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Présentation du Docteur
Vincent Renaud

Le Dr Renaud est un grand spécialiste en micronutrition,


phyto-aromathérapie et physionutrition. Chaque mois dans
votre nouveau rendez-vous "Planète anti-âge", il vous
parlera des solutions et des dernières découvertes pour
garder le plus longtemps possible une bonne santé
physique et psychique.

Ce mois-ci il vous présente les pouvoirs précieux des


fameux boucliers anti-âge, ces antioxydants, plantes,
algues et autres acides hyaluroniques qui vous aideront à
retarder en douceur les effets du vieillissement sur vos
cellules et sur votre bien-être quotidien.

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Sommaire

Les treize incontournables du Docteur Renaud

Antioxydants : 4 000 plantes à la rescousse !....………….………………..….p.4


Le resvératrol, l’ami qui prend soin de vos mitochondries...................……..p.7
Le ptérostilbène : les maladies dégénératives en restent bouche baie……..p.8
Quercétine, la star antiinflammatoire………………….…………....................p.9
La rutine, alliée de notre flore intestinale…………...….…….………….……p.11
L’acide alpha-lipoïque, le cœur de nos défenses….……............................p.12
Glutathion, le père de nos défenses antioxydantes…........….....................p.13
L’astragale pour une durée de vie maximale de vos cellules…..................p.14
Boswellia Serrata, l’encens qui garde la sphère intestinale au calme.........p.17
Scutellaire baïcalensis, une star en devenir……………….……..................p.18
Acide hyaluronique/ collagène : le duo phare de la médecine anti-âge…...p.20
Les algues de longévité…………..…………................................................p.23

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ALB : Bonjour à toutes et à tous, ici Anne-Laure Bucelle. Je suis
très heureuse de vous accueillir dans votre tout premier rendez-
vous Planète Anti-âge avec le Docteur Vincent Renaud !
Docteur Renaud, je n’ai plus besoin de vous présenter…

Aujourd’hui nous allons aborder avec vous les pouvoirs


précieux des nouveaux boucliers anti-âge, ces substances qui
ont été identifiées par des études scientifiques fiables, pour
retarder le vieillissement cellulaire. Pour aussi, parfois,
empêcher la survenue de maladies et pour vieillir le plus
longtemps possible en bonne santé.

On va commencer par faire le point sur les antioxydants, qui


sont de précieux alliés pour contrer le vieillissement. C’est une
classe de micronutriments très vaste, avec 4 000 composés
différents, dans laquelle on a parfois du mal à repérer ceux qu’il
faut consommer en priorité. Pouvez-vous nous donner les bons
repères pour en faire de bons alliés pour notre santé ?

Dr Renaud : Il y a en effet souvent une confusion sur les


antioxydants. C’est un nom avec lequel j’ai un peu de mal parce
qu’on a l’impression qu’on est un peu dans l’allopathie : antibiotiques,
antihypertenseurs, etc. Donc antioxydant ça veut dire qu’on va
bloquer un mécanisme physiologique qui existe depuis des
centaines de milliers d’années dans nos cellules. Or, je n’aime jamais
le terme de « bloquer » quelque-chose, car à partir du moment où on
bloque un mécanisme, on en dérègle un autre. C’est ce qui fait que
l’allopathie a autant d’effets secondaires et est aussi mal supportée.

Donc on va plutôt parler de modulateurs de l’oxydation des


composés phyto-actifs. On appelle ça le Redox Signaling, un terme
apparu dans les années 2000, puisque notre vision des antioxydants
a quand même beaucoup évolué depuis la découverte de ces
fameuses substances protectrices qui date d’une cinquantaine
d’années. C’est en effet dans les années 1970 qu’on a compris qu’il

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existait des substances produites par notre organisme qui allaient
provoquer une oxydation et ainsi entraîner le vieillissement et l’usure
des cellules.

On s’est donc intéressé à ces substances pro-oxydantes et


notamment à celles que nous produisons tous les jours quand on
respire, quand on fait du sport, quand le cerveau travaille… Quand
vous produisez de l’énergie vous produisez ces substances qui vont
user et faire que le vieillissement va se mettre en place.

Ces mécanismes sont physiologiques, il ne faut pas les bloquer


parce que ces substances pro-oxydantes, qu’on appelle aussi
radicaux libres, ont une fonction importante pour nous défendre
contre des bactéries, des virus, des levures ou encore contre des
cellules parfois dangereuses comme les cellules mutagènes. Grâce
à ces radicaux libres et cet effet d’oxydation, on a une défense. C’est
comme pour l’inflammation : on a besoin de l’inflammation pour nous
défendre contre un agresseur. Quand on utilise des anti-
inflammatoires on bloque l’inflammation et ce n’est pas bon. Donc il
ne faut ni aller trop d’un côté, ni trop de l’autre. Toute l’idée de la
phytothérapie, de la médecine fonctionnelle, de la micro-nutrition,
c’est de moduler, de maintenir un équilibre et une homéostasie, entre
les "vilains" pro-oxydants - qui ne sont pas si vilains que ça - et nos
capacités de protection et de défense. Soit celles que nous savons
produire, grâce à des enzymes très spécialisées et qui permettent de
contrôler la production physiologique de radicaux libres.

Quand on se retrouve dans des situations où cet équilibre est rompu


- on a des modes de vie aujourd’hui plutôt pro-oxydants – on va avoir
des agressions extérieures. Il y a en effet la production "endogène"
qui est naturelle et celle que vous recevez de l’environnement, de
l’alimentation, du stress et de tous ces facteurs comme le tabac,
l’alcool, la pollution, la malbouffe, les graisses trans, qui vont se
rajouter aux premiers. C’est ce qui pose problème : le déséquilibre

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entre la production de notre bouclier antioxydant et notre capacité de
défense par rapport aux agressions extérieures.

