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UCLouvain

AA 2023-2024
Geert De Groote
LTARC 1164: Construction et matériaux

LTARC 1164 - Construction et matériaux

ISOLATION THERMIQUE (1)


ISOLATION THERMIQUE
Planning

Lundi 05.02.2024 Cours 1 Introduction & Durabilité

Lundi 12.02.2024 Cours 2 Développement durable

Lundi 19.02.2024 Cours 3 Matériaux

Lundi 26.02.2024 Cours 4 Structure

Lundi 04.03.2024 Cours 5 Structure

Mercredi 06.03.2024 Exercice 1 Structure

Lundi 11.03.2024 Cours 6 Étanchéité à l’eau

Mercredi 13.03.2023 Exercice 2 Étanchéité à l’eau

Lundi 18.03.2024 Cours 7 Étanchéité à l’eau

Mercredi 20.03.2024 Exercice 3 Étanchéité à l’eau

Lundi 25.03.2024 Cours 8 Isolation thermique

Vacances Pâques ----------------------------------------------------------------------------------

Lundi 15.04.2024 Cours 9 Isolation thermique

Mercredi 17.04.2024 Exercice 4 Isolation thermique

Lundi 22.04.2024 Voyage d’étude -----------------------------------

Lundi 29.04.2024 Cours 10 Étanchéité à l’air

Lundi 06.05.2024 Cours 11 Étanchéité à l’air

Mercredi 08.05.2024 Exercice 5 Étanchéité à l’air

Lundi 13.05.2024 Cours 12 Chapes & Finitions

Mercredi 15.05.2024 Exercice 6 Questions & Réponses + Exercice Chapes

Lundi 01.07.2024 Consulation copies d’examen

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ISOLATION THERMIQUE
Contenu du cours

CONSTRUCTION & MATÉRIAUX

A. Durabilité
Impacts environnementaux

Considérations & Études de cas

B. Matériaux

Pierre naturelle

Terre cuite

Béton

C. Construction

Structure

Étanchéité à l’eau

Isolation thermique

Étanchéité à l’air

-------------

Chapes & Finitions

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ISOLATION THERMIQUE
Construction & Matériaux
Critères de performance

STRUCTURE (massive) ÉTANCHÉITÉ À L’EAU ISOLATION THERMIQUE ÉTANCHÉITÉ À L’AIR

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ISOLATION THERMIQUE
Introduction
Pourquoi isoler?

L’isolation se justifie aussi bien pour des raisons d’économie d’énergie que pour des questions

d’accroissement du confort thermique dans le bâtiment. Elle présente en outre un grand intérêt

du point de vue écologique, non seulement grâce aux économies d’énergie qu’elle engendre,

mais aussi parce qu’elle permet de réduire la pollution de l’air.

On le sait, un bâtiment bien isolé se chauffe avec beaucoup moins d’énergie. Mais il permet

aussi d’autres gains: il se contente d’une installation de chauffage plus petite et donc générale-

ment moins chère. Et puisque le chauffage fonctionne moins de jours dans l’année, l’installa-

tion vieillit moins vite et ses coûts de maintenance sont réduits d’autant.

L’isolation apporte un autre grand avantage trop souvent ignoré: la vie intérieure est plus con-

fortable en toute saison. En hiver, les murs, les fenêtres ou le plafond sont beaucoup moins

froids (ça se sent nettement au toucher). Du coup, on vit confortablement à 19-20°C, alors qu’il

faudrait une température plus élevée pour compenser le sentiment d’inconfort provoqué par

ces surfaces froides.

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ISOLATION THERMIQUE
Introduction
Déperditions de chaleur

Les pertes de chaleur d’une maison peuvent provenir de partout mais certains endroits sont

plus propices. Voici les principales sources de déperdition :

- Le toit : la chaleur monte, donc le toit est la principale source de déperdition thermique d’une

maison. Environ 30% de la chaleur domestique s’y échappe.

- Les murs : C’est par là que près de 20% de la chaleur quitte le logement.

- Le renouvellement de l’air et les fuites sont à l’origine de 20% des déperditions de chaleur

d’un logement. En effet, la ventilation, la hotte, les seuils, les fissures, la cheminée, … sont

autant de passages permettant à l’air extérieur de pénétrer chez vous et inversement.

- Les fenêtres et les portes, et plus précisément les joints et les vitrages laissent s’échapper
https://www.euradif.fr/
15% de la chaleur.

- Les planchers bas représentent 10% du total des déperditions énergétiques d’une maison.

- Les ponts thermiques : Ce sont des zones discontinues entre les matériaux et les parois de

la structure rompant ainsi la barrière isolante. Ils sont responsables d’environ 5% de l’échap-

pement de l’air.

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ISOLATION THERMIQUE
Introduction
Déperditions de chaleur

Maintenir 20°C dans un bâtiment, c’est un peu comme maintenir un niveau de 20 cm d’eau

dans un seau percé. Aux déperditions du bâtiment correspondent des fuites dans la paroi du

seau. En permanence nous injectons de la chaleur dans le bâtiment. Or, si en permanence on

nous demandait d’apporter de l’eau dans le seau pour garder les 20 cm, notre premier réflexe

ne serait-il pas de boucher les trous du seau ?

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ISOLATION THERMIQUE

Phénomènes & Principes

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ISOLATION THERMIQUE
Phénomènes & Principes
Modes de transfert thermique

Le rayonnement thermique est une émission de rayonnement électromagnétique par un corps

chaud, le rayonnement a la particularité de se déplacer dans le vide (rayonnement solaire).

L’énergie électromagnétique reçue par le système est absorbée et convertie en énergie ther-

mique (chaleur).

La convection thermique est spécifique aux fluides (liquide, gaz, air), elle est liée au mouve-

ment du fluide, donc à un transport de matière. L’état fluide regroupe l’état gazeux et l’état

liquide qui ont la faculté d’être déformables. Il s’adaptent à la forme du récipient offert, et

peuvent s’écouler.

La conduction thermique est spécifique aux solides (bois, métaux, etc), elle est un transfert

direct au sein d’un milieu matériel, qui se fait par propagation de proche en proche de la

chaleur. Le mouvement d’agitation thermique (flux de chaleur) va toujours des zones chaudes

vers les zones froides.

https://jeretiens.net/les-3-transferts-thermiques/

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ISOLATION THERMIQUE
Phénomènes & Principes
Modes de transfert thermique - chauffage

L’émission de chaleur pour réchauffer un logement peut principalement s’effectuer par con-

vection ou par rayonnement selon les appareils de chauffage utilisés.

Dans le cas de la convection, l’émetteur de chaleur (par exemple un convecteur électrique)

chauffe un fluide, généralement de l’air, qui circule en son sein. L’air froid de la pièce, plus

lourd que l’air chaud, entre par la partie basse de l’émetteur de chaleur. Il est réchauffé par sa

résistance interne et ressort plus chaud, donc plus léger, à travers une grille située dans sa

partie haute.

