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Thermique du bâtiment

Presentation · December 2021


DOI: 10.13140/RG.2.2.28581.01768

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Brahim Belgaid
University of Batna 1
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Thermique du bâtiment

Brahim BELGAID
Institut d’architecture et d'urbanisme
Université Batna 1

Décembre 2021
SOMMAIRE

Introduction…………….....…………………….....……….....................…...................……3
Chapitre I : Phénomènes de transfert de chaleur dans le bâtiment..................4
Chapitre II : Aspects climatiques et thermiques.............................…........…….21
Chapitre III : Bilan thermique d'un bâtiment...................……….….…………….….26
Chapitre IV : Installations de chauffage et de climatisation...........................32

B. BELGAID, Institut d'architecture et d'urbanisme, Université Batna 1 Page 2


Thermique du bâtiment et installations de chauffage et de
climatisation
Introduction
La thermique du bâtiment est l’ensemble des sciences et techniques
visant à étudier les besoins énergétiques des bâtiments. Elle décrit les échanges
thermiques qui existent entre un bâtiment et son environnement.1

Elle s'intéresse à plusieurs sujets relatifs à la consommation énergétique


du bâtiment, parmi lesquels:
• le confort thermique des occupants,
• l'isolation thermique des bâtiments,
• le bilan thermique des bâtiments,
• les installations de chauffage et de climatisation,...

Etudier la thermique du bâtiment revient donc à optimiser le confort


dans un bâtiment.
En Algérie, parmi les principaux consommateurs d'énergie (transport,
bâtiment et industrie), le bâtiment (avec notamment le secteur résidentiel) est
le premier consommateur d'énergie; il absorbe près de 46,7% de la
consommation totale d'énergie finale. 2

Consommation énergétique par secteur d’activité en Algérie pour l’année 2019

Cette consommation d’énergie est non seulement couteuse


financièrement, mais elle contribue également au réchauffement climatique
par les émissions de 𝐶𝐶𝑂𝑂2 .

1
Jedidi M. et Benjeddou O., 'La thermique du bâtiment', Dunod, Paris 2016.
2
Ministère de l’Energie, 'Bilan Energétique National 2019', édition 2020.

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Chapitre I : Phénomènes de transfert de chaleur dans le bâtiment

1 - MODES D’ECHANGE DE CHALEUR

Les échanges de chaleur dans la nature se font suivant trois modes : la


conduction, la convection et le rayonnement.

a) Conduction
La chaleur se déplace toujours des parties à haute température vers les
parties à basse température.

Figure 1: Transmission de la chaleur par conduction.

Dans les matériaux, la chaleur se propage suivant trois critères:


• suivant la différence de température des deux cotés du matériau.
• suivant la conductivité thermique 𝜆𝜆 du matériau.
• suivant l’épaisseur e du matériau.

La conductivité thermique 𝜆𝜆 d’un matériau désigne sa capacité à


transmettre la chaleur, ou au contraire à l’isoler. C'est une caractéristique
propre à chaque matériau.
Plus la valeur de 𝜆𝜆 est grande, et plus le matériau sera dit conducteur.
Plus sa valeur est petite, et plus le matériau sera isolant.

La conductivité thermique 𝜆𝜆 d’un matériau varie en fonction de :


• sa température : plus un matériau est chaud plus il est conducteur,
• sa teneur en eau (humidité) : plus un matériau est humide plus il est
conducteur.

La conductivité thermique 𝜆𝜆 est exprimée en [𝑊𝑊/𝑚𝑚. 𝐾𝐾] pour le système


international.
Elle est parfois donnée en [𝑘𝑘𝑘𝑘𝑘𝑘𝑘𝑘/𝑚𝑚. ℎ. °𝐶𝐶], sachant que :

𝟏𝟏 𝒌𝒌𝒌𝒌𝒌𝒌𝒌𝒌/𝒎𝒎. 𝒉𝒉. °𝑪𝑪 = 𝟏𝟏, 𝟏𝟏𝟏𝟏 𝑾𝑾/𝒎𝒎. °𝑪𝑪 et 𝟏𝟏𝑾𝑾/𝒎𝒎. °𝑪𝑪 = 𝟎𝟎, 𝟖𝟖𝟖𝟖 𝒌𝒌𝒌𝒌𝒌𝒌𝒌𝒌/𝒎𝒎. 𝒉𝒉. °𝑪𝑪
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Le tableau (1) permet de voir les valeurs de conductivité thermique 𝜆𝜆
pour certains matériaux.

Matériau 𝝀𝝀 en [𝑾𝑾/𝒎𝒎. °𝑪𝑪]


Cuivre 380
Acier 52
Béton 1,5
Verre 1,15
Polystyrène expansé 0,035
Laine de verre 0,039
Air sec immobile 0,024

Tableau 1: Conductivité thermique 𝜆𝜆 pour certains matériaux.

Les métaux sont d’excellents conducteurs de la chaleur. Le coefficient 𝜆𝜆


des métaux est supérieur à 𝜆𝜆 des isolants thermiques (comme la laine de verre,
le polystyrène expansé, le liège...).

Le meilleur des isolants est le vide, car en absence de matière, il n’existe


pas de chocs entre les particules qui composent la matière et donc pas de
transfert de chaleur par conduction (à noter qu’il existe un échange de chaleur
par rayonnement).
Mais comme le vide est difficile à réaliser, l’air calme est l’un des
meilleurs isolants.

Loi de Fourier

Le transfert de chaleur par conduction unidimensionnelle (dans ce cas


suivant l’axe Ox) en régime permanent à travers une surface plane est donné
par la loi de Fourier:
𝑑𝑑𝑑𝑑
𝑑𝑑𝑑𝑑 = −𝜆𝜆𝜆𝜆𝜆𝜆𝜆𝜆𝜆𝜆 𝑇𝑇 = −𝜆𝜆
𝑑𝑑𝑑𝑑

Où :
dQ = densité de flux en [ W / m 2 ].
𝜆𝜆 = conductivité thermique du matériau en [W / m.K ] .
dT = gradient de température dans la direction x.
dx
T1 et T2 sont les températures superficielles de la couche de mur d’épaisseur e .

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Intérieur Extérieur

b) Convection
La convection est un mode de transfert de chaleur qui se produit
uniquement au sein des milieux fluides (gaz ou liquides).
Le fluide est en contact avec une surface de paroi de température
différente qui va, au voisinage de la paroi, céder sa chaleur au fluide.

Figure 2: Echange de chaleur par convection.

