légende :
N pouls non palpable ou normal
+ pouls palpable d’une force supérieure à la normale
= pouls identique à l’examen précédent
pouls d’une force augmentée par rapport à l’examen précédent
pouls fortement augmenté par rapport à l’examen précédent
pouls diminué par rapport à l’examen précédent
met aussi de détecter les déformations. Mais c’est ser qu’elle correspond au siège d’une douleur. Un
surtout la palpation-pression qui permet de locali- autre facteur accompagne l’inflammation, c’est le
ser la zone douloureuse. Ce sont les réactions du che- pouls. Il se palpe aisément à l’extrémité distale des
val qui nous informent sur la présence d’une douleur. membres au niveau du métacarpe (canon), de l’arti-
Ces réactions sont listées dans le tableau 1. La pal- culation métacarpo-phalangienne (boulet). Le pouls
pation-pression est utilisée, aussi, dans le suivi d’une nous informe sur la présence d’une inflammation et
lésion après traitement durant la phase de réhabili- par corrélation, du siège de la douleur (tableau 2).
tation. Lors de tendinites, par exemple, la recherche • La douleur neurogène (encore appelée névralgique
d’une sensibilité à la pression digitée permet de doser ou neuropathique) est différente de la douleur
le travail et de prévenir les récidives. Ce type d’exa- inflammatoire, c’est une composante des dorsalgies.
men est plus sensible et donne des informations plus Dans ce cas, elle répond aux injections locales de
précoces que celles fournies par l’imagerie médicale. corticoïdes. La douleur neurogène accompagne aussi
Un processus inflammatoire est fréquemment res- des affections fréquentes mais dont le mécanisme
ponsable de la douleur de l’appareil locomoteur. L’in- est mal connu, tel que la mécanoallodynie, ou encore
flammation s’exprime par la triade : œdème, chaleur, appelée hyperesthésie. Dans cette pathologie, le
douleur. Ces trois paramètres sont corrélés. Ainsi la contact cutané n’est pas supporté par le cheval, dont
détection par palpation d’une chaleur laisse suppo- le comportement évoque celui d’une brulure. Les
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Photo 1: Exploration de la sole au doigt. Permet de loca- Photo 2 : Exploration du pied à la pince sémiologique,
liser une sensibilité «exquise» du podophylle, c’est le cas en pince: les mors de la pince sont positionnés sur la paroi
de la douleur due à un abcès du pied en phase aiguë. et sur la sole. Ceci permet de détecter une sensibilité
du podophylle, c’est le cas d’une douleur provoquée par
un abcès du pied, en phase latente.
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Photo 3 : Exploration du pied à la pince sémiologique, Photo 4 : Exploration du pied à la pince sémiologique
un mors est placé sur la paroi en talon, l’autre sur la sole, à crémaillère, positionnée entre la fourchette et la paroi,
au niveau des barres. La sensibilité superficielle peut cor- en pince. La sensibilité immédiate correspond à un réflexe
respondre à un abcès du pied, à une bleime ou à un héma- normal, la sensibilité retardée, profonde, peut corres-
tome de paroi. La sensibilité profonde peut correspondre pondre à une douleur provenant de l’appareil podo-
à une pathologie pariétale de la troisième phalange. trochléaire.
régions du corps sujettes à ce dysfonctionnement d’un mouvement de retrait, dans le cas du pied, ou
sont les flancs, le sternum. Pour des raisons de sécu- d’extension de la colonne vertébrale, dans le cas du
rité, il convient de ne toucher ces régions qu’avec dos, de forte amplitude. Si l’on répète les stimuli la
précaution. D’autres affections sont vraisemblable- réponse diminue progressivement, pour finalement
ment accompagnées de douleurs neurogènes, tels s’annuler. À l’inverse, la réponse à une douleur pro-
que le harper, le « shivering », le « head-shaking » fonde apparaît de façon retardée, après une pression
(ensencement) et les douleurs post-neurectomies. assez forte, maintenue plusieurs secondes. La réac-
• Il existe des douleurs projetées. Ce sont des dou- tion du cheval se traduit par un mouvement de faible
leurs dont le siège se situe à un endroit différent de amplitude. Si l’on répète les stimuli, la réponse se
celui où on les détecte. Elles sont de deux types : la maintient de façon identique.
douleur rapportée qui correspond à un trajet d’un
nerf, et la douleur référée, qui ne correspond pas au LA DOULEUR EST CONTRÔLÉE
trajet d’un nerf. L’exemple classique de douleur rap- Il existe de nombreux mécanismes de contrôle de la
portée est celle qui se situe dans la jambe, en pré- douleur. Ces mécanismes de contrôle de la douleur
sence d’une sciatique. La douleur référée est fré- sont activés dans des situations variables. Citons ici le
quemment mise en évidence sur la surface du corps mouvement qui permet, dans la nature, au cheval de
du cheval, elle accompagne les dorsalgies. Elle fuir en « oubliant » une douleur. Ce qui est mis à pro-
répond au traitement par digipression, cryothérapie, fit dans l’exercice contrôlé tel que le galop de détente,
mésothérapie. par exemple. Le confort de la ferrure permet le
• La douleur peut être superficielle ou profonde. Le contrôle via le podophylle des douleurs d’origine
fait de savoir les différencier est utile pour localiser ostéo-articulaire de l’extrémité distale des membres.
des lésions, notamment au niveau du pied avec la De nombreux traitements de la douleur mettent en
pince sémiologique (tableau 3) et au niveau du dos. œuvre ces mécanismes de contrôle: les massages, la
La douleur superficielle se caractérise par une digipression, les ondes de choc, la cryothérapie, l’ap-
réponse immédiate à une pression modérée, et non plication répétée et contrôlée de substances modé-
maintenue. La réaction du cheval est accompagnée rément irritantes, (contre-stimulantes), etc.
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Photo 5: Exploration du pied à la pince sémiologique à Photo 6: Exploration du pied à la pince positionnée
crémaillère, les mors sont positionnés sur les talons. La sen- «talons-talons» sert aussi à l’examen dynamique des boi-
sibilité superficielle, immédiate peut correspondre à teries.
une douleur provenant du podophylle à n’importe quel
endroit du pied. La sensibilité retardée profonde corres-
pond à une douleur provenant de l’appareil ostéo-arti-
culaire. Ce test «talons-talons» est le plus sensible, mais
le moins spécifique.
MYOPATHIES OU RHABDOMYOLYSES
À L’EXERCICE
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Photo 1. Cheval Trotteur à l’entraînement. Photo 2. Prise de sang effectuée à la veine jugulaire du cheval pour mesurer
les enzymes musculaires. Photo 3. Biopsie musculaire réalisée dans le muscle fessier chez un Quarter Horse suspect de
PSSM (photos Anne Couroucé-Malblanc, ENVN).
Photo 4. Distribution d’huile avec le fourrage. Photo 5. Brique de fourrage compressée comme source de cellulose
digestible (photos Anne Couroucé-Malblanc, ENVN).
CAS PARTICULIERS
Photo 1. Jument TF âgée de 8 ans et présentant une maladie du neurone moteur. La jument présente un amaigrisse-
ment malgré un appétit augmenté, une amyotrophie symétrique et une réduction du polygone de sustentation
(membres sous elle). Photo 2. Jument TF âgée de 7 ans et présentant une maladie du neurone moteur. La jument pré-
sente un amaigrissement, une amyotrophie symétrique, une réduction du polygone de sustentation (membres sous
elle) ainsi que des piétinements des postérieurs (photos Anne Couroucé-Malblanc, ENVN).
tation de la fréquence cardiaque et respiratoire, d’Europe mais également aux États-Unis. À l’au-
ainsi qu’une augmentation sévère des enzymes mus- tomne 2002, en France, le réseau d’épidémiosur-
culaires associée à une myoglobinurie (présence de veillance en pathologie équine (RESPE) enregistrait
myoglobine dans les urines leur donnant une cou- les premiers cas français de cette maladie. Les
leur brune). D’apparition brutale, elle conduit dans enquêtes épidémiologiques et les examens com-
la majorité des cas à la mort de l’animal en moins plémentaires confortent l’hypothèse d’une intoxi-
de 72 heures. nation (bactéries ou mycotoxines) ou d’une intoxi-
cation en relation avec l’environnement proche des
Cette maladie est connue depuis 1985 et on recense animaux. Toutefois, à ce jour, l’étiologie reste
chaque année de nombreux cas dans plusieurs pays encore inconnue.
GÉNÉRALITÉS
La peau représente, chez le cheval comme chez les Il n’y a que rarement des dermatoses liées au type
autres espèces, le premier organe du corps. Elle est de robe (couleur). En revanche les zones dépigmen-
fragile par rapport à celle d’autres espèces comme tées (liste, bout du nez, balzanes) sont exposées à des
les bovins. En outre, l’utilisation du cheval est à l’ori- maladies déclenchées et/ou aggravées par les ultra-
gine de sollicitations du revêtement cutané (plaies, violets (photodermatites). De même la pigmentation
frottements chroniques etc.). Ceci explique que, noire peut favoriser des mélanomes.
d’une part, les atteintes cutanées sont communes et Les réactions cutanées ne se traduisent que par un
que, d’autre part, dans une majorité des cas, les condi- nombre limité de signes, si bien que des maladies dif-
tions d’entretien seront peu ou prou en cause. Les férentes peuvent prendre le même aspect. Il est donc
dermatoses peuvent être soit le reflet d’une atteinte important de pratiquer des analyses pour le dia-
accidentelle et alors sans signification particulière, gnostic et avant tout traitement (photo 1). Toute der-
soit, au contraire, le signe d’une véritable maladie matose dont l’origine et la cause ne sont pas évi-
d’évolution parfois problématique. Toute maladie dentes doit être prise au sérieux. Il en va de la santé
interne a, plus ou moins rapidement, des consé- du cheval, de celle de ses congénères ou même de
quences sur l’état cutané. Un cheval qui présente des l’Homme (zoonoses). Les analyses peuvent porter sur
anomalies cutanées très étendues peut être suspecté des prélèvements superficiels (raclages, examens des
d’être atteint d’une maladie générale sous-jacente. poils, colorations) suivis d’un examen microscopique;
Le pelage du cheval est typiquement composé de fol- des prélèvements en vue de cultures (bactériologie,
licules pileux simples (un poil par follicule) dont l’en- mycologie) ; des biopsies cutanées pour histopatho-
semble suit des mues de renouvellement du pelage logie. Le diagnostic peut aussi nécessiter des exa-
plus ou moins marquées (printemps et automne). La mens autres (sang, biochimie), en particulier si une
crinière et la queue ont une croissance très prolon- maladie générale est suspectée.
gée, et échappent au mécanisme des mues. À chaque Même si la peau a de bonnes facultés de régénéra-
follicule est annexée une glande sébacée et une tion, les soins, en particulier locaux, doivent être très
glande sudorale. L’autre particularité de la peau du méticuleux car les chevaux sont fragiles vis-à-vis des
cheval est l’intensité de la sudation. Celle-ci est surinfections, et cicatrisent mal (chéloïdes). Il faut
déclenchée par l’effort, mais aussi de nombreux autres aussi utiliser des médicaments efficaces et bien tolé-
facteurs (stress…) et peut causer une perte de 1 % du rés, deux qualités qui ne sont pas toujours retrou-
poids du corps. La sudation modifie l’acidité de la vées dans les vieilles préparations traditionnelles.
peau qui devient alors favorable aux proliférations
bactériennes. Un cheval mal douché et mal pansé Le tableau 1 montre la diversité des causes de mala-
déclenchera donc plus facilement des pyodermites. dies de peau chez le cheval.
La vascularisation cutanée est aussi très importante
(connections veinules/artérioles appelées anasto-
moses) ce qui permet de modifier le débit sanguin
cutané. Ce phénomène associé à la sudation joue un
grand rôle dans la régulation thermique.
GÉNÉRALITÉS
Groupe Exemples
Parasitoses Insectes: poux, taons, hippobosques, mouches, moustiques…
Acariens: agents des gales, tiques, Aoûtats.
Vers: Habronèmes, Filaires.
Protozoaires: dourine…
DERMATITES
DERMATITES
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Photo 1. Pyodermite bactérienne folliculaire. Pyodermite de la selle ou «acné de selle». Photo 2. Pododermatite pho-
toaggravée. Notez que les lésions de rougeurs sont localisées aux balzanes (photo P. Bourdeau, ENVN). Photo 3. Lésions
de photosensibilisation sur le bout du nez d’une ponette de 25 ans (photo Anne Couroucé-Malblanc, ENVN).
DERMATOSES FONGIQUES
Des mycoses cutanées très diverses peuvent toucher avec la teigne. Le diagnostic nécessite l’observation au
les équidés. Les principales mycoses superficielles (épi- microscope de poils parasités et, si possible, une cul-
derme et poils) ou profondes (derme et parfois organes ture mycologique pour préciser l’origine. Pour élimi-
internes) sont présentées dans le tableau 1. ner la teigne il faut associer:
LES TEIGNES ou «dermatophytoses», sont dues à des 1. l’isolement des animaux contaminés et leur traite-
champignons qui se développent aux dépens de la ment par des lotions antifongiques (enilconazole) et
kératine de l’épiderme et des poils. Les agents impli- un traitement par voie générale (griséofulvine);
qués sont: Trichophyton equinum (effectifs), Micro-
2. la désinfection drastique des locaux et du matériel.
sporum equinum, des dermatophytes d’autres animaux
(M. canis et carnivores, T. verrucosum et ruminants, T.
mentagrophytes et rongeurs…) ou du sol (M. gypseum).
LA DERMATOPHILOSE
Les lésions apparaissent deux à trois semaines après La dermatophilose est une infection bactérienne due
la contamination. Ce sont des touffes de poils ébou- à Dermatophilus congolensis, fréquente dans les
riffés avec une croûte à la base qui tombent pour lais- régions humides des zones tempérées (et en saison
ser une zone dépilée souvent arrondie de 1 à quelques humide en pays chauds). Elle sévit plus particulière-
centimètres (photo 1). Ces lésions se multiplient plus ment dans certains prés et se développe sur des che-
ou moins rapidement et partent souvent de la tête, vaux fragilisés, à la faveur de pluies où sur des sols
du dos (selle), passage des sangles, autant de zones de boueux. Les lésions, très croûteuses, se développent
contact avec le matériel souvent responsable de la sur le garrot, la croupe et les pieds (une des causes
contamination. La teigne évolue vers une guérison des « gales de boue »). La dermatophilose peut être
apparente après plusieurs mois, mais les chevaux res- plus grave sur la peau dépigmentée (balzanes…). L’af-
tent longtemps porteurs et sources. Au sein d’un effec- fection n’est pas directement contagieuse. Elle est
tif, la maladie est typiquement contagieuse et suit sou- facilement confondue avec les teignes et les pyo-
vent l’introduction d’un cheval (avec ou sans lésions - dermites communes. Le diagnostic nécessite l’exa-
photo 2). Dans un effectif, il n’est pas rare d’observer, men des croûtes au microscope, voire l’histopatho-
des résurgences pendant des années. Les teignes peu- logie ou la culture. Le traitement peut être assez long
vent être très variables cliniquement, ce qui entraîne par l’application d’antiseptiques puissants, et sou-
une difficulté de diagnostic: forme non classique ou vent l’antibiothérapie. Les animaux doivent être sous-
lésions évocatrices mais en fait sans aucun rapport traits des conditions favorables à la maladie.
DERMATOSES PARASITAIRES
Les poux sont responsables des phtirioses, maladies mission est surtout directe et les chevaux lourds sont
très fréquentes, surtout en hiver et sur des animaux nettement prédisposés. Il s’agit d’une dermatose
fragilisés. Elles se transmettent par contact direct ou croûteuse avec démangeaisons, partant des pâturons
par le matériel. Les chevaux se grattent, ont un pelage (surtout les postérieurs) pour s’étendre aux membres,
terne, des plages dépilées. On peut voir les poux à parfois le ventre. Les complications (lymphangite,
l’œil nu (environ 1mm) ou leurs lentes fixées aux poils fibrose, surinfections) ne sont pas rares. Les parasites
(photo 3). Le traitement est assez facile par l’appli- peuvent être identifiés dans des raclages cutanés et
cation d’insecticides sur tous les chevaux, et l’on le traitement (tous les animaux contaminés) repose
recherchera surtout les causes de fragilisation ayant sur la combinaison de la tonte des pieds, d’acaricides
pu favoriser la maladie. locaux et par voie générale (ivermectine ou appa-
La Gale des pâturons est très fréquente en France renté).