Dans le cas du rayonnement, l’émetteur de chaleur (par exemple un panneau rayonnant infra-
chauffage par convection chauffage par rayonnement
rouge) chauffe les parois, les corps et objets de la pièce par émission de lumière infrarouge. (moins courant)

Des rayons, à l’image de ceux du Soleil, se propagent dans l’air jusqu’à ce qu’ils rencontrent

une matière qui les absorbe.

Dans les deux cas, le transfert thermique entre les régions chauffées, au contact des plus

froides, se fait par diffusion de la chaleur, aussi appelée conduction. Dans la pratique, la con-

duction joue un rôle d’homogénéiseur des températures d’une pièce chauffée.

https://www.connaissancedesenergies.org/

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ISOLATION THERMIQUE
Phénomènes & Principes
Modes de transfert thermique - l’enveloppe du bâtiment

L’enveloppe d’un bâtiment met en contact le milieu intérieur avec le milieu extérieur.

Les températures des deux milieux atteignent l’enveloppe du bâtiment des deux côtés par

convection et rayonnement. S’il existe une différence de température entre les deux milieux,

un transfert thermique sera réalisé par conduction (sans déplacement global de matière). Ce

phénomène entraîne des pertes de chaleur.

Ceci n’est valable que pour les enveloppes des bâtiments composées de matériaux

homogènes. Il n’a pas de sens pour les matériaux hétérogènes au travers desquels la chaleur

se propage en même temps par conduction, convection et rayonnement.

Mécanismes de tranferts de chaleur sur un mur.

source: https://enbau-online.ch/bauphysik/

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ISOLATION THERMIQUE
Phénomènes & Principes
Condensation superficielle

En cas de condensation, l’air humide se transforme en liquide. Dans l’habitation, cela se

produit lorsque de l’air présentant un taux élevé d’humidité entre en contact avec un élément

froid du bâtiment. La vapeur d’eau se transforme alors en eau.

Cela se traduit par des gouttelettes d’eau sur les vitres ou des taches d’humidité sur les murs.

L’exposition prolongée des murs à la condensation entraîne la formation de moisissures.

Pour régler ce problème il faut:

- Isoler pour augmenter la température des points froids.

- Chauffer pour augmenter la capacité en eau de l’air.

- Ventiler l’habitation pour évacuer l’air humide. L’inconvénient de la ventilation est que l’air

chaud quitte la maison et que la chaleur est donc perdue (fuites dans la paroi du seau). condensation superficielle sur les vitres

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ISOLATION THERMIQUE
Phénomènes & Principes
Continuité de l’isolation - Ponts thermiques

La continuité de l’isolation est une condition essentielle à la performance thermique de l’enve-

loppe du volume protégé d’un bâtiment. Un pont thermique est une interruption de la couche

isolante : c’est à la fois une zone contrastée de déperdition de chaleur et une zone privilégiée

de condensation propice au développement de moisissures. Une priorité est donc d’éviter tout

pont thermique.

Souvent des signes d’humidité apparaissent sur certains murs causés par des condensa-

tions. À chaque baisse de température dans le logement, l’excès d’eau dans l’air se dépose

toujours aux endroits les plus froids, créant ainsi une zone favorable aux développement des

moisissures.

Il importe de créer une couche isolante continue autour du volume chauffé !!

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ISOLATION THERMIQUE
Phénomènes & Principes
Inertie thermique

L’inertie thermique d’un matériau représente sa résistance au changement de température

lorsque intervient une perturbation de son équilibre thermique. C’est la capacité d’un matériau

à stocker de la chaleur et à la restituer petit à petit.

L’inertie thermique d’un bâtiment est recherchée afin de minimiser les apports thermiques à

lui apporter pour maintenir une température constante. L’inertie thermique est importante pour

assurer une ambiance climatique confortable pour ses occupants.

Un bâtiment à forte inertie thermique équilibrera sa température en accumulant le jour, la

chaleur qu’il restituera la nuit pour assurer une température moyenne.

Les matériaux à forte inertie thermique sont utilisés pour accumuler la chaleur ou la fraîcheur

(radiateur à accumulation, radiateur à inertie thermique, isolants à forte densité, briques

réfractaires, etc).

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ISOLATION THERMIQUE
Phénomènes & Principes
Isoler par l’extérieur

On recommande d’isoler les bâtiments neufs et rénovés par l’extérieur, à l’exception de ceux

dont les façades ont un intérêt historique ou patrimonial. Parce que l’isolation par l’extérieur

n’a que des avantages sur le plan thermique: elle maintient la masse du bâtiment au chaud en

hiver et au frais en été, lui permettant de mieux compenser les variations météorologiques et

de moins solliciter son installation de chauffage (et de climatisation).

En plus, l’isolation extérieure évite les problèmes de condensation d’humidité dans le matériau

isolant et dans les murs (ce qui réduit la performance d’isolation); et – surtout – elle évite les Fissuration résultant de la dilatation
thermique du plancher de toiture.
pertes de chaleur par les “ponts thermiques”.

Ex: Isolation sous le plancher de toiture

Cette composition de toiture est déconseillée, d’une part, parce que le plancher est soumis à

de fortes variations de température qui risquent d’engendrer des fissures, par exemple dans

le mur porteur au droit de l’appui du plancher, et, d’autre part, parce que le support perd son

inertie thermique.

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ISOLATION THERMIQUE
Phénomènes & Principes
Compacité

La compacité d’un bâtiment est le rapport de la surface des parois en contact avec une zone

non chauffée, appelée paroi déperditive, par le volume chauffé. La règle est qu’à volume

chauffé égal, plus un bâtiment est compact, plus la surface des parois déperditives est faible.

La compacité volumique du bâtiment est le rapport entre le volume protégé V (m³) et la super-

ficie de déperditions du bâtiment A (m²) et est donc exprimée en m.


Emplacements possibles de la couche isolante dans la toiture en vue de
formule: C = V / A
limiter au maximum le volume chauffé du bâtiment. En l’absence de combles

habités, l’isolation thermique du plancher sera donc à privilégier par rapport


Plus grande est la compacité, plus petite est la perte d’énergie par m³ chauffé. Dans la mesure
à celle des versants.
du possible, on veillera à limiter au maximum le volume protégé (isolé) du bâtiment.

À noter que l’on peut en déduire une réflexion sur le plan de la composition architecturale :

l’habitation “4 façades” entourée d’un jardin n’est pas une bonne solution sur le plan environ-

nemental (déperditions par m² élevées…).

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ISOLATION THERMIQUE

Performance Energétique des Bâtiments - PEB

En Région wallonne, la réglementation sur la performance énergétique des bâtiments

s’applique à l’ensemble des bâtiments pour tous les travaux de construction, de reconstruction

et de transformation nécessitant l’obtention d’un permis d’urbanisme.

Cette réglementation impose une série d’exigences sur les différents facteurs qui influencent

les consommations d’énergie d’un bâtiment.

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ISOLATION THERMIQUE
PEB
Volume protégé

Dans le cadre de la réglementation sur la Performance Energétique des Bâtiments (PEB) le

volume protégé est défini.

