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La

Réglementation
Thermique
2012
Coterie POULIGNY
Aspirant Charpentier Ile de
France

Paris – Hiver 2014/2015


Sommaire :

I – Notion de thermique : ........................................................................................................3


I.a – Type de transfert de chaleur au sein d’un bâtiment : ....................................................3
I.b – Identification des termes techniques liées à la Réglementation thermique : .................4
I.b.1 - Transfert thermique : ............................................................................................4
I.b.2 – Transfert d’humidité : ..........................................................................................6
I.c – Exemple de calcul : ...................................................................................................11
I.c.1 – Calcul thermique dans ce mur ossature bois : .....................................................11
I.c.2 – Calcul d’humidité dans ce mur ossature bois : ....................................................13
I.c.3 – Synthèse sous forme de tableau des différents calculs thermique et d’humidité : 15
II – Les enjeux de la RT 2012 : .........................................................................................16
II.a – La RT 2012 et les autres réglementations liés à la construction : ..........................16
II.b – Les indicateurs clés qui impose une exigence de résultat :....................................17
II.c – Quelques détails de principe répondant à une isolation et étanchéité conforme à la
RT 2012 :......................................................................................................................21
III – Les moyens de contrôles de la thermique et de l’étanchéité : .....................................24
III.a – Contrôler l’étanchéité d’un bâtiment – le test d’infiltrométrie : ...........................24
III.b – Contrôler la thermique d’un bâtiment : ...............................................................26
ANNEXES .......................................................................................................................28
Bibliographie : ..................................................................................................................29

2
La Réglementation Thermique 2012

I – Notion de thermique :
I.a – Type de transfert de chaleur au sein d’un bâtiment :

Il existe 3 types de transfert thermique la convection, la conduction et le rayonnement.

La convection :

Le transfert de chaleur par convection est dû au déplacement de molécules de différentes


températures, il se déroule dans un fluide (un liquide ou un gaz). Ces molécules se déplaçant,
elles transfèrent leur chaleur à un autre endroit du système. A noté que les transferts se font
de façon naturelle du chaud vers le froid.

Dans le cas d'un mur plan vertical et d'air à environ 20 °C, le coefficient d'échange est de
l'ordre de 10 watt/m2/K, cela signifie que la puissance thermique du transfert de chaleur est de
l'ordre de 10 watt pour un mètre de carré de surface et pour une différence de température de

La conduction :

Le transfert par conduction est un échange d'énergie se réalisant au sein d'un système sans
déplacement de matière. Ce transfert peut se réaliser au sein d'un seul corps ou par contact
entre deux corps.

Le rayonnement :

Par définition, le transfert se fait par rayonnement électromagnétique. Quelle que soit sa
température, un corps émet un rayonnement thermique, celui-ci est plus ou moins intense
selon cette température. La longueur d'onde à laquelle est émise ce rayonnement dépend aussi
de cette température. Ainsi, le rayonnement thermique émis par le Soleil est situé
principalement dans le visible. Des corps plus froids comme les mammifères émettent quant à
eux dans l'infrarouge.

Ce transfert de chaleur est le seul à se réaliser dans le vide, cas du rayonnement solaire
arrivant sur Terre. Néanmoins, celui-ci se réalise aussi dans les fluides (l'air par exemple) et
dans certains solides (verre).

3
Si le corps récepteur réfléchit certaines longueurs d'ondes ou est transparent à d'autres, seules
les longueurs d'onde absorbées contribuent à son équilibre thermique. Si par contre le corps
récepteur est un corps noir, c'est-à-dire qu'il absorbe tous les rayonnements
électromagnétiques, alors tous les rayonnements contribuent à son équilibre thermique.

Rayonnement

Convection Convection Conduction Convection

air

air

I.b – Identification des termes techniques liées à la Réglementation thermique :

I.b.1 - Transfert thermique :

La conductivité thermique en W/(m.K) :

La conductivité thermique d’un matériau homogène représente le flux de chaleur par unité de
surface traversant 1 m d’épaisseur du matériau pour une différence de température de 1 degré.
La conductivité thermique des matériaux isolants thermiques les plus courants varie entre
0.023 et 0.050 environ. Les métaux sont des matériaux conducteurs qui possèdent des
conductivités thermiques élevées (230 pour l’aluminium, 50 pour l’acier galvanisé et 15 pour
l’inox). Le verre a une conductivité thermique de 1. Le bois et le plastique, une conductivité
thermique proche de 0.2.