(photo 4). Le parasite, Chorioptes bovis, a un cycle D’autres parasites peuvent se développer sur ou dans
rapide sur la peau en deux semaines environ. La trans- la peau chez les chevaux (tableau 2, p. 276).
DERMATOSES FONGIQUES
Profondes Phaeohypho Champignons bruns Mycoses non contagieuses, peu ou lentement extensives.
mycoses (Dématiées) Chirurgie large et antifongique. Traitement difficile.
1 3
DERMATOSES FONGIQUES
En écurie ou, surtout, au pré, le cheval peut subir de réapparaître l’année suivante, d’où son nom. Les
l’attaque de nombreux insectes. démangeaisons sont intenses (« gale d’été », ardeurs)
et les zones les plus touchées sont l’encolure, la
LA DERMATITE ESTIVALE croupe, la tête, rendant souvent le cheval inutilisable
RÉCIDIVANTE DES ÉQUIDÉS Les surinfections ne sont pas rares. La maladie est
facilement suspectée mais difficile à démontrer par
Il s’agit d’une de dominantes des maladies cutanées.
manque d’analyse fiable. Le traitement est difficile.
Elle est due essentiellement à des piqûres de petits
Il faut soustraire le cheval aux piqûres, l’éloigner des
moucherons (les Culicoides). Ces insectes se repro-
gites et utiliser pendant toute la saison des insecti-
duisent dans les milieux humides : la boue et leurs
cides répulsifs. On y associe des traitements locaux,
femelles vont déclencher des mécanismes aller-
voire généraux, à visée surtout anti-inflammatoire.
giques chez des chevaux prédisposés. Les poneys et
certaines lignées de chevaux, surtout jeunes adultes, Taons
sont plus touchés. La maladie apparaît au printemps Les chevaux sont une proie favorite (« Horse Flies »)
avec un pic estival pour guérir spontanément (au de ces insectes, à l’aspect de grosses mouches. Les
moins les premières années) en fin d’automne, avant taons pénètrent rarement dans les locaux et les
piqûres ont lieu surtout l’été, par temps lourd au voi- supportent on peut aussi utiliser des couvertures,
sinage de zones boisées ou de plans d’eau (dévelop- caparaçons, bonnets etc. Dans les locaux les pièges
pement des formes larvaires). Le vol est bruyant et lumineux sont partiellement efficaces, les peintures
peut entraîner des écarts en promenade, des courses insecticides sont une bonne option, certains préco-
de chaleurs, perturber des événements hippiques. Ils nisent de placer des moustiquaires traitées aux insec-
piquent surtout les membres, la tête et l’encolure. La ticides aux ouvertures ou des ventilateurs créant un
piqûre, douloureuse, laisse parfois une lésion hémor- flux sortant. La gestion des fumiers est indispensable
ragique, attirant les mouches, favorable aux surin-
dans le cas de stomoxes. Une action dans l’environ-
fections.
nement est illusoire même si quelques méthodes
Stomoxes sont utilisables.
Ils ont l’aspect de la mouche commune (Musca
domestica). Ils entrent facilement dans les locaux
(« mouches d’étables ») et sont assez souvent posés
sur les animaux. Ils se développent au stade larvaire
dans les crottins et sont abondants si les fumières
sont à proximité. Ils peuvent aussi transmettre cer-
tains vers digestifs.
L’hippobosque du cheval
On la reconnaît assez facilement à sa couleur mar-
brée de brun et surtout ses longues pattes étalées
(« mouche araignée » !). Elle se trouve en quasi-per-
manence sur les chevaux mais n’est pas toujours
visible car affectionne le dessous de la queue, et la
zone périnéale.
Moustiques
Ils sont présents une grande partie de l’année. Selon
les espèces ils piquent à l’intérieur ou à l’extérieur et
sont actifs en zones ombragées ou la nuit. Même si
le voisinage de mares ou étangs leur est favorable,
on les trouve un peu partout car les larves peuvent
se développer dans la moindre collection d’eau. Chez
le cheval ils entraînent des urticaires (Photo 8), divers
mécanismes allergiques, et peuvent également trans-
mettre des maladies.
Simulies
Elles sont aussi appelées « moucherons noirs » car
d’un noir brillant et de quelques millimètres. Elles
sont souvent actives en essaims et se nourrissent de
sang par piqûres souvent douloureuses. Leur déve-
loppement dans le milieu (larves aquatiques) dépend
d’eaux courantes oxygénées. Elles piquent tout le
corps mais surtout le ventre et la tête et, chez le che-
val, l’intérieur des oreilles. Elles participent à géné-
rer les plaques auriculaires et, comme les taons, des
réactions vives des chevaux.
Les méthodes de lutte contre les insectes piqueurs
seront variables selon les cas. La protection du che-
val est difficile et seuls certains insecticides (pyré-
throïdes), sont assez actifs pour prévenir réellement 1
les piqûres et à conditions d’être appliqués réguliè-
rement et suffisamment fréquemment car la suda- Photo 1. Urticaire chronique, les lésions deviennent
tion en limite la rémanence. Pour les chevaux qui les sèches et squameuses (photo P. Bourdeau, ENVN).
On appelle «nodule» toute modification en relief de Les modalités du traitement sont nombreuses mais
la peau. Les causes sont très diverses (tableau V), dont aucune n’est parfaite: chirurgie large, cryochirurgie,
les tumeurs qui sont selon les cas bénignes ou laser, chimiothérapie intra-tumorale, immunothéra-
malignes. Il est important de les détecter et les iden- pie, crèmes caustiques. Les récidives sont assez fré-
tifier le plus précocement possible car la chirurgie est quentes. Il faut intervenir très tôt.
souvent nécessaire et sera moins agressive sur de
petites lésions. Tout nodule n’est pas tumoral et toute LES PAPILLOMES ÉQUINS (VERRUES)
tumeur cutanée n’est pas nodulaire. Ce sont des tumeurs épithéliales bénignes (virus spé-
cifique EPV) généralement observées chez de jeunes
SARCOÏDES chevaux, exceptionnellement congénitaux. Ils sont
Ce sont les tumeurs bénignes les plus fréquentes. Leur le plus souvent multiples secs et bourgeonnants et
origine est discutée mais des facteurs génétiques et mesurent de quelques millimètres à deux centi-
l’intervention de virus sont fortement suspectés, mètres. Ils touchent lèvres, paupières, organes géni-
aboutissant à une prolifération fibroblastique. Les che- taux extrémités des membres voire tout le corps
vaux de tous âges sont atteints, surtout à partir de 3 (photo 3). Leur identification est histologique. Ils
à 6 ans. Toutes les zones du corps sont atteintes: sites régressent généralement spontanément en 1 à 6 mois.
de blessures et frottements, tête, paupières, zones En cas de nécessité on peut les éliminer chirurgica-
lement (cryochirurgie).
périgénitales, membres, face ventrale.
Il en existe diverses formes: occulte (une ou plusieurs LES PLAQUES AURICULAIRES
zones arrondies, rugueuses et parfois dépilées, notam- Elles correspondent à une forme particulière de papil-
ment sur le cou, la zone périoculaire) ; verruqueux lomes siégeant à l’intérieur de la conque auriculaire
(plaques sèches sur la face, la région inguinale, le tronc) en plaques rosâtres plus ou moins prolifératives, ne
- photo 1; nodulaire et fibroblastique (nodules parfois régressant pas, favorisées par les piqûres d’insectes
ulcérés et pédonculés) photo 2; malin (atteinte des (simulies). La chirurgie n’est pas très facile et l’on
vaisseaux lymphatiques et parfois extension aux gan- s’oriente vers des applications d’antimitotiques ou
glions.) Le même cheval peut héberger plusieurs types. immuno-régulateurs.
3 4
LES PLAIES
LES PLAIES
1 2
Photo 1. Plaie de genoux, on distingue bien des zones noires ou de nécrose, des zones jaunes ou d’exsudat et des
zones rouges de granulation, sur les bords de la plaie on voit un fin liseré rose ou d’épithélialisation. Le traitement
devra essentiellement agir jusqu’au prochain pansement sur la nécrose et la sécrétion. Photo 2. Sur cette plaie de
boulet, on note une couleur rouge de granulation, jaune de sécrétion et rose d’épithélialisation qui ne peut plus évo-
luer car le tissu de granulation commence à devenir exubérant. Le traitement jusqu’au prochain pansement devra lut-
ter contre cette hypergranulation. Photo 3. Les zones roses d’épithélialisation sont larges, les zones rouges de
granulation sont planes, cette plaie de la région tendineuse d’un antérieur évolue bien (photos Roland Perrin).
LES PANSEMENTS
LES PANSEMENTS
1 2 3
4 5 6
7 8 9
Photo 1. Blépharite allergique bilatérale : gonflement des paupières inférieures. Photo 2. Conjonctivite muqueuse :
pus blanc (infection par Streptocoques). Photo 3. Conjonctivite purulente croûteuse. Photo 4. Pus abondant lié à
une perforation du globe. Photo 5. Kératite sèche : le Rose Bengale marque la souffrance cellulaire de l’épithélium
cornéen. Photo 6. Ulcère de cornée positif à la Fluorescéine. Photo 7. Abcès de cornée à Streptocoque. Photo 8.
Abcès (placard nécrotique) dû à Aspergillus Fumigatus. Photo 9. Abcès de cornée traité à l’aide d’un cathéter sous-
palpébral. (photos Anne-Marie Desbrosse).
• Superficiels : seul, l’épithélium est atteint. Ils cica- cornéen, colorés diversement en fonction des
trisent normalement en 8 à 15 jours. germes (photos 7 et 8). Ils peuvent exister sans qu’il
• Semi profonds ou profonds : la couche moyenne y ait d’ulcère (c’est-à-dire pas de rupture de l’épi-
(stroma) est, comme l’épithélium, atteinte et peut thélium concomitant : cas rares !). Leur traitement est
être envahie par divers éléments microbiens ou difficile : pose d’un cathéter sous palpébral permet-
mycosiques : dans les cas graves, ces derniers (Pseu- tant l’administration de collyres 6 à 12 fois par jour
domonas, Streptocoques hémolytiques, Aspergil- (Photo 9) ; interventions chirurgicales de différents
lus, Fusarium…) entraînent un ramollissement ou une types sur la cornée : kératectomie partielle ou totale
véritable liquéfaction du stroma cornéen, aboutis- avec greffon (conjonctival, ou de sous muqueuse de
porc, ou de membrane amniotique, ou greffon cor-
sant soit à une perforation, soit à, une infection à
néen). Adjonction d’une antibiothérapie par voie
l’intérieur de l’oeil (endophtalmie) nécessitant une
générale en plus des traitements locaux de collyres
chirurgie de cornée lourde : kératectomie partielle
envoyés par le cathéter sous palpébral, + ou – anti-
ou totale et plus ou moins greffon (ou énucléation). inflammatoires non stéroïdiens par voie générale. S’il
Les abcès de cornée sont, eux, de véritables cultures s’agit de mycoses, on adjoint une thérapeutique anti-
microbiennes et (ou) mycosiques au sein du stroma mycosique : c’est un traitement très lourd.
LES UVÉITES
LES UVÉITES
1 2
3 4
5 6
Photo 1. Uvéite exsudative aiguë exsudative. Photo2. Uvéite chronique récidivante (URE). Photo3. Complication pos-
sible de l'uvéite: le glaucome. Photo 4. Sarcoïdes. Photo 5. Cryothérapie. Photo 6. Carcinome épidermoïde (Squamous
Cell Carcinoma). (photos Anne-Marie Desbrosse).
Photo 1. Hirsutisme (poil long et bouclé) et fourbure douloureuse chez un poney de 16 ans atteint de DPIH. Photo 2.
Après deux mois de traitement au mésilate de pergolide, les signes cliniques d’hirsutisme, de polyphagie et de
polydypsie ont disparu chez ce poney shetland de 22 ans (photos Isabelle Desjardins).
Photo 3. Tumeur thyroïdienne fonctionnelle chez une jument âgée : la glande thyroïde est hypertrophiée.
Photo 4. L’obésité et la fourbure chronique sont des signes d’appel du syndrome métabolique équin (photos Isabelle
Desjardins).
fig. 1
Figure 1. Mécanismes contribuant à l’apparition d’un syndrome d’hyperlipémie chez le cheval et le poney.
PATHOLOGIE DENTAIRE
Le vieillissement est un processus qui, au long des Les incisives du vieux cheval sont de longueur inégale
années, transforme un sujet adulte en bonne santé en (photo 1) et sont parfois mal alignées, si le cheval a un
un individu fragile, de plus en plus vulnérable à de tic à l’appui, elles sont très usées voire absentes. De
nombreuses maladies. Le vieillissement n’est pas un très vieux chevaux vivent désormais sans incisives.
mécanisme spécifique de la dernière partie de la vie, Pour la mastication, cela est assez bien supporté
c’est une suite de mécanismes biologiques continus puisque les lèvres suffisent à la préhension de l’herbe.
qui se succèdent à des rythmes différents, le déve- La parodontose est également une cause majeure
loppement, la maturité, la sénescence, de façon natu- d’affection dentaire chez le vieux cheval. Elle est
relle et continue pour tout être vivant. consécutive à des défauts d’occlusion des tables den-
En moyenne, les chevaux commencent à montrer des taires entraînant des affections radicales et des caries
signes de vieillissement vers l’âge de 18-20 ans. Le (photo 2). Les signes sont une halithose (mauvaise
vieillissement affecte chaque cheval différemment, haleine), un ptyalisme (écoulement anormal de salive),
de nombreux facteurs et conditions de vie influen- un œdème et une inflammation des gencives.
cent ce processus. L’usure des dents rend la mastication moins efficace,
Le vieux cheval présente des maladies spécifiques. ce qui rend le travail des autres organes digestifs plus
conséquent. Les parodontopathies sont à l’origine de
PATHOLOGIE BUCCALE douleurs, ce qui accentue la sous-alimentation.
Il est important tout au long de la vie des équidés Comme la durée de mastication diminue, la salivation
d’apporter des soins réguliers à leur denture, afin d’évi- est réduite, ce qui engendre une gêne à la déglutition,
ter qu’avec l’âge ne surviennent des lésions quasi irré- une diminution de l’activité enzymatique et un risque
cupérables: accru d’obstruction oesophagienne.
• Le vieillissement des dents du cheval entraîne des
malocclusions et ses conséquences: dentitions en
vague avec proéminence d’arêtes transversales, den-
titions en escaliers, crochets.
• Avec les années, le seul tissu dentaire qui continue
à se développer est le cément, cette cémentation
radicale rend certaines dents totalement lisses.
PATHOLOGIE DENTAIRE
Photo 1 . Incisives inégales chez un vieux cheval (photo Sophie Paul). Photo2.