Si d’un côté vous avez plus d’agressions, en particulier exogènes, et


que vos défenses endogènes sont dépassées, il va falloir avoir un
mode de vie un petit peu plus raisonnable et utiliser ces fameuses
4 000 plantes dont vous avez parlées. Ce sont des substances, des
fruits et des légumes en particulier, qui sont très riches en
polyphénols, dans lesquels on retrouve les flavonoïdes ou encore les
phycocyanines, dans les algues. Donc finalement la nature a prévu
que, si jamais nos modes de vie évoluaient de manière un peu
néfaste, ce qui est le cas depuis une cinquantaine d’années, on
puisse trouver dans l’assiette des substances naturelles pour nous
protéger de ces mécanismes d’oxydation.

L’intérêt de ces substances naturelles c’est de ralentir le


vieillissement qui, aujourd’hui, est en partie dû à l’oxydation, un
mécanisme de rouille. En vieillissant on rouille, on se caramélise et
on rancit comme le beurre qui reste un petit peu trop à l’extérieur.
C’est l’oxygène qui est probablement le plus toxique des agents pro-
oxydants, mais il est en même temps indispensable à la vie. C’est
tout le paradoxe de l’oxygène qui fait que nous devons apprendre à
respecter la nature et essayer d’avoir des comportements et des
modes de vie qui ne favorisent pas cette oxydation et ce
vieillissement. Et puis lorsque malheureusement on a une mauvaise
génétique ou des modes de vie plutôt pro-oxydants, il va falloir utiliser
ces composés phyto-actifs pour essayer de ralentir ces mécanismes
de vieillissement.

Le but ce n’est pas de stopper, on ne va pas faire du jeunisme. Moi


j’appelle ça la "juvénothérapie", c’est-à-dire rester jeune plus
longtemps. Plutôt que de faire de la médecine anti-âge, je préfère
essayer de maintenir un état de santé optimal. Ces fameux boucliers,
ces plantes, vont jouer les pare-feu. Lorsque vous avez des
agressions extérieures comme la pollution, les ultra-violets ou encore

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le tabac, il faut que la cellule utilise des moyens de protection. C’est
par la modulation de nos défenses anti-oxydantes qu’on peut ralentir
les mécanismes du vieillissement.

ALB : Parmi les composés phyto-actifs que vous avez


sélectionnés, on va parler du plus connu : le resvératrol. Sous
quelle forme et quelles précautions observer pour en
consommer ? On sait qu’on en trouve dans le vin rouge, est-ce
que c’est vraiment efficace et à quelles conditions on peut boire
un petit verre de vin rouge pour en profiter ?

Dr Renaud : Il fait partie de la famille des polyphénols et va moduler


le signaling déclenché par une action pro-oxydante : le tabac,
l’alcool, le stress… Il va le transformer et jouer un peu le rôle d’un
airbag, pour amortir le choc des radicaux libres, diminuer l’intensité
de cette réponse très agressive, pro-oxydante.

Le resvératrol est aussi anti-inflammatoire et protecteur des


mitochondries. Il a été très étudié aux Etats-Unis où vous avez
beaucoup de centres de recherche sur le vieillissement et sur le
jeûne intermittent ou thérapeutique. On s’est aperçu que les
personnes qui vivaient au-delà de cent ans avaient des
mitochondries qui vivaient plus longtemps que les autres. Ils se sont
demandés quelle était la recette miracle qui permettait de préserver
ces mitochondries. Il faut bien comprendre que ce sont nos centrales
énergétiques et que sans elles, il n’y aurait pas de vie. C’est grâce à
elles que nous produisons de l’énergie.

Une mitochondrie transforme l’oxygène et les nutriments que nous


consommons – les glucides, les lipides, etc – pour en faire de
l’énergie. On en a un besoin vital. Or on s’est aperçu que les super-
centenaires avaient une alimentation très hypocalorique et donc
qu’ils économisaient ces mitochondries, ce qui explique qu’ils vivent
plus longtemps. On s’est dit : « C’est super, on va tous se mettre au
jeûne intermittent ou à l’alimentation hypocalorique ! »

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Malheureusement dans nos civilisations modernes, c’est très difficile.
Nous avons été tellement habitués à manger des grosses quantités
que c’est plus compliqué à mettre en place.

Il se trouve que dans la nature le resvératrol mime ce fameux jeûne,


cette fameuse restriction calorique et va donc avoir à peu près les
mêmes propriétés. Cela ne veut pas dire qu’on peut manger
énormément parce qu’on prend du resvératrol. Mais ça veut dire
qu’avec lui vous économisez beaucoup vos mitochondries. Celles-ci
ont des durées de vie qui sont programmées. Vous avez des
enzymes et des protéines à l’intérieur, des petits filaments qui vont
agir comme ceux d’une ampoule : lorsque les filaments de l’ampoule
vont claquer, elle va s’éteindre. Pour les mitochondries, c’est un peu
pareil. Lorsque ces systèmes enzymatiques ne fonctionnent plus,
qu’ils sont brûlés par nos modes de vie, par cette oxydation, la
mitochondrie s’éteint. Le resvératrol va prolonger la durée de vie des
mitochondries en protégeant le filament. C’est un peu comme une
led.

C’est intéressant parce que si ça mime la restriction calorique, ça


permet d’économiser nos mitochondries et donc globalement, dans
les programmes anti-âge, c’est une des stars du vieillissement.

ALB : Vous avez aussi sélectionné le ptérostilbène, qui est


moins connu mais pourtant proche du resvératrol et dont de
nombreuses études ont prouvé les effets préventifs et
thérapeutiques contre les maladies neurologiques, cardio-
vasculaires ou métaboliques. Quels sont ses bienfaits et
comment en profiter ?