Le coefficient de transmission surfacique U en W/(m².K) :

Le coefficient de transmission surfacique correspond à la capacité de la paroi à échanger entre


2 ambiances adjacentes. Plus le U est faible et plus la paroi est isolante thermique.

1
=
é

4
Cependant, dans le cas d’une maison ossature bois il faut tenir compte del’impact dû à des
ponts thermiques intégrés (profilés métalliques, vis, tiges …). Pour cela, on rajoute une valeur
U au coefficient de transmission thermique.

Ce U est obtenue en pondérant les ponts thermiques selon un mode de calcul détaillé dans
les règles Th-Bât.

La résistance thermique R en m².K/W :

La résistance thermique d’un matériau est sa capacité à résister au passage de la chaleur qui
la traverse. Pour un matériau homogène ou quasi homogène, R est égale au rapport entre son
épaisseur exprimée en mètre et sa conductivité thermique. Plus R est importante et plus la
paroi est isolante thermiquement.

Légende :

R : la résistance thermique (m².K/W)

e : épaisseur du matériau (m)

: conductivité thermique (W/m.K)

Afin d’obtenir une bonne résistance d’un matériau, on peut donc soit augmenter son épaisseur
soit diminuer sa conductivité thermique, soit les deux à la fois. La résistance thermique totale
de plusieurs couches homogènes empilées ayant des épaisseurs constantes, est égale à la
somme des résistances thermiques de toutes les couches.

A noté, la résistance thermique d’une lame d’air se stabilise à une épaisseur de 20 mm pour
les flux horizontal et verticale ascendant. Pour les flux descendant, la résistance thermique
continue de croître avec l’épaisseur.

Les résistances thermiques superficielles Rsi et Rse en m².K/W :

La résistance thermique superficielle représente la résistance à l’échange de chaleur par


convection et par rayonnement entre la face d’une paroi et l’ambiance adjacente. La valeur de
la résistance thermique superficielle dépend notamment de la vitesse d’air (sur la face
extérieure), de la direction du flux de chaleur (horizontal, verticale ascendant ou vertical
descendant) de la température et de la rugosité de la surface. Des valeurs conventionnelles des
résistances superficielles intérieure et extérieure sont données dans les règles Th-Bât.

Le flux de chaleur en (W/m²):

Le flux thermique ou flux de chaleur, souvent noté , entre deux milieux de températures
différentes correspond au transfert thermique qui s'écoule par unité de temps entre les deux
milieux.

= µ × ×

5
Légende :

µ : Coefficient de transmission surfacique U (W/(m².K))

Surface (m²)

T : Différence entre 2 températures, la plus forte moins la plus faible.(°C).

Le transfert de chaleur en (W/m²) :

Le transfert de chaleur est ni plus ni moins que le flux de chaleur sauf que la formule
permettant de l’obtenir diffère en fonction de son mode de transfert thermique (conduction,
convection, rayonnement).
×
Pour le transfert par conduction nous avons donc : =

Pour le transfert par convection nous avons donc : = ×

Légende :

T : Différence entre 2 températures, la plus forte moins la plus faible.(°C).

e : épaisseur du matériau (m)

: conductivité thermique (W/m.K)

Rsi ou Rse : résistance thermique superficielle intérieur ou extérieur (m².K/W)

I.b.2 – Transfert d’humidité :

La perméabilité (kg/m.s.Pa):

Elle exprime la quantité de vapeur d’eau pouvant traverser un matériau sur une épaisseur d’un
mètre, par unité de temps et par unité de pression partielle.

Perméabilité de l’air : 2.10 kg/m.s.Pa


Perméabilité du béton : 2.10 kg/m.s.Pa
Perméabilité du bois (résineux) : 6.10 kg/m.s.Pa
Perméabilité du plâtre : 2,5.10 kg/m.s.Pa

La perméance /e (kg/m².s.Pa):

Elle renseigne sur la quantité de vapeur d’eau pouvant traverser une surface d’un mètre carré
de matériau, par unité de temps et par unité de pression partielle.

6
Le facteur de diffusion de la vapeur d’eau µ (sans unité):

Le facteur de diffusion de la vapeur d'eau détermine la perméabilité d'un matériau à la vapeur


d'eau, il est désigné par la lettre grecque µ et il ne possède pas d’unité de mesure.