2 Vieux cheval présentant le coin gauche carié (photo Pierre Chiret).
PATHOLOGIE DIGESTIVE
ET AMAIGRISSEMENT
Un ensemble de processus de dégradations physiolo- L’insuffisance rénale chronique est rare mais elle
giques est responsable du vieillissement (figure 1). Ces touche surtout des chevaux de plus de 15 ans. Les pro-
dysfonctionnements touchent en particulier les sys- duits de dégradation des protéines et des acides ami-
tèmes nerveux et sensoriels, les glandes à sécrétions nés ne sont pas bien éliminés par les reins. Les symp-
hormonales, les tissus osseux et musculaires, le sys- tômes sont le manque d’appétit et la léthargie.
tème digestif, le foie, les reins, les poumons et le cœur. Le risque de colique chronique augmente également
Chez le cheval âgé, ce vieillissement se traduit sou- chez le cheval âgé. Il est plus sensible aux changements
vent par un état d’amaigrissement prononcé (photo 1). (alimentaires, environnementaux…) donc au stress et
Ces modifications physiologiques entraînent une ses défenses sont moins efficaces contre les parasites.
moins bonne perception aux sensations de faim et de La survenue de coliques est aussi augmentée avec les
soif, avec des risques importants de déshydratation et
antécédents pathologiques intestinaux tels que: adhé-
de perte d’état.
rences, striction ou iléus intestinal, lipome (tumeur)
L’amaigrissement chronique est une affection très fré- abdominal, infestation parasitaire chronique.
quente chez le cheval âgé. Le vieillissement du trac-
tus digestif peut, à lui seul, être à l’origine d’un amai- Le cheval âgé semble en effet particulièrement sen-
grissement. L’inspection des dents doit être réalisée sible au parasitisme en raison de la diminution de la
en première intention. Il faut ensuite envisager les réponse immunitaire. De plus, le cheval retraité est
autres causes de perte de poids chronique. Les affec- souvent en pâture avec d’autres chevaux, il est donc
tions douloureuses chroniques ainsi que les tumeurs plus exposé au parasitisme. Les parasites les plus répan-
sont également à considérer. Les causes peuvent être dus et les plus pathogènes sont les grands strongles
multiples. De ce fait, une démarche diagnostique rigou- du genre strongylus, les petits strongles et les ténias
reuse est nécessaire pour trouver l’origine de cet amai- (cf. chapitre parasitisme).
grissement (tableau1).
Tableau 1. Récapitulatif des causes d’amaigrissement chronique chez le vieux cheval
Défaut d’apport ou difficultés d’ingestion :
• défaut d’apport alimentaire ;
• troubles de la préhension (problèmes locomoteurs, affections linguales…) ;
• troubles de la mastication (problèmes dentaires, affections buccales, arthrose temporo-mandibulaire…) ;
• troubles de la déglutition (dysphagie pharyngienne ou oesophagienne) ;
• manque d’appétit (infections systémiques, affections douloureuses chroniques, affections néoplasiques).
Modifications de l’activité métabolique :
• modifications physiologiques (augmentation des besoins caloriques l’hiver, thermorégulation moins efficace) ;
• modifications pathologiques (affections digestives et hépatiques, insuffisance rénale, se traduisant
par un catabolisme accru).
Troubles de la digestion et de l’absorption :
• vieillissement du tube digestif ;
• troubles de la digestion (ulcères gastriques, tumeurs gastro-intestinales tels le lymphosarcome) ;
• troubles de la motricité digestive (hypertrophie de la valvule iléo-cæcale, adhérences, enthérolites, polypes…) ;
• insuffisance hépatique chronique ;
• insuffisance pancréatique exocrine ;
• inflammation et infiltration chronique de la muqueuse intestinale ;
• diminution de la surface d’absorption suite à l’atrophie idiopathique des villosités
ou suite à une longue infestation parasitaire.
Affections du Affections
Affections Hépatiques
Pathologies respiratoires TD UGD, tumeurs.
endocriniennes Motricité digestive pancréas
profondes
Fig. 1
Fig. 1. L’amaigrissement chronique du vieux cheval est souvent multifactoriel. Photo 1. Vieux cheval présentant un
amaigrissement chronique (photo Sophie Paul).
AFFECTIONS CARDIO-RESPIRATOIRES
ET OCULAIRES
AFFECTIONS RESPIRATOIRES manifester. Les chevaux souffrant d’insuffisance
mitrale ont tendance à présenter des troubles du
L’âge entraîne également des modifications respira- rythme (arythmies ventriculaires, fibrillation ventri-
toires. Les chevaux âgés sont plus sensibles au déve- culaire) au repos ou induites par l’exercice. Il est donc
loppement d’affections respiratoires. déconseillé de continuer à monter ces chevaux.
Le risque d’infection (bactériennes ou virales comme Le diagnostic repose sur l’auscultation cardiaque
la grippe) est accru du fait de la perte d’efficacité du (recherche de souffles cardiaques) et la recherche des
système immunitaire. symptômes associés. Les examens complémentaires
L’incidence de la pousse (emphysème) augmente de ces affections cardiaques sont l’électrocardiogra-
aussi. Les signes cliniques, saisonniers et associés le phie et l’échographie doppler.
plus souvent à l’exposition à du foin sont une toux
chronique, un jetage muqueux, des difficultés respi- AFFECTIONS OCULAIRES
ratoires (à l’exercice puis au repos - photo 1) et l’ab- La fréquence des affections oculaires augmente éga-
sence de fièvre. lement avec l’âge, bien que rarement détectables par
Le risque d’affection tumorale augmente également. les propriétaires:
1. La rétinopathie sénile ou dégénérescence réti-
AFFECTIONS nienne.
CARDIO-VASCULAIRES Elle est décelée lors de l’examen du fond d’œil, elle
Les phénomènes dégénératifs des valvules cardiaques touche la région péri papillaire. On observe des zones
(notamment mitrales et aortiques) constituent les d’hyperpigmentation et des zones de dépigmentation
affections cardiaques les plus fréquentes chez le che- dans la zone du tapis sombre et les vaisseaux rétiniens
val âgé. Ces lésions dégénératives entraînent un épais- sont atrophiés. Cette dégénérescence est souvent
sissement des valvules, ce qui interfère avec leur fer- bilatérale. La vision de nuit baisse en premier lieu puis
meture et entraîne une insuffisance valvulaire qui se lors de l’atrophie du nerf optique, l’animal devient
caractérise par un souffle audible à l’auscultation. aveugle.
L’insuffisance aortique est surtout rencontrée chez les 2. La cataracte sénile. La cataracte
chevaux âgés de plus de 10 ans. En général, les che- est une opacification du cristallin.
vaux la tolèrent assez bien, même de grade élevé, sans L’opacité s’intensifie avec le temps et entraîne une
présenter de signes cliniques; l’affection évolue pro- gêne visuelle, la cataracte sénile touche les chevaux
gressivement mais constitue rarement une cause de de plus de 20 ans. Elle est souvent bilatérale mais sou-
retraite, de mortalité ou d’euthanasie du cheval. vent l’évolution est différée sur l’un des yeux.
L’insuffisance mitrale constitue l’insuffisance valvu- 3. La dégénérescence du corps vitré.
laire la plus susceptible d’évoluer en insuffisance car- Il subit aussi des phénomènes dégénératifs, perd sa
diaque congestive chez le cheval. L’intolérance à l’ef- transparence et tend à se collaber. Pendant la vie du
fort est le premier signe clinique, puis le cheval peut cheval, il peut être le siège de processus inflamma-
montrer progressivement des signes d’insuffisance toires, notamment lors d’uvéites. Les modifications
cardiaque droite (œdèmes périphériques - photos 2 du vitré peuvent donc avoir pour conséquence une
et3, distension veineuse, pouls jugulaire). À un stade diminution ou une perte de la vision et d’être à l’ori-
très avancé, des difficultés respiratoires peuvent se gine d’autres lésions oculaires.
AFFECTIONS LOCOMOTRICES,
ÉVALUATION ORTHOPÉDIQUE
Un cheval âgé peut présenter un ensemble d’altéra- l’articulation coxo-fémorale (articulation de la hanche
tions fonctionnelles de son appareil locomoteur: rai- induisant des difficultés à se relever par la douleur
deurs, ankyloses, amyotrophies, décompensations occasionnée), le jarret, l’articulation du pied et le
d’affections dégénératives articulaires. genou. Souvent, plusieurs articulations sont touchées.
Les situations rencontrées peuvent être variées: vieux On note une douleur articulaire variable, mais mar-
cheval retraité qui vit au pré, chevaux qui sont encore quée à la manipulation de l’articulation. Les signes
au travail, voire en compétition. inflammatoires varient souvent avec le temps et l’in-
tensité de l’activité physique du cheval. L’ostéophy-
Le vieux cheval au pré utilise des mécanismes de com- tose peut être détectable sous forme de masses dures
pensations pour ne pas exposer ses articulations dou- sous-cutanées, déformant l’aspect extérieur des arti-
loureuses. Souvent, les troubles locomoteurs de ces culations. La radiologie est la méthode la plus fré-
chevaux ne s’expriment pas par des boiteries franches quemment utilisée pour diagnostiquer cette patho-
et nettes mais plutôt par des amaigrissements, des logie (photo 1).
troubles de comportements au sein du troupeau, des
difficultés pour se coucher ou même par une incapa- L’arthrose (photo 2) se manifeste souvent sous forme
cité à se relever. de crises de durée et d’intensité variables parfois très
marquées (suppression d’appui), espacées par des
Les abcès de pied sont responsables d’une grande phases de rémission plus ou moins longues. Conser-
majorité des boiteries du cheval au pré, le panel d’af- ver une activité, même légère permet de garder le che-
fections possible est extrêmement large : dorsalgie val en bonne forme physique et morale et peut contri-
chronique, arthropathie dégénérative d’une ou plu-
buer à prolonger son espérance de vie. Les traitements
sieurs articulations, fourbure chronique…; les fractures
seront basés sur les antalgiques, anti-inflammatoires
des membres et du bassin ou du rachis (notamment
(à utiliser avec précaution) et les chondro-protecteurs.
vertèbres cervicales) ont une incidence également
plus élevée chez les vieux chevaux. Avec l’âge, la corne des sabots pousse moins rapide-
ment et perd sa qualité. Les pieds du cheval âgé sont
L’arthrose ou arthropathie dégénérative est carac-
térisée par la dégénérescence du cartilage associée à alors plus fragiles et prédisposés à certaines patholo-
d’autres lésions chroniques des structures articulaires gies telles seimes, bleimes, pourriture des fourchettes.
et de l’os sous chondral. Les affections dégénératives La fourbure est une affection qui peut se manifester
augmentent avec l’âge et prédominent chez les che- plus souvent chez le cheval âgé car elle peut avoir une
vaux de plus de 20-25 ans. Les articulations fréquem- origine endocrinienne. Elle sera alors plus invalidante
ment atteintes par l’arthrose chez le vieux cheval sont chez ces animaux (photo 3).
Photo 1. La radiographie est utile au diagnostic des affections dégénératives. Photo 2. Eparvin chez un vieux cheval.
Photo 3. Boite cornée déformée par de la fourbure chronique chez un vieux cheval. (photos Sophie Paul).
PRINCIPES ET APPLICATIONS
DE L’OSTÉOPATHIE
Fig.1
Fig.2
Figure 1 . Illustration en région lombaire de la continuité entre organes, fascias, muscles et squelette. Figure 2.
Relations entre le squelette, les muscles et fascias superficiels en région lombaire (figures Natacha Gimenez).
LE COMPORTEMENT ET LES
TROUBLES COMPORTEMENTAUX
L’éthologie est fondamentalement l’étude du com- choix adaptatifs offerts à l’organisme sont limités. Il
portement animal. Étudier le comportement du che- en résulte une moins bonne adaptabilité à l’environ-
val implique de connaître les fondamentaux du com- nement, une réactivité émotionnelle qui favorise sys-
portement de l’espèce (éthogramme), l’adaptation de tématiquement l’expression d’une réponse d’évite-
cet éthogramme du fait de la domestication et les élé- ment déjà génétiquement privilégiée chez une espèce
ments diagnostiques caractéristiques des tableaux cli- proie.
niques rencontrés en pratique.
Le cheval reste un animal particulièrement adaptable.
BASES DE L’ETHOLOGIE EQUINE Il n’en reste pas moins vrai que la compréhension des
troubles comportementaux passe d’abord par une
Dans le règne animal, le cheval est une proie, d’où la
étude scientifique de ses spécificités éthologiques et
rapidité avec laquelle le poulain acquiert ses capaci-
tés sensori-motrices et la réceptivité exquise du che- de son écosystème adaptatif.
val aux stimuli de son environnement. Une réaction
de peur est donc fréquente et éthologiquement nor- LES COMPORTEMENTS GENANTS
male dans cette espèce. ET LES COMPORTEMENTS
Le cheval est également un animal social, pour qui le PATHOLOGIQUES
groupe de congénères est avant tout un facteur d’apai- L’adaptation du cheval à son mode de vie domestique
sement, de stabilité émotionnelle (photo 1). peut générer des comportements perçus comme
Enfin, l’organisme du cheval est d’abord adapté à un gênant pour le détenteur ou utilisateur du cheval (d’où
biotope naturel de type steppe avec transhumance certaines appellations anciennes comme rétivité et
et temps de prise alimentaire prolongé (tableau 1). vices d’écurie).
On distingue:
ADAPTATION DE L’ETHOGRAMME
• Les comportements déviants : Un comportement
A LA DOMESTICATION déviant est une réponse inappropriée à la situation,
Depuis 1 600 av. J.-C., le cheval est domestiqué et produite en dehors du contexte. On les observe sou-
monté, pour devenir aujourd’hui l’animal de sport ou vent au moment de fortes pressions émotionnelles:
de loisir que l’on connaît. L’éthogramme a dû s’adap- distribution alimentaire, travail… (exemple : ligno-
ter à ces changements majeurs: le confinement et la phagie, automutilations…). Certains comportements
restriction d’espace sont souvent de règle chez le che-
déviants résultent d’erreurs humaines dans le pro-
val domestique, les contacts sociaux sont limités dans
cessus d’apprentissage et sont la conséquence par
le temps, l’alimentation est concentrée et l’alternance
exemple de punition à mauvais escient, de renfor-
de phase d’inactivité et de phases d’activités sportives
cement involontaire…
ponctue son mode de vie.
• Les manifestations organiques : Des symptômes
Un comportement est une réponse adaptative de l’or-
ganisme à l’environnement. Il est la résultante de pré- comportementaux anormaux, d’autant plus s’ils
dispositions génétiques et d’apprentissages acquis. La apparaissent brutalement, peuvent être la manifes-
domestication est un facteur limitant du comporte- tation comportementale d’une douleur ou d’un
ment exploratoire, du comportement social, du com- déséquilibre hormonal.
portement alimentaire et appauvrit les expériences • Les états phobiques : La phobie est une réponse
précoces. Plus l’environnement est restrictif, plus les inadaptée de l’animal face à un élément a priori usuel
Photos 1, 2 et 3. On distingue chez le cheval des tics oraux et des tics locomoteurs : tic à l’appui, tic à l’air, langue
serpentine, tic à l’ours, tournis, arpentage…, ici un tic à l’ours ou tic de balancement (photos Vincent Boureau).
ou une situation parfaitement identifiée. Les che- LES STÉREOTYPIES (ANCIENS TICS)
vaux phobiques présentent une association de La principale manifestation des troubles anxieux ins-
signes cliniques, comportementaux et émotion- tallés est la production de comportements stéréoty-
nels, caractéristiques. pés, plus communément appelés tics (photos 4, 5, 6
Ils produisent concomitamment à une réponse et 7).
motrice violente, volontaire mais incontrôlée d’évi- Une stéréotypie est caractérisée par son caractère
tement, et des signes neurovégétatifs involontaires répétitif, invariant, et sans finalité. Il en est de même
tels que tachycardie (accélération du rythme car- chez de nombreux animaux sauvages vivant en capti-
diaque), polypnée (accélération du rythme respira- vité.
toire), ébrouements, sudation, défécations répétées
avec des crottins plus ou moins ramollis, tremble- Partant du principe que les troubles comportemen-
ments, mydriase (dilatation de la pupille). taux, et notamment les stéréotypies, sont le témoin
d’un certain niveau de mal-être de l’animal et la résul-
La réponse d’évitement apparaît dès que survient le tante d’un environnement inadapté, le traitement de
stimulus phobogène dans l’environnement et ne s’in- ces troubles doit en premier lieu viser à diminuer ou
terrompt qu’avec sa disparition, mais les signes émo- à supprimer ces facteurs causaux. Les moyens coerci-
tionnels persistent longtemps. Hors de la situation tifs sont à proscrire car ils augmentent le stress. La
phobogène, le cheval a un comportement normal. thérapie de recadrage éthologique va viser à modifier
Lors de phobie d’apparition récente, un examen médi- les conditions environnementales qui favorisent l’ex-
cal complet est indispensable. pression des stéréotypies. La connaissance de l’étho-
Lorsque le trouble phobique est avéré, l’animal n’est gramme est fondamentale pour corriger ces facteurs
plus capable de répondre de façon adaptative aux sol- avec la pertinence nécessaire.
licitations de son environnement. L’émotion de peur Récemment et grâce aux connaissances scientifiques,
prend le dessus et l’apprentissage de la situation n’est les troubles comportementaux peuvent être appré-
plus possible. Il n’y a donc pas d’amélioration spon- hendés chez le cheval et des éléments de thérapie
tanée de la phobie. peuvent être proposés. De plus, l’approche étholo-
La rééducation d’un cheval phobique ne peut se trai- gique du comportement du cheval permet de com-
ter par la contrainte, qui concoure à augmenter le prendre et d’améliorer l’abord du cheval, de mettre
niveau de perturbation émotionnelle et donc à aggra- le doigt sur les facteurs de stress environnementaux
ver la pathologie. et d’améliorer le bien-être animal.