Il existe 2 types de convection :


• La convection naturelle ou libre : le mouvement de l’air est réalisé
uniquement par la différence de densité entre l’air chaud léger qui
a tendance à monter et l’air froid lourd qui descend vers le bas.
• La convection forcée : l’air est mis en mouvement par un moyen
mécanique (ventilateur), et échange de la chaleur avec la paroi qui
l'entoure. Le transfert dans ce cas est plus rapide que dans le cas
de la convection naturelle.

Le flux de chaleur 𝛷𝛷 en [𝑊𝑊] , échangé par convection entre une surface et


l'air ambiant est donné par la loi de Newton:

𝛷𝛷 = ℎ. 𝑆𝑆. ( 𝑇𝑇𝑝𝑝 − 𝑇𝑇𝑖𝑖 )

ℎ : coefficient d'échange de chaleur par convection en [𝑊𝑊/𝑚𝑚2 . °𝐶𝐶],


𝑆𝑆: surface d'échange en [𝑚𝑚2 ],
𝑇𝑇𝑝𝑝 : température superficielle de la surface en [°𝐶𝐶],
𝑇𝑇𝑖𝑖 : température de l'air ambiant en [°𝐶𝐶].

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Le coefficient ℎ dépend de la nature et de la vitesse du fluide, de la
nature de la paroi en contact .... Son expression est donnée par des relations
empiriques ( corrélations ) déduites de mesures expérimentales.
A titre d'exemple, le tableau (2) donne l'ordre de grandeur du coefficient
ℎ d'échange de chaleur par convection:

Type de convection Coefficient 𝒉𝒉


dans l'air 5 - 25
Convection naturelle
dans l'eau 100 - 900
dans l'air 10 - 500
Convection forcée
dans l'eau 100 - 15000
Tableau 2: Valeurs-types du coefficient ℎ en [𝑊𝑊/𝑚𝑚2 . °𝐶𝐶]. 1

c) Rayonnement
Le transfert de chaleur par rayonnement entre deux milieux matériels se
fait par l’intermédiaire d’ondes électromagnétiques.
Les transferts thermiques par rayonnement diffèrent des autres
transferts par le fait qu'ils ne nécessitent pas de support matériel pour se
propager, contrairement à la conduction (milieu solide) ou à la convection
(milieu liquide ou gazeux).
C’est un échange d’énergie qui s’effectue même dans le vide (le vide et la
plupart des gaz simples tels que 𝑂𝑂2 , 𝑁𝑁2 , 𝐻𝐻2 constituent des milieux
transparents au rayonnement).

Figure 3: Echange de chaleur par rayonnement.

Un exemple de rayonnement est donné par les rayons du soleil qui


parviennent à la surface de la terre après avoir traversé l’espace.
A noter que tout corps dont la température est supérieure au zéro
absolu (−273°𝐶𝐶), contient et émet en permanence de l'énergie sous forme de
rayonnement.
1
LAGREE P.,'Transferts thermiques dans les fluides', ENSTA, Paris 2018.

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La loi de Stefan-Boltzmann permet de calculer l’énergie en [𝑊𝑊/𝑚𝑚2 ],
émise par un corps noir (c'est un corps idéal qui absorbe tout le rayonnement
qu'il reçoit) en fonction de sa température absolue:

𝜑𝜑 = 𝜎𝜎. 𝑇𝑇 4

𝜎𝜎 : constante de Stefan–Boltzmann (𝜎𝜎 = 5,67. 10−8 𝑊𝑊/𝑚𝑚2 . 𝐾𝐾 4 ),


𝑇𝑇 : température du corps en [𝐾𝐾 ].

En réalité, pour une surface réelle, l’énergie émise sera plus faible:

𝜑𝜑 = 𝜀𝜀. 𝜎𝜎. 𝑇𝑇 4

𝜀𝜀 : émissivité de la surface (𝜀𝜀 < 1).

L'émissivité 𝜀𝜀 d'une surface dépend du matériau, de la nature de la


surface (lisse ou rugueuse), de la température du matériau... Généralement,
une surface rugueuse est plus émettrice qu'une surface lisse.

A titre d'exemple, le tableau (3) donne les valeurs d'émissivité pour


certains matériaux de construction courants.

Matériau Emissivité 𝜺𝜺
pierre 0,93
béton 0,92
brique rouge 0,90
plâtre 0,90
Bois naturel 0,90 ÷ 0,95

Tableau 3: Emissivité 𝜀𝜀 pour certains matériaux de construction.

2 - FLUX DE CHALEUR A TRAVERS UN MUR PLAN.


Le flux de chaleur est la quantité de chaleur échangée à travers le mur
par unité de temps. Il s'exprime en Watt [𝑾𝑾].
On considère le cas d'un régime permanent: la température en tout
point du mur est indépendante du temps.
On suppose aussi une conservation (ou une continuité) du flux dans les
calculs (c'est-à-dire que le flux de chaleur reste constant à travers tout le mur
de l'intérieur vers l'extérieur).

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On exprime le flux de chaleur à travers une paroi d’épaisseur e et de
conductivité λ, s’écoulant de l’intérieur vers l’extérieur, par les relations
suivantes :
- par convection interne : Q = hi .S .(t i − t pi ). . (eq. 1)

convection
interne ( hi )

λ
- par conduction à travers le matériau : Q = .S .(t pi − t pe ) . (eq. 2)
e

- par convection externe : Q = he .S .(t pe − te ). . (eq. 3)

convection
externe ( he )

Où :
U

t pi = température superficielle interne.


t pe = température superficielle externe.
hi = coefficient d’échange superficiel par convection interne.
he = coefficient d’échange superficiel par convection externe.

En faisant ressortir les différences de température des équations (1), (2)


et (3) on aura :

(t i
− t pi ) =
Q
.
hi .S .
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(t pi
− t pe ) =
Q
λ.S
.
e

(t pe
− te ) =
Q
.
he .S

En faisant la somme membres à membres des expressions à gauche et à


droite, on obtiendra :

 1
(ti − te ) = Q . 1 +
e
+
S  hi λ he 
On obtient ainsi l'expression du flux de chaleur 𝑄𝑄 :

.S .(ti − t e )
1
Q=
1 e
1
+ +
hi λ he
En posant :
1 1 e 1
= + +
K hi λ he

Ou encore :
1
K= .
1 1 e
+ +
hi λ he
L’équation du flux de chaleur en [𝑊𝑊] à travers le mur s’écrit finalement
sous la forme :
Q = K .S .(ti − te )

Le terme K est appelé coefficient de transmission surfacique du mur


plan, composé d’une couche de matériau d’épaisseur e et de conductivité 𝜆𝜆.

