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I.

Analyse de la consommation - Inégalités


La qualité de l’air urbain et des habitations est aujourd’hui souvent critiquée, mais l’air
intérieur de nombreux logements des siècles passés était également pollué. La pollution de
l’air n’est ainsi pas un phénomène récent et s’inscrit au contraire sur l’échelle multiséculaire
de l’histoire de l’homme et de ses activités. Afin de comprendre l’évolution de l’ampleur de
ce phénomène au fil du temps, une analyse historique des années précédentes est nécessaire.
Pendant la majeure partie de l’histoire de l’humanité, nos ancêtres consommaient de
l’énergie sous ses formes les plus basiques (muscles humains, animaux, combustion de la
biomasse). Mais la révolution industrielle a débloqué une toute nouvelle ressource
énergétique : les combustibles fossiles. Ces derniers constituent le pilier des systèmes
énergétiques mondiaux actuels. Malheureusement, leur combustion s’accompagne du
dioxyde de carbone, le principal moteur du changement climatique. L’émission de ce gaz à
effet de serre (250 milliards de tonnes en 2020) contribue grandement à la pollution
atmosphérique mondiale, une pollution causant des millions de décès prématurés chaque
année. Ci-dessous une représentation des décès dûs à la pollution de l’air durant l’année
2015.
Consommation globales des énergies fossiles
La révolution industrielle s’est accompagnée du début de l'utilisation des combustibles
fossiles comme source d’énergie.
La consommation de combustibles fossiles a augmenté de manière significative au cours du
dernier demi-siècle : elle a été multipliée par huit environ depuis 1950 et a plus ou moins
doublé depuis 1980.
Aujourd’hui, la consommation du charbon diminue dans de nombreuses régions. Ceci est dû
au fait que notre consommation ne repose plus sur cette ressource uniquement, mais plutôt
une combinaison de cette dernière avec le pétrole, puis le gaz, d’où l'accroissement rapide de
la consommation globale de ces derniers.
Consommation locale des énergies fossiles
La Chine, avec plus de 1,3 milliard d'habitants, est le pays le plus peuplé du monde. En
2008, c'était aussi le plus grand émetteur de gaz à effet de serre, après avoir juste
dépassé les États-Unis comme l’est illustré dans la figure[II.1]. L'augmentation des
émissions de gaz à effet de serre de la Chine est le résultat d'une industrialisation rapide
depuis la fin des années 1970 et surtout depuis 1990.
Le CO2 est libéré en Chine par la production de ciment, la combustion du charbon, les
feux de charbon souterrains et l'augmentation de la combustion du gaz naturel et du
pétrole pour les processus industriels et les véhicules.

Figure II.1 Energy consumption from fossil fuels resources


Cependant, lorsqu’on compare la consommation énergétique totale des pays, on
doit prendre en considération les différences de taille de la population et donc
comparer la quantité d'énergie consommée par une personne moyenne.
Consommation d'énergie par personne
La figure [II.2] ci-dessous représente la consommation énergétique par pays et
par personne :

Figure II.2 Energy use per person in different countries


Lorsque nous comparons la consommation d'énergie par personne, il est évident
qu’en moyenne l'Américain consomme environ 4 fois plus d'énergie que le
Chinois. Même le britannique consomme plus que le chinois. Cependant,
comme la population du Royaume-Uni est beaucoup plus petite, les quantités
globales d'énergie consommée ne sont pas pertinentes par rapport à la
Chine.
Cette observation met en évidence comment la différence de niveau de vie
affecte la consommation moyenne d'énergie.
De plus, si l'on considère l'Afrique, le deuxième plus grand continent du monde,
habité par près d'un milliard de personnes, on constate qu'en 2019, l'Américain
consommait 20 fois plus que l'Africain.
Cela pourrait s'expliquer par les divers problèmes rencontrés en Afrique, tels que
la pauvreté généralisée, la croissance démographique et le surpâturage et d'autres
dommages à l'écosystème.
En outre, environ 70% de la population africaine vit de l'agriculture, souvent de
subsistance, les membres les plus pauvres de la société ayant tendance à être les
plus dépendants de l'agriculture, ce qui permet de faibles niveaux de
consommation d'énergie.

