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M2, Physique énergétique et énergie renouvelables Energétique du bâtiment

Chapitre IV : Isolation thermique

I. Introduction
I.1 Pourquoi isoler ?

Un bâtiment mal isolé laisse s’échapper la chaleur en hiver et perd rapidement sa


fraîcheur en été. Une mauvaise isolation thermique des murs peut faire perdre
jusqu’à 25% de la chaleur du logement, ce chiffre atteignant 30% pour une isolation
des combles faible ou inexistante. Grâce à une isolation performante, les
factures de chauffage ou de climatisation liées à ces déperditions thermiques baissent
drastiquement.

Ainsi, effectuer des travaux d’isolation thermique permet de réduire jusqu'à


80% les consommations d’énergie liées au chauffage. En limitant les besoins
en énergie du logement, l'isolation thermique est l'accès principal aux économies
d'énergie, bien avant le renouvellement des équipements de chauffage et/ou de
refroidissement du logement.

De nombreux phénomènes jouent si une isolation thermique n’est pas mise en


place. Le but est notamment d’éviter quatre phénomènes :

Pertes de chaleur

Que ce soient les sols, les plafonds, les toits ou les


murs, il est nécessaire d’isoler toutes les parois en contact
avec l’extérieur. Les demandes en isolation - et donc
en résistance thermique - varient suivant la zone à isoler
car les pertes énergétiques ne se répartissent pas de la
même façon dans le bâtiment. Le but étant d’assurer
une continuité de l’enveloppe isolante autour des pièces
de vie.

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Ponts thermique

Un pont thermique est un défaut d’isolation où il


existe une discontinuité de l’enveloppe isolante
continue entraînant d’importantes pertes
thermiques. Un raccordement plancher-mur
extérieur, une gaine de ventilation ou un cadre de
fenêtre mal isolés en sont des exemples. Ces ponts
thermiques doivent être traités car ils engendrent
des pertes thermiques mais également un
refroidissent des parois.

Parois froides

Au sein d’une pièce, la température ressentie par un corps


humain correspond à la moyenne entre la température de l’air
de la pièce et la température de surface des parois l’entourant.
A titre d’exemple, si dans une pièce à une température de 21°C
les parois sont à une température de 13°C, la température
résultante ressentie sera de 17°C. D’où une forte sensation
d’inconfort thermique, qui se traduira par l’augmentation des
apports en chauffage pour compenser ce déséquilibre. Bien
isoler signifie donc augmenter la température des parois, ce qui
permet ainsi de réduire sa facture énergétique.

Condensation
La vapeur d’eau contenue dans l’air ou dans une paroi se
condense à partir d’une certaine température pour un taux
d’humidité donné. Si le taux d’humidité d’une pièce à 25°C est
de 50% et que la température de la paroi est à 14°C, alors
l’humidité va se condenser en surface sur le mur. Cette
condensation va alors dégrader les matériaux de la paroi et
provoquer des dangers sanitaires tels que moisissures et
problèmes d’humidité. Si la paroi avait été à 20°C, il n’y aurait
pas eu d’apparition de condensation.

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II. Transfert de chaleur


L’isolation thermique est l’ensemble des techniques mises en œuvre pour limiter les
transferts de chaleur depuis un milieu chaud vers un milieu froid. C’est notamment
via ces mouvements de chaleur que les bâtiments se refroidissent en hiver (la
chaleur passe de l’intérieur vers l’extérieur) et se réchauffent l’été (la chaleur
passe de l’extérieur vers l’intérieur). Il existe trois grands modes de transmission de
la chaleur, souvent couplés entre eux, pour expliquer toutes les situations de
transfert thermique :

II.1 Conduction

C’est un mode de transfert thermique qui s’effectue par une simple interaction de
molécules sans déplacement de matière. En présence d’une forte température, les
molécules présentes dans la zone la plus chaude vibrent et se heurtent vivement entre
elles. Elles transmettent alors leur énergie aux molécules voisines qui à leur tour
retransmettent cette énergie ; la chaleur est transmise.

II.2 Convection

On définit la convection comme un déplacement de chaleur au sein d'un fluide


(eau, air) via un déplacement d’ensemble de molécules d'un point à un autre. En
effet, quand un fluide est chauffé, il se dilate, devient plus léger et monte. Ce fluide
est alors remplacé par un fluide plus froid qui est à son tour réchauffé : une
convection naturelle se met alors en place. Si un apport extérieur permet
d’accélérer cette transmission de chaleur, on parle alors de convection forcée.

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II.3 Rayonnement

Ce processus de transmission d’énergie s’effectue via l’émission de rayonnements de


la part d’un corps ou d’un objet en direction de son environnement. Ce transfert
s’effectue entre deux surfaces séparées par de l’air ou du vide sans déplacement de
molécules. Le cas le plus concret est le rayonnement du soleil à la surface de la terre.