Plus µ est élevé, plus la résistance est grande. Une valeur inférieure à 10 correspond à une
bonne diffusion de la vapeur d'eau. En règle générale, les matériaux les plus perméants sont le
bois, la laine de bois, la laine végétale et animale, la terre cuite, la chaux, le plâtre....

µ=
é

La résistance à la diffusion de la vapeur d’eau Sd en m :

La valeur Sd, la résistance à la diffusion de vapeur, désigne l'épaisseur de la couche d’air


équivalente à la diffusion (en mètres) La valeur Sd se calcule de la manière suivante :

= ×

Légende :

Sd : résistance à la diffusion de la vapeur d’eau Sd (m)

facteur de diffusion de la vapeur d’eau µ (sans unité)

d : épaisseur de la couche (m)

Exemple : panneau d'isolation en fibre de verre de 100 mm pour l'extérieur avec =1,3

Sd = 1,3 x 0,1 m = 0,13 m

Pour que la vapeur d'eau puisse migrer à travers une paroi, il faut que la valeur Sd du
matériau qui se trouve à l'intérieur de la maison soit plus élevée (en général on s'accorde sur
un facteur 5) que la valeur Sd du dernier des matériaux qui constitue la façade. Il faut en outre

7
qu'aucun des matériaux qui constituent la façade n'ait une valeur Sd plus élevée que la valeur
Sd du premier des matériaux ce qui constituerait un frein à cette migration.

Le transfert de vapeur d’eau en (kg/s/m²):

Le transfert de vapeur d’eau correspond à la quantité de vapeur d’eau pouvant traverser une
surface d’un mètre carré de matériau, par unité de temps et selon la différence de pression
qu’il existe de chaque côté du matériau.

1
= × × = ×( 2) ×

Légende :

: perméabilité (kg/m.s.Pa)

Surface (m²)

P1 et P2 : pression (Pa)

e : épaisseur du matériau (m)

La résistance au transfert de la vapeur d’eau en (m².Pa.s/kg):

Légende :

: symbole de la somme de valeurs

: perméabilité (kg/m.s.Pa)

e : épaisseur du matériau (m)

8
Le point de rosée :

Le point de rosée de l’air est la température à laquelle la pression (que l’on appellera par la
suite pression réelle) de vapeur d'eau est égale à sa pression de vapeur saturante, ce qui
induira une transformation de l’eau en forme gazeuse à l’état liquide.

Ces pressions sont étroitement liées au changement de température, si la température


augmente alors la pression aussi et inversement.

Formule de la pression réelle (Pa) : Préelle = Humidité Relative x P sat

Formule de la pression de saturation de la vapeur d’eau Psat (Pa) :

Les formules permettant de trouver la pression de vapeur d’eau saturante en fonction de la


température sont données par la réglementation EN ISO 13788 : 2001.
, ×
= , × , ( é ) °

, ×
= , × , ( é ) < 0°

Légende :

: température (°C)

e : signifie EXPONENTIELLE ( )

9
Pression de vapeur saturante en fonction de la
température
(°C) Psat (Pa) (°C) Psat (Pa)
-20 103 11 1312
-19 113 12 1402
-18 124 13 1497
-17 137 14 1598
-16 150 15 1704
-15 165 16 1817
-14 181 17 1937
-13 198 18 2063
-12 217 19 2196
-11 237 20 2337
-10 259 21 2486
-9 283 22 2642
-8 309 23 2808
-7 338 24 2982
-6 368 25 3166
-5 401 26 3359
-4 437 27 3563
-3 475 28 3778
-2 517 29 4003
-1 562 30 4241
0 611 31 4490
1 656 32 4752
2 705 33 5027
3 757 34 5316
4 813 35 5619
5 872 36 5937
6 935 37 6271
7 1001 38 6621
8 1072 39 6987
9 1147 40 7371
10 1227

10
I.c – Exemple de calcul :

Composition du mur ossature bois :

Fermacell OSB

Intérieur 20°C 12,5 150 12 Extérieur -15°C

Laine de verre
Conditions générales de l’étude :

Intérieur Extérieur
Température (°C) 20 -15
Hygrométrie relative (%) 60 90

I.c.1 – Calcul thermique dans ce mur ossature bois :

Données thermiques des composants de la paroi :