Les émissions de CO2


Le dioxyde de carbone joue un rôle important dans le cycle du carbone, qui
implique un échange de dioxyde de carbone entre la biosphère (êtres vivants), la
géosphère (masses terrestres), l'hydrosphère (plans d'eau) et l'atmosphère (air).
Cependant, les humains affectent la quantité de dioxyde de carbone rejetée dans
l'atmosphère avec leurs activités produites artificiellement telles que la
combustion de combustibles fossiles, la déforestation et l'utilisation de véhicules
à essence. En raison d'une telle activité, la concentration de dioxyde de carbone
dans l'atmosphère n'a cessé d'augmenter depuis environ 1850, le début de la
deuxième révolution industrielle.
Comme l'a rapporté le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du
climat (GIEC) des Nations Unies, entre 1970 et 2004, l'augmentation des
émissions de CO2 a atteint environ 80 % et il prévoit également que d'ici 2050, le
dioxyde de carbone dans l'atmosphère pourrait atteindre 450 à 550 ppm.
Néanmoins, comme tous les pays ne consomment pas l'énergie de la même
manière, les émissions varient fortement d'un pays à un autre comme le montre la
figure [II.3] :
Figure II.3 Annual production-based emissions of carbon dioxide (CO2),
measured in tonnes per person.
Comme nous pouvons le voir, les pays économiques développés tels que les
États-Unis, la Chine ainsi que les pays européens sont responsables de la plupart
des émissions.
En fait, en 2017, l'Asie était responsable de 53 % des émissions mondiales de
CO2 (19 Bt), la Chine contribuant à elle seule avec 27 % des émissions
mondiales, tandis que l'Amérique du Nord était responsable de 18 % des
émissions mondiales, suivie de l'Europe avec 17 %.
Cependant, l'Afrique ainsi que d'autres petits pays (tels que les îles) qui
contribuent très peu à ces émissions (moins de 10 % des émissions mondiales)
continuent de faire face aux conséquences les plus graves du changement
climatique (plus de 50 % des conséquences).
Figure II.4 Carbon dioxide emissions as of 2017
Il est important de noter que la plupart des études sur l'impact climatique se
concentrent sur les régions les plus riches du monde, telles que l'Europe et
l'Amérique du Nord. A titre d’exemple, selon le GIEC, très peu d'informations
détaillées sont disponibles sur la vulnérabilité du secteur de l'énergie (la partie de
l'économie qui produit de la chaleur et de l'électricité) en Afrique. Les experts
suggèrent que les réductions des émissions de gaz à effet de serre dans les pays
industrialisés et en développement, ainsi que l'aide à l'atténuation des effets
néfastes du changement climatique, sont essentielles pour réduire les impacts du
changement climatique en Afrique.
Cependant, ils notent qu'il est difficile de persuader les nations de modifier
leur comportement au profit des autres. Il est probable que l'Afrique, en raison
de sa plus grande vulnérabilité, subira de manière disproportionnée les impacts du
changement climatique, bien que ses habitants aient contribué seulement à une
infime fraction des gaz à effet de serre qui causent la plupart de ces changements.
Par ailleurs, les différends internationaux sur les émissions de gaz à effet de serre
de la Chine et d'autres pays en développement ont rendu impossible, jusqu'à
présent, la conclusion d'un accord juridique mondial sur une stratégie
d'atténuation du changement climatique.
Pour cette raison, la Chine est dans une impasse politique depuis plus d'une
décennie, avec les États-Unis sur la question de savoir si les accords juridiques
internationaux, tels que le protocole de Kyoto, devrait imposer des restrictions
similaires sur les émissions de gaz à effet de serre sur les pays en développement
comme la Chine et sur les pays pleinement industrialisés des pays comme les
États-Unis.
La Chine fait valoir que les pays en développement ne devraient pas être soumis
à des plafonds obligatoires d'émissions de gaz à effet de serre, afin qu'ils puissent
rattraper leur retard dans le processus d'industrialisation, tandis que les États-Unis
soutiennent que ne pas restreindre la Chine et d'autres pays en développement
nations égales donnerait à ces nations un avantage commercial injuste.

Insérer vidéo Which countries are historically responsible for climate change?

