Vous êtes sur la page 1sur 15

Cours Construction 2ème Année Enseignant : LAKHAL Ridha

Département d’Architecture -Annaba-

Amélioration du confort des bâtiments

Première partie :

Confort thermique et hygrothermique


I. LES ENJEUX
Ils s’expriment principalement à travers :
1. Le confort des occupants en toute saison
2. L’hygiène et la santé des occupants
3. La pérennité du bâtiment et des équipements
4. L’économie liée aux consommations énergétiques
5. La préservation de l’environnement

II. GLOSSAIRE :
 Coefficient de transmission surfacique U (W/m².K) : Flux thermique en régime
stationnaire par unité de surface, pour une différence de température d’un kelvin entre les
milieux situés de part et d’autre d’un système.
 Coefficient de transmission linéique y (W/m.K) : flux thermique en régime stationnaire
par unité de longueur, pour une différence de température d’un kelvin entre les milieux
situés de part et d’autre d’un système.
 Conductivité thermique λ (W/m.K) : flux thermique traversant un mètre d’épaisseur de
matériau pour une différence de température d’un kelvin entre les deux faces du matériau.
 Espace chauffé : local ou volume fermé chauffé à une température supérieure à 12°C en
période d’occupation.
 Flux thermique f (W) : quantité de chaleur transmise à (ou fournie par) un système par
unité de temps.
 Humidité ou hygrométrie : eau ou vapeur d’eau contenues dans l’air ou dans les
matériaux, exprimés à travers :
 L’humidité absolue, poids de vapeur d’eau (en g) par m3 d’air
 L’humidité spécifique : poids de vapeur d’eau (en g) par kg d’air humide
 L’humidité relative (HR) ou degré hygrométrique : proportion d’eau contenue dans l’air
en % par rapport à un air saturé (HR=100%).
 Point de rosée : température à laquelle, pour une pression donnée, l’humidité contenue
sous forme de vapeur devient saturante, c’est-à-dire commence à se condenser en
gouttelettes d’eau.
 Pont thermique : zone ponctuelle ou linéaire qui, dans l’enveloppe d’un bâtiment,
présente une moindre résistance thermique, par exemple les abouts de planchers et de murs,
les jonctions de parois, les huisseries notamment métalliques.
 Résistance thermique R (m².K/W) : inverse du flux thermique à travers un mètre carré
d’un système pour une différence de température d’un kelvin entre les deux faces de ce
système : 𝑅 = 1/𝑈.

Page 1 sur 15
Cours Construction 2ème Année Enseignant : LAKHAL Ridha
Département d’Architecture -Annaba-

 Résistance superficielle Rs (m².K/W) : inverse du flux thermique passant par mètre carré
de l’ambiance à une paroi, pour une différence de température d’un kelvin entre celles-ci.
Température :
 La température absolue est mesurée en kelvin (K) ; le 0 se situant au point de fusion de
l’hydrogène.
 La température centigrade se mesure en degrés Celsius (°C), et correspond à : 0°C = 273,15
K soit : T(K) = T(°C) + 273,15 (un écart de température peut donc être donné
indifféremment en K ou en °C)
 La température radiante moyenne (ou rayonnante) d’un local est la moyenne pondérée des
températures des parois :

𝑇𝑟𝑎𝑑𝑖𝑎𝑛𝑡𝑒 = ∑𝐴𝑖 . 𝑇 / ∑𝐴𝑖


(Où Ai sont les surfaces des parois)
 La température résultante ou opérative est la moyenne entre la température radiante
moyenne (ou Tparois) et la température de l’air :

𝑇 𝑟é𝑠𝑢𝑙𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 = (𝑇𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖𝑠 + 𝑇𝑎𝑖𝑟 ) / 2

III. LES PHENOMENES PHYSIQUES EN JEU


Les échanges de chaleur entre le bâtiment et son environnement (comme pour le corps
humain avec l’environnement) s’effectuent suivant trois modes :
 Le rayonnement : transfert d’un corps à un autre par ondes électromagnétiques, donc
sans contact direct.
 La conduction : la chaleur se propage à l’intérieur de la matière (un même corps solide
ou un même fluide liquide ou gazeux) de particule à particule.
 La convection : transfert entre l’air et la matière solide résultant du déplacement des
particules (de l’air) au niveau de l’interface.