“Volume de tous les espaces d’un bâtiment qui est protégé du point de vue thermique, de

l’environnement extérieur (air ou eau), du sol et de tous les espaces contigus qui ne font pas

partie du volume protégé.

Le volume protégé doit comprendre au moins tous les espaces chauffés (et/ou refroidis)

(en continu ou par intermittence) qui font partie du bâtiment considéré … Les espaces du

bâtiment considéré, qui ne sont pas repris dans le volume protégé, sont donc non chauffés

par définition.

La détermination du volume protégé permet de déduire quelles sont les parois qui déterminent

son enveloppe et qui doivent donc être performantes du point de vue thermique (pour ne pas

laisser passer la chaleur).

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ISOLATION THERMIQUE
PEB
Conductivité thermique (λ)

La conductivité thermique (λ) est une caractéristique propre à chaque matériau.

Elle indique la quantité de chaleur qui se propage par conduction thermique :

- en 1 seconde,

- à travers 1 m² d’un matériau,

- épais d’un 1 m,

- lorsque la différence de température entre les deux faces est de 1 K (1 K = 1 °C).

> La conductivité thermique s’exprime en W/mK.

Remarques :

- Plus la conductivité thermique est élevée, plus le matériau est conducteur de chaleur. Plus

elle est faible, plus le produit est isolant. Un matériau est généralement considéré comme

“isolant” lorsque son coefficient de conductivité thermique à l’état sec est inférieur ou égal à

0,07 W/mK.

- λ est une caractéristique physique du matériau indépendant de sa forme.

- Ce coefficient n’est valable que pour les matériaux homogènes. Il n’a pas de sens pour

les matériaux hétérogènes au travers desquels la chaleur se propage en même temps par

conduction, convection et rayonnement.

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ISOLATION THERMIQUE
PEB
Transmission thermique (U)

La valeur U (= coefficient de transmission thermique) caractérise la performance thermique

d’une paroi. (toit, mur,..).

La valeur U correspond à la quantité de chaleur qui traverse une paroi

- en 1 seconde,

- à travers 1 m² de cette paroi,

- pour un écart de température de 1K (1°C) entre l’intérieur et l’extérieur.

> La transmission thermique s’exprime en W/m²K.

Remarques :

- La valeur U est déterminée par les différentes couches de matériaux dont la paroi est

composé : épaisseur et valeur lambda de chaque matériau.

- Plus la valeur U est petite, plus la paroi est performante.

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ISOLATION THERMIQUE
PEB
Niveau d’isolation thermique globale (K)

L’isolation thermique d’un bâtiment est une priorité pour garantir sa performance énergétique:

de faibles pertes par transmission de chaleur au travers des parois permettent d’obtenir un

bâtiment économe en énergie pour le chauffage de celui-ci. La performance d’un bâtiment du

point de vue de son isolation thermique est évaluée par le niveau K et la valeur U.

Le niveau K (= niveau d’isolation thermique globale) est un indicateur de la performance

énergétique de l’enveloppe du volume protégé. Le niveau K est calculé sur base des

coefficients de transmission thermique des différentes parois, de la surface totale de déperdi-

tion, du volume protégé. Plus le niveau K est faible, plus l’enveloppe est performante.

Depuis 1985, il y a eu successivement K70, K55, K45 et K35. Le coefficient K n’a pas d’unité. Il

s’agit d’une courbe à ne pas dépasser. Cette courbe tient compte de la compacité du bâtiment,

et de l’isolation moyenne de l’enveloppe du bâtiment.

Evolution des exigences sur le niveau K en Wallonie de 1985 à nos jours.


Désormais, la réglementation sur la Performance énergétique des bâtiments (P.E.B.) impose

des exigences beaucoup plus complètes. L’enveloppe du bâtiment, ses équipements et les

vecteurs énergétiques utilisés sont maintenant évalués.

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ISOLATION THERMIQUE

Caractéristiques des matériaux

Dans le choix du matériau, on peut privilégier sa performance d’isolation en fonction de

son épaisseur, son prix, sa durée de vie ou encore son impact environnemental (lors de sa

fabrication, de son transport et de son élimination). Mais il faut savoir qu’il n’existe pas de

matériau idéal. Ceux qui sont annoncés comme naturels (chanvre, laine de mouton, laine de

bois, etc.) sont souvent traités contre les insectes, la moisissure et l’incendie. Le mieux est

donc de se fier aux normes officielles, plutôt qu’aux déclarations commerciales.

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ISOLATION THERMIQUE
Principes
La physique des isolants

Pour comprendre comment fonctionnent les différentes familles de matériaux isolants du Soyez critique à l’égard des nouveaux produits sur le marché !!

marché, voici quelques principes physiques qu’ils utilisent:

La résistance thermique, c’est la capacité du matériau à résister à la transmission de

chaleur par agitation de la matière. Le meilleur isolant est donc le vide: pas de matière, pas de

transmission par agitation! Sur le marché, on trouve de nouveaux venus qui utilisent justement

ce principe: les panneaux isolants sous vide – ou PIV.

La plupart des matériaux isolants traditionnels emprisonnent de l’air (c’est un bon isolant

gratuit), et c’est la résistance de cet air immobile qui leur donne une bonne part de leurs

qualités. S’il faut éviter que l’isolation d’un bâtiment se mouille, ce n’est pas seulement à cause

du risque de pourrissement: l’eau a une mauvaise résistance thermique et diminue fortement

la performance du matériau. Isolant sous vide (PIV)

La réflexion de la chaleur, c’est le renvoi de la chaleur (rayonnement infrarouge) à l’aide

d’une couche réfléchissante, de même qu’on renvoie de la lumière à l’aide d’un miroir. C’est ce

qui se passe dans un double ou triple-vitrage moderne muni d’une ou deux couches sélectives

qui renvoient une partie de la chaleur dans le logement. Les “isolants minces réfléchissants”

essaient aussi d’utiliser ce principe.

Le blocage de la convection, le but est d’empêcher que les mouvements d’air (turbulences,
Isolant mince réfléchissant
vent) refroidissent le bâtiment, de même qu’on accélère le refroidissement d’une cuillère de

soupe chaude en soufflant dessus.


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ISOLATION THERMIQUE
Caractéristiques des matériaux
Origines

On distingue les groupes de matériaux suivants :

> les matériaux minéraux :

- laine de roche (MW)

- laine de verre (GW)

- verre cellulaire (CG)

- perlite expansée (EPB)

> les mousses synthétiques à cellules en majorité fermées :

- polyuréthane (PUR)

- polyisocyanurate (PIR)

- polystyrène expansé (EPS)

- polystyrène extrudé (XPS)

> les matériaux d’origine végétale :

- liège (ICB)

- fibre de cellulose

- fibre de bois

- chanvre

- ..