III. Qu’est –ce qu’une isolation écologique ?

Tout isolant installé participe en principe à la préservation de l’environnement dans la


mesure où il permet des économies de chauffage, voire de climatisation en été, et
réduit donc le recours aux énergies non renouvelables.

Mais l’impact d’un isolant, comme celui des autres matériaux d’un bâtiment, ne se
réduit pas aux gains qu’il procure pendant son utilisation : c’est l’ensemble du cycle
de vie du matériau, de sa production à son élimination, qui doit être pris en compte.

L’isolation écologique est une isolation réalisée avec des matériaux sains, c’est-à-dire
dont la fabrication, le transport, la pose et la vie dans le bâtiment n’affecte que de
manière réduite l’environnement (rejet minime de gaz à effet de serre, de composés
organiques volatiles…). De plus, une isolation écologique doit être efficace, apporte
une inertie thermique au bâtiment et réduit ainsi les besoins en chauffage et en
climatisation.

IV. Quels caractéristiques pour un isolant thermique?

Ces trois modes de transfert de chaleur entrent en jeu dans la thermique du bâtiment.
La conduction thermique est en revanche prépondérante dans le transfert de
chaleur à travers une paroi. Trois paramètres permettent de caractériser un
matériau et une paroi isolante :

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IV.1 Conductivité thermique

Le principal paramètre permettant de caractériser la capacité d’un matériau à


transmettre la chaleur est la conductivité thermique (λ), en W/m.K. C’est une
caractéristique intrinsèque au matériau. Une faible conductivité thermique implique
une faible transmission de chaleur et donc une forte isolation thermique. Est dit
isolant un matériau qui possède une conductivité thermique inférieure à 0,065
W/m.K.

IV.2 Résistance thermique

Afin de quantifier la résistance au flux de chaleur pour une épaisseur de matériau


donnée, on utilise la résistance thermique (R), exprimée en m².K/W. Ce critère
mesure la performance d’un isolant pour une épaisseur donnée. La résistance
thermique est reliée à la conductivité thermique λ et l’épaisseur e par la relation : R =
e / λ. Plus cette résistance est importante, plus les pertes de chaleur à travers une
paroi seront faibles.

IV.3 Coefficient de transmission thermique d’une paroi

Pour mesurer la résistance au flux de chaleur d’une paroi, et donc d’une succession
de matériaux, il suffit d’ajouter la résistance thermique de chaque couche et on
obtient alors une résistance thermique totale. Le coefficient de transmission
thermique (U) correspond à l’inverse de cette résistance thermique totale. Il
représente la capacité d’une paroi à transmettre la chaleur. Une correction est
apportée pour prendre en compte les défauts d’un mur tels que des éléments de
fixation, défauts d’étanchéité à l’air, etc. Plus cette valeur est faible, plus le mur est
isolant.

Le coefficient de transmission thermique étant difficilement calculable, on


considère par approximation que la résistance thermique du mur correspond à la
somme de la résistance thermique des isolants. La réglementation thermique
actuelle conseille une valeur de résistance thermique de R = 5 m².K/W pour les parois
verticales en contact avec l’extérieur.

Ci-contre sont indiqués à titre d’exemple l’épaisseur de différents matériaux


pour obtenir une même valeur de résistance thermique (5 m².K/W).

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V. Critère de choix d’un isolant

Lors d’un choix de matériau d’isolation, il est intéressant, dans une démarche
d’éco-construction, de ne pas limiter ses critères de choix aux seules performances
thermiques du matériau. Le choix d’un isolant devrait se faire sur base des critères
suivants :

Propriétés thermiques : elles sont généralement décrites par des notions telles
que la conductibilité thermique (W/m.K). Petit à petit, on tend vers une
description intégrant les propriétés de masse des matériaux isolants. Par
exemple, on parle de plus en plus souvent de l’effusivité thermique (la racine
carrée du produit de la masse volumique, de la conductivité thermique et de la
chaleur spécifique du matériau). Elle représente la vitesse à laquelle la
température de surface d’un matériau varie, et donc sa capacité à accumuler et
restituer de la chaleur (inertie thermique). Utilisée en combinaison avec la
conductibilité thermique, cette grandeur est intéressante lorsque l’on
évoque les isolants massifs.
Propriétés techniques : le comportement au feu, la perméabilité à la vapeur
d’eau, le comportement à l’humidité, le type de mise en œuvre, la
stabilité dans le temps, l’isolation acoustique, etc.
Propriétés environnementales : impact énergétique de la production, du
transport, risques pour la santé, maintenance, traitement en fin de vie
(recyclage) etc. Ces propriétés sont identifiables par des données centralisées
tels que les écobilans. Ces derniers mettent en avant les résultats d’analyse
de différents impacts environnementaux relatifs aux produits de
construction. L’analyse des impacts est transversale, elle intègre
l’ensemble du cycle de vie des produits. Parmi les critères analysés nous
retrouvons : les émissions de gaz à effet de serre ; la production de gaz
acidifiants ; l’origine des ressources (renouvelable, non-renouvelable) ;
l’économie des ressources ; la production de déchets ; toxicité pour l’eau et les
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êtres humains… Dans cette fiche, nous faisons référence au classement du


NIBE. (NIBE -Nederlands Instituut voor Bouwbiologie en Ecologie)
Propriétés économiques : coût du matériau, de sa mise en œuvre et selon le cas
de sa maintenance, en rapport avec le type d’utilisation et les performances à
atteindre.