Dr Renaud : Oui, il est très proche, avec quelques molécules de plus


si on prend l’ensemble de la structure biochimique. Le ptérostilbène
est présent essentiellement dans les myrtilles, dans les fruits rouges,
dans les baies en général, comme le goji. Depuis quelques années
les chercheurs se sont aperçus que dans l’Alzheimer, dans les

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problèmes de dégénérescence maculaire liée à l’âge, dans toutes
les maladies neurodégénératives, le pronostic était meilleur chez
tous les gros consommateurs de ces fruits rouges, avec parfois
même un arrêt de l’évolution de ces maladies.

Ils ont trouvé qu’il existait dans ces fruits cette substance. Ils l’ont de
plus en plus isolée, identifiée et maintenant on l’utilise beaucoup
dans la protection cardio-vasculaire et dans les risques d’AVC en
particulier. Ce ptérostilbène aurait, au conditionnel car les
recherches sont très récentes, des propriétés anti-oxydantes dix fois
supérieures à celles du resvératrol.

Je pense qu’au fur et à mesure des publications qui sortiront je


pourrai vous en dire un peu plus sur cette substance. C’est en cours,
il y a beaucoup d’études en ce moment au niveau du cancer, de la
maladie de Parkinson, dans l’Alzheimer… Il ne faut pas donner trop
de promesses miraculeuses, mais que ce soit le ptérostilbène ou
d’autres substances phyto-actives, il y a un gros travail qui est fait
dans ces domaines parce qu’aujourd’hui il n’y a pas de solution en
allopathie. D’ici trois ou quatre mois, je pourrai vous en dire un peu
plus.

ALB : On passe à la quercétine. D’où est-elle extraite ? Quels


sont ses bienfaits ? Et sous quelle forme et dans quel cas
conseillez-vous d’en prendre ?

Dr Renaud : Elle est devenue la star durant cette pandémie parce


que beaucoup de scientifiques se sont aperçus que les gros
consommateurs d’ail et d’oignon, très riches en quercétine, avaient
beaucoup mois d’orages cytokiniques, qui arrivent à J+5 – J+7 de
l’infection par le coronavirus. En donnant des fortes doses de
quercétine chez ces patients, ça prévenait ce fameux orage
cytokinique.

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C’est un polyphénol qu’on connaît depuis pas mal d’années et qui
est un modulateur des kinases, ces enzymes qui rentrent dans tous
les mécanismes de l’inflammation. L’inflammation est une chose très
complexe qui fait intervenir différentes cytokines, mais aussi
beaucoup d’autres molécules, et qui fait agir tout notre système
immunitaire. Encore une fois, merci les chasseurs-cueilleurs qui
nous ont appris à utiliser la richesse des plantes. On sait que cette
famille de polyphénols et en particulier la quercétine, peut moduler
tout ce qui va entrer dans la cascade de ces enzymes pro-
inflammatoires et du coup ralentir ce fameux orage cytokinique. Donc
la quercétine est potentiellement très antiinflammatoire. Là encore je
n’aime pas ce terme car il faut de l’inflammation, tout comme de
l’oxydation, qui sont nos moyens de défense. Mais la quercétine va
être un modulateur des kinases.

Elle va aussi moduler une autre substance, qui est au cœur de


l’actualité et qui s’appelle inflammasome. Ce sont des complexes de
protéines qui sont dans nos cellules et qui interviennent lorsqu’il y a
une infection par un agent extérieur. Si on a le temps il faudra à
l’occasion faire quelques rappels sur la façon dont se développe une
inflammation et à quels niveaux les plantes vont pouvoir agir.
J’explique à mes patients que l’inflammation se pose là, l’oxydation
se pose ici ; qu’avec les composés phyto-actifs on va agir sur telle
cible… Avec les omégas 3 on va agir sur une cible différente que la
quercétine. Donc c’est intéressant de pouvoir dire : « Dans mon
assiette je vais apporter les polyphénols, mais en même temps je
vais utiliser des bonnes huiles, en particulier des omégas 3, parce
qu’elles ont aussi des propriétés antiinflammatoires. » C’est pour ça
que globalement la diversité alimentaire est probablement ce qui va
être le meilleur bouclier par rapport à l’inflammation ou à l’oxydation
dont on vient de parler.

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ALB : On va parler d’un autre antioxydant : la rutine, beaucoup
moins connue. Elle a une action cardio et neuro-protectrice. J’ai
également lu dans une étude récente qu’elle agit sur la
régulation du microbiote pour favoriser la perte de poids. Que
pouvez-vous nous dire sur la rutine ?

Dr Renaud : Il y a beaucoup de choses sur la perte de poids mais


malheureusement pas toujours validées. Il faudra encore quelques
temps pour pouvoir valider cette histoire de rutine. Mais ce qu’on sait
aujourd’hui c’est qu’elle se comporte comme un prébiotique. La
plupart des polyphénols rentre dans la famille des fibres, des
prébiotiques donc, qui sont le carburant qui sert à nourrir notre flore
intestinale. Cette rutine on la trouve dans les agrumes en particulier,
dans les oranges, les citrons et elle a des propriétés antioxydantes.
Mais elle est aussi un modulateur de l’inflammation, donc très
intéressante dans les grandes pandémies virales.

Comme la quercétine, elle a aussi une action sur les phénomènes


allergiques. Donc la rutine est très utilisée en période saisonnière
quand il y a des rhinites ou des problèmes de crises d’asthme. Elle a
une action sur la modulation des médiateurs lipidiques de
l’inflammation. Ce sont plusieurs mécanismes qui se mettent en
route en fonction de l’agresseur, une bactérie, un virus, une levure,
une agression mécanique, chimique, environnementale… Autant de
choses qui peuvent générer un mécanisme d’inflammation et qui
vont aussi générer du vieillissement. C’est pour cela que le
programme anti-âge que nous allons proposer tout au long de ces
webinaires, est multi-cibles. On ne peut pas agir sur le vieillissement
mais que sur une cible qui est l’oxydation, ou que sur l’inflammation.
Il faut être très éclectique et élargir le débat. C’est là où on sera
vraiment pertinent et efficace sur le plan scientifique.

