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manuel pratique

Maladies
des chevaux
ASSOCIATION VÉTÉRINAIRE
ÉQUINE FRANÇAISE

8 cité Paradis
75493 Paris Cedex 10
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Coordination :
Anne Couroucé-Malblanc et Francis Desbrosse

Photo de couverture :
Claudius Thiriet

ISBN : 978-2-85557-168-3
e
© Éditions France Agricole, 2 édition, Février 2010
Tous droits réservés pour tous pays.

Aux termes de l’article 40 de la loi du 11 mars 1957 « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle
faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite ». L’article 41 de la même
loi n’autorise que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées
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Préface
Juin 1994 : les Éditions France Agricole annonçaient le coup d’envoi de l’ouvrage intitulé «Maladies
des chevaux » dont le succès a été immédiat et ne s’est pas démenti. 2010 : une profonde réactua-
lisation apparaissait nécessaire, témoin de l’évolution considérable des sciences vétérinaires et de
l’essor des nouvelles technologies dont bénéficie aujourd’hui la médecine équine.
En quinze ans, la pratique médicale a totalement changé, fondée sur des évolutions profondes
de modes opératoires et de pensée.
Les intervenants ont muté. La spécialité équine au sein de la profession vétérinaire s’est renfor-
cée au point que nombre de vétérinaires mixtes, qui soignaient tous les animaux, ont consacré davan-
tage de moyens dans leur formation permanente. De plus en plus de vétérinaires se consacrent
quasiment uniquement au cheval au sein de cliniques tant rurales qu’urbaines (dans les moyennes
villes, il n’est plus insensé de voir des cliniques canines se diversifier en consacrant une part d’acti-
vité équine). Les vétérinaires équins s’associent davantage à une adhésion collective dans la recherche,
la formation et favorisent ainsi les échanges internationaux de l’information et de la pratique vété-
rinaire.
Les outils mis à la disposition de ces praticiens n’ont plus rien à voir avec ceux des années 1980-
1990. L’imagerie médicale équine a fait des progrès considérables, permettant d’explorer tous les tis-
sus de l’organisme, et d’offrir la possibilité de diagnostics pointus, là où il y a quelques années encore,
on soignait une zone plus large sans pouvoir cibler le mal.
La biologie moléculaire permet d’obtenir des informations précieuses, tant sur les maladies infec-
tieuses, que d’autres applications comme la lutte anti-dopage. Les détections d’infection sont plus
rapides, les moyens mis en place plus performants et plus précoces dans le cadre d’une épidémie.
Cela a créé certaines opportunités fondamentales pour la filière équine. La plus importante et effi-
cace a été la mise en place d’un réseau d’épidémio-surveillance, le RESPE, organisme cogéré par les
acteurs professionnels du cheval. Un moment important dans la politique de lutte contre les infec-
tions au moment où l’État confie aux associations gérant les stud-books, les politiques sanitaires par
race. Des vétérinaires répartis sur tout le territoire, assurent un maillage sanitaire et remontent immé-
diatement toute information sur des cas de grippe, de rhinopneumonie locales, etc. Les professionnels,
du cheval et de santé peuvent ainsi prendre les mesures les plus adéquates pour le bien-être des équi-
dés, individuellement et collectivement, mais aussi minimiser l’impact économique de telles mala-
dies sur les entreprises de la filière.
La connaissance des maladies du cheval n’est plus la même. Rares étaient, au début des années
1990, les initiatives de sensibilisation à la pathologie équine. La France Agricole a été précurseur dans
ce domaine. Quelques colloques ou séminaires isolés ont amorcé ce phénomène. Aujourd’hui, à
chaque grand événement hippique son initiative dans ce sens. Ainsi, ce niveau de connaissance des
détenteurs et des utilisateurs d’équidés renforce leurs liens avec leur vétérinaire. C’est l’une des
grandes mutations de la médecine vétérinaire de ces dernières années : le praticien n’est plus uni-
quement appelé pour intervenir dans l’urgence. Il devient un technicien de choix dans le suivi de car-
rière des chevaux, dans la gestion quotidienne des collectivités d’équidés : nutrition, programmes de
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vaccination ou de vermifugation, conseils sont autant de compétences en amont des problèmes et


donc des économies importantes pour les professionnels.
Nos rapports avec les chevaux ont également évolué. Les protocoles médicaux prennent mieux
en compte la douleur de l’animal, la gestion globale des cheptels, son bien-être. Et cela n’est pas
incompatible avec l’équation économique de l’entreprise hippique. Si la profession vétérinaire est
naturellement légitime à se préoccuper du bien-être de l’animal qui lui est confié ou qu’il suit, il en
est de même des autres professionnels. Le monde des courses de galopeurs ne s’y est pas trompé
en développant des initiatives sur la fin de carrière des Pur-sang, ou encore en aménageant des zones
d’intervention d’urgence sur les hippodromes. Ces mesures n’ont été possibles que grâce à une
meilleure appréhension des critères de bien-être d’un équidé, que plusieurs études de recherche ont
révélé, ainsi que la prise en compte (enfin !) des mécanismes de réaction du cheval, bref, son com-
portement.
15 ans ! Une période à la fois longue à l’échelle d’une vie d’équidé et très courte dans les
domaines impactés par tous ces changements. Mais avions-nous le choix ? La donne a considéra-
blement évolué durant cette période. Les échanges internationaux et les transports aériens, ne concer-
nent plus uniquement les chevaux de haut niveau. Le commerce globalisé des produits issus de
l’élevage, n’est plus réservé aux meilleurs chevaux. Nombre d’équidés suivent également leurs pro-
priétaires ou cavaliers dans leur itinérance. Aussi, il était urgent de mieux appréhender le nouvel envi-
ronnement dans lequel tous les acteurs interviennent. Les maladies ont évolué de la même façon,
les échanges internationaux ont accéléré la diffusion de germes, les modifications climatiques ont
favorisé leur adaptation sous de nouveaux tropiques. Aujourd’hui, le défi est de juguler tant les mala-
dies émergentes que réémergentes et de manière globale. Car, ce qui se passe de l’autre côté de la
Terre est devenu une préoccupation pour chacun de nous.
Aussi, parce que tous les équidés doivent avoir accès à la même médecine, parce que les mala-
dies des équidés impactent sur toute la filière, l’ensemble des acteurs de notre filière doit se tenir
informé et se former en permanence sur tous les champs d’application de la médecine équine. C’est
pour tout cela qu’une nouvelle réédition de cet ouvrage de référence devait vous être proposée dès
2010. Le rubricage est complet, traite de l’ensemble des maladies en fonction de nos connaissances
actuelles. Plus qu’un lifting, la France Agricole édite un vrai livre de référence. L’Association Vétérinaire
Équine Française a beaucoup œuvré pour coordonner cet ouvrage et je dois remercier, au nom de
tous les vétérinaires qui pratiquent la médecine et la chirurgie équine, le Dr Anne Couroucé-
Malblanc de l’École Nationale Vétérinaire de Nantes, ainsi que le Dr Francis Desbrosse praticien émé-
rite désormais à la retraite, pour leur ineffable talent à la mise en musique de cet ouvrage.

Dr Jean-Yves Gauchot,
Président de l’Association des Vétérinaires Équins Français (AVEF)
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Sommaire

Généralités

CHAPITRE 1 : GÉNÉRALITÉS
• Cheptel d’équidés en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
• Principales races . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
• Les filières de productions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
• Identification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
• Alimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
• Logement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
• Abord et contention du cheval . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
• Normes et clignotants de bonne santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
• Administration des médicaments chez le cheval . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
• Contrôle de médication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

CHAPITRE 2 : TECHNIQUES D’IMAGERIE


• Imagerie de l’appareil locomoteur du cheval :
radiographie, échographie, scintigraphie, IRM et scanner . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
• L’endoscopie chez le cheval . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
• La laparoscopie ou coelioscopie chez le cheval . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
• L’arthroscopie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

Les maladies

CHAPITRE 3 : LES MALADIES VIRALES


• La grippe équine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
• EHV 1/4 (rhinopneumonie) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
• L’anémie infectieuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
• L’artérite virale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
• La peste équine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
• Méningo-encéphalites virales du cheval . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
• Infections à rotavirus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
• La vaccination . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

Maladies des chevaux 5


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SOMMAIRE

CHAPITRE 4 : LES MALADIES BACTÉRIENNES ET MYCOSIQUES


• Infections à streptocoques – La gourme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
• Infections à corynébactéries – La rhodococcose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
• Infections à clostridies – Le tétanos et le botulisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
• Les clostridioses intestinales / Entérocolite à Campilobacter jejuni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
• La tuberculose / La brucellose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
• La salmonellose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
• La leptospirose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
• La morve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
• Le charbon (anthrax) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
• L’actinobacillose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
• La piroplasmose ou babesiose / Les trypanosomoses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
• Les maladies mycosiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
• Les maladies émergentes – L’anaplasmose / Maladie de Lyme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
• Entérite proliférative à Lawsonia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82

CHAPITRE 5 : LES MALADIES RESPIRATOIRES


• Affections du sinus et cavités nasales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
• Affections du Pharynx . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
• Poches gutturales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
• Anomalies fonctionnelles des voies respiratoires supérieures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
• Affections des voies respiratoires profondes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
• Maladie inflammatoire des voies respiratoires profondes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
• Hémorragie pulmonaire induite à l’exercice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
• Pneumonies, pleurésies et pleuro-pneumonies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96

CHAPITRE 6 : LES MALADIES DE L’APPAREIL DIGESTIF ET NUTRITIONNELLES


MALADIES PARASITAIRES INTERNES
• Les strongyloses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
• Les cestodoses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
• Gastérophilose – Fasciolose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
• Oxyurose – Strongyloïdose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
• L’ascaridose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
• Contrôle du parasitisme : gestion de l’environnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
• Contrôle du parasitisme : utilisation de vermifuges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
MALADIES DE L’APPAREIL DIGESTIF
• Les dents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
• L’œsophage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
• Les ulcères gastriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
• Les coliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
• Les diarrhées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
• Grass sickness disease . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
• Troubles hépatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
• Les intoxications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130

CHAPITRE 7 : LES MALADIES CARDIOVASCULAIRES ET DU SANG


• Méthodes d’examen cardiaque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
• Troubles du rythme cardiaque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136

6 Maladies des chevaux


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SOMMAIRE

• Affections du cœur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138


• Maladies des vaisseaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
• Maladies du sang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142

CHAPITRE 8 : PATHOLOGIES DE LA REPRODUCTION


ET MALADIES DU POULAIN NOUVEAU-NÉ
PHYSIOLOGIE SEXUELLE DE LA JUMENT ET MISE A LA REPRODUCTION
• Éléments de physiologie sexuelle de la jument . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
• Gestion de la mise à la reproduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
• Maitrise du cycle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
PATHOLOGIE GENITALE DE LA JUMENT
• Anomalies de conformation et lésions des voies génitales postérieures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
• Anomalies de l’utérus et de l’oviducte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
• Les endométrites infectieuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
• Dysfonctionnements ovariens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
• Anoestrus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
• Mortalité embryonnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
• Avortements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
• Anomalies en fin de gestation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170
• Déroulement du poulinage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
• Dystocies et pathologie post-partum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
PHYSIOLOGIE SEXUELLE DE L’ÉTALON ET MÉTHODES DE REPRODUCTION
• Éléments de physiologie sexuelle de l’étalon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176
• Différents modes de reproduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178
• Insémination artificielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180
• Transplantation embryonnaire et fécondation in vitro . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
• Clonage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184
PATHOLOGIE GÉNITALE DE L’ÉTALON
• Anomalies du pénis et du fourreau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
• Anomalies de la semence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
• Les maladies sexuellement transmissibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190
• Anomalies de la taille du scrotum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192
MALADIES DU POULAIN NOUVEAU-NÉ
• Surveillance et soins du nouveau-né . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194
• Le colostrum et le tranfert de l’immunité passive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196
• L’anoxie fœtale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198
• Prématurité – Immaturité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200
• Les malformations congénitales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
• Ictère hémolytique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204
• Affections de l’ombilic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206
• Rétention de méconium et uropéritoine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208
• Les septicémies néonatales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210
• Les pneumonies du poulain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212
• Les arthrites septiques, ostéomyélites et affections osté-articulaires du poulain . . . . . . . . . . . . . . . 214
• Les diarrhées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216
• Les coliques et les ulcères gastroduodénaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218

Maladies des chevaux 7


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SOMMAIRE

CHAPITRE 9 : LES AFFECTIONS LOCOMOTRICES


• Les affections du boulet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220
• Les affections tendineuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222
• Les affections de l’épaule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 226
• Les affections du jarret . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228
• Les affections du dos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230
• Les affections ostéo-articulaires juvéniles (AOAJ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232
• L’ostéochondrose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236
• L’ostéo-arthrose (arthropathie dégénérative) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238
• Lésions ostéo-articulaires et tendineuses du pied . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242
• Pathologie du sabot et notions de maréchalerie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
• Les fractures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250
• Surveillance de l’appareil locomoteur de cheval . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252
• L’ataxie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254
• La douleur dans les affections de l’appareil locomoteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258

CHAPITRE 10 : LES MALADIES DU MUSCLE


• Myopathies ou rhabdomyolyses à l’exercice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262
• Cas particuliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 266

CHAPITRE 11 : LES MALADIES DE LA PEAU


• Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270
• Dermatites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272
• Dermatoses fongiques / Dermatophilose / Dermatoses parasitaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274
• Les piqures d’insecte et les protections . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277
• Les nodules cutanés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278
• Les plaies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 280
• Les pansements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282

CHAPITRE 12 : LES MALADIES DE L’ŒIL


• Blepharites, conjonctivites, kératites, ulcères de cornée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284
• Les uvéites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286

CHAPITRE 13 : LES MALADIES MÉTABOLIQUES


• Les troubles hypophysaires et des glandes surrénales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 288
• Les troubles de la glande thyroïde et de la glande parathyroïde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 290
• Les troubles du métabolisme glucidique et lipidique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292

CHAPITRE 14 : LES MALADIES DU VIEUX CHEVAL


• Pathologie dentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294
• Pathologie digestive et amaigrissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 296
• Affections cardio-respiratoires et oculaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 298
• Affections locomotrices, évaluation orthopédique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 300

CHAPITRE 15 : OSTÉOPATHIE CHEZ LE CHEVAL


• Principes et application de l’ostéopathie chez le cheval . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302

8 Maladies des chevaux


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SOMMAIRE

CHAPITRE 16 : COMPORTEMENT ET TROUBLES COMPORTEMENTAUX


• Éthologie clinique et troubles comportementaux chez le cheval . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 304

CHAPITRE 17 : MÉDECINE SPORTIVE


• La médecine sportive chez le cheval . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 308

CHAPITRE 18 : LA GÉNÉTIQUE
• Les maladies génétiques équines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 312

Réglementations et recommandations

CHAPITRE 19 : RÉGLEMENTATIONS ET RECOMMANDATIONS


• La visite d’achat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314
• Les vices rédhibitoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 318
• Les maladies réputées contagieuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 320
• Le transport du cheval de sport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 322
• La réglementation sur les médicaments pour les chevaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 324

ADRESSES UTILES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 331

INDEX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 333

LISTE DES AUTEURS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 340-341

Maladies des chevaux 9


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GÉNÉRALITÉS

CHEPTEL D’ÉQUIDÉS

EFFECTIF ET ÉVOLUTION Cet effectif est principalement localisé dans le Nord-


Ouest de la France, zone d’élevage et de valorisation
À partir des données de la base SIRE des Haras des chevaux (course, sport), et aussi en Rhône-Alpes
Nationaux, il est possible d’évaluer assez finement le qui est davantage une région d’utilisation. L’élevage de
cheptel d’équidés. La pose de transpondeurs sur l’en- certaines races, principalement des races de chevaux
semble des équidés entre 2003 et 2008 constitue un de trait, de chevaux de loisir et d’ânes, sont localisées
recensement quasiment exhaustif des équidés. Après au niveau de berceaux de race ou de bassins de pro-
avoir retiré les chevaux morts ou exportés après duction.
puçage, on estime qu’il y avait fin 2008, 900000 équi-
dés présents en France dont 850000 étaient pucés. Le TENDANCE
bilan, sur une année, des entrées (naissances - impor-
tations) et des sorties (décès - exportations) de che- L’évolution du cheptel d’équidés est fortement liée
vaux en France indique que cette population est en à l’évolution des pratiques équestres. Selon une
augmentation d’environ 10000 équidés par an. enquête réalisée en 2006, la pratique régulière de
l’équitation concernerait 3 % des Français, soit plus de
COMPOSITION DU CHEPTEL 1,5 million de cavaliers réguliers et la pratique occa-
sionnelle représenterait environ 4,5 millions de per-
À partir du recensement de la population, les effec- sonnes. Parallèlement, près de 12 millions de
tifs d’équidés peuvent être répartis par type d’équidé. personnes ont répondu qu’elles souhaiteraient soit
Ainsi on estime qu’il y aurait 180000 chevaux de race débuter l’équitation soit intensifier leur pratique.
de course. Les chevaux de trait représenteraient près Cette étude, complétée par l’augmentation régu-
de 80000 chevaux, les ânes entre 40 et 60000. Les lière du nombre de licenciés à la Fédération Française
équidés de selle seraient le secteur le plus important d’Équitation d’environ 15000à 30000 licenciés par an
avec près de 550000 têtes. depuis 5 ans, semble indiquer qu’il existe un fort
D’autres sources de données permettent d’appro- potentiel de développement des activités équestres
cher des segments particuliers, ainsi il existe près de dans les années à venir. Ce développement s’ac-
70000 chevaux de compétitions, 30000 chevaux de compagnera a priori d’un accroissement du cheptel
course à l’entraînement, près de 190000 chevaux en d’équidés notamment dans le domaine du loisir, très
centres équestres et environ 150000 chevaux chez recherché lors de pratique occasionnelle de l’équi-
des particuliers. tation. 

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CHEPTEL D’ÉQUIDÉS

1
Photo 1. De la production…

Photo 2. …à la production (Photos Haras Nationaux).

Maladies des chevaux 11


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GÉNÉRALITÉS

PRINCIPALES RACES

Quarante-quatre races de chevaux et poneys sont CHEVAUX DE SANG


officiellement reconnues en France, c’est-à-dire dont
• L’Arabe est sans doute une des races de sang les
le stud-book est géré en France.
plus anciennes en tant que race pure. C’est un che-
CHEVAUX DE TRAIT val carré, pas très grand, à la tête caractéristique, la
croupe et la poitrine large, la queue attachée très
• L’Ardennais est un cheval près de terre, trapu, haut, le rein court. Excellent cheval de selle, il est
adapté en particulier au débardage en forêt. recherché pour l’équitation de loisir et l’endurance.
• Le Trait du Nord était le cheval des mines et des Certaines régions disposent d’un programme de
ouvriers du Nord de la France. courses qui leur sont réservées. (photo 2).
• L’Auxois est un cheval cousin du Trait du Nord et • Cheval longiligne, le Pur Sang Anglais (ou Pur Sang)
de l’Ardennais, c’est un cheval de grand format, ori- a un garrot élevé, une épaule longue et oblique, un
ginaire de la région Bourgogne. dos droit et une croupe horizontale et longue.
• Le Boulonnais se caractérise par son élégance et sa Participant à l’amélioration de pratiquement toutes
distinction. Ses effectifs sont très réduits. les races de sang, il est parfois utilisé comme cheval
de selle, mais sa destination principale reste les
• S’il y avait autrefois deux types de Breton (le trait courses de galop (plat et obstacles) (photo 3).
et le postier), leurs caractéristiques morphologiques
tendent à s’uniformiser. C’est un cheval de taille • Le Trotteur Français est une race plus récente
moyenne au corps large et musclé. sélectionnée sur l’aptitude au trot attelé ou monté.
Il a souvent la croupe longue et large, l’épaule assez
• Le Cob normand a vu son type « léger » absorbé par droite. Il est principalement destiné aux courses de
le cheval de selle alors que le gros cob subsistait. Il trot, très populaires en France.
se distingue des autres races de trait par son aspect
plus élancé, des membres plus fins, son influx nerveux • Si l’Anglo-Arabe dispute également des courses en
et ses allures. plat et obstacles qui lui sont réservées, il reste appré-
cié dans toutes les disciplines olympiques et, en par-
• Le Comtois, de petite taille et d’un format léger, est ticulier, en concours complet d’équitation. Issu du
une race d’un aspect assez homogène avec une robe croisement entre l’Arabe et le Pur Sang, son ossature
souvent alezane crins lavés. C’est un cheval polyva- est plutôt légère avec des membres secs. C’est un
lent (attelage, équitation, travail…). cheval harmonieux, aux allures souples, avec de la
• Le Percheron est un cheval de taille et de poids personnalité.
importants pouvant atteindre 1,70 m et plus d’une • L’AQPS (Autre que pur sang) est devenu un stud-
tonne. Il est très apprécié des acheteurs étrangers book à part entière à partir des naissances 2006. Ses
pour son format et sa robe noire ou grise pommelée effectifs sont constitués de chevaux issus de monte
(photo 1). naturelle et destinés à la course de galop, principa-
• Le Poitevin, croisé avec le Baudet du Poitou, produit lement à l’obstacle.
des mules beaucoup plus fortes et développées • L’autre grande race française de chevaux de selle et
qu’avec une autre race de juments. de sport est le Selle Français, issu du croisement
• Le Franches Montagnes est un cheval originaire du entre des juments autochtones et des Pur Sang. C’est
haut-plateau des Franches-montagnes dans le Jura un cheval à forte charpente, ayant du sang, de la mus-
suisse, de taille moyenne (150-160 cm) ; il a été culature et des membres aux articulations marquées.
reconnu en France en 2006. Assez répandu dans les centres équestres, il est connu
La destination principale de ces races reste la pro- sur la scène internationale pour ses résultats en com-
duction de viande. Ceci étant, le cheval de trait, pétition de saut d’obstacles (photo 4).
depuis une vingtaine d’années, tend à se développer • Le cheval de Camargue, bien adapté à son milieu
à nouveau dans des utilisations de loisir (attelage, naturel, correspond aux besoins touristiques de sa
équitation de pleine nature) et de travail débardage région, mais s’est aussi largement répandu en dehors.
(agriculture, viticulture, collecte d’ordures…). Il est également utilisé pour le travail du bétail.

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PRINCIPALES RACES

1 2

Photo 1. Percheron
Photo 2. Cheval arabe
Photo 3. Étalon pur-sang
Photo 4. Étalon selle Français
4 (Photos Haras Nationaux).

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PRINCIPALES RACES

• Le Mérens, également bien implanté en dehors de Poneys d’origine étrangère


son berceau, l’Ariège, y compris à l’étranger, se recon- Les poneys anglo-saxons sont le Connemara d’Irlande
naît par sa robe noire absente de marque blanche. (photo 6), de grande taille et souvent utilisé pour la
Rustique et résistant, il est encore utilisé pour cer- compétition et les poneys de Grande-Bretagne :
tains travaux agricoles. Il convient parfaitement au Dartmoor, Highland, New-Forest, Shetland (photo7) et
tourisme équestre et à l’équitation aussi bien pour les Welsh. Concernant les poneys nordiques, il s’agit
jeunes que pour les adultes. Il est également appré- surtout du Fjord de Norvège, assez grand, de robe isa-
cié en attelage (photo 5). belle et à la crinière en brosse.
• Le Henson, originaire de la baie de Somme, mesure Pour les poneys d’Europe centrale, le Haflinger vient
entre 1,50 m et 1,60 m, il a une robe caractéristique aux d’Autriche et a une robe typique: alezane, crins lavés.
poils beiges, aux crins noirs ou bicolores (noirs et
beiges) et avec une raie de mulet obligatoire. Il a été Toutes ces races de poneys sont utilisées sous la selle
reconnu officiellement en juillet 2003. ou à l’attelage, pour l’initiation, le perfectionnement
ou la compétition. Ils permettent aux plus jeunes
Certaines races étrangères maintenant reconnues en cavaliers une découverte du cheval.
France sont adaptées plus particulièrement au dres-
sage (Lusitanien, Pur Race Espagnol), à l’équitation D’autres races étrangères sont sous convention avec
d’extérieur (Barbe), ou aux disciplines d’équitation les Haras nationaux, permettant de simplifier les
western (Quarter Horse, Paint Horse). L’Islandais pos- démarches d’identification. Cette convention per-
sède quant à lui deux allures supplémentaires : met, pour un cheval né en France mais dont le stud-
l’amble et le tölt (amble rompu à 4 temps). book n’est pas géré en France, de l’inscrire dans la
race étrangère si le berceau de race le reconnaît. En
PONEYS 2008, les stud-books Z, Hanovrien et Portugais de
sport ont été les premiers à signer ce type de
Parmi les races reconnues en France, certaines sont convention. 
d’origine française, d’autres sont d’origine étrangère :
Poneys d’origine française
• Le Pottok (prononcer « pottiok ») vit en troupeau en
liberté sur les montagnes du Pays-Basque. D’une robe
souvent pie, il a une taille variant entre 1,15 m et
1,47 m c’est un bon poney d’école pour les enfants. Il
s’adapte bien à l’attelage et est utilisé pour l’équita-
tion de loisir et de randonnée.
• Le Landais est un poney fin, élégant et rustique,
d’une taille variant de 1,18 m à 1,47 m, de robe noire,
baie ou alezane. Utilisé pour le tourisme équestre et
la compétition, il s’avère être à la fois un bon trotteur
et un bon galopeur.
• Le Français de Selle est le résultat du croisement
entre certaines ponettes d’origine française avec des
étalons arabes ou de races de poneys telles que le
Connemara, le New-Forest et le Welsh. Bon porteur,
il a une poitrine large, une bonne épaule suivie d’un
garrot bien sorti. Toutes les robes sont admises. Il
peut être utilisé pour l’équitation de loisir ou pour la
compétition.

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PRINCIPALES RACES

Photo 5. Étalon mérens


Photo 6. Connemara
Photo 7. Poney Shetland
(Photos Haras Nationaux). 6

30
7

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GÉNÉRALITÉS

LES FILIÈRES DE PRODUCTIONS

ORIGINE CHEVAUX DE SELLE ET PONEYS


La filière équine, parmi les filières agricoles, a la Les chevaux de selle et poneys sont utilisés à la fois
particularité d’être très diversifiée. Elle est compo- en équitation de sport et de loisir (photos 2 et 3). Les
sée de sous-filières qui ont chacune leurs propres techniques de reproduction utilisées sont essen-
produits, leurs propres acteurs et leurs propres tiellement l’insémination artificielle et la monte en
clients. Bien souvent, le cheval est le produit final main dans les élevages de chevaux et de poneys,
mais il existe aussi d’autres produits pour lesquels le sauf pour les races les plus rustiques qui utilisent
cheval est un outil de production. Par exemple, le encore la monte en liberté. Pour maintenir de
cheval de course est un produit final pour les pro- bonnes juments en compétition, quelques élevages
priétaires mais il est également un outil de produc- de sport pratiquent le transfert d’embryons, cette
tion pour d’autres produits des courses : paris, technique se développe peu du fait essentiellement
spectacles-entrées, reproducteurs, semences… des coûts d’entretien de la porteuse. Les poulains
restent environ trois ans sur l’exploitation avant
CHEVAUX DE COURSE d’être débourrés puis vendus. Certains poulains,
La conduite des élevages de chevaux de course est essentiellement dans les élevages de chevaux de
très réglementée, les saillies se font encore majori- sport, sont valorisés en épreuves spécifiques d’éle-
tairement en main bien que l’insémination artifi- vage avant la commercialisation.
cielle non transportée soit autorisée en trotteur où
elle est devenue majoritaire. La gestion du jeune est CHEVAUX DE TRAIT
quelque peu différente entre les chevaux destinés Dans la production de chevaux de trait particuliè-
aux courses de galop ou de trot (photo 1). Les pur- rement, il est intéressant de distinguer les berceaux
sang sont principalement vendus à 18 mois lors de de race des zones de « multiplication ». En effet les
ventes aux enchères et commencent à courir à l’âge chevaux de trait ont des berceaux de races très
de deux ans pour des carrières relativement courtes, localisés et quelques bassins de production se sont
jusqu’à cinq ans en général. Les trotteurs commen- développés essentiellement en Aquitaine, Midi-
cent généralement leur carrière à deux ou trois ans Pyrénées et en Massif Central. Les bassins de pro-
et peuvent la terminer à dix ans. Ils sont soumis à un duction représentent plus de la moitié de la
système de qualification qui n’autorise à courir production de trait en France. On observe dans ces
qu’environ 40 % des trotteurs d’une génération. zones des élevages de taille plus importante où la
monte en liberté est davantage pratiquée (photo 4).
Les poulains de trait français sont majoritairement
destinés à l’exportation entre 6 et 18 mois, princi-
palement vers l’Italie. Cependant quelques poulains
sont conservés sur l’exploitation, soit pour le renou-
vellement des effectifs avec une sélection de pou-
liches et de poulains pour la reproduction, soit
jusqu’à trois ans avant d’être débourrés et orientés
vers la filière loisir, sport ou travail. 

16 Maladies des chevaux


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LES FILIÈRES DE PRODUCTIONS

1 2

Photo 1. Course de trot monté.


Photo 2. Concours de saut d’obs-
tacle. Photo 3. Randonnée équestre.
Photo 4. Étalon de trait muni d’un
harnais marqueur utilisé en monte.
3 (Photos Haras Nationaux).

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GÉNÉRALITÉS

IDENTIFICATION

L’identification des équidés est réglementée, le minis- Trait ou Ânes en fonction de leurs origines. À partir des
tère de l’agriculture en ayant confié la gestion aux naissances 2010, les registres vont disparaître au pro-
Haras nationaux dans le cadre du « système d’infor- fit de l’appellation Origines Constatées.
mation relatif aux équidés » (SIRE). Cette réglementa- Pour les chevaux de races étrangères non gérées en
tion a subi d’importants changements ces dernières France, les procédures d’identification diffèrent et
années. En effet, depuis 2003, tous les équidés ont sont à étudier selon la race, selon si le cheval est né
l’obligation d’être identifiés, c’est-à-dire d’être enre- en France et dont la race est ou non sous conven-
gistrés dans la base nationale SIRE et de disposer d’un tion avec les Haras nationaux, ou bien s’il s’agit d’un
document d’accompagnement délivré par les Haras cheval importé.
nationaux. Parallèlement, la pose obligatoire d’un
transpondeur s’est progressivement étendue à toute Pour plus d’informations sur les procédures, consul-
la population (photos 2 et 3): dès 2003, pour tous les tez la rubrique « démarches » sur le site des Haras
équidés destinés à l’abattage, en 2004, pour toutes les nationaux: http://www.haras-nationaux.fr (photo 1).
naissances ou chevaux nouvellement identifiés, en
2005 pour les reproducteurs, en 2006 pour les chevaux L’IDENTIFICATION EN CHIFFRES
de compétition puis en 2008 à tous les équidés. Cette Chaque année environ 95000 saillies sont déclarées,
obligation de puçage de tous les équidés a entraîné en 55 000 naissances sont enregistrées et 25 000 nais-
2008 un pic d’identification de chevaux d’Origines sances seront enregistrées a posteriori comme ONC. 
Non Constatées (ONC). Ces obligations d’identifica-
tion et de puçage concernent tous les équidés résidant
en France, y compris les chevaux importés.
Pour qu’un poulain soit inscrit dans un stud-book, il
doit être issu d’une saillie déclarée d’un père approuvé
et les premiers documents émanant du carnet de
saillie doivent être établis au moment de la saillie de
la mère. La procédure est simple mais doit être rigou-
reusement respectée si l’éleveur veut disposer du
document d’accompagnement mentionnant la race de
son produit. Le détail des démarches (déclaration de
saillie, de naissance, relevé de signalement, pose de
puce, contrôle de filiation) est mentionné par groupe
de race dans des « notes aux éleveurs » annuellement
mises à jour (envoyées par courrier et consultables sur
Internet).
Un reproducteur mâle n’est autorisé à reproduire dans
une race que lorsqu’il a été approuvé par les repré-
sentants de la race. Cependant, depuis 2006, tout
entier est autorisé à produire dans le cadre de la
« monte libre » sans approbation ni carnet de saillie, ses
produits portant l’appellation Origines Constatées
(OC). Dans ce cas, la démarche repose sur une décla-
ration de naissance, un contrôle de filiation et un
relevé de signalement sous la mère, obligatoires pour
certifier les origines. Jusqu’aux naissances 2009, les
chevaux ayant respecté la procédure d’identification
mais n’étant pas inscriptibles dans un stud-book,
étaient inscrits dans les registres de type Selle, Poneys, 1

18 Maladies des chevaux


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IDENTIFICATION

Photo 1. Déclaration de naissance sur internet. Photo 2. Pose de puce. Photo 3. Lecture de puce. (Photos Haras Natio-
naux).

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GÉNÉRALITÉS

ALIMENTATION

PARTICULARITÉS DIGESTIVES CONDUITE ALIMENTAIRE


Le cheval est un monogastrique (un seul estomac) DES ANIMAUX
herbivore (il digère l’herbe et, de façon générale, la À l’élevage, l’alimentation des juments tend à valo-
cellulose). Son appareil digestif se caractérise par un riser le plus possible des fourrages grossiers (type
estomac peu volumineux (15 à 18 litres environ) et un foin de pré ou luzerne) ou l’herbe des pâturages. Le
intestin très développé (plus de 22 mètres chez poulain, dès son plus jeune âge (vers 2-3 mois), peut
l’adulte). Une digestion enzymatique dans l’estomac commencer à être complémenté avec des aliments
et l’intestin grêle précède une digestion microbienne concentrés de type céréales (énergie) et tourteaux
(intervention de micro-organismes) dans les diffé- (apport protéiné) pour satisfaire ses besoins de crois-
rentes portions du gros intestin, le cæcum en parti- sance et de développement. La jument allaite pen-
culier. L’intestin grêle est le lieu principal dant 6 à 7 mois avec un lait pauvre en matières
d’absorption. Ces dispositions anatomiques et phy- grasses et azotées mais riche en lactose. La produc-
siologiques ont des conséquences pratiques au tion laitière, déjà importante après poulinage, est
niveau du rationnement. Le faible volume de l’esto- maximale entre le 2e et 3e mois de lactation (près de
mac nécessite généralement de distribuer l’eau et les 15 kg par jour pour une jument de 500 kg). À partir du
fourrages avant les aliments concentrés (grains, 4e mois, le lait ne couvrira pas les besoins quantita-
graines, aliments industriels…). Ces aliments doivent tifs du poulain. Pendant cette période, la jument aug-
y séjourner suffisamment de temps pour une bonne mente considérablement ses besoins alimentaires
valorisation digestive. Comme le faisait le cheval (presque doublés par rapport à l’entretien). De son
originellement en liberté, on fractionnera la ration en côté, le poulain, en 1 an de croissance, atteindra
plusieurs repas par jour, et on tentera d’alterner four- 65 % de son poids adulte et près de 90 % de sa hau-
rages et concentrés pour favoriser son transit. teur au garrot.
BESOINS ET RATIONNEMENT À l’entraînement ou au travail, le cheval de course ou
de sport sera toujours nourri avec des concentrés, et
Les besoins énergétiques du cheval s’expriment en on recherchera une meilleure biodisponibilité avec
Unité Fourragère Cheval (UFC) et les besoins azotés des produits plus élaborés. Les aliments traditionnels
(protéines) en Matière Azotée Digestive Cheval pourront être associés à des compléments indus-
(MADC). Les besoins en minéraux et vitamines s’ex- triels, de plus en plus performants, dans le but de
priment, comme dans les autres espèces, en grammes limiter les résidus avec des matières énergétiques
ou unités internationales (UI). Il existe des tables telles que les lipides, et des protéines plus digestibles
publiées par l’Institut National de Recherche provenant de différentes sources de graines. 
Agronomique (INRA) qui donnent les recommanda-
tions d’apport pour les différentes situations phy-
siologiques (entretien, monte, gestation, lactation,
croissance ou travail). Pour calculer les rations jour-
nalières, d’autres tables donneront les qualités nutri-
tionnelles des différents aliments reconnus pour les
chevaux. Au cours d’une journée, les repas doivent se
ressembler et être équilibrés en quantité et compo-
sition. Le cheval reste délicat à alimenter et ne sup-
porte pas les changements brusques d’alimentation
ni les aliments poussiéreux ou moisis, au risque d’en-
gendrer des troubles digestifs appelés coliques. Il a
besoin d’une eau propre et renouvelée.

20 Maladies des chevaux


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ALIMENTATION

1 2

Photo 1. Exemple de foin de bonne qualité. Photo 2. Photo d’aliment élaboré (mélange de granulés et céréales trai-
tées thermiquement (floconnés). Photo 3. Photo de compléments alimentaires (granulés, poudres, et seringues orales)
(Photos Philippe Benoît).

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GÉNÉRALITÉS

LOGEMENT

CARACTÉRISTIQUES DES LA LITIÈRE


LOGEMENTS ET DES ÉQUIPEMENTS Il existe différents types de litière:
Les bâtiments d’élevage et des Centres Équestres, ou • la paille de blé, d’avoine et d’orge (photo 1) ;
d’entraînement doivent être: • le bois de pin ou de sapin, sous forme de copeaux à
• solides, car le cheval est un animal puissant qui abîme pétales larges, ou de copeaux standard, de granulés,
ou détruit en tapant, mordant, poussant; de sciure;
• confortables, c’est-à-dire aéré, clair, avec suffisam- • le lin;
ment d’espaces et un sol plat, adhérant, à nettoyage • le chanvre;
facile; la surface d’un box varie de 9 à 16 m2, dont la • le mélange de copeaux de bois (photo 2) et de lin ou
plus petite dimension est supérieure à 3 mètres, les de chanvre;
boxes de poulinière sont d’une plus grande surface; • et enfin, de façon anecdotique, la tourbe ou les jour-
• fonctionnels, en disposant les portes, les couloirs, les naux.
abords de façon à permettre la circulation des ani- Pour le choix d’une litière, il y a de nombreux para-
maux sans danger, l’accès sans difficulté des véhi- mètres à prendre en compte:
cules, un entretien facile. • le confort pour le cheval qui est fonction du volume
Ils doivent être régulièrement désinfectés. Il est recom- et du moelleux de la litière, sans gêner ses mouve-
mandé de prévoir un box de quarantaine. ments;
• son pouvoir absorbant;
PÂTURAGES ET PADDOCK • l’hygiène respiratoire, qui dépend de l’absence de
Il existe toutes sortes de « prés » : herbages, pâturages, poussières et d’allergènes;
pacage, paddock. Ils sont caractérisés par leur surface, • l’hygiène pour les pieds;
la végétation, les qualités biomécaniques du sol, les • la sécurité alimentaire et environnementale, avec
abris et les clôtures. Le paddock de petite dimension l’absence de résidus de pesticides ou d’herbicides;
qui permet l’exercice contrôlé des chevaux de sport • des conditions de stockage, de manutention, du
demande plus d’entretien. risque d’incendie; la facilité d’entretien des boxes et
le devenir des fumiers.
Ces paramètres sont résumés dans le tableau 1.

PRÉCAUTIONS ET SÉCURITÉ
Des précautions liées à la sécurité des chevaux et des
personnes peuvent éviter des accidents graves. Il
convient que le sol soit non glissant, que les angles
saillants soient arrondis, que les cloisons séparatrices
des boxes soient assez hautes (plus de 2,40 m) afin
d’empêcher que le cheval passe ses membres par-
dessus. Concernant les portes de boxes elles doivent
s’ouvrir vers l’extérieur, avec deux verrous, dont l’un à
une dizaine de centimètres du sol, le barreaudage doit
être serré (8 cm d’entraxe maximum) et ne doit pas per-
mettre de coincer un membre. Les robinets ou autres
parties saillantes sont à protéger et les câbles élec-
triques placés hors de portée. Les aires de stockage des
fourrages et des fumiers sont situées en dehors des
écuries. Prévoir un dispositif de lutte contre l’incendie.
1 Exclure les clôtures de barbelés ou en grillage. 

22 Maladies des chevaux


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LOGEMENT

Tableau 1. Caractéristiques des principales litières utilisées chez le cheval.

Caractéristiques Paille Copeaux Lin Chanvre Copeaux Tourbe Papier


de bois + Lin
Confort pour le cheval +++ ++ + + ++ + –
Pouvoir absorbant ++ + + + ….  + ++ ++ ++ à +++ +++ +
granulés > sciure
> copeaux
Hygiène respiratoire Poussières, Fonction
moisissures et de la provenance,
résidus de de la présentation,
pesticides du dépoussiérage
fréquents Copeaux larges
> fin > Sciure ++ ++ +++ +++ +
Hygiène du Sabot ++ +++ ++ ++ +++ - -
Appétence + + blé, avoine - +/ - +/- cf. lin - -
+ + + orge individuel individuel
risque de risque de
coliques coliques +
Utilisation du fumier + - ++ ++ +/- ++ -

Photo1. Litière de paille faite « en bateau » pour un meilleur confort du cheval. Photo 2. Litière en copeaux de bois, le
foin est distribué au sol, les murs sont équipés de plaques de caoutchouc dans le cas des chevaux réputés taper au
box. On remarque la maçonnerie supportant l’auge qui descend jusqu’au sol et l’anneau sur lequel est attachée la pierre
à sel, son homologue se trouve en vis-à-vis, ce qui permet d’attacher le cheval à deux longes pour les soins d’écurie.
(Photos Francis Debrosse).

Maladies des chevaux 23


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GÉNÉRALITÉS

ABORD ET CONTENTION DU CHEVAL

ABORD DU CHEVAL 3°) se concentrer tout en restant vigile pour pouvoir


s’esquiver si nécessaire;
Le cheval est doté d’un équipement sensoriel déve-
loppé du fait de son statut de proie dans le règne ani- 4°) se servir des bras sans bouger le corps.
mal. Sa vision est panoramique, essentiellement L’habitude que nous avons d’échanger avec le cheval
monoculaire, ce qui lui permet la perception du mou- par la voix est utile, mais pas nécessaire. Lorsque
vement mais peu du relief. Son audition est sensible, nous utilisons ce moyen d’échange, il convient de l’as-
des bruits peuvent être détectés jusqu’à une distance socier à des situations agréables pour le cheval.
de quatre kilomètres, mais elle est peu discriminante.
De plus, les oreilles sont orientables. La perception La perception du toucher est particulièrement déve-
olfactive est possible à distance et elle est discrimi- loppée chez le cheval. Cela peut lui procurer des
nante. La sensibilité tactile est très développée. Cette sensations aussi bien agréables que désagréables,
forte sensibilité sensorielle implique pour l’homme voire douloureuses. Il y a des points-clefs à connaître.
de cheval de respecter des règles pour aborder cet La mécano-allodynie, ou hyperesthésie cutanée, est
animal, faute de quoi il se produit une réaction d’évi- une situation où le toucher peut être perçu comme
tement, voire de fuite. douloureux par le cheval. La douleur perçue peut
être comparable à celle d’une brûlure, ce qui motive
L’évaluation du comportement est la première étape
des réactions violentes de l’animal. La présence d’un
pour l’abord du cheval. Elle est interactive (se repor-
muscle peaucier pouvant provoquer des mouve-
ter au chapitre sur « l’éthologie clinique et troubles
ments de vibrations cutanées, accentue le phéno-
comportementaux chez le cheval »). La douleur est
une cause fréquente de comportement déviant et son mène. Il y a un savoir-faire du toucher. On applique
évaluation est à prendre en compte lorsqu’on aborde la main, ou les doigts, de façon douce, sans mouve-
le cheval. (Les mécanismes de la douleur sont décrits ment de frottement ni de vibration, mais avec une
dans le chapitre sur la « douleur dans les affections de pression progressive et maintenue. Ce contact tactile
l’appareil locomoteur »). prolongé provoque une sensation agréable, et il est
même capable de supprimer une douleur, chez le
La façon que nous avons de nous positionner, ou de cheval. Un autre point-clef est la présence de zones
nous mouvoir, est déterminante. La position sécuri- spécifiques. Ainsi, la région du flanc et du sternum est
taire se trouve juste en avant de l’épaule gauche du le siège du mécanisme d’hyperesthésie. On évite donc
cheval, légèrement de côté (Photo 1). En avant, nous de les toucher, et si cela est nécessaire, on le fait avec
risquons la morsure ou d’être frappés par un antérieur tact. L’application de la main sur le plat de l’encolure,
(coup de palette), notamment chez l’étalon. Derrière, ou en région frontale a un effet apaisant.
nous risquons d’être frappés par les postérieurs
(ruade), notamment chez les juments. La façon que CONTENTION DU CHEVAL
nous avons pour nous déplacer conditionne le cheval.
Un déplacement rapide et désordonné de notre part, La contention sert à immobiliser le patient en vue de
entraîne un évitement chez le cheval. À l’inverse, soins. Il y a plusieurs types de contention. La conten-
notre immobilité tranquille le rassure. Si nous avons tion physique de faible niveau qui est sécuritaire :
à nous mouvoir, il convient de le faire lentement et licol, caveçon, licol à chaînette, chifney, pression sur
de décomposer nos gestes. Ainsi, lors de nos dépla- le site, pincement, pied levé, tenue de la queue. Il y
cements, il est bon de garder les bras relativement a aussi la contention physique de niveau plus élevé,
immobiles, et lorsque nous avons besoin de les utili- axée sur l’immobilisation, avec plus de risques d’in-
ser, il vaut mieux ne pas se déplacer. Ces mouve- tolérance : tord-nez, barres, entraves. La contention
ments lents et décomposés évoquent ceux d’un peut être aussi chimique en utilisant des drogues
mime. La façon de faire est la suivante: qui calment, et immobilisent le cheval tout en blo-
quant ou soulageant la douleur. Enfin, la contention
1°) se positionner; peut être mixte en associant contention chimique et
2°) s’immobiliser; physique.

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ABORD ET CONTENTION DU CHEVAL

2a

2b

1 2c

Photo1. LA FAÇON DE TENIR UN CHEVAL. La personne est positionnée en zone de sécurité, la protégeant des risques
de morsure, de coups de tête, d’antérieurs et de postérieurs. - Photo2. Tenue d’un antérieur levé pour immobiliser les
trois autres membres, et empêcher la ruade. Photo2a. Positionnement et prise du doigt du cheval. Photo2b. Tenue du
pied pour que le cheval ne s’appuie pas. Photo 2c. Tenue du pied pour que le cheval ne se pointe pas (Photos Francis
Debrosse).

Maladies des chevaux 25


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ABORD ET CONTENTION DU CHEVAL

PROCÉDURES POUR LA CONTENTION utilisable sur le cheval à la station, tenu en main, mais
L’anamnèse (connaître les antécédents du cheval) et non attaché au mur.
l’inspection sont les étapes qui précèdent l’abord du La tenue d’un antérieur levé (photos 2a, 2b et 2c) est
cheval. L’anamnèse, l’inspection, puis la palpation- la contention la plus courante pour empêcher la
pression, et le choix de la technique la mieux adap- ruade lors d’un palper transrectal, et pour immobili-
tée, sont les étapes préalables à la contention. En ser les trois autres membres au sol. Bien que consi-
effet, s’il y a des règles générales pour l’abord et la dérée comme assez sûre, la technique n’est pas
contention, il faut savoir les adapter à chaque situa- absolue. Les chevaux légers et agiles arrivent à ruer en
tion, et pour cela il y a des moyens que nous allons ne prenant appui que sur un antérieur, l’équilibre sur
envisager maintenant. deux membres latéraux ou en diagonale est possible,
ce qui fait qu’un des deux postérieurs peut garder la
MOYENS POUR LA CONTENTION mobilité, et enfin le cheval peut se mettre à genoux
CHEZ LE CHEVAL sur l’antérieur opposé. Pour prévenir ces écueils, il
convient de faire tenir le pied de la façon suivante.
L’information que l’on peut obtenir sur les antécé-
Pour lever le pied, on déséquilibre légèrement le che-
dents du cheval nous aide au choix du type de
val, en le poussant légèrement, avec notre épaule, du
contention. Par exemple, on évite d’attacher un che-
côté opposé au membre à lever. Notre main est alors
val réputé « tirer au renard » ou d’utiliser le tord-nez
descendue le long de la face interne du membre à
chez un cheval qui se pointe.
lever, et le saisit au niveau du paturon ou du fanon, en
Le simple licol est aussi bien un moyen de contention appliquant un mouvement de traction vers le haut et
qu’un système d’attache. On se positionne en avant de flexion de l’extrémité du membre. Une fois le pied
de l’épaule. Sur les chevaux délicats, on le positionne levé, la personne qui tient le pied du cheval se posi-
d’abord à l’encolure puis au niveau du chanfrein. Il est tionne au niveau de l’épaule du côté de l’antérieur
bien toléré, sauf lorsqu’il est utilisé comme système levé, elle est tournée en regardant en direction de la
d’attache sur des chevaux réputés « tirer au renard ». croupe du cheval, elle a les jambes légèrement écar-
Pour cette raison, on utilise des nœuds qui se défont tées, et le pied est tenu à deux mains. La main inté-
par simple traction sur l’extrémité de la corde, et rieure au membre à lever, passe entre la cage
l’homme de cheval est toujours muni d’un couteau thoracique du cheval et le membre en question. Elle
dans sa poche, notamment lors des transports, cela est placée au niveau du paturon, sans enserrer ce
peut éviter qu’un cheval s’étrangle, pendu au bout de dernier avec le pouce, le boulet est alors fléchi à 80
son licol. Lorsque les box sont munis de deux anneaux degrés environ. La main extérieure au membre tient la
latéraux, le système d’attache à deux longes est de pince du sabot comme un levier. C’est cette main
loin préférable. Il permet les soins de façon sécuritaire. externe qui assure la sécurité de la façon suivante:
Il permet aussi de laisser le cheval attaché sans sur- lorsque le cheval s’appuie trop sur le membre levé, ce
veillance, avec une relative sécurité. qui augmente le risque de ruade, on rétablit l’équilibre
Le licol à chaînette permet un degré de contention par une traction vers le haut sur la pince, fléchissant
légèrement plus fort. Dans ce cas la longe est termi- ainsi les articulations du boulet et du paturon; lorsque
née par une chaînette que l’on fixe à l’anneau du le cheval ne s’appuie pas assez et risque de se poin-
licol, ce qui permet de passer la chaînette sur le chan- ter, on exerce le mouvement inverse vers le bas. En
pratique, cela fonctionne comme un levier de com-
frein pour avoir un effet de caveçon, ou bien sur la
mandes, actionné vers le haut : le cheval monte ;
gencive au niveau de la lèvre supérieure ou inférieure,
actionné vers le bas: le cheval descend. Ainsi celui qui
ce système est principalement utilisé chez les étalons.
tient le pied reste aux commandes et ses interven-
Le caveçon est utilisé pour tourner les chevaux à la tions seront efficaces si on lui a expliqué ce qu’il faut
longe. Il est déconseillé pour la contention à la station faire et s’il reste attentif au comportement du cheval.
car celui qui tient le cheval est trop exposé à un trau-
La tenue de la queue peut s’effectuer de deux façons
matisme dû à la structure métallique du caveçon.
différentes (photos 3a, 3b et 3c). Tenue vers le haut,
Le chifney est un anneau métallique que l’on place rigoureusement droite, elle sert à immobiliser le che-
dans la bouche du cheval avec deux montants et une val, ceci est utilisé essentiellement chez les poulains,
têtière. Le bas de l’anneau est fixé à la longe. Ce sys- car chez l’adulte la force de nos poignets ne permet
tème, aussi appelé mors anti-cabreur, est couram- que rarement de maintenir cette position. Chez le
ment utilisé chez les étalons pour l’exercice au pas en poulain, la personne qui assure la contention se place
main. Il est prudent de le surajouter au licol en pas- latéralement avec une main à la base de la queue et
sant la boucle de la longe dans les deux anneaux. Il est l’autre à la base de l’encolure. La deuxième façon de

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ABORD ET CONTENTION DU CHEVAL

3a 3b 3c

Photo3.TENUE DE LA QUEUE POUR LE CONTRÔLE DES MOUVEMENTS, DU CHEVAL. Photo3a. Toucher de la croupe
d’une main et tenue de la queue de l’autre • Photo 3b. Palper du jarret d’une main et tenue de la queue de l’autre. •
Photo 3c. Passage derrière le cheval en lui tenant la queue.

4a 4b 4c
Photo4. MISE EN PLACE ET UTILISA-
TION DU TORD-NEZ. Photo 4a.
Abord par la joue. Photo 4b. Puis par
le nez. Photo 4c. Préhension du nez.
Photo4d. Sondage naso-œsophagien
dans un box. On remarque que le
tord-nez est tenu à deux mains, et que
les deux intervenants sont du même
4d 4e côté. Photo4e. La même intervention
que pour la figure 4 d, mais dans une
barre d’examen: les deux intervenants
peuvent se mettre chacun d’un côté
du cheval. Photo 4f. Les premiers
signes d’intolérance au tord-nez.
Photo 4g. Ne pas aborder le cheval
de face pour la mise en place d’un
tord-nez (Photos Francis Debrosse).

4f 4g

tenir la queue doit être utilisée chez le cheval adulte alors comme son assurance-vie. Il se place à hauteur
dès que l’on pratique une inspection-palpation sur de la croupe, saisit la queue d’une main, exerce une
l’arrière-main. L’objectif n’est pas tant l’immobilisation légère traction dessus, puis en fonction des réactions
mais le contrôle des mouvements du cheval. C’est le du cheval, maintient la tension ou relâche légère-
praticien lui-même qui tient la queue qu’il considère ment. De l’autre main, il effectue les gestes de pal-

Maladies des chevaux 27


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ABORD ET CONTENTION DU CHEVAL

pation, de pression, au niveau de la croupe, la jambe et celle qui tient le tord-nez juste en avant. S’il s’agit
et l’extrémité du membre postérieur avec une pro- d’un adulte, assez tolérant, il est possible de se placer
gression vers le bas. Lorsque les deux mains sont de chaque côté, en avant des épaules, mais jamais
nécessaires, et lorsque la situation est contrôlée, la devant le cheval. Dans ce cas, celui qui est à la longe
queue peut être relâchée. Elle peut être reprise si le est placé à gauche; celui qui est au tord-nez, à droite.
comportement du cheval l’indique. En pratiquant de Que l’on soit, du même côté ou de chaque côté, la
la sorte, on reste aux commandes du cheval, on enre- procédure de mise en place est la même. Celui qui
gistre ses réactions, et l’on a le temps de faire avor- tient le tord-nez passe la main à travers la boucle de
ter le départ du coup de pied en exerçant une traction la cordelette, le tord-nez se trouve alors suspendu à
ferme latéralement, ce qui le déséquilibre et limite le son poignet, il saisit le licol, puis le chanfrein avec la
décollement du pied. Avec l’habitude, cette façon de main libre, puis la main chargée du tord-nez pro-
faire devient systématique et lorsqu’on passe d’un gresse de caudalement à rostralement (de l’arrière
côté de la croupe à l’autre, on peut rester au contact vers l’avant), le long de la joue pour atteindre la com-
du cheval, tout en changeant de main, et sans relâcher missure des lèvres, puis le nez; le geste est lent; en cas
la queue. de défense, une pause est faite dans la progression
La palpation et la pression digitée ponctiforme sont tout en restant au contact, et en introduisant éven-
des gestes de base pour la contention. La palpation tuellement un doigt dans la commissure des lèvres, ce
correspond au toucher comme il a été décrit précé- qui est bien toléré pour les chevaux qui sont habitués
demment. La pression appliquée au doigt sur une à avoir une embouchure. La main qui porte le tord-nez
zone d’intérêt du corps du cheval permet d’évaluer la est alors positionnée sur le nez qui est saisi de façon
douleur. Ceci nous permet de faire un choix sur le dosée, en fonction du comportement du cheval, suf-
niveau de contention à mettre en place avant de réa- fisamment serré pour ne pas lâcher; pas trop, pour ne
liser un acte sur le site concerné. La pression digitée pas induire de défense, là aussi la notion de fixité de
appliquée d’une façon spécifique, correspondant à un la main est déterminante. Si le comportement du
mécanisme neuro-physiologique, appelé «contrôle de cheval le permet, la main libre qui fixait le chanfrein
porte » et que les vétérinaires connaissent bien, per- vient alors saisir le manche du tord-nez, le positionne,
met aussi de bloquer la douleur. Ceci permet de réa- et «l’emprisonne» entre son bras et son corps vers les
liser, sans contention, des actes simples et rapides aisselles, puis le fait tourner pour obtenir une tension
comme les injections. de la cordelette, suffisante pour fixer le nez du che-
val. Lorsque le comportement du cheval ne le permet
La saisie d’un pli de peau en avant de l’épaule, de pas, le manche du tord-nez est confié à celui qui
façon ferme, à la force du poignet, immobilise le che- tient la longe et qui le tourne jusqu’à fixation du nez
val et induit une posture en latéro-flexion axiale du du cheval par la cordelette. Une fois le tord-nez posé,
même côté. Cette prise ne peut pas être maintenue le cheval est observé quelques secondes, la pression
très longtemps, mais elle permet la mise en place d’un exercée sur le nez peut être modifiée en serrant plus
autre moyen de contention physique telle que la ou en desserrant, le tord-nez est alors tenu à deux
prise d’un pied, la prise de la queue, ou la mise en mains par la même personne qui enserre en même
place du tord-nez. temps la longe contre le tord-nez. À ce stade, celui qui
L’utilisation du tord-nez correspond à un niveau de tient le tord-nez et celui qui intervient sur le cheval
contention supérieur aux techniques décrites précé- se placent du même côté. S’il y a un changement de
demment (photos 4a, 4b, 4c, 4d, 4e, 4f et 4g). côté pour l’intervention, les deux changent. Durant la
L’immobilisation obtenue est meilleure, mais les mise en place du tord-nez, on évite toute stimulation
risques sont plus grands. Le tord-nez a des effets irri- extérieure, les tapotements sur celui-ci ne sont pas
tants, antalgiques par la sécrétion d’endorphines, et souhaitables. Le retrait du tord-nez qu’il soit anticipé
immobilisant. L’équilibre entre ces différents effets est ou en fin d’intervention est à faire rapidement, c’est-
variable d’un patient à l’autre et instable au cours du à-dire que la vitesse de rotation pour le desserrer doit
temps chez le même patient; il convient donc de être rapide, car le cheval au moment de la libération
savoir détecter les signes d’intolérance à ce type de de son nez, peut avoir des mouvements d’encolure
contention. La mise en place du tord-nez peut être violents qui transforment le tord-nez en boomerang,
faite par une seule personne, celle qui tient la longe, c’est aussi pour cette raison qu’il doit être tenu à
mais cela demande de l’habitude. Plus fréquemment, deux mains car un tord-nez libéré est une arme redou-
le tord-nez est mis en place par deux personnes. S’il table. Traditionnellement il est en bois, un manche de
s’agit d’un poulain ou d’un cheval agité, les deux per- pioche convient très bien, certains sont en tube PVC,
sonnes se placent du même côté de l’animal. Dans ce ce qui facilite la désinfection, mais ils sont plus fra-
cas la personne qui tient la longe se trouve à l’épaule giles. La longueur du tord-nez est de un mètre, la

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ABORD ET CONTENTION DU CHEVAL

5a 5b

5c 5d

PHOTO 5 : BARRES DE CONTENTION. Photo 5a. Les barres de contention sont des équipements des cliniques
vétérinaires, ici à gauche, une barre d’examen et à droite, une barre de soins. Photo 5b. Les barres sont couramment
utilisées pour l’imagerie médicale. Photo 5c. Les chevaux rentrent plus facilement dans les barres par le côté. Photo 5d.
Barre équipée pour un palper transrectal (on remarque la marche placée au sol derrière le cheval), et pour des soins
de dos (on remarque le tabouret placé de côté) (Photos Francis Debrosse).

cordelette est une boucle de 35 centimètres, et d’un Les barres d’examen, autrefois appelées « travails »,
diamètre de 7 mm. Le tord-nez est un élément de sont des équipements des cliniques vétérinaires.
contamination d’un cheval à l’autre et d’une écurie à Elles conviennent aux chevaux qui tolèrent bien les
l’autre, il convient de le désinfecter et de l’utiliser avec transports en van. Les barres sont de différents types
des mains propres et sèches. en fonction des actes auxquelles elles sont adaptées.:
Durant la contention il est nécessaire de connaître les barre de médecine, barre de gynécologie, barre
signes d’intolérance, et aussi d’en informer celui qui de chirurgie, barre d’imagerie médicale (photos 5a, 5b,
tient le cheval, avec une instruction précise de ce qu’il 5c, 5d).
a à faire. La mise en place du tord-nez en est l’exemple Les entraves ne sont plus utilisées, si ce n’est parfois,
parfait. On précise qu’il ne peut pas lâcher le tord-nez dans les Haras, sur les juments.
tant qu’on ne dit rien, et que par contre, il faut l’en-
lever très vite lorsqu’on en donne l’ordre. Lorsqu’un CONTENTION CHIMIQUE
tord-nez n’est pas toléré, s’il est enlevé assez tôt, il y ET CONTENTION COMBINEE
a un « moment de grâce » de quelques secondes, qui
permet au praticien de sang-froid de terminer son Les alpha 2 adrénergiques sont utilisés pour leurs
acte sans la contention. Les signes à ne pas manquer effets sédatif et analgésique. On peut dire qu’ils sont
sont : la polypnée (le cheval souffle), les tremble- la camisole chimique du vétérinaire équin. Ils s’asso-
ments musculaires, le faciès crispé, la transpiration, cient bien avec la mise en place du tord-nez (conten-
l’émission de bruits, la posture ramassée. Ces signes tion combinée), En association avec un morphinique,
d’intolérance précèdent le coup de pied, le saut de ils permettent la mise en place d’une antalgie
mouton, la ruade, la levade, la fuite, tout ceci en majeure. Ils ont des effets secondaires qui font que
fonction du tempérament du cheval. leur usage est réservé aux vétérinaires. 

Maladies des chevaux 29


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GÉNÉRALITÉS

NORMES ET CLIGNOTANTS DE BONNE SANTÉ

Le cheval présente un certain nombre de normes de • Durée de l’œstrus: 6 jours en moyenne (2 à 15 jours).
bonne santé qui évoluent avec l’âge, la race. Il est im- • Réapparition de l’œstrus après le poulinage: 5 à 12
portant de les connaître afin de savoir si le cheval se jours.
trouve dans la norme ou hors de la norme (au-dessous • Durée de la gestation : 11 mois, soit 340 jours en
ou au-dessus). moyenne (320 à 365 jours).
LA TEMPÉRATURE RECTALE • Lait: quantité: 8 à 25 litres par jour, selon les races
pendant les 2-3 premiers mois (ou 2,5 à 3 kg par 100kg
DU CHEVAL de poids vif de la jument).
• Chez le poulain: 38,5°C • Nombre de tétées par jour: 2 à 4 par heure la pre-
• Chez l’adulte: 37 à 38°C mière semaine puis 1 toutes les 2 heures à 6 mois.
Toutefois, pour être représentative, la température • Sevrage: vers le 6e mois.
d’un cheval doit être prise le matin au repos, au box.
MÂLE
FRÉQUENCE CARDIAQUE Dès l’âge de 2 ans : apte à la saillie.
(nb de battements/minute) • Descente testiculaire: peut survenir jusqu’à deux ans.
• Chez le poulain : 50 à 80 battements par minute. • Volume de l’éjaculat: 70ml en moyenne (10 à 120ml).
• Chez l’adulte: 30 à 45 battements par minute. • Nombre de spermatozoïdes par ml: 100 à 400mil-
lions (seuil minimum tolérable: 60).
Le rythme doit être régulier et on peut entendre ma-
joritairement deux bruits cardiaques (Boum et Ta). Le • Pourcentage de spermatozoïdes vivants: 60 à 80 %
cœur s’ausculte en arrière du coude à droite et à gauche. en sperme frais et 30 à 40 % en sperme congelé.
Pour mesurer la fréquence cardiaque, il est également SANG ET URINE
possible de prendre le pouls au niveau de l’artère fa-
ciale ou de l’artère faciale transverse par exemple. Le sang est fréquemment prélevé pour analyse dans le
cadre d’une pathologie, d’un bilan pré-anesthésique ou
FRÉQUENCE RESPIRATOIRE du suivi d’un cheval sain et sportif par exemple. Des
paramètres hématologiques (globules rouges, globules
(nb de cycles respiratoires/minute) blancs, plaquettes), biochimiques, endocrinologiques
• À la naissance: 70-80 mouvements/min ou sérologiques peuvent être mesurés. Leurs valeurs
• 1 à 24heures: 40-50 mouvements/min doivent être interprétées en fonction de divers fac-
• 24heures à 6 mois: 25-35 mouvements/min teurs de variation que sont la race, l’âge, la discipline
• >6 mois: 6-20 mouvements/min ou spécialité du cheval, l’état de nervosité au moment
de la prise de sang, la date du dernier exercice ou
On peut compter le nombre de cycles respiratoires en l’heure du dernier repas. Il est donc important, dans la
regardant le creux du flanc du cheval. Comme chez l’hom- mesure du possible, de standardiser le moment du pré-
me, l’inspiration est active et l’expiration est passive. lèvement (le matin au box, avant le repas, 48 ou
72heures après un exercice intense ou un stress, trans-
MUQUEUSES port notamment), d’effectuer ce prélèvement avec
Les muqueuses du cheval sont rosées. Elles sont une contention minimale et d’interpréter les résultats
visibles en soulevant la lèvre supérieure (Photo 1) ou en fonction de normes adaptées au cheval (race, âge,
au niveau de l’œil. discipline). Il existe d’autres facteurs de variation liés
aux conditions de transport des prélèvements et au
ACTIVITÉ DE REPRODUCTION laboratoire d’analyse.
FEMELLE - De l’âge de 18 mois à 25 ans: L’urine peut être également prélevée dans le cadre
• Cycle: de février à août (hémisphère nord). d’une pathologie mais également dans le cadre de
• Durée du cycle: 3 semaines en moyenne (14 à plus contrôles anti-dopage. Les normes de ces paramètres
de 30 jours). sont données dans les tableaux page ci-contre. 

30 Maladies des chevaux


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NORMES ET CLIGNOTANTS DE BONNE SANTÉ

Paramètres Adulte Race Pur-sang Pur sang Anon Adultes Poneys Poneys
toutes races lourde 1 an 3 ans (1-4 mois) (plus de < 15 ans > 20 ans
à l’entraînement 40 mois)
Globules rouges 8,2-12,4 6,8-12,9 7,5-11,5 8,6-10,5 7,72 ± 0,76 5,41 ± 0,87 7,2 ± 0,7 7,4 ± 1,1
(M/mm3)
Hémoglobine 12,5-17,3 8,0-14,0 10,0-14,3 13,0-16,1 11,8 ± 1,2 11,1 ± 1,6 10,2 ± 0,5 11,5 ± 1,4
(g/dl)
Hématocrite (%) 40-50 24-44 30-40 35,0-43,0 33,6 ± 3,2 32.1 ± 4.5 31,7 ± 1,7 36,5 ± 4,7
Globules blancs 6200-10500 5500-9500 6000-15000 6900-9800 14461 ± 3183 10902 ± 3167 9900 ± 1900 9300 ± 1700
ou leucocytes
(/mm3)
Neutrophiles 53-67 % 35-75 % 3700 – 5400 3900-5200 6473 ± 1836 4911 ± 1623 4800 ± 1700 5300 ± 1400
(/mm3 et%) (40-53%) (48-64%)
Eosinophiles 0-4% 0-3% 100-1000 0-200 779 ± 384 1385 ± 697 130 ± 90 380 ± 390
(/mm3 et%) (1-5%) (1-2%)
Monocytes 1-6% 2-12% 200-500 200-560 599 ± 264 380 ± 164 510 ± 270 300 ± 160
(/mm3 et%) (2-5%) (2-6%)
Lymphocytes 38-47% 2-10 % 3500-4900 2300-3400 6268 ± 1837 4067 ± 1398 4410 ± 1470 3350 ± 870
(/mm3 et%) (35-49%) (28-42%)
Plaquettes 150-300 - 118-243 127-206 336 ± 120 248 ± 75 - -
(103/mm3)
Tableau 1. Normes hématologiques chez le cheval en fonction de la race et de l’âge

VALEURS MOYENNES DES PARAMÈTRES • Urée : 0,2 à 0,4 g/L


BIOCHIMIQUES USUELSMESURÉS • GGT < 25 UI/L
AU REPOS: • Phosphatase Alcaline (PAL) :
• Fibrinogène : 1 à 3 g/L - 215 à 385 UI/L
• Protéines totales : 60 à 75 g/L - 427 ± 185 UI/L chez des chevaux de plus de 20 ans
• Albumine : 30 à 40 g/L - 484 ± 165 UI/L chez des poneys de plus de 20 ans
• Acides biliaires < 10 μmol/l
• Bilirubine totale : 9-21 mg/L IONOGRAMME:
• CPK < 150 UI/L • Sodium (mEq/L) : 134 - 144
• ASAT < 350 UI/L • K (mEq/L) : 3,2 – 4,2
• Créatinine : 10 à 20 mg/L • Cl (mEq/L) : 94 - 104
• Ca (mg/l) : 105 - 120
URINES:
• Densité:
- 1008 – 1040 chez l'adulte
- 1001 – 1025 chez le poulain
• pH :
- 7,5 à 8,5 chez l’adulte
- 5,5 à 8,0 chez le poulain
• Fréquence des mictions : 6 à 8 fois par jour
• Quantité : 12 à 17l par jour chez un adulte de 500kg
• Aspect : souvent trouble
1
• Consommation d’eau : entre 15 à 60l/jour selon la
Photo 1. Les muqueuses d’un cheval doivent être roses taille du cheval, son exercice et les conditions cli-
(Photo Anne Couroucé-Malblanc). matiques

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GÉNÉRALITÉS

L’ADMINISTRATION DES MEDICAMENTS


CHEZ LE CHEVAL
L’administration des médicaments chez le cheval fait • Injection intra-mammaire : sans aiguille et après
suite à une prescription vétérinaire informant des vidange et nettoyage de la mamelle.
effets indésirables possibles ainsi que de la réglemen- • Injection intra-péritonéale : usage strictement
tation sur les délais pour le dopage et la possible réservé au vétérinaire.
entrée de l’animal dans la filière bouchère pour
laquelle le document de «traitement médicamenteux» VOIE ORALE
sera rempli.
Les présentations pour administration orale sont
VOIE INJECTABLE variées: pâte, poudre, sirop, comprimés et granulés.
Les pâtes orales sont désormais faciles à utiliser. L’ad-
L’asepsie est la règle commune à toutes les injections: jonction de confiture ou de miel peut être utile pour
propreté du flacon à ponctionner, seringues et aiguilles l’administration des autres formes. En cas d’ajout du
stériles et à usage unique. L’opérateur aura les mains produit à la ration, la mangeoire devra être vérifiée
propres. Les produits seront utilisés selon les indica- pour s’assurer de la prise et éviter tout surdosage ulté-
tions du laboratoire (conservation, dates de péremp- rieur. Vus les risques de dopage, les chevaux ne doi-
tion). vent pas changer de box et les mangeoires être net-
Pour la sécurité du cheval et des intervenants, les règles toyées après chaque traitement. La réalisation de
de la contention s’appliquent pour les injections : sondage naso-gastrique est réservée au vétérinaire.
mettre un licol, une longe, rester au box, faire tenir la
tête, mettre un tord-nez si besoin. VOIE RECTALE
Avant injection, la peau est nettoyée, passée à l’alcool. La voie rectale n’est guère utilisée que chez le poulain
Le cheval est averti par contact de la main près du site lors de rétention de méconium pour la réalisation de
d’injection. L’aiguille est doucement introduite jusqu’à lavements à l’eau savonneuse avec une sonde souple
la garde. et à bout mousse.
• Injection sous-cutanée : pincer la peau et injecter APPLICATION LOCALE
dans le pli, sans le traverser. La peau gonfle au site d’in-
jection (sur l’encolure devant l’épaule). Avant toute application locale, la peau est nettoyée,
les poils tondus ou rasés. L’intégrité de l’épiderme sera
• Injection intramusculaire: selon les sites (bas de l’en- vérifiée avant traitement et le temps d’application
colure dans le triangle devant la scapula - Photos 1, 2 contrôlé.
et 3, croupe dans les fessiers, cuisse, poitrail dans l’ars,
membres au-dessus du coude ou le bas de la fesse), Dans l’œil, gouttes de collyre ou pommade doivent
les produits administrés et la répétition des injections, être déposées dans l’angle inférieur et un massage de
des réactions voire des abcès sont possibles. L’injec- la cornée avec la paupière permet leur étalement. 
tion est pratiquée aiguille démontée. L’absence de sang
sera confirmée par aspiration avant injection, 30 ml
maximum par point. Hématomes ou inflammations se
résorbent assez bien spontanément.
• Injection intraveineuse (photo 4): réservée aux per-
sonnes expérimentées car risques importants (injec-
tion intra-artérielle ou périveineuse). Généralement
réalisée dans une veine jugulaire, l’injection ne sera pas
tentée si la veine n’est pas identifiable après com-
pression.

32 Maladies des chevaux


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L’ADMINISTRATION DES MÉDICAMENTS CHEZ LE CHEVAL

3 4

Photo 1. Réalisation d’une injection intra-musculaire dans l’encolure. (Photo Claire Scicluna). Photos 2 et 3. Injection
intramusculaire dans le muscle de la fesse et dans la cuisse (Photos Anne Couroucé-Malblanc). Photo 4. Aiguille en place
dans la veine jugulaire pour injection intra-veineuse (Photo Claire Scicluna).

Maladies des chevaux 33


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GÉNÉRALITÉS

CONTRÔLE DE MÉDICATION
Le contrôle anti-dopage
DÉFINITION LES COURSES
Le contrôle anti-dopage consiste à détecter des sub- Ce code des courses précise qu’un cheval de course
stances ou des manipulations permettant l’améliora- ne doit pas receler dans ses tissus, fluides corporels,
tion des performances des chevaux de course ou de ou excréments de substances prohibées au jour de la
compétition équestre. déclaration de partant, au trot comme au galop.
Au trot, le cheval ne peut subir aucun traitement à par-
RÉGLEMENTATION tir du jour de son engagement.
En France, il existe d’une part une loi commune à tous Une liste de substances prohibées est établie et les
les sportifs, dont les chevaux de sport et ceci par le institutions rendent l’entraîneur responsable de tout
biais de la fédération française équestre et d’autre part traitement administré à son cheval. Les sanctions sont
des règlements inclus dans le code des courses qui d’ordre financier et suspensif.
gèrent le contrôle anti-dopage dans les courses de trot Des contrôles peuvent être réalisés à l’entraînement;
et de galop. l’entraîneur doit pouvoir produire une ordonnance de
traitement correspondant à la substance détectée.
LE SPORT
Code du sport: La loi Lamour de 2006. LES SUBSTANCES INTERDITES
La loi 2006-405 du 5avril 2006, (loi «Lamour»), qui crée SPORTS ÉQUESTRES
l’Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD), L’arrêté du 21 novembre 1996 s’applique encore pour
organise le système de contrôle. l’animal. Schématiquement, seuls les antibiotiques
La FFE a dû modifier son règlement de discipline de (excepté les formes retard à base de procaïne), les vac-
lutte contre le dopage en 2008. Les sanctions prévues cins et les antiparasitaires sont autorisés.
lors de dopage animal sont l’annulation des résultats
individuels et le retrait des médailles, des points et des COURSES
prix, ainsi que des interdictions s’exerçant sur: Dans les codes des courses, les listes de substances
– la participation de l’animal à des compétitions; prohibées sont sensiblement identiques.
– la participation du propriétaire, de l’entraîneur ou L’EHSLC (European Horseracing Scientific Liaison Com-
du sportif, aux compétitions et manifestations spor- mittee) édite une liste de temps de détection pour des
tives; substances courantes, à l’intention des vétérinaires
traitants.
– la participation directe ou indirecte à l’organisation
et au déroulement des compétitions, des manifes- Le vétérinaire est donc la seule personne habilitée à
tations et des entraînements; donner une estimation du temps de détection et doit
– l’enseignement contre rémunération de la pratique vous informer de la possibilité de réaliser une analyse
de l’équitation ou l’entraînement des pratiquants. de dépistage avant la reprise de la compétition ou des
courses.
Ces sanctions disciplinaires peuvent également
s’étendre au retrait provisoire de la licence, voire à la En France, le Laboratoire des Courses Hippiques gère
radiation. l’ensemble des analyses de contrôle anti-dopage issues
des courses et du sport équestre. 
Les sanctions, prononcées par la commission fédérale
de 1re instance de lutte contre le dopage animal, sont
entérinées par l’AFLD, qui peut les alléger ou les alour-
dir. La personne responsable peut faire appel de la
décision de la commission de 1re instance.

34 Maladies des chevaux


P010_035_MDC_CH1_GENERAL:012_014_I_INTRO 25/01/10 9:12 Page 35

CONTRÔLE DE MÉDICATION

1 2

Photo 1. Le prélèvement de base de la lutte contre le


dopage est un prélèvement d’urine sur miction sponta-
née récupéré avec du matériel à usage unique ouvert
devant la personne responsable, un prélèvement sanguin
est en plus systématiquement réalisé. Photo 2. Les échan-
tillons urinaires et sanguins sont chacun répartis dans
deux contenants différents (échantillon A et échantillon
B) qui sont scellés. Ici, les deux flacons d’urine. Photo 3.
Les échantillons urinaires et sanguins répartis en échan-
tillon A et échantillon B sont rendus anonymes pour l’ex-
pédition au laboratoire (Photos France Galop).

Maladies des chevaux 35


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TECHNIQUES D’IMAGERIE

IMAGERIE DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR


DU CHEVAL
Radiographie, échographie,
scintigraphie, IRM et scanner
L’imagerie de l’appareil locomoteur du cheval est une à identifier des lésions osseuses non visibles radio-
étape essentielle pour l’établissement d’un diagnos- graphiquement ou situées sur des régions difficiles à
tic précis lors de troubles locomoteurs responsables radiographier comme le bassin.
de boiterie ou de baisse de performances. Aujourd’hui, Le scanner et l’IRM sont deux techniques d’imagerie
Cinq techniques d’imagerie sont utilisées en méde- sectionnelle donnant des images en coupe de la région
cine vétérinaire équine. Deux sont employées en rou- examinée. La différence principale est que le scanner
tine : la radiographie et l’échographie ; trois autres utilise les rayons X et par conséquent est plus dédié
techniques peuvent être mises en œuvre face à des au diagnostic des lésions osseuses. L’IRM, fondée
situations cliniques plus complexes, généralement comme son nom l’indique sur l’utilisation d’un champ
après les précédentes notamment en raison du coût magnétique intense, a la grande spécificité de fournir
de ces examens: la scintigraphie osseuse, le scanner une imagerie de haute qualité pour tous les types de
et l’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM). tissus ce qui lui confère une supériorité par rapport
La radiographie est une technique utilisant les rayons au scanner. Pratiquée sous anesthésie générale comme
X qui permet le diagnostic d’un grand nombre de le scanner, l’IRM a connu une évolution récente utile
lésions osseuses. Elle s’est considérablement moder- par le développement de machines permettant, sur
nisée ces 10 dernières années par le développement des chevaux debout tranquillisés, l’examen des
de la radiographie numérique. Il faut toutefois noter membres du pied au carpe (genou) et tarse (jarret).
que cette évolution a apporté un grand confort de L’examen scanner à rayons X peut être réalisé chez
travail mais n’a pas abouti à une plus grande capacité le cheval à l’aide d’appareil nécessitant d’importants
diagnostique de cette technique par rapport à la radio- investissements à l’achat et en maintenance, des salles
graphie traditionnelle. Cette modalité d’imagerie est d’examen spacieuses et une anesthésie générale. Il a
complétée aujourd’hui parfaitement par l’échogra- montré son efficacité pour l’imagerie diagnostique des
phie qui permet d’étudier les tissus peu visibles à la os et de la région des sinus. Des machines plus
radiographie. En effet l’échographie est une technique récentes, plus mobiles peuvent maintenant être utili-
utilisant les ultrasons qui a d’abord été employée pour sées sur le cheval. On peut ainsi réaliser des images
diagnostiquer les lésions tendineuses. Aujourd’hui son du doigt antérieur sur le cheval debout et des
utilisation est beaucoup plus vaste grâce au dévelop- membres sur le cheval couché. La chirurgie assistée
pement de l’échographie articulaire offrant une étude par le scanner est actuellement en pleine expansion.
détaillée des articulations (surfaces osseuses, carti- Elle est très utile sur les fractures complexes et sur
lage articulaire, liquide synovial, capsule articulaire et des chirurgies orthopédiques qui nécessitent un abord
ligaments) mais également à son emploi pour contrô- minimal. L’association du scanner et de l’arthroscopie
ler la réalisation d’injections diagnostiques ou théra- sur le cheval couché permet de faire un diagnostic
peutiques délicates (injections échoguidées). plus précis et d’envisager des traitements plus ciblés,
La scintigraphie osseuse permet d’identifier les particulièrement sur les articulations évoluant vers
régions lésées du squelette, c'est-à-dire l’établisse- l’arthrose.
ment d’un diagnostic topographique, par l’injection En conclusion, les progrès constants des techniques
intraveineuse d’un produit radioactif (Technétium lié d’imagerie et notamment l’utilisation de l’IRM chez le
à des biphosphonates) se fixant préférentiellement cheval ont permis d’accroître considérablement la
sur les régions anormales du squelette. Les intérêts connaissance et la compréhension des affections
majeurs de la scintigraphie résident dans sa capacité locomotrices équines. 

36 Maladies des chevaux


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IMAGERIE DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR DU CHEVAL

1 3

Photo 1. Radiographie de profil de la région lombaire montrant une arthro-


pathie intervertébrale évoluée entre la 2e et 3e lombaire (flèches). Photo 2.
Coupe transversale échographique de la face crâniale du grasset révélant
une lésion d’ostéochondrose (flèches) de la lèvre latérale de la trochlée
fémorale. L’aspect normal du cartilage articulaire (tête de flèche) et de la
surface osseuse sous-jacente est visible dans la partie gauche de l’image.
Photo 3. Images scintigraphiques de profil des jarrets droit et gauche d’un
galopeur démontrant l’existence d’une lésion osseuse (fracture de fatigue)
du tibia droit (flèche). Photo 4. Image IRM en coupe frontale d’un boulet
postérieur chez un trotteur permettant l’identification d’une contusion
osseuse du condyle métatarsien (flèches). Cette lésion n’était pas visible à
la radio (Photos CIRALE ENVA). 4

5 7
6

Scanner • Photo 5. Mise en place du doigt d’un cheval entre l’anneau du tomodensitomêtre pour la réalisation
d’un scanner sur le cheval debout tranquillisé. Photo 6-7. Fracture complexe de la première phalange, visualisée
au scanner en trois dimensions et sur une coupe (Photos Roland Perrin).
Maladies des chevaux 37
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TECHNIQUES D’IMAGERIE

L’ENDOSCOPIE CHEZ LE CHEVAL

DÉFINITION ENDOSCOPIE DE L’ESTOMAC


Un endoscope ou fibroscope est un outil composé OU GASTROSCOPIE
de fibres optiques et d’une source de lumière per- La réalisation d’une gastroscopie nécessite un endo-
mettant de pénétrer dans des orifices naturels. La scope de 3 mètres de long. Cet examen nécessite de
première utilisation de l’endoscopie remonte à 1888 mettre le cheval à jeun la veille au soir (environ
à l’école vétérinaire de Vienne en Autriche et avait 15heures de diète): le cheval ne mange pas mais peut
permis de décrire, pour la première fois, l’anatomie boire. Pour effectuer une gastroscopie, on passe éga-
du larynx, du pharynx et des cavités nasales chez des lement par un naseau. Une fois dans le pharynx, on
chevaux normaux et anormaux. dirige l’endoscope vers l’entrée de l’œsophage, au-
Il existe de nos jours, de nombreux endoscopes ou dessus du larynx (photo 3) et on passe alors dans les
vidéo-endoscopes (permettant de voir l’image sur un voies digestives : œsophage puis cardia et estomac
écran), de différentes longueurs et diamètres per- (photo 4) puis pylore et duodénum lorsque la lon-
mettant divers examens. gueur du gastroscope le permet par rapport à la taille
du cheval. Cet examen est particulièrement utilisé lors
ENDOSCOPIE DES VOIES de suspicion d’ulcères gastriques (cf. chapitre sur les
ulcères gastriques) ou dans le cadre de l’évaluation
RESPIRATOIRES d’un cheval qui maigrit.
AU REPOS
La première utilisation de l’endoscopie en méde- ENDOSCOPIE DES VOIES URINAIRES
cine vétérinaire est l’examen des voies respiratoires. L’endoscopie est également utilisée dans le cadre de
L’endoscope est rentré dans un naseau (photo 1) et l’évaluation des voies urinaires chez le mâle et chez la
permet la visualisation des voies respiratoires supé- femelle, afin d’examiner notamment la vessie. Elle est
rieures (méats ventraux et moyens, pharynx, poches réalisable avec un appareil à optique simple ou idéa-
gutturales, larynx) mais également le début des voies lement un vidéo-endoscope, sous réserve de disposer
respiratoires profondes (trachée, carina, début des d’un système d’insufflation indispensable pour per-
mettre la progression de l’endoscope sans dommage
bronches). Pour aller jusqu’à la carina sur un cheval de
et une bonne visualisation des parois. Sur un mâle cet
500 kg environ, il est nécessaire d’utiliser un endo-
examen requiert un endoscope de diamètre inférieur
scope d’une longueur d’environ 1,4 m. à 1cm.
C’est un examen qui apporte une aide précieuse au L’examen commence généralement par la vessie
praticien dans le diagnostic des affections des voies (photo 5) et permet d’observer l’écoulement des
respiratoires (cf. chapitres sur les affections des voies urines, et de voir s’il y a des anomalies (inflammation,
respiratoires supérieures et profondes). masse…)
À L’EXERCICE ENDOSCOPIE DES VOIES GÉNITALES
Il est possible de mettre en place un endoscope sur
un cheval et de lui faire faire un exercice. Jusqu’à pré- L’endoscopie est également utilisée pour évaluer l’ap-
pareil génital de la femelle et du mâle. Pour la femelle,
sent ceci était effectué sur tapis roulant, le cheval
cela permet de visualiser le col de l’utérus notamment.
trottant ou galopant avec un endoscope en place
C’est un examen indiqué lors de suspicions d’affec-
pour visualiser ses voies respiratoires. Très récem-
tions comme une déchirure du col de l’utérus par
ment, des endoscopes ont été développés pour per- exemple. Cela permet également de réaliser des insé-
mettre ces examens avec un cheval effectuant un minations artificielles sous endoscopie.
exercice sur la piste (photo 2).
Les images sont visualisées en temps réel et sont AUTRE
enregistrées ce qui permet de diagnostiquer des ano- Il est également possible d’évaluer le rectum en cas
malies décelables uniquement au cours d’un exercice. de suspicion de lacération rectale par exemple. 

38 Maladies des chevaux


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L’ENDOSCOPIE CHEZ LE CHEVAL

1 2

3 4

Photo 1. Introduction d’un endoscope dans le naseau droit d’un cheval. Photo 2. Système d’endoscopie embarqué per-
mettant de réaliser des endoscopies des voies respiratoires supérieures à l’exercice sur la piste. Photo 3. Vue à l’endo-
scopie du pharynx et larynx d’un cheval: l’entrée de l’oesophage se trouve au dessus du larynx (flèche). Photo 4.Vue de
l’estomac d’un cheval montrant la partie non glandulaire (blanche) et glandulaire (rouge). On note la présence de quelques
gastérophiles. Photo 5. Vue à l’endoscopie de la vessie chez une jument de 5 ans. On visualise la paroi de la vessie ainsi
que l’urine (jaune) et l’endoscope indiquant la place de l’urètre (Photos Anne Couroucé-Malblanc, ENVN).

Maladies des chevaux 39


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TECHNIQUES D’IMAGERIE

LA LAPAROSCOPIE OU COELIOSCOPIE
CHEZ LE CHEVAL

INTRODUCTION tion sous laparoscopie est indiquée chez le cheval pré-


sentant des facteurs de risques majeurs à l’anesthésie
La laparoscopie est une technique chirurgicale qui per-
générale. Son utilisation est également très intéres-
met de visualiser et d’intervenir à l’intérieur de la cavité
sante lorsque le cheval doit être remis au travail rapi-
abdominale avec une effraction minimale. Elle est uti-
dement (48heures après l’intervention).
lisée chez l’homme depuis une centaine d’années mais
chez le cheval seulement depuis une trentaine d’an- L’ovariectomie était auparavant réalisée par laparo-
nées. Sur ce dernier, elle peut s’effectuer debout sous tomie ou colpotomie. La technique laparoscopique
neuroleptanalgésie (cheval tranquillisé) ou couché représente un réel progrès en particulier pour les
sous anesthésie générale. tumeurs ovariennes où des ovaires même très volu-
mineux peuvent être extraits sur jument debout (pho-
APPLICATIONS tos 3, 4, 5). Cette technique permet de parfaitement
L’une des premières applications thérapeutiques de la visualiser l’ovaire et d’en effectuer sa dissection, son
laparoscopie fut l’exérèse de testicules abdominaux hémostase (nœuds extracorporels, électrocoagula-
sur cheval couché. La cryptorchiectomie reste l’une tion, Ligasure ND) sans tension sur les mésos. Diverses
des chirurgies les plus accessibles en laparoscopie. techniques pour réduire la taille d’ovaires volumineux
Aujourd’hui, elle est réalisée sur cheval debout (pho- permettent leur extraction par une mini laparotomie,
tos 1 et 2) pour limiter les risques anesthésiques. L’in- ce qui diminue considérablement les risques de com-
tervention nécessite la mise en place de trois trocarts plication et le temps de convalescence par rapport
de 1cm de diamètre. Après double ligature du cordon, aux techniques classiques.
le testicule peut être laissé dans l’abdomen limitant Les autres applications courantes de la laparoscopie
ainsi l’effraction abdominale. chez le cheval incluent la hernioplastie pour prévenir
Depuis quelques années, une technique de stérilisa- les récidives de hernie inguinale chez l’étalon, la fer-
tion sur testicules descendus a été développée. La meture de l’espace néphro-splénique pour prévenir
technique est la même que pour un testicule cryp- les incarcérations du colon dans cet espace, les adhé-
torchide mais après la double ligature, le cordon est siolyses intestinales, les biopsies…
sectionné à l’aide de ciseaux cœlioscopiques. Le Liga-
sure ND peut également être utilisé pour cette pro- CONCLUSION
cédure. Le testicule est laissé en place dans le scro- La laparoscopie chez le cheval a donc une place de
tum et s’atrophie en 5 mois. Un dosage de la choix en chirurgie équine de part ses nombreuses
testostérone est effectué 3 mois après la castration applications diagnostiques et thérapeutiques en par-
pour contrôler l’efficacité de la technique. La castra- ticulier sur cheval debout. 

L’ARTHROSCOPIE
L’arthroscopie est la chirurgie mini invasive la plus ciel, les infiltrations des kystes osseux, l’utilisation de
pratiquée en chirurgie équine. Il est difficile de conce- la « coblation » qui est une technique permettant de
voir un bloc chirurgical équin sans arthroscopie découper des tissus mous, sans saignement et avec
actuellement. Le succès de cette intervention vient beaucoup de précision. Les articulations les plus trai-
de son aspect mini invasif et de la petitesse des tées par arthroscopie, sont les boulets, les jarrets et
ouvertures cutanées, de la faible agression de la cap- les articulations fémoro-patellaire et interphalan-
sule articulaire, du peu de complications et de la gienne distale. L’articulation fémoro-tibiale est un
bonne récupération fonctionnelle. Dans les progrès vrai challenge pour le chirurgien et le traitement d’un
récents, on peut citer: l’évolution des techniques per- ménisque ou d’un ligament n’est plus actuellement
mettant de restaurer un cartilage articulaire cicatri- du domaine de l’utopie.

40 Maladies des chevaux


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LA LAPAROSCOPIE OU COELIOSCOPIE CHEZ LE CHEVAL - L’ARTHROSCOPIE

2 3

5 6

Photo 1. Cheval préparé pour une laparoscopie debout.


Photo 2. Vue laparoscopique : testicule cryptorchide
abdominal. Photo 3. Dissection d'un ovaire tumoral à
l'aide de l’électrocoagulation. Photo 4. Mise en place de
sutures sur le pédicule ovarien. Photo 5. Extraction de
l'ovaire par une mini laparotomie. (photos Fabrice Rossignol)
Photo 6. Infiltration d’un kyste du grasset sous arthro-
scopie. Photo 7. Dissection d’un fragment plantaire de P1
sous arthroscopie avec une sonde à « coblation » (Photos
7 Roland Perrin).

Maladies des chevaux 41


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LES MALADIES VIRALES

LA GRIPPE ÉQUINE

ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE en évidence d’une réponse à l’infection. Il existe des


kits diagnostic permettant de déterminer rapide-
La grippe équine est une maladie causée par deux ment si le virus de la grippe est en cause (photo 4).
sous-types distincts de virus grippaux (H7N7 et H3N8, En ce qui concerne le diagnostic différentiel, les her-
seul le dernier semblant toujours circuler) appartenant pès virus présentent une contagiosité plus faible et
au genre influenza virus type A et à la famille des l’intensité des symptômes serait plus faible dans les
Orthomyxoviridés (photo 1). Il s’agit d’une maladie infections par d’autres virus à tropisme respiratoire
enzootique pratiquée dans le monde entier. Cette (ex : rhinovirus).
maladie sévit souvent par vagues successives, suivies
de périodes d’accalmies. D’une année sur l’autre, les PROPHYLAXIE
souches virulentes subissent des modifications anti-
géniques et génétiques. La grippe est considérée La prévention se base essentiellement sur deux points:
comme étant la maladie la plus contagieuse des voies la vaccination et des mesures sanitaires.
respiratoires chez le cheval et se manifeste de manière • La vaccination est obligatoire pour tous les chevaux
très rapprochée dans le temps sur plusieurs animaux participant à des compétitions et est vivement recom-
séjournant au même endroit. La transmission se fait mandée lors de tout rassemblement de chevaux. La
par aérosol via les gouttelettes émises lors de la toux primo vaccination se fait dès 6 mois grâce à 2 injec-
et peut même survenir chez les chevaux immunisés, tions à semaines d’intervalle. Le premier rappel se
sans réels signes cliniques. fait 6 mois plus tard. Ensuite, les rappels suivants sont
semestriels ou annuels selon les réglementations en
SIGNES CLINIQUES vigueur (cf. chapitre Vaccinations).
Il existe différentes formes de grippe en fonction de • Les méthodes sanitaires sont essentiellement
la sensibilité des individus due principalement à leur l’isolement des animaux malades dés leurs premiers
statut immunitaire (passé vaccinal…). La période d’in- symptômes et une mise en quarantaine lors de l’in-
cubation est de 2 à 5 jours. Dans la forme mineure, troduction d’un nouveau cheval dans un effectif. L’ex-
l’état général n’est pas affecté et les signes cliniques trême contagiosité de cette maladie nécessite une
sont discrets, alors que dans la forme majeure, les bonne communication entre les différents profes-
chevaux présentent un syndrome fébrile associé à de sionnels de la filière. C’est pourquoi le RESPE, réseau
l’hyperthermie. Les signes cliniques les plus commu- d’épidémiosurveillance en pathologie équine créé en
nément observés sont de la toux forte, quinteuse et 1999, concentre et diffuse les informations émises par
sèche, du jetage nasal séreux (photo 2), une baisse de plus de 150 vétérinaires sentinelles qui surveillent en
l’appétit et un abattement (photo 3). Dans certains permanence l’apparition de nouveau foyer de mala-
cas, ils peuvent être accompagnés d’une conjoncti- die infectieuse, dont la grippe, sur l’ensemble du ter-
vite, de l’épiphora, un œdème des membres, de la ritoire.
myalgie et de la dyspnée. Ceci peut parfois être com-
pliqué par une surinfection bactérienne pouvant se TRAITEMENT
traduire par une pneumonie, une maladie des petites Le traitement sera essentiellement symptomatique,
voies respiratoires, une cardiomyopathie, de l’aryth- le but étant de lutter contre l’hyperthermie et éven-
mie et de l’insuffisance valvulaire. tuellement contre les surinfections bactériennes. Il
est impératif que les animaux malades soient mis au
DIAGNOSTIC repos pour une période d’un mois environ pour évi-
Le diagnostic repose sur l’isolement du virus à par- ter tout risque de complications secondaires ulté-
tir de prélèvements respiratoires effectués sur des rieures de type maladie inflammatoire des petites
chevaux en phase aiguë de la maladie ou sur la mise voies respiratoires. 

42 Maladies des chevaux


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LA GRIPPE ÉQUINE

1 2

Photo 1. Virus de la grippe (vue au microscope électro-


nique) (photo Guillaume Fortier, Institut Pasteur, Laboratoire Frank
Duncombe), Photo 2. Cheval atteint de grippe présentant
un jetage séreux (photo Valérie Deniau, Clinique Vétérinaire de
Grosbois). Photo 3. Cheval atteint de grippe présentant un
abattement marqué (photo Valérie Deniau, Clinique Vétérinaire
de Grosbois). Photo 4. Kit rapide de diagnostic pour la
4 grippe (photo Laboratoire Frank Duncombe).

Maladies des chevaux 43


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LES MALADIES VIRALES

EHV 1/4 (RHINOPNEUMONIE)

ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE DIAGNOSTIC


La Rhinopneumonie est une maladie virale conta- Le diagnostic de laboratoire est nécessaire. L’analyse
gieuse causée par un Herpès Virus Équin (EHV). Elle hématologique évoque une infection virale non spé-
peut se présenter sous différentes formes : respira- cifique (leucopénie 5 à 7 jours puis leucocytose lym-
toire, abortive, néonatale et nerveuse. phocytaire 20 jours).
Les deux herpes virus responsables de la majorité • Forme respiratoire: isolement viral lors de la phase
fébrile de l’infection par PCR ou culture virale à par-
des troubles et ayant de graves répercussions éco-
tir de prélèvements respiratoires ; prélèvement san-
nomiques sont les herpès virus équin-1 (EHV-1) et
guin (Tube sec) pour sérologie.
herpès virus équin-4 (EHV-4). Les autres herpès virus
sont généralement responsables d’affections sub- • Forme abortive : prélèvements fœtaux (foie, pou-
cliniques comme l’herpès virus équin-2 (EHV-2) et mon) et placentaires pour analyse par PCR, culture
l’herpès virus équin-5 (EHV-5) tandis que l’herpès virale voire histologie (prélèvement formolé).
virus équin-3 (EHV-3), virus de l’exanthème coïtal est • Forme nerveuse : prélèvement sanguin, écouvillon
courant et sévit par petits foyers. naso-pharyngé ou liquide céphalo-rachidien (LCR)
pour analyse par PCR. L’écouvillon naso-pharyngé
Après une primo-infection, les herpès virus restent permet également d’effectuer une culture virale.
à l’état de latence au sein de l’organisme de l’hôte
(virus présent sans manifestation clinique) et peu- PROPHYLAXIE
vent être réactivés consécutivement à une infection Des mesures strictes de sécurité sanitaire (isolement,
virale, un stress… Ces chevaux porteurs asympto- hygiène du personnel) combinées avec un protocole
matiques constituent un réservoir de virus et donc de vaccination sont efficaces. Elles sont nécessaires
une source de contamination pour l’élevage. lors d’introduction (vaccination et isolement de 28
Le virus est transmis par voie oronasale. Les sources jours).
d’infection sont les aérosols, le placenta et les fœtus Prophylaxie sanitaire
avortés (pour EHV-1) mais également potentielle- Les mesures à prendre sont :
ment les surfaces contaminées et le personnel. • Éviter l’introduction d’animaux infectés en mettant
en quarantaine les chevaux nouveaux venus au mini-
SIGNES CLINIQUES mum 3 semaines.
• La forme respiratoire : syndrome respiratoire aigu • Assurer une bonne hygiène des locaux et des
pendant 10 jours (fièvre, difficultés respiratoires, moyens de transport (nettoyage et désinfection sys-
jetage, plus rarement toux). Longue convalescence. tématique avec des produits virucides).
Peut évoluer en pneumonie bactérienne grave en 3 • Lors d’infection, isoler les animaux infectés, désin-
à 6 jours (jetage purulent). fecter les boxes et le matériel contaminé avec de
• La forme abortive : avortements dans le dernier l’hypochlorite et rincer avec de l’eau sous pression.
tiers de gestation. Les lésions fœtales (foyers de Laisser les boxes vides pendant un minimum de trois
nécrose) sont principalement dues à l’action directe semaines.
du virus (EHV-1) que l’on retrouve sous la forme d’in- • Réduire le stress en maintenant le cheval en bon
clusions intranucléaires éosinophiles dans les cel- état pour éviter les réactivations du virus.
lules bronchiolaires ou les hépatocytes en périphé-
rie des foyers de nécrose.
TRAITEMENT
Hygiène, soins intensifs (forme nerveuse), antibio-
• La forme nerveuse : hyperthermie, puis perte thérapie préventive d’une surinfection bactérienne,
d’équilibre, paralysie (arrière le plus souvent), incon- traitement symptomatique, antiviraux (acyclovir,
tinence, perte de sensibilité. Le décubitus et les signes onéreux) pour les juments gestantes en contact et
d’atteinte cérébrale sont de mauvais pronostic. les formes nerveuses.

44 Maladies des chevaux


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EHV 1/4 (RHINOPNEUMONIE)

1 3

Photo 1. Avorton suite à un avortement dû à un herpès


virus (photo Kees van Maanen, université de Utrecht). Photo 2.
Cheval atteint de la forme nerveuse de la rhinopneumo-
nie et soutenu par des sangles (photo Mariane Sloet, univer-
sité de Utrecht). Photo 3. Hémorragie de la moelle épinière
chez un cheval atteint de forme nerveuse de rhinopneu-
2 monie (photo Lutz Goehring, Colorado).

Prophylaxie médicale = vaccination


L’immunité est de courte durée (moins de 6 mois) et
les rappels de vaccination doivent être fréquents. La
vaccination est particulièrement importante pour
les juments gestantes, pour lesquels un protocole
précis est conseillé (cf. chapitre vaccinations). Celui-
ci n’empêchera pas un avortement sporadique, mais
diminuera le risque d’infection des autres animaux au
sein de l’élevage. 

