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Chapitre II : La thermique

I. Notion de chaleur et de température :


1. Chaleur :
La chaleur est une énergie physique de la matière due à l’énergie cinétique de translation, de
rotation et de vibration moléculaire dans une substance. L’augmentation de la chaleur dans un
corps solide se traduit par :
- Une augmentation de la température.
- Des effets électriques.
- Un changement d’état de la matière.
2. La température :
C’est une manifestation de l’énergie cinétique moyenne des molécules. La température peut
être repérée par un échelle quelconque :
a) L’échelle de degrés Celsius :
Le zéro correspond à la température de fusion de la glace.
b) L’échelle de degrés kelvin :
L’origine est le zéro absolu (absence total de chaleur), limite inferieur des températures. 0
absolue correspond à -273.15 °C

0 °C = 273.15 K
c) L’échelle Fahrenheit :
est une unité de mesure de la température, le point zéro était la température de solidification
d'un mélange eutectique de chlorure d'ammonium et d'eau, et le point 96 était la température
du corps humain. Fahrenheit vérifia que le point de solidification de l’eau était de 32 degrés et
son point d’ébullition de 212 degrés Fahrenheit.
𝟗
°F= °C + 32
𝟓

II. Notion d’échange de chaleur :


L’échange de chaleur dans le bâtiment s’effectue selon les quatre modes qui se produisent au
niveau de l’enveloppe : la conduction, la convection, le rayonnement, et l’évaporation ou
condensation.

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1- Conduction :

La conduction thermique est le mode de propagation de l’énergie thermique à travers les


matières.
Les éléments qui constituent les matières reçoivent et transmettent l’énergie aux éléments
voisins par contact de molécules les plus chaudes avec les molécules les plus froides.

2- Convection :

Il y a convection lorsque les molécules se déplacent d’un endroit à un autre et échangeant la


chaleur qu’elles contiennent.

3- Le rayonnement :
Le rayonnement thermique est la transmission d’énergie thermique de surface par onde
électromagnétique. Tout corps d’une température supérieure au zéro absolu émet de tels
rayons qui se propagent dans l’espace. Y compris dans le vide.

4- Evaporation ou condensation :
Ce phénomène implique un changement d’état liquide ou gazeux et produit une absorption ou
une émission de chaleur.
Exemple :
L’énergie solaire qui frappe un mur sous forme de rayonnement est absorbée par la surface et
le flux de chaleur qui en résulte traverse le matériau par conduction, et si le mur contient un
vide d’air le flux de chaleur la traverse par convection et rayonnement. Et poursuit son chemin
par conduction pour finalement être transmis à l’intérieur par une convection et aux surfaces
intérieurs par rayonnement.

III. Lois de transfert de chaleur :


Les transferts de chaleur sont déterminés à partir de l’évolution dans l’espace et dans le temps de
la température, Tx, y, z,t.
La variation dans le temps en un point Mx, y, zdu système est donnée par la dérivée
T
partielle de Tx, y, z,tpar rapport au temps :
t

T
Pendant un intervalle de temps dt, la variation de température en un point M sera : dT  t
t
La variation dans l’espace à un instant t est donnée par de gradient de température
T T T
  gradT  ( ; ; )
x y z

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 Flux de chaleur
Un flux de chaleur est une quantité d’énergie transférée sous forme de chaleur par unité de temps.
C’est donc une puissance, qui s’exprime en Watt (J/s) :
Q

t
 Densité de flux de chaleur
En général, le flux échangé à travers une surface n’est pas uniforme sur toute la surface. On
définit alors une densité de flux de chaleur, , qui correspond à la quantité d’énergie ou de
chaleur passant par unité se surface (m2) et par unité de temps (seconde) lorsqu’il existe un
écart de température entre ces deux corps.

a. Flux de chaleur échangé par conduction – loi de Fourier


Ce mécanisme de transfert est régi par une loi phénoménologique établie par Joseph Fourier en
1822, stipulant que la densité de flux échangée par conduction est proportionnelle au gradient de
température (proportionnalité entre la cause (le gradient) et l’effet (le flux)). Cette loi, appelée loi
𝛥𝑇
de Fourier, s’écrit :  𝛥𝑥  en W/m2
Le signe ‘-‘ intervenant dans cette loi traduit le fait que le flux de chaleur circule des zones
chaudes vers les zones froides.
Le coefficient de proportionnalité, , est la conductivité thermique, en W/m/K.
La conductivité thermique dépend de la nature du corps considéré et dépend généralement de la
température. Elle traduit la capacité d’un matériau à transporter la chaleur par conduction.
Ainsi, pour un gradient de température donné, le flux de chaleur sera d’autant plus important que
la conductivité sera grande. Pour les matériaux conducteurs de la chaleur, sera élevée et
inversement sera faible pour les isolants. Exemples à la température ambiante :
laine de verre = 0.04 W/m/K
 air= 0.026 W/m/K (l’air immobile est un très bon isolant)
verre = 1.2 W/m/K
cuivre = 390 W/m/K
Par ailleurs, pour un flux de chaleur donné, le gradient de température sera d’autant plus faible
que est grand. Pour des flux modérés, on pourra ainsi dans certains cas considérer que la
distribution de température à l’intérieur d’un corps de grande conductivité thermique est quasi
uniforme.
La conductivité thermique d’un matériau : est définie comme étant la quantité de chaleur
traversant 1m2 de matériau d’un mètre d’épaisseur et pour une différence de 1 degré de
température. Elle représente l’amplitude du matériau à se laisser traverser par la chaleur.
C’est une caractéristique constante intrinsèque aux matériaux homogènes.
Remarque :
Plus la conductivité thermique d’un matériau est faible plus ce dernier est isolant et donc
moins il y a de transfert de chaleur par conduction.
Généralement, un matériau est considéré comme isolant lorsque sa conductivité thermique est
inférieur à 0,060 W/m.°K. (L’air immobilisé entre deux vitres dans le double vitrage est considéré
comme un bon isolant thermique, sa conductivité thermique est de l’ordre de 0,024 W/m.°K).