Overshoot Day
Overshoot day ou le Jour du dépassement de la Terre marque la date à
laquelle la demande de l'humanité en ressources et services écologiques au
cours d'une année donnée dépasse ce que la Terre peut régénérer cette
année-là.. Ce jour est organisé et calculé par Global Footprint Network, une
organisation de recherche internationale qui fournit aux décideurs un menu
d'outils pour aider l'économie humaine à fonctionner dans les limites
écologiques de la Terre.

Figure II.5 Evolution du jour de dépassement au fil des années


Au fil des ans, il est évident que le jour du dépassement a continué de reculer
pour atteindre le mois d'août.
D’ailleurs, nous constatons qu'à partir de 2021, 1,7 Terre seront nécessaire
afin de satisfaire les besoins énergétiques humains et de maintenir leur
niveau de vie actuel. Cependant, comme expliqué plus haut, tous les pays ne
consomment pas d'énergie et n'émettent pas de dioxyde de carbone de la
même manière, ce qui oblige à définir la notion de The OverShoot Day par
pays.
Figure II.6 Jour de dépassement par pays
Comme nous pouvons le voir dans la figure II.6, les pays développés et riches
comme le Qatar, le Canada et les Émirats Arabes Unis ont des jours de
dépassement qui vont jusqu'en février et mars contrairement à d'autres pays ayant
des consommations/émissions relativement faibles.
En d'autres termes, si la population mondiale vivait par exemple en tant qu'
Algériens en 2022, le jour du dépassement tombera le 4 septembre et s'ils vivaient
en tant que Jamaïcains, il tombera le 20 décembre. Néanmoins si on vivait comme
des Américains, le jour de dépassement aurait comme date le 13 mars
Références de cette section
● Brenda Wilmoth Lerner - Climate Change In Context-Gale, Cengage Learning
(2008)
● Liddle Brantley - Impact of population, age structure, and urbanization on
carbon emissions/energy consumption: evidence from macro-level, cross-country
analyses
● Ramakrishnan Ramanathan - An analysis of energy consumption and carbon
dioxide emissions in countries of the Middle East and North Africa
● Chandia Khurram Ejaz - An analysis of the association among carbon dioxide
emissions, energy consumption and economic performance: an econometric
model
● https://www.overshootday.org/
● Article “ Pollution de l’air -Wikipédia ”
● Site Web du gouvernement français : Développement durable
● Site Web “ Énergie et pollution en Val-de-Marne (1750-1945)”
● Site Web “ Fossil Fuels - Our World in Data”
● Article “ Consommation mondiale d’énergie 1800-2000 : résultats” -
Encyclopédie de l’énergie
III Impact économiques des combustibles fossiles
Les énergies fossiles ont fait décupler la puissance productive de l'humanité en
l'espace de quelques décennies. Pour se rendre compte de l'impact de ses
dernières, on va présenter 2 exemples très illustratifs :
● La puissance emmagasinée dans un seul litre de pétrole équivaut à 10 fois
celle que doit fournir un homme pour gravir un dénivelé de 2000 m ou à 100 fois
celle qu'il doit fournir pour déplacer 1 m3 de terre. Aussi cette énergie est 500 à
5000 fois moins chère que celle dépensée par un humain qu'on devrait payer
(calcul fait par rapport au SMIC français).

Figure III.1: Comparaison entre l'énergie contenue dans un litre de pétrole


et celle délivrée par un humain. JM Jancovici
● Les puissances déployées par les machines qui carburent à ces énergies
sont 4 fois (pour le petit mixeur à soupe) à 1 million de fois (pour les avions de
ligne) supérieures à celle que déploie un être humain lors d'un effort soutenu.
Figure III.2 : Comparaison entre l'énergie délivrée par une machine et celle
délivrée par un humain. JM Jancovici

● Aujourd'hui dans le monde et en moyenne un individu consomme 20000 kWh


par an soit l'équivalent de 200 "esclaves énergétiques" si on vivait dans un monde sans
énergie fossile. En d'autres termes, le PIB mondial serait divisé par 200 si les énergies
fossiles n'existaient pas. Cela nous permet donc d'affirmer que l'énergie, c'est bel est
bien la puissance économique.

