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Burkina Faso

Unité – Progrès – justice

SERIE DES COURS SPECIALISES

INTRODUCTION A LA THERMIQUE APPLIQUEE AU BATIMENT

SCIENCES APPLIQUEES - INGÉNIEURS EN GENIE CIVIL

Version revue: Novembre 2022

Sous la Direction

du

Pr Abdoulaye OUEDRAOGO

PhD, Mechanical Engineering


Pr Titulaire des Sciences et Techniques de l’Ingénieur, UJKZ

Téléphone : (226) 78 81 95 58

Mail : askia366@yahoo.fr/aouedraogo194@gmail.com

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OBJECTIFS DU COURS
La Thermodynamique en tant que science nous a permis de comprendre que
l’énergie se conserve et pour produire un effet utile pour l’humanité, l’énergie doit
se transformer par l’intermédiaire d’interactions ou d’échanges entre un système
(tout objet d’intérêt) en équilibre et son environnement (milieu extérieur). Mais
cette science ne dit pas à quelle allure ou vitesse ces transformations se font. Les
transferts de chaleur en tant que sciences répondent justement à ces
préoccupations. Mais, où est l’intérêt d’un Ingénieur Génie civil pour ce cours ?
Lorsqu’on construit une maison, on met certainement au centre d’une part, bien
entendu l’art et l’esthétique, mais également le confort que procure
l’infrastructure d’autre part. Or le confort dépend de l’architecture, des conditions
climatiques et dans une grande mesure des propriétés des matériaux utilisés et de
l’orientation du bâtiment qui font que celui-ci emmagasine une plus ou moins
grande quantité de chaleur venant principalement du rayonnement solaire et dans
une moindre mesure des sources internes (foyers, équipements, occupants,…).
Ainsi, à défaut de construire un habitat bioclimatique, nous nous attacherons à
construire des habitats qui emmagasinent moins de chaleur ou nous rénoverons
ceux existants. Nous montrerons alors comment les maisons emmagasinent cette
chaleur en donnant un aperçu sur les fondements des trois modes de transferts de
chaleur que sont, la conduction, la convection et la radiation et comment ces
modes affectent concrètement les infrastructures en Génie Civil et plus
particulièrement l’énergie emmagasinée par les bâtiments. Il est cependant
important de souligner que ces modes de transfert se font naturellement.
Evidemment en fonction des situations, l’un des modes ou deux peuvent
prédominer à la fois. L’objectif de ce cours est donc de présenter aux étudiants en
Génie Civil, une introduction sur les mécanismes de transfert de chaleur et un
aperçu succinct sur les propriétés des matériaux afin de leur permettre de faire
des choix éclairés qui à défaut de permettre la construction de bâtiments
bioclimatiques conduiront à la réalisation de bâtiments moins énergétivores.

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Dans ce premier traité, nous ferons les simplifications suivantes : l’espace sera à
une dimension, le temps sera de type permanent ou stationnaire et les propriétés
des matériaux seront considérées pour l’essentiel constantes.

COMPETENCES VALIDEES
A l’issue de ce cours, les étudiants devront avoir, une :
- Bonne compréhension des fondements ou principes des transferts de chaleur ;
- Bonne identification et formulation d’équations simples de transfert de chaleur ;
- Bonne compréhension et résolution de problèmes pratiques simples appliqués aux
bâtiments de symétries diverses;
- Bonne identification des propriétés et choix des matériaux ;
- Bonne compréhension de la méthodologie des calculs pratiques de bilan simplifié des
charges thermiques de bâtiments et aperçu succinct sur la climatisation et le
conditionnement de l’air ;
- Enfin et c’est le plus important, l’étudiant doit être à même de comprendre et appliquer
les lois sur la règlementation thermique dans les bâtiments (en s’appuyant sur le cours
« Règlementation Thermique dans les Bâtiments).

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PROGRESSION DU COURS

CHAPITTRE I : Introduction : thermodynamique et transferts de chaleur

CHAPITRE II : Principes Physiques et simplifications

CHAPITRE III : Transfert de chaleur par Conduction

CHAPITRE IV : Transfert de chaleur par Convection

CHAPITRE V : Transfert de chaleur par Radiation ou par rayonnement

CHAPITRE VI : Propriétés thermo-physiques des matériaux

CHAPITRE VII: Maisons réelles : calculs pratiques des charges thermiques

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CHAPITTRE I : Introduction : thermodynamique et transferts de chaleur

La Thermodynamique classique étudie les transformations de l’énergie sans se


préoccuper de la structure atomique des substances. De plus, pour déterminer leurs propriétés,
les substances doivent être en équilibre thermodynamique qui suppose les équilibres :
thermique, mécanique, chimique et de phase. Cette science ne se préoccupe pas non plus de
savoir pendant combien de temps ces transformations ont lieu. Or le transfert de chaleur dont
la force motrice est la différence ou gradient de température, est non seulement une situation de
non équilibre mais également évalue le taux de transfert de chaleur dont on sait dépend du
temps de transfert.
Ainsi, la Science des échanges ou transferts de chaleur est née pour résoudre ces
préoccupations à savoir déterminer non pas la quantité brute d’énergie échangée (J, kJ, J/kg,
kJ/kg) mais la puissance thermique (W ou kW, énergie par unité de temps). Dans les
applications on cite généralement trois modes de transfert de chaleur que sont : la conduction,
la convection et le rayonnement ou radiation.

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CHAPITRE II : Principes Physiques et simplifications [1]
II.1 : Transfert de chaleur par conduction
II.1.1 : Principe Physique
C’est le mécanisme par lequel la chaleur passe d’une région à température élevée à une
région à basse température dans le même corps ou substance/milieu : pouvant se trouver sous
les formes solide ou fluide (liquide/gazeux, au repos) ; ou encore entre différents corps en
contact direct. Le transfert d’énergie se fait par communications moléculaires directes sans
déplacements appréciables de ces dernières. La conduction est le seul mécanisme de transfert
d’énergie qui a lieu dans des corps opaques.
II.1.2 : Modèle mathématique de la conduction
Le modèle mathématique représentant ce phénomène a été proposé par Fourier en 1822.
Il s’énonce de la façon suivante : le taux d’énergie 𝑄̇ transférée par conduction dans un
matériau est égal au produit de trois grandeurs :
• k (W/m K ou W/m oC), la conductivité thermique du matériau ;
• A (m2), l’aire de la section droite à travers laquelle s’écoule l’énergie ; elle est donc mesurée
perpendiculairement à la direction de l’écoulement ;
• dT/dx (K/m ou oC/m), le gradient de température par unité de longueur dans la direction de
l’écoulement (cas à une dimension) ;
On convient que la direction des x croissants est le sens positif de l’écoulement. Puisque le
second Principe (indique le sens des transformations !) indique que l’écoulement se fait en
partant des températures élevées vers les températures basses, donc le transfert d’énergie par
conduction est positif quand le gradient de température est négatif. Ainsi, l’équation
stationnaire ou permanent à une dimension (une des dimensions, ici x, est supposée grande par
rapport aux deux autres, prises comme unité), s’écrit :

𝑑𝑇
𝑄̇ = - k A𝑑𝑥 (2.1)

Equation dans laquelle, 𝑄̇ est exprimé en W.


L’équation ci-dessus indique que la puissance thermique en W pour une surface et gradient de
températures données est directement proportionnelle à la conductivité k du matériau. Par
conséquent, dans l’analyse du transfert de chaleur par un matériau, la conductivité apparaît
comme un facteur très important puisque contrôlant le taux de transfert de chaleur dans le
matériau. Il y a une grande plage de valeur de conductivité thermique concernant les matériaux
couramment utilisés par les Ingénieurs. Les plus grandes valeurs sont attribuées aux métaux

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purs comme ceux utilisés pour la distribution de l’électricité, ces matériaux sont appelés
conducteurs, et les plus basses valeurs sont celles des gaz (rappeler vous l’emploi du double
mur parce que l’air emprisonné possède une faible conductivité) et de la vapeur. Bien entendu
les isolants (laine de verre, liège, …) ont des conductivités thermiques encore plus faibles que
celles des gaz.
II.1.3 : Simplifications
Remarquer les simplifications en première approximation : le cas stationnaire (indépendant du
temps), à une dimension et conductivité constante, matériaux homogènes et isotropes. Ainsi
dans un second exposé, nous prendrons en compte les cas généraux qui conduiront
généralement à la résolution de problèmes non linéaires par l’introduction des méthodes
numériques comme la Méthode Des Différences Finies (MDF) et ses variantes (méthodes des
volumes finies, méthodes inverses, changements de phases,…) ou Méthode des Eléments Finis
(MEF).

II.2 : Transfert de chaleur par convection


II.2.1 : Principe Physique
Ce phénomène a en commun avec la conduction qu’ils nécessitent tous les deux un support
matériel. Dans les faits, c’est un mécanisme très complexe, incluant à la fois la conduction, le
stockage d’énergie et des mouvements mixtes. Disons tout simplement que la convection est
importante et se manifeste surtout entre une surface solide et un fluide (liquide ou gaz).
Supposons que la température de la surface d’un matériau soit supérieure à celle du fluide
environnant. Premièrement, la chaleur va être transférée par conduction jusqu’aux particules
fluides adjacentes à la surface du solide. Ensuite, cette énergie va servir à accroître la
température et l’énergie interne des particules fluides qui vont se déplacer et se mélanger à des
particules fluides très proche et à basse température. L’écoulement comme on le voit, est une
superposition entre le mouvement du fluide et de celui de la chaleur. Mais puisque le bilan net
est un transfert d’énergie qui a lieu dans la direction du gradient de température, il est alors
classé comme mode de transfert d’énergie. La convection a aussi lieu dans un fluide (liquide
ou gaz) lorsqu’il y a un mouvement d’ensemble du fluide. Rappelons qu’en l’absence de
mouvement, le transfert de chaleur se fait par conduction dans les fluides.
Le transfert d’énergie par convection est souvent qualifié de naturel ou de forcé. La
convection naturelle est due à des concentrations différentes du fluide suite à des gradients de
températures (le fluide chaud a tendance à s’élever tandis que le fluide frais descend). Disons
que ces mouvements conduisent à la circulation atmosphérique telle quelle est connue et

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gouverne en particulier les saisons et autres (vents, tourbillons, ouragans , …) mais perturbés
de nos jours par les changements climatiques. Quant au contraire, le mouvement mixte (fluide,
chaleur) est causé par un agent extérieur comme une pompe, un ventilateur ou un compresseur,
nous avons à faire à une convection forcée.
Des terminologies comme écoulements interne (dans une conduite) ou surfacique sont souvent
aussi utilisées.
II.2.2 : Le modèle mathématique
Le modèle mathématique traduisant la convection s’écrit :
𝑄̇ = hc A ∆𝑇 (2.2)
𝑄̇ (W) est la puissance ou taux d’énergie transférée par convection ;
A (m2) surface servant au transfert ou surface de transfert ;
ΔT (K ou oC) différence entre la température de la surface du solide T s
et la température du

fluide T 
Température à un point éloigné de cette surface ;

h c
(W/m2 K ou W/m2 oC) coefficient de transfert de chaleur par convection.

II.2.3 : Simplifications
La détermination du coefficient de transfert de chaleur par convection est complexe parce que
la convection elle-même est un phénomène très complexe. En effet, elle dépend d’un côté des
propriétés du fluide concerné (viscosité, conductivité thermique, masse volumique, capacité
volumique, vitesse du fluide) ; nature du fluide (air, eau), régime (laminaire ou turbulent) et de
l’autre, des propriétés du solide en contact (géométrie et rugosité).
Exemples très simples de convection : l’air au contact de votre corps, les phénomènes de
tourbillons, les vents …
Autres particularités, la vitesse de convection au contact entre un fluide et un solide non poreux
est nulle (pas de glissement donc adhérence), de plus pour simplifier, on considère les
températures au contact des deux corps comme étant les mêmes.
Le nombre sans dimension associé à la convection comme ceux étudiés en mécanique des
fluides est le nombre de Nusselt Nu, définit par :
ℎ𝑐 𝐿𝑐
Nu = (2.3)
𝑘

Où h est le coefficient de transfert de chaleur par convection, k la conductivité thermique et Lc


une distance caractéristique.