Résistance ther.
Désignation Epaisseur (m) Lambda (W/m.K) (m².K/W)
Extérieur
Résistance superficielle ext. 0,040
OSB 0,012 0,130 0,092
Laine de verre 0,1500 0,038 3,947
Fermacell 0,0125 0,320 0,039
Résistance superficielle int. 0,130
Intérieur

11
Calcul thermique du mur :

La résistance thermique du mur R :

= + + + +

= + + + +

= 0,13 + 0,039 + 3,947 + 0,092 + 0,04 = , m².°C/W

Le coefficient de transmission surfacique U est donc de :

= = = , W/m².°C
,

Calcul du flux de chaleur :

= × × é

Or dans cet exemple il n’y a pas de surface.

= 0,235 × 20 ( 15) = , /

Calcul de la température à chaque interface de matériau :

Température à la surface intérieure du mur (convection) :

1
= ×( é é )

Donc é = = 20 (8,51 × 0,13) = , °

Température après le passage du Fermacell (conduction) :

×( 1)
=

× , × ,
Donc 1= = 18,9 = , °
,

Température après le passage de la laine de verre (conduction) :

×( 2)
=

× , × ,
Donc 2= = 18,6 , °
,

12
Température après le passage de l’OSB (conduction) :

×( )
=

× , × ,
Donc = 13,9 ,
, °

Température à la surface extérieure du mur ossature bois (convection) :

1
= ×( é )

Donc = 14,7 (8,51 × 0,04) °

I.c.2 – Calcul d’humidité dans ce mur ossature bois :

Données pour le transfert de vapeur d’eau :

Désignation Coef. Résistance µ Sd (m) Résistance Rm = Sd/ air


Extérieur
Résistance superficielle ext.
OSB 50 0,60 3,00E+09
Laine de verre 1 0,15 7,50E+08
Fermacell 13 0,16 8,00E+08
Résistance superficielle int.
Intérieur
Preméabilité de l'air air = 2 x 10^-10

Calcul du transfert de vapeur d’eau à travers le mur :

Calcul de La résistance au transfert de la vapeur d’eau :

0,60 + 0,15 + 0,16


= = = 4,55. 10
2. 10
Calcul des différentes pressions à l’extérieur et à l’intérieur du mur :
, ×
é = 610,5 × , = 2337
, ×( )
é = 610,5 × , ( ) = 165

é
é = × 100
é

13
Donc é = × = 0,6 × 2337 = 1402

Et é = × = 0,9 × 165 = 148

Calcul du flux de vapeur d’eau :

= ×( )= × (1402 148) = 2,75. 10 kg/s/m²


, .

Calcul de la pression réelle et de la pression saturé à chaque interface de matériau :

Ici la pression réelle recherchée correspondra à la pression extérieure Pe.

1
= ×( )

Ce qui équivaut à dire que :

é
= × = ×

Les pressions à la surface intérieure du bâtiment :


, × ,
( )
= 610,5 × , , = 2182

Pe = 0,6 x 2182= 1309 Pa

Les pressions à l’interface fermacell/laine de verre sont de :

0,16
= × = × = 1402 2,75. 10 × =
2. 10
, × ,
( )
= 610,5 × , , =

Les pressions à l’interface laine de verre/osb sont de :

0,15
= × = × = 1189 2,75. 10 × =
2. 10
, ×( , )
( )
= 610,5 × , , =

Les pressions à la surface extérieure sont de :


0,60
= × = × = 982 2,75. 10 × =
2. 10
, ×( , )
( )
= 610,5 × , , =

14
I.c.3 – Synthèse sous forme de tableau des différents calculs thermique et d’humidité :

Caractéristiques de la paroi
Résistance thermique R 4,25 m².°C/W
Coef transmission surfacique U 0,235 W/(m².°C)
Résistance au transfert de vapeur Rm 4,55.10^9 m².Pa.s/kg

Flux à travers la paroi


Flux thermique 8,51 W/m
Flux de vapeur d'eau 2,75.10^-7 kg/s/m²

Températures et différentes pressions au sein de la paroi


Température Psaturé Préelle risque de condensation
Unité °C Pa Pa
Intérieur 20 2337 1402 non
Surface fermacell 18,9 2182 1309 Non
Interface fermacell/isolant 18,6 2142 1189 Non
Interface isolant/osb -13,9 182 982 Oui
Surface osb -14,7 169 157 Non
Extérieur -15 165 148,5 Non