Le traitement des phobies fait appel à différentes
techniques de thérapie comportementales, dont la
désensibilisation. Aborder une thérapie chez un che-
val phobique suppose d’avoir préalablement identi-
fié le stimulus phobogène et de prescrire des séances
de thérapie selon les caractéristiques de la phobie et
la sensibilité de l’animal.
4 5
6 7
Photos 4, 5, 6,7. L’équilibre émotionnel s’établit via les affinités avec certains congénères, les contacts affectifs avec
l’homme et l’activité physique. Les contacts tactiles et olfactifs sont notamment importants.
5%
10 % 15 %
20 % Immobilité Immobilité
10 % Prise alim Prise alim
Sommeil Sommeil
Autres 15 % Autres
65 %
60 %
Figure 1. Le cheval est un herbivore dont l’organisme et le comportement sont adaptés à une alimentation de faible
valeur énergétique, jamais surabondante car clairsemée dans son biotope naturel de type steppe et donc sujette à
un temps de prise alimentaire prolongé. Le déplacement est un préalable nécessaire à la prise alimentaire qui occupe
la majeure partie du temps. Les autres activités répertoriées concernent essentiellement les contacts sociaux.
MÉDECINE SPORTIVE
• Lactatémie comprise entre 2 et 4 mmol/l: travail • Galopeurs après une course : en moyenne entre 20
plus soutenu dit de «capacité aérobie». Cette inten- et 25 mmol/L en fonction du type de course. Peut
sité de travail permet d’améliorer la capacité du atteindre plus de 30 mmol/L.
cheval à «tenir» un effort. • Trotteur après une course : en moyenne entre 15 et
• Lactatémie supérieure à 4 mmol/l qui, correspond 20 mmol/L. Peut atteindre plus de 30 mmol/L.
à un exercice plus dur et entraîne l’apparition • Cheval de complet après un cross : entre 8 et
de fatigue. Toutefois, ce sont des intensités que 15mmol/L en fonction des parcours. Peut atteindre
beaucoup de chevaux atteignent en compétition. plus de 20 mmol/L.
LA GÉNÉTIQUE
Jusqu’à présent l’identification des affections géné- quement, son diagnostic repose sur un test de
tiques du Cheval était difficile du fait de la durée détection du gène anormal. Ce test permet aussi,
de sa gestation, de l’uniparité et des spécificités de préventivement, l’identification des reproducteurs
son élevage (faiblesse des effectifs de chacun des porteurs de l’anomalie génétique. La prévention se
élevages, dispersion et mobilité des animaux). De fait par le choix raisonné des croisements en fonc-
ces faits, le nombre et la fréquence des maladies tion du mode de transmission de la tare (dominant
génétiques demeurent chez le Cheval, relativement ou récessif). Certaines mutations génétiques cau-
faibles. Les avancées de la génomique devraient sales ont été identifiées. Pour celles-ci, des tests
modifier ce constat. moléculaires sanguins sont à la disposition des éle-
L’origine génétique d’une maladie doit être suspec- veurs (tableau 1).
tée lorsque le même syndrome est plus fréquent Mais la grande majorité des affections implique,
dans un groupe d’individus liés entre eux (famille, dans leur pathogénie, l’interaction du génome de
lignée ou race), que dans le reste de la population l’individu et de son environnement, dans des pro-
et lorsque la fréquence de cette affection augmente portions variant selon la maladie. Ces maladies
avec la consanguinité. génétiques «complexes» peuvent se définir comme
ne se transmettant pas selon les règles des lois de
La génétique divise ces maladies en deux catégories:
Mendel. Certaines sont polygéniques, d’autres sont
les maladies « simples », (monogéniques, mendé-
dues à un gène majeur dont les effets sont modulés
liennes), dues à un défaut de structure ou de fonc-
par l’environnement. Les gènes impliqués dans ces
tion (mutation) d’un seul gène et les maladies
affections ont donc des effets plus modestes que
« complexes » (polygéniques et/ou multifacto-
ceux intervenant dans les maladies héréditaires
rielles), pour lesquelles plusieurs anomalies géné-
mendéliennes. Dès maintenant, les nouveaux outils
tiques interviennent associées à des facteurs de la génomique (puces ou micro-damiers) autori-
environnementaux. sent ces études. C’est ainsi qu’actuellement, des
Jusqu’à récemment, la génétique équine n’a pu s’in- fragments ou marqueurs chromosomiques (loci) sont
téresser qu’aux maladies monogéniques. Dans ces associés à une prédisposition à certaines affections
cas, l’identification du gène anormal permet de (tableau2). Cette liste n’est pas exhaustive et devrait
comprendre, par l’étude des réseaux physiologiques vite s’allonger. La localisation de ces marqueurs se
dans lesquels interviennent le produit de ce gène et précisera, la mutation causale pourra être identifiée.
le mécanisme du déclenchement de la maladie. Ce Seront alors mis à la disposition de la filière des tests
qui autorise des mesures de prévention et/ou de simples de détection de la prédisposition (ou de la
traitement. Lorsque cette maladie s’exprime clini- résistance) génétique à l’affection.
Tableau 1. Affections génétiques équines dont la mutation causale est déterminée et pour lesquelles un test dia-
gnostic moléculaire est actuellement disponible.
Tableau 2. Affections pour lesquelles des marqueurs génétiques ont été déterminés.
RÉGLEMENTATION
ET RECOMMANDATIONS
LA VISITE D’ACHAT
L’achat d’un cheval est une décision lourde de consé- tation (photo 3) corrects. Il est pratiqué avant l’exa-
quences. Elle engage le futur propriétaire pour long- men locomoteur et complété lors de celui-ci. Les
temps. L’aspect financier est immédiat mais aussi à bases classiques de l’examen clinique sont mises en
long terme pour l’entretien et les soins de son pro- œuvre: observation, palpation, pression, percussion,
tégé. Il faut prendre garde à l’achat « coup de cœur » auscultation. En général, il se déroule «du bout du nez
qui négligerait les qualités, le caractère et les pro- au bout de la queue».
blèmes médicaux du cheval. En effet, il n’y a rien de Le vétérinaire passe en vue tous les systèmes au fur
plus frustrant que de ne pouvoir réaliser ses objectifs et à mesure de la progression de l’examen:
pour avoir négligé ces points et de se retrouver avec
une «tondeuse à gazon»! • tégumentaire: peau, poils, sabots;
C’est pour cela que la visite d’achat vétérinaire est un • respiratoire: des naseaux aux poumons en passant
préalable indispensable à l’acquisition d’un cheval. par les sinus;
La visite d’achat doit aboutir à un «état des lieux» du • digestif: des dents (photo 4) à l’anus, en passant par
cheval et à son interprétation par le vétérinaire. la bouche, l’œsophage, le tube digestif;
Cette visite doit permettre de fournir un rapport à • oculaire: évaluation de la vision, des yeux, larmes et
l’acheteur pour l’éclairer dans sa décision. Sa com- paupières;
plexité est fonction de l’activité souhaitée pour le che- • nerveux: comportement, audition, équilibre, paraly-
val. Elle comporte un examen de base (examen cli- sies;
nique) et, éventuellement, des examens, dits • cardio-vasculaire : état des vaisseaux superficiels,
complémentaires, soit pour compléter des trouvailles auscultation cardiaque;
de l’examen clinique soit plus systématiquement pour • reproducteur: plus ou moins approfondi si le che-
certains usages. val est destiné ou peut-être destiné à la reproduc-
Il n’y a donc pas d’examen ou de liste d’examens stan- tion;
dard lors de la visite d’achat. Elle doit être adaptée à • locomoteur : état des os, articulations, ligaments,
chaque acheteur et à chaque cheval et le vétérinaire tendons, muscles.
proposera la trame de cette visite en fonction du Ensuite, le cheval est examiné en mouvement, aux dif-
contexte mais aussi du risque et du coût des examens férentes allures, sur différents sols (dur ou mou), en
complémentaires. ligne droite et sur les cercles. Cet examen permet de
La visite commence à distance par la vérification des détecter les anomalies d’allures et les boiteries. À ce
éléments d’identification (signalement, photographie moment, sont réalisés des tests de flexion des
et lecture du transpondeur obligatoire pour tout membres, portion par portion, pour évaluer la sensi-
équidé - photo 1) et la consultation du carnet et de bilité directe de l’appareil locomoteur et, éventuel-
l’éventuel dossier médical du cheval et de ses anté- lement, aggraver ou déclencher une boiterie. La récu-
cédents. À ce moment, le vétérinaire jugera de l’état pération après l’effort peut ensuite être mesurée.
d’embonpoint du cheval, de ses aplombs et déjà de Lors de la visite d’achat, les vices rédhibitoires sont
son comportement. recherchés car ils peuvent entraîner l’annulation de la
Puis, a lieu l’examen clinique proprement dit. C’est vente a posteriori, mais ils peuvent être tolérés par
d’abord un examen statique, au repos. Dans l’idéal, il l’acheteur qui prend alors sa décision en connaissance
est réalisé dans une pièce sombre et calme pour per- de cause. À la date de l’écriture de cet article, il s’agit
mettre un examen oculaire (photo 2) et une auscul- de l’immobilité, de l’uvéite isolée, du cornage chro-
LA VISITE D’ACHAT
LA VISITE D’ACHAT
5a 5b
Photo 4. Examen de la dentition, présence d’une surdent associée à une lésion de la joue. Photo 5a et 5b. Radio-
graphies de pied profil et face. Photo 6. Endoscopie respiratoire. Photo 7. Échographie tendineuse (photos Charles-
François Louf).
LA VISITE D’ACHAT
6 7
RÉGLEMENTATION ET RECOMMANDATIONS
La législation sur les vices rédhibitoires est en respiratoires supérieures dans la majorité des cas d’une
cours de modification. Cette nouvelle législation hémiplégie laryngée (photos 1a et 1b). Pour être
devrait être prochainement disponible. reconnu rédhibitoire, il doit être chronique et défini-
Avant cette révision et jusqu’à maintenant, la législa- tif et entraîner une gêne respiratoire. Le diagnostic
tion française prévoit une « garantie que le vendeur s’effectue par l’écoute du cheval à l’exercice et par
doit à l’acquéreur» (Articles1625 et1641 à 1648 du Code l’endoscopie des voies respiratoires supérieures.
Civil). Les vices rédhibitoires sont définis dans le Code
Rural dans les articles L213-1 à L213-9. LE TIC PROPREMENT DIT AVEC
Les vices suivants sont réputés « rédhibitoires » chez OU SANS USURE DES DENTS
le cheval (Article R213-1 du Code Rural): Il concerne le tic aérophagique, dans lequel le cheval
Pour le cheval, l’âne et le mulet: avale de l’air en s’appuyant, ou non, sur un support. Il
a) L’immobilité. se diagnostique par observation de l’attitude du che-
b) L’emphysème pulmonaire. val au repos autour ou en dehors des repas.
c) Le cornage chronique.
d) Le tic proprement dit avec ou sans usure des dents.
LES BOITERIES ANCIENNES
e) Les boiteries anciennes intermittentes. INTERMITTENTES
f) L’uvéite isolée. Pour être considérée comme rédhibitoire, l’irrégula-
g) L’anémie infectieuse des équidés. rité d’allure (boiterie) ne doit pas être aiguë (ancienne)
et ne pas être permanente. Le diagnostic est basé sur
L’IMMOBILITÉ la démonstration d’une boiterie qui est ancienne et
Elle correspond à un état de dépression des fonctions antérieure à la vente et qui est intermittente (exemple:
cérébrales psychiques, motrices, sensorielles et sen- boiterie à froid qui disparaît avec le travail ou boite-
sitives. Elle entraîne un désintéressement du cheval rie à chaud qui apparaît au cours du travail).
pour son environnement sans maladie aiguë avec
fièvre. Elle était rencontrée autrefois sur les chevaux L’UVEITE ISOLEE
de trait. De nos jours, elle est exceptionnelle et liée à Il s’agit d’une inflammation de l’uvée (membrane inter-
des atteintes du système nerveux central (séquelles médiaire de l’œil): iris, corps ciliaires et/ou choroïde.
d’encéphalite, intoxication…). Elle se diagnostique par L’uvéite peut être causée par un traumatisme, une
la découverte d’atteinte du système nerveux central infection (parasitaire, virale, bactérienne ou fongique)
lors de l’examen neurologique: déficits propriocep- ou être d’origine immunitaire. Pour être considérée
tifs, de déglutition, ataxie… comme rédhibitoire, elle doit être isolée, c’est-à-dire
ne pas être associée à une autre affection décelable
L’EMPHYSÈME PULMONAIRE et en relation avec l’apparition de l’uvéite. Les signes
C’est une maladie des alvéoles pulmonaires qui se dila- principaux de l’uvéite varient selon la phase de la crise
tent et ne peuvent retrouver leur taille normale, leurs d’uvéite: phase de début, phase d’état et séquelles
parois s’atrophient et se détruisent. Elle se caractérise (photo 2). Détail des signes cliniques dans le chapitre
par une dyspnée (gêne respiratoire) évidente au début maladies de l’œil.
à l’effort uniquement. Elle peut être localisée ou géné-
ralisée. Elle se diagnostique lors de l’auscultation par L’ANÉMIE INFECTIEUSE
l’apparition de crépitation en fin d’inspiration. De la
toux peut être présente: petite, sèche et souvent quin- DES ÉQUIDES
teuse. C’est une maladie virale qui existe sous deux formes:
aiguë (fièvre et dégradation rapide de l’état) ou chro-
LE CORNAGE CHRONIQUE nique (faiblesse, amaigrissement, anémie). Son dia-
Le cornage est un bruit anormal (sifflement) inspira- gnostic est réalisé par une analyse de laboratoire, la
toire à l’exercice. Il est lié à un rétrécissement des voies sérologie. C’est le test de Coggins.
1a 1b
L’ACTION EN GARANTIE
POUR VICE REDHIBITOIRE
Elle est régie par les articles R213-3 à R213-9 du Code
Rural.
L’acheteur doit présenter une requête au juge du tri-
bunal d’instance du lieu où se trouve le cheval. Le juge
nommera un ou trois experts qui donneront leur avis.
Le juge encouragera les parties à trouver un accord
amiable après cette expertise. Si cet accord n’aboutit
pas, l’acheteur assignera le vendeur devant le tribunal
compétent.
Le délai pour introduire une action dans le cadre d’un
vice rédhibitoire est de dix jours sauf pour l’uvéite iso-
lée et l’anémie infectieuse des équidés. Ce délai court
3
à compter de la livraison du cheval.