Pour un matériau homogène, on évalue sa résistance thermique R en considérant la


conductivité du matériau λ et son épaisseur exprimée en mètre :

𝑹 = 𝒆/𝝀 (𝑚². 𝐾/𝑊)


R exprime la résistance du matériau au passage de la chaleur.

Page 2 sur 15
Cours Construction 2ème Année Enseignant : LAKHAL Ridha
Département d’Architecture -Annaba-

Quelques valeurs de λ : conductivité


Matériau thermique
(W/m.K)
Béton de granulats plein ~ 1,75
Béton cellulaire ~ 0,16 à 0,33
Brique terre-cuite ~ 1,15
Pierre lourde ~3
Bois ~ 0,12 à 0,23
Acier ~ 52

Exemple : pour e =0,3 m et λ = 1,15 W/m.K


R= e/ λ = 0,3/1,15=0,26 m². K/W
Pour un mur composé de plusieurs matériaux, la
résistance thermique globale est la somme des résistances des
différentes épaisseurs à laquelle s’ajoute les résistances
d’échanges superficielles internes et externes 1/ℎ𝑖 et 1/ℎ𝑒
(Les coefficients ℎ𝑖 et ℎ𝑒 étant dus à la convection
respectivement interne et externe, de la paroi).
𝑅 = 1/ℎ𝑖 + 1/ℎ𝑒 + ∑𝑒/𝜆
Les déperditions d’une paroi sont caractérisées par le
coefficient de transmission surfacique U (anciennement K) qui
est l’inverse de la résistance thermique

𝑼 = 𝟏/𝑹 (𝑊/𝑚². 𝐾)
Ordres de grandeur de U :
Murs et planchers : U ~ 0,3 à 0,5 W/m².K
Baies : U ~ 3 W/m².K

 Afin d’accroître la résistance thermique d’une paroi, on utilise des isolants thermiques dont
le principe est d’emprisonner l’air dans des alvéoles les plus petites possibles pour réduire
les mouvements de convection et les transferts par conduction.
 Un isolant thermique de qualité est donc un matériau de très faible densité comportant un
grand nombre de cellules les plus petites possibles.
 Si l’eau vient à remplacer l’air dans les pores d’un matériau, par condensation ou par
remontée capillaire par exemple, elle réduit considérablement sa résistance thermique.

Trois solutions existent pour éviter les condensations :


 Augmenter la température des parois (en isolant),
 Évacuer l’humidité de l’air intérieur par apport d’air neuf,
 Augmenter la température de l’air intérieur (en chauffant).
Remarques :
- L’air froid peut contenir beaucoup moins d’humidité qu’un air chaud avant d’être saturé.
- La formation de condensation s’accompagne d’un léger dégagement de chaleur.

Page 3 sur 15
Cours Construction 2ème Année Enseignant : LAKHAL Ridha
Département d’Architecture -Annaba-

L’inertie thermique :
L’inertie thermique est la capacité d’un matériau à stocker l’énergie, traduite par sa
capacité thermique.
- Plus l’inertie est élevée et plus le matériau restitue des quantités importantes de chaleur
(ou de fraîcheur), (le matériau mettant plus de temps à s’échauffer ou à se refroidir).
- En général, plus un matériau est lourd et plus il a d’inertie.
- L’inertie thermique est utilisée en construction pour atténuer les variations de
température extérieure,
- L’inertie thermique permet de limiter un refroidissement ou une surchauffe trop
importante à l’intérieur.
Pour bien utiliser l’inertie d’un bâtiment, il faut considérer la vitesse de réponse des
matériaux pour transmettre une variation de température, traduite par la diffusivité thermique.
En effet, l’inertie permet de tempérer les amplitudes journalières de températures intérieures
face aux variations de températures extérieures, ce qui est générateur de confort et d’économie
pour les locaux chauffés en permanence.