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II.3 : Transfert de chaleur par rayonnement ou par radiation
II.3.1 : Principe Physique
C’est le mécanisme de transfert de chaleur d’un corps à température élevée vers un corps à
basse température lorsque les deux corps sont séparés dans l’espace, même par le vide c’est à
dire sans support matériel comme dans les deux autres modes de transfert. En exemple,
l’énergie du soleil atteint la terre par radiation. Il y a beaucoup de types de rayonnement mais
nous nous limiterons ici à celui lié à un gradient de température et au transport de l’énergie à
travers l’espace. Tous les corps rayonnent de manière continue. L’intensité du rayonnement
dépend de la température et de la nature des corps. L’énergie rayonnée se propage à la vitesse
de la lumière et on montre en effet dans la pratique que la lumière et le rayonnement thermique
diffèrent seulement par leur longueur d’onde.
II.3.2 : Le modèle mathématique
La quantité d’énergie rayonnée par un corps dépend de la température absolue et de la
nature de la surface. Un radiateur parfait ou corps noir, définit comme étant un corps qui émet
et absorbe à n’importe quelle température la quantité maximum possible de rayonnement à une
longueur d’onde donnée, rayonne selon la formule suivante :
𝑄̇ = 𝜎 𝐴 𝑇 4 (2.4)
L’énergie rayonnée 𝑄̇ est exprimée en W
A, la surface en m2 ;
T, la température en K4 ;
σ , la constante de Boltzmann ou de Stefan-Boltzmann vaut 5.6697 x 10-8 W/m2 K4.
L’examen de la relation (2.4) montre que tout corps noir à une température absolue au-dessus
de zéro, rayonne. Tous les autres corps rayonnent moins que les corps noirs ce qui se traduit
par la relation suivante :
𝑄̇ = 𝜀 𝜎 A 𝑇 4 (2.5)
Où ε est l’émissivité de la surface dont la valeur est comprise entre 0 et 1.

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CHAPITRE III : Transfert de chaleur par Conduction [2]
III.1 : Conduction Thermique à une dimension à temps permanant
III.1.1: Surface plane : mur simple à une couche sans enduit

T1 𝑄̇ /A (transfert par m2)

T2

x1 x2

Figure 3.1 : Distribution de la température en régime stationnaire dans un mur plan simple

L’exemple le plus simple de transfert de chaleur par conduction à une dimension peut être celui
d’un mur plan pris à une dimension.
Réécrivons l’équation (1.1) en séparant les variables.
𝑑𝑇
𝑄̇ = - k A𝑑𝑥 (3.1 a)

𝑄̇ dx = - k A dT (3.1 b)
Intégrons maintenant (3.1) :
- d’abord dx par rapport à l’épaisseur(x1, x2) du mur ;
x2 T2
𝑄̇  dx = - k A  dT (3.2)
x1 T1
- ensuite dT par rapport au gradient (T1, T2). Il vient,

𝑄̇ ( x x)
2 1
= - k A (T2 – T1) (3.3 a)

𝑄̇ = - k A T T
2 1
= -k A
T T
2 1
(3.3 b)
x x
2 1
Δx

Où ∆𝑥 = X2 – X1 est l’épaisseur du mur.


Réarrangeons (3.3 b) sous la forme suivante :

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𝑻𝟏 − 𝑻𝟐 Potentiel Thermique
𝑄̇ = = (3.4)
∆𝒙/𝒌𝑨 Re sis tan ce Thermique

∆𝑥/kA = Rk (3.5 a)
𝑻𝟏 − 𝑻𝟐
𝑄̇ = (3.5b)
𝑹𝒌

Rk est la résistance thermique. Analysons la Résistance Thermique Rk à l’écoulement de la


chaleur dans un matériau donné. On voit quelle est proportionnelle à l’épaisseur du matériau,
inversement proportionnelle à la conductivité du matériau et inversement proportionnelle à la
section droite dans le sens de l’écoulement. Que pouvons-nous dire de plus ?
L’inverse de Rk est appelé conductance thermique, Ck.
Ce principe peut être directement applicable à un matériau composite tel que montre la Figure
1.2 ci-dessous.
Conclusion : Ainsi, l’équation (3.4) est utilisée pour déterminer le taux de transfert de chaleur
à travers n’importe quel mur plan à une couche en pure conduction (Figure 3.1).
III.1.2 : Mur plan composite : couches en série sans enduit

T1

𝑄̇ T2 𝑄̇
T3
a, ka b, kb

1 2 3
Figure 3.2: Distribution de la température en régime stationnaire dans un mur plan composite
En considérant l’écoulement stationnaire, la chaleur entrant à travers la face de gauche est égale
à celle quittant la face de droite par vertu du Principe de Conservation de l’énergie. On a donc,
puisque :

𝑻𝟏 − 𝑻𝟐 𝑻𝟐 − 𝑻𝟑
𝑄̇ = ∆𝒙𝒂 (3.6a) et 𝑄̇ = ∆𝒙𝒃 (3.6b)
𝒌𝒂 𝑨 𝒌𝒃 𝑨

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Le principe de conservation de l’énergie indique que la même quantité d’énergie traverse les
parties (a) et (b) du mur. Ainsi, on montre que le taux de transfert de la chaleur est également
obtenu en addition les numérateurs et les dénominateurs, des équations 3.6 a et 3.6b, donc :
𝑻 −𝑻
𝑄̇ = ∆𝒙𝒂𝟏 ∆𝒙𝟑 𝒃 (3.7)
+
𝒌𝒂 𝑨 𝒌𝒃 𝑨

∆𝒙𝒂 ∆𝒙𝒃
𝒌𝒂 𝑨 𝒌𝒃 𝑨

● ● ●
T1 T2 T3
Figure 3.3 : Analogie Electrique

L’équation (3.7) et la figure 3.3 illustrent clairement l’analogie entre les transferts de chaleur
et le courant électrique, analogie qui vient directement de la similarité entre la loi de Fourier et
celle d’Ohm. Ainsi on peut généraliser tout ce qui précède de la manière suivante :

Difference Globale de temperature


Le taux de transfert de chaleur 𝑄̇ = (3.8)
somme des resis tan ces thermiques
Conclusion : Pour un mur composite à couches en série (Figure 3.3) en pure
conduction, l’équation 3.7 doit être utilisée pour déterminer le taux de transfert de chaleur à
l’intérieur du bâtiment. Cette conclusion peut être généralisée à mur à n couches.

III.1.3 : Mur composite : couches en parallèle ou parois discontinues [3]


Soit le mur indiqué par le schéma ci-dessous :
Isolation

A1 1 k1
T2
T1
A2 2 k2

L
Figure 3.4 : Mur composite à deux couches parallèles

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Le concept de résistance thermique peut être facilement étendu à l’ensemble ci-dessus où un
mur est composé de deux couches en parallèle, de section A1 et A2 de même température sur
chacune des faces. L’analogie électrique est représentée par le schéma suivant :
R1, 𝑄̇1

𝑸̇ T1• • T2 𝑸̇

R2, 𝑄̇2

𝑸̇ = 𝑄̇1 + 𝑄̇2
Figure 3.5 : Equivalent électrique du mur composite ci-dessus
On voit que le taux de transfert total 𝑸̇ est la somme des transferts à travers chaque couche.
𝑻𝟏 − 𝑻𝟐 𝑻𝟏 − 𝑻𝟐 𝟏 𝟏
𝑸̇ = 𝑄̇1 + 𝑄̇2 = + = (𝑻𝟏 − 𝑻𝟐 ) ( + ) (3.9)
𝑹𝟏 𝑹𝟐 𝑹𝟏 𝑹𝟐
𝑻𝟏 − 𝑻𝟐
Ou encore : 𝑸̇ = (3.10)
𝑹𝒕𝒐𝒕𝒂𝒍
1 𝟏 𝟏 𝑹𝟏 𝑹𝟐
= + et Rtotal = (3.11)
𝑅𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑹𝟏 𝑹𝟐 𝑹𝟏 + 𝑹𝟐
𝑹 +𝑹
𝑸̇ = (𝑻𝟏 − 𝑻𝟐 ) 𝑹𝟏 𝑹 𝟐 (3.12)
𝟏 𝟐

Avec : R1 = L/k1 A1 et R2 = L/k2 A2


Conclusion : Pour un mur composite dont les couches sont en parallèles (Figure 3.4),
l’équation 3.12 doit être utilisée pour déterminer le taux de transfert de chaleur en pure
conduction. La conclusion peut être généralisée.
III.1.4 : Corps à symétrie radiale avec des surfaces à température constante
Il existe en Génie Civil beaucoup d’infrastructures à symétrie cylindrique : bâtiments, buses,
tunnels, conduites de fluides... On néglige l’épaisseur dans la Figure 3.6.

r1 a b
●T1 r2

r r1 ● ●T2 ● T3
dr r2 T1


r3
T2

Figure 3.6 : Cylindre à une couche Figure 3.7 : Cylindre à deux couches

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Figure 3.6 indique un matériau homogène à symétrie cylindrique à conductivité thermique
constante. Se focalisant sur un rayon r donné, la surface normale à l’écoulement radial de la
chaleur est donnée par : 2 rL ou 𝜋𝐷𝐿, L est la longueur du cylindre. Substituant cette valeur
pour A dans l’équation (3.1) ainsi que dr pour dx, et intégrant, on obtient :
𝑸̇
T2 - T1 = - 𝟐𝝅𝒌𝑳Ln (𝒓𝟐 /𝒓𝟏 ) (3.11)

𝟐𝝅𝒌𝑳 (𝑻𝟏 − 𝑻𝟐 )
𝑄̇ = 𝒓𝟐 (3.12a)
𝑳𝒏
𝒓𝟏

(𝑻𝟏 − 𝑻𝟐 )
𝑄̇ = 𝟏 𝒓 (3.12b)
𝑳𝒏 𝟐
𝟐𝝅𝒌𝑳 𝒓𝟏

De l’équation (3.12b) on tire que la résistance thermique d’un cylindre à une couche simple est
donnée par :
Rk = [Ln (r2/r1)]/(2  k L) (3.13)
Pour un cylindre à deux couches comme l’indique la figure 3.7, le taux de transfert de chaleur
𝑄̇ est donné par :

𝟐𝝅𝑳 (𝑻𝟏 − 𝑻𝟑 )
𝑄̇ = 𝟏 𝒓 𝟏 𝒓 (3.14)
𝑳𝒏 𝟐 + 𝑳𝒏 𝟑
𝒌𝒂 𝒓𝟏 𝒌𝒃 𝒓𝟐

Où ka et kb sont respectivement les conductivités thermiques des couches a et b. Bien


évidemment, l’équation (3.14) peut être facilement étendue à trois ou plusieurs couches.
Conclusion : Lorsque l’infrastructure a une symétrie radiale avec une surface à température
constante, l’équation (3.12b) et variantes doivent être utilisées pour la détermination du taux
de transfert de chaleur en pure conduction.
III.1.5: Application à un matériau de symétrie sphérique
Pour une infrastructure à symétrie sphérique homogène, dôme par exemple, et avec les mêmes
hypothèses que précédemment, la section droite est donnée par : 4  r2. Substituant dans (3.1)
et intégrant on obtient :

4𝜋𝑘 (𝑇1 − 𝑇2 )
𝑄̇ = 1 1 (3.15)

𝑟1 𝑟2

La résistance thermique pour une sphère à une couche est donnée par :
Rk = (1/r1 – 1/r2)/4  k (3.16)
Dans le cas d’une sphère à plusieurs couches, il suffit de s’inspirer de la relation (3.6b).

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Conclusion : Lorsque l’infrastructure a une symétrie sphérique avec une surface à
température constante, l’équation (3.15) doit être utilisée pour la détermination de la chaleur
transférée en pure conduction.

