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Avant de passer en revue ensemble les différentes manières d’enclencher ce processus physiologique vital, clé de la
santé, du bien-être et de la longévité, et « débloquer le code céto » pour reprendre le titre du livre du Dr Gundry,
voyons tout d’abord ce que les cétones ne sont pas, contrairement à ce que l’on continue de penser.
Une autre étude a montré de son côté qu’après trois jours de famine, la production de cétones s’accélère chez les
humains normaux et les muscles tirent, durant cette période, la majeure partie de leur énergie de la combustion des
cétones, mais au bout de 24 jours de jeûne, tout est transféré vers les acides gras libres, avec une chute des
performances à deux à trois semaines chez les sportifs…
Comme nous l’avons vu en détail dans un précédent article (Voyage en mitochondries), nos mitochondries ont (entre
autres rôles) la charge titanesque de produire jusqu’à 50 kg d’énergie sous forme d’ATP par jour pour « faire
ronronner » notre organisme. Ce n’est pas sans générer une quantité tout aussi impressionnante de radicaux libres
oxygénés qui leur sont très dommageables, pouvant conduire à leur destruction, et qu’elles parent au mieux grâce à un
système anti-incendie très efficace, si tant est qu’on leur apporte les nutriments nécessaires à son bon fonctionnement.
Ce n’est pas leur seul bouclier de protection contre la « surchauffe ».
Il s'agit donc du découplage mitochondrial, où une partie de l’énergie normalement utilisée pour la production d’ATP
est « perdue », dissipée sous forme de chaleur. Autant de calories « gaspillées », jetées. Au repos, jusqu’à 30% de
l’énergie est dissipée sous forme de chaleur. 30% des calories sont jetées.
C’est-à-dire qu’une partie des protons qui normalement sont couplés à la molécule d’oxygène pour produire de l’eau, de
l’ATP et du dioxyde de carbone, sont découplés, dissociés, déliés, et « fuitent ». Ce processus s’active dans certaines
circonstances, comme la faible demande en énergie, le jeûne ou encore l’exposition à des températures extrêmes (d’un
côté comme de l’autre). Cette fuite de protons est assurée par les protéines découplantes (UCP) – dont il existe cinq
types : UCP 1 à 5 - qui agissent littéralement comme des vannes ou des canaux d’évacuation d’un barrage
hydroélectrique sur une rivière empêchant le débordement, ou encore la soupape de sûreté de votre cocotte-minute qui
en libérant la vapeur, en évacuant la très forte pression, évite l’explosion.
Ce processus est à l’origine de l’apparition des animaux à « sang chaud » dont nous sommes (thermogénèse), avec cette
capacité de générer de la chaleur en interne (endothermie), et il se produit principalement dans le tissu adipeux brun
(TAB) ou graisse brune. C’est ce qui maintient bébé au chaud alors qu’il mange très peu ou les ours polaires, pour
pouvoir affronter des températures extrêmement basses. Les TAB sont si exceptionnellement riches en mitochondries
(au contraire de la graisse blanche qui en contient très peu) que l’amas est visible au microscope.
En fait, ces circonstances particulières (famine, jeûne, agressions thermiques, l’exercice aussi…) poussent nos cellules à
fabriquer plus de mitochondries, à se répliquer pour alléger leur charge de travail. Pour rappel, nos mitochondries ont
leur propre ADN et elles peuvent se diviser quand elles en ont besoin. C’est ce que l’on appelle la mitogenèse, que le Dr
Gundry explicite en prenant l’image des chiens de traîneau. Si vous n’avez qu’un seul chien pour le tirer, il ne coûtera
qu’une portion de nourriture, mais il aura beaucoup de travail à faire. Si vous avez en revanche six chiens pour tirer ce
traîneau, cela représentera six portions de nourriture, mais chacun des chiens n’aura à effectuer individuellement qu’un
sixième du travail. Vous gâchez des calories mais pour une énergie au moins six fois plus importante. Ceci explique que
les taux métaboliques sont augmentés avec le découplage mitochondrial.
Les TAB sont très importants. Ils contribuent de manière significative à la dépense énergétique totale et cela semble se
confirmer dans le constat que leur volume et activité sont plus faibles chez les personnes obèses.
Autre bénéfice non des moindres de ce processus de découplage : il permet à nos mitochondries de se réparer, d’où
l’importance de bien dormir aussi - et le pourquoi des effets dévastateurs du travail de nuit -, car les besoins en énergie
étant faibles pendant le sommeil, elles en profitent pour se réparer activement, et c’est la mélatonine (le super
antioxydant de nos mitochondries, avec le glutathion) qui impulse cela. Sa production agit comme un signal, à la
manière du voyant d’huile de tableau de bord de votre voiture qui s’allume, indiquant qu’il faut en remettre.