L’effusivité thermique
L’effusivité thermique caractérise la rapidité avec laquelle la température superficielle
d’un matériau s’élève. Plus elle est grande et plus le matériau absorbe rapidement les apports
de chaleur (internes ou solaires) sans que la température du local s’élève notablement.
Dans un climat tempéré à froid, les revêtements à effusivité faible sont plus appréciés
(bois par exemple). C’est l’inverse dans un climat chaud, où les revêtements à effusivité forte
sont préférés (grès, faïence, …).
Quelques ordres de grandeur : diffusivité effusivité
Matériau thermique x10-3 thermique
(m²/h) W.h0.5 /m².K
Béton plein ~3 ~ 30
Béton cellulaire ~ 1,6 ~4à8
Pierre ~5à6 ~ 35 à 40
Bois ~ 0,5 ~ 6 à 10
Acier ~ 50 ~ 233

IV. LES PHENOMENES PHYSIOLOGIQUES


Pour entretenir la vie, un corps humain transforme de l’énergie. Alors que la température
du corps est maintenue constante à 37±0,8°C, celle de la peau est de l’ordre de 32 à 33°C
La régulation physique de la température du corps s’effectue suivant différents modes :
Principalement par convection, rayonnement, et évaporation, et dans une moindre mesure
par conduction, respiration et sécrétion.

Page 4 sur 15
Cours Construction 2ème Année Enseignant : LAKHAL Ridha
Département d’Architecture -Annaba-

La perte de chaleur est de l’ordre de 120 W dans des conditions de température de 18-30°C,
pour un individu au repos, en air calme, et peut aller jusqu’à 500 W dans des conditions
d’activité physique soutenue.

Il est toutefois possible de caractériser des zones moyennes de confort (définies de manière
statistique), sachant que les paramètres d’ambiance les plus déterminants sont :
- La température de l’air
- La température des parois
- L’humidité,
- Les mouvements de l’air ambiant
Remarques :
- On parle aussi de température résultante, représentative à la fois de la température de l’air
et de la température radiante (c’est-à-dire la température des parois)
- Les « gradients » de température sont en fait les variations de température observées suivant
la hauteur (gradient vertical), la largeur ou la longueur d’un local (gradient horizontal).

Le renouvellement d’air :
Le renouvellement d’air est fondamental pour l’hygiène, la santé et la sécurité des
occupants ainsi que pour la pérennité du bâti.
Il permet d’apporter l’oxygène nécessaire à la respiration et d’évacuer la vapeur d’eau,
source de condensation et de pathologies sur le bâti, ainsi que les polluants et les odeurs
produites par l’activité humaine, par les équipements ou par les produits de construction.
Les exigences de confort hygrothermique :
Pour des individus «au repos », sont les suivantes :
 En confort d’hiver : 𝑇°𝑎𝑖𝑟 ~ 20° pour une humidité de 40 à 60 %
 En confort d’été : 𝑇°𝑎𝑖𝑟 ~ 25° si 𝑇𝑒𝑥𝑡 < 30°,
𝑇°𝑎𝑖𝑟 = (𝑇𝑒𝑥𝑡 – 5°) si 𝑇𝑒𝑥𝑡 > 30°
L’écart entre la température de surface des parois et la température ambiante ne doit pas
excéder :
- 8° pour les parois vitrées
- 5° pour les parois opaques (pour une base de T°extérieur de 0°C)
Dans le cas de parois chauffantes rayonnantes, leurs températures de surface ne doivent pas
excéder :
- 27° pour les plafonds et les parois verticales
- 24° pour les planchers
La vitesse de l’air en tout point ne doit pas dépasser 0,3 à 0,5 m/s (selon sensibilité des
occupants).

Page 5 sur 15
Cours Construction 2ème Année Enseignant : LAKHAL Ridha
Département d’Architecture -Annaba-

V. NOTIONS ÉLÉMENTAIRES APPLIQUÉES AU BÂTIMENT


Les éléments à considérer pour agir sur les paramètres du confort hygrothermique sont
principalement :
1. Les conditions climatiques, à travers :
- L’ensoleillement (diagramme solaire, durées moyennes d’ensoleillement, …),
- La température de l’air (et ses variations quotidiennes et mensuelles),
- L’hygrométrie (et sa variation mensuelle),
- L’orientation et la fréquence du vent dominant,
2. Les degrés-jours (somme des écarts positifs entre une T° conventionnelle, égale à 18°
en général, et la T° extérieure moyenne journalière).
3. Les dispositions constructives, à travers l’orientation, les masques, les matériaux, les
isolants, la volumétrie.
4. Les équipements techniques : systèmes de production et de distribution de chaleur et
de froid, la régulation, le système de ventilation.
5. Les apports internes, chaleur produite par les occupants et par les équipements divers.
Remarques :
- Les équipements présents dans certains bureaux peuvent apporter jusqu’à 40% des
besoins thermiques d’hiver, et induisent des besoins de rafraîchissement en été.
- Ordre de grandeur de chaleur produite par un ordinateur : 200 W.