La rutine c’est tout frais. C’est là-encore un mécanisme d’action très


proche de la quercétine. Mais dans le cardiovasculaire on a
beaucoup d’études dans la protection de la plaque d’athérome. On

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sait que les artères, en vieillissant, se durcissent. Un des
mécanismes qui est à l’origine de cette perte d’élasticité, ce sont les
dépôts de calcium et d’athérome sur la paroi artérielle, qui va durcir
et épaissir. C’est aussi le manque de monoxyde d’azote, qu’on
appelle le N.O. C’est ce qui sert à vasodilater nos artères. Il y a un
produit très célèbre qu’on donne pour les difficultés d’érection chez
les messieurs, qui permet d’oxygéner les artères. La rutine va elle
aussi agir sur le N.O. et relâcher les artères. Ce n’est pas non plus
un antihypertenseur, il ne faut pas se mettre à dos les laboratoires
pharmaceutiques qui vendent très cher certains médicaments pour
faire baisser la tension, mais ça peut agir comme modulateur dans
les pré-hypertensions, de moyennes à modérées. La rutine va
travailler sur l’élasticité de l’endothélium vasculaire et va agir sur ce
fameux N.O., favorisant un petit peu la vasodilatation.

On a la même chose avec beaucoup d’autres polyphénols comme la


grenade. On en reparlera au moment d’aborder l’hormonologie, en
particulier pour les messieurs, avec le déficit androgénique lié à l’âge.
Chez ces messieurs je fais des protocoles avec la rutine, le
resvératrol et d’autres substances très riches, très intéressantes et
très prometteuses dans la protection cardiovasculaire chez l’homme.

ALB : Dans votre sélection vous avez aussi retenu l’acide alpha-
lipoïque, qui est qualifié par certains scientifiques d’antioxydant
universel. Qu’est-ce qu’on peut dire à son sujet ?

Dr Renaud : C’est une substance endogène, que nous fabriquons


en grande partie et qui a la capacité de régénérer tous les autres
antioxydants : la vitamine E, le coenzyme Q10… Il est en bout de
chaine car lui-même régénère une substance qui est fondamentale
pour protéger nos cellules de l’oxydation et qui s’appelle le
"glutathion". L’acide alpha-lipoïque recycle ce glutathion, qui va lui-
même recycler la vitamine C, qui va recycler la vitamine E, etc. C’est

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ce qu’on appelle la cascade antioxydante. C’est-à-dire que toutes les
substances fonctionnent en synergie les unes avec les autres.

Donc l’acide alpha-lipoïque est au cœur de nos défenses et de ce


bouclier antioxydant, tout en étant à la fois liposoluble et
hydrosoluble : on va le trouver aussi bien à l’intérieur de nos cellules,
solubles dans l’eau, que dans les membranes lipidiques de nos
cellules. C’est pourquoi l’acide alpha-lipoïque est dit "universel" car il
va aussi bien dans les membranes de nos cellules qu’à l’intérieur de
celles-ci. Il est capable de régénérer tout un tas d’autres substances
dîtes antioxydantes. On en trouve dans les viandes, dans tout ce qui
est animal, dans le brocoli, dans les crucifères. On en trouve un peu
quand même dans l’alimentation, on en synthétise nous-mêmes,
mais malheureusement pas assez pour faire face aux agressions
pro-oxydantes de nos modes de vie modernes et afin de prévenir les
maladies de civilisation.

ALB : Vous avez dit qu’il était capable de régénérer le


glutathion. Peut-on en parler de ce glutathion qui est méconnu,
à tort ?

Dr Renaud : Vous en avez en particulier dans les avocats. C’est le


père ou la mère de toutes nos défenses antioxydantes. C’est ce
qu’on appelle un tripeptide, ce qui signifie « trois acides aminés ».
C’est une petite protéine qui va à la fois piéger certains radicaux
libres et jouer sur notre ADN, c’est-à-dire notre génome, pour
favoriser la production d’enzymes antioxydantes et régénérer
d’autres antioxydants. Il est donc extrêmement important.
Malheureusement la capacité et le taux de glutathion diminuent avec
l’âge. Ce sera un des thèmes très importants de ces webinaires :
comment protéger notre glutathion. Parce que c’est un baromètre
très précis. Quand on mesure le glutathion, on voit bien qu’on a l’âge
de nos cellules. Si on veut faire de la médecine un peu scientifique,
il faut des marqueurs qui objectivent le vieillissement de la cellule.

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Dans ces marqueurs il y a le dosage du glutathion. On mesure le
glutathion réduit et le glutathion oxydé. Si vous avez beaucoup de
glutathion oxydé, malheureusement il n’est pas efficace. On veut au
contraire du glutathion réduit qui va pouvoir protéger nos cellules de
l’oxydation.

Il intervient aussi dans toutes les fonctions de détoxication. On voit


que les défenses antioxydantes et les capacités de détoxifier au
niveau de nos cellules et de tous nos tissus, et en particulier dans le
foie, sont très liées. Nos tissus et cellules sont en permanence
agressés par des toxines environnementales, alimentaires,
présentes dans l’eau, dans les tissus, dans l’air, et ce sont nos
capacités de protection, de ce bouclier anti-oxydant, qui vont
prévenir et ralentir les mécanismes de vieillissement. Mais ce sont
aussi tous les mécanismes de détoxication qui vont les prévenir. Il
faut donc travailler sur toutes ces cibles. Nous y reviendrons lors d’un
prochain webinaire.

ALB : On va passer à quelques plantes et extraits de plantes que


vous avez aussi sélectionnés. On va par exemple parler de
l’astragale, qui agit sur un autre mécanisme qui est au cœur du
vieillissement : le raccourcissement des télomères.

