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I. Introduction
I.1 Pourquoi isoler ?
Pertes de chaleur
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M2, Physique énergétique et énergie renouvelables Energétique du bâtiment
Ponts thermique
Parois froides
Condensation
La vapeur d’eau contenue dans l’air ou dans une paroi se
condense à partir d’une certaine température pour un taux
d’humidité donné. Si le taux d’humidité d’une pièce à 25°C est
de 50% et que la température de la paroi est à 14°C, alors
l’humidité va se condenser en surface sur le mur. Cette
condensation va alors dégrader les matériaux de la paroi et
provoquer des dangers sanitaires tels que moisissures et
problèmes d’humidité. Si la paroi avait été à 20°C, il n’y aurait
pas eu d’apparition de condensation.
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II.1 Conduction
C’est un mode de transfert thermique qui s’effectue par une simple interaction de
molécules sans déplacement de matière. En présence d’une forte température, les
molécules présentes dans la zone la plus chaude vibrent et se heurtent vivement entre
elles. Elles transmettent alors leur énergie aux molécules voisines qui à leur tour
retransmettent cette énergie ; la chaleur est transmise.
II.2 Convection
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II.3 Rayonnement
Mais l’impact d’un isolant, comme celui des autres matériaux d’un bâtiment, ne se
réduit pas aux gains qu’il procure pendant son utilisation : c’est l’ensemble du cycle
de vie du matériau, de sa production à son élimination, qui doit être pris en compte.
L’isolation écologique est une isolation réalisée avec des matériaux sains, c’est-à-dire
dont la fabrication, le transport, la pose et la vie dans le bâtiment n’affecte que de
manière réduite l’environnement (rejet minime de gaz à effet de serre, de composés
organiques volatiles…). De plus, une isolation écologique doit être efficace, apporte
une inertie thermique au bâtiment et réduit ainsi les besoins en chauffage et en
climatisation.
Ces trois modes de transfert de chaleur entrent en jeu dans la thermique du bâtiment.
La conduction thermique est en revanche prépondérante dans le transfert de
chaleur à travers une paroi. Trois paramètres permettent de caractériser un
matériau et une paroi isolante :
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Pour mesurer la résistance au flux de chaleur d’une paroi, et donc d’une succession
de matériaux, il suffit d’ajouter la résistance thermique de chaque couche et on
obtient alors une résistance thermique totale. Le coefficient de transmission
thermique (U) correspond à l’inverse de cette résistance thermique totale. Il
représente la capacité d’une paroi à transmettre la chaleur. Une correction est
apportée pour prendre en compte les défauts d’un mur tels que des éléments de
fixation, défauts d’étanchéité à l’air, etc. Plus cette valeur est faible, plus le mur est
isolant.
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Lors d’un choix de matériau d’isolation, il est intéressant, dans une démarche
d’éco-construction, de ne pas limiter ses critères de choix aux seules performances
thermiques du matériau. Le choix d’un isolant devrait se faire sur base des critères
suivants :
Propriétés thermiques : elles sont généralement décrites par des notions telles
que la conductibilité thermique (W/m.K). Petit à petit, on tend vers une
description intégrant les propriétés de masse des matériaux isolants. Par
exemple, on parle de plus en plus souvent de l’effusivité thermique (la racine
carrée du produit de la masse volumique, de la conductivité thermique et de la
chaleur spécifique du matériau). Elle représente la vitesse à laquelle la
température de surface d’un matériau varie, et donc sa capacité à accumuler et
restituer de la chaleur (inertie thermique). Utilisée en combinaison avec la
conductibilité thermique, cette grandeur est intéressante lorsque l’on
évoque les isolants massifs.
Propriétés techniques : le comportement au feu, la perméabilité à la vapeur
d’eau, le comportement à l’humidité, le type de mise en œuvre, la
stabilité dans le temps, l’isolation acoustique, etc.
