Vous êtes sur la page 1sur 126

TRANSMISSION

DE CHALEUR

Professeur Joseph SARAKA


Maître de Conférences
INP-HB Yamoussoukro
Chapitre

1
GENERALITES

2
A la base de l’étude des transferts thermiques se trouvent les concepts de quantité de chaleur et de
différences de température. C’est essentiellement la tendance qu’ont les différents corps d’un
système d’égaliser les températures.

1 Notion de température
La température est une grandeur intuitive exprimant l’état (niveau) de chaleur dans un corps. Elle peut
être appréciée par le toucher ou quantifiée à l’aide d’instruments de mesure tel que le thermomètre, les
thermocouples etc.. On distingue trois types de température qui peuvent être résumés comme suit :
- la température de l’air, communément appelée température ambiante,
- la température radiante, celle due au rayonnement des parois dans l’enceinte,
- la température résultante, moyenne de la température radiante et celle de l’air.

2 Echelles thermométriques
Il existe plusieurs échelles thermométriques dont les plus courantes sont :
- le degré Celsius, anciennement appelé centigrade noté (°C),
- le degré Kelvin noté (K), qui est par convention l’échelle thermodynamique absolue,
- le degré Fahrenheit noté (°F),
- le degré Rankine noté (°R), (représente l’échelle thermodynamique dans le système anglo-
saxon).

Figure 1.1 : Thermomètre affichant les échelles de Fahrenheit et de Celsius

3 Relations de passage

9
T ( F ) = T ( C ) + 32 (1-1)
5
T ( K ) = T ( C ) + 273,15 (1-2)
T ( R ) = 1,8 T ( K ) (1-3)
T ( R ) = T ( F ) + 459,67 (1-4)
T = 1 C = 1K = 1,8 F = 1,8 R
(1-5)

3
Exemple 1 :
Trouver l’équivalent de la température d’ébullition de l’eau sous 1 atm en °K, en °F, en °R

4 Quantité de chaleur
La chaleur est considérée comme une énergie (énergie calorifique) en transit à travers les frontières
séparant un système de son milieu extérieur.
Un corps peut recevoir ou fournir de la chaleur sous deux formes différentes.
− Sous forme sensible :
La chaleur sensible est l’énergie ou la quantité de chaleur fournie à un corps pour faire passer
sa température de T1 à T2 sans changement de phase. Elle est définie par la relation suivante :

Q = m.CP ( T2 − T1 ) = V.CV ( T2 − T1 ) (1-6)

− Sous forme latente :


La chaleur latente est l’énergie à fournir à un corps pour passer d’une phase à une autre à
température constante. Elle est définie par la relation suivante :

Q=mL
(1-7)

Remarque
Sous 1 atm, pour l’eau (à 100°C Lv = 539 kcal/kg) ; (à 0°C, Lf = 80 kcal/kg)

5 Mesure des quantités de chaleur


La quantité de chaleur s’exprime en Joule (J), mais on utilise encore des unités purement thermiques
telles que :

- la calorie (1 cal = 4,18 J)


- la thermie (1 th = 4,1855.106 J)
- le BTU (British thermal unit = 1,055055. 103 J)

Exemple 2 (confère annexe 1)


Evaluer la quantité de chaleur à fournir pour élever 8 kg d’eau de 20°C à 60°C. On admettra que la
chaleur massique de l’eau est de 4,178 kJ/(kg.°K).

Exemple 3 (confère annexe 1 (suite))


Notion d’interpolation
Evaluer la quantité de chaleur à fournir pour élever 3,2 kg d'éthylène glycol de 60°C à 80°C.

6 Introduction à la transmission de la chaleur


La thermodynamique (qu’on pourrait appeler plus logiquement thermostatique) étudie la conversion des
différentes formes d’énergie entre elles, surtout aux conditions d’équilibre. Elle n’envisage pas la vitesse

4
avec laquelle les échanges d’énergie ont lieu. La variable temps n’intervient pas, en principe (du moins
du point de vue strictement thermodynamique) et il importe peu qu’une transformation ou un cycle soit
effectué rapidement ou lentement.
La transmission de chaleur (ou transfert de chaleur, ou thermocinétique, selon les auteurs) s’attache
surtout à prévoir le flux thermique, c’est à dire la quantité de chaleur échangée par unité de temps (ou
densité de flux) et la distribution des températures. Il peut s’agir de favoriser le flux au maximum
(échangeurs, réacteurs, batteries solaires), ou au contraire, de le restreindre au maximum (isolation
thermique). De même seule la cinétique de l’échange permet d’établir les conditions adéquates pour le
refroidissement d’un moteur, des parois d’un four, de nombreuses machines électriques (moteurs,
transformateurs), etc.
Enfin, en transfert de chaleur, le temps joue un rôle très important puisque chaque échange thermique
est un processus d’égalisation de températures à travers des résistances.
On distingue habituellement trois modes de transmission de la chaleur : par Conduction (interaction
directe entre particules voisines), par Convection (mélange des diverses parties d’un fluide à des
températures différentes), et par Rayonnement (absorption ou émission de radiations
électromagnétiques). Ces trois modes sont régis par des lois bien spécifiques qui feront l’objet de
chapitres différents. Cependant (pour les puristes), seuls la conduction et le rayonnement sont des
modes fondamentaux de transmission de la chaleur ; la convection, tout en étant très importante, ne fait
que combiner la conduction avec un transfert de matière.
Si pour des besoins pédagogiques on étudie séparément la conduction, la convection et le
rayonnement ; dans la pratique, il est rare qu’une situation particulière ne concerne qu’un seul mode ; le
plus souvent, deux sinon trois modes entrent en jeu. Ce sera l’art de l’ingénieur de poser correctement,
dès le début, les hypothèses simplificatrices, de façon que le modèle (mathématique ou autre)
corresponde le mieux possible avec la réalité.

7 Introduction à la conduction thermique


La conduction est définie comme étant le mode de transmission de la chaleur (ou l’échange d’énergie
interne) provoquée par la différence de température entre deux régions d’un milieu solide, liquide ou
gazeux, ou encore entre deux milieux en contact physique ; il n’y a pas de déplacement appréciable des
molécules (ou particules) constituant le ou les milieux. Ce mode de transfert nécessite un support
matériel. C’est le mode privilégié des solides. C’est Jean-Baptiste Joseph Fourier1 qui, en 1822, publia
la loi fondamentale de conduction, appelée communément loi de Fourier. (C’est aussi l’auteur des
Séries de Fourier, outil mathématique remarquable qu’il forgea à l’occasion de ses études sur la
conduction).

Figure 1.2 : Loi de Fourier


1 Jean-Baptiste Joseph Fourier (1768-1830), né à Auxerre, mathématicien et physicien français. Auteur du
fameux traité : La théorie analytique de la chaleur, publié en 1822. Il obtient, en 1812, le prix de l’Académie
des sciences pour un mémoire sur la propagation de la chaleur. (Le jury était composé de LAPLACE,
LAGRANGE, et LEGENDRE).

5
La loi de Fourier, dans le cas d’un champ de températures, pour un corps isotrope, s’exprime, par la
relation suivante :

Q = − k A gradT.n (1-8)

Ce qui s’écrit plus généralement pour un problème à une dimension :

dT
Q = −kA
dx (1-9)

Q = flux de chaleur (en W anciennement en kcal/h ou en Btu/h, par exemple)


traversant le plan d’abscisse x ;

k = la conductivité thermique du matériau( en W.m-1.K-1, anciennement en kcal.h-1.m-


1.K-1, ou en Btu.h-1.ft-1.°F-1) ;

A = la surface perpendiculaire à la direction du flux (en m2) ;


dT
dx = le gradient de température au point x considéré, c’est à dire la variation de la
température par unité de longueur, dans la direction x.

Le signe moins provient de ce que l’on désire, par convention, que le flux de chaleur (q) soit positif
quand la chaleur s’écoule vers les x positifs, ce qui correspond à un gradient négatif (car la chaleur
s’écoule des hautes températures vers les basses températures).

Exemple 4
La transmission de chaleur à travers une barre métallique se fait par conduction.

8 Introduction à la convection
La convection est la transmission de la chaleur à l’intérieur d’un fluide par le mélange d’une partie de ce
fluide avec une autre partie. Lorsque le mouvement est provoqué par des différences de densité
résultant des différences de température, on parle alors de convection naturelle. Lorsque le
mouvement est produit par des moyens mécaniques, on parle alors de convection forcée. Ce mode de
transfert est privilégié par les fluides et nécessite également un support matériel.

TP
T
Solide
A

Figure 1.3 : Loi de refroidissement

6
Une bonne compréhension de la convection implique la connaissance des théories de la conduction, de
la mécanique des fluides et de la couche limite.
Cependant une relation dont la simplicité est trompeuse, permet d’exprimer le phénomène global de la
convection :

Q = h A ( TP − T ) (1-10)

Q = flux échangé entre le fluide et la paroi solide (en W) ;

h = la conductance spécifique du film, souvent appelée coefficient de convection, ou


coefficient de surface (en W.m-2.K-1) ;

A = la surface d’échange (en m2) ;

TP = la température de la surface de la paroi considérée (en °C) ;


T = la température du fluide au "large" (suffisamment loin de la surface) (en °C).

Cette équation est parfois est parfois appelée loi de Newton, ou encore loi de refroidissement.

Exemple 5
La chaleur transférée à l’atmosphère par la plaque chauffante d’une cuisinière électrique est le fait
d’une convection naturelle, tandis que le froid soufflé par un climatiseur l’est par convection forcée.

9 Introduction au rayonnement thermique


Le rayonnement thermique est le mode de transmission par lequel, la chaleur passe d’un corps à haute
température à un autre, plus froid ; les deux corps ne se touchent pas, mais ils sont séparés par un
milieu transparent ou semi-transparent, tel l’air, ou le vide. Il s’agit d’un rayonnement
électromagnétique, mais limité aux longueurs d’onde du rayonnement thermique (comprise entre 0,3
m et 100 m), dont l’absorption par certains corps a la propriété de transformer (en tout ou en partie)
l’énergie radiante en chaleur, ou plus exactement, en énergie calorifique.
Le rayonnement thermique est émis continuellement par tous les corps, dans toutes les directions et à
la vitesse de la lumière (dans le vide). Ce mode de transfert ne nécessite pas de support matériel
(solide ou fluide).
Le physicien Autrichien Josef Stefan établit en 1879, la loi du rayonnement du corps noir, dit loi de
Stefan, (à partir des résultats expérimentaux du savant Irlandais John Tyndall (1820-1893)). Cette loi
fut démontrée par le physicien Autrichien Ludwig Boltzmann en 1884 établissant ainsi la constante
universelle dite constante de Stefan notée généralement  valant 5,66697.10-8 W.m-2.K-4 ou
0,1714.10-8 Btu.h-1.ft-2.°R-4.

La loi de Stefan indique que le flux d’énergie radiante émis par une surface idéale, appelée "noire", est
proportionnel à l’aire de cette surface et à la quatrième puissance de la température absolue T de la
surface.

Q =  AT 4 (1-11)

7
Q = flux de chaleur émis par la surface (en W) ;

A = l’aire de la surface émettrice (en m2) ;

T = la température absolue de la surface (en °K)

Ondes E.M

Ondes E.M
Ondes E.M
A T
Ondes E.M

Figure 1.4 : Loi de rayonnement thermique

Exemple 6 :
L’exemple du rayonnement thermique le plus simple est celui dont le soleil nous gratifie
continuellement depuis des siècles.

8
Chapitre

2
LA CONDUCTION THERMIQUE

9
Dans le chapitre précédent, nous avons déjà eu l’occasion de parler de l’équation de Fourier, du
mécanisme de la conduction, et des propriétés physiques importantes en jeu.
La transmission de la chaleur dans les solides non poreux se fait uniquement par conduction, tandis
dans les liquides et les gaz, elle se fait souvent par les trois modes combinés. Il est donc normal que
l’on parle surtout de solides dans ce chapitre.
La conduction est définie comme étant le mode de transmission de la chaleur (ou l’échange d’énergie
interne) provoquée par la différence de température entre deux régions d’un milieu solide, liquide ou
gazeux, ou encore entre deux milieux en contact physique ; sans déplacement appréciable des
molécules.
La conduction est le seul mécanisme intervenant dans le transfert de chaleur dans un solide homogène,
opaque et compact. Dans les fluides, elle joue aussi un rôle important, mais elle est presque toujours
combinée à la convection et parfois au rayonnement.
La liaison entre la physique interne de la matière et la théorie de la conduction n’est pas encore
achevée ; on admet cependant que la conduction dans les solides amorphes, les liquides et les gaz
résulte du transfert direct des mouvements moléculaires (ou atomiques), de molécule à molécule, à
leurs points de contact.
Dans les solides plus organisés tels les cristaux, les mouvements des atomes seraient convertis en
mouvement vibratoire de tout le réseau cristallin.
Dans les métaux et autres conducteurs électriques solides, on assisterait à un déplacement d’électrons
libres.

1 La Conduction en régime permanent (stationnaire)


On dit qu’un régime est permanent ou stationnaire quand, en tout point du système, les flux de chaleur,
et donc les températures, ne dépendent pas du temps. Dans le cas contraire, le régime est dit
instationnnaire, variable ou parfois transitoire.
Le régime est dit périodique ou quasi stationnaire quand, en chaque point, la température varie de
façon cyclique selon une loi donnée. On réserve souvent le terme de "transitoire" pour désigner la
phase précédant (ou suivant) l’état de régime quasi stationnaire, comme par exemple la mise en régime
d’un moteur à pistons.
Le terme quasi stationnaire est parfois utilisé dans le cas des sources de chaleur en mouvement
(soudure), car pour un observateur lié à la source, le système apparaît stationnaire ; ou encore, dans un
problème non périodique, pour désigner le régime qui s’établit après que le transitoire initial ait disparu.

1.1 La conductivité thermique


La conductivité thermique peut être définie à partir de la relation (1-9), comme étant la quantité de
chaleur passant par unité de surface quand la température s’abaisse de un degré par unité de longueur.
Elle est exprimée en (W/m.°K ou en kcal/h.m.K).
La conductivité thermique dépend de :
- la nature chimique du matériau,
- la nature de la phase considérée (solide, liquide, gazeuse),
- la température,
- l’orientation des cristaux ou fibres, dans les corps anisotropes (cristaux, bois, métaux et plastiques
laminés.
En outre, pour un gaz, surtout près du point critique, k dépend de la pression ; pour certains matériaux
de construction comme le bois, k dépend de l’humidité présente, de la densité et de la température.

10
La conductivité est une propriété importante des matériaux. Elle détermine souvent l’aptitude d’un
matériau en vue d’une application thermique déterminée, tout au moins en régime permanent.
Par contre en régime variable, on verra plus tard que c’est la diffusivité thermique qui, en principe, joue
un rôle important.

Remarque
- Les liquides métalliques sont meilleurs conducteurs que les liquides non métalliques ; de même,
les métaux purs (structure cristalline) sont meilleurs conducteurs que les solides non métallique
(structure amorphe).
- Il ne faut pas perdre de vue que les matériaux isolants sont le plus souvent des matériaux non
homogènes, constitués par des grains de matière solide, entourés de pores remplis d’un gaz tel que
l’air.
- La conductivité est parfois exprimée en Btuh-1ft-1R-1.
(1 Btuh-1ft-1R-1 vaut 1,7303 W/m.K et 1,487 kcal/h.m.K (1,5 fois en pratique)2)

Tableau 1 : Conductivité thermique de matériaux fréquemment utilisés à température ambiante.

Substances ou matériaux Conductivité k (en W.m-1.K-1)


Cuivre pur 386
Aluminium pur 229
Acier doux 48,5
Plomb 34,6
Fonte 52
Ciment 0,85 – 1,4
Eau 0,61
Brique 0,35 – 0,7
Bois 0,15 – 0,2
Caoutchouc 0,15
Air 0,026
Liège expansé
Polystyrène
KLEGECELL 0,029 – 0,04
ARMAFLEX
STYROFOAM
FOAMGLASS

1.1.1 La conductivité thermique des milieux homogènes


1.1.1.1 Cas des gaz (parfaits)
A partir de la théorie cinétique des gaz, on montre que l’énergie totalement transférée par unité de
surface, lors des chocs est donnée par la relation suivante :

2 Nous désignons par °C (ou °F) le niveau de température, sur l’échelle Celsius ou Fahrenheit et par K ou R un
intervalle de température, ou un niveau (sur l’échelle Kelvin ou Rankine) selon le contexte.

11
1 dT
q = − v   Ca
3 dz (2-1)

1 dT
q = − v  Cv
3 dz (2-2)

v Vitesse moyenne des particules valant selon la théorie cinétique des gaz :

8 k BT 8RT
v =  v  ( v) dv = =
0 m M

  =Proba (v  vitesse  v + dv)

kB, la constante de Boltzmann valant 1,38.10-23 J/K,

v, la vitesse des particules,

T, la température absolue des particules,

m, masse de l’atome constituant le gaz (gaz monoatomique),

R, la constante des gaz parfaits,

M, masse molaire du gaz ;

 le libre parcours moyen valant :

=v , avec  étant le temps moyen séparant deux chocs successifs


entre atomes ;

 le nombre d’atomes par cm3 ;


Ca la chaleur spécifique atomique ;
Cv la chaleur spécifique par unité de volume (Cv =  Ca ) ;
z la direction de déplacement.

Et cette relation peut s’écrire de la forme :

dT
q=− k
dz (2-3)

12
Ce qui est assimilable à la loi de Fourier, d’où on déduit la conductivité thermique du gaz (parfait) qui
est donnée par la relation :

1
k= v  Cv
3 (2-4)
Remarque
- De manière générale la chaleur spécifique molaire est donnée par la relation :

N
C v molaire = C v volumique
 (2-5)

N est le nombre d’Avogadro valant 6,022.1023.

Pour un gaz monoatomique la chaleur spécifique molaire est 3


R et 5
R pour un gaz diatomique.
2 2

- Pour les gaz et les vapeurs en général, la conductivité augmente avec la température, varie très
peu avec la pression et est d’autant plus faible que le poids moléculaire est très élevé (l’hydrogène
ayant la meilleure conductivité).

- Le comportement de la vapeur d’eau est assez spécial (comme le sont souvent les propriétés
physiques de l’eau à l’état liquide ou solide) et dépend assez fortement de la pression et de la
température.

- Pour les mélanges de gaz, on ne peut déterminer la conductivité thermique par un calcul simple de
proportionnalité. Il faut recourir à l’expérience.

Exemple : Equation de conductivité pour l’hélium et l’hydrogène entre 1200 et 2100 K [1].
Pour l’hélium, k = 10−6 991 + 0,678 ( T − 1200 )

Pour l’hydrogène, k = 10−6 1434 + 1,257 ( T − 1200 )

où k est en cal.cm-1.s-1.K-1 et T en degrés Kelvin.

L’importance des courants de convection dans les gaz rend très difficile la détermination
expérimentale de leur conductivité thermique.
La conductivité thermique varie comme la viscosité ; elle est à peu près indépendante de la
pression. Elle croît avec la température selon la loi classique de Sutherland (établie pour la viscosité)
[6] :

k = k0
1+ C (
273 ) T (2-6)
1+ C
T ( ) 273

13
Tableau 2 : Quelques valeurs de constantes de quelques gaz usuels.

Conductivité k0 (W.m-1.°C-1) Constante C (K)


Air 0,022 125
Azote 0,022 114
Oxyde de carbone 0,021 157
Gaz carbonique 0,015 240
Hydrogène 0,155 94
Oxygène 0,023 144
Vapeur d’eau 0,016 1500

1.1.1.2 Dans le cas des liquides


Il n’existe pas de théorie convenable pour les liquides. En général la conductivité des liquides diminue
quand la température augmente, mais l’eau qui, de tous les liquides non métalliques usuels, possède la
conductivité la plus élevée, présente un maximum à environ 400 K.
De nombreuses relations semi empiriques existent pour prévoir la conductivité thermique des liquides.
On peut citer celle de Missenard [6].

9
105 k 0 = T 0 .CP0
N 0,25 (2-7)

k0 = conductivité à (0°C et 1 atm) en cal/cm.s.°C


N = atomicité du liquide (N = 3 pour H2O)
T = température d'ébullition (K)
0 = masse volumique en g/cm3 (0°C et 1atm)

CP0 = chaleur massique en cal/g.°C (0°C et 1 atm)

Tableau 3 : Quelques valeurs de conductivité thermique de liquides

Liquides Conductivité (W.m-1.°C-1)


Eau 0,58
Huiles Pétroles 0,14
Benzène 0,18
Glycérine 0,29
Alcool éthylique 0,18
Mercure 8,35

14
1.1.1.3 Dans le cas des solides
La théorie des gaz est extensible aux solides. En Général, mais avec de nombreuses exceptions, la
conductivité thermique des Métaux dits purs (cuivre, fer, zinc, magnésium, etc.), est énorme et varie
fortement avec la température, comme le montre la figure 2.1, de même que la conductivité électrique.
Plusieurs chercheurs ont ainsi établi, par des voies théoriques ou expérimentales une relation entre les
conductivités thermique et électrique ; telle est la loi de Wiedemann-Franz-Lorenz [1] :

k
L =
T (2-8)

L : Le nombre de Lorenz
T : La température absolue (en K)

La théorie de Drude et bien d’autres a permis de trouver :

2
k B
L = = 3   = 24,5.10−9 V 2K −2 (2-9)
T e

B La constante de Boltzmann ;
e La charge élémentaire de l’électron.

En général pour les alliages, la conductivité thermique croît avec la température ; parmi les exceptions
notons les aciers au carbone.