> les matériaux d’isolation composites, composés d’au moins deux des matériaux susmen-

tionnés

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ISOLATION THERMIQUE
Types d’isolants
Les matériaux minéraux

Ces isolants sont issus de matériaux abondants (roches volcaniques et sable) et présents en

Europe. Ils sont souvent composés de matériaux recyclés. Tant que la teneur en liant reste

inférieure à 5%, leur élimination se fait par mise en décharge comme matériaux inertes ou par

recyclage complet (laine de roche). Leur procédé de fabrication est toutefois également très

énergivore.

Laine de roche (MW, Mineral wool) Verre cellulaire (CG, Cellular glass)

- Totalement perméable à l’air - Complètement étanche à l’eau


- Totalement perméable à la vapeur d’eau - Complètement étanche à la vapeur d’eau
- Non hygroscopique (n’absorbe pas l’humidi- - Complètement étanche à l’air.
té de l’air) - Incompressible, mais rupture fragile
- Non capilaire (n’absorbe pas l’eau) - Couteux
- Bonne stabilité thermique - Processus de fabrication énergivore
- Très bonne tenue au feu

Laine de verre (GW, Glass Wool) Argile expansée

- Généralement meilleur comportement ther- - Vrac, panneaux ou incorporé dans bétons


mique que MW allégés et blocs de construction
- Moins bon comportement au feu. - Excellent comportement au feu
- Traitée par hydrofuge : non hygroscopique, - Bonne résistance à l’humidité
non capilaire
- Aucune résistance mécanique

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ISOLATION THERMIQUE
Types d’isolants
Les isolants synthétiques

On regroupe sous ce nom les isolants tels que les mousses de polyuréthane et de poly-

styrène. Ces matériaux sont très défavorables. Issus de la chimie du chlore et du pétrole, ils

sont produits à partir de matières non renouvelables et selon des procédés énergivores.

Polyuréthane (PUR) Polystyrène expansé (EPS)


mousse expansée de polyuréthane mousse de polystyrène expansé (« frigolite »)

- Pouvoir isolant élevé - Étanche à la vapeur d’eau


- Étanche à la vapeur d’eau - Résiste très mal à la chaleur, au feu.
- Résiste mal à la chaleur, au feu (fumées
toxiques) et aux UV

Polyisocyanurate (PIR) Polystyrène extrudé (XPS)


mousse expansée de polyisocyanurate mousse de polystyrène extrudé

- Pouvoir isolant élevé - Structure cellulaire fermée, pas d’absorption


- Étanche à la vapeur d’eau d’humidité
- Meilleur comportement au feu que PUR - Bonne résistance à la compression
- Moins bonnes caractéristiques mécaniques - Coefficient de dilatation thermique élevé

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ISOLATION THERMIQUE
Types d’isolants
Matériaux d’origine végétale

Ces isolants combinent généralement un matériau issu de sources renouvelables (végétaux,

cellulose recyclée), et un mode de production peu énergivore. En général, l’élimination des

isolants “écologiques” peut se faire sans danger par compostage. Mais cela dépend du mode

de fabrication. Par exemple, les isolants à base de chanvre ou de lin contiennent souvent du

polyester.

Liège (ICB) Fibres de bois

- comportement thermique moyen - Ouvert à la diffusion de vapeur


- Ouvert à la diffusion de vapeur - Traitements fongicides et insecticides
- Complètement hydrofuge
- Difficilement inflammable
- Bonne isolation acoustique

Fibres de cellulose Chanvre

- Pouvoir isolant élevé - Ouvert à la diffusion de vapeur


- Ouvert à la diffusion de vapeur

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ISOLATION THERMIQUE
Types d’isolants
Les matériaux composites

Il existe des matériaux composites qui sont constitués de plaques juxtaposées de matériaux

différents, isolants ou non.

Ces panneaux combinent les propriétés des matériaux qui les composent : résistance à

la compression, imperméabilité à la vapeur, qualités thermiques, comportement au feu,


Panneaux sandwiches autoportants avec ou sans armature de renforcement.
comportement à l’humidité, aspect fini, etc.

Exemples :

- Panneaux sandwiches autoportants avec ou sans armature de renforcement.

- Panneaux de mousse PUR avec lestage ou surface circulable en béton.

- Panneaux complexes comprenant une couche d’isolant collé à une plaque de plâtre enrobé

de carton avec interposition éventuelle d’un pare-vapeur entre le plâtre et l’isolant. L’isolant
Panneaux sandwiches autoportants avec ou sans armature de renforcement.
peut être de la mousse de polystyrène expansé ou extrudé, de la mousse de polyuréthanne,

de la laine minérale.

https://energieplus-lesite.be Panneau complexe.

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ISOLATION THERMIQUE
Types d’isolants
Les formes d’isolant

Les matériaux d’isolation peuvent être trouvés sur le marché sous trois formes :

Les flocons ou granulés : Les granulés de perlite ou de vermiculite, les granulés de

polystyrène expansé, les granulés de liège, les flocons de laine minérale insufflés, les flocons

de papier recyclé …

Matelas semi-rigide ou souple : La laine de roche, la laine de verre, les fibres traitées

organiques (chanvre, …) ou animales (laine, ….) …

Panneaux rigides : La mousse de polyuréthane, de polystyrène expansé ou extrudé, le verre

cellulaire, les panneaux organiques (fibre de bois avec liant bitumineux ou caoutchouc, …),

le liège …

Laine de lin en vrac, laine de lin en rouleaux et laine de lin en panneaux (doc. Textinap).

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ISOLATION THERMIQUE
Caractéristiques des matériaux
Pouvoir isolant

Le pouvoir isolant est déterminé par :


ORIGINE Matériau Conduct. Therm (λ)
- la conductivité thermique (valeur λ)

- l’épaisseur de l’isolation – – W/mK


Minéral Laine de roche (MW) 0.045
- la qualité de la mise en oeuvre
– Laine de verre (GW) 0.045
– Verre cellulaire (CG) 0.055

La valeur isolante du matériau dépend de son coefficient de conductivité thermique. Plus – Perlite expansée (EPB) 0.060
Synthétique Polyuréthane (PUR) 0.035
sa conductivité est faible, plus l’isolation sera efficace et donc plus l’épaisseur nécessaire à
– Polyisocyanurate (PIR) 0.035
mettre en oeuvre sera réduite. Le matériau doit également conserver une efficacité suffisante – Polystyrène expansé (EPS) 0.045
– Polystyrène extrudé (XPS) 0.040
dans le temps. Celle-ci dépendra du comportement du matériau aux sollicitations mécaniques,
Végétal Liège (ICB) 0.050
à l’humidité, au vieillissement, …

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ISOLATION THERMIQUE
Caractéristiques des matériaux
Résistance à la compression

L’isolation doit avoir une résistance à la compression adaptée aux différentes charges
ORIGINE Matériau Résist. à la compr.
mécaniques auxquelles elle est soumise :

- Les sollicitations statiques – – kg/cm²


Minéral Laine de roche (MW) 0.7 à 1.3
- Les sollicitations dynamiques
– Laine de verre (GW) 0.2
– Verre cellulaire (CG) 7 à 16