VI. Les matériaux isolants

Les matériaux capables de stocker la chaleur ne sont pas isolants, mais les
caractéristiques des matériaux peuvent être employées à bon escient. Les matériaux et
les matières isolants ont la capacité physique d’arrêter, d’interrompre ou d’inhiber la
diffusion de la chaleur et du froid. L’inertie est une qualité en matière de chauffage et
de rafraichissement.

Trois conditions doivent être impérativement réunies pour constituer un excellent


matériau de construction :

✓ Ne pas être trop isolant pour que la chaleur puisse pénétrer dans le matériau.
✓ Avoir une bonne capacité à accumuler la chaleur.
✓ Avoir une densité élevée pour stocker la chaleur dans un minimum
d’épaisseur.

VI.1 Matériaux isolants synthétique

VI.1.1 Polystyrène expansé

Ces isolants sont produits par l’industrie du pétrole, le plus souvent à partir d’un ou de
plusieurs dérivés du processus de raffinage. Issu du naphta, le polystyrène expansé est
obtenu par polymérisation des billes de styrène qui en sont issues avec de l’eau et du
gaz pentane.

Vu son déplorable bilan environnemental, l’utilisation du polystyrène n’est pas


compatible avec une approche écologique de la construction.

Il se conditionne sous forme de billes pour l’insufflation, dans les bétons et enduits
Légers ou éléments de maçonnerie allégés. Le domaine d’emploi le plus fréquent
est les panneaux avec une plaque de plâtre comme doublage intérieur ou comme
poutrelles/hourdis.
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Il existe aussi un PSE graphité de couleur grise et de λ = 0.032 W/m.°C utilisé pour
l’isolation par l’extérieur, sa mise en œuvre doit être de la sorte à le protéger
des ultraviolets.

✓ Propriétés physiques du matériau

La conductivité thermique peut varier de 0.028 à 0.038 W/m.°C

La densité du matériau varie de 10 à 30 kg/m3

La chaleur spécifique du matériau est de 1450 J/kg.°C

Le coefficient de diffusion à la vapeur varie entre 20 et 100

✓ Avantages
• Matériau non altérable en présence d’eau ;
• Matériau peut perspirant, non hygroscopique, non capillaire ;
• Très bonne durabilité, stabilité dimensionnelle et résistance à la compression ;
• Utilisable noyé sous chape liquide ou en parties enterrés ;
• Mise en œuvre aisée et maitrisée ;
• Très bon isolant thermique.
✓ Inconvénients
• Bilan carbone très mauvais et énergie grise élevée ;
• Dégagement de pentane (pollution de l’ozone) ;
• Matière première limitée pétrole ;
• Difficilement recyclable ;
• Mauvaise performance phonique ;
• Facilement dégradable par les rongeurs ;
• Sensible au feu, dégagement de gaz toxique en cas de coupe à chaud et risque
grave en cas d’incendie.

VI.1.2 Polystyrène extrudé

Ces isolants sont produits par l’industrie du pétrole, le plus souvent à partir
d’un ou de plusieurs dérivés du processus de raffinage.

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Issu du naphta, le polystyrène extrudé est obtenu après polymérisation du


styrène par extrusion sous pression d’une pâte de fusion grâce à un gaz lourd.

Vu son déplorable bilan environnemental, l’utilisation du polystyrène n’est pas


compatible avec une approche écologique de la construction.

La résistance mécanique du polystyrène extrudé destine ce matériau à des


utilisations techniques comme l’isolation enterrée, sous forte charge, sous dalle ou en
toiture terrasse.

✓ Propriétés physiques du matériau

La conductivité thermique peut varier de 0.029 à 0.035 W/m.°C

La densité du matériau varie de 25 à 45 kg/m3

La chaleur spécifique du matériau varie de 1300 à 1500 J/kg.°C

Le coefficient de diffusion à la vapeur d’eau varie entre 80 et 200

✓ Avantages
• Matériau non altérable en présence d’eau ;
• Matériau peut perspirant, non hygroscopique, non capillaire ;
• Très bonne durabilité, stabilité dimensionnelle et résistance à la compression ;
• Utilisable noyé sous chape liquide ou en parties enterrés ;
✓ Inconvénients
• Bilan carbone très mauvais et énergie grise élevée ;
• Dégagement de pentane (pollution de l’ozone) ;
• Matière première limitée pétrole ;
• Difficilement recyclable ;
• Mauvaise performance phonique ;
• Facilement dégradable par les rongeurs ;
• Sensible au feu, dégagement de gaz toxique en cas de coupe à chaud et risque
grave en cas d’incendie.