III.1.6: Mur a surface plane à conductivité thermique variable


Dans ces conditions, l’équation (3.4) s’écrit pour un mur plan à une couche:
𝑻𝟏 −𝑻𝟐
𝑄̇ = (3.17)
∆𝒙/𝒌𝒎 𝑨

Où la conductivité km est donnée par:

 
km = ko (1 + b 1

2
2
) = ko (1 + b  m
) (3.18)

Où ko est une conductivité connue et b est une constante expérimentale (ou de corrélation)
également connue.
Évaluée sur la base de la température moyenne du mur.

 =  1 2
=
T T 1 2
- Tref (3.19)
m
2 2

III.1.7: Cas où le mur comporte des sources de chaleur


En plus des conducteurs électriques, ces cas se rencontrent dans les réacteurs nucléaires et les
systèmes ayant des réactions chimiques. Compte tenu du temps imparti et surtout de l’intérêt
pour les infrastructures couramment rencontrées en Génie Civil au Burkina Faso, nous
n’aborderons pas ce point.

III.2 : Conduction Thermique à deux et trois dimensions à temps permanent


Le cas à une dimension peut être facilement généralisé à deux et trois dimensions. Mais compte
tenu du niveau introductif du cours, cette partie ne sera pas traitée.
III.3 : Conduction Thermique à deux et trois dimensions à temps variable
Cette partie concerne surtout ceux/celles se spécialisant en thermique donc ne sera pas traitée.

III.4 : Méthodes numériques en conduction thermique


Idem que ci-dessus, n’est pas traité pour le temps imparti.

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CHAPITRE IV : Transfert de chaleur par Convection [2]
Partons de la loi de refroidissement de Newton qui s’écrit :
𝑄̇ = h A ΔT (4.1)
Où les variables ont été introduites au Chapitre I. Nous considérons dans ce type de problème
que h est connu si bien que le problème se ramène à une solution combinée Conduction -
Convection.
IV.1 : Coefficient global de Transfert de chaleur U
Il est souvent avantageux de déterminer le taux de transfert de chaleur sous la forme de
l’équation (4.1) mais dans laquelle h est remplacé par U, que nous allons déterminer ci-après
dans le cas d’un mur plan et celui à symétrie cylindrique.
IV.1.1 : Mur plan simple sans enduit
Soit un mur plan constitué de matériau noté a, uniforme, homogène et ayant un coefficient de
transfert de chaleur par convection h constant. Ce mur est exposé sur un côté à un fluide i de
température Ti et sur le côté opposé à un deuxième fluide o de température To ; ces deux
températures sont généralement connues, Figure 4.1.

Ti

● T1 Ri Ra Ro
Fluide i Fluide o ● ● ● ●
Ti T1 T2 To
● T2
a To Figure 4.1b: Analogie électrique

La
Figure 4. 1a : Exemple de mur plan sans enduit
Appliquons l’équation (3.1) aux deux surfaces i et o. Selon le principe de conservation de
l’énergie, c’est la même quantité de chaleur qui traverse le mur de part en part par conduction,
On a alors, en traduisant la puissance thermique transférée par unité de surface:
𝑸̇
= 𝒉𝒊 (Ti – T1) = 𝒉𝒐 (T2 – To) (4.2 a)
𝑨

En réarrangeant pour faire apparaitre la relation (3.4), puissance thermique sur résistance
thermique, on a :

𝑄̇ = T T
i 1
= T T
2 o
(4.2 b)
1/ h A i
1/ h Ao

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ℎ̅ est la valeur de h sur toute la surface. En vue de l’analogie électrique déjà évoquée, le terme :
1
Rh = (4.3)
ℎ𝐴

Représente les Résistances Thermiques (interne i et externe o) due à la limite convective. Ainsi,
la résistance thermique est équivalente à trois résistances en série, Figure 4.1b, où la résistance
thermique due à la conduction est Ra, où La est l’épaisseur du mur :
Ra = La/kaA (4.4)
Puisque la chaleur due à la conduction à l’intérieur du matériau doit être exactement égale à la
chaleur convective aux limites, équation (4.2a), extension équation (4.2b), s’écrit :

𝑸̇
=
𝑻𝒊 − 𝑻𝒐
= =
ΔT Global
(4.5)
A R th
𝟏 𝑳𝒂 𝟏
𝑨 + +
𝒉𝒊 𝒌𝒂 𝒉𝒐

Définissons maintenant le coefficient global de transfert de chaleur U (W/m2 K) ou


U (W/m2 oC)
1
U = (4.6)
A R th
Ainsi pour toute géométrie, on a :
𝑸̇
𝑨
= U T  Global
(4.7)

Pour un mur plan confère Figure 4.1 a, U prend la forme :


𝟏
U = 𝟏 𝑳𝒂 𝟏 (4.8)
+ +
𝒉𝒊 𝒌𝒂 𝒉𝒐

Dans le cas d’un mur plan à plusieurs couches en série, a, b, …, U devient alors:
𝟏
U = 𝟏 𝑳𝒂 𝑳𝒃 𝟏 (4.9)
+ + +⋯+
𝒉𝒊 𝒌𝒂 𝒌𝒃 𝒉𝒐

IV.1.2 : Mur plan composite : couches en série – parallèle sans enduit


isolation

A1 1 k1
Convection

T1 3 k3 A3 h, T3
A2 2 k2

L1 = L2 L3
Figure 4.2a : Mur plan composite en série – parallèle sans enduit

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Soient cette fois les couches en parallèles 1, k1 & 2, k2 en série avec la couche 3, k3 ,
soumise à convection, h. L’analogie électrique est représentée par la figure suivante :
R1, 𝑸̇𝟏
𝑸̇ 𝑸̇

T1 • • 𝑇∞
R2, 𝑸̇𝟐 R3 Rconv

Figure 4.2b : Equivalent électrique


𝑻 − 𝑻∞
𝑸̇ = 𝑹𝟏 (4.10)
𝒕𝒐𝒕𝒂𝒍

Rtotal = Rtotal 1,2 + R3 + Rconv (4.11a)


𝑹𝟏 𝑹𝟐
Rtotal = + R3 + Rconv (4.11b)
𝑹𝟏 + 𝑹𝟐

R1 = L1/k1 A1 R2 = L2/k2 A2 R3 = L3/k3 A3 Rconv = 1/h A3 (4.11c)


En cas de convection à gauche également, (4.11 a) devient :
Rtotal = Rconv-gauche + Rtotal 1,2 + R3 + Rconv-droite (4.12)
La résolution de ce type de problème qui est lié souvent à un système complexe de transferts
de chaleur peut se ramener à un traité à une dimension avec les deux (2) simplifications
possibles suivantes:
1. On assume que toute surface plane normale à la direction de l’axe x est isotherme (la
température varie dans la direction de x seulement) ;
2. On assume que toute surface parallèle à la direction de x est adiabatique, (le transfert de
chaleur se fait dans la direction de x seulement). Les deux cas donnent des analogies électriques
différentes mais des résultats suffisamment proches pour être acceptables: exemple ci-dessous :

Foam plâtre

L1
Brique L
h1, 𝑇∞1
L1
h2, 𝑇∞2

Figure 4.3 a : Exemple de texture de mur composite

18
𝑅3
𝑅𝑖 𝑅1 𝑅2
𝑇∞1• 𝑅𝑜 • 𝑇∞1
𝑅4 𝑅6

𝑅5
Figure 4.3 b : Une possible représentation d’analogie électrique

RQ : Trouver d’autres possibilités d’analogies électriques donnant des résultats équivalents.

IV.2 : Système radial avec convection : Pour un mur à symétrie radiale, on a :

𝑸̇ =
ΔT Global
= T Ti o
(4.12)
R th R th

a ● Ri Ra Ro
r1 r2
ka ● ● ● ●
T i hi To
● T1 ho Ti T1 T2 To
T2 ● Figure 4.4 b : Analogie électrique
To

Figure 4.4 a : Transfert radial (on néglige


l’épaisseur)

Où les résistances thermiques sont :


Résistance convective Ri, du côté du fluide i : Ri convection intérieure :
1
Ri = l(4.13a)
2π r1 Lhi
Ra, Résistance conductrice due au matériau a :
𝐿𝑛 (𝑟2 /𝑟1 )
Ra = (4.13b)
2𝜋𝑘𝑎 𝐿

Résistance convective Ro, à l’extérieur :


1
Ro = (4.13c)
2π r 2 Lh o

19
Dans ces expressions, L est la longueur de l’élément cylindrique. Faisant la somme des
résistances thermiques, on a :

R th
=
1
2π r1 Lhi
+
𝐿𝑛 (𝑟1 /𝑟2 )
2𝜋𝑘𝑎 𝐿
+
1
2π r 2 Lh o
(4.14)

Introduisons la définissions de U = 1/(A R th


), ou A est généralement calculé en considérant

la surface extérieure, Ao = 2  r2L, si bien que U devient Uo, égal :


𝟏
Uo = 𝒓𝟐
𝒓𝟐 𝑳𝒏(𝒓 𝒓 )
𝟐/ 𝟏 𝟏
(4.15)
+ +
𝒓𝟏 ⃐𝒉𝒊 𝒌𝒂 𝒉𝒐

Pour un élément cylindrique ayant (n – 1, n≥ 2) couches, on a :

𝟏
Uo = 𝒓𝒏𝑳𝒏(𝒓 𝒓 )
𝒓
𝒓𝒏 𝑳𝒏 ( 𝒏 )
(4.16)
𝒓𝒏 𝟐/ 𝟏 𝒓𝒏−𝟏 𝟏

+ +⋯ + +
𝒓𝟏 𝒉 𝒊 𝒌𝟏,𝟐 𝒌𝒏−𝟏,𝒏 𝒉𝒐

Où l’indice de k dénote le lien entre deux surfaces adjacentes, (exemple de deux couches a et
b: kb = k2,3)
IV.3 : Epaisseur critique de l’isolation dans le cas d’une symétrie radiale
Dans la plupart des cas, la résistance thermique d’un fond de conduite en métal est toujours
négligeable comparée à celle d’une couche d’isolation. Ainsi, la température de la conduite est
presque la même que celle du liquide qu’elle contient. Pour une couche simple, le taux de
transfert de chaleur par unité de longueur est égal à (voir figure) :
𝑸̇ A 𝟐𝝅(𝑻 − 𝑻 )
𝑳
= Uo ΔT = 𝑳𝒏(𝒓/𝒓𝒊𝒊) 𝒐𝟏 (4.17)
L 𝒌
+
𝒉𝒓

To To

h o
=h ri
ri r
+ Ti r
Ti

T = Ti

h o
=h

Figure 4.5 a : Conduite Figure 4.5 b : Fil conducteur

20
𝒅𝑸̇
On voit que 𝑸̇/L est fonction de r et atteint son maximum lorsque r (𝑝𝑜𝑠𝑒𝑟 = 𝟎) = rcritique
𝒅𝒓

rcritique = rc = k/h (4.18)


Ainsi, si ri  rcritique le taux de transfert de chaleur augmente avec l’addition d’isolation jusqu’à
ce que r = rcritique et décroit avec une augmentation de l’isolation.
Par contre, si ri  rcritique, le taux de transfert de chaleur décroit.

Conclusion : Dans certains exposés, l’équation du coefficient global de transfert


de chaleur dans le cas d’une convection est présentée et laissant penser que la
partie conduction est uniquement formée de sommations de murs composites
1
simples sans autre forme (U= 1 𝑒 1 ). Ceci pourrait conduire à des erreurs
+∑ +
ℎ𝑒 𝜆 ℎ𝑖

d’interprétation. En effet, la partie conduction pourrait inclure tout ou partie des


aspects présentés ci-dessus (mur simple à une ou plusieurs couches, murs à
couches parallèles, murs série-parallèles, murs à symétries cylindrique et
sphérique). Il appartient donc au concepteur de bien distinguer les différences et
appliquer l’équation en fonction.