Maladies des chevaux 45


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LES MALADIES VIRALES

L’ANÉMIE INFECTIEUSE

ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE TRANSMISSION


L’anémie infectieuse est une maladie infectieuse grave, La transmission du virus se fait essentiellement par
spécifique des Équidés (photo 1). Elle est connue inoculation de sang contaminé. Elle se produit le plus
depuis très longtemps et est devenue rare, mais reste souvent par la piqûre d’arthropodes hématophages
cependant d’actualité, comme en témoignent les (type taons) qui transmettent le virus de façon méca-
foyers récents dans le sud-est de la France (mai2009). nique, celui-ci ne se multipliant pas chez l’arthro-
Cette maladie est due à un rétrovirus qui s’intègre dans pode. La contamination est également possible par
le génome des cellules de l’individu infecté qui reste tout matériel souillé par le sang d’un animal infecté
porteur du virus à vie. (aiguilles, matériel chirurgical…). Enfin, la transmission
in utero (par voie utérine) est possible, le virus ayant
SIGNES CLINIQUES la propriété de traverser la barrière placentaire et
Le tableau clinique de l’anémie infectieuse est très d’infecter le fœtus. Certaines sécrétions et excrétions
variable, avec une évolution le plus souvent chro- (lait, colostrum, jetage…) sont également virulentes au
nique entrecoupée d’épisodes aigus. La durée d’incu- moment des crises.
bation varie de 5-7 jours à plus de 3 mois. La source principale de virus est représentée par les
• Forme aiguë: On note une fièvre élevée et constante équidés infectés, notamment pendant les crises hyper-
accompagnée de tachycardie (augmentation du thermisantes car la virémie est alors maximale.
rythme cardiaque), de faiblesse musculaire, d’ataxie, de
tremblements, éventuellement avec ictère ou conges- TRAITEMENT, PRÉVENTION
tion des muqueuses oculaires et pétéchies sur les Il n’existe pas de traitement de l’anémie infectieuse,
muqueuses (photo 2). L’issue de cette forme peut être ni de vaccin efficace. La lutte contre la maladie repose
fatale. donc sur les mesures sanitaires prévues par la régle-
mentation en vigueur.
• Forme subaiguë et chronique: Elle est caractérisée
par une succession de crises: fièvre intense, anorexie, L’anémie infectieuse est inscrite sur la liste des mala-
anémie et signes inconstants (syndrome hépato-rénal, dies réputées contagieuses et la législation prévoit, en
syndrome gastro-intestinal, myocardite, méningite). cas de test de Coggins positif, la mise en interdit de
Ces phases alternent avec des périodes de rémission. l’établissement hébergeant l’animal atteint par Arrêté
On note généralement un amaigrissement, de la Préfectoral portant déclaration d’infection. Les équi-
fatigue, des œdèmes… (photo 3). Les poussées de dés atteints sont isolés, marqués et abattus dans les 15
fièvre après les efforts physiques semblent être carac- jours. Des contrôles sérologiques sont réalisés sur tous
téristiques. les autres effectifs d’équidés liés épidémiologique-
ment au foyer et sont répétés tous les 30 à 45 jours
Les crises s’arrêtent en général au bout d’un an, l’ani- jusqu’à obtenir deux tests négatifs sur tous les che-
mal restant porteur asymptomatique du virus.
vaux testés.
• Il existe des formes inapparentes soit d’emblée, soit La prévention de cette maladie passe par l’introduc-
après une forme cliniquement exprimée. tion dans un effectif indemne uniquement d’équidés
ayant un test de Coggins négatif et provenant d’un
DIAGNOSTIC effectif régulièrement contrôlé. Il est également
L’anémie infectieuse doit être suspectée dans tous les important d’appliquer des mesures permanentes d’hy-
cas de syndrome anémique (diminution des globules giène (matériel à injection unique, lutte contre les
rouges), d’hyperthermie d’origine indéterminée ou lors arthropodes, désinfection des locaux et du matériel).
de baisse de forme inexpliquée. Enfin, l’anémie infectieuse est inscrite au code rural
Le seul diagnostic de certitude repose sur la réalisa- comme vice rédhibitoire sous sa seule forme sérolo-
tion d’un test de Coggins. Il s’agit d’un test sérologique gique, avec ou sans symptômes, ce qui implique de
réalisé à partir d’une prise de sang, simple à mettre en réaliser un dépistage sérologique lors de toute tran-
œuvre, sensible et spécifique. saction commerciale (visite d’achat). 

46 Maladies des chevaux


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L’ANÉMIE INFECTIEUSE

Photo 1. Tous les équidés peuvent


être atteints par cette maladie (photo
Maud Moulin). Photo 2. Pétéchies sur
la muqueuse nasale (photo Valérie
Deniau, Clinique vétérinaire de Grosbois).
Photo 3. Cheval atteint d’anémie
infectieuse des équidés et présentant
un abattement marqué ainsi que des
oedèmes et de la diarrhée (flèches).
Pétéchies sur la muqueuse nasale
3 (photo collection ENVN, J.-P.Ganière).

Maladies des chevaux 47


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LES MALADIES VIRALES

L’ARTÉRITE VIRALE

ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE pneumonie interstitielle fulminante et/ou une enté-


Maladie à déclaration obligatoire depuis 2006 (décret rite fibronécrosante systématiquement fatales.
2006-177 du 17 Fév. 06), cette affection virale propre DIAGNOSTIC
aux équidés est causée par un virus de la famille des Les outils diagnostics sont soit l’analyse sérologique
Arteriviridae identifié sur les cinq continents avec des (tube sec) pour détection des anticorps, soit l’analyse
prévalences variables. À ce jour, seuls deux pays res- virologique pour une recherche directe du pathogène.
tent indemnes, l’Islande et le Japon.
Compte tenu du caractère asymptomatique de l’in-
En France, l’Artérite virale équine (AVE) reste rare (séro- fection, l’analyse sérologique est essentielle pour
prévalence < 10%), puisque, jusqu’en juin 2007, date de savoir si un élevage a été touché par le virus. La
l’épizootie survenue en Normandie, seuls quelques méthode de référence actuelle pour cette analyse est
cas sporadiques avaient été répertoriés. La dernière la séroneutralisation virale.
circulation virale en France a eu lieu en mai 2008. Si l’animal est en phase clinique, la recherche du virus
La transmission se fait par voie vénérienne (sperme peut être réalisée directement sur écouvillon nasal (tube
infecté) et/ou par voie aérienne (sécrétions nasales, avec milieu de transport virologique), sur le sang (tube
salive… si le cheval est en phase clinique). EDTA), sur du sperme (éjaculat complet uniquement)
Après guérison clinique, environ 30 à 40% des étalons ou, lors d’avortement, sur des prélèvements nécrop-
restent porteurs asymptomatiques du virus au sein des siques (foie, rate, poumons, thymus du fœtus et l’al-
testicules et excrètent le virus uniquement dans le lantochorion) qui seront adressés sous régime du froid
sperme. La durée de ce portage est très variable allant à des laboratoires spécialisés. Cette recherche est le
de quelques mois à toute la vie des étalons. Ces der- plus souvent réalisée par des techniques de biologie
niers constituent alors le réservoir du virus et sont moléculaire (PCR), même si la méthode recommandée
source de contamination des juments lors de la saillie. par l’OIE (Office internationale des épizooties) pour le
Les juments, les hongres et les foals de moins de 6 dépistage dans le sperme reste la culture virale.
mois ne peuvent pas être excréteurs et donc ne seront Le diagnostic différentiel comprend essentiellement
plus contagieux après leur rémission. la grippe et la rhinopneumonie.
SIGNES CLINIQUES TRAITEMENT, PRÉVENTION
En majorité, le virus de l’artérite virale équine circule Il n’existe aucun traitement spécifique. Un traitement
de manière asymptomatique. Il se peut toutefois que symptomatique avec mise au repos sera le plus sou-
le cheval soit infecté par une souche dite « patho- vent conseillé. Une prophylaxie sanitaire avec isolement
gène ». Dans ce cas, les symptômes généralement des malades devra être mise en place durant 3 semaines.
décrits sont une hyperthermie pouvant durer 4 à 5 La prophylaxie médicale par vaccination est autorisée
jours, de l’anorexie, de l’abattement, des œdèmes des depuis 2000 avec un seul vaccin disposant d’une AMM
membres («chaussettes») et du scrotum (photo 1), de pour la France depuis 2005.
la toux souvent accompagnée de jetage nasal muco- Les contrôles sérologiques sont obligatoires pour l’in-
purulent ainsi que des signes de conjonctivite. D’autres sémination artificielle (contrôle annuel) ou l’exporta-
symptômes tels qu’un œdème de la face, une érup- tion de semence. Lors de résultat sérologique positif
tion de papules cutanées (photos 2 et 3), une photo- sur un étalon non vacciné, il faut rechercher le virus
phobie, une uvéite, une subfertilité transitoire chez dans le sperme. Pour les juments, si le résultat est
l’étalon, de la diarrhée voire une stomatite ulcéreuse positif, une deuxième analyse sera réalisée en cinétique
ont également été observés. sur un deuxième sérum prélevé au minimum deux
Les manifestations les plus graves peuvent survenir semaines après le premier (le tableau 1 résume l’inter-
chez la jument gestante avec un avortement dans les prétation des résultats sérologiques).
2 à 4 semaines suivant la contamination et chez les Les obligations sanitaires pour la monte naturelle
poulains qui pourront développer une des formes sub- sont définies, pour chaque race, par le règlement du
aiguës de la maladie sous sa forme néonatale : une stud-book. 

48 Maladies des chevaux


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L’ARTÉRITE VIRALE

1 2

Photo 1. Œdème scrotal associé à une orchite bilatérale.


Photo 2. Éruption de papules cutanées chez un cheval
atteint d’artérite virale. Photo 3. Œdème de la face et
papules cutanées chez un cheval atteint d’artérite virale.
(Photos Muriel Hamon).

Résultat (1re analyse) Résultat (2e analyse) Interprétation


– – Jument non contaminante
– + Rencontre récente avec le virus :
jument potentiellement contaminante
+ + avec un écart ≥ 2 dilutions (x4) Rencontre récente avec le virus :
jument potentiellement contaminante
+ + Taux stables ou décroissants Rencontre ancienne avec le virus :
jument non contaminante

Tableau 1. Interprétation des résultats sérologiques

Maladies des chevaux 49


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LES MALADIES VIRALES

LA PESTE ÉQUINE

ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE Forme mixte


La peste équine est une maladie infectieuse transmise Elle associe les symptômes des deux premières
exclusivement par des arthropodes piqueurs dus à un formes.
virus de la famille des Réoviridae (African Horse Sick- Forme fébrile
ness). Il n’y a pas d’autre manifestation que la fièvre.
Cette affection est la première cause de mortalité Les chevaux africains, les ânes et les mulets dont sou-
virale chez le cheval, entraînant la mort dans 90% des vent une forme fébrile inapparente. En revanche, les
cas. Elle est présente en Afrique principalement mais chevaux de race européenne, ceux d’Afrique du Nord
des cas ont été identifiés il y a plusieurs années dans et du Moyen-Orient font des formes aigues et surai-
le Sud de l’Europe, en Espagne, en 1987 suite à l’im- guës.
portation de zèbres en provenance de la Namibie avec
des résurgences de la maladie dans le sud de l’Espagne TRANSMISSION
ainsi qu’au Portugal et au Maroc de 1988 à 1990.
Les Orbivirus sont transmis par des arthropodes héma-
C’est une maladie redoutable dans l’espèce équine, tophages, les culicoïdes.
entraînant de lourdes pertes. C’est une maladie répu-
tée contagieuse (MRC) en France depuis 1966. Cette affection est saisonnière. Elle est plus fréquente
à la fin de l’été. Le vecteur pique les chevaux vivant à
l’extérieur, préférentiellement en fin de journée. En
SIGNES CLINIQUES prévention, il faut donc rentrer les chevaux dans une
L’incubation prend 5 à 7 jours en moyenne. Le virus écurie avant la tombée de la nuit.
est à l’origine d’une affection respiratoire sévère et/ou
d’une atteinte cardio-vasculaire. La transmission peut également se faire par inocula-
tion à partir de matériel contaminé (sang).
Forme suraiguë («pulmonaire») (photo 1). Les symp-
tômes sont caractérisés par de l’hyperthermie (41- Le risque principal d’introduction de la maladie est
42 °C), de l’abattement et des signes respiratoires l’importation dans un pays indemne d’animaux en
(jetage nasal abondant et difficulté respiratoire mar- cours d’incubation à une époque, et dans une région,
quée qui s’aggrave avec mort par asphyxie en 24 à où existent des insectes piqueurs.
48heures). L’évolution est mortelle à 100%.
PRÉVENTION
Forme aiguë («cardio-vasculaire») (photo 2). Dans la
Elle tient compte du rôle des insectes dans la trans-
forme cardio-vasculaire, la fièvre est également pré-
mission. En milieu infecté, elle est fondée sur l’isole-
sente quoique un peu moins élevée (39-40 °C). Les
ment ou l’abattage des animaux malades ou infectés,
muqueuses deviennent rouges, du larmoiement appa-
raît. Un signe caractéristique est l’œdème de la face la destruction des cadavres et la lutte contre les
qui débute au niveau des salières puis s’étend aux insectes. Ces mesures sont toutefois insuffisantes lors
lèvres, à la langue et à la région laryngée. Il n’y a pas d’épidémie.
de traitement spécifique pour cette affection. L’évo- Un vaccin existe et est utilisé dans les zones où existe
lution est mortelle dans 90% des cas. cette maladie. 

50 Maladies des chevaux


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LA PESTE ÉQUINE

Photo 1. Forme suraiguë de la peste


équine (forme pulmonaire). Photo 2.
Congestion des muqueuses lors de
la forme aiguë de la peste équine
1
(photos collection ENVN, JP. Ganière).

Maladies des chevaux 51


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LES MALADIES VIRALES

MÉNINGO-ENCÉPHALITES VIRALES
DU CHEVAL

ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE La forme nerveuse évolue de manière aiguë ou subai-


guë. Les symptômes peuvent être de type « myéli-
Les méningo-encéphalites virales sont des affections tiques », caractérisés par une incoordination motrice
nerveuses transmises par un insecte vecteur (« arbo- et une parésie du train postérieur, ou de type «encé-
virose ») affectant l’homme (« zoonose »), les équidés phalitiques» avec une démarche incertaine, des trem-
et certains oiseaux. Elles font partie de la liste des blements, de l’abattement ou au contraire de l’exci-
maladies réputées contagieuses. Parmi celle-ci, on tation. Les formes les plus graves évoluent vers la
peut citer l’encéphalite vénézuélienne équine, les paralysie, le coma et la mort (photos 1 et 2).
encéphalites américaines de l’Est et de l’Ouest et la
fièvre du Nil occidental («West Nile»). Seuls de rares La guérison peut survenir en 20 à 30 jours mais des
cas de fièvre du Nil Occidental ont pu être identifiés séquelles peuvent persister.
en France, les autres affections n’étant rapportées que
sur le continent américain. DIAGNOSTIC
Les sources de virus sont représentées par les oiseaux Une confirmation par le laboratoire est nécessaire en
infectés chez lesquels la virémie est intense et per- cas de suspicion clinique. Une recherche virale peut
sistante. La virémie, faible chez les équidés, permet être effectuée à partir du sang, du liquide cérébro-spi-
rarement la circulation virale: les chevaux et l’Homme nal ou d’un échantillon de tissu nerveux (encéphale,
se comportent comme des culs-de-sac épidémiolo- tronc cérébral et moelle) prélevé sur un cheval mort.
giques. La transmission est uniquement indirecte, à Une analyse sérologique peut être réalisée (deux pré-
partir du sang, par l’intervention de moustiques. lèvements de sang à une dizaine de jours d’intervalle).
SIGNES CLINIQUES TRAITEMENT
Les infections sub-cliniques ou inapparentes sont les Il n’existe pas de traitement spécifique pour les
plus fréquentes (plus de 80% des cas). méningo-encéphalites virales. 

52 Maladies des chevaux


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MÉNINGO-ENCÉPHALITES VIRALES DU CHEVAL

Photo 1. Cheval atteint de la fièvre


du Nil occidental (« West Nile ») et
présentant une incoordination
motrice. Photo 2. Cheval atteint de
la fièvre du Nil occidental (« West
Nile») et présentant une paralysie. Un
harnais est mis en place pour le
mettre en position debout et un
casque est placé sur la tête pour évi-
1 ter des blessures (photos Stephan Zien-
tara, Afssa).

Maladies des chevaux 53


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LES MALADIES VIRALES

INFECTIONS À ROTAVIRUS

IMPORTANCE CONTAMINATION
Les rotavirus sont retrouvés dans le tractus digestif et Le cheval se contamine par voie orale, à partir de
provoquent une diarrhée importante (photos 1 et 2). matières fécales d’un autre animal atteint. La conta-
Ils sont très répandus dans le monde et on considère giosité est élevée et le virus est très résistant dans le
qu’ils sont à l’origine de l’affection la plus répandue, milieu extérieur. Des poulains exprimant peu de symp-
toutes espèces confondues, entraînant la mort de mil- tômes ou un adulte apparemment sain peuvent être
liers d’enfants chaque année. une source de contamination. Une fois dans le trac-
tus digestif, le virus détruit les villosités intestinales,
EXPRESSION CLINIQUE ce qui limite les capacités d’absorption et de diges-
Chez le cheval, les rotavirus engendrent des symp- tion de l’intestin grêle, provocant une diarrhée.
tômes principalement chez les jeunes (de 1 à 6 mois
d’âge). L’affection peut être discrète et n’avoir que peu TRAITEMENT
de répercussions comme elle peut entraîner la mort Le traitement est symptomatique. Il faut hydrater
par déshydratation et/ou infection bactérienne l’animal et lui administrer des pansements intesti-
secondaire chez des individus fragilisés. naux. 

AUTRES INFECTIONS VIRALES


Il existe également des infections à adénovirus, à rhi-
novirus et à réovirus chez le cheval. Les signes cliniques
sont respiratoires. Il n’existe pas de moyens de lutte
spécifique et le traitement est essentiellement symp-
tomatique. 

54 Maladies des chevaux


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INFECTIONS À ROTAVIRUS

Photo 1. Rotavirus: groupe de particules virales mis en évidence dans les fèces diarrhéiques d’un poulain par microsco-
pie électronique. Photo 2. Muqueuse intestinale d’un cheval atteint de rotavirose. (photos Claire Laugier, Afssa, LERPE).

Maladies des chevaux 55


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LES MALADIES VIRALES

LA VACCINATION

POURQUOI FAUT-IL QU’ELLE EST LA RÉGLEMENTATION


VACCINER SON CHEVAL ? CONCERNANT LA VACCINATION ?
La vaccination est un moyen efficace et peu agressif À ce jour, seule la vaccination grippe est soumise à
de protéger son cheval, au moins en partie, de cer- réglementation à l’échelle nationale en France métro-
taines maladies infectieuses auxquelles il peut être politaine.
exposé. Elle sert à stimuler les défenses immunitaires La vaccination est vivement conseillée, voire obliga-
naturelles spécifiques de l’organisme, et un système toire, lors des déplacements et des rassemblements
d’anticorps mémoires se met en place. Lors d’une d’animaux. Elle est en revanche obligatoire pour les
réelle contamination, ces anticorps, déjà présents, chevaux de courses et de compétition, au jour près.
pourront agir rapidement et efficacement. Cependant, Il est préférable, dans la mesure du possible, de pré-
ce système s’épuise au cours du temps et doit être voir le rappel avant les meetings ou les saisons de
entretenu par des injections de rappels vaccinaux concours et il est indispensable de se renseigner
réguliers. De plus, ce système n’est pas immédiate- auprès des sociétés d’organisation des compétitions
ment efficace. L’immunité demande plusieurs jours à pour connaître la réglementation, propre à chacune
se mettre en place. Si tous les chevaux d’un effectif des manifestations.
sont vaccinés, cela limite la prolifération des agents La vaccination anti-tétanique n’est pas obligatoire
infectieux et diminue les signes cliniques et les pertes mais reste indispensable quel que soit le mode de vie
économiques lourdes. En cas d’épizootie, la vaccina- du cheval étant donné la forte sensibilité de l’espèce
tion permet aussi de limiter l’extension des foyers. équine et le très fort taux de mortalité de la maladie.
Pour certaines maladies, (rage, tétanos) la vaccination La vaccination rhinopneumonie n’est pas réglemen-
confère une protection individuelle solide et durable. tée à l’échelle nationale mais est exigée pour l’entrée
En revanche, pour les virus respiratoires (grippe et rhi- des reproducteurs dans certains haras ou centres d’in-
nopneumonie), la complexité des phénomènes immu- sémination.
nitaires et la variabilité antigénique sont telles que la Par ailleurs le transport de chevaux hors de la métro-
vaccination ne peut prévenir la maladie que pendant pole est soumis à des exigences sanitaires propres au
une durée limitée et de façon imparfaite. Elle reste lieu de destination, voire aux pays traversés. La vac-
néanmoins indispensable car elle atténue considé- cination grippe est généralement nécessaire, la vacci-
rablement la gravité et la durée des symptômes, nation rage peut être exigée vers certains pays, Angle-
limite la durée de repos nécessaire et prévient le terre et États-Unis par exemple, ainsi que vers la Corse
développement de complications potentiellement et les DOM TOM.
graves.
Enfin, la vaccination est un acte médical qui doit être
Par ailleurs, à l’échelle collective, la vaccination limite pratiqué par un vétérinaire, car toute vaccination peut
l’extension de la maladie et améliore la protection de éventuellement être suivie d’effets indésirables. L’exa-
chaque individu: un cheval correctement vacciné a men vétérinaire ne change rien à la possibilité d’effets
beaucoup moins de risque de déclarer la maladie au indésirables. Il a pour but de contrôler l’absence de
sein d’un groupe de chevaux eux-mêmes vaccinés que signes de maladie infectieuse incompatible avec une
dans un effectif non protégé. bonne efficacité vaccinale. De plus, la certification
vétérinaire est indispensable pour valider les vacci-
CONTRE QUELLES MALADIES nations soumises à obligation.
PEUT-ON VACCINER SON CHEVAL ? L’efficacité individuelle de la vaccination (obtention
Actuellement, en France, il existe des vaccins contre d’une bonne réponse immunitaire) sera d’autant
la grippe, le tétanos, la rhinopneumonie (EHV1 et meilleure que le cheval est en bonne santé et qu’il est
EHV4), l’artérite virale, l’encéphalite West Nile et la correctement vermifugé.
rage. Les différents protocoles vaccinaux sont résu- L’efficacité collective de la vaccination ne sera que
més dans le tableau 1. meilleure si elle est accompagnée du respect de

56 Maladies des chevaux


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LA VACCINATION

mesures sanitaires comme l’isolement des animaux merce (rhodococcose par exemple), des «auto-vaccins»
malades, le respect de la quarantaine lors de l’intro- sont parfois utilisés dans les élevages où la maladie est
duction de nouveaux animaux dans un effectif… présente. Ces vaccins sont préparés à partir des souches
bactériennes isolées sur les animaux malades, en col-
CAS PARTICULIERS laboration avec le laboratoire de bactériologie, et leur
Dans certains cas particuliers de maladies infectieuses administration est gérée par le vétérinaire responsable
pour lesquelles il n’existe pas de vaccin dans le com- de l’élevage. 

Tableau 1. Protocoles vaccinaux et réglementation concernant les vaccins disponibles en France

Affection Âge de 1re injection Protocole vaccinal Remarques


Artérite 9 mois • 2 injections à un mois Interdit chez les juments gestantes.
virale d’intervalle (3 à 6 semaines); Coût élevé.
• puis rappels tous les 6 mois. Obligation d’avoir une sérologie
négative au préalable.
Grippe 5 - 6 mois • 2 injections à un mois Utilisable lors de la gestation
d’intervalle (règlement courses et la lactation.
et sport =3 semaines à 3 mois) ;
• puis rappel 6 mois après
(règlement courses et sport =
5 à 7 mois);
• puis rappels tous les 12 mois
(avant la date anniversaire).
Néanmoins, un rappel est conseillé
tous les 4 à 6 mois.
Règlement FEI: dernier rappel
datant de moins de 6 mois avant
la compétition. Pas de vaccin dans
Les 7 jours précédents l’épreuve.
Courses: pas de vaccin dans
les 4 jours précédant la course.
Rage Poulains de plus de 6 mois • une seule injection; France indemne depuis 2001.
• rappel annuel. Vaccination non obligatoire
Poulains de moins de 6 mois • 2 injections à un mois d’intervalle; depuis 2003 sauf pour l’exportation
dont la mère est • rappel annuel. vers certains états, et les DOM TOM.
vaccinée: 4 mois
Poulains de moins de 6 mois • 2 injections à un mois d’intervalle;
dont la mère n’est pas • rappel annuel.
vaccinée: 2 mois
Rhino- 6 mois • 2 injections à un mois d’intervalle; Pour les juments reproductrices,
pneumonie • rappel annuel mais conseillé tous les rappels sont conseillés tous les
les 4 à 6 mois. 6 mois (un rappel doit être fait au
5e, 7e et 9e mois pour certains vaccins).
Tétanos 5-6 mois • 2 injections à un mois d’intervalle; Utilisable lors de la gestation
• rappel annuel conseillé et lalactation.
(au minimum tous les trois ans). Éviter la vaccination
des juments autour de la saillie.
Encéphalite À partir de 6 mois • 2 injections à un mois d’intervalle Innocuité démontrée chez les
à West Nile (3 à 5 semaines); juments gestantes et allaitantes.
• rappel annuel.

Maladies des chevaux 57


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LES MALADIES BACTÉRIENNES


ET MYCOSIQUES
INFECTIONS À STREPTOCOQUES

La gourme
ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE Les complications sont dues à la dissémination bac-
térienne par voie hématogène ou lymphatique. Elles
Chez le cheval, les bactéries du genre Streptococcus peuvent être à la source des abcès métastatiques
sont les germes pathogènes les plus fréquemment (broncho-pneumonie, endocardite…), un empyème
rencontrés. des poches gutturales et une hémiplégie laryngée.
Streptococcus equi zooepidemicus est responsable
de bronchopneumonies rencontrées à tout âge et DIAGNOSTIC
de septicémies, d’abcès ombilicaux et d’arthrites Le diagnostic se basera d’une part sur les signes cli-
chez le poulain nouveau-né. niques souvent très évocateurs. Les analyses bacté-
Streptococcus equi equi est une bactérie pyogène riologiques sur les différents prélèvements réalisés
qui est responsable de la gourme. C’est une maladie (pus, lavage trachéal, lavage des poches gutturales…)
des voies respiratoires supérieures, très contagieuse ou sérologique (pic d’anticorps après 5 semaines)
qui affecte surtout les jeunes chevaux de moins de seront toutefois essentielles pour confirmer
5 ans. Cette bactérie est assez résistante dans le l‘affection.
milieu extérieur, dans l’eau et peut survivre plusieurs
mois dans les nœuds lymphatiques. La gourme se PRÉVENTION
retrouve essentiellement lorsqu’il y a concentration Elle se base sur l’isolement des chevaux atteints le
et circulation importante des chevaux. La transmis- plus rapidement possible. Une désinfection com-
sion se fait soit par contact direct entre les chevaux plète de tout le matériel utilisé sera mise en œuvre.
ou via un support (eau, matériel, aliment) ou du per-
sonnel contaminé. Lors d’introduction de nouveaux chevaux dans une
écurie, une mise en quarantaine d’une dizaine de
SIGNES CLINIQUES jours est souhaitable.
Dans la forme classique, l’incubation se fait en 2 à 10 TRAITEMENT
jours. Le début est souvent brusque avec de la fièvre,
de l’inappétence, un jetage nasal séreux puis purulent, Avant tout, la gestion se base sur le repos pour une
une toux humide, une pharyngite et une laryngite. période de 4 à 6 semaines. Lors d’une gourme clas-
Après 2 à 3 jours, on note une abcédation des nœuds sique avec abcédation des ganglions, il n’est pas tou-
lymphatiques mandibulaires et rétro-pharyngiens jours nécessaire de traiter avec des antibiotiques en
(photos 1 et 2). La gorge devient très douloureuse à première intention car on risque la une gourme
la palpation et le cheval présente des difficultés « avortée » avec infection focale chronique. Par
pour respirer (photo 3). Il faudra attendre 10 à 14 contre, il est très important d’assurer la maturation
jours pour avoir une amélioration des signes cli- et le drainage des abcès. Lors d’une gourme non clas-
niques. Le tableau clinique se termine en 3 à 6 sique dont les ganglions n’ont pas tendance à s’ab-
semaines si aucune complication n’est présente. céder, on pourra administrer de la pénicilline jusqu'à
5 jours après la disparition des symptômes. Pour les
Dans la forme non classique, les ganglions rétropha- chevaux exposés sans signe clinique, ils seront mis
ryngiens peuvent s’abcéder dans la ou les poches(s) en prévention sous pénicilline. 
gutturales et évoluer ensuite en chondroïde (pus
ayant formé une masse dure). Il peut y avoir égale-
ment atteinte du ganglion sous-parotidien.

58 Maladies des chevaux


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INFECTIONS À STREPTOCOQUES – LA GOURME

1 2

Photos 1 et 2. Abcès des ganglions sous-mandibulaires chez un cheval atteint de gourme ponctionné par le vétéri-
naire (photos J.-M. Betsch). Photo 3. Hypertrophie des ganglions rétropharyngiens et sous-mandibulaires chez un pou-
lain présentant une forte détresse respiratoire et ayant eu une trachéotomie (photo Gunther van Loon, université de Gand,
Belgique).

Maladies des chevaux 59


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LES MALADIES BACTÉRIENNES ET MYCOSIQUES

INFECTIONS À CORYNEBACTÉRIES

La rhodococcose
ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE DIAGNOSTIC
Corynebacterium equi ou Rhodococcus equi est un L’examen sanguin révèle une augmentation des para-
bacille Gram positif intra-cellulaire facultatif patho- mètres inflammatoires: augmentation du taux de fibri-
gène pour le cheval. C’est une cause fréquente de nogène plasmatique, de du sérum amyloïde A (SAA) et
broncho-pneumonie suppurée chez le poulain. Cette du nombre de globules blancs sanguins. Les examens
bactérie est présente dans le tube digestif des her- radiographiques et/ou échographique permettent un
bivores et se multiplie dans les crottins. Dans les diagnostic précoce car les symptômes sont discrets en
élevages, la contamination du sol augmente avec la début d’évolution.
densité d’animaux et la durée d’utilisation des Il est également possible d’effectuer une culture du
pâtures. Le poulain se contamine par inhalation à la germe (bactériologie) ou une PCR. Un diagnostic séro-
faveur d’un environnement poussiéreux. logique est également possible.
SIGNES CLINIQUES Le diagnostic différentiel inclut les autres causes de
Corynebacterium equi ou Rhodococcus equi atteint broncho-pneumonie et de diarrhée chronique chez le
les poulains de 2 à 6 mois. L’évolution est souvent poulain.
insidieuse et les lésions pulmonaires sont déjà avan- PRÉVENTION, TRAITEMENT
cées lorsque les symptômes apparaissent: fièvre (39- On limitera l’accès des poulains aux pâtures surpa-
40°C), difficultés respiratoires (photo 1), toux et jetage turées, surtout par temps chaud et sec. Pour le trai-
inconstants, auscultation pulmonaire anormale. De tement, peu d’antibiotiques sont efficaces car la
plus, il y a présence de foyers de densification pul- bactérie est en position intra-cellulaire dans les
monaire à la radiographie et à l’échographie (abcès macrophages. L’association Erytromycine-Rifampi-
pulmonaires - photos 2 et 3). La mortalité est élevée cine est le traitement de choix.
(80%). De la diarrhée et des arthrites peuvent égale-
ment être observées, isolées ou en association avec L’évolution des lésions au cours du traitement peut
la forme pulmonaire. être appréciée par suivi radiographique et/ou écho-
graphique pulmonaire et dosage des paramètres
inflammatoires comme le fibrinogène et la SAA. Un
traitement adjuvant peut être instauré selon les
symptômes. 

Autres infections
ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE est présente dans différentes régions du monde, on
rencontre surtout la deuxième forme dans les régions
Corynebacterium pseudotuberculosis est un bacille Gram
de l’ouest américain.
positif intra-cellulaire facultatif infectant principale-
ment le cheval, le mouton, la chèvre et les bovins. L’infection s’accompagne d’une fièvre, d’une perte de
L’homme peut être contaminé, mais cela reste rare. poids. Le développement d’une infection généralisée,
la formation d’abcès internes, ou plus rarement des
SIGNES CLINIQUES avortements sont également décrits.
On reconnaît chez le cheval, deux formes cliniques: la La contamination se fait par pénétration de la bacté-
lymphangite ulcéreuse, et la formation d’abcès sous- rie à travers des abrasions cutanées, et de récentes
cutanés en région ventrale et pectorale, également études ont montré le rôle d’insectes comme vecteurs
appelée «pigeon fever». Tandis que la première forme mécaniques.

60 Maladies des chevaux


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INFECTIONS À CORYNEBACTERIES

1 2

Photo 1. Poulain atteint de rhodoccoccose et présentant


un abattement et une polypnée (augmentation de la fré-
quence respiratoire (photo J.-M.Betsch). Photo 2. Échographie
pulmonaire chez un poulain atteint de rhodoccoccose
(la flèche indique la présence de l’abcès) (photo Gunther
van Loon, université de Gand, Belgique). Photo 3 et 4. Abcès des
poumons chez un poulain mort de rhodoccoccose.
(photos J.-M. Betsch).

3 4

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT
Le diagnostic est établi par culture bactérienne sur un
échantillon de pus, voire sur du sang ou tout autre
liquide prélevé (péritonéal, pleural, lait…) dans le cas
de bactériémie ou d’abcès internes.
Le traitement des abcès sous cutanés est chirurgical,
celui de la lymphangite et des abcès internes est
médical, à l’aide d’une antibiothérapie qui peut entraî-
ner un taux de survie supérieur à 70 % si elle est pré-
coce et prolongée. 

Maladies des chevaux 61


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LES MALADIES BACTÉRIENNES ET MYCOSIQUES

INFECTIONS À CLOSTRIDIES

Le tétanos
ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE bril) peut être mise en relation avec le développement
de la maladie, mais le plus souvent aucune plaie n’est
Le tétanos est une maladie fréquente chez les mam-
objectivée. Il n’existe pas de test de laboratoire per-
mifères et les équidés sont très sensibles (mort chez
80 à 90% des chevaux atteints). mettant de confirmer l’hypothèse clinique de tétanos
chez le cheval vivant. La suspicion clinique est donc
Le tétanos est une toxi-infection. La bactérie respon- établie après exclusion des autres affections suscep-
sable, Clostridium tetani, vit dans le sol et les fèces. tibles de provoquer une clinique similaire (méningites,
Elle pénètre dans l’organisme par une plaie (plaies chi- hypocalcémie, fourbure aigue, myoglobinurie).
rurgicales ou traumatiques, ombilic du poulain…) et se
développe dans les tissus à l’abri de l’oxygène. Une TRAITEMENT
neurotoxine est alors produite par les spores et migre
La gestion est lourde et couteuse avec un pronostic
vers le système nerveux central.
réservé quand la maladie est déclarée. Les soins inten-
SIGNES CLINIQUES sifs visent à rétablir l’hydratation et à minimiser les
Le délai d’incubation (entre la production de la toxine spasmes musculaires (sédatifs et myorelaxants, envi-
tétanique par la bactérie et le développement de la ronnement calme) et le développement de la bacté-
maladie) est de 1 à 3 semaines (entre 8 et 10 jours en rie (antibiotique et antitoxine).
moyenne). Les premiers signes cliniques peuvent être
discrets: posture modifiée, anxiété, excitation, rigidité
PRÉVENTION
et/ou incoordination des mouvements (photo 1). Une Le contrôle de l’infection doit s’effectuer soit par
certaine spasticité musculaire est notée, surtout au immunisation active (vaccination) soit par immunisa-
niveau de la face et des membres. Quand le tétanos tion passive (administration préventive de sérum). Le
évolue, l’encolure reste en extension, la queue est protocole vaccinal prévoit deux injections de primo-
rigide et relevée. La spasticité musculaire s’étend : vaccination à 4 à 6 semaines d’intervalle dès le 3e mois
muscles de la mastication et de la préhension, troi- d’âge. La vaccination annuelle est recommandée
sième paupière (photo 2) et face. Le cheval atteint (même si les rappels peuvent être faits tous les 1 à
réagit au moindre stimulus. En phase terminale, le che- 5ans). Les femelles devraient recevoir un rappel avant
val reste en décubitus latéral, avec l’encolure et les la mise bas afin de renforcer la protection passive du
membres en extension rigide (opisthotonos - photo3) poulain par le colostrum. Un sérum peut être admi-
et la mort peut survenir suite à une dyspnée sévère nistré préventivement au poulain dès la naissance et
voire une bronchopneumonie par fausse déglutition. chez tout équidé blessé (indépendamment de son
statut vaccinal). De plus, des mesures sanitaires et
DIAGNOSTIC hygiéniques visant à minimiser les risques d’infection
Le diagnostic de suspicion est fondé sur les manifes- sont à respecter. Enfin, la vaccination des personnes
tations cliniques. L’existence d’une plaie (traumatique, ayant à manipuler des chevaux est une précaution élé-
chirurgicale) ou d’une omphalite (infection du nom- mentaire. 

Le botulisme
ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE se retrouvent dans le sol et l’alimentation (plus sou-
Le botulisme est une maladie neuromusculaire sou- vent dans l’ensilage) et habituellement plusieurs
vent mortelle, causée par l’ingestion de la toxine chevaux d’une même écurie sont affectés par l’in-
produite par la bactérie Clostridium botulinum (type toxication. Beaucoup plus rarement, la bactérie peut
B et C le plus souvent chez les chevaux). Les toxines coloniser les tissus à la faveur d’une plaie cutanée, et

62 Maladies des chevaux


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INFECTIONS À CLOSTRIDIES: LE TÉTANOS ET LE BOTULISME

y produire les toxines. Chez le poulain, la maladie est gnésiémie, et chez le poulain, avec les myopathies
due à la production de toxine dans l’intestin colonisé dégénératives et l’hypocalcémie.
par la bactérie.
TRAITEMENT, PRÉVENTION
SIGNES CLINIQUES Il n’existe pas de traitement spécifique mais des trai-
Les symptômes apparaissent en 24 heures après l’ex- tements de supports sont indispensables: lavage gas-
position aux toxines et sont provoqués par une para- trique, tranquillisation pour diminuer l’activité
lysie musculaire: faiblesse généralisée, difficultés à la musculaire et administration d’absorbants intestinaux
mastication et à la déglutition et paralysie de la langue (huile minérale ou charbon inactivé) afin de limiter
(photo 1), paralysie flasque (hypotonie musculaire), l’absorption de la toxine.
troubles de la vision (dont mydriase), inconfort abdo-
minal, décubitus pouvant évoluer jusqu’à la mort Pour prévenir le botulisme, la nourriture doit être à
subite (par paralysie respiratoire ou cardiaque). l’abri de la contamination par les carcasses de ron-
geurs. De plus, il faut éliminer l’herbe ou l’ensilage
DIAGNOSTIC altéré de l’alimentation des chevaux. Lorsqu’un cas est
Des tests de laboratoire permettent l’isolement des détecté, il est très important de changer immédiate-
spores et de la toxine à partir de fèces. Le diagnostic ment la source d’alimentation des chevaux afin de
différentiel doit être fait avec la rage, les intoxications diminuer les risques de cas d’intoxication supplé-
aux organophosphorés, l’hypocalcémie, l’hypoma- mentaire. 

1 2 3

4 5

Photo 1. Rigidité et incoordination des membres chez un âne atteint de tétanos. Photo 2. Procidence de la troisième
paupière chez un cheval atteint de tétanos. Photo 3. Rigidité et incoordination des membres chez un âne atteint de
tétanos. Photo 4. Paralysie de la langue chez un cheval atteint de botulisme. Photo 5. Cheval atteint de botulisme
présentant une paralysie flasque ainsi qu’une paralysie de la langue (photos Gunther van Loon, université de Gand, Belgique).

Maladies des chevaux 63


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LES MALADIES BACTÉRIENNES ET MYCOSIQUES

LES CLOSTRIDIOSES INTESTINALES

ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE bophlébite, sont fréquentes. Parfois la mort peut


survenir avant même que la diarrhée ne se mani-
Clostridium perfringens et Clostridium difficile sont
feste. Le diagnostic repose sur la culture et l’isole-
des bactéries responsables d’importantes diarrhées
aigües chez le poulain et le cheval adulte. ment de colonies de clostridies en nombre augmenté
dans les matières fécales. L’identification des toxines
Elles font partie de la flore intestinale normale du bactériennes dans les fèces par techniques enzyma-
cheval, mais à la faveur d’un stress (hospitalisation, tiques est un très bon outil diagnostic.
transport, chirurgie) ou plus fréquemment d’une
antibiothérapie (particulièrement par voie orale), TRAITEMENT, PRÉVENTION
un déséquilibre de cette flore peut s’installer,
Un traitement symptomatique de la diarrhée est
conduisant à augmentation de la population de
clostridies. C.perfringens et C.difficile produisent des nécessaire (fluidothérapie, anti-inflammatoires, molé-
toxines bactériennes entraînant des lésions du trac- cules adsorbant les toxines…). Bien que très contro-
tus digestif et une entérotoxémie (passage dans le versée, l’antibiothérapie peut être bénéfique et
sang de ces toxines). l’administration de métronidazole (antibiotique) est
souvent recommandée.
SIGNES CLINIQUES, DIAGNOSTIC Afin de prévenir cette maladie, l’antibiothérapie par
On observe de la fièvre, de l’anorexie et une phase voie orale doit être évitée au maximum. Les juments
de dépression suivies d’une importante diarrhée dont les poulains reçoivent un traitement antibio-
hémorragique nauséabonde, pouvant entraîner rapi- tique sont également à risque d’ingérer des antibio-
dement la mort. Des signes de déshydratation et de tiques. Des mesures d’isolement et d’hygiène sont
choc endotoxinique y sont souvent associés. Les nécessaires afin d’éviter toute transmission à d’autres
complications, telles que la fourbure ou la throm- chevaux ou à l’Homme. 

ENTÉROCOLITE À CAMPYLOBACTER JEJUNI

ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE rable. Le diagnostic est délicat et repose sur l’isolement


de la bactérie dans les matières fécales, soit par cul-
Campylobacter jejuni n’est pas un hôte habituel de la ture soit par examen direct.
flore digestive du cheval. Ce germe exprime son pou-
voir pathogène chez les chevaux en mauvais état TRAITEMENT, PRÉVENTION
général (malnutrition, fort parasitisme interne…), immu- Le traitement de cette affection repose sur l’anti-
nodéprimés, jeunes ou souffrant d’une autre affection biothérapie. C. jejuni est généralement sensible aux
digestive concomitante. tétracyclines, à la gentamicine, à l’érythromycine et
aux sulfamides. Un traitement symptomatique de la
SIGNES CLINIQUES, DIAGNOSTIC diarrhée et des antispasmodiques sont également
C.jejuni entraîne des épisodes de diarrhée profuse avec recommandés.
hyperthermie, anorexie et coliques modérées, alternant La prévention passe par un entretien correct des
avec des phases de rémission. Cette maladie évolue chevaux et la lutte contre le parasitisme et les affec-
généralement ainsi sur plusieurs semaines voire plusieurs tions intercurrentes. Des mesures d’hygiène et d’iso-
mois, entraînant parfois un important amaigrisse- lement s’imposent lors de foyer de campylobactériose
ment et ce, malgré la mise en place d’une antibiothé- afin d’éviter la transmission aux autres chevaux
rapie adaptée. Le pronostic vital reste cependant favo- et à l’Homme. 

64 Maladies des chevaux


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LES CLOSTRIDIOSES INTESTINALES

3 4

Photo 1. Le cadavre des chevaux morts de clostridiose présente une tuméfaction rapide et généralisée ainsi que des
écoulements hémorragiques par les orifices naturels et une coloration violacée de la muqueuse buccale. Photo 2.
Les chevaux atteints de clostridiose intestinale présentent souvent une diarrhée profuse aqueuse qui souille abon-
damment la queue, les fesses voire les membres postérieurs. Photos 3 et 4. L’intestin et son contenu sont hémorra-
giques lors d’infection à Clostridium perfringens (photos Claire Laugier, Afssa LERPE).

Maladies des chevaux 65


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LES MALADIES BACTÉRIENNES ET MYCOSIQUES

LA TUBERCULOSE

ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE SIGNES CLINIQUES


Affection peu fréquente chez les équidés. Cette mala- La tuberculose entraîne un amaigrissement extrême
die infectieuse, naturellement transmissible entre avec fièvre intermittente, perte d’appétit et polyurie
espèce de vertébrés (homme y compris), est due à des (sécrétion d’urine abondante). Une raideur et une dou-
bactéries du genre Mycobacterium tuberculosis. Les leur cervicale peuvent être présentes en cas d’atteinte
chevaux sont sensibles aux bacilles tuberculeux des des vertèbres cervicales.
oiseaux et des mammifères.
Cette maladie est d’évolution chronique, caractérisée
DIAGNOSTIC
par des lésions inflammatoires (tubercules). La forme Une clinique similaire peut être observée en cas de
la plus fréquente résulte d’une contamination par voie parasitisme intense et dans le cadre des atteintes
orale (l’intestin est alors le site du complexe primaire). tumorales (digestives essentiellement). Les bacilles
Le tractus digestif et les ganglions mésentériques sont peuvent être recherchés par culture bactérienne dans
les principaux foyers de l’infection. Les lésions de l’in- les sécrétions contaminées, les écoulements purulents
testin grêle sont en général les plus grave. On admet et les biopsies (nœuds lymphatiques).
que les principaux organes touchés lors de la dissé- La tuberculose étant une zoonose grave, l’abattage
mination du bacille à partir du complexe primaire sont: s’impose lors de diagnostic positif. 
la rate, le foie, les poumons, voire le tissu osseux des
vertèbres cervicales (photos 1 à 4).

LA BRUCELLOSE
ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE bourses synoviales (« mal de garrot ») et les articula-
tions. La localisation génitale est exceptionnelle chez
La brucellose est une maladie non spécifique des équi- cette espèce et les avortements sont donc très rares.
dés, transmise à partir d’autres espèces animales infec- Quelle que soit la forme clinique (y compris un mal
tées (bovins, petits ruminants). La transmission de garrot), le diagnostic différentiel est toujours déli-
d’équidé à équidé est exceptionnelle mais possible. cat et impose de recourir aux tests sérologiques
La brucellose équine est très rare, aucun cas n’a été (photo 5).
décrit depuis plus de 30 ans.
Le cheval peut être infecté par Brucella melitensis, TRAITEMENT, PRÉVENTION
abortus ou suis, par contamination orale directe ou Un traitement antibiotique à base de streptomycine
indirecte (pâturages). ou d’oxytétracycline, même de longue durée (mini-
mum 3 semaines) donne des résultats aléatoires et
SIGNES CLINIQUES, DIAGNOSTIC décevants.
L’infection brucellique demeure le plus souvent inap- La prophylaxie est essentiellement défensive en évi-
parente. En cas de maladie, les symptômes généraux tant tout contact direct ou indirect des équidés avec
se manifestent par une atteinte fébrile avec faiblesse d’autres animaux brucelliques. Lorsqu’un équidé est
et fatigue anormales et des symptômes locaux peu- atteint, il y a, en outre, un risque de contamination
vent apparaître avec dissémination du germe dans les humaine. 

66 Maladies des chevaux


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LA TUBERCULOSE - LA BRUCELLOSE

1 2

3 4

Photo 1 et 2. Tuberculose nodulaire caséo-calcaire (foie et péritoine). Photo 3. Tuberculose miliaire du poumon.
Photo 4. Lésion tuberculeuse de la rate. (Photos Pierre Tassin). Photo 5. Diagnostic sérologique de la brucellose par
agglutination en tubes (photo Claire Laugier, Afssa LERPE).

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LES MALADIES BACTÉRIENNES ET MYCOSIQUES

LA SALMONELLOSE

ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE DIAGNOSTIC


Les Salmonelles sont des bactéries à Gram négatif. Le diagnostic de suspicion peut être posé chez un
Salmonella typhimurium serait responsable de 60 % adulte présentant une diarrhée, de la léthargie et
des épisodes cliniques. Salmonella abortus équin, de l’hyperthermie et chez un poulain présentant
spécifique du cheval et responsable d’épizooties une septicémie ou une diarrhée enzootique. La sus-
d’avortements, a disparu d’Europe mais reste pré- picion clinique est confirmée par culture de la
sente en Asie. La contamination se fait essentielle- bactérie à partir du sang (forme septicémique),
ment par voie orale à partir d’eau de boisson ou d’ali- d’excréments diarrhéiques ou du liquide articulaire
ments contaminés ou d’animaux domestiques (de préférence avant tout traitement antibiotique).
infectés. Les cultures ont une sensibilité de 20 à 40 %, mais
Certains chevaux sont porteurs asymptomatiques cette dernière peut être augmentée par la répétition
(actifs ou passifs) et peuvent excréter la bactérie. Les des prélèvements pendant 5 jours consécutifs. Post
facteurs d’environnement et de stress (conditions mortem, les cultures de la muqueuse du colon ou
climatiques difficiles, transport, autre maladie, anes- des nœuds lymphatiques mésentériques permet-
thésie, intervention chirurgicale, changement ali- tent également d’isoler la bactérie. Pour dépister les
mentaire…) augmentent la réceptivité de l’animal et porteurs sains, on peut réaliser 3 coprocultures à
sont fréquemment associés à la salmonellose cli- 15 jours d’intervalle.
nique. Les fortes infestations parasitaires (comme
les cyathostomoses larvaires) se compliquent assez TRAITEMENT
fréquemment de salmonellose. Il est essentiellement symptomatique et passe par
l’administration de fluides en perfusion intraveineuse
SIGNES CLINIQUES afin de rétablir le statut d’hydratation et les
• Forme fébrile désordres électrolytiques. Un traitement antibio-
tique peut être instauré afin de tenter de juguler
Elle associe fièvre (>39,5 °C), dépression et anorexie une bactériémie. La lutte contre le choc toxinique
(photo 1). Elle concerne souvent les porteurs asymp- passe par l’administration d’anti-inflammatoires non
tomatiques soumis à un stress (médical, chirurgical ou stéroïdiens (flunixine méglumine ¼ de dose, 4 fois par
de transport). On peut observer une neutropénie jour) et d’adsorbants intestinaux (charbon inactivé).
(diminution des neutrophiles) en début d’évolution.
• Forme digestive PRÉVENTION
Elle se traduit par des douleurs abdominales, une diar- Les mesures de prévention sont sanitaires, avec une
rhée profuse et aqueuse, en général 24 à 48 heures conduite d’élevage et une hygiène strictes (eau de
après l’hyperthermie. L’évolution se fait vers une diar- boisson, aliments et locaux). Il faut également limi-
rhée sanguinolente pouvant se compliquer en choc ter la densité animale et réduire les facteurs de stress.
toxinique et hypovolémique. Les lésions associées Les chevaux atteints sont rapidement isolés et sépa-
sont des ulcères au niveau du caecum et/ou du gros rés des poulinières afin de ne pas contaminer leur
intestin (photo 2). environnement. 
• Forme septicémique et entérite épizootique
Ces formes se rencontrent le plus souvent chez le
poulain. Elles sont souvent mortelles avec un affai-
blissement et une déshydratation rapides en 24 à
36heures, et une évolution en choc septique ou poly-
arthrite secondaire.

68 Maladies des chevaux


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LA SALMONELLOSE

Photo 1. Amaigrissement et œdème sous-ventral chez


un cheval de 2 ans atteint de salmonellose. Photo 2.
œdème sous-ventral en gros plan. Photo 3. Ulcère de la
muqueuse du gros intestin chez un cheval mort de sal-
monellose (photos A. Couroucé-Malblanc, ENVN). 2

Maladies des chevaux 69


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LES MALADIES BACTÉRIENNES ET MYCOSIQUES

LA LEPTOSPIROSE

ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE Les autres formes cliniques sont :


La leptospirose est une maladie infectieuse provo- • Une forme suraigue, rare et mortelle.
quée par une bactérie, un spirochète. L’espèce patho- • Une forme chronique qui se traduit par des accès
gène est Leptospira interrogans, qui englobe environ fébriles répétés, un amaigrissement, un ictère léger,
260 sérovars, regroupés en 29 sérogroupes. Les lep- des avortements ou des naissances prématurées et
tospires sont émis par les urines des animaux infec- des uvéites pouvant aboutir à la cécité (photo 2).
tés (essentiellement les rongeurs). Ils survivent aussi Les poulains peuvent être infectés in utero et mon-
dans les eaux douces de l’environnement. trent de la faiblesse, de l’hématurie, une dysurie et un
La transmission se fait principalement au contact mauvais état général. On note parfois une détresse
des milieux souillés par les animaux infectés, par respiratoire associée à de la dépression et de la
voie transcutanée, lorsque la perméabilité de la peau fièvre, des ictères ou de la diarrhée.
est altérée par un séjour prolongé dans l’eau ou par DIAGNOSTIC
des lésions, ou bien à travers les muqueuses. Les
bactéries passent ensuite dans le sang où elles se Les phases de bactériémie (phase de multiplication
du germe dans le sang) peuvent être confondues
multiplient avant de gagner différents organes. Elles
avec de nombreux processus infectieux. Les uvéites
sont alors responsables de nécrose des tubules récurrentes sont compatibles avec des infections
rénaux, permettant ainsi leur dissémination dans le bactériennes, virales, parasitaires ou des trauma-
milieu extérieur, mais aussi d’hépatite, de méningite, tismes. Les avortements peuvent être induits par
de myosite et de placentite. d’autres agents infectieux (herpes virus, placentite
De plus, on a découvert récemment qu’elles condui- bactérienne ou fongique, anémie infectieuse, erli-
raient à des avortements. Cependant la leptospirose chiose…), des malformations placentaires, des infec-
reste le plus souvent subclinique : jusqu’à 80 % des tions urinaires ou rénales, une maladie néonatale,
chevaux sains seraient séropositifs dans certaines une septicémie…
régions françaises. Cette affection reste donc rare- Le diagnostic est difficile et est réalisé par micro-
ment reconnue comme une entité clinique chez le scopie à fond noir sur des échantillons d’urine, de
cheval, mis à part lorsqu’elle est associée à des sang ou d’humeur aqueuse, ou bien de façon indi-
uvéites antérieures, mais elles peuvent apparaître recte par des examens sérologiques.
très tardivement, jusqu’à 12 à 24 mois après l’infec-
tion. Cette uvéite fait partie des vices rédhibitoires TRAITEMENT, PRÉVENTION
lors de l’achat d’un équidé. D’autre part, il s’agit d’une Le traitement est d’abord hygiénique et symptoma-
anthropozoonose, c'est-à-dire que l’homme peut tique: soins oculaires, isoler les juments qui avortent,
être atteint accidentellement, par contact d’eaux antibiothérapie et réhydratation lors d’atteinte rénale
ou hépatobiliaire, nursing des nouveaux-nés… Il est
souillées à travers une peau lésée. Cela peut entraî-
essentiel de limiter la dissémination et de prévenir les
ner une septicémie. personnes autour puisqu’il s’agit d’une zoonose.
SIGNES CLINIQUES Le traitement médical est à base d’antibiotiques
(oxytétracycline, streptomycine, pénicilline pendant
La forme la plus fréquente est une infection inappa- une semaine). Attention certains antibiotiques peuvent
rente qui se traduit par une baisse de forme. être toxiques pour les reins.
La forme aigue est caractérisée par de la fièvre, de Dans tous les cas, les animaux atteints sont à sur-
l’anorexie et des ictères (muqueuses jaunes - photo1), veiller puisqu’il y a des risques de récidives. La pré-
de courtes phases de diarrhée et des douleurs mus- vention passe par l’évitement des zones humides, du
culaires. La durée d’évolution est d’environ deux contact avec les animaux atteints ou les animaux
semaines. sauvages. 

70 Maladies des chevaux


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LA LEPTOSPIROSE

Photo 1. Muqueuses jaunes chez un


cheval atteint de leptospirose, (photo
Valérie Deniau, Clinique vétérinaire de Gros-
bois). Photo 2. Uvéite chronique avec
cécité d’origine leptosirosique.
Photo 3. Lésions du foie lors de
forme chronique de leptospirose
(photos Claire Laugier, Afssa, LERPE).

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LES MALADIES BACTÉRIENNES ET MYCOSIQUES

LA MORVE (GLANDERS)

ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE SIGNES CLINIQUES


La morve est une maladie bactérienne transmissible à Après une période d’incubation variant de quelques
l’homme (et à d’autres mammifères, notamment les jours à plusieurs mois (2 à 6 semaines en général), la
félins) et hautement contagieuse. L’agent pathogène maladie peut se déclarer sous l’une ou plusieurs de ces
est Burkholderia mallei, bacille Gram négatif aérobie trois formes: nasale (jetage et adénomégalie), pulmo-
strict anciennement appelé Pseudomonas mallei. naire ou cutanée (également appelée farcin). Les
Tous les équidés peuvent être touchés, mais les ânes lésions sont caractérisées par des nodules et des
et les mulets sont plus sensibles que les chevaux et ulcères profonds (photos 1 à 3) libérant un liquide
expriment le plus souvent une forme aiguë. jaune purulent et huileux, associés à des symptômes
généraux: fièvre, abattement, anorexie. La maladie
INCIDENCE peut être aigue, chronique ou latente. La mort de
Eradiquée d’Europe de l’Ouest depuis plus de 50 ans, l’animal survient après quelques jours ou semaines
la morve sévit toujours de façon endémique au pour la forme aigue, voire quelques années pour la
Moyen-Orient, en Asie, en Amérique du Sud et en forme chronique.
Afrique. Sa grande contagiosité et son haut pouvoir
pathogène en ont fait une arme de bioterrorisme lors DIAGNOSTIC
des Première et Seconde Guerre mondiale. La méthode de dépistage officiel aux USA est la fixa-
La morve fait partie des maladies de la liste de l’or- tion du complément. La méthode de diagnostic qui a
ganisation mondiale de la santé animale (ex-OIE). De permis l’éradication de la morve dans nos contrées
ce fait, elle est réputée contagieuse, et son traitement est la malléination qui consiste à injecter de la mal-
est interdit. léine dans le derme de la paupière inférieure et dont
l’interprétation se fait dans les 48 heures. Toutefois,
TRANSMISSION ce test n’est plus utilisé car l’antigène, la malléine, n’est
La transmission peut être directe, à partir des exsudats plus disponible dans le commerce. 
cutanés et des sécrétions respiratoires provenant d’ani-
maux infectés, ou indirecte, via les aliments, l’eau (dans
laquelle l’agent peut persister jusqu’à un mois), le har-
nachement ou les aérosols dans le cas de terrorisme.

1 2 3

Photo 1. Morve respiratoire (forme chronique) : des ulcères étendus affectent la muqueuse du septum nasal. Photo 2.
Morve respiratoire (forme chronique): les lésions ulcéreuses ont entraîné une perforation de la cloison nasale. Photo 3.
Lésions de la muqueuse du larynx lors de morve (photos ENVA).

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LE CHARBON (ANTHRAX)

LE CHARBON (ANTHRAX)

ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE SIGNES CLINIQUES


L’anthrax est une maladie zoonotique causée par les Après une période d’incubation de 3 à 7 jours, les che-
spores d’une bactérie aérobie et Gram positive, Bacil- vaux développent le plus souvent la forme aiguë de
lus anthracis. Elle peut toucher plusieurs espèces d’oi- la maladie, caractérisée par de l’hyperthermie, des fris-
seaux et la plupart des mammifères, mais principale- sons, de l’anorexie, de la dépression, des coliques
ment les herbivores. Les spores sont extrêmement sévères et une diarrhée hémorragique. Des tuméfac-
résistantes à la chaleur et aux agents chimiques, et tions de l’encolure et des parties ventrales peuvent
peuvent persister dans le milieu extérieur pendant plu- apparaître, avec une dyspnée associée. La mort sur-
sieurs dizaines d’années. Sa répartition géographique vient en 1 à 3 jours.
dépend des conditions climatiques (chaleur, humidité)
et géologiques (sol calcaire): on reconnaît des zones TRAITEMENT, PRÉVENTION
endémiques en Afrique, en Asie, au Moyen Orient, et Le traitement antibiotique peut s’avérer efficace s’il
dans certaines régions de l’Ouest américain. est entrepris dès le début de l’affection. Il peut être
La transmission se fait par l’ingestion, le contact ou utilisé en antibio-prophylaxie. Un vaccin vivant modi-
l’inhalation (arme de bioterrorisme) de spores. Celles- fié est également utilisé dans les zones endémiques.
ci sont produites à partir des exsudats hémorragiques Les examens nécropsiques doivent être évités pour
buccaux, nasaux et anaux des animaux infectés, une ne pas contaminer le milieu extérieur par des spores.
fois en contact avec l’oxygène du milieu extérieur. Le diagnostic pré-mortem peut être réalisé par cul-
ture bactérienne ou PCR sur prélèvement sanguin. Un
test d’hypersensitivité cutané est également large-
ment utilisé dans certains pays pour le diagnostic
retrospectif sur les humains et les animaux. 

Photo 1. Bacile anthracis vu au micro-


scope (x1500) (photo Keneth Todai, USA).
Photo 2. Tuméfaction du pénis chez
un cheval atteint d’anthrax. Photo 3.
Tuméfaction ventrale chez un che-
val atteint d’anthrax (photos col. per-
sonnelle ENVN). 2 3

Maladies des chevaux 73


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LES MALADIES BACTÉRIENNES ET MYCOSIQUES

L’ACTINOBACILLOSE

ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE DIAGNOSTIC


Aussi appelée shigellose du poulain, l’actinobacillose Des examens radiographiques et/ou échographiques
est une infection bactérienne due à Actinobacillus pourront être envisagés pour identifier l’origine des
equuli. Cette espèce regroupe des bacilles et des coc- signes cliniques et noter l’étendue des lésions. Chez
cobacilles à Gram négatif, présents naturellement le poulain, des hémocultures seront mises en place
dans les voies respiratoires, le pharynx et le tube diges- et chez l’adulte, des mises en cultures et des cyto-
tif. Ces bactéries peuvent se comporter comme des logies seront réalisées à partir d’écouvillons ou de
agents pathogènes opportunistes à la faveur d’un fluides recueillis, en fonction de l’organe atteint.
stress par exemple et sont responsables de septicé- L’agent étant naturellement présent dans l’organisme,
mies chez les poulains ou de nombreuses infections l’interprétation des résultats de laboratoire se fera
chez les adultes, quels que soient leur âge ou leur avec précaution.
utilisation. La contamination du fœtus est transpla-
centaire et est responsable, le plus souvent, d’atteinte DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
rénale chez le nouveau-né. Chez le poulain, la conta- Chez les poulains, elle peut être confondue avec
mination passe par les voies respiratoires, l’appareil toutes les septicémies néonatales qu’elles soient
digestif, le placenta et le cordon ombilical. Chez d’origine bactérienne, virale (rhinopneumonie) ou
l’adulte, l’infection résulte d’une contamination orale fongique. Les hypoxies lors du poulinage peuvent
ou suite à un traumatisme, le plus souvent sur des ani- également entraîner des signes cliniques similaires.
maux soufrant de malnutrition ou d’affections inter-
currentes. L’actinobacillose se traduit par des Chez le cheval adulte, toutes les infections bacté-
micro-abcès des tissus mous, des infections respira- riennes, virales ou fongiques responsables de pneu-
toires ou plus rarement des atteintes urinaires, géni- monie ou pleuropneumonie sont à distinguer de
tales, articulaires, des poches gutturales ou de la peau. l’actinobacillose.
Exceptionnellement des souches ont été trouvées TRAITEMENT, PRÉVENTION
chez l’homme suite à des morsures de chevaux.
La prévention passe par une très bonne hygiène de
l’environnement et des soins apportés au poulain
SIGNES CLINIQUES autour du poulinage (s’assurer de la prise de colos-
Chez le poulain, on note une atteinte aiguë avec de la trum, soin du cordon ombilical…). Le traitement médi-
dépression (maladie du sommeil, maladie du poulain cal consiste en une réhydratation par voie
triste), de la diarrhée et des troubles respiratoires. Le intraveineuse et l’administration de plasma, assurer
poulain présente des difficultés à se lever et est ano- une alimentation correcte et une oxygénothérapie si
rexique. L’évolution est le plus souvent très rapide nécessaire. Le traitement antibiotique est générale-
(parfois moins de 12heures) et l’issue peut être fatale. ment à base de gentamicine et de pénicilline ou de
La shigellose représenterait 5 à 20 % des causes de ceftiofur mais dépendra des résultats de la culture
mortalité dans les premiers jours de vie. S’il survit, on bactérienne.
observe des arthrites. L’absence ou l’insuffisance du
transfert d’immunité passive, les sources de stress Enfin, des lavages articulaires avec une solution phy-
autour de la naissance, la prématurité, les mauvaises siologique et des antibiotiques pourront être envisa-
conditions d’hygiène sont des facteurs de risques gés dans le cas d’arthrite. 
pour le nouveau-né.
Chez l’adulte, les signes cliniques dépendent de l’ap-
pareil atteint. On note essentiellement de la fièvre, de
la dépression, de l’anorexie, un choc cardio-vasculaire
et des atteintes hépatique ou rénale (photos 1, 2 et 3).

74 Maladies des chevaux


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L’ACTINOBACILLOSE

Photo 1. Chez le poulain, Actinobacillus


equuli cause des lésions rénales carac-
téristiques (micro-abcès). Photo 2.
Lésions hépatiques d’actinobacillose.
Photo 3. Lésions hépatiques d’acti-
nobacillose. Des amas bactériens sont
visibles (photos Claire Laugier, Afssa LERPE).

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LES MALADIES BACTÉRIENNES ET MYCOSIQUES

LA PIROPLASMOSE OU BABÉSIOSE

ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE Une phase chronique inapparente peut suivre la gué-


rison clinique ou s’installer d’emblée, avec des réémer-
C’est une maladie parasitaire qui affecte les chevaux
gences possibles lors d’une baisse des défenses
et les ânes. Les agents en cause sont deux proto-
zoaires parasites, Theileria equi ou Babesia caballi, immunitaires (stress, maladies…).
qui envahissent les hématies et finissent par les faire
éclater. La transmission est assurée par une tique de DIAGNOSTIC
l’espèce Dermatocentor (photos 1 et 2), Hyalomma ou Le diagnostic différentiel concerne l’anémie infec-
Rhipicephalus. Cet acarien aime l’humidité et prospère tieuse, l’artérite virale et la leptospirose. Le diagnos-
surtout en été et dans la moitié sud de la France. Une tic étiologique repose sur la mise en évidence des
tique peut contaminer plusieurs chevaux et il y a pas- protozoaires dans les hématies à l’aide de frottis san-
sage du parasite à chaque génération de tique. guins (photo 3) réalisés lors d’un pic d’hyperthermie sur
Cependant, cette maladie n’est ni contagieuse, ni du sang périphérique (pris à l’oreille par exemple). Un
transmissible à l’homme. diagnostic plus sensible se fera par analyse sérologique
(détecte les anticorps) et PCR (détecte le parasite) par
SIGNES CLINIQUES un laboratoire spécialisé.
Les symptômes sont peu spécifiques et dépendent du
protozoaire présent. TRAITEMENT, PRÉVENTION
B.caballi induit un syndrome fébrile (dépression, ano- Il faut agir rapidement dès l’apparition de la maladie
rexie…), une forte hyperthermie (pic >40°C) durant 24 par injections d’imidocarbe à des doses plus élevées
à 36heures, de l’anémie, les muqueuses pâles ou icté- et plus longues pour T. equi que pour B. caballi. La
riques (jaunes), des œdèmes des régions déclives, par- prophylaxie sanitaire consiste à retirer les tiques sur
fois coliques et coloration brune des urines (hématu- le corps du cheval, utiliser des insecticides ou répul-
rie) voire des symptômes nerveux. sifs, détruire les biotopes des tiques surtout au prin-
T.equi est responsable de formes plus graves, pouvant temps et à l’automne. 
entraîner la mort en 24-48heures.

LES TRYPANOSOMOSES
ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE tente, de l’anémie, amaigrissement malgré un bon
Maladies réputées contagieuses « exotiques » qui appétit, parfois des avortements. Ces maladies ont le
n’existent actuellement plus en France. Ces maladies plus souvent une évolution fatale pour les chevaux.
sont dues à des parasites protozoaires, les trypano- Le diagnostic repose sur les signes cliniques dans les
somes. La spécificité d’espèce et le mode de trans- régions endémiques, ou sur la mise en évidence du
mission sont variables en fonction des maladies. Les parasite par frottis sanguin sur du sang périphérique
trypanosomiases englobent plusieurs maladies en (photo 4). Des tests sérologiques sont aussi dispo-
fonction du trypanosome identifié : la dourine
nibles.
(T. equiperdum), le surra (T. evansi) et la trypanoso-
miase africaine ou nagana ou maladie de la mouche
tsetse (T.brucei brucei, congolense ou vivax). TRAITEMENT
Il est non recommandé car le cheval risque de deve-
SIGNES CLINIQUES, DIAGNOSTIC nir porteur asymptomatique. De plus le traitement
Les signes cliniques sont variables en fonction de la médical avec les trypanosomicides comme le suramin,
maladie mais le plus souvent on retrouve la présence la quinapyramine sulfate ou l’isometamide, ont poten-
de lésions cutanées, d’œdèmes, de la fièvre intermit- tiellement de graves effets secondaires. 

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LA PIROPLASMOSE OU BABÉSIOSE

Photos 1 et 2. Tique de l’espèce Dermacentor reticulatus


(femelle et mâle) assurant la transmission de la piroplas-
mose. Photo 3. Frottis sanguin avec présence de Babesia
Caballi au sein de certains globules rouges (photos
P.Bourdeau, ENVN). Photo 4. Frottis sanguin avec présence
de T. equiperdum vu au microscope x1000 (photo Univer-
3 sité de Pensylvanie, USA).

Maladies des chevaux 77


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LES MALADIES BACTÉRIENNES ET MYCOSIQUES

LES MALADIES MYCOSIQUES

ORIGINE LA CANDIDOSE
Les agents pathogènes des mycoses sont des cham- Candida albicans est omniprésent dans l’environne-
pignons présents dans l’environnement. Certains sont ment. Il profite d’un défaut d’immunité (nouveau-né,
saprophytes (présents à la surface du corps sans cau- adulte affaibli). Il envahit la peau, les voies respira-
ser de lésions), mais peuvent devenir pathogènes toires, digestives et uro-génitales. Le malade présente
opportunistes à la faveur d’un déséquilibre. D’autres des plaques blanches dans la bouche, les naseaux et
sont pathogènes obligatoires, comme l’agent de la à l’entrée des voies uro-génitales. Cela peut se com-
teigne par exemple. Les voies respiratoires sont le pliquer de pneumonie, arthrite, ulcères gastriques,
plus souvent envahies. infection de l’ombilic, de l’œil, de l’utérus…
Bon pronostic sans complications et si la cause sous-
LES MYCOSES LES PLUS jacente est traitée.
FRÉQUENTES EN FRANCE Certaines de ces maladies sont répertoriées dans le
tableau 1.
L’ASPERGILLOSE
Les plus fréquents dans l’environnement, les Asper- DIAGNOSTIC
gillus sont saprophytes et opportunistes. La voie
d’entrée est principalement respiratoire. Ils forment Il est basé sur la clinique et les analyses de labora-
des granulomes dans les poumons (pneumonie), peu- toire: prélèvement pour culture (croûtes, poils, sécré-
vent envahir les naseaux, les poches gutturales, la tions), analyse cytologique (calque cutané, liquide
cornée de l’œil (rare en France), l’utérus, le placenta, trachéal, abdominal, céphalorachidien…), biopsie,
le cerveau… Leurs toxines peuvent persister dans l’ali- sérologie, génie génétique (PCR aspergillose), autop-
ment contaminé et mal conservé (chaleur et humi- sie.
dité), provoquant amaigrissement chronique et L’endoscopie, radiographie, échographie et scanner
atteinte multi-organique, pouvant être fatale. peuvent être intéressants dans certains cas (granu-
Pronostic très sombre pour les pneumonies, les lomes par exemple).
métrites et placentites, bon pour les rhinites et les
poches gutturales (après chirurgie et/ou traitement TRAITEMENTS
médical). L’énilconazole, le kétoconazole, l’itraconazole et le
fluconazole sont les antifongiques les plus utilisés.
LA TEIGNE OU DERMATOPHYTOSE La griséofulvine, l’amphotéricine B et la povidone
De nombreux champignons peuvent être incriminés iodée ont également une action antifongique.
(Trichophyton equinum est le plus fréquent). La Une exérèse chirurgicale est parfois possible, en cas
teigne est une maladie très contagieuse, à potentiel de granulomes accessibles chirurgicalement par
zoonosique (transmission à l’homme), peut persister exemple. Un traitement symptomatique peut égale-
un an dans l’environnement. Elle est plus fréquente ment aider à soulager le cheval. 
au printemps (chaud et humide) et chez les jeunes à
l’entraînement lors de regroupements (concours…)
ou chez les sujets affaiblis, ayant une peau en mau-
vais état.
Zones dépilées circulaires parsemées dans le pelage,
parfois sous forme de nodules purulents. Le poil est
cassé et envahi par les filaments et spores du der-
matophyte (photo 1).
Bon pronostic à condition de traiter aussi l’environ-
nement.

78 Maladies des chevaux


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LES MALADIES MYCOSIQUES

Photo 1. Poils de cheval teigneux. Le poil est cassé et


envahi par les filaments et spores du dermatophyte (photo
1 P. Bourdeau).

MALADIE ET RÉPARTITION SIGNES PRONOSTIC


AGENT GÉOGRAPHIQUE CLINIQUES ET TRAITEMENT
PATHOGÈNE ET SOURCES
La Cryptococcose Rare en France. Souvent asymptomatique. Mauvais pronostic,
Cryptococcus spp Les pigeons en sont des Infection respiratoire, traitement antifongique
Saprophyte porteurs donc des sources. abcès cérébraux, abdominaux, agressif.
opportuniste fœtaux, amaigrissement.
La Lymphangite Jamais diagnostiquée Granulomes cutanés, oculaires, Antifongiques ou chirurgie
Epizootique en France. respiratoires, cordons d’exérèse.
Zoonose. lymphatiques parfois ulcérés
Histoplasma capsulatum sur les membres, la tête La pneumonie est fatale.
var farciminosum et l’encolure.
La Sporotrichose Climats tropicaux Lymphangite chronique Iodure de potassium,
et subtropicaux. des membres, et de sodium, antifongiques.
Sporothrix Rare. tête et encolure,
schenckii nodules ulcérés et purulents. Bon pronostic.
La Coccidioimycose Amérique Multiples foyers d’infection Antifongiques
Coccidioides immitis (abdominal, pulmonaire, sur plusieurs mois, traitement
osseux, génital, fœtal…), symptomatique de soutien,
amaigrissement. exérèse chirurgicale.
Pronostic réservé.

Tableau 1. Exemples de maladies mycosiques chez le cheval

Maladies des chevaux 79


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LES MALADIES BACTÉRIENNES ET MYCOSIQUES

MALADIES ÉMERGENTES

L’anaplasmose
ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE Les défenses immunitaires du cheval sont diminuées
car le parasite infeste les globules blancs. L’animal est
L’anaplasmose ou ehrlichiose granulocytaire est une donc sujet à des infections opportunistes.
maladie infectieuse du sang, due à Anaplasma pha-
gocytophila. Elle est transmise à la fin de l’automne, TRAITEMENT, PRÉVENTION
en hiver et au printemps par des tiques du genre Ixodes
(photo 1), présentes notamment en Europe du Nord. Les antibiotiques de la famille des tétracyclines sont
Les petits rongeurs sauvages sont des réservoirs de la couramment utilisés et permettent une amélioration
maladie. L’anaplasmose n’est généralement pas trans- de l’animal en 12 heures. En l’absence de traitement,
missible d’un équidé à un autre. la maladie régresse physiologiquement en 2 à 3
semaines, si aucune surinfection ne se développe.
SIGNES CLINIQUES, DIAGNOSTIC Le pronostic est excellent sur les cas non compliqués.
Les chevaux adultes présentent progressivement une Aucun vaccin n’est disponible à l’heure actuelle, la
hyperthermie marquée, un abattement, une dysorexie, seule prévention est un traitement acaricide à base
un oedème des membres, des pétéchies, un ictère et de permethrine. 
des troubles de la démarche. Ces signes sont plus dis-
crets chez les jeunes chevaux de moins de 4 ans.
Le diagnostic de laboratoire est le plus souvent uti-
lisé : les parasites peuvent être directement visuali-
sés dans les granulocytes sur un frottis sanguin, ou
moins fréquemment, un examen sérologique peut
être réalisé.

Maladie de lyme
ORIGINE ET ÉPIDÉMIOLOGIE Un examen sérologique réalisé en cinétique est
recommandé pour confirmer le diagnostic.
Maladie également appelée borréliose, la bactérie res-
ponsable Borrelia burgdorferi est transmise par des TRAITEMENT, PRÉVENTION
tiques du genre Ixodes (photo 1). La maladie de Lyme
touche également l’homme. Le traitement est classiquement de longue durée (au
moins un mois) et utilise des antibiotiques de la
SIGNES CLINIQUES, DIAGNOSTIC famille des tétracyclines.
La maladie se traduit généralement par une hyper- La prévention consiste en l’utilisation d’agents acari-
thermie légère, une raideur et une boiterie touchant cides (permethrine) ou l’administration d’antibiotiques
plus d’un membre, une sensibilité musculaire, une à titre préventif en cas de morsure par une tique.
hyperesthésie, une léthargie et une modification com- Il n’existe actuellement pas de vaccin en France. 
portementale. Une réaction inflammatoire au site de
morsure de la tique peut parfois être constatée.

80 Maladies des chevaux


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MALADIES ÉMERGENTES

1
Photo 1. Tique du genre Ixode responsable de la transmission de l’anaplasmose et de la maladie de Lyme. (photo
P.Bourdeau, ENVN). Photo 2. Morphologie de B. Burgdorferi vue au microscope électronique (photo J. Nelson ASM Micro-
bel Library).

Maladies des chevaux 81


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LES MALADIES BACTÉRIENNES ET MYCOSIQUES

ENTÉRITE PROLIFÉRATIVE À LAWSONIA

ORIGINE TRAITEMENT, PRÉVENTION


Cette maladie est spécifique du poulain âgé généra- Les antibiotiques à bonne pénétration intracellulaire
lement de 4 à 7 mois (photo 1). L’agent bactérien cau- administrés pendant au moins 3 semaines sont indis-
sal, identifié dans les années 1990, est Lawsonia intra- pensables. Une amélioration rapide des signes cli-
cellularis. La source exacte de l’infection est inconnue niques est observée après administration de cette
chez le cheval, probablement d’origine fécalo-orale. thérapeutique. En l’absence de traitement, le pro-
nostic est désespéré.
SYMPTOMES, DIAGNOSTIC L’isolement des poulains atteints et la désinfection
La sévérité de la maladie dépend de la quantité de des locaux sont nécessaires pour éviter toute trans-
bactéries ingérées et du statut immunitaire du pou- mission de la maladie, car la bactérie peut survivre
lain. La bactérie envahit la muqueuse digestive et 2 semaines dans les crottins.
induit un épaississement de celle-ci en 2 à 3 semaines
(photo 2). La capacité de digestion et d’absorption Actuellement, un vaccin oral n’est disponible que
de l’intestin grêle est alors fortement diminuée, ce chez le porc, pour lequel la maladie présente de nom-
qui provoque une diarrhée et un amaigrissement. Un breuses similitudes avec celle du poulain. 
abattement, une hyperthermie, une anorexie et des
signes de coliques sont également souvent observés.
Une recherche de la bactérie dans les fèces ou un
examen sérologique sont possibles pour confirmer
le diagnostic.

82 Maladies des chevaux


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ENTÉRITE PROLIFÉRATIVE À LAWSONIA

Photo 1. Cette maladie est spécifique


des poulains âgés de 4 à 7 mois (photo
Anne-Sophie Riou). Photo 2. Entérite
proliférative due à Lawsonia intra-
cellularis (photo Claire Laugier, Afssa
LERPE).

Maladies des chevaux 83


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LES MALADIES RESPIRATOIRES

LES AFFECTIONS DES CAVITÉS NASALES


ET DES SINUS

Le système respiratoire du cheval débute au niveau Une sinusite se traduit par du jetage nasal unilatéral
des naseaux et se poursuit par les cavités nasales. Il y mucopurulent. La réalisation d’une percussion
a 3 méats dans les cavités nasales: le méat ventral, le médiate des sinus (en tapant avec les doigts sur la
méat moyen et le méat dorsal. Ces méats communi- tête du cheval à l’emplacement des sinus) permet de
quent avec les sinus mais également avec le pharynx. mettre en évidence une différence de son entre le
Avant le pharynx, se trouve la région de l’ethmoïde côté droit et le côté gauche (son plus mate lorsque
qui est constitué de volutes (photo 1). le sinus est «rempli» soit par du pus, soit par un kyste,
Concernant les sinus, ils sont constitués de la façon soit par une masse).
suivante: Le diagnostic de certitude s’appuie sur la radiographie
• un sinus frontal; (radio de profil de la tête) mais également sur la
sinusocentèse, qui consiste à faire un trou dans le
• un sinus maxillaire rostral qui est situé dorsalement sinus (trépanation) pour prélever le liquide accu-
à la prémolaire 4 (PM4) et à la première molaire (M1); mulé dans le sinus (pus par exemple) mais égale-
• un sinus maxillaire caudal positionné dorsalement ment pour pouvoir traiter directement l’affection
aux molaires 2 et 3 (M2 et M3). en drainant le sinus avec du sérum physiologique
(photo 4). Cette voie d’accès permet également d’in-
Le sinus frontal communique avec le sinus maxillaire jecter localement des antibiotiques. Lorsque cela ne
caudal qui communique avec les cavités nasales. suffit pas, il faut intervenir chirurgicalement en enle-
Le sinus maxillaire rostral ne communique par avec vant un volet osseux pour permettre d’atteindre la
les autres sinus mais communique également avec les lésion et de traiter.
cavités nasales (photo 2).
KYSTES SINUSAUX
AFFECTIONS DE LA RÉGION Les kystes sinusaux sont des masses remplies de
liquide qui se développent dans les sinus, le plus sou-
DE L’ETHMOÏDE vent dans les sinus maxillaires. Leur origine n’est pas
L’ethmoïde est une région très vascularisée qui saigne claire et il n’existe pas de prédisposition de sexe ou de
facilement. Il existe une affection appelée hématome race. Ces kystes sont souvent associés avec du jetage
progressif de l’ethmoïde qui n’est, au final, ni un nasal ainsi qu’une déformation de la tête. Le liquide
hématome, ni une tumeur. Cette masse grossit et contenu dans ces kystes est souvent visqueux et jaune.
saigne ce qui peut engendrer une épistaxis ainsi qu’une Il est possible de le prélever avec une aiguille ou via
obstruction partielle ou totale de la cavité nasale une sinusotomie (ouverture du sinus).
(Photo 3). Le traitement est médical et se fait avec des
injections intra-lésionnelles de formol dilué à 10 %. AUTRES AFFECTIONS
Les tumeurs sinusales sont rares.
SINUS Des affections sinusales peuvent également être liées
SINUSITES à l’existence de traumatismes par des coups de pied
Les chevaux peuvent présenter des sinusites qui sont notamment. Dans ce cas, des fractures, plus ou moins
soit primaires (infection bactérienne ou mycosique) faciles à mettre en évidence, sont associées aux affec-
soit secondaires à des affections dentaires notam- tions sinusales. 
ment. Ainsi, il convient de toujours examiner les
dents d’un cheval atteint de sinusite pour vérifier
qu’elles ne sont pas à l’origine du problème.

84 Maladies des chevaux


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LES AFFECTIONS DES CAVITÉS NASALES ET DES SINUS

Sinus frontal

Sinus maxillaire caudal


(M2-M3)

Sinus maxillaire rostral


(PM4-M1)
3 2

Photo 1. Volutes de l’ethmoïde


visibles par endoscopie juste avant
l’entrée dans le pharynx. Photo 2.
Tête de cheval indiquant la position
du sinus frontal, maxillaire caudal et
rostral. Photo 3. Vue endoscopique
d’une volute anormale de l’ethmoïde
(flèche). Photo 4. Le sinus maxillaire
caudal de cette ponette de 20 ans a
été trépané. Un cathéter a été intro-
duit dans l’orifice afin de recueillir le
liquide présent dans le sinus puis
de le drainer (photos Anne Couroucé-
4 Malblanc).

Maladies des chevaux 85


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LES MALADIES RESPIRATOIRES

LES AFFECTIONS DU PHARYNX

Les voies respiratoires supérieures sont constituées du PARALYSIE PHARYNGÉE


pharynx et du larynx avec les cartilages aryténoïdes,
les cordes vocales, les ventricules, l’épiglotte, le voile La paralysie du pharynx provoque une dysphagie et
du palais, le plafond et les parois du pharynx (photo 1). peut être due à une atteinte du nerf crânial IX ou X.
La mycose des poches gutturales est la cause la plus
PHARYNGITE fréquente de ces paralysies pharyngées. Les autres
causes peuvent être des intoxications aux métaux
La pharyngite appelée également hyperplasie lym- lourds (comme le plomb) et le botulisme.
phoïde est une affection fréquente chez les jeunes che-
vaux. La guérison se fait avec l’âge du cheval, cette TUMEUR PHARYNGÉE
affection devenant inhabituelle chez les chevaux de
plus de 5 ans. L’hyperplasie lymphoïde pharyngée ou Les tumeurs du pharynx sont rares et peuvent être
pharyngite est fréquente chez les jeunes chevaux à l’en- des lymphomes, des carcinomes… Les signes cliniques
traînement. Cette affection responsable de l’apparition sont fonction de la taille et de la localisation de ces
d’une toux chronique est mise en évidence par endo- tumeurs (dyspnée, dysphagie, jetage). Le diagnostic
scopie. La taille, l’aspect et la répartition des follicules est posé grâce à l’endoscopie, la radiographie ainsi
permettent de grader l’affection (tableau 1 - photo 2). que des analyses histo-pathologiques.

FENTE PALATINE CORPS ÉTRANGERS PHARYNGÉS


La fente palatine est une affection congénitale ou Les corps étrangers peuvent occasionnellement
acquise assez rare qui consiste en un défaut du palais entraîner des plaies pénétrantes dans le pharynx et
mou et du palais dur. En cas d’affection congénitale, provoquer une infection dans les tissus rétropha-
les poulains présentent dès les premières semaines de ryngés et/ou dans les poches gutturales. Les chevaux
vie un rejet de lait par les deux naseaux et une toux. peuvent présenter une dysphagie, une dyspnée, une
Une pneumonie par fausse déglutition peut être une augmentation de la taille de la région parotide, du
complication de cette affection. Le diagnostic est jetage purulent et/ou sanguin et une douleur dans la
confirmé par examen visuel de la cavité buccale et par région de la gorge. Le diagnostic peut être établi par
endoscopie (photo 3). Un traitement chirurgical peut endoscopie, radiographie, échographie. Il convient
être réalisé mais ce traitement est lourd et le taux alors d’enlever le corps étranger et de gérer l’infec-
d’amélioration clinique est assez faible. tion (antibiotiques, anti-inflammatoires…). 

KYSTE SOUS-ÉPIGLOTTIQUE
ET PHARYNGÉ
Cf. Anomalies fonctionnelles des voies respiratoires
supérieures.

86 Maladies des chevaux


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LES AFFECTIONS DU PHARYNX

pp

ad ag

cvd cvg

e
v
1 2

3 4

Photo 1. Voies respiratoires supérieures vues à l’endoscopie : ag) cartilage aryténoïde gauche ; ad) cartilage aryté-
noïde droit ; e) épiglotte ; v) voile du palais ; cv) corde vocale et ventricule gauches ; cvd) corde vocale et ventricule
droit et pp) plafond du pharynx. Photo 2. Vue endoscopique d’une folliculite pharyngée de grade 3/4. Photo 3.
Vue endoscopique d’une folliculite pharyngée de grade 4/4 chez un cheval de 2 ans présentant une toux chro-
nique. Les follicules sont nombreux, rouges et oedématiés et confluents. Photo 4. Vue endoscopique d’une fente
palatine chez un poulain de 10 mois : Le palais mou est absent et la muqueuse de la cavité buccale est visible du
nasopharynx (photos Anne Couroucé-Malblanc).

Grade Description
Normal Pas de follicules.

Grade 1 Peu de follicules, petits et inactifs.

Grade 2 Follicules plus nombreux et plus largement répartis : parois dorsales et latérales du pharynx.

Grade 3 Nombreux follicules, plus larges, roses à rouges.


Les follicules peuvent également être présents sur le palais mou.

Grade 4 Très nombreux follicules larges et oedématiés présents sur tout le pharynx :
parois dorsale et latérales, palais mou et éventuellement l’épiglotte.

Tableau 1. Gradation de la sévérité de l’hyperplasie lymphoïde pharyngée ou pharyngite

Maladies des chevaux 87


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LES MALADIES RESPIRATOIRES

LES POCHES GUTTURALES

Les poches gutturales sont des diverticules présents épistaxis (saignement de nez) non liée à l’exercice, un
au niveau du pharynx (photo 1). Chaque poche guttu- jetage muco-purulent (uni- ou bilatéral) ou alimen-
rale est divisée en deux compartiments (médial et laté- taire et/ou un désordre neurologique (dysphagie, syn-
ral) par l’os stylohyoïde. On trouve la carotide interne drome de Horner, hémiparésie laryngée, atrophie de
et les nerfs crâniens IX, X, XI, XII dans le compartiment la langue…)
médial et la carotide externe dans le compartiment L’épistaxis signifie la présence de sang au niveau d’un
latéral (photo 2). ou des deux naseaux. Cette hémorragie est due à l’at-
Il peut y avoir différentes affections dans la ou les teinte de l’une des deux branches de la carotide et
poche(s) gutturale(s). peut varier de quelques gouttes à un débit continu de
plusieurs litres pouvant être fatal pour la vie du che-
EMPYÈME DES POCHES val (photo 3).
GUTTURALES La dysphagie se traduit par la présence de jetage ali-
L’empyème des poches gutturales signifie la présence mentaire bilatéral au niveau des naseaux (photo 4) et
de pus dans les poches gutturales. Cela est dû à la pré- également au niveau du plancher du pharynx. Le syn-
sence de bactéries dans les poches gutturales et c’est drome de Horner est dû à l’atteinte du nerf facial (nerf
d’ailleurs souvent la conséquence d’une gourme VII) et se traduit par une hémiplégie de la face avec
(infection due à streptococcus equi var equi). Les gan- paralysie d’une oreille, ptose d’une paupière et dévia-
glions rétropharyngiens qui se trouvent en arrière de tion du bout du nez.
l’auge et qui ne sont pas palpables chez un cheval sain Le traitement peut-être médical et/ou chirurgical. Le
peuvent former un abcès et percer dans la (ou les) traitement chirurgical idéal passe par l’occlusion des
poche(s) gutturale(s). vaisseaux impliqués. Cela se fait sous anesthésie géné-
Les signes cliniques sont un jetage muco-purulent rale soit par une technique de placements de cathé-
souvent bilatéral et une anomalie de la déglutition ters à ballonnet soit par une technique d’embolisa-
(dysphagie) pouvant être la conséquence d’une irrita- tion des vaisseaux impliqués. Ces techniques
tion et d’un dysfonctionnement des nerfs crâniens chirurgicales nécessitent un centre de référence chi-
présents dans la poche gutturale. rurgical et sont coûteuses. Le traitement chirurgical
réalisable sur le terrain et dans l’urgence, consiste à
Le diagnostic se fait par endoscopie en introduisant
ligaturer la carotide commune. Cela permet de dimi-
un endoscope dans les poches gutturales. Dans cer-
nuer le débit de l’hémorragie. Toutefois, un saigne-
tains cas, on trouve des chondroides qui sont des
ment rétrograde est toujours possible et une hémor-
structures provenant de la solidification du pus.
ragie fatale pourra quand même avoir lieu dans les
Le traitement est médical et nécessite de laver quo- semaines ou les mois qui suivront. Un traitement médi-
tidiennement les poches gutturales avec des solutions cal peut être effectué seul ou en combinaison avec
type NaCl ou Ringer Lactate jusqu’à ce que la solution un traitement chirurgical. Cela consiste en l’injection
de lavage soit claire. Des antibiotiques peuvent être dans la poche gutturale sous endoscopie ou par la
donnés par voie générale mais ce n’est pas toujours mise en place d’un cathéter à ballonnet de substances
indiqué ni efficace. antifongiques.
Dans le cas de ganglions rétropharyngiens suppurant
dans la poche gutturale, il est possible d’utiliser des TYMPANISME DES POCHES
pommades hyperhémiantes ou des vésicatoires en GUTTURALES
arrière de l’auge pour aider à la maturation des abcès. Le tympanisme des poches gutturales signifie une dis-
tension des poches gutturales due à l’accumulation
MYCOSE DES POCHES d’air. Cette affection se rencontre principalement chez
GUTTURALES les poulains et s’accompagne de signes cliniques
La mycose des poches gutturales signifie la présence comme la toux, un bruit à l’inspiration et éventuelle-
de champignons dans la ou les poches gutturales. Les ment une dysphagie avec régurgitation de lait au
motifs les plus fréquents de consultation sont une niveau des naseaux. 

88 Maladies des chevaux


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LES POCHES GUTTURALES

Cl

CE
sty

1 2

Photo 1. Entrée des poches gutturales (flèches) au niveau


du pharynx du cheval. Photo 2. Intérieur de la poche gut-
turale. L’os stylohyoide (sty) divise la poche gutturale en
deux compartiments : compartiment latéral avec la caro-
tide externe (CE) et compartiment médial avec carotide
interne et nerfs crâniens. Photo 3. Ecoulement de sang
d’une poche gutturale provenant de la rupture d’une
carotide. Photo 4. Présence d’un jetage verdâtre bilaté-
ral traduisant l’existence d’une dysphagie (trouble de la
déglutition) chez un cheval atteint de mycose des poches
gutturales (photos Anne Couroucé-Malblanc - ENVN).

Maladies des chevaux 89


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LES MALADIES RESPIRATOIRES

VOIES RESPIRATOIRES SUPÉRIEURES


ANOMALIES FONCTIONNELLES
Les voies respiratoires supérieures sont constituées du également un dysfonctionnement de la déglutition
pharynx et du larynx. Les cartilages aryténoïdes qui (dysphagie). Le diagnostic se fait par endoscopie et
constituent le larynx ont normalement des mouve- un traitement chirurgical, permettant de supprimer le
ments synchrones, symétriques et s’ouvrent totale- kyste, est recommandé.
ment (abduction totale).
Des obstructions fonctionnelles peuvent se produi- DÉPLACEMENT DORSAL
re. Le diagnostic de ces affections se fait par endo- DU VOILE DU PALAIS
scopie au repos sur un animal de préférence non tran-
Le déplacement dorsal du voile du palais survient au
quillisé et peut se faire également par endoscopie à
cours de l’exercice, généralement en fin d’exercice maxi-
l’exercice sur un tapis roulant grande vitesse ou sur
mal (photo 5). Il s’accompagne dans 80% des cas d’un
la piste (photo 1).
bruit inspiratoire et expiratoire et c’est une cause ma-
jeure d’intolérance à l’exercice. Cette anomalie sur-
HÉMIPLEGIE LARYNGÉE venant à l’effort, le diagnostic se fait par endoscopie
L’hémiplégie laryngée est due à une atteinte du nerf au cours de l’exercice. Il existe des traitements conser-
récurrent laryngé et est la première cause de bruit res- vateurs (modification de la position de la tête via l’en-
piratoire à l’exercice. Il existe plusieurs grades qui vont rênement, attacher la langue, traitements de l’inflam-
d’un mouvement asymétrique et asynchrone à une pa- mation pharyngée sous-jacente et des traitements chi-
ralysie totale d’un côté, le côté gauche étant majo- rurgicaux.
ritairement atteint (photo 2). Un bruit inspiratoire à
l’exercice apparaît du fait d’une diminution du flux d’air DÉPLACEMENT ROSTRAL
à l’inspiration.
Ce bruit peut se manifester dès le trot ou au galop et
DU VOILE DU PALAIS
devient, en général, plus intense avec l’augmentation OU COLLAPSUS PHARYNGÉ
de la durée et de l’intensité de l’exercice. L’intolérance Le voile du palais peut également se déplacer plus en
à l’exercice se manifeste, le plus souvent, chez les che- avant (rostralement). On parle également de collap-
vaux soumis à des exercices intenses tels que les che- sus pharyngé. Cette anomalie s’accompagne d’un
vaux de course et de sport (concours complet bruit inspiratoire et le diagnostic se fait par endosco-
d’équitation…) et le traitement est alors chirurgical. pie au cours de l’exercice. Pour améliorer ces chevaux,
Toutefois, chez les chevaux de loisir ou les chevaux il est possible d’attacher la langue et de modifier la po-
de sport performants, un traitement n’est pas toujours sition de la tête du cheval mais il n’existe pas de trai-
nécessaire. tement spécifique de cette affection.

ENTRAPEMENT DE L’ÉPIGLOTTE COLLAPSUS DU OU DES REPLI (S)


L’entrapement de l’épiglotte survient lorsque le car- ARY-ÉPIGLOTTIQUE (S)
tilage de l’épiglotte est enveloppé dans un repli ary- Le collapsus d’un ou des deux repli(s) ary-épiglottique(s)
épiglottique (photo 3). Les signes cliniques sont un bruit
se traduit par un bruit inspiratoire à l’exercice (photo6).
inspiratoire et/ou expiratoire à l’exercice associé le
Le diagnostic se fait également par endoscopie à l’exer-
plus souvent à une intolérance à l’exercice ainsi qu’une
cice. Le traitement est chirurgical et peut se faire sur
toux après les repas. Le diagnostic se fait par endo-
cheval debout par chirurgie au laser via l’endoscope,
scopie et le traitement nécessite la résection des re-
l’objectif étant de faire une résection de ces replis ary-
plis qui entourent l’épiglotte.
épiglottiques. 
KYSTE SOUS-ÉPIGLOTTIQUE
Les kystes sous-épiglottiques (photo 4) sont souvent
associés à des bruits respiratoires anormaux à l’exer-
cice et à une intolérance à l’exercice. Il peut y avoir

90 Maladies des chevaux


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VOIES RESPIRATOIRES SUPÉRIEURES - ANOMALIES FONCTIONNELLES

Photo 1. Endoscope en place sur un cheval effectuant un


exercice sur la piste. Photo 2. Le cartilage aryténoïde
gauche de ce cheval (à droite de la photo) est affaissé et
ne présente plus de mouvements : hémiplégie laryngée
gauche de grade 4 sur 4. Photo 3. Entrapement de l’épi-
glotte (E) : l’épiglotte est enveloppée par les replis ary-
épiglottiques. Photo 4. Kyste sous-épiglottique : le kyste
repousse l’épiglotte vers le haut. Photo 5. Déplacement
dorsal du voile du palais : l’épiglotte n’est plus visible et
est recouverte par le voile du palais. Photo 6. Collapsus
des deux replis ary-épiglottiques : il y a obstruction de
l’entrée de la trachée et du passage de l’air (photos Anne
Couroucé-Malblanc - ENVN).

1 2

Epiglotte

3 4 Kyste

5 6

Maladies des chevaux 91


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LES MALADIES RESPIRATOIRES

LES AFFECTIONS
DES VOIES RESPIRATOIRES PROFONDES
Les voies respiratoires profondes sont constituées de muco-purulentes dans la trachée (photos 3 et 4). Par
la trachée, des bronches et bronchioles et des pou- ailleurs, la sévérité de l’inflammation pulmonaire
mons. Différentes affections peuvent exister au niveau peut être évaluée par une analyse cytologique du
des voies respiratoires profondes. lavage broncho-alvéolaire (LBA). Chez les chevaux
« poussifs » il y a une augmentation du taux de neu-
LA MALADIE OBSTRUCTIVE DES trophiles.
VOIES RESPIRATOIRES PROFONDES La mesure des gaz sanguins artériels peut être inté-
(MOVRP) OU « POUSSE » ressante afin d’évaluer les échanges gazeux. La
mesure des gaz sanguins artériels peut être intéres-
DÉFINITION sante afin d’évaluer les échanges gazeux. La pres-
Cette maladie est une maladie chronique, d’évolution sion artérielle en oxygène (PaO2) est en général
longue touchant les voies respiratoires profondes et diminuée (inférieure à 90 mmHg) et la pression arté-
caractérisée par une obstruction des petites rielle en dioxyde de carbone (PaCO2) est normale ou
bronches et bronchioles due à une inflammation légèrement augmentée. La réalisation d’un test de
(rétrécissement de la lumière des bronches), bron- fonction pulmonaire est possible et permettra d’éva-
cho-constriction (bronchospasme) et des perturba- luer le degré d’atteinte fonctionnelle du poumon
tions secrétoires (hypersecrétion de mucus et (photo 5). Ces tests fonctionnels indiquent une aug-
difficulté d’élimination de ce mucus du fait d’un dys- mentation de la résistance au flux d'air, liée princi-
fonctionnement de l’escalator muco-ciliaire). Cette palement au bronchospasme et une diminution de la
maladie était anciennement appelée broncho-pneu- compliance pulmonaire. Ils permettent également de
monie obstructive chronique (BPOC) ou emphysème. mesurer la réponse au traitement.
Cette maladie chronique évolue de façon aiguë sous
forme de « crises de pousse ». TRAITEMENT
ÉTIOLOGIE TRAITEMENT MÉDICAL
L’étiologie est allergique et due notamment à des moi- Anti-inflammatoires
sissures contenues dans le foin. Les corticoïdes sont utilisés. Ils peuvent être admi-
SIGNES CLINIQUES nistrés par voie orale, parentérale ou par inhalation.
Un cheval en «crise de pousse» présente des signes de Ils améliorent rapidement (3 à 7 jours) la symptoma-
détresse respiratoire avec polypnée (augmentation de tologie des poussifs en crise.
la fréquence respiratoire) et dyspnée expiratoire (expi- Bronchodilatateurs
ration active avec présence d’une «ligne de pousse» qui Ils décontractent les fibres musculaires des petites
traduit l’effort fourni par le cheval pour expulser l’air voies aériennes et, en conséquence, permettent de
des poumons - photo 1). La dyspnée se traduit égale- lever le bronchospasme des chevaux en crise.
ment par la dilatation des naseaux (photo2) et un Mucolytiques
mouvement de «pompage» au niveau de l’anus. Certaines substances dites mucolytiques comme
Du jetage muco-purulent peut être présent au niveau l’acetylcystéine sont utilisées comme traitement d’ap-
des deux naseaux. Une toux peut également être pré- point mais il n’y a pas d’évidence scientifique de leur
sente spontanément ou lors de palpation de la trachée. réelle efficience.
À l’auscultation pulmonaire, on entend la plupart du TRAITEMENT HYGIÉNIQUE : GESTION
temps des bruits respiratoires augmentés et souvent DE L’ENVIRONNEMENT DU CHEVAL
des bruits anormaux tels que des crépitements ou des
La réduction de la charge en poussières respirables
sifflements.
reste la meilleure option pour traiter et prévenir cer-
DIAGNOSTIC taines affections respiratoires, dont la pousse princi-
Le diagnostic s’appuie sur les signes cliniques du che- palement. Il est très important de comprendre que
val ainsi que des examens complémentaires. ces mesures hygiéniques sont aussi, si ce n’est plus,
L’endoscopie permet de visualiser les secrétions importantes que le traitement médical.

92 Maladies des chevaux


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LES AFFECTIONS DES VOIES RESPIRATOIRES PROFONDES

2
1

La charge en poussière peut être diminuée en mettant


le cheval au pré, sans apport de foin. Si on doit
néanmoins donner du foin, il convient de le tremper
dans une bassine puis de le donner au cheval. 3
Concernant la litière, les copeaux de bois
dépoussiérés, la sciure, la tourbe et le papier peuvent
être de bonnes alternatives à la paille. La paille de lin
est excellente d’un point de vue charge de particules
mais elle peut être source d’obstruction intestinale si
ingérée. Les meilleures litières sont les larges copeaux
de bois dépoussiérés et les litières synthétiques dont
un problème reste le coût.
Si le cheval reste en box, il est très important d’ouvrir
la partie supérieure de la porte du box en permanence,
ou alors de mettre en place un système de ventilation.
Les box contigus doivent bénéficier des mêmes 4
conditions d’hygiène. Il est conseillé de stocker toutes
les sources de particules respirables (foin, paille, fumier Photo 1. Contraction importante des muscles
et autres matériaux organiques) loin des box. Une abdominaux pour expulser l’air des poumons: l’ex-
seule exposition, même brève, est suffisante pour piration est active chez ce cheval et génère une
induire une inflammation pulmonaire, qui peut «ligne de pousse» (flèche). Photo 2. Naseaux dila-
prendre des jours, voire des semaines pour guérir.
tés d’une ponette de 22 ans présentant une «crise
PRONOSTIC de pousse». Photo 3. Trachée d’un cheval normal:
Le pronostic dépend du stade d’évolution de la mala- la trachée est propre. Photo 4. Trachée d’un poney
die, où le cheval se trouve lors de sa prise en charge. de 15 ans présentant une maladie obstructive
Plus le problème est pris tôt dans la vie du cheval et chronique des voies respiratoires profondes
meilleur sera le pronostic. Celui-ci dépendra aussi de (MOVRP ou pousse). Il y a accumulation de secré-
la rigueur avec laquelle l’environnement du cheval tions muco-purulentes dans la trachée (grade 5
sera géré une fois le diagnostic posé. sur 5) (photos Anne Couroucé-Malblanc - ENVN).