L’unité de K est [ W / m 2 .°C ]. Parfois il est noté U .

convection convection
interne ( hi ) externe ( he )

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1
La valeur est appelée résistance convective interne en [ m 2 .°C / W ].
hi
1
La valeur est appelée résistance convective externe en [ m 2 .°C / W ].
he
On adopte généralement les valeurs données par des tableaux qui
1
expriment directement les valeurs des résistances convectives interne et
hi
1
externe en fonction de la position du mur, de la direction et du sens du flux
he
de chaleur (tableau 4).
1 1 1 1
Position de la paroi Sens du flux +
hi he hi he
Verticale Horizontal 0,11 0,06 0,17
Horizontale Ascendant 0,09 0,05 0,14
Horizontale Descendant 0,17 0,05 0,22
1 1
Tableau 4: Valeurs de et de en [ m 2 .°C / W ].
hi he
Q

Flux ascendant.

Flux descendant.

Flux horizontal

Un mur plan est caractérisé par son coefficient de transmission 𝐾𝐾 qui est
égal à l’inverse de la résistance 𝑅𝑅 :

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1
K= .
R

Pour un mur simple (composé d’une seule couche), la résistance


thermique totale 𝑅𝑅 est donnée par la relation suivante :
1 1 e 1
R= = + + [ m 2 .°C / W ]
K hi λ he

Le rapport e s’appelle résistance thermique de la couche considérée en


λ
[ m .°C / W ]. C’est la capacité d’un matériau à s’opposer au passage de la
2

chaleur.
Généralement les murs extérieurs sont constitués de plusieurs couches
hétérogènes (différentes), ayant des propriétés thermo-physiques différentes
(conductivité thermique 𝜆𝜆, chaleur massique c , masse volumique ρ ), en plus
de l’épaisseur e qui varie d’une couche à une autre.

Pour un mur composé de n couches différentes, la résistance thermique


totale R est donnée par la relation générale suivante :
n
1 1 e 1
R= = + ∑( i ) +
K hi i =1 λi he
Où :
n
 ei 
∑  λ
i =1  i 
 = somme des résistances thermiques des n couches composant le mur.

En pratique, les murs sont constitués de briques creuses, de parpaings et


de lames d'air (pour les murs extérieurs).
A l’intérieur d’une lame d’air, l’échange de chaleur est réalisé en partie
par rayonnement et par convection. Une lame d’air est caractérisée par sa
résistance thermique Ra en [ m 2 .°C / W ].
Les valeurs des résistances thermiques des lames d’air Ra non-ventilées
sont données par le tableau (5), suivant la position de la lame d'air et de la
direction du flux de chaleur Q.

Position de Sens du EPAISSEUR DE LA LAME D’AIR en [ mm ]


la lame d’air flux 5à7 7,1 à 9 9,1 à 11 11,1 à 13 14 à 24 25 à 50 55 à 300
Verticale horizontal 0,11 0,13 0,14 0,15 0,16 0,16 0,16
horizontale ascendant 0,11 0,12 0,13 0,14 0,14 0,14 0,14
horizontale descendant 0,12 0,13 0,14 0,15 0,16 0,18 0,20
Tableau 5: Résistances thermiques Ra des lames d’air non-ventilées en [
1
m 2 .°C / W ].
1
BONDIL A. et HRABOVSKY J., 'Isolation thermique ', tome 1, éditions Eyrolles (1978).

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Les différentes positions des lames d'air:

Lame d'air verticale (flux horizontal)

Lame d'air horizontale (flux vertical ascendant)

Lame d'air horizontale (flux vertical descendant)

Pour les matériaux creux tels que la brique ou le parpaing, on utilisera la


résistance thermique utile RU car ces matériaux sont hétérogènes, au lieu de
calculer le rapport e .
λ
Les valeurs de RU sont données par les tableaux (6) et (7).

Épaisseur 5 cm 7,5 cm 10 cm 12,5 cm 15 cm

0,11

0,16 0,21 0,24

0,35

Tableau 6 : Valeurs de RU en [ m 2 .K / W ] pour les briques creuses


en terre cuite.

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Epaisseur 10 cm 15 cm 20 cm

0,09 0,13 0,16

Tableau 7 : Valeurs de RU en [ m 2 .K / W ] pour les blocs creux en béton de


granulats.

On considère le cas d’un mur comportant une double murette de briques


2 et 4 de résistances utiles RU 2 et RU 4 , une lame d’air 3 de résistance thermique
Ra 3 , avec des enduits intérieures et extérieures 1 tel que représenté par la
figure (4).

Figure (4): mur composé

La valeur de 𝐾𝐾 pour ce mur est donnée par :


1 1 1
K= = =
1 1 1 1 1 e 1
+ ∑ Ri + + 2 R1 + RU 2 + Ra 3 + RU 4 + + 2. 1 + RU 2 + Ra 3 + RU 4 +
hi he hi he hi λ1 he

3 - VARIATION DE LA TEMPERATURE A TRAVERS UN MUR


Cette variation est supposée être linéaire (varie suivant une droite) à
l’intérieur de chaque couche. Pour calculer la température aux interfaces des
différentes couches du mur, on suppose une conservation (ou une continuité)
du flux de chaleur Q: le flux reste constant à travers le mur de l'intérieur vers
l'extérieur (avec t i 〉 t e ).
On exprimera la continuité du flux par les équations suivantes :

λ1 λ2 λ3 λ4
Q = hi .S .(t i − t pi ) = .S .(t pi − t1 ) = .S .(t1 − t 2 ) = .S .(t 2 − t 3 ) = .S .(t 3 − t pe ) = he .S .(t pe − t e ) = K .S .(t i − t e )
e1 e2 e3 e4

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Figure (5): Variation de la température à travers un mur plan

Ces équations nous permettent de calculer les différentes températures


à travers le mur : 𝑡𝑡𝑝𝑝𝑝𝑝 , 𝑡𝑡1 , 𝑡𝑡2 , 𝑡𝑡3 et 𝑡𝑡𝑝𝑝𝑝𝑝 .
t pi = ti − K .(ti − t e ).
1
hi

t1 = t pi − K .(ti − t e ).
e1
λ1
t 2 = t1 − K .(ti − t e ).
e2
λ2
t3 = t 2 − K .(ti − t e ).
e3
λ3
t pe = t3 − K .(ti − t e ).
e4
λ4

4 - LA CONDENSATION DANS LE BATIMENT

La condensation dans le bâtiment est la transformation de la vapeur d’eau


contenue dans l’air ambiant en gouttelettes d’eau liquide.