Figure III.3: Energie mise en jeu par personne, moyenne mondiale entre
1860-2018. ´ JM Jancovici
Climatiques
● Augmentation du taux de gaz à effet de serre dans l'atmosphère,
principalement du CO2 et du méthane CH4
Figure III.4: Émissions mondiales de gaz à effet de serre depuis 1860. ́ JM
Jancovici

● Étant donné que le CO2 est une molécule chimiquement stable, il n'existe
pas de processus spontané d'épuration de ce dernier tant qu'il est dans
l'atmosphère. Les 2 seuls processus existants sont la photosynthèse et
l'absorption par les océans mais ces processus prennent tellement de temps qu'à
l'échelle d'une vie, le CO2 est quasiment éternel. En effet, si par un quelconque
miracle, on arrêtait totalement nos émissions de gaz à effet de serre, au bout d'un
siècle il resterait encore 50% du CO2 initial, au bout de 1000 ans 20% et au bout
de 20000 ans encore 10% seraient encore présents. Ceci démontre à quel point
l'inertie du système climat est importante, c'est-à-dire que toute mesure prise
maintenant dans le domaine du climat prendra beaucoup de temps pour donner
ses fruits.

Figure III.5: Allure à laquelle le CO2 diminuerait si les émissions cessaient. JM


Jancovici, Rapport du GiEC 2018
Les conséquences du réchauffement climatique
● Les gaz à effet de serre piègent les rayons du soleil dans l'atmosphère et les
empêchent de regagner l'espace, ceci occasionne l'élévation de la température
moyenne de la planète. Voici les différentes prévisions des modèles climatiques
suivant nos émissions futures des plus basses au plus élevées. On remarque que
toutes les prévisions se rejoignent durant les 20 prochaines années et ce quelque
soit la quantités de gaz émises, cela démontre comme nous l'avons dit l'inertie du
système climatique: les 2°C de réchauffements à l'horizon 2030 sont déjà scellés
par nos anciennes émissions et rien ne peut y remédier.

Figure III.6: Prévisions du réchauffement climatique selon les quantités


d'émissions de gaz à effet de serre. Centre de modélisation du climat de l’IPSL
● La hausse des températures entraînera une raréfaction des précipitations.
Cette carte montre les régions qui seront les plus touchées par ce phénomène
(entourées en rouge). Comme nous le voyons le maghreb est fortement concerné
avec des baisses attendues à hauteur de 50 %.
● La baisse des précipitations mènera vers l'assèchement des sols qui à leur
tour mèneront vers plus de feux de forêts (comme en Kabylie l'été dernier ou
encore l'Australie en décembre 2019). On remarque dans la carte ci-dessous,
qu'une région comme l'Amazonie censée être une région humide sera touchée de
plein fouet par le phénomène de sécheresse,
Figure III.7: Moyenne inter modèles de l'évolution des précipitations pour une
hausse de 2°C de la moyenne par rapport à 1980-2010. GIEC, 5`e rapport d'évaluation,
2014

Ce qui fait craindre l'embrasement de cette région considérée comme un


réservoir de biodiversité mais aussi de CO2 stocké dans la matière végétale.

Figure III.8: Moyenne inter-mod`eles de l'évolution de l'humidité des sols en 2090-2099 par rapport à
la moyenne 1980-1999. GIEC, 4ème rapport d'évaluation, 2007

● Les pôles sont les régions les plus sensibles au réchauffement climatique
car ils sont touchés par un autre phénomène qui entraîne un cercle vicieux de
réchauffement. En effet, la glace joue un rôle de réflecteur des rayons du soleil,
mais en fondant elle ne remplit plus son rôle ce qui fait monté la température
encore plus rapidement et ce qui fait fondre encore plus de glace et ainsi de suite.
C'est pour cela que ces 2 régions sont déjà touchées par les conséquences du
réchauffement climatique et le seront encore plus dans le futur. De plus, la fonte
des glaces entraîne la montée du niveau des mers et océans du monde entier
faisant planer un risque sur toutes les régions côtières, un risque auquel l'Algérie
n'y déroge pas puisque plusieurs de ses grandes villes sont bâties sur le littoral
(Alger, Oran, Annaba, Bejaia etc...).
● Une autre boucle de rétroactions négative s'illustre dans le réchauffement
des océans. En effet, le réchauffement de l'atmosphère par les gaz à effet de serre
réchauffe à son tour les eaux océaniques. En se réchauffant, les océans perdent de
plus en plus de capacité à stocker du CO2 ce qui implique une hausse des gaz à
effet de serre dans l'atmosphère [2].