Maladies des chevaux 93


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LES AFFECTIONS DES VOIES RESPIRATOIRES PROFONDES

LA MALADIE INFLAMMATOIRE SIGNES CLINIQUES,


DES VOIES RESPIRATOIRES DIAGNOSTIC ET PRONOSTIC
Seuls 5 % des chevaux présentant une HPIE vont pré-
PROFONDES (MIVRP) senter du sang au niveau des naseaux (épistaxis). Pour
DÉFINITION les autres, cette affection se traduira par une baisse
La MIVRP est une maladie inflammatoire touchant les des performances et des chevaux qui «lâchent prise»
voies respiratoires profondes. La comparaison avec la au cours d’un exercice. Le diagnostic se fera par endo-
MOVRP vue au paragraphe précédent est indiquée scopie après l’exercice (entre 30 minutes et 2 heures)
dans le tableau1. afin de mettre en évidence du sang dans la trachée
(photo 7) ou par lavage broncho-alvéolaire permet-
ÉTIOLOGIE tant de mettre en évidence la présence de sang dans
L’étiologie est multifactorielle. Les agents suspectés les poumons et de cellules appelées hémosidéro-
à l’origine de la MIVRP incluent les bactéries, les virus phages, qui sont des macrophages venus nettoyer les
ainsi que des polluants de l’environnement. Les che- poumons et ayant ingéré des hématies (globules
vaux en box sur litière de paille sont plus enclins à rouges – photo 8).
développer ce genre de maladie que ceux vivant sur La présence de sang dans les voies respiratoires pro-
des litières non poussiéreuses ou dehors, au pré. fondes peut également être à l’origine d’une toux.
SIGNES CLINIQUES ET DIAGNOSTIC L’HPIE affecte la performance du cheval a des degrés
Les signes cliniques d’un cheval présentant une MIVRP variables en fonction des individus. Certains chevaux
peuvent être une toux chronique, du jetage mucopu- performants semblent tolérer des HPIE importantes
rulent bilatéral et surtout une augmentation du temps et à répétition alors que d’autres présentent des
de récupération. Le cheval peut présenter une dimi- contre-performances avec des HPIE assez réduites.
nution de ses performances sportives. TRAITEMENT
Le diagnostic de certitude se fera au moyen de pré- Il n’existe pas de traitement spécifique de l’HPIE.
lèvements de liquides respiratoires (lavage trachéal Néanmoins, il convient de mettre le cheval au repos
ou lavage broncho-alvéolaire). L’endoscopie permet- quelques semaines et de traiter l’inflammation conco-
tra de visualiser l’accumulation de secrétions muco- mitante avec des corticoïdes si nécessaire. Il est pos-
purulentes dans la trachée. sible d’utiliser des diurétiques. Ces produits sont
TRAITEMENT largement utilisés dans certains pays comme les USA
Le traitement se fera avec des corticoïdes de préférence ou le Brésil à l’entraînement et en course. Toutefois,
par inhalation (principe actif déposé directement dans en France, ces produits sont interdits en course (pro-
les voies respiratoires et moins d’effets secondaires – duits dopants).
photo 6). Toutefois, ce traitement peut également se L’adaptation de l’entraînement de ces chevaux est
faire par voie générale (orale ou injectable). très importante. En effet, il est possible de diminuer
voire d’éliminer les exercices intenses et maximaux à
HÉMORRAGIE PULMONAIRE l’entraînement afin de limiter l’apparition d’hémorra-
gie pulmonaire à l’exercice.
INDUITE À L’EXERCICE (HPIE) Comme pour toute affection des voies respiratoires
DÉFINITION profondes chez le cheval, il faudra apporter une atten-
L’HPIE est une affection des voies respiratoires pro- tion particulière à l’environnement du cheval.
fondes qui se traduit par l’existence d’une hémorra-
gie pulmonaire au cours de l’exercice. Cette hémor- PARASITOSES PULMONAIRES
ragie survient chez quasiment tous les chevaux de L’infestation parasitaire larvaire impliquant la présence
course (galopeurs et trotteurs) mais est également de larves qui migrent dans le parenchyme pulmonaire
décrite chez d’autres chevaux soumis à des exercices (ascaris) et la dictyocaulose (dictyocaulus arnfieldi)
plus ou moins intensifs (concours complet, CSO, endu- bien décrite chez l’âne et chez les chevaux vivant à leur
rance). Il existe une relation entre HPIE et MIVRP. Tou- contact provoque de la toux, évoluant sur un mode
tefois, la question se pose de savoir si c’est l’inflam- subaigu à chronique. Le diagnostic peut se faire au
mation pulmonaire qui fragilise le poumon et moyen d’un lavage broncho-alvéolaire révélant un fort
engendre des hémorragies ou si c’est la présence de pourcentage de cellules inflammatoires (éosinophiles).
sang dans les poumons qui entraîne une inflammation Le traitement est une vermifugation avec une iver-
pulmonaire ou si les deux hypothèses sont valables! mectine. 

94 Maladies des chevaux


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LES AFFECTIONS DES VOIES RESPIRATOIRES PROFONDES

5 6

Photo 5. Test de fonction pulmonaire (photo Emmanuelle van Erck, Liège, Belgique). Photo 6. Traitement par inhalation d’une
ânesse de 4 ans présentant une MIVRP (photo Anne Couroucé-Malblanc, ENVN). Photo 7. Endoscopie de la trachée d’un
Trotteur de 5 ans réalisée une heure après l’exercice et révélant la présence de sang (photo V.Deniau, Clinique Vétérinaire
de Grosbois). Photo 8. Photo d’une lame de cytologie de lavage broncho-alvéolaire d’un cheval présentant une HPIE.
La grosse cellule en haut à gauche est un hémosidérophage : macrophage ayant phagocyté des hématies (globules
rouges) (photo laboratoire Frank Duncombe, Caen).

7 8

Tableau 1. Critères de comparaison entre la MOVRP et la MIVRP

MOVRP MIVRP
Chevaux plus âgés (> 8 ans) Chevaux jeunes.
Toux chronique, jetage mucopurulent, auscultation pulmonaire Toux chronique, jetage mucopurulent, intolérance à
anormale, expiration forcée (ligne de pousse), intolérance l’exercice légère.
à l’exercice très importante.

Inflammation pulmonaire chronique. Inflammation pulmonaire chronique.

Origine allergique. Origine multifactorielle.

Obstruction des voies respiratoires modérée à sévère. Obstruction des voies respiratoires légère.

Maladie récurrente (chronique et évolutive). Maladie non récurrente.

Bronchite/Bronchiolite. Bronchite/Bronchiolite.

Maladies des chevaux 95


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LES MALADIES RESPIRATOIRES

PNEUMONIE - PLEURÉSIES -
PLEUROPNEUMONIES
DÉFINITION mais plus inconstants. L’auscultation thoracique permet
Les pneumonies ou pleurésies ou pleuro-pneumonies généralement d’identifier des bruits respiratoires
sont des affections moins fréquentes que celles vues anormaux, et dans la majorité des cas d’objectiver une
précédemment mais sont néanmoins très importantes intolérance à la ventilation forcée.
car elles impliquent souvent le pronostic vital de façon
plus directe et aiguë.
DIAGNOSTIC
Le diagnostic clinique est délicat.
Au sens strict du terme la pneumonie désigne une
inflammation aiguë ou chronique du tissu pulmonaire, Ce sont surtout les examens d’imagerie qui peuvent
dont les principales conséquences sont une perte confirmer une suspicion de pneumonie:
d’élasticité parenchymateuse et une destruction des • Les radiographies pulmonaires sont réalisables sur
surfaces d’échanges gazeux. la plupart des individus sous réserve de disposer d’une
Il peut y avoir une inflammation suppurative des source de haute fréquence, fixe ou portable (photo 1).
bronchioles et des alvéoles responsables de bron- • L’échographie (photos 2 et 3) permet une apprécia-
cho-pneumonies. Si l’infection intéresse en partie la tion plus fine des lésions superficielles, dès lors
surface pulmonaire et entraîne une réaction inflam- qu’elles sont en contact avec la surface pulmonaire.
matoire pleurale, on parle de pleuropneumonies. Elle a aussi l’avantage d’être plus aisément réalisable
Il peut y avoir également une inflammation cellulaire sur le terrain.
au sein des tissus conjonctifs et des parois alvéolaires, La recherche du ou des germes en cause et la réalisa-
pouvant évoluer vers une fibrose et une perte d’élas- tion d’un antibiogramme peuvent être effectuées sur
ticité définitive des régions concernées. On parle alors un lavage trachéal (photo 4) ou sur le liquide pleural
de pneumonies interstitielles. lors de pleurésie exsudative (photo 5).
LES BRONCHO-PNEUMONIES TRAITEMENT
ET PLEURO-PNEUMONIES En attentant des résultats bactériologiques, une
INFECTIEUSES antibiothérapie large spectre est généralement mise
en place. Le drainage d’un épanchement thoracique
ÉTIOLOGIE est indiqué si celui-ci est volumineux, et en cas de
Ces affections sont le plus souvent d’origine bacté- fièvre persistante ou de dyspnée, afin d’améliorer la
rienne. Les facteurs d’apparition les plus fréquents mécanique ventilatoire, de réduire la douleur et de
sont les infections respiratoires virales, les situations limiter les risques de séquelles. Un traitement anti-
de stress (compétitions, anesthésie générale, surpo- inflammatoire est indiqué pour limiter la douleur
pulation, variations de température…), le transport (par locale ainsi que l’hyperthermie.
le stress occasionné, le maintien de la tête en hauteur
et l’exposition à des agents irritants de l’appareil res- LES PNEUMONIES
piratoire) et les dysphagies (troubles de la déglutition) INTERSTITIELLES
ainsi que les situations de dépression immunitaire (syn-
drome de Cushing, âge, mauvais état d’entretien, Cette dénomination regroupe un ensemble assez
autres affections, traitements prolongés avec des cor- hétérogène d’affections, dont les mécanismes d’ap-
ticoïdes). parition ne sont pas encore bien cernés, mais qui ont
en commun un aspect lésionnel assez caractérisé, et
SIGNES CLINIQUES généralement une absence de réponse aux traite-
Les signes cliniques associés aux broncho-pneumonies ments anti-infectieux.
et pleuropneumonies ne sont pas nécessairement Si elles ont été initialement surtout décrites chez les
spécifiques : une hyperthermie permanente ou nouveau-nés et les foals, sur lesquels elles peuvent
récurrente est le plus souvent observée, la toux, avoir une expression clinique aiguë et une évolution
le jetage et les difficultés respiratoires sont fréquents rapidement fatale, les pneumonies interstitielles sont

96 Maladies des chevaux


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PNEUMONIE - PLEURÉSIES - PLEUROPNEUMONIES

2 3

Photo 1. Réalisation d’une radiographie pulmo-


naire chez un cheval de 11 ans. (photo Nathalie
Spindler, ENVN). Photos 2 et 3. Échographies
pulmonaires. La photo 2 révèle une irrégularité
de la plèvre et des images en « queue de
comète » (rayons plus blancs). La photo 3 révèle
la présence d’une masse dans le poumon
(tumeur pulmonaire dans ce cas précis). Photo 4.
Prélèvement de liquide trachéal au travers de
la trachée avec un cathéter stérile. (photos Anne
4 Couroucé-Malblanc, ENVN).

Maladies des chevaux 97


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PNEUMONIE - PLEURÉSIES - PLEUROPNEUMONIES

de plus en plus étudiées sur les adultes, à la fois en rai- Les radiographies thoraciques sont généralement
son de leur sévérité et des interrogations qui demeu- l’examen complémentaire le plus révélateur (photo6).
rent quand à leurs facteurs d’apparition et à leur statut L’analyse de biopsies pulmonaires est également inté-
de «maladies émergentes» ou sous-diagnostiquées par ressante (photo 7).
le passé. Une forme un peu particulière de pneumo-
nie interstitielle, dominée par une infiltration à gra- TRAITEMENTS ET PRONOSTIC
nulomes éosinophillique, est également décrite chez Un traitement à base de corticoïdes est recommandé.
les équidés. L’administration d’antibiotiques large spectre est éga-
lement à envisager en traitement ou en prophylaxie
ÉTIOLOGIES de surinfections bactériennes.
Toxiques et irritants Malgré tout la plupart des études font état d’un taux
L’ingestion de certaines plantes comme Perilla fruc- de mortalité élevé dans les affections à dominante
tescens ou le Sénéçon de Jacob peuvent être respon- granulomateuse surtout lorsqu’elles ont atteint le
sables de pneumonie interstitielle chez les équidés par stade de la fibrose et/ou lorsqu’aucun facteur étio-
l’effet toxique de certains des métabolites de ces logique n’a pu être identifié et supprimé.
plantes sur les endothéliums capillaires.
L’inhalation de fumée peut également occasionner des PNEUMONIES FONGIQUES
lésions interstitielles chroniques consécutives à la Les pneumonies fongiques sont rares chez le cheval,
destruction des membranes alvéolaires et aux réac- et généralement le fait d’agents opportunistes dans
tions inflammatoires à corps étranger déclenchées un contexte de maladie intercurrente: des champi-
par les particules carbonées. gnons saprophytes, principalement des familles Asper-
Infections virales gillus, Mucor et Candida, peuvent être retrouvés.
Une infection à Morbillivirus a été identifiée en 1995 Le diagnostic d’une pneumonie fongique est très dif-
comme agent étiologique de pneumonie interstitielle ficile et souvent assez tardif.
aiguë et fatale chez l’homme et le cheval. Les signes cliniques et les anomalies radiographiques
Des pneumonies interstitielles sont décrites chez les sont variables et non spécifiques.
nouveau-nés et les foals lors d’infections à Herpesvirus Le pronostic des pneumonies fongiques est très
Equin de type 1, au virus de l’Artérite Virale équine et réservé dans l’ensemble, mais dépend en partie de
plus récemment d’infections grippales. Leur rôle dans l’agent impliqué, de la présence et de la gravité
l’apparition des lésions granulomateuses et fibosantes d’autres affections systémiques ou d’une altération
chroniques des adultes reste incertain. Récemment, du statut immunitaire.
une relation entre les lésions de pneumonie intersti-
tielle multinodulaire des chevaux adultes et une infec- AUTRES
tion à Herpesvirus de type 5 a été établie. Les tumeurs pulmonaires existent mais sont très rares
Hypersensibilité chez le cheval. 
La pneumonie interstitielle peut être une des formes
d’expression pathologique rare de phénomènes d’hy-
persensibilité de type III.
Autres
Certains agents fongiques et parasitaires (dictyocaulus
arnfieldi) sont sporadiquement associés au dévelop-
pement de pneumonies granulomateuses.
DIAGNOSTIC
Les signes cliniques associés aux pneumonies inter-
stitielles en phase aiguë sont relativement similaires
à ceux des infections respiratoires bactériennes, et
dominés par des accès de toux, dyspnée, hyperther-
mie, parfois jetage muco-purulent. C’est généralement
l’absence de réponse aux traitements antibiotiques et
anti-inflammatoires de première intention qui amène
à pratiquer des examens complémentaires.

98 Maladies des chevaux


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PNEUMONIE - PLEURÉSIES - PLEUROPNEUMONIES

5 6

Photo 5. Prélèvement de liquide pleural chez un cheval présentant une pneumonie exsudative (photo Valérie Deniau,
Clinique Vétérinaire de Grosbois). Photo 6. Radiographie pulmonaire chez un âne de 3 ans présentant une pneumonie inter-
stitielle. Il y a une densification bronchique et une densification interstitielle diffuse (aspect grisé). Photo 7. Biopsie
pulmonaire réalisée avec une aiguille à biopsie semi-automatique après repérage radiographique et échographique
sur une ânesse de 3 ans atteinte de pneumonie interstitielle. (photos Anne Couroucé-Malblanc, ENVN).

30
7

Maladies des chevaux 99


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LES MALADIES DE L’APPAREIL


DIGESTIF ET NUTRITIONNELLES
LES MALADIES PARASITAIRES INTERNES

LES STRONGYLOSES

Épidémiologie

GÉNÉRALITÉS SUR LES STRONGLES selon les espèces. Un cheval moyennement infesté
peut donc rejeter sur la pâture jusqu’à 15 millions
Ce sont les parasites les plus communs et pathogènes d’œufs par jour.
pour le cheval ; ils affectent des équidés de tout âge.
Les strongles constituent un ensemble de vers ronds L’éclosion de l’œuf puis le développement larvaire
qui vivent à l’état adulte dans le gros intestin du (photo 2) sont dépendants de conditions environ-
cheval. Ils sont arbitrairement divisés en 2 groupes, nementales favorables (oxygénation, humidité et
les grands strongles qui comportent 3 espèces prin- température). Dans des conditions optimales, la larve
cipales dont la taille varie de 3 à 5,5 cm : Strongylus infestante (L3) est formée en une semaine au mini-
vulgaris, Strongylus edentatus et Strongylus equinus, mum pour les grands strongles et en 3,5 jours pour les
et les petits strongles ou cyathostomes qui comptent cyathostomes (photo 3). Elle est mobile sur le sol des
une cinquantaine d’espèces de taille inférieure (moins prairies.
de 2 cm). L’excrétion d’œufs augmente chez les chevaux infes-
tés au printemps et en été. Les larves infestantes
PRÉVALENCE D’INFESTATION qui ont survécu à l’hiver sur les herbages meurent en
La prévalence d’infestation par les grands strongles général quand la température s’élève au printemps et
varie de 15 à 41 % selon les effectifs de chevaux étu- cette diminution de densité de larves infestantes
diés et décroît régulièrement depuis une vingtaine s’accentue avec la pousse de l’herbe, de sorte que les
d’années ; l’espèce dominante est S. vulgaris. chevaux sont moins exposés durant la première moi-
Contrairement aux grands strongles, la prévalence tié de l’année. En revanche, l’élimination accrue
d’infestation par les cyathostomes est élevée, envi- d’œufs au printemps et en été entraîne une conta-
ron 80 % des chevaux et 100 % des troupeaux, pro- mination massive des pâtures durant le reste de l’an-
bablement à cause du développement de résistance née. Le développement des oeufs en larves
contre certains anthelminthiques. infestantes et la migration des larves infestantes à
partir des fèces étant favorisés par la chaleur (opti-
Chez les chevaux infestés par des strongles, les œufs mum 25 °C) et l’humidité, les étés pluvieux consti-
de cyathostomes représentent la grande majorité tuent des périodes particulières de risque. Le gel
des œufs excrétés dans les crottins (85 à 99 %). prolongé, l’alternance de gel et de dégel, inhibe
l’éclosion des oeufs. Le gel détruit les larves préin-
MODE DE CONTAMINATION festantes alors que les L3 infestantes manifestent
ET CYCLE EXTERNE une certaine résistance. Les températures élevées
Les femelles adultes fécondées, présentes dans le et la sécheresse tuent à la fois les oeufs et les larves.
gros intestin, pondent des oeufs qui sont rejetés Les chevaux s’infestent par voie buccale en ingérant
dans l’environnement avec les crottins (photo 1). La des L3 présentes sur la nourriture ou dans l’eau de
production journalière d’une femelle grand strongle boisson. Les L3 perdent leur gaine dans l’intestin
est d’environ 5 000 œufs ; celle d’une femelle cya- grêle puis leur devenir est variable selon le groupe ou
thostome varie de 100 oeufs à plusieurs centaines l’espèce. 

100 Maladies des chevaux


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LES STRONGYLOSES : ÉPIDÉMIOLOGIE

Photo 1. Phase externe du cycle des


strongles : les différents stades para-
sitaires libres depuis l’oeuf jusqu’à la
larve de troisième stade (L3) infes-
tante sont schématisés. Photo 2.
Aspect de l’œuf de strongle avant
éclosion : il contient une larve de
premier stade (L1). Photo 3. Larve
infestante de cyathostome (L3). (pho-
tos Claire Laugier, Afssa LERPE). 2

Maladies des chevaux 101


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LES MALADIES PARASITAIRES INTERNES

CYCLES INTERNES DES STRONGLES


ET POUVOIR PATHOGÈNE

LES GRANDS STRONGLES LES PETITS STRONGLES


POUVOIR PATHOGÈNE DES VERS ADULTES OU CYATHOSTOMES
Les grands strongles adultes vivent dans le gros intes- POUVOIR PATHOGÈNE DES VERS ADULTES
tin fixés à la muqueuse par leur capsule buccale ; ils Les vers adultes de la plupart des espèces, vivent non
sont histophages et hématophages. Ils sont ainsi fixés. Leur pouvoir pathogène reste limité sauf lors
causes de signes cliniques non spécifiques: retard de d’infestation massive.
développement, anorexie, faiblesse, poil piqué hir-
sute, diarrhée, coliques, anémie. POUVOIR PATHOGÈNE DES LARVES
POUVOIR PATHOGÈNE DES LARVES Après ingestion, les larves infestantes pénètrent dans
la paroi du gros intestin et muent à cet endroit (pho-
Une fois ingérées, les larves pénètrent dans la tos 4 et 5). Contrairement aux adultes, elles sont
muqueuse intestinale. Elles sont hématophages et hématophages. Elles émergent ensuite dans la
migrent ensuite selon des trajets spécifiques à l’in- lumière intestinale au bout de 2 mois pour donner un
térieur de l’hôte, pouvant entraîner des lésions graves vers adulte. Certaines larves présentent un arrêt de
dans les tissus traversés. développement (hypobiose) dans la paroi intesti-
La larve de S.vulgaris migre vers l’artère mésentérique nale, le plus souvent en hiver. Les larves qui émergent
crâniale et s’y fixe, provoquant des lésions artérielles, après 4 à 6 mois d’hypobiose contribuent à l’ac-
parfois sévères (anévrisme) et la formation de caillots croissement printanier et estival du nombre d’œufs
(photo 1). Elle rejoint ensuite la paroi digestive par le éliminés (photo 6).
flux sanguin pour donner un adulte dans la lumière. Les cyathostomes sont moins invasifs que les grands
Le cycle dure 6 mois. Les larves de S.vulgaris sont res- strongles du fait de leurs migrations larvaires limitées
ponsables de coliques sévères souvent mortelles à la paroi digestive. Néanmoins, les phases de péné-
dites thrombo-emboliques (photo 2). tration pariétale et d’émergence des larves peuvent
S.equinus migre par la cavité abdominale vers le foie, générer des coliques.
le pancréas et devient adulte dans le gros intestin Les stades larvaires sont également responsables
après 9-11 mois (photo 3). d’un syndrome diarrhéique sévère appelé cyatho-
S. edentatus gagne le foie par voie sanguine puis stomose larvaire qui inclut également un amaigris-
repart vers le gros intestin par le ligament hépatique sement rapide, une anémie et des oedèmes des
et le mésentère. La ponte des adultes débute 9 mois parties déclives. Ce syndrome résulte de l’émergence
après l’infestation. simultanée, à partir de la muqueuse caeco-colique,
Les migrations hépato-pancréatiques massives peu- d’un grand nombre de larves accumulées dans la
vent entraîner des lésions inflammatoires sévères de paroi au cours d’une période d’hypobiose hivernale.
ces parenchymes. Les cas se manifestent surtout en fin d’hiver et début
du printemps et concernent principalement des che-
vaux de moins de 5 ans.
Les chevaux atteints d’une cyathostomose larvaire
modérée ou lourdement infestés par des vers adultes
peuvent présenter un manque d’état ou un retard de
croissance, ainsi que des coliques modérées récur-
rentes ou des accès de fèces bouseuses. 

102 Maladies des chevaux


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LES STRONGYLOSES : CYCLES INTERNES DES STRONGLES ET POUVOIR PATHOGÈNE

1 2

3 4

Photo 1. Larves de strongylus vulgaris dans l’artère mésentérique crâniale. Photo 2. Nécrose d’une portion du colon
due à strongylus vulgaris. Photo 3. Pancréatite chronique due à strongylus equinus. Photos 4 et 5. Larves de cyatho-
stomes enkystées (photo Afssa LERPE, Claire Laugier). Photo 6. Émergence de cyathostomose larvaire. (Photos Claire Laugier,
Afssa LERPE).

Maladies des chevaux 103


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LES MALADIES PARASITAIRES INTERNES

LES CESTODOSES DU CHEVAL

GÉNÉRALITÉS Des études épidémiologiques ont montré une rela-


tion entre l’infestation par des cestodes et l’appari-
Les cestodes du cheval sont des vers plats segmen- tion de coliques. L’intensité des signes cliniques est
tés qui comptent 3 espèces : Anoplocephala magna, alors corrélée au nombre de parasites présents. Plus
Paranoplocephala mamillana et Anoplocephala per- de 80 % des impactions iléales seraient associées à
foliata. Les 2 premières vivent à l’état adulte dans l’in- une infestation par des cestodes.
testin grêle, la dernière se localise au caecum,
Les mécanismes d’action des cestodes dans l’appari-
principalement fixée sur la valvule iléo-caecale.
tion de coliques incluent le développement de lésions
L’espèce la plus fréquente est Anoplocephala perfo-
inflammatoires au site de fixation des parasites prin-
liata qui mesure de 4 à 8cm de long et 1cm de large. cipalement la valvule iléo-caecale (photo 1), l’obs-
La prévalence en France serait de 62,2% et d’environ truction mécanique de la valvule iléo-caecale par des
20% en Normandie. Les cestodes infestent des che- amas de vers (photo 2) et de l’œdème pariétal, des
vaux de tout âge mais plus fréquemment ceux âgés modifications de la motricité digestive par des pro-
de 6 mois à 2 ans. duits d’excrétion ou de sécrétion des parasites. Les
CYCLE ET POUVOIR PATHOGÈNE complications possibles sont des paralysies de la val-
vule iléo-caecale consécutives à des altérations des
Le cycle de ces parasites fait intervenir un hôte inter- plexus nerveux pariétaux, des perforations caecales,
médiaire et dure environ de 3 à 6 mois: les vers adultes des intussusceptions iléo-caecales, caeco-caecales et
libèrent des segments remplis d’œufs embryonnés caeco-coliques (photo 3).
(proglottis gravides) dans les crottins. Ces oeufs sont Les infestation massives et chroniques par Anoploce-
ingérés par des acariens terrestres coprophages de la phala perfoliata peuvent également entraîner une
famille des Oribatidés qui vivent sur le sol des pâtures. hypertrophie de la couche musculeuse de l’iléon
Dans l’acarien, les oeufs libèrent des larves cysticer- (photo 4).
coïdes qui s’enkystent dans la cavité générale et y évo- Ces dernières sont plus fréquemment diagnostiquées
luent en larves infestantes. Les chevaux s’infestent chez des jeunes chevaux.
par ingestion des acariens présents sur l’herbe; les
larves infestantes sont libérées dans l’intestin et PRÉVENTION DES INFESTATIONS
deviennent des cestodes adultes en 6 à 10 semaines. La prévention comprend les mesures habituelles de
L’infestation présente un caractère saisonnier lié aux lutte contre le parasitisme digestif: mise en culture des
variations d’activité des oribates et se produit dès le parcelles ou utilisation par d’autres espèces après
printemps. Elle s’accroît ensuite régulièrement pour passage de chevaux, limitation de la densité d’animaux,
atteindre un pic en octobre-novembre. Ainsi, la fré- ramassage des crottins, mise en quarantaine et traite-
quence d’infestation et les charges parasitaires sont ment des animaux récemment introduits. Les aca-
maximales en automne. Le nombre de vers peut varier riens, hôtes intermédiaires, prolifèrent sur les terrains
de 1 à plus de 1000 par cheval. acides, humides, riches en humus ; le drainage et
Les chevaux entretenus uniquement en box ne sont l’épandage de chaux sont donc conseillés pour ce
pas soumis au risque d’infestation. type de sol. 

104 Maladies des chevaux


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LES CESTODOSES DU CHEVAL

Photo 1. Au point de fixation des anoplocéphales sur la


valvule iléo-caecale, la muqueuse est enflammée, ulcé-
rée et recouverte de débris nécrotiques et fibrineux.
Photo 2. L’accumulation des vers au niveau de la valvule
iléo-caecale peut entraîner une obstruction. Photo 3.
Anoplocephala perfoliata peut être à l’origine de morta-
lité par invagination caeco-colique (retournement du cae-
cum et passage dans la partie adjacente du côlon
ascendant). Photo 4. Les infestations massives et chro-
niques par Anoplocephala perfoliata peuvent entraîner
une hypertrophie de la couche musculeuse de l’iléon.
2
(photos Claire Laugier, Afssa LERPE).

Maladies des chevaux 105


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LES MALADIES PARASITAIRES INTERNES

GASTÉROPHILOSES ET FASCIOLOSE

Gastérophilose

CYCLE ET POUVOIR PATHOGÈNE Lors de fortes infestations, des ulcérations gingi-


vales peuvent être observées en relation avec les
La prévalence d’infestation est d’environ 40 % en migrations buccales. Au point de fixation des larves,
France. Les larves de gastérophiles sont des parasites notamment sur l’estomac, la muqueuse digestive
rougeâtres de 2 cm de long, vivant sur la muqueuse est ulcérée et enflammée. Ces lésions seraient très
gastro-duodénale ou rectale. L’adulte, mouche occasionnellement cause de perforation gastrique
diptère, pond ses oeufs sur le poil des chevaux, avec péritonite fatale (photo 3). Des infestations
principalement sur les membres, les épaules et la massives pourraient être à l’origine de coliques post-
face, de mai à octobre. La présence d’œufs fixés sur prandiales en relation avec le volume des amas
les poils de la robe signale l’infestation (photo 1). Le parasitaires.
frottement du nez lors de grattage favorise l’éclo-
sion des œufs ; les larves migrent par voie cutanéo- PRÉVENTION
muqueuse vers la bouche puis rejoignent leur site de
L’élimination mécanique des œufs, fortement fixés
fixation digestif. Quatre espèces de gastérophiles
aux poils, est difficile. Le passage d’une éponge
sont décrites. Les larves de Gasterophilus intestina-
humide, qui favorise l’éclosion des œufs, serait plus
lis, espèce la plus fréquente, se localisent dans l’es-
efficace. 
tomac (photo 2). Au printemps, elles se détachent ;
éliminées avec les fèces, elles donnent des nymphes,
puis des mouches adultes. Le cycle dure 9 à 11 mois.
Sauf lors d’infestation massive, les gastérophiloses
sont le plus souvent asymptomatiques.

La fasciolose
CYCLE ET POUVOIR PATHOGÈNE La prévalence observée à l’autopsie en Normandie
est très faible (0,5 pour mille). La prévalence sérolo-
Fasciola hepatica, ou «grande douve», est un parasite gique serait d’environ 5% en France. La fasciolose est
hépatique des ruminants qui peut parfois infester les souvent asymptomatique. Des formes cliniques ont
chevaux. Le cheval ingère la forme infestante (méta- été décrites incluant une méforme, un amaigrisse-
cercaire) au pré, plus rarement dans du foin fraîche- ment, un poil hérissé, des muqueuses pâles ou subic-
ment coupé. Ces métacercaires libèrent dans le tube tériques, des coliques modérées et une alternance de
digestif des formes immatures qui traversent la paroi constipation et de diarrhée.
intestinale, migrent dans le tissu hépatique avant
de se localiser dans les canaux biliaires (photo 4). En PRÉVENTION
8 - 10 semaines, elles formeront des douves adultes
qui vont pondre des oeufs. Le cycle est rarement com- Le drainage des prés contaminés permet d’éliminer
plet chez le cheval. Le cycle de la grande douve l’hôte intermédiaire et d’interrompre ainsi le cycle
requiert un hôte intermédiaire : la limnée tronquée parasitaire. 
(Galba truncatula) qui est un mollusque gastéropode
amphibie. Ainsi, la fasciolose sévit dans les zones
humides fréquentées par l’hôte intermédiaire.

106 Maladies des chevaux


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GASTÉROPHILOSES ET FASCIOLOSE

1 2

Photo 1. La mouche Gasterophilus


dépose ses oeufs sur le poil des che-
vaux (points blanc jaunâtre). Photo 2.
Les larves de Gasterophilus intestina-
lis vivent fixés sur la muqueuse gas-
trique ; elles peuvent former des amas
volumineux. Photo 3. Occasionnelle-
ment, les larves de Gasterophilus sp
localisées à l’estomac sont à l’origine
d’une perforation de la paroi (flèche).
Photo 4. Lors de fasciolose, des dila-
tations des canaux biliaires sont par-
fois observées (photos Claire Laugier,
4 Afssa LERPE).

Maladies des chevaux 107


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LES MALADIES PARASITAIRES INTERNES

OXYUROSE ET STRONGYLOÏDOSE

L’Oxyurose

CYCLE ET POUVOIR PATHOGÈNE peuvent y déposer des œufs, ce qui favorise égale-
ment la poursuite du cycle. Le cheval se contamine
Oxyuris equi est un parasite banal des équidés qui vit par ingestion d’oeufs embryonnés qui libèrent des
fixé sur la muqueuse du gros intestin (photo 1). Il larves de stade 4 et évoluent ensuite pour donner des
existe un dimorphisme sexuel marqué chez les vers vers adultes. Un délai de 5 mois environ sépare le
adultes. La femelle adulte est un ver rond blanchâtre moment de la contamination du début de la ponte
avec une queue effilée, d’une longueur de 5 à 10 cm. par les vers femelles.
L’oxyurose affecterait principalement les jeunes che- L’oxyurose se rencontre surtout chez des chevaux
vaux avec une fréquence d’infestation d’environ 40% entretenus à l’écurie car les oeufs résistent mal dans
contre seulement 10 % chez les chevaux adultes. le milieu extérieur. Le pouvoir pathogène se traduit
Après fécondation, le ver femelle migre aux marges par des dépilations voire des plaies résultant du
de l’anus et y dépose des oeufs en grande quantité, grattage et localisées à la base de la queue ou à la
enveloppés dans une substance adhésive. Ces dépôts pointe des fesses.
renfermant les oeufs se dessèchent et libèrent
ensuite les oeufs dans l’environnement des chevaux. PRÉVENTION
Parallèlement, ils causent un prurit anal marqué Une bonne hygiène des locaux et notamment des
(photo 2). Les animaux infestés se grattent l’anus et mangeoires et abreuvoirs, limite le risque d’infesta-
le périnée sur les mangeoires ou les abreuvoirs et tion. 

La Strongyloïdose
CYCLE ET POUVOIR PATHOGÈNE grêle du poulain dès le 10e jour après la contamina-
tion. Les œufs, éliminés avec les crottins, évoluent
Strongyloïdes westeri est le premier parasite du pou- sur le sol soit en larves puis en adultes libres, soit
lain nouveau-né (photo 3). Il s’agit d’un ver rond de en larves infestantes. Ces dernières contaminent les
moins d’1 cm de long, fin comme un cheveu ; seules poulinières par ingestion mais surtout par voie trans-
les femelles parthénogénétiques sont des parasites cutanée ; elles peuvent persister des années dans les
stricts de l’intestin grêle. L’infestation des poulains tissus maternels et migrer vers la mamelle dès le
nouveau-nés par Strongyloïdes westeri est fré- début de la lactation. L’infestation du poulain est le
quente ; en Normandie, la prévalence atteint 11,4 % plus souvent subclinique. S. westeri pourrait être
chez les poulains de moins de 6 mois. cause de diarrhées non fébriles durant les 15 pre-
Chez les chevaux plus âgés, la prévalence du para- miers jours de vie.
site est très faible en raison de l’acquisition d’une
immunité spécifique. L’infestation se fait par inges- PRÉVENTION
tion de larves contenues dans le lait maternel ou, à Le ramassage hebdomadaire des crottins permet de
l’herbage, par passage transcutané de larves libres. réduire la densité des larves sur les pâtures et donc
Le parasite adulte pond des œufs dans l’intestin de limiter les risques de contamination. 

108 Maladies des chevaux


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OXYUROSE ET STRONGYLOÏDOSE

Photo 1. La femelle oxyure est un ver rond blanc, de 5 à 10 cm de long, avec une queue effilée. Photo 2. Le dépôt
des oeufs en région péri-anale entraîne du prurit et des lésions de grattage secondaires (dépilations voire plaies à la
base de la queue). Photo 3. Les poulains nouveau-nés peuvent être infestés par Strongyloides westeri dès les premiers
jours de vie. (photos Claire Laugier, Afssa LERPE).

Maladies des chevaux 109


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LES MALADIES PARASITAIRES INTERNES

L’ASCARIDOSE

GÉNÉRALITÉS - PRÉVALENCE POUVOIR PATHOGÈNE


Parascaris equorum est un ver rond, parasite de l’in- Cette parasitose demeure asymptomatique si peu
testin grêle, dont l’adulte mesure 20-25 cm de long d’éléments infestants sont ingérés.
(photo 1). Il infeste surtout les poulains et les jeunes Les migrations larvaires massives peuvent entraîner
chevaux et plus rarement les adultes car une immu- des lésions pulmonaires avec toux et jetage pendant
nité se développe avec l’âge. La fréquence de l’in- les 2-3 semaines qui suivent la contamination. Du fait
festation est estimée à environ 11% chez les chevaux de leur mode d’alimentation qui est spoliateur
âgés de 1 mois à 2 ans avec un pic de 27 % chez les (absorption de chyme), les ascaris adultes causent
poulains âgés de 5 à 6 mois. une atteinte de l’état général du poulain avec un
retard de croissance, un poil piqué, une distension
MODE DE CONTAMINATION - abdominale, de l’anorexie et de la diarrhée. Les vers
CYCLE adultes ont tendance à former des pelotes volumi-
Les poulains se contaminent dès les premiers jours de neuses à l’origine d’obstruction de l’intestin grêle.
vie, par ingestion d’œufs embryonnés (Photo 3). Le Également, ils forment des amas qui stimulent des
lieu de contamination le plus fréquent est le paddock vagues péristaltiques intenses à l’origine de rupture
où sont habituellement placés juments et poulains intestinale sur le bord mésentérique (photo 2). Les
dans les quelques jours qui suivent la naissance. autres lésions occasionnées par ces anomalies du
Lorsque les conditions d’hygiène sont déficientes, péristaltisme sont des intussusceptions et des vol-
l’infestation peut se produire dans les écuries. Les vulus. Chez les poulains lourdement infestés, la mort
oeufs sont extrêmement résistants et persistent plu- simultanée de nombreux ascaris suite à un traitement
sieurs années dans le milieu extérieur (pâtures ou peut être à l’origine d’une toxémie et d’un choc aller-
écuries). Les chevaux adultes hébergent en général un gique liés à la libération massive des substances pro-
petit nombre d’ascaris. Ainsi, la source majeure de téiques contenues dans la cavité générale des vers
contamination des poulains n’est pas les poulinières (photo 4).
mais les poulains excréteurs, notamment ceux nés les Les infestations mortelles sont observées en
années précédentes. Après ingestion, les oeufs libè- automne et en début d’hiver, lorsque les charges
rent une larve qui traverse la paroi digestive et migre parasitaires sont plus sévères.
vers le foie, puis, par voie sanguine, vers le cœur et
les poumons. La larve traverse la paroi des vaisseaux PRÉVENTION
pulmonaires et des alvéoles, remonte vers les voies
Les mesures de prévention visent à la décontamina-
respiratoires supérieures, est déglutie au niveau du
tion de l’environnement : nettoyage et désinfection
pharynx et rejoint l’intestin grêle. La maturité sexuelle
réguliers des écuries (utilisation d’eau bouillante sous
est atteinte en 10 semaines. Les femelles ascaris, très
pression), protection des mangeoires et des abreu-
prolifiques, peuvent pondre jusqu’à 200 000 oeufs
voirs contre les déjections, entretien des litières. Les
par jour.
œufs sont détruits par une fermentation bien
conduite du fumier. 

110 Maladies des chevaux


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L’ASCARIDOSE

Photo 1. Au stade adulte, Parascaris


equorum est un ver de grande taille.
1 Les infestations massives peuvent
entraîner des obstructions ou des
ruptures de l’intestin grêle chez les
poulains. Photo 2. Les infestations
massives par Parascaris equorum, l’as-
caris du cheval, peuvent entraîner
des ruptures de l’intestin grêle chez
les poulains. Photo 3. L’œuf de Para-
scaris equorum mesure environ
100 µm de long et présente une
coque épaisse. Il est très résistant
dans le milieu extérieur. Photo 4. En
l’absence de traitements adaptés, les
poulains de 5 mois et plus sont lour-
dement infestés. (photos Claire Laugier,
2 Afssa LERPE).

3 4

Maladies des chevaux 111


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LES MALADIES PARASITAIRES INTERNES

CONTROLE DU PARASITISME:
GESTION DE L’ENVIRONNEMENT

PRINCIPES & OBJECTIFS manuel (facile pour des petits paddocks -photo 1) jus-
Les principes du contrôle du parasitisme des chevaux qu’aux engins type «crottinettes» pour les prairies. Et
reposent sur 5 points essentiels: il vaut mieux ramasser 60 % des crottins que ne rien
faire du tout.
1. Tous les chevaux sont parasités.
2.Les vers ont d’immenses capacités de prolifération • Rotation et mise au repos des pâtures durant 4
et de survie (ex: les larves de petits strongles peu- semaines après hersage et broyage: efficace unique-
vent survivre plus de 2 ans dans la terre, les œufs ment par temps sec et très chaud (plus de 30°), sinon
d’Ascaris 3 ans dans les crottins). le hersage va aggraver la contamination en répandant
des matières fécales sur l’ensemble des pâtures.
3. Nous disposons de peu de vermifuges différents et
aucun n’est efficace à 100%. • Épandage de chaux vive en poudre à la dose d’une
4.Plus de 90% des «vers» sont dans le milieu extérieur. tonne par hectare dans les jours qui suivent le départ
des chevaux : efficace sur les larves infestantes de
5.Pour qu’un cheval soit parasité, il faut obligatoire- petits strongles (ou cyathostomes) - photo 2.
ment qu’il se soit infesté.
L’objectif n’est pas d’éliminer tous les vers, mais de GESTION DES CHEVAUX
gérer une population de parasites compatible avec la La surpopulation entraîne une contamination accrue
bonne santé des chevaux, donc en limitant le nombre entre individus par l’intermédiaire des crottins. Il faut
de parasites. bien sûr éviter de mettre auprès des chevaux non ver-
Pour cela, il faut interrompre les cycles de reproduc- mifugés auparavant, éviter également la mise auprès
tion et de prolifération des parasites, en agissant à de chevaux dans les 48heures qui suivent la vermifu-
deux niveaux, soit dans le corps du cheval (interrup- gation, éviter l’épandage de fumier sur les pâtures des-
tion des cycles internes) soit sur l’environnement tinées aux chevaux.
(interruption des cycles externes) - figure 1. Une fois intégrée la notion que tout passe par les crot-
tins, puisque ce sont eux qui contiennent et répan-
GESTION DES BOXES dent les œufs des parasites, l’ensemble de ces
ET DES LITIÈRES mesures, qui sont souvent de bon sens, permet une
L’élimination fréquente et régulière des crottins est utilisation raisonnée des vermifuges. 
essentielle, au minimum une fois par semaine. Il faut
savoir que la larve infestante des petits strongles (ou
cyathostomes) peut, dans de bonnes conditions de
chaleur et d’humidité, se former en 3 jours. Ainsi, un
cheval au box peut se réinfester à partir de ses propres
crottins dans un délai court. Ceci est particulièrement
vrai dans le cas des litières comestibles (paille) et
lorsque le foin est distribué au sol et souillé par les
crottins. Les stabulations sont à risque de par la
concentration d’individus. L’hygiène et le nettoyage
des mangeoires et des abreuvoirs est également utile.
GESTION DES PADDOCKS
ET DES PÂTURES
• Ramassage des crottins: bien que cette mesure soit
assez lourde à mettre en place et exige une réelle
volonté en termes d’organisation, c’est celle qui a le
plus d’importance et d’efficacité. Un cheval peut reje-
ter dans ses crottins 15 millions d’œufs par jour. Dif-
férentes solutions existent : depuis le ramassage fig1

112 Maladies des chevaux


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CONTRÔLE DU PARASITISME: GESTION DE L’ENVIRONNEMENT

Figure1. Objectif double : Interruption des cycles internes et externes. Photo 1. Gestion des paddocks. Photo 2. Épan-
dage de chaux poudre (photos Aude Lhérété-Bonneau).

Maladies des chevaux 113


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LES MALADIES PARASITAIRES INTERNES

CONTROLE DU PARASITISME:
UTILISATION DE VERMIFUGES

LES MOLÉCULES DISPONIBLES RÈGLES DE BONNE UTILISATION


Les vermifuges sont des médicaments, donc soumis à • Savoir quel vermifuge utiliser en fonction des che-
des règles de contrôles, de distribution, de détention vaux, de leur âge, de leur fonction, de leur mode de
au même titre que les autres thérapeutiques. Bien vie, de la zone géographique, de la saison, etc. La
que le nombre de marques commerciales soit élevé, politique sanitaire doit être adaptée à l’effectif et
nous ne disposons en réalité que de 3 ou 4 grands définie en collaboration avec le vétérinaire traitant.
types de molécules: • Évaluer le poids du cheval à traiter (pesée ou
1. Les Benzimidazoles. mesures avec rubans et calculs - figure1), et majorer
2.Les Lactones Macrocycliques: Ivermectine et Moxi- ce poids de 15% (donc un cheval de 500kg sera traité
dectine. pour une dose de 575kg).
3. Le Pyrantel. • Administrer la totalité de la dose. Il faut être précis
et prendre le temps qu’il faut, le volume de produit
4.Une molécule spécifique pour les cestodes (« vers est parfois très faible, les seringues fines contien-
plats»), le Praziquantel. nent seulement 6 ml de vermifuge (photos 2 et 3).
Ces molécules ont des efficacités différentes selon les • Généralement le plan de vermifugation suit le
espèces de parasites (spectre d’activité indiqué sur la rythme des saisons: hiver, printemps, été, automne.
notice) et persistent plus ou moins longtemps dans
l’organisme du cheval après administration (exemple: ANALYSES DE CROTTINS
Ivermectine 2 semaines, Moxidectine 4 semaines). Les examens coproscopiques, réalisés en laboratoire,
sont particulièrement utiles pour un coût relativement
RÉSISTANCE DES VERS modéré. Ils permettent d’apprécier l’intensité de l’ex-
AUX VERMIFUGES crétion des œufs de parasites. La coproculture permet
C’est au départ une mutation génétique d’environ d’identifier les espèces de vers qui contaminent les
1ver sur 1million qui lui permet de survivre à des doses chevaux. 
de vermifuges normalement mortelles. Cette faculté
est acquise génétiquement, c’est-à-dire qu’il la trans-
mettra à ses descendants. Les résistances les plus fré-
quemment rencontrées aujourd’hui concernent la
famille des Benzimidazoles, mais elles commencent à
être connues pour d’autres molécules. L’apparition de
résistances est favorisée par des sous dosages légers
(comme par exemple une dose pour 600 kg pour un
cheval qui en pèse 650), des vermifugations trop fré-
quentes, l’utilisation abusive et non raisonnée d’une
molécule, car les vermifuges vont éliminer les vers sen-
sibles et permettre aux vers résistants de se dévelop-
per et de se reproduire, d’autant plus facilement qu’ils
seront seuls.
Il est donc essentiel d’utiliser de façon raisonnée les
vermifuges dont nous disposons, afin de préserver leur
efficacité.

114 Maladies des chevaux


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CONTRÔLE DU PARASITISME: UTILISATION DE VERMIFUGES

2a 2b

Fig.1. estimation du poids par mesure: (A x B x B) divisé par 11900 =Poids en kg. Photo 2a. Seringues de 6ml et de 22ml.
Photo 2b. Dosepour100 kg dans une seringue de 6ml. Photo3. Administration de vermifuges (se mettre à droite si on
est droitier) 1. Vider la bouche du cheval. 2. Insérer la seringue à la commissure vers la base de la langue. 3. Injecter le
produit en levant la tête. 4. Tenir la tête haute jusqu’à ce que le cheval ait tout avalé.

Maladies des chevaux 115


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LES MALADIES DE L’APPAREIL


DIGESTIF ET NUTRITIONNELLES
MALADIES DE L’APPAREIL DIGESTIF

LES DENTS
La nourriture de l’ancêtre du cheval était constituée de cochon) (photo 1). Un retard dans l’éruption des pré-
plantes grasses et l’usure dentaire de fait très limitée. molaires, une anomalie de rétention des coiffes (lac-
La dentition était de type brachyodonte, c’est-à-dire téales prémolaires résiduelles), des éruptions asyn-
une couronne de taille réduite et une croissance limi- chrones des dents du maxillaire supérieur ou inférieur
té dans le temps comme chez l’homme. Les change- auront pour conséquences des défauts d’usures et des
ments climatiques ont imposé à l’espèce une nourriture anomalies de placement.
plus grossière, de consistance plus dure que l’émail, une Ainsi entre 2 et 5 ans d’âge le cheval va «faire sa bouche»
mastication de plus de 18h/jr a sollicité les tables den- avec l’éruption d’une dentition adulte celle ci prend la
taires, favorisant une évolution de la dentition vers un place des lactéales. Cette période de la vie du cheval
type hypsodonte c’est-à-dire une longue couronne et qui coïncide avec le dressage est particulièrement sen-
une racine courte. sible d’un point de vue dentaire.
Chez les espèces hypsodontes, l’éruption est lente, envi- La détermination de l’âge des équidés par la lecture de
ron 2-3mm par an, cette éruption continue permet de la table dentaire a été et est pratiquée depuis les Grecs
compenser l’usure naturelle induite par la mastication et les romains, néanmoins tous les auteurs modernes
des fourrages. Parallèlement l’efficacité de la mastica- s’accordent désormais pour dire que l’appréciation de
tion est améliorée par une complexification des pré- l’âge à l’aide de l’observation des signes fournis par les
molaires en molaires donnant au-delà des barres une dents incisives inférieures en particulier donne une bon-
rangée de six dents jugales. La table dentaire est ne approximation jusqu’à l’âge de 8 ou 9 ans, ensuite
constituée de trois tissus dentaires de natures différentes: malgré de l’expérience et un grand sens de l’observa-
l’email très dur et cassant, la dentine de dureté inter- tion c’est beaucoup plus aléatoire, tant les signes peu-
médiaire et le cément friable, ces trois tissus dentaires vent être variables.
permettront de compenser l’usure. Cela diffère des dents Les principales affections rencontrées sont des ano-
de l’homme dont la surface occlusale est uniquement malies d’éruptions à l’age de 1 an à 5 ans qui se tradui-
constituée d’émail. sent par des kystes dentaires abcédés (photo 2), puis
La particularité anatomique du crâne du cheval avec une des anomalies d’usures et d’excroissances dues à des
mandibule de taille inférieure au maxillaire supérieur défauts dans l’usure de la longue couronne dentaire
(dénommé anisognathisme), fait qu’en phase de repos constituées de trois tissus (dentine, émail et cément).
les couronnes des dents jugales du maxillaire et de la Beaucoup d’équidés ont un léger avancement du
mandibule ne s’affrontent pas accentuant ainsi, lors d’une maxillaire supérieur (bec de perroquet - photo 3). Cet-
mastication insuffisante, l’apparition de pans d’émail à te anomalie se traduit par un défaut d’usure et une for-
l’origine de douleurs dans la cavité buccale rendant le te pointe sur la première dent jugale du maxillaire supé-
cheval rétif à une décontraction de la mâchoire, préa- rieur (photo 4).
lable à une bonne acceptation du mors. Le patron d’oc- Les soins de prophylaxie dentaires que le vétérinaire
clusion des dents jugales présente ainsi un angle de 10 réalise sur le cheval après un examen minutieux (Pho-
à 15 °. La face masticatoire n’est pas perpendiculaire. to 5) sont essentiellement le nivellement des aspérités
Le cheval possède une dentition dyphyodonte. Durant d’émail appelés communément «surdents», la régula-
sa vie deux dentitions vont se succéder: une dentition risation du patron d’usure, l’extraction et l’évulsion des
lactéale et une dentition adulte. Toutes les dents ne pos- lactéales et des dents de loups (Photo 1), lorsque celles-
sèdent pas un stade lactéal: seulement les 12 incisives ci persistent et gênent le cheval. Parfois certaines affec-
et les 12 prémolaires, soit 24 dents lactéales et 36 à 44 tions du périodonte (ensemble des tissus environnant
dents adultes selon la présence ou non des canines et de la dent qui participe à son maintien dans le maxil-
premières prémolaires (dent-de-loup et dent de laire) conduisent à des situations plus graves qui

116 Maladies des chevaux


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LES DENTS

1 2

Photo 1. Surdents sur le bord jugal des


prémolaires et molaires, présence de
dents de loups intolérance au mors.
Photo 2. Kyste dentaire abcédé, jeune
cheval de 3 ans. Photo3. Prognathisme
supérieur ou bec de perroquet.
Photo4. Forte procidence ou excrois-
sance de la première dent jugale sur
un cheval ayant un bec de perroquet.
Photo 5. Examen buccal avec un
ouvre bouche. Photo 6. Vue intrao-
rale d’un poney de 30 ans: dentition
affaiblie et perte de plusieurs dents.
3 4 (photos Jean-Yves Gauchot).

5 6

nécessitent alors une intervention chirurgicale lourde: du cheval au mors. En outre, la longévité du cheval
c’est l’extraction dentaire. Les dents branlantes et les s’en trouve augmentée. En effet, les traitements endo-
chicots sont le lot des vieux chevaux ou il est souvent dontiques (soins de la pulpe dentaire) et prothétiques
nécessaire d’extraire ces dents douloureuses (photo 6). (couronnes par exemple, bridge…) chez le cheval sont
Une prophylaxie dentaire régulière tout au long de la illusoires, du fait de la croissance dentaire continue
vie de l’animal par une régularisation des défauts d’une part et de l’accès restreint dans la cavité buc-
d’usures de la table dentaire permet de conserver une cale d’autre part. Un accès par l’apex (c’est-à-dire par
occlusion dentaire optimale tout au cours de la vie du la racine) peut être tenté mais reste anecdotique et
cheval. Ainsi, une cavité buccale sans excès d’aspéri- d’intérêt restreint. Seule une prévention des défauts
tés et de pointes d’émail donne une décontraction de d’occlusions est réaliste pour prévenir les chutes et les
la mâchoire lors des séances de travail ou d’utilisation caries trop précoces. 

Maladies des chevaux 117


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MALADIES DE L’APPAREIL DIGESTIF

AFFECTIONS DE L’ŒSOPHAGE

Engouement de l’œsophage

DEFINITION CAUSE ET FACTEURS


L’obstruction œsophagienne, ou engouement de l’œ- PREDISPOSANTS
sophage, est définie par un spasme musculaire autour Outre le caractère vorace et glouton d’un cheval ner-
d’un paquet d’aliments (bouchon alimentaire) blo- veux, le défaut de mastication, en relation ou non
qué dans l’œsophage et qui ne progresse plus vers avec une dentition non uniforme, et le manque d’hy-
l’estomac (photo 3). dratation des aliments sont souvent en cause dans la
moindre insalivation du bol alimentaire à l’origine
SIGNES CLINIQUES des obstructions œsophagiennes.
C’est une affection douloureuse qui provoque de la
toux et du reflux alimentaire par les naseaux et par la Toute inflammation locale, lacération ou ulcération
bouche (photos 1 et 2). Des signes de coliques peuvent de la muqueuse de l’œsophage pouvant faire suite à
se manifester dans le même temps: agitation, suda- des crises précédentes, ainsi que toute lésion mus-
tion, voire le port particulier de l’encolure en exten- culaire ou neurologique limitant la motilité de l’œ-
sion. sophage sont autant de facteurs prédisposants, voire
déterminants dans l’apparition des engouements
Le risque médical majeur de l’obstruction oesopha- œsophagiens.
gienne est la pneumonie par fausse déglutition,
induite par les régurgitations. Elle est d’autant plus PREVENTION
grave que l’obstruction est haute et en place depuis
longtemps. La prévention des obstructions œsophagiennes passe
par le respect de certains points comme: favoriser
TRAITEMENT l’utilisation d’aliments correctement hydratés, faire
pratiquer un nivelage dentaire régulièrement, frac-
Le traitement vise à lever le spasme par des moyens
tionner les rations, choisir des fourrages peu ligneux
à la fois médicaux (sédatifs myorelaxants, antispas-
et non épineux.
modiques et anti-inflammatoires) et mécaniques par
sondage naso-œsophagien, pour tenter de dissoudre Bien que des rétrécissements suite à des obstruc-
le bouchon avec de l’eau et favoriser sa progression tions à répétition, des diverticules ou des abcès de
jusqu’à l’estomac. Un suivi médical pulmonaire est voisinage (injection périveineuse) peuvent exister et
nécessaire suite à l’incident et une antibiothérapie exercer une compression de l’œsophage, les dilata-
large spectre sera mise en place en cas de doute sur tions (méga-œsophage) et sténoses sont souvent des
une pneumonie éventuelle. affections congénitales difficiles à résoudre. 

Autres affections de l’œsophage


Les kystes (congénitaux) et les tumeurs de l’œso- chirurgical est adapté, avec un pronostic vital très
phage sont rares mais provoquent souvent des obs- réservé tant la cicatrisation de l’œsophage est sujette
tructions plus ou moins partielles, permanentes ou à des complications septiques et mécaniques
intermittentes très invalidantes. Seul le traitement majeures. 

118 Maladies des chevaux


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AFFECTIONS DE L’ŒSOPHAGE

3 2

Photos 1 et 2. Jetage alimentaire sortant par les naseaux chez deux chevaux présentant un engouement œsophagien
(photos Pascal Fanuel et Claire Scicluna). Photo 3. Bouchon de paille dans l’œsophage chez un cheval SF de 3 ans – Vue par
endoscopie (photo Anne Couroucé-Malblanc, ENVN).

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MALADIES DE L’APPAREIL DIGESTIF

LES ULCÈRES GASTRIQUES

DÉFINITION De nombreux facteurs de risque sont d’ores et déjà


reconnus comme déterminants dans la maladie ulcé-
Le syndrome d’ulcération gastrique est largement reuse : entrainement, exercice intense, sevrage et
reconnu comme entité pathologique chez le cheval, débourrage, transport, anesthésie générale. D’autres
foal ou adulte. sont suspectés comme participant au déclenchement
Un ulcère est une altération de la muqueuse de l’es- du syndrome: type d’alimentation (régimes riches en
tomac avec destruction cellulaire, conduisant à l’ap- hydrates de carbone fermentescibles), douleur, mala-
parition d’une érosion de taille, profondeur et die systémique, gestation ou infection bactérienne.
d’extension variable (photos 1a, 1b, 1c, 1c et 2).
L’ulcère gastrique est la résultante d’une lésion DIAGNOSTIC
muqueuse induite par attaque acide (acide chlorhy- Le seul moyen diagnostique fiable des ulcères gas-
drique, pepsine, acide biliaire) alors que certains fac- triques du cheval est la gastroscopie, réalisée sous
teurs protecteurs (mucus, bicarbonates, acide nitreux, sédation après 12 heures de diète. Aucun examen de
prostaglandines) sont défaillants. laboratoire ne permet actuellement un diagnostic de
certitude des ulcères gastriques.
Certains facteurs sont reconnus comme déterminants
dans l’apparition et l’évolution de la maladie. Tout
type de «stress» est un facteur de risque dans le syn-
TRAITEMENT
drome ulcéreux. L’entraînement, le transport, le Certains médicaments qui limitent la sécrétion acide
sevrage, le débourrage voire la maladie peuvent être (anti histaminiques), d’autres protègent la muqueuse
à l’origine d’ulcères gastriques chez le cheval. (sucralfate et hydroxyde d’aluminium, compléments
à base de bentonite, de lécitine ou de smectite). Mais
SIGNES CLINIQUES le seul traitement approuvé et efficace contre les
ulcères gastriques est l’oméprazole (inhibiteur de la
Aucun signe n’est spécifique des ulcères. De même, un
pompe à protons) en pâte orale. Des protocoles de
cheval ne présentant aucun signe peut souffrir d’ul-
prévention à base d’oméprazole ont également mon-
cères gastriques. De plus, il n’y a pas de corrélation
tré leur efficacité.
entre des signes cliniques et la présence, la sévérité ou
la distribution de lésions. Intolérance à l’effort, chan- Les récidives sont fréquentes et le suivi des lésions par
gements de comportement, appétit capricieux, dimi- gastroscopie est la meilleure façon d’adapter les trai-
nution de l’état général et ou perte de poids chez tements individuellement. 
l’adulte ainsi que bruxisme, salivation, dépression et
coliques chez le foal sont autant de signes cliniques
devant évoquer une maladie ulcéreuse. La douleur
n’est pas un signe constant lors d’ulcération gastrique,
que les lésions soient aiguës ou chroniques, focalisées
ou étendues, superficielles ou profondes.

PRÉVALENCE
ET FACTEURS DE RISQUE
L’ulcère gastrique est une affection courante qui
affecte tout type de chevaux (du poney au cheval de
course) et à tout âge (du foal au cheval de plus de 20
ans), avec une prévalence 50% des chevaux non per-
formants, 70% des chevaux de sport (CSO, dressage,
endurance), presque 100 % des chevaux de course,
50% des foals et sans doute jusqu’à 35% des chevaux
de loisir.

120 Maladies des chevaux


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LES ULCÈRES GASTRIQUES

1a 1b

1c 1d

Photos 1a et 1b. La photo de gauche


représente une image de gastroscopie
montrant une image d’estomac normal.
La partie blanche est la partie non glan-
dulaire de l’estomac et la partie rouge, la
partie glandulaire. La limite entre les deux
zones est appelée la margo plicatus. La
photo de droite représente un petit
ulcère en « coup d’ongle » visible sur la
partie non glandulaire de l’estomac. La
couleur jaune est le signe d’une hyper-
kératose, c'est-à-dire d’une réaction
inflammatoire de l’estomac. plicatus.
Photo 1c. Ulcères de grade 4 sur 4 sur la
muqueuse non glandulaire chez une
jument Trotteur Français de 2 ans.
Photo 1d. Ulcère important sur la
muqueuse glandulaire, juste au dessus
du pylore, chez une jument Trotteur
Français de 2 ans (photos Anne Couroucé-
Malblanc, ENVN). Photo 2. Schéma repré-
sentant les différentes parties de
l’estomac d’un cheval avec présence d’ul-
cères de localisation et sévérité variée
2 (photos Claire Scicluna).

Maladies des chevaux 121


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MALADIES DE L’APPAREIL DIGESTIF

LES COLIQUES

DÉFINITION ET PRÉVALENCE nent soit un organe de la cavité abdominale, soit une


Les coliques sont fréquentes sur les chevaux de tous partie de l’intestin. On peut citer les péritonites, les
les âges, à l’élevage ou à l’exploitation sportive. Elles tumeurs, les inflammations chroniques de l’intestin,
ou les abcès. Lorsqu’il y a rupture d’un compartiment
sont également une des premières causes de morta-
digestif et libération des matières alimentaires dans
lité chez le cheval. Durant les 20 dernières années, les
la cavité abdominale, il survient une péritonite aiguë
progrès ont été considérables sur le plan de la pré-
qui entraîne rapidement la mort de l’animal.
vention, des traitements médicaux et surtout chirur-
gicaux. Le mot «colique» signifie douleur abdominale.
C’est donc la définition d’un symptôme clinique plus
EXAMEN ET TRAITEMENT
que d’une entité pathologique. Un cheval qui gratte L’examen clinique permet d’évaluer la gravité de la
le sol avec un antérieur, qui se roule, qui se regarde situation. Une fréquence cardiaque élevée, des signes
les flancs ou qui sue manifeste cette douleur abdo- de douleur sont les premiers signes. S’ils persistent
minale (photo 1). malgré l’injection intra veineuse d’un antalgique, la
colique est à prendre en charge rapidement. En cas
CLASSIFICATION d’aggravation, les muqueuses deviennent sombres, le
remplissage des capillaires se fait moins bien et le
Il existe de nombreuses classifications des coliques,
cheval devient anormalement calme et abattu. Le
celle qui est présentée ici permet de guider l’attitude
péristaltisme intestinal est apprécié par l’auscultation
thérapeutique sur un syndrome de colique, même si
digestive, l’absence de bruits dans la cavité intestinale
on n’est pas sûr de l’organe anatomique atteint.
est le signe d’un arrêt du transit. La palpation trans-
Une obstruction intestinale est un obstacle à la pro- rectale permet d’évaluer le positionnement des com-
gression du transit, dû à un bouchon, sans atteinte des partiments digestifs dans l’abdomen (photo 2). Le
vaisseaux sanguins. Les spasmes du tube digestif qui contenu de l’estomac est évalué par un sondage
essayent de dégager l’obstruction et la distension de naso-oesophagien (photo 3), un reflux liquide spon-
l’intestin sont responsables de la douleur. La cause de tané et abondant, est souvent associé à une obs-
l’obstruction peut être à l’intérieur du tube digestif, truction de l’intestin grêle.
dans la paroi du tube digestif, ou à l’extérieur du tube L’échographie de l’abdomen peut permettre d’iden-
digestif. Une occlusion intestinale est la fermeture tifier des distensions, un arrêt du péristaltisme ou des
d’une portion d’intestin avec arrêt du transit et épaississements de la paroi intestinale. Le dosage
atteinte vasculaire, veine ou artère, dès le début des des lactates sanguins est un examen simple qui per-
symptômes. Si une veine est obstruée il s’en suit un met d’évaluer la perfusion tissulaire, si leur taux est
œdème de la paroi intestinale, puis une nécrose. élevé ou s’il s’élève au fur et à mesure de dosages
Ces coliques sont redoutables, car elles sont graves répétés cela signifie qu’une portion de l’intestin est
et ne le paraissent pas. Lorsqu’une artère est obstruée de moins en moins bien irriguée. Les premiers gestes
la douleur est violente et la viabilité de l’intestin est thérapeutiques sont de mettre un panier pour éviter
vite compromise. Ces coliques sont des vraies que le cheval ne mange, et de soulager la douleur
urgences. On peut citer, comme exemple ; la hernie avec un médicament antalgique et spasmolytique.
inguinale étranglée de l’étalon, la torsion du colon Ensuite, suivant l’évolution des signes cliniques sur un
replié de la jument poulinière, ou le volvulus de l’in- laps de temps court, un traitement médical ou chi-
testin grêle ou torsion autour de son pédicule mésen- rurgical est envisagé. Le principe de la thérapeutique
térique et de l’iléum. est de lever l’obstruction ou l’occlusion, de diminuer
Dans certains cas, les atteintes vasculaires peuvent les spasmes et de restaurer l’irrigation sanguine. Le
être présentes, mais sans obstruction de la lumière traitement médical consiste à gérer la douleur, à
intestinale. Les vers et particulièrement les larves vidanger l’estomac et le duodénum par la sonde
de grands Strongles en sont la principale cause en naso-œsophagienne, et si la vidange est complète à
bouchant l’intérieur des artères qui irriguent les com- administrer de la paraffine dans l’estomac. La paraf-
partiments digestifs. Enfin les inflammations concer- fine a deux actions, une action de ramollissement du

122 Maladies des chevaux


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LES COLIQUES

1 3

Photo 1. Cheval en colique présentant des signes de douleur (le cheval gratte le sol). Photo 2. Palpation trans-rec-
tale dans le cadre de l’examen d’un cheval en coliques. Photo 3. Sondage naso-œsophagien d’un cheval en coliques
(photos Roland Perrin).

contenu intestinal au niveau d’une obstruction et sion chirurgicale est à prendre rapidement lors d’oc-
un rôle de témoin du transit, ainsi lorsque la paraffine clusion, afin d’améliorer les chances de résultats.
ressort dans les crottins cela signifie que le transit Dans la période post-chirurgicale, la récupération
intestinal est fonctionnel. Une perfusion lente per- fonctionnelle s’effectue dans les trois premiers jours,
met d’amener des électrolytes, comme le potassium l’inflammation intra-abdominale régresse dans les
ou le calcium qui interviennent dans la contraction six jours et la plaie de laparotomie évolue favora-
des muscles de la paroi intestinale. Une perfusion blement dans les neufs jours. L’alimentation est
rapide n’est pas recommandée dans un premier reprise très progressivement si le transit est confirmé
temps car elle risque de stimuler le péristaltisme et à l’auscultation et à l’échographie abdominale. On
d’aggraver un déplacement intestinal, par contre si on considère qu’il est rétabli si le cheval a fait au moins
a des signes de déshydratation, elle est ajustée pour trois crottins dans la journée.
maintenir le statut hydro-électrolytique.
CONCLUSION
Le traitement chirurgical permet de supprimer direc- Toutes les coliques étant potentiellement graves, il
tement, soit une obstruction, soit une occlusion et de est important de prendre des décisions thérapeu-
vidanger les compartiments digestifs. Si une portion tiques rapides qu’elles soient médicales ou chirurgi-
de l’intestin n’a pas été correctement irriguée et cales. Leur prévention repose essentiellement sur la
semble évoluer vers la nécrose, elle est retirée, on vermifugation et sur la qualité et la régularité de
appelle cette intervention une entérectomie. La déci- l’alimentation. 

Maladies des chevaux 123


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MALADIES DE L’APPAREIL DIGESTIF

LA DIARRHÉE CHEZ LE CHEVAL ADULTE

DÉFINITION Des tests peuvent être effectués sur les fèces :


recherche de parasites, de bactéries ou de virus,
La diarrhée est définie comme une augmentation de recherche de sang occulte. Un test d’absorption au
la fréquence d’émission et du contenu en eau des glucose ou au xylose peut être réalisé pour évaluer la
fèces. capacité du système digestif à digérer et absorber les
nutriments. Des biopsies rectales peuvent également
ÉTIOLOGIE être réalisées et en dernier lieu, on peut procéder à
La diarrhée peut être due à une maladie intestinale une laparoscopie/cœlioscopie ou laparatotomie
primaire et peut-être aiguë ou chronique. Lors de exploratrice.
diarrhée aiguë, elle peut être d’origine infectieuse
(Salmonellose, Entérocolite à Clostridium Perfirngens) TRAITEMENT
ou non infectieuse (due à des médicaments comme Les soins de « support » sont très importants dans le
les antibiotiques et des anti-inflammatoires, au stress, cas d’un cheval en diarrhée. En effet, il faut le main-
à des toxiques ou à une action mécanique comme tenir propre et changer régulièrement sa litière afin
une intussusception du caecum dans le colon ou du qu’elle soit confortable et propre. Il faut réhydrater
caecum dans le caecum par exemple). Lors de diar- le cheval soit par voie orale dans les cas les moins
rhée chronique, cela peut être dû à une inflammation sévères ou par perfusion. Si le cheval ne présente pas
de l’intestin (entérite), une irritation mécanique (corps de signes de colique, on peut le nourrir avec du foin
étranger, sable), une tumeur et à des parasites comme à volonté et lui laisser de l’eau à volonté. Il faut évi-
les petits strongles par exemple (cyathostomes). Par ter les granulés et les céréales qui occasionnent des
ailleurs, la diarrhée peut être également due à l’ali- fermentations. Certains anti-inflammatoires et anti-
mentation suite à une transition alimentaire trop biotiques ne sont pas recommandés dans les cas de
rapide ou à une alimentation inadaptée ou encore à diarrhée.
des lésions d’autres organes comme le foie ou le rein
par exemple. PRONOSTIC ET PRÉVENTION
SIGNES CLINIQUES Le pronostic d’une diarrhée aiguë est de favorable à
très réservé selon l’intensité des signes cliniques, les
La diarrhée entraîne une déshydratation qui peut être complications éventuelles et la réponse au traite-
évaluée par la perte d’élasticité du pli de peau. ment instauré. Le pronostic pour une diarrhée chro-
Lorsque la diarrhée devient chronique, elle peut nique (depuis plus d’un mois) est réservé à
entraîner un amaigrissement (photo 1), un œdème défavorable.
sous le ventre (photo 2 - perte des protéines) mais
également une queue et des postérieurs souillés avec Quelle que soit la durée des symptômes, des mesures
présence de dermatite sur les postérieurs. sanitaires sont essentielles car cela peut être une
maladie infectieuse voire une zoonose (maladie
DIAGNOSTIC transmissible à l’homme). Il est conseillé d’isoler le
La palpation transrectale peut permettre de déceler cheval et de porter une blouse jetable, des gants et
des anomalies et peut être complétée par une écho- se laver soigneusement les mains après avoir soigné
graphie transrectale mais également transabdomi- un cheval présentant une diarrhée. 
nale (photos 3 et 4) qui permettra de visualiser les
différents organes et les intestins et de déceler
d’éventuelles anomalies.

124 Maladies des chevaux


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LA DIARRHÉE CHEZ LE CHEVAL ADULTE

Photo 1. Amaigrissement chez un cheval de 6 ans pré-


sentant une diarrhée chronique depuis un mois.
Photo 2. Œdème ventral et œdème du fourreau chez un
cheval de 5 ans présenté pour diarrhée chronique.
Photo 3. Position de la sonde lors d’une échographie
abdominale chez un cheval. Photo 4. Image échographie
du peit intestin d’un cheval en diarrhée. Les anses sont
2 dilatées (photos Anne Couroucé-Malblanc, ENVN).

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MALADIES DE L’APPAREIL DIGESTIF

GRASS SICKNESS

DÉFINITION Un certain nombre d’examens complémentaires peu-


vent être mis en place ante-mortem, mais aucun de
La Grass Sickness est un syndrome également connu ces derniers (excepté une biopsie au niveau de l’iléon
sous le nom de « Grass Disease », maladie de l'herbe, mais qui nécessite une laparotomie) ne permet de
ou encore de dysautonomie équine. Il a surtout été poser un diagnostic définitif. Seuls des examens his-
rapporté en Écosse et en Angleterre, plus rarement sur topathologiques réalisés post-mortem peuvent per-
le reste du continent Européen (France, Europe du mettre de poser le diagnostic avec certitude.
Nord, Belgique), mais aussi en Australie et en
Amérique latine («Mal Seco» en Argentine). L’étiologie TRAITEMENT
de ce syndrome demeure à ce jour inconnue. Il affecte
les chevaux en pâture, et se manifeste le plus souvent Attendu que l’étiologie de la grass sickness demeure
en fin de printemps et en été. à ce jour inconnue, il n’existe pas de traitement spé-
cifique. Seul un traitement symptomatique peut être
SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC mis en place. Dans les formes aiguë ou subaiguë, les
chances de succès sont faibles. Par contre, chez les
Le tableau clinique est variable selon l'intensité de patients atteints de la forme chronique, les chances
l’atteinte. Les signes cliniques sont non spécifiques et de succès varient de 40 à 70%. Sur ces cas, le traite-
se manifestent surtout sous la forme d’un ralentis- ment consiste surtout en un nursing étroit, compor-
sement voire un arrêt du transit digestif. Dans la tant notamment des repas fractionnés avec des
forme aiguë, le cheval atteint montre surtout un aliments riches en énergie, en graisses et en pro-
appétit faible à absent, des difficultés de déglutition, téines, hautement appétents et qui peuvent être
des coliques modérées à sévères liées à une impac- facilement déglutis, des soins quotidiens, et la
tion modérée à sévère du colon éventuellement marche régulière du cheval en main pour stimuler la
associées à une distension abdominale, et de la motilité digestive. L’utilisation de tranquillisants,
tachycardie. Des tremblements musculaires et une d’anti-inflammatoires, de substances activant la
sudation localisée par plaques peuvent aussi se mani- motricité digestive ou de probiotiques peut aussi
fester. Sur ces cas, quel que soit le traitement ins- dans certains cas être envisagée.
tauré, l’issue est souvent fatale.
Si une amélioration se produit en réponse au traite-
Dans les formes subaiguës et chroniques, ces signes ment, elle ne se manifeste en général qu’après 3 à 5
se manifestent de façon moins sévère et perdurent semaines. Le retour au poids initial peut prendre
plus longtemps. Le cheval est abattu et un amaigris- plusieurs mois (3 à 18 mois). 
sement s’installe rapidement. Le cheval peut adop-
ter une position anormale au repos avec réduction de
la base de sustentation, abdomen levretté et para-
phymosis (procidence partielle du pénis) (photo 1).
Quelle que soit la forme présentée, une ptose des
paupières supérieures (photo 2) ou une rhinite sèche
caractéristique associée à du cornage (photo 3) peu-
vent apparaître.

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GRASS SICKNESS

1 2

Photo 1. Cheval appalooza affecté par la Grass Sickness.


Ce cheval montre de l’amaigrissement, une réduction de
la base de sustentation, un abdomen levretté et du para-
phymosis. Photo 2. Ptose de la paupière gauche chez un
cheval frison affecté par la Grass Sickness. Photo 3. Rhi-
nite sèche au niveau de la muqueuse nasale chez un che-
val frison affecté par la Grass Sickness. (photos Hélène Amory
- Faculté vétérinaire de LIège).

Maladies des chevaux 127


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MALADIES DE L’APPAREIL DIGESTIF

TROUBLES HÉPATIQUES (MALADIES DU FOIE)

Les atteintes hépatiques sont fréquentes chez le liquide dans l’abdomen), du prurit, de la poly-
cheval, mais en général ces atteintes sont limitées urie/polydispie, des oedèmes périphériques, etc.
en étendue et en gravité. Il faut les différentier
d’une insuffisance hépatique, qui se définit comme DIAGNOSTIC
une incapacité du foie à assurer ses fonctions. L’analyse de sang peut mettre en évidence une élé-
L’insuffisance hépatique ne se manifeste clinique- vation des enzymes hépatiques, de la bilirubine ou
ment que lorsque 60 à 80 % du foie est atteint, et des sels biliaires. Cependant, ces élévations ne se
elle est, quant à elle, rarement rencontrée dans manifestent en général que lorsque l’atteinte hépa-
l’espèce équine. tique est étendue. Des valeurs normales de ces
Les causes d’atteinte hépatiques sont variables. Parmi enzymes ne permettent donc pas d’exclure une
elles, les plus fréquentes sont l’intoxication par des atteinte du foie.
plantes contenant des alcaloïdes toxiques chez L’échographie hépatique constitue un moyen non
l’adulte et les causes virales et bactériennes chez le invasif de diagnostic d’une atteinte hépatique. Cette
poulain. Chez les poneys et les ânes, l’hyperlipémie technique est réalisée par voie transpariétale et peut
(cf. chapitre « maladie du métabolisme lipidique ») permettre de mettre en évidence une modification
constitue une cause fréquente d’insuffisance hépa- de l’échogénicité hépatique, la présence de masses
tique. anormales au niveau du foie, ou encore la présence
de calculs biliaires (cholélithiase).
SIGNES CLINIQUES
Le diagnostic définitif d’une atteinte hépatique
L’insuffisance hépatique se manifeste le plus sou-
nécessite cependant souvent la réalisation d’une
vent par des troubles du psychisme : l’animal pré-
sente de la dépression plus au moins prononcée, biopsie hépatique, technique qui peut être réalisée
pouvant aller jusqu’à de la léthargie. Dans les cas sous simple anesthésie locale et idéalement sous
sévères, ces phases de dépression peuvent être entre- guidage échographique (photo 4).
coupées de phases d’hyperexcitabilité et de troubles TRAITEMENT
de comportement (pousser au mur, démarche sans
but, bâillements répétés) (photo 1), d’incoordination Dans les cas d’atteinte aiguë du foie, le traitement
motrice, et de dysfonctionnement des nerfs crâniens consistera essentiellement en un support sympto-
(paralysie du larynx ou de la langue, cécité, etc.). Une matique de la fonction hépatique sous la forme
diminution de l’appétit et de l’amaigrissement sont notamment de perfusions de glucose. L’appétit sera
souvent aussi présents. stimulé par la présentation d’une alimentation pauvre
en protéines (surtout pauvre en acides aminés aro-
La présence d’ictère (coloration jaunâtre des tissus qui
se visualise le mieux au niveau des muqueuses et de matiques) et riche en énergie. Un mélange constitué
la sclère) (photo 2) est un signe qui se rencontre chez de pulpes de betteraves (après réhydratation abon-
environ 50 % des cas de chevaux souffrant d’insuffi- dante et prolongée si utilisation de pellets !), de
sance hépatique. Cependant, la présence d’ictère mélasse et/ou maïs est souvent préconisé. Un apport
n’est pas forcément indicative d’un trouble hépa- complémentaire d’un complexe de vitamines B peut
tique. En effet, en cas de production massive d’hé- être utile. Si le cheval présente des troubles du com-
moglobine (ex: hémolyse), de l’ictère peut également portement, des sédatifs doivent parfois être utilisés,
être présent alors que le foie fonctionne normale- et si une atteinte bactérienne est suspectée, une
ment. antibiothérapie peut être nécessaire.
Toute une série d’autres signes cliniques peuvent Dans les cas d’hyperlipémie, un traitement spéci-
être suggestifs d’une insuffisance hépatique, à savoir fique doit être mis en place (cf. chapitre «maladie du
de la photosensibilisation (dermatite des zones non métabolisme lipidique »).
pigmentées) (photo 3), de la diarrhée, des coliques, Dans les cas d’atteinte hépatique chronique, le pro-
une diathèse hémorragique (propension à saigner), de nostic est très réservé et aucun traitement n’est effi-
la fièvre intermittente, de l’ascite (accumulation de cace. 

128 Maladies des chevaux


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TROUBLES HÉPATIQUES (MALADIES DU FOIE)

Photo 1. Troubles du psychisme (prostration) et du comportement (pousser


au mur) chez un cheval souffrant d’une insuffisance hépatique sévère. Photo2.
La présence d’ictère s’évalue le mieux au niveau de la sclère comme illustré
sur cette photo. Photo 3. Lésions de photosensibilisation au niveau du bout
du nez. Photo 4. Biopsie hépatique échoguidée chez un cheval (photos Hélène
3 Amory - Faculté vétérinaire de Liège).

Maladies des chevaux 129


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MALADIES DE L’APPAREIL DIGESTIF

INTOXICATIONS

INTOXICATIONS PAR LES VÉGÉTAUX minés par un champignon du genre Stachybotrys,


responsable de la production de satratoxines. Les
De nombreux végétaux — arbres et arbustes, plantes
chevaux sont particulièrement sensibles à cette
sauvages, cultivées et ornementales — sont toxiques
affection, et présentent, dans les cas légers, une dimi-
pour le cheval. Le tableau ci-joint présente une liste
nution de leurs performances (refus d’obstacle),
non exhaustive de ces végétaux toxiques, certains
étant plus fréquemment l’objet d’intoxications que éventuellement accompagnée de lésions cutanéo-
d’autres. La localisation du principe toxique, les cir- muqueuses discrètes. Dans les cas plus graves, les
constances dans lesquelles l’intoxication a le plus animaux peuvent présenter un syndrome hémorra-
souvent lieu, la dose toxique et les symptômes gique généralisé (épistaxis notamment) et des lésions
majeurs observés sont précisés. Certains végétaux nécrotiques du tube digestif (gastro-entérite hémor-
toxiques font par ailleurs l’objet d’une illustration. ragique, salivation).
(photos 1 à 8) D’autres mycotoxicoses susceptibles de se déclarer
dans l’espèce équine sont connues, mais ont surtout
INTOXICATIONS été relatées hors de nos régions et/ou pour d’autres
PAR LES MYCOTOXINES espèces domestiques. Citons ainsi l’ergotisme, une
mycotoxicose due à la contamination des graines de
Les mycotoxicoses sont des intoxications aiguës ou
graminées par des champignons du genre Claviceps.
chroniques liées à la synthèse de toxines (myco-
Les mycotoxines produites par ces moisissures (alca-
toxines) par certains champignons se développant
loïdes de l’ergot) ont une action vasoconstrictrice
dans les aliments. Les champignons colonisent les
végétaux, soit lorsque ceux-ci sont sur pied, soit lors entraînant l’apparition de gangrène des extrémités, ou
de leur conservation. L’animal s’intoxique donc lors- possèdent des propriétés neurotoxiques. La maladie
qu’il ingère une plante ou une partie de plante conta- du mélilot gâté est une autre mycotoxicose connue,
minée (fourrages, céréales, tourteaux…). Les conditions due à la présence de dicoumarol, une substance à
permettant le développement des différentes action anticoagulante. Citons également l’«equine tall
espèces fongiques et la production de mycotoxines fescue toxicosis », mycotoxicose d’importance aux
sont assez strictes et particulières; aussi, dans nos États-Unis, liée à la consommation de fétuque conta-
régions, les mycotoxicoses sont le plus souvent asso- minée par des mycotoxines possédant une toxicité
ciées à l’ingestion d’aliments ayant été mal conservés. vis-à-vis du système reproducteur (période de ges-
tation allongée, agalactie, rétention placentaire…).
La leucoencéphalomalacie équine est une myco- Enfin, mentionnons la ryegrass stagger disease, une
toxicose rare, associée à l’ingestion de maïs moisi ou affection due à la contamination du ray-grass anglais
de ses sous-produits. Les fumonisines sont les myco- et se caractérisant par des signes nerveux.
toxines responsables de cette affection, qui se carac-
térise par des troubles nerveux : cécité, paralysie Il faut également mentionner que les mycotoxines,
faciale, ataxie, animal qui tourne en rond, poussé au mais aussi des végétaux toxiques, font actuellement
mur… L’issue est presque toujours fatale. partie des étiologies possibles de la myopathie aty-
L’aflatoxicose. Il s’agit d’une mycotoxicose due à des pique (ou myoglobinurie atypique) du cheval, une
champignons du genre Aspergillus, qui se dévelop- pathologie caractérisée par une rhabdomyolyse aiguë
pent sur le maïs et les oléagineux (arachide…) sous les chez les chevaux au pré.
climats chaud et humide. L’intoxication est donc rare
sous nos latitudes, mais l’importation de denrées ali- LES SURCHARGES
mentaires contaminées peut constituer un danger NUTRITIONNELLES
potentiel. Les aflatoxines sont hépatotoxiques ; les Certains nutriments apportés aux chevaux peuvent
symptômes les plus couramment observés sont une être toxiques s’ils sont administrés en excès. Ces sur-
anorexie, de l’ictère, des convulsions, des coliques… charges nutritionnelles sont soit accidentelles, soit
La stachybotryotoxicose. Cette mycotoxicose fait délibérées, dans l’espoir d’améliorer les performances
suite à la consommation de foin ou de paille conta- sportives du cheval.

130 Maladies des chevaux


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INTOXICATIONS

Agent Localisation Circonstances Symptomes majeurs


responsable du principe d’intoxication
toxique et dose toxique
ARBRES ET ARBUSTES
If Toutes les parties sauf Déchets de haies; Mort brutale en quelques minutes/heures;
les arilles, même séchées. 100 à 200g/cheval. défaillance cardio-vasculaire.
Chêne Glands, jeunes feuilles, Surtout en automne; intoxication Symptômes digestifs: coliques, constipation
bourgeons et écorce. si consommation pendant puis diarrhée; dos voûté.
8-10 jours.
Robinier faux acacia Graines, écorce et feuilles. Souvent en rongeant l’écorce. Symptômes digestifs surtout: salivation,
coliques avec diarrhée; symptômes nerveux.
Cytise Toutes les parties, 250g de graines/cheval. Symptômes nerveux: incoordination motrice,
mais surtout les graines. convulsions; coliques.
Laurier cerise Feuilles et graines. Déchets de haies, Dyspnée, asphyxie dans les minutes qui suivent
période de disette. l’ingestion, muqueuses rouge vif,
tremblements, convulsions.
PLANTES SAUVAGES
Colchique Toute la plante, Ingestion de foin contaminé; Troubles digestifs: coliques, diarrhée.
même séchée. 8-16g de feuilles/kg de poids vif.
Datura (stramoine) Toute la plante. Fourrages et grains contaminés. Mydriase, pouls et respiration rapides,
atonie digestive, excitation.
Digitale pourpre Toute la plante, mais Rare; en période de disette Troubles cardio-vasculaires, diarrhée, salivation.
surtout les feuilles; ou foin contaminé;
même après séchage. 120g de feuilles/cheval.
Fougère aigle Toute la plante, Période de disette ou Troubles nerveux: démarche chancelante,
même séchée. fourrage contaminé. tremblements musculaires, convulsions.
Grande ciguë Toutes les parties aériennes 0,5 à 2% du poids vif. Salivation; symptômes nerveux (excitation
de la plante fraîche. transitoire, paralysie ascendante);
troubles respiratoires.
Millepertuis officinal Toute la plante, surtout Surtout en période de disette; L’animal fuit la lumière; symptômes cutanés
les fleurs en début les animaux à peau/muqueuses au niveau des zones non pigmentées ou fines:
de floraison; pigmentées sont peu/pas rougeurs, grattage, œdème et croûtes.
même après séchage. sensibles.
Séneçon Toute la plante, Ingestion de jeunes plantes ou Intoxication généralement chronique:
même après séchage. de foin contaminé; 3-7% du poids amaigrissement progressif, perte d’appétit,
corporel (300g/j pendant 2 mois constipation, jaunisse; symptômes nerveux.
tuent un cheval).
Vératre blanc Toute la plante. Consommation de la plante Prédominance de troubles cardiaques;
fraîche ou sèche; 1g de racine symptômes digestifs (coliques, salivation)
fraîche/kg de poids vif. et nerveux (incoordination).
PLANTES CULTIVÉES
Betteraves Feuilles, collets et racines. Éviter les consommations Formation de cristaux dans les reins,
(sucrières et fourragères) excessives (max 5kg/cheval). hypocalcémie.
Gesse Principalement les graines. Lors de consommation prolongée Symptômes nerveux (paralysie) et respiratoires
(cultivée et jaune) de grandes quantités. (dyspnée, cornage).
Lin Principalement les graines. Ingestion de graines/tourteaux; Dyspnée, tremblements, convulsions,
la cuisson des graines diminue la muqueuses rouge vif.
toxicité, max 0,3kg de
graines/100kg de poids vif.
Trèfles (blanc, hybride Toute la plante. Lors de consommation Photosensibilisation, jaunisse, dyspnée,
et incarnat) importante. convulsions, troubles de la reproduction.
PLANTES ORNEMENTALES
Buis Toute la plante. Rare; déchets de tailles; Symptômes digestifs (coliques, diarrhée) et
750g de feuilles/cheval. nerveux (vertiges, convulsions).
Lupin Toute la plante, Ingestion de fourrage, plantes Signes neurologiques (chancellement,
surtout les graines. de jardin, déchets de jardinage. convulsions).
Rhododendrons Feuilles et fleurs. Rare; en période de disette Troubles cardiaques; atteinte digestive
ou déchets de taille. (coliques violentes), dyspnée.
Ricin Graines. Ingestion de tourteaux de ricin, Troubles digestifs (coliques, diarrhée,
de graines; 100mg de graines/kg salivation) et nerveux (convulsions).
de poids vif.

Maladies des chevaux 131


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INTOXICATIONS

Ainsi, des intoxications aiguës au fer ont été observées utilisés notamment pour le contrôle de la coccidiose
chez des chevaux, suite à des administrations orale ou chez la volaille, et pouvant accidentellement conta-
parentérale de trop grandes quantités de supplé- miner les aliments industriels pour chevaux. Les signes
ments en fer. Les animaux présentent alors un tableau cliniques majeurs sont de l’anorexie, une insuffisance
clinique dominé par de la diarrhée et des hémorragies cardiaque, une détresse respiratoire, des coliques,
gastro-intestinales, une défaillance cardiaque, un état une faiblesse musculaire généralisée et la mort.
de choc et la mort.
Le sélénium peut également s’avérer toxique. Souvent PRÉVENTION ET TRAITEMENT
administré avec de la vitamine E ou présent en La prévention de ces différentes intoxications passe
grandes quantités dans des plantes poussant sur des surtout par une bonne vigilance: éviter la consom-
sols naturellement riches en sélénium, il est suscep- mation accidentelle des végétaux toxiques lors des
tible d’induire des intoxications aiguë ou chronique. tailles de haies, lors de la contamination du foin ou en
L’atteinte aiguë est dominée par une détresse respi- période de disette au pré, obligeant l’animal à se
ratoire, alors que l’atteinte chronique se caractérise tourner vers des végétaux habituellement refusés. La
surtout par une chute des crins et des anomalies du distribution d’aliments destinés à d’autres espèces
sabot. est à proscrire, de même que l’utilisation abusive des
suppléments nutritionnels. Le traitement de ces
LES CONTAMINANTS intoxications est quant à lui le plus souvent sympto-
ALIMENTAIRES matique (lavage gastrique, purgatifs, soutien cardio-
respiratoire…). 
Des substances utilisées comme additifs alimentaires
pour certaines espèces peuvent s’avérer très toxiques
si elles sont ingérées par le cheval. C’est le cas des
antibiotiques ionophores (monensin, salinomycine…),

132 Maladies des chevaux


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INTOXICATIONS

Betterave Digitale pourpre

Chêne

If Laurier cerise

Lupin Robinier - faux accacia Senecon

Photos. Exemples de végétaux toxiques chez le cheval (photos Christine Cuvelier - Faculté vétérinaire de LIège).

Maladies des chevaux 133


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MALADIES CARDIOVASCULAIRES
ET DU SANG

MÉTHODES D’EXAMEN CARDIAQUE

En comparaison à d’autres espèces telles que l’homme relaxation ou diastole ventriculaire (second bruit
ou les animaux de compagnie, les affections cardiaques cardiaque ou «Ta»). Chez les chevaux athlétiques, un
sont relativement rares dans l’espèce équine. troisième voire un quatrième bruit cardiaque, tous
Cependant, chez les chevaux de sport dont on attend deux physiologiques et correspondant respective-
la réalisation de performances de haut niveau, de ment à un remplissage ventriculaire rapide et à la sys-
faibles dysfonctionnements de la fonction cardiaque tole auriculaire, peuvent également être audibles.
peuvent résulter en une diminution significative des La présence d’un souffle à l’auscultation traduit la pré-
capacités sportives de l’animal. L’évaluation de la fonc- sence d’un flux sanguin turbulent anormal.
tion cardiaque occupe donc une place importante de
l’examen clinique dans cette espèce, notamment en EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
cas d’intolérance à l’effort ou lors d’une visite d’achat.
Lors de l’évaluation cardiaque d’un cheval, des souffles
ÉLECTROCARDIOGRAPHIE
et des troubles du rythme (arythmies) sont fréquem- L’électrocardiographie constitue l’examen complé-
ment détectés et peuvent, dans certains cas, être phy- mentaire de choix en cas d’arythmie cardiaque. Il
siologiques. La classification de ces anomalies en consiste en la mesure, au moyen d’électrodes et d’un
manifestation d’un phénomène physiologique ou électrocardiographe, de la différence de potentiel
pathologique n’est pas toujours aisée, et devra se électrique régnant entre deux points cutanés dispo-
baser sur un examen clinique et la mise en place de sés à proximité du cœur. Le tracé obtenu s’appelle un
techniques d’investigations complémentaires, princi- électrocardiogramme (ECG) et permet de visualiser
palement l’échocardiographie doppler ou l’électro- le fonctionnement du système de dépolarisation
cardiographie. cardiaque. Il permet de déterminer la nature des
arythmies cardiaques. Certaines arythmies présentent
EXAMEN CLINIQUE un caractère physiologique, d’autres par contre sont
L’examen clinique consiste en un examen général pathologiques. En cas de doute sur l’interprétation de
approfondi incluant un examen du pouls artériel, certaines arythmies, l’ECG est réalisé sur de longues
des veines et de la circulation périphérique, puis en périodes et/ou en cours d’effort, ce qui n’est réali-
un examen spécifique du cœur. Ce dernier consiste sable que par des systèmes miniaturisés (Holter) ou
essentiellement en une auscultation cardiaque qui par télémétrie (photo 2).
permet de mettre en évidence des troubles du
rythme ou la présence d’un souffle cardiaque. Elle est ÉCHOCARDIOGRAPHIE DOPPLER
d’abord réalisée sous les muscles de l’épaule gauche, L’échocardiographie est la méthode d’investigation
un peu au-dessus du coude (photo 1). Cette région cardiaque de choix en cas de souffle cardiaque. Elle
correspond à l’auscultation de la région de la valvule est non-invasive, très performante et très précise
mitrale. Ensuite, l’auscultation cardiaque doit être (photo 3). Elle permet de visualiser les structures du
complétée par un examen des autres valves car- cœur, les mesurer à différents moments du cycle car-
diaques nécessitant de changer la position du sté- diaque et d’en évaluer les mouvements. Le mode
thoscope au niveau du thorax gauche et droit. Doppler, complémentaire à l’échocardiographie, per-
Chez un cheval sain, deux bruits cardiaques sont met de visualiser le flux sanguin. Il permet d’évaluer
entendus, correspondant respectivement à la fer- le sens, la vitesse et les turbulences à l’écoulement
meture des valves auriculo-ventriculaires au moment du sang et permet ainsi de poser un diagnostic et un
de la contraction ou systole ventriculaire (premier pronostic précis des troubles de fermeture ou d’ou-
bruit cardiaque ou « Boum »), et à la fermeture des verture des valvules cardiaques et de la plupart des
valves aortiques et pulmonaires au début de la affections cardiaques congénitales (photo 4). 

134 Maladies des chevaux


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MÉTHODES D’EXAMEN CARDIAQUE

1 2

Photo 1. Auscultation cardiaque. Photo 2. Réalisation d’un examen électrocardiographique chez un cheval. Photo 3.
Réalisation d’une échocardiographie chez un poney. Photo 4. Exemple d’image échocardiographique Doppler montrant
un flux mitral de remplissage ventriculaire gauche normal (zone rouge) en doppler couleur sur une vue échocardio-
graphique bidimensionelle parasternale gauche de l’oreillette et du ventricule gauche. (photos Hélène Amory, Faculté vétéri-
naire de Liège).

Maladies des chevaux 135


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MALADIES CARDIOVASCULAIRES ET DU SANG

TROUBLES DU RYTHME CARDIAQUE

DÉFINITION peut être traitée avec succès. Par contre, lorsqu’elle


se manifeste chez des chevaux plus âgés et souffrant
Les arythmies cardiaques constituent les principales d’une pathologie cardiaque ayant provoqué une dila-
causes d’intolérance à l’effort d’origine cardio- tation pathologique des oreillettes, elle est le plus
vasculaire chez le cheval. Cependant, en dehors de ces souvent secondaire à cette pathologie et son traite-
arythmies pathologiques, les chevaux présentent ment est peu voire pas efficace.
souvent des arythmies physiologiques, et ce surtout
au repos ou immédiatement après exercice. SIGNES CLINIQUES
Le tableau clinique associé à la fibrillation auriculaire
SYMPTOMES est extrêmement variable: il peut aller d’une absence
La plupart des troubles du rythme n’ont pas d’in- totale de signes cliniques à un tableau clinique d’in-
fluence sur le niveau de la performance du cheval. tolérance à l’effort, de difficultés respiratoires à l’ef-
Dans les autres cas, les troubles du rythme s’accom- fort et en récupération, d’hémorragie pulmonaire
pagnent de symptômes tels que: intolérance à l’exer- induite par l’exercice, de syncopes ou de signes d’in-
cice, syncopes, baisses de performances avec suffisance cardiaque congestive.
difficulté de récupération, épistaxis (saignement de
nez), œdème pulmonaire… DIAGNOSTIC
L’auscultation cardiaque et la palpation du pouls
QUELS TROUBLES DU RYTHME ? révèlent un rythme cardiaque irrégulier.
Les arythmies cardiaques les plus fréquemment ren-
contrées et dont la signification est dans la plupart TRAITEMENT
des cas physiologique incluent les blocs sino- ou auri- À l’heure actuelle, le traitement qui offre le plus de
culo-ventriculaires (photo 1) et les arythmies sinu- chances de succès moyennant un prix modéré est
sales. Les arythmies, dont le caractère est plus suspect l’administration de sulfate de quinidine à la sonde
d’être pathologique, incluent les extrasystoles auri- naso-gastrique et sous monitoring clinique étroit.
culaires ou ventriculaires isolées. Cependant, ce traitement s’accompagne dans 1 à 2%
La fibrillation auriculaire (photo 2) et les extrasys- des cas de signes d’intoxication sévères qui peuvent
toles multiples sont des arythmies également régu- même s’avérer mortels. De plus, cette molécule est
devenue récemment difficilement disponible sur le
lièrement rencontrées et qui doivent, quant à elles,
marché européen. D’autres molécules sont actuelle-
toujours être considérées comme pathologiques.
ment étudiées, mais aucune n’a, à ce jour, montré
DIAGNOSTIC d’avantages indéniables par rapport au sulfate de qui-
nidine. La cardioversion électrique, qui nécessite une
Le diagnostic et l’interprétation des arythmies se anesthésie générale et un centre spécialisé pour être
basent sur l’examen clinique, l’électrocardiogramme réalisée, constitue une alternative thérapeutique par-
(ECG), et, dans les cas douteux, sur l’évolution de ticulièrement intéressante.
l’ECG enregistré sur de longues périodes ou à l’effort
(photo 3). Dans tous les cas, le taux de succès dépend essen-
tiellement de la durée d’apparition de la fibrillation
FIBRILLATION AURICULAIRE auriculaire avant le traitement, qui doit idéalement
être inférieure à 1-3 mois. Lorsqu’elle est obtenue, la
La fibrillation auriculaire est l’arythmie cardiaque cardioversion permet un retour à des performances
pathologique la plus fréquemment rencontrée chez sportives normales, mais une récidive peut apparaître
le cheval. Les chevaux de grande taille sont prédis- dans un délai imprédictible. 
posés à cette pathologie.
Lorsqu’elle se manifeste chez les jeunes chevaux, la
fibrillation auriculaire n’est généralement pas asso-
ciée à une pathologie cardiaque sous-jacente et elle

136 Maladies des chevaux


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TROUBLES DU RYTHME CARDIAQUE

Photo 1. Tracé ECG montrant un bloc auriculo-ventricu-


laire du second degré chez un cheval en bonne santé. Ce
type d’arythmie est très fréquent chez le cheval. Il est le
plus souvent physiologique. Photo 2. Tracé ECG mon-
trant une fibrillation auriculaire chez un cheval présenté
pour intolérance à l’effort. Ce type d’arythmie est tou-
jours pathologique. Photo 3. Cheval équipé d’un Holter
permettant l’enregistrement de l’ECG sur de longues
3 périodes (plusieurs heures à plusieurs jours).