Il existe 2 types de condensation :


o la condensation superficielle,
o la condensation interstitielle.

L’étude des propriétés de l’air humide s’effectue à l’aide du diagramme de


Mollier (ou diagramme H , x par référence à l’enthalpie H et à l’humidité
absolue x de l’air humide).

a) Diagramme de l'air humide


L’air humide est un mélange d’air sec et de vapeur d’eau. Ce mélange est
aussi considéré comme un mélange de deux gaz parfaits. La pression totale de

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l’air humide Pt est donc composée des pressions partielles de l’air sec PAS et de
la vapeur d’eau PVE .

Pt = PAS + PVE

Le diagramme de l'air humide permet d'étudier ses évolutions et de


déterminer graphiquement, les principales caractéristiques de l'air en
connaissant au moins 2 d'entre elles, et d'éviter ainsi des calculs longs et
compliqués. La figure (6) donne pour un point I représentant une ambiance
intérieure sur le diagramme de l'air humide, les 8 paramètres de l'air.

Figure (6): Caractéristiques de l'air humide.

Ces caractéristiques au nombre de 8 sont : température sèche de l'air t a ,


température de rosée tr , température humide t H , humidité absolue x ,
humidité relative ϕ , enthalpie H , pression de saturation Ps , pression partielle
Pv .

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Plusieurs dénominations sont données à ce diagramme (diagramme de
l'air humide, diagramme psychrométrique, diagramme H , x ). Le diagramme est
généralement établi pour la pression atmosphérique au niveau de la mer, c'est-
à-dire 101325 Pa.

Pour une température donnée de l'air t a , la proportion de vapeur d’eau


x en [g / kg ]contenue dans cet air ne peut dépasser un maximum appelé limite
de saturation (cette limite correspondra à une humidité relative ϕ =100 %).

La teneur en vapeur d'eau augmente fortement avec la température de


l'air, c'est-à-dire que l'air chaud est capable de contenir plus de vapeur d'eau
qu'un air froid. Une humidité relative de 100% correspond à la saturation.

La courbe d'humidité relative 100 % marque la limite au delà de laquelle


on est en présence d'air saturé en humidité (eau à l'état liquide).

b) La condensation superficielle
C’est la transformation en gouttelettes de la vapeur d’eau contenue dans
l’air humide, qui se dépose sur les surfaces des éléments du bâtiment (murs et
vitrages principalement).
Elle se produit si la température superficielle intérieure t pi d’un élément
du bâtiment est inférieure à la température de rosée tr de l’air intérieur.
C’est à dire :

t pi 〈 t r ⇒ existence de condensation superficielle.

La température de rosée est tirée du diagramme de Mollier en


connaissant la température de l’air intérieur t i et l’humidité relative intérieure
ϕi .
La température de rosée correspond au point de saturation ( ϕ =100 %) à
humidité absolue x constante.

La pression de saturation Ps de la vapeur d’eau contenue dans l’air


humide est la pression maximale correspondant au point de saturation ϕ =100
%, à une température donnée.

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c) La condensation interstitielle.
Ce type de condensation se produit lorsque la vapeur d’eau se condense
à l’intérieur des matériaux constituant les différentes couches du mur.
Lorsqu’une paroi sépare deux ambiances à différentes pressions
partielles 𝑷𝑷𝒑𝒑 de vapeur d’eau, il existe une diffusion de vapeur d’eau selon la
loi de Fick de la plus grande pression 𝑷𝑷𝒑𝒑𝒑𝒑 vers la plus faible pression 𝑷𝑷𝒑𝒑𝒑𝒑 (c'est
le cas en hiver quand 𝑷𝑷𝒑𝒑𝒑𝒑 > 𝑷𝑷𝒑𝒑𝒑𝒑 .
La différence de pression de vapeur (∆𝑷𝑷 = 𝑷𝑷𝒑𝒑𝒑𝒑 − 𝑷𝑷𝒑𝒑𝒑𝒑 ) entraîne une
diffusion de vapeur d’eau de l’intérieur vers l’extérieur en [𝒈𝒈/𝒎𝒎𝟐𝟐 ], selon la
relation suivante :
Pp1 − Pp 2 Pp1 − Pp 2
g = π. = .
e e
π
où :
g = densité du flux de vapeur d’eau traversant la paroi en [ g / m 2 .h ].
π = perméabilité du matériau en [ g / m.h.mmHg ].
Pp1 , Pp 2 = pressions partielles de part et d’autre du mur en [ mmHg ].
e = épaisseur de la paroi en [ m ].
Le rapport e est appelé résistance à la diffusion de la vapeur d’eau Rd
π
𝝅𝝅
de la paroi. L’inverse de la résistance à la diffusion Rd est appelé perméance .
𝒆𝒆
La résistance à la diffusion de la vapeur d’eau Rd est analogue à la résistance
thermique R = e .
λ
Si la paroi est composée de plusieurs couches hétérogènes (n couches),
l’expression du flux de vapeur d’eau à travers la paroi est donnée par :

Pp1 − Pp 2 Pp 2 − Pp 3 Pp1 − Pp n +1
g= = == n
.
e1 e2 ei
π1 π2 ∑π
1 i

On donnera pour l’exemple, des valeurs de la perméabilité π pour


certains matériaux (tableau 8).

Matériaux Perméabilité π [ g / m.h.mmHg ]


Béton de granulats lourds 300.10-5
Pierre dure 100.10-5
Mortier d’enduit 700.10-5
Plâtre d’enduit 450.10-5
Panneau de particules de bois 90.10-5
Polystyrène expansé 250.10-5
Tableau 8 : Valeurs des perméabilités π des matériaux.

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L’une des méthodes utilisées pour étudier la condensation interstitielle
est la méthode de Glaser, qui est une méthode graphique basée
principalement sur la comparaison des courbes de pression de saturation Ps et
pression partielle Pp de la vapeur d’eau contenue dans l’air.

La méthode de Glaser suppose un régime permanent des températures,


ainsi que des valeurs de 𝝀𝝀 et de 𝝅𝝅 constantes.