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VI.1.3 Polyuréthane

Les mousses de polyuréthanes sont obtenues par catalyse et expansion à partir d’un
mélange d’isocyanate, de polyol, et d’un gaz expanseur (CO2) avec ajout de
stabilisant et d’ignifugeants.

On obtient des mousses dures à cellules fermées, peu compressibles et très bon
pouvoir isolant.

Vu son déplorable bilan environnemental, l’utilisation du polyuréthane n’est pas


compatible avec une approche écologique de la construction.

Le polyuréthane est souvent employé pour la réalisation des coques isolantes des
ballons d’eau chaude sanitaire. On trouve également des bombes aérosols pour
réaliser des calfeutrements et des flocages par machines.

✓ Propriétés physiques du matériau

La conductivité thermique peut varier de 0.024 à 0.03 W/m.°C

La densité du matériau varie de 25 à 50 kg/m3

La chaleur spécifique du matériau varie de 1300 à 1500 J/kg.°C

Le coefficient de diffusion à la vapeur d’eau varie entre 30 et 200

VI.1.4 Aérogels

Mis au point en 1931 par un chimiste Américain, le procédé de fabrication à


été développé par la NASA pour l’isolation des satellites. Il consiste à extraire l’eau
d’un gel de silice et à la remplacer par de l’air.

Il est Composé d’air à 99.8% contenu dans de minuscules alvéoles de verre de


l’ordre de 2 nanomètres qui empêche tout mouvement des molécules d’azote et
d’oxygène de l’air.

Il se présente sous la forme de matelas de textile mince commercialisé en


rouleau de 5 à 10mm d’épaisseur et sont idéaux pour la rénovation.

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Ils peuvent se fixer verticalement par vissage sur panneau OSB, sur dalle existante, en
traitement des ponts thermiques des huisseries et présentés en vrac, ils peuvent
servir en remplissage de petites cavités.

✓ Propriétés physiques du matériau

La conductivité thermique peut varier de 0.011 à 0.013 W/m.°C

La densité du matériau varie de 60 à 80kg/m3

La chaleur spécifique du matériau varie de 1300 à 1500 J/kg.°C

Le coefficient de diffusion à la vapeur d’eau varie entre 80 et 200

VI.2 Matériaux isolants minéraux

VI.2.1 Perlite expansée

La perlite expansée est fabriquée à partir d’une roche volcanique siliceuse de la


famille des rhyolites perlitiques. Chauffée à 1200°C, l’eau est liée chimiquement
au minerai est libérée et cette vapeur d’eau expansé la matière jusqu'à 15 fois son
volume initial.

Se présente sous la forme de granules en vrac de 2 à 8 mm pour ravoirage à


sec, pour remplissage de cavités «étroites entre parois, pour bétons allégés,
mortier et enduits isolants.

Elle peut également se présenter en panneaux ou éléments de construction


préfabriqués avec liant à base de bitume ou fibres de verre pour toiture terrasse.

✓ Propriétés physiques du matériau

La conductivité thermique peut varier de 0.065 à 0.095 W/m.°C

La densité du matériau varie de 70 à 240kg/m3

La chaleur spécifique du matériau varie de 900 à 1000 J/kg.°C

Le coefficient de diffusion à la vapeur d’eau varie entre 1 et 5

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VI.2.2 Vermiculite

La vermiculite est issue d’une roche proche du mica, le silicate de magnésie,


présentant la propriété de s’expansé et de s’exfolier sous l’effet de la chaleur et de
la vapeur d’eau (900 à 1000°C), qui augmentent considérablement son volume (on
parle de vermiculite exfoliée).

Elle se présente sous forme de granules de dimensions diverses pour ravoirage à


sec, pour remplissage de cavités entre paroi, pour la réalisation de béton allégés et
d’enduits isolants ainsi qu’en garnissage coupe feu pour porte et cheminées…

✓ Propriétés physique du matériau

La conductivité thermique peut varier de 0.046 à 0.080 W/m.°C

La densité du matériau varie de 60 à 160kg/m3

La chaleur spécifique du matériau varie de 800 à 1000 J/kg.°C

Le coefficient de diffusion à la vapeur d’eau varie entre 3 et 4

VI.2.3 Laine minérale

Les laines de verre et de roche sont les isolants conventionnels les plus utilisés dans le
bâtiment.

La laine de roche est obtenue à partir de la fusion de roche volcanique


(basalte) de fondant et de coke industrielle. Une pâte est alors obtenue, fibrée et
encollée par des liants chimique (résine phénoliques) avant d’être stabilisé par
chauffage en étuve.