Pression saturé Pa
Température °C

Pression réelle Pa

Condensation

15
II – Les enjeux de la RT 2012 :

II.a – La RT 2012 et les autres réglementations liés à la construction :

La RT 2012 est une réglementation destinée à rendre tous les bâtiments neufs très performants
sur le plan énergétique. Son application suppose :

Une approche globale systématique de la construction dans laquelle la collaboration


entre corps de métiers est indispensable.
Une obligation de résultats en termes de consommations conventionnelle d’énergie.
Il est alors nécessaire de vérifier la prise en compte de la réglementation dès la
conception du bâtiment, lors de sa réalisation, puis en fin de chantier.

La RT 2012 s’applique depuis le 1er janvier 2013 à toutes les constructions neuves (sauf
quelques cas particuliers), mais aussi à toute extension de plus de 100 m². Pour les extensions
d’une surface inférieure à ce seuil, des exigences assouplies sont à respecter.

La RT 2012 a pour objectif :

De limiter les consommations d’énergie en construisant des bâtiments avec de faibles


besoins énergétiques, bien orientés et bien isolés, équipés de systèmes énergétiques
performants.
Et d’impulser l’évolution des technologies pour le bâti et les équipements, de diminuer
les charges des occupants.

Le respect de la RT 2012 implique des exigences de résultats en termes de performance


globale du bâtiment (et pas seulement de performance des matériaux et des équipements, pris
isolément).

Respecter plusieurs réglementations à la fois :

Quand la RT 2012 et une autre réglementation s’appliquent pour un même élément de la


construction, il faut trouver des solutions techniques qui respectent à la fois l’une et l’autre.
C’est le cas pour la RT 2012 et :

La réglementation sécurité incendie (nature et protection des isolants…).


La réglementation de ventilation (dimensionnement de l’installation de ventilation,
puissance de la VMC…).
La réglementation acoustique (performances des isolants thermiques et
acoustiques…).
La réglementation des systèmes constructifs (ponts thermiques et perméabilité à l’air
des systèmes constructifs…).
La réglementation liée au confinement pour les zones géographiques proches de sites
industriels présentant des risques d'accidents majeurs tels que des sites nucléaires.
Ceci nécessite une étanchéité très performante.

16
II.b – Les indicateurs clés qui impose une exigence de résultat :

La réglementation impose une consommation d’énergie primaire conventionnelle limitée à 50


kWhep /m² .an (valeur modulée en fonction de la surface du bâtiment, de sa localisation
géographique, de son altitude…). Elle est fondée sur 3 indicateurs qui expriment 3 exigences
que nous allons détailler.

Les besoins bioclimatiques Bbio :

L’indice Bbio caractérise l’impact de la conception bioclimatique sur l’efficacité énergétique


du bâti. En fonction du terrain la typologie de la maison doit être travaillé, c'est-à-dire qu’il
faudra orienter la maison de façon à ce que les pièces à vivres soit au sud et le garage au nord
par exemple. Ou encore, mettre en place une surface minimum de baies vitrées au sud pour un
apport de lumière et de chaleur en hiver grâce au soleil, et utiliser la végétation extérieur pour
faire un brise vue en été, avoir une bonne isolation des murs opaques … En soit, la
construction neuve doit avoir au final un indice Bbio inférieur à une valeur maximale
Bbiomax, calculer en fonction de la typologie du bâtiment, de sa localisation géographique et
de son altitude

Schéma des éléments composants le Bbio (http://www.maison-


natilia.fr/reglementation-thermique)

17
La consommation d’énergie primaire Cpe :

L’indice Cep qui caractérise la consommation d’énergie primaire du bâtiment. En effet, la RT


2012 impose des restrictions en termes de consommation d’énergie primaire au sein du bâti.
Cette énergie primaire est l’énergie apporté pour permettre à nos systèmes de chauffage,
d’éclairages et autre de fonctionner. Or l’énergie finale telle que la chaleur ou la lumière
porduite par l’apport d’énergie primaire n’est pas forcément proportionnelle.

Dans un bâti conforme à la RT 2012, l’énergie utilisée pour le chauffage, la production d’eau
chaude sanitaire, éclairage, auxiliaires (ventilateurs, pompes …) doit être en moyenne de 50
kWhep/m².an (Cpe max).