Il faudrait tout d’abord calculer les différentes températures à travers le


mur. Puis déterminer les pressions de saturation Ps correspondant à chaque
température.

ti 𝑷𝑷𝒔𝒔𝒔𝒔

t pi 𝑷𝑷𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔

t1 𝑷𝑷𝒔𝒔𝒔𝒔

t2 𝑷𝑷𝒔𝒔𝒔𝒔

…………………………………………

t pe 𝑷𝑷𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔𝒔

te 𝑷𝑷𝒔𝒔𝒔𝒔

On déterminera aussi la pression partielle intérieure Ppi et extérieure Ppe


en utilisant les relations suivantes :

Ppi ϕ i xPsi
ϕi = x100 ⇒ Ppi = .
Psi 100
et :
Ppe ϕ e xPse
ϕe = x100 ⇒ Ppe = .
Pse 100

On calculera aussi les résistances à la diffusion de vapeur d’eau Rd de


chaque couche :

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e1
Rd 1 = .
π1
e2
Rd 2 = .
π2
en
R dn = .
πn

Ensuite on procède au tracé du diagramme représentant les courbes de


variation des Ps et Pp à travers les différentes couches du mur.

Il existe une condensation Il n’existe pas de condensation


interstitielle dans le mur. interstitielle dans le mur.

Solutions pour éviter la condensation


Dans le cas de l’existence d’une condensation interstitielle, on place un
pare-vapeur qui est une couche caractérisée par une résistance thermique 𝑹𝑹𝒕𝒕𝒕𝒕
négligeable et une résistance à la diffusion de vapeur 𝑹𝑹𝒅𝒅 très importante. Le
pare-vapeur sera placé du coté chaud du mur.

Le tableau (9) donne les valeurs de 𝑹𝑹𝒅𝒅 pour certains pares-vapeur :

Matériau 𝑹𝑹𝒅𝒅 [m 2 .h.mmHg / g ]


Feuille d’aluminium 70
Papier kraft imprégné de bitume 20
Feuille de PVC 80
Feuille de polyéthylène 400
Couche de bitume 700
Tableau 9 : Valeurs de 𝑹𝑹𝒅𝒅 pour certains pares-vapeur.

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Chapitre II : Aspects climatiques et thermiques

1 - INTRODUCTION
Il n’y a pas de bonne conception architecturale sans une étude
climatique du site choisi.
La connaissance des données climatiques locales du projet considéré
permet d’en tirer les avantages et d'en éviter les contraintes et inconvénients.
Autrement dit, il s'agit d'adapter le bâti au contexte environnemental. 1

2 - ZONES CLIMATIQUES DE L’ALGERIE


L'Algérie couvre une superficie de 2.381.741 km², comprise entre les
latitudes 19° N et 37° N.
Le Sahara représente environ 84 % de la superficie globale de l’Algérie,
ce qui représente la majeure partie du territoire algérien.

Figure 1: Carte de l'Algérie.

Le territoire algérien est divisé en plusieurs zones climatiques, différentes


les unes des autres suivant les conditions climatiques.
Une classification rapide des différentes zones climatiques algériennes
permet de distinguer 4 grands types de climats 2:
Un climat côtier de type méditerranéen,
Un climat méditerranéen continental,
Un climat méditerranéen montagneux,
Un climat saharien chaud et sec.
1
OLGYAY V. 'Design with Climate: Bioclimatic Approach to Architectural Regionalism', Princeton University
Press, 1963.
2
VALCEA D.E., ' L'isolation thermique des constructions en Algérie ', éditions ENAL, Alger (1986).

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Il existe une classification en zones climatiques d’hiver (figure 2) et en
zones climatiques d’été (figure 3). 1

Figure 2: Carte des zones climatiques d’hiver.

Tableau 1 : Données climatiques d’hiver.

1
'Recommandations architecturales', éditions ENAG, Alger (1993).

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Figure 3: Carte des zones climatiques d’été.

Tableau 2 : Données climatiques d’été.

Dans les régions côtières, le climat est de type méditerranéen et est très
marqué par l’influence de la mer : l’hiver est doux et l’été chaud et sec.
Dans les régions à climat méditerranéen continental, l’influence de la
mer est encore très sensible : l’hiver est le même que pour la zone côtière, l’été
plus chaud et moins humide.
Les régions à climat de type montagneux, sont caractérisées par des
hivers froids et assez longs (de novembre à avril, approximativement), et des
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étés chauds et peu humides. Dans ces régions, on peut considérer la période
hivernale comme prédominante d’où la nécessité d’un traitement thermique
en ce sens, sans pour autant négliger le problème d’été.

Les régions du sud sont de tendance chaude et sèche en été


(pouvant dépasser largement des températures de 40 °C pendant la journée),
et des hivers doux. Dans ces régions le problème principal est défini comme
étant la période estivale pendant laquelle le rayonnement solaire est très
intense.
A l’intérieur de chaque zone climatique, existent des sous-zones
présentant des spécificités climatiques en fonction surtout de l’altitude
(altitude < 500 m, altitude comprise entre 500 m et 1.000 m, altitude comprise
entre 1.000 m et 1.500 m, et altitude supérieure à 1.500 m).

3 - L'ENSOLEILLEMENT EN ALGERIE
L’ensoleillement est un facteur climatique qui constitue une source
d’énergie gratuite, dont l'exploitation passive ou active pourrait couvrir une
bonne partie de la consommation énergétique d'un bâtiment.
L'ensoleillement pourrait aussi devenir une source d'inconfort en été
pour une grande partie du territoire algérien, ce qui nécessite des dispositions
de protection contre les surchauffes estivales.
Grace à sa situation géographique, l'Algérie est un pays disposant d'un
important potentiel d'ensoleillement.

Figure 4 : Carte d'ensoleillement dans le monde

La durée d'ensoleillement varie de plus de 2500 heures/an


d'ensoleillement au nord à 3500 heures/an au sud.

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Tableau 3 : Potentiel d'ensoleillement en Algérie. 1

A titre de comparaison, la moyenne annuelle de la durée


d'ensoleillement de certaines villes dans le monde est de:
• 1.200 h par an à Ballycastle (Irlande du Nord),
• 1.600 h par an à Libreville (Gabon),
• 2.000 h à Melbourne (Australie),
• 2.400 h à Addis-Abeba (Éthiopie),
• 2.800 h à Marseille (France),
• 3.200 h à Prétoria (Afrique du Sud). 2

1
Ministère de l’énergie et des Mines, Programme des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique,
ALGER 2011.

2
LINACRE E. , ' Climate Data and Resources: A Reference and Guide', Routledge (London), 1992.

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Chapitre III : Bilan thermique d'un bâtiment

1 - DEFINITION
Le bilan thermique d'un bâtiment permet d'estimer les échanges de
chaleur qui existent entre un bâtiment et son environnement, afin de
déterminer la puissance de l’installation.
Un bâtiment doit répondre à deux fonctions principales :
 Assurer le confort thermique des occupants du bâtiment, quelque soit
leur activité,
 Limiter les consommations d’énergie (pour le chauffage, la production
d’eau chaude sanitaire, l’éclairage…).