RÉGLEMENTATION ET RECOMMANDATIONS
Certaines maladies susceptibles d’affecter les chevaux maladie ou maintenir la suspicion. Il réalise au besoin
figurent, en France, soit dans la nomenclature des les prélèvements nécessaires à la confirmation de la
maladies réputées contagieuses (MRC), soit celle des maladie. Il apprécie l’extension de la maladie dans
maladies animales à déclaration obligatoire (MDO). l’élevage, et évalue les risques de diffusion, prescrit la
Les MRC (article D.223-21 du code rural) chez les équi- séquestration et l’isolement des animaux concernés,
dés sont: l’anémie infectieuse, la brucellose, la dou- les mesures de désinfection et désinsectisation immé-
rine, l’encéphalite japonaise, l’encéphalite West-Nile, diatement nécessaires, prodigue à l’éleveur les
l’encéphalomyélite virale de type Venezuela, les encé- conseils utiles, et prévient sans délai le Directeur
phalomyélites virales de type Est et Ouest, la fièvre départemental en charge des services vétérinaires qui
charbonneuse, la malade d’Aujeszky, la morve, la peste lui fera part de ses instructions et, si nécessaire,
équine, la rage, la stomatite vésiculeuse, le surra et la demandera au préfet de prendre un arrêté de mise
tuberculose. Les MDO (article D.223-1 du code rural) sous surveillance (APMS) pour chaque établissement
sont: l’artérite virale, la lymphangite épizootique et la détenant des équidés suspects ou contaminés.
métrite contagieuse. Si l’existence d’une MRC est confirmée, le préfet rem-
Leur déclaration, obligatoire, concerne aussi bien les placera l’APMS par un arrêté portant déclaration d’in-
propriétaires ou détenteurs des animaux, que les vété- fection (APDI), décrivant les mesures à appliquer selon
rinaires et les responsables de laboratoires d'analyses ses caractéristiques.
vétérinaires. Elle est justifiée par l’importance de ces
maladies, qui tient à leur gravité chez les équidés et MESURES PARTICULIÈRES
aux répercussions qu’elles peuvent avoir sur la filière À QUELQUES MALADIES
(cas de la peste équine ou de l’anémie infectieuse),
et/ou à leur gravité pour l’homme lorsqu’il s’agit de ANÉMIE INFECTIEUSE DES ÉQUIDÉS (AIE)
zoonoses (cas de la rage, de la morve ou de la fièvre L’AIE est MRC, qu’elle se manifeste sous forme cli-
charbonneuse), et/ou au fait que leur identification nique ou inapparente (test de Coggins positif). Elle est
chez des équidés peut permettre de détecter un foyer aussi vice rédhibitoire. Quelques cas sont régulière-
d’une MRC particulièrement grave sévissant chez une ment observés en France. Rappelons que les seuls
autre espèce animale qui est à l’origine de leur conta- réservoirs de virus sont les équidés infectés.
mination (cas de la brucellose, la tuberculose ou la L'établissement hébergeant l'animal est mis en inter-
maladie d’Aujeszky).
dit. Les chevaux atteints sont isolés, marqués (marque
La déclaration des MDO, enregistrée de façon ano- AI au feu à l'épaule gauche) et abattus dans les quinze
nyme, a seulement pour objectif de permettre aux jours. Tous les chevaux de l'établissement subissent
pouvoirs publics de suivre leur évolution et leur un contrôle sérologique et les positifs sont traités
impact sur la filière. comme précédemment. Les locaux sont désinfectés
Les MRC donnent lieu, en revanche, à l’application des et désinsectisés. Des contrôles sérologiques ont lieu
mesures de police sanitaire définies dans le Code rural tous les mois jusqu'à obtention de résultats négatifs.
(articles L223-5 à L 223-8 et R223-3 à R223-8) et dans L'APDI est levé lorsque deux contrôles pratiqués à
différents arrêtés ministériels spécifiques. Applicables 3 mois d'intervalle s'avèrent négatifs sur tous les équi-
dès leur suspicion, ces mesures sont destinées à en dés, tous les sujets infectés ayant été éliminés et les
éviter la dissémination et en permettre l’éradication. locaux désinfectés.
MESURES SANITAIRES GÉNÉRALES ENCÉPHALITE WEST-NILE (EWN)
La déclaration d’une MRC concerne tout équidé L’EWN est MRC chez les équidés, et MDO chez les
atteint, suspect ou simplement contaminé (car ayant oiseaux. Elle est uniquement transmise par piqûres de
été exposé à la contagion). moustiques (Culex spp.) infectés auprès de l’avifaune.
En pratique, le propriétaire ou détenteur de l’animal Les chevaux sont des culs-de-sac épidémiologiques.
prévient son vétérinaire sanitaire (VS). Ce dernier visite Quelques cas équins sont assez régulièrement dia-
l’animal afin d’éliminer ou confirmer l’existence de la gnostiqués en région méditerranéenne.
L’APDI impose l’isolement et l’interdiction de tout Sa détection entraîne la mise à mort sans délai des
mouvement des équidés atteints et suspects, le recen- équidés malades et éventuellement, sur décision du
sement des équidés présents, leur traitement par un Ministre en charge de l’agriculture, de tous les équi-
insecticide autorisé et, si nécessaire, celui des bâti- dés présents dans l’établissement touché.
ments les hébergeant. Une vaccination des chevaux L’APPDI prévoit le recensement, le contrôle des équi-
non atteints est envisageable. dés (visites périodiques) dans un rayon de 20km, leur
L’arrêté est levé 15 jours après mort ou guérison (attes- protection vis-à-vis des insectes et leur vaccination
tée par le VS) du dernier animal atteint. systématique. Des zones de protection (100 km au
PESTE ÉQUINE (PE) moins autour du foyer) et de surveillance (50 km au-
La PE est une maladie exotique redoutable pour les delà) sont établies, dans lesquelles les équidés sont
équidés. Sa diffusion peut être rapide et importante surveillés et leurs mouvements contrôlés.
en période d’activité des moucherons vecteurs (Culi- Les mesures sont maintenues tant que tout risque
coides spp.). Elle fait l’objet d’un plan national d’ur- d’extension ou de persistance de la maladie n’est pas
gence. écarté.
RÉGLEMENTATION ET RECOMMANDATIONS
RÉGLEMENTATION ET RECOMMANDATIONS
LA RÉGLEMENTATION SUR
LES MÉDICAMENTS POUR LES CHEVAUX
La réglementation sur les médicaments vétérinaires des produits d’hygiène, en particulier les produits pour
est complexe car elle répond d’une part à un objec- les écuries (désinfectants, insecticides non appliqués
tif de santé publique, d’autre part à un objectif de sur les animaux…) sont régis par les dispositions sur les
santé et de bien-être animal. biocides.
Ainsi, la plupart des dispositions sur la fabrication, la QUEL EST L’IMPACT DU STATUT
distribution et la vente se retrouvent dans le code
de la santé publique, alors que celles sur la prescrip- DE MÉDICAMENT SUR LA VENTE
tion, l’exercice vétérinaire et l’usage sont aussi dans D’UN PRODUIT ?
le Code rural qui régit la médecine des animaux. Pour La première conséquence pour le public est sur sa dis-
les équidés, il convient aussi de rechercher les dis- tribution. Dans la quasi-totalité des pays, la distribu-
positions sur le dopage dans le code des sports. tion des médicaments (humains et vétérinaires) est
sous le contrôle des professionnels de santé: les phar-
QU’EST CE QU’UN maciens et aussi les vétérinaires pour les seuls médi-
MÉDICAMENT ÉQUIN ? caments vétérinaires. La vente des médicaments est
Le médicament qu’il soit destiné à l’homme, à un chien, interdite hors des cabinets vétérinaires ou des phar-
macies. Elle est notamment proscrite dans les selle-
à une vache ou un cheval, comme à tout autre animal,
ries, les magasins de sport, les concours ou autres
est défini, légalement en Europe, comme:
manifestations.
• Tout produit présenté comme possédant des pro-
La distribution des produits nutritionnels ou d’hygiène
priétés curatives ou préventives contre des mala- est libre. Et ces produits, théoriquement sans action
dies humaines ou animales (médicament dit par pré- pharmacologique, peuvent donc être vendus dans
sentation). tous les circuits.
• Ou tout produit utilisé chez l’homme ou l’animal En outre, la quasi-totalité des médicaments sont fabri-
exerçant une action pharmacologique, métabolique, qués par des laboratoires pharmaceutiques. Pour cela,
ou immunolologique (médicament par fonction). les fabricants doivent être autorisés et sont contrô-
Cette définition est donc large et inclut évidemment lés fréquemment sur la conformité de leurs installa-
les médicaments indiqués chez les équidés et ceux, tions aux normes européennes de bonnes pratiques
non indiqués chez les équidés, mais utilisés pour des de fabrication des médicaments.
équidés. Le médicament fabriqué par un laboratoire doit avoir
La réglementation précise qu’en cas de doute sur le obtenu des autorités une autorisation de mise sur le
statut d’un produit, entre un aliment et un médica- marché ou AMM. Cette AMM est obtenue après ins-
ment par exemple, le produit doit toujours être consi- pection des installations de fabrication et examen d’un
déré comme un médicament. Toutefois, de nombreux dossier de plusieurs milliers de pages.
industriels s’affranchissent de cette règle et commer- Ce dossier garantit deux points, d’une part la qualité
cialisent des produits nutritionnels ou d’hygiène en du médicament (sa composition, sa stabilité dans le
les présentant (souvent implicitement) comme dotés temps jusqu’à la date de péremption…), d’autre part
d’une action pharmacologique, voire de prévention que le rapport bénéfice/risque est favorable dans les
ou de traitements d’affections. Jusqu’à présent, les indications revendiquées par son fabricant.
autorités de contrôle des médicaments ne sont pas Le dossier d’AMM évalue donc le bénéfice médical
beaucoup intervenues sur ces produits, dans la mesure apporté par le médicament et le compare aux risques,
où le plus souvent ces produits, même potentielle- notamment pour l’animal (effets indésirables éven-
ment en infraction avec la réglementation, n’étaient tuels), l’homme (l’utilisateur, le consommateur de den-
apparemment pas dangereux. rées d’origine animale) et l’environnement (par
Les produits nutritionnels sont encadrés par la régle- exemple la microfaune susceptible d’êtres sensibles
mentation sur les aliments pour animaux. Et la plupart aux antiparasitaires).
Le médicament n’est autorisé, doté d’un numéro sur prescription lorsque le vétérinaire estime qu’il
d’AMM, qu’en l’absence de risque grave et lorsque le n’existe pas de médicaments indiqués chez les che-
rapport bénéfice/risque est favorable. vaux et appropriés à la situation. Sinon, le vétérinaire
Exceptionnellement, quelques médicaments sans doit toujours prescrire en priorité le médicament
AMM peuvent être employés en l’absence de médi- explicitement indiqué chez les équidés.
caments avec AMM: il s’agit des préparations extem- • Les médicaments susceptibles de laisser des résidus
poranées et des autovaccins qui sont fabriqués « au dangereux dans la viande en cas d’abattage. Ces
cas par pas cas » pour un seul animal (ou un seul lot médicaments portent la mention d’un temps d’at-
d’animaux d’une même écurie). tente « non nul » ou la mention « ne pas administrer
chez les animaux destinés à la consommation
LA PRESCRIPTION VÉTÉRINAIRE humaine».
EST-ELLE OBLIGATOIRE POUR L’emploi de certains médicaments, notamment en cas
ACHETER DES MÉDICAMENTS ? d’usage « hors AMM » doit être notifié dans le livret
La prescription vétérinaire n’est pas toujours obliga- d’identification du cheval.
toire, mais elle l’est très souvent. En outre, certains médicaments sont à « administra-
Certains médicaments, par exemple les médicaments tion vétérinaire exclusive » et ne peuvent pas, en
homéopathiques, certains réhydratants oraux peuvent conséquence être directement vendus au public ou
être délivrés sans ordonnance. Ils ne portent pas la aux professionnels équins.
mention «à ne délivrer que sur ordonnance».
Tous les médicaments qui nécessitent une ordon-
POUR ACHETER LES MÉDICAMENTS
nance vétérinaire préalable obligatoire sont étique- SUR PRESCRIPTION DONT
tés avec la mention « A ne délivrer que sur ordon- J’AI BESOIN, NOTAMMENT
nance». LES VERMIFIUGES, EST-CE QUE
L’ordonnance est notamment obligatoire pour les JE PEUX OBTENIR UNE
médicaments suivants.
• Les médicaments destinés aux chevaux contenant
ORDONNANCE D’UN VÉTÉRINAIRE
des molécules inscrites comme substances dange- SANS PAYER UNE CONSULTATION ?
reuses (listes I ou II des substances vénéneuses) L’examen de l’animal n’est pas systématiquement obli-
nécessitent une sur prescription, comme cela est gatoire, mais l’ordonnance n’est pas non plus une
d’ailleurs aussi le cas pour les médicaments humains simple formalité administrative que l’on obtient à un
qui contiennent les mêmes substances. En outre, la «guichet».
quantité de principe actif délivrée en une seule fois Le Code rural prévoit que le vétérinaire rédige une
pour traiter un cheval de 600kg est évidemment bien ordonnance après un diagnostic.
plus grande que pour un homme de 60kg. Imaginez
les conséquences éventuelles de l’ingestion acci- Pour les équidés et les animaux d’élevage, ce dia-
dentelle de ces médicaments prévus pour 600kg par gnostic repose:
un enfant de 10-20 kg, voire le chien de l’écurie qui • Soit sur un examen clinique, comme c’est obligatoi-
ne pèse que 10 kg… Ces médicaments sont recon- rement le cas pour les humains ou les animaux de
naissables aux cadres verts (liste II) ou rouges (liste compagnie.
I) qui figurent sur l’étiquetage. Les antibiotiques, les • Soit sur l’établissement par le vétérinaire d’un bilan
antiparasitaires (vermifuges entre autres), la plupart sanitaire annuel de l’écurie, appelé BSE. Le bilan
des anti-inflammatoires et des analgésiques sont annuel, réalisé par le vétérinaire en présence des ani-
dans ce cas. maux, fait le point sur la situation sanitaire de l’écu-
• Tous les vaccins (et sérums) sont sur ordonnance. En rie et son évolution au cours de l’année écoulée. Il
outre le code rural interdit l’administration des vac- débouche sur la rédaction d’un protocole de soins
cins par des personnes non-vétérinaires. qui décrit les actions à mettre en place au cours de
• L’usage chez un cheval d’un médicament humain et l’année suivante, ainsi que les médicaments qui
d’un médicament vétérinaire indiqué dans une autre seront nécessaires. À partir de ce protocole, le vété-
espèce animale nécessite toujours une ordonnance, rinaire prescrit au cours de l’année les médicaments
même si les médicaments peuvent être obtenus sans prévus au protocole. Cela peut comprendre, par
ordonnance en pharmacie. L’utilisation «hors AMM» exemple, les vermifuges, des anti-inflammatoires ou
des médicaments est donc permise, mais seulement des analgésiques en cas de coliques…
Le protocole de soins peut être mis à jour à tout ments contrefaits correspondent à des médicaments
moment et, au minimum, une fois par an lors du bilan importés achetés par «correspondance» le plus sou-
sanitaire annuel. vent sur Internet.
Dans la plupart des cas, le vétérinaire peut indiquer Le second est celui de la qualité de la distribution et
sur son ordonnance la durée de validité de son ordon- des livraisons. Le transport et le stockage des médi-
nance pour faciliter d’éventuels renouvellements sans caments méritent d’être contrôlés, notamment lors
nécessité d’un nouvel examen de l’animal. Toutefois, de fortes chaleurs ou de grand froid afin d’éviter le
cette durée ne peut pas excéder un an. gel (et le dégel) ou la dégradation des substances
actives ou des excipients par la chaleur.
LA VENTE SUR INTERNET DES Même si les commandes sur internet se multiplient et
MÉDICAMENTS EST-ELLE POSSIBLE ? apportent légitimement une plus grande facilité d’ac-
Les conditions actuelles de la vente sur internet la ren- cès à un grand nombre de produits, il convient d’adap-
dent illégale, au moins pour le moment, dans la tota- ter la réglementation française sur les médicaments
lité des cas, qu’il s’agisse de médicaments humains ou afin que ce type particulier de commande puisse être
vétérinaires. Les médicaments équins ne font pas réalisé en toute légalité et avec des garanties, pour la
exception. santé publique et pour l’animal, traitées de façon équi-
valente à celles de la distribution pharmaceutiques
Plusieurs infractions à la réglementation peuvent être par les vétérinaires ou les pharmaciens.
listées dans le cas des ventes par internet:
• La publicité et la promotion auprès des patients et Y A-T-IL DES MÉDICAMENTS
des détenteurs d’animaux des médicaments sur pres-
cription sont en effet interdites en France, tout
INTERDITS CHEZ LES CHEVAUX ?
comme le démarchage et la prise de commande La question se pose dans deux cas très différents :
directe pour tous les médicaments. Pour contour- • D’une part pour les chevaux destinés à la consom-
ner la législation française, ces sites internet, pour- mation humaine, y compris les chevaux de course
tant rédigés en Français, sont localisés dans d’autres ou de loisirs non exclus de la consommation
pays: le Royaume-Uni ou les Pays-Bas entre autres. humaine.