L’ensemble de ces paramètres est à analyser en fonction des caractéristiques de l’occupation


(effectifs, taux d’occupation, répartition par locaux, …) pour apprécier l’adéquation entre
besoins et conception.
La définition des exigences de confort hygrothermique et la recherche de dispositions
techniques adaptées ne doivent respecter la dimension de développement durable, en veillant à
 Réduire au maximum le recours à des systèmes actifs (c’est-à-dire nécessitant un apport
d’énergie),
 Choisir des équipements économes,
 Optimiser les puissances installées,
 Privilégier les ressources locales, dont les énergies renouvelables,
 Considérer dans une analyse multicritère l’impact global écologique pour le choix des
produits et systèmes.
Parallèlement, pour assurer une qualité d’air satisfaisante aux occupants, les locaux doivent
être ventilés suivant le principe du « balayage » ;
Le principe du « balayage »
Consiste à introduire de l’air neuf (air provenant de l’extérieur) dans les locaux les moins
pollués et à faire circuler ce flux d’air jusqu’aux locaux les plus pollués, où l’air vicié est extrait
et évacué vers l’extérieur.

Page 6 sur 15
Cours Construction 2ème Année Enseignant : LAKHAL Ridha
Département d’Architecture -Annaba-

On parle de :
 Locaux à pollution non spécifique, où la pollution n’est liée qu’à la présence humaine,
 Locaux à pollution spécifique (cuisines, salles d’eau, sanitaires, locaux techniques).
La maîtrise du renouvellement d’air nécessite un dimensionnement et une localisation
adaptés des entrées d’air, des orifices de sorties d’air, et le cas échéant des systèmes mécaniques
assurant la circulation d’air, ainsi que des performances minimales en étanchéité à l’air de
l’enveloppe globale du bâtiment.

La conception et le dimensionnement de la ventilation d’un bâtiment repose


principalement sur les caractéristiques de l’occupation (nombre, durées d’occupation, activités
et polluants), tout en étudiant les éventuelles sources de pollution de l’environnement extérieur.
L’enjeu de conception consiste, tout en répondant aux besoins, à :
1. Limiter la gêne des occupants et/ou des activités due aux courants d’air,
2. Limiter les déperditions thermiques liées à l’apport d’air froid,
3. Limiter les transmissions ou émissions de bruit par les conduits, les orifices et les
appareils mécaniques associés à la ventilation (Confort acoustique).

VI. POINTS DE VIGILANCE


1- Les apports de chaleur, notamment solaires, doivent être considérés avec attention pour
limiter les problèmes de surchauffe, en été surtout, liés aux parois vitrées. Il faut retenir
qu’il est plus difficile de se protéger du soleil bas du matin et du soir (est et ouest) que
du soleil haut de midi (sud) en été, et que les surchauffes sont plus fortes à l’ouest après
une journée d’utilisation des locaux qu’à l’est, bénéficiant de la fraîcheur de la nuit. En
outre, il faut savoir que les protections solaires extérieures sont en général plus efficaces
que les autres.

Page 7 sur 15
Cours Construction 2ème Année Enseignant : LAKHAL Ridha
Département d’Architecture -Annaba-

Remarque :
- Les orientations des vitrages à l’est et à l’ouest sont acceptables à condition de prendre
des précautions (occultations efficaces, vitrages faiblement émissifs, …),
- Les orientations sud, sud-est et sud-ouest sont favorables aux apports, donc à
rechercher tout en limitant le rayonnement d’été par les dispositifs adaptés (casquette
architecturale, …),
- Les surfaces vitrées inclinées ou horizontales sont une source importante de surchauffe
en été.