Enfin pour les solides non métalliques, la conductivité augmente avec la température, mais ici encore la
règle n’est pas générale ; ainsi pour la brique d’argile ou de silice, la conductivité augmente avec la
température alors que pour la brique de magnésie, c’est le contraire.

15
Figure 2.1 : Conductivité thermique des métaux purs aux très basses températures

Figure 2.2 : Conductivité thermique de quelques corps usuels

16
1.1.2 Conductivité thermique des milieux inhomogènes
Pour ces milieux, on définit une conductivité moyenne (kmoy) ou apparente (kapp). On parlera
implicitement de conductivité effective.
C’est souvent le cas des matériaux isolants constitués par des grains de matière solide, entourés de
pores remplis d’un gaz, tel l’air par exemples

1.1.2.1 Cas des céramiques

grains

Joint de de grain

Figure 2.3 : Céramiques

Pour ces milieux moins conducteur que celui du cristal, on définit une conductivité apparente telle que :

kapparent = k(1-p) (2-10)

p La porosité du milieu est définie comme suit :


densitéducéramique ;
p =1−
densitéducristal
k La conductivité thermique du cristal.

1.1.2.2 Nappes de conducteurs infinis ou bobines longues


Si la nappe est infinie, la chaleur dégagée perpendiculairement est plus importante que celle dégagée
tout autour.

r
z

x y

plastique Cu

Cu plastique z

Figure 2.4 : Nappes de conducteurs infinis ou bobines longues.

17
Pour la nappe de conducteurs Pour les bobines longues
qx = q y  0 q z = q  0
Ainsi Ainsi
dT dT
q z = −k app q r = −k app 2
dz cm 2 dr cm

a - Cas des fils plats

S’
 S 
 
a’ k app = k isolant 1 + S '  (2-11)
 a
a  1− 
 a' 
S

Figure 2.5 : Cas des fils plats

b - Cas des fils ronds

T = Cte

d’ d

Figure 2.6 : Cas des fils ronds

Les isothermes sont déformées par les cylindres et donc le trajet de la chaleur n’est plus une droite
comme dans le cas précédent. La conductivité apparente (kapparent) est calculée numériquement par la
méthode des éléments finis et les résultats sont donnés par des courbes types :

k app d
= f  '  ou g ( % métal ) (2-12)
k isolant d 

18
1.2 Loi de Fourier
Le flux de chaleur passant à travers un même solide homogène est directement proportionnel à l’aire de
la section perpendiculaire au flux de chaleur et au gradient de température. Plus généralement pour un
problème à une dimension (figure 2.7), le flux de chaleur est donné par la relation suivante :

dT
 = −kS
dx (2-13)

Figure 2.7 : Conduction en régime permanent

En considérant le transfert de chaleur à travers la tranche de matériau d’épaisseur dx, la loi de


Fourier permet d’écrire que :

dT
 = − kS
dx
 dx = − kSdT

Le régime étant permanent et la section A constante permet d’écrire

T2
.x = − S 
T1
k dT

Cette équation ne peut être résolue que quand la variable k(T) est connue. Cependant pour la
plupart des matériaux couramment utilisés, la valeur de la conductivité est à peu près constante sur
une large étendue de température (confère figure 2.2). Ainsi, k peut être considérée comme
constante, et l’équation se résume à :

kS
= ( T1 − T2 ) (2-14)
x

Remarque
Dans ce cas précédemment étudié, la surface perpendiculaire à la direction du flux reste constante,
ce qui n’est pas toujours le cas.

19
Application 1
La surface intérieure d’un mur de briques est à 40°C et la surface extérieure est à 20°C.
Calculer le transfert de chaleur par unité de surface du mur, lequel a une épaisseur de 250 mm et
une conductivité thermique de 0,52 W.m-1.K-1.

1.3 Conduction à travers un mur plan (infini)


1.3.1 Coefficient de transfert de chaleur
La loi de refroidissement (Newton) lie la différence de température entre la température d’une paroi et
celle du fluide par un coefficient h selon la relation suivante :

Q = hA ( TP − Tf )

h : coefficient de transfert de chaleur (W/m2.K), dépend des propriétés du fluide, de sa vitesse et du


régime d’écoulement (laminaire, turbulent).

1.3.2 Coefficient de transfert d’un mur simple


Aux abords de la paroi solide, il existe des zones d’épaisseur  dans lesquelles le transfert de chaleur
se fait uniquement par conduction. Ces zones sont appelées des couches limites.

Fluide A T1 Fluide B
TA
hA
T2
TB
hB
x

Figure 2.8 : Coefficient de transfert de mur simple

Dans le cas du flux de chaleur en régime permanent, la quantité de chaleur passant du fluide A au mur
est égale à la quantité de chaleur passant à travers le mur, qui est aussi égale à la quantité de chaleur
passant du mur au fluide B. S’il n’en était pas ainsi, les températures TA, T1, T2, TB, ne resteraient pas
constantes mais changeraient continuellement.
Nous avons donc en considérant une surface unité :

k
q = hA ( TA − T1 ) = ( T1 − T2 ) = hB ( T2 − TB )
x
q
TA − T1 =
hA
qx
T1 − T2 =
k
q
T2 − TB =
hB

20
En additionnant membre à membre, on a
 1 x 1
TA − TB = q  + + 
 hA k hB 
ou encore
q = Κ ( TA − TB )
avec

1
K=
1 x 1 (2-15)
+ +
hA k hB

K est appelé coefficient de transfert global du mur simple (W/m2.K).

Remarque : Notion de Couche limite


Dans la plupart des cas pratiques, la température du fluide est à peu près constante dans le volume
occupé, à l’exception d’une mince couche le long des parois où s’effectue une rapide variation de
température localisée dans cette couche de passage que l’on appelle la couche limite thermique.
Le transfert de chaleur dans cette couche se fait par conduction seulement. En général l’épaisseur
de la couche limite vaut :

k
=
h (2-16)

Figure 2.9 : Epaisseur de la Couche limite

Application 2
Un réservoir en acier dont la paroi a 10 mm d’épaisseur contient de l’eau à 90°C.
Calculer la perte de chaleur par m² de surface du réservoir quand la température extérieure est de
15°C.
La conductivité de l’acier est de 50 W.m-1.K-1 et les coefficients de transferts à l’intérieur et à
l’extérieur du réservoir sont respectivement 2800 W.m-2.K-1 et 11 W.m-2.K-1.
Calculer également la température de la face extérieure du réservoir.

1.3.3 Coefficient de transfert d’un mur composé - analogie électrique


Il existe de nombreux cas en pratique où différentes couches de matériau sont utilisés pour former un
mur composé.

21
Figure 2.10 : Mur multicouches

On peut utiliser la même méthode de calcul que précédemment pour déterminer le coefficient de
transfert global du mur composé. Cependant la mesure la plus simple et facile pour résoudre un tel
problème est de procéder par analogie électrique.
Le flux de chaleur est produit par une différence de température, comme le courant est produit par une
différence de potentiel. Ainsi, il est possible d’imaginer une résistance thermique analogue à une
résistance électrique.

V1 − V2
I=
R

kA
Q= ( T1 − T2 )
x
En comparant ces équations, nous avons une résistance thermique telle que

e
R th =
kA
(Q étant analogue à I et V1 - V2 à T1 - T2).

Le mur composé est analogue à une série de résistances. Ainsi pour un nombre quelconque de
couches ej, la résistance totale s’écrit :

n m e
1
RT =  +
j

hi A j=1 k j A (2-17)
i =1

La résistance thermique s’exprime en °K/W.

Application 3
Le mur d’un four est fait d’une épaisseur de briques réfractaires de 125 mm et d’une épaisseur de
briques isolantes de 125 mm avec une lame d’air entre les deux. La paroi extérieure est couverte de
12 mm de plâtre. La surface du four est à 1100°C et la température extérieure est de 25°C.
1 . Calculer la perte de chaleur par m² de surface. Entre le mur et l’air extérieur, le coefficient de
transfert est de 17 W/m².K. La résistance thermique de la lame d’air est 0,16°K/W.
On donne les conductivités thermiques suivantes :

22
Brique réfractaire = 1,6 W/m.K
Brique isolante = 0,3 W/m.K
plâtre = 0,14 W/m.K

2. Calculer la température à chaque interface et la température sur la paroi extérieure du mur.

1.3.4 Coefficient de transfert du mur parallèle - Notion de conductance thermique


La résistance et la conductance sont des notions complémentaires. Dans beaucoup de cas, on peut
continuer à combiner les équations (surtout les flux) relatives à la théorie unidimensionnelle, même si,
strictement parlant, la transmission de la chaleur n’est plus unidimensionnelle.
On fera utilement appel à l’analogie électrique et on combinera entre elles les résistances thermiques,
en parallèle ou en série-parallèle.

Exemple
Si on considère les portes en parallèle (1), (2), (3) de sortie d’une salle de spectacle ayant les
conductances respectives K1, K2, K3, au passage de la foule. Il est évident que la conductance totale
des portes est K = K1+K2+K3.

Application 4 : Exemple numérique

Le mur extérieur d’un salon lambrissé a une longueur (perpendiculaire au dessin) de 5 mètres et est
formé de trois épaisseurs de matériaux différents. De plus, le panneau intérieur est formé lui-même de
deux bois très différents de conductivité ka = 0,11 Wm-1K-1 dans la partie supérieure (hauteur = 1,5 m) et
kb = 0,3 Wm-1K-1 dans la partie inférieure (hauteur = 1,0 m). Les épaisseurs e1, e2 et e3 sont
respectivement 1 cm, 5 cm et 2 cm. À l’intérieur à l’intérieur du salon, on a une température d’air de t fi =
22°C et un coefficient de conduction-rayonnement hi de 6 Wm-2K-1. À l’extérieur, on a une température
tfe de 20°C et un coefficient de he de 15 Wm-2K-1. La conductivité des matériaux constituant les
épaisseurs e2 et e3 sont respectivement k2 = 0,04 et k3 = 0,5 Wm-1K-1.
En supposant le problème unidimensionnel, calculons le flux traversant le mur en régime stationnaire.

23
1.4 Equation d’énergie pour un solide.

q (W.cm-3) Chaleur produite


ou absorbée à l’intérieur

Figure 2.11 : Equation d’énergie

Le bilan énergétique permet d’écrire :

dT
qx + qy + qz + qdxdydz − q x +dx − qy +dy − qz +dz =  CP dxdydz
dt
T
qx = − k dydz (suivant la direction coordonnée x)
x
 T   T  
qx + dx = − k +  k  dx  dy dz
 x x  x  

Un calcul similaire est également fait pour les autres directions coordonnées (y,z). Finalement, on
obtient :

  T    T    T  T
 k  +  k  +  k  + q = c P
x  x  y  y  z  z  t

Il existe donc trois coefficients k selon chacun des axes coordonnés pour les corps anisotropes. La
conductivité thermique est alors un tenseur symétrique du second ordre

 k xx k xy k xz 
 
kij =  k yx k yy k yz 
 
 k zx k zy k zz 
C’est le cas particulier du bois, de certains produits laminés ou fibreux et certains cristaux.

En écriture vectorielle l’équation précédente peut s’écrire :

T
( )
div k grad T + q = c P
t (2-10)

24
Cette équation est connue sous le nom d’équation de la chaleur ou équation générale de la
conduction.

Enfin, le cas de la conduction isotrope s’obtient en faisant

kx = ky = kz = k

C’est celui que nous étudieront dans ce qui suit.

- Milieu isotrope avec sources internes en régime permanent


L’équation de la chaleur devient :

q
T + =0
k (2-19)
Cette équation est connue sous le nom d’équation de Poisson.

- Milieu isotrope sans sources de chaleur en régime permanent


Autrement, on a :
T = 0
(2-20)

Cette équation est appelée équation de Laplace.

- Milieu isotrope sans sources de chaleur en régime variable


L’équation de la chaleur devient :
1 T
T =
D t (2-21)
Cette équation est connue sous le nom d’équation de Fourier,
k
avec D= , appelée diffusivité thermique (m²/s)
C P
Cette quantité exprime l’aptitude du corps à faire passer la chaleur ; elle représente également la
vitesse de propagation de chaleur au sein du corps.

Remarque : Expression du Laplacien ().

- En coordonnées cartésiennes (x, y, z).


A x A y A z
divA = + +
x y z
2f 2f 2f
f = + +
x 2 y 2 z 2

25
- En coordonnées cylindriques (r, , z ).

1  A A 
div A =  ( rA r ) +  + r z 
r  r  z 
 2 f 1 f 1  2 f  2 f
f = 2 + + +
r r r r 2 2 z 2
1   f 
r 
r r  r 

- En coordonnées sphériques (r, , )

1  2 1  1 A 
div A =
r r
2 ( r Ar ) +
r sin  
( A  sin  ) +
r sin  
1   2 f  1   f  1  2f
f =  r  +  sin   +
r 2 r  r  r 2 sin      r 2 sin2  2

1.5 Conduction dans un milieu sans source de chaleur


Un des problèmes les plus courants dans la pratique est celui de la chaleur passant à travers une
plaque plane, un tuyau. Le cas de la chaleur traversant un mur sphérique est moins courant.

1.5.1 Conduction à travers une plaque plane infinie – Résistance thermique


Soit une plaque plane de largeur . Considérons le flux de chaleur à travers un élément de largeur dx
où la température est T. Soit k la conductivité thermique du matériau. Si le milieu est homogène, les
isothermes sont des plans parallèles aux plaques.
En appliquant la loi de Fourier à cette tranche de largeur dx (confère figure 2.7), on a :
dT
 = −k A 
dx
soit
 dx = − k  A  dT

En intégrant sur toute la largeur  de la plaque , on obtient :

k A ( T1 − T2 )
=

soit
T1 − T2
=
R th
avec


R th =
k A (2-22)

appelée résistance thermique de la plaque plane infinie

26
1.5.2 Conduction à travers une couronne cylindrique simple

Figure 2.12 : Couronne cylindrique simple

Le milieu étant homogène, les isothermes sont des cercles concentriques de rayon r. En appliquant la
loi de Fourier à une tranche cylindrique de rayon r (figure 2.12), on a :

dT
Q = −k A 
dr
avec
A = 2 rL

L’écoulement de la chaleur étant radial, l’intégration sur toute la couronne de rayon compris entre r1 et
r0 nous permet d’écrire
r0 T
dr 0

Q  = − 2 kL  dT
ri
r Ti

Ainsi, on obtient
2 kL
Q= ( Ti − T0 )
 r0 
ln  
 ri 
Soit

T1 − T2
Q=
R th
avec

r 
ln  0  (2-23)
r
R th =  i 
2  k  L

27
1.5.3 Conduction à travers une couronne cylindrique composée
C’est le cas par exemple d’un tuyau métallique avec plusieurs couches de protection (isolation de
conduites). Pour des applications, il est utile d’avoir l’équation de la conduction thermique à travers un
mur cylindrique sous la forme de celle relative à un mur plan. Pour obtenir une telle équation, on définit
une surface moyenne Am pour chaque couche de sorte que :

k Am
Q=
R sup − Rinf
( Tinf − Tsup )

Figure 2.13 : Exemple de couronne cylindrique composée

En comparant cette équation avec

2kL
Q=
 R sup 
( Tinf − Tsup )
Ln  
 R inf 

on tire la valeur de la surface moyenne Am telle que :

2L ( R sup − R inf )


Am =
R 
Ln  sup 
 R inf 

En remarquant que Asup = 2 Rsup L, l’aire de la surface extérieure, et Asup/Ainf = Rsup/Rinf, l’expression de
Am devient :

28
A sup − A inf
Am = (2-24)
A 
Ln  sup 
 A inf 

La surface moyenne définie est appelée surface moyenne logarithmique.

Finalement, la quantité de chaleur transmise par conduction à travers un cylindre circulaire creux
s’exprime par

Tinf − Tsup
Q=
(R sup − R inf ) / k A m

Ainsi dans le cas d’un cylindre composé, on utilise l’analogie électrique en employant la résistance
x
thermique telle que R th = où x est l’épaisseur de la couche, k est la conductivité thermique
k.A m
et Am est la surface moyenne logarithmique de cette couche. Ce qui se ramène à une résistance
thermique de couche

R 
Ln  sup  (2-25)
R
Rthcouche =  inf 
2 k L

S’il existe des couches fluides à l’intérieur et à l’extérieur, les résistances thermiques des couches
fluides peuvent être traitées comme suit :

1
Rthfluide ext =
hext 2 R ext L (2-26)
1
Rthfluide int =
hint 2 R int L (2-27)

Remarque
Dans l équation

2 k L ( Tinf − Tsup )
Q=
R 
Ln  sup 
 R inf 

la quantité de chaleur passant à travers le cylindre dépend du rapport A sup/Ainf c’est à dire Rsup/Rinf.
Lorsque la valeur de Rsup/Rinf est inférieur à 2, la moyenne arithmétique de leur surface (Asup + Ainf)/2
diffère de leur moyenne logarithmique à moins de 4% ; cette précision étant considérée
généralement comme suffisante pour la plupart des problèmes de conduction de chaleur du fait de la
faible épaisseur du tuyau (en comparaison avec le diamètre).

29
1.5.4 Conduction à travers une couronne sphérique simple

Figure 2.14 : Couronne sphérique simple

Dans le cas de la couronne sphérique simple, on montre à l’aide de la loi de Fourier que la résistance
thermique s’écrit :
1 r0 − ri
R th = .
4  k r0 . ri (2-28)

1.5.5 Conduction à travers une couronne sphérique composée


On montre dans le cas de la couronne sphérique composée que le flux de chaleur s’écrit :

4 k.R1R 2 ( T1 − T2 )
Q= (2-29)
R 2 − R1

On introduit une surface moyenne Am telle que :


A m = 4 (R1  R 2 )
(2-30)

Ce qui correspond à un rayon moyen géométrique :

R moyen = R1R 2

1.5.6 Conduction dans le cas d’un câble enterré

Lignes de flux
P

isotherme


Figure 2.15 : Câble enterré

30
L : longueur
 : diamètre
P : profondeur
On suppose  « P la profondeur
Les isothermes près du câble sont des cercles mais se déforment jusqu’à devenir des plans (près de la
surface).
1 4P
R th = Ln
2 k.L  (2-31)

1.6 Conditions aux limites en conduction


La solution analytique d’un problème de conduction (en régime permanent ou non) s’exprime par une
certaine fonction T représentant la température qui est fonction de x, y, z, t et qui devra répondre à
l’équation différentielle propre au problème mais pour que le phénomène soit décrit complètement, il
faut que la solution trouvée satisfasse aussi aux conditions limites.
On distingue deux types de conditions aux limites :

- les conditions initiales


Exemple : Si on plonge un solide se trouvant à une température T i dans un bain (plus froid, par
exemple Ti >T)

à t=0 T = Ti

- les conditions aux limites ou spatiales

1.6.1 Conditions initiales


Elles expriment dans le problème en régime non permanent la distribution spatiale de la température à
un instant donné, le plus souvent pris comme origine des temps.

T( x, y, z,0 ) = fi( x, y, z ) à t = t0 = 0 (2-32)

Cette distribution est en principe arbitraire et un cas particulier est celui où f i(x, y, z) est une constante
(température uniforme à l’instant 0).

1.6.2 Conditions aux limites (spatiales)


Elles expriment, à partir de l’instant 0, varient sur les frontières des corps étudiés, la température ou sa
dérivée encore une combinaison de deux.

1.6.2.1 Condition de DIRICHLET ou du premier type


La distribution de température Ts à la surface de la frontière considérée est donnée en fonction du
temps et pour tous les points de la surface.

T ( x,t )x =0 = T ( 0,t ) = f1 ( x,y,z,t ) (2-33)

31
Dans la plus grande partie des problèmes que nous étudierons, f1 sera constante par rapport au temps
ou une fonction périodique du temps. Si la fonction f1 est identiquement nulle, on parle alors d’une
condition aux limites homogènes du premier type.

1.6.2.2 Condition de NEUMANN ou du deuxième type


On impose la densité de flux pour tous les points de la surface et en fonction du temps.

q=−k
dT
= f2 ( x,y,z,t )
(2-34)
dx

Dans le cas où f2 est identiquement nulle en surface, on parle de condition aux limites homogènes du
second type. C’est le cas où on impose une isolation thermique parfaite (c’est à dire un flux nul) :

 dT 
  =0
 dx  x = x0

1.6.2.3 Condition de FOURIER ou ROBIN ou du troisième type


On impose au fluide ambiant une température T aux larges et en outre un coefficient de convection h
pour l’échange entre la paroi (x = L par exemple) et le fluide.
La condition s’exprimera le plus souvent par les relations suivantes.
En x = 0

 dT ( x,t ) 
−k 
dx
(
 = h1 T ,1 ( t ) − T ( x,t ) x =0 ) (2-35)
  x =0

En x = L

 dT ( x,t ) 
−k  (
 = h2 T ( x,t )X =L − T ,2 ( t ) ) (2-36)
 dx  X =L

où les indices 1et 2 se réfèrent aux fluides baignant des 2 cotés. La température du fluide T est le plus
souvent constante.
Si la condition aux limites pour fixer les idées se réduit à :

 dT ( x,t ) 
−k (
 = h2 T ( x,t ) x =L ) (2-37)
 dx  x =L

On parle alors de condition aux limites du troisième type.