C’est pour cela que dans les nouvelles constructions on cherche à mettre en place des
alternatives d’apport d’énergie comme les panneaux photovoltaïque, éolienne, puits canadien
ou provençal, la géothermie par le biais de foret dans le sol pour aller récupérer la chaleur en
profondeur, utilisation de chauffe-eau thermodynamique ou aérodynamique.

18
Géothermie verticale (http://etao.fr/geothermie)

Géothermie horizontale (http://etao.fr/geothermie)

19
Le système de puits canadien ou provençal (http://ericjarrot.free.fr/puits_canadien.htm)

20
Le confort d’été ou température inférieur de consigne Tic :

Les catégories de bâtiments dans lesquels il est possible d’assurer un bon niveau de confort en
été sans avoir à recourir à un système actif de refroidissement sont définies et dépendent du
type d’occupation et de la localisation (zone climatique, altitude, proximité de zones de bruit).
Pour ces bâtiments : la température la plus chaude atteinte dans les locaux (Tic), au cours
d’une séquence de 5 jours très chauds d’été, ne doit pas excéder un plafond (Ticref).

Pour palier à cette exigence il faut éviter que les rayons du soleil réchauffent l’habitat en
installant des brises vues ou en jouant avec la saillie des toits. De plus, travailler sur l’inertie
du bâtiment en faisant intervenir le bois et le béton dans une même construction peut apporter
des avantages en termes d’absorption/retransmission de chaleur/fraicheur au cours de l’année
et suivant la saison.

NOTA BENE : La RT 2012 n’impose pas de valeur maximum du coefficient de transmission


surfacique µ ; néanmoins l’exigence sur le besoin bioclimatique Bbio imposera indirectement
des coefficients µ plus faible que ceux employés aujourd’hui.

La RT 2012 imposait un coefficent de U < 0,45 W/(m².°C).

La norme thermique allemande impose actuellement un coefficient U < 0,24 W/(m².°C).7

II.c – Quelques détails de principe répondant à une isolation et étanchéité conforme à la


RT 2012 :

Les mœurs incitent les constructeurs à mettre en place une isolation de paroi d’environ 20 cm
d’épaisseur et de 30 cm en toiture pour assurer une bonne isolation.

21
Exemple de détail de mur ossature bois :

13 4512 150 60 4015

13 1 2 3 45
12
15
14 air

11
10
9 7 8
6

Légende :

1 – OSB 3 de 15 mm faisant ici office de voile travaillant et de pare – vapeur, pour cela
chaque joints entre osb, raccord mur/mur, raccord mur/dalle…

2 – Ossature bois en 45 x 145 mm avec une isolation entre chaque montant de fibre de bois
flex.

3 – Isolation extérieur en panneau rigide rainure languette de fibre de bois perméable à l’eau,
donc qui fait aussi office de pare pluie.

4 – Latte en 40x60 mm pour faire une lame d’air entre le bardage et la paroi.

5 Le bardage horizontal.

6 – Dalle en béton armé.

7 – Profil de départ pour l’isolant extérieur.

22
8 – Grille anti rongeur.

9 – Joint de dilatation pour isoler le bois du béton.

10 – Isolation thermique sous chape flottante.

11 – Chape flottante.

12 – Vide technique de 45 mm entre la finition intérieur et le voile travaillant pour éviter toute
dégradation de l’osb qui pourrait engendrer des fuites dans l’étanchéité.

13 – Plaque de plâtre.

14 – Revêtement du sol.

15 – Plainte.

Pour cette paroi, suivant une température intérieure de 20°C avec une humidité relative de
50% et une température extérieure de -20°C avec une humidité relative de 80%. Nous
obtenons un coefficient de transmission surfacique de U = 0,177 W/(m².°C) sans
condensation dans la paroi (calcul réalisé sur https://www.u-wert.net/?lv=1).

Concernant l’étanchéité, ici elle se réalise pour la pose d’une bande adhésive flexible de
caoutchouc butyle aux jonctions de chaque osb entre eux avec la dalle béton et avec les
plafonds.

Isolation en toiture :

Pour l’isolation en toiture, il existe différentes façon de procéder il existe les caissons
chevronnés réalisés en atelier, les panneaux sandwichs comme le sapisol qui est un produit
simonin. Et nous avons aussi la méthode dite sarking qui permet d’obtenir différentes couches
d’isolation en joints croisés.