2- Un zonage thermique rigoureux, défini par rapport aux besoins, à l’orientation des
locaux et aux apports internes favorise une bonne pratique de l’intermittence.
Or, l’intermittence (c’est-à-dire le fonctionnement discontinu des équipements) est la
principale source d’économie d’énergie pour la plupart des bâtiments tertiaires.
3- Ne pas négliger les effets de « parois froides » liés à la présence de parois vitrées
(froides en hiver), pour lesquelles le transfert de chaleur par rayonnement peut être une
source d’inconfort important pour les occupants et de déperditions thermiques.
4- Le choix des émetteurs de chaleur doit être cohérent avec les autres choix constructifs
et les caractéristiques d’utilisation des locaux ; pour un local de grande hauteur, avec
une occupation intermittente, les modes de diffusion par rayonnement à faible inertie
sont à privilégier (limitation des effets de convection amenant l’air chaud vers le haut)
5- Dans un bâtiment, les déperditions thermiques par convection peuvent être
importantes au niveau des plafonds et rampants (flux de chaleur ascendant), c’est
pourquoi il faut porter une attention particulière à la volumétrie, à l’étanchéité à l’air de
l’enveloppe, et au gradient de température vertical.
6- Si la nécessité de renouveler l’air est essentielle, il faut chercher à maîtriser les
déperditions énergétiques dues à la ventilation, en :
- Contrôlant les flux d’air et les débits (et donc les infiltrations parasites),
- Recherchant des solutions techniques économes en énergie (récupération sur air
extrait, limitation des puissances des ventilateurs, …).
7- Les dispositifs de soufflage d’air (chauffage, rafraîchissement, ventilation) doivent être
conçus et placés de façon à ne générer ni des vitesses d’air excessives dans les zones
d’occupation ni de niveau sonore gênant pour les occupants.
8- La conception du système de ventilation doit prendre en compte les besoins des
différents locaux dans un bâtiment, et doit éviter de générer trop de déperditions
thermiques en sur-dimensionnant le renouvellement d’air, ou de donner lieu à la
formation de condensation sur les éléments du bâti par un sous-dimensionnement.
9- La conception et la mise en œuvre du système de ventilation doit limiter les défauts
d’étanchéité des réseaux (dans l’assemblage des conduits) et les pertes de charge dans
le linéaire de conduits (changements de direction importants, longueurs excessives, ...),
qui sont autant de causes de dysfonctionnement du renouvellement d’air

Page 8 sur 15
Cours Construction 2ème Année Enseignant : LAKHAL Ridha
Département d’Architecture -Annaba-

10- La conception de l’enveloppe du bâtiment doit limiter les points de faiblesse


thermiques qui tiennent principalement dans :
- Les ponts thermiques (problème de conduction de chaleur vers l’extérieur en un
point de rupture d’isolation thermique, comme les abouts de planchers par exemple),
- La perméabilité à l’air de l’enveloppe, au niveau des menuiseries, des liaisons entre
panneaux, des passages des conduits, etc
- L’hétérogénéité de performance thermique des parois,

Page 9 sur 15
Cours Construction 2ème Année Enseignant : LAKHAL Ridha
Département d’Architecture -Annaba-

Deuxième partie :

L’isolation thermique
L’isolation thermique permet à la fois de réduire les consommations d’énergie de
chauffage et / ou de climatisation et d’accroître le confort.

Les parois non isolées, comme les murs et les fenêtres, sont froides par « contact » avec
l’air extérieur et provoquent des sensations d’inconfort (de façon similaire, les parois non
isolées sont chaudes pendant la saison estivale).

Une maison bien isolée nécessite moins de travaux d’entretien. En effet, l’isolation, avec
une ventilation efficace, supprime les risques de condensation qui causent souvent de
nombreux désordres (peinture, huisserie…). De plus, elle offre un meilleur confort et une
meilleure qualité de vie.

Une bonne isolation supprime l’« effet paroi froide » en hiver, en réduisant les
déperditions à travers les parois, et permet souvent d’améliorer l’isolation acoustique.

Il existe des produits d’isolation


adaptés à chaque situation : pour les murs,
les planchers ou les plafonds, pour les
fenêtres, pour l’intérieur ou l’extérieur.
Des solutions techniques diversifiées
permettent de traiter chaque cas avec
efficacité. Pour choisir un produit isolant
ou d’isolation, il faut prendre en compte
sa résistance thermique R. Plus R est
important, plus le produit est isolant.