Les sollicitations de l’isolant limiteront le choix des matériaux. Chacun des matériaux – Perlite expansée (EPB) 3,5
Synthétique Polyuréthane (PUR) 1.2
disponibles sur le marché possède une résistance à l’écrasement spécifique.
– Polyisocyanurate (PIR) 1.2
– Polystyrène expansé (EPS) 0.7 à 3.5
– Polystyrène extrudé (XPS) 3à7
Si on classe les matériaux isolants couramment utilisés, du plus résistant au moins résistant,
Végétal Liège (ICB) –
on obtient :

- Les isolants rigides, comme le verre cellulaire

- Les isolants semi-rigides, comme les mousses synthétiques

- Les isolants souples, comme les laines minéraux

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ISOLATION THERMIQUE
Caractéristiques des matériaux
Densité

La densité des matériaux utilisés pour l’isolation joue un rôle dans le confort thermique
ORIGINE Matériau Masse
du bâtiment. En effet, plus un isolant est dense, plus il est capable de ralentir les change-

ments de température et de les reporter dans le temps. Ce phénomène, appelé “inertie – – Kg/m³
Minéral Laine de roche (MW) 150 à 175
thermique”, permet par exemple d’accumuler de la chaleur durant la journée puis de la
– Laine de verre (GW) 13 à 60
redistribuer lentement durant la nuit. – Verre cellulaire (CG) 120 à 135
– Perlite expansée (EPB) 170
Synthétique Polyuréthane (PUR) 30
Il est particulièrement important de tenir compte de cette inertie pour l’isolation des combles,
– Polyisocyanurate (PIR) 30
car la couverture du toit freine peu le transfert de chaleur. En revanche, en ce qui concerne les – Polystyrène expansé (EPS) 15 à 40
– Polystyrène extrudé (XPS) 32 à 45
murs d’une maison (pierres, béton, briques, parpaings), cette inertie pose en général moins de
Végétal Liège (ICB) 100 à 120
problèmes, surtout dans le cas d’une isolation par l’extérieur.

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ISOLATION THERMIQUE
Caractéristiques des matériaux
Comportement à l’eau

Certains endroits d’une construction sont plus sensibles à l’humidité que d’autres. Si le milieu
Comp.
ORIGINE Matériau
favorise l’humidification de l’isolant, l’isolant doit présenter une haute résistance à l’eau. Il doit
à l'eau
être non capillaire et hydrophobe c.-à-d. qu’il ne peut ni s’humidifier dans la masse, ni trans- – – –
Minéral Laine de roche (MW) +
férer l’eau.
– Laine de verre (GW) +–
– Verre cellulaire (CG) ++
– Perlite expansée (EPB) –
Synthétique Polyuréthane (PUR) +
– Polyisocyanurate (PIR) +
– Polystyrène expansé (EPS) +
– Polystyrène extrudé (XPS) ++
Végétal Liège (ICB) ++

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ISOLATION THERMIQUE
Caractéristiques des matériaux
Comportement au feu

Suivant le degré de sécurité que l’on souhaite atteindre, en fonction de la valeur du bâtiment
Réact.
ORIGINE Matériau
et de son contenu, de son usage, de sa fréquentation, etc., on déterminera le degré d’inflam-
au feu
mabilité acceptable pour l’isolant. – – –
Minéral Laine de roche (MW) +
– Laine de verre (GW) +–
- Les mousses de polystyrène et de polyuréthane sont inflammables et résistent mal à la – Verre cellulaire (CG) +

chaleur. – Perlite expansée (EPB) +


Synthétique Polyuréthane (PUR) –
- Les panneaux à base de mousse résolique ou de polyisocyanurate ont un bon comportement
– Polyisocyanurate (PIR) +–
au feu. – Polystyrène expansé (EPS) –
– Polystyrène extrudé (XPS) –
- Le verre cellulaire et la laine de roche sont des isolants ininflammables.
Végétal Liège (ICB) –

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ISOLATION THERMIQUE
Caractéristiques des matériaux
Impact environnemental

Les isolants synthétiques Les isolants biosourcés

On regroupe sous ce nom les isolants tels que les mousses de polyuréthane et de polystyrène. Ces isolants combinent généralement un matériau issu de sources renouvelables (végétaux,

Ces matériaux sont très défavorables. Issus de la chimie du chlore et du pétrole, ils sont pro- cellulose recyclée), et un mode de production peu énergivore. Remarquons que la matière

duits à partir de matières non renouvelables et selon des procédés énergivores. première est parfois peu abondante, ou disponible uniquement dans certaines régions (ex.

liège). En général, l’élimination des isolants “écologiques” peut se faire sans danger par

Les laines minérales compostage. Mais cela dépend du mode de fabrication. Par exemple, les isolants à base de

Ces isolants sont issus de matériaux abondants (roches volcaniques et sable) et présents en chanvre ou de lin contiennent souvent du polyester.

Europe. Ils sont souvent composés de matériaux recyclés. Tant que la teneur en liant reste

inférieure à 5%, leur élimination se fait par mise en décharge comme matériaux inertes ou par

recyclage complet (laine de roche). Leur procédé de fabrication est toutefois également très

énergivore.

Choix traditionnel Choix plus écologique Choix plus écologique

+ ++
Polyuréthane Verre cellulaire.
Dalle de sol Laine de roche haute densité
Polystyrène Argile expansé.
Polyuréthane Laine végétale et animale.
Mur creux Polystyrène Chaux-chanvre (ossature bois).
Laine minérale Flocons de cellulose (ossature bois).
Laine végétale et animale.
Toiture à versants Laine minérale Chaux-chanvre (ossature bois).
Flocons de cellulose (ossature bois).
Polyuréthane Verre cellulaire.
Toiture plate Polystyrène Laine de roche haute densité Argile expansée.
Flocons de cellulose (ossature bois).

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ISOLATION THERMIQUE
Caractéristiques des matériaux
Impact sur la santé

L’impact des isolants sur la santé est encore difficilement estimable. En effet, si l’effet d’un

composé est aujourd’hui connu, l’effet de la combinaison de produits toxiques est plus com-

pliqué à analyser. De plus pour déterminer les impacts des polluants, il y a toujours lieu de

prendre en compte simultanément les trois paramètres suivants :

- temps d’exposition

- intensité de la pollution

- sensibilité de la personne

En ce qui concerne les isolants synthétiques, ils dégagent tout au long de leur durée de vie des

produits gazeux dangereux, mais comme ils ne sont pas en contact direct avec l’ambiance,

on estime que leur impact est limité. Une chose reste sûre, ils ont le défaut de dégager des

fumées très toxiques en cas d’incendie !

Les isolants fibreux ne posent pas non plus de problème une fois qu’ils ont été posés. Mais

il faudra être très vigilant lors de leur mise en place, car leur structure fibreuse peut dans

certains cas provoquer des problèmes pulmonaires suite à l’inhalation de particules fines. Cela

dépendra du type de fibre et leur bio-persistance. Ils ont le grand avantage d’être peu ou non

combustible de par leur nature et leur structure, ou suite à un traitement au sel de bore.

