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THERMODYNAMIQUE
FLUIDES
Nous étudierons donc dans ce chapitre les différents modes de transferts thermiques et les lois associées, puis nous nous intéresserons aux comportements des
fluides.
a) Du macroscopique au microscopique
Les objets que nous pouvons voir autour de nous sont composés de plusieurs moles de matière : ils se trouvent dans l’échelle macroscopique.
L’échelle microscopique est celle qui correspond aux particules constituant les objets (atomes molécules…)
𝑵
n= Avec NA = 6,02.1023 mol-1
𝑵𝑨
A l’échelle microscopique, les particules constituant la matière sont dotées d’une vitesse et possèdent donc une énergie cinétique ECmicro.
La vitesse est liée à l’agitation thermique : plus la température est grande plus la vitesse des particules est grande.
Ces particules sont également soumises à des forces conservatives (donc dérivant d’un potentiel) telles que des interactions gravitationnelles,
électromagnétiques, fortes et faibles. Elles possèdent donc une énergie potentielle microscopique EPmicro.
L’énergie microscopique totale d’un corps, appelée énergie interne et notée U, est la somme des énergies cinétiques et potentielles microscopiques.
Etotale = U + Em
∆Etotale = ∆U + ∆Em
∆Etotale = ∆U= Q + W
Pour les phases condensées c'est-à-dire les liquides et les solides, aucun travail ne peut être apporté car ces derniers sont incompressibles.
La variation d’énergie interne ne dépend donc que des échanges de chaleur entre le système et l’extérieur.
On définit alors la capacité calorifique C d’un corps comme l’énergie qu’il faut lui apporter pour élever sa température d’un degré. L’unité de C est
donc le joule par kelvin (J.K-1)
On définit également la capacité calorifique massique c d’une espèce comme l’énergie qu’il faut apporter pour élever la température d’un kilogramme
de cette espèce d’un degré. L’unité de c est donc le joule par kilogramme et par Kelvin (J.kg-1.K-1)
Pour les phases condensées, la variation d’énergie interne est donc égale à l’échange de chaleur entre le système et le milieu extérieur et ne dépendra donc que
de la température initiale du système et de sa température finale :
∆U = Q = C . ∆T ou ∆U = Q = m . c . ∆T
La convection est un transfert d’énergie sous forme de chaleur s’accompagnant d’un transport de matière.
On peut déterminer la puissance thermique lors d’un transfert par convection grâce à la loi de Newton :
𝝓 = 𝒉. 𝑺(𝑻𝑷 − 𝑻𝒇𝒍𝒖𝒊𝒅𝒆 )
h est le coefficient convectif (en W.m-2.K-1), TP la température de la paroi et Tfluide la température du fluide.
La conduction thermique est donc un transport d’énergie sous forme de chaleur dans un milieu matériel
sans transport de matière.
𝑸
Φ=
∆𝒕
Φ s’exprime donc en watt (W) car les watts sont des J.s-1 (Q est en J et ∆𝑡 en s)
b) La conductivité thermique
La conductivité thermique λ d’un matériau représente la capacité de ce matériau à transmettre la chaleur par conduction.
Remarque : Lorsque plusieurs matériaux sont superposés, la résistance thermique totale est égale à la somme des résistances thermiques de tous les
matériaux
Remarque : lorsque les températures des deux côtés de la Paroi se sont équilibrées grâce au flux thermique, la
transformation inverse est impossible : c’est un mécanisme irréversible.
Un fluide est un milieu déformable qui épouse les contours du récipient dans lequel il se trouve.
Il existe trois types de fluides : les gaz, les liquides et les plasmas.
Dans les gaz les interactions entre molécules ou atomes, très éloignés les unes des autres, sont quasi-nulles à l’exception des instants où des chocs se produisent.
Dans les liquides, il existe des interactions, comme les interactions de Van Der Waals ou les ponts (liaisons) hydrogène.
Dans les plasmas, qui sont des gaz ionisés et donc constitués d’ions, l’interaction entre les ions est la force coulombienne (ou force électrique).
Un gaz est dit parfait si aucune interaction n’existe entre ses molécules.
L’équation d’état des gaz parfaits, ou loi universelle des gaz parfaits est 𝑷𝑽 = 𝒏𝑹𝑻 Où R est la constante des gaz parfaits R = 8,32 S.I.
La loi fondamentale de la statique des fluides donne la différence de pression entre deux points d’un fluide : 𝑷𝟐 − 𝑷𝟏 = 𝝆𝒈𝒉
Où h est la différence d’altitude entre les deux points.
2) La poussée d’Archimède
Tout corps plongé dans un fluide va subir de la part de ce fluide un ensemble de forces pressantes sur ses parois :
On sait que les forces pressantes dépendent de la hauteur de fluide au-dessus du point considéré.
