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S_02 (31 Janvier 2024)

PARTIE I : TYPES DE PATHOLOGIE DU BATIMENT

Chapitre n°3 : PATHOLOGIE THERMIQUE

I- LES PONTS THERMIQUES :

1- Définition d’un pont thermique :

Un pont thermique est une partie de l'enveloppe d'un bâtiment où la résistance thermique, par
ailleurs uniforme, est affaiblie et offre à la chaleur un moyen de passage plus facile.
Les ponts thermiques peuvent représenter 40% des fuites de chaleur du bâtiment et créer des points
de condensation propices aux moisissures en cas de ventilation insuffisante.
Un pont thermique est, ainsi, une zone localisée de faible résistance thermique où la chaleur peut
s’échapper facilement, c’est un endroit où la résistance thermique n’est plus homogène. Plus les
parois de l’enveloppe considérée ont une conductivité thermique élevée, plus le pont thermique est
important.

Les ponts thermiques les plus fréquents :

- Le contact entre deux éléments de l’enveloppe (les


coins des murs, contact mur-toiture, contact mur-
plancher)

- Le contact entre des murs de refend, murs de


façade et toiture

- Les colonnes dans les murs extérieurs

- Autour des fenêtres et des portes

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2- Différents types de ponts thermiques :

On distingue trois types de ponts thermiques :


a- Le pont thermique linéaire :
Également appelé pont thermique 2D, le terme pont thermique linéaire défini une déperdition
énergétique entre deux parois, comme par exemple la liaison entre un plancher bas et un mur
extérieur. Le calcul de la déperdition s’effectue en W/(m.K).
b- Le pont thermique ponctuel :
Connu aussi sous le terme de pont thermique 3D, le pont thermique ponctuel qualifie une
déperdition énergétique entre trois parois, ce qui peut représenter par exemple un angle de la pièce
(plancher bas et deux murs). Le calcul de la déperdition se fait en W/K.
c- Le pont thermique structurel :
Ce type de pont thermique désigne une déperdition énergétique engendrée par la technique de mise
en œuvre d’un isolant thermique. Par exemple l’assemblage (collage, vissage…) d’un ou plusieurs
isolants sur une paroi peut causer des ponts thermiques si la technique employée n’est pas adéquate.
Le calcul s’effectue en prenant en compte le coefficient de déperditions surfaciques U (en
W/(m2.K)).

3- Comment détecter un pont thermique ?

Certains indices peuvent révéler la présence de ponts thermiques. Le plus flagrant est la
présence d'eau condensée sur la paroi. Mais la zone peut être simplement humide (l'eau s'étant
condensée à l'intérieur du matériau) ou être provisoirement sèche. Dans ce cas l'humidité peut avoir
laissé des traces comme des moisissures, des taches ou de la poussière collée différemment sur les
zones (parfois) humides et sur les zones toujours sèches.

Pour les bâtiments neufs, on peut repérer les ponts


thermiques avant leur construction sur plan.
Pour les bâtiments déjà construits ou anciens, l’un des
moyens pour diagnostiquer les ponts thermiques est
l’utilisation de la thermographie infrarouge, en utilisant
un thermomètre infrarouge ou une caméra infrarouge.
Cette technique utilise une longueur d’onde spécifique
qui permet de mettre en évidence sur l’écran d’une
caméra thermique les zones froides qui apparaissent
alors en rouge.

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Quelques solutions pour résoudre les ponts thermiques

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II- LA CONDENSATION :

La condensation est le phénomène physique de changement d'état de la matière d'un état gazeux à
un état condensé (liquide ou solide )1. Le passage de l'état gazeux à l'état liquide est aussi
appelé liquéfaction.

1- Les condensations superficielles :

Les condensations superficielles peuvent s’observer sur les zones froides telles que les simples ou
doubles vitrages des menuiseries, sur les parois opaques (murs)… Essentiellement hivernal, ce
phénomène est lié à la tendance de la paroi à laisser passer vers l’extérieur les calories d’un local
chauffé. Cette quantité de chaleur perdue est le coefficient de transmission thermique (U) qui
dépend de l’épaisseur de la paroi et des matériaux qui la constituent.
Lorsqu’une paroi a une mauvaise résistance thermique (coefficient U élevé), c’est le cas des simples
vitrages, la température surfacique peut être très inférieure à celle de l’air ambiant. L’air au contact
de cette surface se refroidit et une partie de la vapeur d’eau qu’il contient se condense en eau liquide.
Lorsqu’une paroi a une résistance thermique, la température surfacique du mur est voisine de celle
de l’air ambiant. Il y a peu de risques que l’air se condense à proximité de cette surface.