Maladies des chevaux 137


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MALADIES CARDIOVASCULAIRES ET DU SANG

AFFECTIONS DU CŒUR

Outre les arythmies qui ont été évoquées dans le et le pronostic des insuffisances valvulaires sont faits
chapitre précédent, le cœur peut être affecté par par échocardiographie doppler. Il n’existe pas de
des affections congénitales ou acquises. traitement des insuffisances valvulaires dans l’es-
pèce équine, tout au plus un traitement symptoma-
SOUFFLES CARDIAQUES tique peut être mis en place quand des signes
Les souffles cardiaques sont des bruits anormaux, d’insuffisance cardiaque apparaissent (photo 2). Ces
surajoutés. Il existe, chez le cheval, des souffles phy- traitements s’avèrent souvent efficaces pour réduire
siologiques et des souffles pathologiques. les signes cliniques à court terme.
Parmi les insuffisances valvulaires rencontrées chez
AFFECTIONS CONGÉNITALES le cheval, l’insuffisance mitrale est celle qui présente
Les anomalies cardiaques congénitales sont rares le plus de risque d’évolution en insuffisance car-
dans l’espèce équine. Il n’existe aucune preuve scien- diaque congestive. L’insuffisance aortique est fré-
tifique de leur caractère héréditaire chez le cheval, quente chez les chevaux âgés et est le plus souvent
mais il est conseillé d’éviter d’utiliser un cheval asymptomatique.
affecté par une telle pathologie pour la reproduction.
Les affections cardiaques congénitales les plus fré- ENDOCARDITE
quemment rencontrées sont, par ordre de fréquence Les endocardites consistent en une infection, le plus
décroissante: le défaut de septum interventriculaire, souvent de nature bactérienne, de l’endocarde. Elles
l’atrésie tricuspide, la tétralogie de Fallot, la persis- sont très rares dans l’espèce équine. Les signes cli-
tance du canal artériel, et les pathologies congéni- niques associés sont souvent ceux d’une insuffisance
tales complexes. Les poulains affectés pourront cardiaque accompagnés de signes d’un foyer inflam-
montrer un retard de croissance et de l’intolérance matoire souvent sévère et affectant divers organes
à l’effort, ou bien montrer des signes d’insuffisance (fièvre, boiterie intermittente, signes neurologiques,
cardiaque. S’il est peu important et isolé, un défaut etc.). Le diagnostic est fait par échocardiographie
de septum interventriculaire est cependant souvent (visualisation du ou des nodules d’endocardite -
asymptomatique et peut même être compatible avec photo 3) et à l’analyse de sang (foyer inflammatoire
des performances sportives normales. Le diagnostic non spécifique).
se fait par échocardiographie dans la plupart des
cas (photo 1). PÉRICARDITE
La péricardite est rarement rencontrée dans l’espèce
AFFECTIONS ACQUISES : équine chez qui elle est le plus souvent de résultat
INSUFFISANCES VALVULAIRES d’une extension d’une pleurésie ou d’une pleuro-
Les insuffisances valvulaires constituent la cause la pneumonie au niveau du péricarde.
plus fréquente de souffle pathologique chez le
cheval et sont le plus souvent associées à une dégé- MYOCARDITE
nérescence de la valve cardiaque affectée (endocar- La myocardite est une inflammation localisée du
diose). Dans la plupart des cas, ces insuffisances myocarde. Elle est rare dans l’espèce équine mais
valvulaires sont longtemps asymptomatiques hor- peut constituer une complication de maladies infec-
mis la présence d’un souffle. Ce n’est qu’au stade tieuses virales ou bactériennes telles que la gourme ou
ultime de la maladie, souvent après plusieurs années la grippe. Le signe clinique le plus souvent associé est
d’évolution, que l’insuffisance valvulaire provoque une intolérance à l’effort associée à des arythmies. Le
progressivement une insuffisance cardiaque avec diagnostic peut se faire par électrocardiographie et
dilatation des chambres cardiaques et l’apparition dosage sanguin de marqueurs de lésions myocar-
progressive d’une intolérance à l’effort. Ce n’est en diques (enzymes, troponines cardiaques). 
général qu’à ce stade que des signes cliniques d’in-
suffisance cardiaque (œdèmes déclives, ascite, pouls
veineux, faiblesse, etc.) se manifestent. Le diagnostic

138 Maladies des chevaux


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AFFECTIONS DU CŒUR

Photo 1. Image échocardiographique d’un défaut de


septum interventriculaire obtenue chez un cheval âgé de
6 ans asymptomatique examiné dans le cadre d’une
visite d’achat. Photo 2. Amaigrissement et oedème sous-
sternal, sous abdominal, des membres et du fourreau
chez un cheval demi-sang souffrant d’une insuffisance
mitrale au stade terminal. Photo 3. Image échocardio-
graphique montrant un nodule d’endocardite volumi-
neux sur la valvule mitrale. (photos Hélène Amory, Faculté
3
vétérinaire de Liège).

Maladies des chevaux 139


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MALADIES CARDIOVASCULAIRES ET DU SANG

MALADIES DES VAISSEAUX

Thrombophlébite
DÉFINITION ET ORIGINE SYMPTÔMES, DIAGNOSTIC
La thrombophlébite est définie comme une throm- La veine atteinte est dure, chaude et douloureuse sur
bose (formation d’un caillot adhérent à la paroi du une zone localisée ou sur toute sa longueur. Un
vaisseau) associée à une phlébite (inflammation de la œdème de la tête, souvent asymétrique, peut se
veine). Chez le cheval, ce problème est fréquent et développer (photo 1). Le cheval peut présenter de la
touche le plus souvent les veines jugulaires. fièvre, de la dépression et une diminution de l’appé-
La coagulation intravasculaire disséminée, qui peut tit. L’échographie de la veine atteinte permet d’éva-
être définie comme un syndrome d’hypercoagulabilité luer l’importance de l’obturation veineuse par le
provoqué par une prolifération ou une destruction thrombus et de mettre en évidence une éventuelle
massive de certaines bactéries, est un syndrome fré- collecte de pus.
quemment rencontré dans l’espèce équine (en cas
par exemple de coliques avec étranglement intestinal, TRAITEMENT
d’entérite, de colite, de rétention placentaire et Le traitement est essentiellement local (hydrothé-
métrite, de pleuropneumonie, etc.) et qui constitue un rapie, application locale de pommades anti-inflam-
facteur prédisposant majeur des thrombophlébites. matoires et antiphlogistiques, drainage de l’abcès le
Les lésions des veines provoquées par la mise en cas échéant). Parfois, un traitement systémique doit
place d’un cathéter ou par l’injection péri veineuse de être mis en place. 
certains médicaments irritants constituent également
des facteurs de risque fréquemment incriminés.

Lymphangite
DÉFINITION, ORIGINE ment chaud, douloureux volumineux d’un ou plu-
La lymphangite est définie comme une inflammation sieurs membres (plus souvent les postérieurs que les
des vaisseaux lymphatiques et des ganglions lympha- antérieurs), remontant jusqu’au jarret ou genou et
tiques adjacents résultant en une stase et une parfois jusqu’au grasset ou coude (photo 2). La forme
obstruction de ces vaisseaux. La forme sporadique ulcérative se manifeste par des symptômes compa-
n’est en général pas associée à un agent infectieux, rables associés à l’apparition d’abcès multiples le long
alors que la forme ulcérative est souvent associée à des vaisseaux lymphatiques avec suintement des
une infection bactérienne (Corynebacterium sérums ou pus.
Pseudotuberculosis ou autre) ou fungique. Il est cepen-
dant souvent difficile d’isoler l’agent responsable. TRAITEMENT
Le traitement est peu efficace et consiste en des trai-
SYMPTÔMES, DIAGNOSTIC tements locaux (hydrothérapie, massages, bandages
Cliniquement, la forme sporadique se manifeste par compressifs) et systémiques (anti-inflammatoires et
l’apparition soudaine d’une boiterie et d’un gonfle- antibiotiques si agent infectieux identifié). 

140 Maladies des chevaux


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MALADIES DES VAISSEAUX

Vasculite
DÉFINITION, ORIGINE SYMPTÔMES
La vasculite est définie comme une inflammation Cliniquement, la vasculite se manifeste par des zones
d’un vaisseau sanguin, quelle que soit la taille ou la localisées d’œdème sous-cutané, évoluant souvent
localisation de ce dernier et quelle que soit la cause en nécrose, exsudation et desquamation locales. Les
de l’inflammation. Le plus souvent, la vasculite est le zones d’œdème sont le plus souvent situées au
résultat d’une réaction d’hypersensibilité avec dépôt niveau des membres, de l’abdomen ventral, du bout
d’immuns complexes puis réaction inflammatoire du nez et de la face (photo 3a et 3b). Elles s’installent
au niveau des artérioles, capillaires et veinules, prin- de façon soudaine, sont souvent chaudes et doulou-
cipalement situés sous la peau. Cette réaction d’hy- reuses à la palpation et sont souvent asymétriques.
persensibilité (appelée purpura hémorragique) peut Souvent, il y a en parallèle apparition de pétéchies au
être secondaire à une infection (le plus souvent la niveau des muqueuses, et des signes systémiques
gourme), une tumeur, ou encore à l’administration de (fièvre, abattement, etc.).
certains médicaments. Plus rarement, la vasculite
peut être due à des dommages directs des parois TRAITEMENT
vasculaires, induits par exemple par des virus tels Le traitement est essentiellement symptomatique
que l’anémie infectieuse équine ou l’artérite virale après avoir, si possible, contrôlé la cause. En cas de
équine. purpura hémorragique, le traitement consiste sur-
tout à administrer des corticoïdes. 

1 2

Photo 1. Œdème de la face chez un cheval


présentant une thrombophlébite suite à un
traitement pendant 5 jours, par voie intravei-
neuse (cathéter) pour un problème de diarrhée
aiguë (colite). Photo 2. Lésions de lymphangite
du membre postérieur gauche chez un cheval.
Photo 3a et 3b. Lésions de vasculite au niveau
du bout du nez (a) et des membres posté-
rieurs (b) chez un cheval apalooza. Les lésions
sont apparues de façon soudaine 5 semaines
après que le cheval ait montré des signes cli-
niques de gourme. (photos Hélène Amory, Faculté
3a 3b vétérinaire de Liège).

Maladies des chevaux 141


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MALADIES CARDIOVASCULAIRES ET DU SANG

MALADIES DU SANG

ANÉMIE Anémies hémolytiques


L’anémie peut être définie comme la réduction du Elles sont associées à une destruction accrue des glo-
nombre d’érythrocytes (globules rouges) circulants, bules rouges. Les signes cliniques incluent de l’ictère,
cette réduction étant la conséquence d’un déséqui- de la fièvre, et de l’hémoglobinurie (présence d’hé-
libre entre la perte ou la destruction des érythrocytes moglobine dans l’urine se traduisant par des urines
d’une part, et leur production par la moelle osseuse surcolorées rougeâtres à brunâtres). Des causes clas-
d’autre part. siques d’hémolyse incluent des causes infectieuses
L’anémie peut être classifiée en trois catégories selon telles que la piroplasmose ou l’anémie infectieuse
son origine: équine, ou encore des désordres immunitaires tels que
l’isoérythrolyse néonatale chez le poulain.
• l’anémie par perte de sang (hémorragies);
• l’anémie par hémolyse (destruction des globules Anémies par déficit de production des globules
rouges); rouges
• l’anémie par érythropoïèse (synthèse des globules La cause la plus fréquente de ce type d’anémie est une
rouges) insuffisante. maladie chronique qui peut être de nature infectieuse,
Parmi ces catégories de problème, les deux premières inflammatoire ou tumorale. Les signes cliniques de ce
sont de nature régénérative, c’est-à-dire que la moelle type d’anémie sont peu spécifiques car le dévelop-
synthétise des globules rouges de façon intense pour pement de l’anémie est lent et les réponses compen-
compenser les pertes, tandis que la troisième est de satoires de l’organisme ont donc le temps de s’établir.
nature non régénérative, c’est-à-dire que la moelle a
perdu ses capacités de synthèse compensatrice des THROMBOCYTOPÉNIE
globules rouges. Chez le cheval, au contraire des Les plaquettes sont des cellules sanguines qui ont
autres espèces animales, il est impossible de classifier pour fonction principale de participer à la coagulation.
l’anémie en anémie régénérative ou non sur base de La thrombocytopénie est définie comme une dimi-
l’hématologie. Seule une ponction de moelle osseuse nution de leur taux circulant. Le plus souvent, la
permet de faire cette distinction. Cette technique thrombocytopénie résulte d’une consommation
peut être réalisée sur cheval debout tranquillisé et accrue des plaquettes. Plus rarement, elle peut résul-
sous anesthésie locale, mais elle présente un carac- ter d’un déficit de production des plaquettes ou d’une
tère invasif important (photo 1). séquestration des plaquettes au niveau de la rate.
Anémies par pertes de sang (hémorragies) Cliniquement, la thrombocytopénie se traduit le plus
Lorsqu’elle est aiguë et importante, l’hémorragie souvent par des troubles de la coagulation, avec appa-
peut être accompagnée de signes cliniques de choc rition de petites zones d’hémorragie (pétéchies) au
hypovolémique tels qu’une augmentation des fré- niveau des muqueuses (photo 3) et propension aux sai-
quences cardiaque et respiratoire, des muqueuses gnements.
pâles (photo2), de la faiblesse, et même un collapsus
cardiovasculaire. Ces signes n’apparaissent cepen- LYMHOSARCOME
dant que lors de la perte rapide de plus de 30 % du Le lymphosarcome est une pathologie rare, mais il
volume sanguin (soit environ 11 l pour un cheval de s’agit cependant de la pathologie tumorale la plus fré-
450 kg). Le traitement consiste à stopper l’hémorra- quente dans l’espèce équine. Il peut se manifester
gie et à traiter le choc hypovolémique au moyen de sous forme localisée (forme cutanée, médiastinale
perfusions voire d’une transfusion sanguine. ou intestinale) ou sous forme généralisée et affecte
Les hémorragies chroniques peuvent toucher diffé- des chevaux d’âge variable, mais le plus souvent entre
rents systèmes dont principalement le système diges- 5 et 10 ans. Les signes cliniques sont peu spécifiques
tif et le système respiratoire. Outre les symptômes (dépression, fièvre, amaigrissement), et dès lors le
classiques de l’anémie qui apparaissent de façon plus diagnostic est difficile. L’analyse de sang ne montre
subtile qu’en cas d’hémorragie aiguë, des signes cli- souvent que des anomalies non spécifiques. La forme
niques liés à la cause primaire de l’anémie peuvent se leucémique lymphocytaire (avec augmentation du
manifester. Le traitement consiste à identifier et trai- taux de lymphocytes circulants et présence de formes
ter la cause. anomales de ces lymphocytes) est rare. 

142 Maladies des chevaux


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MALADIES DU SANG

1 2

Photo 1. Ponction de moelle osseuse au niveau du sternum sur un cheval debout tranquillisé et sous anesthésie locale.
Cet examen est le seul qui permet de différentier de façon fiable les anémies de type régénératif ou non régénéra-
tif chez le cheval. Il permet aussi le diagnostic d’affections tumorales affectant la moelle. Photo 2. Muqueuses pâles
chez un cheval présentant une anémie suite à des complications de castration. Photo 3. Pétéchies au niveau de la
muqueuse buccale sur un cheval présentant des désordres de coagulation suite à une thrombocytopénie. (photos
Hélène Amory, Faculté vétérinaire de Liège).

Maladies des chevaux 143


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PATHOLOGIE DE LA
REPRODUCTION ET MALADIES
DU POULAIN NOUVEAU-NÉ
1. PHYSIOLOGIE SEXUELLE DE LA JUMENT
ET MISE À LA REPRODUCTION

ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE
SEXUELLE DE LA JUMENT

La jument est une espèce à reproduction saison- il préférable de prendre en compte la date de la fin
nière avec une période d’anœstrus saisonnier où il y de l’oestrus précédent et d’ajouter 14 jours pour
a arrêt de la cyclicité ovarienne et des ovulations. La déterminer la date probable du début de l’œstrus
durée de l’anœstrus saisonnier est un peu fonction suivant.
des conditions climatiques (température, intensité de
L’ovaire de la pouliche à la naissance renferme plu-
l’ensoleillement) mais est largement dépendante des
juments elles-mêmes (âge notamment, ayant pouliné sieurs centaines de milliers de follicules à l’état quies-
ou non au printemps précédent) et des conditions cent (= follicules primordiaux). Après la puberté,
d’entretien des juments (mode de logement, et sur- chaque jour, quelques follicules primordiaux quittent
tout niveau d’alimentation). Ainsi, les juments maigres cet état quiescent. Leur croissance et maturation
ont des durées d’anœstrus beaucoup plus longues prendront plusieurs mois pour atteindre 5 à 10mm de
que les juments en état, avec un début plus tôt dans diamètre, mais une majorité d’entre eux dégénère
l’année (dès la fin de l’été) et une fin plus tardive (mi- avant.
printemps). Environ 20 % des juments sont au En période de reproduction, les sécrétions hormo-
contraire cyclées toute l’année. En France, dans les nales hypophysaires, stimulent, à intervalle de temps
conditions naturelles (juments au pré), la période réguliers, la croissance des follicules de cette taille de
physiologique de cyclicité ovarienne s’étend d’avril 10 mm de diamètre. Commence pour eux une phase
(voire plus tôt) à septembre (voir plus tard) (en jan- accélérée de croissance et de maturation. Tous ces
vier - février le taux de juments cyclées est le plus follicules (moins d’une dizaine) stimulés de manière
faible). synchrone constituent une vague de croissance fol-
En saison de reproduction, le cycle de la jument se liculaire. Puis, après quelques jours, un deuxième sti-
décompose en 2 phases distinctes qui correspondent mulus hormonal provoque la sélection au sein de
à des comportements différents : l’œstrus (= accep- cette cohorte de follicules recrutés d’un follicule dit
tation des saillies) et l’interœstrus. dominant qui poursuit sa croissance et sa maturation
• L’œstrus (= «chaleurs ») est de durée très variable : alors que les autres dégénèrent. C’est ce follicule
en moyenne 6-8 jours, mais parfois plus court et dominant qui ovulera.
souvent beaucoup plus long (près de 2 semaines). Les Dans la majorité des cycles, il ne se produit qu’une
œstrus sont plus longs en fin d’hiver - début de prin- vague de croissance folliculaire. Les follicules sont
temps, et en fin d’été - début d’automne et plus recrutés, quelques jours, avant le début de l’œstrus,
courts en fin de printemps - début d’été. À cette moment de sélection du follicule dominant, qui
variabilité saisonnière se superpose une variabilité poursuit sa croissance et ovule en général au cours
individuelle. des 48 dernières heures de l’œstrus (85% des cas). Par-
• L’interœstrus est moins variable, 13-15 jours, quelle fois, l’ovulation survient un plus tôt au cours des cha-
que soit la période de l’année. Aussi, en pratique est- leurs ou un ou deux jours après la fin de l’œstrus. 

144 Maladies des chevaux


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ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE SEXUELLE DE LA JUMENT

Fig.1

Figure 1. Schéma de la croissance des


follicules chez la jument – tous les
jours quelques follicules primordiaux
quiescent débutent leur croissance
indépendamment du stade physio-
logique et des sécrétions hormo-
nales, beaucoup dégénèrent avant
d’atteindre un stade cavitaire où ils
peuvent répondre aux stimuli hor-
monaux (= phase basale). A intervalle
Fig.2 de temps plus ou moins régulier un
1er stimulus hormonal stimule la crois-
sance des follicules cavitaires de
% de juments CORPS JAUNE PERSISTANT 10 mm de diamètre présents, un 2nd
100 stimulus aboutit à la sélection d’un
seul follicule dominant qui pourra
ovuler, les autres follicules recrutés
dégénèrent. Figure 2. Schéma des
INACTIVITÉ INACTIVITÉ
75 vagues de croissance folliculaire au
OVARIENNE OVARIENNE
cours des cycles sexuels de la jument
- à chaque cycle une cohorte de fol-
licules est recrutée de manière syn-
50
chrone à la suite d’un stimulus
hormonal puis l’un d’eux est sélec-
tionné et ovulera si le corps jaune du
CYCLICITÉ
25
cycle précédent a disparu et ne
sécrète plus de progestérone. Pour
20% des cycles une 2nde vague de crois-
sance folliculaire se déroule pendant
J F M A M J J A S O N D mois l’interoestrus. Figure 3. Importance
relative des différents statuts physio-
logiques des juments non gravides en
Fig.3 Saison de monte administrative fonction des saisons (figures J.F. Bruyas).

Maladies des chevaux 145


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1. PHYSIOLOGIE SEXUELLE DE LA JUMENT


ET MISE À LA REPRODUCTION

GESTION DE LA MISE À LA REPRODUCTION

SUIVI COMPORTEMENTAL SURVIE DU SPERME ET DECISION


La jument se laisse saillir pendant l’œstrus. Ce dernier DE LA MISE A LA REPRODUCTION
n’est souvent mis en évidence qu’en présence d’un Le sperme frais (saillie ou IA immédiate sans conser-
cheval mâle entier. Traditionnellement, les pouli- vation de la semence) de la plupart des étalons
nières sont mises en contact avec un étalon « souf- conserve, dans les voies génitales de la plupart des
fleur» (= boute-en-train) tous les 2 jours pour dépister juments, une capacité de féconder d’au moins
le début des chaleurs, puis elles sont saillies un jour 48 heures et souvent de près de 6 jours. Aussi, une
sur deux jusqu’au refus de l’étalon. Le dépôt du dernière saillie ou une dernière IA dans les 48 heures
sperme a ainsi toutes les chances d’avoir lieu dans les avant l’ovulation est recherchée. (Répétition des
48 heures qui précèdent l’ovulation. saillies ou des IA au besoin toutes les 48 heures jus-
qu’à constat de la survenue de l’ovulation).
SUIVI GÉNITAL Le sperme conservé réfrigéré (+4 °C pendant 24 à
Afin de réduire le nombre de saillies par œstrus ou 48 heures) ou congelé n’est apte à féconder après dépôt
d’utiliser l’insémination artificielle (IA), des examens dans l’utérus que pendant 24 voire 48 heures L’idéal est
génitaux peuvent tenter de prédire le moment de une IA dans les 24 heures qui précèdent l’ovulation.
l’ovulation. Une fois la jument dépistée en œstrus, les Une première IA effectuée après l’ovulation n’a des
critères cliniques les plus judicieux sont: chances d’être fertile que si elle est réalisée dans les
1. l’aspect et la tonicité du col utérin : il devient 6 heures qui suivent l’ovulation. 
flasque, s’affaisse sur le plancher vaginal et son
canal s’ouvre au moment de l’œstrus (photos 2a et
2b);
2.la tonicité et l’aspect échographique de l’utérus :
à l’œstrus il est peu tonique et d’aspect hétérogène
à l’échographie;
3. l’évolution de la taille, de la forme et de la consis-
tance du follicule sélectionné: en moyenne son dia-
mètre au moment de l’ovulation est de 45mm (avec
de grandes variations entre 30-35 et 80 mm). Il est
alors devenu ovoïde et de consistance souple (pho-
tos 4a et 4b).
En croisant l’ensemble de ces critères, il est possible
de retarder la première saillie ou l’IA pour essayer de
n’en faire réaliser qu’une seule au cours des 24-
48 heures qui précèdent l’ovulation.
Attention : dans 20 % des cycles, il se produit une
vague de croissance folliculaire pendant l’interœs-
trus et la gestation n’arrête pas les vagues de crois-
sance folliculaire. Ainsi, mettre en évidence un
« gros » follicule ne signifie que la jument est prête
à être saillie ou inséminée (elle peut être en inter-
œstrus ou en début de gestation).

146 Maladies des chevaux


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GESTION DE LA MISE À LA REPRODUCTION

2a 2b

Photo 1. Attitude caractéristique


d’une jument en oestrus en pré-
sence d’un étalon (elle se campe,
immobile, dévie la queue, et pré-
sente des clignements des lèvres
vulvaires faisant apparaître le clito-
ris) (photo : J-M Betsch). Photos 2a et
2b. Vues intravaginales du col uté-
rin de juments. 2a : lors de l’inter-
œstrus : il est tonique à mi-distance
entre le plancher et le plafond du
vagin, de petit diamètre et son canal
est fermé (flèche). 2b : lors de l’œs-
4a
trus : il est flasque, affaissé sur le
plancher du vagin, son canal est
ouvert (flèche) (photos J-F Bruyas).
Photo 3. Ovaire gauche présenttant
un follicule préovulaire (paroi fine
et tendue) de 45 mm de diamètre.
Ovaire droit présentant un follicule
de 20 mm. Photos 4a et 4b. Images
échographiques d’un follicule ova-
rien en croissance (grande zone
noire) d’une jument en œstrus. 4a :
3 jours avant l’ovulation (il est
ovoïde et mesure 30 x 42 mm). 4b :
la veille de l’ovulation (paroi épais-
sie et un peu floue 46 mm de dia-
4b mètre) (photos J-F Bruyas).

Maladies des chevaux 147


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1. PHYSIOLOGIE SEXUELLE DE LA JUMENT


ET MISE À LA REPRODUCTION

MAÎTRISE DU CYCLE

AVANCER LA DATE DE LA PREMIERE Quel que soit le traitement mis en place, le délai
avant la survenue de l’œstrus et de l’ovulation est
OVULATION DE L’ANNEE extrêmement variable et dépend du stade de crois-
L’augmentation de la durée du jour initie la sortie sance folliculaire le jour de l’injection de l’agent
d’anœstrus saisonnier au printemps. En soumettant lutéolytique. Parfois l’ovulation survient dès le len-
la poulinière artificiellement à des durées d’éclaire- demain ou le surlendemain de l’injection ; parfois il
ment quotidien de 14 h 30 à 16 heures à partir du faut attendre près de 2 semaines. En moyenne elle
21 décembre et pendant au moins 35 jours de suite, survient en 9 à 10 jours.
la première ovulation pourra survenir dès le Si un examen ovarien est pratiqué le jour de l’injec-
15 février. Placer une ampoule d’au moins 50 Watts tion, le suivi de la jument pourra être adapté en
dans le box (pour au minimum une intensité lumi- fonction du stade de la croissance folliculaire.
neuse dans tous les points du box de 10 lux) des
juments vides ou devant pouliner avant début avril. INDUCTION DE L’OVULATION
L’éclairage se fait de la tombée de la nuit (vers 16h30) Chez une jument en œstrus présentant un follicule
à 23 heures tous les soirs. Un flash lumineux d’une ovarien en croissance de plus de 30mm de diamètre,
heure programmé 9 heures après la tombée de la il est possible de déclencher l’ovulation afin de mieux
nuit a le même effet. programmer la mise à la reproduction. Trois proto-
coles sont possibles :
MAITRISE (SYNCHRONISATION • Une injection d’hCG (Hormone chorionique
DES ŒSTRUS) humaine), à utiliser au maximum 2 à 3 fois par sai-
Chez les juments cyclées, il est possible de provoquer son pour une même jument sinon risque d’induire
un état réfractaire à cette molécule (= sorte de vac-
un œstrus plus ou moins programmé. Deux
cination).
approches sont possibles selon que le stade du cycle
de la jument est connu ou non. • Des injections répétées d’un analogue de la GnRH
(buséréline 3 à 4 injections à 6, 12 heures d’inter-
• Si la jument a ovulé depuis plus de 5 jours, une valle). Pas de limite du nombre d’utilisations.
injection de l’agent lutéolytique naturel (PGF2α) ou
d’un analogue de synthèse, provoque l’arrêt de • La pose d’un implant sous cutanée d’un autre ana-
synthèse de progestérone par le corps jaune, rac- logue de la GnRH (desolérine). Pas de limite du
nombre d’utilisations (photos 2a et 2b).
courcit de ce fait l’interœstrus et permet la surve-
nue d’un nouvel œstrus dans les jours qui suivent. Quel que soit le traitement, l’ovulation induite se
produit entre 32 et 48heures après le début du trai-
• Si le stade du cycle n’est pas connu, en réalisant un tement dans près de 75 % des cas. Des ovulations
traitement à base de progestérone (sous forme de spontanées, physiologiquement déjà programmées,
spirale vaginale) ou de progestatif de synthèse peuvent se produire avant la 32e heure. Quelques
(altrenogest 0,044mg/kg/jour par voie orale) pen- échecs, non prévisibles, se produisent également.
dant 7 à 10 jours avec une injection d’un agent Logiquement, après un traitement d’induction de
lutéolytique le dernier jour du traitement, un l’ovulation, il est conseillé d’inséminer la jument le
œstrus survient dans les jours qui suivent (photos lendemain, donc environ 12 heures avant l’ovula-
1a et 1b). tion. 

148 Maladies des chevaux


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MAÎTRISE DU CYCLE

1a 1b

2a

2b 3

Photos 1a et 1b. 1a : mise en place d’une spirale vaginale imprégnée de progestérone pour maîtriser le moment de
l’œstrus. 1b : retrait de la spirale 10 jours plus tard, une injection intramusculaire de PGF2a (ou d’analogue) est réalisée
le même jour, l’œstrus débutera dans les jours qui suivent et l’ovulation se produira en moyenne 9 à 10 jours plus tard
(délai cependant très variable). Photo 2a et 2b. 2a : dispositif de mise en place et implant (petit comprimé blanc - flèche)
d’analogue de GnRH. 2b : mise en place sous cutanée à l’encolure de l’implant pour induire l’ovulation dans les 30-
44 heures qui suivent chez une jument en phase pré-ovulatoire. Photo 3 . Les traitements de maîtrise du cycle ne dis-
pensent pas d’effectuer des suivis gynécologiques des juments, en particulier le statut ovarien observé par échographie
au moment des traitements permet d’adapter la conduite à tenir à chaque cas (photos Service audiovisuel de l’ENV Nantes).

Maladies des chevaux 149


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2. PATHOLOGIE GÉNITALE DE LA JUMENT

ANOMALIES DE CONFORMATION ET LÉSIONS


DES VOIES GÉNITALES POSTÉRIEURES
LA VULVE qu’au col utérin puis à l’utérus. Il arrive parfois qu’une
La vulve normale est positionnée verticalement sous très grande quantité d’air remplisse l’utérus. Chez les
l’anus, sa commissure supérieure se situe au niveau juments en carrière sportive le pneumo-vagin peut
de l’os du pubis, et les lèvres vulvaires doivent être être douloureux et entretenir une vaginite tandis que
toniques (photo 1). Les défauts de conformation chez la poulinière il est un facteur prédisposant
sont multiples et peuvent être congénitaux (par important d’endométrite infectieuse.
exemple vulve trop haute et de petite taille) ou se Les défauts de conformation vulvaires peuvent être
développer au cours de la vie de la poulinière facilement corrigés par différentes techniques chi-
(exemple laxité progressive suite aux poulinages). La rurgicales de sutures que le vétérinaire réalise en
première anomalie est un défaut de position : la fonction du type d’anomalie de conformation ren-
commissure supérieure est plus haute que le pubis contré (vulvoplastie, épisioplastie, photo 7). Une
(photo 1). La seconde anomalie peut être un défaut vulve suturée devra être ouverte une semaine envi-
d’angle c’est-à-dire que le rectum est avancé et la ron avant le poulinage puis resuturée selon le degré
vulve n’est plus verticale sous l’anus, on parle de d’aspiration d’air et l’utilisation de la chaleur de
vulve basculée (photo 6). poulinage.
La vulve peut également être trop courte. Le
manque de tonicité des lèvres vulvaires de même L’ANNEAU VESTIBULAIRE
que la bascule de la vulve tendent à s’accentuer L’anneau vestibulaire est un repli épais et contractile
avec l’âge et les gestations successives. Toutes ces de la muqueuse vaginale juste au dessus du méat uri-
anomalies peuvent se combiner et prédisposer la naire, et qui délimite le vestibule en arrière et le vagin
jument au pneumo-vagin c’est-à-dire au passage en avant (photo 2). Cet anneau représente la principale
d’air, plus ou moins accompagné de microbes jus- barrière aux nombreux germes de la région de la vulve

Anus

Anneau
vestibulaire

Commissure
supérieure Vagin

Air

Vestibule

Pubis Clitoris
1 2

150 Maladies des chevaux


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ANOMALIES DE CONFORMATION ET LÉSIONS DES VOIES GÉNITALES POSTÉRIEURES

3 4 5

6 7

Photo 1. Conformation normale de la vulve d’une jument. Photo 2. Gros plan de l’anneau vestibulaire. Photo 3. Pneumo-
vagin vu par échographie. Photo 4. Col utérin normal entre les chaleurs. Photo 5. Col utérin présentant une déchirure.
Photo 6. Vulve de conformation très anormale: trop haute, basculée, et lâche. Photo 7. Vulve juste après suture super-
ficielle limitant le passage de l’air. (photos J.M. Betsch).

Maladies des chevaux 151


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ANOMALIES DE CONFORMATION ET LÉSIONS DES VOIES GÉNITALES POSTÉRIEURES

placée juste sous l’anus. C’est à ce niveau que se Ces lésions sont réparées chirurgicalement sur la
trouve l’hymen qui, très occasionnellement, peut ne jument debout, sous anesthésie épidurale, en géné-
pas être totalement perforé chez certaines jeunes ral après 3 ou 4 semaines de cicatrisation naturelle
juments et nécessiter sa ponction. Chez la pouli- suite au poulinage afin d’opérer des tissus sains.
nière, un anneau vestibulaire trop lâche favorise la
remontée des microbes vers le col et l’utérus stérile. LE COL UTÉRIN ET SES LÉSIONS
Les lésions du col (photo 5) sont une cause d’inferti-
LE VAGIN lité chez la jument. Les adhérences cervicales font
Le pneumo-vagin est la principale conséquence des suite à des traumatismes du col à des infections chro-
anomalies de conformation liée à une vulve défec- niques de l’utérus. Ces adhérences doivent être rom-
tueuse (photo 3). Chez certaines juments aux dos pues pour éviter une gène mécanique mais elles
creux (lordose) et au tractus génital postérieur trop peuvent se reformer.
lâche, une partie de l’urine part vers l’avant et se Des déchirures du col utérin peuvent survenir lors de
retrouve dans le vagin lors de la miction. Un urova- poulinage normal ou dystocique et se présentent
gin progressif se développe et celui-ci prédispose comme des fissures de l’arrière du col vers l’avant.
aux irritations et aux infections chroniques de l’uté- Les déchirures importantes qui empêchent la bonne
rus car l’urine s’y retrouve après être passée par le fermeture du col après l’ovulation peuvent être res-
col utérin ouvert pendant la période de l’œstrus. Des ponsables de pertes embryonnaires. Une chirurgie
chirurgies correctrices en regard du méat urinaire réparatrice du col est possible mais la déchirure peut
sont alors nécessaires., se reproduire au poulinage suivant. 
LES DÉCHIRURES
LORS DU POULINAGE
Les efforts expulsifs du poulinage sont particulière-
ment violents chez la jument et peuvent créer des
lésions sévères du vestibule et vagin lors de mauvaise
position du fœtus ou au cours de son expulsion. Lors
de fistule recto-vaginale, l’anus est intact, mais une
communication entre le rectum et le vestibule ou le
vagin juste en dessous est présente et les matières
fécales contaminent le vagin. Le cloaque est une
déchirure plus longue qui atteint l’anus et toute la
paroi qui sépare le vagin du rectum (photo 9).

152 Maladies des chevaux


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ANOMALIES DE CONFORMATION ET LÉSIONS DES VOIES GÉNITALES POSTÉRIEURES

10

Photo 8. Principe d’une chirurgie génitale chez la jument


debout tranquilisée et après anesthésie épidurale.
Photo 9. Cloaque 4 semaines après poulinage: commu-
nication entre rectum et vagin. Photo 10. Plage d’urine
anormale devant le col utérin : urovagin. Photo 11. Exten-
sion urétrale traitant l’urovagin (photos J.M. Betsch). 11

Maladies des chevaux 153


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2. PATHOLOGIE GÉNITALE DE LA JUMENT

ANOMALIES DE L’UTÉRUS ET DE L’OVIDUCTE

KYSTES UTÉRINS Les lésions de fibrose et d’atrophie sont irréversibles


tandis que les autres lésions peuvent s’atténuer lors
Comme tous les tissus de l’organisme, l’utérus normal de la gestation ou après certains traitements utérins
contient de petits canaux lymphatiques qui drainent favorisant la tonicité utérine.
la lymphe. Les kystes de l’utérus sont des dilatations
lymphatiques anormales de ces canaux, visibles, et de ADHÉRENCES UTÉRINES
taille et de position très variable: on peut les retrou-
ver au sein même de la paroi de l’utérus ou faisant Suite à des infections répétées, poulinages difficiles,
protrusion dans la lumière. Le kyste est donc un traumatismes ou traitements utérins inadaptés, cer-
«sac» formé par une très fine membrane transparente taines parties de l’endomètre cicatrisent entre elles
(photo 4), plus ou moins vascularisée, et contenant en constituant des adhérentes irréversibles. Le dia-
de la lymphe. Les kystes sont plus fréquents chez la gnostic peut être manuel ou visuel par endoscopie
Jument âgée et leur incidence sur la fertilité est utérine. La section et l’exérèse sans récidive de ces
modérée. Les kystes de petite taille dans le corps uté- adhérences est souvent délicate et le pronostic
rin ou dans la paroi ont très peu d’incidence tandis reproducteur est très réservé car d’autres lésions
que les kystes volumineux (plus de 4 à 5 cm) situés à sont souvent présentes.
la base des cornes utérines ou au sommet peuvent
gêner la migration physiologique de l’embryon et TUMEURS DE L’UTÉRUS
prédisposer aux résorptions embryonnaires. Leur Les tumeurs de l’utérus sont extrêmement rares chez
exérèse manuelle ou chirurgicale est donc parfois la Jument et sont presque toujours bénignes. La prin-
nécessaire. cipale est le Leiomyome et peut nécessiter une exé-
rèse délicate lors de développement important.
LÉSIONS MICROSCOPIQUES
CAUSES DE SUBFERTILITÉ ANOMALIES DES OVIDUCTES
Il existe plusieurs lésions microscopiques de l’utérus Contrairement aux autres espèces domestiques, les
causes de subfertilité chez la jument. Il s’agit de oviductes (ou trompes) de la jument sont rarement
lésions diffuses, plus ou moins fréquentes, plus ou lésés et cause de subfertilité. En effet une des raisons
moins réversibles, et pouvant être rencontrées seules, principales est sans doute la particularité anato-
ensemble, ou associées à une endométrite. Dans ce mique de la corne utérine qui est très hermétique-
dernier cas on parle d’endométrite « dégénérative ». ment séparée de l’oviducte par une papille très
étanche et sélective: celle-ci ne permet en effet que
La biopsie de l’endomètre consiste à prélever de la montée des spermatozoïdes vers l’oviducte et la
façon indolore avec une longue pince un fragment descente de l’embryon dans l’utérus. Les infections
superficiel de l’utérus (environ 2 cm) en passant par sont rares et les principales anomalies sont les adhé-
le col utérin. Après analyse du fragment (interpréta- rences et masses obstruant le diamètre de l’oviducte.
tion histologique), cette technique permet le dia- Le diagnostic d’un oviducte bouché est délicat et le
gnostic de l’ensemble des lésions de l’utérus puis le seul traitement consiste à infuser chirurgicalement
pronostic reproducteur de la jument. Ce prélèvement sous pression l’oviducte par son côté ovarien. 
peut être réalisé en routine chez la jument restée
vide plus d’une saison ou résorbant régulièrement
l’embryon (« jument qui coule »).

154 Maladies des chevaux


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ANOMALIES DE L’UTÉRUS ET DE L’OVIDUCTE

Tableau 1. Les lésions microscopiques de l’utérus rencontrées sont les suivantes (par ordre de fréquence) :
LÉSION CAUSES INCIDENCE
ENDOMÉTRITE - inoculation d’un vrai pathogène ; ou
- excès d’une bactérie peu pathogène ; ou Mort rapide de l’embryon, résorption tardive plus rare.
- défaut des défenses utérines.
FIBROSE - Inconnue, irréversible ;
PERIGLANDULAIRE - Souvent liée à une endométrite ; Résorption embryonnaire avant 3- 4 mois.
- parfois sans aucune endométrite.
DILATATION - liée à la fibrose ;
KYSTIQUE - ou seule ; Résorption embryonnaire précoce.
GLANDULAIRE - rarement macroscopique (<10mm).
LACUNES - dilatation des lacunes lymphatiques ;
LYMPHATIQUES - macroscopique =kystes de l’endomètre ; Lacunes: prédisposent aux résorptions embryonnaires.
- kystes (=lacune devenant visible): incidence variable.
ATROPHIE - souvent conséquence d’une hypoplasie ovarienne
GLANDULAIRE (ovaires non fonctionnels) ; Replis utérins non palpables.
- parfois chez une jument cyclée. Absence de gestation constatée ou résorption embryon-
naire.
DYSYNCHRONISME - cause inconnue ;
UTÉRO-OVARIEN - cyclicité ovarienne normale mais col ne s’ouvrant pas Absence de nidation de l’embryon.
ou utérus en anœstrus.

1 2

Photo 1. Vue par vidéoendoscopie


d’une corne utérine normale.
Photo 2. Grand kyste utérin à la base
d’une corne utérine. Photo 3. Cha-
pelet de kystes utérins vus à l’écho-
3
graphie (photos J.M. Betsch).

Maladies des chevaux 155


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ANOMALIES DE L’UTÉRUS ET DE L’OVIDUCTE

Photo 4. Grand kyste utérin pédiculé


et retiré manuellement. Photo 5 et 6.
Biopsie utérine indolore chez la
jument debout permettant le dia-
gnostic et le pronostic de l’utérus
(photo 6 : gros plan d’un fragment au
moment de la section) (photos J.M.
Betsch). 6

156 Maladies des chevaux


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ANOMALIES DE L’UTÉRUS ET DE L’OVIDUCTE

Ovaire

Photo 7. Histologie d’endomètre (x100) : glandes nor- Corne


utérine
males (flèches vertes) entourant une plage de dilatation
glandulaire (flèches rouges). Photo 8. Adhérences uté-
rines. Photo 9. Oviducte d’un cadavre montrant la finesse
du conduit entre ovaire et corne utérine (photos J.M. Betsch). 9

Maladies des chevaux 157


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2. PATHOLOGIE GÉNITALE DE LA JUMENT

LES ENDOMÉTRITES INFECTIEUSES

L’ENDOMÉTRITE PHYSIOLOGIQUE sistante responsable de résorption embryonnaire


précoce entre le 6e et le 14e jour post-ovulation.
L’endométrite est d’abord une inflammation nor-
male de l’utérus en réponse aux diverses « agres- LES CAUSES DES ENDOMÉTRITES
sions» et contaminations physiologiques auxquelles PATHOLOGIQUES
il doit faire face tout au long de l’activité de repro-
duction de la poulinière. Une des particularités de la Une inflammation anormale peut se produire sché-
reproduction chez la jument est le fait que le col uté- matiquement dans trois situations. Le premier cas est
rin s’ouvre très largement à chaque cycle car, contrai- celui de la contamination de l’utérus par un microbe
rement à la plupart des autres espèces, le sperme est pathogène, c’est-à-dire soit ne faisant pas partie de
directement déposé dans l’utérus. l’environnement bactérien normal des voies génitales
de l’utérus (exemple de la métrite contagieuse
Comme la semence est toujours contaminée par les équine à Taylorella equigenitalis), soit par un microbe
microbes de l’étalon (fosse urétrale) et de la jument de l’environnement mais pathogène et sexuellement
(périnée, vulve, vagin) lors de la saillie, et dans une transmissible (Klebiella pneumoniae et Pseudomonas
moindre mesure au moment de l’insémination, l’uté- aeruginosa). Dans le deuxième cas, il s’agit plutôt de
rus «reçoit» un sperme très riche en spermatozoïdes bactéries normales et peu pathogènes de l’environ-
et contenant des microbes. De plus, le col et le vagin nement (streptocoques, Escherichia coli, entérobac-
restent largement ouverts au cours des premiers téries) mais présentes dans l’utérus en quantité
jours suivants le poulinage et la contamination de beaucoup trop importante du fait d’un facteur ana-
l’utérus est également inévitable. tomique prédisposant (vulve anormale, déchirures ou
Face à ces contaminations microbiennes naturelles, fistules du vagin…), de mauvaises pratiques d’éle-
l’utérus est capable de se défendre et redevenir tota- vage, ou d’inséminations trop répétées et sans
lement stérile en seulement quelques jours (5 jours hygiène. Enfin, dans le troisième cas, ce n’est pas la
post-saillie ou post-insémination et une quinzaine de contamination qui est l’origine du problème mais les
jours après le poulinage). Cette défense utérine est défenses de l’utérus qui sont anormalement faibles
assurée les contractions utérines régulières et puis- et qui n’arrivent plus à se «débarrasser» d’une conta-
santes mais aussi par l’inflammation de la partie mination microbienne normale (contractions uté-
superficielle de l’utérus (endomètre). L’endométrite rines faibles, accumulation de liquide, défenses
physiologique est donc une inflammation naturelle immunitaires perturbées).
de courte durée en réponse à une contamination uté-
rine physiologique modérée. LES SIGNES DES ENDOMÉTRITES
Lors d’endométrite pathologique il n’y a jamais de
LES ENDOMÉTRITES symptôme général. La jument est en parfaite santé,
PATHOLOGIQUES mais des signes cliniques locaux sont visibles si l’in-
flammation est aiguë et marquée: on peut observer
DÉFINITION des sérosités sous la queue, des écoulements sus-
L’endométrite pathologique est une inflammation pectes à la vulve ou du liquide en quantité anormale
excessive de l’endomètre, qui va au-delà de l’endo- dans l’utérus (photos 3 et 4). Lors d’endométrite chro-
métrite physiologique, et qui représente la première nique les symptômes sont souvent très discrets ou
cause d’infertilité de la jument. Au lieu de durer 3 à même inexistants et c’est la cytologie ou la biopsie de
4 jours pendant lesquels l’embryon reste « protégé » l’utérus qui permettent le diagnostic. Dans certains cas
dans l’oviducte, l’inflammation se prolonge au-delà d’endométrite pathologique les cycles sont raccour-
du 6e jour et au moment de son arrivée dans la corne cis et la jument «recoupe» c’est-à-dire revient en cha-
utérine l’embryon meurt du fait de l’environnement leur plus tôt (« repeat breeders »). Lors d’infection
inflammatoire et infecté. De nombreuses juments cette perturbation du cycle n’est pas systématique et
vides au premier diagnostic de gestation vers 14 jours inversement certaines juments aux cycles raccourcis
sont en fait des juments ayant une endométrite per- ne présentent pas d’endométrite.

158 Maladies des chevaux


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LES ENDOMÉTRITES INFECTIEUSES

1 2

3 4

Photo 1. Cytologie normale de l’utérus (x400). Nombreuses cellules épithéliales cilliées et non cilliées. Photo 2.
Cytologie d’une endométrite (x400) : globules blancs (flèches) au milieu de cellules normales. Photo 3. Écoulement
vulvaire anormal 48 heures après une insémination signant une endométrite infectieuse. Photo 4. Échographie
d’utérus montrant une accumulation de liquide anormale dans l’utérus (flèche rouge) (photos J.M. Betsch).

Maladies des chevaux 159


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LES ENDOMÉTRITES INFECTIEUSES

LES PRÉLÈVEMENTS À RÉALISER l’ancienneté, et de la profondeur de l’endométrite.


LORS DE SUSPICION D’ENDOMÉTRITE. Lors d’infection discrète, et si le calendrier le permet,
Lorsque des symptômes d’endométrite aiguë sont raccourcir les cycles à l’aide de prostaglandines et
présents, un prélèvement bactériologique permet arrêter les contaminations peut parfois suffire. Lors
souvent de trouver la bactérie et d’adapter le trai- d’endométrite plus importante, le traitement est sou-
tement. À l’inverse lors d’endométrite chronique, le vent mixte, à base de lavages utérins (photo 6), d’an-
prélèvement bactériologique est souvent négatif. tibiotiques le plus souvent par voie locale, et de
Dans d’autres cas, le prélèvement bactériologique est molécules utérotoniques. Les traitements sont en
positif mais cela ne signifie pas que la jument soit général réalisés quotidiennement pendant une durée
réellement infectée car malgré toutes les précau- dépendant de la pathogénicité du microbe mais sur-
tions au cours du prélèvement le vétérinaire doit tout de la profondeur de l’infection dans l’endo-
passer l’écouvillon stérile par les voies génitales mètre. Le traitement peut durer de 5 à 15 jours.
postérieures contaminées (vulve, vestibule, vagin) Occasionnellement une mycose utérine est présente
puis au contact de l’air ambiant. Après le poulinage, et celle-ci nécessite un long traitement.
chez la plupart des juments, on retrouve de façon PRÉVENTION ET PRONOSTIC
naturelle des microbes de l’environnement dans
l’utérus pendant une dizaine de jours (streptocoques, Après tout traitement d’une endométrite, la jument
colibacilles). garde une certaine sensibilité. La prévention est alors
essentielle et consiste à limiter les futures contami-
Lors de suspicion d’endométrite, et particulièrement nations physiologiques puis aider les défenses uté-
en l’absence de signes cliniques, les prélèvements rines. Cette prévention est aussi importante à
mettant en évidence des globules blancs dans l’uté- considérer que le traitement lui-même car elle condi-
rus sont plus fiables que la bactériologie. Le vétéri- tionne le pronostic reproducteur. Une jument ayant
naire peut réaliser une cytologie utérine (photos 1 et
eu une endométrite devra donc être suivie beaucoup
2), qui permet un diagnostic en quelques minutes
plus fréquemment qu’une jument normale (au mini-
(recueil et analyse de cellules de l’utérus) ou une
mum quotidiennement) pour limiter les contamina-
biopsie utérine qui permet le diagnostic et le pro-
tions (suivi précis des ovulations) et s’assurer de
nostic de l’ensemble des lésions de l’utérus (section
l’absence d’écoulements et de liquide utérin avant et
indolore d’un fragment superficiel de l’utérus et
après saillie.
interprétation en quelques jours) (photo 5).
Enfin tous les facteurs anatomiques prédisposant
LE TRAITEMENT DES ENDOMÉTRITES devront être corrigés: chirurgies lors de fistule, lacé-
Le traitement vise à éliminer les microbes anormale- ration, ou uro-vagin, et suture vulvaire adaptée lors
ment présents et celui-ci dépend de la gravité, de de pneumo-vagin. 

Photo 5. Biopsie d’endomètre (x 40)


montrant un infection profonde
marquée (flèches). Photo 6. Lavage
utérin : première étape du traite-
5 ment d’une endométrite.

160 Maladies des chevaux


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LES ENDOMÉTRITES INFECTIEUSES

Maladies des chevaux 161


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2. PATHOLOGIE GÉNITALE DE LA JUMENT

DYSFONCTIONNEMENTS OVARIENS

HYPEROESTRUS • Lors de cycles à 2 vagues de croissance folliculaire,


parfois il se produit une ovulation pendant l’inter-
Le premier œstrus de la saison, en sortie d’anœstrus oestrus (5 % des cycles). Si cela survient en fin d’in-
saisonnier, peut être anormalement long : plus de 2 terœstrus, le deuxième corps jaune est alors non
semaines et souvent 1 à 2 mois. Cette anomalie n’est, sensible à la décharge endogène de l’agent lutéo-
ni prévisible, ni systématique d’une année sur l’autre lytique (PGF2α). Il n’est pas détruit et sa sécrétion
pour une même jument. Les conditions climatiques inhibe tout nouvel œstrus pendant plusieurs
semblent modifier son incidence. Il se produit, un semaines.
défaut temporaire de signal hormonal déclenchant
l’ovulation alors que d’autres stimulations hormo- • Parfois les follicules lutéinisés résultant de dysovu-
nales induisent une succession de vagues de crois- lations ne sont pas lysés par la décharge endogène
sance folliculaire avec, pour chacune, sélection d’un de PGF2α et maintiennent une inhibition de tout
follicule dominant responsable du comportement nouvel œstrus.
d’œstrus. Après quelques semaines, tout rentre dans
l’ordre spontanément. Une ovulation non prévisible TUMEURS OVARIENNES
se produit. La jument est ensuite cyclée. Différentes cellules de l’ovaire peuvent avoir une
évolution cancéreuse. Cliniquement, cela entraîne le
DYS-OVULATIONS plus souvent un anœstrus prolongé, plus rarement un
En cours de saison, et surtout en fin de saison, un fol- comportement de mâle, ou un œstrus permanent.
licule sélectionné au cours d’un œstrus peut ne pas L’ovaire concerné augmente de taille tandis que
ovuler et se transformer en quelques jours en follicule l’autre est de taille réduite (photos 2 et 3a, b, c). Les
lutéinisé. L’œstrus s’arrête. Si la jument a été mise à la tumeurs les plus fréquentes, celles des cellules folli-
reproduction il n’y a pas fécondation, l’ovocyte culaires (= tumeur de la granulosa) donnent à l’ovaire
n’ayant pas été libéré par le follicule. Seuls des suivis un aspect kystique (un seul ou plusieurs gros kystes
ovariens par échographie permettent de dépister liquidiens, ou de multiples petits kystes). Plus excep-
cette anomalie (pour 5% des cycles). Aucun signe ne tionnelles sont les tumeurs des autres types cellu-
permet de la prévoir. En revanche, l’évolution du fol- laires: thècome, lutéome, dysembryome… 
licule et l’absence d’ovulation sont observées à l’écho-
graphie. Parfois, la cyclicité n’est pas perturbée, parfois
il convient d’injecter un agent lutéolytique pour
déclencher un nouveau cycle.

CORPS JAUNE PERSISTANT


Parfois, les juments présentent un anœstrus plus ou
moins prolongé par persistance de sécrétion de pro-
gestérone par un corps jaune dit «persistant», ce qui
se produit dans trois situations:
• Mort d’un embryon après le 14e jour, ce dernier
ayant signalé, avant sa mort, sa présence à l’orga-
nisme maternel, le corps jaune n’est pas lysé et se
maintient plusieurs semaines en place.

162 Maladies des chevaux


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DYSFONCTIONNEMENTS OVARIENS

3a 3c

3b

Photo 1. Une jument en hyperœstrus manifeste des chaleurs prolongées pendant plusieurs semaines, et peut se lais-
ser saillir pendant plus d’un mois (ce défaut de déclenchement d’ovulation lors du 1er œstrus de la saison, se réglera
spontanément avec l’avancement de la saison). Photo 2. Ablation d’un ovaire de jument atteint d’une tumeur des cel-
lules de la granulosa, un gros kyste renfermant plus de 5 litres de liquide s’était formé, la jument ne présentait plus d’œs-
trus. Photos 3a, 3b, 3c. Cas de tumeur de l’ovaire (tumeur de la granulosa). 3a : ovaire, après ovariectomie, il est de
volume anormalement important, sa mise en évidence par palpation chez une jument en anœstrus entraîne une sus-
picion. 3b : les images échographiques de l’ovaire volumineux caractéristiques confirme la suspicion. 3c : la coupe de
l’ovaire après ovariectomie montre l’aspect polykystique (photos service de pathologie de la reproduction ENV Nantes).

Maladies des chevaux 163


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2. PATHOLOGIE GÉNITALE DE LA JUMENT

ANŒSTRUS (ABSENCE DE CHALEURS)

PHYSIOLOGIQUES • Des anomalies chromosomiques (la plus fréquente


l’absence d’un chromosome X, caryotype X0, ou la
(TRES FREQUENT) présence d’un chromosome sexuel supplémentaire
• Les sécrétions hormonales de la gestation inhibent, XXY ou XXX) des anomalies génétiques ou géniques
en principe, toutes manifestations du comporte- peuvent être à l’origine d’une absence d’une cycli-
ment d’œstrus. cité ovarienne de manière congénitale et irrémé-
• Anœstrus saisonnier (chez plus de 70% des juments) diable.
de durée variable. • La première année qui suit l’arrêt d’une carrière
sportive, certaines juments sont l’objet d’un défaut
PAR PERSISTANCE DU CORPS JAUNE de cyclicité. La situation est le plus souvent réver-
(RARE) sible.
(cf. chapitre dysfonctionnements ovariens) • Des traitements à base de molécules stéroïdes,
avant ou au moment de la puberté, ou utilisés de
De manière très exceptionnelle, la présence dans manière intense à l’âge adulte peuvent être à l’ori-
l’utérus d’un fœtus mort et momifié en cours de ges- gine d’un défaut d’activité ovarienne parfois réver-
tation voire d’un corps étranger dans l’utérus peut sible, parfois irréversible.
bloquer le fonctionnement ovarien le plus souvent en
induisant une persistance de corps jaune. PAR ABSENCE D’EXPRESSION
DU COMPORTEMENT D’OESTRUS
PAR DEFAUT DE CROISSANCE Parfois malgré une cyclicité ovarienne non perturbée,
FOLLICULAIRE certaines juments ne manifestent aucun comporte-
• Chez les juments en période post-poulinage, lors de ment d’œstrus.
poulinage tôt dans la saison (avant la fin du mois de Cette situation est classique chez des juments dont le
mars), un anœstrus saisonnier peut se manifester comportement caractéristique de l’œstrus ne s’ex-
d’où l’intérêt de les placer sous éclairage artificiel prime qu’en présence d’un cheval entier.
l’hiver précédent (cf. chapitre maîtrise du cycle).
Plus rarement, même en présence d’un cheval entier,
• Lors de tumeurs ovariennes, l’anœstrus est la mani- certaines juments ont un défaut d’expression du com-
festation principale. portement d’œstrus:
• Après un arrêt de gestation spontané ou induit sur- • Première mise en contact d’une jument avec un
venant entre le 35 et le 120e jour de gestation, des étalon (réaction de peur).
structures particulières qui sécrètent une hormone
spécifique de la gestation (eCG = hormone chorio- • Juments suitées présentées à un cheval entier alors
nique équine) peuvent persister plusieurs mois à que leur poulain est présent et qui cherchent à pro-
plusieurs années et induire via leur sécrétion un téger leur poulain vis-à-vis de l’entier.
défaut prolongé de croissance folliculaire et d’ovu- • Juments suitées séparées de leur poulain le temps
lation. Les juments concernées peuvent présenter de tester leur réaction en présence d’un cheval
un anœstrus prolongé pendant quelques mois à entier et trop stressées par l’éloignement de leur
près de 3 ans. progéniture. 

164 Maladies des chevaux


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ANŒSTRUS (ABSENCE DE CHALEURS)

1 2a


*
3a

2b

3b 4

Photo 1. Jument refusant l’étalon (photo Jean-Marc Betsch). Photos 2a et 2b. Les anœstrus physiologiques sont les plus
fréquents. 2a : anœstrus saisonnier. 2b : anœstrus lié à la gestation (ici image échographique d’une gestation d’envi-
ron 50 jours : image en coupe du fœtus (flèche), cordon ombilical (étoile) liquides fœtaux en formation (cercle) (pho-
tos Service de pathologie de la reproduction ENV Nantes). Photos 3a et 3b. Cas exceptionnels d’anœstrus par présence dans
l’utérus. 3a : d’un fœtus momifié (ici récupéré après lavage utérin). 3b : d’un « corps étranger » (ici un lambeau de tis-
sus fibreux récupéré par lavage utérin chez une jument présentant une infection utérine) (photos Service de pathologie
de la reproduction ENV Nantes). Photo 4 . les cupules endométriales (flèches) formées dans l’utérus vers le 40e jour de
gestation peuvent persister et poursuivre leur sécrétion après un avortement survenu entre 45 et 120 jours et induire
alors un anœstrus de plusieurs mois à quelques années (photo : JF Bruyas).

Maladies des chevaux 165


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2. PATHOLOGIE GÉNITALE DE LA JUMENT

MORTALITÉ EMBRYONNAIRE

INCIDENCE • Les infections utérines, si elles n’empêchent pas la


fécondation, induisent des mortalités embryon-
Le taux moyen de mortalité embryonnaire entre la naires du fait d’un milieu intra-utérin hostile.
fécondation et le stade du 1er diagnostic de gestation
(J 12-14 post-ovulation) est inconnu avec des estima- • Les lésions d’endométrites dégénératives chro-
tions variant de 10 à 30-40 %. niques augmentent le taux d’arrêt de gestation au
moment de la mise en place du placenta donc après
Le taux de mortalité embryonnaire entre le stade du J 45.
1er diagnostic de gestation J 12-J 14 et le stade de mise
en place du placenta J 45 est en moyenne de 10 %. • Lors des chaleurs de poulinage, si l’ovulation sur-
vient avant le 10e jour post-partum, l’incidence de la
CAUSES MULTIPLES DONT mortalité embryonnaire est augmentée par rapport
CELLES DEMONTREES : aux ovulations plus tardives et autres cycles.
• La sélection naturelle avec arrêt du développe- • Les kystes utérins nombreux et volumineux entra-
ment des embryons porteurs d’anomalies non vent la mobilité des embryons avant le 16e jour
viables (anomalies chromosomiques, géniques, post-ovulation augmentant les risques de lyse du
génétiques…) (photos 1a et 1b). corps jaune et d’arrêt de sécrétion de progestérone
et peuvent si situés à la base des cornes utérines
• Embryons issus de fécondation avec des gamètes limiter les échanges entre l’utérus et l’embryon
ayant trop attendu… (IA/saillie plus de 6 heures entre J 16 et J 45 (photo 3).
après l’ovulation ou IA/saillie trop longtemps avant
l’ovulation). • Une carence marquée d’apport alimentaire énergé-
tique semble augmenter l’incidence de la mortalité
• Gestations gémellaires d’embryons accolés préco- embryonnaire.
cement (à partir de J 16): dans 80 % des cas un des
deux embryons se résorbe spontanément avant J 35, • Les endotoxémies (notamment lors d’épisodes de
sinon une résorption plus tardive ou une momifi- coliques) sont à l’origine d’arrêts de gestation à ces
cation d’un des deux est encore possible tout stades précoces par arrêt de la sécrétion de pro-
comme un avortement plus ou moins tardif des gestérone et lyse du corps jaune (photo 4).
deux (photo 2). • Des injections accidentelles de l’agent lutéolytique
Nota: deux embryons non accolés: pas de résorption (PGF2α) ont le même effet que les endotoxines.
précoce mais le plus souvent un avortement fœtal • Des traitements induisant secondairement une
plus ou moins tardif des deux fœtus, parfois une baisse de la tonicité utérine au moment de la mobi-
momification fœtale de l’un des deux et exception- lité embryonnaire avant le 16e jour post-ovulation
nellement une naissance à terme ou prématurée de augmentent les risques de lutéolyse et d’arrêt de
jumeaux. sécrétion de progestérone. 
• Âge des juments: la «qualité» des ovocytes diminue
avec l’âge des juments… les juments âgées (plus de
15-18 ans) ont à la fois un plus faible taux de fécon-
dation et un plus fort taux de mortalité embryon-
naire que les jeunes poulinières de moins de 8 ans.

166 Maladies des chevaux


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MORTALITÉ EMBRYONNAIRE

1a 1b

Photos 1a et 1b. La cause principale de mortalité embryonnaire est la sélec-


tion naturelle avec élimination d’embryons porteurs d’anomalies non viable.
1a : embryon équin de 7 jours post-ovulation (environ 0,5 mm de diamètre) pré-
sentant un amas de cellules mortes (flèches). 1b : vésicule embryonnaire équine
de 14 jours dont la paroi est rompue ; il n’est plus viable (photos JF Bruyas).
Photo 2. La gémellité est une cause majeure de mortalité embryonnaire ou
4 d’arrêt plus ou moins précoce de gestation. Ici, image échographique d’une
gestation gémellaire de 25 jours, les deux vésicules embryonnaires sont acco-
lées ; dans 80 % des cas l’une ou les deux vésicules (cercle et étoile respecti-
vement) se résorbent dans les 2, 3 semaines qui suivent (photo Service de pathologie
de la reproduction ENV Nantes). Photo 3. Images échographiques de kystes utérins
(zone noire) de relativement grande taille susceptibles de perturber le déve-
loppement embryonnaire précoce et pouvant entraîner de la mortalité
embryonnaire. Photo 4. Toute cause de lyse du corps jaune arrête les gesta-
tions précocement chez la jument (endotoxémie par exemple lors de coliques,
inflammations utérines, traitements réduisant la tonicité utérine, injection de
PGF2a…). Ici un embryon de 40 jours expulsé spontanément à la suite d’une
endotoxémie (photos JF Bruyas).

Maladies des chevaux 167


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2. PATHOLOGIE GÉNITALE DE LA JUMENT

LES AVORTEMENTS

DÉFINITION par le contact avec un avorton ou placenta issu d’un


avortement infectieux, ou par le milieu extérieur
L’avortement est l’expulsion d’un fœtus mort ou non
contaminé (boxe de poulinage non désinfecté). De
viable et de ses enveloppes entre 40 jours et 300
nombreux chevaux sont porteurs sains du virus mais
jours de gestation. En France, la fréquence des avor-
leur immunité naturelle reste peu efficace.
tements est d’environ 10 % ce qui représente une
L’avortement survient souvent en fin de gestation,
perte économique très importante pour la filière
quelques jours à quelques mois après le contact
équine. Lorsque des examens complémentaires sont
infectieux. Un élevage non vacciné peut voir plus de
réalisés (prélèvements, autopsie) la cause d’un avor-
80% des juments avorter contre seulement 10 à 15%
tement peut être déterminée dans environ 75 % des
lors de vaccination de l’ensemble du cheptel.
cas. Les infections représentent 50 % des causes
d’avortement (source Afssa Dozulé 2008). AVORTEMENTS NON INFECTIEUX
Les malformations du cordon ombilical (torsions)
LES SIGNES D’ALERTE représentent la première cause d’avortement non
L’avortement peut se produire sans aucun signe, sur- infectieux, cette situation est fréquente lorsque le
tout en début de gestation car le fœtus ne pèse que cordon ombilical est trop long (plus de 80 cm). Les
7 à 8 kg jusque vers le 8e mois. Si la jument a été sutu- malformations congénitales du fœtus peuvent être
rée, la vulve peut être déchirée mais ce n’est pas sys- rencontrées. La gémellité reste encore une cause
tématique. Lorsque les juments sont observées d’avortement si celle-ci n’a pas pu être diagnostiquée
quotidiennement par l’éleveur, une certaine inappé- ou gérée en début de gestation. Enfin, le placenta
tence, «tristesse», ou mise à l’écart du reste du trou- peut être anormal (hydropisie), mal vascularisé, ou
peau sont parfois constatées. Un écoulement présenter des déchirures ou des décollements pou-
vulvaire ou sur les cuisses est toujours suspect de vant se traduire par des échanges placentaires insuf-
même qu’un gonflement prématuré de la mamelle fisants responsables de mortalité fœtale. Parfois
avant la date du terme (plus de 6 semaines avant). l’utérus présente des lésions de fibrose marquée.
Face à ces signes précurseurs l’éleveur isolera la
jument et fera appel au vétérinaire. PRÉVENTION
Les facteurs de stress tels que le changement de lieu,
LES CAUSES D’AVORTEMENTS d’alimentation, ou les transports doivent être évités
AVORTEMENTS INFECTIEUX en fin de gestation. Amener la poulinière sur le lieu de
Les bactéries sont la première cause d’avortement la mise bas au moins quatre semaines avant le terme
infectieux, par contamination du placenta ou du est vivement conseillé pour favoriser le développe-
fœtus. Ce sont souvent des bactéries de l’environ- ment d’une immunité adaptée à l’environnement. La
nement (streptocoques, colibacilles) qui parviennent jument devra être correctement vermifugée au cours
au placenta par le sang (placentite hématogène) ou de la gestation et vaccinée contre la rhinopneumo-
le plus souvent par le col utérin (placentite ascen- nie. Il est préférable de garder les juments par petits
dante par contamination vulvaire ou vaginale, vulve lots de même stade de gestation et de nourrir ou soi-
non suturée). La leptospirose peut également être gner les juments pleines en premier. Lors de signe sus-
cause d’avortements. Le placenta infecté présente pect (écoulements, développement mammaire
généralement des zones de coloration anormale. précoce), un examen complet par le vétérinaire est
Lors de doute il conviendra d’isoler la jument, de conseillé et une échographie génitale permet d’éva-
placer le placenta et l’avorton dans deux sacs plas- luer le placenta ou les signes vitaux du fœtus. Si la
tiques solides, et de procéder rapidement aux pré- menace est dépistée à temps, des traitements à base
lèvements permettant le diagnostic. d’antibiotiques, d’anti-inflammatoires et de complé-
La seconde cause d’avortement infectieux est ments progestatifs peuvent être envisagés mais ne
l’herpes virus EHV1 responsable de la rhinopneumo- doivent pas être donnés systématiquement. 
nie équine. Le virus se transmet par voie respiratoire,

168 Maladies des chevaux


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LES AVORTEMENTS

1 2

3 4

Liquide fœtal
allantoïdien

Épaisseur du placenta
5 6

Photo 1. Avorton de 5 mois retrouvé dans la paille. Photo 2. Avortons de jumeaux de 10 mois dont un momifié.
Photo 3. Gonflement mammaire anormal, trois mois avant terme. Photo 4. Torsion du cordon ombilical. Photo 5.
Placenta anormal, décoloré sur la partie terminale (flèche) signant une placentite ascendante. Photo 6. Échographie
transrectale du placenta permettant d’évaluer son épaisseur lors de suspicion d’infection (photos J.M. Betsch).

Maladies des chevaux 169


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2. PATHOLOGIE GÉNITALE DE LA JUMENT

ANOMALIES EN FIN DE GESTATION

OEDÈME VENTRAL AUGMENTATION DE TAILLE


En fin de gestation, la plupart des juments présentent DE L’ABDOMEN
un œdème ventral normal, parfois de plusieurs cen-
timètres d’épaisseur. Si la jument se déplace norma-
(HYDROPISIE DU PLACENTA)
lement et qu’elle garde bon appétit l’œdème est en Dans certains rares cas, le ventre augmente anorma-
général dû à un défaut de retour lymphatique. Si lement de taille, généralement entre 4 à 8 mois de
l’œdème apparaît chaud et douloureux, ou plus gestation, comme si la jument était en toute fin de
développé d’un côté ou si d’autres signes se mani- gestation et prête à pouliner. Il s’agit d’une produc-
festent (abattement, immobilité, sécrétion mam- tion et d’une accumulation anormale et rapide de
maire hémorragique, inconfort abdominal) il faut liquide fœtal (amniotique ou allantoïdien) qui com-
alors suspecter une hernie abdominale ou rupture promet non seulement la vie du fœtus mais aussi
partielle des muscles abdominaux. Selon le degré celle de la mère car sa respiration et sa fonction
d’atteinte du muscle abdominal touché le poulinage cardio-vasculaire peuvent être compromises. Il est en
peut être normal ou nécessiter une assistance. général nécessaire de faire avorter la jument qui est
perfusée et suivie avec précaution pour éviter un col-
COLIQUES lapsus cardiovasculaire.
Les mouvements du fœtus peuvent provoquer des
coliques discrètes. Jusqu’au 9e mois le fœtus a suffi-
ÉCOULEMENTS VULVAIRES
samment de place pour bouger mais au-delà il se Un écoulement vulvaire au cours de la gestation ne
trouve en position définitive (présentation anté- doit pas être considéré comme normal. Il peut s’agir
rieure normale ou postérieure anormale). Les mou- d’une infection du placenta et donc d’un signe précoce
vements du corps et des membres peuvent étirer d’avortement ou d’une infection post-avortement.
l’utérus et les ligaments. Pendant la première phase En toute fin de gestation et quand le poulinage est
du poulinage le fœtus doit effectuer des mouve- imminent les glaires du bouchon cervical peuvent
ments actifs pour passer d’une position de repos être expulsées quelques jours avant le terme.
(sur le dos, tète fléchie, membres antérieurs repliés)
à un « plongeon » vers la sortie (extension des anté-
HÉMORRAGIES ABDOMINALES
rieurs et de l’encolure et rotation du tronc). Dans cer- IL s’agit d’une cause fréquente de mortalité subite de
tains cas les coliques discrètes s’accompagnent de la jument en fin de gestation. L’hémorragie peut tou-
prodromes ressemblant à un poulinage imminent cher une artère du ligament large et ne pas être fatale
mais celui-ci est décalé de plusieurs jours et l’on si le sang reste contenu dans les feuillets du liga-
parle de « faux part ». ment. Dans d’autres cas, l’hémorragie touche une
artère qui saigne profusément dans l’abdomen et l’is-
Lors de coliques chroniques modérées il peut s’agir sue fatale peut être rapide. 
d’une torsion de l’utérus qui altère progressivement
la vascularisation du placenta. Pour replacer l’utérus
dans sa position normale le vétérinaire pourra rouler
la jument sous anesthésie générale ou pratiquer sur
la jument debout une ouverture dans l’abdomen per-
mettant de rapidement remettre l’organe à l’endroit.
Dans la grande majorité des cas la gestation se pour-
suit ensuite normalement jusqu’au terme avec un
poulinage sans incident.
Lors de coliques marquées à sévères il peut s’agir de
multiples causes intestinales et notamment les dépla-
cements ou torsions du gros intestin qui nécessite-
ront une prise en charge médicale rapide et une
chirurgie possible. 1

170 Maladies des chevaux


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ANOMALIES EN FIN DE GESTATION

2 5

6
Photo 1. Examen au speculum du col utérin
lors d’un écoulement suspect de placentite.
Photo 2. Écoulement vulvaire anormal chez
une jument en fin de gestation. Photo 3. Écho-
graphie d’un hématome du ligament large en
cicatrisation chez une jument ayant pouliné
normalement. Photo 4. Jument de 9 mois en
colique et présentant une hydropisie du pla-
centa. Photo 5. Jument opérée debout d‘une
torsion utérine à 10 mois. Photo 6. Examen par
échographie transrectale du placenta et fœtus
d’une jument présentant de la fièvre. Photo 7.
Jument en fin de gestation avec rupture par-
tielle de la paroi abdominale (et surveillance
par électrocardiogramme et échographie du
7
fœtus) (photos J.M. Betsch).

Maladies des chevaux 171


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2. PATHOLOGIE GÉNITALE DE LA JUMENT

DÉROULEMENT DU POULINAGE

PRODROMES des boulets, puis la tête est rapidement expulsée.


Après une nouvelle phase de pause, le reste du fœtus
La durée de la gestation de la jument est d’environ est rapidement expulsé. Parfois, après la sortie de la
11 mois (en moyenne 340 jours, mais avec une large tête, certaines juments se relèvent et finissent l’ex-
variabilité: 320 à 360 jours). Le calcul de la date du pulsion debout, tandis que d’autres restent couchées.
terme est donc très approximatif. L’enveloppe amniotique doit alors s’être rompue,
À l’approche de la mise-bas, les ligaments du bassin se sinon il faut le faire manuellement, pour éviter l’as-
relâchent, et sont plus souples lors de palpation de phyxie du poulain qui commence à respirer. Entre
l’attache de la queue. l’émission du liquide allantoïdien et la fin de l’ex-
La mamelle se gonfle, présente une sécrétion d’abord pulsion il s’est passé moins de 30 minutes.
transparente, puis jaunâtre de plus en plus sirupeuse Le cordon ombilical se rompt spontanément à 5cm de
et finalement d’aspect lactescent. La concentration la paroi abdominale du poulain lors des 1ers mouve-
ionique de cette sécrétion change. En particulier, le ments du poulain ou du relever de la mère.
taux de calcium augmente significativement juste
avant le poulinage. La vulve augmente de volume et SUITES
les plis horizontaux à son niveau disparaissent peu de Les contractions utérines persistent et permettent
temps avant le poulinage. l’expulsion du placenta en général dans l’heure qui
Aucun de ces critères n’est absolu pour prédire le suit.
moment de la mise-bas, l’évaluation du taux de cal- Des écoulements vulvaires plus ou moins sanguino-
cium des sécrétions mammaires est l’un des plus lents se poursuivent pendant 3 à 4 jours.
fiables, cependant certaines juments ne poulinent Le premier œstrus post-partum débute dans la
que plusieurs jours après l’augmentation du taux de semaine qui suit. La jument peut alors être de nouveau
calcium et d’autres alors qu’il n’a pas atteint la valeur fécondée.
maximale.
L’involution de l’utérus est complète 16 jours après le
Une surveillance étroite des juments proches du poulinage. 
terme est donc nécessaire, pour être présent au
moment du poulinage. Différents dispositifs plus ou
moins fiables placés sur la jument déclenchent une
alarme en début de poulinage.
DÉROULEMENT
Plus de 80% des poulinages ont lieu la nuit. Au début
des contractions utérines rapprochées, la jument est
agitée, tourne, se couche, se relève, sue au niveau de
DURÉE
l’encolure. En général, dans l’heure qui suit, le poulain
commence à s’engager et le col utérin finit de se ères
Délai 1 contractions utérine –
dilater. La jument défèque et urine plusieurs fois. 1 à 4 heures
rupture de la 1ère poche des eaux
Soudain, elle se campe et une grande quantité d’eau
fœtale (le liquide allantoïdien) d’aspect urine diluée Délai 1ers efforts expulsifs –
est évacuée. Les efforts expulsifs s’intensifient alors. 5 à 30 minutes
expulsion du poulain
Le plus souvent la jument se couche.
Après plusieurs contractions abdominales puissantes, ½ à 1 heure
Délai sortie du poulain –
un sabot puis, 5 cm derrière l’autre, recouverts tous anormal au delà
deux d’une enveloppe transparente (= paroi de l’am- expulsion des annexes foetales
de 3 heures
nios) apparaissent entre les lèvres de la vulve. Après
quelques minutes de repos, les efforts expulsifs Tableau 1. Durée physiologique des différentes phases du
reprennent, le bout du nez apparaît juste au-dessus poulinage. Au-delà de ces délais suspecter un problème.

172 Maladies des chevaux


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DÉROULEMENT DU POULINAGE

1 2

4a 4b

Photo 1. Les contractions utérines ont débuté depuis une heure environ. La jument est agitée, elle vient d’expulser le
liquide allantoïdien : la 1re enveloppe fœtale s’est rompue, le col utérin s’est effacé. Noter la taille de la vulve qui ne pré-
sente plus de plis horizontaux. Photo 2. Après rupture de la 1re poche des eaux, les efforts expulsifs débutent, la jument
se couche et rapidement le 1er sabot apparaît couvert par l’enveloppe amniotique. Photo 3 . L’expulsion du poulain se
poursuit rapidement moins de 15 minutes. À la fin de l’expulsion il faut que l’enveloppe amniotique soit rompue (spon-
tanément ou manuellement). Photo 4a. Dans l’heure qui suit l’expulsion du poulain, la mère puis le poulain se lèvent et
le cordon ombilical se rompt aux premiers mouvements. Le poulain debout cherche la mamelle et va rapidement téter.
Les annexes fœtales sont également rapidement expulsées (moins de 3 heures). Photo 4b. Il faut les étaler pour vérifier
qu’elles sont complètes (photos Clinique équine ENV Nantes).

Maladies des chevaux 173


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2. PATHOLOGIE GÉNITALE DE LA JUMENT

DYSTOCIES ET PATHOLOGIE POST-PARTUM

SE RENDRE COMPTE QUE PRINCIPALES CAUSES DE DYSTOCIES


LE POULINAGE N’EST PAS NORMAL Une dystocie est une anomalie du déroulement du pou-
Dans la très grande majorité des cas (plus de 95%), le linage due à une mauvaise présentation (postérieure
poulinage se déroule très rapidement, en présentation ou transverse), à une mauvaise position (sur le dos,
antérieure et en moins de 30 minutes; la jument expul- membres fléchis, tête fléchie, tète retournée, posté-
se ensuite son placenta au cours des deux premières rieurs accrochés, etc.), ou à des contractions insuffi-
heures. Un poulinage anormal est une vraie urgence santes de la jument. Dans certains cas une simple mani-
mais il faut surtout éviter d’aggraver la situation en vou- pulation d’un membre peut suffire si les contractions
lant intervenir trop tôt ou à mauvais escient. le permettent. Dans d’autres cas une épidurale voir une
anesthésie générale est nécessaire. Si le poulain est
QUELQUE CHOSE N’EST PAS NORMAL SI : mort, une ou deux découpes précises à l’aide d’un
• La jument colique, sue, se roule et se couche sans embryotome peuvent aider à extraire le fœtus mais
cesse sans que la poche des eaux ne se rompe au les complications sont fréquentes. La césarienne
bout d’environ 30 à 60 minutes. peut être la technique la plus efficace pour sortir le
• Si une membrane rouge apparaît en premier (décol- poulain et préserver la vie de la poulinière à condition
lement placentaire prématuré ou très rarement ren- qu’elle soit entreprise rapidement et dans de bonnes
versement de la vessie). conditions d’anesthésie et d’asepsie chirurgicale. Le pro-
• Si une partie du rectum se déroule à l’extérieur nostic reproducteur reste favorable après césarienne.
(photo 1).
• Si après rupture de la poche des eaux les deux pieds PRINCIPALES ANOMALIES
antérieurs et le bout du nez ne sont pas visibles APRES LE POULINAGE
après environ 10 minutes de contractions. Certaines déchirures de la vulve et du vagin peuvent
• Si le bout du nez du poulain n’est pas juste derrière être immédiatement visibles tandis que d’autres tou-
les deux boulets antérieurs (photo 2). chant le rectum (fistules) ou le col utérin peuvent pas-
• Si les deux pieds antérieurs et le bout du nez sont à ser inaperçues sans examen minutieux. Celui-ci est donc
la vulve mais le poulain n’est pas entièrement conseillé lors de toute anomalie au cours du poulinage.
expulsé naturellement en une vingtaine de minutes. Un renversement de l’utérus est une urgence (photo7)
• Si plus de deux personnes doivent tirer pour sortir le et garder la jument calme et allongée est important
poulain. en attendant le vétérinaire. Les hémorragies utérines
• Si après poulinage des coliques sont présentes et que ou abdominales se traduisent souvent par une suda-
la jument sue ou se roule. tion, tachycardie, des coliques et tremblements sans
• Si le placenta (délivrance) n’est pas entièrement que du sang ne s’écoule à la vulve. Après les soins du
expulsé à la troisième heure (bien vérifier qu’il est vétérinaire il sera important de garder un environne-
entier). ment le plus calme possible et de restreindre l’exer-
cice plusieurs semaines si nécessaire.
CE QU’IL FAUT FAIRE :
• Appeler le vétérinaire lors de toute anomalie. LA MÉTRITE POST-PARTUM
• Mettre une bande de queue, savonner abondam- Il s’agit d’une infection grave de la totalité de l’épais-
ment la vulve et les fesses avec vétédine savon, pré- seur de l’utérus qui survient plus souvent lors de non-
parer plusieurs sceaux parfaitement propres d’eau délivrance ou délivrance tardive (au-delà de 6heures)
tiède et des serviettes propres. et parfois après un poulinage normal. Les signes
• Marcher la jument. d’alerte sont très importants à repérer car des com-
• Éviter de tirer sur le poulain qui ne serait pas parfai- plications graves de fourbure ou de septicémie mor-
tement dans l’axe (du bout du nez juste derrière les telle sont possibles. La jument commence par être tris-
boulets antérieurs) car c’est le passage du thorax qui te, ne mange pas sa ration, a progressivement de la
déclenche les contractions violentes qui empêche- fièvre (> 38°C) et peut rester figée avec des pieds chauds.
ront ensuite toute action de correction du pro- Aucun de ces signes, même insignifiants au départ ne
blème. doit être banalisé. 

174 Maladies des chevaux


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DYSTOCIES ET PATHOLOGIE POST-PARTUM

1 2 3

4 5

6 7

Photo 1. Prolapsus rectal sévère juste avant le poulinage. Photo 2. Dystocie : le bout du nez n’est pas juste derrière
les boulets. Photo 3. Césarienne chez une jument à terme. Photo 4. Retournement de l’utérus juste après le pouli-
nage. Photo 5. Dystocie discrète (poulain sur le dos) mais liquide amniotique marron anormalement teinté de fèces.
Photo 6. Dystocie : recherche de la tête avant toute traction. Photo 7. Décollement du placenta avant la rupture de
la poche des eaux : vraie urgence (photos J.M. Betsch).

Maladies des chevaux 175


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3. PHYSIOLOGIE SEXUELLE DE L’ÉTALON


ET MÉTHODES DE REPRODUCTION

ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE SEXUELLE


DE L’ÉTALON
La Spermatogenèse est un mécanisme physiologique nombre de spermatozoïdes présent dans l’éjaculat.
long et continu à partir de la puberté. Sa durée est Ce dernier est de l’ordre de 5 à 7 milliards. En aug-
immuable et aucun facteur ne peut en modifier la mentant la fréquence des éjaculations, il est possible
vitesse. Il faut 57 jours pour qu’un spermatozoïde soit d’épuiser le stock épididymaire. La quantité de sper-
produit par le testicule, il subit ensuite une matura- matozoïdes d’un éjaculat ne dépend alors plus que de
tion finale au cours du transit épididymaire de durée la production journalière. Cela est obtenu, chez la
immuable de 4 jours. Les spermatozoïdes peuvent plupart des étalons au bout de 2 semaines s’ils effec-
ensuite être stockés au maximum pendant 10-15 jours tuent une saillie quotidienne. Cet épuisement est
dans la queue de l’épididyme, qui constitue une sorte plus rapide chez les jeunes étalons. Ainsi, ces derniers
de réserve. ne peuvent pas être utilisés avec le même rythme
que les étalons plus âgés. Chez ces jeunes étalons,
Une condition indispensable à son bon déroulement il est déconseillé de faire effectuer plus de 2
est la température intra-testiculaire (inférieure de 3 saillies/jour sur une longue période.
à 5°C à la température corporelle). Une inflammation
locale ou une hyperthermie généralisée peut alors ÉVALUATION
avoir des répercussions sur la fertilité pendant près
Un spermogramme permet d’évaluer la concentra-
de 2 mois du fait de la durée de la spermatogenèse.
tion en spermatozoïdes d’un éjaculat et les pour-
Lors de l’éjaculation, les spermatozoïdes émis par centages de spermatozoïdes vivants, mobiles,
l’épididyme sont dilués par les sécrétions (= plasma morphologiquement anormaux et survivant après
séminal) des glandes annexes de l’appareil génital conservation à 4 °C pendant 24 et 48 heures.
principalement les vésicules séminales, et un peu la Ces mesures ne sont pas une évaluation fiable à
prostate et les glandes bulbo urétrales. 100 % de la fertilité d’un étalon. Cependant, la pro-
babilité d’avoir un étalon très fertile est augmentée
ASPECT QUANTITATIF lorsque la concentration en spermatozoïdes, le taux
ET UTILISATION de spermatozoïdes vivants et ayant une mobilité
La production journalière de spermatozoïdes dépend traçante rapide, et le taux de spermatozoïdes sans
directement du poids du testicule. Elle est estimée à anomalie morphologique sont élevés. En revanche, à
16 millions par gramme. La production journalière l’inverse lorsque les valeurs de ces paramètres sont
moyenne est d’environ 5 milliards pour un étalon. faibles, les risques d’avoir un étalon peu fertile sont
augmentés. Certains étalons fertiles ont un spermo-
Le rendement quantitatif de cette production varie gramme médiocre et d’autres peu fertiles ont un
avec la saison (diminuée en hiver) et avec l’âge des spermogramme bien meilleur. Du fait de la durée de
étalons, il augmente à partir de la puberté, est maxi- la spermatogenèse, ne pas conclure sur un seul sper-
mal à partir de 8-10 ans puis tend à diminuer légère- mogramme mais le renouveler plusieurs fois toutes
ment après 15 ans. les 2 à 4 semaines.
En revanche, la fréquence des éjaculations ne modi- La seule véritable évaluation de la fertilité est le
fie pas la quantité produite, la durée de la sperma- taux de gestations obtenu après mise à la reproduc-
togenèse, ni la durée de transit dans l’épididyme, tion, néanmoins ce résultat n’est réellement fiable
seul le nombre de spermatozoïdes stockés dans la que si au moins 30 et dans l’idéal plus de 100 cycles
queue de l’épididyme est modifié. Ce stock permet de juments ont été exploités avec la semence fraîche
d’assurer plusieurs éjaculations sans modification du de cet étalon. 

176 Maladies des chevaux


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ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE SEXUELLE DE L’ÉTALON

Tableau 1. Valeurs seuils des paramètres du spermogramme pour admettre un étalon comme reproducteur dans les
Haras Nationaux (Source : Haras Nationaux - jumenterie du pin)
Races de sang Races lourdes
Concentration Au moins 73 millions/ml au moins 28 millions/ml
Nombre total de spermatozoïdes dans l’éjaculât Au moins 2,5 milliards Au moins 1,9 milliard
Mobilité immédiate après dilution (% de spz mobiles) Au moins 55 % Au moins 31 %
Mobilité après 24 h à 4 °C (% de spz mobiles) Au moins 15 % Au moins 3 %
Mobilité après 48 h à 4 ° C (% de spz mobiles) Au moins 5 %
% de spz anormaux Moins de 36 % Moins de 50 %

1 2a

Photo 1. Équipement de laboratoire pour effectuer un spermogramme


(bain-marie pour maintenir le prélèvement à 37 C, platine chauffante
pour maintenir lames et lamelles de microscope à 37 °C, microscope
à platine chauffante pour évaluer le taux de spermatozoïdes mobiles,
photomètre pour estimer la concentration…). Photos 2a et 2b. Mesure
exacte de la concentration en spermatozoïdes. 2a : dilution très pré-
cise du sperme (pipette de précision). 2b : utilisation d’une cellule gra-
duée spécifique pour effectuer le comptage des spermatozoïdes sous
microscope. Photo 3. Vue au microscope de spermatozoïdes mis en
contact de colorants vitaux pour déterminer le % de spermatozoïdes
vivants (photos Service de pathologie de la reproduction ENV Nantes). 2b

Maladies des chevaux 177


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3. PHYSIOLOGIE SEXUELLE DE L’ÉTALON


ET MÉTHODES DE REPRODUCTION

DIFFÉRENTS MODES DE REPRODUCTION

Le choix du mode de reproduction se fait d’une part Elle est alors attachée, la zone vulvaire lavée, les crins
en fonction des contraintes que les propriétaires des de la queue rassemblés dans un protège queue, et
étalons voire des juments veulent s’imposer et des déviés sur le côté. Elle peut également être entravée
risques qu’ils acceptent également de prendre et au niveau des postérieurs et avoir l’encolure recou-
d’autre part en fonction des possibilités offertes par verte d’une couverture pour la protéger des éven-
les règlements des stud-books. Par exemple, la race tuelles morsures lors de la saillie. L’étalon tenu en
Pur Sang n’accepte que les produits issus de monte main est alors approché de la jument. Le plus souvent,
naturelle. ce mode de reproduction est associé à un suivi gyné-
Pour produire dans un stud-book donné les étalons cologique étroit des juments et est associé à une
doivent être agréés en fonction de critères zootech- prévention des accidents de saillie, mais tous ne sont
niques et sanitaires imposés par le règlement de pas évités.
chaque stud-book.
INSÉMINATION ARTIFICIELLE (IA)
Les juments peuvent également être soumises à des L’IA repose sur le prélèvement de sperme chez l’éta-
mesures sanitaires (recherche d’infections et/ou vac- lon à l’aide d’un vagin artificiel, l’étalon étant stimulé
cinations) imposées par le stud-book ou par le haras soit par une jument boute-en-train, soit simplement
de l’étalon. par un mannequin de monte imitant l’attitude d’une
croupe immobile.
LA MONTE NATURELLE
La monte naturelle peut se faire simplement avec Les IA sont associées à un suivi gynécologique étroit
l’étalon et la jument en liberté dans le même pré, sou- des juments et limitent les risques d’accidents. Elles
vent il y a même plusieurs juments lâchées dans la limitent également les sollicitations des étalons, puis-
même pâture avec l’étalon sans aucun suivi des qu’en fractionnant le même éjaculat il est possible
juments en laissant «faire la nature». Il est également d’inséminer plusieurs juments.
possible de mettre en place un suivi des juments Une fois le sperme récolté, il peut être utilisé immé-
pour une mise en contact des reproducteurs unique- diatement: c’est de l’IAF (F =fraîche). Le sperme pur se
ment pendant la période d’œstrus. La monte en conserve moins de 30 minutes à la température
liberté est très simple de mise en œuvre, mais en l’ab- ambiante.
sence de suivi des juments elle conduit souvent à un Des «dilueurs» à base de lactose permettent de pro-
non dépistage précoce des affections qui empêchent longer le temps de survie in vitro des spermatozoïdes
la fécondation, elle peut également être source d’ac- et leur conservation à 4 °C pendant 24 à 48 heures
cidents de saillie aussi bien chez l’étalon que chez la voire parfois 72 heures autorisant ainsi l’éventuel
jument. transport du sperme. Des IAR (R =réfrigéré) sont alors
Nota : l’âne mâle étant une espèce territoriale, les effectuées.
saillies sont plus facilement obtenues lorsque les Des milieux plus complexes contenant des sub-
ânesses sont conduites dans le pré ou le paddock du stances à activité cryoprotectrice permettent de
baudet. congeler le sperme de certains étalons autorisant
Autre possibilité: la monte en main, la jument soit ainsi une conservation à -196 °C dans l’azote liquide
uniquement dépistée en œstrus, soit suivi en plus quasi infinie. 
par examen gynécologique n’est mise en présence de
l’étalon qu’en période favorable.

178 Maladies des chevaux


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DIFFÉRENTS MODES DE REPRODUCTION

1 2a

2b 3a

3b 3c

Photo 1. Monte naturelle : saillie en main, la jument est attachée et entravée (afin de réduire les risques d’accidents
de saillie), Photo 2a et 2b. Prélèvement de sperme sur une jument boute-en-train. 2a : l’étalon chevauche la jument
boute-en-train et est en cours d’éjaculation dans le vagin artificiel. 2b : le pénis de l’étalon a été dévié dans le vagin
artificiel (photos Service de pathologie de la reproduction ENV Nantes). Photo 3a, 3b et 3c. Prélèvement de sperme sur un man-
nequin. 3a : les étalons sont conditionnés, présentent une érection en arrivant sur le lieu de prélèvement, le pénis est
alors lavé à l’eau et séché. 3b : l’étalon chevauche le mannequin et le pénis est introduit dans un vagin artificiel. 3c :
un flacon à 37 °C est fixé au bout du vagin artificiel pour recueillir l’éjaculat dont le volume moyen est 70 ml (photos
Clinique Équine ENV Nantes).

Maladies des chevaux 179


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3. PHYSIOLOGIE SEXUELLE DE L’ÉTALON


ET MÉTHODES DE REPRODUCTION

INSÉMINATION ARTIFICIELLE

L’insémination artificielle en semence fraîche ou ment décongelées pendant environ 1 minute dans un
diluée (IAF) peut être réalisée simplement avec tout bain-marie à 37°C, puis selon le modèle de cathéter
étalon dès l’instant que le stud-book l’autorise. d’insémination, le contenu des paillettes est soit
Techniquement, outre le prélèvement de sperme et injecté directement de la paillette dans l’utérus,
sa manipulation, la jument dépistée en œstrus et à un soit d’abord vidé dans un tube à essais puis aspiré
moment proche de l’ovulation est placée dans un tra-
vail de contention. La région vulvaire est lavée avec dans une seringue.
du savon antiseptique, rincée et séchée. Le dépôt de En IAR et IAF, le taux de fécondation est maximal si
la semence dans l’utérus de la jument se fait à l’aide le dépôt de la semence a lieu dans les 24heures qui
de cathéters souples guidés manuellement par les précèdent l’ovulation, le suivi des juments est de ce
voies génitales postérieures. La dose d’IA est conte- fait plus étroit.
nue dans une seringue raccordée au cathéter. Une dose d’IAF ou d’IAR renferme au minimum
En IAF, le dépôt de la semence peut être fait 200 millions de spermatozoïdes sous un volume de
48 heures avant l’ovulation, sans réduction de la 10 ml (un éjaculat permet de préparer environ 25 à
fertilité.
30 doses), une dose d’IAC en contient le double
Les doses de sperme réfrigérées (IAR) ou congelées
sous un volume réduit 4 ml.
(IAC) doivent être produites par un centre de pro-
duction de semence équine officiellement agréé. Les Il est conseillé de vérifier la qualité de la conserva-
étalons doivent alors satisfaire quel que soit le stud- tion du sperme au moment de l’IA en en plaçant une
book à des critères sanitaires communs plus dras- goutte sur une lame de microscope immédiatement
tiques que ceux des stub-books. Si la semence doit examinée. Les locaux où est réalisée l’IA doivent de
être exportée, les exigences sanitaires concernant ce fait comprendre une pièce laboratoire.
les étalons sont encore plus grandes. Outre les limites d’utilisation de l’une ou de toutes
Les doses de spermes réfrigérées ou congelées sont ces techniques d’insémination par les règlements
acheminées dans des containers spéciaux assurant le des stud-books, une autre limite est physiologique.
maintien à température.
Tous les étalons n’ont pas un sperme apte à être
L’insémination proprement dite est peu différente
de celle en IAF. Pour l’IAR, la seringue contenant la conservé par réfrigération et encore moins par
dose est sortie du container de transport et de congélation.
conservation et directement raccordée au cathéter. Le taux de fertilité par cycle est en moyenne de
Pour l’IAC, les doses sont renfermées dans des l’ordre de 50 à 60% lors d’IAF, il est de 30 à 40% lors
paillettes de 0,5 ml. Elles doivent être préalable- d’IAR ou d’IAC. 

180 Maladies des chevaux


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INSÉMINATION ARTIFICIELLE

Tableau 1. Valeurs seuils des paramètres du spermogramme pour utiliser un étalon en insémination en sperme réfri-
géré ou congelé dans les Haras Nationaux (Source Haras Nationaux - jumenterie du pin)
Races de sang Races lourdes
Concentration Au moins 120 millions/ml au moins 120 millions/ml
Nombre total de spermatozoïdes dans l’éjaculât Au moins 2,5 milliards Au moins 1,9 milliard
Mobilité immédiate après dilution (% de spz mobiles) Au moins 70 % Au moins 60 %
Mobilité après 24 h à 4 °C (% de spz mobiles) Au moins 40 % Au moins 30 %
Mobilité après 48 h à 4 °C (% de spz mobiles) Au moins 30 % Moins de 20 %
% de spz anormaux Moins de 36 % Moins de 50 %

Gant stérile

2 Une chemise sanitaire

Une chemise sanitaire

Photo 1. Sonde d’insémination artificielle équine une seringue content le sperme est raccordée à son extrémité,
Photo 2. Extrémité de la sonde d’insémination placée dans le creux de la main, telle qu’elle introduite dans les voies
génitales postérieures (elle est protégée par une chemise sanitaire qui sera retirée avant que la sonde ne soit glissée
dans le canal du col utérin). Photo 3. Insémination artificielle (la sonde est glissée avec la main dans les voies géni-
tales postérieures puis est introduite dans le canal du col de l’utérus jusque dans la cavité utérine la dose de sperme
contenue dans la seringue est alors injectée) (photos JF Bruyas). Photo 4. Dispositif de transport des doses de sperme
réfrigéré pendant le transport. La descente en température de 37 à 4 °C des doses est assurée selon une courbe de
refroidissement idéale, puis la température est maintenue à 4 °C pendant 48 à 72 h (photo M. Moussa).

Maladies des chevaux 181


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3. PHYSIOLOGIE SEXUELLE DE L’ÉTALON


ET MÉTHODES DE REPRODUCTION

TRANSPLANTATION EMBRYONNAIRE
ET FÉCONDATION In Vitro
La transplantation embryonnaire consiste à prélever trois receveuses potentielles sont à prévoir pour
les embryons dans l’utérus d’une jument dite « don- espérer en avoir une au bon stade de son cycle. Il est
neuse » et à les transplanter dans les utérus de toutefois possible de conserver les embryons pen-
juments dites «receveuses» dont il est indispensable dant 24 heures maximum à 4 °C et ainsi de les trans-
que le cycle sexuel soit synchrone de celui de la porter vers des centres spécialisés disposant d’un
donneuse. grand nombre de receveuses potentielles.
En pratique, les embryons sont récoltés le septième En moyenne le taux de succès des récoltes varie de
ou huitième jour post-ovulation par lavage de l’uté- 30 à 50 % et celui des transferts de 50 à 80 %.
rus de la donneuse avec des milieux adaptés introduits Outre la technicité et le matériel particuliers cette
à l’aide de sondes spécifiques guidées manuellement technique nécessite un suivi gynécologique quotidien
dans les voies génitales postérieures. Le milieu voire biquotidien des juments donneuses et rece-
siphonné (4 à 6 litres) est filtré dans du matériel spé- veuses. Le coût global réserve la technique aux
cifique et l’embryon recherché sous loupe binoculaire, juments d’exception.
il mesure entre 0,5 et 1,5 mm de diamètre.
La fécondation in vitro nécessite le prélèvement des
Les embryons sont alors immédiatement injectés ovocytes des juments par ponctions échoguidées
dans l’utérus des receveuses soit par les voies natu- des follicules ovariens, puis leur maturation in vitro
relles avec des cathéters adaptés soit plus rarement dans des conditions de température, d’atmosphère et
chirurgicalement après laparotomie. L’opération ne de milieux très spécifiques. Dans l’espèce équine, la
peut réussir que si la jument receveuse à ovuler entre maturation in vitro du sperme pour le rendre fécon-
1 jour avant et 2 jours après la donneuse. dant (= capacitation) n’est pas maîtrisée, aussi la
Les résultats à attendre dépendent de l’habilité des seule méthode de fécondation possible consiste à
manipulateurs et surtout de la fertilité de la don- injecter directement un spermatozoïde dans l’ovo-
neuse, de l’étalon utilisé pour la féconder et de celle cyte à l’aide de micro-instruments manipulés sous un
de la receveuse. Ces résultats sont limités par des microscope. Il faut ensuite obtenir les premières
contraintes physiologiques : quasi-impossibilité d’in- étapes du développement embryonnaire in vitro jus-
duire des polyovulations chez la jument donneuse, qu’à un stade permettant le transfert dans un utérus
difficulté à synchroniser les cycles sexuels entre don- d’une jument receveuse dont la phase du cycle est
neuse et receveuses et quasi-impossibilité de conge- synchrone du stade de développement de l’embryon.
ler les embryons (pour dissocier dans le temps et D’un rendement global extrêmement limité, la tech-
l’espace récolte et transfert). Ainsi, lors d’une récolte nique est proposée par moins de cinq laboratoires
soit 0, soit 1 embryon est récupéré (exceptionnelle- dans le monde pour des juments d’exception infer-
ment deux après ovulations doubles spontanées), tiles par les autres modes de reproduction. 

182 Maladies des chevaux


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TRANSPLANTATION EMBRYONNAIRE ET FÉCONDATION IN VITRO

1a 1b 2

Capsule

Trophoblaste

Blastocœle
3a
Bouton
embryonnaire

3b

Photo 1a et 1b. Récolte d’embryon par lavage de l’utérus à 7-8 jours post-ovulation. 1a : après avoir placé une sonde souple
par voie vaginale dans l’utérus de la jument, 1 à 2 litres de milieu adapté est introduit par gravité dans l’utérus. 1b : le milieu
est ensuite récupéré également par gravité. L’opération est répétée avec 3 à 5 fois avec à chaque fois 1 à 2 litres de milieu
adapté. Photo 2. L’ensemble des manipulations des embryons se fait sous une hotte à flux laminaire (la façade vitrée
a été ouverte pour les besoins de la photo). Les 4 à 6 litres de milieux de récolte sont filtrés dans une boîte stérile spé-
ciale (1) muni d’un filtre arrêtant toutes les particules de plus de 75 mm (donc les embryons), le fond de la boîte qua-
drillé facilite ensuite l’examen sous la loupe binoculaire du milieu restant après filtration. Une fois l’embryon localisé,
il est aspiré dans une paillette (2) grâce à un micro-aspirateur (3). Avant son transfert, l’embryon est conformément aux
exigences sanitaires réglementaires, passé dans dix bains successifs de milieux de transfert stérile (4), il sera ensuite aspiré
avec un peu de milieu stérile dans une paillette stérile pour être mis en place dans l’utérus à l’aide d’un cathéter adapté.
Toutes les manipulations de l’embryon se font sous contrôle visuel à la loupe binoculaire. Photo 3a et 3b. Embryons
récoltés chez une jument donneuse le 7e (3b) ou 8e (3a) jour post-ovulation. 3a : vu au fort grossissement d’une loupe
binoculaire (diamètre réel : environ 1 mm). 3b : coupe histologique vue au microscope : l’embryon est alors constitué d’une
large cavité liquidienne (le blastocœle) qui est entourée d’une couche de cellules (le trophoblaste = ébauche des futures
annexes fœtales), le liséré violet autour de ce trophoblaste est une couche glycoprotéique spécifique de l’embryon de
cheval (la capsule) principal obstacle à la congélation de l’embryon équin, le bouton embryonnaire à un pôle de l’em-
bryon formé de cellules encore non différenciées donnera le poulain lui-même (photos J-F Bruyas).

