Chapitre 3 Énergie

Énergie interne et transfert thermique

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I Variation de l’énergie interne d’un système (rappels de Pre- A3 – Résistance thermique dans
mière) 1 les systèmes électroniques
II Flux thermique 2 TP3 – Isolation thermique dans
III Conductivité et résistance thermique 3 l’habitat

PEN Exercices
GRADUATION-CAP Capacités exigibles
Exercices du TD2
SQUARE Définir le flux thermique à travers une paroi comme un débit d’énergie équivalent
à une puissance.
SQUARE Calculer le flux thermique à travers une paroi.
SQUARE Exploiter la relation entre flux thermique à travers une paroi en régime permanent,
résistance thermique et écart de température.
SQUARE Relier qualitativement l’augmentation de la résistance thermique d’une paroi à
la diminution du flux thermique la traversant pour un même écart de température.
SQUARE Calculer la valeur de la résistance thermique d’une paroi à partir de son épaisseur
et de la conductivité thermique du matériau.
SQUARE Calculer la résistance thermique d’une paroi composée de plusieurs couches de
matériaux différents.

Afin de réduire la consommation énergétique nationale, les futurs logements

devront respecter la nouvelle norme RT2020 et produire au moins autant
d’énergie qu’ils n’en consomment.

Ce cours vise à présenter l’origine des différents transferts thermiques afin de

mieux comprendre comment limiter les pertes thermiques dans l’habitat par
exemple.

Thermographie infrarouge réalisée par drone →

I Variation de l’énergie interne d’un système (rappels de Première)

Avant de parler de transfert d’énergie thermique, nous allons essayer de comprendre son origine en parlant d’énergie
interne. Vous avez déjà pu appréhender différentes formes d’énergies dans les classes antérieures comme par exemple
l’énergie mécanique avec ses deux composantes essentielles : énergies cinétique et potentielle. Il est à noter que vous
avez étudiés ces énergies au niveau macroscopique mais on les retrouve aussi au niveau microscopique.

♥ À connaître 1 : Énergie interne

L’énergie interne (notée U ) est l’énergie stockée dans un système. Elle est la somme de l’énergie cinétique mi-
croscopique (résultant de l’agitation thermique) et l’énergie potentielle microscopique (résultant de l’interaction
entre les particules).

C’est cette énergie qui est susceptible de varier lorsqu’il y a transfert d’énergie thermique depuis ou vers le milieu
extérieur au système. Deux corps possédant ayant des températures différentes peuvent être amenés à échanger de
l’énergie sous forme thermique, on distingue alors trois types de transferts d’énergie thermique :
— Conduction : la propagation de l’énergie se fait de proche en proche sans déplacement macroscopique de matière.

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— Convection : sous l’effet d’une différence de température, la matière est mise en mouvement. L’énergie thermique
est alors transportée par mouvement macroscopique de la matière.
— Rayonnement : tout corps chauffé émet des rayonnements dont l’énergie dépend de la température de ce corps.

Video Vidéo : Expérience de convection

Mise en évidence du phénomène de convection.
https://www.youtube.com/watch?v=wVaDX5La378

L’énergie thermique reçue (ou cédée) par un système dépend, entre autres, de la nature de ce système. Nous avons
donc besoin d’un outil traduisant la capacité d’un système à capter ou céder l’énergie : c’est la capacité thermique
massique (vue en Première).

♥ À connaître 2 : Capacité thermique massique

La capacité thermique massique d’un corps, notée c , correspond à la quantité d’énergie qu’il faut apporter
pour élever d’un kelvin la température d’un kilogramme de ce corps. Elle s’exprime en J · kg−1 · K−1 .

♥ À connaître 3 : Variation d’énergie interne lors d’une variation de température

Lorsqu’il n’y a pas changement d’état, la quantité d’énergie thermique Q transférée à un corps de masse m
pour faire varier sa température d’une valeur Ti à Tf s’écrit :

Q = m × c × (Tf − Ti ) (1)
avec Q en J, m en kg, c en J · kg−1 · K−1 et Tf − Ti en K.
Sans autres apports extérieurs, l’énergie thermique Q transférée correspond à la variation d’énergie interne du
système.

II Flux thermique
Jusqu’ici, vous avez étudié les variations d’énergie interne sans vous intéresser au temps mis en jeu lors des transferts
thermiques. En effet, une même quantité d’énergie thermique peut être échangée avec le milieu extérieur en un temps
plus ou moins long ! Pour étudier cela, nous aurons besoin d’une nouvelle notion (pas si nouvelle, vous verrez) : le flux
thermique.

♥ À connaître 4 : Flux thermique

Le flux thermique (noté φ) correspond à la quantité d’énergie
qui traverse une paroi chaque seconde.

Q
φ= (2)
∆t
avec Q la quantité d’énergie échangée (en J) pendant une
durée ∆t (en s).