Propriétés environnementales : impact énergétique de la production, du
transport, risques pour la santé, maintenance, traitement en fin de vie
(recyclage) etc. Ces propriétés sont identifiables par des données centralisées
tels que les écobilans. Ces derniers mettent en avant les résultats d’analyse
de différents impacts environnementaux relatifs aux produits de
construction. L’analyse des impacts est transversale, elle intègre
l’ensemble du cycle de vie des produits. Parmi les critères analysés nous
retrouvons : les émissions de gaz à effet de serre ; la production de gaz
acidifiants ; l’origine des ressources (renouvelable, non-renouvelable) ;
l’économie des ressources ; la production de déchets ; toxicité pour l’eau et les
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Les matériaux capables de stocker la chaleur ne sont pas isolants, mais les
caractéristiques des matériaux peuvent être employées à bon escient. Les matériaux et
les matières isolants ont la capacité physique d’arrêter, d’interrompre ou d’inhiber la
diffusion de la chaleur et du froid. L’inertie est une qualité en matière de chauffage et
de rafraichissement.
✓ Ne pas être trop isolant pour que la chaleur puisse pénétrer dans le matériau.
✓ Avoir une bonne capacité à accumuler la chaleur.
✓ Avoir une densité élevée pour stocker la chaleur dans un minimum
d’épaisseur.
Ces isolants sont produits par l’industrie du pétrole, le plus souvent à partir d’un ou de
plusieurs dérivés du processus de raffinage. Issu du naphta, le polystyrène expansé est
obtenu par polymérisation des billes de styrène qui en sont issues avec de l’eau et du
gaz pentane.
Il se conditionne sous forme de billes pour l’insufflation, dans les bétons et enduits
Légers ou éléments de maçonnerie allégés. Le domaine d’emploi le plus fréquent
est les panneaux avec une plaque de plâtre comme doublage intérieur ou comme
poutrelles/hourdis.
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Il existe aussi un PSE graphité de couleur grise et de λ = 0.032 W/m.°C utilisé pour
l’isolation par l’extérieur, sa mise en œuvre doit être de la sorte à le protéger
des ultraviolets.
✓ Avantages
• Matériau non altérable en présence d’eau ;
• Matériau peut perspirant, non hygroscopique, non capillaire ;
• Très bonne durabilité, stabilité dimensionnelle et résistance à la compression ;
• Utilisable noyé sous chape liquide ou en parties enterrés ;
• Mise en œuvre aisée et maitrisée ;
• Très bon isolant thermique.
✓ Inconvénients
• Bilan carbone très mauvais et énergie grise élevée ;
• Dégagement de pentane (pollution de l’ozone) ;
• Matière première limitée pétrole ;
• Difficilement recyclable ;
• Mauvaise performance phonique ;
• Facilement dégradable par les rongeurs ;
• Sensible au feu, dégagement de gaz toxique en cas de coupe à chaud et risque
grave en cas d’incendie.
Ces isolants sont produits par l’industrie du pétrole, le plus souvent à partir
d’un ou de plusieurs dérivés du processus de raffinage.
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✓ Avantages
• Matériau non altérable en présence d’eau ;
• Matériau peut perspirant, non hygroscopique, non capillaire ;
• Très bonne durabilité, stabilité dimensionnelle et résistance à la compression ;
• Utilisable noyé sous chape liquide ou en parties enterrés ;
✓ Inconvénients
• Bilan carbone très mauvais et énergie grise élevée ;
• Dégagement de pentane (pollution de l’ozone) ;
• Matière première limitée pétrole ;
• Difficilement recyclable ;
• Mauvaise performance phonique ;
• Facilement dégradable par les rongeurs ;
• Sensible au feu, dégagement de gaz toxique en cas de coupe à chaud et risque
grave en cas d’incendie.
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VI.1.3 Polyuréthane
Les mousses de polyuréthanes sont obtenues par catalyse et expansion à partir d’un
mélange d’isocyanate, de polyol, et d’un gaz expanseur (CO2) avec ajout de
stabilisant et d’ignifugeants.
On obtient des mousses dures à cellules fermées, peu compressibles et très bon
pouvoir isolant.