32
2 Conduction en régime variable
L’étude des fonctions variables est extrêmement importante dans la pratique et il est difficile de trouver
une activité humaine où elles n’interviennent pas.
On distingue d’habitude parmi les phénomènes variables, les phénomènes périodiques caractérisés par
la répétition d’un cycle sinusoïdal ou quelconque (les variations diurnes, les moteurs à combustion
interne etc..) et les phénomènes apériodiques (mise à température de régime des moteurs, démarrage
ou arrêt des installations thermiques, de réacteurs nucléaires, etc..) ; à ces derniers, on réserve parfois
le qualificatif "transitoire". Dans tous ces différents cas, il s’agira de résoudre l’équation de la
conduction.
Dans cette partie, on présente les méthodes de résolution des problèmes thermocinétiques en se
limitant à deux variables : une variable spatiale x et le temps t. Cette présentation correspond à de
nombreux cas pratiques où les conditions aux limites sont indépendantes de y et de z. Ainsi l’équation
de la chaleur se réduit à :

 2T 1  T
=
x 2 D  t (2-38)

Le terme
k
D= est appelé diffusivité thermique. Elle a pour dimension (m²/s).
 CP
C’est l’aptitude du corps à faire passer la chaleur au sein du matériau. C’est aussi la vitesse de
propagation de la chaleur dans le matériau. Elle est du même ordre de grandeur que la conductivité
thermique.

L’expérience montre que l’on peut classer les corps, du point de vue de leur comportement thermique,
en corps minces et corps épais, à l’aide du critère proposé par BIOT (qu’on verra loin dans cette partie).
Pour les systèmes thermiques minces, la température peut y être considérée comme uniforme. Elle ne
dépend alors que du temps. Tandis que pour les systèmes épais la température est fonction du point
considéré et du temps.

2.1 Systèmes à température uniforme


Un corps à température uniforme qui échange de la chaleur avec d’autres milieux est idéalisé, car le
transfert de chaleur implique qu’il existe nécessairement un gradient de température à l’intérieur même
du corps. Mais dans certain cas pratiques on peut considérer, avec une approximation acceptable, que
la température dans le corps est uniforme à chaque instant.

2.1.1 Nombres sans dimension


On utilise des nombres adimensionnels de paramètres pour résoudre des problèmes dont l’uniformité
de la température du corps est supposée vérifiée.
Le nombre de Biot noté Bi a pour expression :

33
a
ha (2-39)
Bi = k.s =
1 k
h.s

De nombreuses expériences permettent d’admettre le critère distinctif suivant entre systèmes minces et
systèmes épais :
Systèmes minces : Bi < 0,1
Systèmes épais : Bi > 0,1
Si la résistance thermique interne du solide est négligeable (ce qui revient en pratique à avoir Bi < 0,1),
ceci revient à admettre une distribution uniforme des températures (pas de gradient de température à
l’intérieur du solide). Autrement dit, le corps ne possède à chaque instant qu’une seule température. Il
se refroidit ou se réchauffe "en bloc". Sa température n’est fonction que du temps.

Remarque : Représentation physique du nombre de Biot.


a
ha R th( paroi)
Bi = = k.s =
k 1 R th( fluide )
h.s

On mesure l’importance relative de ces deux résistances par le nombre de Biot qui est défini quelle que
soit la géométrie du solide étudié par la relation :

hL
Bi =
k (2-40a)

k  conductivité du solide considéré ;


h  coefficient de convection rayonnement linéarisé moyen ;
L  Dimension caractéristique obtenu en divisant le volume du solide par la surface d’échange offerte à
l’ambiance.

Exemple : Détermination du nombre de Biot pour des solides simples


- Pour un mur d’épaisseur 2a échangeant de la chaleur sur les deux surfaces, chacune d’aire A.
2a.A
L= =a
2A
ha
Bi =
k

- Pour un mur d’épaisseur a échangeant sur une seule surface d’aire A et isolé sur l’autre.
A.a
L= =a
A
ha
Bi =
k

34
- Pour un cylindre infini de rayon R :
 R 2 L cylindre R
L= =
2RL cylindre 2

hR
Bi =
2k

- Pour une sphère de rayon R

(4 / 3)R 3 R
L= =
4R 2 3

hR
Bi =
3k

Remarque
Plusieurs auteurs définissent autrement le nombre de Biot du cylindre et de la sphère, ce qui
entraîne de la confusion. Pour eux, la dimension caractéristique est dans ces deux cas, le rayon R,
de sorte que

hR
Bi' =
k (2-40b)

Nous appellerons ce nombre de Biot, Bi’ (avec un signe prime) pour le distinguer du nombre Bi défini
précédemment. La même remarque s’appliquera au nombre de Fourier, où L est la longueur
caractéristique définie à l’équation (2-40a). Nous utiliserons la notation Fo’ quand L est remplacé par
R, dans la définition de Fo.

Le nombre de Fourier noté Fo est le rapport d’un terme Dt, de dimension L², correspondant au carré de
la profondeur de pénétration d’une perturbation thermique dans un corps au bout du temps, au carré
d’une longueur caractéristique du corps :

Dt
Fo =
L2 (2-41)

Ce nombre caractérise donc la pénétration de la chaleur en régime variable.

Exemple : Evolution de la température


Si on plonge un solide se trouvant uniformément à la température Ti dans un bain (plus froid, par
exemple : Ti > T) à température T de capacité calorifique infinie, l’échange étant caractérisé par un
coefficient de convection supposé constant h, on peut écrire un bilan thermique relatif à la durée dt :

− CP  VdT = h A ( T − T ) dt (2-42)

35
où :
A = la surface soumise à l’échange thermique
V = le volume du solide
CP et  = la chaleur massique et la masse volumique du solide
dT = la variation de température (<0 dans le cas du refroidissement du solide) pendant le temps
dt

La diminution d’énergie interne (membre de gauche) est égale à la chaleur cédée à l’ambiance à T 
(membre de droite). En séparant les variables, on trouve :

dT d ( T − T ) hA (2-43)
= =− dt
T − T T − T CP  V

dont la solution est immédiate, en intégrant de T = Ti à T = T, la condition initiale étant à t = 0, T = Ti.


ou encore

hA
T − T − t
= e CP  V (2-44)
Ti − T

Cette solution est valable tant pour les cas de refroidissement (T < Ti), que de l’échauffement (T >
Ti).
Cette dernière relation (équation 2-44), qui permet de tirer t la durée de l’échauffement (ou de
refroidissement) correspondant à une température T donnée, montre aussi que, en principe tout au
moins, il faudrait un temps infini pour que T atteigne la valeur T ,d’équilibre avec l’ambiance.

On voit que si :

CP  V
t=  tc
hA (2-45)

L’équation (2-44) se réduit à :


t
− 1
T − T = ( Ti − T ) e tc
= ( Ti − T ) (2-46)
e

Autrement dit, après une période de temps écoulé t égale la constante de temps, la différence de
température (T - T) tombe à 36,8% de sa valeur initiale (Ti - T) : t est le temps de réponse (ou temps
de réponse à 36,8%).
On utilise parfois d’autres temps de réponse (que celui à 1/e) : ainsi, on les temps de réponse à 5% et
50%.

L’équation (2-44) peut être mise sous une forme avantageuse en utilisant les nombres de Biot et de
Fourier :

hL
= Bi
k

36
kt Dt
= 2 = Fo
CpL L
2

On obtient :

T − T
=e ( )
− Bi Fo

Ti − T (2-47)

Cette dernière relation peut se mettre sous forme de graphique et être représentée en coordonnées
semi-logarithmiques.

L’utilisation des nombres Bi et Fo permet de résoudre certains problèmes pratiques par simple lecture
d’abaques. Parmi les abaques, on distingue :

- les abaques de Heisler


C
= f ( Fo,Bi )
0

- les abaques de Gröber


S
= f ( Fo,Bi )
0

- les abaques de Olson et Schultes : p(F0)


Une application importante de la fonction P(F0) existe à propos de la protection des structures contre le
feu par calorifugeage.

Exemple : Cas de configurations simples

Figure 2.16 : Quotient des écarts S et 0 dans le cas d’un cylindre infiniment long de rayon a

37
Figure 2.17 : Quotient des écarts S et 0 dans le cas d’une sphère de rayon a

Figure 2.18 : Ecart C par rapport au milieu, de la température au plan médian, divisé par l’écart 0,
dans une plaque plane infinie d’épaisseur 2a

Figure 2.19 : Ecart S par rapport au milieu, de la température en surface, divisé par l’écart 0, dans
une plaque plane infinie d’épaisseur 2a

38
2.1.2 Technique utilisant la transformation de LAPLACE
L’application de la transformation de LAPLACE à l’équation unidimensionnelle de la chaleur donne :

   2T  1   T 
0
e −p t  2  dt −  e −p t   dt = 0
 x  D 0  T 
(2-48)

Rappels
La transformée de LAPLACE T ( x,p ) d’une fonction T ( x,t ) est définie, sous certaines conditions par
l’intégrale :

T ( x,p ) =  e − p t T ( x,t ) dt
0 (2-49)

En utilisant les propriétés de différentiation sous le signe somme pour la première intégrale et en
intégrant la deuxième par parties, cette équation s’écrit :

d2
dx 2 
0

e −p t T ( x,t ) dt −
1
D   

 T ( x,t ) e −p t  + p  e −p t T ( x,t ) dt = 0
0 0 (2-50)

Utilisant la définition et les propriétés de la transformation de LAPLACE, la première intégrale


d2 T
représente ,
dx 2
la deuxième correspond à T . La valeur du terme entre crochets est nulle pour t =  et représente la
répartition initiale des températures pour t = 0 . Dans le cas particulier, très courant, où cette répartition
est uniforme, l’équation transformée s’écrit :

d2 T p T
2
− T= 0 où T0 = T ( x,0 ) (2-51)
dx D D

Ainsi apparaît clairement l’intérêt de la transformation de LAPLACE, qui est de ramener une équation
aux dérivées partielles à une équation simplement différentielle, plus facile à résoudre. Si l’on pose
T* = T − T0 , l’équation de la transformée se réduit à une équation différentielle sans second membre :

*
d2 T p *
− T =0 (2-52)
dx 2 D

dont la solution générale est :


*
T ( x,p ) = A exp ( − k x ) + B exp ( k x )
(2-53)

p
avec k 2 =
D

39
*
A partir de la solution transformée T ( x,p ) , on parvient à la solution originale T* ( x,t ) = T ( x,t ) − T0
à l’aide de la transformation inverse. En pratique, il est plus simple d’utiliser les résultats donnés par les
tables de transformées.

2.1.3 Méthode de séparation des variables


L'objectif est de déterminer la température T(x, t) en résolvant l’équation différentielle du système qui
est :

 2T 1  T
=
x 2 D  t

On cherche s’il existe une solution particulière à variables séparées, satisfaisant à l’équation de la
chaleur et aux conditions aux limites spatio-temporelles, et de la forme T(x, t) = f(x). g (t)
L’équation différentielle précédente devient :

f " g'
D =
f g
f " g'
D = =C
f g

L’égalité devant être vérifiée pour toutes les valeurs de x et de t, ceci n’est possible que si chaque
membre est égal à une constante. C, étant une constante, on pose C = − 2 .
Ainsi
g ( t ) = C1 eCt

 x   x 
f ( x ) = C 2 Cos   + C3 Sin  
 D  D

La solution générale de l’équation différentielle est alors :

+
 x  x
T (x, t ) = C e − n t  C 2 n Cos n + C3n Sin n 
2

 = −
1n
 D D (2-54)
n

Les constantes sont déterminées dans chaque cas particulier par les conditions aux limites spatio-
temporelles. Ces conditions peuvent être imposées, selon le type de problème, soit à chaque solution
élémentaire, soit à la solution somme finie ou indéfinie de solutions élémentaires, soit des deux
manières à la fois. La possibilité de faire la somme de plusieurs solutions élémentaires (sous réserve de
convergence) est due à la linéarité du système d’équation différentielle.

2.1.3.1 Plaque plane infinie soumise à une perturbation symétrique de la température


Conditions initiales
- à t < 0 , la température de la plaque est T0 quelque soit x.
- à t = 0, on applique une température de 0°C sur les faces (T( a , 0) = 0°C), ce qui suppose que
la température à l’intérieur de la plaque plane reste inchangée quel que soit x.

40
- à t > 0, T (0, t) = 0 (temps suffisamment long, toute la plaque est à la température 0°C.

Axe de symétrie

TPext = 0

x
TPext =0

2a
Figure 2.20

Particularisation :
1 - Axe de symétrie (T(x, t) = T (-x, t)), ce qui ramène la solution à :
+
n x
T ( x,t ) = Ce
n = 0
,
−n2 t
Cos
D

2 - Les températures sur les faces s’annulent quel que soit le temps (T( a , 0) = 0°C)

 na
Cos =0
D

D 
 n = ( 2k + 1) 
a 2

La solution s’écrit alors :


2
  D
− ( 2k +1)
+  t
 2k + 1  x 
T ( x,t ) =  C2k +1 e  2a 
Cos   
k =0  a 2 

3 - Au temps t = 0, on applique une fonction échelon

T0

-a +a X

Figure 2.21 : Fonction échelon

41
Remarque
Si
x
f ( x ) =  C 2k +1 Cos ( 2k + 1)
2a

C’est le développent en série de Fourier d’une fonction périodique paire à valeur moyenne nulle. Soit
 (x) cette fonction représentée comme suit :

T0

- 2a -a a 2a
0

-T0

Figure 2.22

Rappels
En développement de série de Fourier, la fonction  (x) peut s’écrire :

( x ) =  A n Cosn x
n

Avec
2  n n
n = =
4a 2a

+2a
2 n x
An =   ( x ) Cos dx
4a −2a 2a
et
4T0  n 
An = sin  
n  2 
(Série alternée)
Ainsi

42
4T0
( −1)
k
A 2k +1 =
( 2k + 1) 

Le développement en série de Fourier de  (x) est :

4T0 x
( x ) =  ( −1) Cos ( 2k + 1)
k

k ( 2k + 1)  2a
Par identification, on a
C2k +1 = A 2k +1

La solution de l’équation différentielle dans la particularisation 3 s’écrit :


2
 ( 2k +1)  D 
4T + ( −1) −
k  t
 x
T ( x, t ) = 0  Cos ( 2k + 1)
2a
e 
 k =0 2k + 1 2a (2-55)

2.1.3.2 Plaque plane infinie soumise à une température ambiante perturbée


La plaque soumise à une ambiante perturbée est le problème le plus fréquemment rencontré.

Axe de symétrie
Ta
Ta

2a
Figure 2.23

Conditions initiales
- à t < 0 , T(x, t) = T0 et Ta = T0
- à t = 0 , Ta = 0°C
- à t > 0 , Ta = 0°C
Compte tenu de la même géométrie de la plaque, on a la même solution générale de l’équation
différentielle, à savoir
+
n x
T ( x,t ) = Ce
n = 0
,
−n2 t
Cos
D

On pose  D où  est un entier relatif


n =
2a

43
La température peut s’écrire :

2  2 D
+ − t  x
T ( x,t ) =  C  e 4a2
Cos
= 0 2a

En tenant compte des conditions de continuité à la surface telles que :

dT 
−k  = h ( T ( x,t ) − Ta ) = hT ( x,t )
dx  x =a
Ce qui conduit à la relation suivante

 k 
cot g =
2 h 2a
On pose 
=
2

k
cot ang (  ) = 
ha (2-56)

Ainsi on obtient une équation transcendante qui est satisfaite pour un nombre infini de . Ces valeurs
de  sont appelées par les mathématiciens : valeurs caractéristiques.
Le moyen le plus simple pour déterminer les valeurs numériques de  est de tracer les fonctions
k
cotang () et  en fonction de .
ha
Les valeurs de  aux points d’intersections de ces courbes sont les valeurs caractéristiques qui satisfont
aux conditions de continuité en surfaces.

Figure 2.24

44
La figure ci-dessus est la représentation de ces courbes.
2
A  correspond  =

Tableau 4

ha/k  10 1
1 1,57 1,43 0,86
2 4,71 4,30 3,42

2.1.4 Méthode graphique de BINDER - SCHMIDT


La méthode graphique de Binder(1911), améliorée par Schmidt(1924), est peut-être la méthode la plus
simple et la plus rapide pour résoudre de nombreux problèmes à une dimension spatiale en régime
transitoire, pour le mur, le solide semi-infini et, moyennant un artifice, pour le cylindre ou la sphère. De
plus, de nombreux problèmes, qui ne peuvent être résolus que très difficilement ou pas du tout par voie
analytique, se prêtent à la résolution graphique.
La méthode consiste à remplacer l’équation différentielle de rigueur – soit
 2T 1  T dans le cas le plus simple, du mur en coordonnées cartésiennes – par une équation aux
=
x 2 D  t
différences finies, en divisant l’épaisseur du solide en intervalles x et le temps en intervalles t , et en
étudiant l’évolution de la température dans ces intervalles.
La précision obtenue dépend essentiellement du nombre d’intervalles choisis par l’opérateur et peut
donc, en principe, être augmentée à volonté.

Exemple d’application : Cas du solide semi-infini – température imposée ‘’en surface’’


Soit un solide semi-infini dont la température de surface Ts est invariable. La distribution des
températures en fonction de x est donnée au temps t = 0 . C’est la ligne courbe qui passe par les points
Ts − T1 − T2 − T3 − T4 − T5 − T6 ….Recherchons la distribution des températures et le flux de chaleur en
(ou sortant de) dans la paroi, en fonction du temps.
Divisons l’épaisseur du solide par des plans parallèles à la surface, et d’épaisseur x . Traçons les
sécantes Ts − T1 , T1 − T2 , T2 − T3 , etc. ; chacune d’elle a une pente qui vaut à peu près le gradient
réel de température au point milieu des intervalles.
T −T T −T
Dans le premier intervalle, le gradient initial moyen est s 1 et dans le second, il est 1 2 .
x x
Un bilan thermique de l’élément de volume hachuré pour une durée t (et par unité de surface) permet
d’écrire que la chaleur entrant par conduction par le plan en pointé de gauche , moins celle sortant en
pointillés de droite, sert à augmenter l’énergie interne de la zone hachurée d’épaisseur x , s’étendant
x
de part et d’autre du plan 1, de la quantité . On a :
2

T1 − Ts  T −T 
−k t −  − k 2 1 t  =  C p x ( T1' − T1 ) en (J.m-2) (2-57)
x  x 

où T1' indique la température du plan 1 après le premier intervalle de temps t .

45
2kt
Divisons chaque membre de l’équation précédente par ; on obtient :
x
 C p ( x )
2
Ts + T2
2
(
− T1 = T1' − T1 )2k t
(2-58)

Choisissons (et c’est là tout le nœud de la méthode) comme valeur de t , une valeur critique telle que
( x ) = 1
2

2D t
ce qui lie le choix de t à celui de x et réciproquement.
On a donc :
T +T
T1' = s 2
2
On voit que la ‘’nouvelle’’ température (c’est-à-dire après un intervalle t ) en 1 est simplement la
moyenne arithmétique des températures dans les plans adjacents. Ceci veut dire que pour obtenir
graphiquement T1' , il suffit de joindre par une droite Ts et T2 ; l’intersection avec le plan 1 donnera son
point représentatif.
On peut montrer de la même façon que la température de chaque plan, à un instant ( n + 1) t , est la
moyenne arithmétique des températures des plans adjacents à l’instant nt :

n+1 Txn−1 + Txn+1


Tx = (2-59)
2

La construction qui s’ensuit est donc extrêmement simple. Il faut veiller à toujours réunir des points
appartenant au même temps (ainsi, joindre entre eux tous les T' , puis tous les T '' , etc.).
La température à un temps donné, par exemple après 3 t , s’obtient en reliant entre eux par une
courbe les points T ''' , préalablement déterminés en chaque plan par la méthode décrite.

46
Figure 2.25 : Solide semi-infini – Isochrones –Distribution initiale, Ts − T1 − T2 − T3 − T4 − T5 − T6 .
(t sur le schéma correspond à T).

47
2.2 Méthodes de résolution numériques en conduction
2.2.1 Méthodes de résolution numériques en régime stationnaire
Les méthodes analytiques sont, de façon générale, restreintes à des géométries et à des conditions aux
limites relativement simples. Souvent dans le cas d’une conductivité k, d’un coefficient de convection-
rayonnement h ou / et d’une source de interne non uniformes ou variables dans le temps, la solution
analytique n’existe tout simplement pas, surtout si la géométrie du solide étudié ne peut s’identifier avec
l’une des géométries simples ‘’classiques’’, ou si le problème est non linéaire dans l’équation indéfinie
ou dans l’une des conditions aux limites (par exemple si le rayonnement thermique intervient).
Les méthodes numériques, tout en ne bénéficiant pas des avantages des méthodes analytiques
(températures exprimées sous forme explicite et d’emblée pour un grand nombre de cas obtenus en
faisant varier les paramètres) permettent de résoudre de façon approchée – mais le plus souvent avec
le degré de précision qu’on s’est choisi – un nombre beaucoup plus grand de problèmes de conduction,
grâce à l’avènement des ordinateurs et de l’informatique moderne.
Dans cette partie nous décrirons les deux principales méthodes ou plutôt familles de méthodes, les plus
couramment utilisées.
On classe parfois les méthodes de résolution d’un système d’équations algébriques en méthodes
directes (inversion de matrice, méthode d’élimination de Gauss et ses variantes : méthode de Gauss-
Jordan, de Cholesky-Crout, etc.) et en méthodes indirectes ou itératives (auxquelles appartiennent la
méthode relaxation, la méthode de Jacobi, de Gauss-Seidel, de sur-relaxation successive, de
Richardson, de Liebmann, etc.).
Signalons pour mémoire qu’il existe d’autres méthodes telles la méthode des déterminants (règle de
Cramer) qui devient impraticables, même avec l’aide d’un ordinateur, quand le système approche une
dizaine d’équations. Egalement, la méthode par inversion de matrice n’est généralement pas
recommandable, surtout pour les systèmes à grand nombre d’équations, disons supérieur à 50 ; elle
exige des temps de calcul d’ordinateur et des espaces de mémoire plus grands que pour les deux
familles de méthodes déjà citées.