2- Les condensations à l’intérieur d’une


paroi :

La vapeur d’eau peut traverser certains matériaux de


construction. En l’absence de pare-vapeur côté intérieur,
la vapeur d’eau se diffuse au travers de la paroi. Sous
l’effet de l’abaissement de la température, elle va se
condenser. L’eau ainsi formée à l’intérieur de la paroi
peut provoquer des dommages (humidifications de
l’isolant…).
La ventilation des espaces doit être parfaitement adaptée
au logement (position, dimensionnement) afin de
permettre l’évacuation de la vapeur d’eau.

3- Eviter les désordres dus à la condensation :

Pour éviter les désordres dus à la condensation, il est conseillé de suivre les pratiques ci-
dessous :

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Condensation liquide ou liquéfaction : passage de l'état gazeux à l'état liquide ;
Condensation solide ou cristallisation : passage de l'état gazeux à l'état solide.

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- Réduire la production de vapeur : en particulier si les douches sont très chaudes et
en cas de recours intensif à la cuisson à la vapeur. Il est préférable de faire sécher le
linge à l'extérieur.
- Supprimer les zones froides : L'isolation thermique par l'extérieur est la plus efficace
pour traiter les ponts thermiques (zones froides de déperditions de chaleur, qui
peuvent entraîner la formation de condensation). Le remplacement des simples
vitrages par des doubles aura pour effet de relever la température de la face vitrée
en contact avec la pièce et de changer les conditions de condensation.
- La ventilation et le chauffage du logement : une ventilation générale et permanente
permet d'évacuer une grande partie de la vapeur d'eau. L'air extérieur est
généralement moins humide que l'air intérieur, il se charge de vapeur et l'évacue en
continu. Le réchauffement de l'air extérieur pénétrant à l'intérieur augmente sa
capacité à contenir de la vapeur d'eau sans que celle-ci ne condense.

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PARTIE I : TYPES DE PATHOLOGIE DU BATIMENT

Chapitre n°4 : PATHOLOGIE ACOUSTIQUE


L’acoustique est la branche de la physique qui a pour objet l’étude des phénomènes sonores.
Le son est le nom que l’on donne à toutes sensations auditives dues à l’arrivée sur l’oreille
d’une onde dont la fréquence est comprise entre 20 Hz et 20 kHz.
En architecture l’acoustique est utilisée pour la conception d’espaces ayant des qualités
sonores déterminées, telles que les salles d’audition. Elle sert également à améliorer
l’isolation phonique des bâtiments afin d’assurer le confort acoustique pour les usagers.

On distingue trois sources de bruit dans le domaine de l’acoustique du bâtiment :

- Les bruits aériens : ils naissent et se propagent dans l’air, exemples : bruit de
conversation, musique, voiture…
- Les bruits d’impacts ou solidiens : ils se transmettent par la mise en vibration des
parois et des structures, ils naissent au contact d’un élément constitutif du bâtiment
et se propagent au travers de celui-ci, exemples : bruit de pas, chute d’objet…
- Les bruits d’équipements : ils peuvent à la fois via l’air ambiant et via une mise en
vibration, exemples : les ascenseurs, les conduits de ventilation, les réseaux
hydrauliques, chaudière…

Généralement, on développe des stratégies de protection contre les nuisances sonores.

