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Introduction 

Les écoulements thermiques et transfert de chaleur dans les couches fluides ont attiré
une attention considérable pour réduire la consommation en énergie et de diminuer les
besoins en équipements industriels, et en raison de leur pertinence pour une variété
d'applications d'ingénierie telles que les capteurs d'énergie solaire, la croissance
cristalline réacteurs, murs multicouches et double vitrage, la climatisation, les
échangeurs de chaleur, refroidissement des instruments électroniques, isolation des
bâtiments……etc.). Elle reste donc l’un des thèmes dominants de la recherche dont le
but est l’amélioration des performances des équipements thermiques. En revanche,
cette classe de flux peut être employée comme modèle théorique pour l'étude de
certaines natures hydrodynamiques fondamentales telles que l’instabilité, bifurcation
et comportements chaotiques des systèmes d'écoulement non linéaires.

Un cas particulier de convection thermique est la convection de Rayleigh-Bénard ;


elle correspond à la situation où un volume de fluide est confiné dans une enceinte
(dite « cellule ») formée de deux plans rigides horizontaux. Aux frontières latérales, le
fluide est limité par des parois rigides verticales. Partant de conditions initiales de
stratification thermique, le fluide est stable, au repos, et ne coule pas. Dans le champ
de la pesanteur, quand simultanément le fluide est chauffé par le bas et refroidi par le
haut, cette configuration est instable, en raison du gradient de densité au sein du
fluide. Ce gradient de densité est engendré par la différence de température entre le
haut et le bas de la cellule. Les molécules chaudes se dilatent, deviennent plus légères
que les molécules froides et tendent à s’élever sous l’effet de la poussée d’Archimède.
Cette force motrice s’oppose à deux autres forces de freinage, qu’est la dissipation
visqueuse et la dissipation thermique.

Pour résoudre les problèmes de transfert thermique, on doit recourir à des méthodes
numériques dans le cas où on ne peut pas les résoudre analytiquement. Parmi ces
méthodes les plus utilisées, on peut citer les différences finies, éléments finis,
volumes finis…etc.
Le Transfert de chaleur :

Le transfert de chaleur est une discipline riche en phénomènes physiques et en


applications pratiques dans notre vie de tous les jours. Leur prédiction est primordiale
dans tout dimensionnement de la plupart des systèmes industriels, spatiaux,
aéronautiques et domestiques. D'autant plus que nos sociétés ont engagé un processus
d'optimisation énergétique pour réduire les émissions à gaz à effet de serre et pour
anticiper la future mutation énergétique.

Les types de transfert de chaleur :

Lorsque deux systèmes sont à des températures différentes, le système le plus chaud
cédé de la chaleur au plus froid. Il y a un échange thermique ou encore transfert
thermique entre ces deux systèmes. Cette situation se rencontre dans de nombreuses
situations industrielles (moteurs thermiques ou même électriques, centrales
électriques au fuel au gaz, etc..., électronique) ou domestique (chauffage de l’habitat).
Un transfert d’énergie donne lieu à un flux de chaleur qui correspond à un
déplacement de l’énergie du plus chaud vers le plus froid. Il existe trois modes
essentiels de transferts de chaleur (la conduction, le rayonnement et la convection).

La conduction :

La conduction thermique est la propagation de la chaleur, de molécule à molécule,


dans un corps ou dans plusieurs corps contigus et non réfléchissants, sans qu’il y ait
mouvement du milieu ou que ce mouvement intervienne dans la transmission. Ce
mode de transmission caractérise essentiellement les transferts de chaleur dans les
solides ou entre corps solides contigus. La conduction intervient également dans les
liquides et les gaz mais, sauf dans le cas des liquides très visqueux ou des gaz
emprisonnés dans des matériaux poreux, son effet est marginal par rapport à celui de
la convection.