La laine de verre est obtenue par un procédé industriel similaire, mais à partir
de la fusion de sable siliceux et /ou de verre recyclé.

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✓ Propriétés physiques du matériau

VI.3 Matériaux isolants végétaux

VI.3.1 Lin

Les produits d’isolation issus du lin sont fabriqués à partir des fibres courtes de
la plante, qui ne sont pas utilisées dans l’industrie du textile.

La culture du Lin est principalement issue du nord de la France et notamment


en Normandie et représente une valorisation économique pour les agriculteurs.

Les produits finaux texturés peuvent se présenter sous différentes formes : en


vrac, en rouleaux, en panneau semi-rigide ou rigide pour les cloisons, en feutre
comme isolant acoustique, ou en paillette pour le béton de Lin.

✓ Propriétés physiques du matériau

La conductivité thermique peut varier de 0.037 à 0.040 W/m.°C

La densité du matériau varie de 20 à 25kg/m3

La chaleur spécifique du matériau varie de 1300 à 1700 J/kg.°C

Le coefficient de diffusion à la vapeur d’eau varie entre 1 et 2

VI.3.2 Chènevotte

La chènevotte ou « anas de chanvre » à été longtemps considérée comme un sous


produit des industries du textile et de la papeterie.

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Traditionnellement affectée à la litière animale pour ses capacités absorbante ou


à la jardinerie pour sa difficile putrescibilité, la chènevotte est utilisée comme
isolant en vrac ou granulat pour béton allégés depuis les années 1990.

Elle peut être utilisée sèche ou en conglomérats humide pour le remplissage de


caisson ou pour l’isolation des combles. Elle peut également être utilisée dans la
préparation d’enduit isolant de finition.

✓ Propriétés physiques du matériau

La conductivité thermique peut varier de 0.048 à 0.060 W/m.°C

La densité du matériau varie de 90 à 115kg/m3

La chaleur spécifique du matériau est de 1950 J/kg.°C

Le coefficient de diffusion à la vapeur d’eau varie entre 1 et 2

VI.3.3 Chanvre

Le chanvre « cannabis sativa », plante annuelle cultivée chez nous nous depuis
les celtes donne deux types de fibres : longue pour les tissus, cordage, papeterie
et les isolants en panneaux et rouleaux et courte pour la chènevotte.

Les panneaux ou rouleaux d’isolant texturés sont destinés a l’isolation rapportée


entre ossatures et sont éventuellement en composition avec d’autres matières :
chanvre/lin ou chanvre/coton…

Il existe également des panneaux de feutre pour sous couche phonique.

✓ Propriétés physiques du matériau

La conductivité thermique peut varier de 0.039 à 0.046 W/m.°C

La densité du matériau varie de 25 à 40kg/m3

La chaleur spécifique du matériau varie de 1300 à 1800 J/kg.°C

Le coefficient de diffusion à la vapeur d’eau varie entre 1 et 2

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VI.3.4 Liège expansé

Le produit fini est obtenu par la transformation de l’écorce du chêne liège par un
traitement thermique qui consiste à dilater et à agglomérer ses granulés, ce qui en
fait un matériau les plus denses en microbulles d’air isolantes.

Il existe également du liège blanc issu du recyclage de l’industrie des bouchons


nécessitant l’adjonction d’une colle à base de polyuréthane.

On le trouve sous divers conditionnements : en vrac pour l’isolation en


remplissage de caisson ou insufflation, en granulés pour béton isolant allégés ou
en panneaux sous dalles, chapes, murs et sous toiture.

✓ Propriétés physiques du matériau

La conductivité thermique peut varier de 0.032 à 0.045 W/m.°C

La densité du matériau varie de 100 à 130kg/m3

La chaleur spécifique du matériau varie de 1560 à 2000 J/kg.°C

Le coefficient de diffusion à la vapeur d’eau varie entre 5 et 10

VI.3.5 Fibres de bois

Les fibres de bois sont obtenues par défibrage de chutes de bois résineux. Elles
peuvent être utilisées en vrac ou transformées sous forme de panneaux. Pour ce
faire une pate épaisse est formée par adjonction d’eau et d’adjuvants.

Un autre procédé consiste à chauffer à haute température sans l’ajout d’adjuvant, la


lignine du bois étant le principal agglomérant.

Les fibres sont traitées avec du sulfate d’ammonium ou du sel de bore.

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✓ Propriétés physiques du matériau

VII. Ponts thermique

VII.1 Un pont thermique, c’est quoi ?

Une maison a beau être bien isolée, elle n’est pas hermétique pour autant ! La chaleur
de l’intérieur s’échappe de plusieurs manières : par les surfaces planes (murs, vitres,
toitures, ce sont des "déperditions surfaciques"), au niveau des jointures entre deux
parois (murs, planchers, etc., et l’on parle alors de "déperditions linéiques"), et, enfin,
par l’air renouvelé naturellement, par la fenêtre ou le conduit de la cheminée.