Figure III.9: Boucle de rétroactions negative responsable de la fonte des


glaces.Université de Leipzig

L’illustration suivante montre le nombre de jours pendant une année au cours


desquels les conditions de vie seraient létales pour l'être humain sur la surface de
la terre à l’horizon 2100 avec 4 degrés de réchauffement. On remarque que des
régions très peuplées comme l’Asie du sud-est sont très menacées, ce qui fait
planer un risque de flux migratoires et toutes les instabilités qu'ils entraînent.
Figure III.10: Nombre de jours par an au-dessus du seuil létal en 2100 avec
+4°C.Camila Mora et al, Global Risk of deadly heat, Nature Climate Change

Conséquences sociales, économiques et politiques


● L’eau devenant une ressource de plus en plus rare à cause des sécheresses créera
des tensions entre les pays à l'image de celles entre l’Egypte et l’Ethiopie
actuellement causée par le litige autour du barrage de la renaissance. L'Algérie
devra être très prévoyante sur ce sujet, elle qui dispose de 70% de la plus grande
réserve d’eau douce au monde, la nappe de l’Albien et qui pourrait attiser la
convoitise d’autres pays.
● Comme nous l’avons vu précédemment, des régions entières du globe,
principalement celles proches de l'équateur, deviendront impropres à la vie
humaine. Ceci générera des flux migratoires très importants, la banque
mondiale estime qu'à l’horizon 2050, 143 millions de personnes seront
poussées à la migration à cause du réchauffement climatique [3]. Dans le cas
de l'Algérie, elle devra faire face principalement à la migrations
sub-saharienne qui sera nettement plus importante qu’actuellement.
● Il faudra aussi s’attendre à ce que la mondialisation telle qu’elle est
actuellement causera de sérieux problèmes d’approvisionnement des
marchandises à la moindre crise climatique touchant un point névralgique sur
le globe ( Exemples: sécheresses en Russie ou au Canada, principaux
pourvoyeurs de c´er´eales dans le monde - inondation en Chine, l’usine du
monde ect...)[4].
● Ces perturbations du système économique mondial finiront indubitablement
par altérer la stabilité des états, car nos sociétés modernes, perfusées à l
`énergie facile et habituées au confort ne sont pas prêtes à encaisser les
bouleversements imposés par un réchauffement climatique incontrôlé.

Les COPs, des montagnes qui a accouchent d’une


souris
Les Cops, pour "Conférence des parties” (Conference of the Parties en anglais)
qui se déroulent depuis 1995, rassemblent autour de 30 000 participants chaque
année depuis 1995.Ce sont des réunions ou sont sensées être adoptées, par
consensus, les décisions pour lutter contre le dérèglement climatique.
L’accord de Paris, par exemple qui a fait suite aux négociations qui se sont tenues
lors de la Conférence de Paris de 2015 avait été signé par 195 pays sur les 197 que
reconnaît l’organisation des Nations unies, ce qui fait de ce texte le plus largement
et le plus rapidement signé de l’histoire de l'humanité à cette époque.
Cependant les effets de communication se sont vite estompés et la COP 26 de
Glasgow de novembre 2021 a marqué le dur retour à la réalité, elle qui a été du
propre aveu de ses organisateurs, un ​échec cuisant[5].
Le point focal des critiques contre ces conférences et que les directives qu’elles
donnent ne sont pas juridiquement contraignantes, rien n’oblige les pays à
respecter leurs engagements et tout est entrepris sous la base du volontariat.[6]

