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MODULE C : L’ÉNERGIE ET LA SOCIÉTÉ

CHAPITRE SEPTIÈME
LE TRANSFERT D’ÉNERGIE THERMIQUE ET
LES CHANGEMENTS DE PHASE

7.1 LA TEMPÉRATURE ET LA CHALEUR

Points saillants de cette section 7.1

• L’énergie thermique est la somme des énergies cinétiques et potentielles des


particules qui composent un objet.
• La chaleur est l’énergie thermique transférée d’un objet chaud vers un objet froid.
• Les trois modes de transfert de l’énergie thermique sont la conduction, la
convection et le rayonnement.
• La température d’une substance est l’énergie cinétique moyenne de ses particules.
• La capacité thermique spécifique d’une substance est la quantité d’énergie
nécessaire pour élever de 1 K (ou 1ºC) la température de 1 kg de la substance.
• Le principe d’échange de chaleur est un exemple de la loi de la conservation de
l’énergie.

Théorie cinétique de la matière

• Toute la matière est composée d’atomes pouvant s’unir pour former des
molécules.
• Les particules sont dans un état de mouvement constant.
• Les particules exercent, les unes sur les autres, des forces de nature électrique.
Lorsque les particules sont rapprochées, les forces sont attractives. Cependant,
lorsqu’elles sont trop rapprochées, la force devient répulsive. Par conséquent, les
particules conservent toujours une distance de séparation.
• Dans un solide, les forces d’attraction entre les particules sont assez fortes pour
les faire vibrer dans une position plus ou moins fixe. La plupart des solides sont
rigides.

• Dans un liquide, le mouvement des particules est plus rapide ou, autrement dit, les
forces d’attraction s’exerçant entre elles sont plus faibles. Par conséquent, elles

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changent de position tout en étant liées ensemble. Un liquide prend la forme de
son contenant, mais son volume est fixe.

• Dans un gaz, le mouvement des particules est très rapide ou, autrement dit, les
forces d’attraction s’exerçant entre elles sont très faibles. Par conséquent, les
particules ne restent pas ensemble et ont tendance à se déplacer dans toutes les
directions. Un gaz occupe tout le volume de son contenant.

• Les particules possèdent deux formes d’énergie :


o potentielle, à savoir les forces électriques qui les maintiennent ensemble ;
o cinétique, c’est-à-dire l’énergie associée à leur mouvement.
• L’énergie thermique d’une substance est la somme des énergie potentielle et
cinétique de ses molécules.

L’énergie thermique

L’énergie thermique est la somme de l’énergie cinétique et de l’énergie potentielle des


particules d’un objet.

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La température

Dans son utilisation quotidienne, la température n’est qu’une mesure de la chaleur d’une
substance. En physique, la température est définie du point de vue de la théorie cinétique.
Lorsqu’une substance est chaude, elle possède une concentration d’énergie cinétique plus
élevée que lorsqu’elle est froide. La température est, en réalité, une mesure de l’énergie
cinétique moyenne des particules d’une substance. Plus l’énergie cinétique moyenne de
toutes les particules d’un objet est grande, plus la température de l’objet est élevée.

L’instrument servant à mesurer la température est le thermomètre. Tous les thermomètres


ont une échelle numérique commune qui indique la température. La plus courante est
l’échelle Celcius, parfois appelée échelle centésimale, qui est l’échelle utilisée au Canada
et dans la plupart des pays d’Europe, d’Afrique et d’Asie.

Il existe également l’échelle Kelvin, adoptée en 1954. Pour comprendre d’où vient cette
échelle, il est nécessaire d’aborder la notion de zéro absolu. Le zéro absolu est la
température la plus basse qu’il est possible d’atteindre. Au zéro absolu, le mouvement des
particules et l’énergie cinétique seraient à leur minimum. On dit que la température
moyenne de l’univers est à peine supérieure au zéro absolu. Sur l’échelle Kelvin, le zéro
absolu correspond à une température de 0 K ou -273,15 ºC. La conversion entre les deux
échelles s’effectue comme suit :
+ 273,15
T(K) T( oC)
-273,15

Ainsi, le point de congélation de l’eau est 0 ºC, ou 273,15 K. Le point d’ébullition de


l’eau est 100 ºC, ou 373, 15 K .

IMPORTANT : Une variation de température de 1 K équivaut à une variation de


température de 1 ºC.