2 – NOTION DE CONFORT
Le confort se définit, généralement par l’absence de gêne.
Dans un bâtiment, on rencontre plusieurs types de confort :
 Le confort thermique : dépend de plusieurs paramètres (la température
de l’air, la température radiante moyenne des surfaces intérieures,
l’humidité de l’air, la vitesse de l’air, l'habillement de la personne),
 Le confort acoustique: relatif à la qualité sonore de l’ambiance,
 Le confort visuel: relatif à la qualité lumineuse de l’ambiance.

3 – CALCUL DES DEPERDITIONS D'UN BATIMENT


Le calcul des déperditions d’un bâtiment permet d’estimer sa
consommation d’énergie.
Les déperditions thermiques d'un local ou d'un bâtiment représentent
l’ensemble des fuites de chaleur perdues par ce local ou ce bâtiment vers
l’extérieur à travers l’enveloppe :mur, toiture, vitrage…(figure 1).

Figure 1 : Déperditions thermiques d'un local.

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Il est important de limiter ces pertes de chaleur vers l’extérieur par une
isolation efficace des murs extérieurs et des toitures, ainsi que par une bonne
maitrise de la ventilation des locaux.
Les déperditions sont proportionnelles :
a) à la différence de température entre l’intérieur 𝒕𝒕𝒊𝒊 et l’extérieur 𝒕𝒕𝒆𝒆 :
𝑡𝑡𝑖𝑖 : température intérieure normalisée (habituellement la température
ambiante de confort dans les locaux de séjour se situe entre 19°C et 20°C)
𝑡𝑡𝑒𝑒 : température extérieure de base, donnée suivant la zone climatique.
b) aux caractéristiques de l’enveloppe (géométrie, valeurs de 𝑲𝑲 pour mur,
toiture, vitrage …).

On distingue 2 types de déperditions :


a) Les déperditions par transmission 𝑄𝑄𝑡𝑡 : représentent les flux de chaleur
échangés à travers les éléments du bâtiments (flux surfacique 𝑄𝑄𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆 ) ainsi
que par les ponts thermiques (flux linéique 𝑄𝑄𝐿𝐿𝐿𝐿𝐿𝐿 ):
𝑄𝑄𝑡𝑡 = 𝑄𝑄𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆 + 𝑄𝑄𝐿𝐿𝐿𝐿𝐿𝐿

L'expression générale de 𝑄𝑄𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆 est:

𝑄𝑄𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆𝑆 = (𝛴𝛴 𝐾𝐾𝐾𝐾). (𝑡𝑡𝑖𝑖 − 𝑡𝑡𝑒𝑒 )

Un pont thermique est constitué par tout endroit où la résistance thermique


présente une faiblesse.
En général les ponts thermiques sont du type: angle de deux parois
extérieures (coin), liaison d'une paroi intérieure avec une paroi extérieure,
liaison entre un mur extérieure et une menuiserie (cadre de porte ou de
fenêtre)… (figure 2).

Figure 2: Les ponts thermiques.

Chaque pont thermique est caractérisé par un coefficient linéique k en


[W / m.°C ] , dont le calcul est donné par des relations particulières.
La relation de calcul de Qt est:
𝑄𝑄𝑡𝑡 = (𝛴𝛴𝐾𝐾𝐾𝐾 + 𝛴𝛴𝛴𝛴𝛴𝛴). (𝑡𝑡𝑖𝑖 − 𝑡𝑡𝑒𝑒 ) en [𝑊𝑊]

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K = coefficient de transmission thermique de chaque élément (mur, fenêtre,…).
S = surface de l'élément [𝑚𝑚2 ].
𝑘𝑘 = coefficient linéique du pont thermique [𝑊𝑊/𝑚𝑚. °𝐶𝐶],
L = longueur de la liaison [𝑚𝑚].

En pratique, il est possible de visualiser les ponts thermiques grâce à une


caméra thermique (caméra infrarouge).

b) Les déperditions par ventilation QV : sont dues aux échanges d’air entre
l’intérieur et l’extérieur et proportionnelles au débit d’air introduit dans le
bâtiment. Dans un bâtiment, la ventilation renouvelle l'air intérieur chaud
par de l'air extérieur froid. La variation d'énergie d'une masse d'air m
s'écrit:
QV = m.C.(t i − t e )

avec: C = Chaleur massique de l'air = 1000 J/kg.°C,


m = masse d'air en kg/s,
Si on passe d'une masse d'air m en [kg / s ] à un volume d'air v en [m 3 / s ] ,
on aura:
m = ρ.v
avec: ρ = masse volumique de l'air = 1,2 kg / m 3

En considérant que le volume V du local est renouvelé N fois par heure,


tel que: v = N .V

On aura finalement:
QV = ρ.v..C..(t i − t e ) = 1,2.1000.N .V .(t i − t e ) / 3600

QV = 0,34.N .V .(t i − t e ) [W ]

N = taux de renouvellement de l'air du local ( N = 0,5 à 2 volume/h).


V = volume du local m 3 [ ]
Les déperditions totales QT du local seront :

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QT = Qt + QV [W ]
Les pertes thermiques par transmission seront réduites par une bonne
isolation des parois, alors que les pertes thermiques par ventilation seront
réduites par l'étanchéité à l'air de ces mêmes parois et un contrôle de
ventilation.
Le calcul des déperditions thermiques d'un local est effectué dans un
tableau dans lequel on reporte les calculs. Ce calcul est réalisé pour chaque
local ou pièce du bâtiment.
En pratique, le calcul est effectué à l'aide de logiciels spécialisés qui
permettent des calculs rapides et précis.

Local N°1
N° Désignation K S ∆t k L Q
[W / m .°C ] [m ]
2 2
[°C ] [W / m.°C ] [m] [W ]
1 Mur extérieur 1
1,2 21 8 - - 201,6
2 Mur extérieur 2 1,2 16 8 - - 153,6
3 Mur intérieur 2,5 18 4 - - 180
4 Toiture …. …. …. - - ….
5 Fenêtre ….. …. …. - - …..
6 Liaison 1 - - 8 0,29 6 43,2
7 Liaison 2 - - 8 0,11 10 8,8
Total Qt …….
On calcule ensuite QV par la relation:
QV = 0,34.N .V .(t i − t e )
On fait ensuite le total :
QT = Qt + QV [W ]

3 – ROLE DE LA REGLEMENTATION THERMIQUE


Une réglementation thermique (ou RT) fixe les normes à respecter pour
éviter que les constructions ne consomment trop pour le chauffage en hiver, le
rafraîchissement en été, la ventilation, l'éclairage et la production de l'eau
chaude sanitaire (ECS) toute l'année.
Pour quantifier le caractère raisonnable de ces déperditions et
consommations d’énergie, on définit des limites supérieures admissibles. Ces
limites sont fournies par un texte réglementaire.
En Algérie, le Centre National d'Etudes et de Recherches Intégrées
du Bâtiment (CNERIB) a établi un Document Technique Réglementaire ( D.T.R. C
3-2 ) relatif à la réglementation thermique des bâtiments d’habitation, intitulé
' Règles de calcul des déperditions calorifiques'.1
1
CNERIB, ' D.T.R. C 3-2 , Règles de calcul des déperditions calorifiques', 1998.