Ce transfert de chaleur spontané d'une région de température élevée vers une


région de température plus basse obéit à la loi dite de Fourier (établie
mathématiquement par Jean-Baptiste Biot en 1804 puis expérimentalement par
Fourier en 1822) qui énonce que la densité du flux de chaleur par conduction dans
n’importe quelle direction est proportionnel au gradient de température

φ⃗ =−grad T ⃗ *

Figure 1 : Echange de chaleur par conduction

Rayonnement :

Le rayonnement est une forme particulière de transfert thermique dans laquelle


l'énergie est protée par des ondes électromagnétiques. Le phénomène de rayonnement
est créé par l'émission et l'absorption des ondes électromagnétiques et par la
transformation de celle-ci en chaleur. Ce mode de transfert ne nécessite aucun support
matériel et ne fait intervenir ni déplacement de la matière, ni contact entre les objets
ou les milieux échangeant de l'énergie. En effet, le rayonnement électromagnétique
permet de chauffer les aliments par agitation thermique très grande qui donne une
élévation de température. On peut donner des exemples de rayonnement : le
rayonnement solaire, le rayonnement d’un radiateur infrarouge, d’un filament d’une
lampe à incandescence, le rayonnement de l’arc électrique.

Le rayonnement thermique ne pénètre ni les solides ni les liquides. Donc, en pratique,


le rayonnement n’est possible que si le vide ou du gaz (ou de la vapeur) séparent les
corps entre lesquels la chaleur est diffusée.
La convection :

La convection est un mécanisme du transfert de chaleur entre deux milieux de phases


différentes ou entre deux régions du même milieu en présence d'un mouvement du
fluide (gaz ou liquide).

On peut aussi définir la convection comme la réunion de deux modes de transfert de


chaleur : la conduction qui s’effectue à l’échelle microscopique et l’advection qui est
de nature macroscopique.

L’étude du transfert de chaleur par convection permet de déterminer les échanges de


chaleur se produisant entre un fluide et une paroi.

L'objectif principal de l'étude de ce phénomène, consiste essentiellement à:

a. La modélisation de ce phénomène pour la prédiction de ses effets dans les


équipements relatifs et même dans l'environnement;

b. Le dimensionnement et le choix de matériaux convenables des appareils,


équipements et installations de chauffage et de refroidissement;

c. L'amélioration de performances des systèmes de refroidissement des composants


électroniques (processeurs par exemple, pour atteindre une vitesse optimale de
traitement des données);

d. Calcul du coefficient d'échange de chaleur par convection (h)

Une modélisation simplificatrice de ce phénomène peut être trouvée dans la loi de


Newton citée ci-dessous…

φ= h (Tp - Tf) Où

TP=température de la paroi

TF=Température du fluide.

φ=Densité de flux thermique (W. m^-2 )

h=coefficient d’échange superficie

Les types de la convection :

La convection naturelle :
La convection libre (ou naturelle) se distingue de la convection forcée en ceci que le
mouvement du fluide n’est pas dû à un apport externe d’énergie mécanique, mais
qu’il trouve sa source au sein même du fluide, sous l’effet conjugué de gradients de
masse volumique et d’un champ de pesanteur. Les variations de masse volumique
sont généralement dues à des gradients de température, encore que des forces
d’accélération (dans les centrifugeuses) ou de Coriolis (dans les transferts
atmosphériques), ou encore des gradients de concentration (dans les mélanges),
puissent jouer le même rôle. Nous ne mentionnerons par la suite que les phénomènes
ayant une origine thermique. Les écoulements de convection libre se répartissent en
quatre grandes catégories : panaches lorsqu’il n’y a pas de parois à proximité,
convection libre externe en présence d’une paroi, convection libre interne dans des
espaces confinés comportant une entrée et une sortie distinctes, et enfin convection
libre dans des enceintes closes ou partiellement ouvertes.

La convection naturelle est un phénomène important dans de nombreux procédés


industriels (refroidissement d’appareils électriques • collecteurs solaires • chauffage
des locaux • centrales nucléaires)

La convection forcée :

La convection forcée est une méthode de transfert de chaleur dans laquelle des
moyens externes influencent le mouvement du fluide. Là, des sources externes telles
que le pompage, les ventilateurs, les dispositifs d'aspiration, etc. sont utiles pour
générer le mouvement du fluide. Cette méthode est très précieuse car elle peut
transférer efficacement la chaleur d'un objet chauffé. Certains exemples courants de
ce mécanisme comprennent la climatisation, les turbines à vapeur, etc.et comme
exemple on a chauffages électriques avec soufflerie.