Maladies des chevaux 183


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3. PHYSIOLOGIE SEXUELLE DE L’ÉTALON


ET MÉTHODES DE REPRODUCTION

CLONAGE

Le clonage consiste à obtenir le développement d’un INTÉRÊTS


nouvel embryon à partir de cellules d’un individu
adulte sans fécondation. • Étude pour comprendre de nombreux mécanismes
physiologiques et pathologiques.
Plusieurs étapes sont nécessaires :
• Produire à partir d’un hongre d’exception un cheval
1. Prélèvement de cellules du tissu conjonctif du che- entier dont les spermatozoïdes possèdent et trans-
val à cloner. mettent le même matériel génétique que celui
2. Plusieurs cycles de culture in vitro de ces cellules qu’aurait produit le cheval cloné s’il n’avait pas été
dites donneuses puis leur congélation. castré et ainsi assurer une descendance à un hongre.
3. Obtention d’ovocytes de juments soit par ponction
échoguidée de follicules ovariens soit à partir LIMITES
d’ovaires de juments d’abattoir. • Très faible rendement de la technique donc coût
extrêmement élevé.
4. Maturation in vitro des ovocytes dans des condi-
tions très spécifiques. • Non reproduction à l’identique de l’individu d’ori-
gine, du fait:
5. Élimination à l’aide de micromanipulateurs du
noyau des ovocytes matures. 1. de l’influence des conditions de milieux: utérus de
la jument receveuse, milieu et condition de vie
6. Prélèvement des noyaux des cellules donneuses après la naissance, voire milieu in vitro des 1ers
de l’individu à cloner. stades de développement embryonnaire;
7. Injection de ces noyaux chacun dans un ovocyte 2. des informations (ADN mitochondrial) contenues
maturé et énucléé. dans l’ovocyte receveur du noyau cellulaire;
8. Activation des cellules ainsi reconstituées pour 3. d’éventuelles non-reprogrammations à l’identique
simuler une fécondation et initier un développe- des gènes du noyau de la cellule donneuse.
ment embryonnaire.
Par conséquent: le clone d’un champion ne sera pas
9. Obtention des 1ers stades de développement forcément un champion et le clone d’une jument ne
embryonnaire in vitro. produira pas les mêmes poulains que la jument clo-
10. Transfert des jeunes embryons dans l’utérus de née (les informations contenues dans ses ovocytes,
juments receveuses au bon stade de leur cycle. autres que celles portées par les chromosomes, seront
Certaines de ses étapes sont très délicates et leur taux différentes.)
de succès est très limité, en outre les fœtus et les • Interdiction d’inscription des clones dans beaucoup
poulains obtenus semblent plus fragiles. Globalement, de stud-books.
il est estimé qu’il faut environ 2 500 ovocytes de • Limitation éventuelle d’utilisation dans certaines
juments pour espérer avoir la naissance d’un poulain compétitions. 
viable par cette technique.

Figure 1. Schéma des étapes du clonage somatique et leur taux de succès respectif (en rouge) (Inspiré d’après E. Palmer-
photo J-F Bruyas).

184 Maladies des chevaux


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CLONAGE

Fig.1

Maladies des chevaux 185


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4. PATHOLOGIE GÉNITALE DE L’ÉTALON

ANOMALIES DU PÉNIS ET FOURREAU

PHYSIOLOGIE NORMALE PARAPHIMOSIS ET PARALYSIE


Lors de la miction et lors de l’érection, le pénis est Il s’agit de l’impossibilité de rétracter le pénis dans le
extériorisé du prépuce lui-même extériorisé du four- prépuce puis dans le fourreau (photo 3). Il s’agit d’une
reau. L’érection est un phénomène naturel chez le véritable urgence car un cercle vicieux s’installe très
mâle car une vingtaine d’épisodes de masturbation rapidement: stase sanguine et augmentation de taille
(ballotement du pénis sous le ventre) ont lieu par dans le pénis, œdème périphérique, stase accentuée
période de 24 heures avec très occasionnellement par la position basse du pénis, augmentation de l’œ-
des éjaculations spontanées (photo 1). Ces phéno- dème par déficit du système lymphatique, dessica-
mènes sont parfois considérés à tord comme gênants tion, etc. Une paralysie du pénis peut rapidement
car leur réprimande peut être source de frustration devenir irréversible et dans certains cas l’amputation
puis d’agressivité de l’étalon. est nécessaire. La majorité des paraphimosis sont
d’origine traumatique et ont lieu au cours de la saillie
LÉSIONS ULCÉREUSES ou de la récolte même si celles-ci semblent avoir été
Tout ulcère du pénis, même de petite taille, ne doit « normales ». La tranquillisation d’un étalon en érec-
pas être banalisé chez le mâle (photo 4). En effet il tion ou excité est contre-indiquée car certaines
peut tout aussi bien s’agir d’une infection locale molécules pourraient contribuer au développement
(Pseudomonas ou Klebsiella par exemple), d’une lésion d’un paraphimosis. Certains cas de paraphimosis sont
parasitaire (habronémose dans le sud de la France), ou rapportés lors d’infections (herpes virus, purpura
d’une tumeur locale invasive (épithélioma ou carci- hémorragique). Lors de tout paraphimosis une éva-
nome). Au départ, le diagnostic reste délicat sans luation diagnostique rapide et complète s’impose. Le
prélèvement histologique. Un petit ulcère doit donc traitement est souvent combiné : médical (anti-
être diagnostiqué rapidement car s’il s’agit d’un épi- inflammatoires), physiques (compression, rétractation
thélioma qui progresse en plusieurs mois et peut dans le fourreau) douches froides. Si la situation ne
conduite à l’amputation du pénis. s’améliore pas rapidement, une chirurgie peut être
nécessaire.
PHIMOSIS
Le phimosis est l’impossibilité d’extérioriser le pénis
FOURREAU
en dehors du prépuce (photo 2). Le poulain urine sou- Les inflammations discrètes ou l’œdème du four-
vent avec une simple extériorisation du prépuce, reau sont banales après castration debout mais anor-
voir dans son fourreau, mais s’il n’y a pas d’œdème ou males en dehors de cette circonstance. Une
inflammation, il n’a aucune raison d’intervenir. La inflammation modérée ou marquée (balanoposthite)
pratique consistant à de «défourreauter» le poulain peut causer un phimosis qui s’aggrave progressive-
n’a aucune justification et conduit souvent à des ment si l’infection n’est pas traitée. Les tumeurs cuta-
lésions inflammatoires secondaires. En effet chez de nées bénignes peuvent toucher le fourreau et le
nombreux poulains normaux le prépuce reste adhé- pénis comme toute autre partie du corps (sarcoïdes,
rent au pénis pendant quelques semaines. L’absence verrues, mélanomes) et leur traitement est parfois
d’extériorisation du pénis reste rare chez le mâle plus délicat du fait de la proximité du pénis ou du
adulte. Le plus souvent cette situation résulte d’une scrotum (photo 6). Lors de tumeur avancé du pénis,
inflammation excessive du fourreau dont il faut trou- une adaptation partielle ou totale peut-être néces-
ver la cause afin de la traiter (œdème, infection, saire en dernier recours. 
corps étranger).

186 Maladies des chevaux


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ANOMALIES DU PÉNIS ET FOURREAU

1 2

3 4

5 6

Photo 1. La masturbation (ballottement du pénis sous le ventre) est fréquente et normale chez l’étalon. Photo 2.
Phimosis (impossibilité d’extériorisation du pénis) due à une inflammation importante du fourreau. Photo 3. Para-
phimosis (impossibilité de rétraction du pénis) en partie corrigée par la remise en place du pénis dans le prépuce qui
sera ensuite remis dans le fourreau. Photo 4. Ulcère sur le pénis nécessitant des examens complémentaires pour en
déterminer la cause. Photo 5. L’endoscopie de l’urètre permet d’évaluer l’urètre et l’abouchement des glandes internes
(ampoules, vésicules en particulier). Photo 6. Tumeur avancée du pénis (épithélioma) non traitée pendant plusieurs
mois et ayant nécessité une amputation partielle du pénis (photos J.M. Betsch).

Maladies des chevaux 187


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4. PATHOLOGIE GÉNITALE DE L’ÉTALON

ANOMALIES DE LA SEMENCE

DEGÉNERESCENCE TESTICULAIRE l’urètre lié à une activité intense, d’une plaie ou lacé-
ration, d’une fissure dans l’urètre, ou d’une infection.
Dans certaines situations la spermatogénèse de l’éta-
En plus d’un traitement spécifique de la cause, un repos
lon est perturbée et la qualité du sperme baisse en
sexuel de plusieurs semaines est important à respec-
quantité et en qualité (nombre éjaculé, motricité,
ter. Lors de récidive, une chirurgie d’urétrotosmie tem-
morphologie, ou longévité). Une dégénérescence tes-
poraire (déviation de l’urine sous l’anus).
ticulaire est une des cause de modification de la qua-
lité du sperme et cette anomalie peut toucher un seul UROSPERMIE
testicule, les deux, une seule partie du testicule ou la
totalité. Quand la cause est connue (fièvre, maladie La présence d’urine dans le sperme est une anomalie
concomitante, traumatisme, infection) la dégénéres- qui se produit lorsque le sphincter vésical s’ouvre au
cence peut être réversible en un ou plusieurs cycles lieu de rester parfaitement hermétique au moment de
de spermatogénèse (2 mois par cycle). Quand l’étalon l’éjaculation. Chez les étalons présentant le problème,
est âgé, ou si la cause est inconnue, la dégénérescence l’anomalie est particulièrement inconstante (en
est souvent plus lente mais elle tend à être irréver- moyenne un éjaculat sur trois). La quantité d’urine
sible. Il est difficile de prédire à partir de quel âge un dans l’éjaculat est variable et la présence des cristaux
étalon connaîtra une dégénérescence testiculaire urinaires est toxique sur la mobilité et la survie des
physiologique. Le traitement de la cause primaire est spermatozoïdes qui se retrouvent souvent agglomé-
essentiel (surtout lors de fièvre élevée qu’il faudra ten- rés en paquets. Le diagnostic peut être visuel, voire
ter de limiter) et la gestion des juments permet de olfactif, cytologique (cristaux visibles au microscope
limiter la baisse de qualité de la semence. Certaines (photo 3), ou mise en évidence par une simple analyse
molécules ou toxiques de l’environnement peuvent biochimique du sperme. Une récolte à vagin ouvert
altérer la spermatogénèse tandis que d’autres ne sont peut permettre d’observer à quel moment l’urine est
pas contre-indiqués (certains anti-inflammatoires ou émise au cours de l’éjaculation (ou sang lors d’hémo-
antibiotiques sont utiles et non nocifs). spermie). Le traitement dépend de la cause du pro-
blème et si celle-ci n’est pas déterminée il sera
BLOCAGE DES AMPOULES important de faire uriner l’étalon avant chaque saillie
ou récolte puis de diluer la semence pour limiter les
Chez certains étalons d’âge moyen ou élevé les
effets toxiques des cristaux urinaires. Certains taite-
canaux déférents se bouchent par des accumulations
ments médicaux sont utilisables en dernier recours.
de spermatozoïdes au niveau des ampoules. On
observe alors de nombreux spermatozoïdes anor-
maux (tètes détachées, photo 1) et une morphologie
INFECTION DU SPERME
inconstante du sperme. La palpation transrectale per- La présence de pus ou un aspect épais anormal du
met parfois le diagnostic. Le traitement consiste à sperme justifie un examen microscopique (photo 8).
récolter très fréquemment l’étalon pour « débou- On observe de nombreux globules blancs dans le
cher » les ampoules puis éviter le repos sexuel pour prélèvement ce qui confirme l’infection. Celle-ci peut
que le problème ne réapparaisse pas. provenir du testicule (orchite), plus rarement de l’épi-
didyme (épidiotymite), ou des vésicules séminales
HÉMOSPERMIE (vésiculite). Après l’examen clinique, un examen par
Un sperme teinté de sang est une situation anorma- endoscopie du pénis et de la vessie est réalisé puis en
le et les globules rouges sont toxiques pour les sper- fonction du lieu de l’infection des prélèvements bac-
matozoïdes (photo 4). La présence de sang n’est pas tériologiques sont réalisés. Lors d’orchite, les symp-
toujours constante et on retrouve parfois du sang dans tomes généraux sont présents (fièvre, douleur et
la litière ou sur le pénis (photo 5). Il faut alors faire un chaleur du testicule) tandis que lors d’infections des
examen complet du tractus génital de l’étalon pour glandes (vésiculite) l’étalon est normal.
déterminer le lieu du saignement et sa cause. Une endo- Le traitement antibiotique est adapté aux germes mis
scopie de l’urètre, du colliculis seminalis, et de la ves- en évidence et se fait soit par voie générale (orchite)
sie est réalisée. Il peut s’agir d’une inflammation de soit par voie locale (vésiculite). 

188 Maladies des chevaux


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ANOMALIES DE LA SEMENCE

1 2 3

4 6

7 5 8

* *

10 11

9 Spermatozoïdes Globules blancs

Photo 1. Anomalie de morphologie (pièce intermédiaire) de spermatozoïde (x1000) fréquente lors de dégénérescence
testiculaire. Photo 2. Biopsie testiculaire d’un étalon en dégénérescence testiculaire montrant une partie des tubes sémi-
nifères anormaux en taille et contenu (3 flèches). Photo 3. Cytologie de sperme caractéristique d’une urospermie : nom-
breux cristaux de calcium. Photo 4. Sperme teinté de sang : hémospermie. Photo 5. Pénis recouvert de plaques de sang
séché pouvant être un signe d’appel d’hémospermie. Photo 6. Urètre d’étalon à hémospermie chronique intermittente
montrant un caillot dans une fissure du corps spongieux (flèche). Photo 7. Récolte d’un étalon à vagin ouvert afin d’éva-
luer la séquence de l’émission de sang ou d’urine au cours de l’éjaculation. Photo 8. Sperme d’aspect anormal: pus signant
une infection profonde. Photo 9. Vidéo-endoscopie de l’intérieur d’une vésicule séminale infectée. Photo 10. Échogra-
phie montrant en deux plans de coupe un vésicule séminale infectée (vésiculite, étoiles). Photo 11. Cytologie du sperme
montrant de nombreux globules blancs (anormal) chez un étalon présentant une orchite (photos J.M. Betsch).

Maladies des chevaux 189


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4. PATHOLOGIE GÉNITALE DE L’ÉTALON

LES MALADIES SEXUELLEMENT


TRANSMISSIBLES
Le sperme ne contient aucun microbe mais au moment née on observe des pustules identiques sur la vulve (pho-
de sa récolte ou lors de la saillie il est naturellement to 1b). Le virus n’est cependant pas responsable d’in-
contaminé par les bactéries de la flore naturelle de fections utérines ou d’infertilité. L’apparition d’un
l’urètre distal et de la fosse urétrale. Ainsi chez tous les exanthème dans un haras nécessite l’arrêt de la mon-
étalons sains on dénombre en général plusieurs cen- te pendant environ un mois.
taines de milliers de bactéries par millilitre de sperme Le virus de l’artérite virale se transmet par voie res-
(comme dans l’urine récoltée), bactéries de diffé- piratoire et sexuelle. Il est responsable de signes géné-
rentes familles et non pathogènes car toutes en raux d’intensité variable (fièvre, dépression, jetage
«équilibre» stable (streptocoques, staphylocoques, coli- nasal, œdèmes, papules cutanées, etc.), et peut pro-
bacilles, entérobactéries, etc.). La culture d’une seule voquer un avortement ou mortinatalité. Après une
espèce bactérienne sur une quelconque partie du trac- infection naturelle, l’adulte s’immunise correctement
tus génital externe doit être considérée comme anor- (étalon devenant séropositif) mais certains étalons
male car cela témoigne d’un dysmicrobisme: une sans aucun symptôme ni baisse de leur fertilité restent
espèce bactérienne domine et peut alors se transmettre excréteurs du virus dans le sperme pendant plusieurs
de l’étalon à la jument et provoquer une endométri- mois ou plusieurs années. Un vaccin permet de limiter
te plus ou moins sévères selon la pathogénicité le risque de développer la maladie mais ce vaccin est
(«nocivité») de la bactérie. D’une façon générale, l’éta- réservé aux étalons séronégatifs car il ne permet plus
lon présente très peu de symptômes généraux ou locaux ensuite de dépister les étalons vaccinés de ceux ayant
et ne fait que transmettre aux juments les germes dont été en contact avec le virus.
il est porteur «sain». L’insémination artificielle limite
significativement le développement des maladies La Dourine est une maladie grave, mortelle, due à une
sexuellement transmissible. infection par un parasite trypanosome qui se transmet
essentiellement par voie vénérienne. La maladie a été
CONTAMINATIONS BACTÉRIENNES éradiquée en Europe et reste présente dans certains
DU TRACTUS EXTERNE pays d’Afrique, d’Amérique du sud et Asie. L’importation
de certain étalons nécesite un dépistage par prise
Lors de contamination bactérienne, l’étalon ne pré- de sang (sérolgie).
sente ni symptôme général ni symptôme local. Le trac-
tus génital externe semble sain et le problème n’est TRAITEMENT DES
détecté que lors de prélèvements bactériologiques
de dépistage de l’étalon ou si l’on suspecte une mala- CONTAMINATIONS
die sexuellement transmissible car plusieurs juments BACTÉRIENNES DU PÉNIS
apparaissent infectées. La principale bactérie pouvant L’objectif est de rétablir une flore normale abondan-
contaminer le tractus génital externe de l’étalon est te et en équilibre dans toutes les parties naturellement
Taylorella equigenitalis (agent de la métrite conta- contaminées du tractus génital externe: fourreau,
gieuse équine) car cette bactérie ne fait pas partie de prépuce et fosse urétrale. Hormis lors de contamina-
la flore commensale physiologique de l’étalon ni de tion par l’agent de la métrite contagieuse, les antibio-
son environnement. Deux autres bactéries sont éga- tiques par voie générale ou par voie locale, de même
lement considérées comme sexuellement transmis- que les antiseptiques puissants (iode, chlorhexidine) sont
sibles et pathogènes: Klebsiella pneumoniae et Pseu- contre-indiqués car ils ne viennent rarement à bout des
domonas aeruginosa. bactéries, sélectionnent des bactéries pathogènes
résistantes et la contamination s’aggrave.
AUTRES MALADIES On cherche au contraire à empêcher le développement
TRANSMISSIBLES de la bactérie anormalement présente, à l’aide de trem-
L’herpes virus III (exanthème coïtal) est particulièrement pages du pénis dans des solutions acides ou basiques
contagieux et se manifeste par des pustules sur le pénis selon la nature de la bactérie, plusieurs jours de suite,
qui éclatent puis cicatrisent spontanément en trois afin de permettre une recolonisation du pénis par les
semaines environ (photo 1a). Chez la jument contami- autres bactéries commensales de l’environnement.

190 Maladies des chevaux


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LES MALADIES SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES

PRÉVENTION DES MALADIES • Refuser toute saillie ou insémination d’une jument


SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES suspecte (écoulements, liquide utérin, bactériologie
positive).
• Bonne hygiène générale du haras, dans les boxes et aire
de saillie ou récolte, lutte contre les eaux stagnantes. • Laver le pénis de l’étalon avant chaque saillie ou
• Prélèvements bactériologiques de l’étalon en début récolte avec de l’eau propre tiède puis essuyage
et fin de saison de monte (photo 5). (photo 4) .
• Suivre les protocoles sanitaires adaptés à chaque • Ne pas tremper le pénis de l’étalon dans des solu-
race et stud-book. tions antiseptiques. 

1a 1b 2

3 4 5

Photo 1a et 1b. Pustules d’exanthème coïtal (virus EHV3)


chez le mâle et la jument. Photo 2. Pénis apparemment
sain d’un étalon contaminé par une bactérie sexuelle-
ment transmissible (pseudomonas). Photo 3. Fosse uré-
trale, flèche blanche (à côté du processus urétral, flèche
rouge) pouvant être le lieu de contamination primaire
d’une MST (Métrite contagieuse par exemple). Photo 4.
Lavage à l’eau tiède de l’étalon avant chaque récolte ou
saillie, puis séchage au papier absorbant. Photo 5. Prélè-
vement bactériologique de contrôle dans le processus
urétral. Photo 6. L’hygiène générale du haras, de l’aire de
monte ou récolte, et le suivi des protocoles sanitaires
sont les points clés de la prévention des maladies sexuel-
lement transmissibles (photos J.M. Betsch). 6

Maladies des chevaux 191


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4. PATHOLOGIE GÉNITALE DE L’ÉTALON

ANOMALIES DE TAILLE DU SCROTUM

La palpation et l’observation régulière des deux AUGMENTATION DE TAILLE


scrotums est importante chez l’étalon reproducteur
(testicules souples, mobiles et non douloureux). Le NON DOULOUREUSE
scrotum contient le testicule qui produit les sperma- Les augmentations de taille non douloureuses du
tozoïdes à une température inférieure de 2 à 3°C à celle scrotum sont en général plus lentes à se développer et
du corps. Même si le mâle semble en bonne santé, de moindre urgence. Les inflammations ou œdème du
toute augmentation de taille du scrotum nécessite un seul scrotum (peau et tissu sous cutané) sont rares et
diagnostic rapide car toute inflammation crée néces- l’on rencontre parfois des infections pustuleuses.
sairement une augmentation de température pouvant Les tumeurs du testicule sont plus rares chez l’étalon
causer une dégénérescence testiculaire. que chez les autres espèces. Le séminome est la prin-
cipale tumeur bénigne du testicule qui grossit pro-
AUGMENTATION DE TAILLE gressivement de taille et prend une consistance ferme
DOULOUREUSE et irrégulière. Les ganglions lymphatiques adjacents peu-
La hernie Inguinale du mâle se traduit par des coliques vent être progressivement touchés. Si la tumeur se déve-
avec un scrotum et cordon plus ou moins gros et dou- loppe chez un étalon âgé gardant une semence de bon-
loureux à la palpation sans que l’on puisse facilement ne qualité, le suivi de l’évolution lente du séminome peut
palper le testicule. Il s’agit d’une urgence médico-chi- suffire mais si le développement est rapide ou le mâle
rurgicale car la portion d’intestin grêle ayant passé par est plus jeune la castration du testicule atteint est
le canal inguinal non seulement se retrouve rapidement conseillée.
ischémiée et il convient de la remettre en place dans Certains étalons accumulent une quantité excessive de
l’abdomen au cours des heures suivant son déplacement. liquide autour des testicules dans la gaine vaginale. On
Progressivement le scrotum et le cordon ne deviennent parle alors d’hydrocoele qui se traduit par un scrotum
plus palpables et l’ensemble devient plus ferme et froid. plus volumineux et qui pend. Lors de forte chaleur et
Si la hernie ne peut être réduite manuellement, la chi- d’inactivité ce phénomène peut s’accentuer, en parti-
rurgie sera envisagée, l’intestin hernié évalué, puis le tes- culier chez les races lourdes. Si la qualité du sperme n’est
ticule sera retiré pour éviter une récidive. pas altérée aucun traitement particulier n’est nécessaire
mis à part de favoriser l’exercice régulier.
La torsion testiculaire est tout aussi douloureuse que
la hernie inguinale et le diagnostic différentiel peut néces- DIMINUTION DE TAILLE
siter une palpation transrectale et éventuellement une DES TESTICULES
échographie. Le testicule ayant tourné de plus de 360° Chez le mâle, le volume des deux testicules est en géné-
se retrouve privé de sang (ischémie) et son exérèse est ral assez proche sans être tout à fait égal. Lors de taille
nécessaire. L’inflammation doit être rapidement com- très différente chez le jeune mâle, il s’agit souvent d’une
battue pour éviter une atteinte de l’autre testicule sain. descente tardive d’un des deux testicules. Lorsque l’un
Certans étalons présentent un ou deux testicules à l’en- des deux testicules est retiré, l’autre connaît une aug-
vers (rotation de 180°) sans conséquenses particulières. mentation de taille compensatrice d’environ la moitié.
L’orchite est une infection du testicule qui engendre Lorsque les deux testicules sont de petite taille il peut
moins de douleur que les deux causes précédentes avec s’agir d’une hypoplasie congénitale avec en général
un testicule qui reste plus palpable, mais la fièvre est sou- deux épididymes également de petite taille. Lorsque
vent présente. Le traitement consiste en une longue anti- seulement un ou deux testicules sont de petite
biothérapie et l’administration d’anti-inflammatoires. taille, souvent plus ferme que la normale, et que les
Les traumatismes du testicule ont le plus souvent lieu épididymes sont de taille normale, il peut s’agir
lors de la saillie ou lors de la récolte sur mannequin arti- d’une dégénérescence testiculaire. Cette dégéné-
ficiel. Les douches froides et anti-inflammatoires sont rescence tend alors à être irréversible car les modi-
importantes à mettre en place pour limiter les hémor- fications de taille et de consistance des testicules se
ragies mais une exérèse du testicule peut devenir néces- produisent plusieurs mois après le début de l’altéra-
saire pour limiter les effets secondaires sur l’autre tes- tion du fonctionnement des tubes séminifères. Le sta-
ticule sain. de final est alors l’atrophie testiculaire. 

192 Maladies des chevaux


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ANOMALIES DE TAILLE DU SCROTUM

C q

T
E 2

1 3

ts
*
ts
4 5 6

*
7 8 9

Photo 1. Pièce anatomique : testicule (T), épididyme (E), queue de l’épididyme (q) et cordon (C) normaux. Photo 2.
Vue échographique en coupe longitudinale d’un testicule normal. Photo 3. Testicule à l’envers (queue de l’épididyme
vers l’avant) due à une rotation de 180° fixe et sans incidence. Photo 4. Torsion testiculaire avec testicule ischémié
nécessitant son exérèse. Photo 5. Vue microscopique d’une biopsie d’un testicule présentant une orchite (x100, tubes
séminifères, ts, avec vaste foyer inflammatoire infecté, * à gauche). Photo 6. Scrotum anormalement large dû à une her-
nie inguinale récente non étranglée. Photo 7. Vue échographique d’un hématome sévère d’un testicule suite à un trau-
matisme lors de la récolte (flèche dans la fissure du testicule, * dans l’hématome péritesticulaire). Photo 8. Vue
échographique d’un séminome (flèches) du testicule chez un étalon âgé. Photo 9. Dermite purulente du scrotum en fin
de cicatrisation ayant entraîné une orchite et dégénérescence testiculaire réversible en 6 mois (photos J.M. Betsch).

Maladies des chevaux 193


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5. MALADIES DU POULAIN NOUVEAU-NÉ

SURVEILLANCE ET SOINS DU NOUVEAU-NÉ

La gestion de l’élevage (conditions d’hygiène, sur- luée au repos, avant de rentrer dans le box et doit être
veillance du poulinage, soins médicaux) est le point inférieure à 30 cycles par minute; la présence de lait
clé de la survie du nouveau-né. ou de jetage nasal est parfaitement anormale.
Le poulain nouveau-né (ou foal) est fragile et doit être Le rythme cardiaque : entre 75 et 80 bpm au repos.
observé à la naissance puis très régulièrement pour Les défécations : un ténesme discret est fréquent
détecter précocement tout problème. La photo 1 lors du passage du méconium (premières selles noires
montre l’exemple d’un poulain présentant une dévia- et collantes) au cours des premières heures, toute
tion importante du bout du nez. diarrhée est potentiellement signe de septicémie et
L’éleveur évaluera les points suivants : nécessite une surveillance attentive.
L’état corporel : un poulain très maigre évoque une Le cordon se rompt naturellement par traction à 3-
insuffisance placentaire; un front bombé avec des 5 cm de l’abdomen du poulain. L’ombilic doit être
os très fins, un poil de souris, des oreilles repliées sug- court (moins de 3 cm) de plus en plus sec au fil des
gèrent une prématurité. heures et sans aucune ligature, le poulain mâle ne
Le comportement et l’appétit (photo 2) : dans un défourraute pas systématiquement lors des mictions
délai maximal de 2-3 heures, le poulain doit avoir sans que ce ne soit un problème. L’examen quotidien
tété. Il faut vérifier la force et la réactivité du foal. Il du nombril permet de détecter précocement une
est fondamental de rechercher toute baisse de forme pathologie ombilicale.
du poulain. Même minime, elle est un signe d’appel Les premiers soins :
des grandes affections. Le poulain normal est vif et a) Désinfecter l’ombilic : 3 à 4 fois par jour les pre-
hyperesthésique. Il passe son temps à dormir et se miers jours (chlorhexidine, solutions iodées à 2 %
lève toutes les 10 minutes pour téter. Un poulain qui ou de la povidone iodée à 1 %).
ne se lève que toutes les 30 minutes est déjà malade.
b) Sérum antitétanique injecté par voie sous-
La température rectale : le poulain naît à la tempé- cutanée.
rature de sa mère, soit environ 37,5 °C, dès lors, il doit
assurer lui-même sa thermorégulation (température c) La pratique systématique d’un biberon de colos-
entre 37,5 et 38,7°). Attention : un poulain septicé- trum ne doit être réalisée que si on a vérifié au préa-
mique peut ne pas présenter d’hyperthermie. lable le bon fonctionnement digestif. Les lavements
rectaux aux poulains mâles peuvent être effectués
Les muqueuses au niveau des yeux et de la bouche pour éviter la rétention de méconium. Par contre,
sont évaluées à la recherche d’ictère (jaunisse) ou de le «défourreautage» est déconseillé, les tissus étant
congestion (rougeur). Ces signes sont souvent associés extrêmement fragiles à ce niveau, ainsi que l’anti-
à des affections graves (photo 3). bioprévention systématique. 
La respiration : le thorax du nouveau-né est relative-
ment étroit. La fréquence respiratoire doit être éva-

Chronologie des évènements Paramètres physiologiques normaux


5 mn Frisson, réflexe de redressement. Ombilic Court < 3cm, sec sans ligature.
Avant 20 mn Réflexe de succion. Appareil < 30 cycles/mn
respiratoire Lait, jetage, (toux): anormal.
Avant 1h Le poulain est debout, entends. Fr. cardiaque 70/100 bpm la première semaine.
Température 37,5° < T < 38,5° ABSENCE DE FIÈVRE =PIÈGE.
Avant 2h Le poulain tête Appareil digestif Méconium, puis selles jaune d’or qui
Avant 4h Méconium, ténesme normal. prennent un aspect crottin progressivement.
Avant 6 h Urine mâles Appareil Locomotion, dissymétrique, saccadée,
11 h femelles locomoteur laxité, valgus discret des carpes.

194 Maladies des chevaux


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SURVEILLANCE ET SOINS DU NOUVEAU-NÉ

2 3

Photo 1. Poulain présentant une importante déviation du bout du nez. Photo 2. Il faut bien surveiller les poulains
nouveaux-nés et s'assurer qu'ils têtent très régulièrement. Photo 3. Muqueuses présentant des pétéchies, signe de
pathologie néonatale (photos Sophie Paul).

Maladies des chevaux 195


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5. MALADIES DU POULAIN NOUVEAU-NÉ

LE COLOSTRUM ET LE TRANSFERT
DE L’IMMUNITÉ PASSIVE
Le placenta de la jument ne laisse pas passer les Les principales causes d’une immunité insuffisante
immunoglobulines (anticorps) maternelles lors de la sont :
gestation. Ainsi, le poulain naît sans protection immu- • La perte du colostrum avant le poulinage (la jument
nologique. Le nouveau-né a donc besoin de boire le «pisse le lait» dans la paille).
colostrum riche en anticorps afin de se protéger
contre les infections, le temps nécessaire à la synthèse • L’absence d’ingestion du colostrum par un poulain
de ses propres anticorps (photos 1 et 2). La glande malade ou faible.
mammaire synthétise le colostrum durant le dernier • Une mauvaise absorption intestinale des anticorps
tiers de gestation et surtout les 15 derniers jours. (poulain prématuré).
Celui-ci n’est produit qu’une seule fois et l’absorption • La production d’un colostrum de mauvaise qualité
des anticorps se fait par des cellules spécialisées du (malnutrition, vieilles juments).
petit intestin du nouveau-né, qui sont rapidement Il existe une très grande variation de la qualité des
détruites après la naissance. L’absorption est donc colostrums. Le colotest (Photo 3) permet d’en évaluer
maximale après la naissance jusqu’à environ 12heures la qualité et est utile au moment du poulinage pour le
puis diminue et devient nulle après 24 heures de vie. diagnostic des colostrums insuffisants (< 30g IgG/L) et
Toute la prévention et le traitement du déficit d'im- pour permettre de constituer une réserve de colos-
munité passive repose sur la notion d'un seuil mini- trum lors de colostrum de qualité (> 60g IgG/L).
mal de protection à 8 g d’IgG/L (immunoglobulines Dans les douze premières heures de vie, si le poulain
G), la plupart des poulains sains ayant un taux sanguin n’a pas pu téter le colostrum, on lui administre au
de 12 à 14 g/l. moins un litre de colostrum équin de bonne qualité par
Le développement d'une pathologie infectieuse néo- sondages naso œsophagiens répétés ou au biberon.
natale résulte d'une inadéquation entre les attaques Chez le poulain sain, le pic sérique IgG est atteint vers
par les micro-organismes et les facultés de défense du 12 heures. Le dosage des anticorps à ce stade chez
poulain. L'environnement est un facteur déclenchant tous les poulains, permet de profiter des quelques
essentiel car il peut être riche en micro-organismes heures restantes pour une supplémentation orale en
hautement pathogènes. La jument doit arriver sur le colostrum.
lieu du poulinage 3 semaines avant la date prévue
pour synthétiser un colostrum adapté et spécifique. Si le diagnostic d’échec de transfert de l’immunité
passive est réalisé après 24 heures de vie, la plasma-
phérèse (perfusion de plasma par voie intraveineuse)
reste la seule solution, associée à une antibiothérapie
(photo 4).
En dessous de 2 à 4 g/L, la perfusion est recomman-
dée, entre 4 et 8 g/L, les facteurs de risque (préma-
turité, placentite, dystocie...) et l'environnement sont
essentiels à prendre en compte. 

196 Maladies des chevaux


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LE COLOSTRUM ET LE TRANSFERT DE L’IMMUNITÉ PASSIVE

Photo 1. Le poulain doit boire son collostrum dans les pre-


mières heures de vie. Photo 2. Collostrum. Photo 3. Colo-
test. Photo 4. Réalisation d’une plasmaphérèse chez un
1
poulain (photos Sophie Paul).

2 3

Maladies des chevaux 197


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5. MALADIES DU POULAIN NOUVEAU-NÉ

L’ANOXIE FŒTALE
OU SYNDROME D’INADAPTATION NÉONATALE
OU MALADIE HYPOXIQUE-ISCHÉMIQUE
DU NOUVEAU-NÉ
DÉFINITION TRAITEMENT - PRÉVENTION
Ce syndrome est la conséquence d’une réduction de Le traitement varie avec la sévérité et l’étendue des
l’oxygénation tissulaire lors de la période péri-partum, organes atteints. La gestion de ce type de poulain
suite à une diminution de la teneur en oxygène du sang nécessite des soins intensifs. Le traitement lutte contre
(hypoxémie) ou de la diminution de l’apport sanguin les désordres neurologiques (anti-inflammatoires
(ischémie). Des facteurs maternels (maladies graves, contre l’œdème cérébral, anticonvulsivants), les
gestation prolongée…), placentaires (expulsion perturbations métaboliques par perfusions, l’insuffi-
prématurée du placenta), fœtaux (gémellité – photo1, sance rénale, les coliques et la distension abdominale
malformations…) et des évènements intrapartum et les problèmes respiratoires (oxygénothérapie).
(dystocies, induction du poulinage) sont associés à L’alimentation est assurée via une sonde stomacale ou
cette maladie. par voie intraveineuse.
Le taux de survie est de 50 % en l’absence de com-
SYMPTÔMES plications infectieuses. Le pronostic est sombre si
Le fœtus possède des mécanismes de protection aucune amélioration n’est survenue en quelques jours.
contre la diminution d’oxygénation tissulaire (redis-
tribution du flux sanguin aux organes vitaux comme La prévention est difficile, il faut assurer une sur-
le cœur et le cerveau), comparables au réflexe de veillance des poulinages et administrer de l’oxygène
plongée des mammifères marins. Par contre, si l’hy- précocement lors de poulinages difficiles. 
poxie tissulaire est trop sévère, des dommages cellu-
laires irréversibles peuvent atteindre le cerveau, les
reins, l’intestin, le cœur et les poumons. Les lésions du
système nerveux central entraînent des troubles neu-
rologiques et comportementaux les plus caractéris-
tiques de ce syndrome (photo 2). Les signes cliniques
varient avec le nombre d’organes atteints et l’étendue
des lésions.
Les symptômes apparaissent généralement dans les
24heures après la naissance. Le plus souvent la perte
du réflexe de succion est totale et soudaine. Le pou-
lain semble alors désorienté, ne reconnaît plus sa
mère et erre dans le box comme s’il était devenu
aveugle (photo 3). Les mouvements des jambes et du
cou deviennent saccadés, ce qui peut précéder une
période convulsive. Le poulain est alors couché, peut
pédaler, être en opisthotonos (contracture générali-
sée des muscles extenseurs) et émettre des hennis-
sements ressemblant aux aboiements d’un chien.
L’anoxie fœtale fait partie du diagnostic différentiel
d’un poulain faible (photo 4).

198 Maladies des chevaux


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L’ANOXIE FŒTALE OU SYNDROME D’INADAPTATION NÉONATALE

1 2

3 4

Photo 1. Petite taille d’un jumeau survivant. Photo 2. Poulain présentant des troubles neurologiques et comporte-
mentaux caractéristiques du syndrome d’anoxie fœtale. Photo 3. Poulain atteint d’anoxie fœtale. Il semble déso-
rienté et erre dans le box comme s’il était devenu aveugle. Photo 4. Les poulains anoxiques font partie du diagnostic
différentiel du poulain faible (photos Sophie Paul).

Maladies des chevaux 199


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5. MALADIES DU POULAIN NOUVEAU-NÉ

PREMATURITÉ- IMMATURITÉ

DÉFINITION Cette pathologie nécessite généralement des soins


intensifs d’une durée minimale d’une semaine.
Dans l’espèce équine, le poulain né à terme est
Malheureusement, il est difficile d’évaluer précisé-
capable de se lever, boire et fuir les prédateurs dans
ment, avant d’hospitaliser le poulain, le pronostic, le
les heures qui suivent la naissance. Un poulain né à dif-
coût du traitement et l’étendue des complications.
férents stades de gestation présentant des signes
d’immaturité et une incapacité à maintenir son Lors de prématurité, les deux facteurs limitants pour
homéostasie après la naissance est qualifié d’imma- la survie sont la production inadéquate de surfactant
ture ou dysmature. par les poumons et l’ossification incomplète des os du
carpe et du tarse. Ceci peut être responsable d’un col-
Les poulains nés avant terme, soit avant 320 jours,
lapsus (tassement) de ces articulations et donc com-
sont considérés comme prématurés. Si la naissance
survient avant 300 jours de gestation, on parle d’avor- promettre le potentiel sportif.
tons car les poulains ne sont généralement pas viables.
L’origine de cette naissance prématurée est souvent
TRAITEMENT
difficile à déterminer mais indique une anomalie Le traitement de ces poulains nécessite des soins
maternelle et/ou placentaire et/ou fœtale (comme intensifs, basé sur:
les jumeaux par exemple). • L’assistance respiratoire (oxygénothérapie).
• Le réchauffement du poulain (photo 4) (environne-
SYMPTÔMES ment à 25°C, perfusions préchauffées).
Les organes immatures du prématuré ne sont pas • La fluidothérapie (correction de l’hypoglycémie,
capables de s’adapter physiologiquement à la vie rééquilibrage électrolytique et acido-basique).
extra-utérine; la simple observation du poulain per-
met souvent de suspecter la prématurité. Cependant • La nutrition (biberonage ou mise à la mamelle) ou
l’immaturité des systèmes respiratoires et nerveux par sondage naso-gastrique ou par voie intravei-
domine le tableau clinique. neuse.
• La compensation de l’insuffisance cortico-surréna-
Les signes cliniques de la prématurité sont les sui- lienne (ACTH, hydrocortisone).
vants:
• Le nursing (soins à l’ombilic, aux yeux, physiothéra-
• foal de petite taille (photos 1 et 2); pie, gestion des escarres…).
• poils court et soyeux;
• oreilles souples et déformées; PRÉVENTION DE LA PRÉMATURITÉ
• faiblesse généralisée; Dans le but de limiter les effets potentiellement
dévastateurs d’une naissance prématurée, il est déjà
• laxité tendineuse augmentée (photo 2);
primordial de limiter ces naissances. Il faut donc pros-
• ossification incomplète des os carpaux et tarsaux; crire l’induction de la parturition sauf si nécessaire car
• fréquence respiratoire anormalement basse la maturation du poulain est difficile à évaluer.
(<25cycles/minute);
Il faut diagnostiquer les éventuelles insuffisances
• détresse respiratoire; placentaires et les traiter. Ainsi, on peut suivre les
• tendance à l’hypothermie. juments à risque par des examens répétés (écho-
De nombreux foals semblent relativement forts et graphie, évaluation clinique) et essayer de retarder
vigoureux lors des premières douze à vingt-quatre une naissance prématurée par des traitements
heures puis peuvent se dégrader assez brutalement. appropriés. 

200 Maladies des chevaux


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PRÉMATURITÉ- IMMATURITÉ

1 2

Photo 1. Petite taille d’un poulain prématuré. Photo 2.


Poulain dysmature : petite taille, poils de souris, faiblesse
généralisée. Photo 3. Poulain prématuré : laxité sévère
des articulations. Photo 4. Les prématurés ont une ther-
morégulation inefficace. Il faut donc les aider à conser-
3 ver la chaleur qu'ils produisent (photos Sophie Paul).

Maladies des chevaux 201


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5. MALADIES DU POULAIN NOUVEAU-NÉ

LES MALFORMATIONS CONGÉNITALES

DÉFINITION La fente palatine: une fente est présente sur le palais


dur et mou. Le poulain régurgite du lait par le nez. Le
Elles sont la conséquence de troubles héréditaires, de seul traitement est chirurgical mais difficile.
l’embryogenèse et du développement. L’incidence
est faible (2,3%) mais ne tient pas compte de la mor- Les anomalies oculaires. La cataracte (opacification
talité lors de période néonatale suite à des malfor- du cristallin) est la cause la plus fréquente de cécité
mations cardiaques non diagnostiquées. chez le poulain. La microphtalmie (faible dévelop-
pement de l’œil) est d’origine inconnue (photo 3).
QUELLES MALFORMATIONS ? L’hémophilie : le poulain présente des hémorragies
La Persistance du canal de l’ouraque qui relie chez le spontanées, certains facteurs de coagulation sont
fœtus, la vessie au cordon ombilical. Il se rompt nor- déficients. L’immunodéficience combinée du poulain
malement à la naissance lors de la rupture du cordon arabe est spécifique à cette race (2 à 3% de poulains
ombilical. S’il ne se ferme pas, l’urine continue à atteints). Le pronostic est sombre.
s’écouler par l’ombilic (photo 1), ce qui provoque Des anomalies génitales comme la cryptorchidie
une irritation locale et permet une entrée des bac- (absence apparente de testicules qui restent en posi-
téries. Le traitement local à base d’astringents peut tion inguinale ou abdominale) et les états inter-
suffire. Sinon la chirurgie est indiquée. sexués.
Les anomalies du cloisonnement des cavités et des Les hernies inguinales, ombilicales ou diaphragma-
vaisseaux cardiaques. Les malformations cardiaques tiques du poulain sont également des affections
sont suspectées lors de cyanose ne rétrocédant pas congénitales. La hernie inguinale, visible dès les pre-
à l’administration d’oxygène. Le défaut de septum miers jours de vie, se manifeste par une augmentation
inter ventriculaire (communication entre les deux de volume du scrotum, le risque est l’étranglement
cavités ventriculaires) se traduit par un souffle car- d’une anse intestinale par le canal inguinale
diaque, une fréquence cardiaque augmentée (tachy- (photo 4). 
cardie) et des difficultés respiratoires.
Au niveau de l’appareil musculo-squelettique, les
déviations angulaires sont fréquentes ainsi que les
anomalies tendineuses (contracture ou laxité) et bien
traitées par la maréchalerie, la chirurgie, les ondes de
choc et l’exercice contrôlé. La polydactylie (pré-
sence de plusieurs doigts vestigiaux au niveau du
canon) peut être traitée chirurgicalement, des ano-
malies ostéo articulaires telles que l’absence de
membres, les soudures vertébrales, l’absence de ster-
num, les déviations du chanfrein ou des maxillaires ne
sont pas rares (photo 2).

202 Maladies des chevaux


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LES MALFORMATIONS CONGÉNITALES

3 4

Photo 1 . Persistance du canal de l’ouraque avec écoulement d’urine par l’ombilic chez le poulain. Photo 2. Dévia-
tion du bout du nez chez une pouliche pur sang arabe. Photo 3. Microphtalmie chez un poulain. Photo 4. Augmen-
tation du volume du scrotum chez un poulain atteint de hernie inguisale (photos Sophie Paul).

Maladies des chevaux 203


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5. MALADIES DU POULAIN NOUVEAU-NÉ

L’ICTÈRE HÉMOLYTIQUE
OU LA JAUNISSE DU POULAIN

DÉFINITION TRAITEMENT
C’est un désordre immunologique qui survient à la Si le poulain a moins de 36 heures, il faut l’empêcher
suite de l’absorption de colostrum contenant des de téter sa mère, en lui donnant un colostrum et du
anticorps dirigés contre les globules rouges du pou- lait de substitution. Si l’anémie est sévère (le nombre
lain nouveau-né, entraînant une anémie hémolytique d’hématies chute sous 3 millions/mm3 et l’hémato-
par destruction de ses globules rouges. Ces anticorps crite est inférieur à 15 %) ou si des signes cliniques
sont produits par la jument, lorsque les groupes san- graves sont présents, il faudra réaliser une transfusion.
guins du fœtus et de la mère sont différents et que la Le traitement sera complété par des perfusions, une
jument s’est immunisée au préalable, à l’occasion de antibiothérapie à large spectre pour éviter les surin-
transfusions ou de lésions placentaires au cours des fections bactériennes et des corticoïdes pour lutter
gestations précédentes. Ces anticorps n’affectent pas contre l’hémolyse. En cas d’anémie modérée, il suffit
le fœtus car ils ne passent pas la barrière placentaire. de confiner le poulain au box pendant quelques jours.
Le poulain est normal à la naissance. Toutefois, chez
ce poulain, l’absorption de colostrum est dans ce cas PRONOSTIC
très particulier, défavorable, puisque les anticorps Le pronostic est fonction de la quantité d’anticorps
qu’il contient vont détruire ses globules rouges. Cette absorbés ainsi que de leur puissance antigénique, du
affection est plus fréquente chez le poulain mule degré de l’anémie, de la rapidité d’apparition des
(photo 1). signes cliniques, de la rapidité d’évolution et de l’ap-
parition de complications (convulsions, hépatite,
SYMPTÔMES insuffisance rénale…)
Le poulain est en général normal à la naissance. Il
devient progressivement malade après l’absorption du PRÉVENTION
colostrum entre 12 heures et deux à trois jours. La Lorsque la jument a déjà provoqué l’apparition de
sévérité de l’affection dépend du niveau et de la cette pathologie chez ses foals, il faut empêcher son
vitesse de destruction des hématies. Le poulain poulain de téter pendant les deux premiers jours de
devient faible et ne tolère pas l’exercice derrière sa vie et le priver de son colostrum. Il doit alors abso-
mère. Ses muqueuses sont pâles à ictériques (jaunes) lument recevoir du colostrum d’une autre jument ou
et il peut rester couché en grande faiblesse, refusant à défaut subir une plasmaphérèse et être nourri arti-
de téter (photo 2). Il présente une accélération de ses ficiellement pendant cette période. Entre les repas, le
rythmes cardiaque et respiratoire. Les urines peuvent poulain, qui doit rester avec sa mère, reste muselé. 
devenir foncées du fait de l’élimination de l’hémo-
globine, pigment issu de la destruction des globules
rouges.

DIAGNOSTIC
Le diagnostic repose également sur les données de
laboratoire. Le poulain présente une anémie sévère,
une hyperbilirubinémie et un test spécifique, met-
tant en évidence la présence d’anticorps maternels
se liant aux globules rouges du poulain, se révèle
positif.

204 Maladies des chevaux


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L’ICTÈRE HÉMOLYTIQUE OU LA JAUNISSE DU POULAIN

Photo 1. L’ictère hémolytique est plus fréquent chez le poulain mule. Photo 2. Le poulain présentant un ictère hémo-
lytique peut rester couché, refusant de têter (photos Sophie Paul).

Maladies des chevaux 205


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5. MALADIES DU POULAIN NOUVEAU-NÉ

LES AFFECTIONS DE L’OMBILIC

DÉFINITION 3. La hernie ombilicale


Les affections de nombril sont nombreuses et variées, C’est une pathologie fréquente en néonatalogie
le diagnostic doit être précis pour proposer un trai- (photo 2), avec une incidence plus forte chez les pou-
tement efficace et adapté. liches. Elle se caractérise par une tuméfaction souple,
indolore, en position sous-cutanée ombilicale,
le poulain peut présenter de la chaleur, de l’œdème, disparaissant à la pression; l’anse intestinale engagée
une déformation, un gonflement ou de l’humidité au par l’ouverture ombilicale peut s’étrangler ou adhé-
niveau ombilical mais ce n’est pas toujours le cas. rer à la paroi du sac herniaire. L’échographie est
utile pour vérifier le contenu du sac herniaire. Le
DIAGNOSTIC traitement dépend de l’importance de la hernie et
L'échographie (photo 1) est la méthode de choix du nombre de doigts que l’on peut passer à travers
pour investiguer les problèmes ombilicaux, associée la paroi ombilicale (pose d’élastique, de casseaux ou
à un examen clinique général. réparation chirurgicale).
4. L’abcès ombilical extra-abdominal
QUELLES AFFECTIONS ? C’est assez rare. Le poulain de plus d’une semaine pré-
1. L’Omphalophlébite septique sente un gonflement de la région ombilicale, habi-
C’est l’infection des vaisseaux ombilicaux. Cette tuellement chaude, sensible et douloureuse, ne
pathologie est très fréquente et survient après la démontrant pas de signe systémique d'infection.
naissance. C’est souvent une localisation secondaire
5. L’hémorragie ombilicale à la naissance
d’un problème de septicémie. Elle peut être seule
présente ou être associée aux autres signes de La rupture manuelle et les malformations du cordon
septicémie (faiblesse, arthrite septique, broncho- sont des facteurs favorisants. Le traitement consiste
pneumonie…). Les signes, au niveau de l’ombilic à clamper et mettre sous antibiotiques pour éviter
externe ne sont pas toujours présents. Il peut y avoir les surinfections. Un hématome dans l’ombilic peut
une infection du canal de l'ouraque, des artères et de se former (photo 3). Il faut le différencier d’une her-
la veine ombilicale, qui peuvent évoluer vers une nie ombilicale et surveiller l’évolution de l’héma-
péritonite. Le poulain présente alors de la fièvre et un tome car les risques d’infection sont augmentés
mauvais état général. Le traitement repose sur une dans ce cas.
antibiothérapie agressive et parfois un traitement 6. Le Syndrome d'oedème diffus aigu
chirurgical (exérèse des vestiges ombilicaux infectés). C’est rare, mais très grave. Le poulain présente une
2. La Persistance du canal de l'ouraque inflammation diffuse qui se propage dans le fascia
Le poulain urine par le nombril ou présente quelques musculaire et qui se développe soudainement autour
gouttes d'urine au niveau de l’ombilic, lors de la mic- des structures ombilicales chaudes et douloureuses et
tion; parfois seule une certaine humidité de l'ombilic de la fièvre. Il devient abattu et refuse de téter.
est à noter. L’évolution peut être rapidement fatale. 
Le canal de l’Ouraque peut demeurer ouvert depuis
la naissance: habituellement, il n’y a pas dans ce cas
d'évidence de signes d'infection systémique. Il peut
également se rouvrir (<14 J), c’est ce que l’on nomme
la repérméabilisation du canal de l’Ouraque : un
processus infectieux est alors à craindre (septicémie).

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LES AFFECTIONS DE L’OMBILIC

Photo 1. L’échographie est la méthode de choix pour


investiguer les problèmes ombilicaux. Photo 2. La hernie
ombilicale est une affection fréquente en néonatalogie.
Photo 3. Hématome dans l’ombilic chez un poulain.
(photos Sophie Paul). 3

Maladies des chevaux 207


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5. MALADIES DU POULAIN NOUVEAU-NÉ

LA RÉTENTION DE MÉCONIUM

DÉFINITION graves, le poulain est en coliques (photo 2). Il se roule


par terre et reste sur le dos. L’abdomen peut com-
C’est la cause la plus courante de coliques chez le
mencer à se dilater.
nouveau-né. Environ 1,5% des poulains sont atteints,
surtout les mâles. Le méconium (selles noires et
collantes), composé des sécrétions digérées par le
DIAGNOSTIC
fœtus est collecté dans le gros intestin pendant la Le toucher rectal met en évidence une masse fécale
gestation et est normalement évacué dans les ferme dans le rectum. La radiographie est parfois
48 heures post partum. Cette expulsion peut être nécessaire si la rétention est haute et pour faire le dia-
retardée ou impossible car le méconium est bloqué gnostic différentiel avec d’autres causes de coliques
au niveau de la filière pelvienne (bassin), voire plus (invaginations, volvulus, hernies).
haut dans le gros colon.
TRAITEMENT
SYMPTÔMES La plupart des poulains répondent favorablement au
Les symptômes apparaissent entre la 6e et la 36e heure. traitement médical : lavements délicats à l’eau
Le poulain est agité, tête moins souvent, agite la savonneuse tiède ou à l’acétylcystéine, laxatifs per
queue et reste debout en contractant ses muscles os, analgésiques et perfusions si nécessaire. En cas
abdominaux tout en maintenant son dos arqué et sa d’échec, la chirurgie est envisagée avec un bon pro-
queue levée (ténesme – photo 1). Dans les cas les plus nostic. 

LA RUPTURE DE VESSIE ET L’UROPÉRITOINE


DÉFINITION présence d’un jet d’urine n’exclue pas la présence
L’uropéritoine est le passage dans l’abdomen d’une d’une rupture vésicale. Puis, les symptômes de dis-
quantité d’urine de l’appareil urinaire, caractérisé par tension abdominale apparaissent avec de la dépres-
une distension abdominale chez le poulain de 3 à 5 sion et une augmentation des fréquences cardiaque
jours. L’incidence est faible et touche préférentiel- et respiratoire. En début d’évolution, une confu-
lement les mâles. La cause la plus fréquente est une sion est possible avec la rétention de méconium. En
rupture vésicale, par compression au moment du phase plus avancée, avec une septicémie ou une
poulinage, à cause d’un défaut congénital de la paroi affection neurologique.
vésicale ou lors de périodes prolongées de décubi-
tus chez les poulains faibles. D’autres régions du DIAGNOSTIC
tractus urinaire peuvent se rompre (uretères, canal La paracentèse abdominale (ponction) et l’échogra-
de l’ouraque). phie permettent souvent le diagnostic de certitude.

SYMPTÔMES TRAITEMENT
Les signes apparaissent au plus tôt 48 heures à Le traitement est chirurgical mais les déséquilibres
72heures de vie : difficultés à la miction, abattement électrolytiques (hyperkaliémie, hyponatrémie, hypo-
(dos concave, membres postérieurs en arrière). La chlorémie) doivent d’abord être corrigés. 

Photo 1. Poulain présentant une rétention de méconium. Il reste debout en contractant ses muscles abdominaux tout
en maintenant son dos arqué et sa queue levée. Photo 2. Coliques chez un poulain présentant une rétention de
méconium (photos Sophie Paul).

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LA RÉTENTION DE MÉCONIUM - LA RUPTURE DE VESSIE ET L’UROPÉRITOINE

Maladies des chevaux 209


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5. MALADIES DU POULAIN NOUVEAU-NÉ

LES SEPTICÉMIES NÉONATALES

DÉFINITION TRAITEMENT
La septicémie est la maladie la plus fréquemment Le traitement consiste à:
rencontrée chez le poulain nouveau né. Elle est res- • Lutter énergiquement contre l’infection en utilisant
ponsable de 33 % de la mortalité néonatale. Cette des antibiotiques bactéricides et à large spectre
maladie se caractérise par la présence et la persis- (pénicilline G associée à un aminoside comme la
tance, dans le sang, d’agents infectieux (majoritaire- gentamicine, céphalosporines), sur une période pro-
ment les bactéries gram négatif: E. Coli, Actinobacillus longée (2 à 4 semaines) en vérifiant la fonction
spp, Klebsiella pneumonia…) et de leurs toxines. Les rénale.
portes d’entrée des infections sont le tractus gastro
intestinal, l’appareil respiratoire, le placenta ou l’om- • Supporter la fonction cardio vasculaire: le but est
bilic. Certains facteurs de risques pour le développe- d’améliorer la perfusion et d’augmenter l’apport
ment d’une septicémie ont été identifiés : lourde d’oxygène aux tissus par des perfusions adéquates
pression infectieuse environnementale, pathologies (solutions électrolytiques, solutions glucosées, le
pendant la gestation ou le poulinage, problèmes chez plasma est un fluide particulièrement utile pour
le poulain lui-même : prématurité/dysmaturité ou renforcer la fonction immunitaire et augmenter la
échec du transfert de l’immunité passive… pression oncotique).
• Support respiratoire par insufflation intra nasale
SYMPTÔMES d’oxygène.
Au départ les signes cliniques sont souvent subtils et • Support nutritionnel : tétées de la mère si possible,
insidieux. Le poulain tête moins souvent et est plus biberons ou sondage gastro gastrique. Si la fonction
souvent couché. Les fréquences cardiaques et respi- intestinale est compromise, une nutrition parenté-
ratoires sont augmentées et il y a parfois de la fièvre, rale (par perfusion - photo 2) doit être envisagée.
des hémorragies et de la congestion qui apparais- • Bien veiller à la propreté des locaux et du matériel.
sent sur les muqueuses (photo 1). L’altération de son • Soins à l’ombilic et de nursing. 
état mental lié à l’hypoperfusion se développe, des
signes gastro-intestinaux (coliques, diarrhée), convul-
sions, uvéite, arthrite septique sont parfois associés.

DIAGNOSTIC
Une hémoculture, ainsi qu’une numération for-
mule/fibrinogène et un profil biochimique sont
souvent évocateurs (leucopénie, neutropénie, hyper-
fibrinogénémie, hypoglycémie, hypogammaglobuli-
némie).

210 Maladies des chevaux


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LES SEPTICÉMIES NÉONATALES

Photo 1. Poulain présentant une


septicémie avec congestion sur les
muqueuses. Photo 2. Support
nutritionnel par perfusion chez un
poulain présentant une septicémie
2 néonatale (photos Sophie Paul).

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5. MALADIES DU POULAIN NOUVEAU-NÉ

LES PNEUMONIES DU POULAIN

DÉFINITION PNEUMONIES VIRALES


Différentes causes sont possibles lors d’affection Les virus responsables de pneumonie les plus fré-
respiratoire : les pneumonies bactériennes et virales, quents sont les herpès virus (rhinopneumonie), le
les affections d’origine traumatiques et le syndrome virus grippal et le virus de l’artérite virale. Les poulains
d’aspiration de méconium (premières selles) du nou- atteints de rhinopneumonie ou d’artérite virale ont
veau-né. une mortalité très élevée et le diagnostic ante
L’ASPIRATION DU MÉCONIUM peut se produire lors mortem est difficile. Différents symptômes sont assez
de l’asphyxie péripartum associée à une détresse caractéristiques (ictère, pétéchies, leucopénie: chute
fœtale aiguë et sévère. Le fœtus expulse et réaspire des globules blancs…) mais peuvent également être
le méconium pendant des efforts inspiratoires. Le présents lors de septicémie. L’acyclovir, médicament
poulain peut alors présenter différents degrés d’in- antiviral, a été utilisé avec efficacité chez certains
suffisance respiratoire, d’une forme modérée à la poulains modérément atteints. Malheureusement
mort périnatale malgré des traitements adaptés. l’atteinte pulmonaire lors de pathologie virale est
souvent trop grave pour permettre la survie.
LES PNEUMONIES BACTÉRIENNES
Le poulain nouveau-né septicémique peut dévelop- PNEUMONIES BACTÉRIENNES
per un syndrome de détresse respiratoire aiguë et des CHEZ DES POULAINS PLUS AGÉS
pneumopathies (photo 1). Les poulains plus âgés peuvent développer des
pneumonies bactériennes secondairement à une
SYMPTÔMES primo-infection virale. Le germe streptococcus
La toux est rare chez le nouveau-né. L’auscultation et zooépidemicus est alors souvent isolé, seul ou en
la percussion du thorax sont réalisées méthodique- association avec des bactéries gram négatif. Le trai-
ment. Néanmoins, il est parfois très surprenant de tement sera basé sur une antibiothérapie ciblée large
noter que cette auscultation peut être tout à fait spectre.
normale chez des poulains présentant des pneumo- La Rhodococcose touche principalement les pou-
nies très évoluées. lains plus âgés chez lesquels on observe une chute
DIAGNOSTIC physiologique du taux d’anticorps maternels. Les
abcès pulmonaires sont caractéristiques de cette
La radiographie et l’échographie sont très utiles pour broncho-pneumonie. Les deux antibiotiques les plus
le diagnostic qui sera complété par les résultats de la couramment utilisés en association sont un macro-
culture microbienne (prélèvement par aspiration lide (érythromycine, tulathromycine) et la rifampi-
trans-trachéale ou hémoculture : E. Coli, Klebsiella cine (traitement antituberculeux).
spp, Actinobacillus equi…).
TRAITEMENT PNEUMONIES PARASITAIRES
Un traitement antibactérien à large spectre sera mis Les pneumonies ascaridiennes ne sont pas rares et
en place rapidement, puis sera adapté en fonction de répondront à un traitement antiparasitaire.
l’antibiogramme. Le suivi de la pathologie sera basé
également sur l’évolution des paramètres biologiques AUTRES CAUSES
(NF, fibrinogène). Les autres causes de pathologie pulmonaire sont les
fractures de côtes et les pneumothorax. 
Une autre cause fréquente de pneumonie bactérienne
chez le nouveau-né est la fausse déglutition causée
par un faible réflexe de succion ou de dysphagie chez
les poulains souffrant de faiblesse généralisée
(photo2).

212 Maladies des chevaux


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LES PNEUMONIES DU POULAIN

Photo 1. Poulain présentant une septicémie généralisée


et une bronchopneumonie. Photo 2. Poulain présentant
une dysphagie (lait qui ressort par les naseaux), facteur
favorisant d’une pneumonie par fausse déglutition (Pho-
2 tos Sophie Paul).

Maladies des chevaux 213


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5. MALADIES DU POULAIN NOUVEAU-NÉ

LES ARTHRITES SEPTIQUES, OSTÉOMYÉLITES


ET AFFECTIONS OSTÉO-ARTICULAIRES

ARTHRITE SEPTIQUE TRAITEMENT


ET OSTÉOMYÉLITE Le traitement se base sur l’antibiothérapie systémique
bactéricide large spectre prolongé, des anti-inflam-
DÉFINITIONS matoires en cas de douleur, et des lavages articulaires
L’arthrite septique se définit comme l’infection d’une sous anesthésie associées à des injections sous garrot
articulation par un agent infectieux responsable d’un loco-régionales d’antibiotiques. En cas d’ostéomyélite,
état inflammatoire sévère. le débridement chirurgical est indispensable.
L’ostéomyélite est l’infection d’un os court ou long, PRONOSTIC
intéressant la portion corticale et médullaire de cet
Le pronostic est plus favorable si le traitement a été
os. La voie hématogène est la voie d’infection la plus
instauré de façon agressive dans les deux jours suivant
fréquente chez le poulain. La présence d’un foyer
le début des symptômes. L’infection de plusieurs arti-
infectieux primaire (pneumonie, entérite, omphalo-
culations ou une affection concomitante (septicé-
phlébite…) est souvent responsable, associé à un
mie, entérite…) sont d’un mauvais pronostic.
défaut de transfert d’immunité passive, d’une septi-
cémie qui va permettre la dissémination d'agent infec- AFFECTIONS AUTRES
tieux dans les os ou les articulations du poulain.
L’association de lésions d’ostéomyélites aux lésions Les autres problèmes ostéo-articulaires du poulain
d’arthrites est rapportée dans 33% des cas. Toutes les sont les suivants:
articulations peuvent être atteintes (boulet, carpe, • Les déviations sagittales : contracture et laxité des
jarret et grasset) y compris les articulations hautes membres.
(coxo-fémorale ou vertébrales par exemple). • Les déviations angulaires (valgus et varus) - photo2.
SYMPTÔMES • Ossification incomplète des os du carpe ou du
jarret ; les causes incriminées sont les insuffisances
Le motif de consultation le plus fréquent est la boi- placentaires, la prématurité et la malnutrition de la
terie. Le propriétaire pense que la jument a marché mère.
sur son poulain. Néanmoins, la boiterie n’est pas tou-
jours facilement objectivable, les autres signes sont • Les fractures : après le poulinage, tous les types de
la chaleur, la douleur et la distension articulaires fractures sont observés, celles du membre anté-
ainsi que l’œdème des tissus péri-lésionnels (photo1). rieur étant les plus fréquentes, elles sont toujours
Le poulain peut par ailleurs montrer des signes d’origine traumatique.
généraux d’abattement et de faiblesse généralisée • La luxation latérale congénitale de la rotule surtout
(septicémie). observée chez les poneys et les races miniatures. 

DIAGNOSTIC
Le diagnostic se base sur les symptômes: tout jeune
poulain boiteux est suspect d’arthrite septique jusqu’à
preuve du contraire. Les examens complémentaires
sont : la radiographie (lyse osseuse), l’échographie,
l’analyse cytobactériologique du liquide de ponction
articulaire (augmentation des protéines totales et
des neutrophiles, culture bactérienne positive dans
64% des cas) et le bilan hémato-biochimique sanguin
(hyperfibrinogénémie, leucocytose).

214 Maladies des chevaux


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LES ARTHRITES SEPTIQUES, OSTÉOMYÉLITES ET AFFECTIONS OSTÉO-ARTICULAIRES

Photo 1. Arthrite de l'articulation


du grasset chez un poulain.
Photo 2. Valgus léger des carpes.
2 (Photos Sophie Paul).

Maladies des chevaux 215


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5. MALADIES DU POULAIN NOUVEAU-NÉ

LES DIARRHÉES DU POULAIN

DÉFINITION L’ascaridiose et la trichonémose larvaire sont éga-


lement responsables de diarrhée chez le poulain
La diarrhée est le premier motif de consultation en
plus âgé.
pédiatrie équine, c’est également la pathologie médi-
cale la plus importante en terme de morbidité ou de Des protozoaires comme Cryptosporidium parvum
mortalité. ou Giardia intestinalis sont souvent mis en évidence
lors de diarrhée chronique mais leur rôle n’est pas tout
Les causes de diarrhée sont nombreuses et variées. à fait bien compris. Néanmoins on sait que leur pré-
Elles peuvent être infectieuses ou non et il est très dif- sence est souvent associée à un syndrome d’immu-
ficile, en pédiatrie, de déterminer avec précision nodéficience primaire ou secondaire propice au
l’agent causal. L’apparition de fécès en quantité aug- passage à la chronicité d’une entérite aiguë.
mentée et de qualité anormale définit la diarrhée.
Cette entérite peut être liée à un désordre gastro- SYMPTÔMES
intestinal primaire mais aussi être secondaire à des
problèmes généraux comme la septicémie, le syn- Les signes cliniques d’entérite aîguë sont la douleur et
drome d’anoxie ou la prématurité. la distension abdominale (coliques), le refus de téter,
la distension abdominale, la diarrhée, la température
CAUSES variable, la déshydratation et parfois l’endotoxémie.
La queue et les fesses sont souillées puis se dépilent
La plupart des agents infectieux responsables de
diarrhées induisent souvent des formes aiguës ou (Photo 1).
subaiguës: salmonelles, campylobacter, E. coli, clos- Ces diarrhées persistent plusieurs jours et induisent du
tridies, R. Equi, levures, bactéroides fragili… stress, des perturbations métaboliques, de l’anorexie,
Il faut noter l’émergence de Lawsonia intracellularis, un relargage de médiateurs de l’inflammation, et
responsable d’une hyperplasie de l’épithélium intes- constituent de ce fait un facteur de risque important
tinal entraînant un syndrome de malabsorption et dans l’apparition d’ulcères gastro-duodénaux.
d’hypo-protéinémie. La diarrhée de la chaleur de lait est très fréquente
Le rotavirus est l’agent viral le plus fréquent lors de entre 5 et 14 jours d’age, autolimitante et sans réper-
diarrhée néonatale, responsable d’abrasion des micro- cussion sur l’état général.
villosités intestinales et d’une intolérance au lactose,
induisant des fermentations et des perturbations DIAGNOSTIC
osmotiques. Ces diarrhées sont très contagieuses. Les examens complémentaires peuvent être utiles
L’intolérance au lactose est le plus souvent secon- tels la coproculture, l’échographie abdominale, la
daire à une diarrhée infectieuse aiguë. On la suspecte gastroscopie, et les bilans hémato - biochimiques.
si les selles s’améliorent lors du retrait de l’alimenta-
tion lactée et s’aggravent lors que le poulain revient TRAITEMENT
à la mamelle. Le traitement sera d’une part symptomatique et étio-
Le parasitisme est souvent suspecté. Strongyloïdes logique. Il sera adapté à la gravité de chaque cas
Westeri est essentiellement transmis par la jument par (réhydratation par perfusions - photo 2, antibiothé-
passage mammaire. Il doit être présent en grand rapie, analgésie, anti-ulcéreux, ferments et panse-
nombre pour être responsable d’une diarrhée parasi- ments intestinaux (charbon, kaolin antiparasitaire). Le
taire mais sa présence favorise la réceptivité de la poulain doit être privé momentanément de lait
muqueuse intestinale aux autres agents pathogènes. maternel, lors d’intolérance au lactose. 

Photo 1. Poulain en diarrhée présentant les fesses souillées. Cela provoque une dermatite secondaire. Photo 2.
Traitement par perfusion d’un poulain présentant une diarrhée. (Photos Sophie Paul).

216 Maladies des chevaux


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LES DIARRHÉES DU POULAIN

Maladies des chevaux 217


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5. MALADIES DU POULAIN NOUVEAU-NÉ

LES COLIQUES ET LES ULCÈRES


GASTRODUODÉNAUX DU POULAIN

LES COLIQUES • Les ulcérations subcliniques sans signes apparents


(plutôt sur la partie épithéliale).
Les coliques sont fréquentes chez le poulain
(Photo 1). L’approche diagnostique est plus compli- • Les ulcères cliniques associés aux symptômes sui-
quée que chez l’adulte car la palpation transrectale vants: nonchalance, salivation, grincements de dents,
anorexie, diarrhée, coliques.
n’est pas réalisable. De plus, le poulain est beau-
coup moins tolérant à la douleur que le cheval, ce • Les ulcères perforants sont la conséquence des
qui rend la décision thérapeutique médicale versus précédents, entraînent une péritonite aiguë et un
chirurgicale difficile. L’évaluation du poulain en état de choc entraînant souvent la mort.
coliques se base sur un historique précis, un examen • Les ulcères chroniques résultent de la cicatrisation
physique complet et des examens complémentaires: d’ulcères atteignant à la fois la muqueuse gastrique
intubation naso-gastrique, radiographie et échogra- et la muqueuse duodénale, entraînant une sténose
phie abdominales, bilan hémato-biochimique, éven- du pylore et du duodénum proximal, provoquant un
tuellement endoscopie et paracentèse abdominale. reflux gastrique, du bruxisme et ptyalisme.
Les appareils digestifs et urinaires peuvent tous les DIAGNOSTIC
deux, être la cause de coliques et de distension Le diagnostic de certitude se fait grâce à la gastro-
abdominale. scopie. C’est la seule méthode permettant l’examen
Le diagnostic différentiel des coliques digestives com- direct des lésions, l’évaluation de leur pathogénicité
prend: et le suivi des lésions.
• la rétention de méconium;
TRAITEMENT
• les hernies scrotales et inguinales, ombilicales, et dia-
phragmatiques; Le traitement associe des inhibiteurs de la sécrétion
gastrique de pepsine et d’acide chlorhydrique (omé-
• les volvulus et intussusceptions de l’intestin grêle; prazole, anti H2), des antiacides neutralisants
• les iléus accompagnant les entérites; (hydroxyde d’aluminium), et des protecteurs de
• les ulcères gastro-duodénaux; muqueuses (sucralfate).
• les atrésies intestinales. Les causes de diarrhées chroniques sont souvent mul-
tifactorielles et on constate, grâce à l’utilisation de la
LES ULCÈRES GASTRIQUES gastroscopie que les ulcères gastro-duodénaux font
DÉFINITION partie intégrante de ce syndrome, il faudra donc envi-
sager les traitements anti-ulcéreux en première ligne
Les lésions ulcéreuses gastriques affectent 50 % des lors de diarrhée chronique chez un poulain.
poulains de moins de 1 mois; les lésions ulcéreuses
sont des érosions plus ou moins importantes de la PRÉVENTION
partie glandulaire (contrairement à l’adulte où les On veillera à minimiser les causes de stress. Les anti-
lésions siègent plutôt sur la partie épithéliale). inflammatoires non stéroïdiens doivent être utilisés
avec précaution. Lors de maladies associées chez
SYMPTÔMES le jeune poulain (Photo 2), il est conseillé d’accompa-
On distingue différentes formes d’ulcères chez le gner le traitement spécifique d’une médication anti-
poulain: ulcéreuse. 

Photo 1. Les coliques sont fréquentes chez le poulain. Photo 2. Lors de maladies associées chez le poulain, il est
conseillé d’accompagner le traitement spécifique des coliques d’une médication anti-ulcéreuse. (Photos Sophie Paul).

218 Maladies des chevaux


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LES COLIQUES ET LES ULCÈRES GASTRODUODÉNAUX DU POULAIN

Maladies des chevaux 219


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LES AFFECTIONS LOCOMOTRICES


CHEZ LE CHEVAL
LES AFFECTIONS DU BOULET

Elles se manifestent par une déformation du boulet AFFECTIONS DES TISSUS MOUS
et/ou une boiterie d’appui. Ces lésions font partie du concept « d’entorse du
boulet ». Elles sont identifiables par échographie. Les
SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC deux dominantes pathologiques sont les lésions de
Les défauts d’aplombs (cheval droit ou bas jointé, l’appareil suspenseur du boulet (desmopathies dis-
varus, valgus) prédisposent aux affections du boulet. tales des branches du suspenseur et des ligaments
Celles-ci se manifestent souvent par des déforma- sésamoïdiens obliques) et les lésions des ligaments
tions dont la localisation est spécifique de la lésion collatéraux.
causale. Les affections chroniques se manifestent sou-
vent par un défaut de flexion du boulet à la mobili- AFFECTIONS DÉGÉNÉRATIVES
sation et pendant la phase de soutien. Elles font souvent suite aux affections précédentes,
La flexion passive peut être douloureuse s’il existe un mais peuvent aussi évoluer individuellement.
processus inflammatoire évolutif synovial ou concer- L’arthrose peut être asymptomatique chez un cheval
nant les formations anatomiques connexes (capsule à travail régulier et modéré, ou totalement invali-
articulaire, ligaments collatéraux, branches du sus- dante chez un cheval de sport ou de course.
penseur). La flexion est souvent très douloureuse en
cas de fracture ou de fêlure. TRAITEMENT
À l’examen dynamique, les affections du boulet entraî- Le traitement par un parage et une ferrure kinési-
nent typiquement une boiterie d’appui avec une thérapiques est primordial. Il faut respecter l’équilibre
réduction de la phase antérieure de la foulée. longitudinal et transversal du doigt du cheval.
Les anesthésies diagnostiques, en insensibilisant la Préconiser toujours une ferrure amortissante, surtout
région, permettent d’objectiver le site douloureux. pour les lésions ostéo-articulaires, et légère, surtout
Elles sont contre-indiquées en cas de suspicion de pour les lésions ligamentaires et capsulaires.
fracture ou de fêlure. Le traitement local des lésions ligamentaires ou cap-
sulaires récentes consiste en l’application d’onguents
LÉSIONS anti-inflammatoires ou de DMSO (diméthyl sulfoxide)
FRACTURES au stade aigu et de feux liquides au stade subaigu. Lors
Elles sont plus fréquentes sur la phalange proximale et de fibrose capsulaire ou ligamentaire, on peut recou-
sur le condyle métacarpien, mais elles peuvent porter rir à l’application de blisters avant le travail.
sur les os sésamoïdes proximaux. Leur pronostic L’activité du cheval doit être adaptée à chaque cas: s’il
dépend du type de fracture (avec ou sans déplace- s’agit d’une lésion récente du boulet une activité
ment), des possibilités de réduction chirurgicale, des contrôlée (pas de mise en liberté) est conseillée. Lors
lésions associées (luxation…), de la discipline du che- de lésions anciennes ou chroniques, l’activité doit
val, de l’ancienneté de l’affection avant traitement. être régulière, sans jour de repos et sans excès. Lors de
lésion siégeant dans le boulet, le cheval ne sera pas à
OSTÉOCHONDROSE l’aise en descente, sur des voltes, en travail en des-
Ces lésions se manifestent sous les deux formes habi- cente d’encolure, en déplacements latéraux. Le sol
tuelles: kystes osseux sous chondraux et ostéochon- doit être régulier, souple et peu profond. 
drite dissécante. Leur pronostic dépend du site et de
la taille de la lésion, des possibilités de traitement chi-
rurgical, de l’évolution dégénérative associée et de la
discipline du cheval.

220 Maladies des chevaux


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LES AFFECTIONS DU BOULET

1 2 3

Photo1. Déformation dorsale du boulet avec molettes articulaires indiquant


la présence d’une arthrose métacarpo-phalangienne. Photo2. Fracture sagit-
tale à haut risque de la phalange proximale sur un membre postérieur. Un
traitement chirurgical par ostéosynthèse est indiqué. Photo 3. Présence de
deux nodules ostéo-chondraux péri-articulaires du boulet (un gros dorso-
latéral, un petit plantaro-médial) sur une trotteuse de 4 ans présentant des
molettes articulaires (flèches). Photo 4. Épaississement marqué de la face
palmaire du boulet induit par des lésions chroniques des tendons fléchis-
seurs et de la gaine digitale (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).

Photo 5. 4
Coupe sagittale du boulet
1- Os métacarpal 3 (os canon)
2- Phalange proximale
3- Capsule articulaire dorsale
4- Ligament palmaire (intersésamoïdien)
5- Ligament sésamoïdien droit
6- Tendon fléchisseur profond du doigt
5
7- Tendon fléchisseur superficiel du doigt

Maladies des chevaux 221


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LES AFFECTIONS LOCOMOTRICES CHEZ LE CHEVAL

LES AFFECTIONS TENDINEUSES

Les lésions tendineuses sont fréquentes chez le che- phase aiguë et subaiguë et absente ou discrète en
val de sport et leur nature est très dépendante de phase chronique.
l’activité du sujet et de sa spécialité sportive. Elles
sont la plus grande cause de réforme des chevaux de SIGNES FONCTIONNELS
courses, et sont souvent la conséquence d’une asy- Ils ne sont pas toujours présents. Généralement, lors-
métrie locomotrice du cheval induite par des affec- qu’elle existe, la boiterie d’origine tendineuse persiste
tions ostéo-articulaires primaires ou imposée par la à chaud et s’aggrave ou n’est pas (ou peu) améliorée
piste. La plupart sont liées à une fatigue (au sens sur sol souple. Elle est parfois aggravée en terrain
mécanique) de ces formations anatomiques causées profond.
par la répétition de sollicitations sportives élevées. La boiterie peut être présente sur le membre
D’autres sont plutôt liées au vieillissement de ces for- déformé si la douleur tendineuse est marquée. Elle
mations; ces dernières sont bien sûr aggravées par les peut porter sur un autre membre (généralement le
contraintes biomécaniques. Des lésions accidentelles membre opposé) si la lésion tendineuse est moins
surviennent lorsque le tendon subit un allongement douloureuse que celle présente sur celui-ci, dont la
supérieur à son seuil de rupture, ou lors d’un trau- tendinopathie est une complication.
matisme externe. En complément, des anesthésies diagnostiques peu-
vent être utiles à indispensables pour établir l’inci-
SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC dence clinique de certaines lésions peu apparentes
Deux types principaux de manifestations sont ren- ou présentant des caractères anciens. L’échographie
contrés: est la méthode de choix pour objectiver et caracté-
• Déformation de la région du tendon, avec ou sans riser la topographie, l’étendue et la nature des lésions
boiterie; il est impératif de vérifier si le cheval boite tendineuses.
de ce membre ou du membre opposé!
PRONOSTIC
• Boiterie antérieure sans signes locaux, l’examen cli- Il dépend des éléments précisés par le diagnostic, de
nique conduisant à identifier une lésion tendineuse. l’activité et de la spécialité du cheval, de l’existence
SIGNES LOCAUX de lésions sportives antérieures, de la conduite de
l’activité du cheval pendant sa période de convales-
La déformation de la région est souvent caractéris- cence, de rééducation et d’entraînement, et enfin du
tique de l’élément anatomique lésé: une déformation traitement.
palmaire (visible de profil =«banane») indique plutôt
une tendinite du perforé ; un épaississement trans- TRAITEMENT
versal des fléchisseurs peut être produit par une ten-
Souvent décevant par rapport à l’attitude conserva-
dinite du perforé (tendon fléchisseur superficiel du
trice seule (repos au box puis au pré):
doigt) ou du perforant (tendon fléchisseur profond
du doigt); si la distension est latérale (et/ou médiale) FERRURES KINÉSITHÉRAPIQUES
au tiers proximal du tendon, sans déformation du
Le traitement par la maréchalerie est important et
profil palmaire, il faut suspecter une desmite de la
facile à mettre en œuvre; il doit être adapté à chaque
bride carpienne ; si l’épaississement est juste en
discipline et à chaque type de lésion. Il ne faut pas
arrière du métacarpe, en particulier en région haute,
élever les talons si le perforé ou le ligament suspen-
une lésion du ligament suspenseur du boulet doit
seur du boulet sont lésés, mais il faut laisser le pied
être suspectée. Il est important d’apprécier la sta- à plat avec une ferrure légère, amortissante, à pince
tique articulaire du boulet, du paturon et du carpe couverte et éponges biseautées; pour le perforant et
pour vérifier l’intégrité fonctionnelle des tendons. la bride carpienne, un fer à l’envers, à oignons, ou à
À la palpation, la sensibilité est présente à très vive planche (pour éviter l’enfoncement des talons en
en phase aiguë et absente ou présente en phase sol souple) avec un fort roulement antérieur est indi-
chronique. La chaleur est marquée à modérée en qué. De plus, il est recommandé de tronquer la pince.

222 Maladies des chevaux


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LES AFFECTIONS TENDINEUSES

Photo1. Hyperextension du boulet et


du carpe à la réception induisant une
tension très forte sur les tendons flé-
chisseurs et sur le ligament suspen-
seur du boulet.
Photo 2. Vue médiale des tendons du
cheval :
1. Os métacarpal 3 (os canon)
2. Phalange proximale
3. Tendon fléchisseur superficiel
du doigt
4. Tendon fléchisseur profond
du doigt (TFPD)
1 2 5. Ligament accessoire du TFPD
6. Manica flexoria;
7. Ligament annulaire palmaire.

3 4

Photo 3. Anatomie del’appareil tendineux sous contraintes (une tonne de charge sur le membre). Marqueurs verts :
tendon fléchisseur superficiel du doigt (perforé) ; marqueurs rouges : tendon fléchisseur profond du doigt (perforant) ;
marqueurs noirs : ligament suspenseur du boulet. Photo 4. Déformation et engorgement des tendons fléchisseurs
chez un pur-sang le lendemain d’une course (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).

Maladies des chevaux 223


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LES AFFECTIONS TENDINEUSES

MÉDICAL CONDUITE À TENIR


• En phase aiguë : L’activité doit être limitée de façon telle que les
Diminuer l’activité du cheval ou le mettre au repos; troubles fonctionnels n’apparaissent pas.
localement, appliquer du froid (glace, Cryothérapie) Elle se fait sur terrain régulier et plat ; souple pour le
immédiatement après l’apparition de la lésion, des perforant et la bride carpienne, ou ferme pour le per-
anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), du dimé- foré et le suspenseur. Les bandages ont un effet de
thyl sulfoxide (DMSO) ou bien mettre en place une protection, mais ne permettent pas de réduire la
bande de contention à l’oxyde de zinc (Viscobande descente du boulet.
ND); par voie générale, administrer des AINS, sauf si le
cheval présente un défaut de suspension du boulet. Il faut assurer un suivi médical régulier : traiter les
autres causes de boiterie et mettre en place une
• En phase subaiguë : activité planifiée et contrôlée.
Au niveau local, les traitements traditionnels (feux
liquides, vésicatoires) ont cédé la place aux injections En cas de lésion modérée ou suspectée sur un che-
intra-lésionnelles (cellules souches, facteurs de crois- val à l’entraînement, des contrôles cliniques et écho-
sance, sérum enrichi en antagoniste d’interleukine- graphiques sont à réaliser dans des délais maximum
IRAP, composants matriciels…) le plus souvent de trois semaines, afin d’adapter l’activité du cheval
effectuées sous contrôle écho-guidé. en fonction de l’évolution des signes cliniques et
échographiques. 
• En phase chronique :
L’utilité du traitement n’est pas démontrée.
CHIRURGICAL
La ténoscopie permet de visualiser directement les
tendons et d’intervenir sur les lésions périphériques
localisées dans les gaines synoviales.
La desmotomie (coupe chirurgicale) du ligament
accessoire du tendon fléchisseur superficiel du doigt
(bride radiale) a été proposée pour les lésions du
perforé.
Le styletting (peignage tendineux) consiste à faire de
petites incisions longitudinales dans les tendons pour
évacuer les infiltrations hémorragiques.
Les implants (fibres de carbone, polymères de syn-
thèse) sont déconseillés car provoquent un épaissis-
sement du tendon.
L’ostéostixis (forages osseux) est utilisé au niveau de
l’enthèse (insertion)
En fait, l’évolution des lésions tendineuses est diffi-
cile à influencer par des traitements médicaux et
chirurgicaux.

224 Maladies des chevaux


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LES AFFECTIONS TENDINEUSES

9 7

Photo 5. Coupe échographique transversale du tendon fléchisseur superficiel du doigt démontrant une lésion récente
(partie centrale sombre). Photo 6. Coupe anatomo-pathologique transversale du tendon fléchisseur superficiel du
doigt démontrant une lésion récente avec hémorragie et rupture de fibres. Photo 7. Coupe anatomo-pathologique
transversale d’une lésion chronique du tendon fléchisseur superficiel du doigt ; le tendon est très épaissi et des sites
de fibrose et de tissu de granulation non évolutif sont visibles. Photo 8. Coupes échographiques transversales sous
le jarret montrant une lésion profonde à l’origine du ligament suspenseur du boulet. Photo 9. Injection écho-guidée
dans le tendon fléchisseur superficiel du doigt. L’aiguille (trait blanc dans la lésion sombre) est parfaitement visuali-
sée ce qui garantit la qualité du traitement (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).

Maladies des chevaux 225


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LES AFFECTIONS LOCOMOTRICES CHEZ LE CHEVAL

LES AFFECTIONS DE L’ÉPAULE

Les véritables boiteries de l’épaule ne sont pas excep- Au pas et au trot, une boiterie de l’épaule se mani-
tionnelles et leur identification peut se faire soit à feste souvent par un défaut de protraction du
l’aide de tests précis et spécifiques, soit après avoir membre lésé (diminution de l’embrassée du terrain).
éliminé, par des techniques d’investigations bien codi- Établir avec certitude une boiterie de l’épaule néces-
fiées (notamment par des anesthésies diagnostiques site de recourir à des examens complémentaires
nerveuses), toutes les autres causes de boiterie dans assez spécialisés comme l’anesthésie diagnostique
les régions basse et moyenne du membre antérieur. intra-articulaire, l’examen radiographique et l’écho-
graphie.
CAUSES PRINCIPALES
Les causes les plus fréquentes de boiterie d’épaule CONDUITE À TENIR
sont de deux ordres: • Ostéochondrose
Ostéochondrose (forme kystique ou dysplasique)
Il s’agit de malformations (ostéochondrodysplasie) ou Un kyste osseux sous-chondral au niveau de la sca-
de lésions des épiphyses (ex. kystes osseux sous-chon- pula ou de la tête humérale est parfois compatible
draux) sur les jeunes chevaux. avec une utilisation de loisir ou sportive modérée.
La boiterie peut être sévère ou discrète, et parfois Faire un traitement conservateur avec contrôle
intermittente sur des poulains (avant deux ans). Cepen- radiographique tous les 3 à 6 mois au début. Infil-
dant, les symptômes de boiterie peuvent n’apparaître trer l’articulation avec de l’acide hyaluronique
que plus tard, au débourrage ou au travail. et/ou des corticoïdes courte action.
Affections traumatiques et fractures Le traitement chirurgical est difficile et ses résul-
Elles sont assez fréquentes chez les jeunes chevaux. tats sont aléatoires. En cas de dysplasie sévère avec
• Exemple : fracture du tubercule supraglénoïdal, boiterie marquée, l’euthanasie peut être envisagée.
entraînant une boiterie aiguë puis intermittente après • Lésions traumatiques
réparation. C’est une fracture d’arrachement sur la sca- Pour la fracture du tubercule supra-glénoïdal, un
pula (omoplate) par le muscle biceps brachial. traitement conservateur avec repos au box pendant
• Dans la luxation de l’articulation scapulo-humérale, 4 mois ou un traitement chirurgical (ablation des
également d’origine traumatique (chute par exemple), fragments ou réduction par ostéosynthèse) avec un
la tête de l’humérus se situe entre la scapula et la paroi repos de 4 mois constituent les options thérapeu-
thoracique. tiques. 
Les affections traumatiques et les fractures condui-
sent souvent à une évolution arthrosique de l’articu-
lation à l’origine d’une boiterie chronique.

EXAMEN ET DIAGNOSTIC
La facilité du diagnostic des lésions de l’épaule dépend
de la gravité et de la nature de l’affection, car la boi-
terie est parfois discrète.
Il faut accorder une grande importance à l’examen
visuel et à la mobilisation des articulations hautes.
L’inspection de face peut permettre de révéler une
amyotrophie (diminution de volume des muscles) de
l’épaule, du bras et des pectoraux (recherche d’asy-
métrie de la musculature). La mobilisation des articu-
lations met en lumière, soit des déficits fonctionnels,
soit des attitudes génératrices de douleur.

226 Maladies des chevaux


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LES AFFECTIONS DE L’ÉPAULE

1 2

3 4

Photo 1. Épaississement de la pointe de l’épaule, amyotrophie du triceps et membre en rétraction (en arrière) sont les
signes cliniques de cette fracture du tubercule supra-glénoïdal. Photo 2. Sur un cheval normal la traction progressive
du membre vers l’arrière induit une réaction de retrait vers l’avant (protraction). Cette jument répond par un affaisse-
ment et montre un défaut de force musculaire pour ramener le membre vers l’avant. Elle présentait une dysplasie de
la tête humérale. Photo 3. Cliché radiographique montrant une déformation marquée de la tête humérale et de la cavité
glénoïdale de la scapula (omoplate) sur un poulain de 18 mois. Photo 4. Cliché radiographique présentant une fracture
du tubercule supraglénoïdal de la scapula (omoplate) sur un poulain de 2 ans. Cette lésion traumatique apparaît sou-
vent au pré à la suite d’une chute ou de glissade (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).

Maladies des chevaux 227


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LES AFFECTIONS LOCOMOTRICES CHEZ LE CHEVAL

LES AFFECTIONS DU JARRET

Le jarret est une articulation complexe sur le plan ana- tions du jarret aux phénomènes dégénératifs qui ris-
tomique et extrêmement spécialisée au plan fonc- quent d’aggraver la situation et entraînent souvent une
tionnel. Ce massif articulaire constitue le siège le plus déformation globale du jarret, en particulier l’appa-
fréquent des boiteries postérieures. Il est très sollici- rition d’une proéminence à la face postérieure de la
té dans les allures et les exercices sportifs spécialisés, région (improprement nommée « jarde »).
ce qui l’expose à des lésions dégénératives (ostéoar-
throse), mais c’est aussi un site privilégié d’anomalies TRAITEMENT
du développement ostéo-articulaire. Lorsque l’origine de la boiterie a été établie, l’attitu-
de thérapeutique peut conduire à envisager, selon les
PATHOLOGIE DU JEUNE lésions, soit un traitement médical, soit un traitement
La lésion la plus précoce, pouvant apparaître dès les chirurgical.
premières semaines, est représentée par la nécrose Le traitement médical local consiste en l’injection
avasculaire des os des rangées distales (inférieures). dans l’articulation d’anti-inflammatoires pour dimi-
Elle se traduit extérieurement par des jarrets «jardés», nuer la douleur et favoriser l’ankylose spontanée des
présentant une coudure à la jonction tarso-méta- os. Indépendamment de ces traitements le cheval
tarsienne. Ces lésions entraîneront chez l’adulte des peut être soulagé par l’administration par la bouche
déformations prédisposant à l’arthrose de la base du ou par voie intra-veineuse d’AINS (attention au
jarret. contrôle antidopage). En contrôlant le métabolisme
Au cours des premiers mois ou des premières années, osseux, un biphosphonate (Tildren ND) administré par
peuvent apparaître les signes locaux de lésions d’os- voie veineuse, a démontré son efficacité pour rédui-
téochondrose sous la forme de vessigons articulaires. re la douleur osseuse.
Les plus connues sont caractérisées par l’existence de Le traitement chirurgical, réservé à des cas extrêmes,
noyaux d’ossification séparés de l’os dont ils dépen- a pour objectif de créer une fusion (arthrodèse) des
dent (ostéochondrite disséquante). Leur identification os de l’étage distal du jarret; la perte de mobilité (anky-
se fait à l’aide de la radiologie et le traitement consis- lose) s’accompagnant souvent d’une diminution ou
te à les enlever par arthroscopie. d’une disparition de la boiterie.
PATHOLOGIE DE L’ADULTE Dans tous les cas, l’activité du cheval devra être adap-
Les lésions retrouvées chez l’adulte peuvent être soit tée à son degré de boiterie. 
des séquelles des lésions précédemment décrites, soit
des lésions acquises. Ces dernières résultent de l’in-
adéquation entre les contraintes mécaniques impo-
sées à l’articulation d’une part et la résistance (com-
me le métabolisme osseux et cartilagineux) d’autre part.
Les lésions dégénératives (ostéo-arthrose) de l’étage
inférieur du jarret produisent, en cas d’ostéoprolifé-
ration, une déformation en face interne nommée
«éparvin» en terme d’extérieur du cheval. Elles sont
souvent associées à une destruction osseuse ou
ostéolyse. Ces phénomènes dégénératifs entraînent
une douleur articulaire responsable de la boiterie. Le
diagnostic définitif est apporté par la radiographie.
La déformation des os de l’étage distal du jarret peut
faire suite à des anomalies de développement carac-
térisées par un collapsus osseux et un bombement,
voir une fragmentation, de ceux-ci en face interne et
antérieure. Ces anomalies prédisposent les articula- 1

228 Maladies des chevaux


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LES AFFECTIONS DU JARRET

2a 2b

Photo 1. Le jarret subit des contraintes mécaniques très élevées lors de la propulsion. Photo 2a. Vessigons articulaires
du jarret avec forte distension de la fontaine du jarret. Photo 2b. Cliché radiographique présentant un fragment ostéo-
chondral péri-articulaire sur la partie basse du tibia (ostéo-chondrite disséquante du relief intermédiaire de la cochlée
tibiale). Photo 3a. Épaississement de la face interne de la base du jarret, dure à la palpation, indicatrice d’ostéo-arthrose
proliférative de l’étage distal du jarret (éparvin). Photo 3b. Cliché radiographique montrant de sévères remaniements
osseux de l’articulation intertarsienne distale (au milieu des trois espaces horizontaux). Cette lésion d’ostéo-arthrose
est responsable de la déformation externe appelée «éparvin» (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).

3a 3b

Maladies des chevaux 229


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LES AFFECTIONS LOCOMOTRICES CHEZ LE CHEVAL

LES AFFECTIONS DU DOS

La consultation pour dorsalgie est souvent motivée Les lésions des processus articulaires sont aussi fré-
par la constatation de modifications d’allures, de com- quentes que les lésions des processus épineux, et ces
portement et de diminution de performances. Le mal arthropathies synoviales intervertébrales ont toujours
de dos chez le cheval est un trouble fréquemment une expression clinique plus marquée. Elles siègent
rapporté par le cavalier. Souvent seul motif d’une généralement entre la 15e vertèbre thoracique et la
consultation, il peut également être mis en évidence 3e vertèbre lombaire.
à l’occasion d’examens pour d’autres motifs. Les lésions des corps vertébraux sont plus rarement
identifiées; en région thoracique elles se produisent
SYMPTÔMES sous une forme ankylosante (spondylose vertébrale).
Les troubles les plus fréquemment invoqués sont les Celles des disques intervertébraux sont concentrées
défauts d’action: défaut d’engagement, défaut de pro- dans la base de l’encolure et à la jonction lombo-
pulsion : le cheval « ne pousse pas », il a des allures sacrale chez le cheval.
« raides », il ne s’incurve pas sur le cercle, avec, chez
les chevaux de compétition, une diminution du niveau Les douleurs musculaires (ou myalgies) dorsales sont
de performances. Les modifications de comporte- faciles à révéler par la palpation et la pression du dos;
ment sont, elles aussi, diverses: réactions d’hypersen- elles sont souvent associées aux troubles vertébraux
sibilité au pansage et réaction d’intolérance à la mise ostéo-articulaires sous-jacents à des boiteries, même
en place de la selle, au sanglage ainsi qu’au montoir. subcliniques et discrètes, des membres.
Dans les troubles installés de longue date, le cheval
devient rétif, ce qui doit alerter le cavalier. La rétivité RÉEDUCATION
chez le cheval est exceptionnellement gratuite; elle ET TRAITEMENT MÉDICAL
est souvent la manifestation d’une douleur induite par Une dorsalgie a souvent une composante fonction-
des circonstances données, auxquelles le cheval essaie nelle qui entretient ou aggrave les troubles locomo-
de se soustraire en refusant de se soumettre à l’exer- teurs. Une rééducation de la musculature vertébrale,
cice demandé. forte chez le cheval, doit être entreprise par le travail
à pied ou en longe si le cheval supporte mal d’être
LÉSIONS CAUSALES monté, avec comme principe directeur, la mise en
Le mal de dos peut être l’expression douloureuse de élongation, en étirement de la musculature dorsale et
différents types de lésions ostéo-articulaires ou même la diminution des pressions inter-épineuses ou entre
musculaires. les processus articulaires. Ces deux objectifs sont
L’affection la plus connue, peut être parce qu’elle est atteints lorsque la colonne vertébrale thoracique est
la plus facile à diagnostiquer par examen radiogra- en flexion (travail avec abaissement de l’encolure).
phique, est « le conflit de processus épineux »: exis- L’ostéopathie et la kinésithérapie (massages, ultra-
tence d’un contact osseux direct ou affrontement sons…) sont indiquées. Enfin, une aide médicale (infil-
entre deux ou plusieurs processus (ou apophyses) suc- trations, mésothérapie…) peut être nécessaire pour
cessifs. Ce contact entraîne d’une part une douleur permettre au cheval de travailler dans une attitude
due aux pressions anormales qui s’exercent sur les ver- physique et mentale correcte, afin de rompre le cercle
tèbres, d’autre part une diminution de la souplesse de vicieux : douleur - attitude et posture altérées -
la colonne vertébrale par blocage mécanique. contractures - douleur. 

230 Maladies des chevaux


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LES AFFECTIONS DU DOS

1 2

3 4

Photo 1. Forte extension du dos à la réception induisant des contraintes articulaires élevées en région thoraco-
lombaire. Photo 2. Coupe transversale de la région lombaire du cheval montrant la grande épaisseur des masses
musculaires (extenseurs en haut, fléchisseurs en bas) relativement à la taille réduite des vertèbres et de leurs
articulations. Photo 3. Cliché radiographique montrant des lésions évoluées des processus (apophyses) épineux en
région thoracique. Photo 4. Cliché radiographique présentant des lésions d’ostéo-arthrose des processus articulaires
en région lombaire (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).

