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MAKHLOUF
L'énergie qui intéresse essentiellement le bâtiment est la chaleur qui pénètre ou sort d'un
édifice sous l'action de différences de températures. Ces deux paramètres sont liés à deux
concepts: celui de quantité (pour la chaleur) et celui de potentiel (pour la température).
La température se mesure mais ne saurait se transférer et se facturer. On dit que c’est une
grandeur intensive.
Toute étude thermique se doit donc de commencer par quelques définitions et rappels
concernant la température et la chaleur.
1.1 La température
La température T peut-être repérée par une échelle quelconque. Toutefois deux échelles
seulement seront utilisées dans ce cours :
L'échelle des degrés Celsius dont le zéro correspond à la température de fusion de la glace
(°C).Il ne s'agit que d'un simple repérage ;
L'échelle des degrés Kelvin dont l'origine est le zéro absolu, limite inférieure des
températures (K). Seule cette échelle présente un réel sens physique: en K la température
représente le potentiel thermodynamique. Le 0 absolu correspond à : - 273,15°C.
1.2 La chaleur
Pour passer d'un type d'unité à l'autre il suffit de savoir que, selon le premier principe de la
thermodynamique 1 cal = 4.18 joule. Pratiquement 1th = 4180 J = 1 kcal.
La qualité des échanges de chaleur dépendant du temps t pendant lequel ils ont lieu, on doit
définir la puissance thermique P = Q/t, exprimée dans le système actuel en watt (W) ou
kilowatt (kW), la quantité de chaleur étant exprimée en Joules et le temps en secondes. Mais
dans le système d'unités purement thermiques on utilise encore la kilocalorie/heure (kCal/h)
ou thermie/heure (th/h).
Ayant remarqué que les unités de quantité de chaleur du système actuel sont petites par
rapport aux quantités échangées dans les édifices, on préfère utiliser des unités plus grandes
dérivées de celles de puissance.
Les échanges de chaleur avec la matière (par exemple constitutive des édifices) ayant pour
effet de provoquer des variations de température ou des changements d'état (par exemple
le passage de l'état liquide de l'eau à l'état de vapeur) de celle-ci, d'autres définitions sont
nécessaires.
𝑄 𝑄𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑡é 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟
𝐶= =
Δ𝑇 𝐴𝑐𝑐𝑟𝑜𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑡𝑒𝑚𝑝é𝑡𝑎𝑡𝑢𝑟𝑒
Les divers corps ont des chaleurs massiques très différentes, par exemple, en kJ/kg.°C
Air 1.015
Eau 4.18
Acier 0.5
Aluminium 0.88
Cuivre 0.39
Zinc 0.38
Argile-brique 0.92
Maçonnerie courante 0.84 à 1.05
Verre 0.77
Bois sec 1.67
Q = M.C. T
Mais en architecture on raisonne par nature plus facilement sur des volumes que sur des
masses.
Il est alors plus intéressant de considérer le volume V de la masse M et, compte tenu qu'une
masse est le produit d'un volume par une masse volumique (kg/m³) bien connue, pour
chaque matériau :
M = .V et Q = V. C. T
2.1 La conduction
La conduction est le moyen par lequel la chaleur circule de proche en proche dans un
matériau ou passe d'un corps à un autre en contact physique direct, par simple interaction
moléculaire. Les molécules du secteur le plus chaud se heurtent vivement entre elles et
transmettent leur énergie de vibration aux molécules voisines. Le flux de chaleur va toujours
des zones chaudes vers les zones froides.
Lorsque les molécules s'échauffent à la surface
d'un corps sous l'effet du rayonnement solaire,
elles transmettent cette chaleur aux molécules
voisines ; et de proche en proche, la chaleur captée
Rayonnement
conduction se répartit dans toute la masse du corps, jusqu'à
solaire
atteindre à l'uniformité des températures.
Par exemple, un métal paraîtra plus froid au toucher qu'un morceau de bois, pourtant à la
même température. Cela tient au fait que le métal a une conductibilité plus élevée et que la
chaleur s'écoule de la surface vers l'intérieur plus rapidement que dans le bois. La sensation
de froid est d'autant plus intense que la chaleur retirée de la main vers le métal par
conduction est plus importante.