Quand nous dormons, quand nous arrêtons de manger, il faut environ 8 heures pour commencer à générer des cétones,
dont la production arrive à un assez bon niveau au bout de 12 heures. Donc, dans cet intervalle de 8 à 12 heures, nous
devrions commencer à recevoir des signaux pour découpler nos mitochondries.
Mais ce signal, nombre d’entre nous - 50% des personnes de poids normal, 88% des personnes diabétiques, et 99,5% de
personnes obèses - ne le reçoivent pas parce que nous ne sommes pas capables de switcher de l’utilisation du glucose à
celle des acides gras et/ou des cétones comme carburant, à l’image d’un moteur hybride où on carbure au glucose tant
qu’il y en a et ensuite on bascule en « brûleur » de graisse quand il n’y en a plus. Ce processus est en nous depuis l’aube
de nos temps d’êtres humains, quand le glucose n'était pas souvent là en quantités suffisantes pour satisfaire les besoins
de notre organisme et de notre cerveau. C’est ce que l’on appelle la flexibilité métabolique. Cette inflexibilité est due à
un taux d’insuline trop élevé. Cette hormone, comme nous l’avons précédemment (Révolution glucose), stocke les
graisses. Nous mangeons trop et nos niveaux d’insuline sont toujours hauts, ce qui fait que nous avons de grandes
réserves de graisse mais aucun moyen d’y accéder.
C’est ce qui explique qu’il faille attendre trois à quatre semaines avant d’obtenir des résultats dans le cadre du régime
cétogène très restrictif, dont le cruel manque de glucides, qui plus est, est responsable des symptômes de la grippe
cétogène où l’organisme s’épuise, ou encore du blues d’Atkins où vous avez le cerveau « dans le brouillard ». Il a
quand même besoin d’une certaine dose de glucose comme nous l’avons vu pour bien fonctionner. Pas n’importe quel
sucre évidemment.
L’huile MCT (pour triglycérides à chaîne moyenne), qui est une huile de coco fractionnée, est un très bon outil en
attendant d’être capable de passer au métabolisme des graisses. Les triglycérides à chaîne moyenne sont en effet
directement absorbés par notre intestin contrairement aux autres acides gras. Ils vont directement au foie où ils sont
convertis en cétones. Tous les aliments qui contiennent des MCT sont donc intéressants comme le lait, les fromages et
les yaourts de chèvre et de brebis. D’ailleurs leur nom C6 ou C8, acide caprique et acide caprylique, dérive du latin
capra signifiant chèvre.
Le jeûne intermittent ou l’alimentation restreinte dans une fenêtre de temps limitée vont aussi, outre générer des
cétones, aider à relâcher les acides gras libres des cellules adipeuses, et… accroître la durée de vie en bonne santé !
Il apparait que ce n’est pas tant la restriction calorique qui permet de vivre plus longtemps, nous protège des cancers
ou encore de la formation de plaques d’amyloïde, que le fait de s’alimenter au cours d’une fenêtre finalement assez
restreinte, de 7 à 8 heures. Une étude menée auprès d’athlètes italiens a montré que ceux qui s’alimentaient dans une
fenêtre de sept heures ont vu chuter leur facteur de croissance analogue à l’insuline IGF-1, contrairement à ceux de la
fenêtre de douze heures. Les mitochondries du premier groupe avaient simplement cinq heures de plus pour se
protéger en « gaspillant » des calories, se multiplier et se réparer activement.
L’IGF-1 hormone est un acteur essentiel de la croissance et du métabolisme des mammifères. La diminuer réduit chez la
souris ralentit le vieillissement et prolonge la durée de vie tout en augmentant la résistance au stress oxydant.
Les polyphénols
Les polyphénols dont les plantes regorgent sont au top de la famille des découpleurs mitochondriaux. Les plantes les
utilisent pour protéger leurs chloroplastes (organites présents dans le cytoplasme, contenant de la chlorophylle et
assurant la photosynthèse), la version végétale des mitochondries, des dommages, particulièrement de la lumière du
soleil (et autres stress environnementaux). Il est intéressant de noter le parallèle : les plantes ont besoin de la lumière
du soleil pour que leurs chloroplastes puissent produire de l’énergie. Les mitochondries humaines ont besoin
d’oxygène pour le même but. Et aussi bien la lumière du soleil que l’oxygène sont dommageables à ces organites.
Ils sont présents dans tous les végétaux colorés, ainsi que les fruits. Prudence avec les fruits toutefois : ceux
d’aujourd’hui sont très riches en fructose, trop. Le fructose est stocké sous forme de graisse, plus encore que le glucose.