Engagement des différents pays pour la COP21


● Les Etats Unis : Responsables de 17,89% des émissions de gaz à effet de
serre, les états unis se sont engagés à réduire de 26 à 28 % leurs émissions
d’ici à 2025 et ce par rapport au niveau de 2005, ann´ee dans laquelle les ´etats
unis ont atteint un pic dans leurs émissions de gaz à effet de serre. Il est à noter
que ces derniers ont quitté l’accord pendant 4 ans sous le mandat de Donald
Trump avant de le réintégrer récemment avec l'arrivée de Biden au pouvoir.
● La Chine : responsable de 20,09 % des émissions de gaz à effet de serre, elle
a adopté une stratégie différente. Le premier Etat pollueur au monde s'engage
à atteindre son ​pic d'émissions de gaz à effet de serre en 2030, avant de
diminuer ensuite. Pékin assure toutefois tenter de réduire son niveau
d'émissions de CO2 de 60 à 65 % par point de PIB par rapport à 2005.
● L’Union Européenne : les 28 Etats de l’Union européenne se sont engagés à
réduire de ​40 % leurs ​émissions de GES d’ici `à 2030 par rapport `à 1990.
● L’Algérie : L'Algérie a émis 189,08 M tCO2 en 2012 soit 0,41 % des
émissions mondiales. Elle s’est engagée à réduire ses émissions de 7% à 30%
(en cas d’aide financière ́étrangère) d’ici 2030[7].

7 ans après, où en est-on ?


● Selon l’ONU, le seuil des + 1,5 oC de l’accord de Paris pourrait être franchi
dès 2024[8].
● Selon un récent rapport de l’ONG allemande Germanwatch, aucun des 58 pays
qu’elle a passés à la loupe ne semble `a mˆeme de tenir ses objectifs de la
COP21[8]
● En l'état actuel des choses, on se dirige vers un réchauffement planétaire de
l’ordre des 3 degrés d’ici 2030 comme le commente Emilie Both, en charge
des questions climatiques au sein de l’ONG Oxfam France : ”Lorsque l’on
agr`ege ces contributions, on arrive à un réchauffement global de 3 degrés
d’ici la fin du si`ecle. Il est donc absolument indispensable de revoir ces
engagements à la hausse tr`es rapidement”.[9]
● Selon le 2ème volet du dernier rapport du GIEC, paru le 28 février 2022 et
donc totalement éclipsée par la guerre en Ukraine -et dont le premier volet
avait déjà été éclipsé par le transfert de Lionel Messi au PSG- l'étendue et
l’amplitude des impacts du dérèglement climatique sont plus importantes que
ce qui avait été prédit par les évaluations précédentes. Ce qu'écrit le GIEC,
c’est que les événements climatiques extrêmes ont déjà eu des impacts
irréversibles, en poussant les systèmes humains et naturels au-delà de leurs
capacités à s’adapter. Cependant, le rapport est très clair sur un point : nous
avons encore le choix, notre avenir est entre nos mains, mais plus pour très
longtemps. Le changement climatique représente une menace grandissante
pour le bien-être de tous les êtres humains et la santé de la planète. Tout retard
dans la mise en place d’une action préventive d'atténuation et d’adaptation à
l'échelle internationale nous ferait perdre la très petite fenêtre d'opportunité
qu’il nous reste pour assurer un futur soutenable et viable pour tous. Sans un
changement rapide et une action immédiate et ambitieuse, il nous deviendra
impossible de nous adapter aux impacts du dérèglement climatique. En clair,
les demi-mesures ne sont désormais plus une option[10].

Références de cette section


[1] Jean-Marc Jancovici. Il ​était une fois l'énergie, le climat, et la relance
post-covid, conférence à l'Ecole des Ingénieurs de la Ville de Paris, Université
Gustave Eiffel.
[2] National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA). CLIMATE
CHANGE AND FEEDBACK LOOPS.
[3] Site web ONU Info. Migrations et crise climatique : l’ONU cherche des
solutions.
[4] University of Cambridge Jeremy Green, Lecturer in International Political
Economy. Why climate change is globalization’s biggest challenge yet.
[5] Site web du journal Libération. ”Pacte de Glasgow à la COP 26 : échec et
climat.
[6] Article du journal Le Monde. L’accord obtenu à la COP21 est-il vraiment
juridiquement contraignant ?
[7] Article du journal Le Monde. COP21 : à quoi les Etats se sont-ils engagés ?
[8] Article du journal Le Figaro. Climat: cinq ans après la COP21, où en est
l’accord de Paris?
[9] Article de France culture. COP 24 : comment va la planète, trois ans après
l’accord de Paris?
[10] Le souffle de l’info Chaîne YouTube BLAST. RAPPORT DU GIEC :
CHANGER OU DISPARAÎTRE.
Liste des figures :

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