2.2.1.1 Méthode de relaxation ou de Southwell


Même si cette méthode est de moins en moins utilisée par suite de l’avènement des ordinateurs, elle
constitue une bonne introduction à la méthode générale aux différences finies, à laquelle elle se
rattache.
La méthode de relaxation n’est qu’une des nombreuses façons de résoudre le système d’équations
algébriques (une équation par nœud) obtenu en appliquant en chacun des ‘’nœuds’’ de matière, en
lesquels le solide a été réduit – l’équation aux différences finies qui lui convient.
Cette méthode s’applique aux problèmes stationnaire à une, deux ou trois dimensions, avec ou sans
source interne.
La méthode consiste à réduire le solide à un certain nombre de nœuds. A chaque nœud s’applique une
équation algébrique obtenue en effectuant un bilan thermique sur la ‘’province’’, dont le nœud est en
quelque sorte le chef-lieu. On obtient ainsi pour n nœuds, un système de n équations algébriques. Aux
nœuds situés sur les frontières s’applique une équation algébrique qui tient compte des conditions aux
limites, tandis que tous les nœuds à l’intérieur obéissent à la même équation.

2.2.1.1.1 Principe de la méthode – Equation des résidus pour les nœuds intérieurs
Considérons un solide à deux dimensions, sans source (pour fixer les idées) et dont la température
T ( x,y ) satisfait à l’équation de Laplace :

48
 2T  2T
+ =0 (2-60)
x 2 y 2

Considérons un nœud intérieur P ( x,y ) entouré par les points 1, 2, 3, et 4, dont les coordonnées sont
indiquées sur la figure 2.26.
Considérons la fonction T ( x,y ) quelconque, prenant la valeur T0 au point P ( x,y ) .
Exprimons, au moyen de la formule de Taylor et Mac-Laurin, les températures T1 et T3 en fonction de
T0 .
 T    2 T  a2   3T  a3
T1 = T0 +   a +  2  + 3  + .... (2-61)
 x P  x P 2!  x P 3!
 T    2 T  a2   3 T  a3
T3 = T0 −   a +  2  − 3 + .... (2-62)
 x P  x P 2!  x P 3!

En ajoutant membre à membre les équations précédentes, on obtient :


  2T 
T1 + T3 = 2T0 +  2  a2 + O ( a 4 ) (2-63)
 x P
( )
où O a4 désigne le reste d’ordre a 4 .
D’où on tire :

  2T  T1 + T3 − 2T0
 2 =
x a 2
+ O a2 ( ) (2-64)
 P

Rappel : formule de Taylor et Mac-Laurin


x n ( n)
f ( x ) = f ( 0 ) + x f ' ( 0 ) + ... + f ( 0) + Rn ,
n!
xn+1 (n+1)
Rn = f (  x ) , ou R n = x n ( x ) , (2-65)
( n + 1)!
0   1 lim  = 0
x →0

Figure 2.26

49
De façon similaire, on peut écrire en développant en série T2 et T4 :
  2T  T2 + T4 − 2T0
 2 = + O a2( )
 y P
2
a

En négligeant les termes d’ordre a 2 (ce qui est justifié si a 2 est petit, c’est-à-dire si le nombre de
nœuds est suffisamment grand) :

  2T    2T  T1 + T2 + T3 + T4 − 4T0
 2  + 2  = =0 (2-66)
 x P  y P a2

La relation est égale à zéro, car nous supposons que T satisfait à l’équation de Laplace.
Cette relation nous fournit l’expression de T0 en fonction des températures voisines.
On peut ainsi écrire :

T1 + T2 + T3 + T4 − 4T0 = R 0 = 0 (2-67)

En écrivant cela (2-61), on peut faire correspondre, à chaque nœud intérieur P ( x,y ) du solide, une
relation telle que cette dernière doit être satisfaite par la température du nœud en question et celle des
quatre nœuds voisins.
Après avoir introduit pour chacun des nœuds une température plausible, le but final de la méthode de
relaxation sera de ’’relaxer’’, c’est-à-dire de rendre le résidu R 0 nul, ou à peu près nus nul, en tout
point, simultanément, en modifiant successivement une ou plusieurs températures.
La résolution des n équations algébriques (une par nœud) pourrait se faire par voie classique (méthode
des matrices, par exemple) mais deviendrait vite pénible quand n est élevé.
En pratique, on procède comme ce qui suit :

1 – Diviser la surface (le volume) considérée en carrés égaux, le centre de chaque carré constituant un
nœud du réseau, les nœuds étant reliés entre eux par des barres (ceci servira seulement pour faciliter
le calcul des flux q) fictives de même conductivité k que celle du matériau.

2 – Attribuer à chaque nœud une température plausible, en tenant compte des températures déjà
connues. On peut s’aider avec fruit de la méthode graphique des mailles curvilignes.
3 – En utilisant les températures connues ou essayées, calculer en chaque nœud la valeur du résidu,
au moyen de l’équation précédente, tout au moins pour les nœuds à l’intérieur de la surface. Pour les
points situés en frontières, il est nécessaire de rechercher d’abord la relation homologue à utiliser.

3 – Le nœud montrant le plus grand résidu (en valeur absolue) se verra alors attribuer une nouvelle
température, telle que son résidu devienne nul ou à peu près. C’est ainsi que pour un point intérieur, on
diminuera la température de 25° si l’on veut accroître son résidu de 100°. La température des autres
nœuds n’est pas modifiée.

4 – On calcule le résidu des autres points en tenant compte du changement de température qui a été
effectué au nœud considéré. Les points non voisins du nœud modifié ne voient évidemment pas leur
résidu changer.

50
5 – On procède de la même façon, ligne par ligne, en ‘’relaxant’’ à zéro (ou à peu près) le plus grand
résidu obtenu. On s’arrête en principe quand les résidus de chaque point sont tous devenus nuls ou
égaux à une valeur donnée. Remarquons que pour un nœud intérieur, un résidu égal à quatre signifie
une erreur en température égale à environ 1° seulement, pour ce nœud.
6 – Après avoir acquis une certaine habitude pratique de la méthode, on peut utiliser certaines
techniques qui permettent d’arriver plus rapidement au résultat désiré, c’est-à-dire la réduction à zéro
(ou à peu près) simultanée de tous les résidus. On peut utiliser la sur-relaxation (modifier la température
d’un nœud plus qu’il n’est nécessaire, pour rendre son résidu non pas nul mais du signe contraire à ce
qu’il était), ou la relaxation en bloc (modifier en même temps la température de plusieurs nœuds, de la
même quantité) ou la relaxation en groupe (modifier en même temps la température de plusieurs
nœuds mais de quantité différentes).

Remarque
Pour les nœuds aux frontières, l’équation correspondante dépend des conditions aux limites
particulières et se détermine en effectuant un bilan thermique autour du territoire relatif au nœud
frontière considéré.

2.2.1.1.2 Application à l’étude d’un exemple


Considérons le cas très simple d’une plaque carrée de 0,3 m de côté et d’épaisseur l, qui est le siège
d’un champ de température à deux dimensions ( x,y ) , sans source interne.
Les conditions aux limites sont du type Dirichlet avec les valeurs indiquées à la figure 2.29.

Figure 2.27

Nous choisissons x = y = 0,1m , ce qui conduit à quatre nœuds intérieurs.


Les lignes pointillées servent à montrer le ‘’territoire’’ relatif à chaque nœud. Celui du nœud n°1 a été
hachuré par exemple.

51
Comme les conditions aux limites sont toutes de Dirichlet (température connue), les nœuds sur les
frontières ne sont pas à prendre en considération ici. Les quatre équations relatives aux nœuds
intérieurs vont fournir les quatre températures inconnues.
Les équations des nœuds sont :
Nœud 1 : 500 + T2 + T3 + 200 − 4T1 = 700 + T2 + T3 − 4T1 = R1
Nœud 2 : 500 + 100 + T4 + T1 − 4T2 = 600 + T1 + T4 − 4T2 = R 2
Nœud 3 : T1 + T4 + 300 + 200 − 4T3 = 500 + T1 + T4 − 4T3 = R3
Nœud 4 : T2 + 100 + 300 + T3 − 4T4 = 400 + T2 + T3 − 4T4 = R 4

Ce système de quatre équations algébriques à quatre inconnues pourrait facilement être résolu par les
méthodes de l’algèbre classique, mais notre objectif est d’illustrer la méthode de relaxation.
Nous construisons le tableau qui suit, ligne par ligne, en suivant la méthode détaillée plus haut. On a
commencé par choisir arbitrairement, mais en se basant sur le bon sens (voir la figure et les
températures en frontière), les températures T1 = 350 , T2 = 300 , T3 = 250 et T4 = 200 , ensuite on a
calculé les résidus de la première ligne : R1 = −150 , R 2 = −50 , R 3 = 50 , R 4 = 150 . A la deuxième
ligne, on a modifié la température du seul nœud 1 qui possédait le plus grand résidu en valeur absolue
(on aurait pu prendre le nœud 4 car il arrivait ex-æquo avec le nœud 1).

Pour rendre R1 nul (ou à peu près), il faut diminuer T1 d’environ 150/4, soit 40, ce qui conduit à un
résidu R1 de 10.

Tableau 5

T1 R1 T2 R2 T3 R3 T4 R4
350 - 150 300 - 50 250 50 200 150
310 10 - 90 10 150
10 - 50 50 240 - 10
-5 285 10 50 - 25
8 10 263 -2 - 12
8 6 -6 236 4
313 -4 9 -3 4
-1 288 -3 -3 7
-1 -1 -1 238 -1

Après 9 lignes, le résultat trouvé est :


T1 = 313C , T2 = 288C , T3 = 263C , T4 = 238C ,
et résidus sont tous (coïncidence) égaux à – 1, ce qui signifie que l’erreur sur chacun des nœuds est
d’environ + 0,25°C, résultat habituellement très suffisant.

On peut par ailleurs vérifier que si on prend comme solution


T1 = 312,75C , T2 = 287,75C , T3 = 262,75C , T4 = 237,75C

Chacun des résidus devient égal à – 0,5, et même la solution

52
T1 = 312,50C , T2 = 287,50C , T3 = 262,50C , T4 = 237,50C
Conduit à des résidus nuls partout.

Le fait d’avoir diminué à la fois tous les nœuds de 0,25°C n’augmente pas le résidu des nœuds de
4x0,25 = 1C , mais d’une valeur moindre. C’est de la relaxation en bloc.

Remarque
Au lieu de calculer tous les résidus à chacune des lignes du tableau 5 au moyen d’équations, il est
habituellement plus pratique et plus court de construire un tableau auxiliaire tel que celui ci-
dessous (tableau 6).

Tableau 6

T1 T2 T3 T4
R1 -4 1 1 0
R2 1 -4 0 1
R3 1 0 -4 1
R4 0 1 1 -4

L’usage de ce tableau permet de calculer le résidu d’un nœud à partir du résidu de la ligne précédente,
sans utiliser les équations des résidus.
Cependant en procédant ainsi, on perd l’un des avantages de la méthode normale (où l’on utilise
directement les équations des résidus), qui réside dans le fait qu’une erreur de calcul sur les résidus,
faite en cours de route, n’a pas de conséquence sur le résultat final, les erreurs s’éliminant d’elles-
mêmes ; tout au plus retardent-elles le résultat.

Calcul des flux thermiques


On peut facilement calculer le flux de chaleur par unité d’épaisseur (dimension perpendiculaire au plan
x y du solide) traversant chacune des surfaces frontières ; il suffit d’appliquer , sous forme de
différences finies, les lois de Fourier ou de Newton, selon le cas, à chacune des provinces constituant
une frontière :

T (2-68)
q =  −k ( l x )
y

ou
q =  h( l x )( T − Tf ) (2-69)

Ces équations s’appliquent à chacune des ‘’provinces’’ régies par un nœud avec une section de
x
passage A qui peut valoir l x , ou l , selon la grandeur de la province.
2

53
2.2.1.2 Méthode d’élimination de Gauss et ses variantes
Rappelons qu’il s’agit de réduire un système de n équations à n inconnues à un système dit triangulaire
équivalent (c’est-à-dire dont la matrice possède tous les éléments nuls, sous ou au-dessus de la
diagonale principale), qui peut par la suite être résolu facilement par substitution.
Considérons le système d’équations algébriques ’’couplées’’ :

a11x1 + a12 x 2 + ... + a1n x n = b1 (a)


a21x1 + a22 x 2 + ... + a2n x n = b2 (b)
(2-70)
...............................................
an1x1 + an2 x 2 + ... + ann x n = bn (c)

où n est à la fois le nombre d’inconnues, le nombre d’équations et l’ordre de la matrice.


Notons que dans les problèmes de Laplace et de Poisson qui nous occupent, en conduction
stationnaire, la matrice carrée obtenue est éparse (beaucoup d’éléments nuls), et ‘’ à bande’’, sans être
tridiagonale (matrice dont tous les éléments non nuls, trois par ligne pour un problème à une dimension,
cinq par ligne pour un problème à deux dimensions et sept par ligne pour un problème à trois
dimensions, sont sur ou adjacents à la grande diagonale).
Ces derniers types de matrices (tridiagonales) se traitent particulièrement bien par la méthode de
Gauss.
Le but de l’algorithme de Gauss est de transformer le système (2-70) en un système triangulaire
supérieur tel que :

a11x1 + a12 x 2 + a13 x 3 + ... + a1n x n = b1


a'22 x 2 + a23
'
x 3 + ... + a2n
'
x n = b2'
(2-71)
a x + ... + a x = b
''
33 3
''
3n n
''
3

••• •••
a(nn−−1,2)n−1 x n−1 + an(n−−1,2)n x n = bn(n−−12)
a(nn, −n1) x n = bn(n−−11)

L’indice supérieur montre le nombre d’étapes qui ont été nécessaires pour obtenir le coefficient en
question.
Procédure : on divise la première équation (2-70a) par le coefficient de x1 (supposé non nul), ce qui
rend le coefficient de égal à l’unité. On obtient :

a12 a a b
x1 + x 2 + 13 x 3 + ... + 1n x n = 1
a11 a11 a11 a11 (2-72)

On utilise alors cette dernière équation pour éliminer x1 de la deuxième équation, c’est-à-dire qu’on
multiplie (2-72) par a 21 le coefficient de x1 dans (2-70b), puis on soustrait le résultat obtenu (2-70b), ce
qui élimine x1 .

54
a21x1 + a22 x 2 + a23 x 3 + ... + a2n x n = b2
a12 a a b
a21x1 + a21 x 2 + a21 13 x 3 + ... + a21 1n x n = a21 2
a11 a11 a11 a11
_________________________________________
 a   a   a  a
0 +  a22 − a21 12  x 2 +  a23 − a21 13  x 3 + ... +  a2n − a21 1n  x n = b2 − 21 b1
 a11   a11   a11  a11

qui s’écrit :

a'22 x2 + a23
'
x3 + ... + a2n
'
xn = b2'
(2-73)

Ensuite, on élimine x1 de toutes les équations qui suivent (2-70a), c’est-à-dire que, d’une manière
générale, on multiplie (2-72) par ai1 , coefficient de x1 dans la iième équation (2-70i), puis on soustrait le
résultat obtenu de cette même iième équation. A la fin, on a donc éliminé x1 de toutes les équations, sauf
de la première, et le système (2-70) est devenu :

a11x1 + a12 x 2 + a13 x 3 + ... + a1n x n = b1 (a)


a'22 x 2 + a23
'
x 3 + ... + a2n
'
x n = b 2' (b)
(2-74)
a x + a x + ... + a x = b
'
32 2
'
33 3
'
3n n
'
3 (c)
.................................................
'
an2 x 2 + an3
'
x 3 + ... + ann
'
x n = bn' (n)

L’équation (2-70a), utilisée pour éliminer l’inconnue x1 , est appelée l’équation pivot et le coefficient de
l’inconnue éliminée ( x1 ), dans cette équation pivot, est le pivot de l’équation, ( a11 ) .
On considère alors le système formé par les ( n − 1) dernières équations de (2-74) et l’on procède
exactement comme pour le système (2-70), mais cette fois l’équation (2-70b) est prise comme équation
pivot et a'22 comme pivot de l’équation. On élimine ainsi l’inconnue x 2 des ( n − 2 ) dernières équations
et on obtient le système équivalent :

a11x1 + a12 x 2 + a13 x 3 + ... + a1n x n = b1 (a)


a'22 x 2 + a23
'
x 3 + ... + a 2n
'
x n = b 2' (b)
a''33 x 3 + ... + a ''3n x n = b 3'' (c) (2-75)
a''43 x 3 + ... + a ''4n x n = b ''4 (d)
....................................
''
an3 x 3 + ... + ann
''
x n = bn'' (n)

Ensuite, on travaille sur le système formé par les ( n − 2 ) dernières équations de (2-75), et l’équation (2-
75c) servira de pivot.

55
En continuant de la sorte, on obtient finalement le système triangulaire supérieur annoncé (2-71), où
tous les éléments sous la grande diagonale sont nuls.
Le reste devient évident : de la dernière équation de (2-71) on tire la valeur de l’inconnue x n , puis en
portant cette valeur dans la ( n − 2 ) ième équation, on tire la valeur de x n−1 et ainsi de suite jusqu’au
moment où l’on a obtenu la valeur de x1 .
En pratique, on montre qu’on a intérêt à utiliser le pivot le plus grand (en valeur absolue) pour minimiser
l’erreur d’arrondi. Cela peut se faire en échangeant entre elles les lignes du système initial.
L’erreur d’arrondi peut devenir importante, à cause du grand nombre d’opérations arithmétiques
nécessaire pour obtenir la solution, surtout si le nombre d’équations est élevé. De plus, les erreurs
d’arrondi s’accumulent.
Le résultat obtenu dépend du nombre de décimales choisi au départ.
Remarquons que les coefficients de (2-73) peuvent s’écrire globalement :

aik
aij' = aij − akj (2-76)
akk
avec k = 1
k  j  n+1
k +1 i  n
et où
a est un élément de la matrice de départ (2-70)
a' est un élément de la matrice réduite (2-74)
i est le numéro de la ligne de la matrice
j est le numéro de la colonne de la matrice
k est le numéro identifiant la ligne du pivot
n est le nombre de lignes de la matrice (2-70)

D’une façon générale, (2-75) s’écrit, pour une opération quelconque,

(k −1) a(k)
ij = a ij
a(k) − ki
a(k −1)
(k −1) ik (2-77)
akk
avec k + 1  j  n ; k + 1  i  n ; 1  k  n − 1

et le calcul final des inconnues s’exprime par :

an,n+1
xn = (2-78)
an,n

1 n 
xi =  i,n+1  aij x j 
a −
aii  j = i +1 

avec i = n − 1, n − 2, ..., 2, 1.

On appelé les seconds membres b1 , b2 , ...., bn respectivement a1,n+1, a2,n+1, ..., an,n+1 .

56
La méthode d’élimination de Gauss-Jordan n’est qu’une variante de la méthode d’élimination de Gauss.
Il est à noter que la méthode de Gauss-Jordan exige près de 50% d’opérations et de manipulations
matricielles de plus, comparativement à la méthode de Gauss.

2.2.1.3 Méthode d’itération de Gauss-Seidel et ses variantes


Contrairement aux méthodes directes, où le nombre d’opérations à faire par l’ordinateur pour obtenir la
solution exacte peut être connu d’avance, ce nombre est, ici, dans les méthodes d’itérations,
théoriquement infini. Il est donc important alors de posséder une méthode permettant d’estimer l’erreur
de troncature correspondant à l’arrêt des opérations, à un certain moment.
Dans les méthodes d’itérations (dont fait partie la méthode de relaxation étudiée en détail plus haut), on
part d’une solution approchée estimée au mieux, et on répète un certain nombre de cycles de calcul,
jusqu’au moment où on obtient la précision désirée.
On utilise le plus souvent les méthodes itératives (ou ‘’indirectes’’ ou ‘’des approximations successives’’)
dans les problèmes où la convergence est connue pour être rapide (et où donc la solution est obtenue
avec moins de calculs qu’avec une méthode directe), ou dans les problèmes où de nombreux éléments
matriciels sont nuls ce qui occupe beaucoup moins de mémoire d’ordinateur. Ce sera notre cas en
conduction.
Quand elles sont applicables, l’utilisation des méthodes itératives est recommandée plutôt que celle des
méthodes directes. En effet,
a) le temps de calcul est proportionnel à n2 , alors qu’il est proportionnel à n3 pour les méthodes
d’élimination ;
b) en général l’erreur d’arrondi est plus faible, ce qui est important, en plus du fait que le temps
de calcul est plus court.

2.2.1.3.1 Méthode d’itération de Gauss-Seidel

Considérons le système d’équation où n = 3 (équation à trois inconnues) :

a11x1 + a12 x 2 + a13 x 3 = b1 (a)


a21x1 + a22 x 2 + a 23 x 3 = b 2 (b) (2-79)
a31x1 + a32 x 2 + a 33 x 3 = b 3 (c)

On peut l’écrire sous la forme résolue :

1
x1 = ( b1 − a12 x 2 − a13 x 3 ) (a)
a11
1
x2 = ( b2 − a21x1 − a23 x 3 ) (b) (2-80)
a22
1
x3 = ( b3 − a31x1 − a32 x 2 ) (c)
a33

où l’on a supposé a11 , a22 et a33 différents de zéro.