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Exemples de réglementation thermique dans le monde:
• En Grande Bretagne, le Building Regulations 2010 établi par le BRE
(Building Research Establishment),
• En France, la RT 2012 (la première réglementation thermique date
de 1974 : la RT 1974),
• Au Maroc, le Règlement Thermique de Construction (RTCM) en
2014,

4 - PERFORMANCE ENERGETIQUE D’UN BATIMENT


La performance énergétique d’un bâtiment renseigne sur sa
consommation d’énergie et son impact sur l'environnement en termes
d’émission de gaz à effet de serre (GES).

On résume le diagnostic de performance énergétique (DPE) de manière


simple en classant le bâtiment par 2 étiquettes: l’étiquette énergie pour
connaître la consommation d’énergie et l’étiquette climat pour connaître la
quantité de gaz à effet de serre émise (figure 3). Les 2 étiquettes comportent
des échelles de référence allant de A (économe en énergie, faible émission de
gaz à effet de serre) à G (grande consommation d'énergie, forte émission de
GES).
Sur l’étiquette 'énergie', la performance en terme de consommation
annuelle d’énergie primaire est indiquée en kWh par m² et par an. Sur
l’étiquette 'climat', la performance en termes d’émission de gaz à effet de serre
(GES) est exprimée en kg équivalent CO2 par m² et par an.

Figure 3: Etiquette énergie et étiquette climat.

Le DPE permet de connaître :


 La consommation d’énergie (estimation),
 Les dépenses annuelles : chauffage, eau chaude sanitaire, climatisation,
ventilation, éclairage,
 Les émissions GES (gaz à effet de serre) liées aux consommations,

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 Le classement du bâtiment pour l’énergie et pour les émissions de GES.

Ces informations figurent sur les 2 étiquettes (énergie et climat du


logement) réparties de A à G.

5 - OBJECTIFS POUR UNE BONNE EFFICACITE ENERGETIQUE


La diminution de la consommation d'énergie d'un bâtiment peut
s'obtenir sans perte de confort par l'amélioration de la conception et des
composants de ce bâtiment.
Les interventions à mener seront résumées par:
a) Limiter les pertes de chaleur en isolant les façades, les toitures et
les planchers,
b) Faciliter le rafraîchissement par ventilation naturelle,
c) Favoriser l'éclairage naturel pour diminuer la consommation en
éclairage artificiel (en été la production de chaleur par les lampes
entraîne des surchauffes et augmente la consommation de
refroidissement si le bâtiment est climatisé),
d) Gérer les apports solaires en évitant le soleil en été (il entraîne de
la surchauffe et des consommations de refroidissement), et
favoriser l'ensoleillement en hiver (profiter des apports de chaleur
gratuite).

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Chapitre IV : Les installations de chauffage et de climatisation

1 – DEFINITION
Les installations de chauffage et de climatisation ont pour objectif d’offrir
du confort et du bien-être aux occupants des locaux de séjour, et de leur
permettre des conditions convenables de séjour et de travail. Ces objectifs
doivent être réalisés avec une consommation d’énergie raisonnable.

2 – INSTALLATIONS DE CHAUFFAGE
Le rôle du chauffage est de produire l’énergie nécessaire pour
compenser les pertes de chaleur du bâtiment vers l'extérieur en hiver (les
déperditions thermiques du bâtiment), qui sont réalisées par les murs, les
vitrages, les toitures..., ainsi que par le renouvellement d’air, et les différents
ponts thermiques.
Il faudrait savoir que l'efficacité d'un système de chauffage repose
d'abord sur une très bonne isolation.

A - Classification des systèmes de chauffage


Il existe de nombreux systèmes de chauffage qu’il serait possible de
classer selon différents critères, comme par exemple:

a - le mode de production de chaleur:


 chauffage individuel (le chauffage de chaque pièce par un appareil de
chauffage qui y est installé. Cet appareil de chauffage transforme sur
place l’énergie en chaleur pour chauffer la pièce),
 chauffage central (la production de chaleur s’effectue dans une
chaudière ou dans un générateur d’air chaud). La chaleur qui y est
produite est transmise au fluide caloporteur (fluide transportant la
chaleur : eau, air, vapeur…) qui amène la chaleur dans les locaux à
chauffer par des gaines ou des conduites. En cas de chauffage à eau
chaude, la chaleur transportée est émise par des corps de chauffe
(radiateurs, convecteurs...);

b - la source d’énergie: gaz, mazout, charbon, électricité, solaire;

c - le fluide caloporteur (fluide transportant la chaleur): eau, vapeur, air;

d - le mode d’émission de chaleur: convection, rayonnement ou convection et


rayonnement.

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B - Principe du chauffage central à eau chaude
Dans une installation de chauffage central à eau chaude, l’eau est
chauffée dans la chaudière (production) à une température maximum de 90 °C.
Un système de distribution, composé d’un réseau de tuyauterie avec départ et
retour (distribution), amène cette eau chaude dans les corps de chauffe
(radiateurs) qui émettent la chaleur nécessaire dans les locaux où ils sont
installés (émission).

Ainsi, l’eau refroidit, s’écoule ensuite dans la tuyauterie de retour pour


regagner la chaudière et le cycle recommence.
L’eau circule donc en circuit fermé. La circulation d’eau peut se faire
naturellement (thermosiphon), ou artificiellement (circulation forcée par
pompe).

Le réseau de distribution intérieur peut être réalisé en tubes d'acier, en


cuivre ou en matière plastique (PER: polyéthylène réticulé). Ces tubes peuvent
être:
• apparents (installation classique en plinthe),

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• encastrés dans le plancher (installation en pieuvre).

La régulation de la température ambiante de la pièce est réalisée grâce à


un robinet thermostatique qui règle le débit d'eau chaude à l'entrée du
radiateur.