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ISOLATION THERMIQUE
Caractéristiques des matériaux
Tableau comparatif

Perm. à la vapeur µ Comp. Réact.


ORIGINE Matériau Conduct. Therm (λ) Résist. à la compr. Masse
moyen
à l'eau au feu
– – W/mK kg/cm² Kg/m³ sans unité – –
Minéral Laine de roche (MW) 0.045 0.7 à 1.3 150 à 175 1.5 + +
– Laine de verre (GW) 0.045 0.2 13 à 60 1.5 +– +–
– Verre cellulaire (CG) 0.055 7 à 16 120 à 135 infini ++ +
– Perlite expansée (EPB) 0.060 3,5 170 5 à 10 – +
Synthétique Polyuréthane (PUR) 0.035 1.2 30 100 + –
– Polyisocyanurate (PIR) 0.035 1.2 30 50 + +–
– Polystyrène expansé (EPS) 0.045 0.7 à 3.5 15 à 40 20 à 150 + –
– Polystyrène extrudé (XPS) 0.040 3à7 32 à 45 225 ++ –
Végétal Liège (ICB) 0.050 – 100 à 120 12 à 28 ++ –

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ISOLATION THERMIQUE
Caractéristiques des matériaux
Représentation graphique

Isolant souple

Isolant souple & hydrophobe

Isolant rigide

Isolant rigide & hydrophobe

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ISOLATION THERMIQUE

Dalle sur sol

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ISOLATION THERMIQUE
Dalle sur sol
Déperditions de chaleur par le sol

Les dalles sur sol ne représentent que 10% du total des déperditions énergétiques d’une

maison. La raison en est qu’elles sont en contact avec le sol et que l’air chaud monte.

(Il est reconnu que la chaleur monte car la densité de l’air chaud est plus faible que celle de

l’air froid à cause de l’agitation des atomes et de l’espace entre eux.)

Comme tous les autres matériaux, le sol a une inertie thermique: une capacité à stocker la

chaleur et, dans le cas du sol, à la restituer relativement lentement. On pourrait donc dire que

le sol isole. Nous avons déjà fait cette constatation puisque le sol en Belgique ne gèle pas en

dessous d’une profondeur de 80 cm.


Deux types de parois présentent des déperditions directes vers

le sol: les dalles de sol et les murs enterrés.


En hiver la température du sol est plus élevée que la température extérieure. Ce qui explique

pourquoi nous n’avons pas besoin d’installer une isolation aussi épaisse au sol que sur les

toits ou les murs.

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ISOLATION THERMIQUE
Dalle sur sol
Systèmes

L’isolant thermique peut être placé au dessous ou en dessous de la dalle. Comme le sol doit

supporter des charges, nous devons utiliser des matériaux d’isolation rigides.

Notez qu’il faut souvent prévoir une couche de ragréage pour rendre le sol plan.

Isolant thermique au-dessus de la dalle

L’isolant thermique peut être placé au-dessus de la dalle, ce qui permet un meilleur contrôle

lors de la pose et évite des détériorations éventuelles par le ferraillage et le coulage du béton.

Isolant thermique en dessous de la dalle

L’isolant thermique peut également être placé en dessous de la dalle si l’on désire profiter de

l’inertie thermique du béton compte tenu du système de chauffage prévu et de la destination

des locaux. Ce système favorise l’humidification de l’isolant.

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ISOLATION THERMIQUE
Dalle sur sol
Isolant thermique au-dessus de la dalle

Avantages:

- L’isolant est placé sur une surface plane et sèche.

- Cette pose permet une combinaison avec un chauffage par le sol.

- La résistance à la compression est moins importante.

Désavantages :

- On ne peut pas profiter de l’inertie thermique du béton.

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ISOLATION THERMIQUE
Dalle sur sol
Isolant thermique au-dessus de la dalle - PUR projetée

la mousse projetée est souvent utilisée pour l’isolation d’un sol par-dessus. La pose est rapide

et de plus, pas besoin de couche de ragréage : la mousse peut être appliquée directement sur

les canalisations ou les inégalités du sol, ce qui permet d’économiser du temps et de l’argent.

Pour terminer, on pose une chape au-dessus de la couche isolante.

Isolation du sol en mousse polyuréthane projetée.

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ISOLATION THERMIQUE
Dalle sur sol
Isolant thermique en dessous de la dalle

Avantages:

- On peut profiter de l’inertie thermique du béton.

Désavantages :

- Comme il existe un risque accru de contact avec l’eau dans le sol, l’isolant doit être

hydrophobe et anticapillaire.

- La membrane d’étanchéité doit nécessairement être placée en dessous de l’isolant pour le

protéger.

- Risque d’éventuelles détériorations par le ferraillage et le coulage du béton.

- Un chauffage par le sol n’est plus une option.

- La résistance à la compression sera plus élevée.

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ISOLATION THERMIQUE
Dalle sur sol
Isolant thermique en dessous de la dalle - XPS

La structure cellulaire fermée de XPS le rend insensible à l’humidité et convient donc

parfaitement comme isolation sous une dalle sur sol. Son utilisation est même applicable dans

des situation où de l’eau effectue une pression constante ou longue.

Isolant XPS sous fondation radier

source: https://www.foamglas.com/

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ISOLATION THERMIQUE
Dalle sur sol
Isolant thermique en dessous de la dalle - Verre cellulaire

L’isolation thermique en contact avec le sol sous radier impose des exigences particulièrement

élevées. Un isolant enfoui sous terre pendant toute la durée de vie du bâtiment doit être impu-

trescible et incompressible pour absorber les contraintes du bâti. Le verre cellulaire englobe

ces qualités mais également celles d’être étanche à l’eau et résistant aux insectes/rongeurs.

Isolant en verre cellulaire sous fondation radier

source: https://www.foamglas.com/

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ISOLATION THERMIQUE
Dalle sur sol
Isolant thermique en dessous de la dalle - Argile expansée

Les billes d’argile expansée combinent de façon unique faible poids et pouvoir isolant avec

une résistance mécanique élevée.

Sa structure interne poreuse lui confère légèreté (à partir de 320 kg/m3 environ), pouvoir

thermo-isolant (conductibilité thermique lambda à partir de 0,09 W/mK) et acoustique. L’écorce

rigide clinkerisée qui enveloppe les billes les rend très rigides et résistantes à la compression

et à l’écrasement (jusqu’à 12 N/mm).

Les matières premières naturelles, le processus de production respectueux de l’environ-

nement et l’absence totale d’émissions nocives (même en cas d’incendie), font de l’argile

expansée un produit idéal pour la bioconstruction.

source: https://www.laterlite.fr/

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ISOLATION THERMIQUE

Mur creux

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ISOLATION THERMIQUE
Mur creux
Principes

La coulisse du mur creux, outre les rôles essentiels qu’elle joue dans l’étanchéité à l’eau de

pluie, permet de recevoir un isolant. Ce principe permet d’isoler le mur tout en protégeant

l’isolant des contraintes mécaniques et en conservant la capacité thermique de la paroi in-

térieure.