1 – Voile travaillant Schéma de la méthode sarking

2 – Isolation entre chevron


3 – Panneau d’isolation rainure languette faisant
aussi office de pare-pluie
6
4 – Lattes vissées aux chevrons pour
5 4
retenir le complément d’isolation
3
5 – Contre-liteaux 2
6 – Couverture 1

23
III – Les moyens de contrôles de la thermique et de l’étanchéité :

III.a – Contrôler l’étanchéité d’un bâtiment – le test d’infiltrométrie :

Objectif du test :

Un test d'infiltrométrie (aussi appelé: Test d'étanchéité à l'air, Mesure de perméabilité à l'air
des bâtiments, Test porte soufflante) permet de mesurer les infiltrations d'air d'un bâtiment
hors ventilation, c'est-à-dire la quantité d'air qui rentre dans le bâtiment par des défauts de
l'enveloppe (murs extérieurs). Pour effectuer le test, on utilise une porte soufflante que l'on
place à l'entrée du bâtiment. Cet appareil est équipé d'un ou plusieurs ventilateurs et d'une
toile de nylon permettant d'étancher la porte d'entrée en ne laissant passer l'air qu'au travers du
ventilateur.

Ce test permet de connaître la quantité d'air qui entre dans l'habitat en dehors des systèmes de
ventilation. La recherche de fuites permet d'identifier les endroits à colmater ceci afin de
supprimer les infiltrations d'air parasites. La ventilation d’un bâtiment ne peut en aucun cas
reposer sur une perméabilité diffuse et non maîtrisée de son enveloppe. Un système
spécifique, naturel ou mécanique, doit assurer un renouvellement de l’air.

Une bonne étanchéité à l’air est donc essentielle pour que les systèmes de ventilation
fonctionnent correctement, c’est-à-dire pour assurer une bonne qualité de l’air intérieur, la
conservation du bâti, un bon confort acoustique et thermique, et pour éviter le gaspillage
d’énergie.

Mesure de la perméabilité à l’air :

Pour réaliser une mesure, le ventilateur de la porte


soufflante va créer artificiellement une différence de
pression entre l’intérieur et l’extérieur du local testé.
Le test d'infiltrométrie (dit test de la porte soufflante
ou test d'étanchéité à l'air) permet de mesurer la
quantité d'air rentrant par les fuites dans un bâtiment et
d'identifier la localisation de celles ci.

Au préalable, l’opérateur prend le soin d’obturer tous


les orifices volontaires (ex. bouches d'extraction de
ventilation) afin que le flux d’air provoqué par la
différence de pression ne provienne que des fuites
parasites. On mesure alors le débit de fuite pour une
différence de pression imposée. Cette « méthode de
pressurisation par ventilateur » est normée (NF EN
13829, application février 2001).

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Recherche de fuites :

La différence de pression est maintenue par le ventilateur à 50 Pa pendant que l'opérateur de


test procède à la recherche et à la localisation des infiltrations au moyen d'une des techniques
suivantes :

Thermogramme permettant de mettre en


évidence des fuites d'air en partie basse d'une
porte, en l'absence de seuil étanche à l'air.
Par un anémomètre qui détecte le déplacement
de l’air à l’endroit de l’infiltration. Cette
méthode peut s'avérer mauvaise si l'orientation
du fil chaud de l'anémomètre n'est pas correcte.
Par une fumée artificielle qui circule par les
défauts d'étanchéité. Cette méthode est fiable, Thermogramme permettant de
concrète, et pédagogique vis-à-vis des mettre en évidence des fuites
entreprises. d'air en partie basse d'une porte,
Par détection manuelle. Cette méthode est en l'absence de seuil étanche à
limitée et nécessite une expérience accrue de l'air
l'opérateur pour comprendre la nature des
défauts.
Il est possible de s'aider d'une caméra
thermique pour visualiser les anomalies aérauliques
(présence d'un motif caractéristique).