Dr Renaud : L’astragale est une plante connue en médecine


chinoise depuis plus de 2 000 ans. Au départ il était essentiellement
utilisé comme immunostimulant. J’en ai beaucoup prescrit lors de la
première vague de notre pandémie de coronavirus, car il a des
facultés immunostimulantes. Il est aussi modulateur de
l’inflammation. On en a parlé avec la quercétine. Comme d’autres
plantes il prévient la cascade des cytokines.

Je rappelle que les plantes ne sont pas antiinflammatoires comme


de l’aspirine ou du Nurofen. Elles sont modulatrices, donc on peut
tout à fait les donner chez une personne qui est fragilisée, sans
aucun danger. On ne fait que moduler des mécanismes

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physiologiques qui sont défaillants suite au vieillissement, à l’âge, ou
à nos capacités nutritionnelles qui sont perturbées par une mauvaise
alimentation.

L’astragale au départ c’est immunité et inflammation. Et puis il n’y a


pas si longtemps une scientifique qui s’appelle Blackburn et qui a
beaucoup travaillé sur les télomères (des protéines qui se trouvent
aux extrémités des chromosomes), s’est demandée à quoi servaient
ces petits capuchons aux extrémités des chromosomes. Vous savez
que nous avons 23 paires de chromosomes et qu’à chaque fois que
nous avons une division cellulaire ils vont se dédoubler et se
recomposer à chaque fois. C’est ce qui permet de transmettre notre
génome. Vous avez au départ une cellule souche qui est
programmée pour une durée de vie qui est dépendante de la
différentiation du tissu sur lequel elle va subir une maturation.
Prenons un exemple : une cellule souche de globule est, au départ,
immature. Puis elle va évoluer. Les globules rouges meurent, c’est
ce qu’on appelle la "sénescence cellulaire", c’est-à-dire que tous nos
tissus se renouvellent et meurent avec une horloge programmée au
départ. Depuis notre naissance jusqu’à notre mort, nous n’aurons
pas une seule cellule d’origine. Toutes les pièces vont être changées
au cours d’un renouvellement permanent. L’intestin par exemple a
une durée de vie de trois à cinq jours. On renouvelle en intégralité
ses 50 milliards de cellules en trois à cinq jours ! Avec les cheveux,
la peau, vous avez un renouvellement rapide tous les mois. Les
globules rouges c’est trente jours, les os trois mois, le cerveau c’est
plus lent, entre 300 et 600 jours. C’est la biogénèse : nos tissus sont
toujours en mouvement. Vous avez une durée de vie qui est
programmée par rapport à une cellule qui va vieillir et mourir et
disparaître et à une cellule jeune qui va venir prendre sa place.

Cette mort cellulaire programmée est conditionnée par la longueur


des télomères. On s’est aperçu que ces petits capuchons
raccourcissaient après chaque division. Au bout d’un moment il est
tellement petit que la cellule finit par mourir. Elle va être remplacée

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par une cellule jeune, plus neuve, plus fringante, plus costaud, avec
des télomères un peu plus longs. Donc en fait, si vos télomères ont
une capacité de régénérescence suffisante, vous aurez toujours
l’impression de rester un peu plus jeune, avec des tissus qui se
maintiennent en meilleure santé. On s’est aperçu que c’est grâce à
une enzyme qui s’appelle télomérase et qui permet de rallonger un
peu cette longueur des télomères. Plus la télomérase est activée,
plus les télomères vont maintenir un état de stabilité de notre génome
le plus longtemps possible et plus il va protéger notre ADN de chaque
agression à chaque division cellulaire.

En effet à chaque fois qu’une cellule se divise, il y a des brins d’ADN


qui sont un peu anormaux et qui se réparent automatiquement dans
notre génome. Nos télomères ont un intérêt là-dessus qui est de
maintenir et de stabiliser notre génome. Il ne s’agit pas de rallonger
la durée de vie d’une cellule, puisqu’elle est programmée. Si elle est
programmée à mourir au bout de 300 jours, elle mourra au bout de
300 jours. Mais au lieu qu’elle meure au bout de cent ou 150 jours
parce que ses télomères sont déjà tout ratatinés, on va pouvoir
assurer une durée de vie maximale. Si vous avez une capacité de
protection des télomères qui n’est pas très bonne, vos cellules
sénescentes vont apparaître beaucoup plus tôt dans la vie, que
quelqu’un qui a une capacité de régénérer ou de maintenir la
longueur des télomères suffisamment longue. On s’est aperçu que
c’est en activant l’enzyme télomérase qu’on pouvait réduire le
raccourcissement physiologique de ces télomères.

Tout cela est évidemment très raccourci, en réalité c’est beaucoup


plus complexe que ça, mais en gros il faut protéger ces petits
capuchons qu’on appelle télomères pour avoir moins de séquelles
liées au vieillissement.

L’astragale et en particulier un de ses composés, les astragalosides


de type IV, a une capacité à activer les télomérases et donc à
prévenir ce raccourcissement des télomères. C’est hallucinant de se

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dire que si on peut prolonger la durée de vie des cellules et éviter
qu’elles ne deviennent sénescentes trop rapidement, on pourrait
peut-être avoir un produit miracle pour se maintenir dans un état de
forme constant ! Il y a des études qui montrent qu’il faut des quantités
importantes d’astragalosides de type IV pour ralentir le
raccourcissement de ces fameux télomères.

ALB : Nous y consacrerons en effet un webinaire entier parce


que c’est passionnant et extrêmement prometteur. Le Dr
Blackburn a d’ailleurs eu un Prix Nobel pour cette découverte.

Dr Renaud : Oui et on s’est dit : « C’est bon, on a trouvé le


remède ! » Mais je préviens les auditeurs qu’à chaque fois qu’on fait
une découverte c’est pour s’apercevoir qu’il y avait encore autre
chose derrière et qu’on ne sait pas tout sur tout malheureusement.
C’est compliqué mais c’est ce qui fait la richesse de notre métier. Ces
webinaires vont nous permettre de faire découvrir des choses
passionnantes à nos auditeurs et les thèmes sont illimités puisque
les sujets sur le vieillissement sont sans fin. Les découvertes
évoluent d’années en années et j’espère qu’on aura l’occasion de
parler des travaux qui sont fait sur ces mécanismes du vieillissement.