LIGHTBULB Remarque
Cela ne vous rappelle rien ?! Si on réalise l’analyse di- Paroi
mensionnelle, on constate que le flux est homogène à Figure 1 – Flux thermique
une puissance en Watt !

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♥ À connaître 5 : Sens du flux thermique (rappels de Première)

Le transfert thermique se réalise de manière spontanée et irréversible et le flux thermique est orienté du corps
le plus chaud vers le corps le plus froid.

LIGHTBULB Remarque
Dans le cas de l’habitat, on est souvent amené à estimer le flux thermique pour différentes superficies.
Intuitivement, on peut prévoir que plus la surface est importante, plus les pertes thermiques le seront.

On utilise alors la notion de flux thermique surfacique (noté ϕ) qui correspond à l’énergie thermique qui
traverse 1 m2 de la paroi en une seconde :
φ
ϕ= (3)
S
avec φ le flux thermique à travers toute la paroi (en W), S la surface de la paroi (en m2 ) et ϕ le flux
thermique surfacique (en W · m−2 ).

III Conductivité et résistance thermique

Tous les matériaux ne conduisent pas de manière identique l’énergie thermique. On distinguera deux cas extrêmes : les
bons conducteurs thermiques (tels que les métaux) et les isolants thermiques.

Pour caractériser de manière quantitative les propriétés thermiques de ces métaux, on utilise la conductivité thermique :

♥ À connaître 6 : Conductivité thermique

La conductivité thermique (notée λ) représente la capacité d’un matériau à conduire l’énergie thermique. Elle
s’exprime en W · m−1 · K−1 .

Check Exemple

Polystyrène Laine de
Matériaux Air Bois Brique Béton Verre Acier Cuivre
expansé verre
λ 0.0262 0.036 0.040 0.16 0.84 0.92 1.2 46 386

On peut cependant être amené à se demander si une paroi de 10 cm conduit mieux ou moins bien l’énergie thermique
qu’une paroi de 1 cm.
Exclamation-Triangle Vu qu’il s’agit du même matériau, la conductivité thermique du matériau ne change pas !!!
En effet, la conductivité thermique est une propriété propre au matériau et ne dépend pas de son épaisseur.

On utilise alors une nouvelle grandeur tenant compte de l’épaisseur et la surface du matériau :

♥ À connaître 7 : Résistance thermique

En régime permanent ou stationnaire a , la résistance thermique d’un matériau (noté Rth ) s’écrit comme :
e
Rth = (4)
λ×S
avec Rth en K · W−1 , e l’épaisseur de la paroi (en m), S la surface de la paroi (en m2 ) et λ la conductivité
thermique (en W · m−1 · K−1 ).
a. Pour les régimes stationnaire et permanent, les températures ne dépendent pas du temps.

Par analyse dimensionnelle, on constate que la résistance thermique correspond au rapport d’un écart de température
(en K) et d’un flux thermique (en W). On détermine alors une seconde expression de la résistance thermique :

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PENCIL-RULER À savoir exploiter 1 : Relation entre résistance thermique et flux thermique

Tchaud − Tfroid
Rth = (5)
φ
avec Rth la résistance thermique (en K · W−1 ), Tchaud la température de la source chaude (en K), Tfroid la
température de la source froide (en K) et Φ le flux thermique (en W).

On peut remarquer ici que la résistance thermique est inversement proportionnelle au flux thermique. On retiendra alors
que la résistance thermique traduit la capacité d’une paroi à s’opposer au transfert thermique.

LIGHTBULB Remarque
On peut ici faire une analogie avec les lois de l’électricité :

Électrique Thermique
Potentiel électrique V Température T
Courant I Flux thermique φ
Loi d’Ohm : Loi de Fourier intégrale :
U = V2 − V1 = RI ∆T = T2 − T1 = Rth φ

En poursuivant cette analogie, on peut donc prévoir la résistance thermique de parois multicouches. En effet, dans
l’habitat, on est souvent amenés à superposer plusieurs couches d’isolants.

♥ À connaître 8 : Résistance thermique d’une paroi multicouche en série

Pour une paroi multicouche, les résistances thermiques s’ajoutent :

(6)
X
Rth, tot = Rth, i
i

avec i les différentes couches de la paroi.

Figure 3 – Situation analogue en électricité

Parois
Figure 2 – Superposition de parois en série

On pourra aussi rencontrer des cas de résistances en parallèles (par exemple, une fenêtre au milieu d’un mur).

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♥ À connaître 9 : Résistance thermique d’une paroi multicouche en parallèle

Pour une paroi multicouche en parallèle, la résistances totale se calcule comme :
1 1
(7)
X
=
Rth, tot Rth, i
i

avec i les différentes couches en parallèle de la paroi.

Figure 4 – Superposition de parois en parallèle Figure 5 – Situation analogue en électricité

LIGHTBULB Remarque

CUBE Simulation : Isolation thermique d’une paroi

Association de resistances thermiques en série et en parallèle.
https://ensciences.fr/animations/isolation_thermqiue/

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