VII.2 Types de pont thermique

Les ponts thermiques sont une interruption ou un affaiblissement localisé de


l’isolation de l’enveloppe*. On les classe en trois catégories :

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Intégrés, ils font partie intégrante d’une surface (ex. les chevrons d’une toiture
isolée en rampants, les rails et montants d’une ossature de plaques de plâtre)

Ponctuels, ce sont des traversées localisées de l’isolation (ex. : cheville de


fixation de l’isolation extérieure)

Linéiques, ils correspondent aux jonctions entre parois (mur extérieur et


plancher, mur extérieur et mur de refend, entourages des menuiseries, angle rentrant
ou sortant, etc.) Ce sont généralement les plus importants.

VII.3 Pourquoi parle-t-on des ponts thermiques

On entend parler des ponts thermiques depuis la réglementation thermique (RT) de


2005. Avant, les maisons étaient plutôt mal isolées. Les déperditions se faisaient donc
essentiellement par les murs, mais depuis 2005, l’isolation a été fortement renforcée.
Les déperditions surfaciques sont devenues anecdotiques, et la part des déperditions
linéiques a donc augmenté. Dans une maison non isolée, les déperditions de chaleur
se font en grande majorité par le toit (25 à 30% des déperditions) et les murs (20 à
25%). Mais depuis la mise en application de la RT 2005, qui impose des isolations
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renforcées au niveau de la structure de la maison et des ouvertures, cette part a baissé


à environ 10 et 15% respectivement.

La RT 2012, quant à elle, s’attaque aux ouvertures et aux ponts thermiques, derniers
bastions des déperditions thermiques. Chaque matériau présente un coefficient de
déperdition linéique précis.

Avec la RT 2012, les exigences en matière d’efficacité du bâti augmentent


indépendamment de la consommation d’énergie du ménage, le bâtiment devra être
énergétiquement performant, c’est-à-dire bien isolé, raisonnablement chauffé et
correctement ventilé. La chasse aux ponts thermiques est donc officiellement lancée.

VII.4 Où trouve-t-on les ponts thermiques ?

Il y a des ponts thermiques dans toutes les constructions, qu’elles soient neuves ou
existantes, énergiquement performantes ou non. Ces déperditions sont évidemment
plus ou moins importantes, selon la qualité des matériaux et de la mise en œuvre de
l’isolation.

La plupart des ponts thermiques sont soit linéaires (à la jonction entre deux parois),
soit ponctuels (à la jonction entre trois parois). "Les jonctions entre deux matériaux de
résistance thermique ou de conductivité thermique différentes créent un pont
thermique" précise l’Ademe.

On observe donc des "déperditions linéiques" au coin et au pied des murs, autour et au
niveau des appuis des fenêtres, au bas de la toiture, etc. Quand deux parois forment un
angle rentrant, le pont thermique est plus difficile à rompre, car le froid s’accumule
dans le coin.

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✓ Déperditions liées à l’isolation

D’autres déperditions sont dites structurelles, c’est-à-dire liées à la mise en place de la


paroi et de l’isolant. Certains matériaux, comme le métal, sont en effet conducteurs,
ils favorisent le transfert de la chaleur et du froid de part et d’autre des parois. Dans
une maison maçonnée ou à ossature acier, par exemple, l’isolant est installé entre des
rails en métal. La plaque de plâtre, fixée directement sur les rails, sera donc en contact
avec le froid conduit par le métal. Pour détecter les "fuites", les bureaux d’études
thermiques utilisent des caméras à infrarouges. Braquées sur la façade du bâtiment,
elles mesurent les ondes de chaleur émises par chaque point de la construction, et en
déterminent donc la température. On voit alors nettement l’origine des déperditions
thermiques, et l’emplacement précis des ponts thermiques.

VII.5 Comment limiter les ponts thermiques ?

On ne peut pas vraiment éliminer les ponts thermiques, mais on travaille à les réduire.
En construction neuve, il convient d’éviter au maximum les ruptures dans la
continuité de l’isolant, en particulier au niveau de certaines zones qui sont
particulièrement sujettes aux ponts thermiques, comme la jonction entre le mur
extérieur et le plancher bas le plancher bas.

Les industriels ont également développé des équipements spéciaux pour rompre au
maximum les ponts thermiques liés aux matériaux conducteurs. Il s’agit de rupteurs,
en polystyrène, qui s’installent, par exemple, au bout des hourdis des poutrelles, dans
le cas d’un plancher intermédiaire dans une maison à étage. Il existe également des
accroches en plastique, destinées aux rails en métal des ossatures.

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VII.6 Pourquoi traiter les ponts thermiques ?