Les États-unis et quelques pays de langue anglaise utilisent encore, dans la vie courante
l’échelle Fahrenheit. Cette échelle doit son nom au physicien allemand Daniel Gabriel
Fahrenheit, qui la proposa en 1724. Dans l’échelle des températures en Fahrenheit, le
point de fusion de l’eau est de 32 degrés, et son point d’ébullition est de 212 degrés. La
conversion entre Celcius et Kelvin s’effectue ainsi :

C F − 32
=
5 9

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La chaleur

La chaleur est l’énergie transférée d’un objet plus chaud à un objet moins chaud. Le
transfert d’énergie a lieu à l’échelle moléculaire.

TA > TB

A B

A B

chaleur

Si deux objets sont en contact, l’énergie thermique passe de celui qui a la température la
plus élevée à celui qui a la température la moins élevée. Si des objets de même
température sont en contact, il n’y a pas de transfert d’énergie thermique. Toutefois,
lorsque les deux surfaces de contact se frottent, le frottement convertit une partie de
l’énergie mécanique en énergie thermique.

Les transferts d’énergie thermique

La chaleur se transmet d’un point à l’autre de trois façons : par conduction, par
convection et par rayonnement.

La conduction consiste à transférer la chaleur par collision de particules.

La théorie cinétique moléculaire permet d’expliquer ce processus. Les molécules chaudes


ont davantage d’énergie cinétique que les molécules froides et vibrent donc plus
violemment. Elles entrent alors en collision avec les molécules voisines et leur transfèrent
une partie de leur énergie. Il se produit ensuite une sorte de réaction en chaîne. L’énergie
des molécules est transférée jusqu’à l’extrémité froide du métal au fur et à mesure que les
molécules entrent en collision les unes avec les autres. Un conducteur de chaleur est un
matériau qui facilite le transfert thermique. Un isolant thermique ne permet pas à la
chaleur de se transférer entre les molécules.

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La convection consiste à transférer la chaleur à l’aide de la circulation d’un fluide. Le
trajet du fluide en circulation s’appelle courant de convection. Lorsque les particules sont
chauffées, leur énergie cinétique augmente et elles s’éloignent les unes des autres, ce qui
diminue la densité du fluide. Puisque les fluides chauds sont moins denses, ils s’élèvent et
entraînent leur énergie thermique avec eux. Le fluide plus froid prend alors la place du
fluide plus chaud et le processus recommence.

Le rayonnement transfère l’énergie thermique grâce à une onde d’énergie de


rayonnement électromagnétique. L’énergie de rayonnement électromagnétique prend
plusieurs formes. Cette forme de transfert d’énergie ne dépend pas de l’interaction entre
les particules de matière et peut se déplacer dans le vide, où il n’y a pas de matière.

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La capacité thermique spécifique

La capacité thermique spécifique est la quantité de chaleur nécessaire pour élever de


1ºC la température de 1 kg d’une substance. Elle s’exprime en joules par kilogramme par
( )
degré celcius J  kg −1  C −1 et son symbole est « c ».

Exemple : Pour l’eau liquide, c = 4,19  10 3 J  kg −1  C −1 . Cela signifie qu’il faut


4,19 103 joules d’énergie thermique pour élever de 1ºC la température de 1 kg d’eau. À
partir de cette valeur nous pouvons facilement calculer la quantité de chaleur nécessaire
pour élever la température de 50 kg d’eau de 20ºC à 90ºC. Ce genre de calcul s’effectue
grâce à l’équation générale suivante :

Q = mc T

où Q est l’énergie thermique reçue ou cédée, en joules ;


m est la masse en kilogrammes ;
c est la capacité thermique (en J  kg −1  C −1 ) ;
ΔT est la variation de température (en ºC)

m = 50 kg Q = mc T
c = 4,19  10 3 J  kg −1  C −1 = mc (T2 − T1 )
T1 = 20  C (
= 50 kg  4,19  10 3 J  kg −1  C −1 90  C − 20  C )
T2 = 90  C = 1,5  10 J 7

Q=? = 1,5  10 4 kJ

La capacité thermique spécifique de diverses substances est présentée dans le tableau ci-
dessous. Plus la capacité thermique spécifique est élevée, plus la quantité d’énergie
thermique nécessaire pour produire un changement de température est élevée.