ALB : Vous prescrivez aussi de la boswellia serrata à vos


patients, qui est un antiinflammatoire naturel utilisé aussi en
médecine chinoise et en médecine traditionnelle ayurvédique
depuis des milliers d’années. Dans quel cas est-il judicieux d’en
prendre ?

Dr Renaud : La boswellia serrata c’est l’encens. C’est une résine qui


donne cette odeur très agréable et parfumée aux feuilles d’encens.
Dans cette plante il existe un composé qui s’appelle akba et qui a
plusieurs fonctions : celle de modulation des médiateurs de
l’inflammation, par exemple. Il aura aussi un effet intéressant dans

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tous les mécanismes allergiques puisqu’il va jouer sur une enzyme
qui s’appelle lipooxygénase. Il y a beaucoup de médicaments, en
particulier un qu’on donne en cas d’asthme et qui s’appelle Singulair,
qui joue sur cette enzyme-là. Le boswellia c’est le composé naturel
pour traiter toutes les formes d’allergies, qu’elles soient cutanées,
rhinopharyngées ou bronchiques.

Elle est aussi très anti-inflammatoire par ce composé qui s’appelle


akba, dans l’inflammation intestinale. On a des études très
intéressantes concernant les MICI, ces Maladies inflammatoires
Chroniques de l’Intestin (maladie de Crohn, rectocolite, etc…) Le
Boswellia se rapproche beaucoup du mécanisme d’action de
certains corticoïdes et est donc un très puissant antiinflammatoire de
la sphère intestinale. En cas de MICI, de Syndrome de l’intestin
irritable, d’hyperperméabilité intestinale, on l’associe souvent au
curcuma, à la quercétine, ce qui renforce notre protection
antiinflammatoire.

ALB : La troisième plante que vous avez retenue est vraiment


moins connue que les deux premières. Il s’agit de la scutellaire
baïcalensis. Pouvez-vous nous révéler quelques-unes de ses
propriétés ?

Dr Renaud : Elle pousse autour du lac Baïkal, dans la Sibérie et les


régions très froides. Elle est devenue une star des compléments
alimentaires il n’y a pas si longtemps que ça. Je l’ai découverte parce
que je m’intéresse beaucoup à la candidose chronique, qui est une
prolifération de levures et de champignons au niveau de l’intestin.
Elle pose problème pour beaucoup de personnes et crée de gros
désordres digestifs et intestinaux. C’était dans mes travaux de
recherche pour trouver des plantes antifongiques naturelles. Je suis
tombé sur la scutellaire baïcalensis et j’ai vu que c’était une plante
utilisée depuis plus de 2 000 ans en Russie et en Sibérie. Par ses
propriétés anti-inflammatoires et surtout protectrices du

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vieillissement cellulaire, elle est rentrée un peu dans la panoplie du
médecin anti-âge. Depuis quatre ou cinq ans je regarde un peu ce
qui se fait autour de ça. Il n’y a pas beaucoup de compléments avec
cette scutellaire, on est un petit peu en manque. J’ai proposé à
différentes sociétés qui formulent des compléments alimentaires de
l’utiliser parce qu’il est très proche de l’astragale. Il y a des pistes
intéressantes en particulier pour son action sur les télomérases, mais
aussi sur l’oxydation, tout ce qui est bouclier antioxydant ; très
intéressant aussi sur la mitochondrie et, comme je l’ai dit, sur
l’inflammation et l’immunité.

Ça va être une star, on va beaucoup en entendre parler, les


laboratoires commencent à le proposer dans leur gamme de
compléments. Ce n’est malheureusement pas une plante qu’on peut
utiliser en infusion ou en tisane. On essaiera de rentrer davantage
dans les galéniques dans de futurs webinaires, parce que souvent la
question c’est : « Comment je peux les prendre ? Où je les trouve ?
Est-ce en gélules, en poudre, en infusion ? » Selon les composés
phyto-actifs dont on va parler, il y a des galéniques qui se prêtent
plus à l’utilisation de tel ou tel composé phyto-actif. Ne serait-ce aussi
des critères de goût : les polyphénols ont un goût très prononcé et
ne sont pas toujours évidents à consommer dans des aliments au
quotidien, à part le curcuma, mais qu’on ne va pas utiliser tous les
jours. C’est là toute la difficulté de savoir ce qu’on peut mettre dans
l’assiette, ce qu’on peut mettre dans les boissons, ce qu’on peut
utiliser plutôt sous forme de gélules… C’est quelque-chose qui peut
intéresser vos auditeurs.

ALB : Oui beaucoup ! En effet nous évoquons plein de pistes,


mais nous aurons l’occasion d’y revenir plus concrètement,
pour savoir comment les utiliser. Ce sera tout l’objectif de nos
rendez-vous mensuels : vous donner des repères concrets,
simples. C’est toujours agréable de suivre les conseils du Dr

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Renaud, avec qui nous travaillons depuis plus d’un an, parce
qu’on en ressort à chaque fois avec des pistes concrètes, des
repères simples. Nous aurons l’occasion de vous en donner
chaque mois, de répondre aux questions qui vous concernent.

Nous avons encore deux petites pistes à évoquer avant de nous


quitter. La première c’est l’association de deux substances
naturelles qui sont très connues, mais souvent mal utilisées
pour leurs vertus anti-âge sur la peau : c’est l’acide
hyaluronique et le collagène. Pourquoi les associer et comment
bénéficier de leurs bienfaits ?