Le polyuréthane est souvent employé pour la réalisation des coques isolantes des
ballons d’eau chaude sanitaire. On trouve également des bombes aérosols pour
réaliser des calfeutrements et des flocages par machines.
VI.1.4 Aérogels
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Ils peuvent se fixer verticalement par vissage sur panneau OSB, sur dalle existante, en
traitement des ponts thermiques des huisseries et présentés en vrac, ils peuvent
servir en remplissage de petites cavités.
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VI.2.2 Vermiculite
Les laines de verre et de roche sont les isolants conventionnels les plus utilisés dans le
bâtiment.
La laine de verre est obtenue par un procédé industriel similaire, mais à partir
de la fusion de sable siliceux et /ou de verre recyclé.
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VI.3.1 Lin
Les produits d’isolation issus du lin sont fabriqués à partir des fibres courtes de
la plante, qui ne sont pas utilisées dans l’industrie du textile.
VI.3.2 Chènevotte
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VI.3.3 Chanvre
Le chanvre « cannabis sativa », plante annuelle cultivée chez nous nous depuis
les celtes donne deux types de fibres : longue pour les tissus, cordage, papeterie
et les isolants en panneaux et rouleaux et courte pour la chènevotte.
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Le produit fini est obtenu par la transformation de l’écorce du chêne liège par un
traitement thermique qui consiste à dilater et à agglomérer ses granulés, ce qui en
fait un matériau les plus denses en microbulles d’air isolantes.
Les fibres de bois sont obtenues par défibrage de chutes de bois résineux. Elles
peuvent être utilisées en vrac ou transformées sous forme de panneaux. Pour ce
faire une pate épaisse est formée par adjonction d’eau et d’adjuvants.
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Une maison a beau être bien isolée, elle n’est pas hermétique pour autant ! La chaleur
de l’intérieur s’échappe de plusieurs manières : par les surfaces planes (murs, vitres,
toitures, ce sont des "déperditions surfaciques"), au niveau des jointures entre deux
parois (murs, planchers, etc., et l’on parle alors de "déperditions linéiques"), et, enfin,
par l’air renouvelé naturellement, par la fenêtre ou le conduit de la cheminée.
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Intégrés, ils font partie intégrante d’une surface (ex. les chevrons d’une toiture
isolée en rampants, les rails et montants d’une ossature de plaques de plâtre)
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La RT 2012, quant à elle, s’attaque aux ouvertures et aux ponts thermiques, derniers
bastions des déperditions thermiques. Chaque matériau présente un coefficient de
déperdition linéique précis.
Il y a des ponts thermiques dans toutes les constructions, qu’elles soient neuves ou
existantes, énergiquement performantes ou non. Ces déperditions sont évidemment
plus ou moins importantes, selon la qualité des matériaux et de la mise en œuvre de
l’isolation.
La plupart des ponts thermiques sont soit linéaires (à la jonction entre deux parois),
soit ponctuels (à la jonction entre trois parois). "Les jonctions entre deux matériaux de
résistance thermique ou de conductivité thermique différentes créent un pont
thermique" précise l’Ademe.
On observe donc des "déperditions linéiques" au coin et au pied des murs, autour et au
niveau des appuis des fenêtres, au bas de la toiture, etc. Quand deux parois forment un
angle rentrant, le pont thermique est plus difficile à rompre, car le froid s’accumule
dans le coin.
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On ne peut pas vraiment éliminer les ponts thermiques, mais on travaille à les réduire.
En construction neuve, il convient d’éviter au maximum les ruptures dans la
continuité de l’isolant, en particulier au niveau de certaines zones qui sont
particulièrement sujettes aux ponts thermiques, comme la jonction entre le mur
extérieur et le plancher bas le plancher bas.
Les industriels ont également développé des équipements spéciaux pour rompre au
maximum les ponts thermiques liés aux matériaux conducteurs. Il s’agit de rupteurs,
en polystyrène, qui s’installent, par exemple, au bout des hourdis des poutrelles, dans
le cas d’un plancher intermédiaire dans une maison à étage. Il existe également des
accroches en plastique, destinées aux rails en métal des ossatures.