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La résistance thermique d’un matériau (R) : caractérise sa capacité à ralentir le transfert
de chaleur par conduction. Elle s’exprime en m2.°K/W et elle est déterminée à partir de la
𝑒
formule suivante : R = 𝜆 où :
R : résistance thermique en m 2.°K / W ;
e : épaisseur de la paroi traversée par la chaleur en m ;
λ: conductivité thermique du matériau en W/m.°K.
Remarque :
Plus la résistance thermique est élevée plus le matériau est isolant.

b. Flux de chaleur échangé par convection – loi de Newton


Ce mécanisme de transfert est régi par la loi de Newton qui stipule que la densité de flux de
chaleur échangé entre une paroi solide et un fluide en écoulement est proportionnelle à l’écart de
température qui lui a donné naissance.
du point de vue du solide (flux entrant dans le fluide ou sortant du solide si Tp > T):
  h(TP  T )n
TP : température de solide

Tȹ : température de fluide.

h est une grandeur positive appelée coefficient d’échange convectif, en (W.m-2.K-1). Ce


coefficient dépend de nombreux paramètres (fluide, type d’écoulement, état de surface…) et est
donc extrêmement difficile à quantifier précisément.
c. Flux de chaleur échangé par rayonnement – loi de Stefan

Le transfert de chaleur par rayonnement entre deux corps à des températures différentes séparés
par du vide ou un milieu semi-transparent se produit par l’intermédiaire d’ondes
électromagnétiques, donc sans support matériel. Ce mécanisme de transfert est régi par la loi de
Stefan.
Ex : corps de petite dimension placé dans une enceinte fermée

   (Tp4  Tc4 )
: émissivité du corps (0 1)
: constante de Stefan = 5.67 10-8 W/m2/K4.
IV. La déperdition thermique :
La déperdition thermique désigne la perte de chaleur d'un bâtiment. Due aux
interactions entre l'intérieur et l'extérieur et aux échanges de fluide d'air, elle altère
directement l'efficacité thermique de votre logement.
Le calcul d'un bilan thermique permet de connaître avec précision la quantité
d'énergie qu'il faudra pour chauffer et refroidir un local, la justesse de ce calcul
est primordiale non seulement pour le coût de l'installation, mais aussi pour son
exploitation.
Les éléments entrant en compte dans ce calcul sont nombreux, il faudra
connaître la nature,l'exposition,la surface des murs, des parois vitrées, des
plafonds, des sols, ces éléments étant multipliés par des coefficients variables

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selon l'altitude, le rayonnement solaire,la localisation géographique.
D'autres éléments doivent être pris en compte comme le renouvellement d'air
naturel ou mécanique,les divers ponts thermiques ainsi que les apports qui
pondèreront le calcul par exemple l'éclairage,l'occupation humaine,les appareils
ménagers..etc.
Ici nous nous arrêterons à deux méthodes de calcul simplifiées qui permettent
de faire une évaluation de ses déperditions.
Méthode de calcul par coefficient G:

Le G est le coefficient de déperdition volumique du bâtiment,il s’exprime en


Watt par mètre cube et par degré.Ce coefficient est actuellement remplacé par
le coefficient U,mais le calcul par le coefficient G reste néanmoins pratique
d'utilisation, mais d'une fiabilité relative.
Bilan = G x V x ΔT
G: coefficient de déperdition globale(W/m3.°C)
 0,65 W/°C m3 isolation norme RT 2005
 0,75 W/°C m3 isolation norme RT 2000
 0,9 W/°C m3 constructions après 1980
 1,2 W/°C m3 constructions moyennement isolées
 1,8 W/°C m3 constructions non isolées
V : volume du bâtiment(m3)
ΔT: différence de température entre l'intérieur ( 19 ou 20°), et l'extérieur.

Méthode de calcul par coefficient U:


Pour obtenir le coefficient de déperdition d’une paroi composite U en W /m2. C, on
additionne les résistances de chaque matériau formant une couche de la paroi, et U est
donné par l’inverse de cette somme : U= 1/ R1+R2+R3…
La performance des parois des bâtiments dépend de ce coefficient U…
On calcule les déperditions en régime permanent Qd en Wh par le produit du coefficient
U par la surface de la paroi A par la différence de température Dt et la durée en heures h
: Qd = U.A. ΔT.h
Ce calcul peut ensuite se généraliser à toutes les parois extérieures d’une construction,

 On peut aussi le faire par pièces et cela permettra de déterminer pour chaque pièce
les apports nécessaires.
 On peut le faire par type de paroi pour l’ensemble de l’enveloppe de la construction.
 On peut enfin le faire séparément pour les façades, la toiture, et la dalle

L’addition de l’ensemble doit donner le même résultat.

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Exercice01 :
On veut comparer les pertes de chaleur à travers une vitre et à travers un mur en briques.
Pour cela, on considère une surface de 1 m2 et une différence de températures entre les
deux faces de 5°C. On donne aussi, pour :
- La vitre : épaisseur ev = 3,5 cm ; λv = 0,7 W/m.°K.
- Le mur en brique : épaisseur eb = 26 cm ; λb = 0,52 W/m.°K.
1) Calculer la densité de flux de chaleur traversant :
a) La vitre.
b) Le mur en briques.
2) Calculer la résistance thermique des deux matériaux.

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