Il est donc conseillé d’en consommer avec modération et des petites baies.
La plupart de ces polyphénols ne sont pas vraiment bioassimilables ou utilisés facilement quand on les ingère. Seuls
10% sont absorbés par notre intestin. Mais les polyphénols non absorbés ont leurs propres bénéfices : ils agissent en
tant que prébiotiques dans l’intestin, nourrissant nos bonnes bactéries, celles qui œuvrent à notre bonne santé globale.
Elles dévorent ces composés et les convertissent en formes plus absorbables. Au cours de ce processus, elles créent
aussi des probiotiques – les molécules de signalisation qui débloquent nos mitochondries.
Les polyphénols peuvent aussi aider à convertir notre graisse blanche en graisse beige. Des composés comme la
curcumine et la berbérine peuvent aider à transformer la graisse blanche en graisse brune et beige.
Le microbiote, lui aussi est un acteur majeur du programme de « remise à niveau ». Nos mitochondries sont en dialogue
constant avec nos bactéries.
Outre lui fournir une alimentation adéquate, nourrissante, de type paléo ou méditerranéen, éliminer tous les sucres
artificiels et les mauvaises graisses qui constituent, il faut bien le dire, une partie prédominante du régime céto
traditionnel, le Dr Gundry nous invite à focaliser sur les trois Ps : probiotiques, prébiotiques et postbiotiques.
En donnant des prébiotiques (fibres fermentescibles et polyphénols des plantes) aux probiotiques (nos petites bactéries
intestinales), ils vont produire des postbiotiques (les acides gras à chaîne courte, en particulier le butyrate, et les gaz
qui agissent comme des composés de signalisation) qui ont le pouvoir de guérir la paroi intestinale, de protéger le
cerveau, et bien sûr de découpler nos mitochondries pour la perte de poids, accroître les niveaux d’énergie et améliorer
notre santé à court et long terme.
Le vinaigre de cidre, dont nous avons déjà listé les grands bienfaits, dont le fait de lisser notre glycémie, donc notre
taux d’insuline (Lien vers Ma révolution glucose), ou encore le vinaigre balsamique, et les produits fermentés, seront
également invités au menu pour un microbiote au top, « rajeuni ».
Outre l’alimentation qui tient un rôle central comme nous venons de le voir, l’exposition à la lumière rouge ou proche
infra-rouge a cet effet découpleur mitochondrial, tout comme une exposition au froid ou au chaud. En fait, toute
situation stressante pour nos mitochondries, qui les oblige à se protéger.
Les acides gras à longue chaîne oméga-3 EPA, et encore plus important, DHA et DPA, ainsi que l’acide arachidonique
(AA).
Les protecteurs du foie en cas de NASH ou de NAFLD, le problème étant généralement provoqué par une combinaison
de surcharge mitochondriale, une consommation élevée de fructose/sucre et un leaky gut : polyphénol du chardon-
marie et zeste d’orange D-limonene, tous deux à hauteur d’environ 1000 mg/jour. L’extrait d’artichaut et l’extrait de
pissenlit sont d’autres découplants des mitochondries du foie. La berbérine et la quercétine sont deux principaux
moteurs de la réparation.
Quant aux sels ou esters de cétones, le Dr Gundry ne les recommande pas de son côté. Ils ont très mauvais goût et sont
onéreux. À chacun de voir…
Pour conclure
Le code d’accès au débloquage de ce processus assez extraordinaire et ingénieux de nos petites usines énergétiques
ainsi livré, il va falloir pour chacun d’entre nous apprendre à l’utiliser, c’est-à-dire trouver le point d’orgue, le point
idéal où on active suffisamment le découplage mitochondrial pour soutenir nos buts de santé et de perte de poids, mais
pas en excès. Un découplage excessif peut, comme je le soulignais précédemment, entraîner une baisse de la
production d’ATP et des conséquences néfastes sur le métabolisme cellulaire. Entre trop et trop peu est la juste mesure.
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prendre le matin. Contient du coenzyme Q10, du sel de PQQ, quercétine ...
* « Unlocking the Keto code ». Cet ouvrage n’est pas encore traduit en français. Il fait suite aux découvertes
surprenantes que le Dr Steven Gundry a faites sur les cétones alors qu’il effectuait des recherches dans le cadre de son
précédent livre : « Le paradoxe des plantes », dont le titre en anglais explicite mieux le propos : The energy Paradox :
le paradoxe de l’énergie ou un regard sur la manière d’améliorer la production d’énergie de nos mitochondries et, dans
ce processus, booster nos niveaux d’énergie.
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