A. Isolation des murs :


1- L’isolation des murs par l’intérieur :
Elle est intéressante lorsque le ravalement
extérieur est en bon état
Avantage :
 L’absence de modification de l’aspect
extérieur de la maison ;
 Un coût relativement peu élevé, mais
entraînant une réduction de la surface des
pièces, des gênes possibles.

Page 10 sur 15
Cours Construction 2ème Année Enseignant : LAKHAL Ridha
Département d’Architecture -Annaba-

2- L’isolation des murs par l’extérieur :


L’isolation par l’extérieur est la meilleure
lorsque les enduits extérieurs sont
défectueux. Elle permet de faire deux
opérations en même temps : l’isolation et
le ravalement.

Avantage :
 Traiter un plus grand nombre de ponts
thermiques ;
 Ne pas modifier les surfaces habitables ;
 Protéger les murs des variations
climatiques.
Attention : le coût de cette technique est plus élevé que celui de l’isolation par l’intérieur

3- L’isolation des murs dans leur épaisseur


Cette solution permet d’isoler et de construire avec un seul produit
porteur et isolant. Elle est aussi intéressante dans le cas d’une
réhabilitation lourde : extension ou surélévation.
Avantage :
 Gagner du temps pour la mise en œuvre : structure porteuse et
isolation thermique en un seul produit ;
 Faciliter la mise en œuvre des menuiseries, plomberies …etc
 Réduire les ponts thermiques ;

B. L’isolation des combles et des toitures :


L’isolation des toitures est la plus rentable et
la première étape à réaliser car le potentiel
d’économies d’énergie est important. C’est
souvent la partie la plus facile à traiter. En effet,
l’air chaud, plus léger, s’élève naturellement et
vient en grande partie se loger sous les toits.

1- Les combles perdus :

Ce sont des locaux situés sous des toitures inclinées. Ils ne sont
pas chauffés et doivent être séparés du logement chauffé par une
barrière isolante. L’isolation de cette partie est d’autant plus
nécessaire que les déperditions de chaleur sont importantes.
 Isolation sur le plancher
 Isolation entre les solives

Page 11 sur 15
Cours Construction 2ème Année Enseignant : LAKHAL Ridha
Département d’Architecture -Annaba-

2- Les combles habitables / aménageables


Les combles habitables sont la partie d’une construction
située sous une toiture inclinée et dont l’utilisation nécessite le
chauffage puisqu’on y habite. Deux techniques d’isolation
existent :
 L’isolation sous rampants
 L’isolation sur toiture

3- Les toitures-terrasse :

L’étanchéité et l’isolation de la toiture sont soumises à une garantie décennale. Seul un


professionnel qualifié peut intervenir.
Ne jamais isoler une toiture-terrasse par l’intérieur !

C. L’isolation des planchers :


L’appréciation de la qualité thermique d’un
plancher se fonde sur des critères indissociables
:
 La constitution du plancher ;
 La nature des liaisons entre plancher et
parois verticales adjacentes ;
 La présence et la nature d’un éventuel
volume d’air sous le plancher.

1- Les planchers sur terre-plein :

On peut choisir plusieurs techniques :


 L’isolation doit être intégrée sur toute la sous-face du plancher ;
 La dalle peut être constituée d’entrevous isolants à languettes certifiés ;
 L’isolation peut être réalisée par un isolant sous dalle flottante (dans ce cas, pensez à
inclure le système de chauffage dans la dalle).

2- Les planchers sur vide-sanitaire ou locaux non chauffés:

Le vide sanitaire est généralement ventilé :


 Pour des raisons de sécurité ;
 Pour des raisons de durabilité des planchers (bois, ossature
bois ou métallique) ;
 Pour éviter les problèmes liés à l’humidité.

L’inconvénient de cette ventilation est qu’elle peut constituer


une source importante de déperditions et d’inconfort, voire de
condensations sur le sol.

Page 12 sur 15
Cours Construction 2ème Année Enseignant : LAKHAL Ridha
Département d’Architecture -Annaba-

D. L’isolation des parois vitrées :


La performance thermique d’une paroi vitrée dépend
de :
 La nature de la menuiserie,
 Des performances du vitrage
 De la qualité de la mise en œuvre de la fenêtre
 La nature des fermetures (volets, persiennes)

Les fenêtres modernes sont toutes munies de garnitures


d’étanchéité qui leur confèrent d’excellentes performances en
terme de perméabilité à l’air et d’étanchéité à l’eau. Des
solutions performantes existent en menuiseries bois, PVC, et
aluminium à rupture de pont thermique.