• L’importation directe des médicaments est interdite, • D’autre part dans le cadre du dopage (voir la ques-
sauf autorisation de l’Agence nationale du médica- tion suivante).
ment vétérinaire. Mais l’ANMV ne pourrait autoriser
ce type d’importation qu’«au cas par cas» et en l’ab- Sur le premier point relatif à la persistance de résidus
sence de disponibilité de médicament importé en médicamenteux dans la viande, la réglementation
France sur présentation par un vétérinaire d’un dos- européenne distingue deux cas pour les équidés.
sier de demande d’importation pour le cheval à soi- 1. Si les équidés sont exclus formellement de l’abat-
gner. tage (et identifiés comme tels auprès des haras natio-
• La vente des médicaments en France ne peut être naux et dans le livret), ils sont considérés comme des
réalisée qu’auprès d’un vétérinaire ou d’un pharma- animaux de compagnie (comme les chiens et les chats).
cien établi en France. Ils peuvent être traités toutes les substances médica-
• Enfin, la prescription d’un vétérinaire est, dans la menteuses, à l’exception d’une petite liste d’une
quasi-totalité des cas, obligatoire avant l’achat de dizaine de substances où les risques sont considérés
ces médicaments. comme trop importants si le cheval devait, par erreur,
être abattu et les viandes consommées. Les substances
Le non-respect de ces dispositions expose le contre- concernées par cette interdiction sont principalement
venant à des sanctions pénales sévères, qui peuvent le chloramphénicol, les nitro-imidazolés (y compris le
atteindre 30000 euros d’amende et deux ans de pri- métronidazole), et les nitrofuranes.
son.
2. Dans les autres cas, les équidés peuvent être abat-
Au-delà du risque de sanction pénale, l’achat sur Inter- tus et consommés. Ils bénéficient alors de l’arsenal
net de médicaments expose à des risques supplé- thérapeutique suivant:
mentaires, même pour des médicaments apparem-
ment identiques aux médicaments français. • Toutes les substances qui sont autorisées dans les
Le premier est celui de la contrefaçon. Les médica- productions animales (et dont la toxicité des rési-
ments vendus par Internent peuvent être des contre- dus a donc de ce fait été évaluée).
façons de médicaments existants sans avoir la même • Une liste de quelques substances non évaluées sur
composition. En France, la quasi-totalité des médica- le plan de la toxicité des résidus mais qui sont dites
« essentielles » au traitement des équidés. Ces sub- Dans certains médicaments, notamment certains cor-
stances sont listées dans un règlement européen ticoïdes avec une très longue durée d’action, ces délais
(n° 1950/2006) et sont, aujourd’hui, au nombre de 71. peuvent aussi être très longs, de plusieurs semaines,
Toutes les autres substances actives sont interdites voire de plusieurs mois. Dans la plupart des cas, où les
d’emploi chez ces chevaux non exclus de la consom- molécules sont éliminées assez rapidement, des délais
mation humaine. de quelques jours ou d’une à deux semaines sont sou-
vent suffisants.
QUELLE EST LA RÉGLEMENTATION Si lors des contrôles antidopage, des traces, même
SUR LES MÉDICAMENTS DOPANTS très faibles et a priori sans action pharmacologique,
sont retrouvées dans l’urine ou le sang, l’animal est a
CHEZ LES CHEVAUX ? priori considéré comme positif au dopage, qu’il y ait
La réglementation sur le dopage est double, puis- eu ou non intention de le doper de la part de son
qu’elle interdit les substances dopantes d’une part lors entraîneur, de son cavalier ou de toute autre personne.
des courses (car il y aurait alors une tricherie sur les Dans certains cas, des aliments ont pu être contami-
paris) et, d’autre part, dans les compétitions sportives nés par des substances naturelles dopantes. Des
comme pour tout autre sport et pour tout sportif, enquêtes permettent de retrouver l’origine de la
même si le sportif est ici un animal. contamination pour éviter qu’elles se reproduisent et
Les listes des substances ou procédés dopants sont certains fabricants d’aliments font contrôler leurs ali-
similaires dans les deux cas, même si elles sont éta- ments préalablement à la vente. Néanmoins, même
blies sur des bases légales très différentes. Elles dans ce cadre, un cheval «positif» est toujours consi-
incluent notamment les anti-inflammatoires (corti- déré comme «dopé».
coïdes ou AINS), les anabolisants, les analgésiques et En cas de dopage, les sanctions prononcées par des
un très grand nombre de substances présentant des commissions de disciplines dépendent évidemment
actions sur le métabolisme (en particulier anaboli- du contexte du dopage et de la bonne foi des per-
sante) ou sur les systèmes ou les appareils nerveux, sonnes impliquées. Néanmoins, elles peuvent parfois
cardiovasculaires, respiratoires, rénales, musculaires, être très graves et conduire à compromettre la car-
ostéoarticulaires… rière d’un cheval, de son cavalier et des autres per-
En pratique, il convient de retenir que la quasi-tota- sonnes impliquées pendant de longues périodes.
lité des médicaments ou des produits, dès lors qu’ils
sont efficaces pour améliorer les performances, sont
considérés comme dopants.
Ne sont pas considérés comme dopants:
• La quasi-totalité des antiparasitaires.
• Les antibiotiques.
• Et les vaccins et les sérums.
Enfin, l’usage des médicaments dopants n’est heu-
reusement pas totalement interdit chez les équidés,
mais seulement dans le cadre de leur préparation spor-
tive ou des compétitions. Les dispositions sur le
dopage n’interdisent pas de soigner un cheval qui
boîte par un analgésique ou un anti-inflammatoire.
Mais, il est interdit de faire participer un cheval guéri
(par exemple qui de boîte plus) grâce à un tel traite-
ment à une course ou à une compétition. Une ordon-
nance vétérinaire ne permet pas de faire participer un
cheval traité à une compétition.
Les délais d’attente entre la dernière administration
d’un médicament et la participation à une course ne
sont pas fixés par la réglementation et dépendent
d’une appréciation «au cas par cas» selon la molécule
et le cheval.
RÉGLEMENTATION ET RECOMMANDATIONS
TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX
Depuis la fin des années 1990, les propriétaires d’équi- Pour les chevaux qui sont maintenus dans la filière
dés doivent choisir dès la délivrance de son document bouchère, ce choix est en revanche réversible.
d’accompagnement (communément appelé livret Dans cette catégorie, certains médicaments peuvent
signalétique), le devenir ultime de leur animal : être utilisés, d’autres sont interdits. Tous doivent être
consommation humaine ou non. C’est une obligation. prescrits dans le respect du code rural et du code de
Tout document d’accompagnement d’un équidé com- la santé publique.
porte aujourd’hui dans ses pages un volet traitement Si des médicaments interdits doivent néanmoins être
médicamenteux qui doit être renseigné par le pro- utilisés, il doit en être fait mention dans la partie III du
priétaire qui y indique à quelle fin l’animal est destiné: feuillet traitement médicamenteux; ce qui sort d’of-
équarrissage ou abattage en vue de la consommation fice et définitivement le cheval de la filière bouchère.
humaine.
Si des médicaments figurant sur la liste des « sub-
Pour les livrets plus anciens, qui ne comportent pas stances essentielles» (71 substances) doivent être uti-
ce volet, et pour les documents d’accompagnement lisés, mention doit également en être faite dans la
spécifiques aux chevaux d’origine non constatée, il partieIII du feuillet traitement médicamenteux, car le
existe un feuillet traitement médicamenteux qui est temps d’attente avant l’abattage éventuel du cheval
destiné à y être inséré, soit par les Haras nationaux, est alors de six mois.
soit par un vétérinaire.
Le feuillet traitement médicamenteux permet donc
La mention de l’insertion du feuillet doit figurer dans de suivre, dans un objectif de protection de la santé
le livret lui-même à la rubrique des visas administra- publique, les traitements administrés à l’équidé et qui
tifs. pourraient poser problème à ce titre.
La sortie d’un cheval de la filière bouchère est défini- Dans l’hypothèse où le choix de filière n’aurait pas été
tive. Les chevaux sortis de cette filière peuvent béné- fait par le propriétaire, le vétérinaire doit mentionner
ficier de tous les médicaments disponibles. Les médi- l’utilisation des produits interdits à la filière bouchère
caments doivent, bien entendu, être prescrits dans le et des substances essentielles afin d’éclairer le vété-
respect du code rural et du code de la santé publique, rinaire qui aura ultérieurement à valider le choix du
mais il n’y a jamais lieu d’en faire mention dans la par- propriétaire.
tie III du feuillet traitement médicamenteux.
TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX
TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX
ADRESSES UTILES
AFLD
www.afld.org
FRANCE GALOP
www.france-galop.com
CHEVAL FRANÇAIS
www.cheval-francais.fr
INDEX
INDEX
Cathéter . . . . . . . . . . 88, 140, 180, 182, 285 Contractures . . . .230, 258, 259, 288, 290 Déshydratation . . . . . . . . . . . . . .54, 64, 68,
Cautérisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241 Contrôle antidopage . . . . . . . . . . . . . . 228 123, 124, 216, 249, 296
Cavité nasale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84 Contrôle de filiation . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Désinfectant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 324
Cécité . . . . . . . . . . . . . . . . 70, 128, 130, 202 Contrôles antidopage . . . . . . . . . . . . . 327 Désinfection . . . . . . . . . .28, 44, 46, 58, 82,
Certificat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323 Contusion de la sole . . . . . . . . . . . . . . 248 110, 250, 274, 275, 320
Césarienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174 Copeaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22, 23, 93 Desmotomie . . . . . . . . . . . . . . . . . 224, 234
Chaleurs . . . . . . . . . 144, 146, 166, 277, 326 Cordon ombilical . . . . . . 74, 168, 172, 202 Déviations angulaires
Champignon(s) . 78, 88, 98, 130, 274, 275 des membres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232
Cornage . . . . . . . . . . . 126, 131, 314, 317, 318
Chanvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22, 23 Diabète . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .292
Corne . . 154, 158, 166, 246, 248, 249, 300
Charbon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63, 68, 216 Diagnostic de gestation . . . . . . . .158, 166
Cornée . . . . . . . 32, 78, 249, 284, 285, 286
Chéloïdes . . . . . . . . . . . . . . . . 270, 271, 278 Diarrhée(s) . . . . . . . . . . . . . . .48, 54, 60, 64,
Corps jaune . . . . . . . . . . . 148, 162, 164, 166 68, 70, 73, 74, 82, 102, 106,
Chêne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 Corticoïdes . . . . . . . . . . . . . 92, 94, 96, 98, 108, 110, 124, 128, 131, 132, 194,
Cheptel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10, 168 141, 204, 226, 240, 245, 259, 282, 286, 210, 216, 218, 249
Chifney . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24, 26 288, 292, 322, 327 Diastole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .134
Chirurgie . . . . . . . . . 29, 36, 40, 64, 78, 79, Corynébactérie(s) . . . . . . . . . . . . . . . . .284 Digitale pourpre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .131
90, 152, 160, 170, 186, 188, 192, Course . . . . . . . . . 10, 12, 16, 20, 34, 56, 57, Diméthyl sulfoxide
202, 208, 240, 250, 251, 90, 94, 120, 220, 222, 245, 249, (DMSO) . . . . . . . . . . . . . . . . . 220, 224, 264
275, 278, 279, 280, 285 250, 262, 277, 280, 308, 310,
317, 326, 327 Diurétique(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
Chloramphénicol . . . . . . . . . . . . . . . . . .326
CPK (créatine-phosphokinase Dopage . . . . . . . . . . . . 32, 34, 324, 326, 327
Choc . . . . . . . . . . . 64, 68, 74, 110, 132, 142,
202, 218, 246, 250, 261 ou CK) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31, 184, 262 Dorsalgie(s) . . . . . 230, 236, 259, 261, 300
Chorioptes bovis . . . . . . . . . . . . . . . . . 274 Créatinine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 Dos . . . . . . . . . . . . . . . . 12, 131, 152, 170, 174,
Croissance (ou trouble de la) . . . . . . . 20, 208, 230, 252, 253, 261,
Cicatrisation . . . . . . . . . . . . . . 118, 152, 218, 274, 276, 314, 324, 326
248, 278, 280, 282, 302 102, 110, 116, 117, 138,
144, 146, 148, 162, 164, 224, Douleur . . . . . . . . . . 24, 28, 66, 68, 70, 86,
Coagulation . . . . . . . . . . . . . .140, 142, 202 96, 116, 120, 122, 188, 192, 214, 216, 218,
Cœur . . . . . . . . . . . . . . . . . .30, 110, 134, 138, 232, 234, 236, 246, 254, 256, 270, 282
Cryptorchidie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202 222, 226, 228, 230, 232, 234,
198, 249, 296, 314, 317 237, 238, 239, 240, 241, 245,
Colchique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .131 Culicoïdes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 246, 248, 249, 252, 258,
Colibacilles . . . . . . . . . . . . . . .160, 168, 190 Curetage chirurgical . . . . . . . . . . . . . . 240 259, 260, 261, 262, 264, 284,
Colique(s) . . . . . . . . . . . . 20, 23, 64, 73, 76, Cyanose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202 286, 294, 300, 302, 304
82, 102, 104, 106, 118, 120, 122, Cyathostome . . . . . . . . . 100, 102, 112, 124 Douleurs musculaires . . . . . 70, 230, 262
123, 124, 126, 128, 130, 131, 132, Cyathostomose . . . . . . . . . . . . . . . 68, 102 Dourine . . . . . . . . . . . . . . . 76, 190, 271, 320
140, 166, 170, 174, 192, 198, 208, 210, Cycle . . . . . . . . 30, 100, 102, 104, 106, 108, Douve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
216, 218, 288, 292, 296, 325 110, 112, 134, 144, 146, 148, 158, Dysphagie . . . . . . 86, 88, 90, 96, 212, 296
Colite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140 160, 162, 164, 166, 176, 180, Dysplasie . . . . . . . . . . . . . . . . 226, 232, 234
Collapsus . . . . . . . . . . . . . . . . . 90, 142, 170, 182, 184, 188, 194, 200, 274 Dyspnée . . . . . . 42, 62, 73, 86, 92, 96, 98,
200, 228, 232, 234 Cyclicité . . . . . . . . . . . . . . 144, 155, 162, 164 131, 318
Collyre . . . . . . . . . . . . . . . 32, 284, 285, 286 Cytise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 Dystocie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174, 196, 198
Colonne vertébrale . . 230, 238, 252, 261
Colostrum . . . . . 46, 62, 74, 194, 196, 204 D
Colotest . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196 E
Débarquement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 322 ECG . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134, 136, 164
Col utérin . . . . . . . . 146, 150, 152, 154, 158,
168, 172, 174 Défaut de flexion . . . . . . . . . . . . . . . . . 220 Echantillon . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52, 61, 70
Coma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .52 Déformations . . . . . . . 220, 228, 232, 259 echocardiographie . . . . . . . . . . . . 134, 138
Comportement . . . . . . . . . . . . . 24, 26, 28, Dégénérescence . . . . . . . . . . 138, 188, 192, Echographie . . . . . . . . . . . . .36, 60, 78, 86,
120, 128, 144, 162, 164, 194, 236, 245, 249, 254, 298, 300 96, 122, 123, 124, 128, 140,
230, 250, 252, 254, 256, 258, 259, Délivrance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174, 328 146, 162, 168, 192, 200, 206, 208,
300, 304, 306, 314 Démangeaisons . . . . . . . . . . 272, 274, 276 212, 214, 216, 218, 220, 222, 226,
Conformation . . . . . . . . . . . . . . . . . 150, 152 Dent . . . . . . . . . . . . . . . . . . .84, 116, 117, 218, 238, 239, 242, 244, 245, 253, 280, 298, 317
Congénital . . . . . . . . . . 208, 234, 288, 290 294, 296, 314, 317, 318 Eczéma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272
Congestion . . . . . . . . . . . 46, 194, 210, 302 Dépigmentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . 298 Electrocardiographie . . . . . . 134, 138, 298
Conjonctivite(s) . . . . . . . 42, 48, 284, 286 Dépilations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108, 272 Emphysème . . . . . . . . . . . 92, 298, 317, 318
Constipation . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106, 131 Dermatite . . . . . . . . . . . .124, 128, 271, 272, Empyème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58, 88
Contention . . . . . . . . . . . . . . 24, 26, 28, 29, 275, 276, 313 Encastelure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