21
CHAPITRE V : Transfert de chaleur par radiation [1, 3]
Le terme radiation s’applique à plusieurs processus physiques incluant le transfert d’énergie du
aux ondes électromagnétiques. Le mode de transfert de chaleur par radiation diffère des autres
modes par rapport à deux importants points : premièrement le transfert de chaleur se fait sans
l’intermédiaire d’un medium, deuxièmement, l’énergie transférée est proportionnelle à la
puissance quatre ou cinq de la température du corps considéré.
V.1 : Spectre électromagnétique
Thermique  λ ,m

10-12 10-10 10-8 10-6 10-4 10-2 1 10 2 104

Rayons Rayons X Ultra Infrarouge Ondes Hertziennes Ondes Radio


Cosmiques Violet micro-ondes

Visible

Figure 5.1 : Spectre électromagnétique

Une unité appropriée pour la longueur d’onde est le micro-onde : 1 μm = 10-6 m. Dans ces
unités, le rayonnement thermique est compris entre 0.1 et 100 μm tandis que la portion visible
du spectre du rayonnement se situe entre 0.39 et 0.78 μm . Une autre unité fréquemment utilisée
o
est l’Angstrom, 1 A = 10-10 m.
La vitesse de propagation de n’importe quelle radiation électromagnétique dans le vide est C,
égale à :
C = λν = 3 x 108 m/s (5.1)
Où λ est la longueur d’onde et ν la fréquence du rayonnement.
V.2 : Propriétés et définitions
Le mot spectre a une connotation de dépendance entre une radiation donnée et la longueur
d’onde. La valeur du rayonnement pour une longueur d’onde donnée est appelée valeur
monochromatique.
V.2.1 : Absorptivité, Réflectivité et Transmitivité
A chaque fois qu’un rayonnement tombe sur une surface, une partie est absorbée, une
autre réfléchie, et enfin une troisième est transmise à travers la surface, voir figure.

22
Rayonnement incident
Radiation réfléchie

Radiation
Absorbée

Radiation Transmise

Figure 5.2 : Réflexion, absorption et transmission du rayonnement

Définitions
α = fraction de l’énergie incidente absorbée = Absorptivité
β = fraction de l’énergie incidente réfléchie = Réflectivité
τ = fraction de l’énergie incidente transmise = Transmitivité
On a les relations suivantes entre les factions, qui rappellent le principe de conservation de
l’énergie :
α + β + τ = 1 (5.2)
La plupart des solides exceptés ceux qui sont visiblement transparents ou translucides, ne
transmettent pas le rayonnement. La relation (5.2) devient :
α + β = 1 (5.3)
La relation (5.2) s’applique aux liquides bien que leur Transmitivité soit fonction de leur
épaisseur. Les gaz eux réfléchissent très peu le rayonnement si bien qu’on a :
α + τ = 1 (5.4)
V.2.2 : Pouvoir émetteur et radiosité
Le Pouvoir émetteur total, noté E, est l’énergie thermique totale (sommé sur toutes les
longueurs d’onde et directions) émise par un élément de matériau par unité de surface. A noter
que cela concerne seulement l’énergie quittant la surface due à l’émission originale et n’inclue
donc pas les quantités ou autres. E est aussi connu sous l’appellation de Pouvoir émetteur
sphérique total. Le Pouvoir émetteur total d’une surface dépend de (1) du matériau, (2) des
conditions de la surface et (3) de la température.

23
La Radiosité J, dénote le rayonnement total quittant un matériau par unité de surface et par unité
de temps. Ainsi, J est la somme des flux du rayonnement émis et réfléchi.
Comme E, J est obtenu par intégration sur tout le spectre et direction.
V.2.3 : Surfaces spéculaire et diffuse
La réflexion du rayonnement par une surface peut être décrite à partir de deux modèles que
sont : la surface spéculaire, type miroir (figure 5.3 a) et la surface diffuse (figure 5.3 b).

N N
Source

φ i
φ r
φ i

Surface spéculaire Surface diffuse


Type miroir rugueuse

Figure 5.3 a : Réflecteur spéculaire Figure 5.3 b : Réflecteur diffus

Dans le cas de la surface type miroir, l’angle d’incidence φ est égal à l’angle de réflexion φ
i r

. Pour la surface diffuse ou rugueuse, la valeur de l’énergie réfléchie est proportionnelle au


cosinus que le rayon incident fait avec la normale. Si les dimensions de la rugosité d’une
surface ordinaire sont faibles comparées à la longueur d’onde du rayonnement incident, alors
cette surface peut être considérée comme spéculaire et diffus dans le cas contraire.
V.2.4 : Intensité du rayonnement
Définissons l’intensité du rayonnement I comme étant l’énergie rayonnée par unité de temps,
par unité d’angle solide et par unité de la surface émettrice projetée normalement sur la ligne
de vision du récepteur à partir de l’élément rayonnant.

24
N
N
dA2

φ
φ

cos  dA1

dA1
r dA1
θ

Figure 5.4 a: Energie rayoniere par dA1 Figure 5.4 b : Projection de dA1

Rayonnement incident

Figure 5.4 c: Corps noir

En se référant à la géométrie de la Figure 5.4 a, l’énergie rayonnée par l’élément dA1 et reçue
par l’élément dA2, s’écrit :
dq12 = I (cos  dA1) dω (5.5)

25
Ici
d A2
dω = 2
= sin φ d θ d φ (5.6)
r
Est l’angle solide intercepté par dA2 et cos  dA1 est la surface émettrice projetée normalement
sur la ligne de vision de la surface réceptrice. En intégrant (5.6) dans (5.5) et intégrant sur la
surface hémisphérique, on a :

q 2  /2

  [ I cos φ sin φ d φ d θ ]
12
= (5.7)
dA 1 0 0

q 12
= E = π I (5.8)
dA 1

V.3 : Rayonnement du corps noir

La surface idéale dans l’étude du transfert de chaleur par radiation est le corps (surface) noir,

défini par α b
= 1 c'est-à-dire qu’une telle surface absorbe la totalité du rayonnement incident

indépendamment du spectre et des directions du rayonnement. Un tel corps ou surface est


représentée par la figure 10 c ou petit trou débouchant sur une cavité.
V.3.1 : Pouvoir émissif du corps noir
Le pouvoir émissif total (ou hémisphérique) d’un corps noir est donné par la relation de Stefan
Boltzmann :
EN = σ T4 (5.9)
Ou σ il faut le rappeler est la constante de Boltzmann ou de Stefan-Boltzmann vaut 5.6697 x
10-8 W/m2 K4
V.3.2 : Distribution spectrale du corps noir
En général, une surface émet différemment en fonction des longueurs d’onde. Le pouvoir
émissif total est donné par :

E =  E dλ
0
λ
(5.10)

Où E λ
est le pouvoir émissif total monochromatique à la longueur d’onde λ . Pour un corps

noir :

EN = E
0
dλ = σ T4

(5.11)

26
La première expression correcte de ENλ a été déterminée par Max Planck :
5
C1λ
E Nλ
=
exp(C /T)  1
(5.12)
2

Où C1 = 3.742 x 108 (W μ m4/m2) ; C2 = 1.4387 x 104 ( μ m K)

La courbe E Nλ
construit en fonction de λ , figure 5.5, pour différentes températures est

présentée ci-dessous. Le décalage des valeurs maximums des puissances émissives


monochromatiques vers les courtes longueurs d’ondes avec l’augmentation de la température
est évidente. Ce décalage des longueurs d’ondes est décrit par la Loi de déplacement de Wien.

λ max
T = 2897.6 ( μ m K) (5.13)

Il est souvent nécessaire de déterminer la quantité d’énergie rayonnée par un corps noir sur une
portion donnée de la bande des longueurs d’ondes pour une température T prescrite. On a :
T
1
EN (0 - T ) = T E
0
N
d( T ) (5.14)

La fraction de l’énergie totale rayonnée dans cette bande vaut :

E (0  T ) E (0  λT) 1
T
1
 d( T )
N N
= = E N
(5.15)
4 𝜎 5
E N σT 0 T
Les valeurs de la relation (5.14) sont généralement tabulées.
V.3.3 : Intensité du rayonnement du corps noir
L’émission d’un corps est indépendante de la direction, si bien que la relation (5.9) devient :
E N = σ T 4 = 𝝅 IN (5.16)

27
E N
x 3.2 x 10-4 Wm-2

12

10

0
0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0

Longueur d’onde, μ m

Figure 5.5 : 𝑬𝑵𝝀 versus 𝜆

V.4 : Surface réelle et corps gris


Une surface réelle à un pouvoir émissif total E plus faible que celui d’un corps noir. Le rapport
entre le pouvoir émissif total d’un corps et celui d’un corps noir à la même température est
l’émissivité totale ou émissivité hémisphérique totale 𝜖.
𝐸
𝜀= (5.17)
𝐸𝑁

Quelques valeurs numériques de 𝜖 est présentées en Annexe et les allures en fonction de la


température sont données par la figure 5.6 ci-dessous. L’émissivité monochromatique ou
hémisphérique ∈𝜆 est très utile en référence aux surfaces réelles qui exhibent des émissivités
spectrales sélectives, c’est-à-dire :
𝐸𝜆
∈𝜆 = (5.18)
𝐸𝑁𝜆

28
Ou 𝐸𝜆 est le pouvoir émissif de la surface réelle à la longueur d’onde λ et 𝐸𝑁𝜆 celui du corps
noir à la même température.
𝜀

Non-conducteurs

Conducteurs

T
Fig. 5.6 : Variation de l’émissivité totale en fonction de la température

Figure.5.6 : Loi de Kirchhoff


Soit une enclore noire et considérons qu’il contienne lui-même un autre petit corps noir noté 1.
A l’équilibre, le petit corps absorbe et émet la même quantité d’énergie A1EN. Maintenant
supposons que le petit corps soit remplacé par un corps noir ayant la même taille, grandeur,
position géométrique et orientation, noté 2. Assurément l’énergie imprégnant ce corps est la
même que précédemment, A1EN. Un bilan d’énergie sur le corps 2 en régime permanent,
donne :
𝛼2 𝐴2 𝐸𝑁 = 𝐴2 𝐸 (5.19a)
Par conséquent pour n’importe quel corps, on a :
𝐸
𝛼 = = 𝜖 (5.19b)
𝐸𝑁

Puisque E/EN est par définition l’émissivité hémisphérique totale, l’équation (5.19 b) est la loi
de Kirchhoff.
Notons que l’équation (5.19 b) a été obtenue dans les conditions d’équilibre thermique dans
une enclosure noire isotherme. Elle est donc applicable à un corps recevant de l’irradiation de
corps noir de l’environnement ayant même température que lui-même. De grosses erreurs
peuvent survenir lorsqu’on étant ce résultat à d’autres situations. Pour des valeurs
monochromatiques cependant, la loi de Kirchhoff devient :
𝛼𝜆 (T) = ℰ𝜆 (T) (5.20)
Ce qui signifie que pour une longueur d’onde donnée, absorption monochromatique et
l’émissivité monochromatique d’une surface à une température donnée sont les mêmes
indécemment de la température de la source irradiante incidente.
V.4.2 : Emission d’une surface réelle et approximation d’un corps gris

29
Se référant à la Figure 5.7 ci-dessous, on constate que le pouvoir émissif monochromatique
d’une surface réelle n’est pas une fraction constante de celle d’une surface noire. Une
idéalisation intéressante est celle d’une surface grise définie par :
(𝝐𝝀 )𝒈𝒓𝒊𝒔 = Constant (5.21)

E x 10-5 W/m2-𝜇m

T = 2 000 K
𝜖 = 1.0 (surface noir)

2
𝜖 = 0.35 (surface grise)

Surface réelle

0
0 1.0 6.0 𝜆, 𝜇m
Figure 5.7 : Pouvoir émissif total en fonction de la longueur d’onde

Les avantages d’un point de vue des calculs semblent évidents en considérant l’expression du
pouvoir émissif total d’un corps.
Pour 𝜀𝜆 constant, l’équation devient :

E = 𝜖 ∫0 𝐸𝑁𝜆 d𝜆 = 𝜖𝜎𝑇 4 (5.22)
Remarque : en plus des discussions précédentes à propos des variables influençant les
propriétés des surfaces, l’émissivité d’une surface lisse dépend fortement de l’angle 𝜙 entre la
direction de la radiation incidente et la normale à la surface. En général les matériaux non
conducteurs émettent fortement dans la direction perpendiculaire à la surface (ou à angle polaire
faible) tandis que les conducteurs en direction des grands angles polaires.