La convection mixte :

Dans l’étude de la convection forcée, on ne parle pas sur les effets de la gravité. En
convection naturelle, on ne s’est intéressé qu’à eux. Il existe pourtant un grand
nombre de situations intermédiaires où les mécanismes de la convection forcée et de
la convection libre coexistent avec des ordres de grandeur comparables : nous
sommes là dans le véritable cas général de la convection, que l’on a préféré baptiser
plus élégamment "convection mixte". Parmi les exemples de cette mixité, on peut
citer : les écoulements lents en canalisations (comme dans les radiateurs à eau) ou le
long d’une paroi, les jets anisothermes (chauffage ou climatisation des locaux,
panaches de fumée, …), les écoulements atmosphériques et les courants marins.

La figure suivante présente les trois modes de transfert de chaleur pour un composant
électronique

Figure : les 3 modes de Transfer de chaleur

Les différents régimes convection naturelle :

Il est nécessaire de connaitre le régime d’écoulement d’un fluide est essentielle pour


comprendre les effets sur les phénomènes éventuels comme les transferts de chaleur,
de matière, les pertes de charge…
Donc Ils existent trois régimes d’écoulement pour la convection naturelle :
Régime laminaire :

C’est un écoulement linéaire. Le fluide s’écoule en filets parallèles à la conduite et ne


se mélange pas. La forme des filets fluides est déterminée uniquement par la forme du
tuyau : toutes les lignes de courant sont rectilignes et parallèles à l’axe de ce tuyau,
pression et vitesse régnant en un point donné sont constantes dans le temps. Un
écoulement se définit par son nombre de Reynolds, qui permet de connaître son
niveau de stabilité. Quand le nombre est faible, l’écoulement est laminaire.
Régime transitoire :

L’écoulement transitoire est une condition de dynamique des fluides dans laquelle la
vitesse et la pression d’un écoulement de fluide changent au fil du temps en raison de
changements dans l’état du système. Ces changements peuvent être causés par le
démarrage ou l’arrêt d’une pompe, l’ouverture ou la fermeture de vannes, Ainsi
lorsque le nombre de Reynolds augmente, la stabilité du régime laminaire peut ne plus
être assurée. On se trouve alors dans une phase dite de transition de régime.

Régime turbulent :

Est un mouvement d'un fluide dont la vitesse réelle est supérieure à la vitesse limite
pour des conditions déterminées.

En général, ce régime d’écoulement est importants en ingénierie, car les tuyaux


circulaires peuvent résister à des pressions élevées et sont donc utilisés pour
transporter des liquides. Les conduits non circulaires sont utilisés pour transporter des
gaz à basse pression, tels que l’air dans les systèmes de refroidissement et de
chauffage.

Un écoulement turbulent a tendance à se produire à des vitesses plus élevées, à une


faible viscosité et à des dimensions linéaires caractéristiques plus élevées.

Si le nombre de Reynolds est supérieur à Re > 3500, l’écoulement est turbulent.


Dans un écoulement turbulent, une distribution de vitesse assez plate existe à travers
la section du tuyau, avec pour résultat que le fluide entier s’écoule à une valeur unique
donnée et tombe rapidement extrêmement près des parois. La caractéristique qui est
responsable du mélange amélioré et des taux accrus de transports de masse, de
quantité de mouvement et d’énergie dans un écoulement est appelée «diffusivité».