30, 32, 180, 224, 250, 251, 282 Dermatophilose . . . . . . 271, 272, 273, 274 Encéphalite . . . . . . . . . 52, 56, 57, 318, 320
Contracture . . . . . . . . . 198, 202, 214, 230, Dermite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240 Encéphalomyélite . . . . . . . . . . . . . . . . 320
234, 258, 259, 288, 290 Désensibilisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . 306 Endocardite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58, 138
INDEX
Endométrite . . . . . . . . . .150, 154, 155, 158, Ferrure . . . . . . . . . .220, 222, 232, 234, 239, Glande . . . . . . . . . . . . . . .176, 188, 196, 270,
160, 166, 190 240, 244, 245, 246, 248, 249, 288, 290, 296
Endométrites . . . . . . . . . . . . . 158, 160, 166 252, 256, 261, 302 Glaucome . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286
Endoscopie . . . . . . . . . . . . . 38, 78, 86, 88, Fertilité . . . . . . . . . . 154, 176, 180, 182, 190 Globules blancs . . . . . . . . . 30, 31, 60, 80,
90, 92, 94, 154, 188, 218, 317, 318 Feux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220, 224, 241 160, 188, 212
Endotoxines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166 Fibres de carbone . . . . . . . . . . . . . . . . . 224 Globules rouges . . . . . . . . . 30, 31, 46, 94,
Engouement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118 Fibrinogène . . . . . . . . . . . . . . . . . 31, 60, 212 142, 188, 204, 288, 308
Enilconazole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274 Fibrome . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278 Glucides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264, 292
Entérite . . . . 48, 68, 124, 140, 214, 216, 218 Fibromes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278 Glucosurie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292
Entérobactéries . . . . . . . . . .1 58, 190, 284 Fibrose . . . . . . . .96, 98, 154, 155, 168, 220, Glycémie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292
Entérocolite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124 238, 274, 284 Gourme . . . . . . . . . . . .58, 88, 138, 141, 284
Entérotoxémie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 Fièvre charbonneuse . . . . . . . . . . . . . . 320 Grande ciguë . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
Entorse du boulet . . . . . . . . . . . . . . . . 220 Fistule . . . . . . . . . . . . . . . . 152, 158, 160, 174 Grande douve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
Enucléation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285 Fistules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158, 174 Grands strongles . 100, 102, 122, 292, 296
Environnement . . . . . . . . . . . . . 60, 62, 68, Fluidothérapie . . . . . . . . . . . . . . . . 64, 200 Grass sickness . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
70, 74, 78, 92, 93, 94, 100, 108, 110, 112, Flunixine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 Grippe . . . . . . . . . . . . . . 42, 48, 56, 57, 138,
158, 160, 168, 174, 188, 190, 196, 200, 252, Fœtus . . . . . . . . . . . . . . . 44, 46, 48, 74, 152, 284, 298
262, 268, 277, 304, 306, 312, 318, 322, 324 164, 166, 168, 170, 172, 174, 184, Groupes sanguins . . . . . . . . . . . . . . . . 204
Enzymes musculaires . . . . . . . . . 262, 264, 198, 202, 204, 208, 212
266, 268 Foie . . . . . . . . . . . . 44, 48, 66, 102, 110, 124,
Eosinophiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44, 94 128, 272, 292, 296 H
Eparvin . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228, 240, 252 Follicule . . . . . . . . . . . 86, 87, 144, 146, 148, Habronémose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
Epaule . . . . . . . . . . . . . 12, 14, 24, 26, 28, 32, 162, 182, 184, 270 Haras nationaux . . . . . 10, 14, 18, 326, 328
106, 134, 226, 232, 236, 252, 320 Forme abortive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 HCG . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
Epiglotte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86, 87, 90 Forme nerveuse . . . . . . . . . . . . . . . . 44, 52 Hématies . . . . . . . . . . . . . . . . . 76, 94, 204
Epiphyses . . . . . . . . . . . . . . . . 226, 232, 236 Forme respiratoire . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Hématocrite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31, 204
Epistaxis . . . . . . . . . . . . 84, 88, 94, 130, 136 Fougère aigle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 Hématome . . . . . . . . . . . . . . . . 32, 84, 206
Epithélioma . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186, 279 Fourbure . . . . . . . . . . . . . . 62, 64, 174, 249, Hématomes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Equipements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22, 29 250, 258, 292, 300, 313 Hématurie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70, 76
Ergotisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 Fourmilière . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248, 249 Hémiplégie laryngée . . . . . . . . 58, 90, 318
Erythromycine . . . . . . . . . . . . . . . . . 64, 212 Fourreau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186, 190 Hémoglobinurie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
Escherichia coli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158 Fracture . . . . . . . . . . . . . . . 36, 84, 212, 214, Hémolyse . . . . . . . . . . . . . . . . 128, 142, 204
Etalon . . . . . . . . . . . . . . . .14, 24, 26, 40, 48, 220, 226, 238, 244, 245, Hémolytique . . . . . . . . . . . . . 142, 204, 285
122, 146, 158, 164, 176, 178, 180, 182, 186, 250, 251, 258, 280, 300
Hémophilie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
188, 190, 191, 192, 256 Fractures . . . . . . . . . . . . . . . 36, 84, 212, 214,
220, 226, 244, 245, 250, 251, 258, 300 Hémorragie(s) . . . . . . . . . . .88, 94, 132, 136,
Etat corporel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194 142, 170, 174, 192, 202, 206, 210
Etat de choc . . . . . . . . . . . . . . 132, 218, 250 Fréquence cardiaque . . . . . . . . . . . 30, 122,
202, 258, 259, 262, 268, 308 Hémospermie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .188
Examen . . . . . . . . . . . 29, 36, 38, 56, 60, 64, Hépatite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .70, 204
70, 73, 74, 80, 82, 86, 92, 96, 98, 114, 116, Fusarium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285
Hernie inguinale . . . . . . .40, 122, 192, 202
120, 122, 126, 134, 136, 146, 148, 168, 174,
Hernie ombilicale . . . . . . . . . . . . . . . . .206
178, 188, 194, 200, 206, 214, 216, 218, 220, G Hernies inguinales . . . . . . . . . . . . . . . . .202
222, 226, 230, 232, 234, 236, 238, 240,
245, 252, 253, 254, 256, 259, 266, 268, Gale . . . . . . . . . . . . . . . . . 271, 272, 274, 276 Herpès virus . . . . . . . . . . . . . . . .42, 44, 212
270, 272, 274, 298, 306, Ganglion . . . . . . . 58, 66, 88, 140, 192, 278 Histologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44, 272
314, 317, 318, 324, 325, 326 Gangrène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 Holter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .134
Exanthème coïtal . . . . . . . . . . 44, 190, 271 Gastérophiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106 Hormones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .288, 290
Expertise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 319 Gastérophilose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106 Huile . . . . . . . . . . . . .63, 264, 266, 268, 322
Gastroscopie . . . . . . . . . . 38, 120, 216, 218 Hydrocortisone . . . . . . . . . . . . . . . . . . .200
F Gémellité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .168, 198 Hygiène . . . .22, 23, 44, 46, 64, 68, 74, 93,
Génétique . . . . . . . . . . . . . . 42, 78, 114, 164, 108, 110, 112, 158, 191, 194, 322, 324
Facteurs de croissance . . . . . . . . 224, 282 166, 184, 237, 271, 278, 292, 304, 312
Fasciolose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106 Hymen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .152
Genou . . . . . . . . . . . 36, 140, 234, 236, 300
Fausse déglutition . . . . . . . 62, 86, 118, 212 Hyperglycémie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .292
Gesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
Fécondation108, 162, 166, 178, 180, 182, Gestation . . . . . . . . . . . . . . . 20, 30, 44, 57, Hyperkaliémie . . . . . . . . . . . . . . . .208, 268
184 120, 130, 146, 150, 154, 155, 158, 164, 166, Hyperlipémie . . . . . . . . . . . . . . . . .128, 292
Fente palatine . . . . . . . . . . . . . . . . . 86, 202 168, 170, 172, 176, 196, 198, 200, 204, 208, Hyperlipidémie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .292
Fer . . . . . . . . . . . . . . 132, 222, 246, 248, 249 210, 288, 290, 292, 312 Hyperparathyroïdisme . . . . . . . . . . . . .290
INDEX
INDEX
Monte en liberté . . . . . . . . . . . . . . . .16, 178 Œstrus . . . . . . . . 30, 144, 146, 148, 152, 162, Paralysie du pénis . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
Monte en main . . . . . . . . . . . . . . . . . 16, 178 164, 172, 178, 180 Paralysie flasque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
Moraxella . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284 Oie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Paranoplocephala mamillana . . . . . . 104
Morphinique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29, 264 Ombilic . . 62, 78, 194, 200, 202, 206, 210 Paraphimosis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
Mortalité embryonnaire . . . . . . . . . . . 166 Oméprazole . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120, 218 Parascaris equorum . . . . . . . . . . . . . . . . 110
Mortalité néonatale . . . . . . . . . . . . . . . 210 Omphalophlébite . . . . . . . . . . . . 206, 214 Parasitisme . . . . . 64, 66, 104, 112, 216, 296
Morve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72, 320 Onchocercose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276 Parasitisme interne . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Mouche(s) . . . . . . . . 76, 106, 271, 276, 277 Onguent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220 Parathyroïde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 290
Mule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12, 204 Opisthotonos . . . . . . . . . . . . . . . . . 62, 198 Parésie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52, 254
Muqueuse . . . . . . . . 30, 46, 50, 68, 70, 76, Orchite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188, 192 Paroi dérobée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
82, 102, 106, 108, 118, 120, 122, 128, Ordonnance . . . . . . . . . . 34, 325, 326, 327 Pasteurella . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284
131, 141, 142, 150, 194, 204, 210, Oreillette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136 Pâturage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20, 22, 66
216, 218, 284, 285, 296 Organophosphoré(s) . . . . . . . . . . . . . . . 63 PCR . . . . . . . . . . . . . . . 44, 48, 60, 73, 76, 78
Muscle . . . . . . . . 24, 62, 123, 134, 170, 198, Os naviculaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242 Peau . . . . . . . . . 28, 32, 70, 74, 78, 124, 141,
208, 226, 234, 250, 252, 262, Os sésamoïde distal . 242, 244, 245, 246 192, 240, 241, 270-278, 282, 314
266, 268, 308, 314 Ossification . . . . . . . . . 200, 228, 232, 236, Pénicilline . . . . . . . . . . . . . . 58, 70, 74, 210
Myalgies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230 288, 290 Pénis . . . . . . . . . . . . . 126, 186, 188, 190, 191
Mycobacterium tuberculosis . . . . . . . 66 Ostéoarthrite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254 Perforation . . . . . . 104, 106, 284, 285, 317
Mycoses . . . . . 78, 271, 274, 275, 278, 285 Ostéoarthrose . . . . . . . . . . . . . . . 228, 236 Perfusion(s) . . . . . . . . 68, 122, 123, 124, 128,
Mycotoxicose(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 Ostéochondrite dissécante . . . . . . . 220 142, 196, 198, 200, 204,
Mycotoxines . . . . . . . . . . . . . . . . . 130, 268 Ostéochondrose . . . . . . . . .220, 226, 228, 208, 210, 216, 264, 268, 292
Mydriase . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63, 131, 306 236, 313 Péricardite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
Myélographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256 Ostéodystrophie fibreuse . . . . . . . . . 290 Péritonite . . . . . . . . . . . . 106, 122, 206, 218
Myocardite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46, 138 Ostéolyse . . . . . . . . . . . 228, 238, 245, 249 Peste équine . . . . . . . . . . . . . . 50, 320, 321
Myoglobinurie . . . . . . . . 62, 130, 262, 268 Ostéomyélite . . . . . . . . . . . . . . . . 214, 280 Pétéchie(s) . . . . . . . . . . 46, 80, 141, 142, 212
Myopathies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63, 262 Ostéopathie . . . . . . . . . . . . . . . . . 230, 302 Petits strongles . . . 100, 102, 112, 124, 296
Myosis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286 Ostéophytes . . . . . . . . . . . . . . . . . 238, 245 Phalange . . . . . . . . . . . . . . . . 220, 236, 242,
Myosite(s) . . . . . . . . . . . . . . . . 70, 236, 258 Ostéoporose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250 245, 246, 249
Ostéoprolifération . . . . . . . . . . . . . . . . 228 Pharynx . . . . . . . . . . 38, 74, 84, 86, 87, 88,
N Ostéosynthèse . . . . . . . . . . . 226, 245, 251 90, 110
Naseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Ouraque . . . . . . . . . . . . . . . . 202, 206, 208 Phénylbutazone . . . . . 240, 245, 288, 290
Nécrose . . . . . . . 44, 70, 122, 123, 141, 228, Ovaire(s) . . . . . . . . . . 40, 144, 155, 162, 184 Phéochromocytome . . . . . . . . . . . . . . 288
232, 272, 280, 288, 292 Oviducte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154, 158 Phimosis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
Néphro-splénique . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Ovulation . . . . . . . . 144, 146, 148, 152, 160, Phlébite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
Neurotoxine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 162, 164, 166, 180, 182 Phobie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 304, 306
Neutropénie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68, 210 Oxygénation . . . . . . . . . . . . . . . . . 100, 198 Photophobie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48, 284
Névrectomie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2 45 Oxygénothérapie . . . . . . . . . 74, 198, 200 Photosensibilisation . . . . . . . 128, 131, 272
Nombril . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62, 194, 206 Oxytétracycline . . . . . . . . . . . . . . . . 66, 70 Phtiriose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274
Normes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30, 324 Oxyurose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108 Pied . . . . . . . . . . . 22, 24, 26, 28, 29, 36, 84,
Nursing . . . . . . . . . . . . . . . 70, 126, 200, 210 130, 174, 222, 230, 232, 234, 242-253,
P 258, 260, 261, 272, 274, 276, 300
O Paddock . . . . . . . . . . . 22, 110, 112, 178, 253, Pied bot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
Obésité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292 254, 256, 268 Pinçard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
Obstruction . . . . . . . . . 84, 90, 92, 93, 95, Paille . . . . 22, 23, 93, 94, 112, 130, 196, 252 Pince exploratrice . . . . . . . . . . . . . . . . 248
104, 110, 118, 122, 123, 294 Palpation transrectale . . . . . 122, 124, 188, Pince sémiologique . . . . . . . . . . . 260, 261
Obstruction(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . 90, 118 192, 218, 317 Piqûres . . . . . . . . . . 272, 276, 277, 278, 320
Occlusion . 88, 116, 117, 122, 123, 294, 302 Panard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232 Piroplasmose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
Oculaire . . . . . . . 46, 70, 79, 202, 298, 314 Pancréas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102 Placenta . . . . . . . . . . . . 44, 74, 78, 166, 168,
Œdème(s) . . . . . . . 42, 46, 48, 50, 76, 104, Pansage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230 170, 172, 174, 196, 198, 210
122, 124, 131, 136, 138, 140, 141, 170, Pansement . . . . . . . 54, 216, 248, 249, 250, Placentite . . . . . . . . . . . . . . 70, 78, 168, 196
186, 190, 192, 198, 206, 214, 239, 259, 272, 251, 271, 280, 282 Plaie(s) . . . . . . . . . . . . 62, 86, 108, 123, 188,