30
CHAPITRE VI : Propriétés thermo-physiques des matériaux *
VI.1 : Conductivité Thermique
VI.1.1 : Conductivité Thermique des solides
Les valeurs de la Conductivité Thermique de la plupart des métaux et alliages sont tabulées. La
Conductivité Thermique des métaux est principalement fonction de la température seulement.
En général la valeur de k des métaux purs décroît avec l’augmentation de la température ; les
alliages tendent à se comporter autrement.
Les valeurs de k des métaux peuvent être représentées sur une grande plage de température par
la relation suivante :

θ
2
k = ko (1 + b θ + c ) (6.1)

Où θ = T - Tref et ko est la valeur de la conductivité à la température de référence Tref. Pour


les applications courantes, la plage des températures est relativement faible de sorte que la
relation suivante couvre bien cette propriété.
k = ko (1 + b θ ) (6.2)
La Conductivité Thermique des corps non homogènes comme les parpaings (milieu poreux) est
généralement très dépendante de la masse volumique moyenne ( ρ = m/V). Le volume total
impliqué dans la détermination de ρ inclus aussi le volume des vides, éventuellement des gaz
comme l’air. Ceci nécessite pour ces corps la connaissance de leurs porosités qui peut être
grossièrement définie comme étant le rapport entre le volume total des vides sur le volume total
du corps considéré. Ces poches peuvent également être remplies d’eau ou d’air. Dans de l’eau
on dit que le corps est humide ou relativement humide. La plupart des matériaux poreux dont
la presque totalité des matériaux de construction exceptés les métaux, sont classés comme
poreux, tous les parpaings, les tuiles et le bois. Il a été en effet montré dans le cours de
thermodynamique que les ouvrages et les parpaings doivent être séchés avec précautions afin
de ne pas altérer leurs propriétés thermiques et mécaniques. En général k des matériaux poreux
augmente avec la température et la masse volumique.
VI.1.2 : Conductivité Thermique des liquides
Pour les liquides, k dépend de la température mais indépendant de la pression. La conductivité
thermique de la plupart des liquides décroit avec une augmentation de la température exception
faite de l’eau dont k augmente jusqu’à 149 oC et décroît après. L’eau a la conductivité thermique
la plus élevée des liquides exceptés les métaux liquides tels le mercure. Ici encore, les valeurs
de k des liquides sont tabulées.

31
VI.1.3 : Conductivité Thermique des gaz
La conductivité thermique des gaz augmente avec l’augmentation de la température mais est
essentiellement indépendante de la pression surtout de la pression voisine de l’atmosphère.
Mais l’influence de la pression devient importante surtout aux valeurs critiques. Ces valeurs
sont également tabulées.

Tableau 6.1: Conductivités thermiques de quelques matériaux, température de 300 K [3]

Material kW/m °C
Diamond 2300
Silver 429
Copper 401
Gold 317
Aluminum 237
Iron 80.2
Mercury 8.54
Glass 0.78
Brick 0.72
Water 0.613
Human skin 0.37
Wood (oak) 0.17
Helium (g) 0.152
Soft rubber 0.13
Glass fiber 0.043
Air (g) 0.026
Urethane, rigid foam 0.026

Tableau 6.2: Variation de la conductivité Thermique avec la température [3]


T, K Copper Aluminum
100 482 302
200 413 237
300 401 237
400 393 240
600 379 231
800 366 218

VI.2 : Masse volumique ρ


Nous considérons ici un continuum et définissons la masse volume ρ (kg/m3) comme étant le
rapport entre le volume total (m3) du corps considère sur sa masse (kg). C’est donc un volume
par unité de masse. Pour les solides et les liquides, ρ dépend faiblement de la température et
indépendant de la pression jusqu’à 100 atmosphères ; à l’inverse, elle dépend des deux
paramètres pour les gaz. L’inverse de la masse volumique est le volume spécifique, ν (m3/kg).

32
Quant à la densité d d’un corps donné, elle est égale au rapport entre sa masse volumique et
celle de l’eau à 4 oC et à la pression d’une atmosphère.

d = (ρ /. ρ ). (6.3)
corps eau

VI.3 : Capacité spécifique des matériaux


Ces propriétés (Cp et Cv) ont été déjà introduites dans le cours de Thermodynamique. Rappelons
qu’elles indiquent la capacité d’un corps à stocker l’énergie en fonction de la température ; en
effet elles s’expriment en J/K, J/oC, J/kgK, J/kgoC, kJ/kgK, kJ/kgoC. On montre que pour les
corps incompressibles (en général les solides et les liquides) elles sont égales. Tandis que pour
les gaz, les deux valeurs sont différentes. Cp et Cv des solides et des liquides dépendent
relativement de la température mais très peu de la pression. Elles dépendent fortement de la
température pour les gaz. Toutes ces valeurs sont tabulées.
VI.4 : Diffusivité Thermique [4, 5)]
Défini comme le rapport entre la conductivité thermique k et la capacité thermique ρ Cp du
matériau, elle a pour unité m2/s.
α = k / ρ Cp (6.4)
Elle mesure donc la vitesse de transfert de chaleur dans un matériau par unité de section droite.
Ainsi, l’énergie se diffuse plus rapidement dans les matériaux à α élevé. Pour les gaz, α
dépend fortement de la température et de la pression.

Tableau 6.3: Diffusivités Thermiques de quelques matériaux à T = 300 K [3]

Material 𝜶,m2/s
Silver 149 x 10-6
Gold 127 x 10-6
Copper 113 x 10-6
Aluminum 97.5 x 10-6
Iron 22.8 x 10-6
Mercury 4.7 x 10-6
Marble 1.2 x 10-6
Ice 1.2 x 10-6
Concrete 0.75 x 10-6
Brick 0.52 x 10-6
Heavy soil (dry) 0.52 x 10-6
Glass 0.34 x 10-6
Glass wool 0.23 x 10-6
Water (l) 0.14 x 10-6
Beef 0.14 x 10-6
Wood (oak) 0.13 x 10-6

33
VI.5 : Effusivité Thermique [4]
A la différence de la diffusivité thermique qui décrit la rapidité du déplacement de la chaleur à
travers la masse d’un matériau, l’effusivité décrit la rapidité avec laquelle un matériau absorbe
la chaleur. Ainsi, une effusivité élevée limite les valeurs du gradient de température. Dans
certains cas, il pourra être intéressant de disposer d’un matériau à faible coefficient E devant
une paroi à forte inertie (E élevé). Cette solution permet de supprimer parfois l’effet de paroi
froide, mais en revanche elle diminue de façon importante la capacité de stockage des calories
dans la paroi froide et donc l’effet de régulation des températures.
Dans les climats chauds, l'utilisation de matériaux à forte effusivité comme le carrelage permet
de maintenir un certain confort plus longtemps malgré l'échauffement de l'air de la pièce. La
diffusivité et l’effusivité thermiques donnent une information importante sur la transmission de
la chaleur à l’échelle d’un matériau. Lorsqu’on passe à l’échelle des parois multicouches,
l’assemblage des matériaux a aussi une influence non négligeable qui modifie totalement le
comportement énergétique global de celles-ci. L’expression de l’effusivité thermique est :
E = √𝜆𝜌𝐶𝑝 (6.5)
VI.6 : Inertie thermique
La notion d’inertie thermique n’est pas facile à appréhender. La plupart du temps, elle est
définie comme étant la vitesse avec laquelle le bâtiment réagit à des perturbations extérieures.
La réponse du bâtiment face aux sollicitations dépend en grande partie des propriétés
thermiques des matériaux qui le constituent. Ce comportement des matériaux est un principe
fondamental pour la conception bioclimatique des bâtiments. Elle contribue au confort de
l'habitation en atténuant les 𝑣𝑎𝑟𝑖𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 des pointes de températures.
D’après leurs capacités à stocker et à véhiculer la chaleur, le bâtiment réagira différemment,
d’où le problème couplé de la conductivité et de la capacité thermique, ce qui conduit à la prise
en compte des deux notions de diffusivité et d’effusivité.
VI.7 : Déphasage Thermique
VI.7.1 : Définition et nature
Par définition, le déphasage thermique est le décalage horaire que met la chaleur pour
traverser un matériau. Ainsi, un matériau ayant une grande capacité thermique doublé d’une
faible conductivité aura un déphasage thermique élevé. De même, on voit que le déphase
thermique est aussi fonction de l’inertie thermique qui est le temps que met un matériau à
atteindre la température de son environnement. Concrètement, plus un matériau est dense, plus

34
il met du temps à atteindre la température de son environnement, et plus il est isolant contre la
chaleur.
Le déphase thermique est ainsi influencé par :
- la différence de température (gradient de température) entre les deux faces d’un mur ;
- l’exposition à la température, aux mouvements et vitesse du vent ;
- la texture et la nature de l’enduit ;
- l’épaisseur du matériau ;
- la conductivité thermique du matériau.
Le déphasage thermique est très important pendant la période chaude. Comme dit plus haut,
elle va être mesurée par la capacité des matériaux composant l'enveloppe de l'habitat à ralentir
la pénétration de la chaleur. Le déphasage permet donc de lisser les écarts de températures
intérieures dus aux variations de températures extérieures afin de gagner en confort et de
modérer ou supprimer la climatisation. En pratique, il est souhaitable que le front de chaleur
provenant de l’extérieur traverse l’isolant (mur) en 10h minimum. En effet, la chaleur la plus
intense sera atteinte vers midi et sera restituée à l’intérieur vers 22h. A cet instant, l’air extérieur
est plus frais que l’air intérieur. Il suffirait donc soit de ventiler la maison pour faire pénétrer de
l’air extérieur ou tout simplement d’ouvrir les fenêtres pour une ventilation naturelle. Du point
de vue architectural, une solution serait d’ajouter une couche d’enduit de nature à ralentir plus
le taux de transfert de chaleur et modérer ainsi le différentiel de température.

VI.7.2 : Unités et Mesures [WEB]

Comme dit plus haut, le déphasage thermique est le temps nécessaire à un matériau pour
absorber et transférer la chaleur. Il est généralement mesuré en heure (H).

Exemple d’unités de quelques matériaux courants de construction:

 Brique isolante - 5.0 H


 Beton (250) - 6.9 H
 Double Brique (250) - 7.0 H
 AAC (200) - 7.0 H
 Adobe (250) - 9.2 H
 Terre battue (250) - 10.3 H
 Bloc de Terre Comprimée (250) - 10.5 H
 Limon sable (1000) - 30 j

VI.8 : Amortissement
VI.8.1 : Définition et nature

35
Le retard causé par la masse thermique est appelé décalage temporel. Plus le matériau
est épais et résistant, plus les flux de chaleur mettront du temps à le traverser. Par
définition, la réduction de température cyclique sur la surface intérieure par rapport à
la surface extérieure est appelée décrément. Ainsi, un matériau avec une valeur de
décrément de 0,5 qui subit une variation diurne de 20 degrés de la température de la
surface externe ne subirait qu'une variation de 10 degrés de température à la surface
interne.
VI.8.2 : Illustrations et Calculs pratiques

Figures 6.1 et 6.2 : Décrément et Facteur d’Amortissement [WEB]

Ainsi, le décrément est concrètement donné par la différence entre Timax et Tomax , (Timax - Tomax).
Par contre, le Facteur d’Amortissement lui est donné par le rapport entre ces deux mêmes
paramètres (Timax /Tomax). Voir figures ci-dessus.
L’effet du décrément est particulièrement important dans la conception de bâtiments dans des
environnements avec une plage de température diurne élevée. Dans certaines régions par

36
exemple, la température diurne peut atteindre plus de 40 degrés. La nuit suivante, cependant,
les températures peuvent tomber très bas. Si des matériaux avec un retard ou déphasage
thermique de 10 à 12 heures sont utilisés avec précaution, les températures diurnes élevées
atteindront les surfaces internes tard dans la soirée. Une simple ventilation naturelle pourrait
alors suffire à faire baisser la température intérieure.
Dans les climats constamment chauds ou constamment frais, l'effet de masse thermique peut en
fait être néfaste. En effet, les deux surfaces tendent vers la température quotidienne moyenne
qui, si elle est supérieure ou inférieure à la plage de confort, entraînera encore plus d'inconfort
pour les occupants en raison de gains ou de pertes de rayonnement moyens indésirables.
Ainsi, dans les climats chauds tropicaux et équatoriaux, les bâtiments ont tendance à être très
ouverts et légers.