La convection dans les cavités :

Depuis plusieurs années, l’écoulement dans les cavités de différentes formes (carré, le
rectangle, géométrie cylindrique), fait l’objet de nombreuses études numériques et
expérimentales. Le but étant de pouvoir maîtrisé les transferts de chaleur .Ces
dernières ont montré que le régime d’écoulement dans ces cavités d’air fermées est
conditionné par plusieurs paramètres qui sont essentiellement l’écart de températures
entre les deux parois chaude et froide, les dimensions de la cavité.
Dans une cavité fermée où la masse de fluide emprisonné est constante, tout
mouvement local se répercutera de façon plus ou moins marquée sur l’ensemble du
domaine fluide. En convection naturelle, un tel mouvement sera généré par des
gradients de température, et il pourra donner naissance à une circulation du fluide
contenu dans l’enceinte.

En effet, pour de faibles écarts de températures entre parois actives, l’écoulement est
laminaire. L’écart de températures étant le moteur de la convection naturelle, une
augmentation au-delà d’une certaine valeur critique va créer des instabilités qui
entraînent la transition de l’écoulement vers des régimes instationnaires, chaotiques,
voire même turbulents.

Donc il existe deux configurations principales.

Cavité avec gradient de température vertical :


La convection naturelle peut se produire dans une couche fluide due à un gradient de
température horizontal ou vertical, notamment lorsque la paroi inférieure est chauffée
et la paroi supérieure est refroidie. Cette dernière configuration est appelé la
convection de Rayleigh- Bénard. Dans un tel cas, une couche fluide est contrainte
entre deux surfaces horizontales, lorsque la surface inférieure est à une température
plus élevée que la surface supérieure (Figure 1)
Figure : La convection dans une enceinte avec gradient vertical de température
(Convection de Rayleigh-Bernard)

Le phénomène de Rayleigh-Bénard correspond à l’état instable dans lequel se trouve


une couche de fluide dilatable, couche confinée entre deux plans rigides horizontaux,
d’épaisseur d et soumise à un écart de température DT. La structure du fluide est
encore stable et au repos, si cet écart dépasse une valeur critique DTC, la structure
devient instable et des mouvements naissent à l’intérieur du fluide. Ces mouvements
augmentent l’échange de la chaleur bien au-delà de l’échange thermique par simple
conduction. C’est à-dire qu’à la conduction vient s’ajouter un flux thermique
convectif: les particules du fluide en mouvement transportent de la chaleur en
l’évacuant autour d’elles vers d’autres particules plus froides, puis vers l’extérieur du
fluide. Tant que le nombre de Rayleigh est suffisamment petit, les forces de poussée
ne peuvent pas vaincre les effets stabilisants de la diffusion visqueuse et thermique. A
partir d’une valeur critique Rac, l’équilibre est rompu et des rouleaux thermo
convectifs apparaissent (Figure 2). .L’exemple le plus simple de ce phénomène est
celui de l’eau que l’on fait bouillir dans une casserole sur une plaque chauffante : au
voisinage de celle-ci, le fluide se réchauffe, devient plus léger et se met à monter sous
l’effet des forces d’Archimède, tandis qu’à la surface, au contact de l’air, il se
refroidit, devient plus lourd et se met à descendre.
C’est cette dernière configuration qui fera l’objet de notre étude avec des cavités, qui
contiennent l’air comme fluide de convection.

Figure : Rouleaux convectifs de Rayleigh-Bénard


Cavité avec un gradient de température horizontal:
Dans ce cas, le gradient de température est perpendiculaire à la poussée d’Archimède,
il se trouve dans les enceintes chauffées différentiellement ou les parois horizontales
adiabatiques, et des parois verticales isothermes (figure). Ce gradient de température
entraine une variation de la masse volumique du fluide (de l’air ici) qui provoque la
mise en mouvement du fluide du fait des forces de flottabilité. L’intérêt d’un tel
dispositif réside donc dans la simplicité de sa géométrie qui est, néanmoins,
représentative d’écoulements dans des configurations « réelles » comme les pièces
d’habitation, les capteurs solaires plans. Pour cette configuration, il n’y a pas de
gradient critique de température et le fluide est alors ascendant le long de la paroi
chaude et descendant le long de la paroi froide.

Figure : Schéma de la convection dans une cavité avec gradient de température


horizontal.

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