57
Rappel : Théorème de J. Hadamard
Il fournit des conditions suffisantes (mais non nécessaires) pour assurer la convergence de l’algorithme
de Gauss-Seidel, quelles que soient les valeurs choisies pour l’approximation initiale x1(0) , x(0) (0)
2 , ..., x n ,
dans le cas général d’un système de n équations à n inconnues.

n
Pour le système a x
j =1
ij j = bi , ( i = 1, 2, ..., n)
les méthodes d’itération (dont celle de Gauss-Seidel) convergent vers la solution unique de ce système,
quel que soit le choix de l’approximation initiale, si les inégalités

n
aij   aij , ( i = 1, 2, ..., n) (2-81)
j =1
ji

Sont vérifiées par tout i fixé, c’est-à-dire si pour toute équation du système le coefficient diagonal est
plus grand en valeur absolue que la somme des valeurs absolues de tous les autres coefficients (sans
termes constants).

Si ces conditions ne sont pas remplies, on peut parfois les retrouver après un échange de lignes ou de
colonnes, de façon à installer sur la diagonale les plus grands éléments possibles en valeur absolue.
En revenant à l’application de la méthode de Gauss-Seidel (2-80), on choisit arbitrairement, ou selon sa
‘’meilleure appréciation’’, une valeur de la solution, soit x1(0) , x (0) (0)
2 , x3 .

On porte ces valeurs dans le second membre de (2-80a), ce qui fournit une nouvelle approximation de
x1 , soit :

1
x1(1) =
a11
( 2 − a13 x 3 )
b1 − a12 x (0) (0)

Puis on porte x1(1) de même que x (0)


3 dans (2-80b) pour obtenir une nouvelle approximation de x 2 , soit :

1
2 =
x (1)
a 22
( 3 )
b 2 − a 21x1(1) − a 23 x (0)

Enfin, on porte x1(1) et x (1)


2 dans (2-80c), ce qui fournit une nouvelle approximation de x 3 , soit :

1
3 =
x (1)
a33
( 2 )
b3 − a31x1(1) − a32 x (1)

Jusqu’ici, on a effectué une première itération. Ensuite, on recommence en prenant comme valeurs de
départ pour x1 , x 2 , x 3 , les valeurs x1(1) , x (1) (1)
2 , x 3 , obtenues lors de la première itération, et ainsi de suite.

En général, la kième itération est donnée par :

58
1
x1k =
a11
(
b1 − a12 x (k2 −1) − a13 x (k3 −1) ) (a)

1
x k2 =
a22
(
b2 − a21x1(k) − a 23 x (k3 −1) ) (b) (2-82)

1
x k3 =
a33
(
b3 − a31x(1k) −a 32 x (k)
2 ) (c)

Pour calculer x (k2 ) , il faut avoir calculé x1(k ) . De même, pour calculer x (k3 ) , il faut avoir calculé x1(k ) et x (k2 ) .

Pour le sytème (2-70), la kième approximation de xi est

1
xki =
aii
(
bi − ai1 x1(k) − ai2 x(k) (k −1) (k −1)
2 − ... − ai, i −1x i −1 − ai, i +1x i +1 − ... − ain x n
(k)
) (2-83)
i = 1, ... n et aii  0

On continue le processus jusqu’à ce que x (ki ) soit suffisamment proche de x (ki −1) . Pour ce faire, on a
besoin de choisir un critère d’arrêt.
On peut décider d’arrêter les itérations, par exemple lorsque les deux dernières valeurs obtenues pour
xi ne diffèrent pas plus d’une centaine valeur  (supposons  = 0,001). Il faut que cette exigence ait
lieu, à la fois pour chacune des inconnues xi . Un autre critère d’arrêt pourrait être

x ki +1 − x ki
,
x ki
pour tous les xi .

La convergence sera d’autant plus rapide que l’estimation initiale x1(0) , x (0) (0)
2 , x3 aura été proche de la
solution.

2.2.1.3.2 Méthode de sur-relaxation successive


On peut accélérer la convergence de la méthode de Gauss-Seidel en modifiant plus qu’il est nécessaire
les différents x (ki ) . Cela est équivalent, dans la méthode de relaxation vue plus haut, à modifier ‘’ trop
fort’’ les résidus, auxquels on fait prendre des valeurs au-delà de zéro en les faisant changer de signe.
Ainsi, si l’équation d’une itération, par la méthode de Gauss-Seidel, s’écrit

Ti,j(k +1) = Ti,j(k) + ri,j

où ri,j indique la variation de Ti,j entre deux itérations, cette équation devient, par la méthode de sur-
relaxation successive :

Ti,j(k +1) = Ti,j(k) + ri,j

59
où on appelle  le paramètre d’accélération ou de relaxation. Il varie habituellement 1 et 2. Au-delà on
aurait une itération divergente.
On peut même parfois appliquer la ‘’la sous-relaxation’’, avec   1 , dans des problèmes où les
coefficients des inconnues sont fonction de la température et sont la cause d’oscillations.

2.2.2 Méthodes de résolution numériques en régime instationnnaire


Le concept général de la méthode numérique appliquée aux problèmes instationnaires est le même que
celui que nous avons rencontré précédemment pour problèmes stationnaires : diviser la matière en
régions au centre desquelles on place un nœud ; effectuer pour chacun des nœuds un bilan thermique
où interviennent la température du nœud considéré, celle de ses voisins et les propriétés thermiques de
la matière. En régime variable, figurera un terme capacitif représentant l’augmentation d’énergie interne
pendant un intervalle de temps. Naturellement, on peut aussi, sans faire de bilan thermique, transformer
directement les équations différentielles en équations aux différences finies.

2.2.2.1 Formulation explicite des équations aux différences finies


Que ce soit l’équation générale de la conduction

T
Cp
t
( )
+ div − k grad T − q = 0
(2-84)

avec q ( x, y, z, t ) , la source interne

ou l’équation complète

T
Cp
t
( )
+ Cp u grad T + div − k grad T − q = 0 (2-85)
convection

voire la loi de Fick

T
−k
n
(
= h ( T − Ta ) +  T 4 − Ta4 ) (2-86)

l’objectif c’est de chercher T ( x, y, z, t ) avec certaines conditions aux limites et des conditions initiales.

Appliquons la méthode à par exemple à l’équation (2-84).

T   T    T    T 
CP + − k + − k + − k −q = 0 (2-87)
t x  x  y  y  z  z 

  T  k T T  2T
 k  =   + k
x  x  T x x x 2

L’équation (2-87) devient :

60
2 2 2
T  2T  2T  2T k  T  k  T  k  T 
CP −k 2 −k 2 −k 2 −   −   −   −q = 0 (2-88)
t x y z T  x  T  y  T  z 

2.2.2.2 Approximation des dérivées d’espace


Cas d’un milieu unidimensionnel

xM
x0
Figure 2.28 : Schéma du système à une dimension

Conditions initiales : à t 0 , on a T ( x, t 0 ) connue


Conditions aux limites : en x 0 et x M les températures sont connues quel que soit le temps (conditions
de Dirichlet ou Neumann).

L’équation (2-88) en une dimension devient :

2
T  2T k  T 
CP − k 2 −   − q ( x,t ) = 0 (2-89)
t x T  x 

m −1 m m +1

xm x m + x
xm − x
Figure 2.29 : Numérotation des nœuds intérieurs et coordonnées.

En un point m à l’instant t donné, on connaît Tm, t .


En utilisant le développement de Taylor, on a :

T  x 2  2T 
Tm+1, t = Tm, t + x 
x m, t
+
2 x 2 m, t
( )
 +  x
2
(2-90)

61
T  x 2  2T 
Tm−1, t = Tm, t − x  +
x m, t 2 
2 x m, t
+  x 2 ( ) (2-91)

Remarque
Il est possible de prendre des pas de temps t différents.

Pour les nœuds intérieurs,


- en additionnant les équations (2-90) et (2-91), on a :

 2T  Tm+1, t + Tm−1, t − 2Tm, t


2 
= (précision à l’ordre 3) (2-92)
x m, t x 2

- en soustrayant les équations (2-90) et (2-91), on a :

T  Tm+1, t − Tm−1, t
 = (précision à l’ordre 2) (2-93)
x m, t 2 x
Pour les nœuds frontières (au bord)

M −1 M

xM−1 xM
Figure 2.30 : Numérotation des nœuds aux frontières et coordonnées

Exemple :
- Conditions de Neumann au point du bord droit (M)

−k
T 
( )
 = h T(M) − Ta +  T(M) − Ta
x M
4 4
( )

 2T 
=
(
2 TM−1, t − TM, t
+
)
2 T 
(2-94)
2  
x M,t x 2
x x M,t

- Conditions de Neumann au point du bord gauche (0)

T  h  4
(
 = T0, t − Ta +
x 0, t k k
)
T0, t − Ta4 ( )

 2T 
=
(
2 T1, t − T0, t

)
2 T 
(2-95)
2  
x 0,t x 2
x x 0,t

62
2.2.2.3 Approximation des dérivées temporelles
• Schéma explicite
Ecrire toutes les dérivées partielles à l’instant n et au point m où l’on connaît les grandeurs.

m instant n

m instant n+1

Figure 2.31 : Schéma explicite


T 
Tm,n+1 = Tm,n + t 
t m,n

T  Tm, n+1 − Tm, n


 =
t m,n t

T  Tm+1, n − Tm−1, n
 =
x m,n 2x

 2T  Tm+1, n − 2Tm, n + Tm−1, n


2 
=
x m, n x 2

Ainsi pour les points intérieurs, on a :

on ne connaît pas
2
Tm, n+1 − Tm, n Tm+1, n − 2Tm, n + Tm−1, n k  Tm+1, n − Tm−1, n  (2-96)
Cp −k −   − qm,n = 0
t x 2
T  2x 

A t 0 , la température est connue dans tout le domaine, c’est-à-dire Tm, n ; Tm+1, n Tm−1, n connue à l’instant
n.

Explicitons Tm+1, n pour points intérieurs

2
kt Tm+1, n − 2Tm, n + Tm−1, n k t  Tm+1, n − Tm−1, n  t
Tm, n+1 = Tm, n +  +    +  qm,n (2-97)
Cp x 2
T Cp  2x  C p

63
Explicitons Tm+1, n pour points extérieurs (en supposant les conditions de Neumann)
T  h  4
(
 = T0, n − Ta +
x 0, n k k
)
T0, n − Ta4 ( )
 2T  2 2 T 
2 
x 0,n x
(
= 2 T1, n − T0, n −  )
x x 0, n

- Points du bord gauche

kt  2 2 h  4 4 
T0, n+1 = T0, n +
Cp
( ) ( ) (
 x 2 T1, n − T0, n − x  k T0, n − Ta + k T0, n − Ta  
 
) (2-98)

2
k t   h  4  t
+  (
  T0, n − Ta +
T Cp   k k
) (
T0, n − Ta4   +
  Cp
q0,n )

- Points du bord droit

kt  2 2 h  4 4 
TM, n+1 = TM, n +
Cp
( ) ( ) (
 x 2 TM−1, n − TM, n − x  k TM, n − Ta + k TM, n − Ta  
 
) (2-99)

2
k t   h  4  t
+  (
  TM, n − Ta +
T Cp   k k
) (
TM, n − Ta4   +
  Cp
qM,n )

• Schéma implicite
- Méthode

On prend des dérivées partielles à l’instant n+1.

m
On connaît n

explicite implicite

m n+1 inconnue

Figure 2.32 : Schéma implicite

64
T  Tm+1, n+1 − Tm−1, n+1
 =
x m, n+1 2x

 2T  Tm+1, n+1 − 2Tm, n+1 + Tm−1, n+1


2 
=
x m, n+1 x 2

T 
Tm, n = Tm, n+1 − t 
t m, n+1

T  Tm, n+1 − Tm, n


On peut écrire ainsi :  =
t m, n+1 t

Tm, n est la seule valeur connue en méthode implicite. Remarquons qu’on a k = k Tm, n+1 , ce qui ( )
ramène à un système non linéaire.

En implicite on a :

2
kt Tm+1, n+1 − 2Tm, n+1 + Tm−1, n+1 k t  Tm+1, n+1 − Tm−1, n+1 
Tm, n+1 − Tm, n −  −    (2-100)
Cp x 2 T Cp  2x 
t
−  qm,n+1 = 0
Cp

( )
Ti, n+1 = Tm, n +  A Ti, n+1  T n+1 = B

A partir de t 0 la température T est connue en un point du domaine. On calcule ensuite à t 0 + t la


température correspondante.

- Etude de la stabilité

1 – Pour résoudre un tel problème, des hypothèses simplificatrices sont nécessaires. En admettant que
k
 , C p , k sont constantes et = 0 , on obtient un système d’équations linéaires.
T

Si on prend t et x qui ne vérifient pas le critère de stabilité pour le problème linéaire, on obtient une
instabilité dans le cas non linéaire.

2 – On utilise également des conditions aux limites de Dirichlet.

Tm,n ( valeur calculée ) = Tm,n


*
( vraie valeur ) + m,n ( erreur au point m,n)

65
Cas explicite
kt  Tm* +1, n + m+1, n − 2Tm,* n − 2m, n + Tm* −1, n + m−1, n  t
Tm,* n+1 + m, n+1 = Tm,* n + m, n +   +  qm,n
Cp   x 2
 C p

(Valable du point 2 à M − 2 )

kt  m+1, n − 2m, n + m−1, n 


m, n+1 = m, n +  
Cp  x 2 
kt  2, n − 21, n 
1, n+1 = 1, n +  
Cp  x 2 
kt  −2M−1, n + M −2, n 
m−1, n+1 = m−1, n +  
Cp  x 2 

On montre que le critère de stabilité en méthode explicite est donnée par


k t 1

 Cp x 2
2 (2-101)

Cas implicite
- Cas linéaire
- Conditions limite de Dirichlet

Tm,n = Tm,n
*
+ m,n

En procédant comme précédemment, on a :

1
 1 (toujours vraie)
  (2-102)
k t  
1− 2 cos (  x ) − 2
 C p x 2  
 0 
0

Ainsi la méthode implicite est toujours stable.

Remarque
Si on pose
( x )
2

M= (2-103)
D t

En méthode explicite, Tm,p l, n converge vers la valeur exacte si :


M  2 pour un écoulement à 1 dimension.
M  4 pour un écoulement à 2 dimension.
M  6 pour un écoulement à 3 dimension.

66
Chapitre

3
CONVECTION

67
Notion de viscosité
D’une manière générale, les propriétés visqueuses des fluides Newtoniens sont caractérisées par les
paramètres µ et .
On note µ le coefficient de viscosité ou viscosité dynamique ou encore appelée viscosité absolue. Il ne
dépend que du fluide et de son état (fluide en mouvement). La viscosité est la capacité qu’a le fluide à
s’opposer au mouvement. Cette opposition provoque des phénomènes de dissipation ou des
frottements. Les fluides pour lesquels la viscosité est nulle, sont appelés fluides parfaits ou fluides
idéaux. Dans la réalité, il n’existe pas de fluide parfait, mais l’hélium est une exception car il se
comporte comme un fluide parfait (c’est à dire une viscosité pratiquement nulle).
En dynamique des fluides, il s’introduit en général la quantité notée  telle que :


=
 (3-1)

Ce terme est appelé la viscosité cinématique.

Remarque
La notion de gaz parfait ne se confond pas avec celle du fluide parfait.
Les fluides que nous étudierons sont pour la plupart isotropes et, de façon générale, homogènes.

Tableau1 : Dimension de µ et de 

C.G.S S. I
Viscosité dynamique (µ) Poise (Po) Poiseuille (Pl)
= g/cm.s = kg/m.s= Pa.s
= 10 poises
Viscosité cinématique () Stokes (St) Myriastokes (maSt)
= cm²/s = 104 stokes = m²/s

Dans l’industrie la viscosité, notamment la cinématique est déterminée à l’aide des viscosimètres de
nature différente selon les pays. Pour les huiles par exemple, on utilise le degré Engler (°E), les
secondes SAYBOLT, ou l’unité SAE.
Il existe des correspondances entre les différentes unités utilisées, par exemple

 (cSt = mm 2 / s ) = 100  0,0731 E −


 0,0631

 E  (3-2)

1 Définition
La convection est un mode de transfert de chaleur qui se produit uniquement au sein des milieux
fluides. Elle apparaît lorsqu’un fluide est en mouvement et présente des inhomogénéités spatiales de
température. La convection intervient en particulier dans les échanges thermiques entre une paroi et un
fluide en mouvement. Elle est un transfert d’énergie due à des mouvements macroscopiques. On a
l’habitude de distinguer deux formes de convection :

68
- La convection forcée (mouvement du fluide provoqué par une action mécanique) ;
- La convection libre ou naturelle (mouvement du fluide dû à une variation de température).

2 Loi de Newton

Figure 3.1

Le flux thermique échangé entre la surface et le fluide en mouvement a pour expression

Q = h. S. (Tp-Tf) (3-3)

S : surface d’échange en m²
h : coefficient d’échange en W/m².K
Le coefficient h est fonction des propriétés physiques du fluide, de la forme de la paroi et de la vitesse
d’écoulement du fluide.

C’est l’anglais Osborne Reynolds qui, en 1883, mit le premier en évidence, le rôle de ce rapport dans le
mouvement des fluides visqueux, et Sommerfeld lui donna ce nom en 1908.
Le nombre de Reynolds résume et contient à lui seul tout ce qu’il est nécessaire de connaître pour
caractériser les équations générales d’un écoulement donné.
Ce nombre sans dimension permet de déterminer le régime d’écoulement d’un fluide donné. Il est noté
Re et est défini par les relations suivantes :

v.D v.D
Re =  =
  (3-4)

 : masse volumique (en kg/m3)


v : vitesse ou vitesse moyenne du fluide ( en m/s)
 : viscosité dynamique (en kg/m.s ou en Poiseuille (Pl) ou Pa.s)
 : viscosité cinématique (en m2/s ou en Myriastokes (maSt))
D : dimension caractéristique (m)

69
Remarque : Dimension caractéristique (D)
1 - Dans le cas d’un écoulement dans un tube ou une conduite cylindrique, D correspond au
diamètre du tube ou du cylindre.
2 - Dans le cas d’un écoulement dans une conduite non cylindrique, on définit un diamètre
hydraulique DH de l’écoulement tel que :

4S
DH =
p (3-5)

S : section de l’écoulement (en m2).


p : périmètre mouillé (longueur de contact entre le fluide et la paroi solide).
3 - Dans le cas d’un écoulement sur une surface plane (écoulement plan, écoulement en surface
libre etc..), D correspond à la longueur ou longueur moyenne de la plaque ou du plan.
4 - Dans le cas d’un écoulement autour d’un obstacle, D correspond à la hauteur ou hauteur
moyenne.

En général, le régime d’écoulement passe du laminaire ou turbulent à partir d’une valeur de Reynolds
critique (Rec). Cette valeur critique dépend bien évidemment du fluide mais surtout de la configuration
de l’écoulement (écoulement à l’intérieur d’une conduite, sur un plan etc.) et de la vitesse d’écoulement.
Ainsi on note que
- pour un écoulement à l’intérieur d’une conduite si Re  Rec = 2000 à 4000, on a un écoulement
laminaire, et pour Re >Rec = 4000, on a un écoulement turbulent.
- pour un écoulement sur un plan, le nombre de Re critique est entre 10 5 et 106 (il diffère d’un auteur à
un autre).
L’expérience a montré que pour un Reynolds inférieur à une certaine valeur critique (Re c), l’écoulement
est toujours laminaire quelles que soient les conditions d’alimentation.

3.3 Régime d’écoulement


3.3.1 Ecoulement laminaire
Un écoulement est dit laminaire lorsque le mouvement des particules fluides suivent des trajectoires
parallèles à l’axe d’écoulement.

3.3.2 Ecoulement turbulent


Dans un écoulement turbulent, il n’y a plus de filets fluides parallèles et les particules suivent des
trajectoires quelconques allant d’une paroi à l’autre. Ce mouvement désordonné peut donner naissance
à des tourbillons, occasionnant ainsi des transferts d’énergie.
La transition laminaire - turbulent est caractérisée par un nombre de Reynolds critique (Re c) ou une
zone de Reynolds.
On a ainsi pour :
- un écoulement sur un plan ou sur une plaque : Rec  105 à 106 ;
- un écoulement dans un tube : Rec  2000 - 4000

3.4 Détermination de coefficient de convection


3.4.1 Théorème de Vaschy Buckingham (1890-1915)

70
Ce théorème dit que, si on a une équation de type f(x, y, z) = 0 à m paramètres physiques, on peut
lui associer une fonction de type F (1 2 3 ) = 0 à n nombres avec n = m -p où p est le nombre de
dimensions nécessaires à la description des m paramètres physiques.
Les i désignent des produits sans dimension indépendante qui peuvent être constitués au moyen de m
grandeurs physiques considérées. Le nombre de ces produits indépendants est égal à m - p.

Remarque
Une équation physique complète est une équation dans laquelle figurent toutes les grandeurs
physiques qui interviennent dans le phénomène.

Exemple : Application du théorème de Vaschy - Buckingham à la convection forcée.


La convection forcée est f (écoulement, transfert de chaleur) et peut être décrite par la fonction
suivante :
f (v, D, µ, , k, C, h) = 0 (m = 7)

Nous substituerons aux grandeurs physiques, leurs dimensions.