Techniques d’isolation d’une paroi vitrée :

a- Le survitrage :
Il consiste à poser sur la fenêtre existante une vitre rapportée à l’aide de profilés spécifiques.
Trois types de systèmes existent : ouvrants, démontables et fixes.

Avantage : c’est une solution peu onéreuse, mais d’une efficacité relative.
Inconvénient : le vitrage rapporté peut alourdir l’ouvrant et provoquer son
affaissement.

b- Le double vitrage de rénovation


Il consiste à remplacer sur la fenêtre existante le simple vitrage par un double vitrage dit de
« rénovation ». Il s’agit de doubles vitrages équipés en atelier de minces profilés permettant de
les fixer dans les feuillures existantes.
Comme pour la technique précédente, le vitrage de rénovation peut alourdir l’ouvrant et
provoquer son affaissement.

c- Changement de fenêtre avec conservation du dormant existant


Rapide et sans dommage pour l’environnement immédiat de la baie (enduit, papier peint,
baguette de finition, etc).
Il est réalisé en mettant en œuvre par recouvrement sur ce dormant une nouvelle fenêtre
complète (dormant + ouvrant).

d- Remplacement total de l’ancienne fenêtre


Opération plus lourde que la précédente, elle nécessite souvent des travaux de maçonnerie
plus importants qui ne pourront préserver la décoration autour des baies.

Page 13 sur 15
Cours Construction 2ème Année Enseignant : LAKHAL Ridha
Département d’Architecture -Annaba-

Les produits d’isolation et leurs usages

Page 14 sur 15
Cours Construction 2ème Année Enseignant : LAKHAL Ridha
Département d’Architecture -Annaba-

Isolation en façade
Isolants
Technique Revêtements possibles Schéma
employés

Traditionnels : tuiles, ardoise naturelle


ou artificielle, carreaux de céramique,
bois en clins ou bardeaux, zinc,
Laines
aluminium laqué…
minérales non
Non traditionnels : plaques à base de
hydrophiles
mortier de polyester ou de ciment armé de
surtout.
fibres de verre, stratifiés mélaminés à base
Polystyrène
de cellulose... Posés sur une ossature
expansé. Liège.
verticale et/ou horizontale en bois ou
métal en laissant une lame d’air ventilée
entre l’isolant et le parement.
Bardage

Pierres attachés posées directement


sur des attaches fixées au mur en
ménageant une lame d’air d’au moins
2 cm entre l’isolant et les pierres.
Laines
Les pierres peuvent être portées
minérales non
(revêtement lourd) et les joints entre elles
hydrophiles.
doivent rester ouverts.
Elles peuvent être autoporteuses :
elles ont alors au moins 7 cm d’épaisseur
et sont jointoyées.

Polystyrène Enduit à base de liants organiques


expansé (résines) qui forme une pellicule d’une
ignifugé, laine épaisseur de 3 à 5 mm. Il est posé en deux
Enduit mince de roche. Ces couches recouvertes d’une couche de
isolants sont finition. Dans la première couche, on
collés ou fixés introduit une armature, généralement un
mécaniquement. treillis de fibre de verre.

Enduit à base de sable, de ciment ou de


Polystyrène
chaux comprenant un peu de résines, qui
expansé
forme une pellicule d’une épaisseur de 15
ignifugé, laine
Enduit à 20 mm.
de roche.
hydraulique Il est posé en deux couches recouvertes
Ces isolants sont
d’une couche de finition. Un treillis
collés ou fixés
d’armature (en fibre de verre, en métal)
mécaniquement.
est enrobé dans la première couche.

Matières plastiques, enduits, pierres


collées, … Les vêtures sont posées sur des
Polystyrène ossatures fixées au mur.
expansé surtout. L’isolant des vêtages est collé ou fixé
Laines mécaniquement sur le mur et le
Vêture Vêtage minérales. revêtement est ensuite fixé au mur à
Polystyrène travers l’isolant, sans ossature
extrudé. intermédiaire, en général, par des vis
Polyuréthanne. chevillées ou des clous – chevilles et en
ne ménageant pas forcément une lame
d’air.

Page 15 sur 15

Vous aimerez peut-être aussi