VI.9 : Emissivité, ∈ [3]


L’émissivité d’une surface est le rapport entre le rayonnement émis par le corps à une
température donnée et le rayonnement par un corps noir à la même température, 0 ≤ ∈ ≤ 1.
L’émissivité mesure la tendance d’un corps à se comporter comme un corps noir où ∈ = 1.
L’émissivité d’une surface réelle n’est pas constante et varie avec la température, la longueur
d’onde et la direction de l’émission. Par conséquent, plusieurs émissivités peuvent être définies
pour un corps donné en fonction des effets désirés.

Tableau 6.4: Emissivités de quelques matériaux à T = 300 K [3]

Matériaux Emissivité, ∈
Aluminum foil 0.07
Anodized aluminum 0.82
Polished copper 0.03
Polished gold 0.03
Polished silver 0.02
Polished stainless steel 0.17
Black paint 0.98
White paint 0.90
White paper 0.92–0.97
Asphalt pavement 0.85–0.93
Red brick 0.93–0.96
Human skin 0.95
Wood 0.82–0.92
Soil 0.93–0.96
Water 0.96
Végétation 0.92–0.96

37
Tableau 6.5 : Émissivité de matériaux courants [6]

Matériau Émissivité Matériau Émissivité


Acier poli .............. 0,08 Carrelage................ 0,95
Acier oxydé ........... 0, 75 Eau.......................... 0,97
Aluminium poli....... 0,05 Liège ....................... 0,93
Aluminium oxydé... 0,15 Marbre.................... 0,93
Amiante-ciment ...... 0,95 Peinture noire ........ 0,96
Ardoise .................... 0,93 Peinture blanche.... 0,90
Béton ....................... 0,93 Papier ..................... 0,90
Bois.......................... 0,90 Plâtre ...................... 0,94
Brique ...................... 0,90 Verre ....................... 0,95
Caoutchouc ............. 0,90

VI.10: Absorptivité, réflectivité et transmitivité (Confère, V.2.1)

Tableau 6.6: Comparaison de l’absorptivité solaire avec celle de quelques surfaces aves leurs
émissivités à T = 300 K [3]

Surface Absorptivité Solaire, 𝜶𝒔 Emissivité, ∈


Aluminum
Polished 0.09 0.03
Anodized 0.14 0.84
Foil 0.15 0.05
Copper
Polished 0.18 0.03
Tarnished 0.65 0.75
Stainless steel
Polished 0.37 0.60
Dull 0.50 0.21
Plated metals
Black nickel oxide 0.92 0.08
Black chrome 0.87 0.09
Concrete 0.60 0.88
White marble 0.46 0.95
Red brick 0.63 0.93
Asphalt 0.90 0.90
Black paint 0.97 0.97
White paint 0.14 0.93
Snow 0.28 0.97
Human skin
Caucasian 0.62 0.97
======================================================================================

*Consulter ABNORM pour les normes nationales en matériaux de construction

38
CHAPITRE VII: Maisons réelles : calculs pratiques des charges thermiques*
VII.1 : Rappel sur l’architecture bioclimatique
VII.1.1 : Habitat traditionnel
L’habitat traditionnel utilise le savoir ancestral, le potentiel local (main-d’œuvre, matériaux)
et le climat pour créer un habitat dont l’intérieur procure aux occupants un bien être recherché
tout en s’adaptant aux variations climatologiques. Il établit une architecture reposant sur le
socle culture - climat. C’est pourquoi on ne peut définir une unique typologie de maison
traditionnelle en générale : il y en a autant que de climats et de cultures. Ceci est d’autant plus
vrai qu’en Afrique et plus particulièrement au Burkina Faso, sur l’espace géographique occupé
par les peuples constituants la nation, chaque peuple a son habitat, même si très souvent, il
existe des traits communs. Sont de ceux-là, les cases Peuls surtout au nord, les habitats
Gourounsis, Sénoufos, Bobos, les cases rondes en pays Mossi,… (Voir photos en annexe). Ces
maisons comme on le voit, utilisent entièrement des matériaux locaux : adobe, bois, paille et
bien d’autres matériaux tirés essentiellement de la biomasse. Bien que nous ne disposons pas
de résultats expérimentaux (en attente), l’auteur estime que les éléments physiques à notre
disposition tendent à indiquer que l’architecture traditionnelle est peut être celle qui se
rapproche le plus des conditions définies pour le bioclimatisme. En effet et prenant l’exemple
de la case ronde en toit de chaume, l’architecture et les conditions physiques se présentent
comme suit :
Architecture :
Matériaux :
• Les matériaux se compose essentiellement de sept (7) types: adobe, paille en chaume, bois,
lianes, différents types de liants qui servent à pétrir le banco, latérite pour recouvrir le sol et
enfin, décoctions pour enduire le sol et souvent le murai;
• L’eau pour mouiller le banco, préparer les liants et les décoctions ;
Maçonnerie :
• La maison elle-même est composée de deux (2) parties faites en matériaux différents :
- en bas se dresse un muret à symétrie cylindrique en adobe pétrit avec une décoction
faite d’eau et de liants issus de la biomasse (bouse de vache, coke de petit mil, soluté à
base de fruits de néré, …). Le muret est lui-même souvent enduit avec le même matériau
et/ou d’autres types de décoctions. Son épaisseur varie en fonction de la couche d’adobe
et des enduits intérieur et extérieur. En s’appuyant uniquement sur les propriétés

39
thermo-physiques, l’adobe serait un bon matériau de construction. Dans sa Thèse, le Dr
COULIBALY [7] donne les propriétés moyennes suivantes:
Tableau 7.1 : Propriétés thermo-physiques de quelques matériaux de construction [7]

Conductivité Masse Capacité


Matériaux thermique volumique thermique
3
(W/m.K) (kg/m ) (J/ kg.K)
Parpaing plein (L) 1,1 2100 880
Parpaing plein (M) 0,97 ± 0,10 1810 ±37 762±50
Terre-paille(1) (L) 0,17 600 1249
Terre paille(2) (L) 0,12 400 1000
Terre-argileuse ou Banco : -AR1 (M) 0,49 ± 0,05 1360±38 957±62
- AR2 (M) 0,47 ± 0,06 1280±45 833±54

Brique H (déterminées avec HEAT) :


-Cas1 : Terre-paille (1) et Parpaing plein (L-L) 0,68±0,02 1303±7 971±18

-Cas2 : Terre-paille (2) et Parpaing plein (L-L) 0,54±0,02 1197±6 901±13

-Cas 3: AR1 et Parpaing plein (M-L) 0,80±0,06 1707±18 913±67

-Cas 4 : AR1 et Parpaing plein (M-M) 0,78±0,08 1571±38 866±56

-Cas 5 : AR2 et Parpaing plein (M-M) 0,76±0,08 1528±42 795±52

L : Littérature ; M : mesure ; AR= argile

- le muret cylindrique est surmonté d’un toit en paille de chaume maintenu par des
poutrelles en bois, l’ensemble tenu par des cordons en liane. La paille déborde le
diamètre du muret pour représenter un surplomb qui protège contre les vents et surtout
du rayonnement solaire dans notre cas ;
- le sol est très souvent recouvert d’un petit remblai en latérite mouillée avec des
décoctions puis talochée et compactée à l’aide de morceau de bois avec manche,
confectionnés à cet effet ;
- le mur intérieur est souvent garni de figurines représentants des animaux ou des scènes
de la vie dont l’expression est fonction du choix du propriétaire (jeunes couples, …).
Conditions physiques de fonctionnement :
- le muret à cause de sa faible hauteur et du surplomb, est frappée par les rayons
solaires sur une courte période de la journée. Il aura donc tendance à transférer une
relative faible quantité de chaleur à l’intérieur de la maison. De plus, sa faible épaisseur
est contrebalancée par la relative faible conductivité de l’adobe. Il reste a vérifié
expérimentalement le temps de déphasage et d’amortissement pour une optimisation de
l’épaisseur du mur. Au cours de la journée, lorsque les conditions sont réunies (voir

40
première partie du cours), le mur transfert la chaleur à l’intérieur de la maison
essentiellement par convection ;
- quant au toit, il a ceci de particulier qu’il représente un matériau exceptionnel de
construction qui rappelle le « système fermé » en thermodynamique. Elle laisse passer
la chaleur mais pas la matière à savoir les eaux de pluie et les particules solides en
particulier. Par conséquent, elle favorise le transfert de chaleur convectif naturel entre
l’intérieur et l’extérieur de la maison. Ainsi, lorsque la maison emmagasine de la
chaleur, l’air intérieur s’échauffe et devient léger, l’effet de tirage ou « effet cheminée »
se produit alors, chassant l’air chaud vers l’extérieur à travers le toit. L’exemple type
est l’évacuation des fumées par le toit lors de la préparation des repas ;
- l’inverse pourrait également se produire ; il suffit tout simplement que la force motrice
nette change de direction (inversion de l’écoulement).
Le toit jouerait donc un triple rôle de toiture proprement dit, de plafond et enfin de fenêtre.

En conclusion, on peut retenir que le modèle simplifié de la case ronde en toit de chaume
peut être assimilé à une cheminée dont le rôle est une sorte de régulation par tirage de la
température intérieure.