Ne pas prendre en compte systématiquement ces points faibles conduit à des


rénovations peu satisfaisantes :

✓ Objectifs de consommations non atteints


✓ Niveau de confort décevant
✓ Zones froides sur lesquelles l'humidité de l'air peut se condenser : risques
de moisissures ; pourrissement des bois ou oxydation de pièces métalliques…
✓ Difficultés dans le traitement de l’étanchéité à l’air.

L'idéal est bien sûr de traiter l'ensemble des ponts thermiques. Dans la réalité, ce n'est
pas toujours techniquement possible, ni économiquement envisageable (perte de
surface intérieure, contraintes liées aux passages de réseaux, aux ouvertures, etc…)
Il faut donc repérer toutes les zones critiques, user de pragmatisme et traiter toutes
celles qui peuvent l'être.

Dans une rénovation thermique visant un niveau BBC, ne pas traiter les ponts
thermiques, rendrait peu perceptible l’efficacité de l'isolation mise en œuvre.

Plus un bâtiment est isolé et plus les ponts thermiques non traités prennent une part
prépondérante (voir graphique ci-contre).

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VII.7 Ponts thermiques et risques de condensation

Le phénomène de condensation se produit sur les points froids, il favorise la


prolifération des moisissures et les risques de dégradation du bâti. Dans un
logement correctement ventilé, l’humidité relative devrait se situer autour de 50
%. Pour éviter les condensations, aucune surface intérieure ne doit être à une
température inférieure à 12°C (qui correspond au point de rosée* pour ce niveau
d'hygrométrie). Dans une salle de bain, l’humidité étant supérieure, c’est une
température minimum de 16°C qui doit être visée. Les chambres à coucher et les
cuisines peuvent aussi présenter des niveaux d’humidité relative assez
importants. Pour éviter que la température des parois ne soit donc trop basse,
les ponts thermiques doivent donc être fortement atténués.

VII.8 Contexte de réhabilitation et choix des solutions

L'impact des ponts thermiques dans les déperditions totales du bâtiment dépend de
plusieurs facteurs :

✓ La forme du bâtiment : les angles sortants et rentrants constituent des ponts


thermiques ; un bâtiment de forme simple possède moins de ponts thermiques
linéiques qu’un bâtiment plus complexe.
✓ Le nombre de niveaux : chaque plancher intermédiaire peut constituer un pont
thermique.
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✓ La technique constructive : un bâtiment comportant des dalles de béton ou une


charpente métallique présente des ponts thermiques plus importants que des
planchers en ossature bois.
✓ La mise en œuvre de l’éventuelle isolation existante. Une isolation
traversée par des éléments porteurs (solives, poutres, chevrons, rails
métalliques, etc.) voit sa performance fortement dégradée en fonction de
l’épaisseur et du matériau des éléments traversants.

VIII. Isolation thermique du bâtiment

L’isolation thermique des bâtiments est la première étape du processus d’amélioration


de la performance énergétique de votre patrimoine bâti.

L’isolation des murs et de la toiture pourrait accentuer une sensation de paroi froide
au niveau des anciennes fenêtres et peut être même engendrer des problèmes de
condensation et d’humidité dans les locaux.

Le changement des menuiseries rendra les bâtiments beaucoup plus étanches à l’air :
il faudra donc obligatoirement travailler sur la ventilation des locaux.

VIII.1 Isolation par l’intérieur

Ce système permet de rattraper les défauts de planéité du mur. Un isolant souple est
posé dans une ossature bois ou métallique fixée au mur et formant des caissons. Un
isolant en vrac peut également être insufflé dans l’ossature. Les éléments de structure
diminuent le pouvoir isolant du complexe. Pour limiter cet effet, une plaque d’isolant
rigide peut être posée sur les structures avant le pare-vapeur éventuel et la finition.

Matériaux

Les matériaux utilisés le plus couramment sont les rouleaux de laine minérale (MW)
ou végétale, ou les isolants projetés comme la cellulose (CEL). Pour ce système, les
fabricants proposent souvent des profilés métalliques à la place des lattes en bois.

Mise en œuvre

La mise en œuvre doit être soignée. Il faut veiller à ce que les interruptions de
l’isolant au droit de la structure soient limitées. La membrane pour réguler la vapeur
doit être parfaitement continue.
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1.Mur existant.
2.Ossature.
3.Isolant thermique souple ou en
vrac.
4.Pare- ou freine-vapeur.
5.Finition intérieure.

VIII.1.2 Panneaux isolants collés

Ce système est généralement le plus simple à mettre en œuvre, mais la surface


intérieure du mur doit être relativement plane : les défauts de planéité ne peuvent pas
dépasser 15 mm sur une règle de 2 m.

Matériaux

On rencontre souvent le polystyrène expansé (EPS) ou extrudé (XPS), le polyuréthane


(PUR) ou les panneaux en fibres de bois. Des panneaux sandwich avec isolant,
membrane et finition sont proposés sur le marché (la continuité entre les éléments doit
alors être soignée). Des blocs ou des panneaux isolants en silicate de calcium collés
entre eux et au support peuvent aussi être utilisés.