284, 286, 294, 298, 302 Papillome(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278 248, 249, 250, 270, 271, 272,
Œil . . . . . . . . . . . 30, 32, 78, 202, 274, 284, Paralysie . . . . . . . . . 44, 52, 63, 86, 88, 90, 276, 278, 280, 282, 284
286, 298, 313, 318 104, 128, 130, 131, 186, 313, 314 Plasma . . . . . . . . . . . . 74, 176, 196, 210, 292
INDEX
Plasmaphérèse . . . . . . . . . . . . . . . 196, 204 Radiographie . . . . . . . . .36, 60, 78, 84, 86, Sélénium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
Plâtre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250, 251, 282 96, 98, 208, 212, 214, 218, 228, Semence . . . . . . . . . . . 16, 48, 146, 158, 176,
Plâtre en résine . . . . . . . . . . . . . . . 250, 251 232, 237, 238, 244, 245, 249, 180, 188, 192
Pleurésie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96, 138 252, 253, 280, 317 Sénéçon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
Pleuropneumonie . . . . . . . . . . 74, 96, 140 Rage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56, 57, 63, 320 Septicémie . . . . . . . . . . 58, 68, 70, 74, 174,
Pneumonie . . . . . . . 42, 44, 48, 57, 74, 78, Ration . . . . . . . . . 20, 32, 118, 174, 252, 264, 194, 206, 208, 210, 212, 214, 216, 288
79, 86, 96, 98, 118, 212, 214 268, 292, 322 Septicémies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58, 74
Pneumonie interstitielle . . . . . . . . 48, 98 Rationnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Sérologie . . . . . . . . . . . . 44, 57, 78, 317, 318
Poche gutturale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 Rations journalières . . . . . . . . . . . . . . . 20 Sérologiques . 30, 46, 48, 66, 70, 76, 320
Poches gutturales . . 38, 58, 74, 78, 86, 88 Rectum . . . . . . . . . . . 38, 150, 152, 174, 208 Sérum antitétanique . . . . . . . . . . . . . . 248
Pododermatite . . . . . . . . . . . . . . . 272, 273 Rééducation . . . . . . . . . . . . . 222, 230, 306 Sevrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
Polyarthrite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 Réflexe de succion . . . . . . . . 194, 198, 212 Shigellose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
Polydipsie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292 Reflux gastrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218 Signalement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18, 314
Polyphagie . . . . . . . . . . . . . . 288, 290, 292 Réglementation . . . . . . . 18, 32, 34, 42, 46, Sinus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36, 84, 314
Polyurie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 56, 245, 324, 326, 327 Sinus frontal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
Pommade . . . . . . . . . 32, 88, 140, 240, 284 Réhydratation . . . . . . . . . . 70, 74, 128, 216 Sinus maxillaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
Poneys . . . . . . . . . . . . . 12, 14, 16, 18, 31, 128, Réovirus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 Sire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10, 18
214, 262, 276, 292 Reproduction . . . . . . . 16, 30, 112, 131, 138, Sodium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31, 79, 282
Post-partum . . . . . . . . . . . . . . 166, 172, 174 144, 146, 148, 158, 162, 176, 178, Sole . . . . . . . . . . . . .242, 246, 248, 249, 252
Potassium . . . . . . . . . . . . . . . . . 79, 123, 268 182, 184, 314 Sondage . . . . . . .32, 118, 122, 196, 200, 210
Poulinage . . . . . . . 20, 30, 74, 150, 152, 154, Résorption embryonnaire . . . . . . 155, 158 Sonde . . . . . . . . . . . . . .32, 122, 136, 182, 198
158-174, 194, 196, 198, 208, 210, 214 rétrovirus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Souffle cardiaque . . . . . . . . . . . . .134, 202
Pouls artériel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134 Rhabdomyolyses . . . . . . . . . . . . . . . . . 262 Souffles cardiaques . . . . . . . . . . . .138, 298
Poussière(s) . . . . . . . . . . 22, 23, 92, 93, 322 Rhinite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78, 126 Spasme . . . . . . . . . . . . . . . . 62, 118, 122, 264
Pouvoir pathogène . . . . . 64, 72, 102, 104, Rhinopneumonie . . . . . . . . 44, 48, 56, 74, Spermatogénèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
106, 108, 110 168, 212, 284 Spermatozoïdes . . . . . . . 30, 154, 158, 176,
Poux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271, 274, 276 Rhinovirus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42, 54 177, 178, 180, 181, 184, 188, 192
Prednisolone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240 Rhodococcose . . . . . . . . . . . . . . . . . 57, 212 Sperme . . . . . . . . 30, 48, 146, 158, 178, 180,
Prématurité . . . 74, 194, 196, 200, 214, 216 Rhodococcus equi . . . . . . . . . . . . 60, 286 182, 188, 190, 192
Prémolaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84, 116 Rhododendron . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 Sperme congelé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Probiotiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126, 322 Rifampicine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212 Sperme frais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30, 146
Processus articulaires . . . . . 230, 254, 256
Robinier faux acacia . . . . . . . . . . . . . . . . 131 Spermogramme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176
Production laitière . . . . . . . . . . . . . . . . .20
Rotavirus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54, 216 Spore(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62, 63, 73, 78
Progestérone . . . . . . . . . . . . . .148, 162, 166
Rythme cardiaque . . . . . 46, 136, 194, 306 Stachybotryotoxicose . . . . . . . . . . . . . 130
Prophylaxie . . . . . . . . . . .42, 44, 45, 48, 66,
Rythme respiratoire . . . . . . . . . . . . . . 306 Staphylocoques . . . . . . . . . . 190, 273, 284
76, 98, 116, 117, 237
Sténose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118, 218, 254
Prostaglandine . . . . . . . . . . . . . . . .120, 160
Prostaglandines . . . . . . . . . . . . . . .120, 160 S Sternum . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24, 202, 261
SAA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Stomatite vésiculeuse . . . . . . . . . . . . . 320
Protéines totales . . . . . . . . . . . . . . . .31, 214
Sabot . . . . . . . . . 23, 26, 132, 172, 242, 245, Stomoxes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277
Prurit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .108, 128
Pseudomonas . . . . . . . . . 72, 158, 186, 190, 246, 248, 249, 282, 300, 314 Streptococcus . . . . . . . . . . . . . . . . . 58, 88
280, 284, 285 Salmonella . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 Streptocoque(s) . . . . . . 158, 160, 168, 190,
Puberté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144, 164, 176 Salmonelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68, 216 273, 284, 285
Pyrantel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114 Salmonellose . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68, 124 Streptomycine . . . . . . . . . . . . . . . . . 66, 70
Pyréthroïdes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277 Sang . . . . . . . . 12, 30, 31, 32, 46, 48, 50, 52, Stress . . . . .30, 44, 64, 68, 74, 76, 96, 120,
61, 64, 68, 70, 76, 80, 88, 94, 124, 124, 168, 216, 218, 262, 266, 270,
288, 290, 292, 296, 306, 322
Q 128, 134, 138, 142, 168, 170, 174, 177, 178,
Strongles .100, 102, 112, 122, 124, 292, 296
181, 188, 190, 192, 198, 210, 262, 266, 270,
Quarantaine . . . . . . 22, 42, 44, 57, 58, 104 277, 286, 288, 308, 317, 323, 327 Strongyloïdes . . . . . . . . . . . . . . . . . 108, 216
Quinidine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136 Sarcoïdes . . . . . . . . . . . . 186, 271, 278, 286 Strongylus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100, 296
Scanner . . . . . . . . . . . 36, 78, 256, 280, 317 Styletting . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224
R Scintigraphie . . . . . . . . . . 36, 238, 288, 317 Sucralfate . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120, 218
Race(s) . . . . . . . .10, 12, 14, 16, 18, 30, 31, 48, Scrotum . . . . . . . . . . . 40, 48, 186, 192, 202 Surcharges nutritionnelles . . . . . . . . . 130
50, 84, 177, 178, 181, 191, 192, 202, Sécurité . . . . . . . . . . 22, 26, 32, 44, 261, 317 Surdent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
214, 236, 262, 286, 312 Seime . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246, 252, 300 Suros . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252, 317
INDEX
Surra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76, 320 Tympanisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .88 Voie orale . . . . . . . . 32, 54, 64, 66, 68, 92,
Surrénales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 288 124, 148
Syncopes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136 U Voie rectale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Syndrome de cushing . . . . . . . . . . . . . . 96 Ulcération . . . . . . . . . . . . 106, 118, 120, 218 Voies génitales . . . . . . . . 38, 146, 158, 160,
Synéchies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286 Ulcérations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106, 218 180, 182
Synovite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238, 240 Ulcère(s) . . . . . . . . 38, 68, 72, 78, 120, 186, Volvulus . . . . . . . . . . . . . . 110, 122, 208, 218
Systole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134 216, 218, 279, 284, 285, 286, 296 Vulve . . . . . . . . . . . . 150, 152, 158, 160, 168,
172, 174, 190
Urée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
T Urine . . . . . . . . . .30, 31, 38, 66, 70, 76, 142,
Tachycardie . . . . . . . . . . 46, 126, 174, 202, 152, 172, 186, 188, 190, 202, 204, W
288, 290, 306 206, 208, 262, 268, 288, 327 West nile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52, 56, 57
Tares . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252 Urospermie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188 Wobbler disease . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254
Taylorella equigenitalis . . . . . . . . 158, 190 Urovagin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152
Teigne(s) . . . . . . . . . . 78, 271, 272, 274, 275 Urticaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271, 272, 277 Z
Température rectale . . . . . . . . . . . 30, 194 Utérin . . . . . . . . .146, 150, 152, 154, 155, 158, Zoonose . . . . 52, 66, 70, 79, 124, 270, 320
Tendinite . . . . . . . 222, 236, 258, 259, 302 160, 166, 168, 172, 174, 191
Tendinites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236, 259 Utérus . . . . . .38, 78, 146, 150, 152, 154, 155,
Tendon . . . . . . . . . . . . . .222, 224, 232, 234, 158, 160, 164, 166, 168, 170, 172,
242, 244, 245, 246, 252, 314 174, 180, 182, 184
Ténia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 296 Uvée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286, 318
Test de coggins . . . . . . . . 46, 317, 318, 320 Uvéite(s) . . . . . . . . . . 48, 70, 210, 286, 298,
Test de la planche . . . . . . . . . . . . . . . . 242 314, 318, 319
Testicule . . . . . . 40, 48, 176, 188, 192, 202
Tests neurologiques . . . . . . . . . . . . . . . 254 V
Tétanos . . . . . . . . . . . . . . . . 56, 57, 62, 248 Vaccin . . . . . . . . .34, 46, 48, 50, 56, 57, 73,
Tétracyclines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64, 80 80, 82, 190, 272, 325, 327
Theileria equi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76 Vaccination(s) . . . . . 42, 44, 45, 48, 56, 57,
Thrombocytopénie . . . . . . . . . . . . . . . .142 62, 148, 168, 178, 321, 322, 323
Thrombophlébite . . . . . . . . . . . . . .64, 140 Vaccins . . . . . . . . . 34, 56, 57, 272, 325, 327
Tthrombose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .140 Vagin . . . . . 150, 152, 158, 160, 174, 178, 188
Tic . . . . . . . . . . . . . . . . . . .294, 306, 317, 318 Vaginite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
Tord-nez . . . . . . . . . . . . . .24, 26, 28, 29, 32 Vaisseaux . . . . 88, 110, 122, 140, 202, 206,
Toux . . . . . .42, 44, 48, 58, 60, 86-98, 110, 275, 278, 280, 284, 298, 302, 314
118, 194, 212, 286, 298, 318 Valgus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214, 220, 232
Toux chronique . . . . . . . . . 86, 94, 95, 298 Van . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29, 250
Trait . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10, 12, 16, 18, 318 Varus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214, 220, 232
Transfusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142, 204 Ventilation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93, 96
Transfusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204 Ventricule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
Transplantation embryonnaire . . . . . 182 Vermifugation . . . . . . 94, 112, 114, 123, 322
Transpondeur . . . . . . . . . . . . . . . 10, 18, 314 Vermifugations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
Triamcinolone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240 Vermifuges . . . . . . . . . . . . . . . . 112, 114, 325
Trichophyton . . . . . . . . . . . . . 78, 274, 275 Verrues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186, 278
Triglycérides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292 Vertèbre . . . . 66, 230, 234, 254, 256, 300
Trouble hépatique . . . . . . . . . . . . . . . . 128 Vésicatoires . . . . . . . . . . . . . . . 88, 224, 241
Troubles comportementaux . . . . . . . 24, Vésiculite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
304, 306 Vessie . . . . . . . . . . . . 38, 174, 188, 202, 249
Troubles digestifs . . . . . . . . . . 20, 131, 249 Vessigon . . . . . . . . . . . . 228, 236, 238, 252
Troubles du rythme . . . . . . . 134, 136, 298 Vice(s) rédhibitoire(s) . . . . . . 46, 70, 286,
Troubles locomoteurs . . . . . . . . . 36, 230, 314, 318, 319, 320
300, 302 Vieux cheval . . . . . . . . . . . . . . . . . 294, 300
Tuberculose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66, 320 Virus . . . . . . . 42, 44, 46, 48, 49, 50, 52, 54,
Tumeur(s) . . . . . . . 40, 84, 86, 98, 118, 122, 56, 70, 94, 98, 124, 141, 168, 186, 190, 212,
124, 141, 154, 162, 164, 186, 192, 278, 284, 286, 320
278, 279, 288, 290, 292, 296 Vitamine . . . . . . . . . 20, 128, 132, 246, 266
RELECTURE ET COORDINATION :
Anne COUROUCÉ-MALBLANC et Francis DESBROSSE
AUTEURS
Pr Hélène AMORY, Docteur vétérinaire, PhD, Dipl. ECEIM - Faculté vétérinaire de Liège (Belgique) :
Chapitre 6, pages 126-129 et Chapitre 7
Pr Fabrice AUDIGIÉ, Docteur vétérinaire, PhD – CIRALE, ENVA :
Chapitre 2, pages 36-37
Philippe BENOIT, Docteur vétérinaire – Clinique vétérinaire des Bréviaires (78) :
Chapitre 1, pages 20-21 et Chapitre 19, pages 322-323.
Jean-Marc BETSCH, Docteur vétérinaire, membre du CA de l’AVEF – Clinique vétérinaire équine de Méheudin (61) :
Chapitre 8
Pr Patrick BOURDEAU, Docteur vétérinaire, Dipl. ECVD et EVPC – ONIRIS (École Nationale Vétérinaire,
Agroalimentaire et de l’Alimentation de Nantes Atlantique) :
Chapitre 11
Vincent BOUREAU, Docteur vétérinaire, membre du CA de l’AVEF – Clinique vétérinaire Sucé Sur Erdre (44) :
Chapitre 16
Pr Jean-François BRUYAS, Docteur vétérinaire, PhD, Dipl. ECAR – ONIRIS (École Nationale Vétérinaire,
Agroalimentaire et de l’Alimentation de Nantes Atlantique) :
Chapitre 8
Pr Jean-Luc CADORE, Docteur vétérinaire, PhD, Agrégé, Dip. ECVIM – ENVL avec la collaboration
des internes de l’ENVL (Coline BOREL, Céline CHADUFAUX, Marion DELUZURIEUX, Marianne DEPECKER,
Céline MOLITOR, Virginia MOTTINI, Benjamin RICHARD, Anne SAVOIE, Bérénice TILLETTE) :
Chapitres 3 et 4
Pr Stéphane CHAFFAUX, Docteur vétérinaire, PhD, agrégé – Génétique Animale et Biologie Intégrative,
INRA, Jouy en Josas (78) :
Chapitre 18
Richard CORDE, Docteur vétérinaire, vice-président de l’AVEF – Clinique vétérinaire de Grosbois (94) :
Chapitre 1, pages 34-35.
Anne COUROUCÉ-MALBLANC, Docteur vétérinaire, PhD, Dipl. ECEIM, membre du CA et du CS de l’AVEF –
ONIRIS (École Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de l’Alimentation de Nantes Atlantique) :
Chapitre 1, pages 30-31, Chapitre 2, pages 38-39, Chapitre 5, Chapitre 6, page 124-125, Chapitre 10, Chapitre 17
Christine CUVELIER, Docteur vétérinaire, PhD - Faculté vétérinaire de Liège (Belgique) :
Chapitre 6, page 130-133
Pr Jean-Marie DENOIX, Docteur vétérinaire, PhD, Agrégé, membre du CA et du CS de l’AVEF – CIRALE, ENVA :
Chapitre 9
Anne-Marie DESBROSSE, Docteur vétérinaire :
Chapitre 12