Ainsi on a :

h = M.t-3.T-1
D = L
 = M.L-3
k = M L t-3 T-1
v = L.T-1
µ = M.L-1.t-1
C = M.L-1.t-2 T-1

Remarque
C est la chaleur spécifique volumique à pression constante.

n=m-p=7-4=3

F (1, 2, 3) = 0

i = ha. b. µc. kd. ce. vf. Dg


= (M.t-3.T-1)a (M.L-3)b (M.L-1.t-1)c (M L t-3 T-1)d (M.L-1.t-2 T-1)e (L.T-1)f (L)g

i est sans dimensions. Ce qui conduit à :

(M) → a + b + c + d + e = 0
(L) → -3b - c + d - e + f + g = 0
(T) → -a - d - e = 0
(t) → -3a -c-3d-2e - f = 0

On a 4 équations à 7 inconnues, on peut donc choisir arbitrairement 3 inconnues.

71
Calcul 1
 d = −1
a = 1  b=0
 
On prend c = 0 ce qui conduit à 
e = 0  f == 0
  g = 1
Ce qui donne

hD
1 = = Nu
(3-6)
k

Ce nombre sans dimension est appelé le nombre de NUSSELT.

Calcul 2
 b =1
a = 0 c = −1
 
On prend d = 0 ce qui conduit à 
e = 0  f =1
  g = 1
Ce qui donne

vD
2 = = Re
(3-7)

Ce nombre sans dimension est le nombre de REYNOLDS, défini précédemment permettant de


caractériser le régime d’écoulement d’un fluide donné.

Calcul 3
b = −1
a = 0  c =1
 
On prend  f = 0 ce qui conduit à 
g = 0 d = −1
  e = 1

Ce qui donne

 C  CP
3 = = = Pr
k k (3-8)

Ce nombre sans dimension est appelé le nombre de PRANDLT

Comme on vient de voir à l’aide de cet exemple, la convection peut être décrite par une fonction du
type :
Nu = f (Re, Pr)

72
3.4.2 Représentation physique des nombres adimensionnels

vD Forces d ' inertie


Re = 
 Forces de viscosité

 CP  mouvement des particules fluides


Pr = = 
k  k  mouvement de la chaleur (diffusivité thermique)
 
  CP 

D longueur caractéristique
Nu = 
T épaisseurcouche limite thermique

Remarque
Quelquefois, Nu est remplacé par le nombre de Stanton (St), appelé aussi le nombre de Margoulis
(Ma) défini comme suit :

Nu h Cf
St = = = (3-9)
Re . Pr  c p v 2

Cf est le coefficient de frottement lors d’un écoulement.

Il existe d’autres nombres adimensionnels comme le nombre de Eckert, de Peclet etc..

3.4.3 Coefficient de convection forcée


Tout calcul d’échange thermique par convection nécessite la détermination du coefficient d’échange h.
Ce qui suppose la connaissance du nombre de Nusselt (Nu) qui est lui même fonction de l’écoulement
et du rapport de l’écoulement.
Le Nusselt est une fonction du type (du moins pour les cas les plus simples)

Nu = a Rex. Pry + (b)

On montre que, dans le cas d’un écoulement dans une conduite, le coefficient de perte de charge  est
lié à la relation suivante :

 Lv
2
P =    (3-10)
D 2

P : perte de pression entre 2 sections droites (Pa) ;


L : longueur entre les 2 sections (m) ;
D : diamètre de la conduite (m)
 : coefficient de perte de charge.

73
Le coefficient de frottement noté Cf s’écrit

Cf =
 p

 v2  (3-11)
  
 2

p étant la tension exercée par le fluide sur la paroi solide (force tangentielle par unité de surface
appelée aussi contrainte tangentielle).

En exprimant l’équilibre du fluide entre deux sections droites distantes de L, on montre que :

C f = dans le cas d’une conduite.
4

3.4.4 Expressions du Nusselt


Les expressions du nombre de Nusselt sont des relations empiriques qui diffèrent d’un auteur à un
autre, dont nous donnerons quelques exemples à titre indicatif. Pour une étude plus complète se référer
à la bibliographie fournie à cet effet.

3.4.4.1 Ecoulements parallèles


On donne dans le tableau 2 quelques corrélations usuelles pour un écoulement sur un plan ou une
plaque plane.

Tableau 2 : Corrélations pour écoulement sur un plan ou une plaque plane.

Ecoulement Restrictions Corrélation


Laminaire, local TP = const, Rex < 5.105 Nu x = 0.332 Re x
12
Pr1 3
0,6 < Pr < 50
Laminaire, local TP = const, Rex < 5.105 0.3387 Re1x 2 Pr1 3
Rex Pr > 100 Nu x = 14
  0.0468  2 3 
1 +   
  Pr  

Laminaire, local QP = const, Rex < 5.105 Nu x = 0.453Re x Pr1 3


12

0,6 < Pr < 50


Laminaire, local QP = const, Rex < 5.105 0.4637 Re1x 2 Pr1 3
Nu x = 14
  0.0207  2 3 
1 +   
  Pr  

Laminaire, moyen ReL < 5.105 Nu L = 2.Nu x=L = 0.664 Re1L 2 Pr1 3
Laminaire, local TP = const
Rex < 5.105 Nu x = 0.564(Re x Pr)
13

Pr << 1 (métaux

74
liquides)
Laminaire, local TP = const,   x 
−1 3

starting at Nu x = 0.332 Re Pr 1 −  0 
12
x
13

x = x0, Rex < 5.105   x 


0,6 < Pr < 50
Turbulent, local TP = const Stx Pr 2 3 = 0.0296Re x
− 0.2

5.105 < Rex < 5.107


Turbulent, local TP = const Stx Pr 2 3 = 0.185(log Re x )
− 2.584

107 < Rex < 109


Transition, moyenne TP = const, Rex < 107 St x Pr 2 3 = 0.037 Re L
− 0.2
− 850Re L
−1

Recrit = 5.105
(
Nu L = Pr1 3 0.037 Re L − 850
0.8
)
Transition, moyenne TP = const, Rex < 107  
14

Liquides,  à T∞ Nu L = 0.036 Pr 0.43 Re L( 0.8


 
)
− 9200   
et p à Tp  p

Les propriétés étant évaluées à la température moyenne du film.

3.4.4.2 Ecoulements dans les tubes


Le tableau ci-dessous donne quelques relations usuelles.

Tableau 3 : Corrélations pour écoulement dans les tubes.

Géométrie Restrictions Relations


Tube Turbulent, complètement
développé
Nud = 0.023Re d
0.8
Pr0.4
0.6 < Pr < 100 [COLBURN]

0.14
  
Nu d = 0.027 Re d Pr  
0.8 13
 
 p 
[SIEDER et TATE]

Entrée du tube Turbulent, complètement d 


0.055

Nu d = 0.036 Re d
0.8
développé Pr  
13

L L
10   400
d

75
Tube Laminaire d 
0.0668  Re d Pr
Nu d = 3.66 + L
23
 d  
1 + 0.04   Re d Pr
 L  
[HAUSSEN]

Tube Laminaire 13
  
0.14
d 
Nu d = 1.86 (Re d Pr )  
13
d    
Re d Pr    10 L
L  p
[SIEDER et TATE]

Conduite Turbulent, complètement 


=
et
23
St Prf
rugueuse développé 8
L u
2
P =     m
D 2

Tube Métaux liquides Nud = 5.0 + 0.025(Re d Pr)


0.8

[MAZAKI]

3.4.4.3 Ecoulements perpendiculaires

- Les écoulements à travers les cylindres sont régis par une corrélation du type

Nu f = C Re nf Pr1 3
(3-12)

pour
0.4  Re f  400 000
Les coefficients C et n sont déterminés à l’aide du tableau 4.

Tableau 4

Ref C n
0,4 – 4 0,989 0,330
4 – 40 0,911 0,385
40 – 4000 0,683 0,466
4000 – 40 000 0,193 0,618
40 000 – 400 000 0,0266 0,805

D’autres relations sont disponibles dans la littérature, comme par exemple

76
45
0.62 Re1f 2 Pr1 3   Re f  
58

Nu f = 0.3 + 34
1 +   
  0.4  2 3    282000  (3-13)
1 +   
  Pr  

pour
102  Re f  107 , Pe  0.2

- Pour un écoulement perpendiculaire des métaux liquides, Witte a proposé pour le sodium
liquide à travers une sphère, la corrélation suivante :

Nu = 2 + 0.386(Re Pr) (3-14)


0.5

pour
3.56 104  Re f  1.525 105

- Pour un écoulement perpendiculaire au travers des faisceaux de tubes parallèles : cas des
échangeurs à courants croisés, les corrélations suivantes est proposées.

Nu f = C Re nf ,max Pr1f 3 (3-15)


ou
14
 Pr 
Nu = C Re n
Pr 0.36   (3-16)
d ,max  Pr 
 p

pour
0.7  Pr  500 , 10  Re d , max  106

Les coefficients C et n sont déterminés à l’aide du tableau de Grimson.

Tableau 5 : Tableau de Grimson.

Sn
d
Sp 1.25 1.5 2.0 3.0
C n C n C n C n
d
En ligne
1.25 0.386 0.592 0.305 0.608 0.111 0.704 0.0703 0.752
1.5 0.407 0.586 0.278 0.620 0.112 0.702 0.0753 0.744
2.0 0.464 0.570 0.332 0.602 0.254 0.632 0.220 0.648
3.0 0.322 0.601 0.396 0.584 0.415 0.581 0.317 0.608

77
En quinconce
0.6 ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ 0.236 0.636
0.9 ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ 0.495 0.571 0.445 0.581
1.0 ⎯ ⎯ 0.552 0.556 ⎯ ⎯ ⎯ ⎯
1.125 ⎯ ⎯ ⎯ ⎯ 0.531 0.565 0.575 0.560
1.25 0.575 0.556 0.561 0.554 0.576 0.556 0.579 0.562
1.5 0.501 0.568 0.511 0.562 0.502 0.568 0.542 0.568
2.0 0.448 0.572 0.462 0.568 0.535 0.556 0.498 0.570
3.0 0.344 0.592 0.395 0.580 0.488 0.562 0.467 0.574

Figure 3.2

3.5 Echangeurs thermiques


3.5.1 Définition
Un échangeur de chaleur est un dispositif destiné à transmettre la chaleur d’un fluide à un autre au
travers d’une paroi conductrice (du moins les plus simples).
Le plus simple échangeur de chaleur est un récipient dans lequel un fluide froid et un fluide chaud sont
directement mélangés. Dans un tel système, les deux fluides atteindront la même température finale.
Les réchauffeurs d’eau d’alimentation, les désurchauffeurs, les condenseurs à injection sont des
exemples d’appareils de transmission de chaleur utilisant les mélanges directs des fluides. Toutefois,
les échangeurs les plus courants sont ceux dans lesquels l’un des fluides est séparé de l’autre par une
paroi ou une cloison à travers laquelle la chaleur s’écoule. Ces types d’échangeurs sont appelés
récupérateurs.
De manière générale les échangeurs sont employés pour chauffer, refroidir, évaporer ou condenser
toutes sortes de fluides.

3.5.2 Principaux types d’échangeurs


3.5.2.1 Echangeurs à fluides séparés
Une des classifications les plus usuelles des échangeurs est faite selon le sens relatif des écoulements
des deux fluides.
- Si les deux fluides s’écoulent dans la même direction, l’échangeur est du type à écoulements
parallèles ou encore appelé à co-courants. On l’appelle aussi échangeur antiméthodique.
- Si les deux fluides se déplacent en sens contraire, l’échangeur est du type à contre courant ou
encore appelé échangeur méthodique.

78
Figure 3.3 : Echangeurs à courants parallèles et à contre-courants

- Lorsque les deux fluides s’écoulant le long de la surface d’échange de chaleur ont des
directions d’écoulement perpendiculaires, l’échangeur est du type à courants croisés. Il existe
trois dispositions différentes pour ce type d’échangeur :

1 - Chacun des fluides n’est pas brassé, et par conséquent les températures des fluides quittant
un élément de l’échangeur ne sont pas uniformes, le fluide est en effet plus chaud d’un coté
que l’autre.
Exemple :
Le Type d’échangeur à plaques planes tels un radiateur d’automobile, les réchauffeurs à
plaques planes ; système utilisé pour récupérer une partie de l’énergie contenue dans les gaz
d’échappement d’une turbine, sont des illustrations approchées de ce type d’échangeur.
Symbole

Figure 3.4

Figure .3.5

79
2 - L’un des fluides est non brassé.
Symbole

Figure 3.6

3 – Les deux fluides sont brassés.


Symbole :

Figure 3.7

Remarque
Le brassage a pour effet d’homogénéiser les températures dans la section droite de la veine fluide.
Dans de nombreux cas pratiques l’échangeur n’est ni méthodique ni antiméthodique, ni réellement à
circulation croisée.

3.5.2.2 Echangeurs à contact direct


Dans ces échangeurs, il n’existe pas de surface séparant les deux fluides. Les fluides sont non
miscibles ; par exemple un changement d’état
Exemple : les condenseurs, tours de refroidissement etc.…

3.5.2.3 Echangeurs à écoulement alternatif


On les appelle les régénérateurs. Les deux fluides passent alternativement à travers la même surface
d’échange. C’est le cas des régénérateurs des turbines à gaz, des liquéfacteurs d’air etc.…

3.5.2.4 Autres types d’échangeurs


Une autre classification tient à la nature des éléments (faisceaux ou plaques) ayant servi à la réalisation
des surfaces d’échange. On distingue ainsi différents types d’échangeurs, tels que :

80
- Les échangeurs à plaques

Figure 3.8

- Les échangeurs à faisceaux tubulaires

Figure 3.9 a

Figure 3.9 b : Echangeur tubulaires du types tubes à ailettes

81
Figure 3.9 c : Echangeur de chaleur du type évaporateur multitubulaire

- Les échangeurs à courants inversés (l’un ou les deux fluides voient leurs parcours s’inverser à
la traversée de l’échangeur).

Remarque
Les échangeurs les plus courants se composent d’un faisceau de tubes à l’intérieur d’une enveloppe
appropriée.

Afin d’augmenter la surface effective d’échange de chaleur par unité de volume, la plupart des
échangeurs de chaleur commerciaux sont prévus pour plus d’un passage à travers les tubes et le
fluide s’écoulant à l’extérieur des tubes dans l’enveloppe est renvoyé de long en large au moyen des
chicanes. Il en résulte alors une succession d’écoulements méthodiques, antiméthodiques et
croisés. Un schéma de principe d’un tel échangeur est donné par le schéma suivant.

Figure 3.10 : Echangeur de chaleur à tubes avec des chicanes en forme de segments

82
Exemples

Figure 3.11

Figure 3.12 : Echangeur de chaleur à tubes et corps avec des chicanes en forme de segment :
deux passages de tubes et un passage dans le corps

3.5.2.5 Echangeurs spéciaux


- Les réchauffeurs d’air LJUNGSTROM
- Les réchauffeurs d’air à plaques
Le schéma de principe de ces réchauffeurs est donné ci-contre (figure1.11). Les assemblages des
tôles entre elles ainsi que la fixation des appareils de chicanage varient selon les constructeurs. Les
tôles elles-mêmes peuvent être planes ou ondulées.

Figure 3.13

83
Ces échangeurs sont en moyenne, à peu près trois fois plus volumineux que les réchauffeurs
Ljungström, à même puissance d’échange.

- Les échangeurs à fluide intermédiaire


Dans les échangeurs de ce type, le fluide chaud élève la température d’un fluide intermédiaire qui
cède ensuite sa chaleur au fluide froid selon le principe schématisé ci-dessous.

*
Figure 3.14

L’intérêt économique n’apparaît que lorsque les fluides chaud et froid sont à des pressions très
différentes. Cependant, ces échangeurs sont utilisés quand il ne doit y avoir aucun risque de contact
entre les deux fluides.
Un type assez particulier de ces échangeurs est celui qui utilise la vaporisation du fluide
intermédiaire (tube PERKINS) et dont le schéma est donné ci-dessous (figure 1.13).

Figure 3.15

Dans chacun des tubes, sous l’effet de la chaleur apportée par le fluide chaud, le liquide
intermédiaire se vaporise partiellement. La vapeur produite occupe le volume au-dessus du liquide

84
dans la zone correspondant au fluide à chauffer. La vapeur se condense alors, retombe et le cycle
recommence.
Plus simples et plus rustiques que les précédents, ces échangeurs demandent des conditions
précises et constantes de fonctionnement.
Il n’est pas indispensable que les tubes soient placés verticalement dans le cas de parcours de
fluides chaud et froid verticaux, il suffit que les tubes échangeurs soient faiblement inclinés sur
l’horizontale.

- Les échangeurs à doubles tubes ou "tubes FIELD"


Ces échangeurs sont particulièrement bien adaptés au réchauffage de fluides visqueux ou pour
condenseurs de vapeur à basse pression à l’extérieur des tubes.

Figure 3.16

Le calcul de la chaleur échangée est classique, toutefois avec un calcul particulier de la différence de
température T.

3.5.3 Etude des échangeurs


Dans l’étude d’un échangeur, on cherche à obtenir une puissance d’échange donnée, avec la plus
faible surface d’échange et le moins de pertes de charge possible. Il est cependant bon de savoir que
l’étude complète d’un échangeur fait intervenir de nombreux paramètres liés à des contraintes :
- d’encombrement
- de poids
- de corrosion
- de normalisation et de coût d’investissement.
L’étude complète fait donc appel à différentes disciplines telles que la thermique, la mécanique des
fluides, la technologie etc…

85
Mais dans notre étude, nous n’aborderons que l’aspect thermique, autrement dit l’évaluation des
performances thermiques et en nous limitant de plus au régime permanent de fonctionnement.
Deux méthodes de calcul sont généralement utilisées :
- La méthode de la moyenne logarithmique de la différence de température souvent appelée
DTLM ;
- La méthode du nombre d’unité de transfert dite NUT (ou NTU dans les ouvrages de langue
anglaise).

3.5.4 Evaluation des performances thermiques d’un échangeur en régime permanent


3.5.4.1 Equation de l’échange local à travers un élément de la surface d’échange

Soit Tc et Tf les températures des deux fluides au droit de l’élément ds de la surface d’échange.
Le flux échangé entre les deux fluides à travers ds s’écrira :

d = h *ds (Tc −T f )

h* est le coefficient de convection globale par unité de surface ou encore coefficient d’échange
global entre les deux fluides, au niveau de l’élément ds, exprimé en W/(m2 degré). Il s’agit d’un
paramètre local qui peut varier le long de l’échangeur. Il est parfois noté U.
h représente la conductance thermique interposée entre les deux fluides et qui comprend
principalement trois termes :
- les deux coefficients d’échange fluide-paroi ;
- et un terme de conduction à travers la paroi solide.

3.5.4.2 Méthode DTLM


L’analyse sera faite dans le cas des échanges de type courants parallèles ou contre- courants, et on
supposera que l’échangeur est sans perte.
Dans ces conditions, le flux de chaleur d transmis du fluide chaud au fluide froid à travers
l’élément de surface ds s’écrira, pour l’échangeur à courants parallèles.

d = − m
 c C pc dTc = m
 f C pf dTf

 f sont les débits massiques des deux fluides exprimés en (kg/s)


 c et m
m
C pc et C pf représentent les chaleurs massiques à Pression constante exprimées en (J/kg degré)

86
Remarque
- Les températures seront repérées à l’aide d’indice e, signifiant entrée et s sortie.
- c désignant le fluide chaud et f le fluide froid ;
De la précédente relation on a :

dTc = −d / m
 cC pc et dTf = d / m
 f C pf

d’où
 1 
dTc − dTf = d (Tc − T f ) = − d 
1 
+
 m C 
 c pc m f C pf 
En éliminant d dans l’expression, on obtient :

d (Tc −T f )  1 1 
= − h *ds  +
Tc −T f  m C 
 c pc m f C pf 

Si on admet que le coefficient d’échange local h* reste constant tout au long de l’échangeur, on peut
intégrer l’expression précédente le long de la surface d’échange S, pour obtenir en introduisant les
conditions aux extrémités :
Tce Tcs
entrée sortie
T fe T fs

L’expression suivante

 T − T fs   
Ln  cs  = − h* s  1 + 1 
T −T   m C 
 ce fe   c pc m f C pf 

Le bilan enthalpique global donnant :

 f C pf (T fs − Tfe )
 cC pc (Tce − Tcs ) = m
=m
On obtient, en remplaçant dans les expressions m c C pc et m f C pf ,

 = h *S
(T cs − T fs ) − (Tce − T fe )
 T − T fs 
Ln  cs 
T −T 
 ce fe 

87
Pour l’échangeur à contre-courant, compte tenu que dTf < 0 (dans le sens de parcours adopté sur la
surface d’échange, on obtiendrait :

d = − m
 cC pc dTc = − m
 f C pf dTf

Ainsi en poursuivant des calculs analogues, on aboutit, pour l’échangeur de type contre-courant pur à
l’expression suivante :

 = h *S
(T
ce )
− T f s − (Tcs − T fe )
 T − T fs 
Ln  ce 
T −T 
 cs fe 

Les deux dernières expressions peuvent être décrites par la même relation.

Si on introduit T = Tc − Tf (différence entre les températures des fluides chaud et froid dans une
section donnée d’échangeur), les indices a et b désignant les 2 extrémités de l’échangeur.

 = h* S TLM

Avec

Ta − Tb
TLM =
 Ta 
Ln  
 Tb 

TLM est appelée moyenne logarithmique de la différence de température globale entre les deux
fluides, encore appelée DTLM (Différence de Température Logarithmique Moyenne).
La méthode DTLM revient à écrire que la puissance thermique échangée est proportionnelle à
l’aire de la surface d’échange et à la Différence de Température Logarithmique Moyenne
( TLM ), le coefficient de proportionnalité étant justement le coefficient global h* (appelé parfois
U).