L’isolation d’un mur a pour effet d’augmenter la température des parois côté intérieur en hiver

et permet donc de supprimer le risque de condensation superficielle. Ainsi, le risque de con-

densation superficielle est quasi inexistant dans le cas d’un mur creux correctement isolé sauf

dans les locaux non chauffés et mal ventilés ou encore au droit des ponts thermiques. Les Position de l’isolant dans la coulisse.
ponts thermiques les plus courants dans les murs creux se situent au niveau des seuils de

fenêtre, des linteaux, des appuis de dalles, des fondations, des balcons.

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ISOLATION THERMIQUE
Mur creux
Systèmes

Le mur creux isolé à remplissage partiel de la coulisse

Au moment de la construction, on place dans le creux un matériau d’isolation dont l’épaisseur

est inférieure à celle du creux, de façon à ce qu’il reste un matelas d’air de 3 cm entre la paroi

extérieure et le matériau d’isolation.

La ventilation de la lame d’air est réalisée en laissant des joints verticaux ouverts en pied et en

tête de maçonnerie de parement.

Le mur creux isolé à remplissage intégral de la coulisse

Lors de la construction, un matériau isolant d’une épaisseur égale à celle du creux est placé

dans le creux.

Le remplissage intégral favorise l’humidification de l’isolant. Il en résulte une accumulation

d’eau qui se propage vers l’intérieur du bâtiment. Pour éviter ce problème l’isolant doit être non

capillaire et hydrophobe c.-à-d. qu’il ne peut ni s’humidifier dans la masse, ni transférer l’eau

qui aurait traversé la maçonnerie de parement.

p. 50
ISOLATION THERMIQUE
Mur creux
Matériaux d’isolation

Les matériaux d’isolation, de nature très diverse, ne se prêtent pas tous à un usage dans un

mur creux. Types d’isolant à considérer:

Le mur creux isolé à remplissage partiel de la coulisse

Les laines minérales :

- Laine de roche (MW)

- Laine de verre (GW)

Les mousses synthétiques : Généralement avec bords à rainure et languette ou en feuillure.

Quand deux épaisseurs de plaques d’isolation sont placées, elles doivent être montées en

quinconce. remplissage partiel de la coulisse

- Polystyrène expansé (EPS)

- Polystyrène extrudé (XPS)

- Polyuréthanne (PU)

Le mur creux isolé à remplissage intégral de la coulisse

Seuls des matériaux d’isolation souples, hydrophobes et non capillaire sont admis, afin de

compenser les irrégularités de la maçonnerie.

Les laines minérales :

- Laine de roche (MW)

- Laine de verre (GW), si traitée par hydrofuge


remplissage intégral de la coulisse

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ISOLATION THERMIQUE
Mur creux
Crochets d’ancrage

Les crochets de maçonnerie sont placés à intervalles réguliers pour liaisonner le mur de pare-

ment extérieur au mur porteur, créant un mur creux stable. Les crochets d’ancrage sont donc

une liaison mécanique entre les deux parois, ils accrochent la paroi extérieure à l’élément

porteur.

Dans le cas d’un mur creux ventilé, le crochet de maçonnerie peut également être utilisé pour

maintenir l’isolant en place en ajoutant un clip fixe-isolant. crochet d’ancrage avec et sans clip fixe-isolant

Les crochets doivent être munis de casse-gouttes (remplissage partiel d’isolant) ou inclinés

vers l’extérieur (remplissage intégral d’isolant).

Matériau: inox ou acier galvanisé.

Nombre: minimum 5 crochets d’ancrage par m² selon une répartition uniforme.

cheville avec clip + crochet d’ancrage

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ISOLATION THERMIQUE
Principes
Pose de l’isolation

L’isolation thermique est appliquée après la mise en oeuvre de la paroi intérieure. Les

panneaux isolants doivent être placés de manière à réaliser une couche continue.

Il est dès lors préférable de fixer les attaches munies de cheville après la pose de l’isolation

thermique. Les isolants doivent être disposés contre la paroi intérieure pour limiter l’épaisseur

de la lame d’air entre la couche d’isolation et la paroi intérieure, et éviter le transport incon-

trôlé d’air et d’eau. Une mauvaise mise en oeuvre peut fortement réduire le niveau d’isolation

thermique.

Les panneaux d’isolation peuvent être mis en oeuvre en une ou deux couches. La pose de

l’isolation en deux couches est surtout réservée aux grosses épaisseurs. L’application en deux

couches avec joints alternés limite le pont thermique des joints.

Pose continue et en quinconce des panneaux d’isolation contre la

paroi et maintien de l’isolant au moyen d’attaches munies d’une cheville

à rosace en plastique.

p. 53
ISOLATION THERMIQUE
Principes
Remplissage partiel de la coulisse

On part du principe que l’eau de pluie peut s’écouler dans la lame d’air. Cette dernière, qui

agit comme chambre de décompression et barrière anticapillaire, constitue ainsi une seconde

barrière face aux intempéries .

Au moment de la construction, on place dans le creux un matériau d’isolation dont l’épaisseur

est inférieure à celle du creux, de façon à ce qu’il reste un matelas d’air de 3 cm entre la paroi

extérieure et le matériau d’isolation.

La ventilation de la lame d’air est réalisée en laissant des joints verticaux ouverts en pied et en

tête de maçonnerie de parement.

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ISOLATION THERMIQUE
Principes
Remplissage intégral de la coulisse

La lame d’air au sein des murs creux agit comme chambre de décompression et coupure

capillaire. Son absence en cas de remplissage complet de la coulisse engendre une plus forte

sollicitation à l’humidité de la paroi extérieure.

- D’une part, cette sollicitation accrue entraîne un plus grand risque d’efflorescences et une

sollicitation au gel/dégel plus importante, susceptibles de provoquer des dégradations.

- D’autre part, l’absence du vide accroît le risque d’infiltration en cas de pluie battante.

Dès lors, le remplissage complet de la coulisse est déconseillé pour des façades très

exposées au vent et à la pluie.

Le seul avantage de ce système est que vous pouvez installer 3 cm d’isolation de plus qu’avec

un remplissage partiel de la coulisse !

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ISOLATION THERMIQUE

Toiture plate

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ISOLATION THERMIQUE
Toiture plate
Types

On aborde trois types de composition de toiture, qui se distinguent par l’emplacement de l’iso-

lation par rapport à l’étanchéité et au plancher de toiture, l’isolation pouvant se situer : entre

l’étanchéité et le plancher (= toiture chaude), sur l’étanchéité (= toiture inversée) ou entre les

poutres d’un plancher bois.

Toiture chaude
Toiture chaude
La toiture dite “chaude”, solution la plus couramment employée et le choix par défaut, consiste

à poser l’isolation sur le plancher sans prévoir de lame d’air entre les différentes couches.