Des expériences sont nécessaires pour une meilleure compréhension de l’ensemble et une
meilleure caractérisation de la paille comme matériau de construction.
Discussions : Donner les indications d’un model simplifié de la case ronde et indiquer comment
la rendre plus efficace.
VII.1.2 : Habitat bioclimatique
Les maisons bioclimatiques sont conçues et construites en tenant compte des matériaux et du
climat local. L’objectif est d’être en harmonie avec l’environnement en respectant les principes
du développement durable. Ainsi lors de la conception, on peut dégager au moins cinq (5)
caractéristiques principales :
• Limiter à sa simple expression sinon éliminer entièrement la consommation des énergies
fossiles ;
• Emmagasiner le moins possibles de charges thermiques et économiser au maximum en
dépense de fonctionnement ;
• En cas d’utilisation équipements énergétiques, privilégier le renouvelable et les moins
énergétivores ;

41
• Protéger l’environnement en respectant la législation et les conditions locales dans la
conception, la construction comme dans le fonctionnement ;
• Améliorer sensiblement les conditions de vie des occupants en concevant pour le confort
thermique et la qualité de l’air.
Pour ce faire, on a recourt à beaucoup de technologies ou mélanges de technologies de types
locales et/ou importées (voir littérature) :
- Utiliser des matériaux locaux de construction (adobe, BTC et BLT): le coût devrait
être en général plus faible, la main-d’œuvre plus adaptée tant au niveau de la
construction que de l’entretien. En ce qui concerne les isolants, on optera pour des
isolant végétaux (laine de chanvre, copeaux de bois…), voir animaux (laine de
mouton) ;
- Les revêtements de façade, influent sur le rayonnement thermique (voir Tableaux des
matériaux);
- La valorisation de l’inertie thermique : Le déphasage et l’amortissement sont fonction
de l’épaisseur et de la diffusivité thermique ;
- L’isolation du bâtiment : L’isolation par l’extérieure est recommandée car permettant
de supprimer les apports de chaleur à travers les ponts thermique (voir Tableaux des
matériaux);
- La gestion des radiations solaires : Une multitude de protections solaires existe : stores
extérieurs verticaux (efficaces quelle que soit l’orientation des radiations), pare-soleil
horizontaux (casquette – efficaces pour les façades orientées au midi), réflecteurs
(compromis entre protections solaires et éclairage naturel), protections solaires
amovibles, double-peau (crée une ventilation par convection le long du mur) ,
végétation, couleur de paroi claire et faible coefficient d’absorption des matériaux ;
- L’exploitation de la ventilation naturelle : elle est le cœur de la conception
bioclimatique en climat chaud. Elle permet non seulement de limiter l’utilisation d’un
système de ventilation mécanique pour apporter la juste quantité d’air neuf mais aussi
d’éviter le recours à la climatisation. Avant toute chose, il faudra évaluer le potentiel de
ventilation, éloigner le bâti des obstacles à l’écoulement, protéger l’abord et l’enveloppe
du bâtiment des rayonnements solaires et anticiper l’aménagement intérieur afin de
limiter les pertes de charges du courant d’air (passages trop étroits ou avec
ramifications);
- La valorisation de l’énergie solaire et/ou éolienne et/ou biomasse pour la production
d’énergie (électrique ou thermique) fait aussi partie du concept bioclimatique. Elle tire

42
parti de la nature et limite les problèmes d’accès à l’énergie ainsi que le réchauffement
climatique.
En conclusion, il est conseillé de rester attaché à l’objectif du concept bioclimatique qui en
dernière analyse tire sa substance du développement durable.
VII.3 : Habitat usuel: calculs des charges thermiques
VII.3.1 : Généralités
Pour des raisons diverses (un tour de classe pour ces raisons !), la majeur partie des maisons
construites de nos jours s’écartent plus ou moins du concept bioclimatique. En effet, au lieu de
rechercher un concept bioclimatique très élusif ou un confort thermique qui inclut des
considérations subjectives et qui pourrait déboucher sur l’utilisation de matériaux non durables,
l’on pourrait en définitive opter pour un habitat tout simplement moins énergétivore et
accessibles. Dès lors, il faut estimer les charges thermiques emmagasinées et procéder le cas
échéant à leurs réductions en s’inspirant des techniques évoquées ci-dessus. L’une des
meilleures approches pour une infrastructure déjà construite, serait, de procéder à un audit
énergétique de l’infrastructure afin de vous situer sur les possibilités d’économie d’énergie à
réaliser à travers des investissements appropriées en efficacité énergétique. Il existe plusieurs
types d’audits énergétiques en fonction des facteurs suivants : nature et taille de l’infrastructure,
objectifs et résultats attendus, enfin les moyens à mettre en jeu. Les deux (2) types les plus
utilisés et qui demandent moins d’investissements avec des résultats acceptables sont décrits
ci-après [8] :
• Une simple visite de l’infrastructure dont le but est d’identifier les parties et éléments où des
actions simples peuvent être entreprises afin de rénover ou remplacer les équipements obsolètes
de manière à augmenter l’efficacité énergétique de l’immeuble ;
• En plus des éléments du premier, on passera ici en revue les équipements énergétiques et les
factures étalées sur plusieurs années, puis les matériaux utilisés, les épaisseurs des murs, la
toiture, … En synthèse, on identifiera les postes d’économie d’énergie à réaliser à travers des
techniques d’efficacités énergétiques.
VII.3.1 : calculs pratiques des charges thermiques
VII.3.1.1 : Définitions
ₒ Par définition, les charges thermiques d’un habitat sont l’ensemble des taux d’énergie
transférés de l’extérieur plus ceux générés à l’intérieur de l’habitat.
ₒ Par définition, la chaleur sensible est celle liée à un gradient ou différence de température
(Chapitre II à V).

43
ₒ Par contre la chaleur latente est liée à un changement de phase (évaporation, condensation,
solidification et sublimation).
VII.3.1.2 : Taux d’énergie transférés à l’intérieur d’un habitat:
ₒ Energie transférée à travers : murs, toit, plafond, planché, fenêtres ;
ₒ Infiltration et ventilation naturelle;
ₒ Rayonnement : murs, fenêtres et plafond;
VII.3.1.3 : Taux d’énergie générés à l’intérieur d’un habitat
ₒ Energie transférée due aux occupants et aux équipements ;
ₒ Rayonnement : occupants et équipements ;
ₒ Sources internes : machines et équipements électriques
ₒ Ventilation forcée
VII.3.1.4 : Calculs pratiques des charges thermiques
• Taux de transfert de chaleur sensible à travers les murs (𝑄̇𝑠𝑚𝑢 ): voir chapitres II, III, IV et
exemples de calculs
• Taux de transfert de chaleur par rayonnement solaire à travers les parois (𝑄̇𝑟𝑝 )
• Taux de transfert de chaleur par rayonnement solaire à travers les vitrages (𝑄̇𝑟𝑣 )
• Taux de transfert de chaleur par renouvellement d’air et infiltration
- Transfert de chaleur sensible par renouvellement d’air et infiltration (𝑄̇𝑠𝑟𝑎 )
- Transfert de chaleur latente par renouvellement d’air et infiltration (𝑄̇𝑙𝑟𝑎 )
• Taux de transfert de chaleur du aux occupants
- Taux de transfert de chaleur sensible du aux occupants (𝑄̇𝑠𝑜 )
- Taux de transfert de chaleur latente dû aux occupants (𝑄̇𝑙𝑜 )
• Taux de transfert de chaleur du aux lampes fluorescentes (éclairage) (𝑄̇𝑒𝑓 )
• Taux de transfert de chaleur du aux machines et équipements(𝑄̇𝑚𝑒 )
VII.3.1.5 : Charges thermiques totales (𝑄̇𝑇 ) ou puissance frigorifique (𝑄̇𝑃𝐹 )
𝑄̇𝑠𝑇 = 𝑄̇𝑠𝑚𝑢 + 𝑄̇𝑠𝑟𝑝 + 𝑄̇𝑠𝑟𝑣 + 𝑄̇𝑠𝑟𝑎 + 𝑄̇𝑠𝑜 + 𝑄̇𝑠𝑒𝑓 + 𝑄̇𝑠𝑚𝑒 (7.1)
𝑄̇𝑙𝑇 = 𝑄̇𝑙𝑟𝑎 + 𝑄̇𝑙𝑜 + 𝑄̇𝑙𝑚𝑒 (7.2)
Les équations VI.1 et VI.2 se rapportent respectivement à la chaleur sensible (s) et latente (𝑙).
𝑄̇𝑇 = 𝑄̇𝑝𝑓 = 𝑄̇𝑠𝑇 + 𝑄̇𝑙𝑇 (7.3)
Le taux de transfert total (𝑄̇𝑇 ) est la somme des taux de transfert de chaleur sensible et latente.

VII.4: Réfrigération – Climatisation et Conditionnement d’air (RCCA)

44
La réfrigération et la climatisation sont liées par un principe physique simple
qui est de maintenir la température d’une région donnée en dessous de la température
ambiante. Pour la réfrigération, la région est l’évaporateur (région d’entreposage des
produits à conserver) tandis que pour le climatiseur, la région est tout simplement
l’habitat, la salle, … Le type de RCCA le plus répandu au Burkina Faso est le type à
compression, avec des qualités diverses. Dans cette configuration, la pièce centrale dans
les deux (2) cas est le compresseur, inséré dans un cycle appelé cycle à compression.

Qc

Condenseur
3 2
Détendeur
(valve) WC Comp
.

Evaporateur
4 1
Qf

Figures 7.1 et 7.2 : Principaux composants du cycle à compression et Diagramme.

45
La production de froid qui est l’objectif principal du cycle, se fait premièrement en baissant la
température du réfrigérant (du Fréon 12, utilisé pendant longtemps mais abandonné de nos jours
parce qu’attaquant la couche d’ozone) à une température froide souvent prescrite (Point 4).
Deuxièmement, « le fréon » frais au contact des produits pour la réfrigération (point 4 au point
1) ou au contact de la salle à climatiser, va donc extraire la chaleur des produits ou de la salle
qu’il rejette après dans l’environnement (point 2 à 3). Le processus obéit tout simplement au
principe de transfert de chaleur entre les produits ou la salle à une température plus élevée que
le « fréon ». Ainsi, la chaleur des produits ou celle de la salle est transférée au « fréon » plus
frais, qui la rejette plus tard à l’extérieur (on sent la chaleur rejetée en passant derrière un
climatiseur ou en approchant sa main du réfrigérateur). Ce processus se poursuit jusqu’à ce que
la température (de consigne) froide désirée soit atteinte et le compresseur s’arrête de
fonctionner. Pour certains types de réfrigérateur, l’opérateur fixe lui-même sa température de
consigne tandis que pour la climatisation, elle doit être fixée à 26oC par recommandation du
ministère de l’énergie. Du reste, le Dr COULIBALY [7] dans sa thèse a depuis proposé cette
température après calculs et analyses multicritères.

VII.4.1 : Coefficient de Performance (COP)

Dans la théorie de la réfrigération, la Puissance Frigorifique 𝑄̇𝑃𝐹 est justement la puissance


énergétique totale que le compresseur extrait des produits à conserver en fonction de la nature
des produits et de la température de consigne désirée. Cette puissance thermique est liée au
COP, paramètre identitaire du compresseur, par la relation suivante :

𝑄̇𝑃𝐹
COP = (7.4)
𝑊̇𝐶

Où 𝑊̇𝐶 est la puissance du compresseur.

Pour l’habitat, la puissance frigorifique est équivalente à la charge thermique 𝑄̇𝑇 emmagasinée
par l’habitat. C’est elle que le compresseur doit extraire.

VII.4.2 : Conception d’un Système de Climatisation et Conditionnaient d’Air


(SCCA)

Les charges thermiques que nous venons de calculer dans les paragraphes précédents
s’appliquent à n’importe quel type de bâtiments ou infrastructure servant d’habitat : vieux

46
bâtiments à rénover (agrandissement, reprise totale ou partielle, nouveau style,…), nouvelles
architectures de différentes tailles, … Ainsi, en fonction du type d’architecture, de la taille, des
couts d’investissements et enfin du choix et objectifs en fin de construction, d’occupation et de
fonctionnement, on réalisera soit une conception complète du SCCA, soit un simple
dimensionnement du climatiseur à poser. La figure ci-dessous situe les phases complètes d’une
analyse et conception de tout SCCA.

Collection des données

Analyse des données NON rejet

OUI

Planning pour solutions

Solutions, Recommandations, Apport

Figure 7.3 : Diagramme général d’une conception de SCCA [9]

Dans le cas général, le concepteur doit considérer plusieurs SCCA et choisir un (1) ou deux (2)
qui remplissent les conditions du projet architectural donné. Il est absolument impératif dans
ces phases que le concepteur, le maitre d’ouvrage et le maitre d’œuvre collaborent étroitement
de manière à identifier les choix prioritaires du projet à prendre en compte. En phase de
préconception, la collaboration devrait permettre de tirer avantage des options d’efficacité
disponibles en termes d’occupation, de confort, de climatisation tout en incluant les paramètres
ci-après : température, humidité, vitesse qualité et pureté de l’air, renouvellement de l’air,
sécurité, maintenance, cout de fonctionnement,… Un processus d’ensemble est présenté par
l’auteur en figure 7.4.

Dans ce cours, nous nous sommes limités à traiter du cas de pur dimensionnement des systèmes
de climatisation les plus courants à savoir ceux à compression. Lors du choix des équipements,
veuillez-vous référer également aux deux décrets suivants du gouvernement du Burkina Faso :

47
Décret No2017-1014/PRES/PM/ME/MCIA/MINEFID portant fixation des normes et exigences
d’efficacité énergétique s’appliquant aux appareils et équipements ainsi que leurs modalités de
mise en œuvre [10].