Substance c Substance c Substance c


(J.kg-1.C) (J.kg-1.C) (J.kg-1.C)
Plastique 167 Asphalte 920 Eau (glace) 2093
Bois (pin) 250 Air sec 1005 Boue 2512
Os 440 Argile 1391 Corps hum. 3470
Acier inox. 510 Huile végé. 1670 Lait 3930
Verre 750 Eau (vapeur) 1670 Eau liquide 4190
Sable 830 Antigel 2360 Cuivre 3,9  10 2
Aluminium 9,0 102 Argent 2,3  10 2 Fer 4,5 102
Laiton 3,8  10 2
Or 1,3 10 2
Plomb 1,3  10 2
1,4  102 Éthanol 2,45  10 2 Méthanol 2,55  10 2
Mercure
(liquide) (liquide)
Éthanol Méthanol
Pyrex 7,8  102 1,43  10 2 1,7  10 2
(vapeur) (vapeur)

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Exercice 1 - Combien faut-il d’énergie thermique pour élever de 30ºC à 80ºC 2,0 kg de
cuivre ?

m = 2,0 kg Q = mc T
c = 3,9  10 2 J  kg −1  C −1 = mc (T2 − T1 )
T1 = 30  C (
= 2,0 kg  3,9  10 2 J  kg −1  C −1 80  C − 30  C )
T2 = 80  C = 3,9  10 J4

Q=? = 39 kJ

Il faut fournir 39 kJ d’énergie thermique.

Exercice 2 - Combien d’énergie thermique est cédée par le refroidissement de 54 g de


fer, de 90ºC à 10ºC ?

m = 54 g Q = mc T
c = 4,5  10 2 J  kg −1  C −1 = mc (T2 − T1 )
T1 = 90  C (
= 0,054 kg  4,5  10 2 J  kg −1  C −1 10  C − 90  C )
T2 = 10  C = −1,9  10 3 J
Q=? = −1,9 kJ

En refroidissant, le fer perd 1,9 kJ d’énergie thermique.

Exercice 3 - On communique 3,0 10 4 J d’énergie thermique à un bloc d’aluminium de


1,0 kg dont la température initiale est de 10ºC. Quelle est sa température finale ?

m = 1,0 kg Q = mc T
c = 9,0  10 2 J  kg −1  C −1 = mc (T2 − T1 )
T1 = 10  C ET
T2 − T1 =
T2 = ? mc
E
Q = 3,0  10 4 J T2 = T + T1
mc
3,0  10 4 J
= + 10  C
1,0 kg  9,0  10 2 J  kg −1  C −1
= 43 C

La température finale du bloc d’aluminium est de 43ºC.

DEVOIR 1 : LA CAPACITÉ THERMIQUE SPÉCIFIQUE

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Échange de chaleur dans des mélanges

Selon la loi de la conservation de l’énergie, dans toute transmission ou transformation


d’énergie, la quantité totale d’énergie demeure la même. Lorsqu’on mélange deux
substances de température différentes, la substance la plus chaude cède de la chaleur à la
substance la plus froide. Cela est vrai pourvu qu’aucune énergie thermique ne se dégage
dans le milieu ambiant ou ne soit absorbée de lui. Ainsi, selon la loi de la conservation de
l’énergie, on peut dire que :

chaleur cédée = chaleur absorbée


Q cédée = Q absorbée

Exercice 1 - Quelle quantité d’eau à 100ºC faut-il ajouter à 1,0 kg d’eau à 10ºC pour
obtenir une température finale de 37ºC ?

Eau chaude chaleur cédée = chaleur absorbée


m ec = ? Q cédée = Q absorbée
c ec = 4,19 103 J  kg −1  C −1 − m ec c ec t ec = m ef c ef t ef
T1 = 100 C − m ec t ec = m ef t ef
T2 = 37 C
m ef t ef
m ec = −
t ec
Eau froide
m ef = 1,0 kg =−
(
1,0 kg 37  C − 10  C )
(
37  C − 100  C)
c ef = 4,19  103 J  kg −1  C −1
= 0,43 kg
T1 = 10 C
T2 = 37  C Il faut ajouter 0,43 kg d’eau chaude à l’eau froide pour
obtenir un mélange à 37ºC.

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Exercice 2 - Un objet de laiton de 1,0 kg à 88ºC est submergé dans 0,44 kg d’eau à
6,0ºC. La température finale est de 20ºC. Calculer la capacité thermique spécifique du
laiton.