Remarque
1 - Si Ta ne diffère pas de plus de 50% de Tb , on peut remplacer La moyenne logarithmique de la
différence de température globale par la moyenne arithmétique, (l’erreur commise étant inférieure à
1%).

88
2 - Dans les bureaux d’étude, on utilise souvent des abaques fournissant directement TLM en
fonction de Ta et Tb .
3 - La méthode de DTLM n’est pas valable si Ta = Tb .

3.5.4.3 Cas des autres configurations d’échangeurs


Pour ces échangeurs plus complexes que le type  contre-courant pur, la quantité TLM évaluée
selon la méthode précédente ne représente plus exactement la différence de température moyenne
effective. On continue cependant à calculer TLM comme s’il s’agissait d’un échangeur à contre-
courant pur, en corrigeant le résultat obtenu par un facteur correcteur F tenant compte de la
configuration de l’écoulement.
On a ainsi :

(
 = h * S F .T cc LM )

T cc LM est le TLM du contre-courant équivalent.

Remarque
Le facteur correctif F est toujours inférieur à l’unité, puisqu’on a vu que, toutes choses égales par
ailleurs, la configuration  contre-courant pur  est la plus favorable à l’échange.

Pour la plupart des configurations courantes et d’écoulements, le facteur F s’obtient à partir d’abaques
dont les paramètres sont :

ts − te
- en abscisse P =
Te − te

Te − Ts (m C p )t
- fonction de R = =
ts − te (m C p )T
dans lesquelles t et T désignent les températures des deux fluides. t est généralement la température
du fluide circulant dans les tubes et T celle du fluide circulant dans l’enveloppe.

Exemple : Facteur de correction de quelques configurations simples.

89
Figure 3.17 : Facteur de correction de la moyenne logarithmique de la différence de température
globale pour un échangeur à courants croisés. Aucun des deux fluides n’est brassé, un passage de
tube.

Figure 3.18 : Facteur de correction de la moyenne logarithmique de la différence de température


globale pour un échangeur à courants croisés. Fluide du corps brassé, les autres fluides ne sont pas
brassés, un passage de tube.

90
Figure 3.19 : Facteur de correction de la moyenne logarithmique de la différence de température
globale pour un échangeur à contre-courant avec un passage dans le corps et deux, ou multiple de
deux, passages dans le tube.

Figure 3.20 : Facteur de correction de la moyenne logarithmique de la différence de température


globale pour un échangeur à contre-courant avec deux passages dans le corps et un multiple de deux
passages dans le tube.

3.5.5 Evaluation du coefficient global d’échange (h*)


Le transfert de chaleur du fluide chaud au fluide froid peut-être décomposé comme suit :
- Convection fluide chaud-paroi (hc)
e
- Conduction à travers la paroi de conductivité  et d’épaisseur e, soit  
 
- Convection paroi-fluide froid (hf).

91
L’allure qualitative du profil des températures pour un échange à travers un élément de paroi plane
peut-être schématisée comme suit :

Figure 3.21

Le schéma analogique électrique peut être représenté comme suit :

Figure 3.22

On a dans ce cas, le flux transmis du fluide chaud au froid :

 = h *S (Tc − T f )

1
h* =
1 e 1
+ +
hc  h f

appelé coefficient d’échange global, noté parfois U.

3.6 Convection naturelle ou libre


C’est la forme d’échange convective la plus couramment observée : au contact d’un corps chaud, la
température de l’air augmente, donc sa masse volumique décroît. L’air ambiant, de masse volumique
plus élevée exerce une poussée d’ARCHIMEDE vers le haut. La masse d’air chaud s’élève en enlevant
de la chaleur au corps. Elle est remplacée par une masse d’air froid qui, au contact du corps s’échauffe
et ainsi de suite. Le même phénomène peut s’observer pour les corps froids, le mouvement se faisant
alors en sens inverse.

92
La différence essentielle avec la convection forcée est que l’origine des mouvements du fluide est due
au champ de température. Et les vitesses, dans le cas de la convection libre, sont faibles : les échanges
en sont donc moins intenses que pour la convection forcée. C’est pourquoi les échanges par
rayonnement sont du même ordre de grandeur que les échanges par convection libre. Il peut même y
avoir interaction entre les deux types d’échanges dans le cas où le fluide n’est pas transparent au
rayonnement (air humide, le CO2 et..).

Figure 3.23
3.6.1 Analyse dimensionnelle
L’analyse dimensionnelle dans le cas de la convection libre, permet d’obtenir trois nombres sans
dimension qui sont

hD (3-17)
1 = = Nu
k

 C  CP (3-18)
3 = = = Pr
k k

 g   2 D3 (3-19)
3 = = Gr
2

Le dernier nombre est appelé le nombre de Grashof

 : masse volumique (en kg/m3)


g : accélération de pesanteur ( en m/s2)
 : viscosité dynamique (en kg/m.s ou en Poiseuille (Pl) ou Pa.s)
 : coefficient de dilatation thermique ou volumique du fluide ou du film (en K-1)
1   P
 = −   avec = rT
  T p 
ce qui donne
1
=
T

 : écart de température entre la paroi et le fluide (en K)


D : dimension caractéristique (m)

Le nombre de Grashof peut être représenté graphiquement par :

93
F effets de gravité
Gr = 
F effets visqueux

La convection libre peut ainsi être décrite par une fonction du type

Nu = f (Gr , Pr) ou Nu = f (Pr, Ra )

Ra = Gr  Pr est le nombre de RAYLEIGH.

3.6.2 Expression du nombre de Nusselt

Dans le cas de la convection forcée, on a vu que la transition laminaire en turbulent était caractérisée
par une valeur du Reynolds critique. En convection libre, le nombre de Reynolds n’est plus
caractéristique de l’écoulement et pour définir le régime de l’écoulement, on se réfère au nombre de
Grashof et notamment celui de Rayleigh.
Ainsi pour chaque géométrie, on a un Grc ou RaC.
Dans le cas de la convection naturelle, nous nous limiterons aux cas les plus simples. Et les
corrélations observées sont de la forme :

Nu = C(Gr. Pr) (3-20)


n

Les coefficients C et n sont déterminés pour un régime d’écoulement donné.

Remarque
En convection naturelle, la dimension privilégiée est toujours la dimension verticale de l’objet.
a - Pour les plans verticaux, la dimension caractéristique est la hauteur de l’objet.

b - Pour les plans horizontaux, on définit une longueur caractéristique Lc (représentant la dimension
moyenne) telle que :
4A (3-21)
LC =
p

A : surface d’échange
p : périmètre

c - Pour les objets inclinés

Paroi


g

94
Figure 3.24

On fait correspondre à g g.cos . Et la dimension caractéristique est égale à la longueur de contact


entre le fluide qui monte et l’objet.
Exemple : Si l’objet est vertical, ce sera la hauteur de l’objet.

d - Pour les filtres fins de diamètre D


Si Gr Pr  10-3 , Nu = 0,5 et  = 2D (pas de convection), D étant la longueur
caractéristique.
Dans ce cas, il n’y a pas de convection mais plutôt une conduction dans une zone où
Lc =  = 2D.
Nu k 0,5 k
q=hs= S = . .D.l.
D D

On peut ainsi remarquer que les échanges par convection ne dépendent pas du diamètre D.

e - Espace clos :
C’est l’espace dans lequel une dimension est beaucoup plus petite que les autres et avec un
gradient de température selon cette direction.
Dcaractéristique est l’espace entre parois proches.

Nu k
q=hs= S
D

est analogue à une conduction apparente telle que



q = kapp. S.  kapp = k. Nu
D
k app
= Nu
k

La corrélation entre les différents paramètres est de type :

k app L
m (3-22)
= Nu = C (Gr. Pr )  
n

k  

 = épaisseur de l’espace
Les coefficients C, n et m sont déterminés à l’aide du tableau 8.
Dc =  = petite dimension par gradient de température.
4A
L est la dimension moyenne perpendiculaire à  ou égal à LC =
p

95
Remarque
- Pr Gr <1700 → Nu = 1 (conduction pure)
- Espaces clos inclinés / horizontales
Les expressions de Nu correspondent à celles des espaces clos verticaux avec g.cos  au lieu de g.
 = angle surface / verticale

3.6.2.1 Convection naturelle en espace libre


L’expression du Nusselt est toujours de la forme :

Nu = C(Gr. Pr)
n

Les coefficients C et n sont déterminés à l’aide du Tableau 6.

Tableau 6

Géométrie GrfPrf C n
Cylindres et plans verticaux 10-1 – 104 --- ---
104 – 109 0,59 1
4
109 – 1013 0,021 2
5
109 – 1013 0,10 1
3

Cylindres horizontaux 0 – 10-5 0,4 0


10-5 – 104 --- ---
104 – 109 0,53 1
4
109 – 1012 0,13 1
3
10-10 – 10-2 0,675 0,058
10-2 – 102 1,02 0,148
102 – 104 0,850 0,188
104 – 107 0,480 1
4
107 – 1012 0,125 1
3

Surfaces planes supérieures 2 x 104 – 8 x 106 0,54 1


4
chaudes ou surfaces planes
inférieures froides
8 x 106 – 1011 0,15 1
3

Surfaces planes inférieures 105 – 1011 0,27 1


4
chaudes ou surfaces planes
supérieures froides

Cylindres verticaux 104 – 106 0,775 0,21

96
hauteur = diamètre
dimension caractéristique =
diamètre

Solides irréguliers, dimension 104 – 109 0,52 1


4
caractéristique = longueur de
contact entre le fluide et la
paroi

Les propriétés étant évaluées à la température moyenne du film.

3.6.2.2 Convection naturelle en espace libre – Expressions pour des plaques inclinées de  par
rapport à la verticale
- Plaques avec face inférieure plus chaude, ou face supérieure plus froide :   0 .
L’expression du Nusselt est donnée par la relation suivante :

1 (3-23)
Nu = 0,56 ( GrPr cos ) 4

Pour   90 et 105  GrPr  cos   1011


- Plaques avec face supérieure plus chaude, ou face inférieure plus froide :   0 .

 1 1
 1 (3-24)
Nu = 0,14 ( Gr Pr ) 3 − ( Grc Pr ) 3  + 0,56 ( Gr Pr  cos  ) 4
 

Pour 105  GrPr  cos   1011


Grc est le Grashof critique est fonction de l’angle  donné par le tableau 7.

Surface chaude

 
+ --
Surface chaude

Figure 3.25 : Coordination du système pour plaques inclinées.

Tableau 7

97
Inclinaison  (°) Grc
-- 15 5 x 109
-- 30 2 x 109
-- 60 108
-- 75 106

3.6.2.2 Convection naturelle en espace clos


L’expression du Nusselt est de la forme :

m
k app L
= Nu = C (Gr. Pr )  
n

k  
On rappelle que l’espace entre parois proches est la dimension caractéristique (Dcaractéristique. =  =
épaisseur de l’espace) et de dimension L.

Tableau 8 : Corrélation pour convection en espace clos.

Fluide Géométrie GrPr Pr L C n m



Gaz Plaque verticale, < 2 000 k app
= 1,0
k
T =cte 6 000 – 200 000 0,5 – 2 11 – 42 0,197 1

1
4 9
200 000 – 1,1 x 107 0,5 – 2 11 – 42 0,073 1

1
3 9

Plaque horizontale, < 1 700 k app


= 1,0
k
T = cte 1 700 – 7 000 0,5 – 2 -- 0,059 0,4 0
heated from below 7 000 – 3,2 x 105 0,5 – 2 -- 0,212 1 0
4
> 3,2 x 105 0,5 – 2 -- 0,061 1 0
3

Liquide Plaque verticale, < 2 000 k app


= 1,0
k
Q = cte ou T = cte 104- 107 1 – 20 000 10 – 40 -- --
106- 109 1 – 20 1 – 40 0,046 1 0
3

Plaque horizontale, < 1700 k app --


= 1,0
k
T = cte 1 700 – 6 000 1 – 5 000 -- 0,012 0,6 0
heated from below 6 000 – 37 000 1 – 5 000 -- 0,375 0,2 0
37 000 – 108 1 – 20 -- 0,13 0,3 0

98
> 108 1 – 20 0,057 1 0
3

Gaz Anneau vertical Idem Plaques


ou liquide verticales

Anneau horizontal, 6 000 - 106 1 – 5 000 -- 0,11 0,29 0


T = cte 106- 108 1 – 5 000 -- 0,40 0,20 0
0,7 – 4 000 0,228 0,226 0
Anneau sphérique 120 – 1,1 x 109

3.7 Expressions du coefficient h pour des fluides particuliers


3.7.1 Cas des gaz
L’expression générale du Nusselt est toujours de la forme :
Nu = C(Gr. Pr)
n

Si le régime d’écoulement est laminaire, en général n = 0,25.


Ainsi le coefficient h devient :

  g   2 D3  C p   k 
14
Nu.k
h= = C    
D  2 k   D 
0 , 25
  g Cp  2 k3   
0 , 25

h = C   
   D
 

Autrement


0,25 (3-25)
h = Cb 0,25
 
D

Remarque

Le coefficient h est fonction de la nature du gaz.


Exemple : pour l’hydrogène, h = 2,5 hair

3.7.2 Cas particulier de l’air dans les conditions normales (Tableau 9)

Tableau 9 : Equation simplifiée du coefficient h pour l’air à la pression atmosphérique.

Surface Laminaire Turbulent


4 9
10  Grf Prf  10 Grf Prf  109
Plaque ou cylindre vertical 1 1
 T  4 h = 1,31( T ) 3
h = 1,42  
 L 

99
Cylindre horizontal 1 1
 T  4 h = 1,24 ( T ) 3
h = 1,32  
 d 
Plaque horizontale
Surfaces planes supérieures 1 1
chaudes ou surfaces planes  T  4 h = 1,52 ( T ) 3
h = 1,42  
inférieures froides  L 

Surfaces planes inférieures 1


chaudes ou surfaces planes  T  4
h = 0,59  
supérieures froides  L 

h = coefficient de transfert en W/m².°C


T = TW − T en °C
L = dimension vertical ou horizontal en m
d = diamètre du cylindre en m.

3.7.3 Cas des liquides en laminaire

- huile de transformateur


0,25 (3-26)
h = 15  
D

- eau


0,25 (3-27)
h = 110  
D

100
Chapitre

4
RAYONNEMENT THERMIQUE

101
1 Définition du rayonnement thermique
Le rayonnement thermique constitue l’un des trois mécanismes par lesquels de l’énergie calorifique
peut s’échanger entre des corps à températures différentes.
La matière émettant des ondes électromagnétiques sous l’effet des diverses excitations, on réunit sous
l’appellation de rayonnement l’ensemble des échanges d’énergie à distance entre les corps, par ondes
électromagnétiques.
Alors que le spectre des radiations électromagnétiques comprend aussi les ondes radio, les micro-
ondes, les rayons X, les rayons gamma et certains rayons cosmiques, ici nous étudierons uniquement
le rayonnement thermique, c’est-à-dire celui qui résulte de l’émission, par tous les corps au-dessus du
zéro absolu, d’ondes électromagnétiques, du fait de leur température, ou si l’on veut de l’agitation
moléculaire et atomique associée à leur énergie interne calorifique, et aux dépens de celle-ci.
Le rayonnement thermique est caractérisé par une gamme de longueurs d’onde comprise entre environ
0,3 µm et 1 00 µm.
Tout corps joue donc le rôle de source (il émet, sans interruption, un rayonnement thermique) et de
récepteur (il reçoit, des corps qu’il "voit", même très éloignés un rayonnement thermique).
Le mécanisme complet d’un échange thermique par rayonnement implique donc
- une transformation d’énergie calorifique en un rayonnement électromagnétique (émission),
par le corps-source qui peut être un solide, un liquide ou un gaz ;
- un parcours de ce rayonnement à travers le vide, un milieu transparent (comme l’air sec sous
faible épaisseur), ou semi-transparent (comme le verre, et certains gaz tels que CO2, H2O ou
Cl2) ;
- une interaction de ce rayonnement avec un ou des récepteurs opaques, où il se convertit, en
partie et par absorption, en énergie calorifique (augmentation de son énergie interne), ou
réfléchi en gardant son caractère d’ondes électromagnétiques.

Le rayonnement thermique, contrairement à la conduction ou à la convection, n’a besoin d’aucun autre


milieu entre les corps considérés ; autrement dit, à défaut d’un milieu transparent ou semi-transparent,
le vide peut les séparer.

Exemple
- Le rayonnement solaire,
- La perception de la chaleur lors de l’ouverture d’un four chaud.
On peut classer l’énergie radiante selon la longueur d’onde (figure 4.3). Les limites sont approximatives.
Dans ce cours, nous nous occuperons du rayonnement entre 0,3 µm et 1 00 µm. Il comprend une
petite partie de l’ultra-violet (l’UV s’étendant de 0,01 µm à 0,4 µm), le spectre visible complet (de 0,4
µm à 0,75 µm) mais surtout le domaine de l’infrarouge (de 0,75 µm à 1000 µm) qui peut se subdiviser
lui-même, assez arbitrairement, en infrarouge proche (de 0,75 µm à 25 µm) et infrarouge lointain (de
25 µm à 1000 µm).

Remarque
1 – Certains auteurs continuent à prendre comme limite supérieure de l’infrarouge lointain la
longueur d’onde de 100 µm au lieu de 1000 µm. Cela a en fait peu d’importance car la très grande
majorité des problèmes que rencontre l’ingénieur ne fait intervenir que des longueurs d’onde
inférieures à 100 µm.
2 – Pour fixer les idées, disons que l’émission d’un corps noir à 1500°C se trouve pratiquement
entre 0,6 et 20 µm et est donc presque complètement dans l’infrarouge. Quant au rayonnement

102
solaire (avant de traverser l’atmosphère terrestre), il est compris, pour environ 99%, entre de 0,1 et
4 µm ; un peu moins de la moitié de l’énergie émise se trouve dans le spectre visible, le maximum
ayant lieu pour 0,5 µm (longueur d’onde correspondant au vert).

Figure 4.1 : Spectre de la lumière

Figure 4.2 : Echelle des rayonnements et radiations

103
Figure 4.3 : Spectre électromagnétique

2 Grandeurs géométriques caractérisant l’émission d’un corps

Figure 4.4

La quantité d’énergie émise à travers la surface élémentaire ds est :

d2T = LT dscos  d (W) (4-1)

On dit aussi que d2 est le flux élémentaire rayonné à travers une surface élémentaire ds

104
2.1 Intensité du flux

Figure 4.5

On désigne par I, l’intensité de la source dans une direction donnée, le flux par unité d’angle solide
dans cette direction.

d (W/Sr) (4-2)
I=
d

2.2 Luminance ou Brillance (L ou B)


Le flux ou la quantité d’énergie émise perpendiculairement à la surface par unité d’angle solide d.

d2 (W/Sr.m²) (4-3)


L=
ds.cos .d

Remarque
1 - Cette notion permet de comparer la puissance rayonnée dans une direction donnée par des
sources d’étendues différentes ou d’orientation différentes par rapport à cette direction, ainsi que les
puissances rayonnées par une même source dans différentes directions.

2 - Dans les ouvrages de langue anglaise, la luminance est appelée "intensity". On veillera à ne pas
faire de confusion avec l’intensité définie précédemment.
En littérature "US" la luminance = "Radiance"

2.3 Emittance (M) ou Radiance R


C’est le flux émis par unité de surface de la source dans le demi-espace limité par le plan tangent à
cette source en son centre. On le note M.

105
d (W/m²) (4-4)
M=
ds
Remarque
1 - Cette grandeur permet de comparer par exemple les puissances émises par des sources
d’étendues différentes.
2 - Dans les ouvrages de langue anglaise l’émittance est désignée sous le nom de "hemispherical
emissive power"

3 Grandeurs spectrales
Toutes les précédentes propriétés se rapportent à un rayonnement total (on considère toutes les
longueurs d’onde) quelle que soit sa répartition spectrale. Il est peut être utile de caractériser l’énergie
émise par un corps dans un intervalle élémentaire de longueur d’onde ( ,  + d ), On définit ainsi,
pour caractériser cet intervalle de longueur d’onde, des grandeurs monochromatiques (appelées aussi
spectrales) qu’on désigne par le symbole mais affecté d’un indice  :
  : flux (énergétique) spectral ; exprimé en W.m−1

M : émittance spectrale ; exprimé en W.m−2m−1

L  : luminance spectrale ; exprimé en W.m−2 .sr −1.m−1

I : flux spectral ; exprimé en W.sr −1.m−1

3.1 Milieux désordonnés


C’est le cas des liquides, gaz, du verre. Dans ces milieux, on aura des bandes d’absorption suivant la
longueur d’onde ().

3.2 Corps cristallisés


Dans ces milieux les atomes sont agencés de façon périodique. En présence d’une source, le
comportement est fonction de la longueur d’onde  par rapport à la période d’agencement (c’est à dire
maille élémentaire).
- Pour des longueurs d’ondes supérieures à la période il y a réflexion des ondes électromagnétiques
- Pour des longueurs d’ondes très petites devant la période, il y a transmission des ondes
électromagnétiques (exemple : Rayon X transperce facilement les corps solides).
Pour des longueurs d’ondes très peu différentes de la période, on a à la fois la transmission,
l’absorption, et la réflexion.

106
Figure 4.6

Le premier principe de la thermodynamique permet d’écrire : Ii = Ir + It + Ia


Or on a

Ir It  Ia
 =  =  =
Ii Ii Ii
Ainsi obtient :
 +  +  = 1 (4-5)

Remarque : Définition du corps noir


Le corps noir est un corps pour lequel  et  sont égaux à 0 quelque soit la longueur d’onde .