Avantages et inconvénients du système de chauffage central


Les avantages du chauffage central par rapport au chauffage individuel
sont les suivants:
 chauffage homogène du local grâce à une disposition favorable des corps
de chauffe,
 pollution atmosphérique réduite,
 bonne rentabilité d’utilisation du combustible,
 possibilité de production d’eau chaude sanitaire.

Ses inconvénients sont:


 des frais d’installation plus élevés;
 absence de chauffage en cas de panne de la chaudière;
 le coût du combustible, et aussi du courant électrique pour le circulateur
et les appareils de régulation;

Conception de la chaufferie
Les équipements nécessaires à l'installation de chauffage sont placés
dans un local appelé chaufferie. La chaufferie doit être située dans un endroit
tel qu'elle ne doit pas présenter de danger d'incendie, d'explosion ou

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d'asphyxie pour les utilisateurs. Elle doit aussi être bien aérée et permettre un
bon accès pour l'entretien, les réparations et les services de secours.

C - Le plancher chauffant à eau chaude


Le système de chauffage par le sol est constitué de tubes incorporés dans
une dalle en béton et dans lesquels circule de l’eau chaude à basse
température (inférieure à 50 °C) pour obtenir une température de surface, au
niveau du sol, comprise entre 21 et 28 °C. Les éléments constitutifs du plancher
chauffant sont, de bas en haut :
 Un isolant thermique en polystyrène incompressible ou en mousse de
polyuréthane posé sur un plancher en béton ou sur un dallage.
 Des tubes en cuivre ou en PER (PER : polyéthylène réticulé), disposés sur
l’isolant et formant une boucle dans chaque pièce à chauffer suivant une
forme en spirale ou en serpentin.
 Une dalle d’enrobage des tubes, en béton, isolée des murs par une
bande isolante périphérique. Cette dalle, d’une épaisseur moyenne de 6
à 8 cm, comporte un treillis soudé qui limite les risques de fissurations.

Ce système chauffe surtout par rayonnement. Il a plusieurs avantages:


• assure une température uniforme de l’air dans les pièces, qui sont ainsi
plus confortables,
• ne prend pas de place dans le volume habitable,
• est économique car l’eau est chauffée à basse température (environ 40
°C pour une température à la surface du sol entre 21 et 28 °C, qui est le
maximum réglementaire).

D - Le chauffage solaire
Le chauffage solaire est un mode de chauffage qui utilise la chaleur du
soleil, et qui est surtout efficace dans les pays ayant un fort ensoleillement (cas
de l’Algérie). L'énergie solaire est gratuite et disponible partout.
Les systèmes solaires peuvent couvrir une bonne partie des besoins de
chauffage des bâtiments, selon la région et la taille de l'installation.

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La chaleur du soleil est récupérée par des capteurs thermiques vitrés
placés généralement sur la toiture, puis elle est transférée dans un ballon de
stockage car les capteurs solaires ne produisent de la chaleur que lorsque
l'ensoleillement est suffisant, alors que les besoins les plus importants se
manifestent en général en l'absence de soleil. Il faut donc mettre en place un
système de stockage de la chaleur.

Lorsque le rayonnement solaire est insuffisant (journées nuageuses), une


source d'énergie d'appoint est nécessaire (chaudière) pour compenser le
manque.

E - La pompe à chaleur (PAC)


Une pompe à chaleur est une machine thermodynamique constituée
d’un circuit fermé dans lequel circule un fluide frigorigène. La PAC récupère la
chaleur d'un milieu froid (source froide, par exemple l’air extérieur, l’eau, le
sol) vers un milieu chaud (source chaude, c'est le bâtiment à chauffer).
Ce circuit est composé de 4 éléments principaux : un compresseur, un
détendeur , un condenseur et un évaporateur.

On distingue 3 types principaux de pompe à chaleur:


 Pompe à chaleur air/air: la chaleur est prélevée sur l’air et est transférée
directement à l’air du local à chauffer ou refroidir.

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 Pompe à chaleur air/eau: la chaleur est prélevée sur l’air et est transférée à
un circuit d’eau qui alimentera un plancher et/ou plafond chauffant et/ou
rafraîchissant, des radiateurs ventilo-convecteurs ou aérothermes.
 Pompe à chaleur eau/eau: le système prélève la chaleur dans un circuit
d’eau en contact avec un élément qui lui fournira la chaleur (terre, nappe
phréatique) pour la transférer à un autre circuit d’eau.

3 - LES INSTALLATIONS DE CLIMATISATION


Un local est dit climatisé si sa température est contrôlée quels que soient
les conditions extérieures de température et d'ensoleillement, en hiver ou en
été.
Si en plus du contrôle de température, on souhaite contrôler le niveau
d’humidité relative de l’air du local (le maintenir à 50% d’humidité relative par
exemple), on devra humidifier l'air ou le déshumidifier, on parle alors de
conditionnement d’air .
Il existe plusieurs systèmes de climatisation. Chaque système a ses
avantages et ses inconvénients et convient plus ou moins à une situation
donnée. Ce choix dépend aussi du type de bâtiment et des espaces disponibles
pour accueillir les équipements, notamment à l’extérieur du bâtiment et en
terrasse.

On considère 2 systèmes de conditionnement d'air:

a ) le climatiseur individuel
Appelé ’split system’, c'est un appareil que l'on installe pour réaliser la
climatisation d’un seul local: climatisation d’une chambre, d'un bureau, d'un
magasin... . Il comprend deux parties appelées unités : l’une à l’extérieure (le
condenseur et le compresseur) et l’autre (l’évaporateur et le détendeur) à
l’intérieur de la pièce à climatiser.

Les deux parties sont reliées par un tuyau flexible dans lequel circule le
fluide frigorigène (gaz).

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b) les installations centralisées
Elles sont utilisées lorsque les débits d'air sont élevés. L’air traité est
apporté par un réseau de gaines jusqu'aux locaux à climatiser.

L'air est introduit et distribué dans les locaux par des bouches de
soufflage situées généralement dans un faux plafond qui cache aussi les gaines.

On dimensionnera le réseau de gaines de telle sorte que lorsque le jet


d’air atteint la zone d'occupation sa vitesse ne doit pas dépasser 0,2 m/s pour
éviter les courants d'air.

Une centrale de climatisation peut assurer les fonctions suivantes :


• filtration de l’air,
• chauffage de l'air,
• refroidissement de l'air,
• humidification de l'air,
• déshumidification de l'air.

Suivant la saison, on réalise une climatisation d'été (il faut dans ce cas
estimer les charges thermiques d’été du local: apports des équipements, de
l'éclairage, des personnes, apports solaires...), ou bien une climatisation d'hiver
(estimer les déperditions thermiques du local).

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