Le rapport de test devra être édité suivant la Norme


Fuite d'air localisée par machine NF EN 13829 et le Guide d'Application GA P50-784
à fumée dans le cadre d'un test
d'infiltrométrie

Indicateurs de perméabilité à l’air :

Pour comparer des constructions entre elles, deux indicateurs sont souvent utilisés :

Q4Pa-surf (anciennement I4): le débit de fuite à la pression différentielle de 4 pascals


(appelé V4) divisé par la somme des surfaces de parois froides hors plancher bas
(appelé ATbât). Cet indicateur est utilisé dans la réglementation thermique RT2012,
RT 2005 et pour le label BBC-Effinergie. L'indicateur ne doit pas dépasser 0,60
m3/(h.m2) pour la maison individuelle et 1,00 m3/(h.m2) pour les bâtiments collectifs.
n50 : le débit de fuite à une pression différentielle de 50 Pa divisé par le volume
chauffé. Cet indicateur est utilisé pour les labels Passivhaus, Minergie-P, Minergie-P-
Eco ou Minergie-A. L'indicateur ne doit pas dépasser 0,60 vol/h (ou h-1) quel que soit
le type de bâtiment.

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Relation entre la perméabilité et la performance thermique d'un bâtiment :

Pour une maison individuelle :

Q4Pa-surf < 0,20 m3/(h.m2) Bâtiment passif (il s'agit d'un ordre de grandeur, la
valeur à respecter est n50=0,60 h-1)
Q4Pa-surf 0,60 m3/(h.m2) Bâtiment effinergie+ (exigence en termes d'étanchéité
des réseaux de ventilation également)
Q4Pa-surf 0,60 m3/(h.m2) Bâtiment BBC-effinergie® et RT2012

Pour des logements collectifs :

Q4Pa-surf 0,20 m3/(h.m2) Bâtiment passif (il s'agit d'un ordre de grandeur, la
valeur à respecter est n50=0,60 h-1)
Q4Pa-surf 0,80 m3/(h.m2) Bâtiment effinergie+ (exigence en termes d'étanchéité
des réseaux de ventilation également)
Q4Pa-surf 1,00 m3/(h.m2) Bâtiment BBC-effinergie® et RT2012

Pour les bâtiments tertiaires il est recommandé pour un bâtiment performant de définir un
niveau d’exigence au moins équivalent au logement pour cette catégorie de bâtiment.

III.b – Contrôler la thermique d’un bâtiment :

Pour vérifier qu’un projet respecte la réglementation thermique il doit valider les choix de
conception architecturale et les solutions techniques retenues pour consommer le moins
d’énergie possible, en fonction de la localisation du projet, de son orientation et de ses besoins
en énergie. Cette étude est réalisée grâce à un mode de calcul qui prend en compte des
données préétablies (climat, scénarios d’occupation du logement…) et des éléments
techniques spécifiques au projet. Il s’agit d’un calcul théorique réalisé par un thermicien de
préférence à l’aide de logiciels évalués par les pouvoirs publics. Son coût peut varier entre
300 et 3 000 €.

A savoir : Une attestation de prise en compte de la réglementation thermique doit être jointe
au permis de construire. Le formulaire étant disponible via www.rt-batiment.fr/batiments-
neufs/reglementation-thermique-2012/attestations-deprise-en-compte-de-la-reglementation-
thermique.html.

Le document comprend des éléments administratifs sur le bâtiment (en particulier sa surface)
et les données de l’étude thermique, ce qui permet de s’assurer que les exigences de la RT
2012 sont déjà prises en compte :

Exigence de résultat, à savoir :

La prise en compte de la conception bioclimatique du projet, par le biais du calcul du


coefficient Bbio de votre habitation et du Bbiomax. Le bâtiment ainsi caractérisé a toutes les
chances d’être énergétiquement performant.

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Exigence de moyens, à savoir:

• la surface des baies (portes comprises) en m2 et la vérification que cette surface est
supérieure à 1/6 de la surface habitable,

• le mode de recours à une source d’énergie renouvelable ou à une solution alternative.

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ANNEXES

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Bibliographie :

Livre – « Performance énergétique : les matériaux et procédés d’isolation » Editions


CSTB
CETE de Lyon
« La thermique du bâtiment » Eric MOUGEL – ENSTIB
http://www.reglesdelart-grenelle-environnement-2012.fr/
http://www.ecop-habitat.fr/docs/maison-RT2012-reduction-depenses-energetiques.pdf
http://fr.wikipedia.org/wiki/Test_d%27infiltrom%C3%A9trie
http://www.developpement-
durable.gouv.fr/IMG/pdf/DGALN_plaquetteRT2012_avril2011.pdf
http://www.rt-batiment.fr/fileadmin/documents/RT2012/Publications/guide-pratique-
construire-maison-avec-rt2012.pdf
https://www.u-wert.net/?lv=1

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