I- PRINCIPES DE CORRECTION ACOUSTIQUE :

On parle de correction acoustique lorsqu’on


modifie la capacité d’absorption et de réflexion
d’une ou de plusieurs parois en agissant sur
leur texture, leur relief, leur géométrie et les
matériaux de revêtement.

a- Ajuster les surfaces réfléchissantes et


absorbantes :

L’état de la surface et de la composition des parois (murs, plafond, sol) d’un espace construit
détermine en grande partie ses caractéristiques acoustiques.
En fonction de la destination du lieu, on alterne les parois lisses réfléchissant le son et les
parois absorbantes. Pour éviter un effet « ping-pong » entre deux murs parallèles
réfléchissants, on applique un matériau absorbant sur l’un d’eux. Les matériaux absorbants
ont pour but d’absorber l’énergie acoustique pour réduire la résonance sonore (l’écho).

Quelques matériaux absorbants

Capteurs en bois Capteurs acoustiques


multiperforé (tissu, absorbant
acoustique)

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b- La géométrie des locaux :

En fonction de la destination du local, on préconise des proportions qui influencent


l’acoustique. Une géométrie régulière peut avoir des conséquences désagréables sur un
espace. Il est par conséquent important de bien choisir les rapports entre
hauteur/longueur/largeur.
Plusieurs spécialistes ont déterminé les dimensions optimales théoriques pour une
acoustique idéale d’une pièce. Cependant les résultats sont très divers, le tableau ci-dessous
présente un aperçu partiel :

Sources Hauteur largeur Longueur


C.P. Boner, 1942 1,00 1,26 1,58
J.E. Volkmann, 1942 1,00 1,50 2,50
L. W. Sepmeyer, 1965 1,00 1,14 1,39
L. W. Sepmeyer, 1965 1,00 1,28 1,54
L. W. Sepmeyer, 1965 1,00 1,60 2,33
M.M. Louden, 1971 1,00 1,40 1,90
M.M. Louden, 1971 1,00 1,30 1,90
M.M. Louden, 1971 1,00 1,50 2,10
Richard H. Bold, 1946 1,00 1,50 2,50
Richard H. Bold, 1946 1,00 1,26 1,59
IEC 60268-13, 1998 1,00 1,96 2,59
La proportion dorée, 1968 1,00 1,62 2,62
Dolby Lab Recomendations 1,00 1,49 2,31
La proportion radiante 1,00 1,32 1,74

II- PRINCIPES D’ISOLATION ACOUSTIQUE :

On parle d’isolation acoustique lorsqu’on met en œuvre des solutions pour limiter la
transmission du bruit au travers des parois en agissant sur la structure/composition même
de celle-ci.

a- Créer la masse :

Selon la « loi de masse », plus un matériau est lourd (dense et épais), plus il isole. Ce principe
met en évidence l’intérêt des matériaux massifs pour une meilleure performance acoustique
des bâtiments. La présence de masse est particulièrement efficace dans l’atténuation des
bruits aériens, puisque les ondes de l’air auront plus de difficulté à faire vibrer un élément
lourd.

b- Déphaser les ondes :

Le spectre du son comporte toute une série de fréquences et de longueurs d’ondes


différentes. Chaque matériau, par ses propriétés physiques et sa masse, absorbe une tranche
sélective de ces ondes. La création d’un complexe de couches hétérogènes est efficace dans
le captage de la globalité des phases du son. Il s’agit de varier l’épaisseur et la densité
volumique des matériaux employés.

c- Etanchéifier :

Cette stratégie est la plus importante d’entre toutes. Les effets des efforts d’isolation
acoustique ne s’additionnent pas : c’est le point le plus faible d’une paroi qui détermine sa
performance d’isolation. Un trou, une fente, le passage d’une canalisation, un mauvais
jointement au pourtour d’un châssis ou une fissure peut faire tomber dans l’eau tous les
efforts acoustiques de toute une paroi. Il faut rechercher une étanchéité et une homogénéité

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maximale de la paroi pour limiter le risque de fuites sonores ; là où l’air passe, le bruit passe.
Une bonne isolation acoustique suppose nécessairement une bonne étanchéité à l’air qui ne
doit pas s’opérer au dépend d’une ventilation saine des espaces.

d- Désolidariser :

Afin d’éviter la propagation des vibrations, la désolidarisation des différents éléments


(cloison-plancher, …), au moyen de joints souples, doit être maximale. Ces coupures peuvent
être réalisées à l’aide de joints de dilatation par exemple.

Quelques isolants acoustiques

Mousse de Polyuréthane Liège en rouleau Laine de verre

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