Dr Renaud : Effectivement ce sont un peu les stars de la médecine


anti-âge. Là on est plus sur la protection cutanée, mais pas que
puisque l’acide hyaluronique rentre dans la constitution de tous les
tissus et en particulier le cartilage. C’est une glycoprotéine. Glyco
comme le sucre. C’est une grosse molécule qu’on retrouve dans les
cartilages, dans la peau, dans l’épiderme en particulier, mais aussi
dans tous les tissus mous en général. Elle a la capacité de fixer l’eau.
Elle a un effet d’éponge. On sait que pour avoir une peau bien
tendue, il faut avoir une quantité optimale d’acide hyaluronique. Pour
le cartilage, qui est constitué à 80% d’eau, c’est la même chose. Le
reste c’est de l’acide hyaluronique, du collagène et des cellules qu’on
appelle des chondrocytes et qui servent à régénérer nos cartilages.
Cet acide hyaluronique va permettre de régénérer l’hydratation au
niveau du cartilage, qui sert de coussin, d’amortisseur. Au niveau de
la peau, il permet de donner du volume, c’est pour cela que les
médecins esthétiques l’injectent directement dans l’épiderme. En
faisant un effet d’éponge, ça va capter l’eau au niveau de la peau et
redonner du volume et de l’élasticité.

L’idée c’est donc de pouvoir apporter de cet acide hyaluronique par


voie orale. Beaucoup se sont offusqués en disant que ça ne pouvait
pas marcher, que c’était une grosse protéine, qu’il fallait l’injecter soit
dans les genoux, soit dans les articulations, soit dans la peau. Et puis

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en fait la technologie a fait tellement de progrès qu’aujourd’hui on
arrive à rentrer ces grosses molécules dans des liposomes ou dans
des structures qui sont très biodisponibles. Du coup cet acide
hyaluronique est devenu un enjeu très intéressant des laboratoires.
On s’est demandé si simplement traiter l’extérieur, avoir une belle
carrosserie mais un moteur pourri, était vraiment judicieux. Donc
notre idée a été de réparer le moteur avant la carrosserie. Pour cela,
pour qu’il y ait des substances nutritives qui permettent de produire
ces glycoprotéines, il faut peut-être les assimiler par voie orale. Il n’y
a pas d’aliment qui en contienne, donc il faut l’utiliser sous forme de
complément alimentaire.

Souvent on l’associe avec des injections au niveau de la peau ou des


infiltrations dans le genou. C’est bien d’associer les deux, avec
l’acide hyaluronique par voie orale qui va diffuser dans tous les tissus
mous.

Pour le collagène c’était aussi un petit peu le challenge : comment


peut-il rentrer dans les tissus par voie orale ? On en consomme
puisqu’il fait partie intégrante de tous les tissus animaux que nous
consommons. Mais que devient-il ? Le collagène c’est une très
longue chaine de protéines qui va donner de la rigidité aux tissus. Il
faut de la souplesse et de la rigidité pour la peau, pour les cartilages,
de même pour les artères.

En vieillissant on perd de l’acide hyaluronique, c’est comme ça que


la peau se relâche. De même pour toutes ces substances qui
maintiennent les tissus de manière consistante. On verra pourquoi
ces mécanismes de vieillissement existent et s’il y a des moyens de
ralentir, de bloquer ce vieillissement, ce qui serait encore mieux que
de réinjecter du collagène ou de l’acide hyaluronique. C’est une
petite surprise qu’on verra lors d’une autre soirée. Prendre du
collagène c’est bien, oui, ça peut remplacer un déficit de fabrication,
mais empêcher que votre collagène se dégrade avec l’âge, c’est
mieux. On sait qu’on peut agir sur certaines protéines, les

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métalloprotéases en particulier, qui sont très importantes dans le
vieillissement du collagène et de l’acide hyaluronique. Mais ce sera
pour un autre chapitre.

La question c’est de savoir d’où vient ce collagène. Celui qu’on


consomme, qu’on achète en pharmacie ou sur internet, la plupart du
temps vient du poisson. On en trouve beaucoup au niveau de la peau
des poissons et des écailles en particulier. On va extraire ce
collagène, le broyer, mais la grande question c’est de savoir si ça
passe la barrière de l’intestin ? Ces grandes chaines de protéines,
qu’en reste-t-il une fois découpées par vos enzymes ? Il y a quelques
laboratoires qui ont trouvé l’astuce : déjà il faut trouver le bon
poisson, avec un collagène qui est proche du nôtre. Il faut donc
vraiment cibler la matière première, en connaître le sourcing et ne
pas acheter n’importe quoi sur internet. Il y a quelques sociétés qui
proposent des sourcing intéressants de poissons qui ont une
spécificité de peau et d’écailles qui contiennent un collagène proche
du nôtre, c’est-à-dire de type II. Ensuite il faut l’emmailloter,
l’hydrolyser, pour qu’il puisse passer dans l’intestin et aller dans les
articulations et au niveau de la peau. C’est la condition sine qua non
pour que ce soit efficace. Il faut en utiliser assez régulièrement, en
particulier dans les arthroses, mais aussi dans tout ce qui est
vieillissement cutané, pour le côté un petit peu réjuvénation de la
peau.

J’étais le premier très sceptique au départ, mais ça marche vraiment,


vraiment bien. Là aussi c’est une question de galénique, d’extraction
des matières premières. On touche à un domaine que je ne connais
pas en tant que médecin praticien, mais qu’on devrait tous connaître
un petit peu, pour éviter de se faire avoir, en commandant des
produits en Chine ou ailleurs, dont on ne connaît pas vraiment le
sourcing. Certains disent : « J’ai essayé, ça ne marche pas ! » Oui,
mais quel genre de collagène avez-vous utilisé ? À quelle dose ? Il
faut prendre des grosses quantités de collagène sous forme
hydrolysée, qui soit facilement absorbable, pour qu’on puisse ensuite

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facilement voir les effets sur la peau et les cartilages. Et là je peux
vous garantir que les résultats sont tout à fait prometteurs.