Les gaz sont généralement de mauvais conducteurs. Aussi, les matériaux comportant de
minuscules cellules d'air en grand nombre sont habituellement de mauvais conducteurs et
donc de bons isolants. Les matériaux d'isolation utilisés dans la construction illustrent bien
cela: ils renferment une multitude de petits espaces d'air et se caractérisent par leur
légèreté.
2.2 La convection.
Dans le processus de convection, la chaleur se déplace comme toujours des zones chaudes
vers les zones froides.
Lorsque les molécules d'un fluide froid, tel que l'eau ou l'air, viennent au contact d'une paroi
chaude, une partie de l'énergie de vibration animant les molécules superficielles du solide se
communique aux molécules voisines du fluide.
Le mouvement de convection peut tout aussi bien s'inverser. Lorsqu'un fluide chaud vient au
contact d'une paroi froide, ses molécules plus chaudes communiquent une partie de leur
énergie de vibration aux molécules superficielles de la paroi. Elles s'alourdissent alors en se
refroidissant et coulent vers le bas le long de la surface. Par exemple, l'air tiède au contact
de la vitre froide d'une fenêtre se transforme en courant d'air frais vers le sol.
2.3 Le rayonnement.
Tous les matériaux rayonnent sans arrêt de l'énergie dans toutes les directions, à la suite du
mouvement continuel de vibration de leurs molécules situées en surface. Alors que le
rayonnement solaire comporte essentiellement des radiations de courtes longueurs d'onde
émises à très hautes températures, le rayonnement thermique terrestre que nous
ressentons comme échange radiatif de chaleur est principalement constitué de grandes
longueurs d'onde et de l'infrarouge lointain, émises à une température bien inférieure.
Lorsque le feu est mourant, les flammes et les braises prennent une coloration rouge
sombre et donnent moins de lumière et à peine moins de chaleur. Au bout d'un moment, les
flammes disparaissent, les braises encore rouges se ternissent, s'assombrissent et
finalement ne rougeoient plus du tout. Les braises tièdes n'émettent plus de clarté, mais
elles continuent à rayonner de la chaleur. On ressent la douce tiédeur du feu mourant
pendant des heures, alors qu'il n'éclaire plus et émet de la chaleur seulement sous forme de
radiations infrarouges.
En général, ce sont seulement les surfaces brillantes finement polies, comme le papier
aluminium, qui réfléchissent un pourcentage élevé du rayonnement thermique qu'elles
interceptent. Les concepteurs d'avions utilisent cette propriété en donnant aux revêtements
inférieurs des carlingues d'avions un fini de métal poli, de façon à ce qu'ils réfléchissent
l'énergie thermique émise par la chaussée d'asphalte brûlante et, qu'ainsi, l'intérieur reste
frais malgré les longues haltes sur l'aéroport.
La proportion du rayonnement thermique intercepté par une surface dépend de l'angle que
font les rayons avec cette surface. Il se produit exactement le même phénomène qu'avec le
rayonnement solaire. Deux parois parallèles se faisant face échangeront entre elles le
montant maximum de rayonnement thermique, alors que si elles sont face à face, mais
inclinées l'une par rapport à l'autre, les quantités de rayonnement thermique échangées
seront moindres. Si les deux corps en présence ont le même coefficient d’absorption, le bilan
de cet échange d'énergie par rayonnement se traduit par un gain net pour le corps au départ
le plus froid.
captage de l'énergie solaire. Une fois que la lumière naturelle a traversé le vitrage et se
trouve absorbée par les matériaux intérieurs, le rayonnement thermique émis en retour par
ces matériaux se trouve comme emprisonné par le verre.
Cela ne signifie pas que les pertes par rayonnement vers l'extérieur soient annulées. Le verre
absorbe certes le rayonnement thermique pour lequel il est opaque, mais il rayonne à son
tour, aussi bien vers l'extérieur que vers l'intérieur. Toutefois sa température d'émission
étant plus faible, les déperditions le sont aussi.
Ce phénomène qui permet de piéger la chaleur est appelé communément "effet de serre".
Pour montrer l'efficacité de cet effet, on peut citer un exemple classique: la chaleur
accumulée dans une automobile parquée pendant quelques heures au soleil. D'autres
matériaux transparents, comme certains plastiques utilisés en vitrerie, ont un excellent taux
de transmission lumineuse, mais ils transmettent directement au-dehors 40% ou plus du
rayonnement thermique qu'ils reçoivent. De ce point de vue, ces vitrages plastiques sont
donc légèrement moins efficaces que le verre clair.