Maladies des chevaux 231


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LES AFFECTIONS LOCOMOTRICES CHEZ LE CHEVAL

LES AFFECTIONS OSTÉO-ARTICULAIRES


JUVÉNILES
Maladies de l’élevage du cheval, les affections Certaines de ces lésions entraînent une inflamma-
ostéo-articulaires juvéniles (AOAJ) sont une cause tion articulaire ou de la douleur. Ces signes, res-
fréquente de problèmes locomoteurs chez le pou- ponsables de boiterie et de réduction de perfor-
lain et le cheval adulte. Ces affections se manifes- mances, peuvent n’apparaître que lorsque le cheval
tent cliniquement sous trois formes principales : une sera en pleine activité sportive à l’âge adulte.
déformation des membres ou des épiphyses, une D’autres lésions resteront totalement asymptoma-
distension synoviale articulaire et/ou une boiterie. tiques toute la vie du cheval. Le pronostic fonc-
Ces manifestations ne sont pas nécessairement tionnel, donc sportif, de ces lésions dépend essen-
associées et peuvent même être inexistantes mal- tiellement de leur taille et de leur position par
gré la présence de lésions ostéo-articulaires, ce qui rapport aux surfaces articulaires. En effet, plus la
conduit parfois à des découvertes fortuites lors lésion est volumineuse et plus elle est proche de
d’examens radiographiques. l’espace articulaire, plus elle aura de répercussions
sur la mécanique régionale.
ORIGINE DES LÉSIONS Les lésions de collapsus (écrasement) et les dyspla-
Ces affections sont l’expression de contraintes méca- sies (déformations de l’épiphyse) sont rencontrées
niques précocement imposées sur un squelette essentiellement dans l’étage distal du jarret, dans
immature comme celui du poulain. Dans les pre- l’articulation interphalangienne proximale (paturon)
mières semaines de sa vie (et même in utero), le sque- du membre postérieur et dans l’articulation méta-
lette du poulain est particulièrement vulnérable en tarso-phalangienne (boulet postérieur).
raison de son intense vascularisation et de la fragilité
de l’os en cours de formation. La jonction ostéo- Lorsque le collapsus atteint une épiphyse ou les
chondrale (entre l’os et le cartilage) dans laquelle l’os petits os du carpe ou du tarse (jarret) ou lorsque
est peu minéralisé, est très fragile. Son écrasement ceux-ci présentent un défaut de d’ossification
entraîne des compressions vasculaires et une nécrose (hypoplasie), il en résulte une déviation angulaire
osseuse. Les AOAJ regroupent l’ensemble de lésions des membres. En cas de collapsus latéral (externe),
(fragmentation, écrasement, arrachement) affectant l’articulation affectée est déportée à l’intérieur et la
les surfaces articulaires, le bord de ces surfaces, les partie distale (inférieure) du membre est déviée vers
cartilages de croissance (ou épiphysaires) et la résis- l’extérieur (membre en X). Cette anomalie, fréquente
tance des tendons et ligaments du jeune poulain. sur les carpes (mais pouvant affecter les jarrets et
les boulets) est appelée valgus. En cas de collapsus
NATURE DES LÉSIONS médial (interne), l’articulation affectée est déportée
à l’extérieur et la partie distale du membre est déviée
Ainsi, les affections ostéo-articulaires juvéniles peu- vers l’intérieur (membre cambré). Cette anomalie,
vent revêtir différentes formes lésionnelles chez le fréquente sur les boulets (mais pouvant affecter les
cheval. Les principales sont : l’ostéochondrite dissé- carpes et les jarrets) est appelée varus. Ces dévia-
quante, les kystes osseux sous-chondraux, les lésions tions dans un plan latéro-médial peuvent être asso-
articulaires dégénératives juvéniles (collapsus et dys- ciées à une rotation, vers l’extérieur en cas de val-
plasie), l’épiphysite, les déviations angulaires des gus (aplomb panard) ou vers l’intérieur en cas de
membres et certaines formes de « mal de chien ». varus (aplomb cagneux). La conduite à tenir consiste
Les lésions d’ostéochondrite disséquante et les d’abord à contrôler le poids corporel et l’activité.
kystes osseux sous-chondraux sont envisagés dans Le pied sera paré du côté de la concavité et éven-
un chapitre séparé. Une grande partie de ces lésions tuellement une ferrure kinésithérapique asymétrique
n’est pas extérieurement visible quand on examine donnera plus de soutien au membre du côté de la
un poulain et ne peut être identifiée qu’avec la radio- convexité. Lorsque la déviation est marquée et que
graphie. Pratiquement toutes les articulations peu- les cartilages de croissance restent fonctionnels des
vent être atteintes, mais parmi les plus fréquemment techniques chirurgicales simples sont indiquées. Il
affectées figurent les jarrets, les boulets, les grassets est important de noter que les poulains à la nais-
et les épaules. sance présentent un valgus physiologique qui doit

232 Maladies des chevaux


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LES AFFECTIONS OSTÉO-ARTICULAIRES JUVÉNILES

1 2 3

Photo 1. Le poids corporel et l’hyperactivité sont des


facteurs prédisposant aux AOAJ. Photo 2. Hypoplasie
des os de la face externe du carpe accompagné d’un
valgus. Photo 3. Valgus physiologique du carpe gauche et
valgus du carpe droit nécessitant un parage approprié.
Photo 4. Varus du postérieur droit corrigé par une
prothèse collée à extension latérale. Photo 5. Cliché
radiographique montrant une épiphysite distale et
médiale (basse et interne) du radius (photos Jean-Marie
Denoix, Cirale, ENVA). 5

Maladies des chevaux 233


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LES AFFECTIONS OSTÉO-ARTICULAIRES JUVÉNILES

être préservé et que la majorité des déviations angu- Le pied bot (ou pied pinçard) est un défaut d’exten-
laires congénitales (discrètes et modérées) s’amélio- sion interphalangienne lié à une longueur insuffisante
rent spontanément en quelques semaines. du muscle et tendon fléchisseurs profonds du doigt
Les lésions d’épiphysite correspondent à un collap- (perforant) et des ligaments sésamoïdiens collaté-
sus (écrasement) épiphysaire et métaphysaire asso- raux. Il est souvent acquis et apparaît au cours de l’été
cié à des lésions du cartilage épiphysaire (de conju- ou de l’automne de l’année de naissance, quand les
gaison). Elles se manifestent par un épaississement et sols deviennent durs.
un engorgement pouvant être douloureux à la pres- Le traitement de ces affections vise d’abord à recher-
sion, avec ou sans boiterie. Les sites les plus fréquents cher une éventuelle lésion causale dont le défaut
de cette affection sont l’épiphyse distale du radius d’extension serait la conséquence. Le pied bot répond
(au-dessus du genou) et l’épiphyse distale de l’os plus facilement que les autres à une ferrure kinési-
canon (métacarpe ou métatarse), au-dessus du bou- thérapique « à la florentine » en prenant soin de
let. Lorsqu’elle est sévère ou associée à une dévia- remettre les talons à l’appui s’ils ne le sont plus. Pour
tion angulaire de l’articulation correspondante, un la bouleture acquise, on réduira drastiquement la
examen radiographique est indiqué. Le traitement et vitesse de croissance, et on appliquera une ferrure
la prévention consistent à contrôler le poids corpo- élevant les talons, relâchant le tendon perforant, pour
rel et la vitesse de croissance, réviser le régime ali- faciliter l’extension du boulet. L’arqûre congénitale
mentaire, contrôler l’activité et adopter un parage et sera traitée à l’aide de chélateurs du calcium et éven-
éventuellement une ferrure kinésithérapique. tuellement d’attelles. Les formes les plus sévères peu-
Les lésions précédentes étant douloureuses, elles vent nécessiter le recours à des interventions chirur-
induisent l’adoption d’attitudes antalgiques (pour gicales (desmotomies, tendinotomies) spécifiques du
limiter la douleur) par les poulains affectés. Celles-ci type de défaut d’extension.
peuvent induire des angulations articulaires anor- La localisation des lésions ostéo-chondrales (frag-
males, spécialement au niveau du pied et du boulet. mentation, dysplasie, collapsus…) dans les vertèbres
Ces défauts d’extension articulaire sont parfois de l’encolure peut induire une compression de la
improprement désignés sous le terme de contracture moelle épinière cervicale se manifestant par une
tendineuse. ataxie locomotrice (incoordination des mouvements)
Le défaut d’extension articulaire du carpe (genou) est appelée en France le «mal de chien». Cette affection
souvent congénital. Désigné couramment sous le fréquente peut présenter divers degrés de gravité cli-
terme d’arqûre ou d’aplomb brassicourt, il corres- niques dont les plus sévères exposent le poulain
pond à une longueur insuffisante des muscles flé- atteint à des chutes ou même à une incapacité à se
chisseurs du carpe et des ligaments palmaires de lever. Les manifestations locomotrices ressemblent
celui-ci. à celles de l’ébriété (dont la cause est différente) dans
l’espèce humaine. Lorsque cette affection est sus-
Le défaut d’extension articulaire du boulet (boule- pectée, un examen vétérinaire est nécessaire et des
ture) se traduit par une verticalisation du paturon. Il clichés radiographiques sont indispensables pour éta-
peut être congénital ou acquis. Sa forme la plus blir la localisation et la gravité des lésions. 
sérieuse (acquise) affecte les poulains présentant un
excès de croissance osseuse au printemps de l’année
suivant la naissance lors de la pousse de l’herbe, les
muscles et tendons fléchisseurs (notamment super-
ficiels) devenant trop courts par rapport aux rayons
osseux.

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LES AFFECTIONS OSTÉO-ARTICULAIRES JUVÉNILES

Photo 6. Arqûre congénitale des anté-


rieurs. Photo 7. Bouleture acquise
modérée sur l’antérieur droit et sévère
sur l’antérieur gauche (photos Jean-
Marie Denoix, Cirale, ENVA). 6

7 8

Photo 8. Démarche incoordonnée


(ataxie) d’un poulain atteint de « mal
de chien ». Photo 9. Cliché radiogra-
phique montrant un défaut d’aligne-
ment sévère entre la 3e et la 4e
vertèbre cervicale induisant une sté-
nose (rétrécissement) arqué du canal
cervical contenant la moelle épinière
9 (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).

Maladies des chevaux 235


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LES AFFECTIONS LOCOMOTRICES CHEZ LE CHEVAL

L’OSTÉOCHONDROSE

L’ostéochondrose (OC) est une affection juvénile des • le condyle distal du radius, dans le carpe (genou);
surfaces articulaires et des épiphyses, caractérisée par • les surfaces articulaires scapulo-humérales, dans
un défaut d’ossification de l’os sous-chondral et/ou l’épaule;
une fragmentation des surfaces, des marges articulaires • les surfaces articulaires interphalangiennes, dans le
et ou des sites péri-articulaires d’insertion ligamentaire paturon.
et capsulaire. Les manifestations les plus fréquentes sont
l’ostéochondrite disséquante et les kystes osseux ORIGINE
sous-chondraux. Les causes de l’ostéochondrose sont multiples et non
1. Le terme d'ostéochondrite disséquante (OCD) complètement identifiées. Parmi les facteurs incrimi-
désigne des lésions représentées par un fragment ostéo- nés figurent l’hérédité, les lésions ayant une distribu-
cartilagineux isolé (seule la partie osseuse est visible tion différente selon les races. Une alimentation trop
sur les clichés radiographiques), non réuni au reste de riche en énergie et un rapport phospho-calcique
l'os dont il est issu, et qui a tendance à se détacher en inadapté sont prédisposants. Une croissance trop
raison des mouvements de l'articulation (photo s rapide est défavorable à l’intégrité du squelette. Les
6aet 6b). Il peut alors devenir libre dans la cavité arti- conditions d’élevage sont également importantes à
culaire synoviale et, perturbant le fonctionnement arti- considérer: des parcelles trop grandes avec un grand
culaire, se dégradant et générant une inflammation syno- nombre de juments et de poulains ou des sorties irré-
viale, il entraîne des lésions secondaires (traumatiques gulières sont autant de facteurs de risque d’apparition
et dégénératives) des surfaces cartilagineuses. Les sites de lésions.
d'apparition les plus fréquents sont (tableau1):
• le relief intermédiaire de la cochlée tibiale, dorsa- SYMPTÔMES
lement, dans le jarret (photos 6aet 6b); La présence d’une lésion d’ostéochondrose peut se
• les tubercules proximo-palmaires (ou plantaires) manifester par une dilatation des culs-de-sac articu-
de la phalange proximale, dans les boulets ; laires. Les molettes articulaires du boulet et les ves-
• la lèvre latérale de la trochlée fémorale, dans le gras- sigons articulaires tibio-tarsiens (du jarret) sont faciles
set (photo4); à voir. Les vessigons articulaires du grasset sont plus
• la lèvre latérale de la trochlée du talus, dans le jar- difficiles à identifier. Une boiterie n’est pas toujours
ret (photos 6aet 6b). présente. Elle est plus fréquemment associée à des
2. Les kystes osseux sous-chondraux ont été initiale- kystes osseux sous-chondraux qu’à des lésions d’os-
ment interprétés comme des défauts d'ossification de téochondrite disséquante. La mise à l’exercice peut
l'os sous-chondral, situé sous la surface cartilagineu- faire apparaître une boiterie induite par une lésion
se. Secondairement, une étiologie acquise, par ostéo- jusqu’alors asymptomatique. La libération d’un frag-
nécrose avasculaire (ou septique) à la suite de trau- ment ostéochondral peut provoquer une boiterie
matismes ou microtraumatismes de la surface articulaire aiguë, fugace, indépendamment ou non de l’exercice.
(ou une infection) de l’os sous-chondral a été envisa- Ensuite, une ostéoarthrose peut s’installer avec une
gée (dégénérescence de cet os). boiterie chronique ou intermittente, ce qui est
L’os sous-chondral est très important dans le fonc- encore plus fréquent avec les kystes osseux sous-
tionnement de l'articulation car c'est lui qui stabilise chondraux. Parfois, les lésions d’OCD semblent bien
la surface articulaire. Un kyste osseux sous-chondral supportées mais induisent des myosites, des tendi-
entraîne donc des troubles mécaniques qui, associés nites ou des dorsalgies.
à des phénomènes douloureux, sont responsables de Le diagnostic du type de lésion (nodules ostéo-
boiterie. Les principaux sites d'apparition de kystes chondraux péri-articulaires, d’avulsion ligamentaire,
osseux sous-chondraux chez le cheval sont: kystes osseux sous-chondraux) se fait par examen
• les condyles fémoraux ou tibiaux, dans le grasset; radiographique et échographique, ce qui permet
• le condyle métacarpien ou métatarsien, dans les bou- également de déterminer la localisation et la sévérité
lets; (taille) de la lésion.

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L’OSTÉOCHONDROSE

1 2 3 6a

4 5 6b

Photo 1. Distension synoviale des culs-de-sac articulaires du jarret (vessigons articulaires) chez un pur sang de 18 mois.
Photo 2. Sévère lésion d’ostéochondrite disséquante de la trochlée fémorale sur un poulain de 7 mois. Photo 3. Cliché
radiographique de l’épaule : ostéochondrodysplasie (déformation) de la tête humérale sur une jument étrangère de
7 ans. Photo 4. Cliché radiographique du grasset: kyste osseux sous-chondral dans un condyle fémoral. Photo 5. Cliché
radiographique du boulet postérieur présentant 2 nodules ostéo-chondraux péri-articulaires sur un cheval interna-
tional de CSO. Photos 6a et 6b. Clichés radiographiques du jarret, avant et après chirurgie arthroscopique d’exérèse
du nodule ostéochondral périarticulaire du tibia (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).

TRAITEMENT ET PRÉVENTION La conduite à tenir dépend de l’existence ou non de


Le traitement est soit conservateur, soit chirurgical, et signes locaux (distension articulaire, douleur à la mobi-
le choix est difficile: lisation), la présence ou l’absence de boiterie et par
• le traitement conservateur consiste à laisser la lésion les objectifs du propriétaire du cheval (ex. commer-
en place, en adaptant l’utilisation du cheval, en inter- cialisation ultérieure). Pour l’indication chirurgicale, il
venant sur les effets secondaires et en contrôlant l’ar- faut prendre en compte l’articulation atteinte, la loca-
ticulation régulièrement; lisation et la taille de la lésion et ses rapports avec le
• le traitement chirurgical consiste en l’exérèse (retrait) site lésionnel (fixée, détachée, ou libre).
des fragments ostéochondraux libérés ou risquant de La prophylaxie de l’OCD s’appuie sur le contrôle des
se détacher. Un curetage du site lésionnel, puis un causes. Quatre paramètres majeurs sont à maîtriser: la
lavage articulaire sont réalisés. Cette intervention est génétique, l’alimentation, la conduite d’élevage et le
réalisée par arthroscopie, technique chirurgicale peu dépistage précoce par radiographie dans les élevages
invasive, avec de bons résultats. particulièrement affectés. 

Maladies des chevaux 237


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LES AFFECTIONS LOCOMOTRICES CHEZ LE CHEVAL

L’OSTÉO-ARTHROSE
(ARTHROPATHIE DÉGÉNÉRATIVE)
Cette affection dégénérative se caractérise par une liorée sur sol mou et en ligne droite. Pour les articula-
détérioration du cartilage et des modifications de l’os tions hautes, la boiterie est plus homogène dans les
et des tissus mous articulaires. L’inflammation de la différentes situations. La flexion préalable de l’articu-
synoviale et de la capsule articulaire est toujours pré- lation atteinte (test de flexion dynamique) est posi-
sente dans « l’affection dégénérative articulaire du tive, en particulier si le cheval est en activité. Les anes-
cheval» (ostéo-arthrose ou arthrose). thésies diagnostiques peuvent être utiles pour
confirmer l’origine de la douleur: une anesthésie ner-
MANIFESTATIONS ET SYMPTÔMES veuse au-dessus de l’articulation lésée supprime la boi-
Il existe plusieurs types d’affections dégénératives arti- terie, mais une anesthésie intra-articulaire n’est pas
culaires en fonction de l’anatomie et des contraintes systématiquement positive, en particulier si l’activité
biomécaniques. du cheval est réduite.
Dans les articulations à grande mobilité (boulet, par-
tie haute du jarret), les premiers stades sont caracté- DIAGNOSTIC PAR IMAGERIE
risés par une synovite produisant une quantité exces- Le diagnostic définitif et la documentation des lésions
sive de liquide synovial responsable de dilatation des nécessitent le recours à des examens par imagerie.
culs-de-sac (récessus) articulaires (molettes ou vessi- La radiographie est la technique de première intention
gons selon l’articulation). Ensuite, apparaissent des pour le diagnostic des arthropathies; elle donne une
ostéophytes péri-articulaires qui peuvent déformer information précise sur l’os sous-chondral et les marges
l’articulation. Enfin, les lésions cartilagineuses peuvent articulaires. Elle est moins sensible pour détecter des
devenir visibles radiographiquement et échographi- lésions cartilagineuses précoces et ne permet pas
quement; leur aggravation peut conduire à une dis- d’identifier les lésions capsulaires et ligamentaires.
parition complète du cartilage articulaire et l’affron- L’arthrographie, procédé consistant à injecter un pro-
tement direct des os sous-chondraux. Une forme duit de contraste dans l’articulation pour mieux voir le
particulière d’ostéo-arthrose de ces articulations cartilage et les ménisques a laissé place à des procédés
mobiles est l’ostéolyse sous-chondrale de surcharge moins invasifs et plus informatifs comme l’échographie.
pouvant évoluer selon un mode progressif lent ou En raison de sa capacité à diagnostiquer les lésions des
rapide après un traumatisme articulaire. tissus mous, de son caractère totalement non invasif
Dans les articulations à faible mobilité, (telles que et de sa très bonne tolérance par le cheval, l’échographie
celles de l’étage inférieur du jarret et celles de la est devenue la technique de choix, en complément de
colonne vertébrale) l’ostéolyse de l’os sous-chondral la radiographie, pour le diagnostic des lésions articu-
est la première des manifestations, en particulier sous laires. Elle permet de mesurer l’épaisseur du cartilage
l’angle radiographique. Vient ensuite l’amincissement articulaire, de démontrer des lésions capsulaires, liga-
de l’espace cartilagineux; les lésions des tissus mous mentaires et méniscales, de voir le liquide synovial
articulaires (membrane synoviale et capsule) accom- (aspect, quantité) et la membrane synoviale (épaisseur,
pagnent le processus dégénératif. prolifération, fibrose). Elle a permis d’énormes progrès
Cliniquement l’ostéo-arthrose est caractérisée par la dans le diagnostic des arthropathies de toutes les arti-
chronicité et des signes dont l’intensité varie selon la culations des membres et de la colonne vertébrale.
nature des lésions et l’activité du cheval. Les manifes- Les techniques modernes comme l’IRM et la scinti-
tations sont toujours plus sévères en cas d’atteinte de graphie peuvent apporter des compléments d’infor-
l’os sous-chondral et sont exacerbées par des séances mation précieux pour le diagnostic des arthropathies.
de travail intense ou dans des conditions inadaptées Grâce à l’utilisation d’un produit radioactif injecté par
(ex. sols durs). voie intraveineuse, la scintigraphie est particulièrement
Les signes inflammatoires locaux sont la distension indiquée chez les chevaux sportifs hautement sollici-
synoviale, la chaleur, et la douleur à la mobilisation tés. Elle permet de déceler des lésions osseuses non
(flexion) articulaire. La douleur articulaire des régions visibles à l’examen radiographique comme une contu-
basses (en dessous du carpe et du jarret inclus) pro- sion osseuse ou une fracture de fatigue de l’os sous-
voque une boiterie exacerbée sur le cercle dur et amé- chondral.

238 Maladies des chevaux


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L’OSTÉO-ARTHROSE (ARTHROPATHIE DÉGÉNÉRATIVE)

1 2

4a 4b 4c

Photo1. Dégénérescence cartilagineuse étendue sur la face dorsale (antérieure) du condyle métacarpien (articulation du
boulet). Photo2. Dégénérescence cartilagineuse étendue et ulcération de l’os sous-condral sur la face palmaire (posté-
rieure) du condyle métacarpien (articulation du boulet) Photo3. Une molette articulaire du boulet est le reflet d’une
synovite, souvent chronique de l’articulation. En cas de boiterie et de chaleur, elle doit orienter des investigations sur
cette région. Photo4a. Vessigon articulaire médial (interne) de l’articulation fémoro-tibiale. En cas de boiterie posté-
rieure, ce signe doit conduire à un examen radiographique et échographique du grasset. Photo4b. Cliché radiographique
du grasset de face (incidence caudo-crâniale) montrant un gros ostéophyte médial (interne, >) sur le condyle fémoral.
Photo4c. Image échographique de la même région montrant un l’ostéophyte médial (interne), mais aussi une lésion
méniscale (>>) et un épanchement de synovie chargé de débris tissulaires) (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).

Dans les régions basses des membres, l’IRM est la tech- La gestion des arthropathies dégénératives chez le
nique la plus sensible pour la détection de l’œdème et cheval fait appel à des moyens d’entretien, de ferrure,
de la sclérose osseux sous-chondraux. Elle permet d’éva- de travail mais aussi à des moyens médicaux et éven-
luer le cartilage dans des régions inaccessibles à tuellement chirurgicaux.
l’échographie. Entretien du cheval et gestion de l’activité
La mise au repos n’est pas conseillée pour la gestion
GESTION ET TRAITEMENT des arthropathies dégénératives. Au contraire, il faut
L’existence d’une ostéo-arthrose chez un cheval ne maintenir un degré d’exercice compatible avec les
signifie pas la fin de sa carrière sportive ou de son uti- lésions et le niveau de douleur articulaire afin de pro-
lisation. Beaucoup de chevaux peuvent rester perfor- mouvoir l’adaptation aux contraintes mécaniques de
mants avec des arthropathies, mais ils le restent d’au- la locomotion et éviter la déminéralisation osseuse.
tant plus avec des aménagements de leur mode L’objectif est de trouver le niveau et le type d’exercices
d’utilisation. qui permettent au cheval de travailler dans le confort.

Maladies des chevaux 239


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L’OSTÉO-ARTHROSE (ARTHROPATHIE DÉGÉNÉRATIVE)

À ce titre trois facteurs doivent être pris en considé- culation stable et peu mobile comme l’étage distal du
ration : tarse lors d’éparvin. L’acide hyaluronique a une action
1. Le poids corporel du cheval ne doit pas être exces- lubrifiante de la membrane synoviale. Il est utilisé seul
sif: il est important de limiter la surcharge articu- ou en association avec un corticoïde. Son action
laire. directe est le traitement de la synovite, voire de la cap-
2. Les sols d’exercice doivent être choisis en fonction sulite. Il n’a pas d’action directe sur le cartilage, mais
des manifestations du cheval; en général les sols un rôle indirect, protecteur, en neutralisant les enzymes
souples sont plus adaptés aux chevaux atteints d’ar- destructrices. Les trois ou cinq jours suivant l’injection,
thropathies. Le travail sur les cercles doit être réduit le cheval est promené au pas. Il ne doit pas courir avant
pour limiter les rotations génératrices de douleur. dix à quinze jours.
3. La ferrure doit être légère, peu épaisse et privilé- Plus récemment se sont développées de nouvelles tech-
gier l’appui sur les parties saines de l’articulation par niques telles que les injections d’IRAP (sérum enrichi en
une branche couverte de ce côté et une branche antagoniste d’interleukine), à vocation anti-inflamma-
biseautée du côté le plus lésé. toire en inhibant les médiateurs de l’inflammation.

TRAITEMENTS MÉDICAUX TRAITEMENTS CHIRURGICAUX


• Traitement par voie générale L’arthroscopie consiste à visualiser directement les struc-
tures articulaires à l’aide d’un endoscope introduit dans
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (A.I.N.S.), tels la cavité synoviale et, éventuellement, d’intervenir sur
que la phénylbutazone, qui réduit le niveau de dou- les lésions. En complément des autres techniques d’ima-
leur et restaure la mobilité articulaire peuvent être gerie, elle permet de faire un état des lieux des lésions
utiles à faible dose et sur des périodes courtes pour et de leur étendue.
gérer les phases douloureuses.
Le curetage chirurgical du cartilage et de l’os est une
Les glucosaminoglycanes polysulfatés ont un rôle actif technique qui vise à enlever la portion de cartilage for-
sur la réparation cartilagineuse. Ils sont maintenant prin- tement lésée et à promouvoir la formation d’un néo-
cipalement utilisés en injections intra-musculaires et cartilage. En général, on obtient ainsi un fibrocartilage.
sont indiqués dans le post-opératoire des chirurgies arti- Cette technique est mise en œuvre sur des lésions de
culaires lorsque le cartilage est fortement atteint. faible étendue et sur des chevaux âgés de plus de deux
• Traitement intra-articulaire ans. La convalescence est de plusieurs mois.
Le lavage articulaire a pour but d’éliminer de l’articu- Dans des cas extrêmes, non gérables par les moyens
lation les enzymes destructrices et les fragments car- conventionnels, l’arthrodèse peut être proposée en solu-
tilagineux. Il est réalisé par le passage de un à trois litres tion ultime. Cette chirurgie vise à souder (par forage,
de solution de Ringer dans l’articulation, sous anesthésie vissage ou pose de plaques) une articulation trop déla-
locale ou sous anesthésie générale, toujours avec des brée pour guérir, douloureuse, et ne remplissant plus
conditions d’asepsie (stérilité) chirurgicale. Ce traite- sa fonction. Elle est effectuée sur des articulations peu
ment réduit la synovite et limite la dégradation carti- mobiles et supportant de fortes charges. Certaines
lagineuse; il est réalisé seul ou en complément d’une formes graves d’éparvin ou d’arthropathie interpha-
chirurgie sous arthroscopie. langienne proximales sévères au niveau des paturons
Les injections intra-articulaires (appelées faussement peuvent faire partie des indications. Après ce type de
« infiltrations ») sont à réaliser dans les mêmes condi- chirurgie lourde, la convalescence est de plusieurs mois.
tions d’asepsie, et après un bilan clinique, radiographique
et échographique complet de l’articulation en cause. TRAITEMENTS EXTERNES
Les corticoïdes ont une action sur la synoviale et limi- PAR VOIE CUTANÉE.
tent la sécrétion de synovie de mauvaise qualité, néfas- • Pommades
te pour le cartilage. Ils sont utilisés avec précaution, à Les traitements et soins locaux ont une grande impor-
faible dose, quand la synovite domine (synovie très liqui- tance. Dans la phase aiguë des synovites ou des cap-
de et sous pression à la ponction), quand l’examen radio- sulites, les douches froides sont indiquées. L’applica-
graphique ne montre pas d’image dégénérative ostéo- tion de diméthylsulfoxyde (D.M.S.O.) associé ou non
chondrale, et quand l’articulation n’est pas instable. aux corticoïdes, a une action anti-inflammatoire; elle
L’exercice ne doit pas être forcé à la suite de ces trai- doit être faite, sans frotter, sur le pourtour de l’arti-
tements dont les résultats sont spectaculaires. Le choix culation atteinte. Une heure après cette application, un
du corticoïde et de son excipient est important, la pred- emplâtre d’antiphlogistine est maintenu en place sous
nisolone, la bétaméthasone, la fluméthasone sont les bandage pour 24 heures. Ce traitement peut être mis
mieux tolérés. On pourra utiliser des corticoïdes plus en place pour une période de huit jours, il nécessite une
agressifs comme la triamcinolone pour traiter une arti- peau saine et sans dermite.

240 Maladies des chevaux


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L’OSTÉO-ARTHROSE (ARTHROPATHIE DÉGÉNÉRATIVE)

6b

6a

7 8a 8b

Photo 5. Cliché radiographique de face (incidence dorso-palmaire) d’un jarret atteint d’éparvin. L’espace articulaire
intertarsien distal montre une ostéolyse sous-chondrale (déminéralisation) étendue (>). Photo 6a. Cliché radiogra-
phique du boulet de face (incidence dorso-palmaire). Le condyle médial présente une ostéolyse sous-chondrale (v).
Photo6b. Image échographique du condyle métacarpien réalisée sur le boulet en flexion démontrant l’absence de
cartilage (V) et l’ostéolyse sous-chondrale (X). Photo 7. Coupe transversale du boulet en Imagerie par Résonance
Magnétique démontrant des plages de sclérose osseuse (<) du condyle métacarpien. Photo 8a. Injection intra-arti-
culaire du boulet pour le traitement d’une synovite métacarpo-phalangienne. Photo 8b. Injection intra-articulaire du
jarret pour le traitement d’un éparvin (ostéo-arthrose de l’étage distal du tarse) (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).

Dans la phase subaiguë, on recherche une action hyper- convalescence après un vésicatoire est d’au moins six
hémiante (augmentation de la vascularisation) et anal- semaines. Les feux sont des cautérisations à chaud, en
gésique. Pour cela, on applique des embrocations ou raies ou en pointe, qui laissent des cicatrices indélé-
«blisters» (produits irritants appliqués sur la peau pour biles. La cryothérapie est une cautérisation à froid qui
traiter une lésion sous jacente) qui sont modérément laisse des poils blancs. Les études histologiques mon-
inflammatoires, tous les jours pour une période de huit trent que ces techniques induisent la formation de
jours puis deux fois par semaine pour une période de tissus cicatriciels plutôt néfastes et le mode d’action
un à plusieurs mois. Durant ces traitements le cheval n’est toujours pas connu. La douleur est importante
est maintenu à l’exercice de réduit à normal en fonc- sur une durée de huit jours, le membre opposé doit
tion de l’état de son articulation. être traité aussi et la convalescence est de trois mois
• Vésicatoires et cautérisation au moins. L’immobilisation articulaire n’est certai-
Dans la phase chronique et après récidive, on applique nement pas la seule action de ces cautérisations.
parfois les vésicatoires ou feux. Il s’agit de thérapeu- Vraisemblablement, la sensibilité locale doit être
tiques inflammatoires toujours utilisées, très contro- diminuée de façon plus progressive, plus durable
versées. Les vésicatoires en général à base de poudre qu’avec les analgésiques classiques, ce qui permet
de cantharides (insectes) doivent être utilisés sur une d’améliorer la locomotion et donc de supprimer les
peau rasée et selon un protocole très strict; s’ils sont traumas répétés.
de bonne qualité et bien appliqués, ils ne laissent pas Toutes ces thérapeutiques ont une action directe sur
de cicatrice. Ils induisent un apport cellulaire profond les tissus mous articulaires mais aucune action directe
qui restructure les tissus mous péri-articulaires. La sur le cartilage. 

Maladies des chevaux 241


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LES AFFECTIONS LOCOMOTRICES CHEZ LE CHEVAL

LÉSIONS OSTÉO-ARTICULAIRES
ET TENDINEUSES DU PIED
La maladie naviculaire (syndrome podotrochléaire) et brutale. Cette boiterie est plus marquée à froid, sur
l'arthropathie de l'articulation interphalangienne dis- sol dur et quand le cheval fait une volte à main cor-
tale (AIPD) sont les causes les plus connues de boite- respondante. Elle est caractérisée par une diminu-
rie chronique de pied. Les contraintes biomécaniques tion de propulsion (réduction de la phase postérieure
(travail sur un sol dur ou irrégulier, travail sur des de la foulée) surtout visible au pas. Au repos, le che-
cercles serrés), un déséquilibre latéro-médial chro- val adopte une attitude antalgique en pointant le
nique du sabot ou encore une pince longue peuvent membre le plus atteint vers l’avant et sur le côté (en
être responsables de ces affections. abduction). Du côté le plus affecté, le pied s’atro-
Les progrès réalisés en échographie et en imagerie par phie : il est plus étroit, plus vertical, les talons sont
résonance magnétique (IRM) ont démontré que les plus hauts que sur le pied opposé, et la sole plus
lésions du tendon fléchisseur profond du doigt (TFPD) concave. Le test de la planche (test d’extension inter-
et des ligaments du pied doivent être considérées en phalangienne) est positif, comme le test de flexion
première ligne dans le diagnostic différentiel des boi- digitale en période d’activité du cheval. L’anesthésie
teries basses sans lésions radiographiquement visibles. nerveuse digitale distale est positive (elle supprime
la boiterie), de même que l’anesthésie de la bourse
Les lésions des ligaments collatéraux (LC) et celles podotrochléaire, et parfois celle de l’articulation
d’autres ligaments du pied peuvent aussi induire une interphalangienne distale.
boiterie qui peut être confondue avec une arthropa-
thie de l'AIPD ou un syndrome podotrochléaire. Selon les formations anatomiques atteintes, plusieurs
types peuvent être reconnus. Les types les plus cou-
L'APPAREIL PODOTROCHLÉAIRE rants sont: tendineux, ligamentaire (desmopathies des
ET SES LÉSIONS ligaments sésamoïdiens) et articulaire.
L’appareil podotrochléaire (poulie du pied) est cen- SYNDRÔME PODOTROCHLÉAIRE
tré autour de l’os sésamoïde distal (os naviculaire) qui
forme une véritable poulie pour le tendon fléchisseur DE TYPE ARTICULAIRE
profond du doigt (TFPD) afin de soutenir la phalange Le type articulaire se manifeste radiographiquement
moyenne. Il assure ainsi la stabilité interphalangienne par une distension des fossettes synoviales distales
distale et l’acte ultime de propulsion par la flexion (images en ballonnets) de l'os sésamoïde. Il est asso-
interphalangienne qui produit la bascule du pied. Il est cié à une arthropathie interphalangienne distale.
formé de cet os, du tendon fléchisseur TFPD (ou per-
forant), des ligaments sésamoïdiens (collatéraux, SYNDRÔME PODOTROCHLÉAIRE
proximal et distal), de la bourse podotrochléaire et DE TYPE TENDINEUX
du ligament annulaire digital distal. Quelle que soit Lorsqu’elle est récente, une tendinopathie suprasé-
la formation anatomique lésée (souvent plusieurs samoïdienne du TFPD (en haut de l’os sésamoïde dis-
lésions co-existent), les signes de la boiterie sont les tal) induit des images hypoéchogènes (sombres) et un
mêmes et le cheval présente au pas une diminution épaississement diffus ou localisé à l’échographie. Lors
de la propulsion du membre affecté il est plus boi- de lésions chroniques, on observe souvent des spots
teux sur le cercle dur et amélioré sur sol mou. Ce sont hyperéchogènes (blancs) dans le tendon, faciles à iden-
ces manifestations qui, lorsqu’elles sont reliées à une tifier. La mise en évidence d’une asymétrie de taille
lésion d’une ou plusieurs formations de l’appareil entre les deux lobes et de changements d'échogéni-
podotrochléaire, constituent le syndrome podotro- cité documentés en coupes longitudinale et trans-
chléaire, anciennement «maladie naviculaire», appel- versale et la comparaison des deux pieds permettent
lation évoquant une lésion osseuse alors que l’on sait d’établir un diagnostic de certitude.
maintenant que la plupart des lésions affectent les Les tendinopathies infrasésamoïdiennes du TFPD (en
formations tendineuses et ligamentaires. bas de l’os sésamoïde distal) induisent un épaississe-
Les manifestations cliniques se traduisent par une ment et des changements de l'échogénicité de la par-
boiterie, uni ou bilatérale, d’apparition généralement tie distale du tendon. Dans les enthésopathies distales
progressive, entre 6 et 10 ans, mais parfois de façon du TFPD, la surface d'insertion sur P3 (facies flexoria)

242 Maladies des chevaux


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LÉSIONS OSTÉO-ARTICULAIRES ET TENDINEUSES DU PIED

1 2

Photo1. Coupe sagittale du pied. 1- Phalange proximale;


2- Phalange moyenne; 3- Phalange distale; 4- Os sésa-
moïde distal (os naviculaire) ; 5- Ligament sésamoïdien
proximal; 6- Ligament sésamoïdien distal; 7- Tendon flé-
chisseur profond du doigt; 8- Ligament annulaire digital dis-
tal ; 9- Coussinet digital. Photo 2. Vue latérale des
articulations du pied; 1- Phalange proximale; 2- Phalange
moyenne; 3- Phalange distale; 4- Os sésamoïde distal (os
naviculaire); 5- Ligament collatéral de l’articulation inter-
phalangienne distale; 6- Ligament sésamoïdien collatéral;
7- Ligament collatéral de l’articulation interphalangienne
proximale; 8- Cartilage ungulaire (fibro-cartilage complé-
mentaire). Photo 3. Cliché radiographique de profil du
pied: ostéolyse marquée de l’os sésamoïde distal. Photo4.
Lésion suprasésamoïdienne du lobe médial du TFPD.
Photo 4a. coupe échographique transversale 1- Lobe
3 médial du TFPD, 2- Bourse podotrochléaire: synovite chro-
nique, 3- Condyle distal de la phalange moyenne. Photo4b.
coupe IRM en séquence T2 montrant les mêmes lésions et
soulignant la distension liquidienne de la bourse podo-
trochléaire (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).

4a 4b

Maladies des chevaux 243


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LÉSIONS OSTÉO-ARTICULAIRES ET TENDINEUSES DU PIED

est irrégulière et l'os sous-jacent devient échogène. ou articulaire évoluée ou à une fracture non stabili-
Les tendinopathies sésamoïdiennes associent des sée) et traumatique; les fractures de l’os sésamoïde
lésions ostéoprolifératives ou ostéolytiques sur la face distal (faisant suite à un mouvement exagéré de rota-
palmaire de l'os sésamoïde distal (facies flexoria), une tion interphalangienne) ne sont pas rares, elles sont
bursite podotrochléaire et des lésions ulcératives ou observées sur les membres antérieur et postérieur. Les
érosives du tendon fléchisseur profond du doigt. types composites associant différents types élémen-
taires précédemment énoncés sont fréquents.
SYNDRÔME PODOTROCHLÉAIRE
DE TYPE LIGAMENTAIRE GESTION ET TRAITEMENT DU
Chaque ligament de l’appareil podotrochléaire peut SYNDRÔME PODOTROCHLÉAIRE
être lésé. Les desmopathies sésamoïdiennes La gestion d’un cheval atteint de syndrome podotro-
(« entorses du pied ») induisent un épaississement et chléaire passe avant tout par une ferrure kinésithéra-
une réduction d’échogénicité à l’échographie. Sou- pique, un sol de travail approprié et la réduction des
vent les lésions portent sur la zone d’insertion exercices sur le cercle ou la volte.
(enthèse) du ligament sur l’os sésamoïde distal. Dans En raison de la biomécanique spécifique de l’appareil
ces enthésopathies sésamoïdiennes, la surface de l'os podotrochléaire, le même type de ferrure thérapeu-
d’insertion devient irrégulière et l'os sous-jacent est tique sera utilisé quelle que soit la nature des lésions.
échogène en raison de la déminéralisation osseuse Comme le TFPD et les ligaments de l’appareil podo-
visible également en radiographie. trochléaire subissent le maximum de tension et appli-
quent le maximum de contraintes sur l’os sésamoïde
SYNDRÔME PODOTROCHLÉAIRE distal à la fin de la propulsion, juste avant le décolle-
DE TYPE OSSEUX ment des talons, la ferrure kinésithérapique à effet
Les types osseux sont généralement plus évolués; ils dynamique sur sol réactif doit faciliter le roulement
sont: sclérosant (condensation de la substance spon- antérieur et soutenir l’arrière du pied. Le roulement
gieuse de l’os et épaississement du cortex palmaire), en mamelles est important pour les chevaux de sport
kystique (faisant souvent suite à une forme tendineuse travaillant souvent sur le cercle. Plusieurs degrés d’ef-

5 7

Photo5. Fers kinésithérapiques à effet dynamique sur sol réactif pour la gestion des lésions du TFPD et des ligaments
sésamoïdiens et plus généralement pour toute expression clinique de syndrome podotrochléaire Photo6. Enthésopathie
proximale du ligament collatéral latéral en regard de sa fosse d’insertion à l’extrémité distale de la phalange moyenne
(P2), caractérisée essentiellement par trois foyers d’ostéolyse au fond de la fosse d’insertion ligamentaire (côté droit des
images). Image de gauche: coupe IRM transversale en séquence écho de gradient T1. Image de droite: coupe anatomique
transversale post mortem montrant la même lésion. Photo7. Fer kinésithérapique à effet dynamique sur sol réactif pour
la gestion des desmopathies collatérales digitales du cheval. La branche couverte est placée du côté lésé; la branche et
l’éponge biseautées sont placées du côté opposé (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).

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LÉSIONS OSTÉO-ARTICULAIRES ET TENDINEUSES DU PIED

ficacité, combinant soutien postérieur et roulement L'ARTHROPATHIE


antérieur peuvent être utilisés selon l’expression cli-
nique et l’âge du cheval. INTERPHALANGIENNE DISTALE
Le traitement médical par voie générale fait appel DÉGÉNÉRATIVE
aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS, dont Cette affection articulaire dégénérative (ostéo-
les plus anciens sont la phénylbutazone et l’aspirine) arthrose) peut faire suite à un déséquilibre chro-
administrés par voie veineuse ou orale, pour favori- nique du pied ou à des lésions juvéniles (voir cha-
ser la poursuite d’une activité régulière adaptée aux pitre AOAJ) ou encore aux lésions ligamentaires et
capacités du cheval. Il faut souligner que les chevaux tendineuses précédentes. Elle est souvent accom-
traités avec ces produits ne peuvent participer à des pagnée d’une molette articulaire dorsale en cou-
épreuves en compétition dans le cadre de la régle- ronne et se traduit par une boiterie aggravée sur sol
mentation antidopage. Pour toute forme à compo- dur et sur le cercle, et améliorée sur sol mou.
sante osseuse, les biphosphonates (Tildren ND) sont Outre cette anomalie visible de profil, les signes
indiqués pour réduire la déminéralisation et la dou- radiographiques comprennent des ostéophytes péri-
leur osseuses. En complément de ces traitements de articulaires et en fin d’évolution, un amincissement
base, la bursite podotrochléaire peut être traitée par de l’épaisseur du cartilage articulaire. Échographi-
injection in situ d’anti-inflammatoires et/ou d’acide quement, les signes indicateurs d'arthropathie dégé-
hyaluronique. nérative de l'AIPD sont plus précoces et incluent une
Pour les fractures, le traitement peut être conserva- distension synoviale des récessus dorsal et proximo-
teur (notamment en cas de fracture ancienne ou sans palmaire de l'AIPD et des ostéophytes péri-articu-
déplacement) avec une ferrure kinésithérapique, ou laires sur les marges des phalanges distale et
chirurgical par ostéosynthèse ou extraction de cer- moyenne et sur l’os sésamoïde distal. L’IRM permet
tains fragments osseux. de démontrer des lésions de dégénérescence carti-
Le recours à la névrectomie ne doit être envisagé qu’en lagineuse non visualisables à la radiographie et à
dernier lieu et après avoir considéré les inconvénients l’échographie.
et les risques de cette intervention (récidives, soins La gestion et le traitement de cette affection pas-
des pieds, perte de sensibilité des pieds, risque de sent également par une ferrure kinésithérapique
chute du sabot ou de rupture du tendon perforant) et (roulante, avec un biseau marqué en pinces et en
après en avoir prévenu le propriétaire du cheval. Cette mamelles), un sol de travail souple et la réduction
intervention est interdite pour les chevaux de com- des exercices sur le cercle ou la volte. Le recours
pétition en sports équestres et en courses. aux AINS est utile pour gérer les crises douloureuses
et de faibles doses espacées rendent plus confor-
LÉSIONS DES LIGAMENTS tables les chevaux non-compétiteurs. Les glycosa-
COLLATÉRAUX minoglycanes par voie générale (IM) réduisent la
Des desmopathies (entorses) des ligaments collaté- dégénérescence cartilagineuse. Localement, l’in-
raux peuvent être rencontrées à la face médiale ou flammation peut être traitée par injection intra-arti-
latérale de l'AIPD sur les antérieurs et les postérieurs. culaire de corticoïdes à doses chondro-protectrice,
Sur environ la moitié des patients, un traumatisme d’acide hyaluronique ou à l’aide de nouveaux pro-
(glissade, torsion, trébuchement) a été rapporté avant cédés tels que l’IRAP. 
l'examen; dans les autres cas, le motif d’examen était
une boiterie d’apparition chronique, insidieuse ou
intermittente. Sur les radiographies, la plupart des
membres affectés présentent des enthésophytes, une
ostéolyse ou parfois une fracture d'avulsion sur une
attache ligamentaire distale et/ou proximale du liga-
ment lésé. Dans les cas évolués, une arthropathie inter-
phalangienne distale secondaire avec prolifération
d'ostéophytes périarticulaires est souvent présente.
L’objectif de la ferrure kinésithérapique à effet dyna-
mique sur sol réactif est de réduire la tension du liga-
ment affecté en limitant la pénétration du pied du
même côté et en favorisant le roulement du côté
opposé.

Maladies des chevaux 245


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LES AFFECTIONS LOCOMOTRICES CHEZ LE CHEVAL

PATHOLOGIE DU SABOT
ET NOTIONS DE MARÉCHALERIE

BIOMÉCANIQUE DU PIED sésamoïde distal) lors de la propulsion, il faut favori-


ser le roulement antérieur du pied par une pince rele-
Au cours de la phase d’appui d’un membre, le pied
vée ou un fort biseau.
assure trois fonctions successives: l’amortissement, le
support et la propulsion. Le sabot sain amortit les PRINCIPALES AFFECTIONS
chocs et supporte la charge en se déformant grâce à
la souplesse de la corne (écartement des talons de DU SABOT ET DU CHORION
plusieurs millimètres). Si les chocs sont trop brutaux (MEMBRANE KÉRATOGÈNE)
sur une piste dure, les vibrations du pied et des pha- DÉFAUT DE CROISSANCE
langes peuvent provoquer des lésions osseuses, arti- ET DE QUALITÉ DE LA CORNE
culaires ou tendineuses. Pendant la phase de support,
la répartition des forces d’appui sur la face solaire du • Corne cassante
sabot n’est pas uniforme. La paroi du sabot qui repose La souplesse et la continuité structurale de la corne
sur le fer supporte la majorité des efforts, la fourchette saine assurent l’amortissement des chocs et la pro-
et la sole n’assurant qu’une faible part de cette fonc- tection du pied contre les souillures du sol. Toutefois,
tion. Dès l’impact du pied sur le sol, les quartiers et les le sabot peut subir des attaques mécaniques (abrasion
talons sont davantage chargés (60%) que les mamelles par du sable silicieux, traumatismes par des cailloux)
et la pince. Un pied fuyant (angle du pied très infé- et chimiques (sol détrempé, acide ou basique) qui
rieur à 55°) sera surchargé en talon (70% de la charge dégradent la structure et la protection naturelles de
et plus) ce qui favorise les douleurs postérieures. La la corne. Des carences alimentaires en protéines riches
partie médiale du sabot supporte davantage d’efforts en acides aminés soufrés (méthionine et cystéine), en
que le côté latéral. À l’intérieur du sabot, la phalange vitamine B (biotine, acide pantothénique), en calcium
distale est normalement soumise à trois forces qui et en zinc entravent la bonne synthèse des consti-
s’équilibrent : l’appui de la phalange distale, la sus- tuants de la corne qui devient moins souple et moins
pension à la paroi par l’adhérence dermo-épider- résistante. Une supplémentation alimentaire raisonnée
male et la tension du tendon fléchisseur profond de ces éléments améliore l’avalure et la qualité de la
(perforant). kératogénèse. De la biotine peut être distribuée (25 à
30mg/jour pendant 6 mois) pour améliorer la qualité
Les contraintes mécaniques de l’amortissement et du
support soulignent l’importance d’une ferrure amor- physique et mécanique de la paroi.
tissante constituée d’un fer léger plutôt en alliage • Seime et paroi dérobée
d’aluminium ou en polymère synthétique et com- La perte de souplesse de la corne de la paroi et des
portant une plaque amortissante interposée entre le talons favorise la formation de fissures (ou «seimes»)
fer et la paroi. Un fer biseauté sur toute la rive à partir du bord distal ou du bord proximal de la paroi
externe réduit les mouvements articulaires. Une sous l’effet des forces d’appui. Si la corne est ramol-
plaque en cuir chromé épais (4-5 mm) ou en caout- lie en permanence par l’humidité, le bord distal de la
chouc synthétique viscoélastique procure une bonne paroi s’évase progressivement pour constituer une
protection contre les effets détériorants des vibra- paroi dérobée dont la corne éclate facilement. Pour
tions. Ce type de ferrure est indiqué pour la préven- limiter la progression de la seime vers le bourrelet, il
tion des boiteries chez les chevaux de sport, des convient de la « barrer » en creusant à la reinette le
lésions osseuses et de l’arthrose des articulations haut de la fissure et de ménager une suppression
inter-phalangiennes. d’appui de la paroi (sifflet) en regard du volet posté-
Lors de la propulsion, le pied bascule vers l’avant rieur de la seime. Si les détériorations de la paroi sont
sous l’action du perforant. C’est la pince et la région profondes et étendues, il faut consolider la corne
antérieure du podophylle qui subissent alors le maxi- avec de la résine et des languettes de renfort.
mum de contraintes; plus la pince est longue, plus • Encastelure
importante sera la force nécessaire au tendon perfo- Si les efforts d’appui normalement supportés par les
rant pour assurer cette bascule du pied. Pour réduire régions postérieures du sabot viennent à diminuer
la tension de ce tendon (donc la pression sur l’os pendant une période prolongée (douleur, maladie

246 Maladies des chevaux


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PATHOLOGIE DU SABOT ET NOTIONS DE MARÉCHALERIE

3 4 5

6 7

Photo 1. Seime quarte interne (médiale) sur un antérieur avec saignement. Photo 2. Suppression
d’appui du talon interne, protection de la seime et support du reste du pied à l’aide d’une
ferrure kinésithérapique élaborée (ferrure réalisée par Jean-Louis Brochet). Photo3. Bleime sur
l’angle médial (interne) de la sole: la corne est très mince et tachée d’hémorragies chroniques.
Photo 4. Abcès solaire de pré sur un pur sang. Après ouverture de la cavité, le pus s’écoule
en pince. Photo 5. Fourmilière en mamelle et quartier externes: une perte de substance éten-
due de la paroi fait apparaître une corne de comblement striée. Photo 6. Cliché radiographique
du pied montrant un trajet d’air remontant de la ligne blanche à la couronne. Ce cheval pré-
sentait un kératome (kéraphylocoele) en mamelle. Photo 7. Attitude typique d’une jument
atteinte de fourbure (ici chronique). La jument se campe et l’appui est reporté sur l’arrière des
pieds. Photo8. Coupe d’un pied atteint de fourbure chronique montrant le désengrènement
complet entre la phalange et la paroi et le comblement de l’espace par une corne blanche
8 de mauvaise qualité (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).

Maladies des chevaux 247


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PATHOLOGIE DU SABOT ET NOTIONS DE MARÉCHALERIE

naviculaire, mauvais parage…), les talons se resserrent, faveur d’une fissure sur une corne sèche, une infection
la sole et les lacunes se creusent et la fourchette du tissu velouté se déclare et provoque une boiterie
s’atrophie. La gestion consiste à traiter la cause primaire d’appui variable selon la localisation. Le pied est sen-
puis à redonner de l’appui aux talons par l’application sible au test de pression à la pince exploratrice.
d’un fer à planche ou à l’envers. Un fer en «T» donnant Il convient de déferrer le cheval et de rechercher à la
un appui central à la fourchette n’est pas indiqué en cas reinette sur la face solaire le point d’entrée du corps
de syndrome podotrochléaire. La conjonction d’un étranger ou les fissures conduisant à l’abcès. Si celui-
travail régulier sur un sol adapté, d’une ferrure kinési- ci n’est pas atteint, afin de le faire mûrir, le pied sera
thérapique et de l’assouplissement de la corne par placé tous les jours dans une soupe de graine de lin
l’application quotidienne de graisse à pied contribue à tiède pour ramollir la corne. Le traitement comprend
une restauration fonctionnelle de cette région. l’ouverture et le drainage de l’abcès à la reinette, le net-
toyage quotidien avec une solution antiseptique iodée
TRAUMATISMES DE LA SOLE et l’application d’un pansement protecteur le temps de
ET DE LA PAROI la cicatrisation. Comme dans tous les cas de plaie, un
• Contusion de la sole ou « bleime » sérum antitétanique devra être injecté si le cheval
Cette affection de la sole se traduit par des zones n’est pas correctement vacciné contre le tétanos.
hémorragiques localisées le plus souvent du côté • Maladie de la ligne blanche et fourmilière
médial des pieds antérieurs. Les chevaux de grand À la face solaire du sabot, la ligne blanche est la jonc-
format ayant des soles plates sont plus exposés à tion claire et périphérique entre la paroi et la sole. De
cette affection. Une forme particulière de contusion faible épaisseur et plus tendre que la paroi, elle est le
chronique de l’angle de la sole est le talon fuyant et siège de cisaillements mécaniques qui quelquefois la
enroulé. Le traitement consiste à cesser le travail sur traumatisent. Les fissures de cette structure sont
sol dur et à poser une ferrure à oignons de protection d’éventuelles voies d’entrée à l’infection qui peut se
avec une plaque rigide ouverte en fourchette. compliquer en une « fourmilière ». La gestion com-
L’adjonction d’un matériau de remplissage des lacunes prend une protection par un fer couvert présentant
de la fourchette par une résine ferme mais élastique une forte ajusture (dépression de la face supérieure du
soulage l’arrière du pied et les angles de la sole. fer pour éviter de comprimer la sole).
• Abcès de pied La fourmilière touche l’engrènement entre le kéra-
À la suite de la pénétration d’un corps étranger (clou, phylle (face interne de la paroi) et le podophylle
pointe, pinçon, souillure, etc.) d’une brûlure (fer rouge (derme ou chorion de la paroi) qui lui-même est
appliqué trop longtemps) à travers la sole ou à la inséré sur la face pariétale de la phalange distale.

9 10

Photo 9. Cliché radiographique d’un pied atteint de fourbure chronique : les tissus cornés en avant de la phalange
sont épaissis, la sole est très mince et la phalange présente une ostéolyse (déminéralisation) marquée avec
déformation. Photo 10. Ferrure thérapeutique pour le traitement d’une fourbure subaiguë : l’appui est privilégié sur
l’arrière du pied à l’aide d’une silicone ferme coulée dans les lacunes de la fourchette et d’un fer en M ouvert vers
l’avant ce qui ménage l’accès à la sole pour drainer un abcès solaire (ferrure réalisée par Jean-Louis Brochet)
(photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).

248 Maladies des chevaux


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PATHOLOGIE DU SABOT ET NOTIONS DE MARÉCHALERIE

En pénétrant par la ligne blanche, un germe provoque lager la douleur. Il rechigne à se déplacer. La fourbure
une infection qui se répand dans cette union chorio- aiguë se manifeste par une hypertension généralisée
épidermique et décolle la paroi de la phalange. La avec un fort pouls digité, des sabots anormalement
percussion de la paroi émet un son creux, différent du chauds et sensibles. L’évolution la moins favorable
son mat des zones normales du pied. Les signes de boi- conduit au déchaussement du sabot ; mais le plus
terie sont variables selon l’étendue et la localisation. souvent, l’évolution se limite à la rotation de la pha-
Le traitement consiste à faire une ablation de la paroi lange distale qui peut perforer la sole devant la pointe
afin de nettoyer la cavité avec un antiseptique puis- de la fourchette. La contamination de la plaie pro-
sant. Un pansement ou une résine protégera les tissus voque une complication infectieuse du chorion et
mis à nu jusqu’à ce que la corne repousse et une fer- de la phalange distale.
rure avec suppression d’appui de la région touchée Le traitement de la phase aiguë consiste à traiter la
sera posée. cause (énoncées ci-dessus) et à refroidir les pieds
• Kératome avec des vessies de glace de façon urgente et pro-
Cette affection résulte de la production anormale longée. À ce stade, il est impératif de constituer un
par le podophylle (normalement uniquement kérato- support avec un contact distribué sous tout l’arrière
phore) d’une masse de corne qui est confinée entre la du pied (cale en résine, morceau de caoutchouc…)
phalange distale et la paroi. En raison de l’absence fixé sur le sabot par une bande adhésive résistante. Cet
d’espace, cette masse crée une ischémie et une ostéo- appui temporaire sur l’arrière du pied et le corps de la
lyse de compression de la phalange distale. L’ischémie fourchette soutient la phalange distale dont la fixation
favorise l’infection, ce pourquoi le kératome se mani- à la paroi du sabot est altérée. Ensuite, des radiogra-
feste souvent par des abcès à répétition dont certains, phies des pieds de profil sont nécessaires pour préci-
perçant régulièrement en couronne, déforment celle- ser le déplacement phalangien et choisir le mode de
ci. Le traitement est chirurgical; il consiste à trépaner traitement orthopédique approprié. La ferrure doit
la paroi pour cureter le kératome après la mise en être adaptée par un maréchal expérimenté qui forgera
place d’une ferrure à double pinçon pour consolider un fer en cœur ou à l’envers afin de soutenir la pha-
le pied dont la paroi est provisoirement fragilisée. lange distale en donnant un appui au corps de la four-
chette; il préservera les talons afin de diminuer la
FOURBURE tension du fléchisseur profond sur la phalange distale.
FOURBURE AIGUË FOURBURE CHRONIQUE
Elle est due à des perturbations vasculaires des Après le basculement ou la descente de la phalange
lamelles dermales provoquant leur dégénérescence distale, la fourbure évolue en une à deux semaines
et une désorganisation de l’engrènement dermo- vers un stade chronique. En raison de la douleur chro-
épidermal ; celui-ci n’assure donc plus la cohésion nique sur l’avant du pied, le cheval adopte une atti-
entre la phalange distale et la paroi. Ces troubles tude campée et s’appuie d’avantage sur ses talons. La
vasculaires peuvent être provoqués par des erreurs compression dorsale du bourrelet (dû à la descente de
alimentaires (suralimentation, excès de sucres fer- la phalange distale) réduit la pousse de corne en
mentescibles : voir chapitre «les troubles digestifs»), pince et le pied se déforme. Des radiographies de pro-
une infection endotoxémique (libération de sub- fil du pied permettent de montrer les nouveaux rap-
stances vaso-actives liée à un processus infectieux ports entre l’axe osseux et le sabot (épaississement
viral ou bactérien : rétention placentaire, diarrhées), dorsal entre la paroi et la phalange distale, amincis-
un traumatisme de la paroi (fourmilière, corps étran- sement de la sole, allongement des talons). Tant que
ger) ou un état d’épuisement d’un cheval ayant sou- le cheval est inconfortable, le maréchal veillera à
tenu un effort d’endurance prolongé (déshydratation préserver l’arrière du pied pour favoriser l’appui en
et épuisement en course d’endurance). En préven- talons que le cheval recherche et il réduira la pression
tion, dans ce type de situation, de la glace doit être en sole et en regard du bourrelet pour favoriser la vas-
appliquée sur les pieds pour éviter l’arrivée massive cularisation du pied. En cas d’évolution favorable, il
des toxines dans la circulation podale et réduire restaurera progressivement l’orientation de la pha-
l’action des enzymes de dégradation de la jonction lange dans la boîte cornée. Le suivi d’une fourbure
dermo-épidermale. chronique nécessite souvent une grande disponibilité
Cette affection touche généralement les deux anté- et un fort investissement du propriétaire, du maréchal
rieurs simultanément. Le cheval adopte une attitude et du vétérinaire; il n’est pas toujours couronné de
caractéristique « campée du devant et sous lui de succès et en cas de douleur chronique persistante,
derrière » pour reporter son poids sur l’arrière de ses pour des raisons éthiques, l’euthanasie du cheval doit
pieds antérieurs et sur ses membres postérieurs et sou- être considérée. 

Maladies des chevaux 249


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LES AFFECTIONS LOCOMOTRICES CHEZ LE CHEVAL

LES FRACTURES

DÉFINITION TRAITEMENT
Les fractures sont des accidents gravissimes, et, mal- Le traitement d’un cheval qui présente une fracture se
heureusement, assez fréquents. Le traitement en est fait par étapes.
complexe, long, coûteux, et pas toujours couronné de Il faut tout d’abord sortir le cheval de la situation dif-
succès. Un cheval adulte pèse en moyenne entre 450 ficile dans laquelle il se trouve avec sa fracture, ce sont
et 500kg, alors que les techniques et les matériels dont des soins type «pompier» qui sont à mettre en œuvre
nous disposons sont plus adaptés à des poids de 250kg. en aidant à le faire se relever, à se déplacer sur trois
Le cheval ne vit pas couché, et dès que la fracture est jambes, etc.
stabilisée, il met tout son poids sur le membre mala- Il convient dans un deuxième temps de traiter son état
de. La fourbure sur le membre posé reste la compli- de choc et de mettre en place une antalgie, ce sont des
cation la plus redoutée. L’os du cheval est dur et cas- soins type «urgentiste».
sant et l’extrémité des membres est longue, dépourvue
de muscles et de tissus mous qui aident à la réparation. À ce stade, il convient d’anticiper sur l’avenir en fonc-
De plus, les fractures sont souvent complexes. Les tion du pronostic en prenant en compte ce qui a été
chances de succès du traitement dépendent du type dit dans l’introduction. Il faut alors trouver une adé-
de fracture, du poids du cheval, de son comportement quation entre l’aspect technique, affectif, éthique, et
et des premiers soins qu’il a reçus au moment de l’ac- financier. L’immobilisation du membre fracturé est
nécessaire et codifié (Tableau 2). La préparation du
cident. Tout ceci est bien codifié dans un document
membre fait appel à la tonte et à la désinfection chi-
produit par la Commission « Chirurgie » de l’Associa-
rurgicale, et parfois à l’antibiothérapie. En fonction du
tion des Vétérinaires Équins Français (AVEF). Ce docu-
type et du niveau des fractures, la contention peut être
ment est mis à la disposition de ses membres.
un pansement protecteur, trois couches; un pansement
Quelques exemples figurent dans le tableau 1. multicouches, renforcé avec des attelles, encore appe-
lé pansement de « Robert Jones »; la combinaison de
CAUSES ET TYPES DE FRACTURES plâtre de Paris pour le moulage, et de plâtre en résine
Le coup de pied est la cause la plus fréquente chez les avec attelle dorsale en bois ou en PVC, pour aligner les
chevaux de loisir. La contusion est telle que même en rayons osseux.
l’absence de plaie, cette fracture est à traiter comme
une fracture à foyer ouvert et contaminé. Chez les che- Le cheval peut être alors transporté dans un petit van
deux places, la croupe vers le chauffeur lorsqu’un anté-
vaux de sport, et en particulier chez les chevaux de
rieur est atteint, et la tête vers le chauffeur, lorsque c’est
courses, les fractures sont d’origine biomécanique,
un postérieur. Ce qui lui permet de le transférer vers
elles arrivent lorsque l’énergie développée par le mou-
une structure spécialisée.
vement dépasse la résistance de l’os.
Les modes d’immobilisation des fractures procèdent
Parfois, la fracture est incomplète et peut rester soit du plâtre mixte qui est une combinaison de
occulte plusieurs semaines, voir plusieurs mois, se tra- plâtre de Paris pour le moulage, et de plâtre résine pour
duisant par une boiterie intermittente et pouvant évo- l’armature, soit de vis de compression, soit de plaques
luer spontanément en une fracture complète. de fixation, soit de broches transfixantes, soit combi-
Enfin, il y a les fractures dues à la réaction de l’os et nées, à l’aide de techniques chirurgicales des plus simples
aux contraintes répétées cycliques de la locomotion. à celles assistées par ordinateur.
Elles sont fréquentes et communément appelées Les résultats s’échelonnent de la parfaite réparation avec
«stress-fracture». Leur évolution peut aussi bien aller récupération sportive, à la récupération partielle avec
vers la réparation spontanée, que vers une fracture séquelles, à la survie plus ou moins confortable, jusqu’à
complète, ou que vers une ostéo-arthrose lorsqu’elles l’euthanasie pour raisons humanitaires. L’évaluation du
se situent au niveau d’une articulation. Elles sont dif- niveau où se situe le patient demande des connaissances
ficiles à localiser. que la Commission Chirurgie de l’Association des
Les fractures liées à l’ostéoporose ne se rencontrent Vétérinaires Équins Français a, et dont elle peut faire
pas habituellement chez le cheval. profiter ceux qui la consultent (www.avef.fr). 

250 Maladies des chevaux


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LES FRACTURES

Tableau 1. Exemple de la première phalange (Extraits d’après R. Perrin et F. Rossignol)


Fractures Types Dessin Pour Traitement Pronostic
référer
P1 B) Fractures simples I/1 (AouB) c du Conservatif Vital: favorable
•Type 1): Sagittal tab II/X pour post, (plâtre +4 mois Sportif: réservé
incomplet court Y pour ant. de repos)
Ostéosynthèse: Vital et sportif: favorable
Vis de compression
Type 1ii: Sagittal idem Ostéosynthèse: Vital et sportif: favorable
incomplet long Vis de compression

Type 1iii: Sagittal complet idem idem Vital et sportif: favorable


- >latéral

- >Distal Vital: favorable


Sportif: favorable à réservé
(risque d’affection
dégénérative articulaire
interphalangienne
proximale)
C) Fractures comminutives II/(A ouB) c du Stabilisation interne Vital = favorable si poids
Complexe biarticulaire tab II/X si post, (Vis de compression > 250kg
Y si ant. proximale) +plâtre Sportif: défavorable
de marche transfixant. Amélioré par l’utilisation
de la chirurgie assistée
par ordinateur

Tableau 2. Premiers soins - Gestion des fractures des membres chez le cheval
Niveaux Possibilités de contention
1 (A ou B) a) Pansement protecteur 3 couches.
b) Pansement Robert-Jones du sol au sommet
du canon.
c) Combinaison plâtre de Paris (moulage) et
plâtre en résine +attelle dorsale en bois ou PVC
maintenant les corticales dorsales alignées.
d) Plâtre en résine posé en position
physiologique.
2A e) Pansement Robert-Jones sol-coude
avec attelles en bois, palmaire et latérale.
2B f) Pansement Robert-Jones sol-grasset avec attelle
plantaire sol-pointe du jarret et attelle latérale-
sol-grasset.
g) Pansement Robert-Jones sol-grasset avec attelle
plantaire en résine cellacast (ou équivalent)
préformée sur l’autre membre du sol au grasset --> Préparation du membre
et attelle latérale sol-grasset. I- Tonte et désinfection chirurgicale
3A h) Pansement Robert-jones sol-coude avec attelle
II- Tonte, désinfection chirurgicale + antibioprophyllaxie
palmaire sol-coude et attelle latérale large
remontant jusqu’au garrot.
3B i) Pansement Robert-Jones attelle latérale large en --> Contention externe
bois remontant jusqu’à la hanche Niveaux de fractures (d’après Bramlage)
(type attelle de Thomas).
4A j) Pansement Robert-Jones sol-coude --> Transport
avec attelles en bois, palmaire. X- Tête vers le chauffeur
4B Pas de contention. Y- Croupe vers le chauffeur

Maladies des chevaux 251


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LES AFFECTIONS LOCOMOTRICES CHEZ LE CHEVAL

LA SURVEILLANCE DE L’APPAREIL
LOCOMOTEUR DU CHEVAL
L’usage régulier du cheval, dans le confort pour lui- pas sur un sol dur et également un bon test pour révé-
même et pour son cavalier, n’est possible qu’en l’ab- ler celles-ci; mais attention à ne pas le faire tous les
sence de boiterie. Quelques situations courantes et jours, seulement en cas de suspicion; si cette derniè-
gestes simples permettent de s’assurer que tout va bien re se renouvelle, un examen vétérinaire prendra le relais.
ou de détecter précocement une affection avant qu’el- La pose de la selle et le montoir sont également deux
le ne s’aggrave. situations dans lesquelles la surveillance du compor-
tement du cheval fournit des indications précieuses.
EXAMEN AU BOX Une gêne ou une douleur dorsale déclenche des mani-
Le box est la situation idéale pour observer les attitudes festations d’intolérance (le cheval relève la tête,
de soulagement spontanées du cheval. Un cheval qui fouaille de la queue, se dérobe, trépigne…). Ce com-
se met à pointer (porter en avant) un antérieur ou qui portement à la pose de la selle doit conduire à
fait des petits tas de paille sous ses talons soulage sou- prendre des précautions au sanglage et au montoir, car
vent son pied et son appareil podotrochléaire; s’il se un cheval dorsalgique peut avoir des réactions incon-
met en bouleture, il soulage son boulet ou son appa- trôlées dangereuses (se cabre jusqu’à tomber à la ren-
reil tendineux; lorsqu’il s’assoit dans sa mangeoire ou verse, sauts de mouton…). Lorsqu’elles se répètent, ces
s’appuie la croupe au mur, il soulage sa région lombaire… manifestations justifient un examen vétérinaire du dos
Ainsi, chaque attitude anormale, surtout si elle se répè- avec la réalisation de radiographies.
te, doit être identifiée car elle peut être indicatrice d’une
souffrance. Au travail, le cheval ne doit évidemment pas boiter, et
les exercices doivent se faire dans la décontraction.
EXAMEN PHYSIQUE Lorsque des défenses apparaissent dans les mêmes
L’utilisateur d’un cheval est le mieux à même d’iden- situations avec des cavaliers différents un processus
tifier une anomalie qui apparaît. L’examen visuel (ins- douloureux peut être suspecté. La diminution des résul-
pection) est important; il permet d’identifier toutes les tats sportifs d’un cheval peut également être indica-
tares dures (suros, éparvin…) et molles (molettes et ves- trice d’une douleur locomotrice.
sigons) et toute autre déformation (ex. gonflement d’un
tendon). Ces tares ont une signification si elles sont
PRÉVENTION DES BOITERIES
chaudes (palpation) et si la mobilisation articulaire est La première précaution est de maintenir le cheval en
sensible. Dans ce cas un examen vétérinaire étayé d’ima- bon état général. Contrairement au siècle passé quand
gerie diagnostique permettra de déterminer la natu- les chevaux travaillaient beaucoup, à l’époque actuel-
re du problème, sa gravité et son traitement éventuel. le, notamment dans les environnements citadins, de
L’examen régulier des pieds et de la ferrure doit être nombreux chevaux ne sortent pas assez et, étant enfer-
fait pour vérifier l’absence de lésions de paroi (seimes més au box, consomment trop. Le poids corporel est
par exemple), de sole ou de fourchette. La palpation alors excessif, ce qui augmente les contraintes articu-
du dos doit être faite avec beaucoup de doigté. Tou- laires et tendineuses. Dans la mesure du possible, il faut
te manipulation ou stimulation agressive pour infléchir augmenter les dépenses énergétiques par la durée et
la colonne vertébrale du cheval doit être proscrite, car l’intensité de l’activité physique et réduire le niveau éner-
en raison de leur sensibilité cutanée, presque tous les gétique de la ration. Le bon état ce n’est pas le poids
chevaux réagissent à des stimulus appuyés. maximum, c’est le poids optimum. Sur un cheval en bon
état, les côtes sont facilement palpables, le bord pos-
EXAMEN DE LA LOCOMOTION térieur du muscle cutané du tronc (entre le garrot et
L’attention que l’on doit porter au cheval en mouve- le grasset) et la veine de l’éperon sont visibles, les
ment commence à la sortie du box. Le cheval normal muscles de l’épaule et de la cuisse sont dessinés. La «raie
sort d’un pas ample et décontracté. Le raccourcisse- de misère » est en dépression entre les muscles pos-
ment de la foulée, les épaules chevillées, se voient sur- térieurs de la cuisse.
tout à froid; ces signes de raideur sont généralement La prévention des boiteries passe également par une
indicateurs de douleurs articulaires ou podales. Regar- attention particulière au parage et à la ferrure qui doit
der comment le cheval tourne à droite et à gauche au être renouvelée en moyenne toutes les 6 semaines sauf

252 Maladies des chevaux


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LA SURVEILLANCE DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR DU CHEVAL

1 3 4

5 6 7

Photo 1. Soulagement antérieur gauche en protraction. Cette attitude du membre réduit la douleur provenant de
l’appareil podotrochléaire (région naviculaire). Photo2. Molette articulaire du boulet. Photo3. Engorgement en région
tendineuse médiale (interne) induite par une tendinite localisée du suspenseur. Photo4. Palpation des tendons fléchis-
seurs pour détecter un épaississement. Photo5. Bon état général sur un cheval de CSO de niveau international. Les reliefs
musculaires sont bien apparents. Photo 6. Mauvais état général sur une jument de CSO de niveau international au repos
en raison d’une tendinite du perforé. Les reliefs musculaires sont couverts par une épaisse couche de graisse. Photo7.
Échauffement progressif dans la décontraction avant une épreuve de CSO. Le cavalier est en suspension et en équilibre.
La tension sur les reines est minimale (photos Jean-Marie Denoix, Cirale, ENVA).

indication particulière. Les sols de travail doivent être détente lent et en suspension est recommandé plu-
également choisis; les sols durs et irréguliers sont à pros- tôt que le trot assis. La séance de travail peut ensui-
crire. En routine le cheval doit travailler sur un sol souple te progresser en intensité en commençant toujours par
et réactif (on doit voir toute l’empreinte du pied) mais les exercices les mieux tolérés, en conservant les moins
il peut être utile pour la proprioception de faire des bien supportés pour la fin, quand le cheval sera le mieux
séquences de travail sur sol plus ferme ou plus profond. échauffé.
Le recours à des protections de membres (guêtres et Idéalement, le cheval doit sortir tous les jours, et tra-
cloches) dépend des allures du cheval et de la quali- vailler suffisamment intensément trois fois par semai-
té de sa locomotion. En pratique, le recours aux pro- ne. Lorsqu’il ne peut être travaillé, la mise au paddock
tections est plus indiqué si la vitesse de travail augmente, est favorable à son physique et son mental.
si les exercices sont nouveaux, si le sol est irrégulier ou Si des anomalies se manifestent au travail, il est recom-
pour des exercices à risque comme le saut. mandé de les filmer pour mieux les faire interpréter
Lors d’une séance de travail, l’échauffement devra se lorsqu’un examen vétérinaire sera effectué. Filmer le
faire progressivement, surtout chez les chevaux âgés. cheval quand il est bien au travail sert également à
En raison de sa lenteur et de la mécanique vertébra- démontrer la réalité d’une gêne. En cas d’anomalie per-
le, le pas est une excellente allure pour échauffer les sistante, un examen vétérinaire, incluant un examen
articulations basses et le dos. L’exercice aux allures plus clinique et faisant appel à des techniques d’imagerie
rapides doit se faire d’abord en absence totale de complémentaires (radiographie et échographie au
contraintes. Si le cheval est dorsalgique, le galop de moins), doit être envisagé. 

Maladies des chevaux 253


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LES AFFECTIONS LOCOMOTRICES CHEZ LE CHEVAL

ATAXIE

DÉFINITIONS SIGNES CLINIQUES ET DIAGNOSTIC


Étymologiquement, l’ataxie signifie l’absence d’ordre, La structure particulière de la moelle épinière du che-
de classement. Lorsque l’on qualifie la démarche d’un val fait que la compression entraîne de l’ataxie et de
cheval comme ataxique, c’est qu’il y a incoordination la parésie. Dans ce dernier cas, la parésie se présente
des mouvements volontaires avec une relative conser- sous la forme de spasticité des membres, le membre
vation de la force musculaire. Il y a plusieurs formes est raide alors que la démarche reste ondulante. Si la
d’ataxie. Ce chapitre concerne l’ataxie spinale du présomption de l’ataxie est aisée, le diagnostic précis
poulain (A.S.P.). Dans ce cas, l’ataxie est locomotrice et est difficile. L’apparition est souvent soudaine. Le défi-
l’incoordination des mouvements se fait pendant la cit neurologique est bilatéral, relativement symé-
marche. La cause en est une dégénérescence de la trique, plus prononcé au niveau des postérieurs. L’af-
moelle épinière, comprimée par les vertèbres cervi- fection est en théorie progressive, mais une
cales, ces dernières présentant des malformations. adaptation du système vestibulaire (oreille interne),
Ces malformations cervicales sont une des formes peut compenser partiellement l’ataxie dans une
des maladies du développement ostéo-articulaire deuxième phase. La fin de la croissance peut parfois
chez le jeune. L’A.S.P. est réputée comme apparaissant stabiliser l’ataxie. À l’inverse, les chutes au sol répé-
chez les poulains de six à trente mois. Cependant, il tées peuvent motiver ou provoquer la mort des
n’est pas exceptionnel de l’observer chez des che- malades.
vaux adultes, voir âgés, porteurs d’anomalies juvéniles
avec une expression clinique tardive. Enfin, il existe L’aspect ondulant de la démarche et l’irrégularité des
d’autres causes de compression médullaire qui peu- foulées sont caractéristiques. Au box, on remarque les
vent poser des problèmes de diagnostic différentiel. postérieurs rivés au sol, l’aspect en chien assis lorsque
le cheval chute, lors d’un reculer. Au pas, en main, c’est
Le terme de «mal de chien» est parfois utilisé dans la le mouvement saccadé des postérieurs, et à un
forme sévère d’A.S.P. En effet, sur un mouvement de moindre degré des antérieurs, qui attire l’attention.
reculer, le cheval peut chuter de l’arrière-main et se Aux allures vives, les anomalies s’estompent, voire
trouver en position de chien assis. Aux États-Unis, le peuvent disparaître au galop. Mais lors des transitions
terme de « Wobbler disease » est utilisé, faisant ainsi descendantes, du galop au trot, du trot au pas, ou du
allusion à la démarche chancelante des poulains pas à l’arrêt, les anomalies s’exacerbent. Au paddock,
atteints d’A.S.P. il y a incoordination des mouvements, lors de chan-
ÉTIOPATHOGÉNIE gement de direction, le cheval chancelle de l’arrière-
La sténose (rétrécissement) du canal vertébral entraîne main lorsqu’il s’arrête.
une leucomalacie (ramollissement de la moelle). Elle L’examen neurologique complet a pour but de préci-
peut être permanente (sténose anatomique) ou inter- ser l’absence d’anomalie au niveau des nerfs crâniens,
mittente et liée aux mouvements de l’encolure (sténose de localiser les signes locaux sur l’axe cervical (inflam-
dynamique). Lorsque les vertèbres situées en avant de mation, déformation) et de pratiquer un certain
la cinquième vertèbre cervicale, sont atteintes, ce sont nombre de tests neurologiques (photos 1 et2) où l’on
les mouvements de flexion d’encolure qui génèrent la utilise les réflexes du cheval et où l’on provoque les
compression dynamique. Lorsque ce sont les vertèbres anomalies de la locomotion. Ces examens se font au
situées en arrière, de la cinquième vertèbre cervicale, box, sur sol régulier, horizontal; sur sol incliné et sur
ce sont les mouvements d’extension d’encolure qui sol meuble pour les tests à risque de chute. L’examen
génèrent la compression dynamique. L’ostéoarthrite au paddock peut être intéressant. La localisation de
des processus articulaires génère aussi des troubles la lésion peut être faite cliniquement par l’observa-
lors de latéro-flexion de l’encolure. Les malformations tion des signes locaux au niveau de l’axe cervical, par
vertébrales sont des affections du développement l’étude des réflexes, et aussi grâce à la codification en
ostéo-articulaire, les facteurs intervenant dans le déve- degrés de l’anomalie de la démarche (figure 3). On
loppement de ces affections sont alimentaires, héré- compare alors les degrés d’anomalie attribués aux
ditaires et dues au comportement. antérieurs par rapport à ceux attribués aux postérieurs.

254 Maladies des chevaux


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ATAXIE

1 2

Photo 1. Test neurologique: le cheval est maintenu par la


tête et la queue pour effectuer un tourner court autour du
praticien qui observe le placer des membres. On remarque
sur ce poulain ataxique un mouvement anormal de cir-
cumduction du postérieur droit. Photo2. Test neurolo-
gique où l’on observe la locomotion du cheval en
maintenant l’encolure relevée. Ceci supprime la compen-
sation vestibulaire. On remarque chez ce cheval ataxique
un geste de spasticité du postérieur droit. Fig.3. Degrés des
anomalies de la démarche: Fig.4. Les anomalies à recher-
cher et les mesures à effectuer sur le cliché radiographique
lors de malformations vertébrales cervicales (M.V.C.).
5 Photo5. Image radiographique de l’articulation interver-
tébrale de la troisième et de la quatrième vertèbre cervi-
cale chez un poulain ataxique. On remarque ici le recul de
l’arche dorsale de la troisième vertèbre cervicale, la sub-
luxation de la quatrième vertèbre cervicale, ainsi que
l’image en spatule de ski du plancher de la troisième ver-
tèbre. Ces anomalies génèrent une compression dyna-
mique (photos et schémas Francis Debrosse).

Maladies des chevaux 255


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ATAXIE

Le diagnostic différentiel se fait par rapport aux autres CAS DES CHEVAUX PRESENTANT
affections de la moelle épinière (accidents, infections,
carences, malformations congénitales). UNE ATAXIE DU PREMIER
OU DU DEUXIÈME DEGRÉ
IMAGERIE MÉDICALE Une situation relativement fréquente est celle des
L’examen radiographique sans préparation présente chevaux à l’entraînement présentant des troubles de
un grand intérêt et peut se faire avec un appareil por- la locomotion et des pathologies de l’appareil loco-
table ou fixe, selon les vertèbres. Les anomalies à moteur que l’on peut attribuer soit à une pathologie
rechercher et les mesures à effectuer sur le cliché orthopédique bilatérale, soit à une ataxie spinale de
radiographique sont définies dans la figure 4 et illus- faible degré. Si une ataxie spinale est révélée, il y a des
trées par les photos 5 et 6. mesures à prendre. En ce qui concerne l’ataxie pro-
L’examen échographique (photo 7) est particulière- prement dite, il convient de rechercher d’éventuelles
ment adapté pour visualiser les anomalies situées sur lésions des processus articulaires (examen clinique,
les processus articulaires et transverses. L’examen radiographique et échographique associés), de les
radiographique avec injection de produit de contraste localiser, et de les injecter à l’aide d’un guidage écho-
dans le canal vertébral fournit une image que l’on graphique (photo 7) avec un corticostéroïde. Cette
appelle myélographie (photo 8). Cet examen se pra- intervention peut, grâce à son action anti-inflamma-
tique sous anesthésie générale, il a pour but d’évaluer toire diminuer les compressions latérales, et grâce à
l’espace dural et de confirmer si les anomalies détec- son action antalgique, restaurer de la proprioception.
tées sur les clichés sans préparation, engendrent bien Le comportement du cheval est observé, et les situa-
une compression de la moelle. Cet examen présente tions favorisant les mouvements incontrôlés d’enco-
des risques, la surveillance au réveil du cheval doit être lure sont évités, notamment chez l’étalon. L’examen
particulièrement vigilante, le diagnostic est incomplet de l’appareil locomoteur est approfondi avec pour
dans 30 % des cas (compression latérale). Cependant objectif de prévenir, détecter, et contrôler les patho-
la myélographie reste l’examen de choix pour une logies associées ou secondaires à l’ataxie. Dans ce
décision chirurgicale. contexte, il convient d’équilibrer les allures à l’aide de
ferrures adaptées. Les chevaux ataxiques sont sen-
L’examen à l’aide du scanner à rayons X serait la tech-
sibles à la fatigue, ils peuvent se dégrader brutalement
nique de choix, mais la dimension des machines
sur un effort mal supporté, les connaissances en méde-
actuellement disponibles est incompatible avec la
cine sportive permettent d’éviter cela (voir cha-
taille de la région basse de l’encolure du cheval.
pitre XIV). Enfin, dans les disciplines sportives, l’ap-
TRAITEMENT CHIRURGICAL prentissage du geste et la performance doivent être
Le traitement chirurgical a pour but de décomprimer séparés, ainsi chez un trotteur, par exemple, la vitesse
la moelle soit par décompression dorsale (technique est « déclanchée » sur une piste en ligne droite, alors
compliquée avec peu de résultats et abandonnée que l’apprentissage des virages se fait sur une piste
maintenant), soit par la technique de stabilisation des conventionnelle à vitesse modérée. Il existe des che-
vertèbres cervicales, en pratiquant une soudure chi- vaux exceptionnels qui bénéficient de leur ataxie des
rurgicale de l’articulation vertébrale (arthrodèse) degrés 1 ou 2, pour augmenter leurs performances. On
photo 9). Cette dernière est la seule technique utili- peut supposer que chez ces chevaux l’absence de
sée maintenant. L’arthrodèse met quatre mois à se contrôle des mouvements permet de dépasser les
consolider, durant lesquels le cheval est maintenu au limites physiologiques des chevaux normaux. 
box, puis il est progressivement lâché au paddock deux
mois; la récupération sportive est possible dans 60%
des cas.
TRAITEMENT MÉDICAL
Le confinement au box pour une période longue d’un
an, en y associant un régime alimentaire hypocalo-
rique, permet de stabiliser le processus voire d’obte-
nir une guérison sur les animaux jeunes. Le problème
est le retard à la croissance, certains poulains restant
définitivement chétifs.

256 Maladies des chevaux


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ATAXIE

6 8

Photo6. Image radiographique de l’articulation vertébrale de la cinquième vertèbre et de la sixième vertèbre cervicales
présentant une compression mixte: statique et dynamique. On peut observer plusieurs anomalies. Une ostéochondrose
(flèche large), avec arthropathie, induisant une compression statique, ainsi qu’un canal étroit (tête de flèche), associée
à une instabilité vertébrale en rotation, objectivée par les têtes de flèche placées sur les processus transverses,
responsables d’une compression dynamique. Photo 7. Technique d’injection écho-guidée de facettes articulaires cer-
vicales. Photo8. Image radiographique après injection de produit de contraste dans le canal médullaire (myélographie).
On remarque ici, au niveau de l’articulation des troisième et quatrième vertèbres cervicales la disparition du produit
de contraste ventralement et une diminution de l’épaisseur du produit de contraste supérieure à 50 %, dorsalement.
Cet examen objective la compression médullaire dynamique due à la malformation vertébrale de la troisième vertèbre
cervicale. Photo 9. Chirurgie d’arthrodèse cervicale du cheval correspondant à la photo 8. Il s’agit d’un cliché de contrôle
cinq ans après la chirurgie et une carrière de steeple (Photos Francis Debrosse).

Maladies des chevaux 257


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LES AFFECTIONS LOCOMOTRICES CHEZ LE CHEVAL

LA DOULEUR DANS LES AFFECTIONS


DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR
La douleur occupe une place importante dans la LA DOULEUR :
pathologie de l’appareil locomoteur. Du point de vue
de l’éthique, la douleur a été considérée de façon DÉFINITIONS, CARACTÉRISTIQUES,
variable au cours de l’histoire. NEUROPHYSIOLOGIE
Actuellement, elle est grandement prise en compte. • La douleur est définie comme une expérience sen-
Nos connaissances dans le domaine sont récentes, et sitive, émotionnelle, désagréable associée à une
ses mécanismes neuro-physiologiques font l’objet de atteinte tissulaire présente ou potentielle. Si on prend
nombreuses études scientifiques. l’exemple de l’abcès du pied, le stimulus douloureux
est une augmentation de pression qui active les baro-
LA DOULEUR A-T-ELLE récepteurs du podophylle, lesquels transforment le
stimulus en message nociceptif qui est conduit par les
UN EFFET PROTECTEUR ? neurones jusqu’à la moelle épinière. Là, le message
C’est une vieille idée reçue que la douleur protège peut être amplifié ou, au contraire, diminué, voire sup-
l’animal contre l’aggravation des lésions. En effet, la primé par des mécanismes de contrôle. Il s’ensuit un
mise en charge du membre atteint est diminuée, et la message modulé qui est transmis jusqu’au système
mobilité des articulations est limitée de façon réflexe. nerveux central, et c’est là que la douleur prend forme.
Ce mécanisme est efficient en phase aiguë, il diminue Si le stimulus est concret et souvent mesurable, la
le risque d’aggravation d’une fêlure vers une fracture, douleur, elle, est abstraite et son évaluation est sub-
d’une tendinite vers un claquage et d’une entorse jective.
simple vers une entorse grave. • La douleur peut être aiguë, elle accompagne le post-
opératoire, les fractures, la fourbure, l’arthrite sep-
LES EFFETS NÉGATIFS tique, le syndrome de compartiment, les lymphan-
DE LA DOULEUR gites, les myosites, et les arthropathies du grasset. Tous
Les effets négatifs de la douleur sont nombreux, et les paramètres d’évaluation de la douleur sont modi-
face à leur importance, l’effet protecteur n’est rien. La fiés, il y a un soulagement du membre, voire suppres-
douleur est responsable d’effets généraux par libéra- sion d’appui, augmentation de la fréquence cardiaque,
tion de catécholamines, d’effets loco-régionaux par de la fréquence respiratoire, légère augmentation de
libération de médiateurs de l’inflammation, et d’ef- la température, parfois sudation et fasciculations mus-
fets biomécaniques par la perte de proprioception et culaires. Dans cette situation, les traitements locaux
contractures. Le cheval boiteux « bute » du côté du ne suffisent pas, il faut y adjoindre des traitements
membre atteint, il y a raideur, le membre fonctionne généraux de la douleur.
mal, tout cela va dans le sens de l’aggravation de la • La douleur peut être chronique, soit qu’elle accom-
pathologie initiale. pagne un processus évolutif tel que l’ostéo-arthrite,
En outre, la composante émotionnelle de la douleur soit qu’elle persiste après la réparation de l’atteinte
a des effets immédiats et retardés sur le comporte- tissulaire. Perte de poids, raideur, changement de com-
ment. Il y a une mémoire de la douleur. portement accompagnent ce type de douleur. Le trai-
tement doit prendre en compte la pathologie initiale,
STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE les effets secondaires sur l’appareil locomoteur, les
effets psychologiques, voire sociaux si le cheval est
DE LA DOULEUR au pré avec d’autres.
Le traitement de la douleur ne se limite pas à l’utili- • La douleur subaiguë est celle des boiteries. La
sation d’antalgiques ou d’analgésiques. Il convient de détection de celle-ci sert à localiser la cause des boi-
savoir la détecter, la localiser, la caractériser, pour teries. L’observation de la locomotion permet de
pouvoir la traiter. Pour cela, quelques définitions sont détecter le soulagement qui accompagne le membre
nécessaires. boiteux, par exemple l’encolure se relève lorsque
l’antérieur boiteux est à l’appui. L’observation per-

258 Maladies des chevaux


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LA DOULEUR DANS LES AFFECTIONS DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR

Tableau 1. Signes d’apparition de la douleur lors d’épreuves sémiologiques

Paramètres observés Signification et effet


• Modification du regard Informe sur le test précédent
• Essoufflement Durant le test douloureux
• Fasciculations, contractures musculaires Précèdent le mouvement de retrait
• Mouvement de retrait du membre Objective le seuil de la douleur
• Remise à l’appui non contrôlée Perte de proprioception
• Augmentation de la fréquence cardiaque Effet des catécholamines

Tableau 2. Signification du pouls

Examen Au repos Tests passifs Exercice Persistance Signification


du pouls
après les tests
Pouls +  N Surcharge d’un membre au repos,
dans ce cas, rechercher
la boiterie sur l’autre membre
Pouls + = = ou  N Phlegmon
Pouls +   + Inflammation aiguë en relation
avec une boiterie récente
Pouls N   + Inflammation subaiguë
Boiterie ancienne

Légende :
N pouls non palpable ou normal
+ pouls palpable d’une force supérieure à la normale
= pouls identique à l’examen précédent
 pouls d’une force augmentée par rapport à l’examen précédent
 pouls fortement augmenté par rapport à l’examen précédent
 pouls diminué par rapport à l’examen précédent

met aussi de détecter les déformations. Mais c’est ser qu’elle correspond au siège d’une douleur. Un
surtout la palpation-pression qui permet de locali- autre facteur accompagne l’inflammation, c’est le
ser la zone douloureuse. Ce sont les réactions du che- pouls. Il se palpe aisément à l’extrémité distale des
val qui nous informent sur la présence d’une douleur. membres au niveau du métacarpe (canon), de l’arti-
Ces réactions sont listées dans le tableau 1. La pal- culation métacarpo-phalangienne (boulet). Le pouls
pation-pression est utilisée, aussi, dans le suivi d’une nous informe sur la présence d’une inflammation et
lésion après traitement durant la phase de réhabili- par corrélation, du siège de la douleur (tableau 2).
tation. Lors de tendinites, par exemple, la recherche • La douleur neurogène (encore appelée névralgique
d’une sensibilité à la pression digitée permet de doser ou neuropathique) est différente de la douleur
le travail et de prévenir les récidives. Ce type d’exa- inflammatoire, c’est une composante des dorsalgies.
men est plus sensible et donne des informations plus Dans ce cas, elle répond aux injections locales de
précoces que celles fournies par l’imagerie médicale. corticoïdes. La douleur neurogène accompagne aussi
Un processus inflammatoire est fréquemment res- des affections fréquentes mais dont le mécanisme
ponsable de la douleur de l’appareil locomoteur. L’in- est mal connu, tel que la mécanoallodynie, ou encore
flammation s’exprime par la triade : œdème, chaleur, appelée hyperesthésie. Dans cette pathologie, le
douleur. Ces trois paramètres sont corrélés. Ainsi la contact cutané n’est pas supporté par le cheval, dont
détection par palpation d’une chaleur laisse suppo- le comportement évoque celui d’une brulure. Les

Maladies des chevaux 259


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LA DOULEUR DANS LES AFFECTIONS DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR

Tableau 3. L’EXPLORATION DU PIED A LA PINCE SÉMIOLOGIQUE


Étude de la sensibilité superficielle et profonde pour différencier une douleur provenant du chorium (superficielle),
de celle provenant de l’appareil ostéo-articulaire (profonde). La douleur superficielle arrive immédiatement après
le stimulus, la réaction provoquée est forte, et diminue avec la répétition des stimuli. La sensibilité profonde n’ap-
paraît que quelques secondes après un stimulus qui a été maintenu, la réaction provoquée est discrète, elle se main-
tient lorsque les stimuli sont répétés.

1 2

Photo 1: Exploration de la sole au doigt. Permet de loca- Photo 2 : Exploration du pied à la pince sémiologique,
liser une sensibilité «exquise» du podophylle, c’est le cas en pince: les mors de la pince sont positionnés sur la paroi
de la douleur due à un abcès du pied en phase aiguë. et sur la sole. Ceci permet de détecter une sensibilité
du podophylle, c’est le cas d’une douleur provoquée par
un abcès du pied, en phase latente.

3 4

Photo 3 : Exploration du pied à la pince sémiologique, Photo 4 : Exploration du pied à la pince sémiologique
un mors est placé sur la paroi en talon, l’autre sur la sole, à crémaillère, positionnée entre la fourchette et la paroi,
au niveau des barres. La sensibilité superficielle peut cor- en pince. La sensibilité immédiate correspond à un réflexe
respondre à un abcès du pied, à une bleime ou à un héma- normal, la sensibilité retardée, profonde, peut corres-
tome de paroi. La sensibilité profonde peut correspondre pondre à une douleur provenant de l’appareil podo-
à une pathologie pariétale de la troisième phalange. trochléaire.

260 Maladies des chevaux


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LA DOULEUR DANS LES AFFECTIONS DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR

régions du corps sujettes à ce dysfonctionnement d’un mouvement de retrait, dans le cas du pied, ou
sont les flancs, le sternum. Pour des raisons de sécu- d’extension de la colonne vertébrale, dans le cas du
rité, il convient de ne toucher ces régions qu’avec dos, de forte amplitude. Si l’on répète les stimuli la
précaution. D’autres affections sont vraisemblable- réponse diminue progressivement, pour finalement
ment accompagnées de douleurs neurogènes, tels s’annuler. À l’inverse, la réponse à une douleur pro-
que le harper, le « shivering », le « head-shaking » fonde apparaît de façon retardée, après une pression
(ensencement) et les douleurs post-neurectomies. assez forte, maintenue plusieurs secondes. La réac-
• Il existe des douleurs projetées. Ce sont des dou- tion du cheval se traduit par un mouvement de faible
leurs dont le siège se situe à un endroit différent de amplitude. Si l’on répète les stimuli, la réponse se
celui où on les détecte. Elles sont de deux types : la maintient de façon identique.
douleur rapportée qui correspond à un trajet d’un
nerf, et la douleur référée, qui ne correspond pas au LA DOULEUR EST CONTRÔLÉE
trajet d’un nerf. L’exemple classique de douleur rap- Il existe de nombreux mécanismes de contrôle de la
portée est celle qui se situe dans la jambe, en pré- douleur. Ces mécanismes de contrôle de la douleur
sence d’une sciatique. La douleur référée est fré- sont activés dans des situations variables. Citons ici le
quemment mise en évidence sur la surface du corps mouvement qui permet, dans la nature, au cheval de
du cheval, elle accompagne les dorsalgies. Elle fuir en « oubliant » une douleur. Ce qui est mis à pro-
répond au traitement par digipression, cryothérapie, fit dans l’exercice contrôlé tel que le galop de détente,
mésothérapie. par exemple. Le confort de la ferrure permet le
• La douleur peut être superficielle ou profonde. Le contrôle via le podophylle des douleurs d’origine
fait de savoir les différencier est utile pour localiser ostéo-articulaire de l’extrémité distale des membres.
des lésions, notamment au niveau du pied avec la De nombreux traitements de la douleur mettent en
pince sémiologique (tableau 3) et au niveau du dos. œuvre ces mécanismes de contrôle: les massages, la
La douleur superficielle se caractérise par une digipression, les ondes de choc, la cryothérapie, l’ap-
réponse immédiate à une pression modérée, et non plication répétée et contrôlée de substances modé-
maintenue. La réaction du cheval est accompagnée rément irritantes, (contre-stimulantes), etc. 

5 6
Photo 5: Exploration du pied à la pince sémiologique à Photo 6: Exploration du pied à la pince positionnée
crémaillère, les mors sont positionnés sur les talons. La sen- «talons-talons» sert aussi à l’examen dynamique des boi-
sibilité superficielle, immédiate peut correspondre à teries.
une douleur provenant du podophylle à n’importe quel
endroit du pied. La sensibilité retardée profonde corres-
pond à une douleur provenant de l’appareil ostéo-arti-
culaire. Ce test «talons-talons» est le plus sensible, mais
le moins spécifique.

Maladies des chevaux 261


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LES MALADIES DU MUSCLE

MYOPATHIES OU RHABDOMYOLYSES
À L’EXERCICE

DÉFINITION veut plus se lever. Ces douleurs musculaires sont sou-


vent localisées au niveau de l’arrière-main (lombaires,
La rhabdomyolyse à l’exercice ou myopathie est un fessiers, cuisses). Les signes de douleur associés sont
syndrome se traduisant par une douleur musculaire une augmentation de la fréquence cardiaque, de la fré-
associée à l’exercice. quence respiratoire et une sudation importante. Dans
les cas les plus graves, les chevaux présentent des
QUELLES MYOPATHIES urines foncées qui sont dues à la présence de myo-
CHEZ LE CHEVAL ? globine dans les urines (myoglobinurie). Ceci peut
RHABDOMYOLYSE À L’EXERCICE (RE) avoir des effets néfastes sur le rein.
DE TYPE SPORADIQUE Lors de rhabdomyolyse sporadique, ces signes cli-
Ce type de rhabdomyolyse survient principalement niques surviennent suite à un exercice intense ou pro-
chez les chevaux qui effectuent un exercice trop longé. Lors de rhabdomyolyses chroniques, ils
intense en regard de leur condition physique (exercice surviennent après un exercice même léger (échauffe-
trop long ou trop rapide). ment) ou lors d’un stress (transport par exemple).
Des formes sporadiques de RE peuvent être dues à un DIAGNOSTIC
surentraînement ou survenir, par exemple, lors de
courses d’endurance effectuées dans des conditions Le diagnostic se fait à partir de la clinique et des cir-
chaudes et humides. constances d’apparition de la myopathie. La confir-
mation du diagnostic se fait à l’aide d’une prise de sang
RHABDOMYOLYSE À L’EXERCICE permettant de doser les enzymes musculaires comme
DE TYPE CHRONIQUE la Créatine PhosphoKinase (CK ou CPK) et l’Aspartate
Les formes chroniques de RE sont dues à des anoma- AminoTransférase (ASAT) - photo 2. Ces enzymes
lies héréditaires. musculaires permettent également le suivi de l’évo-
lution de la maladie au cours du temps. Le diagnostic
La PolySaccharide Storage Myopathy = PSSM est une étiologique se fait par la réalisation de biopsies mus-
rhabdomyolyse due à une accumulation excessive de culaires dans le muscle de la fesse ou de la cuisse
glycogène et d’un polysaccharide anormal au niveau (photo 3).
des fibres musculaires qui touche les Quarter Horse,
les chevaux de race lourde comme les Cob Normands LA GESTION DE CES CHEVAUX
par exemple mais également des Selle Français et des
poneys de selle.
L’ENVIRONNEMENT
Un des facteurs déclenchant des crises de rhabdo-
La Recurrent Exertional Rhabdomyolysis = RER cor- myolyse étant le stress, il convient de trouver des
respond à une rhabdomyolyse due à un défaut de moyens de le réduire. Beaucoup de chevaux répon-
régulation du calcium intracellulaire. Cette maladie dent bien à l’instauration d’une routine lors de laquelle
touche les pur-sang mais également les Trotteurs ils sont nourris et entraînés les premiers. Il convient
(photo 1) et probablement des chevaux arabes. Les également de les mettre dans une partie calme de
crises de RER sont souvent liées à un stress, sachant l’écurie et de les entourer de chevaux calmes ou de
que ces chevaux sont souvent connus comme étant compagnons tels que des chèvres par exemple.
nerveux voire très nerveux.
L’EXERCICE
SIGNES CLINIQUES Beaucoup de chevaux présentant des crises modérées
Les chevaux présentent des douleurs musculaires qui de rhabdomyolyse sont mis au repos quelques jours
vont d’une simple raideur à un cheval couché qui ne puis reprennent le travail, parfois dès le lendemain. Les

262 Maladies des chevaux


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MYOPATHIES OU RHABDOMYOLYSES A L’EXERCICE

2 3

Photo 1. Cheval Trotteur à l’entraînement. Photo 2. Prise de sang effectuée à la veine jugulaire du cheval pour mesurer
les enzymes musculaires. Photo 3. Biopsie musculaire réalisée dans le muscle fessier chez un Quarter Horse suspect de
PSSM (photos Anne Couroucé-Malblanc, ENVN).

Maladies des chevaux 263


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MYOPATHIES OU RHABDOMYOLYSES A L’EXERCICE

chevaux présentant des crises plus sévères nécessitent Alimentation et exercice


parfois une phase de repos plus longue. Lorsqu’ils Chez les chevaux présentant une rhabdomyolyse spo-
reprennent le travail, il est recommandé d’éviter les radique ou chronique, il est important de considérer
jours sans exercice. Un échauffement prolongé avec la ration alimentaire en combinaison avec l’exercice
des phases de stretching permet de diminuer l’inci- quotidien. Il est également important de ne pas lais-
dence des crises de rhabdomyolyse. Une phase de ser ces chevaux au box et de les mettre au pré. Tout
récupération active (pas actif ou petit trot) après miser sur la ration sans s’occuper de l’exercice chez
l’exercice est également importante. les chevaux atteints de PSSM peut conduire à un
L’exercice quotidien est fondamental dans la gestion échec.
des chevaux atteints de PSSM et doit être associé
aux mesures alimentaires. TRAITEMENT DES CRISES
Quelques principes sont à respecter chez ces chevaux: DE RHABDOMYOLYSE
Dès les premiers signes de crise, il est important d’ar-
1) prévoir un temps d’adaptation suffisant à une nou-
rêter le cheval et de ne pas le forcer à marcher.
velle ration;
L’objectif du traitement médical est d’éliminer la dou-
2) comprendre que la durée de l’exercice et non pas leur, l’anxiété et les spasmes musculaires et de pré-
l’intensité est primordiale; venir les problèmes rénaux ainsi que les désordres
3) s’assurer que l’exercice est augmenté régulièrement acido-basiques et électrolytiques. Dans les cas les
et effectué régulièrement; plus modérés, il suffit souvent de surveiller la prise de
boisson du cheval. Dans les cas plus sévères, il faut
4) minimiser les jours sans exercice; mettre le cheval sous perfusion.
5) suivre régulièrement l’évolution des enzymes mus- Il peut être nécessaire de tranquilliser le cheval afin de
culaires. le calmer et de soulager la douleur (alpha2 agonistes
avec ou sans morphiniques). Des anti-inflammatoires
L’ALIMENTATION non stéroidiens sont également utilisés pour soulager
D’une manière générale, il est conseillé de réduire la la douleur mais doivent être utilisés avec précaution
part de glucides dans la ration en augmentant la part chez un animal déshydraté. Le diméthylsulfoxyde
de matières grasses et de cellulose digestible. (DMSO) peut également être recommandé.
Augmentation de la part de matières grasses dans Dans le cas d’un épisode sporadique, la rapidité de
la ration diminution des signes cliniques est un point clé pour
Chez les chevaux atteints de PSSM, même un faible la reprise de l’entraînement. Il convient donc de se fier
pourcentage en matière grasse dans la ration donne à la clinique du cheval et surveiller que le retour au tra-
des résultats bénéfiques. L’amélioration des signes vail n’entraîne pas de nouvelle élévation des enzymes
cliniques de raideur musculaire nécessite néanmoins musculaires.
un mois avec une augmentation progressive de l’exer-
Dans le cas d’un problème chronique, le repos n’est
cice quotidien. La principale source de matière grasse
pas conseillé, les lésions musculaires étant à la fois
utilisée facilement dans une écurie, est l’huile végétale.
modérées et récurrentes. Après un épisode aigu il est
Lorsqu’on apporte 500 g d’huile dans la ration, on
préférable de remettre le cheval au travail dès que la
peut donc supprimer 1,5 kg de céréale tout en main-
clinique le permet afin de maintenir un exercice quo-
tenant le même niveau d’énergie de la ration. Les
tidien et régulier. Les chevaux présentant une RER
huiles qui sont généralement utilisées sont l’huile de
sont souvent très affutés lorsqu’ils font des crises de
maïs, de soja, de colza et de tournesol voire de l’huile
rhabdomyolyse. Le maintient en box ne devrait pas
isio4 (photo 4).
excéder 24heures après une crise. 
Les sources de cellulose digestible
L’apport d’énergie doit comprendre un pourcentage
de matière grasse mais doit également comprendre un
apport important en cellulose très digestible. Celle-ci
peut être apportée sous forme de foin de très bonne
qualité. Le son de blé, les carottes, les fibres de luzerne
défoliées et les briques de fourrages compressées
(photo 5) sont également une source de cellulose
non négligeable.