L’étanchéité est posée sur l’isolation et éventuellement lestée.

Toiture inversée

Dans le cas d’une toiture inversée, l’étanchéité est collée/fixée sur le plancher de toiture et

l’isolation librement posée sur l’étanchéité. Le poids du lestage doit être suffisant pour prévenir

le soulèvement ou le flottement des panneaux d’isolation.


Toiture inversée

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ISOLATION THERMIQUE
Toiture plate
Pose de l’isolation

Le mode de pose de l’isolation dépend essentiellement de la composition de toiture (plancher,

écran pare-vapeur, isolation, étanchéité et couche de protection) ainsi que des actions du

vent. Les panneaux d’isolation peuvent être mis en oeuvre de différentes façons:

- Collage au bitume chaud

- Pose à la colle bitumineuse à froid


Collage au bitume chaud
- Pose à la colle synthétique à froid

- Fixation mécanique

- Pose en indépendance

La pose de l’isolation en indépendance est en principe possible sur les toitures chaudes et les

toitures inversées. Néanmoins, le collage ou la fixation mécanique de l’isolation est toujours

préférable à une pose en indépendance, qui requiert une attention particulière quant à la

stabilité dimensionnelle de l’isolation. Pose à la colle synthétique à froid

La pose de l’isolation en deux couches est surtout réservée aux grosses épaisseurs (>150mm).

L’application en deux couches avec joints alternés limite le pont thermique des joints et des

fixations mécaniques (fixation mécanique de la première couche et pose de la deuxième

couche en adhérence).

Fixation mécanique

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ISOLATION THERMIQUE
Toiture plate
Toiture chaude

Tous les spécialistes s’accordent à reconnaître qu’isoler la toiture est relativement simple et

très rentable. L’isolant doit posséder une résistance à la compression adaptée à la charge

permanente de la toiture.

Avantages:

- Dans une toiture chaude, l’isolation protège le plancher des variations de température

importantes, limitant ainsi le risque de mouvement et de fissuration dans le plancher de toiture

et les murs.

- Lorsque la toiture est bien isolée, la formation de moisissures et de condensation superfi-

cielle est évitée.

- Le lestage éventuel protège en outre les panneaux d’isolation contre les rayons UV.

Désavantages :

- Il est nécessaire d’utiliser une isolation (semi-) rigide compte tenu de la charge possible de

l’isolation.

Remarque: Ce type de toiture est presque toujours utilisé pour les nouvelles constructions.

= choix par défaut

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ISOLATION THERMIQUE
Toiture plate
Toiture chaude - matériaux d’isolation

Les sollicitations et l’utilisation de la toiture qui pourra être accessible ou non, limiteront le

choix des matériaux isolants. Chacun des matériaux disponibles sur le marché possède une

résistance à l’écrasement spécifique.

Les isolants rigides, comme le verre cellulaire, conviennent pour les toitures destinées à

recevoir de lourdes charges.

Les isolants semi-rigides, comme les mousses synthétiques, conviennent pour les toitures sur

lesquelles il faut circuler régulièrement. La mise en oeuvre de panneaux de mousse de poly-

styrène extrudé XPS dans une toiture chaude n’est pas indiquée à cause de son coefficient de

dilatation thermique élevé.

On n’utilise jamais la laine de verre comme isolant des toitures chaudes à cause de sa faible

résistance à l’écrasement. La laine de roche à haute densité, ne convient que pour les toitures Pose de l’isolant sur le béton de pente.

qui ne doivent être accessibles que pour l’entretien de la toiture elle-même.

p. 60
ISOLATION THERMIQUE
Toiture plate
Toiture inversée

Désavantages :

- L’eau qui s’infiltre sous l’isolant (pluie, eau dégelée) entraîne des déperditions calorifiques. Il

faut en outre s’assurer que la structure de toiture en dessous de l’étanchéité ait une isolation

suffisante et/ou une capacité thermique suffisante pour éviter tout phénomène de condensa-

tion superficielle.

- Le seul matériau isolant généralement utilisé est la mousse de polystyrène extrudé XPS, à

cause de son caractère hermétique.

Avantages:

- Le lestage protège en outre les panneaux d’isolation contre les rayons UV.

Remarque: Ce type de toiture est presque uniquement utilisé sur les toits existants en cas de

rénovation.

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ISOLATION THERMIQUE
Toiture plate
Toiture inversée - matériaux d’isolation

Comme l’isolant se situe au-dessus de la membrane d’étanchéité, il doit présenter une haute

résistance à l’eau. Le XPS convient pour ce type d’application en raison de son absorption

limitée d’humidité en cas d’exposition directe à l’eau de pluie, sous et entre les plaques.

L’isolant doit être posé en indépendance afin d’éviter le percement de la membrane d’étanchéité

et afin de garantir l’écoulement des eaux. L’isolation est alors lestées au moyen de gravier, de

dalles sur plots, d’une toiture végétalisée,.. afin d’éviter son envollement.

Pose en indépendance de l’isolant sur la membrane d’étanchéité.

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ISOLATION THERMIQUE
Toiture plate
Types déconseillés

Certaines toitures jadis régulièrement mises en oeuvre présentent une composition physique

inadéquate et sont donc déconseillées.

Toiture froide

La toiture dite “froide” comporte, entre le plancher de toiture supérieur (support de l’étanchéité)

et l’isolation, un espace ventilé par de l’air extérieur. Il s’agit d’un système dépassé qui peut

causer des dégâts considérables résultant essentiellement de la condensation interne due aux

fuites d’air et à une température des matériaux inférieure à la température de l’air.

Les toitures froides sont dès lors déconseillées pour les constructions neuves. Si l’on souhaite

améliorer l’isolation d’une toiture froide existante, mieux vaut la transformer en toiture chaude 1. Espace ventilé par de l’air extérieur
2. Ecran étanche à l’air
ou en toiture inversée.

Isolation sous le plancher

L’isolation se trouve à la face inférieure du plancher de toiture et peut être combinée à une

plaque de plâtre et un écran pare-vapeur, par exemple. Cette composition de toiture est dé-

conseillée, d’une part, parce que le plancher est soumis à de fortes variations de température

qui risquent d’engendrer des fissures, par exemple dans le mur porteur au droit de l’appui du
1. Isolation 3. Etanchéité
plancher, et, d’autre part, parce que le support perd son inertie thermique.
2. Béton 4. Fissuration éventuelle

p. 63
ISOLATION THERMIQUE

Sources

CSTC, NIT 147: Fondations https://energieplus-lesite.be/

CSTC, NIT 175: Toitures en tuiles de terre cuite https://www.energie-environnement.ch/

CSTC, NIT 215: Toiture Plate https://fr.wikipedia.org/wiki/Hygrothermie

CSTC, NIT 229: Toitures vertes https://www.energuide.be/

CSTC, NIT 264: Détails de référence pour les murs creux https://jeretiens.net/les-3-transferts-thermiques/

https://www.connaissancedesenergies.org/

https://energie.wallonie.be/

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