Mise en œuvre

La mise en œuvre doit être très soignée de façon à ce que les différents panneaux
soient parfaitement jointifs et que les liaisons avec les autres parois soient aussi
correctement réalisées. Les panneaux isolants peuvent être recouverts de plaques de
finition ou d’un enduit (lequel peut être renforcé d’une trame).

1.Mur existant.
2.Isolation rigide collée.
3.Pare- ou freine-vapeur.
4.Panneaux de finition.

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VIII.1.3 Isolation projetée

Certains isolants peuvent être directement projetés sur le mur existant en brique. Les
irrégularités du mur ne posent alors plus de problèmes.

Matériaux

L’isolant utilisé le plus couramment est la mousse de polyuréthane (PUR) projetée


recouverte d’un enduit (qui rend les panneaux jointifs). Ces propriétés sont alors
proches du cas des panneaux de XPS simulés dans l’outil ISOLIN. D’autres options
existent : les mélanges chaux-chanvre (LHM), les enduits isolants à base de billes de
polystyrène expansé (EPS) ou de vermiculite...

Mise en œuvre

La mousse de polyuréthane est projetée par couches successives, jusqu’à l’épaisseur


souhaitée et sèche en quelques minutes. La mise en œuvre des mélanges chaux-
chanvre est plus délicate et plus longue et demande des temps de séchage beaucoup
plus importants. Selon leur dosage en liant (à base de chaux aérienne), les mélanges
chaux-chanvre peuvent être soit projetés directement sur le support (manuellement ou
mécaniquement), soit coffrés contre le support le temps de la mise en œuvre. La
finition est généralement réalisée à l’aide d’un enduit à la chaux dont il faut assurer la
parfaite continuité.

1.Mur existant.
2.Isolant projeté.
3.Finition intérieure

VIII.2 Isolation par l’extérieur

VIII.2.1 Système à structure

Cette technique peut être déclinée en de nombreuses variantes et de nombreux


matériaux peuvent être utilisés mais on retrouvera toujours :

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Une structure en bois massif, bois composite ou dérivés ou encore métal. La


structure est uniquement fixée à la façade existante ou supportée en bas de mur. Elle
peut aussi être fermée pour former des caissons dans lesquels l’isolation peut être
insufflée.

Un isolant thermique remplissant l’intervalle de l’ossature. On peut trouver une


isolation en laine végétale ou minérale, en cellulose, en panneaux dérivés du bois ou
des produits pétroliers, etc.

Une finition extérieure fixée sur la structure. Cette finition peut être constituée d’un
panneau enduit minéral ou synthétique ou d’un bardage en bois, métallique ou en
plastique.

Une membrane d’étanchéité à l’air peut être intégrée au système.

Cette technique permet de conserver l’indépendance des éléments, grâce à leur


assemblage mécanique, et donc la possibilité de les désassembler complètement ou
partiellement en fin de vie.

L’ensemble peut également être constitué d’éléments préfabriqués.

1.Mur plein existant. 6.Structure, verticale ou horizontale, support de la finition.


2.Ancrages. 7.Panneaux, support de l'enduit.
3.Isolant thermique. 8.Enduit.
4.Ossature.
9.Lattage, fixé transversalement à la structure.
5.Lame d'air, ventilée ou non.
10.Bardage.

VIII.2.2 Panneaux isolants collés

Ce système est le plus courant. Il est constitué :

D’un mortier de collage et/ou de fixation mécanique. Le collage des panneaux isolant
rend très difficile tout tri et recyclage des éléments en fin de vie. Les fixations
mécaniques, même si elles constituent des faiblesses thermiques, sont préférables.

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Pour un support ancien recouvert de peinture ou d'un enduit, il y a lieu de vérifier leur
bonne adhérence à la maçonnerie et leur comptabilité avec le produit de collage de
l'isolant. Toute partie qui ne serait pas stable doit être décapée. Si la surface de
l'enduit est irrégulière, celle-ci doit être ragréée. La surface doit être propre,
dépoussiérée (brossage) et sèche.

De panneaux d’isolant : le polystyrène expansé et de panneaux semi-rigides de laine


minérale sont les isolants les plus fréquemment mis en œuvre. Les panneaux de fibre
de bois et de liège sont des alternatives plus écologiques, le verre cellulaire est utilisé
pour son comportement au feu et sa perméabilité à la vapeur d’eau, le polystyrène
extrudé (XPS), la mousse polyuréthane (PUR), la mousse phénolique (PF), très
performants thermiquement, peuvent également être utilisés.

D'un enduit de finition armé d'un treillis synthétique ou métallique.

1.Mur plein existant.


2.Mortier de collage de l'isolant.
3.Panneau d'isolation.
4.Armature synthétique ou métallique + sous-
couche de l'enduit.
5.Enduit de finition.

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