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L'idéal est bien sûr de traiter l'ensemble des ponts thermiques. Dans la réalité, ce n'est
pas toujours techniquement possible, ni économiquement envisageable (perte de
surface intérieure, contraintes liées aux passages de réseaux, aux ouvertures, etc…)
Il faut donc repérer toutes les zones critiques, user de pragmatisme et traiter toutes
celles qui peuvent l'être.
Dans une rénovation thermique visant un niveau BBC, ne pas traiter les ponts
thermiques, rendrait peu perceptible l’efficacité de l'isolation mise en œuvre.
Plus un bâtiment est isolé et plus les ponts thermiques non traités prennent une part
prépondérante (voir graphique ci-contre).
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L'impact des ponts thermiques dans les déperditions totales du bâtiment dépend de
plusieurs facteurs :
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L’isolation des murs et de la toiture pourrait accentuer une sensation de paroi froide
au niveau des anciennes fenêtres et peut être même engendrer des problèmes de
condensation et d’humidité dans les locaux.
Le changement des menuiseries rendra les bâtiments beaucoup plus étanches à l’air :
il faudra donc obligatoirement travailler sur la ventilation des locaux.
Ce système permet de rattraper les défauts de planéité du mur. Un isolant souple est
posé dans une ossature bois ou métallique fixée au mur et formant des caissons. Un
isolant en vrac peut également être insufflé dans l’ossature. Les éléments de structure
diminuent le pouvoir isolant du complexe. Pour limiter cet effet, une plaque d’isolant
rigide peut être posée sur les structures avant le pare-vapeur éventuel et la finition.
Matériaux
Les matériaux utilisés le plus couramment sont les rouleaux de laine minérale (MW)
ou végétale, ou les isolants projetés comme la cellulose (CEL). Pour ce système, les
fabricants proposent souvent des profilés métalliques à la place des lattes en bois.
Mise en œuvre
La mise en œuvre doit être soignée. Il faut veiller à ce que les interruptions de
l’isolant au droit de la structure soient limitées. La membrane pour réguler la vapeur
doit être parfaitement continue.
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1.Mur existant.
2.Ossature.
3.Isolant thermique souple ou en
vrac.
4.Pare- ou freine-vapeur.
5.Finition intérieure.
Matériaux
Mise en œuvre
La mise en œuvre doit être très soignée de façon à ce que les différents panneaux
soient parfaitement jointifs et que les liaisons avec les autres parois soient aussi
correctement réalisées. Les panneaux isolants peuvent être recouverts de plaques de
finition ou d’un enduit (lequel peut être renforcé d’une trame).
1.Mur existant.
2.Isolation rigide collée.
3.Pare- ou freine-vapeur.
4.Panneaux de finition.
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Certains isolants peuvent être directement projetés sur le mur existant en brique. Les
irrégularités du mur ne posent alors plus de problèmes.
Matériaux
Mise en œuvre
1.Mur existant.
2.Isolant projeté.
3.Finition intérieure
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Une finition extérieure fixée sur la structure. Cette finition peut être constituée d’un
panneau enduit minéral ou synthétique ou d’un bardage en bois, métallique ou en
plastique.
D’un mortier de collage et/ou de fixation mécanique. Le collage des panneaux isolant
rend très difficile tout tri et recyclage des éléments en fin de vie. Les fixations
mécaniques, même si elles constituent des faiblesses thermiques, sont préférables.
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Pour un support ancien recouvert de peinture ou d'un enduit, il y a lieu de vérifier leur
bonne adhérence à la maçonnerie et leur comptabilité avec le produit de collage de
l'isolant. Toute partie qui ne serait pas stable doit être décapée. Si la surface de
l'enduit est irrégulière, celle-ci doit être ragréée. La surface doit être propre,
dépoussiérée (brossage) et sèche.
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