Laiton − m laitonclaitonΔt laiton = m ef cef Δt ef


m laiton = 1,0 kg m ef cef Δt ef
claiton = ? claiton = −
m laitonΔt laiton
T1 = 80 C
=−
( )(
0,44 kg 4,19  103 J  kg −1 C −1 20 C − 6,0 C )
T2 = 20 C
(
1,0 kg 20 C − 88 C )
= 3,8  102 J  kg −1 C −1
Eau froide
m ef = 0,44 kg
La capacité thermique spécifique du laiton est 3,8 102 J  kg −1 C−1 .
−1  −1
c ef = 4,19  10 J  kg  C
3

T1 = 6,0 C
T2 = 20 C

Exercice 3 - Une tasse en pyrex de 125 g à 20ºC est remplie de 200 g de café à 90ºC. En
supposant que toute la chaleur perdue par le café soit absorbée par la tasse, quelle est la
température finale du café ?

Pyrex Café
m pyrex = 125 g mcafé = 200 g
c pyrex = 7,8  102 J  kg −1 C−1 ccafé = 4,19  103 J  kg −1 C−1
T1 = 20 C T1 = 90 C
T2 = ? T2 = ?

Nous supposons que ccafé = ceau

− m c c c Δt c = m p c p Δt p
− m c c c (T2 − 90 ) = m p c p (T 2 −20 )
− m c c c T2 + 90m c c c = m p c p T 2 −20m p c p
− m c c c T2 − m p c p T 2 = −20m p c p − 90m c c c
m c c c T2 + m p c p T 2 = 20m p c p + 90m c c c
T2 (m c c c + m p c p ) = 20m p c p + 90m c c c
20m p c p + 90m c c c
T2 =
(m c c c + mpcp )
20  C  0,125 kg  7,8  10 2 J  kg −1  C −1 + 90  C  0,200 kg  4,19  10 3 J  kg −1  C −1
=
( ) (
0,125 kg  7,8  10 2 J  kg −1  C −1 + 0,200 kg  4,19  10 3 J  kg −1  C −1 )
= 83 C 

La température finale du café est 83ºC.

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Calorimétrie

La calorimétrie est la mesure précise des échanges de chaleur. L’instrument utilisé pour
les mesures est le calorimètre. Le fonctionnement de cet instrument repose sur l’échange
de chaleur dans des mélanges semblables à ceux utilisés dans les exemples précédents et
sert principalement à déterminer les capacité thermiques spécifiques de diverses
substances.

Le calorimètre est conçu de façon que l’échange de chaleur se produise entièrement dans
le vase intérieur, et non avec le milieu ambiant. Si une substance chaude est placé dans le
vase du calorimètre (celui-ci contenant de l’eau maintenue à une température inférieur à
la substance), celle-ci perdra de l’énergie thermique qui sera absorbée par le liquide du
calorimètre. Le liquide du calorimètre et la substance que l’on plonge dedans font des
processus inverses. Si la substance perd, le liquide gagne. Au contraire, si la substance
perd, le liquide gagne. L’énergie thermique est conservée.

− Q calorimètr e = Q subs tan ce


− m c c c Tc = m s c s Ts
( ) (
− m c c c T2 − T1c = m s c s T2 − T1s )

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Exercice - Lors d’une expérience, 500 g de plomb à 100ºC est placé dans 200 g d’eau à
20ºC dans un calorimètre d’aluminium dont la masse est de 400 g, aussi à 20 ºC. La
température finale du plomb, de l’eau et du calorimètre est de 24ºC. Calculer la capacité
thermique spécifique du plomb.

Plomb Eau Calorimètre


m p = 500 g m e = 200 g m c = 400 g
cp = ? ce = 4,19  103 J  kg −1 C −1 c c = 9,0  10 2 J  kg −1  C −1
T1 = 100 C T1 = 20 C T1 = 20  C
T2 = 24 C T2 = 24 C T2 = 24  C

− m p c p Δt p = m e c e Δt e + m c c c Δt c
m e c e Δt e + m c c c Δt c
cp = − (mais ΔTe = ΔTc )
m p Δt p
ΔTe,c (m e c e + m c c c )
=−
m p Δt p

=−
(24 C − 20 C)(0,200 kg  4,19 10
 
J  kg −1  C −1 + 0,400 kg  9,0 10 2 J  kg −1  C −1 )
3

0,500 kg  (24 C − 100 C )


= 1,3 10 2 J  kg −1  C −1

D EVOIR 2 : ÉCHANGE DE CHALEUR ET CALORIMÉTRIE

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