3.3 Emissivité spectrale


Soit un corps noir à la température T émet des ondes électromagnétiques et le flux émis s’écrit  T .
Soit un corps quelconque de même géométrie que le corps noir à la même température T émettant le
flux  T .
On remarquera que T  T .
Ainsi l’émittance monochromatique d’une surface est fournie par la relation :

 T (4-6)
 =
 T
Remarque
On parle d’énergie émise par le corps et émis  réfléchi

107
4 Lois de rayonnement
4.1 Loi de Kirchhoff

(S)

(C)
Filtre interférentiel

(S) n’émet pas


à l’extérieur

Figure 4.7

Soit une cavité fermée et S la surface extérieure à la température T


a) (C) est un Corps noir
S émet à travers le filtre des ondes électromagnétiques qui tombent sur (C), et (C) étant un corps noir
absorbe le flux °T .d.
(C) émet à travers le filtre des ondes électromagnétiques qui tombent sur (S), et (S) étant un corps noir
absorbe le flux E°T d.
Au bout d’un certain temps t l’équilibre s’établit (car système isolé) et T = T’
L’équilibre thermique des corps implique l’égalité entre le flux émis et absorbé,
D’où

°T = °T

b) (C) est un Corps quelconque


(S) émet à travers le filtre °T d

abs = T .°T d par (C)

(C) émet à travers le filtre T .E°T d


A l’équilibre, T = T’ et la quantité d’énergie reçue par (C) égale à celle émise par (C).
Ainsi on a :
T °T = T °T
d’où
T = T (4-7)

Cette loi est connue sous le nom de loi de Kirchhoff.


La loi indique, pour chaque longueur d’onde  et chaque direction de propagation du rayonnement émis
par une surface, ou incident sur celle-ci, les émissivités et absorptivités monochromatiques
directionnelles sont égales.

108
Remarque
1 - T  T de manière générale.
2 – Cette loi peut – être étendue aux propriétés monochromatiques hémisphériques ( = ).
Car dans la pratique, l’étude du comportement radiatif des matériaux a montré que la relation  =
 reste valable, même en dehors des conditions d’équilibre thermodynamique et cela aussi bien
pour des grandeurs hémisphériques que directionnelles.
3 – Contrairement à ,  et , l’absorptivité totale  n’est pas une caractéristique intrinsèque d’un
corps.
On ne peut donc pas écrire en général  = , à l’exception des cas suivants :
- Corps gris : comme  =  et  =  (indépendant de ), la loi de Kirchhoff ( = ) donne  = .
- Corps noir : comme par définition  = 1 quelque soit , on en tire :  =  = 1
Le corps noir est aussi un absorbeur parfait absorbant tout le rayonnement reçu (sans qu’il ait
aucune réflexion).

4.2 Loi de Lambert


4.2.1 Définition
Les sources dont la luminance L() est indépendante de la direction, sont dites obéir à la loi de
Lambert, ou encore sources à émission isotrope ou diffuse.

4.2.2 Emittance ou encore Radiance d’un corps Lambertien


Le flux émis par une surface élémentaire ds, dans un angle solide d entourant une direction ox a pour
expression :
d2T = LT dscos  d

Rappel : L’angle solide sous lequel on voit un disque ou une couronne sphérique est :
 = 2 (1 − cos )
Ainsi l’émittance devient :

MT =  L T (4-8)

Remarque
Les métaux sont en général Lambertien.

4.3 Loi de Planck


Elle relie la luminance spectrale (monochromatique) du corps noir (L°T) à la longueur d’onde  et à sa
température absolue T. Par des considérations théoriques, Planck a pu établir la formule mathématique
qui donne la valeur de L°T en fonction de  et de T.
C1  −5 (4-10)
LT =
C 
exp  2  − 1
 T 

109
Où C1 et C2 sont des constantes, fonction elles-mêmes des constantes de Planck h, de Boltzmann k et
de la vitesse de la lumière c dont les valeurs sont :

h = 6,6245 .10-34 J.s


k = 1,38033 .10-23 J/K
c 0 = 2,997930 .108 m/s

On a les relations :
C1 = 2hc 0 2
hc 0
C2 =
k

Ce qui donne les valeurs suivantes :

C1 = (1,19088  0,00004 )10−16 W m2


C2 = 1,4388.10-2 m K

Remarque

Le plus souvent, les longueurs d'onde sont exprimées en µm ainsi que les largeurs de bande d.
Dans ces conditions :
C1 = (1,19088  0,00004 )108 W µm 4 / m2
C 2 = 1,4388.10 4 µm K

Application 1
1 - Tracer la courbe de la luminance du corps noir (loi de Planck) en fonction de la longueur d'onde
pour les températures de 450, 550 et 650 degré Kelvin sur le même graphique.
2 - Déterminer les longueurs d'onde maximale (Max) correspondant aux luminances maximales.
3 - Calculer pour chaque température le produit  Max  T .
4 - Conclusion.

110
Figure 4.8 : Isothermes de luminance spectrale d'un corps noir.

Figure 4.9 : Isochromatiques de luminance spectrale d'un corps noir.

111
4.4 Loi de déplacement de Wien
Calculons la longueur d'onde (Max) pour laquelle la courbe de Planck, correspondant à une
température T du corps noir, passe par son maximum.
Cette l'longueur d'onde est définie par :
 L°T 
  = 0 si  =  Max
  T
Or :
L°T C1  − 6  C2 C    C  
= 2 
exp  2  − 5  exp  2  − 1 
   C2    T  T    T   
 exp   − 1
  T  

Ainsi Max est définie :

C2 C   C  
exp  2  = 5  exp  2  − 1
T  T    T  
En posant
C2
u=
 Max T
u est racine de l'équation :
(u − 5) exp u + 5 = 0
C'est à dire u = 4,9651 (résolution par itération). De sorte que :
C
 Max  T = 2 = 2897,8 m. K
u

 Max  T = 2898 m. K (4-11)


avec Max en m et T en Kelvin.

Application 2 : Déterminer les bandes d'émissions correspondantes aux différentes températures.

T (°K) 4 300 6000 106(à l’intérieur du soleil)


Max

T (°K) 1500 9660 5796 50


Max
Bande d’émissions

4.5 Deuxième loi de Wien - Courbe réduite de Planck


La valeur de la luminance L°MaxT correspondant à la longueur d'onde Max est alors :
C u5
L°Max T = 5 1 .T 5 = b.T 5 (a vérifier (sans le carré))
C2  exp u − 1
2

112
b = 4,0948.10-6 W/m3 .sr (K )
5

b = 4,0948.10-12 W/m2 .sr m (K )


5

Soit

 T 
5 (4-12)

L MaxT = 4094,8  
 1000 

Ainsi on peut définir une quantité sans dimension notée y telle que :
L
y =  T
L MaxT
Sa valeur maximale est un (1); elle est obtenue pour  =  Max
C
Or 2 = u  Max . Ainsi :
T
5
  Max 
5
C1  u    Max 
5  
y=   
1
= A   
b  C2          
exp  u Max  − 1 exp  u Max  − 1
     

en posant :
5
C u 
A= 1 
b  C2 

A est une constante; par conséquent, y ne dépend que de la quantité x =
 Max
par la relation :

A x- 5
y=
 u
exp   − 1
 x

La courbe qui donne les valeurs en fonction de x est la courbe réduite de Planck (figure 4.8 et 4.9).
Cette formule permet de calculer aisément la luminance spectrale d'un corps noir de température T
pour une longueur d'onde  :

2897,8
1 ) on calcule  Max =
T

2 ) on détermine x =
 Max
3 ) on lit sur la courbe réduite de Planck, la valeur de y correspondant à celle de x ainsi
calculée;
4 ) on obtient : L°T = b T 5 y

113
Les figures 4.10 et 4.11 donnent également la variation de la fonction

z (x ) =
 0
y dx

 0
y dx

4.6 Loi de Stefan – Boltzmann


La luminance énergétique du corps noir peut être obtenue en intégrant la formule de Planck.

  C1  − 5 d
L =  L d = 
°
T
°
T
0 0 C 
exp  2  − 1
 T 
D'après ce qui précède, on peut écrire :
 
L°T =  b T 5 y d = bT 5  y d
0 0

C x
En effectuant le changement de variable  = x  Max = 2
u T
on obtient :
bC2 4 
L°T = T  y dx
u 0

Or, l'intégrale est un nombre sans dimension valant 1,5203 , obtenu en planimétrant la courbe réduite
de Planck; de sorte que :
LT = K T 4

où la constante K est donnée par la relation :


bC2 
u 0
K= y dx

La luminance énergétique du corps noir (L°T) varie donc comme la quatrième puissance de la
température. Il en est de même de l'émittance énergétique M°T , puisque :

MT =  M  T  d =  LT =  K T 4
0

MT =  T4 (4-9)

Cette relation est la loi de Stéfan - Boltzmann. La constance  = 5,669 10-8 W m-2 K-4 est appelée
constante de Stefan.
Cette loi fut d'abord obtenue expérimentalement par Stéfan, et démontrée par la suite en utilisant un
raisonnement thermodynamique.

114
Figure 4.10: Courbe réduite de Planck (coordonnées cartésiennes)

Figure 4.11: Courbe réduite de Planck (coordonnées logarithmiques)

115
4.7 Rayonnement des corps quelconques - Emissivité totale
Les différents corps sont caractérisés par une émissivité monochromatique T et l’émissivité totale du
corps est définie par la relation suivante :

 

=

0
L T d
=

0
T LT d
 

0
LT d  0
LT d

Exemple : Aluminium anodisé


- Si T = 300 K → M = 10 m
 # IR  0,8

- Si T = 5000 K → M = 0,5 m
 # VIS = 0,16

Remarque
La Loi de Kirchhoff indique que T = T, mais  (coefficient d’absorption total) dépend de la
température du corps qui reçoit (T1) et de la température du corps qui émet (T2) en plus de la
longueur d’onde et on a
 (T1, T2) = T2
Ainsi la loi de Kirchhoff n’est vérifiée que pour une absorption spectrale.

Exemple : Aluminium anodisé


 300, 5000 =  5000  VIS = 0,16
 300, 300 =  IR = IR = 0,8

4.8 Rayonnements échangés entre surfaces opaques


4.8.1 Echanges entre corps noirs
4.8.1.1 Cas de deux surfaces élémentaires
Considérons deux éléments de surface dS1 et dS2. Ecrivons l’expression du flux émis par dS1 en
direction de dS2. Ce flux est contenu dans l’angle solide élémentaire d1, sous lequel dS2 est vu à
partir de dS1.

Figure 4.12

116
Ce flux s’écrira :
ds2 cos 2
d212 = L1 ds1 cos1 d1 , or d1 =
r2
d212 = L1 ds2 cos2 d2
L2 ds1 cos 1 ds2 cos 2
d2 21 =
r2
Si T1 > T2

T14  T24

L = 1  L2 =
 
Ainsi, le flux net échangé entre deux petites surfaces dS1 et dS2 est donnée par :

d2 = d212 − d221

 4 ds ds cos  cos 2 (4-13)


d2  =

( T1 − T24 ) 1 2 2 1
r

4.8.1.2 Cas de deux surfaces finies

S1 S2

Figure 4.13

 =  d2
s1S2

 1 cos 1 cos 2 ds1 ds2 


12 = T14S1   
 S1 r2 
12

On remarque que 12 est une quantité purement géométrique.


Ainsi, le flux émis par S1 et atteignant S2 s’écrira :
12 =  T14 S1 12

117
12 est appelé facteur de forme de S1 vers S2.
De la même manière, le flux émis simultanément par S2 et atteignant S1 s’écrira :

21 = T24 S2 21

Remarque
S1 12 = S2 21

Ainsi, l’énergie perdue par S1 au profit de S2 s’écrira :


 = 12 − 21

 = 12 − 21 =  ( T14 − T24 ) S1 12 =  ( T14 − T24 ) S2 21 (4-14)

Remarque
Le facteur de forme ij est la fraction du flux hémisphérique de Si qui atteint Sj.

Les facteurs de forme ij sont donnés souvent dans des tables ou dans des courbes pour quelques
géométries simples.

Exemple

Figure 4.14

118
Figure 4.15

4.8.2 Echanges entre corps gris Lambertiens


4.8.2.1 Cas de deux surfaces concentriques
Soit le corps (S1) enfermé dans une cavité (S2).

(S1)

(S2)

Figure 4.16

Le flux échangé entre deux surfaces concentriques est donné par la relation :

2 1 S1  T14 − 1 2 S2  T2 4 (4-15)


=
2 + 1 (1 − 2 )

119
 étant le facteur de forme.
Remarque :
S1
Si T1 = T2 (à l’équilibre), =
S2

Ainsi l’énergie échangée par rayonnement entre deux surfaces grises concentriques est :

S1  (T14 − T2 4 ) (4-16)
=
1 s1  1 
+  − 1
1 s2  2 

4.8.2.2 Cas particuliers


1 - Si S1 et S2 sont des corps noirs (1 = 2 = 1)
 = S1  ( T14 − T2 4 ) (4-17)

(Tout se passe comme si la surface S2 n’intervient pas).

2 - Si l’une des surfaces est très grande par rapport à l’autre, par exemple S 2 (S2S1).
 = 1 S1  ( T14 − T2 4 ) (4-18)

(Tout se passe comme si S2 était une surface noire).

3 - On suppose :
T1 = T2 +  avec  T2
T − T2  4T 
1
4 4 3
2

Si S1 et S2 sont des corps noirs, on a l’expression suivante :

 = S1  ( T14 − T2 4 ) = 4S1   T23

 = 4 T23 S1 

 = h r S1  (4-19)

Expression analogue à l’énergie échangée par convection entre 2 surfaces dont la différence de
température est .

120
4 – On suppose qu’on a 2 surfaces planes (2 plans S1 et S2 en vis-à-vis)

S1

S2
Figure 4.17

Cela est équivalent à deux surfaces concentriques avec S1  S2 = S

S  ( T14 − T2 4 ) (4-20)
=
1 1
+ −1
1 2

Energie échangée entre 2 plans parallèles infinis.

4.8.3 Les écrans


4.8.3.1 Les écrans opaques
On prend une géométrie de 2 plans parallèles identiques.
P1
T1

Ecran
T

P2
T2

Figure 4.18

1 = 2 = 
L’écran est à une température T
T2  T T1
- Sans écran, on a 0 entre P1 et P2

121
 S(T14 − T2 4 )
0 =
2−
- Avec l’écran, à l’équilibre 1 = 2

1 =
(
 S T14 − T 4 )
2−

2 =
(
 S T 4 − T24 )
2−

Ainsi
T14 − T4 = T4 − T24

D’où la température d’équilibre T est :


T14 + T2 4
T = 4

1 =
(
 S T14 − T2 4 )= 0
(4-21)
2(2 − ) 2

Remarque
0
Si on met encore un second écran, on a 1 =
3

0
Ainsi pour n écrans, 1 =
n +1

4.8.3.2 Les écrans partiellement transparents


On considère le soleil qui tombe sur la surface terrestre (S).

S
vitre
T

(S)
T0,T1

122
Figure 4.19

Pour la vitre on a les caractéristiques suivantes


vis = 0 (dans le visible)
IR = U.V = 1 (dans IR et UV)
On suppose que (S) est un corps noirs.
A l’équilibre, l’énergie rayonnée est égale à l’énergie reçue.
- sans écran
Reçue par S émise par S
SS = S  T04

d’où
 
14

T0 =  S 
  

Application numérique
S  1000 W/m2
 = 5,67.10-8 W/(m2.K4)
T0 = 364°K soit T = 91°C (correspondant aux Infra Rouges)

Remarque
Le sol rayonne donc dans l’Infra Rouge.
S = v dans le visible car vis = 0

- Avec écran, soit T1 la nouvelle température du sol à l’équilibre :

Reçue Emise
Corps noir (S) SS = S  (T14-T4)
Vitre S  (T1 -T ) =
4 4  S  T4 (or d’après Kirchhoff I.R = I.R)

Ainsi
4
T1 = 2 . T0 = 433°K = 160°C
T1T0 (c’est le phénomène d’effet de serre)

Remarque
L’atmosphère (humide) joue le rôle de la vitre.

123
REFERENCES

1- André B. De VRIENDT, La transmission de la chaleur


2 - J.F. SACADURA, Initiation aux transferts thermiques
3 - F. KREITH, Transmission de la chaleur et Thermodynamique
4 - J. CRABOL, Transferts thermiques et applications
5 - W.H. Mc ADAM, Heat transmission
6 - Bernard EYGLUNENT, Manuel de thermique - théorie et pratique

7 - Editions ELSEVIER, Aide-mémoire du thermicien (édition 1997)

Plus les hommes seront éclairés,


plus ils seront libres

Voltaire

124
Annexe 1 : Propriétés de quelques liquides sous pression de saturation

T°C    CP  a 
Pr
Kg/m3 Kg/(m.s) m2/s J/(Kg. K) W/(m. K) m2/s 1/Kelvin

Eau

0 1002 1,78 x 10- 0,179 x 10-5 4218 0,552 13,1 x 10- 13,6 0,66 x 10-4
3 8

10 1001 1,30 0,130 4192 0,586 13,7 9,30 0,88


20 1001 1,00 0,101 4182 0,597 14,3 7,02 2,06
40 994,6 0,651 0,0658 4178 0,628 15,1 4,34 3,72
60 985,4 0,469 0,0477 4184 0,651 15,5 3,02 5,15
80 974,1 0,354 0,0364 4196 0,668 16,4 2,22 6,55
100 960,6 0,281 0,0294 4216 0,680 16,8 1,74 7,49
120 945,3 0,234 0,0247 4250 0,685 17,1 1,44 8,92
6
140 928,3 0,198 0,0214 4283 0,684 17,2 1,241 10,0
160 909,7 0,172 0,0189 4342 0,680 17,3 1,099 10,7
180 889,0 0,154 0,0173 4417 0,675 17,2 1,004 11,4
200 866,7 0,138 0,0160 4505 0,665 17,1 0,937 14,1
220 842,4 0,125 0,0149 4610 0,653 16,8 0,891 15,0
240 815,7 0,117 0,0143 4756 0,635 16,4 0,87 18,0
1
260 785,9 0,108 0,0137 4949 0,611 15,6 0,87 21,3
4
280 752,5 0,102 0,0135 5208 0,580 14,8 0,91 26,8
0
300 714,3 0,096 0,0135 5728 0,540 13,2 1,01
9

Fréon 12

-50 1547 0,480 x 0,0310x 10- 875,0 0,0675 5,01 x 10- 6,2 2,63 x 10-3
10-3 5 8

-40 1519 0,423 0,0279 884,7 0,0692 5,13 5,4


-30 1490 0,377 0,0253 895,6 0,0692 5,26 4,8
-20 1461 0,343 0,0235 907,3 0,0710 5,39 4,4
-10 1430 0,316 0,0221 920,3 0,0727 5,50 4,0
0 1397 0,299 0,0214 934,5 0,0727 5,57 3,8
10 1364 0,277 0,0203 949,6 0,0727 5,60 3,6
20 1330 0,263 0,0198 965,9 0,0727 5,60 3,5
30 1295 0,251 0,0194 983,5 0,0710 5,60 3,5
40 1257 0,240 0,0191 1002 0,0692 5,55 3,5
50 1216 0,229 0,0189 1022 0,0675 5,44 3,5

125
Annexe 1 (suite) : Propriétés de quelques liquides sous pression de saturation

T    CP  a 
Pr 1/Kelvin
°C Kg/m3 Kg/(m.s) m2/s J/(Kg. K) W/(m. K) m2/s

Chlorure de Méthyle (Ch3Cl)

-50 1053 0,337x10- 0,0320x10-5 1476 0,215 13,9x10-8 2,31


3

-40 1033 0,328 0,0318 1483 0,209 13,7 2,32


-30 1017 0,319 0,0314 1492 0,202 13,4 2,35
-20 999,4 0,309 0,0309 1504 0,196 13,0 2,38
-10 981,4 0,300 0,0306 1519 0,187 12,6 2,43
0 962,4 0,291 0,0302 1538 0,178 12,1 2,49
10 942,4 0,279 0,0297 1560 0,171 11,7 2,55
20 923,3 0,270 0,0292 1586 0,163 11,1 2,63
30 903,1 0,259 0,0287 1616 0,154 10,6 2,72
40 883,1 0,248 0,0281 1650 0,144 9,96 2,83
50 861,2 0,235 0,0274 1689 0,133 9,21 2,97

Ethylène glycol

0 1130 65x10-3 5,75x10-5 2294 0,242 9,34x10-8 615


20 1117 21,4 1,92 2382 0,249 9,39 204
40 1101 9,6 0,869 2474 0,256 9,39 93
60 1088 5,2 0,475 2562 0,260 9,31 51
80 1078 3,2 0,298 2650 0,261 9,21 32,4
100 1059 2,15 0,203 2742 0,263 9,08 22,4

Huile minérale de graissage, neuve (SAE50)

0 899 3,850 4,28x10-3 1796 0,147 9,11x10-8 47100


20 888 0,80 0,90 1880 0,145 8,72 10400
40 876 0,21 0,24 1964 0,144 8,33 2870
60 864 0,072 0,0839 2047 0,140 8,00 1050
80 852 0,032 0,0375 2131 0,138 7,69 490
100 840 0,0170 0,0202 2219 0,137 7,38 276
120 829 0,0102 0,0123 2307 0,135 7,10 175
140 817 0,0065 0,0080 2395 0,133 6,86 116
160 806 0,0045 0,0056 2483 0,132 6,63 84

126

Vous aimerez peut-être aussi