264 Maladies des chevaux


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MYOPATHIES OU RHABDOMYOLYSES A L’EXERCICE

Photo 4. Distribution d’huile avec le fourrage. Photo 5. Brique de fourrage compressée comme source de cellulose
digestible (photos Anne Couroucé-Malblanc, ENVN).

Maladies des chevaux 265


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LES MALADIES DU MUSCLE

CAS PARTICULIERS

Maladie du neurone moteur


ou motor neuron disease (MND)
DÉFINITION de confirmation de la maladie sont :
La maladie du neurone moteur (MND) est une affec- • Le dosage plasmatique de la vitamine E : dans 93%
tion acquise dégénérative des neurones moteurs des cas, le dosage plasmatique de vitamine E est
inférieurs liée à une carence prolongée en vitamineE. inférieur à 1mg/L alors que chez les chevaux sains,
L’atrophie des fibres musculaires lentes (fibres de la vitamine E est supérieure à 3 mg/L.
type I) et l’accumulation de lipopigments dans les • L’examen histologique d’une biopsie du muscle
capillaires de la moelle épinière suggère un stress releveur de la queue (muscle sacrococcygien dor-
oxydatif de ces neurones moteurs inférieurs causé sal médial) – Photos 3 et 4.
par une carence prolongée en vitamine E. Les signes
cliniques apparaissent quand au moins 30% des neu- TRAITEMENT
rones moteurs sont atteints. Malgré un tableau cli- Le traitement de choix est une supplémentation en
nique très fourni, cette affection est souvent sous- vitamine E. La dose recommandée par jour pour un
estimée. cheval est de5000 à7000 UI. Cette dose peut ensuite
être ajustée à la normalisation du dosage en vita-
SIGNES CLINIQUES mine E dans la prise de sang. La maladie apparaît chez
De nombreux signes sont caractéristiques de la MND des chevaux ayant peu ou pas accès aux fourrages
(photos 1 et 2) : amyotrophie sévère symétrique ; mais également chez des chevaux ayant un accès à
amaigrissement malgré un appétit conservé ; trem- une herbe ou à un fourrage ne contenant pas la quan-
blements musculaires intermittents ; faiblesse géné- tité adéquate de vitamine E. Il faut pallier ce manque
ralisée ; décubitus latéral fréquent ; démarche par en fournissant un accès à l’herbe et un fourrage pré-
petites foulées ; report du poids sur les postérieurs, sentant de bonnes qualités nutritionnelles. De plus,
piétinements ; réduction du polygone de sustenta- une supplémentation en huile peut améliorer le sujet.
tion ; port de tête bas ; sudation anormale ; port de
queue relevé ; hyperesthésie et lésions de la rétine PRONOSTIC
(dépôt de lipopigments). Le pronostic est très réservé à long terme. Environ
30 % des chevaux traités sont améliorés après une
DIAGNOSTIC phase de tremblements de 3 à 6 semaines mais peu-
Les signes cliniques permettent d’orienter le dia- vent rechuter quelques mois ou quelques années
gnostic. Le dosage des enzymes musculaires san- après cette amélioration. 40 % d’entre eux se
guines (créatine phospho-kinase et alanine amino- stabilisent mais ne sont plus exploitables au travail.
transférase) n’est pas toujours d’une grande aide car 30 % présentent une dégradation malgré le traite-
leur élévation est souvent modérée lors de maladie ment et leur état général devient incompatible avec
du neurone moteur. Les examens complémentaires la survie. 

Myopathie atypique du cheval au pré


La myopathie atypique est un syndrome de des- atteint, en automne et au printemps principale-
truction musculaire massive et sévère des fibres ment, des chevaux au pré, le plus souvent après la
musculaires striées affectant préférentiellement les survenue d’intempéries (pluie, froid, vents violents).
muscles intervenant dans la posture et la respira- Les chevaux malades présentent de la raideur, une
tion et occasionnellement le muscle cardiaque. Elle faiblesse les conduisant à se coucher, une augmen-

266 Maladies des chevaux


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LES MALADIES MUSCULAIRES: CAS PARTICULIERS

Photo 1. Jument TF âgée de 8 ans et présentant une maladie du neurone moteur. La jument présente un amaigrisse-
ment malgré un appétit augmenté, une amyotrophie symétrique et une réduction du polygone de sustentation
(membres sous elle). Photo 2. Jument TF âgée de 7 ans et présentant une maladie du neurone moteur. La jument pré-
sente un amaigrissement, une amyotrophie symétrique, une réduction du polygone de sustentation (membres sous
elle) ainsi que des piétinements des postérieurs (photos Anne Couroucé-Malblanc, ENVN).

Maladies des chevaux 267


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LES MALADIES MUSCULAIRES: CAS PARTICULIERS

tation de la fréquence cardiaque et respiratoire, d’Europe mais également aux États-Unis. À l’au-
ainsi qu’une augmentation sévère des enzymes mus- tomne 2002, en France, le réseau d’épidémiosur-
culaires associée à une myoglobinurie (présence de veillance en pathologie équine (RESPE) enregistrait
myoglobine dans les urines leur donnant une cou- les premiers cas français de cette maladie. Les
leur brune). D’apparition brutale, elle conduit dans enquêtes épidémiologiques et les examens com-
la majorité des cas à la mort de l’animal en moins plémentaires confortent l’hypothèse d’une intoxi-
de 72 heures. nation (bactéries ou mycotoxines) ou d’une intoxi-
cation en relation avec l’environnement proche des
Cette maladie est connue depuis 1985 et on recense animaux. Toutefois, à ce jour, l’étiologie reste
chaque année de nombreux cas dans plusieurs pays encore inconnue. 

Hyperkaliémie périodique du quarter horse (hypp)


L’Hyperkaliémie périodique (HYPP) est une affection (3) de soumettre le cheval à un exercice quotidien
héréditaire. Cette affection entraîne une contraction et/ou de permettre au cheval d’accéder à un pad-
anormale des muscles et aboutit à des épisodes spo- dock. Concernant l’alimentation, il faut faire atten-
radiques de trémulations musculaires ou de faiblesse. tion aux fourrages dont la concentration en potas-
Du fait de ces signes cliniques musculaires, l’HYPP sium dépend de la maturité et des sols. Il est alors
peut être confondue avec une rhabdomyolyse à conseillé d’analyser les fourrages et d’évaluer leur
l’exercice. La différence entre ces deux affections concentration en potassium.
vient du fait que les chevaux sont normaux après une Différents traitements sont utilisés pour prévenir
crise d’HYPP alors que les chevaux présentant une l’apparition des crises d’HYPP. Lors de crises, si les
rhabdomyolyse sont raides. De plus, l’HYPP n’est chevaux commencent tout juste à exprimer des
généralement pas associée à l’exercice mais survient signes cliniques, il est possible de les soumettre à un
lorsque le cheval est au repos ou après un événe- très léger exercice ou de leur donner un peu de
ment stressant comme un transport, un changement céréales. Cela permet parfois d’éviter une crise. Dans
alimentaire ou un jeûne prolongé, une anesthésie les cas les plus sévères, il est nécessaire de les mettre
générale ou l’existence d’une pathologie autre. Le sous perfusion de gluconate de calcium. Une aug-
contrôle de la ration alimentaire est très important. mentation du calcium extracellulaire augmente le
Cela inclut : seuil de la membrane musculaire, ce qui diminue l’hy-
(1) d’éviter les aliments apportant des concentrations perexcitabilité de la membrane. 
élevées de potassium comme le foin de luzerne,
l’huile de soja, la mélasse ;
(2) de fractionner les repas et de donner plusieurs
repas par jour et

268 Maladies des chevaux


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LES MALADIES MUSCULAIRES: CAS PARTICULIERS

Photo 3. Tonte de la zone de biop-


sie musculaire pour le diagnostic
de la maladie du neurone moteur.
Le muscle releveur de la queue
(flèche) est prélevé chirurgicalement.
Photo4. Incision de la peau pour une
biopsie du muscle releveur de la
queue chez un cheval suspect de
Maladie du Neurone Moteur (photos
4 Anne Couroucé-Malblanc, ENVN).

Maladies des chevaux 269


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LES MALADIES DE LA PEAU

GÉNÉRALITÉS

La peau représente, chez le cheval comme chez les Il n’y a que rarement des dermatoses liées au type
autres espèces, le premier organe du corps. Elle est de robe (couleur). En revanche les zones dépigmen-
fragile par rapport à celle d’autres espèces comme tées (liste, bout du nez, balzanes) sont exposées à des
les bovins. En outre, l’utilisation du cheval est à l’ori- maladies déclenchées et/ou aggravées par les ultra-
gine de sollicitations du revêtement cutané (plaies, violets (photodermatites). De même la pigmentation
frottements chroniques etc.). Ceci explique que, noire peut favoriser des mélanomes.
d’une part, les atteintes cutanées sont communes et Les réactions cutanées ne se traduisent que par un
que, d’autre part, dans une majorité des cas, les condi- nombre limité de signes, si bien que des maladies dif-
tions d’entretien seront peu ou prou en cause. Les férentes peuvent prendre le même aspect. Il est donc
dermatoses peuvent être soit le reflet d’une atteinte important de pratiquer des analyses pour le dia-
accidentelle et alors sans signification particulière, gnostic et avant tout traitement (photo 1). Toute der-
soit, au contraire, le signe d’une véritable maladie matose dont l’origine et la cause ne sont pas évi-
d’évolution parfois problématique. Toute maladie dentes doit être prise au sérieux. Il en va de la santé
interne a, plus ou moins rapidement, des consé- du cheval, de celle de ses congénères ou même de
quences sur l’état cutané. Un cheval qui présente des l’Homme (zoonoses). Les analyses peuvent porter sur
anomalies cutanées très étendues peut être suspecté des prélèvements superficiels (raclages, examens des
d’être atteint d’une maladie générale sous-jacente. poils, colorations) suivis d’un examen microscopique;
Le pelage du cheval est typiquement composé de fol- des prélèvements en vue de cultures (bactériologie,
licules pileux simples (un poil par follicule) dont l’en- mycologie) ; des biopsies cutanées pour histopatho-
semble suit des mues de renouvellement du pelage logie. Le diagnostic peut aussi nécessiter des exa-
plus ou moins marquées (printemps et automne). La mens autres (sang, biochimie), en particulier si une
crinière et la queue ont une croissance très prolon- maladie générale est suspectée.
gée, et échappent au mécanisme des mues. À chaque Même si la peau a de bonnes facultés de régénéra-
follicule est annexée une glande sébacée et une tion, les soins, en particulier locaux, doivent être très
glande sudorale. L’autre particularité de la peau du méticuleux car les chevaux sont fragiles vis-à-vis des
cheval est l’intensité de la sudation. Celle-ci est surinfections, et cicatrisent mal (chéloïdes). Il faut
déclenchée par l’effort, mais aussi de nombreux autres aussi utiliser des médicaments efficaces et bien tolé-
facteurs (stress…) et peut causer une perte de 1 % du rés, deux qualités qui ne sont pas toujours retrou-
poids du corps. La sudation modifie l’acidité de la vées dans les vieilles préparations traditionnelles.
peau qui devient alors favorable aux proliférations
bactériennes. Un cheval mal douché et mal pansé Le tableau 1 montre la diversité des causes de mala-
déclenchera donc plus facilement des pyodermites. dies de peau chez le cheval. 
La vascularisation cutanée est aussi très importante
(connections veinules/artérioles appelées anasto-
moses) ce qui permet de modifier le débit sanguin
cutané. Ce phénomène associé à la sudation joue un
grand rôle dans la régulation thermique.

270 Maladies des chevaux


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GÉNÉRALITÉS

Groupe Exemples
Parasitoses Insectes: poux, taons, hippobosques, mouches, moustiques…
Acariens: agents des gales, tiques, Aoûtats.
Vers: Habronèmes, Filaires.
Protozoaires: dourine…

Mycoses Teignes, candidose, histoplasmose, mycétomes…

Bactéries Folliculites, Furonculoses, abcès.


Dermatophilose, Lymphangite ulcérative…

Virales Papillomatose, Poxvirose, Exanthème coïtal, Artérite virale…

Immunologiques Allergies: Urticaires, Dermatite Estivale récidivante, Atopie…


Auto-immunes: Pemphigus, Lupus…
Médiation-immune : Pelade, accidents cutanés…
Divers : granulomes éosinophiliques, dermatite éosinophilique, sarcoïdose.

Hormonales Hirsutisme, Effluviums…

Génétiques Couleur : albinismes, vitiligo, leucotrichies.


Pelage : dystrophie des crins, hypotrichoses.
Peau : HERDA, Epidermolyses…

Tumorales Sarcoïdes, Papillomatose, Epitheliomas, mélanomes, schwannome…

Physico-chimiques Physiques : pansements, dermatites de contact, frottement, plaies, chéloïdes…


Caustiques, brûlures, gelures, envenimations…
Toxiques : végétaux, minéraux…

Tableau 1. Diversité des causes de maladies de peau du cheval

Photo 1. Examen allergologique par intradermo réaction


à l’encolure chez un poney. On peut constater les réac-
tions très variables aux allergènes injectés dans le derme
(photo P. Bourdeau, ENVN).

Maladies des chevaux 271


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LES MALADIES DE LA PEAU

DERMATITES

Les Dermatites sont des affections cutanées dues à Les Urticaires


la prolifération d’agents infectieux banals ou spéci- Ce sont des manifestations communes chez le che-
fiques (cf. Mycose, Dermatophilose) à un état inflam- val, secondaires à des causes extrêmement diverses :
matoire plus ou moins complexe dans son origine. piqûres d’insectes, vaccins ou divers médicaments,
états infectieux, application de lotions, envenima-
INFECTIONS CUTANÉES tions (guêpes, chenilles processionnaires, des into-
Les bactéries peuvent entraîner des maladies appe- lérances alimentaires, allergies… Il peut s’agir de
lées « pyodermites » et s’accompagnant (mais pas plaques de taille très variable ou de gonflements
toujours) de la présence de pus. Toute plaie cutanée notamment au niveau de la face (angioedème),
peut évoluer en pyodermite. accompagnés ou non de démangeaisons. Le dia-
Les folliculites sont les plus fréquentes, favorisées gnostic final est souvent très difficile et nécessite une
par la chaleur (été), l’humidité (boue), une sudation enquête par élimination. La corticothérapie ou les
(entraînement), des frottements (selle et « acné de antihistaminiques sont utiles mais il faut surtout
selle » - photo 2, pieds et « pododermatites » ou contrôler l’origine de l’affection.
« gales de boue »). Les lésions sont des petites Les photosensibilisations
croûtes suivies de dépilations parfois à contour Ce sont des atteintes communes, déclenchées au
arrondi. La confusion est fréquente avec la teigne. Le soleil par des agents d’origine végétale (millepertuis,
diagnostic repose sur l’observation des lésions de luzerne, trèfles…), des médicaments (anti-infectieux,
folliculite et l’examen cytologique, voire la culture. topiques), une atteinte hépatique (phylloérythrine
Le traitement doit être précoce, pour éviter une des végétaux ingérés non conjuguée par le foie). Les
furonculose, par des lavages antiseptiques et sou- zones blanches ou peu pigmentées (bout du nez,
vent l’antibiothérapie. Les conditions d’entretien balzanes) sont atteintes avec rougeur, épaississe-
du cheval seront révisées. ment, fissures, croûtes et parfois nécrose (Photo 3).
Les abcès banals sont des nodules souvent fluctuant Il faudra soustraire les chevaux à la lumière solaire, les
et déclives suite à une pyodermite ou une inocula- retirer des prés incriminés, ou suspendre les traite-
tion. Ils doivent être différenciés des abcès à germes ments responsables, recourir à un traitement anti-
spécifiques. inflammatoire symptomatique.
Les pyodermites dues à des agents bactériens spéci- Pemphigus et Lupus
fiques sont des maladies parfois graves par atteintes Ce sont des exemples des maladies «auto-immunes»,
internes associées. Quelques exemples des maladies au cours desquelles le système immunitaire produit
bactériennes équines sont indiqués dans le tableau 1. des anticorps contre des composants de l’organisme.
Le pemphigus a pour cible l’épiderme et la maladie
INFLAMMATIONS CUTANÉES se traduit surtout par des croûtes généralisées. Le dia-
Les Dermatites de contact gnostic est délicat et repose surtout sur l’histologie.
La peau peut réagir à l’application d’un topique ou Le lupus systémique est une maladie dont la cible est
d’un bandage avec macération, une irritation méca- un composant du noyau cellulaire. Les signes géné-
nique ou physique (sable, humidité au niveau des raux sont perceptibles (prostration, hyperthermie)
pieds). Elles peuvent avoir une cause allergique. Les et la maladie s’accompagne de rougeurs, croûtes,
lésions commencent en général par la rougeur et alopécie et œdèmes. Le diagnostic est histologique
l’alopécie (perte de poils) puis suivent des suinte- et sérologique. Le traitement fait appel à une corti-
ments (« eczéma »), des croûtes et parfois une pyo- cothérapie forte et longue et le pronostic de ces
dermite (cf. supra). Les lésions restent localisées aux maladies reste réservé. 
zones en contact avec la cause et le traitement
consiste à supprimer ces agents et appliquer des
lavages antiseptiques et émollients.

272 Maladies des chevaux


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DERMATITES

Nom Agent(s) Commentaires


Folliculites Staphylocoques cf. supra.
Streptocoques

Pododermatites Staphylocoques Très communes, lentement extensives.


(atteintes podales) Streptocoques Conditions d’entretien.
Dermatophilus

Dermatophilose Dermatophilus congolensis cf. autre chapitre.

Abcès Staphylocoques Souvent secondaires.


Corynebactéries Peu extensives, possibilité de lymphangites et infections profondes.
Streptocoques Secondaires à un traumatisme inoculateur
Clostridies ou une infection profonde.

Actinomycoses Actinomyces, Peu communes.


Nocardia, Peu extensives.
Actinobacillus

Lymphangite Corynebacterium Membres (surtout postérieurs).


ulcérative pseudotuberculosis Extension par voie lymphatique.
biovar equi Atteinte interne

Tableau 1. Principales Dermatoses bactériennes équines

2 3

Photo 1. Pyodermite bactérienne folliculaire. Pyodermite de la selle ou «acné de selle». Photo 2. Pododermatite pho-
toaggravée. Notez que les lésions de rougeurs sont localisées aux balzanes (photo P. Bourdeau, ENVN). Photo 3. Lésions
de photosensibilisation sur le bout du nez d’une ponette de 25 ans (photo Anne Couroucé-Malblanc, ENVN).

Maladies des chevaux 273


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LES MALADIES DE LA PEAU

DERMATOSES FONGIQUES

Des mycoses cutanées très diverses peuvent toucher avec la teigne. Le diagnostic nécessite l’observation au
les équidés. Les principales mycoses superficielles (épi- microscope de poils parasités et, si possible, une cul-
derme et poils) ou profondes (derme et parfois organes ture mycologique pour préciser l’origine. Pour élimi-
internes) sont présentées dans le tableau 1. ner la teigne il faut associer:
LES TEIGNES ou «dermatophytoses», sont dues à des 1. l’isolement des animaux contaminés et leur traite-
champignons qui se développent aux dépens de la ment par des lotions antifongiques (enilconazole) et
kératine de l’épiderme et des poils. Les agents impli- un traitement par voie générale (griséofulvine);
qués sont: Trichophyton equinum (effectifs), Micro-
2. la désinfection drastique des locaux et du matériel.
sporum equinum, des dermatophytes d’autres animaux
(M. canis et carnivores, T. verrucosum et ruminants, T.
mentagrophytes et rongeurs…) ou du sol (M. gypseum).
LA DERMATOPHILOSE
Les lésions apparaissent deux à trois semaines après La dermatophilose est une infection bactérienne due
la contamination. Ce sont des touffes de poils ébou- à Dermatophilus congolensis, fréquente dans les
riffés avec une croûte à la base qui tombent pour lais- régions humides des zones tempérées (et en saison
ser une zone dépilée souvent arrondie de 1 à quelques humide en pays chauds). Elle sévit plus particulière-
centimètres (photo 1). Ces lésions se multiplient plus ment dans certains prés et se développe sur des che-
ou moins rapidement et partent souvent de la tête, vaux fragilisés, à la faveur de pluies où sur des sols
du dos (selle), passage des sangles, autant de zones de boueux. Les lésions, très croûteuses, se développent
contact avec le matériel souvent responsable de la sur le garrot, la croupe et les pieds (une des causes
contamination. La teigne évolue vers une guérison des « gales de boue »). La dermatophilose peut être
apparente après plusieurs mois, mais les chevaux res- plus grave sur la peau dépigmentée (balzanes…). L’af-
tent longtemps porteurs et sources. Au sein d’un effec- fection n’est pas directement contagieuse. Elle est
tif, la maladie est typiquement contagieuse et suit sou- facilement confondue avec les teignes et les pyo-
vent l’introduction d’un cheval (avec ou sans lésions - dermites communes. Le diagnostic nécessite l’exa-
photo 2). Dans un effectif, il n’est pas rare d’observer, men des croûtes au microscope, voire l’histopatho-
des résurgences pendant des années. Les teignes peu- logie ou la culture. Le traitement peut être assez long
vent être très variables cliniquement, ce qui entraîne par l’application d’antiseptiques puissants, et sou-
une difficulté de diagnostic: forme non classique ou vent l’antibiothérapie. Les animaux doivent être sous-
lésions évocatrices mais en fait sans aucun rapport traits des conditions favorables à la maladie. 

DERMATOSES PARASITAIRES
Les poux sont responsables des phtirioses, maladies mission est surtout directe et les chevaux lourds sont
très fréquentes, surtout en hiver et sur des animaux nettement prédisposés. Il s’agit d’une dermatose
fragilisés. Elles se transmettent par contact direct ou croûteuse avec démangeaisons, partant des pâturons
par le matériel. Les chevaux se grattent, ont un pelage (surtout les postérieurs) pour s’étendre aux membres,
terne, des plages dépilées. On peut voir les poux à parfois le ventre. Les complications (lymphangite,
l’œil nu (environ 1mm) ou leurs lentes fixées aux poils fibrose, surinfections) ne sont pas rares. Les parasites
(photo 3). Le traitement est assez facile par l’appli- peuvent être identifiés dans des raclages cutanés et
cation d’insecticides sur tous les chevaux, et l’on le traitement (tous les animaux contaminés) repose
recherchera surtout les causes de fragilisation ayant sur la combinaison de la tonte des pieds, d’acaricides
pu favoriser la maladie. locaux et par voie générale (ivermectine ou appa-
La Gale des pâturons est très fréquente en France renté).
(photo 4). Le parasite, Chorioptes bovis, a un cycle D’autres parasites peuvent se développer sur ou dans
rapide sur la peau en deux semaines environ. La trans- la peau chez les chevaux (tableau 2, p. 276). 

274 Maladies des chevaux


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DERMATOSES FONGIQUES

Tableau 1. Principales mycoses cutanées du cheval

Groupe Nom Agent(s) Commentaires


Teignes Trichophyton sp. Maladies extensives, contagieuses (chevaux et parfois à l’Homme).
et Traitement assez long et difficile,
Microsporum sp. Mesures de désinfection et isolement.

Candidose Essentiellement Non contagieuse.


Candida albicans Poulains ou animaux débilités.
Superficielles Plutôt périorificielle (bouche, périnée).
Traitement aisé mais nécessité de corriger les causes sous-jacentes.

Dermatite Malassezia sp Non contagieuse et peu fréquente.


à Malassezia Région mammaire, ventre…
Traitement aisé.

Mycétomes Divers champignons Mycoses sous-cutanées, peu extensives, non contagieuses.


fongiques Chirurgie large et antifongique.

Profondes Phaeohypho Champignons bruns Mycoses non contagieuses, peu ou lentement extensives.
mycoses (Dématiées) Chirurgie large et antifongique. Traitement difficile.

Sporotrichose Sporothrix Peu contagieuse et rare.


schenckii Extension par les vaisseaux lymphatiques.
Traitement difficile, long, aléatoire.

1 3

Photo 1. vue rapprochée du garrot


d'un cheval atteint de dermatite esti-
vale récidivante. (photo P. Bourdeau,
ENVN). Photo 2. Teigne équine.
Lésions dépilées d’évolution conta-
gieuse (photo Laboratoire DPMA ENVN).
Photo 3. Haematopinus asini. Le pou
piqueur (hématophage) du cheval.
Chiché au microscope X4. Photo 4.
Gale des pieds ou gale chorioptique
sur un cheval de trait (photos
2 4
P. Bourdeau, ENVN).

Maladies des chevaux 275


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DERMATOSES FONGIQUES

Tableau 2. Autres ectoparasites des équidés

Nom Agent(s) Commentaires


Gale des crins Psoroptes ssp. Très rare en France ; touche l’encolure et la croupe,
Gale psoroptique lentement extensive.

Gale sarcoptique Sarcoptes scabiei Très rare ; très contagieuse (Homme).


Gale du corps Généralisation, démangeaisons intenses.

« Aoûtats » Trombicula autumnalis Très fréquente. Plus ou moins saisonnier.


(larves) Lèvres, pieds…

Dermanysses Dermanyssus gallinae Proximité d’oiseaux sources.


« Poux rouges » Démangeaisons sur la tête, le corps.

Hypodermes Hypoderma sp Eradiquée de France à ce jour.


(larves) Nodules surtout sur le dos.

Habronemose Habronema sp Les vers adultes sont dans l’estomac.


cutanée (larves) Lésions prolifératives périorificielles dues aux larves
« Plaies d’été » des vers déposées par les mouches.

Onchocercose Onchocerca sp Lésions dépilées avec démangeaisons (tête, ventre…),


cutanée (microfilaires dans la peau issues des filaires).

LES PIQURES D’INSECTES ET LA PROTECTION

LES PIQURES D’INSECTES ET LA PROTECTION

En écurie ou, surtout, au pré, le cheval peut subir de réapparaître l’année suivante, d’où son nom. Les
l’attaque de nombreux insectes. démangeaisons sont intenses (« gale d’été », ardeurs)
et les zones les plus touchées sont l’encolure, la
LA DERMATITE ESTIVALE croupe, la tête, rendant souvent le cheval inutilisable
RÉCIDIVANTE DES ÉQUIDÉS Les surinfections ne sont pas rares. La maladie est
facilement suspectée mais difficile à démontrer par
Il s’agit d’une de dominantes des maladies cutanées.
manque d’analyse fiable. Le traitement est difficile.
Elle est due essentiellement à des piqûres de petits
Il faut soustraire le cheval aux piqûres, l’éloigner des
moucherons (les Culicoides). Ces insectes se repro-
gites et utiliser pendant toute la saison des insecti-
duisent dans les milieux humides : la boue et leurs
cides répulsifs. On y associe des traitements locaux,
femelles vont déclencher des mécanismes aller-
voire généraux, à visée surtout anti-inflammatoire.
giques chez des chevaux prédisposés. Les poneys et
certaines lignées de chevaux, surtout jeunes adultes, Taons
sont plus touchés. La maladie apparaît au printemps Les chevaux sont une proie favorite (« Horse Flies »)
avec un pic estival pour guérir spontanément (au de ces insectes, à l’aspect de grosses mouches. Les
moins les premières années) en fin d’automne, avant taons pénètrent rarement dans les locaux et les

276 Maladies des chevaux


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LES PIQURES D’INSECTES ET LA PROTECTION

piqûres ont lieu surtout l’été, par temps lourd au voi- supportent on peut aussi utiliser des couvertures,
sinage de zones boisées ou de plans d’eau (dévelop- caparaçons, bonnets etc. Dans les locaux les pièges
pement des formes larvaires). Le vol est bruyant et lumineux sont partiellement efficaces, les peintures
peut entraîner des écarts en promenade, des courses insecticides sont une bonne option, certains préco-
de chaleurs, perturber des événements hippiques. Ils nisent de placer des moustiquaires traitées aux insec-
piquent surtout les membres, la tête et l’encolure. La ticides aux ouvertures ou des ventilateurs créant un
piqûre, douloureuse, laisse parfois une lésion hémor- flux sortant. La gestion des fumiers est indispensable
ragique, attirant les mouches, favorable aux surin-
dans le cas de stomoxes. Une action dans l’environ-
fections.
nement est illusoire même si quelques méthodes
Stomoxes sont utilisables. 
Ils ont l’aspect de la mouche commune (Musca
domestica). Ils entrent facilement dans les locaux
(« mouches d’étables ») et sont assez souvent posés
sur les animaux. Ils se développent au stade larvaire
dans les crottins et sont abondants si les fumières
sont à proximité. Ils peuvent aussi transmettre cer-
tains vers digestifs.
L’hippobosque du cheval
On la reconnaît assez facilement à sa couleur mar-
brée de brun et surtout ses longues pattes étalées
(« mouche araignée » !). Elle se trouve en quasi-per-
manence sur les chevaux mais n’est pas toujours
visible car affectionne le dessous de la queue, et la
zone périnéale.
Moustiques
Ils sont présents une grande partie de l’année. Selon
les espèces ils piquent à l’intérieur ou à l’extérieur et
sont actifs en zones ombragées ou la nuit. Même si
le voisinage de mares ou étangs leur est favorable,
on les trouve un peu partout car les larves peuvent
se développer dans la moindre collection d’eau. Chez
le cheval ils entraînent des urticaires (Photo 8), divers
mécanismes allergiques, et peuvent également trans-
mettre des maladies.
Simulies
Elles sont aussi appelées « moucherons noirs » car
d’un noir brillant et de quelques millimètres. Elles
sont souvent actives en essaims et se nourrissent de
sang par piqûres souvent douloureuses. Leur déve-
loppement dans le milieu (larves aquatiques) dépend
d’eaux courantes oxygénées. Elles piquent tout le
corps mais surtout le ventre et la tête et, chez le che-
val, l’intérieur des oreilles. Elles participent à géné-
rer les plaques auriculaires et, comme les taons, des
réactions vives des chevaux.
Les méthodes de lutte contre les insectes piqueurs
seront variables selon les cas. La protection du che-
val est difficile et seuls certains insecticides (pyré-
throïdes), sont assez actifs pour prévenir réellement 1
les piqûres et à conditions d’être appliqués réguliè-
rement et suffisamment fréquemment car la suda- Photo 1. Urticaire chronique, les lésions deviennent
tion en limite la rémanence. Pour les chevaux qui les sèches et squameuses (photo P. Bourdeau, ENVN).

Maladies des chevaux 277


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LES MALADIES DE LA PEAU

LES NODULES CUTANÉS

On appelle «nodule» toute modification en relief de Les modalités du traitement sont nombreuses mais
la peau. Les causes sont très diverses (tableau V), dont aucune n’est parfaite: chirurgie large, cryochirurgie,
les tumeurs qui sont selon les cas bénignes ou laser, chimiothérapie intra-tumorale, immunothéra-
malignes. Il est important de les détecter et les iden- pie, crèmes caustiques. Les récidives sont assez fré-
tifier le plus précocement possible car la chirurgie est quentes. Il faut intervenir très tôt.
souvent nécessaire et sera moins agressive sur de
petites lésions. Tout nodule n’est pas tumoral et toute LES PAPILLOMES ÉQUINS (VERRUES)
tumeur cutanée n’est pas nodulaire. Ce sont des tumeurs épithéliales bénignes (virus spé-
cifique EPV) généralement observées chez de jeunes
SARCOÏDES chevaux, exceptionnellement congénitaux. Ils sont
Ce sont les tumeurs bénignes les plus fréquentes. Leur le plus souvent multiples secs et bourgeonnants et
origine est discutée mais des facteurs génétiques et mesurent de quelques millimètres à deux centi-
l’intervention de virus sont fortement suspectés, mètres. Ils touchent lèvres, paupières, organes géni-
aboutissant à une prolifération fibroblastique. Les che- taux extrémités des membres voire tout le corps
vaux de tous âges sont atteints, surtout à partir de 3 (photo 3). Leur identification est histologique. Ils
à 6 ans. Toutes les zones du corps sont atteintes: sites régressent généralement spontanément en 1 à 6 mois.
de blessures et frottements, tête, paupières, zones En cas de nécessité on peut les éliminer chirurgica-
lement (cryochirurgie).
périgénitales, membres, face ventrale.
Il en existe diverses formes: occulte (une ou plusieurs LES PLAQUES AURICULAIRES
zones arrondies, rugueuses et parfois dépilées, notam- Elles correspondent à une forme particulière de papil-
ment sur le cou, la zone périoculaire) ; verruqueux lomes siégeant à l’intérieur de la conque auriculaire
(plaques sèches sur la face, la région inguinale, le tronc) en plaques rosâtres plus ou moins prolifératives, ne
- photo 1; nodulaire et fibroblastique (nodules parfois régressant pas, favorisées par les piqûres d’insectes
ulcérés et pédonculés) photo 2; malin (atteinte des (simulies). La chirurgie n’est pas très facile et l’on
vaisseaux lymphatiques et parfois extension aux gan- s’oriente vers des applications d’antimitotiques ou
glions.) Le même cheval peut héberger plusieurs types. immuno-régulateurs.

Tableau 1. Quelques causes de nodules chez le cheval

Nodule Dénomination Particularités


Non tumoraux Granulomes et abcès Corps étrangers.
Agents infectieux : bactéries (cf. maladies bactériennes),
fongiques (cf. mycoses).
Granulomes éosinophiliques Unique ou multiples, surtout dorsal.
Rôle des insectes ?
« Plaies d’été » (Habronemose) Inflammation autour de larves de vers sur la peau.
Callosités (frottements), kystes, Chéloïdes (anomalie par cicatrisation exubérante)
Tumeurs bénignes Sarcoïdes cf. texte.
Fibromes, lipomes, adénomes, naevus, schwannome…
Tumeurs malignes Carcinome épidrmoïde cf. texte.
Mélanosarcomes cf. texte.
Lymphome, sarcomes

278 Maladies des chevaux


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LES NODULES CUTANÉS

Photo 1. Sarcoïde verruqueux en évolution et nodulaire. Photo 2. Sarcoïde


pédonculé fibroblastique chez le même cheval. Photo 3. Papillomatose des
lèvres naseaux et bout du nez. Photo 4. Mélanomes multiples de la région
1 génitale chez un cheval gris (photo P. Bourdeau, ENVN).

3 4

LES MÉLANOMES • Les mélanomes malins rencontrés sont surtout des


Ce sont des tumeurs des mélanocytes, extrêmement vieux chevaux.
fréquentes, qui siègent souvent sous la queue, sur le Épithélioma (carcinome épidermoïde). Cette tumeur
périnée, les organes génitaux, la mamelle, lèvres ou provoque ulcères et parfois proliférations. Elle siège
paupières, région parotidienne (photo 4). Il en existe sur les zones dépigmentées (rôle favorisant des UV),
trois types: les naseaux, paupières, zones génitales. Les métastases
• Les Naevus mélanocytaires (mélanocytomes) chez sont rares. Le traitement dépend de la localisation et
de jeunes chevaux de toutes robes, en général bénins. des moyens disponibles (chirurgie large, radiothéra-
• Les mélanomes dermiques touchent des chevaux de pie, antimitotiques). 
plus de six ans, essentiellement de robe grise.

Maladies des chevaux 279


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LES MALADIES DE LA PEAU

LES PLAIES

DÉFINITION obtenir ce résultat, la plaie est évaluée régulièrement


et l’action thérapeutique est ciblée sur le dysfonc-
Les plaies chez le cheval sont essentiellement trau-
tionnement.
matiques, elles ont lieu sur les champs de course ou
carrières de sports équestres, mais aussi dans les prés. L’approche colorielle des plaies s’applique parfaite-
Elles peuvent également avoir lieu lors d’un transport ment à cette démarche (Photos 1 et 2). Utilisée en
ou si le cheval s’échappe. médecine humaine on peut la transposer au cheval.
On évalue les différentes couleurs de la plaie, puis leur
Les plaies chirurgicales et leurs complications sont
pourcentage respectif par rapport à la surface totale
fréquentes et les chirurgiens sont amenés à réaliser
de la plaie. Certaines couleurs sont un signe de dys-
des opérations de plus en plus complexes. Toutefois,
fonctionnement comme le noir pour la nécrose, le
comme dans l’hôpital humain, les infections nosoco-
jaune pour l’infection ou un excès de sécrétion.
miales existent et doivent être maîtrisées.
D’autres sont plutôt le signe d’une évolution favorable
Les escarres sont liées aux harnachements ou à la posi- comme le rouge pour la granulation et surtout le rose
tion couchée lors de maladies débilitantes et les brû- pour l’épithélialisation (photo 3).
lures d’incendie existent mais sont plus rares. L’odeur de la plaie peut être le témoin de certaines
infections, comme celles à Pseudomonas (bactéries)
CICATRISATION qui est typique.
La cicatrisation d’une plaie se fait en trois étapes.
Une phase catabolique inflammatoire qui permet le DIAGNOSTIC
débridement des tissus traumatisés. Les acteurs de La profondeur de la plaie permet de connaître l’évo-
cette phase sont des cellules: les plaquettes, les neu- lution du comblement par le tissu de granulation. On
trophiles et les macrophages. peut déterminer, si la plaie est compliquée, c’est-à-
La deuxième phase est anabolique, création de nou- dire associée à une autre pathologie comme une frac-
veaux vaisseaux sanguins qui vont irriguer le lit de la ture, une arthrite ou une section tendineuse. Cette
plaie ou angiogénèse, la formation d’un tissu de gra- exploration nécessite des moyens d’exploration
nulation qui va combler les pertes de substance ou sophistiqués. La radiographie, avec ou sans produit de
fibroplasie, et la reconstruction du tissu cutané par la contraste, l’échographie sont les deux moyens d’ima-
réplication des kératinocytes sur le tissu de granula- gerie les plus courants. Mais on peut également utili-
tion ou épithélialisation. Ces deux phases se font en ser l’IRM ou le scanner. L’évaluation de l’infection est
milieu humide acide et chaud. le même challenge qu’en médecine humaine, elle
repose principalement sur des prélèvements réguliers
Enfin, il y a une phase de remodelage, qui est une phase pour culture bactérienne et cytologie.
de maturation tissulaire de la cicatrice.
TRAITEMENTS
COMPLICATIONS Les traitements reposent sur la chirurgie, les panse-
Une plaie cicatrise rapidement. Si ce n’est pas le cas, ments et les nouvelles thérapeutiques biologiques. La
cela signifie que des processus pathologiques entra- chirurgie permet le débridement, la suture de la plaie
vent l’évolution normale. Ce sont l’infection, la per- où la gestion de l’infection. Créer chirurgicalement
sistance d’une nécrose si la phase inflammatoire n’a une inflammation aiguë pour que les différentes
pas été efficace, et la granulation exubérante ou for- phases de la cicatrisation soient de nouveaux stimu-
mation d’un chéloïde si la phase anabolique n’a pas lées est un très bon concept de traitement. Si la gra-
été bien contrôlée. nulation est excessive, le traitement chirurgical de la
cause sous-jacente est très efficace, par exemple ges-
ÉVOLUTION tion des espaces morts, d’une ostéomyélite ou d’un
On ne stimule pas la cicatrisation mais on fait en sorte glissement anarchique des tissus les uns par rapport
qu’il n’y ait pas d’obstacle à son bon déroulement. Pour aux autres. 

280 Maladies des chevaux


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LES PLAIES

1 2

Photo 1. Plaie de genoux, on distingue bien des zones noires ou de nécrose, des zones jaunes ou d’exsudat et des
zones rouges de granulation, sur les bords de la plaie on voit un fin liseré rose ou d’épithélialisation. Le traitement
devra essentiellement agir jusqu’au prochain pansement sur la nécrose et la sécrétion. Photo 2. Sur cette plaie de
boulet, on note une couleur rouge de granulation, jaune de sécrétion et rose d’épithélialisation qui ne peut plus évo-
luer car le tissu de granulation commence à devenir exubérant. Le traitement jusqu’au prochain pansement devra lut-
ter contre cette hypergranulation. Photo 3. Les zones roses d’épithélialisation sont larges, les zones rouges de
granulation sont planes, cette plaie de la région tendineuse d’un antérieur évolue bien (photos Roland Perrin).

Maladies des chevaux 281


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LES MALADIES DE LA PEAU

LES PANSEMENTS

DÉFINITION irremplaçables en médecine du cheval où les plaies


sont très sécrétantes.
Les pansements permettent de réduire le contact avec
l’atmosphère, d’abaisser la contamination bactérienne, Si l’absorption est bonne, le pansement sera peu
d’absorber les exsudats, de maintenir une immobili- renouvelé, le milieu humide sera optimal, les diffé-
sation, de protéger la plaie et surtout de maintenir un rentes phases de la cicatrisation seront ainsi opti-
milieu humide, chaud et acide favorable à la cicatri- males.
sation. Leur coût doit être raisonnable et leur utilisa- Les pansements de la troisième couche protègent
tion pratique. Aucun pansement n’accélère la cicatri- du milieu extérieur ; sur les plaies des membres, ils
sation par contre ils sont très efficaces pour éviter ou permettent une immobilisation qui est très utile. On
traiter des complications de celle-ci. peut utiliser des plâtres ou des Robert Jones (pan-
sement de contention multicouches – Photo 2).
COMPOSITION Ainsi, les tissus ne bougent pas les uns par rapport
aux autres, et la granulation n’est pas stimulée de
ET RENOUVELLEMENT manière excessive, les « espaces morts » sous jacent
Un pansement est constitué de trois couches à la plaie ne sont pas créés ou entretenus et la sécré-
(photo 1) : tion physiologique du tissu de granulation n’est pas
• une au contact de la plaie qui a une action théra- stimulée.
peutique et qui ne doit pas détruire les kératino- De nouvelles techniques de pansement sont appa-
cytes (cellules superficielles de la peau) lorsqu’il rues récemment en médecine humaine et particu-
est retiré ; lièrement lors de larges délabrements cutanés pour
• une couche secondaire qui absorbe les sécrétions ; favoriser la production rapide mais pas excessive
• et une troisième couche qui immobilise la plaie et d’un tissu de granulation qui permette une épithé-
protège du milieu extérieur. lialisation précoce. Cette nouvelle technique est la
VAC, elle permet l’absorption en continu des sécré-
Le pansement est renouvelé le moins souvent pos-
tions de la plaie par un système d’aspiration alterné
sible, d’où l’importance de faire un bon diagnostic,
(Photo 3). Les résultats chez le cheval associé à l’im-
à chaque changement pour déterminer le plus pré-
mobilisation semblent très prometteurs. Lorsque la
cisément possible son prochain renouvellement.
surface d’épithélialisation est très large des greffes
Les pansements primaires peuvent favoriser le débri- de peau peuvent être faites. Ces techniques sont très
dement ou la détersion, comme ceux imprégnés de performantes et sont à développer dans l’avenir. 
chlorure de sodium hypertonique, ou ceux qui
contiennent des asticots spécifiques qui laissés deux
à trois jours peuvent faire un travail de détersion
remarquable. Ils peuvent limiter la granulation avec
des corticoïdes, ou l’infection avec des anti-infec-
tieux comme les sels d’argent, ou stimuler l’épithé-
lialisation par apport de facteurs de croissance.
Si la sécrétion est insuffisante, donc le milieu humide
est déficient, on peut la stimuler par les hydrogels.
On rencontre cette anomalie lors de plaies du péri-
oste ou sur certaines plaies profondes du sabot. Les
pansements secondaires sont absorbants pour que
la plaie reste humide mais pas noyée dans les exsu-
dats. Les pansements aux sels d’alginates absorbent
20 à 30 fois plus les sécrétions qu’un simple panse-
ment américain. Ils sont malheureusement peu uti-
lisés sur le cheval alors que leurs avantages sont

282 Maladies des chevaux


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LES PANSEMENTS

Photo 1. Un pansement classique d’une plaie du boulet avec une première


couche ici pour aider à la détersion avec du chlorure de sodium hyperto-
nique, une deuxième couche pour absorber les sécrétions, ici du pansement
américain et une troisième couche pour protéger et maintenir le pansement.
Photo 2. Troisième couche d’un pansement. Ici un pansement Robert Jones
pour assurer une immobilisation d’un jarret. Photo 3. Thérapeutique par le
VAC sur une plaie grave du jarret et du canon. (photos Roland Perrin). 2

Maladies des chevaux 283


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LES MALADIES DE L’ŒIL

BLÉPHARITES (inflammation des paupières),


CONJONCTIVITES (Inflammation de la conjonctive),
KÉRATITES (Inflammation de la cornée),
ULCÈRES DE CORNÉE

DÉFINITION - ORIGINE coques, Corynébactéries, Pseudomonas, Entéro-


Ce sont les inflammations du segment antérieur de bactéries, et plus rarement Clostridies, Pasteurella,
l’œil : paupières, conjonctive, et cornée : ce sont les Klebsiella, Moraxella… etc. La détermination des
affections les plus courantes. Elles ont souvent pour germes responsables est importante et se fait par
origine des causes: traumatiques, infectieuses (virales, différents frottis ou raclages de conjonctive et de
microbiennes, mycosiques, parasitaires) ; plus rare- cornée mis sur milieux de conservation et envoyés
ment : allergique, ou d’ordre immunologique (excep- au laboratoire compétent. Indispensable dans les
tionnel). cas graves ou qui durent sans succès, elle permet
d’adapter le traitement antibiotique aux germes iso-
SIGNES CLINIQUES, lés jugés responsables : collyres 3 fois par jour mini-
DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT mum, pommade matin et soir au moins 8 jours (ou
Les blépharites : peu fréquentes, caractérisées par un 15 jours, parfois plus !). Si les sécrétions purulentes
oedème des paupières inférieures (allergie), ou des sont abondantes et accompagnées d’une douleur
excoriations (plaies plus ou moins croûteuses et +ou très vive, le praticien recherchera une perforation
- infectées) - photo 1. du globe (photo 4), ou un ulcère de cornée infecté.
Conjonctivites et kératites : les conjonctives sont • Origine mycosique : si le traitement classique (sur-
rouges, des sécrétions séreuses ou muqueuses, voire tout avec l’antibiotique approprié au résultat de
purulentes sont présentes au coin de l’œil (photos 2 l’antibiogramme) ne donne pas d’amélioration nette
et 3). Des taches blanches ou grises apparaissent sur en 5 à 7 jours, le praticien recherchera une origine
la cornée, signes d’un œdème partiel. Des vaisseaux mycosique par frottis mis sur milieu Sabouraud
arborescents partent du limbe et l’envahissent en envoyé au laboratoire. Cliniquement, il y aura un
partie ; un tissu de granulation rosé peut apparaître larmoiement abondant, l’oeil sera à 1/2 fermé (dou-
(cicatrice ou fibrose). Ces inflammations ont plusieurs leur), les conjonctives rouges violacées, et passage
origines : à l’état chronique avec plus ou moins un épaissis-
• Origine virale (EHV 1 ou EHV 2 de la rhinopneumo- sement de la conjonctive palpébrale. Un traitement
nie, Influenza de la grippe, Artérite à Virus), carac- antimycosique sera mis en place pendant un mois
térisée par une apparition brutale avec plus ou ou deux.
moins de la fièvre, une durée courte (quelques Kératites particulières : K.sèche (photo 5), K.bulleuse,
heures à quelques jours) et qui «suit le rang» (1 puis K. éosinophilique (dys-immunologique). Elles sont
2, puis 3, puis X animaux atteints à la suite). Conjonc- rares et demandent des traitements particuliers.
tive rouge vermillon, larmoiement séreux, cligne- Ulcères de cornée : ce sont des pertes de substance
ments, photophobie. d’une ou plusieurs couches de la cornée : épithélium,
• Origine microbienne : très fréquente. Par ordre stroma, membrane de Descemet, endothélium. Ils
décroissant : Streptocoques (gourme, infections sont mis en évidence en instillant de la fluorescéine
bucco-dentaires, respiratoires, grippe) ; Staphylo- dans l’œil (photo 6).

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BLÉPHARITES, CONJONCTIVITES, KERATITES, ULCÈRES DE CORNÉE

1 2 3

4 5 6

7 8 9

Photo 1. Blépharite allergique bilatérale : gonflement des paupières inférieures. Photo 2. Conjonctivite muqueuse :
pus blanc (infection par Streptocoques). Photo 3. Conjonctivite purulente croûteuse. Photo 4. Pus abondant lié à
une perforation du globe. Photo 5. Kératite sèche : le Rose Bengale marque la souffrance cellulaire de l’épithélium
cornéen. Photo 6. Ulcère de cornée positif à la Fluorescéine. Photo 7. Abcès de cornée à Streptocoque. Photo 8.
Abcès (placard nécrotique) dû à Aspergillus Fumigatus. Photo 9. Abcès de cornée traité à l’aide d’un cathéter sous-
palpébral. (photos Anne-Marie Desbrosse).

• Superficiels : seul, l’épithélium est atteint. Ils cica- cornéen, colorés diversement en fonction des
trisent normalement en 8 à 15 jours. germes (photos 7 et 8). Ils peuvent exister sans qu’il
• Semi profonds ou profonds : la couche moyenne y ait d’ulcère (c’est-à-dire pas de rupture de l’épi-
(stroma) est, comme l’épithélium, atteinte et peut thélium concomitant : cas rares !). Leur traitement est
être envahie par divers éléments microbiens ou difficile : pose d’un cathéter sous palpébral permet-
mycosiques : dans les cas graves, ces derniers (Pseu- tant l’administration de collyres 6 à 12 fois par jour
domonas, Streptocoques hémolytiques, Aspergil- (Photo 9) ; interventions chirurgicales de différents
lus, Fusarium…) entraînent un ramollissement ou une types sur la cornée : kératectomie partielle ou totale
véritable liquéfaction du stroma cornéen, aboutis- avec greffon (conjonctival, ou de sous muqueuse de
porc, ou de membrane amniotique, ou greffon cor-
sant soit à une perforation, soit à, une infection à
néen). Adjonction d’une antibiothérapie par voie
l’intérieur de l’oeil (endophtalmie) nécessitant une
générale en plus des traitements locaux de collyres
chirurgie de cornée lourde : kératectomie partielle
envoyés par le cathéter sous palpébral, + ou – anti-
ou totale et plus ou moins greffon (ou énucléation). inflammatoires non stéroïdiens par voie générale. S’il
Les abcès de cornée sont, eux, de véritables cultures s’agit de mycoses, on adjoint une thérapeutique anti-
microbiennes et (ou) mycosiques au sein du stroma mycosique : c’est un traitement très lourd. 

Maladies des chevaux 285


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LES MALADIES DE L’ŒIL

LES UVÉITES

DÉFINITION LES CAUSES


Ce sont des inflammations de l’uvée : iris et corps Les causes d’uvéite aiguë sont, comme pour les kéra-
ciliaires en avant, choroïde en arrière (qui est sous la tites, traumatiques, virales, microbiennes surtout :
rétine). Ces structures forment la partie très vascu- Streptococcies, Rhodococcus Equi chez les poulains.
larisée et très réagissante de l’intérieur de l’œil. L’uvéite récidivante équine (U R E) est une maladie de
type immunologique =hypersensibilité de type IV. La
SIGNES CLINIQUES crise inflammatoire initiale est déclenchée par un des
Les uvéites se présentent sous deux formes différentes: agents précédemment cités (virus, microbes, parasites)
La crise d’uvéite aiguë exsudative (photo 1): œil plus et génère par la suite une réaction locale récurrente:
ou moins fermé, larmoiement (douleur), gonflement dans ce phénomène, les Leptospires sont les germes
des paupières, rougeur des conjonctives, cornée les plus incriminés. Il existe des races de chevaux pré-
bleutée (œdème) avec parfois un cercle péri kératique disposées génétiquement à l’U R E, tel l’Appaloosa. Les
rouge, iris marron peu visible ou trouble, pupille plus chevaux avec un groupe tissulaire ELA-9 présentent un
fermée que sur l’œil adelphe (myosis), présence risque d’uvéite beaucoup plus élevé.
d’un dépôt de fibrine ou de sang dans la chambre anté-
rieure de l’œil. Cette crise aiguë peut être en relation LE TRAITEMENT
avec une maladie générale : fièvre, œdème des Le traitement de l’uvéite aiguë doit être précoce,
membres, hypertrophie ganglionnaire, toux ou autres intense, soutenu : corticoïdes (uniquement si le test
symptômes. à la fluoréscéine est négatif sur la cornée) par toutes
L’uvéite récidivante équine (U R E) - photo 2 : des les voies : locale (collyres 6 fois/jour les premiers
symptômes plus discrets : blépharospasme et lar- jours, puis 3 fois par jour ensuite), sous conjonctivale
moiement légers ou absents (elle peut se confondre et générale + Atropine collyre 3fois/jour 8 ou 15
avec une simple conjonctivite), cornée un peu bleu- jours. Si Fluo + remplacer par les anti-inflammatoires
tée, iris «couleur de feuille morte» dont la pupille est non stéroïdiens en collyres et par voie générale.
irrégulière et déformée (synéchies = adhérences iris Antibiotiques par voie générale si crise aiguë suppu-
cristallin). Les «crises» ont lieu avec un rythme et une rative ou si relation avec une maladie générale.
intensité extrêmement variables (la forme insidieuse Traitement de l’URE: collyres corticoïdes un mois ou
peut passer inaperçue), mais qui entraînent des plus : traiter 15 jours de plus que la guérison clinique
séquelles telles : cataracte, luxation du cristallin, apparente. L’animal doit être revu au bout de 15 jours
glaucome (photo 3), ou in fine atrophie du globe. Envi- ou 1 mois. Un traitement chirurgical est indiqué si
ron 50% des yeux atteints deviennent non visuels. C’est l’œil est encore visuel : Vitrectomie (résultats par-
pourquoi cette dernière forme (U R E) fait partie des tiels), Implantation de Cyclosporine entre la cho-
vices rédhibitoires. roïde et la sclère (bien meilleurs résultats). 
Le diagnostic différentiel d’avec un abcès de cornée
ou une kératite compliquée est parfois difficile à fai-
re. Le test à la Fluorescéine permet d’éliminer les
ulcères de cornée.

TUMEURS PÉRI OCULAIRES


Sarcoïdes (photo 4) et Carcinomes épidermoïdes cryothérapie (photo 5), photocoagulation, chimio-
(photo 6) sont les plus fréquents et nécessitent résec- thérapie (cisplatine, mitomycine), ou radiothérapie
tion chirurgicale large (si limités ou pédiculés) +soit : (Strontium 90). 

286 Maladies des chevaux


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LES UVÉITES

1 2

3 4

5 6

Photo 1. Uvéite exsudative aiguë exsudative. Photo2. Uvéite chronique récidivante (URE). Photo3. Complication pos-
sible de l'uvéite: le glaucome. Photo 4. Sarcoïdes. Photo 5. Cryothérapie. Photo 6. Carcinome épidermoïde (Squamous
Cell Carcinoma). (photos Anne-Marie Desbrosse).

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LES MALADIES MÉTABOLIQUES

LES TROUBLES HYPOPHYSAIRES

L’HYPERTHYROÏDISME mie, et des défauts d’ossification, et syndrome de


Les tumeurs thyroïdiennes sont rares chez le cheval contractures tendineuses. La concentration sérique
et touchent surtout les chevaux âgés. Ce sont sou- en hormones thyroïdiennes est basse. Même lorsqu’un
vent des tumeurs bénignes (adénomes), ne perturbant traitement spécifique à base d’hormones thyroï-
pas forcément le fonctionnement thyroïdien. Lors- diennes est mis en place, les guérisons sont rares si
qu’une hyperactivité thyroïdienne s’installe, une l’hypothyroïdisme a affecté les principaux stades de
hypertrophie thyroïdienne (Photo 3, p.291), une hyper- développement du poulain car certaines lésions sont
excitabilité, une perte de poids, une tachycardie, une irréversibles.
polyphagie s’installent. Des dosages d’hormones thy- L’hypothyroïdisme du cheval adulte a été associé à
roïdiennes (T3 et T4) suite au test de freination à la T3 des syndromes cliniques divers sans que cela soit vrai-
confirment l’hyperthyroïdisme. Les signes cliniques ment documenté, si bien que son existence a été
régressent avec l’exérèse chirurgicale de la tumeur. remise en question. Comme les hormones thyroï-
diennes diminuent chez les chevaux souffrant de
L’HYPOTHYROÏDISME maladies variées (sans atteinte thyroïdienne), qu’elles
Il existe une hypothyroïdie temporaire et réversible varient en fonction de l’état physiologique (jeun,
chez les poulains prématurés dont l’axe hypothalamo- stress, exercice, climat, etc.), et sont aussi influencées
hypophysaire-thyroïdien est immature. L’hypothy- par certains médicaments (phénylbutazone, etc.), le
roïdisme congénital chez le poulain est secondaire à diagnostic de laboratoire de l’hypothyroïdisme est
une anomalie nutritionnelle pendant la gestation de délicat. Des tests hormonaux de stimulation repré-
la jument (ingestion excessive d’iode ou déficience, sentent une meilleure évaluation de la fonction thy-
consommation de plantes goitrogènes). Les symp- roïdienne, mais ces molécules sont très coûteuses et
tômes sont de la faiblesse, un goitre, une hypother- non disponibles en pratique. 

LES TROUBLES DES GLANDES SURRÉNALES

LE PHÉOCHROMOCYTOME L’INSUFFISANCE SURRÉNALIENNE


Le phéochromocytome est une tumeur rare de la Un syndrome d’épuisement des surrénales a été
médullosurrénale décrite chez des chevaux de plus décrit chez des chevaux en entraînement trop
de 12 ans, généralement unilatérale. La tumeur pro- intensif ou ayant reçu des doses conséquentes de
duit une quantité anormalement élevée de catécho- corticoïdes. Une dépression, une anorexie, une fati-
lamines (ou « hormones de stress »). Les chevaux gabilité, une hypoglycémie sont généralement pré-
atteints présentent des crises aigues et répétées sents. Une nécrose des glandes surrénales condui-
d’anxiété, de tachycardie, de sudation, accompagnées sant à une insuffisance surrénalienne peut se
de tremblements musculaires, et de perturbations produire en association avec une colique sévère ou
métaboliques, et d’augmentation du comptage de glo- une septicémie. 
bules rouges. Le diagnostic de certitude est complexe
(dosage des catécholamines dans le sang et les urines
récoltées pendant 24heures et scintigraphie). Le trai-
tement est chirurgical et le pronostic de survie est
sombre.

288 Maladies des chevaux


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LES TROUBLES HYPOPHYSAIRES, LES TROUBLES DES GLANDES SURRÉNALES

Photo 1. Hirsutisme (poil long et bouclé) et fourbure douloureuse chez un poney de 16 ans atteint de DPIH. Photo 2.
Après deux mois de traitement au mésilate de pergolide, les signes cliniques d’hirsutisme, de polyphagie et de
polydypsie ont disparu chez ce poney shetland de 22 ans (photos Isabelle Desjardins).

Maladies des chevaux 289


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LES MALADIES MÉTABOLIQUES

LES TROUBLES DE LA GLANDE THYROÏDE

L’HYPERTHYROÏDISME tômes sont de la faiblesse, un goitre, une hypother-


Les tumeurs thyroïdiennes sont rares chez le cheval mie, et des défauts d’ossification, et syndrome de
contractures tendineuses. La concentration sérique
et touchent surtout les chevaux âgés. Ce sont sou-
en hormones thyroïdiennes est basse. Même lorsqu’un
vent des tumeurs bénignes (adénomes), ne pertur- traitement spécifique à base d’hormones thyroï-
bant pas forcément le fonctionnement thyroïdien. diennes est mis en place, les guérisons sont rares si
Lorsqu’une hyperactivité thyroïdienne s’installe, une l’hypothyroïdisme a affecté les principaux stades de
hypertrophie thyroïdienne (photo 1), une hyperexci- développement du poulain car certaines lésions sont
tabilité, une perte de poids, une tachycardie, une irréversibles.
polyphagie s’installent. Des dosages d’hormones thy- L’hypothyroïdisme du cheval adulte a été associé à
roïdiennes (T3 et T4) suite au test de freination à la des syndromes cliniques divers sans que cela soit vrai-
T3 confirment l’hyperthyroïdisme. Les signes cli- ment documenté, si bien que son existence a été
niques régressent avec l’exérèse chirurgicale de la remise en question. Comme les hormones thyroï-
tumeur. diennes diminuent chez les chevaux souffrant de mala-
dies variées (sans atteinte thyroïdienne), qu’elles
L’HYPOTHYROÏDISME varient en fonction de l’état physiologique (jeun,
Il existe une hypothyroïdie temporaire et réversible stress, exercice, climat, etc.), et sont aussi influencées
chez les poulains prématurés dont l’axe hypothalamo- par certains médicaments (phénylbutazone, etc.), le
hypophysaire-thyroïdien est immature. L’hypothyroï- diagnostic de laboratoire de l’hypothyroïdisme est
disme congénital chez le poulain est secondaire à une délicat. Des tests hormonaux de stimulation repré-
anomalie nutritionnelle pendant la gestation de la sentent une meilleure évaluation de la fonction thy-
jument (ingestion excessive d’iode ou déficience, roïdienne, mais ces molécules sont très coûteuses et
consommation de plantes goitrogènes). Les symp- non disponibles en pratique. 

LES TROUBLES DE LA GLANDE


PARATHYROÏDE
L’HYPERPARATHYROÏDISME L’HYPERPARATHYROÏDISME
PRIMAIRE NUTRITIONNEL
Lors d’hyperplasie ou de tumeur bénigne (adénome), Secondairement à un déséquilibre alimentaire (défi-
les glandes parathyroïdes sécrètent de façon exces- cience en calcium et excès de phosphore, par exemple
sive de la parathormone. Il s’ensuit une mobilisation dans le son de blé), une sécrétion accrue de para-
osseuse du calcium démesurée (ostéodystrophie thormone engendre des perturbations organiques
fibreuse) d’où un épaississement des os de la face, un phospho-calciques et l’apparition d’une ostéody-
amaigrissement, une boiterie. Le diagnostic repose sur strophie fibreuse. Le traitement consiste en l’admi-
une hypercalcémie, une hypophosphatémie, une nistration de calcium. Cette maladie est désormais
phosphaturie et la présence de proliférations osseuses rare du fait des progrès en matière de nutrition
autour des mâchoires, une biopsie des glandes et un équine. 
dosage de parathormone.

290 Maladies des chevaux


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LES TROUBLES DE LA GLANDE THYROÏDE, LES TROUBLES DE LA GLANDE PARATHYROÏDE

Photo 3. Tumeur thyroïdienne fonctionnelle chez une jument âgée : la glande thyroïde est hypertrophiée.
Photo 4. L’obésité et la fourbure chronique sont des signes d’appel du syndrome métabolique équin (photos Isabelle
Desjardins).

Maladies des chevaux 291


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LES MALADIES MÉTABOLIQUES

LES TROUBLES DU MÉTABOLISME


GLUCIDIQUE ET LIPIDIQUE

LE SYNDROME MÉTABOLIQUE L’HYPERLIPÉMIE


Les chevaux atteints ont en moyenne entre 8 et 18 L’hyperlipémie consiste en une mobilisation exces-
ans et les poneys sont prédisposés. Ils présentent sive des réserves de graisse et la libération dans la
une obésité (malgré des restrictions alimentaires) et circulation sanguine d’acides gras, ceux-ci étant
une fourbure chronique (photo 4, p.291). Ceci s’ac- stockés par le foie et occasionnant une lipidose
compagne d’une hyperglycémie, une résistance à hépatique (dysfonctionnement hépatique par sur-
l’insuline, et une réponse anormale à l’administra- charge graisseuse - figure 1). Les poneys, chevaux
tion de glucose. Des modifications diététiques miniatures, et les ânes y sont sujets, et l’obésité est
(réduction des glucides de la ration, augmentation un facteur prédisposant. Tout stress durable associé
du fourrage) et à la mise en place d’un programme à une balance énergétique négative (diminution des
d’exercice régulier constituent le traitement. apports énergétiques et augmentation des besoins
énergétiques) peut entraîner une hyperlipémie : une
LE DIABÈTE SUCRÉ gestation, une lactation, une anorexie secondaire à
(OU DIABÈTE MELLITUS) une maladie (colique, infection, tumeur, etc.). Les
symptômes sont de la dépression, une anorexie, un
Le diabète sucré est défini comme une hyperglycé- ictère. Le plasma sanguin est lactescent du fait des
mie persistante, une glucosurie et des modifications acides gras en circulation, la concentration sanguine
soit de concentration sanguine en insuline (hypoin- en triglycérides est très augmentée, de même que
sulinémie ou « type I »), soit de son action (résistance les enzymes hépatiques. Une insuffisance hépatique
à l’insuline ou «type II»). Le diabète de type I est rare peut s’installer. Le traitement consiste en une per-
chez le cheval, et résulte soit d’une pancréatite chro- fusion continue de glucose et une alimentation
nique (migrations parasitaires comme celle des grands riche en sucres, voire en une nutrition entérale ou
strongles), soit d’une pancréatite aigue (nécrose, parentérale. Conjointement, la cause primaire de la
tumeur). De nombreux facteurs chez le cheval contri- maladie doit être traitée quand cela est possible. Le
buent à l’installation d’une résistance à l’insuline, puis taux de mortalité de cette maladie est important
un diabète de type II: génétiques (poneys), l’obésité, (plus de 60 %). Il existe une forme « atténuée » de la
un excès de corticoïdes exogène ou un DPIH. Les maladie appelée hyperlipidémie, sans atteinte hépa-
signes de diabète sont une perte de poids, de la poly- tique, dans laquelle la concentration en triglycérides
phagie, de la polydipsie. Un dosage de la glycémie, de sanguins est moins augmentée, le plasma peu lac-
l’insulinémie à jeun, et un test combiné de tolérance tescent. Le pronostic de survie est alors bien
au glucose et à l’insuline permettent de poser le dia- meilleur. 
gnostic. Lors de diabète de type I, un traitement à l’in-
suline sous surveillance médicale est indiqué, alors
que pour le diabète de type II, une réduction des glu-
cides de la ration et un exercice physique régulier sont
préconisés.

292 Maladies des chevaux


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LES TROUBLES DU MÉTABOLISME GLUCIDIQUE ET LIPIDIQUE

fig. 1

Figure 1. Mécanismes contribuant à l’apparition d’un syndrome d’hyperlipémie chez le cheval et le poney.

LEXIQUE DES TERMES MEDICAUX


• Glycosurie: Présence anormale de glucose dans l’urine.
• Hyperglycémie: Augmentation de la concentration sanguine du glucose.
• Hyperinsulinémie: Augmentation du taux d’insuline dans le sang.
• Hypoinsulinémie: Diminution du taux d’insuline dans le sang.
• Ictère: Symptôme consistant en une coloration jaune plus ou moins intense de la peau et des muqueuses, due à l’imprégna-
tion des tissus par un pigment (la bilirubine).
• Nutrition entérale: Technique d’alimentation artificielle dans laquelle les aliments sont introduits par la voie digestive.
• Nutrition parentérale: Alimentation qui est introduite dans l’organisme exclusivement par voie intra-veineuse.
• Pancréatite: Inflammation du pancréas.
• Polyphagie: Exagération anormale de la prise d’aliments, habituellement liée à une exagération de l’appétit.
• Polydipsie: Exagération anormale de la sensation de soif, et de la consommation d’eau.
• Polyuro-polydipsie: Exagération de l’abreuvement et de la quantité d’urine émise.

Maladies des chevaux 293


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LES MALADIES DU VIEUX CHEVAL

PATHOLOGIE DENTAIRE

Le vieillissement est un processus qui, au long des Les incisives du vieux cheval sont de longueur inégale
années, transforme un sujet adulte en bonne santé en (photo 1) et sont parfois mal alignées, si le cheval a un
un individu fragile, de plus en plus vulnérable à de tic à l’appui, elles sont très usées voire absentes. De
nombreuses maladies. Le vieillissement n’est pas un très vieux chevaux vivent désormais sans incisives.
mécanisme spécifique de la dernière partie de la vie, Pour la mastication, cela est assez bien supporté
c’est une suite de mécanismes biologiques continus puisque les lèvres suffisent à la préhension de l’herbe.
qui se succèdent à des rythmes différents, le déve- La parodontose est également une cause majeure
loppement, la maturité, la sénescence, de façon natu- d’affection dentaire chez le vieux cheval. Elle est
relle et continue pour tout être vivant. consécutive à des défauts d’occlusion des tables den-
En moyenne, les chevaux commencent à montrer des taires entraînant des affections radicales et des caries
signes de vieillissement vers l’âge de 18-20 ans. Le (photo 2). Les signes sont une halithose (mauvaise
vieillissement affecte chaque cheval différemment, haleine), un ptyalisme (écoulement anormal de salive),
de nombreux facteurs et conditions de vie influen- un œdème et une inflammation des gencives.
cent ce processus. L’usure des dents rend la mastication moins efficace,
Le vieux cheval présente des maladies spécifiques. ce qui rend le travail des autres organes digestifs plus
conséquent. Les parodontopathies sont à l’origine de
PATHOLOGIE BUCCALE douleurs, ce qui accentue la sous-alimentation.
Il est important tout au long de la vie des équidés Comme la durée de mastication diminue, la salivation
d’apporter des soins réguliers à leur denture, afin d’évi- est réduite, ce qui engendre une gêne à la déglutition,
ter qu’avec l’âge ne surviennent des lésions quasi irré- une diminution de l’activité enzymatique et un risque
cupérables: accru d’obstruction oesophagienne. 
• Le vieillissement des dents du cheval entraîne des
malocclusions et ses conséquences: dentitions en
vague avec proéminence d’arêtes transversales, den-
titions en escaliers, crochets.
• Avec les années, le seul tissu dentaire qui continue
à se développer est le cément, cette cémentation
radicale rend certaines dents totalement lisses.

294 Maladies des chevaux


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PATHOLOGIE DENTAIRE

Photo 1 . Incisives inégales chez un vieux cheval (photo Sophie Paul). Photo2.
2 Vieux cheval présentant le coin gauche carié (photo Pierre Chiret).

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LES MALADIES DU VIEUX CHEVAL

PATHOLOGIE DIGESTIVE
ET AMAIGRISSEMENT
Un ensemble de processus de dégradations physiolo- L’insuffisance rénale chronique est rare mais elle
giques est responsable du vieillissement (figure 1). Ces touche surtout des chevaux de plus de 15 ans. Les pro-
dysfonctionnements touchent en particulier les sys- duits de dégradation des protéines et des acides ami-
tèmes nerveux et sensoriels, les glandes à sécrétions nés ne sont pas bien éliminés par les reins. Les symp-
hormonales, les tissus osseux et musculaires, le sys- tômes sont le manque d’appétit et la léthargie.
tème digestif, le foie, les reins, les poumons et le cœur. Le risque de colique chronique augmente également
Chez le cheval âgé, ce vieillissement se traduit sou- chez le cheval âgé. Il est plus sensible aux changements
vent par un état d’amaigrissement prononcé (photo 1). (alimentaires, environnementaux…) donc au stress et
Ces modifications physiologiques entraînent une ses défenses sont moins efficaces contre les parasites.
moins bonne perception aux sensations de faim et de La survenue de coliques est aussi augmentée avec les
soif, avec des risques importants de déshydratation et
antécédents pathologiques intestinaux tels que: adhé-
de perte d’état.
rences, striction ou iléus intestinal, lipome (tumeur)
L’amaigrissement chronique est une affection très fré- abdominal, infestation parasitaire chronique.
quente chez le cheval âgé. Le vieillissement du trac-
tus digestif peut, à lui seul, être à l’origine d’un amai- Le cheval âgé semble en effet particulièrement sen-
grissement. L’inspection des dents doit être réalisée sible au parasitisme en raison de la diminution de la
en première intention. Il faut ensuite envisager les réponse immunitaire. De plus, le cheval retraité est
autres causes de perte de poids chronique. Les affec- souvent en pâture avec d’autres chevaux, il est donc
tions douloureuses chroniques ainsi que les tumeurs plus exposé au parasitisme. Les parasites les plus répan-
sont également à considérer. Les causes peuvent être dus et les plus pathogènes sont les grands strongles
multiples. De ce fait, une démarche diagnostique rigou- du genre strongylus, les petits strongles et les ténias
reuse est nécessaire pour trouver l’origine de cet amai- (cf. chapitre parasitisme). 
grissement (tableau1).
Tableau 1. Récapitulatif des causes d’amaigrissement chronique chez le vieux cheval
Défaut d’apport ou difficultés d’ingestion :
• défaut d’apport alimentaire ;
• troubles de la préhension (problèmes locomoteurs, affections linguales…) ;
• troubles de la mastication (problèmes dentaires, affections buccales, arthrose temporo-mandibulaire…) ;
• troubles de la déglutition (dysphagie pharyngienne ou oesophagienne) ;
• manque d’appétit (infections systémiques, affections douloureuses chroniques, affections néoplasiques).
Modifications de l’activité métabolique :
• modifications physiologiques (augmentation des besoins caloriques l’hiver, thermorégulation moins efficace) ;
• modifications pathologiques (affections digestives et hépatiques, insuffisance rénale, se traduisant
par un catabolisme accru).
Troubles de la digestion et de l’absorption :
• vieillissement du tube digestif ;
• troubles de la digestion (ulcères gastriques, tumeurs gastro-intestinales tels le lymphosarcome) ;
• troubles de la motricité digestive (hypertrophie de la valvule iléo-cæcale, adhérences, enthérolites, polypes…) ;
• insuffisance hépatique chronique ;
• insuffisance pancréatique exocrine ;
• inflammation et infiltration chronique de la muqueuse intestinale ;
• diminution de la surface d’absorption suite à l’atrophie idiopathique des villosités
ou suite à une longue infestation parasitaire.

296 Maladies des chevaux


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PATHOLOGIE DIGESTIVE ET AMAIGRISSEMENT

Syndrome amaigrissement chronique


Hiérarchie
Affections Qualité des
Pathologies locomotrices aliments Pathologies
buccales cardiaques
Défauts
d'apport Anorexie
Modification
Difficultés physiologiques
Pathologies d'ingestion,
pharyngée des besoins
de déglutition
laryngées
Vieillissement
Troubles du tube digestif
de la digestion
Modifications pathologiques
des besoins IRC

Affections du Affections
Affections Hépatiques
Pathologies respiratoires TD UGD, tumeurs.
endocriniennes Motricité digestive pancréas
profondes
Fig. 1

Fig. 1. L’amaigrissement chronique du vieux cheval est souvent multifactoriel. Photo 1. Vieux cheval présentant un
amaigrissement chronique (photo Sophie Paul).

Maladies des chevaux 297


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LES MALADIES DU VIEUX CHEVAL

AFFECTIONS CARDIO-RESPIRATOIRES
ET OCULAIRES
AFFECTIONS RESPIRATOIRES manifester. Les chevaux souffrant d’insuffisance
mitrale ont tendance à présenter des troubles du
L’âge entraîne également des modifications respira- rythme (arythmies ventriculaires, fibrillation ventri-
toires. Les chevaux âgés sont plus sensibles au déve- culaire) au repos ou induites par l’exercice. Il est donc
loppement d’affections respiratoires. déconseillé de continuer à monter ces chevaux.
Le risque d’infection (bactériennes ou virales comme Le diagnostic repose sur l’auscultation cardiaque
la grippe) est accru du fait de la perte d’efficacité du (recherche de souffles cardiaques) et la recherche des
système immunitaire. symptômes associés. Les examens complémentaires
L’incidence de la pousse (emphysème) augmente de ces affections cardiaques sont l’électrocardiogra-
aussi. Les signes cliniques, saisonniers et associés le phie et l’échographie doppler.
plus souvent à l’exposition à du foin sont une toux
chronique, un jetage muqueux, des difficultés respi- AFFECTIONS OCULAIRES
ratoires (à l’exercice puis au repos - photo 1) et l’ab- La fréquence des affections oculaires augmente éga-
sence de fièvre. lement avec l’âge, bien que rarement détectables par
Le risque d’affection tumorale augmente également. les propriétaires:
1. La rétinopathie sénile ou dégénérescence réti-
AFFECTIONS nienne.
CARDIO-VASCULAIRES Elle est décelée lors de l’examen du fond d’œil, elle
Les phénomènes dégénératifs des valvules cardiaques touche la région péri papillaire. On observe des zones
(notamment mitrales et aortiques) constituent les d’hyperpigmentation et des zones de dépigmentation
affections cardiaques les plus fréquentes chez le che- dans la zone du tapis sombre et les vaisseaux rétiniens
val âgé. Ces lésions dégénératives entraînent un épais- sont atrophiés. Cette dégénérescence est souvent
sissement des valvules, ce qui interfère avec leur fer- bilatérale. La vision de nuit baisse en premier lieu puis
meture et entraîne une insuffisance valvulaire qui se lors de l’atrophie du nerf optique, l’animal devient
caractérise par un souffle audible à l’auscultation. aveugle.
L’insuffisance aortique est surtout rencontrée chez les 2. La cataracte sénile. La cataracte
chevaux âgés de plus de 10 ans. En général, les che- est une opacification du cristallin.
vaux la tolèrent assez bien, même de grade élevé, sans L’opacité s’intensifie avec le temps et entraîne une
présenter de signes cliniques; l’affection évolue pro- gêne visuelle, la cataracte sénile touche les chevaux
gressivement mais constitue rarement une cause de de plus de 20 ans. Elle est souvent bilatérale mais sou-
retraite, de mortalité ou d’euthanasie du cheval. vent l’évolution est différée sur l’un des yeux.
L’insuffisance mitrale constitue l’insuffisance valvu- 3. La dégénérescence du corps vitré.
laire la plus susceptible d’évoluer en insuffisance car- Il subit aussi des phénomènes dégénératifs, perd sa
diaque congestive chez le cheval. L’intolérance à l’ef- transparence et tend à se collaber. Pendant la vie du
fort est le premier signe clinique, puis le cheval peut cheval, il peut être le siège de processus inflamma-
montrer progressivement des signes d’insuffisance toires, notamment lors d’uvéites. Les modifications
cardiaque droite (œdèmes périphériques - photos 2 du vitré peuvent donc avoir pour conséquence une
et3, distension veineuse, pouls jugulaire). À un stade diminution ou une perte de la vision et d’être à l’ori-
très avancé, des difficultés respiratoires peuvent se gine d’autres lésions oculaires. 

298 Maladies des chevaux


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AFFECTIONS CARDIO-RESPIRATOIRES ET OCULAIRES

Photo 1. Cheval en détresse respiratoire. Photos 2 et 3.


Œdème sous ventral (flèche) chez un vieux cheval pré-
3 sentant une affection cardiaque (photos Sophie Paul).

Maladies des chevaux 299


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LES MALADIES DU VIEUX CHEVAL

AFFECTIONS LOCOMOTRICES,
ÉVALUATION ORTHOPÉDIQUE
Un cheval âgé peut présenter un ensemble d’altéra- l’articulation coxo-fémorale (articulation de la hanche
tions fonctionnelles de son appareil locomoteur: rai- induisant des difficultés à se relever par la douleur
deurs, ankyloses, amyotrophies, décompensations occasionnée), le jarret, l’articulation du pied et le
d’affections dégénératives articulaires. genou. Souvent, plusieurs articulations sont touchées.
Les situations rencontrées peuvent être variées: vieux On note une douleur articulaire variable, mais mar-
cheval retraité qui vit au pré, chevaux qui sont encore quée à la manipulation de l’articulation. Les signes
au travail, voire en compétition. inflammatoires varient souvent avec le temps et l’in-
tensité de l’activité physique du cheval. L’ostéophy-
Le vieux cheval au pré utilise des mécanismes de com- tose peut être détectable sous forme de masses dures
pensations pour ne pas exposer ses articulations dou- sous-cutanées, déformant l’aspect extérieur des arti-
loureuses. Souvent, les troubles locomoteurs de ces culations. La radiologie est la méthode la plus fré-
chevaux ne s’expriment pas par des boiteries franches quemment utilisée pour diagnostiquer cette patho-
et nettes mais plutôt par des amaigrissements, des logie (photo 1).
troubles de comportements au sein du troupeau, des
difficultés pour se coucher ou même par une incapa- L’arthrose (photo 2) se manifeste souvent sous forme
cité à se relever. de crises de durée et d’intensité variables parfois très
marquées (suppression d’appui), espacées par des
Les abcès de pied sont responsables d’une grande phases de rémission plus ou moins longues. Conser-
majorité des boiteries du cheval au pré, le panel d’af- ver une activité, même légère permet de garder le che-
fections possible est extrêmement large : dorsalgie val en bonne forme physique et morale et peut contri-
chronique, arthropathie dégénérative d’une ou plu-
buer à prolonger son espérance de vie. Les traitements
sieurs articulations, fourbure chronique…; les fractures
seront basés sur les antalgiques, anti-inflammatoires
des membres et du bassin ou du rachis (notamment
(à utiliser avec précaution) et les chondro-protecteurs.
vertèbres cervicales) ont une incidence également
plus élevée chez les vieux chevaux. Avec l’âge, la corne des sabots pousse moins rapide-
ment et perd sa qualité. Les pieds du cheval âgé sont
L’arthrose ou arthropathie dégénérative est carac-
térisée par la dégénérescence du cartilage associée à alors plus fragiles et prédisposés à certaines patholo-
d’autres lésions chroniques des structures articulaires gies telles seimes, bleimes, pourriture des fourchettes.
et de l’os sous chondral. Les affections dégénératives La fourbure est une affection qui peut se manifester
augmentent avec l’âge et prédominent chez les che- plus souvent chez le cheval âgé car elle peut avoir une
vaux de plus de 20-25 ans. Les articulations fréquem- origine endocrinienne. Elle sera alors plus invalidante
ment atteintes par l’arthrose chez le vieux cheval sont chez ces animaux (photo 3). 

300 Maladies des chevaux


P294_301_MDC_CH14_MAL_VIEUX_CHEVAL:012_014_I_INTRO 15/01/10 17:13 Page 301

AFFECTIONS LOCOMOTRICES, ÉVALUATION ORTHOPÉDIQUE

Photo 1. La radiographie est utile au diagnostic des affections dégénératives. Photo 2. Eparvin chez un vieux cheval.
Photo 3. Boite cornée déformée par de la fourbure chronique chez un vieux cheval. (photos Sophie Paul).

Maladies des chevaux 301


P302-303_MDC_CH15_HOSTEOPATH:012_014_I_INTRO 15/01/10 17:22 Page 302

L’OSTÉOPATHIE CHEZ LE CHEVAL

PRINCIPES ET APPLICATIONS
DE L’OSTÉOPATHIE

PRINCIPES DE L’OSTÉOPATHIE LE TRAITEMENT OSTÉOPATHIQUE


L’ostéopathie est une médecine manuelle née au Le traitement ostéopathique vise à restaurer la mobi-
XIXe siècle aux États-Unis avec le Dr A.T. Still. Son lité complète d’une articulation ou la visco-élasticité
application aux animaux en France remonte aux normale d’un tissu. Les techniques dites mécanistes
années 1980 avec les Dr F. Lizion et D. Giniaux, ce ou structurelles reposent sur la mobilisation précise
dernier étant le précurseur de l’ostéopathie appli- de segments articulaires et la mise en jeu des voies
quée au cheval. réflexes neuro-musculaires. La restauration de la
L’ostéopathie repose sur l’idée que toute perturba- mobilité locale a également une répercussion pro-
tion mécanique entraîne une perturbation de la fonc- fonde sur les tissus.
tion de l’organe concerné. Dans l’exemple d’une Les techniques dites crânio-sacrées (étymologie
articulation, la dysfonction (« blocage ») se traduit crâne-sacrum), fasciales ou viscérales agissent sur le
par une douleur et une modification du geste. MRP. Moins spectaculaires ces techniques ont égale-
Congestion et œdème exercent une pression ment une action profonde et puissante. Elles visent à
mécanique sur les tissus environnants. Celle-ci peut restaurer la micro-mobilité tissulaire et par consé-
altérer la circulation sanguine locale ou irriter des quent la mobilité générale.
nerfs, et ainsi générer des troubles à distance de cette
articulation. C’est souvent le cas lors de dysfonctions APPLICATIONS CHEZ LE CHEVAL
vertébrales. Un traitement ostéopathique peut être envisagé lors
On peut étendre cette notion au corps en général et de troubles locomoteurs, de troubles au travail, mais
pas seulement au système myo-arthro-squelettique. également dans le cas de toute maladie chronique.
En effet, tous les organes sont maintenus à leur place En complément des soins vétérinaires classiques,
et reliés entre eux par un système de fascias et de l’ostéopathie permet l’optimisation des fonctions
ligaments, qui constituent un «squelette souple». Ce essentielles de l’organisme telles que l’immunité et la
sont ces fascias qui portent les vaisseaux et les nerfs cicatrisation.
des organes (figures 1 et 2). On comprend aisément Dans les cas de lésion tissulaire avérée (tendinite,
que toute tension chronique les affectant peut modi- arthropathie évolutive…), l’ostéopathie doit être
fier le fonctionnement des organes. envisagée en complément des soins vétérinaires.
Enfin, l’ostéopathie repose sur une approche globale
LE DIAGNOSTIC OSTÉOPATHIQUE du corps et la recherche de la liberté de mouvement,
Il consiste à déceler les différentes pertes de mobilité ce qui implique l’optimisation de paramètres tels
par l’utilisation de techniques palpatoires spécifiques. que la ferrure, l’adéquation selle-dos du cheval, et
Celles-ci permettent d’évaluer la position et la mobi- l’occlusion dentaire. 
lité des segments articulaires et la visco-élasticité
des tissus. Par une palpation fine l’ostéopathe peut
également percevoir des micro-mouvements ryth-
miques au sein des tissus appelés « mouvements
respiratoires primaires» ou MRP.

302 Maladies des chevaux


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PRINCIPES ET APPLICATIONS DE L’OSTÉOPATHIE

Fig.1

Fig.2

Figure 1 . Illustration en région lombaire de la continuité entre organes, fascias, muscles et squelette. Figure 2.
Relations entre le squelette, les muscles et fascias superficiels en région lombaire (figures Natacha Gimenez).

Maladies des chevaux 303


P304_307_MDC_CH16_COMPORTEMENT:012_014_I_INTRO 15/01/10 17:26 Page 304

LE COMPORTEMENT ET LES
TROUBLES COMPORTEMENTAUX

ÉTHOLOGIE CLINIQUE ET TROUBLES


COMPORTEMENTAUX

L’éthologie est fondamentalement l’étude du com- choix adaptatifs offerts à l’organisme sont limités. Il
portement animal. Étudier le comportement du che- en résulte une moins bonne adaptabilité à l’environ-
val implique de connaître les fondamentaux du com- nement, une réactivité émotionnelle qui favorise sys-
portement de l’espèce (éthogramme), l’adaptation de tématiquement l’expression d’une réponse d’évite-
cet éthogramme du fait de la domestication et les élé- ment déjà génétiquement privilégiée chez une espèce
ments diagnostiques caractéristiques des tableaux cli- proie.
niques rencontrés en pratique.
Le cheval reste un animal particulièrement adaptable.
BASES DE L’ETHOLOGIE EQUINE Il n’en reste pas moins vrai que la compréhension des
troubles comportementaux passe d’abord par une
Dans le règne animal, le cheval est une proie, d’où la
étude scientifique de ses spécificités éthologiques et
rapidité avec laquelle le poulain acquiert ses capaci-
tés sensori-motrices et la réceptivité exquise du che- de son écosystème adaptatif.
val aux stimuli de son environnement. Une réaction
de peur est donc fréquente et éthologiquement nor- LES COMPORTEMENTS GENANTS
male dans cette espèce. ET LES COMPORTEMENTS
Le cheval est également un animal social, pour qui le PATHOLOGIQUES
groupe de congénères est avant tout un facteur d’apai- L’adaptation du cheval à son mode de vie domestique
sement, de stabilité émotionnelle (photo 1). peut générer des comportements perçus comme
Enfin, l’organisme du cheval est d’abord adapté à un gênant pour le détenteur ou utilisateur du cheval (d’où
biotope naturel de type steppe avec transhumance certaines appellations anciennes comme rétivité et
et temps de prise alimentaire prolongé (tableau 1). vices d’écurie).
On distingue:
ADAPTATION DE L’ETHOGRAMME
• Les comportements déviants : Un comportement
A LA DOMESTICATION déviant est une réponse inappropriée à la situation,
Depuis 1 600 av. J.-C., le cheval est domestiqué et produite en dehors du contexte. On les observe sou-
monté, pour devenir aujourd’hui l’animal de sport ou vent au moment de fortes pressions émotionnelles:
de loisir que l’on connaît. L’éthogramme a dû s’adap- distribution alimentaire, travail… (exemple : ligno-
ter à ces changements majeurs: le confinement et la phagie, automutilations…). Certains comportements
restriction d’espace sont souvent de règle chez le che-
déviants résultent d’erreurs humaines dans le pro-
val domestique, les contacts sociaux sont limités dans
cessus d’apprentissage et sont la conséquence par
le temps, l’alimentation est concentrée et l’alternance
exemple de punition à mauvais escient, de renfor-
de phase d’inactivité et de phases d’activités sportives
cement involontaire…
ponctue son mode de vie.
• Les manifestations organiques : Des symptômes
Un comportement est une réponse adaptative de l’or-
ganisme à l’environnement. Il est la résultante de pré- comportementaux anormaux, d’autant plus s’ils
dispositions génétiques et d’apprentissages acquis. La apparaissent brutalement, peuvent être la manifes-
domestication est un facteur limitant du comporte- tation comportementale d’une douleur ou d’un
ment exploratoire, du comportement social, du com- déséquilibre hormonal.
portement alimentaire et appauvrit les expériences • Les états phobiques : La phobie est une réponse
précoces. Plus l’environnement est restrictif, plus les inadaptée de l’animal face à un élément a priori usuel

304 Maladies des chevaux


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ÉTHOLOGIE CLINIQUE ET TROUBLES COMPORTEMENTAUX

Photos 1, 2 et 3. On distingue chez le cheval des tics oraux et des tics locomoteurs : tic à l’appui, tic à l’air, langue
serpentine, tic à l’ours, tournis, arpentage…, ici un tic à l’ours ou tic de balancement (photos Vincent Boureau).

Maladies des chevaux 305


P304_307_MDC_CH16_COMPORTEMENT:012_014_I_INTRO 15/01/10 17:26 Page 306

ÉTHOLOGIE CLINIQUE ET TROUBLES COMPORTEMENTAUX

ou une situation parfaitement identifiée. Les che- LES STÉREOTYPIES (ANCIENS TICS)
vaux phobiques présentent une association de La principale manifestation des troubles anxieux ins-
signes cliniques, comportementaux et émotion- tallés est la production de comportements stéréoty-
nels, caractéristiques. pés, plus communément appelés tics (photos 4, 5, 6
Ils produisent concomitamment à une réponse et 7).
motrice violente, volontaire mais incontrôlée d’évi- Une stéréotypie est caractérisée par son caractère
tement, et des signes neurovégétatifs involontaires répétitif, invariant, et sans finalité. Il en est de même
tels que tachycardie (accélération du rythme car- chez de nombreux animaux sauvages vivant en capti-
diaque), polypnée (accélération du rythme respira- vité.
toire), ébrouements, sudation, défécations répétées
avec des crottins plus ou moins ramollis, tremble- Partant du principe que les troubles comportemen-
ments, mydriase (dilatation de la pupille). taux, et notamment les stéréotypies, sont le témoin
d’un certain niveau de mal-être de l’animal et la résul-
La réponse d’évitement apparaît dès que survient le tante d’un environnement inadapté, le traitement de
stimulus phobogène dans l’environnement et ne s’in- ces troubles doit en premier lieu viser à diminuer ou
terrompt qu’avec sa disparition, mais les signes émo- à supprimer ces facteurs causaux. Les moyens coerci-
tionnels persistent longtemps. Hors de la situation tifs sont à proscrire car ils augmentent le stress. La
phobogène, le cheval a un comportement normal. thérapie de recadrage éthologique va viser à modifier
Lors de phobie d’apparition récente, un examen médi- les conditions environnementales qui favorisent l’ex-
cal complet est indispensable. pression des stéréotypies. La connaissance de l’étho-
Lorsque le trouble phobique est avéré, l’animal n’est gramme est fondamentale pour corriger ces facteurs
plus capable de répondre de façon adaptative aux sol- avec la pertinence nécessaire.
licitations de son environnement. L’émotion de peur Récemment et grâce aux connaissances scientifiques,
prend le dessus et l’apprentissage de la situation n’est les troubles comportementaux peuvent être appré-
plus possible. Il n’y a donc pas d’amélioration spon- hendés chez le cheval et des éléments de thérapie
tanée de la phobie. peuvent être proposés. De plus, l’approche étholo-
La rééducation d’un cheval phobique ne peut se trai- gique du comportement du cheval permet de com-
ter par la contrainte, qui concoure à augmenter le prendre et d’améliorer l’abord du cheval, de mettre
niveau de perturbation émotionnelle et donc à aggra- le doigt sur les facteurs de stress environnementaux
ver la pathologie. et d’améliorer le bien-être animal. 
Le traitement des phobies fait appel à différentes
techniques de thérapie comportementales, dont la
désensibilisation. Aborder une thérapie chez un che-
val phobique suppose d’avoir préalablement identi-
fié le stimulus phobogène et de prescrire des séances
de thérapie selon les caractéristiques de la phobie et
la sensibilité de l’animal.

306 Maladies des chevaux


P304_307_MDC_CH16_COMPORTEMENT:012_014_I_INTRO 15/01/10 17:26 Page 307

ÉTHOLOGIE CLINIQUE ET TROUBLES COMPORTEMENTAUX

4 5

6 7

Photos 4, 5, 6,7. L’équilibre émotionnel s’établit via les affinités avec certains congénères, les contacts affectifs avec
l’homme et l’activité physique. Les contacts tactiles et olfactifs sont notamment importants.

Occupation du temps/cheval en liberté Occupation du temps/Cheval à l’écurie

5%
10 % 15 %
20 % Immobilité Immobilité
10 % Prise alim Prise alim
Sommeil Sommeil
Autres 15 % Autres
65 %
60 %

Comparaison des répartitions d’activité dans l’occupation du temps (d’après Mc Greevy)


Fig. 1

Figure 1. Le cheval est un herbivore dont l’organisme et le comportement sont adaptés à une alimentation de faible
valeur énergétique, jamais surabondante car clairsemée dans son biotope naturel de type steppe et donc sujette à
un temps de prise alimentaire prolongé. Le déplacement est un préalable nécessaire à la prise alimentaire qui occupe
la majeure partie du temps. Les autres activités répertoriées concernent essentiellement les contacts sociaux.

Maladies des chevaux 307


P308_311_MDC_CH17_MEDECINE_SPORT:012_014_I_INTRO 25/01/10 11:06 Page 308

MÉDECINE SPORTIVE

LA MÉDECINE SPORTIVE CHEZ LE CHEVAL

DÉFINITION gène qui, rapportée au poids en kg, est le double de


celle de l’homme et également sa faculté de trans-
Le cheval qu’il soit cheval de course (trot, galop, endu-
port de l’oxygène puisque le cheval est la seule espèce
rance) ou cheval de sport (concours complet d’équi-
à présenter naturellement une augmentation de son
tation, saut d’obstacle, dressage, attelage, voltige…) ou
taux de globules rouges dans le sang lors de l’exercice.
cheval de loisir est amené à avoir une activité spor-
Sa fragilité vient principalement de son système loco-
tive et donc un entraînement adapté. Traditionnelle-
moteur et de son système respiratoire qui sont res-
ment, l’entraînement a été considéré comme un art.
pectivement la première et la seconde cause d’inter-
Toutefois, comme chez le sportif «homme», la science
ruption momentanée ou définitive de sa carrière
peut apporter une aide dans la conduite de l’entraî-
sportive.
nement chez le cheval.
Cette approche a commencé dans les années 1970 en LES OUTILS DU SUIVI DU CHEVAL
Suède par des vétérinaires qui ont étudié la physio- À L’EXERCICE SUR LA PISTE
logie du cheval à l’effort. Ceci a été ensuite développé
dans de nombreux pays et notamment en France où Trois paramètres sont facilement mesurables sur la
a été créée à la fin des années 1980, une unité de piste:
recherche en médecine sportive humaine et équine • La fréquence cardiaque.
comparée « Pégase-Mayenne » (Dr Bernard Auvinet) • La vitesse.
qui était basée en Mayenne, à Laval.
• La lactatémie (= concentration d’acide lactique dans
COMMENT ÇA MARCHE le sang).
QUAND LE CHEVAL COURT ? Du matériel performant est désormais disponible
Le cheval, comme l’homme, a besoin d’énergie pour pour mesurer facilement la fréquence cardiaque et
faire un exercice. L’énergie provient de trois voies: la la vitesse du cheval sur la piste (photos 1 et 2).
voie anaérobie alactique qui permet des efforts très Certains cardiofréquencemètres permettent d’enre-
intenses et très brefs, la voie anaérobie lactique qui gistrer les données et de les retranscrire ensuite sur
permet des efforts intenses d’une durée plus longue. un ordinateur via un logiciel adapté. Cela permet, a
Toutefois, le facteur limitant de cette voie est la pro- posteriori, de mesurer la fréquence cardiaque
duction d’acide lactique qui entraîne l’arrêt de l’exer- moyenne et maximale du cheval au cours de l’exer-
cice quand il y en a trop («mal aux muscles»). La der- cice et de connaître également la vitesse moyenne
nière voie est la voie aérobie (qui utilise l’oxygène) et et maximale, la durée et la distance parcourue
qui permet des efforts de longue durée mais d’inten- (figure 1). L’évolution de la fréquence cardiaque en
sité modérée (endurance). fonction de la vitesse permet de définir un paramètre
qui est la V170, la V180 ou la V200. Ce sont respecti-
LE CHEVAL : QUEL ATHLÈTE vement les vitesses correspondant à une fréquence
cardiaque de 170, 180 ou 200 bpm.
PAR RAPPORT À L’HOMME ?
Le cheval est un athlète plus doué mais également La lactatémie se dose au moyen d’une prise de sang
plus fragile que l’homme. Ses points forts sont sa fonc- effectuée à la veine jugulaire immédiatement après
tion cardiaque qui s’adapte remarquablement bien à l’effort (photo 3). La concentration d’acide lactique
l’exercice et l’entraînement (Homme: FC de repos =70 dans le sang permet d’évaluer l’intensité du travail
battements par minute (bpm), FC maximale = 220 – du cheval :
âge); Cheval: FC de repos =30 à 45 bpm, FC maximale: • Lactatémie en dessous de 2 mmol/l: travail léger dit
240 – 250 bpm), sa consommation maximale d’oxy- d’endurance.

308 Maladies des chevaux


P308_311_MDC_CH17_MEDECINE_SPORT:012_014_I_INTRO 25/01/10 11:06 Page 309

LA MÉDECINE SPORTIVE CHEZ LE CHEVAL

Photo 1. Sangle « Polar » permettant de mesurer la fré-


quence cardiaque au cours de l’exercice. Cette sangle se
place sous la selle pour les chevaux montés ou sous le
harnais pour les chevaux attelés (photo Anne Couroucé-
Malblanc). Photo 2. Jument montée galopant sur la plage
et équipée d’un cardiofréquencemètre et GPS (Polar
RS800g). La sangle de fréquence cardiaque est visible
sous la selle. Le cavalier porte au bras le GPS et porte au
poignet gauche la montre Polar permettant de visuali-
ser la fréquence cardiaque et la vitesse du cheval (photo
1
Barbara Conin).

Maladies des chevaux 309


P308_311_MDC_CH17_MEDECINE_SPORT:012_014_I_INTRO 25/01/10 11:06 Page 310

LA MÉDECINE SPORTIVE CHEZ LE CHEVAL

• Lactatémie comprise entre 2 et 4 mmol/l: travail • Galopeurs après une course : en moyenne entre 20
plus soutenu dit de «capacité aérobie». Cette inten- et 25 mmol/L en fonction du type de course. Peut
sité de travail permet d’améliorer la capacité du atteindre plus de 30 mmol/L.
cheval à «tenir» un effort. • Trotteur après une course : en moyenne entre 15 et
• Lactatémie supérieure à 4 mmol/l qui, correspond 20 mmol/L. Peut atteindre plus de 30 mmol/L.
à un exercice plus dur et entraîne l’apparition • Cheval de complet après un cross : entre 8 et
de fatigue. Toutefois, ce sont des intensités que 15mmol/L en fonction des parcours. Peut atteindre
beaucoup de chevaux atteignent en compétition. plus de 20 mmol/L. 

Figure 1. Courbe de fréquence car-


diaque (en rouge) et de vitesse (en
bleu). La fréquence cardiaque du che-
val au cours de l’exercice suit la
Fig. 1
courbe de la vitesse.

Photo 3. Prise de sang effectuée


immédiatement après une phase de
galop à l’entraînement sur une jument
de concours complet. Photo 4.
Poney équipé d’un système embar-
qué pour effectuer un électrocardio-
gramme à l’exercice. Photo 5.
Trotteur effectuant un test d’effort
standardisé sur un tapis roulant
grande vitesse à la clinique équine de
l’ENVN (photos Anne Couroucé-Malblanc). 3

310 Maladies des chevaux


P308_311_MDC_CH17_MEDECINE_SPORT:012_014_I_INTRO 25/01/10 11:06 Page 311

LA MÉDECINE SPORTIVE CHEZ LE CHEVAL

Maladies des chevaux 311


P312_313_MDC_CH18_GENETIQUE:012_014_I_INTRO 15/01/10 17:37 Page 312

LA GÉNÉTIQUE

LES MALADIES GÉNÉTIQUES ÉQUINES

Jusqu’à présent l’identification des affections géné- quement, son diagnostic repose sur un test de
tiques du Cheval était difficile du fait de la durée détection du gène anormal. Ce test permet aussi,
de sa gestation, de l’uniparité et des spécificités de préventivement, l’identification des reproducteurs
son élevage (faiblesse des effectifs de chacun des porteurs de l’anomalie génétique. La prévention se
élevages, dispersion et mobilité des animaux). De fait par le choix raisonné des croisements en fonc-
ces faits, le nombre et la fréquence des maladies tion du mode de transmission de la tare (dominant
génétiques demeurent chez le Cheval, relativement ou récessif). Certaines mutations génétiques cau-
faibles. Les avancées de la génomique devraient sales ont été identifiées. Pour celles-ci, des tests
modifier ce constat. moléculaires sanguins sont à la disposition des éle-
L’origine génétique d’une maladie doit être suspec- veurs (tableau 1).
tée lorsque le même syndrome est plus fréquent Mais la grande majorité des affections implique,
dans un groupe d’individus liés entre eux (famille, dans leur pathogénie, l’interaction du génome de
lignée ou race), que dans le reste de la population l’individu et de son environnement, dans des pro-
et lorsque la fréquence de cette affection augmente portions variant selon la maladie. Ces maladies
avec la consanguinité. génétiques «complexes» peuvent se définir comme
ne se transmettant pas selon les règles des lois de
La génétique divise ces maladies en deux catégories:
Mendel. Certaines sont polygéniques, d’autres sont
les maladies « simples », (monogéniques, mendé-
dues à un gène majeur dont les effets sont modulés
liennes), dues à un défaut de structure ou de fonc-
par l’environnement. Les gènes impliqués dans ces
tion (mutation) d’un seul gène et les maladies
affections ont donc des effets plus modestes que
« complexes » (polygéniques et/ou multifacto-
ceux intervenant dans les maladies héréditaires
rielles), pour lesquelles plusieurs anomalies géné-
mendéliennes. Dès maintenant, les nouveaux outils
tiques interviennent associées à des facteurs de la génomique (puces ou micro-damiers) autori-
environnementaux. sent ces études. C’est ainsi qu’actuellement, des
Jusqu’à récemment, la génétique équine n’a pu s’in- fragments ou marqueurs chromosomiques (loci) sont
téresser qu’aux maladies monogéniques. Dans ces associés à une prédisposition à certaines affections
cas, l’identification du gène anormal permet de (tableau2). Cette liste n’est pas exhaustive et devrait
comprendre, par l’étude des réseaux physiologiques vite s’allonger. La localisation de ces marqueurs se
dans lesquels interviennent le produit de ce gène et précisera, la mutation causale pourra être identifiée.
le mécanisme du déclenchement de la maladie. Ce Seront alors mis à la disposition de la filière des tests
qui autorise des mesures de prévention et/ou de simples de détection de la prédisposition (ou de la
traitement. Lorsque cette maladie s’exprime clini- résistance) génétique à l’affection. 