ALB : Donc collagène de type II, hydrolysé, associé à l’acide


hyaluronique sur plusieurs mois, peuvent avoir des effets.
Effectivement au cours de chaque soirée qu’on passera
ensemble, vous nous donnerez aussi des pistes de produits
fiables, que vous connaissez, que vous prescrivez à vos
patients, pour nous donner des repères, des clés, pour contrer
les principaux mécanismes du vieillissement. Encore une fois il
faut que ce soit simple, facile à appliquer, il faut que ce soit vous
qui soyez acteur de votre santé en fonction des problèmes qui
vous concernent.

Une dernière piste avant de se quitter. Pour terminer cette


sélection vous allez nous parler des bienfaits anti-âge de deux
algues, assez méconnues de la plupart des personnes, y
compris de moi : la Phycocyanine de Klamath et la Laminaria
Japonica.

Dr Renaud : C’est une histoire un peu rocambolesque parce qu’il y


a quelques années de cela j’étais aux Antilles. Un ami médecin
antillais m’a demandé si j’avais entendu parler des cellules souches.
Ce sont les cellules dont j’ai parlé tout à l’heure : des cellules
immatures qui naissent dans la moelle osseuse et qui ensuite vont
subir une transformation, une maturation et une différentiation dans
le tissu dans lequel elles vont aller. Elles vont devenir soit des
cellules osseuses, soit des cellules du foie, des cheveux, du cœur,
du poumon, etc. Ces mécanismes de différentiation on les connaît
bien, ils sont maintenant tout à fait élucidés.

Mon ami me parle d’un produit pour les cellules souches, une algue
qu’on appelle l’algue bleue. Il a monté une start-up, puisque le lac, le
lac Klamath, qui produit cette algue est aux États-Unis. Ce lac dans
l’Oregon, qui est merveilleux, contient donc une algue qui a été très

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étudiée car on s’est aperçu que les personnes qui habitaient dans
cette région-là avaient très peu de signes de vieillissement, de
cancers, de maladies de civilisation. Ils ont, certes, moins les modes
de vie des gens qui vivent en ville avec des rythmes infernaux, mais
ils ont quand même un mode de vie à l’américaine, ce qui n’est pas
forcément ce qu’il y a de mieux en matière d’alimentation. Pourtant,
paradoxalement à la plupart des Américains qui vivent en milieu
rural, ils avaient peu de maladies liées au vieillissement. Ils ont donc
recherché les propriétés de cette algue et ont retrouvé des composés
qu’on appelle phycocyanine, l’équivalent des polyphénols des
plantes terrestres et qui ont la particularité de permettre le
renouvellement des cellules souches.

En fait on appelle ça des cellulolytiques. Une fois qu’une cellule est


vieillissante, normalement elle meurt et disparaît. Malheureusement
la capacité de nettoyage et d’élimination de ces cellules sénescentes
est très différente des autres. Pour que des jeunes cellules viennent
remplacer les vieilles, il faut que ces dernières disparaissent. Or, tout
le monde n’a pas la capacité d’éliminer ces cellules. Si elles restent
trop longtemps dans l’organisme, elles peuvent évoluer vers des
cancers puisque les cellules sénescentes sont des cellules
anormales ou mutagènes. Ces phycocyanines ont l’avantage de dire
aux vieilles cellules de sortir de là. Cela permet d’avoir ce
renouvellement permanant de rajeunissement des cellules qui se fait
de manière optimale.

On a prouvé ça in vitro avec des études très intéressantes réalisées


aux Etats-Unis. Mais ensuite il fallait le prouver de manière in vivo,
c’est-à-dire chez l’humain. Il y a cinq ou six ans des travaux ont été
fait chez l’homme, on a vraiment prélevé sur la moelle osseuse, on a
regardé les quantités de cellules souches, avant/après, contre
placébo, et effectivement il y a des propriétés assez remarquables
de ces phycocyanines.

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Laminaria Japonica c’est un peu la petite cousine. C’est l’algue
brune qu’on trouve beaucoup sur l’île d’Okinawa. On en a beaucoup
parlé au sujet des zones bleues, ces paradis des centenaires. C’est
une petite île au sud du Japon où vous avez beaucoup de
centenaires, pas grabataires sur un fauteuil roulant en Ephad, mais
des centenaires très actifs, qui jouent à des jeux de société, aux
cartes, qui font du sport, qui méditent, etc. On s’est aperçu que dans
leur alimentation ils consommaient cette algue en grosse quantité.
Les chercheurs en ont extrait une matière première et se sont
aperçus qu’il y avait certaines formes de phycocyanines qui jouaient
aussi sur les mécanismes du vieillissement en les freinant. C’est
aussi une plante antiinflammatoire. Au niveau des braises et de
l’inflammation chronique qui nous envahit, puisque nous sommes
dans une société où notre corps, en vieillissant, s’enflamme, cette
Laminaria Japonica vient ralentir et freiner cette inflamm’aging,
comme le disent les Américains.

ALB : On va terminer sur cette notion d’inflamm’aging, sur


laquelle nous reviendrons. Merci beaucoup Dr Renaud, c’était
un premier rendez-vous vraiment passionnant. Je suis sûre que
tous les autres le seront aussi. On va se retrouver bientôt, en
direct cette fois-ci, pour que nos abonnés puissent aussi vous
poser des questions, ce qui est encore plus vivant. Je sais que
vous appréciez ces soirées en direct.

J’espère que ce premier moment passé ensemble et toutes ces


solutions vous seront utiles et profitables. Nous aborderons
certainement bientôt le pouvoir des hormones contre le
vieillissement ; nous allons parler de la prévention contre les
maladies cardiovasculaires, d’arthrose, de baisse de la vue, de
problèmes de poids et de tous les nombreux sujets de santé qui
vous concernent. Alors restez bien avec nous pour continuer ce

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beau et fascinant voyage sur la planète anti-âge ! Je vous dis à
très bientôt !

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