Les parois 1 et 2 étant à la même hauteur dans le fluide, les forces pressantes sur ses deux parois ont donc la même
valeur mais sont de sens opposé : elles se compensent :
⃗⃗⃗
𝐹1 + ⃗⃗⃗
𝐹2 = ⃗0
En revanche les parois 5 et 6 sont à deux hauteurs différentes. Notons h cette différence d’altitude.
Le produit h.S correspond au volume de solide immergé, autrement dit au volume de fluide déplacé, d’où 𝐹5 − 𝐹6 = 𝜌𝑓𝑙𝑢𝑖𝑑𝑒 . 𝑔. 𝑉
La poussée d’Archimède 𝜋
⃗ est donc la résultante de ces deux forces de pressions :
⃗⃗
⃗⃗ = −𝝆𝒇𝒍𝒖𝒊𝒅𝒆 . 𝑽. 𝒈
𝝅
𝒅𝑽
𝑫𝑽 = où dV est le volume de fluide écoulé au travers d’une section et 𝑑𝑡 le temps d’écoulement
𝒅𝒕
𝑑𝑥
Or 𝑑𝑡
est la vitesse de déplacement du fluide. On obtient donc :
𝑫𝑽 = 𝑺. 𝒗
Considérons un fluide incompressible (dont le volume ne peut pas varier même sous l’action d’une force pressante) qui s’écoule dans un tuyau dont la section
varie :
Le fluide étant incompressible, les volumes sont donc égaux et on peut écrire :
𝑑𝑉1 = 𝑑𝑉2
soit 𝑆1 × 𝑣1 𝑑𝑡 = 𝑆2 × 𝑣2 𝑑𝑡 d’où 𝑆1 × 𝑣1 = 𝑆2 × 𝑣2
On en déduit 𝑫 𝑽𝟏 = 𝑫 𝑽𝟐
Considérons un fluide contenu dans un récipient dont une paroi est mobile (piston) :
On a donc ⃗ ) = −𝑷𝒆𝒙𝒕 𝒅𝑽
𝜹𝑾(𝑭
Le travail de la force pressante entre deux points est donc 𝑊(𝐹 ) = −(𝑃2 𝑉2 − 𝑃1 𝑉1 ) = 𝑃1 𝑉1 − 𝑃2 𝑉2
Intéressons-nous désormais à un fluide en écoulement dans un tuyau dont l’altitude et la section varient.
On suppose que les frottements du fluide sur les parois sont négligeables devant les forces pressantes ; les seules forces non-conservatives à considérer sont
donc les forces pressantes.
1 1
D’où 𝑚𝑣2 2 + 𝑚𝑔𝑧2 − (2 𝑚𝑣1 2 + 𝑚𝑔𝑧1 ) = 𝑃1 𝑉1 − 𝑃2 𝑉2
2
1 1
Soit 𝑚𝑣2 2 + 𝑚𝑔𝑧2 + 𝑃2 𝑉2 = 2 𝑚𝑣1 2 + 𝑚𝑔𝑧1 + 𝑃1 𝑉1
2
1
On en déduit : 𝑚𝑣 2 + 𝑚𝑔𝑧 + 𝑃𝑉 = 𝑘
2
1
Or on sait que 𝑚 = 𝜌. 𝑉 d’où 𝜌. 𝑉. 𝑣 2 + 𝜌. 𝑉. 𝑔𝑧 + 𝑃𝑉 = 𝑘 Avec k constante
2
𝑘 𝟏
En divisant tous les termes par V et en posant 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 = 𝑉 on obtient la relation de Bernoulli : 𝝆𝒗𝟐 + 𝝆𝒈𝒛 + 𝑷 = 𝒄𝒐𝒏𝒔𝒕𝒂𝒏𝒕𝒆
𝟐
Si l’on considère deux points situés dans des sections de tubes différentes, on a alors
1 1
𝜌𝑣2 2 + 𝑃2 = 𝜌𝑣1 2 + 𝑃1
2 2
Si le tuyau se resserre lors de l’écoulement, la conservation du débit volumique implique une vitesse plus importante au point 2 qu’au point 1.
En utilisant la formule ci-dessus, on en déduit que la pression au point 2 sera plus faible que celle du point 1.
A l’inverse si le tuyau s’évase lors de l’écoulement, la conservation du débit volumique implique une vitesse plus faible au point 2 qu’au point 1 ; la pression au
point 2 sera donc plus forte que celle du point 1.
Remarque : C’est en partie l’effet Venturi qui explique la portance créée par les ailes d’avion :
Mais attention, ce n’est pas le seul facteur qui intervient, car il est possible de faire voler un avion qui possède des ailes plates !