Décret No2017-1015/PRES/PM/ME/MINEFID/MCIA portant fixation des seuils de


consommation énergétique, la périodicité de l’audit énergétique, les modalités d’exercice de
l’audit énergétique et d’agrément des auditeurs [11].

A ces deux décrets, il faut y ajouter les deux directives suivantes de l’UEMOA :

DIRECTIVE N° 04/2020/CM/UEMOA PORTANT ETIQUETAGE ENERGETIQUE DES LAMPES


ELECTRIQUES ET DES APPAREILS ELECTROMENAGERS NEUFS DANS L E S ETATS MEMBRES DE
L'UEMOA [12]
DIRECTIVE N° 05/20207CM/UEMOA FIXANT DES M ESURES D'EFFICACITE ENERGETIQUE DANS LA
CONSTRUCTION DE BATIMENTS DANS L ES ETATS MEMBRES DE L'UEMOA [13].

Vous pourrez constater que depuis 2020, l’UEMOA a édicté des lois de règlementation
thermique.

Ainsi, après les calculs des charges thermiques, il suffit de se référer aux catalogues des
fabricants des compresseurs afin d’identifier la qualité qui convient à votre opération avec un
COP donné (pour les climatiseurs monoblocs et splits, le COP est de l’ordre de 2 à 2,5[14]).
Ainsi, pour un COP choisit, la puissance du climatiseur est tirée de la relation (VI.4) et donnée
par :

𝑄̇𝑇 (𝑊)
𝑊̇𝐶 (𝑊) = (7.5)
𝐶𝑂𝑃

La valeur de 𝑄̇𝑇 portée dans l’équation (7.5) est la valeur brute obtenue par l’équation (7.3).
Lors d’une modélisation complète, il y a lieu cependant d’optimiser cette valeur à savoir
prendre en compte premièrement, les possibilités d’abattements tels que prévus dans les
discussions du paragraphe suivant et deuxièmement, prendre en compte l’ensemble des taux de
transferts non comptabilisés dus aux approximations et aux arrondis de calculs par
l’introduction d’un coefficient de sureté. En principe, l’opérateur est seul à définir la grandeur
de ce coefficient parce qu’ayant introduit les approximations et les simplifications nécessaires
à la résolution du problème. La référence [14] propose un coefficient de sureté compris entre 0
et 5%.

48
VII.4.3 : Abattement des charges thermiques et discussion : optimisation

L’ensemble du processus comprend un travail en amont et en aval. En amont, c’est la phase de


collecte de données, de préconception et conception, où l’ingénieur conçoit son infrastructure
dans les règles de l’art architectural en y incorporant les principes de la thermique. Cette phase
lui permet en particulier d’estimer les gains thermiques théoriques avant la réalisation du projet
et au besoin procéder à des ajustements pour optimiser (réduire les gains thermiques). Après ce
premier travail, il est toujours possible de faire encore des gains. Avec les hypothèses de départ,
on réévalue les charges thermiques, analyse chaque poste de gain d’énergie (plafond, murs,
vitrage, …) afin d’identifier les possibilités d’abattements. Concrètement, on comparera à cet
effet à travers diagrammes et histogrammes, les pourcentages des valeurs relatives des quantités
obtenues par poste, rapportés en général à 𝑄̇𝑇 . On identifie ensuite les possibilités d’abattements
(efficacité énergétique) après de minutieuses analyses scientifiques basées sur les principes
d’architecture, de Génie Civil, de thermodynamique et de transfert de chaleur. On recalcule
alors un nouveau 𝑄̇𝑇 après abattements c’est-à-dire après reprise de certains aspects
architecturaux avec les propriétés thermo-physiques associées et ainsi de suite jusqu’à l’atteinte
de la charge thermique optimisée (𝑄̇𝑇𝑜𝑝 ) bioclimatique (ou réaliste). Cependant, il y a lieu de
ne pas perdre de vue que le résultat obtenu doit être de type durable c’est-à-dire ne pas proposer
des schémas architecturaux ou des matériaux qui renchérissent à l’extrême les couts, juste pour
obtenir un abattement significatif. Il faut en somme repasse tout le bâtiment en revue et
optimiser les possibilités d’abattement des charges (mener une discussion sur ce point) d’un
point de vue de la durabilité. L’ensemble du processus est résumé par la figure ci-dessous.

49
Collecte de données

Schéma Architectural - Plans

Modélisation du Bâtiment

Dimensions - Propriétés

Calculs des diverses charges

Thermiques

̇ 𝐁𝐫𝐮𝐭𝐞 𝑸𝑻
𝐂𝐡𝐚𝐫𝐠𝐞𝐓𝐨𝐭𝐚𝐥𝐞

Charge Totale Optimisée 𝑄̇𝑇𝑜𝑝

𝑄̇𝑇𝑜𝑝
𝑊̇𝐶 = 𝐶𝑂𝑃

Puissance du Compresseur

Retour sur investissement

Figure 7.4 : Schéma des Calculs et Optimisation des Charges Thermique – Détermination de
la Puissance du Compresseur

L’on mesure à ce point l’importance du calcul numérique qui permet une analyse et une
conception complète en un temps assez limité. En comparaison, des calculs à la calculette
seraient même impossibles si des équations non linéaires nécessitant des discrétisations sont
concernées.

50
VII.4.4 : Un mot de plus sur le confort thermique [14 15, 16]

Une personne a généralement la sensation de vivre dans le confort lorsque les propriétés de
l’air, en particulier la température (T) et l’humidité relative (∅), dans le bâtiment dans lequel il
vit, se situent dans la zone dite de confort. En effet, dus à la fois aux transferts de chaleur et de
masse entre l’air intérieur et extérieur environnent et aux sources internes en l’occurrence la
cuisson des aliments, les différents types de machines…, la température et l’humidité relative
de l’air intérieur peuvent atteindre des limites insupportables pour l’organisme humain. Pour
retrouver les conditions de confort, il faut altérer (modifier) l’état (ou les propriétés) de cet air.
Pour cela, des équipements sont conçus afin de relever ou abaisser simultanément ou
séparément la température et l’humidité relative de l’air. Ainsi, les processus de base
nécessaires pour la réalisation du conditionnement de l’air sont : le chauffage, le
refroidissement, l’humidification ou déshumidification, ou encore le mélange d’air intérieur et
extérieur. Par exemple entre mars et mai, il fait très chaud au Sahel tandis que l’humidité
relative de l’air est faible. Un meilleur conditionnement impliquerait normalement le
refroidissement mais également une humidification de l’air avant son envoi dans le bâtiment.
Lors d’une saison très pluvieuse au contraire, l’humidité peut approcher ou même atteindre la
saturation (100%) (c’est-à-dire, l’air est presque ou entièrement saturée de vapeur d’eau) au
mois d’aout. Dans ces conditions, une simple déshumidification peut suffire ou bien on
l’accompagne d’un petit réchauffement de l’air à conditionner.

En réalité, nous avons simplifié l’état de confort en le liant uniquement à la température (T) et
l’humidité relative (∅) qui sont des notions scientifiques quantifiables alors que le confort revêt
aussi des aspects subjectifs comme la couleur et température des murs de la maison, son
encombrement, la disposition des objets et équipements, toute chose non quantifiable donc qui
dépend de chaque individu. Le confort absolu ne peut donc pas être atteint.

* Consulter ABNORM pour les normes nationales en matière de construction

Lectures complémentaires

1. Puissance à souscrire, voir [14].

2. Références bibliographiques

51
References Bibliographies

1. Principles of Heat Transfer, 3rd Edition

Frank Kreith, HARPER ROW, PUBLISHERS(

2. HEAT TRANSFER

DONALD R. PITTS, LEIGHTON E. SISSOM. SCHAUM’S OUTLINE SERIES

3. YUNUS A. Cengel YUNUS Cengel – Heat Transfer _ a Practical Approach


McGraw-Hill_ Science_Engineering_Math, 2002
4. OUEDRAOGO Emmanuel, es données climatiques de bases et caractérisation des blocs de
terre comprimée pour l’étude du confort thermique dans le bâtiment en climat tropical sec,
Thèse Unique, Université de Ouagadougou, Juillet 2015.
5. ZOMA Fati, Etude expérimentale des propriétés thermomécaniques et simulation de la
performance énergétique de matériaux composites formulés à base de terres argileuses et de
renforts végétaux: essai de qualification pour leur utilisation comme enveloppes de maison,
Thèse Unique, Université de Ouagadougou, Avril 2016.
6. Données climatiques utilisées dans le bâtiment : Louis BERTOLO, Ingénieur en chef au
Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) et Bernard BOURGES, Ingénieur Civil
des Mines, Docteur-Ingénieur, Consultant, Techniques de l’Ingénieur, traité Génie
énergétique B 2 015
7. COULIBALY Ousmane, Contribution à l’élaboration d’une réglementation thermique et
énergétique des bâtiments au Burkina Faso : Données de base multiparamétriques et
modélisation thermo-aéraulique sous CoDyBa et TRNSYS, Thèse Unique, Université de
Ouagadougou, Juillet 2011.
8. Hand book of Energy Efficiency and Renewable Energy
Mechanical Engineering Series
Edited by Frank Kreith and D. Yogi Goswami
2007 by CRC Press, Taylor & Francis Group
9. ASHRAE – HVAC system analysis and selection
10. Décret No2017-1014/PRES/PM/ME/MCIA/MINEFID, Govt BF
11. Décret No2017-1015/PRES/PM/ME/MINEFID/MCIA, Govt BF
12. DIRECTIVE N° 04/2020/CM/UEMOA, UEMOA
13. DIRECTIVE N° 05/20207CM/UEMOA, UEMOA
14. Efficacité énergétique de la climatisation en région tropicale
TOME 1 : Conception des nouveaux bâtiments
ISBN: 2-89481-012-1
Institut de l’énergie et de l’environnement de la Francophonie
56, rue Saint-Pierre, 3e étage, Québec (Qué.) G1K 4A1 Canada
Téléphone: (1 418) 692 5727; Télécopie : (1 418) 692 5644

52
Courriel : iepf@iepf.org
Site Web: http://www.iepf.org
15. Titre : Thermodynamics

Auteur: KENNETH WARK

Editor: McGraw-Hill Book Company

16. Refrigeration and Air-Conditioning


Third edition
A. R. Trott and T. Welch

17. Heating, ventilation & Air Conditioning

Richard Nicholls

Third Edition - Academic Year 2001-2002

Interface Publishing, 310 Den Lane, Springhead, Oldham, OL4 4RE, England.
Ó Richard Nicholls 2001

53
ANNEXES

54
Suite des propriétés thermo-physiques des matériaux
Tables de Conversion & Propriétés des métaux et non métaux [2]

55
Conductivité Thermiques de quelques matériaux [2]

56
57
Vue de quelques architectures du Burkina Faso
MIUH - Municipalités - Observatoire Urbain - CREPA - Projet ZACA - Service Urbain de base - HIC
Source : www.hsdn-hic.net/declaration_ouagadougou.htm

58
Niofila, Habitat Turka. Photo : Wyss, 2005

Niofila, Concession traditionnelle d’une grande famille Turka. Photo: Wyss, 2005

59
Peulh (Tassamakat). Wyss, 2005 Lélé (Doudou), Wyss, 2005

Mossi (Ipelcé), Wyss, 2005 Dagari (Ouessa), Wyss, 2005

Gan (Obiré), Wyss, 2005

60
Autres vues, prises dans le WEB

Habitat Kassena au Burkina Faso, 2017, WEB

Habitat du Burkina Faso mais d’origine inconnue, WEB 2017

61
Vue Habitat Kassena, WEB

62
Mosquée de Dioulassoba, WEB

Construction de voute nubienne, WEB

63
Vue d’habitat peul, WEB

Vue d’habitat peul, WEB

64
Vue Habitat Kassena, WEB

Vue Habitat Kassena, WEB

65
Vue d’un habitat en BLT, WEB

66

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