312 Maladies des chevaux


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LES MALADIES GÉNÉTIQUES ÉQUINES

Tableau 1. Affections génétiques équines dont la mutation causale est déterminée et pour lesquelles un test dia-
gnostic moléculaire est actuellement disponible.

Affection Gène Chromosome


Paralysie périodique hyperkaliémique (HYPP) SCN4A ECA11p
Immunodéficience sévère combinée (SCID) PRKDC ECA9p
Syndrome létal du poulain blanc ovéro (OLWFS) EDNRB ECA17q
Epidermolyse bulleuse jonctionnelle (H-JEB) LAMC2 ECA5p
Glycogénose hépatique (GBED) GBE1 ECA26q
Asthénie dermique localisée (HERDA) PPIB ECA1
Myopathie par surcharge en polysaccharides (PSSM) GYS1 ECA10

Tableau 2. Affections pour lesquelles des marqueurs génétiques ont été déterminés.

Affection/caractère Locus Chromosome


Dysgénésie du segment antérieur de l’œil (ASD) Fragment chromosomique ECA6
Abiotrophie cérébelleuse DMAP1, PRNPIP ECA2p
Desmite dégénérative du ligament suspenseur Fragment chromosomique ECA14qter
Efficacité en endurance ACE ECA11
Dermatite estivale (hypersensibilité aux piqures d’insectes IBH) HMSO1 ECA15
Fourbure KIT EAC3
Ostéochondrose Plusieurs SNPs 5 chromosomes
Pousse Fragment chromosomique EAC13
Rhabdomyolyse récurrente d’effort (RER) Fragment chromosomique ECA4/ECA12
Epithéliogénésis imperfecta LAMA3 ECA8
Inversion sexuelle Délétion d’Y incluant SRY ECAY

Maladies des chevaux 313


P314_329_MDC_CH19_REGLEMNT_RECOMMAND:012_014_I_INTRO 25/01/10 11:15 Page 314

RÉGLEMENTATION
ET RECOMMANDATIONS

LA VISITE D’ACHAT

L’achat d’un cheval est une décision lourde de consé- tation (photo 3) corrects. Il est pratiqué avant l’exa-
quences. Elle engage le futur propriétaire pour long- men locomoteur et complété lors de celui-ci. Les
temps. L’aspect financier est immédiat mais aussi à bases classiques de l’examen clinique sont mises en
long terme pour l’entretien et les soins de son pro- œuvre: observation, palpation, pression, percussion,
tégé. Il faut prendre garde à l’achat « coup de cœur » auscultation. En général, il se déroule «du bout du nez
qui négligerait les qualités, le caractère et les pro- au bout de la queue».
blèmes médicaux du cheval. En effet, il n’y a rien de Le vétérinaire passe en vue tous les systèmes au fur
plus frustrant que de ne pouvoir réaliser ses objectifs et à mesure de la progression de l’examen:
pour avoir négligé ces points et de se retrouver avec
une «tondeuse à gazon»! • tégumentaire: peau, poils, sabots;
C’est pour cela que la visite d’achat vétérinaire est un • respiratoire: des naseaux aux poumons en passant
préalable indispensable à l’acquisition d’un cheval. par les sinus;
La visite d’achat doit aboutir à un «état des lieux» du • digestif: des dents (photo 4) à l’anus, en passant par
cheval et à son interprétation par le vétérinaire. la bouche, l’œsophage, le tube digestif;
Cette visite doit permettre de fournir un rapport à • oculaire: évaluation de la vision, des yeux, larmes et
l’acheteur pour l’éclairer dans sa décision. Sa com- paupières;
plexité est fonction de l’activité souhaitée pour le che- • nerveux: comportement, audition, équilibre, paraly-
val. Elle comporte un examen de base (examen cli- sies;
nique) et, éventuellement, des examens, dits • cardio-vasculaire : état des vaisseaux superficiels,
complémentaires, soit pour compléter des trouvailles auscultation cardiaque;
de l’examen clinique soit plus systématiquement pour • reproducteur: plus ou moins approfondi si le che-
certains usages. val est destiné ou peut-être destiné à la reproduc-
Il n’y a donc pas d’examen ou de liste d’examens stan- tion;
dard lors de la visite d’achat. Elle doit être adaptée à • locomoteur : état des os, articulations, ligaments,
chaque acheteur et à chaque cheval et le vétérinaire tendons, muscles.
proposera la trame de cette visite en fonction du Ensuite, le cheval est examiné en mouvement, aux dif-
contexte mais aussi du risque et du coût des examens férentes allures, sur différents sols (dur ou mou), en
complémentaires. ligne droite et sur les cercles. Cet examen permet de
La visite commence à distance par la vérification des détecter les anomalies d’allures et les boiteries. À ce
éléments d’identification (signalement, photographie moment, sont réalisés des tests de flexion des
et lecture du transpondeur obligatoire pour tout membres, portion par portion, pour évaluer la sensi-
équidé - photo 1) et la consultation du carnet et de bilité directe de l’appareil locomoteur et, éventuel-
l’éventuel dossier médical du cheval et de ses anté- lement, aggraver ou déclencher une boiterie. La récu-
cédents. À ce moment, le vétérinaire jugera de l’état pération après l’effort peut ensuite être mesurée.
d’embonpoint du cheval, de ses aplombs et déjà de Lors de la visite d’achat, les vices rédhibitoires sont
son comportement. recherchés car ils peuvent entraîner l’annulation de la
Puis, a lieu l’examen clinique proprement dit. C’est vente a posteriori, mais ils peuvent être tolérés par
d’abord un examen statique, au repos. Dans l’idéal, il l’acheteur qui prend alors sa décision en connaissance
est réalisé dans une pièce sombre et calme pour per- de cause. À la date de l’écriture de cet article, il s’agit
mettre un examen oculaire (photo 2) et une auscul- de l’immobilité, de l’uvéite isolée, du cornage chro-

314 Maladies des chevaux


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LA VISITE D’ACHAT

Photo 1. Lecture du transpondeur. Photo 2. Examen oph-


talmologique. Photo 3. Auscultation cardiaque (photos
3 Charles-François Louf).

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LA VISITE D’ACHAT

5a 5b

Photo 4. Examen de la dentition, présence d’une surdent associée à une lésion de la joue. Photo 5a et 5b. Radio-
graphies de pied profil et face. Photo 6. Endoscopie respiratoire. Photo 7. Échographie tendineuse (photos Charles-
François Louf).

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LA VISITE D’ACHAT

nique, de l’emphysème pulmonaire, du tic proprement endoscopie respiratoire (recherche de cornage…)


dit avec ou sans usure des dents, des boiteries (photo 6) ou digestive, électrocardiogramme, écho-
anciennes intermittentes et de l’anémie infectieuse graphie (tendon-photo 7), cœur, appareil génital…),
des équidés. Cette dernière se détecte par une prise scintigraphie, IRM, scanner…
de sang pour sérologie, le test de Coggins, seul exa- L’examen de visite d’achat doit être minutieux et sys-
men complémentaire théoriquement obligatoire lors tématique pour permettre de déceler et expliquer
de la visite d’achat. toutes les anomalies de la santé du cheval qui peu-
Les examens complémentaires sont choisis pour expli- vent compromettre l’utilisation du cheval, sa santé ou
quer une anomalie découverte lors de l’examen de la sécurité de son utilisateur.
base (suros, boiterie…) ou selon l’activité prévue pour La visite se termine par un rapport qui fait l’inventaire
le cheval (bilan radiographique, examen gynécolo- des découvertes et les interprète en termes de gra-
gique complet pour une ou un reproducteur, test spor- vité et de probabilité de risque. Il est du devoir du
tif sur piste ou tapis roulant pour les chevaux de vétérinaire de fournir une information détaillée et
course…). Parfois, certaines situations obligent à des claire à l’acheteur du cheval. Il n’est donc pas de son
examens particuliers : assurance, exportation ou ressort d’accepter ou de refuser un cheval. Et il faut
importation. La décision est prise par l’acheteur en se rappeler que le cheval est un être vivant et que la
fonction des bénéfices apportés par l’examen, de son visite d’achat est un état des lieux un jour donné à un
coût mais aussi du risque (perforation lors de la pal- endroit donné.
pation transrectale, effets secondaires des tranquilli- La visite d’achat est une aide indispensable à la prise
sants…) expliqués par le vétérinaire. Par exemple, il de décision lors de l’acquisition d’un cheval mais elle
peut s’agir de radiographie (membre-photo 5), tête, ne constitue pas une garantie sur l’avenir. Elle amène
poumon), analyses sanguines (biochimie, hématolo- une base technique et scientifique à un choix ou le
gie, recherche de maladie ou de produits dopants), plaisir reste un facteur important ! 

6 7

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RÉGLEMENTATION ET RECOMMANDATIONS

LES VICES RÉDHIBITOIRES

La législation sur les vices rédhibitoires est en respiratoires supérieures dans la majorité des cas d’une
cours de modification. Cette nouvelle législation hémiplégie laryngée (photos 1a et 1b). Pour être
devrait être prochainement disponible. reconnu rédhibitoire, il doit être chronique et défini-
Avant cette révision et jusqu’à maintenant, la législa- tif et entraîner une gêne respiratoire. Le diagnostic
tion française prévoit une « garantie que le vendeur s’effectue par l’écoute du cheval à l’exercice et par
doit à l’acquéreur» (Articles1625 et1641 à 1648 du Code l’endoscopie des voies respiratoires supérieures.
Civil). Les vices rédhibitoires sont définis dans le Code
Rural dans les articles L213-1 à L213-9. LE TIC PROPREMENT DIT AVEC
Les vices suivants sont réputés « rédhibitoires » chez OU SANS USURE DES DENTS
le cheval (Article R213-1 du Code Rural): Il concerne le tic aérophagique, dans lequel le cheval
Pour le cheval, l’âne et le mulet: avale de l’air en s’appuyant, ou non, sur un support. Il
a) L’immobilité. se diagnostique par observation de l’attitude du che-
b) L’emphysème pulmonaire. val au repos autour ou en dehors des repas.
c) Le cornage chronique.
d) Le tic proprement dit avec ou sans usure des dents.
LES BOITERIES ANCIENNES
e) Les boiteries anciennes intermittentes. INTERMITTENTES
f) L’uvéite isolée. Pour être considérée comme rédhibitoire, l’irrégula-
g) L’anémie infectieuse des équidés. rité d’allure (boiterie) ne doit pas être aiguë (ancienne)
et ne pas être permanente. Le diagnostic est basé sur
L’IMMOBILITÉ la démonstration d’une boiterie qui est ancienne et
Elle correspond à un état de dépression des fonctions antérieure à la vente et qui est intermittente (exemple:
cérébrales psychiques, motrices, sensorielles et sen- boiterie à froid qui disparaît avec le travail ou boite-
sitives. Elle entraîne un désintéressement du cheval rie à chaud qui apparaît au cours du travail).
pour son environnement sans maladie aiguë avec
fièvre. Elle était rencontrée autrefois sur les chevaux L’UVEITE ISOLEE
de trait. De nos jours, elle est exceptionnelle et liée à Il s’agit d’une inflammation de l’uvée (membrane inter-
des atteintes du système nerveux central (séquelles médiaire de l’œil): iris, corps ciliaires et/ou choroïde.
d’encéphalite, intoxication…). Elle se diagnostique par L’uvéite peut être causée par un traumatisme, une
la découverte d’atteinte du système nerveux central infection (parasitaire, virale, bactérienne ou fongique)
lors de l’examen neurologique: déficits propriocep- ou être d’origine immunitaire. Pour être considérée
tifs, de déglutition, ataxie… comme rédhibitoire, elle doit être isolée, c’est-à-dire
ne pas être associée à une autre affection décelable
L’EMPHYSÈME PULMONAIRE et en relation avec l’apparition de l’uvéite. Les signes
C’est une maladie des alvéoles pulmonaires qui se dila- principaux de l’uvéite varient selon la phase de la crise
tent et ne peuvent retrouver leur taille normale, leurs d’uvéite: phase de début, phase d’état et séquelles
parois s’atrophient et se détruisent. Elle se caractérise (photo 2). Détail des signes cliniques dans le chapitre
par une dyspnée (gêne respiratoire) évidente au début maladies de l’œil.
à l’effort uniquement. Elle peut être localisée ou géné-
ralisée. Elle se diagnostique lors de l’auscultation par L’ANÉMIE INFECTIEUSE
l’apparition de crépitation en fin d’inspiration. De la
toux peut être présente: petite, sèche et souvent quin- DES ÉQUIDES
teuse. C’est une maladie virale qui existe sous deux formes:
aiguë (fièvre et dégradation rapide de l’état) ou chro-
LE CORNAGE CHRONIQUE nique (faiblesse, amaigrissement, anémie). Son dia-
Le cornage est un bruit anormal (sifflement) inspira- gnostic est réalisé par une analyse de laboratoire, la
toire à l’exercice. Il est lié à un rétrécissement des voies sérologie. C’est le test de Coggins.

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LES VICES RÉDHIBITOIRES

1a 1b

Photo 1a et 1b. Hémiplégie laryngée gauche (1a) et droite


(1b) chez deux chevaux. Cette hémiplégie est responsable
d’un bruit inspiratoire au cours de l’exercice (cornage)
(photos Anne Couroucé-Malblanc, ENVN). Photo 2. Uvéite iso-
lée. (photo Anne-Marie Desbrosse). Photo 3. Prise de sang sur
tube sec (bouchon rouge) pour réaliser un test de Coggins
pour le diagnostic de l’anémie infectieuse des équidés
2
(photo Anne Couroucé-Malblanc, ENVN).

L’ACTION EN GARANTIE
POUR VICE REDHIBITOIRE
Elle est régie par les articles R213-3 à R213-9 du Code
Rural.
L’acheteur doit présenter une requête au juge du tri-
bunal d’instance du lieu où se trouve le cheval. Le juge
nommera un ou trois experts qui donneront leur avis.
Le juge encouragera les parties à trouver un accord
amiable après cette expertise. Si cet accord n’aboutit
pas, l’acheteur assignera le vendeur devant le tribunal
compétent.
Le délai pour introduire une action dans le cadre d’un
vice rédhibitoire est de dix jours sauf pour l’uvéite iso-
lée et l’anémie infectieuse des équidés. Ce délai court
3
à compter de la livraison du cheval. 

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RÉGLEMENTATION ET RECOMMANDATIONS

LES MALADIES RÉPUTÉES CONTAGIEUSES

Certaines maladies susceptibles d’affecter les chevaux maladie ou maintenir la suspicion. Il réalise au besoin
figurent, en France, soit dans la nomenclature des les prélèvements nécessaires à la confirmation de la
maladies réputées contagieuses (MRC), soit celle des maladie. Il apprécie l’extension de la maladie dans
maladies animales à déclaration obligatoire (MDO). l’élevage, et évalue les risques de diffusion, prescrit la
Les MRC (article D.223-21 du code rural) chez les équi- séquestration et l’isolement des animaux concernés,
dés sont: l’anémie infectieuse, la brucellose, la dou- les mesures de désinfection et désinsectisation immé-
rine, l’encéphalite japonaise, l’encéphalite West-Nile, diatement nécessaires, prodigue à l’éleveur les
l’encéphalomyélite virale de type Venezuela, les encé- conseils utiles, et prévient sans délai le Directeur
phalomyélites virales de type Est et Ouest, la fièvre départemental en charge des services vétérinaires qui
charbonneuse, la malade d’Aujeszky, la morve, la peste lui fera part de ses instructions et, si nécessaire,
équine, la rage, la stomatite vésiculeuse, le surra et la demandera au préfet de prendre un arrêté de mise
tuberculose. Les MDO (article D.223-1 du code rural) sous surveillance (APMS) pour chaque établissement
sont: l’artérite virale, la lymphangite épizootique et la détenant des équidés suspects ou contaminés.
métrite contagieuse. Si l’existence d’une MRC est confirmée, le préfet rem-
Leur déclaration, obligatoire, concerne aussi bien les placera l’APMS par un arrêté portant déclaration d’in-
propriétaires ou détenteurs des animaux, que les vété- fection (APDI), décrivant les mesures à appliquer selon
rinaires et les responsables de laboratoires d'analyses ses caractéristiques.
vétérinaires. Elle est justifiée par l’importance de ces
maladies, qui tient à leur gravité chez les équidés et MESURES PARTICULIÈRES
aux répercussions qu’elles peuvent avoir sur la filière À QUELQUES MALADIES
(cas de la peste équine ou de l’anémie infectieuse),
et/ou à leur gravité pour l’homme lorsqu’il s’agit de ANÉMIE INFECTIEUSE DES ÉQUIDÉS (AIE)
zoonoses (cas de la rage, de la morve ou de la fièvre L’AIE est MRC, qu’elle se manifeste sous forme cli-
charbonneuse), et/ou au fait que leur identification nique ou inapparente (test de Coggins positif). Elle est
chez des équidés peut permettre de détecter un foyer aussi vice rédhibitoire. Quelques cas sont régulière-
d’une MRC particulièrement grave sévissant chez une ment observés en France. Rappelons que les seuls
autre espèce animale qui est à l’origine de leur conta- réservoirs de virus sont les équidés infectés.
mination (cas de la brucellose, la tuberculose ou la L'établissement hébergeant l'animal est mis en inter-
maladie d’Aujeszky).
dit. Les chevaux atteints sont isolés, marqués (marque
La déclaration des MDO, enregistrée de façon ano- AI au feu à l'épaule gauche) et abattus dans les quinze
nyme, a seulement pour objectif de permettre aux jours. Tous les chevaux de l'établissement subissent
pouvoirs publics de suivre leur évolution et leur un contrôle sérologique et les positifs sont traités
impact sur la filière. comme précédemment. Les locaux sont désinfectés
Les MRC donnent lieu, en revanche, à l’application des et désinsectisés. Des contrôles sérologiques ont lieu
mesures de police sanitaire définies dans le Code rural tous les mois jusqu'à obtention de résultats négatifs.
(articles L223-5 à L 223-8 et R223-3 à R223-8) et dans L'APDI est levé lorsque deux contrôles pratiqués à
différents arrêtés ministériels spécifiques. Applicables 3 mois d'intervalle s'avèrent négatifs sur tous les équi-
dès leur suspicion, ces mesures sont destinées à en dés, tous les sujets infectés ayant été éliminés et les
éviter la dissémination et en permettre l’éradication. locaux désinfectés.
MESURES SANITAIRES GÉNÉRALES ENCÉPHALITE WEST-NILE (EWN)
La déclaration d’une MRC concerne tout équidé L’EWN est MRC chez les équidés, et MDO chez les
atteint, suspect ou simplement contaminé (car ayant oiseaux. Elle est uniquement transmise par piqûres de
été exposé à la contagion). moustiques (Culex spp.) infectés auprès de l’avifaune.
En pratique, le propriétaire ou détenteur de l’animal Les chevaux sont des culs-de-sac épidémiologiques.
prévient son vétérinaire sanitaire (VS). Ce dernier visite Quelques cas équins sont assez régulièrement dia-
l’animal afin d’éliminer ou confirmer l’existence de la gnostiqués en région méditerranéenne.

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LES MALADIES RÉPUTÉES CONTAGIEUSES

L’APDI impose l’isolement et l’interdiction de tout Sa détection entraîne la mise à mort sans délai des
mouvement des équidés atteints et suspects, le recen- équidés malades et éventuellement, sur décision du
sement des équidés présents, leur traitement par un Ministre en charge de l’agriculture, de tous les équi-
insecticide autorisé et, si nécessaire, celui des bâti- dés présents dans l’établissement touché.
ments les hébergeant. Une vaccination des chevaux L’APPDI prévoit le recensement, le contrôle des équi-
non atteints est envisageable. dés (visites périodiques) dans un rayon de 20km, leur
L’arrêté est levé 15 jours après mort ou guérison (attes- protection vis-à-vis des insectes et leur vaccination
tée par le VS) du dernier animal atteint. systématique. Des zones de protection (100 km au
PESTE ÉQUINE (PE) moins autour du foyer) et de surveillance (50 km au-
La PE est une maladie exotique redoutable pour les delà) sont établies, dans lesquelles les équidés sont
équidés. Sa diffusion peut être rapide et importante surveillés et leurs mouvements contrôlés.
en période d’activité des moucherons vecteurs (Culi- Les mesures sont maintenues tant que tout risque
coides spp.). Elle fait l’objet d’un plan national d’ur- d’extension ou de persistance de la maladie n’est pas
gence. écarté. 

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RÉGLEMENTATION ET RECOMMANDATIONS

LE TRANSPORT DU CHEVAL DE SPORT

Les chevaux de sport participent de plus en plus à des TRAVAIL


compétitions éloignées géographiquement. Maintenir un bon travail de base avant le départ sur
Les transports routiers restent les plus fréquents pour une base nutritionnelle en diminution (5 jours mini-
les déplacements dans le continent (Photos 1 et 2). Le mum avant) et non pas l’inverse. Pour le transport rou-
transport aérien, transport de choix pour les longues tier, faire des pauses si possible toutes les 8heures et
distances et intercontinentales, est très bien toléré sortir les chevaux avec une mobilisation au pas, puis
par le cheval. Enfin, le transport en bateau du fait de à la longe ou monté.
l’inconnue météorologique, et de sa longue durée doit
être évité sauf pour les trajets courts. STRESS
Le groom accompagnateur a un rôle prépondérant. Il
Le transport de longue durée génère un changement permet par sa voix de rassurer le cheval dans les
d’environnement, est une source de stress et engendre périodes délicates et stressantes du transport, avec
une modification du rituel du cheval (alimentation en particulier:
perturbée, horaires de sortie différents, atmosphère
de confinement). • Embarquement et débarquement du camion ou de
l’avion.
Le but est de limiter ces variations sur le plan psy-
• Mouvement du container dans l’avion sur les rou-
chique et physiologique pour le cheval. leaux.
ALIMENTATION Le choix des places dans le transport doit être pris en
Les chevaux voyagent pour aller sur un site de com- compte selon les compagnons éventuels d’écurie, et
pétition et sont donc dans un état de préparation phy- bien évidemment en fonction du sexe de l’équidé.
sique qui suggère le maintien d’une activité et d’une LIMITER LES AFFECTIONS
diététique adaptée.
Il est proposé de diminuer progressivement la nour-
LIÉES AU TRANSPORT
riture jusqu’à environ 80 % de la ration compétition Lors du transport, il existe une baisse de l’état immu-
nitaire du cheval du fait du stress.
environ 5 jours avant le déplacement et de diminuer
l’activité physique en même temps. Sur le plan pulmonaire, les affections sont liées:
Il faut: • à la position de la tête accrochée haute;
• Choisir un fourrage de qualité qui servira de tampon • à la nature des poussières inhalées (cas du foin sous
en l’absence de repas dans la journée et donnera une le nez du cheval avec un courant d’air);
occupation au cheval (foin enrubanné, ou foin de • au confinement et à la concentration de gaz ammo-
pré trempé en filet pour limiter la poussière). niac.
• Choisir une source de matières grasses maintenant Les traumatismes sont limités par un ensemble de pro-
une bonne concentration énergétique (huile végé- tections incluant bandes de repos, et protecteurs spé-
tale à raison de 100 à 150 ml par jour par exemple). cifiques des genoux et jarrets (photo 3), ainsi que la
tête pour les chevaux de grande taille. La disposition
• Limiter l’apport de céréales au profit de produits
de matelas sur la porte ou la paroi arrière est forte-
sous forme de granulé dont la fermentescibilité est ment recommandée pour les chevaux délicats et les
moindre. juments.
• Utiliser des probiotiques pour maintenir la flore Les affections gastro-intestinales sont gérées par une
intestinale sujette à variation dans les cas de stress prévention en amont du transport et en évitant les
et de changement d’alimentation. perturbations de la flore intestinale (vermifugation,
• Donner de l’eau lors des arrêts routiers, et réguliè- vaccination, antibiothérapie longue durée, corti-
rement dans l’avion de par la sécheresse de l’air de coïdes…), en apportant d’éventuels probiotiques, et
la cabine. en suivant une bonne hygiène alimentaire.

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LE TRANSPORT DU CHEVAL DE SPORT

Photo 1. Exemple de camion pour


le transport des chevaux. Photo 2.
Intérieur d’un camion pour le trans-
port des chevaux. Photo 3. Protec-
tions de transport (photos P. Benoit).

La «fièvre de transport» se traduit le plus souvent par


une hyperthermie, une polypnée, et parfois une dimi-
nution du transit. L’évolution peut s’effectuer vers des
signes de pleuro-pneumonie.

LES DOCUMENTS DE TRANSPORT


Tout cheval transporté doit être muni de ses papiers
d’origine ou « document d’accompagnement », ainsi 3
que de son certificat de vaccination. Pour les trans-
ports internationaux, il faut ajouter un certificat sani-
taire rempli par le vétérinaire du lieu d’origine selon
des formulaires officiels du pays destinataire et prou-
ver que le cheval n’a pas contracté certaines maladies
contagieuses (certificats et prise de sang réalisés par
le vétérinaire). 

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RÉGLEMENTATION ET RECOMMANDATIONS

LA RÉGLEMENTATION SUR
LES MÉDICAMENTS POUR LES CHEVAUX

La réglementation sur les médicaments vétérinaires des produits d’hygiène, en particulier les produits pour
est complexe car elle répond d’une part à un objec- les écuries (désinfectants, insecticides non appliqués
tif de santé publique, d’autre part à un objectif de sur les animaux…) sont régis par les dispositions sur les
santé et de bien-être animal. biocides.
Ainsi, la plupart des dispositions sur la fabrication, la QUEL EST L’IMPACT DU STATUT
distribution et la vente se retrouvent dans le code
de la santé publique, alors que celles sur la prescrip- DE MÉDICAMENT SUR LA VENTE
tion, l’exercice vétérinaire et l’usage sont aussi dans D’UN PRODUIT ?
le Code rural qui régit la médecine des animaux. Pour La première conséquence pour le public est sur sa dis-
les équidés, il convient aussi de rechercher les dis- tribution. Dans la quasi-totalité des pays, la distribu-
positions sur le dopage dans le code des sports. tion des médicaments (humains et vétérinaires) est
sous le contrôle des professionnels de santé: les phar-
QU’EST CE QU’UN maciens et aussi les vétérinaires pour les seuls médi-
MÉDICAMENT ÉQUIN ? caments vétérinaires. La vente des médicaments est
Le médicament qu’il soit destiné à l’homme, à un chien, interdite hors des cabinets vétérinaires ou des phar-
macies. Elle est notamment proscrite dans les selle-
à une vache ou un cheval, comme à tout autre animal,
ries, les magasins de sport, les concours ou autres
est défini, légalement en Europe, comme:
manifestations.
• Tout produit présenté comme possédant des pro-
La distribution des produits nutritionnels ou d’hygiène
priétés curatives ou préventives contre des mala- est libre. Et ces produits, théoriquement sans action
dies humaines ou animales (médicament dit par pré- pharmacologique, peuvent donc être vendus dans
sentation). tous les circuits.
• Ou tout produit utilisé chez l’homme ou l’animal En outre, la quasi-totalité des médicaments sont fabri-
exerçant une action pharmacologique, métabolique, qués par des laboratoires pharmaceutiques. Pour cela,
ou immunolologique (médicament par fonction). les fabricants doivent être autorisés et sont contrô-
Cette définition est donc large et inclut évidemment lés fréquemment sur la conformité de leurs installa-
les médicaments indiqués chez les équidés et ceux, tions aux normes européennes de bonnes pratiques
non indiqués chez les équidés, mais utilisés pour des de fabrication des médicaments.
équidés. Le médicament fabriqué par un laboratoire doit avoir
La réglementation précise qu’en cas de doute sur le obtenu des autorités une autorisation de mise sur le
statut d’un produit, entre un aliment et un médica- marché ou AMM. Cette AMM est obtenue après ins-
ment par exemple, le produit doit toujours être consi- pection des installations de fabrication et examen d’un
déré comme un médicament. Toutefois, de nombreux dossier de plusieurs milliers de pages.
industriels s’affranchissent de cette règle et commer- Ce dossier garantit deux points, d’une part la qualité
cialisent des produits nutritionnels ou d’hygiène en du médicament (sa composition, sa stabilité dans le
les présentant (souvent implicitement) comme dotés temps jusqu’à la date de péremption…), d’autre part
d’une action pharmacologique, voire de prévention que le rapport bénéfice/risque est favorable dans les
ou de traitements d’affections. Jusqu’à présent, les indications revendiquées par son fabricant.
autorités de contrôle des médicaments ne sont pas Le dossier d’AMM évalue donc le bénéfice médical
beaucoup intervenues sur ces produits, dans la mesure apporté par le médicament et le compare aux risques,
où le plus souvent ces produits, même potentielle- notamment pour l’animal (effets indésirables éven-
ment en infraction avec la réglementation, n’étaient tuels), l’homme (l’utilisateur, le consommateur de den-
apparemment pas dangereux. rées d’origine animale) et l’environnement (par
Les produits nutritionnels sont encadrés par la régle- exemple la microfaune susceptible d’êtres sensibles
mentation sur les aliments pour animaux. Et la plupart aux antiparasitaires).

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LA RÉGLEMENTATION SUR LES MÉDICAMENTS POUR LES CHEVAUX

Le médicament n’est autorisé, doté d’un numéro sur prescription lorsque le vétérinaire estime qu’il
d’AMM, qu’en l’absence de risque grave et lorsque le n’existe pas de médicaments indiqués chez les che-
rapport bénéfice/risque est favorable. vaux et appropriés à la situation. Sinon, le vétérinaire
Exceptionnellement, quelques médicaments sans doit toujours prescrire en priorité le médicament
AMM peuvent être employés en l’absence de médi- explicitement indiqué chez les équidés.
caments avec AMM: il s’agit des préparations extem- • Les médicaments susceptibles de laisser des résidus
poranées et des autovaccins qui sont fabriqués « au dangereux dans la viande en cas d’abattage. Ces
cas par pas cas » pour un seul animal (ou un seul lot médicaments portent la mention d’un temps d’at-
d’animaux d’une même écurie). tente « non nul » ou la mention « ne pas administrer
chez les animaux destinés à la consommation
LA PRESCRIPTION VÉTÉRINAIRE humaine».
EST-ELLE OBLIGATOIRE POUR L’emploi de certains médicaments, notamment en cas
ACHETER DES MÉDICAMENTS ? d’usage « hors AMM » doit être notifié dans le livret
La prescription vétérinaire n’est pas toujours obliga- d’identification du cheval.
toire, mais elle l’est très souvent. En outre, certains médicaments sont à « administra-
Certains médicaments, par exemple les médicaments tion vétérinaire exclusive » et ne peuvent pas, en
homéopathiques, certains réhydratants oraux peuvent conséquence être directement vendus au public ou
être délivrés sans ordonnance. Ils ne portent pas la aux professionnels équins.
mention «à ne délivrer que sur ordonnance».
Tous les médicaments qui nécessitent une ordon-
POUR ACHETER LES MÉDICAMENTS
nance vétérinaire préalable obligatoire sont étique- SUR PRESCRIPTION DONT
tés avec la mention « A ne délivrer que sur ordon- J’AI BESOIN, NOTAMMENT
nance». LES VERMIFIUGES, EST-CE QUE
L’ordonnance est notamment obligatoire pour les JE PEUX OBTENIR UNE
médicaments suivants.
• Les médicaments destinés aux chevaux contenant
ORDONNANCE D’UN VÉTÉRINAIRE
des molécules inscrites comme substances dange- SANS PAYER UNE CONSULTATION ?
reuses (listes I ou II des substances vénéneuses) L’examen de l’animal n’est pas systématiquement obli-
nécessitent une sur prescription, comme cela est gatoire, mais l’ordonnance n’est pas non plus une
d’ailleurs aussi le cas pour les médicaments humains simple formalité administrative que l’on obtient à un
qui contiennent les mêmes substances. En outre, la «guichet».
quantité de principe actif délivrée en une seule fois Le Code rural prévoit que le vétérinaire rédige une
pour traiter un cheval de 600kg est évidemment bien ordonnance après un diagnostic.
plus grande que pour un homme de 60kg. Imaginez
les conséquences éventuelles de l’ingestion acci- Pour les équidés et les animaux d’élevage, ce dia-
dentelle de ces médicaments prévus pour 600kg par gnostic repose:
un enfant de 10-20 kg, voire le chien de l’écurie qui • Soit sur un examen clinique, comme c’est obligatoi-
ne pèse que 10 kg… Ces médicaments sont recon- rement le cas pour les humains ou les animaux de
naissables aux cadres verts (liste II) ou rouges (liste compagnie.
I) qui figurent sur l’étiquetage. Les antibiotiques, les • Soit sur l’établissement par le vétérinaire d’un bilan
antiparasitaires (vermifuges entre autres), la plupart sanitaire annuel de l’écurie, appelé BSE. Le bilan
des anti-inflammatoires et des analgésiques sont annuel, réalisé par le vétérinaire en présence des ani-
dans ce cas. maux, fait le point sur la situation sanitaire de l’écu-
• Tous les vaccins (et sérums) sont sur ordonnance. En rie et son évolution au cours de l’année écoulée. Il
outre le code rural interdit l’administration des vac- débouche sur la rédaction d’un protocole de soins
cins par des personnes non-vétérinaires. qui décrit les actions à mettre en place au cours de
• L’usage chez un cheval d’un médicament humain et l’année suivante, ainsi que les médicaments qui
d’un médicament vétérinaire indiqué dans une autre seront nécessaires. À partir de ce protocole, le vété-
espèce animale nécessite toujours une ordonnance, rinaire prescrit au cours de l’année les médicaments
même si les médicaments peuvent être obtenus sans prévus au protocole. Cela peut comprendre, par
ordonnance en pharmacie. L’utilisation «hors AMM» exemple, les vermifuges, des anti-inflammatoires ou
des médicaments est donc permise, mais seulement des analgésiques en cas de coliques…

Maladies des chevaux 325


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LA RÉGLEMENTATION SUR LES MÉDICAMENTS POUR LES CHEVAUX

Le protocole de soins peut être mis à jour à tout ments contrefaits correspondent à des médicaments
moment et, au minimum, une fois par an lors du bilan importés achetés par «correspondance» le plus sou-
sanitaire annuel. vent sur Internet.
Dans la plupart des cas, le vétérinaire peut indiquer Le second est celui de la qualité de la distribution et
sur son ordonnance la durée de validité de son ordon- des livraisons. Le transport et le stockage des médi-
nance pour faciliter d’éventuels renouvellements sans caments méritent d’être contrôlés, notamment lors
nécessité d’un nouvel examen de l’animal. Toutefois, de fortes chaleurs ou de grand froid afin d’éviter le
cette durée ne peut pas excéder un an. gel (et le dégel) ou la dégradation des substances
actives ou des excipients par la chaleur.
LA VENTE SUR INTERNET DES Même si les commandes sur internet se multiplient et
MÉDICAMENTS EST-ELLE POSSIBLE ? apportent légitimement une plus grande facilité d’ac-
Les conditions actuelles de la vente sur internet la ren- cès à un grand nombre de produits, il convient d’adap-
dent illégale, au moins pour le moment, dans la tota- ter la réglementation française sur les médicaments
lité des cas, qu’il s’agisse de médicaments humains ou afin que ce type particulier de commande puisse être
vétérinaires. Les médicaments équins ne font pas réalisé en toute légalité et avec des garanties, pour la
exception. santé publique et pour l’animal, traitées de façon équi-
valente à celles de la distribution pharmaceutiques
Plusieurs infractions à la réglementation peuvent être par les vétérinaires ou les pharmaciens.
listées dans le cas des ventes par internet:
• La publicité et la promotion auprès des patients et Y A-T-IL DES MÉDICAMENTS
des détenteurs d’animaux des médicaments sur pres-
cription sont en effet interdites en France, tout
INTERDITS CHEZ LES CHEVAUX ?
comme le démarchage et la prise de commande La question se pose dans deux cas très différents :
directe pour tous les médicaments. Pour contour- • D’une part pour les chevaux destinés à la consom-
ner la législation française, ces sites internet, pour- mation humaine, y compris les chevaux de course
tant rédigés en Français, sont localisés dans d’autres ou de loisirs non exclus de la consommation
pays: le Royaume-Uni ou les Pays-Bas entre autres. humaine.
• L’importation directe des médicaments est interdite, • D’autre part dans le cadre du dopage (voir la ques-
sauf autorisation de l’Agence nationale du médica- tion suivante).
ment vétérinaire. Mais l’ANMV ne pourrait autoriser
ce type d’importation qu’«au cas par cas» et en l’ab- Sur le premier point relatif à la persistance de résidus
sence de disponibilité de médicament importé en médicamenteux dans la viande, la réglementation
France sur présentation par un vétérinaire d’un dos- européenne distingue deux cas pour les équidés.
sier de demande d’importation pour le cheval à soi- 1. Si les équidés sont exclus formellement de l’abat-
gner. tage (et identifiés comme tels auprès des haras natio-
• La vente des médicaments en France ne peut être naux et dans le livret), ils sont considérés comme des
réalisée qu’auprès d’un vétérinaire ou d’un pharma- animaux de compagnie (comme les chiens et les chats).
cien établi en France. Ils peuvent être traités toutes les substances médica-
• Enfin, la prescription d’un vétérinaire est, dans la menteuses, à l’exception d’une petite liste d’une
quasi-totalité des cas, obligatoire avant l’achat de dizaine de substances où les risques sont considérés
ces médicaments. comme trop importants si le cheval devait, par erreur,
être abattu et les viandes consommées. Les substances
Le non-respect de ces dispositions expose le contre- concernées par cette interdiction sont principalement
venant à des sanctions pénales sévères, qui peuvent le chloramphénicol, les nitro-imidazolés (y compris le
atteindre 30000 euros d’amende et deux ans de pri- métronidazole), et les nitrofuranes.
son.
2. Dans les autres cas, les équidés peuvent être abat-
Au-delà du risque de sanction pénale, l’achat sur Inter- tus et consommés. Ils bénéficient alors de l’arsenal
net de médicaments expose à des risques supplé- thérapeutique suivant:
mentaires, même pour des médicaments apparem-
ment identiques aux médicaments français. • Toutes les substances qui sont autorisées dans les
Le premier est celui de la contrefaçon. Les médica- productions animales (et dont la toxicité des rési-
ments vendus par Internent peuvent être des contre- dus a donc de ce fait été évaluée).
façons de médicaments existants sans avoir la même • Une liste de quelques substances non évaluées sur
composition. En France, la quasi-totalité des médica- le plan de la toxicité des résidus mais qui sont dites

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LA RÉGLEMENTATION SUR LES MÉDICAMENTS POUR LES CHEVAUX

« essentielles » au traitement des équidés. Ces sub- Dans certains médicaments, notamment certains cor-
stances sont listées dans un règlement européen ticoïdes avec une très longue durée d’action, ces délais
(n° 1950/2006) et sont, aujourd’hui, au nombre de 71. peuvent aussi être très longs, de plusieurs semaines,
Toutes les autres substances actives sont interdites voire de plusieurs mois. Dans la plupart des cas, où les
d’emploi chez ces chevaux non exclus de la consom- molécules sont éliminées assez rapidement, des délais
mation humaine. de quelques jours ou d’une à deux semaines sont sou-
vent suffisants.
QUELLE EST LA RÉGLEMENTATION Si lors des contrôles antidopage, des traces, même
SUR LES MÉDICAMENTS DOPANTS très faibles et a priori sans action pharmacologique,
sont retrouvées dans l’urine ou le sang, l’animal est a
CHEZ LES CHEVAUX ? priori considéré comme positif au dopage, qu’il y ait
La réglementation sur le dopage est double, puis- eu ou non intention de le doper de la part de son
qu’elle interdit les substances dopantes d’une part lors entraîneur, de son cavalier ou de toute autre personne.
des courses (car il y aurait alors une tricherie sur les Dans certains cas, des aliments ont pu être contami-
paris) et, d’autre part, dans les compétitions sportives nés par des substances naturelles dopantes. Des
comme pour tout autre sport et pour tout sportif, enquêtes permettent de retrouver l’origine de la
même si le sportif est ici un animal. contamination pour éviter qu’elles se reproduisent et
Les listes des substances ou procédés dopants sont certains fabricants d’aliments font contrôler leurs ali-
similaires dans les deux cas, même si elles sont éta- ments préalablement à la vente. Néanmoins, même
blies sur des bases légales très différentes. Elles dans ce cadre, un cheval «positif» est toujours consi-
incluent notamment les anti-inflammatoires (corti- déré comme «dopé».
coïdes ou AINS), les anabolisants, les analgésiques et En cas de dopage, les sanctions prononcées par des
un très grand nombre de substances présentant des commissions de disciplines dépendent évidemment
actions sur le métabolisme (en particulier anaboli- du contexte du dopage et de la bonne foi des per-
sante) ou sur les systèmes ou les appareils nerveux, sonnes impliquées. Néanmoins, elles peuvent parfois
cardiovasculaires, respiratoires, rénales, musculaires, être très graves et conduire à compromettre la car-
ostéoarticulaires… rière d’un cheval, de son cavalier et des autres per-
En pratique, il convient de retenir que la quasi-tota- sonnes impliquées pendant de longues périodes. 
lité des médicaments ou des produits, dès lors qu’ils
sont efficaces pour améliorer les performances, sont
considérés comme dopants.
Ne sont pas considérés comme dopants:
• La quasi-totalité des antiparasitaires.
• Les antibiotiques.
• Et les vaccins et les sérums.
Enfin, l’usage des médicaments dopants n’est heu-
reusement pas totalement interdit chez les équidés,
mais seulement dans le cadre de leur préparation spor-
tive ou des compétitions. Les dispositions sur le
dopage n’interdisent pas de soigner un cheval qui
boîte par un analgésique ou un anti-inflammatoire.
Mais, il est interdit de faire participer un cheval guéri
(par exemple qui de boîte plus) grâce à un tel traite-
ment à une course ou à une compétition. Une ordon-
nance vétérinaire ne permet pas de faire participer un
cheval traité à une compétition.
Les délais d’attente entre la dernière administration
d’un médicament et la participation à une course ne
sont pas fixés par la réglementation et dépendent
d’une appréciation «au cas par cas» selon la molécule
et le cheval.

Maladies des chevaux 327


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RÉGLEMENTATION ET RECOMMANDATIONS

TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX

Depuis la fin des années 1990, les propriétaires d’équi- Pour les chevaux qui sont maintenus dans la filière
dés doivent choisir dès la délivrance de son document bouchère, ce choix est en revanche réversible.
d’accompagnement (communément appelé livret Dans cette catégorie, certains médicaments peuvent
signalétique), le devenir ultime de leur animal : être utilisés, d’autres sont interdits. Tous doivent être
consommation humaine ou non. C’est une obligation. prescrits dans le respect du code rural et du code de
Tout document d’accompagnement d’un équidé com- la santé publique.
porte aujourd’hui dans ses pages un volet traitement Si des médicaments interdits doivent néanmoins être
médicamenteux qui doit être renseigné par le pro- utilisés, il doit en être fait mention dans la partie III du
priétaire qui y indique à quelle fin l’animal est destiné: feuillet traitement médicamenteux; ce qui sort d’of-
équarrissage ou abattage en vue de la consommation fice et définitivement le cheval de la filière bouchère.
humaine.
Si des médicaments figurant sur la liste des « sub-
Pour les livrets plus anciens, qui ne comportent pas stances essentielles» (71 substances) doivent être uti-
ce volet, et pour les documents d’accompagnement lisés, mention doit également en être faite dans la
spécifiques aux chevaux d’origine non constatée, il partieIII du feuillet traitement médicamenteux, car le
existe un feuillet traitement médicamenteux qui est temps d’attente avant l’abattage éventuel du cheval
destiné à y être inséré, soit par les Haras nationaux, est alors de six mois.
soit par un vétérinaire.
Le feuillet traitement médicamenteux permet donc
La mention de l’insertion du feuillet doit figurer dans de suivre, dans un objectif de protection de la santé
le livret lui-même à la rubrique des visas administra- publique, les traitements administrés à l’équidé et qui
tifs. pourraient poser problème à ce titre.
La sortie d’un cheval de la filière bouchère est défini- Dans l’hypothèse où le choix de filière n’aurait pas été
tive. Les chevaux sortis de cette filière peuvent béné- fait par le propriétaire, le vétérinaire doit mentionner
ficier de tous les médicaments disponibles. Les médi- l’utilisation des produits interdits à la filière bouchère
caments doivent, bien entendu, être prescrits dans le et des substances essentielles afin d’éclairer le vété-
respect du code rural et du code de la santé publique, rinaire qui aura ultérieurement à valider le choix du
mais il n’y a jamais lieu d’en faire mention dans la par- propriétaire.
tie III du feuillet traitement médicamenteux.

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TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX

Maladies des chevaux 329


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TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX

330 Maladies des chevaux


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ADRESSES UTILES

ASSOCIATION VETERINAIRE EQUINE FRANÇAISE (AVEF)


34 rue Bréguet, 75011 Paris
www.avef.fr, Contact : avef.paris@wanadoo.fr

ECOLES NATIONALES VETERINAIRES (ENV) :


- Alfort, 7 avenue du général de Gaulle, 94704 Maisons Alfort cedex
CIRALE (Centre d’Imagerie et de Recherches sur les Affections Locomotrices Équines),
Route Départementale 675, 14430 Dozulé
- Lyon, VetAgro Sup – Campus vétérinaire de Lyon, 1 avenue Bourgelat, BP 83, 69280 Marcy L’Étoile
- Nantes, ONIRIS (École Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de l’Alimentation de Nantes Atlan-
tique), Atlanpôle – La Chantrerie, 44307 Nantes cedex 03
- Toulouse, 23 chemin des Capelles, 31076 Toulouse cedex

INSTITUT DU DROIT ÉQUIN (IDE)


Hôtel Burgy - 13, rue de Genève - 87100 LIMOGES
Tel : 05 55 45 76 30, www.institut-droit-equin.fr,
Contact : contact@institut-droit-equin.fr

LABORATOIRE DES COURSES HIPPIQUES (LCH)


15 rue du Paradis - 91370 Verrières le Buisson
Tel : 01 69 75 28 28

RÉSEAU D’ÉPIDÉMIO-SURVEILLANCE EN PATHOLOGIE ÉQUINE (RESPE)


23, rue Pasteur - 14120 Mondeville
Tél. : 02 31 27 10 10 - www.respe.net

AFLD
www.afld.org

FÉDÉRATION FRANÇAISE D’ÉQUITATION


www.ffe.com

FÉDÉRATION ÉQUESTRE INTERNATIONALE


www.fei.org

FRANCE GALOP
www.france-galop.com

CHEVAL FRANÇAIS
www.cheval-francais.fr

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INDEX

A Antibiothérapie . . . . . . . . . .44, 61, 64, 70, B


Abcès . . . . . . . . . . . . . 32, 58, 60, 61, 79, 88, 96, 118, 128, 192, 196, 204, 206, 212, Bacillus anthracis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
118, 122, 140, 206, 212, 248, 249, 214, 216, 250, 272, 274, 285, 322
Bactérie(s) . . . . . . . . . . . .58, 60, 62, 63, 64,
258, 271, 272, 273, 278, Anticorps . . . . . . . . . . . .48, 56, 58, 76, 196, 66, 68, 70, 73, 74, 80, 82,
204, 212, 272 88, 94, 124, 140, 155, 158, 160, 168, 190,
285, 286, 300
Antifongique . . . . . . . 78, 79, 88, 274, 275 202, 210, 212, 268, 271, 272, 278, 280
Abord du cheval . . . . . . . . . . . 24, 26, 306
Antihistaminique(s) . . . . . . . . . . . . . . . . 272 Bande de contention . . . . . . . . . . . . . . 224
Acaricides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80, 274
Anti-infectieux . . . . . . . . . . . . 96, 272, 282 Bec de perroquet . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
Acarien(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76, 104, 271
Anti-inflammatoire(s) . . . . . . . 64, 68, 86, Benzimidazole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
Acide hyaluronique . . . . . . 226, 240, 245
92, 96, 98, 118, 124, 126, 140, Besoins . . . . . . . . . . . . . . . . 12, 20, 292, 296
Acide lactique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 308 168, 186, 188, 192, 198, 214, 218, 220, 224,
Actinobacillose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 Betterave . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128, 131
228, 240, 245, 256, 264, 272, 277, 285,
Additifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132 286, 300, 325, 327 Biopsie . . . . . . . . . . . . . . . . . 40, 66, 78, 98,
124, 126, 128, 154, 158, 160,
Adénomes . . . . . . . . . . . . . . 278, 288, 290 Antimycosique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284 262, 266, 270, 290
Adénovirus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 Antiparasitaire(s) . . . . . . . . . . . 34, 212, 216, Biotine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
Adhérences . . . . . . . . . . 152, 154, 286, 296 324, 325, 327
Bleime . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248, 300
Affection(s) dégénérative(s) Antiphlogistine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240
Blépharite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284
articulaire(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . 238, 300 Antispasmodique(s) . . . . . . . . . . . . 64, 118
Blépharospasme . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286
Aflatoxicose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 AOAJ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232, 245
Blisters . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220, 241
African horse sickness . . . . . . . . . . . . . . 50 Appareil digestif . . . . . . . . . . . . 20, 74, 194
Boiterie(s) . . . . . . . . . . . . . 36, 80, 138, 140,
Aigue . . . . . . . . . . . 50, 62, 70, 72, 288, 292 Appareil locomoteur . . . . . . . . . . . 24, 36, 214, 220, 222, 224, 226, 228,
Albinisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271 256, 258, 259, 300, 314 230, 232, 234, 236, 237, 238, 242,
Albumine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 Artérite virale . . . . . . . . . . . 48, 56, 76, 98, 245, 246, 248, 249, 250, 252, 258, 259,
Alimentation . . . . . . . . 20, 62, 63, 74, 110, 141, 190, 212, 271, 320 290, 300, 314, 317, 318
120, 123, 124, 128, 144, Arthrite . . . . . . . . . . . . . . . . . 58, 60, 74, 78, Botulisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62, 63, 86
168, 198, 237, 264, 216, 236, 206, 210, 214, 258, 280
Bouche . . . . . . . . . . . . . 26, 78, 106, 116, 118,
268, 292, 304, 322 Arthrodèse . . . . . . . . . . . . . . 228, 240, 256 194, 228, 275, 314
Allergène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Arthropathie(s) . . . . . . . . . . 230, 238, 239, Boulet . . . . . . . . . . . . . . . . . 26, 40, 172, 174,
240, 242, 245, 258, 300, 302 214, 220, 222, 224, 232, 234,
Allergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271, 272, 284
Arthroscopie(s) . . . . 36, 40, 228, 237, 240 236, 238, 252, 259
Allergique . . . . . . . . . . . . . 92, 95, 110, 272,
276, 277, 284 Arthrose . . . . . . . . . . . . . . . . . 36, 220, 228, Bouleture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234, 252
238, 246, 296, 300 Boute-en-train . . . . . . . . . . . . . . . . .146, 178
Alopécie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272
Aryténoïde(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86, 90 Boxes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22, 44, 112, 191
Altrenogest . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
Arythmie(s) . . . . . . . . 42, 134, 136, 138, 298 Brassicourt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
Amaigrissement . . . . . . 46, 64, 66, 70, 76,
78, 79, 82, 102, 106, 124, 126, ASAT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31, 262 Broncho-pneumonie(s) . . . . . . . . . 58, 60,
128, 131, 142, 266, 290, 296, 300, 318 Ascite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128, 138 92, 96, 212
Amphotéricine b . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 Aspergillose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 Brucellose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66, 320
Amyotrophie . . . . . . . . . . . . 226, 266, 300 Aspergillus . . . . . . . . . . . . . 78, 98, 130, 285 Bruit respiratoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
Anabolisants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 327 Aspirine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245 Brûlure . . . . . . . . . . . . . . . 24, 248, 271, 280
Analgésiques . . . . 208, 241, 258, 325, 327 Ataxie . . . . . . . . 46, 130, 234, 254, 256, 318
Ataxie spinale
Analyses sanguines . . . . . . . . . . . . . . . . 317
du poulain (ASP) . . . . . . . . . . . . . . 254, 256
C
Anaplasmose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 Cagneux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232
Ane . . . . . . . . . . . . . . . 10, 18, 50, 72, 76, 94, Atonie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
Atrésie(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138, 218 Campylobacter jejuni . . . . . . . . . . . . . . 64
128, 178, 292, 318
Atrophie du globe . . . . . . . . . . . . . . . . 286 Canal de l’ouraque . . . . . . . . . . . . . . . . 206
Anémie . . . . . . . . .46, 70, 76, 102, 141, 142,
204, 317, 318, 319, 320 Atropine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286 Canaux biliaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
Anémie infectieuse . .46, 70, 76, 141, 142, Attelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234, 250, 251 Candidose . . . . . . . . . . . . . . . . . 78, 271, 275
317, 318, 319, 320 Auscultation . . . . . . . . . . . . 60, 92, 95, 96, Capsulite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240
Anévrisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .102 122, 123, 134, 136, 212, 298, 314, 318 Carcinome . . . . . . . 86, 186, 278, 279, 286
Ankylose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .228, 300 Auscultation cardiaque . . . . . . . .134, 136, Cardiofréquencemètre . . . . . . . . . . . . 308
Anœstrus . . . . . . . . .144, 148, 155, 162, 164 298, 314 Carence(s) . . . . . . . . . . . 166, 246, 256, 266
Anorexie . . . . . . .46, 48, 64, 68, 70, 72, 73, Autopsie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78, 106, 168 Carina . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
74, 76, 82, 102, 110, 130, 132, Avortement . . . . . . . . . . . . .44, 45, 48, 60, Carotide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
216, 218, 288, 292 66, 68, 70, 76, 166, 168, 170, 190 Caryotype . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
Anoxie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .198, 216 Avortements . . . . . . . . . . . . 44, 60, 66, 68, Castration . . . . . . . . . . . . . . . . . 40, 186, 192
Anthelminthiques . . . . . . . . . . . . . . . . .100 70, 76, 168 Cataracte . . . . . . . . . . . . . . . 202, 286, 298

Maladies des chevaux 333


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INDEX

Cathéter . . . . . . . . . . 88, 140, 180, 182, 285 Contractures . . . .230, 258, 259, 288, 290 Déshydratation . . . . . . . . . . . . . .54, 64, 68,
Cautérisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241 Contrôle antidopage . . . . . . . . . . . . . . 228 123, 124, 216, 249, 296
Cavité nasale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84 Contrôle de filiation . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Désinfectant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 324
Cécité . . . . . . . . . . . . . . . . 70, 128, 130, 202 Contrôles antidopage . . . . . . . . . . . . . 327 Désinfection . . . . . . . . . .28, 44, 46, 58, 82,
Certificat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323 Contusion de la sole . . . . . . . . . . . . . . 248 110, 250, 274, 275, 320
Césarienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174 Copeaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22, 23, 93 Desmotomie . . . . . . . . . . . . . . . . . 224, 234
Chaleurs . . . . . . . . . 144, 146, 166, 277, 326 Cordon ombilical . . . . . . 74, 168, 172, 202 Déviations angulaires
Champignon(s) . 78, 88, 98, 130, 274, 275 des membres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232
Cornage . . . . . . . . . . . 126, 131, 314, 317, 318
Chanvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22, 23 Diabète . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .292
Corne . . 154, 158, 166, 246, 248, 249, 300
Charbon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63, 68, 216 Diagnostic de gestation . . . . . . . .158, 166
Cornée . . . . . . . 32, 78, 249, 284, 285, 286
Chéloïdes . . . . . . . . . . . . . . . . 270, 271, 278 Diarrhée(s) . . . . . . . . . . . . . . .48, 54, 60, 64,
Corps jaune . . . . . . . . . . . 148, 162, 164, 166 68, 70, 73, 74, 82, 102, 106,
Chêne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 Corticoïdes . . . . . . . . . . . . . 92, 94, 96, 98, 108, 110, 124, 128, 131, 132, 194,
Cheptel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10, 168 141, 204, 226, 240, 245, 259, 282, 286, 210, 216, 218, 249
Chifney . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24, 26 288, 292, 322, 327 Diastole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .134
Chirurgie . . . . . . . . . 29, 36, 40, 64, 78, 79, Corynébactérie(s) . . . . . . . . . . . . . . . . .284 Digitale pourpre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .131
90, 152, 160, 170, 186, 188, 192, Course . . . . . . . . . 10, 12, 16, 20, 34, 56, 57, Diméthyl sulfoxide
202, 208, 240, 250, 251, 90, 94, 120, 220, 222, 245, 249, (DMSO) . . . . . . . . . . . . . . . . . 220, 224, 264
275, 278, 279, 280, 285 250, 262, 277, 280, 308, 310,
317, 326, 327 Diurétique(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
Chloramphénicol . . . . . . . . . . . . . . . . . .326
CPK (créatine-phosphokinase Dopage . . . . . . . . . . . . 32, 34, 324, 326, 327
Choc . . . . . . . . . . . 64, 68, 74, 110, 132, 142,
202, 218, 246, 250, 261 ou CK) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31, 184, 262 Dorsalgie(s) . . . . . 230, 236, 259, 261, 300
Chorioptes bovis . . . . . . . . . . . . . . . . . 274 Créatinine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 Dos . . . . . . . . . . . . . . . . 12, 131, 152, 170, 174,
Croissance (ou trouble de la) . . . . . . . 20, 208, 230, 252, 253, 261,
Cicatrisation . . . . . . . . . . . . . . 118, 152, 218, 274, 276, 314, 324, 326
248, 278, 280, 282, 302 102, 110, 116, 117, 138,
144, 146, 148, 162, 164, 224, Douleur . . . . . . . . . . 24, 28, 66, 68, 70, 86,
Coagulation . . . . . . . . . . . . . .140, 142, 202 96, 116, 120, 122, 188, 192, 214, 216, 218,
Cœur . . . . . . . . . . . . . . . . . .30, 110, 134, 138, 232, 234, 236, 246, 254, 256, 270, 282
Cryptorchidie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202 222, 226, 228, 230, 232, 234,
198, 249, 296, 314, 317 237, 238, 239, 240, 241, 245,
Colchique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .131 Culicoïdes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 246, 248, 249, 252, 258,
Colibacilles . . . . . . . . . . . . . . .160, 168, 190 Curetage chirurgical . . . . . . . . . . . . . . 240 259, 260, 261, 262, 264, 284,
Colique(s) . . . . . . . . . . . . 20, 23, 64, 73, 76, Cyanose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202 286, 294, 300, 302, 304
82, 102, 104, 106, 118, 120, 122, Cyathostome . . . . . . . . . 100, 102, 112, 124 Douleurs musculaires . . . . . 70, 230, 262
123, 124, 126, 128, 130, 131, 132, Cyathostomose . . . . . . . . . . . . . . . 68, 102 Dourine . . . . . . . . . . . . . . . 76, 190, 271, 320
140, 166, 170, 174, 192, 198, 208, 210, Cycle . . . . . . . . 30, 100, 102, 104, 106, 108, Douve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
216, 218, 288, 292, 296, 325 110, 112, 134, 144, 146, 148, 158, Dysphagie . . . . . . 86, 88, 90, 96, 212, 296
Colite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140 160, 162, 164, 166, 176, 180, Dysplasie . . . . . . . . . . . . . . . . 226, 232, 234
Collapsus . . . . . . . . . . . . . . . . . 90, 142, 170, 182, 184, 188, 194, 200, 274 Dyspnée . . . . . . 42, 62, 73, 86, 92, 96, 98,
200, 228, 232, 234 Cyclicité . . . . . . . . . . . . . . 144, 155, 162, 164 131, 318
Collyre . . . . . . . . . . . . . . . 32, 284, 285, 286 Cytise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 Dystocie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174, 196, 198
Colonne vertébrale . . 230, 238, 252, 261
Colostrum . . . . . 46, 62, 74, 194, 196, 204 D
Colotest . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196 E
Débarquement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 322 ECG . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134, 136, 164
Col utérin . . . . . . . . 146, 150, 152, 154, 158,
168, 172, 174 Défaut de flexion . . . . . . . . . . . . . . . . . 220 Echantillon . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52, 61, 70
Coma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .52 Déformations . . . . . . . 220, 228, 232, 259 echocardiographie . . . . . . . . . . . . 134, 138
Comportement . . . . . . . . . . . . . 24, 26, 28, Dégénérescence . . . . . . . . . . 138, 188, 192, Echographie . . . . . . . . . . . . .36, 60, 78, 86,
120, 128, 144, 162, 164, 194, 236, 245, 249, 254, 298, 300 96, 122, 123, 124, 128, 140,
230, 250, 252, 254, 256, 258, 259, Délivrance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174, 328 146, 162, 168, 192, 200, 206, 208,
300, 304, 306, 314 Démangeaisons . . . . . . . . . . 272, 274, 276 212, 214, 216, 218, 220, 222, 226,
Conformation . . . . . . . . . . . . . . . . . 150, 152 Dent . . . . . . . . . . . . . . . . . . .84, 116, 117, 218, 238, 239, 242, 244, 245, 253, 280, 298, 317
Congénital . . . . . . . . . . 208, 234, 288, 290 294, 296, 314, 317, 318 Eczéma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272
Congestion . . . . . . . . . . . 46, 194, 210, 302 Dépigmentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . 298 Electrocardiographie . . . . . . 134, 138, 298
Conjonctivite(s) . . . . . . . 42, 48, 284, 286 Dépilations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108, 272 Emphysème . . . . . . . . . . . 92, 298, 317, 318
Constipation . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106, 131 Dermatite . . . . . . . . . . . .124, 128, 271, 272, Empyème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58, 88
Contention . . . . . . . . . . . . . . 24, 26, 28, 29, 275, 276, 313 Encastelure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
30, 32, 180, 224, 250, 251, 282 Dermatophilose . . . . . . 271, 272, 273, 274 Encéphalite . . . . . . . . . 52, 56, 57, 318, 320
Contracture . . . . . . . . . 198, 202, 214, 230, Dermite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240 Encéphalomyélite . . . . . . . . . . . . . . . . 320
234, 258, 259, 288, 290 Désensibilisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . 306 Endocardite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58, 138

334 Maladies des chevaux


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INDEX

Endométrite . . . . . . . . . .150, 154, 155, 158, Ferrure . . . . . . . . . .220, 222, 232, 234, 239, Glande . . . . . . . . . . . . . . .176, 188, 196, 270,
160, 166, 190 240, 244, 245, 246, 248, 249, 288, 290, 296
Endométrites . . . . . . . . . . . . . 158, 160, 166 252, 256, 261, 302 Glaucome . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286
Endoscopie . . . . . . . . . . . . . 38, 78, 86, 88, Fertilité . . . . . . . . . . 154, 176, 180, 182, 190 Globules blancs . . . . . . . . . 30, 31, 60, 80,
90, 92, 94, 154, 188, 218, 317, 318 Feux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220, 224, 241 160, 188, 212
Endotoxines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166 Fibres de carbone . . . . . . . . . . . . . . . . . 224 Globules rouges . . . . . . . . . 30, 31, 46, 94,
Engouement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118 Fibrinogène . . . . . . . . . . . . . . . . . 31, 60, 212 142, 188, 204, 288, 308
Enilconazole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274 Fibrome . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278 Glucides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264, 292
Entérite . . . . 48, 68, 124, 140, 214, 216, 218 Fibromes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278 Glucosurie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292
Entérobactéries . . . . . . . . . .1 58, 190, 284 Fibrose . . . . . . . .96, 98, 154, 155, 168, 220, Glycémie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292
Entérocolite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124 238, 274, 284 Gourme . . . . . . . . . . . .58, 88, 138, 141, 284
Entérotoxémie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 Fièvre charbonneuse . . . . . . . . . . . . . . 320 Grande ciguë . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
Entorse du boulet . . . . . . . . . . . . . . . . 220 Fistule . . . . . . . . . . . . . . . . 152, 158, 160, 174 Grande douve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
Enucléation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285 Fistules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158, 174 Grands strongles . 100, 102, 122, 292, 296
Environnement . . . . . . . . . . . . . 60, 62, 68, Fluidothérapie . . . . . . . . . . . . . . . . 64, 200 Grass sickness . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
70, 74, 78, 92, 93, 94, 100, 108, 110, 112, Flunixine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 Grippe . . . . . . . . . . . . . . 42, 48, 56, 57, 138,
158, 160, 168, 174, 188, 190, 196, 200, 252, Fœtus . . . . . . . . . . . . . . . 44, 46, 48, 74, 152, 284, 298
262, 268, 277, 304, 306, 312, 318, 322, 324 164, 166, 168, 170, 172, 174, 184, Groupes sanguins . . . . . . . . . . . . . . . . 204
Enzymes musculaires . . . . . . . . . 262, 264, 198, 202, 204, 208, 212
266, 268 Foie . . . . . . . . . . . . 44, 48, 66, 102, 110, 124,
Eosinophiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44, 94 128, 272, 292, 296 H
Eparvin . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228, 240, 252 Follicule . . . . . . . . . . . 86, 87, 144, 146, 148, Habronémose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
Epaule . . . . . . . . . . . . . 12, 14, 24, 26, 28, 32, 162, 182, 184, 270 Haras nationaux . . . . . 10, 14, 18, 326, 328
106, 134, 226, 232, 236, 252, 320 Forme abortive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 HCG . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
Epiglotte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86, 87, 90 Forme nerveuse . . . . . . . . . . . . . . . . 44, 52 Hématies . . . . . . . . . . . . . . . . . 76, 94, 204
Epiphyses . . . . . . . . . . . . . . . . 226, 232, 236 Forme respiratoire . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Hématocrite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31, 204
Epistaxis . . . . . . . . . . . . 84, 88, 94, 130, 136 Fougère aigle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 Hématome . . . . . . . . . . . . . . . . 32, 84, 206
Epithélioma . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186, 279 Fourbure . . . . . . . . . . . . . . 62, 64, 174, 249, Hématomes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Equipements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22, 29 250, 258, 292, 300, 313 Hématurie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70, 76
Ergotisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 Fourmilière . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248, 249 Hémiplégie laryngée . . . . . . . . 58, 90, 318
Erythromycine . . . . . . . . . . . . . . . . . 64, 212 Fourreau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186, 190 Hémoglobinurie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
Escherichia coli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158 Fracture . . . . . . . . . . . . . . . 36, 84, 212, 214, Hémolyse . . . . . . . . . . . . . . . . 128, 142, 204
Etalon . . . . . . . . . . . . . . . .14, 24, 26, 40, 48, 220, 226, 238, 244, 245, Hémolytique . . . . . . . . . . . . . 142, 204, 285
122, 146, 158, 164, 176, 178, 180, 182, 186, 250, 251, 258, 280, 300
Hémophilie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
188, 190, 191, 192, 256 Fractures . . . . . . . . . . . . . . . 36, 84, 212, 214,
220, 226, 244, 245, 250, 251, 258, 300 Hémorragie(s) . . . . . . . . . . .88, 94, 132, 136,
Etat corporel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194 142, 170, 174, 192, 202, 206, 210
Etat de choc . . . . . . . . . . . . . . 132, 218, 250 Fréquence cardiaque . . . . . . . . . . . 30, 122,
202, 258, 259, 262, 268, 308 Hémospermie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .188
Examen . . . . . . . . . . . 29, 36, 38, 56, 60, 64, Hépatite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .70, 204
70, 73, 74, 80, 82, 86, 92, 96, 98, 114, 116, Fusarium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285
Hernie inguinale . . . . . . .40, 122, 192, 202
120, 122, 126, 134, 136, 146, 148, 168, 174,
Hernie ombilicale . . . . . . . . . . . . . . . . .206
178, 188, 194, 200, 206, 214, 216, 218, 220, G Hernies inguinales . . . . . . . . . . . . . . . . .202
222, 226, 230, 232, 234, 236, 238, 240,
245, 252, 253, 254, 256, 259, 266, 268, Gale . . . . . . . . . . . . . . . . . 271, 272, 274, 276 Herpès virus . . . . . . . . . . . . . . . .42, 44, 212
270, 272, 274, 298, 306, Ganglion . . . . . . . 58, 66, 88, 140, 192, 278 Histologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44, 272
314, 317, 318, 324, 325, 326 Gangrène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 Holter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .134
Exanthème coïtal . . . . . . . . . . 44, 190, 271 Gastérophiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106 Hormones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .288, 290
Expertise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 319 Gastérophilose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106 Huile . . . . . . . . . . . . .63, 264, 266, 268, 322
Gastroscopie . . . . . . . . . . 38, 120, 216, 218 Hydrocortisone . . . . . . . . . . . . . . . . . . .200
F Gémellité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .168, 198 Hygiène . . . .22, 23, 44, 46, 64, 68, 74, 93,
Génétique . . . . . . . . . . . . . . 42, 78, 114, 164, 108, 110, 112, 158, 191, 194, 322, 324
Facteurs de croissance . . . . . . . . 224, 282 166, 184, 237, 271, 278, 292, 304, 312
Fasciolose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106 Hymen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .152
Genou . . . . . . . . . . . 36, 140, 234, 236, 300
Fausse déglutition . . . . . . . 62, 86, 118, 212 Hyperglycémie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .292
Gesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
Fécondation108, 162, 166, 178, 180, 182, Gestation . . . . . . . . . . . . . . . 20, 30, 44, 57, Hyperkaliémie . . . . . . . . . . . . . . . .208, 268
184 120, 130, 146, 150, 154, 155, 158, 164, 166, Hyperlipémie . . . . . . . . . . . . . . . . .128, 292
Fente palatine . . . . . . . . . . . . . . . . . 86, 202 168, 170, 172, 176, 196, 198, 200, 204, 208, Hyperlipidémie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .292
Fer . . . . . . . . . . . . . . 132, 222, 246, 248, 249 210, 288, 290, 292, 312 Hyperparathyroïdisme . . . . . . . . . . . . .290

Maladies des chevaux 335


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INDEX

Hyperpigmentation . . . . . . . . . . . . . . .298 Iris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .286, 318 Leucomalacie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254


Hypersensibilité . . . .98, 141, 230, 286, 313 IRM . . . . . .36, 238, 239, 242, 245, 280, 317 Leucopénie . . . . . . . . . . . . . . . . 44, 210, 212
Hyperthermie . . . . . . . . 42, 44, 46, 48, 50, Isolement . . . . . . . . 42, 44, 48, 50, 57, 58, Licol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24, 26, 28, 32
64, 68, 73, 76, 80, 82, 96, 63, 64, 82, 274, 275, 320, 321 Ligament . . . . . . . . . . .36, 40, 102, 170, 172,
98, 176, 194, 272, 323 Ivermectine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114, 274 220, 222, 224, 232, 234, 242,
Hyperthyroïdisme . . . . . . . . . . . . 288, 290 Ixodes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 244, 245, 302, 313, 314
Hypocalcémie . . . . . . . . . . . . . . 62, 63, 131 Limnée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
Hypochlorémie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208 I Lin . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22, 23, 93, 131, 248
Hypoglycémie . . . . . . . . . . . 200, 210, 288 Lipides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
Jarde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228
Hypomagnésiémie . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 Litière . . . . . . . 22, 93, 94, 110, 112, 124, 188
Jarret . . . . . . . . . 36, 40, 140, 214, 228, 232,
Hyponatrémie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208 Local . . . . . . . 140, 190, 202, 220, 224, 228
236, 238, 251, 300, 322
Hypoplasie . . . . . . . . . . . . . . . 155, 192, 232 Locomotion . . . . . . . . . 239, 241, 250, 252,
Jetage . . . . . . . . 42, 44, 46, 48, 50, 58, 60,
Hypothermie . . . . . . . . . . . . 200, 288, 290 253, 254, 256, 258
72, 84, 86, 88, 92, 94, 95, 96, 98, 110, 190,
Hypothyroïdie . . . . . . . . . . . . . . . 288, 290 194, 298 Logement(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22, 144
Hypothyroïdisme . . . . . . . . . . . . 288, 290 Jument . . . . . . . . 12, 16, 20, 24, 29, 30, 40, Lotions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272, 274
Hypotonie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 44, 45, 48, 49, 57, 64, 70, 110, 122, 144, 146, Lupin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
Hypoxie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74, 198 148, 150, 152, 154, 155, 158, 160, 162, 164, Luxation . . . . . . . . . . . . . 214, 220, 226, 286
166, 168, 170, 172, 174, 176, 178, 180, 182, Lyme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
I 184, 188, 190, 191, 196, 200, 204, 214, 216, Lymphangite . . . . . . . 60, 61, 79, 140, 258,
236, 288, 290, 322 271, 273, 274, 320
Identification . . . . . . . . . . . 14, 18, 64, 226,
228, 278, 312, 314, 320, 325 Lymphosarcome . . . . . . . . . . . . . . 142, 296
If . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 K
Imagerie . . . . . . . . . . . 29, 36, 96, 238, 240, Kaolin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216 M
242, 252, 253, 256, 259, 280 Kératites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284, 286 Maladie de l’herbe . . . . . . . . . . . . . . . . 126
Immaturité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200 Kétoconazole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 Maladie du neurone moteur . . . . . . . 266
Immobilisation . 24, 27, 28, 241, 250, 282 Kinésithérapie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230 Maladie naviculaire . . . . . . . . . . . 242, 248
Immobilité . . . . . . . . . . . . . 24, 170, 314, 318 Kyste(s) . . . . . . 40, 84, 86, 90, 116, 118, 154, Malformations congénitales . . . 168, 256
Immunité . . . . . . . . . . . 45, 56, 74, 78, 108, 155, 162, 166, 220, 226, 232, 236, 278 Malnutrition . . . . . . . . . . . 64, 74, 196, 214
110, 168, 196, 210, 214, 302 Maréchalerie . . . . . . . . . . . . . . . . . 202, 222
Immunodéficience . . . . . . . .202, 216, 313 L Masturbation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
Immunoglobulines . . . . . . . . . . . . . . . . 196 Lacération . . . . . . . . . . . . . . . . . 38, 118, 188 Méconium . . . . . . . . 32, 194, 208, 212, 218
Implant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148, 224 Lactation . . . . . . . . . . . . . . 20, 57, 108, 292 Médecine sportive . . . . . . . . . . . 256, 308
Incoordination . 52, 62, 128, 131, 234, 254 Lait . . . . . . . . . . 20, 46, 61, 86, 88, 108, 194, Médicament(s) . . . . . . . . . 32, 114, 120, 122,
Infiltration . . . 40, 98, 224, 230, 240, 296 196, 202, 204, 216 124, 140, 141, 212, 270, 272, 288, 290,
Infiltrations . . . . . . . . . . .40, 224, 230, 240 Laparoscopie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 324, 325, 326, 327, 328
Inhalation . . . . . . . . . . . . .60, 73, 92, 94, 98 Larmoiement . . . . . . . . . . . . . 50, 284, 286 Méforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
Injection . . . . . . .28, 32, 36, 42, 46, 56, 57, Larve . . . . . . . . . . . . .94, 100, 102, 104, 106, Mélanome(s) . . . . . . . . . 186, 270, 271, 279
62, 76, 84, 88, 118, 122, 140, 148, 166, 214, 108, 110, 112, 122, 276, 277, 278 Méningite(s) . . . . . . . . . . . . . . . . 46, 62, 70
224, 228, 240, 245, 256, 259 Laurier cerise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 Méningo-encéphalite(s) . . . . . . . . . . . . 52
Insectes . . . . . . . . . . . .50, 60, 241, 271, 272, Lavage(s) . . . . . . .58, 63, 74, 88, 92, 94, 96, Mésothérapie . . . . . . . . . . . . . . . . 230, 261
276, 277, 278, 313, 321 132, 160, 182, 214, 237, 240, 272 Métabolisme . . . . . . . . . . . . . 128, 228, 327
Insecticide(s) . .76, 274, 276, 277, 321, 324 Lavage(s) articulaire(s) . .74, 214, 237, 240 Métrite(s) . . . . . 78, 140, 158, 174, 190, 320
Insémination . . . . . . . . .16, 38, 48, 56, 146, Lavement(s) . . . . . . . . . . . . . . .32, 194, 208 Microphtalmie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
158, 178, 180, 190, 191 Lawsonia intracellularis . . . . . . . . .82, 216 Microsporum . . . . . . . . . . . . . . . . . 274, 275
Insémination artificielle . . . . .16, 48, 146, Laxatif(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .208 Mictions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31, 194
178, 180, 190 Législation . . . . . . . . . . . . . . . . .46, 318, 326 Millepertuis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131, 272
Insuffisance hépatique . . . . . . . . .128, 292 Leptospires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .70, 286 Minéraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20, 271
Insuffisance surrénalienne . . . . . . . . .288 Leptospirose . . . . . . . . . . . . . . . .70, 76, 168 Mise-bas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
Insuline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .292 Lésions . . . . . . . .36, 44, 60, 64, 66, 68, 70, Moelle épinière . 234, 254, 256, 258, 266
Intoxication . . . . . . . . .62, 63, 86, 128, 130, 72-78, 96-106, 110, 120, 124, 130, 138, 140, Moisissure(s) . . . . . . . . . . . . . . . . 23, 92, 130
131, 132, 136, 268, 318 152, 154, 160, 166, 168, 186, 198, 204, 214, Molaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84, 116
Invagination(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .208 218, 220-246, 252, 256, 258, 261, 264, 266, Molettes articulaires . . . . . . . . . . . . . . 236
Iode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .190, 288, 290 272-278, 288, 290, 294, 298, 300 Monensin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
Ionogramme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .31 Leucoencéphalomalacie . . . . . . . . . . .130 Monogastrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

336 Maladies des chevaux


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INDEX

Monte en liberté . . . . . . . . . . . . . . . .16, 178 Œstrus . . . . . . . . 30, 144, 146, 148, 152, 162, Paralysie du pénis . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
Monte en main . . . . . . . . . . . . . . . . . 16, 178 164, 172, 178, 180 Paralysie flasque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
Moraxella . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284 Oie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 Paranoplocephala mamillana . . . . . . 104
Morphinique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29, 264 Ombilic . . 62, 78, 194, 200, 202, 206, 210 Paraphimosis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
Mortalité embryonnaire . . . . . . . . . . . 166 Oméprazole . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120, 218 Parascaris equorum . . . . . . . . . . . . . . . . 110
Mortalité néonatale . . . . . . . . . . . . . . . 210 Omphalophlébite . . . . . . . . . . . . 206, 214 Parasitisme . . . . . 64, 66, 104, 112, 216, 296
Morve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72, 320 Onchocercose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276 Parasitisme interne . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
Mouche(s) . . . . . . . . 76, 106, 271, 276, 277 Onguent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220 Parathyroïde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 290
Mule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12, 204 Opisthotonos . . . . . . . . . . . . . . . . . 62, 198 Parésie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52, 254
Muqueuse . . . . . . . . 30, 46, 50, 68, 70, 76, Orchite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188, 192 Paroi dérobée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
82, 102, 106, 108, 118, 120, 122, 128, Ordonnance . . . . . . . . . . 34, 325, 326, 327 Pasteurella . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284
131, 141, 142, 150, 194, 204, 210, Oreillette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136 Pâturage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20, 22, 66
216, 218, 284, 285, 296 Organophosphoré(s) . . . . . . . . . . . . . . . 63 PCR . . . . . . . . . . . . . . . 44, 48, 60, 73, 76, 78
Muscle . . . . . . . . 24, 62, 123, 134, 170, 198, Os naviculaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242 Peau . . . . . . . . . 28, 32, 70, 74, 78, 124, 141,
208, 226, 234, 250, 252, 262, Os sésamoïde distal . 242, 244, 245, 246 192, 240, 241, 270-278, 282, 314
266, 268, 308, 314 Ossification . . . . . . . . . 200, 228, 232, 236, Pénicilline . . . . . . . . . . . . . . 58, 70, 74, 210
Myalgies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230 288, 290 Pénis . . . . . . . . . . . . . 126, 186, 188, 190, 191
Mycobacterium tuberculosis . . . . . . . 66 Ostéoarthrite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254 Perforation . . . . . . 104, 106, 284, 285, 317
Mycoses . . . . . 78, 271, 274, 275, 278, 285 Ostéoarthrose . . . . . . . . . . . . . . . 228, 236 Perfusion(s) . . . . . . . . 68, 122, 123, 124, 128,
Mycotoxicose(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130 Ostéochondrite dissécante . . . . . . . 220 142, 196, 198, 200, 204,
Mycotoxines . . . . . . . . . . . . . . . . . 130, 268 Ostéochondrose . . . . . . . . .220, 226, 228, 208, 210, 216, 264, 268, 292
Mydriase . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63, 131, 306 236, 313 Péricardite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
Myélographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256 Ostéodystrophie fibreuse . . . . . . . . . 290 Péritonite . . . . . . . . . . . . 106, 122, 206, 218
Myocardite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46, 138 Ostéolyse . . . . . . . . . . . 228, 238, 245, 249 Peste équine . . . . . . . . . . . . . . 50, 320, 321
Myoglobinurie . . . . . . . . 62, 130, 262, 268 Ostéomyélite . . . . . . . . . . . . . . . . 214, 280 Pétéchie(s) . . . . . . . . . . 46, 80, 141, 142, 212
Myopathies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63, 262 Ostéopathie . . . . . . . . . . . . . . . . . 230, 302 Petits strongles . . . 100, 102, 112, 124, 296
Myosis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286 Ostéophytes . . . . . . . . . . . . . . . . . 238, 245 Phalange . . . . . . . . . . . . . . . . 220, 236, 242,
Myosite(s) . . . . . . . . . . . . . . . . 70, 236, 258 Ostéoporose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250 245, 246, 249
Ostéoprolifération . . . . . . . . . . . . . . . . 228 Pharynx . . . . . . . . . . 38, 74, 84, 86, 87, 88,
N Ostéosynthèse . . . . . . . . . . . 226, 245, 251 90, 110
Naseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Ouraque . . . . . . . . . . . . . . . . 202, 206, 208 Phénylbutazone . . . . . 240, 245, 288, 290
Nécrose . . . . . . . 44, 70, 122, 123, 141, 228, Ovaire(s) . . . . . . . . . . 40, 144, 155, 162, 184 Phéochromocytome . . . . . . . . . . . . . . 288
232, 272, 280, 288, 292 Oviducte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154, 158 Phimosis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
Néphro-splénique . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Ovulation . . . . . . . . 144, 146, 148, 152, 160, Phlébite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
Neurotoxine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 162, 164, 166, 180, 182 Phobie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 304, 306
Neutropénie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68, 210 Oxygénation . . . . . . . . . . . . . . . . . 100, 198 Photophobie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48, 284
Névrectomie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2 45 Oxygénothérapie . . . . . . . . . 74, 198, 200 Photosensibilisation . . . . . . . 128, 131, 272
Nombril . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62, 194, 206 Oxytétracycline . . . . . . . . . . . . . . . . 66, 70 Phtiriose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274
Normes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30, 324 Oxyurose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108 Pied . . . . . . . . . . . 22, 24, 26, 28, 29, 36, 84,
Nursing . . . . . . . . . . . . . . . 70, 126, 200, 210 130, 174, 222, 230, 232, 234, 242-253,
P 258, 260, 261, 272, 274, 276, 300
O Paddock . . . . . . . . . . . 22, 110, 112, 178, 253, Pied bot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
Obésité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292 254, 256, 268 Pinçard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
Obstruction . . . . . . . . . 84, 90, 92, 93, 95, Paille . . . . 22, 23, 93, 94, 112, 130, 196, 252 Pince exploratrice . . . . . . . . . . . . . . . . 248
104, 110, 118, 122, 123, 294 Palpation transrectale . . . . . 122, 124, 188, Pince sémiologique . . . . . . . . . . . 260, 261
Obstruction(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . 90, 118 192, 218, 317 Piqûres . . . . . . . . . . 272, 276, 277, 278, 320
Occlusion . 88, 116, 117, 122, 123, 294, 302 Panard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232 Piroplasmose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
Oculaire . . . . . . . 46, 70, 79, 202, 298, 314 Pancréas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102 Placenta . . . . . . . . . . . . 44, 74, 78, 166, 168,
Œdème(s) . . . . . . . 42, 46, 48, 50, 76, 104, Pansage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230 170, 172, 174, 196, 198, 210
122, 124, 131, 136, 138, 140, 141, 170, Pansement . . . . . . . 54, 216, 248, 249, 250, Placentite . . . . . . . . . . . . . . 70, 78, 168, 196
186, 190, 192, 198, 206, 214, 239, 259, 272, 251, 271, 280, 282 Plaie(s) . . . . . . . . . . . . 62, 86, 108, 123, 188,
284, 286, 294, 298, 302 Papillome(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278 248, 249, 250, 270, 271, 272,
Œil . . . . . . . . . . . 30, 32, 78, 202, 274, 284, Paralysie . . . . . . . . . 44, 52, 63, 86, 88, 90, 276, 278, 280, 282, 284
286, 298, 313, 318 104, 128, 130, 131, 186, 313, 314 Plasma . . . . . . . . . . . . 74, 176, 196, 210, 292

Maladies des chevaux 337


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Plasmaphérèse . . . . . . . . . . . . . . . 196, 204 Radiographie . . . . . . . . .36, 60, 78, 84, 86, Sélénium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
Plâtre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250, 251, 282 96, 98, 208, 212, 214, 218, 228, Semence . . . . . . . . . . . 16, 48, 146, 158, 176,
Plâtre en résine . . . . . . . . . . . . . . . 250, 251 232, 237, 238, 244, 245, 249, 180, 188, 192
Pleurésie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96, 138 252, 253, 280, 317 Sénéçon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
Pleuropneumonie . . . . . . . . . . 74, 96, 140 Rage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56, 57, 63, 320 Septicémie . . . . . . . . . . 58, 68, 70, 74, 174,
Pneumonie . . . . . . . 42, 44, 48, 57, 74, 78, Ration . . . . . . . . . 20, 32, 118, 174, 252, 264, 194, 206, 208, 210, 212, 214, 216, 288
79, 86, 96, 98, 118, 212, 214 268, 292, 322 Septicémies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58, 74
Pneumonie interstitielle . . . . . . . . 48, 98 Rationnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Sérologie . . . . . . . . . . . . 44, 57, 78, 317, 318
Poche gutturale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 Rations journalières . . . . . . . . . . . . . . . 20 Sérologiques . 30, 46, 48, 66, 70, 76, 320
Poches gutturales . . 38, 58, 74, 78, 86, 88 Rectum . . . . . . . . . . . 38, 150, 152, 174, 208 Sérum antitétanique . . . . . . . . . . . . . . 248
Pododermatite . . . . . . . . . . . . . . . 272, 273 Rééducation . . . . . . . . . . . . . 222, 230, 306 Sevrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
Polyarthrite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 Réflexe de succion . . . . . . . . 194, 198, 212 Shigellose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
Polydipsie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292 Reflux gastrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218 Signalement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18, 314
Polyphagie . . . . . . . . . . . . . . 288, 290, 292 Réglementation . . . . . . . 18, 32, 34, 42, 46, Sinus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36, 84, 314
Polyurie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 56, 245, 324, 326, 327 Sinus frontal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
Pommade . . . . . . . . . 32, 88, 140, 240, 284 Réhydratation . . . . . . . . . . 70, 74, 128, 216 Sinus maxillaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
Poneys . . . . . . . . . . . . . 12, 14, 16, 18, 31, 128, Réovirus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 Sire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10, 18
214, 262, 276, 292 Reproduction . . . . . . . 16, 30, 112, 131, 138, Sodium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31, 79, 282
Post-partum . . . . . . . . . . . . . . 166, 172, 174 144, 146, 148, 158, 162, 176, 178, Sole . . . . . . . . . . . . .242, 246, 248, 249, 252
Potassium . . . . . . . . . . . . . . . . . 79, 123, 268 182, 184, 314 Sondage . . . . . . .32, 118, 122, 196, 200, 210
Poulinage . . . . . . . 20, 30, 74, 150, 152, 154, Résorption embryonnaire . . . . . . 155, 158 Sonde . . . . . . . . . . . . . .32, 122, 136, 182, 198
158-174, 194, 196, 198, 208, 210, 214 rétrovirus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Souffle cardiaque . . . . . . . . . . . . .134, 202
Pouls artériel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134 Rhabdomyolyses . . . . . . . . . . . . . . . . . 262 Souffles cardiaques . . . . . . . . . . . .138, 298
Poussière(s) . . . . . . . . . . 22, 23, 92, 93, 322 Rhinite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78, 126 Spasme . . . . . . . . . . . . . . . . 62, 118, 122, 264
Pouvoir pathogène . . . . . 64, 72, 102, 104, Rhinopneumonie . . . . . . . . 44, 48, 56, 74, Spermatogénèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
106, 108, 110 168, 212, 284 Spermatozoïdes . . . . . . . 30, 154, 158, 176,
Poux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271, 274, 276 Rhinovirus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42, 54 177, 178, 180, 181, 184, 188, 192
Prednisolone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240 Rhodococcose . . . . . . . . . . . . . . . . . 57, 212 Sperme . . . . . . . . 30, 48, 146, 158, 178, 180,
Prématurité . . . 74, 194, 196, 200, 214, 216 Rhodococcus equi . . . . . . . . . . . . 60, 286 182, 188, 190, 192
Prémolaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84, 116 Rhododendron . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 Sperme congelé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Probiotiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126, 322 Rifampicine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212 Sperme frais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30, 146
Processus articulaires . . . . . 230, 254, 256
Robinier faux acacia . . . . . . . . . . . . . . . . 131 Spermogramme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176
Production laitière . . . . . . . . . . . . . . . . .20
Rotavirus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54, 216 Spore(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62, 63, 73, 78
Progestérone . . . . . . . . . . . . . .148, 162, 166
Rythme cardiaque . . . . . 46, 136, 194, 306 Stachybotryotoxicose . . . . . . . . . . . . . 130
Prophylaxie . . . . . . . . . . .42, 44, 45, 48, 66,
Rythme respiratoire . . . . . . . . . . . . . . 306 Staphylocoques . . . . . . . . . . 190, 273, 284
76, 98, 116, 117, 237
Sténose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118, 218, 254
Prostaglandine . . . . . . . . . . . . . . . .120, 160
Prostaglandines . . . . . . . . . . . . . . .120, 160 S Sternum . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24, 202, 261
SAA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Stomatite vésiculeuse . . . . . . . . . . . . . 320
Protéines totales . . . . . . . . . . . . . . . .31, 214
Sabot . . . . . . . . . 23, 26, 132, 172, 242, 245, Stomoxes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277
Prurit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .108, 128
Pseudomonas . . . . . . . . . 72, 158, 186, 190, 246, 248, 249, 282, 300, 314 Streptococcus . . . . . . . . . . . . . . . . . 58, 88
280, 284, 285 Salmonella . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 Streptocoque(s) . . . . . . 158, 160, 168, 190,
Puberté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144, 164, 176 Salmonelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68, 216 273, 284, 285
Pyrantel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114 Salmonellose . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68, 124 Streptomycine . . . . . . . . . . . . . . . . . 66, 70
Pyréthroïdes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277 Sang . . . . . . . . 12, 30, 31, 32, 46, 48, 50, 52, Stress . . . . .30, 44, 64, 68, 74, 76, 96, 120,
61, 64, 68, 70, 76, 80, 88, 94, 124, 124, 168, 216, 218, 262, 266, 270,
288, 290, 292, 296, 306, 322
Q 128, 134, 138, 142, 168, 170, 174, 177, 178,
Strongles .100, 102, 112, 122, 124, 292, 296
181, 188, 190, 192, 198, 210, 262, 266, 270,
Quarantaine . . . . . . 22, 42, 44, 57, 58, 104 277, 286, 288, 308, 317, 323, 327 Strongyloïdes . . . . . . . . . . . . . . . . . 108, 216
Quinidine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136 Sarcoïdes . . . . . . . . . . . . 186, 271, 278, 286 Strongylus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100, 296
Scanner . . . . . . . . . . . 36, 78, 256, 280, 317 Styletting . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224
R Scintigraphie . . . . . . . . . . 36, 238, 288, 317 Sucralfate . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120, 218
Race(s) . . . . . . . .10, 12, 14, 16, 18, 30, 31, 48, Scrotum . . . . . . . . . . . 40, 48, 186, 192, 202 Surcharges nutritionnelles . . . . . . . . . 130
50, 84, 177, 178, 181, 191, 192, 202, Sécurité . . . . . . . . . . 22, 26, 32, 44, 261, 317 Surdent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
214, 236, 262, 286, 312 Seime . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246, 252, 300 Suros . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252, 317

338 Maladies des chevaux


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INDEX

Surra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76, 320 Tympanisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .88 Voie orale . . . . . . . . 32, 54, 64, 66, 68, 92,
Surrénales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 288 124, 148
Syncopes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136 U Voie rectale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
Syndrome de cushing . . . . . . . . . . . . . . 96 Ulcération . . . . . . . . . . . . 106, 118, 120, 218 Voies génitales . . . . . . . . 38, 146, 158, 160,
Synéchies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286 Ulcérations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106, 218 180, 182
Synovite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238, 240 Ulcère(s) . . . . . . . . 38, 68, 72, 78, 120, 186, Volvulus . . . . . . . . . . . . . . 110, 122, 208, 218
Systole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134 216, 218, 279, 284, 285, 286, 296 Vulve . . . . . . . . . . . . 150, 152, 158, 160, 168,
172, 174, 190
Urée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
T Urine . . . . . . . . . .30, 31, 38, 66, 70, 76, 142,
Tachycardie . . . . . . . . . . 46, 126, 174, 202, 152, 172, 186, 188, 190, 202, 204, W
288, 290, 306 206, 208, 262, 268, 288, 327 West nile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52, 56, 57
Tares . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252 Urospermie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188 Wobbler disease . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254
Taylorella equigenitalis . . . . . . . . 158, 190 Urovagin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152
Teigne(s) . . . . . . . . . . 78, 271, 272, 274, 275 Urticaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271, 272, 277 Z
Température rectale . . . . . . . . . . . 30, 194 Utérin . . . . . . . . .146, 150, 152, 154, 155, 158, Zoonose . . . . 52, 66, 70, 79, 124, 270, 320
Tendinite . . . . . . . 222, 236, 258, 259, 302 160, 166, 168, 172, 174, 191
Tendinites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236, 259 Utérus . . . . . .38, 78, 146, 150, 152, 154, 155,
Tendon . . . . . . . . . . . . . .222, 224, 232, 234, 158, 160, 164, 166, 168, 170, 172,
242, 244, 245, 246, 252, 314 174, 180, 182, 184
Ténia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 296 Uvée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286, 318
Test de coggins . . . . . . . . 46, 317, 318, 320 Uvéite(s) . . . . . . . . . . 48, 70, 210, 286, 298,
Test de la planche . . . . . . . . . . . . . . . . 242 314, 318, 319
Testicule . . . . . . 40, 48, 176, 188, 192, 202
Tests neurologiques . . . . . . . . . . . . . . . 254 V
Tétanos . . . . . . . . . . . . . . . . 56, 57, 62, 248 Vaccin . . . . . . . . .34, 46, 48, 50, 56, 57, 73,
Tétracyclines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64, 80 80, 82, 190, 272, 325, 327
Theileria equi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76 Vaccination(s) . . . . . 42, 44, 45, 48, 56, 57,
Thrombocytopénie . . . . . . . . . . . . . . . .142 62, 148, 168, 178, 321, 322, 323
Thrombophlébite . . . . . . . . . . . . . .64, 140 Vaccins . . . . . . . . . 34, 56, 57, 272, 325, 327
Tthrombose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .140 Vagin . . . . . 150, 152, 158, 160, 174, 178, 188
Tic . . . . . . . . . . . . . . . . . . .294, 306, 317, 318 Vaginite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
Tord-nez . . . . . . . . . . . . . .24, 26, 28, 29, 32 Vaisseaux . . . . 88, 110, 122, 140, 202, 206,
Toux . . . . . .42, 44, 48, 58, 60, 86-98, 110, 275, 278, 280, 284, 298, 302, 314
118, 194, 212, 286, 298, 318 Valgus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214, 220, 232
Toux chronique . . . . . . . . . 86, 94, 95, 298 Van . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29, 250
Trait . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10, 12, 16, 18, 318 Varus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214, 220, 232
Transfusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142, 204 Ventilation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93, 96
Transfusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204 Ventricule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
Transplantation embryonnaire . . . . . 182 Vermifugation . . . . . . 94, 112, 114, 123, 322
Transpondeur . . . . . . . . . . . . . . . 10, 18, 314 Vermifugations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
Triamcinolone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240 Vermifuges . . . . . . . . . . . . . . . . 112, 114, 325
Trichophyton . . . . . . . . . . . . . 78, 274, 275 Verrues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186, 278
Triglycérides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292 Vertèbre . . . . 66, 230, 234, 254, 256, 300
Trouble hépatique . . . . . . . . . . . . . . . . 128 Vésicatoires . . . . . . . . . . . . . . . 88, 224, 241
Troubles comportementaux . . . . . . . 24, Vésiculite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
304, 306 Vessie . . . . . . . . . . . . 38, 174, 188, 202, 249
Troubles digestifs . . . . . . . . . . 20, 131, 249 Vessigon . . . . . . . . . . . . 228, 236, 238, 252
Troubles du rythme . . . . . . . 134, 136, 298 Vice(s) rédhibitoire(s) . . . . . . 46, 70, 286,
Troubles locomoteurs . . . . . . . . . 36, 230, 314, 318, 319, 320
300, 302 Vieux cheval . . . . . . . . . . . . . . . . . 294, 300
Tuberculose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66, 320 Virus . . . . . . . 42, 44, 46, 48, 49, 50, 52, 54,
Tumeur(s) . . . . . . . 40, 84, 86, 98, 118, 122, 56, 70, 94, 98, 124, 141, 168, 186, 190, 212,
124, 141, 154, 162, 164, 186, 192, 278, 284, 286, 320
278, 279, 288, 290, 292, 296 Vitamine . . . . . . . . . 20, 128, 132, 246, 266

Maladies des chevaux 339


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LISTE DES AUTEURS

RELECTURE ET COORDINATION :
Anne COUROUCÉ-MALBLANC et Francis DESBROSSE

AUTEURS
Pr Hélène AMORY, Docteur vétérinaire, PhD, Dipl. ECEIM - Faculté vétérinaire de Liège (Belgique) :
Chapitre 6, pages 126-129 et Chapitre 7
Pr Fabrice AUDIGIÉ, Docteur vétérinaire, PhD – CIRALE, ENVA :
Chapitre 2, pages 36-37
Philippe BENOIT, Docteur vétérinaire – Clinique vétérinaire des Bréviaires (78) :
Chapitre 1, pages 20-21 et Chapitre 19, pages 322-323.
Jean-Marc BETSCH, Docteur vétérinaire, membre du CA de l’AVEF – Clinique vétérinaire équine de Méheudin (61) :
Chapitre 8
Pr Patrick BOURDEAU, Docteur vétérinaire, Dipl. ECVD et EVPC – ONIRIS (École Nationale Vétérinaire,
Agroalimentaire et de l’Alimentation de Nantes Atlantique) :
Chapitre 11
Vincent BOUREAU, Docteur vétérinaire, membre du CA de l’AVEF – Clinique vétérinaire Sucé Sur Erdre (44) :
Chapitre 16
Pr Jean-François BRUYAS, Docteur vétérinaire, PhD, Dipl. ECAR – ONIRIS (École Nationale Vétérinaire,
Agroalimentaire et de l’Alimentation de Nantes Atlantique) :
Chapitre 8
Pr Jean-Luc CADORE, Docteur vétérinaire, PhD, Agrégé, Dip. ECVIM – ENVL avec la collaboration
des internes de l’ENVL (Coline BOREL, Céline CHADUFAUX, Marion DELUZURIEUX, Marianne DEPECKER,
Céline MOLITOR, Virginia MOTTINI, Benjamin RICHARD, Anne SAVOIE, Bérénice TILLETTE) :
Chapitres 3 et 4
Pr Stéphane CHAFFAUX, Docteur vétérinaire, PhD, agrégé – Génétique Animale et Biologie Intégrative,
INRA, Jouy en Josas (78) :
Chapitre 18
Richard CORDE, Docteur vétérinaire, vice-président de l’AVEF – Clinique vétérinaire de Grosbois (94) :
Chapitre 1, pages 34-35.
Anne COUROUCÉ-MALBLANC, Docteur vétérinaire, PhD, Dipl. ECEIM, membre du CA et du CS de l’AVEF –
ONIRIS (École Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire et de l’Alimentation de Nantes Atlantique) :
Chapitre 1, pages 30-31, Chapitre 2, pages 38-39, Chapitre 5, Chapitre 6, page 124-125, Chapitre 10, Chapitre 17
Christine CUVELIER, Docteur vétérinaire, PhD - Faculté vétérinaire de Liège (Belgique) :
Chapitre 6, page 130-133
Pr Jean-Marie DENOIX, Docteur vétérinaire, PhD, Agrégé, membre du CA et du CS de l’AVEF – CIRALE, ENVA :
Chapitre 9
Anne-Marie DESBROSSE, Docteur vétérinaire :
Chapitre 12

340 Maladies des chevaux


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LISTE DES AUTEURS

Francis DESBROSSE, Docteur vétérinaire, Dipl. ECVS, membre du CA de l’AVEF :


Chapitre 1, pages 22-29 ; Chapitre 9, pages 250-251 et 254-261.
Isabelle DESJARDINS, Docteur vétérinaire, Dipl. ACVIM – ENVL :
Chapitre 13
Xavier DORNIER, Les Haras Nationaux :
Chapitre 1, pages 10-19.
Pr Jean-Pierre GANIERE, Docteur vétérinaire – ONIRIS (École Nationale Vétérinaire, Agroalimentaire
et de l’Alimentation de Nantes Atlantique) :
Chapitre 19, pages 320-321.
Jean-Yves GAUCHOT, Docteur vétérinaire, président de l’AVEF – Clinique vétérinaire (24) :
Chapitre 6, page 116-117
Natacha GIMENEZ, Docteur vétérinaire :
chapitre 15
Claire LAUGIER, Docteur vétérinaire, PhD, Dipl. EVPC – Afssa, Laboratoire d’Études et de recherches
en Pathologie Équine (14) :
Chapitre 4, page 60 : Chapitre 6
Loïc LEGRAND, Master Sciences en virologie, Laboratoire Frank Duncombe (14) :
Chapitre 3, pages 42-45 et 56-57.
Aude LHERÉTÉ-BONNEAU, Docteur vétérinaire :
Chapitre 6, pages 112-115
Charles-François LOUF, Docteur vétérinaire, membre du CA et du CS de l’AVEF – Clinique vétérinaire 38°5 (88) :
Chapitre 19, pages 314-319.
Sophie PAUL-JEANJEAN, Docteur vétérinaire, membre du CS de l’AVEF – Clinique vétérinaire du Fléchet (49) :
Chapitre 8 et Chapitre 14
Roland PERRIN, Docteur vétérinaire, Dipl. ECVS, DESV en chirurgie – Clinique équine Desbrosse (78) :
Chapitre 2, Chapitre 6, page 122-123, Chapitre 11, pages 280-283.
Fabrice ROSSIGNOL, Docteur vétérinaire – Clinique vétérinaire de Grosbois (94) :
Chapitre 2, pages 40-41
Claire SCICLUNA, Docteur vétérinaire, membre du CA et du CS de l’AVEF – Clinique vétérinaire du Plessis (60) :
Chapitre 1, pages 32-33 et Chapitre 6 pages 118 et 120
Eric VANDAËLE, Docteur vétérinaire - Auzalide santé animale :
Chapitre 19, pages 324-327.

Maladies des chevaux 341


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Achevé d’imprimer en février 2010 sur les presses
de l’Imprimerie MAME - 37017 Tours - France
ISBN 13 : 978-2-85557-168-3
Dépôt légal : février 2010

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